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Prologue

Le sablier se retourna une nouvelle fois. La vie recommençait une nouvelle fois. Elle reprenait
son cours normal une nouvelle fois, comme si de rien n'était. Personne n'avait rien remarqué. Ou
presque.
Assis sur la branche d'un arbre, un jeune homme aux cheveux bleus avec une mèche blanche
et deux traces sur les joues tenait le pendentif qu'il avait au coup, avant de le cacher dans la poche
de sa chemise. Il regarda un instant la montre à son poignet puis sauta au sol, l'air satisfait.
L'air frais effleurait son visage telle une douce caresse. Le ciel nocturne au-dessus de sa tête laissait
apparaitre les étoiles qui s'allumaient une à une, chacune à leur tour.
Le jeune homme inspira une grande bouffée d'air, avant de s'enfoncer dans la forêt, guidé
par la lueur d'un feu pas loin. Les flammes créaient des ombres dansantes, presque hypnotisantes. La
chaleur que qu'il dégageait était simplement enivrant.
- Tu en as mis du temps Leny ! Où étais-tu ?
Le jeune homme aux cheveux bleus sursauta avant de faire volte-face et de tomber nez à
nez avec un homme plus grand que lui, aux cheveux noirs et une mèche blanche. Son sourire laissait
apparaitre deux canines semblables à des crocs. Leny se détendit immédiatement en le voyant et lui
sauta au cou, en riant.
- Pas très loin ne t'en fais pas. Je regardais les étoiles. Tout se passe bien ici ? Comment va la
blessure de Rune ?
Le jeune homme jeta un coup d'œil près du feu pour apercevoir une silhouette couchée tout
près. La personne allongée la dormait paisiblement. Tout semblait calme. Le noiraud haussa un
sourcil en se tournant lui aussi pour l'observer.
- Rune ? Il n'a jamais été blessé. Qu'est-ce que tu racontes là ?
Leny secoua la tête de droite à gauche en étouffant un léger rire.
- Rien, tout va bien dans ce cas…. Je suis content de savoir ça. Bref. Il se fait tard non ? On ne
devrait pas nous aussi aller dormir, Xirhiess ?
L'homme le regarda, septique, avant de finalement soupirer et de le prendre dans ses bras.
Surpris, Leny resta figé sur place quelques instants avant d'enfuir sa tête sur son torse. Xirhiess lui
caressa les cheveux, comme pour le rassurer de quelque chose.
- Aller vient, marmonna-t-il. Il se fait tard, allons dormir un peu. Tu dois être fatigué après
tout le chemin qu'on a fait.
Le jeune homme hocha doucement la tête.
Oui, il était peut-être temps d'aller se coucher et d'oublier ce qu'il s'était passé. Ce n'était
désormais plus qu'un souvenir perdu dans les limbes du temps dont lui seul avait encore le souvenir.
Il devrait oublier, c'était surement le meilleur à faire. Mais il en était tout simplement incapable.
C'était la deuxième fois qu'il retournais le sablier, et s'il ne l'avait pas fait qui sait ce que ce
monde serait advenu ? Leny avait encore le souvenir de son ami perdant la tête, qui le rendait fou.
Désormais il revoyait le corps mourant de Rune alors qu'il était le seul à pouvoir mettre fin a tout
cela, avec une simple plume. Il le savait, même s'il ne le disait pas. Il savait tout. Le temps n'avait pas
de secret pour lui, l'avenir de ce monde non plus.
Chapitre 1

Les rires fusaient dans la cour.


Des rires moqueurs.
Un groupe d'élèves s'étaient rassemblé au pied d'un arbre. Au pied de cet arbre était assis un
élève de seconde, regardant les feuilles éparpillées et déchirées de son cahier. Son visage blême
regardait cet amas de papier couverts d'encre, fruit de plusieurs heures d'écriture et d'un labeur
acharné. Soudain, Eric se redressa, le plus calmement du monde, et il ramassa tout ce qui trainait au
sol. Les autres élèves le regardèrent faire, un brin de peur dans les yeux. Personne ici ne s'attendait à
un tel manque de réaction. Ils espéraient tous qu'il se mette en colère, qu'il se lève brutalement, plus
violent que jamais, ou qu'au contraire il pleure de désespoir de voir tout son travail réduit à néant.
Mais nan, il n'avait pas agi comme cela, et la froideur et le calme avec lequel il agissait était
effrayants.
Soudain, tout le monde détourna le regard en voyant un autre élève s'approcher, un jeune
homme aux cheveux blonds et aux yeux bruns qu'on aurait pu croire rouge. Il avait une drôle de
cicatrice qui semblait fissurer sa peau au niveau de son œil droit. L'attroupement se fendit en deux
pour le laisser passer. Cet homme, Melione, était nouveau dans l'établissement. Dès son arrivée, il
avait inspiré la peur à tout ceux qui l'entouraient. Il dégageait quelque chose de terrifiant, de pesant,
d'angoissant, que ce soit par son attitude ou son apparence.
Le blond se pencha au-dessus d'Eric, intrigué. Son visage lui rappelait un autre qui ne lui était
pas inconnu. Soudain, une silhouette fit son apparition derrière lui. Silencieux, Leny s'avança dans la
foule à son tour. Ses cheveux bleu marines lui donnaient un air de fantaisie, tout colle sa mèche
blanche. Ses yeux ressemblaient à deux puits sans fond, sombres et profond.
A son arrivé, Melione se redressa pour le regarder approcher doucement. Il allait parler, mais
son cadet lui coupa la parole.
- Ne t'en fais pas je gère. C'est à moi qu'il convient de lui parler. Tout est entièrement ma
faute alors tu n'as pas à faire ça à ma place.
Le blond le regarda quelques instants avant de reculer d'un pas pour lui laisser la place.
Personne ne parlait. L'air était tendu. Leny s'avança. Eric leva la tête de ses papier éparpillés au sol Il
écarquilla les yeux. Il connaissait ses deux personnes qui se disaient nouveau ici. Il les connaissait que
trop bien. Leny s'accroupit face a au brun. Les deux se regardèrent un instant dans le silence et tous
ceux qui observèrent la scène se demandaient ce qu'il se passait.
Soudain, Leny se redressa vivement, le sourire aux lèvres.
- Te voilà Rune ! Ou devrais-je dire Eric ? C'est donc ici que tu étais ? Nous t'avons cherché
longtemps ! s'exclama-t-il.
A ses côtés, Melione hocha sombrement la tête.
- Oui, marmonna-t-il. Et nous avons assez perdu de temps comme ça. L'heure tourne. Nous
n'avons plus de temps.
Eric se redressa, ses feuilles toujours en main. Bien qu'il sautillait sur place en voyant les deux
jeunes hommes, il savait que s'ils étaient là, c'était qu'il se passait quelques chose de grave. Ils
n'étaient pas n'importe qui. Ils ne faisaient rien si ce n'était pas urgent et cela le terrifiait.
Melione se redressa et fit un signe de tête à son cadet, avant de disparaitre dans une fissure
dans l'air. A la fermeture de celle-ci, les élèves rassemblés là commencèrent à paniquer, courant
partout, criant au diable et à la sorcellerie. Leny et Eric les regardèrent désespérés.

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