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La méthode "Holmes",
ou les bases de la
déduction.
 
 
Ce qui marque le plus les lecteurs assidus des
aventures de Sherlock Holmes, ce sont ses
déductions impressionnantes à partir de
détails insignifiants. Mais contrairement à ce
que de nombreuses personnes pensent, la
majeure partie de ses déductions ne sont ni
logiques, ni scientifiques : elles sont
statistiques.
 
Cet article est donc écrit non pas dans le but
de vous donner LA méthode absolue
permettant de faire des déductions comme
Sherlock Holmes (qui n'a pas existé de toute
manière). Je ne ferai que donner des astuces
qui marchent dans 90% des cas. Sachez aussi
que l'art de la déduction est énormément basé
sur l'expérience. Expérience que vous pouvez
développer en découvrant vos propres
déductions. Bref, cet article peut vous y aider,
mais gardez à l'esprit que tout ce qui y est
écrit est discutable. A vous de voir.
 
 
 
 

Point de départ pour bien


comprendre la méthode
"Holmes".
 
 
 
La première chose que l'on doit retenir de la
méthode Holmes, c'est qu'elle est
essentiellement basée sur une bonne
connaissance de la société contemporaine et
sur des statistisques. En e"et, si Holmes voit
un homme porter un tatouage, à son époque il
était statistiquement probable que cet homme
soit marin ou ancien détenu. A notre époque,
cela n'est plus valable du tout puisque
beaucoup de personnes portent des
tatouages. Mais cela est pour vous donner une
idée de comment s'y prendre : une fois que
vous avez observé un élément, vous devez
essayer de trouver la déduction la plus
probable. Je le répète : tout est une question
de statistiques et probabilités.
 
 
On pourrait grossièrement diviser la méthode
Holmes en plusieurs étapes :
 
1) Chercher l'élément.
2) Voir l'élément.
3) "Connecter" l'élément à des données de
façon à déduire la cause la plus probable
possible de l'élément.
 
 
 
 

1) Chercher l'élément.
 
 
 

 
Dans le film "Sherlock Holmes" par Guy Ritchie
(le premier), Holmes empêche Watson de
s'empaler sur une très fine aiguille
probablement mortelle. Watson lui demande
alors comment il a pu voir ce piège, et Holmes
répond "parce que je le cherchais".
 
Eh oui, pour bien regarder, il faut
savoir  où  regarder. En lisant les aventures de
Sherlock Holmes, on remarque qu'il base la
quasi totalité de ses déductions concernant
les personnes sur l'observation de leurs
mains et pieds. En e"et, n'importe quel acteur
de théâtre vous dira que pour se mettre dans
la peau d'un personnage, la gestuelle et les
chaussures sont très importantes car elles
révèlent beaucoup de choses sur une
personne. Après seulement on pourra
s'intéresser au visage. L'observation des
vêtements doit se situer sur trois points en
particulier : les manches, les jambes de
pantalon et les poches.
 
 
Concernant l'observation d'une pièce, Sherlock
Holmes examine souvent le sol et les murs en
premier. En e"et, le sol et les murs gardent
souvent les traces d'une personne. Examiner
les murs peut être notamment utile en
balistique (voir ici). Sinon, pour savoir si une
pièce à déjà été fouillée, il su#t de passer les
mains sur le haut d'une armoire et voir si la
poussière a été dérangée. Si c'est le cas, il est
fort probable que la pièce ait déjà été fouillée.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2) Voir l'élément.
 
 
 
 
Après avoir déterminé les zones principales
d'observation, il faut remarquer les détails
révélateurs. Certains vous seront totalement
inutiles selon votre niveau de déduction. Mais
sachez repérer les signes disctinctifs: taches,
tics nerveux, gestuelle particulière, état de
propreté et autres.
 
Taches : essayez de comprendre de quoi est
faite cette tache. Une tache de café ? De tabac
? De chocolat ? D'eau ? ...
 
Tics nerveux :  Ils sont peu utiles, à part pour
déterminer l'état de nervosité d'une personne.
Ce peut être un oeil qui tressaille
régulièrement, la personne qui se mordille
l'ongle voire les doigts, ou qui tapote le sol du
pied dans un rythme saccadé...
 
Gestuelle particulière : Ce peut être une
façon étrange de tenir un objet. Par exemple,
j'ai remarqué que la plupart des professeurs
qui tiennent leur craie non pas entre le pouce
et l'index mais entre l'index et le majeur ou le
majeur et l'annulaire sont fumeurs. En e"et,
c'est ainsi que les fumeurs tiennent leur
cigarettes. Les gestuelles étranges sont
souvent dues à une habitude.
 
Etat de propreté : Regardez si la personne a
des ongles, les genoux ou les chaussures
sales. Si   c'est le cas, évitez de le faire
remarquer à la personne que vous analysez...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3) Connecter l'élément à des


données.
 
 
 
Après cela, vous devez essayer de rattacher
les éléments trouvés à vos connaissances.
Ceci est probablement la partie la plus di#cile
de cette méthode parce que honnêtement, il
faut y aller à tâtons, surtout quand on débute.
 
Voici quelques éléments qui pourraient peut-
être vous aider à faire des déductions. Ils sont
basés sur mes propres observations.
 
 
 

Je vous ai déjà donné un tuyau sur les


professeurs fumeurs. D'après mes
observations, ce "truc" marche à plus de
90%.

Les mains peuvent aider, le plus souvent,


à déterminer les activités d'une
personne. Ceux qui écrivent beaucoup et
régulièrement au stylo ont la "bosse de
l'écriture", soit une petite ampoule dure
sur le majeur de leur main (ce qui vous
permettra aussi de voir si la personne
est droitière ou gauchère). Cela est dû au
poids du stylo qui vient constamment
frotter et appuyer sur le majeur. Cette
déduction est fiable à presque 100%.

  Il est aussi possible, avec un peu


d'entraînement, de remarquer des
musiciens. Généralement, les musiciens
doivent se couper les ongles très court
pour ne pas qu'ils les gênent durant leur
performance. C'est valable au moins
pour les pianistes, les personnes jouant
d'instruments à cordes (tels que le
violon), les joueurs d'harmonica... Après,
pour déterminer de quel instrument ils
jouent, c'est plus compliqué. Les
pianistes ont souvent d'épaisses
articulations au niveau des doigts, ce qui
leur donne des doigts plutôt fins et
agiles. Les guitaristes en revanche ont
souvent les doigts calleux et la plupart
d'entre eux ont les ongles longs
(notamment ceux de la main grattant les
cordes). Ces éléments marchent à
environ 60%.

Statistiquement, la majorité des enfants


faisant de la musique font du piano ou
du violon (éventuellement de la
trompette, ça m'a pas mal surprise !). La
majorité des adolescents faisant de la
musique font de la guitare, du piano ou
de la batterie (aussi bien filles que
garçons, même si la batterie est un peu
plus rare chez les filles). A partir de la
vingtaine, c'est beaucoup plus incertain.
Ces éléments marchent à 60% aussi.

  Généralement, une personne qui porte


sa montre à la main droite est gauchère.
C'est vrai à plus de 70%, mais attention !
Concernant les personnes qui portent
leur montre à la main gauche, elles sont
le plus souvent droitières mais ce peut
aussi être un gaucher à qui des parents
droitiers ont appris à mettre la montre à
gauche ! Je me suis fait avoir plusieurs
fois sur le coup là. Petites images pour
illustrer :

 
 
 

(Cliquez pour agrandir) Paul McCartney


gaucher et montre à droite, on est d'accord...

(Cliquez pour agrandir) Barack Obama


gaucher... Mais montre à gauche, aïe !!!

 
 
 
 
En conclusion, la déduction n'est ni un art, ni
une science : c'est une prise d'habitude et
aussi un peu de chance. Sherlock Holmes lui
même le reconnaît parfois.
 
 

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