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CHAPITRE 1

Numérations et codes

Introduction
Toute information traitée par les systèmes informatiques devra pouvoir être représentée sous
une forme compréhensible par machine, dans le cas qui nous intéresse, sous forme binaire. Ce
passage d’une information, d’un langage compréhensible par l’homme, à un langage
compréhensible par la machine s’appelle codage ou codification.
Il existe de nombreuses possibilités de codage de l’information, citons dès à présent :

 Binaire,
 Hexadécimal,
 BCD,
 ASCII…

1. Les systèmes de numération

Il s’agit de présenter ici, les codes les plus couramment utilisés.


Si la base 10 nous est familière, d’autres bases existent. Les bases les plus utilisées en
informatique sont les bases 10, 2, 8 et 16 appelées respectivement « décimale », « binaire », «
octale » et « hexadécimale ».
D'une façon générale, soit une base B, donc associée à B symboles : { S0, S1, …, SB-1} ; un nombre
N, a les caractéristiques suivantes :
Il s'écrit N = An-1 … Ai … A1A0 avec Ai є { S0, S1, …, SB-1} ;
Il a pour valeur (décimale) N = An-1.Bn-1 + … + AiBi + … + A1B1 + A0B0 (forme polymoniale) ;
Ai est le chiffre (digit) de rang i et de poids Bi ;
An-1 est le chiffre le plus significatif (MSB : Most Significant Bit) ;
A0 est le chiffre le moins significatif (LSB : Less Significant Bit).

BASE ALPHABET NUMERATION

2 ou binaire {0 , 1 } Numération binaire

8 ou octale {0,1,2,3,4,5,6,7} Numération octale

10 ou décimale {0,1,2,3,4,5,6,7,8,9} Numération décimale

16 ou hexadécimale {0,1,2,3,4,5,6,7,8,9,A ,B,C, D, E, F} Numération hexadécimale

Exemple : 723910 , 1348 , 01012 , 1ABH 723910 = 7. 103+2. 102+3.101+9. 100

1
2. Les changements de base

Conversion Procédé Exemple


Décimale --> binaire Divisions successives par 2 (7)10 = (111)2 ; (135)10 = (10000111)2

Décimale  octale Divisions successives par 8 (304)10 = (460)8

Décimale  hexadécimale Divisions successives par 16 (101)10 = (65)16 ; (256)10 =(100)16

Conversion toutes les bases D’une manière générale on a : (1011)2 = 1x23 + 0x22 + 1x21
Vers la base décimale +1x20=(11)10
(N)B =an-1Bn-1 +…+a0-B0
(324)8 =3x82 + 4x80 = (212)10
B : base ai ; les n chiffres
(1A2)16 = 1x162 +10x161 + 2x160 =(418)10

On fractionne le nombre binaire en tercets (3 (110101110001)2 = (110 101 110 001)2


bits) successifs en partant de la droite. Chaque
Binaire  octale (8=23) tercet est ensuite convertit en octale. = (6561)8

Chaque chiffre est codé sur 3 bits, en


Octale  binaire complétant par zéros si nécessaire (76)8 = (111 110)2

Binaire hexadécimale On fractionne le nombre binaire en quartets (4 (110101110001)2


(16=24) bits) successifs en partant de la droite. Chaque
quartet est ensuite convertit en hexadécimale. = (D71)16 ou (D71)H

Chaque chiffre est codé sur 4 bits, en


complétant par zéros si nécessaire
(8F2E)16 = (1000111100101110)2
Hexadécimale  binaire

Remarque :

 Conversion base i vers base j


Si i et j sont des puissances de 2, on utilise la base 2 comme relais ;
Exemple : conversion 8 vers 16
: base 8  base 2 base 16

3. Codage

3.1 Codage des nombres entiers

2
3.1.1 Représentation des nombres entiers non signés
Les nombres sont représentés en binaire sur n bits. On peut représenter des nombres allant de 0
à 2n -1.
3.1.2 Représentation binaire des entiers signés
Il existe trois modes de représentation des nombres signés :

 Représentation en valeur absolue et en signe


 Représentation en complément à 1 (pour les nombres négatifs)
 Représentation en complément à 2 (pour les nombres négatifs)

a. Représentation en valeur absolue et en signe


Pour un mot de n bits, le bit le plus significatif représente le signe, et le reste des bits, la valeur
du nombre en binaire. Conventionnellement, on attribue la valeur 0 au signe +, la valeur 1 du
signe.
Exemples :

Nombre Bit de signe Valeur binaire

+9 = 0 1001

-9 = 1 1001

+12 = 0 1100

-12 = 1 1100

b. Représentation en complément à 1
Le complément à 1 d’un nombre binaire s’obtient en changeant les 1 en 0 et les 0 en 1.
Exemples :

Nombre Bit de signe Valeur binaire

+7 = 0 0111

-7 = 1 1000

+10 = 0 1010

-10 = 1 0101

c. Représentation en complément à 2
Dans un code à complément à 2, on obtient le code du négatif d’un nombre en effectuant le
complément du mot de code de ce nombre et en lui ajoutant 1 sans garder de retenue.

3
Exemples :

Nombre Bit de signe Valeur binaire

+7 = 0 0111

-7 = 1 1001

+10 = 0 1010

-10 = 1 0110

Remarques :
 Il est à remarquer que si nous attribuons la valeur -1 au bit de signe d’un nombre
représenté par son complément à 2, nous obtenons la valeur algébrique exacte
du nombre. (Exemple 1)
 Le code à complément à 2 est très important puisqu’il permet d’effectuer des
opérations arithmétiques avec signes sans avoir à se préoccuper de ceux-ci.
(Exemple 2)
 On peut également déterminer le complément à 2 d’un nombre en procédant de
la manière suivante : examiner tous les bits du nombre N de la droite à la gauche
et complémenter tous les bits positionnés après le premier « 1 » rencontré.
(Exemple 3)
 cas des nombres à virgules (exemple 4)
Exemple 1 :
-7  11001 = -24 +23 +0+0+1
Exemple 2 :
Faire l’addition de 127 et -26 ainsi que de -127 et 26
127 0111 1111 0111 1111
-26 -0001 1010  +1110 0110

=101 1 0110 0101 =101 (décimal)


La retenue est rejetée.
26 0001 1010 0001 1010
- 127 -0111 1111  +1000 0001

-101 1001 1011 Ce résultat est négatif et se trouve sous sa


forme complémentée (comp. à 2).
0110 0100 Inversion
+1

0110 0101 = - 101 (décimal)

4
S’il y a absence de report, issu du dernier rang, cela signifie que le résultat est négatif et qu’il se
présente alors sous une forme complémentée (complément à 2). Il suffit donc d’en trouver le
complément à 2 pour retrouver la valeur recherchée.
Exemple 3
B = 00110100 Son complément à 2 donne : 11001100

Bits ayant changés Bits n’ayant pas changés

4. Représentation des données non numériques

Les informations que doivent traiter les ordinateurs sont composées de lettres, de chiffres ou de
symboles. Divers codes permettent la codification d’alphabets plus ou moins importants.

3.1 Code BCD (Binary Coded Decimal) ou code 8421


Le code BCD encode le nombre à représenter de façon très directe. Chaque chiffre du nombre est
encodé sur 4 bits.
Exemple : Représenter 863 avec un code BCD
8 6 3
1000 0110 0011
Addition BCD
Cet addition se fait suivant l’algorithme suivant :

5
3.2 Code de Gray 0 0000 8 1100
Dans l’ordre séquentiel du code, il n’y a qu’un bit
qui change entre deux mots consécutifs qui sont, 1 0001 9 1101
par conséquent adjacents.
2 0011 10 1111
Code de Gray à 4 bits : (tableau)
3 0010 11 1110

4 0110 12 1010
Pour le construire, on procède par réflexion
comme l'indique le tableau de l’annexe 1. 5 0111 13 1011

6 0101 14 1001

7 0100 15 1000

3.3 Code AIKEN Code pondéré ( 2 4 2 1 ) symétrique et autocomplémentaire.

Code décimal 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Code AIKEN 0000 0001 0010 0011 0100 1011 1100 1101 1110 1111
0 et 9 sont complémentaires ; 1 et 8 ; 2 et 7 ; 3 et 6 ; 4 et 5.
3.4 Le code ASCII
Le code ASCII (American Standard Code for Information Interchange) est l’un des code les plus
utilisés en informatique. C’est un code alphanumérique à sept bits (ou plus) permettant de coder
une gamme de données assez large (nombres, lettres et autres caractères spéciaux). Il est
surtout adapté à la langue anglaise. Pour prendre en compte des langues comme le français, il a
fallu étendre ce code à 8 bits (…). Le tableau ci-dessous nous le code ASCII standard et étendu.

Code ASCII standard : Annexe 1

3.4.6 Excess-3 ( code à excès de trois (ou code de STIBITZ))


Le code à excès de trois (Excess 3 noté XS 3 en abrégé) s’obtient en ajoutant 3 à chaque mot-
code du code BCD. Tout comme le BCD, le code à excès de 3 est un code décimal, son tableau de
conversion ne concerne donc que les chiffres de 0 à 9. Comme en BCD, pour coder un nombre en
code à excès de trois, il faudra concaténer une succession de tétrades, traduisant chacune un
chiffre du nombre à coder.

6
Propriété du code XS 3 : Le code à excès de trois a été créé pour permettre la réalisation simple
des opérations de soustraction. Le complément à 1 d’un mot-code représente le complément à 9
dans l’ensemble source : les codes possédant cette propriété sont appelés des codes auto-
complémentaires.

7
Exercices changement de base

a/ Convertir en décimal les nombres suivants (formule de la décomposition d’un nombre) :

( 1321 )4 = (64+48+8+1= 121)10 ( 124 )8 = (64+16+4= 84)10

( 234 )5 = (50+15+4= 69)10 ( 100110 )2 = (32+4+2=38)10

b/ Convertir en décimal les nombres binaires suivants :

( 11011 )2 = ( 27 )10

(1011001)2 = ( 89 )10

(01011101)2 = ( 93 )10

(11011100)2 = ( 220 )10

c/ Convertir en binaire les nombres décimaux suivants :

( 25 )10 = ( 11001 )2

( 49 )10 = ( 110001 )2

( 74 )10 = ( 1001010 )2

( 237 )10 = ( 11101101 )2

d/ Convertir en décimal puis en binaire les nombres hexadécimaux suivants :

( 2AF )16 = ( 687 )10 = ( 1010101111 )2

( 85C )16 = ( 2140 )10 = ( 100001011100 )2

( ED7F )16 = ( 60799 )10 = ( 1110110101111111 )2

( A3F9 )16 = ( 41977 )10 = ( 1010001111111001 )2

e/ Convertir en hexadécimal les nombres suivants:

( 110101101 )2 = ( 1AD )16

(1101100101100 )2 = ( 1B2C )16

(1521 )10 = ( 5F1 )16

(27 418)10 = ( 6B1A )16

f/ Déterminer la valeur de la base x sachant que (211)x = (152)8

g/ Coder les décimaux suivants en BCD

273.98
62.905

h/ Exprimer les codes XS-3 suivants en décimal :



Effectuez les conversions suivantes :


le format est identifié comme ceci :
(type de représentation binaire, [nombre bits avant virgule], [nombre de bits après virgule])


Annexe 1
0 1 2 3 4 5 6 7
0 NUL DLE SP 0 @ P ` p
1 SOH DC1 ! 1 A Q a q
2 STX DC2 " 2 B R b r
3 ETX DC3 # 3 C S c s
4 EOT DC4 $ 4 D T d t
5 ENQ NAK % 5 E U e u
6 ACK SYN & 6 F V f v
7 BEL ETB ' 7 G W g w
8 BS CAN ( 8 H X h x
9 HT EM ) 9 I Y i y
A LF SUB * : J Z j z
B VT ESC + ; K [ k {
C FF FS , < L \ l |
D CR GS - = M ] m }
E SO RS . > N ^ n ~
F SI US / ? O _ o DEL

NUL Null (nul) DLE Data Link Escape


SOH Start of Header (début d'entête) DC1 Pas de signification déterminée, mais
STX Start of Text (début du texte) DC2 généralement utilisés pour le XON/XOFF
ETX End of Text (fin du texte) DC3 dans les protocoles de connexion
End of Transmission (fin de
EOT DC4
transmission)
Negative Acknowledge (accusé de
ENQ Enquiry (demande) NAK
reception négatif)
Acknowledge (accusé de
ACK SYN Synchronous Idle
reception)
End of Transmission Block (fin du bloc de
BEL Bell (cloche) ETB
transmission)
BS Backspace (espacement arrière) CAN Cancel (annulation)
Horizontal Tab (tabulation
HT EM End of Medium (fin de support)
horizontale)
LF Line Feed (saut de ligne) SUB Substitute (substitution)
VT Vertical Tab (tabulation verticale) ESC Escape (échappement)
FF Form Feed (saut de page) FS File Separator (séparateur de fichier)
CR Carriage Return (retour chariot) GS Group Separator (séparateur de groupe)
Record Separator (séparateur
SO Shift Out (fin d'extension) RS
d'enregistrement)
SI Shift In (démarrage d'extension) US Unit Separator (séparateur d'unité)
SP Space (espace blanc) DEL Delete (effacement)

8
CHAPITRE 2
FONCTIONS COMBINATOIRES DE BASE
INTRODUCTION :
De nombreux dispositifs ont deux états stables de fonctionnement. Par exemple, un interrupteur peut
être ouvert ou fermé ; un transistor, sous certaines conditions, peut être bloqué ou saturé, etc. On
convient d’affecter, par convention, à un des deux états la valeur " 0 " et "1" à l’autre état. L’algèbre de
Boole est l’outil mathématique pour étudier ces dispositifs et les circuits logiques représentent l’outil
technologique pour réaliser pratiquement les opérations de cette algèbre. Les circuits qu'on va étudier
dans ce chapitre sont dits "combinatoires", car l'état de leurs sorties ne dépend que de l'état des entrées.

1. OPERATIONS BOOLEENNES ELEMENTAIRES :


Trois opérations élémentaires suffisent pour définir une algèbre de Boole :

 l’inversion : Non (Not) ;


 le produit logique : ET (AND) ;
 la somme logique : OU (OR).

1.1. Opération Inversion :


C’est une opération définie sur une seule variable. La sortie prend la valeur que n’a pas l’entrée.
On dit que la sortie est l’inverse ou le complément de l’entrée.

Table de vérité Symbole

A F A F (norme IEEE)
0 1
1 0
A 1 F (norme IEC)

F A ( Se lit A barre) IEEE: Institute of Electrical and Electronics Engineers.


IEC : International Electrotechnical Commission

Illustration électrique
 L’interrupteur A ouvert (A=0) ; le relais X est non excité et le
X contact qui lui est associé reste fermé (position de repos) ; la
A
lampe L est allumée (L=1) : A=0  L=1.
 L’interrupteur A fermé (A=1) ; Le relais X est excité et le contact
qui lui est associé est devenu ouvert ; La lampe L est éteinte
L (L=0) : A=1  L=0 ; alors, L = Not A : LA

Propriété

 F F

1.2. Opération ET (AND) :


C’est une opération sur 2 variables d’entrée au moins. Dans le cas simple de 2 entrées A et B, la
sortie est vraie (égale à 1) si A ET B sont vraies aussi.

83
Table de vérité Symbole

A B F A
F (norme IEEE)
0 0 0 B
0 1 0
1 0 0 A
1 1 1  F (norme IEC)
. B
F = A . B = AB (se lit A ET B)

Illustration électrique

A B L La lampe L est allumée (L=1) si l’interrupteur A ET


l’interrupteur B sont fermés (A=B=1), soit L = A . B

Propriétés
 La fonction AND est commutative associative: F = A.B = B.A.
 La fonction AND est : F = A.(B.C) = (A.B).C = A.B.C.
 La fonction AND est généralisable pour n entrées.
 Identités remarquables : X.0 0 ; X.1 X ; X.X X et X.X 0.

1.3. Opération OU (OR) :


C’est une opération sur 2 variables d’entrée au moins. Dans le cas simple de 2 entrées A et B, la
sortie est vraie (égale à 1) si seulement A OU B est vraie. Cette opération est dite OU inclusive, car on
inclut le cas (A=B=1 ; F=1). On verra qu’il y a une autre fonction appelée OU exclusive.

Table de vérité Symbole

A B F A
0 0 0 F (norme IEEE)
B
0 1 1
1 0 1
A
1 1 1 1 F (norme IEC)
B
F = A + B (se lit A OU B)

Le signe "" indique que la sortie est égale à 1 si le nombre des entrées à "1" est supérieur
ou égal à 1 ; autrement dit, une entrée au moins égale à "1".
Illustration électrique
A L L est allumée (L=1) si A OU B est fermé
(A=1 OU B=1), soit L = A + B.

Propriétés

 Comme la fonction AND, la fonction OR est commutative, associative et généralisable pour n


entrées : X0 X ; X 1 1 ; X X X et XX 1 .
 Identités remarquables :

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1.4. Propriétés et théorèmes remarquables :
Propriétés

 A . (B C) AB AC (Distributivité du produit par rapport à la somme) ;


 A (B . C) (A B) . (A C) (Distributivité de la somme par rapport au produit) ;
 AB AB B : B(A A) B . 1 B (Factorisation) ;
 A + AB = A : A(1 B) A . 1 A (Loi d'absorption)
 A AB A B ; en effet, A AB A ABAB A B ;

Théorème de De Morgan :

Ce théorème d'une grande utilité, permet de calculer le complément d'une expression logique
quelconque (somme de produits ou produit de sommes) :

 X Y X . Y ;
 X . Y X Y .

D'une façon générale, Le complément d'une expression quelconque s'obtient en complémentant les
variables et en permutant les opérateurs "+" et ".".
Exemple : F ABD AD  F ABD AD (A B D) . (A D)

2. AUTRES OPERATIONS

2.1. Opération NAND :

C’est le complément de l’opération AND.


Table de vérité Symbole

A B F A
0 0 1 F (norme IEEE)
0 1 1 B
1 0 1
1 1 0 A
 F (norme IEC)
B
F A .B (se lit (A ET B) tout barre)

Propriétés

 La fonction NAND est commutative :. F A.B B.A


 La fonction NAND n’est pas associative : F A.(B.C) ( A.B).C A.B.C
 La fonction NAND est généralisable pour n entrées.
 L'opérateur NAND est dit "système logique complet", car il permet de réaliser toutes les
opérations de base : Not, AND et OR ; et par conséquent, toute fonction logique :
1
 Réalisation d'un inverseur : F A.1 A
A F A.A A A

 Réalisation d'une AND (F = A . B) : En appliquant le théorème de De Morgan, F F A.B


A A .B
B F A.B

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 Réalisation d'une OR (F = A + B) : De même, F A B  F A . B (Morgan)

A A
F A . B A B
B
B
2.2- Opération NOR :

C’est le complément de l’opération OR.


Table de vérité Symbole

A B F A
0 0 1 F (norme IEEE)
B
0 1 0
1 0 0
1 1 0 A F (norme IEC)
1
B
F A +.B(se lit (A OU B) tout barre)

Propriétés

 Comme la fonction NAND, la fonction NOR n'est ni combinatoire, ni associative ; elle est aussi
généralisable pour n entrées
 L'opérateur NOR est un système logique complet, comme le NAND.

2.3. Opération XOR :


Comme on l’a signalé précédemment, cette opération diffère du OR classique ou inclusif ; l’examen
de sa table de vérité ci dessous montre que F est égale à 1 si [(A=0 ET B=1) OU (A=1 ET B=0)] ;
formellement, on écrit :
F AB AB qu'on note F A B

Table de vérité Symbole

A B F A
0 0 0 F (norme IEEE)
B
0 1 1
1 0 1
1 1 0 A
=1 F ( norme IEC)
B
F A B (se lit A OU exclusif B)

Le signe "=" indique que la sortie est égale à "1" si une entrée et une seule est égale à 1.

Propretés

 L’opération XOR est commutative : F = AB = BA.


 L’opération XOR est associative : F = A(BC) = (AB)C = ABC.
 L’opération XOR n'est pas généralisable pour n entrées.

Remarque :
L'opérateur OU Exclusif est considéré comme l'opérateur programmable le plus élémentaire. En
effet, considérons sa table de vérité dans la figure suivante, on remarque que suivant l'état de P,
l'opérateur réalise la fonction OUI ou la fonction NON. Alors P est l'entrée de programmation de cet
opérateur.

86
P A F Fonction réalisée par l'opérateur
0 0 0 A
SI P = 0  F = A  Fonction Identité F
0 1 1
1 0 1
SI P = 1  F = Not A  Fonction Inversion
1 1 0 P

3. REPRESENTATION DES FONCTIONS LOGIQUES :


Pratiquement, une fonction logique est représentée par :

 son équation logique qui n'est qu'une association de sommes et de produits logiques ;
 sa table de vérité ou son tableau de Karnaugh, qu'on verra dans le prochain chapitre ;
 Son logigramme qui est une représentation symbolique, sous forme d'un schéma, formé par les
différentes liaisons entres les symboles des opérateurs élémentaires.

Exemple : Voilà les 3 représentations d'une certaine fonction F à 3 variables A, X et Y :


 L'équation logique donnée est : F (X, Y, A) = A.X AY ;
 La table de vérité, déduite à partir de l'équation, est : On a 3 variables d'entrées  on a 2 3
3 n
combinaisons possibles (2 lignes de la table). D'une façon générale, on a 2 combinaisons pour n
variables d'entrée. On déduit l'équation logique de la fonction F, à partir de la table de vérité
suivant le raisonnement suivant :
A X Y F
 On cherche les lignes où la fonction F est égale à 1 ; 0 0 0 0
 On note la combinaison des entrées pour chacune de ces lignes ; 0 0 1 0
 On somme logiquement ces combinaisons. 0 1 0 1
0 1 1 1
Ainsi, la fonction F est égale à 1 si on a AXY OU AXY OU AXY OU AXY , ce 1 0 0 0
qui donne : 1 0 1 1
F = AXY + A XY + AXY + AXY 1 1 0 0
1 1 1 1
= AX( Y 
Y)AY(X X)
= AX AY

 Le logigramme déduit de l'équation est :

Y X A
X AX

AX AY

AY

On remarque que cette petite fonction emploie différents types de portes logiques : inverseur, AND et
OR. Il est évident qu'il serait rentable de réaliser cette fonction logique avec le minimum de matériel
(circuits logiques), ce qui demande une bonne analyse du problème pour simplifier la fonction en
question.
Tableau 1
1 OPÉRATEURS LOGIQUES 1.4 OPÉRATEUR NON ET

Pour chacun des opérateurs logiques suivants, compléter la représentation normalisée, la table de SYMBOLE TABLE DE VERITE CHRONOGRAMME
vérité et le chronogramme de fonctionnement. Donner son équation logique.
a a b S 1
a
1.1 OPÉRATEUR OU S 0 0 0 t
b
0 1 1
SYMBOLE TABLE DE VERITE CHRONOGRAMME b
1 0 0 t
a b S 1 1 1
a a 1
S 0 0 0 t S
b EQUATION : S = 0 t
0 1
1
1 0 b
0 t
1 1 1.5 OU EXCLUSIF
1
S
EQUATION : S = 0 t SYMBOLE TABLE DE VERITE CHRONOGRAMME

a a b S 1
1.2 OPÉRATEUR ET : a
S 0 0 0 t
b
0 1 1
SYMBOLE TABLE DE VERITE CHRONOGRAMME b
1 0 0 t
a b S 1
a a 1 1
S 0 0 0 1
t S
b EQUATION : S = 0 t
0 1
1
1 0 b
0 t
1 1 2 APPLICATION : ÉTUDE D'UN DISPOSITIF DE SÉCURITÉ SUR UNE
1 MACHINE AUTOMATIQUE
S
EQUATION : S = 0 t
Le dispositif étudié a pour rôle d'assurer la sécurité de l'opérateur lors de l'usinage de la pièce en
bloquant le moteur de la broche lorsque toutes les conditions de sécurité ne sont pas réunies.
1.3 OPÉRATEUR NON OU
2.1 SCHÉMA SIMPLIFIÉ DU DISPOSITIF
SYMBOLE TABLE DE VERITE CHRONOGRAMME
K
a b S 1
a a
S 0 0 0 t Ecran M
b
0 1 protecteur
1
1 0 b B
0 t
1 1 E
1
S
EQUATION : S = 0 t
P
Pièce à usiner
2.2 FONCTIONNEMENT 2.5 LOGIGRAMME À OPÉRATEURS SIMPLES

En marche normale la mise en fonctionnement de la machine impose l'ensemble des conditions Etablir le logigramme de l'équation simplifiée à l'aide d'opérateurs simples (ET, OU, inverseurs).
suivantes :
- La pièce doit être correctement positionnée. Le contrôle s'effectue par le capteur de position
repéré P.
- L'écran de protection doit être fermé. La détection s'effectue par le capteur E.
- Le bouton poussoir B de marche / arrêt doit être enfoncé.

En mode de réglage le moteur de la machine fonctionne :


- Avec ou sans écran de protection. 2.6 RÉALISATION AVEC DES OPÉRATEURS NON-OU
- La pièce doit être correctement positionnée.
- Une clé doit être engagée dans un contact à verrouillage K. Après avoir mis l'équation sous une forme ne faisant apparaître que des NON OU, réaliser le
- Le bouton poussoir B de marche / arrêt doit être enfoncé. logigramme à l'aide d'opérateurs NON OU à 2 entrées :

Quatre variables d'entrée sont donc nécessaires :


- P, pour le positionnement de la pièce : P = 1 lorsque la pièce est en position.
- E, pour l'écran protecteur : E = 1 lorsque l'écran est descendu.
- B, pour le bouton poussoir de mise en marche : B = 1 en position marche.
- K pour le contact à verrouillage par clé : K = 1 lorsque la clé est engagée.

Le moteur de la machine sera activé quand M = 1.

2.3 TABLE DE VÉRITÉ


P E B K M
Etablir la table de vérité du dispositif de sécurité
0 0 0 0
correspondant au fonctionnement décrit :
0 0 0 1
2.4 ÉQUATION LOGIQUE 0 0 1 0
0 0 1 1 3 DÉCODAGE D'UN LOGIGRAMME
En utilisant le tableau de Karnaugh, établir l'équation
simplifiée de M. 0 1 0 0
Etablir l'équation des sorties S1, S2 et S3 et l'équation simplifiée de S.
M 0 1 0 1
0 1 1 0 a S2 S1 =
&
0 1 1 1
S1
1 0 0 0 & & S S2 =
1 0 0 1 S3
b
&
1 0 1 0
S3 =
1 0 1 1
1 1 0 0 S=

1 1 0 1 Indiquer la fonction logique réalisée par ce montage :


M=
1 1 1 0
1 1 1 1
CHAPITRE 3
SIMPLIFICATION DES FONCTIONS LOGIQUES
INTRODUCTION :
Une fonction logique est sous forme normale ou canonique si chacun de ses termes contient toutes les
variables, directes ou inverses, dont elle dépend. Exemple : F(X,Y) X.Y X.Y .

Si l'une de ses variables ne figure pas dans un de ses termes, alors elle est sous forme simplifiée. Cette
forme est fort bien recherchée pour aboutir à la réalisation pratique avec un minimum de matériel et à
moindre coût. Pour cette fin, on utilise, en général, 3 méthodes :

 La méthode algébrique ;
 La méthode graphique à base du diagramme de Karnaugh ;
 Les méthodes programmables.

Dans ce chapitre, on s'intéresse uniquement aux 2 premières méthodes.

1. METHODE ALGEBRIQUE :
Cette méthode utilise les principes de l'Algèbre de Boole. On en rappelle ci-après 3 parmi les plus
importants :

 A AB A(1 B ) A
 AB AB B(A A ) B
 A A B A B ; en effet, A AB ( A A)( A B ) AA AB A A AB A B

Le principe consiste à mettre en oeuvre ces propriétés, dans l'expression à simplifier, par exemple en
ajoutant un terme déjà existant : Z ABC A BC A B C ABC

Z ABC A BC ABC A BC ABC ABC

Z BC  AC  AB

Cette méthode apprend de la rigueur, mais elle n'est pratiquement plus utilisée systématiquement.

2. METHODE GRAPHIQUE :

2.1. Tableau de Karnaugh et principe de simplification :


Cette méthode plus simple utilise le tableau de Karnaugh pour simplifier des fonctions booléennes
ayant jusqu’à 6 variables. Le tableau de Karnaugh d’une fonction logique est la transformation de sa
table de vérité sous forme d’une table contractée à 2 dimensions. La méthode consiste principalement
à mettre en évidence graphiquement ou visuellement, les groupements de cases, de type :
AB AB A( B B) A

Aussi, dans un tableau de Karnaugh, on peut utiliser une case plusieurs fois selon la relation de la
redondance :
X+X +… +X= X

Le passage de la table de vérité au tableau de Karnaugh se fait selon la procédure suivante:


 Chaque ligne de la table de vérité correspond à une case du tableau de Karnaugh ;
 Les cases sont disposées de telle sorte que le passage d'une case à une case voisine se fasse
par changement de l'état d'une seule variable à la fois en utilisant le code GRAY.

89
La mise en œuvre de cette méthode se fait alors en 2 phases :
Fig4. Simplification par tableau de Karnaugh
 La transcription de la fonction à
simplifier dans le tableau de A B C F2
Karnaugh ; 0 0 0 0
 La recherche des groupements de 0 0 1 1
0 1 0 1 F2 BC
cases qui donneront des 00 01 11 10
0 1 1 0 A
expressions simplifiées. 0 0 1 0 0
1 0 0 1
1 1 0 1 0
1 0 1 0
Pour illustrer le passage de la table de
1 1 0 0
vérité au tableau de Karnaugh, la figure 4
1 1 1 1
montre un exemple pour 3 variables.

2.2. Exemples de simplification par tableau de Karnaugh :

Exemple 1 : Exemple 2 :
F1 BC G1 F2 BC
A 00 01 11 10 G2 A 00 01 11 10
0 0 1 1 1 0 0 0 1 1

1 0 0 0 1 1 0 0 0 1

F1ACBC F 2AB BC

 Dans le groupement 1, c'est B qui a  Dans ces 2 groupements, on réutilise


varié, ce qui donne AC ; une case utilisée par les 2 groupement
suivant la loi de redondance
 Dans le groupement 2, c'est A qui a
(X + Y + X = X +Y).
varié, ce qui donne BC .

Exemple 3 :
F3
CD
M
AB 00 01 11 10
00 1 1 0 1
01 1 1 0 0
11 1 1 0 0
10 1 1 0 1

F 3CBD

2.3. Conclusion :

 On ne regroupe pas des cases qui ne sont pas symétriques, car cela ne donne pas de termes
vérifiant la forme simplificatrice : ABAB A( B B) A .

 Le nombre de variables supprimées dépend de la taille du groupement. Ainsi :


 Un groupement de 2 cases symétriques entraîne la suppression d’une variable ;
 Un groupement de 4 cases symétriques entraîne la suppression de 2 variables ;
 En général, un groupement de 2k cases entraîne la suppression de k variables.

90
2.4 Karnaugh in deep

2 .4.1 Tableau de Karnaugh


C’est une méthode simplificatrice basée sur le code binaire réfléchi ou code Gray. Les
états du système sont représentés dans le tableau de Karnaugh et simplifier suivant un
principe donné. Elle permet d’effectuer des simplifications beaucoup plus rapidement
sans avoir à écrire de longues équations.

Le tableau de Karnaugh
Exemple :
dc S
- C’est un tableau de 2n cases, n étant le nombre de variables. ba
- Sur les lignes et colonnes, on place l’état des variables d’entrée 00 01 11 10
codées en binaire réfléchi (code Gray)
00
- Dans chacune des cases, on place l’état de la sortie
pour les combinaisons d’entrée correspondante. 01

Dans l’exemple ci-contre, le nombre de variable est de 4 puisque


11 le
Tableau contient 2 = 16 cases.
4

10 /dc/ba /d/cb/a

a. Simplification d’équations à partir du tableau de Karnaugh

Définition : deux termes d’une équation sont adjacents s’ils ne diffèrent que par l’état
d’une seule variable.

Principe :
 On réalise des groupements de cases adjacentes (nombre de cases max et égale à
un multiple de 2n).
Le regroupement de 6 cases est impossible
 On cesse d’effectuer les groupements lorsque tous les « 1 » appartiennent au moins
à l’un d’eux.
 Une ou plusieurs cases peuvent être communes à plusieurs groupements,
 Pour extraire l’équation de la fonction logique, on ne retient que les variables dont
l’état ne change pas à l’intérieur d’un groupement et on effectue la somme
logique (OU logique) de toutes les expressions trouvées,
4 2 2 4
Les cases portant le
3 1 1 3 même chiffre sont des
exemples de cases
3 1 1 3 adjacentes
cases non-adjacentes cases adjacentes 4 2 2 4  regroupement
possible.
Exemples de regroupements possibles :
00 01 11 10 00 01 11 10 00 01 11 10 00 01 11 10

00 0 1 1 0 00 0 1 0 1 00 0 1 0 0 00 1 0 0 1

1 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
01 01 01 01
1 0 0 1 1 1 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0

0 1 1 0 0 0 0 1 0 1 1 0 1 0 0 1
11 11 11 11

Exemples de regroupements impossibles ou redondants :


00 01 11 10 00 01 11 10 00 01 11 10
10 10 10 10
0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0
00 00 00

0 0 1 1 0 0 1 0 1 1 0 0
01 0 1 1 1 01 0 1 0 0 01 1 1 0 0

0 1 1 1 1 0 1 0 1 1 0 0
11 11 11

10 10 10
Résumé de la méthode :
 On détermine le nombre de variables d’entrée afin de connaître la taille des tableaux.
 On détermine le nombre de variables de sortie afin de définir le nombre de tableaux à
effectuer.
 Affecter aux différents produits de l’équation non simplifiée une case du tableau en
respectant le code Gray.
 Introduire la fonction logique dans le tableau en positionnant à « 1 » les cases qui
valident la fonction de sortie.
 Effectuer les groupements de cases adjacentes.
 Sortir la fonction simplifiée en éliminant la ou les variables d’entrée qui changent
d’état.

b. Applications

Sortir l’équation simplifiée des tableaux suivants :


00 01 11 10 00 01 11 10 00 01 11 10
00 01 11 10
00
0 1 1 1 00
1 1 0 0 00
1 0 0 1
00 0 1 1 0
01 0 1 1 1 01 0 1 0 0 01 0 1 1 1
0 0 1 1 11 11 11
01 0 1 1 0 1 1 0 0 0 1 1 1
10 10 10
0 1 1 0 1 0 0 1 1 0 0 1

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