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F O R M AT I O N E N L I G N E

ACHILLÉE MILLEFEUILLE

Achillée millefeuille (Achillea millefolium).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE2


Achillea millefolium Très commune dans toute la France des plaines
jusqu’à 2500m d’altitude.
NOMS VERNACULAIRES1
Achillée millefeuille, herbe aux coupures, herbe
aux charpentiers, sourcils de Vénus... RÉPARTITION MONDIALE3
Présente en Europe, en Asie occidentale
FAMILLE BOTANIQUE et sur le continent Nord-Américain, l’achillée
Asteraceae millefeuille se retrouve sur la plupart des continents.

NOM ANGLAIS
Yarrow

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MILIEUX (OU SOL)1, 4 • Celles de la base étant plus longues que celles
L’achillée millefeuille pousse proche des hommes, du haut de la tige.
c’est une plante héliophile qui pousse dans Comme elles sont extrêmement découpées
de nombreux milieux tant qu’ils sont ensoleillés : en très fines lanières cela peut faire penser
pelouses, prairies, friches, clairières, lisières, à de nombreuses petites feuilles (millefeuille)
bords de chemin... Elle aime les sols plutôt secs, ou à une cicatrice suturée (herbe aux coupures)
au pH neutre à basique voire légèrement acide. ou encore à un sourcil (sourcil de Vénus).
Elle peut indiquer un excès de carbone ou un sol • La plante est hermaphrodite (fleurs possédant
traumatisé (labours trop profonds, sur-pâturages). les organes mâles et femelles).
Lorsqu’elle se retrouve en colonie, il semblerait que Les inflorescences sont disposées en corymbe
la plante répare le sol abîmé sur lequel elle pousse : de capitules, elles sont dites doubles
elle empêcherait grâce à son maillage rhizomatique, puisqu’il s’agit d’une inflorescence (corymbe)
le lessivage des éléments nutritifs par l’eau de pluie. d’inflorescences (capitules).

FLORAISON POUR BIEN COMPRENDRE :


Juin-octobre.
• Un capitule : inflorescence constituée
PÉRIODE DE RÉCOLTE de nombreuses petites fleurs sessiles très
• Usage culinaire : serrées, insérées sur un réceptacle commun
• Jeunes feuilles : début-milieu de printemps (comme la pâquerette ou le pissenlit).
et après les tontes.
• Sommités fleuries : juin à fin juillet, période • Disposées en corymbe : portées
optimale (possible jusqu’à octobre). approximativement sur le même plan,
• Usage thérapeutique : mais dont les tiges sont insérés à des
• Sommités fleuries : juin à fin juillet, période niveaux différents sur un axe commun.
optimale (possible jusqu’à octobre).
Chaque capitule de 4 à 8 mm simule
DESCRIPTION1–3, 5 une fleur blanche à rose, mais il s’agit bien
d’un ensemble de petites fleurs avec :
Plante herbacée vivace de 20 à 80 cm.
• Des fleurs tubulées fertiles au centre :
Le parfum de la plante est aromatique et puissant.
fleurs dont la corolle est composée d’un tube
La puissance aromatique dépend du terrain
cylindrique se terminant par des lobes égaux.
dans lequel pousse la plante. Plus le terrain est sec,
Ces fleurs sont souvent blanc-crème.
plus les arômes seront développés.
Dans un terrain plus humide, plus argileux, la plante • Des fleurs ligulées stériles (souvent   5)
sera plus amère. surl’extérieur du capitule : fleurs à languette
composée généralement de 3 pétales soudés.
• La tige est dressée et velue, sillonnée et dure,
Ces fleurs sont de couleur blanche à rose.
unique à la base et ramifiée sur le haut.
• Les feuilles insérées en touffe à la base
L’involucre (ensemble de bractées implantées
puis alternes sur la tige sont caractéristiques :
en verticille à la base du capitule) est ovoïde.
composées et bi-pennatiséquées (découpées
Les bractées sont poilues à bordure
deux fois très profondément et suivant la forme
membraneuse et de teinte parfois brune.
d’un peigne), molles à forme globalement
oblong-linéaire ou linéaire, elles peuvent mesurer
de 10 à 25 cm de long et 1 à 4 cm de large. • Les fruits sont de minuscules akènes de 1 à 2 mm.
• Les parties souterraines sont rampantes,
traçantes.
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LE SAVIEZ-VOUS ?

• L’inflorescence en capitule
est une caractéristique typique de la famille
des Asteraceae (anciennement appelées
« Composées »).
• L’achillée millefeuille est une espèce
très polymorphe1 d’un point de vue
morphologique, ce qui signifie que la couleur
et la taille des fleurs peuvent varier (blanc,
rose voire purpurine)
ainsi que la forme de ses feuilles qui peuvent
être plus ou moins découpées, serrées, etc.
Ce polymorphisme se retrouve également
d’un point de vue chimique et génétique
(nous développerons ces éléments plus loin).

Nombreux petits capitules d’achillée millefeuille à étamines jaunes


(Achillea millefolium).

Inflorescence en corymbe de capitules d’achillée millefeuille Capitule aux fleurs internes tubulées fertiles et aux fleurs externes ligulées
(Achillea millefolium). stériles d’achillée millefeuille (Achillea millefolium).

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Fleurs tubulées fertiles d’achillée millefeuille (Achillea millefolium). Akènes d’achillée millefeuille (Achillea millefolium).

Tiges rameuses d’achillée millefeuille (Achillea millefolium).

Jeunes pousses d’achillée millefeuille (Achillea millefolium). Jeune feuille d’achillée millefeuille (Achillea millefolium) composée
bi-pennatiséquée, aux nombreux folioles faisant penser à un sourcil
ou à une cicatrice.

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CUISINE6 Nutriments Quantité Ratio des besoins
L’achillée millefeuille est aromatique et amère. moyenne journaliers exprimé
Les jeunes pousses et les jeunes inflorescences pour 100 g en pourcentage
peuvent être mangées en pestos ou en salades de poids par rapport à la
mais leur goût ne plaît pas toujours du fait de sec référence nutritionnelle
leur amertume. On les utilisera donc plutôt pour pour la population
aromatiser des fromages, pour décorer une assiette (ou RNP*).
ou mélangées à une salade sauvage pour ajouter Protéines 12 g RNP : 1 g/kg de poids
une touche graphique. Fibres 12 g 40 à 50 % de la RNP
Manganèse 12 mg 500 % soit 5 fois
Recettes (Mn) les besoins journaliers
Purée de patate douce à l’achillée
Potassium (K) 3,4 g soit 170 % de la RNP
Ingrédients (pour 3-4 personnes) :
Fer (Fe) 16 mg soit 150 % de la RNP
1 grosse patate douce, 5 carottes, une grosse noix Calcium (Ca) 1400 mg 140 % de la RNP
de beurre, sel, poivre, 20 g d’achillée, deux
Magnésium 300 mg 93 % de la RNP
branches de thym frais, crème fraîche : de riz,
(Mg)
de soja (facultatif).
Cuivre (Cu) 1 mg 76 % de la RNP
• Laver les herbes et les laisser égoutter Phosphore (P) 460 mg 65 % de la RNP
sur un torchon propre.
• Laver et brosser les carottes et épluchez
Zinc (Zn) 3,3 mg soit 23 à 44 %
la patate douce.
de la RNP
• Couper les légumes en cubes grossiers et les faire
cuire à la vapeur. Sodium (Na) 0,08g 3,5 % de la RNP
• Quand les légumes sont fondants, les écraser
avec un peu du jus de cuisson pour obtenir une *RNP : Référence Nutritionnelle pour la Population basée sur les derniers
purée, ajouter une grosse noix de beurre, rapports ANSES8,9.

un peu de crème (facultatif), le sel et le poivre.


• Emonder le thym et couper finement l’achillée MOLÉCULES ACTIVES 1,10–12
avec le thym. Vous pouvez garder des feuilles
Comme nous l’avons vu dans la description,
d’achillée pour la décoration d’assiette.
l’achillée millefeuille est une plante polymorphe
• Dresser votre purée en petit dôme dans l’assiette sur différents plans : génétiques ce qui a des
sur lequel vous saupoudrez le mélange d’herbes
répercussions notamment sur la morphologie
fraîches.
et la composition chimique de la plante.
Cette purée accompagne très bien un poisson.
Explications !!

NUTRIMENTS7 Il existe de nombreuses espèces, sous-espèces


et variétés elles-mêmes capables de s’hybrider entre
Tableau des valeurs moyennes nutritionnelles
elles (c’est-à-dire que deux individus d’espèces ou
de l’achillée millefeuille. Ces valeurs varient
de sous-espèces différentes peuvent se croiser entre
en fonction du sol où a poussé la plante.
eux). En effet, on considère qu’il y a actuellement
près de 140 espèces d’Achillea13 dans le monde,
et leur taxonomie (classification) est en constante
évolution.

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• Lorsque les auteurs parlent de l’Achillea La Pharmacopée européenne considère
millefolium sensus stricto (s.s., sens strict) que la drogue doit être « composée des sommités
ou sensus lato (s.l., sens large, c’est-à-dire fleuries séchées entières ou fragmentées et contenir
avec certaines espèces en plus comme  : au minimum 2 ml/kg d’huile essentielle
Achillea roseo-alba, Achillea asplenifolia, et au minimum 0,02 % de proazulènes exprimés
Achillea collina, Achillea setacea.... en chamazulène » (principal représentant
ou sous-espèces), la composition chimique des azulènes pour l’achillée). Les deux teneurs étant
n’est pas la même.Il est également calculées par rapport à la drogue séchée.
important de retenir que, bien que l’espèce
Achillea millefolium ait été beaucoup • Huile essentielle (0,2 à 1,4 %) 1,10,11 : une centaine
étudiée, les études ne précisent pas toujours de constituants ont étés identifiés dans la plante
de quelle sous-espèce il s’agit ou si l’étude fraîche et selon les espèces certains composés
concerne Achillea millefolium s.s. ou s.l.. dominent plutôt que d’autres.
A noter : les fleurs contiennent plus d’huile
essentielle que les feuilles et la composition
• Pour ne rien simplifier, alors que beaucoup
chimique de l’huile essentielle varie grandement
d’organismes ont normalement 2 paires
en fonction de la localisation géographique
de chromosomes identiques (on dit qu’ils
et de la génétique de chaque plante, aussi
sont diploïdes), beaucoup d’espèces
sont-elles à considérer au cas par cas16,17.
de plantes sont capables de supporter Ainsi, l’huile essentielle peut être composée de :
le fait d’avoir davantage de lots de
• Monoterpènes (jusqu’à 80% chez certaines
chromosomes. On dit alors qu’elles sont
espèces) : 1-8 cinéole, sabinène, camphènes,
polyploïdes. On parle alors de variétés.
camphre, thujones…
Dans le genre Achillea, on trouve ainsi
des variétés diploïdes, tétraploïdes • Sesquiterpènes dont des azulènes formés
(4 paires de chromosomes), hexaploïdes lors de l’hydrodistillation à partir
(6 paires) voire même octoploïdes des proazulènes (seules les variétés
(8 paires). Chaque chromosome étant tétraploïdes d’ A. millefolium lato sensu
le support de l’information génétique renferment des proazulènes)17–19
à l’origine de l’aspect morphologique • Lactones sesquiterpéniques1,10,11 : on en distingue
et du contenu en molécules de la plante, une trentaine dans l’achillée millefeuille.
cette diversité génétique va se traduire Ils lui confèrent son amertume. Parmi elles
par des individus de formes différentes l’achillicine qui est un proazulène. Les lactones
(on parle de polymorphisme). sesquiterpéniques contribuent à l’activité
Cette diversité se répercute également anti-inflammatoire de l’achillée millefeuille.
sur la composition chimique des plantes. • Tanins condensés et hydrolysables (3 à 4 %)
aux propriétés astringentes, antiseptiques,
cicatrisantes et antioxydantes.
Composition chimique des sommités fleuries • Acides phénoliques (1,5 % en moyenne)
de la plante sèche1,10,11 aux propriétés antioxydantes.
Vous pouvez retenir au final que les différentes • Flavonoïdes (0,6% en moyenne) : composés
espèces, sous-espèces, variétés et leurs hybrides qui jouent le rôle de pigments pour les végétaux
(ou croisements), sont regroupés sous l’appellation assurant leur coloration ainsi que leur protection
Achillea millefolium L. et leurs sommités fleuries vis-à-vis des rayonnements ultra-violets.
font l’objet d’une monographie de la Pharmacopée Ici, ils auraient surtout des propriétés
européenne38 et de la Commission E15. anti-spasmodiques, hépatoprotectrices.
• Autres : coumarines, stérols... en moindres
proportions.
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• Tonique apéritive : l’amertume des lactones
POUR BIEN COMPRENDRE1 : sesquiterpéniques est perçue par les récepteurs
gustatifs au niveau de la bouche ce qui
• Pour précision, les proazulènes déclenche une réaction physiologique stimulant
et les azulènes font partie de la grande les sécrétions salivaires et digestives des enzymes
famille des sesquiterpènes. de l’estomac, du foie et du pancréas23.
• Cholérétique : les acides phénoliques
• Les proazulènes sont des composés (dicafféoylquiniques) ont permis de provoquer
chimiques précurseurs des azulènes une augmentation des sécrétions biliaires
(molécules caractérisées par leur intense sur des foies de rats isolés24.
couleur bleue foncée et leurs propriétés • Hépatoprotecteur certainement lié à la présence
anti-inflammatoires). Les azulènes sont de flavonoïdes25. Une étude in vivo sur l’achillée
formés lors de l’hydrodistillation (procédé millefeuille a montré un effet hépatoprotecteur
qui permet d’obtenir les huiles essentielles) de l’extrait méthanolique d’achillée
qui produit donc une huile essentielle bleue. chez des rats25.
Certaines espèces d’achillée sont dépourvues • Autres données : Des études in vivo portant
ou partiellement pourvues de proazulènes. sur des extraits aqueux d’achillée et réalisées
Dans ce cas, l’huile essentielle obtenue chez des rats ont également montré
sera plutôt incolore1. des propriétés anti-ulcéreuses ainsi qu’un effet
préventif des lésions digestives26.

Sphère vasculaire
PROPRIÉTÉS1, 18 • Tonique veineux : probablement lié à la synergie
Sphère gastro-intestinale des tanins, des sesquiterpènes et des flavonoïdes.
• Antispasmodique digestif : • Hémostatique : probablement lié aux tanins.
Cet effet serait lié à plusieurs facteurs :
• Inhibition des influx de calcium qui sont Sphère utérine
nécessaires à la contraction des muscles • Antispasmodique et antalgique : liées
à l’échelle de la cellule. Si on ne sait pas également aux flavonoïdes. Cet usage populaire
exactement quelles molécules pour réduire les douleurs de menstruations
sont à l’origine de cette inhibition, le cirsiliol, pourrait être justifié conjointement par les effets
une flavone isolée d’une autre espèce anti-spasmodiques, anti-inflammatoires cités
d’achillée (A. fragrantissima) pourrait être plus hauts dans les indications concernant
responsable de cet effet 19. les troubles digestifs avec pour conséquence
• L’apigénine, la quercétine et la lutéoline, une diminution de la douleur (antalgie).
qui sont des flavonoïdes, ont montré un effet La seule étude clinique disponible sur l’utilisation
antispasmodique20. Dans l’une de ces études, de l’infusion de poudre de fleurs d’achillée,
des extraits hydroalcooliques de fleurs dans le cadre de douleurs menstruelles, montre
d’achillée réalisés par macération pendant une légère réduction de la douleur, supérieure
72 h ont permis de réduire les contractions au placebo28.
de l’iléon (une partie de l’intestin grêle) • Réduction et régulation du flux menstruel :
de rats21. si cet usage n’a pas été formellement démontré
• Anti-inflammatoire probablement lié par des études scientifiques, des travaux in vitro
aux azulènes et proazulènes, comme mentionné montrent que certains flavonoïdes contenus dans
précédemment22. l’achillée (apigénine, lutéoline, rutine…) bloquent
les récepteurs aux oestrogènes, ces hormones
qui régulent l’ensemble du cycle menstruel29.
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Autres usages Les différentes études cliniques tendent à confirmer
• Antibactérien et anti-fongique : les composants l’usage traditionnel pour les applications suivantes :
de l’huile essentielle seraient responsables En interne17 :
de ces effets 30,31. • Digestion lente ou difficile
• Cicatrisant : lié à la présence de tanins. • Aphtes, maux de gorge, maux d’estomac
Les tanins en se liant aux protéines peuvent • Règles douloureuses, syndrome prémenstruel.
imperméabiliser les couches supérieures Elle est traditionnellement connue comme étant
de la peau et des muqueuses. Ils vont ainsi l’une des plantes des femmes tout comme
protéger les tissus plus en profondeur. Ils aident l’armoise (Artemisia vulgaris) pour ses propriétés
à conserver une bonne hydratation et empêchent lors des troubles menstruels.
les agressions extérieures ce qui favorise
En externe :
la réparation des tissus plus profonds.
Une étude in vivo a montré l’efficacité de l’extrait • Varices, hémorroïdes
méthanolique d’achillée sur la régénération • Peaux irritées, plaies, rougeurs, eczémas...
de plaies de lapin32. À noter que les propriétés
cicatrisantes d’autres espèces d’Achillea ont été Autres données cliniques :
rapportées, in vitro et in vivo33,34. Si peu d’études cliniques ont été réalisées
sur l’Homme pour le moment concernant
INDICATIONS les propriétés de l’achillée millefeuille, l’une d’elle
Les autorités réglementaires (française36, commission montre toutefois le bénéfice de consommer
E allemande37 et européenne38) reconnaissent des extraits aqueux d’achillée, en complément
l’usage des sommités fleuries dans les indications d’un traitement approprié, sur la progression
suivantes : des symptômes provoqués par la sclérose
En interne : en plaques39.
• Troubles digestifs (traitement symptomatique)
• Manque d’appétit38
REMÈDES
• Ballonnements gastriques, lenteur
à la digestion, éructations, flatulences,
Par voie interne
crampes gastro-intestinales légères36,38
• Douleurs de manière générale36,38 et
• Infusion1,10,12,18
particulièrement douleurs menstruelles38
Selon les auteurs, 8 à 20 g de sommités fleuries
(traitement adjuvant).
séchées par litre d’eau.
En externe : Préparation : Verser 250 mL d’eau à 85-90°C
• Troubles cutanés (traitement d’appoint) sur 6 à 12 g de sommités fleuries d’achillée.
• Affections dermatologiques : adoucissant Laisser infuser 10 minutes.
et antiprurigineux36,38 Utilisation : Boire ½ litre ou 2 à 4 tasses par jour
• Crevasses, écorchures, gerçures, piqûres en dehors des repas.
d’insectes : trophique protecteur36,38 La tisane noircit et perd son arôme, il faut donc
(qui va nourrir les tissus). la préparer au fur et à mesure de son utilisation.
Indication : Troubles menstruels douloureux,
problèmes gastriques et colites spasmodiques.

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• Alcoolature • Remuer ou mixer le mélange de temps
Préparation : 50 g de sommités fleuries fraîches en temps pendant 20 mn environ (le temps
ciselées finement dans 100 g d’alcool à 55° que les principes actifs passent dans l’huile).
minimum, à macérer 3 semaines à l’abri • C’est prêt lorsque l’huile sent la plante.
de la lumière. Filtrer. • Une fois le mélange refroidi, filtrer.
Utilisation : 20 à 30 gouttes 2 à 3 fois par jour.
• Si vous souhaitez conserver le macérat
Indication : Problèmes de digestion et douleurs
: ajouter 0,5% de Vitamine E dans la
menstruelles.
préparation, puis la mettre en bouteille
(teintée et stérilisée 15 mn dans l’eau
LE SAVIEZ-VOUS ? bouillante).
• Étiqueter et ranger dans un endroit frais,
De nombreuses formes galéniques sont sec et à l’abri de la lumière.
utilisées pour prendre l’achillée millefeuille. Utilisation : Directement sur les problèmes
Ainsi on peut trouver l’extrait fluide, les gélules de peau, ou comme base de préparation
de poudre qui sont autant des moyens de d’un baume réparateur.
prendre l’achillée millefeuille en interne pour
les troubles cités plus haut. LE SAVIEZ-VOUS ?1

Par voie externe Il est aussi possible d’utiliser l’huile essentielle


Il est possible d’utiliser l’achillée millefeuille d’achillée millefeuille diluée de 3 à 30 %
de différentes manières en externe (en fonction de la zone et de l’indication)
pour les indications présentées ci-dessus. dans une huile végétale en application locale
pour les mêmes indications.
• Cataplasme de plante fraîche
Froisser une feuille pour en extraire le jus (dans
lequel se trouve les molécules actives) puis faire TOXICITÉ1,10,12
une petite boule à placer dans la narine pour Aucune toxicité ou risque d’interaction n’est rapporté
arrêter un saignement de nez par exemple. à l’heure actuelle pour les doses recommandées11.

• Infusion bien concentrée (20 à 30 g/L)


CONTRE-INDICATION1,10–12,40
appliquée sous forme de compresses. Contre-indiqué
• En cas d’allergie aux Asteraceae.
Des cas de dermatites allergiques et d’asthmes
• Macérat huileux de sommités fleuries
ont été rapportés14,41.
Préparation : Il existe également un risque d’allergie croisée
• Sécher et réduire préalablement la plante entre les chrysanthèmes et l’achillée, provoqué
en poudre. semblerait-il, par des lactones sesquiterpéniques
• Placer 25 g de sommités fleuries d’achillée communes (les lactones sesquiterpéniques
millefeuille dans une casserole. sont des molécules largement représentées dans
• Ajouter 175 mL d’huile d’olive (de préférence la famille des Asteraceae).
bio) (soit 7 fois la quantité de poudre • Aux femmes enceintes et allaitantes
de plantes). ainsi qu’aux épileptiques.
• Mettre sur feu doux. Certaines sources mettent en garde sur l’usage
de l’achillée millefeuille pendant la grossesse
• Porter et maintenir entre 60 et 80°C,
et en cas d’épilepsie en raison de la présence
jamais au-delà.
de thujone42, une molécule connue comme
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abortive, présente dans l’huile essentielle de la AUTRES USAGES
plante fraîche (0,3%). Cependant, aux doses • L’achillée millefeuille entre dans la composition
préconisées pour l’achillée, des institutions du gruit : mélange de plantes utilisé
comme l’HMPC estiment que la thujone est par les brasseurs avant l’utilisation du houblon
présente à l’état de traces et il est peu probable pour aromatiser et préserver la bière43.
qu’elle présente une toxicité38. En l’absence de
• En Chine, ancestralement, il fallait utiliser 50
données suffisantes, L’HMPC ne recommande
tiges séchées d’achillée millefeuille pour le tirage
pas son utilisation aux femmes enceintes
du « Yi-ching » (le livre des transformation)44.
et pendant la lactation38 ni aux personnes
épileptiques.
• Enfants de moins de 12 ans ANECDOTES ET AUTRES
INFORMATIONS
• D’après Pline, le nom « achillée » viendrait du fait
Interactions médicamenteuses : qu’Achille (le héros de la mythologie grecque)
• Anti-coagulants34 aurait utilisé la plante pour soigner les blessures
• Anti-hypertenseurs1 de ses soldats pendant la guerre de Troie1.
• Sédatifs du système nerveux (l’achillée pourrait Un autre nom vernaculaire :
amplifier leurs effets)1,35. « l’herbe aux militaires » lui viendrait également
de l’usage répandu qu’en faisait les soldats
gréco-romains pour panser leurs plaies.
• Hildegarde de Bingen l’utilisait au XIIe siècle
pour les saignements de nez et les troubles
menstruels45.

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CONFUSIONS POSSIBLES Spirée filipendule, (Spirea vulgaris)

Feuilles :
• Carotte sauvage (Daucus carota)
• Spirée filipendule (Spirea vulgaris)
• Camomille matricaire (Matricaria chamomilla).
Feuilles et fleurs : Erodium à feuilles de ciguë
(Erodium cicutarium).

Les caractères distinctifs sont précisés en légende


des illustrations.

Carotte sauvage (Daucus carota) Spirée filipendule (Spirea vulgaris).

Carotte sauvage (Daucus carota). Comparaison d’une feuille d’achillée et d’une feuille de spirée filipendule
(Spirea vulgaris).

Les feuilles de carottes sauvage (Daucus carota) Les feuilles de spirée filipendule possèdent deux
trois fois pennée, plus longue et plus large que celle petits folioles insérés entre les folioles plus larges
d’achillée millefeuille, mais aussi plus triangulaire et alors que ces folioles intermédiaires n’existent pas
à odeur de carotte. chez l’achillée millefeuille et celle-ci possèdent aussi
une odeur caractéristique camphrée que l’achillée
n’a pas.

Carotte sauvage (Daucus carota).

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Camomille matricaire (Matricaria chamomilla) Erodium à feuilles de ciguë (Erodium cicutarium)

Camomille matricaire (Matricaria chamomilla). Érodium à feuilles de ciguë (Erodium cicutarium).

Les feuilles de Camomille matricaire (Matricaria Les feuilles d’érodium à feuilles de ciguë (Erodium
chamomilla) sont plus finement découpées et moins cicutarium) ont des folioles moins profondément
velues. découpés et dont l’odeur est très faible au froissage.

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SYNTHÈSE

L’achillée millefeuille (Achillea millefolium) est une plante herbacée, vivace de la famille
des Asteraceae. Ses capitules disposés en corymbes simulent des petites fleurs blanches
à rose. Les feuilles très découpées rappellent un sourcil ou une cicatrice suturée
ce qui vaut à l’achillée un grand nombre de noms vernaculaires tels que sourcil de Vénus
ou l’herbe aux coupures.

Les feuilles aromatiques et amères sont utilisées en cuisine sauvage pour confectionner
des salades, houmous, etc et décorent les assiettes par leur graphisme subtil.
Les fleurs sont également comestibles et peuvent agréablement décorer les plats.
Elles sont riches en nutriments et contiennent, pour 100 g de plante sèche, notamment
du manganèse (12 mg soit 5 fois la Référence Nutritionnelle pour la Population),
du potassium (3,4 g soit 170 % de la RNP), du fer (16 mg soit 150 % de la RNP),
du calcium (1400 mg soit 140 % de la RNP) et du magnésium (300 mg soit 93 %
de la RNP).

C’est une plante polymorphe sur le plan génétique ce qui a des répercussions notamment
sur l’apparence et la composition chimique de la plante.
Ainsi, la pharmacopée européenne considère que « la drogue doit être composée
des sommités fleuries séchées et contenir au minimum 2 ml/kg d’huile essentielle
et au minimum 0,02 % de proazulènes exprimés en chamazulène ».
Les proazulènes sont des molécules qui contribuent à l’activité anti-inflammatoire
de l’achillée millefeuille mais ne se retrouvent pas dans toutes les variétés.

Les autorités réglementaires (française, commission E allemande et européenne)


reconnaissent l’usage des sommités fleuries :

>E
 n usage nterne pour les troubles digestifs mais aussi pour les douleurs
de manière générale et particulièrement les douleurs menstruelles.

>E
 n usage externe comme adoucissant, antiprurigineux et trophique protecteur
dans les troubles cutanés (crevasses, écorchures, gerçures, piqûres d’insectes…).

La tradition et les différentes études cliniques tendent à confirmer ces usages


et étendent son utilisation en cas de maux de gorge, d’aphtes, d’eczéma ou encore
de varices ou d’hémorroïdes. C’est également une très bonne plante pour arrêter les petits
saignements.

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Sources

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endobiogénique. Lavoisier Tec & Doc, 2017.
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3. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré. 1.
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des sols. 1,2,3, Editions promonature.
5. Streeter, D., Hart-Davis, C., Hardcastle, A., Cole, F. & Harper, L. Guide Delachaux des fleurs de France
et d’Europe.
6. Couplan, F. Le régal végétal, Nouvelle édition.
7. Alberski, J., Grzegorczyk, S., Kozikowski, A. & Olszewska, M. Habitat occurrence and nutrition value
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9. Actualisation des repères du PNNS : élaboration des références nutritionnelles, ANSES, 2016.
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F O R M AT I O N E N L I G N E

AIL DES OURS

Nom scientifique
Allium ursinum

Famille vernaculaires :
Ail sauvage, ail des ours ou ail des bois

Famille botanique :
Amaryllidaceae

Nom anglais :
Ramsons

Répartition en France :
Dispersé dans toute la France métropolitaine
et la Corse. Absent en plaine méditerranéenne.

Répartition mondiale :
Europe, Caucase, Asie boréale (du Nord, proche
du pôle).

Milieux / sols :

Sous-bois herbacés, lisières de bois frais et


Ail des ours (Allium ursinum) en fleurs
humides, ravins humides, bords de petits ruisseaux,
de 0 à 1800 m. Aime les milieux où l’humidité
atmosphérique est élevée. On le retrouve sur tous sols
riches en bases et en azote, et où, la potasse serait
bloquée par manque de vie microbienne aérobie.

Floraison :
Avril à juin

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Période de récolte : florale où il n’est pas possible de distinguer un calice
Bulbes : toute l’année à partir de sa 2ème année et une corolle, ce ne sont ni des sépales, ni des
pétales).
Feuilles : fin février à mai
Fleurs et boutons floraux : avril à juin
Les fruits sont des capsules à 3 loges, comportant
Fruits : mai à juin
chacune 1 à 2 graines noires.
Graines : juin à juillet

A noter que, de manière générale,


pour les remèdes, on cueillera les feuilles
lorsque les boutons floraux commencent
à apparaître (c’est le moment où elles sont
le plus chargées en principes actifs),
alors que pour un usage culinaire, on
utilisera les feuilles même lorsque la plante
est en fleurs.

Description :
Herbacée vivace à bulbe de 35 à 40 cm.
L’ail des ours se reproduit très facilement.
Il pousse en colonies, formant des tapis recouvrant Jeunes pousses d’ail des ours (Allium ursinum)

le sol. Toute la plante sent l’ail.

La tige est triangulaire.


Les feuilles sont molles et sans poils,
ovales-lancéolées (se terminant en pointe, comme
une lance), planes, brillantes sur le dessus et mates
sur le dessous.
Les nervures des feuilles convergent vers la pointe,
on dit qu’elles sont convergentes.
Elles sont munies d’un long pétiole (« tige » Tapis d’ail des ours (Allium ursinum) avant floraison
de la feuille). Les feuilles font 2 à 6 cm de large.
En comptant le pétiole, elles font environ 15 à 25 cm
de long.
D’un bulbe sortent 2 à 3 feuilles, bien séparées
les unes des autres (contrairement aux feuilles du
muguet, qui sont engainées ensemble et par deux).

Les boutons floraux sont protégés par une bractée


membraneuse, appelée spathe, qui les enveloppe.
Les fleurs sont réunies en une petite ombelle simple
(les fleurs partent toutes d’un même point, donnant
à l’inflorescence une forme de parapluie). Elles sont
blanches, munies de 6 tépales (pièces de l’enveloppe
Tapis d’ail des ours (Allium ursinum) en période de floraison

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Tige triangulaire d’ail des ours (Allium ursinum)

Nervures convergentes des feuilles d’ail des ours (Allium ursinum)

Feuille d’ail des ours (Allium ursinum) aspect brillant du dessus de la feuille

Feuille d’ail des ours (Allium ursinum) aspect mat du dessous de la feuille

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Spathe (bractée membraneuse) enveloppant les boutons floraux d’ail
des ours (Allium ursinum)

Graines d’ail des ours (Allium ursinum) contenues dans les loges formant la
capsule

Toxicité :
Toutes les parties de l’ail des ours sont comestibles.
Comme tous les ails, sauvages ou cultivés,
de trop grandes quantités peuvent irriter le système
urinaire et digestif.

Cuisine :
On mange surtout les feuilles, crues (en salades ou
l’on peut également faire un délicieux pesto avec
du sel, de l’huile d’olive et des oléagineux) ou cuites
(soupes, omelettes, tourtes…).
Les fleurs peuvent être ajoutées aux salades pour leur
goût relevé et piquant ou en décoration.
Les boutons floraux, dont la saveur aillée est plus
marquée que celle des feuilles, peuvent s’utiliser
comme les câpres, par exemple confits au vinaigre,
à l’huile ou au sel.
Les jeunes fruits peuvent aussi être utilisés comme
condiments avant de devenir trop durs.
Le bulbe (assez dur) peut servir de condiment aussi.

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Recette d’huile aromatisée à l’ail des ours : une activité de « piégeurs » de radicaux libres.
Les radicaux libres seraient responsables de
Mixez tout simplement les feuilles fraîches l’apparition de certains cancers, de dégradations
ou sèches avec de l’huile. cellulaires et de diverses pathologies (cardio-
Vous pouvez ensuite, selon vos goûts, vasculaires, cataracte…). Ils pourraient avoir
filtrer et saler cette huile aromatisée. aussi des propriétés anti-inflammatoires,
anti-allergiques, hépato-protectrices,
Nutriments : hypocholestérolémiantes, diurétiques et anti-
bactériennes.
L’ail des ours est riche en vitamine C.
• Lectines (ce sont des glycoprotéines, protéines
Il contient également des minéraux : manganèse, liées spécifiquement à un sucre, qui ont, entre
magnésium et fer. autres, un rôle dans les réactions immunitaires).
• Saponines ou saponosides (molécules possédant
Molécules actives : un pôle hydrophile (qui « aime » l’eau) et un
• Composés aromatiques volatils donnant une pôle lipophile (qui « aime » l’huile) leur donnant
huile essentielle soufrée essentiellement riche en la propriété de mousser avec l’eau, comme
disulfure de diallyle. un savon). Ces molécules ont des propriétés
• Alliine (composé soufré) qui aurait un effet généralement antibiotiques, antifongiques et
stimulant immunitaire. Lorsque l’on écrase ou antivirales et parfois anti-inflammatoires et
hache de l’ail, une enzyme (l’alliinase) convertit expectorantes par un mécanisme d’action encore
alliine en allicine, qui par oxydation donne du mal expliqué.
disulfure d’allyle, lui-même responsable de l’odeur • Vitamine C, qui lui donne des propriétés anti-
de l’ail frais. oxydantes, stimulante du système immunitaire et
• Allicine (composé organo-sulfuré aussi retrouvé facilitant l’assimilation du fer.
dans l’ail, l’oignon ou autres espèces de la
famille des Alliaceae. Cette molécule a des A noter que l’enzyme alliinase retrouvée
propriétés anti-bactériennes, anti-fongiques, dans l’ail et qui permet la formation
hypocholestérolémiantes et hypoglycémiantes). de l’allicine et des autres composés sulfurés
L’oxydation de l’allicine forme un composé soufré, est désactivée par la chaleur.
disulfure de diallyle qui est le composé majoritaire
de l’huile essentielle d’ail. Pour conserver les propriétés de l’ail,
• Ajoènes (composés organo-sulfurés provenant on aura intérêt à le consommer cru,
de la liaison de trois molécules d’allicine et qui car la cuisson pourrait modifier la quantité
prennent forme lorsque l’allicine est dissoute dans de composés soufrés et d’antioxydants.
un solvant comme dans l’huile). Ces composés
ont des propriétés inhibitrices de l’agrégation De plus, la majeure partie de l’huile
plaquettaire. essentielle disparaissant au séchage,
• Flavonoïdes (pigments responsables la plante doit être utilisée fraîche.
de la coloration des végétaux et assurant leur
protection vis à vis des rayonnements Les propriétés de l’ail frais et cru sont
ultra-violets, pour la plupart de bons donc ainsi supérieures à celles de l’ail cuit.
antioxydants). Initialement reconnus et
utilisés pour leur propriétés veinotoniques et
vasculoprotectrices, ces propriétés sont aujourd’hui
remises en question et on leur confère surtout

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Usages médicinaux : • Carminatif (qui favorise l’expulsion des gaz
Ce sont les feuilles et les bulbes qui sont utilisés intestinaux tout en réduisant leur production).
en médicinal et à l’état frais pour une plus grande • Cholérétique (qui active la sécrétion de la bile)
efficacité. et cholagogue (qui facilite l’évacuation de la bile
dans l’intestin).
Les propriétés et posologies décrites ici, • Actif dans la détoxication de l’organisme
sont celles de l’ail cultivé. Plusieurs sources (qui entre en jeu dans des processus par lesquels
indiquent que les différents types d’ail l’organisme inactive les substances toxiques
sauvage auraient les mêmes propriétés que d’origine interne ou externe). Par exemple,
l’ail cultivé. dans la détoxication aux métaux lourds.
• Protecteur hépatique (qui protège le foie).
L’ail cultivé aurait comme propriétés d’être : • Diurétique (qui stimule la production d’urines)
• Antiseptique (qui permet de lutter contre le par stimulation de l’activité des reins. (L’ail des
développement de micro-organismes) et plus ours est principalement reconnu pour ses grandes
précisément antibactérien, antifongique, antiviral propriétés drainantes du rein).
et antiparasitaire . Cela en fait un bon • Expectorant (qui facilite l’expulsion de sécrétions
anti-infectieux (qui permet de lutter contre bronchiques (crachats) par la toux).
les infections). • Anti-inflammatoire (qui diminue l’inflammation).
• Vermifuge (qui tue les vers intestinaux), • Immunostimulant (qui stimule les défenses
notamment contre les ténias. immunitaires).
• Antioxydant (qui lutte contre l’oxydation) grâce • Action anti-apoptotique (qui limite la mort
à ses flavonoïdes. programmée des cellules) celles du système
• Dépuratif (qui stimule certains organes pour nerveux en particulier.
l’élimination des toxines). • Action sur la thyroïde (à faible dose, il entraînerait
• Hypotenseur (qui fait baisser la tension artérielle). une hyperactivité de la thyroïde et à forte dose,
• Hypoglycémiant (qui diminue le taux de glucose il serait à l’origine d’une hypoactivité de celle-ci).
dans le sang). • Semblerait avoir un effet dans la prévention
• Hypolipémiant (qui fait baisser le taux de lipides de certains cancers (notamment cancers
sanguins). de l’estomac et colorectal), grâce à différentes
• Hypocholestérolémiant modeste (qui fait baisser molécules comme l’allicine, des composés soufrés
le taux de cholestérol dans le sang) grâce aux et une lectine mais cela reste encore à démontrer.
composés soufrés.
• Vasodilatateur (qui accroît le diamètre des On pourrait utiliser l’ail des ours comme l’ail cultivé
vaisseaux sanguins et permet au sang de mieux dans :
circuler et de faire diminuer la tension artérielle). • Les maladies métaboliques :
• Antiagrégant plaquettaire (qui empêche hypercholestérolémie, goutte, diabète,
l’agrégation des plaquettes sanguines hypertension.
et la formation de caillot). En fluidifiant le sang, • Le drainage du rein pour augmenter l’excrétion
il a ainsi une action préventive des déchets en particulier dans le cas
dans les pathologies cardio-vasculaires. de surcharges générales.
• Cardioprotecteur (en raison de ses propriétés • En cas de crise de goutte qu’il va soulager
hypotensives, hypocholestérolémiantes, en augmentant l’excrétion des purines
hypolipémiantes et anti-agrégantes plaquettaire). et de l’acide urique.

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• La régulation du taux de cholestérol chère que d’autres huiles bio et possédant un très bon
en complément des mesures d’hygiène de vie, pouvoir de pénétration à travers la peau.
utile en cas d’hypercholestérolémie. Séchez et réduisez préalablement l’ail des ours
• La régulation de la pression artérielle en cas en poudre.
d’hypertension artérielle par son action diurétique Pesez la quantité de feuilles dans un grand bol
et vasodilatatrice (en teinture mère par exemple). ou saladier.
• La prévention des maladies cardio-vasculaires Exemple : pour 100 g de plantes
par son effet anti-agrégant plaquettaire, On va ensuite réaliser un bain marie :
hypocholestérolémiant, hypolipémiant,
1. Placez ces feuilles dans une casserole.
hypotenseur et vasodilatateur.
2. Rajoutez 7 fois le volume équivalent au poids
• Le traitement des troubles circulatoires mineurs
de la plante en huile d’olive (pour notre exemple :
(usage traditionnel).
100 x 7 = 700 ml c’est à dire 0,7 L).
• La régulation du transit (diarrhée ou constipation)
3. Mettez sur feu doux (si vous avez une plaque à
en diminuant l’inflammation de l’intestin, ou en
induction, mettez puissance 4).
tant qu’anti-infectieux au niveau de l’intestin.
4. Portez entre 60 et 80°C.
• La protection des cellules du système nerveux
par son action anti-oxydante, et anti-apoptotique. 5. Fouettez énergiquement pendant 20mn environ,
Il permettrait de diminuer les risques de maladies le temps que les principes actifs aillent dans l’huile.
neurodégénératives et d’alzheimer, en particulier. 6. Sentez régulièrement l’huile. C’est prêt lorsqu’elle
ne sent plus l’huile mais la plante.
Selon les recommandations 7. Videz deux capsules de Vitamine E (0,5 à 2%
de la Commission européenne, limiter de vitamine E) dedans.
sa consommation journalière d’ail frais 8. Vous pouvez maintenant mettre en bouteille
à 4g/jour. (teintée et stérilisée 15 mn dans l’eau bouillante).
9. Etiquetez et rangez dans un endroit frais,
Selon Dubray, la dose journalière minimum sec et à l’abri de la lumière.
active est de 900 mg d’ail frais/jour. Ce macérât pourrait être utilisé en friction contre les
rhumatismes, problèmes d’arthrite (atteinte articulaire
inflammatoire caractérisée par douleur, rougeur,
Teinture mère (ou alcoolature) d’ail des ours : chaleur et parfois gonflement de l’articulation,
Ciseler finement 100 g de plantes entières (bulbes, et s’accompagnant de modifications biologiques
feuilles et fleurs) fraîches, les mettre dans un bocal caractéristiques) et diverses douleurs articulaires.
et recouvrir de 200 ml d’alcool à minimum 55°
(ex : rhum). Laisser macérer 3 semaines en secouant Contre-indications :
le bocal tous les 2 ou 3 jours. Filtrer et conserver • Par voie externe, pour les personnes atteintes
dans un bocal, au frais et à l’abri de la lumière. de problèmes dermatologiques : dermatoses,
Prendre 30 gouttes par jour pendant 3 semaines. dartres. Attention l’ail appliqué sur la peau est
Cette cure peut être renouvelée si besoin après rubéfiant (qui produit une rougeur par congestion
une pause d’une semaine. passagère et locale, en application sur la peau)
donc irritant.
Macérât huileux des feuilles d’ail des ours : • Par voie interne, l’ail étant irritant pour les
Utilisez une huile végétale peu oxydable, comme muqueuses, il sera contre-indiqué en cas
l’huile d’olive et de préférence bio. L’huile d’olive d’irritations de l’estomac et des intestins ou de
présente plusieurs avantages : facile à trouver, moins problèmes gastro-intestinaux et on respectera
toujours les doses.

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• Les personnes atteintes de problèmes de thyroïde Anecdotes et autres informations :
ou d’hypotension devraient éviter de consommer Cette plante, est appréciée depuis bien longtemps
de l’ail en grande quantité. pour ses multiples vertus.
• L’ail allonge le temps de coagulation. Il est Les Romains, qui la consommaient en salade,
prudent d’éviter d’en consommer avant et juste lui ont donné l’appellation d’Herba salutaris
après une opération chirurgicale. Il peut y avoir (herbe salutaire) en raison de sa capacité à purifier
des risques hémorragiques. l’estomac et le sang.
• Pour les mêmes raisons, par précaution, éviter Hildegarde de Bingen (1098-1179) parle de la
de consommer de l’ail en cas de traitement « viriditas » de l’ail des ours - « la force qui fait tout
anticoagulant, les effets risquant de se cumuler. croître, pousser et grandir ».
• Il est conseillé aux femmes enceintes et allaitantes Le curé herboriste Künzle écrit à propos de l’ail
de ne pas consommer d’ail en trop grandes des ours : « Aucune autre herbe du globe ne semble
quantités. L’ail se retrouve dans le lait maternel aussi efficace que l’ail des ours pour purger l’estomac,
et peut provoquer des coliques chez le nourrisson. l’intestin et le sang. »
• Ne pas donner sur une longue durée aux enfants. Autrefois, l’ail des ours était considéré comme une
plante magique associée à la magie blanche. On
Précautions d’emploi : pensait que, placé dans les poches par une femme
enceinte, il assurait la protection de l’enfant à naître.
Ne pas l’associer à un traitement contre l’hypertension
ou en prévention de pathologies cardio-vasculaires Dans l’ancien temps, on recommandait aussi l’ail des
sans un avis médical. ours pour faire fuir les esprits maléfiques. Serait-ce en
lien avec le mythe de l’ail éloignant les vampires ?
Peut donner des sensations de brûlures d’estomac,
de la bouche, ainsi que des troubles
gastro-intestinaux et urinaires. L’ail des ours se reproduisant très facilement, vous
Attention, l’ail appliqué localement est rubéfiant (qui pouvez en cueillir sans crainte !
produit une rougeur par congestion passagère et Si vous vous trouvez en plein milieu d’une « marée »
locale, en application sur la peau), donc irritant. d’ail des ours, vous pouvez même vous permettre de
L’ail ingéré ou inhalé pour provoquer dans de très récolter des bulbes et des graines. Si votre station de
rares cas, une réaction allergique (réaction cutanée, cueillette est plus petite, privilégiez les feuilles et laissez
asthme). le spot s’agrandir !
Enfin, ce n’est pas forcément l’aliment le plus adapté Pour un bulbe, il y a en général 2 à 3 feuilles
avant ou pendant un rendez-vous galant, l’odeur de seulement. Pensez donc à glaner les feuilles
l’ail persistant dans l’haleine et la transpiration (même et les fleurs sur différents individus pour qu’ils puissent
si cet effet est plus faible qu’avec l’ail cultivé). se reproduire. Idéalement, ne cueillez qu’une feuille
par individu.

Autres usages :
Pas d’autres usages connus.

Conseils de culture :
Si une partie de votre jardin est très ombragée,
au point même, que rien n’y pousse, vous pouvez
tenter d’y faire pousser de l’ail des ours ! Vous pouvez
aussi le planter à mi-ombre, mais évitez le plein soleil.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Ail triquètre (Allium triquetrum)


Nom vernaculaire : Ail à trois angles
Famille : Amaryllidaceae
Nom anglais : Three-cornered leek
Comestible, utilisé comme aromates, cru ou cuit.
Description : Plante vivace de 20 à 50 cm, glabre,
présentant une forte odeur d’ail. Petit bulbe ovoïde
blanchâtre. Tige un peu épaisse, à 3 angles saillants
et amincis, comme tranchants (d’où son nom
de triquètre).
Elle est munie au-dessus de sa base de 2 à 3
Fleurs blanches d’ail triquètre (Allium triquetrum)
feuilles (5-10 mm), planes et glabres. Comporte une
spathe (grande bractée membraneuse ou foliacée Floraison : Mars-mai.
enveloppant plus ou moins une inflorescence et Milieu : Lieux frais et ombragés (dans la région
ouverte latéralement) à 2 valves lancéolées. méditerranéenne), basiques et riches en nutriments.
Fleurs blanches, grandes, unilatérales, penchées Plante qui aime les sols argileux.
et en ombelle qui semble « retomber » vers le bas. Toxicité : Pas de toxicité connue.
Pédicelles inégaux, 1 à 2 fois plus longs que la fleur. Propriétés : Comme d’autres variétés d’ails, il aurait
Etamines incluses. des propriétés antiseptiques, bactéricides, vermifuges,
dépuratives, hypotensives.
Autres usages : Pas d’autres usages connus.

Ail victoriale (Allium victorialis)


Nom vernaculaire : Ail de la Sainte Victoire, ail
serpentin
Famille : Amaryllidaceae
Nom anglais : Victory onion
Comestible Il est utilisé cru ou cuit, dans
diverses préparations : salades, tourtes, plats...

Attention plante rare !


Ne jamais la cueillir avec le bulbe et cueillir
uniquement les feuilles !

Description : Plante vivace de 30-60 cm, glabre,


à bulbe allongé, recouvert d’une tunique à fibres
entrecroisées en réseau. L’ail victorial, contrairement
à d’autres variétés, n’a qu’une légère odeur d’ail.
Fleurs de l’ail triquètre (Allium triquetrum) retombantes à l’inverse de celles La tige est épaisse. Les feuilles, situées dans la
de l’ail des ours (Allium ursinum) moitié inférieure de la tige, sont larges, planes, lisses,

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courtement pétiolées, avec des nervures parallèles
et convergentes. Spathe univalve, plus courte que
l’ombelle. La tige se termine par une ombelle
globuleuse de fleurs très nombreuses serrées, de
couleur blanc verdâtre devenant jaunâtre, non
bulbillifère. Pédicelles égaux, plus longs que la fleur.
Périanthe en cloche. Etamines saillantes et à anthères
jaunes. Capsule nue, globuleuse, à 3 loges contenant
1 à 2 graines.

Ombelle globuleuse aux nombreuses fleurs serrées blanches verdâtres


de l’ail victoriale (Allium victorialis)

Floraison : Juin-juillet
Milieu : Espèce caractéristique des pelouses
rocailleuses fraîches, landes des montagnes,
clairières, prairies naturelles et sous-bois. Aime les sols
riches en argile et en bases, ensoleillés mais frais.
Toxicité : pas de toxicité connue.
Propriétés : Comme d’autres variétés d’ails,
il aurait des propriétés antiseptiques, anti-
Ail victoriale (Allium victorialis) infectieuses, vermifuges, diurétiques, hypotensives,
hypocholestérolémiantes.
Autres usages : L’ail victoriale fut utilisé par le passé
au XVIème siècle comme plante magique censée
protéger les soldats et assurer la victoire
(d’où son nom !).

Ail noir (Allium nigrum)


Nom vernaculaire : Ail noir, ail de Chine, ail
des Indes
Famille : Amaryllidaceae
Nom anglais : Broad-leaved leek
Comestible comme la plupart des ails. Cependant,
il est rare.
Description : Plante vivace de plus grande taille (40-
80 cm), glabre, à gros bulbe (3-4 cm), ovoïde.
Feuilles d’ail victoriale (Allium victorialis), larges et situées dans la moitié La tige est robuste, cylindrique, épaissie sous l’ombelle
inférieure de la plante et nue jusqu’à la base. Les feuilles sont larges

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(2-5 cm), caduques, rudes aux bords et légèrement Floraison : Avril-juin
denticulées. Spathe à 2-4 lobes courts. Les fleurs Milieu : Champs et vignes du Midi. Sols secs à frais,
sont violettes, rarement blanchâtres, en ombelle ensoleillés, basiques, avec des substrats
serrée, parfois bulbillifère. Pédicelles égaux, 2 à 3 fois limono-sableux, limono-graveleux ou argilo-sableux.
plus longs que la fleur. Etamines incluses et stigmates Toxicité : Pas de toxicité connue.
obtus. Capsule nue, noircissant.
Propriétés : Nous n’avons recensé aucune information
à ce sujet.
Autres usages : Plante d’ornement. L’épithète nigrum
fait référence au fruit qui noircit en vieillissant.
C’est aussi une plante compagne des pêchers
et rosiers, car contribuant à lutter contre la cloque
ou les taches noires.

Attention à ne pas confondre avec ce


que l’on appelle l’ail noir vendu dans le
commerce et qui est en réalité la même
variété végétale que l’on connaît bien,
l’Allium sativum.
Ail noir (Allium nigrum) La couleur noire provient d’un processus
d’oxydation réalisé après une longue
période de fermentation.
Le procédé de fermentation de l’ail
permettrait d’augmenter sa concentration
en principes actifs (beaucoup plus
d’antioxydants permettant de lutter contre
les radicaux libres, facteurs
de maladies de civilisation et d’accélération
du vieillissement).

Muguet de mai (Convallaria majalis)


Nom vernaculaire : Muguet des bois, clochette
des bois.
Tige robuste et épaisse de l’ail noir (Allium nigrum) Famille : Asparagaceae
Nom anglais : Lilly of the valley
Très toxique. Toutes les parties de la plante sont très
toxiques. La confusion est surtout possible lorsque
la plante est en feuilles.
Description : Plante vivace de 10 à 20 cm, glabre,
à souche rampante très fibreuse. Tige simple, nue,
enveloppée à la base par des gaines membraneuses.
Comporte 2 feuilles radicales, celle inférieure
paraissant sessile, et celle supérieure étant pétiolée.
Ces deux feuilles sont engainées par deux,
contrairement à l’ail des ours. Toutes deux sont ovales-
Fleurs violettes d’ail noir (Allium nigrum) disposées en ombelle serrée

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lancéolées, glabres, lisses, à nervures convergentes, Arum tacheté (Arum maculatum)
et à l’inverse de celles de l’ail des ours, mates dessus, Nom vernaculaire : Arum maculé, gouet tacheté
luisantes dessous. Fleurs de couleur blanche, à odeur Famille : Araceae
suave, en courte grappe terminale. Périanthe en
Nom anglais : Snakeshead
cloche subglobuleuse, divisé jusqu’au milieu en 6
Très toxique.
dents recourbées. 6 étamines, insérées à la base du
périanthe. Stigmate obtus. Fruits globuleux rouges. Description : Plante vivace de 20-50 cm, glabre,
à gros tubercule oblong. Feuilles aux nervures
Floraison : Avril-juin
ramifiées, ce qui le différencie de l’ail des ours (dont
les nervures sont convergentes), apparaissant au
printemps, pétioles 2 fois plus longs que le limbe,
maculées de brun ou entièrement vertes. Grande
spathe, vert-jaune ou violacée. Spadice rouge violacé,
2 à 3 fois plus court que la spathe. Il possède
un anneau mâle plus court que l’anneau femelle muni
de nombreux filaments en dessus et en dessous.
Floraison : Avril-mai.
Milieu : Haies et bois, lisières et clairières forestières
des plaines et montagnes. Aime l’ombre et les sols
basiques et riches en nutriments.

Milieu : Forêts de feuillus et buissons. Plante d’ombre


poussant sur sols riches en éléments nutritifs, Toxicité : Toutes les parties de la plante fraîche
sous des climats doux. (notamment feuilles et fruits) sont très toxiques.
Elle contiendrait des hétérosides cyanogènes,
Toxicité : Toutes les parties de la plante contiennent
comme la triglochinine. Mais l’activité rubéfiante
des hétérosides cardiotoniques (convallatoxine,
et toxique semble due à des principes irritants
convallamarine et convallarine) (pratiquement
volatils, encore mal identifiés. Les symptômes d’un
absents de la pulpe du fruit en revanche), susceptibles
empoisonnement sont surtout digestifs (2 ou 3
d’entraîner vomissements, bradycardie (ralentissement
baies suffisent) : nausées, vomissements, diarrhées,
du rythme cardiaque) et dysrythmie (irrégularité
douleurs, parfois accompagnés de brûlures buccales
du rythme cardiaque), pouvant potentiellement
et de troubles cutanés (la plante est très irritante
causer un arrêt cardiaque.
pour les muqueuses). Des troubles plus graves sont
Propriétés : Usage médical, à doses adéquates : également évoqués (troubles du rythme cardiaque,
composés tonicardiaques et diurétiques (par irritation convulsions, coma et mort) mais sans données
de l’épithélium rénal). cliniques accessibles.
Autres usages : Utilisé en parfumerie et pour
ses propriétés ornementales.

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Propriétés : Selon Fournier, la racine serait
expectorante et purgative, employée judicieusement.
Autres usages : La racine aurait été consommée
bouillie (avec des ébullitions répétées), en période
de famine, comme aliment nourrissant dont on extrait
une fécule portant le nom d’Arrowroot de Portland.

Colchique d’automne (Colchicum multiflorum


ou Colchicum automnale)
Nom vernaculaire : Safran des pays, ail des prés,
tue-chien
Famille : Colchicaceae
Nom anglais : Autumn crocus
Très toxique.
Description : Plante vivace de 10 à 40 cm,
sans tige visible, glabre, bulbe de la taille d’une
noix, à tuniques noirâtres. Feuilles dressées, fermes,
largement lancéolées et un peu pointues, entourant
le fruit. Fleurs fragiles, de courte durée de couleur
mauve, rose lilas, solitaires ou fasciculées par
2-5, de grande taille. Limbe du périanthe long, à
divisions oblongues / lancéolées. 3 étamines longues
insérées plus haut que 3 autres courtes. Stigmates
fortement recourbés en crochet. Capsule de la taille Toxicité : Toutes les parties de la plante sont
d’une noix. Les fleurs donnent leur fruit au printemps violemment toxiques, en raison de la présence
suivant seulement. de colchicine, molécule de type alcaloïde, bloquant
la division des cellules. Teneur variable dans le bulbe
en fonction de la saison (teneur maximale juste
avant la floraison). Contenue également dans
les graines et les fleurs.
Pour l’Homme, l’ingestion de moins de 0,5 mg/kg
entraîne des troubles digestifs.
Si la dose atteint 0,5 à 0,8, elle entraîne une aplasie
médullaire (la moelle osseuse ne produit plus les
différentes cellules sanguines : globules blancs,
globules rouges, plaquettes) responsable d’un gros
risque infectieux et hémorragique.
Au dessus de 0,8 mg/kg, elle provoque
une défaillance des différents organes (rein, foie,
Floraison : Août-octobre. poumons,...) et très souvent du coeur en suivant
et le risque de mort est important.
Milieu : Prés humides mais ensoleillés. Sols de pH
légèrement basiques, argileux. Propriétés : Donne un médicament utilisé
dans le traitement de la crise de goutte.
Autres usages : Pas d’autres usages connus.

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Scille fausse jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus
ou Tractema lilio-hyacinthus)
Nom vernaculaire : Jacinthe des Pyrénées
Famille : Liliaceae
Nom anglais : Squill
Toxique
Description : Plante vivace de 15-40 cm,
gros bulbe écailleux. Elle ne pousse pas en tapis
mais en touffes. Les feuilles, nombreuses,
non pétiolées, sont d’un vert luisant. Le limbe
est lancéolé. La plante n’a pas l’odeur d’ail.
Fleurs bleu violacé.

Scille fausse jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus ou Tractema lilio-hyacinthus)


: feuilles non pétiolées au limbe lancéolé, fleurs violettes et gros bulbe
écailleux

Touffes de scille fausse jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus ou Tractema lilio-


hyacinthus)

Floraison : Avril-mai.
Milieu : Sous-bois ou lieux humides, notamment
les bords de ruisseaux, et riches en bases.
Toxicité : Toxicité due à des hétérosides
cardiotoniques. L’intoxication se caractérise
par des nausées, vomissements, hyperkaliémie
(augmentation anormale du taux de potassium
dans le sang) et troubles cardiaques.
Propriétés : Son gros bulbe aurait des propriétés
purgatives, selon Fournier.
Autres usages : Pas d’autres usages recensés.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

https://www.centreantipoisons.be/nature/plantes/attention-lors-de-la-cueillette-de-lail-des-ours

http://www.lendenmann.org/arbeitsproben/sana/vista/13_02/L_V2_13_f_Baerlauch.pdf

Effect on active oxygen species of alliin and Allium sativum (garlic) powder. Research communications in
chemical pathology and pharmacology, Kourounakis P. N. et Rekka, E. A, vol. 74, no 2, p. 249-252, 1991

Etiology and prevention of gastric cancer: a population study in a high risk area of China. Chinese journal
of digestive diseases, You Wei Cheng, Li Ji You, Zhang Lian, Et Al, vol. 6, no 4, p. 149-154, 2005

Allium vegetables and organosulfur compounds: do they help prevent cancer?. Environmental health
perspectives, Bianchini Franca et Vainio Harri, vol. 109, no 9, p. 893, 2001

Anticarcinogenic properties of garlic: a review. Critical reviews in food science and nutrition,
Khanum Farhath, Anilakumar K. R., et Viswanathan K. R, vol. 44, no 6, p. 479-488, 2004

Health effects of garlic. Am Fam Physician, Tattelman Ellen, vol. 72, no 1, p. 103-106, 2005

Apports des drogues végétales dans la prévention des maladies cardiovasculaires liées à
l’hypercholestérolemie, Jung, J. G, Thèse de doctorat. Thèse en pharmacie Université Henri Poincare-Nancy
1, 2005 122 p, 2005

Neuroprotective effects of garlic a review. Libyan Journal of Medicine, Mathew B. C. et Biju R. S, vol. 3, no
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Chemical composition and in vitro antifungal activity screening of the Allium ursinum L.(Liliaceae).
International journal of molecular sciences, Bagiu Radu Vasile, Vlaicu Brigitha, et Butnariu Monica, vol. 13,
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Effect of a garlic derivative (alliin) on peripheral blood cell immune responses. International journal of
immunopharmacology, Salman Hertzel, Bergman Michael, Bessler Hanna, et Al, vol. 21, no 9, p. 589-597,
1999

Guide de visite : Les plantes magiques, du jardin des neuf carrés de l’abbaye de Royaumont.

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

© 2018, Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 15


Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau, D. Mansion,
G. Dumé, Institut pour le développement forestier

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan, Eva Styner, Delachaux et Niestlé, 2018

Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance, sans risque de confusion,
Moutsie, Gérard Ducerf, Éditions de Terran, 2015

Dictionnaire visuel de botanique, Maurice Reille, Ulmer, 2014

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions Vigot, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
Livingstone Elsevier, 2nd Edition, 2013

Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, Wichtl Max,


Anton Robert, Lavoisier, 2ème Edition, 2003

Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover,
David Hoffmann, 2003

The Herbal Medicine-Maker’s Handbook: A Home Manual Paperback, James Green, 2000

Traité de phytothérapie clinique : Endobiogénie et médecine, Christian Duraffourd, Jean-Claude Lapraz,


Masson, 2002

Traité pratique de phytothérapie, Jean-Michel, Morel, Grancher, 2017

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3ème Édition,
Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème Édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, Édition Equilibres Aujourd’hui, 1990

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition,
Sang de la Terre, 2017

La cuisine sauvage, François Couplan, Édition Sang de la Terre, 1990

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L’appel gourmand de la forêt, Linda Louis, Édition la plage, 2011

Foraging & Feasting: A Field Guide and Wild Food Cookbook Hardcover, Dina Falconi, 2013

Reconnaître facilement les plantes, François Couplan, Delachaux et Niestlé, 2009

Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées, François Couplan, Broché, 2011

Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

250 remèdes naturels à faire soi-même, Dr Claudine Luu, Terre vivante , 2016

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016

Le guide familial des plantes médicinales, D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif, Broché, 2017

Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon Ouest France, 2016

Randi Hausken from Bærum, Norway (Buds - ramsons)


[CC BY-SA 2.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

AIL DES VIGNES

N.B. : Cette fiche n’est qu’une introduction. Une fiche plus complète (avec plus de recettes
culinaires et médicinales, les composants des plantes…) vous sera présentée lorsque nous
étudierons la famille des Amaryllidacées

Nom scientifique
Allium vineale L.

Famille botanique :
Amaryllidaceae (anciennement
Alliaceae ou Liliaceae)

Nom anglais :
Crow garlic

Répartition en France :
Presque partout, y compris en Corse.

Répartition mondiale :
Europe centrale et méridionale,
Syrie, Amérique boréale.

Milieux :
Pelouses, prairies, bords de chemins et de routes,
vignes, vergers, sur des sols secs, carencés
en potasse (bloquée par un manque de vie
microbienne), riches en bases et compactés.

Floraison :
Juin-Août.

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Période de récolte :
Feuilles à la fin de l’hiver et au printemps,
fleurs et bulbilles aériennes en été, bulbes
et bulbilles souterraines toute l’année
(de préférence hors floraison).

Description :
Herbacée vivace de 30 à 80 cm de hauteur. Les
différents individus sont souvent réunis en touffe.
Toute la plante est glabre (c’est-à-dire sans poils).
Les feuilles sont creuses et glauques (c’est-à-dire
d’un vert tirant sur le bleu). Les jeunes feuilles sont
tubulaires. En grandissant, elles deviennent demi-
cylindriques, avec un sillon étroit sur le dessus.
La tige est cylindrique et pleine.
Avant la floraison, les fleurs sont enveloppées
d’une membrane se terminant en pointe.
Les fleurs, rose pâle ou blanchâtres, sont réunies
en tête globuleuse compacte. Souvent, une
grande partie des fleurs, voire même la totalité,
est remplacée par des bulbilles, d’où naissent des
plantules, donnant un aspect échevelé à la plante.
Le bulbe est ovoïde, entouré de
nombreuses bulbilles.

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Toxicité : Vermifuge (qui tue les vers intestinaux),
notamment contre les ténias
Pour les humains, toutes les parties se mangent.
Toutefois, consommés en grandes quantités, Antiagrégant plaquettaire (les plaquettes
les ails et oignons, sauvages ou cultivés, sanguines ne s’agrégeant pas, cela permet de
peuvent irriter les muqueuses, notamment du prévenir les pathologies cardiovasculaires)
système digestif et du système urinaire. Pour profiter de ces propriétés, il faut
Chez certaines personnes, ils peuvent entraîner consommer 4g d’ail frais par jour ou l’équivalent
des problèmes gastro-intestinaux d’ail séché (soit un peu plus d’1g).
Un contact prolongé avec la peau Ces propriétés et posologies sont celles de l’ail
peut provoquer une irritation. cultivé. Plusieurs sources indiquent que les ails
sauvages auraient les mêmes propriétés que
Les vaches, les chevaux et dans une moindre mesure
l’ail cultivé. Toutefois, les compositions des
les moutons peuvent s’empoisonner en consommant
différentes espèces pouvant varier, les posologies
de grandes quantités de plantes du genre Allium.
peuvent sans doute varier également.
Les chiens et les chats y sont également
Si vous voulez faire sécher vous-même votre
sensibles : la consommation d’une grande
ail, faites-le rapidement, entre 40 et 60°C,
quantité d’Allium détruit leurs globules
pour bénéficier des ses propriétés optimales.
rouges, provoquant une forte anémie.

Cuisine : Contre-indications :
Les personnes atteintes d’hypothyroïdie
En cru, vous pouvez vous servir des feuilles, fleurs,
deviendraient éviter de consommer
bulbes ou bulbilles comme condiments ou en pesto.
des ails en grande quantité.
Les jeunes feuilles cuites se mangent
Il est prudent d’éviter d’en consommer avant
comme des poireaux.
et juste après une opération chirurgicale. Il
Les bulbes et bulbilles peuvent aussi être peut y avoir des risques d’hémorragies.
conservés au vinaigre ou lactofermentés.
Enfin, ce n’est pas forcément l’aliment le plus adapté
Recette de conserves au vinaigre : avant ou pendant un rendez-vous galant, l’odeur de
l’ail persistant dans l’haleine et la transpiration ;-)
Faites bouillir du vinaigre blanc ou du vinaigre de riz
(qui sont assez neutres en goût et ne dénatureront Conseils de culture :
pas le parfum de l’ail), ajoutez un peu de sel, de
Si vous partez de graines, pensez à bien
poivre, de sucre et éventuellement de piment.
étiqueter vos semis ! Les ails, poireaux, oignons,
Remplissez 80% d’un bocal avec des hémérocalles… se ressemblent énormément
bulbes et versez le vinaigre par dessus. dans les semaines suivant la germination.
Refermez le couvercle et retournez le bocal. Comme le poireau, l’oignon ou l’ail cultivé, la
Votre conserve est prête ! plupart des Allium sauvages n’aime pas être
arrosée trop souvent. Plus le sol est humide,
Propriétés et usages médicinaux : plus les bulbes risquent de pourrir. Étant
Antiseptique (c’est-à-dire qui tue les bactéries, les faits pour vivre dans des milieux secs, vous
virus et les champignons, synonyme : antimicrobien) pouvez même ne pas les arroser du tout !
Diurétique (qui augmente la production d’urine) Planter des Allium à proximité des plantes
de la famille de Rosacées (pommier,
Hypotensif (qui fait baisser la tension artérielle) poirier, pêcher, fraisier…) les protège des
attaques de champignons pathogènes.

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CONFUSIONS POSSIBLES (SURTOUT HORS FLORAISON) :
Autres Allium (tous comestibles)
Comment être sûr à 100% d’avoir bien identifié cette espèce ? C’est l’exception qui confirme la règle
! Il est très difficile d’identifier l’espèce exacte d’un ail sauvage quand il n’a pas encore de fleurs.
Mais rassurez-vous, voici une généralité qui va vous aider à cueillir en toute sérénité :

LES GÉNÉRALITÉS DU CUEILLEUR


Tous les Allium ont cette odeur caractéristique d’ail, de poireau ou d’oignon, et ils sont tous
comestibles.
Donc si trouvez une plante qui ressemble à de la ciboulette et qui sent l’ail ou l’oignon, vous
pouvez la cueillir ! Exceptionnellement, la règle principale en cueillette, qui est de n’utiliser
une plante que lorsque l’on est sûr d’avoir identifié son espèce, ne s’applique pas.
Par contre, si vous croisez une plante qui ressemble à de la ciboulette, mais qui ne sent pas
l’ail, elle risque fort d’être toxique !

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La jonquille (Narcissus pseudonarcissus L.)
Famille : Amaryllidacées
Nom anglais : Wild Daffodil
Toxique mais pas mortel
On l’appelle aussi « faux narcisse », par
comparaison avec le narcisse des poètes (Narcissus
poeticus L.), considéré comme le « vrai » narcisse.
Elles peuvent être sauvages ou cultivées, les bulbes
étant souvent plantés pour l’ornementation.
Description : Herbacée vivace
à bulbe, de 15 à 30 cm.
Les feuilles sont glauques, longues, pleines et
assez planes, partant toutes de la base. Elles
ont peu d’odeur, même quand on les froisse.
La tige ne porte qu’une fleur.
Floraison : mars-juin, selon l’altitude.
Milieux : Prairies, forêts claires, bois, rocailles,
depuis la plaine (200m d’altitude) jusqu’en
haute montagne (2000m). En général,
elle préfère les terrains calcaires, mais
elle pousse dans différents milieux.
Toxicité : Toute la plante, surtout son bulbe, contient
une substance paralysante, la narcissine et un poison
cardiaque très amer, la scillaïne, pouvant provoquer
nausées, vomissements, diarrhée, engourdissement
de tout le corps et inflammation des muqueuses
de l’estomac et de l’intestin. Le simple fait de
sucer la tige peut provoquer des symptômes.
Le nom « narcisse » viendrait du grec et
signifierait « être engourdi », probablement
à cause des propriétés de cette plante. Pour
certaines personnes, risque de dermite en
touchant le jus.

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Perce-neige (Galanthus nivalis L.) Les ornithogales (Ornithogalum spp.)
Famille : Amaryllidaceae Famille : Asparagaceae
Nom anglais : Snowdrop Dame-d’onze-heures (Ornithogalum umbellatum L.)
Nom anglais : Eleven-o’clock lady

Toxique mais pas mortel


Description : Herbacée vivace
à bulbe de 15 à 30 cm
Les feuilles sont glauques, planes, pleines. Elles
ont peu d’odeur, même quand on les froisse.
La tige ne porte qu’une fleur,
d’un blanc mêlé de vert.
Floraison : janvier-mars
Milieux : Forêts claires, ripisylves (végétation
proche des cours d’eau), vergers, bois, haies,
prés, collines, montagnes, en sols frais et à bonne
réserve hydrique. Espèce de demi-ombre.
Toxicité : Le perce-neige contient des
alcaloïdes toxiques propres à la famille des Description : Herbacée vivace
Amaryllidacées. Ingérer une petite quantité de à bulbe de 15 à 40 cm
feuilles, fleurs, fruits ou bulbes peut provoquer
Les feuilles sont légèrement caniculées (formant
des problèmes gastriques et intestinaux, des
comme un canal), glabres (sans poils), avec
vomissements, des douleurs abdominales et des
une bande blanche au milieu. Quand on casse
diarrhées. De plus grandes quantités peuvent
doucement une feuille, de fins fils gluants continuent
aussi entraîner des troubles circulatoires, de
de réunir les deux parties de la feuille coupée.
fortes sudations et un état somnolent.
Floraison : mai-juillet
Bon à savoir : Une molécule du perce-neige a été
extraite pour soigner Alzheimer, la galanthamine. Milieux : Chemins, collines, montagnes, vergers,
vignes, haies, pelouses, lisières de bois, sous-bois
clairs, en sols basiques, de 0 à 800m d’altitude
Toxicité : C’est dans le bulbe qu’il y a
le plus de molécules toxiques, ainsi que
dans les fleurs. Des enfants se seraient
empoisonnés en mangeant ces dernières.

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Même si beaucoup d’ornithogales sont toxiques, Ornithogale des Pyrénées (Loncomelos pyrenaicus)
les inflorescences en boutons de l’ornithogale des Nom anglais : Spiked Star-of-Bethlehem
Pyrénées (Loncomelos pyrenaicus, anciennement
Ornithogalum pyrenaicum) sont comestibles
crues ou cuites peut être consommé comme
les asperges. Elles sont parfois vendues sur
les marchées sous le nom d’aspergettes.

Description : Vivace herbacée à bulbe


ovale, haute de 30-80cm
Ses feuilles sont glauques, planes, allongées, partant
toutes de la base de la plante, réunies en rosette.
Contrairement à l’Ornithogalum umbellatum, celle-
ci n’a pas de bande blanche au milieu de ses feuilles.
Ses petites fleurs, d’un blanc verdâtre ou
jaunâtre, sont réunies en longue grappe.
Floraison : mai-juillet
Milieux : Forêts de feuillus, lisières et clairières
forestières, haies de bocage, en plaines, collines
ou montagnes, sur sols basiques, argilo-calcaires
ou calcaires. Espèce de demi-ombre.
Toxicité : Pas de toxicité à notre connaissance

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Muscari à grappe ou muscari des
vignes (Muscari neglectum)
Famille : Asparagaceae
Nom anglais : Grape hyacinth

Description : Herbacée vivace à bulbe Après cuisson à deux eaux, les bulbes peuvent
brun, de 15 à 30 cm de hauteur. être consommés, tout comme les bulbes du
Ses feuilles sont glabres, filiformes, épaisses, muscari à toupet (Muscari comosum). Ils sont
creusées d’un petit sillon en forme de gouttière. consommés en Grèce depuis l’Antiquité. Les boutons
floraux peuvent être conservés au vinaigre.
Ses fleurs bleu foncé, réunies en grappe
Toutefois, vu la régression de ces deux
ovale, ont une odeur de prune.
espèces, mieux vaut ne pas les cueillir. Ils
Floraison : mars-mai risqueraient de disparaître !
Milieux : Champs, prés, pelouses sèches,
vignes, rochers de 0 à 1800 m d’altitude.
Espèce thermophile (qui aime la chaleur).
Toxicité : Sans préparation, ils peuvent
provoquer des maux de ventre.

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La jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta)
Famille : Asparagaceae
Nom anglais : Bluebell
Description : Herbacée vivace à bulbe,
de 20 à 50cm de hauteur.
Ses feuilles sont charnues, assez épaisses,
pleines, un peu pliées (en coupe, cela donne
une forme en V). Quand on casse doucement
une feuille, de fins fils gluants continuent de
réunir les deux parties de la feuille coupée.
Floraison : mars-mai
Milieux : Sous-bois, haies, clairières forestières, en
sols de préférence légèrement acides, profonds
et argilo-limoneux. Plante de demi-ombre.
Toxicité : Les fruits pourraient
provoquer des diarrhées. Les feuilles
contiennent un alcaloïde toxique.
Bon à savoir : Du bulbe, on peut extraire
une gomme ayant les mêmes propriétés
que la gomme arabique.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles,


François Couplan, Nouvelle édition (2017), Sang de la Terre

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de


diagnostic des sols, Volume 1, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les


animaux, Jean Bruneton, 3ème édition, Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, édition Equilibres Aujourd’hui

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique,


Gaston Bonnier et Georges de Layens, Belin, 1986

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Toxicité des perce-neige


http://toxinfo.ch/toxicite-des-perce-neige

Toxicité des jacinthes :


https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0031942297002823

Remerciements à mes amis Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos

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F O R M AT I O N E N L I G N E

ALLIAIRE OFFICINALE

Nom scientifique :
Alliaria petiolata

Famille botanique :
Brassicaceae

A noter : Cette famille ne contient pas de


plantes dangereuses en Europe.
Il existe tout de même deux exceptions  :
la giroflée commune ou giroflée des
murailles (Erysimum cheiri, ex Cheirantus
cheiri) et la vélar fausse-giroflée (Erysimum
cheirantoides) qui sont toutes les deux
toxiques en raison de la présence
d’hétérosides cardiotoniques.

Nom anglais :
Garlic mustard

Alliaire (Alliaria petiolata) en tige et en fleurs (2ème année)


Nom vernaculaire :
Herbe à l’ail

Répartition en France :
Dans toute la France et en Corse.

Répartition mondiale :
Dans toute l’Europe. C’est une plante indigène
d’Europe et sur le continent américain,
elle est considérée comme invasive. On la retrouve
Alliaire (Alliaria petiolata) en tapis de feuilles (1ère année) en Asie occidentale jusqu’à l’Inde.

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La racine : de l’automne à la fin de l’hiver de la
première année (plante bisannuelle), avant que la
plante ne fasse ses fleurs.
C’est une plante abondante, donc aucun souci pour
la cueillette.

Description :
Plante bisannuelle (elle fait son cycle en deux ans)
de 40 à 100 cm, dressée, presque glabre ( il y a
quelques poils qui sont doux au toucher).
Alliaire (Alliaria petiolata) au stade de premières feuilles (cotylédons)
La tige est ronde.
Les feuilles sont alternes.
Les feuilles basilaires (feuilles situées à la base de la
plante) sont longuement pétiolées et plutôt arrondies
alors que les feuilles caulinaires (feuilles insérées sur
la tige) ont une forme plus triangulaire. Le limbe
est grossièrement denté, on parle de limbe crénelé
irrégulier ou ondulé.
La fleur est la fleur typique des Brassicaceae,
à 4 pétales en croix, à symétrie radiale.
Elle est blanche et hermaphrodite. Elle a 6 étamines
Station d’alliaire (Alliaria petiolata) au stade de tiges fleuries et fait entre 5 et 10 mm.

Milieux / sols :

Très commune jusqu’à 1000 m d’altitude. Plante


rudérale (qui pousse dans un milieu involontairement
modifié par la présence de l’homme). Elle pousse
dans les lieux frais et ombragés, en sous-bois, souvent
en bords de chemins, près des habitations, des haies,
des cultures. C’est une espèce de demi-ombre.
Elle indique un sol compacté, soit riche en humus,
soit riche en matière organique en cours de
fossilisation.
Feuilles basilaires longuement pétiolées

Floraison :
Avril à juin

Période de récolte :
Les feuilles : de préférence avant la floraison
(elles seront moins amères).
Les fleurs : mars-avril.
Les graines : juillet-août.
Feuille basilaire de forme plutôt arrondie (à gauche) et feuille caulinaire,
plus triangulaire (à droite). A noter, l’aspect crénelé irrégulier des feuilles
dans les deux cas.

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Inflorescence en grappe

Fruit sec avec sa cloison centrale et ses graines

Fleur typique des Brassicaceae, à 4 pétales en croix, à symétrie radiale

Graines

Jeune fruit en formation (silique)

Siliques (fruits) ascendantes et inflorescence en grappe fructifère Racine pivot (1ere année)

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L’inflorescence est une grappe fructifère. Molécules actives :
La racine est une racine pivot. • Glucosinolates (molécules soufrées, c’est à dire
Le fruit est une silique, portant des graines contenant du soufre, aux propriétés dépuratives et
oblongues-cylindriques, fortement striées en long, détoxifiantes, qui sont irritantes des muqueuses).
grises-brunâtres, sur 1 rang. Les glucosinolates (dont la sinigrine) sont à
Les siliques sont ascendantes (dressées vers le haut). l’origine du goût piquant. En effet, lorsque les
Cuisine : tissus d’une plante qui en contient sont écrasés,
une enzyme (la myrosinase) dégrade la sinigrine
On utilise les feuilles (plutôt crues que cuites) qui ont
en huile de moutarde (isothiocyanate d’allyle),
l’odeur et le goût de l’ail mais aussi ses racines et ses
responsable du goût piquant.
graines, qui ont une saveur piquante, en condiment.
• Caroténoïdes (pigments retrouvés dans les feuilles
Une fois les feuilles cuites, elles perdent leur goût
et fleurs de nombreux végétaux et protecteurs
caractéristique d’ail et subsiste une légère amertume.
de la plante vis à vis des rayonnements nocifs).
Le mieux est donc de les utiliser crues, dans un pesto
par exemple. • Vitamine C, qui lui donne des propriétés
antioxydantes, stimulante du système immunitaire
Les feuilles, les fleurs et les jeunes siliques sont
et facilitant l’assimilation du fer.
agréables en salade et en poêlée avec de l’huile
et du sel.
On peut préparer une moutarde avec les graines Usages médicinaux :
d’alliaire (en les broyant pour en faire une pâte avec La plante entière (plantes, racines, feuilles, sommités
du vinaigre et de l’huile). fleuries, graines) a comme propriétés d’être :
Comme ces plantes contiennent des glucosinolates, • Dépurative (qui stimule certains organes pour
qui sont irritantes des muqueuses digestives, on l’élimination des toxines) liées à la présence des
veillera à ne pas les consommer en excès. Ceci vaut glucosinolates.
pour toutes les plantes de la famille des Brassicaceae. • Diurétique (qui stimule la production d’urines).
• Vulnéraire (qui facilite la guérison des plaies ou
Recette du Pesto d’alliaire des blessures).
• Antiseptique (qui permet de lutter contre le
2 poignées de feuilles d’alliaire - 100 ml développement de micro-organismes).
d’huile d’olive - sel • Antiputride (qui empêche la décomposition des
matières organiques sous l’action des bactéries).
Hachez finement les feuilles, faites les • Expectorante (qui facilite l’expulsion de crachats
fondre à feu doux avec 30 ml d’huile. par la toux).
Eteignez le feu, ajoutez l’huile, salez,
• Béchique (qui est employé contre la toux sèche).
versez dans un récipient que vous placerez
au frais. • Anti-inflammatoire spécifique de la gorge
Tartinez-le sur des tranches de pain ou et des bronches.
utilisez-le comme sauce pour vos légumes
crus ou cuits ou vos céréales. Les graines sont rubéfiantes (qui produisent
une rougeur par congestion passagère et locale,
Nutriments : en application sur la peau) pulvérisées et réduites
On recense peu d’informations nutritionnelles sur la en pâte appliquée sur la peau.
plante. Selon un ouvrage de John Kallas, la plante
serait riche en vitamines C et E, en bêta-carotène,
calcium, fer, manganèse et zinc.

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Il est souhaitable de l’utiliser fraîche ou sous forme Anecdotes et autres informations :
de teinture alcoolique car elle perd la plupart Son nom botanique et son odeur pourraient laisser
de ses propriétés en séchant. penser qu’il s’agit d’une variété d’ail sauvage, alors
qu’elle fait partie de la famille du chou (Brassicaceae),
Par voie interne : tout comme la moutarde ou la cardamine des prés.
Grâce à ses propriétés béchiques et expectorantes, Allium vient de son odeur d’ail quand on la froisse.
elle pourrait être utilisée, selon Fournier, en décoction Cette odeur est une exception chez les Brassicaceae
de la plante fraîche (100 g par litre), ou directement qui ont normalement plutôt une odeur de choux,
le suc frais, pour tout type d’inflammation pulmonaire de fanes de radis, de roquette...
chronique et dans l’asthme. Et petiolata vient du fait que les feuilles basilaires
La décoction et l’infusion (20 g par litre), pourraient ont un long pétiole.
aussi être utilisées pour leurs propriétés diurétiques C’est une plante mellifère.
dans les œdèmes (accumulation anormale de liquide
provenant du sang dans les espaces intercellulaires
des tissus).
Elle pourrait aussi être utilisée, en complément,
comme antiseptique intestinal contre des infections
comme la candidose (infection mycosique due à un
champignon Candida albicans).

Par voie externe :


Grâce à ses propriétés vulnéraires et antiputrides,
on peut utiliser les feuilles fraîches broyées
et leur suc en application sur des dermatoses :
• Eczéma (maladie de peau, allergique très
fréquente, caractérisée par une rougeur, de
fines vésicules, des squames, ainsi que des
démangeaisons).
• Plaies infectées.
• Ulcères (érosion de la peau ou d’une muqueuse
s’accompagnant souvent d’une infection et d’une
inflammation avec du pus).

Toxicité :
Pas de toxicité recensée.

Contre Indications :
Pas de contre-indications recensées mais la prudence
s’impose comme le plus souvent chez les femmes
enceintes et allaitantes.

Autres usages :
Pas d’autres usages recensés.

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CONFUSIONS POSSIBLES • Les fleurs sont violettes, tachées de pourpre
(rarement rose lilas ou blanches), grandes,
L’odeur caractéristique de l’alliaire au froissement odorantes. Elles sont réunies par 2 ou 3 à l’aisselle
de ses feuilles et fleurs permet de l’identifier avec des feuilles et tournées d’un même côté vers la
certitude malgré certaines ressemblances de ses lumière. La corolle est bilabiée, longue
feuilles ou inflorescences avec d’autres plantes. de 15-20 mm. La fleur est zygomorphe, à
symétrie bilatérale. La fleur présente 4 étamines.
On pourrait par exemple la confondre avec le lierre
terrestre (Glechoma hederacea) lorsque l’alliaire est • Fruits : tétrakènes bruns et lisses.
en jeunes feuilles.
L’aspect triangulaire des feuilles caulinaires d’alliaire
officinale, peut entraîner la confusion, par certaines
personnes, avec l’ortie (Urtica dioica) et le lamier
blanc (Lamium album) dont les feuilles sont opposées
dans les 2 cas contrairement à l’alliaire officinale
qui a des feuilles alternes.

Lierre terrestre (Glechoma hederacea)


Noms vernaculaires : Lierre terrestre, gléchome,
courroie de St Jean, couronne de terre Lierre terrestre (Glechoma hederacea) en tapis de feuilles
Famille : Lamiaceae
Nom anglais : Ground-ivy
Comestible
Description :
• C’est une plante vivace, couchée et radicante,
à tiges florifères redressées, simples, longues
de 5 à 25 cm. Elle est faiblement pubescente
(légèrement velue). Sur chaque nœud, la tige
rampante développe des racines adventives
grêles. Elle s’étend ainsi en tapis dense.
• Ses feuilles, légèrement velues sur le dessus, sont Lierre terrestre (Glechoma hederacea) en tiges fleuries
pétiolées, de forme ronde, crénelées, d’un vert
sombre luisant, palmatinervées (ce qui signifie
que les nervures sont palmées). Les feuilles sont
opposées décussées. Cependant les feuilles
de lierre terrestre ont un bord extérieur crénelé
régulier, alors que les feuilles d’alliaire ont un bord
crénelé irrégulier.
• La plante dégage au froissement une odeur
puissante mêlant des notes de citron, de menthe
et de fond des bois, alors que celles d’alliaire
dégagent une odeur d’ail (jamais le cas pour le
lierre). Limbe crénelé régulier d’une feuille de lierre terrestre (Glechoma hederacea)
alors que ce limbe était crénelé de manière irrégulière pour les feuilles
d’alliaire (Alliaria petiolata)

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Fleurs blanches-jaunâtres, souvent tachées de vert,
de grande taille, en verticilles écartés. Corolle de 2
cm environ, à tube renversé, courbée en forme de S.
Anthères velues. Calice à dents molles.

Fleurs zygomorphes, à symétrie bilatérale de lierre terrestre (Glechoma


hederacea), réunies à l’aisselle des feuilles et tournées d’un même côté

Floraison : de mars à mai


Milieu : Préférant les terres et eaux riches en azote,
le lierre terrestre aime l’humus et les sols frais et
légèrement humides. Il serait retrouvé sur des sols
riches en minéraux et à pH basique, engorgés
en matière organique végétale archaïque et carencés
en matière organique animale. C’est une espèce
de demi-ombre mais elle peut aussi s’accommoder
du soleil.
On le trouve notamment sur les terrains en friche,
en sous-bois, aux lisières des forêts, en bordure
de chemins et de haies et sur les terrains humides
et ombragés, jusqu’à 1 600-1 800 m d’altitude.
Dans les lieux ombragés où le terrain est riche
et humide, il forme un tapis dense. Feuilles caulinaires opposées chez le lamier blanc (Lamium album) alors
Toxicité : Aucune information concernant qu’elle sont alternes chez l’alliaire officinale (Alliara petiolata)

une éventuelle toxicité chez l’Homme.


Autres usages : Pas d’autres usages connus. Floraison : Avril-Juillet
Milieu : Haies et chemins, sur sols frais, riches
en nutriments et notamment en azote, argileux
Lamier blanc (Lamium album)
ou limoneux, jusqu’à 1 000 m d’altitude.
Nom vernaculaire : Lamier blanc, ortie blanche Plante de demi-ombre.
Famille : Lamiaceae Toxicité : Plante comestible. Pas de toxicité connue.
Nom anglais : White nettle, white dead-nettle Propriétés et usages médicinaux : Les parties
Comestible aériennes sont utilisées, en médecine traditionnelle,
Description : par voie interne, exclusivement pour leurs propriétés
Plante vivace, de 20 à 60 cm, velue, à tiges dressées, expectorantes (effet fluidifiant sur les sécrétions
feuillées jusqu’à leur extrémité. La tige est très velue bronchiques) et pour faciliter les fonctions
dans la partie inférieure et glabre ensuite. d’élimination urinaire et digestive.
Feuilles vertes pétiolées, ovales en cœur et acuminées, En usage local, les sommités fleuries sont
fortement dentées. Les feuilles ne sont pas en rosette. traditionnellement utilisées dans les démangeaisons
Elles sont opposées et odorantes. et desquamations du cuir chevelu avec pellicules.
Autres usages : Pas d’autres usages connus.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau, D. Mansion,
G. Dumé, Institut pour le développement forestier

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan, Eva Styner, Delachaux et Niestlé, 2018

Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance, sans risque de confusion,
Moutsie, Gérard Ducerf, Éditions de Terran, 2015

Dictionnaire visuel de botanique, Maurice Reille, Ulmer, 2014

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
Livingstone Elsevier, 2nd Edition, 2013

Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, WICHTL Max,


ANTON Robert, Lavoisier, 2ème Edition, 2003

Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover,
David Hoffmann, 2003

The Herbal Medicine-Maker’s Handbook: A Home Manual Paperback, James Green, 2000

Traité de phytothérapie clinique : Endobiogénie et médecine, Christian Duraffourd, Jean-Claude Lapraz,


Masson, 2002

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Traité pratique de phytothérapie, Jean-Michel, MOREL, Grancher, 2017

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3ème Édition,
Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème Édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, Édition Equilibres Aujourd’hui, 1990

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition,
Sang de la Terre, 2017

La cuisine sauvage, François Couplan, Édition Sang de la Terre, 1990

L’appel gourmand de la forêt, Linda Louis, Édition la plage, 2011

Foraging & Feasting: A Field Guide and Wild Food Cookbook Hardcover, Dina Falconi, 2013

Reconnaître facilement les plantes, François Couplan, Delachaux et Niestlé, 2009

Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées, François Couplan, Broché, 2011

Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

250 remèdes naturels à faire soi-même, Dr Claudine Luu, Terre vivante , 2016

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016

Le guide familial des plantes médicinales, D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif, Broché, 2017

Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon Ouest France, 2016

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

ANTHRISQUE COMMUN

Anthrisque commun (Anthriscus caucalis M. Bieb.)

NOM SCIENTIFIQUE NB : Ne pas confondre l’anthrisque commun


Anthriscus caucalis M. Bieb. étudié ici, qui est une espèce sauvage, avec le
cerfeuil cultivé (Anthriscus cerefolium (L.) Hoffm.)
NOMS VERNACULAIRES couramment consommé et également appelé
cerfeuil des jardins, cerfeuil cultivé, mais parfois aussi
Anthrisque commun, cerfeuil commun, cerfeuil
cerfeuil commun.
du Caucase
RÉPARTITION EN FRANCE1, 2
FAMILLE BOTANIQUE
Présent principalement en région parisienne, sur le
Apiaceae littoral et en Corse, moins fréquent dans le nord
et l’est du pays, ainsi qu’en région méditerranéenne,
NOM ANGLAIS il pousse jusqu’à 600 m d’altitude.
Bur Chervil

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Anthrisque commun - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.1
RÉPARTITION MONDIALE2, 5 presque nuls. L’ombelle est formée de 3 à 7
Présent partout en Europe, en Asie occidentale, rayons* glabres. Les ombellules, de 3 à 6 fleurs,
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, on trouve comportent des involucelles* de 2 à 5 bractéoles*
également l’anthrisque commun dans quelques lancéolées*, velues et ciliées.
régions du Canada et aux Etats-Unis où il a été • Les fleurs sont blanches, à 5 petits pétales
naturalisé. tous inférieurs à 2 mm de long. Elles sont
hermaphrodites*, à pollinisation autogame* ou
MILIEUX/SOL 2,6,7 entomogame*.
Plante de mi-ombre, l’anthrisque commun se plaît L’androcée* est composé de 5 étamines* libres.
dans les sols riches en nutriments et en calcaire mais Le gynécée* est formé de 2 carpelles* soudés
pauvres en humus*, plutôt argileux et secs, au pH surmontés de 2 styles* courts et rapprochés,
basique. Rudéral*, il est présent dans les friches, courbés l’un vers l’autre.
les décombres, les prairies et les parcs, en bordure • Les fruits sont des diakènes* ovoïdes,
de zones de culture, sur les talus. piriformes*, longs de 4 mm, velus, hérissés
de petits aiguillons* crochus qui facilitent la
FLORAISON1,2,8 dissémination épizoochore*, terminés par un
De mai à juin. bec inférieur à 1,5 mm de long. Les fruits sont
noirâtres à maturité.
PÉRIODES DE RÉCOLTE • La racine est pivotante* et se déracine
facilement.
• Feuilles : mars - avril
• Tiges : avril
• Fruits : mai - juin.

DESCRIPTION2,6,7,9,10
• Plante herbacée* annuelle*, thérophyte*, de
20 cm à 80 cm, aromatique* . Les feuilles
dégagent une agréable odeur anisée et de
carotte, plus intense si on les froisse.
• La tige est dressée, cylindrique, molle et
fragile (se casse facilement), creuse, rameuse*,
finement striée et souvent rougeâtre dans le bas,
globalement glabre avec quelques poils longs Plantule d’anthrisque commun.
et doux, non répartis uniformément.
• Les feuilles sont longuement pétiolées*,
molles, de couleur verte, alternes*, composées
bipennatiséquées* ou tripennatiséquées*, à
segments* très découpés et à nombreux lobes*,
courts, obtus* et mucronés*. Le limbe des feuilles
est pubescent* surtout la face inférieure.
Les pétioles* sont à poils étalés. Les marges
de la gaine sont velues.
• Les inflorescences* sont des ombelles*
d’ombellules* portées par des pédoncules
plus courts que les rayons de l’ombelle, parfois
Tige finement striée et gaine velue.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Anthrisque commun - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.2
Jeunes feuilles très découpées.

Inflorescence en ombelle d’ombellules.

Feuilles aux lobes courts, obtus, à poils épars et doux, terminées


par un petit mucron.

Ombellule aux petites fleurs blanches à 5 pétales et 5 étamines libres.


Diakènes à petits aiguillons crochus. On observe les bractéoles sous
l’infrutescence.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Anthrisque commun - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.3
CUISINE8, 11 MOLÉCULES ACTIVES
Le parfum anisé et de carotte d’anthrisque Elles n’ont pas encore été étudiées, mise à part
commun en fait un aromate intéressant en cuisine. l’huile essentielle contenue principalement dans
On utilise ses feuilles, ses tiges, ainsi que les fleurs et les fruits (0,3 à 0,5 %) dont la composition varie
les fruits. fortement en fonction de la localisation12.
L’emploi de la racine serait à éviter car elle pourrait
contenir des molécules toxiques. Cependant seules
PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICAUX
quelques sources, non validées par la science,
l’indiquent. A l’heure actuelle, nous n’avons pas d‘information
sur les propriétés de cette plante.
Il peut être ajouté à des préparations crues ou
cuites, salées comme sucrées. TOXICITÉ
• Crues, les jeunes tiges et les feuilles d’anthrisque L’emploi de la racine serait à éviter car elle pourrait
commun peuvent entrer dans la composition de contenir des molécules toxiques (mais seules quelques
salades et de gaspacho. sources, non validées par la science, l’indiquent).
• Cuites, elles peuvent parfumer un potage.

CONTRE-INDICATIONS
Recette de gaspacho d’anthrisque commun
Nous n’avons trouvé aucune contre-indication pour
Ingrédients : 200 g de jeunes pousses d’anthrisque
cette plante.
commun ; 200 g de concombre épépiné ; 100 g
de bulbe de fenouil ; 100 g d’oignon rouge ; 1 petite
gousse d’ail ; 20 g d’huile d’olive ; 10 g de vinaigre CONFUSIONS
de cidre ; environ 300 mL d’eau. L’anthrisque commun peut être confondu avec
• Mettre tous les ingrédients sauf l’huile dans un bol. de nombreuses autres plantes de la famille des
• Mixer finement. Apiaceae, mais nous nous focaliserons sur :
• Mixer à nouveau en ajoutant l’huile en filet. • 2 plantes comestibles :
• Passer au chinois si besoin. -- Le cerfeuil des bois (Anthriscus sylvestris (L.)
• Servir frais. Hoffm.) dont la racine est toxique
-- La carotte sauvage (Daucus carota L.)
• 3 plantes toxiques :
NUTRIMENTS
-- Le cerfeuil des fous (Chaerophyllum
Nous n’avons trouvé aucune source sérieuse
temulum L.)
concernant sa teneur en nutriments.
-- La grande ciguë (Conium maculatum L.)
-- La petite ciguë (Aethusa cynapium L.).

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES COMESTIBLES

Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage


Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Bur Chervil Cow Parsley Wild carrot

Parties aériennes comestibles


Toxicité Comestible Comestible
Racine toxique
Chemins exposés plutôt Prés au sol humide, haies, Prés et pâturages calcaires,
Milieu
pauvres en calcaire lisières de forêts secs

Plante • 20 à 80 cm • 40 à 120 cm • 30 à 100 cm


• Annuelle* • Vivace* • Bisannuelle*
• Non uniformément • A poils courts et denses • A poils épars et
velue à poils longs en particulier en bas entièrement velue
et doux de la tige et à la base • Toute la plante
• Agréable odeur des ramifications a une odeur de carotte
anisée et de carotte • Légère odeur de au froissement.
au froissement. carotte au froissement
sauf la racine.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Tiges • Molles et fragiles • Dures • Dures


• Creuses • Creuses • Pubescentes*.
• Rameuses* • Rameuses* à noeuds
• Finement striées légèrement renflés
• De teinte rougeâtre • Légèrement cannelées*
vers le bas • Pilosité variable, parfois
• Globalement glabre uniquement au niveau
avec quelques poils des ramifications.
longs et doux non
répartis uniformément.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Feuilles • Bipennatiséquées* ou • Tripennatiséquées* • Bi ou tripennatiséquées*


tripennatiséquées* • Vert vif • Hérissées de poils
• Très découpées • Longuement raides
• Molles et pubescentes* acuminées* • Folioles* très
sur la face inférieure • Long pétiole découpées, ovales,
• Gaine poilue engainant avec touffe lancéolées*
• Pétioles* à poils étalés de poils au point • Gaine blanche
• Parfum anisé et de d’insertion et membraneuse
carotte très prononcé • Légèrement poilues • Odeur aromatique
au froissement. ou glabres* caractéristique de
• Odeur légère de carotte au froissement.
carotte au froissement.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fleurs • Petites fleurs blanches • Fleurs blanches, • Fleurs blanches


• En ombelles* actinomorphes au • En ombelle*
d’ombellules* centre et zygomorphes d’ombellules*
• 3 à 7 rayons en périphérie • Nombreux rayons
• Pédoncules* courts • En ombelles* • Involucre* avec
ou absents d’ombellules* 7 à 13 bractées*
• Sans involucre* • 8 à 16 rayons égaux pennatiséquées* de
• Involucelles* avec 2 • Longs pédoncules* quasi même taille que
à 5 bractéoles* velues • Sans involucre* les pédicelles*
et ciliées. • Involucelles* à 5 • 7 à 10 bractéoles*
bractéoles*. • Souvent une fleur
centrale pourpre.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fruits • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* oblongs* • Diakènes*


piriformes* et étroits • Longs de 2 à 4 mm
• Longs de 4 mm • Longs de 7 à 10 mm • Cannelés et couverts
• Velus avec des • Lisses et glabres d’aiguillons crochus
aiguillons crochus • Munis d’un anneau et de poils épineux
• Terminés par un bec de poils à leur base • Ombelles*
court. • Pourvus d’un bec court d’ombellules*
voire inexistant. resserrées en « nid ».

Racine • Racine pivotante* fine • Racine pivotante* • Forte racine pivotante*


• Peu ancrée dans le sol. • Pas d’odeur de carotte • Odeur de carotte.
• Épaisse
• Ancrée solidement
dans le sol.

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES TOXIQUES

Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë


Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Rough Chervil Hemlock Fool’s Parsley

Toxicité Toxique Mortelle Toxique

Bords de routes, haies, Berges, bords de route, Champs, jardins, talus,


Milieu
lisières décombres haies

Plante • Bisannuelle* • Bisannuelle* de grande • Annuelle* voire


• 30 à 100 cm taille bisannuelle*
• Couverte de poils • 1 à 2 m • 20 à 100 cm
hérissés • Entièrement glabre* • Entièrement glabre*
• Pas d’odeur prononcée. • Odeur désagréable. • Pas d’odeur prononcée.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Tiges • Pleines • Creuses et robustes • Creuses


• Striées • Cannelées • Striées à fins sillons
• Point d’insertion des • Avec des taches • Rameuses*
feuilles très renflé rougeâtres • Légèrement
• Parsemées de points • Glabres* et pruineuses. glauques*, souvent
rouge foncé ou bruns pruineuses*
• Poils longs, rêches • Sillonnées de lignes
et nombreux. rougeâtres
• Glabres*.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Feuilles • Vert sombre • Vertes • Vert sombre


• Bipennatiséquées* • 3 à 5 fois • 2 fois
• Couvertes de poils de pennatiséquées* tripennatiséquées*
façon homogène sur • Très découpées • Mates sur le dessus,
les 2 faces • Pétiole* creux taché nettement luisantes
• Sans odeur. de rouge au dessous
• Glabres* et molles • Pétiole* plein, vert
• Odeur désagréable au • Glabres*
froissement, rappelant • Pas d’odeur prononcée.
celle de l’urine de
souris ou de chat.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Fleurs • Fleurs blanches • Fleurs blanches • Fleurs blanches


• En ombelle* • En ombelles* • En ombelles*
d’ombellules* d’ombellules* d’ombellules*
• 6 à 12 rayons inégaux • 10 à 20 rayons • 5 à 12 rayons inégaux
couverts de poils inégaux • Sans involucre* ou 1
• Sans involucre ou 1 • Involucres* avec 5 bractée*
bractée* à 6 bractées* parfois • Involucelle* avec
• Involucelles* avec 5 à caduques* 3 à 5 bractéoles*
8 bractéoles* ciliées • Involucelles* avec 3 à 7 linéaires-allongées et
penchées vers le bas. bractéoles* pendantes. pendantes à maturité.

Fruits • Diakènes* oblongs* et • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* ovoïdes


étroits • Longs de 3 à 4 mm • Longs de 5 mm
• Longs de 6 à 10 mm • Glabres • Avec 10 côtes
• Lisses et glabres* • Avec 10 côtes saillantes saillantes à bord lisse.
• Pourvus d’un bec court. à bord crénelé.

Racine • Pivotante* • Pivotante* fine • Développée et


• Grêle et en fuseau. • Longue de 20 à 25 cm allongée.
• Presque pas ramifiée.

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SYNTHÈSE

>L
 ’anthrisque commun (Anthriscus caucalis M. Bieb.) est une plante herbacée*
annuelle*, de la famille des Apiaceae, mesurant jusqu’à 80 cm.

Présent principalement, en France, en région parisienne, sur le littoral et en Corse,


il pousse jusqu’à 600 m d’altitude. Plante de demi-ombre, il aime les sols riches
en nutriments et en calcaire.

>C
 ette plante aromatique* a une forte odeur anisée et de carotte.
• La tige est dressée, cylindrique, creuse, finement striée et souvent rougeâtre dans
le bas, globalement glabre* avec quelques poils longs et doux, non répartis
uniformément.
• Les feuilles sont longuement pétiolées*, molles, d’un vert assez clair, alternes*,
composées*, bipennatiséquées ou tripennatiséquées*.
• Les inflorescences* sont des ombelles* d’ombellules* à pédoncule* court ou absent,
comportant 3 à 7 rayons* glabres*.
• Les fleurs sont blanches, à 5 petits pétales libres d’1 mm environ, actinomorphes* au
centre et zygomorphes* en périphérie.
• Les fruits sont des diakènes* ovoïdes, hérissés de petits aiguillons* crochus terminés
par un bec court inférieur à 1,5 mm de long.

>L
 e parfum anisé et de carotte de l’anthrisque commun en fait un aromate intéressant
en cuisine.
On utilise ses feuilles, ses jeunes tiges, ainsi que les fleurs et les jeunes fruits.
L’emploi de la racine serait à éviter car elle pourrait contenir des molécules toxiques
(cependant seules quelques sources, non validées par la science, l’indiquent).

>L
 ’anthrisque commun n’a pas d’utilisation thérapeutique connue et la prudence
est de mise lors de son identification pour éviter toute confusion avec d’autres
espèces toxiques voire mortelles de cette famille, en particulier le cerfeuil des fous
(Chaerophyllum temulum L.), la grande ciguë (Conium maculatum L.) et la petite ciguë
(Aethusa cynapium L.).

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GLOSSAIRE
Actinomorphe — Se dit d’une fleur régulière, dont Autogame — Se dit d’une plante dont les parties
les pièces sont disposées de manière symétrique par femelles de la fleur sont pollinisées par son propre
rapport à son axe et présente donc plusieurs plans pollen, c’est-à-dire lorsqu’il y a une autopollinisation.
de symétrie (symétrie axiale ou radiale organisée Cependant, l’autogamie stricte est rare, il y a
autour du réceptacle). On ne peut y définir ni haut ni souvent un résidu d’allogamie (fécondation croisée).
bas, ni partie gauche ni partie droite. Chez de nombreuses espèces, l’autogamie reste
possible si la fécondation croisée échoue.
Acuminé — Se dit d’un organe (feuille, bractée ou
division du calice) qui se termine en pointe fine, Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen. de la germination à la dispersion des semences
jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
Aiguillon — Petite excroissance piquante et dure qui au moins deux saisons consécutives séparées par
se développe à partir de l’écorce et qui s’en détache un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
facilement sans l’abîmer. cours de la première saison de sa croissance où elle
développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
tiges), mais seulement après le premier hiver. Pour
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent récolter les racines de ces plantes, il faut les prélever
(ne s’ouvrant pas à maturité), dérivant d’un carpelle à l’automne de leur première année ou au début du
unique, à une seule graine non soudée à la paroi printemps de leur seconde année.
interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène).
On parle par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 Bipennatiséquée — Se dit d’une feuille dont le limbe
akènes et de tétrakène lorsqu’il y en a 4. est “deux fois penné”, c’est-à-dire que le limbe est
divisé en segments dont les découpures atteignent
ou presque la nervure médiane et que chaque
Alternes — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, segment est divisé en segments plus petits.
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte.
Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
l’inflorescence, généralement différent par sa taille,
Androcée — Désigne l’ensemble des organes mâles, sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il
appelés étamines, d’une fleur. peut s’agir d’une petite feuille, une membrane,
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral,
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci.
la germination de la graine, la reproduction de la Les bractées sont parfois réunies en une collerette
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins
Aromatique — Plante dont l’ensemble ou une partie transformées portant chacune un sporange (sorte de
seulement exhale une odeur agréable en libérant sac qui contient les spores) et groupées en épi.
des substances volatiles. Les arômes qu’elle dégage
et les huiles essentielles qui en sont extraites sont très
utilisées pour leurs propriétés en phytothérapie, Bractéole — Petite bractée secondaire, feuille
en cosmétique ; et en cuisine comme exhausteurs modifiée, située à la base du pédicelle ou de
de goût. l’inflorescence. Les bractéoles sont parfois réunies en
une collerette appelée involucelle.

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Caduc — Se dit d’organes qui se détachent et Épizoochore — Mode de dispersion des graines,
tombent spontanément après leur formation ou du pollen ou des spores par le transport sur le
selon un rythme annuel. Par extension, on parle plumage ou le pelage des animaux. Ce processus
d’arbre caduc quand ceux-ci perdent leur feuillage à l’avantage de faire parcourir de grandes distances
à l’automne et se retrouvent «nus». Dans la majorité aux graines et de favoriser l’expansion de l’espèce.
des cas, les Angiospermes ont un feuillage caduc
et les Gymnospermes un feuillage persistant. Mais Étamine — Organe mâle, base de l’androcée,
il existe des exceptions : le mélèze d’europe (Larix produisant le pollen, comportant le filet et l’anthère.
decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo biloba L.), et le
cyprès chauve (Taxodium distichum (L.) Rich.) sont
des gymnospermes à feuillage caduc. Foliole — Division du limbe d’une feuille composée
qui est semblable à une «petite feuille».
Cannelé — Se dit d’un organe marqué de
cannelures, c’est-à-dire de sillons longitudinaux, Glabre — Qui ne présente aucun poil.
réguliers, plus ou moins larges, parallèles entre eux
et alternant avec des côtes. Gynécée — C’est l’ensemble des organes femelles
d’une fleur, c’est-à-dire des carpelles. Le gynécée est
Carpelle — Élément de base du gynécée ou du pistil également appelé pistil.
(partie femelle de la fleur). Une fleur peut comporter
un ou plusieurs carpelles. Il comprend en principe Herbacée — Qui a la consistance molle et souple de
trois parties : l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
-- un ovaire, une cavité fermée située à sa base et
contenant un ou plusieurs ovules, Hermaphrodite —
-- un style, partie surmontant l’ovaire et qui est 1. Se dit d’une fleur bisexuée, c’est-à-dire
effilé, comprenant à la fois des étamines (partie mâle)
-- un stigmate pouvant être poilu, rugueux ou et des carpelles (partie femelle).
collant et dont le rôle est de recevoir les grains de 2. Se dit également d’une plante portant des fleurs
pollen. toutes hermaphrodites.
De la soudure des carpelles entre eux peut résulter
un ovaire, un style et un stigmate unique.
Humus — Couche supérieure du sol issue
de la décomposition totale ou partielle de
Composé — Ce terme peut s’employer pour des matières organiques, par les animaux (insectes
feuilles ou des inflorescences : principalement), champignons et les bactéries du
- Se dit d’une feuille dont le limbe est divisé en sol.
folioles ou limbes secondaires.
- Se dit d’une inflorescence dont l’axe principal Inflorescence —
donne à son tour naissance à des ramifications. 1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et
pédicelles) portant ces fleurs et de bractées
Diakène — Fruit sec indéhiscent constitué de deux formant un ensemble physionomiquement bien
akènes. individualisé, sur un même axe.
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
Entomogame — Se dit des espèces végétales cyme...) chez différentes espèces.
dont la reproduction dépend des insectes, ces
derniers transportent le pollen et permettent ainsi la
fécondation (voir aussi entomophile).

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Involucelle — Chez les Asteraceae, ensemble de Pédicelle — Dans une inflorescence, petite
bractées plus petites que celles de l’involucre normal ramification du pédoncule portant à son sommet
et extérieures à celui-ci (observable également chez une seule fleur, ou, chez les Poaceae, un seul épillet.
les Dipsacaceae). Terme pouvant également désigner un pédoncule
Chez les Apiaceae, ensemble de bractéoles (petites très court.
bractées ou bractées secondaires) insérées à la
base d’une ombellule appartenant à une ombelle Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou
composée, soit une involucre secondaire dans une une inflorescence. Les dernières ramifications des
ombelle composée. branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées
pédicelles.
Involucre — Ensemble de bractées, souvent
verticillées, insérées à la base d’une inflorescence ou Pennatiséquée — Se dit d’une feuille dont le limbe
même d’une fleur solitaire. est penné et divisé en segments séparés par des
sinus qui atteignent ou presque la nervure médiane.
Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille Bi-, tri-, quadripennatiséquée : deux, trois, quatre
principalement) en forme de lance, rétréci aux fois pennatiséquée.
extrémités et élargi en partie médiane, le plus
souvent 3 à 4 fois plus long que large. Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe
à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les
Linéaire — Caractérise une feuille ou un autre feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.
organe allongé et très étroit.
Pétiolé — Se dit d’une feuille munie d’un pétiole,
Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent c’est-à-dire d’une partie amincie de la feuille reliant
d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins le limbe à la tige ou à l’axe de fixation.
arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe.
Piriforme — Qualifie un organe qui a la forme
Mucroné — Se dit d’un organe (souvent feuille, d’une poire, allongé et plus large à la base qu’à
sépale ou bractée) terminé par une pointe courte et l’extrémité.
raide appelée mucron.
Pivotante (racine) — Racine principale, bien
Oblong — Désigne un organe (feuille, bractée, plus développée que les radicelles et s’enfonçant
stipule) qui a une forme bien plus longue que large verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule
(3 à 4 fois), arrondie au deux extrémités et avec des l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de
côtés plus ou moins parallèles. réserves. On parle aussi de racine pivot.

Obtus — Se dit d’un organe (feuille, pétale, sépale...) Pruineux — Couvert de pruine, c’est-à-dire d’un
à sommet arrondi et non aigu. enduit cireux et poudreux, de couleur blanche ou
glauque, cachant parfois totalement la coloration
normale sous-jacente, qui s’enlève avec le doigt par
Ombelle — Inflorescence dont les pédoncules simple frottement et joue un rôle de protection pour
partent du même point et s’élèvent à peu près le végétal contre les éléments extérieurs. Cet enduit
tous à la même hauteur, donnant l’apparence est retrouvé sur les tiges, les feuilles ou les fruits
d’un parasol. Il existe des ombelles simples et des comme les raisins (genre Vitis) , les mirabelles (genre
ombelles composées. Prunus) et les prunes (genre Prunus) par exemple.

Ombellule — Petite ombelle qui constitue les Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
éléments d’une ombelle composée. courts et souples.

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Rameuse — Se dit d’une tige divisée en plusieurs Tripennatiséquée — Se dit d’une feuille dont le limbe
rameaux ou tiges secondaires, se dit également est « trois fois penné », c’est-à-dire que le limbe est
d’un végétal possédant beaucoup de rameaux et de divisé en segments dont les découpures atteignent
branches. quasiment la nervure médiane. Chaque segment est
re-divisé en plus petits segments,
Rayons — Pédoncules floraux d’une ombelle ou eux-mêmes re-divisés en segments plus petits encore.
pédicelles d’une ombellule.
Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
Rudéral — Qualifie une espèce capable de croître c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
dans des sites dégradés par l’activité humaine : la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent. La
décombres, terrains vagues... Beaucoup de plantes plante peut donc se reproduire plusieurs années de
nitrophiles sont des plantes rudérales. suite. Les pérennes les plus connues sont les arbres,
mais il existe de nombreuses herbacées pérennes :
la consoude officinale (Symphytum officinale L.),
Segment — Division du limbe d’une feuille ou d’une la berce commune (Heracleum sphondylium L.),
fronde, se prolongeant jusqu’à la nervure médiane, la gentiane jaune (Gentiana lutea L.) ou l’arnica
et non rétrécie à la base. (Arnica montana L.)... Synonyme : pérenne.

Style — Rétrécissement, plus ou moins long (parfois Zygomorphe — Se dit d’une fleur (ou d’un ensemble
inexistant comme sur le coquelicot (Papaver rhoeas d’organes d’une fleur) présentant une symétrie
L.)), entre l’ovaire et le stigmate ou les stigmates (cas bilatérale (= irrégulière), c’est-à-dire ne possédant
d’une soudure partielle de plusieurs carpelles). qu’un plan de symétrie.

Thérophyte — Plantes dont toutes les parties


disparaissent par dessication à la mauvaise saison
(sécheresse ou hiver) et dont seules les graines
persistent. Il s’agit des plantes annuelles.

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Sources

1. Florealpes : Anthriscus caucalis / Anthrisque commun / Apiaceae / Fiche détaillée Fleurs des Hautes-Alpes.
Available at: https://www.florealpes.com/fiche_anthriscuscaucalis.php. (Accessed: 29th May 2019).
2. eFlore – Tela Botanica.
3. Anthriscus caucalis M. Bieb. - Encyclopedia of Life. Available at: https://eol.org/pages/584994.
(Accessed: 29th May 2019).
4. Plants Profile for Anthriscus caucalis (bur chervil). Available at: https://plants.usda.gov/core/
profile?symbol=ANCA14. (Accessed: 29th May 2019).
5. Taxonomy - GRIN-Global Web v 1.10.4.0. Available at: https://npgsweb.ars-grin.gov/gringlobal/
taxonomydetail.aspx?316479. (Accessed: 29th May 2019).
6. Jauzein, P. & Nawrot, O. Flore d’Île-de-France, Éditions Quæ, 2011.
7. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa: un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif, Rossolis, 2013.
8. Hody, C. de & Terrazzoni, J. Cueilleur urbain, Flammarion, 2017.
9. Jacques Lambinon et Filip Verloove. Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. du Luxembourg, du Nord
de la France et des régions voisines, Jardin botanique Meise, 2015.
10. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France.
11. François Couplan. La cuisine sauvage, Sang de la Terre, 1990.
12. Chizzola, R. Composition of the Essential Oils from Anthriscus cerefolium var. trichocarpa
and A. caucalis Growing Wild in the Urban Area of Vienna (Austria). Nat. Prod. Commun. 6,
1934578X1100600 ,2011.

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

ARMOISE COMMUNE

NOM SCIENTIFIQUE
Artemisia vulgaris L.

NOMS VERNACULAIRES
Armoise commune

FAMILLE BOTANIQUE
Asteraceae

NOM ANGLAIS
Mugwort

RÉPARTITION EN FRANCE1
Toute la France, de 0 à 1600 m.

RÉPARTITION MONDIALE2
Europe, Asie, Afrique du Nord, Amérique du Nord,
Amérique du Sud et Australie.

MILIEUX/SOL3
Espèce qui se développe dans les décombres, les
friches, sur les talus ou au bord des cours d’eau.
C’est une plante qui apprécie les sols argileux et
secs, plutôt riches en nutriments mais pauvres en
matière organique végétale.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Armoise commune - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.1
FLORAISON1
De juillet à septembre.

PÉRIODE DE RÉCOLTE
En usage culinaire et thérapeutique :
• Feuilles : mars à octobre (usage culinaire :
lorsque l’extrémité des tiges est encore jeune et
tendre car plus tard elles deviennent ligneuses* et
amères).
• Fleurs : juillet à septembre.

DESCRIPTION4,5
Plante herbacée* vivace* à rhizome* court, de 50
à 150 cm (atteignant parfois 2 m), au feuillage
persistant*. Elle peut émettre une ou plusieurs
tiges et former des touffes : on dit qu’elle a un port Plante herbacée vivace pouvant atteindre plus de 2 m de haut, émettant
dressé* et buissonnant. L’armoise commune est plusieurs tiges et formant des touffes.
aromatique*.
• La tige est striée*, rougeâtre, tomenteuse* et
ramifiée*.
• Les feuilles sont alternes*, pennatifides* à
pennatiséquées* (parfois plusieurs fois divisées).
- Le dessus de la feuille est vert foncé.
- Le dessous de la feuille est blanc, formé de
poils cotonneux appliqués à la façon d’un petit
duvet.
• L’inflorescence* est une large panicule*
rameuse* et pyramidale qui porte à l’extrémité Jeunes pousses et tiges séchées de l’année précédente.
de ses ramifications une multitude de petits
capitules*.
Ces capitules* sont entièrement tomenteux* et
rassemblent des fleurs jaunâtres à rougeâtres
de très petite taille.
• Le fruit est un akène*.

Tige striée, rougeâtre, tomenteuse et ramifiée.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Armoise commune - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.2
Jeunes feuilles puis feuille plus âgée, pennatifide à pennatiséquée.

Feuille verte sur le dessus et blanche à poils appliqués cotonneux en dessous.

Large panicule rameuse et pyramidale, et, grappe de petits capitules en boutons.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Armoise commune - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.3
Petits capitules cotonneux de fleurs jaunâtres ou rougeâtres.

CUISINE6–10 • Pour la polenta : Porter à ébullition l’eau salée


C’est une plante au goût aromatique* qui présente puis ajouter la polenta en la laissant tomber
une amertume. en pluie. Cuire 30 min à feu doux en remuant
fréquemment avec un fouet ou une cuillère en
• Les jeunes pousses sont comestibles
bois. Si la polenta est déjà précuite, le temps de
crues et notamment le sommet tendre et
cuisson sera diminué.
« caoutchouteux » des tiges qu’il peut être
Étaler la polenta chaude dans un plat
nécessaire de peler. Elles peuvent d’ailleurs être
rectangulaire et la laisser refroidir.
mâchées comme un chewing-gum. Elles peuvent
être ajoutées aux salades finement hachées. • Pour les asperges : Laver puis préparer les
Elles sont aussi très bonnes en beignet. asperges en enlevant leur extrémité blanche
dure. Couper les pointes à environ 5 cm puis
• Les inflorescences* très aromatiques* ont
les queues en petits morceaux biseautés. Faire
longtemps été utilisées comme condiment, et
cuire les queues d’asperges 2 à 3 min dans une
comme les jeunes feuilles, elles servent à la
poêle huilée puis ajouter les pointes plus tendres.
préparation de marinades, ou pour aromatiser
Couvrir et continuer la cuisson pendant 10 min
les plats.
environ.
• Pour la sauce : hacher les têtes d’armoise puis
Duo polenta & asperge les mélanger avec le yaourt, la moutarde, l’huile
et sauce blanche à l’armoise d’olive, le vinaigre, le sel et le poivre.
Pour 4 personnes Découper la polenta figée en tranches et la faire
Ingrédients : revenir à la poêle avec un peu d’huile.
Polenta : 250 g de polenta ; 1 L d’eau ; 1 cuillère Dresser les préparations dans une assiette en
à café de sel ; 2 cuillères à soupe d’huile d’olive. disposant les asperges sur la polenta et en
Asperge : 12 asperges vertes ; 2 cuillères à soupe nappant de sauce blanche à l’armoise.
d’huile d’olive.
NUTRIMENTS
Sauce à l’armoise : 2 cuillères à soupe de tête
d’armoises fraîches ; 1 yaourt (soja, brebis...) ; Nous n’avons pas trouvé d’informations suffisantes
1 cuillère à café de moutarde à l’ancienne, 1 cuillère sur les nutriments de l’armoise commune.
à soupe d’huile d’olive, 1 cuillère à café de vinaigre ;
sel et poivre.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Armoise commune - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.4
PROPRIÉTÉS ET USAGES • Autres molécules12,13,15,16 : coumarines*,
MÉDICINAUX flavonoïdes*, dérivés acétyléniques*, acides
phénoliques*15, polysaccharides* (de type
Parties utilisées
inuline*), caroténoïdes*, traces d’hétérosides
Les feuilles et sommités fleuries d’armoise commune cyanogènes*.
sont inscrites à la liste A* des plantes utilisées
traditionnellement de la pharmacopée* française
Propriétés
et leur vente est réservée aux pharmaciens11.
Nous n’avons trouvé que très peu de publications
étudiant les mécanismes d’action de l’armoise
Comme les feuilles et les sommités fleuries commune. D’après les utilisations en médecine
présentent les mêmes propriétés, nous ne traditionnelle ainsi que les quelques études publiées
les distinguerons pas. sur des animaux (il n’en existe encore aucune chez
l’humain13), l’armoise commune semble présenter les
propriétés suivantes :
Molécules actives12,13 • Œstrogéniques*
• Essence* aromatique* (0,03 à 0,3 %) : qui L’armoise commune est traditionnellement
donnera, après distillation, une huile essentielle* utilisée par les femmes de plusieurs continents
dont la composition est très variable selon les en gynécologie : pour faire venir les règles
conditions dans lesquelles a grandi la plante. (emménagogue*) ou lors d’accouchements par
exemple.
LE SAVIEZ-VOUS Des chercheurs ont mené l’enquête pour valider
certains usages : ils ont trouvé une action
La composition de l’huile essentielle* œstrogénique* faible17,18, une perturbation du
d’armoise a été très étudiée et plus de cycle chez la souris17 et une diminution de la
100 composants ont été identifiés. Ils sont nidation chez les rattes après administration de
présents dans des proportions variables fortes doses d’extraits17,19.
selon l’origine des plantes utilisées . Si le
12
L’action œstrogénique* pourrait être due aux
camphre, le bornéol, le vulgarol et des flavonoïdes*18.
carbures terpéniques sont retrouvés de
manière quasiment constante, les thuyones
Attention : Même si ces résultats vont
sont très peu abondantes voire absentes13.
dans le sens de l’utilisation traditionnelle
de l’armoise commune, des études
• Lactones sesquiterpéniques*12,14 : autrefois
approfondies seraient nécessaires pour
dénommés « principes amers », ces molécules
mieux comprendre le mode d’action de
sont très présentes chez les Asteraceae et
celle-ci. Autrefois utilisée parfois comme
donnent de l’amertume qui, en entraînant de
abortif*, elle ne doit plus l’être aujourd’hui
manière réflexe la sécrétion des sucs digestifs,
car elle présenterait une efficacité très
facilite la digestion. Il existe un grand nombre
de lactones sesquiterpéniques*, avec différentes (trop !) incertaine et un danger, lui, bien
activités selon leur structure (antibactérienne*, certain.
antifongiques*, antiparasitaires*, cytotoxiques*
selon les plantes). Elles sont fréquemment
responsables de dermites de contact*
allergiques.

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• Digestives et apéritives* • Sphère gynécologique
L’armoise commune est traditionnellement L’armoise peut être utilisée en cas de problèmes
utilisée pour faciliter la digestion et dans liés aux règles :
divers problèmes liés au foie. Un effet - douloureuses (dysménorrhée*)
hépatoprotecteur* a été observé chez la souris20. - absentes (aménorrhée*).
Comme les autres plantes amères, elle stimule
les sucs digestifs de manière réflexe et présente Attention : Il est nécessaire dans ce cas,
donc aussi des propriétés apéritives*. d’exclure l’éventualité d’une grossesse avant
• Anti-inflammatoires* et antalgiques* d’utiliser l’armoise commune.
L’armoise commune est traditionnellement
utilisée comme anti-inflammatoire* en Asie ainsi
Ces utilisations peuvent en partie être expliquées par
que contre les douleurs liées aux règles par
les effets œstrogéniques*, anti-inflammatoires* et
différentes cultures.
antispasmodiques* de l’armoise commune évoqués
Quelques études montrent une activité anti-
ci-dessus. Comme souvent en gynécologie, il est
inflammatoire*21,22 et une faible activité
difficile d’affirmer que ce remède fonctionnera chez
antalgique*16,22 chez le rat. Ces activités sont peu
100 % des femmes, et tout au long de la vie. De
marquées et l’activité anti-inflammatoire* ne
plus, l’armoise ne serait efficace que dans les cas où
s’exerce pas sur tous les modèles animaux16.
une activité hormonale persiste et où le cycle reste
• Antispasmodiques* fonctionnel27.
L’armoise commune s’oppose in vitro à la
contraction des muscles lisses*23,24. Il s’agit des
muscles qui ne sont pas contrôlés par la volonté Attention : L’armoise a pu traditionnellement
et sont impliqués dans le fonctionnement réflexe être utilisée dans d’autres indications
du corps humain : par exemple les muscles du gynécologiques, par exemple en tant
système digestif ou de l’utérus. La relaxation de qu’abortif* ou pour favoriser la délivrance*.
ces muscles par l’armoise va dans le sens de son Ces utilisations sont à proscrire à l’heure
utilisation en cas de problèmes de digestion ou actuelle dans la mesure où il existe des
de règles douloureuses. alternatives qui ne sont pas dangereuses.
• Autres
L’armoise commune présente aussi une faible Remèdes
activité antibactérienne*12,25, et une activité
antioxydante*26. Par voie interne
• Infusion :
Préparation : verser 1 à 1,5 g (soit 1 cuillère à
Indications café) de feuilles ou parties aériennes fleuries
Voie interne sèches d’armoise commune dans 150 mL d’eau
• Sphère digestive frémissante, laisser infuser 5 min et filtrer12.
Les infusions d’armoise commune ont Utilisation : 2 à 3 tasses par jour.
traditionnellement été utilisées pour : -P our stimuler l’appétit : boire la tisane avant les
- stimuler l’appétit repas (15 à 30 min).
- faciliter la digestion par une action sur -D ans les aménorrhées* : consommer la plante
l’estomac, le foie et la vésicule biliaire quelques jours avant la date supposée des
(cholérétique* et cholagogue*). règles ou après celles-ci.
Indications : toutes celles citées pour la plante
entière.

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RESTONS SOBRES ANECDOTES ET AUTRES
La teinture alcoolique n’est pas INFORMATIONS
recommandée en raison du risque • L’armoise est longtemps rentrée dans la
d’extraction par l’alcool de thuyone, fabrication de la bière avant d’être remplacée
molécule neurotoxique*, qui peut par le houblon30.
provoquer des convulsions* soit en cas • Les racines d’armoise commune ont été
de prise à haute dose, soit en cas de également utilisées comme tonique général32.
prise à petites doses de façon répétée28. • Les feuilles d’armoise commune glissées dans
C’est la même problématique avec l’huile les chaussures soulageraient les pieds lors de
essentielle* dont la vente est réservée aux longues marches34. Les soldats romains les
pharmaciens et nécessite une ordonnance13. auraient utilisées dans ce but35.
Vous avez peut-être déjà entendu parler • On se servait autrefois des jeunes feuilles
de cette toxicité, car c’est notamment cette pour attendrir la chair des viandes36 et l’ajout
molécule qui était impliquée dans les cas d’armoise dans la nourriture du bétail serait
de « folie » liés à la (sur)consommation susceptible de produire une viande de meilleure
d’absinthe avant que la teneur en thuyone qualité37,38.
ne soit réglementée.
• En Extrême-Orient et notamment au Japon,
les feuilles de l’armoise japonaise (Artemisia
princeps Pamp.) sont cuisinées : cuites à l’eau et
TOXICITÉ
mélangées avec des graines de sésame grillées
L’infusion d’armoise commune aux doses et de la sauce de soja. Elles aromatisent et
thérapeutiques ne présente pas de toxicité colorent aussi les gâteaux de riz gluant appelées
particulière. daifuku39.
Cependant, comme toutes les Asteraceae, c’est une • Elle est aussi appelée herbe de Saint-Jean28,
plante qui peut être allergisante12,29. « plante des femmes »8, son nom latin vient de
la déesse grecque de la nature, de la chasse et
CONTRE INDICATIONS des accouchements, Artemis31.
Femmes enceintes en raison d’un risque de fausse • Elle aurait été utilisée autrefois comme
couche et de l’effet stimulant sur l’utérus12,29. anticonvulsivant*28,40, cependant nous ne
recommandons pas cette utilisation, d’autant
AUTRES UTILISATIONS que l’huile essentielle* peut, au contraire,
• Les feuilles d’armoise commune séchées sont provoquer des convulsions* !
utilisées dans la fabrication des moxas, qui sont
des bâtonnets utilisés en médecine chinoise.
Ces derniers sont ensuite brûlés à proximité des
points des méridiens pour les chauffer et obtenir
une action thérapeutique31.
• L’armoise commune est également utilisée
comme anthelminthique* chez les animaux33.

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CONFUSIONS POSSIBLES
Quelques espèces proches telles que l’armoise de Chine, l’armoise annuelle, l’absinthe ou encore
l’ambroisie à feuilles d’armoise peuvent être confondues avec l’armoise commune. L’odeur ou l’absence
d’odeur pourront souvent aider à bien les différencier.

Armoise Armoise Armoise Absinthe4 Ambroisie


commune4 de Chine4 annuelle41 (Artemisia à feuilles
(Artemisia vulgaris L.) (Artemisia verlotiorum (Artemisia annua L.) absinthium L.) d’armoise4
Lamotte) (Ambrosia
artemisiifolia L.)

Asteraceae Asteraceae Asteraceae Asteraceae Asteraceae


Médicinale. Parfois utilisée en Médicinale : Médicinale : Ne pas utiliser,
herboristerie, usage propriétés traditionnellement plante aux pollens
condimentaire. antiparasitaires*. utilisée pour très allergisants42.
stimuler
l’appétit13,28.
Vivace* Vivace* Annuelle* Vivace* Annuelle*
Tige rougeâtre, Tige rougeâtre, Tige parfois Tige vert-grisâtre, Tige rougeâtre
striée*, cannelée*, rougeâtre, striée*, cannelée*. à poils étalés
tomenteuse*. tomenteuse*. cannelée*. d’aspect laineux.
Ramifiée*. Non ramifiée*. Très ramifiée*. Ramifiée*. Très ramifiée*.

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Feuilles toutes Feuilles toutes Feuilles toutes Feuilles toutes Feuilles basales
alternes*. alternes*. alternes*. alternes*. opposées*.
Les caulinaires* Les caulinaires* Les caulinaires* Les caulinaires* Les caulinaires*
à divisions larges à divisions étroites à divisions très à divisions étroites. à divisions étroites.
et découpées. et entières peu étroites.
nombreuses.

Dessus : vert foncé. Dessus : vert foncé. Dessus et dessous : Dessus et dessous : Dessus et dessous :
Dessous : blanc, Dessous : blanc, vert clair, glabre*. grisâtre-argenté, vert foncé.
tomenteux*. tomenteux*. tomenteux*.

Panicule* rameuse* Panicule* rameuse* Panicule* rameuse* Panicule* rameuse* Panicule* rameuse*
et pyramidale. et unilatérale. et pyramidale. et pyramidale. et pyramidale.
Ramifications Ramifications Ramifications Ramifications Ramifications
dressées*. pendantes. étalées. dressées*. dressées*.
Fleurs Fleurs Fleurs Fleurs Fleurs unisexuées.
hermaphrodites*. hermaphrodites*. hermaphrodites*. hermaphrodites*.

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Corolle* jaunâtre à Corolle* rougeâtre. Corolle* jaune. Corolle* jaune Corolle* jaunâtre.
rougeâtre. soufre.

Peu odorante. Très odorante. Très odorante. Très odorante. Inodore.

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SYNTHÈSE

>L
 ’armoise commune (Artemisia vulgaris L.), de la famille des Asteraceae est retrouvée
dans toute la France jusqu’à 1600 m d’altitude et affectionnant les sols argileux, secs,
riches en nutriments.

>C
 ’est une plante herbacée*, vivace*, pubescente*, peu odorante de 50 à 150 cm,
à port dressé* et buissonnant.
• La tige est striée*, rougeâtre, tomenteuse* et ramifiée*.
• Les feuilles sont pennatifides* à pennatiséquées* (parfois plusieurs fois divisées).
Le dessus est vert foncé et le dessous blanc duveteux.
• L’inflorescence* est une large panicule* rameuse* et pyramidale qui porte à
l’extrémité de ses ramifications des grappes* de petits capitules* rassemblant des
fleurs jaunâtres de très petite taille.
• Les fruits sont des akènes*.

>C
 ’est une plante au goût aromatique* qui présente une amertume. Les jeunes pousses
peuvent être utilisées en cuisine crues ou cuites et les inflorescences* peuvent être
utilisées comme condiment.
Nous n’avons pas de données sur les nutriments de cette plante.

>L
 ’armoise contient notamment une essence* aromatique*, des lactones
sesquiterpéniques* et des flavonoïdes*.
Les feuilles et sommités fleuries sont utilisées pour stimuler l’appétit et la digestion, en
cas de règles douloureuses ou absentes (lorsqu’une grossesse est exclue).
On l’utilisera sous forme d’infusion à raison d’une cuillère à café par tasse plusieurs fois
par jour.
L’infusion d’armoise ne présente pas de toxicité aux doses thérapeutiques.
On évitera cette plante en cas d’allergie à la plante ou aux Asteraceae et on ne
l’utilisera pas en cas de grossesse à cause de son activité abortive*.

>L
 ’armoise commune peut être confondue avec d’autres espèces : l’armoise annuelle
(Artemisia annua L.) et l’absinthe (Artemisia absinthium L.) qui sont traditionnellement
utilisées comme plantes médicinales et avec l’armoise de Chine (Artemisia verlotiorum
Lamotte) ainsi qu’avec l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) aux
pollens très allergisants42.

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GLOSSAIRE
Abortif — Qui provoque l’avortement. Antifongique — Qui lutte contre le développement
des champignons (mycoses).
Acides phénoliques — Classe de composés
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à
une fonction acide carboxylique et d’une fonction l’inflammation, à savoir un ensemble de
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide manifestations cliniques locales survenant
rosmarinique. Synonymes : acides-phénols. en réaction à des agressions d’origines
variées (microbiennes, physiques, chimiques,
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (qui ne immunitaires, …) et se caractérisant par 4 grands
s’ouvre pas), dérivant d’un carpelle unique, à une symptômes : rougeur, chaleur, douleur et
seule graine non soudée à la paroi interne du fruit. gonflement.
Chaque fleur peut donner naissance à un seul
akène ou à plusieurs akènes (polyakène). On parle Antioxydant —
par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 akènes et de 1- Les antioxydants sont des entités chimiques
tétrakène lorsqu’il y en a 4. stables, préférentiellement attaquées par les
radicaux libres, qui vont ainsi mettre un terme à la
Alterne — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, réaction d’oxydation que ces derniers propagent.
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des Cette réaction d’oxydation est, entre autres, à
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte. l’origine du phénomène de rancissement dans les
préparations, et d’effets délétères au niveau d’un
Aménorrhée — Absence de règles.
organisme.
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de 2- Une substance est dite antioxydante lorsqu’elle
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre s’oppose aux réactions d’oxydation et en limite
la germination de la graine, la reproduction de la les effets (phénomène de rancissement dans
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. les préparations et effets oxydants délétères au
niveau d’un organisme).
Antalgique —
- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur Antiparasitaire — Qui lutte contre les parasites.
(algie) ». Synonyme : analgésique, anti-douleur.
Antispasmodique — Qui s’oppose aux spasmes
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs
musculaires (à savoir des contractions intenses et
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre
brutales survenant au niveau des muscles lisses dont
la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les
la commande est involontaire).
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe
Synonyme : spasmolytique.
« a » privatif).
Apéritif — Qui stimule l’appétit.
Anthelminthique — Qui est actif contre les
helminthes, classe de vers parasites de l’homme et Aromatique —
des animaux. Synonyme : Antihelminthique. - (chimie) Se dit d’une molécule composée d’un ou
plusieurs cycles qui forme une structure plane et
Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des
très stable. Le benzène est l’exemple type d’un
bactéries ou les tue.
composé aromatique.
Anticonvulsivant — Qui s’oppose aux convulsions, - (botanique) Se dit d’une plante exhalant une odeur
à savoir des contractions involontaires violentes des forte et agréable. Les arômes qu’elle dégage et les
muscles d’une région ou du corps entier. huiles essentielles qui en sont issues sont utilisées pour
leurs propriétés en phytothérapie, en cosmétique et
en cuisine comme exhausteurs de goût.
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Cannelé — Se dit d’un organe marqué de Cytotoxique — Qui induit une toxicité au niveau
cannelures, c’est-à-dire de sillons longitudinaux, cellulaire pouvant aboutir à la mort de la cellule par
réguliers, plus ou moins larges, parallèles entre eux action directe ou indirecte sur le matériel génétique
et alternant avec des côtes. ou sur le processus de division cellulaire.

Capitule — Inflorescence constituée de fleurs sessiles Délivrance — Dernière étape de l’accouchement,


(ou fleurons) serrées les unes contre les autres sur un survenant généralement dans les 30 minutes suivant
réceptacle commun et mimant souvent une fleur. la naissance de l’enfant, au cours de laquelle le
placenta ainsi que les annexes foetales (membranes
Caroténoïdes — Composés chimiques de la grande et cordon ombilical) sont expulsées hors de l’utérus.
classe des terpènes dont la structure de base compte
40 atomes de carbone. Ces pigments présents Dérivés acétyléniques — Egalement appelés
dans les feuilles contribuent à la photosynthèse. Ils polyynes, il s’agit de métabolites secondaires
sont également responsables de la couleur jaune à dérivés de la biosynthèse des acides gras. Leurs
rouge des fruits des fleurs de nombreux végétaux et structures peuvent être complexes mais elles sont
jouent un rôle protecteur vis-à-vis des rayonnements caractérisées par un élément relativement rare
UV nocifs. dans la nature : la présence d’une ou plusieurs
triples liaisons. Ces molécules vont surtout être
Caulinaire — Se dit d’un organe inséré sur la tige. présentes chez les Asteraceae, les Apiaceae et les
Par exemple, une feuille caulinaire. Araliaceae. Les dérivés acétyléniques présentent des
propriétés générales de nature anti-inflammatoire,
Cholagogue — Qui facilite l’évacuation de la bile
antibactérienne et antifongique.
(liquide biologique, fabriqué par le foie et jouant un
Ils peuvent aussi, pour certains, être allergisants
rôle dans la digestion des graisses) par la vésicule
(falcarinol du lierre, Hedera helix L.) ou
biliaire vers l’intestin en induisant sa contraction ainsi
phototoxiques (dérivés soufrés comme le
que l’ouverture du sphincter qui les sépare.
terthiophène des œillets d’Inde, Tagetes spp.).
Pour information, la vésicule biliaire est le lieu
de stockage de la bile. Elle va y subir une Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
transformation et, par réabsorption d’eau et de organes d’une plante tels que les rameaux, les
minéraux, devenir plus concentrée en acides biliaires tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
qui facilitent la digestion des lipides. proche de la verticale.
Cholérétique — Qui active la sécrétion de la bile par Dysménorrhée — Ensemble des troubles
les cellules du foie. La bile est un liquide biologique, accompagnant la période menstruelle (douleurs
fabriqué par le foie et jouant un rôle dans la qui sont associées parfois à des nausées et des
digestion des lipides (graisses). vomissements, des vertiges ou des maux de tête). Par
extension, cela désigne les douleurs ressenties durant
Convulsions — Contractions involontaires violentes
cette période. On parle alors de règles douloureuses.
des muscles d’une région ou du corps entier.
Emménagogue — Qui provoque ou facilite les
Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne
menstruations, voire régularise le cycle menstruel.
du périanthe, elle est formée de l’ensemble des
pétales qui peuvent être libres ou soudés. Essence — Composé aromatique volatil présent
chez les plantes au niveau d’organes sécréteurs,
Coumarines — Classe de composés phénoliques à
principalement au niveau des feuilles et du calice
laquelle appartient notamment « la coumarine »,
(ensemble des sépales de la fleur), et pouvant
molécule extraite de la fève tonka (Dipteryx odorata
donner, chez les plantes aromatiques, une huile
Wild.), une Fabaceae dont le nom vernaculaire est
essentielle par distillation à la vapeur d’eau.
« coumarou ».

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Flavonoïdes — Famille de molécules faisant Huile essentielle — Extrait aromatique liquide,
partie de la grande classe des polyphénols. Les concentré, odorant et volatil, provenant des
flavonoïdes jouent le rôle de pigments pour les organes d’une plante aromatique et obtenu soit par
végétaux assurant leur coloration ainsi que leur distillation, par entraînement à la vapeur d’eau, soit
protection vis-à-vis des rayonnements ultra-violets. par expression à froid.
Ils sont connus pour leurs propriétés veino-actives
(en renforçant la résistance des capillaires et en Inflorescence —
diminuant leur perméabilité) et antioxydantes 1- Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles)
(capacité à lutter contre les méfaits des radicaux portant ces fleurs et de bractées formant un
libres). Par ailleurs, ils pourraient présenter ensemble physionomiquement bien individualisé,
d’autres propriétés telles qu’anti-inflammatoires, sur un même axe.
anti-infectieuses et immunostimulantes voire 2- Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
immunomodulatrices... cyme...) chez différentes espèces.

Glabre — Qui ne présente aucun poil. Inuline — Polymère de fructose (polysaccharide)


et substance de réserve que l’on retrouve
Grappe — Inflorescence formée d’un axe allongé, principalement chez les Asteraceae (la famille
sur lequel sont fixées, à des niveaux différents mais du pissenlit Taraxacum spp.), les Boraginaceae
équidistants, des fleurs plus ou moins longuement (la famille de la bourrache, Borago officinalis L.
pédicellées. On trouve sur une même grappe tous ou de la consoude, Symphytum officinale L.) et
les stades d’évolution de la fleur : les plus anciennes les Campanulaceae (la famille des campanules,
se trouvent à la base, et les boutons en formation au comme la campanule raiponce, Campanula
sommet. rapunculus L.). Ce polysaccharide, tout comme
la cellulose n’est pas digestible par l’être humain
Hépatoprotecteur — Qui protège les hépatocytes et n’est pas absorbé au niveau de l’intestin grêle.
(cellules du foie). L’inuline est partiellement dégradée par la flore
bactérienne du gros intestin en constituants appelés
Herbacée — Qui a la consistance molle et souple de
fructo-oligosaccharides (FOS) et favorise la
l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
multiplication des bifidobactéries notamment. C’est
Hermaphrodite — un prébiotique et on la qualifie également de fibre
1- Se dit d’une fleur bisexuée, c’est-à-dire soluble.
comprenant à la fois des étamines (partie mâle) et
Lactones sesquiterpéniques — Classe de molécules
des carpelles (partie femelle).
de la famille des sesquiterpènes (provenant de
2- Se dit également d’une plante portant des fleurs
l’assemblage de 3 unités isopréniques soit 15 atomes
toutes hermaphrodites.
de carbone). Majoritairement retrouvées dans la
Hétérosides cyanogènes — Métabolites secondaires famille des Asteraceae, ces molécules présentent
qui peut libérer par hydrolyse du cyanure généralement une amertume importante et peuvent
d’hydrogène, une substance très toxique. Ces être responsables d’allergies.
composés participent notamment à la défense
Ligneux —
de la plante contre les prédateurs.
1- Qui est constitué de bois ou qui ressemble à du
Synonymes : glycosides cyanogènes,
bois.
cyanoglucosides, hétérosides cyanogénétiques.
2- Se dit d’un organe (tige, rameau, racine) ou
d’une plante dans son ensemble, muni d’un
appareil de soutien, de nature analogue à celle
du bois (contenant suffisamment de faisceaux
lignifiés pour que ses tiges soient résistantes).

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Armoise commune - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.14
Liste A — Liste des plantes médicinales de la Persistant — Qui correspond à un feuillage qui reste
Pharmacopée française utilisées traditionnellement vert et en place toute l’année. Les «feuilles» finissent
et considérées comme ayant des propriétés tout de même par tomber au bout de plusieurs
médicinales. Cette liste est composée d’environ années (entre 2 et 6 ans). Dans la majorité des
600 plantes, dont 148 libérées du monopole cas, les angiospermes ont un feuillage caduc et les
pharmaceutique si elles sont vendues en l’état. gymnospermes un feuillage persistant, mais il existe
des exceptions comme le mélèze d’europe (Larix
Muscle lisse — Une des 3 catégories de muscles (aux decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo biloba L.) et le
côtés des muscles striés squelettiques et cardiaques). cyprès chauve (Taxodium distichum (L.) Rich.) qui
Les muscles lisses sont présents dans la paroi de sont des gymnospermes à feuillage caduc. On parle
nombreux organes (tels que les intestins, l’utérus, aussi de plante sempervirente (toujours verte) lorsque
vésicules, les vaisseaux sanguins sauf ceux de très le feuillage reste vert toute l’année.
petit diamètre…). Ils se contractent de manière
involontaire. Pharmacopée — La pharmacopée au sens
large est un recueil recensant un ensemble de
Neurotoxique — Qui présente une toxicité pour le remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
système nerveux. également préciser les usages qui sont associés.
Les pharmacopées européenne et française sont
Œstrogénique — Se dit de molécules naturelles ou
des recueils officiels destiné aux professionnels de
de synthèse qui reproduisent l’effet de l’oestrogène,
santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés :
à savoir l’hormone sexuelle stéroïdienne provoquant
plantes médicinales, substances minérales,
l’oestrus, qui est la phase du cycle correspondant à
animales, principes actifs de synthèse et formes
l’ovulation au cours de laquelle la fécondation peut
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
avoir lieu.
de textes appelés monographies.
Opposé — Se dit de deux organes (souvent des
Polysaccharides — Grosse molécule (macromolécule)
feuilles) qui s’insèrent à un même niveau en se
constituée d’un assemblage de plusieurs sucres
faisant face.
(oses) plus ou moins modifiés. L’amidon, la cellulose,
Panicule — Inflorescence complexe, en forme de le glycogène et l’acide hyaluronique en sont des
grappe composée, dont les éléments sont soit des exemples. Les polysaccharides peuvent présenter
grappes, soit des cymes. Les pédicelles des fleurs plusieurs rôles : de structure, de stockage de
situées sur la partie inférieure de l’axe principal sont l’énergie, de protection contre la déshydratation des
plus longs que ceux placés sur la partie supérieure, tissus végétaux. Certains peuvent être dotés d’une
donnant à l’ensemble une forme pyramidale ou activité anti-inflammatoire ou immunomodulatrice.
conique.
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
Pennatifide — Se dit d’une feuille à nervation courts et souples.
pennée dont les divisions atteignent environ le milieu
Rameux — Se dit d’une tige divisée en plusieurs
de chaque demi-limbe.
rameaux ou tiges secondaires, se dit également d’un
Pennatiséquée — Se dit d’une feuille pennée, divisée végétal possédant beaucoup de rameaux et de
en segments séparés dont la découpe atteint ou branches.
presque la nervure médiane. Lorsque cette division
Ramifié — Qualifie un organe se divisant en
se répète deux, trois, quatre fois on parle alors de
plusieurs éléments ayant des liens entre eux, comme
feuilles bi-, tri-, quadri-pennatiséquées.
les branches et les rameaux.

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Rhizome — Tige souterraine vivace, généralement Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs
à peu près horizontale, émettant chaque année des années, c’est-à-dire qu’entre la germination de
racines adventives et des tiges aériennes et dont les la graine et la mort de la plante, plus de deux
feuilles sont réduites à des écailles sèches, ce qui leans s’écoulent. La plante peut donc se reproduire
distingue d’une racine. plusieurs années de suite. Les vivaces les plus
connues sont les arbres, mais il existe de nombreuses
Strié — Se dit d’un organe marqué de lignes herbacées vivaces comme la consoude officinale
parallèles entre elles ou de petits sillons, peu (Symphytum officinale L.), la berce commune
profonds, parallèles entre eux. (Heracleum sphondylium L.), la gentiane jaune
(Gentiana lutea L.) ou l’arnica (Arnica montana  L.)...
Tomenteux — Se dit d’un organe aérien (feuille, tige,
On parle aussi de plante pérenne.
fruit) dont la surface est couverte de poils cotonneux
(tomentum), dressés et très courts, enchevêtrés et
denses.

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Sources

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42. Toxiplante. Ambrosia artemisiifolia L. Disponible sur : https://www.toxiplante.fr/monographies/
ambroisie.html.

Crédits photographiques

p. 1,3,8,9 - Flickr CC BY 2.0 by Maja Dumat, modification apportée à l’œuvre originale : rognage https://
www.flickr.com/photos/blumenbiene/36556604886/in/photostream/
p. 8 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Alice Chodura, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Artemisia_verlotiorum_-_Botanischer_Garten_
Mainz_IMG_5511.JPG
- Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by Pau Pámies Grácia, modification apportée à l’œuvre
originale : rognage
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- Commons wikimedia CC BY 2.0 by Harry Rose, modification apportée à l’œuvre originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ambrosia_artemisiifolia_plant7_(11741895306).jpg
- Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Meneerke bloem, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ambrosia_artemisiifolia_female_flower.jpg
p. 9 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Kristian Peters, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Artemisia_annua.jpeg?uselang=fr
p. 10 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Kristian Peters, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage et luminosité
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Artemisia_annua_detail.jpeg

Remerciements à mes amis et grands botanistes


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

AUBÉPINE

Aubépine à un style (Crataegus monogyna).

L’aubépine à un style (Crataegus monogyna) Notez qu’à l’état sauvage, ces deux espèces
et l’aubépine à deux styles (Crataegus laevigata) s’hybrident facilement et donnent ainsi
sont deux espèces assez semblables des individus aux caractéristiques intermédiaires1.
qui partagent bon nombre de caractéristiques,
mais également leur nom vernaculaire,
ainsi que leurs usages culinaires et médicinaux.

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AUBÉPINE À UN STYLE

NOM SCIENTIFIQUE PÉRIODE DE RÉCOLTE5


Crataegus monogyna • Bourgeons : mars, avril
• Jeunes feuilles : avril, mai
NOMS VERNACULAIRES • Fleurs : avril à juin
Aubépine commune, épine blanche • Fruits : septembre, octobre

FAMILLE BOTANIQUE DESCRIPTION1,4,6


Arbuste de 2 à 7 m de hauteur pouvant parfois
Rosaceae
atteindre 10 m.
NOM ANGLAIS • L’écorce prend avec le temps une couleur brune
à noirâtre et devient écailleuse avec l’âge.
Hawthorn
• Les branches ramifiées portent des épines de 1
RÉPARTITION EN FRANCE1 à 2 cm de long, qui sont des rameaux
transformés devenus pointus et piquants.
L’aubépine est très commune dans toute la France
sauf en région méditerranéenne où elle est plus rare. • Les feuilles caduques stipulées (portant
On la retrouve jusqu’à 1600 m d’altitude. des appendices foliaires à la base du pétiole)
sont d’un vert brillant. Elles sont découpées en 3
à 7 lobes profonds et dentés.
RÉPARTITION MONDIALE 2 Leur pétiole est pubescent.
Présente sur le continent eurasiatique et en Afrique • Les fleurs sont disposées en corymbe :
septentrionale, on la trouve aussi en Amérique inflorescence formée de fleurs portées à peu près
du Nord où elle a été introduite. sur le même plan mais qui partent de différents
niveaux sur la tige.
• Les fleurs à odeur forte caractéristique sont
MILIEUX (OU SOL)1, 3 blanches, parfois rosées. Elles ont 5 pétales
L’aubépine à un style est une espèce héliophile libres (qui se détachent un à un).
(qui se développe au soleil) ou de demi-ombre. Elles ont beaucoup d’étamines à anthères
Elle se développe de préférence dans des sols rouges et un seul style.
neutres voire acides et a tendance à préférer des sols • Les fruits, appelés cenelles (ou senelles),
secs ou frais. Elle pousse souvent dans les haies sont des fruits charnus à noyau considérés
(ses épines en font une barrière végétale naturelle), comme des drupes. Ils sont parfois appelés
les lisières des forêt, les bois, les talus... piridions. Ils sont ovoïdes rouges à un seul
noyau, à chair jaune. Ils mesurent entre 8 et 12
mm de long. Les restes du calice persistent au
FLORAISON4 sommet du fruit mûr et permettent d’observer
Avril à juin le style desséché qui ressemble à un poil au
sommet du fruit.
• Les bourgeons sont globuleux et jaunâtres.

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POUR BIEN COMPRENDRE : Le fruit de l’aubépine8

L’épine1,7 Le fruit est charnu et possède généralement


un noyau (ou 2 chez Crataegus laevigata) :
Dans notre langage usuel, le mot épine c’est pour cela que l’on retrouve dans certaines
représente un organe végétal pointu flores l’appellation drupe. C’est en réalité
et dur. Mais en botanique, on fait botaniquement parlant un pseudo-fruit.
la distinction entre les épines et les aiguillons
qui sont tous les deux des excroissances dures Pour nommer le fruit d’aubépine, les termes
et piquantes : pseudo-fruit, faux-fruit ou fruit complexe
• Les épines sont des organes transformés peuvent être employés.
(tige, feuilles, stipules, racines) comme En effet, d’un point de vue botanique
c’est le cas pour les rameaux pointus le fruit est issu du développement
des aubépines (Crataegus spp.). du carpelle fécondé.
Or pour la plupart des Rosaceae, le fruit
• Les aiguillons sont des excroissances dures est à la fois issu du développement
et piquantes qui peuvent être détachées du carpelle mais également des induvies
sans entamer le bois. C’est le cas pour les (tous les organes de la fleur qui se
rosiers (Rosa spp.) ou encore pour la ronce
développent après fécondation et donc,
(Rubus fruticosus).
qui accompagnent le fruit au lieu
de disparaître).

Pour l’aubépine, ce fruit se nomme aussi


le piridion  : il est constitué du réceptacle
floral devenu charnu soudé à l’ovaire
(c’est également le cas pour la pomme).

Aubépine à un style (Crataegus monogyna), arbuste de 2 à 7 m de haut.

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Jeune tronc d’aubépine (Crataegus monogyna) portant des épines L’écorce prend avec le temps une couleur brune à noirâtre et devient
(rameaux pointus). écailleuse avec l’âge.

Feuilles d’aubépine (Crataegus monogyna) stipulées et simples. Feuille d’aubépine (Crataegus monogyna) dentée et bien découpée.

Fleurs d’aubépine (Crataegus monogyna) à 5 pétales libres, présentant de nombreuses étamines et un style.

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Fleurs et feuilles d’aubépine (Crataegus monogyna).

Fleurs fanées venant d’être fécondées (Crataegus monogyna) disposées Fruit rouge d’aubépine (Crataegus monogyna) appelé la cenelle et qui
en corymbe. contient un seul noyau pour l’aubépine à un style (Crataegus monogyna).

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AUBÉPINE À DEUX STYLES

Les deux aubépines sont très semblables, les principales différences sont exposées
dans le tableau ci-dessous.

Aubépine à un style Aubépine à 2 styles


Crataegus monogyna Crataegus laevigata
Taille De 2 à 7 m De 2 à 4 m
Feuilles Découpées en 3 à 7 lobes plus ou moins Découpées en 3 à 5 lobes peu profonds
profonds. Finement dentées. et arrondis. Finement dentées.
Fleurs 1 style (une fois sec, il prend l’aspect 2 styles (une fois secs, ils prennent l’aspect
d’un poil au sommet du fruit) de deux poils au sommet du fruit)
Fruits À 1 noyau À 2 noyaux

Aubépine à deux styles (Crataegus laevigata).

Comparaison de l’aubépine à un style (Crataegus monogyna) et de


l’aubépine à deux styles (Crataegus laevigata). L’aubépine à deux styles
ayant des feuilles peu découpées et un fruit à deux noyaux.

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AUBÉPINES À UN STYLE ET À DEUX STYLES
CUISINE9, 10 Smoothie cenelles / cynorhodons
• Les fruits, appelés cenelles, sont farineux Ingrédients : 1 poignée de cenelles séchées
et ont un goût peu prononcé, parfois dénoyautées, 1 poignée de cynorhodons séchés sans
aromatique. Les fruits sont généralement leurs akènes, 2 bananes, 4-5 glaçons, 1 verre de lait
consommés cuits. Pour des raisons pratiques, végétal (quantité à ajuster en fonction de la texture
il est plus facile d’enlever les noyaux après voulue), un peu de miel selon les goûts.
la cuisson. Les cenelles peuvent être utilisées : • Pour dénoyauter facilement les fruits :
• Telles quelles, ou ajoutées aux compotes passer les cenelles au presse purée après cuisson
ou aux confitures. dans l’eau pendant 15 mn.
• Séchées puis broyées pour en faire • Mixer le tout dans un blender. Déguster au petit
une farine qui peut être intégrée au pain. déjeuner ou pour un goûter gourmand.
• Mixées en purée et entrer dans la
composition de galettes végétales, ou d’une
sauce « tomate » originale aux fruits sauvages.
NUTRIMENTS
• Les fleurs peuvent servir à décorer des salades
Composition nutritionnelle de la fleur et du fruit
ou des desserts. Elles permettent aussi de réaliser
(pour 100 g de matière sèche).11
le fameux vin d’aubépine. Elles ont une odeur un
peu particulière.
• Les jeunes feuilles encore tendres peuvent être Fleurs Fruits Valeurs
ajoutées dans les salades de jeunes pousses. mûrs de référence
journalière
Recettes Calories 389 kCal 390 kCal Homme :
Biscuits d’automne 2600 kCal
Ingrédients : 250 g de cenelles, 50 g de farine Femme :
de châtaignes, 40 g de cerneaux de noix, 30 cL de 2100 kCal
lait végétal, 80 g de sucre complet ou de miel, 80 Provitamine A 52,6 mg 55 mg 0,7 mg
g de farine d’épeautre, 2 oeufs, 1 cuillère à café de (ß-carotène) (RNP*)
bicarbonate de soude ou de levure chimique,
1 pincée de sel, 1 cuillère à café de cannelle en poudre. Vitamine C 408 mg 220 mg 110 mg
(acide (RNP*)
• Faire cuire les cenelles dans l’eau pendant
15 minutes. Les passer au presse-purée pour ascorbique)
enlever les noyaux et obtenir une purée rouge. Vitamine E 160 mg 120 mg 10,2 mg (AS*)
• Mélanger tous les autres ingrédients pour obtenir (tocophérols)
une pâte épaisse, ajouter la purée de cenelles
et mélanger le tout. *RNP : Référence Nutritionnelle pour la Population
• Faire préchauffer votre four à 180°C. *AS : Apports Satisfaisants

• Déposer des petits tas de pâte sur un papier


Notez que l’on vous donne toujours
cuisson. la composition nutritionnelle pour 100 g de matière sèche et que ces valeurs
• Glisser vos biscuits dans le four pendant 15 sont à rapporter à la quantité réelle de plante utilisée.
minutes quand celui-ci est chaud.
• Vous pouvez maintenant les déguster avec une
tisane en revenant d’une promenade-cueillette
dans les bois !

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MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, LE SAVIEZ-VOUS ?
INDICATIONS ET REMÈDES Le rutoside, aussi appelé « rutine », tire son
nom de la rue des jardins (Ruta graveolens)
Parties de la plante utilisées : qui en contient également.

• Sommités fleuries (fleurs avec souvent quelques


• Autres constituants :
feuilles) de Crataegus monogyna, Crataegus
laevigata et leurs hybrides devant contenir au • Acides triterpéniques dont l’acide oléanolique
minimum 1,5% de flavonoïdes exprimés en et l’acide ursolique qui ont montré des effets
hypéroside calculé par rapport à la partie de anti-inflammatoires, anti-microbiens
plante séchée . On retrouve leur monographie
12 et immuno-modulateurs in vitro21 et in vivo22.
dans les pharmacopées européenne12 et • Amines23 dont l’acétylcholine,
française13. neurotransmetteur impliqué dans le système
• Pseudo-fruit séché des mêmes espèces devant nerveux parasympathique, qui intervient,
contenir au minimum 1% de procyanidines entre autres, dans la vasodilatation des
exprimées en chlorure de cyanidine (calculé par artérioles et le ralentissement de la fréquence
rapport au fruit séché). Il existe une monographie cardiaque.
pour le fruit séché (désigné sous le terme de • Acides phénoliques dont l’acide caféique
« baie ») dans la pharmacopée européenne12. (l’un des représentant majeur de cette famille,
• Bourgeons dont la composition exacte n’est pas ayant des propriétés anti-oxydantes,
connue à l’heure actuelle mais devrait l’être anti-inflammatoires et anti-fongiques24)
dans les prochaines années étant donné l’essor et l’acide chlorogénique (anti-oxydant
de la gemmothérapie. et anti-bactérien25).
• Autres : stérols, dérivés de purines...
1/ Sommités fleuries séchées 14,15

Molécules actives Propriétés


• Oligomères procyanidoliques (1 à 4%) : > Sphère cardiaque et vasculaire :
appelés aussi OPC, ils appartiennent à la famille L’aubépine est une plante qui a un grand potentiel
des tanins condensés. Leurs propriétés d’action sur la sphère cardiaque et vasculaire.
anti-oxydantes et hypotensives ont été Elle agit à différents niveaux :
rapportées in vitro et in vivo16. Cela pourrait • Au niveau du cœur, elle a une action dite
contribuer à expliquer l’effet cardioprotecteur cardiotonique :
de l’aubépine en agissant, entre autres, sur la
• Elle ralentit et régularise la fréquence
structure et l’élasticité des tissus cardiaques17.
cardiaque26,27. Ces effets ont été confirmés in
• Flavonoïdes (0,3 à 2,5 %) : vitro et in vivo à partir de différents types de
• Hypéroside : principal représentant de préparations réalisées à partir des sommités
cette grande famille chez l’aubépine. fleuries ou des baies.
Ce composé chimique a des propriétés • Elle augmente la capacité du cœur à se
anti-inflammatoires, anti-oxydantes et contracter (on parle d’effet inotrope positif).
vasodilatatrices18, dont les effets ont été Cette action serait attribuée aux flavonoïdes
rapportés in vitro et in vivo19. et aux procyanidines et a été démontrée
• Rutoside : oside aux propriétés anti- in vivo et in vitro28.
oxydantes et cardio-protectrices dont les
effets ont été rapportés in vitro et in vivo20.

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• Au niveau des artères coronaires et ont permis de réduire légèrement les taux
(vaisseaux qui irriguent le muscle cardiaque) : de cholestérol dans le sang après 12 semaines
elle induit une vasodilatation29,30 facilitant le bon de traitement35. Un extrait alcoolique de la
fonctionnement du cœur. Des extraits secs même plante a permis de limiter l’accumulation
de feuilles d’aubépine et des teintures de lipides et de cholestérol dans le sang de rats
de fleurs (80% éthanol) ont permis d’induire nourris avec un régime hyper-lipidémiant36.
une vasodilatation et une réduction du flux • Antispasmodique digestive14 : cet effet serait lié
sanguin sur des cœurs de rats perfusés ex vivo30. à l’effet antispasmodique sur les muscles lisses.
• Au niveau de la sphère vasculaire, elle induit
une diminution de la tension artérielle. De Indications
nombreuses études portant sur des extraits Les sommités fleuries séchées d’aubépine
de sommités fleuries ont permis d’attester sont préconisées en interne de manière générale
cette propriété qui serait notamment due aux aux personnes hypertendues, stressées, ou
flavonoïdes tels que l’hypéroside31. nerveuses ayant les symptômes cités ci-dessous14 :

Ces différentes propriétés contribuent à expliquer • Troubles cardiaques :


l’action bénéfique sur de nombreux troubles en • Hypertension14,37,38.
permettant au cœur de retrouver une activité • Éréthisme cardiaque13 (palpitations,
normale. De nombreuses études cliniques accélération du rythme cardiaque souvent
viennent soutenir l’utilisation d’extraits standardisés d’origine nerveuse) de l’adulte après avoir
d’aubépine en complément de thérapies exclu toute pathologie cardiaque par une
pour les troubles cardiaques32,33. consultation médicale. (Indication largement
supportée par l’usage traditionnel14,15).
> Sphère neurologique : • Arythmie cardiaque13.
• Sédative : cette propriété citée par l’ANSM, • Insuffisance cardiaque chronique légère
la commission E et l’agence européenne de stade I et II. (Indication des sommités
du médicament est largement supportée fleuries sous forme d’extrait hydro-alcoolique
par l’usage traditionnel14. standardisé, de macérat et de plante
Cependant, à notre connaissance, il existe peu fraîche largement supportée par l’usage
d’études expérimentales (c’est-à-dire réalisées traditionnel39). Des études cliniques
en laboratoire ou dans le cadre d’études ont confirmé une amélioration des
cliniques) qui attestent ces effets. performances cardiaques et de la tolérance
à l’effort chez des sujets en insuffisance
Autres propriétés mises en évidence cardiaque de stade II par la prise
expérimentalement : de sommités fleuries14,15,35.
• Anti-inflammatoire et antioxydante : • Angine de poitrine notamment pour
des études in vitro ont montré que des extraits les personnes hypertendues14.
de sommités fleuries d’aubépine peuvent piéger • Suites d’infarctus14,38.
les radicaux libres responsables du vieillissement • États neurotoniques13 de l’adulte et de l’enfant :
tissulaire34. Cette propriété serait notamment • Troubles nerveux : stress, anxiété associée
liée aux flavonoïdes, aux OPC et à l’acide à des palpitations, irritabilité.
chlorogénique14. • Troubles légers du sommeil (indication
• Hypolipémiant et hypocholestérolémiant largement supportée par l’usage traditionnel14,15).
léger : des extraits méthanoliques de Crataegus
laevigata ont été testés in vivo sur des rats

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• Spasmes des muscles lisses14 : Alcoolature14
• Colites spasmodiques et autres spasmes Préparation : 50 g de sommités fleuries fraîches
digestifs. ciselées finement dans 100 g d’alcool à 55 % vol.
• Spasmes utérins. au minimum. Laisser macérer 3 semaines dans
un endroit tempéré à l’abri de la lumière en remuant
• Spasmes oculaires.
tous les 2, 3 jours. Filtrer.
Utilisation : 20 à 30 gouttes, 1 à 3 fois par jour.
LE SAVIEZ-VOUS ? Indications : toutes les indications citées plus haut.

Les muscles lisses (que l’on retrouve 2/ Fruits


notamment au niveau de la paroi
des vaisseaux sanguins et du système
digestif) sont des muscles qui se contractent Molécules actives
de manière involontaire contrairement Les fruits ont une composition très proche
aux muscles striés (les muscles des bras de celle des sommités fleuries12,13 :
et des jambes par exemple) qui eux • Oligomères procyanidoliques (0,4 à 2,9 %
se contractent sous le contrôle du système contre 1 à 4 % pour les sommités fleuries)
nerveux central.
• Flavonoïdes (0,05 % à 0,1 % contre 0,3 à 2,5%
pour les sommités fleuries).
Remèdes
L’aubépine se trouve utilisée en interne sous Propriétés et indications
de nombreuses formes galéniques.
La commission E allemande27 admet que les
fruits (pseudo-fruits) séchés ont une composition
Par voie interne sensiblement identique à celles des sommités fleuries
Infusion 14,15
et auraient, par analogie, les mêmes indications.
Préparation : verser 150 mL (soit l’équivalent d’une Cependant, le manque de données cliniques
tasse) d’eau frémissante à 85-90 °C sur environ ne permet pas de prouver ces effets, ce qui
une cuillère à café de sommités fleuries finement n’empêche pas les cueilleurs (comme Christophe)
coupées. Laisser infuser 15 mn à couvert. de considérer les fruits dans un usage traditionnel
Utilisation : boire 2 à 4 tasses par jour. et de les employer de la même manière
Indications : pour les indications mineures citées plus que les sommités fleuries.
haut : nervosité, spasmes des muscles lisses, troubles
du sommeil, tonique cardio-vasculaire. Remèdes
A noter : pour l’insuffisance cardiaque, les extraits Les fruits peuvent donc remplacer les sommités
fluides et la gemmothérapie sont préconisés.
fleuries pour confectionner des remèdes qui ont
les mêmes indications que ceux réalisés
POUR BIEN COMPRENDRE avec les sommités.

L’infusion prise dans ces quantités correspond LE SAVIEZ-VOUS40 ?


à une dose d’environ 4 à 10 mg de
Notez que la préparation de la teinture
flavonoïdes par prise.
mère homéopathique d’aubépine
Cette quantité correspond à celle préconisée correspond en réalité à un mélange
par la Commission E (3,5 et 19,8 mg de à volumes égaux d’une alcoolature réalisée
flavonoïdes en 2 ou 3 prises par jour). à partir des sommités fleuries et d’une
alcoolature réalisée à partir des pseudo-fruits.

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3/ Bourgeons TOXICITÉ41
Propriétés et indications37, 38 Aucune toxicité connue à ce jour.
Le bourgeon d’aubépine agirait sur tous
les niveaux de la sphère cardiaque et permettrait CONTRE-INDICATIONS
de normaliser la tension, qu’elle soit au départ Rares contre-indications aux doses
anormalement basse ou élevée (respectivement recommandées42. Notez qu’un usage prolongé
hypo ou hypertension) et de réguler l’arythmie ne présente à priori pas de risque12.
fonctionnelle. Il contribuerait à une meilleure Les sommités fleuries sont toutefois contre-indiquées :
circulation du sang au niveau du cœur, • Par principe de précaution la femme
renforcerait sa force contractile et soutiendrait enceinte et allaitante42.
également l’organe fatigué des suites
• Troubles cardiovasculaires :
d’un infarctus par exemple.
Au niveau du système nerveux, le bourgeon • Ne pas utiliser en automédication :
d’aubépine exercerait des actions anxiolytiques • Dans le cas de troubles cardiaques
et sédatives : il serait intéressant dans la dépression d’origine non identifiée qui pourraient
existentielle et agirait également sur la qualité nécessiter un traitement plus spécifique42.
du sommeil en aidant à développer un sommeil • En cas d’hypotension14.
réparateur. Il serait également indiqué dans • En cas de bradycardie (rythme
les troubles légers de la mémoire et de l’attention, cardiaque trop lent)14.
il est donc très indiqué pour les étudiants • Ne pas utiliser sans l’accord et le suivi de
en période d’examen. votre médecin en cas de prise de traitement
Enfin, il permettrait, d’un point de vue métabolique, pour l’hypertension artérielle ou d’autres
de réguler les tendances boulimiques conduisant maladies cardiaques.
à des surcharges pondérales. En effet, l’aubépine pourrait agir
en synergie avec ces médicaments et en
augmenter les effets. Seul un médecin
Remèdes
est donc habilité à décider d’une utilisation
Par voie interne conjointe de l’aubépine à un certain
Macérat glycériné dosage, et de l’ajustement du dosage
Préparation d’un macérat mère : Recouvrir des autres médicaments en cours42.
les bourgeons frais d’un mélange constitué
de 2/3 d’alcool à 55° et d’1/3 de glycérine. Laisser ANECDOTES ET AUTRES
macérer 21 jours minimum, à l’abri de la lumière INFORMATIONS
et en mélangeant 1 à 2 fois par semaine. Filtrer
la préparation et presser les bourgeons.
Pour le protocole détaillé et les variantes, • L’usage alimentaire des fruits d’aubépine remonte
voir le cours sur la gemmothérapie. à la Préhistoire. En effet, on a retrouvé des noyaux
Utilisation : d’aubépine dans les vestiges de cités lacustres14.
• Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison • L’aubépine est mentionnée pour
de 5 gouttes par prise du macérat mère, pur la première fois pour ses usages médicinaux
ou dilué dans de l’eau. au 1er siècle ap. JC, par Dioscoride
dans son ouvrage De materia medica.14
• Pour les enfants, ajuster de manière
proportionnelle en fonction du poids à raison • Plus de 600 ans avant notre ère, la médecine
d’1 goutte de macérat mère pour 10 kg de poids. chinoise traditionnelle reconnaissait déjà l’activité
Utiliser dilué dans de l’eau. de l’aubépine au niveau cardio-vasculaire14.
Indications : celles citées ci-dessus. • Le nom latin Crataegus vient de Kratos qui
signifie « la force » et fait référence au bois dur
de l’aubépine qui servait à la fabrication d’outils.
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CONFUSIONS POSSIBLES

Prunellier (Prunus spinosa)


Nom vernaculaire : Prunellier, épine noire
Famille : Rosaceae
Nom anglais : Sloe tree
Description :
Le prunellier est un arbrisseau très commun dans
toute la France et très épineux.

Il se distingue de l’aubépine par :


• Son écorce noire et ses feuilles entières.
• Ses fruits noirs-bleutés qui apparaissent en
septembre.
• Sa floraison : il fleurit avant que les feuilles ne
poussent en avril alors que pour l’aubépine,
les feuilles sont présentes bien avant la floraison.
Prunellier (Prunus spinosa) non fleuri.

Propriétés43,44
• Son écorce et ses fruits sont astringents
(par la présence de tanins).
• Les fleurs sont diurétiques et laxatives.
• Les feuilles sont dépuratives.
Indications43,44
• Les feuilles, fleurs et fruits du prunellier sont
traditionnellement utilisés pour les maladies
des voies respiratoires mais aussi dans
les troubles intestinaux et digestifs en général.

Notez que les fruits du prunellier sont


comestibles et consommés après
les premières gelées et peuvent être
lactofermentés. Les jeunes rameaux servent
à faire le vin d’épine.

Prunellier (Prunus spinosa) fleuri.

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Spirée (Spiraea sp.)
Nom vernaculaire : Spirée, spirée à feuilles
de millepertuis, petit mai
Famille : Rosaceae
Nom anglais : St John’s Wort-leaved Spirea
Description :
La spirée est un arbrisseau de 50 cm à 1,5 m
de hauteur. Assez rare à l’état naturel, on le
trouve plutôt dans les jardins en tant que plante
ornementale.
On peut la confondre avec l’aubépine en raison
de ses fleurs blanches en corymbe, qui ressemblent
à celles de l’aubépine.

Mais elle s’en distingue par :


• L’absence d’épines.
• Ses tiges moins rigides et plus flexibles
que l’aubépine.
Spirée (Spiraea sp.)
• Ses feuilles, petites, ovales, dentées au sommet
et glauques (vert-gris).

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SYNTHÈSE

L’aubépine est un arbuste de 2 à 7 m de hauteur de la famille des Rosaceae.


>S es branches ramifiées portent des épines de 1 à 2 cm de long.
>L es feuilles caduques stipulées sont découpées :
• En 3 à 7 lobes profonds et dentés pour l’aubépine à un style (Crataegus monogyna)
• En 3 à 5 lobes peu profonds et arrondis pour l’aubépine à deux styles
(Crataegus laevigata).
>L es fleurs blanches à légèrement rosées à 5 pétales libres exhalant une odeur
caractéristique sont disposées en corymbe.
>L es fruits, appelés cenelles (ou senelles), sont de petits faux-fruits ovoïdes rouges
à un ou deux noyaux selon l’espèce.
Les deux espèces peuvent s’hybrider facilement et partagent les mêmes propriétés.

Les fleurs, les jeunes feuilles et les fruits d’aubépine sont comestibles.
Les fleurs et les fruits contiennent des vitamine A, C et E.
Si l’on considère qu’une poignée de cenelles fraîches pèse environ 20 g, on peut alors
estimer qu’elle apportera environ :
• Vitamine A : 15 fois la référence nutritionnelle pour la population (RNP).
• Vitamine C : 40 % de la RNP.
• Vitamine E : plus de deux fois un apport suffisant.

Les cenelles sont farineuses et peuvent entrer dans la confection de nombreuses recettes
telles que les gâteaux, les smoothies et de nombreuses boissons.

L’aubépine est connue comme étant la plante du cœur. Ses sommités fleuries et ses fruits
sont considérés traditionnellement comme ayant les mêmes propriétés bien que les études
portent sur les sommités fleuries.
Ils sont composés principalement d’oligomères procyanidoliques (OPC) et de flavonoïdes
(dont l’hypéroside et le rutoside).
Les sommités fleuries sont traditionnellement indiquées dans les troubles cardiaques.
Ainsi, elles permettent au cœur de retrouver une activité normale par leur action
à la fois cardiotonique, anti-arythmique et hypotensive.
L’aubépine est également utile dans les états neurotoniques des adultes et des enfants
associés à des troubles mineurs du sommeil.
Les bourgeons auraient des propriétés similaires et pourraient être utilisés pour les mêmes
fins thérapeutiques.

L’aubépine est utilisée depuis de nombreux siècles notamment par la médecine


traditionnelle chinoise et son usage est sûr : il ne présente pas de toxicité et peu
de contre-indications. Elle ne doit néanmoins pas être utilisée sans un avis médical
en cas de troubles cardiaques ou vasculaires.

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Sources

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2. https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-19472-synthese.
3. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales. guide de diagnostic des
sols. 1,2,3, Editions promonature.
4. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France.
5. De Hody, C. Cueilleur urbain, à la découvrete des plantes sauvages comestibles dans la ville.
6. Streeter, D., Hart-Davis, C., Hardcastle, A., Cole, F. & Harper, L. Guide Delachaux des fleurs de France et
d’Europe.
7. Thomas, R., Busti, D. & Maillart, M. Petite flore de France Belgique, Luxembourg, Suisse.
8. Plantes de phytotherapie - Aubépine.
Available at: http://unt-ori2.crihan.fr/unspf/2014_Lyon_Dijoux_Phytotherapie/co/aubepine.html.
(Accessed: 31st January 2019)
9. Couplan, F. Le régal végétal, Nouvelle édition.
10. Lalière, G., Anglade, C. & Leray, C. Plantes comestibles cueillette et recettes des 4 saisons, 2012.
11. Barros, L., Carvalho, A. M. & Ferreira, I. C. F. R. Comparing the composition and bioactivity of Crataegus
Monogyna flowers and fruits used in folk medicine. Phytochem. Anal. PCA 22, 181–188, 2011.
12. Herbal Medicinal Products Committee. Assessment report on Crataegus spp., folium cum flore. 63,
European Medicines Agency, 2016.
13. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Note explicative dite « Cahiers de l’agence
n° 3. - Médicaments à base de plantes », 1998.
14. Lapraz, J.-C. & Carillon, A. Plantes médicinales - Phytohtérapie clinique intégrative et médecine
endobiogénique, Lavoisier Tec&Doc, 2017.
15. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique,
2003.
16. Fine, A. M. Oligomeric proanthocyanidin complexes: history, structure, and phytopharmaceutical
applications. Altern. Med. Rev. J. Clin. Ther. 5, 144–151, 2000.
17. Rathinavel, A., Sankar, J., Mohammed Sadullah, S. S. & Niranjali Devaraj, S. Oligomeric
proanthocyanidins protect myocardium by mitigating left ventricular remodeling in isoproterenol-induced
postmyocardial infarction. Fundam. Clin. Pharmacol. 32, 51–59, 2018.
18. Fan, H.-H. et al. Hyperoside inhibits lipopolysaccharide-induced inflammatory responses in microglial cells
via p38 and NF.B pathways. Int. Immunopharmacol. 50, 14–21, 2017.
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Biomed. Pharmacother. 97, 67–74, 2018.
26. Ammon, H. & Kaul, R. Crataegus, Herz-Kreislauf-Wirkungen von Crataegusextrakten, Flavonoiden
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27. Chang, W.-T., Dao, J. & Shao, Z.-H. Hawthorn: potential roles in cardiovascular disease. Am. J. Chin.
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28. Joseph, G., Zhao, Y. & Klaus, W. Pharmacologic action profile of crataegus extract in comparison
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29. Siegel, G., Casper, U., Schnalke, F. & Hetzer, R. Institute of P. Molecular physiological effector
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30. Dood, K. P., Frey, A. D. & Geisbuhler, T. P. The Effect of Hawthorn Extract on Coronary Flow. J. Evid.-
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31. Asher, G. N. et al. Effect of hawthorn standardized extract on flow mediated dilation in prehypertensive
and mildly hypertensive adults: a randomized, controlled cross-over trial. BMC Complement. Altern.
Med. 12, 26, 2012.
32. Schmidt, U., Kuhn, U., Ploch, M. & Hübner, W. D. Efficacy of the Hawthorn (Crataegus) preparation
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Phytomedicine Int. J. Phytother. Phytopharm. 1, 17–24, 1994.
33. Pittler, M. H., Schmidt, K. & Ernst, E. Hawthorn extract for treating chronic heart failure: meta-analysis
of randomized trials. Am. J. Med. 114, 665–674, 2003.
34. Edwards, J. E., Brown, P. N., Talent, N., Dickinson, T. A. & Shipley, P. R. A review of the chemistry of the
genus Crataegus. Phytochemistry 79, 5–26, 2012.
35. Kanyonga, M. P., Faouzi, M. A., Zellou, A., Essassi, M. & Cherrah, Y. Effects of methanolic extract of
Crataegus oxyacantha on blood homeostasis in rat. J. Chem. Pharm. Res. 3, 2011.
36. Shanthi, S., Parasakthy, K., Deepalakshmi, P. D. & Devaraj, S. N. Hypolipidemic activity of tincture of
Crataegus in rats. Indian J. Biochem. Biophys. 31, 143–146, 1994.
37. Andrianne, P. La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons, 2002.
38. Boistard, S. Gemmothérapie : Les bourgeons au service de la santé, guide pratique et familial,2016.
39. Komission E. Crataegi folium cum flore Monographie BGA/BfArM. 133, 1994.
40. Pharmacopée française. Aubépine pour préparations homéopathiques.
41. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales. 5ème Edition, 2016.
42. European Union herbal monograph on Crataegus spp., folium cum flore. 7
43. Pruni spinosae flos (Schlehdornblüten).
Available at: https://buecher.heilpflanzen-welt.de/BGA-Kommission-E-Monographien/pruni-spinosae-
flos-schlehdornblueten.htm (Accessed: 7th February 2019)
44. Pruni spinosae fructus (Schlehdornfrüchte).
Available at: https://buecher.heilpflanzen-welt.de/BGA-Kommission-E-Monographien/pruni-spinosae-
fructus-schlehdornfruechte.htm. (Accessed: 7th February 2019)

Remerciements à mes amis Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

BALLOTE NOIRE

Ballote noire (Ballota nigra L.)

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Ballota nigra L. Présente dans toute la France de 0 à 1200 m,
occasionnellement plus haut.
NOMS VERNACULAIRES
Ballote noire, ballote fétide RÉPARTITION MONDIALE2
Europe, Afrique du Nord, Asie occidentale,
FAMILLE BOTANIQUE Canada.
Lamiaceae

NOM ANGLAIS
Black horehound

Formation_du_cueilleur-Fiche_plante-Ballote_noire-01-hd © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1


MILIEUX/SOL3,4 • Les fleurs sont bilabiées*, en “gueule de
Plante que l’on trouve dans les friches, les haies, en loup”, et se développent en verticilles*
bordure de chemins et de routes, aux abords des de 4 à 10 fleurs à l’aisselle des feuilles.
habitations, décombres et terrains vagues. C’est une Elles sont souvent disposées en groupes
plante nitrophile* qui aime les sols riches en azote. inclinés d’un même côté ce qui permet
de la distinguer des autres Lamiaceae du
FLORAISON1 premier coup d’œil. On pourrait parler de
“semi-verticille*”.
De mai à septembre.
Le calice* est pubescent*, il présente une
forme d’entonnoir assez caractéristique,
PÉRIODE DE RÉCOLTE en tube à la base avec 5 lobes* évasés
En usage thérapeutique : et étalés au sommet. Il est orné de 10
• Sommités fleuries : mai à août. nervures* bien marquées qui forment des
petits plis.
DESCRIPTION3,5,6 La corolle* a 2 lèvres, variant du rose au
Plante herbacée* vivace* de 30 à 100 cm, pourpre et possède un réseau de veines
entièrement velue et poussant en touffe. blanches sur la lèvre inférieure et de
Elle exhale une odeur souvent considérée nombreux poils blancs au sommet de sa
comme désagréable au froissement ce qui lèvre supérieure.
lui a longtemps valu d’être appelée ballote • Le fruit est un tétrakène*, les 4 akènes sont
“fétide”. Son feuillage est semi-persistant* à logés tout au fond du calice*. De petite
persistant*. taille, à 3 angles et arrondis au sommet, ils
• La tige est carrée, très rameuse* dès la sont très peu visibles (prendre la loupe !).
base, pubescente* et entièrement feuillée.
• Les feuilles sont opposées*-décussées*.
Arrondies à ovales, très pubescentes*,
les jeunes feuilles sont généralement aussi
longues que larges (2 à 3 cm), pétiolées*,
crénelées* et gaufrées*. La base de la
feuille est légèrement en cœur, on dit qu’elle
est subcordée*.
- Les feuilles basales sont glauques*,
pétiolées*, et très arrondies.
- Les feuilles caulinaires sont vert
relativement foncé, pétiolées et
s’allongent à mesure que la plante
grandit jusqu’à devenir ovales
triangulaires, à la manière des feuilles
d’ortie.

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Plante herbacée vivace, poussant en touffe, à l’odeur souvent considérée comme désagréable au froissement.

Tige carrée, rameuse dès la base, très feuillée et pubescente.

Feuilles opposées-décussées, très pubescentes, crénelées et gaufrées, arrondies et glauques jeunes puis ovales triangulaires et vert foncé plus âgées.

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Fleurs regroupées en verticilles inclinés d’un même côté, à l’aisselle des feuilles.

Fleur bilabiée, en “gueule de loup”, pourpre, aux nombreux poils blancs sur la lèvre supérieure et calice pubescent,
à 5 lobes soudés en forme d’entonnoir.

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CUISINE et anxiolytiques* retenus par l’utilisation
traditionnelle. La diminution des problèmes
Bien que comestible, la ballote noire dégage une
de sommeil par la consommation d’extrait de
odeur particulière, pour ne pas dire désagréable, ballote a par ailleurs été retrouvée dans une
faisant penser à du moisi, qui n’incite pas à la petite étude clinique chez l’humain13.
consommer. De plus, elle est amère et écœurante.
• Antispasmodique*8,9 :
Son usage est donc exclusivement médicinal. La ballote noire entraînerait également une
relaxation des muscles lisses*. Ces muscles dont
NUTRIMENTS la contraction n’est pas contrôlée par la volonté
La ballote noire n’étant pas utilisée en cuisine, nous permettent notamment de respirer ou de
nous passons sans attendre à ses propriétés digérer sans avoir à y penser. Cet effet pourrait
expliquer l’utilisation de cette plante dans les
thérapeutiques. toux quinteuses ou dans les maux de ventre en
cas de troubles digestifs.
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS,
INDICATIONS ET REMÈDES Propriétés secondaires
• La ballote noire stimulerait la sécrétion
Parties utilisées biliaire*10,11.
Les sommités fleuries de ballote noire
appartiennent à la liste A* des plantes utilisées BON À SAVOIR : Des recherches se sont
traditionnellement de la pharmacopée* française également penchées sur une éventuelle action
et leur vente est réservée aux pharmaciens7. antidiabétique* mais ne sont actuellement pas
suffisantes pour pouvoir conseiller la ballote noire
Molécules actives8,9 dans cette indication12.
• Diterpènes* (dérivés labdaniques) : il s’agit
d’une grande famille de composés aux structures Indications8,9
et propriétés variées. La ballote noire est une • Nervosité, troubles du sommeil
plante peu étudiée et si certains diterpènes* • Toux sèche et spasmodique*
labdaniques aident à caractériser chimiquement
• Autres indications : spasmes* en cas de troubles
la ballote noire, il n’a pas, à l’heure actuelle, été
digestifs mineurs.
établi de lien entre la présence de ces composés
et l’utilisation de cette plante. Remèdes
• Acides phénoliques* (jusqu’à 5,5%) : retrouvés En usage interne8,13
en grande quantité, ils pourraient contribuer aux • Infusion
propriétés sédatives* de la ballote noire. Préparation : Réaliser une infusion à partir de 2
• Autres molécules : flavonoïdes*, composés à 4 g de sommités fleuries séchées pour 150 mL
aromatiques* (0,02%). d’eau frémissante. Laisser infuser 5 à 10 minutes
puis filtrer.
Propriétés
Utilisation : Boire 1 à 3 tasses par jour.
Propriétés principales Indications : Toutes celles citées ci-dessus.
• Anxiolytique* et sédative*8,9 :
La ballote noire est utilisée traditionnellement BON À SAVOIR : Pour éviter la grimace
dans les états d’anxiété ou pour favoriser le N’hésitez pas à associer à la ballote noire
sommeil. Une étude chez le rat a montré que une plante dont vous appréciez le goût et/
certains constituants de la ballote étaient ou l’odeur. Et tant qu’à faire, on pourra en
susceptibles de se lier, dans le cerveau, à des choisir une qui a également des propriétés
récepteurs impliqués dans la régulation du sédatives* : lavande (Lavandula angustifolia
stress ou du sommeil. Ces résultats pourraient Mill.), marjolaine (Origanum majorana
contribuer à expliquer les effets sédatifs* L.), camomille matricaire (Matricaria
chamomilla L.) par exemple.

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• Alcoolature • C
 onduite : par précaution d’emploi, le bon sens
Préparation (méthode simplifiée) : Couper les nous poussera à faire attention avant de prendre
sommités fleuries fraîches en petits morceaux, les le volant lors de l’utilisation de cette plante en
mettre dans un bocal et recouvrir avec 2,5 fois la raison de ses propriétés sédatives*16.
masse d’alcool à 55 % vol. (pour 50 g de ballote
noire fraîche, ajouter 125 g d’alcool à 55 % vol.). AUTRES USAGES
Laisser macérer 3 semaines à l’abri de la lumière  lle entre dans la composition de l’Euphytose®,
E
en remuant régulièrement sans ouvrir le flacon médicament sans ordonnance à base de plantes
puis filtrer à l’aide d’un linge propre. utilisé pour soulager les symptômes légers du stress
Verser le liquide obtenu dans une bouteille ou un et favoriser le sommeil aux côtés d’autres plantes
flacon teinté et étiqueter. L’alcoolature peut se comme la valériane (Valeriana officinalis L.), la
conserver jusqu’à 5 ans. passiflore (Passiflora incarnata L.) et l’aubépine
Utilisation : 1-2 mL de teinture 3 fois par jour. (Crataegus spp.)17.
Indications : Toutes celles citées ci-dessus.
ANECDOTES
TOXICITÉ 8,9
ET AUTRES UTILISATIONS
La ballote noire étant très peu étudiée nous • La ballote noire est également appelée
manquons de données sur sa toxicité. Il n’y a “marrube noir” en raison d’une ressemblance
cependant à l’heure actuelle pas de toxicité connue morphologique, de certaines propriétés
pour la tisane ou l’alcoolature. et d’une forte amertume en commun avec
Il faudra toutefois éviter de consommer la ballote le marrube blanc (Marrubium vulgare L.).
noire sur une longue période mais son goût, assez • Dans l’Antiquité, les Égyptiens la brûlaient
désagréable, devrait y contribuer. en offrande aux dieux11.
Un cas particulier : Un problème au foie est
apparu chez une personne ayant consommé
plusieurs mois un mélange de plantes contenant
de la ballote noire. Une explication possible à
cet accident serait liée au fait que les diterpènes*
contenus dans la ballote noire aient une structure
semblable à ceux, reconnus toxiques pour le
foie, des germandrées (Teucrium spp.). Si toutes
les germandrées ont été interdites à la vente, la
ballote ainsi que le mélange de plantes incriminé
sont toujours en vente et aucun autre cas n’a Sommités fleuris et feuilles de marrube blanc (Marrubium vulgare L.).
été rapporté . Ce cas pourrait être donc lié à
14

une autre cause mais la prudence reste toutefois


de rigueur et c’est la raison pour laquelle nous • Dioscoride conseillait des cataplasmes* de
recommandons de l’utiliser uniquement sur de feuilles de ballote noire sur les morsures de
courtes durées par précaution. chien10.
• Elle a également été par le passé utilisée
CONTRE-INDICATIONS
contre les nausées et vomissements8.
• En cas de grossesse ou d’allaitement : la ballote
noire est réputée, au niveau traditionnel, d’avoir • Lavements et suppositoires à base de
une action sur le cycle menstruel8,15. ballote noire étaient autrefois utilisés contre
les vers intestinaux8.

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RISQUES DE CONFUSION
Parmi les confusions qui suivent, aucune plante ne présente de toxicité.
• Quelques plantes communes de la famille des Lamiaceae peuvent prêter à confusion mais un
examen rapide de quelques critères est suffisant pour bien faire la distinction entre ces espèces.
- Avec le marrube blanc (Marrubium vulgare L.), au jeune stade, il existe un risque de confusion.
Dans ce cas, il faut observer la forme des feuilles et leur couleur. Celles-ci sont légèrement plus
petites, cordées* à la base, très gaufrées* et de couleur vert blanchâtre. Au froissement, la plante
dégage une faible odeur aromatique*. Une fois fleuri, la confusion ne sera plus possible car les
fleurs sont blanches et se développent en verticilles* denses tout autour de la tige.

Sommités fleuris, fleurs et feuilles de marrube blanc (Marrubium vulgare L.).

- Avec le lamier blanc (Lamium album L.), c’est surtout au stade végétatif* que le risque sera
élevé. Les feuilles sont toutefois différentes de celles de la ballote noire, d’un beau vert franc, très
fortement dentées* et allongées en pointe. En cas de doute, il suffit de froisser les feuilles entre ses
mains, c’est une plante dont l’odeur est loin d’être désagréable ! À la floraison, les couronnes de
fleurs blanches disposées le long de la tige empêchent toute confusion.

Feuilles fortement dentées, allongées en pointe, couronnes de fleurs blanches.

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- Avec le lamier pourpre (Lamium purpureum L.).
Bien que les fleurs soient de la même couleur que celles de la ballote noire, la plante en elle-même
est bien plus petite, atteignant à peine une trentaine de centimètres de haut. De plus, c’est une
annuelle*, longuement dénudée à la base, dont les feuilles rassemblées au sommet prennent,
comme son nom l’indique, une jolie teinte pourpre.

Plante de petite taille, dénudée à la base et aux feuilles rassemblées au sommet.

- Avec le lamier maculé (Lamium maculatum (L.) L.) qui est la plante qui présente le risque de
confusion le plus élevé car c’est une vivace* de taille plus conséquente (de 20 à 60 cm) qui dégage
une odeur désagréable au froissement. Mais à la différence de la ballote noire, elle est très peu
ramifiée*, rhizomateuse* et possède des tiges radicantes* à sa base qui permettent sa propagation
en grandes colonies. Ses feuilles sont dentées*, pointues et maculées de pourpre ou de blanc au
centre. Les fleurs pourpre-rose ont une lèvre supérieure nettement en casque (alors qu’elle est plate
pour la ballote noire) et la lèvre inférieure est ornée de taches pourpres (chez la ballote noire, on
peut observer un réseau de veines blanches).

Lamier maculé (Lamium maculatum (L.) L.) : plante peu ramifiée aux feuilles dentées
et pointues maculées de blanc au centre et aux fleurs à la lèvre supérieure en casque.

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- Avec l’épiaire des bois (Stachys sylvatica L.), une autre plante ramifiée* à odeur forte pouvant
paraître désagréable, il faudra prêter attention à la taille des feuilles, beaucoup plus larges et
longues chez cette espèce. Elles sont très proches des feuilles de la grande ortie, dentées* et
terminées en pointe allongée. C’est une plante de la même taille que la ballote noire mais qui se
développe par rhizomes* et stolons* (à rechercher à la base de la plante), elle forme donc des
colonies importantes. À la floraison, plus de doute, car les fleurs sont d’un rose-pourpre beaucoup
plus soutenu, elles sont aussi plus étroites et ne se développent pas unilatéralement comme chez
la ballote noire mais en verticille* tout autour de la tige. Il n’y a pas de poils au sommet de la lèvre
supérieure ni de réseau de veines blanches sur la lèvre inférieure.

Feuilles velues, larges, longues et dentées et inflorescence en épi de fleurs verticillées.

• La grande ortie (Urtica dioïca L.), plante de la famille des Urticaceae, présente une certaine
ressemblance mais uniquement au stade végétatif*. L’observation des feuilles permettra ici encore de
ne pas se tromper, celles de l’ortie ont les dents et l’apex* très pointus. Une fois en fleur, les longues
grappes* pendantes de l’ortie se différencient aisément des fleurs roses de la ballote noire. Les poils
urticants* de la grande ortie sauront vous prévenir de toute mégarde !

Plante à poils urticants, feuilles aux dents et au sommet très pointus, longues grappes pendantes de fleurs.

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Ballote noire Marrube blanc5 Lamier blanc5 Lamier pourpre5
(Ballota nigra L.) (Marrubium vulgare L.) (Lamium album L.) (Lamium purpureum L.)

Lamiaceae Lamiaceae Lamiaceae Lamiaceae


Odeur forte pouvant Odeur aromatique* • Odeur faiblement • Odeur forte pouvant
sembler désagréable aromatique* à sembler désagréable
l’effleurement à l’effleurement
• Odeur de • Odeur de
champignon à champignon à
l’écrasement l’écrasement

Vivace* de 30 à 100 cm Vivace* de 30 à 50 cm Vivace* de 20 à 60 cm Annuelle* de 10 à 30 cm


Tige carrée Tige carrée Tige carrée Tige carrée

Feuilles opposées*- Feuilles opposées*- Feuilles opposées*- Feuilles opposées*-


décussées* décussées* décussées* décussées*

Vert foncé Vert blanchâtre Vert franc Vert ou vert teinté de


pourpre
Très pubescentes* Très pubescentes* Faiblement Pubescentes*
pubescentes*

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Ballote noire Marrube blanc5 Lamier blanc5 Lamier pourpre5
(Ballota nigra L.) (Marrubium vulgare L.) (Lamium album L.) (Lamium purpureum L.)
Autres caractères des Autres caractères des Autres caractères des Autres caractères des
feuilles : feuilles : feuilles : feuilles :
• Pétiolées* • Pétiolées* • Pétiolées* • Pétiolées*
• Subcordées* à la base • Cordées* à la base • Cordées* à la base • Cordées* à la base
• Ovales à arrondies • Ovales • Ovales, triangulaires • Ovales à arrondies
• Crénelées* • Irrégulièrement •L onguement • Crénelées*
• Gaufrées* crénelées* acuminées* • Réunies au sommet
• Gaufrées* • Dentées en scie* de la tige.
Légèrement plus longues Aussi longues que Plus longues que larges Légèrement plus
que larges ou aussi larges longues que larges ou
longues que larges aussi longues que larges

Fleurs roses en semi- Fleurs blanches en Fleurs blanches en Fleurs roses en verticilles*
verticilles* verticilles* denses verticilles*

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Ballote noire5 Lamier maculé5 Epiaire des bois5 Grande ortie5
(Ballota nigra L.) (Lamium maculatum (L.) L.) (Stachys sylvatica L.) (Urtica dioica L.)

Lamiaceae Lamiaceae Lamiaceae Urticaceae


Odeur forte pouvant Odeur forte pouvant • Odeur forte pouvant Inodore
sembler désagréable sembler désagréable sembler désagréable
au froissement
• Odeur de
champignon à
l’écrasement

Vivace* de 30 à 100 cm Vivace* de 20 à 60 cm Vivace* de 30 à 150 cm Vivace* de 40 à 150 cm


Tige carrée Tige carrée Tige carrée Tige carrée

Feuilles opposées*- Feuilles opposées*- Feuilles opposées*- Feuilles opposées*-


décussées* décussées* décussées* décussées*

Vert foncé Vert, taches blanches Vert foncé Vert foncé


fréquentes sur les feuilles
Très pubescentes* Pubescentes* Pubescentes* Poils urticants*

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Ballote noire Lamier maculé5 Epiaire des bois5 Grande ortie5
(Ballota nigra L.) (Lamium maculatum (L.) L.) (Stachys sylvatica L.) (Urtica dioica L.)
Autres caractères des Autres caractères des Autres caractères des Autres caractères des
feuilles : feuilles : feuilles : feuilles :
• Pétiolées* • Pétiolées* • Pétiolées* • Pétiolées*
• Subcordées* à la base • Cordées* à la base • Cordées* à la base • Cordées* à la base
• Ovales à arrondies • Ovales, triangulaires • Ovales, triangulaires • Ovales, triangulaires
• Crénelées* • Acuminées* • Accuminées* •L  onguement
• Gaufrées* • Irrégulièrement dentées* • Dentées en scie* acuminées*
•D  entées en scie*
•S  tipulées*
Souvent aussi longues Plus longues que larges Plus longues que larges Plus longues que larges
que larges

Fleurs roses en semi- Fleurs roses en verticilles* Fleurs pourpre foncé Fleurs minuscules,
verticilles* zébré de blanc, en verdâtres (mâles ou
verticille* femelles) en longues
grappes* pendantes

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SYNTHÈSE

> La ballote noire (Ballota nigra L.) est une plante de la famille des Lamiaceae. Elle est
présente dans toute la France, en particulier sur des sols riches en azote.
> C’est une plante herbacée* vivace* de 30 à 100 cm, ramifiée*, entièrement velue et
poussant en touffe. Elle exhale une odeur désagréable au froissement (d’où son surnom
de ballote “fétide”). Son feuillage est semi-persistant* à persistant*.
• La tige est carrée, très rameuse* dès la base, pubescente* et entièrement feuillée.
• Les feuilles, sont opposées*-décussées*. Très pubescentes*, elles sont généralement
aussi longues que larges, pétiolées*, crénelées* et gaufrées*. Les jeunes feuilles sont
glauques* et très arrondies puis deviennent vert relativement foncé et s’allongent au fur
et à mesure pour devenir ovales triangulaires, à la manière des feuilles de la grande
ortie (Urtica dioïca L.).
• Les fleurs sont bilabiées*, en “gueule de loup”, et se développent en verticilles* à
l’aisselle des feuilles, souvent disposées en groupes inclinés d’un même côté. Le calice*
est pubescent*, avec une forme d’entonnoir assez caractéristique. La corolle*, à 2
lèvres, variant du rose au pourpre, possède un réseau de veines blanches sur la lèvre
inférieure et de nombreux poils blancs au sommet de sa lèvre supérieure.
• Les fruits sont des tétrakènes*.
> La ballote noire, à cause de son odeur désagréable rappelant le moisi, et de son goût
amer et écœurant, n’est pas consommée.
> Elle contient des diterpènes*, des acides phénoliques* ainsi que des flavonoïdes* et des
composés aromatiques*.
> Elle est traditionnellement utilisée comme sédative* pour favoriser la venue du sommeil et comme
antispasmodique* avec une utilisation comme antitussif* pour calmer la toux sèche et un effet qui
pourrait également aider en cas de spasmes* digestifs. On peut l’utiliser sous forme d’infusion (au
goût particulier…) ou d’alcoolature.
> La ballote noire ne présente pas de toxicité aux doses usuelles, ni d’interaction avec des
médicaments à notre connaissance.
> Elle peut être confondue avec d’autres plantes de la famille des Lamiaceae :
• 2 plantes dont les fleurs sont blanches : le marrube blanc (Marrubium vulgare L.) et
lamier blanc (Lamium album L.)
• 3 plantes dont les fleurs sont pourpres : le lamier pourpre (Lamium purpureum L.), le
lamier maculé (Lamium maculatum (L.) L.) et l’épiaire des bois (Stachys sylvatica L.).
Il est également possible de la confondre avec la grande ortie (Urtica dioïca L.), de la
famille des Urticaceae, avant floraison. Mais les poils urticants* de cette dernière sauront
vous guider !
Quoi qu’il en soit, aucune de ces plantes ne présente de toxicité.

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GLOSSAIRE
Acides phénoliques — Classe de composés Antispasmodique — Qui s’oppose aux spasmes
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins musculaires (à savoir des contractions intenses et
une fonction acide carboxylique et d’une fonction brutales survenant au niveau des muscles lisses
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide dont la commande est involontaire). Synonyme :
rosmarinique. Synonymes : acides-phénols. spasmolytique.

Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de Antitussif — Qui lutte contre la toux.
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre
la germination de la graine, la reproduction de la Anxiolytique — Qui permet de réduire l’anxiété et
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. ses manifestations.

Antidiabétique — Substance utilisée pour lutter Apex — Extrémité d’un organe.


contre le diabète sucré (qu’il soit de type 1, appelé
insulino-dépendant ou de type 2, appelé non
insulino-dépendant). Aromatique —
La stratégie utilisée dépend du mécanisme à - (chimie) Se dit d’une molécule composée d’un ou
l’origine de l’hyperglycémie : plusieurs cycles qui forme une structure plane et très
stable. Le benzène est l’exemple type d’un composé
- Diabète de type 1 : dans ce cas, les cellules sont aromatique.
sensibles à l’insuline. Un apport d’insuline par
injection permet de normaliser une glycémie trop - (botanique) Se dit d’une plante exhalant une odeur
élevée. L’ajustement fin du dosage de l’insuline forte et agréable. Les arômes qu’elle dégage et les
injectée permettra d’éviter une hypoglycémie et ses huiles essentielles qui en sont issues sont utilisées pour
symptômes associés. leurs propriétés en phytothérapie, en cosmétique et
- Diabète de type 2 : dans ce cas, les stratégies sont en cuisine comme exhausteurs de goût.
essentiellement d’augmenter la sensibilité des cellules
cibles à l’insuline et de réduire la production de Bilabié — Se dit d’une corolle ou d’un calice divisé
glucose par le foie. en deux lèvres (qui correspondent à la fusion d’un
- Dans le cas du diabète gestationnel, les stratégies groupe de pétales ou sépales), égales ou non, l’une
décrites ci-dessus sont utilisées. supérieure et l’autre inférieure, au cœur des deux se
trouve la gorge.
Antioxydant —
1- Les antioxydants sont des entités chimiques Biliaire — Qui concerne la vésicule biliaire, un
stables, préférentiellement attaquées par les petit organe creux situé juste sous le foie. Son rôle
radicaux libres, qui vont ainsi mettre un terme à la est de stocker et de concentrer la bile, un liquide
réaction d’oxydation que ces derniers propagent. jaune-verdâtre produit par le foie et facilitant
Cette réaction d’oxydation est, entre autres, à l’absorption du cholestérol, des graisses et des
l’origine du phénomène de rancissement dans les vitamines liposolubles au niveau de l’intestin. La
préparations, et d’effets délétères au niveau d’un bile permet également d’éliminer certains déchets
organisme. (principalement la bilirubine et l’excès de cholestérol)
2- Une substance est dite antioxydante lorsqu’elle et les produits de dégradation des médicaments de
s’oppose aux réactions d’oxydation et en limite l’organisme.
les effets (phénomène de rancissement dans les
préparations et effets oxydants délétères au niveau Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la
d’un organisme). fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et
généralement de couleur verte.

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Cataplasme — Préparation relativement pâteuse Gaufré — Se dit d’un organe (feuille, pétale etc.)
destinée à être appliquée sur la peau dans un dont la surface présente des reliefs régulièrement
but thérapeutique. Les cataplasmes peuvent être répartis.
réalisés à partir d’argile, de plantes. Dans ce cas, le
végétal peut être broyé, haché à chaud ou à froid Glauque — Nuance de vert pâle tirant sur le bleu-
et mélangé à de la farine de lin par exemple pour gris ou le bleu.
obtenir la bonne consistance.
Grappe — Inflorescence formée d’un axe allongé,
Cordé — Qui est en forme de cœur. On dit aussi sur lequel sont fixées, à des niveaux différents mais
cordiforme. équidistants, des fleurs plus ou moins longuement
pédicellées. On trouve sur une même grappe tous
Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne les stades d’évolution de la fleur : les plus anciennes
du périanthe, elle est formée de l’ensemble des se trouvent à la base, et les boutons en formation au
pétales qui peuvent être libres ou soudés. sommet.

Crénelé — Se dit d’un organe (le limbe d’une feuille Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
principalement) bordé de dents larges, obtuses ou l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
arrondies au sommet.
Liste A — Liste des plantes médicinales de la
Décussé — Se dit de feuilles opposées dont les paires Pharmacopée française utilisées traditionnellement
successives sont décalées de 90°. et considérées comme ayant des propriétés
médicinales. Cette liste est composée d’environ
Denté — Bordé de dents, c’est-à-dire de petites 600 plantes, dont 148 libérées du monopole
échancrures triangulaires égales ou inégales. pharmaceutique si elles sont vendues en l’état.

Denté en scie — Dont les dents, petites saillies Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent
triangulaires, sont dirigées vers l’avant de la feuille à d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
la manière des dents d’une scie. arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe.

Diterpènes — Molécule de la famille des terpènes Muscle lisse — Une des 3 catégories de muscles (aux
composée de 20 atomes de carbone. côtés des muscles striés squelettiques et cardiaques).
Les muscles lisses sont présents dans la paroi de
nombreux organes (tels que les intestins, l’utérus,
Flavonoïdes — Famille de molécules faisant vésicules, les vaisseaux sanguins sauf ceux de très
partie de la grande classe des polyphénols. Les petit diamètre…). Ils se contractent de manière
flavonoïdes jouent le rôle de pigments pour les involontaire.
végétaux assurant leur coloration ainsi que leur
protection vis-à-vis des rayonnements ultra-violets.
Ils sont connus pour leurs propriétés veino-actives Nervures — Pièces foliaires correspondant au
(en renforçant la résistance des capillaires et en prolongement et à la ramification du pétiole dans le
diminuant leur perméabilité) et antioxydantes limbe de la feuille, elles sont aussi le prolongement
(capacité à lutter contre les méfaits des radicaux du pédoncule dans les éléments foliacés comme
libres). Par ailleurs, ils pourraient présenter les sépales, les pétales ou les bractées. Elles se
d’autres propriétés telles qu’anti-inflammatoires, traduisent par des lignes, de tailles et d’épaisseurs
anti-infectieuses et immunostimulantes voire variables, parfois saillantes ou bombées, dans
immunomodulatrices... lesquelles se situent l’essentiel des tissus conducteurs
de sève mais aussi d’eau, dans ou hors de la feuille
ou de la plante. Leur disposition est très variable
: pennées, réticulées, curvinervées, palmées,
parallèles, en éventail...
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Nitrophile — Qualifie une plante dont la croissance Rameuse — Se dit d’une tige divisée en plusieurs
est optimale sur un sol riche en azote, littéralement rameaux ou tiges secondaires, se dit également d’un
«qui aime l’azote» (synonyme : nitrocline). végétal possédant beaucoup de rameaux et de
branches.
Opposés — Se dit de deux organes (souvent des
feuilles) qui s’insèrent à un même niveau en se Ramifié — Qualifie un organe se divisant en
faisant face. plusieurs éléments ayant des liens entre eux, comme
les branches et les rameaux.
Persistant — Qui correspond à un feuillage qui reste
vert et en place toute l’année. Les «feuilles» finissent Rhizomateux — Qui est pourvu d’un rhizome.
tout de même par tomber au bout de plusieurs
années (entre 2 et 6 ans). Dans la majorité des Rhizome — Tige souterraine vivace, généralement
cas, les angiospermes ont un feuillage caduc et les à peu près horizontale, émettant chaque année des
gymnospermes un feuillage persistant, mais il existe racines adventives et des tiges aériennes et dont les
des exceptions comme le mélèze d’Europe (Larix feuilles sont réduites à des écailles sèches, ce qui le
decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo biloba L.) et le distingue d’une racine.
cyprès chauve (Taxodium distichum (L.) Rich.) qui
sont des gymnospermes à feuillage caduc. On parle
aussi de plante sempervirente (toujours verte) lorsque Sédatif —
le feuillage reste vert toute l’année. 1. Qui calme l’activité d’un organe.
2. Qui calme la douleur.
3. Qui désigne la capacité à apaiser une tension
Pétiolée — Se dit d’une feuille munie d’un pétiole, nerveuse, une anxiété, ou à favoriser le sommeil.
c’est-à-dire d’une partie amincie de la feuille reliant
le limbe à la tige ou à l’axe de fixation.
Semi-persistant — Qualifie un végétal qui garde au
moins une partie de son feuillage en toute saison.
Pharmacopée — La pharmacopée au sens
large est un recueil recensant un ensemble de
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent Spasme — Contraction musculaire brusque, violente
également préciser les usages qui sont associés. et involontaire.
Les pharmacopées européenne et française sont
des recueils officiels destiné aux professionnels de Spasmodique — Qui présente des spasmes
santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés : musculaires (à savoir des contractions intenses et
plantes médicinales, substances minérales, brutales survenant au niveau des muscles lisses dont
animales, principes actifs de synthèse et formes la commande est involontaire).
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
de textes appelés monographies.
Stade végétatif — Phase durant laquelle la plante
n’est formée que de feuilles. Correspond à la vie
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins, de la plante à l’exclusion de la floraison et de la
courts et souples. fructification.

Radicant — Se dit d’un organe, en général une Stipulé — Se dit d’un organe possédant des stipules,
tige, qui se courbe vers le sol et qui y développe des c’est-à-dire de petits appendices pouvant ressembler
racines adventives. à une feuille, plus rarement en forme d’épine ou de
glande, insérés au point où le pétiole est relié à la
tige. Le plus souvent, les stipules sont insérées par
paire.

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Stolon — Longue tige rampante à la surface du sol, Verticille — Se dit d’un ensemble d’organes, pièces
sans feuilles, généralement munie, par endroit, de ou ramifications (3 au minimum) secondaires
racines adventives qui s’enracinent et permettent la insérés en rayon, au même niveau, autour de l’axe
multiplication végétative de la plante, en formant un primaire, ou du point central qui les porte. Feuilles,
nouveau pied. stipules et rameaux peuvent être verticillés, les pièces
florales (calice, corolle, androcée, pistil) le sont
Subcordé — Se dit d’un organe, souvent une feuille, ordinairement.
dont la base est légèrement en forme de cœur
(lorsqu’il est complètement on forme de cœur, on dit Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
qu’il est cordé). c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent.
Tétrakène — Fruit formé de 4 akènes, c’est-à-dire de La plante peut donc se reproduire plusieurs années
4 fruits secs à maturité, indéhiscents (ne s’ouvrant de suite. Les vivaces les plus connues sont les
pas à maturité), à une seule graine non soudée à la arbres, mais il existe de nombreuses herbacées
paroi interne du fruit. vivaces comme la consoude officinale (Symphytum
officinale L.), la berce commune (Heracleum
sphondylium L.), la gentiane jaune (Gentiana lutea
Urticant — Qui au contact produit une piqûre suivie L.) ou l’arnica (Arnica montana L.)... On parle aussi
d’une irritation douloureuse comme brûlante. Par de plante pérenne.
exemple, le contact avec la grande ortie (Urtica
dioica L.) est urticant.

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora Gallica - Flore de France. Biotope éditions, p.794 (2014).

2. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Ballota nigra L.


Disponible sur : https://www.gbif.org/fr/species/2926894.

3. Tison, J.-M., Jauzein, P. & Michaud, H. Flore de la France méditerranéenne continentale. Naturalia
Publications, p.1409 (2014).

4. Streeter, D., Hart-Davis, C., Hardcastle, A., Cole, F. & Harper, L. Guide Delachaux des fleurs de France et
d’Europe. Delachaux et Niestlé, p.388 (2011).

5. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis (2013).
- Ballote noire (Ballota nigra L.) : p.538
- Epiaire des bois (Stachys sylvatica L.) : p.554
- Grande ortie (Urtica dioica L.) : p.771
- Lamier blanc (Lamium album L.) : p.544
- Lamier maculé (Lamium maculatum (L.) L.) : p.545
- Lamier pourpre (Lamium purpureum L.) : p.545
- Marrube blanc (Marrubium vulgare L.) : p.546

6. Bonnier, G. La grande flore en couleurs. Belin, p.932 (1999).

7. Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Liste A des plantes médicinales utilisées
traditionnellement. (2017).
Disponible sur : https://www.ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/
application/9efaa71075f10658632e2dbbd7b95c73.pdf.

8. Goetz, P. & Hadji-Minaglou, F. Conseil en phytothérapie : Guide à l’usage du prescripteur. Lavoisier Tec &
Doc, p.55 (2019).

9. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie. Plantes médicinales. Lavoisier Tec & Doc, p.968-969 (2016).

10. WikiPhyto. Ballote fétide.


Disponible sur : http://www.wikiphyto.org/wiki/Ballote_f%C3%A9tide.

11. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. Ouest France, p.36-37 (2016).

12. Nusier, M. K., Bataineh, H. N., Bataineh, Z. M. & Daradka, H. M. Effects of Ballota nigra on glucose
and insulin in alloxan-diabetic albino rats. Neuroendocrinol. Lett. 4 (2007).

13. ESCOP - European Scientific Cooperative on Phytotherapy. Ballota nigrae herba.


Disponible sur : https://escop.com/downloads/black-horehound/.

14. Bruneton, J. Plantes toxiques : végétaux dangereux pour l’homme et les animaux. Lavoisier Tec & Doc,
p.369 (2005).

15. Brinker, F. Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines. Eclectic
Medical Publications, p.441 (2010).

Formation_du_cueilleur-Fiche_plante-Ballote_noire-01-hd © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 19


16. Université Grenoble Alpes. Base de données Hedrine (Herb Drug Interaction Database).
Disponible sur : https://hedrine.univ-grenoble-alpes.fr/.

17. Vidal - EurekaSanté. Euphytose.


Disponible sur : https://eurekasante.vidal.fr/medicaments/vidal-famille/medicament-meuphy01-
EUPHYTOSE.html.

Crédits photographiques
p. 1, 10, 13 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Olivier Pichard, modification apportée à l’œuvre
originale : rognage et luminosité
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ballota_nigra_fresnes-au-mont_55_03062007_1.jpg

p. 6 ,7, 10 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by Stefan.lefnaer, modification apportée à l’œuvre


originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Marrubium_vulgare_sl2.jpg

p. 6, 7, 11 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by Eugene Zelenko, modification apportée à l’œuvre


originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Marrubium_vulgare3.jpg

p. 7, 12 - Commons wikimedia CC BY SA 2.0 by Harry Rose, modification apportée à l’œuvre originale :


rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Marrubium_vulgare_leaf1_Jenene_Kidston_(14659338343).jpg

p. 10 - Flickr CC BY-SA 2.0 by Carmona Rodriguez, modification apportée à l’œuvre originale :


rognage
https://www.flickr.com/photos/32068404@N05/9652007429/

p. 10 - Flickr CC by SA 2.0 by Harry Rose, modification apportée à l’œuvre originale : rognage


https://www.flickr.com/photos/macleaygrassman/14652849366/

p. 13 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Kreuzschnabel, modification apportée à l’œuvre


originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:2015_Lamium_maculatum_footpath.jpg

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature


ainsi qu’à Guillaume Douault pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

BERCE COMMUNE

Grande berce (Heracleum sphondylium)

Nom scientifique : Répartition en France :


Heracleum sphondylium Plante très commune sur l’ensemble de la France,
mais absente du littoral méditerranéen.
Nom vernaculaire : Présente jusqu’à 2200 m (de l’étage collinéen à
Berce commune, berce spondyle, grande berce, l’étage subalpin).
patte d’ours
Répartition mondiale :
Famille botanique : Plante eurasiatique à vaste aire de répartition
Apiaceae présente dans toute l’Europe, du Nord à l’Ouest de
l’Asie et au Nord-Ouest de l’Afrique.
Nom anglais : La plante a été introduite en Amérique du Nord et
Hogweed au Canada où elle se naturalise.

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Milieux (ou Sol) : Description :
Apprécie l’exposition au soleil ou la demi-ombre Attention : C’est une plante polymorphe puisqu’elle
ainsi que les sols frais à humides, profonds, argileux présente une variation dans sa taille, dans la forme
ou limoneux, riches en éléments nutritifs notamment de ses feuilles, dans la grosseur de sa tige, qui peut
l’azote et en bases (pH basique à légèrement s’observer au sein d’une même population ou à
acide). l’échelle d’un même individu. La berce possède ainsi
Elle est présente au bord des chemins, dans les des espèces, sous-espèces et des variétés souvent
haies, prairies, hautes herbes ripicoles (qui vit en difficiles à différencier.
bordure de rivière), fossés, lisières, sous-bois.

Floraison :
Mai à septembre

Période de récolte :
Feuilles et tiges : avril à mai (tant qu’elles sont belles
ou après des fauches et des tontes, en effet la plante
est vivace et repousse après avoir été coupée).
Ombelles en boutons : avril à août (quand elles sont
encore dans leur gaine).
Fruits : juin à octobre-novembre (au fur et à mesure
de leur arrivée à maturité).
Racine : avant l’apparition des tiges.

Jeune pousse de berce commune (Heracleum sphondylium)

La berce commune (Heracleum sphondylium) est une grande plante vivace


mesurant en moyenne 2 mètres

Moyennes pousses de berce commune (Heracleum sphondylium)

Berce commune (Heracleum sphondylium), à l’état végétatif

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Grande plante vivace mesurant en moyenne - Les feuilles s’implantent en touffe à la base de la
2 mètres (jusqu’à plus de 2 mètres) avec une tige plante quand elle est jeune, puis en grandissant les
robuste (de diamètre d’environ 3-4 cm) et fortement feuilles sont alternes sur la tige (comme toutes les
cannelée ou sillonnée avec un aspect anguleux. plantes de la famille des Apiaceae). Elles sont très
Toute la plante est très velue avec des poils rêches grandes (jusqu’à 80 cm de longueur), pubescentes
et assez longs. (hérissées de poils raides) et composées pennées.
- La tige est creuse, striée couverte de poils raides et Elles sont composées une seule fois et présentent 5
ramifiée. à 9 folioles, irrégulièrement dentelées-crénelées et
présentant des lobes. Un caractère important de la
grande berce concerne les folioles qui sont portées
par un pétiole secondaire appelé pétiolule (lorsque
les feuilles sont composées, on parle de pétiolule
pour désigner le petit pétiole portant le limbe d’une
foliole). Les pétiolules de la base sont plus grands
que les autres donnant des folioles inférieurs plus
écartés. Cela donne à l’ensemble de la feuille, une
forme triangulaire.

Une gaine ventrue à la base (comme toutes les plantes de la famille des
Apiaceae), entoure la tige, au niveau de l’insertion du pétiole sur celle-ci

Les folioles sont velues

La tige est creuse, striée couverte de poils raides et ramifiée

Les pétioles des feuilles sont velus avec des poils rêches et assez longs Toute la plante est velue et les feuilles s’implantent en touffe à la base de la
plante quand elle est jeune

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Les feuilles disposent d’une gaine ventrue à la - Les inflorescences sont des ombelles d’ombellules,
base (comme toutes les plantes de la famille des de 15 à 25 cm, composées de petites fleurs
Apiaceae), entourant la tige, au niveau de l’insertion blanches, parfois rosâtres, au bout des pédicelles
du pétiole sur la tige. Les feuilles froissées dégagent (petites tiges des ombellules portant les fleurs). Ces
une forte odeur avec une note d’agrume (attention fleurs ont 5 pétales irréguliers (de différentes tailles)
la plante est photosensibilisante - cf. principes actifs dits bifides (qui sont fendus en deux) et ciliés (qui
et contre-indications). sont bordés de poils dressés disposés sur un rang)
et des pétales extérieurs plus grands et largement
échancrés. Les ombelles possèdent minimum 15
rayons velus jusqu’à 35 (parfois 40).

Les feuilles sont très grandes, composées pennées de 5 à 9 folioles. Les


pétiolules de la base sont plus grands que les autres donnant des folioles
inférieurs plus écartés et une forme triangulaire à l’ensemble de la feuille.
Les inflorescences sont des ombelles d’ombellules composées de petites
fleurs blanches et les ombelles possèdent minimum 15 et jusqu’à 35 (parfois
40) rayons velus

Les fleurs ont 5 pétales irréguliers dits bifides (qui sont fendus en deux)

La plante est androdioïque (porte des fleurs hermaphrodites avec des


parties mâles et femelles ou seulement des fleurs mâles, mais jamais de
fleurs femelles seules)

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La plante est androdioïque (porte des fleurs
hermaphrodites avec des parties mâles et femelles
ou seulement des fleurs mâles, mais jamais de fleurs
femelles seules).
L’odeur des fleurs est plutôt désagréable (mélange
d’odeur d’urine et de bouse selon Christophe) et va
attirer pour la pollinisation des insectes qui aiment ce
genre d’odeur, comme les mouches par exemple.
Le fruit, comme pour toutes les plantes de la famille
des Apiaceae, est un diakène (deux akènes qui sont
Les fruits sont portés par des ombelles d’ombellules et sont appelés diakènes
car composés de 2 akènes comme toutes les plantes de la famille des des fruits secs indéhiscents, à une seule graine),
Apiaceae glabre, ovale, aplati et strié qui mesure de 6 à
10 mm.
Les 2 akènes sont vraiment collés, donnant
l’impression qu’il n’y en a qu’un. Le fruit est bordé
d’une aile. L’akène froissé dégage une odeur
d’agrume avec un goût aromatique puissant,
piquant et un peu amer.
- La partie souterraine est composée d’une racine
pivotante, charnue et ramifiée de couleur blanche
avec une odeur très aromatique et un goût piquant.

Diakène formé de 2 akènes que l’on peut séparer, mais qui semblent ne
former qu’un seul lorsqu’ils sont frais

Cuisine :
Toutes les parties sont utilisables en cuisine, excepté
l’inflorescence dont l’odeur rappelle, comme on l’a
dit précédemment, celle de l’urine.
Il est important de noter que d’une plante à l’autre
les goûts changent. Si vous goûtez un pétiole et
que celui-ci n’est pas sucré, essayez-en un autre.
Généralement, plus le pétiole est gros et plus il est
sucré.

Diakènes ayant séchés sur la plante au goût plus léger et floral que les fruits
frais Les jeunes feuilles, cueillies au printemps, peuvent
être ajoutées crues aux salades, mais une fois
développées, elles sont meilleures cuites. Il est alors
conseillé d’enlever le pétiole fibreux. Elles se prêtent
à de nombreuses préparations culinaires et peuvent
être utilisées comme de l’épinard.
Les jeunes tiges et les pétioles sont croquants, juteux
et sucrés avec des notes de mandarine et de noix de
coco. Ils peuvent être dégustés simplement pelés ou
coupés en morceaux et intégrés dans de nombreuses

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préparations. Il est préférable de les consommer Idées de recettes :
crus car ils perdent beaucoup de leur arôme à la On pourra réaliser avec les feuilles, leur pétiole, les
cuisson. Ils peuvent également être confits comme la inflorescences en bouton et la tige de la grande
tige d’angélique (Angelica archangelica), cuits à la berce, une multitude de préparations comme :
vapeur ou lactofermentés… • Un pesto de berce
Quand la tige est plus vieille et trop fibreuse, on • Un gaspacho de berce
peut l’utiliser dans des bouillons, pour donner de la
• Des ravioles au pesto de berce (cf vidéo et pdf
saveur avec du sel, de l’huile et des épices et ensuite
de ces 3 recettes réalisées par Christophe).
filtrer ce bouillon et jeter les fibres.
Les inflorescence en bouton (encore dans la gaine
Nutriments :
du pétiole), font un excellent légume sauvage qui
peut être préparé à la vapeur, à l’eau ou à la poêle Plante très riche en calcium (320 mg/100 g) et en
comme un brocolis. potassium (540 mg/100 g). Elle contient également
du fer, du magnésium et du phosphore.
Les fruits doivent être utilisé avec modération
compte tenu de leur arôme très puissant. Cuisiné, Elle est riche en vitamine C (290 mg/100 g) et
le diakène perd son amertume et il ne reste contient de la provitamine A, autrement appelée
que l’arôme puissant rappelant les agrumes caroténoïde.
(zeste d’orange, de mandarine, de clémentine,
légèrement citronné). Lorsque le fruit est sec, la Molécules actives :
saveur est différente du fruit frais puisqu’elle est • Furocoumarines ou furanocoumarines (dont
moins puissante et plus florale. Avec ces fruits, vous bergaptène, psoralène, xanthotoxine) qui sont
pourrez aromatiser des desserts, des boissons (mixer photosensibilisantes (qui induisent une réaction
du jus de pomme avec les fruits), les torréfier, les anormalement exagérée de la peau de type
caraméliser avec des noisettes ou des amandes. hyperpigmentation, après une exposition
Les racines font d’excellents condiments, réduites en solaire (UV) et pouvant aller jusqu’à une sorte
poudre sur les plats. Leur goût puissant impose de de brûlure ressemblant à un coup de soleil et
les utiliser modérément. une dermite (inflammation de la peau) avec
formation de vésicules ou de cloques). On parle
de réaction de phototoxicité concernant les
La plante est traditionnellement consommée en furocoumarines.
tant que légume et pour diverses préparations
• Octanol (dans les fruits) : un principe aromatique
(alcools, succédané de farine, friandise, condiment…)
de type alcool (sesquiterpénol) auquel il est
principalement en Europe de l’Est et en Russie.
attribué une grande part de l’activité de la
Par exemple en Russie, les tiges et les pétioles
plante. Cet octanol aurait des propriétés
préalablement séchés, étaient fermentés pour
hypotensives, diurétiques et sédatives.
réaliser une sorte de bière, qui pouvait ensuite être
distillée pour obtenir un alcool, le « raka ». • Composés aromatiques volatils, contenus
surtout dans les fruits secs mais présents dans
la plante entière, responsables d’une activité
antiseptique (antibactérienne et antifongique)
et pouvant donner une huile essentielle.

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Le saviez-vous ? Usages médicinaux :
Cette plante est peu usitée en France, bien que de
Certaines plantes, appartenant nombreuses propriétés lui soient attribuées. Peu
principalement à 4 familles (Apiaceae, d’études scientifiques viennent confirmer ou infirmer
Moraceae, Rutaceae et Fabaceae) les usages traditionnels de la plante. En raison de
contiennent des furocoumarines et leur différences au niveau composition, propriétés et
consommées en interne ou appliquées sages médicinaux, la plante entière, ses fruits et sa
en externe peuvent provoquer des racine seront abordés dans des parties différentes.
réactions de photosensibilisation. La
photosensibilisation se définit comme 1/ La plante entière serait :
l’ensemble des phénomènes pathologiques
• Antiseptique : antibactérienne et antifongique
liés à l’interaction d’une substance
(qui luttent contre les bactéries et les
photosensibilisante contenue dans la
champignons), particulièrement le fruit sec. Ce
peau et d’une exposition au soleil (au
qui permettrait son utilisation dans les diarrhées
rayonnement UV).
de type infectieuses.
Parmi ces réactions, on distingue la
phototoxicité (“réaction photo-chimique”, 2/ La racine serait :
provoque un oedème, intervient sur • Digestive, principalement pour les problèmes
des zones ayant été exposées au soleil de digestion, comme la plupart de plantes de la
uniquement, possible dès la première famille des Apiaceae.
exposition en quelques minutes à quelques • Carminative (qui favorise l’expulsion des gaz
heures), d’une photoallergie (réaction intestinaux et par conséquent qui lutte contre les
“photo-immunologique”, ressemble à un ballonnements), comme la plupart de plantes
eczéma, intervient sur des zones ayant été de la famille des Apiaceae. Ce qui permettrait
exposées au soleil mais pouvant diffuser à son utilisation dans les diarrhées. Ces propriétés
des zones non exposées, après une phase carminatives sont aussi liées au fait que c’est une
de sensibilisation en 24h ou plus). plante antiseptique.
La phototoxicité d’une plante peut se • Détersive (qui nettoie les plaies et ulcères et en
manifester par voie externe, application du favorise la cicatrisation), en application externe
suc sur la peau, comme par voie interne de la racine broyée et des feuilles.
après ingestion.
Les propriétés photo-dynamisantes Appelée parfois le « Ginseng d’Europe », la
des furocoumarines, conditionnent racine de la berce commune est traditionnellement
leur utilisation dans le traitement du présentée comme tonique général (qui donne
psoriasis, du vitiligo et d’autres affections de la vigueur, du tonus, de l’énergie physique et
dermatologiques selon un mode opératoire psychique). Une plante qui est un tonique général
bien précis. peut être employée pour les convalescents et aider
Pour les plantes, les furocoumarines à la remise en forme. Elle peut agir en diminuant
joueraient principalement 2 rôles : une la fatigue, en stimulant l’activité de l’organisme...
protection contre les herbivores et les Elle permettrait donc de lutter contre l’asthénie
micro-organismes par leurs propriétés (état de faiblesse généralisé ne disparaissant
phototoxiques et une inhibition de la pas avec le repos) en augmentant l’énergie et en
croissance des plantes concurrentes. stimulant le bon fonctionnement du corps. Elle
serait plus particulièrement un tonique sexuel et
agirait comme aphrodisiaque (qui améliorerait

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la libido en stimulant le désir et en améliorant les (terme générique désignant l’ensemble des
performances sexuelles). Il n’existe pas d’étude douleurs articulaires), l’arthrite déformante (atteinte
scientifique venant confirmer ou infirmer cet usage. articulaire inflammatoire caractérisée par douleur,
Le docteur Leclerc a réalisé des tests sur des patients rougeur, chaleur avec gonflement et déformation de
atteints d’impuissance avec des résultats positifs (1 à l’articulation), les abcès (collection de pus dans une
2 g d’alcoolature par jour). L’alcoolature ou teinture cavité créée par le développement de l’infection),
ou macération alcoolique est une macération de les furoncles (infection aiguë et pleine de pus d’un
plantes fraîches dans de l’alcool. follicule pilo-sébacé par un staphylocoque), les
C’est pour ces mêmes propriétés stimulantes de piqûres d’insectes, le nettoyage des plaies et les
l’appareil génito-urinaire qu’elle aurait été utilisée engorgements lymphatiques (lymphoedème qui
comme emménagogue (qui provoque les règles ou correspond à une accumulation anormale de
menstruations ou régularise le cycle menstruel), afin lymphe dans les tissus, le plus fréquemment au
de soigner les troubles menstruels. niveau des membres inférieurs, entraînant leur
Selon le Dr Valnet et Paul-Victor Fournier, la gonflement).
racine séchée et pilée en poudre serait aussi
anti-épileptique (qui diminue voire empêche les Décoction : 30 g de racine pour 1L d’eau, à
crises d’épilepsie (hyperactivation d’un groupe de appliquer en compresses et en lavage.
neurones au niveau du cerveau) et la racine et
le fruit sec seraient vermifuges (qui tuent les vers 3/ Le fruit sec, très riche en octanol, aurait des
intestinaux). propriétés :
• Diurétiques (qui stimulent la production d’urines).
En interne : • Hypotensives (qui diminuent la tension ou
Décoction : pression artérielle).
> Selon le Dr Valnet : 15 g de racine pour 1 L d’eau • Vasodilatatrices (qui provoquent une
et boire trois verres par jour. augmentation du diamètre des vaisseaux
> Selon Paul-Victor Fournier : 25 à 50 g/L d’eau. sanguins en provoquant le relâchement des
muscles lisses de la paroi de ces derniers. La
Teinture mère (ou macération alcoolique) : conséquence principale est la diminution de la
pression artérielle).
• 50 gouttes, 3 fois par jour, pour ses propriétés
aphrodisiaques, selon Paul-Victor Fournier citant • Antiseptiques : antibactériennes et
le Dr. Leclerc. antifongiques (qui luttent contre les bactéries et
les champignons).
• 10-15 gouttes, 2-3 fois/jour, comme adjuvant
dans l’hypertension, la digestion, l’asthénie. • Sédatives (qui calme l’activité d’un organe
ou plus souvent du psychisme, par exemple
Bien que cela soit le fruit sec ou la racine qui soient
en favorisant le sommeil) du système nerveux
le plus communément utilisés en phytothérapie
central.
traditionnelle, la teinture mère retrouvée dans le
commerce est celle issue de la partie aérienne de la
plante ou des feuilles. Le fruit sec (appelé “graine” en herboristerie) a
traditionnellement aussi été utilisé comme vermifuge
pour tuer les vers intestinaux et pour traiter la
En externe :
blennorragie (maladie sexuellement transmissible
La racine fraîche broyée plus ou moins, les feuilles appelée également gonorrhée).
fraîches broyées ou une décoction de la racine sont
traditionnellement utilisées contre les rhumatismes

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En interne : Certains auteurs mentionnent la possible existence
En infusion des fruits secs, pour lutter contre la d’une molécule proche d’une hormone mâle dans
blennorragie : 1 cuillère à dessert pour une tasse la plante qui expliquerait ses vertus aphrodisiaques.
d’eau, infuser 10 mn et boire 3 tasses par jour, entre Cependant aucune étude ne vient aujourd’hui étayer
les repas. cette hypothèse.

Toxicité : L’huile essentielle distillée à partir de différentes


Aucune identifiée parties de la berce (fruits, racine, feuilles et
La plante est photosensibilisante par la présence fleurs) possède une activité antifongique et anti-
dans son suc de furocoumarines. La photosensibilité bactérienne. Il est, à notre connaissance, impossible
d’une plante peut se manifester par voie externe, de s’en procurer dans le commerce.
application du suc sur le peau comme par voie
interne après ingestion.
Mais la berce commune est considérée comme
peu photosensibilisante et le serait chez certaines
personnes sensibles.
Dans la pratique, cela fait dix ans que Christophe
cueille de la berce, et il n’a jamais encore entendu
de témoignage vécu de brûlures dues à la berce
spondyle. Il faudra tout de même être vigilant lors
de sa cueillette. Et par précaution, évitez de vous
exposer au soleil après en avoir consommé.
Elle est potentiellement allergisante à haute dose.

Contre Indications :
Aucune connue.

Autres usages :
Pas d’autre usage à signaler.

Anecdotes et autres informations :


Le nom de genre, Heracleum, viendrait d’Héraclès
qui signifie Hercule, héros de la mythologie grecque,
par allusion à sa grandeur, son port robuste et son
aspect viril (par la présence de poils). L’épithète
sphondylium dériverait du grec sphondylos qui
servait à nommer une vertèbre, allusion possible à
la solidité de la tige, véritable colonne vertébrale
de la plante. Le nom de berce vient probablement
du polonais Barszcz, soupe traditionnelle d’Europe
et d’Asie centrale, connue sous le nom de Bortsch
qui dans sa forme primitive est le résultat de la
fermentation d’une infusion de la plante.

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CONFUSIONS POSSIBLES : d’ailleurs parfois présentées comme des sous-
La famille des Apiaceae est une famille qui espèces d’Heracleum sphondylium.
regroupe certaines des plantes les plus toxiques de Les critères de distinction entre ces différentes
la flore française, comme la grande cigüe (Conium entités demandent une grande attention et ne
maculatum). Pour la berce, sa pilosité et ses larges sont pas toujours observables sur le terrain, les
folioles éviteront les confusions avec les Apiaceae les botanistes peuvent constater des variations résultant
plus toxiques, dont cette dernière. d’hybridations (de croisements) ou inhérentes à la
plante qui peut présenter des formes différentes
puisque, comme nous l’avons vu précédemment,
c’est une plante polymorphe.

Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)


Nom vernaculaire : Berce du caucase, berce de
mantegazzi
Famille : Apiaceae
Nom anglais : Giant hogweed
Non Comestible par précaution et manque d’études
Grande cigüe (Conium maculatum) scientifiques. Mais très phototoxique : attention au
risque d’importantes brûlures, veillez à ne pas être
en contact avec son suc et pas d’exposition au soleil
en cas de contact.
Description : Cousine de la berce commune, elle
est très haute, de 1,5 à 4 m et beaucoup plus
grande pour toutes ses parties : notamment son
inflorescence qui mesure entre 50 et 100 cm avec
50 à 120 rayons, soit beaucoup plus que la berce
commune, tige ayant plus de 6 cm à sa base et
tachée de pourpre - bordeaux. Feuilles mesurant
jusqu’à 1 m et le pétiole est aussi taché de pourpre.
Les deux critères principaux pour différencier la grande cigüe (Conium
maculatum) de la berce commune (Heracleum sphondylium) sont sa tige
glabre et tachée de pourpre avec ses feuilles très finement découpées,
alors que la berce commune a des poils et de larges folioles

D’autres confusions sont cependant possibles,


principalement avec d’autres espèces ou sous-
espèces de berce ou avec d’autres plantes de la
famille des Apiaceae.
En ce qui concerne les autres berces :
Il existe différentes sous-espèces d’Heracleum
sphondylium : comme les sous-espèces sphondylium
La berce du Caucase est très haute, de 1,5 à 4 m et beaucoup plus grande
et elegans ainsi que différentes variétés. D’autres pour toutes ses parties que la berce commune (Heracleum sphondylium)
berces sont très proches comme Heracleum
alpinicum, Heracleum pyrenaicum ou Heracleum
sibiricum (fleurs jaunâtres - verdâtres). Elles sont

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Toxicité : Le suc est très phototoxique par la
présence de furocoumarines et provoque des lésions
plus graves que la berce commune. La berce du
caucase peut provoquer d’importantes irritations
de la peau qui peuvent, sous l’effet du soleil, se
transformer en brûlures du second degré avec de
larges cloques.
En ce qui concerne sa toxicité, elle n’est pas avérée
après consommation en interne et certains la
consomment, notamment en Russie. Par précaution
L’inflorescence de la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
mesure entre 50 à 100 cm avec 50 à 120 rayons et sa tige est tachée de
et manque d’études scientifiques, nous ne le
pourpre recommandons pas. Il faut être très vigilant si vous
voulez l’éradiquer, en évitant de toucher les tiges et
les feuilles sans s’être muni de gants et en évitant le
contact avec le suc (méfiez-vous des projections de
gouttelettes qui peuvent imprégner les vêtements).
Bien laver vos vêtements et outils qui ont servi à
couper et arracher la plante.
Propriétés : Pas de propriétés connues.
Autres usages : Consommée pour ses jeunes pousses
et jeunes inflorescences en Russie.

Le pétiole de la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) est aussi


taché de pourpre

Floraison : Juin à août


Milieu : Dispersée en France continentale (échappée
des jardins et des parcs où elle était utilisée comme
plante ornementale) sauf dans les plaines du Midi,
présente en plaine et jusqu’à 1200m. En expansion,
surtout au Nord-Est (au dessus d’une ligne
Bordeaux-Grenoble). Elle est également présente
au Canada et identifiée comme invasive. C’est une
espèce très compétitive, à croissance rapide, qui
monopolise très rapidement l’espace, ce qui en fait
une plante envahissante. Elle affectionne les milieux
frais et humides, il est possible de la trouver dans les
mêmes milieux que la berce commune : talus, bords
de route, friches, berges de cours d’eau, prairies
fraîches…

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Berce laineuse (Heracleum maximum) Propriétés : Partagerait très probablement avec
Nom vernaculaire : Berce laineuse, berce très grande Heracleum sphondylium, un certain nombre de
Famille : Apiaceae propriétés. Les deux espèces sont riches en octanol,
un principe aromatique auquel on attribue une
Nom anglais : cow parsnip
grande part de l’activité de la berce commune. La
Comestible. berce laineuse est traditionnellement utilisée pour
Description : Cousine de la berce commune, elle est ses propriétés digestives (qui facilitent et stimulent
haute de 3 m au maximum. Sa tige est entièrement la digestion) et carminatives (qui limitent les
recouverte de poils blancs, souples d’aspect ballonnements et les flatulences).
feutré. Certaines parties de la tige peuvent avoir Autres usages : A fait et fait encore l’objet d’un
des nuances de rouge mais les tâches ne sont pas usage culinaire, notamment les racines cuites. Les
aussi colorées que la berce du Caucase. Le dessous indiens mangeaient les jeunes tiges et utilisaient
des feuilles a une texture feutrée, abondamment notamment les feuilles séchées réduites en poudre
recouvert de poils blancs, souples et laineux. Les comme sel car elles seraient riches en chlorure de
inflorescences en ombelles comportent moins de 50 potassium.
rayons. La berce laineuse est très pubescente sur la
tige et la face inférieure des feuilles, ce qui permet
de la distinguer de la berce du Caucase.

Angélique des bois (Angelica sylvestris)


Nom vernaculaire : Angélique des bois, angélique
sauvage
Famille : Apiaceae
Nom anglais : Angelica
Comestible
Description : Herbacée bisannuelle d’1 à 2 m avec
des feuilles deux à trois fois pennatiséquées dont les
folioles sont finement dentées. Le pétiole (la tige de
Berce laineuse (Heracleum maximum) ©Dlanglois, [CC BY-SA 3.0 (https:// la feuille) est creusé en gouttière. La tige est souvent
creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr),
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Heracleum_maximum_1.
rougeâtre, striée mais pas anguleuse. La racine est
jpg?uselang=fr, from Wikimedia Commons. grosse, pleine et pivotante. La plante est glabre ce
qui permet de la distinguer sans erreur possible de la
Floraison : juillet berce commune.
Milieu : Présente en Amérique du Nord
(0 - 2700 m) et au Canada.
Toxicité : La plante est potentiellement
photosensibilisante (présence de furocoumarines
dans son suc). Elle est contre-indiquée pour un
usage interne chez la femme enceinte au début de
la grossesse (effet emménagogue : qui provoque
les règles ou menstruations ou régularise le cycle
menstruel).

Angélique des bois (Angelica sylvestris)

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Tige rougeâtre, striée mais pas anguleuse et glabre, ce qui permet Feuilles trois fois pennatiséquées dont les folioles sont finement dentées et
de la distinguer sans erreur possible de la berce commune (Heracleum dont le pétiole est creusé en gouttière
sphondylium)

Floraison : Juillet-septembre Propriétés : La racine constitue la partie la plus


Milieu : Prairies, lisières et clairières forestières, active de la plante. On utilise la racine et les fruits
marais, tourbières, fossés, bords de mares ou secs comme stimulants digestifs, carminatifs
d’étangs, toujours sur des sols gorgés en eau et en (qui limite les ballonnements et les flatulences),
matière organique végétale. expectorants (qui facilite l’expulsion de sécrétions
Toxicité : Pas de toxicité. La plante est bronchiques par la toux).
potentiellement photosensibilisante (présence de Autres usages : Comestible (jeunes pousses crues
furocoumarines dans son suc). ou cuites et les tiges pelées confites au sucre en
guise de confiserie). L’huile essentielle en plus d’être
antibactérienne serait anti-spasmodique et digestive
en stimulant les sécrétions gastrique (de l’estomac) et
pancréatique (du pancréas).

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Panais
Il existe deux sous-espèces sur le territoire français
avec lesquelles il est possible de confondre la berce
commune. Il est à noter que ces deux sous-espèces
peuvent s’hybrider (se croiser) donnant des individus
avec des caractéristiques intermédiaires.
Le panais commun (Pastinaca sativa subsp. sativa)
qui est comestible, et le panais brûlant (Pastinaca
sativa subsp. urens) qui est photosensibilisant et peut
provoquer de graves brûlures. Les fleurs du panais commun sont jaunes-verdâtres (contrairement à
la berce commune) avec 20 rayons au maximum (moins que la berce
NB : Il existe également une autre sous-espèce, le commune)
panais sauvage (Pastinaca sativa subsp. sylvestris),
qui est comestible.

Panais commun (Pastinaca sativa subsp. sativa)


Nom vernaculaire : Panais commun, panais cultivé
Famille : Apiaceae
Nom anglais : Parsnip
Comestible
Description : Haut de 1m au maximum, il dispose
d’inflorescences en ombelles d’ombellules composées La tige du panais commun (Pastinaca sativa subsp. sativa) est
anguleuse, cannelée ce qui la distingue de la berce commune (Heracleum
de fleurs jaunes-verdâtres (contrairement à la berce sphondylium)
commune) avec 20 rayons au maximum (moins
que la berce commune). La tige est anguleuse,
cannelée (avec des sillons parallèles entre eux,
alternant régulièrement avec des côtes). De plus, les
folioles sont sessiles (ne présentent pas de pétioles
secondaires) ou les pétioles secondaires sont très
courts. Ces trois éléments permettent de différentier
les deux plantes.
Le duvet (poils) présent sur la plante est moins
rêche/dur et plus court.
Les fleurs de panais sont jaunes-verdâtres.
L’odeur et le goût sont assez similaires avec la berce
commune.

Inflorescences en ombelles d’ombellules du panais commun (Pastinaca Les folioles des feuilles composées du panais commun (Pastinaca sativa
sativa subsp. sativa) subsp. sativa) sont sessiles ou les pétioles secondaires sont très courts, ce qui
permet de la différencier de la berce commune (Heracleum sphondylium)

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serait antispasmodique (qui calme les spasmes
et contractions musculaires des muscles lisses dits
involontaires), sympatholytique (qui s’oppose à
l’action de l’adrénaline et de la noradrénaline (deux
types de neurotransmetteurs) au niveau des cellules
nerveuses ou musculaires et entraîne donc une
diminution de la fréquence cardiaque, constriction
des bronches, augmentation des sécrétions salivaires
et digestives...).
Autres usages : Cette plante est cultivée comme
Le duvet présent sur la plante est moins rêche/dur et plus court que pour la
berce commune (Heracleum sphondylium)
potagère principalement pour sa racine qui est très
nutritive. Cette racine, charnue, devenant sucrée
avec les gelées hivernales, peut être consommée
crue ou cuite. Sa saveur, légèrement sucrée, est un
mélange de céleri et de carotte. Elle est riche en
glucides, en fer et en potassium ainsi qu’en vitamines
du groupe B et en vitamine E. Les feuilles sont
également comestibles et les fruits secs peuvent être
utilisés comme condiment. Le feuillage peut être
utilisé pour le fourrage et les fruits secs donnés aux
vaches favoriseraient leur production de lait.
Le panais est une plante bisannuelle, il est conseillé
Les fruits du panais commun (Pastinaca sativa subsp. sativa) sont des de consommer sa racine à la fin de la première
diakènes, comme pour la berce commune (Heracleum sphondylium)
année (de l’automne à la fin de l’hiver de sa
première année) car ensuite elle deviendra fibreuse
Floraison : Juin à septembre
et moins riche lors de la seconde année.
Milieu : Espèce cultivée pouvant se rencontrer à
l’état sauvage. Elle est présente dans les milieux
riches en azote, plutôt basique et à proximité
des implantations humaines (0 à 1800m). Elle
affectionne les milieux plutôt secs : friches, bord de
champs, voies ferrées, vergers…
Toxicité : Potentiellement photosensibilisante
(présence de furocoumarines) pouvant provoquer
des dermites (inflammations de la peau) après
exposition au soleil.
Propriétés : Les fruits secs et les racines sont utilisés.
Selon Paul-Victor Fournier, le panais cultivé serait
diurétique (qui stimule la production d’urine),
fébrifuge (qui fait tomber la fièvre) (plutôt les
fruits), apéritif (qui stimule l’appétit), calmant
pour certaines douleurs (notamment dentaires).
Il est reporté un usage des racines pour les
convalescents. Selon Christian Duraffourd et Jean-
Claude Lapraz, la teinture mère (fruit et racine)

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Panais brûlant (Pastinaca sativa subsp. urens)
Nom vernaculaire : Panais brûlant
Famille : Apiaceae
Nom anglais : Non répertorié à notre connaissance.
Non comestible, photosensibilisant et au contact
irritant et urticant selon certains auteurs
Description : Les tiges sont non anguleuses (angles
sont peu marqués, presque cylindriques) et les
ombelles d’ombellules disposent de fleurs jaunes
et de 5 à 8 rayons max (contrairement au panais
commun qui en a toujours plus de 8) ce qui
permet de le distinguer de la berce commune, mais Les folioles des feuilles composées du panais brûlant (Pastinaca sativa
subsp. urens) sont sessiles (ne présentent pas de pétioles secondaires) comme
également du panais cultivé. pour le panais commun (Pastinaca sativa subsp. sativa)

Floraison : Juillet-septembre
Milieu : Dispersé en France continentale, surtout
dans le Midi et dans les vallées fluviales (0
à 1200m). L’espèce est naturalisée et est en
expansion. Il affectionne les bords de routes, voies
ferrées, terrains vagues et bords de cours d’eau. Il
pousse dans des sols plus secs que la berce.
Toxicité : Très photosensibilisant (présence de
furocoumarines) pouvant provoquer d’importantes
brûlures de contact. Il aurait des propriétés irritantes
et urticantes selon Paul-Victor Fournier.
Propriétés : Pas de propriétés spécifiques à cette
sous-espèce à notre connaissance.
Autres usages : Pas d’autres usages recensés à notre
connaissance.

Les ombelles d’ombellules du panais brûlant (Pastinaca sativa subsp. urens)


disposent de fleurs jaunes et de 5 à 8 rayons max (contrairement au panais
commun qui en a toujours plus de 8 et de la berce commune qui a entre 15
et 35 (parfois 40).

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Egopode podagraire (Aegopodium podagraria)
Nom vernaculaire : Egopode, herbe-aux-goutteux,
pied de chèvre
Famille : Apiaceae
Nom anglais : Ground elder
Comestible
Description : Herbacée vivace de 40 cm à 1 m. La
plante est glabre.
Les feuilles ont 3 divisions appelées folioles, elles-
mêmes divisées en 2 ou 3 foliolules, alors que la
berce commune a plus de divisions (3 à 7 folioles).
La forme ovale des foliolules qui sont dentés sur
les bords permet également de distinguer les deux
plantes.
La plupart des feuilles sont attachées à la base du
plant. Les fleurs blanches sont groupées en ombelles
d’ombellules de 6 à 12 centimètres de diamètre.
La section triangulaire du pétiole formant comme
une “gouttière”, permet également d’identifier
l’égopode et de le distinguer de la berce commune.

Les feuilles de l’égopode podagraire (Aegopodium podagraria) ont 3


divisions appelées folioles, elles-mêmes divisées en 2 ou 3 foliolules et la
forme ovale des foliolules qui sont dentés sur les bords permettent de la
distinguer de la berce commune (Heracleum sphondylium)

La section triangulaire du pétiole formant comme une “gouttière”, permet


de distinguer l’égopode podagraire (Aegopodium podagraria) de la berce
commune (Heracleum sphondylium)

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Floraison : Mai-Août Impératoire (Peucedanum ostruthium ou
Milieux : Espèce de demi-ombre ou ombre. Aime Imperatoria ostruthium )
les sols frais et humides, argileux ou limoneux, Nom vernaculaire : Impératoire, peucédan
riches en bases (pH basique à légèrement acide) impératoire, benjoin français
et en nutriments. Bords de chemins, talus, haies, Famille : Apiaceae
lisières forestières, sous-bois, forêts montagnardes, Nom anglais : Ground elder
parcs et jardins. De 0 à 1700m. C’est une espèce
Comestible
envahissante, redoutée des jardiniers.
Description : Plante vivace herbacée, de 40 à
Toxicité : Pas de toxicité.
60 cm. La tige est dressée, creuse et striée. La
Des précautions sont de rigueur toutefois pour les plante est glabre et les folioles ovales et dentelées
personnes ayant un terrain allergique, une réaction en dent de scie. Des feuilles tripennées permettent
cutanée étant possible au contact des feuilles. de la distinguer de la berce commune. Les folioles
Propriétés : C’est une plante aromatique dont sont portées par un pétiolule (lorsque les feuilles
les fruits séchés ont été utilisés traditionnellement sont composées, petit pétiole portant le limbe d’une
en infusion pour soigner la goutte (maladie foliole) assez court.
métabolique à manifestations articulaires, rénales, Les fleurs sont principalement blanches, mais elles
cutanées, liée à une surcharge organique en acide peuvent être rosées. Elles sont réunies en ombelles
urique dans le sang (hyperuricémie), et pouvant d’ombellules de 20 à 40 rayons grêles et inégaux.
présenter deux aspects, aigu (inflammatoire) ou
Les fruits presque circulaires sont entourés d’une
chronique (métabolique)).
bordure mince formant comme une “aile”.
Sa consommation régulière comme « légume
Peucedanum vient du grec qui signifie “pin” et
sauvage » pourrait permettre de prévenir les crises
fait allusion à l’odeur forte et résineuse des fruits
de goutte.
lorsqu’ils sont broyés.
Elle agirait dans le traitement de la goutte, par
différent mécanismes dont sa capacité à stimuler
l’élimination rénale, par ses propriétés diurétiques
mais aussi par des propriétés anti-inflammatoires
liées à une molécule le falcarindiol. Cette même
molécule lui confère des propriétés antifongiques
(qui permet de lutter contre le développement des
champignons (mycoses)).
Des études assez récentes, ont mis en évidence
l’efficacité de la teinture mère des parties
aériennes d’égopode comme hypoglycémiante
dans le diabète, en synergie avec l’utilisation de
médicaments antidiabétiques.
L’impératoire (Imperatoria ostruthium) est glabre et ses folioles ovales et
Elle aurait aussi des propriétés également dentelées en dent de scie, feuilles tripennées, ce qui permet de la distinguer
vulnéraires (qui aident la cicatrisation) selon Paul- de la berce commune (Heracleum sphondylium)

Victor Fournier.
Autres usages : Toutes les parties tendres peuvent
se manger comme des épinards, crues, cuites ou
en jus, y compris les fleurs. Ses feuilles et ses tiges
présentent une légère odeur de carotte.

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Impératoire (Imperatoria ostruthium)

Floraison : juin à août


Milieux : Plante d’altitude (1200 - 2 700 m)
présente dans les massifs français (Vosges, Alpes,
Pyrénées, Massif Central, Corbières, Corse). Elle
apprécie la demi-ombre et parfois le soleil. Elle
pousse sur des sols secs à frais avec un pH neutre à
acide.
Toxicité : Aucune contre-indication, mais
photosensibilisante, peut provoquer des
dermites après exposition au soleil (présence de
furocoumarines).
Propriétés : La partie médicinale est la racine.
La racine aurait comme propriétés, selon Paul-Victor
Fournier, d’être tonique (qui donne de la vigueur,
du tonus, de l’énergie physique et psychique),
stomachique (qui facilite la digestion), sudorifique
(qui favorise la transpiration) et carminative (qui
favorise l’expulsion des gaz intestinaux).
Selon le Dr Morel, la plante serait soupçonnée
d’être adaptogène (qui améliore la résistance de
l’organisme aux différents stress) et aurait aussi
des propriétés anti-inflammatoires (qui lutte
contre l’inflammation), antipyrétiques (qui combat
la fièvre), anti-mycosiques (qui lutte contre les
champignons (mycoses)), anti-bactériennes (qui
lutte contre les bactéries), anti-dépressives (qui lutte
contre la dépression).
Autres usages : Toute les parties de la plante sont
aromatiques. Son odeur rappelle la carotte et le
céleri. A partir de la racine, on produirait une huile
essentielle appelée “benjoin français”. On pourrait
aromatiser les fromages avec de la poudre de la
racine d’impératoire.

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Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition, Sang
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Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

Le guide familial des plantes médicinales, D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif, Broché, 2017

Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, Cazin F.J., Abel Franklin, 1868 (date de la
première édition)

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

BOULEAU

Bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Betula pendula Roth. Cariot & St.-Lag. (syn. Betula Très commun sur tout le territoire et jusqu’à 2 000 m
alba subsp. verrucosa) d’altitude, le bouleau est plus rare voire même absent
en plaine méditerranéenne.
NOMS VERNACULAIRES
RÉPARTITION MONDIALE2
Bouleau verruqueux, boulard, bois à balais
Le bouleau verruqueux est présent en Europe
et en Asie.
FAMILLE BOTANIQUE
Betulaceae MILIEUX (OU SOL)1, 3
Le bouleau apprécie l'exposition au soleil ou la
NOM ANGLAIS demi-ombre. Il se plaît sur tous les types de sols
Silver birch et supporte même les températures très basses.

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On trouve ainsi cette espèce rustique dans DESCRIPTION1,4
des milieux très variés : lisières de bois, forêts claires,
De croissance rapide, le bouleau verruqueux est un
landes, friches... arbre monoïque* à feuillage caduc*, aéré (qui laisse
passer la lumière), pouvant atteindre 20 à 25 m.
LE SAVIEZ-VOUS1 ? • Le tronc est droit. L’écorce lisse, blanche
et brillante se détache de façon caractéristique
Le bouleau est un arbre pionnier : il apparaît en lanières horizontales, fines comme du papier.
en premier sur un sol nu, notamment après
Elle porte des lenticelles* horizontales qui sont
un feu de forêt. Sa courte durée de vie
de petites ouvertures permettant les échanges
(rarement plus de 100 ans) lui permet,
en mourant, de régénérer le sol en produisant gazeux avec le milieu extérieur.
de l’humus*. Avec les années, l’écorce s’épaissit et la base
du tronc devient noirâtre du fait de l’apparition
de grosses crevasses sombres.
FLORAISON1,2 • Les branches sont dressées, retombantes
Avril à mai à leur extrémité. Les jeunes rameaux souples
sont brun-roux et portent de petites verrues
PÉRIODE DE RÉCOLTE blanchâtres résineuses, d’où son nom
de bouleau « verruqueux ».
• Feuilles :
• Les feuilles, longues de 3 à 7 cm, sont vert clair
• Usage thérapeutique : début d’été (autour au début du printemps et plus foncées ensuite.
de la Saint Jean). Elles sont lisses, triangulaires et acuminées*.
• Usage culinaire : au tout début du printemps, Doublement dentées*, glabres* et alternes*,
jeunes feuilles de maximum 1 semaine. elles présentent une nervure centrale et 2 à 4
• Écorce : toute l’année et plus particulièrement paires de nervures latérales.
au printemps où l’écorce se retire plus facilement • Les fleurs commencent à apparaître avant
grâce au flux de la sève. les feuilles et sont disposées en chatons*
A noter : afin de préserver l’arbre, la récolte qui commencent à se former à l’automne de
de l’écorce doit se faire sur des rameaux jeunes l’année précédente :
ou, mieux encore, sur les parties coupées après • Les chatons mâles vert clair sont pendants
un élagage ou tombées après une tempête. et longs de 10 cm. Ils portent des fleurs
• Bourgeons : au printemps, juste au moment staminées*.
du « débourrement ». • Les chatons femelles portent des fleurs
• Sève : de mi-février à fin mars (en région pistillées*, groupées par 3 et protégées par
parisienne), lors de la montée de sève, sur des une bractée trilobée* (à trois lobes). Ils sont
arbres d’un certain âge. (Pour tous les détails verts à rougeâtres et courts (environ 3 cm).
sur la récolte de la sève, référez-vous au cours D’abord dressés, ils deviennent pendants
« La sève de bouleau ».) une fois arrivés à maturité.
• Le bouleau a une reproduction anémophile* :
le pollen est libéré dans l’air par le vent.
• Les fruits issus des chatons femelles sont
des samares*, c’est-à-dire des akènes* munis
d’une excroissance en forme d’aile, ils sont assez
petits avec une aile large. Leur dispersion par
le vent provoque la désagrégation du chaton
à l’automne.
• Les bourgeons sont bruns, de forme conique.

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Le bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.) peut que leurs hybrides, sont indifféremment utilisés
être facilement confondu avec le bouleau pubescent pour la sève, les feuilles ou l’écorce et sont cités dans
(Betula pubescens Ehrh.). Ces deux bouleaux, ainsi les différentes commissions et monographies.

Distinguer les 2 principaux bouleaux présents en France :

Bouleau verruqueux Bouleau pubescent


(Betula pendula Roth.) (Betula pubescens Ehrh.)
Ecorce • Blanche • Blanc sale
• Devenant noire et fissurée • Rarement noire et fissurée
• Lisse
Rameaux • Couverts de verrues • Non verruqueux
• Pendants • Plus ou moins pendants
• Souples • Pubescents
Feuilles Limbe : Limbe :
• triangulaire • en losange
• doublement denté • simplement denté
• glabre • pubescent en dessous

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Port aéré du bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.).

Écorce blanche de bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.) Lenticelles d’écorce de bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.).
qui s’enlève par languettes comme du papier.

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Base crevassée d’un tronc de bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.).

Feuilles vertes doublement dentées de bouleau verruqueux Chatons mâles pendants de bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.).
(Betula pendula Roth.).

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Infrutescence de bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.). Akènes ailés (samares) de bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.).

Rameau de bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.). Rameau de bouleau pubescent (Betula pubescens Ehrh).

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CUISINE5 NUTRIMENTS
Le bouleau est surtout connu pour ses utilisations 1. Feuilles6
thérapeutiques mais il peut aussi être utilisé en cuisine Selon un rapport de l’EMA (European Medicines
si vous avez l’âme curieuse ! Agency), elles contiendraient notamment :
• Les jeunes feuilles se consomment crues au • De la vitamine C (500 mg/100g)
maximum une semaine après leur apparition (AJR* = 80 mg/j)
ou 2 semaines après si on les cuit. Elles deviennent • Du bêta-carotène
ensuite très vite fibreuses et dures.
Cuites, elles peuvent être consommées avec • Du potassium (804,5 mg/100 g dans
d’autres légumes et crues, en petite quantité les feuilles sèches) (AJR* = 2 g/j).
dans une salade. 2. Sève7
• La sève, bien connue pour son usage médicinal, La composition de la sève évolue en fonction
peut également être utilisée en cuisine sous du type de sol, de l’âge de l’arbre et même
différentes formes : des conditions climatiques. Elle est composée
• Sirop : obtenu par évaporation de la sève en moyenne de :
en la portant à légère ébullition. Sachez • 99 % d’eau
cependant qu’il faut 120 litres de sève pour • 1 % : glucides (glucose et fructose
produire 1 litre de sirop ! principalement), protéines et acides aminés
• Vin de bouleau : boisson fermentée libres (citrulline, glutamine et asparagine),
légèrement pétillante et délicieuse qui peut acide malique, succinique et citrique ainsi
être obtenue par fermentation de la sève. La que des vitamines et des minéraux.
fermentation peut être réalisée sans adjuvant,
grâce au sucre naturellement présent, mais Apport pour 200 mL de sève
on peut la favoriser en ajoutant du miel ou (par rapport aux recommandations
du sucre. Au bout d’un mois de fermentation,
journalières maximales)
vous pouvez mettre votre vin de sève
de bouleau en bouteille. Vitamine C 12 à 14 % de la RNP*
• Vinaigre de bouleau : en laissant ce vin Manganèse 35 à 80 % des AS*
fermenter plus longtemps à l’air libre. *AJR = Apports Journaliers Recommandés.
*RNP = Référence Nutritionnelle pour la Population.
*AS = Apports Suffisants.
LE SAVIEZ-VOUS5 ?
L’écorce, ou plus précisément le cambium frais, La sève apporte également du potassium (entre 50
peut être consommé cru ou cuit. mg et 70 mg/L), du calcium (entre 31 et 74 mg/L),
Il peut également être séché puis réduit du magnésium (entre 11 et 21 mg/L), du fer
en poudre pour l’utiliser comme farine pour (0,16 mg/L) , du zinc (entre 0,5 et 0,8 mg/L) mais
la confection de pain. Le cambium, ou ces quantités sont moins significatives au regard
« seconde écorce », est la partie vivante située des recommandations journalières.
entre l’écorce extérieure et l’aubier, le bois de
l’arbre. Comme la récolte au niveau du tronc
provoque la mort de l’arbre, il faut profiter
de la taille ou de l’élagage pour récolter
le cambium sur les rameaux coupés.

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LE SAVIEZ-VOUS33,34,35 ? • OPC ou proanthocyanidols (39 mg/g32
de feuilles sèches) : tanins de type condensés
L’écorce est riche en glucides (>20 %)
pouvant présenter des propriétés
et particulièrement en xylanes, sucres pouvant
anti-oxydantes, anti-inflammatoires et
être convertis dans l'industrie agro-alimentaire
anti-microbiennes.
en xylitol, au cours de multiples étapes.
Cet édulcorant non cancérogène, au pouvoir • Triterpènes : acide bétulinique, bétulinol
sucrant proche de celui du saccharose, (ou bétuline) etc.
est naturellement présent dans de nombreux Et aussi : acide ascorbique6 (vitamine C),
fruits et légumes (fraises, prunes, choux-fleurs). potassium en petites quantités (0,8 g/100 g
Il est utilisé dans les chewing-gum sans sucre, de feuilles sèches), lignanes10, autres composés
les dentifrices (pour un pouvoir sucrant sans aromatiques volatils12, traces de résines,
favoriser l'apparition des caries) ou encore salicylate de méthyle12. Le salicylate de
les cosmétiques. méthyle possède des propriétés analgésiques
et antipyrétiques*14 mais la teneur en salicylate
de méthyle dans les feuilles serait trop faible
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, pour observer un quelconque effet15.
INDICATIONS ET REMÈDES
Propriétés
Parties de l’arbre utilisées : • Drainant de la sphère rénale :
• Feuilles : inscrites à la liste A de la pharmacopée • Diurétiques*10,11 : les cahiers de l’agence
française , leur extrait sec, obtenu par séchage
8
199811 indiquent que les feuilles de bouleau
d’une extraction aqueuse de feuilles de bouleau, sont « traditionnellement utilisées pour
fait l’objet d’une monographie de contrôle faciliter les fonctions d’élimination urinaire
et d’une monographie de l'HMPC9. et digestive et pour favoriser l’élimination
Les feuilles de bouleau appartiennent rénale d’eau. »
au monopole pharmaceutique.
• Propriétés protectrices sur l’organisme :
• Écorce
• Anti-inflammatoire16 : les résultats
• Bourgeons d’une étude in vitro sur l’extrait aqueux de
• Sève. bouleau vont dans le sens de son utilisation
traditionnelle comme anti-inflammatoire.
1/ Les feuilles • Antioxydant17 : une étude sur différentes
plantes a mis en avant le pouvoir antioxydant
Molécules actives 10-12 du bouleau. Les acides phénoliques, les OPC,
• Flavonoïdes (2 à 3 %) : hypéroside (environ les flavonoïdes ainsi que d’autres molécules
0,8 %), avicularine, quercétine... pourraient être à l’origine de la diminution des
Les flavonoïdes sont connus pour leurs propriétés réactions d’oxydation par neutralisation de
antioxydantes. Certains ont par ailleurs des radicaux libres, responsables du vieillissement
propriétés anti-inflammatoires, anti-infectieuses des cellules.
et immuno-stimulantes*.
• Autres composés :
• Acides phénoliques : acide chlorogénique13
(aux propriétés antioxydantes
et antimicrobiennes) et acide coumarique.

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Indications Remèdes
La Commission E allemande18 rapporte les usages
traditionnels suivants : Par voie interne
• Troubles urinaires et rénaux18 Infusion19
• Infections urinaires mineures en « thérapie Préparation : verser 150 mL (l’équivalent d’une
de drainage dans les pathologies tasse) d’eau frémissante à 85-90 °C sur environ
bactériennes et inflammatoires des voies une cuillère à café, soit 2 à 3 g de feuilles coupées
urinaires ». Cette utilisation traditionnelle est finement. Laisser infuser 15 mn à couvert.
également mentionnée par l'HMPC6. Utilisation : boire jusqu’à 4 tasses par jour pendant 2
• Calculs rénaux : dans les lithiases* rénales, à 4 semaines.
grâce au drainage des voies urinaires et à Indications : troubles urinaires et articulaires cités
l’élimination de substances pouvant favoriser ci-dessus.
leur apparition. A noter : Pensez à boire suffisamment d’eau
pendant la cure.
POUR BIEN COMPRENDRE :
Les calculs rénaux sont de petits agrégats LE SAVIEZ-VOUS ?
de minéraux qui finissent par former
On retrouve parfois dans le commerce une
des concrétions solides, sortes de petits
préparation appelée « jus de bouleau » qui
« cailloux » qui se logent dans les voies
est une infusion ou une décoction de feuilles
urinaires ou au niveau des reins ou de
de bouleau qu’il ne faut pas confondre
la vessie. Leur apparition est souvent
avec la sève de bouleau.
favorisée par une diminution du volume
des urines, une modification du pH de
celles-ci, une consommation excessive 2/ L’écorce
de sel ou d’aliments riches en oxalates*,
un excès d’acide urique*... C’est une
pathologie pour laquelle les récidives L’écorce peut elle aussi être utilisée pour ses propriétés
médicinales. Elle contiendrait plus de bétuline que les
sont assez fréquentes.
feuilles (10 à 20 %)20,21, ainsi que des OPC,
L’effet diurétique (élimination d’eau
des lignanes, des résines, du salicylate de méthyle…
par les urines) induit par les feuilles
Selon des études in vitro, elle possèderait des
de bouleau empêche la formation
propriétés anti-inflammatoires22,23 .
de calculs en évitant la concentration et
Selon des études ex vivo24 et une étude clinique25,
la concrétion des minéraux.
elle posséderait aussi des propriétés cicatrisantes.
• Troubles articulaires (rhumatismes*, arthrite*,
3/ Les bourgeons
arthrose*, goutte*...) : usage traditionnel en
complément d’un traitement antirhumatismal18
en raison de ses effets anti-inflammatoires Leur composition exacte n’est pas connue à l’heure
et diurétiques. actuelle mais devrait l’être dans les prochaines années
étant donné l’essor de la gemmothérapie.

Propriétés et indications26–28
Le bourgeon de bouleau agirait comme
anti-inflammatoire, principalement au niveau
articulaire, pour les pathologies rhumatismales

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chroniques et/ou dégénératives comme l’arthrite*. le matin à jeun, en cure de 3 semaines à la sortie
Il favoriserait l’élimination des résidus acides dont de l’hiver.
l’acide urique* et stimulerait la régénération du Pour aller plus loin, rendez-vous dans le cours
tissu osseux. Il est utilisé aussi pour les troubles liés « La sève de bouleau ».
à la croissance osseuse, les douleurs de croissance,
la minéralisation des os et des dents et comme
revitalisant.
TOXICITÉ19
Il n’y a pas de toxicité répertoriée pour le bouleau à
notre connaissance à ce jour.
Sur la sphère rénale, le bourgeon de bouleau serait
Effets indésirables :
un remède intéressant contre les lithiases* urinaires,
l’insuffisance rénale et pour stimuler l’élimination Quelques effets indésirables ont été recensés suite
de l’acide urique* notamment. à l’utilisation du bouleau :
• Troubles gastro-intestinaux tels que des nausées,
diarrhées ou vomissements,
Remèdes
• Réactions allergiques, essentiellement par la
Par voie interne présence de dérivés salicylés et donc d’allergies
croisées avec l’aspirine et ses dérivés.
Macérat glycériné
Préparation d’un macérat mère : Recouvrir 15 g de
bourgeons frais de 100 g d’un mélange de solvants CONTRE-INDICATIONS10,19,29,30
constitué de 2/3 d’alcool à 55° et d’1/3 de glycérine. Contre-indiqué en cas de :
Laisser macérer 21 jours minimum, à l’abri de la • Maladie cardiaque ou rénale grave, et
lumière et en mélangeant 1 à 2 fois par semaine. toute autre pathologie pour laquelle il est
Filtrer la préparation et presser les bourgeons. recommandé de diminuer son apport hydrique9,
Pour le protocole détaillé et les variantes, voir le notamment en cas d'insuffisance cardiaque*.
cours sur la gemmothérapie. En cas d’œdèmes*, il est important de consulter
Utilisation : un médecin pour écarter toute cause cardiaque
• Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison et ainsi éviter un risque de retard de diagnostic
de 5 gouttes par prise du macérat mère, pur ou de la pathologie.
dilué dans de l’eau. • Allergies :
• Pour les enfants, ajuster de manière • À l’aspirine (acide salicylique)29 en raison de
proportionnelle en fonction du poids à raison la présence, même en quantité minime, de
d’1 goutte de macérat mère pour 10 kg salicylate de méthyle notamment.
de poids. Utiliser dilué dans de l’eau. • Au pollen de bouleau : environ 8 % de
Indications : celles citées ci-dessus. la population est allergique au pollen de
bouleau. Cette allergie a la particularité
4/ La sève de provoquer des allergies croisées avec
des aliments comme le kiwi, la pomme ou
La sève de bouleau est récoltée au printemps. le céleri... C’est-à-dire qu’une personne
Elle est connue pour ses propriétés drainantes : sensible au pollen de bouleau pourra aussi
elle est diurétique* et favorise l’élimination de l’acide être sensible à ces aliments car ils présentent
urique* par les reins, via les urines. des allergènes semblables à celui-ci et
inversement 30.

La sève de bouleau peut être consommée à raison


d’un verre de 200 mL par jour, de préférence

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Déconseillé en raison de l’absence de preuves ANECDOTES ET AUTRES
suffisantes de l’innocuité complète, chez : INFORMATIONS
• La femme enceinte ou allaitante9 • L’alphabet celte faisait correspondre
• Les enfants de moins de 12 ans9. les lettres à des arbres. Le bouleau, du fait
de sa caractéristique d’arbre pionnier, était
Interactions médicamenteuses la première de cet alphabet : « beth »31.
Aucune interaction médicale répertoriée à ce jour. • L’écorce du bouleau est parfois appelée
« papyracée » car elle se présente comme
du papier. Cette particularité n’a pas échappé
Précautions d’emploi
aux anciens : l’écorce d’arbre a été l’un
Maintenir un apport hydrique suffisant pendant une des premiers supports d’écriture.
cure à base de bouleau. L’écorce de bouleau a été utilisée chez les Celtes,
dans certaines régions de l’Inde, dans les pays
AUTRES USAGES slaves et nordiques, là où il est le plus abondant.
• Le bois de bouleau est un bois léger, résistant • Une autre utilisation de l’écorce remontant
et flexible, apprécié par les menuisiers cette fois à la préhistoire est la fabrication de
et ébénistes. chaussures à partir de lanières d’écorce de
• Les feuilles du bouleau peuvent servir comme bouleau tressées. Cette méthode a été conservée
teinture naturelle pour la laine qu'elles colorent jusqu’à aujourd’hui en Russie, où l'on s'en sert
en jaune-vert. encore pour fabriquer ces chaussures appelées
« lapti ».
• L'écorce était utilisée par les amérindiens pour
fabriquer des récipients et des canoës.
Pour ces derniers, les écorces (ou les peaux)
étaient rendues étanches (et imputrescibles) par
l’utilisation du brai, un goudron que l’on obtient
par distillation sèche de l’écorce du bouleau.
• Autrefois, les rameaux servaient aussi à la
fabrication de balais, d'où son nom de « bois
à balais ».

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CONFUSIONS POSSIBLES1,2

Le bouleau peut éventuellement être confondu


avec le merisier (Prunus avium (L.) L.), un arbre
de la famille des Rosaceae appelé aussi cerisier
sauvage, et avec deux arbres de la famille des
Salicaceae, le peuplier blanc (Populus alba L.) et le
peuplier gris (Populus x canescens (Aiton) Sm.), du
fait d’une certaine ressemblance de leurs troncs.

Pour bien les distinguer du bouleau :


• Merisier (Prunus avium (L.) L.) : l’écorce est lisse, Écorce de merisier (Prunus avium (L.) L.).

brillante sur les jeunes rameaux, elle porte


des lenticelles et se détache en fines lanières.
Éléments distinctifs : sa couleur tend vers
le brun-rougeâtre ou le gris-rougeâtre.
• Peuplier blanc (Populus alba L.) : l’écorce
est blanc-grisâtre quand l’arbre est jeune
et devient blanc-crème à verdâtre à maturité.
Avec le temps, comme le bouleau, l’écorce
devient noirâtre à la base. Elle porte de grosses
lenticelles et des crevasses en forme de losange.
Éléments distinctifs : le tronc est parfois cannelé
et les branches sont étalées et non tombantes. Ecorce de peuplier blanc (Populus alba L.).
De plus, les feuilles sont blanches en dessous.
• Peuplier gris (Populus x canescens (Aiton) Sm.)  :
Espèce peu fréquente dont l’écorce du tronc
est semblable à celle du peuplier blanc
et les branches sont ascendantes.
Éléments distinctifs : comme le peuplier blanc.
Les feuilles aussi sont différentes de celles
du bouleau, elles sont ovales ou légèrement
lobées et pubescentes en-dessous.

Feuilles de peuplier blanc (Populus alba L.). Feuilles de peuplier gris (Populus x canescens (Aiton) Sm.).

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SYNTHÈSE

Le bouleau verruqueux (Betula pendula Roth.) est un arbre monoïque de la famille


des Betulaceae, facilement reconnaissable par son écorce blanche qui se détache
en fines lanières horizontales et ses lenticelles horizontales.
Ses feuilles sont triangulaires, acuminées, glabres et doublement dentées.
Ses fleurs sont disposées en chatons qui peuvent être mâles ou femelles. Les chatons
femelles donnent des fruits appelés samares.

>P
 lusieurs parties du bouleau sont comestibles et peuvent être utilisées en cuisine.
• Les jeunes feuilles de moins d'une semaine peuvent être consommées crues
en salade. Les feuilles de moins de 2 semaines peuvent être consommées cuites.
Les feuilles contiennent de la vitamine C (500 mg/100 g de feuilles sèches),
du bêta-carotène et du potassium (804,5 mg/100 g de feuilles sèches).
• La sève brute, est riche en vitamine C (12 à 14 % de la RNP pour 200 mL)
et en minéraux dont le manganèse (35 à 80 % des AS pour 200 mL).
Elle apporte également du potassium (entre 50 mg et 70 mg/L), du calcium
(entre 31 et 74 mg/L), du magnésium (entre 11 et 21 mg/L), du fer (0,16 mg/L)
et du zinc (entre 0,5 et 0,8 mg/L) mais ces quantités sont moins significatives
au regard des recommandations journalières. Elle se consomme à la fin de l’hiver
ou au début du printemps pour ses propriétés anti-inflammatoires, drainantes
et reminéralisantes, à raison d’un verre (200 mL) par jour, de préférence le matin
à jeun et en cure de 3 semaines maximum. Elle permet aussi de préparer
des boissons originales (vin, sirop, vinaigre).

Le bouleau est traditionnellement utilisé pour ses propriétés diurétiques et


anti-rhumatismales.
• Les feuilles et l’écorce contiennent des flavonoïdes, des tanins condensés
et des triterpènes (bétuline, acide bétulinique) dans des proportions différentes.
Ces molécules leurs confèrent des propriétés diurétiques, anti-inflammatoires
et anti-oxydantes d’où l’intérêt du bouleau en prévention et en accompagnement
de troubles urinaires mineurs (infections urinaires, calculs rénaux) et en cas
de troubles articulaires.
• Les bourgeons sont recommandés pour les mêmes indications.

Le bouleau ne présente pas de toxicité et les remèdes à base de bouleau ont peu de
contre-indications. Ils doivent cependant être évités en cas de troubles cardiaques ou
rénaux graves, d’allergies au pollen de bouleau et aux dérivés salicylés (aspirine).
Ils sont également déconseillés aux enfants et aux femmes enceintes et allaitantes.
Enfin, pour profiter de tous les bienfaits du bouleau sans risque, n’oubliez pas de boire
suffisamment d’eau le temps de son utilisation !

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GLOSSAIRE
Acide urique — L’acide urique est une forme de Anémophile — Mode de pollinisation par le vent.
déchet normalement éliminé par l’organisme (par On dit aussi anémogame. Contrairement
voie urinaire principalement). Il constitue le produit à entomophile ou entomogame, dont le pollen
final de la dégradation des purines - classe de est transporté par les insectes.
molécules naturellement présente dans l’organisme
et entrant dans la composition de l’ADN, de l’ARN, Antipyrétique — Qui fait diminuer la fièvre.
mais également impliquée dans le stockage de
l’énergie dans la cellule (ex : ATP) et dans
de nombreuses autres réactions du métabolisme. AS — Apports Suffisants.
Sa présence dans le corps humain est donc tout
à fait normale. Arthrite — Atteinte articulaire inflammatoire
Toutefois, l’acide urique et sa forme ionisée caractérisée par la présence de douleur, rougeur,
correspondante, l’urate (majoritaire à pH chaleur et parfois gonflement de l’articulation,
physiologique), sont peu solubles dans l’eau. et s’accompagnant de modifications biologiques
Ainsi, en cas d’hyperuricémie - à savoir lorsque la caractéristiques (présence d’indicateurs de
quantité d’acide urique/urate est trop élevée (suite phénomènes inflammatoires dans le corps).
à l’alimentation ou à certaines causes génétiques)-,
ils peuvent facilement précipiter dans des solutions
telles que les urines ou le liquide synovial (liquide Arthrose — Affection chronique liée à la
permettant la lubrification des articulations). dégénérescence anormale du cartilage et plus
Les microcristaux ainsi formés peuvent ensuite généralement de l’ensemble de l’articulation. Les
s’accumuler au niveau des articulations (ex. douleurs sont plutôt déclenchées lors du mouvement,
« goutte ») ou des reins. et tendent à diminuer en période de repos.
Ce sont des pathologies très douloureuses dont la
prise en charge reposera, en dehors de la diminution Caduc — Se dit d’organes qui se détachent et
de la douleur et de l’inflammation, sur la dissolution tombent spontanément après leur formation ou
des cristaux formés et la prévention de leur selon un rythme annuel. Par extension, on parle
reformation. d’arbres caduc quand ceux-ci perdent leur feuillage
à l’automne et se retrouvent « nus ».
Acuminé — Se dit d’un organe (feuille, bractée ou
division du calice) qui se termine en pointe fine, Chaton — Inflorescence cylindrique, formée de fleurs
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen. unisexuées mâles ou femelles. Les petites fleurs sont
sessiles ou presque. Elles sont insérées isolément ou
AJR — Apports Journaliers Recommandés. par petits groupes à l’aisselle d’écailles qui sont des
bractées.

Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne


s’ouvrant pas à maturité), à une seule graine Denté — Bordé de dents, c'est-à-dire de petites
non soudée à la paroi interne du fruit. Chaque échancrures triangulaires égales ou inégales. On dit
fleur peut donner naissance à un seul akène ou à que le limbe de l’ortie dioïque est denté.
plusieurs akènes (polyakène). On parle par exemple
de diakène lorsqu’il y a 2 akènes et de tétrakène Diurétique — Qui stimule la production de l'urine.
lorsqu’il y en a 4.
Glabre — Qui ne présente aucun poil.
Alternes — Se dit d’organes (feuilles, rameaux,
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des Goutte — Maladie métabolique liée à une
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte. accumulation d’acide urique (hyperuricémie),

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par excès de production ou défaut d’élimination. Oxalate— Base correspondante de l'acide oxalique
Les cristaux d’urate de sodium précipitent et (une fois qu'il a perdu un proton), acide organique
s’accumulent à différents endroits (articulation, présent dans de nombreux végétaux comme les
reins, peau) provoquant des manifestations épinards, l'oseille, le chou ou encore la rhubarbe.
caractéristiques. Elle peut présenter deux aspects : Dans le tube digestif, il se fixe au calcium et au fer,
aigu (inflammatoire) ou chronique (métabolique). limitant leur asborption.
Dans le corps, cette affinité pour le calcium peut
Humus — Couche supérieure du sol issue entraîner, dans le cas d'une alimentation très riche
de la décomposition totale ou partielle de en oxalate, la formation de cristaux durs à l'origine
matières organiques, par les animaux (insectes de calculs rénaux.
principalement), champignons et les bactéries
du sol. Pistillé — Se dit d’une fleur portant un pistil. Le pistil
est la partie femelle d’une fleur, constitué d’un ou
Immuno-stimulant — Qui stimule les défenses de plusieurs carpelles, du ou des styles et stigmates.
immunitaires. Il est aussi appelé gynécée.

Insuffisance cardiaque — Incapacité du cœur Polyarthrite rhumatoïde — Pathologie


à fournir un débit adapté aux besoins en oxygène inflammatoire chronique affectant les articulations
desdifférents organes de l’organisme. Cette et évoluant par « poussées » entrecoupées
pathologie peut se compliquer par des troubles de périodes d'atténuation des symptômes.
du rythmecardiaque ou même la mort. Cette maladie auto-immune (réaction anormale du
système immunitaire envers certaines cellules saines
de l’organisme qu’il reconnaît comme étrangères)
Lenticelle — Petite ouverture souvent brune qui se peut également toucher d’autres régions du corps.
trouve principalement sur l’écorce jeune des plantes
ligneuses, parfois sur d’autres organes (fruits, tiges...)
et qui permet des échanges gazeux avec l’extérieur. RNP — Référence Nutritionnelle pour la Population.

Lithiase — Maladie caractérisée par la présence de Rhumatisme — Terme générique désignant


calculs, c'est-à-dire des concrétions solides qui se l’ensemble des douleurs articulaires.
forment par précipitation de certains composants
(calcium, cholestérol, bilirubine) dans un organe ou Samare — Akène, c’est-à-dire fruit sec, indéhiscent,
dans son canal excréteur.et pouvant, par exemple, à une graine, pourvu d’une aile membraneuse
toucher le système urinaire, la vésicule biliaire servant à la dissémination par le vent.
ou les glandes salivaires.
Staminée — Se dit d’une fleur portant des étamines,
Monoïque — Se dit d’une plante dont les fleurs sont organes mâles formant l'androcée. Les étamines
unisexuées (mâles ou femelles) et portées par un sont composées d'un filet et d'une anthère
même individu. et produisent le pollen.

Œdème — Infiltration et accumulation anormale Trilobé — Se dit d’un organe (souvent une feuille)
de liquide provenant du sang dans les espaces bordé de trois lobes, c'est-à-dire de trois divisions
intercellulaires des tissus ou des organes, entraînant arrondies dont les échancrures n’atteignent pas le
un gonflement (mou ou dur) de ces tissus ou de ces milieu de chaque moitié du limbe.
organes. Les causes de la formation d’un œdème sont
très variées : choc, infection, inflammation de tout
type, allergies (œdème de Quincke), médicaments,
diminution anormale du drainage de la lymphe,
problèmes veineux, insuffisance cardiaque...

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Sources

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F O R M AT I O N E N L I G N E

BROCOLI SAUVAGE

Nom scientifique :
Lepidium draba (Cardaria draba)

Noms vernaculaires :
Passerage drave, pain-blanc

Famille botanique :
Brassicaceae

Nom anglais :
Hoary cress

Répartition en France :
Presque toute la France (0-1200m).
A noter : en Ile-de-France, la plante était indiquée
comme rare dans les flores du 19ème et assez
rare dans les flores du 20ème. Elle est aujourd’hui
assez commune, son expansion étant dû à la
transformation généralisée de cette région par
l’homme.

Répartition mondiale :
Brocoli sauvage (Lepidium draba) Présente en Europe méridionale et orientale, dans le
sud-ouest de l’Asie et l’Afrique du Nord. La plante
a été introduite au Canada et aux Etats-Unis, elle y
est aujourd’hui naturalisée.

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Milieux/Sol : à elles pourvues d’un pétiole long et velu et elles
C’est une espèce rudérale (qui est capable de croître disparaissent au moment de la floraison.
dans des sites fortement remaniés par l’activité
humaine) et thermophile (qui recherche la chaleur).
La plante supporte bien la sécheresse du climat
et du sol si elle n’est pas extrême, ainsi que les sols
pauvres en nutriments. Elle pourrait aussi pousser
dans les sols humides et riches en nutriments.
La plante se rencontre à proximité des villes et
villages, sur les bords des chemins et des routes, les
talus, les friches urbaines, les cultures, les vignes, les
jachères et les pieds de murs.
Jeunes pousses de brocoli sauvage (Lepidium draba)
Floraison :
Avril - juillet

Période de récolte :
Les jeunes pousses avec leurs boutons floraux :
mars à mai
Les inflorescences : jusqu’en juillet
Les graines : jusqu’en juillet
Les feuilles : jusqu’en juillet

Description : Feuilles de brocoli sauvage (Lepidium draba) de couleur vert pâle, disposées
de manière alterne sur la tige
Plante herbacée vivace mesurant de 25 à 50 cm et
couverte d’un léger duvet (petits poils très fins et très
doux) blanchâtre.

La plante pousse en colonie. Comme c’est


une plante vivace, si on la trouve dans un
lieu bien précis, vous avez alors votre spot
de brocoli et vous êtes sûr de l’y retrouver
chaque année.

- La plante est dressée, la tige est rameuse en haut,


certains rameaux sont nus, d’autres sont feuillés.
L’insertion des feuilles est embrassante avec 2 lobes aigus
- Les feuilles alternes (caractéristique de la famille
des Brassicaceae) sont oblongues, larges parfois
de plus de 2 cm. Leur insertion dans la tige est Les feuilles présentent une couleur vert pâle, vert un
légèrement embrassante avec 2 lobes aigus. peu glauque.
Elles sont sinuées (qui présentent des échancrures Les feuilles froissées sous le nez présentent une
arrondies et peu profondes), légèrement dentelées odeur soufrée et piquante de chou, odeur très
de façon irrégulière ainsi qu’épaisses et rigides fréquemment retrouvée dans les plantes de la
au toucher. Les feuilles de la rosette sont quant famille des Brassicaceae.

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- Les fleurs sont typiques des Brassicaceae avec
4 pétales blancs en croix et 6 étamines. Elles sont
réunies en panicule corymbiforme (inflorescence
complexe, en forme de grappe composée, dont les
éléments sont soit des grappes, soit des cymes et qui
est condensée en corymbe).
- Les boutons floraux ressemblent à de petits
“brocolis” avant de donner les fleurs.
- Les fruits indéhiscents (qui ne s’ouvrent pas
spontanément à maturité) sont des silicules en
Feuilles de brocoli sauvage (Lepidium draba) sinuées, légèrement dentelées
de façon irrégulière ainsi qu’épaisses et rigides au toucher forme de cœur, renflées et glabres.

Bouton floral (avant floraison) de brocoli sauvage (Lepidium draba)

Les feuilles, comme la plante entière, sont couvertes d’un léger duvet (petits
poils très fins et très doux) blanchâtre.

Inflorescence en panicule corymbiforme de brocoli sauvage (Lepidium draba)

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Gros plan sur les fleurs (typiques des Brassicaceae) avec 4 pétales blancs en croix et 6 étamines

Cuisine : Nutriments :
Les jeunes pousses ou les boutons floraux sont Riche en vitamine C (comme beaucoup de plantes
consommés crus, cuits à la vapeur ou poêlés à la de la famille des Brassicaceae).
manière du brocoli.
Les jeunes feuilles peuvent être ajoutées aux salades Molécules actives :
ou consommées comme des brocolis. • Glucosinolates (molécules soufrées, c’est à
On peut peler la jeune tige et la consommer crue. dire contenant du soufre, et une molécule de
Les feuilles et les inflorescences peuvent être lacto- glucose (sucre)). Ces molécules ont des propriétés
fermentées. dépuratives et détoxifiantes, lié à leur capacité
à stimuler des enzymes responsables de
Les fleurs peuvent décorer des salades.
l’élimination des déchets.
Les graines peuvent être utilisées pour réaliser une Elles sont irritantes des muqueuses, il faudra
moutarde. donc éviter de les consommer en excès.
Ces molécules sont responsables des odeurs
fortes et caractéristiques de nombreuses
Brassicaceae. En effet, lorsque les tissus
d’une plante à glucosinolates sont lésés, une
enzyme (la myrosinase) dégrade, dans des
conditions biologiques standard (pH neutre), les
glucosinolates, en un isothiocyanate très réactif,
volatil et d’odeur forte.

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Ces isothiocyanates sont produits par la plante Toxicité :
pour participer aux mécanismes de défense face Pas de toxicité identifiée
à leurs prédateurs (insectes, herbivores, bactéries,
champignons). Contre Indications :
Dans le brocoli sauvage, il est plus
En precaution d’emploi, le brocoli sauvage
particulièrement identifié la présence d’un type
étant irritant pour les muqueuses, à cause
particulier d’isothiocyanate, le sulforaphane.
des glucosinolates qu’il contient, on évitera sa
• Vitamine C, ayant des propriétés anti- consommation en cas d’irritation de l’estomac et des
oxydantes, stimulante du système immunitaire, intestins ainsi qu’une consommation quotidienne en
anti-scorbutique et facilitant l’assimilation du fer. excès.

Propriétés et usages médicinaux : Autres usages :


Le brocoli sauvage aurait des propriétés : Des extraits de la racine séchée de brocoli sauvage
• Détoxifiantes, liées à la capacité des ont montré une action inhibitrice sur la germination
glucosinolates à stimuler des enzymes (enzymes d’autres espèces : maïs, tournesol, blé d’hiver,
dites de “phase II”) responsables de l’élimination luzerne...
des déchets.
• Anti-oxydantes, de manière indirecte, par sa Anecdotes et autres informations :
capacité à activer des enzymes anti-oxydantes Lepidium est la transcription du grec Lepidion qui
capables de maintenir l’activité anti-oxydante signifie petite coquille, sans doute par allusion à la
des vitamines A, C et E. forme des fruits ou pour faire référence aux écailles
• Diurétiques (qui stimulent la production d’urines). de la passerage des champs (Lepidium campestre).
• Antiscorbutiques (qui préviennent ou traitent
le scorbut (maladie générale caractérisée par
des hémorragies multiples, un affaiblissement
progressif, et provoquée par une carence en
vitamine C qui est rare, de nos jours, dans les
pays développés) par sa grande richesse en
vitamine C).
Possiblement :
• Préventives du développement de certains
cancers (colorectaux, gastriques et dans une
moindre mesure, prostatiques, pulmonaires et
du cancer de la vessie grâce à la présence des
glucosinolates).
• Protectrice contre les maladies neuro-
dégénératives (comme par exemple dans la
maladie de Parkinson ou d’Alzheimer).

Peu de mentions sont faites des usages médicaux de


cette plante.

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CONFUSIONS POSSIBLES :

Pissenlit (Taraxacum officinale)


Nom vernaculaire : Dent de lion
Famille : Asteraceae
Nom anglais : Dandelion
Plante comestible
Description : La confusion n’est possible que lorsque
que le pissenlit est à l’état végétatif, en rosette,
sans la fleur. En effet, les feuilles du pissenlit sont
disposées en rosette à la base de la plante, c’est à Feuilles de pissenlit (Taraxacum officinale) en rosette avec au centre des
jeunes inflorescences en bouton
dire étalées en cercle au collet (zone entre la tige et
la racine), alors que sur les tiges du brocoli les feuilles
s’insèrent de manière alterne, en embrassant la tige. Floraison : Avril à juin, voire jusqu’en octobre
La distinction se fera sur les feuilles : les feuilles de Milieu : Fréquent et abondant dans toute la France
pissenlit sont glabres alors que le brocoli sauvage (0 à 2600 m). La plante se rencontre dans les parcs
présente des feuilles douces avec un duvet composé et jardins, les lisières de forêts et de bois… Elle pousse
de petits poils blancs. De plus, les feuilles de pissenlit sur des sols très variés, mais indique souvent des
sont beaucoup plus profondément découpées, en prairies riches.
lobes triangulaires, en forme de dents de lion (d’où Toxicité : Il est reporté des cas très rares d’allergie
son nom), que celle du brocoli. Et pour finir, lorsque à la plante, notamment à son latex (liée à la
l’on casse une feuille de pissenlit, un lait blanc présence d’une molécule de la famille des lactones
appelé latex est libéré. sesquiterpéniques).
Les pissenlits sont caractérisés par un S’abstenir en cas d’ulcères à l’estomac (car il stimule
polymorphisme (feuilles, fruits…) très important qui la sécrétion des sucs gastriques, qui pourraient
conduit à distinguer une multitude d’espèces et de aggraver les plaies).
sous-espèces parmi le genre Taraxacum.
En cas d’infflammation ou obstruction des voies
biliaires (calculs biliaires), ne pas prendre de
remèdes à base de pissenlit sans la supervision d’un
professionnel.
Eviter également si vous prenez des médicaments
diurétiques (les effets diurétiques s’additionneraient).
Eviter de consommer la racine en cas de maladie
grave du foie.

Feuilles très polymorphes de pissenlit (Taraxacum officinale), qui sont très


souvent beaucoup plus profondément découpées, en lobes triangulaires, en
forme de dents de lion et glabres

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Propriétés :
• Feuilles et racines : apéritives (qui stimulent la
digestion), dépuratives (qui nettoient le sang des
différents déchets accumulés), antioxydantes (qui
luttent contre l’oxydation des cellules).
• Les feuilles : diurétiques (qui font uriner),
cholérétiques (qui favorisent la production de
bile (liquide essentiel à la digestion des graisses)
par le foie) et cholagogues (qui favorisent
l’évacuation de cette bile par la vésicule biliaire).
• Racines : anti-inflammatoires (qui luttent contre
l’inflammation), antiagrégantes plaquettaires
(qui fluidifient le sang et donc empêchent sa
coagulation), prébiotiques (qui rétablissent
une bonne flore intestinale), laxatives douces
(qui aident à aller à la selle et luttent contre la
constipation).
Le pissenlit s’utilise en cas de manque d’appétit,
excès de table, mauvaise digestion, problèmes
de peau, allergies, problèmes rhumatismaux et
articulaires, calculs rénaux (petits cailloux dans les
voies urinaires), cellulite, constipation…
Pour plus d’informations, reportez-vous à la fiche
complète sur le pissenlit.

Usage culinaire : “Tout est bon dans le pissenlit” :


les jeunes feuilles et les boutons floraux servis en
salade, les fleurs pour aromatiser des gelées ou des
vins, la racine en succédané de café… (pour plus
d’informations se reporter à la fiche sur le pissenlit).

Autres usages : pas d’autre usage identifié.

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Silène à larges feuilles (Silene latifolia)

Nom vernaculaire : Compagnon blanc


Famille : Caryophyllaceae
Nom anglais : White campion
Plante comestible
Description : La confusion n’est possible qu’avant
floraison. En effet, les deux fleurs sont très
différentes. Le compagnon blanc présente des fleurs
grandes et blanches et rassemblées en cyme et
non une inflorescence composée de très nombreuses
petites fleurs comme le brocoli. La fleur est bien plus
grande, présente 5 pétales bifides (=fendus en deux)
et un calice renflé.
La plante est dioïque (se dit d’une plante dont les
fleurs sont unisexuées, mâles ou femelles, et sont
portées par des individus différents).
La distinction au stade de jeune pousse peut se faire
selon différents critères. Pour le compagnon blanc,
la feuille froissée n’a pas d’odeur soufrée, les feuilles
sont opposées sur la tige, l’insertion des feuilles sur
la tige à la particularité de faire un renflement
en forme de “genou” (typique de la famille des
Pas de confusion possible lorsque le compagnon blanc est en fleurs
Caryophyllaceae). Les feuilles de ce silène sont
également velues et douces.
Toxicité : Pas de toxicité, mais probable présence de
saponines ou saponosides.
Les saponines sont des molécules possédant un pôle
hydrophile (qui “aime” l’eau) et un pôle lipophile (qui
“aime” l’huile) leur donnant la propriété de mousser
avec l’eau comme un savon. Elles ont des propriétés
généralement antibiotiques, antifongiques,
antivirales et parfois anti-inflammatoires.
Certaines saponines seraient hémolytiques (qui
détruit les globules rouges, cellules du sang qui
transportent l’oxygène des poumons vers les
Feuilles opposées de compagnon blanc (Silene latifolia), l’insertion des différents organes) et irritantes pour les muqueuses.
feuilles sur la tige à la particularité de faire comme un renflement
Cette irritation des muqueuses pourrait être à
l’origine de leurs propriétés expectorantes. En effet,
Floraison : Avril à août beaucoup de plantes à saponines sont employées
Milieu : Présente dans toute la France (0-1700m), traditionnellement comme expectorantes.
elle apprécie les milieux anthropisés (transformés par Propriétés : Pas d’usage médical
l’homme), riches en azote et en éléments nutritifs. Usage culinaire : C’est principalement la jeune
Elle est présente dans de nombreux habitats : lisières pousse qui est consommée.
forestières, cultures, haies, friches...
Autres usages : Pas d’autre usage identifié.

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Silène enflée (Silene vulgaris)
Nom vernaculaire : Tapotte
Famille : Caryophyllaceae
Nom anglais : Bladder campion
Plante comestible
Description : La confusion est possible quand la
plante est jeune, avant la floraison. Les deux fleurs
sont très différentes. Pour les critères de distinction
avec le brocoli sauvage au stade de jeune pousse,
comme pour le compagnon blanc, la feuille froissée
n’a pas d’odeur soufrée, les feuilles sont opposées
sur la tige, l’insertion des feuilles sur la tige à la
particularité de faire un renflement (typique de la
famille des Caryophyllaceae).
Silene vulgaris a une souche ramifiée et ligneuse.
Elle est souvent étalée au sol avant de se dresser.
Les feuilles des jeunes pousses sont un peu
caoutchouteuses au toucher. La plante peut être
glabre ou légèrement velue (limbe cilié). Le limbe
est entier, ovale ou lancéolé et pointu au bout.
Leur forme est atténuée à la base. La plante est
polymorphe (elle prend différentes formes).
Floraison : Avril à septembre
Les feuilles du silène enflé (Silene vulgaris) sont opposées sur la tige,
Milieu : La plante est présente dans presque toute l’insertion des feuilles sur la tige à la particularité de faire un renflement et il
la France (0-2200m). Elle supporte la sécheresse n’y pas de confusion possible quand la plante est en fleurs

du climat et du sol si celle-ci n’est pas extrême, elle


apprécie les sols à pH neutre et riche en calcium.
La plante se rencontre dans des habitats variés :
pelouses calcicoles, jachères, friches ouvertes, vieux
murs, prairies de fauche, rocailles, maquis...
Toxicité : Plante qui contient des saponines, à utiliser,
par conséquent, avec modération.
Propriétés : Pas d’usage médical.
Usage culinaire : Les jeunes pousses et les feuilles
peuvent être consommées cuites (soupes, omelettes,
farces…), plus rarement crues. Elles ont une saveur
sucrée qui rappelle celle du petit pois. Plus âgées,
elles deviennent amères.
Autres usages : Pas d’autre usage identifié.

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Les centaurées (Centaurea spp.)
Famille : Asteraceae
Nom anglais : Centaury
Les fleurs de bleuet sont comestibles.
Description : Il existe de nombreuses espèces de
centaurées, la plus connue est le bleuet (Centaurea
cyanus ou Cyanus segetum). La confusion entre le
brocoli sauvage et les espèces du genre Centaureae
ne peut se faire qu’avant la floraison, les fleurs
du brocoli sauvage et des centaurées étant très Un des critères de différenciation est que les feuilles des centaurées
différentes. (Centaurea spp.) s’insèrent sur la tige sans embrasser celle-ci, contrairement
au brocoli sauvage (Lepidium draba)
Les fleurs des centaurées sont des capitules
(inflorescence constituée de nombreuses petites
fleurs très serrées, situées côte à côte et portées
par de très courts pédoncules insérés sur un vaste
réceptacle commun) aux fleurs toutes tubuleuses,
entourés d’une ensemble de bractées (petites feuilles
accompagnant les fleurs, ici positionnées sous le
capitule).
Les centaurées disposent, tout comme le brocoli
sauvage de feuilles alternes légèrement poilues, mais
avec des poils un peu plus longs que celui-ci. Pour
distinguer les deux plantes, les principaux critères
Les centaurées (Centaurea spp.), comme le brocoli sauvage (Lepidium
sont : les feuilles s’insèrent sur la tige sans embrasser draba), ont des feuilles légèrement poilues, mais avec des poils un peu plus
celle-ci, la plante n’a pas l’odeur caractéristique de longs que celui-ci

choux quand elle est froissée.

Souvent les feuilles des centaurées centaurées (Centaurea spp.) sont lobées
et dans ce cas il n’y a pas de confusion possible avec le brocoli sauvage
(Lepidium draba)

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Bleuet (Centaurea cyanus ou Cyanus segetum) dont la fleur est un capitule
aux fleurs toutes tubuleuses, entourés d’une ensemble de bractées et les
feuilles sont alternes et poilues avec de longs poils

Milieu : Dépendant de l’espèce rencontrée. Propriétés : Les centaurées serait astringentes,


Toxicité : Pas de toxicité connue pour le bleuet. amères, toniques, fébrifuges et diurétiques, selon
Chez les plantes du genre Centaurea, il y pourrait y Paul-Victor Fournier. Les fleurs de bleuet sont
avoir de possibles réactions allergiques de contact utilisées de manière traditionnelle comme soin
liées à la présence de lactones sesquiterpéniques des yeux et des paupières, en cas d’irritation ou
du fait de leur appartenance à la famille des d’inflammation, avec l’eau de bleuet qui est un
Asteraceae. Concernant Centaurea solstitialis et hydrolat (liquide aqueux provenant de la distillation
Centaurea repens, elles auraient provoqué des de plantes aromatiques à la vapeur d’eau et
lésions cérébrales sur des chevaux, sans que la obtenus en même temps que les huiles essentielles).
molécule responsable ne soit clairement déterminée. Usages culinaires : Dépendant de l’espèce
rencontrée. Centaurea raphanina a des feuilles qui
ont été consommées crues en Grèce. Centaurea
calcitrapa (Centaurée chausse-trape) a des jeunes
pousses qui ont été consommées en Egypte et au
Proche-Orient et des tiges tendres d’espèces voisines
peuvent être consommées bouillies.
Autres usages : Dépendant de l’espèce rencontrée.

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Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

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Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau, D. Mansion,
G. Dumé, Institut pour le développement forestier

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan, Eva Styner, Delachaux et Niestlé, 2018

Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance, sans risque de confusion,
Moutsie, Gérard Ducerf, éditions de Terran, 2015

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème édition, Lavoisier, 2009

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition, Sang
de la Terre, 2017

La cuisine sauvage, François Couplan, édition Sang de la Terre, 1990

Plantes comestibles, Cueillette et recettes des 4 saisons, Guy Lalière, Christophe Anglade, Christophe
Leray, Debaisieux, 2012

Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

CAMOMILLE MATRICAIRE

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Matricaria chamomilla L. Plante très commune sur le continent jusqu’à 1200m
d’altitude. Plus rare dans le Sud et en Corse.
NOMS VERNACULAIRES
Camomille allemande, matricaire RÉPARTITION MONDIALE1-3
A l’état sauvage, elle est commune en Europe et
FAMILLE BOTANIQUE abondante en Hongrie et dans les Balkans d’où elle
Asteraceae est originaire. On la trouve aussi en Afrique du Nord
et en Asie tempérée, en Australie, en Inde et sur le
NOM ANGLAIS continent Américain, où elle a été introduite.
German chamomile

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Camomille matricaire 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1
MILIEUX/SOL4 • Les capitules* floraux sont disposés en
Elle pousse aussi bien au milieu des cultures que corymbes*.
dans des zones incultes, friches, friches eutrophes*. Les fleurons s’insèrent sur un réceptacle*
conique creux sans écailles* et comportent
FLORAISON 12 à 20 fleurons* ligulés* à languette*
blanche tandis qu’au centre sont
Mai - août.
rassemblés des fleurons* tubulés* jaunes.
Les ligules* blanches sont d’abord bien
PÉRIODES DE RÉCOLTE
écartées puis à maturité (ainsi que le
Capitules* floraux à peine ouverts : juin - juillet. soir) deviennent fortement rabattues. Les
inflorescences* sont très aromatiques*, à
DESCRIPTION1,5 odeur puissante, fruitée et à saveur amère.
Plante herbacée* annuelle* aromatique* de L’involucre* est formé de plusieurs rangs
20 à 60 cm de haut. de bractées* à marge membraneuse.
• Sa tige est ramifiée et dressée. • Les fruits sont des akènes* minuscules,
• Ses feuilles sont de deux types : jaune blanchâtre et sans aigrette*.
- les supérieures sont une seule fois
découpées (pennatiséquées*).
- les inférieures sont bipennatiséquées*.
Les feuilles sont filiformes à segments
très fins (1 mm), espacés, allongés et
mucronés*.

Plante herbacée de 20 à 60 cm de haut. Tige ramifiée.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Camomille matricaire 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 2
Feuilles filiformes. Les inférieures sont bipennatiséquées, les supérieures sont une seule fois découpées.

Capitule à forte odeur aromatique aux fleurs ligulées blanches A maturité les fleurs ligulées se dirigent vers le bas.
et tubulées jaunes.

Réceptacle creux. Akènes minuscules sans aigrette.

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CUISINE
La camomille matricaire est très peu utilisée en cuisine. Consommés tels quels, les capitules* sont bien trop
amers. Toutefois, on peut utiliser l’infusion de camomille matricaire, légèrement sucrée, pour aromatiser des
préparations comme des desserts ou des boissons.

RECETTE

Bonbons de camomille matricaire au miel


Ingrédients pour un petit sachet : 50 g de sucre bio ; 50 g de miel d’acacia bio ; 35 g d’infusion concentrée
de camomille matricaire.

Préparation :

Préparation de l’infusion de camomille matricaire : Lorsque la préparation n’est plus brûlante, s’aider
infuser 3 g de camomille matricaire sèche dans de ses mains pour la manipuler plus facilement.
30 mL d’eau pendant 15 minutes. Découper aux ciseaux. Mettre les bonbons à
refroidir séparément dans une assiette remplie
Mettre tous les ingrédients dans une casserole.
de sucre glace. Les laisser reposer dans l’assiette
Chauffer la préparation jusqu’à ce qu’elle atteigne
pendant une heure ou plus avant de les mettre en
160°C. Une fois cette température atteinte, éteindre
sachet ou dans une boîte.
le feu. Verser la préparation sur une plaque
légèrement huilée. Rabattre la préparation de
chaque côté à l’aide d’une cuillère afin de former
peu à peu un boudin large d’un centimètre.

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NUTRIMENTS de la tisane. Ces composés participent
Nous n’avons pas trouvé de données sur la également à l’activité thérapeutique de la plante
composition nutritionnelle de la camomille notamment en ce qui concerne les propriétés
matricaire. Ceci s’explique sûrement par le fait anti-inflammatoires* et sédatives*.
qu’elle ne soit pas consommée mais que son • Autres composants :
usage traditionnel soit essentiellement médicinal. - Mucilages* (3-10 %).
- Lactones sesquiterpéniques, dont la
matricine un pro-azulène (cf ci-dessous).
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS,
- Coumarines* : en très faibles quantité
INDICATIONS ET REMÈDES (0,01 à 0,05 %).
Tout le monde, ou presque, a déjà dégusté, - Acides phénoliques*.
de gré ou de force, une tisane de “fleurs” de
camomille. Elle est en effet utilisée depuis de LE SAVIEZ-VOUS
nombreuses années et est encore très utilisée à L’huile essentielle* obtenue à partir de la
l’heure actuelle. distillation à la vapeur d’eau de la camomille
Parties de la plante utilisées : capitules* floraux. matricaire est bleue foncée (et celle obtenue
Ils sont inscrits à la liste A* de la pharmacopée* à partir des fleurs de sa cousine la camomille
française, mais leur vente n’est pas réservée aux romaine (Chamaemelum nobile (L.) All.), est
pharmaciens. très légèrement bleuté). Étrange me direz-
vous, venant de fleurs jaunes et blanches...
Molécules actives2,3,6,7 Ceci s’explique par le fait que le composé
responsable de cette belle couleur, le
• Flavonoïdes* (jusqu’à 6 %) : très présents dans
chamazulène n’est pas présent dans la
cette plante, plus de 30 ont été identifiés, on
fleur mais se forme lors de la distillation
retrouve entre autres l’apigénine, la lutéoline,
à partir d’un “pro-azulène” : la matricine
le quercétol ainsi que leurs dérivés. Ils sont
(qui appartient à la famille des lactones
particulièrement présents dans les fleurs
sesquiterpéniques).
ligulées*, c’est-à-dire les fleurs blanches (qu’on
Ce même composé donne également sa
appelle habituellement les “pétales”).
couleur bleue aux huiles essentielles d’achillée
Ces composés jouent le rôle de pigments pour
millefeuille (Achillea millefolium L.) et de
les végétaux assurant leur coloration ainsi que
tanaisie annuelle (Vogtia annua (L.) Oberpr.
leur protection vis-à-vis des rayonnements
& Sonboli).
ultra-violets. Ils contribueraient à l’activité anti-
inflammatoire* et antispasmodique* de la Propriétés
camomille matricaire2,3,8,9. La camomille matricaire est utilisée depuis très
• Essence* aromatique (0,5 à 1,5 %) : si l’on trouve longtemps et pour de nombreuses pathologies. C’est
que la camomille matricaire sent bon, nous sûrement pourquoi les scientifiques se sont penchés
rappelle notre enfance, notre grand-mère ou au sur cette plante et de nombreuses études sont
contraire nous écœure, c’est que les composés publiées sur elle. On retrouve des études in vitro,
aromatiques* qu’elle contient s’envolent d’autres sur des animaux et il existe même quelques
jusqu’à nos narines. Ce sont principalement essais chez l’Homme. Bien qu’il soit possible de
des sesquiterpènes* (α-bisabolol et ses oxydes) trouver des lacunes à ces études et que les extraits
dont la quantité varie selon la provenance de la utilisés ne correspondent pas toujours à ceux utilisés
plante. Ils peuvent être concentrés par distillation en thérapeutique, comme c’est souvent le cas avec
à la vapeur d’eau des capitules* en une huile les plantes, les résultats semblent aller dans le même
essentielle*. Ils sont également retrouvés dans la sens que les propriétés retrouvées traditionnellement.
traditionnelle tisane, en quantité variable selon la
qualité des capitules* utilisés et de la préparation

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• Principales propriétés : - Des ouvrages citent également des
- Anti-inflammatoires*2,3,8–10 : propriétés :
L’utilisation de la camomille matricaire • toniques digestives qui peuvent
pour ses propriétés anti-inflammatoires* est s’expliquer par l’amertume des lactones
rapportée depuis de nombreuses années, sesquiterpéniques présentes,
aussi bien en usage externe qu’interne. • carminatives*,
Plusieurs études se sont penchées sur cette • antioxydantes*2 notamment par
activité et ont testé différents extraits ou l’action des flavonoïdes et des acides
les molécules isolées présentes dans la phénoliques.
camomille matricaire à la fois in vitro et in
vivo, il y a également quelques études chez Indications
l’Homme en usage externe. Globalement En usage interne : antispasmodique*, anti-
ces études confirment une activité anti- inflammatoire* et légèrement antibactérienne*.
inflammatoire* de la camomille matricaire. • Sphère digestive :
Plusieurs mécanismes d’actions sont - Spasmes* gastro-intestinaux8–11 : on peut
étudiés : les flavonoïdes* (dont notamment l’utiliser contre les « maux de ventre », que
l’apigénine) ainsi que le chamazulène, ceux-ci soient dus à une digestion difficile,
constituant de l’huile essentielle* semblent des règles douloureuses, une gastro-entérite*,
être les vecteurs principaux de cette action. dans les coliques du nourrisson ou des
- Spasmolytiques*2,3,8–10 : maladies inflammatoires* par exemple.
Là encore, différents extraits ont été testés - Autres troubles digestifs mineurs8,9,11 :
à la fois in vitro et chez l’animal. Les on peut également l’utiliser en cas de
flavonoïdes* (dont l’apigénine) et le bisabolol ballonnements*, flatulences*, et pour stimuler
pourraient être responsables de cette activité. l’appétit11 (mais on lui préférera la camomille
- Cicatrisantes3,9,10 : romaine (Chamaemelum nobile (L.) All.)
L’effet cicatrisant de différents extraits dans cette indication car elle est plus amère).
de camomille matricaire a été mis en - En cas de gastrite* et reflux gastro-
évidence chez le rat. Elle stimulerait aussi le œsophagien*, son effet adoucissant et anti-
métabolisme* cutané. inflammatoire* peut être mis à profit8.
- Sédatives* et anxiolytiques*2,7–9 : • Sphère ORL* :
Vous avez sûrement déjà entendu « Bois - Inflammation* de la bouche et de la
donc une petite camomille tu dormiras gorge7,9,10 : des bains de bouche peuvent
mieux… », cependant, les études existantes être utilisés dans diverses affections de
peinent à prouver cet effet. Des extraits de la cavité buccale : aphtes*, infections et
camomille matricaire montrent des effets inflammations*, douleurs dentaires.
anxiolytiques* à haute dose chez le rat. Chez - Rhume8–10 : elle peut être utilisée pour le
l’Homme, un essai clinique semble montrer traitement symptomatique du rhume et
un effet modeste de l’infusion3. en inhalation en cas d’irritation des voies
• Propriétés secondaires : respiratoires.
- Anti-allergique8 : elle est traditionnellement • Système nerveux :
utilisée pour calmer les démangeaisons et le - Troubles mineurs du sommeil7 : elle est utilisée
chamazulène contenu dans l’huile essentielle* traditionnellement en infusion pour aider à
est connu pour ses propriétés anti-allergiques. diminuer le temps d’endormissement.
- Activité antimicrobienne*3,8,10 : des études in
vitro montrent une activité antibactérienne*
modérée.

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En usage externe : adoucissant, antiprurigineux* et • Alcoolature8
cicatrisant Préparation (méthode simplifiée) : couper les
• Peau : elle peut être utilisée pour ses
8–11 parties aériennes fraîches en petits morceaux,
propriétés adoucissantes, antiprurigineuses* les mettre dans un bocal et recouvrir avec 2,5
et cicatrisantes dans divers problèmes de fois la masse d’alcool à 55 % vol. (pour 50 g
peau : coups de soleils, crevasses, plaies, de camomille matricaire fraîche, ajouter 125 g
inflammations* (eczéma*, psoriasis*), piqûres d’alcool à 55 % vol.). Laisser macérer 3 semaines
d’insectes, radiodermites* ou affections à l’abri de la lumière en remuant régulièrement
bactériennes tels que les furoncles. sans ouvrir le flacon puis filtrer à l’aide d’un linge
• Muqueuses8–10 : elle peut être utilisée en propre.
bains de siège ou lavages en complément Verser le liquide obtenu dans une bouteille ou un
des soins pour des affections urogénitales, en flacon teinté et étiqueter. L’alcoolature peut se
cas d’hémorroïdes* ou de fissures anales ou conserver pendant 2 à 3 ans.
d’infections vulvaires par exemple. Utilisation : 20 à 80 gouttes, 3 fois par jour.
Indications : antispasmodique* (maux de ventre),
• Yeux8,11 : en cas d’irritation ou de gêne oculaire,
inflammations* ORL*, troubles mineurs du
des compresses d’infusion sont traditionnellement
sommeil.
utilisées : œil rouge, irritation ophtalmologique,
allergie. • Gargarismes
Préparation : ajouter 1 à 5 g de camomille
Remèdes matricaire à 100 mL d’eau bouillante. Laisser
infuser 5 à 10 minutes puis filtrer. Il est possible
BON A SAVOIR de préparer une plus grande quantité et de
Pour une meilleure efficacité, il est conseillé laisser la préparation couverte jusqu’à 24 heures
de bien couvrir la théière dans laquelle est au frais.
réalisée l’infusion de camomille matricaire, Utilisation : gargariser plusieurs fois par jour.
quel que soit l’usage, afin d’éviter une trop Indications : affections bucco-dentaires, aphtes*,
forte évaporation des essences* volatiles maux de gorge.
contenues dans la plante. De plus, on veillera
à utiliser une plante bien conservée et dont la En usage externe
date de récolte n’est pas trop ancienne. • Compresses9
Préparation : ajouter 2 à 4 g de camomille
En usage interne matricaire (1 cuillère à soupe rase) à 150 mL
• Infusion2,8,9 d’eau bouillante. Laisser infuser 5 à 10 minutes
Préparation : ajouter 1,5 à 4 g de camomille puis filtrer et laisser refroidir avant d’appliquer.
matricaire (1 cuillère à soupe rase) à 150 mL Utilisation : applications locales plusieurs fois par
d’eau frémissante pour un adulte (et pour un jour.
enfant 1 à 2 g (1 cuillère à café)). Laisser infuser 5 Indications : cicatrisant, affections
à 10 minutes puis filtrer. dermatologiques, allergies cutanées.
Utilisation : une tasse, deux à trois fois par jour.
Indications : Antispasmodique* (maux de ventre), Il est aussi possible d’utiliser des crèmes ou
inflammations* ORL*, troubles mineurs du pommades contenant 3 à 10 % d’extrait
sommeil. de camomille matricaire pour les mêmes
indications8,10.

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• Bains2,8,10 AUTRES USAGES32
Préparation : 50 g de camomille matricaire pour • La plante entière fleurie fraîche est utilisée en
10 litres d’eau. homéopathie.
Utilisation : en bain de siège ou du corps entier.
• Usages cosmétiques :
Indications : cicatrisant, affections
dermatologiques, affections vaginales ou anales, - La lotion de camomille matricaire est
bain relaxant. connue pour raviver la couleur des cheveux
blonds. On pourra préparer une lotion très
• Inhalations9
concentrée de 50 à 100 g de capitules* pour
Préparation : ajouter 3 à 10 g de camomille
un litre d’eau et laisser bouillir pendant 20
matricaire à 100 mL d’eau bouillante recouvrir
minutes puis filtrer et laisser refroidir avant de
et filtrer après 5 à 10 min.
l’utiliser12.
Utilisation : inhaler plusieurs fois par jour.
Indication : affections ORL* bénignes (rhumes, - L’huile essentielle* est aussi utilisée dans les
ou traitement complémentaire aux bronchites*, savons et en parfumerie, et dans différentes
sinusites*). crèmes cosmétiques.
• Compresses oculaires2,8
Préparation : ajouter 3 à 10 g de camomille ANECDOTES
matricaire à 100 mL d’eau bouillante, recouvrir ET AUTRES INFORMATIONS
et filtrer après 5 à 10 min. Son nom latin Matricaria chamomilla provient d’une
Utilisation : tremper une compresse stérile dans part du latin matrix=“la mère” (pour Matricaria)
la préparation et appliquer sur les paupières en lien avec son influence considérée comme
fermées, après s’être assuré(e) que ce ne soit pas bienfaisante et stimulante sur l’appareil reproducteur
trop chaud, pendant quelques minutes. féminin à cette époque13. D’autre part, pour
Indication : irritation ou gêne oculaire bénigne. chamomilla, des mots grecs chamai=“près du sol,
nain” et melon=“pomme”. Ceci en lien avec l’odeur
TOXICITÉ des capitules* floraux qui rappelleraient celle de ce
La camomille matricaire est une plante sûre et fruit.
bénéficie d’un grand recul d’utilisation, et ne
présente pas de risques aux doses recommandées.

CONTRE-INDICATIONS
De rares cas d’allergies ont été signalés, on évitera
donc par précaution, l’utilisation de la camomille
matricaire en cas d’hypersensibilité aux Asteraceae.

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CONFUSIONS POSSIBLES
Camomille romaine
Nom vernaculaire : Camomille noble, camomille romaine
Nom latin : Chamaemelum nobile (L.) All.
Famille : Asteraceae
Description :
Plante herbacée* vivace* et aromatique* de 10 à 30 cm.
• Tige rampante ou dressée et ramifiée.
• Feuilles très découpées et velues (ce qui leur donne un aspect vert-grisâtre), et pennati ou bi ou
tripennatisequées*.
• Capitules* floraux ressemblant à ceux de la camomille allemande. Ils mesurent entre 18 et 25 mm de
diamètre, sont aromatiques* et de forme variable. Mais les fleurons* blancs en languette* se recouvrent
parfois les uns les autres (les variétés sauvages sont simples, à une seule rangée, tandis que les variétés
cultivées peuvent être doubles ou triples).
Une bonne façon de différencier la camomille romaine de la camomille allemande est le réceptacle*
conique sur lequel s’insèrent les languettes*, il est plein et non creux. De plus, de petites écailles* sont
insérées sur le réceptacle* entre les fleurons* tubulés* du centre du capitule*, ce qui n’est pas le cas de
la camomille allemande1,14. Pour observer ce critère, il suffit de presser le capitule* entre ses doigts et de
saupoudrer les fleurons* dans la paume de sa main. Munis d’une loupe, vous pourrez observer la présence
de ces petites écailles*.

Camomille romaine (Chamaemelum nobile (L.) All.).

LE SAVIEZ-VOUS15
On trouve plusieurs variétés de camomille romaine (Chamaemelum nobile L.) parmi lesquelles la plus
connue est le cultivar « Flore Pleno », la camomille à fleurs doubles. Elle se distingue de la camomille
romaine commune par sa floraison très fournie de fleurs ligulées* semi-doubles ou doubles qui donne
aux capitules* un aspect de petit pompon blanc très esthétique dont le cœur jaune est réduit voire absent.
C’est l’absence de ces fleurs jaunes fertiles qui explique notamment la stérilité du cultivar* et oblige les
producteurs à le multiplier par division de touffe, celui-ci ne donnant pas de graines.
Les propriétés médicinales sont les mêmes pour ces deux camomilles romaines mais on privilégie
aujourd’hui la culture de la variété à fleurs doubles qui est à la fois plus décorative et résistante et
convient mieux aux mélanges à tisane.

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Camomille romaine (Chamaemelum nobile L.) à fleurs doubles
parmi lesquelles la plus connue est le cultivar « flore pleno ».

Floraison1,14 : juin - septembre


Milieu1,14 : très commune au bord des étangs, dans les pelouses sablonneuses, les sols siliceux, en France.
On la retrouve également en Europe Occidentale, de l’Espagne à l’Angleterre.
Toxicité3,8,16 : cette plante ne présente pas de toxicité en interne à notre connaissance. De rares cas
d’allergie de contact ont été rapportés, on fera donc attention en cas d’allergie aux Asteraceae. Elle est
contre-indiquée chez la femme enceinte, plus par principe de précaution en l’absence de données sur
l’incidence au cours de la grossesse.
Propriétés2,3,8 : les indications de la camomille romaine sont globalement similaires à celles de la
camomille matricaire, bien qu’elle ait été beaucoup moins étudiée.
Elle contient des flavonoïdes*, et est utilisée, en raison de ses potentielles activités anti-inflammatoires* et
antispasmodiques* dans les troubles digestifs : spasmes* gastro-intestinaux, ballonnements*, flatulences*
mais aussi dans les douleurs menstruelles*. En externe, elle est également utilisée comme adoucissant et
antiprurigineux* et dans les affections de la cavité buccale et dans les irritations oculaires.
Par rapport à la camomille matricaire, elle est plus amère, et peut être utilisée pour stimuler la digestion et
l’appétit.
L’huile essentielle* obtenue à partir des capitules* est différente de celle obtenue à partir de la camomille
matricaire. Elle contient une majorité d’esters et sera en règle générale jaune, éventuellement légèrement
bleutée mais n’aura pas la couleur bleue franche de celle issue de capitules* de camomille matricaire.

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Grande camomille
Nom vernaculaire : Grande camomille
Nom latin : Tanacetum parthenium (L.) Sch.Bip.
Famille : Asteraceae
Description17 :
Plante vivace dressée, de 30 à 80 cm, presque glabre* à odeur aromatique* de pyrèthre.
• Tige rameuse*, sillonnée et glabre.
• Feuilles molles pétiolées*, pubescentes*, pennatipartites* à pennatiséquées* à lobes* obtus*, oblongs*.
• Involucre* de bractées* scarieuses* pâles.
• Inflorescence* en capitules* de taille très variable selon le développement des ligules*.

Grande camomille (Tanacetum parthenium (L.) Sch.Bip.).

Floraison : juin à août


Milieu : lieux incultes, rocailles de toute la France et d’Europe.
Propriétés2,3,8,16 :
• Cette plante est principalement utilisée aujourd’hui en tant qu’anti-migraineux*.
• Une des molécules responsable de cette action est très probablement une lactone sesquiterpénique : le
parthénolide.
• Une utilisation dans les dysménorrhées* est également reconnue.
Toxicité2,3,8,16 :
Ne pas utiliser la grande camomille :
- En cas d’allergie aux Asteraceae.
- Chez les femmes enceintes et allaitantes.
- Chez les enfants de moins de 12 ans.
- Avant une opération chirurgicale, par précaution, on arrêtera la prise de grande camomille car elle
serait susceptible d’augmenter le temps de saignement.
- Un risque d’ulcération buccale en cas de mastication des feuilles est rapporté dans certains
ouvrages.

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Camomille matricaire
(Matricaria chamomilla L.)
Asteraceae
Médicinale.

Cultures, zones incultes, friches.

Plante herbacée* annuelle* de 20 à 60 cm de long, entièrement glabre. Forte odeur aromatique*.

Tige rameuse*.

Feuilles filiformes à segments très fins (1 mm). Les inférieures sont bipennatiséquées*, les supérieures sont
une seule fois découpées5.

- Capitules* à fleurs ligulées* blanches et tubulées* jaunes. Les blanches se rabattent vers le
pédoncule* à maturité.
- Réceptacle* creux.
- Akène* sans aigrette*.

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Camomille romaine Grande camomille
(Chamaemelum nobile (L.) All.) (Tanacetum parthenium (L.) Sch.Bip.)
Asteraceae Asteraceae
Médicinale. Médicinale.

Bord des étangs, pelouses sablonneuses, sols Lieux incultes, rocailles.


siliceux.

Plante herbacée* vivace* et aromatique* de 10 à Plante herbacée* vivace* dressée, presque glabre*
30 cm. à odeur aromatique* de 30 à 80 cm.

Tige rameuse*. Tige rameuse*, sillonnée et glabre*.

Feuilles très découpées et velues (ce qui leur donne Feuilles molles pétiolées*, pubescentes*,
un aspect vert-grisâtre), pennatiséquées* ou bi ou pennatiséquées* à lobes* obtus*, oblongs*.
tripennatiséquées.

- Capitule* à fleurs ligulées* blanches et - Capitules* aux fleurs blanches ligulées* plus
tubulées* jaunes. nombreuses.
- Réceptacle* conique plein. - Réceptacle* plein.
- Akène* sans aigrette*. - Akènes* à très petite aigrette*.

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Matricaire inodore Matricaire odorante ou matricaire ananas
(Tripleurospermum inodorum (L.) Sch. Bip) (Matricaria discoidea DC.)
Asteraceae Asteraceae
Pas d’usage médicinal. Pas d’usage médicinal.

Champs, lieux incultes, terrains siliceux. Bords de chemins, routes, terrains vagues.

Plante annuelle*, à port dressé, glabre* presque Plante annuelle* verdâtre, à port rampant,
inodore, plus grande que la camomille matricaire. glabre*, à forte odeur d’ananas ou de pomme de

20 cm, rhizomateuse*.
Tige rameuse*. Tige robuste rameuse*.

Feuilles très découpées bipennatiséquées*, Feuilles découpées aux divisions très serrées et aux
filiformes. segments de 1,5 mm d’épaisseur.

- Capitules* à fleurs ligulées* blanches et - Capitules* à fleurs tubulées* verdâtres sans


tubulées* jaunes, solitaires, terminaux plus fleurs ligulées.
grands que la camomille matricaire au - Réceptacle* creux.
- Réceptacle* plein. - Akène* sans aigrette*.
- Akène* sans aigrette*.

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SYNTHÈSE

> La camomille matricaire (Matricaria chamomilla L.), est une plante herbacée*
annuelle* de la famille des Asteraceae.
Plante commune en France, elle affectionne les zones incultes et les friches eutrophes*.
Plante herbacée* annuelle* de 20 à 60 cm de long à forte odeur aromatique*.
• La tige est dressée et ramifiée.
• Les feuilles sont filiformes. Les inférieures sont bipennatiséquées*, les supérieures sont
une seule fois découpées.
• Les capitules* sont disposés en corymbes*. Ils ont un réceptacle* creux, des fleurs
ligulées* blanches et tubulées* jaunes. Les blanches se rabattent vers le pédoncule* à
maturité.
• Les fruits sont des akènes*.
> La camomille est peu utilisée en cuisine, elle peut toutefois être utilisée pour aromatiser
des desserts ou des boissons.
> Les capitules* floraux contiennent des flavonoïdes*, une essence* aromatique*, et des
lactones sesquiterpéniques dont la matricine, un pro-azulène qui forme par distillation
du chamazulène responsable de la couleur bleue de l’huile essentielle* de camomille
matricaire.
> La camomille matricaire est anti-inflammatoire*, antispasmodique*, calmante,
carminative* et cicatrisante. Elle est surtout utilisée :
• Par voie interne en infusion et teinture alcoolique dans les troubles gastro-
intestinaux, douleurs menstruelles* et troubles nerveux.
• Par voie externe, elle est utilisée en lotion, en bains et en macérats huileux dans
les troubles cutanés (coups de soleils, crevasses, plaies, eczéma*, psoriasis*, piqûres
d’insectes, radiodermites* ou affections bactériennes tels que les furoncles), les
inflammations* génitales et anales (hémorroïdes*, fissures anales, infections
vulvaires…) et sous forme de compresses d’infusions en cas d’irritations ou de gêne
oculaire.
> La camomille matricaire est une plante sûre et bénéficie d’un grand recul d’utilisation,
et ne présente pas de risques aux doses recommandées.
De rares cas d’allergies ont été signalés, on évitera donc par précaution, son utilisation
en cas d’hypersensibilité aux Asteraceae.
> Les principales confusions concernent d’autres camomilles : camomille romaine
(Chamaemelum nobile (L.) All.), grande camomille (Tanacetum parthenium (L.) Sch.
Bip.), matricaire inodore (Tripleurospermum inodorum (L.) Sch.Bip), matricaire odorante
(Matricaria discoidea DC.).

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GLOSSAIRE
Acides phénoliques — Classe de composés 2- Une substance est dite antioxydante lorsqu’elle
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins s’oppose aux réactions d’oxydation et en limite
une fonction acide carboxylique et d’une fonction les effets (phénomène de rancissement dans les
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide préparations et effets oxydants délétères au niveau
rosmarinique. d’un organisme).

Aigrette — Faisceau de poils ou de soies que portent Antiprurigineux — Qui s’oppose aux démangeaisons
les fruits (ou les graines) de certaines plantes et qui (prurit).
facilite leur dispersion par le vent (anémochorie). On
parle également de pappus. Antispasmodique — Qui entraîne une relaxation des
muscles lisses de l’organisme (dont la commande
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne est involontaire) et ainsi prévient ou s’oppose aux
s’ouvrant pas à maturité), dérivant d’un carpelle spasmes. On parle également d’effet spasmolytique.
unique, à une seule graine non soudée à la paroi Pour information, les muscles lisses ou involontaires
interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance sont retrouvés au niveau digestif, urinaire, génital,
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène). de l’utérus, des poumons, des yeux et du système
On parle par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 vasculaire.
akènes et de tétrakène lorsqu’il y en a 4.
Anxiolytique — Qui permet de réduire l’anxiété et
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de ses manifestations.
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre
la germination de la graine, la reproduction de la Aphte — Petite ulcération superficielle douloureuse
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. se formant sur les muqueuses buccales, plus
rarement pharyngées, ou encore génitales.
Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des
bactéries ou les tue. Ballonnement — Accumulation de gaz dans
l’estomac et/ou l’intestin, provoquant un gonflement
Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à de l’abdomen ainsi qu’une sensation d’inconfort
l’inflammation, à savoir un ensemble de voire une douleur plus ou moins importante. On
manifestations cliniques locales survenant en parle d’aérophagie lorsque les ballonnements
réaction à des agressions d’origines variées sont limités à l’estomac et de flatulences lorsqu’ils
(microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires…) touchent l’ensemble du tube digestif.
et se caractérisant par 4 grands symptômes :
rougeur, chaleur, douleur et gonflement. Bipennatiséquée — Se dit d’une feuille dont le limbe
est “deux fois penné”, c’est-à-dire que le limbe est
Antioxydant — divisé en segments dont les découpures atteignent
1- Les antioxydants sont des entités chimiques ou presque la nervure médiane et que chaque
stables, préférentiellement attaquées par les segment est divisé en segments plus petits.
radicaux libres, qui vont ainsi mettre un terme à la
réaction d’oxydation que ces derniers propagent.
Cette réaction d’oxydation est, entre autres, à
l’origine du phénomène de rancissement dans les
préparations, et d’effets délétères au niveau d’un
organisme.

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Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou Coumarine — Classe de composés phénoliques
l’inflorescence, généralement différent par sa taille, à laquelle appartient notamment “la coumarine”,
sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il molécule extraite de la fève tonka (Dipteryx odorata
peut s’agir d’une petite feuille, une membrane, Wild.), une Fabaceae dont le nom vernaculaire est
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est “coumarou”.
ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral,
d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci. Cultivar — Qualifie une variété issue d’une espèce
Les bractées sont parfois réunies en une collerette végétale qui a été obtenue de façon artificielle, par
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes sélection, au cours de cultures successives. Le mot
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi «culti-var» résulte de la contraction de l’anglais
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins cultivated variety ou «variété cultivée».
transformées portant chacune un sporange (sorte de
sac qui contient les spores) et groupées en épi.
Dysménorrhée — Ensemble des troubles
accompagnant la période menstruelle. Par
Bronchite — Inflammation des bronches souvent extension, cela désigne les douleurs ressenties durant
accompagnée d’une production importante de cette période.
mucus et d’une toux.
Écaille — Le mot peut avoir plusieurs sens :
Capitule — Inflorescence constituée de fleurs sessiles
(ou fleurons) serrées les unes contre les autres sur un - Petite feuille rudimentaire membraneuse, plate
réceptacle commun et mimant souvent une fleur. et imbriquée, parfois charnue, plus ou moins
coriace, blanchâtre ou brunâtre, qui accompagne
ou protège certains organes (rhizome, pétiole,
Carminatif — Qui favorise l’expulsion des gaz bourgeon...) ;
intestinaux tout en réduisant leur production. Cet - Chaque bractée épaisse et dure, coriace, des cônes
effet peut se produire par différents mécanismes des conifères.
comme la diminution des spasmes intestinaux, la
stimulation du transit intestinal... Les plantes ayant
des propriétés carminatives sont souvent riches en Eczéma — Maladie de peau d’origine allergique
huiles essentielles qui elles-mêmes possèdent des très fréquente, caractérisée par une rougeur,
propriétés antiseptiques et antispasmodiques. Ce de fines vésicules, des squames, ainsi que des
sont souvent des plantes de la famille des Apiaceae, démangeaisons.
comme l’anis (Pimpinella anisum L.), le cerfeuil
commun (Anthriscus cerefolium (L.) Hoffm.), la Essence — Composé aromatique volatil présent
coriandre (Coriandrum sativum L.) ou l’aneth chez les plantes au niveau d’organes sécréteurs,
(Anethum graveolens L.) mais aussi des Lamiaceae principalement au niveau des feuilles et du calice
comme la menthe poivrée (Mentha piperita L.) et le (ensemble des sépales de la fleur), et pouvant
basilic (Ocimum basilicum L.)... donner, chez les plantes aromatiques, une huile
essentielle par distillation à la vapeur d’eau.
Corymbe — Inflorescence dont les fleurs sont
approximativement situées dans un même plan, Eutrophe — Qualifie un milieu riche enéléments
mais sont portées par des pédicelles inégaux (les nutritifs (azote essentiellement, phosphore,
périphériques sont longs alors que les intérieurs sont potassium etc.). A l’origine, ce terme désignait
courts) insérés à des niveaux différents sur un axe seulement des nappes d’eau à renouvellement lent.
commun. Le corymbe peut être simple ou composé. Aujourd’hui il désigne aussi des zones chargées en
résidus liés à l’activité humaine. Ce type de milieu
favorise la prolifération d’espèces envahissantes qui
peuvent asphyxier les espèces autochtones.

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Flatulence — Accumulation de gaz dans l’estomac Huile essentielle — Extrait aromatique liquide,
et/ou l’intestin accompagné de sensation de concentré, odorant et volatil, provenant des
ballonnement et quelques fois, expulsion de ces gaz organes d’une plante aromatique et obtenu soit par
par la bouche ou l’anus. distillation, par entraînement à la vapeur d’eau, soit
par expression à froid.
Flavonoïdes — Famille de molécules faisant partie
de la grande classe des polyphénols. Les flavonoïdes Inflammation — Ensemble de manifestations
jouent le rôle de pigments pour les végétaux cliniques locales survenant en réaction à des
assurant leur coloration ainsi que leur protection vis- agressions d’origines variées (microbiennes,
à-vis des rayonnements ultra-violets. Ils sont connus physiques, chimiques, immunitaires, …) et se
pour leurs propriétés veinoactives (en renforçant caractérisant par 4 grands symptômes : rougeur,
la résistance des capillaires et en diminuant leur chaleur, douleur et gonflement.
perméabilité) et antioxydantes (capacité à lutter
contre les méfaits des radicaux libres). Par ailleurs, Inflammatoire — Qui provoque un phénomène
ils pourraient présenter d’autres propriétés telles d’inflammation.
qu’anti-inflammatoires, anti-infectieuses et immuno-
stimulantes voire immunomodulatrices...
Inflorescence —
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles)
Fleurons — Fleurs de taille réduite, notamment celles portant ces fleurs et de bractées formant un
qui forment les inflorescences des Poaceae ou des ensemble physionomiquement bien individualisé, sur
Asteraceae . Chez les Poaceae, ces fleurs (réduites, un même axe.
sans périanthe) sont groupés dans des épillets. Chez
les Asteraceae, les fleurons sont des fleurs tubulées 2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
à corolle en tube, généralement situés au centre cyme...) chez différentes espèces.
du capitule. Il existe également des demi-fleurons
qui correspondent aux fleurs ligulées dont la corolle Involucre — Ensemble de bractées, souvent
composée de pétales soudés forme une languette. verticillées, insérées à la base d’une inflorescence ou
même d’une fleur solitaire.
Gastrite — Inflammation de la muqueuse de
l’estomac. Languette— Le mot peut avoir plusieurs sens :
- Se dit d’un organe (fleur principalement) qui
Gastro-entérite — Inflammation des muqueuses présente une forme plate, mince, étroite et allongée;
de l’estomac et des intestins. Elle se traduit pas - Désigne une fleur plane, formée de 5 pétales
des diarrhées, des nausées et vomissements, des soudés entre eux chez certaines Asteraceae.
douleurs abdominales et parfois, de la fièvre. Elle
est généralement d’origine virale ou bactérienne. Ligule —
1. Petite languette membraneuse ou parfois rangée
Glabre — Qui ne présente aucun poil. de poils, située principalement chez les Poaceae et
certaines Cyperaceae, à la jonction de la gaine et
Hémorroïde — Dilatation persistante des veines de du limbe des feuilles.
la région de l’anus et du rectum. 2. Corolle constituée de 5 pétales soudés, de
certaines fleurs d’Asteraceae, développée
Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de unilatéralement, vers l’extérieur du capitule, en une
l’herbe, par opposition à ligneux (bois). languette colorée (Exemple : les fleurs des pissenlits -
Taraxacum spp.-).

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Ligulé —
1. Pourvu d’une ligule. ORL — Voies Oto-Rhino-Laryngologiques, qui
2. En forme de languette. incluent les conduits auditifs, les cavités nasales, la
3. Se dit d’une fleur constituée de 5 pétales soudés cavité buccale et la gorge.
et développée unilatéralement, vers l’extérieur du
capitule de certaines Asteraceae. Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou
une inflorescence. Les dernières ramifications des
Liste A (de la pharmacopée française) — Liste des branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées
plantes médicinales utilisées traditionnellement pédicelles.
et considérées comme ayant des propriétés
médicinales. Cette liste est composée de 600 Pennatipartite — Se dit d’une feuille à nervation
plantes, dont 148 plantes dont la dispensation n’est pennée, découpée en lobes ordinairement aigus
pas réservée aux pharmaciens. qui vont au delà du milieu de chaque demi-limbe,
atteignant presque la nervure médiane. Les divisions
Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent sont presque séparées mais pas totalement.
d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe. Pennatiséquée — Se dit d’une feuille pennée, divisée
en segments séparés dont la découpe atteint ou
Menstruel — Relatif aux menstruations, à savoir un presque la nervure médiane. Lorsque cette division
écoulement sanguin (provenant de l’utérus), cyclique se répète deux, trois, quatre fois on parle alors de
(mensuel) et physiologique, survenant chez la feuilles bi-, tri-, quadripennatiséquées.
femme non enceinte de la puberté à la ménopause.
Pétiolée — Se dit d’une feuille muni d’un pétiole,
Métabolisme — Ensemble des réactions chimiques c’est-à-dire d’une partie amincie de la feuille reliant
qui se déroulent au sein d’un être vivant, pour lui le limbe à la tige ou à l’axe de fixation.
permettre notamment de se maintenir en vie, de
se reproduire, de se développer et de répondre aux Pharmacopée — La pharmacopée au sens
stimuli de son environnement. large est un recueil recensant un ensemble de
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
Mucilages — Il s’agit de polysaccharides également préciser les usages qui sont associés.
hétérogènes dont les structures sont particulièrement Les pharmacopées européenne et française sont
complexes. des recueils officiels destiné aux professionnels de
Ils gonflent au contact de l’eau et forment un gel. Ils santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés :
sont notamment présents chez les Plantaginaceae, plantes médicinales, substances minérales,
les Malvaceae, les Linaceae ainsi que chez quelques animales, principes actifs de synthèse et formes
Fabaceae. pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
Les mucilages sont principalement employés de textes appelés monographies.
pour leurs propriétés émollientes, c’est-à-dire qui
relâchent, détendent, ramollissent les tissus. Psoriasis — Dermatose fréquente d’évolution
chronique par poussées qui se caractérise par la
Oblong — Désigne un organe (feuille, bractée, présence de plaques rouges couvertes de squames
stipule) qui a une forme bien plus longue que large et bien délimitées, localisées au niveau de différentes
(3 à 4 fois), arrondie au deux extrémités et avec des zones du corps.
côtés plus ou moins parallèles.
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
Obtus — Se dit d’un organe (feuille, pétale, sépale...) courts et souples.
à sommet arrondi et non aigu.

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Radiodermite — Inflammation ou lésion de la Sinusite — Inflammation des sinus de la face, cavités
peau provoquée par l’émission de rayons X ou de creuses des os de la tête et s’ouvrant dans les fosses
substances radioactives. nasales, due à la propagation d’une infection
provenant des fosses nasales (comme le rhume) ou
Rameuse — Se dit d’une tige divisée en plusieurs d’une infection dentaire.
rameaux ou tiges secondaires, se dit également d’un
végétal possédant beaucoup de rameaux et de Spasme — Contraction musculaire brusque et
branches. involontaire.

Réceptacle — Extrémité dilatée ou renflée d’un Spasmolytique — Qui entraîne une relaxation des
pédoncule portant les pièces d’une fleur ou les fleurs muscles lisses de l’organisme (dont la commande
d’un capitule. Il peut être convexe, concave, en est involontaire) et ainsi prévient ou s’oppose
plateau... aux spasmes. On parle également d’effet anti-
spasmodique. Pour information, les muscles lisses
Reflux gastro-œsophagien — Remontée d’une ou involontaires sont retrouvés au niveau digestif,
partie du contenu acide de l’estomac dans urinaire, génital, de l’utérus, des poumons, des yeux
l’œsophage, pouvant entraîner une inflammation et du système vasculaire.
de la muqueuse œsophagienne avec sensations
de brûlure. Il peut entraîner des complications s’il Tubulée — Qualifie la corolle d’une fleur
devient chronique. Synonyme : reflux gastrique. actinomorphe composée d’un tube cylindrique se
terminant par des lobes égaux. On parle de fleur
Rhizomateux — Qui est pourvu d’un rhizome, une tubulée.
tige souterraine vivace, généralement à peu près
horizontale, émettant chaque année des racines Ulcère — Perte de substance au niveau de la peau
adventives et des tiges aériennes. et dont les feuilles ou des muqueuses. Du fait d’une faible cicatrisation,
sont réduites à des écailles sèches, ce qui le distingue il peut évoluer d’un stade aigu vers un stade
d’une racine. chronique. Un ulcère est associé à un phénomène
Scarieux — Qualifie des organes membraneux, inflammatoire, souvent à la présence de pus et
minces et translucides, blanchâtres ou transparents, présente localement un risque accru d’infection.
de consistance sèche.
Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
Sédatif — c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
1. Qui calme l’activité d’un organe. la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent.
2. Qui calme la douleur. La plante peut donc se reproduire plusieurs années
de suite. Les vivaces les plus connues sont les
3. Qui désigne la capacité à apaiser une tension arbres, mais il existe de nombreuses herbacées
nerveuse, une anxiété, ou à favoriser le sommeil. vivaces comme la consoude officinale (Symphytum
officinale L.), la berce commune (Heracleum
Sesquiterpène — Classe de terpènes aux squelettes sphondylium L.), la gentiane jaune (Gentiana lutea L.)
moléculaires variés dont le précurseur possède 15 ou l’arnica (Arnica montana L.)... On parle aussi de
atomes de carbone. Certains sesquiterpènes sont plante pérenne.
volatils et entrent dans la composition des huiles
essentielles.

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France. Biotope éditions. p. 386, 392 (2014).

2. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
Lavoisier Tec & Doc, p. 128, 370-372, 668 (2003).

3. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie. Plantes médicinales. Lavoisier Tec & Doc, p. 491-492, 773,
946 (2016).

4. Tela Botanica. Matricaria chamomilla L.


Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-41018-synthese.

5. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, p.307 (2013).

6. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie, Gemmothérapie. Grancher, p.329 (2017).

7. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. Ouest France, p. 207 (2016).

8. Goetz, P. & Hadji-Minaglou, F. Conseil en phytothérapie : Guide à l’usage du prescripteur. Lavoisier Tec &
Doc, p. 76, 78-79, 232 (2019).

9. Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC). Assessment report on Matricaria chamomilla L.


(2010). Disponible sur : https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-monograph/final-european-
union-herbal-monograph-matricaria-recutita-l-flos_en.pdf.

10. Kommission E. Chamomile flower, German (Matricariae flos). (1990).


Disponible sur : https://buecher.heilpflanzen-welt.de/BGA-Commission-E-Monographs/0055.htm.

11. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Note explicative dite « Cahiers de l’agence n°
3. - Médicaments à base de plantes ». (1998).

12. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. Omnibus (2010).

13. Thévenin, T. Le chemin des herbes. Ulmer (2012).

14. Tela Botanica. Chamaemelum nobile (L.) All.


Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-16476-synthese.

15. Committee on Herbal Medicinal Products (HPMC) - EMA. Assessment report on Chamaemelum nobile
(L.) All., flos. Disponible sur : https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-report/final-assessment-
report-chamaemelum-nobile-l-all-flos_en.pdf.

16. Brinker, F. Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines. Eclectic
Medical Publications, p. 153, 276 (2010).

17. Tela Botanica. Tanacetum parthenium (L.) Sch. Bip.


Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-66756-synthese.

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Crédits photographiques
p. 2 - Creative commons CC BY-SA 3.0 by Pichard, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage et luminosité
https://search.creativecommons.org/photos/377641dc-348b-4764-9826-94dde4be599d
p. 10 - CC0 by Tangopaso, modification apportée à l’œuvre originale : rognage et luminosité
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jardin_des_simples_de_l%27h%C3%B4tel-Dieu_de_Tournus_
(Chamaemelum_nobile).jpg

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

LES CARDAMINES

Parmi les 197 espèces de cardamines présentes au monde, seule une vingtaine d’espèces poussent en
France. Trois d’entre elles, la cardamine des prés, la cardamine des bois et la cardamine hérissée sont très
communes et peuvent être cueillies au printemps, à l’automne voire même tout au long de l’année. Ce sont
toutes trois d’excellentes comestibles, mais qui n’ont pas d’usage thérapeutique.
Tableau comparatif de ces 3 cardamines p.13

CARDAMINE DES PRÉS

Cardamine des prés (Cardamine pratensis L.).

NOM SCIENTIFIQUE NOM ANGLAIS


Cardamine pratensis L. Cuckoo-flower

NOMS VERNACULAIRES RÉPARTITION EN FRANCE1


Cardamine des prés, cresson des prés Dans toute la France à l’exception de la région
méditerranéenne et de la Corse où elle est
FAMILLE BOTANIQUE beaucoup plus rare.
Brassicaceae
RÉPARTITION MONDIALE2,3
Europe, Russie, Canada, Alaska.

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MILIEUX (OU SOLS)4 • Les feuilles alternes*, composées* sont de
Espèce héliophile* ou de demi-ombre appréciant deux types :
des sols argileux ou limoneux frais à humides et - Les basales* sont réunies en rosette*,
riches en matière organique. C’est une plante de formées de 3 à 7 folioles* ovales
prairie qui se plaît dans des milieux ouverts* et arrondies (faiblement lobées*, parfois
lumineux mais qui peut aussi se développer en sous- entières*), luisantes et longuement
bois frais. pétiolées*.
- Les caulinaires* sont alternes*, sessiles*,
FLORAISON1 composées de 7 à 13 folioles* étroites
lancéolées* avec une foliole* terminale
Avril à juin.
beaucoup plus allongée.
PÉRIODE DE RÉCOLTE • L’inflorescence* est une grappe* lâche de
fleurs rose lilacé (très rarement blanches)
En usage culinaire :
portées par de longs pédicelles*.
• Feuilles : plutôt au printemps (avril à juin).
• La fleur, assez grosse (environ 1,5 cm)
• Fleurs : avril à juin. par rapport aux autres cardamines, est
constituée de 4 sépales* dressés* et de 4
DESCRIPTION4
pétales en croix typiques de la famille des
Plante herbacée* vivace* de 20 à 50 cm, Brassicaceae. Les pétales sont lilas clair,
à rhizome* court, formant souvent ainsi de parfois veinés de rose plus foncé mais
grandes colonies. Semi-persistante*, elle rarement totalement blancs.
conserve une partie de son feuillage toute
• Les étamines* sont au nombre de 6 : 4
l’année. C’est la plus grande des 3 cardamines
grandes et 2 plus petites.
présentées ici.
• Le fruit est une silique* dressée*, étroite,
• La tige est unique, dressée*, simple*, lisse
généralement plus longue que le
et creuse, de section ronde* et glabre*.
pédoncule* qui la porte, à maturité. Elle
Elle présente la particularité d’être très peu
contient de très petites graines à saveur
feuillée.
piquante proche de celle la moutarde.

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Plante herbacée vivace, en colonies. Tige dressée, lisse et glabre, peu feuillée.

Feuilles basales (à gauche) formées de 3 à 7 folioles ovales arrondies et longuement pétiolées, et, feuilles caulinaires (à droite)
alternes, sessiles, composées de 7 à 13 folioles étroites lancéolées avec une foliole terminale beaucoup plus étroite et allongée.

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Inflorescences en grappes lâches de fleurs rose lilacé ou plus rarement blanches, portées par de longs pédicelles.

Fleurs à 4 pétales en croix et 4 sépales dressés, et à 6 étamines (4 grandes étamines et 2 plus petites).

Fruits à différents stades de maturité : siliques dressées, étroites, contenant de très petites graines.

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CARDAMINE DES BOIS

Cardamine des bois (Cardamine flexuosa With.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Cardamine flexuosa With. Dispersée dans toute la France, plus rare en région
méditerranéenne et en montagne.
NOMS VERNACULAIRES
Cardamine des bois, cardamine flexueuse RÉPARTITION MONDIALE5,6
Europe, Asie, Australie, Canada, Amérique.
FAMILLE BOTANIQUE
Brassicaceae

NOM ANGLAIS
Wavy Bitter-cress

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MILIEUX (OU SOLS)4 • Les feuilles alternes*, composées* sont de
Espèce d’ombre ou de demi-ombre qui se deux types :
développe sur des sols argileux ou limoneux - Les basales* sont réunies en fausse
profonds, humides à mouillés. C’est une plante des rosette* et sont composées de 5 à 11
bois que l’on peut rencontrer au bord des chemins folioles* ovales arrondies et crénelées*.
humides, dans les talus forestiers, près de ruisselets Elles sont pétiolées* mais le pétiole* est
ou dans les forêts bordant les cours d’eau. bien plus court que chez la cardamine
des prés.
FLORAISON1 - Les caulinaires* sont courtement
pétiolées*, relativement nombreuses
Avril à juin.
(5 à 10 feuilles) et comptent de 7 à 13
folioles* elliptiques*, dentées*.
PÉRIODE DE RÉCOLTE
À noter : les feuilles de la fausse rosette*
En usage culinaire :
sont plus petites que les caulinaires*.
• Feuilles : toute l’année.
• L’inflorescence* est une grappe* de très
• Fleurs : avril-juin, septembre. petites fleurs blanches à 4 pétales en
croix.
DESCRIPTION4,7,8
• Les étamines* sont au nombre de 6 : 4
Plante herbacée* bisannuelle* de 10 à 40 cm,
grandes accompagnées de 2 plus petites.
à racine oblique couverte de radicelles*, plus
facile à déraciner que celle de la cardamine • Le fruit est une silique* à long bec, écartée
des prés. de la tige. Ces siliques* sont légèrement
obliques et désaxées par rapport au
• La tige est flexueuse* (d’où son nom
pédoncule*, ce qui permet de faire la
d’espèce flexuosa) : bien que dressée*,
différence avec la cardamine hérissée dont
elle est loin d’être tout à fait droite comme
les siliques* sont toutes droites et dépassent
celle de la cardamine des prés. Elle n’est
les fleurs.
pas unique et peut se ramifier donnant
plusieurs autres tiges, ce qui lui donne un
aspect plutôt touffu, d’autant plus qu’elle
est davantage feuillée. Les tiges sont
sillonnées* et velues surtout à la base.

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Plusieurs tiges, sillonnées et velues à la base, feuillées et ramifiées.

Feuilles basales pétiolées, en fausse rosette, composées de 5 à 11 folioles ovales arrondies, et feuilles caulinaires
composées de 7 à 13 folioles elliptiques dentées.

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Inflorescences en grappes de très petites fleurs blanches à 4 pétales en croix et 6 étamines.

Fruits : siliques contenant de petites graines, non matures, écartées de la tige.

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CARDAMINE HÉRISSÉE

Cardamine hérissée (Cardamine hirsuta L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Cardamine hirsuta L. Commune dans toute la France.

NOMS VERNACULAIRES RÉPARTITION MONDIALE9,10


Cardamine hérissée, cardamine hirsute Europe, Afrique, Amérique, Australie.

FAMILLE BOTANIQUE
Brassicaceae

NOM ANGLAIS
Hairy bitter-cress

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MILIEUX (OU SOLS)4 • Les feuilles sont velues (surtout aux
Espèce qui s’accommode de tous types de sols marges*) et de 2 types :
(argileux, sableux, frais, acides ou riches en base) et - Les basales* sont réunies en rosette*,
croît aussi bien dans les cultures ou les vignes que pétiolées* et composées de 5 à 9
dans les friches, les haies, les lisières forestières ou folioles* rondes à ovales.
le bord des chemins. On peut même la rencontrer - Les caulinaires* sont petites, pétiolées*,
sur de vieux murs. Elle est présente un peu partout formées de 5 à 7 folioles* lancéolées*.
en ville où elle se propage grâce à ses siliques* Le pétiole* est cilié* à sa base.
explosives qui répandent de toutes petites graines. À noter : les feuilles de la rosette* sont
plus grandes que les feuilles caulinaires*
FLORAISON1 (à l’inverse de la cardamine des bois). La
Avril à juin. cardamine hérissée est cependant moins
feuillée que la cardamine des bois avec
PÉRIODE DE RÉCOLTE laquelle elle peut être confondue.
En usage culinaire : • L’inflorescence* est une grappe* de très
petites fleurs blanches à 4 pétales en croix
• Feuilles : toute l’année.
qui s’allonge au cours de la floraison.
• Fleurs : toute l’année, optimal d’avril à juin.
• Les étamines* sont au nombre de 4, c’est
DESCRIPTION7,8,11 une exception dans ce genre où les fleurs
ont le plus fréquemment 6 étamines*.
Plante herbacée* annuelle* de très petite
taille, de 3 à 25 cm à racine pivotante*, grêle, • Le fruit est une silique* allongée et
se déracinant très facilement. Elle peut germer dressée* dans l’axe du pédoncule*.
à différentes périodes, au printemps ou à Au sommet de la plante, les siliques*
l’automne et peut donc être récoltée toute dépassent les fleurs alors que chez la
l’année. cardamine des bois les siliques* sont
légèrement obliques et désaxées par
• La tige, à la différence de la cardamine
rapport au pédoncule*. Le mode de
des bois, est souvent rougeâtre, sillonnée*,
dissémination de ses toutes petites graines
glabre* ou pubescente*. Dressée*, elle
se fait par des siliques* explosives.
est souvent ramifiée donc accompagnée
d’autres tiges, ce qui lui donne un aspect
touffu.

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Plante herbacée annuelle de petite taille. Tige souvent rougeâtre, sillonnée, glabre ou pubescente et dressée.

Feuilles basales en rosette, pétiolées et composées de folioles rondes à ovales, et feuilles caulinaires petites, pétiolées, aux folioles lancéolées.

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Inflorescences en grappes de très petites fleurs blanches à 4 pétales en croix et à 4 étamines.

Fruits à différents stades de maturité, siliques allongées et dressées dans l’axe du pédoncule dépassant des fleurs au sommet de la plante.

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DESCRIPTION BOTANIQUE COMPARÉE DES 3 CARDAMINES

Cardamine des prés7 Cardamine des bois7 Cardamine hérissée7


(Cardamine pratensis L.) (Cardamine flexuosa With.) (Cardamine hirsuta L.)

Famille Brassicaceae Brassicaceae Brassicaceae

Usage culinaire Comestible Comestible Comestible


Milieux ouverts*
Milieu Milieux fermés* (bois...). Tous types de milieux.
(prairies...).
Herbacée* vivace* Herbacée* bisannuelle* Herbacée* annuelle*
Plante
de 20 à 50 cm. de 10 à 40 cm. de 3 à 25 cm.
• Verte lisse et glabre* • Verte sillonnée* et • Rougeâtre sillonnée*
• Unique velue à la base et velue
• Peu feuillée. • Ramifiée • Ramifiée
• Très feuillée. • Peu feuillée.

Tige

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Cardamine des prés7 Cardamine des bois7 Cardamine hérissée7
(Cardamine pratensis L.) (Cardamine flexuosa With.) (Cardamine hirsuta L.)
Feuilles de la rosette* Feuilles de la fausse Feuilles de la rosette*
plus grandes que les rosette* plus petites que plus grandes que les
caulinaires*. les caulinaires*. caulinaires*.
Feuilles basales* : Feuilles basales* : Feuilles basales* :
• en rosette* • en fausse rosette* • en rosette*
• 3 à 7 folioles* • 5 à 11 folioles* • 5 à 9 folioles*
arrondies. ovales arrondies et ovales arrondies et
crénelées*. crénelées*.

Feuilles

Feuilles caulinaires* : Feuilles caulinaires* : Feuilles caulinaires* :


• Sessiles* • Pétiolées* • Pétiolées*
• 7 à 13 folioles* • 7 à 13 folioles* • 5 à 7 folioles*
lancéolées*. elliptiques*, dentées*. lancéolées*.

Fleurs rose lilacé de Fleurs blanches de Fleurs blanches de


10 à 20 mm de long. 2 à 4 mm de long. 2 à 4 mm de long.

Fleurs

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Cardamine des prés7 Cardamine des bois7 Cardamine hérissée7
(Cardamine pratensis L.) (Cardamine flexuosa With.) (Cardamine hirsuta L.)
6 étamines* 6 étamines* 4 étamines*

Étamines*

Siliques* dressées* dans Siliques* obliques et Siliques* dressées* dans


l’axe du pédoncule* désaxées par rapport l’axe du pédoncule*
ne dépassant pas les au pédoncule*. dépassant les fleurs.
fleurs.

Fruits

Allure générale

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CUISINE
Elles sont toutes les 3 comestibles même si la cardamine des prés est la plus représentée dans la littérature
culinaire.
Leur goût est proche de celui du cresson ce qui leur vaut les appellations variées de “cressonnette”, ou
encore de “cresson des prés”. Leur usage est souvent limité à celui de condiment car leur saveur est
piquante (un peu moins pour la cardamine hirsute et la cardamine des bois) et parfois amère12.
• Les feuilles des cardamines peuvent être utilisées crues pour habiller vos plats. Hachées grossièrement,
elles relèveront agréablement les salades, les pâtés végétaux ou fromages, les sauces ou encore les
poêlées de pomme de terre ou de champignons. Si elles sont un peu trop amères, elles s’associeront
volontiers (en petite quantité) à des fruits ou du citron dans un smoothie ou un jus. Cuites, elles perdent
leur piquant et deviennent assez insipides voire plus amères. On les conseillera davantage en soupe
dans ce cas13,14.
• Les fleurs coloreront joyeusement les plats15.
• Les fruits et les graines sont comestibles, ces dernières au goût piquant, permettent de relever des plats,
on peut les utiliser comme des graines de moutarde et en faire des sauces en les broyant.

RECETTES
Sandwich mi-figue, mi-cardamine
Pour 4 personnes
Ingrédients : 8 tranches de pain ; 150 g tofu fermenté ou de fromage de brebis frais ; 250 g de feuilles
de cardamine ; 2 cuillères à café d’huile de noix ; 6 à 10 figues séchées ; 4 grandes feuilles de salade ;
+/- 1 pincée de sel ; un peu d’eau.
Préparation :
• Équeuter et mettre à tremper les figues séchées • Mixer en purée les figues réhydratées avec un
dans un bol d’eau tiède (idéalement quelques peu d’eau de trempage.
heures avant la préparation). • Monter votre sandwich en commençant par le
• Préparer une tartinade de cardamine en mixant pain, la salade, la tartinade puis la confiture
ou hachant finement le tofu (ou le fromage) minute de figue.
avec les feuilles de cardamine, l’huile de noix et
la pincée de sel au besoin.

N’hésitez pas à être toujours plus gourmand en rajoutant quelques noix concassées dans votre confiture
minute de figue, ainsi qu’à transformer votre sandwich en tartine pour le décorer avec des fleurs et des
graines germées. En été, la recette pourra être réalisée avec des figues fraîches et un peu de miel...
Pour ne pas utiliser de pain, le remplacer par le vert des feuilles de blettes (crues) ou garnir des endives avec
la préparation.

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NUTRIMENTS ANECDOTES
Nous n’avons pas trouvé de données sur la ET AUTRES INFORMATIONS
composition nutritionnelle des cardamines. • Traditionnellement, la cardamine des prés aurait
été utilisée fraîche comme plante tonique*,
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, digestive et expectorante*15.
INDICATIONS ET REMÈDES • “Cardamine” provient du grec kardamon qui
Comme la plupart des plantes de la famille des signifie “cresson”. En allemand, elle est désignée
Brassicaceae, les cardamines contiennent des par une jolie expression “écume des prés” qui fait
composés soufrés (glucosinolates*)16. référence à son abondante dissémination dans
les prairies.
Toutefois, les cardamines n’étant pas des espèces
couramment utilisées en phytothérapie, il y a donc • Très rustique, la cardamine des prés résiste à des
très peu d’informations sur leur composition et leurs températures très basses allant jusqu’à moins
propriétés. 15°C. Pour cela, elle est retrouvée dans des pays
nordiques comme l’Alaska ou la Sibérie17.
TOXICITÉ • Les Brassicaceae étaient autrefois appelées
Aucune information concernant une éventuelle “Crucifères” qui signifie “qui porte la croix” en lien
toxicité. avec leur fleur à 4 pétales en croix.
• Virevoltant autour de la cardamine des prés
CONTRE-INDICATIONS vous apercevrez parfois un papillon blanc et
Aucune information concernant des contre- orange, la piéride du cresson (Anthocharis
indications éventuelles. cardamines L.) aussi appelé “aurore” visible de
Par précaution, comme pour toutes les plantes mars à juillet. Les chenilles de couleur bleu-vert
de la famille des Brassicaceae, en raison de la ou gris-vert miment les siliques* de la plante13.
présence de composés soufrés, il est conseillé d’éviter
de consommer les cardamines en trop grande
quantité notamment en cas de fragilité du système
digestif16 car ils sont irritants des muqueuses* ou
d’hypothyroïdie* puisqu’ils pourraient capter l’iode.

Chenille puis papillon de piéride du cresson (Anthocharis cardamines L.).

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CONFUSIONS POSSIBLES
• Il existe une autre cardamine qui présente des feuilles similaires à celles des 3 cardamines précédentes :
il s’agit de la cardamine amère (Cardamine amara L.), une plante stolonifère* très feuillée possédant
des pétales assez grands (5 à 10 mm) et formant souvent des colonies importantes.
Elle se repère facilement de par son écologie car elle affectionne des milieux bien plus humides de
type source ou bord de ruisseau.
À la différence des cardamines précédemment évoquées, elle ne possède pas de rosette* basale*, sa
tige glabre* est anguleuse* et surtout totalement creuse7.
Cette cardamine amère ne présente pas un grand intérêt culinaire même si elle n’est pas toxique car
elle est très amère en bouche comme son nom l’indique.

Cardamine amère très feuillée, en bord de ruisseau.

Absence de rosette basale, tige glabre et anguleuse.

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 e cresson des fontaines (Nasturtium officinale W.T.Aiton), qui est aussi une Brassicaceae, se
• L
reconnaîtra à ses feuilles davantage charnues et à la présence d’oreillettes* à la base du pétiole*.
C’est une plante qui par sa taille (de 20 à 80 cm) ne peut être confondue qu’avec la cardamine des
prés, les deux autres cardamines, des bois et hérissée, étant beaucoup plus petites. À la différence de
la cardamine des prés, elle pousse en colonie dense dans des milieux très humides. Sa tige est creuse
et anguleuse et ses feuilles charnues présentent des oreillettes à la base du pétiole ce qui permet
également de la différencier de la proche cardamine amère. Ses fleurs sont très petites, de l’ordre de 3
à 5 mm de long tandis que celles de la cardamine des prés sont beaucoup plus grandes.
Ce dernier est comestible et on peut faire de délicieux pestos avec ses feuilles.

Plante des milieux humides, aux petites fleurs blanches.

Feuille charnue et présence d’oreillettes à la base du pétiole.

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SYNTHÈSE

> Les cardamines des prés (Cardamine pratensis L.), des bois (Cardamine flexuosa With.)
et hérissée (Cardamine hirsuta L.) sont des plantes herbacées*, vivaces*, bisannuelles* ou
annuelles*, de la famille des Brassicaceae. Les cardamines sont retrouvées dans la France
entière et en Europe.
> La cardamines des prés (Cardamine pratensis L.) est la plus grande de ces 3 cardamines,
son feuillage est semi-persistant* et on peut la rencontrer toute l’année dans des milieux
ouverts* ou des sous-bois frais.
La cardamine des bois (Cardamine flexuosa With.) est de taille inférieure à la cardamine
des prés et affectionne des milieux plus fermés*.
La cardamine hérissée (Cardamine hirsuta L.) est, quant à elle, la plus petite des 3. Elle
pousse à peu près partout et on peut la cueillir tout au long de l’année car elle germe au
printemps et à l’automne.
• La tige est unique, glabre* et lisse chez la cardamine des prés tandis qu’elles sont
multiples, sillonnées* et pubescentes* chez les 2 autres cardamines.
• Les feuilles sont alternes*, composées* et de 2 types. Les basales* sont réunies en
rosette* (cardamine des prés et hérissée) ou en fausse rosette* (cardamine des bois). Les
caulinaires* sont sessiles* chez la cardamine des prés et pétiolées* pour les 2 autres.
• Les inflorescences* sont des grappes* lâches de grandes fleurs rose lilacé ou blanches
(de 10 à 20 mm) pour la cardamine des prés et de petites fleurs blanches (de 2 à
4 mm) pour les 2 autres cardamines des bois et hérissée.
• Les fruits sont des siliques* dressées* dans l’axe du pédoncule*, dépassant les fleurs
pour les cardamines des prés et hérissée. Les siliques* de la cardamine des bois
dépassent les fleurs mais uniquement à maturité, et sont désaxées par rapport au
pédoncule* et écartées de la tige...
> Les feuilles, les fleurs et les graines des 3 cardamines présentent un goût piquant et
parfois un peu amer. Elles peuvent être mangées crues (sauces, salades, fromage…) et
éventuellement cuites mais elles deviennent plus insipides.
>N
 ous n’avons pas trouvé de donnée sur la composition nutritionnelle de ces espèces.
> Les cardamines ne sont pas utilisées pour leurs propriétés médicinales.
> Aucune information concernant une éventuelle toxicité ou contre-indications pour une
consommation ponctuelle.
> Des confusions peuvent avoir lieu avec :
- la cardamine amère (Cardamine amara L.) qui n’est pas toxique mais très amère en bouche
- le cresson des fontaines (Nasturtium officinale W.T.Aiton) qui est une excellente comestible.

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GLOSSAIRE
Alterne — Se dit d'organes (feuilles, rameaux, Denté — Bordé de dents, c'est-à-dire de petites
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des échancrures triangulaires égales ou inégales.
hauteurs différentes, sur l'axe qui les porte.
Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
Anguleux — Se dit d’un organe (tige, feuille organes d’une plante tels que les rameaux, les
notamment) présentant des angles marqués. tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
proche de la verticale.
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre Elliptique — Forme d’un organe large au centre et
la germination de la graine, la reproduction de la fin aux extrémités ou en forme d’ellipse.
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé.
Entier — Qualifie un organe, en général une feuille,
Basal — Qui se situe à la base (synonyme de dont la marge n’est ni divisée ni dentée.
basilaire).
Étamine — Organe mâle, élément de base de
Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle, l’androcée, produisant le pollen, comportant un filet
de la germination à la dispersion des semences et une anthère.
jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
au moins deux saisons consécutives séparées par
un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au Expectorant — Qui facilite l’expulsion de sécrétions
cours de la première saison de sa croissance où elle bronchiques (crachats) par la toux.
développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
tiges), mais seulement après le premier hiver. Fausse rosette — Ensemble de feuilles groupées au-
Pour récolter les racines de ces plantes, il faut les dessus de la base de la tige, ne partant pas du collet
prélever à l’automne de leur première année ou au et ayant un aspect de rosette.
début du printemps de leur seconde année.
Flexueux — Se dit d’un organe (tige, pédicelle,
Caulinaire — Se dit d’un organe inséré sur la tige. pédoncule) qui présente des courbures dans
Par exemple, une feuille caulinaire. différentes directions, qui ondule, qui est sinueux.

Cilié — Qui est bordé de poils dressés, disposés sur Foliole — Division du limbe d’une feuille composée
un rang, comme des cils. qui est semblable à une «petite feuille».

Composé — Ce terme peut s’employer pour des Glabre — Qui ne présente aucun poil.
feuilles ou des inflorescences :
- Se dit d’une feuille dont le limbe est divisé en Glucosinolates — Composés de la grande famille
folioles ou limbes secondaires. des sucres et plus précisément de la sous famille
- Se dit d’une inflorescence dont l’axe principal des hétérosides (composés formés par l’association
donne à son tour naissance à des ramifications. d’un sucre et d’un composé non sucré). Il s’agit de
composés soufrés ayant des propriétés détoxifiantes.
Crénelé — Se dit d'un organe (le limbe d'une feuille Ils sont irritants pour les muqueuses. On les retrouve
principalement) bordé de dents larges, obtuses ou dans la majorité des plantes de la famille des
arrondies au sommet. Brassicaceae qu’il faudra éviter de consommer en
excès.

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Grappe — Inflorescence formée d’un axe allongé, Milieu ouvert — Milieu dominé par les herbacées,
sur lequel sont fixées, à des niveaux différents mais dont le taux de recouvrement au sol de la végétation
équidistants, des fleurs plus ou moins longuement ligneuse est inférieur à 50%.
pédicellées. On trouve sur une même grappe tous
les stades d’évolution de la fleur : les plus anciennes Muqueuse — Membrane tapissant l'intérieur des
se trouvent à la base, et les boutons en formation au cavités de l'organisme qui sont en communication
sommet. avec l'extérieur (organes dits “creux”). Les muqueuses
sont donc présentes au niveau du tube digestif (de
Héliophile — Qui a d’importants besoins de lumière la bouche au rectum), de l'appareil respiratoire, de
pour se développer, qui apprécie être exposé au l'appareil urinaire, des appareils génitaux masculin
soleil. et féminin ainsi que de la face postérieure des
paupières et de la face antérieure du globe oculaire
Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de (conjonctive).
l’herbe, par opposition à ligneux (bois). Quelle que soit leur localisation, elles produisent
du mucus protecteur, ce qui leur permet d'être en
permanence humidifiées.
Hypothyroïdie — Affection caractérisée par un
déficit de sécrétion en hormones thyroïdiennes
et pouvant entraîner des complications Oreillette — Se dit d’un appendice, d’une expansion
cardiovasculaires. foliacée, à la base du limbe, du pétiole des feuilles
ou d’une bractée embrassante, situé de part et
d’autre de la ligne d’insertion de manière symétrique,
Inflorescence — formant de petites oreilles.
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles)
portant ces fleurs et de bractées formant un
ensemble physionomiquement bien individualisé, sur Pédicelle — Dans une inflorescence, petite
un même axe. ramification du pédoncule portant à son sommet
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle, une seule fleur, ou, chez les Poaceae, un seul épillet.
cyme...) chez différentes espèces. Terme pouvant également désigner un pédoncule
très court.
Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille
principalement) en forme de lance, rétréci aux Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou
extrémités et élargi en partie médiane, le plus une inflorescence. Les dernières ramifications des
souvent 3 à 4 fois plus long que large. branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées
pédicelles.
Lobé — Se dit d’un organe (souvent une feuille)
bordé de lobe, c’est-à-dire d’une division arrondie Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe
dont l’échancrure n’atteint pas le milieu de chaque à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les
moitié du limbe. feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.

Marge — Qualifie le bord d’un limbe d’une feuille Pétiolée — Se dit d’une feuille munie d’un pétiole,
ou d’un pétale. Elle peut être entière ou plus ou c’est-à-dire d’une partie amincie de la feuille reliant
moins découpée, lobée, dentée, crénelée, ciliée, le limbe à la tige ou à l’axe de fixation.
glanduleuse, ondulée ou épineuse.
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
Milieu fermé — Milieu dominé par les ligneux, dont courts et souples.
le taux de recouvrement au sol de la végétation
herbacée est inférieur à 50 %.

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Racine pivotante — Racine principale, bien plus Silique — Fruit sec déhiscent, issu de carpelles
développée que les radicelles et s’enfonçant soudés, plus de trois fois plus long que large,
verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule s’ouvrant en principe en deux valves séparées par
l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de une cloison translucide (replum) sur les bords de
réserves. On parle aussi de racine pivot. laquelle sont attachées les graines. La silique est le
fruit caractéristique des Brassicaceae.
Radicelle — Petites racines, très fines, prenant
naissance sur la racine principale ou sur les racines Sillonné — Qui est creusé de sillons, de raies
secondaires. longitudinales, plus ou moins profondes.

Rhizome — Tige souterraine vivace, généralement Simple — Se dit d’un organe qui n’est pas composé,
à peu près horizontale, émettant chaque année des qui n’est pas ramifié. Par exemple, une feuille ou une
racines adventives et des tiges aériennes et dont les tige simple.
feuilles sont réduites à des écailles sèches, ce qui le
distingue d’une racine. Stolonifère — Qui produit des stolons, c’est-à-dire
des tiges aériennes rampantes à entre-nœuds
Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle, allongés et feuilles réduites, radicantes.
très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles Tonique — Qui donne de la vigueur, du tonus, de
forment une rosette durant la première année de l’énergie physique et psychique. Une plante avec
leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se une activité tonique générale peut être employée
maintiennent sous forme de rosette l’hiver alors que pour accompagner la convalescence et aider à la
le reste de la plante a disparu. remise en forme. Elle peut agir en diminuant la
fatigue et en stimulant l’activité de l’organisme.
Section ronde — Forme ronde que présente la
partie d’une plante (tige, rameau etc.) lorsqu’elle est Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs
coupée de manière transversale. années, c’est-à-dire qu’entre la germination de
la graine et la mort de la plante, plus de deux
Semi-persistant — Qualifie un végétal qui garde au ans s’écoulent. La plante peut donc se reproduire
moins une partie de son feuillage en toute saison. plusieurs années de suite. Les vivaces les plus
connues sont les arbres, mais il existe de nombreuses
Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur herbacées vivaces comme la consoude officinale
verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur (Symphytum officinale L.), la berce commune
le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et (Heracleum sphondylium L.), la gentiane jaune
dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le (Gentiana lutea L.) ou l’arnica (Arnica montana L.)...
calice. On parle aussi de plante pérenne.

Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,


dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
pédicelle, ...).

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora Gallica - Flore de France. Biotope éditions, p.580 (2014).

2. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Cardamine pratensis L.


Disponible sur : https://www.gbif.org/fr/species/7972010.

3. Tela Botanica. Cardamine pratensis L.


Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-12929-synthese.

4. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française, guide écologique illustré. vol. 1 IDF
(2017).
- Cardamine des prés (Cardamine pratensis L.) : p.933
- Cardamine flexueuse (Cardamine flexuosa With.) : p.927
- Cardamine hérissée (Cardamine hirsuta L.) : p.923

5. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Cardamine flexuosa Withering.


Disponible sur : https://www.gbif.org/fr/species/3046076.

6. Tela Botanica. Cardamine flexuosa With.


Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-12860-synthese.

7. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, p.375-376 (2013).

8. Bonnier, G. La grande flore en couleurs. Belin, p.67-69 (1999).

9. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Cardamine hirsuta L.


Disponible sur : https://www.gbif.org/fr/species/3046258.

10. Tela Botanica. Cardamine hirsuta L.


Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-12878-synthese.

11. Tison, J.-M., Jauzein, P. & Michaud, H. Flore de la France méditerranéenne continentale. Naturalia
Publications, p.1036 (2014).

12. Crisci, C. & Couplan, F. Vertiges des saveurs. Éditions du Belvérère, p.56-57 (2013).

13. Mabey, R. Manger sauvage ! Cueillettes gourmandes en pleine nature. Larousse, p.122-123 (2013).

14. Bross-Burkhardt, B. Mauvaises herbes, je vous aime. Delachaux et Niestlé, p.32 (2016).

15. Thévenin, T. Le chemin des herbes. Ulmer, p.215 (2012).

16. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
Lavoisier Tec & Doc, p.415 (2003).

17. Delevoye Demolin, C. & Lecomte, C. Sorties du bois ! 50 plantes de nos régions à cueillir et déguster !
Noires Terres, p.62-63 (2014).

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Crédits photographiques
p. 4, 15 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Guido Gerding, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:XN_Cardamine_pratensis_fruits.jpg

p. 12, 15 - Commons wikimedia CC by SA 3.0 by Rasbak, modification apportée à l’œuvre originale :


rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cardamine_hirsuta,_kleine_veldkers_(5).jpg

p. 17 - Commons wikimedia CC BY SA 3.0 by H. Krisp, modification apportée à l’œuvre originale :


rognage et luminosité
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Aurorafalter_Anthocharis_cardamines_Raupe.jpg

p. 18 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by Stefan.lefnaer, modification apportée à l’œuvre originale :


rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cardamine_amara_sl1.jpg

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

CAROTTE SAUVAGE

Carotte sauvage (Daucus carota L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1–3


Daucus carota subsp. carota Dans toute la France et en Corse jusqu’à 1700 m
d’altitude.
NOMS VERNACULAIRES
Carotte sauvage, nid d’oiseau, racine jaune RÉPARTITION MONDIALE3, 4
Europe, Asie occidentale et centrale, Afrique
FAMILLE BOTANIQUE du Nord.
Apiaceae
MILIEUX/SOL1-4
NOM ANGLAIS Plante héliophile* qui aime les sols calcaires secs,
Wild carrot peu riches, sableux ou caillouteux, au pH basique
à légèrement acide. Se trouve dans les prairies,
friches, terrains vagues, et sur les talus et bords
de chemins.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Carotte sauvage - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.1
FLORAISON1,2,5,6 LE SAVIEZ-VOUS ?
De mai à octobre. Les chercheurs ont longtemps émis
l’hypothèse que la fleur sombre centrale
PÉRIODES DE RÉCOLTE5 de la carotte pouvait être un leurre
• Tiges : mai, juin afin d’attirer les insectes pollinisateurs,
• Feuilles : avril, mai, juin constatant que les mouches domestiques
• Fleurs : en été étaient davantage attirées par les ombelles
présentant des taches sombres. Pour cette
• Fruits : un peu avant maturité
raison, elle est souvent appelée « fausse
• Racine : de l’automne au début du printemps, mouche » ou « mouche de la carotte ».
avant que la tige ne sorte. Mais la réalité est plus complexe et les
recherches ultérieures ont établi qu’il n’y
DESCRIPTION1,5,7,8 avait aucune différence entre l’attrait
Plante bisannuelle*, entièrement poilue, à rameaux des insectes pour les ombelles bicolores et
étalés, hémicryptophyte*. les ombelles blanches. Le véritable rôle de
Elle peut atteindre 30 à 80 cm de haut, et jusqu’à cette fleur reste une énigme à ce jour.
1,50 m en pleine floraison.

• Tige striée, rameuse*, velue.


• Feuilles alternes*, composées*, qui dégagent
une odeur aromatique caractéristique de carotte
quand on les froisse.
-- Les feuilles inférieures sont bi à
tripennatiséquées*, à long pétiole*, à
segments oblongs* ou ovales, incisés-dentés.
-- Les feuilles supérieures sont pennatifides*,
sessiles* à gaine blanche et membraneuse.
• Fleurs blanches ou rosées (avec parfois une
fleur centrale, stérile, presque toujours de
couleur pourpre, du rose au violet foncé,
appelée « mouche de la carotte »), groupées Plante entièrement velue aux poils raides.
en ombelles* d’ombellules*. Les ombelles
comportent 20 à 40 rayons qui se recourbent
vers l’intérieur à maturité (formant une sorte de
nid), avec au-dessous un involucre* de 7 à 13
grandes bractées* pennatiséquées*, divisées
en 3 à 7 segments et dirigées vers le bas.
Les ombellules comportent un involucelle* de 7
à 10 bractéoles* linéaires.
• Fruit : diakène*, de forme ellipsoïde, long de 2 à
4 mm, couvert d’aiguillons crochus alignés sur
les côtes secondaires (les côtes primaires étant
garnies de poils) et contenant deux graines.
Feuilles basales, 1ère année.
• Racine charnue, blanche, pivotante*.

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Feuilles basales, composées bi-pennatiséquées. Feuilles caulinaires* 2 fois pennées.

Pétioles et folioles poilus.

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Inflorescence ombelle d’ombellules.

Fleur foncée stérile au centre. Infrutescence se refermant.

Infrutescence se refermant et involucre de bractées pennatiséquées. Bractée pennatiséquée.

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Fruits : diakènes à aiguillons. Racine pivotante au goût puissant
de carotte.

CUISINE • Les jeunes tiges10 récoltées bien tendres, juteuses,


Toute la plante est comestible, et chaque partie se sucrées et d’un goût légèrement anisé, peuvent
prête à toutes sortes de préparations. être utilisées crues, pelées et émincées dans des
salades, cuites en bouillon avec d’autres légumes
ou simplement grignotées en balade.
• La racine5,6,10–12 est meilleure récoltée jeune et
• Les feuilles11,12 peuvent être consommées crues
tendre, idéalement lors de la première année
lorsqu’elles sont jeunes (cueillies encore en
de vie de la plante. Elle est généralement plus
rosette), ou plus tard finement hachées.
sucrée et plus parfumée que son homologue
Elles constituent aussi un bon légume cuit et
cultivée. On peut alors la manger crue émincée
peuvent ainsi être sautées à la poële ou ajoutées
dans des salades (elle se rape difficilement,
à une soupe.
car elle est trop souple), ou cuite, simplement
sautée à la poêle avec oignons, ail et épices, • Les fleurs6,12 , qui sont légèrement amères,
en potage avec d’autres légumes, ou intégrée peuvent se manger crues, en décoration dans
à des préparations (comme des galettes ou des une salade.
crêpes). • Les fruits11,13 sont très aromatiques, leur saveur
Une fois la tige sortie, la racine sera devenue trop rappelant celle de l’alcool de poire. Ils font
fibreuse mais on pourra réaliser une infusion pour donc merveille dans les desserts. Utilisés broyés
aromatiser bouillons et boissons par exemple. En ou moulus, comme une épice, ils parfument
effet, cueillie trop tard, la racine devient ligneuse salades, soupes et compotes de fruits, crèmes
en son centre. Il faut alors ne garder que la et autres desserts. On peut également les faire
mince couche extérieure charnue que l’on peut macérer et/ou infuser entiers dans un liquide de
manger crue hachée. préparation. Mais ils perdent de leur arôme à la
La racine ainsi que les feuilles se prêtent aussi cuisson, pensez donc à bien couvrir pour éviter
très bien à la lacto-fermentation. l’évaporation de ces derniers.

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NUTRIMENTS Une différence importante entre carotte cultivée
La carotte cultivée (Daucus carota subsp. sativus) et carotte sauvage : le ß-carotène.
est très proche de la carotte sauvage (Daucus Le ß-carotène, également appelé provitamine A
subsp. carota), elle dérive de la sélection d’espèces est transformé dans l’organisme en rétinol, qui est
de carottes sauvages et adventices*. Elle comprend la forme active de la vitamine A.
deux principaux types : les formes orientales à La teneur en ß-carotène de la carotte cultivée varie
racine pourpre-noir, colorées par des anthocyanes considérablement. Le ß-carotène est la molécule qui
et les formes occidentales, à racine orange, colorées donne sa couleur orange à la carotte : on comprend
par les carotènes. Ces dernières sont celles qui sont donc qu’une carotte orange en contiendra beaucoup
cultivées dans le Bassin méditerranéen et en Europe plus qu’une carotte blanche ou jaune. Cependant
tempérée16. chez une même variété de carotte, la teneur varie
aussi en fonction des conditions de culture17,18.
Les recherches existantes sur les nutriments de la
La racine de carotte sauvage étant blanche, elle ne
carotte portent sur les différentes variétés de carotte
contient donc pas du tout de ß-carotène15.
cultivée (Daucus carota subsp. sativus).
La teneur en micronutriments est variable en fonction
des sols, des variétés et des conditions de culture.

Le tableau ci-dessous donne donc une moyenne des apports pour 100 g de carotte crue cultivée
ou sauvage :

Carotte cultivée Carotte sauvage


(Daucus carota subsp. sativus) (Daucus carota subsp. carota)

Quantité moyenne Ratio des besoins Quantité moyenne


Nutriments
pour 100 g de poids sec journaliers pour 100 g de poids sec

Fibres 2,7 g 9 % des AS ND


Vitamine A 8,29 mg de ß-carotène 98 % de la RNP en 0
(de 1,99 mg à 21 mg) moyenne (de 23 à 250 %)
soit 690 ER en moyenne
Potassium 301 mg 15 % des AJR ND
Vitamine B9 32,3 µg 10 % de la RNP ND

AJR = Apports Journaliers Recommandés.


AS = Apports Suffisants.
ER = Équivalent rétinol.
ND = Non Déterminé.
RNP = Référence Nutritionnelle pour la Population.

La carotte cultivée contient aussi d’autres vitamines (notamment K et B6), du calcium, du manganèse,
du magnésium, du phosphore et du sodium en quantités moins significatives.

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MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, Cependant des études scientifiques in vivo sur le rat
INDICATIONS ET REMÈDES tendent à montrer des effets :
Parties de la plante utilisées : • Anti-inflammatoires*19,28,
A l’heure actuelle, aucune monographie n’est • Gastroprotecteur *28,
disponible ni en France ni en Europe. Aucune des • Antioxydants*22,
parties de la carotte sauvage n’est donc reconnue • Hépatoprotecteurs*29.
dans le cadre d’une utilisation médicinale. D’autre part, les flavonoïdes, contenus dans les
Cependant des publications scientifiques existent graines de la carotte sauvage, testés purs in vitro,
pour : ont un effet anti-microbien22.
• Les graines de la carotte sauvage, mettant
en avant certaines de ses molécules et de ses Indications
propriétés,
L’utilisation des graines de la carotte, sans précision
• La racine de carotte cultivée, précisant de la sous-espèce, est citée dans différentes
sa composition et ses propriétés. indications en accord avec les études citées
ci-dessus.
1/ Les graines de carotte sauvage
(Daucus carota subsp. carota) Elles pourraient donc être bénéfiques dans les cas
suivants :
Molécules actives • Affections de l’appareil urinaire (cystite*,
• Flavonoïdes*19,21 dont la lutéoline22. prostatite*, calculs* rénaux)19,
La lutéoline est un flavonoïde retrouvé dans • Œdème* et rétention d’eau21,30,
de nombreuses plantes, ayant montré,
• Rhumatismes*19,
lors d’études précliniques, des propriétés
anti-oxydantes*, anti-inflammatoires*, • Et dans les situations nécessitant l’usage d’un
antivirales*, antitumorales*, anti-hypertensives*, hépatoprotecteur*21,29.
hépatoprotectrices*, anxiolytiques*, et ayant Elles pourraient aussi exercer une action bénéfique
des effets vasculoprotecteurs* et de prévention contre les flatulences et les ballonnements19,21 grâce
du cancer. à leurs propriétés carminatives*.
• Essence aromatique*19–21 dont la composition
varie fortement en fonction de la localisation Remèdes
mais qui contient majoritairement (et dans Il n’existe pas de données récentes sur les dosages
des proportions variables)23–27: utiles de graines de carotte sauvage. Certains
-- des monoterpènes (α-pinène, ß-pinène, auteurs conseillent toutefois :
sabinène),
-- et/ou un ester monoterpénique : l’acétate de Par voie interne
géranyle. • Infusion19,30
• Elles contiendraient également des tanins*19,28 Préparation : ⅓ à 1 cuillère à café (3 à 5 g)
connus pour leurs propriétés astringentes*, de graines pour une tasse d’eau bouillante.
antiseptiques, antioxydantes* et cicatrisantes. Utilisation : Boire une tasse 3 fois par jour après
les principaux repas.
Propriétés Indications : Comme carminative* en cas de
Aucune propriété n’est reconnue par des instances digestion difficile ou de flatulences21.
officielles à l’heure actuelle.

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LE SAVIEZ-VOUS ? 2/ La racine de carotte cultivée (Daucus
Huile de carotte, attentions aux confusions ! carota subsp. sativus)
• Dans le langage courant, le terme
« huile de carotte» peut faire référence Molécules actives
à 2 préparations très différentes : • Fibres : ce sont des assemblages de glucides que
-- L’huile essentielle de carotte, l’organisme ne peut digérer ni absorber, mais
obtenue à partir des graines de qui jouent notamment un rôle important dans la
carotte (sauvage ou cultivée) par régulation du transit intestinal. On retrouve dans
hydrodistillation. la racine de carotte cultivée des pectines*, de la
-- Le macérat huileux de carotte : cellulose*, de l’hémicellulose et de la lignine32.
obtenu par macération de morceaux • Pigments anti-oxydants : en fonction de la
de racine de carottes cultivées couleur des carottes, les racines contiennent :
(oranges) dans une huile végétale. -- Des caroténoïdes, dont le ß-carotène
Le ß-carotène est soluble dans l’huile (précurseur de la vitamine A) qui donne la
qui va l’extraire de la carotte pour couleur orange, et la lutéine, de couleur jaune ;
donner sa couleur orange à l’« huile -- Des anthocyanes pour les variétés de
de carotte », utilisée en cosmétique carottes pourpres.
pour un effet « bonne mine » • Polyacétylènes : falcarinol et falcarindiol15.
et ses vertus antioxydantes*. Ces 2 molécules sont cytotoxiques* in vitro
mais les données in vivo sont insuffisantes.
• Huile essentielle de carotte sauvage Elles sont également anti-inflammatoires*,
versus cultivée : antibactériennes et antifongiques*.
On extrait des graines de carotte
sauvage, par distillation à la vapeur Propriétés et indications
d’eau (hydrodistillation), une « huile Il n’existe pas de propriétés reconnues par les
essentielle de carotte sauvage ». instances officielles pour la racine de carotte
Elle est de composition très variable cultivée.
en fonction de sa provenance, et en
général très différente de celle de Mais, de par les fibres et les molécules
l’huile essentielle de carotte cultivée. antioxydantes qu’elle contient, la carotte pourrait
Des propriétés antimicrobiennes présenter des effets légèrement :
et antifongiques* ont été mises en • Antidiarrhéiques33,
évidence pour l’huile essentielle de • Hypoglycémiants*33,
carotte sauvage. Bien qu’ils soient la • Hypocholestérolémiants*34,35.
plupart du temps absents, ou seulement
présents à l’état de traces, certaines De plus, des études chez l’animal montrent un effet :
huiles essentielles contiennent des • Hépatoprotecteur*36,
dérivés du phénylpropane (asarone, • Anti-inflammatoire* intestinal dans la rectocolite
E-méthylisoeugénol), potentiellement hémorragique*37,
cancérogènes. • Gastroprotecteur*33,38.

Une utilisation en usage externe pour la cicatrisation


est aussi rapportée10 et a été étudiée chez le rat39.
La pulpe de racine crue serait par ailleurs efficace
contre les nématodes*21.

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VRAI ou FAUX : ANECDOTES ET AUTRES
« La carotte, c’est bon pour les yeux » ? INFORMATIONS :
Si, spontanément, on a envie de répondre • Torréfiée, la racine de carotte sauvage était
« Avez-vous déjà vu un lapin avec des lunettes ? », utilisée pour remplacer le café en Allemagne10,11.
regardons ce qu’il en est de plus près.
• Les graines étaient autrefois utilisées comme
Comme nous l’avons vu, le ß-carotène est un
« contraception du lendemain  » par les Amish
précurseur de la vitamine A, dont le rôle dans la
aux USA10. Une étude chez les rattes appuie
vision est bien établi, un déficit entraînant une baisse
cette utilisation avec un effet abortif d’un extrait
d’acuité visuelle, surtout en lumière crépusculaire40.
alcoolique de graines de carottes, sans précision
Des données épidémiologiques laissent également
sur la sous-espèce utilisée44.
penser que la lutéine et le ß-carotène pourraient
jouer un rôle dans la prévention et la diminution de
CONFUSIONS
la progression de la dégénérescence maculaire liée
à l’âge* (DMLA). Toutefois, aucun lien formel n’a, La carotte sauvage peut être confondue avec
à ce jour, été établi41. de nombreuses autres plantes de la famille
des Apiaceae, mais nous nous focaliserons sur :
TOXICITÉ14,17,25 • 2 plantes comestibles :
Aucune à notre connaissance concernant les carottes -- Le cerfeuil des bois (Anthriscus sylvestris (L.)
sauvages ou cultivées. Hoffm.) dont la racine est toxique.
-- L’anthrisque commun (Anthriscus caucalis
CONTRE-INDICATIONS M. Bieb.).
• Graines de carotte sauvage : • Et 3 plantes toxiques :
-- Toutes les préparations à base de graines -- Le cerfeuil des fous (Chaerophyllum
sont à éviter durant la grossesse à cause
42 temulum L.).
de leur potentielle activité hormonale et 43
-- La grande ciguë (Conium maculatum L.).
abortive mise en évidence chez l’animal . 44
-- La petite ciguë (Aethusa cynapium L.).
-- L’huile essentielle de carotte ne présente
normalement pas de toxicité particulière.
Cependant, en raison de la concentration
des actifs dans l’huile essentielle, on l’évitera
chez les femmes enceintes et allaitantes
et chez les jeunes enfants sans l’avis d’un
spécialiste45. De plus, il faut s’assurer de
connaître la composition de l’HE avant de
l’utiliser à cause d’une teneur élevée possible
en asarone.

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES COMESTIBLES

Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage


Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Bur Chervil Cow Parsley Wild carrot

Parties aériennes comestibles


Toxicité Comestible Comestible
Racine toxique
Chemins exposés plutôt Prés au sol humide, haies, Prés et pâturages calcaires,
Milieu
pauvres en calcaire lisières de forêts secs

Plante • 20 à 80 cm • 40 à 120 cm • 30 à 100 cm


• Annuelle* • Vivace* • Bisannuelle*
• Non uniformément • A poils courts et denses • A poils épars et
velue à poils longs en particulier en bas entièrement velue
et doux de la tige et à la base • Toute la plante
• Agréable odeur des ramifications a une odeur de carotte
anisée et de carotte • Légère odeur de au froissement.
au froissement. carotte au froissement
sauf la racine.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Carotte sauvage - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.10
Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Tiges • Molles et fragiles • Dures • Dures


• Creuses • Creuses • Pubescentes*.
• Rameuses* • Rameuses* à noeuds
• Finement striées légèrement renflés
• De teinte rougeâtre • Légèrement cannelées*
vers le bas • Pilosité variable, parfois
• Globalement glabre uniquement au niveau
avec quelques poils des ramifications.
longs et doux non
répartis uniformément.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Carotte sauvage - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.11
Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Feuilles • Bipennatiséquées* ou • Tripennatiséquées* • Bi ou tripennatiséquées*


tripennatiséquées* • Vert vif • Hérissées de poils
• Très découpées • Longuement raides
• Molles et pubescentes* acuminées* • Folioles* très
sur la face inférieure • Long pétiole découpées, ovales,
• Gaine poilue engainant avec touffe lancéolées*
• Pétioles* à poils étalés de poils au point • Gaine blanche
• Parfum anisé et de d’insertion et membraneuse
carotte très prononcé • Légèrement poilues • Odeur aromatique
au froissement. ou glabres* caractéristique de
• Odeur légère de carotte au froissement.
carotte au froissement.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fleurs • Petites fleurs blanches • Fleurs blanches, • Fleurs blanches


• En ombelles* actinomorphes au • En ombelle*
d’ombellules* centre et zygomorphes d’ombellules*
• 3 à 7 rayons en périphérie • Nombreux rayons
• Pédoncules* courts • En ombelles* • Involucre* avec
ou absents d’ombellules* 7 à 13 bractées*
• Sans involucre* • 8 à 16 rayons égaux pennatiséquées* de
• Involucelles* avec 2 • Longs pédoncules* quasi même taille que
à 5 bractéoles* velues • Sans involucre* les pédicelles*
et ciliées. • Involucelles* à 5 • 7 à 10 bractéoles*
bractéoles*. • Souvent une fleur
centrale pourpre.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Carotte sauvage - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.13
Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fruits • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* oblongs* • Diakènes*


piriformes* et étroits • Longs de 2 à 4 mm
• Longs de 4 mm • Longs de 7 à 10 mm • Cannelés et couverts
• Velus avec des • Lisses et glabres d’aiguillons crochus
aiguillons crochus • Munis d’un anneau et de poils épineux
• Terminés par un bec de poils à leur base • Ombelles*
court. • Pourvus d’un bec court d’ombellules*
voire inexistant. resserrées en « nid ».

Racine • Racine pivotante* fine • Racine pivotante* • Forte racine pivotante*


• Peu ancrée dans le sol. • Pas d’odeur de carotte • Odeur de carotte.
• Épaisse
• Ancrée solidement
dans le sol.

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES TOXIQUES

Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë


Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Rough Chervil Hemlock Fool’s Parsley

Toxicité Toxique Mortelle Toxique

Bords de routes, haies, Berges, bords de route, Champs, jardins, talus,


Milieu
lisières décombres haies

Plante • Bisannuelle* • Bisannuelle* de grande • Annuelle* voire


• 30 à 100 cm taille bisannuelle*
• Couverte de poils • 1 à 2 m • 20 à 100 cm
hérissés • Entièrement glabre* • Entièrement glabre*
• Pas d’odeur prononcée. • Odeur désagréable. • Pas d’odeur prononcée.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Tiges • Pleines • Creuses et robustes • Creuses


• Striées • Cannelées • Striées à fins sillons
• Point d’insertion des • Avec des taches • Rameuses*
feuilles très renflé rougeâtres • Légèrement
• Parsemées de points • Glabres* et pruineuses. glauques*, souvent
rouge foncé ou bruns pruineuses*
• Poils longs, rêches • Sillonnées de lignes
et nombreux. rougeâtres
• Glabres.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Feuilles • Vert sombre • Vertes • Vert sombre


• Bipennatiséquées* • 3 à 5 fois • 2 fois
• Couvertes de poils de pennatiséquées* tripennatiséquées*
façon homogène sur • Très découpées • Mates sur le dessus,
les 2 faces • Pétiole* creux taché nettement luisantes
• Sans odeur. de rouge au dessous
• Glabres* et molles • Pétiole* plein, vert
• Odeur désagréable au • Glabres*
froissement, rappelant • Pas d’odeur prononcée.
celle de l’urine de
souris ou de chat.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Fleurs • Fleurs blanches • Fleurs blanches • Fleurs blanches


• En ombelle* • En ombelles* • En ombelles*
d’ombellules* d’ombellules* d’ombellules*
• 6 à 12 rayons inégaux • 10 à 20 rayons • 5 à 12 rayons inégaux
couverts de poils inégaux • Sans involucre* ou 1
• Sans involucre ou 1 • Involucres* avec 5 bractée*
bractée* à 6 bractées* parfois • Involucelle* avec
• Involucelles* avec 5 à caduques* 3 à 5 bractéoles*
8 bractéoles* ciliées • Involucelles* avec 3 à 7 linéaires-allongées et
penchées vers le bas. bractéoles* pendantes. pendantes à maturité.

Fruits • Diakènes* oblongs* et • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* ovoïdes


étroits • Longs de 3 à 4 mm • Longs de 5 mm
• Longs de 6 à 10 mm • Glabres • Avec 10 côtes
• Lisses et glabres* • Avec 10 côtes saillantes saillantes à bord lisse.
• Pourvus d’un bec court. à bord crénelé.

Racine • Pivotante* • Pivotante* fine • Développée et


• Grêle et en fuseau. • Longue de 20 à 25 cm allongée.
• Presque pas ramifiée.

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SYNTHÈSE

>L
 a carotte sauvage (Daucus carota L. subsp. carota) est une plante bisannuelle* velue
de 30 à 150 cm de haut de la famille des Apiaceae. Elle est présente dans toute
la France.

>P
 lante dressée à tige striée et velue.
• Les feuilles sont composées et très découpées. Elles ont une odeur de carotte quand
on les froisse.
• Les inflorescences* ombelles* d’ombellules* comprennent des petites fleurs blanches
ou rosées et très souvent une fleur stérile pourpre au centre de l’inflorescence*.
L’involucre* est composé de 7 à 13 grandes bractées* dirigées vers le bas, elles-mêmes
divisées en 3 à 7 segments.
• Les fruits sont des diakènes* ovales, couverts d’aiguillons crochus et regroupés « en
nid » formé par l’ombelle qui se resserre.
• La racine pivotante*, charnue, est blanche et a une odeur puissante de carotte.

>L
 es jeunes tiges, les jeunes feuilles ainsi que les racines de la première année se
consomment exactement comme la carotte cultivée, en salades, en légumes, sautés
à la poêle, en purée ou en potage. Le goût est simplement plus prononcé.
Les fruits secs, moulus comme une épice, apportent un goût d’alcool de poire à toutes
sortes de desserts.

Peu d’études concernent la composition nutritionnelle de la racine de carotte sauvage.


Cependant, sa couleur blanche indique qu’elle ne contient pas de bêta-carotène,
contrairement à la carotte cultivée.

>L
 a carotte sauvage n’a pas d’utilisation médicinale reconnue à l’heure actuelle.
Ses graines qui contiennent des flavonoïdes, des essences aromatiques et des tanins
peuvent cependant être utilisées en infusion pour leurs propriétés carminatives* en cas
de digestions difficiles ou de flatulences.
Toutes les préparations à base de graines sont à éviter durant la grossesse à cause
de leur potentielle activité hormonale et abortive*.
Dans cette famille, il faut être particulièrement vigilant quant aux confusions possibles
avec des espèces toxiques voire mortelles.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Carotte sauvage - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.19
GLOSSAIRE
Abortive — Qui provoque l’avortement. phénomène de rancissement dans les préparations,
et d’effets délétères au niveau d’un organisme.
Acuminé — Se dit d’un organe (feuille, bractée ou
division du calice) qui se termine en pointe fine, Anti-tumoral — Qui lutte contre les tumeurs.
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen.
Anti-viral — Qui lutte contre les virus.
Adventice — Espèce poussant dans un endroit
souvent cultivé sans y avoir été plantée par Anxiolytique — Qui permet de réduire l’anxiété et
l’Homme. C’est le cas des herbes folles ou mauvaises ses manifestations.
herbes (longtemps considérées comme nuisibles
à la production agricole bien qu’elles puissent être
également bénéfiques). Aromatique — Plante dont l’ensemble ou une partie
seulement exhale une odeur agréable en libérant
des substances volatiles. Les arômes qu’elle dégage
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne et les huiles essentielles qui en sont extraites sont très
s’ouvrant pas à maturité), à une seule graine utilisées pour leurs propriétés en phytothérapie,
non soudée à la paroi interne du fruit ; chaque en cosmétique ; et en cuisine comme exhausteurs de
fleur peut donner naissance à un seul akène ou à goût.
plusieurs akènes (polyakène) ; on parle par exemple
de diakène lorsqu’il y a 2 akènes et de tétrakène
lorsqu’il y en a 4. Asthénie — Affaiblissement pathologique durable
de l’état général caractérisé par une diminution
du pouvoir fonctionnel de l’organisme, sans que
Alternes — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, cela puisse être relié au travail ou à l’effort, et ne
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des disparaissant pas avec le repos.
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte.
Astringent — Qui resserre et assèche les tissus,
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de favorisant ainsi leur cicatrisation.
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre
la germination de la graine, la reproduction de la
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. Bipennatiséqué — Se dit d’une feuille dont le limbe
est “deux fois penné”, c’est-à-dire que le limbe
est divisé en segments séparés par des sinus qui
Anti-fongique — Qui lutte contre le développement atteignent ou presque la nervure médiane et que
des champignons (mycoses). chaque segment est divisé en segments plus petits.

Anti-hypertenseur — Qui s’oppose à l’hypertension Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
artérielle. de la germination à la dispersion des semences
jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
Anti-inflammatoire — Qui lutte contre au moins deux saisons consécutives séparées par
l’inflammation. un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
cours de la première saison de sa croissance où elle
développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
Antioxydant — Se dit d’entités chimiques stables, tiges), mais seulement après le premier hiver.
préférentiellement attaquées par les radicaux
libres, qui vont ainsi mettre un terme à la réaction
d’oxydation que ces derniers propagent ; cette Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
réaction d’oxydation est, entre autres, à l’origine du l’inflorescence et présente un aspect variable : une

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petite feuille, une membrane, une écaille ou encore leur rigidité. La cellulose existe à l’état majoritaire
une pièce florale ; elle est ainsi positionnée à la dans de nombreuses plantes textiles : lin (Linum
base d’un pédicelle floral, d’une inflorescence ou sur usitatissimum L.), chanvre (Cannabis sativa L.), ortie
le pédoncule de celle-ci ; les bractées sont parfois (Urtica spp.)... Elle est totalement insoluble dans
réunies en une collerette appelée involucre. l’eau. Seules certaines bactéries et champignons,
libres ou en symbiose dans le tube digestif des
Bractéole — Petite bractée secondaire, feuille herbivores, sont capables de rompre ces liaisons
modifiée, située à la base du pédicelle ou de et de libérer les sucres. Pour l’être humain, la
l’inflorescence ; les bractéoles sont parfois réunies en cellulose rentre donc dans la catégorie des fibres
une collerette appelée involucelle. alimentaires.

Caduc — Se dit d’organes qui se détachent et Composé — Ce terme peut s’employer pour des
tombent spontanément après leur formation ou feuilles ou des inflorescences :
selon un rythme annuel. Par extension, on parle -- Se dit d’une feuille dont le limbe est divisé en
d’arbre caduc quand ceux-ci perdent leur feuillage folioles ou limbes secondaires,
à l’automne et se retrouvent « nu ». Dans la majorité -- Se dit d’une inflorescence dont l’axe principal
des cas, les Angiospermes ont un feuillage caduc donne à son tour naissance à des ramifications.
et les Gymnospermes un feuillage persistant. Mais
il existe des exceptions : le mélèze d’europe (Larix Cystite — Infection de la vessie, généralement
decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo biloba L.), et le d’origine bactérienne (le plus souvent impliquant
cyprès chauve (Taxodium distichum (L.) Rich.) sont Escherichia coli). Il s’agit d’une des 3 formes
des gymnospermes à feuillage caduc. d’infections urinaires, les autres étant l’urétrite
(infection de l’urètre, conduit reliant la vessie au
Calcul — Concrétion solide qui se forme par méat urinaire) et la pyélonéphrite (infection du rein).
précipitation d’acides avec certains composants
(souvent des minéraux comme le calcium mais Cytotoxique — Qui induit une toxicité au niveau
aussi d’autres molécules : cholestérol, bilirubine...) cellulaire pouvant aboutir à la mort de la cellule par
et pouvant obstruer (partiellement à totalement) un action directe ou indirecte sur le matériel génétique
canal, une voie d’élimination, ou se développer dans ou sur le processus de division cellulaire.
la cavité d’un organe.
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) —
Carminative — Qui favorise l’expulsion des gaz Maladie de la rétine caractérisée par un ensemble
intestinaux tout en réduisant leur production. Cet de lésions dégénératives non-inflammatoires
effet peut se produire par différents mécanismes touchant la région maculaire (à savoir la zone
comme la diminution des spasmes intestinaux, la centrale de la rétine) et provoquant progressivement
stimulation du transit intestinal... Les plantes ayant une perte de la vision centrale. Survenant sur un œil
des propriétés carminatives sont souvent riches en auparavant normal, elle apparaît généralement
huiles essentielles qui elles-mêmes possèdent des après 50 ans.
propriétés antiseptiques et antispasmodiques. Ce
sont souvent des plantes de la famille des Apiaceae,
comme l’anis (Pimpinella anisum), le cerfeuil Diakène — Fruit sec indéhiscent constitué de deux
commun (Anthriscus cerefolium), la coriandre akènes.
(Coriandrum sativum) ou l’aneth (Anethum
graveolens). Diurétique — Qui stimule la production de l’urine.

Cellulose — Polysaccharide constitué d’unités de Flavonoïde — Famille de molécules faisant partie de


glucose qui est le principal constituant des parois la grande classe des polyphénols. Les flavonoïdes
cellulaires des végétaux jeunes, leur conférant jouent le rôle de pigments pour les végétaux

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assurant leur coloration ainsi que leur protection vis- Hypoglycémiant — Qui diminue la concentration en
à-vis des rayonnements ultra-violets. Ils sont connus glucose du sang, à savoir la glycémie.
pour leurs propriétés veinoactives (en renforçant
la résistance des capillaires et en diminuant leur Inflorescence —
perméabilité) et antioxydantes (capacité à lutter
contre les méfaits des radicaux libres). Par ailleurs, 1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles)
ils pourraient présenter d’autres propriétés telles portant ces fleurs et de bractées formant un
qu’anti-inflammatoires, anti-infectieuses et ensemble physionomiquement bien individualisé,
immuno-stimulantes voire immunomodulatrices... sur un même axe.
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
cyme...) chez différentes espèces.
Foliole — Division du limbe d’une feuille composée
qui est semblable à une «petite feuille».
Ex : ce qu’on appelle un trèfle « à quatre feuilles » Involucre — Ensemble de bractées, souvent
est en fait une seule feuille de trèfle (Trifolium spp.), verticillées, insérées à la base d’une inflorescence
composée de 4 folioles, la feuille du frêne commun ou même d’une fleur solitaire.
(Fraxinus excelsior L.), la feuille du sureau noir
(Sambucus nigra L.). Involucelle — Chez les Apiaceae, ensemble de
bractéoles (petites bractées ou bractées secondaires)
Gastroprotecteur — Qui protège les cellules de la insérées à la base d’une ombellule appartenant
muqueuse de l’estomac. à une ombelle composée, soit une involucre
secondaire dans une ombelle composée.

Glabre — Qui ne présente aucun poil.


Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille
principalement) en forme de lance, rétréci
Glauque — Nuance de vert pâle tirant sur le bleu- aux extrémités et élargi en partie médiane, le plus
gris ou le bleu. souvent 3 à 4 fois plus long que large.

Héliophile — Qui a d’importants besoins de lumière Nématodes — Vers ronds de l’embranchement des
pour se développer, qui apprécie être exposé au némathelminthes dont certains sont des parasites de
soleil. l’homme au niveau gastro-intestinal (ascaris, oxyures
notamment).
Hémicryptophyte — Plante vivace dont les parties
aériennes disparaissent complètement à la mauvaise Oblong — Désigne un organe (feuille, bractée,
saison (sécheresse ou hiver) tandis que les bourgeons stipule) qui a une forme bien plus longue que large
persistent au niveau du sol. (3 à 4 fois), arrondie au deux extrémités et avec
des côtés plus ou moins parallèles.
Hépatite — Inflammation des cellules du foie qui
peut être d’origine infectieuse (virus), alcoolique ou Œdème — Infiltration et accumulation anormale
liée à une intoxication médicamenteuse. Elle peut de liquide provenant du sang dans les espaces
être asymptomatique ou présenter des symptômes intercellulaires des tissus ou des organes, entraînant
non spécifiques (fatigue, nausées…). Parfois, elle un gonflement (mou ou dur) de ces tissus ou de ces
s’accompagne d’une destruction des cellules du foie. organes. Les causes de la formation d’un œdème
sont très variées : choc, infection, inflammation
Hépatoprotecteur — Qui protège les hépatocytes de tout type, allergies (œdème de Quincke),
(cellules du foie). médicaments, diminution anormale du drainage
de la lymphe, problèmes veineux, insuffisance
cardiaque...
Hypocholestérolémiant — Qui diminue la
concentration en cholestérol du sang.

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Ombelle — Inflorescence dont les pédoncules simple frottement et joue un rôle de protection pour
partent du même point et s’élèvent à peu près tous le végétal contre les éléments extérieurs. Cet enduit
à la même hauteur, donnant l’apparence est retrouvé sur les tiges, les feuilles ou les fruits
d’un parasol ; il existe des ombelles simples et des comme les raisins (genre Vitis) , les mirabelles (genre
ombelles composées. Prunus) et les prunes (genre Prunus) par exemple.

Ombellule — Petite ombelle qui constitue Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
les éléments d’une ombelle composée. courts et souples.

Pectine — Polysaccharide hétérogène abondant Rameuse — Se dit d’une tige divisée en plusieurs
dans les fruits charnus immatures qui est dégradé rameaux ou tiges secondaires, se dit également d’un
en sucres et en acides au cours du mûrissement. végétal possédant beaucoup de rameaux et de
C’est elle qui va permettre aux confitures de bien branches.
prendre en masse.
Rectocolite hémorragique — Maladie intestinale
Pennatifide — Se dit d’une feuille à nervation inflammatoire touchant spécifiquement le rectum
pennée dont les divisions atteignent environ le milieu et le côlon. Elle présente une évolution par
de chaque demi-limbe. poussées (caractérisées par des hémorragies et une
hypersécrétion de mucus, auxquelles s’associent des
Pennatiséqué — Se dit d’une feuille dont le limbe est diarrhées dans les formes graves) alternant avec des
penné et divisé en segments séparés par des sinus périodes de rémission.
qui atteignent ou presque la nervure médiane ; bi-,
tri-, quadri-pennatiséqué : deux, trois, quatre fois Rhumatismes — Terme générique désignant
pennatiséqué. l’ensemble des douleurs articulaires.

Pétiole — Partie amincie de la feuille qui relie le Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,
limbe à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille ; les dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles. pédicelle....).

Piriforme — Qualifie un organe qui a la forme Tanin — Les tanins sont des composés végétaux
d’une poire, allongé et plus large à la base qu’à de la famille des polyphénols qui réagissent avec
l’extrémité. les protéines. Dans la bouche, ils vont donner une
sensation d’astringence en se fixant aux protéines
Pivotante (racine) — Racine principale, bien salivaires. De même, en se fixant aux protéines
plus développée que les radicelles et s’enfonçant des tissus et muqueuses, ils vont les resserrer et les
verticalement dans le sol ; elle assure à elle seule assécher. Ils ont également la capacité d’induire
l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de la vasoconstriction de petits vaisseaux, ce qui leur
réserves ; on parle aussi de racine pivot. confère des propriétés hémostatiques.
On classe les tanins en 2 principales catégories :
Prostatite — Inflammation chronique ou aiguë de la • Les tanins hydrolysables (à savoir qui sont
prostate qui peut être ou non d’origine bactérienne. décomposés en présence d’eau) qui regroupent
les tanins ellagiques et les tanins galliques,
• Les tanins condensés non hydrolysables
Pruineux — Couvert de pruine, c’est-à-dire d’un (proanthocyanidols). En milieu acide et chaud,
enduit cireux et poudreux, de couleur blanche ou ils peuvent devenir hydrolysables et donc
glauque, cachant parfois totalement la coloration se décomposer.
normale sous-jacente, qui s’enlève avec le doigt par

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Tripennatiséqué — Se dit d’une feuille dont le limbe Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs
est “trois fois penné”, c’est-à-dire que le limbe est années, c’est-à-dire qu’entre la germination
divisé en segments dont les découpures atteignent de la graine et la mort de la plante, plus de deux
quasiment la nervure médiane. Chaque segment ans s’écoulent. La plante peut donc se reproduire
est re-divisé en plus petits segments, eux-mêmes plusieurs années de suite. Les pérennes les plus
re-divisés en segments plus petits encore. connues sont les arbres, mais il existe de nombreuses
herbacées pérennes : la consoude officinale
Vasculoprotecteur — Qui renforce la paroi des (Symphytum officinale L.), la berce commune
vaisseaux sanguins. (Heracleum sphondylium L.), la gentiane jaune
(Gentiana lutea L.) ou l’arnica (Arnica montana L.)...
Synonyme : pérenne.

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Sources

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45. Steflitsch, Wolz, Buchbauer,. Aromatherapie in wissenschaft und praxis. (Stadelmann verlag).

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

CERFEUIL DES BOIS

Cerfeuil des bois (Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1-3


Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Commun sur presque tout l’ensemble du territoire
jusqu’à 1700 m d’altitude. Plus rare en région
NOMS VERNACULAIRES méditerranéenne et très rare en Corse.
Cerfeuil des bois, cerfeuil sauvage, persil sauvage
RÉPARTITION MONDIALE4
FAMILLE BOTANIQUE Le cerfeuil des bois est présent en Europe, Asie
Apiaceae boréale et occidentale, Afrique septentrionale.

NOM ANGLAIS
Cow Parsley

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MILIEUX/SOL1,4 • Fleurs : inflorescences* denses en ombelles*
Espèce héliophile* ou de demi-ombre, le cerfeuil terminales, dépourvues d’involucres*,
des bois apprécie les climats humides. Il se plaît longuement pédonculées* de 8 à 16 rayons*,
dans des sols profonds frais et humides, au pH elles-mêmes surmontées d’ombellules* de 8
basique à légèrement acide. Il s’épanouit dans à 12 rayons*. Les ombellules comportent des
les prairies, les talus, les haies, les bords de chemins, involucelles* composées de 4 à 8 bractéoles*
les lisières de bois, les bois rudéralisés*. lancéolées, pointues et recourbées vers le sol.
Au sommet, les fleurs blanches sont composées
FLORAISON1,2, de 5 pétales libres, entiers et de taille variable,
elles sont dépourvues de sépales*, portent 5
De longue durée d’avril à août.
étamines* et leur pistil* se termine par 2 styles*
de forme élargie. L’ombelle est polygame* : les
PÉRIODES DE RÉCOLTE fleurs centrales sont bisexuées ou femelles et
• Jeunes feuilles : mars comportent une corolle* formée de 5 pétales
• Tige : mars, avril lorsqu’elle est encore souple, égaux, alors que les fleurs périphériques, mâles,
molle possèdent des pétales extérieurs plus grands.
• Fleurs : mai Pollinisées par les insectes, elles sont dites
• Fruits : mai, juin. entomogames*.
• Fruits : diakènes* étroits, oblongs*, cylindriques,
DESCRIPTION1,2,4-9 lisses et glabres, d’une longueur de 7 à 10 mm,
Plante bisannuelle* ou vivace* hémicryptophyte*, souvent pourvus d’un bec arqué court (1 à 2
à odeur agréable au froissement, entre la carotte et mm) voire inexistant et sont munis d’un anneau
le fenouil. Elle peut atteindre 40 à 120 cm de haut. de poils à la base. Fruits luisants et noirs à
Glabre* dans sa partie haute, elle est hérissée de maturité, dispersés par gravité, on parle de
poils sur le bas. barochorie*.
• Tiges : creuses, très cannelées*, ramifiées à • Racines : tubercules* forts, épais, allongés et
nœuds légèrement renflés, glabres* sur la partie pivotants*, fuselés et ancrés verticalement dans
haute et hérissées de poils sur la partie basse et le sol.
à l’insertion des feuilles. Leur couleur passe du
rougeâtre à la base, au vert vif dans leur partie
supérieure.
• Feuilles : alternes*, luisantes dessus et mates
dessous, de couleur vert vif, tripennatiséquées*.
Feuilles composées à segments oblongs* et
lancéolés*, à marges dentées, longuement
acuminées*, très légèrement poilues ou glabres.
Feuilles engainantes*, on peut retrouver un petit
faisceau de poils à leur insertion sur la tige.
Les feuilles inférieures possèdent de longs
pétioles* élargis à la base et engainants.
Il se dégage une odeur de céleri ou de fenouil
si on les froisse.

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Tige cannelée et poilue. Tige hérissée de poils à l’insertion des feuilles.

Tige cannelée et hérissée de poils sur la partie basse. Tige glabre sur la partie haute et cannelée.

Faisceaux de poils à l’intersection même si la tige est glabre.

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Jeunes feuilles première année.

Jeunes feuilles et tige rougeâtre et poilue à la base.

Feuilles composées, trois fois pennées. Feuilles légèrement duveteuses, luisantes, d’un vert vif.

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Boutons floraux. Inflorescences en ombelles d’ombellules de fleurs blanches.

Ombelle d’ombellules de 8 à 16 rayons. Ombellules à long pédoncules.

Fleurs à 5 pétales libres et 5 étamines. Disque nectarifère central attirant les insectes.

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Infrutescence de diakènes étroits et oblongs.

Diakène lisse, glabre et son bec arqué court. Racine pivotante.

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CUISINE 7,8,9,10,11,12,85 Recette de sauce béarnaise végétale
Le cerfeuil des bois possède une saveur très légère au cerfeuil des bois
de carotte, de céleri et de fenouil. Ingrédients : 1 branche de cerfeuil des bois ;
La plante entière peut être utilisée en cuisine 2 échalotes ; 100 g de tofu soyeux ; 1 cuil. à café
à l’exception des racines. de farine de riz ou de lupin ; vinaigre de cidre ; huile
d’olive ; sel.
ATTENTION : Ne pas consommer • Emincer les échalotes et les faire suer à feu doux
les racines, elles contiennent des molécules dans l’huile d’olive. Lorsqu’elles sont translucides,
toxiques, antimitotiques* et abortives*, ajouter 1 cuillère à soupe de vinaigre et compléter
qui les rendent dangereuses12,13. avec de l’eau pour les couvrir.
Laisser mijoter.
Le reste de la plante pourra être utilisé en toute • Emincer la branche de cerfeuil des bois, l’ajouter
sécurité pour le plus grand plaisir des gourmands : à la préparation et laisser mijoter à nouveau
• Les jeunes feuilles, à la saveur très douce, quelques minutes.
peuvent être utilisées pour aromatiser les salades • Fouetter le tofu soyeux et la farine ensemble pour
et les plats cuisinés. Les pointes de feuilles plus obtenir un mélange lisse. Hors du feu, ajouter le
âgées sont utilisées cuites : elles parfument les mélange de tofu dans la casserole et mélanger.
légumes et les soupes, mais aussi les plats à Ajuster l’assaisonnement en salant si besoin.
base d’œufs, et on peut faire avec un beurre aux • Servir avec des pommes de terre chaudes cuites
herbes. Il est aussi possible de les sécher et les en robe des champs.
utiliser par la suite comme condiments.
• Les jeunes tiges souples, sont également
comestibles. C’est la partie la plus intéressante NUTRIMENTS
au niveau culinaire de par son goût aromatique. Nous n’avons pas trouvé de documentation
Crues et pelées, elles fournissent un moyen concernant les nutriments contenus dans cette plante.
intéressant de varier les apéritifs, grignotées
en petits tronçons. Elles peuvent aussi être
MOLÉCULES ACTIVES14
consommées cuites, à la poêle par exemple.
• Lignanes : les racines contiennent des lignanes
dont la principale est la désoxypodophyllotoxine14.
Ils sont également retrouvés en quantité moindre
dans les parties aériennes et leur concentration
varie en fonction des conditions extérieures14.
La désoxypodophyllotoxine a été très étudiée
pour ses propriétés antimitotiques*. Elle présente
en effet, une structure proche de celle de la
• Les boutons floraux et les fleurs qui podophyllotoxine qui est utilisée en usage externe
apparaissent à partir d’avril peuvent également contre les condylomes* et dont des dérivés (moins
agrémenter les salades et les tartines beurrées. toxiques) sont utilisés comme anticancéreux15.
On peut aussi les conserver dans du vinaigre Elle aurait également une activité antimicrobienne,
épicé ou les lactofermenter et s’en servir antivirale* (sur le virus Herpes simplex), et anti-
à l’apéritif. inflammatoire* (montrant un effet antipyrétique et
analgésique) mais elle serait également abortive*
• Enfin, les fruits (diakènes) encore jeunes, ramassés et potentiellement toxique12,13.
à partir de mai, sont utilisés pour aromatiser • D’autres composés (monoterpènes, flavonoïdes
des plats, ou en graines germées, lorsqu’ils sont et coumarines) sont aussi retrouvés dans la plante,
récoltés à maturité à partir de juillet. mais ont été moins étudiés.

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PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICAUX CONFUSIONS POSSIBLES
La plante est surtout connue pour ses usages Le cerfeuil des bois peut être confondu avec de
culinaires et n’a pas d’usage thérapeutique nombreuses autres plantes de la famille
reconnu. Cependant, les parties aériennes auraient des Apiaceae, mais nous nous focaliserons sur :
traditionnellement été utilisées comme diurétique*, • 2 plantes comestibles :
anti-inflammatoire*, contre les maux de tête et les -- Le cerfeuil commun (Anthriscus caucalis M.
calculs* urinaires. Bieb.)
-- La carotte sauvage (Daucus carota L.)
TOXICITÉ 12,13,16,17 • 3 plantes toxiques :
La racine est potentiellement toxique et abortive* en -- Le cerfeuil des fous (Chaerophyllum
raison des lignanes antimitotiques* qu’elle contient. temulum L.)
-- La grande ciguë (Conium maculatum L.)
Par ailleurs, la prudence est de mise en raison des -- La petite ciguë (Aethusa cynapium L.).
confusions possibles avec des plantes toxiques
comme le cerfeuil penché ou cerfeuil des fous
(Chaerophyllum temulum L.), la grande ciguë
(Conium maculatum L.) et la petite ciguë (Aethusa
cynapium L.).
En cas de doute, il faut donc absolument s’abstenir
de consommer la plante !

ANECDOTES ET AUTRES
INFORMATIONS
• Il s’agit d’une des premières Apiaceae à fleurir
au tout début du printemps, et l’une des plus
familières. Son nom vient du grec anthos « fleur »,
et ruschos « haie », ce qui signifie « plante de
lisières », et du latin sylvestris « des bois ».
• Le cerfeuil des bois est une plante mellifère*12.

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES COMESTIBLES

Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage


Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Bur Chervil Cow Parsley Wild carrot

Parties aériennes comestibles


Toxicité Comestible Comestible
Racine toxique
Chemins exposés plutôt Prés au sol humide, haies, Prés et pâturages calcaires,
Milieu
pauvres en calcaire lisières de forêts secs

Plante • 20 à 80 cm • 40 à 120 cm • 30 à 100 cm


• Annuelle* • Vivace* • Bisannuelle*
• Non uniformément • A poils courts et denses • A poils épars et
velue à poils longs en particulier en bas entièrement velue
et doux de la tige et à la base • Toute la plante
• Agréable odeur des ramifications a une odeur de carotte
anisée et de carotte • Légère odeur de au froissement.
au froissement. carotte au froissement
sauf la racine.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Tiges • Molles et fragiles • Dures • Dures


• Creuses • Creuses • Pubescentes*.
• Rameuses* • Rameuses* à nœuds
• Finement striées légèrement renflés
• De teinte rougeâtre • Légèrement cannelées*
vers le bas • Pilosité variable, parfois
• Globalement glabre uniquement au niveau
avec quelques poils des ramifications.
longs et doux non
répartis uniformément.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Feuilles • Bipennatiséquées* ou • Tripennatiséquées* • Bi ou tripennatiséquées*


tripennatiséquées* • Vert vif • Hérissées de poils
• Très découpées • Longuement raides
• Molles et pubescentes* acuminées* • Folioles* très
sur la face inférieure • Long pétiole découpées, ovales,
• Gaine poilue engainant avec touffe lancéolées*
• Pétioles* à poils étalés de poils au point • Gaine blanche
• Parfum anisé et de d’insertion et membraneuse
carotte très prononcé • Légèrement poilues • Odeur aromatique
au froissement. ou glabres* caractéristique de
• Odeur légère de carotte au froissement.
carotte au froissement.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fleurs • Petites fleurs blanches • Fleurs blanches, • Fleurs blanches


• En ombelles* actinomorphes au • En ombelles*
d’ombellules* centre et zygomorphes d’ombellules*
• 3 à 7 rayons en périphérie • Nombreux rayons
• Pédoncules* courts • En ombelles* • Involucre* avec
ou absents d’ombellules* 7 à 13 bractées*
• Sans involucre* • 8 à 16 rayons égaux pennatiséquées* de
• Involucelles* avec 2 • Longs pédoncules* quasi même taille que
à 5 bractéoles* velues • Sans involucre* les pédicelles*
et ciliées. • Involucelles* à 5 • 7 à 10 bractéoles*
bractéoles*. • Souvent une fleur
centrale pourpre.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fruits • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* oblongs* • Diakènes*


piriformes* et étroits • Longs de 2 à 4 mm
• Longs de 4 mm • Longs de 7 à 10 mm • Cannelés et couverts
• Velus avec des • Lisses et glabres d’aiguillons crochus
aiguillons crochus • Munis d’un anneau et de poils épineux
• Terminés par un bec de poils à leur base • Ombelles*
court. • Pourvus d’un bec court d’ombellules*
voire inexistant. resserrées en « nid ».

Racine • Racine pivotante* fine • Racine pivotante* • Forte racine pivotante*


• Peu ancrée dans le sol. • Pas d’odeur de carotte • Odeur de carotte.
• Épaisse
• Ancrée solidement
dans le sol.

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES TOXIQUES

Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë


Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Rough Chervil Hemlock Fool’s Parsley

Toxicité Toxique Mortelle Toxique

Bords de routes, haies, Berges, bords de route, Champs, jardins, talus,


Milieu
lisières décombres haies

Plante • Bisannuelle* • Bisannuelle* de grande • Annuelle* voire


• 30 à 100 cm taille bisannuelle*
• Couverte de poils • 1 à 2 m • 20 à 100 cm
hérissés • Entièrement glabre* • Entièrement glabre*
• Pas d’odeur prononcée. • Odeur désagréable. • Pas d’odeur prononcée.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Tiges • Pleines • Creuses et robustes • Creuses


• Striées • Cannelées • Striées à fins sillons
• Point d’insertion des • Avec des taches • Rameuses*
feuilles très renflé rougeâtres • Légèrement
• Parsemées de points • Glabres* et pruineuses. glauques*, souvent
rouge foncé ou bruns pruineuses*
• Poils longs, rêches • Sillonnées de lignes
et nombreux. rougeâtres
• Glabres*.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Feuilles • Vert sombre • Vertes • Vert sombre


• Bipennatiséquées* • 3 à 5 fois • 2 fois
• Couvertes de poils de pennatiséquées* tripennatiséquées*
façon homogène sur • Très découpées • Mates sur le dessus,
les 2 faces • Pétiole* creux taché nettement luisantes
• Sans odeur. de rouge au dessous
• Glabres* et molles • Pétiole* plein, vert
• Odeur désagréable au • Glabres*
froissement, rappelant • Pas d’odeur prononcée.
celle de l’urine de
souris ou de chat.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Fleurs • Fleurs blanches • Fleurs blanches • Fleurs blanches


• En ombelles* • En ombelles* • En ombelles*
d’ombellules* d’ombellules* d’ombellules*
• 6 à 12 rayons inégaux • 10 à 20 rayons • 5 à 12 rayons inégaux
couverts de poils inégaux • Sans involucre* ou 1
• Sans involucre ou 1 • Involucres* avec 5 bractée*
bractée* à 6 bractées* parfois • Involucelles* avec
• Involucelles* avec 5 à caduques* 3 à 5 bractéoles*
8 bractéoles* ciliées • Involucelles* avec 3 à 7 linéaires-allongées et
penchées vers le bas. bractéoles* pendantes. pendantes à maturité.

Fruits • Diakènes* oblongs* et • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* ovoïdes


étroits • Longs de 3 à 4 mm • Longs de 5 mm
• Longs de 6 à 10 mm • Glabres • Avec 10 côtes
• Lisses et glabres* • Avec 10 côtes saillantes saillantes à bord lisse.
• Pourvus d’un bec court. à bord crénelé.

Racine • Pivotante* • Pivotante* fine • Développée et


• Grêle et en fuseau. • Longue de 20 à 25 cm allongée.
• Presque pas ramifiée.

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SYNTHÈSE

>L
 e cerfeuil des bois (Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm.) est l’une des premières Apiaceae
à fleurir au tout début du printemps.
Plante très abondante, elle est commune presque partout en France. Espèce
héliophile* ou de demi-ombre, il apprécie les climats humides et se plaît dans des sols
profonds frais et humides, au pH basique à légèrement acide. Il s’épanouit dans les
prairies, les talus, les haies, les bords de chemins, les lisières de bois, les bois rudéralisés*.

>C
 ’est une plante vivace* ou bisannuelle*, qui peut atteindre 1,20 m de haut, au port
dressé, et qui dégage une odeur légèrement aromatique* de céleri et de fenouil quand
on froisse ses feuilles.
• Ses tiges très cannelées*, rougeâtres et poilues à leur base, vert vif et glabres* dans
leur partie supérieure, portent des rameaux engainants* aux nœuds légèrement
renflés.
• Ses feuilles, longuement pétiolées* et engainantes sont poilues au niveau de leur
insertion, tripennatiséquées*, avec des segments* oblongs*- lancéolés*, dentés sur
les bords et acuminés*.
• Ses fleurs blanches, à 5 pétales libres sont regroupées en ombelles* d’ombellules*,
à longs pédoncules*.
• Ses fruits, des diakènes*, oblongs, de 7 à 10 mm, lisses et glabres*, sont pourvus
d’un bec arqué et court voire inexistant et munis d’un anneau de poils à leur base.
• Ses racines sont des tubercules*, forts, épais, allongés et pivotants*, de forme fuselée
et ancrés verticalement dans le sol.

>E
 n cuisine, sa touche aromatique est très agréable.
• Les jeunes feuilles peuvent être consommées crues pour parfumer salades et plats
• Les tiges pelées sont très agréables à manger crues ou cuites.
• Les fleurs crues agrémentent salades et tartines beurrées.
• Les fruits (diakènes) peuvent être consommés jeunes à partir de mai pour aromatiser
des plats et en graines germées s’ils sont récoltés à maturité à partir de juillet.
• La racine potentiellement toxique et abortive* ne doit pas être consommée
en raison de la présence d’une molécule antimitotique* (désoxypodophyllotoxine).

>A
 ucun usage thérapeutique n’est réellement reconnu à l’heure actuelle
bien que des études montrent l’intérêt en thérapie anticancéreuse d’un lignane
(la désoxypodophyllotoxine) contenu dans la plante.

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GLOSSAIRE
Abortif — Qui provoque l’avortement. Anti-mitotique — Qui bloque la division cellulaire
et permet donc d’arrêter la croissance des cellules
Actinomorphe — Se dit d’une fleur régulière, dont cancéreuses.
les pièces sont disposées de manière symétrique par
rapport à son axe et présente donc plusieurs plans Antipyrétique — Qui fait diminuer la fièvre.
de symétrie (symétrie axiale ou radiale organisée
autour du réceptacle). On ne peut y définir ni haut ni Antiviral — Qui lutte contre les virus.
bas, ni partie gauche ni partie droite.
Aromatique — Plante dont l’ensemble ou une partie
Acuminé — Se dit d’un organe (feuille, bractée ou seulement exhale une odeur agréable en libérant
division du calice) qui se termine en pointe fine, des substances volatiles. Les arômes qu’elle dégage
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen. et les huiles essentielles qui en sont extraites sont très
utilisées pour leurs propriétés en phytothérapie, en
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne cosmétique ; et en cuisine comme exhausteurs de
s’ouvrant pas à maturité), dérivant d’un carpelle goût.
unique, à une seule graine non soudée à la paroi
interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance Barochorie — Mode de dispersion des graines,
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène). du pollen ou des spores sous le simple effet de la
On parle par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 gravité, en tombant, n’assurant une dissémination
akènes et de tétrakène lorsqu’il y en a 4. qu’à très courte distance. On parle aussi de
clitochorie.
Alternes — Se dit d’organes (feuilles, rameaux,
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des Bi-pennatiséqué — Se dit d’une feuille dont le limbe
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte. est « deux fois penné », c’est-à-dire que le limbe est
divisé en segments dont les découpes atteignent ou
Analgésique — presque la nervure médiane et que chaque segment
-- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur est divisé en segments plus petits.
(algie) ». Synonyme : antalgique, anti-douleur.
-- Au sens strict, on pourrait dire que les Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
antidouleurs ou antalgiques sont utilisés pour de la germination à la dispersion des semences
lutter contre la douleur (préfixe « ant(i) ») alors jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
que les analgésiques permettent de la supprimer au moins deux saisons consécutives séparées par
(préfixe « a » privatif). un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
cours de la première saison de sa croissance où elle
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre tiges), mais seulement après le premier hiver.
la germination de la graine, la reproduction de la Pour récolter les racines de ces plantes, il faut les
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. prélever à l’automne de leur première année ou au
début du printemps de leur seconde année.
Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à l’inflammation,
à savoir un ensemble de manifestations cliniques Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
locales survenant en réaction à des agressions l’inflorescence, généralement différent par sa taille,
d’origines variées (microbiennes, physiques, chimiques, sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire.
immunitaires…) et se caractérisant par 4 grands Il peut s’agir d’une petite feuille, une membrane,
symptômes : rougeur, chaleur, douleur et gonflement. une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral,
d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci.

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Les bractées sont parfois réunies en une collerette Étamine — Organe mâle, base de l’androcée,
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes produisant le pollen, comportant un filet et une
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi anthère.
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins
transformées portant chacune un sporange (sorte de Glabre — Qui ne présente aucun poil.
sac qui contient les spores) et groupées en épi.
Glauque — Nuance de vert pâle tirant sur le bleu-gris
Bractéole — Petite bractée secondaire, feuille ou le bleu.
modifiée, située à la base du pédicelle ou de
l’inflorescence. Les bractéoles sont parfois réunies en Héliophile — Qui a d’importants besoins de lumière
une collerette appelée involucelle. pour se développer, qui apprécie être exposé au
soleil.
Calcul — Concrétion solide qui se forme par
précipitation d’acides avec certains composants Hémicryptophyte — Plante vivace dont les parties
(souvent des minéraux comme le calcium mais aériennes disparaissent complètement à la mauvaise
aussi d’autres molécules : cholestérol, bilirubine...) saison (sécheresse ou hiver) tandis que les bourgeons
et pouvant obstruer (partiellement à totalement) un persistent au niveau du sol. Il existe plusieurs types
canal, une voie d’élimination, ou se développer dans d’hémicryptophytes : cespiteux, en rosette (pissenlits :
la cavité d’un organe. Taraxacum spp.) et grimpant (houblon : Humulus
lupulus L.).
Cannelé — Se dit d’un organe marqué de
cannelures, c’est-à-dire de sillons longitudinaux, Inflorescence —
réguliers, plus ou moins larges, parallèles entre eux 1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et
et alternant avec des côtes. pédicelles) portant ces fleurs et de bractées
formant un ensemble physionomiquement bien
Condylome — Petites tumeurs bénignes, également individualisé, sur un même axe.
appelées verrues génitales en raison de leur 2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
localisation au niveau des organes génitaux, cyme...) chez différentes espèces.
d’origine virale (papillomarvirus humains avec une
transmission par voie sexuelle). Involucelle — Chez les Asteraceae, ensemble de
bractées plus petites que celles de l’involucre normal
Corolle — constituée de l’ensemble des pétales qui et extérieures à celui-ci (observable également chez
peuvent être libres ou soudés, souvent colorée, la les Dipsacaceae). Chez les Apiaceae, ensemble de
corolle est située entre le calice et les étamines. bractéoles (petites bractées ou bractées secondaires)
insérées à la base d’une ombellule appartenant à
Diakène — Fruit sec indéhiscent constitué de deux une ombelle composée, soit un involucre secondaire
akènes. dans une ombelle composée.

Diurétique — Qui stimule la production de l’urine. Involucre — Ensemble de bractées, souvent


verticillées, insérées à la base d’une inflorescence ou
Engainant — Mode d’insertion d’un organe même d’une fleur solitaire.
végétal dont la base s’enroule autour d’un autre,
l’enveloppant en formant une gaine. Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille
principalement) en forme de lance, rétréci
Entomogame — Se dit des espèces végétales aux extrémités et élargi en partie médiane, le plus
dont la reproduction dépend des insectes, ces souvent 3 à 4 fois plus long que large.
derniers transportent le pollen et permettent ainsi la
fécondation (voir aussi entomophile). Mellifère — Se dit d’une plante qui est fréquemment
butinée par les abeilles et dont elles vont récolter
le nectar ou encore le pollen ou le miellat.

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Oblong — Désigne un organe (feuille, bractée, Pruineux — Couvert de pruine, c’est-à-dire d’un
stipule) qui a une forme bien plus longue que large enduit cireux et poudreux, de couleur blanche ou
(3 à 4 fois), arrondie aux deux extrémités et avec glauque, cachant parfois totalement la coloration
des côtés plus ou moins parallèles. normale sous-jacente, qui s’enlève avec le doigt par
simple frottement et joue un rôle de protection pour
Ombelle — Inflorescence dont les pédoncules le végétal contre les éléments extérieurs. Cet enduit
partent du même point et s’élèvent à peu près peut être retrouvé sur les tiges, les feuilles ou les fruits
tous à la même hauteur, donnant l’apparence comme sur les raisins (genre Vitis), les mirabelles
d’un parasol. Il existe des ombelles simples et des (genre Prunus) et les prunes (genre Prunus) par
ombelles composées. exemple.

Ombellule — Petite ombelle qui constitue les Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
éléments d’une ombelle composée. courts et souples.

Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou Rameuse — Se dit d’une tige divisée en plusieurs
une inflorescence. Les dernières ramifications des rameaux ou tiges secondaires. Se dit également
branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées d’un végétal possédant beaucoup de rameaux et de
pédicelles. branches.

Pédonculé — Qui est pourvu d’un pédoncule, c’est- Rayons — Pédoncules floraux d’une ombelle ou
à-dire d’un axe d’inflorescence sur lequel sont insérés pédicelles d’une ombellule.
les pédicelles, ou d’un axe de fleur solitaire. Le
pédoncule prend en général naissance sur la tige de Rudéralisé — Qualifie un lieu, un terrain, un sol,
la plante. transformé et souvent dégradé, par une activité
humaine désordonnée, sans but précis, comme le
Pennatiséqué — Se dit d’une feuille pennée, divisée terrain vague ou les décombres.
en segments séparés dont la découpe atteint ou
presque la nervure médiane. Lorsque cette division Segment — Division du limbe d’une feuille ou d’une
se répète deux, trois, quatre fois on parle alors de fronde, se prolongeant jusqu’à la nervure médiane,
feuilles bi-, tri-, quadripennatiséquées. et non rétrécie à la base.

Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur
à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles. le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et
dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le
Pistil — Partie femelle d’une fleur, constituée d’un ou calice.
de plusieurs carpelles, du ou des styles et stigmates.
Appelé aussi gynécée. Style — Rétrécissement, plus ou moins long, parfois
inexistant comme chez le coquelicot (Papaver
Pivotante (racine) — Racine principale, bien plus rhoeas L.), entre l’ovaire et le stigmate ou les
développée que les radicelles et s’enfonçant stigmates (cas d’une soudure partielle de plusieurs
verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule carpelles).
l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle
de réserves. On parle aussi de racine pivot. Tri-pennatiséqué — Se dit d’une feuille dont le limbe
est « trois fois penné », c’est-à-dire que le limbe est
Polygame — Se dit d’une plante qui porte sur le divisé en segments séparés dont les découpures
même pied à la fois des fleurs hermaphrodites atteignent quasiment la nervure médiane. Chaque
(possédant des organes mâles et femelles) et des segment est re-divisé en plus petits segments, eux-
fleurs unisexuées (possédant uniquement des mêmes re-divisés en segments plus petits encore.
organes mâles ou femelles).

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Tubercule — Renflement d’une tige souterraine Zygomorphe — Se dit d’une fleur (ou d’un ensemble
emmagasinant des substances de réserve. d’organes d’une fleur) présentant une symétrie
bilatérale (= irrégulière), c’est-à-dire ne possédant
Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs qu’un plan de symétrie.
années, c’est-à-dire qu’entre la germination de la
graine et la mort de la plante, plus de deux ans
s’écoulent.
La plante peut donc se reproduire plusieurs années
de suite. Les pérennes les plus connues sont les
arbres, mais il existe de nombreuses herbacées
pérennes : la consoude officinale (Symphytum
officinale L.), la berce commune (Heracleum
sphondylium L.), la gentiane jaune (Gentiana
lutea L.) ou l’arnica (Arnica montana L.)...
Synonyme : pérenne.

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Sources

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families, 500 genres, 100 espèces], Belin, 2016.
4. eFlore – Tela Botanica.
5. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa: un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif, Rossolis, 2013.
6. Jauzein, P. & Nawrot, O. Flore d’Île-de-France, Éditions Quæ, 2011.
7. Maurice Reille. Dictionnaire visuel de botanique, Ulmer éditions, 2014.
8. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales. guide de diagnostic
des sols. 1,2,3, Editions promonature.
9. Jacques Lambinon et Filip Verloove. Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. du Luxembourg, du Nord
de la France et des régions voisines, Jardin botanique Meise, 2015.
10. Couplan, F. Le régal végétal, nouvelle édition.
11. S.G. Fleischhauer, J. Guthmann, R. Spielgelberger. Plantes sauvages comestibles. Les 50 plantes
essentielles et leurs usages, Ulmer éditions, 2018.
12. Reduron, J.-P. & Spalik, K. Le genre Anthriscus (Apiaceae) dans la flore française. Acta Bot. Gallica 142,
55–96, 1995.
13. Olaru, O. T. & Ni, G. M. Polyphenolic content and toxicity assessment of Anthriscus sylyestris Hoffm.
Romanian Biotechnol. Lett. 22, 8, 2016.
14. Olaru, O. T., Niţulescu, G. M., Ortan, A. & Dinu-Pîrvu, C. E. Ethnomedicinal, Phytochemical and
Pharmacological Profile of Anthriscus sylvestris as an Alternative Source for Anticancer Lignans. Mol.
Basel Switz. 20, 15003–15022, 2015.
15. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales, 5ème Edition, 2016.
16. Kozawa, M. et al. Components of the Root of Anthriscus sylvestris HOFFM. II. Insecticidal Activity.
Chem. Pharm. Bull. (Tokyo) 30, 2885–2888, 1982.
17. R. Ikeda, T. Nagao, H. Okabe. Constituents in the root and the ground part of Anthriscus sylvestris.
Faculty of Pharmacological sciences, Fukuoka University, 1998.
18. Koulman, A. et al. A Phytochemical Study of Lignans in Whole Plants and Cell Suspension Cultures of
Anthriscus sylvestris. Planta Med. 69, 733–738, 2003.

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Cerfeuil des bois - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.23
F O R M AT I O N E N L I G N E

LE CHÂTAIGNIER

Châtaignier (Castanea sativa)

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE 1,3


Castanea sativa Le châtaignier est particulièrement présent dans le
Sud de la France autour de la mer Méditerranée.
NOM VERNACULAIRE Par ailleurs, on le trouve planté ou subspontané
Châtaignier, châtaignier commun, arbre à pain (c’est-à-dire issu d’une graine de plante cultivée) un
peu partout dans nos régions, des plaines jusqu’à
FAMILLE BOTANIQUE 1300 m d’altitude.
Fagaceae

NOM ANGLAIS
Sweet chestnut

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RÉPARTITION MONDIALE • Les fleurs femelles sont petites, groupées par 1 à
Originaire des montagnes du bassin méditerranéen 3 inflorescences, à la base de certains chatons
et d’Asie mineure, le châtaignier est naturalisé dans mâles. Chaque inflorescence est composée
toute l’Europe4,5. de 3 fleurs à 6 styles soudés pour former un
seul carpelle. Elles sont positionnées dans un
MILIEUX (OU SOL)6 involucre formé de nombreuses bractées.8
Le châtaignier aime les sols acides, pauvres et • Les fruits sont des akènes (fruits secs
bien drainés. Il aime le soleil et la chaleur (il est indéhiscents, c’est-à-dire qui ne s’ouvrent pas
thermophile). On le trouve surtout en forêt mais naturellement à maturité) appelés châtaignes.
aussi dans les plantations ou dans les haies de Les akènes sont bruns, souvent aplatis d’un côté
bocage (paysage de petits champs et de prés clos et possèdent un plumet appelé torche, ils sont
par des haies d’arbres et d’arbustes). enfermés par 1 à 3 dans une bogue épineuse.
Ils contiennent la graine qui est protégée par le
FLORAISON tan : tégument (peau) laineux et astringent.
À maturité, vers le mois d’octobre, les bogues
Juin - juillet1,6 s’ouvrent en 4 valves pour laisser s’échapper les
châtaignes.
PÉRIODE DE RÉCOLTE
• Le bourgeon est brun-rouge, il est ovoïde et
Écorce : printemps globuleux et possède deux écailles.
Feuilles : septembre - octobre7
Fleurs : été
Fruits : automne (octobre en Ile-de-France) Pour bien comprendre :
Bourgeons : printemps • Le chaton est une inflorescence, c’est-à-dire
un ensemble de fleurs. Cette inflorescence ne
DESCRIPTION 1,4,7
contient que des fleurs de même sexe (mâles
Arbre majestueux pouvant atteindre jusqu’à 35 m, ou femelles) sachant que chacune de ces fleurs
le châtaignier a une cime large et un tronc droit et ne possède pas de pétales. Les fleurs sont donc
robuste portant de grosses branches étalées. apétales et unisexuées.
Le châtaignier est un arbre monoïque et caducifolié • Une bractée est une partie florale ressemblant
(à feuilles caduques). le plus souvent à une feuille. L’ensemble
• L’écorce est d’abord grise et lisse et devient brun des bractées disposées en verticille s’appelle
noirâtre épaisse et fissurée en longueur. l’involucre.
Ce sont les bractées de la fleur femelle qui
• Les feuilles de châtaignier sont alternes
deviendront à terme la bogue épineuse des
(disposées à différents niveaux) sur les branches.
châtaignes.
Longues de 10 à 20 cm et larges de 4 à 8 cm,
les grandes feuilles de châtaignier sont simples, • Le plumet de la châtaigne est le résultat de
lancéolées, profondément dentées et ont une l’évolution des 6 styles de la fleur femelle qui se
nervation pennée (en forme de peigne). Elles sont desséchés et forment ce qu’on appelle la
sont mucronées (elles portent un mucron, c’est- torche (qui devrait donc avoir 6 poils).
à-dire une pointe courte au bout du limbe) et
pubescentes (poilues), surtout les jeunes feuilles.
• Les fleurs mâles sont portées par de longs
chatons jaunes, dressés à floraison.

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Écorce du jeune châtaignier (Castanea sativa), lisse et brillante. Feuille de châtaignier (Castanea sativa), lancéolée et plus longue que large.

Écorce d’un châtaignier (Castanea sativa) plus âgé, crevassée dans la Feuille de châtaignier (Castanea sativa), dentée et à nervation pennée.
longueur.

Feuilles de châtaignier (Castanea sativa), simples et alternes sur le rameau. Bourgeon de châtaignier (Castanea sativa) brun rouge, ovoïde, à deux
écailles.

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Fleurs femelles et chatons mâles de châtaignier (Castanea sativa). La bogue du châtaignier (Castanea sativa) s’ouvre et laisse apparaître les
châtaignes.

Bogue épineuse de châtaignier (Castanea sativa) contenant le fruit. Fruit du châtaignier (Castanea sativa) : la châtaigne qui est un akène. On
observe ici sa torche ou plumet.

Graine de châtaignier (Castanea sativa) enveloppée d’un tégument : le tan (peau velue).

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CUISINE 9 • Quand elles s’écrasent facilement, égoutter et
En cuisine, ce sont principalement les châtaignes mixer les châtaignes pour obtenir une purée.
qui sont utilisées. Elles peuvent être consommées • Les maintenir au chaud.
crues, mais le tan est difficile à enlever, il est donc • Faire un sirop au “petit boulé”, c’est-à-dire entre
plus courant de les manger cuites, ce qui permet 116 et 125°C. Pour vérifier, sans avoir recours
d’enlever plus facilement cette peau légèrement à un thermomètre, que le sirop est à bonne
astringente (resserre les tissus et au niveau de la température : plonger l’écumoire dans le sirop,
muqueuse buccale donne une sensation de bouche le ressortir et souffler dessus. Il doit se former
sèche en se fixant au protéines salivaires). comme des bulles de savon.
Les châtaignes sont consommées : • Verser le sirop sur la purée de châtaignes.
• Bouillies après avoir été épluchées pour • Ajouter la gousse de vanille fendue, ou l’extrait
accompagner des viandes, réaliser des purées ou de vanille.
des farces, à Noël notamment. • Chauffer doucement pendant 15 à 20 minutes.
• Grillées au four, à la poêle ou au feu de bois. La pâte doit être épaisse et crémeuse et tenir sur
• Confites au sucre pour réaliser les marrons la cuillère.
glacés ou fabriquer la crème de marron. • Enlever la gousse et la gratter pour bien extraire
• En farine après avoir été séchées et moulues. les grains.
C’est une farine sucrée et qui ne contient pas de • Mettre la crème de châtaignes dans des pots de
gluten. confiture propres et les retourner pour chasser
• En lait : le lait de châtaigne est consommé l’air.
comme lait végétal, il est fabriqué avec de la • Déguster.
farine de châtaigne et de l’eau.
• En pâtés végétaux pour leur texture qui rappelle Noter que la châtaigne, étant légèrement alcaline,
celle des rillettes. ne se conserve pas très bien (l’acidité aidant à
empêcher le développement des moisissures). Pour
conserver sans souci la crème de châtaignes au
Crème de châtaignes moins jusqu’à l’année suivante, il est conseillé de
Ingrédients : pasteuriser les pots de confiture. Pour cela, après les
1 kg de châtaignes, 750 g de sucre, 2 verres d’eau, avoir remplis puis refermés, plonger les pots dans
1 gousse de vanille. l’eau bouillante pendant 20 minutes.

• Faire une incision sur le sommet de chaque


châtaigne.
• Mettre les châtaignes dans une casserole et les
couvrir largement d’eau froide.
• Les laisser bouillir quelques minutes.
• Retirer la casserole du feu et éplucher les
châtaignes une par une.
• Au fur et à mesure, jeter les châtaignes dans une
casserole d’eau tiède.
• Couvrir et faire cuire à feu doux quelques
instants.

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Châtaignes au naturel en bocaux NUTRIMENTS 10,11
Cette recette permet de conserver les châtaignes Les châtaignes sèches ont une grande valeur
afin de pouvoir agrémenter vos repas en toute nutritive et sont particulièrement riches en glucides
occasion. (86%), en protéines (7%) et contiennent peu de
• Prendre des châtaignes fraîches, épluchées lipides (2%). Leur taux de sucre aurait tendance à
(écorce et tan) et lavées. augmenter les semaines suivant la récolte, mais il
• Laver, ébouillanter et laisser sécher vos bocaux et faut savoir que l’indice glycémique reste modéré :
les caoutchoucs. entre 40 et 60 (selon le mode de cuisson).
• Mettre les châtaignes dans les bocaux et laisser Le tableau suivant permet une synthèse des apports
2 cm de libre avant le couvercle. possibles.
• Ajouter 2 cuillères à soupe d’eau par bocal. Ainsi, 100 g de châtaignes apporteraient :
• Fermer hermétiquement les bocaux sans oublier
le caoutchouc. Châtaignes Châtaignes
• Installer les bocaux protégés par des torchons fraîches sèches
enroulés dans une grande marmite pleine d’eau. Énergie 195 kcal 367 kcal
• Faire bouillir l’eau. Laisser cuire 1h30 après Eau 52 g 9g
ébullition. Glucides 42 g 86 g
• Sortir les bocaux et les laisser refroidir. Protéines 3g 7g
• Conserver au sec et à l’abri de la lumière jusqu’à Lipides 2g 5g
10 mois. Vitamine C 50 mg soit 60 % 15 mg soit 20 %
Vous pouvez réaliser la même recette au des AJR des AJR
stérilisateur : 1h30 de cuisson à 100°C. Manganèse 2 mg soit 100 % 1 mg soit 50 %
des AJR des AJR
Potassium 700 mg soit 988 mg soit
30 % des AJR 50 % des AJR

Les châtaignes sont riches en vitamines et plus


particulièrement en vitamine C ainsi qu’en vitamines
A, B1, B2, B6, B9 et PP et contiennent également
du magnésium, du fer, du calcium, du phosphore, et
du sodium en quantité modérée.

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MOLÉCULES ACTIVES Autres composés 7
Toutes les parties du châtaignier semblent avoir • Triterpènes : acide ursolique notamment.
été utilisées traditionnellement pour des usages Les triterpènes sont des hydrocarbures
thérapeutiques : les feuilles, l’écorce, les châtaignes, appartenant à la famille des terpènes et dont
les fleurs et les bourgeons. Aujourd’hui, seules les la structure de base est formée de 30 atomes
feuilles et les bourgeons sont encore utilisés même de carbone. Plusieurs molécules appartenant
il ne sont pas inscrits à la Pharmacopée française à cette famille ont montré des propriétés anti-
(ouvrage réglementaire de référence destiné aux inflammatoires.
professionnels de santé). • Acide ascorbique (= vitamine C, environ 0,2 %)
aux propriétés anti-oxydantes.
• Acide gallique : composé phénolique aux
1/ Les feuilles propriétés antioxydantes et antiradicalaires,
Composés majoritaires c’est-à-dire qu’il est capable de piéger les
• Tanins ellagiques (6 à 8 %)7,12. radicaux libres, des molécules susceptibles de
Souvenez-vous : Ce sont des “tanins causer des dommages aux cellules.
hydrolysables” : composés végétaux de la famille
des polyphénols ayant les propriétés générales
des tanins : antiseptiques, anti-oxydants 2/ Les bourgeons
(comme tous les polyphénols, ils vont donc lutter Leur composition exacte n’est pas connue à l’heure
contre le stress oxydatif), astringents (donc actuelle mais devrait l’être dans les prochaines
anti-diarrhéiques) et cicatrisants en favorisant années étant donné l’essor de la gemmothérapie.
la régénération des tissus cutanés et des
muqueuses.
En se fixant aux protéines des tissus et des
muqueuses, ils vont les resserrer et les assécher. Ils
ont aussi la capacité d’induire la vasoconstriction
de petits vaisseaux ce qui leur confère des
propriétés hémostatiques.
• Flavonoïdes12
Souvenez-vous : Les flavonoïdes sont des
composés qui jouent le rôle de pigments pour
les végétaux assurant leur coloration ainsi que
leur protection vis-à-vis des rayonnements ultra-
violets. Les flavonoïdes pourraient avoir entre
autres comme propriétés générales d’être anti-
inflammatoires, antioxydants, anti-infectieux et
immunostimulants voire immunomodulateurs.

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PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICINAUX Utilisation : Prendre une cuillerée à café au
Bien que leur efficacité n’ait pas été prouvée, les moment des accès de toux.
feuilles sont utilisées traditionnellement dans les On peut éventuellement remplacer l’eau de vie
affections respiratoires et dans les troubles de la par un alcool à 40°.
circulation veineuse (indications présentes dans la
monographie de la commission E allemande, une
commission d’experts qui s’est prononcée d’un point LE SAVIEZ-VOUS
de vue scientifique sur les propriétés issues de l’usage
De part sa teneur en tanins ellagiques13,
traditionnel des plantes médicinales)7.
l’écorce a été utilisée traditionnellement :
• Par voie interne dans le traitement des
symptômes de la diarrhée et de la
1/ Les feuilles
dysenterie.
Propriétés
• En gargarisme dans les maux de
Les feuilles sont 7 : gorge4.
• Astringentes Sachez aussi que dans les diarrhées
• Antibactériennes bénignes, l’utilisation des châtaignes
• Expectorantes écrasées en purée, ainsi que l’utilisation de
• Apaisantes des toux d’irritation l’écorce des fruits et des chatons, a aussi été
• Anti-oxydantes. rapportée4,5.

Indications
Traditionnellement utilisées dans 7 :
L’ESSENTIEL
• Les affections respiratoires comme la toux, la
bronchite, la coqueluche ... Retenez que les usages médicinaux
du châtaignier sont tout de même très
• Les troubles de la circulation veineuse comme
marginaux et qu’il a plutôt été utilisé à
les jambes lourdes et les hémorroïdes.
défaut d’autres espèces plus efficaces à
proximité.
Remèdes
Par voie interne
• Infusion
Selon Max Wichtl et Robert Anton7 2/ Les bourgeons
Préparation : Verser de l’eau bouillante sur Indications
2 à 5 g (1 cuillère à café = environ 1 g) de feuilles
finement coupées et séchées. Laisser infuser Utilisé pour ses effets sur la circulation sanguine, le
5 à 10 minutes. bourgeon de châtaignier serait un excellent draineur
Utilisation : Boire trois tasses par jour. du système veineux pouvant agir sur les ulcères
variqueux, les varices, les stases circulatoires et les
oedèmes14.
• Teinture de plante fraîche C’est aussi le bourgeon de la circulation
Selon Paul-Victor Fournier4 lymphatique et il pourrait donc être utilisé en cas de
Préparation : En teinture des feuilles fraîches cellulite15.
macérées dans l’eau de vie pendant 15 jours.

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Remèdes AUTRES USAGES
Par voie interne • En Auvergne, les châtaignes sont utilisées pour
Préparation : voir cours sur la gemmothérapie. préparer une liqueur : “le birlou”.
Utilisation15 : • En Corse, elles sont utilisées pour la fabrication
• Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison d’une bière.
de 5 gouttes par prise du macérat-mère, pur ou • Torréfiées, elles sont utilisées comme succédané
dilué dans de l’eau. de café.
• Pour les enfants, ajuster de manière • Le miel de châtaignier est élaboré à partir du
proportionnelle en fonction du poids à raison nectar des fleurs de châtaignier. Il est sombre, sa
d’1 goutte de macérat-mère pour 10 kg de saveur corsée, boisée et persistante et son arôme
poids. Utiliser dilué dans de l’eau. fort et suave.
• Le bois de châtaignier est dur, sa forte teneur
en tanins en fait un bois durable vis-à-vis des
champignons et des insectes et il se travaille
LE SAVIEZ-VOUS
bien, ces usages sont nombreux : charpentes,
Selon le Dr Edward BACH, l’élixir réalisé ameublement, piquets...
à partir des fleurs de châtaignier, « Sweet
• L’écorce de châtaignier, riche en tanins a été
chestnut » permet de retrouver de l’espoir
utilisée pour le tannage des peaux en Europe et
à un moment où tout est noir, où l’espoir ne
en Amérique du Nord.
semble plus permis, dans ces moments de
grand désespoir où il ne semble pas y avoir • Le banon est un petit fromage de chèvre au lait
cru provenant des Alpes qui est emballé dans
d’issue 16.
des feuilles de châtaignier.
La prise régulière de l’élixir bien choisi,
permettrait un retour à l’équilibre
émotionnel. En effet les fleurs de Bach ANECDOTES ET AUTRES
sont conseillées pour accompagner nos INFORMATIONS
émotions, apprendre à les reconnaître et à • Le tan (nom de la peau de la graine) serait
les comprendre. dérivé du nom tanin.
• L’arbre pourrait vivre jusqu’à 1000 voire
1500 ans ou plus.
• Sur l’Etna, se trouve le châtaignier aux « cent
TOXICITÉ chevaux » qui aurait plus de 3 000 ans.
Aucune connue 7,17. • Sainte Hildegarde de Bingen préconisait de
manger des châtaignes crues, bouillies ou en
CONTRE INDICATIONS purée comme remède pour se fortifier en cas de
Aucune connue. faiblesse générale mais aussi pour les migraines
Cependant, de par sa forte teneur en tanins, il est ou les douleurs d’estomac18.
conseillé de prendre les remèdes à distance des
repas et de la prise de médicaments, en effet la
consommation de tanins pourrait entraîner une
diminution de l’absorption de médicaments mais
aussi de divers nutriments (comme le Fer par
exemple).

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CONFUSIONS POSSIBLES l’extrémité du pétiole) à 5 à 7 folioles dentées
contrairement au châtaignier dont les feuilles sont
alternes et simples.
Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)
Le fruit du marronnier, est la capsule entière,
C’est un arbre aux branches tortueuses, dont le
hérissée de piquants plus courts et épars alors que
tronc prend un aspect écailleux après 80 ans
le fruit du châtaignier est un akène (la châtaigne)
contrairement au châtaignier dont le tronc devient
enfermé dans une enveloppe épineuse, aux piquants
fissuré dans la longueur.
très fins et très nombreux : la bogue.
Les feuilles du marronnier sont opposées (disposées
Les fleurs, agréablement odorantes chez le
face à face le long du rameau), et composées
marronnier d’Inde, dégagent chez le châtaignier une
palmées (les folioles sont disposées en étoile à
odeur désagréable.

Écorce de marronnier (Aesculus hippocastanum). Écorce de châtaignier (Castanea sativa).

Feuille composée palmée à 5 à 7 folioles du marronnier (Aesculus Feuille simple de châtaignier (Castanea sativa).
hippocastanum).

Feuilles simples, alternes de châtaignier (Castanea sativa).

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Fruit du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) à écorce dure, lisse et La bogue : enveloppe du fruit du châtaignier (Castanea sativa) à épines
aux épines éparses. longues, fines et nombreuses.

Les marrons sont les graines contenues dans les fruits du marronnier La châtaigne, fruit du châtaignier (Castanea sativa), est un akène.
(Aesculus hippocastanum).

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SYNTHÈSE

> Le châtaignier (Castanea sativa) est un arbre monoïque à chatons très présent
dans toute la France, en particulier autour du bassin méditerranéen.
Sa cime est bien large et son tronc est droit et robuste. Il porte de longues feuilles
simples, lancéolées, dentées et pennées.

Ses fruits sont les châtaignes, des akènes protégés dans une bogue épineuse.

> Le châtaignier est particulièrement apprécié pour ses châtaignes très nourrissantes,
particulièrement riches en glucides, en vitamine C, en manganèse et en potassium.

En cuisine, les châtaignes peuvent être cuisinées de nombreuses manières.


Ainsi, elles peuvent être consommées bouillies, grillées, confites, en farine, en lait végétal
et entrer dans la composition de pâtés végétaux et de gâteaux.

> D’un point de vue thérapeutique, aucune partie du châtaignier n’est inscrite
à la pharmacopée française, cependant, on peut noter un usage traditionnel
de toutes les parties du châtaignier, en particulier des feuilles.

Les feuilles sont riches en tanins et en flavonoïdes ce qui leur donne des propriétés
astringentes, antibactériennes, anti-oxydantes et expectorantes.
Ce qui explique leur usage en infusion ou en alcoolature pour les affections respiratoires
et les troubles de la circulation veineuse.

Il faut cependant noter que les usages médicinaux sont marginaux et que la
châtaignier était surtout utilisé à défaut d’autres espèces plus efficaces à proximité.

POUR EN SAVOIR PLUS :


> Les bourgeons de châtaignier sont utilisés en gemmothérapie,
comme draineur du système veineux.
> Les fleurs sont utilisées pour confectionner l’élixir « Sweet chestnut »
du docteur Bach pour soulager l’état de désespoir.
> Sainte Hildegarde de Bingen considérait les châtaignes comme étant
fortifiantes.

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France, p. 767.


2. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré, p. 403.
3. Thomas, R., Busti, D. & Maillart, M. Petite flore de France Belgique, Luxembourg,Suisse, p. 173.
4. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. (2010), p. 248.
5. Debuigne, G. & Couplan, F. Le petit larousse des plantes qui guérissent, 500 plantes et leur remède.
(2013), p. 284.
6. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales. Guide de diagnostic
des sols.1,2,3, (Editions promonature), p. 120.
7. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
(2003), p. 122, 123.
8. Thomas, R. & Busti, D. Châtaigne ou marron ? le regard du botaniste. Département de biologie
9. Lalière, G., Anglade, C. & Leray, C. Plantes comestibles cueillette et recettes des 4 saisons. (2012), p. 99.
10. Couplan, F. Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées.
11. https://ciqual.anses.fr/.
12. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie Gemmothérapie. (2017), p. 121.
13. Villeger, C. Le châtaignier, Castanea sativa mill. thèse pour le diplôme d’état de docteur en pharmacie.
(1997), p. 131.
14. Andrianne, P. La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons. (2002), p. 124.
15. Boistard, S. Gemmothérapie : Les bourgeons au service de la santé, guide pratique et familial. (2016).
16. Dr Bach, E. La guérison par les fleurs. (Le courrier du livre, 2016), p. 106.
17. Dubray, M. Guide des contre-indications des principales plantes médicinales. (2010), p. 96.
18. Pukownik, P. En bonne santé toute l’année avec Sainte Hildegarde de Bingen. (2015), p. 170-175.

© 2018, Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 13


F O R M AT I O N E N L I G N E

LES CHÊNES

En France, le genre Quercus rassemble 8 espèces de chênes dites


spontanées dont :
• 5 espèces à feuilles caduques :
- le chêne rouvre ou sessile (Quercus petraea)
- le chêne pédonculé (Quercus robur ou pedunculata)
- le chêne pubescent (Quercus pubescens)
- le chêne tauzin (Quercus toza ou pyrenaica)
- le chêne chevelu (Quercus cerris)
• 3 espèces à feuilles persistantes :
- le chêne liège (Quercus suber),
- le chêne vert (Quercus ilex)
- le chêne kermès (Quercus coccifera).
Nous allons nous intéresser ici à 3 espèces parmi les plus
communes et toutes 3 à feuilles caduques : le chêne rouvre
(Quercus petraea), le chêne pédonculé (Quercus robur
ou Quercus pedunculata) et le chêne pubescent (Quercus
pubescens).

Afin de simplifier la fiche, nous vous présenterons tout d’abord la


description botanique de chacune de ces 3 espèces avec, à la fin,
un tableau de synthèse.

Concernant l’usage alimentaire et médicinal, on peut utiliser


indifféremment ces trois espèces de chênes.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Chênes - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1
CHÊNE PÉDONCULÉ

Le chêne pédonculé (Quercus robur) est un grand arbre jusqu’à 30 à 40 Houppier de chêne pédonculé (Quercus robur) qui est comme “troué”,
mètres de hauteur. avec ses feuilles regroupées en paquets aux bouts des rameaux, laissant
grandement passer la lumière.

Nom scientifique : Milieu :


Quercus robur ou Quercus pedunculata Assez exigeant, il aime :
• Les sols frais, profonds, bien approvisionnés en
Nom vernaculaire : eau et craint les sols trop secs.
Chêne pédonculé, chêne blanc, chêne femelle • La lumière et l’espace : arbre de pleine lumière
(ses jeunes plants supportent mal un couvert
Famille : épais).
Fagaceae • Les sols riches et fertiles.
Il pousse sur des sols plus ou moins riches en bases,
Nom anglais : de pH basique à très acide, argileux/siliceux ou
Common oak argileux/calcaires.
Il est retrouvé dans les bois : souvent en taillis sous
Floraison : futaies, associé au charme ou au hêtre, ou en futaies
Avril-mai (juste après la sortie des feuilles). associé au chêne rouvre.
On le trouve aussi dans des friches, haies et talus.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Chênes - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 2
Période de récolte :
• Écorce : au printemps (sur les jeunes rameaux
(max 3 cm de diamètre), quand la sève circule et
avant le développement des nouvelles feuilles).
• Glands : Septembre-Octobre (à maturité, c’est à
dire lorsqu’ils tombent au sol).
À noter cependant que le chêne ne fructifie
pas tous les ans ; il faut parfois attendre une ou
plusieurs années entre deux glandées.
• Bourgeons : au tout début du printemps (fin avril
en Île de France). Quand le bourgeon est en train Jeune plant de chêne pédonculé (Quercus robur)
de s’ouvrir, que les écailles s’écartent mais qu’on
• Jusqu’à l’âge de 30-40 ans, l’écorce est lisse,
n’aperçoit pas encore la forme de la feuille.
brillante, d’un gris argenté. Elle se crevasse
avec le temps pour devenir chez les arbres plus
Les fruits sont comestibles après préparation. âgés, brun sombre, épaisse et rugueuse. Elle est
régulièrement fissurée dans la longueur avec des
crevasses pyramidales et des sillons orangés.
Description :
Grand arbre de 30 à 40 mètres de hauteur
et 6 à 7 mètres de circonférence.
• Ramification particulière qui le distingue du
rouvre, avec une cime formée de très grosses
branches plusieurs fois coudées, contournées,
portant des rameaux courts et rapprochés, avec
peu de branches secondaires. Branches plus
sinueuses et tortueuses que le chêne rouvre.
Les jeunes rameaux sont glabres, de couleur gris-
brun et brillants.
Chez les jeunes chênes pédonculés (Quercus robur), l’écorce est lisse,
brillante, d’un gris argenté

Très grosses branches plusieurs fois coudées, contournées de chêne Chez les chênes pédonculés adultes (Quercus robur), l’écorce est brun-
pédonculé (Quercus robur) sombre, épaisse, régulièrement fissurée dans la longueur, anguleuse et
rugueuse.

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• Les feuilles, dotées d’un pétiole très court, sont
également regroupées au bout des rameaux.
Leur forme est typique des chênes : peu large
à la base et s’élargissant vers le sommet.
Elles sont entières, alternes, ondulées, lobées
de façon irrégulière avec des sinus profonds
et étroits, pour certaines pennatifides, voire
pennatipartites.
Elles sont pourvues d’oreillettes à la base
(contrairement au rouvre et au pubescent) et sont
caduques.
Feuillage fait de touffes inégalement distribuées
laissant de nombreuses trouées.
• Les fleurs sont unisexuées et se trouvent sur le
même arbre :
- les fleurs mâles se présentent sous forme de
longs chatons pendant à la base des jeunes
pousses
- les fleurs femelles sont à peine visibles,
terminales et ressemblant à de petits bourgeons.
• Le gland est un akène avec une cupule. Les
glands sont souvent regroupés par 2 (jusqu’à 5),
sur un pédoncule de longueur très variable. Ils
contiennent une graine faite de deux cotylédons. Feuillage de chêne pédonculé (Quercus robur) : les feuilles sont regroupées
• Les bourgeons sont regroupés en bout de en amas au bout des rameaux, à pétiole très court.
rameau.
Ils sont ovoïdes ou coniques, bruns clairs,
écailleux, un peu poilus sur le bord des écailles
et plus larges que ceux du chêne rouvre.

Les bourgeons du chêne pédonculé adulte (Quercus robur) sont ovoïdes coniques, bruns, regroupés au bout des rameaux.

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Fleurs mâles de chêne pédonculé (Quercus robur) sous forme de longs
chatons pendant à la base des jeunes pousses

La feuille de chêne pédonculé (Quercus robur) est lobée avec des lobes Les glands de chêne pédonculé (Quercus robur) sont regroupés par 2
arrondis irréguliers, séparés par des sinus profonds et étroits et pourvue (jusqu’à 5) sur un pédoncule de longueur très variable.
d’oreillettes à la base.
La feuille s’élargit de la base au sommet. Le pétiole est très court.

La cupule

La cupule du gland est une petite coupe écailleuse dans laquelle se La graine des chênes est composée de deux cotylédons
développe le gland

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CHÊNE ROUVRE

Le chêne rouvre (Quercus petraea) est un arbre robuste et majestueux Les branches du chêne rouvre (Quercus petraea) sont sinueuses mais moins
que celles des chênes pédonculé et pubescent

Nom scientifique : Milieux (ou Sol) :


Quercus petraea Espèce moins exigeante que le chêne pédonculé :
de demi-ombre, pousse dans différents types de
Nom vernaculaire : sols, souvent filtrants, légèrement acides, limoneux et
Chêne rouvre, chêne sessile, chêne mâle. sableux. Retrouvé dans les plaines, collines et jusqu’à
1 600 mètres d’altitude.
Famille botanique :
Fagaceae Floraison :
Avril à mai.
Nom anglais :
Sessile oak Période de récolte :
• Écorce : au printemps (sur les jeunes rameaux
Répartition en France : (max 3 cm de diamètre), quand la sève circule et
Partout en France, mais plus rare dans le sud-Ouest avant le développement des nouvelles feuilles).
et la région méditerranéenne. • Glands : Septembre-Octobre (à maturité).
À noter cependant que le chêne ne fructifie
Répartition mondiale : pas tous les ans ; il faut parfois attendre une ou
Europe, Asie orientale ou Amérique du Nord. plusieurs années entre deux glandées.
• Bourgeons : au tout début du printemps (fin avril
en Ile de France). Quand le bourgeon est en train
de s’ouvrir, que les écailles s’écartent mais qu’on
n’aperçoit pas encore la forme de la feuille.

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Les fruits sont comestibles après préparation. • Bourgeons alternes, groupés en bout de
rameau, ronds et légèrement pointus, bruns
Description : clairs et légèrement poilus (écailles plus
Arbre robuste et majestueux (jusqu’à 30-40 mètres nombreuses que sur le chêne pédonculé).
de hauteur), de très grande longévité (jusqu’à
1000 ans), dont les branches sont moins sinueuses
que d’autres espèces de chênes comme le chêne
pédonculé et le chêne pubescent.
• Port plutôt régulier avec ses rameaux moins
sinueux presque droits. Son houppier est massif
et laisse peu filtrer la lumière.
• Écorce du tronc profondément crevassée et
rugueuse au toucher (comme celle du chêne
pédonculé).
• Feuilles alternes, nettement pétiolées, avec des
lobes arrondis et peu profonds (9 à 12 lobes en
général) et sans oreillettes à la base. Elles sont
plus grandes que celles du chêne pédonculé, Houppier massif du chêne rouvre (Quercus petraea)
plus brillantes et uniformément réparties.
Les feuilles sont caduques (elles tombent à
l’automne).
• Les organes sexuels mâles et femelles figurent
sur un même arbre, l’arbre est dit monoïque.
Les fleurs sont unisexuées.
- Les fleurs mâles sont réunies en longs chatons
pendants de couleur jaune pâle qui se trouvent
à l’extrémité des rameaux.
- Les fleurs femelles sont minuscules et de
couleur verte/rosée. Elles sont regroupées par
deux à trois dans une sorte de petite coupe qui
se trouve à l’aisselle des feuilles. Elles sont sessiles
(sans pédoncule). C’est dans cette petite coupe
écailleuse appelée cupule que va se développer
le fruit du chêne, le gland.
• Le fruit est un akène de forme ovale porté par
une cupule qui recouvre environ un tiers de sa Feuilles de chêne rouvre (Quercus petraea) alternes, nettement pétiolées,
surface. Les glands sont groupés en une sorte de avec des lobes arrondis et peu profonds, plus grandes et plus brillantes que
grappe sessile (c’est à dire directement fixée à la celles du chêne pédonculé

branche). La partie du gland consommée est sa


graine, qui se trouve sous la peau épaisse. C’est
à partir de cette graine formé d’un embryon et
de réserves nutritives qu’un nouvel arbre pourra
se développer. Les jeunes chênes ne produisent
pas de glands, l’arbre doit avoir entre 60 et 80
ans pour pouvoir donner des fruits.

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Fleurs femelles de chêne rouvre (Quercus petraea) minuscules, de couleur
verte/rosée, sessiles et regroupées par deux à trois dans une sorte de petite
coupe (future cupule du gland du chêne) qui se trouve à l’aisselle des feuilles
des pousses de l’année.

Les feuilles de chêne rouvre (Quercus petraea) sont alternes, dépourvues d’oreillettes à la base et ont des lobes arrondis et peu profonds

Les glands du chêne rouvre (Quercus petraea) sont groupés en grappe


sessile (sans pédoncules, directement reliés à la branche)

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Galle immature présente sur les fleurs Galle mature sur un chêne (Quercus sp.) très riche en tanins

LE SAVIEZ-VOUS ?

La galle est une maladie liée au parasitisme d’un insecte.

Concernant la galle du chêne, le parasite est généralement un insecte Hyménoptère (insecte


possédant 4 ailes) qui va pondre dans les tissus du chêne. Fleurs, feuilles, bourgeons ou même fruit
(gland) tout est possible ! La larve va alors se développer dans une sorte d’”excroissance”protégée
de l’environnement extérieur.

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CHÊNE PUBESCENT

Port du chêne pubescent (Quercus pubescens) de plus petite taille Port du chêne pubescent (Quercus pubescens) nu
(10 à 25 mètres)

Nom scientifique : Période de récolte :


Quercus pubescens • Écorce : au printemps (sur les jeunes rameaux
(max 3 cm de diamètre), quand la sève circule et
Nom vernaculaire : avant le développement des nouvelles feuilles).
Chêne pubescent, chêne blanc. • Glands : Septembre-octobre (à maturité).
À noter cependant que le chêne ne fructifie
Famille : pas tous les ans ; il faut parfois attendre une ou
Fagaceae plusieurs années entre deux glandées.
• Bourgeons : au tout début du printemps (fin
Nom anglais : avril en Ile de France). Quand le bourgeon est
Downy oak en train de s’ouvrir, que les écailles s’écartent
mais qu’on n’aperçoit pas encore la forme de la
feuille.
Floraison :
Avril-mai
Les fruits sont comestibles après préparation.
Milieu :
Bois clairs, côteaux secs, friches, surtout calcaires.
Description :
Arbre qui aime le soleil et a besoin de chaleur mais Arbre de plus petite taille que les chênes rouvre et
est néanmoins résistant au froid. Retrouvé sur des pédonculé (10-25 mètres), souvent tortueux.
sols plutôt riches en bases. Peut pousser sur des sols Jeunes rameaux pubescents, grisâtres et assez
pauvres en nutriments et en matière organique. flexibles.

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Branches sinueuses tout comme le chêne
pédonculé.
• Écorce crevassée, de couleur gris-noir,
profondément fissurée et écailleuse.
• Feuilles alternes, plutôt petites (7-10 cm),
pétiolées, lobées (lobes de forme et profondeur
variables, tout comme le chêne pédonculé),
glabres dessus et plus ou moins pubescentes
en dessous (duvet gris-vert clair). Elles sont
caduques.
• Les fleurs sont unisexuées : les fleurs mâles
pendent en chatons, les fleurs femelles sont très
petites, pubescentes et terminales.
• Les glands ovoïdes, de 1 à 2 cm de long, sont
agglomérés, avec un pédoncule court et une
cupule à écailles pubescentes.

L’écorce du chêne pubescent (Quercus pubescens) est crevassée, de couleur Les feuilles de chêne pubescent (Quercus pubescens) sont alternes, plutôt
gris-noir, profondément fissurée et écailleuse petites (7-10 cm), pétiolées, lobées à lobes de forme et profondeur variables

La feuille de chêne pubescent (Quercus pubescens) est glabre dessus et pubescente en dessous

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Les fleurs mâles (chatons) du chêne pubescent (Quercus pubescens) Les fleurs femelles du chêne pubescent (Quercus pubescens) très petites,
pendants pubescentes et terminales

Les glands du chêne pubescent (Quercus pubescens) ont une cupule à


écailles pubescentes

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DESCRIPTION BOTANIQUE COMPARÉE DES 3 CHÊNES

Chêne rouvre Chêne pédonculé Chêne pubescent


Quercus petraea Quercus robur Quercus pubescens

• Rameaux moins sinueux • Port tortueux et sinueux avec • Port tortueux et sinueux.
presque droits, lui donnant un de très grosses branches. • De plus petite taille
port plutôt régulier. avec un tronc court.
• Houppier massif laissant peu • Houppier en “griffe de chat”. • Houppier clair et ample.
filtrer la lumière.

Écorce brun sombre Écorce brun sombre Écorce gris-noir


• Fissurée longuement mais peu • Crevassée profondément, • Crevassée et profondément
profondément. épaisse avec des sillons fissurée.
légèrement orangés.
• Plus lisse et moins rugueuse. • Rugueuse et anguleuse. • Écailleuse.

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Chêne rouvre Chêne pédonculé Chêne pubescent
Quercus petraea Quercus robur Quercus pubescens

Feuilles Feuilles Feuilles


• Alternes • Groupées en amas au bout • Alternes
des rameaux
• Nettement pétiolées • Pétiole très court (< 1 cm) • Pétiolées
• Lobes arrondis et peu profonds • Lobes irréguliers avec des sinus • Lobes de forme et de
(9 à 12 lobes en général) profonds et étroits profondeur variables
• Sans oreillette à la base • Toujours pourvues d’oreillettes • Sans oreillette à la base
à la base.
• Planes. • Ondulées parfois. • Pubescentes.

Glands Glands Glands


• Groupés en grappe • Groupés par 2 (jusqu’à 5) • Agglomérés
• Sessiles (directement fixée à la • Pédoncule de longueur très • Pédoncule court
branche). variable (3-12 cm). • Cupule à écailles pubescentes.

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CUISINE Comment les préparer ?
La consommation des glands de diverses espèces du La cuisson se fait à plusieurs eaux en jetant l’eau de
chêne remonte à la période des chasseurs-cueilleurs cuisson à chaque fois afin d’enlever un maximum
à la préhistoire. Au cours de l’histoire, le gland s’est des tanins qui sont hydrosolubles (solubles dans
transformé en un aliment de disette, consommé l’eau).
uniquement durant les périodes de famine ou de L’excès de tanin et donc l’âpreté et l’astringence
guerre. avec, disparaissent après 3 à 8 cuissons selon les
Aujourd’hui, les glands ont été complètement rayés glands (15 à 20 minutes de cuisson à chaque fois).
de notre alimentation et ceci à cause de la toxicité Les glands sont prêts à être consommés lorsque
de leur tanins lorsqu’ils sont consommés en excès. l’âpreté et l’astringence ne sont plus désagréables en
En effet, consommés sans préparation, les glands, bouche.
en plus d’être âpres et astringents, peuvent entraîner Les glands peuvent alors être préparés en purée,
douleurs abdominales, troubles de la digestion et en bouillie ou en pâté végétal (avec des baies de
céphalées. genièvre qu’on récolte à la même période).
Ils peuvent être séchés puis réduits en poudre afin
Pourquoi consommer les glands ? d’obtenir une farine nutritive pour faire des galettes,
Les glands sont bons, très nutritifs : ils sont bien plus des pains ou des gâteaux.
caloriques que la châtaigne par exemple et riches en Ils ont également été utilisés par le passé comme un
protéines. substitut au café, une fois torréfiés (reportez-vous
à la recette de Christophe : Cuisinez les glands du
Lesquels consommer ? chêne pour plus de précisions).
Même si tous les glands sont comestibles (une fois
préparés), la concentration en tanins varie selon les
espèces de chênes.
NUTRIMENTS
Les chênes retrouvés dans le Sud de la France
comme le chêne vert (Quercus ilex) et le chêne liège Les glands sont riches en glucides (50 à 60 %), en
(Quercus suber) produisent des glands moins riches lipides (10 %) et en protéines (7 à 8 %).
en tanins, dits « doux ». Ils contiennent également des oligo-éléments et des
Dans tous les cas, pour consommer les glands, vitamines du groupe B (bonnes pour notre système
on a besoin d’en extraire l’excès de tanin et pour nerveux).
cela on va les cuire. Le gland est également très nutritif et très calorique
(500 calories pour 100 g). À poids égal, le gland
est deux fois plus calorique que la châtaigne.
Il possède également un index glycémique bas.
L’index glycémique est un critère de classement des
glucides, il évalue la capacité d’un aliment à élever
la glycémie. Le gland n’entraîne donc pas de pic de
glycémie ni de pic d’insuline qui, à la longue, font
grossir en induisant le stockage du sucre sous forme
de graisses.

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MOLÉCULES ACTIVES COMPRENDRE :
Les différents types de tanins
Les propriétés médicinales du chêne sont Les tanins sont des composés végétaux de
essentiellement liées à leur tanins. la famille des polyphénols qui réagissent
Voici les molécules actives que l’on retrouve dans avec les protéines. Dans la bouche, ils
l’écorce : vont donner une sensation d’astringence,
• Tanins ellagiques (écorce : 15-20%, en se fixant aux protéines salivaires. De
minimum 3%). Le chêne est l’une des espèces les même, en se fixant aux protéines des
plus riches en tanins. tissus et muqueuses, ils vont les resserrer
Si la présence de tanins au niveau de l’écorce et les assécher. Ils ont aussi la capacité
est bien documentée, sachez que l’on trouve d’induire la vasoconstriction de petits
également des tanins au niveau des glands vaisseaux ce qui leur confère des propriétés
et des feuilles mais dans des compositions hémostatiques.
(qualitatives et quantitatives) insuffisamment
renseignées. On classe les tanins en 2 principales
• Quercétine ou quercétol. Variété de flavonoïdes catégories :
(pigments responsables de la coloration des > les tanins hydrolysables qui regroupent :
végétaux et assurant leur protection vis à vis des - les tanins ellagiques
rayonnements ultraviolets). C’est un antioxydant - les tanins galliques
et anti-inflammatoire majeur. > les tanins condensés non hydrolysables
• Triterpènes. Composés aux propriétés (proanthocyanidols).
antiseptiques.
Les tanins galliques peuvent être obtenus
à partir de la galle du chêne (jusqu’à
50%). Comme nous l’avons vu, la galle des
chênes est une maladie liée au parasitisme
des tissus de chênes par des insectes
Hyménoptères.
À partir de la galle du chêne
méditerranéen (Quercus infectoria), on
extrait le tanin officinal qui n’est guère plus
utilisé en thérapeutique aujourd’hui.

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PROPRIÉTÉS ET USAGES Par voie externe :
MÉDICINAUX • Inflammations
> de la peau (eczéma, démangeaisons)
On utilise principalement l’écorce des jeunes > de la bouche et du pharynx (en gargarisme)
rameaux (après avoir pris soin d’enlever le lichen - Aphtes
pouvant s’y trouver) ainsi que les bourgeons. - Maux de gorge, angines, laryngites,
Bien qu’elles aient été utilisées dans le passé pour pharyngites
leurs propriétés antidiarrhéiques et hémostatiques, - Gingivites (inflammations des gencives)
l’usage des feuilles est bien moins documenté, aussi > des muqueuses génitale et anale (leucorrhées,
nous ne vous recommandons pas leur utilisation. hémorroïdes)
• Autres problèmes de peau : petite plaies,
gerçures, engelures…
1/ Écorce
Remèdes :
Propriétés : Que ce soit en usage interne ou externe, l’écorce est
L’écorce de chêne est utilisée de longue date pour utilisée sous forme de décoction.
ses propriétés liées à la présence de tanins : Une décoction consiste à placer la plante dans l’eau
• Astringentes (qui resserrent et assèchent les froide et à porter à ébullition le mélange pour le
tissus, favorisant ainsi leur cicatrisation). laisser bouillir entre 10 mn et 20 mn.
• Antidiarrhéiques (qui soulagent les symptômes Suivant l’usage interne, ou externe, la teneur en
de la diarrhée notamment en resserrant les écorce sera à adapter comme indiqué ci-dessous.
tissus au niveau de la muqueuse intestinale et en
diminuant l’inflammation). Par voie interne :
• Antiseptiques légères (antibactériennes et Préparation : Réaliser une décoction avec 3 g
antifongiques). d’écorce pour un litre d’eau (laisser bouillir pendant
• Anti-prurigineuses (diminuent les 10 mn).
démangeaisons). Utilisation : Prendre 2 à 3 tasses (maximum) par jour
• Hémostatiques (doté d’une capacité à stopper en dehors des repas.
les saignements). Dans tous les cas, ne pas dépasser trois tasses par
jour de décoction d’écorce et ne pas faire de cure
Indications : de plus de 2 à 3 semaines.
En usage traditionnel, l’écorce des chênes est
utilisée de manière empirique dans le traitement des Par voie externe :
symptômes accompagnant les diarrhées légères, les Selon Wichtl & Anton
inflammations mineures de la muqueuse buccale ou - Pour un usage en rinçage, compresses ou
de la peau et les hémorroïdes (démangeaisons et gargarisme
brûlures associées). Préparation : décoction à 20 g/L.
Utilisation :
Actuellement, l’écorce est recommandée, • En compresses pour soulager l’eczéma, les
Par voie interne : démangeaisons, les gerçures et engelures, pour
• Diarrhées légères et en aiguë uniquement désinfecter une petite plaie.
(en cas de diarrhée persistant plus de 3 jours, • En gargarisme dans les maux de gorge, aphtes,
consultez un médecin). laryngites et pharyngites.

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- Pour un usage en bains Remèdes :
Préparation : décoction à 5 g/L. Par voie interne
Utilisation : En bains, par exemple en bain de siège Préparation : voir cours sur la gemmothérapie
pour soulager les inflammations de l’anus en cas Utilisation :
d’hémorroïdes ou en bain de pieds ou de mains • Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison
pour réguler la transpiration excessive. de 5 gouttes par prise du macérat-mère, pur ou
dilué dans de l’eau.
• Pour les enfants, ajuster de manière
2/ Bourgeons - Gemmothérapie : proportionnelle en fonction du poids à raison
d’1 goutte de macérat-mère pour 10 kg de poids.
Les chênes les plus utilisés en gemmothérapie sont le Utiliser dilué dans de l’eau.
chêne pédonculé (Quercus pedunculata) et le chêne
rouvre (Quercus petraea). LE SAVIEZ-VOUS ?

Propriétés et indications : Selon le Dr Edward Bach, le chêne “Oak”


Le bourgeon du chêne est réputé pour apporter est un remède qui aidera les personnes
la “force du chêne”. C’est un tonique à la fois qui ont tendance à s’oublier et à dépasser
glandulaire et général. leurs limites en lien avec leur courage, leur
Selon Philippe Andrianne et Stéphane Boistard, il qualité de “battant” et leur trop grand
agit sur le système glandulaire principalement en : sens du devoir. Un remède pour éviter les
• stimulant les corticosurrénales (effet “cortison-like” surmenages et l’épuisement.
c’est à dire mimant l’effet de la cortisone dans le La prise régulière de l’élixir bien choisi,
corps), il aurait une action sur la fatigue d’où sa permettrait un retour à l’équilibre
recommandation en cas d’épuisement. émotionnel. En effet les fleurs de Bach
• stimulant la production de testostérone, d’où son sont conseillées pour accompagner nos
indication comme tonique sexuel chez l’homme. émotions, apprendre à les reconnaître et à
Selon Philippe Andrianne, il aurait également une les comprendre.
action bénéfique sur l’équilibre de la tension, dans
les saignements de gencives, les furonculoses et
l’herpès récidivant.

Préparation d’un macérat de bourgeons de chênes (Quercus sp.)

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TOXICITÉ AUTRES USAGES
Comme nous l’avons vu plus haut, sa richesse en Le chêne est très connu pour la qualité de son bois :
tanins fait du chêne un arbre ayant une relative charpente, tonnellerie, ébénisterie, menuiserie,
toxicité. mobilier, chauffage...
Par voie interne, la consommation des glands “non Ses tanins étaient utilisés autrefois dans le tannage
préparés” peut entraîner des douleurs abdominales, du cuir et le sont encore aujourd’hui dans la
des troubles digestifs et des céphalées. fabrication du vin.
Selon Jean Bruneton, de nombreux cas
d’intoxications animales sont recensés. Les facteurs
favorisants l’intoxication sont :
ANECDOTES ET AUTRES
• La période automnale (période des glands)
INFORMATIONS
• L’immaturité des glands se retrouvant au sol
(vent fort...) Les tanins donnent des propriétés de résistance au
bois de chêne notamment contre les champignons
• L’accumulation par ingestion continue pendant
et les insectes.
au moins une dizaine de jours.
Le bois de chêne est aussi résistant à l’eau, c’est
ce qui a permis l’utilisation de ce bois dans la
construction navale. En effet, sous Louis XIV,
CONTRE INDICATIONS Colbert a mis en place une forêt de chênes
L’écorce du chêne est contre-indiquée chez : rouvre (la forêt de Tronçais, dans l’Allier) pour
approvisionner les chantiers navals et permettre la
• La femme enceinte ou allaitante.
construction de frégates comme l’Hermione dont le
• L’enfant. long voyage transatlantique permis à La Fayette de
rejoindre les Amériques.
L’écorce du chêne nécessite impérativement un avis
médical :
• En cas d’eczéma étendu ou suintant, de plaie
étendue ou importante, d’infection de la peau
ou des muqueuses.
• En vue d’une utilisation en bain général dans
un contexte de maladie infectieuse ou fébrile,
d’insuffisance cardiaque ou d’hypertension.
• En cas de diarrhée persistant plus de 3 jours.

Précautions d’emploi : la consommation de


tanins en grande quantité pourrait entraîner
une diminution de l’absorption de médicaments
mais aussi de divers nutriments. Il convient donc
de réaliser une prise à distance des repas et des
médicaments et sur de courtes périodes.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

https://www.lechemindelanature.com/

Chaîne Youtube du Chemin de la Nature :


https://www.youtube.com/watch?v=ETxBRJ9qgDY
https://www.youtube.com/watch?v=a_yKVqyFcOo

KELLER, R. Différentes variétés de chênes et leur répartition dans le monde. Connaissance Vigne Vin,
1987, vol. 21, p. 191-229.

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Guide Delachaux des arbres d’Europe, Owen Johnson, David More, Ed. Delachaux et Niestle, 2014

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau, D. Mansion,
G. Dumé, Institut pour le développement forestier

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4e édition, Promonature

Angiospermes, arbres et arbustes feuillus, leurs fleurs et leurs fruits, Maurice Reille, Ulmer, 2015

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus, 2010

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Chênes - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 20
Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines, Francis Brinker, Fourth
edition, Electic Medical Publication, 2010.

Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
Livingstone Elsevier, 2nd Edition, 2013

Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, WICHTL Max, ANTON
Robert, Lavoisier, 2e Edition, 2003

Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, Michel Botineau, Lavoisier Tec&Doc, 2009

Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover, David
Hoffmann, 2003

The Herbal Medicine-Maker’s Handbook: A Home Manual Paperback, James Green, 2000

Traité de phytothérapie clinique : Endobiogénie et médecine, Christian Duraffourd, Jean-Claude Lapraz,


Masson, 2002

Traité pratique de phytothérapie, Dr Jean-Michel, MOREL, Grancher, 2017

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3e édition, Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4e édition, Lavoisier, 2009

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition, Sang
de la Terre, 2017

Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées, François Couplan, Broché, 2011

Plantes comestibles, Cueillette et recettes des 4 saisons, Guy Lalière, Christophe Anglade, Christophe
Leray, Debaisieux, 2012

Le chemin des herbes : Les plantes sauvages, Thierry Thévenin, Editions Lucien Souny, 2012

La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons, Philippe Andrianne, Broché, 1998

Gemmothérapie : Les bourgeons au service de la santé, Guide pratique et familial, Stéphane Boistard,
Terran, 2018

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Chênes - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 21
La guérison par les fleurs, Dr Edward BACH, Le courrier du livre, 2016.

Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Chênes - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 22
F O R M AT I O N E N L I G N E

CHÉNOPODE BLANC

Nom scientifique
Chenopodium album

Nom vernaculaire :
Chénopode blanc, chou gras, poule grasse

Famille botanique :
Amaranthaceae (anciennement Chenopodiaceae)

Nom anglais :
Lamb’s quarters, goosefoot

Répartition en France :
Dans toute la France et la Corse jusqu’à 1200
mètres d’altitude.

Répartition mondiale :
La plante pousse en Europe et sur presque
tout le globe. Elle est très retrouvée au Maghreb
et au Moyen-Orient.

Chénopode blanc (Chenopodium album)


Milieux / sols :

Elle aime les sols neufs et retournés ; on la trouvera


donc facilement dans les friches, jachères, cultures,
potagers, décombres… A noter que sa présence en
grande quantité indique que le sol a été enrichi en
déjections animales ou matières organiques mal
compostées et des sols riches en azote. La plante
pousse en plein soleil.

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Floraison : Le fruit est un petit akène contenant une seule graine
Juillet à octobre (de 1 mm environ), luisante et lisse.
Le fruit est complètement caché par l’enveloppe
Période de récolte : florale.
Feuilles : fin du printemps et tout l’été, avant la
floraison. La racine principale est assez robuste.
Il est préférable de consommer les jeunes feuilles,
moins riches en acide oxalique.

Description :
Il s’agit d’une plante annuelle dont la taille peut aller
de 20-30 cm à 1-1,20 mètre.
Le chénopode blanc possède des formes variables
car c’est une plante très polymorphe.
De plus, il existerait environ 75 espèces différentes
de chénopodes, selon Flora Gallica.

Les feuilles verdâtres en forme de patte d’oie


et dentées permettent une reconnaissance aisée.
Chenopodium signifie d’ailleurs « patte d’oie ».
On trouve sous la feuille et sur les jeunes tiges
une poudre blanche, comme de petits cristaux,
d’aspect farineux, qui laissent une sensation grasse
sur les doigts (d’où son surnom de chou gras).
Aucune odeur ne se dégage quand on froisse
les feuilles.

La tige est ordinairement dressée, anguleuse


(présentant des angles marqués), simple ou rameuse.
Les tiges et rameaux sont généralement verts ou
striés de vert. La tige peut être potentiellement striée
de rouge mais il s’agit d’un caractère mineur.
Dans la partie haute de la plante, les feuilles
deviennent lancéolées entières, alors que les feuilles
caulinaires (de la partie basse de la tige)
sont dentées, en forme de patte d’oie.

Les fleurs se présentent sous forme de glomérules


(inflorescences d’aspect globuleux formées
de fleurs subsessiles étroitement rapprochées)
farineux-blanchâtres. Elles sont très petites
et regroupées en grappes, de formes variables.
Chénopode blanc (Chenopodium album) au stade de tige fleurie

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Feuille typique en forme de patte d’oie, verdâtre et dentée de chénopode
blanc (Chenopodium album)

Présence de poudre blanche sous la feuille, autre aspect caractéristique Tige parfois striée de vert et de rouge (caractère mineur) de chénopode
des feuilles de chénopode blanc (Chenopodium album) blanc (Chenopodium album)

Tige striée de vert de chénopode blanc (Chenopodium album) Feuille caulinaire (haut de la tige) de chénopode blanc (Chenopodium
album), lancéolée entière, à gauche et feuille caulinaire (bas de la tige)
en forme de patte d’oie et dentée, à droite

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minutes dans un grand volume d’eau, de jeter l’eau
et de les refaire cuire ensuite. Il semblerait aussi qu’il y
ait moins d’acide oxalique quand la plante est jeune.
Les feuilles peuvent être utilisées cuites comme
les épinards : à la poêle, dans des omelettes, des
farces, soupes… Le goût est justement proche de celui
des épinards mais en plus subtil, selon Christophe.
Il n’y a pas d’amertume. Les feuilles crues ont un léger
goût âcre qui disparaît à la cuisson.
La texture est fondante et il n’y a pas de fibres
gênantes.
Les feuilles se congèlent également très bien une fois
blanchies.
Les jeunes inflorescences peuvent être cuites
Fleurs de chénopode blanc (Chenopodium album) en glomérule en beignets.
Selon Fournier, la graine non mature a une toxicité
et pourrait provoquer des malaises, des vomissements
et de la diarrhée.

La richesse du chénopode blanc en


certaines molécules (acide oxalique,
saponines pouvant être hémolytiques et
irritantes pour les muqueuses et en bétaïne)
font que sa consommation doit se faire de
manière épisodique et en quantités limitées.

Idées de recettes :
• Recette de la frittata de chénopode blanc, d’ail
des ours et de roquette sauvage (cf vidéo et
recette de Christophe).
• Recette de pesto de chénopode blanc
(cf vidéo et recette du pesto de cresson sauvage
de Christophe que l’on peut remplacer
par le chénopode blanc).
Akènes du chénopode blanc (Chenopodium album), masqués par leur
enveloppe florale
Nutriments :
Cuisine : C’est une plante très nutritive. Elle est riche en
protéines complètes (4% du poids frais et 20%
On évitera de consommer la plante crue en raison
du poids sec) et contient tous les acides aminés
des saponines (qui sont généralement dégradées
essentiels. Elle contient beaucoup de calcium
par la cuisson) qu’elle contient.
et autres minéraux (cuivre, phosphore, fer),
Afin d’éliminer une partie de l’acide oxalique, on des vitamines : B1, B2, B3, vitamine C
conseille de faire d’abord blanchir les feuilles quelques et provitamine A.

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Molécules actives : • Fébrifuges (c’est-à-dire qui combattent la fièvre)
• Acide oxalique (acide organique présent • Anti-diarrhéiques
dans de nombreux végétaux). L’accumulation • Anti-infectieuses
d’acide oxalique dans le sang sous forme • Stimulantes de l’immunité
de cristaux d’oxalate va entraîner la formation
• Vermifuges et anthelminthiques (liées
de calculs qui vont, chez certaines personnes,
à la présence d’ascaridol)
obstruer les voies urinaires ou directement se loger
dans le rein ou la vessie. On parle de lithiase • Antibiotiques avec une action sur certaines
urinaire ou rénale. bactéries multirésistantes à de nombreux
antibiotiques.
• Saponines ou saponosides (molécules possédant
un pôle hydrophile et un pôle lipophile
leur donnant la propriété de mousser avec l’eau Les indications sont les suivantes :
comme un savon). • Parasitose : ascaridiose et ankylostomiase
Elles ont en général des propriétés antibiotiques, (infections dues à un parasite de type nématode,
antifongiques et antivirales. Certaines saponines rare en Europe).
seraient hémolytiques et irritantes pour les • Fièvre légère
muqueuses. Cette irritation des muqueuses • Diarrhée dûe à une infection
pourrait être à l’origine de leurs propriétés
expectorantes. En effet, beaucoup de plantes
à saponines sont employées traditionnellement Il n’y a pas de galénique et de posologie
comme expectorantes. qui puisse nous assurer un usage
• Mucilages (composés qui gonflent avec l’eau sans risque du chénopode.
et peuvent former un gel et qui ont des propriétés Nous n’en conseillerons donc pas l’usage ici
adoucissantes). pour ses propriétés médicinales.
• Composés aromatiques volatils : essences
qui contiennent de nombreux principes actifs dont Toxicité :
en particulier de l’ascaridol (puissant vermifuge) Présence d’ascaridol qui est toxique en grande
et de la bétaïne (la bétaïne est un dérivé quantité.
de la choline, pouvant être transformée en Présence de saponines hémolytiques et toxiques
pseudo-muscarine, molécule très toxique). (qui sont généralement dégradées par la cuisson)
Également retrouvé dans la betterave, la bétaïne et de bétaïne, dérivé de la choline, pouvant être
permettrait aux plantes de mieux résister au froid, transformée en pseudo-muscarine, très toxique.
au sel, à la chaleur, au stress hydrique L’accumulation d’acide oxalique dans le sang sous
(quand la demande en eau de la plante dépasse forme de cristaux d’oxalate va entraîner la formation
les ressources disponibles). de calculs qui vont, chez certaines personnes, obstruer
les voies urinaires ou directement se loger dans le rein
Propriétés et usages médicinaux : ou la vessie et provoquer des lithiases urinaires
ou rénales.
Peu étudiée en Europe, elle est connue en Afrique
du Nord et fait partie de la pharmacopée de la
médecine traditionnelle des habitants du Maghreb. Toutes ces molécules font que sa
consommation
Au Maroc par exemple, les différentes espèces
de chénopodes (feuilles et ses sommités fleuries), doit se faire en quantités limitées.
sont traditionnellement utilisées en petite quantité
et associée à d’autres plantes, pour leurs propriétés :

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Selon Fournier, les graines du chénopode,
incomplètement mûres, pourraient provoquer
des malaises, des vomissements et de la diarrhée.

Contre Indications :
Déconseillé pour un usage médicinal en général
et pour tous.
Déconseillé en usage alimentaire pour les personnes
ayant tendance à faire des lithiases et de l’arthrite
ou les personnes à risque d’insuffisance rénale.

Autres usages :
Nous n’avons pas recensé d’autres usages.

Anecdotes et autres informations :


Chenopodium album appartient au même genre
et à la même famille que le quinoa (Chenopodium
quinoa).
C’est l’une des plantes sauvages les plus consommées
en Europe ou au-delà.
En Italie, dans des chaussons aux herbes, en Pologne
avec des pommes de terre ou du gruau, au Japon
souvent fraîches ou conservées dans le sel.
Au Mexique on fait des beignets de jeunes
inflorescences.

Il y aurait eu des cas d’empoisonnement


du bétail avec diverses chenopodiaceae
en raison de leur teneur en acide oxalique.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Le chénopode blanc peut être confondu


avec d’autres espèces de chénopodes, notamment
le chénopode hybride (Chenopodium hybridum)
ou le chénopode des murailles (Chenopodium
murale).

Attention, à ne pas confondre


avec l’ambroisine (Chenopodium
ambrosioides) également appelé épazote
et dont l’huile essentielle est très toxique.
On le reconnaît à son odeur de citronnelle
que n’ont pas les autres chénopodes.

Autre confusions possibles avec :


• La morelle noire (Solanum nigrum)
• un genre très proche : Atriplex (et notamment
l’arroche étalée, Atriplex patula)
• Attention, confusion possible avec la datura
stramoine (Datura stramonium), plante très
dangereuse !

Chénopode hybride (Chenopodium hybridum) Floraison : Juillet à septembre


Noms vernaculaires : Chénopode hybride Milieu : Elle pousse dans les cultures et les décombres.
Famille : Amaranthaceae On la trouve aussi sur les lieux pollués (près des
Nom anglais : Maple-leaved goosefoot stations d’épuration par exemple). Dans presque toute
Comestible, mais avec des précautions tout comme la France (excepté plaine Méditerranéenne),
le chénopode blanc en raison de la présence en Europe, Asie, Afrique et Amériques boréales.
de diverses molécules. Toxicité : Sa richesse en certaines molécules, (acide
Description : oxalique, saponines pouvant être hémolytiques et
irritantes pour les muqueuses et en bétaïne), comme
Il s’agit également d’une plante annuelle, plus petite
les autres chénopodes, font que sa consommation
(20-80 cm). Sa caractéristique est qu’elle possède
doit se faire en quantités limitées.
une odeur très désagréable.
Autres usages : Pas d’autres usages recensés.
Les feuilles sont vertes sur les deux faces, alternes
et molles. Elles sont non farineuses, souvent violacées
dessous, dentées (2 dents latérales et 3-4 dents aiguës Chénopode des murailles (Chenopodium murale)
sur les bords), se terminant par une longue pointe Noms vernaculaires : Chénopode des murailles,
effilée. chénopode des murs, ansérine des murs
La tige est dressée, non farineuse, carrée à la base Famille : Amaranthaceae
puis cannelée, simple ou rameuse. Nom anglais : Nettle-leaved Goosefoot, Australian-
Les glomérules sont verdâtres. L’akène est plus gros spinach
(2 mm), terne et rugueux, à bord subaigu. Comestible

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Description : Plante annuelle de 20 à 80 cm. Floraison : Juin à octobre
Les feuilles sont légèrement farineuses, vert foncé, Milieu : Elle pousse au pied des murs,
un peu luisantes sur leur face supérieure. Les dents dans les friches urbaines, aux abords des habitations
sont nombreuses et irrégulières. Inflorescence ou dans les décombres, souvent sur des substrats
en cyme. un peu sableux.
Toxicité : Sa richesse en certaines molécules, (acide
oxalique, saponines pouvant être hémolytiques
et irritantes pour les muqueuses et en bétaïne),
comme les autres chénopodes, font que sa
consommation doit se faire en quantités limitées.
Autres usages : Pas d’autres usages recensés.

Ambroisine (Chenopodium ambrosioides,


plus récemment Dysphania ambrosioides)
Nom vernaculaire : Ambroisine, dysphanie fausse
ambroisie, thé du Mexique, herbe aux vers, ansérine.
Famille : Amaranthaceae
Nom anglais : Wormseed
Comestible
Description : Plante annuelle ou pérennante,
30-80 cm, pubérulente ou presque glabre.

Chénopode des murailles (Chenopodium murale) Ambroisine (Chenopodium ambrosioides, plus récemment
Dysphania ambrosioides)

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Son nom espagnol epazote provient du terme Il existe une légère ressemblance avec le chénopode
aztèque qui décrit une odeur de sueur blanc lorsque la plante est jeune mais les feuilles
ou de mouflette (forte odeur entêtante). de la morelle noire sont plus velues, et surtout
Tige dressée, anguleuse et rameuse. on ne retrouve pas la poudre blanche sous
Feuilles courtement pétiolées, oblongues les feuilles. Une fois les fleurs et les fruits apparus,
et lancéolées, dentées de façon plus ou moins toute ressemblance disparaît. Les fleurs sont
profonde. blanches, petites, en cyme ombelliforme.
Les baies sont petites et globuleuses, noires ou jaune
Inflorescence en panicule de glomérules verdâtres,
verdâtre selon les sous-espèces.
souvent très feuillée.
Périgone à 4-5 tépales presque glabres,
enveloppant l’akène horizontal.
Graine très petite, horizontale, luisante et à bords
obtus.
Floraison : Juillet-octobre.
Milieu : Espèce thermophile, nitrophile et préférant
les substrats sableux/graveleux (lieux sablonneux,
friches sur alluvions, grèves alluviales nitratées,
décombres…)
Toxicité : Son huile essentielle (provenant des
graines), très riche en ascaridol (puissant vermifuge),
serait toxique.
Propriétés et usages médicinaux : La plante,
elle-même, aurait des usages culinaires et
médicinaux (en infusion de ses feuilles notamment).
L’infusion aurait des propriétés stimulantes,
stomachiques, vermifuges et anti-asthmatiques.
L’usage des feuilles est aussi traditionnel
au Mexique mais il est recommandé de les utiliser
avec parcimonie.

Morelle noire (Solanum nigrum)


Morelle noire (Solanum nigrum)
Noms vernaculaires : Morelle noire, herbe aux
magiciens, tue-chien
Famille : Solanaceae
Nom anglais : Black nightshade
On considère que la plante est comestible
si sa teneur moyenne en glycoalcaloïdes (solanine)
n’excède pas 20 mg/100 g.
Description : C’est une plante annuelle de plus
petite taille (10 à 60 cm), à peine odorante.
La tige et les rameaux sont dressés ou diffus,
anguleux. Les feuilles sont vert foncé, pétiolées,
assez polymorphes, ovales, plus ou moins dentées.
Chénopode blanc (Chenopodium album) à gauche et morelle noire
(Solanum nigrum) à droite

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les doryphores, qui la préfèrent alors aux plants
de pommes de terre.
Elle était utilisée depuis la grèce antique pour
des propriétés médicinales. En Europe, on ne l’utilise
plus aujourd’hui que dans un traitement contre
l’herpès. Elle est en revanche encore très utilisée
dans certains médicaments indiens traditionnels :
en infusions contre la dysenterie, les maux d’estomac
et la fièvre ; en jus contre les ulcères et maladies
de peau. Les fruits mûrs sont consommés pour leurs
vertus fortifiantes, laxatives et apéritives, ou pour
traiter l’asthme.
Chénopode blanc (Chenopodium album) qui possède une poudre blanche
sous ses feuilles (à gauche) et morelle noire (Solanum nigrum), dont la tige
a un aspect velu (à droite) Arroche étalée (Atriplex patula)
Noms vernaculaires : Arroche étalée
Floraison : Juin à novembre
Famille : Amaranthaceae
Milieu : Lieux cultivés, chemins, décombres.
En France et Corse, ainsi que toute l’Europe Nom anglais : Spear Saltbush
et presque le monde entier. Comestible
Toxicité : La plante contient de la solanine Description : C’est une plante annuelle, de 20
(alcaloïde de type glycoalcaloïde), inoffensive à 80 cm, verte, peu farineuse, à tige dressée.
à faible dose et en petite quantité, mais peut être Les rameaux inférieurs sont très étalés alors
toxique lorsqu’elle est consommée en excès. que ceux supérieurs sont ascendants.
Les organes les plus riches en solanine sont les baies Les feuilles sont alternes ou opposées,
vertes et les feuilles. toutes allongées, lancéolées.
il y aurait une disparition de la teneur en alcaloïdes Les glomérules sont verdâtres, en épis effilés.
au cours de la maturation du fruit. Elle se distingue des chénopodes par ses fleurs
Les symptômes d’une intoxication à la solanine qui sont, sur le même pied, soit mâles, soit femelles,
sont les suivants : maux de tête et vomissements, jamais hermaphrodites et par ses feuilles dont les
suivis de douleurs abdominales et de diarrhées, dents de la base sont bien plus grandes que celles
avec fièvre, pression artérielle faible, tachycardie vers le haut de la feuille et par son aspect général
et mydriase (dilatation de la pupille). Il peut ensuite plus grêle.
apparaître des signes d’atteinte neurologique plus
graves : vertiges, tremblements, voire hallucinations.

Attention aux possibles empoisonnements


chez les enfants, avec les baies vertes.

Autres usages : Les feuilles sont utilisées comme


des épinards dans certains pays. Elle sont alors
blanchies à plusieurs reprises afin de se débarrasser
d’un maximum de molécules toxiques.
Elle peut être utilisée en milieu agricole dans
les cultures de pommes de terre car elle attire

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Arroche étalée (Atriplex patula)

Floraison : Juillet à octobre


Milieu : Lieux cultivés ou incultes (le long des voies
ferrées ou des routes, dans les décharges ou terrains
vagues…). On la trouve dans toute la France et en
Corse, ainsi qu’en Europe, en Asie occidentale et
boréale, en Afrique et Amériques septentrionales.
Toxicité : D’autres arroches contiennent de l’acide
oxalique mais nous n’avons retrouvé aucune
information concernant spécifiquement l’Atriplex
patula. Étant susceptibles de contenir de la même
Arroche étalée (Atriplex patula), aux feuilles dont les dents de la base façon de l’acide oxalique, les mêmes précautions
sont bien plus grandes que celles vers le haut de la feuille
d’usage s’appliquent, à savoir à consommer
avec modération.
Autres usages : Pas d’autres usages recensés.

Datura stramoine (Datura stramonium)


Noms vernaculaires : Herbe du diable, datura
officinale, stramoine, pomme épineuse
Famille : Solanaceae
Nom anglais : Jimsonweed
Toxique
Description : Il s’agit d’une plante annuelle
de 40 cm à 1 m, verte, glabre, d’odeur désagréable.
La confusion avec le chénopode blanc peut exister
surtout chez la plante jeune :
les jeunes feuilles ont une courte pilosité blanchâtre
qui disparaît par la suite. Le limbe est vert foncé,
grossièrement denté avec une dent à chaque
pointe. Un signe distinctif est qu’il n’existe pas
de poudre blanche sous la feuille. Le pétiole
est court et velu. Les nervures sont bien visibles
sur le dessus et font saillie sous la feuille.
La tige est robuste, vert jaunâtre et ramifiée.

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Les fleurs sont blanches, courtement pédonculées, des insomnies et des pertes de conscience),
grandes et longues de 6 à 10 cm. l’hyoscyamine (anti-cholinergique, bradycardie
suivie d’une tachycardie, mydriase, diminution
des sécrétions comme la salive, la sueur et les urines
et ralentissement du transit intestinal) et l’atropine
(mêmes effets).
Les racines sont les plus riches en alcaloïdes lorsque
la plante émerge. Puis la concentration des racines
chute jusqu’à la première fleur. Elle augmente
un peu lors de la formation des fruits, avant de
diminuer jusqu’à pratiquement disparaître des
racines de la plante sénile. En revanche, la teneur
en alcaloïdes des tiges est à peu près constante
durant toute la vie de la plante.
Lors d’une intoxication, les symptômes sont
caractéristiques : rougeur de la face, sécheresse
de la bouche et des muqueuses, soif intense,
faiblesse musculaire, tachycardie, mydriase et
hyperthermie. Les délires hallucinatoires peuvent
durer pendant plusieurs heures voire plusieurs
jours et s’accompagner d’agitation, incoordination
motrice, agressivité et d’une altération des capacités
mnésiques pendant une semaine. Parfois cela peut
Datura stramoine (Datura stramonium) aller jusqu’à des convulsions, somnolence et même
le coma et la mort.
Les doses toxiques évaluées pour un adulte
sont de 5 mg d’atropine et 4 mg de scopolamine.
La dose toxique évaluée pour un enfant pour
ces 2 alcaloïdes est de 0,1 mg/kg.
La dose létale pour un adulte d’atropine
serait supérieure ou égale à 10 mg.
La dose létale pour un adulte de scopolamine
serait supérieure à 2 à 4 mg.
Autres usages : Elle est utile dans la lutte contre
les doryphores dans le maraîchage car elle les attire
mais elle reste peu utilisée compte tenu de
Datura stramoine (Datura stramonium) dont les feuilles n’ont pas
de poudre blanche dessous ses inconvénients par ailleurs pour les agriculteurs.
Elle était ou est encore utilisée pour certains rituels
Floraison : Juillet à octobre
religieux ou vaudous, notamment en raison
Milieu : Elle pousse dans les décombres, de ses pouvoirs hallucinogènes. Elle était utilisée par
les cultures, les sables des rivières… Et dans presque le passé comme plante médicinale pour ses effets
toute la France et en Corse, ainsi que dans presque antispasmodiques et sédatifs du système nerveux
toute l’Europe, l’Asie, l’Afrique et en Amérique. central. Elle était aussi préconisée contre l’asthme
Toxicité : La datura contient différents alcaloïdes et les névralgies. Il existait même jusqu’en 1992,
(de 0,2 à 0,5%), dont la scopolamine au moment de leur interdiction, des cigarettes
(anti-cholinergique, elle peut provoquer au datura anti-asthmatiques. Elle reste utilisée dans
de l’agitation, des hallucinations, de l’amnésie, d’autres pays d’Afrique ou en Inde.

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Sources

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La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions Vigot, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
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Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, Wichtl Max,


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Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover,
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The Herbal Medicine-Maker’s Handbook: A Home Manual Paperback, James Green, 2000

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Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3ème Édition, Lavoisier

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème Édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, Édition Equilibres Aujourd’hui, 1990

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L’appel gourmand de la forêt, Linda Louis, Édition la plage, 2011

Foraging & Feasting: A Field Guide and Wild Food Cookbook Hardcover, Dina Falconi, 2013

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Leray, Debaisieux, 2012

Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

250 remèdes naturels à faire soi-même, Dr Claudine Luu, Terre vivante , 2016

© 2018, Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 14


Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016

Le guide familial des plantes médicinales, D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif, Broché, 2017

Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon Ouest France, 2016

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

© 2018, Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 15


F O R M AT I O N E N L I G N E

LES CIRSES

Parmi les “plantes qui piquent” de la famille des Asteraceae, on retrouve sous le nom de “chardons”,
de nombreux genres de notre flore comme les cirses (Cirsium spp.) ou les chardons (Carduus spp. ou
Silybum sp.) à proprement parler. Nous verrons leurs critères distinctifs dans la partie de cette fiche qui
traite des confusions.

Cirse des champs (Cirsium arvense (L.) Scop.). Cirse commun (Cirsium vulgare (Savi) Ten.).

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CIRSE DES CHAMPS

Cirse des champs (Cirsium arvense (L.) Scop.).

NOM SCIENTIFIQUE MILIEUX (OU SOL)4


Cirsium arvense (L.) Scop. Plante héliophile* qui affectionne les sols argileux
ou limoneux assez secs à frais, riches en éléments
NOM VERNACULAIRE nutritifs en particulier azotés, au pH neutre à
Cirse des champs légèrement acide. Il croît sur les bords de chemins
et des rives, dans les décombres, dans les prairies
FAMILLE BOTANIQUE pâturées, les cultures et les coupes forestières.
Asteraceae
FLORAISON1
NOM ANGLAIS Mai à septembre.
Creeping thistle
PÉRIODE DE RÉCOLTE
RÉPARTITION EN FRANCE1 En usage culinaire :
Très commun partout en France continentale jusqu’à • Feuilles : toute l’année (optimal en mars).
2200 m d’altitude, absent en Corse. • Jeunes tiges : avril à juin.
• Inflorescences* en bouton : juin à
septembre.
RÉPARTITION MONDIALE2,3
• Racines : octobre à mars.
Europe, Asie Mineure, Sibérie, Chine, Japon,
Australie, Nouvelle-Zélande et Canada.

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DESCRIPTION1,4,5 • Les fleurs sont groupées en nombreux
Plante vivace* de 40 à 180 cm à rhizome* corymbes* de capitules* pédonculés*
émettant plusieurs tiges et formant des (pédoncules de 1 à 10 cm). Le diamètre du
colonies parfois importantes. capitule* varie de 1 à 2 cm.
Les capitules* ressemblent à de tout petits
• La tige est dressée*, ramifiée*, glabre*,
artichauts et sont piquants au toucher.
sillonnée* et non ailée*. Plusieurs tiges
Les fleurs, nombreuses et toutes tubulées*,
poussent depuis le rhizome*. Les unes,
sont de couleur lilas.
courtes (10 à 30 cm), correspondent aux
Les capitules* sont unisexués*, mâles ou
rejets stériles et sont simplement feuillées
femelles, dressés* et portés sur la même
tandis que les autres, plus longues, portent
plante. Seuls les capitules* femelles
les fleurs et sont feuillées jusque dans
donnent des fruits développés.
l’inflorescence*.
L’involucre*, petit et ovoïde*, est constitué
• Les feuilles basales* de la jeune rosette* de bractées* ovales-aiguës*, violacées,
sont lancéolées* munies d’épines* peu imbriquées* et appliquées* sauf la pointe,
piquantes. Cette jeune rosette* disparaît courte et étalée qui forme une sorte de
ensuite à la floraison. petite épine* légèrement piquante.
Les feuilles caulinaires* sont alternes*,
• Le fruit est un akène* à aigrette*
sessiles*, elles ne se poursuivent pas en
plumeuse* c’est-à-dire composée de soies*
aile* sur la tige et présentent une pilosité
ramifiées* à la manière d’une plume.
variable allant de glabre* à tomenteux*-
blanchâtre dessous. Elles sont oblongues* • Les racines sont blanchâtres et émanent
lancéolées*, vert cendré, plus ou moins de rhizomes* horizontaux. Ces rhizomes*
divisées, de simplement lobées* à produisent de nombreux bourgeons
pennatifides* voire pennatipartites* et adventifs* qui perpétuent et multiplient la
bordées de nombreuses épines* (de 1 à plante.
10 mm). Chaque feuille se développe sur
un seul plan et ses marges* sont souvent
pubescentes*.

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Tige dressée, ramifiée, glabre et sillonnée.

Feuilles basales de rosette, lancéolées, planes et munies d’épines peu piquantes.

Feuille caulinaire, développée sur un seul plan, alterne, sessile, oblongue lancéolée, vert cendré, plus ou moins divisée et bordée de nombreuses épines.

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Nombreux capitules disposés en corymbe sur de courts pédoncules Nombreuses fleurs toutes tubulées de couleur lilas, regroupées en capitules.
allant de 1 à 10 cm. Involucre, petit et ovoïde, aux bractées ovales-aiguës, violacées dont la
pointe forme une sorte de petite épine légèrement piquante.

Infrutescence composée de nombreux akènes à aigrette plumeuse.

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CIRSE COMMUN

Cirse commun (Cirsium vulgare (Savi) Ten.).

NOM SCIENTIFIQUE MILIEUX (OU SOL)7


Cirsium vulgare (Savi) Ten. Espèce héliophile* qui affectionne les sols secs à
frais, riches en bases et en éléments nutritifs au
NOMS VERNACULAIRES pH neutre à légèrement acide. On la rencontre
Cirse commun, cirse lancéolé principalement dans les prairies pâturées, les friches
et les bords des chemins.
FAMILLE BOTANIQUE
Asteraceae FLORAISON1
Juin à septembre.
NOM ANGLAIS
Spear thistle
PÉRIODE DE RÉCOLTE
En usage culinaire :
RÉPARTITION EN FRANCE1 • Feuilles : toute l’année (optimal en mars).
Commun dans toute la France jusqu’à 1800 m • Jeunes tiges : avril à juin.
d’altitude. • Inflorescences* en bouton : juin à
septembre.
RÉPARTITION MONDIALE6 • Racines : octobre à mars.
Europe, Asie, Afrique du sud, Amérique du sud,
Etats-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande.

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DESCRIPTION8,9 - La face supérieure est vert foncé,
Plante bisannuelle* de 50 à 200 cm. pubescente* et couverte de toutes
petites épines*.
• La tige est dressée*, robuste, striée*,
- La face inférieure, vert blanchâtre,
rameuse* et pubescente*. Dans les milieux
peut être glabre* ou densément
fermés*, les rameaux sont longs et peu
tomenteuse*.
nombreux tandis que dans les milieux
plus ouverts*, les rameaux sont courts et • L’inflorescence* est un corymbe* de
beaucoup plus nombreux. La tige est ailée* capitules* courtement pédonculés* dont
par décurrence* des feuilles et épineuse. la taille varie en fonction de la ramification
de la plante. Moins la plante est ramifiée*,
• La rosette* basale* est duveteuse* en
plus les capitules* sont gros. Le diamètre
raison de la présence de nombreux poils
du capitule* varie de 3 à 4 cm.
laineux*. D’abord de très petite taille, elle
L’involucre* (environ 3 à 5 cm) est ovoïde*,
grandit ensuite tout au long de la première
dressé* et constitué de bractées* vertes
année jusqu’à disparaître au moment de la
dressées*-étalées, rétrécies en épines*.
floraison, la deuxième année.
Celles qui sont situées en périphérie sont
Les feuilles caulinaires* sont alternes*,
recourbées vers l’extérieur.
pennatifides* à pennatipartites* avec
Les fleurs sont nombreuses,
des lobes* lancéolés* à étroitement
hermaphrodites*, toutes tubulées* et de
triangulaires bordés d’épines* très
couleur purpurine.
piquantes et munies d'une épine*
terminale plus longue, raide et • Le fruit est un akène* à aigrette*
jaunâtre. Les lobes* se développent plumeuse* c’est-à-dire composée de soies*
perpendiculairement au rachis central ramifiées* à la manière d’une plume.
de la feuille, sur 2 rangs, et forment une • Les racines sont longues et pivotantes*.
architecture en 3 dimensions. Elles sont
fortement décurrentes*, ce qui donne un
aspect ailé* à la tige.

Tige dressée, striée, rameuse et pubescente, ailée par décurrence des feuilles et épineuse.

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Rosette en début de première année, duveteuse en raison de la présence de nombreux poils laineux.

Rosette de fin de première année avant développement de la plante. Feuilles alternes, aux lobes lancéolés à étroitement triangulaires
bordés d’épines très piquantes et formant une architecture en 3 dimensions.

Face supérieure vert foncé, pubescente et couverte de toutes petites épines, face inférieure, vert blanchâtre, peut être glabre ou densément tomenteuse.

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Inflorescence en corymbe de capitules courtement pédonculés, regroupant de nombreuses fleurs tubulées de couleur purpurine ;
et involucre ovoïde, constitué de bractées dressées-étalées, rétrécies en épines.

Infrutescence, nombreux akènes à aigrette plumeuse.

Longues racines pivotantes ici coupées.

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DESCRIPTION BOTANIQUE COMPARÉE DES 2 CIRSES
Cirse des champs Cirse commun
(Cirsium arvense (L.) Scop.) (Cirsium vulgare (Savi) Ten.)

Asteraceae Asteraceae

Taille de 40 à 180 cm Taille de 50 à 200 cm

Vivace* à rhizome* Bisannuelle* à longues racines pivotantes*


Tige glabre*, non ailée* Tige pubescente*, épineuse et paraissant ailée*
(décurrence* de la feuille sur la tige)

Feuilles alternes* sur 1 seul plan Feuilles alternes* en 3 dimensions

Capitules* pédonculés* unisexués* Capitules* courtement pédonculés* hermaphrodites*


de 1 à 2 cm de hauteur de 3 à 4 cm de hauteur

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Cirse des champs Cirse commun
(Cirsium arvense (L.) Scop.) (Cirsium vulgare (Savi) Ten.)
Involucre* petit et ovoïde* Involucre* gros et ovoïde*

Bractées* violacées ovales-aiguës* appliquées* à Bractées* vertes dressées* et rétrécies en épine*, les
pointe formant une petite épine* périphériques recourbées vers l’extérieur

Akènes* à aigrette* plumeuse* Akènes* à aigrette* plumeuse*

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CUISINE10,11
Tous les cirses sont comestibles et se consomment tous de la même manière.
Le cirse des champs et le cirse commun sont de bons comestibles : ils ont une saveur douce et appréciée
rappelant celle de l’artichaut.
Mais avant toute chose, n’oubliez pas les gants pour la cueillette !
• Les jeunes feuilles, lorsque les épines* sont encore tendres, peuvent être mangées crues. Les feuilles plus
âgées, pour éviter d’avoir à se débarrasser de leurs épines*, seront cuites et mixées. On peut en faire
des bouillons, des soupes, des purées ou encore des préparations telles que flans, quiches ou encore
gratins… Elles pourront également être utilisées pour préparer des jus frais (on utilisera un extracteur ou
bien un mixeur avec un sac à jus) ou des smoothies.
• Les jeunes tiges pelées sont croquantes, juteuses et ont une saveur légèrement sucrée-salée. Elles sont
consommées crues en salade, cuites à la vapeur, bouillies ou sautées à la poêle.
• Les jeunes inflorescences* en bouton se dégustent cuites, sautées à la poêle ou intégrées dans des tartes
ou des quiches. Le réceptacle* floral seul peut également se déguster cru ou cuit à la vapeur à la façon
d’un artichaut mais il faut alors s’armer de patience pour décortiquer les inflorescences* que l’on aura pris
soin de choisir bien charnues. Les fleurs aussi se mangent et sont légèrement sucrées grâce à leur nectar*.
• Les racines peuvent être consommées crues ou cuites. Elles ont un goût peu prononcé et assez doux. Afin
d’éviter que la racine soit creuse et fibreuse, il est nécessaire de la cueillir sur les jeunes plants avant la floraison.

RECETTES
Crumble “chardons”, champignons, épinard
Pour 4 personnes
Ingrédients : 500 g de jeunes tiges de n’importe quelle espèce de cirse (Cirsium spp.) ; 250 g de
champignons ; 500 g d’épinards frais ; 1 oignon ; 2 cuillères à soupe d’huile d’olive ; 25 cL de crème végétale
(riz, avoine) ; 70 g de farine de sarrasin ; 60 g de petits flocons d’avoine ; 60 g de purée d’amande ; 1 pincée
de noix de muscade moulue ; sel et poivre ; 1 demi-citron (facultatif).
Préparation :
• Nettoyer les jeunes tiges de cirse et les couper en • Dans un saladier, préparer la couverture sablée
tronçons de 2 à 3 cm. en mélangeant la farine de sarrasin, les flocons
• Porter une marmite d’eau à ébullition et rajouter d’avoine, la purée d’amande et 1 pincée de sel.
un peu de citron afin d’éviter l’oxydation du cirse. Disposer la préparation émiettée sur les légumes.
Y plonger les tiges pendant 15 à 30 min. • Enfourner pour environ 30 min à 180 °C.
• Dans une poêle, faire dorer l’oignon dans l’huile • Pour les gourmands, ajouter quelques pignons
d’olive puis rajouter les champignons coupés en de pin dans le mélange sablé.
lamelles et les épinards préalablement lavés.
• Quand les cirses sont cuits, les rassembler avec
les autres légumes dans un plat à gratin. Ajouter
la crème végétale, la noix de muscade, le sel et
le poivre, puis bien mélanger.

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NUTRIMENTS • Les cirses (Cirsium spp.) n’ont pas aussi bonne
Nous n’avons pas trouvé de données sur la presse auprès de certains agriculteurs et
composition nutritionnelle des plantes présentées jardiniers. Leur système racinaire à forte capacité
dans cette fiche. de régénération leur permet de coloniser
rapidement et durablement les terres cultivées12,13.
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, Dans certaines régions de France comme dans
INDICATIONS ET REMÈDES le Centre-Val de Loire, la lutte contre le cirse des
champs (Cirsium arvense (L.) Scop.) a même été
Ces plantes ne sont pas des espèces couramment rendue obligatoire par arrêté14 !
utilisées en phytothérapie. Il y a donc très peu • Biologiquement, le cirse des champs est
d’informations sur leurs propriétés et leur considéré comme une plante hôte*, jouant
composition. un rôle important dans le maintien de la
biodiversité. Certains insectes comme la chenille
TOXICITÉ
de la belle-dame (Vanessa cardui), la larve de
Aucune information concernant une toxicité
l’agapanthie du chardon (Agapanthia cardui),
éventuelle.
les mouches, les coccinelles phytophages, les
CONTRE-INDICATIONS charançons, les chrysomèles ou encore les
Aucune information concernant des contre- punaises aiment venir se délecter du cirse.
indications éventuelles. • Le cirse des champs et le cirse commun sont des
plantes très riches en pollen* et nectar*, elles sont
AUTRES USAGES considérées comme plantes mellifères* de par
Les aigrettes* plumeuses* des akènes* sont de bons cette abondance16.
combustibles pour initier un feu.

ANECDOTES
ET AUTRES INFORMATIONS
• Les jeunes fleurs ont servi jadis à faire coaguler
le lait.
• Le cirse commun serait le “chardon” choisi
pour être l’emblème national des Écossais ! En
effet, la légende raconte que vers l’an 1000,
les Vikings qui tentèrent de conquérir l’Écosse,
en profitant de la nuit pour attaquer un groupe
de soldats écossais endormis, seraient tombés
dans un massif de chardons, réveillant les soldats
par leurs cris. Ces derniers purent être avertis
suffisamment tôt pour pouvoir contrecarrer
l’attaque et faire échouer l’invasion vikings15.
Papillon Belle-dame (Vanessa cardui) et mouche se délectant
du cirse de champs (Cirsium arvense (L.) Scop.).

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CONFUSIONS POSSIBLES
BON À SAVOIR : Comment distinguer un cirse (Cirsium spp.) d’un chardon (Carduus spp. ou Silybum sp.) ?
Munis de votre loupe, vous pouvez vous entraîner à les reconnaître en observant les soies* qui
constituent l’aigrette* couronnant le fruit : ces petits poils très fins qui permettent la dispersion des
akènes* par le vent vous indiqueront s’il s’agit d’un cirse ou d’un chardon.
- Si l’aigrette* est composée de soies* ramifiées* à la manière d’une plume : c’est un “vrai” cirse
(Cirsium spp.).
- Si l’aigrette* est simple avec des soies* denticulées*, sans ramification : c’est un “vrai” chardon
comme le chardon penché (Carduus nutans L.), le chardon crépu (Carduus crispus L.) ou le
chardon-Marie (Silybum marianum (L.) Gaernt.).

Soies plumeuses de cirse des champs (Cirsium arvense (L.) Scop.) et de cirse commun (Cirsium arvense (Savi) Ten.).

Soies denticulées de chardon penché (Carduus nutans L.), de chardon crépu (Carduus crispus L.) et de chardon-Marie (Silybum marianum (L.) Gaertn.).

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Nombreuses sont les confusions possibles dans le vaste groupe des chardons mais, en dehors du chardon
à glu (Carlina gummifera (L.) Less.) qui est toxique, tous les “chardons” seraient comestibles.

• A
 vec le chardon à glu (Carlina gummifera (L.) Less.), qui serait donc la seule espèce toxique15,16 avec
laquelle il puisse y avoir une confusion. Cette plante se rencontre en France uniquement dans le sud
de la Corse. On peut aussi la retrouver en Sardaigne, dans le sud de l’Espagne, en Italie, en Sicile, en
Grèce et en Algérie.
La confusion peut survenir uniquement au stade végétatif* car c’est une plante acaule* à la différence
des “chardons” présentés ici.
Critères distinctifs :
- Plante acaule*.
- Rosette* large.
- Feuilles appliquées* au sol, pennatiséquées*, épineuses et glabres* dessus/dessous.

Chardon à glu (Carlina gummifera (L.) Less.).

• A
 vec le chardon crépu (Carduus crispus L.), qui est comestible11.
Critères distinctifs :
- Couleur des feuilles vert tendre, plus clair que le cirse des champs avec lequel il peut facilement être
confondu en raison de sa tige épineuse.
- Présence de 3 à 5 capitules* sessiles* et groupés au sommet des rameaux alors qu’ils sont portés par
un pédoncule* plus ou moins long chez le cirse commun.
- Akènes* munis d’aigrettes* à soies* denticulées* alors que celles des cirses sont plumeuses*.

Chardon crépu (Carduus crispus L.).

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• A
 vec le chardon penché (Carduus nutans L.), assez commun dans toute la France, comestible11 et avec
lequel la confusion est moindre.
Critères distinctifs :
- Chardon très épineux, vert-grisâtre, couvert de poils aranéeux*
- Capitules* penchés, comme son nom l’indique.
- Feuilles, décurrentes* en ailes* sur la tige, ressemblent à celle du cirse commun avec une
architecture en 3 dimensions.
- Bractées* de l’involucre* beaucoup plus larges que celles des cirses ou du chardon crépu et s’étalant
en étoile vers le pédoncule*.

Chardon penché (Carduus nutans L.).

• A
 vec le chardon-Marie (Silybum marianum (L.) Gaertn.), également comestible17, avec lequel il y a très
peu de risques de confusion.
Critères distinctifs :
- Feuilles fortement marbrées de blanc au niveau des nervures* très caractéristiques
- Capitules* plus gros que ceux des cirses et du chardon crépu.
- Involucre* formé de larges bractées* étalées et épineuses terminées par une longue épine* très piquante.

Chardon-Marie (Silybum marianum (L.) Gaertn.).

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• A
 vec la cardère sauvage (Dipsacus fullonum L., famille des Caprifoliaceae) qui de loin ressemble à un
gros chardon. Elle n’est pas comestible et sa toxicité n’est pas connue.
Critères distinctifs :
- Feuilles opposées* et soudées, formant une sorte de petite cuvette où stagne l’eau de pluie. Ce petit
abreuvoir lui a d’ailleurs valu le nom de “cabaret des oiseaux”.
- Feuilles de la rosette* de cardère différant de celle des “chardons” par la présence d’une ligne de
petites épines* au centre de la feuille et non aux marges*.
- Capitules*ovoïdes-cylindriques longs de 5 à 8 cm.

Cardère sauvage (Dipsacus fullonum L.).

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SYNTHÈSE

> Parmi les “plantes qui piquent” de la famille des Asteraceae, on retrouve sous le nom de
“chardons”, de nombreux genres de notre flore comme les cirses (Cirsium spp.) mais aussi
les chardons (Carduus spp. ou Silybum sp.).
> Le cirse des champs (Cirsium arvense (L.) Scop.) et le cirse commun (Cirsium vulgare
(Savi) Ten.) sont communs partout en France. Espèces héliophiles*, elles apprécient les sols
riches et on les trouvera principalement sur les bords des chemins, dans les friches ou les
prairies pâturées.
> Plante herbacée* vivace* (cirse des champs) ou bisannuelle* (cirse commun).
• La tige est glabre* et non ailée* chez le cirse des champs tandis qu’elle est pubescente*,
épineuse et ailée* par décurrence* des feuilles le long de la tige chez le cirse commun.
• Les feuilles sont alternes*, sessiles*, sur un seul plan et peu piquantes pour le cirse de
champs alors qu’elles sont sessiles*-décurrentes*, très piquantes et en 3 dimensions pour
le cirse commun.
• Les inflorescences* sont des corymbes* de petits capitules* pédonculés* unisexués* chez
le cirse des champs et de gros capitules* courtement pédonculés* et hermaphrodites*
chez le cirse commun.
• Les fruits sont des akènes* à aigrette* plumeuse*.
Les soies* qui constituent l’aigrette* couronnant le fruit vous permettront de distinguer
un cirse, d’un chardon :
- Si l’aigrette* est composée de soies* ramifiées* à la manière d’une plume, alors,
c’est un “vrai” cirse (Cirsium spp.).
- Si l’aigrette* est simple avec des soies* denticulées*, sans ramification, c’est un
“vrai” chardon comme le chardon crépu (Carduus crispus L.) ou le chardon-Marie
(Silybum marianum (L.) Gaernt.).
• La racine est rhizomateuse* pour le cirse des champs, longue et pivotante* pour le cirse
commun.
> Nous n’avons pas trouvé de données sur la composition nutritionnelle des plantes
présentées dans cette fiche.
Ces espèces sont de bonnes comestibles : elles ont une saveur douce et appréciée
rappelant celle de l’artichaut. On pourra consommer les jeunes feuilles (épines* encore
tendres) crues et les feuilles plus âgées cuites en bouillon et mixées avant d’être intégrées
aux préparations (soupes, gratins, quiches…). Les jeunes tiges pelées sont croquantes et
légèrement sucrée-salée. Les jeunes inflorescences* en bouton se dégustent cuites, sautées
à la poêle par exemple. On peut également consommer uniquement le réceptacle* floral
cru ou cuit à la vapeur à la façon d’un artichaut. Les racines peuvent être consommées
crues ou cuites.
> Ces plantes ne sont pas des espèces couramment utilisées en phytothérapie. Il y a donc très
peu d’informations sur leurs propriétés et leur composition.
> Aucune information concernant une toxicité éventuelle.

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> Nombreuses sont les confusions possibles dans le vaste groupe des “chardons”.
• Avec d’autres cirses (Cirsium spp.) mais ce n’est pas un problème car ils sont tous
comestibles.
• Avec des chardons (Carduus spp. ou Silybum sp.) : en dehors du chardon à glu
(Carlina gummifera (L.) Less.) qui est toxique, tous les “chardons” seraient comestibles.
Le chardon à glu est présent uniquement dans le sud de la Corse et il est acaule*
(attention donc au stade végétatif*). Le chardon crépu (Carduus crispus L.), se
différencie par ses capitules* sessiles*, le chardon-Marie (Silybum marianum (L.)
Gaertn.) par ses feuilles fortement marbrées de blanc et le chardon penché (Carduus
nutans L.) par ses capitules* penchés.
• De loin, on pourrait confondre les “chardons” présentés ici avec la cardère sauvage
(Dipsacus fullonum L.) qui se distinguera par ses feuilles opposées* et soudées formant
une petite cuvette. Il n’est pas comestible et sa toxicité n’est pas connue.

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GLOSSAIRE
Acaule — Plante sans tige apparente. En fait, la Basal — Qui se situe à la base (synonyme de
plante possède une tige très courte et ses feuilles basilaire).
sont souvent disposées en rosette au niveau du sol.
Bisannuelle — Se dit d'une plante dont le cycle,
Aigrette — Faisceau de poils ou de soies que portent de la germination à la dispersion des semences
les fruits (ou les graines) de certaines plantes et qui jusqu'au moment de la mort de la plante, nécessite
facilite leur dispersion par le vent (anémochorie). On au moins deux saisons consécutives séparées par
parle également de pappus. un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
cours de la première saison de sa croissance où elle
Aigu — Se rétrécissant en pointe. développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
tiges), mais seulement après le premier hiver.
Aile — Le mot peut avoir plusieurs sens en Pour récolter les racines de ces plantes, il faut les
botanique : prélever à l'automne de leur première année ou au
1. Des expansions membraneuses plus ou moins début du printemps de leur seconde année.
larges d'organes tels que les fruits ou les tiges
2. Les deux pétales latéraux de la fleur des Bourgeon adventif — Excroissance correspondant à
Fabaceae un ensemble de jeunes pièces foliaires très resserrées
3. Les sépales latéraux de la fleur des Polygalaceae. et généralement entourées de bractées protectrices
prenant naissance sur la tige ou la racine en dehors
du processus normal de ramification.
Ailé — Qui possède des ailes, c'est-à-dire une
expansion membraneuse d'un de ses organes (tige
ou pièces florales). Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
l'inflorescence, généralement différent par sa taille,
sa forme ou sa couleur, d'une feuille ordinaire. Il
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (qui ne peut s'agir d'une petite feuille, une membrane,
s'ouvre pas), dérivant d’un carpelle unique, à une une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
seule graine non soudée à la paroi interne du fruit. ainsi positionnée à la base d'un pédicelle floral,
Chaque fleur peut donner naissance à un seul akène d'une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci.
ou à plusieurs akènes (polyakène). On parle par Les bractées sont parfois réunies en une collerette
exemple de diakène lorsqu'il y a 2 akènes et de appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes
tétrakène lorsqu'il y en a 4. (fougères et prêles principalement), on utilise aussi
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins
Alterne — Se dit d'organes (feuilles, rameaux, transformées portant chacune un sporange (sorte de
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des sac qui contient les spores) et groupées en épi.
hauteurs différentes, sur l'axe qui les porte.
Capitule — Inflorescence constituée de fleurs sessiles
Appliqué — Se dit d'un organe appliqué dans toute (ou fleurons) serrées les unes contre les autres sur un
sa longueur sur une surface, mais non soudé à celle- réceptacle commun et mimant souvent une fleur.
ci. On dit également apprimé.
Caulinaire — Se dit d'un organe inséré sur la tige.
Aranéeux — Se dit d'un organe couvert de poils fins Par exemple, une feuille caulinaire.
entrecroisés de manière similaire aux fils d'une toile
d'araignée.

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Corymbe — Inflorescence dont les fleurs sont Hermaphrodite —
approximativement situées dans un même plan, 1- Se dit d'une fleur bisexuée, c'est-à-dire
mais sont portées par des pédicelles inégaux (les comprenant à la fois des étamines (partie mâle) et
périphériques sont longs alors que les intérieurs sont des carpelles (partie femelle).
courts) insérés à des niveaux différents sur un axe 2- Se dit également d'une plante portant des fleurs
commun. Le corymbe peut être simple ou composé. toutes hermaphrodites.

Décurrence — Désigne l’action du limbe d’une Imbriqué — Qualifie plusieurs organes similaires
feuille, se prolongeant par des ailes, au-delà de son voisins, se recouvrant les uns les autres de manière
point d’insertion, sur le pétiole et même parfois la enchevêtrée ou insérés de manière superposée.
tige qui la porte, en se rétrécissant graduellement.
Qualifie aussi les lamelles, qui se prolongent sur le Inflorescence —
pied, de certains champignons. 1. Groupe de fleurs, d'axes (pédoncules et pédicelles)
portant ces fleurs et de bractées formant un
Décurrent — Se dit d'un organe végétal dont le ensemble physionomiquement bien individualisé, sur
relief se prolonge au-dessous du point d'insertion en un même axe.
se rétrécissant graduellement. 2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
cyme...) chez différentes espèces.
Denticulé — Se dit d'un organe dont le bord dispose
d'une découpe très fine et serrée, finement dentée Infrutescence — Désigne l’ensemble des fruits
(petites dents). d’un individu. Sa forme correspond au type
d’inflorescence dont elle est issue.
Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
organes d’une plante tels que les rameaux, les Involucre — Ensemble de bractées, souvent
tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou verticillées, insérées à la base d'une inflorescence ou
proche de la verticale. même d'une fleur solitaire.

Duveteux — Qui a l’apparence, ou possède Laineux — Qualifie une plante ou un organe


beaucoup de duvet, de poils courts, mous et denses. recouvert d'un duvet formé de longs poils, denses et
très emmêlés analogue à de la laine.
Épine — Organe transformé (tige, feuille, stipule,
racine) formant une excroissance dure et pointue. Lancéolé — Se dit d'un organe (feuille
Faisant corps avec le bois, elle ne peut être détachée principalement) en forme de lance, rétréci aux
sans déchirures des fibres, à l'inverse de l'aiguillon. extrémités et élargi en partie médiane, le plus souvent
L'épine n'a pas de rôle photosynthétique mais est 3 à 4 fois plus long que large.
spécialisée dans la défense de la plante contre les
herbivores. Lobe — Division de la marge d'un organe (souvent
d'un pétale ou d'une feuille), large, plus ou moins
Glabre — Qui ne présente aucun poil. arrondie, n'atteignant pas la moitié du limbe.

Héliophile — Qui a d'importants besoins de lumière Lobé — Se dit d'un organe (souvent une feuille)
pour se développer, qui apprécie être exposé au bordé de lobe, c'est-à-dire d'une division arrondie
soleil. dont l'échancrure n'atteint pas le milieu de chaque
moitié du limbe.
Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
l'herbe, par opposition à ligneux (bois).

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Marge — Qualifie le bord d’un limbe d’une feuille Opposés — Se dit de deux organes (souvent des
ou d’un pétale. Elle peut être entière ou plus ou feuilles) qui s'insèrent à un même niveau en se
moins découpée, lobée, dentée, crénelée, ciliée, faisant face.
glanduleuse, ondulée ou épineuse.
Ovoïde — Se dit d'un organe se rapprochant de la
Mellifère — Se dit d'une plante qui est fréquemment forme d'un œuf.
butinée par les abeilles et dont elles vont récolter le
nectar ou encore le pollen ou le miellat. Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou
une inflorescence. Les dernières ramifications des
Milieu fermé — Milieu dominé par les ligneux, dont branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées
le taux de recouvrement au sol de la végétation pédicelles.
herbacée est inférieur à 50 %.
Pédonculé — Qui est pourvu d'un pédoncule, c'est-
Milieu ouvert — Milieu dominé par les herbacées, à-dire d'un axe d’inflorescence sur lequel sont insérés
dont le taux de recouvrement au sol de la végétation les pédicelles, ou d'un axe de fleur solitaire. Le
ligneuse est inférieur à 50%. pédoncule prend en général naissance sur la tige de
la plante.
Nectar — Liquide sucré (suc), plus ou moins
visqueux et riche en glucides, sucres, acides aminés, Pennatifide — Se dit d'une feuille à nervation
minéraux…, sécrété par les organes glanduleux (les pennée dont les divisions atteignent environ le milieu
nectaires) des fleurs ou des feuilles. Il est considéré de chaque demi-limbe.
comme une sève élaborée modifiée durant la phase
d’excrétion. Le nectar joue un rôle important dans Pennatipartite — Se dit d'une feuille à nervation
la pollinisation des espèces entomophiles (par les pennée, découpée en lobes ordinairement aigus
insectes). Il représente un aliment énergétique pour qui vont au-delà du milieu de chaque demi-limbe,
divers groupes d’animaux et constitue la matière atteignant presque la nervure médiane. Les divisions
première du miel. sont presque séparées mais pas totalement.

Nervures — Pièces foliaires correspondant au Pennatiséqué — Se dit d'une feuille pennée, divisée
prolongement et à la ramification du pétiole dans le en segments séparés dont la découpe atteint ou
limbe de la feuille, elles sont aussi le prolongement presque la nervure médiane. Lorsque cette division
du pédoncule dans les éléments foliacés comme se répète deux, trois, quatre fois on parle alors de
les sépales, les pétales ou les bractées. Elles se feuilles bi-, tri-, quadripennatiséquées.
traduisent par des lignes, de tailles et d'épaisseurs
variables, parfois saillantes ou bombées, dans
lesquelles se situent l'essentiel des tissus conducteurs Plante hôte — Plante à la base de grands équilibres
de sève mais aussi d'eau, dans ou hors de la écologiques jouant un rôle important dans le
feuille ou de la plante. Leur disposition est très maintien de la biodiversité en apportant une
variable : pennées, réticulées, curvinervées, palmées, nourriture spécifique, un abri et un lieu de ponte à
parallèles, en éventail... certains insectes qui lui sont totalement inféodés.

Oblong — Désigne un organe (feuille, bractée, Plumeux — Se dit d’un organe composé de parties
stipule) qui a une forme bien plus longue que large grêles garnies de soies, de poils ou d’aigrettes
(3 à 4 fois), arrondie aux deux extrémités et avec des disposés latéralement, en barbelures ou rangés sur
côtés plus ou moins parallèles. deux rangs, semblables aux barbes de plume.

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Pollen — Ensemble des grains microscopiques Sillonné — Qui est creusé de sillons, de raies
(éléments reproducteurs mâle) produits par les longitudinales, plus ou moins profondes.
anthères des étamines qui constitue une poussière
fécondante très fine, souvent jaune.. Soie — Le mot peut avoir plusieurs sens en
botanique :
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins, - poil raide, flexible et isolé
courts et souples. - pédoncule filiforme qui soutient l'organe nommé
urne (lieu où se forment les spores), chez les mousses
Racine pivotante — Racine principale, bien plus (= bryophytes).
développée que les radicelles et s'enfonçant
verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule Stade végétatif — Phase durant laquelle la plante
l'ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de n’est formée que de feuilles. Correspond à la vie
réserves. On parle aussi de racine pivot. de la plante à l’exclusion de la floraison et de la
fructification.
Rameuse — Se dit d'une tige divisée en plusieurs
rameaux ou tiges secondaires, se dit également d'un Strié — Se dit d'un organe marqué de lignes
végétal possédant beaucoup de rameaux et de parallèles entre elles ou de petits sillons, peu
branches. profonds, parallèles entre eux.

Ramifié — Qualifie un organe se divisant en Tomenteux — Se dit d'un organe aérien (feuille, tige,
plusieurs éléments ayant des liens entre eux, comme fruit) dont la surface est couverte de poils cotonneux
les branches et les rameaux. (tomentum), dressés et très courts, enchevêtrés et
denses.
Réceptacle — Extrémité dilatée ou renflée d'un
pédoncule portant les pièces d'une fleur ou les fleurs Tubulé — Qualifie la corolle d'une fleur
d'un capitule. Il peut être convexe, concave, en actinomorphe composée d'un tube cylindrique se
plateau... terminant par des lobes égaux. On parle de fleur
tubulée.
Rhizome — Tige souterraine vivace, généralement
à peu près horizontale, émettant chaque année des Unisexué — Qualifie un individu ou une fleur ne
racines adventives et des tiges aériennes et dont les portant que les organes d’un seul sexe. La fleur est
feuilles sont réduites à des écailles sèches, ce qui le alors, soit uniquement femelle (et ne possède qu’un
distingue d'une racine. pistil), soit uniquement mâle (et ne possède que des
étamines).
Rhizomateux — Qui est pourvu d'un rhizome.
Vivace — Se dit d'une plante qui vit plusieurs
Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle, années, c'est-à-dire qu'entre la germination de
très rapprochées les unes des autres, qui se situe au la graine et la mort de la plante, plus de deux
niveau du sol. ans s'écoulent. La plante peut donc se reproduire
Beaucoup de plantes bisannuelles forment une plusieurs années de suite. Les vivaces les plus
rosette durant la première année de leur existence. connues sont les arbres, mais il existe de nombreuses
De nombreuses vivaces herbacées se maintiennent herbacées vivaces comme la consoude officinale
sous forme de rosette l'hiver alors que le reste de la (Symphytum officinale L.), la berce commune
plante a disparu. (Heracleum sphondylium L.), la gentiane jaune
(Gentiana lutea L.) ou l'arnica (Arnica montana L.)...
Sessile — Se dit d'un organe, souvent fleur ou On parle aussi de plante pérenne.
feuille, dépourvu de support (pétiole, pédoncule,
pédicelle, ...).

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora Gallica - Flore de France. Biotope éditions, p.417-418 (2014).

2. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Cirsium arvense (L.) Scop.


Disponible sur : https://www.gbif.org/fr/species/3113414.

3. Tela Botanica. Cirsium arvense (L.) Scop. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/eflore/.

4. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française, guide écologique illustré. vol. 2
IDF, p.1233 (1999).

5. Bonnier, G. La grande flore en couleurs. Belin, p.590 (1999).

6. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Cirsium vulgare (Savi) Ten.


Disponible sur : https://www.gbif.org/fr/species/3112801.

7. Streeter, D., Hart-Davis, C., Hardcastle, A., Cole, F. & Harper, L. Guide Delachaux des fleurs de France et
d’Europe. Delachaux et Niestlé, p.478 (2011).

8. Tison, J.-M., Jauzein, P. & Michaud, H. Flore de la France méditerranéenne continentale. Naturalia
Publications, p.1616 (2014).

9. Jauzein, P. Flore des champs cultivés. Quae, p.247 (1995).

10. Bastgen, Schröder & Zurlutter. 300 plantes comestibles. Éditions Delachaux et Niestlé, p.96 (2018).

11. Couplan, F. Le régal végétal - Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles. Sang de la Terre, p.410
(2017).

12. Wikipédia. Cirse des champs. Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cirse_des_champs.

13. Mellet, L. Rumex et chardons sans pesticides si possible. Agriculture durable.


Disponible sur : http://www.agriculture-durable.org/wp-content/uploads/2011/05/RumexchardonsBAT.pdf.

14. Direction régionale de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt (DRAAF). Arrêté - Rendant obligatoire
la lutte contre le chardon des champs (Cirsium arvense) sur le territoire de la région Centre - Val de Loire.
(2018).
Disponible sur : http://draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/AP_recueil-r24-2018-023_
du_26_janvier_2018_cle02898b.pdf.

15. Fletcher, N. Reconnaître les fleurs sauvages sans peine. Nathan, p.102-103 (2005).

16. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française, guide écologique illustré. vol. 1 IDF,
p.1201, 1325, 1331 (2018).

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Crédits photographiques
p. 1 - Commons wikimedia CC by SA 3.0 Olivier Pichard, modification apportée à l’œuvre originale :
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p. 14, 15 - Tela Botanica CC by SA 2.0 by Dominique Remaud, modification apportée à l’œuvre originale :
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originale : rognage
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p. 15 - Commons wikimedia CC BY SA 4.0 by Ivar Leidus, modification apportée à l’œuvre originale :


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p. 15 - Commons wikimedia CC by SA 3.0 by Alice Chodura, modification apportée à l’œuvre originale :


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Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N e n l i g n e

CONSOUDE OFFICINALE

Nom scientifique Répartition en France1


Symphytum officinale L. Commune dans presque toute la France, plus rare
dans les Landes et en région méditerranéenne.
Noms vernaculaires
Consoude officinale, grande consoude Répartition mondiale2
Europe surtout Europe centrale, et Sibérie
Famille botanique occidentale.
Boraginaceae
Milieux/Sol1
Nom anglais Prairies, lisières humides, fossés, bords de cours
Comfrey d’eau, en colline ou montagne (de 0 à 1500 m
d’altitude), dans les sols engorgés en eau, riches
en bases et en éléments nutritifs, notamment en
matière organique carbonée (issue de plantes et
feuilles mortes, de bois mort...).

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Consoude officinale - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1
Floraison • Les fleurs ont :
De mai à août. -- un calice* fendu presque jusqu’à la
base, velu et à lobes* pointus.
Périodes de récolte -- une corolle* tubulée* (mesurant moins
d’1,5 cm de longueur) deux fois plus
Racines : automne (de préférence mais possible
longue que le calice*.
toute l’année).
• Les fleurs sont blanches jaunâtres, roses
Description1,5 ou violettes. Elles changent de couleur en
fonction du pH du sol où elles croissent,
Herbacée* vivace* de 30 à 90 cm, couverte
mais aussi en fonction de leur degré
de poils raides.
de maturité. Les jeunes fleurs encore
• La tige est anguleuse*, ailée*, velue et immatures de teinte rouge violacée ne
ramifiée* dans la partie supérieure. seront pas pollinisées puisque les insectes,
• Les feuilles sont épaisses, de forme ovale- telles que les abeilles et les bourdons, ne
lancéolée*, très grandes (20-80 cm pour distinguent pas le rouge. Mais, une fois la
les inférieures) et recouvertes de petits maturation des organes sexuels atteinte,
poils rêches (ceci est une astuce pour les la couleur vire brutalement au violet ou au
reconnaître). Elles sont décurrentes* sur rose, attirant les insectes pollinisateurs.
plus d’un entre-nœud* et disposées de • Les fruits sont des tétrakènes* lisses et
manière alterne* sur la tige. brillants.
• L’inflorescence* est une cyme* unipare* • La racine est charnue, noire,
scorpioïde*, caractéristique de la famille rhizomateuse* et non tubéreuse*.
des Boraginaceae.

Tige anguleuse, ailée et velue.

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Jeune plantule à l’état végétatif.

Grande feuille ovale-lancéolée et ses poils rêches agrippants.

Feuilles alternes et décurrentes.

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Feuilles filiformes. Les inférieures sont bipennatiséquées, les supérieures sont une seule fois découpées.
Inflorescence à cyme unipare scorpioïde.

Fleurs tubulées de couleur variable et calices velus à lobes pointus.

Tétrakènes matures, lisses et brillants. Racines charnues, noires et rhizomateuses.

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Cuisine
Prudence, toute la plante contient des alcaloïdes* pyrrolizidiniques* qui peuvent présenter une certaine
toxicité pour le foie !
Nous recommandons de ne pas consommer de consoude par précaution.

Bon à savoir
La consoude est parfois recommandée par certaines sources dans le cadre de pratiques alimentaires,
notamment le véganisme pour sa soi-disant richesse en vitamine B12. En réalité, la vitamine B12 n’a
été identifiée qu’à l’état de trace et, pour atteindre les apports journaliers recommandés, il faudrait
consommer l’équivalent de 2 kg de feuilles fraîches par jour, ce qui expose à une véritable toxicité des
alcaloïdes* pyrrolizidiniques*3.

Molécules actives, PROPRIÉTÉS, Propriétés


INDICATIONS ET REMÈDES ATTENTION : L’utilisation de la consoude en
interne n’est pas recommandée en raison de
Molécules actives4-8 la présence des alcaloïdes* pyrrolizidiniques*
Partie de la plante utilisée : la racine. hépatotoxiques*.
La racine de consoude appartient à la liste A* de En usage externe, la racine est employée pour ses
la pharmacopée* française des plantes utilisées propriétés :
traditionnellement, exclusivement pour un usage
• Cicatrisantes4,8,11 : En partie liée à la présence
cutané9.
d’allantoïne*, permettant d’accélérer la
• Alcaloïdes* pyrrolizidiniques* (0,04-0,6 %) :
régénération de la peau et des muqueuses*11.
notamment lycopsamine, intermédine,
Deux études cliniques ont confirmé l’effet
symphytine et leurs dérivés.
cicatrisant à la suite de l’application d’une crème
• Allantoïne* (0,6-2,55 %). à base de consoude12,13.
• Mucilages* (29 %)10. • Anti-inflammatoires* et analgésiques*4,6,8,11 :
• Tanins* (4-6 %). Plusieurs études cliniques ont montré une
Autres molécules : efficacité significative de l’utilisation de crème
• Triterpènes*. à base de consoude en cas d’entorse de la
• Acides phénoliques* (caféique, rosmarinique et cheville14,15, ou encore, en cas de douleurs
chlorogénique principalement). dorsales aiguës16.
• Amidon*. • Autre propriété étudiée expérimentalement :
• Carotène* (0,63 %). Antioxydante*7,17,18 : Probablement lié à la
présence d’acides phénoliques* (rosmarinique et
caféique).

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Indications • Alcoolature8
• Traitement d’appoint adoucissant et Préparation : Laver les racines fraîches en
antiprurigineux* des affections cutanées les brossant sous l’eau. Couper les racines en
(fissures, ecchymoses*, crevasses, gerçures, rondelles, les mettre dans un bocal et recouvrir
engelures et piqûres d’insectes) .6,8 avec le double de la masse d’alcool à 55 % vol.
• Contractures et entorses8. (pour 50 g de racine de consoude, ajouter 100 g
d’alcool à 55 % vol.). Laisser macérer 3 semaines
• Douleurs musculaires et tendineuses, notamment
à l’abri de la lumière en remuant régulièrement
en cas de lésions traumatiques4.
sans ouvrir le flacon puis filtrer à l’aide d’un
• Douleurs articulaires liées à une inflammation* : linge propre. Verser le liquide obtenu dans
arthrite*/arthrose*7,8. une bouteille ou un flacon teinté et étiqueter.
• Plaies non ouvertes pour ses propriétés L’alcoolature peut se conserver jusqu’à 2 à 3 ans.
cicatrisantes4,7. Utilisation : diluer 1 volume d’alcoolature dans
1 à 4 volumes d’eau et utiliser en compresse à
Remèdes appliquer localement ou à intégrer à un baume
En usage externe (à hauteur de 10 %, voir recette ci-dessus).
ATTENTION Indications : plaie non ouverte, hématome*,
Il est recommandé d’utiliser la consoude sur douleurs articulaires.
une peau intacte et sur une zone peu étendue
et pas plus de 4 à 6 semaines par an sans Toxicité
dépasser 10 jours consécutifs19. • Usage interne
• Macérat huileux Dans le cas d’un usage par voie interne, on
Préparation : laver 100 g de racines fraîches en distingue 2 mécanismes de toxicité en fonction
les brossant sous l’eau jusqu’à ce que l’eau soit de la prise. Tout d’abord, une toxicité aigüe
claire. lorsque la plante est consommée sur une courte
Les couper en rondelle puis les laisser sécher 24 h période de temps mais en grande quantité.
à l’air libre. Placer alors dans 700 mL d’huile La consoude contient en effet des alcaloïdes*
végétale au bain-marie sans dépasser 70°C pyrrolizidiniques* qui peuvent provoquer un
pendant 2 h en remuant toutes les 10 à 15 min. syndrome veino-occlusif* en obstruant les veines
Laisser refroidir. Filtrer le macérat et verser le du foie et dont l’issue peut être fatale. Et une
liquide obtenu dans un flacon teinté et étiqueter. toxicité chronique : la consommation répétée de
Le macérat huileux pourra se conserver au la consoude, même à relativement faible dose,
minimum 1 à 2 ans sans problème. peut quant à elle favoriser le développement de
Utilisations : cancers hépatiques*4.
A noter que la racine de consoude contient
-- Tel quel en massage.
une plus forte concentration d’alcaloïdes*
-- Intégrer dans un baume : pour cela chauffer
pyrrolizidiniques* que les parties aériennes8.
au bain marie 100 g de macérat avec 12 g
de cire d’abeille jusqu’à dissolution. Ajouter • Usage externe
4 gouttes de vitamine E hors du feu (pour Il n’existe pas de données sur la toxicité aigüe
une meilleure conservation). Verser dans des en cas d’application cutanée. L’absorption des
récipients en verre propres. A appliquer 3 à alcaloïdes* pyrrolizidiniques* serait faible, mais
4 fois par jour. Le baume se conserve 3 à 6 par précaution, l’application cutanée est limitée
mois au frais. à la peau intacte (pas sur des plaies ouvertes),
Indications : plaie non ouverte, hématome*, sur une zone peu étendue8, pas plus de 4 à
douleurs articulaires. 6 semaines par an, sans dépasser 10 jours
consécutifs.

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Contre-indications8 • La consoude peut aussi servir de paillage, ses
• Usage interne : contre-indiqué (hépatotoxicité feuilles larges occultant bien le sol et étant riches
des alcaloïdes* pyrrolizidiniques*). en minéraux (notamment en potasse et en silice).
• Usage externe : avis médical préalable pour une • Conseils de culture : réfléchissez bien avant
utilisation chez la femme enceinte ou allaitante de la planter dans votre jardin. Si le terrain lui
plaît, elle peut se montrer envahissante. Si vous
ainsi que chez les enfants.
l’arrachez, le moindre petit bout de racine resté
dans le sol peut redonner une plante (et elle
Autres usages
s’enfonce très profondément).
La consoude, qui a été donnée comme fourrage Pas besoin de lui apporter de soins particuliers,
aux animaux, peut être utilisée au jardin de
elle se débrouille très bien toute seule !
différentes manières :
• La consoude est un bon activateur de compost. Anecdotes
• Elle fait partie des « quatre mousquetaires » aux et autres informations
côtés de l’ortie, la prêle et la fougère aigle, qui
• Bien que son efficacité à ce niveau n’ait pas
sont considérés comme des remèdes miracles en
pu être objectivée, la consoude a été utilisée
jardinage bio.
traditionnellement pour consolider les fractures.
Voici une recette pour les utiliser. Cette utilisation se retrouve facilement en
Pour la consoude, l’ortie et la fougère aigle : analysant son étymologie. En effet, le nom
préparer un purin de chacune de ces plantes en latin “Symphytum” dérive du grec “symphis”
laissant macérer 1 kg de feuilles fraîches dans qui signifie “union, cohésion” et “phyton” qui
10 L d’eau de pluie pendant 2 à 3 semaines, signifie “plante”. Le nom vernaculaire consoude
dans un tonneau avec un couvercle. vient du latin “consolida”. Aujourd’hui on peut
Pour la prêle, faire une décoction en utilisant encore l’utiliser dans le cadre d’une fracture
50 g de prêle sèche par litre d’eau, laisser mais davantage pour ses propriétés anti-
macérer 2-3 h puis porter à ébullition pendant inflammatoires et analgésiques*.
20 min.
• Paracelse, un médecin et philosophe du XV-
Mélanger les 4 préparations à parts à peu près
XVIème siècle, assurait que la consoude était
égales.
un remède précieux pour ceux qui savaient la
Utiliser dilué à 10 % (1 L de purin pour 10 L
préparer. En effet, la formule proposée par le
d’eau de pluie) en pulvérisation foliaire ou dilué
médecin semblait plutôt décourageante ! Elle
à 15 % (1,5 L de purin pour 10 L d’eau de pluie)
consistait à réaliser une bouillie de mie de pain
pour un arrosage au pied des plantes.
et de racine de consoude râpée qui devait être
Ne pas utiliser sur les plantules ou les végétaux
enfermée dans une vessie de porc puis enfouie
ayant été plantés il y a moins de 2 semaines.
au milieu du fumier. Une matière rouge et
Cela risquerait de les brûler.
pâteuse était ainsi obtenue et devait être ensuite
pressée jusqu’à obtenir une masse compacte
soumis à une nouvelle putréfaction, jusqu’à ce
qu’il ne reste plus qu’un suc visqueux. Ensuite,
la préparation était distillée sur cendres, afin de
n’avoir plus que de la consoude au sein de la
fiole20 !

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Confusions possibles1, 23, 24 de la consoude officinale (Symphytum officinale L.)
Attention : la consoude peut être confondue avec la qui ne font pas plus d’1,5 cm.
digitale (Digitalis purpurea L.), une plante mortelle Elle peut également être confondue avec d’autres
en petite quantité ! plantes toxiques ou non comestibles par manque
À l’état végétatif : d’information comme d’autres consoudes
Un critère simple à retenir est que les feuilles de la (Symphytum spp.), mais également la bourrache
digitale sont très douces au toucher alors que celles (Borago officinalis L.), la buglosse (Pentaglottis
de la consoude sont rugueuses et accrochantes. sempervirens (L.) Tausch ex L.H.Bailey), la
Faites le test et essayez de la coller à vos habits, cynoglosse (Cynoglossum officinale L.), l’inule
la consoude fait un magnifique badge, la digitale conyze (Inula conyzae (Griess.) DC.) et la molène
noire (Verbascum nigrum L.).
détale !
Voyons de plus près ces différentes confusions
En floraison :
possibles.
Les fleurs de la digitale pourpre (Digitalis
purpurea L.) sont beaucoup plus grande que celles

• Avec des plantes toxiques ou mortelles, à l’état végétatif comme en période de floraison :

Consoude officinale Consoude tubéreuse Cynoglosse officinale Digitale pourpre


(Symphytum (Symphytum (Cynoglossum (Digitalis
officinale L.) tuberosum L.) officinale L.) purpurea L.)
Boraginaceae Boraginaceae Boraginaceae Plantaginaceae

À éviter en raison de À éviter en raison de Toxique (forte teneur Hautement toxique


sa toxicité pour le foie sa toxicité pour le foie en alcaloïdes* voire mortelle
(présence d’alcaloïdes* (présence d’alcaloïdes* pyrrolizidiniques*)22. (présence d’hétérosides*
pyrrolizidiniques*). pyrrolizidiniques*)21. cardiotoniques*).

Plante vivace* qui pousse Plante vivace* qui Plante bisannuelle* Plante bisannuelle* ou
dans les prairies, lisières pousse dans les bois frais, qui pousse dans les vivace* qui pousse sur les
humides, fossés, bords prairies humides, bords décombres, prairies, chemins forestiers, dans
des eaux. des ruisseaux. chemins humides, bords les clairières.
des ruisseaux.

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Consoude officinale Consoude tubéreuse Cynoglosse officinale Digitale pourpre
(Symphytum (Symphytum (Cynoglossum (Digitalis
officinale L.) tuberosum L.) officinale L.) purpurea L.)
Mesure 30 à 90 cm. Mesure 20 à 60 cm. Mesure 30 à 80 cm. Mesure 60 à 120 cm.

Tige anguleuse*, ailée*. Tige ronde, simple, peu Tige ronde cannelée*. Tige anguleuse* creuse.
ailée*.

Feuilles simples*, Feuilles simples*, Feuilles simples*, Feuilles simples*,


alternes*, entières*, alternes*, entières*, alternes*, entières*, alternes*, crénelées*.
sessiles* et très sessiles* et peu Les feuilles caulinaires* Les feuilles basales* sont
décurrentes*. décurrentes*. Les feuilles sont sessiles* et semi- plus grandes que les
caulinaires* sont plus embrassantes*, les caulinaires*.
longues que les feuilles basales* sont grandes et
de la base. pétiolées*.
Très rêches au toucher. Moyennement rêches au Douces au toucher. Très douces au toucher.
toucher.

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Consoude officinale Consoude tubéreuse Cynoglosse officinale Digitale pourpre
(Symphytum (Symphytum (Cynoglossum (Digitalis
officinale L.) tuberosum L.) officinale L.) purpurea L.)
Pétiole* absent, le limbe* Pétiole* absent, le limbe* Pétiole* ailé* Pétiole* paraissant ailé*,
de la feuille se prolonge de la feuille se prolonge (uniquement pour les le limbe* de la feuille
le long de la tige jusqu’à le long de la tige mais feuilles basales*, les s’atténuant le long de
la feuille inférieure. s’arrête avant la feuille feuilles caulinaires* celui-ci. Parfois rougeâtre.
inférieure. sont sessiles* et semi-
embrassantes*).

Cyme* unipare* Cyme* unipare* Cyme* unipare* Fleurs en grappe*


scorpioïde*. scorpioïde*. scorpioïde*. portées par des
pédicelles* courts et
tomenteux* munis de
bractées*.

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Consoude officinale Consoude tubéreuse Cynoglosse officinale Digitale pourpre
(Symphytum (Symphytum (Cynoglossum (Digitalis
officinale L.) tuberosum L.) officinale L.) purpurea L.)
Corolle* tubulée* blanc- Corolle* tubulée* jaune Corolle* tubulée* Corolle* campanulée*,
jaunâtre, rose ou violet clair de 15 à 20 mm de purpurine ou bleuâtre couleur pourpre, et
d’environ 15 mm de long. long. dépassant à peine le tachée de pourpre
Deux fois plus longue Deux à trois fois plus calice* de 5 à 10 mm de à l’intérieur de 40 à
que le calice*. longue que le calice*. long. 50 mm de long.
Extrémité des lobes* Extrémité des lobes*
recourbée en dehors. recourbée en dehors.

Le fruit est un tétrakène* Le fruit est un tétrakène* Le fruit est un tétrakène* Le fruit est une capsule*
(souvent 3 akènes* (akènes tuberculeux*). (akènes tuberculeux*). ovoïde dépassant à
llisses, noirs et brillants peine les sépales*.
développés sur les 4).

Racine en gros fuseaux Racine renflée en Racine pivotante* Racine pivotante*


charnus, non tubéreuse*. tubercules* noueux. épaisse. fusiforme.

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• Avec d’autres plantes à alcaloïdes* toxiques ou -- Dans la famille des Asteraceae, pas de
ne devant pas être consommées : risque de confusion avec l’Inule conyze (Inula
Au moment de la floraison, la consoude peut conyzae (Griess.) DC.) au moment de la
être confondue avec des plantes à fleurs floraison car les fleurs sont réunies en de très
tubulées* ou en clochette toxiques vues nombreux et petits capitules* disposés en
précédemment. corymbe*.
Mais elle ne peut pas être confondue, -- Enfin, dans la famille des Scrophulariaceae,
grâce à ses fleurs, avec d’autres plantes aux les molènes (Verbascum spp.) dont les
feuilles semblables car les fleurs et les types feuilles peuvent également évoquer celles de
d’inflorescences* sont très différents. la consoude officinale ont de larges fleurs
-- Dans la famille des Boraginaceae, les jaunes en grappe* évoquant un épi*.
plantes dont les feuilles ressemblent à celles Au stade végétatif, il n’en va pas de même
de la consoude officinale ont une corolle* et seuls plusieurs critères concernant à la fois
bleu vif et rotacée*, c’est le cas notamment les tiges et les feuilles permettent d’écarter
de la bourrache officinale (Borago ces plantes dont la consommation n’est pas
officinalis L.) ou encore de la buglosse recommandée en raison de la présence
toujours verte (Pentaglottis sempervirens (L.) fréquente d’alcaloïdes* pyrrolizidiniques*
Tausch ex L.H. Bailey). toxiques pour le foie.

Famille Nom Tige Feuille Forme et texture


Consoude Tige anguleuse* et Feuilles simples*, Feuilles entières*,
officinale ailée* alternes*, sessiles* épaisses, ovales-
(Symphytum Accrochante au et décurrentes*. Les lancéolées*, très
officinale L.) toucher. feuilles caulinaires* grandes (20-80 cm
30-90 cm. sont plus courtes pour les inférieures),
que les feuilles de la à poils rêches.
base.

Bourrache Tige ronde et Feuilles simples*, Feuilles ondulées,


officinale robuste. alternes*, les irrégulièrement
Boraginaceae
(Borago officinalis L.) Piquante au inférieures dentées, lancéolées*
20-50 cm. toucher. longuement à elliptiques*,
pétiolées*, les les basales*, en
supérieures sessiles* rosette*, grandes et
et décurrentes*. gaufrées.
Feuilles rugueuses
(hérissées de poils
raides portés par de
petits tubercules).

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Famille Nom Tige Feuille Forme et texture
Buglosse toujours Tige ronde et grêle Feuilles simples*, Feuilles crénelées*-
verte Peu piquante au alternes*, les dentées, ovales-
(Pentaglottis toucher. inférieures très lancéolée*,
sempervirens (L.) grandes (jusqu’à gaufrées.
Tausch ex L.H. 30 cm de long)
Bailey) et pétiolées*, les
30-100 cm. supérieures sessiles*.
Boraginaceae

Inule conyze Tige ronde, Feuilles simples*, Feuilles entières* ou


(Inula conyzae pubescente* et alternes*, les finement dentées*,
(Griess.) DC.) rougeâtre. inférieures ovales à oblongues*-
30-90 cm. Douce au toucher. pétiolées*, les lancéolées*,
supérieures sessiles*. tomenteuses*
(absence de poils
glanduleux*).
Asteraceae
Odeur légèrement
fétide.

Molène noire Tige nettement Feuilles simples*, Feuilles crénelées*,


(Verbascum nigrum L.) anguleuse*, alternes*, les oblongues*-
50-150 cm. pubescente*. inférieures lancéolées* et
Douce au toucher. longuement cordées* à la base ;
pétiolées*, les vert foncé dessus et
supérieures grises-tomenteuses*
subsessiles*. dessous.
Scrophulariaceae

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synthèse

> La consoude (Symphytum officinale L.) est une plante herbacée* vivace* de la famille
des Boraginaceae. Commune en France et en Europe, elle pousse sur les sols engorgés
en eau, riches en bases et en éléments nutritifs.
• La tige est ailée* et velue.
• Les feuilles sont lancéolées* et recouvertes de petits poils rêches. Elles sont disposées
de manière alterne* sur la tige.
• L’inflorescence* est une cyme* scorpioïde* et les fleurs, en tube, font moins d’1,5 cm
et sont blanches, roses ou violettes.
• Les fruits sont des tétrakènes*.
• La racine est noire et rhizomateuse*.
> En raison de la présence d’alcaloïdes* pyrrolizidiniques* toxiques pour le foie,
l’utilisation culinaire n’est pas recommandée.
> La racine de consoude appartient à la liste A* de la pharmacopée* française. Elle
contient notamment des alcaloïdes* pyrrolizidiniques*, de l’allantoïne*, des mucilages*
et des tanins*.
> La racine est employée en usage externe pour les affections cutanées (fissures,
ecchymoses*, engelures et piqûres d’insectes), les contractures ou entorses, les douleurs
musculaires et tendineuses ou les douleurs liés à des phénomènes inflammatoires
(arthrite*/arthrose*...). La consoude peut également être utilisée comme cicatrisante sur
les plaies non ouvertes.
La racine de consoude peut être préparée en alcoolature ou en macérat huileux
qui pourront être intégrés dans un baume en traitement des plaies non ouvertes, des
hématomes* et des douleurs articulaires.
> La consoude ne doit pas être utilisée par voie interne en raison de la présence
d’alcaloïdes* pyrrolizidiniques* qui la rendent toxique que ce soit dans le cadre d’une
ingestion aiguë pouvant alors conduire à un syndrome veino-occlusif* ou chronique
(même en petite quantité), au développement de cancers hépatiques*.
Par mesure de précaution, l’application cutanée doit être faite sur une peau intacte
et sur une zone peu étendue, pas plus de 4 à 6 semaines par an, sur une période
continue de 2 semaines maximum.
L’utilisation de la consoude, même en usage externe, chez les femmes enceintes ou
allaitantes ainsi que chez les enfants nécessite un avis médical.
> Attention : la consoude peut être confondue avec la digitale (Digitalis purpurea L.), une
plante mortelle en petite quantité !
Elle peut également être confondu avec d’autres plantes toxiques ou non comestibles
par manque d’information comme les consoudes (Symphytum spp.), mais également
avec la bourrache (Borago officinalis L.), la buglosse toujours verte (Pentaglottis
sempervirens (L.) Tausch ex L.H.Bailey), la cynoglosse (Cynoglossum officinale L.), l’inule
conyze (Inula conyzae (Griess.) DC.) et la molène noire (Verbascum nigrum L.).

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GLOSSAIRE
Acides phénoliques — Classe de composés Allantoïne — Composé cicatrisant qui accélère
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins la régénération de la peau et des muqueuses.
une fonction acide carboxylique et d’une fonction L’allantoïne est issue de la dégradation des purines,
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide par transformation de l’acide urique par une
rosmarinique. enzyme (appelée uricase ou urate oxydase). Très
hydrosoluble, cette substance peut être d’origine
Ailé — Qui possède des ailes, c’est-à-dire une végétale ou animale (mollusques, poissons et
expansion membraneuse d’un de ses organes (tige mammifères à l’exception des primates qui ont
ou pièces florales). perdu l’expression de l’enzyme uricase au cours de
leur évolution). Ainsi, on retrouve de l’allantoïne,
par exemple, dans la bave d’escargot et dans la
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne consoude.
s’ouvrant pas à maturité), dérivant d’un carpelle
unique, à une seule graine non soudée à la paroi
interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance Alternes — Se dit d’organes (feuilles, rameaux,
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène). parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des
On parle par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte.
akènes et de tétrakène lorsqu’il y en a 4.
Amidon — L’amidon est un polysaccharide qui est
Akène tuberculeux — Akène recouvert de la principale substance de réserve énergétique des
tubercules. végétaux. On le retrouve notamment dans :
- Les graines de céréales : orge des rats Hordeum
murinum L., avoine Avena sativa L., blé Triticum
Alcaloïdes — Composés « super-actifs », azotés aestivum L., orge Hordeum vulgare L...
(contenant au moins un atome d’azote «N»), issus
de végétaux. Cette activité thérapeutique très - Les graines de légumineuses : vesces Vicia sativa
intense est, logiquement, souvent associée à une L. et Vicia cracca L., pois Lathyrus oleraceus Lam.,
certaine toxicité. Historiquement, les chimistes qui les fèves Vicia faba L., lentilles Lens culinaris Medik...
ont isolés avaient observé leur caractéristique d’avoir - Des fruits (akènes) : châtaignes du châtaignier
des propriétés alcalines, d’où leur nom. Castanea sativa Mill., glands de plusieurs espèces
de chêne Quercus spp.,...
Alcaloïde pyrrolizidinique — Composé appartement - Des parties souterraines : pomme de terre
à la famille des alcaloïdes possédant une structure Solanum tuberosum L., souchet Cyperus esculentus
pyrrolizidine formée de deux cycles pyrroles. Ce type L., massette Typha latifolia L., ...
d’alcaloïdes est notamment très toxique pour le foie. - La mœlle de certains palmiers tropicaux comme le
Une intoxication aiguë, liée à la consommation soit sagou Metroxylon sagu Rottb.
de plantes très riches en alcaloïdes pyrrolizidiniques Les granules d’amidon sont de structure granulaire
et donc très toxiques, soit de grandes quantités semi-cristalline et, sous cette forme, relativement
de plantes qui en contiennent de plus faibles résistantes à la digestion par les alpha-amylases,
quantités conduit à un syndrome veino-occlusif qui les enzymes digestives qui vont dégrader l’amidon
induit l’obstruction des veines du foie dont l’issue en sucres simples assimilables. Mais, à partir de
peut être fatale. L’intoxication chronique, liée à la 70°C et en présence d’humidité, la gélatinisation
consommation répétée de faibles doses de plantes de l’amidon permet aux enzymes digestives de
à alcaloïdes pyrrolizidiniques peut favoriser le le dégrader plus facilement, entraînant ainsi une
développement de cancers hépatiques. augmentation plus rapide de la glycémie. En
refroidissant, l’amidon va se réassocier par un
phénomène appelé rétrogradation et ainsi diminuer
la vitesse de dégradation de l’amidon en sucres
simples par les enzymes digestives.
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Analgésique — Arthrite — Atteinte articulaire inflammatoire
- Au sens large, signifie “qui s’oppose à la douleur caractérisée par la présence de douleur, rougeur,
(algie)”. Synonyme : antalgique, anti-douleur. chaleur et parfois gonflement de l’articulation,
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs et s’accompagnant de modifications biologiques
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre la caractéristiques (présence d’indicateurs de
douleur (préfixe «ant(i)») alors que les analgésiques phénomènes inflammatoires dans le corps).
permettent de la supprimer (préfixe «a» privatif).
Arthrose — Affection chronique liée à la
Anguleux — Se dit d’un organe (tige, feuille dégénérescence anormale du cartilage et plus
notamment) présentant des angles marqués. généralement de l’ensemble de l’articulation. Les
douleurs sont plutôt déclenchées lors du mouvement,
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de et tendent à diminuer en période de repos.
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre
la germination de la graine, la reproduction de la Basal — Qui se situe à la base (synonyme de
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. basilaire).

Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,


l’inflammation, à savoir un ensemble de de la germination à la dispersion des semences
manifestations cliniques locales survenant en jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
réaction à des agressions d’origines variées au moins deux saisons consécutives séparées par
(microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires…) un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
et se caractérisant par 4 grands symptômes : cours de la première saison de sa croissance où elle
rougeur, chaleur, douleur et gonflement. développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
tiges), mais seulement après le premier hiver. Pour
Antioxydant — récolter les racines de ces plantes, il faut les prélever
1- Les antioxydants sont des entités chimiques à l’automne de leur première année ou au début du
stables, préférentiellement attaquées par les printemps de leur seconde année
radicaux libres, qui vont ainsi mettre un terme à la
réaction d’oxydation que ces derniers propagent. Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
Cette réaction d’oxydation est, entre autres, à l’inflorescence, généralement différent par sa taille,
l’origine du phénomène de rancissement dans les sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il
peut s’agir d’une petite feuille, une membrane,
préparations, et d’effets délétères au niveau d’un
organisme. une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral,
2- Une substance est dite antioxydante lorsqu’elle
s’oppose aux réactions d’oxydation et en limite d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci.
les effets (phénomène de rancissement dans les Les bractées sont parfois réunies en une collerette
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes
préparations et effets oxydants délétères au niveau
d’un organisme). (fougères et prêles principalement), on utilise aussi
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins
Antiprurigineux — Qui s’oppose aux démangeaisons transformées portant chacune un sporange (sorte de
(prurit). sac qui contient les spores) et groupées en épi.

Appliqué — Se dit d’un organe appliqué dans toute Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la
sa longueur sur une surface, mais non soudé à celle- fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et
ci. On dit également apprimé. généralement de couleur verte.

Campanulé — En forme de cloche.

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Canaliculé — Se dit d’un organe couvert d’un ou Corymbe — Inflorescence dont les fleurs sont
de plusieurs petits sillons peu profonds en forme de approximativement situées dans un même plan,
gouttière ou d’un petit canal. mais sont portées par des pédicelles inégaux (les
périphériques sont longs alors que les intérieurs sont
Cannelé — Se dit d’un organe marqué de courts) insérés à des niveaux différents sur un axe
cannelures, c’est-à-dire de sillons longitudinaux, commun. Le corymbe peut être simple ou composé.
réguliers, plus ou moins larges, parallèles entre eux
et alternant avec des côtes. Crénelé — Se dit d’un organe (le limbe d’une feuille
principalement) bordé de dents larges, obtuses ou
Capitule — Inflorescence constituée de fleurs sessiles arrondies au sommet.
(ou fleurons) serrées les unes contre les autres sur un
réceptacle commun et mimant souvent une fleur. Cyme — Inflorescence formée d’un axe principal
qui porte une fleur terminale d’où partent un ou
Capsule — Fruit sec déhiscent, issu de plusieurs plusieurs axes secondaires, également terminés par
carpelles, s’ouvrant par des fentes (chez les une fleur, qui se ramifient à leur tour. Ce processus
primevères - genre Primula), des dents ou des se répète généralement plusieurs fois.
pores (chez les campanules - genre Campanula), Selon le mode de ramification, on distingue trois
contenant plusieurs graines. Selon leur mode types de cymes : unipare (ex : cyme scorpioïde
d’ouverture, certaines capsules portent un nom de la vipérine (Echium vulgare L.)), bipare (ex :
particulier, comme la pyxide (capsule s’ouvrant par stellaires (Stellaria spp.)) ou multipare (ex : euphorbe
fente circulaire comme un couvercle) du plantain réveille-matin (Euphorbia helioscopia L.)) selon que
lancéolé (Plantago lanceolata L.). l’axe principal porte un, deux ou plus de deux axes
secondaires.
Carotène — Pigment orangé appartenant au
groupe des caroténoïdes, à savoir des composés Décurrent — Se dit d’un organe végétal dont le relief
chimiques de la classe des terpènes. Produits se prolonge au-dessous du point d’insertion en se
au cours de la photosynthèse, ces pigments rétrécissant graduellement.
sont retrouvés dans les feuilles, fruits et fleurs de
nombreux végétaux et jouent un rôle protecteur vis- Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
à-vis des rayonnements nocifs. Chez les animaux, organes d’une plante tels que les rameaux, les
certains d’entre eux (et notamment le bêta-carotène) tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
sont des précurseurs de la vitamine A. proche de la verticale.

Caulinaire — Se dit d’un organe inséré sur la tige. Écaille — Le mot peut avoir plusieurs sens :
Par exemple, une feuille caulinaire. - petite feuille rudimentaire membraneuse, plate
et imbriquée, parfois charnue, plus ou moins
Cordé — Qui est en forme de cœur. On dit aussi coriace, blanchâtre ou brunâtre, qui accompagne
cordiforme. ou protège certains organes (rhizome, pétiole,
bourgeon...) ;
- chaque bractée épaisse et dure, coriace, des cônes
Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne des conifères.
du périanthe, elle est formée de l’ensemble des
pétales qui peuvent être libres ou soudés.

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Ecchymose — Tache colorée (bleue violacée puis Grappe — Inflorescence formée d’un axe allongé,
jaune à verdâtre) résultant d’un épanchement sur lequel sont fixées, à des niveaux différents mais
de sang depuis les capillaires suite à une lésion équidistants, des fleurs plus ou moins longuement
des vaisseaux (suite à un choc par exemple mais pédicellées. On trouve sur une même grappe tous
pouvant également survenir spontanément). les stades d’évolution de la fleur : les plus anciennes
Contrairement à l’hématome, l’ecchymose n’est pas se trouvent à la base, et les boutons en formation au
associée à un phénomène de gonflement. Notez sommet.
que l’enchaînement des couleurs au niveau du “bleu”
correspond aux teintes des produits de dégradation Hématome — Lésion correspondant à un
de l’hémoglobine, composé conférant sa couleur au épanchement de sang dans un tissu suite à un
sang. traumatisme et associée à un phénomène de
gonflement (par opposition à une ecchymose). C’est
Elliptique — Forme d’un organe large au centre et la fameuse “bosse”.
fin aux extrémités ou en forme d’ellipse.
Hépatique — Qui concerne le foie, un organe du
Entier — Qualifie un organe, en général une feuille, système digestif, situé dans la partie supérieure
dont la marge n’est ni divisée ni dentée. droite de l’abdomen assurant la production de la
bile ainsi qu’un grand nombre de fonctions vitales.
Entre-nœud — Espace compris entre deux nœuds
successifs sur une tige. Hépatotoxique — Qui est toxique pour le foie.

Épi — Type d’inflorescence en grappe, formé d’un Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
axe allongé portant, à des niveaux différents, l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
des fleurs sessiles, c’est-à-dire non pédicellées, ou
subsessiles. Hétérosides cardiotoniques — Classe de composés
naturels rattachés à la grande famille des terpènes.
Étamine — Organe mâle, élément de base de Ils présentent généralement un noyau stéroïdique
l’androcée, produisant le pollen, comportant un filet associé à un ou plusieurs sucres (d’où le terme
et une anthère. d’hétérosides). Leurs fortes propriétés tonifiantes au
niveau cardiaque rendent généralement toxiques
Fistuleux — Qualifie une tige ou un pédoncule creux. les plantes qui les contiennent bien que certaines
aient pu faire ou font encore l’objet de médicaments
dosés avec une grande précision (digoxine extraite
Fusiforme — Qui a la forme d’un fuseau, allongé, de la digitale Digitalis spp.).
renflé et aminci aux extrémités.
Hispide — Se dit d’un organe qui est garni de poils
Glanduleux — Se dit d’un organe pourvu d’une ou épars mais raides, longs, épais et plus ou moins
de plusieurs petites glandes sécrétrices. piquants, d’aspect revêche.

Glomérule — Inflorescence d’aspect globuleux Inflammation — Ensemble de manifestations


formée de fleurs sessiles (sans pédicelle) ou cliniques locales survenant en réaction à des
subsessiles (à pédicelle très court) étroitement agressions d’origines variées (microbiennes,
rapprochées et simulant autour de la tige un physiques, chimiques, immunitaires, …) et se
verticille de fleurs (elles se situent au même niveau caractérisant par 4 grands symptômes : rougeur,
sur la tige, en opposition). chaleur, douleur et gonflement.

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Inflorescence — Mucilages — Polysaccharides hétérogènes dont
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles) les structures sont particulièrement complexes. Ils
portant ces fleurs et de bractées formant un gonflent au contact de l’eau et forment un gel. Ils
ensemble physionomiquement bien individualisé, sur sont notamment présents chez les Plantaginaceae,
un même axe. les Malvaceae, les Linaceae ainsi que chez quelques
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle, Fabaceae.
cyme...) chez différentes espèces. Les mucilages sont principalement employés
pour leurs propriétés émollientes, c’est-à-dire qui
Involucre — Ensemble de bractées, souvent relâchent, détendent, ramollissent les tissus. Ces
verticillées, insérées à la base d’une inflorescence ou propriétés sont particulièrement intéressantes :
même d’une fleur solitaire. - En externe contre les démangeaisons, les irritations
de la peau et des muqueuses.
- Pour soulager les maux de gorge et les toux sèches.
Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille - Au niveau du tractus digestif, en cas de brûlures
principalement) en forme de lance, rétréci aux d’estomac et de reflux gastro-œsophagien. Ils
extrémités et élargi en partie médiane, le plus constituent alors un gel qui tapisse les muqueuses
souvent 3 à 4 fois plus long que large. enflammées mais qui peut également stabiliser le
contenu stomacal et ainsi lutter mécaniquement
Languette — Le mot peut avoir plusieurs sens : contre les remontées acides.
- Se dit d’un organe (fleur principalement) qui - Comme laxatifs, lorsqu’ils sont pris en quantité
présente une forme plate, mince, étroite et allongée; plus importante, en ramollissant les selles et en
- Désigne une fleur plane, formée de 5 pétales augmentant leur volume.
soudés entre eux chez certaines Asteraceae.
Muqueuse — Membrane tapissant l’intérieur des
Limbe — cavités de l’organisme en communication avec
1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille l’extérieur (organes dits “creux”). Les muqueuses
prolongeant le pétiole qui est le siège principal sont donc présentes au niveau du tube digestif (de
de la photosynthèse, de la respiration et de la la bouche au rectum), de l’appareil respiratoire, de
transpiration. l’appareil urinaire, des appareils génitaux masculin
2. Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale. Il peut et féminin ainsi que de la face postérieure des
être lisse, denté, crénelé, mucroné… paupières et de la face antérieure du globe oculaire
(conjonctive). Quelle que soit leur localisation, elles
produisent du mucus protecteur ce qui leur permet
Linéaire — Caractérise une feuille ou un autre d’être en permanence humidifiées.
organe allongé et très étroit.

Nervures — Pièces foliaires correspondant au


Liste A — Liste des plantes médicinales utilisées prolongement et à la ramification du pétiole dans le
traditionnellement et considérées comme ayant des limbe de la feuille, elles sont aussi le prolongement
propriétés médicinales. Cette liste est composée de du pédoncule dans les éléments foliacées comme
600 plantes, dont 148 plantes dont la dispensation les sépales, les pétales ou les bractées. Elles se
n’est pas réservée aux pharmaciens. traduisent par des lignes, de tailles et d’épaisseurs
variables, parfois saillantes ou bombées, dans
Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent lesquelles se situent l’essentiel des tissus conducteurs
d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins de sève mais aussi d’eau, dans ou hors de la feuille
arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe . ou de la plante. Leur disposition est très variable
: pennées, réticulées, curvinervées, palmées,
parallèles, en éventail...

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Consoude officinale - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 19
Oblong — Désigne un organe (feuille, bractée, Rameau — Division, ramification d’une tige, axe de
stipule) qui a une forme bien plus longue que large second ordre des arbres (branches) et des plantes
(3 à 4 fois), arrondie au deux extrémités et avec des herbacées se développant à partir d’un bourgeon
côtés plus ou moins parallèles. et portant ou non des feuilles. Le rameau peut être
axillaire, lorsqu’il naît à l’aisselle d’une feuille, ou
Panicule — Inflorescence complexe, en forme de terminal.
grappe composée, dont les éléments sont soit des
grappes, soit des cymes. Les pédicelles des fleurs Ramifié — Qualifie un organe se divisant en
situées sur la partie inférieure de l’axe principal sont plusieurs éléments ayant des liens entre eux, comme
plus longs que ceux placés sur la partie supérieure, les branches et les rameaux.
donnant à l’ensemble une forme pyramidale ou
conique. Rhizomateux — Qui est pourvu d’un rhizome.

Pédicelle — Dans une inflorescence, petite Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
ramification du pédoncule portant à son sommet très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
une seule fleur, ou, chez les Poaceae, un seul épillet. niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles
Terme pouvant également désigner un pédoncule forment une rosette durant la première année de
très court. leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se
maintiennent sous forme de rosette l’hiver alors que
Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe le reste de la plante a disparu.
à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles. Rotacée — Qualifie une corolle à pétales soudés
en un tube très court et dont la partie libre s’étale
Pétiolé — Se dit d’une feuille muni d’un pétiole, c’est- comme les rayons d’une roue.
à-dire d’une partie amincie de la feuille reliant le
limbe à la tige ou à l’axe de fixation. Scorpioïde — Se dit d’une cyme unipare en forme
de queue de scorpion (enroulement de la cyme).
Pharmacopée — La pharmacopée au sens
large est un recueil recensant un ensemble de Semi-embrassant — Se dit principalement d’une
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent feuille dépourvue de pétiole et dont la base du
également préciser les usages qui sont associés. limbe ou les oreillettes entourent, sur la moitié, l’axe
Les pharmacopées européenne et française sont sur lequel elle est insérée.
des recueils officiels destiné aux professionnels de
santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés :
plantes médicinales, substances minérales, Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur
animales, principes actifs de synthèse et formes verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et
de textes appelés monographies. dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le
calice.
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
courts et souples. Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,
dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
pédicelle....).
Racine pivotante — Racine principale, bien plus
développée que les radicelles et s’enfonçant
verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule Simple — Se dit d’un organe qui n’est pas composé,
l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de qui n’est pas ramifié. Par exemple, une feuille ou une
réserves. On parle aussi de racine pivot. tige simple.

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Stigmate — Extrémité plus ou moins renflée du Tubéreux — Qualifie un organe qui a la forme ou
carpelle ou du pistil. Sa surface plus ou moins l’aspect d’un tubercule, c’est-à-dire renflé (comme
visqueuse retient le pollen qui s’y fixe et y effectue sa une pomme de terre ou une betterave).
germination.
Tubulé — Qualifie la corolle d’une fleur
Subsessile — Se dit d’un organe à pétiole ou actinomorphe composée d’un tube cylindrique se
pédicelle très court qui est donc presque sessile. terminant par des lobes égaux. On parle de fleur
tubulée.
Syndrome veino-occlusif — Obstruction des petites
veines du foie pouvant engendrer une insuffisance Unipare — Se dit d’une cyme dans laquelle un seul
rénale et hépatique pouvant être fatale. bourgeon latéral reprend sa croissance.

Tanins — Composés végétaux de la famille des Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
polyphénols qui réagissent avec les protéines. c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
Dans la bouche, ils vont donner une sensation la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent.
d’astringence en se fixant aux protéines salivaires. La plante peut donc se reproduire plusieurs années
De même, en se fixant aux protéines des tissus et de suite. Les vivaces les plus connues sont les
muqueuses, ils vont les resserrer et les assécher. arbres, mais il existe de nombreuses herbacées
Ils ont également la capacité d’induire la vivaces comme la consoude officinale (Symphytum
vasoconstriction de petits vaisseaux, ce qui leur officinale L.), la berce commune (Heracleum
confère des propriétés hémostatiques. sphondylium L.), la gentiane jaune (Gentiana lutea
On classe les tanins en 2 principales catégories : L.) ou l’arnica (Arnica montana L.)... On parle aussi
- Les tanins hydrolysables qui regroupent les tanins de plante pérenne.
ellagiques et les tanins galliques,
- Les tanins condensés non hydrolysables
(proanthocyanidols). En milieu acide et chaud,
ils peuvent devenir hydrolysables et donc se
décomposer.

Tétrakène — Fruit formé de 4 akènes, c’est-à-dire de


4 fruits secs à maturité, indéhiscents (ne s’ouvrant
pas à maturité), à une seule graine non soudée à la
paroi interne du fruit.

Tomenteux — Se dit d’un organe aérien (feuille, tige,


fruit) dont la surface est couverte de poils cotonneux
(tomentum), dressés et très courts, enchevêtrés et
denses.

Triterpènes — Hydrocarbures de la famille des


terpènes à 30 atomes de carbone.

Tubercule — Renflement d’une tige souterraine


emmagasinant des substances de réserve.

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Sources

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Doc, pp.110-111 (2019).
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20. Leclerc, H. Une panacée médico-chirurgicale : la grande Consoude. Rev. Hist. Pharm. 9, 342–344 (1921).
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Pharmacol. 37, 50P-50P (1985).
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23. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, pp.361, 706 (2013).
24. Tela Botanica. Symphytum tuberosum L. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-75403-
synthese.

Crédits photographiques
p. 4 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by David J. Stang, modification apportée à l’œuvre originale :
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Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

COQUELICOT

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION MONDIALE1,2


Papaver rhoeas L. Originaire de Turquie ou de Bulgarie, on le trouve
maintenant en Europe, Afrique du Nord, Asie et sur
NOMS VERNACULAIRES le continent américain.
Coquelicot
MILIEUX/SOL2
FAMILLE BOTANIQUE Sols basiques, riches en azote, de préférence frais.
Papaveraceae Espèce pionnière (qui s’installe avant les autres
espèces dans un milieu neuf ou récemment
NOM ANGLAIS perturbé), on le trouve dans les champs, les
Common poppy, corn poppy remblais, les friches, les potagers, tous les lieux dont
le sol a été remué récemment.
RÉPARTITION EN FRANCE1
Toute la France jusqu’à 1700 m d’altitude.

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FLORAISON1,3,4 • Les fleurs sont grandes, isolées au sommet de
Mai à août. la tige et portées par un long pédoncule* poilu
(poils étalés blancs).
Une seconde floraison a parfois lieu au début de
Les boutons floraux sont poilus à poils blancs
l’automne.
parfois rougeâtres et d’abord pendants, ils se
redressent ensuite au moment de la floraison.
PÉRIODE DE RÉCOLTE La fleur est actinomorphe*, dialypétale*,
• Jeunes feuilles : début du printemps (en rosette*). dimère* et hermaphrodite*.
• Boutons floraux : mai-juin. - Le calice* est formé de 2 sépales* caducs* qui
• Fleurs : mai à juillet. enveloppent complètement le bouton floral.
La dessiccation des pétales doit être rapide. - La corolle* est rouge (plus rarement rose pâle
Les pétales correctement séchés prennent une ou blanche). Elle s’épanouit en 4 pétales assez
coloration lie de vin. Si la couleur vire au noir grands, très fins et soyeux, se chevauchant
ou si les pétales se décolorent, c’est que la quelque peu. Ils sont froissés dans le bouton et
dessiccation n’a pas été correctement effectuée. au moment de l’éclosion, s’étalent et se lissent.
• Graines : juillet à août. Ces pétales sont souvent marqués d’une tache
On récolte les capsules* à maturité et presque noire à leur base, qui est un leurre permettant
sèches afin de récupérer les graines. aux insectes de mieux se diriger vers les
étamines*.
DESCRIPTION1–9 - Les étamines* sont nombreuses et ont des
Plante herbacée* annuelle* de 15 à 60 cm, filets* étroits parfois rougeâtres à anthères*
ramifiée*, hispide*, grêle, à port dressé* . 10
noirâtres formant une couronne tout autour
• La tige est pleine, ronde, mince et souple, de l’ovaire* central (à noter, les coquelicots à
munies de nombreux poils blancs raides étalés fleurs blanches ou rose pâle ont des anthères*
à l’horizontale. Un latex* blanc translucide et jaunâtres).
noircissant à l’air est visible à la cassure. - Le gynécée* est formé de multiples carpelles*
• Les feuilles sont simples*, alternes*7, vert franc soudés entre eux. Le nombre de stigmates*
ou glaucescentes*, mates et à poils étalés. correspond au nombre de carpelles*, ils sont
 es feuilles basales* sont disposées en rosette*,
-L réunis en disque au dessus de l’ovaire*. On
pétiolées*, très découpées, pennatilobées* à parle de disque stigmatique*.
pennatipartites* ou bipennatiséquées*6. Les • Le fruit est une capsule* lisse et glabre*,
segments* foliaires* (environ 10 mm de large) surmontée d’un disque, formé par la réunion des
sont lancéolés* et mucronés*. Le pétiole* est stigmates* ; elle est arrondie à sa base et moins
long à poils blancs pouvant parfois devenir de deux fois plus longue que large.
rougeâtres. À maturité, les graines se dispersent par des
 es feuilles caulinaires* sont sessiles* et
-L orifices situés entre le corps de la capsule* et son
présentent des segments* plus étroits. disque stigmatique.
• Les graines, très fines (de l’ordre d’un demi
millimètre), sont grises et très nombreuses.
• La racine est pivotante blanchâtre d’où partent
plusieurs radicelles latérales.

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Plante annuelle, grêle et ramifiée à port dressé.

Tige ronde, mince et souple, à nombreux poils blancs et rêches,


libérant du latex à la cassure.

Feuilles basales en rosette. Feuilles caulinaires velues de formes très variées.

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Bouton floral pendant, à poils souvent pourpre, et calice de deux sépales enveloppant les pétales froissés.

Grandes fleurs isolées au sommet, au long pédoncule poilu.

Corolle à 4 grands pétales fins et soyeux marqués d’une tache noire, et nombreuses étamines en couronne autour de l’ovaire central.

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Fleurs plus rarement blanches ou rosées à anthères parfois jaunâtres.

Fruit : capsule lisse et glabre, jeune puis mature, avec ses ouvertures et son disque stigmatique.

Très petites graines grises comestibles, sortant des ouvertures (valvules) situées sous le disque stigmatique.

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CUISINE4,11–17 Attention : la monodiète de coquelicot est
Le coquelicot peut se consommer avec modération à éviter !
et on pourra consommer toute la plante (jeunes Le coquelicot est l’une des rares plantes
feuilles, pétales, boutons floraux et graines) à à alcaloïdes* utilisée en herboristerie et
l’exception des parties contenant du latex* (tige, que l’on peut consommer sans problème.
feuilles plus âgées et capsule*). Toutes les parties Cependant, il est judicieux de prendre
révèlent une légère saveur proche de la noisette sauf certaines précautions, en raison de la
les pétales, à saveur neutre. présence d’alcaloïdes* justement :
• Les jeunes feuilles encore en rosettes*, peuvent • Ne consommer que les jeunes pousses
se déguster crues en mélange avec une salade avant floraison (car les alcaloïdes* se
ou dans un sandwich. Mais elles sont encore concentrent dans le latex* qui est alors
meilleures cuites, à l’étouffée ou à la poêle, peu présent),
en soupe ou en farce avec d’autres plantes • Consommer celles-ci en quantité
sauvages. On peut également les consommer raisonnable.
lactofermentées.
Des cas d’intoxications ont en effet été
• Les boutons floraux peuvent se manger frais, rapportés en Turquie18,19, où le coquelicot est
car ils se marient bien dans une salade. On consommé de manière traditionnelle, suite
les appréciera aussi poêlés, ou utilisés comme à une ingestion massive (250 g à 500 g) à
condiment, macérés dans du vinaigre comme les
un stade végétatif non précisé. Étant donné
câpres.
la quantité consommée, on peut supposer
• Les pétales sont intéressants sous forme qu’il ne s’agissait pas uniquement de jeunes
d’infusion dans les sirops, les bonbons et les pousses.
pâtes de fruits. Crus, les pétales décorent
agréablement un plat ou une salade.
• Les graines sont intéressantes, avec modération, NUTRIMENTS
en pâtisserie ou boulangerie ou en condiment
La composition en nutriments du coquelicot est très
dans une vinaigrette.
peu étudiée.
Nous avons trouvé quelques études dans des pays
Recette méditerranéens (Crète, Italie, Tunisie) sur la teneur
en minéraux des jeunes pousses de coquelicot.
Boutons floraux au vinaigre4
Ces études font apparaître une grande variation
Mettre les boutons floraux très frais dans un bocal de la teneur en minéraux de ces jeunes pousses
rempli de vinaigre au frigo. Consommer comme en fonction de leur localisation. Mais on pourrait
condiment sous 3 semaines maximum. tout de même les considérer comme source de
potassium et de calcium20–23.

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PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICINAUX Propriétés
Partie de la plante utilisée : pétales. • Activité sédative* légère24
Les pétales sont la partie traditionnellement Le coquelicot est réputé pour calmer et favoriser
utilisée en thérapeutique. Ils sont inscrits à la liste le sommeil, ce qui n’a pas été vérifié en
A* des plantes utilisées traditionnellement de la laboratoire.
pharmacopée* française et leur vente n’est pas • Activité antitussive*24
réservée aux pharmaciens. Tout comme pour l’activité sédative*, le
coquelicot est réputé pour calmer la toux mais
cet usage traditionnel n’a pas été validé en
Molécules actives laboratoire.
• Anthocyanes*24 : ils jouent le rôle de pigments
pour les végétaux et donnent leur belle couleur
rouge aux pétales de coquelicot. En plus Indications
d’apporter du bonheur à nos yeux, ils attirent
les insectes, confèrent à la plante des propriétés En usage interne
antioxydantes* et comme ils ne présentent pas • Troubles mineurs du sommeil et nervosité :
de toxicité, peuvent être utilisés comme colorants cette plante est utilisée traditionnellement pour
alimentaires24. apaiser petits et grands et les aider à trouver le
• Alcaloïdes* (jusqu’à 0,12 %) : les pétales de sommeil26.
coquelicot contiennent plusieurs alcaloïdes*, • Toux : le coquelicot est utilisé traditionnellement
le majoritaire étant la rhœadine. La dans le traitement symptomatique de la toux26
pharmacologie de la rhœadine n’a pas été quelle que soit son origine (infection, asthme*
étudiée mais des molécules de structure proche par exemple). Il est particulièrement indiqué en
agissent comme antagonistes* de la dopamine* cas de toux chez un enfant nerveux de part ses
et neuroleptiques*24. vertus calmantes27. S’agissant d’un traitement
Les alcaloïdes* sont des molécules présentant symptomatique, il ne faudra pas négliger par
de manière générale des propriétés ailleurs de traiter la cause de la toux. Il peut
pharmacologiques et/ou toxiques marquées à également trouver sa place dans la composition
(très) faibles doses. Les plantes en contenant d’un mélange contre l’enrouement8.
ne sont donc généralement pas utilisées en
herboristerie en raison de leur toxicité.
Le coquelicot fait (avec quelques autres plantes)
exception à la règle et ses pétales peuvent être Remèdes
utilisés sans danger. Bien qu’il appartienne à la
même famille que le pavot somnifère (Papaver En usage interne
somniferum L.), le coquelicot ne contient pas • Infusion8
d’opium (ni de morphine ou de codéine). Préparation : ajouter 2 cuillères à café de pétales
• Autres constituants : on retrouve également (soit environ 1,6 g) à 150 mL d’eau frémissante.
dans les coquelicots des mucilages* aux Laisser infuser 10 min puis filtrer.
propriétés adoucissantes, ainsi que des Utilisation : 1 tasse, 2 à 3 fois par jour.
substances ubiquitaires aux propriétés
Indications : toutes celles citées ci-dessus.
antioxydantes* : flavonoïdes* et acides
phénoliques*8,25.

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• Sirop • Il rentre dans la composition du sirop Desessartz
Préparation : ajouter 1 L d’eau portée à ébullition (également appelé sirop d’ipécacuanha
à 50 g de pétales frais de coquelicot. Laisser composé) qui est un sirop antitussif*29 contenant
macérer 6 à 12 h. Filtrer puis ajouter 1,8 kg de plusieurs plantes.
sucre avant de porter 10 min à ébullition. • Il était autrefois utilisé comme colorant dans
Utilisation : les sucreries et on peut également l’utiliser pour
- Enfants : 1 cuillère à café 3 à 4 fois par jour. teindre les textiles8.
- Adultes : 1 cuillère à soupe 3 à 4 fois par jour. • Il peut être utilisé pour améliorer l’aspect des
tisanes en y apportant de la couleur8.
Indications : toux sèche, enrouements.

NB : La quantité de sucre pourrait être ANECDOTES ET AUTRES


réduite à 1,2 kg par litre d’eau. Mais
INFORMATIONS
comme il s’agit ici d’un sirop à visée
médicinale, la concentration en sucre • Le nom vernaculaire de « coquelicot » provient
de son ancien nom “coquerico”, en raison de la
élevée permet d’obtenir une consistance
couleur de ses pétales rappelant celle de la crête
sirupeuse qui participe à l’effet adoucissant
du coq8.
et donc antitussif* du sirop. De plus, le sirop
se conservera mieux. • On le qualifie de « messicole », car son cycle
de vie suit le rythme des cultures céréalières4.
De plus, il pousse bien là où la terre a été
fraîchement retournée8. Il n’est cependant
pas toujours le bienvenu dans les champs
TOXICITÉ
de monoculture où il est souvent aspergé de
Les pétales de coquelicot ne présentent pas de pesticides. Des recherches pour trouver de
toxicité à dose thérapeutique et sont utilisés depuis nouveaux pesticides ont lieu car il a développé
de nombreuses années chez les adultes et les enfants une résistance30,31.
sans problème.
• Autrefois très présent, il est devenu moins
Comme nous l’avons évoqué dans la partie nutrition, courant. C’est la raison pour laquelle un
des cas d’intoxication ont été rapportés en cas de mouvement écologiste contre l’utilisation des
consommation d’une grande quantité de parties pesticides « nous voulons des coquelicots » en a
aériennes (c’est-à-dire tiges et feuilles). fait son emblème.
• Un seul plant peut donner 20 000 à 130 000
graines. Elles germent à faible profondeur et leur
CONTRE INDICATIONS germination est impossible si elles sont enfouies à
Aucune à notre connaissance. plus de 2 cm sous terre32.
• Il fait partie des traditionnelles « espèces
pectorales* », tout comme les fleurs de bouillon
AUTRES UTILISATIONS blanc, la guimauve, la mauve, le pied de chat, le
• Le coquelicot entre dans la composition de tussilage et la violette2.
pastilles pour la toux et des extraits étaient
également incorporés à des suppositoires par le
passé28. Le sirop est néanmoins une forme plus
facile à réaliser chez soi et tout aussi efficace.

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CONFUSIONS POSSIBLES • Dans la famille des Brassicaceae, plusieurs
plantes présentent des feuilles similaires au
coquelicot. Ici, le meilleur moyen consiste à
Confusions au stade végétatif
froisser une feuille. Les feuilles des Brassicaceae
sont reconnaissables grâce à leur « odeur de
En raison de la très grande variabilité des feuilles choux » et elles n’ont pas de latex* contrairement
de coquelicot, le risque de confusion avec des aux feuilles de coquelicot.
plantes appartenant soit à la même famille, soit Concernant la capselle bourse-à-pasteur
à d’autres familles botaniques, est très probable (Capsella bursa-pastoris (L.) Medik.), dont la
notamment au moment de la récolte des jeunes rosette* est la plus ressemblante de celle du
feuilles, lorsque celles-ci sont en rosettes*, au tout coquelicot, il existe une autre caractéristique,
début du printemps. seulement visible à la loupe, que l’on peut
• D
 ans la famille des Asteraceae : les rosettes* vérifier : le limbe* présente 2 types de poils (des
émettant un abondant latex* blanc peuvent poils simples et d’autres branchus) alors que le
éventuellement semer le doute. Pour confirmer limbe* des feuilles de coquelicot ne présente
qu’on a bien identifié le coquelicot, bien qu’un seul type de poils (des poils simples,
vérifier la présence de longs pétioles* poilus blancs, étalés).
et observer attentivement la découpure du Cependant, pas de risque ici de s’intoxiquer, c’est
limbe* (profondément découpé en segments* une excellente salade sauvage !
perpendiculaires à la nervure médiane et lobes*
tous munis d’une courte pointe).

Rosette de coquelicot. Les 2 types de poils (simples et branchus) de la capselle bourse


à pasteur (Capsella bursa-pastoris (L.) Medik.) et les poils simples,
blancs et étalés du coquelicot (Papaver rhoeas L.).

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Confusions avec d’autres plantes de la famille des Papaveraceae, au stade végétatif comme au stade
de floraison

Coquelicot Pavot douteux Pavot somnifère Pavot argemone Pavot hybride


(Papaver rhoeas L.) (Papaver dubium L.) (Papaver somniferum L.) (Papaver argemone L.) (Papaver hybridum L.)

15 à 60 cm6 30 à 100 cm6 20 à 100 cm6 10 à 50 cm6 15 à 60 cm6


Feuilles vert franc Feuilles vert franc Feuilles très Feuilles vert franc Feuilles vert franc
ou glaucescentes*. ou glaucescentes*. glauques*. ou glaucescentes*. ou glaucescentes*.
Non embrassantes*, Non embrassantes*, Embrassantes* Non embrassantes*, Non embrassantes*,
une à deux fois une à deux fois dentées*6. une à deux fois deux fois
découpées6. découpées6. découpées6. découpées6.

Pédicelle* à poils Pédicelle* à poils Pédicelle* à longs Pédicelle* à poils Pédicelle* à poils
étalés nombreux7. appliqués*7. poils étalés7. raides étalés ou sétacés* appliqués*
appliqués*7. et dirigés vers le
haut7.

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Larges pétales Pétales rouge- Pétales violacés, Pétales rouges Pétales rouge-
rouges, avec ou orangés, avec ou blancs ou avec une tache violacés avec
sans tache noire sans tache noire rougeâtres avec noire à l’onglet* une tache noire
à l’onglet*, se à l’onglet*, ne se une tache noire ne se recouvrant à l’onglet* se
recouvrant10. recouvrant pas ou à l’onglet* se pas10. recouvrant peu33.
très peu10. recouvrant10.

Étamines* à filets* Étamines* à filets* Étamines* à filets* Étamines* à filets* Étamines* à filets*
filiformes. filiformes. filiformes blancs. élargis. élargis.
Anthères* noirâtres Anthères* Anthères* Anthères* Anthères* bleues
(jaunâtres pour les violacées, plus blanchâtres35. bleutées36. ou violettes33.
fleurs blanches ou rarement jaunes37.
rosées)10.

Capsule* glabre*. Capsule* glabre*. Capsule* glabre*. Capsule* à soies* Capsule* à soies*
courtes dirigées longues dirigées
vers le haut. vers le haut.
Très globuleuse. En massue.
Une à deux fois Deux à quatre fois Plus large que Plus haute que Moins de deux
plus haute que plus haute que haute7,35. large7,36. fois plus haute que
large1,7. large7,34. large7,33.

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SYNTHÈSE

>L
 e coquelicot (Papaver rhoeas L.) est une plante herbacée* annuelle* de la famille des
Papaveraceae. Il est présent dans toute la France et affectionne les sols basiques, riches
en azote, de préférence frais et récemments remués.
Cette plante de 15 à 60 cm au port dressé* possède :
• Une tige pleine, ronde, mince et souple, à nombreux poils blanc, raides, étalés à
l’horizontale et contenant un latex* blanc translucide noircissant à l’air.
• Les feuilles sont simples* alternes*, vertes, poilues et une à deux fois découpées. Les
basales* sont disposées en rosettes* pétiolées*, à pétiole long à poils blancs. Les
segments* foliaires* sont mucronés*. Les feuilles caulinaires* sont sessiles*.
• Les fleurs isolées sont portées par un long pédoncule* poilu. Le calice* est formé
de 2 sépales* caducs* et la corolle* comporte 4 pétales rouges (plus rarement roses
pâles ou blancs) assez grands, très fins et soyeux. Elles possèdent de nombreuses
étamines* et de multiples carpelles* soudés entre eux.
• Le fruit est une capsule* lisse et glabre*, surmontée d’un disque stigmatique*, et
arrondie à sa base.
• Les graines sont très nombreuses, grises, très fines.

> I l est possible de consommer les parties du coquelicot pauvres en latex*, avec
modération (en raison de la présence d’alcaloïdes*). Ainsi, on peut consommer les
jeunes feuilles (encore au stade de rosette*) crues ou cuites ainsi que les graines et les
boutons floraux. Il est aussi possible d’utiliser les pétales comme décoration ou dans
des préparations. Il n’existe que peu de données sur la composition nutritionnelle du
coquelicot, on sait toutefois qu’il contient du potassium et du calcium.

>L
 es pétales sont inscrits à la liste A* de la pharmacopée* française et leur vente n’est
pas réservée aux pharmaciens. Ils contiennent principalement des anthocyanosides*
ainsi que des alcaloïdes*, mais pas d’opium. Le coquelicot présente des effets
antitussifs* et sédatifs* légers et est donc utilisé dans les troubles mineurs du sommeil,
la nervosité ou contre la toux sous forme de tisane ou de sirop.

>L
 es pétales de coquelicot ne présentent à notre connaissance aucune toxicité. Des cas
d’intoxication ont été rapportés en cas de consommation de grande quantité de parties
riches en latex* comme des tiges et des feuilles.

>L
 orsque le coquelicot est encore au stade de rosette*, il est possible de le confondre
avec des plantes de la famille des Asteraceae (présence de latex*) et des Brassicaceae
(feuilles de forme similaires) notamment la capselle bourse-à-pasteur (Capsella bursa-
pastoris (L.) Medik) également comestible.
Au stade de floraison, moins de confusions existent. Elles concernent uniquement des
plantes de la famille des Papaveraceae : pavot douteux (Papaver dubium L.), pavot
somnifère (Papaver somniferum L.), papaver argemone (Papaver argemone L.),
papaver hybride (Papaver hybridum L.).

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GLOSSAIRE
Acides phénoliques — Classe de composés rouges en pH acide et bleus dans un milieu alcalin.
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins Synonyme : anthocyanosides.
une fonction acide carboxylique et d’une fonction
Antioxydant —
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide
1- Les antioxydants sont des entités chimiques
rosmarinique.
stables, préférentiellement attaquées par les
Actinomorphe — Se dit d’une fleur régulière, dont radicaux libres, qui vont ainsi mettre un terme à la
les pièces sont disposées de manière symétrique par réaction d’oxydation que ces derniers propagent.
rapport à son axe et présente donc plusieurs plans Cette réaction d’oxydation est, entre autres, à
de symétrie (symétrie axiale ou radiale organisée l’origine du phénomène de rancissement dans les
autour du réceptacle). On ne peut y définir ni haut ni préparations, et d’effets délétères au niveau d’un
bas, ni partie gauche ni partie droite. organisme.
2- Une substance est dite antioxydante lorsqu’elle
Alcaloïde — Composés « super-actifs », azotés
s’oppose aux réactions d’oxydation et en limite
(contenant au moins un atome d’azote « N »),
les effets (phénomène de rancissement dans
issus de végétaux. Cette activité thérapeutique très
les préparations et effets oxydants délétères au
intense est, logiquement, souvent associée à une
niveau d’un organisme).
certaine toxicité. Historiquement, les chimistes qui les
ont isolés avaient observé leur caractéristique d’avoir Antitussif — Qui lutte contre la toux.
des propriétés alcalines, d’où leur nom.
Appliqué — Se dit d’un organe appliqué dans toute
Alterne — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, sa longueur sur une surface, mais non soudé à celle-
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des ci. On dit également apprimé.
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte.
Asthme — Affection respiratoire associée à une
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de hyperréactivité bronchique (bronchospasmes,
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre augmentation des sécrétions et oedème des
la germination de la graine, la reproduction de la bronches) qui provoque une obstruction des voies
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. aériennes. Cliniquement, cela se traduit souvent
sous forme de crise par des épisodes de dyspnée
Antagoniste — Substance qui a la capacité
(difficultés respiratoires), des sifflements, une
d’empêcher une substance physiologique de
sensation d’oppression thoracique, de la toux.
produire des effets sur l’organisme en se fixant sur les
mêmes récepteurs cellulaires qu’elle. Basal — Qui se situe à la base (synonyme de
basilaire).
Anthère — Partie terminale renflée de l’étamine
renfermant le pollen dans deux loges ou sacs Bipennatiséquée — Se dit d’une feuille dont le limbe
polliniques. est « deux fois penné », c’est-à-dire que le limbe est
divisé en segments dont les découpures atteignent
Anthocyanes — Molécules appartenant à la famille
ou presque la nervure médiane et que chaque
des flavonoïdes, elle-même faisant partie de la
segment est divisé en segments plus petits.
grande classe des polyphénols. Ces molécules sont
des pigments responsables des colorations qui Caduc — Se dit d’un organe qui se détache et
vont du rouge au bleu dans les fleurs et les fruits tombe spontanément après sa formation ou selon
et ont un rôle certain dans l’attraction des insectes un rythme annuel. Par extension, on parle d’arbre
pollinisateurs. Les anthocyanes changent de caduc quand celui-ci perd son feuillage à l’automne
couleur en fonction du pH : ils sont généralement et se retrouve « nu ». On utilise « caduque » au
féminin.

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Dans la majorité des cas, les Angiospermes ont un Dimère — Qualifie une fleur dont chacun des
feuillage caduc et les Gymnospermes un feuillage verticilles est composé de deux pièces homologues
persistant. Mais il existe des exceptions : le mélèze (ou d’un multiple de 2).
d’europe (Larix decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo
Disque stigmatique — Organe présent au sommet
biloba L.), et le cyprès chauve (Taxodium distichum
du fruit, au dessus des valvules de la capsule,
(L.) Rich.) qui sont des gymnospermes à feuillage
correspondant à la réunion des stigmates et ayant
caduc.
l’aspect d’un “chapeau”.
Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la
Dopamine — Neurotransmetteur de la famille des
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et
catécholamines et précurseur de la noradrénaline
généralement de couleur verte.
produit par les neurones de certaines régions
Capsule — Fruit sec déhiscent, issu de plusieurs cérébrales (neurones dits « dopaminergiques »),
carpelles, s’ouvrant par des fentes (chez les certaines cellules intestinales et de la
primevères - genre Primula), des dents ou des médullosurrénale. Elle joue un rôle important dans
pores (chez les campanules - genre Campanula), la motricité ainsi que dans la sensation de plaisir et
contenant plusieurs graines. Selon leur mode dans le fonctionnement du système de récompense.
d’ouverture, certaines capsules portent un nom Un déficit en dopamine dans le cerveau est
particulier, comme la pyxide (capsule s’ouvrant par caractéristique de la maladie de Parkinson.
fente circulaire comme un couvercle) du plantain
Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
lancéolé (Plantago lanceolata L.).
organes d’une plante tels que les rameaux, les
Carpelle — Enveloppe protectrice extérieure de tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
la fleur qui est l’élément de base du gynécée ou proche de la verticale.
du pistil (partie femelle de la fleur). Une fleur peut
Embrassant — Se dit principalement d’une feuille
comporter un ou plusieurs carpelles. Il comprend en
dépourvue de pétiole et dont la base du limbe ou
principe trois parties :
les oreillettes entourent plus ou moins complètement
- Un ovaire, une cavité fermée située à sa base et
l’axe sur lequel elle est insérée.
contenant un ou plusieurs ovules,
- Un style, partie surmontant l’ovaire et qui est effilé, Étamine — Organe mâle, élément de base de
- Un stigmate pouvant être poilu, rugueux ou collant l’androcée, produisant le pollen, comportant un filet
et dont le rôle est de recevoir les grains de pollen. et une anthère.
De la soudure des carpelles entre eux peut résulter
un ovaire, un style et un stigmate unique. Filet — Partie inférieure de l’étamine s’insérant sur le
réceptacle ou le périanthe et portant l’anthère.
Caulinaire — Se dit d’un organe inséré sur la tige.
Par exemple, une feuille caulinaire. Flavonoïdes — Famille de molécules faisant
partie de la grande classe des polyphénols. Les
Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne flavonoïdes jouent le rôle de pigments pour les
du périanthe, elle est formée de l’ensemble des végétaux assurant leur coloration ainsi que leur
pétales qui peuvent être libres ou soudés. protection vis-à-vis des rayonnements ultra-violets.
Ils sont connus pour leurs propriétés veino-actives
Denté — Bordé de dents, c’est-à-dire de petites
(en renforçant la résistance des capillaires et en
échancrures triangulaires égales ou inégales.
diminuant leur perméabilité) et antioxydantes
Dialypétale — Se dit d’une corolle dont les pétales (capacité à lutter contre les méfaits des radicaux
sont totalement libres, entièrement indépendants les libres). Par ailleurs, ils pourraient présenter
uns des autres jusqu’à leur base. d’autres propriétés telles qu’anti-inflammatoires,
anti-infectieuses et immunostimulantes voire
immunomodulatrices...

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Foliaire — Qualifie ce qui se rapporte à la feuille, Liste A — Liste des plantes médicinales utilisées
qu’il s’agisse de la morphologie ou de la fonction : traditionnellement et considérées comme ayant des
vrille foliaire, placentation foliaire, épine foliaire, propriétés médicinales. Cette liste est composée de
piège foliaire ... 600 plantes, dont 148 plantes dont la dispensation
n’est pas réservée aux pharmaciens.
Glabre — Qui ne présente aucun poil.
Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent
Glaucescent — Qui est presque glauque, c’est-à-dire
d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
de couleur vert pâle tirant sur le bleu-gris ou le bleu.
arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe .
Glauque — Nuance de vert pâle tirant sur le bleu-
Mucilages — Polysaccharides hétérogènes dont
gris ou le bleu.
les structures sont particulièrement complexes. Ils
Gynécée — C’est l’ensemble des organes femelles gonflent au contact de l’eau et forment un gel. Ils
d’une fleur, c’est-à-dire des carpelles. Le gynécée est sont notamment présents chez les Plantaginaceae,
également appelé pistil. les Malvaceae, les Linaceae ainsi que chez quelques
Fabaceae.
Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de Les mucilages sont principalement employés
l’herbe, par opposition à ligneux (bois). pour leurs propriétés émollientes, c’est-à-dire qui
Hermaphrodite — relâchent, détendent, ramollissent les tissus. Ces
1- Se dit d’une fleur bisexuée, c’est-à-dire propriétés sont particulièrement intéressantes :
comprenant à la fois des étamines (partie mâle) et - En externe contre les démangeaisons, les irritations
des carpelles (partie femelle). de la peau et des muqueuses.
2- Se dit également d’une plante portant des fleurs - Pour soulager les maux de gorge et les toux sèches.
toutes hermaphrodites. - Au niveau du tractus digestif, en cas de brûlures
d’estomac et de reflux gastro-oesophagien. Ils
Hispide — Se dit d’un organe qui est garni de poils constituent alors un gel qui tapisse les muqueuses
épars mais raides, longs, épais et plus ou moins enflammées mais qui peut également stabiliser le
piquants, d’aspect revêche. contenu stomacal et ainsi lutter mécaniquement
Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille contre les remontées acides.
principalement) en forme de lance, rétréci aux - Comme laxatifs, lorsqu’ils sont pris en quantité
extrémités et élargi en partie médiane, le plus plus importante, en ramollissant les selles et en
souvent 3 à 4 fois plus long que large. augmentant leur volume.

Latex — Liquide, souvent laiteux, à consistance plus Mucroné — Se dit d’un organe (souvent feuille,
ou moins épaisse et en général blanc (jaune chez sépale ou bractée) terminé par une pointe courte et
la chélidoine - Chelidonium majus L. - ou incolore raide appelée mucron.
chez le pavot de Californie - Eschscholzia californica Neuroleptique — Médicament agissant de manière
Cham. -) qui est produit par certaines plantes. Il globale sur le système nerveux dans le traitement
s’écoule quand on casse un organe (tige, pétiole...). des psychoses pour atténuer les signes cliniques
Limbe — (agitation, hallucinations, délire…), c’est aussi ce que
1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille l’on appelle couramment un calmant. Synonyme :
prolongeant le pétiole qui est le siège principal antipsychotique.
de la photosynthèse, de la respiration et de la Onglet — Partie basale d’un pétale, généralement
transpiration. plus étroite et plus ou moins marquée selon les
2. Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale. espèces.
Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné...

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Ovaire — Partie à la base du gynécée ou de Ramifié — Qualifie un organe se divisant en
chaque carpelle (lorsque le gynécée est constitué de plusieurs éléments ayant des liens entre eux, comme
carpelles libres ou soudés), contenant un ou plusieurs les branches et les rameaux.
ovules.
Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
Pectoral — Qui est propre à soigner les affections très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
des voies respiratoires, notamment la toux. niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles
forment une rosette durant la première année de
Pédicelle — Dans une inflorescence, petite
leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se
ramification du pédoncule portant à son sommet
maintiennent sous forme de rosette l’hiver alors que
une seule fleur, ou, chez les Poaceae, un seul épillet.
le reste de la plante a disparu.
Terme pouvant également désigner un pédoncule
très court. Sédatif —
1. Qui calme l’activité d’un organe.
Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou
2. Qui calme la douleur.
une inflorescence. Les dernières ramifications des
3. Qui désigne la capacité à apaiser une tension
branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées
nerveuse, une anxiété, ou à favoriser le sommeil.
pédicelles.
Segment — Division du limbe d’une feuille ou d’une
Pennatilobé — Se dit d’une feuille dont le limbe est
fronde, se prolongeant jusqu’à la nervure médiane,
penné et lobé avec une découpe n’atteignant pas la
et non rétrécie à la base.
moitié de la largeur de chaque demi-limbe.
Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur
Pennatipartite — Se dit d’une feuille à nervation
verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur
pennée, découpée en lobes ordinairement aigus
le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et
qui vont au delà du milieu de chaque demi-limbe,
dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le
atteignant presque la nervure médiane. Les divisions
calice.
sont presque séparées mais pas totalement.
Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,
Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe
dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les
pédicelle....).
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.
Sétacé — Qualifie des poils étroits, grêles et raides,
Pétiolé — Se dit d’une feuille muni d’un pétiole, c’est-
similaires aux soies du cochon.
à-dire d’une partie amincie de la feuille reliant le
limbe à la tige ou à l’axe de fixation. Simple — Se dit d’un organe qui n’est pas composé,
qui n’est pas ramifié. Par exemple, une feuille ou une
Pharmacopée — La pharmacopée au sens
tige simple.
large est un recueil recensant un ensemble de
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent Soie — Le mot peut avoir plusieurs sens en
également préciser les usages qui sont associés. botanique :
Les pharmacopées européenne et française sont - poil raide, flexible et isolé
des recueils officiels destiné aux professionnels de - pédoncule filiforme qui soutient l’organe nommé
santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés : urne (lieu où se forment les spores), chez les
plantes médicinales, substances minérales, mousses (= bryophytes).
animales, principes actifs de synthèse et formes
Stigmate — Extrémité plus ou moins renflée du
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
carpelle ou du pistil. Sa surface plus ou moins
de textes appelés monographies.
visqueuse retient le pollen qui s’y fixe et y effectue sa
germination.

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Sources

1. Tela Botanica. Papaver rhoeas L. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-75277-


synthese.
2. WikiPhyto. Coquelicot. Disponible sur : http://www.wikiphyto.org/wiki/Coquelicot.
3. Jauzein, P. & Nawrot, O. Flore d’Île-de-France. Éditions Quæ, pp. 499-500. (2011).
4. De Hody, C. & Terrazzoni, J. Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages comestibles dans la
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6. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France. Biotope éditions, pp. 577-578 et 877.
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l’état végétatif. Rossolis, pp. 587-588 (2013).
8. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique
Tison, J.-M. & de Foucault, Lavoisier Tec & Doc, p. 515. (2003).
9. Bruneton, J. Plantes toxiques : végétaux dangereux pour l’homme et les animaux. Lavoisier Tec & Doc,
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sans risque de confusion. Éditions de Terran, pp. 59, 76 et 181. (2015).
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17. Thévenin, T. Le chemin des herbes. Ulmer, pp. 196-199. (2012).
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Formation du Cueilleur - Fiche plante - Coquelicot - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.17
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35. Tela Botanica. Papaver somniferum L. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-47858-
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Crédits photographiques

p. 3 - Creative commons CC BY-SA 2.5 by James Lindsey


https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Papaver.rhoeas4.-.lindsey.jpg
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rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Papaver_rhoeas_sl11.jpg
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rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Papaver_dubium_subsp._dubium_sl14.jpg
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rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Papaver_argemone_sl44.jpg?uselang=de
- Creative commons CC BY-SA 4.0 by Stefan.lefnaer, modification apportée à l’œuvre originale :
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rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Papaver_dubium_subsp._dubium_%2B_Papaver_rhoeas_
sl2.jpg

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

CRESSON DES FONTAINES

Nom scientifique
Nasturtium officinale R. Br.

Famille botanique :
Brassicaceae

Nom anglais :
Water cress

Répartition en France :
Presque partout

Répartition mondiale :
Europe, Asie, Afrique, Amérique,
Nouvelle-Zélande.

Milieux :
Petits ruisseaux, mares, eaux peu profondes à
écoulement lent, de 0 à 1600m.

Floraison :
Mai-août.

Période de récolte :
Les feuilles d’avril à juin, les fleurs de mai à août
et les graines seront à maturité à partir d’août
à octobre.

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Description :
Plante vivace rampante de 10 à 60cm de hauteur.
La tige rampe au sol ou à la surface de l’eau.
Elle est creuse au milieu.
La plante entière sent fort le cresson.
Les feuilles sont alternes (comme toutes les plantes
de la famille des Brassicaceae).
Elles sont composées de folioles (les folioles sont
des divisions de feuilles, ex : ce qu’on appelle un
trèfle « à quatre feuilles » est en fait une seule feuille
de trèfle, composée de 4 folioles). Les folioles sont
à lobes arrondis et la dernière est plus grande.
Les feuilles sont imparipennées (nombre de
folioles impair et les folioles sont disposées en deux
rangées de part et d’autre de la nervure principale).
L’inflorescence est en grappe. Les fruits sont
des siliques.
Feuilles composées imparipennées

Feuilles insérées de façon alterne, sur une tige creuse

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Inflorescence en grappe de fleurs blanches Les fruits sont des siliques

Cuisine : Molécules actives :


Il se mange comme le cresson cultivé, cru, cuit • Vitamine C (d’ailleurs le cresson était utilisé,
ou lactofermenté. à l’époque, comme antiscorbutique)
• Fer
Attention ! Si vous souhaitez le manger • Calcium
cru, choisissez bien votre lieu de cueillette ! • Glucosinolates (molécules contenant du soufre
S’il y a des ruminants en amont, cuisez le et possédant des propriétés détoxifiantes)
impérativement (1 minute à 100°C,
5 minutes à 80°C ou 10 minutes à 60°C),
pour ne pas être infesté par la douve
du foie.

Ses fleurs blanches peuvent décorer et parfumer


vos salades. Elles ont un goût piquant et soufré.
Les graines sont piquantes aussi.
Elles peuvent remplacer le poivre ou être moulues
pour faire de la « moutarde », avec un peu de sel,
un peu d’huile et du vinaigre.

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Usages médicinaux : Toxicité :
On utilise la plante entière fraîche (elle perd Certaines personnes digèrent assez mal
la majeure partie de ses propriétés au séchage), les plantes de la famille des Brassicaceae, à cause
comme la grande majorité des plantes de la famille de leurs composés soufrés. Ces composants,
des Brassicaceae. les glucosinolates, sont irritants pour les muqueuses.
Mieux vaut donc ne pas en manger en trop grandes
Le cresson est : quantités.
• Dépuratif (stimule certains organes pour
Contre Indications :
l’élimination des toxines) du foie et des reins
• La plante crue chez les personnes atteintes
• Un détoxifiant du foie
d’hypothyroïdie. La grande majorité des plantes
• diurétique (élimination des toxines par les urines) appartenant à la famille des Brassicaceae,
• Apéritif (stimule l’appétit) seront contre-indiquées, crues, en cas
• Anti-anémiant (lutte contre l’anémie grâce d’hypothyroïdie.
au fer qu’il contient) • les personnes ayant un système digestif fragile
• Expectorant (facilite l’expulsion de crachats ou déjà irrité.
par la toux)
• Tonique digestif (facilite la digestion)

Il favorise l’élimination des composés nitrés


cancérigènes qui s’accumulent chez les fumeurs
et peut donc être utilisé pour prévenir le cancer
du poumon.

On peut faire des cures dépuratives au cresson


des fontaines lors des changements de saison.

Boire 60 à 150g de suc (jus) de cresson par jour,


dilué dans de l’eau (très important, sinon il est
irritant), a un effet vermifuge, en plus des propriétés
mentionnées ci-dessus, selon le Dr Valnet
et Paul-Victor Fournier. Le jus étant extrait
de la plante crue, encore une fois, choisissez bien
votre lieu de cueillette pour ne pas vous parasiter
avec la douve du foie.

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CONFUSIONS POSSIBLES :

fontaines et autres plantes de la famille


des Brassicaceae.
Cuisine : La cardamine amère a un goût fort
et piquant. On peut l’utiliser pour donner un goût
de moutarde à une salade composée.
Comme pour le cresson, cette plante poussant
dans des lieux humides, il y a un risque de présence
de douves du foie.
Propriétés : Elle est riche en vitamine C
et dépurative.

Fleurs blanches et tige rameuse (formée de rameaux secondaires)


de cardamine amère (Cardamine amara)

Cardamine amère (Cardamine amara)


Famille : Brassicaceae
Nom anglais : Large bittercress
Comestible
Description :
Herbacée vivace de 10 à 60cm, glabre ou presque.
Ses feuilles sont composées de 3 à 11 folioles ovales-
arrondies et sentent également le cresson. C’est la
plante la plus difficile à différencier du cresson
des fontaines. Mais puisqu’elle est comestible, les
confondre ne serait pas bien grave.
Floraison : Avril-juillet
Feuilles composées imparipennées de cardamine amère
Milieux : Sols humides, riches en nutriments, petits (Cardamine amara)
ruisseaux, surtout en montagne, jusqu’à 2200m.
Toxicité : Pas de toxicité à part le caractère irritant
des glucosinolates, comme pour le cresson des

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Ache nodiflore, ou ache faux cresson
(Helosciadium nodiflorum,
anciennement Apium nodiflorum)
Famille : Apiaceae
Nom anglais : Fool’s watercress
Comestible
Description :
Herbacée vivace de 20 à 60cm de hauteur.
Sa tige est creuse comme le cresson sauvage.
Les feuilles sont glabres (sans poil) et composées
de 5 à 9 folioles dentées. Les deux folioles inférieures
ne sont pas plus petites que les autres (contrairement
à la berle dressée que nous verrons plus bas).
Confusion en feuilles uniquement. Les fleurs sont
très différentes, disposées en ombelles (les petites
tiges portant les fleurs partent d’un même point,
donnant à l’ensemble une forme de parapluie) qui
est une caractéristique de la famille des Apiaceae.
L’odeur des feuilles ne sera pas soufré et piquante,
mais plutôt s’approchant d’une odeur anisée Ache nodiflore (Helosciadium nodiflorum) et ses fleurs en ombelle
ou de céleri.
Floraison : Juin-septembre
Milieux : Bords des ruisseaux, fossés,
sols vaseux, de 0 à 1200m.
Toxicité : L’ache nodiflore est comestible
mais n’a pas fait l’objet de beaucoup d’études.
Dans le doute, mieux vaut ne pas en manger
en trop grandes quantités ou trop régulièrement.

Feuilles imparipennées à folioles dentés et tige creuse d’ache nodiflore


(Helosciadium nodiflorum)

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Berle dressée ou petite berle
(Berula erecta, anciennement Sium erectum)
Famille : Apiaceae
Nom anglais : Lesser water-parsnip
Suspecte
Description :
Herbacée vivace de 30 à 80cm
Contrairement au cresson des fontaines, ses feuilles
sont dentées et les deux folioles inférieures sont
plus petites que les autres. Parfois les deux folioles
inférieures sont tombées et on ne voit alors plus
à leur place qu’un petit anneau entourant le pétiole
(la tige de la feuille). Les feuilles ont une odeur Feuille imparipennée de Berle dressée (Berula erecta).
Par Kristian Peters -- Fabelfroh 14:36, 29 December 2005 (UTC)
de céleri quand on les froisse. ó Photographie personnelle, CC BY-SA 3.0,
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Berula_erecta_bluete.jpeg
Confusion en feuilles uniquement. Les fleurs sont très
différentes, disposées en ombelles.
Toxicité : Certaines sources en parlent comme
d’une bonne comestible et d’autres la déclarent
suspecte d’être toxique. Ses effets à courts et longs
termes étant peu étudiés, mieux vaut rester prudent
et ne pas la consommer.

Feuille imparipennée de Berle dressée (Berula erecta).


Par Kristian Peters -- Fabelfroh 14:36, 29 December 2005 (UTC)
ó Photographie personnelle, CC BY-SA 3.0,
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=484211

Floraison : Juin-septembre
Milieux : Ruisseaux, fossés, sols vaseux, dans les
collines ou en montagne, de 0 à 700m d’altitude.
Berle dressée (Berula erecta). Les deux folioles inférieures sont tombées
et on ne voit alors plus à leur place qu’un petit anneau entourant le pétiole
(la tige de la feuille), on parle de noeud pétiolaire.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

http://doris.ffessm.fr/Especes/Berula-erecta-Berle-dressee-3689

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles,


François Couplan, Nouvelle édition, Sang de la Terre, 2017

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3ème édition, Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, Édition Equilibres Aujourd’hui

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique,


Gaston Bonnier et Georges de Layens, Belin, 1986

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Interaction between iodine and glucosinolates in rutabaga sprouts and selected biomarkers of thyroid
function in male rats, Paśko P., Okoń K., Krośniak M., Prochownik E., Żmudzki P., Kryczyk-Kozioł J.,
Zagrodzki P., Journal of Trace Elements in Medicine and Biology, 46, 110-116, 2018

Preliminary observations on the effect of dietary brussels sprouts on thyroid function,


McMillan M., Spinks E.A., Fenwick G.R., Human toxicology, 5(1), 15-19, 1986

Remerciements à mes amis Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

ÉGLANTIER

Églantier (Rosa canina).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE


Rosa canina Espèce très commune dans toute la France, des
plaines jusqu’à 1600 m d’altitude. L’églantier est
NOMS VERNACULAIRES particulièrement présent dans les haies, les lisières de
Églantier, rosier des chiens forêt et les bois clairs1.

FAMILLE BOTANIQUE RÉPARTITION MONDIALE


Rosaceae Le rosier des chiens est commun dans toute l’Europe,
en Asie occidentale et en Afrique septentrionale.
NOM ANGLAIS
Dog rose

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MILIEUX (OU SOL) Elle possède 5 pétales libres entre eux, de
Le rosier des chiens est peu exigeant, il est nombreuses étamines libres insérées sur le bord
mésoxérophile (il a tendance à préférer les sols de la coupe du réceptacle et au centre, de
moyennement secs) et neutrocalcicole (il aime le sols nombreux carpelles libres à styles longs.
neutres voire calcaires)1. • Les fruits sont des akènes recouverts de poils
contenus dans le réceptacle de la fleur qui a
FLORAISON grossi, et qui est devenu charnu. L’ensemble
Mai-juin-juillet1,2 s’appelle le cynorrhodon qui est un faux-fruit.
Mûr, il mesure 1 à 2 cm, il est rouge, ovoïde,
PÉRIODE DE RÉCOLTE lisse et brillant et porte une sorte de “collerette”
sombre, vestige des stigmates et des étamines.
• Fleurs : mai-juin
• Fruits : novembre à la fin de l’hiver
LE SAVIEZ-VOUS
• Bourgeons : début du printemps.
Un faux-fruit est le résultat, après
DESCRIPTION1–3 fécondation de la fleur, du développement
d’un ou plusieurs organes de la fleur
Le rosier des chiens est un arbrisseau de 1 à 5 m
(réceptacle floral, calice, pédoncule..) qui
de haut, à plusieurs troncs. Il est buissonnant et à
deviendra charnu et comestible. Dans
feuilles caduques.
ce cas, les vrais fruits issus des carpelles
• Les rameaux sont dressés, peu étalés et portent (souvent des akènes) se trouvent alors sur le
des aiguillons crochus et très robustes. faux-fruit ou à l’intérieur de celui-ci.
• Les feuilles sont alternes sur la tige et stipulées. Par exemple :
Cela signifie qu’elles portent des stipules • Pour la fraise, issue du gonflement du
(organes ressemblants à de petites feuilles insérés réceptacle, les akènes sont sur la partie
par paires au niveau du pétiole). Elles sont
charnue.
composées de 5 à 7 folioles dentées de 1,5 à
• Pour le cynorrhodon, ses akènes se
4 cm. Elles ont une nervation pennée (en forme
retrouvent enfermés à l’intérieur de la
de peigne), sont glauques et glabres ou très
partie charnue.
légèrement velues sur les nervures.
• Les fleurs sont souvent solitaires ou en
corymbe de 2 à 5 fleurs. Elles sont caliciflores
(leur réceptacle a une forme de calice),
actinomorphes (fleur dont les pièces florales sont
symétriques par rapport à un axe et pouvant
être coupée en deux moitiés égales selon
différentes directions) de 4 à 7 cm de diamètre,
rose pâle voire blanchâtre à odeur agréable.
Elles possèdent un calice caduc avant le
rougissement des fruits. Les 5 sépales sont libres
entre eux, aigus, divisés et rabattus.
La fleur est hermaphrodite (elle contient
l’appareil reproducteur mâle et femelle).
Nombreux rameaux de l’églantier (Rosa canina).

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Aiguillons d’églantier (Rosa canina) robustes et crochus. Fleurs souvent solitaires de l’églantier (Rosa canina).

Feuille composée, imparipennée de 5 à 7 folioles dentés de l’églantier (Rosa Fleur à 5 pétales libres et nombreuses étamines de l’églantier (Rosa canina).
canina).

Boutons floraux d’églantier plus ou moins ouverts (Rosa canina). Sépales divisés et rabattus de l’églantier (Rosa canina).

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Cynorrhodons rouges, brillants, ovoïdes de 1 à 2 cm de long et la “collerette” Akènes recouverts de poils , irritants contenus dans le réceptacle gonflé de
bien visible de l’églantier (Rosa canina). l’églantier (Rosa canina).

CUISINE Les cynorrhodons crus peuvent entrer dans la


En cuisine, ce sont surtout les cynorrhodons qui sont préparation de nombreuses recettes telles que la
utilisés mais les pétales de fleurs le sont aussi pour sauce tomate et les purées de fruits.
confectionner des sirops, parfumer des boissons ou
décorer des desserts4. Les jeunes feuilles peuvent • Ils peuvent également être cuits et utilisés en
être mises dans les salades ou infusées lorsqu’elles confitures, en sirops, en liqueurs...
sont très jeunes et tendres. Nul besoin d’attendre les
premières gelées pour récolter les cynorrhodons, en
effet, il suffit d’attendre qu’ils soient mûrs donc bien Recettes
rouges.
Purée de cynorrhodons
Ingrédients :
• Les cynorrhodons peuvent être consommés crus.
Cynorrhodons, eau, sucre
Ils peuvent être consommés lorsqu’ils sont mous
mais aussi quand ils sont durs et croquants. • Mixer les cynorrhodons crus entiers avec un peu
Dans tous les cas, ils sont comestibles lorsqu’ils d’eau qui surnage dans un bon blender.
sont rouges. • Presser le tout bien fort dans un sac à jus ou un
- Mou ou blet (fruits trop mûrs), il suffit de le moulin à légumes à grille fine afin de récupérer
cueillir et de presser sur le bout du cynorrhodon le jus plus ou moins épais (selon la quantité
afin de faire sortir la purée à déguster, tout en d’eau que vous mettrez) débarrassé de tous les
laissant les akènes et les poils à l’intérieur. akènes et d’un maximum de poils.
Si vous voulez les faire ramollir artificiellement, • Ajouter du sucre selon le goût.
il suffit de les passer 24h- 48h au congélateur. • La purée ou le jus peuvent être dégustés nature
- Dur, il suffit de le couper dans la longueur ou mélangés avec un peu de purée d’amande
(Christophe le fait avec ses dents) et ainsi et de compote de pomme pour confectionner un
d’ouvrir le cynorrhodon et d’enlever les akènes, dessert vitaminé.
il peut rester quelques poils sans que ça
soit gênant pour apprécier la pulpe rouge,
croquante et légèrement acidulée.

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Sauce bourguignonne sauvage Petit problème de maths :
Excellente en fond de pizza, en accompagnement Sachant que :
de toasts au chèvre, d’une viande ou de frites. • les apports minimaux reconnus en vitamine C
Ingrédients (pour environ 350 g de sauce soit des cynorrhodons sont de 300 mg pour 100 g.
l’équivalent d’un pot de confiture) : • les apports journaliers recommandés (AJR) en
500 g de cynorrhodons crus entiers, 400 g d’eau, vitamine C sont de 80 mg.
1 échalote, 1 gousse d’ail, un filet de vinaigre • 100 g de cynorrhodons correspond environ à
balsamique, un filet d’huile d’olive, un filet de sirop 50 faux-fruits.
de sucre (que l’on peut faire soit même) ou de miel, … il suffirait d’une dizaine de cynorrhodons pour
sel, poivre couvrir nos besoins journaliers en vitamine C.
Toute proportion gardée, les cynorrhodons
• Équeuter et étêter les cynorrhodons. apporteraient 10 à 20 fois plus de vitamine C qu’un
• Les mixer crus entiers quelques instants avec citron4.
l’eau pour obtenir une pâte épaisse.
• Les passer dans une passoire ou au moulin à
légumes avec une grille fine afin de récupérer Voici les principales valeurs nutritives moyennes
une purée sans akènes et avec un minimum de pour 100 g de pulpe de cynorrhodons (environ une
poils. cinquantaine)5 :
• Émincer l’échalote et la gousse d’ail.
• Les faire revenir dans un peu d’huile d’olive.
Eau 49 g
• Mettre la purée de cynorrhodon, l’échalote, l’ail
Protéines 4g
et l’huile d’olive.
Glucides 22 g
• Mixer et ajouter le vinaigre balsamique et le
Lipides 0,4 g
sucre dans un robot, mixer le tout à nouveau.
Calcium 257 mg
• Saler, poivrer.
soit environ 30 % des AJR
• Réajuster selon votre goût en rajoutant du sucre
Potassium 290 mg
ou du sel.
soit environ 14 % des AJR
Phosphore 258 mg
soit environ 40 % des AJR
NUTRIMENTS
Provitamine A 15000 UI
= caroténoïdes soit 3 à 5 fois nos AJR
Les cynorrhodons
Vitamine C Entre 300 et 2000 mg selon
1/ La pulpe les sources soit 2,5 à 25 fois
Tous les cynorrhodons sont comestibles ! nos AJR. 6–8
Cependant leur qualité nutritive et gustative varient
en fonction des espèces et de leur maturité, nous
Les cynorrhodons contiennent également des
indiquerons dans ce tableau uniquement la valeur
vitamines B1, B2, PP et K ainsi que du fer, du
nutritive moyenne des principaux constituants de
magnésium, du manganèse, et du zinc en quantité
la pulpe des cynorrhodons de l’églantier sauvage
modérée9.
(Rosa canina).

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LE SAVIEZ-VOUS ? 1/ Les cynorrhodons7,8
• La vitamine A est soluble dans les La pulpe :
graisses et ne se trouve pas, en l’état, • Vitamine C (0,3 à 2 %) ou acide ascorbique :
dans les végétaux. intervient dans de nombreuses réactions
De nombreux végétaux contiennent métaboliques notamment celles de l’assimilation
des substances appelées caroténoïdes du fer et contribue au bon maintien du système
qui leur confèrent une couleur immunitaire.
jaune orangée (comme la carotte). • Caroténoïdes (ou provitamine A) : tétraterpènes
Ces caroténoïdes et notamment le indispensables au bon maintien de la vision, les
béta-carotène sont aussi appelés caroténoïdes joueraient également un rôle dans
provitamine A car lors de leur la croissance osseuse et dans le maintien du
absorption par l’intestin, ils sont système immunitaire.
convertis en vitamine A5. • Tanins ellagiques : “tanins hydrolysables”
• La vitamine C est fragile et supporte ayant les propriétés générales des tanins :
mal d’être séchée, conservée ou antiseptiques (antibactériens, antiviraux et
chauffée, ainsi il est préférable d’utiliser antifongiques), anti-oxydants, astringents (donc
les cynorrhodons justes cueillis et crus anti-diarrhéiques) et cicatrisants.
pour préserver leur teneur en vitamines. • Flavonoïdes : ils pourraient avoir, entre
On dit qu’elle est thermolabile (une autres propriétés, d’être anti-inflammatoires,
température de plus de 60° la détruit antioxydants, anti-infectieux et
en grande partie) et sa teneur décroît immunostimulants voire immunomodulateurs.
rapidement dans le fruit séché.
• Pectine (15%) : fibres solubles, composés
de polysaccharides (sucres complexes). La
2/ Les akènes pectine permet de moduler l’absorption des
Les akènes sont riches en huile grasse (jusqu’à 10%) glucides et des acides gras en ralentissant leur
contenant majoritairement de l’acide linoléique assimilation au niveau intestinal. Elle est de ce
(oméga 6) et linolénique (oméga 3) , il est donc
9 fait intéressante pour prévenir le diabète et
intéressant d’utiliser les cynorrhodons entiers, et de l’hypercholestérolémie.
les mixer ou de les broyer avec leur akènes afin d’en • Autres composants divers : sucres, triterpènes,
extraire un maximum d’huile et de les presser ensuite catéchol, acide malique et citrique, une huile
dans un sac à jus pour filtrer la préparation .
4,8
essentielle en très faible quantité (0,03%)

MOLÉCULES ACTIVES
Différentes parties de la plante sont utilisées 2/ Bourgeons
traditionnellement tels que les pétales qui Leur composition exacte n’est pas connue à l’heure
contiendraient de l’acide malique et citrique actuelle mais devrait l’être dans les prochaines
légèrement laxatifs ou les feuilles et l’écorce riches en années étant donné l’essor de la gemmothérapie.
tanins10.
Leurs composition et indications n’étant pas
suffisamment documentées, nous ne développerons
ici que les propriétés et usages du cynorrhodon
(pulpe) ainsi que des bourgeons.

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PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICINAUX

1/ La pulpe des cynorrhodons Remèdes


Correspond à la pulpe séchée, coupée, débarrassée Par voie interne
des akènes. • Infusion
C’est la seule partie décrite dans la pharmacopée Selon Max Wichtl et Robert Anton8
française.8 Préparation : Verser de l’eau bouillante sur
environ 2 g de pulpe séchée et fragmentée.
Laisser infuser environ 10 minutes.
Propriétés et indications
N.B : 1 cuillère à café = 3,5 g.
En France, l’ex-Agence du médicament indique Utilisation : prendre 3 ou 4 bols par jour8,11.
pour le cynorrhodon les propriétés suivantes dans
une Note explicative7 :
• Fatigue générale sans lien avec une maladie POUR ALLER PLUS LOIN :
décelable (appelée asthénie fonctionnelle).
• Une étude contrôlée en double
• Facilitation de la prise de poids.
aveugle a montré que la prise de
Mais sachez que ces indications qui sont issues de poudre de cynorrhodon (5 g par jour)
l’usage traditionnel de la plante n’ont pas fait l’objet aurait un léger effet sur l’amélioration
d’études cliniques. de la qualité de vie de personnes
La commission E allemande (une commission souffrants de douleurs articulaires12,13.
d’experts qui s’est prononcée d’un point de • Un lipide (galactolipide appelé
vue scientifique sur les propriétés issues de GOPO), présent dans le cynorrhodon
l’usage traditionnel des plantes médicinales) ne aurait une activité anti-inflammatoire
recommande pas son usage thérapeutique. et protectrice du cartilage in vitro7.
Aujourd’hui, le cynorrhodon est surtout utilisé pour
corriger la saveur des tisanes bien que la médecine
populaire prône son usage8 :
1. D
 e par sa grande richesse en vitamine C : 2/ Les bourgeons15–17
a. dans les maladies infectieuses hivernales
Indications
b. dans les carences en vitamine C
c. pour augmenter les défenses immunitaires. Selon Philippe Andrianne, les jeunes pousses
d’églantier sont utilisées pour les troubles ORL
2. De par sa richesse en pectine et en acides
à répétition notamment chez les enfants, les
organiques comme :
personnes déminéralisées ou fragiles qu’il faut
a. légèrement laxatif
fortifier, elles auraient un rôle de stimulant
b. diurétique.
immunitaire.
3. De par la présence de tanins aux propriétés
Selon Stéphane Boistard, dans ce cas, la prise
astringentes10, la pulpe pourrait aussi être
doit se faire sur plusieurs mois pour permettre de
indiquée dans les diarrhées et les maux de
diminuer la fréquence des pathologies ORL.
gorge.

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Remèdes TOXICITÉ
Par voie interne Aucune connue12,19.
Préparation : voir cours sur la gemmothérapie.
Utilisation :
• Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à CONTRE INDICATIONS
raison de 5 gouttes par prise du macérat- Aucune connue12,19.
mère, pur ou dilué dans de l’eau.
• Pour les enfants, ajuster de manière
proportionnelle en fonction du poids à raison ANECDOTES ET AUTRES
d’1 goutte de macérat-mère pour 10 kg de INFORMATIONS
poids. Utiliser dilué dans de l’eau.” • La racine de rosier des chiens (Rosa canina)
aurait été utilisée autrefois pour soigner les
blessures causées par les morsures de chiens
LE SAVIEZ-VOUS enragés ce qui lui aurait donné son nom6,10.
Selon le Dr Edward BACH, l’élixir réalisé à • Le nom gratte-cul viendrait du fait que les
partir des fleurs d’églantier, « Wild rose » poils présents à l’intérieur du cynorrhodon
permettrait aux personnes manquant permettraient d’évacuer les oxyures (les vers qui
d’intérêt pour le présent, les personnes “grattent” le cul)6. En effet, ces poils auraient un
résignées à ce qui leur arrive de retrouver effet vermifuge. Victor Fournier préconise de
du dynamisme et de la gaité18. les absorber avec du miel ou avec la pulpe du
cynorrhodon pour éliminer les vers14.
La prise régulière de l’élixir bien choisi,
permettrait un retour à l’équilibre • Les “poils à gratter” sont les poils qui entourent
émotionnel. En effet les fleurs de Bach les akènes et peuvent provoquer de vives
sont conseillées pour accompagner nos démangeaisons.
émotions, apprendre à les reconnaître et à • Hildegarde de Bingen considérait que l’églantier
les comprendre. était une plante réchauffante, elle l’utilisait dans
les affections pulmonaires et les abcès mais aussi
en application de pétales pour les yeux collés le
matin15,20.

BON À SAVOIR
Les pétales séchés peuvent être utilisés
pour fabriquer une huile de beauté :
Selon Christophe de Hody :
Préparation du macérat huileux : Remplir
un bocal propre de pétales séchés.
Recouvrir d’huile végétale biologique de
noyau d’abricot. Laisser macérer à l’abri
de la lumière pendant 3 semaines en
mélangeant tous les jours. Filtrer.
Utilisation : Sur le visage ou le corps, le soir,
après la toilette.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Ronce (Rubus fruticosus)


Noms vernaculaires : Ronce des bois, mûrier des
haies
Famille : Rosaceae
Nom anglais : Blackberry
Description
La ronce est un sous arbrisseau de 1 à 2 mètres Fleur de ronce sauvage (Rubus fruticosus), plus petite que celle de l’églantier
ayant des tiges bisannuelles dressées puis arquées, (Rosa canina).
épineuses. Les feuilles sont composées de 3 à 5
folioles et palmées ce qui les diffère des feuilles
d’églantier qui sont pennées et portent 5 à 7 folioles.
Les fleurs sont roses, régulières et hermaphrodites
comme celles de l’églantier.
Les fruits sont les mûres : polydrupes (fruit
multiple) composées de drupéoles agglomérées qui
deviennent noires à maturité.

Feuille de ronce (Rubus fruticosus) composée palmée à 5 folioles.

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SYNTHÈSE

> L’églantier (Rosa canina) est un arbrisseau buissonnant à aiguillons crochus.


Il est peu exigeant et possède des fleurs roses pâles.

Présent dans les haies et les lisières de forêt de toute la France, son faux-fruit rouge
à maturité est le cynorrhodon bien apprécié des cueilleurs.

> En effet, les cynorrhodons peuvent être cueillis dès qu’ils sont rouges afin d’apprécier
leur goût légèrement acidulé et sucré. La pulpe très riche en vitamine C et provitamine
A sera préférentiellement consommée crue afin de préserver ses vitamines.

> D’un point de vue thérapeutique, la pulpe de cynorrhodon est utilisée de façon
traditionnelle en infusion pour prévenir les maladies hivernales et augmenter les
défenses immunitaires bien qu’aucune étude n’ait prouvé une réelle efficacité.

Seule partie décrite dans la pharmacopée française, la pulpe est aujourd’hui surtout
reconnue pour améliorer le goût des tisanes.

POUR EN SAVOIR PLUS :


> À l’intérieur du faux-fruit se trouvent des akènes et des poils : le poil à gratter.
> Les jeunes pousses sont utilisées en gemmothérapie pour les affections ORL
à répétition notamment chez les enfants.
> Les fleurs sont utilisées pour confectionner l’élixir « Wild rose » du docteur
Bach pour aider les personnes résignées à trouver de l’intérêt pour le présent.
> Les pétales séchés en macérat huileux sont utilisés pour faire une huile de
beauté.

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Sources

1. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré, p. 599.
2. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France, p. 998.
3. thomas, R., Busti, D. & Maillart, M. Petite flore de France Belgique, Luxembourg,Suisse, p. 320.
4. Couplan, F. Le régal végétal, nouvelle édition, p. 260.
5. Couplan, F. Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées, p. 237.
6. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. (2016), p. 69.
7. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales. 5e Édition. (2016), p. 28.
8. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
(2003), p. 521.
9. Baconnier, G. Le cynorhodon : aujourd’hui et demain. (Joseph Fournier, 2008).
10. Luu, C. 250 remèdes naturels à faire soi-même, p. 846.
11. Debuigne, G. & Couplan, F. Le petit larousse des plantes qui guérissent, 500 plantes et leur remède.
(2013), p. 120.
12. Brinker, F. Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines. (2010),
p. 362.
13. Bone, K. & Mills, S. Principles and practice of PHYTOTHERAPY, p. 126.
14. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. (2010), p. 157.
15. Andrianne, P. La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons. (2002), p. 174-175.
16. Boistard, S. Gemmothérapie : Les bourgeons au service de la santé, guide pratique et familial. (2016),
p. 160.
17. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie Gemmothérapie. (2017), p. 253.
18. Dr Bach, E. La guérison par les fleurs. (Le courrier du livre, 2016).
19. Dubray, M. Guide des contre-indications des principales plantes médicinales. (2010), p. 113.
20. Pukownik, P. En bonne santé toute l’année avec Sainte Hildegarde de Bingen. (2015), p. 132.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

ÉPIAIRE DES BOIS

Épiaire des bois (Stachys sylvatica L).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Stachys sylvatica L. Commune dans presque toute la France, à
l’exception des plaines méditerranéennes où elle
NOMS VERNACULAIRES demeure très rare.
Épiaire des bois, ortie puante
RÉPARTITION MONDIALE2,3
FAMILLE BOTANIQUE Europe, Asie occidentale et centrale.
Lamiaceae

NOM ANGLAIS
Hedge Woundwort

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MILIEUX (OU SOL)4 Les feuilles basales* sont plus développées
Espèce de prairies, haies, talus, clairières, chemins que les feuilles caulinaires* (jusqu’à 10-
forestiers, appréciant surtout les bois frais à humide, 15 cm) et munies d’un long pétiole* (5 à
en colline ou en montagne (de 0 à 1700 m 8 cm) égalant sensiblement la longueur du
d’altitude). Elle pousse à l’ombre ou à la mi-ombre limbe* de la feuille.
sur des sols basiques, riches en éléments nutritifs, La jeune pousse d’épiaire des bois se
argileux et profonds, gorgés d’humidité. reconnaît à ses feuilles basales* qui ne
poussent pas en rosette* et dont les deux
FLORAISON1 jeunes feuilles terminales sont dressées*
l’une contre l’autre.
Juin à août.
• L’inflorescence*, plus ou moins rameuse*,
PÉRIODES DE RÉCOLTE est un épi* réunissant des fleurs groupées
en verticilles* le long des ramifications.
En usage culinaire :
Les fleurs hermaphrodites* sont d’un beau
• Feuilles : avril à octobre. pourpre foncé zébré de blanc. Elles sont
• Sommités fleuries : juin à août (de groupées en verticilles*, de 3 à 6 fleurs,
préférence coupées sous la deuxième ou assez espacés les uns des autres.
troisième paire de feuilles). On trouve 2 feuilles bractéales* opposées*
sous chaque verticille*. La taille des
DESCRIPTION3,5,6 bractées* diminue vers le sommet de l’épi*,
Herbacée* vivace* de 30 à 150 cm, très jusqu’à parfois complètement disparaître.
velue, à odeur forte voire désagréable au - Le calice* est formé de 5 sépales*
froissement (serpillière mouillée ou punaise soudés aux dents de taille presque
selon les nez) mais qui se transforme, lorsqu’on égale et il est hérissé de poils
l’écrase, en odeur de champignon. glanduleux*.
• La tige est dressée*, carrée, cannelée* et - La corolle* en tube est bilabiée*, en
couverte de poils étalés, glanduleux* dans forme de gueule de loup (env. 15 mm)
la partie haute de la plante. Elle est très comme la plupart des fleurs de la
souvent rameuse*. famille des Lamiaceae.
• Les feuilles sont grandes (jusqu’à 15 cm), • Le fruit est un tétrakène* lisse et noir, bien
vert sombre, opposées*-décussées* et visible au fond du calice*.
velues sur les deux faces, ce qui lui donne
un toucher très doux.
Portées par un long pétiole*, elles sont
ovales-triangulaires à base cordée*,
dentées en scie* et terminées en pointe
à la manière des feuilles d’ortie. Chaque
dent de la feuille est terminée par un petit
mucron* blanc (à observer à la loupe).

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Vivace herbacée velue de 30 à 150 cm, poussant en colonie.

Tige dressée, carrée, couverte de poils étalés et feuilles opposées-décussées à long pétiole.

Grande feuille ovale-triangulaire, à la base cordée, dentée et velue sur les deux faces.

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Jeune pousse aux deux feuilles terminales dressées l’une contre l’autre.

Inflorescence plus ou moins rameuse, en épi de fleurs bilabiées, verticillées, et calice de 5 sépales soudés à poils glanduleux.

Fruit : tétrakène lisse, vert ou noir selon la maturité, situé au fond du calice.

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CUISINE
Après avoir été dérouté par sa note fortement épicée et musquée, on se délectera avec plaisir de sa saveur
automnale de champignons. Véritable alternative aux cèpes, on l'utilise dans de nombreuses et diverses
préparations comme les tartes, les tagliatelles, les pommes de terre sautées, voire même les sorbets7…
Toutes les parties tendres sont d’excellentes aromates ce qui la rend intéressante dans sa totalité.
• Les jeunes pousses et feuilles crues peuvent être ajoutées aux salades composées ainsi que, finement
hachées, aux fromages aux herbes et aux omelettes. Les feuilles peuvent aussi être cuites dans des
soupes et des bouillons, ou des purées et gratins. Bluff champignons garanti8 !
Pour leur conservation, il est préconisé de les faire sécher.
• Les fleurs servent essentiellement de décoration et peuvent être consommées crues. Elles apportent une
note colorée aux salades9.

BON À SAVOIR : L’épiaire des marais (Stachys palustris L.) et l’épiaire alpine (Stachys alpina L.) sont
également de bonnes comestibles à la saveur de champignon. On ne les retrouve pas dans les mêmes
milieux : l’épiaire des marais préfère les lieux très humides voire marécageux et l’épiaire alpine… la
montagne10 !

RECETTES
Chips d’épiaire
Ingrédients : 2 grosses poignées de feuilles d’épiaire ; de l’huile de tournesol.
Préparation :
• Ramasser de jolies feuilles entières d’épiaire, les • Les faire dégorger sur un essuie-tout et les
rincer et les sécher. assaisonner avec sel, poivre, épices à votre
• Les déposer délicatement dans de l’huile chaude convenance.
pour les faire frire jusqu’à ce qu’elles soient Cette recette peut être adaptée à de nombreuses
croustillantes. plantes sauvages : orties, lierre terrestre, lamiers,
plantains, berce…

Cake à l’épiaire et à l’ortie


Ingrédients : 100 g de farine de sarrasin ; 50 g de farine de riz ; 50 g de fécule de maïs (ou pomme de
terre) ; 70 g de jeunes pousses d’épiaire ; 50 g de jeunes pousses d’ortie ; 100 g de fromage de chèvre frais
(ou de tofu fermenté) ; 40 g de cerneaux de noix ; 10 cL d’huile d’olive ; 10 g de poudre à lever ; 1 cuillère à
soupe de jus de citron ; 200 mL de lait (végétal ou non) ; 1 pincée de sel ; 1 pincée de bicarbonate de soude
alimentaire.
Préparation : • Incorporer l’huile d’olive, le jus de citron, le
• Préchauffer le four à 180°C (th.6). fromage de chèvre et le lait.
• Laver à grande eau les jeunes pousses et les • Hacher finement les feuilles, concasser
essorer. grossièrement les cerneaux de noix et les
• Mélanger la farine de sarrasin, la farine de riz, la incorporer à la pâte.
fécule, la poudre levante, le sel et le bicarbonate • Huiler légèrement un moule à cake et y répartir
de soude alimentaire. la préparation.
• Enfourner pour environ 35 min.

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NUTRIMENTS Au froissement, si l’on presse fortement les
feuilles entre ses doigts pour en faire sortir
Nous n’avons pas trouvé de donnée sur sa
le jus, l’odeur fétide disparaît au profit
composition nutritionnelle.
d’une bonne odeur de champignon qui
n’est pas sans évoquer l’odeur du cèpe. On
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, l’appelle aussi parfois la “plante cèpe”.
INDICATIONS ET REMÈDES • La disposition des fleurs en épi* a donné
L’épiaire des bois n’est pas couramment utilisée en son nom à la plante :
phytothérapie. Il y a donc très peu d’informations sur - son nom de genre : Stachys, du grec
ses propriétés et sa composition.
stachus qui signifie épi*,
TOXICITÉ - son nom commun : “épiaire”.
Aucune information concernant une toxicité Le nom d’espèce sylvatica renvoie quant à
éventuelle. lui au latin sylva, la forêt.
• Traditionnellement, l’épiaire des bois aurait
CONTRE-INDICATIONS été utilisée comme antispasmodique*,
Aucune information concernant des contre- en Europe de l’Est et en Méditerranée
(Serbie, Italie, Kosovo), dans le traitement
indications éventuelles.
des spasmes* viscéraux12, des troubles
menstruels* et des bronchites*10 allergiques.
AUTRES USAGES
Fraîche, elle aurait servi à favoriser la
• Les racines (parties tendres d’octobre cicatrisation des petites plaies13.
à mars) seraient consommées dans
• Optimiser ses coins de cueillette : grâce à
certains pays de l’Est comme légumes ou
ses rejets traçants*, l’épiaire des bois forme
transformées après séchage en farine pour
de belles colonies que l’on retrouvera d’une
la fabrication de pain et de bouillies9.
année sur l’autre. Sa croissance est stimulée
• Les feuilles d’épiaire des bois possèdent des par la cueillette. Laissez reposer une saison
propriétés tinctoriales* jaune11. le site de cueillette tous les 4 à 5 ans en
conservant quelques pieds pour assurer la
ANECDOTES reproduction sexuée et délectez-vous de ce
ET AUTRES INFORMATIONS “légume-champignon” pendant plusieurs
• L’épiaire des bois est également appelée années10 !
“ortie puante” en raison de la forme et de
la couleur de ses feuilles qui ressemblent
à celles de l’ortie et de l’odeur très forte
qu’elles dégagent au froissement. Cette
odeur est assez proche de celle de la
ballote noire (Ballota nigra L.) mais
toutefois moins désagréable.

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CONFUSIONS POSSIBLES
• Les risques de confusions vont principalement concerner des plantes de la famille des Lamiaceae au
stade végétatif* :
- Avec la ballote noire (Ballota nigra L.) dont l’odeur désagréable peut induire en erreur. Les feuilles
de la ballote noire sont cependant bien plus petites, d’aspect gaufré* et crénelées*. Ici, pas de
dents pointues comme chez l’épiaire des bois.
C’est une plante médicinale utilisée traditionnellement comme antispasmodique*.

Feuilles, gaufrées jeunes, crénelées, sans dents pointues et fleurs mauves, en “gueule de loup”,
disposées en verticilles de la ballote noire (Ballota nigra L.).

- Avec le lamier blanc (Lamium album L.) que l’on appelle aussi “ortie blanche” et le lamier pourpre
(Lamium purpureum L.), appelée aussi “ortie rouge”, en raison de la ressemblance de leurs feuilles
avec celles de l’ortie.
La légère odeur du lamier blanc et du lamier pourpre ou au contraire l’odeur très forte de l’épiaire
des bois permettront de faire facilement la distinction entre les deux espèces en dehors de la
période de floraison.
Le lamier blanc est une plante à la fois comestible et médicinale. Le lamier pourpre est comestible.

Lamier blanc (Lamium album L.) et lamier pourpre (Lamium purpureum L.).

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• Dans la famille des Urticaceae, au stade végétatif*, il faudra se méfier de la grande ortie (Urtica
dioica L.) aux feuilles similaires. Un simple contact de la main avec les poils urticants* de cette ortie
suffira cependant à vous rappeler le vieil adage “qui s’y frotte s’y pique”, l’épiaire des bois, elle, ne pique
pas ! De plus l’ortie a des stipules* au niveau des pétioles* des feuilles qu’on ne retrouve pas chez les
Lamiaceae comme l’épiaire.
La grande ortie est une plante à la fois comestible et médicinale.

Jeunes pousses et feuilles plus âgées de grande ortie (Urtica dioica L.) dotées de poils urticants.

Stipules au niveau des pétioles des feuilles, très caractéristique


chez la grande ortie (Urtica dioica L.).

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SYNTHÈSE

> L’épiaire des bois (Stachys sylvatica L.) est une plante de la famille des Lamiaceae qui
apprécie l’ombre ou la mi-ombre des bois frais ou des chemins forestiers des collines ou
montagnes (0 à 1700 m d’altitude).
Elle est commune en France à l’exception des plaines méditerranéennes où elle demeure
rare.
> Herbacée* vivace*, de 30 à 150 cm, poussant en colonies (stolons*), très velue, avec une
odeur fortement désagréable au premier froissement qui finit par laisser place à une
odeur de champignon.
• La tige est dressée*, carrée, cannelée* et couverte de poils étalés, glanduleux* dans la
partie haute de la plante, très souvent ramifiée.
• Les feuilles sont opposées*-décussées*, grandes (jusqu’à 15 cm) et velues sur les deux
faces (toucher très doux). D’un vert sombre, ovales-triangulaires à base cordée*,
dentées en scie* et terminées en pointe à la manière des feuilles d’ortie, elles sont
portées par un long pétiole*.
• L’inflorescence*, plus ou moins rameuse*, est un épi* réunissant des fleurs groupées en
verticilles* le long des ramifications.
• Les fruits sont des tétrakènes* lisses et noirs, bien visibles au fond du calice*.
> En cuisine, l’épiaire des bois est très intéressante dans sa totalité. Les jeunes pousses et les
feuilles crues ou cuites donnent un bon goût de champignon aux plats chauds (omelettes,
soupes, ravioli...) comme aux salades. Les fleurs fraîches décorent subtilement les assiettes.
Nous n’avons pas trouvé de données sur la composition nutritionnelle de l’épiaire.
> Nous ne recommandons pas l’usage thérapeutique de celle-ci.
> Nous ne disposons d’aucune information concernant une éventuelle toxicité ou contre-indication.
> Les risques de confusions concernent principalement des plantes de la famille des Lamiaceae
au stade végétatif* : la ballote noire (Ballota nigra L.) qui est une plante médicinale, le lamier
blanc (Lamium album L.) qui est à la fois comestible et médicinal et le lamier pourpre (Lamium
purpureum L.), qui est comestible. On peut également citer sa ressemblance avec la grande ortie
(Urtica dioica L.) de la famille des Urticaceae, également comestible et médicinale.

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GLOSSAIRE
Antispasmodique — Qui s’oppose aux spasmes Cordé — Qui est en forme de cœur. On dit aussi
musculaires (à savoir des contractions intenses et cordiforme.
brutales survenant au niveau des muscles lisses
dont la commande est involontaire). Synonyme : Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne
spasmolytique. du périanthe, elle est formée de l'ensemble des
pétales qui peuvent être libres ou soudés.
Basal — Qui se situe à la base (synonyme de
basilaire). Décussé — Se dit de feuilles opposées dont les paires
successives sont décalées de 90°.
Bilabié — Se dit d'une corolle ou d'un calice divisé
en deux lèvres (qui correspondent à la fusion d'un Denté en scie — Dont les dents, petites saillies
groupe de pétales ou sépales), égales ou non, l'une triangulaires, sont dirigées vers l'avant de la feuille à
supérieure et l'autre inférieure, au cœur des deux se la manière des dents d'une scie.
trouve la gorge.
Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou organes d’une plante tels que les rameaux, les
l'inflorescence, généralement différent par sa taille, tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
sa forme ou sa couleur, d'une feuille ordinaire. Il proche de la verticale.
peut s'agir d'une petite feuille, une membrane,
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
ainsi positionnée à la base d'un pédicelle floral, Épi — Type d'inflorescence en grappe, formé d'un
d'une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci. axe allongé portant, à des niveaux différents,
Les bractées sont parfois réunies en une collerette des fleurs sessiles, c'est-à-dire non pédicellées, ou
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes subsessiles.
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins Feuilles bractéales — Feuilles ayant les
transformées portant chacune un sporange (sorte de caractéristiques ou jouant le même rôle que les
sac qui contient les spores) et groupées en épi. bractées.

Bronchite — Inflammation des bronches souvent Gaufré — Se dit d’un organe (feuille, pétale etc.)
accompagnée d'une production importante de dont la surface présente des reliefs régulièrement
mucus et d'une toux. répartis.

Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la Glanduleux — Se dit d'un organe pourvu d'une ou
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et de plusieurs petites glandes sécrétrices.
généralement de couleur verte.
Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
Cannelé — Se dit d'un organe marqué de l'herbe, par opposition à ligneux (bois).
cannelures, c'est-à-dire de sillons longitudinaux,
réguliers, plus ou moins larges, parallèles entre eux
et alternant avec des côtes. Hermaphrodite —
1- Se dit d'une fleur bisexuée, c'est-à-dire
comprenant à la fois des étamines (partie mâle) et
Caulinaire — Se dit d'un organe inséré sur la tige. des carpelles (partie femelle).
Par exemple, une feuille caulinaire. 2- Se dit également d'une plante portant des fleurs
toutes hermaphrodites.

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Inflorescence — Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur
1. Groupe de fleurs, d'axes (pédoncules et pédicelles) verte, et d'aspect semblable à une feuille, située sur
portant ces fleurs et de bractées formant un le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et
ensemble physionomiquement bien individualisé, sur dont l'ensemble regroupé en verticille constitue le
un même axe. calice.
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
cyme...) chez différentes espèces. Spasme — Contraction musculaire brusque, violente
et involontaire.
Limbe —
1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille Stade végétatif — Phase durant laquelle la plante
prolongeant le pétiole qui est le siège principal n’est formée que de feuilles. Correspond à la vie
de la photosynthèse, de la respiration et de la de la plante à l’exclusion de la floraison et de la
transpiration. fructification.
2. Partie élargie d'un pétale ou d'un sépale.
Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné... Stipules — Petit appendice pouvant ressembler à
une feuille, plus rarement en forme d'épine ou de
Menstruel — Relatif aux menstruations. glande, inséré, au point où le pétiole se relie à la
tige. Le plus souvent, les stipules sont insérées par
paire.
Mucron — Pointe courte et raide présente au bout
d'un organe végétal (cf. définition mucroné).
Stolon — Longue tige rampante à la surface du sol,
sans feuilles, généralement munie, par endroit, de
Opposés — Se dit de deux organes (souvent des racines adventives qui s'enracinent et permettent la
feuilles) qui s'insèrent à un même niveau en se multiplication végétative de la plante, en formant un
faisant face. nouveau pied.

Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe Tétrakène — Fruit formé de 4 akènes, c'est-à-dire de
à la tige ou à l'axe de fixation de la feuille. Les 4 fruits secs à maturité, indéhiscents (ne s'ouvrant
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles. pas à maturité), à une seule graine non soudée à la
paroi interne du fruit.
Rameuse — Se dit d'une tige divisée en plusieurs
rameaux ou tiges secondaires, se dit également d'un Tinctoriale — Qualifie une plante qui produit
végétal possédant beaucoup de rameaux et de naturellement des pigments, contenus dans certaines
branches. parties (fleurs, feuilles, baies, graines, bois, racines,
sève), qui permettent la fabrication de teintures,
Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle, peintures et colorants, utilisés le plus souvent
très rapprochées les unes des autres, qui se situe au pour teindre des fibres textiles naturelles mais
niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles aussi comme colorants alimentaires ou corporels
forment une rosette durant la première année de (maquillages ou peintures rituelles).
leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se
maintiennent sous forme de rosette l'hiver alors que Traçant — Se dit de racines ou de tiges qui
le reste de la plante a disparu. s’étendent longuement sous terre, de manière
horizontale et à très faible profondeur.

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Urticant — Qui au contact produit une piqûre suivie Vivace — Se dit d'une plante qui vit plusieurs
d'une irritation douloureuse comme brûlante. Par années, c'est-à-dire qu'entre la germination de
exemple, le contact avec la grande ortie (Urtica la graine et la mort de la plante, plus de deux
dioica L.) est urticant. ans s'écoulent. La plante peut donc se reproduire
plusieurs années de suite. Les vivaces les plus
Verticille — Se dit d’un ensemble d’organes, pièces connues sont les arbres, mais il existe de nombreuses
ou ramifications (3 au minimum) secondaires herbacées vivaces comme la consoude officinale
insérés en rayon, au même niveau, autour de l’axe (Symphytum officinale L.), la berce commune
primaire, ou du point central qui les porte. Feuilles, (Heracleum sphondylium L.), la gentiane jaune
stipules et rameaux peuvent être verticillés, les pièces (Gentiana lutea L.) ou l'arnica (Arnica montana L.)...
florales (calice, corolle, androcée, pistil) le sont On parle aussi de plante pérenne.
ordinairement.

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora Gallica - Flore de France. Biotope éditions, p.812 (2014).

2. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Stachys sylvatica L.


Disponible sur : https://www.gbif.org/species/2927282.

3. Tela Botanica. Stachys sylvatica L.


Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-65969-synthese.

4. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française, guide écologique illustré. vol. 2
IDF, p.2075 (1999).

5. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, p.554 (2013).

6. Moutsie & Ducerf, G. Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance,
sans risque de confusion. Éditions de Terran, p.86 (2015).

7. Couplan, F. & Styner, E. Les plantes sauvages comestibles et toxiques. Delachaux et Niestlé, p.182 (2013).

8. Botineau, M. Guide des plantes comestibles de France, Belgique, Luxembourg, Suisse. Belin, p.134-135
(2013).

9. Delevoye Demolin, C. & Lecomte, C. Sorties du bois ! 50 plantes de nos régions à cueillir et déguster !
Noires Terres, p.24-25 (2014).

10. Thévenin, T. Le chemin des herbes. Ulmer, p.297-299 (2012).

11. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française, guide écologique illustré. vol. 1 IDF,
p.1561 (2017).

12. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie, Gemmothérapie. Grancher, p.258 (2017).

13. W. Kothe, H. 1000 plantes aromatiques et médicinales. Terres éditions, p.298 (2007).

Crédits photographiques
p. 1 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by Krzysztof Ziarnek, Kenraiz Grácia, modification apportée
à l’œuvre originale : rognage et luminosité
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Stachys_sylvatica_kz4.jpg

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

ÉPICÉA COMMUN

Epicéa commun (Picea abies (L.) H.Karst.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Picea abies (L.) H.Karst. Retrouvé naturellement et communément dans les
Alpes du Nord, et le Jura et de façon plus localisée
NOMS VERNACULAIRES dans les Alpes du Sud et les Vosges, de 600 à
Epicéa commun, sapin de Norvège 2200 mètres d’altitude. Planté massivement dans
toute la France, sauf dans les plaines méridionales,
FAMILLE BOTANIQUE il se naturalise surtout en montagne.
Pinaceae
RÉPARTITION MONDIALE2
NOM ANGLAIS Europe, Amérique du Nord, Australie.
Norway spruce

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MILIEUX (OU SOL)3 • Les feuilles sont des aiguilles aiguës*,
Il apprécie l’exposition au soleil mais peut se longues (15-25 mm), à 4 angles (que
satisfaire de la mi-ombre. Il pousse sur tous types l’on sent lorsqu’on les fait rouler entre les
de sols à l’exception des sols calcaires très riches en doigts), de couleur vert foncé, piquantes au
carbonates mais il préfère des sols frais et humides. toucher, et résineuses*. Elles dégagent une
C’est une espèce acidifiante des sols. Il se rencontre odeur citronnée au froissement.
naturellement en mélange avec le hêtre et le sapin Elles ne possèdent pas de raie blanche
aux étages montagnards moyen et supérieur. Un sur leur face inférieure (à la différence
boisement d’épicéas est appelé une pessière*. Il est du sapin, Abies alba Mill., qui en a deux)
résistant au froid mais sensible au vent à cause de et sont disposées en spirale autour du
son enracinement parfois superficiel. rameau, en brosse rabattue vers l’avant.
Lorsque l’on arrache une aiguille, elle
FLORAISON1 emmène avec elle à sa base un segment
foliaire* en forme de petite languette qui
Avril à juin.
permet de ne pas le confondre avec le
sapin.
PÉRIODES DE RÉCOLTE
• Les fleurs mâles sont de petits cônes*
Usage culinaire
globuleux* de couleur jaune rougeâtre qui
• Jeunes pousses et bourgeons : au début du apparaissent au printemps sur les rameaux
printemps (encore tendres). de l’année précédente. Ils contiennent un
• Graines : octobre à novembre. grand nombre d’étamines* sessiles* serrées
les unes contre les autres. On les retrouve
DESCRIPTION1,3,4 sur la partie inférieure de l’arbre.
Arbre monoïque* pouvant atteindre 50 mètres • Les fleurs femelles sont des cônes* dressés*
de haut, à feuillage persistant*. de couleur rouge violacé constitués
• Port conique plus ou moins élargi à la base d’écailles charnues disposées autour d’un
(arbres poussant en plaine) ou en colonne axe et portant chacune 2 ovules*. On les
(arbres d’altitude). retrouve dans la partie haute de l’arbre et
• L’écorce est grise à brun rougeâtre (à la à l’extrémité des rameaux.
différence du sapin, Abies alba Mill. dont • Les cônes* matures sont de forme allongée
l’écorce est blanc argenté) c’est la raison (10-16 cm) et pendants avant de tomber
pour laquelle on le désigne parfois sous entiers sur le sol. (À la différence, ceux du
le nom de “sapin rouge”. L’écorce jeune sapin, Abies alba Mill., se désagrègent
présente de fines écailles qui deviennent, directement sur l’arbre laissant l’axe central
avec l’âge, plus grosses et irrégulières. dressé à la manière d’une chandelle).
• Les branches et rameaux sont verticillés*, Chaque écaille de cône* contient 2 graines
de couleur brun-rougeâtre à orangés, petites, brunes et pourvues d’une membrane
glabres* ou pubescents*, avec des saillies ailée leur permettant d’être prises par le vent.
formées par les coussinets sur lesquels • Les bourgeons sont ronds, ovoïdes*, assez
étaient fixées les aiguilles. Les rameaux petits, non résineux* (ne laissant pas de
latéraux sont pendants avec un aspect sensation collante au toucher).
“pleureur” caractéristique.

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Grand épicéa commun pouvant atteindre 50 mètres de haut. Port général conique plus ou moins élargi à la base.

Écorce externe du tronc brun rougeâtre, avec de fines écailles Rameaux souvent pendants, de même que les cônes.
lorsque l’arbre est jeune puis de grosses écailles irrégulières.

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Rameaux de couleur brun rougeâtre à orangé, avec des aiguilles piquantes Segment foliaire, en forme de petite languette,
disposées en spirale autour du rameau. restant à la base de l’aiguille lorsqu’on l’arrache.

Bourgeons ronds, ovoïdes, assez petits et non résineux. Jeunes pousses tendres.

Fleurs mâles : petits cônes globuleux de couleur jaune-rougeâtre, Fleur femelle : cône dressé de couleur rouge violacé
à l’aisselle des aiguilles des rameaux inférieurs de l’arbre. à l’extrémité des rameaux, plutôt dans la partie
haute de l’arbre.

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Cônes femelles presque matures à gauche et matures à droite,
allongés et pendants, avant de tomber entiers sur le sol.

Résine sortant d’un cône composé de nombreuses écailles.

Ecailles enchevêtrées les unes dans les autres, contenant chacune 2 petites graines brunes.

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CUISINE
• Les jeunes pousses tendres, qui ont une saveur citronnée, peuvent aromatiser les salades, les
préparations salées ou sucrées (sirops, crèmes anglaises, crèmes glacées, liqueurs...). Elles peuvent se
consommer crues ou cuites, mais dans ce dernier cas, il est préférable de les incorporer en fin de cuisson
afin qu’elles ne perdent pas trop leur arôme. Elles peuvent également être utilisées en marinade ou en
accompagnement de poisson ou de tofu.
• Des sirops de bourgeons ou de jeunes pousses de sapin sont aussi réalisés avec des pousses d’épicéa.
Ils peuvent agrémenter les plats sucrés, napper des gâteaux et crêpes ou parfumer et sucrer les yaourts.
• Les jeunes cônes* peuvent être hachés et incorporés aux salades. Ils peuvent aussi être confits au sucre
en les faisant longtemps cuire dans un sirop.
• Les graines de l’épicéa peuvent être consommées natures, ou salées et grillées.

RECETTE

Sirop d’épicéa pour son Lait’picéa


Pour 500 mL de sirop
Ingrédients : 150 mg de jeunes pousses d’épicéa ; 550 mL d’eau ; 450 g de sucre brun ou blanc ;
1 cuillère à soupe de jus de citron ; 200 mL de lait d’amande.

Préparation :
• Laver les pousses d’épicéa, bien les égoutter et • Facultatif : vous pouvez pasteuriser les bouteilles
les hacher menu. remplies et fermées partiellement en les faisant
• Les recouvrir avec l’eau frémissante dans un bouillir 10 min dans de l’eau. Veiller à ne pas
récipient non métallique. Laisser infuser 8h. créer de choc thermique entre la température de
• Stériliser la bouteille et le bouchon 10 min dans la bouteille et celle de l’eau bouillante.
de l’eau bouillante et les laisser sécher à l’envers • Conserver au frais et à l’abri de la lumière puis
sur un torchon propre. Ne pas essuyer. au réfrigérateur après ouverture.
• Filtrer la macération dans une casserole et y
ajouter le sucre. Pour 1 verre de Lait’picéa, mélanger 2 cL de sirop
• Porter à ébullition à couvert 10 min jusqu’à d’épicéa avec 200 mL de lait d’amande chaud.
l’obtention d’un sirop.
• Hors du feu, verser le jus de citron dans le sirop,
mélanger et embouteiller à chaud dans les
bouteilles stérilisées. Retourner les bouteilles au
minimum 15 minutes pour éviter la condensation.
Le jus de citron permet d’éviter la possible
cristallisation du sirop.

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NUTRIMENTS • Des “sangles” (bandes) en liber* (couche
Les aiguilles contiennent de la vitamine C entre l’écorce et le tronc) d’épicéa sont
dont la teneur varie fortement en fonction de utilisées pour cercler le Mont d’or en
l’environnement5 (ensoleillement, pollution, nature Franche Comté ou d’autres fromages
du sol) mais également en fonction des années et coulants tels le vacherin des Bauges ou
des saisons. Les teneurs maximales sont retrouvées l’Edel de Clermont. Ces sangles sont
au printemps et chez les jeunes aiguilles6. confectionnées par des “sangliers”, un
Quant aux autres nutriments, nous n’avons métier en voie de disparition8.
pas trouvé d’information, ce qui peut sûrement • Des pommades à base de résine*9 sont
s’expliquer par le fait que les gratins d’aiguilles traditionnellement utilisées dans les pays
d’épicéa ne sont pas monnaie courante. d’Europe du Nord pour traiter infections
bactériennes et fongiques locales : plaies
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, infectées, abcès, brûlures et mycoses*
INDICATIONS ET REMÈDES des ongles10. Elles ont été utilisées avec
L’épicéa n’est pas une espèce couramment succès par une équipe finlandaise pour
utilisée en phytothérapie contrairement à cicatriser des plaies et des escarres*10–12,
d’autres conifères comme le sapin ou le pin. confirmant ainsi de potentielles propriétés
Il existe donc très peu d’informations sur les antibactériennes*, antifongiques* et
propriétés de l’épicéa et sa composition. cicatrisantes.
Les jeunes pousses et les aiguilles contiennent une
ANECDOTES
essence* riche en monoterpènes*, sesquiterpènes*…
dont une molécule le limonène qui lui donne une ET AUTRES INFORMATIONS
légère odeur de citron7. • Les inflorescences* femelles s’épanouissent
entre avril et juin tandis que les cônes*
TOXICITÉ mâles fleurissent un peu plus tard pour
Aucune information concernant une toxicité éviter l’autopollinisation*, c’est-à-dire éviter
éventuelle. que l’arbre ne se féconde lui-même pour
favoriser le brassage génétique.
CONTRE-INDICATIONS • La seconde écorce* a été consommée par
Aucune information concernant des contre- le passé, crue, cuite ou réduite en farine en
période de famine jusqu’à la fin du XIXème
indications éventuelles.
siècle.
AUTRES USAGES • La poix de Bourgogne ou résine* de
Bourgogne est obtenue en raffinant par
• Les jeunes arbres sont utilisés comme
chauffage la résine* de l’épicéa13, et était
“sapins” de Noël.
utilisé autrefois par voie externe sous forme
• Cet arbre est très utilisé dans la fabrication d’emplâtres*14.
de bois pour la menuiserie, la lutherie ou
• Dans le défilé de Straiture (Vosges)
l’industrie du papier.
se trouve une randonnée permettant
• Les jeunes pousses furent utilisées en d’admirer de beaux épicéas, comptant
Europe, et encore aujourd’hui au Canada, parmis les plus hauts d’Europe15.
pour aromatiser la bière.

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CONFUSIONS POSSIBLES
L’épicéa commun (Picea abies (L.) H.Karst.) peut se confondre avec d’autres conifères non
toxiques comme le sapin commun (Abies alba Mill.), le sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii
(Mirb.) Franco) mais aussi avec l’if (Taxus baccata L.), un arbre dont toutes les parties sont
très toxiques car riches en alcaloïdes toxiques excepté l’arille* rouge qui entoure la graine.

Epicéa commun3 Sapin commun3 Sapin de Douglas3 If 3


(Picea abies (L.) (Abies alba Mill.) (Pseudotsuga menziesii (Taxus baccata L.)
H.Karst.) (Mirb.) Franco)
Pinaceae Pinaceae Pinaceae Taxaceae

Non toxique et non utilisé Non toxique. Non toxique et non utilisé Très toxique.
en médicinal. en médicinal.
Arbre monoïque* qui Arbre monoïque* qui Arbre monoïque* qui Arbre dioïque* qui
pousse jusqu’à 50 m de pousse jusqu’à 50 m de pousse jusqu’à 60 m de pousse jusqu’à 25 m de
hauteur. hauteur. hauteur. hauteur.

Port conique, aigu* au Port conique, tronqué* Port conique. Port buissonnant, dense
sommet ou en colonne au sommet (adulte). et large.
(en altitude).

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Epicéa commun3 Sapin commun3 Sapin de Douglas3 If 3
(Picea abies (L.) (Abies alba Mill.) (Pseudotsuga menziesii (Taxus baccata L.)
H.Karst.) (Mirb.) Franco)
Tronc Tronc Tronc Tronc ocre-orangé.
brun-rougeâtre. blanc-argenté. verdâtre (jeune) à brun-
rougeâtre (adulte).

Écorce écailleuse : Écorce : Écorce : Écorce écailleuse qui


• fines (jeune) • lisse (jeune) • lisse et pustuleuse desquame et s’exfolie en
• grosses et irrégulières • crevassée (adulte). (jeune) lanières.
(adulte). • crevassée (adulte).

Bourgeons peu pointus, Bourgeons ovoïdes* non Bourgeons ovoïdes* Bourgeons très petits,
ovoïdes* et non résineux*, brun-châtain. fusiformes*, brun-rouge. nombreux, vert-jaune.
résineux*.

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Epicéa commun3 Sapin commun3 Sapin de Douglas3 If 3
(Picea abies (L.) (Abies alba Mill.) (Pseudotsuga menziesii (Taxus baccata L.)
H.Karst.) (Mirb.) Franco)
Rameaux pendants Rameaux étalés à Rameaux pendants Rameaux longs et étalés.
ayant un aspect l’horizontale et absents ayant un aspect
“pleureur”. dans la partie basse de “pleureur”.
l’arbre.

Aiguilles à extrémité Aiguilles non piquantes Aiguilles non piquantes Aiguilles pointues mais
piquante vertes sur les 2 à 2 raies blanches à à 2 raies blanches à la non piquantes et molles.
faces. la face inférieure et face inférieure.
échancrées au sommet.

Insertion en spirale Insertion à plat Insertion à plat Insertion à plat


(aspect de “goupillon”). paraissant sur 2 rangs paraissant sur 2 rangs paraissant sur 2 rangs
(aspect de “peigne”). (aspect de “peigne”) pour (aspect de “peigne”).
les branches basses et en
brosse sur les rameaux
fertiles.

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Epicéa commun3 Sapin commun3 Sapin de Douglas3 If 3
(Picea abies (L.) (Abies alba Mill.) (Pseudotsuga menziesii (Taxus baccata L.)
H.Karst.) (Mirb.) Franco)
Aiguille sessile* Aiguille sessile* Aiguille pétiolulée* ne se Aiguille pétiolulée*
entraînant un segment n’entraînant pas de prolongeant pas sur le se prolongeant sur le
foliaire* à l’arrachement. segment foliaire* à rameau. rameau.
l’arrachement mais
laissant une cicatrice
ronde.

Odeur de résine* et Odeur de résine* au Odeur de citronnelle ou Pas d’odeur au


citronnée au froissement. froissement. d’agrume au froissement. froissement, non
résineux*.
Cônes* pendants et Cônes* dressés* se Cônes* pendants Cônes* très petits.
résineux* tombant en désarticulant sur l’arbre. présentant des bractées* Graine entourée d’un
entier au sol. trifides* en forme de arille* rouge sur les pieds
“langue de serpent” entre femelles.
les écailles.

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SYNTHÈSE

> L’épicéa commun (Picea abies (L.) H.Karst) de la famille des Pinaceae est un arbre
qui pousse sur tous types de sols exceptés les sols trop calcaires. Il est retrouvé dans
quasiment toute la France et particulièrement en petite et moyenne montagne (jusqu’à
2200 m).
> C’est un arbre monoïque* pouvant atteindre 50 mètres de haut, au port conique plus ou
moins élargi à la base.
• Les branches et rameaux sont de couleur brun-rougeâtre à orangés. Les rameaux
latéraux sont pendants avec un aspect “pleureur” caractéristique.
• L’écorce est grise à brun rougeâtre, présentant, avec l’âge, des écailles plus grosses
et irrégulières.
• Le feuillage est persistant*, composé d’aiguilles aiguës*, longues (15-25 mm), à 4
angles, de couleur vert foncé, piquantes au toucher, et résineuses* (odeur citronnée
au froissement). Sans raie blanche sur leur face inférieure, elles sont disposées en
spirale autour du rameau et entraînent un segment foliaire* à l’arrachement.
• Les fleurs mâles, retrouvées sur la partie inférieure de l’arbre, sont de petits cônes*
globuleux* de couleur jaune rougeâtre.
• Les fleurs femelles, retrouvées sur la partie haute de l’arbre et à l’extrémité des
rameaux, sont des cônes* dressés* de couleur rouge violacé constitués d’écailles
charnues disposées autour d’un axe.
• Les cônes* sont de forme allongée (10-16 cm) et pendants à maturité. Chaque
écaille contient 2 graines petites, brunes et pourvues d’une membrane ailée.
• Les bourgeons sont ronds, ovoïdes*, assez petits, non résineux*.
> Les jeunes pousses, crues ou cuites, peuvent aromatiser les salades ou des préparations
salées ou sucrées. On peut aussi réaliser des sirops avec les jeunes pousses ou les
bourgeons. Les jeunes cônes* peuvent être hachés et incorporés aux salades ou confits
au sucre. Quant aux graines, elles peuvent être consommées natures, ou salées et
grillées.
> Il y a peu d’informations sur la valeur nutritionnelle de l’épicéa. Les jeunes pousses
contiennent de la vitamine C.
> L’épicéa n’est pas une espèce utilisée en phytothérapie contrairement à d’autres
conifères comme le sapin ou le pin. Il existe donc très peu d’informations sur les
propriétés de l’épicéa et sa composition. Il est un peu utilisé en aromathérapie et l’on sait
que les jeunes pousses et les aiguilles contiennent une essence* riche en monoterpènes*
et sesquiterpènes*.
Non réputé toxique mais très peu utilisée tant au niveau alimentaire que médicinal, nous
n’avons retrouvé aucune information concernant une éventuelle toxicité.
> Il peut être confondu avec deux arbres de la famille des Pinaceae : le sapin commun
(Abies alba Mill.) et le sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco) qui
sont tous les deux à priori non toxiques et avec un arbre de la famille des Taxaceae : l’if
(Taxus baccata L.) qui lui est en revanche très toxique.

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GLOSSAIRE
Aigu — Se rétrécissant en pointe. Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
organes d’une plante tels que les rameaux, les
Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
bactéries ou les tue. proche de la verticale.

Antifongique — Qui lutte contre le développement Emplâtre — Préparation constituée d’une masse
des champignons (mycoses). adhésive contenant un ou plusieurs principes actifs,
qui est répartie de manière uniforme sur un support
et qui est destinée à être appliquée sur la peau.
Arille — Enveloppe charnue qui se développe, après
la fécondation, autour de certaines graines, pouvant
les envelopper presque complètement. L’arille de l’if Escarre — Nécrose cutanée, à savoir mort de
(Taxus baccata L.) est charnu, rouge et non toxique cellules privées de leurs apports nutritionnels vitaux
contrairement à la graine qu’il entoure. (dont oxygène) suite à une compression prolongée
de tissu mou entre des points d’appuis et des zones
osseuses. Débutant par une rougeur ne s’effaçant
Autopollinisation — Phénomène par lequel les fleurs pas, une escarre devient rapidement une plaie
d’une plante sont pollinisées par leur propre pollen. nécrotique et infectée pouvant aller jusqu’à l’os.
Elle est souvent observée chez les personnes alitées
Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou et immobiles ou dans l’incapacité de bouger, au
l’inflorescence, généralement différent par sa taille, niveau des points d’appui dans le lit ou les draps et
sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il est très douloureuse.
peut s’agir d’une petite feuille, une membrane,
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est Essence — Composé aromatique volatil présent
ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral, chez les plantes au niveau d’organes sécréteurs,
d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci. principalement au niveau des feuilles et du calice
Les bractées sont parfois réunies en une collerette (ensemble des sépales de la fleur), et pouvant
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes donner, chez les plantes aromatiques, une huile
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi essentielle par distillation à la vapeur d’eau.
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins
transformées portant chacune un sporange (sorte de
sac qui contient les spores) et groupées en épi. Étamine — Organe mâle, élément de base de
l’androcée, produisant le pollen, comportant un filet
et une anthère.
Cône — Chez les conifères, désigne l’inflorescence
mâle ou femelle. C’est un organe constitué d’un
axe sur lequel sont insérées de nombreuses écailles Foliaire — Qualifie ce qui se rapporte à la feuille,
imbriquées portant soit des sacs polliniques pour les qu’il s’agisse de la morphologie ou de la fonction :
cônes mâles, ou des ovules et à maturité des graines vrille foliaire, placentation foliaire, épine foliaire,
pour les cônes femelles. piège foliaire…

Dioïque — Se dit d’une plante dont les fleurs sont Fusiforme — Qui a la forme d’un fuseau, allongé,
unisexuées, mâles ou femelles, et sont portées renflé et aminci aux extrémités.
par des individus différents. On parle de «deux
maisons».

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Glabre — Qui ne présente aucun poil. Persistant — Qui correspond à un feuillage qui reste
vert et en place toute l’année. Les «feuilles» finissent
Globuleux — Qui est de forme plus ou moins ronde tout de même par tomber au bout de plusieurs
ou sphérique. années (entre 2 et 6 ans). Dans la majorité des
cas, les angiospermes ont un feuillage caduc et les
gymnospermes un feuillage persistant, mais il existe
Inflorescence — des exceptions comme le mélèze d’europe (Larix
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles) decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo biloba L.) et le
portant ces fleurs et de bractées formant un cyprès chauve (Taxodium distichum (L.) Rich.) qui
ensemble physionomiquement bien individualisé, sur sont des gymnospermes à feuillage caduc. On parle
un même axe. aussi de plante sempervirente (toujours verte) lorsque
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle, le feuillage reste vert toute l’année.
cyme...) chez différentes espèces.
Pessière — Formation végétale forestière (plantation
Liber (ou phloème secondaire) — Tissu conducteur ou naturelle) dominée par les épicéas. Ce type de
de la sève élaborée, caractéristique des végétaux forêt produit un humus très acide.
vasculaires ligneux. Il est produit par le cambium
vers l’extérieur..
Pétiolulé — Qualifie un organe muni d’un pétiolule,
c’est-à-dire un petit pétiole portant le limbe d’une
Monoïque — Se dit d’une plante dont les fleurs sont division (foliole) de feuille composée.
unisexuées (mâles ou femelles) et portées par un
même individu.
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
courts et souples.
Monoterpène — Classe de terpènes caractérisée
par la présence de 10 atomes de carbone. Les
monoterpènes sont généralement volatils et entrent Résine — Substance naturelle, solide ou fluide et
dans la composition des huiles essentielles. parfois poisseuse, sécrétée par certains végétaux
(essentiellement les conifères). La résine sèche plus
ou moins rapidement au contact de l’air et peut être
Mycose — Manifestations pathologiques fortement odorante.
induites par une infection par des champignons
microscopiques.
Résineux — Qui produit ou contient de la résine,
c’est-à-dire, une substance naturelle, solide ou fluide
Ovoïde — Se dit d’un organe se rapprochant de la et parfois poisseuse, sécrétée par certains végétaux
forme d’un œuf. (essentiellement les conifères). La résine sèche plus
ou moins rapidement au contact de l’air et peut être
Ovule — Petit organe situé dans l’ovaire, renfermant fortement odorante.
le gamète femelle pour la reproduction sexuée Qualifie aussi le groupe principal des
et destiné à se transformer en graine après gymnospermes (les conifères), qui, pour la plupart,
fécondation. possèdent des cellules sécrétrices de résines, dans
leur écorce, leurs feuilles ou leur bois.

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Seconde écorce — Partie jeune et vivante de l’arbre, Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,
tendre, de teinte claire, située juste sous l’écorce, dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
transportant la sève brute et croissant durant la pédicelle....).
période estivale. Chaque hiver, une partie de
cette seconde écorce se transforme en duramen Trifide — Qualifie un organe (feuille, bractée, épine,
(bois parfait) formant ainsi les cernes annuels et calice, graine…) terminé par trois longues pointes ou
concentriques qui permettent d’estimer l’âge d’un partagé en trois divisions profondes.
arbre. Elle est aussi appelée aubier.
Tronqué — Qualifie un organe qui s’interrompt
Sesquiterpène — Classe de terpènes aux squelettes brusquement, comme coupé, donnant l’effet qu’il en
moléculaires variés dont le précurseur possède 15 manque une partie.
atomes de carbone. Certains sesquiterpènes sont
volatils et entrent dans la composition des huiles
essentielles. Verticillé — Qui est disposé en verticille (ensemble
d’organes disposés en cercle, au même niveau,
autour d’un axe).

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora Gallica - Flore de France. Biotope éditions, p.38 (2014).

2. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Picea abies (L.) H.Karst. Disponible sur :
https://www.gbif.org/species/5284884.

3. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française, guide écologique illustré. vol. 2.
IDF (1999).
- Epicéa commun (Picea abies (L.) H.Karst.) : p.391
- If (Taxus baccata L.) : p.415
- Sapin commun (Abies alba Mill.) : p.373
- Sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco) : p.413

4. Bonnier, G. La grande flore en couleurs. Belin, p.1350 (1999).

5. Ngo, T., Ringel, C., Beer, V. & Wienhaus, O. Comparison of ascorbate, chlorophyll and starch contained
in needles of norway spruces (Picea abies [L.] Karst.) on sites exposed to various degrees of stress.
Forstwiss. Cent. Ver. Mit Tharandter Forstl. Jahrb. 120, 205–219 (2001).

6. Esterbauer, H., Grill, D. & Welt, R. The Annual Rhythm of the Ascorbic Acid System in Needles of Picea
abies. Z. Für Pflanzenphysiol. 98, 393–402 (1980).

7. Radulescu, V. et al. Chemical Composition and Antimicrobial Activity of Essential Oil from Shoots Spruce
(Picea abies L). Rev. Chim. 62, 69–74 (2011).

8. Fans de Franche-Comté. Découvrir le métier de sanglier dans le Haut-Doubs. Disponible sur :


http://www.fans.franche-comte.org/metier-de-sanglier/.

9. Auvinen, T. et al. Efficacy of topical resin lacquer, amorolfine and oral terbinafine for treating toenail
onychomycosis: a prospective, randomized, controlled, investigator-blinded, parallel-group clinical trial.
Br. J. Dermatol. 173, 940–948 (2015).

10. Jokinen, J. J. & Sipponen, A. Refined Spruce Resin to Treat Chronic Wounds: Rebirth of an Old Folkloristic
Therapy. Adv. Wound Care 5, 198–207 (2016).

11. Sipponen, A., Kuokkanen, O., Tiihonen, R., Kauppinen, H. & Jokinen, J. J. Natural coniferous resin salve
used to treat complicated surgical wounds: pilot clinical trial on healing and costs. Int. J. Dermatol. 51,
726–732 (2012).

12. Sipponen, A. et al. Beneficial effect of resin salve in treatment of severe pressure ulcers: a prospective,
randomized and controlled multicentre trial. Br. J. Dermatol. 158, 1055–1062 (2008).

13. Senteurs du monde. Poix de Bourgogne. Disponible sur : https://www.senteurs-du-monde.com/poix-de-


bourgogne-picea-abies.html.

14. Pétrucci, J.-F. Renseignements sur les poix, les térébenthines et résines. Disponible sur :
http://esclamanti.com/index/art_photo_s/Renseignements%20sur%20les%20poix.pdf.

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15. Krapo Arboricole. Epicéas de Straiture, forêt de Haute Meurthe, Ban-sur-Meurthe-Clefcy (Vosges).
Disponible sur : https://krapooarboricole.wordpress.com/2009/10/12/epiceas-de-straiture-foret-de-
haute-meurthe-ban-sur-meurthe-clefcy-vosges/ (2009).

Crédits photographiques
p. 4 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by PRA, modification apportée à l’œuvre originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pinaceae_cones_(immatures).JPG

p. 4, 9 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Rasbak, modification apportée à l’œuvre originale :


rognage
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d6/Spar_naalden.jpg
p. 8, 10 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Walter Siegmund, modification apportée à l’œuvre
originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pseudotsuga_menziesii_28021.JPG?uselang=fr
p. 8 - Commons wikimedia CC BY-SA 2.0 by Sitomon, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Taxus_baccata_tree.jpg?uselang=fr
p. 9 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by Ivo Kruusamägi, modification apportée à l’œuvre
originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Picea_abies_forest_in_Estonia.JPG
p. 9 - Commons wikimedia CC BY 4.0 by Christian Ferrer, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Abies_alba_in_Saint-Pons-de-Thomi%C3%A8res_cf03.
jpg
p. 9, 10 - Commons wikimedia CC BY-SA 2.5 by böhringer friedrich, modification apportée à l’œuvre
originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Abies_alba,_Wei%C3%9F_Tanne_1.JPG?uselang=fr
p. 10 - Geograph CC BY-SA 2.0 by Maigheach-gheal, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://www.geograph.org.uk/photo/906587

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

FRÊNE COMMUN

Frêne commun (Fraxinus excelsior L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Fraxinus excelsior L. Toute la France, plus rare en Méditerranée et en
Corse, de 0 à 1900 m.
NOMS VERNACULAIRES
Frêne commun, frêne élevé RÉPARTITION MONDIALE2
Europe, Asie et Amérique du Nord.
FAMILLE BOTANIQUE
Oleaceae MILIEUX (OU SOL)3
Espèce de pleine lumière ou de demi-ombre, le
NOM ANGLAIS frêne se développe dans les bois frais, les haies, les
Common ash bords d’eaux. Le frêne apprécie des sols profonds et
humides riches en bases, au pH basique à neutre,
voire légèrement acide. On peut le rencontrer dans

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les forêts de hêtres et de chênes. Une forêt de frênes disposées en bouquets denses à l’extrémité des
est appelée une frênaie*. rameaux.
> Les fleurs unisexuées mâles sont réduites à
FLORAISON1 2 courtes étamines* bordeaux.
De février à juin. > Les fleurs unisexuées femelles se présentent
sous la forme d’un stigmate* bifide*
PÉRIODE DE RÉCOLTE attestant l’existence de 2 carpelles*.
En usage culinaire : > Les fleurs hermaphrodites* sont la
combinaison des fleurs mâles et femelles.
• Feuilles : juin à juillet
• Le fruit, sec et indéhiscent*, est appelé samare*.
• Fruits ou graines : juillet à septembre.
Cette samare* possède une aile à l’extrémité
En usage thérapeutique : échancrée et contient 1 à 2 graines. Les
• Bourgeons : mars à avril. grappes* de samares* demeurent sur l’arbre
• Feuilles : juin à juillet souvent jusqu’au début du printemps.
• Les bourgeons, très importants pour la
DESCRIPTION3 détermination de l’espèce, sont gros, noirs, mats
et obtus*.
Le genre Fraxinus rassemble environ 50 espèces
dont 3 sont spontanées en France. Il s’agit du
frêne commun (Fraxinus excelsior L.), du frêne
à feuilles étroites ou frêne oxyphylle (Fraxinus
angustifolia Vahl) et du frêne à fleurs (Fraxinus
ornus L.).

Le frêne commun est un arbre dioïque* de grande


taille, de 20 à 30 m, à port élancé, aux rameaux
glabres* et au feuillage caduc*.
• L’écorce du jeune frêne est lisse et vert-grisâtre,
devenant grise et profondément fissurée à l’âge
adulte.
• Les feuilles sont opposées*, imparipennées*,
composées de 7 à 13 folioles* sessiles*.
Les folioles* sont ovales à lancéolées*, pointues, Grand arbre élancé, à la cime large,
dentées*, glabres* et vertes sur les deux faces. au feuillage caduc et aux rameaux glabres.
Les dents sont plus nombreuses que le nombre
de nervures* latérales.
• C’est une espèce dioïque* (parfois monoïque*)
qui possède un système de reproduction
polygame*. Les arbres peuvent être mâles,
femelles ou bien hermaphrodites*.
- Les inflorescences* sont ramifiées* et forment
une panicule* allongée. Elles se développent
avant les feuilles.
- Les fleurs, unisexuées ou hermaphrodites*,
ne possèdent pas de périanthe*. Elles sont
Jeune écorce lisse et vert-grisâtre,
devenant profondément fissurée à l’âge adulte.

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Feuilles vertes sur les 2 faces, imparipennées, composées de 7 à 13 folioles sessiles, ovales à lancéolées, pointues, dentées et glabres.

Inflorescences mâles ramifiées formant des panicules allongées


se développant avant les feuilles.

Fleurs femelles réduites à un stigmate bifide surmontant l’ovaire. Bouquets denses de boutons, à l’extrémité des rameaux, s’épanouissant en
fleurs mâles réduites à deux courtes étamines bordeaux.

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Grappe de fruits ailés (samares) et contenant 1 à 2 graines.

Bourgeons typiques : gros, noirs, mats et obtus à différents stades de leur développement.

CUISINE
Le frêne commun peut être utilisé ponctuellement en cuisine.
• Les feuilles entrent dans la préparation d’une boisson traditionnelle fermentée : la frênette4.
• Les jeunes fruits (samares*) peuvent être consommés comme des câpres après cuisson dans plusieurs
eaux pour ôter leur amertume.

Recette de la frênette ou Cidre de frêne


Il s’agit d’une boisson fermentée légèrement alcoolisée (0,5 à 6 % vol.) et
pétillante, réalisée avec une infusion de feuilles fraîches ou sèches de frêne
commun. Originellement, la recette ne se faisait pas avec du sucre, mais à
partir d’un miellat* (excrétion sucrée des pucerons se nourrissant de la sève
de l’arbre) récolté sur les feuilles collantes pendant la période estivale.

Bouteilles à bouchons mécaniques.

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Pour 10 litres de boisson
Ingrédients : 10 L d’eau de source ; 50 g de feuilles fraîches ou 15 g de feuilles séchées ; le jus d’un citron ;
100 g de sucre ; 2 g de levure de bière.
• Réaliser une décoction en faisant bouillir les feuilles dans 1 L d’eau pendant 30 min.
• Délayer dans la décoction tiède le sucre puis laisser refroidir (en dessous de 40°C). Ajouter le jus de
citron et la levure délayée dans un peu d’eau et bien brasser le liquide pour homogénéiser l’ensemble.
• Filtrer et mettre en bouteille (l’idéal étant les bouteilles de limonade ou de bière artisanale à bouchon
mécanique. Dans tous les cas, n’utiliser que des bouteille en verre épais prévues pour résister à la
pression).
• Placer les bouteilles pendant au moins 15 jours à une température voisine de 20-25°C.
• Dans l’idéal, stocker les bouteilles à la verticale pendant au moins 2 mois dans un endroit frais avant de
déguster. Un dépôt de levure tout à fait normal devrait apparaître au fond de la bouteille.

Cette recette permet d’obtenir une boisson qui contient seulement 0,6 % vol. d’alcool.

• Il s’agit d’une recette de base. Il est possible d’y ajouter des raisins secs, de la racine de chicorée
ou de pissenlit torréfiée, du houblon, des écorces d’oranges, des fleurs de sureau…
À vous de tester et de mettre au point votre propre recette de frênette !
• Attention, on peut trouver des recettes avec des quantités de sucre (ou de miel ou de fruits
apportant des sucres,…) bien plus importantes. Celles-ci peuvent s’avérer dangereuses car si
la fermentation n’est pas correctement menée, elle risque de se poursuivre de manière trop
importante dans la bouteille. L’augmentation massive de gaz dans la bouteille peut conduire au
mieux à repeindre votre plafond dans un puissant geyser au moment de l’ouverture et au pire à
l’éclatement de la bouteille et à la projection de morceaux de verre pouvant entraîner de graves
blessures.

« Câpres » de samares épicées5


Ingrédients : 2 poignées de jeunes samares* fraîches de frêne sans leur pédoncule ; 1 cuillère à café de
cannelle en poudre ; 4 feuilles de laurier ; 12 grains de poivre ; 5 grains de baies roses ; 1/2 cuillère à café de
gingembre moulu ; 1 cuillère à café de sel ; 3 cuillères à soupe de sucre brun ; 2 tasses de vinaigre de cidre.
• Faire bouillir les samares* dans 2 à 4 eaux pour en ôter l’astringence (10 min à chaque fois).
• Les égoutter et les placer dans des pots stérilisés secs en laissant une phalange d’espace avec le haut
du pot.
• Mettre les épices et le vinaigre dans une casserole propre, porter à ébullition et laisser mijoter à petit feu
3 min.
• Verser ensuite le mélange refroidi dans les pots contenant les samares* de manière à bien les recouvrir.
• Laisser macérer au moins deux mois avant consommation.

NUTRIMENTS
Nous n’avons pas trouvé de données sur la composition nutritionnelle du frêne. Ceci s’explique sûrement
par le fait qu’il ne soit pas couramment consommé et que son usage traditionnel ait été plutôt médicinal.

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MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, Propriétés
INDICATIONS ET REMÈDES6–10 Les propriétés citées ci-dessous découlent de
l’utilisation traditionnelle, peu d’études ont été
Parties utilisées : réalisées sur les vertus des « feuilles » du frêne et
• Les feuilles (ou plus exactement les folioles*) sont aucune étude sur l’homme n’existe à l’heure actuelle.
les plus utilisées à la fois traditionnellement et Ceci ne veut pas dire que le frêne n’est pas actif.
encore aujourd’hui en herboristerie. Ces folioles* • Anti-inflammatoires* et antalgiques* : le frêne
appartiennent à liste A* des plantes utilisées est utilisé depuis longtemps traditionnellement en
traditionnellement de la pharmacopée* tant qu’anti-inflammatoire*6,10,12. La présence de
française. Leur vente n’est pas réservée aux séco-iridoïdes*6 pourrait jouer un rôle dans cette
pharmaciens. Ils peuvent provenir de l’espèce activité.
Fraxinus excelsior L., Fraxinus angustifolia Vahl, • Diurétiques* : comme pour l’activité anti-
ou d’hybrides des 2 espèces10. inflammatoire*, cette activité repose
• Les bourgeons sont utilisés en gemmothérapie*. essentiellement sur une utilisation traditionnelle6.

1/ Les feuilles Indications


• Sphère ostéo-articulaire : douleurs articulaires
Molécules actives8 mineures10,13 ou « rhumatismes* ».
• Séco-iridoïdes*6,10 : de nombreux séco-iridoïdes* • Sphère urinaire : pour favoriser l’élimination
ont été identifiés dans les feuilles de frêne. Les urinaire10,13 (diurétique*) notamment dans le
différents séco-iridoïdes* peuvent avoir des cadre de régimes amaigrissants et dans le cas
propriétés très variées : anti-inflammatoires* de troubles urinaires mineurs.
(comme le célèbre harpagophytum),
antibactériennes*, antivirales*, insecticides
LE SAVIEZ-VOUS ?
ou encore anticoagulantes* pour d’autres.
Ici, ils pourraient participer à l’activité anti- En raison de la combinaison des propriétés
inflammatoire*. anti-inflammatoires* et diurétiques*, les
• Flavonoïdes* (0,6 à 2,2%)6,10 : composés jouant feuilles de frêne peuvent constituer un
le rôle de pigments pour les végétaux et assurant traitement adjuvant intéressant dans le
leur coloration ainsi que leur protection vis-à-vis drainage en cas de goutte* notamment8.
des rayonnements ultra-violets. D’un point de
vue pharmacologique, ils ont diverses propriétés,
car il en existe un grand nombre avec des Remèdes
structures différentes. Les flavonoïdes* pourraient Par voie interne
participer à l’action diurétique*10 et le rutoside
• Infusion10
(un flavonoïde* retrouvé dans le frêne) pourrait
participer à l’action anti-inflammatoire*8. Préparation : Verser 150 mL d’eau frémissante
sur 1,5 à 4,5 g de feuilles. Laisser infuser 10 à
• Autres molécules6,10,11 : mannitol*, tanins*, acides
15 min puis filtrer.
phénoliques*, mucilages*. Il y aurait également
des traces de coumarines*. Utilisation : Boire 2 à 3 tasses dans la journée.
Indications : toutes celles citées ci-dessus.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Frêne commun - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.6
2/ Les bourgeons14–16 Et le reste de l’arbre ?
• Les graines semblent avoir été
Molécules actives traditionnellement moins utilisées
Leur composition exacte n’est pas connue à l’heure que les feuilles. Leur composition
actuelle mais devrait l’être dans les prochaines est moins bien étudiée mais on sait
années étant donné l’essor de la gemmothérapie*. qu’elles contiennent, tout comme
les feuilles, des séco-iridoïdes*6,17
ainsi que des coumarines*6. Elles
Propriétés
ont récemment fait l’objet d’études
Elles sont, pour cette plante, similaires aux propriétés dans la problématique du syndrome
des feuilles : métabolique* et des troubles de
• Diurétiques* la glycémie*18-20. Mais même si ces
• Anti-inflammatoires*. résultats semblent prometteurs, et
montrent une absence de toxicité des
Indications8 extraits de graines, ils sont à prendre
avec précaution (certaines présentent
• Inflammations* articulaires (rhumatismes*,
un risque de conflit d’intérêt avec un
goutte*...)
fabricant de compléments alimentaires)
• Rétention d’eau (cellulite).
et ne doivent pas faire oublier le rôle
prépondérant de l’alimentation dans
Remèdes ces problématiques.
Préparation d’un macérat mère : Recouvrir 15 g de • L’écorce est très peu utilisée de nos jours
bourgeons frais de 100 g d’un mélange de solvants mais l’a été en tant qu’antidiarrhéique*
constitué de 2/3 d’alcool à 55° et d’1/3 de glycérine. (elle contient probablement des tanins*
Laisser macérer 21 jours minimum, à l’abri de la expliquant cette utilisation), tonique*7
lumière et en mélangeant 1 à 2 fois par semaine. et fébrifuge*7. Cette dernière utilisation
Filtrer la préparation et presser les bourgeons. lui a valu à une époque le surnom de
Utilisation : « quinquina* d’Europe » mais cette
• Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison activité n’a été prouvée par aucune
de 5 gouttes par prise du macérat mère, pur ou étude7.
dilué dans de l’eau. Des études chez l’animal ont montré
• Pour les enfants, ajuster de manière un effet analgésique* et anti-
proportionnelle en fonction du poids à raison inflammatoire*7.
d’1 goutte de macérat mère pour 10 kg de poids.
Utiliser dilué dans de l’eau.
TOXICITÉ
La juste mesure : comme souvent avec les Aucune connue aux doses thérapeutiques.
cures longues en gemmothérapie*, il est
conseillé de faire des pauses dans la prise CONTRE-INDICATIONS
du frêne : en règle générale 1 semaine de
Aucune information concernant des contre-
pause par mois.
indications éventuelles.
Indications : Celles citées ci-dessus.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Frêne commun - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.7
AUTRES USAGES • Au Moyen-Âge, des frênes étaient plantés non
• Le frêne peut être utilisé comme fourrage pour loin des châteaux forts pour en faire les hampes
les animaux. des lances et de nombreux manches d’outils,
son bois étant solide tout en possédant une
• Il possède un bois « dur comme du fer »21, très
grande flexibilité, élasticité et résistance à la
utilisé en menuiserie ou pour les manches des
compression.
outils. Son bois ayant aussi la particularité de ne
pas faire d’échardes. • Dans la mythologie nordique : le monde entier
est abrité par le grand frêne nommé Yggdrasil
• Son écorce a été utilisée pour tanner des peaux
sous lequel les dieux tiennent conseil et à partir
et teindre des vêtements et aujourd’hui encore,
duquel le premier homme fut sculpté8,21.
feuilles et écorce, récoltées au printemps,
peuvent produire une teinture végétale jaune • Une cuillère à café de sève de frêne était
tirant sur le brun22. autrefois donnée aux nouveau-nés en Ecosse
dans la région des Highlands contre les mauvais
• Sa graine entre dans la composition de certains
sorts26,27. Ses propriétés astringentes devaient
mélanges de Ras el-hanout23,24.
aussi être mises à profit pour protéger les
nourrissons d’une façon plus terre à terre.
ANECDOTES ET AUTRES
• Les anciens confectionnaient parfois un lit de
INFORMATIONS
feuilles de frêne et de fougères pour lutter contre
• Le frêne ne fleurit qu’au bout de 30 à 40 ans22. la goutte*21.
• L’espèce est aujourd’hui soumise à une attaque
de champignons entraînant la mort de
nombreux frênes en Europe25.
• Les inflorescences* sont fréquemment
attaquées par un acarien suceur de sève (Aceria
fraxinivorus) qui est responsable de la formation
de galles en chou-fleur pouvant évoquer un fruit.
Ne vous y trompez pas !

Galle sur un frêne commun (Fraxinus excelsior L.).

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Frêne commun - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.8
CONFUSIONS POSSIBLES
• Il est possible de confondre les 3 espèces de frênes spontanés. Toutefois, ils se différencient facilement sur
la base de la couleur de leurs bourgeons, par leur type d’inflorescence* et la forme de leurs feuilles.

Frêne commun Frêne à feuilles étroites Frêne à fleurs


(Fraxinus excelsior L.) (Fraxinus angustifolia Vahl.) (Fraxinus ornus L.)
Oleaceae Oleaceae Oleaceae
Commun dans toute la France Commun en Méditerranée. Commun en Méditerranée.
sauf en Méditerranée.
Arbre de 20 à 30 m. Arbre de 10 à 15 m. Arbre de 7 à 10 m.
Écorce lisse Écorce lisse Écorce lisse
se fissurant à l’âge adulte. se fissurant à l’âge adulte. ne se fissurant pas à l’âge adulte.
Bourgeons noirs et obtus*. Bourgeons brun clair. Bourgeons grisâtres.

Fleurit avant la foliaison*. Fleurit avant la foliaison*. Fleurit après la foliaison*.


Panicule* de fleurs Grappe* de fleurs uniquement Panicule* de fleurs
mâles, femelles ou hermaphrodites*. mâles ou hermaphrodites*
hermaphrodites*. à 4 longs pétales blancs.

Folioles* ovales-lancéolées* très Folioles* étroites peu dentées*et Folioles* pétiolulées*


dentées*et sessiles. sessiles.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Frêne commun - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.9
• Les risques de confusions avec des plantes toxiques concernent des plantes dont le froissement des
feuilles émet une odeur fétide qui vous alertera immédiatement de la méprise.
Un jeune frêne pourrait être confondu avec 2 herbacées* vivaces* mais uniquement au stade
végétatif* :
- Le raisin d’Amérique (Phytolacca americana L.)
- Le sureau hièble (Sambucus ebulus L.).
Une fois en fleur, il n’y aura plus aucun doute, celles-ci sont toutes hermaphrodites* et donnent des
baies* noires.

Raisin d’Amérique (Phytolacca americana L.). Sureau hièble (Sambucus ebulus L.).

• Le frêne adulte, en dehors des confusions classiques avec les autres espèces du genre Fraxinus, peut
aussi évoquer 2 autres arbres, le sureau noir (Sambucus nigra L.) de la famille des Adoxaceae et
l’ailante (Ailanthus altissima (Mill.) Swingle) de la famille des Simaroubaceae. Ici encore, le feuillage
à forte odeur, presque désagréable, sera un bon indice pour éviter la confusion. En dehors de l’odeur,
notez que :
- Le sureau noir (Sambucus nigra L.) a un nombre de folioles* inférieur à celui du frêne avec
seulement 5 à 7 folioles* et ses bourgeons sont feuillés. Il est médicinal et on utilise ses fleurs et ses
fruits, en infusion, pour faciliter les éliminations urinaire et digestive. Les fruits sont aussi indiqués
dans le traitement symptomatique des infections hivernales28,29.

Sureau noir (Sambucus nigra L.).

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- L’ailante possède des feuilles bien plus grandes que celles du frêne avec un nombre de folioles* plus
élevé (jusqu’à 15 folioles*). Celles-ci sont pétiolulées* et présentent des marges* entières* alors que le
frêne possède des folioles* sessiles* à marges* dentées*.

Ailante (Ailanthus altissima (Mill.) Swingle).

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SYNTHÈSE

>L
 e frêne commun (Fraxinus excelsior L.) de la famille des Oleaceae est un arbre
présent dans toute la France se développant dans des zones de pleine lumière ou demi-
ombre et appréciant les sols profonds et humides. C’est un arbre dioïque* de grande
taille (20 à 30 m) à port élancé, aux rameaux glabres* et au feuillage caduc*.
• L’écorce du jeune frêne est lisse et vert-grisâtre, elle devient grise et profondément
fissurée à l’âge adulte.
• Les feuilles sont opposées*, imparipennées*, composées de 7 à 13 folioles* sessiles*.
Les folioles* sont ovales à lancéolées*, pointues, dentées*, glabres* et vertes sur les
deux faces.
• Les inflorescences* sont ramifiées* et forment une panicule* allongée. Les fleurs
unisexuées ou hermaphrodites*, ne possèdent pas de périanthe*. Elles sont disposées
en bouquets denses à l’extrémité des rameaux.
• Le fruit est une samare* qui possède une aile à l’extrémité échancrée et contient 1 à
2 graines.
• Les bourgeons sont gros, noirs, mats et obtus*.

>L
 e frêne est peu utilisé en cuisine, les feuilles entrent dans la préparation d’une
boisson traditionnelle fermentée appelée « frênette » et les jeunes fruits peuvent
être consommés comme des câpres après cuisson dans plusieurs eaux pour ôter leur
amertume.

>L
 es folioles* du frêne contiennent notamment des séco-iridoïdes*, et des flavonoïdes* et
appartiennent à liste A* des plantes utilisées traditionnellement de la pharmacopée*
française. Leur vente n’est pas réservée aux pharmaciens.
Elles sont traditionnellement utilisées sous forme d’infusion, dans les douleurs
articulaires mineures (rhumatismes*) ainsi que pour favoriser les fonctions
d’éliminations rénale et digestive.
Les bourgeons de frêne sont également utilisés en gemmothérapie* dans des
indications similaires.

>L
 e frêne ne présente à notre connaissance aucune toxicité, ni contre-indication.

>L
 e frêne commun adulte peut être confondu avec 2 autres espèces de frêne : le frêne à
feuilles étroites (Fraxinus angustifolia Vahl) et le frêne à fleurs (Fraxinus ornus L.). Il peut
éventuellement être confondu avec 2 autres arbres : le sureau noir (Sambucus nigra
L.) de la famille des Adoxaceae qui est médicinal et l’ailante (Ailanthus altissima (Mill.)
Swingle) de la famille des Simaroubaceae. Les feuilles de ces 2 arbres présentent, au
froissement, une odeur désagréable qui peut aider à éviter une confusion.
Un frêne très jeune peut également être confondu avec 2 plantes toxiques : le raisin
d’Amérique (Phytolacca americana L.) et le sureau hièble (Sambucus ebulus L.).

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GLOSSAIRE
Acides phénoliques — Classe de composés Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins l’inflammation, à savoir un ensemble de
une fonction acide carboxylique et d’une fonction manifestations cliniques locales survenant en
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide réaction à des agressions d’origines variées
rosmarinique. Synonymes : acides-phénols. (microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires,
…) et se caractérisant par 4 grands symptômes :
Analgésique — rougeur, chaleur, douleur et gonflement.
- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur
(algie) ». Synonyme : antalgique, anti-douleur. Antiviral — Qui lutte contre les virus.
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre Baie — Fruit charnu indéhiscent, à une ou, plus
la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les souvent, plusieurs graines libres, c’est-à-dire non
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe incluses dans un « noyau ».
« a » privatif).
Bifide — Qui est fendu en deux parties.
Antalgique —
Caduc — Se dit d’un organe qui se détache et
- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur
tombe spontanément après sa formation ou selon
(algie) ». Synonyme : analgésique, anti-douleur.
un rythme annuel. Par extension, on parle d’arbre
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs
caduc quand celui-ci perd son feuillage à l’automne
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre
et se retrouve « nu ». On utilise « caduque » au
la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les
féminin.
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe
Dans la majorité des cas, les Angiospermes ont un
« a » privatif).
feuillage caduc et les Gymnospermes un feuillage
Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des persistant. Mais il existe des exceptions : le mélèze
bactéries ou les tue. d’Europe (Larix decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo
biloba L.), et le cyprès chauve (Taxodium distichum
Anticoagulant — Qui s’oppose à la coagulation, (L.) Rich.) qui sont des gymnospermes à feuillage
processus qui intervient physiologiquement durant caduc.
l’hémostase pour consolider l’agrégat plaquettaire.
Les médicaments anticoagulants permettent ainsi Carpelle — Enveloppe protectrice extérieure de
de s’opposer au développement ou à l’extension la fleur qui est l’élément de base du gynécée ou
d’une thrombose (obstruction d’un vaisseau sanguin du pistil (partie femelle de la fleur). Une fleur peut
par un caillot faisant obstacle à la circulation comporter un ou plusieurs carpelles. Il comprend en
sanguine). Ils augmentent en contrepartie le risque principe trois parties :
hémorragique. - Un ovaire, une cavité fermée située à sa base et
contenant un ou plusieurs ovules,
Antidiarrhéique - Qui soulage les symptômes de - Un style, partie surmontant l’ovaire et qui est effilé,
la diarrhée. Il agit principalement en réduisant - Un stigmate pouvant être poilu, rugueux ou collant
la fréquence des selles (par une diminution des et dont le rôle est de recevoir les grains de pollen.
spasmes de l’intestin) et/ou en réduisant leur De la soudure des carpelles entre eux peut résulter
volume (en favorisant la réabsorption d’eau et un ovaire, un style et un stigmate unique.
d’électrolytes).

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Coumarine — Classe de composés phénoliques à Foliaison — Correspond au moment où les
laquelle appartient notamment « la coumarine », bourgeons développent leurs feuilles (syn. de
molécule extraite de la fève tonka (Dipteryx odorata feuillaison).
Wild.), une Fabaceae dont le nom vernaculaire est
« coumarou ». Foliole — Division du limbe d’une feuille composée
qui est semblable à une «petite feuille».
Débourrement — C’est un phénomène qui apparaît
au printemps lors de la levée de dormance, le Frênaie — Se dit d’une forêt où prédominent les
bourgeon se gonfle, s’allonge, les écailles s’écartent frênes.
et donnent naissance à une fleur dans le cas des
Gemmothérapie — La gemmothérapie est une
bourgeons floraux ou un rameau feuillé dans le cas
branche de la phytothérapie qui repose sur
des bourgeons végétatifs.
l’utilisation de tissus embryonnaires de plantes
Denté — Bordé de dents, c’est-à-dire de petites (bourgeons, jeunes pousses et radicelles) sous la
échancrures triangulaires égales ou inégales. forme de macérats (généralement réalisés dans un
mélange eau/alcool/glycérine) pour prendre soin de
Dioïque — Se dit d’une plante dont les fleurs sont sa santé.
unisexuées, mâles ou femelles, et sont portées
par des individus différents. On parle de « deux Glabre — Qui ne présente aucun poil.
maisons ».
Glycémie — Concentration de glucose dans le sang.
Diurétique — Qui stimule la production de l’urine.
Goutte — Maladie métabolique liée à une
Entier — Qualifie un organe, en général une feuille, accumulation d’acide urique (hyperuricémie),
dont la marge n’est ni divisée ni dentée. par excès de production ou défaut d’élimination.
Les cristaux d’urate de sodium précipitent et
Étamine — Organe mâle, élément de base de s’accumulent à différents endroits (articulation,
l’androcée, produisant le pollen, comportant un filet reins, peau) provoquant des manifestations
et une anthère. caractéristiques. Elle peut présenter deux aspects :
aigu (inflammatoire) ou chronique (métabolique).
Fébrifuge — Qui fait tomber la fièvre.
Grappe — Inflorescence formée d’un axe allongé,
Flavonoïdes — Famille de molécules faisant sur lequel sont fixées, à des niveaux différents mais
partie de la grande classe des polyphénols. Les équidistants, des fleurs plus ou moins longuement
flavonoïdes jouent le rôle de pigments pour les pédicellées. On trouve sur une même grappe tous
végétaux assurant leur coloration ainsi que leur les stades d’évolution de la fleur : les plus anciennes
protection vis-à-vis des rayonnements ultra-violets. se trouvent à la base, et les boutons en formation au
Ils sont connus pour leurs propriétés veino-actives sommet.
(en renforçant la résistance des capillaires et en
diminuant leur perméabilité) et antioxydantes Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
(capacité à lutter contre les méfaits des radicaux l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
libres). Par ailleurs, ils pourraient présenter
d’autres propriétés telles qu’anti-inflammatoires, Hermaphrodite —
anti-infectieuses et immunostimulantes voire 1- Se dit d’une fleur bisexuée, c’est-à-dire
immunomodulatrices... comprenant à la fois des étamines (partie mâle) et
des carpelles (partie femelle).
2- Se dit également d’une plante portant des fleurs
toutes hermaphrodites.

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Imparipenné — Se dit d’une feuille composée Monoïque — Se dit d’une plante dont les fleurs sont
dont les folioles sont disposées en deux rangées de unisexuées (mâles ou femelles) et portées par un
part et d’autre de la nervure principale et dont le même individu.
nombre de folioles est impair (présence d’une foliole
terminale). Mucilages — Polysaccharides hétérogènes dont les
structures sont particulièrement complexes.
Indéhiscent — Se dit d’un fruit, principalement, qui Ils gonflent au contact de l’eau et forment un gel. Ils
ne s’ouvre pas spontanément à maturité pour libérer sont notamment présents chez les Plantaginaceae,
ses graines. Les fruits charnus (baies, drupes) sont les Malvaceae, les Linaceae ainsi que chez quelques
quasiment toujours indéhiscents de même que les Fabaceae.
fruits secs à une graine (akène, caryopse...). Les mucilages sont principalement employés
pour leurs propriétés émollientes, c’est-à-dire qui
Inflammation — Ensemble de manifestations relâchent, détendent, ramollissent les tissus. Ces
cliniques locales survenant en réaction à des propriétés sont particulièrement intéressantes :
agressions d’origines variées (microbiennes, - En externe contre les démangeaisons, les irritations
physiques, chimiques, immunitaires, …) et se de la peau et des muqueuses.
caractérisant par 4 grands symptômes : rougeur, - Pour soulager les maux de gorge et les toux sèches.
chaleur, douleur et gonflement. - Au niveau du tractus digestif, en cas de brûlures
d’estomac et de reflux gastro-oesophagien. Ils
Inflorescence —
constituent alors un gel qui tapisse les muqueuses
1- Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles)
enflammées mais qui peut également stabiliser le
portant ces fleurs et de bractées formant un
contenu stomacal et ainsi lutter mécaniquement
ensemble physionomiquement bien individualisé,
contre les remontées acides.
sur un même axe.
- Comme laxatifs, lorsqu’ils sont pris en quantité
2- Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
plus importante, en ramollissant les selles et en
cyme...) chez différentes espèces.
augmentant leur volume.
Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille
Nervures — Pièces foliaires correspondant au
principalement) en forme de lance, rétréci aux
prolongement et à la ramification du pétiole dans le
extrémités et élargi en partie médiane, le plus
limbe de la feuille, elles sont aussi le prolongement
souvent 3 à 4 fois plus long que large.
du pédoncule dans les éléments foliacés comme
Liste A — Liste des plantes médicinales de la les sépales, les pétales ou les bractées. Elles se
Pharmacopée française utilisées traditionnellement traduisent par des lignes, de tailles et d’épaisseurs
et considérées comme ayant des propriétés variables, parfois saillantes ou bombées, dans
médicinales. Cette liste est composée d’environ lesquelles se situent l’essentiel des tissus conducteurs
600 plantes, dont 148 libérées du monopole de sève mais aussi d’eau, dans ou hors de la
pharmaceutique si elles sont vendues en l’état. feuille ou de la plante. Leur disposition est très
variable : pennées, réticulées, curvinervées, palmées,
Marge — Qualifie le bord d’un limbe d’une feuille parallèles, en éventail...
ou d’un pétale. Elle peut être entière ou plus ou
moins découpée, lobée, dentée, crénelée, ciliée, Obtus — Se dit d’un organe (feuille, pétale, sépale...)
glanduleuse, ondulée ou épineuse. à sommet arrondi et non aigu.

Miellat — Liquide épais, visqueux et sucré excrété Opposés — Se dit de deux organes (souvent des
par certains insectes qui se nourrissent directement feuilles) qui s’insèrent à un même niveau en se
de sève élaborée, les plus connus étant les pucerons. faisant face.

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Panicule — Inflorescence complexe, en forme de Ramifié — Qualifie un organe se divisant en
grappe composée, dont les éléments sont soit des plusieurs éléments ayant des liens entre eux, comme
grappes, soit des cymes. Les pédicelles des fleurs les branches et les rameaux.
situées sur la partie inférieure de l’axe principal sont
plus longs que ceux placés sur la partie supérieure, Rhumatisme — Terme générique désignant
donnant à l’ensemble une forme pyramidale ou l’ensemble des douleurs articulaires. Terme
conique. générique désignant l’ensemble des douleurs
articulaires.
Périanthe — Ensemble des pièces florales stériles qui
entourent en général l’androcée et/ou le gynécée Rhumatismal — Qui se rapporte aux rhumatismes,
d’une fleur. S’utilise en principe uniquement lorsque terme générique désignant l’ensemble des douleurs
cet ensemble est différencié en une partie externe articulaires.
(calice) et une partie interne (corolle) nettement
Samare — Akène, c’est-à-dire fruit sec, indéhiscent,
distinctes.
à une graine, pourvu d’une aile membraneuse
Pétiolulé — Qualifie un organe muni d’un pétiolule, servant à la dissémination par le vent.
c’est-à-dire, un petit pétiole portant le limbe d’une
Séco-iridoïdes — Molécules amères appartement
division (foliole) de feuille composée.
à la famille des iridoïdes à savoir, une classe
Pharmacopée — La pharmacopée au sens de molécules de la famille des monoterpènes
large est un recueil recensant un ensemble de (provenant de l’assemblage de 2 unités isopréniques
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent soit 10 atomes de carbone) caractérisée par la
également préciser les usages qui sont associés. présence d’un noyau iridane. Généralement liés à
Les pharmacopées européenne et française sont des sucres, les iridoïdes ne sont pas volatils. Il s’agit
des recueils officiels destiné aux professionnels de de composés fragiles dont la dégradation peut
santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés : conduire à un noircissement de la plante. Ils sont
plantes médicinales, substances minérales, généralement responsables de propriétés anti-
animales, principes actifs de synthèse et formes inflammatoires ou sédatives des plantes qui en
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme contiennent. Certains iridoïdes sont amers.
de textes appelés monographies.
Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,
Polygame — Se dit d’une plante qui porte sur le dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
même pied à la fois des fleurs hermaphrodites pédicelle, …).
(possédant des organes mâles et femelles) et des
Stade végétatif — Phase durant laquelle la plante
fleurs unisexuées (possédant uniquement des
n’est formée que de feuilles. Correspond à la vie
organes mâles ou femelles).
de la plante à l’exclusion de la floraison et de la
Quinquina — Genre d’arbre tropical dont on fructification.
extrait de l’écorce notamment la quinine qui est
Stigmate — Extrémité plus ou moins renflée du
employée pour soigner certains cas de paludisme.
carpelle ou du pistil. Sa surface plus ou moins
Historiquement, les plantes utilisées pour lutter
visqueuse retient le pollen qui s’y fixe et y effectue sa
contre les fièvres et le paludisme pouvaient être
germination.
surnommées de « Quinquina » en référence aux
propriétés de ce remède exotique et souvent réservé
aux populations aisées et citadines.

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Syndrome métabolique — Ensemble des Tonique général — Qui donne de la vigueur, du
caractéristiques physiologiques (obésité, tonus, de l’énergie physique et psychique. Une
hypertension artérielle, hyperglycémie, plante avec une activité tonique générale peut être
hyperlipidémie...) qui révèlent une prédisposition employée pour accompagner la convalescence
élevée aux maladies cardiovasculaires, au diabète et aider à la remise en forme. Elle peut agir en
de type II et à la stéatose hépatique. Ce syndrome diminuant la fatigue et en stimulant l’activité de
n’est cependant pas considéré comme une maladie l’organisme. Ainsi, à titre d’exemples, le plantain
à part entière. présente un effet tonique général par sa richesse en
nutriments et son soutien de l’immunité, l’ortie par
Tanins — Composés végétaux de la famille des sa capacité à soutenir le métabolisme (et également
polyphénols qui réagissent avec les protéines. par sa richesse en nutriments).
Dans la bouche, ils vont donner une sensation
d’astringence en se fixant aux protéines salivaires. Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs
De même, en se fixant aux protéines des tissus et années, c’est-à-dire qu’entre la germination de
muqueuses, ils vont les resserrer et les assécher. la graine et la mort de la plante, plus de deux
Ils ont également la capacité d’induire la ans s’écoulent. La plante peut donc se reproduire
vasoconstriction de petits vaisseaux, ce qui leur plusieurs années de suite. Les vivaces les plus
confère des propriétés hémostatiques. connues sont les arbres, mais il existe de nombreuses
On classe les tanins en 2 principales catégories : herbacées vivaces comme la consoude officinale
- Les tanins hydrolysables qui regroupent les tanins (Symphytum officinale L.), la berce commune
ellagiques et les tanins galliques, (Heracleum sphondylium L.), la gentiane jaune
- Les tanins condensés non hydrolysables (Gentiana lutea L.) ou l’arnica (Arnica montana  L.)...
(proanthocyanidols). En milieu acide et chaud, On parle aussi de plante pérenne.
ils peuvent devenir hydrolysables et donc se
décomposer.

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Sources

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24. Wikipédia. Ras el-hanout. Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ras_el-
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(2013). Disponible sur : https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-report/draft-assessment-
report-sambucus-nigra-l-fructus_en.pdf.
29. Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC). European Union herbal monograph on Sambucus
nigra L., flos. (2018). Disponible sur : https://www.fitoterapia.net/archivos/201807/wc500251100.
pdf?1.

Crédits photographiques

p. 3,9 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Rasbak, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Es_mannelijke_bloeiwijze_(Fraxinus_excelsior_
male_inflorescense).jpg
p. 3 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by Rosser1954, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fraxinus_excelsior_(Ash_tree)_flowers_
developing_and_mature,_East_Ayrshire,_Scotland.jpg
- Commons wikimedia CC BY-SA by Rosser1954, modification apportée à l’œuvre originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fraxinus_excelsior_(Ash_tree)_flowers_developing,_East_
Ayrshire,_Scotland.jpg
p. 4 - Commons wikimedia CC0 by Patschw, modification apportée à l’œuvre originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bouchon_m%C3%A9canique.jpg?uselang=fr
p. 9 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by JMK, modification apportée à l’œuvre originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fraxinus_angustifolia,_bloeiwyses_en_bye,_c,_Tweeling.
jpg
p. 11 - Commons wikimedia CC BY-SA 2.5 by Darkone, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage https://commons.wikimedia.org/wiki/File:G%C3%B6tterbaum_(Ailanthus_altissima).
jpg?uselang=fr

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

GINKGO

Nom scientifique
Ginkgo biloba

Famille botanique :
Ginkgoacées

Nom anglais :
Ginkgo, Maidenhair Tree

Répartition en France :
Les ginkgos ne poussent plus à l’état
sauvage en France depuis des millions
d’années. Il est souvent planté le long des
routes et dans les parcs, en ornemental.

Répartition mondiale :
Chine, Corée, Japon, Europe.
Arbre originaire de Chine.

Milieux :
Très résistant à la pollution et aux
agressions (ce serait le premier arbre à
avoir repoussé après Hiroshima). On le
trouve souvent dans les grandes villes.

© 2018, Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 1


Fleurs mâles Fleurs femelles

Floraison :
De mars à avril. La première fleur apparaît, Son feuillage est caduc puisque les
au plus tôt au bout de 20 ans, signe que feuilles tombent à l’automne.
l’arbre a atteint sa maturité sexuelle. Les ovules (ressemblant à de petites prunes
L’espèce est dioïque, cela signifie « deux jaune clair) dégagent à maturité une odeur
maisons ». Il existe donc des pieds mâles (les pestilentielle rappelant celle du vomi.
inflorescences sont des « chatons » : ensemble de
fleurs regroupées en petites grappes souples et
généralement pendantes) et des pieds femelles
(qui produisent un ou deux ovules nus).

Période de récolte :
Les feuilles en fin d’été, début de l’automne,
quand elles commencent à devenir jaunes.
On récolte les ovules fin décembre avec des
gants. On enlèvera la pulpe pour récupérer
l’amande se trouvant à l’intérieur.

Description :
Magnifique arbre pouvant atteindre 20 à 30m
de hauteur et pouvant vivre jusqu’à 4 000 ans !
Ses feuilles forment en éventail et ont la
caractéristique d’être souvent bilobés (à 2 lobes)
d’où le nom de biloba. Les feuilles sont pétiolées
(accrochées à la branche par une petite tige).

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Toxicité :
Pour les feuilles, utilisées en médicinal, aucun effet indésirable sérieux n’a été noté à ce jour.
Possibles, mais rares, troubles gastro-intestinaux (nausées, diarrhées…) ou céphalées (maux de tête).
Pour les ovules, la chair a une toxicité mais l’amande à l’intérieur est comestible en petites quantités.
- Même si les cas sont rares, il y a un risque de réaction allergique au contact de la
chair, qui serait due à la présence de molécule allergisante : l’acide ginkgolique. Mieux vaut
donc mettre des gants pour ramasser les ovules et les dépiauter pour obtenir l’amande.
- Même si l’amande est traditionnellement consommée en Asie, plusieurs cas
d’empoisonnement ont été décrits en cas de consommation excessive, surtout chez les
enfants, plus rarement chez les adultes. En effet, les amandes contiennent une toxine
empêchant l’assimilation de la vitamine B6, ce qui peut provoquer des convulsions et une
perte de conscience. Cette toxine est presque entièrement détruite à la cuisson.

Cuisine :
Du ginkgo, on peut manger la partie
tendre de l’amande mais plusieurs sources
conseillent de ne pas en manger trop à
la fois, sans donner de chiffres précis.

Elle est très appréciée en Asie, particulièrement


en Thaïlande où elle est au menu lors de
repas de fête (conseillée avant la nuit de noce
pour ses vertus aphrodisiaques). Elle peut
se consommer entière, grillée ou bouillie, en
apéritif. Les amandes sont traditionnellement
cuites à la vapeur pour que leur enveloppe
dure s’enlève plus facilement. Elles s’utilisent
aussi bien dans les plats salés que sucrés. Leur
goût rappelle celui des pignons de pin.

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Propriétés et usages médicinaux : Contre-indications :
Ce sont les feuilles qui sont utilisées Eviter chez les femmes enceintes
en médicinal. Elles sont : et allaitante et les enfants.
- Antioxydantes : c’est l’arbre de la longévité Avant et après une intervention chirurgicale
car il ralentit le vieillissement cellulaire. (fluidifie le sang, donc risques de saignements
- Circulatoires : le ginkgo stimule la circulation et de retards de cicatrisation) : arrêter le
sanguine. Il est utilisé dans les troubles de la traitement 3-4 jours avant et ne reprendre
circulation veineuse comme les jambes lourdes, qu’une semaine après, par précaution.
varices (dilatations permanentes des veines), En cas de prise de médicaments fluidifiant
hémorroïdes (veines dilatées au niveau de l’anus) le sang, comme les anticoagulants et
et surtout pour améliorer la circulation cérébrale l’aspirine, car leurs effets risqueraient de
(problèmes de mémoire, de concentration, de s’additionner et de trop fluidifier le sang.
pertes d’attention, etc.). C’est aussi bien le remède Eviter son association avec d’autres
des personnes âgées dans la prévention du plantes circulatoires (Vigne rouge, Marron
vieillissement, que des étudiants avant les examens ! d’Inde) qui auraient un mode d’action
- Vasculo-protectrices : le ginkgo opposé, ce qui ralentirait les effets.
protège les vaisseaux sanguins.
- Antiagrégant plaquettaire : les plaquettes Anecdotes et autres informations :
sanguines (petites cellules sans noyau ayant
C’est la plus ancienne des espèces d’arbres
un rôle dans la coagulation) ne s’agrégeant
dont les spécimens sont encore identiques
pas, le sang est fluidifié et cela permet de
à leurs ancêtres. Il peuplait déjà la planète
prévenir les pathologies cardiovasculaires.
il y a 270 millions d’années. C’est grâce à
quelques individus retrouvés dans d’anciens
Les amandes sont, quant à elles utilisées temples chinois qu’on a pu le réimplanter
en médecine chinoise, notamment pour un peu partout dans le monde.
soigner l’asthme et la toux, pour stimuler
la circulation et l’énergie pulmonaire et
D’un beau vert clair, les feuilles virent au
pour ses propriétés antibiotiques.
jaune doré à l’automne et forment un
tapis doré au sol, ce qui lui vaudrait son
En Asie, même la pulpe est appellation d’arbre aux mille écus.
utilisée, comme vermifuge. Quant à son autre surnom, d’ « arbre
aux 40 écus », cette fois, ce serait le prix
Les molécules médicinales du ginkgo sont d’achat des premiers spécimens par le
mieux extraites par l’alcool que par l’eau. Pour botaniste français, Pétigny, en Angleterre.
faire ses propres préparations, il sera donc
conseillé de faire une macération alcoolique :
Laissez macérer 10g de feuilles séchées dans 50ml
CONFUSIONS POSSIBLES :
d’alcool autour de 50° (rhum, vodka) pendant 2
semaines, en remuant à peu près une fois par jour. Aucune ! Cet arbre est typique
Filtrez en exprimant au maximum le jus. de par ses feuilles !
Prendre 15 à 30 gouttes diluées
dans l’eau, 3 fois par jour.

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Sources
http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition
(2017), Sang de la Terre

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols, Vo-
lumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3ème édition, Lavoi-
sier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, édition Equilibres Aujourd’hui

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales ; Michel Dubray ; Lucien Souny ; 2010

Le guide familial des plantes médicinales ; D. Lousse, N. Macé, C. Saint-Béat, A. Tardif ; Mango ; 2017

Du bon usage des plantes qui soignent ; Jacques Fleurentin ; Ouest-France 2013

Flore forestière française : guide écologique illustré ; volume I Plaines et collines ; J.-C. Rameau, D. Man-
sion, G. Dumé ; Institut pour le développement forestier

250 remèdes naturels à faire soi-même ; Dr Claudine Luu ; Terre vivante ; 2016

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes

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Traité pratique de phytothérapie ; Dr Jean-Michel MOREL

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales ; Michel DUBRAY

https://www.researchgate.net/profile/Ezio_Bombardelli/publication/40202377_Ginkgo_biloba_L/
links/0f317532812847ce61000000.pdf

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

GIROFLÉE COMMUNE

Nom scientifique :
Erysimum cheiri, ex Cheirantus cheiri

Nom vernaculaire :
Giroflée commune, Giroflée des murailles, Giroflée
jaune

Famille botanique :
Brassicaceae

Nom anglais :
Wallflower

Répartition en France :
Anciennement naturalisée (qualifie une espèce
végétale introduite dans un nouveau territoire
qui se reproduit naturellement dans son nouvel
environnement) en France continentale et Corse.
Présente de 0 à 800m.

Répartition mondiale :
Europe centrale et méridionale, Asie occidentale. La
Giroflée commune (Erysimum cheiri) plante a également été introduite sur le continent
nord américain.

Milieux (ou Sol) :


Présente sur les rochers, les falaises et les vieux murs,
dans les anciennes carrières. La plante apprécie de
vivre sur des rochers, dans des milieux très pauvres
en eau et riches en calcium. Elle peut pousser
directement dans les murs. Elle ne supporte pas les
terrains acides.
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Floraison : Cuisine :
Mars-juin Plante non comestible, fortement amère et
potentiellement dangereuse par son action
Description : cardiotonique (qui a une action «tonifiante»
Plante vivace avec une tige de 20-70 cm, ramifiée sur le cœur en agissant sur le cœur à plusieurs
et presque ligneuse à la base. niveaux : augmentation de la force et de la vitesse
de contraction, ralentissement de la fréquence
La plante est couverte de poils appliqués (qui sont
cardiaque et ralentissement de la vitesse de
collés à la plante sur toute leur longueur, mais non
conduction entre l’oreillette et le ventricule du cœur).
soudés).
- Les feuilles (qui sont particulièrement poilues) sont
lancéolées et entières.
Les feuilles supérieures peuvent parfois présenter
des dents espacées.
- Les fleurs sont jaunes d’or voire orangées ou
brunes, grandes (pétales entre 1,5 et 3,5 cm) et très
odorantes pouvant rappeler l’odeur du clou de
girofle. Les sépales sont pourpres et dressés.
- Les fruits sont des siliques dressées et blanchâtres.

Les fleurs de giroflée commune sont jaunes d’or (voire orangées ou brunes), Les fleurs sont jaunes d’or, grandes et très odorantes et les feuilles sont
grandes (et également très odorantes). lancéolées et entières, et également très poilues

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Molécules actives : - Les semences étaient utilisées pour les cas de
La plante présente de nombreuses molécules actives diarrhée et de dysenterie.
dont la cheirantine : un glucoside (molécule dérivée
d’un sucre) cardiotonique, proche de ceux présents Toxicité :
dans la digitale pourpre (Digitalis purpurea) La plante est considérée comme toxique de par la
donnant à la plante un caractère toxique. présence de glucosides cardiotoniques. On parle de
Selon Paul-Victor Fournier, cette molécule serait cardiotoxicité.
présente en fortes proportions dans les graines,
en moindre quantité dans les feuilles et en faible Contre Indications :
quantité dans les fleurs. Les tiges et les racines en Nous vous déconseillons fortement l’usage
seraient dépourvue. alimentaire ou thérapeutique de cette plante.

Propriétés et usages médicinaux : Autres Usages :


Cette plante n’est plus utilisée comme plante Cultivée pour l’ornement dans les jardins. Les
médicinale aujourd’hui. Il est déconseillé d’utiliser cultivars (variétés cultivées) peuvent avoir des
cette plante en auto-médication en raison de son pétales jaunes panachés de brun orangé ou de brun
action cardiotonique. Elle peut être considérée pourpré.
comme “un violent poison du cœur” selon Paul-Victor La plante est mellifère (le nectar est récolté par les
Fournier. abeilles pour élaborer le miel).
La giroflée a également été utilisée en parfumerie.
Autrefois :
- Les fleurs séchées étaient employées pour leur
propriétés diurétiques (qui stimulent la production
d’urine), laxatives (qui facilitent l’évacuation des
selles et sont employés dans la constipation),
calmantes du système nerveux et emménagogues
(qui provoquent les règles ou menstruations et qui
régularisent le cycle menstruel).

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Les plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan, Eva Styner, Delachaux et Niestlé, 2013

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, Michel Botineau, Lavoisier Tec&Doc, 2009

Plantes comestibles, Cueillette et recettes des 4 saisons, Guy Lalière, Christophe Anglade, Christophe
Leray, Debaisieux, 2012

Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines, Francis Brinker, Fourth
edition, Electic Medical Publication, 2010.

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

GRANDE BARDANE

Grande bardane (Arctium lappa L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1,2


Arctium lappa L. Partout en France jusqu’à 1200 m.

NOMS VERNACULAIRES RÉPARTITION MONDIALE3


Grande bardane, bardane officinale Europe et Asie tempérée. Cette plante a été
introduite au Canada et aux Etats-Unis.
FAMILLE BOTANIQUE
Asteraceae MILIEUX/SOL4,5
Lisières et clairières forestières, bords des chemins,
NOM ANGLAIS lieux incultes, berges de cours d’eau, friches.
Burdock Elle apprécie les sols riches et basiques* et une
exposition plutôt ensoleillée, voire mi-ombragée.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Grande bardane 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1
FLORAISON • Les feuilles sont grandes (jusqu’à 2 m),
Fin juin, juillet et août. alternes*, entières*, à pilosité variable,
ovales, obtuses*, en cœur à la base,
PÉRIODES DE RÉCOLTE ondulées sur les bords. Elles sont :
- sur le dessus : vertes, parfois à poils
• Les racines
rêches,
- Usage médicinal et culinaire : depuis
l’automne de la 1ère année au printemps de - sur le dessous : blanchâtres,
la 2nde année (avant floraison). cotonneuses aux nervures saillantes.
Les feuilles basales* peuvent atteindre
• Les tiges
70 cm de diamètre et sont longuement
- Usage culinaire : de mai à juin lorsqu’elles
pétiolées* (15 à 36 cm)6. Le pétiole* est
sont encore souples. Elles se développent la
plein et canaliculé*.
2nde année.
• Les fleurs sont de couleur pourpre,
• Les feuilles
tubulées*, regroupées en capitules* larges
- Usage culinaire : avril à octobre.
et globuleux (souvent entre 2,5 et 3 cm),
longuement pédonculés* et portés en
DESCRIPTION1,3
corymbes* terminaux assez compacts.
Plante herbacée* bisannuelle*, à port en L’involucre* ouvert au sommet7 possède
boule, pouvant atteindre 2 m de hauteur (0,8 des bractées* vertes terminées par des
à 1,6 m le plus couramment). crochets. Ces crochets vont permettre la
• La tige pleine unique très ramifiée, dispersion des fruits, en s’accrochant aux
anguleuse*, striée et pubescente*. hommes et aux animaux.
• Les fruits sont des akènes*.
• La racine est longue et pivotante* et peut
atteindre 50 cm.

Tige unique striée et très ramifiée, apparaissant la 2nde année.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Grande bardane 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 2
Feuilles de la 1ère année, de grande taille, en cœur à la base et ondulées sur les bords.

Grande feuille au long pétiole.

Feuilles ondulées sur les bords, vertes sur le dessus et de couleur blanchâtre à l’aspect cotonneux avec nervures saillantes en-dessous.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Grande bardane 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 3
Port dressé en boule de la grande bardane (Arctium lappa L.) Capitules disposés en corymbe terminal.
en pleine floraison.

Capitule large et globuleux. L’involucre porte Jeunes akènes avec poils irritants. Fruits, lors de la 2nde année. Les bractées
des bractées terminées par des crochets, qui à extrémité en crochet, restent appliquées
s’accrochent aux hommes et aux animaux. contre les akènes.

Racines.

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CUISINE
• La jeune tige pelée, débarrassée de sa peau Comme les feuilles sont grandes, elles peuvent
coriace, est croquante et a un bon goût être utilisées en remplacement des feuilles de
d’artichaut. Elle peut être croquée crue (au sel nori, pour rouler des makis. Dans ce cas ne les
ou trempée dans une sauce), lactofermentée ou faites pas bouillir plus de 4 à 5 minutes pour
encore cuite à la vapeur. éviter qu’elles ne soient trop fragiles et cassantes.
Nombreux sont ceux qui les trouvent trop amères
• Les feuilles et leur pétiole* peuvent être crues.
consommés après les avoir fait bouillir dans
l’eau 5 minutes afin d’enlever l’amertume. Il • Les racines de la 1ère année peuvent être
est conseillé de tester si le goût vous convient et consommées, crues, râpées, cuites à la vapeur,
de continuer l’ébullition jusqu’à diminution de à la poêle, en purée ou encore lacto-fermentées.
l’amertume. Elles ont aussi un léger goût d’artichaut.
Les racines torréfiées peuvent être consommées
comme succédané au café8.

RECETTE

Tiges de bardane sautées à la sauce soja


Ingrédients pour 4 personnes : 700 g de cœur de tige de bardane ; 1 échalote ; huile d’olive ; sauce soja ;
poivre ; gingembre.

Préparation :

• Peler et couper les tiges de bardane en tronçons • Les faire transpirer.


de 3 cm. • Ajouter les tronçons de racine de bardane, laisser
• Mettre de l’huile d’olive à chauffer dans une revenir quelques minutes à feu vif en veillant à ce
poêle. que ça ne colle pas.
• Ajouter une tranche de gingembre finement • Déglacer à la sauce soja et ajouter le poivre.
ciselée en tout petits dés ainsi que l’échalote
À déguster accompagné de riz ou de lentilles.
ciselée également.

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NUTRIMENTS9-11 Molécules actives8,13,15-17
Il n’existe que peu de données sur la composition On retrouve principalement dans la racine des
nutritionnelle de la racine de bardane. polysaccharides* (sucres) :
D’après des données américaines, elle ne
serait pas particulièrement riche en nutriments • Inuline* qui représente jusqu’à 45 % du poids
à l’exception des glucides qui constituent sec de la racine. C’est un polymère de fructose
jusqu’à 70 % de son poids sec (principalement servant de molécule de réserve à la plante. Elle
est considérée comme un prébiotique* c’est-
sous forme d’inuline*)12. Ce qui n’empêche
à-dire qu’elle n’est pas digérée ni absorbée
en rien de la déguster… pour le plaisir !
par notre organisme mais que les bactéries de
notre intestin la dégradent en partie. Ceci peut
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, expliquer son action bénéfique sur la régulation
INDICATIONS ET REMÈDES du transit intestinal ainsi que dans la prévention
des affections inflammatoires* de l’intestin16.
Nous développerons uniquement la racine de • Mucilages* qui sont des composés qui gonflent
bardane qui est la partie de la plante reconnue en au contact de l’eau formant ainsi un gel et
Europe13,14. qui présentent notamment des propriétés
L’emploi des feuilles en usage externe est adoucissantes.
également reconnue pour le traitement d’appoint
adoucissant et antiprurigineux*, comme trophique* • Autres polysaccharides* (en effet, la racine
protecteur, mais nous ne les aborderons que étant un organe de réserve de la plante, elle
brièvement ci-après. contient ici jusqu’à 70% de son poids sec en
Les feuilles et la racine sont inscrites à la liste polysaccharides*).
A* des plantes traditionnellement utilisées de la On y trouve également d’autres classes de
pharmacopée* française et leur vente, en l’état, n’est molécules dont :
pas réservée aux pharmaciens.
• Composés polyinsaturés : polyènes ou polyynes
Les graines sont également utilisées mais surtout notamment. Bien que seulement présents à l’état
en Asie, en particulier en médecine traditionnelle de trace une fois la racine séchée, ils pourraient
chinoise. jouer un rôle dans l’activité antiseptique*
de la plante. Des études in vitro de ces
BON À SAVOIR composés montrent en effet qu’ils ont un effet
La monographie* européenne, qui permet de antibactérien*.
contrôler des matières premières utilisées en • Acides phénoliques* (jusqu’à 3,5 %) : notamment
pharmacie, définit la drogue* comme celle des acides caféique et chlorogénique, qui
d’Arctium lappa L. (grande bardane), d’Arctium présentent des propriétés antioxydantes*16.
minus (Hill) Bernh. (petite bardane) et d’Arctium • Ainsi que des traces de composés aromatiques
tomentosum Mill. (bardane tomenteuse ou poilue). (0,06 à 0,18 %), des lactones sesquiterpéniques,
Ces 3 espèces sont donc reconnues comme ayant des triterpènes*, une petite quantité de tanins*
des propriétés équivalentes. et des traces de lignanes* (ces derniers sont
beaucoup plus présentes dans les graines).

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Propriétés Indications
La bardane est utilisée depuis de nombreuses La racine de bardane est reconnue par des comités
années et l’est encore aujourd’hui. Elle a cependant d’experts européens, sur la base d’une utilisation
fait l’objet de peu d’études. traditionnelle, pour les indications suivantes.
Ses principales propriétés sont les suivantes : • Affections cutanées :
• Antibactériennes* : C’est dans ces indications que la racine de
La bardane montre une activité bardane est la plus connue en France. L’un des
antibactérienne* in vitro . Ceci confirme
8,15-17
ses surnoms - “l’herbe aux teigneux” - permet de
l’utilisation traditionnelle de cette plante facilement le retenir. Ceci lui vient de son usage
dans différentes maladies infectieuses. Cette traditionnel, aussi bien en interne qu’en externe,
activité peut être reliée à la présence de dérivés pour les problèmes de peau et du cuir chevelu.
polyinsaturés, présentant eux-aussi une activité Cette indication s’explique avec les différentes
antibactérienne* in vitro bien qu’ils soient peu propriétés citées ci-dessus : antibactérienne*,
présents dans la drogue* séchée 8,16,18
. stimulante hépatique*.
• Sphère hépatique* : hépatoprotectrice* et On l’utilisera donc :
stimulante des fonctions biliaires* - Pour le traitement des états séborrhéiques*
La bardane a été traditionnellement utilisée de la peau (acné, folliculite*)8,13-16,18.
comme plante “dépurative*”, il y a néanmoins - Dans les maladies cutanées inflammatoires*
peu d’études sur son action au niveau du (eczéma*, psoriasis*) 15,17,18.
foie. Quelques-unes rapportent un effet - Dans les infections bactériennes
hépatoprotecteur* qui serait à relier à l’effet cutanées8,13,18. La bardane était
antioxydant* de la bardane8, d’autres rapportent traditionnellement utilisée en cas de furoncle,
un effet cholérétique* qui serait à associer à la d’abcès* (même dentaire).
présence de lactones sesquiterpéniques18,19.
LE SAVIEZ-VOUS
• Sphère intestinale : favoriser le microbiote*
La grande quantité d’inuline* présente dans la Quel est le point commun entre le foie et la
racine agit comme prébiotique*15,17. Elle agirait à peau en naturopathie ?
partir de 5 à 8 g par jour, ce qui équivaut à 15 à En naturopathie, les problèmes de peau
sont souvent expliqués par une surcharge des
30 g de racine15.
émonctoires. Ces derniers correspondant aux
• Autres propriétés : organes capables d’éliminer les déchets vers
- Diurétique*17 et antioxydante*15,17 : comme la l’extérieur de l’organisme en particulier le foie,
majorité des plantes ! les reins, les intestins, les poumons et la peau.
- Anti-inflammatoire* : ce n’est pas la L’idée est donc que si le foie est surchargé
propriété majeure de la bardane. Elle peut (le terme engorgé est parfois employé) et
être due aux lactones sesquiterpéniques13 n’arrive plus à éliminer correctement les
et aux lignanes*, bien que ces dernières déchets produits ou ingérés par l’organisme,
molécules soient surtout présentes dans les la peau prend le relai ce qui peut entraîner
graines .15,16
ou aggraver des boutons ou des maladies
- Hypoglycémiante* : là encore il ne s’agit de peau telles que psoriasis* ou eczéma*.
pas de la propriété à retenir en premier de la Bien que nous ayons presque tout.e.s fait
bardane. Des extraits de racine de bardane l’expérience qu’une alimentation déséquilibrée
montrent une activité hypoglycémiante* pouvait jouer un rôle sur la qualité de notre
chez le rat 20,21
et l’inuline* qu’elle contient peau, il s’agit là d’une acceptation très
diminue la glycémie, probablement par une courante en naturopathie mais qui n’est pas
diminution de la digestibilité des glucides22. validée scientifiquement. Nous avons donc
- Sudorifique*8,13. juste apporté cette précision à titre informatif.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Grande bardane 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 7
• Troubles urinaires mineurs : études font toutefois état de leurs propriétés
La bardane peut être utilisée en raison de son antibactériennes* que les auteurs attribuent
effet diurétique* en complément de traitement en général aux composés phénoliques
dans les troubles urinaires mineurs ou dans les
8,14 contenus dans les feuilles15-17. Comme de
lithiases* urinaires15,18. nombreuses plantes, les feuilles de bardane
possèdent des propriétés antioxydantes*
• Autres : et une étude chez le rat rapporte des
On peut par ailleurs utiliser la racine de bardane propriétés gastroprotectrices*24,25. Enfin, les
en cas de : feuilles auraient été utilisées par le passé en
- Constipation15 : ceci est à relier à l’effet externe sous forme de cataplasme* dans
prébiotique* de l’inuline* et probablement les bronchites*, les inflammations* ou les
aussi aux mucilages* contenus dans la racine infections18.
qui agissent comme laxatif de lest*.
- Perte temporaire d’appétit8,18 : par Remèdes
stimulation des sécrétions digestives liées à la
sensation d’amertume induite par la présence BON A SAVOIR
de lactones sesquiterpéniques. Une grande partie des composés
Elle était autrefois utilisée aussi : polyinsaturés est détruite lors du séchage, la
- En cas d’infections de l’arbre respiratoire* 15 racine à l’état frais est donc potentiellement
en raison de ses propriétés antibactériennes*. plus active qu’une fois séchée.
- En cas de rhumatismes*13,15,18,19 ou de
goutte*13 probablement en raison des légers En usage interne
effets anti-inflammatoires* et diurétiques*. • Décoction
Il ne s’agit cependant pas là d’une plante Préparation : ajouter 2 à 6 g de racines (soit
majeure pour ces indications. 1 à 3 cuillères à café) à une tasse d’eau froide
(150 mL), laisser reposer plusieurs heures. Faire
LE SAVIEZ-VOUS ensuite bouillir pendant 1 heure puis filtrer13,15.
Graines de bardane Utilisation : 3 fois par jour.
Les graines de bardane contiennent des Indications : toutes celles citées ci-dessus.
lignanes* (arctigénine et arctiine) ainsi que Petit conseil : comme la préparation est longue, il
des acides phénoliques*. Ces molécules ont est possible de réaliser la quantité pour la journée
été isolées et ont fait l’objet de différentes et de garder la préparation au frigo maximum
études. Elles semblent présenter des propriétés
24 heures.
anti-inflammatoires* et pourraient avoir
des propriétés antidiabétiques*8,16. Ces • Alcoolature8,15,17
observations mériteraient toutefois d’être Préparation : faire macérer une part (par
confirmées. exemple 100 g) de racines fraîches finement
Feuilles de bardane coupées dans 2 parts (par exemple 200 g)
Bien qu’inscrites à la liste A* de la d’alcool à 55 % vol. pendant 3 semaines puis
pharmacopée* française, c’est-à- filtrer.
dire considérées comme utilisées Utilisation : 50 gouttes dans de l’eau, 3 fois par
traditionnellement, les feuilles de bardane jour.
ont très peu été étudiées par rapport à la Indications : toutes les indications ci-dessus sauf
racine ou même aux graines. Il semblerait la constipation.
que la phytothérapie moderne européenne
ait essentiellement retenu la racine. Quelques

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En usage externe AUTRES USAGES32
• Pulpe fraîche13,17 • Les feuilles fraîches macérées 1 nuit dans du
Préparation : écraser la pulpe de racine fraîche vinaigre salé puis enroulées autour des parties
pour en faire une “pâte”. douloureuses étaient autrefois utilisées en cas de
Utilisation : appliquer sur la ou les zones à rhumatismes*. Une réaction d’irritation locale
problèmes. peut survenir6.
Indications : affections cutanées (eczéma*, • On peut lire sur différents sites internet que la
psoriasis*, plaies, acné, furoncles), affections du bardane rentre dans la composition du thé
cuir chevelu. “Essiac” et que celui-ci est utilisé contre le cancer.
• Infusion pour usage externe15,17 S’il est vrai que la racine de bardane entre
Préparation : faire bouillir 60 g de racines dans dans la composition de cette préparation, il
2 L d’eau pendant 5 min puis filtrer. n’est absolument pas prouvé que ce dernier soit
Utilisation : en application locale, plusieurs fois efficace contre le cancer. Il a été mis au point
par jour. au début du XXème siècle et le choix des plantes
Indication : affections cutanées (eczéma*, ne repose sur aucune base scientifique. Nous
psoriasis*, plaies, acné, furoncles), affections du ne recommandons donc absolument pas son
cuir chevelu. utilisation dans le traitement du cancer et citons
cette utilisation uniquement pour alerter votre
• Alcoolature
esprit critique sur ce que l’on peut lire à propos
Préparation : utiliser l’alcoolature précédemment
des plantes.
décrite diluée à 50% (50 mL d’alcoolature et 50
mL d’eau). • La bardane est cultivée en Asie comme un
légume13 et utilisée en cuisine macrobiotique. Elle
Utilisation : en application locale, sous forme de
est appelée « gobô » au Japon.
compresse, plusieurs fois par jour.
Indication : furoncles et boutons d’acné. • Elle entre dans la composition de produits
cosmétiques pour stimuler la croissance
TOXICITÉ capillaire. Son action n’est pas démontrée13,19.
A notre connaissance, la bardane ne présente pas
de toxicité. ANECDOTES
On l’évitera néanmoins en cas d’allergie aux ET AUTRES INFORMATIONS
Asteraceae (plantes de la même famille) 15,16,23
. • Le capitule* de bardane a inspiré l’invention
de la bande auto-agrippante (Velcro®) : en
CONTRE-INDICATIONS effet les bractées* vertes des capitules* sont
La racine de bardane est contre-indiquée chez terminées par des crochets qui s’accrochent et
les femmes enceintes8,15,16,23. Elle présente un effet se décrochent (plus ou moins facilement…) tout
stimulant utérin chez l’animal23. comme le velcro19.
• Les capitules* qui s’accrochent aux vêtements
font la joie des enfants qui les utilisent dans leurs
jeux.
• On peut utiliser la base du pétiole qui est creuse
pour fabriquer une sorte de “pipe”.
• Ses grandes feuilles dont la face inférieure est
douce sont un papier toilette au top quand on
est dans la nature.

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CONFUSIONS POSSIBLES
Il est possible de confondre la grande bardane (Arctium lappa L.) avec d’autres bardanes comme par
exemple la petite bardane (Arctium minus (Hill) Bernh.), également appelée bardane à petites têtes et qui
a les mêmes propriétés culinaires et médicinales.
• Il existe des confusions lorsque la plante est en fleurs :
Les capitules* de la famille des plantes appelées communément «chardons», comme par exemple les
capitules* du cirse commun (Cirsium vulgare (Savi) Ten.), de la même famille des Asteraceae, peuvent
être confondus avec ceux des bardanes (Arctium spp.). Mais les capitules* de cirse commun piquent, de
même que ses feuilles qui sont découpées et non entières* comme celles des bardanes.

Inflorescence et rosette de cirse commun (Cirsium vulgare (Savi) Ten.).

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• Il existe cependant d’autres confusions au stade végétatif :
1) Avec 2 plantes mortelles :
- la belladone26 (Atropa belladonna L.) dont les feuilles sont douces comme la bardane. Mais le
limbe* des feuilles de belladone est entier* et jamais cordé* à la base comme le sont les feuilles
de bardanes et les feuilles n’ont pas cet aspect blanc-cotonneux à leur face inférieure. La
plante entière est riche en alcaloïdes* toxiques.
- la digitale (Digitalis purpurea L.) dont les feuilles sont douces comme la bardane. Le limbe* des
feuilles de digitale peut parfois être cordé* à la base comme le sont les feuilles de bardanes
mais il est duveteux blanchâtre à leur face inférieure et supérieure. Contrairement aux
bardanes, les digitales n’ont pas de racine pivotante* et sont très faciles à arracher27. La plante
entière est riche en hétérosides* cardiotoniques* toxiques28.

Grande bardane Petite bardane Belladone Digitale pourpre


(Arctium lappa L.) (Arctium minus (Atropa belladonna L.) (Digitalis purpurea L.)
(Hill) Bernh.)

Asteraceae Asteraceae Solanaceae Plantaginaceae

Comestible. Comestible. Hautement toxique Hautement toxique


voire mortelle (à cause voire mortelle (à cause
de ses alcaloïdes*)26. de ses hétérosides*
cardiotoniques*).
Plante bisannuelle* qui Plante bisannuelle* qui Plante vivace* qui pousse Plante bisannuelle* ou
pousse sur les décombres, pousse sur les décombres, sur les chemins forestiers, vivace* qui pousse sur les
chemins, rives. chemins, rives4. dans les friches4. chemins forestiers, dans
les clairières.
Mesure entre 100 et Mesure entre 80 et Mesure entre 60 et Mesure entre 60 et
250 cm1. 200 cm4,1. 150 cm. 120 cm.

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Grande bardane Petite bardane Belladone Digitale pourpre
(Arctium lappa L.) (Arctium minus (Atropa belladonna L.) (Digitalis purpurea L.)
(Hill) Bernh.)
Feuilles alternes*. Feuilles alternes*. Feuilles alternes* au Feuilles alternes*.
niveau de la partie
inférieure de la tige et
groupées par 2 à la
partie supérieure de la
tige.

Feuilles entières*, en Feuilles entières*, en Feuilles entières*, Feuilles lancéolées*,


cœur à la base, molles, cœur à la base, à pilosité lancéolées*, duveteuses- irrégulièrement
à pilosité variable et variable, pubescentes* et glanduleuses* (jusqu’à 15 crénelées*, aiguës,
blanchâtres en dessous. blanchâtres en dessous. cm) et vertes au niveau atténuées en pétiole et
de la face supérieure et décurrentes*.
inférieure. Feuilles pubescentes* à
Feuilles au toucher aspect gaufré.
visqueux26.

Face supérieure et face inférieure

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Grande bardane Petite bardane Belladone Digitale pourpre
(Arctium lappa L.) (Arctium minus (Atropa belladonna L.) (Digitalis purpurea L.)
(Hill) Bernh.)
Pétiole* canaliculé*. Pétiole* canaliculé*. Pétiole* de section ronde. Pétiole* paraissant ailé,
Base du pétiole* pleine .
4 Base du pétiole* creuse4
. le limbe* de la feuille
s’atténuant le long de
celui-ci.

Tige pleine, ramifiée, Tige pleine, ramifiée, Tige anguleuse* Tige simple, dressée,
anguleuse*, striée et anguleuse*, striée et à angles obtus*, légèrement anguleuse*,
pubescente*. pubescente*. finement fistuleuse* et
pubescente* en haut, pubescente*.
glabre* en bas.

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Grande bardane Petite bardane Belladone Digitale pourpre
(Arctium lappa L.) (Arctium minus (Atropa belladonna L.) (Digitalis purpurea L.)
(Hill) Bernh.)
Capitules* disposés en Capitules* disposés en Fleurs solitaires à Fleurs en grappe*
corymbe* terminal, à grappe*, à pédoncules* l’aisselle des feuilles portées par des
pédoncules* longs courts (moins de 1 cm). supérieures des rameaux, pédicelles* courts et
(de 3 à 10 cm). sur des pédicelles* courts tomenteux* munis de
et réfléchis*. bractées*.

Calice* très réduit voire Calice* très réduit voire Calice* divisé en 5 Calice* pubescent*
nul. nul. lobes* jusqu’aux deux divisé en 5 lobes* ovales
tiers, pubescent* et mucronés* et soudés à la
qui s’étale ensuite en base4.
étoile sous le fruit4.

Corolle* tubulée* Corolle* tubulée* Corolle* tubulée* en Corolle* de couleur


pourpre. pourpre. cloche brun-violet. pourpre, campanulée*
et tachée de pourpre à
l’intérieur.

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Grande bardane Petite bardane Belladone Digitale pourpre
(Arctium lappa L.) (Arctium minus (Atropa belladonna L.) (Digitalis purpurea L.)
(Hill) Bernh.)
Bractées* de l’involucre* Bractées* de l’involucre* Bractées* absentes4. Bractées* présentes à la
terminées en crochets à terminées en crochets à base des pédicelles*.
pointe verte4. pointe brunâtre4.

Le fruit est un akène*. Le fruit est un akène*. Le fruit est une baie* Le fruit est une capsule*
noire et luisante ovoïde dépassant à
entourée du calice* peine les sépales*.
accrescent*
(10-15 mm).

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2) Avec d’autres plantes :
- Avec le rumex à feuilles obtuses* ou patience sauvage (Rumex obtusifolius L.) dont les feuilles
n’ont pas de poils blanc-cotonneux à leur face inférieure.

Rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius L.) : infrutescences, jeunes pousses et détails des feuilles.

- Avec la consoude officinale (Symphytum officinale L.) mais celle-ci possède des feuilles à poils
très rêches et sans poils blanc-cotonneux à leur face inférieure.

Consoude officinale (Symphytum officinale L.) : inflorescences, jeunes pousses et détails du revers de la feuille.

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SYNTHÈSE
> La grande bardane (Arctium lappa L.) est une plante herbacée* bisannuelle* de la
famille des Asteraceae. Plante commune dans toute la France, on la trouve surtout dans
des sols riches assez ensoleillés.
• La tige est très ramifiée, anguleuse*, striée et couverte de poils.
• Les feuilles sont grandes (jusqu’à 2m), entières*, ovales, vertes sur le dessus et
blanches à aspect cotonneux dessous. La base du pétiole* est pleine.
• Les inflorescences* sont des capitules* qui portent des fleurs pourpres tubulées*
et des bractées* crochues à pointe verte formant l’involucre*. Les capitules* sont
groupés en panicules* corymbiformes*.
• Les fruits sont des akènes* qui vont se disperser en se fixant aux animaux et aux
hommes grâce à des crochets.
• La racine est longue et pivotante* et peut atteindre 50 cm.
> Les racines de la 1ère année, les feuilles et leur pétiole* peuvent être consommés de
même que la jeune tige pelée qui est délicieuse aussi bien crue que cuite, revenue à
la poêle. Il n’existe que peu de données sur la composition nutritionnelle de la racine
de bardane et elle ne serait pas particulièrement riche en nutriments, à l’exception de
glucides, en particulier de l’inuline*.
> La racine et les feuilles sont inscrites à la liste A* de la pharmacopée* française et leur
vente, en l’état, n’est pas réservée aux pharmaciens.
La racine fraîche contient surtout de l’inuline* mais aussi des mucilages*, et d’autres
polysaccharides*. Elle contient également en moindre quantité des composés
polyinsaturés (polyènes, polyynes), des acides phénoliques*, des lactones
sesquiterpéniques, des tanins*...
La racine aurait une action sur le foie (hépatoprotectrice* et stimulante des fonctions
biliaires*), intestinale comme prébiotique* et antibactérienne*.
Les préparations à base de racine de bardane sont utilisées dans les affections
cutanées (acné, folliculite*, eczéma*, psoriasis*, furoncles, abcès*), les troubles urinaires
mineurs, les lithiases* urinaires ou en cas de perte d’appétit sous forme d’infusions,
décoctions ou d’alcoolatures et dans la constipation sous forme d’infusions ou de
décoctions.
La pulpe fraîche et l’infusion des racines peuvent être utilisées en usage externe pour
les affections cutanées (eczéma*, psoriasis*, plaies, acné, furoncles) et du cuir chevelu.
> A notre connaissance, la bardane ne présente pas de toxicité, mais sera à éviter en cas
d’allergie aux Asteraceae.
> Il est possible de confondre la grande bardane (Arctium lappa L.) avec d’autres
bardanes comestibles comme par exemple la petite bardane (Arctium minus (Hill)
Bernh.).
En floraison, on peut confondre les inflorescences* des bardanes (Arctium spp.) avec
celles des chardons, comme par exemple celles du cirse commun (Cirsium vulgare (Savi)
Ten.).
Mais il existe aussi des confusions à l’état végétatif :
• Avec 2 plantes mortelles : la belladone (Atropa belladonna L.) et la digitale
(Digitalis purpurea L.).
• Avec le rumex à feuilles obtuses* ou patience sauvage (Rumex obtusifolius L.) et la
consoude officinale (Symphytum officinale L.).

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GLOSSAIRE
Abcès — Terme générique désignant un amas de Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à
pus collecté dans une cavité du corps et faisant suite l’inflammation, à savoir un ensemble de
à un processus inflammatoire. manifestations cliniques locales survenant en
réaction à des agressions d’origines variées
Accrescent — Se dit d’un organe floral (à l’exception (microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires…)
des ovaires), souvent le calice, qui au lieu de tomber et se caractérisant par 4 grands symptômes :
à la floraison poursuit sa croissance après la rougeur, chaleur, douleur et gonflement.
fécondation, devenant une partie intégrante du fruit.
Antioxydant —
1- Les antioxydants sont des entités chimiques
Acides phénoliques — Classe de composés stables, préférentiellement attaquées par les
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins radicaux libres, qui vont ainsi mettre un terme à la
une fonction acide carboxylique et d’une fonction réaction d’oxydation que ces derniers propagent.
phénol. Cette réaction d’oxydation est, entre autres, à
l’origine du phénomène de rancissement dans les
Anguleux — Se dit d’un organe (tige, feuille préparations, et d’effets délétères au niveau d’un
notamment) présentant des angles marqués. organisme.
2- Une substance est dite antioxydante lorsqu’elle
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (qui ne s’oppose aux réactions d’oxydation et en limite
s’ouvre pas), dérivant d’un carpelle unique, à une les effets (phénomène de rancissement dans les
seule graine non soudée à la paroi interne du fruit. préparations et effets oxydants délétères au niveau
Chaque fleur peut donner naissance à un seul d’un organisme).
akène ou à plusieurs akènes (polyakène). On parle
par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 akènes et de Antiprurigineux — Qui s’oppose aux démangeaisons
tétrakène lorsqu’il y en a 4. (prurit).

Alcaloïdes — Composés « super-actifs », azotés Antiseptique — Qui lutte contre le développement


(contenant au moins un atome d’azote «N»), issus des micro-organismes (ou les tue).
de végétaux. Cette activité thérapeutique très
intense est, logiquement, souvent associée à une
certaine toxicité. Historiquement, les chimistes qui les Baie — Fruit charnu indéhiscent, à une ou, plus
ont isolés avaient observé leur caractéristique d’avoir souvent, plusieurs graines libres, c’est-à-dire non
des propriétés alcalines, d’où leur nom. incluses dans un « noyau ».

Alterne — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, Basal — Qui se situe à la base (synonyme de
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des basilaire).
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte.
Basique — Qui a les propriétés d’une base, c’est-
Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des à-dire qui est capable de capter un proton H+, à
bactéries ou les tue. savoir un atome d’hydrogène qui a cédé son unique
électron.
Antidiabétique — Substance utilisée pour lutter
contre le diabète sucré (qu’il soit de type 1, appelé
insulino-dépendant ou de type 2, appelé non
insulino-dépendant).

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Biliaire — Qui concerne la vésicule biliaire, un Capitule — Inflorescence constituée de fleurs sessiles
petit organe creux situé juste sous le foie. Son rôle (ou fleurons) serrées les unes contre les autres sur un
est de stocker et de concentrer la bile, un liquide réceptacle commun et mimant souvent une fleur.
jaune-verdâtre produit par le foie et facilitant
l’absorption du cholestérol, des graisses et des Capsule — Fruit sec déhiscent, issu de plusieurs
vitamines liposolubles au niveau de l’intestin. La carpelles, s’ouvrant par des fentes (chez les
bile permet également d’éliminer certains déchets primevères - genre Primula), des dents ou des
(principalement la bilirubine et l’excès de cholestérol) pores (chez les campanules - genre Campanula),
et les produits de dégradation des médicaments de contenant plusieurs graines.
l’organisme.
Cataplasme — Préparation relativement pâteuse
Bisannuel — Se dit d’une plante dont le cycle, destinée à être appliquée sur la peau dans un
de la germination à la dispersion des semences but thérapeutique. Les cataplasmes peuvent être
jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite réalisés à partir d’argile, de plantes. Dans ce cas, le
au moins deux saisons consécutives séparées par végétal peut être broyé, haché à chaud ou à froid
un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au et mélangé à de la farine de lin par exemple pour
cours de la première saison de sa croissance où elle obtenir la bonne consistance.
développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
tiges), mais seulement après le premier hiver. Pour
récolter les racines de ces plantes, il faut les prélever Cholérétique — Qui active la sécrétion de la bile par
à l’automne de leur première année ou au début du les cellules du foie. La bile est un liquide biologique,
printemps de leur seconde année. fabriqué par le foie et jouant un rôle dans la
digestion des lipides (graisses).
Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
l’inflorescence, généralement différent par sa taille, Cordé — Qui est en forme de cœur. On dit aussi
sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il cordiforme.
peut s’agir d’une petite feuille, une membrane,
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne
ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral, du périanthe, elle est formée de l’ensemble des
d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci. pétales qui peuvent être libres ou soudés.
Les bractées sont parfois réunies en une collerette
appelée involucre.
Corymbee — Inflorescence dont les fleurs sont
approximativement situées dans un même plan,
Bronchite — Inflammation des bronches souvent mais sont portées par des pédicelles inégaux (les
accompagnée d’une production importante de périphériques sont longs alors que les intérieurs sont
mucus et d’une toux. courts) insérés à des niveaux différents sur un axe
commun. Le corymbe peut être simple ou composé.
Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et Corymbiforme — En forme de corymbe, c’est-à-
généralement de couleur verte. dire que l’inflorescence est formée de fleurs situées
approximativement dans un même plan, mais sont
Campanulé — En forme de cloche. portées par des pédicelles inégaux (les périphériques
sont longs alors que les intérieurs sont courts) insérés
à des niveaux différents sur un axe commun. Le
Canaliculé — Se dit d’un organe couvert d’un ou corymbe peut être simple ou composé.
de plusieurs petits sillons peu profonds en forme de
gouttière ou d’un petit canal.

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Crénelé — Se dit d’un organe (le limbe d’une feuille Glanduleux — Se dit d’un organe pourvu d’une ou
principalement) bordé de dents larges, obtuses ou de plusieurs petites glandes sécrétrices.
arrondies au sommet.
Grappe — Inflorescence formée d’un axe allongé,
Décurrent — Se dit d’un organe végétal dont le relief sur lequel sont fixées, à des niveaux différents mais
se prolonge au-dessous du point d’insertion en se équidistants, des fleurs plus ou moins longuement
rétrécissant graduellement. pédicellées. On trouve sur une même grappe tous
les stades d’évolution de la fleur : les plus anciennes
Dépuratif — Qui permet l’élimination des toxines se trouvent à la base, et les boutons en formation au
d’un organisme. sommet.

Diurétique — Qui stimule la production de l’urine. Hépatique — Qui concerne le foie, un organe du
système digestif, situé dans la partie supérieure
droite de l’abdomen assurant la production de la
Drainant — Qui favorise l’élimination de déchets bile ainsi qu’un grand nombre de fonctions vitales.
liquides et gazeux produits par l’organisme, via les
émonctoires (foie, reins, poumons, peau, intestins).
Hépatoprotecteur — Qui protège les hépatocytes
(cellules du foie).
Drogue —
- Substance naturelle ou de synthèse affectant les
fonctions physiques et/ou psychiques d’une manière Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
telle que sa consommation devient addictive. Il peut l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
y avoir également un risque d’accoutumance et
d’effets indésirables/secondaires délétères. Hétérosides — Les hétérosides sont une combinaison
- Au sens de drogue végétale : se dit d’un produit entre un ou plusieurs sucres (ose(s)) avec un composé
d’origine végétale utilisés à des fins thérapeutiques. non glucidique que l’on appelle alors une « génine ».

Eczéma — Maladie de peau d’origine allergique Hétérosides cardiotoniques — Classe de composés


très fréquente, caractérisée par une rougeur, naturels rattachés à la grande famille des terpènes.
de fines vésicules, des squames, ainsi que des Ils présentent généralement un noyaux stéroïdique
démangeaisons. associé à un ou plusieurs sucres (d’où le terme
d’hétérosides). Leurs fortes propriétés tonifiantes au
niveau cardiaque rendent généralement toxiques
Entier — Qualifie un organe, en général une feuille, les plantes qui les contiennent bien que certaines
dont la marge n’est ni divisée ni dentée. aient pu faire ou font encore l’objet de médicaments
dosés avec une grande précision (digoxine extraite
Fistuleux — Qualifie une tige ou un pédoncule creux. de la digitale Digitalis spp.).

Folliculite — Inflammation du follicule pileux, petite Hypoglycémiant — Qui diminue la glycémie, à


poche située dans l’épaisseur de la peau dans savoir la concentration en glucose du sang.
laquelle le poil prend sa naissance.
Inflammation — Ensemble de manifestations
Gastroprotecteur — Qui protège les cellules de la cliniques locales survenant en réaction à des
muqueuse de l’estomac. agressions d’origines variées (microbiennes,
physiques, chimiques, immunitaires, …) et se
Glabre — Qui ne présente aucun poil. caractérisant par 4 grands symptômes : rougeur,
chaleur, douleur et gonflement.

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Inflammatoire — Qui provoque un phénomène Lignanes — Composés appartenant aux dérivés
d’inflammation. phénoliques, ils sont antioxydants et certains peuvent
interagir avec les œstrogènes (phytœstrogènes).
Inflorescence —
1- Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles) Limbe —
portant ces fleurs et de bractées formant un 1- Partie en général, aplatie et élargie de la feuille
ensemble physionomiquement bien individualisé, sur prolongeant le pétiole qui est le siège principal
un même axe. de la photosynthèse, de la respiration et de la
2- Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle, transpiration.
cyme...) chez différentes espèces. 2- Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale.
Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné…
Inuline — Polymère de fructose (polysaccharide)
et substance de réserve que l’on retrouve Liste A — Liste des plantes médicinales utilisées
principalement chez les Asteraceae (la famille traditionnellement et considérées comme ayant des
du pissenlit Taraxacum spp.), les Boraginaceae propriétés médicinales. Cette liste est composée de
(la famille de la bourrache, Borago officinalis L. 600 plantes, dont 148 plantes dont la dispensation
ou de la consoude, Symphytum officinale L.) et n’est pas réservée aux pharmaciens.
les Campanulaceae (la famille des campanules,
comme la campanule raiponce, Campanula Lithiase — Maladie caractérisée par la présence
rapunculus L.). Ce polysaccharide, tout comme de calculs c’est-à-dire des concrétions solides qui se
la cellulose n’est pas digestible par l’être humain forment par précipitation de certains composants
et n’est pas absorbé au niveau de l’intestin grêle. (calcium, cholestérol, bilirubine) dans un organe ou
L’inuline est partiellement dégradée par la flore dans son canal excréteur et pouvant, par exemple,
bactérienne du gros intestin en constituants appelés toucher le système urinaire, la vésicule biliaire ou les
fructo-oligosaccharides (FOS) et favorise la glandes salivaires.
multiplication des bifidobactéries notamment. C’est
un prébiotique et on la qualifie également de fibre
soluble. Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent
d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe.
Involucre — Ensemble de bractées, souvent
verticillées, insérées à la base d’une inflorescence ou
même d’une fleur solitaire. Microbiote — Ensemble des micro-organismes
(bactéries, virus, parasites, champignons non
pathogènes) qui vivent dans un environnement
Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille spécifique. Dans l’organisme, il existe différents
principalement) en forme de lance, rétréci aux microbiotes : au niveau de la peau, de la bouche,
extrémités et élargi en partie médiane, le plus du vagin…
souvent 3 à 4 fois plus long que large.
Monographie — Document regroupant l’ensemble
Laxatif de lest — Qui facilite l’évacuation des selles, des critères permettant d’assurer le contrôle qualité
en les ramollissant et en augmentant leur volume, et d’une substance.
ainsi qui soulage la constipation.

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Mucilages — Polysaccharides hétérogènes dont Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou
les structures sont particulièrement complexes. Ils une inflorescence. Les dernières ramifications des
gonflent au contact de l’eau et forment un gel. Ils branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées
sont notamment présents chez les Plantaginaceae, pédicelles.
les Malvaceae, les Linaceae ainsi que chez quelques
Fabaceae. Pédonculé — Qui est pourvu d’un pédoncule, c’est-
Les mucilages sont principalement employés à-dire d’un axe d’inflorescence sur lequel sont insérés
pour leurs propriétés émollientes, c’est-à-dire qui les pédicelles, ou d’un axe de fleur solitaire. Le
relâchent, détendent, ramollissent les tissus. Ces pédoncule prend en général naissance sur la tige de
propriétés sont particulièrement intéressantes : la plante.
- En externe contre les démangeaisons, les irritations
de la peau et des muqueuses. Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe
- Pour soulager les maux de gorge et les toux sèches. à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les
- Au niveau du tractus digestif, en cas de brûlures feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.
d’estomac et de reflux gastro-œsophagien. Ils
constituent alors un gel qui tapisse les muqueuses Pétiolé — Se dit d’une feuille muni d’un pétiole, c’est-
enflammées mais qui peut également stabiliser le à-dire d’une partie amincie reliant le limbe à la tige
contenu stomacal et ainsi lutter mécaniquement ou à l’axe de fixation.
contre les remontées acides.
- Comme laxatifs, lorsqu’ils sont pris en quantité
plus importante, en ramollissant les selles et en Pharmacopée — La pharmacopée au sens
augmentant leur volume. large est un recueil recensant un ensemble de
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
également préciser les usages qui sont associés.
Mucroné — Se dit d’un organe (souvent feuille, Les pharmacopées européenne et française sont
sépale ou bractée) terminé par une pointe courte et des recueils officiels destiné aux professionnels de
raide appelée mucron. santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés :
plantes médicinales, substances minérales,
Obtus — Se dit d’un organe (feuille, pétale, sépale...) animales, principes actifs de synthèse et formes
à sommet arrondi et non aigu. pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
de textes appelés monographies.
Panicule — Inflorescence complexe, en forme de
grappe composée, dont les éléments sont soit des Pivotante (racine) — Racine principale, bien
grappes, soit des cymes. Les pédicelles des fleurs plus développée que les radicelles et s’enfonçant
situées sur la partie inférieure de l’axe principal sont verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule
plus longs que ceux placés sur la partie supérieure, l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de
donnant à l’ensemble une forme pyramidale ou réserves. On parle aussi de racine pivot.
conique.
Polysaccharide — Grosse molécule (macromolécule)
Pédicelle — Dans une inflorescence, petite constituée d’un assemblage de plusieurs sucres
ramification du pédoncule portant à son sommet (oses) plus ou moins modifiés. L’amidon, la cellulose,
une seule fleur, ou, chez les Poaceae, un seul épillet. le glycogène et l’acide hyaluronique en sont des
Terme pouvant également désigner un pédoncule exemples. Les polysaccharides peuvent présenter
très court. plusieurs rôles : de structure, de stockage de
l’énergie, de protection contre la déshydratation des
tissus végétaux. Certains peuvent être dotés d’une
activité anti-inflammatoire ou immunomodulatrice.

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Prébiotique — Qui aide au rétablissement d’une Ils ont également la capacité d’induire la
bonne flore digestive, en nourrissant cette flore. vasoconstriction de petits vaisseaux, ce qui leur
C’est le cas, par exemple, de l’inuline contenue confère des propriétés hémostatiques. On classe les
dans la racine et les feuilles du pissenlit (Taraxacum tanins en 2 principales catégories :
officinale L.). - Les tanins hydrolysables qui regroupent les tanins
ellagiques et les tanins galliques,
Psoriasis — Dermatose fréquente d’évolution - Les tanins condensés non hydrolysables
chronique par poussées qui se caractérise par la (proanthocyanidols). En milieu acide et chaud,
présence de plaques rouges couvertes de squames ils peuvent devenir hydrolysables et donc se
et bien délimitées, localisées au niveau de différentes décomposer.
zones du corps.
Tomenteux — Se dit d’un organe aérien (feuille, tige,
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins, fruit) dont la surface est couverte de poils cotonneux
courts et souples. (tomentum), dressés et très courts, enchevêtrés et
denses.
Réfléchi — Qualifie un organe (pièce florale
notamment : pétale, sépale, bractée...) fortement Triterpènes — Molécule de la famille des terpènes
recourbé (partie inférieure verticale et partie dont le précurseur est composé de 30 atomes de
supérieure inclinée) ou totalement rabattu vers le bas carbone.
(inclinaison d’environ 180°).
Trophique — Qui nourrit (se dit par exemple d’une
Rhumatismes — Terme générique désignant substance/plante qui va nourrir les tissus sur lesquels
l’ensemble des douleurs articulaires. elle est appliquée).

Séborrhéique — Relatif à une augmentation Tubulé — Qualifie la corolle d’une fleur


excessive de la sécrétion de sébum par les glandes actinomorphe composée d’un tube cylindrique se
sébacées pouvant donner à la peau un aspect terminant par des lobes égaux. On parle de fleur
luisant et pouvant être à l’origine de différentes tubulée.
dermatoses notamment l’acné.
Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent.
le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et La plante peut donc se reproduire plusieurs années
dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le de suite. Les vivaces les plus connues sont les
calice. arbres, mais il existe de nombreuses herbacées
vivaces comme la consoude officinale (Symphytum
Sudorifique — Qui favorise la transpiration. officinale L.), la berce commune (Heracleum
sphondylium L.), la gentiane jaune (Gentiana lutea
L.) ou l’arnica (Arnica montana L.)... On parle aussi
Tanins — Composés végétaux de la famille des de plante pérenne.
polyphénols qui réagissent avec les protéines.
Dans la bouche, ils vont donner une sensation
d’astringence en se fixant aux protéines salivaires.
De même, en se fixant aux protéines des tissus et
muqueuses, ils vont les resserrer et les assécher.

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Sources

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25. Ferracane, R., Graziani, G., Gallo, M., Fogliano, V. & Ritieni, A. Metabolic profile of the bioactive
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27. Moutsie & Ducerf, G. Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance,
sans risque de confusion. Éditions de Terran (2015).
28. Toxiplante. Digitalis purpurea L. Disponible sur : https://www.toxiplante.fr/monographies/digitale.html.

Crédits photographiques
p. 13 - Creative commons CC BY-SA 2.0 by arpent nourricier. Modification apportée à l’oeuvre originale :
rognage et luminosité.
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- Creative commons CC BY-SA 3.0 by Hekerui. Modification apportée à l’oeuvre originale :
rognage et luminosité.
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p. 15 - Creative commons CC BY-SA 2.0 by Matt Lavin. Modification apportée à l’oeuvre originale :
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rognage et luminosité.
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rognage et luminosité.
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rognage et luminosité.
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Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

GRANDE CIGUË
PLANTE TOXIQUE
Rappel général : ne consommez que les plantes dont vous
êtes sûr de l’identification. En cas d’intoxication,
contactez le Centre antipoison** de votre région ou le 15.

NOM SCIENTIFIQUE
Conium maculatum L.

NOMS VERNACULAIRES
Grande ciguë, ciguë tachetée

FAMILLE BOTANIQUE
Apiaceae

NOM ANGLAIS
(Poison) Hemlock

RÉPARTITION EN FRANCE1–3
Dispersée sur la plupart du territoire français, à des
altitudes allant de 0 à 1500 m.

RÉPARTITION MONDIALE1,2,4
Espèce subcosmopolite*, présente en Europe, Asie
occidentale et Afrique du Nord. Se développe
Grande ciguë (Conium maculatum L.) maintenant en Amérique du Nord.

MILIEUX/SOL1,3–7
Plante héliophile* ou de demi-ombre, elle apprécie
les sols frais et humides, riches en bases, en
éléments nutritifs et en azote, elle est nitrophile* et
hygrocline*. On la retrouve au bord des chemins et
des cours d’eau, dans les haies et forêts fraîches, sur
les talus, décombres et friches.

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FLORAISON1,3,4,8 7 bractéoles*, souvent regroupées d’un côté. Les
Avril à août. fleurs sont pollinisées par les insectes.
• Les fruits sont des diakènes* de forme ovoïde,
DESCRIPTION 1–3,5,8–10 d’environ 3 mm x 2 mm, portant 10 côtes
Son nom vient du grec conis qui signifie « poussière » saillantes à bord crénelé (contrairement à la
(en allusion à la pruine* de la plante) et du latin petite cigüe, dont les côtes sont lisses). Ils sont
macula qui signifie « tache » (en lien avec l’aspect glabres et brun grisâtre à maturité. Les graines
taché de la tige et des pétioles*). sont dispersées par gravité (barochorie*).
La grande ciguë est une plante herbacée • La racine est blanche, pivotante*, de l’épaisseur
bisannuelle*, hémicryptophyte*, entièrement d’un petit doigt, longue de 20 à 25 cm, très peu
glabre* et ramifiée. ramifiée.

RAPPEL :
Toutes les plantes mortelles de la famille
des Apiaceae sont sans poils.
Mais pour autant, toutes les plantes sans
poils de cette famille ne sont pas mortelles
et toutes les plantes pubescentes* de cette
famille ne sont pas forcément inoffensives.

Elle mesure entre 1 et 2 m et forme des colonies.


Elle dégage une odeur désagréable au froissement, Tige glabre, striée et tachetée.
rappelant celle de l’urine de souris ou de chat.
• La tige est robuste, cylindrique, creuse,
cannelée*, d’un vert clair (on dit qu’elle
est glaucescente*), couverte de pruine* et
caractérisée par la présence de taches brun
rouge, particulièrement sur sa partie inférieure.
• Les feuilles, molles, sont alternes*, composées*,
très découpées, assez grandes et pouvant
atteindre 50 cm de long pour 40 cm de large
à la base. Elles sont 3 à 5 fois pennatiséquées*,
à folioles lobées* et dentées. Comme la tige,
les pétioles* sont tachetés de rouge et creux
(contrairement à la petite cigüe dont les pétioles
sont pleins).
• Les fleurs, blanches, sont groupées en ombelles*
d’ombellules* de 10 à 20 rayons* inégaux. Sous
les ombelles se trouvent des involucres* constitués
de 3 à 5 bractées* parfois caduques*, étroites
et réfléchies*. Les involucelles* comportent 3 à
Tiges et pétioles maculés de taches pourpres.

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Très grandes feuilles 3 à 5 fois pennées. Feuilles glabres, molles aux lobes à dents ovales et obtuses.

Inflorescence en boutons aux bractées bien visibles. Inflorescence en ombelle d’ombellules.

Diakènes ovoïdes, d’environ 3 mm portant 10 côtes saillantes et au bord


crénelé.

Petites fleurs blanches regroupées en ombelles d’ombellules.

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MOLÉCULES ACTIVES ANECDOTES ET AUTRES
Alcaloïdes* pipéridiniques dont les 2 principaux sont INFORMATIONS
la coniine et la γ-conicéine, présents dans toute la • C’est avec une préparation contenant de la
plante en proportions variables, et qui lui confèrent grande cigüe (mais aussi probablement du
sa grande toxicité en bloquant la transmission
7
datura et de l’opium) que Socrate aurait été
nerveuse au niveau des ganglions* nerveux et de la condamné à mort13.
jonction neuro-musculaire provoquant une paralysie • Une légende dit que les taches pourpres qu’elle
pouvant entraîner la mort par asphyxie7. porte seraient dues aux marques que porta Caïn
sur le front après avoir assassiné son frère Abel6.
PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICINAUX • Bien que l’utilisation de la grande ciguë soit
Vu sa toxicité, aujourd’hui la grande ciguë n’est plus aujourd’hui complètement contre-indiquée,
utilisée sauf en homéopathie après de nombreuses autrefois, on utilisait (faute de mieux) :
dilutions11.
- En usage externe, sous forme de cataplasmes*,
les feuilles fraîches à des fins analgésiques6,14.
TOXICITÉ
- En usage interne, sous forme d‘extrait*, de
Cette plante fait partie des plantes les plus toxiques teinture-mère*, d’alcoolature* et de poudre,
de la flore de France métropolitaine. Elle est les fleurs, feuilles et fruits (inscrits jusqu’en 1949
toxique et même mortelle à une dose relativement à la Pharmacopée* française11) à des fins
faible ! Toutes les parties de la plante sont toxiques narcotiques*, calmantes, antispasmodiques*,
et l’ingestion de 5 à 8 g de la plante suffit à antalgiques* et en particulier pour les
provoquer la mort chez l’Homme6,12. douleurs névralgiques*, anti-cancéreuses,
Les premiers symptômes apparaissent rapidement anaphrodisiaques*, dans l’épilepsie*, la
après l’ingestion : hypersalivation, nausées, coqueluche*, la blennorragie*, la chorée de
vomissements, mal de gorge, maux de ventre, Sydenham*, la maladie de Parkinson*, etc6,14,15.
soif, difficultés à avaler et à parler. Peuvent • Des cas de malformations congénitales sont
s’ajouter des troubles de la vision et de l’audition, rapportés chez de nombreuses espèces animales,
des tremblements convulsifs, des mouvements en cas d’ingestion au cours de la gestation*11,12.
désordonnés des bras et/ou des jambes. Dans
tous les cas, les pupilles se dilatent, les jambes
deviennent faibles, puis une paralysie touche CONFUSIONS
progressivement tous les muscles jusqu’aux muscles La grande ciguë peut être confondue avec de
respiratoires en dernier lieu. La personne alors nombreuses autres plantes de la famille des
suffoque et meurt d’asphyxie. Mais elle aura gardé Apiaceae, mais nous nous focaliserons sur :
toute sa conscience jusqu’au bout11.
• 3 plantes comestibles :
L’intoxication accidentelle reste heureusement rare
- L’anthrisque commun (Anthriscus caucalis
en raison de la mauvaise odeur de cette plante.
M. Bieb.)
CONTRE INDICATIONS - Le cerfeuil des bois (Anthriscus sylvestris (L.)
Hoffm.) dont la racine est toxique
Plante toxique voire mortelle.
- La carotte sauvage (Daucus carota L.)
• 2 plantes toxiques :
- Le cerfeuil des fous (Chaerophyllum
temulum L.)
- La petite ciguë (Aethusa cynapium L.).

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES COMESTIBLES

Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage


Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Bur Chervil Cow Parsley Wild carrot

Parties aériennes comestibles


Toxicité Comestible Comestible
Racine toxique
Chemins exposés plutôt Prés au sol humide, haies, Prés et pâturages calcaires,
Milieu
pauvres en calcaire lisières de forêts secs

Plante • 20 à 80 cm • 40 à 120 cm • 30 à 100 cm


• Annuelle* • Vivace* • Bisannuelle*
• Non uniformément • A poils courts et denses • A poils épars et
velue à poils longs en particulier en bas entièrement velue
et doux de la tige et à la base • Toute la plante
• Agréable odeur des ramifications a une odeur de carotte
anisée et de carotte • Légère odeur de au froissement.
au froissement. carotte au froissement
sauf la racine.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Tiges • Molles et fragiles • Dures • Dures


• Creuses • Creuses • Pubescentes*.
• Rameuses* • Rameuses* à noeuds
• Finement striées légèrement renflés
• De teinte rougeâtre • Légèrement cannelées*
vers le bas • Pilosité variable, parfois
• Globalement glabre uniquement au niveau
avec quelques poils des ramifications.
longs et doux non
répartis uniformément.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Feuilles • Bipennatiséquées* ou • Tripennatiséquées* • Bi ou tripennatiséquées*


tripennatiséquées* • Vert vif • Hérissées de poils
• Très découpées • Longuement raides
• Molles et pubescentes* acuminées* • Folioles* très
sur la face inférieure • Long pétiole découpées, ovales,
• Gaine poilue engainant avec touffe lancéolées*
• Pétioles* à poils étalés de poils au point • Gaine blanche
• Parfum anisé et de d’insertion et membraneuse
carotte très prononcé • Légèrement poilues • Odeur aromatique
au froissement. ou glabres* caractéristique de
• Odeur légère de carotte au froissement.
carotte au froissement.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fleurs • Petites fleurs blanches • Fleurs blanches, • Fleurs blanches


• En ombelles* actinomorphes au • En ombelle*
d’ombellules* centre et zygomorphes d’ombellules*
• 3 à 7 rayons en périphérie • Nombreux rayons
• Pédoncules* courts • En ombelles* • Involucre* avec
ou absents d’ombellules* 7 à 13 bractées*
• Sans involucre* • 8 à 16 rayons égaux pennatiséquées* de
• Involucelles* avec 2 • Longs pédoncules* quasi même taille que
à 5 bractéoles* velues • Sans involucre* les pédicelles*
et ciliées. • Involucelles* à 5 • 7 à 10 bractéoles*
bractéoles*. • Souvent une fleur
centrale pourpre.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fruits • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* oblongs* • Diakènes*


piriformes* et étroits • Longs de 2 à 4 mm
• Longs de 4 mm • Longs de 7 à 10 mm • Cannelés et couverts
• Velus avec des • Lisses et glabres d’aiguillons crochus
aiguillons crochus • Munis d’un anneau et de poils épineux
• Terminés par un bec de poils à leur base • Ombelles*
court. • Pourvus d’un bec court d’ombellules*
voire inexistant. resserrées en « nid ».

Racine • Racine pivotante* fine • Racine pivotante* • Forte racine pivotante*


• Peu ancrée dans le sol. • Pas d’odeur de carotte • Odeur de carotte.
• Épaisse
• Ancrée solidement
dans le sol.

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES TOXIQUES

Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë


Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Rough Chervil Hemlock Fool’s Parsley

Toxicité Toxique Mortelle Toxique

Bords de routes, haies, Berges, bords de route, Champs, jardins, talus,


Milieu
lisières décombres haies

Plante • Bisannuelle* • Bisannuelle* de grande • Annuelle* voire


• 30 à 100 cm taille bisannuelle*
• Couverte de poils • 1 à 2 m • 20 à 100 cm
hérissés • Entièrement glabre* • Entièrement glabre*
• Pas d’odeur prononcée. • Odeur désagréable. • Pas d’odeur prononcée.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Tiges • Pleines • Creuses et robustes • Creuses


• Striées • Cannelées • Striées à fins sillons
• Point d’insertion des • Avec des taches • Rameuses*
feuilles très renflé rougeâtres • Légèrement
• Parsemées de points • Glabres* et pruineuses. glauques*, souvent
rouge foncé ou bruns pruineuses*
• Poils longs, rêches • Sillonnées de lignes
et nombreux. rougeâtres
• Glabres.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Feuilles • Vert sombre • Vertes • Vert sombre


• Bipennatiséquées* • 3 à 5 fois • 2 fois
• Couvertes de poils de pennatiséquées* tripennatiséquées*
façon homogène sur • Très découpées • Mates sur le dessus,
les 2 faces • Pétiole* creux taché nettement luisantes
• Sans odeur. de rouge au dessous
• Glabres* et molles • Pétiole* plein, vert
• Odeur désagréable au • Glabres*
froissement, rappelant • Pas d’odeur prononcée.
celle de l’urine de
souris ou de chat.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Fleurs • Fleurs blanches • Fleurs blanches • Fleurs blanches


• En ombelle* • En ombelles* • En ombelles*
d’ombellules* d’ombellules* d’ombellules*
• 6 à 12 rayons inégaux • 10 à 20 rayons • 5 à 12 rayons inégaux
couverts de poils inégaux • Sans involucre* ou 1
• Sans involucre ou 1 • Involucres* avec 5 bractée*
bractée* à 6 bractées* parfois • Involucelle* avec
• Involucelles* avec 5 à caduques* 3 à 5 bractéoles*
8 bractéoles* ciliées • Involucelles* avec 3 à 7 linéaires-allongées et
penchées vers le bas. bractéoles* pendantes. pendantes à maturité.

Fruits • Diakènes* oblongs* et • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* ovoïdes


étroits • Longs de 3 à 4 mm • Longs de 5 mm
• Longs de 6 à 10 mm • Glabres • Avec 10 côtes
• Lisses et glabres* • Avec 10 côtes saillantes saillantes à bord lisse.
• Pourvus d’un bec court. à bord crénelé.

Racine • Pivotante* • Pivotante* fine • Développée et


• Grêle et en fuseau. • Longue de 20 à 25 cm allongée.
• Presque pas ramifiée.

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SYNTHÈSE

>L
 a grande ciguë, ou ciguë tachetée (Conium maculatum L.), est une plante herbacée*
bisannuelle*, mortelle, que l’on trouve dispersée sur tout le territoire français jusqu’à
1200 m d’altitude. Elle apprécie les lieux plutôt ensoleillés, au bord des chemins et des
cours d’eau, dans les haies et forêts fraîches, sur les talus, décombres et friches, où elle
forme des colonies et peut atteindre jusqu’à 2 m de haut.

>E
 lle fait partie de la famille des Apiaceae, et comme toutes les plantes mortelles de
cette famille, elle est entièrement glabre* (ce qui ne signifie pas que toutes les Apiaceae
pubescentes soient complètement inoffensives).
Avec son odeur très désagréable d’urine de chat ou de souris, vous avez là
les 2 caractéristiques les plus marquantes pour l’identifier rapidement
et éviter ainsi une intoxication qui pourrait être mortelle.
Par ailleurs :
• Sa tige est robuste, cylindrique, creuse, cannelée*, d’un vert clair couvert de pruine*,
et présente des taches brun rouge, particulièrement sur sa partie inférieure.
• Ses feuilles, molles, sont alternes*, composées*, très découpées, assez grandes
(50 cm de long pour 40 cm de large). Elles sont 3 à 5 fois pennatiséquées*, à lobes
dentés. Comme la tige, les pétioles* sont tachetés de rouge et creux (contrairement
à la petite cigüe dont les pétioles sont pleins).
• Ses fleurs, blanches, présentes d’avril à août, sont groupées en ombelles*
d’ombellules*, de 10 à 20 rayons* inégaux. Les involucres* sont constitués
de 3 à 6 bractées*.
• Ses fruits sont des diakènes* ovoïdes glabres d’environ 3 mm par 2 mm, portant
10 côtes saillantes à bord crénelé.
• La racine est blanche, pivotante*, de l’épaisseur d’un petit doigt, longue de 20 à
25 cm, très peu ramifiée.

>E
 n raison de son extrême toxicité (par la présence d’alcaloïdes*), on ne l’utilise
évidemment pas en cuisine ni en thérapeutique (sauf dans des préparations
homéopathiques après de nombreuses dilutions). Il suffit, en effet, de 5 à 8 g de plante
(quelle que soit la partie de plante concernée) pour provoquer la mort par blocage de
la transmission neuro-musculaire. Mais les cas d’ingestion accidentelle restent rares,
grâce à son odeur repoussante.

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GLOSSAIRE

Acuminé — Se dit d’un organe (feuille, bractée ou Anaphrodisiaque — Qui réduit ou supprime le désir
division du calice) qui se termine en pointe fine, sexuel.
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen. Antalgique —
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne - Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur
s’ouvrant pas à maturité), à une seule graine (algie) ». Synonyme : analgésique, anti-douleur.
non soudée à la paroi interne du fruit ; chaque - Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs
fleur peut donner naissance à un seul akène ou à ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre
plusieurs akènes (polyakène) ; on parle par exemple la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les
de diakène lorsqu’il y a 2 akènes et de tétrakène analgésiques permettent de la supprimer (préfixe
lorsqu’il y en a 4. « a » privatif).
Aiguillon — Petite excroissance piquante et dure qui Antinévralgique — Qui s’oppose aux névralgies (et
se développe à partir de l’écorce et qui s’en détache les calme), à savoir les douleurs situées sur le trajet
facilement sans l’abîmer. d’un ou plusieurs nerfs, ou au niveau des régions
qu’ils innervent. Les douleurs peuvent être aiguës
Alcaloïdes — Composés « super-actifs », azotés
ou prolongées, localisées ou diffuses. Les causes
(contenant un atome d’azote « N »), issus de
peuvent être variées.
végétaux. Cette activité thérapeutique très intense
est, logiquement, souvent associée à une certaine Antispasmodique — Qui s’oppose aux spasmes
toxicité. Historiquement, les chimistes qui les ont musculaires (à savoir des contractions intenses et
isolés avaient observé leur caractéristique (spécifique brutales survenant au niveau des muscles lisses dont
chez des végétaux) de développer une réaction la commande est involontaire).
alcaline, d’où leur nom. Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de
Alcoolature — Préparations liquide obtenue en vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre
faisant macérer des plantes fraîches dans de l’alcool la germination de la graine, la reproduction de la
(éthanol). On utilise un ratio d’environ 1:2. plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé.
Alternes — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, Barochorie — Mode de dispersion des graines,
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des du pollen ou des spores sous le simple effet de la
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte. gravité, en tombant, n’assurant une dissémination
qu’à très courte distance. On parle aussi de
Analgésique —
clitochorie.
- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur
(algie) ». Synonyme : antalgique, anti-douleur. Bipennatiséquée — Se dit d’une feuille dont le limbe
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs est « deux fois penné », c’est-à-dire que le limbe
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre est divisé en segments séparés par des sinus qui
la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les atteignent ou presque la nervure médiane et que
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe chaque segment est divisé en segments plus petits.
« a » privatif).

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Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle, Caduc — Se dit d’organes qui se détachent et
de la germination à la dispersion des semences tombent spontanément après leur formation ou
jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite selon un rythme annuel. Par extension, on parle
au moins deux saisons consécutives séparées par d’arbre caduc quand ceux-ci perdent leur feuillage à
un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au l’automne et se retrouvent « nus ».
cours de la première saison de sa croissance où elle Dans la majorité des cas, les Angiospermes ont un
développe son appareil végétatif (feuilles, racines, feuillage caduc et les Gymnospermes un feuillage
tiges), mais seulement après le premier hiver. Pour persistant. Mais il existe des exceptions : le mélèze
récolter les racines de ces plantes, il faut les prélever d’europe (Larix decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo
à l’automne de leur première année ou au début du biloba L.), et le cyprès chauve (Taxodium distichum
printemps de leur seconde année. (L.) Rich.) sont des gymnospermes à feuillage caduc.
Blennorragie — Infection transmissible sexuellement Cannelé — Se dit d’un organe marqué de
également connue sous le nom de gonorrhée (et cannelures, c’est-à-dire de sillons longitudinaux,
familièrement « chaude pisse ») due à la bactérie réguliers, plus ou moins larges, parallèles entre eux
Neisseria gonorrhoeae et pouvant toucher les et alternant avec des côtes.
homme comme les femmes. D’un point de vue Cataplasme — Préparation relativement pâteuse
clinique, la gonorrhée se caractérise par une destinée à être appliquée sur la peau dans un
sensation de brûlure à la miction, avec ou sans un but thérapeutique. Les cataplasmes peuvent être
écoulement jaune par la verge, le vagin ou l’anus, réalisés à partir d’argile, de plantes. Dans ce cas, le
la présence de fièvre, de douleurs au bas-ventre, et végétal peut être broyé, haché à chaud ou à froid
parfois une angine. Souvent asymptomatique chez et mélangé à de la farine de lin par exemple pour
la femme, ou évoquant une infection urinaire. Non obtenir la bonne consistance.
traitée, les conséquences peuvent être graves avec
notamment un risque d’infertilité. Chorée de Sydenham — Affection neurologique,
généralement inflammatoire, souvent consécutive
Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou à une infection à streptocoque. Au niveau clinique,
l’inflorescence, généralement différent par sa taille, elle se traduit par un syndrome choréique avec des
sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il mouvements involontaires et incoordonnés (on parle
peut s’agir d’une petite feuille, une membrane, de danse de Saint Guy) auquel peuvent s’associer
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est des troubles psychiques.
ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral,
d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci. Composé — Ce terme peut s’employer pour des
Les bractées sont parfois réunies en une collerette feuilles ou des inflorescences :
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes - Se dit d’une feuille dont le limbe est divisé en
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi folioles ou limbes secondaires.
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins - Se dit d’une inflorescence dont l’axe principal
transformées portant chacune un sporange (sorte de donne à son tour naissance à des ramifications.
sac qui contient les spores) et groupées en épi. Coqueluche — Maladie infectieuse très contagieuse,
Bractéole — Petite bractée secondaire, feuille due à la bactérie Bordetella pertussis et touchant
modifiée, située à la base du pédicelle ou de particulièrement les enfants en bas âge. Elle se
l’inflorescence. Les bractéoles sont parfois réunies en caractérise par des quintes de toux spasmodiques
une collerette appelée involucelle. pouvant, en l’absence de traitement, durer plusieurs
semaines.

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Diakène — Fruit sec indéhiscent constitué de deux Hémicryptophyte — Plante vivace dont les parties
akènes. aériennes disparaissent complètement à la mauvaise
Engainant — Mode d’insertion d’un organe saison (sécheresse ou hiver) tandis que les bourgeons
végétal dont la base s’enroule autour d’un autre, persistent au niveau du sol. Il existe plusieurs types
l’enveloppant en formant une gaine. d’hémicryptophytes : cespiteux, en rosette (pissenlits :
Taraxacum spp.) et grimpant (houblon : Humulus
Épilepsie — Affection chronique touchant le système lupulus L.).
nerveux et se caractérisant par la survenue de crises
se répétant plus ou moins fréquemment et cela plus Herbacée — Qui a la consistance molle et souple de
ou moins longtemps durant la vie d’un individu. l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
Les crises sont liées à une augmentation anormale Hygrocline — Plante qui apprécie un sol humide.
de l’activité électrique au niveau du cerveau ce Synonyme : hygrophile.
qui perturbe, durant cette période, la bonne Involucre — Ensemble de bractées, souvent
communication entre les neurones. On distingue verticillées, insérées à la base d’une inflorescence ou
les crises partielles (lorsque seule une aire précise même d’une fleur solitaire.
du cerveau est touchée) et les crises généralisées
(lorsque l’ensemble du cerveau est touché). Involucelle — Chez les Asteraceae, ensemble de
bractées plus petites que celles de l’involucre normal
Extrait — Substance, pouvant être liquide, pâteuse et extérieures à celui-ci (observable également chez
ou solide, isolée d’une matière première par un les Dipsacaceae). Chez les Apiaceae, ensemble de
procédé d’extraction faisant généralement intervenir bractéoles (petites bractées ou bractées secondaires)
un solvant. On peut ainsi obtenir des extraits hydro- insérées à la base d’une ombellule appartenant à
alcooliques (alcoolature), aqueux (tisane), au CO2 une ombelle composée, soit un involucre secondaire
supercritique, … dans une ombelle composée.
Foliole — Division du limbe d’une feuille composée Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille
qui est semblable à une «petite feuille». principalement) en forme de lance, rétréci aux
Ganglion — extrémités et élargi en partie médiane, le plus
- (nerveux) : Amas de cellules nerveuses (plus souvent 3 à 4 fois plus long que large.
précisément de leurs corps cellulaires) localisés sur Linéaire — Caractérise une feuille ou un autre
le trajet des nerfs. organe allongé et très étroit.
- (lymphatique) : Renflements présents à différents Lobé — Se dit d’un organe (souvent une feuille)
endroits le long de la circulation lymphatique et bordé de lobes, c’est-à-dire d’une division arrondie
au niveau desquels se trouvent notamment des dont l’échancrure n’atteint pas le milieu de chaque
lymphocytes qui jouent un rôle important dans le moitié du limbe.
système immunitaire.
Narcotique — Substance active sur le système
Gestation — Période durant laquelle une femelle nerveux central, réduisant la sensibilité et
vivipare est enceinte. Chez la femme, on parle de provoquant le sommeil (ou un état proche).
« grossesse ».
Névralgique — Qui est associé à une névralgie,
Glabre — Qui ne présente aucun poil. à savoir une douleur située sur le trajet d’un ou
Glaucescent — Qui est presque glauque, c’est-à-dire plusieurs nerfs ou au niveau des régions qu’ils
de couleur vert pâle tirant sur le bleu-gris ou le bleu. innervent. De causes variées, elle peut être aiguë ou
Héliophile — Qui a d’importants besoins de lumière prolongée, localisée ou diffuse.
pour se développer, qui apprécie être exposé au Nitrophile — Qualifie une plante dont la croissance
soleil. est optimale sur un sol riche en azote, littéralement
« qui aime l’azote ». Synonyme : nitrocline.

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Oblong — Désigne un organe (feuille, bractée, pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
stipule) qui a une forme bien plus longue que large de textes appelés monographies.
(3 à 4 fois), arrondie au deux extrémités et avec des Pivotant(e) (racine) — Racine principale, bien
côtés plus ou moins parallèles. plus développée que les radicelles et s’enfonçant
Ombelle — Inflorescence dont les pédoncules verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule
partent du même point et s’élèvent à peu près l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de
tous à la même hauteur, donnant l’apparence réserves. On parle aussi de racine pivot.
d’un parasol. Il existe des ombelles simples et des Piriforme — Qualifie un organe qui a la forme
ombelles composées. d’une poire, allongé et plus large à la base qu’à
Ombellule — Petite ombelle qui constitue les l’extrémité.
éléments d’une ombelle composée. Pruine — Enduit cireux et poudreux, de couleur
Parkinson (maladie de) — Affection dégénérative blanche ou glauque, cachant parfois totalement
touchant le système nerveux central caractérisée la coloration normale sous-jacente, qui s’enlève
par la dégradation progressive de neurones d’une avec le doigt par simple frottement et joue un rôle
région spécifique du cerveau (locus niger et du de protection pour le végétal contre les éléments
striatum) libérant normalement de la dopamine, extérieurs. Cet enduit peut être retrouvé sur les tiges,
un neurotransmetteur impliqué dans le contrôle les feuilles ou les fruits comme sur les raisins (genre
du mouvement. D’un point de vue clinique, les Vitis) , les mirabelles (genre Prunus) et les prunes
symptômes se développent de manière progressive (genre Prunus) par exemple.
et se traduisent par des tremblements, une certaine Pruineux — Couvert de pruine, c’est-à-dire d’un
raideur, des mouvements ralentis, saccadés puis des enduit cireux et poudreux, de couleur blanche ou
troubles cognitifs. glauque, cachant parfois totalement la coloration
Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou normale sous-jacente, qui s’enlève avec le doigt par
une inflorescence. Les dernières ramifications des simple frottement et joue un rôle de protection pour
branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées le végétal contre les éléments extérieurs.
pédicelles. Rameuse — Se dit d’une tige divisée en plusieurs
Pennatiséquée — Se dit d’une feuille dont le limbe rameaux ou tiges secondaires, se dit également d’un
est penné et divisé en segments séparés par des végétal possédant beaucoup de rameaux et de
sinus qui atteignent ou presque la nervure médiane. branches.
Bi-, tri-, quadripennatiséquée : deux, trois, quatre Rayon — Désigne le pédoncule d’une ombelle ou le
fois pennatiséquée. pédicelle d’une ombellule.
Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe Réfléchi — Qualifie un organe (pièce florale
à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les notamment : pétale, sépale, bractée...) fortement
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles. recourbé (partie inférieure verticale et partie
Pharmacopée — La pharmacopée au sens supérieure inclinée) ou totalement rabattu vers le bas
large est un recueil recensant un ensemble de (inclinaison d’environ 180°c).
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent Ex : bractées de la grande ciguë (Conium
également préciser les usages qui sont associés. maculatum L.).
Les pharmacopées européenne et française sont Subcosmopolite — Se dit d’une espèce représentée
des recueils officiels destinés aux professionnels dans de nombreuses parties du monde, mais
de santé recensant l’ensemble des remèdes absente d’une région ou zone climatique
utilisés : plantes médicinales, substances minérales, notable, avec une très large aire de distribution
animales, principes actifs de synthèse et formes géographique, de manière naturelle ou induite par
l’homme.

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Teinture mère — Macération alcoolique qui fait
ensuite l’objet de dilutions pour entrer dans la
composition des médicaments homéopathiques.
Tripennatiséquée — Se dit d’une feuille dont le limbe
est « trois fois penné », c’est-à-dire que le limbe est
divisé en segments séparés dont les découpures
atteignent quasiment la nervure médiane. Chaque
segment est re-divisé en plus petits segments, eux-
mêmes re-divisés en segments plus petits encore.
Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent. La
plante peut donc se reproduire plusieurs années de
suite. Les pérennes les plus connues sont les arbres,
mais il existe de nombreuses herbacées pérennes :
la consoude officinale (Symphytum officinale L.),
la berce commune (Heracleum sphondylium L.),
la gentiane jaune (Gentiana lutea L.) ou l’arnica
(Arnica montana L.)... Synonyme : pérenne.

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France.


2. eFlore – Tela Botanica.
3. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré. 1,
4. Jacques Lambinon et Filip Verloove. Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. du Luxembourg, du Nord
de la France et des régions voisines. (Jardin botanique Meise, 2015).
5. Jauzein, P. & Nawrot, O. Flore d’Île-de-France. (Éditions Quæ, 2011).
6. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. (2010).
7. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales. 5e Edition. (2016).
8. François Couplan, Eva Styner. Les plantes sauvages comestibles et toxiques. (Delachaux et Niestlé,
2013).
9. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa: un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif (Rossolis, 2013).
10. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales ; guide de diagnostic
des sols. 1,2,3, (Editions promonature).
11. Bruneton, J. Plantes toxiques: végétaux dangereux pour l’homme et les animaux. (Tec & Doc Lavoisier,
2005).
12. Michel Botineau. Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs. (2010).
13. Françoise Blasquez. La ciguë dans l’antiquité gréco-romaine. 185 (1998).
14. Valnet, J. La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes. (2001).
15. Dubray, M. Guide des contre-indications des principales plantes médicinales. (2010).

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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4 rue Larrey 29 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
49033 Angers Cedex 9 54035 Nancy Cedex
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Place Amélie Raba Léon 200, rue du Faubourg Saint-Denis
33076 Bordeaux Cedex 75010 Paris
Tél. : 05 56 96 40 80 Tél. : 01 40 05 48 48
LILLE STRASBOURG
C.H.R.U Hôpitaux universitaires
5 avenue Oscar Lambret 1 Place de l’Hôpital
59037 Lille Cedex BP 426
Tél. : 0800 59 59 59 67091 Strasbourg Cedex
LYON Tél. : 03 88 37 37 37
Bâtiment A, 4ème étage TOULOUSE
162, avenue Lacassagne Hôpital Purpan
69424 Lyon Cedex 03 Pavillon Louis Lareng
Tél. : 04 72 11 69 11 Place du Docteur Baylac
MARSEILLE 31059 Toulouse Cedex
Hôpital Sainte Marguerite Tél. : 05 61 77 74 47
270 boulevard de Sainte Marguerite
13274 Marseille Cedex 09
Tél. : 04 91 75 25 25

CENTRE ANTIPOISON DE BELGIQUE ET DU LUXEMBOURG


Hôpital Militaire Reine-Astrid - Rue Bruyn 1 - 1120 Bruxelles - Tél. : 070 245 245
https://www.centreantipoisons.be

CENTRE SUISSE D’INFORMATION TOXICOLOGIQUE (TOX)


Freiestrasse 16 - 8032 Zürich - Tél. : 145

CENTRES ANTIPOISON DU QUÉBEC


Tél. : 1 800 463-5060
http://www.ciusss-capitalenationale.gouv.qc.ca/nos-services/
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F O R M AT I O N E N L I G N E

GRANDE ORTIE

Ortie dioïque (Urtica dioica)

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION MONDIALE1


Urtica dioica Originaire d’Eurasie, l’ortie dioïque est répandue
dans toutes les régions tempérées du monde.
NOM VERNACULAIRE
Grande ortie, ortie dioïque MILIEUX (OU SOL)1–3
L’ortie est une plante rudérale, elle se plaît dans les
FAMILLE BOTANIQUE lieux incultes (fossés, clairières, friches, décombres)
Urticaceae mais aussi en lisière de forêt ou dans les jardins.
L’ortie dioïque apprécie les sols frais à humides
NOM ANGLAIS (hygrocline) et les sols plutôt neutres et riches en
azote et en nitrates (neutronitrophile).
Stinging nettle
FLORAISON
RÉPARTITION EN FRANCE
Juin à août.
Espèce présente dans toute le France, des plaines
jusqu’à 2 400 m d’altitude.

© Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 1


PÉRIODE DE RÉCOLTE • Les fleurs sont peu visibles, verdâtres, et
contiennent 4 tépales (pétales et sépales non
différenciés, de même couleur).
Pour un usage thérapeutique
- Les fleurs femelles sont dotées d’un pistil avec
• Feuilles : jeunes pousses au début du printemps.
un ovaire uniloculaire contenant un ovule
• Rhizomes et racines : début de l’automne à la surmonté d’un style à stigmate blanc et sont
fin de l’hiver. disposées en grappes tombantes.
- Les fleurs mâles possèdent des étamines
Pour un usage culinaire : au nombre de 4, jaunes et à filet long. Les
• Feuilles : jeunes pousses au début du printemps inflorescences mâles sont dressées en grappes
et jeunes pousses automnales ou après toute vers le ciel, perpendiculaires ou légèrement
coupe lors des repousses : les six dernières feuilles tombantes.
(qui sont les plus tendres). • Le fruit est un petit akène (fruit sec indéhiscent)
• Fruits : août/septembre. Plus ils sont matures ne dépassant pas 1 mm.
(secs), plus ils sont nutritifs. • Les parties souterraines sont rhizomateuses
(tiges souterraines vivaces, longues et
DESCRIPTION 1,3,4
horizontales qui développent chaque année des
• Plante vivace (peut vivre plusieurs années) racines adventives).
dioïque de 1,5 à 2 m, vert sombre, couverte de
poils rudes urticants, poussant en parterres. POUR BIEN COMPRENDRE
• La tige de la grande ortie est carrée et sillonnée,
très robuste et dressée, fibreuse, non ramifiée, de • Les parterres sont liés aux modes de
couleur verte ou bordeaux. reproduction de la grande ortie. En
• Les feuilles sont opposées décussées (se dit de effet elle se reproduit de deux façon :
feuilles opposées dont les paires successives sont
- Par reproduction sexuée : c’est-à-dire
décalées de 90°) sur la tige. Simples, cordées,
par ses fleurs. Chaque pied porte un
acuminées (rétrécies en longue pointe), à grosses
genre de fleur : les pieds mâles sont
dents triangulaires dont la plus grosse est la
différents des pieds femelles, c’est donc
dent terminale. Les feuilles sont recouvertes de
une espèce dioïque.
poils urticants hérissés de 2 mm et celles de la
base sont plus larges que les feuilles du haut de - Par reproduction végétative : des
la tige. rhizomes rampants courent sous le
Le pétiole est stipulé (possédant de petits sol desquels partent des tiges dressées
appendices pouvant ressembler à des feuilles, qui deviennent autonomes en créant
insérés, le plus souvent par paire, à la base du leurs propres racines adventives. Ainsi,
pétiole). la grande ortie peut couvrir une zone
entière : un parterre.
• Sachant que les pieds mâles et femelles
sont portés par des pieds différents,
et que ces pieds se reproduisent de
manière végétative sur une même
zone, un parterre est souvent composé
d’un seul genre de pied : il y a donc
des parterres mâles et des parterres
femelles.

© Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 2


Parterre de grande ortie (Urtica dioica).

Jeune pousse d’ortie (Urtica dioica). Tige carrée, cannelée d’ortie (Urtica dioica).

Tige d’ortie (Urtica dioica), bordeaux. Tige non ramifiée aux feuilles opposées, décussées d’ortie (Urtica dioica).

© Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 3


Feuilles stipulées d’ortie (Urtica dioica). Stipules indiquées par les flèches blanches.

Inflorescences femelles en grappes tombantes de fleurs femelles d’ortie Feuilles simples, dentées (à dent terminale plus grande que les autres),
(Urtica dioica). légèrement cordées à pétiole bien plus court que le limbe et plus étroites sur
le haut de la tige d’ortie (Urtica dioica).

Inflorescences femelles en grappes tombantes de fleurs femelles d’ortie Poils urticants hérissés d’ortie (Urtica dioica).
(Urtica dioica).

© Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 4


Inflorescences mâles d’ortie (Urtica dioica) en grappes dressées, perpendiculaires ou légèrement pendantes.

Rhizome d’ortie (Urtica dioica). Racines adventives d’un pied d’ortie (Urtica dioica).

Akènes d’ortie (Urtica dioica).

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CUISINE Recettes
• Les graines d’ortie sont riches en mucilages Tartinade d’ortie (pour un bol)
(polysaccharides formés d’un assemblage de 40 g de pousses d’orties crues lavées, 60 g de
plusieurs sucres) et peuvent être consommées graines torréfiées (amandes, graines de tournesol,
crues ou torréfiées. noisettes, pignons…), 1 gousse d’ail, 30 g de sauce
• Mais ce sont surtout les feuilles d’ortie qui sont soja, 1 yaourt nature (soja ou lait), une pointe de
réputées pour leur usage culinaire. Elles sont sucre, jus de citron.
d’ailleurs l’un des légumes sauvages les plus • Mixer le tout. Ajuster selon votre goût.
consommés5. Les feuilles trouvent leur place • Déguster sur du pain
dans de très nombreuses recettes, qu’elles soient
crues ou cuites.
Bouillon « bienfaisant »
- Crues, elles peuvent être consommées en
« boulette » sur place ou très finement ciselées 1 racine ou 10 rondelles sèches de grande bardane,
pour les ajouter aux salades, mixées au blender 1 carotte, 1 navet, 1 shiitaké, 1 poignée de jeunes
pour un jus d’herbe ou un gaspacho, ou encore pousses d’ortie.
entrer dans la recette de pesto. • Laver et couper tous les légumes en petits
- Cuites, elles peuvent s’utiliser comme les morceaux.
épinards : il est possible d’en faire des farces, • Mettre 1 volume de légumes pour 3 volumes
des quiches, des tartes, des gratins, des raviolis, d’eau dans un faitout.
mais aussi de les faire revenir à la poêle en • Laisser cuire tous les légumes (sauf les orties)
chips ou de les faire blanchir une minute et de une heure à feu doux à ébullition très douce.
les manger simplement avec un filet d’huile • Éteindre le feu, ajouter les orties.
d’olive et du sel. • Couvrir dix minutes.
• Filtrer.
Boire le bouillon plusieurs fois dans la journée. Vous
pouvez récupérer les légumes et les manger avec
un peu d’huile d’olive. Le bouillon « bienfaisant »
permet d’absorber de nombreux minéraux, il est
idéal dans le creux de l’hiver ou pour se reminéraliser
au printemps.

Chips d’ortie
50 g d’orties, huile d’olive.
Ortie (Urtica dioica) crue à ciseler très finement pour élimer le caractère • Faire revenir les feuilles crues dans l’huile d’olive
urticant.
jusqu’à ce qu’elles paraissent croustillantes.
• Déguster avec du sel et du poivre.
LE SAVIEZ-VOUS ? Pour plus de détails sur cette recette, reportez-
Les orties peuvent être consommées quand vous au cours et à la vidéo de Christophe intitulé
elles ont fleuri, mais on dit alors qu’elles « Introduction à la cuisine sauvage ».
ont un goût « poisseux ». Elles entrent
alors dans la confection de recettes telles
que la brandade d’ortie où elles viennent
remplacer le poisson.

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NUTRIMENTS4–7 - Les feuilles sèches8–10
L’ortie est très riche en nutriments, vitamines et oligo- Elles contiennent jusqu’à 40 % de protéines
éléments ce qui fait de cette plante un véritable allié dites « complètes »7 (c’est-à-dire contenant
pour rester en bonne santé. tous les acides aminés essentiels au bon
fonctionnement de notre organisme).
• Les graines sont constituées principalement
Cependant ce taux change en fonction
d’huile grasse (30 %) et plus particulièrement
du mois de l’année : il atteindrait cette
d’acide linoléique (environ 80 % de cette huile)
valeur maximale en avril et diminuerait
et de caroténoïdes.
jusqu’à atteindre 21 % en décembre avant
• Les feuilles d’augmenter à nouveau en janvier. Le taux
- Les feuilles fraîches sont riches en nutriments de minéraux varie également en fonction de
et en vitamines, elles constituent un aliment la période, de l’exposition et du sol mais reste
de choix. Il faut noter que leur composition compris dans les proportions indiquées pour les
dépend du lieu de récolte, du type de sol, de feuilles fraîches8.
la période de récolte et de l’exposition des
pieds. Ainsi, il y aurait plus de caroténoïdes
et de chlorophylle dans l’ortie qui a poussé à
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS,
l’ombre8.
USAGES MÉDICINAUX ET REMÈDES
Nous développerons ici de manière approfondie
100 g de feuilles fraîches apporteraient seulement les feuilles et les racines d’ortie, qui sont
environ5,8–10 : inscrites à la pharmacopée française. Mais sachez
Calories 82 kcal que les akènes ont eux aussi été utilisés de manière
traditionnelle.
Eau 80 g
Protéines 8g
Glucides 9g
1/ Les feuilles
Lipides 1g
Inscrites à la liste A de la pharmacopée
Minéraux :
française, les feuilles bénéficient également d’une
• Calcium • 630 mg soit 80 % des AJR monographie de contrôle à la pharmacopée
• Fer • 8 mg soit 60 % des AJR européenne. Contrairement aux racines, elles font
• Potassium • 410 mg soit 20 % des AJR partie de la liste des plantes libérées du monopole
• Magnésium • 71 mg soit 20 % des AJR pharmaceutique.
• Phosphore • 105 mg soit 15 % des AJR
Vitamines : Molécules actives4,6,9
• Vitamine C • 238 mg soit 4 fois les AJR • Sels minéraux (20 %) : calcium, fer, potassium,
soit 6 fois plus qu’une orange. silicates (1-4 %)
• Provitamine A
• 5 mg soit 6 fois les AJR • Oligo-éléments : cuivre, soufre, zinc,
• Vitamine E
• 4,4 mg soit 100 % des AJR manganèse,...
• Vitamines : C, K, E, A, groupe B
Les feuilles fraîches contiennent également des • Chlorophylle (2,7 %)
vitamines du groupe B (B1, B2, B3 ou PP, B6, B9) • Flavonoïdes (1-2 %) : rutine, kaempférol…
et K ainsi que des oligo-éléments tels que le zinc, le
cuivre, la silice, le soufre, et le manganèse…

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• Autres : Propriétés et usages médicinaux
- Acides phénoliques comme l’acide caféique,
l’acide caféyl-malique (1,6%) et chlorogénique A/ Propriétés
- Coumarines • De par leur grande richesse en certains
- … mais aussi des glycoprotéines, lipides, sucres, nutriments, les feuilles d’ortie sont utilisées de
acides aminés libres et des traces de stérols manière traditionnelle comme :
végétaux, de nicotine, de tanins et d’huile - Reminéralisantes8,9, en raison de leur
essentielle. richesse en minéraux, d’où leur utilisation
pour reminéraliser différents tissus (osseux,
POUR BIEN COMPRENDRE cartilagineux et ligamentaires notamment).
- Anti-anémiantes8,9 (pour lutter contre l’anémie)
• La chlorophylle est un pigment de par leur richesse en fer, en vitamine C qui
couleur verte qui permet à la plante de facilite l’absorption du fer.
fabriquer sa propre matière organique - Anti-asthéniques4,8,9 (pour lutter contre la
à partir de lumière, d’eau et de gaz fatigue) notamment par leur richesse en
carbonique (ou dioxyde de carbone). vitamine C et en nutriments assimilables.
En fabriquant cette matière organique, • De par leur richesse en composés phénoliques,
elle rejette de l’oxygène. Mais ce n’est les feuilles d’ortie sont :
pas tout, la chlorophylle a également - Anti-oxydantes11–13.
des propriétés anti-oxydantes et
- Anti-inflammatoires12,13 d’où leur possible
désodorisantes (permettant de lutter
indication dans des pathologies inflammatoires
contre la mauvaise haleine et pouvant et rhumatismales.
aider en cas de ballonnements par
• Autres effets :
exemple).
- Anti-bactériens11. Des extraits aqueux de
• Les flavonoïdes sont connus pour feuilles d’ortie se sont révélés efficaces in vitro
leurs propriétés veino-actives et contre un large spectre de bactéries.
antioxydantes et certains ont des Ils peuvent en effet réduire la prolifération
propriétés anti-inflammatoires, anti- de bactéries telles que le staphylocoque doré
infectieuses et immuno-stimulantes. (Staphylococcus aureus), certaines bactéries
• Certains acides phénoliques, les pathogènes du système digestif (Escherichia
coumarines et les tanins possèdent coli) ou encore des champignons, comme ceux
aussi une activité anti-oxydante. provoquant la candidose (Candida albicans).
- Des études in vivo montrent des effets :
> Immuno-modulateurs4,13,14 avec un potentiel
effet bénéfique sur la réaction allergique.
> Anti-hypertenseurs15 (avec des extraits
alcooliques).
- Des études faites in vitro sont un premier pas
pour démontrer de possibles effets :
> Antiagrégants plaquettaires13 qui seraient
liés à la présence des flavonoïdes.
> Anti-allergiques4,16,17.

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B/ Indications D’autres indications suggérées par des études
• Les autorités réglementaires (française22, in vivo.
commission E allemande et européenne )
23 14
- Rhinites allergiques (cf propriétés
reconnaissent l’usage traditionnel des feuilles antiallergiques).
(et par extension des parties aériennes) pour les Un essai clinique17 a montré que 58% des
indications suivantes : personnes ayant pris de l’extrait d’ortie sur une
- Troubles cutanés de type séborrhéiques14,22 base quotidienne pendant 7 jours considèrent
Nous n’avons pas retrouvé d’études probantes obtenir une légère amélioration de leurs
sur l’action des feuilles dans les états symptômes allergiques. Mais le faible nombre
séborrhéiques de la peau, mais il semble de participants (20 personnes) et l’absence
possible de l’expliquer par leurs actions anti- de statistiques dans cette étude ne permettent
inflammatoires et antibactériennes. pas de conclure formellement sur l’efficacité
- Troubles articulaires 14, 22, 23 des extraits de feuilles d’ortie et davantage
Le rapport de l’HMPC14 détaille plusieurs d’études sont nécessaires. Il existe cependant
études cliniques à l’issue desquelles une légère des preuves in vitro d’un effet sur les voies
diminution des douleurs provoquées par moléculaires impliquées dans le déclenchement
l’arthrite est observée, après une application des réactions allergiques18.
externe d’extraits de feuilles d’orties sur les - Diabète de type II.
articulations douloureuses. Plus d’études seront Des expériences in vivo et in vitro suggèrent un
toutefois nécessaires pour conclure clairement effet bénéfique sur le diabète de type II, en
sur l’efficacité de cet usage. modulant le taux d’insuline, et potentiellement
- Troubles urinaires14, 23 en aidant à la régénération des cellules
Des études in vivo montrent des effets : -pancréatiques produisant cette hormone19,20.
Des essais cliniques seront nécessaires pour
> Maladies inflammatoires des voies
valider cet usage chez l’homme.
urinaires23
> Diurétique14, confirmé par des études in
vivo4, 6, 15
> Prévention et traitement dans la formation
des calculs rénaux23. L’effet préventif a été
conformé par des études in vivo16.

ZOOM SUR LES AUTORITÉS RÉGLEMENTAIRES

• Instance française : Agence française du médicament (ex-AFSSAPS),


anciennement AFSSAPS et désormais, maintenant ANSM

• Instance européenne : HPMC (Committee on Herbal Medicinal


Products) de l’Agence européenne du médicament (EMEA)

• Instance allemande : Commission E allemande (commission d’experts


qui se prononce d’un point de vue scientifique sur les propriétés issues
de l’usage traditionnel des plantes médicinales).

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LE SAVIEZ-VOUS ? Remèdes
• Les parties aériennes d’ortie ont été Par voie interne
utilisées de façon traditionnelle par Infusion
voie externe, en cataplasme pour Selon la monographie de la Commission E23
apaiser les problèmes de peau tel que Préparation pour une tasse de 150 mL : 1,5 g de
l’eczéma, le psoriasis ou l’acné. Le plante sèche finement découpée, dans l’eau froide,
cataplasme est également utilisé pour porter à ébullition. Laisser infuser 10 minutes.
soulager les problèmes capillaires tels Utilisation : boire une tasse plusieurs fois dans la
que la chute de cheveux, les cheveux journée dans la limite de 8 à 12 g de plante par jour
gras et les pellicules4. Quand on parle pour un effet sur l’élimination urinaire.
de cataplasme ici, rassurez-vous, il n’est
pas question de vous appliquer des
feuilles urticantes sur le visage ou sur le 2/ Les racines
crâne ! Hachées suffisamment finement
Inscrites à la liste A de la Pharmacopée française,
ou broyées pour donner une pâte, l’ortie
les racines d’ortie bénéficient aussi d’une
perd alors ses propriétés urticantes.
monographie de contrôle à la Pharmacopée
Vous pouvez alors appliquez cette pâte
européenne.
directement sur votre peau.
Une autre possibilité est de réaliser La racine d’ortie est autorisée à la vente en tant
une infusion concentrée de ces feuilles que complément alimentaire (alcoolature, extrait,
(suivez les quantités indiquées dans poudre de plante) mais la vente de la racine sèche
est réservée au pharmacien. Elle appartient au
la partie remèdes) et d’appliquer
monopole pharmaceutique : on parle de plante
des compresses imprégnées avec ce
« non libérée ».
mélange une fois tiédi, directement
sur la peau, pendant une dizaine de
minutes 3 à 4 fois par jour. Molécules actives4,6,9
• L’utilisation traditionnelle des • Lectines (0,1%) : l’UDA (Urtica dioica agglutinin),
feuilles d’ortie par voie orale comme qui est une protéine.
galactogène (qui favorise, chez les • Polysaccharides (0,85 %) : glycanes,
femmes, la production de lait maternel arabinogalactane ...
en vue de l’allaitement) reste non • Autres constituants :
confirmée par des études scientifiques à - Lignanes
ce jour21.
- Phytostérols : dont -sitosterol ...
- … mais aussi des acides gras, des tanins, des
composés phénoliques, des coumarines, des
mono et triterpènes et des acides aminés.

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POUR BIEN COMPRENDRE Propriétés et usages médicinaux6,9,13,28–30

• L’UDA est une lectine, c’est-à-dire A/ Propriétés


une protéine qui a la propriété de
• Anti-inflammatoires (notamment liées aux
se fixer aux sucres des membranes polysaccharides)
cellulaires. Elle a la capacité de se lier
• Immunomodulatrices (notamment liées à l’UDA
à de nombreuses cellules du système
et aux polysaccharides)
immunitaire, comme les lymphocytes
T, régulant ainsi leur fonction et leur • Hypocholestérolémiantes (associées aux
multiplication. Elle aurait donc une phytostérols).
activité immunomodulatrice24.
• Les polysaccharides sont des grosses B/ Indications
molécules constituées d’un assemblage Les autorités réglementaires (française22,
de sucres plus ou moins modifiés. commission E allemande32 et européenne31)
Les polysaccharides peuvent avoir reconnaissent l’usage traditionnel des racines pour
plusieurs rôles : de structure, de les troubles de la miction d’origine prostatique
stockage de l’énergie, de protection (hypertrophie bénigne de la prostate (HBP)).
contre la déshydratation des tissus
végétaux. Certains peuvent être dotés L’effet bénéfique de la racine d’ortie sur
d’une activité anti-inflammatoire et l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est
immunomodulatrice. soutenu par plusieurs études, in vivo et in vitro. En
• Les phytostérols sont des stérols revanche, les six études cliniques disponibles à ce
végétaux ayant une structure proche jour ne permettent pas de conclure formellement
sur l’efficacité à long terme de la racine d’ortie chez
du cholestérol animal. Ils permettent
l’homme, même si à court terme, les extraits d’ortie
d’abaisser le taux de cholestérol dans
pourraient contribuer à en réduire les symptômes
le sang en diminuant l’absorption d’une
(diminution de la taille de la prostate, augmentation
partie du cholestérol contenu dans les
du flux urinaire…)31.
aliments. Ils sont d’ailleurs incorporés
dans certains aliments (margarines, • Des recherches ont montré, in vivo et in vitro,
yaourts…) pour être utilisés dans cette que les extraits méthanoliques de racine d’ortie
indication. En France, l’ANSES ne permettaient de réduire la prolifération des
recommande pas leur utilisation cellules de la prostate, ainsi que la taille totale
en prévention de maladies cardio- de l’organe chez des souris souffrant d’HBP33,34.
Bien que le mécanisme sous-jacent ne soit pas
vasculaires, en raison de la variabilité
encore totalement compris, il est possible que les
des résultats obtenus dans le cadre des
extraits de racine d’ortie (études faites in vitro),
études scientifiques menées.13,25–27
aient un effet sur la liaison d’hormones sexuelles
(androgènes et oestrogènes) à leurs récepteurs
situés à la surface des membranes des cellules
de la prostate35.

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• L’HBP étant souvent associée à une Teinture alcoolique33,34
inflammation chronique de la prostate, on Préparation :
peut surement relier l’activité de la racine sur • Prélever les racines du début de l’automne à la
les symptômes de l’HBP à ses propriétés anti- fin de l’hiver.
inflammatoires36.
• Les laver à grande eau pour enlever les résidus
• Notez par ailleurs que des médicaments à de terre.
base de -sitosterol (phytostérol présent dans
• Préparer une alcoolature à partir de 50
la racine d’ortie mais généralement obtenu à
grammes de racines fraîches d’ortie finement
partir de plantes issues d’autres genres Hypoxis,
tronçonnées pour 100 mL d’alcool à 45% vol.
Pinus et Picea) sont prescrits afin d’améliorer
les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la • Laisser macérer à l’abri de la lumière pendant
prostate. En effet, des études in vitro, in vivo et au minimum 3 semaines dans un contenant
des essais cliniques ont montré une amélioration hermétiquement fermé (privilégiez le verre) en
des symptômes de patients atteints d’hyperplasie agitant tous les 2-3 jours.
bénigne de la prostate à la suite d’un traitement • Filtrer et conditionner en flacon compte-gouttes
à base de -sitostérol13. en verre ambré.
• Stocker dans un endroit frais à l’abri de la
LE SAVIEZ-VOUS ? lumière.
Utilisation : consommer 20 à 30 gouttes 3x/j diluées
Des compléments alimentaires à base
dans un peu d’eau ou de jus de fruit.
d’ortie (plante entière) sont utilisés en
pisciculture (élevage de poissons) pour
stimuler les défenses immunitaires. L’effet
immunomodulateur serait surtout lié aux
lectines présentes dans la racine37. TOXICITÉ6,38,39
Les feuilles et la racine n’ont aucune toxicité connue
aux doses recommandées.
Remèdes Toutefois, elles peuvent provoquer :
Par voie interne • De légers troubles gastro-intestinaux
Décoction légère • Des réactions de type allergique.
Selon Max Wichtl et Robert Anton6
Préparation : mélanger 1,5 g (1 cuillère à café
environ) de racines pulvérisées dans 150 mL d’eau.
Chauffer. Laisser bouillir 1 minute. Couvrir et laisser
infuser 10 à 15 minutes.
Utilisation : Boire plusieurs tasses dans la journée
sans dépasser 4 à 6 g de racines par jour.

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CONTRE-INDICATIONS6,13,38,39 Bien que nous ayons trouvé très peu de sources
L’usage de l’ensemble de la plante est contre- citant de manière précise la teneur en vitamine K
indiqué 4,13,28,38: de l’ortie, elle aurait une teneur assez élevée
comprise entre 400-600 µg pour 100 g de
• En cas d’hypersensibilité à l’ortie
plante40. Il convient donc par précaution, pour
• Aux enfants de moins de 12 ans les personnes concernées, de le prendre en
• Aux femmes enceintes. compte.
Ce positionnement est également celui de
l’Agence européenne du médicament (EMEA).
Notez qu’il s’agit d’une mise en garde par AUTRES USAGES
principe de précaution en raison du manque
• Les akènes d’ortie étaient surtout employés de
d’études scientifiques sur des populations pour
manière traditionnelle dans les applications
lesquels il convient d’être particulièrement
suivantes :
vigilant (et non pas d’une contre-indication
faisant suite à des manifestations cliniques - En usage externe : écrasés et appliqués
démontrant des effets délétères). directement sur la peau en cas de problèmes
dermatologiques et de rhumatismes6.
- En usage interne : une étude suggère que
Les feuilles seraient également :
l’huile après extraction de graines d’orties,
• À proscrire en cas d’œdème faisant suite à une par ses propriétés anti-inflammatoires et
insuffisance cardiaque ou rénale4,6. antioxydantes, mérite d’être considérée comme
Quelques précisions : Les propriétés diurétiques un traitement potentiel pour améliorer les
(que présente l’ortie) sont de manière générale symptômes de l’inflammation du côlon40.
intéressantes dans les cas d’œdèmes puisqu’un Dans la pharmacopée chinoise, les akènes
œdème est une infiltration et une accumulation d’ortie seraient réputés aphrodisiaques41.
anormale de liquide provenant du sang dans les
espaces intercellulaires des tissus ou des organes.
La contre-indication spécifiquement dans les • Usage alimentaire
cas liés à une insuffisance cardiaque et rénale Une étude a montré qu’en raison de leurs
pourrait se comprendre par : propriétés anti-bactériennes, les extraits aqueux
lyophilisés de feuilles d’ortie permettaient
- La présence de potassium qui peut provoquer
d’augmenter le temps de conservation des
des troubles cardiaques et ainsi aggraver un
viandes en atmosphère contrôlée42.
problème existant.
Des chercheurs se sont également amusés à
- La richesse en minéraux qui peuvent utiliser des feuilles d’orties fraîches pour inoculer
s’accumuler et poser différents types de les bactéries lactiques, naturellement présentes
problèmes en cas d’insuffisance rénale. à leur surface, nécessaires à la fermentation du
• À utiliser avec précaution dans le cas de la prise fromage. Ils ont ainsi pu déguster du fromage
d’anticoagulants. d’ortie43…
En effet, l’activité des anticoagulants est Plus insolite encore, du chocolat aux feuilles
influencée par la vitamine K et donc modulée d’ortie a été testé par les scientifiques. Il paraît
par la prise d’aliments riches en cette vitamine même que c’est bon44 !
(choux, épinards, laitues, huile de colza, basilic,
persil…).

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• Usage vestimentaire - En extrait fermenté (“purin”) d’ortie47 : Placer
Les fibres d’ortie sont utilisées depuis la nuit 1 kg de plante fraîche hachée à macérer
des temps pour fabriquer des cordages et du dans 10 L d’eau pendant 8 à 10 jours. Cette
tissage : les traces les plus anciennes datent de préparation donne une base à diluer entre 5 et
la fin de l’âge de bronze. Elles sont parmi les 20 % pour différents usages :
fibres végétales les plus résistantes trouvées en > Stimulation de la croissance des jeunes
Europe du Nord et ont servi à confectionner plants48
les uniformes des armées allemandes lors de > Renforcement des sols à la fin de l’hiver
la première guerre mondiale ou de l’armée
> Lutte contre les pucerons.
française sous Napoléon. Elles sont encore
utilisées aujourd’hui, mélangées à d’autres fibres
pour confectionner des vêtements respectueux de • Usage vétérinaire10
l’environnement45. L’ortie séchée est utilisée comme fourrage de qualité.
Bien que cet effet n’est pas été démontré dans la
• L’ortie au jardin10,46 littérature scientifique, l’ortie séchée est également
utilisée en bouillie ou en poudre pour favoriser la
- Plante envahissante : elle est considérée
lactation des vaches49, la ponte des volailles mais
comme une mauvaise herbe par certains.
aussi en cas de convalescence des animaux ou pour
- En stimulateur de croissance : les jardiniers donner un poil brillant aux chevaux.
tapissent le fond des trous de leur plantations
d’orties coupées. Également utilisées en paillis
autour des plants de jeunes arbres.
ANECDOTES ET AUTRES
- En agent écologique et bio-indicateur : l’ortie
aime pousser dans les décharges ou autres
INFORMATIONS
endroits dont le sol est pollué et très chargé en
fer ou en matières organiques. Elle est capable Savez-vous pourquoi les orties piquent ?4,10,28
d’absorber l’azote organique des déchets Les poils d’ortie sont rigides et formés d’une paroi
animaux ou l’excès de minéraux comme le fer minéralisée de carbonate de calcium et d’une
et de les transformer en minéraux utilisables et extrémité élargie en une sorte de boule siliceuse qui
assimilables par les végétaux et contribue ainsi se casse au moindre contact. La rigidité de la paroi
à réduire la pollution des sols.10 des poils permet l’injection d’un liquide urticant
- C’est un hôte particulièrement apprécié des composé notamment d’histamine, d’acétylcholine,
coccinelles, où ces dernières pondent au début de sérotonine et d’acide formique, stockés à
de printemps et y trouvent les nuisibles qui l’intérieur du poil. L’histamine provoquerait les
leur permettent de se nourrir. Cela accélère la démangeaisons et l’acétylcholine serait responsable
prolifération des coccinelles en favorisant leur de la douleur.
colonisation du jardin. Elles réalisent ainsi une Environ 15 heures après avoir été coupée, l’ortie
lutte écologique contre les pucerons lorsque les perdrait ses propriétés urticantes !
plantes cultivées sont en plein épanouissement. Les plantes comme le plantain (Plantago sp), les
rumex (Rumex sp) ou le lierre terrestre (Glechoma
hederacea) soulagent les piqûres d’ortie lorsqu’elles
sont froissées dans les mains puis appliquées sur la
partie irritée.

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Que pensait Sainte Hildegarde de Bingen
des orties50 ?
Elle préconisait de boire dix soupes d’ortie au
printemps, à raison d’une soupe par semaine pour
se reminéraliser et « nettoyer l’estomac ». Elle
déconseillait leur consommation passé le mois de
mai, car elles les considéraient comme étant « trop
chaudes ». Elle conseillait également les orties en
cas de gastrite et de troubles de la mémoire.

Incroyable mais vrai !


Les fibres d’ortie sont tellement résistantes
que même les sucs digestifs de notre estomac
n’en viennent pas à bout chez certaines (rares)
personnes ! L’accumulation de fibres végétales
non digérées peut parfois conduire à la formation
d’un amas, dont l’apparence est proche de celle
d’un caillou. On appelle cela un « phytobézoard ».
En 2016, des médecins russes ont rapporté le cas
d’un homme de 47 ans ayant été admis pour des
douleurs abdominales chroniques. Ils lui ont retiré
un phytobézoard de plus de 10 cm, constitué
principalement de fibres d’ortie51 !

Phytobézoard d’ortie prélevé dans l’estomac d’un homme de 47 ans, après


une chirurgie abdominale51.

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CONFUSIONS POSSIBLES Lamier blanc (Lamium album) ou ortie blanche,
Lamiaceae.
Surtout avec des plantes de la famille des
Lamiaceae :
• lamier blanc ou ortie blanche (Lamium album),
• ortie royale (Galeopsis tetrahit),
• ortie puante ou épiaire (Stachys sylvatica),
• ballote noire (Ballota nigra).

Caractères communs :
• Tige carrée
• Feuilles opposées décussées Lamier blanc (Lamium album).
• … et leurs noms vernaculaires bien souvent !

Caractères différenciants :
• Non urticantes.
• Côtés des tiges plats (et non pas cannelés
comme pour l’ortie)
• Feuilles non stipulées.
• Fleurs bilabiées et bien visibles (contrairement à
celles de l’ortie qui sont peu visibles).

Fleurs blanches bilabiées, disposées en verticille, bien visibles de lamier


blanc (Lamium album).

Feuille dentée, non cordée, non stipulée, non urticante de lamier blanc (Lamium album).

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Ortie royale (Galeopsis tetrahit) ou ortie épineuse, Epiaire (Stachys sylvatica) ou ortie puante ,
Lamiaceae. Lamiaceae

Feuille d’épiaire (Stachys sylvatica) plus grande que celle d’ortie (Urtica
dioica), non urticante et duveteuse.

Ballote noire (Ballota nigra), Lamiaceae

Plant de Galeopsis tetrahit, aux feuilles non cordées, non urticantes non
stipulées et aux fleurs bilabiées bien visibles.

Ballote noire (Ballota nigra), fleurs bien visibles bilabiées, disposées en


verticille autour de la tige.

Tige de ballote noire (Ballota nigra) aux feuilles opposées décussées mais
non urticantes et non stipulées.

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Ortie brûlante (Urtica urens), Urticaceae Orties brûlante et dioïque ont des propriétés
similaires, mais de subtils changements dans
leur contenu en principes actifs, d’après la
littérature scientifique, suggèrent qu’Urtica dioica
est plus indiquée comme anti-oxydant, tandis
qu’Urtica urens serait plus indiquée comme anti-
inflammatoire12.
Les comités d’expert de la commission E allemande
ou de l’agence européenne du médicament ne font
cependant pas de distinctions entre les propriétés
de l’ortie dioïque et celles de l’ortie brûlante et les
recommandent de la même manière.
Sachez que les études scientifiques sont
majoritairement portées sur l’ortie dioïque (Urtica
dioica) même s’il existe quelques études sur l’ortie
brûlante (Urtica urens).

Feuilles plus ovales, dents profondes de petite ortie (Urtica urens). C’est une
plante monoïque : les fleurs mâles et femelles sont sur le même pied.

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SYNTHÈSE

> L’ortie dioïque (Urtica dioica) est une plante herbacée de la famille des Urticaceae.
Vivace, elle pousse en parterres et possède deux modes de reproduction : végétative et
sexuée.
Plante urticante et dioïque, ses feuilles sont opposées et cordées et ses fleurs peu
visibles poussent sur des pieds différents (dioïque). Ses fruits sont des akènes.

> En cuisine, l’ortie se prépare de multiples façons, crue ou cuite. Elle entre dans la
composition de très nombreuses recettes tel que le pesto, les quiches, les salades, les
soupes, les jus etc… Elle est l’une des plantes sauvages les plus consommées ce qui est
une très bonne chose puisqu’elle est très nutritive.

> En effet, elle est très riche en protéines (jusqu’à 40% de son poids sec) et contient tous
les acides aminés. Sa teneur est importante en vitamines A (jusqu’à 6 fois nos AJR), en
vitamine C (jusqu’à 6 fois la teneur d’une orange et 4 fois nos AJR) et en vitamine E
(100% des AJR).
Elle est également très riche en minéraux et oligo-éléments (fer, calcium, potassium,
magnésium, manganèse, zinc…) ce qui lui confère des propriétés reminéralisantes, anti-
anémiantes et anti-fatigue.
Les feuilles qui contiennent des flavonoïdes, de la chlorophylle et d’autres antioxydants
en quantités importantes, sont inscrites à la pharmacopée française (liste A). Elles
sont utilisées comme anti-inflammatoires et diurétiques notamment pour les divers
problèmes osseux et cartilagineux tels que les rhumatismes, la goutte ou l’arthrose mais
aussi pour prévenir les lithiases rénales. Les feuilles sont également considérées comme
immunomodulatrices et peuvent être utilisées en cas de rhinite allergique.
La racine est indiquée en cas d’adénome bénin de la prostate pour améliorer les
troubles de la miction.

> Les orties sont reconnues dans leur usage traditionnel pour de nombreux autres maux
en externe comme en interne, tels que la chute de cheveux, l’acné, l’eczéma ou les
diarrhées ou les saignements.
Présentant peu de toxicité et de contre-indications, il ne faut pas hésiter à les utiliser !

> Autres utilisations : très utiles au jardin, elles y ont de nombreuses applications tels
que l’activation du compost, comme engrais naturel, insectifuge ou agent écologique
permettant le nettoyage des sols.

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Sources

1. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré. 1,
2. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France.
3. Thomas, R., Busti, D. & Maillart, M. Petite flore de France Belgique, Luxembourg,Suisse.
4. Lapraz, J.-C. & Carillon, A. Plantes médicinales - Phytohtérapie clinique intégrative et médecine
endobiogénique. (Lavoisier Tec&Doc, 2017).
5. Couplan, F. Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées.
6. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
(2003).
7. Kregiel, D., Pawlikowska, E. & Antolak, H. Urtica spp.: Ordinary Plants with Extraordinary Properties.
Mol. J. Synth. Chem. Nat. Prod. Chem. 23, (2018).
8. Draghi, F. L’ortie dioïque : étude bilbliographique. (Lorraine, 2005).
9. Amal Ait, H. S., El Otmani, I. S., Derfoufi, S. & Benmoussa, A. Mise en valeur du potentiel nutritionnel
et thérapeutique de l’ortie dioïque (Urtica dioïca L.). HEGEL - HEpato-GastroEntérologie Libérale (2016).
doi:10.4267/2042/61406
10. Delahaye, J. Utilisations de l’ortie, Urtica dioica. (Université de Rouen, 2015).
11. Gülçin, I., Küfrevioglu, O. I., Oktay, M. & Büyükokuroglu, M. E. Antioxidant, antimicrobial, antiulcer and
analgesic activities of nettle (Urtica dioica L.). J. Ethnopharmacol. 90, 205–215 (2004).
12. Carvalho, A. R. et al. Urtica spp.: Phenolic composition, safety, antioxidant and anti-inflammatory
activities. Food Res. Int. Ott. Ont 99, 485–494 (2017).
13. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales. 5e Edition. (2016).
14. Assessment report on Urtica dioica L., Urtica urens L., folium. 29
15. Tahri, A. et al. Acute diuretic, natriuretic and hypotensive effects of a continuous perfusion of aqueous
extract of Urtica dioica in the rat. J. Ethnopharmacol. 73, 95–100 (2000).
16. Zhang, H., Li, N., Li, K. & Li, P. Protective effect of Urtica dioica methanol extract against
experimentally induced urinary calculi in rats. Mol. Med. Rep. 10, 3157–3162 (2014).
17. Mittman, P. Randomized, double-blind study of freeze-dried Urtica dioica in the treatment of allergic
rhinitis. Planta Med. 56, 44–47 (1990).
18. Roschek, B., Fink, R. C., McMichael, M. & Alberte, R. S. Nettle extract (Urtica dioica) affects key
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19. Gohari, A., Noorafshan, A., Akmali, M., Zamani-Garmsiri, F. & Seghatoleslam, A. Urtica Dioica
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27. Fumeron, F., Bard, J.-M., Vergès, B., Paillard, F. & Lecerf, J.-M. Phytostérols : un point sur les
recommandations de l’ANSES. Cah. Nutr. Diététique 50, 209–214 (2015).
28. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. (2016).
29. Bone, K. & Mills, S. Principles and practice of PHYTOTHERAPY.
30. Hoffmann, D. Medical Herbalism : The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine
Hardcover. (2003).
31. Assessment report on Urtica dioica L., Urtica urens L., their hybrids or their mixtures, radix. 38
32. Kommission E. Urticae radix - Monographie BGA/BfArM. BAnz 173, (1986).
33. Escriva, C. Les alcoolatures - Une nouvelle approche des teintures-mères. (Amyris, 2015).
34. Herbal Medicinal Products Committee. Community herbal monograph on Urtica dioica L., Urtica
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35. Hryb, D. J., Khan, M. S., Romas, N. A. & Rosner, W. The Effect of Extracts of the Roots of the Stinging
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36. Chrubasik, J. E., Roufogalis, B. D., Wagner, H. & Chrubasik, S. A comprehensive review on the stinging
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37. De Vico, G., Guida, V. & Carella, F. Urtica dioica (Stinging Nettle): A Neglected Plant With Emerging
Growth Promoter/Immunostimulant Properties for Farmed Fish. Front. Physiol. 9, (2018).
38. Dubray, M. Guide des contre-indications des principales plantes médicinales. (2010).
39. Brinker, F. Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines. (2010).
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41. Lim, P. H. C. Asian herbals and aphrodisiacs used for managing ED. Transl. Androl. Urol. 6, 167–175
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42. Alp, E. & Aksu, M. İ. Effects of water extract of Urtica dioica L. and modified atmosphere packaging
on the shelf life of ground beef. Meat Sci. 86, 468–473 (2010).
43. Fiol, C., Prado, D., Mora, M. & Alava, J. I. Nettle cheese: Using nettle leaves (Urtica dioica) to
coagulate milk in the fresh cheese making process. Int. J. Gastron. Food Sci. 4, 19–24 (2016).
44. Belščak-Cvitanović, A., Komes, D., Durgo, K., Vojvodić, A. & Bušić, A. Nettle (Urtica dioica L.) extracts
as functional ingredients for production of chocolates with improved bioactive composition and sensory
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45. Di Virgilio, N. et al. The potential of stinging nettle (Urtica dioica L.) as a crop with multiple uses.
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46. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales. guide de diagnostic
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47. Lapouge-Déjean, B. & Lapouge, S. Je prépare mes potions pour le jardin. Purins, badigeons,
traitements. (2013).
48. Garmendia, A. et al. Effects of nettle slurry (Urtica dioica L.) used as foliar fertilizer on potato (Solanum
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49. Humphries, D. J. & Reynolds, C. K. The effect of adding stinging nettle (Urtica dioica) haylage to a
total mixed ration on performance and rumen function of lactating dairy cows. Anim. Feed Sci. Technol.
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50. Pukownik, P. En bonne santé toute l’année avec Sainte Hildegarde de Bingen. (2015).
51. Gachabayov, M., Abdullaev, A., Mityushin, P. & Gilyazov, T. Each worm to his taste: some prefer to eat
nettles – a giant gastric phytobezoar. Clin. Case Rep. 4, 710–711 (2016).

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F O R M AT I O N E N L I G N E

HÊTRE

Hêtre (Fagus sylvatica)

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE


Fagus sylvatica Le hêtre commun (Fagus sylvatica) est une des
essences les plus communes de France.
NOMS VERNACULAIRES On le retrouve dans toute la France en dehors
Hêtre, hêtre commun, fayard des grandes régions agricoles, aussi bien dans les
plaines du Gâtinais que dans les massifs du Verdon
FAMILLE BOTANIQUE et jusqu’à 1700 m d’altitude.1-14
Fagaceae
RÉPARTITION MONDIALE
NOM ANGLAIS Particulièrement présent en Europe occidentale et
Beech centrale, on le trouve également en Asie mineure
dans le Caucase et en Perse.2

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MILIEUX (OU SOL) de l’ordre des Fagales (ancien ordre des
Que ce soit en forêt de montagne et de plaine, Amentales) dont fait partie le famille des
le hêtre aime les sols riches en bases, l’humidité Fagaceae.
atmosphérique et les climats pluvieux.3 - Les chatons mâles du hêtre sont pendants et
globuleux et ont un long pédoncule.
FLORAISON - Les chatons femelles sont verdâtres et peu
Avril- mai visibles, groupés par deux dans une cupule
verdâtre couverte de pointes molles et
PÉRIODE DE RÉCOLTE duveteuses.
Usage culinaire : • Le fruit est appelé la faîne.
• Fruits : en automne (au mois d’octobre). Mais le Les faînes sont des akènes trigones entourés
hêtre ne fructifie que tous les 2 ou 3 ans, vous d’une cupule (sorte de bogue), résultat de
n’en trouverez donc pas chaque année. l’évolution des sépales de la fleur femelle qui
durcissent pour protéger les fruits. La cupule est
• Jeunes feuilles : au tout début du printemps composée de 4 valves.
lorsqu’elles sont tendres, elles sont alors
délicieuses en salade.4-5 • Les akènes trigones sont des fruits secs
indéhiscents à trois faces. Ils se trouvent
Usage thérapeutique : généralement par 2 dans la cupule.6-7
• Bourgeons : printemps, lorsque le bourgeon est • Les bourgeons sont d’abord petits (environ
en train de s’ouvrir. ½ cm), pointus et marrons, puis à maturité
• Feuilles : printemps. ils deviennent fusiformes, restent pointus et
• Écorce : printemps.5 peuvent atteindre 2 cm.

DESCRIPTION
Le hêtre est un arbre monoïque (qui porte les fleurs
mâles et femelles sur le même pied), à feuilles
caduques, pouvant atteindre 30 à 40 m de haut.
• Le tronc est droit et porte des rameaux alternes.
• L’écorce du hêtre est lisse et bien grise de sorte
que son tronc ressemble à une patte d’éléphant.
L’écorce est marquée par des “yeux” bien
dessinés. 5
• Les feuilles sont simples, ovales. Elles mesurent Écorce du hêtre (Fagus sylvatica), lisse et bien grise
de 5 à 10 cm de long et de 2 à 4 cm de large
environ. Elles possèdent de 6 à 8 paires de
nervures et sont disposées de façon alterne sur
les rameaux et leur limbe est poilu en particulier
sur le bord. Cette caractéristique permet de
le distinguer du charme (Carpinus betulus).
Retrouvez le moyen mnémotechnique pour s’en
souvenir en fin de fiche !
• Les fleurs sont portées par des chatons, à savoir
des fleurs apétales et uniséxuées caractéristiques

Pied du hêtre (Fagus sylvatica), tel une patte d’éléphant

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Les yeux de l’écorce du hêtre (Fagus sylvatica) Jeune bourgeon du hêtre (Fagus sylvatica) petit, marron et pointu

Feuilles du hêtre (Fagus sylvatica), simples, ovales, mesurant de 5 à 10 cm Bourgeon de hêtre (Fagus sylvatica) à maturité, fusiforme, fin et pointu
de long et 2 à 4 cm de large environ

Bord velu du limbe de feuille du hêtre (Fagus sylvatica)

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Fleurs mâles du hêtre (Fagus sylvatica), chatons pendants et globuleux

Fleurs femelles du hêtre (Fagus sylvatica), verdâtres, peu visibles

Fruits du hêtre (Fagus sylvatica), les faînes Jeune akène à 3 faces du hêtre (Fagus sylvatica) : akène trigone

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CUISINE Mélange de graines torréfiées :
• Les jeunes feuilles tendres et légèrement • 50 g de graines de courge crue.
acidulées sont délicieuses crues en salade • 50 g de graine de tournesol crue.
printanière en mélange avec d’autres herbes • 50 g de faînes crues.
sauvages comme les feuilles d’aubépine
(Crataegus monogyna ou laevigata). 5
Torréfiez les faînes seules dans une poêle bien
chaude afin de pouvoir retirer la peau plus
• Les faînes produisent une huile d’excellente facilement.
qualité qui était très appréciée dans l’Est de la
Une fois grillées, enlevez la peau.
France jusque dans les années 30.8
Torréfiez ensuite le mélange de graines de courge et
de graines de tournesol.
Les faînes peuvent être mangées crues à condition
Une fois les graines grillées, les mélanger aux faînes.
d’enlever leur peau dure.5-9
Salez.
Pour enlever la peau facilement, vous pouvez :
Quand le mélange a refroidi, vous pouvez le
• Soit les faire tremper dans l’eau pendant
conserver plusieurs jours dans un bocal hermétique.
quelques heures (comme on le fait avec les
amandes pour retirer leur peau). À déguster dans une soupe, dans une salade ou en
apéro.
• Soit les torréfier : les griller dans une poêle sans
ajout de matière grasse. Délicieux à saupoudrer sur la salade décrite plus
haut !

Recette de salade sauvage de printemps


pour 3-4 personnes :
NUTRIMENTS
• 1 salade verte du moment (mâche, laitue..)
Les faînes contiennent prioritairement des lipides et
• 4 à 5 pousses de pissenlit (Taraxacum dens- des protéines. Ainsi, pour 100 g de faînes on trouve
leonis) environ :
• 4 à 5 feuilles de hêtre (Fagus sylvatica) • 50 g de lipides
• 4 à 5 feuilles d’aubépine (Crataegus monogyna • 22 g de protéines.
ou laevigata)
Les faînes apportent :
• 6 à 8 feuilles de cardamine hérissée (Cardamine
• du potassium : environ 1 g pour 100 g soit 50 %
hirsuta)
de nos AJR.
• une dizaine de fleurs de primevère (comme
• de la vitamine B2 en grande quantité : environ
Primula veris ou Primula vulgaris)
0.4 mg soit 30% de nos AJR.
• du sodium, du fer, de la vitamine C et B1 en
Coupez les jeunes pousses sauvages en fines faible quantité.9
lanières.
Mélangez les feuilles de salade et les jeunes pousses.
Aspergez votre salade d’une vinaigrette maison.
Ajoutez les fleurs de primevère au moment de servir.
Dégustez!

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MOLÉCULES ACTIVES 2/ Les bourgeons
1/ L’écorce (de même que les feuilles) est riche
en tanins (polyphénols ayant des propriétés Indications :
astringentes, antiseptiques et antidiarrhéiques Aujourd’hui, le hêtre est surtout utilisé pour ses
notamment). 7 bourgeons.
2/ La peau des fruits (faînes) contient une molécule Il est notamment utilisé pour renforcer le système
appelé la fagine qui serait un alcaloïde. 5-7-9 immunitaire en cas d’affection chronique. Il
calmerait également les allergies chroniques et
saisonnières.
PROPRIÉTÉS ET USAGES Il serait aussi bénéfique en cas d’inflammation
MÉDICINAUX chronique, d’excès d’acide urique donc utile en cas
de crise de goutte.
Enfin, il aurait une efficacité pour les problèmes
1/ L’écorce pulmonaires tels que les bronchites et les
emphysèmes. 12-13
Propriétés 10-11 :
• Astringentes. Remèdes :
• Fébrifuges, utilisées comme succédané de Par voie interne :
quinquina. Préparation : voir cours sur la gemmothérapie.
• Antiseptiques générales et pulmonaires. Utilisation :
• Vermifuges. • Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison
de 5 gouttes par prise du macérat-mère, pur ou
Indications dilué dans de l’eau.
L’écorce du hêtre a été utilisée traditionnellement • Pour les enfants : ajuster de manière
en interne en cas de paludisme, d’affections proportionnelle en fonction du poids à raison
pulmonaires (type bronchite), de parasites d’1 goutte de macérat-mère pour 10 kg de poids.
intestinaux, de diarrhées et en local en cas Utiliser dilué dans de l’eau.
d’affections cutanées enflammées.7-10
Le bois de hêtre peut aussi être utilisé comme LE SAVIEZ-VOUS ?
charbon végétal pour les désordres intestinaux
(type flatulences, ballonnements…).7 Les fleurs sont utilisées pour préparer
l’élixir “Beech”. Cet élixir permet d’aider les
Remèdes personnes qui se sentent intolérantes et
qui ont du mal à voir la beauté du monde
Par voie interne :
qui les entoure. Selon le Dr Edward Bach,
Selon Jean Valnet cet élixir leur permet de retrouver de la
Préparation : En décoction de 30 g par litre d’eau. tolérance et de la souplesse face au monde
Faire bouillir jusqu’à réduction de moitié. en voyant plus de beauté.
Utilisation : Prendre 2 tasses/jour.10 La prise régulière de l’élixir bien choisi,
permettrait un retour à l’équilibre
émotionnel. En effet les fleurs de Bach
sont conseillées pour accompagner nos
émotions, apprendre à les reconnaître et à
les comprendre.

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TOXICITÉ AUTRES USAGES
La fagine contenue dans le péricarpe de la faîne • Torréfiées, les faînes sont un succédané du café.
serait à l’origine de maux de tête à haute dose, il est • Le bois de hêtre est souvent employé pour fumer
donc préférable d’enlever la peau pour consommer des poissons ou des viandes.
les faînes.11

LE SAVIEZ-VOUS ? ANECDOTES ET AUTRES


INFORMATIONS
Du bois, on peut extraire un goudron par • Le nom de l’arbre Fagus vient du Grec “phêgos”
distillation, appelé la créosote, puissant qui signifie manger. Les hêtres (Fagus sylvatica)
bactéricide et anti tuberculeux. Elle a été étaient désignés comme “les chênes à glands
utilisée par l’industrie pharmaceutique dans comestibles”. On parlait évidemment des faînes.8
la préparation de sirops et de suppositoires. • Le hêtre peut vivre jusqu’à 300 ans voire plus.
Cette créosote est très mal tolérée par
l’estomac (même diluée à 1%), pure elle
serait même dangereusement caustique
voire mortelle à haute dose. 7-11 SOUVENEZ-VOUS :

Les chênes et les hêtres font partie de la


même famille : Les Fagaceae.
PRECAUTIONS D’EMPLOI
• Compte tenu d’un manque d’information,
l’utilisation de l’écorce n’est pas recommandée
chez la femme enceinte et allaitante, ni chez
l’enfant.
• La consommation de tanins pourrait entraîner
une diminution de l’absorption de médicaments
mais aussi de divers nutriments. Il convient donc
de réaliser une prise à distance des repas et des
médicaments et sur de courtes périodes.

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CONFUSIONS POSSIBLES

La principale confusion possible est le charme.


Nom scientifique : Carpinus betulus
Noms vernaculaires : Charme
Famille botanique : Betulaceae
Nom anglais : Hornbeam
Description :
• Arbre commun à feuilles caduques, le charme Fruits du charme (Carpinus betulus), samares en grappes pendantes.
est présent presque partout en France, des
plaines jusqu’à 1200 m d’altitude en montagne.
Il mesure de 10 à 25 m de haut. Enfin pour être sûr de ne pas confondre, cette
• L’écorce du charme est grise et lisse mais veinée, phrase nous explique que :
légèrement fissurée et ondulée.
• Les feuilles du charme sont alternes, ovales
Le charme d’Adam c’est d’être à poil.
et dentées et ont un aspect gaufré. Elles sont
Le charme à dents le hêtre à poils.
légèrement pubescentes en dessous et vert foncé,
brillantes dessus. Le bord du limbe Le bord du limbe d’une
d’une feuille de charme feuille de hêtre (Fagus
• Les fleurs mâles sont des chatons longs,
(Carpinus betulus) est : sylvatica) est :
jaunâtres et pendants.
• dentée => elle est à • poilue => elle est à
• Les fleurs femelles sont des chatons plus courts.
dents. poils.
• Les fruits du charme sont des samares : ce
sont des akènes entourés d’une bractée foliacée
trilobée. Ces fruits sont réunis en grappes
pendantes dans l’arbre.1-6-14
• Le bourgeon est pointu, mais moins que celui du
hêtre (Fagus sylvatica). il est ovoïde et allongé.

“Le charme d’Adam c’est d’être à poil”.

Écorce du charme (Carpinus betulus), grise, veinée, légèrement fissurée et


ondulée.

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Sources :

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p. 767
2. http://www.tela-botanica.org/
3. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4e édition, Promonature, tome 2, p. 159
4. Plantes comestibles, Cueillette et recettes des 4 saisons, Guy Lalière, Christophe Anglade, Christophe
Leray, Debaisieux, 2012, p. 176
5. Chaine Youtube du Chemin de la Nature :
https://www.youtube.com/watch?v=0Q8ZmiddQ8g
6. Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de
Layens, Belin, 1986, p. 79, p. 172
7. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus, 2010,
p. 507
8. Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition,
Sang de la Terre, 2017, p. 229
9. Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées, François Couplan, Broché, 2011, p. 125
10. La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Éditions VIGOT, 2001,
p. 307
11. Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016, p. 470, 471
12. La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons, Philippe Andrianne, Broché, 1998, p. 148
13. Traité pratique de phytothérapie, Dr Jean-Michel, MOREL, Grancher, 2017, p. 255
14. Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau,
D. Mansion, G. Dumé, Institut pour le développement forestier, p. 401, p. 629

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F O R M AT I O N E N L I G N E

LAITUE VIREUSE

Laitue vireuse (Lactuca virosa L.)

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION MONDIALE2,3


Lactuca virosa L. Europe dont méridionale, Afrique du Nord,
Amérique du Nord, Asie du Sud Ouest.
NOMS VERNACULAIRES
Laitue vireuse, laitue fétide MILIEUX (OU SOL)2-4
La laitue vireuse se plaît dans un environnement
FAMILLE BOTANIQUE exposé à la lumière ou mi-ombre, dans les sols
Asteraceae calcaires, riches en azote, secs et au pH plutôt
neutre. On la trouve en bordure des cultures
NOM ANGLAIS1 et des chemins, à la lisière des bois, dans les friches,
Acrid lettuce les décombres, les jardins.

RÉPARTITION EN FRANCE1 FLORAISON2-4


Présente dans presque toute la France de façon Juin, juillet et août.
dispersée jusqu’à 1600 m, moins abondante dans
les quarts N/E et S/O de la France et présente
dans le centre de la Corse.

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PÉRIODE DE RÉCOLTE La nervure principale, au revers de la feuille,
Pour un usage thérapeutique : saillante et à section triangulaire, est souvent
violacée et hérissée de poils sétacés*7.
• Feuilles : avril, mai, juin.
Les jeunes feuilles forment d’abord une rosette*
• Latex : toute l'année de feuilles souvent entières, assez grandes et de
couleur glauque*.
DESCRIPTION 1,5,6
• L’inflorescence* est très ramifiée et se compose
La laitue vireuse est une plante herbacée* de nombreux capitules* réunis en panicule*
bisannuelle* à latex* blanc, mesurant de 2 à 2,5 m corymbiforme*.
à maturité. Elle dégage une odeur désagréable au -- Les fleurs sont jaune pâle, petites, ligulées*
froissement. et groupées en capitule*. Le revers des
• La tige est droite, rigide. Elle est glabre* et ligules extérieures est parfois violacé.
blanchâtre sur la partie haute, parfois violacée -- L’involucre* est formé de plusieurs rangs de
et hispide* dans sa partie inférieure. Elle contient bractées* lancéolées* appliquées contre le
un latex* blanc, à l’odeur désagréable capitule*. Chaque capitule* est axillé par
et persistante6. une petite bractée* semblable aux premières
• Les feuilles alternes*, vert sombre, glabres* bractées* de l’involucre*.
(mais pouvant toutefois présenter quelques poils • Les fruits sont des akènes* noirs violacés, de 4
épars), plus ou moins brillantes, étalées, sont à 5 mm de long, de forme obovale*, fortement
sinuées, lobées* denticulées* et profondément comprimés et prolongés en un bec grêle. Ils
divisées. Elles sont sessiles* et embrassantes*, sont glabres*, présentent une marge saillante et
à oreillettes arrondies, et se développent portent une aigrette* de soies denticulées* à leur
horizontalement par rapport à la tige. sommet, permettant leur dissémination par le
Le limbe de forme ovale à oblongue* est vent une fois arrivés à maturité4.
coriace, souvent crispé et présente des marges • La racine est pivotante*.
spinuleuses*.

Feuilles lobées denticulées de la rosette, à nervure parfois violacée.

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Laitue vireuse en tige. Tige hispide, rigide et insertion des feuilles sessiles* et embrassantes*,
à oreillettes arrondies bien visibles.

Tige banche et glabre.

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Feuilles alternes, se développant horizontalement par rapport à la tige.

Nervure principale saillante et nervure principale et secondaires couvertes de poils sétacés. A droite, on peut voir le latex des jeunes feuilles coupées.

Fleurs jaune-pâle, ligulées, groupées en capitule. Akènes noirs violacés de forme obovale, fortement comprimés portant une
aigrette* de soies denticulée.

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CUISINE8 Connue depuis l’Antiquité, la laitue vireuse n’est
La plante est très amère, néanmoins les jeunes cependant plus beaucoup utilisée aujourd’hui en
feuilles situées au centre de la rosette peuvent être thérapeutique et elle reste à ce jour encore très peu
consommées avec modération, crues dans les étudiée.
salades ou cuites pour diminuer leur amertume9.
Les racines peuvent se consommer avec modération LE SAVIEZ-VOUS ?
de la même manière que celles du pissenlit Comme son nom l’indique la «  lait-ue »
(en purée, revenues à la poêle légèrement torréfiées contient un «  lait » ou latex* qui coule
ou grillées). notamment lorsque l’on incise la plante. Ce
dernier peut être extrait puis séché. On obtient
A consommer avec modération10 : alors une pâte qui brunit en séchant, appelée
lactucarium. Cette substance a été beaucoup
Par précaution, on ne consommera pas une utilisée comme succédané de l’opium en
trop grande quantité de laitue vireuse. D’une particulier au début du XXème siècle.
part, ses feuilles sont très amères et elle ne Ceci semble plus dû à la ressemblance visuelle
constitue donc pas une «  base » idéale pour entre ces deux substances qu’en raison de
les salades. D’autre part, un cas d’intoxication leur composition chimique ou de leur action
a été rapporté chez un groupe de personnes pharmacologique.
en Iran après consommation d’une grande
quantité de laitue vireuse. L’étude ne précise Molécules actives12-16
malheureusement pas la quantité exacte • Lactones sesquiterpéniques2,13,17 dont la
ingérée mais évoque une toxicité dépendante lactucine, la lactucopicrine, le lactuside A et
de la dose ingérée : les personnes en ayant le leurs dérivés. Autrefois, dénommés « principes
plus consommé étant les plus touchées. Cette amers », ils sont présents dans toute la plante et
toxicité semblait connue des anciens. Le nom responsables de sa forte amertume. Très présents
vernaculaire de la laitue vireuse en allemand chez les Asteraceae, il existe un grand nombre
est en effet « Gift-lattich » littéralement : « laitue de lactones sesquiterpéniques, présentant
poison ». différentes activités selon leur structure
(antibactérienne, antifongiques, antiparasitaires,
NUTRIMENTS anti-inflammatoires*, cytotoxiques* selon les
Nous n’avons pas trouvé de données sur plantes). Dans le cas de la laitue vireuse, ils
la composition nutritionnelle de la laitue vireuse. sont concentrés dans son latex* mais retrouvés
Ceci s’explique sûrement par le fait qu’elle ne soit également dans la racine. Ils semblent du moins
pas couramment consommée en tant que légume en partie responsables de son activité.
mais que son usage traditionnel ait été plutôt • Autres molécules : flavonoïdes, coumarines18
médicinal. et triterpènes12.

MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, Notons que certains ouvrages ou sites


INDICATIONS ET REMÈDES internet rapportent des traces d’un
alcaloïde mydriatique. Ceci fait référence
Parties de la plante utilisées : à une étude de la fin du XIXe siècle mais
• Feuilles séchées aucun alcaloïde n’a été identifié avec
• Suc épaissi, appelé lactucarium. certitude par la suite.
Tous deux sont inscrits sur sont inscrits sur la liste
A* de la pharmacopée* française et leur vente est
réservée aux pharmaciens11.

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Propriétés D’autres plantes, mieux étudiées peuvent être
Les propriétés potentielles de la laitue vireuse sont : utilisées pour ses indications avec une plus grande
efficacité et une meilleure sécurité d'emploi.
• Sédatives*2,12 : elles semblaient déjà connues Souvenez-vous, en effet, elle semble présenter une
de longue date et sont rapportées par des certaine toxicité encore mal connue, surtout si elle
ouvrages et des études du début du XXème est consommée à haute dose.
siècle. Plus récemment, des extraits de laitue
vireuse ont été testés chez la souris et cet effet Remèdes
semble se confirmer, bien que des études plus
approfondies soient nécessaires19. Par voie interne
• Décoction de parties aériennes sèches12
• Analgésiques*2,12 : le lactucarium aurait été Préparation : 5 à 10 g de feuilles et tiges sèches
également utilisé en cas de douleurs ou en pour ½ litre d’eau, à faire bouillir 15 min à boire
prévision des opérations (avant l’existence du sur une journée, en plusieurs prises.
chloroforme et «  faute de mieux »). Testé chez Utilisation :
la souris, différents extraits de laitue vireuse -- En cas de nervosité : à boire dans la journée.
présentent un effet analgésique* chez ces -- Contre les troubles du sommeil : à boire
animaux19. après le repas du soir et au coucher.
• Antitussif*2,12 : là encore le lactucarium a été, TOXICITÉ
sûrement par analogie à l’opium, utilisé comme • Une ingestion massive est toxique et peut
antitussif*. Ainsi, un médicament nommé engendrer nausées, sueurs, étourdissements,
Lactucyl était commercialisé comme antitussif* une dilatation de la pupille (mydriase) et une
dans les années 193020. Mis à part le rapport augmentation des rythmes respiratoires et
d’un médecin très enthousiaste sur son utilisation cardiaques10,12.
dans des cas de coqueluche en 1815, nous
n’avons pas trouvé d’études récentes confirmant CONTRE-INDICATIONS
ou infirmant cette activité21. • Personnes sensibles aux Asteraceae en raison du
Ces usages historiques sont à replacer dans risque d'allergie13,24.
un contexte où il existait relativement peu • Prise simultanée de médicaments à effets sédatifs
d’alternatives contrairement à aujourd’hui. pour éviter un effet sédatif cumulatif24.
• Autres : des ouvrages citent une utilisation AUTRES USAGES
traditionnelle de la plante comme diurétique* • Aujourd'hui, la laitue vireuse est surtout utilisée
et anaphrodisiaque*12,13. très diluée à partir d’une teinture mère de plante
entière, en homéopathie2.
Indications • Les graines sont traditionnellement utilisées en
Indications potentielles au vu des propriétés et de Iran pour leurs propriétés anti-inflammatoires*25.
l'utilisation traditionnelle : • La laitue vireuse a bénéficié d’un regain d'intérêt
• Troubles mineurs du sommeil pour un usage récréatif à la fin du XXème siècle.
• Nervosité (anxiété) Les feuilles séchées sont parfois fumées dans
• Douleurs, en particulier rhumatismales l’idée de servir de substitut à la marijuana. Si elle
• Toux ne semble pas créer de dépendance, les effets
psychotropes semblent faibles et très inégaux
Notez que la laitue vireuse n’est aujourd’hui selon les utilisateurs26.
(pratiquement) plus utilisée en thérapeutique mise
à part sous forme très diluée en homéopathie et le
lactucarium est tombé en désuétude.

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ANECDOTES ET AUTRES
INFORMATIONS
• La laitue vireuse était, dans le temps, considérée
comme la plante des eunuques et servait à
« tempérer la luxure » en raison de ses propriétés
anaphrodisiaques* suspectées12,13.
• On a aussi appelé la laitue vireuse «  laitue
papavéracée » en raison de son usage comme
substitut de l’opium12.
• La laitue vireuse était autrefois considérée
comme une plante magique, associée à la
magie noire : le latex* était soupçonné d’entrer
dans la composition des onguents de sorcières27.

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CONFUSIONS POSSIBLES1,5

Pissenlit
Nom scientifique : Taraxacum officinale F.H. Wigg.
s.l. section Ruderalia et Hamata
Noms vernaculaires : Pissenlit, dent de lion
Famille : Asteraceae
Nom anglais : Dandelion
Répartition en France4,28
Présent partout en France jusqu’à 2000 m, plus
rare en région méditerranéenne et en Corse.

Milieux4,28–31
Le pissenlit aime le soleil, mais il tolère la mi-ombre.
Il se plaît sur les sols riches en nutriments ayant un
pH neutre à légèrement acide.
Il pousse sur des sols argileux, limoneux ou
caillouteux. Il se rencontre dans les prés, les
pâturages, les bords des chemins, les lieux incultes,
les clairières, les jardins, etc. C’est une plante qui
s’adapte à de nombreux milieux, mais qui est plutôt
indicatrice de prairie riche.
Pissenlit (Taraxacum officinale F.H. Wigg. s.l. section Ruderalia et Hamata).
Description 2–5,28,30,31

Le pissenlit qui mesure jusqu’à 40 cm, est plus petit Cuisine


que la laitue vireuse, qui atteint 40 cm en rosette et Tout est comestible dans le pissenlit :
jusqu’à 2,5 m en tige. • Les racines se consomment principalement cuites
Les feuilles du pissenlit sont de texture plus molle et peuvent faire un bon succédané de café.
que celles de la laitue vireuse. Elles sont toutes en • Les feuilles se consomment en salade ou cuites.
rosette* basale, contrairement à la laitue vireuse qui • Les boutons floraux peuvent également être
a une tige même si les premières feuilles forment consommés et conservés dans du vinaigre.
également une rosette*. • Les inflorescences* épanouies servent à
Les feuilles du pissenlit sont également plus dentées confectionner une confiture, la « cramaillote » et
et les dents sont plus profondes que celles de laitue peuvent se consommer en salade.
vireuse.
La nervure principale de la feuille de pissenlit est Toxicité et contre-indications
ronde, glabre* ou munie de poils appliqués sur sa Aucune toxicité n’est reconnue à ce jour,
face inférieure, tandis que celle de la laitue vireuse cependant, des réactions allergiques aux lactones
est triangulaire et munie de poils épineux sur sa face sesquiterpèniques peuvent provoquer des dermites
inférieure. allergiques.
Enfin, alors que la laitue vireuse dégage une odeur L’utilisation de pissenlit est contre-indiquée en
fétide et persistante lorsqu’on la froisse, le pissenlit cas de calculs* biliaires, d’obstruction des voies
ne sent rien. biliaires ou de maladies hépatiques. On évitera son
utilisation en cas d’ulcère gastro-duodénal, chez
Floraison3,4 les patients diabétiques, insuffisants rénaux* ou
D’avril à juin parfois jusqu’en novembre. cardiaques*.

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PRINCIPALES CONFUSIONS DES PLANTES EN ROSETTES

A l’état végétatif, de nombreuses confusions sont possibles.


A noter qu'à notre connaissance, en France métropolitaine, l’ensemble des plantes à inflorescences* jaunes
ligulées* et produisant un latex* blanc sont comestibles et qu’il n’existe pas de confusion possible qui soit
dangereuse.

Ceci étant, n’oubliez pas la règle N°1 : ne cueillez qu’en cas d’identification formelle !

Laitue vireuse Laitue scariole


(Lactuca virosa L.) (Lactuca serriola L.)
Asteraceae Asteraceae
• Potentiellement toxique, on évitera de la • Comestible jeune.
consommer ou avec modération.
• Friches, terrains vagues, bords de chemins. • Friches, terrains vagues, bords de chemins.
• Présence d’un latex* blanc à odeur désagréable. • Présence d’un latex* blanc sans d’odeur.
• Tige blanchâtre et glabre* en haut et violacée et • Tige souvent rougissante.
hipside* dans la partie inférieure.
• Feuilles polymorphes pouvant être très • Feuilles polymorphes pouvant être très
profondément lobées* ou juste dentées. profondément lobées* ou juste dentées.
• Feuilles glauques* avec des poils épineux sur la • Feuilles vertes avec des poils épineux sur la
nervure centrale. nervure centrale.
Nervure centrale à section triangulaire. Nervure centrale à section triangulaire.
• Feuilles caulinaires* orientées horizontalement • Feuilles caulinaires* s’orientant en fonction de
par rapport à la tige mais moins que la scariole. la luminosité.
• Fleurs ligulées* jaunes en capitule*. • Fleurs ligulées* jaunes en capitule*.
• Akènes* noirs violacés. • Akènes* bruns clairs.

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Lampsane commune Chicorée sauvage Porcelle enracinée
(Lapsana communis L.) (Cichorium intybus L.) (Hypochaeris radicata L.)
Asteraceae Asteraceae Asteraceae
• Bonne comestible. • Bonne comestible. • Bonne comestible à l’état de
rosette*.
• Jardins, friches, lieux ombragés. • Prairies pâturées, bords de routes. • Prairies pâturées, pelouses.
• Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc.
• Tige ronde, creuse, striée, • Tige anguleuse glabre* ou • Tige nue, glabre* et finement
à poils raides épars dans sa hipside. striée.
partie basse et glabre* dans
sa partie haute.
• Feuilles glabres* ou à poils • Feuilles de la base profondément • A l’état de rosette*, appliquée
dispersés. Feuilles à plusieurs découpées et pétiolées*. au sol. Feuilles à dents
lobes* dont un très grand Feuilles caulinaires* entières arrondies, velues, aux poils
lobe* terminal. Feuilles et lancéolées* avec une base hérissées comme une peau de
caulinaires* à petits lobes* embrassante* à oreillettes porcelet (d’où son nom).
latéraux souvents absents. pointues. Feuilles hérissées
Pétiole* ailé. de poils bifurqués, surtout sur
la nervure principale qui a
tendance à avoir de petites
taches de couleur bordeau.
• Fleurs ligulées* jaunes en • Fleurs ligulées* bleues en • Fleurs ligulées* jaunes en
capitule*. capitule*. capitule*.

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Picride fausse vipérine Picride fausse épervière
(Helminthotheca echioides (L.) Holub) (Picris hieracioides L.)
Asteraceae Asteraceae
• Comestible. • Comestible.
• Lisières de cultures, berges, friches. • Pelouses calcaires, bords de routes calcaires.
• Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc.
• Tige ronde, pleine, cannelée*, à poils raides • Tige pleine, ronde, cannelée*, à poils raides
terminés par des petits crochets qui rendent terminés par des petits crochets qui rendent la
la tige accrochante. tige accrochante.
• Feuilles rêches, à pustules et nervure centrale • Feuilles rêches à dents arrondies, nervure
verte à rougeâtre. centrale souvent rouge.
• Peuvent être collées en badge sur les vêtements. • Peuvent être collées en badge sur les vêtements.
• Fleurs ligulées* jaunes en capitule*. • Fleurs ligulées* jaunes en capitule*.

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Laiteron maraîcher Laiteron rude
(Sonchus oleraceus L.) (Sonchus asper (L.) Hill)
Asteraceae Asteraceae
• Bon comestible. • Comestible.
• Bords de routes, cultures. • Jardins, cultures, friches.
• Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc.
• Tige épaisse, creuse, lisse et glabre*. • Tige épaisse, creuse, lisse et glabre*.
• Feuilles embrassantes à oreillettes en forme • Feuilles embrassantes à oreillettes enroulées
d'oreilles de lutin. en forme d'escargot.
• Feuilles plus molles que le laiteron rude. • Feuilles plus rêches, dentées, voire piquantes.
• Fleurs ligulées* jaunes en capitule*. • Fleurs ligulées* jaunes en capitule*.

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Pissenlit
Crépis
(Taraxacum officinale F.H. Wigg. s.l.
(Crepis spp.)
section Ruderalia et Hamata)
Asteraceae
Asteraceae
• Excellente comestible. • Comestible.
• Prés, pâturages, bords des chemins, lieux • Prairies, lieux humides...
incultes, clairières, jardins…
• Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc.
• Pas de tige mais en période de floraison des • Présence d’une tige.
boutons floraux et un pédoncule* floral au
centre de la rosette*.
• Feuilles à lobes* triangulaires en forme de dents • Feuilles semblables aux pissenlits, plus ou moins
ou de forme lancéolée à lobes presque absents. pennatifides*.
Nervure centrale ronde.
• Fleurs jaunes ligulées* réunies en capitule*. • Fleurs jaunes ligulées* qui se referment par
temps pluvieux.

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SYNTHÈSE

> Espèce herbacée* bisannuelle*, la laitue vireuse (Lactuca virosa L.) appartient à la
famille des Asteraceae. Présente dans presque toute la France, elle apprécie la lumière
ou la mi-ombre et les sols calcaires, riches en azote, secs et au pH plutôt neutre.

> C’est une plante à latex* blanc, mesurant de 2 à 2,5 m et qui dégage une odeur
désagréable et persistante au froissement.
• La tige est droite, rigide, glabre* et blanchâtre sur la partie haute, et parfois
violacée et hispide* dans sa partie inférieure.
• Les feuilles sont vert sombre, glabres*, lobées* et denticulées* se développant
horizontalement par rapport à la tige.
La nervure principale, au revers de la feuille, saillante et à section triangulaire est
souvent violacée et hérissée de poils sétacés*.
Les jeunes feuilles forment d’abord une rosette* de feuilles souvent entières, assez
grandes et de couleur glauque*.
• L’inflorescence* est très ramifiée et se compose de nombreux capitules* réunis en
panicule* corymbiforme*aux fleurs jaune pâle, petites, ligulées*.
• L’involucre*est formé de plusieurs rangs de bractées* lancéolées* appliquées contre
le capitule*.
• Les fruits sont des akènes* noirâtres de 4 à 5 mm de long, de forme obovale*,
fortement comprimés et prolongés en un bec grêle portant une aigrette* de soies.
• La racine est pivotante*.

> La plante est très amère, néanmoins les jeunes feuilles situées au centre de la rosette*
peuvent être consommées avec modération en petite quantité, crues dans les salades.
La racine peut se consommer avec modération de la même manière que celle du
pissenlit (en purée, revenues à la poêle légèrement torréfiées ou grillées).

> Les feuilles contiennent des lactones sesquiterpèniques dont la lactucine, la lactucopicrine
et le lactuside A qui seraient en partie responsables des propriétés thérapeutiques
sédatives, analgésiques* et antitussives de la plante.
Le suc épaissi, appelé lactucarium, ainsi que les feuilles séchées sont inscrits sur la liste
A* de la pharmacopée* française.
Connue depuis l’Antiquité, la laitue vireuse peut être utile en décoction en cas de troubles
mineurs du sommeil, de nervosité, de douleurs et pour la toux.
La laitue vireuse n’est cependant plus beaucoup utilisée aujourd’hui en thérapeutique et
elle reste à ce jour encore très peu étudiée. Elle présenterait une toxicité en cas d’ingestion
massive pouvant engendrer nausées, sueurs et augmentation du rythme cardiaque.

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> Les confusions sont nombreuses. Ainsi la laitue vireuse peut être confondue avec les
plantes comestibles suivantes : laitue scariole (Lactuca serriola L.), pissenlit (Taraxacum
officinale F.H. Wigg. s.l. section Ruderalia et Hamata), chicorée sauvage (Cichorium
intybus L.), porcelle enracinée (Hypochaeris radicata L.), picride fausse vipérine
(Helminthotheca echioides (L.) Holub), picride fausse épervière (Picris hieracioides L.),
laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus L.), laiteron rude (Sonchus asper (L.) Hill),
lampsane commune (Lapsana communis L.), sisymbre officinal (Sisymbrium officinale (L.)
Scop.).

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GLOSSAIRE
Aigrette — Faisceau de poils ou de soies que portent un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
les fruits (ou les graines) de certaines plantes et qui cours de la première saison de sa croissance où elle
facilite leur dispersion par le vent (anémochorie). développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
On parle également de pappus. tiges), mais seulement après le premier hiver. Pour
récolter les racines de ces plantes, il faut les prélever
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne à l'automne de leur première année ou au début du
s'ouvrant pas à maturité), dérivant d’un carpelle printemps de leur seconde année.
unique, à une seule graine non soudée à la paroi
interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène). l'inflorescence, généralement différent par sa taille,
On parle par exemple de diakène lorsqu'il y a 2 sa forme ou sa couleur, d'une feuille ordinaire. Il
akènes et de tétrakène lorsqu'il y en a 4. peut s'agir d'une petite feuille, une membrane,
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
Alternes — Se dit d'organes (feuilles, rameaux, ainsi positionnée à la base d'un pédicelle floral,
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des d'une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci.
hauteurs différentes, sur l'axe qui les porte. Les bractées sont parfois réunies en une collerette
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi
Analgésique — Au sens large, signifie « qui s’oppose ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins
à la douleur (algie) ». Synonyme : antalgique, anti- transformées portant chacune un sporange (sorte de
douleur. Au sens strict, on pourrait dire que les sac qui contient les spores) et groupées en épi.
antidouleurs ou antalgiques sont utilisés pour lutter
contre la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe Calcul — Concrétion solide qui se forme par
« a » privatif). précipitation d'acides avec certains composants
(souvent des minéraux comme le calcium mais
aussi d'autres molécules : cholestérol, bilirubine...)
Anaphrodisiaque — Qui réduit ou supprime le désir et pouvant obstruer (partiellement à totalement) un
sexuel. canal, une voie d'élimination, ou se développer dans
la cavité d'un organe.
Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à
l'inflammation, à savoir un ensemble de Cannelé — Se dit d'un organe marqué de
manifestations cliniques locales survenant en cannelures, c'est-à-dire de sillons longitudinaux,
réaction à des agressions d’origines variées réguliers, plus ou moins larges, parallèles entre eux
(microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires…) et alternant avec des côtes.
et se caractérisant par 4 grands symptômes :
rougeur, chaleur, douleur et gonflement.
Capitule — Inflorescence constituée de nombreuses
petites fleurs très serrées, situées côte à côte et
Antitussif — Qui lutte contre la toux. portées par de très courts pédoncules insérés sur un
vaste réceptacle commun.
Apéritif — Qui stimule l'appétit.
Caulinaire — Se dit d'un organe inséré sur la tige.
Bisannuelle — Se dit d'une plante dont le cycle, Par exemple, une feuille caulinaire.
de la germination à la dispersion des semences
jusqu'au moment de la mort de la plante, nécessite Cholagogue — Qui facilite l'évacuation de la bile
au moins deux saisons consécutives séparées par (liquide biologique, fabriqué par le foie et jouant un

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rôle dans la digestion des graisses) par la vésicule Hispide — Se dit d'un organe qui est garni de poils
biliaire vers l'intestin en induisant sa contraction ainsi épars mais raides, longs, épais et plus ou moins
que l'ouverture du sphincter qui les sépare. Pour piquants, d'aspect revêche.
information, la vésicule biliaire est le lieu de stockage
de la bile. Elle va y subir une transformation et, Inflorescence —
par réabsorption d'eau et de minéraux, devenir
plus concentrée en acides biliaires qui facilitent la 1. Groupe de fleurs, d'axes (pédoncules et
digestion des lipides. pédicelles) portant ces fleurs et de bractées
formant un ensemble physionomiquement bien
individualisé, sur un même axe.
Cholérétique — Qui active la sécrétion de la bile par 2. Type de disposition des fleurs (capitule*, ombelle,
les cellules du foie. La bile est un liquide biologique, cyme...) chez différentes espèces.
fabriqué par le foie et jouant un rôle dans la
digestion des lipides (graisses).
Insuffisance cardiaque — Incapacité du cœur à
fournir un débit adapté aux besoins en oxygène de
Corymbiforme — En forme de corymbe, c’est-à- l’organisme. Elle se traduit par une forte fatigue et
dire que l’inflorescence est formée de fleurs situées un essoufflement.
approximativement dans un même plan, mais sont
portées par des pédicelles inégaux (les périphériques
sont longs alors que les intérieurs sont courts) insérés Insuffisance rénale — Réduction de la capacité
à des niveaux différents sur un axe commun. Le des reins à assurer ses fonctions de filtration et
corymbe peut être simple ou composé. d’élimination des produits de déchet du sang, de
contrôle de l’équilibre hydro-sodé (eau et sels) du
corps et de régularisation de la pression sanguine.
Cytotoxique — Qui induit une toxicité au niveau Cette perte fonctionnelle résulte d’une atteinte des
cellulaire pouvant aboutir à la mort de la cellule par néphrons, unités fonctionnelles du rein, et peut être
action directe ou indirecte sur le matériel génétique partielle ou totale, transitoire ou définitive, chronique
ou sur le processus de division cellulaire. ou aiguë. Elle se traduit par une élévation des taux
de créatinine et d’urée dans le sang.
Denticulé — Se dit d'un organe dont le bord dispose
d'une découpe très fine et serrée, finement dentée Involucre — Ensemble de bractées, souvent
(petites dents). verticillées, insérées à la base d'une inflorescence ou
même d'une fleur solitaire.
Diurétique — Qui stimule la production de l'urine.
Lancéolé — Se dit d'un organe (feuille
Embrassante — Se dit principalement d'une feuille principalement) en forme de lance, rétréci aux
dépourvue de pétiole et dont la base du limbe ou extrémités et élargi en partie médiane, le plus
les oreillettes entourent plus ou moins complètement souvent 3 à 4 fois plus long que large.
l'axe sur lequel elle est insérée.
Latex — Liquide, souvent laiteux, à consistance plus
Glabre — Qui ne présente aucun poil. ou moins épaisse et en général blanc (jaune chez la
chélidoine (Chelidonium majus L.)) qui est produit
Glauque — Nuance de vert pâle tirant sur le bleu- par certaines plantes. Il s'écoule quand on casse un
gris ou le bleu. organe (tige, pétiole...).

Herbacée — Qui a la consistance molle et souple de Ligulé —


l'herbe, par opposition à ligneux (bois). Pourvu d’un ligule, à savoir :
-- Petite languette membraneuse ou parfois rangée
de poils, située principalement chez les Poaceae

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et certaines Cyperaceae, à la jonction de la Pharmacopée — La pharmacopée au sens large
gaine et du limbe des feuilles. est un recueil recensant un ensemble de remèdes.
-- Se dit d’une corolle constituée de 5 pétales Certaines pharmacopées peuvent également
soudés, de certaines fleurs d'Asteraceae, préciser les usages qui sont associés.
développée unilatéralement, vers l'extérieur du Les pharmacopées européenne et française sont
capitule, en une languette colorée (exemple : les des recueils officiels destiné aux professionnels de
fleurs des pissenlits - Taraxacum spp.-). santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés  :
plantes médicinales, substances minérales,
animales, principes actifs de synthèse et formes
Liste A (de la pharmacopée française) — Liste des pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
plantes médicinales utilisées traditionnellement de textes appelés monographies.
et considérées comme ayant des propriétés
médicinales. Cette liste est composée de 600 Pivotante (racine) — Racine principale, bien plus
plantes, dont 148 dont la dispensation n’est pas développée que les radicelles et s'enfonçant
réservée aux pharmaciens. verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule
l'ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de
réserves. On parle aussi de racine pivot.
Lobe — Division de la marge d'un organe (souvent
d'un pétale ou d'une feuille), large, plus ou moins
arrondie, n'atteignant pas la moitié du limbe. Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles
Lobé — Se dit d'un organe (souvent une feuille) forment une rosette durant la première année de
bordé de lobe, c'est-à-dire d'une division arrondie leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se
dont l'échancrure n'atteint pas le milieu de chaque maintiennent sous forme de rosette l'hiver alors que
moitié du limbe. le reste de la plante a disparu.

Oblong — Désigne un organe (feuille, bractée, Sédatif —


stipule) qui a une forme bien plus longue que large
(3 à 4 fois), arrondie au deux extrémités et avec des 1. Qui calme l'activité d'un organe.
côtés plus ou moins parallèles. 2. Qui calme la douleur.
3. Qui désigne la capacité à apaiser une tension
Obovale - Désigne un organe (feuille, pétale, nerveuse, une anxiété, ou à favoriser le sommeil.
sépale) de forme ovale dont la plus grande largeur
est au sommet, ou en ovale renversé. Sessile — Se dit d'un organe, souvent fleur ou feuille,
dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe pédicelle...).
à la tige ou à l'axe de fixation de la feuille. Les
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles. Sétacé —Qualifie des poils étroits, grêles et raides,
similaires aux soies du cochon
Pétiolée — Se dit d'une feuille muni d'un pétiole,
c'est-à-dire d'une partie amincie de la feuille reliant
le limbe à la tige ou à l'axe de fixation.

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Sources

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2. Wikiphyto. Laitue vireuse. Disponible sur :
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3. Jacques Lambinon et Filip Verloove. Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. du Luxembourg, du Nord de
la France et des régions voisines. Jardin botanique Meise, 2015.
4. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré. IDF,
volume 1, 2018.
5. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France. Biotope editions, 2014.
6. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa: un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, p.339, 2013.
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d’Europe. Delachaux et niestlé, 2011.
8. Moutsie, Gérard Ducerf. Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance,
sans risque de confusion, Editions de Terran, 2015.
9. Couplan, F. Le régal végétal, nouvelle édition. Sang Terre, 2017.
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11. ANSM - Liste A des plantes utilisées traditionnellement. Disponible sur :
https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original
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12. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. Ouest-France, p.42-43, 2016.
13. Hoffmann, D. Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover.
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14. Andrew Chevallier. Encyclopedia of Herbal Medicine. DK, p.225-226, 2016.
15. Dubray, M. Guide des contre-indications des principales plantes médicinales. Lucien Souny, p.173, 2010.
16. Michel Botineau. Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs. Editions TEC & DOC
Lavoisier, p.1190, 2010.
17. Michalska, K. et al. Systematic implications of sesquiterpene lactones in Lactuca species. Biochem. Syst.
Ecol. 37, 174–179, 2009.
18. Khare, C. P. Lactuca. in Indian Herbal Remedies: Rational Western Therapy, Ayurvedic and Other
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1815.
22. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. Omnibus, p.544, 2010.
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seed extract in rats. J. Ethnopharmacol. 92, 325–329, 2004.
26. Ujváry, I. Psychoactive natural products: overview of recent developments. Ann. DellIstituto Super. Sanità.
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28. Telabotanica. Laitue vireuse. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/eflore/.
29. De Hody, C. Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages comestibles dans la ville. Arthaud,
2017.
30. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales: guide de diagnostic des
sols. Editions promonature, 3 volumes, 2005.
31. Jauzein, P. & Nawrot, O. Flore d’Île-de-France. Éditions Quæ, 2011.

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

LIERRE TERRESTRE

Nom scientifique :
Glechoma hederacea

Noms vernaculaires :
Lierre terrestre, gléchome, courroie de St Jean,
couronne de terre

Famille botanique :
Lamiaceae

Nom anglais :
Ground-ivy

Lierre terrestre (Glechoma hederacea), en tapis de feuilles Répartition en France :


Plante commune, à très commune retrouvée
dans presque toute la France et en Corse, jusqu’à
1 600-1 800 m d’altitude. Plus rare dans les plaines
méditerranéennes.

Répartition mondiale :
Répandu dans la plus grande partie de l’Europe
et de l’Asie occidentale et boréale jusqu’au Japon.
Il a également été importé en Amérique du Nord
et s’y est naturalisé.

Milieux :
Préférant les terres et eaux riches en azote, le lierre
terrestre aime l’humus et les sols frais et légèrement
humides. Il serait retrouvé sur des sols riches
Lierre terrestre (Glechoma hederacea) au stade de tiges fleuries en minéraux et à pH basique, engorgés en matière

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organique végétale archaïque et carencés
en matière organique animale. C’est une espèce
de demi-ombre mais elle peut aussi s’accommoder
du soleil.
On le trouve notamment sur les terrains en friche,
en sous-bois, aux lisières des forêts, en bordure
de chemins et de haies et sur les terrains humides
et ombragés, jusqu’à 1600-1800 m d’altitude.
Dans les lieux ombragés où le terrain est riche
et humide, il forme un tapis dense.

Floraison :
De mars à mai.

Période de récolte : Tiges florifères dressées, stolons et racines adventives


Les feuilles : toute l’année (pour un usage comestible).
Les fleurs : de mars à mai (pour un usage médicinal).

Description :
• C’est une plante vivace, couchée et radicante,
à tiges florifères redressées (d’environ 25
cm), simples, longues de 5 à 25 cm. Elle est
faiblement pubescente (légèrement velue).
Sur chaque nœud, la tige rampante développe
des racines adventives grêles. On parle de
Tiges florifères dressées, stolons et racines adventives
stolons qui lui permettent de s’étendre en tapis
par reproduction végétative.
• Ses feuilles, légèrement velues sur le dessus,
sont pétiolées, en forme de cœur (cordées ou
cordiformes), simples, crénelées de manière
régulière, d’un vert sombre luisant et légèrement
velues (poils courts répartis de manière
homogène). Elles sont palmatinervées (ce qui
signifie que les nervures sont palmées).
Les feuilles sont opposées décussées (se dit
de feuilles opposées dont les paires successives Feuille simple, cordée, régulièrement crénelée et palmatinervée
sont décalées de 90°, ce qui leur permet de
prendre le soleil au maximum). Les feuilles
basales sont, en moyenne, 3 à 4 fois plus grosses
que les feuilles caulinaires (de la tige).
• La plante dégage au froissement une odeur
puissante mêlant des notes de citron, de menthe
(elle contient du menthol comme la menthe ) et
de fond des bois. C’est une plante aromatique.
Feuilles opposées décussées et tige carrée (caractéristiques de la famille
des Lamiaceae)

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Fleurs à corolle de pétales soudés en tube, bilabiée, zygomorphe Fleurs à corolle bilabiée, en gueule de loup
(à symétrie bilatérale), réunies par 2 ou 3 à l’aisselle des feuilles et tournées
d’un même côté

• Les fleurs sont violettes, tachées de pourpre


(rarement rose lilas ou blanches), grandes,
odorantes. Elles sont réunies par 2 ou 3
à l’aisselle des feuilles et tournées d’un même
côté vers la lumière. La corolle est bilabiée
(on dit que la fleur est en gueule de loup), à
symétrie bilatérale (fleur zygomorphe), longue
de 15-20 mm. La fleur présente 4 étamines.
• Les fruits sont des tétrakènes bruns et lisses.

Tétrakène formé de 4 petits fruits non matures


Cuisine :
La plante est très aromatique, légèrement beaucoup d’intérêt, au niveau odeur et saveur,
mentholée, voire citronnée, avec des notes d’humus. une fois cuite ou au séchage.
Elle a aussi une saveur légèrement amère, Elles fournissent aussi une tisane à la saveur
qui disparaît une fois cuisinée. agréable.
En cuisine, vous pouvez remplacer la mélisse,
la menthe ou le basilic par du lierre terrestre.
Recette de glace d’avocats au lierre
Les fleurs peuvent être ajoutées aux salades terrestre :
ou autres plats en décoration.
Les feuilles, qui présentent un goût puissant, 2 avocats coupés en morceaux et congelés,
peuvent s’utiliser en petite quantité dans les salades 3 cuillères à soupe de sirop de lierre
(les jeunes feuilles seront plus tendres). terrestre, 10 feuilles de lierre terrestre, sucre
Elles permettent aussi d’aromatiser des desserts non raffiné de canne, petite pincée de fleur
et crèmes glacées et d’élaborer des pestos, sauces de sel.
ou apéritifs aux saveurs surprenantes.
Le lierre terrestre se marie aussi très bien avec Pour faire un sirop (qui constituera
les champignons (par exemple ajouté ciselé, à cru, également un remède en cas de toux
sur un velouté de champignons). et de bronchite) : faire une infusion
Cuites, les feuilles peuvent intégrer des soupes concentrée (20 min) avec 200 g de feuilles
ou divers plats cuisinés, mais cette plante perd fraîches hachées pour 1 l d’eau. Filtrer et
ajouter 1,7 kg de sucre de canne (cette

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quantité de sucre permet théoriquement propriétés anti-inflammatoires, anti-allergiques,
de garder ce sirop des années), porter à hépato-protectrices, hypocholestérolémiantes,
ébullition douce environ 10 minutes. Verser diurétiques et anti-bactériennes.
dans des bouteilles ou bocaux stérilisés. • Dérivés terpéniques comme la marrubiine
(lactone diterpénique). Elle est expectorante
Mixer au blender les avocats congelés, (facilite l’évacuation des sécrétions bronchiques),
le sirop, les feuilles fraîches et la petite mucolytique (fluidifie les sécrétions bronchiques
pincée de sel. et leur évacuation), cholérétique (stimule
la sécrétion de bile par le foie), analgésique
Verser dans un bol et manger froid et antagoniste de la sérotonine.
pour garder la texture de glace. • Tanins aux propriétés astringentes (qui
resserrent et assèchent les tissus) et vulnéraires
Il est possible de faire la même recette (cicatrisantes).
sans passer par l’étape congélation et cela • Acide rosmarinique (qui aurait une action
donnera une excellente crème. anti-inflammatoire).
• Acide ursolique (qui aurait une action anti-
Verser dans des contenants pour crèmes inflammatoire et une activité contre l’obésité
brûlées, saupoudrer d’une fine couche et le cancer).
de sucre et brûler au chalumeau de cuisine • Composés aromatiques volatils donnant une
pour caraméliser. Déguster tout de suite huile essentielle à cétones monoterpéniques.
pour garder la texture épaisse.

Recette du gaspacho de concombre et lierre Usages médicinaux :


terrestre (cf vidéo et recette de Christophe). On utilise les sommités fleuries (tiges, feuilles et
fleurs), au niveau médicinal. Cette plante agit plus
efficacement fraîche que sèche.
Nutriments :
Utilisée depuis le Moyen-Age, on lui reconnaît
La plante présente une teneur élevée en vitamine C. aujourd’hui les propriétés suivantes :
• Action sur le système respiratoire : mucolytique,
Molécules actives : expectorante, béchique (contre la toux sèche),
• Flavonoïdes (pigments responsables anti-inflammatoire, décongestionnante
de la coloration des végétaux et assurant (contribue à la décongestion, en améliorant
leur protection vis à vis des rayonnements la circulation des fluides au niveau des bronches)
ultra-violets) comme l’apigénine et l’hyperoside et bronchodilatatrice (qui dilate les bronches
aux propriétés anti-inflammatoires et au niveau des poumons).
antioxydantes. Initialement reconnus et La plante est donc particulièrement indiquée
utilisés pour leur propriétés veinotoniques dans les affections bronchiques et affections
et vasculoprotectrices, ces propriétés sont respiratoires, notamment en cas de toux grasse.
aujourd’hui remises en question et on leur • Sur la sphère ORL : astringente,
confère surtout une activité de « piégeurs » décongestionnante (ici sur les voies respiratoires
de radicaux libres. Les radicaux libres seraient hautes), anti-inflammatoire.
responsables de l’apparition de certains Elle est ainsi indiquée dans les rhumes,
cancers, de dégradations cellulaires et de affections hivernales, en cas de toux ou maux
diverses pathologies (cardio-vasculaires, de gorge.
cataracte…). Ils pourraient avoir aussi des

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• Sur la peau et les muqueuses : vulnéraire, lorsqu’elle ne sent plus l’huile mais la plante.
hémostatique (qui arrête le saignement), - Videz deux capsules de Vitamine E
et anti-inflammatoire. (0,5 à 2% de vitamine E) dedans.
Elle aura ainsi un intérêt en usage externe sur - Vous pouvez maintenant mettre en bouteille
les petites plaies, les ulcères, ou sur les entorses. (teintée et stérilisée 15 mn dans l’eau bouillante).
• Sur le système urinaire : diurétique - Etiquetez et rangez dans un endroit frais,
(qui augmente la sécrétion d’urine). sec et à l’abri de la lumière. Utiliser cette huile
en massage sur le thorax dans les affections
respiratoires. Ce traitement doux convient
Par voie interne :
également aux enfants dès l’âge de 2 ans.
• Macération alcoolique : pour 100 g de plante Elle peut aussi être utilisée en pansements
sèche effritée, ajouter 500 ml d’alcool à 55° sur les petites blessures, désinfectées au
(rhum bio ou eau-de-vie par exemple). Laisser préalable. Elle aidera à la cicatrisation.
macérer deux semaines en remuant deux fois
• En cataplasme : dans les cas de toux, maux
par jour. Filtrer puis embouteiller.
de gorge et grippe. Hacher grossièrement les
En cas de bronchite, prendre 5 à 15 gouttes,
sommités fleuries fraîches et écraser au mortier
3 à 4 fois par jour.
puis ajouter un peu d’huile de noisette. Etaler
• En infusion dans les cas d’affections cette purée sur un linge et appliquer sur le
pulmonaires et ORL (bronchites chroniques, thorax. Appliquer aux moins 2 cataplasmes
asthme, rhumes) : 10 à 25 g de sommités par jour lors d’affections hivernales.
fleuries sèches par litre d’eau bouillante,
• Compresse anti-fatigue : 1 poignée de plantes
3 à 4 tasses par jour.
en macération dans 1 litre de vinaigre de cidre
bio. A utiliser en compresses sur les entorses,
Par voie externe : ou pour calmer les douleurs de la goutte.
• Macérât huileux des sommités fleuries de
lierre terrestre : Utilisez une huile végétale
Toxicité :
peu oxydable, comme l’huile d’olive, et de
préférence bio. L’huile d’olive présente plusieurs Aucune information concernant une éventuelle
avantages : facile à trouver, moins chère que toxicité chez l’Homme.
d’autres huiles bio et a un très bon pouvoir de
pénétration à travers la peau. Séchez et réduisez Contre Indications :
préalablement la plante en poudre. Pesez la Pas de contre-indication à notre connaissance.
quantité de sommités fleuries dans un grand bol
ou saladier. Exemple : pour 100 g de plantes.
On va ensuite réaliser un bain marie : Autres usages :
- Placez les sommités fleuries dans une casserole. Le lierre terrestre a été utilisé jusqu’au XVIIème siècle
- Rajoutez 7 fois le volume équivalent au pour aromatiser la bière.
poids de la plante en huile d’olive (pour notre
exemple : 100 x 7 = 700 ml c’est à dire 0,7 L). Anecdotes et autres informations :
- Mettez sur feu doux (si vous avez une plaque à
C’est une plante mellifère (se dit d’une plante
induction, mettez puissance 4).
dont le nectar est récolté par les abeilles
- Portez entre 60 et 80°C.
pour élaborer le miel).
- Fouettez énergiquement pendant 20 mn
environ, le temps que les principes actifs aillent
dans l’huile. Sans l’avoir vu en fleurs, difficile d’imaginer que
- Sentez régulièrement l’huile. C’est prêt le lierre terrestre appartient à la même famille

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que les plantes aromatiques telles que basilic, sauge,
romarin, thym, etc. Il suffit pourtant d’avoir senti
sa puissante odeur mentholée mêlée à un léger
parfum d’agrumes pour le reconnaître entre mille !

La tradition recommande de le cueillir encore


couvert de rosée, de préférence à la Saint-Jean,
pour que son action soit efficace contre les mauvais
esprits. D’où son surnom de « courroie de
Saint-Jean », ou encore « couronne terrestre »,
parce qu’il pousse au ras du sol.

Quelques feuilles suffisent pour aromatiser


à merveille desserts et crèmes glacées, et c’est
tant mieux, car cette plante est si concentrée en
propriétés que sa consommation serait toxique pour
certains animaux domestiques. en particulier
les tortues terrestres !

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CONFUSIONS POSSIBLES Nom anglais : Garlic mustard
Comestible
Description :
Il n’existe aucune confusion possible en tenant
compte des caractères décrits précédemment. Plante bisannuelle de 40 à 100 cm, dressée,
presque glabre.
Les feuilles basilaires (feuilles situées à la base
Néanmoins, lorsque la plante est en feuilles,
de la plante) sont longuement pétiolées. Le limbe
il y a une ressemblance avec l’alliaire officinale
est grossièrement ondulé (non régulier). Les feuilles
(dont les feuilles ont en revanche une odeur d’ail
ont une odeur caractéristique d’ail au froissement.
caractéristique), avec la violette (dont les feuilles
sont rassemblées en rosette basilaire et n’ont aucune La fleur est la fleur typique des Brassicaceae, à 4
odeur au froissement), les géraniums sauvages pétales en croix, à symétrie radiale. Elle est blanche
(dont le limbe de la feuille est comme « incisé » et hermaphrodite.
avec des découpes plus profondes que d’autres) ou L’inflorescence est une grappe.
encore la véronique de perse (dont les feuilles sont Le fruit est une silique, portant des graines
alternes). Lorsque la plante est en fleurs, il existe oblongues-cylindriques, fortement striées en long,
une ressemblance avec le lamier pourpre dont les grises-brunâtres, sur 1 rang.
feuilles sont de couleur pourpre avec un léger duvet
et comme « ramassées » sur le haut de la tige.

Attention, par rapport au nom usuel,


à ne pas faire l’amalgame avec le lierre
grimpant (Hedera helix) de la famille
des Araliaceae.

Alliaire (Alliaria petiolata) en tapis de feuilles

Lierre terrestre (Glechoma hederacea) (flèches violettes) et lierre grimpant


(Hedera helix) (flèches roses)

Alliaire officinale (Alliaria petiolata)


Nom vernaculaire : Herbe à l’ail
Famille : Brassicaceae
Aspect crénelé irrégulier de 2 types de feuilles d’alliaire (Alliaria petiolata)
alors que les feuilles sont crénelées de manière régulière pour le lierre
terrestre (Glechoma hederacea)

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Description :
Plante annuelle de 10-30 cm, appelée aussi « ortie
rouge », à tige carrée, ascendante.
Feuilles toutes pétiolées, opposées-décussées,
légèrement triangulaires, obtuses en cœur et
crénelées, vertes et à tendance rougeâtre vers
le haut, en verticilles, très rapprochées au
sommet de la tige. Les feuilles ont des nervures
bien marquées donnant un aspect gaufré. Elles
possèdent un duvet assez doux (alors que les feuilles
du lierre terrestre ont moins de poils et un toucher
plus rêche).
Inflorescence pyramidale.
Fleurs de couleur pourpre, à corolle assez petite (de
8-12 mm) bilabiée.
Racines grêles.
Floraison : Mars à septembre.

Alliaire officinale (Alliaria petiolata) en fleurs et en fruits ; fleurs blanches


à symétrie radiale, regroupées en grappe et fruits (siliques)

Floraison : Avril à juin


Milieu : Plante très commune jusqu’à 1000 m
d’altitude. Plante rudérale (qui pousse dans
un milieu involontairement modifié par la présence
de l’homme). Elle pousse dans les lieux frais
et ombragés, en sous-bois, souvent en bords
de chemins, près des habitations, des haies,
des cultures. C’est une espèce de demi-ombre.
Elle indique un sol compacté, soit riche en humus,
soit riche en matière organique en cours
de fossilisation.
Toxicité : Pas de toxicité recensée.
Autres usages : Pas d’autres usages recensés.

Lamier pourpre (Lamium purpureum)


Nom vernaculaire : Lamier pourpre, ortie rouge
Famille : Lamiaceae
Inflorescence pyramidale, feuilles à aspect gaufré, ramassées vers le haut
Nom anglais : Read dead-nettle de la tige, à insertion opposées-décussées et tige carrée de lamier pourpre
(Lamium purpureum)
Comestible

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Propriétés : Selon Fournier, elle aurait les mêmes
propriétés que le lamier blanc (Lamium album)
toniques, vulnéraires, astringentes, dépuratives,
cholagogues, diurétiques, et hémostatiques et on
utiliserait les sommités fleuries. Mais la fleur et les
sommités fleuries du lamier blanc (Lamium album)
seraient principalement reconnues et indiquées pour
faciliter les fonctions d’éliminations urinaires, rénales
et digestives et désencombrer les voies respiratoires
supérieures.
Cependant, aucune étude n’est venue confirmer les
Pour le lierre terrestre (Glechoma hederacea), les feuilles sont insérées, de propriétés du lamier pourpre, il vaut donc mieux lui
manière régulière et tout le long de la tige tandis que pour le lamier pourpre
(Lamium purpureum), les feuilles sont comme « ramassées » vers le haut préférer le lamier blanc.

Violette odorante (Viola odorata)


Nom vernaculaire : Violette odorante, violette
de mars
Famille : Violaceae
Nom anglais : Sweet violet
Comestible
Description :
Plante vivace (5-15 cm) à stolons allongés, radicante
et sans tige.
Attention parfois le lamier pourpre (Lamium purpureum) n’a pas de feuilles Feuilles en rosette basilaire, ovales (à peine plus
de couleur rougeâtre mais des couleurs très similaires au lierre terrestre longues que larges), très cordées (en forme de cœur)
(Glechoma hederacea)
à la base, obtuses, à limbe très finement crénelé.
Milieu : Lieux cultivés et incultes (cultures, jardins, Les feuilles sont sans odeur au froissement.
chemins, haies, vignobles, jachères, décombres), Selon les espèces, le limbe est plus ou moins large ou
riches en éléments nutritifs notamment en azote long, plus ou moins denté, crénelé, glabre ou velu,
(plante nitrocline). Espèce héliophile plus ou moins mat ou brillant.
(elle a d’importants besoins de lumière). De plus, la violette odorante, n’a pas les mêmes
Elle aime les terrains argileux ou riches en limons feuilles en hiver (petites et glabres) qu’en été
et les sols à pH neutre à légèrement acide et frais (grandes et poilues).
(espèce mésophile).
La violette possède des fleurs chasmogames (fleur
Comestible fertile qui s’ouvre, rendant possible l’apport de
Cuisine : Les feuilles à l’état de jeunes pousses pollen par l’extérieur et permettant une fécondation
peuvent être consommées crues, en salades. croisée) et des fleurs cléïstogames (fleur stérile ne
A l’état de plante fleurie, les feuilles deviennent s’ouvrant pas et pratiquant l’autofécondation).
fortes en goût et on les utilise en aromate Les fleurs chasmogames sont de couleur violet foncé
ou en légume à cuire. Elles ont un petit goût (parfois mauves ou blanches), odorantes, présentant
de champignon, revenues à la poêle. un éperon violacé avec un pédoncule glabre.
Mais la cuisson atténue leur goût. Les fleurs cléistogames ont l’aspect d’un bouton
floral.
Les fleurs ne sont pas toujours odorantes.

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Le fruit est une capsule violacée et pubescente. Floraison : Mars à mai.
Les graines sont recouvertes d’une substance grasse Milieu : Plante commune jusqu’à 1 000 mètres
riche en lipide (élaïosome), très appréciée d’altitude : haies, taillis, chemins, hêtraies-chênaies
des fourmis qui vont rapporter cette graine dans fraîches, fruticées humides…
la fourmilière. Une fois l’élaïosome consommé, Espèce de demi-ombre. Aimant les sols frais, riches
les graines seront abandonnées dans la zone en bases et éléments nutritifs, ainsi que les pH
de déchets du nid et trouveront là un milieu idéal basiques à légèrement acides. On la trouve sur les
pour germer. sols argileux et les limons (purs ou sableux).
Toxicité : Pas de toxicité connue.
Cuisine : Elles se consomment crues ou cuites, en
petites quantités à cause de leur effet laxatif.
Elles sont en effet riches en mucilages.
Seules les fleurs de l’espèce odorante (Viola
odorata) sont utilisées pour parfumer des desserts,
crèmes, sirops et elles ne sont pas toutes odorantes...
Propriétés : On utilise en médicinal les fleurs
(séchées), les feuilles et les racines (fraîches).
Les fleurs ont des propriétés émollientes, légèrement
laxatives et antitussives.
Feuilles très cordées, à limbe finement crénelé
Ses fleurs font parties des 7 fleurs pectorales
(Coquelicot, Guimauve, Bouillon blanc, Mauve,
Tussilage, Violette et Antennaire ou Pied de chat).
Elles peuvent donc être utilisées en tisane pectorale
ou en sirop dans le traitement des rhumes, de la
toux, des angines, des bronchites…
Les feuilles sont mucilagineuses et émollientes, elles
peuvent être utilisées en application locale sur des
zones irritées et enflammées.
Les racines auraient des propriétés vomitives
et purgatives, elles agiraient en « excitant » la
muqueuse digestive.

Véronique de perse (Veronica persica)


Nom vernaculaire : Véronique de perse, véronique
commune
Famille : Plantaginaceae
Nom anglais : Birdeye speedwell
Elle serait comestible et il n’y pas de toxicité avérée.

Lorsqu’il y a trop peu d’information


sur une plante, Christophe recommande
de s’abstenir et d’en consommer seulement
Feuilles en rosette basilaire chez la violette odorante (Viola odorata) de faibles quantités si elle est bonne.
contrairement au lierre terrestre (Glechoma hederacea) qui a des feuilles
caulinaires

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Dans ce cas précis, la véronique de perse n’a pas Propriétés : Selon Fournier, toutes les espèces
d’intérêt gustatif donc autant l’exclure ou ne l’utiliser de ce genre seraient astringentes, stomachiques
que pour décorer les assiettes. (qui facilitent la digestion), diurétiques, vulnéraires.
Description : Autres usages : Pas d’autres usages connus.
Petite plante annuelle (10-40 cm), à tige ronde
ramifiée, couverte de poils crépus courts, couchée Géranium (Geranium sp.)
et non radicante. Feuilles ovales à triangulaires,
Famille : Geraniaceae
alternes, mates, fortement dentées.
En fleurs, il n’existe pas de confusion possible. Non comestible mais non toxique
Fleurs d’un bleu vif, grandes, espacées et solitaires Description : Le limbe de la feuille est palmé et
sur un pédoncule long à l’aisselle des feuilles. comme « incisé » avec des découpes plus profondes
Corolle à 4 pétales striés de blanc et deux étamines. que d’autres (certaines vont jusqu’au milieu du limbe
et d’autres presque jusqu’au pétiole).
Le fruit est une capsule ovale en cœur, aplatie
et pubescente. Une fois en fleurs, pas de confusion possible
avec le lierre terrestre, la fleur est à symétrie radiale
(actinomorphe).

Feuilles alternes de la véronique de perse (Veronica persica) alors qu’elles Géranium à feuilles rondes (Geranium rotundifolium) dont le limbe de la
sont opposées décussées pour le lierre terrestre (Glechoma hederacea) feuille est palmé et comme incisé

Floraison : Mars - octobre


Milieu : Lieux cultivés et incultes. Sols riches en bases
et en azote. Espèce nitrophile et qui aime la lumière.
Toxicité : Aucune donnée recensée sur sa toxicité
à notre connaissance.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

Pharmacology of oleanolic acid and ursolic acid. Journal of ethnopharmacology, vol. 49, no 2, p. 57-68,
LIU, Jie, 1995

http://www.wikiphyto.org/wiki/Acide_ursolique

Ohigashi, Hajime, et al. «Search for possible antitumor promoters by inhibition of


12-O-tetradecanoylphorbol-13-acetate-induced Epstein-Barr virus activation; ursolic acid and oleanolic
acid from an anti-inflammatory Chinese medicinal plant, Glechoma hederaceae L.» Cancer letters 30.2
(1986): 143-151

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau, D. Mansion,
G. Dumé, Institut pour le développement forestier

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan, Eva Styner, Delachaux et Niestlé, 2018

Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance, sans risque de confusion,
Moutsie, Gérard Ducerf, Éditions de Terran, 2015

Dictionnaire visuel de botanique, Maurice Reille, Ulmer, 2014

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions Vigot, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
Livingstone Elsevier, 2nd Edition, 2013

Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, Wichtl Max,


Anton Robert, Lavoisier, 2ème Edition, 2003

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Lierre terrestre - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 12
Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover,
David Hoffmann, 2003

The Herbal Medicine-Maker’s Handbook: A Home Manual Paperback, James Green, 2000

Traité de phytothérapie clinique : Endobiogénie et médecine, Christian Duraffourd, Jean-Claude Lapraz,


Masson, 2002

Traité pratique de phytothérapie, Jean-Michel, Morel, Grancher, 2017

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3ème Édition,
Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème Édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, Édition Equilibres Aujourd’hui, 1990

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition,
Sang de la Terre, 2017

La cuisine sauvage, François Couplan, Édition Sang de la Terre, 1990

L’appel gourmand de la forêt, Linda Louis, Édition la plage, 2011

Foraging & Feasting: A Field Guide and Wild Food Cookbook Hardcover, Dina Falconi, 2013

Reconnaître facilement les plantes, François Couplan, Delachaux et Niestlé, 2009

Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées, François Couplan, Broché, 2011

Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

250 remèdes naturels à faire soi-même, Dr Claudine Luu, Terre vivante , 2016

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016

Le guide familial des plantes médicinales, D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif, Broché, 2017

Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon Ouest France, 2016

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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MACERON

N.B. : Cette fiche n’est qu’une introduction. Une fiche plus complète (avec plus de recettes
culinaires et médicinales, les composants des plantes…) vous sera présentée lorsque nous
étudierons la famille des Apiaceae

Nom scientifique
Smyrnium olusatrum L.

Famille botanique
Apiaceae

Nom anglais
Alexanders

Répartition en France
Surtout près du littoral

Répartition mondiale
Europe méridionale ; Asie Mineure,
Syrie ; Afrique septentrionale.

Milieux
Ripisylves (bords des cours d’eau), friches,
haies, prés, en sols riches en bases, sableux,
engorgés en eau et en matière organique
carbonée (issue de plantes et feuilles mortes,
de bois…), de 0 à 600m d’altitude.

Floraison
Mars-juillet

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Période de récolte
Les racines de l’automne à la fin de l’hiver,
les feuilles toute l’année, les tiges au début
du printemps, les fleurs de mars à juillet
et les graines de juillet à septembre.

Description
Herbacée bisannuelle de 40cm à 2m, glabre.
Ses grandes feuilles d’un vert clair sont
complètement divisées en folioles larges et
finement dentées (les folioles sont des divisions
de feuilles, ex : ce qu’on appelle un trèfle
« à quatre feuilles » est en fait une seule
feuille de trèfle, composée de 4 folioles).
Les feuilles supérieures ont à leur
base une large gaine renflée.
Sa tige robuste est creuse et fortement
cannelée (traversée par des canaux)
Ses fleurs d’un jaune verdâtre sont réunies
en ombelles (les petites tiges portant les
fleurs partent d’un même point, donnant
à l’ensemble une forme de parapluie).
Ses fruits sont bien noirs, presque arrondis,
d’environ 6mm de diamètre.

Toxicité
Aucune

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Cuisine
Autrefois cultivé comme légume, il est tombé dans
l’oubli vers la fin du XVIIème siècle. C’est bien
dommage ! Racine, feuilles, jeune tige, fleurs,
fruits séchés, dans le maceron, tout se mange !
Très aromatique, il peut se consommer cru, cuit ou
en infusion. On peut l’utiliser comme du céleri.
Les fruits ont un goût poivré. Une fois séchés,
vous pouvez les mettre dans un moulin à
poivre pour assaisonner vos différents plats.
Les racines, au suc amer et aromatique,
perdraient leur amertume et deviendraient plus
tendres si on les récolte à l’automne et conserve
jusqu’à la fin de l’hiver dans du sable.

Usages médicinaux
Les feuilles du maceron antiscorbutique,
car riches en vitamine C. Ses racines et ses
fruits séchés sont des toniques digestifs.

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CONFUSIONS POSSIBLES
Angélique des bois (Angelica sylvestris)
Famille : Apiaceae
Nom anglais : Angelica
Comestible
Description : Herbacée bisannuelle d’1 à 2m.
Ses feuilles sont finement dentées. Le
pétiole (la tige de la feuille) est creux.
Sa tige est striée mais pas anguleuse.
Floraison : Juillet-septembre
Milieux : Prairies, lisières et clairières
forestières, marais, tourbières, fossés, bords
de mares ou d’étangs, sur sols engorgés en
eau et en matière organique végétale.
Toxicité : Pas de toxicité.
Cuisine : Les jeunes pousses peuvent être
mangées crues ou cuites mais leur goût
aromatique est très fort. Les pétioles confits
au sucre peuvent être utilisés en pâtisserie ou
bien mangés tel quel, comme des bonbons.
Les fleurs aromatisent les crèmes
anglaises, sirops et desserts.
Propriétés : L’angélique est un stimulant
digestif. Expectorante, elle peut être
employée pour soigner les bronchites.
Elle est aussi carminative (limite les
ballonnement et les flatulences), surtout
par sa racine et ses fruits séchés.
Alcoolature : Faire macérer 100g de racine,
coupée en petits morceaux fins, dans 200ml
de rhum à 55 degrés pendant 3 semaines.
Filtrer et mettre en flacon ou en bouteille.
20 à 30 gouttes de cette préparation,
diluées dans demi verre à moutarde et
prises 15 minutes avant chaque repas, ont
un effet apéritif et stimule la digestion.

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Egopode podagraire
ou herbe-aux-goutteux (Aegopodium podagraria)
Famille : Apiaceae
Nom anglais : Ground elder
Comestible
Description : Herbacée vivace de 40cm à 1m.
Les feuilles ont 3 divisions, elles-mêmes divisées
en 2 ou 3 folioles, alors que le maceron
et l’angélique ont plus de divisions.
Contrairement au maceron et à
l’angélique, son pétiole est plein.
Floraison : Mai-Août
Milieux : Sous-bois, lisières de forêts, fossés,
en sols basiques, humides, riches en matière
organique végétale, de 0 à 1700m d’altitude.
Toxicité : Pas de toxicité.
Cuisine : Toutes les parties tendres peuvent se
manger crues, cuites ou en jus, y compris les fleurs.
Propriétés : On utilisait ses fruits séchés
en infusion pour soigner la goutte,
l’égopode stimulant l’élimination rénale. Il
est également digestif et carminatif.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François


Couplan, Nouvelle édition (2017), Sang de la Terre

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de


diagnostic des sols, Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les


animaux, Jean Bruneton, 3ème édition, Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, édition Equilibres Aujourd’hui

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique,


Gaston Bonnier et Georges de Layens, Belin, 1986

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Remerciements à mes amis Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos

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MÂCHE SAUVAGE

Mâche sauvage (Valerianella locusta (L.) Laterr.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Valerianella locusta (L.) Laterr. Commune dans toute la France jusqu’à 1600 m
d’altitude.
NOMS VERNACULAIRES
Mâche sauvage, doucette RÉPARTITION MONDIALE2
Europe centrale, Amérique du Nord, Japon.
FAMILLE BOTANIQUE
Caprifoliaceae MILIEUX (OU SOL)3–5
Espèce de milieux ouverts* ensoleillés. Elle se
NOM ANGLAIS rencontre dans les pelouses fraîches, les prairies
Corn salad, lamb’s lettuce sèches, les friches, les cultures (vignes et champs) et
les bois clairs. Elle pousse sur des sols plutôt secs à
tendance basique mais peut tolérer un peu d’acidité.
Plante également cultivée comme salade d’hiver.

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FLORAISON1 • Le fruit est un akène* plus large que haut et ridé
Avril à juin. sur les faces.
• La racine est fine, blanche et plus ou moins
PÉRIODE DE RÉCOLTE fasciculée*.
En usage culinaire :
• Feuilles : octobre à juin.
• Fleurs : avril à juillet.

DESCRIPTION3–6
Herbacée* annuelle*, de 10 à 30 cm, grêle, vert
clair, ramifiée* et presque glabre*.
Elle ne dégage aucune odeur lorsque l’on froisse ses
feuilles.
• La tige est dressée*, pleine, carrée à la
base, anguleuse* ou cannelée* dans sa
partie supérieure et ramifiée*. Elle se divise Rosettes de feuilles entières, spatulées, avec un large pétiole à la base qui
en rameaux opposés*, on parle de divisions correspond à la décurrence du limbe.
dichotomiques*. Elle est presque entièrement
glabre* à l’exception des angles pourvus d’une
ligne de poils rudes.
• Les feuilles basales*, d’un aspect charnu, en
hiver et au début du printemps, sont toutes
réunies en une rosette* de 10 cm maximum de
diamètre. Elles sont entières*, spatulées*, avec
un large pétiole* à la base qui correspond à
la décurrence* du limbe*. Celui-ci est souvent
cilié* à la base. Au cours du printemps, la plante
continue à former de petites rosettes* basales*.
Les feuilles caulinaires* sont opposées*,
sessiles*, ovales et très faiblement dentées*.
Elles peuvent parfois être légèrement
pubescentes*.
• Les fleurs, minuscules, d’un bleu très pâle,
presque blanches, sont réunies en cyme*
bipare* compacte et de forme globuleuse*.
- Le calice* est quasiment nul, réduit à une toute
petite dent.
- La corolle* est formée de 5 pétales* soudés en
tube terminé par 5 lobes* arrondis.
- Elles possèdent 3 étamines* et un gynécée* à
un seul style*.
Petites rosettes basales au cours du printemps puis feuilles opposées, sessiles,
ovales et très faiblement dentées au développement de la tige.

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Plante herbacée de petite taille, grêle et ramifiée, à la tige anguleuse Fleurs réunies en cyme bipare compacte et de forme globuleuse.
ou cannelée dans sa partie supérieure et aux angles pourvus d’une ligne
de poils rudes.

Feuilles bractéales entourant les minuscules fleurs d’un bleu très pâle, presque blanches, formées de 5 pétales soudés en tube terminé par 5 lobes arrondis.

Fruit de type akène plus large que haut et ridé sur Racine fine, blanche et plus ou moins fasciculée.
les faces.

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CUISINE
Cette petite plante discrète est la reine des salades aucune amertume. Elles peuvent aussi bien être
hivernales. préparées en salade qu’incorporées dans diverses
Les feuilles, les inflorescences* et les tiges encore préparations de sauces (pesto, tartare vert), dans
tendres sont excellentes crues. Elles ont une saveur des soupes, des omelettes, des lasagnes5,7…
douce et délicate, et un petit goût de noisette sans

RECETTE

Velouté épicé de doucette et ses muffins d’hiver


Pour 2 bols de velouté
Ingrédients : 2 grosses pommes de terre ; 1 pomme ; 200 g de mâche ou doucette ;
1 échalote ; 1 gousse d’ail ; 2 cuillères à soupe de crème de coco (ou de crème fraîche) ;
4 cuillères à soupe de sarrasin grillé ; jus d’½ citron vert ; 1 cuillère à café de curry ; huile d’olive ;
sel et poivre.
• Dans une casserole, faire revenir l’échalote et l’ail dans l’huile d’olive. Puis peler les pommes
de terre et la pomme, les couper en petits dés et les ajouter dans la casserole. Couvrir d’eau
et cuire durant 20 min environ.
• Ajouter la mâche durant quelques minutes puis sortir du feu.
• Verser le tout dans un blender, ajouter le curry et le jus de citron vert puis mixer en ajoutant
un petit peu d’eau au besoin.
• Verser dans un bol et ajouter la crème de coco et les graines de sarrasin, agrémenter de
quelques feuilles de mâche sur le dessus, assaisonner à votre goût avec du sel et du poivre.

Pour 6 muffins
Ingrédients : 150 g de farine ; 50 g de mâche ou doucette ; ½ yaourt de soja nature ; 10 cL
de lait végétal ; 10 g de graines de lin ; 10 g de graines de tournesol ; 1 poignée de cerneaux
de noix ; ½ sachet de poudre à lever ; 2 cuillères à soupe d’huile d’olive ; ½ échalote ; 1 gousse
d’ail ; sel et poivre.
• Laver les feuilles de mâche et les hacher grossièrement, en faire de même avec les noix.
• Dans un saladier, mélanger la farine, la poudre à lever, les épices puis ajouter le yaourt, le
lait et l’huile jusqu’à obtention d’une pâte onctueuse.
• Incorporer la mâche, les noix et différentes graines, ajuster l’assaisonnement.
• Mettre au four dans de petits moules, durant 30 min à 180°C.

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NUTRIMENTS
Pour 100 g de mâche sauvage fraîche8 :

Quantité moyenne (en mg) pour 100 g Ratio des besoins journaliers


Nutriments
de poids frais soit une portion (% des VNR*)
Vitamine C 38,2 47,7
Potassium 459 23
Vitamine B6 0,273 19,5
Manganèse 0,359 18
Fer 2,18 15,6
Cuivre 0,134 13,4
*VNR : Valeurs Nutritionnelles de Référence.

La mâche est riche en vitamine C. Elle peut également être considérée comme source de potassium,
vitamine B6, manganèse et fer.
Elle contient également du phosphore, du zinc, du calcium, du magnésium et les vitamines B1, B2 et B3,
mais en plus faible quantité.

MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, ANECDOTES ET AUTRES


INDICATIONS ET REMÈDES INFORMATIONS
La mâche sauvage n’est pas une espèce utilisée en Son nom de Valerianella lui aurait été attribué au
phytothérapie. Il y a donc très peu d’informations Moyen-âge, provenant probablement du verbe
sur ses propriétés et sa composition. latin valere signifiant « bien se porter ». Elle fait
partie de la même famille que la valériane officinale
TOXICITÉ (Valeriana officinalis L.).
Aucune information concernant une toxicité L’adjectif locusta apparaîtra par la suite, durant la
éventuelle. Renaissance, période à laquelle les botanistes ont
trouvé une similitude entre le vert franc des feuilles
CONTRE-INDICATIONS de la mâche et celui de la sauterelle (locusta en
Aucune information concernant des contre- latin)9.
indications éventuelles.

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RISQUES DE CONFUSION
Les principaux risques de confusion concernent avant tout les mâches sauvages (Valerianella spp.) et
l’épilobe à quatre angles (Epilobium tetragonum L.), espèce appartenant à la famille des Onagraceae.
• Avec les différentes espèces de mâche. Ces dernières sont très proches les unes des autres et se
distinguent uniquement sur la base de l’observation de leurs fruits. Au stade végétatif*, il est donc
quasiment impossible de déterminer l’espèce des petites rosettes* de mâche. Heureusement, elles sont
toutes comestibles et il n’y a donc aucun risque d’intoxication.
Attention cependant, certaines sont rares et doivent être protégées comme la mâche à piquants
(Valerianella echinata (L.) DC.) qui est en régression et en danger de disparition, la doucette à
petits fruits (Valerianella microcarpa Loisel) qui n’est présente qu’en Méditerranée, et doit donc être
protégée ailleurs. La doucette couronnée (Valerianella coronata (L.) DC.) et la doucette à fruits velus
(Valerianella eriocarpa Desv.), très rares sur le Nord de la France, figurent sur la liste rouge des espèces
menacées mais demeurent stables et ne présentent qu’un risque faible de disparition.
• Avec l’épilobe à quatre angles (Epilobium tetragonum L.).
La plante forme en effet très souvent de nombreuses petites rosettes* similaires à celles de la mâche.
Les feuilles sont cependant très différentes, bien moins spatulées* que celles de la mâche sauvage et
sont régulièrement denticulées*. Elles sont davantage brillantes avec des nervures* souvent teintées
de rouge. En cas de doute, les épilobes sont des plantes vivaces* bien arrimées au sol tandis que
la mâche sauvage est une petite annuelle* qui se déracine très facilement. En dehors de son goût
légèrement amer, l’épilobe à quatre angles est comestible.

Rosette d’épilobe à 4 angles (Epilobium tetragonum L.).

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SYNTHÈSE

>L
 a mâche sauvage (Valerianella locusta (L.) Laterr.) ou doucette, est une plante de la
famille des Caprifoliaceae, que l’on trouve dans toute la France. C’est une espèce qui
se développe dans les milieux ouverts* et ensoleillés comme les pelouses fraîches, les
prairies sèches ou encore les zones cultivées (champs et vignobles).

>H erbacée* annuelle* de 10 à 30 cm, grêle, vert clair, ramifiée* et presque glabre*, elle
ne dégage aucune odeur lorsque l’on froisse ses feuilles.
• La tige est dressée*, pleine, carrée à la base, anguleuse* ou cannelée* dans sa
partie supérieure et ramifiée*. Elle est presque entièrement glabre* à l’exception des
angles pourvus d’une ligne de poils rudes.
• Les feuilles :
- Les feuilles basales* sont d’aspect charnu et toutes réunies en une rosette* de
10 cm maximum de diamètre. Elles sont entières*, spatulées*, avec un large
pétiole* à la base qui correspond à la décurrence* du limbe*.
- Les feuilles caulinaires* sont opposées*, sessiles*, ovales et très faiblement dentées*.
• Les fleurs sont minuscules, bleues très pâles, presque blanches, réunies en cyme*
bipare* compacte et de forme globuleuse*.
• Les fruits sont des akènes* plus larges que hauts et ridés sur les faces.

>L
 es feuilles, les inflorescences* et les tiges sont délicieuses crues. Elles ont une saveur
douce et délicate, et un petit goût de noisette sans aucune amertume. Elles peuvent être
incorporées dans des salades, des sauces (pesto…)...
La mâche est riche en vitamine C (47,7 % des VNR*). Elle peut être considérée comme
source de potassium (23 % des VNR*), vitamine B6 (19,5 % des VNR*), manganèse
(18 % des VNR*) et fer (15,6% des VNR*).

>L
 a mâche sauvage n’est pas une espèce utilisée en phytothérapie.
Nous n’avons trouvé aucune information concernant une toxicité et des contre-
indications éventuelles.

>L
 es principaux risques de confusion concernent avant tout les autres espèces de
mâches sauvages (Valerianella spp.) toutes comestibles et l’épilobe à quatre angles
(Epilobium tetragonum L.), espèce appartenant à la famille des Onagraceae et
également comestible, bien qu’assez amère.

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GLOSSAIRE
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (qui ne Cyme — Inflorescence formée d’un axe principal
s’ouvre pas), dérivant d’un carpelle unique, à une qui porte une fleur terminale d’où partent un ou
seule graine non soudée à la paroi interne du fruit. plusieurs axes secondaires, également terminés par
Chaque fleur peut donner naissance à un seul une fleur, qui se ramifient à leur tour. Ce processus
akène ou à plusieurs akènes (polyakène). On parle se répète généralement plusieurs fois.
par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 akènes et de Selon le mode de ramification, on distingue trois
tétrakène lorsqu’il y en a 4. types de cymes : unipare (ex : cyme scorpioïde
de la vipérine (Echium vulgare L.)), bipare (ex :
Anguleux — Se dit d’un organe (tige, feuille stellaires (Stellaria spp.)) ou multipare (ex : euphorbe
notamment) présentant des angles marqués. réveille-matin (Euphorbia helioscopia L.)) selon que
l’axe principal porte un, deux ou plus de deux axes
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de
secondaires.
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre
la germination de la graine, la reproduction de la Décurrence — Désigne l’action du limbe d’une
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. feuille, se prolongeant par des ailes, au-delà de son
point d’insertion, sur le pétiole et même parfois la
Basal — Qui se situe à la base (synonyme de
tige qui la porte, en se rétrécissant graduellement.
basilaire).
Qualifie aussi les lames, qui se prolongent sur le
Bipare — Qualifie une cyme dont les rameaux pied, de certains champignons.
floraux se développent deux par deux, au-dessous
Denté — Bordé de dents, c’est-à-dire de petites
de la fleur terminale, à l’aisselle des bractées,
échancrures triangulaires égales ou inégales.
à partir de l’axe principal. Les axes secondaires
se ramifient suivant le même modèle. Parfois la Denticulé — Se dit d’un organe dont le bord dispose
fleur centrale peut être absente (chez les œillets d’une découpe très fine et serrée, finement dentée
(Dianthus sp.) par exemple). (petites dents).
Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la Dichotomique — Mode de croissance des axes
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et végétaux, consistant en une suite de séparation en
généralement de couleur verte. deux rameaux égaux, à partir d’un noeud, sans axe
principal.
Cannelé — Se dit d’un organe marqué de
cannelures, c’est-à-dire de sillons longitudinaux, Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
réguliers, plus ou moins larges, parallèles entre eux organes d’une plante tels que les rameaux, les
et alternant avec des côtes. tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
proche de la verticale.
Caulinaire — Se dit d’un organe inséré sur la tige.
Par exemple, une feuille caulinaire. Entier — Qualifie un organe, en général une feuille,
dont la marge n’est ni divisée ni dentée.
Cilié — Qui est bordé de poils dressés, disposés sur
un rang, comme des cils. Étamine — Organe mâle, élément de base de
l’androcée, produisant le pollen, comportant un filet
Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne
et une anthère.
du périanthe, elle est formée de l’ensemble des
pétales qui peuvent être libres ou soudés.

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Feuilles bractéales — Feuilles ayant les lesquelles se situent l’essentiel des tissus conducteurs
caractéristiques ou jouant le même rôle que les de sève mais aussi d’eau, dans ou hors de la
bractées. feuille ou de la plante. Leur disposition est très
variable : pennées, réticulées, curvinervées, palmées,
Glabre — Qui ne présente aucun poil. parallèles, en éventail...
Globuleux — Qui est de forme plus ou moins ronde Opposés — Se dit de deux organes (souvent des
ou sphérique. feuilles) qui s’insèrent à un même niveau en se
faisant face.
Gynécée — C’est l’ensemble des organes femelles
d’une fleur, c’est-à-dire des carpelles. Le gynécée est Pétale — Pièce florale, souvent colorée, qui
également appelé pistil. entoure le système reproducteur, il s’agit d’une
feuille modifiée. On distingue trois parties dans le
Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
pétale : le limbe (partie supérieure), la lame (partie
l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
intermédiaire) et l’onglet (la base). Ils peuvent être
Inflorescence — libres ou plus ou moins soudés et de formes très
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et variable. L’ensemble des pétales compose la corolle
pédicelles) portant ces fleurs et de bractées de la fleur.
formant un ensemble physionomiquement bien
Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe
individualisé, sur un même axe.
à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.
cyme...) chez différentes espèces.
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
Limbe —
courts et souples.
1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille
prolongeant le pétiole qui est le siège principal Ramifié — Qualifie un organe se divisant en
de la photosynthèse, de la respiration et de la plusieurs éléments ayant des liens entre eux, comme
transpiration. les branches et les rameaux.
2. Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale.
Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné... Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent niveau du sol.
d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins Beaucoup de plantes bisannuelles forment une
arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe. rosette durant la première année de leur existence.
De nombreuses vivaces herbacées se maintiennent
Milieu ouvert — Milieu dominé par les herbacées,
sous forme de rosette l’hiver alors que le reste de la
dont le taux de recouvrement au sol de la végétation
plante a disparu.
ligneuse est inférieur à 50 %.
Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,
Nervures — Pièces foliaires correspondant au
dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
prolongement et à la ramification du pétiole dans le
pédicelle, ...).
limbe de la feuille, elles sont aussi le prolongement
du pédoncule dans les éléments foliacés comme Spatulé — Se dit d’un organe plat allongé puis
les sépales, les pétales ou les bractées. Elles se élargi au sommet et arrondi à l’apex, ayant la forme
traduisent par des lignes, de tailles et d’épaisseurs d’une spatule.
variables, parfois saillantes ou bombées, dans

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Stade végétatif — Phase durant laquelle la plante Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs
n’est formée que de feuilles. Correspond à la vie années, c’est-à-dire qu’entre la germination de
de la plante à l’exclusion de la floraison et de la la graine et la mort de la plante, plus de deux
fructification. ans s’écoulent. La plante peut donc se reproduire
plusieurs années de suite. Les vivaces les plus
Style — Rétrécissement, plus ou moins long (parfois connues sont les arbres, mais il existe de nombreuses
inexistant comme chez le coquelicot (Papaver herbacées vivaces comme la consoude officinale
rhoeas L.), entre l’ovaire et le stigmate ou les (Symphytum officinale L.), la berce commune
stigmates (cas d’une soudure partielle de plusieurs (Heracleum sphondylium L.), la gentiane jaune
carpelles). (Gentiana lutea L.) ou l’arnica (Arnica montana L.)...
On parle aussi de plante pérenne.

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora Gallica - Flore de France. Biotope éditions, p.625 (2014).
2. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Valerianella locusta (L.) Laterr.
Disponible sur : https://www.gbif.org/fr/species/2888778.
3. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, p.421 (2013).
4. Tison, J.-M., Jauzein, P. & Michaud, H. Flore de la France méditerranéenne continentale. Naturalia
Publications, p.1767 (2014).
5. Moutsie & Ducerf, G. Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance,
sans risque de confusion. Éditions de Terran, p.102, 204 (2015).
6. Thomas, R. et al. Petite flore de France : Belgique, Luxembourg, Suisse - Guide d’identification :
100 families, 500 genres, 100 espèces. Belin, p.371 (2016).
7. Paume, M.-C. Sauvages et comestibles. Herbes, fleurs et petites salades. Édisud, p.158 (2010).
8. FoodData Central. Cornsalad, raw.
Disponible sur : https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html#/food-details/169219/nutrients.
9. Les Écologistes de l’Euzière. Doucette - Mâche.
Disponible sur : http://www.euziere.org/?DoucetteMache.

Crédits photographiques

p. 2 - Commons wikimedia CC-by-SA 4.0 by Geo Ptsw, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:M%C3%A2che_sauvage.jpg

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

MARRONNIER D’INDE

Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE


Aesculus hippocastanum Espèce présente partout en France de 0 à 1200 m
d’altitude, surtout plantée, majoritairement en
NOMS VERNACULAIRES ornement dans les squares, jardins, le long des rues.
Marronnier d’Inde, marronnier blanc, marronnier Parfois également présente dans les forêts de ravins
commun à l’état naturalisé (implantation sauvage spontanée
suite à une introduction humaine dans la région).
FAMILLE BOTANIQUE
Sapindaceae (anciennement Hippocastanaceae)
RÉPARTITION MONDIALE
Originaire d’Asie mineure, on le trouve à l’état
NOM ANGLAIS naturel en Grèce, en Albanie, en Bulgarie.
Horse chestnut Espèce d’ornement, elle est maintenant présente
partout en Europe. On la trouve également aux
États Unis (sur la côte Est et dans une moindre

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mesure sur la partie Nord de la côte Ouest) ainsi • Les branches sont plutôt tortueuses.
qu’au Canada (au Québec, dans l’Ontario et en • Les feuilles sont vertes, opposées (disposées
Colombie britannique). face à face le long du rameau), à long pétiole,
composées palmées (les folioles sont disposées
MILIEUX/SOL en étoile à l’extrémité du pétiole) à 5 à 7 folioles
Se plaît au soleil. dentées. Les folioles, dont le limbe tend à
Apprécie les sols argileux, neutres (ni acides, ni s’élargir en allant vers l’extrémité en pointe,
alcalins), peu humides, riches en éléments nutritifs. peuvent mesurer chacune jusqu’à 20 cm de
long.
FLORAISON • Les fleurs, grandes et odorantes, sont disposées
Avril à mai en grandes grappes de cymes (ensemble de
fleurs disposées autour d’un même axe, dont
PÉRIODE DE RÉCOLTE le sommet est terminé par une fleur unique)
formant une pyramide. Chaque fleur mesure
• Graines : septembre-octobre. Les marrons
2 à 3 cm et compte 4 ou 5 pétales inégaux,
sont récoltés une fois tombés de l’arbre. Il est
blancs légèrement marqués à leur base de jaune
important de les ramasser rapidement après la
tendant vers le rouge après la pollinisation.
chute des fruits (sous 2 semaines maximum), afin
Les fleurs sont hermaphrodites (elles portent à la
d’éviter le délavement de leurs principes actifs
fois les organes femelles et mâles).
hydrosolubles par la pluie et l’humidité et donc la
Chaque fleur compte 4 pistils (organes femelles)
diminution de leur efficacité dans les remèdes.
et 7 étamines (organes mâles) de longueurs
• Écorce : printemps. Elle se récolte sur des petites inégales et courbées vers l’extérieur.
branches et non sur le tronc, ce qui fragiliserait
• Les fruits sont des capsules de 6 cm de diamètre
l’arbre entier. Une autre solution consiste à
contenant 3 graines, dont une seule (plus
récolter l’écorce sur des branches arrachées par
rarement 2 voire 3) grossit et arrive à maturité.
le vent ou la tempête, ou lors de la coupe ou de
L’enveloppe verte, coriace et hérissée de pointes
la taille d’un arbre.
dures de 2 à 3 mm, est composée de 3 valves
• Bourgeons : printemps. Le bourgeon doit (parties qui, en se séparant, libèrent les graines).
être sur le point d’éclore, mais pas encore Les pointes ne sont pas très nombreuses et
complètement épanoui. Les bourgeons du espacées de 5 mm ou plus.
marronnier font partie des premiers à s’ouvrir au
• Les graines sont lisses et brillantes, de couleur
printemps.
marron-acajou et surmontées d’un hile (partie
qui reliait la graine à la plante) plutôt circulaire,
DESCRIPTION plus clair et mat.
Grand arbre haut de 15 à 30 m, à feuillage caduc • Les bourgeons sont très gros, de couleur brun-
et touffu, en forme de dôme ou de boule à l’état rouge, coniques, d’une longueur de 1,5 à 2 cm,
naturel mais souvent modifié en zone urbaine par brillants et visqueux-collants. Le bourgeon
des élagages souvent sévères. terminal est plus gros que les autres.
• Le tronc est droit, les branches arquées et
ascendantes.
• L’écorce du marronnier jeune est lisse, tirant
avec le temps vers la couleur brun-rosé ou brun-
gris. Elle prend, à partir de 80 ans, un aspect
écailleux plus foncé, brun-rouge à gris-noirâtre.

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Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) Le tronc du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) est droit et ses
branches ascendantes

Écorce de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) jeune : lisse de Branches tortueuses de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)
couleur brun-rosé

Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) presque mature : l’écorce Écorce de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) mature se
commence à s’écailler et à foncer détachant en écaille

Écorce de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) adulte, écailleuse,


grise foncée

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Feuille composée palmée à 6 folioles pointues (5 à 7 en général), longues Le limbe des folioles s’élargit de la base vers le sommet
d’environ 20 cm

Folioles dentées du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) Fleurs de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) en grappe de cymes

Grosses fleurs de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) blanches tachetées de jaune ou de rose après la pollinisation, de 2 à 3 cm et aux étamines
courbées très visibles

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Fruit du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) à pointes éparses Gros bourgeons du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)
longues de 2 à 3 mm

La capsule du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) est composée Bourgeons de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) brun-rouge et
de 3 valves recouverts d’un enduit collant

Capsule mature contenant ici 3 graines, plus généralement 1 voire 2 Bourgeon de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) au stade du
débourrement

Marrons (graines) lisses et brillants surmontés d’un hile plus clair et mat

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CUISINE
Les feuilles et les fruits du marronnier ne sont pas Composés majoritaires :
comestibles. • Saponosides (= saponine) : (a)escine
Ce que l’on trouve sous la dénomination de (= mélange complexe d’une trentaine
“marron” (crème de marron, marron glacé…) est de saponosides) aux propriétés :
en fait la châtaigne, qui est le fruit du châtaignier - anti-inflammatoires
(Castanea sativa). - vasculoprotectrices
La richesse en tanins du véritable “marron”, fruit - veinotoniques (par contraction des veines et
du marronnier, lui confère une saveur qui n’est pas artères)
agréable. La présence de substances actives telle
- anti-oedemateuses (en raison des effets
que l’aescine et l’esculoside orientent son utilisation
anti-inflammatoires, vasculoprotecteurs et
vers la fabrication de remèdes.
veinotoniques)
- anti-oxydantes
- effet inhibiteur de l’absorption intestinale de
MOLÉCULES ACTIVES
l’éthanol et du glucose.
Parties utilisées : la graine (plus rarement l’écorce)
• Coumarines : esculoside (veinotonique).
ainsi que les bourgeons. Les feuilles n’étant
quasiment pas utilisées en phytothérapie, nous ne • Flavonoïdes : quercitroside (veinoactif et anti-
détaillerons pas leur composition ici. oxydant).
• Tanins dits condensés (=famille des
proanthocyanidols) : proanthocyanidine A2
1/ Graines et écorce (antioxydante et effet astringent caractéristique
des tanins (d’où l’utilisation autrefois de l’écorce
dans le traitement des diarrhées).
Graines Écorce
(doit contenir
au minimum 3% LE SAVIEZ-VOUS ?
de saponosides,
exprimés en (a)escine) Les saponosides sont une catégorie,
• Saponosides (3 à 10% • Coumarines dont également appelée saponine
à maturité, jusqu’à l’esculoside (dénomination anglaise). Ces glycosides
45% dans les graines • Flavonoïdes dont sont constitués de sucres solubles
immatures) : (a)escine quercitroside dans l’eau ainsi que d’une partie
• Autres : lipophile de type stéroïdienne ou
• Autres :
- Flavonoïdes dont triterpénique. Le fait de posséder une
- Traces d’aescine
quercitroside partie affine pour l’eau et une autre
- Tanins condensés pour les lipides explique qu’ils agissent
- Coumarines dont (=proanthocyanidines) préférentiellement au niveau des
l’esculoside
membranes des cellules car celles-ci
- Tanins sont formées d’une partie hydrophile à
- Huile essentielle l’extérieur et lipophile à l’intérieur.
Cela leur confère aussi des propriétés
moussantes comme le savon.

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2/ Bourgeons L’effet a clairement été démontré en clinique
La présence de flavonoïdes et de caroténoïdes dans pour l’insuffisance veineuse chronique mais reste
les bourgeons a été reportée. insuffisant en aiguë.
Leur composition exacte n’est toutefois pas - Varices (et troubles en résultant tels que les
connue à l’heure actuelle mais devrait l’être dans ulcérations).
les prochaines années étant donné l’essor de la - Prévention de problèmes de thrombose après
gemmothérapie. une chirurgie.
- Hémorroïdes (phase aiguë et prévention).
• États pathologique associés à une congestion
PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICINAUX (présence excessive de sang dans les vaisseaux)
L’usage général de la plante est aujourd’hui surtout inflammatoire du petit bassin (dont les
orienté vers les problématiques d’ordre circulatoire. hémorroïdes sont souvent une conséquence)
Les parties utilisées sont : - congestion et hypertrophie de la prostate
• la graine riche en aescine qui est associée à de - congestion pelvienne.
nombreux effets bénéfiques • Oedème (augmentation de la teneur en liquide
• les bourgeons d’un tissu) des membres inférieurs.
• plus rarement l’écorce. • Troubles résultant de problèmes circulatoires
- Au niveau d’organes internes :
> Troubles de l’audition liés à une perfusion
1/ Graines et écorce insuffisante de l’oreille interne (l’amélioration
Propriétés de la circulation permet alors d’améliorer les
• Anti-oxydantes (=antiradicalaire) symptômes).
• Anti-inflammatoires > Dysménorrhées (troubles des règles
• Sur le système veineux : vasculoprotectrices caractérisés en particulier par des douleurs)
et veinotoniques. Ces propriétés permettent d’origine circulatoire.
de réduire la perméabilité et de renforcer la > Infertilité masculine par varicocèle (à savoir
résistance des veines et capillaires. dilatation du canal spermatique) : permet une
amélioration de la qualité du sperme (d’où sa
recommandation en première intention pour les
Grâce aux actions combinées anti-inflammatoires personnes ne souhaitant pas de chirurgie).
et bénéfiques sur les circulations sanguine et
lymphatique (vasculoprotectrices et veinotoniques) : - Au niveau de la peau : ulcères variqueux.
• Anti-oedémateuses, décongestionnantes • Problèmes de la fragilité capillaire :
(particulièrement au niveau du petit bassin et des - en général (télangiectasies, épistaxis)
membres inférieurs). - et notamment au niveau cutané (ecchymoses,
• Cicatrisantes (liées à l’effet décongestionnant et pétéchies, hématomes, couperose).
renforcées par l’effet astringent des tanins). • Cosmétique anti-vieillissement (grâce à
ses propriétés anti-oedémateuses, anti-
Indications inflammatoires et antioxydantes).
• Troubles généraux de la circulation :
- Insuffisance veineuse (et lymphatique) chronique Par ailleurs, des effets intéressants ont été montrés
(douleurs, lourdeurs, démangeaisons, crampes dans l’utilisation d’extraits de marronnier en
nocturnes au niveau des membres inférieurs). adjuvant de certaines thérapies anti-cancéreuses1.

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Remèdes Appliquez à l’aide d’une compresse pour
On utilisera les graines séchées ou fraîches sous atténuer les douleurs liées aux hémorroïdes,
forme de cures, avec une utilisation par voie interne la sensation de jambes lourdes, pour apaiser
(en cas de besoin d’un effet plus soutenu) et/ou les yeux gonflés et cernés, les ecchymoses, la
externe (selon la localisation). couperose.
Sachez qu’il est également possible d’utiliser l’écorce
mais nous ne développerons pas ici cet usage. • Teinture alcoolique diluée
Selon Christophe de Hody
Séchage des marrons Préparation : diluer 1/3 de teinture dans 2/3
d’eau afin d’éviter l’effet asséchant de l’alcool.
Récoltez les marrons, puis concassez-les avant de les
(Diluer davantage en cas de sensibilité à
laisser sécher. Cela raccourcit le temps de séchage
l’alcool).
et évite la formation de moisissure qui les rendrait
Utilisation : appliquer en externe sur les zones à
impropres à toute utilisation ultérieure. N’hésitez pas
traiter.
à reconsulter le cours sur Le séchage.

Par voie interne


Utilisation en interne pour l’ensemble des troubles 2/ Bourgeons
circulatoires décrits.
La dose journalière recommandée est de 1 à 2 g de
Propriétés et indications
graine sèche.
Les bourgeons présentent les mêmes indications
que les graines en interne. Il s’agit du bourgeon
• Décoction de référence pour les hémorroïdes, les varices et
Selon Paul-Victor Fournier de toutes les pathologies circulatoires veineuses en
Préparation : faire bouillir 30 g de marrons général dont celles des extrémités.
concassés pour 1 L d’eau.
Utilisation : 1 à 2 tasses par jour entre les repas
pendant 21 jours. Concernant l’utilisation des bourgeons en externe,
elle reste très peu décrite à l’heure actuelle.
• Teinture alcoolique
Selon David Hoffmann Remèdes
Préparation : faire macérer 1 volume de graines Par voie interne
sèches dans 5 volumes d’alcool à 40%. Préparation : voir cours sur la gemmothérapie
Utilisation : 1 à 4 mL, 3 fois par jour. Utilisation :
• Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison
Par voie externe de 5 gouttes par prise du macérat-mère, pur ou
• Décoction dilué dans de l’eau.
Selon Paul-Victor Fournier • Pour les enfants : ajuster de manière
Préparation : même recette de décoction que proportionnelle en fonction du poids à raison
décrit ci-dessus. En vue d’un usage externe, d’1 goutte de macérat-mère pour 10 kg de
vous pouvez augmenter la quantité de marrons poids. Utiliser dilué dans de l’eau.
concassés utilisée pour 1 L d’eau à 200 à 500 g.
Utilisation : en lotion à utiliser chaude
(fomentation) ou à température ambiante.

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LE SAVIEZ-VOUS TOXICITÉ
Les cas d’intoxications au marronnier d’Inde seraient
Le bourgeon du marronnier blanc a aussi liés à l’esculoside et non à l’aescine2 qui est bien
été utilisé par le Dr Edward Bach pour tolérée (en administration ponctuelle ou chronique)
l’élaboration de l’élixir « Chestnut bud », aux doses recommandées.
dont la vocation est de permettre de tirer L’extrapolation d’études conduites chez le rat
les leçons de ses expériences et d’éviter de montre que l’aescine peut toutefois présenter des
répéter les mêmes erreurs. effets toxiques (se traduisant par une hémolyse
Notez que le marronnier est la seule plante massive) mais à dose très élevée : 28 fois la dose
à avoir servi à l’élaboration de 3 élixirs recommandée en usage thérapeutique et suivant
distincts selon l’approche du Dr Edward une injection par voie intraveineuse (sachant que
bach. Le second, « White chestnut », est dans le cas d’une administration par voie orale,
élaboré à partir des fleurs de la même toute la quantité ingérée ne se retrouve pas dans la
espèce. Il est utilisé pour apaiser les esprits circulation sanguine)3.
assaillis par des pensées obsédantes et
répétitives, pour calmer les ruminations
mentales. CONTRE-INDICATIONS
Le troisième élixir, « Red chestnut », est • Enfants (par précaution).
quant à lui élaboré à partir des fleurs du • Femmes enceintes et allaitantes (par
marronnier rouge. Il est indiqué chez les précaution). Toutefois, dans le cas des femmes
personnes se faisant du souci excessif pour enceintes, un effet bénéfique a été montré par
leurs proches. des études cliniques pour les troubles veineux
dans le cas de traitement de 2-3 semaines
La prise régulière de l’élixir bien choisi,
à dose de 600 mg/jour (contenant 100 mg
permettrait un retour à l’équilibre
d’aescine) 4,5.Certaines études excluaient les
émotionnel. En effet les fleurs de Bach
femmes en 3ème trimestre de grossesse.
sont conseillées pour accompagner nos
émotions, apprendre à les reconnaître et à • En raison de la présence de dérivés des
coumarines qui présentent des propriétés anti-
les comprendre
agrégantes plaquettaires :
- Traitement anticoagulant (car interférence
avec le traitement).
- Avant une intervention chirurgicale (pour
éviter tout risque hémorragique).
• Application en externe sur les lésions de la peau
et des muqueuses (en raison du caractère irritant
des saponines).
• Les personnes souffrant de cholestase (en raison
de la présence de saponines).
• Personnes diabétiques et sous traitement
hypoglycémiant (en raison de l’interférence avec
l’absorption du glucose).
• Insuffisance rénale (car toxique pour les reins à
haute dose).

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AUTRES USAGES • Il est victime depuis 1984 de la mineuse du
Le marron peut servir à fabriquer du savon, pour marronnier (Cameraria ohridella), petit papillon
le linge ou les mains, en raison de la présence de qui pond ses oeufs sous l’épiderme de la feuille
saponines. et où se développe la chenille, une fois éclose.
L’attaque est observable par la présence de
taches marron-clair boursouflées, sous lesquelles,
Recette de savon (pour 3 L d’eau et 1 kg si on les soulève, se trouve la chenille. Cette
de marrons déjà décortiqués) : infestation fait tomber prématurément les feuilles
Préparation : Écraser les marrons au et limite la photosynthèse, fragilisant l’arbre qui
mortier ou au rouleau à pâtisserie ou les perd de la vigueur pour lutter contre d’autres
réduire en poudre au mixeur ; mettre dans nuisibles potentiels.
l’eau et porter à ébullition durant 1 heure à La présence de mineuses n’interdit pas
couvert ; laisser refroidir et filtrer. l’utilisation de l’arbre pour la préparation des
Conservation : dans une bouteille fermée remèdes. En effet, l’action de la mineuse reste
et étiquetée, hors de portée des enfants. localisée au niveau des feuilles dont se nourrit
Utilisation : pour le lavage du linge foncé la chenille et ne nuit pas à la qualité des autres
pas très sale à raison d’un verre dans le parties de l’arbre.
bac à lessive. À utiliser avec précautions ou
avec des gants par les personnes ayant la
peau sensible, en raison de l’effet irritant
des saponines.

ANECDOTES ET AUTRES
INFORMATIONS
• Le marronnier d’Inde est originaire de la région
des Balkans, et non d’Inde. Il a été introduit
en France à Paris en 1615, après une première
Chrysalide de mineuse du marronnier (Cameraria ohridella) se développant
étape à Vienne en 1575. On doit son introduction sous l’épiderme de la feuille de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)
dans la capitale à un certain M. Bachelier qui
le planta dans son jardin, rue du Temple. En
France, le marronnier a immédiatement été
utilisé en arbre d’ornement en raison de sa
floraison majestueuse.
• De croissance rapide, il peut vivre jusqu’à 200 ans.

Larve de mineuse du marronnier Mineuse du marronnier


(Cameraria ohridella) (Cameraria ohridella)
(CC BY-SA : Soebe,
https://commons.wikimedia.org/wiki/
File:Cameraria_ohridella_8419.jpg)

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Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) infesté par la mineuse : les Feuilles de marronnier (Aesculus hippocastanum) tombées avant l’automne,
feuilles sont tachées et la photosynthèse entravée suite à l’infestation par la mineuse (Cameraria ohridella)

• Les propriétés circulatoires du marronnier sont • Le marronnier d’Inde est inscrit à la


réputées depuis longtemps. Cela tient à ses Pharmacopée française (ouvrage réglementaire
vertus avérées par la science moderne, mais de référence destiné aux professionnels de santé)
également à la théorie des signatures, qui voit où il figure sur la liste A (« Plantes médicinales
dans les marrons d’Inde une analogie visuelle utilisées traditionnellement »). Il fait l’objet de
avec les veines hémorroïdaires. cinq monographies (textes permettant d’assurer
Il était d’ailleurs d’usage dans les campagnes une contrôle de qualité optimal), le marron
d’avoir dans les poches du pantalon quelques (graine) étant la principale partie de la plante
marrons, afin de soigner ou prévenir les utilisée.
hémorroïdes.

• Le nom scientifique du marronnier d’Inde


(“châtaigne de cheval” du latin “hippocastanum”
- “hippo” : cheval et “castanum” : châtaigne)
fait que l’on a souvent attribué un usage
traditionnel des marrons pour l’alimentation des
chevaux. Cette hypothèse pourrait être erronée
en raison de la présence de composés actifs et
potentiellement toxiques dans le marron.
Le nom résulterait plutôt de l’utilisation d’une
décoction à base de marrons pour nettoyer le
pelage des chevaux par les palfreniers balkans,
hypothèse que confirme l’utilisation des marrons
comme matière première pour la fabrication de
lessive.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Châtaignier (Castanea sativa)


Contrairement au marronnier d’Inde, les feuilles du du marronnier, quant à lui, est la capsule entière,
châtaignier ne sont pas composées mais simples. hérissée de piquant plus courts et épars.
Les fruits du châtaignier sont les châtaignes, qui sont Les fleurs, agréablement odorantes chez le
des akènes enfermés dans une enveloppe épineuse, marronnier d’Inde, dégagent chez le châtaignier une
aux piquants très fins et très nombreux. Le fruit odeur désagréable.

Les feuilles du châtaignier (Castanea sativa) sont simples et non composées Feuille composée palmée du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)
palmées comme le marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum).

Enveloppe du fruit du châtaignier (Castanea sativa) à épines longues, fines Fruit du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) à écorce dure, lisse et
et nombreuses aux épines éparses

La châtaigne, fruit du châtaignier (Castanea sativa), est un akène, Les marrons sont les graines contenues dans les fruits du marronnier
contrairement au marron. (Aesculus hippocastanum).

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Marronnier rouge
(Aesculus carnea ou Aesculus rubicunda)
Hybride du marronnier d’Inde (Aesculus
hippocastanum) et du pavier rouge (Aesculus
pavia), le marronnier rouge se distingue par une
écorce moins écailleuse.
Ses feuilles sont moins lisses, comme froissées,
souvent plus petites et résistent à la mineuse du
marronnier, contrairement au marronnier d’Inde.
La floraison du marronnier rouge est plus tardive et Fruit plus clair du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)
ses fleurs sont de couleur rouge clair.
Les fruits à maturité sont plus foncés et portent des
épines éparses mais plus courtes.
Cet arbre a une utilisation ornementale et n’est pas
utilisé à des fins thérapeutiques.

Les épines du marronnier rouge (Aesculus carnea) sont plus courtes que
celles du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum).

Floraison rouge clair du marronnier rouge (Aesculus carnea)

Capsule à épines plus longues du marronnier d’Inde (Aesculus


hippocastanum)

Les fruits du marronnier rouge (Aesculus carnea) sont plus foncés que ceux
du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum).

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Sources :

http://www.tela-botanica.org/
http://wikiphyto.org/
https://phytochem.nal.usda.gov/phytochem/search
http://biologie.ens-lyon.fr/ressources/Biodiversite/Documents/la-plante-du-mois/chataigne-ou-marron-le-
regard-du-botaniste
http://www.indena.com/pdf/esculoside_st_pc.pdf
https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=1999042800
https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=marronnier_inde_ps
https://www.lechemindelanature.com/

Chaine Youtube du Chemin de la Nature :


https://www.youtube.com/watch?v=shgtw5b-QwY&t=4s

Le Livre des Arbres, Arbustes et Arbrisseaux, P. Lieutaghi, Actes Sud, 2004

Guide Delachaux des arbres d’Europe, O. Jonhson, D. More, delachaux et niestlé, 2014

350 arbres et arbustes, M. et R. Spohn, Delachaux et Niestlé, 2008

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau, D. Mansion,
G. Dumé, Institut pour le développement forestier, 1989

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Dictionnaire visuel de botanique, Maurice Reille, Ulmer, 2014

Angiospermes, arbres et arbustes feuillus, leurs fleurs et leurs fruits, Maurice Reille, Ulmer, 2015

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus, 2010

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

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Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines, Francis Brinker, Fourth
edition, Electic Medical Publication, 2010.

Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
Livingstone Elsevier, 2nd Edition, 2013

Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, WICHTL Max, ANTON
Robert, Lavoisier, 2ème Edition, 2003

Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, Michel Botineau, Lavoisier Tec&Doc, 2009

Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover, David
Hoffmann, 2003

Traité pratique de phytothérapie, Dr Jean-Michel, MOREL, Grancher, 2017

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3e édition, Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4e édition, Lavoisier, 2009

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition, Sang
de la Terre, 2017

La cuisine sauvage, François Couplan, édition Sang de la Terre, 1990

Plantes comestibles, Cueillette et recettes des 4 saisons, Guy Lalière, Christophe Anglade, Christophe
Leray, Debaisieux, 2012

La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons, Philippe Andrianne, Broché, 1998

La phytembryothérapie - L’embryon de la gemmothérapie, Gérard Guéniot, Franck Ledoux, Broché, 2014

250 remèdes naturels à faire soi-même, Dr Claudine Luu, Terre vivante , 2016

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016

Le guide familial des plantes médicinales, D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif, Broché, 2017

Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon Ouest France, 2016

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Autres sources :
1. Vieu, C. Le marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum L.) : Études botaniques, chimiques et
thérapeutiques. (faculté de Pharmacie, Université Joseph Fourrier, 1984).
2. Supplementary drugs and other substances : Aesculus. Martindale. The Complete Drug Reference
1543–4 (1999).
3. Sirtori, C. Aescin: pharmacology, pharmacokinetics and therapeutic profile. 183–93 (2001).
4. Steiner, M. & Hillemanns, H. Investigation on the anti-edemic efficacy of venostasin retard. 551–552
(1986).
5. Steiner, M. & Hillemanns, H. Venostasin retard in the management of venous problems during
pregnancy. 41–44 (1990).

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

LA MAUVE DES BOIS

Mauve des bois (Malva sylvestris L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1–5


Malva sylvestris L. Présente dans toute la France et en Corse, jusqu’à 1300 m
d’altitude.
NOMS VERNACULAIRES
Mauve des bois, grande mauve RÉPARTITION MONDIALE2,3,6–8
Toute l’Europe, Asie occidentale et Afrique septentrionale.
FAMILLE BOTANIQUE
Malvaceae MILIEUX/SOL2,3,7,9
La mauve des bois aime le soleil (héliophile) mais est aussi
NOM ANGLAIS très résistante au froid. Elle affectionne les sols secs, basiques
Purple wood et argileux, pauvres en humus mais riches en bases, en
potasse. Espèce rudérale*, elle croît dans les décombres,
sur les bords des chemins et des routes, dans les champs
et les terrains vagues. On la retrouve aussi dans les prairies
agricoles, cultures, vignes et vergers.

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FLORAISON2,3,6,8 -- Les fleurs sont hermaphrodites* et
De mai à septembre suivant les régions. leur pollinisation est autogame* ou
entomogame*.
PÉRIODES DE RÉCOLTE2,8,10–12 Les filets* des étamines* sont soudés entre
• Feuilles : Avril - Juillet (de préférence avant eux sur toute la longueur, formant un tube
la floraison - ne pas prendre les feuilles staminal* (caractéristique de la famille des
contaminées par la rouille). Malvaceae), enveloppant le style* tout en
laissant les anthères* libres au sommet.
• Fleurs : Mai - Septembre.
L’ovaire* supère* est composé de nombreux
• Fruits : Juillet - Août (encore verts et tendres).
carpelles*.
• Racines : Septembre au printemps de l’année
• Le fruit est un polyakène* constitué de
suivante.
nombreux akènes* circulaires, ridés réticulés*
et glabres*. Il réunit de nombreux carpelles
DESCRIPTION1–3,6,7,9,10,13–15 (environ une douzaine) en couronne, accolés
Son nom vient du latin malva (mauve) qui viendrait et entourés par les sépales du calice qui est
du grec malakos (mou) et du latin sylvestris (des persistant. Les fruits sont communément appelés
bois). C’est une des mauves les plus courantes. “fromageons”, du fait de leur forme en petite
La mauve des bois est une plante herbacée* meule de fromage. Ils sont groupés à l’aisselle
annuelle* ou bisannuelle* à vivace*, robuste, de 30 des feuilles et deviennent jaunâtres à maturité.
cm à 120 cm de haut, velue et à croissance rapide. La dissémination des graines est barochore*.
• La racine est simple, épaisse, un peu fibreuse,
• Les tiges sont dressées ou ascendantes, blanchâtre. La principale est très développée et
rameuses et coriaces. Elles sont de section ronde, profondément enfoncée en terre.
pubescentes* et parfois légèrement ligneuses* à
la base.
• Les feuilles sont simples, alternes*, orbiculaires*
ou palmatilobées* à palmatipartites*. Le limbe*
présente souvent une base cordée* et ses marges
sont fréquemment crénelées à dentées. Le
pétiole*, plus long que le limbe foliaire, est muni
de stipules* caduques*.
• L’inflorescence* est une cyme* composée de
grandes fleurs (2-3 cm de diamètre) groupées
par deux ou plus à l’aisselle des feuilles et portées
par des pédicelles* plus courts que la feuille :
-- Le calice* est formé de 5 sépales*
légèrement soudés à leur base et doublé
d’un calicule* à 3 lobes* ovales.
-- La corolle*, à préfloraison tordue*, Mauve des bois dans son environnement.
comprend 5 pétales libres, rose-violacé,
veinés de pourpre et échancrés au sommet.
Ils mesurent 3 à 4 fois la longueur des
sépales.

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Tige ronde à poils simples, fasciculés, courts, dotée de boutons floraux Boutons floraux velus.
à l’aisselle des feuilles.

Feuille palmée divisée en 5 lobes dentés de façon irrégulière et son long Bouton floral à préfloraison tordue.
pétiole pubescent.

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Étamines soudés autour du style formant un tube staminal.

Fleur de couleur mauve, aux 5 pétales veinés de trois stries pourpres.

Calice à 5 sépales doublé d’un calicule à 3 sépalules ovales.

Fleur composée de pétales libres.

Polyakène ridé, glabre, composé de nombreux carpelles en couronne,


appelés traditionnellement “fromageons”. La calice est persistant sur le fruit.

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CUISINE2,10,16,17 • Les fleurs sont utilisées en cuisine pour décorer
les desserts ou les boissons fruitées et sont
La mauve fait partie des bonnes plantes comestibles préparées en infusion dans les tisanes. Elles n’ont
dont on peut consommer toutes les parties : pas particulièrement de goût.

• Les jeunes feuilles crues font d’excellentes • Les fruits, au léger goût agréable de noisette
salades, elles sont tendres et douces. Plus âgées, et de petit pois, cueillis jeunes et tendres et
elles sont très bonnes cuites en soupe et “fondues” débarrassés de leur calice* se grignotent sur
végétales. Elles peuvent être mélangées à place ou peuvent s’ajouter aux salades, ou être
d’autres légumes sachant que leur texture macérés dans du vinaigre avec les boutons
mucilagineuse rend la préparation légèrement floraux.
laxative* et pourra aider en cas de constipation
légère. • Les racines, comme les feuilles, ont un effet
épaississant et s’ajoutent elles aussi aux soupes
• Les boutons floraux peuvent être macérés, avec lorsqu’elles sont jeunes, avant d’être ligneuses*.
les jeunes fruits, dans du vinaigre blanc ou de Si elles sont trop fibreuses, on veillera à les retirer
l’huile avec diverses épices telles que l’aneth, les après en avoir extrait les mucilages et l’amidon
graines de moutarde ou le sel. dans la soupe.

RECETTES RECETTES

Soupe à la mauve Chutney à la pêche et fleurs de mauve


Ingrédients : 1 L d’eau ; 200 g de feuilles de mauve ; Ingrédients : 3 pêches blanches ; 2 grosses poignées
1 oignon ; 2 gousses d’ail ; 25 cL de crème fraîche. de fleurs de mauve des bois ; un petit piment vert
frais ; ½ oignon ; une petite racine de gingembre ;
• Faire fondre l’oignon dans un peu d’huile puis
1 càc de vinaigre de vin ; 2 càc de miel.
ajouter l’ail et les feuilles de mauve.
• Ajouter l’eau, porter à ébullition et cuire 15 min. • Dans un saladier, couper les pêches en petits
• Ajouter sel et poivre puis la crème fraîche et morceaux après les avoir épluchées.
mixer le tout. • Ajouter : les fleurs de mauve, le piment coupé lui
• Déguster accompagné de petits croûtons à l’ail ! aussi, l’oignon émincé, le vinaigre et le miel.
• Laisser mariner le tout durant 2h environ puis
cuire à feux doux jusqu’à obtenir une consistance
proche de la compote.
• Laisser reposer et servir tiède en
accompagnement de viandes, poissons ou
galettes végétales.

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NUTRIMENTS
Les principaux nutriments contenus dans les feuilles de mauve sont listés dans le tableau ci-dessous18–21.

En fonction des études trouvées, les valeurs en nutriments varient. Ces variations peuvent être dues au fait
que les plantes étudiées ne poussent pas de la même région, donc pas dans le même sol, ni avec le même
climat. Le tableau suivant indique les fourchettes de valeurs trouvées dans ces études.

Quantité moyenne
Nutriments Ratio des besoins journaliers
pour 100 g de poids sec

Potassium 1490 à 4000 mg 74,5 % à 200 % des AJR*

Manganèse 3,8 à 10 mg 143 à 377 % de la RNP*

Calcium 90 à 1900 mg 9 à 190 % de la RNP*

Magnésium 100 à 300 mg 25 à 76 % de la RNP*

Fer 2,5 à 30 mg 22 à 272 % de la RNP*

Zinc 2,6 à 4,9 mg 21 à 40 % de la RNP*

*AJR = Apports Journaliers Recommandés.

*RNP = Référence Nutritionnelle pour la Population, à savoir selon l’ANSES “apport quotidien qui couvre le besoin de 97,5% de la population considérée,
tel qu’estimé à partir des données expérimentales”. [Pour information, la RNP correspond à la notion d’ANC « Apport Nutritionnel Conseillé » qui n’est plus
utilisée.]

Les feuilles de mauve contiennent également des protéines, dont les valeurs sont comprises entre
12,25 g/100 g et 28,8 g/100 g de poids sec22,23.

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MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, • Action antitussive*
INDICATIONS ET REMÈDES Des études menées in vivo montrent qu’un extrait
de fleur de mauve administré par voie orale
Parties de la plante utilisées : Fleurs et feuilles diminue la toux d’irritation24.
Leur usage est reconnu par les instances • Action anti-inflammatoire*
réglementaires. Aussi fleurs et feuilles possèdent Des extraits aqueux de fleurs31 et des extraits
chacune une monographie à la pharmacopée* éthanolique de feuilles32 ont montré une action
européenne24,25, à la pharmacopée française26 et anti-inflammatoire in vitro et in vivo en externe
à la Commission E27,28. Comme leurs utilisations et sur des oedèmes*33,34 et en interne sur un modèle
indications sont identiques, nous présenterons fleurs d’ulcère* gastrique35.
et feuilles ensemble. • Action cicatrisante
Notons que : Des crèmes ont montré une action cicatrisante
• Dans le cas de la fleur, il est précisé qu’elle sur les plaies et les brûlures in vivo3637.
provient de Malva sylvestris L. ou de ses variétés • Action laxative*
cultivées24,29. Une étude clinique conclut qu’un sirop à base
• Dans celui de la feuille, elle peut provenir de d’extraits aqueux de fleurs de mauve administré
Malva sylvestris L., de Malva neglecta Wallr. ou 4 semaines diminue les symptômes de la
d’un mélange des 2 espèces24.
constipation38.
Molécules actives29
Indications
• Mucilages (5-12%) qui sont retrouvés dans
Elles correspondent à une reconnaissance de l’usage
toute la plante et c’est à eux que la plante
traditionnel de cette plante.
doit ses principales propriétés. Il s’agit de
polysaccharides hétérogènes dont les structures En usage interne :
sont particulièrement complexes. Ils gonflent au En traitement symptomatique en cas :
contact de l’eau et forment un gel. Les mucilages
sont principalement employés pour leurs • De toux24,27,28,39 et d’irritation des muqueuses*
propriétés émollientes, c’est-à-dire qui relâchent, de la bouche et de la gorge.
détendent, amollissent les tissus. • D’inconfort gastro-intestinal modéré24,39 par ses
• Flavonoïdes présents dans l’ensemble de la propriétés émollientes*.
plante et anthocyanosides présents uniquement • De constipation39.
dans les fleurs (6 à 7%30) et responsables de leur
couleur. Ces molécules jouent le rôle de pigments En usage externe39 en cas :
pour les végétaux assurant leur coloration ainsi • D’affections dermatologiques (crevasses,
que leur protection vis-à-vis des rayonnements écorchures, gerçures, piqûres d’insectes)
ultra-violets. Ils confèrent à la plante des en traitement d’appoint adoucissant et
propriétés antioxydantes (capacité à lutter contre antiprurigineux*.
les méfaits des radicaux libres). • De douleurs de la cavité buccale et/ou du
• Autres molécules sous forme de traces : pharynx sous la forme de bains de bouche ou
-- Coumarines. de gargarismes.
-- Tanins.
Propriétés Feuilles et fleurs de mauve sont aussi
traditionnellement utilisées par voie locale39 sous la
Elles découlent de l’effet adoucissant des
forme de compresses (faites à partir de tisanes ou de
mucilages.
La mauve est utilisée en Europe depuis de macérations) en cas d’irritation ou de gêne oculaire
nombreuses années et des études appuient son dues à des causes diverses (atmosphère enfumée,
utilisation pour différentes propriétés. : effort visuel soutenu, bains de mer ou de piscine…).

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Remèdes Indications : Traitement symptomatique
en cas d’irritation des muqueuses
1/ Feuilles buccopharyngées, toux et inconfort gastro-
• Par voie interne intestinal modéré24.
-- Infusion29
Préparation : Mélanger 1,8 g de feuilles TOXICITÉ
séchées (soit 1 càc) à 150 mL d’eau froide et En l’absence de données, l’agence européenne du
porter rapidement à ébullition ou verser de médicament recommande une utilisation à partir
l’eau bouillante sur les feuilles. Laisser infuser de 12 ans. Cependant, la mauve a été utilisée
5 à 10 mn puis filtrer27,29. de longue date également chez les enfants et les
Utilisation : Boire l’équivalent de 5 g personnes âgées et ne présente pas de toxicité29.
de feuilles sèches par jour soit environ 3
tasses24,27. CONTRE-INDICATIONS
Indication : Traitement symptomatique en Aucune à notre connaissance.
cas d’irritation des muqueuses de la bouche La Commission E ainsi que les instances
et de la gorge, toux et inconfort gastro- européennes n’indiquent pas d’interaction
intestinal modéré24. médicamenteuse pour la mauve. Cependant en
-- Macération29 raison de la présence de mucilages, une diminution
Préparation : Laisser macérer 1,8 g de feuilles de l’absorption de certains médicaments pris
dans de l’eau froide pendant 5 à 10 h. Boire simultanément pourrait avoir lieu40.
la préparation dans les 4 heures maximum
suivant la macération pour des raisons de AUTRES USAGES
conservation.
• La mauve des bois est une plante mellifère*.
Utilisation : cf infusion.
Indication : cf infusion. • En confiserie traditionnelle, la mauve des bois
était utilisée en remplacement de la guimauve
• Par voie externe officinale (Althaea officinalis) pour obtenir la
pâte de guimauve. De nos jours, la grande
Ces préparations peuvent être employées en
majorité de la guimauve du commerce ne
usage externe sous la forme de bains ou de
contient plus d’extrait de ces plantes, elle est
compresses pour leurs propriétés adoucissantes
obtenue à partir d’amidon de maïs et de
et anti prurigineuses.
gélatine41.
2/ Fleurs • Les fleurs de mauve peuvent être utilisées
comme colorant29.
• Par voie interne
-- Infusion29
ANECDOTES ET AUTRES
Préparation : Mélanger 1 à 2 g de fleurs
(1 càc = environ 0,5 g de fleurs29) à 150 mL INFORMATIONS
d’eau froide et porter rapidement à ébullition • Autrefois, chez les Romains, la mauve des bois
ou verser de l’eau bouillante sur les feuilles. était cultivée comme plante potagère. On la
Laisser infuser 5 à 10 min puis filtrer24,29. retrouve également chez les Egyptiens et les
Utilisation : Boire l’équivalent de 5 g de fleurs Grecs pour le même usage8,14,15.
séchées par jour soit environ 3 tasses24,28.

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CONFUSIONS POSSIBLES
Un risque de confusion est possible, principalement avec les autres mauves : mauve à feuilles rondes (Malva
neglecta Wallr.), mauve musquée (Malva moschata L.), mauve alcée (Malva alcea L.) et la rose trémière
(Alcea rosea L.) mais cela est sans danger car toutes les mauves (genre Malva) sont comestibles en France
métropolitaine2,9,11.
Avant l’apparition des fleurs, on pourrait confondre les feuilles de mauve des bois (Malva sylvestris L.) avec
toutes les autres feuilles rondes de diverses plantes appartenant à d’autres familles que les Malvaceae (lierre
terrestre (Glechoma hederaceae L.), alliaire (Alliaria petiolata L.)...), on peut noter que les feuilles de mauve
des bois (Malva sylvestris L.), comme celles de toutes les autres Malvaceae, sont gluantes lorsqu’on les
écrase entre les doigts. Cependant la violette (Viola odorata L.) possède aussi une feuille ronde gluante une
fois écrasée car elle contient aussi des mucilages.

Mauve des bois Mauve à feuilles rondes Mauve musquée


(Malva sylvestris L.) (Malva neglecta Wallr.) (Malva moschata L.)

Elle peut atteindre 120 cm de Plus petite, elle peut atteindre Les tiges mesurent entre 30 et
haut. 20 à 50 cm. 120 cm.
• Les tiges dressées • Son port n’est pas dressé, • Les feuilles inférieures sont
pubescentes* ont une section les tiges sont nombreuses et en forme de rein et dentées,
ronde. peuvent être couchées ou les supérieures sont palmées*
• Les feuilles sont simples, étalées13. profondément divisées
alternes* et palmatilobées* et • Feuilles plus petites mesurant en lobes étroits et 2 fois
possèdent des stipules. environ 1,5 cm , arrondies pennatifides*13,41.
• Les fleurs de 2 à 3 cm sont avec des lobes* superficiels, • Les fleurs sont de couleur
disposées en cyme*. Elles une texture molle5. rose pâle, parfois blanche
possèdent un double calice* • Les fleurs aussi sont plus • Feuilles et fleurs libèrent un
et 5 pétales libres rose- petites et de couleur blanche parfum musqué léger, plus
violacées veinés de trois stries ou lilas. marqué une fois écrasées
pourpres. entre les doigts1,6.

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Mauve alcée Rose trémière
(Malva alcea L.) (Alcea rosea L.)

Elle ressemble à la mauve Elle peut atteindre 1 à 3 m.


musquée mais s’en distingue • La tige est vert clair, dressée
par ses poils étoilés sur la tige et peu ramifiée, souvent
ainsi que par ses fruits qui sont pubescente*.
glabres. • Les feuilles sont orbiculaires*
et palmatilobées* à base
cordiforme*, à marge
crénelée. Rugueuses à
nervures plus claires, elles
sont recouvertes de poils
étoilés*.
• Les fleurs sont regroupées en
épi et terminales.
• Le calice* est pubescent,
composé de 5 sépales*
légèrement soudés à la base
et doublé d’un calicule* à
5-6 lobes, plus court que les
sépales.
• La corolle* est de grande
taille (entre 6 et 10 cm de
diamètre). La couleur des
pétales varie du blanc au
pourpre.

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SYNTHÈSE

>L
 a mauve des bois, Malva sylvestris L. appartient à la famille des Malvaceae. Espèce
rudérale* présente dans toute le France jusqu’à 1300 m d’altitude, elle aime le soleil et
les sols secs, basiques argileux et pauvres en azote.

>P
 lante herbacée* annuelle*, bisannuelle* ou vivace*, elle peut atteindre 120 cm de
haut.
• Les tiges dressées pubescentes* ont une section ronde.
• Les feuilles sont simples, alternes* et palmatilobées* et possèdent des stipules.
• Les fleurs de 2 à 3 cm sont disposées en cyme*. Elles possèdent un double calice*
et 5 pétales libres rose-violacées veinés de trois stries pourpres. Les étamines sont
soudées entre elles formant un tube staminal* (caractéristique des Malvaceae)
autour du style*.
• Le fruit est un polyakène* constitué d’akènes circulaires appelés traditionnellement
“fromageons”.
• La racine est simple, blanchâtre et fibreuse.

>L
 a mauve fait partie des bonnes comestibles dont on peut tout consommer :
• Les jeunes feuilles et les fleurs peuvent être consommés crues en salade.
• Les boutons floraux et les fruits peuvent être confits ou conservés au vinaigre ou
lacto-fermentés.
• Les racines et les feuilles peuvent être cuites et ajoutées aux soupes.

>L
 es feuilles sont riches en nutriments, ainsi, pour 100 g de poids sec, on trouve 1490
à 4000 mg de potassium, 3,8 à 10 mg de manganèse, 90 à 1900 mg de calcium,
100 à 300 mg de magnésium , 2,5 à 30 mg de fer et 2,6 à 4,9 mg de zinc . Elles
contiennent également des protéines dont les valeurs sont comprises entre 12,25 g/100 g
et 28,8 g/100 g de poids sec.

>L
 es fleurs et feuilles de mauve sont reconnues par les instances officielles et possèdent
des monographies à la pharmacopée européenne et française et la Commission E.
Riches en mucilages* et en flavonoïdes*, elles ont des propriétés adoucissantes, anti-
inflammatoires*, cicatrisantes et anti-tussives*.
Elles seront plutôt indiquées par voie interne, en infusion ou en macération pour la
toux et en cas d’inconfort gastro-intestinal modéré et d’irritation des muqueuses
buccopharyngées.
Mais peuvent aussi être employées en usage externe sous la forme de bains ou de
compresses pour leurs propriétés adoucissantes, cicatrisantes et anti prurigineuses.

>L
 a mauve ne présenterait aucune toxicité, ni de contre-indication reconnues à ce jour.
Un risque de confusion est possible, principalement avec les autres mauves : mauve à
feuilles rondes (Malva neglecta Wallr.), mauve musquée (Malva moschata L.), mauve
alcée (Malva alcea L.) et la rose trémière (Alcea rosea L.) mais cela est sans danger
car elles sont toutes d’excellentes comestibles.

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GLOSSAIRE
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne Barochore — Se dit d’une plante dont le mode de
s’ouvrant pas à maturité), dérivant d’un carpelle dispersion des graines, du pollen ou des spores se
unique, à une seule graine non soudée à la paroi fait sous le simple effet de la gravité, en tombant,
interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance n’assurant une dissémination qu’à très courte
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène). distance.
On parle par exemple de diakène lorsqu’il y a 2
akènes et de tétrakène lorsqu’il y en a 4. Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
de la germination à la dispersion des semences
Alterne — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des au moins deux saisons consécutives séparées par
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte. un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
cours de la première saison de sa croissance où elle
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre tiges), mais seulement après le premier hiver. Pour
la germination de la graine, la reproduction de la récolter les racines de ces plantes, il faut les prélever
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé. à l’automne de leur première année ou au début du
printemps de leur seconde année.
Anthère — Partie terminale renflée de l’étamine Caduc — Se dit d’un organe qui se détache et
renfermant le pollen dans deux loges ou sacs tombe spontanément après sa formation ou selon
polliniques. un rythme annuel. Par extension, on parle d’arbre
caduc quand celui-ci perd son feuillage à l’automne
Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à et se retrouve «nu».
l’inflammation, à savoir un ensemble de Dans la majorité des cas, les Angiospermes ont un
manifestations cliniques locales survenant en feuillage caduc et les Gymnospermes un feuillage
réaction à des agressions d’origines variées persistant. Mais il existe des exceptions : le mélèze
(microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires, …) et d’europe (Larix decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo
se caractérisant par 4 grands symptômes : rougeur, biloba L.), et le cyprès chauve (Taxodium distichum
chaleur, douleur et gonflement. (L.) Rich.) qui sont des gymnospermes à feuillage
caduc.
Anti-prurigineux — Qui s’oppose aux
démangeaisons (prurit). Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et
Anti-tussif — Qui lutte contre la toux. généralement de couleur verte.

Autogame — Se dit d’une plante dont les parties Calicule — Ensemble de feuilles, généralement
femelles de la fleur sont pollinisées par son propre vertes et de petite taille, entre chaque sépale,
pollen, c’est-à-dire lorsqu’il y a une autopollinisation. formant un petit calice supplémentaire à l’extérieur
Cependant, l’autogamie stricte est rare, il y a du calice principal, servant à protéger la fleur.
souvent un résidu d’allogamie (fécondation croisée).
Chez de nombreuses espèces, l’autogamie reste
possible si la fécondation croisée échoue.

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Carpelle — Élément de base du gynécée ou du pistil Fasciculé — Se dit de racines ou d’autres organes
(partie femelle de la fleur). Une fleur peut comporter (inflorescences) d’égales grandeurs disposés en
un ou plusieurs carpelles. Il comprend en principe faisceau, en touffe ou en bouquet, c’est-à-dire
trois parties : rapprochés et insérés en un point unique de l’axe.
- Un ovaire, une cavité fermée située à sa base et
contenant un ou plusieurs ovules, Filet — Partie inférieure de l’étamine s’insérant sur le
- Un style, partie surmontant l’ovaire et qui est effilé, réceptacle ou le périanthe et portant l’anthère.
- Un stigmate pouvant être poilu, rugueux ou collant
et dont le rôle est de recevoir les grains de pollen. De Flavonoïdes — Famille de molécules faisant partie
la soudure des carpelles entre eux peut résulter un de la grande classe des polyphénols. Les flavonoïdes
ovaire, un style et un stigmate unique. jouent le rôle de pigments pour les végétaux
assurant leur coloration ainsi que leur protection vis-
Cordé — Qui est en forme de coeur. On dit aussi à-vis des rayonnements ultra-violets. Ils sont connus
cordiforme. pour leurs propriétés veinoactives (en renforçant
la résistance des capillaires et en diminuant leur
perméabilité) et antioxydantes (capacité à lutter
Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne contre les méfaits des radicaux libres). Par ailleurs,
du périanthe, elle est formée de l’ensemble des ils pourraient présenter d’autres propriétés telles
pétales qui peuvent être libres ou soudés. qu’anti-inflammatoires, anti-infectieuses et immuno-
stimulantes voire immunomodulatrices...
Cyme — Inflorescence formée d’un axe principal
qui porte une fleur terminale d’où partent un ou Glabre — Qui ne présente aucun poil.
plusieurs axes secondaires, également terminés par
une fleur, qui se ramifient à leur tour. Ce processus
se répète généralement plusieurs fois. Glabrescent — Qui n’est pourvu que de très peu de
Selon le mode de ramification, on distingue trois poils ; ou qui perd ses poils avec le temps.
types de cymes : unipare (ex : cyme scorpioïde
de la vipérine (Echium vulgare L.)), bipare (ex : Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
stellaires (Stellaria spp.)) ou multipare (ex : euphorbe l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
réveille-matin (Euphorbia helioscopia L.)) selon que
l’axe principal porte un, deux ou plus de deux axes Hermaphrodite —
secondaires. 1- Se dit d’une fleur bisexuée, c’est-à-dire
comprenant à la fois des étamines (partie mâle) et
Émollient — Qui relache les tissus et calme des carpelles (partie femelle).
l’inflammation. 2- Se dit également d’une plante portant des fleurs
toutes hermaphrodites.
Entomogame — Se dit des espèces végétales
dont la reproduction dépend des insectes, ces Inflorescence —
derniers transportent le pollen et permettent ainsi la 1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles)
fécondation (voir aussi entomophile). portant ces fleurs et de bractées formant un
ensemble physionomiquement bien individualisé, sur
Étamine — Organe mâle, base de l’androcée, un même axe.
produisant le pollen, comportant un filet et une 2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
anthère. cyme...) chez différentes espèces.

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Laxatif — Qui facilite l’évacuation des selles, en enflammées mais qui peut également stabiliser le
accélérant le transit intestinal, et permet ainsi de contenu stomacal et ainsi lutter mécaniquement
soulager la constipation. contre les remontées acides.
- Comme laxatifs, lorsqu’ils sont pris en quantité
Ligneux — plus importante, en ramollissant les selles et en
1. Qui est constitué de bois ou qui ressemble à du augmentant leur volume.
bois.
2. Se dit d’un organe (tige, rameau, racine) ou Muqueuse — Membrane tapissant l’intérieur des
d’une plante dans son ensemble, muni d’un appareil cavités de l’organisme en communication avec
de soutien, de nature analogue à celle du bois l’extérieur (organes dits “creux”). Les muqueuses
(contenant suffisamment de faisceaux lignifiés pour sont donc présentes au niveau du tube digestif (de
que ses tiges soient résistantes). la bouche au rectum), de l’appareil respiratoire, de
l’appareil urinaire, des appareils génitaux masculin
et féminin ainsi que de la face postérieure des
Limbe — paupières et de la face antérieure du globe oculaire
1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille (conjonctive).
prolongeant le pétiole qui est le siège principal Quelle que soit leur localisation, elles produisent
de la photosynthèse, de la respiration et de la du mucus protecteur ce qui leur permet d’être en
transpiration. permanence humidifiées.
2. Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale.
Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné… Oedème — Infiltration et accumulation anormale
de liquide provenant du sang dans les espaces
Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent intercellulaires des tissus ou des organes, entraînant
d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins un gonflement (mou ou dur) de ces tissus ou de ces
arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe. organes.
Les causes de la formation d’un oedème sont très
Mellifère — Se dit d’une plante qui est fréquemment variées : choc, infection, inflammation de tout type,
butinée par les abeilles et dont elles vont récolter le allergies (oedème de Quincke), médicaments,
nectar ou encore le pollen ou le miellat. diminution anormale du drainage de la lymphe,
problèmes veineux, insuffisance cardiaque...
Mucilages — Il s’agit de polysaccharides
hétérogènes dont les structures sont particulièrement Orbiculaire — Se dit d’une partie de plante dont la
complexes. Ils gonflent au contact de l’eau et forme est ronde ou presque ronde.
forment un gel. Ils sont notamment présents chez les
Plantaginaceae, les Malvaceae, les Linaceae ainsi Ovaire — Partie à la base du gynécée ou de
que chez quelques Fabaceae. chaque carpelle (lorsque le gynécée est constitué de
Les mucilages sont principalement employés carpelles libres ou soudés), contenant un ou plusieurs
pour leurs propriétés émollientes, c’est-à-dire qui ovules.
relâchent, détendent, ramollissent les tissus. Ces
propriétés sont particulièrement intéressantes : Ovaire supère — Se dit d’un ovaire qui n’est pas
- En externe contre les démangeaisons, les irritations enfoncé dans le réceptacle de la fleur et qui se situe
de la peau et des muqueuses. au-dessus du point d’insertion des pièces florales
- Pour soulager les maux de gorge et les toux sèches. (pétales et sépales). Le réceptacle est alors convexe.
- Au niveau du tractus digestif, en cas de brûlures
d’estomac et de reflux gastro-oesophagien. Ils
constituent alors un gel qui tapisse les muqueuses

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Palmatifide — Se dit d’une feuille découpée, palmée Polyakène — Un polyakène est un fruit multiple issu
dont les divisions qui donnent naissance à des lobes, d’un gynécée formé de plusieurs carpelles libres
atteignent environ le milieu de chaque demi-limbe. entre eux. Il est constitué de plusieurs akènes qui
sont des fruits secs, indéhiscents (ne s’ouvrant pas à
Palmatilobé — Se dit d’une feuille dont le limbe est maturité), à une seule graine non soudée à la paroi
palmé et lobé avec des divisions peu marquées. interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène).
On parle par exemple de diakène lorsqu’il y a 2
Palmatipartite — Se dit d’une feuille découpée, akènes et de tétrakène lorsqu’il y en a 4.
palmée dont les divisions qui donnent naissance à
des lobes, vont au delà du milieu de chaque demi-
limbe. Les divisions sont presque séparées mais pas Préfloraison tordue — Disposition des pièces
totalement. florales entre elles, enroulées en vrille, dans le
bouton juste avant l’épanouissement de la fleur.
Exemple : la mauve des bois (Malva sylvestris L.).
Palmé — Se dit d’un limbe foliaire dont les nervures
principales ou celles des folioles rayonnent à partir
du sommet du pétiole de telle sorte que l’ensemble Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
a une forme de main aux doigts étalés. courts et souples.

Pédicelle — Dans une inflorescence, petite Réticulé — Qui forme un aspect, un dessin, en
ramification du pédoncule portant à son sommet réseau de lignes ou de crêtes entrecroisées.
une seule fleur, ou, chez les Poaceae, un seul épillet.
Terme pouvant également désigner un pédoncule Rudérale — Qualifie une espèce capable de croître
très court. dans des sites dégradés par l’activité humaine :
décombres, terrains vagues... Beaucoup de plantes
Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe nitrophiles sont des plantes rudérales. Exemple : la
à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les grande ortie (Urtica dioica L.).
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.
Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur
Pharmacopée — La pharmacopée au sens large verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur
est un recueil recensant un ensemble de remèdes. le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et
Certaines pharmacopées peuvent également dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le
préciser les usages qui sont associés. calice.
Les pharmacopées européenne et française sont
des recueils officiels destiné aux professionnels Stipule — Petit appendice pouvant ressembler à
de santé recensant l’ensemble des remèdes une feuille, plus rarement en forme d’épine ou de
utilisés : plantes médicinales, substances minérales, glande, inséré, au point où le pétiole se relie à la
animales, principes actifs de synthèse et formes tige. Le plus souvent, les stipules sont insérés par
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme paire.
de textes appelés monographies.
Style — Rétrécissement, plus ou moins long (parfois
inexistant comme chez le coquelicot (Papaver rhoeas
L.), entre l’ovaire et le stigmate ou les stigmates (cas
d’une soudure partielle de plusieurs carpelles).

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Tube staminal — Qui forme un aspect, un dessin, en Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
réseau de lignes ou de crêtes entrecroisées. c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent.
Ulcère — Perte de substance au niveau de la peau La plante peut donc se reproduire plusieurs années
ou des muqueuses. Du fait d’une faible cicatrisation, de suite. Les vivaces les plus connues sont les arbres,
il peut évoluer d’un stade aigu vers un stade mais il existe de nombreuses herbacées vivaces :
chronique. Un ulcère est associé à un phénomène la consoude officinale (Symphytum officinale L.),
inflammatoire, souvent à la présence de pus et la berce commune (Heracleum sphondylium L.),
présente localement un risque accru d’infection. la gentiane jaune (Gentiana lutea L.) ou l’arnica
(Arnica montana L.)... Synonyme : pérenne.

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Sources

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17th July 2019)

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à Guillaume Douault


et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

MAUVE MUSQUÉE

Mauve musquée (Malva moschata L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1,2


Malva moschata L. Commune dans presque toute la France, jusqu’à
1200 m d’altitude.
NOMS VERNACULAIRES
Mauve musquée RÉPARTITION MONDIALE1,3
Présence Européenne, surtout occidentale et
FAMILLE BOTANIQUE centrale ; Maroc ; Québec.
Malvaceae
MILIEUX/SOL1,3,4
NOM ANGLAIS Espèce héliophile*, la mauve musquée aime le plein
Musk-mallow soleil, elle affectionne les sols secs et frais, argileux,
siliceux, moyennement pourvus en bases et en
éléments nutritifs, au pH neutre à légèrement acide.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Mauve musquée - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.1
Elle croît au bord des routes, des haies et des La corolle* est deux fois plus longue que le
champs, dans les prés, les coteaux secs, les lisières, calice* qui est accrescent* à lobes* triangulaires,
les coupes forestières et les bois clairs. enveloppant les carpelles* et noir à maturité.
Le calicule*, à 3 divisions étroites libres, a des
FLORAISON 1,3,5 folioles* linéaires atténués aux deux bouts.
Assez étendue de mai à septembre. Les nombreuses fleurs se referment la nuit en
s’enroulant en spirale. Elles sont pollinisées
PÉRIODE DE RÉCOLTE6 par les insectes ou autogames* et ont un doux
parfum musqué.
Pour un usage culinaire :
• Fruits : Polyakènes* formés de nombreux akènes*
• Feuilles : Printemps (avant la floraison - ne pas
de petite taille, ronds et aplatis, d’abord verts
prendre les feuilles contaminées par la rouille).
et tendres puis noirâtres et secs à maturité. Ces
• Fleurs : Mai à Septembre. akènes sont densément velus-hérissés sur le
• Fruits : En été. dos, lisses sur les faces, réunis par 10 à 16, en
• Racines : À partir de la 2 année, à l’automne.
e
cercle autour d’un axe, entourés par les sépales.
L’ensemble ressemble à une petite meule de
DESCRIPTION 1,3–8 fromage d’où son nom de “fromageon”. Les
Son nom vient du grec malakos (mou) et móschos graines, une par akène, sont dispersées par le
(musc). vent soit anémochores*.
Plante herbacée vivace*, parsemée de poils simples, • Racines : Pivotantes*, divisées et puissantes.
de 30 cm à 120 cm. La mauve musquée est de type
hémicryptophyte*, à fort polymorphisme foliaire*, à
croissance rapide et se développe en massifs touffus.
• Tiges : De 30 à 120 cm, arrondies, dressées,
hérissées de poils simples ou fasciculés*.
• Feuilles : Alternes*, pétiolées*, munies de
stipules* et libèrant un parfum musqué au
froissement. De couleur vert franc, pubescentes*,
les basilaires* sont suborbiculaires* ou
réniformes* et dentées, puis au fur et à mesure
de son développement, elles deviennent
densément découpées, jusqu’à la base, en 5 à
7 segments* étroits, 2 fois pennatifides*.
• Fleurs : Grandes de 4-5 cm, à 5 pétales rose
pâle (parfois blanc), veinés de lignes discrètes
rose plus foncées, nettement échancrés.
Les filets* des étamines* sont soudés entre eux
sur toute la longueur, formant un tube staminal*
(caractéristique de la famille des Malvaceae),
enveloppant l’ovaire* et le style* tout en laissant
les anthères* libres au sommet.
Elles sont solitaires à l’aisselle des feuilles et
Tige ronde, dressée et hérissée de poils simples ou fasciculés.
fasciculées* au sommet des tiges.

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Feuille pubescente, densément découpée et libérant un parfum musqué au Grande fleur rose pâle aux pétales échancrés, et à la colonne centrale
froissement. d’étamines soudés.

Calice à lobes triangulaires et calicule à 3 sépalules étroites et libres. Fleur solitaire à l’aisselle des feuilles.

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Fleurs fasciculées au sommet de la tige.

Fruit formé de nombreux akènes réunis autour d’un axe, densément velu- Calices enveloppant les carpelles.
hérissés sur le dos et lisses sur les faces, appelé “fromageon”.

CUISINE
Bonne plante culinaire, la mauve musquée Les fleurs, légèrement parfumées et sucrées sont
se consomme à volonté, dans la mesure de ajoutées aux salades vertes ou de fruits.
l’abondance de la plante. Tout comme la mauve Les fruits ou “fromageons”, cueillis avant maturité
des bois, elle est très riche en mucilages*6,9. Les ont un goût de noisette fraîche, ils sont consommés
jeunes feuilles sont ajoutées crues aux salades. Les directement crus durant la récolte ou confits au
feuilles cueillies plus tard peuvent être cuites en vinaigre, comme des câpres.
potage, gratin, ajoutées aux omelettes, seules ou en Les extrémités des jeunes racines peuvent être
mélange avec d’autres légumes verts6,9,10. ajoutées aux plats de légumes une fois finement
découpées6,9–11.

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Tartelettes aux pommes et mauve musquée En usage externe en cas :
1 pâte feuilletée ou brisée ; 60 g de fleurs de mauve • d’affections dermatologiques (crevasses,
fraîches ; 2 grosses pommes ; 100 g de sucre en écorchures, gerçures, piqûres d’insectes)
poudre ; 10 cL d’eau ; 1 c. à café de jus de citron. en traitement d’appoint adoucissant et
Garder quelques belles fleurs pour la décoration finale. antiprurigineux*.
Dans une casserole, chauffer et porter à ébullition • de douleurs de la cavité buccale et/ou du
durant 20 min le sucre, l’eau, le jus de citron et 50 g pharynx sous la forme de bains de bouche ou
de fleurs ciselées, afin de faire un sirop. de gargarismes.
Étaler la pâte dans un moule puis verser la Feuilles et fleurs de mauve peuvent aussi être
préparation refroidie, recouvrir de petits dés de traditionnellement utilisées par voie locale sous la
pommes et cuire au four à 180°C durant 20 min. forme de compresses (à partir d’infusions ou de
Laisser quelque peu refroidir et décorer de fleurs macérations) en cas d’irritation ou de gêne oculaire
fraîches. due à des causes diverses (atmosphère enfumée,
effort visuel soutenu, bains de mer ou de piscine…).
NUTRIMENTS
Nous n’avons pas trouvé d’informations, à ce jour, ANECDOTES ET AUTRES
sur les nutriments de la mauve musquée. INFORMATIONS
• Grande productrice de pollen, la mauve
MOLÉCULES ACTIVES musquée est une plante mellifère*1,13–15.
La mauve musquée est peu étudiée. On sait • La mauve musquée fait partie des espèces des
qu’elle contient, comme la mauve des bois (Malva prairies de fauche de la Directive Habitats.
sylvestris L.) des mucilages12 retrouvés dans les Ces prairies sont riches en espèces rares et
feuilles et les fleurs, il s’agit de polysaccharides protégées et garantissent l’équilibre des sols et
hétérogènes dont les structures sont particulièrement la bonne santé des animaux domestiques qui
complexes. Ils gonflent au contact de l’eau et les pâturent car en effet, elles sont excellentes
forment un gel. Les mucilages sont principalement pour la production laitière et fromagère. Mais
employés pour leurs propriétés émollientes, c’est-à- pour maintenir cette biodiversité il doit y avoir
dire qui relâchent, détendent, amollissent les tissus. des rotations fréquentes de pâturages et une
fauche tardive uniquement. Ces prairies sont
PROPRIÉTÉS aussi considérées comme de véritables réservoirs
Cette plante n’est pas utilisée couramment en à semences qui permettront de revégétaliser
herboristerie. certains milieux appauvris ou détruits, elles
participent à la préservation d’un ou plusieurs
Néanmoins, tout comme la mauve des bois (Malva
habitats et contribuent de manière significative à
sylvestris L.), elle contient des mucilages et présente
maintenir une biodiversité élevée dans la région
donc des propriétés similaires.
considérée9,16.
Les fleurs et feuilles de mauve musquée pourraient
donc être utiles : TOXICITÉ
En usage interne : Aucune toxicité reconnue à ce jour.
En traitement symptomatique en cas :
• de toux et d’irritation des muqueuses* de la CONTRE INDICATIONS
bouche et de la gorge. Aucune contre-indication à notre connaissance.
• d’inconfort gastro-intestinal modéré par ses
propriétés émollientes*.
• de constipation.

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CONFUSIONS POSSIBLES

À l’état végétatif
Avant l’apparition des fleurs, on pourrait confondre de mauve musquée (Malva moschata L.), comme
les feuilles de mauve musquée (Malva moschata L.) celles de toutes les autres Malvaceae, sont gluantes
avec d’autres feuilles appartenant à diverses plantes lorsqu’on les écrase entre les doigts, de par leur
d’autres familles que les Malvaceae, mais les feuilles richesse en mucilages.

Feuilles de Mauve musquée Feuilles de Bouton d’or Géranium découpé


(Malva moschata L.) (Ranunculus acris L.) (Geranium dissectum L.)

Plante toxique. Feuilles à poils rudes sur l’envers


Feuilles inférieures à 5 nervures et l’endroit.
principales généralement La tige est à poils étalés et dirigés
palmées* pouvant être vers le bas.
pubescentes* ou glabres*.
Feuilles supérieures sessiles.

Feuilles inférieures différentes


des feuilles supérieures. Les
inférieures sont divisées jusqu’au
milieu du limbe, les supérieures
sont profondément découpées.
Feuilles gluantes lorsqu’on les
écrase entre les doigts, elles
libèrent un léger parfum de musc
très caractéristique.

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Géranium fluet Géranium mou Aconit napel
(Geranium pusillum L.) (Geranium molle L.) (Aconitum napellus L.)

Les tiges du géranium fluet sont Les tiges du géranium mou sont Plante très toxique.
couchées ou ascendantes. densément velues à poils blancs Les tiges très feuillées
Les feuilles inférieures de 4 cm étalés, couchées ou ascendantes, sont glabres* sur le bas et
de diamètre, sont palmées* en de couleur rougeâtre. pubescentes* dans le haut,
5-7 lobes non divisés jusqu’à la Les feuilles, de couleur gris-vert dressées et non ramifiées.
base et 1,5 à 3 fois plus longs que sont rondes ou réniformes*, Les feuilles sont alternes*,
larges ; il en est de même pour les non divisées jusqu’à la base, pétiolées*, rondes à triangulaires,
dents obtuses*. mais jusqu’au milieu du limbe*, lisses, brillantes et glabres,
Les feuilles supérieures sont plus palmées* en 5-7 lobes* 1 à 1,5 profondément palmatiséquées*
petites et subsessiles*. fois plus longs que larges, chacun en 5 à 7 lobes très étroits
divisé en trois dents à extrémités linéaires-lancéolés* et finement
obtuses*. Mollement velues, elles épointés, partant tous du même
sont très douces au toucher, de point au sommet du pétiole*,
3 cm de diamètre, aux pétioles* chaque lobe* principal est encore
rougeâtres densément couverts divisé en lobes secondaires, de
de poils très fins de différentes couleur vert à vert foncé.
longueurs et de petites glandes,
les stipules* ovales sont de
couleur brun rougeâtre et souvent
déchirés.

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Plante fleurie

Caractéristiques Caractéristiques Caractéristiques


de la Mauve musquée de la Mauve alcée du Bouton d’or
(Malva moschata L.) (Malva alcea L.) (Ranunculus acris L.)
Grosses fleurs, 4 cm à 5 cm, à La mauve alcée ressemble Plante toxique.
5 pétales de couleur rose pâle beaucoup à la mauve musquée Fleurs actinomorphes*,
veinés de rose légèrement plus mais elle possède des poils composées de 5 pétales jaunes
foncé, solitaires à l’aisselle des en étoile sur la tige, des fruits brillants.
feuilles et fasciculées* au sommet glabres et n’a pas d’odeur.
des tiges.

Caractéristiques Caractéristiques Caractéristiques Caractéristiques


du Géranium découpé du Géranium fluet du Géranium mou de l’Aconit napel
(Geranium dissectum L.) (Geranium pusillum L.) (Geranium molle L.) (Aconitum napellus L.)

Comestible (jeunes Comestible (feuilles et Non comestible. Plante très toxique.


pousses et fleurs). fleurs). Les pétales roses des Les fleurs sont en
Petites fleurs aux Les fleurs à 5 pétales minuscules fleurs casque hémisphérique,
pétales rose pourpré et violet clair et échancrés (8-12 mm de diamètre) assez grandes, de
émarginés*, de 8-10 mm font 5-8 mm de du géranium mou sont couleur bleue ou
de diamètre, au diamètre, dépassent profondément échancrés violette, en grappes
pédoncule* biflore*. à peine des feuilles et couverts de poils, allongées.
supérieures en à floraison inclinée et
inflorescence* unipare* biflore*.
ou biflore*.

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SYNTHÈSE

>L
 a mauve musquée (Malva moschata L.) appartient à la famille des Malvaceae.
Commune partout en France, c’est une espèce héliophile* qui apprécie les sols frais et
secs, plutôt argileux.
Plante herbacée vivace* de 30 cm à 120 cm. La mauve musquée se développe en
massifs touffus.
• Tiges : De 30 à 120 cm, arrondies, dressées, hérissées de poils simples ou fasciculés*.
• Feuilles : Alternes*, stipulées*, elles libèrent un parfum musqué au froissement. Les
basilaires* sont suborbiculaires* ou réniformes* et dentées, puis elles deviennent
densément découpées.
• Fleurs : Grandes de 4-5 cm, à 5 pétales rose pâle (parfois blanc), veinés de lignes
discrètes rose plus foncé, aux pétales nettement échancrés et au doux parfum
musqué. Elles sont solitaires à l’aisselle des feuilles et fasciculées* au sommet des
tiges. Les nombreuses fleurs se referment la nuit en s’enroulant en spirale. Les filets*
des étamines* sont soudés entre eux sur toute la longueur, formant un tube staminal*
(caractéristique de la famille des Malvaceae).
• Fruits : Polyakènes* formés de nombreux akènes* de petite taille, ronds et aplatis.
Ces akènes sont densément velus-hérissés sur le dos. L’ensemble ressemble à une
petite meule de fromage d’où son nom de “fromageon”.
• Racines : Pivotantes*, divisées et puissantes.

>B
 onne comestible, dont on peut consommer les jeunes feuilles crues ou cuites, les fleurs
et les akènes encore jeunes et tendres.

>L
 a mauve musquée contient des mucilages* aux propriétés émollientes. Par
conséquent, bien qu’elle ne soit pas classiquement utilisée en herboristerie, on peut
considérer que ses usages se rapprochent de ceux de la mauve des bois (Malva
sylvestris L.). Elle pourrait donc être utilisée :
• En interne en cas de toux ou d’irritations des muqueuses de la bouche ou de la
gorge ou d’inconfort gastro-intestinal modéré ou de constipation.
• En externe en cas d’affections dermatologiques ou de douleurs de la cavité buccale
et du pharynx.

>A
 ucune toxicité ou de contre-indication n’a été répertoriée à ce jour à notre
connaissance. Cependant la mauve musquée peut être confondue avec le bouton d’or
(Ranunculus acris L.) et l’aconit napel (Aconitum napellus L.) toutes deux toxiques, avec
le géranium mou (Geranium molle L.) non comestible mais aussi avec la mauve alcée
(Malva alcea L.), le géranium découpé (Geranium dissectum L.) et le géranium fluet
(Geranium pusillum L.) tous trois comestibles.

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GLOSSAIRE

Accrescent — Se dit d’un organe floral (à l’exception Antalgique —


des ovaires), souvent le calice, qui au lieu de tomber - Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur
à la floraison poursuit sa croissance après la (algie) ». Synonyme : analgésique, anti-douleur.
fécondation, devenant une partie intégrante du fruit. - Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre
Actinomorphe — Se dit d’une fleur régulière, dont
la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les
les pièces sont disposées de manière symétrique par
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe
rapport à son axe et présente donc plusieurs plans
« a » privatif).
de symétrie (symétrie axiale ou radiale organisée
autour du réceptacle). On ne peut y définir ni haut ni Anthère — Partie terminale renflée de l’étamine
bas, ni partie gauche ni partie droite. renfermant le pollen dans deux loges ou sacs
polliniques.
Acuminé — Se dit d’un organe (feuille, bractée ou
division du calice) qui se termine en pointe fine, Anti-prurigineux — Qui s’oppose aux
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen. démangeaisons (prurit).
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne Autogame — Se dit d’une plante dont les parties
s’ouvrant pas à maturité), à une seule graine femelles de la fleur sont pollinisées par son propre
non soudée à la paroi interne du fruit. Chaque pollen, c’est-à-dire lorsqu’il y a une autopollinisation.
fleur peut donner naissance à un seul akène ou à Cependant, l’autogamie stricte est rare, il y a
plusieurs akènes (polyakène). On parle par exemple souvent un résidu d’allogamie (fécondation croisée).
de diakène lorsqu’il y a 2 akènes et de tétrakène Chez de nombreuses espèces, l’autogamie reste
lorsqu’il y en a 4. possible si la fécondation croisée échoue.
Alternes — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, Basale — À la base d’une plante.
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des
Basilaire — Qui est situé à la base de la plante. On
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte.
parle, par exemple de feuilles basilaires. La tige peut
Anémochore — Mode de dissémination des graines ou non se développer suivant les espèces.
ou des fruits par le vent. Les graines anémochores
Biflore — Qui porte deux fleurs, ou, que les fleurs
sont souvent pourvues de poils ou pappus (pissenlits
sont attachées deux à deux.
- Taraxacum spp.-) ou d’une aile (érable champêtre
- Acer campestre-, frêne commun - Fraxinus Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
excelsior-, ormes -Ulmus spp.-, tilleul à petites feuilles de la germination à la dispersion des semences
-Tilia cordata -). jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
au moins deux saisons consécutives séparées par
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de
un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
vie dure au maximum un an, c’est à dire qu’entre
cours de la première saison de sa croissance où elle
la germination de la graine, la reproduction de la
développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé.
tiges), mais seulement après le premier hiver.
Pour récolter les racines de ces plantes, il faut les
prélever à l’automne de leur première année ou au
début du printemps de leur seconde année.

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Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la Filet — Partie inférieure de l’étamine s’insérant sur le
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et réceptacle ou le périanthe et portant l’anthère.
généralement de couleur verte.
Foliole — Division du limbe d’une feuille composée
Calicule — Ensemble de feuilles, généralement qui est semblable à une «petite feuille».
vertes et de petite taille, entre chaque sépale,
Glabre — Qui ne présente aucun poil.
formant une petit calice supplémentaire à l’extérieur
du principal, servant à protéger la fleur. Glanduleux — Se dit d’un organe pourvu d’une ou
de plusieurs petites glandes sécrétrices.
Carpelle — Élément de base du gynécée ou du pistil
(partie femelle de la fleur). Une fleur peut comporter Héliophile — Qui a d’importants besoins de lumière
un ou plusieurs carpelles. Il comprend en principe pour se développer, qui apprécie être exposé au
trois parties : soleil.
- Un ovaire, une cavité fermée située à sa base et
contenant un ou plusieurs ovules, Hémicryptophyte — Plante vivace dont les parties
- Un style, partie surmontant l’ovaire et qui est effilé, aériennes disparaissent complètement à la mauvaise
- Un stigmate pouvant être poilu, rugueux ou collant saison (sécheresse ou hiver) tandis que les bourgeons
et dont le rôle est de recevoir les grains de pollen. persistent au niveau du sol. Il existe plusieurs types
De la soudure des carpelles entre eux peut résulter d’hémicryptophytes : cespiteux, en rosette (pissenlits :
un ovaire, un style et un stigmate unique. Taraxacum spp.) et grimpant (houblon : Humulus
lupulus L.).
Caulinaire — Se dit d’un organe inséré sur la tige.
Par exemple, une feuille caulinaire. Inflorescence —
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles)
Corolle — Enveloppe interne du périanthe, située portant ces fleurs et de bractées formant un
entre le calice et les étamines, souvent colorée, ensemble physionomiquement bien individualisé,
formée de l’ensemble des pétales qui peuvent être sur un même axe.
libres ou soudés.
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
Divariqué — Se dit principalement de rameaux cyme...) chez différentes espèces.
qui s’écartent les uns des autres en tout sens et en
Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille
formant avec l’axe principal un angle largement
principalement) en forme de lance, rétréci aux
ouvert.
extrémités et élargi en partie médiane, le plus
Étamine — Organe mâle, base de l’androcée, souvent 3 à 4 fois plus long que large.
produisant le pollen, comportant le filet et l’anthère.
Limbe —
Émarginé — Qualifie un organe (pétale, feuille, 1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille
lamelle de champignon...) qui est très légèrement prolongeant le pétiole qui est le siège principal
échancré au sommet, a une entaille terminale de la photosynthèse, de la respiration et la
arrondie. transpiration.
2. Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale.
Émollient — Qui relache les tissus et calme Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné…
l’inflammation.
Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent
Fasciculés — Se dit de racines ou d’autres organes d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
(inflorescences) d’égales grandeurs disposés en arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe .
faisceau, en touffe ou en bouquet, c’est-à-dire
rapprochés et insérés en un point unique de l’axe.

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Mellifère — Se dit d’une plante qui est fréquemment Pennatifide — Se dit d’une feuille à nervation
butinée par les abeilles et dont elles vont récolter le pennée dont les divisions atteignent environ le milieu
nectar ou encore le pollen ou le miellat. de chaque demi-limbe.
Mucilage — Substance végétale (composée de Pétiolée — Se dit d’une feuille muni d’un pétiole.
glucides), qui gonfle au contact de l’eau, sans s’y
Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe
dissoudre, formant une matière visqueuse, parfois
à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les
collante, semblable à de la gélatine, aux propriétés
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.
épaississantes.
Pharmacopée — La pharmacopée au sens
Muqueuse — Membrane tapissant l’intérieur des
large est un recueil recensant un ensemble de
cavités de l’organisme en communication avec
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
l’extérieur (organes dits “creux”). Les muqueuses
également préciser les usages qui sont associés.
sont donc présentes au niveau du tube digestif (de
Les pharmacopées européenne et française sont
la bouche au rectum), de l’appareil respiratoire, de
des recueils officiels destiné aux professionnels
l’appareil urinaire, des appareils génitaux masculin
de santé recensant l’ensemble des remèdes
et féminin ainsi que de la face postérieure des
utilisés : plantes médicinales, substances minérales,
paupières et de la face antérieure du globe oculaire
animales, principes actifs de synthèse et formes
(conjonctive).
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
Quelle que soit leur localisation, elles produisent
de textes appelés monographies.
du mucus protecteur ce qui leur permet d’être en
permanence humidifiées. Pivotante (racine) — Racine principale, bien
plus développée que les radicelles et s’enfonçant
Obtuse — Se dit d’un organe (feuille, pétale,
verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule
sépale...) à sommet arrondi et non aigu.
l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de
Orbiculaire — Se dit d’une partie de plante dont la réserves. On parle aussi de racine pivot.
forme est ronde ou presque ronde.
Polyakène — Un polyakène est un fruit multiple issu
Ovaire — Partie à la base du gynécée ou de d’un gynécée formé de plusieurs carpelles libres
chaque carpelle (lorsque le gynécée est constitué de entre eux. Il est constitué de plusieurs akènes qui
carpelles libres ou soudés), contenant un ou plusieurs sont des fruits secs, indéhiscents (ne s’ouvrant pas à
ovules. maturité), à une seule graine non soudée à la paroi
interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance
Palmatiséquée — Se dit d’une feuille dont le limbe
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène).
est palmé et profondément découpé en segments
On parle par exemple de diakène lorsqu’il y a 2
presque complètement distincts, à peine soudés à la
akènes et de tétrakène lorsqu’il y en a 4.
base.
Polymorphisme foliaire — Caractère propre aux
Palmé — Se dit d’un limbe foliaire dont les nervures
plantes qui produisent des feuilles ou des frondes
principales ou celles des folioles rayonnent à partir
d’au moins deux types différents. La variation
du sommet du pétiole de telle sorte que l’ensemble
concerne la taille, la forme, la symétrie, la position
a une forme de main aux doigts étalés.
ou la fonction. On parle aussi d’hétérophyllie.
Pédoncule — Axe d’une inflorescence sur lequel sont
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
insérés les pédicelles, ou axe d’une fleur solitaire. Le
courts et souples.
pédoncule prend en général naissance sur la tige de
la plante. Réniforme — Qui a la forme d’un rein, courbé dans
sa longueur avec un côté concave et l’autre convexe.

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Rhizome — Tige souterraine vivace, généralement Suborbiculaire — Qui dispose d’un contour presque
à peu près horizontale, émettant chaque année des rond, circulaire.
racines adventives et des tiges aériennes. et dont les
Subsessile — Se dit d’un organe à pétiole ou
feuilles sont réduites à des écailles sèches, ce qui le
pédicelle très court donc qui est presque sessile.
distingue d’une racine.
Tripartite — Se dit d’un organe divisé en trois parties
Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
ou éléments, jusqu’au delà de la moitié de leur
très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
longueur.
niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles
forment une rosette durant la première année de Tube staminal — Correspond à la soudure des
leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se étamines en tube, en général par les filets.
maintiennent sous forme de rosette l’hiver alors que
le reste de la plante a disparu. Tubercule — Renflement d’une tige souterraine
emmagasinant des substances de réserve.
Segment — Division du limbe d’une feuille ou d’une
fronde, se prolongeant jusqu’à la nervure médiane, Unipare — Se dit d’une cyme dans laquelle un seul
et non rétrécie à la base. bourgeon latéral reprend sa croissance (hélicoïde, en
éventail, scorpioïde).
Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,
dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule, Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
pédicelle....). c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent.
Stipule — Petit appendice pouvant ressembler à La plante peut donc se reproduire plusieurs années
une feuille, plus rarement en forme d’épine ou de de suite. Les vivaces les plus connues sont les arbres,
glande, inséré, au point où le pétiole se relie à la mais il existe de nombreuses herbacées vivaces :
tige. Le plus souvent, les stipules sont insérés par la consoude officinale (Symphytum officinale L.),
paire. la berce commune (Heracleum sphondylium L.),
la gentiane jaune (Gentiana lutea L.) ou l’arnica
Style — Rétrécissement, plus ou moins long (parfois
(Arnica montana L.)... Synonyme : pérenne.
inexistant comme chez le coquelicot (Papaver
rhoeas L.), entre l’ovaire et le stigmate ou les
stigmates (cas d’une soudure partielle de plusieurs
carpelles).

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Sources

1. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré. 1,
2. Thomas, R. et al. Petite flore de France : Belgique, Luxembourg, Suisse ; [Guide d’identification: 100
families, 500 genres, 100 espèces]. (Belin, 2016).
3. eFlore – Tela Botanica.
4. Neil Fletcher. Fleurs sauvages. (Institut pour le développement forestier, 2004).
5. Malva moschata L. Available at: https://www.preservons-la-nature.fr/flore/taxon/714.html. (Accessed:
16th July 2019)
6. Marie-Claude Paume. Sauvages et comestibles. Herbes, fleurs et petites salades. (2010).
7. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
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sols. 1,2,3, (Editions promonature).
10. Mauve musquée - Malva moschata. Available at: http://yoann.hue.free.fr/mauvemusque.html.
(Accessed: 16th July 2019)
11. C. Bastgen, B. Schröder, S. Zurlutter. 300 plantes comestibles. (Editions Delachaux et niestlé, 2018).
12. Classen, B., Amelunxen, F. & Blaschek, W. Analytical and Structural Investigations of the Mucilage of
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13. Les principales plantes mellifères. Available at: https://www.apiculture.net/blog/principales-plantes-
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14. Flore mellifère. Available at: http://www.mon-abeille.com/flore_mellifere.php. (Accessed: 16th July 2019)
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July 2019)
16. Directive habitats. Wikipédia (2018).
17. Géranium disséqué - Geranium dissectum. Available at: http://yoann.hue.free.fr/geraniumdisseque.html.
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18. Geranium dissectum L. Available at: https://www.preservons-la-nature.fr/flore/taxon/505.html.
(Accessed: 16th July 2019)
19. Geranium dissectum. Available at: https://www2.dijon.inra.fr/hyppa/hyppa-f/gerdi_fh.htm. (Accessed:
16th July 2019)
20. Moutsie, Gérard Ducerf. Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance,
sans risque de confusion. (éditions de Terran, 2015).
21. François Couplan, Eva Styner. Les plantes sauvages comestibles et toxiques. (Delachaux et Niestlé,
2013).
22. Aconitum napellus L. Available at: https://www.toxiplante.fr/monographies/aconit.html. (Accessed: 16th
July 2019)

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Mauve musquée - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.14
F O R M AT I O N E N L I G N E

MICOCOULIER

Micocoulier de Provence (Celtis australis L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1,2


Celtis australis L. Sud-ouest de la France jusqu’à la vallée inférieure
de la Garonne, en Méditerranée et jusqu’à Lyon.
NOMS VERNACULAIRES Peu fréquent en Corse. On le rencontre souvent
Micocoulier de Provence, micocoulier du Midi planté comme arbre d’ornement dans les parcs de
nombreuses régions de France.
FAMILLE BOTANIQUE
Cannabaceae RÉPARTITION MONDIALE
Europe, surtout méridionale, Afrique du Nord,
NOM ANGLAIS Asie occidentale, Australie.
European hackberry, nettle tree

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Micocoulier - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1
MILIEUX/SOLS2 • Son écorce est lisse, mince et grise, avec
Espèce thermophile*, c’est une espèce qui nécessite des sortes de “bourrelets”. Elle ressemble
un ensoleillement fort. On la trouve au niveau des à celle du hêtre mais fait davantage de
coteaux, dans les haies, les milieux rocailleux et les bourrelets.
forêts d’arbres à feuilles caduques*. Elle apprécie • Les feuilles sont alternes*, pétiolées*,
les sols calcaires relativement bien alimentés en eau, distiques*, ovales-lancéolées*,
mais supporte aussi bien les terrains secs. palmatinervées* et asymétriques à la
base. Elles sont dentées en scie* (sauf à
FLORAISON 1 la base) et atténuées au sommet en une
Avril à mai. pointe longue et fine. Le limbe*, vert
sombre à la face supérieure, est couvert
PÉRIODES DE RÉCOLTE de petits poils rudes rendant la feuille
légèrement rêche au toucher tandis que la
En usage culinaire :
face inférieure vert-grisâtre est duveteuse.
• Fruits : septembre-novembre
• C’est une espèce monoïque polygame*
• Bourgeons : avril
qui possède à la fois des fleurs
• Feuilles : avril-juillet.
hermaphrodites* et des fleurs unisexuées
DESCRIPTION2–5 mâles et femelles.
Les fleurs sont très petites, verdâtres
Le genre Celtis comprend environ 80 espèces
ou jaunâtres, solitaires et longuement
dont 2 en France : le micocoulier de Provence
pédonculées*, elles se développent à
(Celtis australis L.) et le micocoulier de Virginie
l’aisselle des feuilles avant leur déploiement
(Celtis occidentalis L.). Ce sont des espèces
ou pendant le débourrage*.
subspontanées*, qui ont été introduites,
souvent plantées à des fins environnementales. • Le fruit qui ressemble à une petite cerise
d’environ 1 cm de diamètre, est une drupe*
Arbre de 10 à 30 mètres, parfois simple peu charnue possédant un gros noyau
arbrisseau*, à port étalé, arrondi, et au entièrement ridé. D’abord verts, puis
feuillage caduc*. Ses branches inférieures sont jaunes, les fruits deviennent finalement
horizontales et les ramifications flexibles et bordeaux-foncé, voire presque noirs à
pendantes. maturité, on les appelle des “micocoules”.
Ils restent longtemps accrochés aux
branches de l’arbre durant l’hiver.
• Les bourgeons sont petits et aigus*.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Micocoulier - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 2
Arbre de 10 à 30 mètres, au port étalé, arrondi et au feuillage caduc.

Écorce lisse et mince, avec de petits “bourrelets”.

Feuilles alternes, pétiolées, ovales-lancéolées, asymétriques à la base, vert sombre au-dessus et vert-grisâtre, duveteuses en dessous.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Micocoulier - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 3
Toutes petites fleurs verdâtres ou jaunâtres, longuement pédonculées.

Petits fruits, drupes, à différents stades de maturité, appelés “micocoules”.

Drupe peu charnue possédant un gros noyau ridé contenant une graine riche en lipides. Petit bourgeon aigu.

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CUISINE6,7
• Le fruit est comestible cru mais peu charnu, avec une pulpe sèche et légèrement sucrée. Il a une saveur
très agréable proche de celle de la datte.
ll est possible de mixer les fruits avec de la compote de pomme (passer au travers d’un tamis ou non) ou
encore de les sécher pour les réduire en poudre et en faire une farine.
• L’amande oléagineuse des noyaux, excellente à consommer telle quelle, pourrait servir à élaborer une
huile douce (comparable à l’huile d’amande douce).
• Les bourgeons qui débourrent, puis les jeunes feuilles, sont délicieux crus au printemps dans des
salades par exemple. Les feuilles plus matures pourront être dégustées cuites jusqu’au début de l’été.

RECETTE

Liqueur de micocoules8
Autrefois, en Provence, il était de coutume de boire lors de la veillée de Noël un verre de “flasco
sauvochrestian” ou “fiole de sauve-chrétien”. Remettons au goût du jour cette recette provençale !
Pour 1 L de liqueur
Ingrédients : 1 L d’alcool de fruit à 40° ; 1 kg de micocoules ; 150 mL d’eau et 50 g de sucre brun.
Préparation :
• Récolter les micocoules lorsqu’elles sont bien • Recouvrir avec l’alcool, l’eau et le sucre et laisser
noires, les masser fermement avec un peu d’eau macérer 40 jours au soleil dans un récipient en
pour décoller la peau puis les mettre dans un verre fermé en remuant de temps à autre.
bocal en verre. • Filtrer ou presser à travers un torchon propre.
• Mettre en bouteille.

NUTRIMENTS9,10
Les micocoules sont particulièrement riches en calcium, en magnésium ainsi qu’en manganèse.

Quantité moyenne pour 100 g de Ratio des besoins journaliers (% des VNR*)
poids frais (pulpe du fruit) (mg) fruits frais (pulpe du fruit)
Calcium 4397,31 549,66
Magnésium 673,25 179,53
Manganèse 2,25 112,48
Potassium 352,37 17,62
Fer 2,14 15,26
Vitamine C 3,87 4,84
Tocophérol (vit. E) 0,56 4,67
Thiamine (vit. B1) 0,035 3,18
*VNR : Valeurs Nutritionnelles de Référence.

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MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, • L’huile contenue dans les graines a servi à
INDICATIONS ET REMÈDES alimenter les lampes à huile.
Le micocoulier n’est pas une espèce couramment • La racine, l’écorce ou encore les rameaux
utilisée en phytothérapie. Il y a donc très peu écorcés ont été utilisés pour teindre en
d’informations sur ses propriétés et sa composition. jaune la laine ou la soie15.
Molécules actives
Il y a peu d’informations disponibles quant à la
ANECDOTES
composition en molécules actives des fruits et des ET AUTRES INFORMATIONS
feuilles. • Arbre au houppier* imposant, le
Certains articles rapportent toutefois la présence micocoulier a une croissance lente mais
de composés phénoliques*11,12 extraits des fruits il peut vivre à un âge très avancé allant
et des feuilles dont certains auraient une activité jusqu’à 500 à 600 ans.
antibactérienne* et antifongique*13. • La ressemblance de ses feuilles avec celles
de l’ortie lui a valu d’être appelé en anglais
TOXICITÉ “nettle tree” qui signifie littéralement
Aucune information concernant une toxicité “l’arbre ortie”.
éventuelle. • Planté dans les parcs des châteaux et
les maisons de nobles au Moyen-âge,
CONTRE-INDICATIONS ET sa résistance au vent et à la taille en ont
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI fait une essence de choix comme arbre
Aucune information concernant des contre- d’alignement dans les villes et villages les
indications éventuelles. siècles suivants. Remarquablement résistant
à la pollution, on peut le voir, fringant,
AUTRES USAGES dans des villes comme Marseille ou Paris,
• Les feuilles et les fruits ont été utilisés jouxtant les boulevards noircis par les pots
traditionnellement en traitement préventif d’échappements. Des chercheurs Turques
des dysfonctionnements du cycle de la étudient d’ailleurs sa capacité à stocker les
femme, des coliques*, des diarrhées et des métaux lourds pour s’en servir comme bio-
dysenteries*7,13,14. indicateur de la pollution urbaine16.
• Dioscoride conseillait la décoction du bois • Si vous vous promenez dans l’arrière-pays
râpé en cas de dysenteries*, hémoptysie* provençal, vous aurez peut-être la chance
et règles abondantes14. de croiser une vieille femme, médaillon
autour du coup, renfermant une micocoule
• Peu utilisé pour ses vertus culinaires
rabougrie qui la protège du mauvais sort.
et thérapeutiques, le micocoulier a
particulièrement été apprécié pour la • Jacques Prévert lui rend hommage dans un
qualité de son bois. Souple mais dur et recueil de poèmes intitulé Arbres.
résistant, on dit de lui qu’« il plie mais ne
rompt pas ». Autrefois, il servait à faire des
fourches, des fusils, des manches d’outils,
des roues, ou encore des suspensions
pour les cloches des églises. Réputé
imputrescible, il a également été utilisé
dans la fabrication de tuteurs de vigne
(Sicile, Toscane), de cannes à pêche et
même d’avirons.

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CONFUSIONS17
On peut confondre le micocoulier de Provence (Celtis australis L.) avec le micocoulier de Virginie ou
occidental (Celtis occidentalis L.) planté comme arbre d’ornement.
Quelques différences vous permettront de les distinguer rapidement :
• L’écorce du micocoulier de Provence est lisse tandis que celle du micocoulier de Virginie est rugueuse et
rapidement fissurée.
• Les feuilles, rêches au toucher, pubescentes* au revers et longuement acuminées* chez le micocoulier
de Provence sont au contraire lisses, glabrescentes* au revers et peu acuminées* chez le micocoulier de
Virginie.
• Les fruits du micocoulier de Provence sont noirâtres à maturité et contiennent un noyau ridé alors que
ceux du micocoulier de Virginie sont brun-rougeâtres à maturité et comportent un noyau totalement
lisse.
Si malgré cela, il vous arrivait de les confondre, cela serait sans conséquence, ils sont tous les deux
comestibles de la même manière. Les fruits du micocoulier de Virginie ont un goût qui rappelle la pomme
caramélisée et un noyau moins dur, ce qui permet même de les grignoter sur place18.

Micocoulier de Provence et micocoulier de Virginie en ornement.

Écorce lisse à petits bourrelets du micocoulier de Provence et écorce rugueuse et fissurée du micocoulier de Virginie.

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Feuille rêche et pubescente au revers du micocoulier de Provence et feuille lisse et glabrescente au revers du micocoulier de Virginie.

Fruit à maturité noirâtre chez le micocoulier de Provence et, brun-rougeâtre et plus petit chez le micocoulier de Virginie.

Rameaux fructifiés du micocoulier de Virginie et du micocoulier de Provence.

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SYNTHÈSE

> Le micocoulier (Celtis australis L.), est un arbre de la famille des Cannabaceae qui peut
vivre jusqu’à 600 ans. Il se retrouve dans le sud-ouest de la France, en Méditerranée et
en remontant jusqu’à Lyon et la vallée inférieure de la Garonne et même plus au Nord
comme arbre d’ornement. C’est une espèce subspontanée*, souvent plantée à des fins
ornementales.
Espèce thermophile* des haies et des sols rocailleux, le micocoulier se plaît sur les sols
frais, bien drainés mais supporte également les sols secs.
> Arbre monoïque polygame* de 10 à 30 mètres, il présente un port étalé et arrondi. Son
feuillage est caduc*.
• Son écorce grise est lisse et mince. Elle ressemble à celle du hêtre mais fait
davantage de bourrelets.
• Les feuilles sont alternes*, pétiolées*, distiques*, ovales-lancéolées*, palmatinervées*
et asymétriques à la base. Elles sont dentées en scie* (sauf à la base) et atténuées au
sommet en une pointe longue et fine. La face inférieure est vert-grisâtre et duveteuse
tandis que la face supérieure est vert sombre avec des poils rêches.
• Les fleurs sont très petites, verdâtres ou jaunâtres, solitaires et longuement
pédonculées*.
• Le fruit est une drupe* d’environ 1 cm de diamètre qui ressemble à une petite cerise
d’abord verte puis presque noire à maturité. La chair est jaunâtre entourant un gros
noyau entièrement ridé.
> Le fruit, appelé “micocoule” est comestible cru et cuit. Il est intéressant mixé dans les
compotes, dans la réalisation de liqueur ou de farine.
Il est particulièrement riche en calcium (549% des VNR*), en magnésium (179% des
VNR*), et en manganèse (112% des VNR*).
Au printemps, les bourgeons puis les jeunes feuilles sont très bons crus en salade.
> Le micocoulier n’est pas une espèce couramment utilisée en phytothérapie. Elle a
toutefois été utilisée traditionnellement en traitement préventif des dysfonctionnements
du cycle féminin et des diarrhées.
Nous n’avons retrouvé aucune information concernant un éventuel risque de toxicité.
> Seule confusion possible avec le micocoulier de Virginie ou occidental (Celtis occidentalis L.)
dont les fruits, les bourgeons qui débourrent et les feuilles sont également comestibles.

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GLOSSAIRE
Acuminé — Se dit d’un organe (feuille, bractée ou Composés phénoliques — Famille de molécules
division du calice) qui se termine en pointe fine, caractérisée par la présence d’au moins une
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen. fonction phénolique. Les composés phénoliques
ont généralement des propriétés antioxydantes et
Aigu — Se rétrécissant en pointe. antiradicalaires et certains peuvent être responsables
de propriétés spécifiques (anti-inflammatoires,
anti-cancéreuses, veinotoniques…). Il existe plusieurs
Alterne — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, classes de composés phénoliques (flavonoïdes,
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des tanins, coumarines, anthraquinones,…).
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte.
Débourrage — C’est un phénomène qui apparaît
Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des au printemps lors de la levée de dormance, le
bactéries ou les tue. bourgeon se gonfle, s’allonge, les écailles s’écartent
et donnent naissance à une fleur dans le cas des
Antifongique — Qui lutte contre le développement bourgeons floraux ou un rameau feuillé dans le cas
des champignons (mycoses). des bourgeons végétatifs.

Arbrisseau — Végétal ligneux de 3 à 5 m de hauteur Denté en scie — Dont les dents, petites saillies
à l’âge adulte, se ramifiant dès la base et n’ayant triangulaires, sont dirigées vers l’avant de la feuille à
pas de tronc proprement dit mais plusieurs troncs/ la manière des dents d’une scie.
tiges, ce qui lui confère une forme « buissonnante ».
Le noisetier (Corylus avellana L.), églantier (Rosa Distiques — Organes, souvent des feuilles ou folioles,
canina L.) sont des arbrisseaux. disposés sur deux rangées opposées, le long d’un
Il est à noter que suivant les conditions axe commun et sur un même plan.
environnementales, certaines espèces peuvent
être arbuste ou arbrisseau comme le sureau noir
(Sambucus nigra L.). Drupe — Fruit charnu, indéhiscent, renfermant
un ou, plus rarement, plusieurs noyaux contenant
généralement une seule graine.
Caduc — Se dit d’un organe qui se détache et
tombe spontanément après sa formation ou selon
un rythme annuel. Par extension, on parle d’arbre Dysenterie — Maladie infectieuse pouvant être
caduc quand celui-ci perd son feuillage à l’automne causée par différents agents pathogènes (bactéries,
et se retrouve «nu». On utilise «caduque» au parasites). Elle se caractérise par une inflammation
féminin. intestinale grave accompagnée de fortes diarrhées
Dans la majorité des cas, les Angiospermes ont un glaireuses et sanguinolentes.
feuillage caduc et les Gymnospermes un feuillage
persistant. Mais il existe des exceptions : le mélèze Glabrescent — Qui n’est pourvu que de très peu de
d’Europe (Larix decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo poils ; ou qui perd ses poils avec le temps.
biloba L.), et le cyprès chauve (Taxodium distichum
(L.) Rich.) qui sont des gymnospermes à feuillage
caduc. Hémoptysie — Émission de sang provenant des
voies aériennes à la suite d’une toux.

Colique — Douleur abdominale caractérisée par


des spasmes violents au niveau du côlon et plus
généralement de la sphère abdominale.

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Hermaphrodite — Pétiolée — Se dit d’une feuille munie d’un pétiole,
1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille c’est-à-dire d’une partie amincie de la feuille reliant
prolongeant le pétiole qui est le siège principal le limbe à la tige ou à l’axe de fixation.
de la photosynthèse, de la respiration et de la
transpiration. Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
2. Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale. courts et souples.
Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné...
Subspontané — Se dit d’une plante qui se rencontre
Monoïque polygame — Qualifie une plante à l’état sauvage dans un territoire où elle n’est pas
possédant des fleurs hermaphrodites et unisexuées présente originellement. Il s’agit le plus souvent d’une
(mâles ou femelles) sur le même pied. plante échappée des cultures ou de plantations
ornementales. Cependant elle ne persiste que peu à
Palmatinervé — Se dit d’une feuille dont les nervures l’état sauvage ou ne se propage pas en se mêlant à
sont palmées depuis le pétiole et sur l’ensemble la flore locale.
du limbe, et ce comme les doigts d’une main
(synonyme : palminervé). Thermophile — Se dit d’une plante qui recherche la
chaleur et a besoin d’une température élevée pour
Pédonculé — Qui est pourvu d’un pédoncule, c’est- vivre.
à-dire d’un axe d’inflorescence sur lequel sont insérés
les pédicelles, ou d’un axe de fleur solitaire. Le VNR — Valeurs Nutritionnelles de Référence
pédoncule prend en général naissance sur la tige de à savoir valeurs repères de la quantité de
la plante. micronutriments (vitamines, minéraux…) présente
dans les aliments et nécessaire aux individus en
fonction de leur âge, de leur sexe etc...

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Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora Gallica - Flore de France. Biotope éditions, p.614 (2014).

2. Rameau, J. claude, Mansion, D., Dumé, G. & Gauberville, C. Flore forestière française, guide écologique
illustré. vol. 3 IDF, p.499 (2008).

3. Bonnier, G. La grande flore en couleurs. vol. 4 Belin, p.1047(1999).

4. Spichiger, R. E., Figeat, M. & Jeanmonod, D. Botanique Systématique. Presses Polytechniques et


Universitaires Romandes, p.218 (2016).

5. Reille, M. Dictionnaire visuel de botanique. Ulmer éditions, p.294-295 (2014).

6. Brosse, J. Larousse des arbres. Larousse, p.103 (2018).

7. Hignard, L. Le micocoulier. Actes Sud, p.17, 58 (1999).

8. Garrigue Gourmande. Liqueur des fenêtres (liqueur de micocoules). Disponible sur :


http://garrigue-gourmande.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=2043&Itemid=212.

9. Demır, F., Doğan, H., Özcan, M. & Haciseferoğullari, H. Nutritional and physical properties of hackberry
(Celtis australis L.). J. Food Eng. 54, 241–247 (2002).

10. Boudraa, S., Hambaba, L., Zidani, S. & Boudraa, H. Composition minérale et vitaminique des fruits de
cinq espèces sous exploitées en Algérie : Celtis australis L., Crataegus azarolus L., Crataegus monogyna
Jacq., Elaeagnus angustifolia L. et Zizyphus lotus L. Fruits 65, 75–84 (2010).

11. Sommavilla, V., Haidacher-Gasser, D., Sgarbossa, M. & Zidorn, C. Seasonal variation in phenolics in
leaves of Celtis australis (Cannabaceae). Biochem. Syst. Ecol. 41, 110–114 (2012).

12. Badoni, R., Kumar Semwal, D., Rawat, U. & Preet Singh, G. J. Celtisanin, a novel sulphonated phenolic
from Celtis australis L. fruits. Nat. Prod. Res. 24, 1282–1286 (2010).

13. Ota, A. et al. Nutritional, antioxidative, and antimicrobial analysis of the Mediterranean hackberry (Celtis
australis L.). Food Sci. Nutr. 5, 160–170 (2017).

14. Lieutaghi, P. Livre des arbres, arbustes et arbrisseaux. Actes Sud, p.813 (2004).

15. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. Omnibus, p.636 (2010).

16. Ozturk, A. Assessment of heavy metal pollution in Istanbul using plant (Celtis australis L.) and soil assays.
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17. Tison, J.-M., Jauzein, P. & Michaud, H. Flore de la France méditerranéenne continentale. Naturalia
Publications, p.826-827 (2014).

18. Spohn, M. & Spohn, R. 350 arbres et arbustes. Delachaux et Niestlé (2017).

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Crédits photographiques
p. 1, 3, 7 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Vulcano, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lledoner_(Celtis_australis)_de_Can_Pujol.jpg

p. 4 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Dimìtar Nàydenov, modification apportée à l’œuvre


originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Celtis_australis_fruit_BG.jpg
p. 7 - Commons wikimedia [Public domain] by Chhe, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Celtis_occidentalis_20090606.jpg?uselang=fr

Remerciements à toute l’équipe Le Chemin De la Nature et à mes amis et grands botanistes


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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MILLEPERTUIS

Millepertuis (Hypericum perforatum L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Hypericum perforatum L. Présent dans toute la France y compris la Corse,
jusqu’à 2000 m d’altitude.
NOMS VERNACULAIRES
Millepertuis, herbe à mille trous RÉPARTITION MONDIALE2,3
On le retrouve dans toute l’Europe (sauf l’extrême
FAMILLE BOTANIQUE nord), l’Asie occidentale, l’Afrique du Nord,
Hypericaceae l’Australie et l’Amérique du Nord.

NOM ANGLAIS MILIEUX/SOL4,5


St John’s wort Plante héliophile* ou de demi-ombre, elle
affectionne les sols tassés, assez secs, au pH neutre
à plus ou moins basique. On la retrouve en solitaire
ou en massif lâche, sur les bords des chemins, dans

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Millepertuis - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.1
les prés et pâturages maigres, les friches, aux lisières • Les fleurs sont jaune vif, assez grandes (entre
et clairières forestières, dans les talus et haies. 2 et 3,5 cm de long), regroupées au sommet de
Excellente plante bio-indicatrice du sol, sa présence la tige en larges cymes* bipares* comme de
exprime un engorgement en matière organique grandes panicules*.
végétale, un excès de carbone et une carence en Elles sont actinomorphes*, dialypétales*,
azote et en matière organique animale. pentamères* et hermaphrodites*.
- Calice* : 5 sépales* subégaux* lancéolés* et
FLORAISON 1 aigus ponctués de noir, non ciliés*.
Mai à septembre. - Corolle* : 5 pétales dissymétriques et
denticulés* d’un seul côté, ponctués de petites
PÉRIODE DE RÉCOLTE taches noires.
Sommités fleuries : mai à septembre. - Androcée* : nombreuses étamines* groupées
en 3 à 5 faisceaux* (plus de 20 par faisceau*).
Il est préférable de cueillir les sommités - Gynécée* : ovaire* à 3 loges* et est surmonté
fleuries avec une majorité de boutons de 3 stigmates*.
floraux ou de ne pas attendre trop
longtemps pour cueillir les fleurs une fois En boutons, lorsque l’on presse les fleurs
qu’elles sont épanouies (ceci pourrait être entre les doigts, il en ressort un liquide
lié à la dégradation de certaines molécules rouge, caractéristique du millepertuis
avec le temps, cf. partie molécules). (Hypericum perforatum L.).

DESCRIPTION2,4–6
Le genre Hypericum compte environ 420 espèces1
que l’on retrouve dans le monde entier sauf déserts
et régions arctiques.
Plante herbacée* vivace*, glabre* de 40 à
70 cm de haut5. Elle fait partie des plantes
hémicryptophytes*.
• Tige : cylindrique avec 2 côtes* saillantes
opposées*, qui alternent à chaque nœud* et que
l’on sent facilement au toucher. Elle est dressée*,
ferme et légèrement ligneuse* à la base,
rameuse* et mesure de 20 cm à 70 cm. Liquide rouge apparaissant une fois le bouton floral écrasé.

• Feuilles : opposées*-décussées* et sessiles*. Elles


sont longues de 1-2 cm et de forme elliptique,
• Le fruit, s’ouvrant jusqu’à la base, est une
obtuses*, souvent enroulées en-dessous, plus
capsule* ovale contenant de nombreuses petites
claires sur la face inférieure. Le limbe* est
graines brunes.
ponctué de très nombreuses et minuscules
glandes translucides remplies d’huile essentielle*
et, sur les marges*, bordé de petits points noirs
correspondant aussi à des glandes.

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Tige glabre, dressée, cylindrique à 2 côtes saillantes opposées. Tige légèrement Feuilles opposées-décussées et sessiles.
ligneuse à la base.

Limbe ponctué de nombreuses et minuscules Inflorescence en cyme bipare. Boutons floraux et calice aux sépales lancéolés
glandes noires ou translucides contenant de l’huile et aigus
essentielle.

Fleurs aux pétales dissymétriques, denticulés d’un Nombreuses étamines groupées en faisceaux. Fruit, capsule ovale plus longue que le calice.
seul côté et bordés de petites taches noires.

Capsules sèches contenant de nombreuses petites graines brunes.

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NUTRIMENTS • Dérivés du phloroglucinol (0,2-4%) :
Le millepertuis est très peu utilisé en cuisine. l’hyperforine et ses dérivés sont présents dans
Par ailleurs, nous n’avons pas retrouvé d’étude les fleurs et les fruits, leur teneur étant maximale
concernant ses propriétés nutritionnelles, c’est dans les fruits mûrs. Ces composés sont
pourquoi nous passons sans attendre à ses instables à l’air et à la lumière11. L’hyperforine
propriétés ! participe à l’action du millepertuis sur le système
nerveux, mais tout comme l’hypéricine, ne
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, peut être considérée comme seule molécule
active. Elle possède d’autre part des propriétés
INDICATIONS ET REMÈDES
antibactériennes* in vitro10. L’hyperforine est
Parties de la plante utilisées : sommités fleuries. impliquée dans les problématiques d’interactions
Elles correspondent aux fleurs ainsi que quelques médicamenteuses (que nous développerons plus
centimètres de tige en dessous et sont récoltées au bas).
début de la floraison.
Les sommités fleuries de millepertuis sont inscrites
à la liste A* de la pharmacopée* française et leur LE SAVIEZ-VOUS
vente en l’état est réservée aux pharmaciens7. Le Standardisation des extraits
millepertuis est retrouvé et autorisé en vente libre de millepertuis
en dehors des pharmacies lorsqu’il est enregistré
Si vous avez « loupé » la saison du
comme complément alimentaire.
millepertuis et que vous décidez de
vous tourner vers des préparations du
commerce, sachez qu’une teneur en
Molécules actives8–13 hypéricine et/ou en hyperforine est
Les 2 molécules spécifiques les plus connues et souvent mentionnée. Or nous l’avons
dont le nom est issu du nom latin du millepertuis vu, ces 2 molécules ne peuvent être
(Hypericum perforatum) sont l’hypéricine et considérées comme « LE » principe actif
l’hyperforine. Elles appartiennent à 2 classes de du millepertuis. Pourquoi préciser leur
molécules différentes : teneur dans ce cas ? Comme ce sont des
molécules spécifiques au millepertuis, elles
• Les naphtodianthrones (0,05 à 0,3 %) : dont servent uniquement de « marqueur » pour
l’hypéricine, ses dérivés et précurseurs qui s’assurer que l’extrait provient bien de cette
colorent le suc contenu dans les ponctuations plante et a été fabriqué en utilisant une
noirâtres des feuilles et des fleurs et donnent méthode adaptée à l’extraction de celle-
la couleur rouge-orangé aux extraits de ci. C’est un signe minimum de qualité. Par
millepertuis. Sa teneur est variable et maximale ailleurs, évidemment, ça ne garantit en rien
au plein épanouissement des fleurs11. Si des conditions de culture biologique.
l’hypéricine participe probablement à l’activité
sur le système nerveux, elle ne peut être
considérée comme la seule molécule active.
Cette molécule possède aussi des propriétés
antirétrovirales* in vivo et in vitro10 L’hypéricine
et ses dérivés sont photosensibilisants*, nous
aborderons ce point plus en détail dans les
précautions d’emploi.

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• Autres molécules : Là encore, ce n’est pas si simple. Il ressort
- Flavonoïdes* (2 à 4 % dans les sommités néanmoins que les extraits de millepertuis
fleuries séchées) : leur composition varie avec présentent une efficacité dans les dépressions*
le stade de développement de la plante et légères à modérées, qui est comparable à
le chémotype*. Ils participent, tout comme celle d’autres antidépresseurs* « classiques ».
l’hypéricine et l’hyperforine, à l’activité Ceci confirme l’usage traditionnel qui en est fait
pharmacologique du millepertuis au niveau du dans les troubles de l’humeur.
système nerveux notamment11,14.
- Tanins* (procyanidines), xanthones, acides LE SAVIEZ-VOUS
phénoliques* (acide caféique, acide Millepertuis et chocolat : on y va !
chlorogénique), composés aromatiques volatils
Contrairement à ce que l’on a cru pendant
(0,05 à 0,3 %).
quelques années et à ce que l’on peut
encore parfois lire, l’action antidépressive
du millepertuis ne résulterait pas d’un effet
Propriétés IMAO*( Inhibiteur de la MonoAmine
• Action sur le système nerveux : Oxydase)10,11.
- Action antidépressive9–11,15
Le millepertuis, c’est la star des antidépresseurs* On vous explique16,17 :
naturels ! La MonoAmine Oxydase (MAO) est une
De nombreuses équipes de recherche l’ont enzyme qui facilite la dégradation de
étudié et disséqué pour comprendre ses différentes molécules dans l’organisme
propriétés antidépressives. Celles-ci ont dont certains neurotransmetteurs* qui
d’abord été attribuées à l’hypéricine, puis à permettent la communication entre
l’hyperforine, mais les flavonoïdes* joueraient les cellules nerveuses mais aussi de la
aussi un rôle. Bref, une fois de plus, la tyramine* qui provient de l’alimentation.
phytothérapie et le cerveau humain, ce n’est
Donc, en l’empêchant de dégrader ces
pas si simple… ! On admet aujourd’hui que
molécules :
l’activité résulte plutôt d’une synergie* entre
- Les neurotransmetteurs* peuvent rester
les différentes molécules contenues dans la
plante et l’on considère les extraits hydro- plus longtemps « actifs » dans le cerveau,
alcooliques (composés d’une variété de c’est un effet qui peut être recherché pour
constituants) comme étant actifs10,11. Quant exercer un effet antidépresseur* ;
au(x) mécanisme(s) d’action … plusieurs - La tyramine* n’est plus assez dégradée,
pourraient être impliqués et il n’y a pas (encore) peut se retrouver en excès et provoquer
de consensus à ce sujet. Le millepertuis, sous une hypertension*.
toutes ses formes (molécules isolées, différents Comme l’action anti-dépressive du
extraits), a été testé chez les souris et a même millepertuis ne résulte pas d’un effet IMAO,
fait l’objet de plusieurs études cliniques (c’est- il n’est donc pas nécessaire de se priver
à-dire chez l’humain) : seul, contre placebo d’aliments riches en tyramine* (chocolats,
ou contre d’autres molécules antidépressives. fromages fermentés, bière)18… même si
l’on ne peut décemment vous conseiller
d’abuser de ces produits !
À noter par ailleurs que pour certain(e)s,
le chocolat peut présenter un effet
antidépresseur*… mais c’est une autre
histoire !

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• Autres actions sur le système nerveux : localement, sous forme de macérat huileux,
- Action sédative* et anxiolytique* : des est notamment utilisé en Allemagne en milieu
extraits alcooliques de millepertuis testés sur hospitalier pour la prévention des escarres*24,25.
des souris montrent une action sédative* et - Activité anti-inflammatoire* et antalgique*
anxiolytique*9,11,12,19. Traditionnellement utilisé pour traiter des
- Effet sur les addictions : des extraits de inflammations* (rhumatismes* par exemple),
millepertuis ont montré un effet positif sur cette action a été confirmée par différentes
des modèles animaux d’addiction à l’alcool, études9,12. De plus, un effet analgésique* ainsi
à la nicotine9,12,20 et aux opiacés12. Ces effets qu’une réduction des douleurs neuropathiques*
demanderaient à être confirmés par des études ont été observés chez le rat après
cliniques. Une étude chez des fumeurs n’a, administration par voie orale12.
par ailleurs, pas montré d’action marquée du - Autres activités potentielles
millepertuis sur l’arrêt de la consommation de Nous avons développé les propriétés
tabac12. principales du millepertuis. Cette plante fait
l’objet de nombreuses recherches, d’autres
• Autres effets : activités potentielles ont été mises en évidence
in vitro et chez l’animal : effet gastroprotecteur*,
- Anti(-rétro)viral*
neuroprotecteur*, antioxydant* notamment12.
L’hypéricine isolée est efficace contre
différents virus (hépatite*, grippe*, herpès*,
cytomégalovirus, VIH*)9,10,12. Cependant,
lors d’un essai clinique, un traitement à base Indications
d’hypéricine dans l’hépatite C* chronique Les 2 indications phares du millepertuis aujourd’hui
a conduit à des photosensibilisations* sans sont :
diminuer la charge virale* chez ces patients21. • Dépressions* légères à modérées en interne.
- Antibactérien* • Cicatrisation en externe.
Les extraits de millepertuis présentent une Nous aborderons aussi d’autres indications,
activité antibactérienne* sur différentes secondaires, mais néanmoins intéressantes.
bactéries9,12. Cet effet peut contribuer à
expliquer l’utilisation du millepertuis par le
passé en cas d’affections pulmonaires par En usage interne
exemple8. Un effet antibactérien cutané a
par ailleurs été confirmé sur le staphylocoque • Système nerveux
doré suite à l’utilisation d’une crème contenant - États dépressifs légers à modérés
des extraits de millepertuis chez l’humain22. Le millepertuis, en particulier sous forme
D’autre part, un gel vaginal contenant un d’extraits hydro-alcooliques, est indiqué dans
extrait de millepertuis a montré une efficacité le traitement d’épisodes dépressifs légers à
comparable au metronidazole (médicament modérés9,12,15,26. Il a d’ailleurs été inscrit comme
de référence) dans des cas d’infection vaginale médicament à base de plante (en 2002) dans
d’origine bactérienne23. l’indication « manifestations dépressives légères
- Cicatrisant et transitoires »10.
Des préparations à base de millepertuis sont Il est également possible de l’utiliser en cas
traditionnellement utilisées pour leur effet de baisse de moral liée à des modifications
cicatrisant, ce qui a été confirmé par des études hormonales, en particulier chez la femme :
en laboratoire10,12. Le millepertuis appliqué dépressions post-partum*, de la ménopause*,

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syndrome prémenstruel*9. Des études cliniques • Protecteur cutané et infections de la peau :
ne sont pas parvenues à prouver une efficacité acné surinfectée, érysipèle*, dermatite
réelle du millepertuis pour ces deux derniers atopique*, piqûres, mais aussi en cas de peau
syndromes* , ceci peut sans doute s’expliquer
12
sèche ou irritée9,27.
par l’importante variabilité inter-individuelle des • Contusions*, douleurs musculaires15,
symptômes. rhumatismes*, goutte*9 : en raison des
propriétés anti-inflammatoires* et analgésiques*.
ATTENTION : il ne faut pas négliger ou
sous-estimer un état dépressif.
Le traitement de la dépression* ne doit Remèdes
pas être uniquement médicamenteux :
la prise en charge psychologique est En usage interne
indispensable et, bien que l’on trouve le
millepertuis en vente libre, le traitement
d’une dépression* doit impérativement se • Infusion
faire avec un accompagnement. De plus, Préparation : ajouter 1,5 à 2 g de sommités
notez que le millepertuis n’est pas indiqué fleuries à 100 mL d’eau bouillante. Laisser
dans les dépressions* sévères. infuser 10 min à couvert puis filtrer.
Utilisation : boire 3 tasses par jour9,15,26.
Indications : fatigue intense, désordres
- Nervosité/anxiété gastro-intestinaux mineurs, angoisse, anxiété,
Le millepertuis peut également être utilisé en dépression* légère9,15,26.
cas de nervosité, d’anxiété11,15 (d’origines variées),
d’angoisses9 et de fatigue intense26. L’infusion ne semblerait pas être la forme
galénique à privilégier pour obtenir une
• Sphère digestive : troubles gastro-intestinaux action anti-dépressive. En effet, même si
Le millepertuis est traditionnellement utilisé pour on ne sait pas exactement en détail quelles
le traitement de problèmes digestifs et peut molécules agissent, elles sont globalement
être utilisé en cas de dyspepsies*15 (sous forme beaucoup mieux extraites dans l’alcool
de préparations huileuses), dans le traitement que dans l’eau et les études cliniques
symptomatique d’inconfort gastro-intestinal ont été pour la plupart réalisées à partir
modéré comme en cas d’inflammation* de
26 d’extraits hydro-alcooliques. C’est pourquoi
la muqueuse* gastrique ou de pathologies nous proposons ici également une recette
biliaires* notamment . 9,11 d’alcoolature.
Il existe d’autre part des médicaments
En usage externe et des compléments alimentaires à base
de millepertuis dont la composition est
• Brûlures du 1er degré, coups de soleil, plaies surveillée et dont le dosage est standardisé.
superficielles9,15,26,27 : grâce à ses propriétés
cicatrisantes et antibactériennes*, le millepertuis
est utilisé depuis de longues années avec succès
dans ces indications.

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• Alcoolature recouvrez-le d’un tissu épais afin de profiter
Préparation (méthode simplifiée) : couper les de la chaleur du soleil sans pour autant que
sommités fleuries fraîches en petits morceaux, les composés soient altérés par les rayons UV.
les mettre dans un bocal et recouvrir avec 2 fois Laisser macérer 1 mois en remuant de temps en
la masse d’alcool à 90 % vol. (pour 50 g de temps puis filtrer et embouteiller.
sommités fleuries fraîches, ajouter 100 g d’alcool Préparation d’un baume : pour transporter
à 90 % vol.). Laisser macérer 3 semaines à cette huile plus facilement vous pouvez en faire
l’abri de la lumière en remuant régulièrement un baume en y ajoutant de la cire d’abeille
sans ouvrir le flacon puis filtrer à l’aide d’un (préalablement fondue), entre 10 à 15 g pour
linge propre. Verser le liquide obtenu dans 100 g de macérat huileux.
une bouteille ou un flacon teinté et étiqueter. Utilisation : appliquer 1 à 2 fois par jour.
L’alcoolature peut se conserver jusqu’à 2 à 3 ans. Indication : toutes celles citées ci-dessus en
Utilisation : commencer par 5 gouttes, 2 fois usage externe. Ce macérât huileux peut aussi
par jour, puis il est possible d’augmenter jusqu’à être consommé par voie interne dans les
10 gouttes 3 fois par jour selon les besoins29. dyspepsies*13.
Indications : toutes les indications citées en usage
interne. LE SAVIEZ VOUS
Le macérat est effectué à partir de plantes
BON À SAVOIR fraîches car l’eau qu’elle contient facilite
Nous avons choisi de détailler ces l’extraction de l’hypéricine qui donne
2 préparations car vous pouvez facilement à ce macérât huileux sa belle couleur
les réaliser chez vous. Dans le commerce, rouge mais aussi, et surtout, ses propriétés
il existe de nombreuses gélules à base de cicatrisantes bien connues.
millepertuis, celles-ci sont constituées de Le macérat que nous venons de décrire est
poudre de millepertuis ou d’extraits de également appelé par abus de langage
millepertuis. La posologie varie donc en « huile de millepertuis ».
fonction de la préparation, nous laissons
votre herboriste, pharmacien ou spécialiste
des plantes préféré vous conseiller.
TOXICITÉ
Globalement le millepertuis est une plante bien
En usage externe tolérée.
• Des effets indésirables mineurs ont très
rarement été rapportés lors des essais cliniques :
• Macérat huileux
désordres gastro-intestinaux, fatigue, réaction
Préparation : remplir un bocal désinfecté et allergique9,10,26, insomnie, maux de tête12.
préalablement taré avec des sommités fleuries
• Un risque de photosensibilisation* :
fraîches de millepertuis, peser de nouveau puis
comme nous l’avons évoqué plus haut,
recouvrir d’huile (d’olive par exemple). Pour
l’hypéricine contenue dans le millepertuis
« capter » l’eau des fleurs fraîches, il est possible
est responsable d’une photosensibilisation*
d’ajouter 40 g de sel pour 100 g de plante
réversible. Alors, doit-on systématiquement se
fraîche. Il est intéressant aussi de faire pré-faner
tartiner de crème solaire après un traitement au
la plante pendant quelques heures pour diminuer
millepertuis ? Oui et non…
sa teneur en eau. Placez le bocal au soleil et

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- Le risque semble faible en cas de prise par voie Interactions médicamenteuses :
orale de doses usuelles10,12,26. On se protégera Nous allons aborder deux problématiques :
tout de même en cas de peau très sensible ou la diminution d’activité d’autres médicaments
de très forte exposition au soleil ou aux rayons induite par le millepertuis et à l’inverse le risque de
UV. syndrome sérotoninergique* dû à un surdosage.
-E  n cas d’application sur la peau, le risque de • Risque de diminution de l’activité de certains
photosensibilisation* est plus important et il est médicaments
judicieux de se protéger efficacement. Il serait Ce risque a été découvert dans les années
dommage de prendre un deuxième coup de 2000, avec plusieurs signalements de personnes
soleil par-dessus celui que vous êtes en train de prenant un médicament devenu inefficace en
soigner… cas de prise concomitante de millepertuis.
Ce risque est dû à l’hyperforine contenue
dans les préparations à base de millepertuis32.
CONTRE-INDICATIONS De manière simplifiée : le millepertuis est
• Usage réservé à l’adulte pour la voie interne et susceptible de diminuer l’efficacité de nombreux
aux enfants à partir de 12 ans en externe26. médicaments en accélérant leur dégradation
et/ou leur élimination. Citons comme exemple
• On évitera particulièrement la prise de
de médicaments à risque, les anti-rejets*, les
millepertuis :
antirétroviraux*, les pilules contraceptives, la
-A  vec les médicaments à marge
digoxine* ainsi que des fluidifiants sanguins. Des
thérapeutique étroite* (anti-rejets*, digoxine*,
cas de rejets de greffes ou des grossesses ont
théophylline*, antivitamine K* notamment),
ainsi par exemple été attribués à une interaction
les antirétroviraux*, les pilules contraceptives
avec le millepertuis.
et les médicaments augmentant le taux
ll est donc judicieux de consulter un spécialiste en
de sérotonine* dans le cerveau (autres
phytothérapie si vous prenez un médicament et
antidépresseurs*)30.
que vous voulez prendre du millepertuis.
Attention, cette liste n’est pas exhaustive et
si vous prenez un médicament qui n’est pas • Risque de syndrome sérotoninergique*33,34
dans cette liste, ce n’est pas pour autant Le syndrome sérotoninergique* est un
qu’il ne présentera pas d’interaction avec effet indésirable possible de plusieurs
le millepertuis. Consultez un spécialiste en antidépresseurs*. Il correspond à un excès de
phytothérapie pour lui poser la question. sérotonine* au niveau des neurones du cerveau.
Des cas de syndrome sérotoninergique* (pouvant
-E  n prévision d’une opération.
mettre en jeu le pronostic vital) ont été rapportés
- En cas de dépression* sévère. chez différents patients qui prenaient des
-E  n cas d’exposition à des rayonnements antidépresseurs* et du millepertuis de manière
intenses. simultanée35,36.
-E  n cas de grossesse ou d’allaitement : on On peut l’expliquer par le fait que le millepertuis,
préférera un traitement antidépresseur* mieux comme certains antidépresseurs*, agit en
étudié. Cependant, il ne faut pas s’inquiéter augmentant la concentration de sérotonine*
outre mesure en cas de découverte de grossesse dans le cerveau. Il y a donc un risque d’une
lors d’une prise de millepertuis. Les données augmentation excessive de la concentration en
tant sur la grossesse que sur l’allaitement sont sérotonine* en cas de prise concomitante de
certes peu nombreuses mais rassurantes . 31
millepertuis avec d’autres antidépresseurs*.

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AUTRES USAGES • On peut utiliser la théorie des signatures pour
• Le millepertuis peut être utilisé comme plante retenir certaines de ses propriétés : la forme en
tinctoriale*. Selon la partie de la plante étoile et la couleur jaune vif des fleurs rappellent
utilisée, la période de cueillette et les modes le soleil, soleil qu’elle ramène dans nos cœurs par
de préparation des bains de teinture, on peut ses vertus antidépressives. Il en est de même pour
obtenir toute une palette de couleur variant du le liquide rouge, libéré en pressant les boutons
jaune au vert en passant par des beiges et des entre les doigts, qui a la couleur du sang et de
bruns. celle des brûlures, rappelant ainsi les propriétés
cicatrisantes de la plante ainsi que les mille trous
• L’utilisation du millepertuis dans l’alimentation
qui rappellent les blessures40,41.
et les boissons est autorisée en Europe mais la
teneur en hypéricine doit être inférieure à • Le millepertuis était considéré comme exempt
1 mg/kg dans les confiseries et et à 10 mg/kg d’effets secondaires jusqu’en 2000 où l’on a
dans les boissons alcoolisées10. commencé à s’intéresser aux interactions qu’il
pouvait y avoir entre la prise de médicaments et
• Le millepertuis est utilisé en homéopathie, la
celle d’extraits de millepertuis fortement dosés11.
souche est appelée Hypericum perforatum.
• Le millepertuis peut également être utilisé chez
différents animaux (chiens, chevaux, moutons,
vaches), en usage externe ou interne dans des CONFUSIONS
indications similaires à celles retrouvées chez Il est possible de distinguer le millepertuis commun
l’humain (mis à part la dépression*)37. Il est par (Hypericum perforatum L.) des autres millepertuis
ailleurs photosensibilisant* chez les bovins, les en cumulant 2 critères essentiels, qui sont des traits
moutons et les chevaux lorsqu’il est présent en caractéristiques de cette espèce :
trop grande quantité dans le fourrage38. • Tige aux 2 côtes* saillantes opposées*.

ANECDOTES ET AUTRES
INFORMATIONS
• Le limbe* des feuilles est ponctué de très
nombreuses et minuscules glandes translucides
remplies d’huile essentielle*. Ces glandes,
lorsque la feuille est tenue face au soleil,
ressemblent à de petits trous, d’où sont nom,
millepertuis signifiant « mille trous ».
• Il y avait autrefois une importante dimension
spirituelle autour du millepertuis, considéré • Pétales jaunes à symétrie imparfaite et bordés
comme plante magique. Au Moyen-Âge, la de points noirs.
plante était surnommée « chasse diable » et
l’on accrochait des bouquets pour protéger les
foyers9,39. Selon la légende, cette protection est
apportée parce qu’une goutte de sang du Christ
serait cachée dans la plante : on peut l’obtenir
en pressant un bouton floral de millepertuis
délicatement du haut vers le bas.

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Deux autres critères permettent de confirmer l’espèce :

• Feuilles au limbe* ponctué de nombreuses • Liquide rouge libéré par écrasement des boutons
glandes translucides. floraux.

Notez que seul le millepertuis commun (Hypericum perforatum L.) sera utilisé pour un usage
médicinal.

Quelques autres millepertuis retrouvés en France sont :

• Millepertuis androsème (Hypericum androsaemum L.)

Inflorescence de millepertuis androsème (Hypericum androsaemum L.) et détail de la fleur et des fruits, ici, ce sont
des baies globuleuses et non des capsules.

• Millepertuis velu (Hypericum hirsutum L.)

De gauche à droite, inflorescence de millepertuis velu (Hypericum hirsutum L.), la plante est entièrement pubescente,
et détail de la fleur à pétales sans points noirs, sépales bordés de cils à glandes noires.

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• Millepertuis taché (Hypericum maculatum Crantz)

De gauche à droite, inflorescence de millepertuis taché (Hypericum maculatum Crantz), et détails de la fleur, plus grande que le millepertuis
perforé, sépales ni ciliés, ni glanduleux et pétales à dos strié de noir.

• Millepertuis élégant (Hypericum pulchrum L.)

De gauche à droite, inflorescence de millepertuis élégant (Hypericum pulchrum L.), la tige est sans côtes saillantes, détail de la cyme portant
peu de fleurs et des boutons floraux dressés, fleur à pétales allongés symétriques (parfois quelques points noirs aux extrémités).

• Millepertuis à quatre ailes (Hypericum tetrapterum Fr.)

De gauche à droite, inflorescence de millepertuis à quatre ailes (Hypericum tetrapterum Fr.),


détail de la fleur à pétales symétriques sans points noirs et tige à 4 côtes ailées.

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• Millepertuis des montagnes (Hypericum montanum L.)

De gauche à droite, inflorescence de millepertuis des montagnes (Hypericum montanum L.), sépales ciliés et frangés de grosses glandes noires,
fleur à pétales symétriques sans points noirs et tige sans côtes saillantes.

LE SAVIEZ-VOUS ?
Un autre millepertuis original, le
millepertuis à sous (Hypericum
nummularium L.), connu aussi sous le nom
de vulnéraire des chartreux, a longtemps
été utilisé pour ses propriétés médicinales.
Il fait partie des plantes mystérieuses
qui entrent dans la composition de
la liqueur réputée des moines de la
Grande Chartreuse. Son nom vient du
latin « nummulus » qui signifie « menue
monnaie »42, en lien avec la forme arrondie
de ses feuilles (sans glandes translucides)43
qui ressemblent à des pièces de monnaies.
Attention, la vulnéraire des chartreux
est une plante protégée en Isère (Arrêté
préfectoral n°93-295 du 21 janvier 1993 :
Protection des espèces végétales sauvages
dans le département de l’Isère, article 3).
Sa cueillette est toutefois tolérée à des fins
de consommation familiale mais dans la
limite de ce qu’une main peut contenir
(100 brins au total par personne peuvent
Millepertuis à sous, connu aussi sous le nom de vulnéraire des chartreux
être récoltés, ils doivent être coupés avec un (Hypericum nummularium L.).
sécateur ou des ciseaux)44.

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SYNTHÈSE

>L
 e millepertuis (Hypericum perforatum L.) de la famille des Hypericaceae est une
plante herbacée* vivace*, présente dans toute la France sur des sols tassés, assez secs,
au pH neutre à basique.
Elle est glabre*, mesure 40 à 70 cm de haut et possède :
• Une tige dressée*, ferme et légèrement ligneuse* à la base, cylindrique avec 2 côtes*
saillantes opposées*.
• Des feuilles opposées*-décussées* et sessiles*, dont le limbe* est ponctué de très
nombreuses et minuscules glandes visibles par transparence et bordé sur les marges*
de petits points noirs correspondant aussi à des glandes.
• Des fleurs de couleur jaune vif comportant 5 sépales*, 5 pétales et de nombreuses
étamines* et regroupées en cymes* bipares*. On peut observer un liquide de couleur
rouge caractéristique lorsque l’on presse les boutons floraux entre ses doigts.
• Des fruits qui sont des capsules*.
>L
 e millepertuis est très peu utilisé en cuisine et nous n’avons pas d’information sur ses
valeurs nutritionnelles.
>L
 es sommités fleuries, récoltées au début de la floraison, sont utilisées en thérapeutique.
Elles sont inscrites à la liste A* de la pharmacopée* française et leur vente en l’état est
réservée aux pharmaciens. Elles contiennent de l’hypéricine, de l’hyperforine et des
flavonoïdes* ainsi que des tanins*, des xanthones et des composés volatils* en moins
grande quantité.
Le millepertuis est employé en usage interne sous forme d’alcoolature, de tisane
ou d’extraits dans les épisodes dépressifs légers à modérés, en cas de nervosité ou
d’anxiété mais aussi dans certains problèmes digestifs.
En usage externe, la macération huileuse de millepertuis est employée pour la
protection et la réparation cutanée (en cas de brûlure par exemple) ainsi qu’en cas de
douleurs musculaires ou de rhumatismes*.
>L
 e millepertuis ne présente pas de toxicité, cependant il faut faire attention au risque de
photosensibilisation* et aux nombreuses interactions médicamenteuses potentielles.
De plus, il n’est pas efficace dans les dépressions* sévères et nous rappelons que le
traitement d’une dépression* ne doit en aucun cas être uniquement « médicamenteux ».
Il est réservé à l’adulte en usage interne et à l’enfant de plus de 12 ans en usage
externe.
>L
 e millepertuis peut être confondu avec d’autres millepertuis appartenant tous, eux
aussi, à la famille des Hypericaceae comme le millepertuis androsème (Hypericum
androsaemum L.), le millepertuis velu (Hypericum hirsutum L.), le millepertuis
taché (Hypericum maculatum Crantz), le millepertuis des montagnes (Hypericum
montanum L.), le millepertuis élégant (Hypericum pulchrum L.), le millepertuis à
quatre ailes (Hypericum tetrapterum Fr.).
Il est possible de distinguer le millepertuis commun des autres millepertuis en cumulant
2 critères essentiels :
• Tige à 2 côtes* saillantes opposées*.
• Pétales jaunes à symétrie imparfaite et bordés de points noirs.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Millepertuis - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.14
GLOSSAIRE
Acides phénoliques — Classe de composés Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins l’inflammation, à savoir un ensemble de
une fonction acide carboxylique et d’une fonction manifestations cliniques locales survenant en
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide réaction à des agressions d’origines variées
rosmarinique. Synonyme : acides-phénols. (microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires,
…) et se caractérisant par 4 grands symptômes :
Actinomorphe — Se dit d’une fleur régulière, dont
rougeur, chaleur, douleur et gonflement.
les pièces sont disposées de manière symétrique par
rapport à son axe et présente donc plusieurs plans Antioxydant —
de symétrie (symétrie axiale ou radiale organisée 1 - Les antioxydants sont des entités chimiques
autour du réceptacle). On ne peut y définir ni haut ni stables, préférentiellement attaquées par les
bas, ni partie gauche ni partie droite. radicaux libres, qui vont ainsi mettre un terme
à la réaction d’oxydation que ces derniers
Analgésique —
propagent. Cette réaction d’oxydation est, entre
- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur
autres, à l’origine du phénomène de rancissement
(algie) ». Synonyme : antalgique, anti-douleur.
dans les préparations, et d’effets délétères au
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs
niveau d’un organisme.
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre
2 - Une substance est dite antioxydante lorsqu’elle
la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les
s’oppose aux réactions d’oxydation et en limite
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe
les effets (phénomène de rancissement dans
« a » privatif).
les préparations et effets oxydants délétères au
Androcée — Désigne les organes reproducteurs niveau d’un organisme).
mâles d’une fleur, c’est-à-dire l’ensemble des
Anti-rejet — Substance qui s’oppose au rejet de
étamines. Une étamine se compose du filet (partie
greffe et qui agit comme immunosuppresseur, c’est-
allongée et mince qui porte l’anthère) et de l’anthère
à-dire qui réduit la réponse immunitaire à l’origine
(partie renflée produisant le pollen). Le nombre et
du rejet du greffon, reconnu comme étranger par
la disposition des étamines varient en fonction des
l’organisme.
familles et des espèces.
Antirétroviral — Qui lutte contre les rétrovirus. Un
Antalgique —
rétrovirus a la caractéristique d’utiliser une enzyme
- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur
spécifique qui transforme son ARN en ADN pour
(algie) ». Synonyme : analgésique, anti-douleur.
s’intégrer à l’ADN de la cellule infectée et ainsi se
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs
faire copier (reproduire) par la cellule elle-même.
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre
Le virus responsable du sida, le VIH est un exemple
la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les
connu de rétrovirus.
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe
« a » privatif). Antivitamine K — Substance utilisée comme
anticoagulant, qui inhibe l’action de la vitamine
Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des
K, elle-même impliquée dans le phénomène de
bactéries ou les tue.
coagulation.
Antidépresseur — Qui est utilisé pour lutter contre la
Anxiolytique — Qui permet de réduire l’anxiété et
dépression.
ses manifestations.

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Baie — Fruit charnu indéhiscent, à une ou, plus et pour une même partie de plante. Ainsi le thym
souvent, plusieurs graines libres, c’est-à-dire non vulgaire, Thymus vulgaris L. présente au moins 7
incluses dans un « noyau ». chémotypes caractérisés par la molécule majoritaire
de leur huile essentielle (thymol, carvacrol, linalol, …).
Biliaire — Qui concerne la vésicule biliaire, un
petit organe creux situé juste sous le foie. Son rôle Cilié — Qui est bordé de poils dressés, disposés sur
est de stocker et de concentrer la bile, un liquide un rang, comme des cils.
jaune-verdâtre produit par le foie et facilitant
Contusion — Lésion plus ou moins profonde
l’absorption du cholestérol, des graisses et des
provoquée par un coup, sans déchirure de la
vitamines liposolubles au niveau de l’intestin. La
peau ni de fracture des os, se traduisant par un
bile permet également d’éliminer certains déchets
épanchement de sang. Lorsque cet épanchement
(principalement la bilirubine et l’excès de cholestérol)
se localise dans l’épaisseur de la peau, on parle
et les produits de dégradation des médicaments de
d’ecchymose (« bleu »), s’il est plus en profondeur,
l’organisme.
on parle d’hématome.
Bipare — Qualifie une cyme dont les rameaux
Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne
floraux se développent deux par deux, au-dessous
du périanthe, elle est formée de l’ensemble des
de la fleur terminale, à l’aisselle des bractées,
pétales qui peuvent être libres ou soudés.
à partir de l’axe principal. Les axes secondaires
se ramifient suivant le même modèle. Parfois la Côte — Crête longitudinale plus ou moins saillante,
fleur centrale peut être absente (chez les œillets portée par certains organes tels les fruits ou les tiges.
(Dianthus sp.) par exemple).
Cyme — Inflorescence formée d’un axe principal
Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la qui porte une fleur terminale d’où partent un ou
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et plusieurs axes secondaires, également terminés par
généralement de couleur verte. une fleur, qui se ramifient à leur tour. Ce processus
se répète généralement plusieurs fois. Selon le mode
Capsule — Fruit sec déhiscent, issu de plusieurs
de ramification, on distingue trois types de cymes :
carpelles, s’ouvrant par des fentes (chez les
unipare (ex : cyme scorpioïde de la vipérine (Echium
primevères - genre Primula), des dents ou des
vulgare L.)), bipare (ex : stellaires (Stellaria spp.)) ou
pores (chez les campanules - genre Campanula),
multipare (ex : euphorbe réveille-matin (Euphorbia
contenant plusieurs graines. Selon leur mode
helioscopia L.)) selon que l’axe principal porte un,
d’ouverture, certaines capsules portent un nom
deux ou plus de deux axes secondaires.
particulier, comme la pyxide (capsule s’ouvrant par
fente circulaire comme un couvercle) du plantain Décussé — Se dit de feuilles opposées dont les paires
lancéolé (Plantago lanceolata L.). successives sont décalées de 90°.
Charge virale — Nombre de particules virales Denticulé — Se dit d’un organe dont le bord dispose
présentes dans un liquide biologique. Sa mesure est d’une découpe très fine et serrée, finement dentée
principalement utilisée pour évaluer l’efficacité d’un (petites dents).
traitement antiviral.
Dépression — Pathologie mentale caractérisée par
Chémotype — Spécificité de composition chimique une humeur triste, des sentiments de culpabilité ainsi
pouvant varier au sein d’une même espèce végétale. qu’une diminution de l’estime de soi, un désintérêt
Un chémotype est caractérisé par sa composition intellectuel et un manque de concentration, des
chimique (souvent la molécule majoritaire). idées suicidaires, une perte d’appétit, de l’insomnie...
Le chémotype est particulièrement utile pour Le terme de dépression est couramment utilisé pour
caractériser certaines huiles essentielles dont la désigner des états divers allant du simple « passage
composition peut varier au sein d’une même espèce à vide » à des troubles psychiatriques plus graves.

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Elle peut être passagère ou devenir chronique, et Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
diminue presque systématiquement la capacité organes d’une plante tels que les rameaux, les
des personnes à assumer les fonctions de leur vie tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
quotidienne (subsistance, travail, école…). proche de la verticale.
Le traitement d’une dépression modérée ou
Dyspepsie — Sensation d’inconfort ou de douleur
grave consiste le plus souvent au recours à des
de cause indéterminée et apparaissant de façon
médicaments antidépresseurs associés à une
chronique après un repas au niveau du haut de
thérapie par le dialogue. Une dépression légère peut
l’abdomen.
parfois se résoudre spontanément.
Érysipèle — Inflammation de la peau caractérisée
Dépression post-partum — Dépression consécutive
par des plaques rouges, chaudes et gonflées
au baby blues survenant après l’accouchement. Son
associés à une fièvre. Un érysipèle est provoqué par
intensité ainsi que ses symptômes sont variables :
une infection dûe, le plus souvent, à un streptocoque
grande émotivité, fatigue intense, douleurs, phobies
qui touche couramment les membres inférieurs.
(crainte de faire du mal à son bébé), pouvant aller
jusqu’à une impossibilité de comprendre et de Escarre — Lésion de la peau liée à une compression
répondre aux besoins de son enfant ainsi qu’à la des tissus mous (souvent observée chez les personnes
rupture totale du lien mère-enfant. Cette dépression alitées par exemple, sur les zones de contact avec le
touche 10 à 20 % des femmes et doit être prise en lit ou le drap).
charge de manière spécialisée.
Étamine — Organe mâle, élément de base de
Dermatite atopique — Dermatite survenant sur un l’androcée, produisant le pollen, comportant un filet
terrain allergique touchant plus particulièrement et une anthère.
les enfants, elle se manifeste dès les premiers mois
de la vie par des plaques rouges et suintantes, Faisceau — Regroupement d’un grand nombre
très prurigineuses, prédominant sur le visage, les d’éléments identiques, généralement de forme
membres et parfois le cuir chevelu. Certains facteurs allongée.
comme le stress, le froid, des produits cosmétiques Flavonoïdes — Famille de molécules faisant
peuvent aggraver les lésions. Dans ¾ des cas, la partie de la grande classe des polyphénols. Les
dermatite atopique se résout spontanément aux flavonoïdes jouent le rôle de pigments pour les
alentours de l’âge de 10 ans. végétaux assurant leur coloration ainsi que leur
Dialypétale — Se dit d’une corolle dont les pétales protection vis-à-vis des rayonnements ultra-violets.
sont totalement libres, entièrement indépendants les Ils sont connus pour leurs propriétés veino-actives
uns des autres jusqu’à leur base. (en renforçant la résistance des capillaires et en
diminuant leur perméabilité) et antioxydantes
Digoxine — Molécule extraite de la feuille (capacité à lutter contre les méfaits des radicaux
de digitale (Digitalis spp.) aux propriétés libres). Par ailleurs, ils pourraient présenter
tonicardiaques : renforcement de la contraction d’autres propriétés telles qu’anti-inflammatoires,
du cœur, régularisation et ralentissement des anti-infectieuses et immunostimulantes voire
battements cardiaques. La digoxine est très efficace immunomodulatrices...
mais possède une marge thérapeutique très étroite
si bien qu’en cas de surdosage elle peut se révéler Gastroprotecteur — Qui protège les cellules de la
très toxique. muqueuse de l’estomac.
Glabre — Qui ne présente aucun poil.

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Goutte — Maladie métabolique liée à une de contamination par transfusion sanguine est quasi
accumulation d’acide urique (hyperuricémie), inexistant depuis l’affaire du sang contaminé et les
par excès de production ou défaut d’élimination. nombreux contrôles mis en place).
Les cristaux d’urate de sodium précipitent et
Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
s’accumulent à différents endroits (articulation,
l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
reins, peau) provoquant des manifestations
caractéristiques. Elle peut présenter deux aspects : Hermaphrodite —
aigu (inflammatoire) ou chronique (métabolique). 1- Se dit d’une fleur bisexuée, c’est-à-dire
comprenant à la fois des étamines (partie mâle) et
Grippe — Maladie infectieuse et très contagieuse
des carpelles (partie femelle).
due au virus grippal se transmettant par voie
2- Se dit également d’une plante portant des fleurs
respiratoire. Elle se caractérise notamment par une
toutes hermaphrodites.
fièvre élevée (supérieure à 39°C), des frissons, des
symptômes respiratoires (toux), une sensation de Herpès — Maladie infectieuse bénigne (hormis chez
fatigue intense, des maux de tête et des douleurs les personnes immunodéprimées, le nouveau-né
musculaires. ou la femme enceinte), contagieuse et récurrente,
due au virus Herpes simplex. Le bouton d’herpès
Gynécée — C’est l’ensemble des organes femelles
se compose de petites vésicules enflammées au
d’une fleur, c’est-à-dire des carpelles. Le gynécée est
niveau de la peau ou des muqueuses et a comme
également appelé pistil.
caractéristique de réapparaître régulièrement au
Héliophile — Qui a d’importants besoins de lumière même endroit car le virus reste présent dans les
pour se développer, qui apprécie d’être exposé au ganglions nerveux. Sa réapparition est favorisée
soleil. notamment par la fatigue, le stress, une baisse de
l’immunité, ou encore par une forte exposition au
Hémicryptophyte — Plante vivace dont les parties
soleil. En période de crise, la personne atteinte doit
aériennes disparaissent complètement à la mauvaise
impérativement adopter des mesure de précaution
saison (sécheresse ou hiver) tandis que les bourgeons
afin d’éviter la transmission du virus à son entourage
persistent au niveau du sol. Il existe plusieurs types
(ne pas s’embrasser, ne pas partager le linge de
d’hémicryptophytes : cespiteux, en rosette (pissenlits :
toilette etc…).
Taraxacum spp.) et grimpant (houblon : Humulus
lupulus L.). Huile essentielle — Extrait aromatique liquide,
concentré, odorant et volatil, provenant des
Hépatite — Inflammation des cellules du foie qui
organes d’une plante aromatique et obtenu soit par
peut être d’origine infectieuse (virus), alcoolique ou
distillation, par entraînement à la vapeur d’eau, soit
liée à une intoxication médicamenteuse. Elle peut
par expression à froid.
être asymptomatique ou présenter des symptômes
non spécifiques (fatigue, nausées…). Parfois, elle Hypertension — Augmentation pathologique
s’accompagne d’une destruction des cellules du foie. de la pression artérielle au-dessus des valeurs de
référence (pression artérielle systolique supérieure
Hépatite C — Pathologie hépatique résultant
à 140 mmHg et une pression artérielle diastolique
de l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC).
supérieure à 90 mmHg). C’est un facteur de risque
En général asymptomatique, l’hépatite aiguë se
d’apparition d’athérosclérose et de maladies cardio-
transforme le plus souvent en hépatite chronique
vasculaires.
pouvant être fatale en l’absence de traitement.
La contamination se fait par voie sanguine, la IMAO (Inhibiteur de la MonoAmine Oxydase) —
principale situation à risque de nos jours étant Médicament utilisé pour lutter contre certaines
l’usage de drogues par voie parentérale (le risque dépressions et la maladie de Parkinson. Il

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fonctionne en inhibant la MonoAmine Oxydase Marge — Qualifie le bord d’un limbe d’une feuille
(MAO), une enzyme responsable de la ou d’un pétale. Elle peut être entière ou plus ou
dégradation de différentes molécules dont certains moins découpée, lobée, dentée, crénelée, ciliée,
neurotransmetteurs. En bloquant l’activité de cette glanduleuse, ondulée ou épineuse.
enzyme, les neurotransmetteurs peuvent exercer plus
Marge thérapeutique — Écart entre la dose
longtemps leur action dans le cerveau permettant
minimale efficace et la dose toxique (dose maximale
de rétablir un fonctionnement proche de la normale
tolérable pour l’organisme). On parle de marge
dans le cas de pathologies caractérisées par un
thérapeutique étroite pour des substances dont la
déficit de neurotransmetteurs.
dose minimale efficace est très proche de la dose
Inflammation — Ensemble de manifestations toxique. Ainsi, toute variation de sa concentration
cliniques locales survenant en réaction à des dans l’organisme, même légère, peut entraîner des
agressions d’origines variées (microbiennes, effets indésirables, potentiellement graves : soit
physiques, chimiques, immunitaires, …) et se l’absence d’effets, soit des effets toxiques.
caractérisant par 4 grands symptômes : rougeur,
Ménopause — Période de vie d’une femme au
chaleur, douleur et gonflement.
cours de laquelle l’ovulation s’arrête et les règles
Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille disparaissent suite à la diminution de la production
principalement) en forme de lance, rétréci aux d’oestrogènes. La ménopause apparaît aux
extrémités et élargi en partie médiane, le plus alentours de 50 ans.
souvent 3 à 4 fois plus long que large.
Muqueuse — Membrane tapissant l’intérieur des
Ligneux — cavités de l’organisme en communication avec
1. Qui est constitué de bois ou qui ressemble à du l’extérieur (organes dits « creux »). Les muqueuses
bois. sont donc présentes au niveau du tube digestif (de
2. Se dit d’un organe (tige, rameau, racine) ou d’une la bouche au rectum), de l’appareil respiratoire, de
plante dans son ensemble, muni d’un appareil l’appareil urinaire, des appareils génitaux masculin
de soutien, de nature analogue à celle du bois et féminin ainsi que de la face postérieure des
(contenant suffisamment de faisceaux lignifiés paupières et de la face antérieure du globe oculaire
pour que ses tiges soient résistantes). (conjonctive). Quelle que soit leur localisation, elles
produisent du mucus protecteur ce qui leur permet
Limbe —
d’être en permanence humidifiées.
1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille
prolongeant le pétiole qui est le siège principal Neuropathique — Qui concerne une affection du
de la photosynthèse, de la respiration et de la système nerveux périphérique, à savoir des nerfs et
transpiration. des ganglions nerveux, par opposition aux affections
2. Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale. du système nerveux central (encéphalopathies
Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné… (affections de l’encéphale ou cerveau) et
myélopathies (affections de la moelle épinière)).
Liste A — Liste des plantes médicinales utilisées
traditionnellement et considérées comme ayant des Neuroprotecteur — Qui protège les cellules
propriétés médicinales. Cette liste est composée de nerveuses (neurones).
600 plantes, dont 148 plantes dont la dispensation
Neurotransmetteur — Médiateur chimique
n’est pas réservée aux pharmaciens.
synthétisé et libéré par un neurone, permettant à
Loge — Cavité, notamment dans l’ovaire et dans celui-ci de transmettre des messages en se fixant sur
l’anthère. d’autres cellules.

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Nœud — Partie, parfois renflée, d’un axe (tige, D’un point de vue clinique, cela peut se traduire
branche, rameau) au niveau duquel s’insère(nt) une par une hyperpigmentation pouvant aller jusqu’à
ou plusieurs feuilles. des manifestations cutanées de type dermite,
avec formation de vésicules ou de cloques voire
Obtus — Se dit d’un organe (feuille, pétale, sépale...)
une brûlure. Certaines plantes, appartenant
à sommet arrondi et non aigu.
principalement à 4 familles (Apiaceae, Moraceae,
Opposé — Se dit de deux organes (souvent des Rutaceae et Fabaceae), contiennent des
feuilles) qui s’insèrent à un même niveau en se furocoumarines. Consommées en interne ou
faisant face. appliquées en externe, elles peuvent provoquer des
réactions de photosensibilisation.
Ovaire — Partie à la base du gynécée ou de
chaque carpelle (lorsque le gynécée est constitué de Rameux — Se dit d’une tige divisée en plusieurs
carpelles libres ou soudés), contenant un ou plusieurs rameaux ou tiges secondaires, se dit également d’un
ovules. végétal possédant beaucoup de rameaux et de
branches.
Panicule — Inflorescence complexe, en forme de
grappe composée, dont les éléments sont soit des Rhumatisme — Terme générique désignant
grappes, soit des cymes. Les pédicelles des fleurs l’ensemble des douleurs articulaires.
situées sur la partie inférieure de l’axe principal sont
Sédatif —
plus longs que ceux placés sur la partie supérieure,
1. Qui calme l’activité d’un organe.
donnant à l’ensemble une forme pyramidale ou
2. Qui calme la douleur.
conique.
3. Qui désigne la capacité à apaiser une tension
Pentamère — Qualifie une fleur dont les verticilles nerveuse, une anxiété, ou à favoriser le sommeil.
sont composés de cinq pièces chacun.
Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur
Pharmacopée — La pharmacopée au sens verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur
large est un recueil recensant un ensemble de le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le
également préciser les usages qui sont associés. calice.
Les pharmacopées européenne et française sont
Sérotonine — Molécule synthétisée à partir du
des recueils officiels destiné aux professionnels de
tryptophane (un acide aminé essentiel) par les
santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés :
cellules des intestins et par les neurones, ayant ainsi
plantes médicinales, substances minérales,
un rôle de neurotransmetteur du système nerveux
animales, principes actifs de synthèse et formes
central (cerveau). Elle intervient dans la régulation
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
de nombreuses fonctions telles que l’alternance
de textes appelés monographies.
veille-sommeil, l’appétit, la perception de la douleur,
Photosensibilisant — Substance ou processus la température corporelle, la libido, la mémoire ou
induisant une augmentation de la sensibilité de encore la capacité d’apprentissage.
la peau aux rayonnements solaires. On distingue
Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,
2 types de réaction :
dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
- La réaction phototoxique qui passe par la
pédicelle....).
formation de radicaux libres.
- La réaction photo-allergique qui passe par Stigmate — Extrémité plus ou moins renflée du
la formation de photo-antigènes (réaction carpelle ou du pistil. Sa surface plus ou moins
d’hypersensibilité impliquant le système visqueuse retient le pollen qui s’y fixe et y effectue sa
immunitaire). germination.

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Subégaux — Qualifie des organes presque égaux vasoconstriction de petits vaisseaux, ce qui leur
entres eux, quasiment identiques. confère des propriétés hémostatiques.
On classe les tanins en 2 principales catégories :
Syndrome — Ensemble de symptômes et de
- Les tanins hydrolysables qui regroupent les tanins
signes cliniques pouvant être disparates mais dont
ellagiques et les tanins galliques,
l’association constitue un ensemble reconnaissable
- Les tanins condensés non hydrolysables
qui permet d’orienter le diagnostic médical. Un
(proanthocyanidols). En milieu acide et chaud,
syndrome peut être commun à plusieurs maladies.
ils peuvent devenir hydrolysables et donc se
A titre d’exemple, le syndrome grippal se caractérise
décomposer.
notamment par une fièvre élevée (supérieure à
39°C), des symptômes respiratoires, une sensation Théophylline — Alcaloïde principal des feuilles de
de fatigue, des frissons, maux de tête, douleurs thé. Elle est aussi présente dans le café, le guarana
musculaires, perte d’appétit. Ce syndrome peut ou le maté. La théophylline possède une action
être induit par le virus responsable de la grippe neurostimulante, diurétique et spasmolytique
mais aussi par d’autres types de virus dont ceux des muscles lisses; elle possède ainsi une action
responsables d’hépatites. bronchodilatatrice mise à profit dans le traitement
de l’asthme. Cependant, en raison de sa marge
Syndrome prémenstruel — Ensemble des
thérapeutique étroite et du risque important d’effets
symptômes physiques et émotionnels (fatigue,
indésirables, elle n’est plus utilisée en première
irritabilité, gonflement du bas du ventre et/ou de la
intention.
poitrine…) pouvant survenir les jours qui précèdent
le début des menstruations et qui cessent lorsque Tinctorial — Qualifie une plante qui produit
celles-ci débutent ou quelques jours après (14 jours naturellement des pigments, contenus dans certaines
maximum). parties (fleurs, feuilles, baies, graines, bois, racines,
sève), qui permettent la fabrication de teintures,
Syndrome sérotoninergique — Effet indésirable
peintures et colorants, utilisés le plus souvent
de certains antidépresseurs correspondant à
pour teindre des fibres textiles naturelles mais
un excès de sérotonine au niveau cérébral. Il se
aussi comme colorants alimentaires ou corporels
manifeste par des signes peu spécifiques comme
(maquillages ou peintures rituelles).
des tremblements, une confusion, une agitation, une
exagération des réflexes, une rigidité musculaire, Tyramine — Composé chimique de type
des vertiges, une fièvre inexpliquée et des sueurs. monoamine, issu de la transformation de la
L’apparition de ces symptômes nécessite un avis tyrosine et présent dans de nombreux aliments
médical rapide pour décider l’arrêt du traitement. (viandes, fromages, chocolat…). Une consommation
Non pris en charge, il peut conduire au décès. importante d’aliments contenant de la tyramine
peut provoquer l’apparition de crises d’hypertension
Synergie — Association de plusieurs éléments (par
artérielle, la tyramine est également impliquée dans
exemple des molécules) dont l’efficacité finale est
le phénomène de libération d’histamine et pourrait
supérieure à la somme des effets de ces mêmes
favoriser le développement d’allergies aux aliments
éléments observés isolément.
qui en contiennent beaucoup.
Tanins — Composés végétaux de la famille des
VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine)
polyphénols qui réagissent avec les protéines.
— Rétrovirus (virus qui intègre son génome dans
Dans la bouche, ils vont donner une sensation
l’ADN de la cellule hôte pour se reproduire). Il est
d’astringence en se fixant aux protéines salivaires.
transmissible par voie sexuelle (rapports sexuels
De même, en se fixant aux protéines des tissus et
anaux ou vaginaux non protégés), sanguine
muqueuses, ils vont les resserrer et les assécher.
(transfusions sanguines ou échange de seringues
Ils ont également la capacité d’induire la
contaminées) et de la mère à l’enfant, lors de

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la grossesse (passage transplacentaire), de Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs
l’accouchement et de l’allaitement. Le VIH infecte années, c’est-à-dire qu’entre la germination de
les cellules immunitaires, les détruit et/ou les rend la graine et la mort de la plante, plus de deux
inefficaces, ce qui affaiblit le système immunitaire ans s’écoulent. La plante peut donc se reproduire
rendant l’organisme vulnérable aux infections. La plusieurs années de suite. Les vivaces les plus
première phase de l’infection est asymptomatique. connues sont les arbres, mais il existe de nombreuses
Sans traitement, le Syndrome d’ImmunoDéficience herbacées vivaces comme la consoude officinale
Acquise (SIDA) se déclare après 10 à 15 ans, toute (Symphytum officinale L.), la berce commune
infection normalement bénigne peut alors devenir (Heracleum sphondylium L.), la gentiane jaune
fatale, le système immunitaire étant devenu alors (Gentiana lutea L.) ou l’arnica (Arnica montana L.)...
complètement inefficace. On parle aussi de plante pérenne.

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Sources

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Octobre%202010-Recueil%20des%20Actes%20Administratifs.pdf.

Crédits photographiques

p. 12 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Fornax, modification apportée à l’œuvre originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hypericum_hirsutum2_W.jpg
- Flickr CC BY-SA 2.0 by peganum, modification apportée à l’œuvre originale : rognage et
luminosité
https://www.flickr.com/photos/peganum/4729302321/in/photostream/
p. 13 - Geograph CC BY-SA 2.0 by Evelyn Simak, modification apportée à l’œuvre originale : rognage
https://www.geograph.org.uk/photo/5467336
p. 14 - Creative commons CC BY-SA 3.0 by Philippe.pechoux, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hypericum_nummularium.jpg?uselang=fr

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

NOISETIER

Noisetier (Corylus avellana L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Corylus avellana L. Commun dans toute la France à l’exception de la
région méditerranéenne et de la Corse.
NOMS VERNACULAIRES
Noisetier, coudrier RÉPARTITION MONDIALE2,3
Europe, Asie occidentale, Afrique du Nord,
FAMILLE BOTANIQUE Amérique du Nord.
Betulaceae

NOM ANGLAIS
Hazel

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Noisetier - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1
MILIEUX (OU SOL)4 • Les feuilles sont alternes*, simples*,
Ubiquiste*, le noisetier a une bonne capacité pétiolées* et légèrement velues sur les
d’adaptation : haies, forêts de collines, de deux faces.
montagnes et de ravins, taillis, lisières, sous-bois. On Le pétiole* est court et muni de nombreux
le rencontre jusqu’à 1700 m d’altitude. C’est une poils glanduleux*.
espèce d’ombre ou de demi-ombre qui apprécie des Le limbe* présente une forme ovoïde*,
sols au pH basique à légèrement acide. cordée* à la base et courtement
Il est souvent cultivé pour la production de noisettes. acuminée* au sommet. Les marges* sont
doublement dentées*.
Parmi la quinzaine d’espèces que compte le genre
Corylus, le noisetier (Corylus avellana L.) est le seul à • Les inflorescences* sont constituées
pousser à l’état spontané en France. de fleurs unisexuées mâles et femelles
présentes sur le même rameau et sont
Une forêt de noisetiers est appelée une coudraie*.
visibles dès l’été qui précède la floraison.
Les chatons* mâles (de 2 à 8 cm) qui
FLORAISON4 contiennent les étamines* sont jaunes et
De janvier à mars. longuement pendants.
Les fleurs femelles ressemblent à de petits
PÉRIODES DE RÉCOLTE bourgeons d’où émerge un bouquet de
En usage culinaire : stigmates* rouges.
• Chatons* : janvier à mars • Le fruit est une nucule*, c’est-à-dire un
• Très jeunes feuilles : mars à avril akène* (fruit sec indéhiscent*) à paroi
• Fruits : septembre à novembre. coriace contenant une grosse graine. Il
est entouré de bractées* vertes laciniées*
En usage thérapeutique : accrescentes*. On appelle ce fruit une
• Chatons* : janvier à mars “noisette”.
• Bourgeons : février à mars • Le bourgeon est petit, ovoïde* ou
• Feuilles : mai à août. globuleux* et recouvert d’écailles vertes ou
brunes.
DESCRIPTION4
Arbrisseau* monoïque* de petite taille (jusqu’à
5 m), à port buissonnant formant des touffes
de troncs dressés, à rameaux pubescents* et
feuillage caduc*.
• L’écorce du jeune noisetier est brune,
lisse, luisante et parsemée de lenticelles*
formant des stries horizontales blanches le
long du tronc et des rameaux. Elle devient
grisâtre et se fissure avec l’âge.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Noisetier - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 2
Arbrisseau de petite taille, buissonnant, formant des touffes de troncs dressés, à feuillage caduc.

Jeune rameau à écorce lisse, brune et luisante, parsemé de lenticelles, et écorce plus âgée grisâtre et fissurée.

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Feuille simple, ovoïde et légèrement velue sur les deux faces.

Feuille acuminée au sommet, aux bords doublement dentés, cordée à la base et au pétiole court et poilu.

Inflorescences mâles pendantes à différents stades de maturité (à gauche et au centre) et fleur femelle ressemblant
à un petit bourgeon avec des stigmates rouges (à droite).

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Fruits (nucules) non matures, à paroi coriace, entourés de bractées vertes laciniées et accrescentes.

Nucule fraîche et sa grosse graine appelée noisette.

Petit bourgeon ovoïde ou globuleux recouvert d’écailles vert-brun.

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CUISINE
• Les fruits, très nutritifs, se consomment frais ou secs et peuvent être réduits en purée ou grillés, et entrer
dans la composition de nombreux desserts.
Les noisettes peuvent se conserver pendant plusieurs mois si on les laisse dans leur coque, de préférence
dans un lieu frais et bien ventilé.
En pressant les noisettes, on obtient une huile de grande qualité. Elle a un goût délicieux et aromatise
parfaitement vos salades ou vos plats cuits à la vapeur. On peut aussi l’utiliser pour la cuisson car elle
supporte bien la chaleur. Elle se conserve à température ambiante.
• Les inflorescences* mâles (chatons*), lorsqu’elles sont bien jaunes mais avant de faner, peuvent être
poêlées et accompagnées d’une sauce (crème de champignons par exemple), ou encore enrobées de
chocolat.
Séchées et pulvérisées, elles peuvent être ajoutées aux farines pour la confection de pains et de
gâteaux5.
• Les jeunes feuilles crues ou cuites sont également comestibles mais elles sont astringentes* (présence de
tanins*)6. On peut les faire blanchir ou les réduire en poudre.

RECETTES
Chatons chocolat & piment d’Espelette6
Pour 30 choco-chatons
Ingrédients : 30 chatons* de noisetier ; 110 g de chocolat noir ; ¼ de cuillère à café de piment d’Espelette.
Préparation :
• Couper le chocolat en carrés et le faire fondre au • Les déposer sur du papier alimentaire ou
bain-marie. une plaque et les laisser refroidir jusqu’à
• Ajouter le piment d’Espelette hors du feu. durcissement.
• Veiller à ce que le mélange soit homogène
puis tremper délicatement les chatons* dans le
chocolat. Utiliser une spatule si besoin.

Carrot cake des gourmands


Pour 6 personnes
Ingrédients : 400 g de carottes râpées ; 2 œufs (ou 2 cuillères à soupe de graines de lin moulues et trempées
5 min) ; 150 g de sucre complet ; 100 g de farine de châtaigne (ou à défaut de riz) ; 100 g de fécule
de maïs ; 1 cuillère à café de bicarbonate de soude ; 100 g de noisettes en poudre ; 100 g de noisettes
concassées ; 30 g de graines de courge ; 30 g de graines de sésame ; 15 g de graines de tournesol ; 20 cL
d’huile (tournesol, noisette ou sésame cru) ; ½ cuillère à café de cannelle ; ½ cuillère à café de muscade ;
½ cuillère à café de clou de girofle moulu ; 1 pincée de sel.
Préparation : graines (en garder une grosse pincée pour la
• Préchauffer le four à 180°C. décoration). Mélanger jusqu’à l’obtention d’une
• Huiler et fariner un moule à cake. pâte homogène.
• Mélanger les carottes râpées dans un saladier • Déposer la préparation dans le moule et décorer
avec le sucre, la farine, la fécule de maïs, le avec le reste des graines.
bicarbonate, le sel et les épices. Incorporer l’huile • Enfourner pendant 45 à 50 min.
et les œufs (ou la mixture de lin), les noix et les • Démouler le cake tiède et le laisser refroidir.

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NUTRIMENTS
• Les noisettes7 contiennent :

1 portion
Quantité moyenne (mg) Ratio des besoins
(33g soit environ 25 noisettes)
pour 100 g journaliers (% des VNR*)
(% des VNR*)

Manganèse 3,9 195 65


Vitamine B9 0,12 60 20
Vitamine E 5,65 47 15,5
Phosphore 263 37,5 12,5
Magnésium 138 37 12
Potassium 551 27,5 9
Zinc 2,25 22,5 7,5
Fer 2,8 20 6,6
Calcium 116 14,5 4,6
*VNR : Valeurs Nutritionnelles de Référence.

La noisette peut donc être considérée comme riche en manganèse, magnésium, phosphore, vitamine E et
vitamine B9 ainsi que comme source de fer, potassium, zinc et calcium.
 ’huile de noisette contient principalement des oméga 9 (environ 80% d’acide oléique). Elle contient
• L
aussi dans une moindre mesure des oméga 6 (environ 10 % d’acide linoléique) ainsi que des acides gras
saturés (5% d’acide palmitique) mais ne contient pas d’oméga 38,9.

LE SAVIEZ-VOUS ?
-S  i le profil lipidique est similaire entre les noisettes et l’huile, beaucoup de minéraux et de vitamines
présents dans la noisette ne sont pas retrouvés dans son huile7,8.
- L’huile de noisette, consommée régulièrement, pourrait contribuer à la diminution du risque de
maladies cardio-vasculaires de part sa richesse en oméga 910.

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MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, • Antidiarrhéiques* : les tanins*, en se
INDICATIONS ET REMÈDES liant aux protéines de la paroi intestinale,
favorisent la réabsorption d’eau de l’intestin
Parties utilisées : vers l’organisme permettant ainsi aux selles
- Les feuilles de noisetier sont inscrites à la liste A* d’être moins liquides. En cas de diarrhée
des plantes utilisées traditionnellement dans la bactérienne ou virale, ils vont également
pharmacopée* française et leur vente est réservée exercer un léger effet antiseptique* : c’est le
aux pharmaciens. « double effet tanin* » !
- Les bourgeons sont utilisés en gemmothérapie*.
LE SAVIEZ-VOUS ?
1/ Les feuilles Les diarrhées sont dues à un problème de
Le noisetier est une plante peu utilisée en réabsorption de l’eau au niveau du côlon*.
thérapeutique et la composition de ses feuilles, tout Ce défaut de réabsorption est dû à une
comme ses usages, ont très peu été étudiés. inflammation* de la muqueuse* intestinale
qui provoque un relâchement des jonctions
Molécules actives entre les cellules situées à la surface de
Les feuilles contiennent : l’intestin, ce qui empêche une réabsorption
• Tanins* : polyphénols*, caractérisés par
11 correcte de l’eau contenue dans les selles
leur astringence*. Ils ont également la et peut même favoriser la sortie d’eau au
capacité d’induire la vasoconstriction* de niveau de l’intestin.
petits vaisseaux (ce qui leur confère des
• Antiseptiques* : les tanins* peuvent
propriétés hémostatiques*) ainsi que des
empêcher le développement des micro-
propriétés antiseptiques*.
organismes (virus, champignons, bactéries)
• Autres molécules11–13 : flavonoïdes* et en se liant notamment aux protéines
acides phénoliques* sont aussi retrouvés présentes à leur surface. Ces propriétés
en grande quantité. Ces 2 classes antiseptiques* sont modérées. Cependant,
de molécules sont présentes dans de 2 études in vitro semblent confirmer
nombreuses plantes et participent à cette potentielle activité sur certaines
l’activité antioxydante* de celles-ci. bactéries13,14.

Propriétés Indications
En raison de la présence de tanins*, les feuilles Indications principales
de noisetier sont astringentes*. Elles partagent les • En usage interne
propriétés générales des plantes à tanins* : - Insuffisance veineuse*11,15,16 : les feuilles
• Veinotoniques* et hémostatiques* : les de noisetier sont traditionnellement utilisées
tanins* et les flavonoïdes* sont susceptibles pour soulager en cas de jambes lourdes
de contribuer à la tonicité des veines c’est ou d’hémorroïdes* mais aussi en cas de
pourquoi ils sont souvent utilisés en cas varices* et de varicosités*.
d’insuffisance veineuse* comme en cas de
jambes lourdes ou d'hémorroïdes*14. De - Diarrhées légères11,15.
plus, les tanins* en se liant aux protéines • En usage externe
et cellules du sang, favorisent ainsi la - Traitement symptomatique des
coagulation* et resserrent les petits hémorroïdes*11,15.
vaisseaux sanguins facilitant ainsi l’arrêt
des saignements.

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Indications secondaires Ce bourgeon s’avérerait utile, en complément d’une
En raison de la présence de tanins*, il serait prise en charge médicale, en cas de :
également possible d’utiliser les feuilles de noisetier • Problèmes respiratoires : tels qu’allergies,
sous forme de gargarisme ou de bain de bouche bronchites* chroniques...
dans les maux de gorge et les affections buccales11,15 • Anémie* (une anémie* sévère nécessite une
(inflammation* des gencives notamment). prise en charge médicale).
• Problèmes veineux : jambes lourdes,
Remèdes varices*, hémorroïdes*.
En usage interne et externe
Remèdes
• Infusion
Préparation : Réaliser une infusion en versant Préparation d’un macérat mère : Recouvrir 15 g de
150 mL d’eau frémissante sur 1 à 2 g de feuilles bourgeons frais de 100 g d’un mélange de solvants
finement coupées et séchées. Laisser infuser 5 à constitué de 2/3 d’alcool à 55° et d’1/3 de glycérine.
10 min puis filtrer. Laisser macérer 21 jours minimum, à l’abri de la
Utilisation : Boire jusqu’à 3 tasses par jour. lumière et en mélangeant 1 à 2 fois par semaine.
Filtrer la préparation et presser les bourgeons.
Précautions d’emploi : toujours observer des Utilisation :
pauses thérapeutiques (par exemple, une - Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison de
semaine de pause toutes les 3 semaines). 5 gouttes par prise du macérat mère, pur ou dilué
Indications : Toutes celles citées ci-dessus. dans de l’eau.
• Gargarisme - Pour les enfants : ajuster de manière
Préparation : Réaliser une décoction concentrée proportionnelle en fonction du poids à raison d’1
en ajoutant 2 à 3 g de feuilles finement coupées goutte de macérat mère pour 10 kg de poids.
et séchées à 150 mL d’eau, faire bouillir pendant Utiliser dilué dans de l’eau.
10 minutes puis filtrer. Indications : Toutes celles citées ci-dessus.
Utilisation : Gargariser plusieurs fois par jour (une
fois la préparation tiède ou froide). TOXICITÉ
Indications : Maux de gorge ou affections de la La noisette est un fruit à coque qui peut être
cavité buccale. responsable de graves réactions allergiques.

2/ Les bourgeons17–19 CONTRE-INDICATIONS


Molécules actives • Prise de médicament ou complément à base de
Leur composition exacte n’est pas connue à l’heure sels de fer, en cas d’anémie* : dans ce cas, on
actuelle mais devrait l’être dans les prochaines prendra le remède à base de feuilles de noisetier
années étant donné l’essor de la gemmothérapie*. à distance d’au moins 2 heures de la prise du
Propriétés fer, car les tanins* diminuent l’absorption de ce
dernier.
Les bourgeons de noisetier présenteraient une action
de soutien dans les fonctions physiologiques des • Prise alimentaire, médicamenteuse ou de
poumons et du foie. compléments alimentaires : de manière
générale, penser à prendre ces derniers à
Indications
distance (2 heures au moins) des remèdes
Le noisetier est considéré comme un remède à base de feuilles de noisetier. En effet, la
polyvalent en gemmothérapie*, notons qu’il est complexation* des tanins* avec certains
souvent conseillé de l’utiliser en association avec
médicaments, nutriments, vitamines et minéraux
d’autres bourgeons suivant l’indication.
peut entraîner une diminution de leur absorption.
Il faut notamment faire attention avec certains
antibiotiques*.
Formation du Cueilleur - Fiche plante - Noisetier - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 9
AUTRES USAGES ANECDOTES
• Les fruits sont utilisés pour obtenir une huile ET AUTRES INFORMATIONS
intéressante tant au niveau nutritionnel • Des restes de noisettes fossilisés ont été
que cosmétique. Au niveau cosmétique, on retrouvés dans des sites archéologiques
parle d’huile “sèche” ou “à toucher sec” car datés de plus de 10 000 ans témoignant
elle pénètre rapidement dans la peau et d’une utilisation ancestrale de ce fruit23.
ne laisse donc pas de sensation de “gras”. • L’huile de noisette était autrefois utilisée
Elle peut être utilisée pour diluer les huiles dans les douleurs articulaires et la calvitie21.
essentielles* avant application ou encore
• Considérées par le passé comme un
en cas d’acné ou de peau grasse9.
symbole de fécondité on en servait aux
• Le noisetier a un bois souple et résistant. Il repas de fiançaille et de noces et on en
est encore aujourd’hui utilisé en vannerie ou mettait dans un panier au pied du lit
pour la fabrication de manches d’outils par nuptial21.
exemple. Il est également utilisé comme
• Le noisetier était dans la mythologie
bois de chauffage ou pour la fabrication
nordique associé à Thor, dieu du tonnerre
d’arcs pour les (grands) enfants20,21.
et considéré comme réceptacle du savoir19.
• Les noisetiers sont les seuls arbres fruitiers à
pouvoir vivre en symbiose* avec les truffes
et donc être utilisés pour leur production22.
• C’est à partir du bois de noisetier que l’on
obtient la baguette du sourcier20.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Noisetier - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 10
CONFUSIONS POSSIBLES
Le noisetier est difficilement confondable avec un autre arbrisseau* car son port et ses feuilles cordées* à
pétiole* poilu et glanduleux* sont très caractéristiques.
Veillez toutefois à ne pas le confondre avec :
• Noisetier de Byzance (Corylus colurna L.), famille des Betulaceae.
C’est un arbre cultivé et planté en ornement, à tronc unique, pouvant atteindre 15 m de hauteur. Ses
feuilles sont très similaires à celles du noisetier quoique davantage dentées*. Il se distingue surtout par
les bractées* très laciniées*, fortement pubescentes* et glanduleuses* qui accompagnent son fruit.
Celles-ci sont très collantes au toucher et la noisette logée entre les bractées* est plus petite et plus
dure à casser que celle du noisetier sauvage. On peut également la récolter et la consommer.

Arbre à tronc unique, feuilles très dentées et bractées très laciniées, fortement pubescentes et glanduleuses.

• Noisetier des sorcières (Hamamelis virginiana L.), famille des Hamamelidaceae.


C’est un arbuste* à port dressé ou étalé, à tronc unique, pouvant atteindre 6 m de hauteur que l’on
trouve essentiellement planté dans les parcs. Ses feuilles ressemblent à celles du noisetier sauvage mais
sont obovales* et crénelées*. La base de la feuille est asymétrique et munie d’un pétiole* court et
glabre*. Les fleurs, hermaphrodites*, à 4 pétales fins et allongés, sont réunies en pompons jaune d’or
disposés directement sur les rameaux et exhalent un parfum puissant proche de celui de la jacinthe
sauvage. Le fruit n’est pas une noisette mais une capsule* pubescente*.
C’est une plante médicinale dont on utilise les feuilles contenant des tanins*, par voie orale en infusion,
ou par voie locale en décoction dans tous les troubles liés à l’insuffisance veineuse* (jambes lourdes,
varices* et varicosités* et hémorroïdes*)14,24.

Arbuste à tronc unique, aux feuilles obovales et crénelées, aux fleurs jaune d’or, au parfum puissant et
regroupées en pompon et aux fruits en capsules pubescentes.

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• Tilleuls (Tilia spp.), famille des Malvaceae.
Le tilleul est un arbre à tronc unique, pourtant lorsqu’il a été coupé au ras du sol, il a tendance à
repousser en émettant des rejets, ce qui lui donne un aspect d’arbrisseau* très proche du port du
noisetier. Il suffit donc de rechercher la présence d’une souche à la base des rameaux, confirmant le
tronc unique.
L’observation des feuilles permettra de rapidement faire la différence avec le noisetier car celles du
tilleul sont largement cordées* à la base et présentent un pétiole* plus long entièrement glabre*. Les
marges* du limbe* sont simplement dentées* alors que celles du noisetier sont doublement dentées*.
Enfin, au revers de la feuille de tilleul, on peut observer de petites touffes de poils roussâtres qui se
développent à la bifurcation des nervures*.

Arbre à tronc unique, comparaison feuille de noisetier (Corylus avellana L.) (à gauche) et feuille de tilleul à petites feuilles
(Tilia cordata Mill.) (à droite) plus largement cordée à la base et à long pétiole glabre.

Feuille à marge simplement dentée et à petites touffes de poils roussâtres au revers pour le tilleul
à petites feuilles (Tilia cordata Mill.).

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SYNTHÈSE

> Le noisetier ou coudrier (Corylus avellana L.) de la famille des Betulaceae est un
arbrisseau* ubiquiste* commun dans toute la France à l’exception de la région
méditerranéenne et de la Corse dans des zones d’ombre ou de mi-ombre.
> C’est un arbrisseau* monoïque* de petite taille (jusqu’à 5 m), à port buissonnant formant
des touffes de troncs dressés, à rameaux pubescents* et feuillage caduc*.
• L’écorce du jeune noisetier est brune, lisse, luisante et parsemée de lenticelles* formant
des stries horizontales blanches le long du tronc et des rameaux. Elle devient grisâtre et
se fissure avec l’âge.
• Les feuilles sont alternes*, simples*, pétiolées* et légèrement velues sur les deux faces.
Le pétiole* est court et muni de nombreux poils glanduleux*. Le limbe* présente une
forme ovoïde*, cordée* à la base et courtement acuminée* au sommet. Les marges*
sont doublement dentées*.
• Les inflorescences* sont constituées de fleurs unisexuées mâles et femelles présentes
sur le même rameau. Les chatons* mâles (de 2 à 8 cm) sont jaunes et longuement
pendants alors que les fleurs femelles ressemblent à de petits bourgeons d’où émerge
un bouquet de stigmates* rouges.
• Le fruit (la noisette) est une nucule* entourée de bractées* vertes laciniées*
accrescentes*.
• Le bourgeon est petit, ovoïde* ou globuleux* et recouvert d’écailles vertes ou brunes.
> Les noisettes sont très utilisées en cuisine, entières, sous forme de poudre ou sous forme
d’huile. Il est également possible d’utiliser les chatons* poêlés ou séchés ainsi que les jeunes
feuilles crues ou cuites. La noisette peut être considérée comme riche en manganèse
(195%), magnésium (37%), phosphore (37,5%), vitamine E (47 %) et vitamine B9 (60%)
ainsi que comme source de fer (20%), de potassium (27,5%), de zinc (22,5%) et de calcium
(14,5%). Les pourcentages entre parenthèses sont exprimés par rapport aux valeurs
nutritionnelles de référence pour 100g.
> Les feuilles de noisetiers qui contiennent des tanins* mais aussi des flavonoïdes* ainsi que
des acides phénoliques* sont utilisées en cas d’insuffisance veineuse* ou de diarrhées
légères sous forme d’infusion. Des gargarismes de feuilles de noisetier peuvent être utilisés
en cas de maux de gorge ou d’affections buccales.
Les bourgeons sont utilisés en gemmothérapie* où le noisetier est considéré comme
un remède pour les problèmes respiratoires (allergies, bronchites* chroniques…), en cas
d’anémie* ou dans les problèmes veineux.
> La noisette est un fruit à coque qui peut être responsable de graves réactions allergiques.
Concernant les feuilles du noisetier, on fera attention en cas de prises d’autres médicaments ou de
compléments alimentaires à espacer les prises de ces derniers d’au moins 2 heures car les tanins*
qu’elles contiennent peuvent diminuer leur absorption.
> Le noisetier peut être confondu avec des espèces non toxiques comme :
- le noisetier de Byzance (Corylus colurna L.), de la famille des Betulaceae, dont le fruit, plus petit
mais comestible, a des bractées* très laciniées*, fortement pubescentes* et glanduleuses* ;
- le noisetier des sorcières (Hamamelis virginiana L.), plante médicinale de la famille des
Hamamelidaceae, dont les feuilles crénelées* sont munies d’un pétiole* court et glabre* et dont le
fruit est une capsule* pubescente* ;
- les rejets de tilleuls (Tilia spp.), de la famille des Malvaceae, dont les feuilles ont un pétiole* plus
long et entièrement glabre* et des petites touffes de poils à l’aisselle des nervures* de la face
inférieure.

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GLOSSAIRE
Antioxydant —
Accrescent — Se dit d'un organe floral (à l'exception
1- Les antioxydants sont des entités chimiques
des ovaires), souvent le calice, qui au lieu de tomber
à la floraison poursuit sa croissance après la stables, préférentiellement attaquées par les
radicaux libres, qui vont ainsi mettre un terme à la
fécondation, devenant une partie intégrante du fruit.
réaction d’oxydation que ces derniers propagent.
Acides phénoliques — Classe de composés Cette réaction d’oxydation est, entre autres, à
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins l'origine du phénomène de rancissement dans les
une fonction acide carboxylique et d’une fonction préparations, et d'effets délétères au niveau d'un
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide organisme.
rosmarinique. Synonymes : acides-phénols. 2- Une substance est dite antioxydante lorsqu'elle
s'oppose aux réactions d'oxydation et en limite
les effets (phénomène de rancissement dans les
Acuminé — Se dit d'un organe (feuille, bractée ou préparations et effets oxydants délétères au niveau
division du calice) qui se termine en pointe fine, d'un organisme).
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen.
Antiseptique — Qui lutte contre le développement
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (qui ne des micro-organismes (ou les tue).
s'ouvre pas), dérivant d’un carpelle unique, à une
seule graine non soudée à la paroi interne du fruit.
Chaque fleur peut donner naissance à un seul akène Arbrisseau — Végétal ligneux de 3 à 5 m de hauteur
ou à plusieurs akènes (polyakène). On parle par à l'âge adulte, se ramifiant dès la base et n'ayant
exemple de diakène lorsqu'il y a 2 akènes et de pas de tronc proprement dit mais plusieurs troncs/
tétrakène lorsqu'il y en a 4. tiges, ce qui lui confère une forme « buissonnante ».
Le noisetier (Corylus avellana L.), l’églantier (Rosa
canina L.) sont des arbrisseaux.
Alterne — Se dit d'organes (feuilles, rameaux, Il est à noter que suivant les conditions
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des environnementales, certaines espèces peuvent
hauteurs différentes, sur l'axe qui les porte. être arbuste ou arbrisseau comme le sureau noir
(Sambucus nigra L.).
Anémie — Diminution anormale du taux
d'hémoglobine dans le sang dont la cause la plus Arbuste — Végétal ligneux à tronc unique et qui
fréquente est une carence en fer. mesure au maximum 7 m à l'âge adulte. Ce sont
des arbres miniatures.
Antibiotique — Substance d'origine naturelle Il est à noter que suivant les conditions
ou synthétique, qui lutte contre les bactéries en environnementales, certaines espèces peuvent être
empêchant leur reproduction (substance dite arbre ou arbuste comme l'aubépine (Crataegus
bactériostatique) ou en les détruisant (substance dite monogyna Jacq.) et arbuste ou arbrisseau comme le
bactéricide). sureau noir (Sambucus nigra L.).

Antidiarrhéique — Qui soulage les symptômes Astringent — Qui resserre et assèche les tissus,
de la diarrhée. Il agit principalement en réduisant favorisant ainsi leur cicatrisation.
la fréquence des selles (par une diminution des
spasmes de l'intestin) et/ou en réduisant leur
volume (en favorisant la réabsorption d'eau et
d'électrolytes).

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Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou Coagulation — Phénomène qui intervient
l'inflorescence, généralement différent par sa taille, physiologiquement durant l’hémostase pour
sa forme ou sa couleur, d'une feuille ordinaire. Il consolider l’agrégat plaquettaire en le renforçant
peut s'agir d'une petite feuille, une membrane, d’une substance appelée fibrine. Il implique
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est différents acteurs de la coagulation (enzymes,
ainsi positionnée à la base d'un pédicelle floral, facteurs). Pour rappel, l’hémostase est un processus
d'une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci. induit par la lésion de la paroi d’un vaisseau sanguin
Les bractées sont parfois réunies en une collerette mais aussi en cas de stase sanguine ou d’excès du
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes potentiel de coagulation.
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins Côlon — Partie du gros intestin d'environ 1,5 m de
transformées portant chacune un sporange (sorte de longueur, qui fait suite au caecum et précède le
sac qui contient les spores) et groupées en épi. rectum. Le côlon est subdivisé en 4 segments : le
côlon droit ou ascendant, le côlon transverse, le
Bronchite — Inflammation des bronches souvent côlon gauche ou descendant et le côlon sigmoïde.
accompagnée d'une production importante de Ses fonctions consistent en l’élaboration des
mucus et d'une toux. matières fécales et la réabsorption de l’eau. Grâce
au microbiote intestinal, il contribue également à la
Caduc — Se dit d'un organe qui se détache et digestion en assurant des fonctions que l’organisme
tombe spontanément après sa formation ou selon hôte n’est pas capable d’effectuer ou de manière
un rythme annuel. Par extension, on parle d'arbre complémentaire.
caduc quand celui-ci perd son feuillage à l'automne
et se retrouve "nu". On utilise "caduque" au féminin. Complexation — Formation d’un complexe,
Dans la majorité des cas, les Angiospermes ont un composé obtenu par l’association de 2 entités
feuillage caduc et les Gymnospermes un feuillage chimiques comme un ion métallique avec une
persistant. Mais il existe des exceptions : le mélèze molécule.
d'Europe (Larix decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo
biloba L.), et le cyprès chauve (Taxodium distichum Cordé — Qui est en forme de cœur. On dit aussi
(L.) Rich.) qui sont des gymnospermes à feuillage cordiforme.
caduc.
Coudraie — Lieu planté de nombreux coudriers, plus
Capsule — Fruit sec déhiscent, issu de plusieurs récemment appelés noisetiers.
carpelles, s'ouvrant par des fentes (chez les
primevères - genre Primula), des dents ou des
pores (chez les campanules - genre Campanula), Crénelé — Se dit d'un organe (le limbe d'une feuille
contenant plusieurs graines. Selon leur mode principalement) bordé de dents larges, obtuses ou
d'ouverture, certaines capsules portent un nom arrondies au sommet.
particulier, comme la pyxide (capsule s'ouvrant par
fente circulaire comme un couvercle) du plantain Denté — Bordé de dents, c'est-à-dire de petites
lancéolé (Plantago lanceolata L.). échancrures triangulaires égales ou inégales.

Chaton — Inflorescence cylindrique, formée de fleurs Étamine — Organe mâle, élément de base de
unisexuées mâles ou femelles. Les petites fleurs sont l'androcée, produisant le pollen, comportant un filet
sessiles ou presque. Elles sont insérées isolément ou et une anthère.
par petits groupes à l'aisselle d'écailles qui sont des
bractées.

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Flavonoïdes — Famille de molécules faisant Huile essentielle — Extrait aromatique liquide,
partie de la grande classe des polyphénols. Les concentré, odorant et volatil, provenant des
flavonoïdes jouent le rôle de pigments pour les organes d'une plante aromatique et obtenu soit par
végétaux assurant leur coloration ainsi que leur distillation, par entraînement à la vapeur d'eau, soit
protection vis-à-vis des rayonnements ultra-violets. par expression à froid.
Ils sont connus pour leurs propriétés veino-actives
(en renforçant la résistance des capillaires et en Indéhiscent — Se dit d'un fruit, principalement, qui
diminuant leur perméabilité) et antioxydantes ne s'ouvre pas spontanément à maturité pour libérer
(capacité à lutter contre les méfaits des radicaux ses graines. Les fruits charnus (baies, drupes) sont
libres). Par ailleurs, ils pourraient présenter quasiment toujours indéhiscents de même que les
d'autres propriétés telles qu'anti-inflammatoires, fruits secs à une graine (akène, caryopse...).
anti-infectieuses et immunostimulantes voire
immunomodulatrices...
Inflammation — Ensemble de manifestations
cliniques locales survenant en réaction à des
Gemmothérapie — La gemmothérapie est une agressions d’origines variées (microbiennes,
branche de la phytothérapie qui repose sur physiques, chimiques, immunitaires, …) et se
l’utilisation de tissus embryonnaires de plantes caractérisant par 4 grands symptômes : rougeur,
(bourgeons, jeunes pousses et radicelles) sous la chaleur, douleur et gonflement.
forme de macérats (généralement réalisés dans un
mélange eau/alcool/glycérine) pour prendre soin de
sa santé. Inflorescence —
1. Groupe de fleurs, d'axes (pédoncules et pédicelles)
portant ces fleurs et de bractées formant un
Glabre — Qui ne présente aucun poil. ensemble physionomiquement bien individualisé, sur
un même axe.
Glanduleux — Se dit d'un organe pourvu d'une ou 2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
de plusieurs petites glandes sécrétrices. cyme...) chez différentes espèces.

Globuleux — Qui est de forme plus ou moins ronde Insuffisance veineuse — Capacité insuffisante
ou sphérique. des veines des membres inférieurs à effectuer le
retour veineux, à savoir à lutter contre l’effet de la
Hémorroïde — Dilatation persistante des veines de pesanteur sur la circulation sanguine. D’un point de
la région de l'anus et du rectum. vue clinique, cela se traduit par des jambes gonflées,
lourdes, douloureuses, voire des varices et peut
conduire, à des stades avancés, à des ulcères dits
Hémostatique — Qui arrête les saignements (de variqueux au niveau des membres inférieurs.
manière mécanique ou en agissant sur une des
différentes étapes du processus de coagulation).
Lacinié — Se dit d’un organe divisé en lanières ou
lambeaux étroits et inégaux.
Hermaphrodite —
1- Se dit d'une fleur bisexuée, c'est-à-dire
comprenant à la fois des étamines (partie mâle) et Lenticelle — Petite ouverture souvent brune qui se
des carpelles (partie femelle). trouve principalement sur l'écorce jeune des plantes
2- Se dit également d'une plante portant des fleurs ligneuses, parfois sur d'autres organes (fruits, tiges...)
toutes hermaphrodites. et qui permet des échanges gazeux avec l’extérieur.

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Limbe — Nucule — Akène à paroi dure (à péricarpe sclérifié
1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille entièrement ligneux).
prolongeant le pétiole qui est le siège principal
de la photosynthèse, de la respiration et de la Oboval — Désigne un organe (feuille, pétale, sépale)
transpiration. de forme ovale dont la plus grande largeur est au
2. Partie élargie d'un pétale ou d'un sépale. sommet, ou en ovale renversé.
Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné...
Ovoïde — Se dit d'un organe se rapprochant de la
Liste A — Liste des plantes médicinales de la forme d'un œuf.
Pharmacopée française utilisées traditionnellement
et considérées comme ayant des propriétés
médicinales. Cette liste est composée d’environ Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe
600 plantes, dont 148 libérées du monopole à la tige ou à l'axe de fixation de la feuille. Les
pharmaceutique si elles sont vendues en l’état. feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.

Marge — Qualifie le bord d’un limbe d’une feuille Pétiolé — Se dit d'une feuille munie d'un pétiole,
ou d’un pétale. Elle peut être entière ou plus ou c'est-à-dire d'une partie amincie de la feuille reliant
moins découpée, lobée, dentée, crénelée, ciliée, le limbe à la tige ou à l'axe de fixation.
glanduleuse, ondulée ou épineuse.
Pharmacopée — La pharmacopée au sens
Monoïque — Se dit d'une plante dont les fleurs sont large est un recueil recensant un ensemble de
unisexuées (mâles ou femelles) et portées par un remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
même individu. également préciser les usages qui sont associés.
Les pharmacopées européenne et française sont
des recueils officiels destiné aux professionnels de
Muqueuse — Membrane tapissant l'intérieur des santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés :
cavités de l'organisme qui sont en communication plantes médicinales, substances minérales,
avec l'extérieur (organes dits “creux”). Les muqueuses animales, principes actifs de synthèse et formes
sont donc présentes au niveau du tube digestif (de pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
la bouche au rectum), de l'appareil respiratoire, de de textes appelés monographies.
l'appareil urinaire, des appareils génitaux masculin
et féminin ainsi que de la face postérieure des
paupières et de la face antérieure du globe oculaire Polyphénols — Classe de molécules de la famille
(conjonctive). des phénols présentant la particularité de contenir
Quelle que soit leur localisation, elles produisent plusieurs noyaux phénoliques (structure dont la
du mucus protecteur, ce qui leur permet d'être en synthèse n'a lieu que chez les végétaux et les micro-
permanence humidifiées. organismes). En voici quelques exemples : tanins,
coumarines, flavonoïdes (dont les anthocyanes),
lignanes, lignines.
Nervures — Pièces foliaires correspondant au Notez qu'il existe également des phénols simples
prolongement et à la ramification du pétiole dans le (avec un unique noyau phénol).
limbe de la feuille, elles sont aussi le prolongement
du pédoncule dans les éléments foliacés comme les
sépales, les pétales ou les bractées. Elles se traduisent Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
par des lignes, de tailles et d'épaisseurs variables, courts et souples.
parfois saillantes ou bombées, dans lesquelles se
situent l'essentiel des tissus conducteurs de sève mais Simple — Se dit d'un organe qui n'est pas composé,
aussi d'eau, dans ou hors de la feuille ou de la plante. qui n'est pas ramifié. Par exemple, une feuille ou une
Leur disposition est très variable : pennées, réticulées, tige simple.
curvinervées, palmées, parallèles, en éventail...

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Stigmate — Extrémité plus ou moins renflée du Ubiquiste — Se dit d’une espèce présente et se
carpelle ou du pistil. Sa surface plus ou moins maintenant sur des territoires étendus, et aux
visqueuse retient le pollen qui s'y fixe et y effectue sa biotopes très variés, du fait de sa très grande
germination. adaptation environnementale.

Symbiose — Association durable entre deux ou Varices — Dilatation veineuse permanente et


plusieurs organismes et profitable à chacun d'eux. pathologique présente au niveau du réseau
superficiel des membres inférieurs.
Tanins — Composés végétaux de la famille des
polyphénols qui réagissent avec les protéines. Varicosités — Dilatation de petits vaisseaux
Dans la bouche, ils vont donner une sensation superficiel et visible sous forme de tracé bleuté le
d’astringence en se fixant aux protéines salivaires. plus souvent au niveau des membres inférieurs.
De même, en se fixant aux protéines des tissus et
muqueuses, ils vont les resserrer et les assécher. Vasoconstriction — Réduction du diamètre des
Ils ont également la capacité d’induire la vaisseaux sanguins.
vasoconstriction de petits vaisseaux, ce qui leur
confère des propriétés hémostatiques.
On classe les tanins en 2 principales catégories : Veinotonique — Qui augmente la résistance
- Les tanins hydrolysables qui regroupent les tanins vasculaire et diminue la perméabilité des vaisseaux
ellagiques et les tanins galliques, sanguins.
- Les tanins condensés non hydrolysables
(proanthocyanidols). En milieu acide et chaud,
ils peuvent devenir hydrolysables et donc se
décomposer.

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Sources

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synthese.

3. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Corylus avellana L. Disponible sur :


https://www.gbif.org/species/2875979.

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5. Couplan, F. Le régal végétal - Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles. Sang de la Terre, p.239
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6. Delaunay, B. Grignotages sauvages. Terran (2007).

7. Ciqual - Centre d’Information sur la Qualité des Aliments. Noisette - Table de composition nutritionnelle.
Disponible sur : https://ciqual.anses.fr/#/aliments/15004/noisette.

8. Ciqual - Centre d’Information sur la Qualité des Aliments. Huile de noisette - Table de composition
nutritionnelle. Disponible sur : https://ciqual.anses.fr/#/aliments/17210/huile-de-noisette.

9. WikiPhyto. Noisetier. Disponible sur : http://www.wikiphyto.org/wiki/Noisetier.

10. Vidal - EurekaSanté. Oméga-9 (acide oléique). Disponible sur : https://eurekasante.vidal.fr/


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11. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie. Plantes médicinales. Lavoisier Tec & Doc, p.600-601 (2016).

12. Amaral, J. S. et al. Phenolic profile of hazelnut (Corylus avellana L.) leaves cultivars grown in Portugal.
Nat. Prod. Res. 19, 157–163 (2005).

13. Oliveira, I. et al. Hazel (Corylus avellana L.) leaves as source of antimicrobial and antioxidative
compounds. Food Chem. 105, 1018–1025 (2007).

14. Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC). Assessment report on Hamamelis virginiana L., cortex
Hamamelis virginiana L., folium Hamamelis virginiana L., folium et cortex aut Ramunculus destillatum.
Eur. Med. Agency EMA 47 (2010). Disponible sur : https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-
report/assessment-report-hamamelis-virginiana-l-cortex-hamamelis-virginiana-l-folium-hamamelis-
virginiana-l_en.pdf.

15. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Note explicative dite « Cahiers de l’agence
n°3. - Médicaments à base de plantes ». (1998).

16. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie, Gemmothérapie. Grancher (2017).

17. Boistard, S. Gemmothérapie : Les bourgeons au service de la santé, guide pratique et familial. Terran,
p.185-188 (2016).

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18. Guéniot, G. & Ledoux, F. La phytembryothérapie - L’embryon de la gemmothérapie. Amyris (2012).

19. Andrianne, P. La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons. Amyris, p.155-156 (2009).

20. Thévenin, T. Les plantes sauvages : connaître, cueillir et utiliser. Lucien Souny, p.159 (2017).

21. Lieutaghi, P. Livre des arbres, arbustes et arbrisseaux. Actes Sud (2004).

22. TRUFFEfrance. Noisetiers truffiers. Disponible sur : https://www.truffefrance.com/noisetiers-truffiers.htm.

23. Brisbare, E. Un bain de forêt. Marabout, p.118 (2018).

24. European Scientific Cooperative on Phytotherapy (ESCOP). Hamamelidis folium (Hamamelis leaf).
Disponible sur : https://escop.com/downloads/hamamelis-leaf/.

Crédits photographiques
p. 11 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by David J. Stang, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hamamelis_virginiana_18zz.jpg

p. 11 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by BotBln, modification apportée à l’œuvre originale :


rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hamamelis_virginiana_FlowersLeaves_
BotGardBln0906.JPG
p. 11 - Wikipedia CC BY-SA 3.0 by H.Zell, modification apportée à l’œuvre originale : rognage et
luminosité
https://es.m.wikipedia.org/wiki/Archivo:Hamamelis_virginiana_03.JPG

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

NOYER COMMUN

Noyer (Juglans regia)

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE


Juglans regia Très commun, on le trouve partout en France et plus
particulièrement en Dordogne, en Isère et dans le
NOMS VERNACULAIRES Sud. Il a été introduit en France à l’époque gallo-
Noyer, noyer commun, calottier romaine.

FAMILLE BOTANIQUE RÉPARTITION MONDIALE


Juglandaceae Il est originaire des régions tempérées et
subtropicales allant du Sud-Est de l’Europe jusqu’à
NOM ANGLAIS la Chine en passant par le Proche Orient. Le noyer
est aujourd’hui largement cultivé.
Walnut tree

© 2018, Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 1


MILIEUX / SOL PÉRIODE DE RÉCOLTE
Le noyer apprécie les climats secs et les • Feuilles : en été (début et milieu d’été de
longues périodes de chaleur. En revanche, il est préférence)
sensible à l’hiver et aux gelées printanières (plus • Bourgeons : avril
particulièrement ses fruits). Il apprécie le soleil, a • Brou/noix verte : début de l’été
besoin de beaucoup de lumière et d’un sol profond,
• Noix mature : septembre - octobre
riche, frais, basique à légèrement acide. La plupart
du temps il se développe de façon isolée, en lisière
de bois ou dans les clairières. DESCRIPTION
Le noyer commun mesure de 10 à 25 mètres de
hauteur. Il a une silhouette étalée, un tronc court,
LE SAVIEZ-VOUS ? des branches massives et sinueuses et une cime
arrondie.
Le noyer est une plante solitaire entre
• Son écorce est gris-blanchâtre, lisse quand il
autres parce qu’elle empêche la croissance
est jeune puis devient rugueuse avec de larges
de certaines plantes dites “sensibles” dans
crevasses avec le temps.
son périmètre.
• Les feuilles sont aromatiques (odeur
En effet, toutes les parties de l’arbre caractéristique de brou de noix lorsqu’elles
contiennent une molécule, appelée la sont froissées), caduques et composées
juglone, qui exerce un effet anti-germinatif imparipennées de 5 à 9 folioles (parties du
sur ses propres graines, comme sur celles limbe d’une feuille composée), dont la plus
d’autres plantes, et qui inhibe la respiration grande est la dernière. Elles sont de forme ovale
et la photosynthèse des végétaux1. et entières (aux bords droits et lisses).
Le noyer noir ou noyer d’Amérique (Juglans • Le noyer est monoïque (se dit d’une plante dont
nigra) est une des espèces les plus toxiques les fleurs sont unisexuées, mâles ou femelles, et
par sa concentration beaucoup plus élevée sont portées par un même individu).
en juglone. - Les fleurs mâles sont des chatons (fleurs
Notez que certaines plantes seront réunies en un épi qui se détache d’une pièce)
tolérantes à la juglone. verts, allongés et pendants.
Il existe un terme précis pour désigner - Les fleurs femelles, à l’extrémité des rameaux,
les interactions naturelles entre plusieurs sont verdâtres, pourvues de stigmates
plantes lorsque l’une d’entre elles produit plumeux. Ce sont les fleurs femelles qui vont
une substance qui a un effet sur la donner le fruit (la noix) une fois fécondées.
croissance de l’autre comme c’est le cas ici : • Le fruit est une drupe (fruit charnu à noyau
on parle d’« allélopathie » . comme la cerise, l’abricot ou l’olive).
Il est formé d’un brou ou péricarpe. Ce brou
arrondi et vert recouvre un noyau à coque à
FLORAISON deux valves, qui lui-même renferme une graine
Avril-mai divisées en lobes sinueux séparés par des cloisons
incomplètes. Cette graine est le cerneau de
noix que l’on consomme et que l’on appelle
couramment “noix” !
• Les feuilles et les fruits ont une odeur agréable
de noix verte ou brou de noix.
• Le bourgeon est globuleux et glabre.

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Noyer (Juglans regia) avec sa silhouette étalée et son tronc court Feuille composée, imparipennée de noyer (Juglans regia) avec la foliole
caractéristiques terminale souvent plus grande

Le noyer (Juglans regia) a souvent Écorce gris-blanchâtre du noyer Foliole aux nervures pennées de noyer (Juglans regia)
un tronc court. (Juglans regia)

L’écorce du noyer (Juglans regia) se crevasse avec le temps. Les fleurs mâles du noyer (Juglans regia) sont des chatons.

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Les fleurs femelles du noyer (Juglans regia) qui donneront les noix. Lorsque l’on enlève le brou (péricarpe) vert du fruit, on trouve le noyau qui
contient la graine: la noix.

Le fruit du noyer (Juglans regia) est une drupe. Cerneau du noyer (Juglans regia) qui est en fait la graine de la noix que
nous mangeons.

CUISINE
• Les graines du noyer ou noix peuvent être - Cueillies encore vertes à la mi juin, les noix
utilisées de beaucoup de manières différentes. tendres peuvent également être confites
- Les noix fraîches ou sèches peuvent être (spécialité grecque, le karydaki) ou utilisées
consommées telles quelles, ou légèrement pour la préparation d’un délicieux vin de noix.
torréfiées pour en exhaler les saveurs. Elles - L’huile de noix est obtenue par le pressage
peuvent être utilisées dans des préparations des noix. En général, les noix et l’huile de noix
sucrées ou salées : mixées en purée et utilisées se marient à merveille avec les salades, les
en tartinade ou dans des sauces pour les endives, les pommes de terre, les pommes,
rendre crémeuses et savoureuses. Elles peuvent le fromage. Pour conserver toutes leurs
également être simplement concassées et propriétés, il vaut mieux ne pas les chauffer.
intégrées à toutes sortes de préparations Malheureusement, les huiles de noix du
comme des pestos, des farces, des pains, des commerce sont souvent extraites à partir de
confiseries ou des desserts (dont des desserts noix torréfiées. Pour une huile de qualité, il faut
traditionnels : par exemple le gâteau aux noix trouver indiquée la mention “vierge extra” et/ou
périgourdin, les baklavas grecs ou le gâteau “première pression à froid”.
roulé aux noix, équivalent croate de notre • Les chatons peuvent aussi être utilisés. Dans le
bûche de Noël…). Vercors, on les fait macérer dans du vin blanc
avec de l’eau-de-vie, du sucre et de la vanille.

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Recette du vin de noix Les noix sont également relativement riches en
Laver et concasser une vingtaine de noix vertes puis protéines (13,3 g pour 100 g), mais renferment peu
les déposer dans une grosse bonbonne. de glucides (6,88 g pour 100 g) et tout de même
Ajouter 3 L de vin rouge (l’équivalent de 4 une petite quantité de fibres (6,7 g pour 100 g).
bouteilles), 50 cL d’alcool de fruits et 450 g de
sucre. Ajouter éventuellement des épices comme un Elles contiennent pas ailleurs :
demi bâton de cannelle et 4 clous de girofle. Laisser • Des minéraux et oligo-éléments dont (pour 100g) :
macérer dans un endroit frais et sec en remuant de - du cuivre en grande quantité (1,1 mg soit 110%
temps en temps durant 3 mois minimum ou plus des AJR),
longtemps pour un arôme plus fort, plus “tanique”.
- du manganèse (2,9 mg soit 69% des AJR),
Filtrer et mettre en bouteille.
- du phosphore (360 mg soit 51% des AJR),
Par sa richesse en tanins, le vin de noix est bénéfique
- du sélénium (< 20 µg soit < 40% des AJR),
pour les muqueuses digestives. Selon le Dr Jean
Valnet, le vin de noix est un tonique et stimulant de - du magnésium (140 mg soit 37% des AJR)
l’estomac, à boire avec modération en apéritif ! - ainsi que du zinc, du potassium, du fer, de
l’iode et du calcium...
• Une grande quantité de vitamines : vitamine
NUTRIMENTS B9 (ou folates : 120 µg pour 100 g soit 60% des
AJR = Apports Journaliers Recommandés AJR), des vitamines B1 (ou thiamine), B6, E, B5
(ou acide pantothénique), K1 et provitamine A.
• Des anti-oxydants : acides ellagiques et
Noix séchées
galliques (qui composent les tanins dont on
Elles ont une grande valeur énergétique : parlera ci-dessous).
709 kcal/100 g.
• De la sérotonine : un neurotransmetteur
important du système nerveux agissant sur
Elles sont très riches en lipides (67,3 g pour 100 g l’humeur (antidépresseur) et facilitant le sommeil.
soit 96% des AJR) dont près de 65% sont des acides
gras poly-insaturés de types :
Huile de noix
• oméga 6 : acide linoléique
Une cuillère à soupe d’huile de noix apporte :
• oméga 3 : acide alpha-linolénique. C’est cette
• 64% des AJR en acide linoléique (oméga 6).
richesse en oméga 3, qui confère aux noix la
propriété d’améliorer l’élasticité des vaisseaux • 54% des AJR en acide alpha-linolénique (oméga 3).
sanguins (lorsqu’elles sont consommées à raison • 6% des AJR en vitamine K essentielle à la
de 30 g/jour soit environ 8-9 noix/jour). coagulation sanguine et à la bonne santé osseuse.
Au-delà des quantités de ces acides gras BON À SAVOIR
polyinsaturés, ce qui importe est le ratio oméga 6/
oméga 3, le ratio idéal étant de 3/1. Dans notre La noix et son huile étant riches en acides
alimentation moderne, ce rapport est souvent gras polyinsaturés, elles sont très sensibles à
déséquilibré en faveur des oméga 6 et aurait pour l’oxydation par l’exposition à l’air, à la lumière
conséquence de rendre le sang moins fluide et de et à la chaleur. Il faudra veiller à les conserver
favoriser des processus inflammatoires dans le corps. au frais, au sec et à l’abri de la lumière.
Dans le cas de l’huile de noix, ce ratio est de 5/1 ce On conservera donc l’huile de noix au
qui reste bien. réfrigérateur pour éviter qu’elle ne rancisse.
On veillera également à ne pas la chauffer et
à la consommer rapidement afin de préserver
tous ses nutriments et qualités gustatives.

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MOLÉCULES ACTIVES : • Naphtoquinone, dont la juglone 2–5,molécule
présente dans la feuille fraîche (jusqu’à 30%)
1/ Les feuilles et à l’état de traces dans les feuilles âgées ou
• Tanins ellagiques2–4 (environ 10%) qui sèches.
sont des “tanins hydrolysables” ayant les Elles ont des propriétés antiseptiques
propriétés générales des tanins : antiseptiques (antifongiques, bactéricides et antivirales).
(antibactériens, antiviraux et antifongiques), Des propriétés sédatives et anti-tumorales
une action anti-oxydante (comme tous les auraient été mise en évidence chez la souris.4
polyphénols, ils vont donc lutter contre le stress • Flavonoïdes2–5 (entre de 2 et 3,5%), dont le
oxydatif qui provoque le vieillissement des quercetol (ou quercetine) qui est un puissant anti-
cellules en piégeant les radicaux libres), une inflammatoire et antioxydant.
action astringente (donc anti-diarrhéique Les flavonoïdes sont des composés qui jouent
en imperméabilisant les couches externes de le rôle de pigments pour les végétaux assurant
la muqueuse intestinale) et cicatrisante en leur coloration ainsi que leur protection vis-à-vis
favorisant la régénération des tissus cutanés et des rayonnements ultra-violets. Ils pourraient
des muqueuses. avoir entre autres comme propriétés d’être anti-
inflammatoires, antioxydants, anti-infectieux et
immunostimulants voire immunomodulateurs.
SOUVENEZ-VOUS !
• Acides phénols2–5 (aux propriétés anti-oxydantes
et drainantes) dont les acides chlorogénique et
Les tanins sont des composés végétaux de
caféique qui pourraient également avoir des
la famille des polyphénols qui réagissent
propriétés légèrement hypoglycémiantes.6
avec les protéines. Dans la bouche, ils
vont donner une sensation d’astringence, • Acide ascorbique2–5 ou vitamine C (entre 0,85 et
en se fixant aux protéines salivaires. De 1%) aux propriétés anti-oxydantes.
même, en se fixant aux protéines des • Traces de composés volatils aromatiques
tissus et muqueuses, ils vont les resserrer donnant une huile essentielle2–5 aux propriétés
et les assécher. Ils ont aussi la capacité antifongiques.
d’induire la vasoconstriction de petits
vaisseaux ce qui leur confère des propriétés 2/ Les bourgeons
hémostatiques. Leur composition exacte n’est pas connue à l’heure
actuelle mais devrait l’être dans les prochaines
On classe les tanins en 2 principales années étant donné l’essor de la gemmothérapie.
catégories :
• les tanins hydrolysables (à savoir qui
sont décomposés en présence d’eau)
qui regroupent :
- les tanins ellagiques
- les tanins galliques
• les tanins condensés non hydrolysables
(proanthocyanidols). En milieu acide et
chaud, ils peuvent devenir hydrolysables
et donc se décomposer.

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PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICINAUX Indications
Différentes parties du noyer peuvent être utilisées Par voie interne :
pour leurs propriétés médicinales et la réalisation En médecine traditionnelle, la feuille est utilisée par
de remèdes : les feuilles et les bourgeons dont nous voie orale dans le traitement des symptômes des
venons de décrire les molécules actives, les noix diarrhées légères, de l’insuffisance veineuse et des
c’est-à-dire les graines (dont nous avons abordé la troubles hémorroïdaires3–5 :
composition dans la partie nutriments) et pour finir • Diarrhées légères. Les feuilles pourraient être
les fleurs pour la réalisation d’un élixir floral. aussi employées de manière ponctuelle dans les
rectocolites et la maladie de Crohn.10
• Insuffisance veineuse accompagnée de
1/ Les feuilles sensations de jambes lourdes.
• Hémorroïdes.
Propriétés
• Antidiarrhéiques3–5 grâce aux tanins. Par voie externe :
• Astringentes3,4,7 et cicatrisantes3 grâce aux En médecine traditionnelle, la feuille est utilisée en
tanins. usage local dans différents cas3–5 :
• Anti-prurigineuses3,4 (qui luttent contre les > Au niveau de la peau :
démangeaisons). • Troubles dermatologiques inflammatoires
• Antisudorifiques3–5 (qui diminuent la sécrétion de légers
sueur par les glandes sudoripares de la peau). - Affections : acné, eczéma, impétigo
• Antioxydantes3,5 en lien avec les flavonoïdes, les - Lésions : crevasses, écorchures, ulcérations,
acides phénols et l’acide ascorbique. brûlures superficielles, coups de soleil, piqûres
• Antibactériennes, antivirales (notamment contre d’insectes, gerçures, érythème fessier
la bactérie staphylocoque doré (Staphylococcus - Démangeaisons du cuir chevelu et pellicules.
aureus)3 et contre le virus de l’herpès HSV18),
• Transpiration excessive des mains et des pieds.
antifongiques (contre le champignon Candida
albicans3) et antiparasitaires, vermifuges3,7 (qui > Au niveau veineux :
tuent les vers intestinaux). Ces propriétés seraient • Troubles circulatoires : traitement des
en grande partie liées à la présence de juglone, symptômes accompagnants l’insuffisance
molécule toxique qui n’est pas présente dans la veineuse (jambes lourdes) et les hémorroïdes.
décoction des feuilles. > Au niveau des muqueuses : antalgique dans les
La présence des tanins, leur confère aussi des affections buccales (maux de gorge).
propriétés antiseptiques qui seront cette fois
retrouvées dans la décoction des feuilles.
Autrefois, la feuille était utilisée en bains de bouche
contre les saignements des gencives3.
En médecine traditionnelle, la feuille aurait aussi des
propriétés “dépuratives”4,7.
Remèdes
Concernant les propriétés hypoglycémiantes3–5,9
Que ce soit en usage interne ou externe, les feuilles
(diminuant le taux de glucose dans le sang ou
sont utilisées sous forme de décoction.
glycémie) et hypotensives4, elles n’ont pas encore
été démontrées chez l’homme mais des études sont Une décoction consiste à placer la plante dans l’eau
en cours. froide et à porter à ébullition le mélange pour le
laisser bouillir entre 10 mn et 20 mn puis filtrer.
Suivant l’usage interne ou externe, on adaptera la
quantité de feuilles utilisées.

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Par voie interne : • Pour les enfants : ajuster de manière
Selon Jacques Fleurentin et Wichtl & Anton3,4 proportionnelle en fonction du poids à raison
Préparation : Réaliser une décoction avec 1,5 g d’1 goutte de macérat-mère pour 10 kg de
de feuilles finement coupées pour 250 mL d’eau. poids. Utiliser dilué dans de l’eau.
Utilisation : Boire une tasse 1 à 3 fois par jour.
Ne jamais dépasser une semaine d’utilisation.
3/ Les noix
Par voie externe :
Les noix et l’huile que l’on obtient à partir des noix
Selon Jean Bruneton, Jacques Fleurentin et Wichtl &
pourraient avoir un rôle dans la prévention des
Anton3–5
maladies cardio-vasculaires en “contribuant à
Préparation : Réaliser une décoction avec 4 à 6 g l’élasticité des vaisseaux sanguins” et nécessite pour
pour 200 à 250 mL d’eau. cela une consommation journalière de 30 g de noix
Utilisation : En bains ou en compresses. Le (selon la réglementation européenne).5,13
traitement sera limité à une semaine en local De plus, leur grande richesse en oméga 3 leur
également. conférerait des propriétés anti-inflammatoires et
un effet dans la conservation d’un bon taux de
cholestérol.
2/ Les bourgeons L’huile de noix pourrait aussi avoir des propriétés
vermifuges3,7. Elle était, en effet, recommandée
Indications par Hippocrate et Dioscoride pour éliminer les vers
Le bourgeon de noyer est souvent désigné comme le intestinaux.
“bourgeon de la flore intestinale”.
En effet, il aurait un effet bénéfique sur la flore
intestinale notamment après un traitement LE SAVIEZ-VOUS ?
antibiotique.11,12
Il aurait aussi une action sur le pancréas et les Selon le Dr Edward BACH14, l’élixir réalisé
troubles en lien avec cet organe, et serait par à partir des fleurs de noyer, “Walnut”,
conséquent un bourgeon à conseiller en cas de apporte un soutien émotionnel lorsque l’on
diabète non insulino-dépendant ou de pancréatite. se sent vulnérable. Il permet de se détacher
Enfin, il exercerait un effet bénéfique dans les des influences extérieures dans les périodes
inflammations chroniques et améliorerait les de changement et de garder son cap.
défenses immunitaires.
La prise régulière de l’élixir bien choisi,
Remède permettrait un retour à l’équilibre
émotionnel. En effet les fleurs de Bach
Par voie interne :
sont conseillées pour accompagner nos
Préparation : voir cours sur la gemmothérapie. émotions, apprendre à les reconnaître et à
Utilisation : les comprendre.
• Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison
de 5 gouttes par prise du macérat-mère, pur ou
dilué dans de l’eau.

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TOXICITÉ AUTRES USAGES
La juglone est retrouvée dans toutes les parties de • Le brou de noix, en jus frais, est utilisé
3–5
l’arbre. Or cette molécule est toxique . traditionnellement comme teinture de couleur
Selon Jean Bruneton, la juglone : brune, en menuiserie ou pour les cuirs et la
• serait retrouvée uniquement à l’état de traces laine…
dans les feuilles âgées ou sèches. • Le noyer est aussi cultivé pour son bois dont
• serait quasiment indétectable (<0.0003%) dans la qualité et la dureté sont appréciées en
la décoction contrairement à l’infusion 2,5. ébénisterie. Traditionnellement, on s’en servait
pour la fabrication de sabots ou de crosses de
Cela pourrait expliquer pourquoi l’utilisation des
fusil.
feuilles est tout de même possible en tant que
remède et uniquement sous forme de décoction, • Autrefois, on tapissait des caisses de feuilles de
sans jamais dépasser une semaine d’utilisation3,5. noyer pour conserver les carottes pendant l’hiver
afin qu’elle ne moisissent pas.

CONTRE INDICATIONS
ANECDOTES ET AUTRES
Les noix contiennent des allergènes responsables de
fortes réactions allergiques pour les personnes qui y INFORMATIONS
sont sensibles15. • Le noyer peut atteindre 300 ans de longévité.
• Juglans regia vient des mots latins juglans = noix
Par précaution, les feuilles sont contre-indiquées : et regia = dérivé du mot roi, qui signifierait donc
noyer royal.
• Compte tenu d’un manque d’information,
l’utilisation des feuilles de noyer n’est pas • Selon la croyance populaire, il était dangereux
recommandée chez la femme enceinte et de se coucher sous un noyer. Cette superstition
allaitante, ni chez l’enfant5. provient peut-être du phénomène d’allélopathie
vu précédemment lié à la présence de juglone
• En raison de la présence de tanins en assez
qui empêche la croissance de certaines plantes
grande quantité, un avis médical est nécessaire :
dites “sensibles” dans son périmètre.
- En cas d’eczéma étendu ou suintant, de plaie
• En France, la production de noix se concentre
étendue ou importante, d’infection de la peau
principalement dans le Périgord et le Dauphiné
ou des muqueuses.
(la fameuse noix de Grenoble).
- En vue d’une utilisation en bain général dans
• La forme de la noix rappelle celle du cerveau
un contexte de maladie infectieuse ou fébrile,
avec ses deux lobes sinueux principaux qui font
d’insuffisance cardiaque ou d’hypertension.
penser aux hémisphères cérébraux et sa coque
- En cas de diarrhée persistant plus de 3 jours. qui pourrait s’apparenter à la boîte crânienne.
D’après la théorie des signatures, qui part du
principe que la forme des plantes indique les
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI organes qu’elles sont capables de guérir, la
La consommation de tanins en grande quantité forme particulière de la noix indiquerait qu’elle
pourrait entraîner une diminution de l’absorption aurait donc un lien avec le cerveau.
de médicaments mais aussi de divers nutriments. La noix est en effet bénéfique pour le cerveau,
Il convient donc de réaliser une prise à distance grâce à différentes molécules qu’elle contient :
des repas et des médicaments et sur de courtes - Les oméga 3, participant à la constitution de
périodes. la membrane des neurones.

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- La sérotonine, un neurotransmetteur important
du système nerveux agissant sur l’humeur et
facilitant le sommeil.
- La vitamine B9 (folates), dont la carence
pourrait aboutir à des démences et maladies
neurodégénératives comme la maladie
d’Alzheimer ainsi qu’à une malformation
du tube neural lors du développement de
l’embryon16,17.
• La feuille de noyer qui est inscrite à la
pharmacopée française (ouvrage réglementaire
de référence destiné aux professionnels
de santé), liste A (« Plantes médicinales
utilisées traditionnellement ») et présente une
monographie de contrôle (texte permettant
d’assurer un contrôle de qualité optimal)3.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Noyer d’Amérique (Juglans nigra)


Nom vernaculaire : Noyer d’Amérique, noyer noir
Famille : Juglandaceae
Nom anglais : Black walnut
Ses noix sont comestibles
Description : Le noyer noir a une silhouette plus
élancée que le noyer commun, il peut atteindre 35
mètres de hauteur.
• Son écorce est grise ou noirâtre et ses branches
sont moins sinueuses. Le fruit du noyer d’Amérique (Juglans nigra).
• Ses feuilles sont composées mais avec des
folioles plus fines, plus pointues et plus
nombreuses (jusqu’à une vingtaine) et Floraison : Avril-mai
légèrement dentelées et duveteuses. Les feuilles Milieu : Le noyer d’Amérique est, comme son nom
sont moins odorantes et ne possèdent pas de l’indique, originaire du continent américain et plus
foliole terminale. précisément de l’Est et du centre des Etats Unis. Il
• Les fleurs femelles et les chatons sont a été introduit en Europe au XVIIe siècle et on le
semblables à ceux du noyer commun. retrouve dans les parcs comme espèce ornementale.
• Les fruits dégagent un parfum fort qui Comme le noyer commun, il a besoin de beaucoup
ressemble à celui des agrumes. Ils persistent sur de lumière mais il est surtout beaucoup plus
l’arbre à l’automne, une fois les feuilles tombées. résistant : il supporte le gel jusqu’à -35°C.
Le brou est très épais et adhère fortement à la Toxicité : Le noyer noir contient plus de juglone que
coque qui est elle aussi très épaisse et rugueuse. le noyer commun.
Très dure à casser, la noix du noyer d’Amérique a Propriétés : Compte tenu du peu d’informations
une saveur aromatique singulière qui la rend très relatives à l’utilisation de cette espèce et de la
recherchée des amateurs. toxicité de la juglone contenue en beaucoup plus
grande quantité que le noyer commun, on ne
l’utilisera pas pour en faire des remèdes.
Autres usages : Son bois brun-noir, dense et
résistant à l’humidité est particulièrement apprécié et
considéré comme luxueux.
Il sert parfois de porte greffe pour le noyer commun
car cela permet d’accélérer le développement des
fruits.

L’écorce du noyer d’Amérique (Juglans nigra) est grise ou noirâtre. Il possède


des feuilles composées mais les folioles sont plus fines, plus pointues et plus
nombreuses que celles du noyer commun (Juglans regia).

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Sources fiches plantes

http://www.tela-botanica.org/

https://www.lechemindelanature.com/

Chaîne Youtube du Chemin de la Nature : Les richesses du noyer


https://www.youtube.com/watch?v=p6bw_tIS3es

http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/Fruits/noix.htm

http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/info_walnut_toxicity.htm

https://permaforet.blogspot.com/2014/12/le-biotope-du-noyer-1ere-partie-le.html

https://hort.uwex.edu/files/2014/11/Black-Walnut-Toxicity.pdf

Règlement (UE) N° 432/2012 de la commission du 16 mai 2012 établissant une liste des allégations de
santé autorisées portant sur les denrées alimentaires, autres que celles faisant référence à la réduction du
risque de maladie ainsi qu’au développement et à la santé infantiles. Journal officiel de l’Union européenne
25.5.2012 FR L 136.1.
https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2012:136:0001:0040:FR:PDF

https://www.ema.europa.eu/documents/herbal-report/final-assessment-report-juglans-regia-l-folium_
en.pdf

Flore d’Île de France, Philippe Jauzein, Olivier Nawrot, Ed. Quae, 2011

Guide Delachaux des arbres d’Europe, Owen Johnson, David More, Editions Delachaux et Niestlé, 2014

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions Vigot, 2001

Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines, Francis Brinker, Fourth
edition, Electic Medical Publication, 2010.

Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
Livingstone Elsevier, 2nd Edition, 2013

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3e édition, Lavoisier.

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Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition, Sang
de la Terre, 2017

L’appel gourmand de la forêt, Linda Louis, édition la plage, 2011

Autres sources

1. Hejl, A. A., Einhellig, F. A. & Rasmussen, J. A. Effects of juglone on growth, photosynthesis, and
respiration. Journal of Chemical Ecology. vol. 19, no 3 559–568 (1993).
2. Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC), Widy-Tyszkiewicz, E., Matławska, I. & Bylka, W.
Assessment report on Juglans regia L., folium - Based on Article 16d(1), Article 16f and Article 16h of
Directive 2001/83/EC as amended (traditional use). EMA/HMPC/346740/2011 (2013).
3. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. (2016).
4. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
(2003).
5. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales. 5e Edition. (2016).
6. Oboh, G., Agunloye, O. M., Akinyemi, A. J., Ademiluyi, A. O. & Adefegha, S. A. Caffeic and chlorogenic
acids inhibit key enzymes linked to type 2 diabetes (in vitro): a comparative study. (2015).
7. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. (2010).
8. Hoffmann, D. Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover.
(2003).
9. Durrafourd, C. & Lapraz, J.-C. Traité de phytothérapie clinique. Endobiogénie et médecine. (2002).
10. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie. Aromathérapie Gemmothérapie. (2017).
11. Andrianne, P. La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons. (2002).
12. Boistard, S. Gemmothérapie : Les bourgeons au service de la santé, Guide pratique et familial. (2016).
13. Journal officiel de l’Union européenne 25.5.2012 FR L 136.1.
14. Dr Bach, E. La guérison par les fleurs. (Le courrier du livre, 2016).
15. Dubray, M. Guide des contre-indications des principales plantes médicinales. (2010).
16. Mattson, M. P. & Shea, T. B. Folate and homocysteine metabolism in neural plasticity and
neurodegenerative disorders. vol. 26, no 3 137–146 (2003).
17. Ravaglia, G., Forti, P., Maioli, F. & et al. Homocysteine and folate as risk factors for dementia and
Alzheimer disease–. vol. 82, no 3 636–643 (2005).

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F O R M AT I O N E N L I G N E

ORIGAN

Origan (Origanum vulgare L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Origanum vulgare L. Très commun en général jusqu’à 1 800 m d’altitude,
plus rare dans l’Ouest.

NOMS VERNACULAIRES
Origan, marjolaine sauvage RÉPARTITION MONDIALE
Europe, Bassin méditerranéen, Asie tempérée.
FAMILLE BOTANIQUE
MILIEUX/SOL
Lamiaceae
Plante héliophile* ou de demi-ombre qui pousse
dans des sols aérés, assez secs, basiques à
NOM ANGLAIS
légèrement acides, aussi bien calcaires que siliceux
Oregano ou limoneux. On la retrouve dans les lisières
forestières, pelouses, terrains non cultivés.

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FLORAISON en corymbe* le long de la tige. Ces dernières
Juillet - Septembre sont portées par un pédicelle* très court et
pourvues de bractées* violet foncé.
PÉRIODES DE RÉCOLTE -- Le calice* gamosépale* est formé de 5
Sommités* fleuries : Juillet - Août (dès le début de la sépales* soudés en un tube allongé à 5 dents
floraison). presque égales. Il est caché par les bractées*.
Feuilles : Mars à juin. -- La corolle*, gamopétale* et zygomorphe*,
est composée de 5 pétales* soudés en un
DESCRIPTION2-8 tube plus long que le calice*. Elle possède
2 lèvres.
Plante vivace* aromatique* de 30 à 80 cm à odeur
forte, souvent rougeâtre et poilue. -- L’androcée* rassemble 4 étamines* saillantes
qui dépassent de la corolle*.
• La tige est grêle, dressée, ramifiée, de section
carrée et pubescente*. -- Le gynécée* comprend 2 carpelles* soudés
en un ovaire* supère* à 2 loges*, elles-
• Les feuilles sont opposées*-décussées*, mêmes redivisées par une fausse cloison
pétiolées*, ovales, entières ou légèrement donnant 4 lobes*.
denticulées* (dents larges dans ce cas).
• Le fruit est un tétrakène* qui se développe au
• L’inflorescence* est composée de fleurs blanches fond du calice* persistant*.
à rose-violet disposées en épis, eux-mêmes réunis

Jeunes pousses.

Feuilles ovales, opposées-décussées et velues.

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Boutons floraux.

Fleurs de couleur rose-violet, disposées en corymbes d’épis le long de la tige. Fleurs zygomorphes à 2 lèvres (en gueule de loup).
Les bractées violet foncé cachent le calice des fleurs.

CUISINE
L’origan, originaire du bassin méditerranéen, Les feuilles peuvent être ajoutées fraîches aux
possède des feuilles puissamment aromatiques* que salades, aux sauces, aux pizzas, aux viandes et aux
l’on ajoute de préférence en fin de cuisson car les poissons.
substances aromatiques* sont sensibles à la chaleur. Les sommités* fleuries peuvent être utilisées pour
La saveur de l’origan se marie particulièrement bien préparer des pestos, des beurres parfumés ou
avec la tomate, les olives, l’aubergine mais aussi les encore être mises à macérer dans des vinaigres ou
choux ainsi que les viandes et les poissons. des huiles.

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NUTRIMENTS9

Quantité moyenne Ratio des besoins journaliers


Nutriments
pour 100 g de poids sec (% des VNR*)

Protéines 9g 18 %
Fibres 42,5 g 170 %
Calcium 1600 mg 200 %
Potassium 1260 mg 63 %
Fer 36,8 mg 263 %
Cuivre 0,63 mg 63 %
Manganèse 5 mg 250 %
Magnésium 270 mg 72 %
Vitamine B6 1,04 mg 74 %
Vitamine E 18,3 mg 152,5 %

*VNR : Valeurs Nutritionnelles de Référence.

D’autres nutriments sont retrouvés tels que Molécules actives7-9


les vitamines C, B1, B3, B5 et la vitamine K, le • Composés aromatiques* volatils donnant une
phosphore et le zinc, mais en quantité moins huile essentielle* (0,15-1,5%) :
importante. L’huiles essentielle d’origan est surtout marquée
par la présence de phénols* : carvacrol
(40-70%) et thymol, en proportions variables.
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS,
Les phénols* contenus dans les huiles essentielles
INDICATIONS ET REMÈDES présentent généralement des propriétés anti-
Parties de plante utilisées : les feuilles et les infectieuses mais il sont également généralement
sommités* fleuries. irritants. Le carvacrol est responsable de l’odeur
L’origan (que ce soit pour ses feuilles ou ses sommités caractéristique de l’origan. Tout comme le
fleuries) appartient à la liste A* de la pharmacopée* thymol, il présente une activité antimicrobienne
française des plantes utilisées traditionnellement. Sa et antioxydante*. Le thymol possède en outre
dispensation n’est pas réservée aux pharmaciens. des propriétés anti-inflammatoires, antalgiques
et antispasmodiques10.
• Composés phénoliques aux propriétés
généralement antioxydantes* dont :
-- des acides phénoliques* (acide rosmarinique,
acide caféique et acide chlorogénique).
-- des flavonoïdes*11,12.

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PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICAUX Autres usages
Propriétés • Hypoglycémiant* : cet effet pourrait s’expliquer
par la présence d’acide chlorogénique. Le
L’origan est surtout connu pour ses propriétés anti-
mécanisme exact n’est pas encore identifié mais
infectieuses et antispasmodiques*. Des recherches
il n’affecte pas la concentration en insuline* (une
faites à partir de la plante ou de ses composants
hormone hypoglycémiante)23.
chimiques isolés ont également permis de mettre en
évidence d’autres propriétés secondaires : • Antioxydant* : grâce à la présence de composés
phénoliques et de flavonoïdes*24.

> Sphère gastro-intestinale :


L’origan est également utilisé traditionnellement
• Antimicrobien : notamment par la présence
comme trophique* protecteur, expectorant*, ou
d’une essence volatile.
encore comme emménagogue* (régulation du cycle
-- Activité antibactérienne* : efficacité observée menstruel)13,25.
sur Escherichia coli14, Staphylococcus aureus15
ou encore Listeria monocytogenes16.
Indications
-- Antifongique* : efficacité in vivo sur des
souris infectées par Candida albicans17. L’origan (plante entière et sommités fleuries) est
traditionnellement utilisé pour les indications
-- Antiparasitaire* : une étude clinique a
suivantes.
montré une baisse significative de la
présence de plusieurs parasites intestinaux
dans les selles après 6 semaines de En usage interne :
supplémentation orale avec de l’huile • Troubles digestifs (ballonnements, lenteur
essentielle d’origan18. digestive, flatulences, colites* spasmodiques…)26.
• Anti-inflammatoire* : grâce à la présence de • Affections bronchiques bénignes (asthme*,
composés phénoliques (notamment l’acide toux…)26.
rosmarinique) et de flavonoïdes* permettant une • Prévention des calculs* rénaux21,27.
diminution de l’inflammation gastrique19.
En usage externe :
> Sphère rénale : uricolytique* et
• Affections dermatologiques (démangeaisons,
antispasmodique*. Cela serait probablement lié crevasses, écorchures, gerçures, piqûres
probablement à la présence de flavonoïdes* et de d’insectes) comme anti-prurigineux*, trophique*
monoterpènes, s’opposant à la cristallisation de protecteur et adoucissant26.
l’oxalate* de calcium et permettant une diminution
• Affections de la cavité buccale et du pharynx
des dépôts de cristaux dans les reins20. Les
comme antalgique* et par son action
propriétés antispasmodiques* et antioxydantes*
antiseptique 26.
jouent également un rôle bénéfique21.
• Nez bouché et rhume comme anti-
inflammatoire* et antiseptique*26.
> Sphère hépatique : hépatoprotecteur* en
raison notamment de l’activité antioxydante*
des composés phénoliques et des flavonoïdes*,
protégeant les cellules hépatiques. Les acides
phénoliques* (notamment l’acide rosmarinique et
l’acide caféique) sont hépatoprotecteurs*, une fois
métabolisés par le foie22.

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Remèdes Cependant, cette huile essentielle doit être
utilisée avec prudence puisqu’à forte dose elle
peut être toxique pour le foie, notamment en
Par voie interne
raison de sa forte concentration en composés
• Infusion des parties aériennes13 de nature phénolique. Par voie externe, l’huile
Préparation : 4 à 6 g de sommités* fleuries essentielle* doit également être utilisée avec
séchées dans 250 mL d’eau. Laisser infuser prudence puisqu’elle est dermocaustique* et
10 min. irritante pour les muqueuses* et la peau.
Utilisation : Boire 1 à 3 tasses par jour (après les Ainsi, quel que soit le mode d’utilisation, il est
repas pour faciliter la digestion). L’origan peut toujours nécessaire de diluer l’huile essentielle.
avoir un effet stimulant, il est donc déconseillé
d’en consommer le soir avant le coucher.
Indications : Problèmes de digestion, colite* TOXICITÉ
spasmodique, flatulences ou encore bronchite* Pas de toxicité aiguë ou chronique observée à
bénigne. l’heure actuelle. Des maux d’estomac peuvent
éventuellement être observés.
• Alcoolature
Préparation (méthode simplifiée) : Couper les CONTRE-INDICATIONS
sommités fleuries fraîches en petits morceaux, En l’absence d’étude, l’utilisation de l’origan
les mettre dans un bocal et recouvrir avec le est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes
double de la masse d’alcool à 55 % vol. (pour autrement que sous la forme de condiment28,29.
50 g d’origan frais, ajouter 100 g d’alcool à
55 % vol.). Laisser macérer 3 semaines à l’abri de ANECDOTES ET AUTRES
la lumière en remuant régulièrement sans ouvrir INFORMATIONS
le flacon puis filtrer à l’aide d’un linge propre.
• Du grec origanos (oros : montagne et ganos :
Verser le liquide obtenu dans une bouteille ou un
éclat, aspect radieux), cette plante est utilisée
flacon teinté et étiqueter. L’alcoolature peut se
depuis l’Antiquité pour ses propriétés médicinales
conserver jusqu’à 5 ans.
et aussi comme symbole de joie et de
Utilisation : 5 à 10 gouttes 3 fois par jour13.
consolation. Les jeunes mariés Grecs et Romains
Indications : Régulation du transit, constipation,
se paraient de couronnes d’origan.
flatulences.
• L’origan est introduit dans les jardins au XVIe siècle.
• Les sommités* fleuries sont utilisées dans une
Par voie externe
liqueur faite en Catalogne.
• Cataplasme* de plante fraîche27
• En Suède, au XVIIIe siècle, on s’en servait pour
Préparation : Écraser les parties aériennes au
conserver et aromatiser la bière.
mortier et appliquer sur la zone à traiter à l’aide
d’un linge chaud. • L’origan entre dans la composition du mélange
Indications : Lésions cutanées ou piqûres traditionnel des « Herbes de Provence ». C’est
d’insectes. un mélange de diverses plantes aromatiques du
sud de la France dans des proportions variables
mais le cahier des charges du label rouge fixe
LE SAVIEZ-VOUS ? les proportions suivantes : 27 % de romarin, 27 %
L’utilisation d’huile essentielle d’origan est très de sarriette, 27 % d’origan et 19 % de thym.
répandue pour ses propriétés anti-infectieuses L’origan entre également dans la composition
et antioxydantes* notamment pour les d’un mélange d’épices appelé zaatar, en Afrique
infections respiratoires et les troubles digestifs. du Nord.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Marjolaine26,30–32
Nom scientifique : Origanum majorana L.

Le nom vernaculaire « marjolaine » peut prêter à


confusion car selon les régions il peut désigner des
plantes différentes26. Aussi :
• La marjolaine à coquilles (Origanum majorana
L.) est appelée marjolaine.
• L’origan (Origanum vulgare L.) peut être appelé
grande marjolaine ou marjolaine sauvage.
• Le thym sauvage d’Espagne (Thymus
mastichina (L.) L.) peut être appelé marjolaine
sauvage d’Espagne.
• L’origan crétois (Origanum onites L.) peut être
nommé marjolaine Turque.
• La marjolaine à coquille ou marjolaine des
jardins (Origanum majorana L.) est l’espèce
décrite dans les lignes suivantes.
Marjolaine (Origanum majorana L.), plante dressée très ramifiée,
Noms vernaculaires : Marjolaine, marjolaine à feuilles obtuses.
à coquille
Famille : Lamiaceae
Nom anglais : Marjoram

Milieu : La marjolaine est une plante essentiellement


cultivée dans le bassin méditerranéen que l’on
retrouve peu à l’état sauvage. Elle apprécie un sol
sableux, ni trop acide ni trop basique.

Description
Plante aromatique* cultivée, vivace*, haute d’environ
50 cm, à tige carrée et feuilles opposées*-décussées*,
relativement proche de l’origan (Origanum vulgare
Détail des bractées de marjolaine (Origanum majorana L.).
L.) dont elle se distingue par une taille plus petite,
de nombreuses ramifications et une couleur restant
généralement verte.
• Les feuilles sont petites, ovales, duveteuses et
odorantes. Elles sont de couleur vert de gris, à
sommet obtu.
• L’inflorescence* en faux verticilles* est davantage
compacte et rassemble de petites fleurs de
couleur blanche.
Fleurs de marjolaine (Origanum majorana L.).

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Floraison En usage externe :
Avril à août. • En bain de bouche pour l’hygiène buccale26.

Propriétés et usages médicinaux : > Remèdes34


La marjolaine contient des flavonoïdes*, de l’acide • Infusion des parties aériennes
rosmarinique, des monoterpènes* et des terpinènes -- Préparation : 2-4 g de parties aériennes
ainsi que de l’arbutoside26. fleuries séchées dans 150 mL d’eau. Laisser
infuser 10 min.
> Indications -- Utilisation : Boire 1 tasse 1 à 2 fois par jour.
Les parties aériennes fleuries sont traditionnellement
-- Indication : Toutes celles citées ci-dessus pour
utilisées de la manière suivante26.
l’usage interne.
En usage interne :
• Dans le traitement des troubles digestifs Toxicité26
comme le ballonnement, la lenteur digestive, les La marjolaine ne présente pas de risque particulier
flatulences et éructations26. aux doses recommandées.
• En cas de nez bouché, de rhume et au cours des
affections bronchiques26.
• En cas de maux de tête d’origine nerveuse33.

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SYNTHÈSE

>L
 ’origan (Origanum vulgare L.) est une plante herbacée* vivace* de la famille des
Lamiaceae. Commune en France et en Europe, elle pousse dans des sols aérés et secs.
• La tige est grêle*, dressée, ramifiée, de section carrée et pubescente*.
• Les feuilles sont opposées*-décussées*, pétiolées*, ovales.
• L’inflorescence* est composée de fleurs zygomorphes* à 2 lèvres (en gueule de loup)
blanches à rose-violet disposées en corymbes d’épis le long de la tige et pourvues de
bractées* d’un violet plus prononcé que celui des fleurs.
• Le fruit est un tétrakène* qui se développe au fond du calice* persistant*.

>L
 ’origan est une plante aromatique* très utilisée pour sa saveur puissante qui aromatise
particulièrement bien les plats méditerranéens.
L’origan est riche en nutriments : 100 g apportent du calcium (200 % des VNR*), du
potassium (63 % des VNR*), du fer (263 % des VNR*) et de la vitamine E (152,5 % des
VNR*). D’autres nutriments sont retrouvés tels que les vitamines C, B1, B3, B5, B6 et K,
du magnésium, phosphore, manganèse, zinc mais en quantité moins importante.

>L
 es feuilles et les sommités fleuries appartiennent à la liste A* de la pharmacopée*
française et leur dispensation n’est pas réservée aux pharmaciens.
Elles contiennent notamment des composés aromatiques* volatils (donnant une huile
essentielle) et des composés phénoliques (acides phénoliques*, flavonoïdes*).
L’origan a une action uricolytique*, antispasmodique*, hépatoprotectrice* et
antioxydante*.

>L
 ’origan est traditionnellement utilisé :
• En infusion ou alcoolature en usage interne dans le cas de troubles digestifs, de
rhume, d’affections bronchiques ou de calculs* rénaux.
• En cataplasme* de plante fraîche en usage externe pour diverses affections
dermatologiques.

>A
 ucune toxicité n’est connue à l’heure actuelle. ATTENTION : l’usage de son huile
essentielle anti-infectieuse* et antioxydante* qui doit rester occasionnel en raison de la
présence de phénols* hépatotoxiques* et dermocaustiques*.

>L
 ’origan peut être confondu avec la marjolaine (Origanum majorana L.) qui est, elle
aussi, médicinale et comestible.

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GLOSSAIRE
Acides phénoliques — Classe de composés Antiseptique — Qui lutte contre le développement
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins des micro-organismes (ou les tue).
une fonction acide carboxylique et d’une fonction
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acideAntispasmodique — Qui s’oppose aux spasmes
rosmarinique. musculaires (à savoir des contractions intenses et
brutales survenant au niveau des muscles lisses dont
Androcée — Désigne l’ensemble des organes mâles, la commande est involontaire).
appelés étamines, d’une fleur.
Aromatique — Plante dont l’ensemble ou une partie
Antalgique / anagésique — seulement exhale une odeur agréable en libérant
-- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur des substances volatiles. Les arômes qu’elle dégage
(algie) ». Synonyme : analgésique, anti-douleur. et les huiles essentielles qui en sont extraites sont très
-- Au sens strict, on pourrait dire que les utilisées pour leurs propriétés en phytothérapie, en
antidouleurs ou antalgiques sont utilisés pour cosmétique ; et en cuisine comme exhausteurs de
lutter contre la douleur (préfixe « ant(i) ») alors goût.
que les analgésiques permettent de la supprimer
(préfixe « a » privatif). AS — Apports Suffisants, à savoir selon l’ANSES
« apport quotidien moyen d’une population ou d’un
Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des sous-groupe pour lequel le statut nutritionnel est
bactéries ou les tue. jugé satisfaisant ». Il s’agit de la valeur de référence
en cas de RNP non estimée faute de données ou
jugée peu satisfaisante.
Antifongique — Qui lutte contre le développement
des champignons (mycoses).
Asthme — Affection respiratoire associée à une
hyperréactivité bronchique (bronchospasmes,
Antioxydant — Entités chimiques stables, augmentation des sécrétions et oedème des
préférentiellement attaquées par les radicaux bronches) qui provoque une obstruction des voies
libres, qui vont ainsi mettre un terme à la réaction aériennes. Cliniquement, cela se traduit souvent
d’oxydation que ces derniers propagent. Cette sous forme de crise par des épisodes de dyspnée
réaction d’oxydation est, entre autres, à l’origine du (difficultés respiratoires), des sifflements, une
phénomène de rancissement dans les préparations, sensation d’oppression thoracique, de la toux.
et d’effets délétères au niveau d’un organisme.
Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à l’inflorescence, généralement différent par sa taille,
l’inflammation, à savoir un ensemble de sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il
manifestations cliniques locales survenant en peut s’agir d’une petite feuille, une membrane,
réaction à des agressions d’origines variées une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
(microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires…) ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral,
et se caractérisant par 4 grands symptômes : d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci.
rougeur, chaleur, douleur et gonflement. Les bractées sont parfois réunies en une collerette
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes
Antiparasitaire — Qui lutte contre les parasites. (fougères et prêles principalement), on utilise aussi
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins
transformées portant chacune un sporange (sorte de
Anti-prurigineux — Qui s’oppose aux sac qui contient les spores) et groupées en épi.
démangeaisons (prurit).

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Bronchite — Inflammation des bronches souvent Cyme — Inflorescence formée d’un axe principal
accompagnée d’une production importante de qui porte une fleur terminale d’où partent un ou
mucus et d’une toux. plusieurs axes secondaires, également terminés par
une fleur, qui se ramifient à leur tour. Ce processus
Calcul — Concrétion solide qui se forme par se répète généralement plusieurs fois.
précipitation d’acides avec certains composants Selon le mode de ramification, on distingue trois
(souvent des minéraux comme le calcium mais types de cymes : unipare (ex : cyme scorpioïde
aussi d’autres molécules: cholestérol, bilirubine...) et de la vipérine (Echium vulgare L.)), bipare (ex :
pouvant obstruer (partiellement à totalement) un stellaires (Stellaria spp.)) ou multipare (ex : euphorbe
canal, une voie d’élimination, ou se développer dans réveille-matin (Euphorbia helioscopia L.)) selon que
la cavité d’un organe. l’axe principal porte un, deux ou plus de deux axes
secondaires.
Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et Décussé — Se dit de feuilles opposées dont les paires
généralement de couleur verte. successives sont décalées de 90°.

Carpelle — Élément de base du gynécée ou du pistil Denticulé — Se dit d’un organe dont le bord dispose
(partie femelle de la fleur). Une fleur peut comporter d’une découpe très fine et serrée, finement dentée
un ou plusieurs carpelles. Il comprend en principe (petites dents).
trois parties :
-- Un ovaire, une cavité fermée située à sa base et Dermocaustique — Qui détruit le derme, à savoir la
contenant un ou plusieurs ovules, partie profonde de la peau et des muqueuses.
-- Un style, partie surmontant l’ovaire et qui est
effilé, Emménagogue — Qui provoque ou facilite les
-- Un stigmate pouvant être poilu, rugueux ou menstruations, voire régularise le cycle menstruel.
collant et dont le rôle est de recevoir les grains de
pollen. Étamine — Organe mâle, base de l’androcée,
De la soudure des carpelles entre eux peut résulter produisant le pollen, comportant un filet et une
un ovaire, un style et un stigmate unique. anthère.

Cataplasme — Préparation relativement pâteuse Expectorant — Qui facilite l’expulsion de sécrétions


destinée à être appliquée sur la peau dans un bronchiques (crachats) par la toux.
but thérapeutique. Les cataplasmes peuvent être
réalisés à partir d’argile, de plantes. Dans ce cas, le
végétal peut être broyé, haché à chaud ou à froid Flavonoïdes — Famille de molécules faisant partie
et mélangé à de la farine de lin par exemple pour de la grande classe des polyphénols. Les flavonoïdes
obtenir la bonne consistance. jouent le rôle de pigments pour les végétaux
assurant leur coloration ainsi que leur protection vis-
à-vis des rayonnements ultra-violets. Ils sont connus
Colite — Inflammation de la muqueuse du côlon pour leurs propriétés veinoactives (en renforçant
(également appelé gros intestin), au niveau des la résistance des capillaires et en diminuant leur
derniers segments de l’intestin, avant le rectum. perméabilité) et antioxydantes (capacité à lutter
contre les méfaits des radicaux libres). Par ailleurs,
Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne ils pourraient présenter d’autres propriétés telles
du périanthe, elle est formée de l’ensemble des qu’anti-inflammatoires, anti-infectieuses et immuno-
pétales qui peuvent être libres ou soudés. stimulantes voire immunomodulatrices...

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Gamopétale — Se dit d’une corolle d’une seule 2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
pièce, dont les pétales sont soudés entre eux sur cyme...) chez différentes espèces.
une longueur plus ou moins importante, formant un
tube, une coupe, une cloche... Cette évolution assure Insuline — Hormone sécrétée par le pancréas
une meilleure protection des organes reproducteurs permettant de diminuer la concentration de glucose
et une approche plus efficace des insectes dans le sang (hypoglycémiante) et de le rendre
pollinisateurs. Se dit aussi sympétale. disponible aux cellules de l’organisme.

Gamosépale — Se dit d’un calice d’une seule pièce, Liste A (de la pharmacopée française) — Liste des
dont les sépales sont soudés entre eux sur une plantes médicinales utilisées traditionnellement
longueur plus ou moins importante, formant un et considérées comme ayant des propriétés
tube, un étui, une coupe... Cette évolution assure médicinales. Cette liste est composée de 600
une meilleure protection des organes reproducteurs. plantes, dont 148 dont la dispensation n’est pas
Caractéristique chez les Lamiaceae qui ont en plus, réservée aux pharmaciens.
un renforcement des zones de soudures qui rigidifie
l’ensemble.
Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent
d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
Gynécée — C’est l’ensemble des organes femelles arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe .
d’une fleur, c’est-à-dire des carpelles. Le gynécée est
également appelé pistil.
Loge — Cavité, notamment dans l’ovaire et dans
l’anthère.
Héliophile — Qui a d’importants besoins de lumière
pour se développer, qui apprécie être exposé au
soleil. Monoterpènes — Classe de terpènes caractérisée
par la présence de 10 atomes de carbone. Les
monoterpènes sont généralement volatils et entrent
Hépatoprotecteur — Qui protège les hépatocytes dans la composition des huiles essentielles.
(cellules du foie).
Muqueuse — Membrane tapissant l’intérieur des
Hépatotoxique — Qui est toxique pour le foie. cavités de l’organisme en communication avec
l’extérieur (organes dits « creux »). Les muqueuses
Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de sont donc présentes au niveau du tube digestif (de
l’herbe, par opposition à ligneux (bois). la bouche au rectum), de l’appareil respiratoire, de
l’appareil urinaire, des appareils génitaux masculin
Huile essentielle — Extrait aromatique liquide, et féminin ainsi que de la face postérieure des
concentré, odorant et volatil, provenant des paupières et de la face antérieure du globe oculaire
organes d’une plante aromatique et obtenu soit par (conjonctive).
distillation, par entraînement à la vapeur d’eau, soit Quelle que soit leur localisation, elles produisent
par expression à froid. du mucus protecteur ce qui leur permet d’être en
permanence humidifiées.
Hypoglycémiant — Qui diminue la glycémie, à
savoir la concentration en glucose du sang. Opposé — Se dit de deux organes (souvent des
feuilles) qui s’insèrent à un même niveau en se
faisant face.
Inflorescence —
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et
pédicelles) portant ces fleurs et de bractées Ovaire — Partie à la base du gynécée ou de
formant un ensemble physionomiquement bien chaque carpelle (lorsque le gynécée est constitué de
individualisé, sur un même axe. carpelles libres ou soudés), contenant un ou plusieurs
ovules.
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Ovaire supère — Se dit d’un ovaire qui n’est pas Pharmacopée — La pharmacopée au sens
enfoncé dans le réceptacle de la fleur et qui se situe large est un recueil recensant un ensemble de
au-dessus du point d’insertion des pièces florales remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
(pétales et sépales). Le réceptacle est alors convexe. également préciser les usages qui sont associés.
Les pharmacopées européenne et française sont
Oxalate — Base correspondante de l’acide oxalique des recueils officiels destiné aux professionnels
(une fois qu’il a perdu un proton), acide organique de santé recensant l’ensemble des remèdes
présent dans de nombreux végétaux comme les utilisés  : plantes médicinales, substances minérales,
épinards, l’oseille, le chou ou encore la rhubarbe. animales, principes actifs de synthèse et formes
Dans le tube digestif, il se fixe au calcium et au fer, pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
limitant leur absorption. Dans le corps, cette affinité de textes appelés monographies.
pour le calcium peut entraîner, dans le cas d’une
alimentation très riche en oxalate, la formation de Phénols — Groupe de molécules caractérisé par la
cristaux durs à l’origine de calculs rénaux. présence d’un cycle à 6 atomes de carbone avec
3 doubles liaisons, auquel est attachée une ou
Pédicelle — Dans une inflorescence, petite plusieurs fonctions alcool —OH. Les phénols simples,
ramification du pédoncule portant à son sommet tel que l’hydroquinone, sont relativement rare dans
une seule fleur, ou, chez les Poaceae, un seul épillet. la nature.
Terme pouvant également désigner un pédoncule
très court. Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
courts et souples.
Persistant — Qui correspond à un feuillage qui
reste vert et en place toute l’année. Les « feuilles » RNP — Référence Nutritionnelle pour la Population,
finissent tout de même par tomber au bout de à savoir selon l’ANSES « apport quotidien qui
plusieurs années (entre 2 et 6 ans). Dans la majorité couvre le besoin de 97,5% de la population
des cas, les angiospermes ont un feuillage caduc considérée, tel qu’estimé à partir des données
et les gymnospermes un feuillage persistant, mais expérimentales ». [Pour information, la RNP
il existe des exceptions comme le mélèze d’europe correspond à la notion d’ANC « Apport Nutritionnel
(Larix decidua Mill.), le ginkgo (Ginkgo biloba L.) et Conseillé » qui n’est plus utilisée.]
le cyprès chauve (Taxodium distichum (L.) Rich.) qui
sont des gymnospermes à feuillage caduc. On parle Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur
aussi de plante sempervirente (toujours verte) lorsque verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur
le feuillage reste vert toute l’année. le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et
dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le
Pétale — Pièce florale, souvent colorée, qui calice.
entoure le système reproducteur, il s’agit d’une
feuille modifiée. On distingue trois parties dans le Sommité — Partie la plus élevée ou à l’extrémité de
pétale : le limbe (partie supérieure), la lame (partie la tige, d’une branche, de la pointe des herbes, des
intermédiaire) et l’onglet (la base). Ils peuvent être jeunes arbres etc.
libres ou plus ou moins soudés et de formes très
variable. L’ensemble des pétales compose la corolle
de la fleur. Tétrakène — Fruit formé de 4 akènes, c’est-à-dire de
4 fruits secs à maturité, indéhiscents (ne s’ouvrant
pas à maturité), à une seule graine non soudée à la
Pétiolé — Se dit d’une feuille muni d’un pétiole, c’est- paroi interne du fruit.
à-dire d’une partie amincie de la feuille reliant le
limbe à la tige ou à l’axe de fixation.
Trophique — Qui nourrit (se dit par exemple d’une
substance / plante qui va nourrir les tissus sur lesquels
elle est appliquée).

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Uricolytique — Qui favorise la destruction des Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
dépôts d’acide urique dans l’organisme qui peuvent c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
se former en cas d’hyperuricémie (concentration la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent. La
anormalement élevée d’acide urique dans le sang). plante peut donc se reproduire plusieurs années de
Pour plus d’information, voir les définitions de l’acide suite. Les vivaces les plus connues sont les arbres, mais
urique et de l’hyperuricémie. il existe de nombreuses herbacées vivaces comme
la consoude officinale (Symphytum officinale L.),
Verticille — Se dit d’un ensemble d’organes, pièces la berce commune (Heracleum sphondylium L.), la
ou ramifications (3 au minimum) secondaires gentiane jaune (Gentiana lutea L.) ou l’arnica (Arnica
insérés en rayon, au même niveau, autour de l’axe montana L.)... On parle aussi de plante pérenne.
primaire, ou du point central qui les porte. Feuilles,
stipules et rameaux peuvent être verticillés, les pièces Zygomorphe — Se dit d’une fleur (ou d’un ensemble
florales (calice, corolle, androcée, pistil) le sont d’organes d’une fleur) présentant une symétrie
ordinairement. bilatérale (= irrégulière), c’est-à-dire ne possédant
qu’un plan de symétrie.

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Sources

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2. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française, guide écologique illustré. volume
1, IDF, 2018.
3. Tison, J.-M., Jauzein, P. & Michaud, H. Flore de la France méditerranéenne continentale. Naturalia
Publications, 2014.
4. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, 2013.
5. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales : guide de diagnostic
des sols. Editions promonature, 2005.
6. Thomas, R. et al. Petite flore de France : Belgique, Luxembourg, Suisse - Guide d’identification : 100
families, 500 genres, 100 espèces. Belin, 2016.
7. Bonnier, G. La grande flore en couleurs. Belin, 1999.
8. Tela Botanica. Origanum vulgare. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/eflore/.
9. Ciqual - Centre d’Information sur la Qualité des Aliments. Origan - Table de composition nutritionnelle.
Disponible sur : https://ciqual.anses.fr/.
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and molecular mechanisms of thymol: Prospects for its therapeutic potential and pharmaceutical
development. Front. Pharmacol. 8, 2017.
11. Oniga, I. et al. Origanum vulgare ssp. vulgare: Chemical Composition and Biological Studies. Mol. J.
Synth. Chem. Nat. Prod. Chem. 23, 2018.
12. Vekiari, S. A., Oreopoulou, V., Tzia, C. & Thomopoulos, C. D. Oregano flavonoids as lipid antioxidants.
J. Am. Oil Chem. Soc. 70, 483–487, 1993.
13. Goetz, P. & Hadji-Minaglou, F. Conseil en phytothérapie : Guide à l’usage du prescripteur. Lavoisier,
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14. Mahfouf, N., Bennadja, S., Nasri, H., Djahoudi, A. & Heni, S. Antioxidant and antibacterial activities
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228, 111–117, 2001.
18. Force, M., Sparks, W. S. & Ronzio, R. A. Inhibition of enteric parasites by emulsified oil of oregano in
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20. Nirumand, M. C. et al. Dietary Plants for the Prevention and management of kidney stones: Preclinical
and clinical evidence and molecular mechanisms. Int. J. Mol. Sci. 19, 2018.
21. Khan, A., Bashir, S., Khan, S. R. & Gilani, A. H. Antiurolithic activity of Origanum vulgare is mediated
through multiple pathways. BMC Complement. Altern. Med. 11, 96, 2011.
22. Sikander, M. et al. Hepatoprotective effect of Origanum vulgare in Wistar rats against carbon
tetrachloride-induced hepatotoxicity. Protoplasma 250, 483–493, 2013.
23. Lemhadri, A., Zeggwagh, N.-A., Maghrani, M., Jouad, H. & Eddouks, M. Anti-hyperglycaemic activity
of the aqueous extract of Origanum vulgare growing wild in Tafilalet region. J. Ethnopharmacol. 92,
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24. Zhang, X.-L. et al. Phenolic compounds from Origanum vulgare and their antioxidant and antiviral
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25. Venkateswara Rao, G., Mukhopadhyay, T., Annamalai, T., Radhakrishnan, N. & Sahoo, M. R.
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27. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. Ouest-France, 2016.
28. Dubray, M. Guide des contre-indications des principales plantes médicinales. Lucien Souny, 2010.
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Sci. Res., 2018.
30. Morel, J.-M. Traité pratique de phytothérapie. Grancher, 2008.
31. Hoffmann, D. Medical Herbalism : The science principles and practices of herbal medicine hardcover.
Healing Arts, 2003.
32. WikiPhyto. Origan à inflorescences compactes. Disponible sur : http://www.wikiphyto.org/wiki/
Origan_%C3%A0_inflorescences_compactes.
33. Teuscher, E., Anton, R. & Lobstein, A. Plantes aromatiques: épices, aromates, condiments et leurs huiles
essentielles. Tec et Doc, 2005.
34. EMA. Assessment report on Origanum marjorana L., herba. Disponible sur : https://www.ema.europa.
eu/en/documents/herbal-report/final-assessment-report-origanum-majorana-l-herba_en.pdf

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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PATIENCE À FEUILLES OBTUSES

N.B. : Cette fiche n’est qu’une introduction. Une fiche plus complète (avec plus de recettes
culinaires et médicinales, les composants des plantes…) vous sera présentée lorsque nous
étudierons la famille des Polygonaceae.

Nom scientifique
Rumex obtusifolius L.

Famille botanique :
Polygonaceae

Nom anglais :
Bitter dock

Répartition en France :
Presque partout

Répartition mondiale :
Europe, Asie occidentale et boréale, Afrique
septentrionale, Amérique du Nord.

Milieux :
Marécages, prairies, cultures, vignes, vergers,
fossés, friches, lisières forestières, bords de mares
et étangs, dans les sols engorgés en eau et en
matière organique, riches en azotes, argileux,
généralement acides, de 0 à 1700m.

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Floraison :
Juin-septembre.

Période de récolte :
Les racines de la fin de l’été à la fin de l’hiver,
feuilles au printemps et graines en fin d’été.

Description :
Herbacée vivace, de 50cm à 1m, glabre.
Les feuilles ont 2 gros lobes arrondis. Elles
ont souvent des taches couleur rouille.

Toxicité :
Tous les Rumex contiennent de l’acide oxalique.
Pris en trop grandes quantités, l’acide oxalique
peut provoquer la formation de calculs rénaux.
Les Rumex sont déconseillés aux personnes
souffrant d’arthrite, de rhumatismes ou ayant une
tendance à faire des calculs. Pour le reste de la
population, ils peuvent être consommés, sans abus.
On lit souvent que l’acide oxalique serait
mieux supporté à l’état cru mais nous
n’avons pas trouvé d’études à ce sujet.
L’acide oxalique étant soluble dans l’eau, jeter l’eau
de cuisson permettrait d’en éliminer une partie.

Cuisine : C’est sa racine qui est utilisée en médicinale,


Les toutes jeunes feuilles peuvent même ce sont davantage les Rumex
être mangées crues ou cuites. patientia et crispus qui sont employées.
Les feuilles plus âgées de la plupart des Elle est laxative, en empêchant la réabsorption
patiences sont amères et acides. On peut de l’eau dans le gros intestin et en stimulant
les cuire à une ou deux eaux et jeter l’eau le péristaltisme (mouvement des muscles
de cuisson pour en adoucir le goût. de l’intestin, faisant avancer les selles).
On peut les utiliser pour en faire des À prendre de façon ponctuelle pour éviter de
dolmas (rouleaux farcis la plupart du développer une dépendance pour aller à la selle.
temps au riz ou aux lentilles), comme on
le ferait avec des feuilles de vigne. Autres usages :
La patience a la faculté de fixer le fer présent
Usages médicinaux : dans le sol et de le transformer en fer organique.
La patience à feuilles obtuses est très riche en fer, Elle peut donc en partie dépolluer les sols
ce qui fait d’elle une plante anti-anémiante. contenant du fer en trop grandes quantités.

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CONFUSIONS POSSIBLES :
Autres Rumex
Il existe plusieurs autres espèces de patiences. Même si vous vous trompiez,
cela ne porterait pas à conséquence : elles sont toutes comestibles.
En général, on en consomme les jeunes pousses, les feuilles plus âgées étant plus âcres. Une
exception toutefois : le Rumex alpinus, dont les feuilles âgées gardent une saveur agréable.

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Consoude (Symphytum officinale)
Famille : Borraginaceae
Nom anglais : Comfrey
Comestible (en petites quantités
et pas trop souvent)
Description :
Herbacée vivace de 40cm à 1m
Les feuilles sont lancéolées (en forme de
lance, avec une pointe au bout), recouvertes
de petits poils rêches et non dentées.
La tige est ailée (une membrane fine
dépasse, tout le long de la tige)
Fleurs en tube, blanches, roses ou violettes.
Floraison : Avril-Juillet
Milieux : Prés humides, fossés, bords des
eaux, haies, friches, bois, lisières, bords de
routes, en colline ou montagne, de 0 à
1200m d’altitude, dans les sols engorgés en
eau, riches en bases et en éléments nutritifs,
notamment en matière organique carbonée
(issue de plantes et feuilles mortes, de bois…),
souvent compactés et pauvres en azote
Toxicité : Toute la plante contient des alcaloïdes
pyrrolizidiniques, qui, en s’accumulant dans
l’organisme, peuvent à long terme provoquer Cuisine : Feuilles blanchies quelques secondes
un rétrécissement des petites veines du foie, à l’eau bouillante, cuites ou frites. Les fleurs
entraînant une nécrose (mort de cellules du foie) et font une jolie décoration d’assiette.
une cirrhose (maladie grave du foie, irréversible).
Propriétés : La consoude est cicatrisante,
Le plus sage serait de ne pas en manger anti-inflammatoire et aide à la régénération
du tout mais différentes sources expliquent tissulaire. C’est surtout sa racine qui est utilisée.
que de petites quantités ne seraient
Contre-indications : Selon les monographies de
pas dangereuses si la consoude n’est
la Commission E, les femmes enceintes et les
consommée que de façon occasionnelle.
enfants devraient demander un avis médical
avant d’utiliser la consoude, même en externe.

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Molène noire (Verbascum nigrum)

Famille : Scrophulariaceae
Nom anglais : Dark mullein
Pas comestible mais pas toxique non plus.
Description :
Herbacée bisannuelle ou vivace de 30cm à 1,20m.
Les feuilles sont crénelées (à dents arrondies),
grises en dessous et couvertes de poils duveteux.
Tige anguleuse.
Floraison : Juillet-septembre
Milieux : Chemins, décombres, dans
les collines et montagnes.
Toxicité : Pas de toxicité.
Propriétés : Les fleurs peuvent être utilisées
pour soigner la toux et sont anti-inflammatoires
bien que ce soit plutôt le Verbascum thapsus
qui soit généralement employé.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François


Couplan, Nouvelle édition (2017), Sang de la Terre

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de


diagnostic des sols, Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les


animaux, Jean Bruneton, 3ème édition, Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, édition Equilibres Aujourd’hui

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique,


Gaston Bonnier et Georges de Layens, Belin, 1986

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Remerciements à mes amis Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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PETITE CIGUË

PLANTE TOXIQUE
Rappel général : ne consommez que les plantes dont vous
êtes sûr de l’identification. En cas de suspicion d’intoxication,
contactez le Centre antipoison** de votre région ou le 15.

Petite ciguë (Aethusa cynapium L.)

NOM NOM
SCIENTIFIQUE ANGLAIS
Aethusa cynapium L. Fool’s parsley

NOMS VERNACULAIRES RÉPARTITION EN FRANCE1-3


Petite ciguë, faux persil, persil des chiens Présente dans toute la France sauf dans le Massif
central et les plaines du Sud-Est et du Sud-Ouest,
FAMILLE BOTANIQUE de 0 à 1700 m d’altitude.
Apiaceae

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RÉPARTITION MONDIALE4
Europe, Asie mineure, Afrique du Nord.

MILIEUX/SOL1-3,5
Apprécie les sols frais à bonne réserve en eau (argiles
ou limons), riches en azote, au pH plutôt basique à
légèrement acide. On la trouve au niveau de clairières
et lisières de forêts, cultures sarclées (débarrassées
manuellement ou par sarclage des mauvaises herbes),
moissons, jardins familiaux, friches.

FLORAISON2-4
De juin à septembre.

DESCRIPTION1-8
Du grec aïthousa signifiant brûlant (allusion à sa
toxicité), et kunos qui veut dire chien et du latin
apium qui signifie persil.
• Plante hémicryptophyte*, de couleur vert
sombre et totalement glabre (sans poils).
En fonction de l’environnement : Tige cylindrique, glabre et sillonnée.
-- Plante annuelle*, d’une taille de 20
à 80 cm, quand elle vit dans des lieux
dégagés qui laissent passer la lumière.
-- Ou plante bisannuelle* quand elle vit dans
l’ombre, et qui peut alors atteindre une
taille de 0,8 à 1 m..
• La tige est creuse, cylindrique, ramifiée,
légèrement glauque*, souvent pruineuse*,
striée et souvent sillonnée de lignes rougeâtres
à la base.
• Les feuilles, alternes* et composées*, sont
mates sur le dessus, nettement luisantes
au-dessous. De forme triangulaire, elles sont
2 fois tripennatiséquées*. Les segments* des
folioles* se terminent par une pointe et le lobe*
terminal est nettement plus long que large.
Les feuilles inférieures sont légèrement moins
découpées. Elles ressemblent étonnamment
à celles du persil plat, ou du cerfeuil,
mais froissées, elles dégagent une faible odeur
désagréable.

Feuille 2 fois tri-pennatiséquée, de forme triangulaire.

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• Les fleurs sont petites et blanches, réunies en • Les fruits sont de petits diakènes* (environ 5 mm
ombelles* d’ombellules* de 5 à 12 rayons* de long), ovoïdes, à 10 côtes saillantes à bords
inégaux, avec un involucre* absent ou constitué lisses. Ils portent 2 styles* courts. Les graines sont
d’une seule bractée* et des involucelles* de 3 dispersées par gravité (barochorie).
à 5 bractéoles* linéaires*, déjetées* vers le bas, • La racine principale est développée et allongée.
plus longues que les rayons* de l’ombellule. Les
fleurs sont pollinisées par le vent (anémogame)
ou par les insectes (entomogame).

Inflorescence de petites fleurs blanches. Ombelle d’ombellules à bractéoles* linéaires, déjetées* vers le bas.

Infrutescence de diakènes à côtes saillantes et bords lisses.

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MOLÉCULES ACTIVES ANECDOTES ET AUTRES
• Polyacétylènes contenus dans toutes les parties INFORMATIONS
de la plante : aethusine et ses dérivés. Leur • Vu sa toxicité, la petite ciguë n’est plus utilisée
concentration dans la racine est supérieure (1 %) sauf fortement diluée en homéopathie. La plante
à celle des parties aériennes (0,2 %)9. entière fraîche, récoltée en fin de floraison13, est
Ceux-ci sont responsables de la toxicité de la alors utilisée pour élaborer une teinture-mère qui
plante. Elle est en effet classée comme « très sera ensuite diluée pour obtenir les préparations
toxique » (niveau 2 sur 4) dans un rapport de homéopathiques14,15.
l’EFSA (European Food Safety Authority ou • Bien que l’on n’utilise plus cette plante en raison
Autorité européenne de sécurité des aliments) de sa toxicité, des ouvrages anciens rapportent
de 200910. une utilisation médicinale de la plante. Celle-ci a
pu être utilisée contre les calculs* rénaux17, comme
LE SAVIEZ-VOUS ?1 calmant17,18 contre les convulsions*18 ainsi que dans
les troubles gastro-intestinaux (vomissements,
Contrairement à ce que l’on pourrait diarrhées)18 et pour favoriser la guérison des plaies17.
penser, et parfois lire, la toxicité de la petite • Une fois séchée elle ne serait plus toxique, le foin
ciguë n’est pas due aux alcaloïdes* que qui contient de la petite ciguë séchée serait donc
l’on retrouve dans la grande ciguë (coniine, consommable par les animaux19. Ceci pourrait
etc.). Elle ne contient en effet pas de aussi expliquer l’utilisation par le passé de la petite
coniine ou seulement à l’état de trace11,12. En ciguë en thérapeutique. Cependant nous n’avons
revanche, les polyacétylènes qu’elle contient pu trouver d’études confirmant ceci. Il est donc plus
sont de la même famille que ceux trouvés prudent de s’abstenir de consommer de la petite
dans la ciguë vireuse (Cicuta virosa L.)9 ou ciguë, même séchée.
l’oenanthe safranée (Oenanthe crocata L.). • La petite ciguë ne possède pas la même toxicité
chez tous les animaux : elle est toxique (suite à
PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICAUX une grande consommation) chez le bétail (cheval,
Vu sa toxicité, la petite ciguë n’est pas utilisée en vache, mouton, chèvre, cochon), mais pas chez les
phytothérapie. souris ou les cochons d’Inde12.

TOXICITÉ CONFUSIONS
Toute la plante est toxique. Bien que rares, en La petite ciguë peut être confondue avec de
raison de son odeur et de son goût, les intoxications nombreuses autres plantes de la famille des
sont souvent dues à une confusion avec le persil Apiaceae, mais nous nous focaliserons sur :
et peuvent conduire à la mort. Après ingestion, • 3 plantes comestibles :
apparaissent des sensations de brûlure dans -- L’anthrisque commun (Anthriscus caucalis
la bouche, des troubles digestifs (diarrhées, M. Bieb.)
vomissements), une mydriase*, des maux de tête, -- Le cerfeuil des bois (Anthriscus sylvestris (L.)
de la tachycardie*, une paralysie des muscles Hoffm.) dont la racine est toxique
entraînant un engourdissement des membres puis -- La carotte sauvage (Daucus carota L.)
une perte de conscience et l’arrêt respiratoire16. • 2 plantes toxiques :
CONTRE-INDICATIONS -- Le cerfeuil des fous (Chaerophyllum
Toxique voire mortelle. temulum L.)
-- La grande ciguë (Conium maculatum L.)
AUTRES USAGES
Aucun.

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES COMESTIBLES

Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage


Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Bur Chervil Cow Parsley Wild carrot

Parties aériennes comestibles


Toxicité Comestible Comestible
Racine toxique
Chemins exposés plutôt Prés au sol humide, haies, Prés et pâturages calcaires,
Milieu
pauvres en calcaire lisières de forêts secs

Plante • 20 à 80 cm • 40 à 120 cm • 30 à 100 cm


• Annuelle* • Vivace* • Bisannuelle*
• Non uniformément • A poils courts et denses • A poils épars et
velue à poils longs en particulier en bas entièrement velue
et doux de la tige et à la base • Toute la plante
• Agréable odeur des ramifications a une odeur de carotte
anisée et de carotte • Légère odeur de au froissement.
au froissement. carotte au froissement
sauf la racine.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Tiges • Molles et fragiles • Dures • Dures


• Creuses • Creuses • Pubescentes*.
• Rameuses* • Rameuses* à nœuds
• Finement striées légèrement renflés
• De teinte rougeâtre • Légèrement cannelées*
vers le bas • Pilosité variable, parfois
• Globalement glabre uniquement au niveau
avec quelques poils des ramifications.
longs et doux non
répartis uniformément.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Feuilles • Bipennatiséquées* ou • Tripennatiséquées* • Bi ou tripennatiséquées*


tripennatiséquées* • Vert vif • Hérissées de poils
• Très découpées • Longuement raides
• Molles et pubescentes* acuminées* • Folioles* très
sur la face inférieure • Long pétiole découpées, ovales,
• Gaine poilue engainant avec touffe lancéolées*
• Pétioles* à poils étalés de poils au point • Gaine blanche
• Parfum anisé et de d’insertion et membraneuse
carotte très prononcé • Légèrement poilues • Odeur aromatique
au froissement. ou glabres* caractéristique de
• Odeur légère de carotte au froissement.
carotte au froissement.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fleurs • Petites fleurs blanches • Fleurs blanches, • Fleurs blanches


• En ombelles* actinomorphes au • En ombelles*
d’ombellules* centre et zygomorphes d’ombellules*
• 3 à 7 rayons en périphérie • Nombreux rayons
• Pédoncules* courts • En ombelles* • Involucre* avec
ou absents d’ombellules* 7 à 13 bractées*
• Sans involucre* • 8 à 16 rayons égaux pennatiséquées* de
• Involucelles* avec 2 • Longs pédoncules* quasi même taille que
à 5 bractéoles* velues • Sans involucre* les pédicelles*
et ciliées. • Involucelles* à 5 • 7 à 10 bractéoles*
bractéoles*. • Souvent une fleur
centrale pourpre.

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Anthrisque commun Cerfeuil des bois Carotte sauvage
Anthriscus caucalis M. Bieb. Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm. Daucus carota subsp. carota

Fruits • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* oblongs* • Diakènes*


piriformes* et étroits • Longs de 2 à 4 mm
• Longs de 4 mm • Longs de 7 à 10 mm • Cannelés et couverts
• Velus avec des • Lisses et glabres d’aiguillons crochus
aiguillons crochus • Munis d’un anneau et de poils épineux
• Terminés par un bec de poils à leur base • Ombelles*
court. • Pourvus d’un bec court d’ombellules*
voire inexistant. resserrées en « nid ».

Racine • Racine pivotante* fine • Racine pivotante* • Forte racine pivotante*


• Peu ancrée dans le sol. • Pas d’odeur de carotte • Odeur de carotte.
• Épaisse
• Ancrée solidement
dans le sol.

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CONFUSIONS AVEC DES PLANTES TOXIQUES

Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë


Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Famille Apiaceae Apiaceae Apiaceae

Nom anglais Rough Chervil Hemlock Fool’s Parsley

Toxicité Toxique Mortelle Toxique

Bords de routes, haies, Berges, bords de route, Champs, jardins, talus,


Milieu
lisières décombres haies

Plante • Bisannuelle* • Bisannuelle* de grande • Annuelle* voire


• 30 à 100 cm taille bisannuelle*
• Couverte de poils • 1 à 2 m • 20 à 100 cm
hérissés • Entièrement glabre* • Entièrement glabre*
• Pas d’odeur prononcée. • Odeur désagréable. • Pas d’odeur prononcée.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Tiges • Pleines • Creuses et robustes • Creuses


• Striées • Cannelées • Striées à fins sillons
• Point d’insertion des • Avec des taches • Rameuses*
feuilles très renflé rougeâtres • Légèrement
• Parsemées de points • Glabres* et pruineuses. glauques*, souvent
rouge foncé ou bruns pruineuses*
• Poils longs, rêches • Sillonnées de lignes
et nombreux. rougeâtres
• Glabres*.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Feuilles • Vert sombre • Vertes • Vert sombre


• Bipennatiséquées* • 3 à 5 fois • 2 fois
• Couvertes de poils de pennatiséquées* tripennatiséquées*
façon homogène sur • Très découpées • Mates sur le dessus,
les 2 faces • Pétiole* creux taché nettement luisantes
• Sans odeur. de rouge au dessous
• Glabres* et molles • Pétiole* plein, vert
• Odeur désagréable au • Glabres*
froissement, rappelant • Pas d’odeur prononcée.
celle de l’urine de
souris ou de chat.

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Cerfeuil des fous Grande cigüe Petite ciguë
Chaerophyllum temulum L. Conium maculatum L. Aethusa cynapium L.

Fleurs • Fleurs blanches • Fleurs blanches • Fleurs blanches


• En ombelles* • En ombelles* • En ombelles*
d’ombellules* d’ombellules* d’ombellules*
• 6 à 12 rayons inégaux • 10 à 20 rayons • 5 à 12 rayons inégaux
couverts de poils inégaux • Sans involucre* ou 1
• Sans involucre ou 1 • Involucres* avec 5 bractée*
bractée* à 6 bractées* parfois • Involucelles* avec
• Involucelles* avec 5 à caduques* 3 à 5 bractéoles*
8 bractéoles* ciliées • Involucelles* avec 3 à 7 linéaires-allongées et
penchées vers le bas. bractéoles* pendantes. pendantes à maturité.

Fruits • Diakènes* oblongs* et • Diakènes* ovoïdes • Diakènes* ovoïdes


étroits • Longs de 3 à 4 mm • Longs de 5 mm
• Longs de 6 à 10 mm • Glabres • Avec 10 côtes
• Lisses et glabres* • Avec 10 côtes saillantes saillantes à bord lisse.
• Pourvus d’un bec court. à bord crénelé.

Racine • Pivotante* • Pivotante* fine • Développée et


• Grêle et en fuseau. • Longue de 20 à 25 cm allongée.
• Presque pas ramifiée.

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SYNTHÈSE

>L
 a petite ciguë (Aethusa cynapium L.) qui appartient à la famille des Apiaceae,
est présente dans toute la France.
Elle pousse dans les clairières, les lisières de forêts, les jardins ou encore les friches.
Elle apprécie les sols frais à bonne réserve en eau (argiles ou limons), riches en azote,
au pH plutôt basique à légèrement acide.

>P
 lante herbacée, hémicryptophyte* annuelle ou bisannuelle, elle peut mesurer
de 20 cm à 2 m et disparaît en hiver. Elle est entièrement glabre*.
• La tige est creuse, striée, souvent pruineuse* et sillonnée de lignes rougeâtres
à la base.
• Les feuilles alternes et composées sont mates dessus et luisantes dessous et dégagent
une faible odeur désagréable quand elles sont froissées.
• Les fleurs sont petites et blanches et réunies en ombelles d’ombellules avec un
involucre absent ou constitué d’une seule bractée et des involucelles de 3 à 5 bractéoles
linéaires et déjetées vers le bas.
• Les fruits sont des petits diakènes ovoïdes à 10 côtes saillantes à bords lisses et portent
deux styles courts.

>T
 oute la plante est fortement toxique en raison de la présence de polyacétylènes,
ce qui en empêche tout usage culinaire ou thérapeutique (sauf fortement diluée en
homéopathie).

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GLOSSAIRE
Actinomorphe — Se dit d’une fleur régulière, dont Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
les pièces sont disposées de manière symétrique par de la germination à la dispersion des semences
rapport à son axe et présente donc plusieurs plans jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
de symétrie (symétrie axiale ou radiale organisée au moins deux saisons consécutives séparées par
autour du réceptacle). On ne peut y définir ni haut un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
ni bas, ni partie gauche ni partie droite. cours de la première saison de sa croissance où elle
développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
Acuminé — Se dit d’un organe (feuille, bractée ou tiges), mais seulement après le premier hiver.
division du calice) qui se termine en pointe fine,
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen. Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
l’inflorescence, généralement différent par sa taille,
Alcaloïdes — Composés « super-actifs », azotés sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il
(contenant au moins un atome d’azote «N»), issus peut s’agir d’une petite feuille, une membrane,
de végétaux. Cette activité thérapeutique très une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
intense est, logiquement, souvent associée à une ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral,
certaine toxicité. Historiquement, les chimistes qui d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci.
les ont isolés avaient observé leur caractéristique de Les bractées sont parfois réunies en une collerette
d’avoir des propriétés alcalines, d’où leur nom. appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins
Alternes — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, transformées portant chacune un sporange (sorte de
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des sac qui contient les spores) et groupées en épi.
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte.
Bractéole — Petite bractée secondaire, feuille
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de modifiée, située à la base du pédicelle ou de
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre l’inflorescence. Les bractéoles sont parfois réunies en
la germination de la graine, la reproduction de la une collerette appelée involucelle.
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé.
Caduc — Se dit d’un organe qui se détache et
Anxiolytique — Qui permet de réduire l’anxiété et tombe spontanément après sa formation ou selon
ses manifestations. un rythme annuel. Par extension, on parle d’arbre
caduc quand celui-ci perd son feuillage à l’automne
Aromatique — Plante dont l’ensemble ou une partie et se retrouve « nu ». Dans la majorité des cas,
seulement exhale une odeur agréable en libérant les Angiospermes ont un feuillage caduc et les
des substances volatiles. Les arômes qu’elle dégage Gymnospermes un feuillage persistant. Mais il existe
et les huiles essentielles qui en sont extraites sont très des exceptions : le mélèze d’Europe (Larix decidua
utilisées pour leurs propriétés en phytothérapie, en Mill.), le ginkgo (Ginkgo biloba L.), et le cyprès
cosmétique ; et en cuisine comme exhausteurs de chauve (Taxodium distichum (L.) Rich.) sont des
goût. gymnospermes à feuillage caduc.

Bi-pennatiséqué — Se dit d’une feuille dont le limbe Calcul — Concrétion solide qui se forme par
est « deux fois penné », c’est-à-dire que le limbe est précipitation d’acides avec certains composants
divisé en segments dont les découpes atteignent ou (souvent des minéraux comme le calcium mais
presque la nervure médiane et que chaque segment aussi d’autres molécules : cholestérol, bilirubine...)
est divisé en segments plus petits. et pouvant obstruer (partiellement à totalement) un
canal, une voie d’élimination, ou se développer dans
la cavité d’un organe.
Formation du Cueilleur - Fiche plante - Petite ciguë - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.15
Cannelé — Se dit d’un organe marqué de Involucelle — Chez les Asteraceae, ensemble de
cannelures, c’est-à-dire de sillons longitudinaux, bractées plus petites que celles de l’involucre normal
réguliers, plus ou moins larges, parallèles entre eux et extérieures à celui-ci (observable également chez
et alternant avec des côtes. les Dipsacaceae). Chez les Apiaceae, ensemble de
bractéoles (petites bractées ou bractées secondaires)
Composé — Ce terme peut s’employer pour des insérées à la base d’une ombellule appartenant à
feuilles ou des inflorescences : une ombelle composée, soit un involucre secondaire
dans une ombelle composée.
-- Se dit d’une feuille dont le limbe est divisé en
folioles ou limbes secondaires.
-- Se dit d’une inflorescence dont l’axe principal Involucre — Ensemble de bractées, souvent
donne à son tour naissance à des ramifications. verticillées, insérées à la base d’une inflorescence ou
même d’une fleur solitaire.
Convulsions — Contractions ou spasmes
involontaires et violents d’un muscle, un groupe de Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille
muscles ou de l’ensemble de l’appareil musculaire principalement) en forme de lance, rétréci aux
du corps. extrémités et élargi en partie médiane, le plus
souvent 3 à 4 fois plus long que large.
Engainant — Mode d’insertion d’un organe
végétal dont la base s’enroule autour d’un autre, Linéaire — Caractérise une feuille ou un autre
l’enveloppant en formant une gaine. organe allongé et très étroit.

Déjetée — S’emploie pour qualifier la position Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent
déviée d’une feuille, d’une bractée ou d’une d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
bractéole. arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe.

Diakène — Fruit sec indéhiscent constitué de deux Mydriase — Dilatation de la pupille, c’est-à-dire
akènes. l’augmentation de son diamètre.

Foliole — Division du limbe d’une feuille composée Ombelle — Inflorescence dont les pédoncules
qui est semblable à une « petite feuille ». partent du même point et s’élèvent à peu près
tous à la même hauteur, donnant l’apparence
d’un parasol. Il existe des ombelles simples et des
Glabre — Qui ne présente aucun poil. ombelles composées.

Glauque — Nuance de vert pâle tirant sur le bleu- Ombellule — Petite ombelle qui constitue les
gris ou le bleu. éléments d’une ombelle composée.

Hémicryptophyte — Plante vivace dont les parties Pédicelle — Dans une inflorescence, petite
aériennes disparaissent complètement à la mauvaise ramification du pédoncule portant à son sommet
saison (sécheresse ou hiver) tandis que les bourgeons une seule fleur, ou, chez les Poaceae, un seul épillet.
persistent au niveau du sol. Il existe plusieurs types Terme pouvant également désigner un pédoncule
d’hémicryptophytes : cespiteux, en rosette (pissenlits  : très court.
Taraxacum spp.) et grimpant (houblon : Humulus
lupulus L.).
Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou
une inflorescence. Les dernières ramifications des
branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées
pédicelles.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Petite ciguë - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.16
Pennatiséqué — Se dit d’une feuille pennée, divisée Style — Rétrécissement, plus ou moins long (parfois
en segments séparés dont la découpe atteint ou inexistante comme chez le coquelicot (Papaver
presque la nervure médiane. Lorsque cette division rhoeas L.), entre l’ovaire et le stigmate ou les
se répète deux, trois, quatre fois on parle alors de stigmates (cas d’une soudure partielle de plusieurs
feuilles bi-, tri-, quadripennatiséquées. carpelles).

Pivotante (racine) — Racine principale, bien plus Tachycardie — Accélération pathologique de la


développée que les radicelles et s’enfonçant fréquence cardiaque (supérieure à 100 battements
verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule par minute chez l’adulte).
l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de
réserves. On parle aussi de racine pivot. Tri-pennatiséquée — Se dit d’une feuille dont le
limbe est « trois fois penné », c’est-à-dire que le limbe
Pruineux — Couvert de pruine, c’est-à-dire d’un est divisé en segments séparés dont les découpes
enduit cireux et poudreux, de couleur blanche ou atteignent quasiment la nervure médiane. Chaque
glauque, cachant parfois totalement la coloration segment est re-divisé en plus petits segments,
normale sous-jacente, qui s’enlève avec le doigt par eux-mêmes re-divisés en segments plus petits encore.
simple frottement et joue un rôle de protection pour
le végétal contre les éléments extérieurs. Cet enduit Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
peut être retrouvé sur les tiges, les feuilles ou les fruits c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
comme sur les raisins (genre Vitis), les mirabelles la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent. La
(genre Prunus) et les prunes (genre Prunus) par plante peut donc se reproduire plusieurs années de
exemple. suite. Les pérennes les plus connues sont les arbres,
mais il existe de nombreuses herbacées pérennes :
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins, la consoude officinale (Symphytum officinale L.),
courts et souples. la berce commune (Heracleum sphondylium L.),
la gentiane jaune (Gentiana lutea L.) ou l’arnica
Rameuse — Se dit d’une tige divisée en plusieurs (Arnica montana L.)... Synonyme : pérenne.
rameaux ou tiges secondaires, se dit également d’un
végétal possédant beaucoup de rameaux et de Zygomorphe — Se dit d’une fleur (ou d’un ensemble
branches. d’organes d’une fleur) présentant une symétrie
bilatérale (= irrégulière), c’est-à-dire ne possédant
Rayons — Pédoncules floraux d’une ombelle ou qu’un plan de symétrie.
pédicelles d’une ombellule.

Segment — Division du limbe d’une feuille ou d’une


fronde, se prolongeant jusqu’à la nervure médiane,
et non rétrécie à la base.

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Sources

1. eFlore – Tela Botanica.


2. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré. 1
3. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France.
4. Jacques Lambinon et Filip Verloove. Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. du Luxembourg, du Nord
de la France et des régions voisines, Jardin botanique Meise, 2015.
5. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales. Guide de diagnostic
des sols. 1,2,3, Editions promonature.
6. Michel Botineau. Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, 2010.
7. Eggenberg, S. & Möhl. Flora vegetativa, Rossolis.
8. François Couplan, Eva Styner. Les plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé,
2013.
9. Bohlmann, F., Arndt, C., Bornowski, H. & Herbst, P. Polyacetylenverbindungen, XXVI. Die Polyine aus
Aethusa cynapium L. Chem. Ber. 93, 981–987, 1960.
10. EFSA Compendium of botanicals that have been reported to contain toxic, addictive, psychotropic or
other substances of concern. EFSA Support. Publ. 6, 281R, 2009.
11. Reynolds, T. Hemlock alkaloids from Socrates to poison aloes. Phytochemistry 66, 1399–1406, 2005.
12. CPT: CliniPharm/CliniTox. Available at: https://www.vetpharm.uzh.ch/reloader.htm?giftdb/
pflanzen/0002_tox.htm?inhalt_c.htm. (Accessed: 4th June 2019)
13. Petite ciguë pour préparations homéopathiques - Pharmacopée française 2008, ANSM.
14. Aethusa Cynapium. https://www.passeportsante.net/ (2015).
Available at: https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/MedicamentsHomeopathiques/Fiche.
aspx?doc=medicament-homeopathique-aethusa-cynapium. (Accessed: 3rd June 2019)
15. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie Gemmothérapie, 2017.
16. Wink, M. Mode of action and toxicology of plant toxins and poisonous plants, Heidelberg University,
Institute of Pharmacy and Molecular Biotechnology, INF 364, 69120 Heidelberg, Germany, 2009.
17. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, 2010.
18. Butnariu, M. Biodiversity of the Phytoconstituents in the Some Plant Species Potentially Toxic. J.
Biodivers. Endanger. Species 05, 2017.
19. Salisbury, E. J. Weeds & Aliens, 1961.

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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CENTRES ANTIPOISON ET DE TOXICOVIGILANCE DE FRANCE**
www.centres-antipoison.net

ANGERS NANCY
C.H.U Hôpital Central
4 rue Larrey 29 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
49033 Angers Cedex 9 54035 Nancy Cedex
Tél. : 02 41 48 21 21 Tél. : 03 83 22 50 50
BORDEAUX PARIS
CHU Pellegrin Tripode Hôpital Fernand-Widal
Place Amélie Raba Léon 200, rue du Faubourg Saint-Denis
33076 Bordeaux Cedex 75010 Paris
Tél. : 05 56 96 40 80 Tél. : 01 40 05 48 48
LILLE STRASBOURG
C.H.R.U Hôpitaux universitaires
5 avenue Oscar Lambret 1 Place de l’Hôpital
59037 Lille Cedex BP 426
Tél. : 0800 59 59 59 67091 Strasbourg Cedex
LYON Tél. : 03 88 37 37 37
Bâtiment A, 4ème étage TOULOUSE
162, avenue Lacassagne Hôpital Purpan
69424 Lyon Cedex 03 Pavillon Louis Lareng
Tél. : 04 72 11 69 11 Place du Docteur Baylac
MARSEILLE 31059 Toulouse Cedex
Hôpital Sainte Marguerite Tél. : 05 61 77 74 47
270 boulevard de Sainte Marguerite
13274 Marseille Cedex 09
Tél. : 04 91 75 25 25

CENTRE ANTIPOISON DE BELGIQUE ET DU LUXEMBOURG


Hôpital Militaire Reine-Astrid - Rue Bruyn 1 - 1120 Bruxelles - Tél. : 070 245 245
https://www.centreantipoisons.be

CENTRE SUISSE D’INFORMATION TOXICOLOGIQUE (TOX)


Freiestrasse 16 - 8032 Zürich - Tél. : 145

CENTRES ANTIPOISON DU QUÉBEC


Tél. : 1 800 463-5060
http://www.ciusss-capitalenationale.gouv.qc.ca/nos-services/
en-cas-durgence/centre-antipoison-du-quebec

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F O R M AT I O N E N L I G N E

PIN SYLVESTRE

NOM SCIENTIFIQUE
Pinus sylvestris

NOM VERNACULAIRE
Pin sylvestre

FAMILLE BOTANIQUE
Pinaceae

NOM ANGLAIS
Scots pine

RÉPARTITION EN FRANCE
Espèce de pin la plus commune en France entre
400 et 2000 m d’altitude, présente partout sauf en
Corse et dans certaines régions de l’Ouest.

RÉPARTITION MONDIALE
Europe jusqu’en Sibérie orientale.
On le retrouve en Ontario, au Canada, où il a été
introduit initialement pour la culture de sapins de
Noël. Aujourd’hui, remplacé par d’autres espèces
pour cet usage, il est considéré comme une espèce
invasive.

Pin sylvestre (Pinus sylvestris)

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Pin Sylvestre - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.1
MILIEUX ET SOL Comme tous les pins, c’est une espèce monoïque
Peu sensible au froid et ne craignant pas les (une seule « maison »), ce qui signifie que les
périodes de sécheresse, il s’adapte à presque tous les organes mâles et femelles sont sur le même
types de sols mais pousse préférentiellement sur sols arbre, mais dans des fleurs différentes.
à texture sableuse, caillouteuse ou rocheuse, entre • Les fleurs mâles sont appelés chatons. Ces
400 et 2000 m. chatons sont jaunes, sont de petits cônes
Espèce de pleine lumière, c’est un arbre pionnier pointus regroupés en épis, à la base de certains
des terres dénudées ou faiblement boisées. rameaux (petites branches) de l’année. Ils
libèrent le pollen (jaune), transporté par le vent
FLORAISON (pollinisation anémophile).
Avril à mai. • Les inflorescences femelles, sont d’abord de
petits cônes charnus rougeâtres, globuleux, de
PÉRIODE DE RÉCOLTE 5 à 10 mm, qui apparaissent avant les feuilles, à
l’extrémité des rameaux de l’année.
• Bourgeons : La maturation du cône femelle (une fois
- Phytothérapie : à l’automne fécondé) se fait en 2 ans. Une fois le cône mûr,
- Gemmothérapie : au printemps celui-ci est le plus souvent dirigé vers le bas
• Jeunes pousses : au printemps (pendant) mais peut parfois être dressé ou
• Aiguilles : toute l’année latéral. Il est gris verdâtre ou brunâtre mat et
d’assez petite taille (3-6 cm) : il fait partie des
DESCRIPTION plus petits cônes de pin. Une fois mûr, il tombera
de l’arbre, les écailles écartées, dispersant ses
Arbre conifère (qui porte des fruits en forme de
graines.
cône) dont le feuillage (aiguilles) est persistant (qui
perdure l’ensemble de l’année, par opposition à • Graines petites, de 4 mm de long, à aile 3 fois
caduc). Il mesure de 20 à 25 m à l’âge adulte. plus longue qu’elles.
• Son tronc, rectiligne ou tortueux, a une écorce
écailleuse (dont les écailles desquament) de
couleur bicolore caractéristique : orange-ocre au
sommet, et plutôt grise à la base. C’est le seul
pin à tronc bicolore1.
• Ses aiguilles sont groupées par deux, portées
par un brachyblaste (rameau très court à
croissance lente et qui porte la base des
aiguilles). Elles sont courtes (entre 3 et 10 cm, les
plus courtes parmi toutes les espèces de pins).
Elles sont vrillées et se terminent par une petite
pointe qui les rend piquantes.
• Le cône, chez les conifères, désigne la fleur
mâle ou l’inflorescence femelle. C’est un organe
constitué d’un axe sur lequel sont insérées de
nombreuses écailles imbriquées portant soit des
sacs polliniques dans le cas des cônes mâles, soit
des ovules et à maturité des graines dans le cas
des cônes femelles.
Tronc écailleux du pin (Pinus sylvestris).

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Pin Sylvestre - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.2
Tronc orange ocre du pin sylvestre (Pinus sylvestris), surtout au sommet, Jeunes aiguilles de l’année de pin sylvestre (Pinus sylvestris) : plus claires et
restant plutôt gris à la base. plus courtes que les aiguilles arrivées à maturité.

Branche de pin sylvestre (Pinus sylvestris). Fleurs mâles du pin sylvestre (Pinus sylvestris): petits cônes regroupés en épis.
Pollinisation anémophile.

Aiguilles courtes, vrillées et pointues du pin sylvestre (Pinus sylvestris), Inflorescence femelle du pin sylvestre (Pinus sylvestris), petite ( ½ cm ) et
groupées par deux, portées par un brachyblaste. écailleuse.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Pin Sylvestre - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.3
Cône femelle du pin sylvestre (Pinus sylvestris) après fécondation. Cône du pin sylvestre (Pinus sylvestris) mûr le plus souvent dirigé vers le bas.

CUISINE MOLÉCULES ACTIVES


• Les jeunes pousses printanières ou les aiguilles
peuvent être utilisées pour : Parties utilisées :
- Réaliser des sirops. • La résine
- Parfumer une salade ou en condiment avec Les pins doivent leurs propriétés médicinales
une poêlée ou une potée de légumes. On peut principalement à leur résine (ou gemme2),
aussi les faire cuire très légèrement à la vapeur également appelée oléorésine car elle se trouve
et les accommoder d’une sauce piquante. associée à de l’huile essentielle (environ 1/3 de
son poids). La résine est un produit brut, jaune
- Aromatiser des desserts.
à brunâtre, et récolté après incision de l’écorce
• Les bourgeons peuvent également être utilisés du tronc. Elle peut être utilisée telle quelle ou
pour leurs propriétés aromatiques en sirop et après distillation (et ainsi élimination de l’eau
ainsi amener de la saveur à des desserts (salades et clarification). On parle alors d’« essence
de fruits, yaourts, crèmes desserts ...). de térébenthine » (ou huile essentielle de
• Les toutes jeunes inflorescences mâles et térébenthine)3.
femelles, lorsqu’elles sont en bouton, sont • Les bourgeons3 ont des propriétés similaires à
également agréables à manger crues et cuites. la résine dont ils sont emplis (ils peuvent contenir
jusqu’à 20% de résine), mais de façon atténuée.
LE SAVIEZ-VOUS ? Pour information, les bourgeons sont inscrits à
L’écorce interne renferme des fécules la Pharmacopée Française et bénéficient donc
nutritives. On en faisait une farine, d’une monographie de référence3. On utilise
notamment dans les périodes de disette. les bourgeons de petite taille situés autour d’un
bourgeon central plus massif3.
• Les aiguilles et jeunes rameaux dont la
NUTRIMENTS distillation par entraînement à la vapeur produit
Nous n’avons pas d’informations fiables à une huile essentielle4.
vous communiquer concernant la composition
nutritionnelle des différentes parties du pin sylvestre. Dans cette fiche, nous nous focaliserons sur les
parties de plantes que vous pourrez cueillir en vue
de réaliser vos remèdes, à savoir les bourgeons.

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Les bourgeons Remèdes
• Oléorésine riche en monoterpènes à plus de On utilisera les bourgeons séchés dans les remèdes
90 % (Alpha-pinène, Bêta-pinène, Limonène) . suivants.
3–5

Les pinènes sont thermogènes (génèrent


de la chaleur)5, antiseptiques sur la sphère Par voie interne
pulmonaire3.
Infusion
• Flavonoïdes6.
Selon Jacques Fleurentin3
Préparation : faire infuser 2,5 g dans 250 à 500 mL
d’eau.
PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICINAUX
Utilisation : répartir sur plusieurs prises dans la
journée.
Les bourgeons
En fonction de leur utilisation en phytothérapie ou
en gemmothérapie, les bourgeons : Sirop
• Ne sont pas utilisés pour les mêmes indications. Selon Paul-Victor Fournier2
En effet, la préparation des remèdes fait appel à Préparation : 1 partie de bourgeon pour 1 partie de
des procédés spécifiques qui n’extrairont pas les sucre et 2 d’eau.
mêmes composés. Utilisation : Prendre 30 à 120 g de sirop dans une
• Ne sont pas non plus récoltés au même tisane.
moment : à l’automne pour un usage en
phytothérapie et au printemps pour la Teinture de bourgeons
gemmothérapie. Préparation : Hacher 20 g de bourgeons séchés.
Lors de la cueillette, veillez bien à ne cueillir que Recouvrir de 100 mL d’alcool à 55° (rhum). Laisser
les bourgeons latéraux et non pas les bourgeons macérer 3 semaines (remuer tous les 2-3 jours) puis
terminaux en pointe des rameaux par lesquels presser et filtrer.
l’arbre grandit. Utilisation : Consommer 10 à 20 gouttes 2 à 3 fois
par jour. Utiliser uniquement dans le cas d’une action
Notez par ailleurs que, selon Paul Victor Fournier,
aiguë (et pas en chronique). Ne pas dépasser 5 jours.
pour l’utilisation en remèdes, les différentes espèces
En l’absence d’amélioration ou en cas de fièvre
de pins pourraient être utilisées2.
(persistante), consulter un professionnel de santé.

a) Usage classique en phytothérapie


Par voie externe
Propriétés
Décoction
• Antiseptiques3 (liées aux effets des pinènes)
Selon Paul-Victor Fournier2
• Expectorantes et fluidifiantes3
Préparation : 30 à 50 g pour 1 L d’eau.
• Anti-inflammatoires3
Utilisation : en lavages sur les ulcérations légères de
la peau (pour activer la circulation superficielle) ou
Indications en gargarismes.
Ces propriétés en font un traitement de choix dans le
cas des infections de la sphère pulmonaire et ORL
(effet antiseptique, expectorant et fluidifiant) :
• Bronchites bénignes
• Maux de gorge, affections de la bouche et rhume.

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b) Usage en gemmothérapie On peut également distiller la résine qui
En gemmothérapie, ce n’est pas le pin sylvestre est recueillie à la suite d’un procédé qu’on
mais le pin des montagnes (Pinus montana) dont les appelle le gemmage et qui consiste à
bourgeons sont classiquement utilisés7,8. Il s’agit du entailler l’écorce de l’arbre pour recueillir
remède de choix pour régénérer les tissus durs (os la résine qui s’en écoule. Le produit de la
et cartilages) avec une action à la fois protectrice et distillation de la résine de pin s’appelle la
renforçante, conjuguant soutien à la reminéralisation térébenthine (on parle également d’huile
et effet anti-inflammatoire. essentielle de térébenthine).
Ils sont donc indiqués pour prendre soin des Les deux huiles essentielles ainsi que la
articulations douloureuses (arthrite, arthrose, grosses résine présentent un spectre d’activité
articulations, rhumatismes inflammatoires), sensibles commun, proche de celui des bougeons
à l’humidité. Ils permettraient de freiner l’évolution en phytothérapie. Notamment cela
du trouble en question et de calmer les douleurs concerne l’action antiseptique pulmonaire1
liées à l’inflammation. Ils sont également préconisés et expectorante1 à laquelle vient s’ajouter
dans le cas de pathologies osseuses (ostéoporose, un effet stimulant5 (tonique général par
fractures). action sur le cortex surrénal et, dans le
cas de l’huile essentielle de bourgeons,
Remèdes tonique sexuelle par action testiculaire)
Macérat glycériné et antidouleur5 (avec une utilisation
en externe dans le cas des douleurs
Préparation d’un macérat mère : Recouvrir
articulaires, lumbagos, contractures).
les bourgeons frais d’un mélange constitué de
2/3 d’alcool à 55° et d’1/3 de glycérine. Laisser
macérer 21 jours minimum, à l’abri de la lumière Quelques précisions :
et en mélangeant 1 à 2 fois par semaine. Filtrer la • Concernant la résine et l’huile
préparation et presser les bourgeons. essentielle de térébenthine
Pour le protocole détaillé et les variantes, voir le L’essence de térébenthine (également
cours sur la gemmothérapie. appelée huile essentielle de
térébenthine) présente les mêmes
Utilisation :
propriétés que la résine dont elle est
• Pour un adulte : 5 à 15 gouttes par jour à raison issue par distillation mais sera plus
de 5 gouttes par prise du macérat mère, pur ou concentrée.
dilué dans de l’eau. L’utilisation des huiles essentielles que
• Pour les enfants, ajuster de manière ce soit par voie interne ou externe se fait
proportionnelle en fonction du poids à raison d’1 sous la supervision d’un professionnel.
goutte de macérat mère pour 10 kg de poids.
Utiliser dilué dans de l’eau. Si suite à une consultation, vous êtes
Indications : celles citées ci-dessus. amenés à acheter de l’huile essentielle
de térébenthine, prenez soin de
BON À SAVOIR : bien regarder l’espèce de pin utilisée
Utilisation des autres parties du pin (pin sylvestre, pin maritime, pin des
L’huile essentielle de pin sylvestre est montagnes …). Certaines espèces
obtenue par distillation à la vapeur d’eau seront plus adaptées pour certaines
(hydrodistillation) des aiguilles au préalable indications.
préfanées (c’est-à-dire partiellement
séchées).

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Précision importante : l’essence de CONTRE-INDICATIONS
térébenthine que l’on trouve dans le Par précaution, l’usage du pin sylvestre dans les
commerce au rayon bricolage est remèdes indiqués dans cette fiche est déconseillé :
également obtenue à partir de la résine • Chez les enfants.
de pin mais selon un processus qui ne la
• Chez les femmes enceintes11.
rend absolument pas compatible avec
une utilisation thérapeutique.
Dans les autres cas :
• Utilisation de la résine brute • Bourgeons : pas de contre-indication aux doses
Pour la petite histoire, des écrits indiquées3.
(relatant notamment les indications de • Huiles essentielles : sous la supervision d’un
Kneipp) décrivent la prise de résine sous professionnel.
la forme de boulette par voie orale.
Elle n’est toutefois pas recommandée
en raison des problèmes de digestion AUTRES USAGES
qu’elle pourrait causer sous cette
Les aiguilles effilochées étaient utilisées pour
forme2. La résine était également confectionner une laine végétale (également
traditionnellement utilisée localement appelée laine des forêts) ainsi qu’une ouate (ou
sous la forme d’une huile dite résinée coton de pin). Ces tissus hygiéniques étaient utilisés
dans le cas d’ulcérations de la peau notamment pour la réalisation de couchages2,12.
ou d’autres affections légères dont les
dartres persistantes ainsi qu’au niveau
des douleurs articulaires2.
ANECDOTES ET AUTRES
INFORMATIONS
• La chenille processionnaire est un parasite du
TOXICITÉ pin et du cèdre responsable de nuisances sur
l’arbre lui-même (en se nourrissant des aiguilles,
• Bourgeons : pas de toxicité aux doses indiquées.
elle le fragilise dans sa croissance et le rend plus
• Huiles essentielles (térébenthine et d’aiguilles) : susceptible à des stress externes) ainsi qu’en
dermocaustiques (phénomène d’irritation sur les terme de santé humaine et animale. En effet,
peaux et les muqueuses)10. les soies des larves peuvent être extrêmement
- Application toujours diluée dans une huile urticantes et entraîner de vives réactions
végétale sur la peau. cutanées, respiratoires et occulaires12.
- Pas d’application sur les muqueuses. • Le pin fournit un bois de grande qualité doté
- Pas d’utilisation en bains en cas de blessures d’une résistance mécanique importante.
cutanées ou de dermatoses (problèmes de • Dans la tradition druidique, le pin est un arbre
peau du type eczéma). symbolisant « prudence, prévoyance et labeur »
Par ailleurs, pas d’utilisation par voie interne et faisant partie des « 7 arbres chefs »8.
des huiles essentielles sans supervision d’un
professionnel.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Le pin sylvestre peut être confondu :


• Avec d’autres espèces de pins : pin noir
(Pinus nigra), pin maritime (Pinus pinaster ou
maritima), pin parasol (Pinus pinea), pin des
montagnes (Pinus mugo ou montana)…
Point commun : les aiguilles sont insérées par
groupe de 2 à 5.
Caractère distinctif du pin sylvestre : écorce
écailleuse rouge-brique au sommet, des aiguilles
engainées par deux, inférieures à 8 cm et vrillées,
et des petits cônes à écailles sans crochet. L’ écorce du pin noir (Pinus nigra) n’est pas ocre.

La principale confusion qui peut persister,


c’est avec le pin noir (Pinus nigra). Son tronc
généralement droit, son écorce grise (et non pas
ocre) et ses aiguilles plus grandes (de 7 à 14 cm
ainsi que ses cônes) permettront de le distinguer
du pin sylvestre.
• Avec d’autres espèces de sapins
Caractère distinctif du sapin : les aiguilles sont
insérées une à une.

Quoi qu’il en soit, quand bien même il y aurait une Les aiguilles et les cônes du pin noir (Pinus nigra) sont plus grands que ceux
confusion avec une autre espèce de pin ou de sapin, du pin sylvestre (Pinus sylvestris).
il n’y a pas d’inquiétude à avoir dans la mesure où
leurs usages sont proches. À condition bien sûr de
rester prudents sur les doses utilisées.

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SYNTHÈSE

> Le pin (Pinus sylvestris) est un conifère peu exigeant en terme de milieu et de sol,
à tronc bicolore (gris en bas, orange/ocre en haut), à écorce écailleuse de la famille
des Pinaceae. Arbre commun dans toute la France dès 400 m d’altitude,
il porte des aiguilles persistantes, groupées par deux et des petits cônes
souvent dirigés vers le bas à maturité.

> Les jeunes pousses et les bourgeons comestibles,


sont utilisés pour parfumer salades et desserts.

> Cependant, les bourgeons de pin sont surtout connus pour leur utilisation
en phytothérapie. Inscrits à la pharmacopée française,
ils sont riches en oléorésine et contiennent des flavonoïdes.

Ainsi, cueillis en automne, ils trouvent leur application en infusion, décoction,


teinture alcoolique ou sirop. Ils sont utilisés comme antiseptiques, expectorants
et anti-inflammatoires pour les infections de la sphère ORL et pulmonaire.

POUR EN SAVOIR PLUS :


> En gemmothérapie, ce sont les bourgeons d’une autre espèce, le pin
des montagnes (Pinus montana) qui sont plutôt utilisés et cette fois,
cueillis au printemps, dans les problèmes osseux et cartilagineux.
> Deux huiles essentielles proviennent du pin :
• l’une par distillation des aiguilles,
• l’autre par distillation de la résine (la térébenthine).

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Sources

https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-49702-synthese

1. Thomas, R., Busti, D. & Maillart, M. Petite flore de France Belgique, Luxembourg, Suisse.
2. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. (2010).
3. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. (2016).
4. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales. 5e Édition. (2016).
5. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie Gemmothérapie. (2017).
6. Wikiphyto. Pin sylvestre.
7. Boistard, S. Gemmothérapie : Les bourgeons au service de la santé, guide pratique et familial. (2016).
8. Ledoux, F. & Guéniot, G. La phytembryothérapie. L’embryon de la gemmothérapie. (Amyris, 2012).
9. Monnatte Lassus, S. & Le Guehennec, J. Huile essentielle de térébenthine. (2017).
10. Dubray, M. Guide des contre-indications des principales plantes médicinales. (2010).
11. Brinker, F. Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines. (2010).
12. Brinquin, A. & Martin, J. Les clés pour lutter contre la processionnaire du pin. (2016).

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition
(2017), Sang de la Terre

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3e édition, Lavoisier.

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, édition Equilibres Aujourd’hui

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Pin Sylvestre - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.10
Guide des contre-indications des principales plantes médicinales ; Michel Dubray ; Lucien Souny ; 2010

Le guide familial des plantes médicinales ; D. Lousse, N. Macé, C. Saint-Béat, A. Tardif ; Mango ; 2017

Flore forestière française : guide écologique illustré ; volume I Plaines et collines ; J.-C. Rameau, D.
Mansion, G. Dumé ; Institut pour le développement forestier

250 remèdes naturels à faire soi-même ; Dr Claudine Luu ; Terre vivante ; 2016

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes

Les plantes du bien-être ; Michel Pierre

Gymnospermes, conifères, résineux et autres, leurs fleurs, leurs cônes et leurs graines ; Maurice Reille

Inventaire National du Patrimoine Naturel : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/113703

http://www.ontarioinvasiveplants.ca/wp-content/uploads/2016/07/OIPC_BMP_ScotsPine_FINAL_
Mar292017_D4.pdf

L’aromathérapie exactement, Pierre Franchomme

WHO Monographs on Selected Medicinal Plants, vol. 1 ; World Health Organization ; Geneva : WHO,
1999

Remerciements à mes amis et grands botanistes


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Pin Sylvestre - 03 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.11
F O R M AT I O N e n l i g n e

Pissenlit officinal

Nom scientifique Le grand groupe des pissenlits (genre Taraxacum) est un


Taraxacum officinale F.H. Wigg. s.l. casse-tête pour les botanistes1–3. Il regroupe de 600 à 2000
section Ruderalia et Hamata espèces selon les auteurs, dont 1200 espèces et sous-espèces
pour l’Europe et 100 espèces en France.
Noms vernaculaires Afin d’ordonner tout cela, les botanistes les ont regroupés
Pissenlit, dent de lion dans des sections ou des groupes. Mais leurs frontières et leurs
nombres varient d’un auteur à l’autre. La grande diversité
Famille botanique morphologique retrouvée chez les pissenlits est principalement
Asteraceae liée à une forte capacité d’hybridation et une faculté
d’adaptation à des milieux très divers.
Nom anglais
Dandelion

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Pissenlit officinal - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1
Répartition en France4 Description3–5,7,10
Présent partout en France y compris en Corse, Plante vivace* herbacée* entièrement glabre* à
jusqu’à 2000 m. latex* blanc. Elle mesure de 5 à 40 cm de hauteur
et n’a pas de tige, c’est une plante acaule*5. Elle
Répartition mondiale3,5,6 possède en revanche des pédoncules* floraux non
Europe, Sibérie, Japon, Afrique septentrionale, ramifiés qui poussent au centre de la rosette*.
Amérique septentrionale.
• Les feuilles sont basilaires*, disposées en rosette*.
Elles sont glabrescentes* ou poilues le long des
Milieux/Sol4,7,8
nervures inférieures4,5. Le collet* est laineux*.
Le pissenlit est une espèce qui aime le soleil et Les feuilles peuvent avoir des tailles et
tolère la mi-ombre. Il apprécie les sols frais, riches des découpes très variables : on parle de
en nutriments ayant un pH neutre à légèrement polymorphisme.
acide. Il pousse sur des sols argileux, limoneux Elles sont rétrécies à la base, parfois presque
ou caillouteux. Il se rencontre dans les prés, les entières et parfois plus ou moins dentées.
pâturages, les bords des chemins, les lieux incultes, Elles peuvent posséder des lobes* de forme
les clairières, les jardins, etc... C’est une plante qui lancéolée* ou en forme de dents triangulaires ce
s’adapte à de nombreux milieux, mais qui est plutôt qui expliquerait son nom “dent de lion”. Parfois
indicatrice de prairie riche. les lobes* sont presque absents. La nervure
principale est à section ronde.
Floraison3,7
• Les inflorescence en boutons commencent à se
La floraison a surtout lieu d’avril à juin (jusqu’en former au centre de la rosette*.
novembre).
• Le pédoncule* floral est cylindrique et
creux, dressé et porte un capitule* unique
Périodes de récolte6,9
en son sommet, il en coule un latex* blanc
En usage culinaire : lorsqu’il est coupé.
• Racines : automne (mais possible toute l’année). • Les inflorescences* sont des capitules*
• Feuilles du centre de la rosette* : toute l’année solitaires accompagnés d’un involucre*
(en mars, elles sont jeunes, tendres et moins de bractées* disposées sur 2 rangs7. Les
amères, c’est la période optimale). intérieures sont dressées, entières ou
• Inflorescence* : avril à mai, en bouton ou denticulées* vers le sommet, alors que
épanouie. les extérieures sont plus courtes, étroites,
• Plante entière : avant floraison. étalées ou recourbées vers le bas5. Après
floraison, à maturité, l’involucre* est
En usage thérapeutique :
totalement réfléchi*11,12.
• Racines, feuilles, plante entière : avant floraison.
• Les fleurs sont jaunes et toutes ligulées* à
NB : pour récolter la rosette*, il faut couper au 5 dents. Les fleurs extérieures peuvent être
niveau du collet* (partie de la plante entre le haut teintées de brun sur le dessous11.
de la racine et le début de la tige feuillée).

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• Les fruits sont des akènes* allongés, rugueux, • La racine est forte, pivotante*, profonde
le plus souvent grisâtres, prolongés en bec très (jusqu’à 50 cm), brune à l’extérieur et
fin et longuement surmontés d’une aigrette* blanche à l’intérieur.
de soies* simples en forme de parachute, qui
rend l’infrutescence sphérique et qui permet une
dispersion par le vent (anémochorie*)7,11.
Le pissenlit présente une forte variabilité au
niveau de ses akènes* (en plus de ses feuilles).

Feuilles de pissenlit.

Inflorescences en bouton présents au coeur de la rosette.

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Bouton floral à gauche et inflorescence fermée dont l’involucre est réfléchi et les 2 rangs de bractées sont bien visibles.

Capitule solitaire liguliflore.

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Fleur jaune ligulée.

Infrutescence sphérique et akènes à aigrette en parachute.

Racine profonde et pivotante.

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Cuisine13 • Les feuilles se consomment en salade,
quelques fleurs ou boutons floraux peuvent
L’ensemble des pissenlits sont comestibles et les accompagner6,14. Les feuilles peuvent aussi
tout se mange dans le pissenlit, de la racine à être cuites ou blanchies si vous craignez leur
l’inflorescence* en passant par les feuilles : amertume et se préparent en soupe, omelettes,
poêlées avec d’autres légumes ou ajoutées aux
• Les racines se consomment principalement pâtés végétaux6,17.
cuites (en purée, revenues à la poêle légèrement
torréfiées ou grillées). Elles peuvent également • Les inflorescences en boutons peuvent se
servir à confectionner un vin dépuratif*6,14. Elles préparer macérés dans du vinaigre à la manière
font un très bon succédané de café13,15,16. de câpres. Elles peuvent être cuites et deviennent
La plante étant vivace*, il faut veiller à récolter fondants et délicieux, revenus à la poêle ou
des pieds qui ont déjà au moins une année pour conservés dans un sirop.
avoir une racine d’une bonne taille.
• Les inflorescences* épanouies peuvent être
préparées en sirop ou servir à confectionner
une confiture, la “cramaillote” et peuvent se
consommer en salade.

Recettes

La cramaillote du Chemin de la Nature


Pour 4 pots de confiture de 350 mL :
Ingrédients : 365 g d’inflorescences de pissenlit bien épanouies ; 1,5 L d’eau ; 1 kg de sucre ; 2 oranges ; 1 cuillère
à café d’agar agar ; 1 cuillère à café de gingembre en poudre.

• Ôter les parties vertes des inflorescences qui • Une fois la gelée sirupeuse, rajouter quelques
donnent de l’amertume. Les laisser quelques inflorescences épanouies et bien mélanger.
minutes étalées sur une table afin que les Mettre en bocal, le refermer rapidement et le
insectes puissent s’échapper. retourner
• Disposer les fleurs dans une casserole avec Vous pourrez utiliser cette gelée sur des tartines
les oranges pelées et coupées, le zeste d’une sucrées aussi bien qu’en accompagnement de
orange, l’agar-agar, le gingembre et le sucre. fromages.
Tout recouvrir d’eau froide (1,5 L environ), porter
doucement à ébullition et laisser cuire 1 h environ.

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Nutriments18,19
Les feuilles de pissenlit sont une bonne source de vitamines et de minéraux.

100 g de feuilles fraîches de pissenlit contiennent notamment :

Ratio des besoins journaliers


Nutriments Quantité pour 100 g
(% des VNR*)

Vitamine K1 778 µg 1037 %

Vitamine A 975 µg d’ER* 122 %


sous forme de bêta carotène

Vitamine C 37,5 mg 47 %

Vitamine E 3,44 mg 34 %

Fer 3,1 mg 22 %

Potassium 397 mg 20 %

*VNR : Valeurs Nutritionnelles de Référence.

Ainsi que des vitamines B1, B2, B6 et B9 dans des proportions plus faibles mais néanmoins intéressantes : pour
100 g de pissenlit frais, la proportion de ces vitamines couvre entre 14 % et 18 % des besoins nutritionnels
journaliers. Mais aussi du phosphore, du manganèse, du cuivre et du magnésium en moindre quantité.

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Molécules actives, PROPRIÉTÉS, • Sels de potassium21 dont la présence (4,5 % dans
INDICATIONS ET REMÈDES la plante et 2,45 % dans la racine) participe à
l’activité diurétique*.
Parties de la plante utilisées : toutes les parties de • Autres :
la plante. -- Composés phénoliques (acides phénols,
Les indications des différentes parties sont similaires : coumarines, flavonoïdes)
nous développerons donc dans cette fiche la plante -- Mucilages (dans la racine)
entière (c’est-à-dire parties aériennes et racine)20–22. -- Caroténoïdes
Le pissenlit appartient à la liste A des plantes -- Fructose (dans la racine, environ 18 % au
utilisées traditionnellement de la pharmacopée printemps)21.
française, les feuilles et les parties aériennes sont en
vente libre mais la racine appartient au monopole Propriétés
pharmaceutique. Le pissenlit est traditionnellement une plante
drainante : avec une action à la fois au niveau
Molécules actives21,23 digestif et urinaire comme nous allons le voir ci-
• Lactones sesquiterpeniques, autrefois dessous.
dénommés “principes amers”, ils sont présents • Sphère digestive :
dans toute la plante et responsables de son Il présente des propriétés à différents niveaux du
amertume et donc des propriétés apéritives* tube digestif :
en entraînant de manière réflexe la sécrétion -- Apéritif*20,26, cholérétique* et
des sucs digestifs . Il existe un grand nombre
22,24
cholagogue*20–22,26 : par la présence des
de lactones sesquiterpéniques, avec différentes lactones sesquiterpéniques amères qui
activités selon leur structure (antibactériennes, stimulent la sécrétion de sucs digestifs.
antifongiques, antiparasitaires, anti-
-- Hépatoprotecteur, pouvant être dû à une
inflammatoires*, cytotoxiques selon les
effet anti-oxydant* confirmé chez le rat22,23.
plantes). Ces molécules sont très présentes
chez les Asteraceae et beaucoup de plantes • Sphère urinaire :
en contenant sont considérées comme -- Diurétique*20–22,26 : cette action peut être en
détoxifiantes* car elles stimulent l’activité rénale partie expliquée par la présence de sels de
et hépatique24. potassium21,27. On peut retenir cette propriété
• Triterpènes dont le taxastérol. Ils ont montré des avec le nom de la plante : « pisse-en-lit ».
propriétés anti-inflammatoires chez le rat 16,21,24,25
. D’autres propriétés moins couramment
• Inuline qui est un polymère (= assemblage de utilisées sont également citées dans différents
nombreuses molécules) de fructose servant de ouvrages ou ont fait l’objet d’études in
molécule de réserve à la plante . Elle est donc
21
vitro ou chez l’animal. Ainsi, le pissenlit est
présente dans sa racine. Sa teneur varie selon susceptible de présenter des propriétés anti-
les saisons et est maximale à l’automne où elle inflammatoires*16,21,23. Ces propriétés ont été
peut atteindre jusqu’à 40 % de la racine. Elle mises en évidence pour différents extraits ainsi
est considérée comme un prébiotique* c’est- que pour le taxastérol qui en a été isolé22,28,29.
à-dire qu’elle n’est pas digérée ni absorbée
par notre organisme mais que les bactéries de
notre intestin la dégradent en partie. Ceci peut
expliquer son action bénéfique sur la régulation
du transit intestinal ainsi que dans la prévention
des affections inflammatoires de l’intestin22.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Pissenlit officinal - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 8
Indications LE SAVIEZ-VOUS ?
Les propriétés ci-dessus appuient l’utilisation Il est également possible d’utiliser séparément les
traditionnelle du pissenlit en tant que draineur ou différentes parties du pissenlit.
« dépuratif *». • Pour une cueillette et un séchage plus simple :
Il est reconnu par les comités d’experts20,26, sur la l’utilisation des feuilles seules est possible pour
base d’une utilisation traditionnelle, pour : toutes les indications ci-dessus.
• Favoriser la digestion20,26 : • L’utilisation de racines seules est possible pour
Et pourra donc être utilisé pour soulager les indications développées pour la plante
« sensation de plénitude, flatulences, digestion entière. De plus, en raison de la présence
lente » en particulier si ces symptômes sont dus à d’inuline, peuvent s’ajouter deux indications
des troubles des sécrétions biliaires (pouvant être secondaires :
d’origine variable). > La racine de pissenlit peut contribuer à un
On sera donc susceptible d’utiliser le pissenlit transit régulier bien que cette action, peu
pour différents problèmes touchant le marquée, ne soit pas la propriété principale
système digestif : insuffisance fonctionnelle du pissenlit21,23,25. L’inuline est une fibre,
hépatobiliaire23, stéatose* hépatique, c’est-à-dire qu’elle n’est pas digérée par
inflammation25 et congestion du foie et de la notre système digestif mais sert de nourriture
vésicule biliaire. aux bactéries présentes dans notre intestin
• Augmenter le volume urinaire20,26. et favorise ainsi leur maintien. On parle
• Favoriser l’appétit20 : de prébiotique* c’est-à-dire qui favorisent
une flore bactérienne de qualité et par
Cet effet peut s’expliquer par la présence des
conséquent un bon transit.
lactones sesquiterpéniques appelés parfois de
manière plus imagée “principes amers”. En effet, >L  ’inuline présente dans la racine est
lorsque les récepteurs gustatifs aux molécules susceptible de diminuer ou de ralentir
amères sont stimulés, cela envoie un message au l’absorption de sucre après un repas,
corps qui va produire une hormone (la ghréline) pouvant éviter certaines hyperglycémies23.
qui stimule l’appétit et la sécrétion des sucs
gastriques.
Remèdes
L’effet drainant du pissenlit peut aussi être mis à Le pissenlit est uniquement utilisé par voie interne.
profit dans d’autres pathologies : -- Infusion20,21,23
-- En cas de rhumatismes*21 et comme Préparation : verser 4 à 10 g soit 3 à 8
adjuvant au traitement de la goutte* : ces
23 cuillères à café de plante entière sèche
utilisations traditionnelles peuvent s’expliquer (racine et parties aériennes fragmentées) ou
par la combinaison de son activité de de feuilles dans 150 ml d’eau froide, porter
drainage et ses potentielles propriétés anti- à ébullition, puis laisser infuser 15 minutes et
inflammatoires*. filtrer.
-- Dans les affections dermatologiques Utilisation : deux à trois tasses par jour.
(eczéma*, acné …) liées à un Indications : toutes celles citées pour la plante
dysfonctionnement hépatique21,23,25. entière.
-- Toute autre pathologie améliorée par un
drainage. Il est d’ailleurs d’usage d’effectuer
une « cure de pissenlit » au printemps pour
purifier l’organisme21.

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-- Teinture alcoolique20,21,23 Effets secondaires
Préparation : 1 dose de plante entière sèche • Des dermites* allergiques peuvent apparaître
pour 5 doses d’alcool à 45° soit 10 g de occasionnellement en cas de contact fréquent
plante pour 50 g d’alcool à 45°. avec la plante, notamment avec son latex*. Son
Utilisation : 5 à 10 ml, 3 x / jour. pouvoir de sensibilisation est considéré comme
Indications : toutes celles citées pour la plante très faible21. Par précaution il est conseillé de
entière. faire attention en cas de sensibilité à d’autres
-- Jus frais20,21,23 Asteraceae (camomille, achillée millefeuille ou
Préparation : exprimer le jus de la plante arnica par exemple).
entière fraîche. • Les principes amers peuvent provoquer une
Utilisation : 5 à 10 ml, 3 x/jour. acidité gastrique par stimulation des glandes
Indication : toutes celles citées pour la plante digestives.
entière.
Contre indications
BON À SAVOIR et précautions d’emploi
• Pour un usage comme “tonique digestif” ou • En raison de l’activité stimulante sur les sécrétions
“digestif”, il est conseillé de prendre le remède gastriques et biliaires :
15 à 30 minutes avant le début du repas pour -- L’utilisation de pissenlit est contre-indiquée
laisser le temps au système digestif de sécréter dans les cas où celle-ci peut être délétère :
les sucs digestifs en réponse à la sensation par exemple : calculs* biliaires, obstruction
amère. des voies biliaires*, maladies hépatiques22,30.
• Les remèdes à base de pissenlit peuvent se -- On évitera l’emploi de pissenlit par
prendre en cure de 3 semaines avec une précaution en cas d’ulcère* gastro-
semaine de pause entre chaque cure. duodénal22,30.
• En raison de la teneur en potassium :
-- Décoction de racine22 Il existe un risque théorique d’hyperkaliémie*
Préparation : verser 4 à 10 g de racine en cas de forte consommation. On prendra
séchée dans ¼ à ½ litre d’eau froide, porter donc des précautions si elle est susceptible
à ébullition, et laisser frémir 20 minutes. d’entraîner des complications, par exemple chez
Utilisation : à boire dans la journée. les patients diabétiques, insuffisants rénaux* ou
Indication : toutes celles citées pour la plante cardiaques*22.
entière. • Par précaution : les préparations à base de
racine ne doivent pas être utilisées en cas
Toxicité21–23 d’occlusion intestinale en raison de l’effet laxatif*
• Aucune toxicité connue à ce jour aux doses modéré qu’elles peuvent présenter 21,30.
thérapeutiques.
• En raison de l’absence de données, l’agence Interactions23
européenne du médicament ne recommande • Tenir compte de l’effet diurétique* et de l’apport
pas l’utilisation de pissenlit aux femmes enceintes en potassium qui peut interférer avec certains
et allaitantes, ni aux enfants en dessous de
traitements.
12 ans. Cependant cette précaution paraît
excessive, le pissenlit bénéficie d’un grand recul
d’utilisation chez toute la population, on fera
néanmoins attention aux précautions d’emploi
citées ci-dessous20.

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Autres usages31 • De par sa floraison précoce et abondante, le
• Le pissenlit produit un bon purin utile au verger pissenlit est aussi considéré comme une plante
car il est riche en potasse et en oligo-éléments, hôte. En effet, nombre d’insectes auxiliaires,
surtout bénéfiques aux fruitiers et petits fruits, comme les syrphes, les abeilles, bourdons,
mais il peut aussi être un bon stimulant général. cétoines, mouches et chenilles, viennent se nourrir
auprès de lui, permettant aussi la reproduction
Recette du purin de pissenlit : de divers papillons “écailles”. Les inflorescences*
-- 1 kg de plante pour 10 L d’eau (de pluie de bien mûres ravissent aussi les chardonnerets et
préférence) les verdiers31.
-- Hacher le tout et placer dans un grand
seau puis recouvrir avec la quantité d’eau Confusions possibles
nécessaire, bien mélanger. A l’état végétatif, de nombreuses confusions sont
-- Placer à mi-ombre et remuer tous les jours possibles.
jusqu’à apparition puis disparition des bulles. A noter qu’à notre connaissance, en France
-- Attendre alors une semaine de plus puis métropolitaine, l’ensemble des plantes à
filtrer et utiliser rapidement en arrosage (dilué inflorescences* jaunes ligulées* et produisant un
à 20 %) ou en pulvérisation (dilué à 10 %). latex* blanc sont comestibles et qu’il n’existe pas de
confusion possible qui soit dangereuse.
Le résidu de filtration ajouté à quelques feuilles
mortes, peut être mis au compost, il en accélère Ceci étant, n’oubliez pas la règle N°1 :
la maturation. ne cueillir qu’en cas d’identification formelle !
Il est possible de cibler l’utilisation en le diluant à
5 % dans un lait d’argile (1 cuillère à café d’argile
Les principaux critères auxquels il faudra être
dans 1 L d’eau de pluie, à pulvériser ou en vigilant pour être sûr d’avoir affaire à un pissenlit :
arrosage) pour renforcer les défenses des arbres
• Présence d’un latex* blanc,
fruitiers ; et dilué à 20 % pour apporter de la
• Absence de tige et au moment de la floraison
potasse au potager.
existence de pédoncules* floraux qui prennent
naissance au centre de la rosette*. Il est possible
Anecdotes d’observer des inflorescences en boutons floraux
et autres informations au coeur de la rosette* avant que le pédoncule*
• Son nom latin vient de l’arabe tharakhchakon : n’ait pris son essor. Pour les plantes qui ont une
désigne une Asteraceae. tige (laiteron, crépis, chicorée…), les boutons
• Le pissenlit, consommé depuis la nuit des temps, floraux n’apparaissent que plus tard, lorsque la
est utilisé en médecine depuis l’Antiquité au tige a grandi.
moins, et ce, dans le monde entier (à l’origine • Pas ou très peu velu, parfois des poils appliqués
par les Arabes puis les Amérindiens, mais aussi sur le dos de la nervure centrale, sur le limbe et
en Chine, au Japon et en Corée)12,13. sur le pédoncule*.
• En Russie, un pissenlit (Taraxacum megalorrhizon • Lobes* des feuilles bien pointus : dents en forme
Forssk. Hand.-Mazz.) a été cultivé pour son de canines.
latex* pendant la seconde guerre mondiale, • Nervure principale de la feuille de section
pour la fabrication de caoutchouc32. parfaitement ronde .
• Le pissenlit, au pollen et nectar* abondants, est
une plante mellifère*7.

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Pissenlit
Crépis
(Taraxacum officinale F.H. Wigg. s.l.
(Crepis spp.)
section Ruderalia et Hamata)
Asteraceae
Asteraceae
• Excellente comestible. • Comestible.
• Prés, pâturages, bords des chemins, lieux • Prairies, lieux humides...
incultes, clairières, jardins…
• Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc.
• Pas de tige mais en période de floraison des • Présence d’une tige.
boutons floraux et un pédoncule* floral au
centre de la rosette*.
• Feuilles à lobes* triangulaires en forme de dents • Feuilles semblables aux pissenlits, plus ou moins
ou de forme lancéolée à lobes presque absents. pennatifides*.
Nervure centrale ronde.
• Fleurs jaunes ligulées* réunies en capitule*. • Fleurs jaunes ligulées* qui se referment par
temps pluvieux.

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Laitue vireuse Laitue scariole
(Lactuca virosa L.) (Lactuca serriola L.)
Asteraceae Asteraceae
• Potentiellement toxique, on évitera de la • Comestible jeune.
consommer ou avec modération.
• Friches, terrains vagues, bords de chemins. • Friches, terrains vagues, bords de chemins.
• Présence d’un latex* blanc à odeur désagréable. • Présence d’un latex* blanc sans d’odeur.
• Tige blanchâtre et glabre* en haut et violacée et • Tige souvent rougissante.
hipside* dans la partie inférieure.
• Feuilles polymorphes pouvant être très • Feuilles polymorphes pouvant être très
profondément lobées* ou juste dentées. profondément lobées* ou juste dentées.
• Feuilles glauques* avec des poils épineux sur la • Feuilles vertes avec des poils épineux sur la
nervure centrale. Nervure centrale à section nervure centrale.
triangulaire. Nervure centrale à section triangulaire.
• Feuilles caulinaires* orientées horizontalement • Feuilles caulinaires* s’orientant en fonction de la
par rapport à la tige mais moins que la scariole. luminosité.
• Fleurs ligulées* jaunes en capitule* • Fleurs ligulées* jaunes en capitule*.
• Akènes* noirs violacés. • Akènes* bruns clairs.

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Lampsane commune Chicorée sauvage Porcelle enracinée
(Lapsana communis L.) (Cichorium intybus L.) (Hypochaeris radicata L.)
Asteraceae Asteraceae Asteraceae
• Bonne comestible. • Bonne comestible. • Bonne comestible à l’état de
rosette*.
• Jardins, friches, lieux ombragés. • Prairies pâturées, bords de routes. • Prairies pâturées, pelouses.
• Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc.
• Tige ronde, creuse, striée, • Tige anguleuse glabre* ou • Tige nue, glabre* et finement
à poils raides épars dans sa hipside. striée.
partie basse et glabre* dans
sa partie haute.
• Feuilles glabres* ou à poils • Feuilles de la base profondément • A l’état de rosette*, appliquée
dispersés. Feuilles à plusieurs découpées et pétiolées*. au sol. Feuilles à dents
lobes* dont un très grand Feuilles caulinaires* entières arrondies, velues, aux poils
lobe* terminal. Feuilles et lancéolées* avec une base hérissées comme une peau de
caulinaires* à petits lobes* embrassante* à oreillettes porcelet (d’où son nom).
latéraux souvents absents. pointues. Feuilles hérissées
Pétiole* ailé. de poils bifurqués, surtout sur
la nervure principale qui a
tendance à avoir de petites
taches de couleur bordeau.
• Fleurs ligulées* jaunes en • Fleurs ligulées* bleues en • Fleurs ligulées* jaunes en
capitule*. capitule*. capitule*.

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Picride fausse vipérine Picride fausse épervière
(Helminthotheca echioides (L.) Holub) (Picris hieracioides L.)
Asteraceae Asteraceae
• Comestible. • Comestible.
• Lisières de cultures, berges, friches. • Pelouses calcaires, bords de routes calcaires.
• Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc.
• Tige ronde, pleine, cannelée*, à poils raides • Tige pleine, ronde, cannelée*, à poils raides
terminés par des petits crochets qui rendent terminés par des petits crochets qui rendent la
la tige accrochante. tige accrochante.
• Feuilles rêches, à pustules et nervure centrale • Feuilles rêches à dents arrondies, nervure
verte à rougeâtre. centrale souvent rouge.
• Peuvent être collées en badge sur les vêtements. • Peuvent être collées en badge sur les vêtements.
• Fleurs ligulées* jaunes en capitule*. • Fleurs ligulées* jaunes en capitule*.

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Laiteron maraîcher Laiteron rude
(Sonchus oleraceus L.) (Sonchus asper (L.) Hill)
Asteraceae Asteraceae
• Bon comestible. • Comestible.
• Bords de routes, cultures. • Jardins, cultures, friches.
• Présence d’un latex* blanc. • Présence d’un latex* blanc.
• Tige épaisse, creuse, lisse et glabre*. • Tige épaisse, creuse, lisse et glabre*.
• Feuilles embrassantes à oreillettes en forme • Feuilles embrassantes à oreillettes enroulées
d’oreilles de lutin. en forme d’escargot.
• Feuilles plus molles que le laiteron rude. • Feuilles plus rêches, dentées, voire piquantes.
• Fleurs ligulées* jaunes en capitule*. • Fleurs ligulées* jaunes en capitule*.

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Autres familles

Sisymbre officinal Bourse à pasteur Coquelicot


(Sisymbrium officinale (L.) Scop.) (Capsella bursa-pastoris (L.) Medik.) (Papaver rhoeas L.)
Brassicaceae Brassicaceae Papaveraceae

Bonne comestible. Comestible. Comestible avec modération.


• Terrains vagues, bords de • Sols perturbés. • Sols calcaires, bords de
route. • Pas de latex*. routes, champs.
• Pas de latex*. • Tige. • Latex* blanc mais moins
• Tige. • Odeur légère et abondant que dans le
• Feuilles lobées* et poilues sur caractéristique de chou de pissenlit.
les 2 faces. cette famille au froissement. • Tige à poils raides.
• Lorsqu’on froisse une feuille, • Rosette* basale aux feuilles • Feuilles dentées, poilues.
cela sent légèrement le choux pennatipartites*, poilues. • Fleurs rouges à 4 pétales
car c’est une Brassicaceae. • Feuilles caulinaires* entières. libres.
• Fleurs jaunes à 4 pétales. • Fleurs blanches à 4 pétales.
• Silicules en forme de coeur.

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synthèse

> Le pissenlit (Taraxacum officinale F.H. Wigg. s.l. section Ruderalia et Hamata)
appartient à la famille des Asteraceae. Espèce herbacée* vivace*, le pissenlit est
présent partout en France et apprécie les sols frais, riches en nutriments, argileux au pH
neutre à légèrement acide.

> Le pissenlit présente une forte variabilité dans la forme de ses feuilles et de ses akènes*,
on parle de polymorphisme.
Plante glabresente* à latex* blanc dans toutes ses parties. Elle mesure de 5 à 40 cm
de hauteur et n’a pas de tige, c’est une plante acaule*. Elle possède en revanche des
pédoncules* floraux non ramifiés présents au centre de la rosette*.
• Les feuilles sont basilaires*, disposées en rosette*. Elles sont glabres* ou poilues le
long des nervures inférieures et plus ou moins dentées et lobées*. Les lobes* qui sont
plus ou moins découpés ont parfois une forme de canine. La nervure principale est
ronde.
• Les inflorescences en bouton démarrent au centre de la rosette*.
• Les inflorescences* sont des capitules* solitaires accompagnés d’un involucre* de
bractées* disposées sur 2 rangs. Les fleurs sont jaunes, ligulées* à 5 dents.
• Le pédoncule* floral est cylindrique dressé, creux et porte un capitule* unique en son
sommet, il en coule un latex* blanc lorsqu’il est coupé.
• Les fruits sont des akènes* allongés, rugueux, prolongés en bec très fin et
longuement surmontés d’une aigrette* de soies* simples en forme de parachute, qui
rend l’infrutescence sphérique.
• La racine est forte, pivotante*, profonde (jusqu’à 50 cm), brune à l’extérieur et
blanche à l’intérieur.

>T
 out est comestible dans le pissenlit, les racines se consomment principalement cuites et
peuvent faire un bon succédané de café, les feuilles se consomment en salade ou cuites,
les inflorescences en bouton et les inflorescences* épanouies peuvent également être
consommés.
100 g de feuilles fraîches apportent 1037 % des VNR* en vitamine K1, 122 % des VNR*
en vitamine A, 47 % des VNR* en vitamine C, 34 % des VNR* en vitamine E, 22 % des
VNR* en fer et 20 % des VNR* en potassium.

> Au niveau médicinal, la plante entière, la racine ou les feuilles peuvent être employées.
La plante entière contient des lactones sesquiterpèniques (“principes amers”),
des triterpènes et divers composés phénoliques. La racine contient de l’inuline
(un prébiotique) et du fructose, favorisant une flore bactérienne équilibrée et par
conséquent un bon transit.

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> La plante entière est traditionnellement utilisée comme apéritive*, digestive,
principalement par des effets cholérétiques* et cholagogues*, et diurétique* pour
favoriser l’élimination rénale d’eau. Elle peut donc être utilisée pour les troubles digestifs
et fonctionnels du foie et de la vésicule biliaire, en cas d’inappétence*, mais aussi
toute sorte de pathologies qui peuvent être améliorées par un drainage (affections
dermatologiques, rhumatismes*, gouttes*….).
L’infusion et la teinture alcoolique de plante entière et la décoction de racine seront
favorisées en interne pour toutes les indications précédemment citées.

> Aucune toxicité n’est reconnue à ce jour, cependant, des réactions allergiques aux
lactones sesquiterpèniques (“allergie aux Asteraceae”) peuvent provoquer des dermites*
allergiques. L’utilisation de pissenlit est contre-indiquée en cas de calculs* biliaires,
d’obstruction des voies biliaires* ou de maladies hépatiques. On évitera son utilisation
en cas d’ulcère* gastro-duodénal, chez les patients diabétiques, insuffisants rénaux* ou
cardiaques*.

> Avant l’apparition des fleurs, de nombreuses confusions sont possibles avec des plantes
comestibles : la chicorée sauvage (Cichorium intybus L.), la laitue scariole (Lactuca
serriola L.), la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata L.), la picride fausse-vipérine
(Helminthotheca echioides (L.) Holub), la picride fausse épervière (Picris hieracioides L.),
le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus L.), le laiteron rude (Sonchus asper (L.) Hill), la
lampsane commune (Lapsana communis L.), le sisymbre officinal (Sisymbrium officinale
(L.) Scop.), la bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris (L.) Medik.) ainsi qu’avec une
plante potentiellement toxique, la laitue vireuse (Lactuca virosa L.) qu’on évitera de
consommer.

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GLOSSAIRE
Aigrette — Faisceau de poils ou de soies que portent Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
les fruits (ou les graines) de certaines plantes et qui de la germination à la dispersion des semences
facilite leur dispersion par le vent (anémochorie). On jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
parle également de pappus. au moins deux saisons consécutives séparées par
un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
AJR — Apports Journaliers Recommandés. cours de la première saison de sa croissance où elle
développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
tiges), mais seulement après le premier hiver. Pour
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne récolter les racines de ces plantes, il faut les prélever
s’ouvrant pas à maturité), dérivant d’un carpelle à l’automne de leur première année ou au début du
unique, à une seule graine non soudée à la paroi printemps de leur seconde année.
interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène).
On parle par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
akènes et de tétrakène lorsqu’il y en a 4. l’inflorescence, généralement différent par sa taille,
sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il
peut s’agir d’une petite feuille, une membrane,
Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
l’inflammation, à savoir un ensemble de ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral,
manifestations cliniques locales survenant en d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci.
réaction à des agressions d’origines variées Les bractées sont parfois réunies en une collerette
(microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires, …) et appelée involucre*. Chez certaines ptéridophytes
se caractérisant par 4 grands symptômes : rougeur, (fougères et prêles principalement), on utilise aussi
chaleur, douleur et gonflement. ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins
transformées portant chacune un sporange (sorte de
Anti-oxydant — Entités chimiques stables, sac qui contient les spores) et groupées en épi.
préférentiellement attaquées par les radicaux
libres, qui vont ainsi mettre un terme à la réaction Calcul — Concrétion solide qui se forme par
d’oxydation que ces derniers propagent. Cette précipitation d’acides avec certains composants
réaction d’oxydation est, entre autres, à l’origine du (souvent des minéraux comme le calcium mais
phénomène de rancissement dans les préparations, aussi d’autres molécules : cholestérol, bilirubine...)
et d’effets délétères au niveau d’un organisme. et pouvant obstruer (partiellement à totalement) un
canal, une voie d’élimination, ou se développer dans
AS — Apports Suffisants, à savoir selon l’ANSES la cavité d’un organe.
«apport quotidien moyen d’une population ou d’un
sous-groupe pour lequel le statut nutritionnel est Capitule — Inflorescence constituée de nombreuses
jugé satisfaisant». Il s’agit de la valeur de référence petites fleurs très serrées, situées côte à côte et
en cas de RNP non estimée faute de données ou portées par de très courts pédoncules insérés sur un
jugée peu satisfaisante. vaste réceptacle commun.

Basilaire — Qui est situé à la base de la plante. On Caulinaire — Se dit d’un organe inséré sur la tige.
parle, par exemple, de feuilles basilaires. La tige Par exemple, une feuille caulinaire.
peut ou non se développer suivant les espèces.

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Cholagogue — Qui facilite l’évacuation de la bile Diabète — Maladie qui s’accompagne d’une
(liquide biologique, fabriqué par le foie et jouant un élimination abondante d’urine (polyurie) et d’une soif
rôle dans la digestion des graisses) par la vésicule intense (polydipsie). On en distingue plusieurs types
biliaire vers l’intestin en induisant sa contraction ainsi : le diabète insipide (glycémie normale) et le diabète
que l’ouverture du sphincter qui les sépare. Pour sucré (diabète de type 1 ou “insulino-dépendant” et
information, la vésicule biliaire est le lieu de stockage de type 2 ou “non insulino-dépendant”). La prise
de la bile. Elle va y subir une transformation et, en charge du diabète (par des antidiabétiques) a
par réabsorption d’eau et de minéraux, devenir pour objectif de réguler la glycémie et ainsi d’éviter
plus concentrée en acides biliaires qui facilitent la les conséquences de gravité croissante liées à
digestion des lipides. une hyperglycémie chronique (lésions d’organes,
hypertension artérielle, infection, amputation…)
Cholérétique — Qui active la sécrétion de la bile par
les cellules du foie. La bile est un liquide biologique, Diurétique — Qui stimule la production de l’urine.
fabriqué par le foie et jouant un rôle dans la
digestion des lipides (graisses). Eczéma — Maladie de peau d’origine allergique
très fréquente, caractérisée par une rougeur,
Collet — Zone de jonction et de transition entre la de fines vésicules, des squames, ainsi que des
tige feuillée et la racine. démangeaisons.

Denticulé — Se dit d’un organe dont le bord dispose ER (équivalent rétinol) — Unité de mesure
d’une découpe très fine et serrée, finement dentée permettant d’évaluer la quantité de vitamine A sous
(petites dents). forme de rétinol. 1 ER correspond à 1 µg de rétinol
ou 3,3 UI (unité internationale).
Dépuratif — Qui permet l’élimination des toxines
d’un organisme. Glabre — Qui ne présente aucun poil.

Dermite — Désigne tout type d’inflammation de Glabrescent — Qui n’est pourvu que de très peu de
la peau (on parle aussi de dermatite). Il en existe poils ; ou qui perd ses poils avec le temps.
différents types. Par exemple : les dermites irritatives
de contact par frottement ou dues à des molécules Glauque — Nuance de vert pâle tirant sur le bleu-
chimiques irritantes (pouvant provenir de plantes ou gris ou le bleu.
de produits industriels), les dermites allergiques de
contact (type eczéma ou urticaire)…
Goutte — Maladie métabolique liée à une
accumulation d’acide urique (hyperuricémie),
Détoxifiant — Qui favorise les processus par excès de production ou défaut d’élimination.
d’élimination ou d’inactivation des substances Les cristaux d’urate de sodium précipitent et
toxiques (d’origine interne ou externe) présentes dans s’accumulent à différents endroits (articulation,
un organisme. reins, peau) provoquant des manifestations
caractéristiques. Elle peut présenter deux aspects :
aigu (inflammatoire) ou chronique (métabolique).

Herbacée — Qui a la consistance molle et souple de


l’herbe, par opposition à ligneux (bois).

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Hyperkaliémie — Augmentation anormale du taux Languette — Le mot peut avoir plusieurs sens :
de potassium (K+) dans le sang. Si la modification Se dit d’un organe (fleur principalement) qui
de la kaliémie est modérée, elle peut être présente une forme plate, mince, étroite et allongée;
asymptomatique. Mais si elle augmente, elle peut Désigne une fleur plane, formée de 5 pétales soudés
avoir des répercussions graves principalement sur le entre eux chez certaines Asteraceae.
coeur, entraînant des troubles du rythme cardiaque
avec risque d’arrêt cardiaque.
Latex — Liquide, souvent laiteux, à consistance plus
ou moins épaisse et en général blanc (jaune chez la
Inappétence — Manque d’appétit et absence de chélidoine (Chelidonium majus L.)) qui est produit
sensation de faim. par certaines plantes. Il s’écoule quand on casse un
organe (tige, pétiole...).
Inflorescence —
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles) Laxatif — Qui facilite l’évacuation des selles, en
portant ces fleurs et de bractées formant un accélérant le transit intestinal, et permet ainsi de
ensemble physionomiquement bien individualisé, sur soulager la constipation.
un même axe.
2. Type de disposition des fleurs (capitule*, ombelle, Ligulé —
cyme...) chez différentes espèces.
1. Pourvu d’une ligule.
2. En forme de languette.
Insuffisance cardiaque — Incapacité du coeur à
fournir un débit adapté aux besoins en oxygène de 3. Se dit d’une fleur constituée de 5 pétales soudés
l’organisme. Elle se traduit par une forte fatigue et et développée unilatéralement, vers l’extérieur du
un essoufflement. capitule de certaines Asteraceae.

Insuffisance rénale — Réduction de la capacité Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent
des reins à assurer ses fonctions de filtration et d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
d’élimination, accompagné de déséquilibres en arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe.
eau et en minéraux et pouvant aboutir à une
accumulation de déchets du métabolisme dans le Mellifère — Se dit d’une plante qui est fréquemment
corps. Cette perte fonctionnelle peut être partielle butinée par les abeilles et dont elles vont récolter le
ou totale, transitoire ou définitive, chronique ou nectar ou encore le pollen ou le miellat.
aiguë. Elle se traduit par une élévation des taux de
créatinine et d’urée dans le sang. Nectar — Liquide sucré (suc), plus ou moins
visqueux et riche en glucides, sucres, acides aminés,
Involucre — Ensemble de bractées, souvent minéraux…, sécrété par les organes glanduleux (les
verticillées, insérées à la base d’une inflorescence ou nectaires) des fleurs ou des feuilles. Il est considéré
même d’une fleur solitaire. comme une sève élaborée, modifiée durant la phase
d’excrétion. Le nectar joue un rôle important dans
Laineux — Qualifie une plante ou un organe la pollinisation des espèces entomophiles (par les
recouvert d’un duvet formé de longs poils, dense et insectes). Il représente un aliment énergétique pour
très emmêlés analogue à de la laine. divers groupes d’animaux et constitue la matière
première du miel.

Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille


principalement) en forme de lance, rétréci aux Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou
extrémités et élargi en partie médiane, le plus une inflorescence. Les dernières ramifications des
souvent 3 à 4 fois plus long que large. branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées
pédicelles.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Pissenlit officinal - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 22
Pédonculé — Qui est pourvu d’un pédoncule, c’est- RNP — Référence Nutritionnelle pour la Population,
à-dire d’un axe d’inflorescence sur lequel sont insérés à savoir selon l’ANSES “apport quotidien qui couvre
les pédicelles, ou d’un axe de fleur solitaire. Le le besoin de 97,5 % de la population considérée,
pédoncule prend en général naissance sur la tige de tel qu’estimé à partir des données expérimentales”.
la plante. [Pour information, la RNP correspond à la notion
d’ANC « Apport Nutritionnel Conseillé » qui n’est
Pennatifide — Se dit d’une feuille à nervation plus utilisée.]
pennée dont les divisions atteignent environ le milieu
de chaque demi-limbe. Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
Pennatipartite — Se dit d’une feuille à nervation niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles
pennée, découpée en lobes ordinairement aigus forment une rosette durant la première année de
qui vont au delà du milieu de chaque demi-limbe, leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se
atteignant presque la nervure médiane. Les divisions maintiennent sous forme de rosette l’hiver alors que
sont presque séparées mais pas totalement. le reste de la plante a disparu.

Pharmacopée — La pharmacopée au sens Rhumatismes — Terme générique désignant


large est un recueil recensant un ensemble de l’ensemble des douleurs articulaires.
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
également préciser les usages qui sont associés. Soie — Le mot peut avoir plusieurs sens en
Les pharmacopées européenne et française sont botanique :
des recueils officiels destiné aux professionnels de - poil raide, flexible et isolé
santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés - pédoncule filiforme qui soutient l’organe nommé
: plantes médicinales, substances minérales, urne (lieu où se forment les spores), chez les mousses
animales, principes actifs de synthèse et formes (= bryophytes).
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
de textes appelés monographies.
Stéatose — La stéatose du foie correspond à une
surcharge de graisses dans les hépatocytes (cellules
Pivotante (racine) — Racine principale, bien du foie).
plus développée que les radicelles et s’enfonçant
verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule
l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de Ulcère — Perte de substance au niveau de la peau
réserves. On parle aussi de racine pivot. ou des muqueuses. Du fait d’une faible cicatrisation,
il peut évoluer d’un stade aigu vers un stade
chronique. Un ulcère est associé à un phénomène
Prébiotique — Qui aide au rétablissement d’une inflammatoire, souvent à la présence de pus et
bonne flore digestive, en nourrissant cette flore. présente localement un risque accru d’infection.
C’est le cas, par exemple, de l’inuline contenue
dans la racine et les feuilles du pissenlit (Taraxacum
officinale). Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent.
Réfléchi — Qualifie un organe (pièce florale La plante peut donc se reproduire plusieurs années
notamment : pétale, sépale, bractée...) fortement de suite. Les vivaces les plus connues sont les arbres,
recourbé (partie inférieure verticale et partie mais il existe de nombreuses herbacées vivaces :
supérieure inclinée) ou totalement rabattu vers le bas la consoude officinale (Symphytum officinale L.),
(inclinaison d’environ 180°C). la berce commune (Heracleum sphondylium L.),
la gentiane jaune (Gentiana lutea L.) ou l’arnica
(Arnica montana L.)... Synonyme : pérenne.

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Sources

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Lavoisier (2010).
2. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France. Biotope editions (2014).
3. Jacques Lambinon et Filip Verloove. Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. du Luxembourg, du Nord de
la France et des régions voisines. Jardin botanique Meise, p.760, 770 (2015).
4. Tela Botanica. Pissenlit. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-67089-synthese .
5. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa: un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis (2013).
6. Guy Lalière, Christophe Anglade, Christophe Leray. Plantes comestibles, Cueillette et recettes des 4
saisons. Debaisieux, p.45 (2012).
7. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré. IDF,
volume 1, p.1579 (2018).
8. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales: guide de diagnostic des
sols. Editions promonature, volume 1 p.307, volume 2 p.191 (2005).
9. Thévenin, T. Le chemin des herbes. Ulmer, 58-60 (2012).
10. Jauzein, P. & Nawrot, O. Flore d’Île-de-France. Éditions Quæ, p.266-267 (2011).
11. Thomas, R., Busti, D. & Maillart, M. Petite flore de France Belgique, Luxembourg,Suisse. Belin, p.57
(2016).
12. De Hody, C. Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages comestibles dans la ville. Arthaud
(2017).
13. Couplan, F. Le régal végétal, nouvelle édition. Sang Terre, p.437-439 (2017).
14. Couplan, F. Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées. Delachaux, p.208 (2011).
15. François Couplan, Eva Styner. Les plantes sauvages comestibles et toxiques. Delachaux, p.171-172 (2013).
16. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. Ouest-France, p.110-111 (2016).
17. S.G. Fleischhauer, J. Guthmann, R. Spielgelberger. Plantes sauvages comestibles. Les 50 plantes
essentielles et leurs usages. Ulmer, p.167-169 (2018).
18. Ciqual. Table de composition nutritionnelle des aliments.
Disponible sur : https://ciqual.anses.fr/#/aliments/20038/pissenlit-cru.
19. Légifrance. Vitamines et sels minéraux pouvant être déclarés et apport journalier recommandé (AJR).
Disponible sur :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022081658&categorieLien=id.
20. EMA. Assessment report on Taraxacum officinale Weber ex Wigg., radix cum herba. Disponible sur :
https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-report/final-assessment-report-taraxacum-officinale-
weber-ex-wigg-radix-cum-herba_en.pdf.
21. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
Lavoisier, 2ème édition, p.596-599 (2003).
22. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales. Lavoisier, 5ème édition, p.107-109,932
(2016).
23. Goetz, P. & Hadji-Minaglou, F. Conseil en phytothérapie : Guide à l’usage du prescripteur. Lavoisier,
p.296-297 (2019).

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24. Morel, J.-M. Traité pratique de phytothérapie. Grancher, p.90,179,346 (2008).
25. Hoffmann, D. Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover.
Healing Arts, 1 edition, p.464,504-505,587-588 (2003).
26. List of German Commission E Monographs. Dandelion root with herb (Taraxaci radix cum herba).
Disponible sur : https://buecher.heilpflanzen-welt.de/BGA-Commission-E-Monographs/0081.htm.
27. Hook, I., McGee, A. & Henman, M. Evaluation of Dandelion for Diuretic Activity and Variation in
Potassium Content. Int. J. Pharmacogn. 31, 29–34 (1993).
28. Wang, Y. et al. In vivo anti-inflammatory effects of taraxasterol against animal models. Afr. J. Tradit.
Complement. Altern. Med. 14, 43–51 (2017).
29. Piao, T., Ma, Z., Li, X. & Liu, J. Taraxasterol inhibits IL-1β-induced inflammatory response in human
osteoarthritic chondrocytes. Eur. J. Pharmacol. 756, 38–42 (2015).
30. Brinker, F. Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines. Electic
Medical Publication (2010).
31. B. Lapouge-Déjean et S. Lapouge. Des fleurs sauvages dans mon jardin. Les choisir, les cultiver, les
associer. Terre Vivante, p.14,60 (2017).
32. Haudricourt, A. G. & Hedin, L. L’Homme et les plantes cultivées. Métailié, p.35 (1987).

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à Guillaume Douault


et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

PLANTAINS LANCÉOLÉ, MAJEUR ET MOYEN

Parmi les nombreuses espèces de plantains (un peu plus d’une vingtaine en France), nous
vous présenterons dans cette fiche 3 grandes espèces que l’on trouve très facilement
dans notre environnement : le plantain majeur (Plantago major L.), le plantain lancéolé
(Plantago lanceolata L.) et le plantain moyen (Plantago media L.).

Afin de simplifier la fiche, nous vous présenterons tout d’abord la description botanique
de chacune de ces 3 espèces qui peuvent toutes 3 indifféremment être utilisées pour la
cuisine. La partie qui concerne leurs usages médicinaux sera ensuite abordée de manière
groupée afin d’éviter les redondances. Cette partie sur les propriétés médicinales concerne
les feuilles de plantains lancéolé (Plantago lanceolata L.) et majeur (Plantago major L.)
qui sont inscrits à la liste A* de la pharmacopée* française1 et dont la vente est réservée
aux pharmaciens. Mais le plantain moyen (Plantago media L.) peut aussi être utilisé de la
même manière.

Plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.), plantain majeur (Plantago major L.) et plantain moyen (Plantago media L.).

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PLANTAIN LANCÉOLÉ

Plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.).

NOM SCIENTIFIQUE MILIEUX (OU SOL)


Plantago lanceolata L. Se développe jusqu’à 2200 m d’altitude dans
des milieux ouverts de type friches, prairies, bords
NOM VERNACULAIRE de chemin, lisières de bois ou de forêt. C’est une
Plantain lancéolé, herbe à cinq coutures ou à cinq plante qui apprécie les sols équilibrés, avec une
côtes vie microbienne, riches en matières carbonées et
azotées. La présence de plantain lancéolé traduit un
FAMILLE BOTANIQUE sol favorable à l’installation d’un potager.
Plantaginaceae
FLORAISON2
NOM ANGLAIS Avril-octobre.
Ribwort plantain
PÉRIODE DE RÉCOLTE
RÉPARTITION EN FRANCE2 • Feuilles : toute l’année (plus tendres au printemps
et au cœur de la rosette*).
France entière et Corse.
• Jeunes inflorescences* : au printemps.
RÉPARTITION MONDIALE3,4 • Graines : été.
Europe, Asie occidentale, Afrique du Nord.

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DESCRIPTION5 • Le pétiole* n’est pas distinctement visible, il se
Plante vivace* de 10 à 40 cm, formant des touffes situe dans le prolongement du limbe* foliaire*.
de rosettes* dressées* souvent disposées les unes à • C’est une plante acaule*, c’est-à-dire qu’elle ne
côté des autres. possède pas de tige mais elle a une hampe*
• Les feuilles (10 à 20 cm) ont une forme de florale. Malgré les apparences, ce qui émerge
fer de lance, elles sont très allongées, on dit du centre de la rosette* n’est pas une tige mais
qu’elles sont lancéolées*, c’est un bon moyen de un pédoncule* floral marqué de plusieurs sillons
retenir le nom latin de cette plante : Plantago (ce qui lui donne un toucher anguleux* lorsqu’on
lanceolata. le fait rouler entre ses doigts) qui porte à son
Les feuilles sont dressées*, généralement bien sommet une multitude de petites fleurs réunies
vertes avec 5 à 7 nervures* principales presque en épi*. Celui-ci est bien plus court que la
parallèles et très saillantes que l’on sent bien au hampe*.
toucher, ce qui lui a valu d’être appelé dans le • L’inflorescence* en bouton forme une sorte de
langage commun « herbe aux 5 coutures » ou petit cône brun foncé.
« herbe aux 7 coutures » ; il vous suffira donc de Lorsque la plante fleurit, les étamines*, de
compter les nervures* au revers de la feuille pour couleur blanc crème, dépassent longuement de
lui donner son nom. l’épi* car leur filet* est long.
Les feuilles sont entières* ou très légèrement • Le fruit est une capsule* contenant peu de
dentées et présentent parfois un léger duvet. graines.

Touffe de multiples rosettes dressées.

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Feuille très allongée, bien verte, comportant 5 à 7 nervures principales très Plante acaule, pédoncule floral sillonné, partant de la rosette
saillantes et presque parallèles, avec parfois un léger duvet. et portant une jeune inflorescence en bouton brun foncé.

Épis cylindriques à différents stades de maturation et floraison : à gauche en bouton,


au milieu en début de floraison et à droite en fin de floraison et début de fructification.

Petits pétales (ici brunâtres) et étamines blanc crème des fleurs. Infrutescence mature aux capsules contenant chacune peu de graines.

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PLANTAIN MAJEUR

Plantain majeur (Plantago major L.)

NOM SCIENTIFIQUE MILIEUX (OU SOL)8


Plantago major L. Prairies d’élevage, cultures, vignes, vergers, allées
des jardins. Terrains vagues, bords des chemins.
NOM VERNACULAIRE Aime les sols plus tassés que les plantains lancéolé et
Plantain majeur, grand plantain moyen9.

FAMILLE BOTANIQUE FLORAISON2


Plantaginaceae Mai à novembre.

NOM ANGLAIS PÉRIODE DE RÉCOLTE


Broadleaf plantain • Feuilles : presque toute l’année (plus tendres au
printemps et au coeur de la rosette*).
RÉPARTITION EN FRANCE2 • Jeunes inflorescences* : au printemps.
France entière et Corse. • Graines : été.

RÉPARTITION MONDIALE6,7
Europe, Asie, Afrique, et presque toutes les régions
tempérées du monde.

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DESCRIPTION5 • C’est une plante acaule*. Au centre de la
Plante vivace*, 5-30 cm (pas forcément plus grande rosette* se dresse le pédoncule* portant
que les plantains moyen ou lancéolé, malgré son l’inflorescence* en épi*. Celle-ci, bien plus
nom), glabre* ou pubescente*. allongée que celle du plantain lancéolé, peut
atteindre la taille de la hampe* qui la porte,
• Les rosettes* sont davantage étalées au sol en
voire la dépasser. Le grand plantain ou plantain
comparaison avec le plantain lancéolé.
majeur fait tout… en grand !
• Les feuilles (de 8 à 12 cm) sont vertes, largement À la floraison, seules les étamines* ne suivent
ovales, légèrement velues mais avec des poils pas le modèle du « tout en grand », elles sont au
très courts. Les 5 à 9 nervures*, bien visibles contraire peu saillantes et brun-rougeâtre, ce
au revers de la feuille, sont très saillantes et qui peut être utile à connaître en cas de doute
d’apparence presque parallèle. avec le plantain lancéolé.
• Le pétiole* est très distinctement visible et • Le fruit est une capsule* contenant de
grand, un bon moyen pour retenir le nom de la nombreuses petites graines anguleuses*.
plante, qui dit grand plantain, dit grand pétiole*.
Celui-ci est presque aussi long voire plus long
que le limbe* foliaire* lui-même.

Rosettes bien étalées sur sol assez compact.

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Feuilles bien vertes, largement ovales et légèrement velues de poils très courts.

Feuille longuement pétiolée, épaisse, présentant, au revers, Infrutescences à différents stades de


5 à 9 nervures presque parallèles et saillantes. maturité, brunes et sèches matures
et vertes jeunes.

Inflorescences en épis allongés Graines anguleuses contenues par 5 à 30 dans les capsules.
et petites étamines à anthères brun rougeâtre.

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PLANTAIN MOYEN

Plantain moyen (Plantago media L.).

NOM SCIENTIFIQUE PÉRIODE DE RÉCOLTE


Plantago media L. • Feuilles : presque toute l’année (plus tendres au
printemps et au cœur de la rosette*).
NOM VERNACULAIRE • Jeunes inflorescences* : au printemps.
Plantain moyen, plantain bâtard • Graines : été.

FAMILLE BOTANIQUE DESCRIPTION


Plantaginaceae Plante vivace*, de 20-40 cm, pubescente*-
blanchâtre5.
NOM ANGLAIS • Les rosettes* sont totalement plaquées au sol,
Hoary plantain bien davantage que celles du plantain majeur.
• Les feuilles sont de taille et de forme
RÉPARTITION EN FRANCE2 intermédiaires entre celles du plantain lancéolé
Presque toute la France, rare en méditerranée. et celle du plantain majeur, c’est un bon
« moyen » de retenir le nom de la plante ! Elles
RÉPARTITION MONDIALE10,11 sont très largement ovales. Comme celles du
Europe, Asie occidentale. plantain majeur, elles ont 5 à 9 nervures* très
saillantes et d’apparence parallèle mais sont
MILIEUX (OU SOL) couvertes de poils blanchâtres très doux sur
les deux faces qui donnent à la rosette* un joli
Pelouses sèches, prairies et bords de chemins.
aspect soyeux.
FLORAISON • Les feuilles n’ont pas de pétiole* (ou alors un
pétiole* très court) comme celles du plantain
Mai à septembre.
lancéolé.

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• C’est une plante acaule*. Le pédoncule*, érigé • Le fruit est une capsule* contenant quelques
au centre de la rosette*, est lisse et pubescent*. graines seulement.
Il porte une inflorescence* plus courte que
la hampe* d’où émergent de nombreuses
étamines* blanches à filets* rose-violacé qui lui
donnent un aspect un peu touffu.

Rosette totalement plaquée au sol à l’aspect soyeux.

Feuilles très largement ovales, à 5 à 9 nervures très saillantes, Hampes florales avec les étamines rose-lila
couvertes de poils très doux, en rosette spiralée. disposées en épi cylindrique compact.

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CUISINE Purée forestière
• Les feuilles présentent un délicieux goût de Pour 4 personnes
champignon. Elles peuvent se manger : Ingrédients : 1 kg de pommes de terre ; 200 g de
-C  rues en salade. jeunes feuilles de plantain lancéolé ; 1 gousse d’ail ;
Dans ce cas, noter que : 3 cuillères à soupe d’huile d’olive ; 1 cuillère à café
> Plus les feuilles seront âgées, plus elles d’huile de noix ; thym ; laurier-sauce ; sel et poivre.
seront amères et moins leur consistance sera
agréable. • Éplucher les pommes de terre, les laver et les
> Le plantain moyen est plus amer que les détailler en cubes.
autres plantains et devient vite filandreux. Les mettre à cuire 20 min dans un grand
-C  uites en soupe ou en accompagnement ou volume d’eau salée avec une feuille de laurier-
dans d’autres préparations. sauce, la gousse d’ail non épluchée et une petite
Dans ce cas, les feuilles plus âgées peuvent être branche de thym.
utilisées sans que cela ne soit gênant. Vérifier la cuisson en les piquant avec la pointe
- Lactofermentées, elles peuvent constituer une d’un couteau. Égoutter et conserver l’ail.
excellente choucroute. • Faire cuire le plantain 10 min dans de l’eau
• Les jeunes inflorescences* qui ont également un bouillante légèrement salée. Réserver une louche
goût de champignon, peuvent être consommées du bouillon et égoutter le reste.
crues dans les salades, rapidement poêlées • Passer au moulin les pommes de terre, le
(pour rentrer dans la préparation d’une omelette, plantain, et la chair de l’ail, en mouillant
d’une galette ou d’une quiche par exemple). progressivement avec le jus de cuisson du
Blanchies au vinaigre, elle peuvent être utilisées plantain.
comme les câpres. • Ajouter l’huile d’olive, l’huile de noix, le sel et le
• Les graines peuvent être : poivre, un peu de noix de muscade.
- Cuites et utilisées dans des soupes pour les Cette purée au petit goût de cèpe accompagne
épaissir (après les avoir finement broyées au volontiers une viande ou du tofu.
préalable)
- Mélangées à de la farine de céréales pour faire
du pain ou des galettes.

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NUTRIMENTS12
Les feuilles de plantains sont source de provitamine A*, de vitamines B (B2-B3), et de vitamine C, E et K.
Les plantains contiennent également un certain nombre de minéraux :

Quantité moyenne pour Ratio des besoins journaliers


Nutriments 100 g de poids sec (% des VNR*)
Vitamine C 45 mg (plantain majeur) 56 %
Manganèse 0,9 mg (plantain moyen) 45 %
Magnésium 95 mg (plantain majeur) 25 %
Cuivre 0,22 mg (plantain moyen) 22 %
Potassium 440 mg (plantain moyen) 22 %
Calcium 140 mg (plantain moyen) 18 %

*VNR : Valeurs Nutritionnelles de Référence.

MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, Molécules actives13-16


INDICATIONS ET REMÈDES Feuilles et parties aériennes
• Iridoïdes* (aucuboside, catalpol, aspéruloside,
Cette partie sur les propriétés médicinales globularine, ...) qui contribuent aux propriétés
concerne les plantains lancéolé (Plantago anti-inflammatoires*. Ces composés chimiques
lanceolata L.) et majeur (Plantago sont fragiles et se dégradent assez facilement,
major L.), qui sont tous les deux utilisés notamment au cours du séchage, on utilisera
pour leurs propriétés médicinales et qui donc la plante fraîche de préférence.
présentent des compositions assez proches. • Phényléthanoïdes (actéoside et plantamajoside
Celle du plantain moyen a moins été en plus faibles quantités ...) aux propriétés
étudiée mais est employée de manière antihistaminiques*.
similaire en médecine populaire. • Mucilages*
• Flavonoïdes* (apigénine, lutéoline et leurs
dérivés).
Différentes parties de la plante peuvent être • Tanins*
utilisées : les feuilles et parties aériennes ainsi que
• Autres
les graines. Seules les feuilles sont inscrites à la
liste A* des plantes traditionnellement utilisées de la - Acides phénoliques* (chlorogénique, caféique)14
pharmacopée* française et leur vente est réservée - Coumarines*13
aux pharmaciens1. - Un saponoside* à activité hémostatique* et
antimicrobienne*13
- Acide silicique13
- Dérivés triterpéniques (dont acide ursolique)14.

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Propriétés et usages médicinaux • Sphère buccale : inflammation* des muqueuses*
buccales.
Partie de la plante concernée : Feuilles14,17

Propriétés Remèdes
Propriétés générales : Par voie interne
• Anti-inflammatoire* : via différents mécanismes Infusion13,14
impliquant probablement différents dérivés
Préparation : pour une tasse, verser 150 mL d’eau
phénoliques, les iridoïdes* et l’acide ursolique17.
bouillante sur 2 cuillères à café rases de feuilles de
• Anti-allergique : qui serait lié à l’inhibition de plantain séchées (soit environ 1,5 g). Filtrer après 10-
la libération d’histamine* impliquée dans les 15 min.
réactions allergiques14.
Posologie : 3 à 4 tasses réparties sur la journée.
• Antiseptique* (antibactérien*, antiviral*) 14,17 :
Indications :
les acides phénoliques* semblent efficaces in
vitro contre le virus de l’herpès*. • Rhume des foins* et allergies cutanées.
• Protecteur, cicatrisant, antiprurigineux* et • Gastrites* et diarrhées.
adoucissant (émollient*) : la présence de • Irritations de la gorge et toux.
mucilages* permet une protection mécanique
de la peau et des muqueuses* en formant un gel Alcoolature
hydrocolloïde*14,19. Préparation : Couper les parties aériennes fraîches
en petits morceaux, les mettre dans un bocal et
Autres propriétés : recouvrir avec le double de la masse d’alcool au
• Antispasmodique* sur les muscles lisses* des titre le plus élevé possible (55 % vol. au minimum)
bronches ce qui pourrait expliquer un effet (pour 50 g de plantain frais, ajouter 100 g d’alcool).
antitussif*14. Laisser macérer 3 semaines à l’abri de la lumière
• Hémostatique* par augmentation de la en remuant régulièrement sans ouvrir le flacon puis
coagulation*14,15. filtrer à l’aide d’un linge propre.
Verser le liquide obtenu dans une bouteille ou un
flacon teinté et étiqueter. L’alcoolature se conserve
Indications
au minimum 3 ans.
Usage interne
Posologie : 50 gouttes, 3 fois/jour.
• Appareil digestif : gastrites* et diarrhées14.
Indications : Rhume des foins* et allergies cutanées.
• Appareil ORL* : irritations oro-pharyngées* et
toux sèches associées (bronchites*, laryngites*,
pharyngites*)14,20. Sirop
Préparation : Faire une infusion à partir de 30 g de
parties aériennes fraîches de plantain pour 200 mL
Usage externe
d’eau. Laisser macérer pendant 2 à 3 h. Filtrer.
• Affections de la peau : Ajouter 360 g de sucre. Porter à légère ébullition
- Plaies, irritations, piqûres d’insectes (moustiques, pendant 10 minutes. Remplir de petites bouteilles
guêpes) et de plantes (orties), crevasses et stérilisées et séchées au préalable. Bien agiter après
égratignures 14
refroidissement. Étiqueter et conserver dans un
- Hémorroïdes* 14 endroit frais et à l’abri de la lumière.
- Acné14. Posologie : 1 cuillère à café, 2-3 fois/jour.
• Irritation ou gêne oculaire d’origines diverses, Indications : Irritations de la gorge et toux.
inflammation* des paupières . 14

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Par voie externe Préparation d’un baume : pour transporter cette
huile plus facilement vous pouvez en faire un baume
Feuilles fraîches directement
en y ajoutant de la cire d’abeille (préalablement
Préparation : Laver les feuilles si possible, ou choisir fondue), entre 10 à 15 g pour 100 g de macérat
les plus jeunes, puis les écraser pour exprimer le suc. huileux.
Utilisation : Utilisation : 3 à 4 fois/jour, en application locale.
• Appliquer délicatement sur les piqûres, les petites Indications : pour favoriser la cicatrisation
blessures. (égratignures, irritations, hémorroïdes*).
• Appliquer en cataplasme*.
Indication : piqûres d’insectes (guêpes, moustiques…)
et de plantes (ortie). TOXICITÉ14
• Le pollen du plantain peut être allergisant.
Infusion pour lavages, gargarismes et • Effets indésirables : à haute dose, des effets
cataplasmes*13 laxatifs* et hypotenseurs* ont été décrits.
Préparation : verser 150 mL d’eau froide sur
2 cuillères à café rases (environ 1,5 g). Laisser reposer CONTRE-INDICATIONS
1 à 2 h en remuant régulièrement. Filtrer. Pas de contre-indication majeure mais, par
Posologie : au besoin, jusqu’à disparition de la gêne. précaution, déconseillé :
Utilisation et indications : • Aux femmes enceintes14. Des études menées
• en gargarisme et bain de bouche pour les chez des animaux ont en effet montré un effet
gorges irritées, en cas d’extinction de voix, de stimulant sur l’utérus20.
douleurs dentaires. • Aux enfants de moins de 3 ans20.
• en compresses pour les écorchures, pour les
peaux acnéiques : appliquer pendant quelques AUTRES USAGES
minutes. Les graines et leur tégument sont riches en
mucilages*17, tout comme les graines de psyllium
Macérat huileux de plantain (Plantago afra L. et Plantago arenaria Waldst. &
Kit.) ou d’ispaghul (Plantago ovata Forssk.), qui sont
Préparation : remplir un bocal désinfecté et
d’autres espèces de plantain dont on consomme
préalablement taré avec 100 g de feuilles fraîches
la graine et son tégument pour leurs propriétés
de plantain, peser de nouveau puis recouvrir
laxatives de lest* en cas de constipation.
de 700 mL d’huile (d’olive par exemple). Pour
« capter » l’eau des feuilles, il est possible d’ajouter
40 g de sel pour 100 g de plante fraîche. Il est ANECDOTES ET AUTRES
intéressant aussi de faire pré-faner la plante INFORMATIONS
pendant quelques heures pour diminuer sa teneur • Le nom plantain/Plantago vient du latin
en eau. Placez le bocal au soleil et recouvrez-le d’un « planta » qui signifie plante des pieds en lien
tissu épais afin de profiter de la chaleur du soleil avec la forme de leurs feuilles.
sans pour autant que les composés soient altérés par • Les plantains sont connus de longue date pour
les rayons UV. Laisser macérer 1 mois en remuant de leurs propriétés médicinales. Aussi, Dioscoride
temps en temps puis filtrer et embouteiller. Étiqueter (Ier siècle), Galien (IIe siècle), l’école de médecine
et conserver dans un endroit frais et à l’abri de la de Salerne (première école de médecine fondée
lumière. au IXe siècle environ au sud de l’Italie) ou encore
Hildegarde de Bingen (XIIe siècle) préconisent
déjà leur utilisation pour les indications que nous
continuons à leur reconnaître.

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• Les amérindiens surnommaient le plantain MONOCOTYLÉDONES DICOTYLÉDONES
« pieds de blancs » car il s’installait partout où Vératre blanc Gentiane jaune
l’homme blanc était passé, en ayant ramené (Veratrum album subsp. (Gentiana lutea L.)
avec lui les graines sous les semelles de ses album)
chaussures depuis la France ou l’Angleterre. Melanthiaceae Gentianaceae
• Les espèces de plantain (Plantago spp.) sont
très variables et présentent de nombreuses
« monstruosités », souvent assez déroutantes.
Ces anomalies morphologiques ont souvent des
origines génétiques, on les appelle des lusus*.

Toxique Plante médicinale


Feuilles alternes*21 Feuilles opposées*21

Vert21 Vert glauque*21


Nervures* saillantes, Nervures* saillantes,
limbe* plissé à plus limbe* possédant
de 7 nervures*21 de 5 à 7 nervures*

Lusus de plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.).


Ici l’inflorescence en épi s’est dédoublée.

Rosette*21 Rosette*21
CONFUSIONS POSSIBLES
• Confusions avec des plantes à feuilles
à nervation parallèle :

Si les plantains sont faciles à reconnaître au moment


de leur floraison, il n’en va pas de même au stade Plante de montagne 21 Plante de montagne 21
végétatif*. Les plantes suivantes ont des feuilles à
nervation* parallèle et la confusion est possible au
stade de rosette* uniquement.

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• Confusion avec une plante dont les feuilles semblent être à nervation parallèle mais ne le sont pas :

Parmi les autres plantes dont les feuilles ressemblent à celles des plantains, il y a notamment le
compagnon blanc (Silene latifolia Poir.). En examinant les nervures* attentivement, on peut observer
que celles-ci ne sont pas parallèles et qu’elles se ramifient sur le limbe* de la feuille à la manière des
branches d’un arbre. On dit que cette nervation* est pennée*.

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SYNTHÈSE

> Les plantains lancéolé (Plantago lanceolata L.), majeur (Plantago major L.) et
moyen (Plantago media L.) sont des plantes herbacées*, vivaces* de la famille des
Plantaginaceae. Les plantains sont retrouvés dans la France entière et en Europe.
• Le plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.) est une plante formant des touffes de
rosettes* et acaule* qui aime la lumière et pousse dans tous les milieux herbeux.
- Les feuilles sont vertes, lancéolées* pubescentes* et comportent 5 à 7 nervures*
saillantes presque parallèles.
- La hampe* florale est constituée d’un pédoncule* anguleux* au toucher.
- Les fleurs sont réunies en épi* plus court que la hampe* et les étamines* blanc
crème sont longuement saillantes.
- Les fruits sont des capsules* contenant peu de graines.
• Le plantain majeur (Plantago major L.) est acaule*, il aime les sols tassés et piétinés
des cultures, des allées et des prairies d’élevage.
- Les feuilles sont plutôt étalées au sol, en rosette*, largement ovales à 5 à 9
nervures* saillantes presque parallèles et munies d’un long pétiole*.
- La hampe* florale est formée d’un pédoncule* aussi long ou plus court que l’épi*.
- Les fleurs possèdent des étamines* brun-rougeâtre peu saillantes
- Les fruits sont des capsules* contenant de nombreuses graines.
• Le plantain moyen (Plantago media L.) est acaule*, pubescent* et affectionne les
pelouses sèches et les sols exposés au soleil.
- Les feuilles de taille intermédiaire entre le plantain lancéolé et le majeur
sont organisées sous forme de rosette* totalement plaquée au sol. Elles sont
pubescentes* et possèdent 5 à 9 nervures* saillantes. Le pétiole* est absent (ou
alors très court).
- La hampe* florale porte un épi* plus court que le pédoncule*. Celui-ci est lisse et
pubescent*.
- Les fleurs ont de nombreuses étamines* saillantes à filets* rose-violacé lui donnant
un aspect touffu.
- Les fruits sont des capsules* qui ne contiennent que quelques graines.

>L
 es jeunes feuilles et inflorescences en bouton qui ont un léger goût de champignon
ainsi que les graines se mangent. On privilégiera les feuilles jeunes car celles-ci sont
moins amères.

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>L
 es feuilles de plantains sont une source de provitamine A*, de vitamines B, C (jusqu’à
56 % des VNR* pour 100 g sec de plantain majeur), E et K.
Elles constituent également une source intéressante pour de nombreux minéraux (pour
100 g de poids sec), notamment en manganèse (45 % des VNR*), en cuivre (22 % des
VNR*), en potassium (22 % des VNR*) et en calcium (18% des VNR*) pour le plantain
moyen mais également en magnésium (25 % des VNR*) pour le plantain majeur.

>L
 es feuilles et parties aériennes des plantains sont utilisées à des fins médicinales. Elles
contiennent notamment des iridoïdes*, des mucilages*, des flavonoïdes* et des tanins*.
Ils sont principalement utilisés pour leurs propriétés anti-inflammatoires*,
antiallergiques et antiseptiques* mais aussi cicatrisantes, antiprurigineuses* et
antispasmodiques*.
• En interne, l’infusion, l’alcoolature et le sirop sont particulièrement utiles pour calmer
le rhume des foins*, les affections respiratoires et les gastrites*.
• En externe, on utilisera plutôt le suc de la plante fraîche, des compresses réalisées à
partir de l’infusion ou le macérat huileux sur les piqûres ou les petites blessures.

> I l n’y a pas de contre-indication majeure du plantain connue à ce jour.

>C
 es 3 espèces de plantains peuvent se confondre les unes avec les autres. L’observation
de leurs feuilles permet cependant de les distinguer facilement. On peut aussi les
confondre avec le compagnon blanc (Silene latifolia Poir.) dont les nervures* sont
pennées* et non parallèles.
On sera vigilant à ne pas les confondre avec une plante toxique de montagne : le
vératre blanc (Veratrum album subsp. album), aux feuilles alternes*. Et si il existe, en
montagne, une confusion avec le vératre, il existe aussi une confusion avec la gentiane
jaune (Gentiana lutea L.), plante médicinale aux feuilles opposées*.

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GLOSSAIRE
Acaule — Plante sans tige apparente. En fait, la Antispasmodique — Qui s’oppose aux spasmes
plante possède une tige très courte et ses feuilles musculaires (à savoir des contractions intenses et
sont souvent disposées en rosette au niveau du sol. brutales survenant au niveau des muscles lisses
dont la commande est involontaire). Synonyme :
Acides phénoliques — Classe de composés
spasmolytique.
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins
une fonction acide carboxylique et d’une fonction Antitussif — Qui lutte contre la toux.
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide
Antiviral — Qui lutte contre les virus.
rosmarinique. Synonymes : acides-phénols.
Bronchite — Inflammation des bronches souvent
Alterne — Se dit d’organes (feuilles, rameaux,
accompagnée d’une production importante de
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des
mucus et d’une toux.
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte.
Capsule — Fruit sec déhiscent, issu de plusieurs
Anguleux — Se dit d’un organe (tige, feuille
carpelles, s’ouvrant par des fentes (chez les
notamment) présentant des angles marqués.
primevères - genre Primula), des dents ou des
Anthère — Partie terminale renflée de l’étamine pores (chez les campanules - genre Campanula),
renfermant le pollen dans deux loges ou sacs contenant plusieurs graines. Selon leur mode
polliniques. d’ouverture, certaines capsules portent un nom
particulier, comme la pyxide (capsule s’ouvrant par
Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des
fente circulaire comme un couvercle) du plantain
bactéries ou les tue.
lancéolé (Plantago lanceolata L.).
Antihistaminique — Qui s’oppose (partiellement
Cataplasme — Préparation relativement pâteuse
ou totalement) aux effets de l’histamine, molécule
destinée à être appliquée sur la peau dans un
impliquée dans les réactions allergiques, en
but thérapeutique. Les cataplasmes peuvent être
interférant avec son mécanisme d’action ou en
réalisés à partir d’argile, de plantes. Dans ce cas, le
empêchant sa production.
végétal peut être broyé, haché à chaud ou à froid
Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à et mélangé à de la farine de lin par exemple pour
l’inflammation, à savoir un ensemble de obtenir la bonne consistance.
manifestations cliniques locales survenant en
Coagulation — Phénomène qui intervient
réaction à des agressions d’origines variées
physiologiquement durant l’hémostase pour
(microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires,…)
consolider l’agrégat plaquettaire en le renforçant
et se caractérisant par 4 grands symptômes :
d’une substance appelée fibrine. Il implique
rougeur, chaleur, douleur et gonflement.
différents acteurs de la coagulation (enzymes,
Antimicrobien — Substance qui ralentit la facteurs). Pour rappel, l’hémostase est un processus
croissance des micro-organismes (bactéries, virus, induit par la lésion de la paroi d’un vaisseau sanguin
champignons, parasites… ) ou les tue. mais aussi en cas de stase sanguine ou d’excès du
potentiel de coagulation.
Antiprurigineux — Qui s’oppose aux démangeaisons
(prurit). Coumarines — Classe de composés phénoliques à
laquelle appartient notamment « la coumarine »,
Antiseptique — Qui lutte contre le développement molécule extraite de la fève tonka (Dipteryx odorata
des micro-organismes (ou les tue). Wild.), une Fabaceae dont le nom vernaculaire est
« coumarou ».

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Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les Hampe — Pédoncule allongé dépourvu de feuille
organes d’une plante tels que les rameaux, les portant une fleur ou une inflorescence (ensemble de
tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou fleurs) et partant directement du collet de la racine,
proche de la verticale. le plus souvent droit et ferme.
Émollient — Qui relâche les tissus et calme Hémorroïde — Dilatation persistante des veines de
l’inflammation. la région de l’anus et du rectum.
Entier — Qualifie un organe, en général une feuille, Hémostatique — Qui arrête les saignements (de
dont la marge n’est ni divisée ni dentée. manière mécanique ou en agissant sur une des
différentes étapes du processus de coagulation).
Épi — Type d’inflorescence en grappe, formé d’un
axe allongé portant, à des niveaux différents, Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
des fleurs sessiles, c’est-à-dire non pédicellées, ou l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
subsessiles.
Herpès — Maladie infectieuse bénigne (hormis chez
Étamine — Organe mâle, élément de base de les personnes immunodéprimées, le nouveau-né
l’androcée, produisant le pollen, comportant un filet ou la femme enceinte), contagieuse et récurrente,
et une anthère. due au virus Herpes simplex. Le bouton d’herpès,
composé de petites vésicules enflammées au
Filet — Partie inférieure de l’étamine s’insérant sur le
niveau de la peau ou des muqueuses, réapparaît
réceptacle ou le périanthe et portant l’anthère.
régulièrement au même endroit car le virus reste
Flavonoïdes — Famille de molécules faisant présent dans les ganglions nerveux. Sa réapparition
partie de la grande classe des polyphénols. Les est favorisée notamment par la fatigue, le stress,
flavonoïdes jouent le rôle de pigments pour les une baisse de l’immunité, ou encore par une forte
végétaux assurant leur coloration ainsi que leur exposition au soleil. En période de crise, la personne
protection vis-à-vis des rayonnements ultra-violets. atteinte doit impérativement adopter des mesure de
Ils sont connus pour leurs propriétés veino-actives précaution afin d’éviter la transmission du virus à son
(en renforçant la résistance des capillaires et en entourage (ne pas s’embrasser, ne pas partager le
diminuant leur perméabilité) et antioxydantes linge de toilette etc…).
(capacité à lutter contre les méfaits des radicaux
Histamine — Médiateur local et neurotransmetteur
libres). Par ailleurs, ils pourraient présenter
impliqué dans les phénomènes inflammatoires et
d’autres propriétés telles qu’anti-inflammatoires,
allergiques. L’histamine peut notamment induire
anti-infectieuses et immunostimulantes voire
une dilatation des petits vaisseaux sanguins, une
immunomodulatrices...
contraction des muscles lisses bronchiques, une
Foliaire — Qualifie ce qui se rapporte à la feuille, stimulation la sécrétion de sucs gastriques et d’acide
qu’il s’agisse de la morphologie ou de la fonction : chlorhydrique), une accélération des contractions du
vrille foliaire, placentation foliaire, épine foliaire, coeur et est impliqué, au niveau du système nerveux
piège foliaire... central, dans les cycles éveil/sommeil.
Gastrite — Inflammation de la muqueuse de Hydrocolloïde —
l’estomac. 1- Macromolécule (grande molécules faite de la
répétition d’éléments identiques) qui a la capacité
Glabre — Qui ne présente aucun poil. de retenir l’eau. Au contact de l’eau, ces molécules
Glauque — Nuance de vert pâle tirant sur le bleu- forment un réseau tridimensionnel qui présente
gris ou le bleu. une texture proche d’un gel.
2- Se dit d’un gel formé par de telles molécules au
contact de l’eau.

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Hypotenseur — Qui diminue la tension ou Laxatif — Qui facilite l’évacuation des selles, en
pression artérielle. La pression artérielle dépend, accélérant le transit intestinal, et permet ainsi de
physiologiquement, du débit sanguin et de la soulager la constipation.
résistance des petits vaisseaux. Le corps humain par
Laxatif de lest — Qui facilite l’évacuation des selles,
une cascade chimique et une information nerveuse
en les ramollissant et en augmentant leur volume, et
est capable d’adapter la pression artérielle à
ainsi qui soulage la constipation.
différentes situations. Pour cela le corps va jouer sur
2 facteurs : la fréquence cardiaque et la dilatation Limbe —
des vaisseaux. 1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille
prolongeant le pétiole qui est le siège principal
Inflammation — Ensemble de manifestations
de la photosynthèse, de la respiration et de la
cliniques locales survenant en réaction à des
transpiration.
agressions d’origines variées (microbiennes,
2. Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale.
physiques, chimiques, immunitaires, …) et se
Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné…
caractérisant par 4 grands symptômes : rougeur,
chaleur, douleur et gonflement. Liste A — Liste des plantes médicinales de la
Pharmacopée française utilisées traditionnellement
Inflorescence —
et considérées comme ayant des propriétés
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles)
médicinales. Cette liste est composée d’environ
portant ces fleurs et de bractées formant un
600 plantes, dont 148 plantes libérées du monopole
ensemble physionomiquement bien individualisé,
pharmaceutique si elles sont vendues en l’état.
sur un même axe.
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle, Lusus — Anomalie morphologique non héréditaire
cyme...) chez différentes espèces. portée par un individu. Exemple : double
inflorescence, albinisme etc.
Iridoïdes — Classe de molécules de la famille des
monoterpènes (provenant de l’assemblage de Mucilages — Polysaccharides hétérogènes dont
2 unités isopréniques soit 10 atomes de carbone) les structures sont particulièrement complexes. Ils
caractérisée par la présence d’un noyau iridane. gonflent au contact de l’eau et forment un gel. Ils
Généralement liés à des sucres, les iridoïdes ne sont sont notamment présents chez les Plantaginaceae,
pas volatils. Ils s’agit de composés fragiles dont la les Malvaceae, les Linaceae ainsi que chez quelques
dégradation peut conduire à un noircissement de Fabaceae.
la plante. Ils sont généralement responsables de Les mucilages sont principalement employés
propriétés anti-inflammatoires ou sédatives des pour leurs propriétés émollientes, c’est-à-dire qui
plantes qui en contiennent. Certains iridoïdes sont relâchent, détendent, ramollissent les tissus. Ces
amers. propriétés sont particulièrement intéressantes :
- En externe contre les démangeaisons, les irritations
Lancéolé — Se dit d’un organe (feuille
de la peau et des muqueuses.
principalement) en forme de lance, rétréci aux
- Pour soulager les maux de gorge et les toux sèches.
extrémités et élargi en partie médiane, le plus
- Au niveau du tractus digestif, en cas de brûlures
souvent 3 à 4 fois plus long que large.
d’estomac et de reflux gastro-œsophagien. Ils
Laryngite — Inflammation du larynx (organe constituent alors un gel qui tapisse les muqueuses
cartilagineux de l’appareil respiratoire se situant au enflammées mais qui peut également stabiliser le
niveau de la gorge) affectant les cordes vocales et contenu stomacal et ainsi lutter mécaniquement
souvent accompagnée d’un enrouement voire d’une contre les remontées acides.
extinction de voix. - Comme laxatifs, lorsqu’ils sont pris en quantité
plus importante, en ramollissant les selles et en
augmentant leur volume.

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Muqueuse — Membrane tapissant l’intérieur des Oro-pharyngé — Qui concerne l’oropharynx, à
cavités de l’organisme en communication avec savoir la région du pharynx qui fait communiquer la
l’extérieur (organes dits « creux »). Les muqueuses cavité buccale avec l’œsophage.
sont donc présentes au niveau du tube digestif (de
Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou
la bouche au rectum), de l’appareil respiratoire, de
une inflorescence. Les dernières ramifications des
l’appareil urinaire, des appareils génitaux masculin
branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées
et féminin ainsi que de la face postérieure des
pédicelles.
paupières et de la face antérieure du globe oculaire
(conjonctive). Quelle que soit leur localisation, elles Pennée —
produisent du mucus protecteur ce qui leur permet 1- Se dit d’une feuille composée divisée en folioles
d’être en permanence humidifiées. disposées de part et d’autre d’un axe central
comme les barbes d’une plume.
Muscle lisse — Une des 3 catégories de muscles (aux
2- Se dit d’une feuille simple dont les nervures
côtés des muscles striés squelettiques et cardiaques).
secondaires ont la même disposition par rapport
Les muscles lisses sont présents dans la paroi de
au rachis. Dans ce cas, les nervures sont latérales,
nombreux organes (tels que les intestins, l’utérus,
droites et parallèles.
vésicules, les vaisseaux sanguins sauf ceux de très
petit diamètre…). Ils se contractent de manière Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe
involontaire. à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.
Nervation — Mode de disposition des nervures
sur le limbe d’une feuille. Les quatre principaux Pharmacopée — La pharmacopée au sens
types de nervation sont : les nervations pennées large est un recueil recensant un ensemble de
(ou penninerves), palmées (ou palmatinerves), remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
à nervure unique (ou uninerves) ou à nervures également préciser les usages qui sont associés.
parallèles (ou parallélinerves). Les pharmacopées européenne et française sont
des recueils officiels destiné aux professionnels de
Nervures — Pièces foliaires correspondant au
santé recensant l’ensemble des remèdes utilisés :
prolongement et à la ramification du pétiole dans le
plantes médicinales, substances minérales,
limbe de la feuille, elles sont aussi le prolongement
animales, principes actifs de synthèse et formes
du pédoncule dans les éléments foliacées comme
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
les sépales, les pétales ou les bractées. Elles se
de textes appelés monographies.
traduisent par des lignes, de tailles et d’épaisseurs
variables, parfois saillantes ou bombées, dans Pharyngite — Inflammation du pharynx.
lesquelles se situent l’essentiel des tissus conducteurs
de sève mais aussi d’eau, dans ou hors de la Provitamine A — Molécule précurseur de la
feuille ou de la plante. Leur disposition est très vitamine A.
variable : pennées, réticulées, curvinervées, palmées, Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
parallèles, en éventail... courts et souples.
Opposés — Se dit de deux organes (souvent des Rhume des foins — Pathologie allergique
feuilles) qui s’insèrent à un même niveau en se dépourvue de caractère infectieux. L’exposition de la
faisant face. muqueuse nasale aux allergènes (acariens, animaux
ORL — Acronyme d’OtoRhinoLaryngé/-ologie. domestiques, pollens, farine…) déclenche une
Qui se rapporte donc à cette sphère qui regroupe réaction allergique à l’origine d’une inflammation
l’oreille, les cavités nasales et le laryngopharynx. locale entraînant un ensemble de symptômes :
obstruction nasale, écoulement nasal clair et
abondant bilatéral, éternuements en salve et

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démangeaisons et picotements au niveau du nez et Tanins — Composés végétaux de la famille des
des yeux. Synonyme : rhinite allergique. polyphénols qui réagissent avec les protéines.
Dans la bouche, ils vont donner une sensation
Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
d’astringence en se fixant aux protéines salivaires.
très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
De même, en se fixant aux protéines des tissus et
niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles
muqueuses, ils vont les resserrer et les assécher.
forment une rosette durant la première année de
Ils ont également la capacité d’induire la
leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se
vasoconstriction de petits vaisseaux, ce qui leur
maintiennent sous forme de rosette l’hiver alors que
confère des propriétés hémostatiques.
le reste de la plante a disparu.
Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
Saponosides — Catégorie de glycosides végétaux,
c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
également appelée saponines (dénomination
la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent.
anglaise) constituée de sucres solubles dans l’eau
La plante peut donc se reproduire plusieurs années
ainsi que d’une partie lipophile de type stéroïdienne
de suite. Les vivaces les plus connues sont les
ou triterpénique. Le fait de posséder une partie
arbres, mais il existe de nombreuses herbacées
affine pour l’eau et une autre pour les lipides
vivaces comme la consoude officinale (Symphytum
explique qu’ils agissent préférentiellement au niveau
officinale L.), la berce commune (Heracleum
des membranes des cellules.
sphondylium L.), la gentiane jaune (Gentiana lutea
Stade végétatif — Phase durant laquelle la plante L.) ou l’arnica (Arnica montana L.)... On parle aussi
n’est formée que de feuilles. Correspond à la vie de plante pérenne.
de la plante à l’exclusion de la floraison et de la
VNR — Valeurs Nutritionnelles de Référence
fructification.
à savoir valeurs repères de la quantité de
micronutriments (vitamines, minéraux…) présente
dans les aliments et nécessaire aux individus en
fonction de leur âge, de leur sexe etc...

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Sources

1. Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Liste A des plantes médicinales utilisées
traditionnellement. (2017). Disponible sur : https://www.ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/
application/9efaa71075f10658632e2dbbd7b95c73.pdf.
2. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora Gallica - Flore de France. Biotope éditions (2014).
- Plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.) : p.894
- Plantain majeur (Plantago major L.) : p.892
- Plantain moyen (Plantago media L.) : p.891
3. Tela Botanica. Plantago lanceolata L. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-49948-
synthese.
4. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Plantago lanceolata L. Disponible sur : https://www.
gbif.org/fr/species/8208358.
5. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis (2013).
- Plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.) : p.595
- Plantain majeur (Plantago major L.) : p.596
- Plantain moyen (Plantago media L.) : p.596
6. Tela Botanica. Plantago major L. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-49976-
synthese.
7. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Plantago major L. Disponible sur : https://www.gbif.
org/fr/species/3189767.
8. Streeter, D., Hart-Davis, C., Hardcastle, A., Cole, F. & Harper, L. Guide Delachaux des fleurs de France
et d’Europe. Delachaux et Niestlé (2011).
9. Lisan, B. Plantes bio-indicatrices de France. Disponible sur : https://www.doc-developpement-durable.
org/documents-agronomiques/plantes_bio-indicatrices.pdf.
10. Tela Botanica. Plantago media L. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-50001-
synthese.
11. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Plantago media L. Disponible sur : https://www.gbif.
org/fr/species/3189747.
12. Guil-Guerrero, J. L. Nutritional composition of Plantago species (P. Major L., P. Lanceolata L., and P.
Media L.). Ecol. Food Nutr. 40, 481–495 (2001).
13. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
Lavoisier Tec & Doc, p.415-418 (2003).
14. Goetz, P. & Hadji-Minaglou, F. Conseil en phytothérapie : Guide à l’usage du prescripteur. Lavoisier Tec
& Doc, p.300-303 (2019).
15. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie, Gemmothérapie. Grancher, p.331 (2017).
16. Samuelsen, A. B. The traditional uses, chemical constituents and biological activities of Plantago major
L. A review. J. Ethnopharmacol. 71, 1–21 (2000).
17. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie. Plantes médicinales. Lavoisier Tec & Doc, p.140 (2016).
18. Chiang, L. C., Chiang, W., Chang, M. Y., Ng, L. T. & Lin, C. C. Antiviral activity of Plantago major
extracts and related compounds in vitro. Antiviral Res. 55, 53–62 (2002).

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Plantain lancéolé, majeur et moyen - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.23
19. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. Ouest France (2016).
20. Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC). Assessment report on Plantago lanceolata
L., folium. (2011). Disponible sur : https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-report/final-
assessment-report-plantago-lanceolata-l-folium_en.pdf.
21. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française, guide écologique illustré. vol. 2
IDF (1999).
- Gentiane jaune (Gentiana lutea L.) : p.1459
- Vératre blanc (Veratrum album subsp. album) : p.2163

Crédits photographiques

p. 5 - Flickr CC BY-SA 2.0 by F. D. Richards, modification apportée à l’oeuvre originale : rognage


https://www.flickr.com/photos/50697352@N00/7557421042
p. 14 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by Isidre blanc, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage https://commons.wikimedia.org/wiki/File:VERATRUM_ALBUM_-_GENTO_-_IB-955_
(Veladre).jpg
p. 14 - Commons wikimedia CC BY-SA 4.0 by Krzysztof Golik, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Veratrum_album_in_Jardin_Botanique_
de_l%27Aubrac_01.jpg
p. 14 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Ghislain118, modification apportée à l’œuvre originale :
rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gentiana_lutea_4_(Pyrenees).JPG

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Plantain lancéolé, majeur et moyen - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.24
F O R M AT I O N E N L I G N E

POLYPODE VULGAIRE

N.B. : Une fiche plus complète (avec plus de recettes culinaires et médicinales, les composants
des plantes…) vous sera présentée lorsque nous étudierons la famille des Polypodiaceae

Nom scientifique
Polypodium vulgare

Famille botanique :
Polypodiaceae

Nom anglais :
Common polypody

Répartition en France :
Un peu partout en France.

Répartition mondiale :
Europe ; Asie ; Afrique ; Amérique du Nord.

Milieux :
Rochers siliceux, plus rarement calcaires,
vieux murs ombragés, parfois troncs, sous-
bois, sur sols superficiels, frais à secs, neutres
ou acides, à mi-ombre, jusqu’à 2200 m.
Floraison :
Il ne fait pas de fleur. La reproduction se
fait par spores, de décembre à janvier.

Période de récolte :
Les rhizomes tout au long de l’année,
mais de préférence en juillet-aout.

© 2018, Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 1


Description :
Fougère vivace de 10 à 50cm.
Ses feuilles, aussi appelées frondes, sont persistantes
(elles restent toute l’année, même l’hiver).
Elles sont profondément divisées, une seule fois,
on dit qu’elles sont « une fois pennées », comme
un peigne qui aurait des dents des deux côtés.
Le pétiole (la « tige » de la feuille) n’a pas d’écaille.
Ses rhizomes épais (tiges souterraines remplies
de réserves alimentaires, d’où partent les feuilles)
de couleur verte, recouverts de courtes écailles
roussâtres, rampent à la surface du sol.

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Toxicité : CONFUSIONS POSSIBLES :
En application externe, elle pourrait provoquer
Autres espèces de polypodes
une réaction allergique sur la peau.
Il existe différentes espèces de polypodes
Cuisine : (Polypodium cambricum, Polypodium interjectum,
Son goût lui vaut d’être surnommé Polypodium virginianum, Polypodium glycyrrhiza…)
« réglisse des bois ». qui sont très difficiles à différencier à l’œil
nu. Comme vous n’aurez sans doute pas de
Grattez la racine pour enlever la terre et les écailles microscope avec vous pendant vos cueillettes,
roussâtres du rhizome, puis croquez directement partez du principe qu’un polypode est un
dedans ! Le premier goût peut être légèrement polypode, et que cela suffit pour le manger.
amer puis laisse place à un goût sucré de réglisse.
Le Polypodium glycyrrhiza a la particularité
On peut utiliser le rhizome séché et broyé finement de contenir une molécule au pouvoir sucrant
en poudre, pour parfumer différents desserts. 300 fois supérieur à celui du sucre !
Propriétés et usages médicinaux :
C’est la racine qui est utilisée.
Le polypode est :
• Expectorant (qui facilite la toux, qui expulse le
mucus des bronches encombrées) : utilisé contre
les toux chroniques et irritantes, les bronchites
Cholagogue (qui favorise l’évacuation de
la bile, liquide essentiel à la digestion des
graisses) : aide le foie à mieux fonctionner
• Laxatif doux : qui aide à aller à la selle, combat
la constipation (peut être utilisé chez les enfants)
• Fébrifuge (qui fait tomber la fièvre)
Pour profiter de ces propriétés, consommez 1
à 3g de poudre de rhizome séché par jour.

Contre-indications :
Aucune connue.

Anecdotes et autres informations :


Polypode signifie « plusieurs pieds », car ses
rhizomes comportent de nombreuses racines.

Conseils de culture :
On peut végétaliser un vieux muret avec cette
fougère, à condition qu’il soit bien humide, en
enveloppant les rhizomes dans de la mousse et
en les fixant dans la position souhaitée. Les laisser
humide jusqu’à établissement de la plante.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles,


François Couplan, Nouvelle édition (2017), Sang de la Terre

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de


diagnostic des sols, Volume 1, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les


animaux, Jean Bruneton, 3ème édition, Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, édition Equilibres Aujourd’hui

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique,


Gaston Bonnier et Georges de Layens, Belin, 1986

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales ; Michel Dubray ; Lucien Souny ; 2010

Le guide familial des plantes médicinales ; D. Lousse, N. Macé, C. Saint-Béat, A. Tardif ; Mango ; 2017

Du bon usage des plantes qui soignent ; Jacques Fleurentin ; Ouest-France 2013

Flore forestière française : guide écologique illustré ; volume I Plaines et collines ; J.-
C. Rameau, D. Mansion, G. Dumé ; Institut pour le développement forestier

250 remèdes naturels à faire soi-même ; Dr Claudine Luu ; Terre vivante ; 2016

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes

Traité pratique de phytothérapie ; Dr Jean-Michel MOREL

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales ; Michel DUBRAY

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

PRÊLE DES CHAMPS

Tige stérile de prêle des champs (Equisetum arvense L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION MONDIALE1,2


Equisetum arvense L. Europe, Asie, Afrique du Nord et Amérique du
Nord.
NOMS VERNACULAIRES
Prêle des champs, queue-de-cheval MILIEUX1–3
La prêle aime les sols humides à forte rétention
FAMILLE BOTANIQUE d’eau, même profonde, et de pH neutre, ni trop
Equisetaceae acide, ni trop basique, ainsi que les sols argileux,
limoneux ou sableux. On la retrouve dans les
NOM ANGLAIS champs, les lisières forestières, les prairies, au bord
des chemins, dans les fossés, les carrières, les sous-
Common horsetail
bois. La prêle est ubiquiste*. C’est une espèce
très compétitive : si un terrain lui plaît, elle prend
RÉPARTITION EN FRANCE1,2 rapidement beaucoup de place.
Commune dans toute la France et en Corse.
Présente jusqu’à 2500 mètres d’altitude.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Prêle des champs - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.1
FLORAISON2 • La tige stérile, très sillonnée, creuse, vert pâle
La prêle ne fait pas de fleurs. Sa reproduction se fait et ramifiée*, mesure entre 20 et 60 cm de
par spores*, de mars à mai. hauteur et entre 3 et 5 mm de diamètre. Elle
est composée d’éléments, appelés articles*, qui
PÉRIODE DE RÉCOLTE s’emboîtent les uns dans les autres.
Les rameaux de la tige stérile, comme cette
• Jeunes tiges fertiles : mars.
dernière, sont composés d’articles*. Lorsqu’on
• Tiges stériles : mai à août. retire un article* de la tige, la collerette restante
est appelée gaine*.
DESCRIPTION1–4 Le premier article* des rameaux (le plus proche
La prêle est une plante vivace* de 10 à 60 cm de de la tige) est plus long que la gaine* de la tige.
hauteur, constituée de deux tiges : la première est la Les rameaux sont disposés en verticilles*. Ils sont
tige fertile qui sort au tout début du printemps et la simples et pleins, à 4 angles ou 4 côtes séparées
seconde est la tige stérile, que l’on retrouve entre les par de profonds sillons.
mois de mai et d’août. • Ses rhizomes* se répandent juste sous la surface
• La tige fertile mesure entre 10 et 25 cm. Cette du sol et donnent naissance à de nouvelles tiges
tige non ramifiée* est de couleur brun-rouge car aériennes. Ce mode de reproduction dit végétatif
non chlorophyllienne et est surmontée d’un épi (par opposition à la reproduction sexuée) est à
oblong* de sporanges* contenant les spores* l’origine des colonies de prêles. On parle dans ce
qui permettent la reproduction. Elle meurt après cas de rhizomes traçants.
la fructification.

Colonie de tiges fertiles de prêle des champs (Equisetum arvense L.).

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Prêle des champs - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.2
Jeune pousse fertile brun-rouge et son épi de sporange contenant les spores.

Tige sillonnée avec insertion en verticille des rameaux et gaine bien visible. Tige stérile ramifiée.

Le premier article des rameaux (le plus Les rameaux et la tige sont composés d’articles Rameau coupé
proche de la tige) est plus long que la qui se détachent les uns des autres. transversalement en forme
gaine de la tige chez la prêle des champs d’étoile à 4 branches.
(Equisetum arvense L.).

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CUISINE • Flavonoïdes* (0,2 à 0,9 %)8–11 : principalement
Les très jeunes pousses de tiges fertiles et stériles des hétérosides de quercétol et de kaempférol.
sont comestibles, de préférence cuites à l’eau ou • Acides phénoliques*7,10,13 : principalement les
à la vapeur. Elles peuvent être aussi coupées en acides cinnamique et caféique ainsi que leurs
morceaux et ajoutées aux salades5. Au Japon, dérivés.
elles sont parfois dégustées cuites à la vapeur et • Autres molécules sous forme de traces7–9 :
assaisonnées avec de la sauce soja6. stérols* et alcaloïdes* (nicotine notamment).
Lorsque les tiges sont trop vieilles, elles sont trop
riches en silicium, ce qui n’est pas très agréable et Propriétés
peut être abrasif pour les muqueuses digestives. Parmi l’ensemble des propriétés présentées ici, notez
que la prêle des champs est surtout connue pour
NUTRIMENTS 7–11
ses propriétés reminéralisantes, cicatrisantes et
La prêle est très riche en minéraux (15-20%) et diurétiques*.
notamment en silicium* (5-10%). • Reminéralisantes8,10,11 : grâce à la forte teneur
en silicium* et en potassium, la prêle favorise la
Quantité Ration minéralisation et renforce les os, les cheveux et
moyenne des besoins les ongles. Des études in vivo ont effectivement
Nutriments pour 100 g journaliers montré que l’administration d’Equisetum
de poids sec (% des VNR*) arvense L. contribue à l’augmentation de la
densité minérale osseuse14.
Potassium 2-3 g 115 %
• Réparation, cicatrisation et consolidation
Calcium 1,3 g 162 %
tissulaire10,15 : grâce à la forte teneur en silicium*
Vitamine C 20-33 mg 25-41 %
permettant la stimulation de la synthèse de
Vitamine E 4,9 mg 41 % collagène.
*VNR : Valeurs Nutritionnelles de Référence. • Diurétiques*7,8 : lié à la présence de flavonoïdes*
et d’acides phénoliques*. Une étude clinique
a montré un effet diurétique* léger chez des
Elle contient également d’autres minéraux en
volontaires sains lors de l’administration d’un
plus faible quantité tels que du magnésium, du
extrait sec d’Equisetum arvense L.16
manganèse, du phosphore, du sodium.
• Autres propriétés7,8 :
PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICINAUX - Antioxydantes* : grâce à la présence d’acides
Partie de la plante utilisée : parties aériennes stériles phénoliques* et de flavonoïdes*9,13.
qui appartiennent à la liste A* des plantes utilisées -A  nti-inflammatoires* et analgésiques*17,18 :
traditionnellement de la pharmacopée* française. grâce aux flavonoïdes* et aux acides
phénoliques*. Cette activité anti-inflammatoire*
Molécules actives explique en partie l’utilisation de la plante dans
• Silicium* (5-10 %)8,11,12 sous forme d’acide le traitement des rhumatismes dont l’efficacité
silicique et de silicates (dont une faible partie a déjà été observée en clinique19.
hydrosoluble et organique), aux propriétés
reminéralisantes et cicatrisantes.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Prêle des champs - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.4
Indications7,10,11 Remèdes
Les indications de la prêle des champs sont Toutes les préparations suivantes couvrent les
principalement liées à ses effets diurétique ou indications vues précédemment. Pour les propriétés
reminéralisant et cicatrisant. Selon les cas, la reminéralisantes, on privilégiera plutôt la forme de
composante anti-inflammatoire pourra également poudre.
apporter une contribution bénéfique.
En usage interne
Les autorités réglementaires (française, Pour les propriétés reminéralisantes, on privilégiera
Commission E allemande et européenne) plutôt le remède sous forme de poudre.
reconnaissent l’usage traditionnel de la plante
entière pour les indications suivantes : traitement de
• Tisane7,8
certains types d’œdèmes* (traumatique et statique),
des pathologies bactériennes et inflammatoires des Préparation :
voies urinaires ainsi que pour sa contribution à la - I nfusion : 2 à 5 g de parties aériennes séchées
cicatrisation des plaies . 10 dans environ 150 mL (une tasse) d’eau
bouillante et laisser infuser 10 à 15 min.
On retiendra par ailleurs, les indications -D  écoction* : 1,5 à 3 g de parties aériennes
traditionnelles suivantes : séchées (ou 7,5-15 g de plante fraîche) dans
150 mL d’eau d’eau. Faire bouillir 30 min.
Utilisation : Boire 3 tasses par jour.
En usage interne :
Indications : Toutes les indications vues
• Par ses effets diurétiques : action sur la sphère
précédemment pour l’usage interne.
urinaire10 :
-Œ  dèmes* d’origine traumatique et statique en
raison de ses propriétés diurétiques. • Poudre7,10,20
Attention : il faut éviter son utilisation pour des Préparation : Faire sécher la prêle entière et la
œdèmes* liés à une insuffisance cardiaque* ou mixer au blender. Passer la poudre au tamis afin
rénale*. d’obtenir une poudre fine.
-T  roubles urinaires et rénaux mineurs (en Utilisation : Jusqu’à 2 cuillères à café de poudre
prévention de l’inflammation et de la lithiase par jour réparties en 2 fois avant ou après les
urinaire et dans les pathologies bactériennes et deux principaux repas (6 g/jour).
inflammatoires mineures des voies urinaires). Indications : Reminéralisant et anti-rhumatismal.
• Par ses effets reminéralisants et cicatrisants :
action sur les os, tissus et phanères7 • Alcoolature
- Fractures (pour favoriser la consolidation) Préparation (méthode simplifiée) : Couper les
- Ostéoporose* (en complément du traitement parties aériennes fraîches en petits morceaux, les
médical) mettre dans un bocal et recouvrir avec le double
- I nflammations et douleurs articulaires de la masse d’alcool à 55 % vol. (pour 50 g de
(tendinite, arthrite, arthrose, rhumatismes) prêle fraîche, ajouter 100 g d’alcool à 55 % vol.).
-C  hute de cheveux. Laisser macérer 3 semaines à l’abri de la lumière
en remuant régulièrement sans ouvrir le flacon
puis filtrer à l’aide d’un linge propre.
En usage externe :
Verser le liquide obtenu dans une bouteille ou un
• Par ses effets reminéralisants et cicatrisant : flacon teinté et étiqueter. L’alcoolature peut se
cicatrisation des plaies et blessures et conserver jusqu’à 5 ans.
inflammations diverses10.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Prêle des champs - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.5
Utilisation : 1 à 3 mL (20 à 60 gouttes), 3 fois CONTRE-INDICATIONS7,10,22
par jour7. • La prêle est contre-indiquée en cas d’œdème*
Indication : Diurétique*. associé à un dysfonctionnement cardiaque* ou
rénal*7.
En usage externe
• Décoction* pour application locale8,21 Quelques précisions : les propriétés
Préparation : Réaliser une décoction* de 10 g de diurétiques* (que présente la prêle) sont de
prêle sèche pour 1 L d’eau. Faire frémir 30 min manière générale intéressantes dans les
puis filtrer et laisser refroidir. cas d’œdèmes* puisqu’un œdème* est une
Utilisation : Appliquer en compresse sur la peau. infiltration et une accumulation anormale,
dans les espaces intercellulaires des tissus ou
Indications : Plaies, eczéma*.
des organes de liquide, provenant du sang.
TOXICITÉ22 La contre-indication dans les cas liés à une
• Troubles digestifs mineurs. insuffisance cardiaque* et rénale* pourrait
s’expliquer par :
• Des réactions allergiques cutanées à la prêle
ont pu être observées. • Le fait que ce sont des pathologies
nécessitant un suivi médical particulier.
Précaution particulière10,22 • La présence de potassium qui peut
Une consommation excessive et/ou prolongée de provoquer des troubles cardiaques et
prêle peut entraîner une carence en vitamine B1 ainsi aggraver un problème existant.
(thiamine) en raison de la présence de thiaminase,
• La richesse en minéraux qui peuvent
une enzyme qui dégrade la thiamine. Quelques cas
s’accumuler et se montrer problématiques
cliniques, mais essentiellement vétérinaires (chevaux),
en cas d’insuffisance rénale*.
ont été décrits suite à la consommation de prêle.
Chez les personnes déjà carencées en thiamine
(par exemple chez les personnes alcooliques), • La prêle est déconseillée :
une consommation excessive et/ou prolongée de - Chez la femme enceinte et allaitante ainsi que
prêle peut ainsi conduire à des lésions cérébrales les enfants de moins de 12 ans10.
ou cardiaques au travers d’une maladie appelée Notez qu’il s’agit d’une mise en garde par
« béribéri* ». principe de précaution en raison du manque
Notez que la thiaminase est inactivée à 100 °C ou d’études scientifiques sur des populations pour
au contact de l’alcool. lesquelles il convient d’être particulièrement
vigilant (et non pas d’une contre-indication
Précautions d’utilisation faisant suite à des manifestations cliniques
Veillez à bien vous hydrater lorsque vous utilisez démontrant des effets délétères).
la prêle et à l’utiliser sous forme de cures de - Chez les personnes alcooliques ou présentant
3 semaines au maximum, éventuellement des carences en thiamine (comme expliqué
renouvelées avec une pause d’une semaine entre précédemment)10.
2 cures, afin d’éviter de fatiguer les reins (du fait de - En cas de traitement au lithium en raison du
la grande quantité de minéraux qui pousse les reins risque de déshydratation lié à l’effet diurétique*
à travailler plus)22. de la prêle22.
- En cas de prise de médicaments diurétiques*
pour ne pas additionner les effets.
- En cas de traitement à base de digitaliques22.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Prêle des champs - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.6
AUTRES USAGES CONFUSIONS POSSIBLES
• Du fait de sa richesse en silicium et son caractère • La prêle des champs peut être confondue avec
abrasif, la prêle a été utilisée pour polir les d’autres prêles, toutefois, elle est la seule prêle
métaux et le bois . Les tiges stériles peuvent
11
utilisée pour ses propriétés médicinales et la
même être nouées en un tampon à récurer pour seule que nous vous recommandons pour un
nettoyer les casseroles !23
usage culinaire.
• Le purin de prêle est un antifongique et
antibactérien efficace contre le mildiou ainsi que BON À SAVOIR
d’autres maladies de plantes. Pour le réaliser,
c’est très simple : laisser macérer 1 kg de prêle Pour ne pas confondre la prêle des champs
pour 10 L d’eau pendant 1 ou 2 semaines (Equisetum arvense L.) avec une autre
en fonction de la vitesse de fermentation en prêle, il faut observer les rameaux et les
remuant tous les 2 jours. Pulvériser sur les plantes gaines.
le purin ainsi obtenu et dilué à 5 % pour une Si le premier article* des rameaux (le plus
utilisation en préventif ou à 10-20 % pour un proche de la tige) est plus long que la
effet curatif. gaine* de la tige, c’est bien la prêle des
champs (Equisetum arvense L.).
ANECDOTES ET AUTRES
INFORMATIONS Parmi les nombreuses autres prêles, il est important
• La prêle est une des rares plantes, avec les de connaître les suivantes qui sont à éviter :
fougères, les mousses et le ginkgo, à ne pas • Prêle géante (Equisetum telmateia Ehrh.), par
avoir modifié son aspect physique depuis la précaution et manque d’informations. Même si
préhistoire. Cependant, les prêles d’autrefois ses jeunes pousses et ses racines ont été et sont
pouvaient être bien plus grandes : on a retrouvé parfois encore consommées aujourd’hui, nous ne
des prêles fossilisées atteignant 20 à 40 m de recommandons pas son usage culinaire.
hauteur !
• Prêle des marais (Equisetum palustre L.), à
• Le nom de la famille botanique des cause de la présence d’alcaloïdes toxiques24.
Equisetaceae, vient du latin Equus : cheval et
seta : crin. Un autre nom de la prêle est d’ailleurs
« queue de cheval ». Cela viendrait d’une D’autres prêles sont assez fréquentes :
pratique ancienne qui consistait à en attacher à • La prêle des eaux (Equisetum fluviatile L.) dont
la queue des chevaux afin de pouvoir ainsi mieux la tige est presque totalement creuse.
chasser les mouches qui les importunaient. • La prêle rameuse (Equisetum ramosissimum
• Conseils de culture : la prêle se reproduisant Desf.) proche de la prêle des marais (Equisetum
de façon végétative, vous pouvez couper une palustre L.) mais dont les dents de la gaine sont
partie de ses rhizomes* et emporter vos boutures caduques* et ne laissent qu’une rangée de petits
chez vous. Placez-la dans un lieu humide triangles bruns à la place de celles-ci.
où elle pourra, si elle s’y plaît, se répandre.
Mais attention, elle peut rapidement devenir
envahissante et une fois en place, il est très
difficile de s’en défaire.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Prêle des champs - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.7
Prêle des champs Prêle géante Prêle des marais
(Equisetum arvense L.) (Equisetum telmateia Ehrh.) (Equisetum palustre L.)
Equisetaceae Equisetaceae Equisetaceae

Jeunes pousses comestibles. À éviter par précaution et Toxicité par la présence


manque d’informations. d’alcaloïdes24.

Médicinale. Propriétés et usages médicinaux : Propriétés et usages médicinaux :


aucun. aucun.

Sol : Humides, à forte rétention Sol : Lisières de forêts, sols Sol : Prairies humides, marais.
d’eau. engorgés en eau.

Description4 : Description4 : Description4 :


• Tiges fertiles et stériles • Tiges fertiles et stériles • Tiges fertiles et stériles
poussent à 2 périodes poussent à 2 périodes poussent en même temps
distinctes. distinctes. et sont semblables vertes et
ramifiées.
• Tige fertile brun-rouge non • Tige fertile brunâtre non • Tige fertile verte, ramifiée*.
ramifiée*. ramifiée*.
• Tige stérile verte, très • Tige stérile vert clair à • Tige stérile verte, ramifiée*
ramifiée, mesurant 20 blanchâtre, très ramifiée dès la base, mesurant jusqu’à
à 60 cm et 3 à 5 mm de et non sillonnée, mesurant 80 cm.
diamètre. jusqu’à 120 cm de haut et
1 cm de diamètre.
• Gaine constituée de 8 à • Gaine constituée de 20 à • Gaine constituée de 5 à
10 dents terminées par une 35 dents effilées et brunes. 8 dents brunes à bordure
pointe sombre. blanchâtre.
• Le 1er article* des rameaux (le • Le 1er article* des rameaux est • Le 1er article* des rameaux est
plus proche de la tige) est plus plus petit que la gaine* de la 2 fois plus petit que la gaine*
long que la gaine* de la tige. tige. de la tige.
• Les rameaux sont verticillés et • Verticilles de rameaux très • Les rameaux sont verticillés et
à 4 angles. serrés. à 5 ou 6 angles.

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Prêle des champs Prêle géante Prêle des marais
(Equisetum arvense L.) (Equisetum telmateia Ehrh.) (Equisetum palustre L.)
Equisetaceae Equisetaceae Equisetaceae

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Prêle des champs Prêle géante Prêle des marais
(Equisetum arvense L.) (Equisetum telmateia Ehrh.) (Equisetum palustre L.)
Equisetaceae Equisetaceae Equisetaceae

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SYNTHÈSE

>L
 a prêle des champs (Equisetum arvense L.) est une plante herbacée vivace* de la
famille des Equisetaceae. Commune dans toute la France, elle aime les sols humides à
forte rétention d’eau.

>L
 a plante présente 2 types de tiges poussant chacune à une période bien distincte :
• La tige fertile, non ramifiée*, brun-rouge croît au tout début du printemps. Elle
mesure entre 10 et 25 cm et est surmontée d’un épi oblong* de sporanges* qui
contiennent des spores*. Elle meurt après fructification.
• La tige stérile ramifiée*, verte est présente de mai à août. Elle mesure de 20 à 60 cm
de hauteur et de 3 à 5 mm de diamètre. Elle présente des gaines* constituées de
8-10 dents à l’insertion des rameaux. Les rameaux poussent en verticilles* et forment
une étoile à 4 branches lorsqu’ils sont coupés transversalement. Ils sont composés
d’articles* qui s’emboîtent les uns dans les autres.
Le premier article* des rameaux est plus long que la gaine* de la tige.
• Les rhizomes* de la tige stérile se répandent juste sous la surface du sol et donnent
naissance à de nouvelles tiges stériles aériennes. On parle de reproduction végétative.

>L
 es très jeunes tiges fertiles sont comestibles cuites à la vapeur ou crues en salades.
La prêle est très riche en minéraux (15-20 %) dont 5 à 10% de silicium*. La prêle est
également riche en potassium (115 % des VNR*) et en calcium (162 % des VNR*)
et contient d’autres minéraux en plus faible quantité tels que du magnésium, du
manganèse, du phosphore, du sodium ou encore de la vitamine C (25-41 % des VNR*)
et de la vitamine E (41 % de des VNR*).

>L
 es parties aériennes stériles appartiennent à la liste A* des plantes utilisées
traditionnellement de la pharmacopée* française.
Elles contiennent du silicium*, des flavonoïdes* et des acides phénoliques* et sont
principalement utilisées comme reminéralisantes et cicatrisantes, pour consolider les os
et les tissus mais aussi comme diurétiques* et anti-inflammatoires*.
Elles sont notamment indiquées :
• En usage interne en tisane (infusion et décoction*), en poudre ou en alcoolature
comme reminéralisant, anti-rhumatismal et diurétique* en cas d’inflammation, de
douleurs articulaires et de troubles urinaires.
• En usage externe pour la cicatrisation des plaies et en cas d’eczéma*.

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>D
 es problèmes digestifs mineurs ou des réactions allergiques cutanées ont pu être
rarement observés.
Une consommation excessive et/ou prolongée de prêle peut entraîner une carence en
vitamine B1.
La prêle est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants de moins de
12 ans, aux personnes alcooliques, en cas d’œdème* associé à un dysfonctionnement
cardiaque* ou rénal*, en cas de prise de traitement diurétiques* ou de digitaliques.

>L
 a prêle des champs (Equisetum arvense L.) est la seule prêle qu’on utilisera pour un
usage culinaire ou médicinal.
Les confusions possibles concernent d’autres espèces de prêles qui sont toutes à éviter
comme par exemple :
• La prêle géante (Equisetum telmateia Ehrh.) par précaution et manque
d’informations.
• La prêle des marais (Equisetum palustre L.) à cause de ses alcaloïdes toxiques.

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GLOSSAIRE
Acide phénolique — Classe de composés Béribéri — Maladie apparaissant suite à une
phénoliques caractérisée par la présence d’au moins carence en vitamine B1 (malnutrition, alcoolisme),
une fonction acide carboxylique et d’une fonction se traduisant par des troubles neurologiques et
phénol. Exemples : acide acétylsalicylique, acide cardiaques, associé à une grande fatigue et un
rosmarinique. amaigrissement.

Alcaloïdes — Composés « super-actifs », azotés Caduc — Se dit d’un organe qui se détache et
(contenant au moins un atome d’azote « N »), tombe spontanément après sa formation ou selon
issus de végétaux. Cette activité thérapeutique très un rythme annuel. Par extension, on parle d’arbre
intense est, logiquement, souvent associée à une caduc ou caduc quand celui-ci perd son feuillage
certaine toxicité. Historiquement, les chimistes qui les à l’automne et se retrouve « nu ». On utilise
ont isolés avaient observé leur caractéristique d’avoir « caduque » au féminin.
des propriétés alcalines, d’où leur nom.
Décoction — Procédé consistant à faire bouillir dans
Analgésique — un liquide une substance végétale, afin d’en extraire
- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur le principe actif. Ce procédé est souvent utilisé
(algie) ». Synonyme : antalgique, anti-douleur. pour les parties les plus dures des plantes (racines,
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs graines, écorce, bois).
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre
Diurétique — Qui stimule la production de l’urine.
la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe Eczéma — Maladie de peau d’origine allergique
«a» privatif). très fréquente, caractérisée par une rougeur,
de fines vésicules, des squames, ainsi que des
Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à
démangeaisons.
l’inflammation, à savoir un ensemble de
manifestations cliniques locales survenant en Flavonoïdes — Famille de molécules faisant partie
réaction à des agressions d’origines variées de la grande classe des polyphénols. Les flavonoïdes
(microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires, jouent le rôle de pigments pour les végétaux
…) et se caractérisant par 4 grands symptômes : assurant leur coloration ainsi que leur protection vis-
rougeur, chaleur, douleur et gonflement. à-vis des rayonnements ultra-violets. Ils sont connus
pour leurs propriétés veinoactives (en renforçant
Antioxydant — Entité chimique stable,
la résistance des capillaires et en diminuant leur
préférentiellement attaquée par les radicaux
perméabilité) et antioxydantes (capacité à lutter
libres, qui va ainsi mettre un terme à la réaction
contre les méfaits des radicaux libres). Par ailleurs,
d’oxydation que ces derniers propagent. Cette
ils pourraient présenter d’autres propriétés telles
réaction d’oxydation est, entre autres, à l’origine du
qu’anti-inflammatoires, anti-infectieuses et immuno-
phénomène de rancissement dans les préparations,
stimulantes voire immunomodulatrices...
et d’effets délétères au niveau d’un organisme.

Article — Partie, séparée par des étranglements,


superposée et comprise entre deux articulations ou
rétrécissements, pouvant se séparer à un moment
donné. La réunion de chacune des parties constitue
un organe.

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Gaine — Pièce foliaire élargie située à la base de Ostéoporose — Affection généralisée du
certaines feuilles, bractées, involucres ou pétioles, se squelette caractérisée par une diminution de la
prolongeant sur la tige ou le rameau, en l’entourant densité osseuse et par une détérioration du tissu
en partie ou complètement sur une longueur plus osseux conduisant à une augmentation de la
moins importante. Elles peuvent être de formes et fragilité osseuse et du risque de fracture. Elle est
tailles très variées : larges, fines, petites, grandes, principalement liée au vieillissement et touche le
enveloppantes, embrassantes, formant un étui plus souvent les femmes après la ménopause et
ouvert, un tube fermé ou aux bords se superposant les personnes âgées (39% des femmes de plus de
et s’enroulant autour de la tige… Les gaines servent 65 ans seraient concernées). Après 70 ans la perte
notamment à protéger l’organe des agressions osseuse est équivalente entre les femmes et les
extérieures (pluie, froid, broutage…). hommes.

Insuffisance cardiaque — Incapacité du cœur à Pharmacopée — La pharmacopée au sens


fournir un débit adapté aux besoins en oxygène de large est un recueil recensant un ensemble de
l’organisme. Elle se traduit par une forte fatigue et remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
un essoufflement. également préciser les usages qui sont associés.
Les pharmacopées européenne et française sont
Insuffisance rénale — Réduction de la capacité des recueils officiels destinés aux professionnels
des reins à assurer ses fonctions de filtration et de santé recensant l’ensemble des remèdes
d’élimination, accompagné de déséquilibres en utilisés : plantes médicinales, substances minérales,
eau et en minéraux et pouvant aboutir à une animales, principes actifs de synthèse et formes
accumulation de déchets du métabolisme dans le pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
corps. Cette perte fonctionnelle peut être partielle de textes appelés monographies.
ou totale, transitoire ou définitive, chronique ou
aiguë. Elle se traduit par une élévation des taux de Ramifié — Qualifie un organe se divisant en
créatinine et d’urée dans le sang. plusieurs éléments ayant des liens entre eux, comme
les branches et les rameaux.
Liste A — Liste des plantes médicinales utilisées
traditionnellement et considérées comme ayant des Rhizome —Tige souterraine vivace, généralement à
propriétés médicinales. Cette liste est composée de peu près horizontale, émettant chaque année des
600 plantes, dont 148 plantes pour lesquelles la racines adventives et des tiges aériennes. et dont les
dispensation n’est pas réservée aux pharmaciens. feuilles sont réduites à des écailles sèches, ce qui le
distingue d’une racine.
Oblong — Désigne un organe (feuille, bractée,
stipule) qui a une forme bien plus longue que large Silicium — Métalloïde physiologiquement impliqué
(3 à 4 fois), arrondie au deux extrémités et avec des dans la fixation du calcium au niveau des os et
côtés plus ou moins parallèles. stimulant la reminéralisation et la régénération
du collagène. C’est une protéine structurale
Œdème — Infiltration et accumulation anormale indispensable à la solidité et à la résistance du tissus
de liquide provenant du sang dans les espaces conjonctif. Le silicium participe également à la
intercellulaires des tissus ou des organes, entraînant stimulation du système immunitaire.
un gonflement (mou ou dur) de ces tissus ou de ces
organes. Sporange — Organe où se forment les spores.
Les causes de la formation d’un œdème sont très
variées : choc, infection, inflammation de tout
type, allergies (œdème de Quincke), médicaments,
diminution anormale du drainage de la lymphe,
problèmes veineux, insuffisance cardiaque...

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Spore — Désigne une cellule, ou plus rarement Ubiquiste — Se dit d’une espèce présente et se
une formation de plusieurs cellules, qui permet la maintenant sur des territoires étendus, et aux
reproduction (sexuée ou asexuée) d’une espèce biotopes très variés, du fait de sa très grande
et qui, en se développant, donne directement adaptation environnementale.
naissance à un nouvel individu, sans fécondation.
Certaines d’entre elles (surtout chez les bactéries et Verticille — Se dit d’un ensemble d’organes, pièces
les champignons) sont extrêmements résistantes et ou ramifications (3 au minimum) secondaires
peuvent survivre des milliers d’années, permettant insérés en rayon, au même niveau, autour de l’axe
la dispersion de l’espèce à de grandes distances de primaire, ou du point central qui les porte. Feuilles,
son lieu d’origine ou longtemps après la disparition stipules et rameaux peuvent être verticillés, les pièces
du « parent ». On les retrouve chez de nombreuses florales (calice, corolle, androcée, pistil) le sont
bactéries, plantes (fougères, mousses, algues…) et ordinairement.
champignons.
Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
Stérols — Classe de molécules appartenant aux c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
lipides. D’un point de vue chimique, il s’agit d’alcools la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent. La
polycycliques complexes présentant un poids plante peut donc se reproduire plusieurs années de
moléculaire élevé. Exemple : cholestérol. suite.

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Sources

1. Tela Botanica. Equisetum arvense L. Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-3301-


synthese
2. Rameau, J. claude, Mansion, D., Dumé, G. & Gauberville, C. Flore forestière française, guide
écologique illustré. IDF, Tome 1, p.277 (2008).
3. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales : guide de diagnostic
des sols. Editions promonature, volume 1, p.158 (2005).
4. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, p.39 (2013).
5. Couplan, F. Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées. Delachaux, p.230 (2011).
6. Thévenin, T. Le chemin des herbes. Ulmer (2012).
7. Goetz, P. & Hadji-Minaglou, F. Conseil en phytothérapie : Guide à l’usage du prescripteur. Lavoisier,
p.303-305 (2019).
8. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
Lavoisier, p.172-175 (2003).
9. Al-Snafi, P. D. A. E. The pharmacology of Equisetum arvense- A review. IOSR J. Pharm. IOSRPHR.
Volume 7, Issue 2 Version. 1, p31-42 (2017).
10. EMA. Assessment report on Equisetum arvense L., herba. Disponible sur : https://www.ema.europa.eu/
en/documents/herbal-report/final-assessment-report-equisetum-arvense-l-herba_en.pdf
11. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie, Gemmothérapie. Grancher, p. 240
(2017).
12. Currie, H. A. & Perry, C. C. Silica in Plants: Biological, Biochemical and Chemical Studies. Ann. Bot.
100, 1383–1389 (2007).
13. Mimica-Dukic, N. et al. Phenolic Compounds in Field Horsetail (Equisetum arvense L.) as Natural
Antioxidants. Molecules. 13, 1455–1464 (2008).
14. Arbabzadegan, N. et al. Effect of equisetum arvense extract on bone mineral density in Wistar rats via
digital radiography. Casp. J. Intern. Med. 10, 176–182 (2019).
15. Ozay, Y. et al. Effects of Equisetum arvense Ointment on Diabetic Wound Healing in Rats. Wounds
Compend. Clin. Res. Pract. 25, 234–241 (2013).
16. Carneiro, D. M. et al. Randomized, Double-Blind Clinical Trial to Assess the Acute Diuretic Effect of
Equisetum arvense (Field Horsetail) in Healthy Volunteers. Evid.-Based Complement. Altern. Med.
ECAM 2014, 760683 (2014).
17. Gründemann, C. et al. Equisetum arvense (common horsetail) modulates the function of inflammatory
immunocompetent cells. BMC Complement. Altern. Med. 4, 14:283 (2014).
18. Do Monte, F. H. M. et al. Antinociceptive and anti-inflammatory properties of the hydroalcoholic
extract of stems from Equisetum arvense L. in mice. Pharmacol. Res. 49, 239–243 (2004).
19. Jiang, X. et al. Horsetail mixture on rheumatoid arthritis and its regulation on TNF-α and IL-10. Pak. J.
Pharm. Sci. 27, 2019–2023 (2014).
20. De Hody, C. & Terrazzoni, J. Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages comestibles dans la
ville. Flammarion (2017).

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21. Lapraz, J.-C. & Carillon, A. Plantes médicinales - Phytothérapie clinique intégrative et médecine
endobiogénique. Lavoisier Tec&Doc (2017).
22. Vidal. Le guide des plantes qui soignent. Vidal, p.358-361 (2010).
23. Couplan, F. Le régal végétal - Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles. Sang Terre, p.43-44
(2017).
24. Toxiplante. Equisetum palustre L. Disponible sur : https://www.toxiplante.fr/monographies/prele.html.

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault


et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

PRIMEVÈRE

Primevère officinale (Primula veris L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1–3


Primula veris L. Commune dans toute la France. Un peu plus rare
dans l’ouest et dans la région méditerranéenne.
NOMS VERNACULAIRES Présente jusqu’à environ 2 000 mètres d’altitude.
Primevère officinale, coucou
RÉPARTITION MONDIALE2
FAMILLE BOTANIQUE Europe, Caucase.
Primulaceae
MILIEUX/SOL1,2,4
NOM ANGLAIS Sols au pH basique à légèrement acide, plutôt
Cowslip frais et secs. Sols argileux, moyennement riches
en nutriments. On retrouve la primevère officinale
(Primula veris L.) dans les prairies, les haies, les bords
de chemins, les lisières et les bois, les pelouses.

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FLORAISON4
Fin février- fin avril.

PÉRIODES DE RÉCOLTE
• Fleurs (usage médicinal ou culinaire) : avril.
• Feuilles (usage culinaire) : mars-avril.
• Racines (usage médicinal ou culinaire) : toute
l’année (mais plus difficiles à trouver en hiver car
les feuilles disparaissent).

DESCRIPTION2,5
La primevère est une plante herbacée*, vivace*, qui
aime le soleil (héliophile) ou la mi-ombre, mesurant
10 à 30 cm de haut.
• La hampe* florale est plus longue que les
feuilles et couverte d’un fin duvet.
• Les feuilles disposées en rosette* ont un long et
large pétiole* qui s’élargit en limbe* oval. Elles
sont pubescentes*, vert clair, dentées, à nervures
bien marquées. Le dessous du limbe peut être
plus clair voire grisâtre.
Dessous de limbe plus clair voire grisâtre (Primula veris L.).

Feuilles en rosette à long et large pétiole (Primula veris L.). Feuilles en rosette vue du dessus. (Primula veris L.)

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Corolle à 5 pétales soudés en un tube, formant 5 lobes tachetés de orange (Primula veris L.). Fleurs jaunes disposées en ombelles, courbées
du même côté (Primula veris L.). Calice renflé à
5 dents composé de 5 sépales soudés de primevère
officinale (Primula veris L.).

• Les fleurs, à pédoncule long et velu, sont Il est intéressant ici de signaler 2 autres espèces de
disposées en ombelles*. Elles sont jaune vif et primevères :
odorantes, courbées d’un même côté. • Primula elatior (L.), primevère des bois,
La corolle* est composée de 5 pétales soudés en ou primevère élevée, absente des côtes
un tube à 5 lobes ayant 5 taches orangées au méditerranéennes, de la pointe bretonne et de
centre de chaque lobe. la Vendée, mais fréquente partout ailleurs en
Le calice* est constitué de 5 sépales* soudés, France et préférant un sol profond et frais à pH
il est allongé, renflé, velu et forme un tube à basique à légèrement acide.
5 dents. • Primula vulgaris Huds., primevère acaule, ou
primevère commune, plus rare, voire absente du
quart Est de la France, ainsi que de la région
Midi-Pyrénées, mais très courante partout
ailleurs en France, poussant dans un sol frais à
assez sec, dans un pH basique à légèrement
acide.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Primevère - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 3
Les 3 espèces sont botaniquement très similaires, voici les points permettant de les différencier :

Primevère officinale Primevère des bois Primevère acaule


Primula veris ( L.) Primula elatior (L.) Hill Primula vulgaris Huds.

Primula vulgaris Huds.


subsp rubra
Plante entière

Primula vulgaris Huds.


subsp vulgaris
-L
 imbe* brusquement ou - Limbe* brusquement ou - Limbe* graduellement
graduellement rétréci en graduellement rétréci en atténué jusqu’à la base.
pétiole*. pétiole*.
-P
 étiole* marqué, ailé sur - Pétiole* peu marqué, ailé. - Pétiole* peu marqué.
une partie.
Feuille
-N
 ervation réticulée* aux - Nervation fortement - Nervation réticulée*.
bords du limbe. réticulée*.
-F
 euille vert clair dessus, - Feuille verte sur les deux - Feuille verte plus pâle et
grisâtre et velues dessous. faces. velue en dessous.

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- Hampe* florale longue - Hampe* florale longue
- Pédoncule* plus court
(10-30 cm). (10-30 cm). (5-15 cm).
- Fleurs en ombelles*. - Fleurs en ombelles*.
- Fleur dressée solitaire.
- Couleur jaune citron. - Couleur jaune pâle.
- Couleur jaune pâle, rose
ou violette.
- Avec une tache orange vif - Jaune plus foncé à la base - Avec une tache orangée
Fleur sur chaque pétale*. des pétales* (couronne). plus soutenue à la base
des pétales*.
- Fleurs ne s’ouvrant pas - Fleurs bien ouvertes, - Fleurs bien ouvertes,
complètement, en forme présentant une corolle* présentant une corolle*
de coupe (6 à 15 mm de large et plane (12 à 18 mm large et plane (2-3 cm de
diamètre). de diamètre). diamètre).
- Calice* à dents obtuses. - Calice* à dents aigües. - Calice* à dents aigües.

CUISINE8 des farces, les faire infuser dans du lait végétal


Les 3 espèces de primevères : la primevère pour préparer des desserts. On peut encore s’en
officinale (Primula veris L.), la primevère élevée servir pour aromatiser des boissons, comme par
(Primula elatior (L.) Hill) et la primevère des exemple une boisson d’origine anglaise (cowslip
jardins (Primula vulgaris Huds.), sont comestibles et wine) légèrement alcoolisée à base de fleurs
employées en cuisine de la même façon. fermentées dans de l’eau avec du miel.

La primevère a un léger goût anisé qui parfume LE SAVIEZ-VOUS ?


délicatement les plats. On peut consommer les Les racines peuvent être utilisées pour
jeunes feuilles, les feuilles plus âgées, les racines et donner un parfum anisé aux bouillons
les fleurs. ou aux boissons. Certains chefs cuisent
• Les jeunes feuilles peuvent être ajoutées crues leurs légumes à la vapeur de racines de
aux salades, elles sont légèrement anisées et primevère.
légèrement piquantes.
• Les feuilles plus âgées peuvent être cuites et
préparées en soupe, ou mélangées avec d’autres
légumes.
• Les fleurs décorent tous types de plats, salés et
sucrés, les salades, les desserts, en apportant
une note aromatique très agréable, miellée,
légèrement anisée. Pour la décoration, on
peut cristalliser les fleurs en les badigeonnant
de blanc d’œuf légèrement battu, puis en les
saupoudrant délicatement de sucre fin avant
de les laisser sécher 2 bonnes heures. On peut
aussi les préparer en beignets, les ajouter à

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Recette de beignets de fleurs de coucou • La fleur séchée de primevère officinale
Ingrédients : 250 mL de lait (animal ou végétal) ; (Primula veris, L.) est inscrite à la pharmacopée
2 jaunes d’œuf et 2 blancs d’œufs battus en neige ; française12 et fait l’objet d’un rapport de
200 g de farine tamisée ; 1 cuil. à café d’huile l’HMPC13.
d’olive ; huile de friture.
Ces deux parties de plante appartiennent au
• Mélanger les jaunes avec le lait afin d’obtenir
monopole pharmaceutique.
une consistance onctueuse.
• Incorporer la farine, les blancs battus et l’huile
d’olive et mélangez délicatement. Il faut que
la pâte soit assez fluide, si elle est trop épaisse, 1/ La racine
ajouter un peu d’eau.
• Chauffer l’huile à frire. Molécules actives
• Tremper les bouquets dans la pâte et les plonger • Saponosides* triterpéniques14,15 (3-12%).
dans l’huile de friture chaude. Une fois cuits, les Ils auraient des propriétés bactéricides*,
déposer sur un papier absorbant et saupoudrer fongicides* et antivirales*. Ils ont aussi des
légèrement de sucre. propriétés détergentes (tensioactifs*), et seraient
diurétiques* et expectorants*16.
• Glycosides phénoliques17 (2,3%) (primevérine,
NUTRIMENTS primulavérine).
Les feuilles fraîches sont une excellente source
de vitamine C, elles en contiendraient jusqu’à Propriétés
2400 mg pour 100 g . Ainsi, pour avoir une idée, Par voie interne
9,10

20 à 30 feuilles fraîches de primevère permettraient • Expectorante* grâce aux saponosides* qui


de couvrir nos besoins quotidiens en cette vitamine auraient un effet irritant sur les muqueuses*
(RNP* 110 mg). Il n’est cependant pas conseillé digestives, induisant ainsi :
de consommer autant de feuilles à la fois car, en
- Une production réflexe de mucus bronchique ,
grande quantité, elle peuvent occasionner des
troubles gastro-intestinaux. - Une fluidification du mucus (dilution et
diminution de sa viscosité).
Ces 2 effets combinés faciliteraient ainsi
l’expectoration*.
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS
ET USAGES MÉDICINAUX Cet usage traditionnel, également valable
pour les fleurs, est reconnu par les Cahiers
La primevère officinale (Primula veris, L.) et la de l’Agence 199814 (en cas de toux) et par
primevère élevée (Primula elatior (L.) Hill) sont la Commission E allemande27 (dans le cas
considérées comme ayant les mêmes applications d’inflammations des voies respiratoires).
thérapeutiques. Cet effet est soutenu par certaines études
• Les racines séchées de primevère officinale scientifiques18,19, cependant les données cliniques
(Primula veris L.) et de primevère élevée (Primula manquent pour conclure de façon formelle.
elatior L. (Hill)) sont inscrites à la pharmacopée
française et européenne et font l’objet d’un
rapport de l’HMPC11.

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Par voie externe • Alcoolature
• Adoucissante, antiprurigineuse* et comme Préparation : Méthode simplifiée à base d’alcool
trophique protecteur* (propriété reconnue, de fruits à 40 % : couper les racines fraîches
comme pour les fleurs, par les Cahiers de en petits morceaux. Les mettre dans un bocal
l’Agence 1998)14,20. et recouvrir avec l’alcool. Laisser macérer 3
• Antiseptique14. semaines à l’abri de la lumière puis filtrer à
l’aide d’un linge propre en pressant bien fort
la macération. Verser le liquide obtenu dans
Indications une bouteille ou un flacon teinté et étiqueter.
Par voie interne14,17 L’alcoolature se conserve jusqu’à 5 ans.
• Affections des voies respiratoires avec toux Utilisation : 10 à 20 gouttes dans un verre d’eau
et encombrement bronchique (toux grasse, 3 fois par jour.
bronchite* chronique). Indications : Toux, inflammation des voies
respiratoires.
Par voie externe14,17
• Hygiène buccale. Par voie externe
• Affections dermatologiques en traitement • Décoction pour compresse ou bain de bouche
d’appoint adoucissant et antiprurigineux*. Préparation : Réaliser une décoction en suivant
la recette ci-dessus.
• Crevasses, écorchures, gerçures, piqûres
Utilisation et indications :
d’insectes comme trophique protecteur*.
- En compresse : imbiber un linge ou une gaze
et appliquer en compresse sur la zone à traiter
POUR EN SAVOIR PLUS (contusions*, crevasses, écorchures, gerçures,
En médecine traditionnelle, les racines piqûres d’insectes, affections dermatologiques).
de primevère étaient également utilisées - En bain de bouche pour l’hygiène buccale.
contre la coqueluche* et l’asthme*14.

2/ La fleur entière (avec calice)


Remèdes 14

Par voie interne Molécules actives14, 20-24


La commission E27 et l’ESCOP recommandent une • Saponosides* triterpéniques14,20 essentiellement
prise de 0,5 à 1,5 g par jour de racines séchées. présents dans les sépales (jusqu’à 2%).
• Décoction • Flavonoïdes*14 (3%) : kaempférol, rutoside.
Préparation : Verser 0,2 à 0,5 g de racines Ils sont surtout connus pour leurs propriétés
séchées dans 250 mL d’eau froide, monter à veino-actives* et antioxydantes*. Par ailleurs, ils
ébullition et laisser reposer 5 minutes à couvert. seraient anti-inflammatoires, anti-infectieux et
Filtrer. Une cuillère à café contient environ 3,5 g immunostimulants*.
de racine. • Caroténoïdes*14 aux propriétés anti-oxydantes.
Utilisation : À boire dans la journée, en 2 ou
• Acide rosmarinique14 aux propriétés anti-
3 fois.
oxydantes22, antivirales, anti-inflammatoires23,
Indications : Affections respiratoires.
antibactériennes24...

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Propriétés TOXICITÉ14,17,25
Par voie interne Aucune toxicité connue à ce jour.
• Expectorant* et sécrétolytique* doux, c’est-à-
dire favorisant la sécrétion de mucus (comme
pour les racines)17,20,21. EFFETS INDÉSIRABLES26
• Des cas d’allergies sont recensés, provoquant des
Par voie externe dermatites* et des érythèmes* en usage externe.
• Adoucissant, antiprurigineux* et comme • De rares troubles gastro-intestinaux mineurs ont
trophique protecteur* (comme pour les été observés (sûrement dus à l’aspect irritant des
racines)14,20. saponosides).

Indications
Mêmes indications que pour les racines14,20. INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Aucune connue26,27.
Remèdes
Par voie interne
CONTRE-INDICATIONS
• Infusion de fleurs14
Éviter en cas :
Préparation : Verser ½ à 1 L d’eau bouillante
sur 1 à 3 cuillères à café de fleurs sèches. Laisser • D’allergie aux primevères20.
infuser 10 minutes et filtrer. Ajouter un peu de • D’inflammation gastrique (gastrite*, ulcère*)15,26.
miel, selon vos goûts.
Utilisation : Boire une tasse plusieurs fois par jour.
Indications : À utiliser en cas d’inflammation des ANECDOTES ET AUTRES
voies respiratoires. INFORMATIONS :
• Sirop de fleurs • Son nom vernaculaire « coucou » vient du fait
Préparation : Faire une infusion à partir de 50 g que sa floraison correspond au retour de l’oiseau
de fleurs fraîches dans ½ L d’eau frémissante, du même nom de sa migration hivernale28.
laisser macérer 6 à 12 h. Filtrer. Ajouter 0,9 kg
• En médecine traditionnelle, les racines de
de sucre, porter à ébullition pendant 10 mn.
primevère étaient également utilisées contre la
Verser à chaud dans des bouteilles stérilisées et
coqueluche* et l’asthme*14.
reboucher.
Utilisation : Pour un enfant de 3 à 15 ans :
1 cuillère à café, 3 fois par jour.
Pour un adulte : 1 cuillère à soupe, 3 fois par jour.
Indications : En cas de problèmes respiratoires
ou de toux.

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SYNTHÈSE

> La primevère officinale (Primula veris (L.)), la primevère des bois (Primula elatior (L.)
Hill.) et la primevère commune (Primula vulgaris Huds), sont des plantes herbacées
vivaces présentes presque partout en France et qui fleurissent de mars à mai. Très
proches botaniquement, elles présentent cependant quelques différences :
• Des feuilles en rosettes*, avec :
- un pétiole* marqué, partiellement ailé, et des feuilles grisâtres au-dessous pour
Primula veris (L.),
- un pétiole moins marqué, entièrement ailé, et des feuilles bien vertes dessus et
dessous pour Primula elatior (L.) Hill.,
- un pétiole très peu marqué (court) et des feuilles grisâtres au-dessous pour
Primula vulgaris Huds.
• Une hampe* florale :
- longue (10-30 cm) portant une ombelle* de fleurs pour Primula veris (L.) et
Primula elatior (L.) Hill.,
- courte (5-15 cm) portant une seule fleur dressée pour Primula vulgaris Huds.
• Des fleurs :
- jaune vif, tachées d’orange, à la corolle* partiellement ouverte en forme de coupe,
et au calice* à dents obtuses pour Primula veris (L.),
- jaune pâle, avec ou sans tache jaune plus soutenu, à la corolle* bien ouverte et
plane, et au calice* à dents aigües, pour Primula elatior (L.) Hill.,
- jaune pâle, rose ou violette, de 2 à 3 cm de diamètre pour Primula vulgaris Huds.

> Les 3 espèces de primevères sont comestibles. Elles apportent un goût légèrement anisé
et piquant aux préparations. Les feuilles et fleurs peuvent se manger crues ou cuites.

> Les feuilles sont une excellente source de vitamine C, elles en contiendraient jusqu’à
2400 mg pour 100 g, ce qui signifie que 20 à 30 feuilles fraîches de primevère
permettraient de couvrir nos besoins quotidiens en cette vitamine (RNP* 110 mg).

> La primevère officinale (Primula veris L.) et la primevère élevée (Primula elatior (L.) Hill.)
seulement sont utilisées en thérapeutique et reconnues pour leur action sur 2 sphères
distinctes : les voies respiratoires et la peau. Les fleurs comme les racines sont utilisées.
Les fleurs et les racines ont les mêmes indications, seule la posologie change, les racines
étant plus riches en saponosides.

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> Expectorante* grâce à la présence de saponosides*, la primevère agit en cas
d’affections des voies respiratoires : encombrement bronchique avec toux grasse,
bronchite*, bronchite* chronique, etc.

> Elle peut aussi servir de traitement d’appoint en cas d’affections dermatologiques
grâce à ses propriétés émollientes* et anti-prurigineuses*, et de trophique protecteur* en
cas de gerçures, crevasses, écorchures, piqûres d’insectes.
• La racine sera surtout utilisée :
- En interne, en décoction ou en alcoolature pour les problèmes respiratoires,
- En externe, en compresse ou en bain de bouche pour l’hygiène buccale.
• Les fleurs seront surtout utilisées par voie interne en infusion ou en sirop.

> Si l’usage de la primevère est en général bien toléré, il faut cependant veiller à bien
respecter les doses recommandées.
De plus, consommée en trop grosses quantités, elle pourrait en effet provoquer des
troubles gastro-intestinaux légers.

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GLOSSAIRE

Antalgique — Qui supprime la douleur. Les Caroténoïdes — Composés chimiques de la grande


termes analgésiques, antalgiques et antidouleurs classe des terpènes, appartenant plus précisémment
sont souvent utilisés comme des synonymes. Tous aux tétraterpènes. Produits au cours de la
permettent en effet de faire face à la douleur (algie). photosynthèse, ces pigments sont retrouvés dans
Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs les feuilles, fruits et fleurs de nombreux végétaux et
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre la jouent un rôle protecteur vis-à-vis des rayonnements
douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les analgésiques nocifs. Chez les animaux, certains d’entre eux (et
permettent de la supprimer (préfixe « a » privatif). notamment le beta-carotène) sont des précurseurs
Anti-infectieux — Qui s’oppose à une infection, de la vitamine A.
à savoir la pénétration et le développement Coqueluche — Infection respiratoire très
pathologique de micro-organismes (bactéries, virus, contagieuse, elle touche particulièrement les enfants
champignons) chez un être vivant. en bas âge. Les symptômes sont des quintes de
Antioxydant — Se dit d’entités chimiques stables, toux qui, en l’absence de traitement, peuvent durer
préférentiellement attaquées par les radicaux plusieurs semaines. La bactérie responsable est
libres, qui vont ainsi mettre un terme à la réaction Bordetella pertussis.
d’oxydation que ces derniers propagent. Cette Corolle — Souvent colorée, c’est l’enveloppe interne
réaction d’oxydation étant, entre autres, à du périanthe, elle est formée de l’ensemble des
l’origine du phénomène de rancissement dans les pétales qui peuvent être libres ou soudés.
préparations, et d’effets délétères au niveau d’un Dermatite ou dermite — Désigne tout type
organisme. d’inflammation de la peau. Il en existe différents
Anti-prurigineux — Qui s’oppose aux types : par exemple, les dermites irritatives de
démangeaisons (prurit). contact, par frottement ou dues à des molécules
Antiviral — Qui lutte contre les virus. chimiques irritantes (pouvant provenir de plantes ou
de produits industriels), les dermites allergiques de
Asthme — Maladie inflammatoire chronique de la contact (type eczéma ou urticaire), etc.
muqueuse bronchique liée à un trouble ventilatoire
obstructif qui s’exprime sous forme de crise et qui est Diurétique — Qui stimule la production de l’urine.
au moins partiellement réversible. Emollient — Qui adoucit, relâche et calme
Bactéricide — Se dit d’une substance d’origine l’inflammation.
naturelle ou synthétique, qui lutte contre les Érythème — Rougeur de la peau, localisée ou
bactéries en les détruisant. diffuse, disparaissant lorsque l’on effectue une
Bronchite — Inflammation des bronches souvent pression.
accompagnée d’une production importante de Expectorant — Qui facilite l’expulsion de sécrétions
mucus et d’une toux. bronchiques (crachats) par la toux.
Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la Expectoration — Action d’expulser par la bouche en
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et toussant des sécrétions bronchiques.
généralement de couleur verte.

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Flavonoïdes — Famille de molécules faisant partie Névralgie — Douleur située sur le trajet d’un ou
de la grande classe des polyphénols. Les flavonoïdes plusieurs nerfs ou au niveau des régions qu’ils
jouent le rôle de pigments pour les végétaux innervent. Elle peut être aiguë ou prolongée,
assurant leur coloration ainsi que leur protection vis- localisée ou diffuse ; les causes peuvent être variées.
à-vis des rayonnements ultra-violets. Ils sont connus Ombelle — Inflorescence dont les pédoncules de
pour leurs propriétés veinoactives (en renforçant chaque fleur partent du même point et s’élèvent
la résistance des capillaires et en diminuant leur à peu près tous à la même hauteur, donnant
perméabilité) et antioxydantes (capacité à lutter l’apparence d’un parasol.
contre les méfaits des radicaux libres). Par ailleurs,
ils pourraient présenter d’autres propriétés telles Pédoncule — Axe d’une inflorescence sur lequel sont
qu’anti-inflammatoires, anti-infectieuses et immuno- insérés les pédicelles, ou axe d’une fleur solitaire. Le
stimulantes voire immunomodulatrices... pédoncule prend en général naissance sur la tige de
la plante.
Fongicide — Qui provoque la mort des
champignons microscopiques ; souvent utilisé Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe
comme synonyme du terme antifongique. à la tige ou à l’axe de fixation de la feuille. Les
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.
Gastrite — Inflammation de la muqueuse de
l’estomac. Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
courts et souples.
Hampe — Pédoncule allongé dépourvu de feuille
portant une fleur ou une inflorescence (ensemble de Réticulé — Qui forme un aspect, un dessin,
fleurs) et partant directement du collet de la racine, en réseau de lignes ou de crêtes entrecroisées.
le plus souvent droit et ferme. Exemple : nervures des feuilles de la menthe à
feuilles rondes (Mentha suaveolens Ehrh.), le saule
Herbacée — Se dit d’une plante non ligneuse, qui réticulé (Salix reticulata L.).
n’a pas de bois.
RNP — Référence Nutritionnelle pour la Population,
Immuno-stimulant — Qui stimule les défenses à savoir selon l’ANSES « apport quotidien qui
immunitaires. couvre le besoin de 97,5% de la population
Limbe — Partie en général aplatie et élargie de considérée, tel qu’estimé à partir des données
la feuille, prolongeant le pétiole, et qui est le siège expérimentales ». [Pour information, la RNP
principal de la photosynthèse, de la respiration et de correspond à la notion d’ANC « Apport Nutritionnel
la transpiration de la plante. Conseillé » qui n’est plus utilisée.]
Mellifère — Se dit d’une plante qui est fréquemment Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
butinée par les abeilles et dont elles vont récolter le très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
nectar ou encore le pollen ou le miellat. niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles
Muqueuse — Membrane tapissant l’intérieur des forment une rosette durant la première année de
cavités de l’organisme en communication avec leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se
l’extérieur (organes dits « creux »). Les muqueuses maintiennent sous forme de rosette l’hiver alors que
sont donc présentes au niveau du tube digestif (de le reste de la plante a disparu.
la bouche au rectum), de l’appareil respiratoire, de Saponosides — Catégorie de glycosides végétaux,
l’appareil urinaire, des appareils génitaux masculin également appelée saponines (dénomination
et féminin ainsi que de la face postérieure des anglaise), constituée de sucres solubles dans l’eau
paupières et de la face antérieure du globe oculaire ainsi que d’une partie lipophile de type stéroïdienne
(conjonctive). ou triterpénique. Le fait de posséder une partie
Quelle que soit leur localisation, elles produisent affine pour l’eau et une autre pour les lipides
du mucus protecteur ce qui leur permet d’être en explique qu’ils agissent préférentiellement au niveau
permanence humidifiées. des membranes des cellules.

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Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur Ulcère — Perte de substance au niveau de la peau
verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur ou des muqueuses. Du fait d’une faible cicatrisation,
le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et il peut évoluer d’un stade aigu vers un stade
dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le chronique. Un ulcère est associé à un phénomène
calice. inflammatoire, souvent la présence de pus et
Tensio-actif — Qui présente une double affinité, à présente localement un risque accru d’infection.
la fois hydrophile et lipophile. Ces deux propriétés Veino-actif — Qui agit sur les veines, par différents
antagonistes sont portées par deux parties distinctes modes selon le type de molécule utilisée : par
d’une même molécule. Synonyme : « amphiphile » une augmentation du tonus veineux au niveau
(littéralement « qui aime double »). des capillaires veineux et lymphatiques, par une
Trophique — Qui nourrit (se dit par exemple d’une action sur la paroi des veines en réduisant leur
substance/plante qui va nourrir les tissus sur lesquels perméabilité...
elle est appliquée). Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années.

Sources

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2. Rameau, J. claude, Mansion, D. & Dumé, G. Flore forestière française guide écologique illustré. 1,
3. eFlore – Tela Botanica.
4. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France.
5. Thomas, R., Busti, D. & Maillart, M. Petite flore de France Belgique, Luxembourg, Suisse.
6. eFlore – Tela Botanica.
7. eFlore – Tela Botanica.
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Plants and Orange Juices. Available at: https://www.researchgate.net/publication/315507712_Content_
of_Ascorbic_Acid_in_Common_Cowslip_Primula_veris_L_Compared_to_Common_Food_Plants_and_
Orange_Juices. (Accessed: 22nd March 2019)
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12. ANSM. PRIMEVERE (FLEUR DE) primula flos. (1996).
13. Anonymous. Primulae flos. European Medicines Agency (2018). Available at: https://www.ema.europa.
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14. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
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15. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. (2016).
16. Hoffmann, D. Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover.
(2003).
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18. Ciuman, R. R. Phytotherapeutic and naturopathic adjuvant therapies in otorhinolaryngology. Eur. Arch.
Otorhinolaryngol. 269, 389–397 (2012).
19. (PDF) COUGH PHYTOTHERAPY IN CHILDREN. ResearchGate doi: http://dx.doi.org/10.15690/
pf.v10i4.766
20. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales. 5e Edition. (2016).
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22. Adomako-Bonsu, A. G., Chan, S. L., Pratten, M. & Fry, J. R. Antioxidant activity of rosmarinic acid and
its principal metabolites in chemical and cellular systems: Importance of physico-chemical characteristics.
Toxicol. Vitro Int. J. Publ. Assoc. BIBRA 40, 248–255 (2017).
23. Swarup, V., Ghosh, J., Ghosh, S., Saxena, A. & Basu, A. Antiviral and anti-inflammatory effects of
rosmarinic acid in an experimental murine model of Japanese encephalitis. Antimicrob. Agents Chemother.
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25. Brinker, F. Herbal contraindications and drug interactions plus herbal adjuncts with medicines. (2010).
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Monographien/primulae-radix-primelwurzel.htm. (Accessed: 25th March 2019)
28. Lalière, G., Anglade, C. & Leray, C. Plantes comestibles cueillette et recettes des 4 saisons. (2012).

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Primevère - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 14
F O R M AT I O N E N L I G N E

ROQUETTE SAUVAGE

Nom scientifique :
Diplotaxis tenuifolia

Noms vernaculaires :
Diplotaxis à feuilles étroites, diplotaxe à feuilles
en lanières, roquette jaune, roquette sauvage

Famille botanique :
Brassicaceae

A noter : Cette famille ne contient pas


Roquette sauvage (Diplotaxis tenuifolia) avant floraison de plantes dangereuses en Europe.
Il existe tout de même deux exceptions  :
la giroflée commune ou giroflée des
murailles (Erysimum cheiri, ex Cheirantus
cheiri) et la vélar fausse-giroflée (Erysimum
cheirantoides) qui sont toutes les deux
toxiques en raison de la présence
d’hétérosides cardiotoniques.

Nom anglais :
Perennial wall rocket

Répartition en France :
Presque partout ainsi qu’en Corse.

Répartition mondiale :
Europe centrale et méridionale, Asie occidentale.

Roquette sauvage (Diplotaxis tenuifolia) en fleurs et en fruits

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Milieux / sols :

Aime les sols plutôt secs, sableux (des plaines, parcs


et terrains vagues), les climats chauds, la lumière,
les sols plutôt basiques, riches en nutriments
et pauvres en matières organiques.

Floraison :
Mai-Septembre

Période de récolte :
Feuilles, boutons floraux et fleurs : du printemps
à l’automne.

Description : Boutons floraux

Plante vivace, herbacée, glabre de 30 à 80 cm


de hauteur.
La tige est dressée, robuste et très feuillée.
Elle est poilue et sous-ligneuse à la base.

Les feuilles sont alternes (comme toutes les plantes


de la famille des Brassicaceae). Les inférieures sont
pennatifides (nervation pennée dont les échancrures
atteignent environ le milieu de chaque demi-limbe),
les supérieures entières ou peu divisées.

Fleurs jaunes aux pétales en croix, en grappes terminales

Feuilles inférieures pennatifides et supérieures entières ou peu divisées Fruits sont des siliques redressées

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Les fleurs sont d’un jaune soufre, odorantes Molécules actives :
et grandes entre 1,5 et 3 cm (pétales deux fois plus • Glucosinolates (composés soufrés ayant
longs que le calice). Leurs pétales forment une croix des propriétés détoxifiantes. Ils sont irritants
(caractéristique des Brassicaceae). Elles sont disposées des muqueuses.
en grappes terminales sur les rameaux. On les retrouve dans la majorité des plantes
de la famille des Brassicaceae qu’il faudra
Les fruits sont des siliques redressées, à deux loges éviter de consommer en excès).
avec des graines sur deux rangs. • Vitamine C, qui lui donne des propriétés
antioxydantes, stimulante du système
Cuisine : immunitaire et facilitant l’assimilation du fer.
Les feuilles, les boutons floraux et fleurs • Caroténoïdes (pigments retrouvés dans
sont comestibles crus ou cuits. les feuilles et fleurs de nombreux végétaux
Les feuilles sont piquantes (plus que la roquette et protecteurs de la plante vis à vis
cultivée) et aromatiques. Elles agrémenteront des rayonnements nocifs.
délicieusement vos salades. Elle fait d’ailleurs partie Certains sont des précurseurs de la vitamine
du mesclun niçois. A). Béta-carotène ou provitamine A, qui
Elle est consommée en région méditerranéenne sera transformée en vitamine A dans le corps.
et même cultivée aux Etats-Unis sous le nom La vitamine A (rétinol), est nécessaire à la
de sylvetta. fonction des cellules nerveuses photosensibles
(photorécepteurs) dans la rétine de l’œil.
Ses graines sont également comestibles et servent
Elle aide aussi à maintenir la santé de la peau
de condiments relevés.
et des muqueuses pulmonaires, intestinales
et urinaires, ainsi qu’à protéger contre
Idées de recettes : les infections.
• Pesto : Dans un mortier, broyez une poignée de • Flavonoïdes (composés qui donnent leurs
feuilles de roquette sauvage avec une poignée de pigments aux végétaux et ont des propriétés
feuilles de laitue, 7 cuillères à soupe d’huile d’olive contre l’oxydation). Initialement reconnus
et 2 de vinaigre de cidre. Puis ajoutez une pincée et utilisés pour leur propriétés veinotoniques
de sel. et vasculoprotectrices, ces propriétés
• Moutarde avec les graines. sont aujourd’hui remises en question et on leur
• Salade composée. confère surtout une activité antioxydante
• En garniture dans les sandwichs ou sur les pizzas par leur rôle de « piégeurs » de radicaux libres.
ou omelettes (cf vidéo et recette de la Frittata Les radicaux libres seraient responsables
de Christophe). de l’apparition de certains cancers,
de dégradations cellulaires et de diverses
• Gardez les feuilles moins tendres et ajoutez-les
pathologies (cardio-vasculaires, cataracte…).
à vos soupes ou vos ragoûts.
Ils pourraient avoir aussi des propriétés anti-
inflammatoires, anti-allergiques,
Ne pas en abuser à l’état cru hépato-protectrices, hypocholestérolémiantes,
car les plantes de la famille des diurétiques et anti-bactériennes.
Brassicaceae sont irritantes des muqueuses. Les graines et les feuilles contiennent des
flavonoïdes et en particulier de la quercétine
Nutriments : ou quercétol aux propriétés antioxydantes.
C’est une source de vitamine C, vitamine A La consommation d’aliments contenant
et de potassium, calcium et fer. de la quercétine serait associée

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à une diminution des risques de cancers En précaution d’emploi, la roquette étant irritante
(notamment dans les cancers du côlon pour les muqueuses à cause des glucosinolates
et des poumons, mais peu d’études ont été faites qu’elle contient, elle sera à éviter en cas d’irritation
à ce sujet). de l’estomac et des intestins et on évitera d’en
• Composés aromatiques volatils, dans les feuilles, consommer en excès.
aux propriétés anti-fongiques.
Autres usages :
Usages médicinaux : Pas d’autres usages recensés.
Diplotaxis tenuifolia contient plus de composés soufrés
que les autres Brassicaceae mais ses propriétés sont Anecdotes et autres informations :
sensiblement les mêmes que la roquette. Les Romains, les Grecs et les Égyptiens lui ont
notamment attribués une vertu aphrodisiaque
Les tiges feuillées auraient des propriétés : (la Science ne se prononce pas à ce sujet).
• Astringentes (qui resserent et assèchent les tissus, Dans l’antiquité, on la plantait au pied de la statue
favorisant ainsi leur cicatrisation). de Priape (Dieu de la fécondité) en demandant
• Dépuratives (qui stimulent certains organes à ces messieurs « paresseux » de consommer
pour l’élimination des toxines) liées à la présence ses feuilles crues et ses graines.
des glucosinolates. Cette réputation lui a valu d’être interdite,
au Moyen-Âge, dans les jardins des monastères.
• Diurétiques (qui stimulent la production d’urines).
• Antiscorbutiques, liées à la présence
de vitamine C.

Les graines sont rubéfiantes (qui produisent


une rougeur par congestion passagère et locale,
en application
sur la peau) pulvérisées et réduites en pâte appliquée
sur la peau.

Il est souhaitable de l’utiliser fraîche ou sous forme


de teinture alcoolique car elle perd la plupart
de ses propriétés en séchant.

Décoction ou infusion des tiges feuillées (50g par litre


d’eau bouillante sucrée, 3 fois par jour) pour calmer
la toux, l’enrouement, et les pathologies ORL
et bronchiques avec mucosités.

Toxicité :
Pas de toxicité recensée à notre connaissance.

Contre Indications :

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CONFUSIONS POSSIBLES

Les Brassicaceae du genre Diplotaxe sont assez


difficiles à distinguer des genres voisins, Roquette,
Sisymbre, Brassica…

Les principales confusions sont avec :


• Diplotaxis fausse roquette ou roquette blanche
(Diplotaxis erucoides) qui a les fleurs blanches.
• Roquette des murailles (Diplotaxis muralis)
qui a une tige non ligneuse à la base.
• Centaurée rude (Centaurea aspera) dont
les feuilles ne forment pas de rosette, sa tige
est couchée à la base et très rapeuse.

Fausse roquette (Diplotaxis erucoides)


Nom vernaculaire : Fausse roquette, roquette
blanche
Famille : Brassicaceae
Nom anglais : White rocket
Comestible
Ses jeunes feuilles et ses fleurs blanches peuvent être Fausse roquette (Diplotaxis erucoides) dont les fleurs de couleur blanche
se distinguent de celles de la roquette sauvage (Diplotaxis tenuifolia)
consommées dans les salades ou en pesto. Saveur de couleur jaune et dont la feuille est lyrée
très piquante.
Description : Toxicité : Pas de toxicité connue.
Plante annuelle, pubescente ou presque glabre. Propriétés et usages médicinaux : La plante aurait
des propriétés stimulantes, diurétiques
Tige de 30-50 cm, rameuse dès la base, feuillée.
et expectorantes. Très riche en vitamine C.
La forme des feuilles est assez différente : le pétiole
Autres usages : Pas d’autres usages connus.
est bordé par le limbe décurrent. Le limbe est plus
ou moins lobé, finement denté, avec ou sans poils,
râpeux, mat à brillant. Le lobe terminal est plus grand Roquette des murailles (Diplotaxis muralis)
que les autres, on dit que la feuille est lyrée. Nom vernaculaire : Roquette des murailles
Les fleurs sont blanches, souvent veinées de rose, Famille : Brassicaceae
avec 4 pétales en croix. Nom anglais : Annual wall-rocket
Grappe fructifère allongée, siliques dressées Comestible
et bosselées, contenant 2 rangs de graines ovales.
Feuilles et fleurs peuvent se consommer en salade.
Floraison : Avril à juin.
Description :
Milieu : Vignes et champs cultivés. Plante qui aime
le soleil (pousse surtout dans la moitié sud de la Plante annuelle ou bisannuelle, très voisine
France, sur des terrains secs et chauds), ainsi que les de la roquette sauvage.
sols basiques et peut pousser sur des terrains pauvres Tiges de 20-40 cm, grêles, ascendantes, presques
en matières organiques. glabres.

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Feuilles inférieures très découpées (présentes
uniquement dans la partie inférieure de la plante),
d’odeur très forte. Lobes aigus avec un poil
au bout des dents et une tige poilue et à la base,
non ligneuse. Pétioles courts.
Fleurs odorantes à 4 pétales jaunes, plus longs
que le calice, et sépales verts, dressés.

Roquette des murailles (Diplotaxis muralis) dont la tige non ligneuse dans sa
partie basse la distingue de la roquette sauvage (Diplotaxis tenuifolia)

Floraison : Mai-Août.
Milieu : Murs, champs, lieux vagues. Aime les terrains
ensoleillés et chauds, et les sols basiques, riches
en nutriments mais potentiellement pauvres
en matière organique.
Toxicité : Pas de toxicité connue.
Propriétés et usages médicinaux : Nous n’avons pas
trouvé d’usage recensé pour cette plante.
Autres usages : Pas d’autres usages connus.

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Sources

https://www.sciencedirect.com/topics/agricultural-and-biological-sciences/diplotaxis-tenuifolia

Diplotaxis tenuifolia: biology, production and properties. European Journal of Plant Science and
Biotechnology, NICOLETTI, Rosario, RAIMO, Francesco, et MICCIO, Gaetano, vol. 1, no 1, p. 36-43, 2007

Multitargeted cancer prevention by quercetin. Cancer letters, MURAKAMI, Akira, ASHIDA, Hitoshi, et
TERAO, Junji, vol. 269, no 2, p. 315-325, 2008

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau, D. Mansion,
G. Dumé, Institut pour le développement forestier

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème Édition, Promonature

Plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan, Eva Styner, Delachaux et Niestlé, 2018

Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance, sans risque de confusion,
Moutsie, Gérard Ducerf, Éditions de Terran, 2015

Dictionnaire visuel de botanique, Maurice Reille, Ulmer, 2014

Angiospermes, arbres et arbustes feuillus, leurs fleurs et leurs fruits, Maurice Reille, Ulmer, 2015

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

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Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
Livingstone Elsevier, 2nd Edition, 2013

Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, WICHTL Max, ANTON
Robert, Lavoisier, 2ème Edition, 2003

Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover,
David Hoffmann, 2003

The Herbal Medicine-Maker’s Handbook: A Home Manual Paperback, James Green, 2000

Traité de phytothérapie clinique : Endobiogénie et médecine, Christian Duraffourd, Jean-Claude Lapraz,


Masson, 2002

Traité pratique de phytothérapie, Jean-Michel, MOREL, Grancher, 2017

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3ème édition,
Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème Édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, Édition Equilibres Aujourd’hui, 1990

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition, Sang
de la Terre, 2017

La cuisine sauvage, François Couplan, Édition Sang de la Terre, 1990

L’appel gourmand de la forêt, Linda Louis, Édition la plage, 2011

Foraging & Feasting: A Field Guide and Wild Food Cookbook Hardcover, Dina Falconi, 2013

Reconnaître facilement les plantes, François Couplan, Delachaux et Niestlé, 2009

Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées, François Couplan, Broché, 2011

La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons, Philippe Andrianne, Broché, 1998

La phytembryothérapie - L’embryon de la gemmothérapie, Gérard Guéniot, Franck Ledoux, Broché, 2014

Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

250 remèdes naturels à faire soi-même, Dr Claudine Luu, Terre vivante , 2016

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Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016

Le guide familial des plantes médicinales, D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif, Broché, 2017

Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon Ouest France, 2016

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

ROSE TRÉMIÈRE

NOM SCIENTIFIQUE
Alcea rosea L.

NOMS VERNACULAIRES1
Rose trémière, passerose

FAMILLE BOTANIQUE
Malvaceae

NOM ANGLAIS
Hollyhock Flower

RÉPARTITION EN FRANCE1–3
La rose trémière est présente de façon dispersée et
la plupart du temps naturalisée, jusqu’à 400 mètres
d’altitude, souvent dans l’Ouest de la France et dans
le Midi.

RÉPARTITION MONDIALE4–6
Europe du Sud et Turquie. Il semblerait que la rose
trémière soit aussi présente en Asie et en Afrique.

MILIEUX/SOL1–3,7
Plante ornementale, parfois naturalisée, on la
retrouve près des habitations, le long des murs, près
des routes ou dans les décombres, les friches. La
rose trémière aime plutôt la chaleur, elle se plaît
dans des sols secs et au pH plutôt basique.

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Rose trémière - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés.1
FLORAISON
Juin à septembre (voire octobre).

PÉRIODE DE RÉCOLTE
• Feuilles : Mars à Mai.
• Jeunes tiges : Avril.
• Fruits : Juillet à Septembre.
• Racines : Automne, à la fin de l’hiver.

DESCRIPTION1,2,7,8 Jeunes pousses de fin d’hiver.


La rose trémière est une plante généralement
bisannuelle* (plus rarement vivace*) pouvant
mesurer de 1 à 3 mètres de hauteur, poilue, au port
érigé et à croissance rapide.
• La tige est vert clair, dressée et peu ramifiée.
Elle est souvent pubescente*.
• Les feuilles, alternes*, sont orbiculaires* et
palmatilobées* (5 à 7 lobes* en moyenne) à
base cordiforme*, à marge crénelée. Rugueuses
à nervures plus claires, elles sont recouvertes de
poils étoilés*.
• Les fleurs sont regroupées en épi et terminales.
• Le calice* est pubescent, composé de 5 sépales*
légèrement soudés à la base et doublé d’un
calicule* à 5-6 lobes, plus court que les sépales.
• La corolle* est de grande taille (entre 6 et 10 cm
de diamètre) et compte 5 pétales libres, 3 à 4
fois plus longs que les sépales. La couleur de ces
derniers varie du blanc au pourpre en passant
par toutes les nuances de rose et de rouge, ils
peuvent aussi être jaunes mais c’est plus rare.
• L’androcée* possède de nombreuses étamines*
formant un tube staminal* (caractéristique de la
famille des Malvaceae) qui entoure le style*. Tige vert clair, dressée, ronde et souvent pubescente, ses boutons floraux et
• Le gynécée* rassemble de nombreux carpelles* ses fruits.
soudés et disposés en couronne, ils sont
surmontés par un style unique qui traverse
le tube staminal et se termine par autant de
stigmates* qu’il y a de carpelles.
• Les fruits sont des polyakènes* qui renferment
15 à 20 akènes* disposés en verticille*, marqués,
sur le dos, d’un profond sillon bordé de 2 ailes. Ils
sont enveloppés dans le calice.

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Plante à poils étoilés. Feuilles entières, orbiculaires à base cordiforme et marge crénelée, rugueuse
à nervures plus claires.

Feuille palmatilobée à poils doux. Jeune bouton floral.

Grande fleur simple à 5 pétales libres. Au centre, tube staminal formé de nombreuses étamines soudées par leurs
filets entourant le style.

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Calice à 5 sépales et calicule à 5 sépalules.

Jeunes akènes tendres et frais disposés en verticille.

Fruit, polyakène à maturité. Akènes matures, marqués sur le dos d’un profond sillon bordé de 2 ailes.

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CUISINE8–10 Fleurs et feuilles
La rose trémière est tout à fait appropriée pour la Molécules actives :
cuisine. • Mucilages qui sont des polysaccharides formés
Les toutes jeunes feuilles peuvent se manger crues d’un assemblage de plusieurs sucres. Ces
hachées finement dans des salades, sinon de composés gonflent au contact de l’eau, formant
façon générale les feuilles se consomment cuites ainsi un gel protecteur sur les muqueuses ou
comme des légumes. Elles peuvent aussi être sur la peau. Les mucilages sont principalement
lactofermentées, seules ou avec d’autres légumes. employés pour leurs propriétés émollientes, c’est-
Les fleurs aussi sont comestibles, plus délicates à-dire qui relâchent, détendent, amollissent les
sans le double calice* qui n’a pas d’intérêt culinaire tissus13,14.
particulier. Elles peuvent servir à décorer salades, • Flavonoïdes dont des anthocyanosides présents
plats ou desserts. uniquement dans les fleurs et responsables
Enfin, les jeunes fruits encore verts et tendres de leur couleur. Ces molécules jouent le rôle
peuvent être dégustés comme des légumes. Ils ont de pigments pour les végétaux assurant leur
une consistance mucilagineuse et sont meilleurs coloration ainsi que leur protection vis-à-vis des
sans le calice. On peut les consommer crus dans les rayonnements ultra-violets. Ils confèrent à la
salades. plante des propriétés antioxydantes (capacité à
Les akènes secs et noirs peuvent être cuits et utilisés lutter contre les méfaits des radicaux libres)15.
pour épaissir la soupe par exemple. • Autres molécules (acides phénols16, acides gras
dans les graines17).
NUTRIMENTS11
Peu d’études se sont penchées sur les nutriments Propriétés
présents dans la rose trémière. Une étude en • Adoucissantes, émollientes* grâce au gel
Ousbékistan a mis en évidence les minéraux suivants protecteur formé par les mucilages.
dans les tiges et racines : fer, zinc, chrome, sélénium • Antitussives* par l’action émolliente des
et cuivre11. Tiges et racines contiennent aussi des mucilages sur les muqueuses*.
protéines (dont tous les acides aminés essentiels) et
• Anti-inflammatoires* : dans une étude, un
des polysaccharides (dont des mucilages*11,12).
extrait alcoolique de fleurs a montré un effet
anti-inflammatoire chez le rat18.
MOLÉCULES, PROPRIÉTÉS
• Immunostimulantes : quelques études se sont
ET USAGES MÉDICINAUX penchées sur l’activation du système immunitaire
La rose trémière est surtout utilisée à titre par des extraits de fleurs de rose trémière in
ornemental en Europe . vitro19,20 et chez la souris21.

En usage médicinal, ce sont surtout les fleurs qui Indications


sont utilisées mais d’autres parties peuvent l’être
Cette plante n’est pas utilisée couramment en
également. Nous avons regroupé feuilles et fleurs
herboristerie. Aucune indication thérapeutique
car leurs principales propriétés sont dues aux
n’est reconnue au niveau européen pour la rose
mucilages* présents dans ces deux parties.
trémière. La Commission E allemande a estimé en
1989 que l’efficacité de la rose trémière dans les
usages revendiqués n’était pas démontré et qu’elle
ne pouvait par conséquent pas en recommander
l’utilisation à des fins thérapeutiques.

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Elle est cependant inscrite sur la liste A de la CONTRE INDICATIONS
pharmacopée* française et des experts français Aucune contre-indication à notre connaissance23.
de l’agence du médicament reconnaissent que les
fleurs et les feuilles peuvent être utilisées dans les AUTRES USAGES
mêmes indications que la mauve des bois (Malva
• Une étude montre un effet hypoglycémiant*
sylvestris L.) à l’exception de la constipation.
et donc potentiellement antidiabétique* d’un
À savoir : extrait de graines chez le rat24.
• Par voie interne13,22 : • Un extrait hydroalcoolique de racines a montré
- Traditionnellement utilisées pour calmer les un effet bénéfique dans la prévention et
douleurs abdominales d’origine digestive. l’élimination des dépôts d’oxalate de calcium
- Traditionnellement utilisées dans le traitement dans le rein chez le rat et ayant ainsi un potentiel
symptomatique de la toux. effet contre les lithiases* rénales25.
• Par voie externe : • La rose trémière semble plus utilisée en Asie
- Traitement d’appoint adoucissant qu’en Europe, où en plus des utilisations
et antiprurigineux* des affections citées plus haut, elle serait aussi utilisée en cas
dermatologiques et trophique* protecteur d’asthme*, de transpiration excessive et comme
dans le traitement des crevasses, écorchures, calmant26.
gerçures et contre les piqûres d’insecte.
-A  ntalgique* dans les affections de la cavité ANECDOTES ET AUTRES
buccale et/ou du pharynx. INFORMATIONS
- I rritations ou gêne oculaire. • Le nom de la rose trémière vient de son ancien
nom, « rose d’outre-mer ». On la retrouve aussi
sous la dénomination de Althaea rosea.
Posologie des remèdes
• Nectarifère*, la rose trémière est une plante
• Par voie interne
hôte visitée par les colibris et les papillons,
Nous n’avons pas trouvé d’indication précise sur
jouant un rôle important dans le maintien de
les posologies de rose trémière à utiliser par voie
la biodiversité. Les plantes hôtes apportent une
orale.
nourriture spécifique et parfois un abri et un lieu
• Par voie externe de ponte à certaines espèces animales, et sont la
La rose trémière peut s’employer de la même base de grands équilibres biologiques27.
manière que la mauve sylvestre (Malva
• À une époque les fleurs les plus foncées (riches
sylvestris L.).
en anthocyanes* et tanins*) auraient servi de
colorant pour les boissons (vin, sirop, liqueurs) ou
les confiseries.
TOXICITÉ • C’est aussi une plante ornementale largement
Aucune toxicité reconnue à ce jour. répandue dans les jardins.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Un risque de confusion est possible, principalement Avant l’apparition des fleurs, pour ne pas confondre
avec les autres mauves : mauve à feuilles rondes les feuilles de rose trémière avec toutes les autres
(Malva neglecta Wallr.), mauve musquée (Malva feuilles rondes de diverses plantes appartenant
moschata L.), mauve alcée (Malva alcea L.) et la à d’autres familles que les Malvaceae, on peut
mauve des bois (Malva sylvestris L.) mais cela est noter que les feuilles de rose trémière sont gluantes
sans danger car toutes les mauves (genre Malva) lorsqu’on les écrase entre les doigts , en raison de
sont comestibles en France métropolitaine. leur richesse en mucilages.

Rose trémière Mauve à feuilles rondes Mauve musquée


(Alcea rosea L.) (Malva neglecta Wallr.) (Malva moschata L.)
• La tige est vert clair, dressée • Plus petite, elle peut atteindre • Les tiges mesurent entre 30 et
et peu ramifiée, souvent 20 à 50 cm et n’est pas 120 cm.
pubescente* elle peut dressée. • Les feuilles inférieures sont
atteindre 1 à 3 m de hauteur. • Les tiges sont nombreuses en forme de rein et dentées,
• Les feuilles sont orbiculaires* et peuvent être couchées ou les supérieures sont palmées*
et palmatilobées* à base étalées. profondément divisées
cordiforme*, à marge • Feuilles plus petites mesurant en lobes étroits et 2 fois
crénelée. Rugueuses à environ 1,5 cm, arrondies avec pennatifides*.
nervures plus claires, elles sont des lobes* superficiels, une • Les fleurs sont de couleur rose
recouvertes de poils étoilés*. texture molle. pâle, parfois blanche.
• Les fleurs sont regroupées en • Les fleurs aussi sont plus • Feuilles et fleurs libèrent un
épi et terminales. petites et de couleur blanche parfum musqué léger, plus
- Le calice* est pubescent, ou lilas. marqué une fois écrasées
composé de 5 sépales* entre les doigts.
légèrement soudés à la base
et doublé d’un calicule* à
5-6 lobes, plus court que les
sépales.
- La corolle* est de grande
taille (entre 6 et 10 cm de
diamètre). La couleur de
cette dernière varie du blanc
au pourpre.

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Mauve alcée Mauve des bois
(Malva alcea L.) (Malva sylvestris L.)
• Ressemble à la mauve • Elle peut atteindre 120 cm
musquée mais s’en distingue de haut. Les tiges dressées
par ses poils étoilés sur la tige pubescentes* ont une section
ainsi que par ses fruits qui sont ronde.
glabres. • Les feuilles sont simples,
alternes* et palmatilobées* et
possèdent des stipules.
• Les fleurs de 2 à 3 cm sont
disposées en cyme*. Elles
possèdent un double calice* et
5 pétales libres rose-violacées
veinés de trois stries pourpres.

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SYNTHÈSE

>L
 a rose trémière (Alcea rosea L.) est une plante herbacée* généralement bisannuelle*
appartenant à la famille des Malvaceae. Présente dans toute la France, elle est souvent
ornementale. Elle aime la chaleur et les sols secs au pH plutôt basique.
• La tige est vert clair, dressée et peu ramifiée, souvent pubescente*. Elle peut atteindre
1 à 3 m de hauteur.
• Les feuilles sont orbiculaires* et palmatilobées* à base cordiforme*, à marge
crénelée. Rugueuses à nervures plus claires, elles sont recouvertes de poils étoilés*.
• Les fleurs sont regroupées en épi et terminales.
- Le calice* est pubescent, composé de 5 sépales* légèrement soudés à la base et
doublé d’un calicule* à 5-6 lobes, plus court que les sépales.
- La corolle* est de grande taille (entre 6 et 10 cm de diamètre). La couleur de cette
dernière varie du blanc au pourpre.
• Les fruits sont des polyakènes* enveloppés dans le calice, ils sont traditionnellement
appelés « fromageons ».

>L
 a rose trémière est une bonne comestible : les jeunes feuilles crues ou cuites, les
fleurs, en salade, les jeunes fruits verts et tendres ainsi que les akènes secs peuvent être
consommés.
La rose trémière contiendrait du fer, du zinc, du chrome, du sélénium et du cuivre.

>A
 ucune indication thérapeutique n’est reconnue au niveau européen, mais les fleurs et
les feuilles contiennent des mucilages* qui leur confèrent des propriétés émollientes et
des flavonoïdes* qui leurs confèrent des propriétés antioxydantes.
Ses fleurs et ses feuilles pourraient être utilisées dans les mêmes indications que la
mauve des bois (Malva sylvestris L.) à l’exception de la constipation.
• En interne : pour calmer les douleurs digestives, comme adoucissante des voies
respiratoires notamment en cas de toux.
• En externe : comme adoucissant et antiprurigineux des affections
dermatologiques, comme antalgique* dans les affections buccales et en cas
d’irritations oculaires.

>A
 ucune toxicité ou contre-indication n’a été répertoriée à ce jour à notre connaissance.

>U
 n risque de confusion est possible, principalement avec les autres mauves : mauve
à feuilles rondes (Malva neglecta Wallr.), mauve musquée (Malva moschata L.),
mauve alcée (Malva alcea L.) et la mauve des bois (Malva sylvestris L.) mais cela
est sans danger car toutes les mauves (genre Malva) sont comestibles en France
métropolitaine. Notez que les feuilles de rose trémière sont gluantes lorsqu’on les écrase
entre les doigts, cela évite les confusions avec d’autres plantes.

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GLOSSAIRE

Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (ne élevée. L’ajustement fin du dosage de l’insuline
s’ouvrant pas à maturité), à une seule graine injectée permettra d’éviter une hypoglycémie et ses
non soudée à la paroi interne du fruit. Chaque symptômes associés.
fleur peut donner naissance à un seul akène ou à - Diabète de type 2 : Dans ce cas, les stratégies
plusieurs akènes (polyakène). On parle par exemple sont essentiellement d’augmenter la sensibilité des
de diakène lorsqu’il y a 2 akènes et de tétrakène cellules cibles à l’insuline et de réduire la production
lorsqu’il y en a 4. de glucose par le foie.
- Dans le cas du diabète gestationnel, les stratégies
Alternes — Se dit d’organes (feuilles, rameaux,
décrites ci-dessus sont utilisées.
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte. Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à l’inflammation,
à savoir un ensemble de manifestations cliniques
Androcée — Désigne l’ensemble des organes mâles,
locales survenant en réaction à des agressions
appelés étamines, d’une fleur.
d’origines variées (microbiennes, physiques, chimiques,
Antalgique — immunitaires, …) et se caractérisant par 4 grands
- Au sens large, signifie « qui s’oppose à la douleur symptômes : rougeur, chaleur, douleur et gonflement.
(algie) ». Synonyme : analgésique, anti-douleur.
Anti-prurigineux — Qui s’oppose aux
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs
démangeaisons (prurit).
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre
la douleur (préfixe « ant(i) ») alors que les Antitussif — Qui lutte contre la toux.
analgésiques permettent de la supprimer (préfixe
Asthme — Affection respiratoire associée à une
« a » privatif).
hyperréactivité bronchique (bronchospasmes,
Anthocyanes — Molécules appartenant à la famille augmentation des sécrétions et œdème des
des flavonoïdes, elle-même faisant partie de la bronches) qui provoque une obstruction des voies
grande classe des polyphénols. Ces molécules sont aériennes. Cliniquement, cela se traduit souvent
des pigments responsables des colorations qui sous forme de crise par des épisodes de dyspnée
vont du rouge au bleu dans les fleurs et les fruits (difficultés respiratoires), des sifflements, une
et ont un rôle certain dans l’attraction des insectes sensation d’oppression thoracique, de la toux.
pollinisateurs. Les anthocyanes changent de couleur
Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
en fonction du pH : ils sont généralement rouges en
de la germination à la dispersion des semences
pH acide et bleus dans un milieu alcalin.
jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
Anti-diabétique — Substance utilisée pour lutter au moins deux saisons consécutives séparées par
contre le diabète sucré (qu’il soit de type 1, appelé un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
insulino-dépendant ou de type 2, appelé non cours de la première saison de sa croissance où elle
insulino-dépendant). La stratégie utilisée dépend développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
du mécanisme à l’origine de l’hyperglycémie tiges), mais seulement après le premier hiver.
(cf définition diabète) : Pour récolter les racines de ces plantes, il faut les
- Diabète de type 1 : Dans ce cas, les cellules sont prélever à l’automne de leur première année ou au
sensibles à l’insuline. Un apport d’insuline par début du printemps de leur seconde année.
injection permet de normaliser une glycémie trop

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Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent
fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
généralement de couleur verte. arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe .
Calicule — Ensemble de feuilles, généralement Mucilages — Il s’agit de polysaccharides
vertes et de petite taille, entre chaque sépale, hétérogènes dont les structures sont particulièrement
formant un petit calice supplémentaire à l’extérieur complexes. Ils gonflent au contact de l’eau et
du principal, servant à protéger la fleur. forment un gel. Ils sont notamment présents chez
les Plantaginaceae, les Malvaceae, les Linaceae
Carpelle — Élément de base du gynécée ou du pistil
ainsi que chez quelques Fabaceae. Les mucilages
(partie femelle de la fleur). Une fleur peut comporter
sont principalement employés pour leurs propriétés
un ou plusieurs carpelles. Il comprend en principe
émollientes, c’est-à-dire qui relâchent, détendent,
trois parties :
ramollissent les tissus.
- Un ovaire, une cavité fermée située à sa base et
Ces propriétés sont particulièrement intéressantes :
contenant un ou plusieurs ovules,
- En externe contre les démangeaisons, les irritations
- Un style, partie surmontant l’ovaire et qui est effilé,
de la peau et des muqueuses.
- Un stigmate pouvant être poilu, rugueux ou collant
- Pour soulager les maux de gorge et les toux sèches.
et dont le rôle est de recevoir les grains de pollen.
- Au niveau du tractus digestif, en cas de brûlures
De la soudure des carpelles entre eux peut résulter
d’estomac et de reflux gastro-oesophagien. Ils
un ovaire, un style et un stigmate unique.
constituent alors un gel qui tapisse les muqueuses
Cordiforme — En forme de coeur (synonyme : enflammées mais qui peut également stabiliser le
cordé). contenu stomacal et ainsi lutter mécaniquement
contre les remontées acides.
Corolle — Enveloppe interne du périanthe, située - Comme laxatifs, lorsqu’ils sont pris en quantité
entre le calice et les étamines, souvent colorée, plus importante, en ramollissant les selles et en
formée de l’ensemble des pétales qui peuvent être augmentant leur volume.
libres ou soudés.
Muqueuse — Membrane tapissant l’intérieur des
Émollient — Qui relâche les tissus et calme cavités de l’organisme en communication avec
l’inflammation. l’extérieur (organes dits “creux”). Les muqueuses
Étamine — Organe mâle, base de l’androcée, sont donc présentes au niveau du tube digestif (de
produisant le pollen, comportant le filet et l’anthère. la bouche au rectum), de l’appareil respiratoire, de
l’appareil urinaire, des appareils génitaux masculin
Hypoglycémiant — Qui diminue la glycémie, à et féminin ainsi que de la face postérieure des
savoir la concentration en glucose du sang. paupières et de la face antérieure du globe oculaire
Gynécée — C’est l’ensemble des organes femelles (conjonctive).
d’une fleur, c’est-à-dire des carpelles. Le gynécée est Quelle que soit leur localisation, elles produisent
également appelé pistil. du mucus protecteur ce qui leur permet d’être en
permanence humidifiées.
Lithiase — Maladie caractérisée par la présence
de calculs c’est-à-dire des concrétions solides qui se Nectarifère — Qualifie une plante ou un organe
forment par précipitation de certains composants qui sécrète du nectar, un liquide sucré (suc), plus ou
(calcium, cholestérol, bilirubine) dans un organe ou moins visqueux et riche en sucres, acides aminés,
dans son canal excréteur et pouvant, par exemple, minéraux…, sécrété par les organes glanduleux (les
toucher le système urinaire, la vésicule biliaire ou les nectaires) des fleurs ou des feuilles.
glandes salivaires. Orbiculaire — Se dit d’une partie de plante dont la
forme est ronde ou presque ronde.

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Palmatilobée — Se dit d’une feuille dont le limbe est Tanins — Les tanins sont des composés végétaux
palmé et lobé avec des divisions peu marquées. de la famille des polyphénols qui réagissent avec
les protéines. Dans la bouche, ils vont donner une
Pharmacopée — La pharmacopée au sens
sensation d’astringence en se fixant aux protéines
large est un recueil recensant un ensemble de
salivaires. De même, en se fixant aux protéines
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent
des tissus et muqueuses, ils vont les resserrer et les
également préciser les usages qui sont associés.
assécher. Ils ont également la capacité d’induire
Les pharmacopées européenne et française sont
la vasoconstriction de petits vaisseaux, ce qui leur
des recueils officiels destinés aux professionnels
confère des propriétés hémostatiques.
de santé recensant l’ensemble des remèdes
On classe les tanins en 2 principales catégories :
utilisés : plantes médicinales, substances minérales,
- Les tanins hydrolysables qui regroupent les tanins
animales, principes actifs de synthèse et formes
ellagiques et les tanins galliques,
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
- Les tanins condensés non hydrolysables
de textes appelés monographies.
(proanthocyanidols). En milieu acide et chaud,
Poils étoilés — Se dit des poils rameux dont les ils peuvent devenir hydrolysables et donc se
rameaux partent d’un même point et s’étalent en décomposer.
étoile.
Trophique — Qui nourrit (se dit par exemple d’une
Polyakène — Un polyakène est un fruit multiple issu substance/plante qui va nourrir les tissus sur lesquels
d’un gynécée formé de plusieurs carpelles libres elle est appliquée).
entre eux. Il est constitué de plusieurs akènes qui
Tube staminal — Correspond à la soudure des
sont des fruits secs, indéhiscents (ne s’ouvrant pas à
étamines en tube, en général par les filets.
maturité), à une seule graine non soudée à la paroi
interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance Verticille — Se dit d’un ensemble d’organes, pièces
à un seul akène ou à plusieurs akènes (polyakène). ou ramifications (3 au minimum) secondaires
On parle par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 insérés en rayon, au même niveau, autour de l’axe
akènes et de tétrakène lorsqu’il y en a 4. primaire, ou du point central qui les porte. Feuilles,
stipules et rameaux peuvent être verticillés, les pièces
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins,
florales (calice, corolle, androcée, pistil) le sont
courts et souples.
ordinairement.
Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur
Vivace — Se dit d’une plante qui vit plusieurs années,
verte, et d’aspect semblable à une feuille, située sur
c’est-à-dire qu’entre la germination de la graine et
le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et
la mort de la plante, plus de deux ans s’écoulent.
dont l’ensemble regroupé en verticille constitue le
La plante peut donc se reproduire plusieurs années
calice.
de suite. Les vivaces les plus connues sont les arbres,
Stigmate — Extrémité plus ou moins renflée du mais il existe de nombreuses herbacées vivaces :
carpelle ou du pistil. Sa surface plus ou moins la consoude officinale (Symphytum officinale L.),
visqueuse retient le pollen qui s’y fixe et y effectue sa la berce commune (Heracleum sphondylium L.),
germination. la gentiane jaune (Gentiana lutea L.) ou l’arnica
(Arnica montana L.)... Synonyme : pérenne.
Style — Rétrécissement, plus ou moins long (parfois
inexistant comme chez le coquelicot (Papaver
rhoeas L.), entre l’ovaire et le stigmate ou les
stigmates (cas d’une soudure partielle de plusieurs
carpelles).

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Sources

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2. Jauzein, P. & Nawrot, O. Flore d’Île-de-France. (Éditions Quæ, 2011).
3. eFlore – Tela Botanica.
4. Mert, T., Fafal, T., Kıvçak, B. & Öztürk, H. T. Antimicrobial and Cytotoxic Activities of the Extracts
Obtained from the Flowers of Alcea Rosea L. 9
5. Choi, E.-S. et al. Althaea rosea Cavanil and Plantago major L. suppress neoplastic cell transformation
through the inhibition of epidermal growth factor receptor kinase. Mol. Med. Rep. 6, 843–847 (2012).
6. Asres, K. et al. Antiviral activity against human immunodeficiency virus type 1 (HIV-1) and type 2 (HIV-
2) of ethnobotanically selected Ethiopian medicinal plants. Phytother. Res. 15, 62–69 (2001).
7. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales. guide de diagnostic
des sols. 1,2,3, (Editions promonature).
8. D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif. Le guide familial des plantes médicinales. (Mango, 2017).
9. François Couplan. La cuisine sauvage. (Sang de la Terre, 1990).
10. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. (2010).
11. Chemical composition of dry extracts from Alcea rosea | SpringerLink. Available at: https://link.springer.
com/article/10.1007%2Fs10600-007-0178-y (Accessed: 16th July 2019)
12. 正司友田, 和代嶋田 & 訓子清水. Plant Mucilages. XXXII. A Representative Mucilage, « Althaea-
Mucilage R, » from the Roots of Althaea rosea. Chem. Pharm. Bull. (Tokyo) 31, 2677–2684 (1983).
13. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie Plantes médicinales. 5e Edition. (2016).
14. Classen, B. & Blaschek, W. High molecular weight acidic polysaccharides from Malva sylvestris and
Alcea rosea. Planta Med. 64, 640–644 (1998).
15. Hosaka, H., Mizuno, T. & Iwashina, T. Flavonoid Pigments and Color Expression in the Flowers of Black
Hollyhock (Alcea rosea « Nigra »). 7
16. Dudek, M., Mat, I. & Szkudlarek, M. Phenolic acids in the flower of Althaea rosea var. nigra. 5
17. Daulatabad, C. D. & Jamkhandi, A. M. Althaea rosea seed oil - a rich source of ricinoleic acid. J. Oil
Technol. Assoc. India 32, 8–9 (2000).
18. Wang, D. F., Shang, J. Y. & Yu, Q. H. Analgesic and anti-inflammatory effects of the flower of Althaea
rosea (L.) Cav. Zhongguo Zhong Yao Za Zhi Zhongguo Zhongyao Zazhi China J. Chin. Mater. Medica
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19. Immune-Stimulatory Effects of Althaea rosea Flower Extracts through the MAPK Signaling Pathway
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22. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Note explicative dite « Cahiers de
l’agence n° 3. - Médicaments à base de plantes ». (1998).
23. Dubray, M. Guide des contre-indications des principales plantes médicinales. (2010).
24. Dar, P. A., Ali, F., Sheikh, I. A., Ganie, S. A. & Dar, T. A. Amelioration of hyperglycaemia and
modulation of antioxidant status by Alcea rosea seeds in alloxan-induced diabetic rats. Pharm. Biol. 55,
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25. Alcea rosea root extract as a preventive and curative agent in ethylene glycol-induced urolithiasis in
rats. - PubMed - NCBI. Available at: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22701236. (Accessed: 16th
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26. Munira, A., Muheta’er, T., Resalat, Y. & Xia, N. Study on composition, antibiotic activity and
antioxidant activity of volatile oils from uyghur medicine Althaea rosea. Zhongguo Zhong Yao Za Zhi
Zhongguo Zhongyao Zazhi China J. Chin. Mater. Medica 40, 1614–1619 (2015).
27. B. Lapouge-Déjean et S. Lapouge. Des fleurs sauvages dans mon jardin. Les choisir, les cultiver, les
associer. (Terre Vivante, 2017).

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la nature


ainsi qu’à Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

SALSIFIS DES PRÉS

Salsifis des prés (Tragopogon pratensis L.).

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Tragopogon pratensis L. Commune dans toute la France jusqu’à 1200 m
d’altitude, à l’exception du nord-est où elle demeure
NOMS VERNACULAIRES moins fréquente.
Salsifis des prés, barbe de bouc
RÉPARTITION MONDIALE2
FAMILLE BOTANIQUE Répandue dans toute l’Europe (sauf l'extrême nord),
Asteraceae présente au Québec et en Asie Mineure.

NOM ANGLAIS
Goat’s beard

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MILIEUX/SOL3–5 terminées en pointe) mais elles forment
Espèce commune de pelouses mi-sèches, de prairies des renflements à leur insertion sur la tige
et de champs mais que l’on peut aussi rencontrer et n’ont pas de ligule*, c’est-à-dire de
en lisière de bois ou sur le bord des routes. C’est une partie membraneuse (à la jonction de la
plante qui affectionne les sols riches en bases et en gaine et du limbe de la feuille), alors que
matières organiques. c’est le cas chez la majeure partie des
graminées.
FLORAISON1 • Les fleurs sont jaunes et réunies en
Avril à juillet. larges capitules* de 2 à 4 cm (de 1 à 10
capitules*) au sommet de pédoncules*
PÉRIODES DE RÉCOLTE étroits et peu renflés.
L’involucre*, très important pour la
En usage culinaire :
détermination de l’espèce, est constitué
• Feuilles : toute l’année, optimal d’avril à de 8 bractées* rayonnantes* (jusqu’à
juin. 4 cm de long) soudées à leur base et se
• Fleurs : avril à juillet. développant sur un seul rang. Elles sont de
• Racines : octobre à mars de sa 1ère année, forme triangulaire, allongées, longuement
avant que la tige ne sorte. acuminées* et souvent bordées d’une
couleur rougeâtre.
DESCRIPTION 3,5
Les fleurs sont toutes ligulées* comme
Plante herbacée* bisannuelle*, de 30 à celles du pissenlit. Elles peuvent varier en
70 cm, à port dressé* et à racine gris- taille mais, une fois le capitule* épanoui,
jaunâtre, pivotante*, longue et très charnue, elles ne dépassent jamais la longueur des
émettant dans toutes ses parties un latex* bractées* de l’involucre*.
blanc à la cassure. C’est une plante qui peut Les capitules du salsifis des prés s’ouvrent
être parfois légèrement ramifiée* et qui est très tôt le matin et se referment à midi
entièrement glabre*. jusqu’à l’aube du jour suivant. Ce processus
• La tige est dressée*, simple* ou rameuse*, se répète jusqu’à ce que toutes ses fleurs
cylindrique et pleine. soient fécondées.
À la base de la tige, au collet*, sont • Le fruit est un akène* à bec surmonté
présents de nombreux restes de feuilles d’une aigrette* de soies* plumeuses
fibreuses. souvent roussâtres. Ensemble, les akènes*
• Les feuilles d’un beau vert franc et mates forment une jolie sphère brillante à
sont alternes*, dressées*, sessiles* et font l’épanouissement, mais avant d’être
jusqu’à 30 cm de long. Elles sont entières*, totalement mûrs, ils sont d’abord serrés
à bords parallèles avec une nervure* les uns contre les autres au creux de
centrale large et blanche, creuse à la l’involucre* refermé qui ne laisse dépasser
face supérieure et faisant saillie à la face qu’une “barbichette” de soies* plumeuses.
inférieure. Cet aspect morphologique a donné
Élargies à la base (jusqu’à 1 cm de large) son nom au genre Tragopogon du grec
et engainantes*, elles s’amincissent dans tragos, le bouc et pogon, la barbe, d’où
leur partie supérieure en une longue pointe également ses noms vernaculaires “barbe
souvent ondulée ou tortillée. Elles sont de bouc” dans de nombreuses langues.
dites graminoïdes* car elles ressemblent
aux feuilles des graminées (très effilées et

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Plante herbacée bisannuelle à port dressé, entièrement glabre et émettant un latex blanc à la cassure.

Feuilles alternes, dressées, sessiles, entières effilées et à nervure centrale blanche.

Feuille engainante, sans présence de ligule à la base.

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Inflorescence en bouton et involucre de bractées rayonnantes soudées à leur base, de forme triangulaire,
allongées, longuement acuminées et souvent bordées de rougeâtre.

Large capitule de fleurs jaunes, toutes ligulées.

Infrutescence à différents stades de maturité et akène avec son aigrette de soie plumeuse.

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Racine, gris-jaunâtre, pivotante, charnue et longue.

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CUISINE6–8
En cuisine, le salsifis est particulièrement intéressant puisque la quasi-totalité de la plante se consomme
sauf les les akènes (graines) qui seraient potentiellement toxiques9. Le latex* que la plante contient n’est
pas amer et a plutôt une saveur sucrée agréable.
• Les racines charnues et longues ont une saveur d’artichaut et sont discrètement sucrées. Elles se
consomment crues hachées ou râpées, ajoutées aux salades, cuites à la vapeur ou encore sautées à
la poêle. Il n’est pas nécessaire de les éplucher (évitant ainsi une manipulation délicate due au latex*
collant), sinon effectuer l’opération sous l’eau froide ce qui simplifiera l’épluchage.

BON À SAVOIR : Les racines de salsifis s’oxydent très rapidement au contact de l’air. Si vous
les épluchez pour les cuisiner et que vous voulez conserver leur couleur blanche, plongez-les
immédiatement dans un bol d’eau citronnée après les avoir coupées en morceaux et en attendant
de les cuisiner. Ensuite pour la cuisson, 2 options sont possibles : la cuisson directement dans l’eau
salée ou, pour toujours plus de blancheur, dans un blanc (eau bouillante, citron, fécule ou farine et
parfois un peu d’huile).
• Les jeunes feuilles tendres ont, elles-aussi, un goût subtil d’artichaut. Elles se consomment crues en
salade, cuites à la vapeur ou poêlées comme un légume. Elles peuvent également servir de garniture
pour des quiches ou des tartes.
• Les inflorescences* en bouton, cueillies avec le sommet tendre des tiges, ont une saveur sucrée et peuvent
être cuisinées simplement à la vapeur, bouillies, poêlées ou en omelette ou ajoutées à d’autres légumes
feuilles en salade. Attention à ne pas confondre l’inflorescence en boutons qui est comestible avec
l’infrutescence fermée dont les aigrettes de soie des akènes dépassent qui elle pourrait être toxique9.
• Les fleurs peuvent joliment décorer les plats.

RECETTES
Crémeux de salsifis aux graines
Pour 4 personnes
Ingrédients : 750 g de racines de salsifis ; le jus d’1/2 citron ; 3 échalotes ; 20 cL de crème végétale (amande,
soja…) ; 1 à 2 cuillères à soupe de moutarde à l’ancienne ; une pincée de noix de muscade ; une petite
poignée de “graines” concassées (noisettes, amandes, pignon, tournesol, sésame…) ; 1 cuillère à soupe d’huile
d’olive ; sel et poivre.

Préparation : • En attendant la fin de cuisson, émincer les


• Préparer un saladier d’eau froide avec le jus de échalotes et les faire revenir dans un peu d’huile
citron. d’olive à feu moyen. Une fois les échalotes
• Eplucher les salsifis en prenant soin de bien translucides, ajouter la crème végétale, la
enlever les points d’attaches des racines moutarde à l’ancienne, la noix de muscade, le
adjacentes, sortes de petits “picots”, puis les sel et le poivre. Faire épaissir la sauce quelques
détailler en tronçons de 6 cm. Les placer au fur minutes.
et à mesure dans le saladier d’eau citronnée • Torréfier les graines à sec dans une poêle.
pour éviter le brunissement des racines. • Mélanger les salsifis cuits avec la sauce et orner
• Les faire cuire à la vapeur 15 à 20 minutes, de graines torréfiées.
jusqu’à ce qu’ils soient tendres. • Ne pas hésiter à rajouter un peu de persil frais
haché ou des graines germées !

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NUTRIMENTS TOXICITÉ
Nous n’avons pas trouvé d’informations sur la Les akènes (graines) ont été suspectées d’être à
composition nutritionnelle du salsifis des prés. l’origine d’un cas d’intoxication mortelle9. Attention
En revanche nous savons que les racines de son donc à ne pas confondre l’inflorescence en boutons
cousin domestiqué, le salsifis cultivé Tragopogon qui est comestible avec l’infrutescence fermée dont
porrifolius L., peuvent être considérées comme les aigrettes de soie des akènes dépassent qui elle
source de potassium10. pourrait être toxique.
Le reste de la plante ne présente aucune toxicité à
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, notre connaissance dans un usage raisonnable.
INDICATIONS ET REMÈDES
CONTRE-INDICATIONS
Le salsifis n’est pas une plante utilisée de nos jours
pour ses propriétés médicinales, ce qui ne nous Attention aux personnes sensibles aux Asteraceae en
empêche pas de le déguster, pour le plaisir des raison du risque d’allergie.
papilles !
ANECDOTES
LE SAVIEZ-VOUS ? ET AUTRES INFORMATIONS
Des enquêtes sur le terrain dans différents pays En Angleterre, la racine était grillée puis consommée
(Italie, Turquie, Suisse, Inde notamment) révèlent comme succédané de café16.
que le salsifis des prés était traditionnellement
utilisé dans les soupes, tartes et les salades11. Il a
également, selon les témoignages des personnes
interrogées, pu être utilisé dans diverses
indications : diurétique*12,13, rhumatismes*11, pour
les maux d’estomacs14 ou comme cicatrisant par
voie externe15.

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RISQUES DE CONFUSION
Il existe un risque de confusion avec quelques autres espèces de salsifis, certaines scorsonères et les plantes
de la famille des Asteraceae à fleurs entièrement ligulées*, jaunes et émettant un latex* à la cassure.
• Salsifis douteux (Tragopogon dubius Scop.)
Comme tous les salsifis (Tragopogon spp.), il a comme caractéristiques d’avoir des feuilles graminoïdes*
et des bractées* de l’involucre* disposées sur un seul rang. Il pourra, comme son nom l’indique, semer
quelques doutes. Ceux-ci seront vite dissipés en raison de caractères qui lui sont très spécifiques. En
premier lieu, c’est une plante d’un vert très glauque* assez éloigné du vert franc du salsifis des prés. Ses
feuilles sont beaucoup plus effilées et forment rapidement une longue pointe très fine. Ensuite, la tige,
terminée par un pédoncule* renflé, porte un capitule* groupant des fleurs longuement dépassées par
les bractées* de l’involucre*. Celles-ci sont également plus nombreuses que chez le salsifis des prés (10
à 12 bractées*). Cette confusion ne pose pas de problème puisqu’il est aussi comestible.

Salsifis douteux (Tragopogon dubius Scop.).

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• Scorsonère d’Espagne (Scorzonera hispanica L.)
Avec cette plante comestible, cultivée comme légume, aussi appelée salsifis noir, les risques de
confusion sont moindres, les racines noires empêchant toute confusion. Toutefois, si l’on ne veut pas
déraciner la plante pour examiner la couleur de la racine, l’observation des feuilles et de l’involucre*
sera amplement suffisante. Les feuilles sont beaucoup plus larges et présentent une nervation*
pennée* très saillante au revers de la feuille. L’involucre*, quant à lui, est constitué de bractées*
imbriquées sur plusieurs rangs et relativement courtes. Elles ne rayonnent pas en soleil au-delà des
fleurons* comme c’est le cas pour le salsifis des prés.

Scorsonère d’Espagne (Scorzonera hispanica L.).

• Autres Asteraceae à fleurs entièrement ligulées*, jaunes et émettant un latex* à la cassure


Pour éviter la confusion avec d’autres plantes de ce groupe dont la consommation est le plus souvent
souvent sans danger pour l’espèce humaine, il suffit de bien observer les feuilles qui n’ont rien à voir
avec les longues feuilles graminoïdes* des salsifis. C’est le cas par exemple des pissenlits (Taraxacum
spp.) et des autres espèces proches comme les laitues, les laiterons…

ATTENTION : La laitue vireuse (Lactuca virosa L.)18,19 et certaines espèces de Crepis pourraient
tout de même présenter une toxicité6,20.

Pissenlits (Taraxacum spp.).

Laitue vireuse (Lactuca virosa L.).

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SYNTHÈSE

> Le salsifis des prés (Tragopogon pratensis L. ) est une plante de la famille des Asteraceae.
On le retrouve dans toute la France surtout sur les pelouses mi-sèches de prairies et de
champs mais aussi en lisière de bois ou sur le bord des routes, sur des sols riches en bases
et en matières organiques.
> Il s’agit d’une plante herbacée* bisannuelle*, entièrement glabre* à port dressé*, de 30 à
70 cm, émettant dans toutes ses parties un latex* blanc à la cassure.
• La tige est dressée*, simple* ou rameuse*, cylindrique et pleine. À sa base on retrouve
de nombreux restes de feuilles fibreuses.
• Les feuilles sont alternes*, dressées*, sessiles*, engainantes*, mates et d’un beau
vert franc. Elles sont dites graminoïdes* mais n’ont pas de ligule* à leur base. Elles
peuvent atteindre jusqu’à 30 cm de long et jusqu’à 1 cm de large. Elles présentent la
particularité d’avoir une nervure* centrale large et blanche, creuse à la face supérieure
et faisant saillie à la face inférieure, et de se terminer dans leur partie supérieure en une
longue pointe souvent ondulée ou tortillée.
• Les fleurs sont jaunes, toutes ligulées* et réunies en larges capitules* de 2 à 4 cm
au sommet de pédoncules* étroits et peu renflés. L’involucre*, très important pour la
détermination de l’espèce, est constitué de 8 bractées* rayonnantes* (jusqu’à 4 cm
de long) soudées à leur base et se développant sur un seul rang. Elles sont de forme
triangulaire, allongées, longuement acuminées* et souvent bordées de rougeâtre.
• Le fruit est un akène* à bec surmonté d’une aigrette* de soies* plumeuses souvent
roussâtres.
• La racine est pivotante*, gris-jaunâtre, longue et très charnue.
> Le salsifis est particulièrement intéressant en cuisine : on peut en consommer toutes les
parties à l’exception de ses akènes (graines) qui seraient toxiques. Les racines, jeunes feuilles
et inflorescences* en boutons se consomment crues ou cuites à la vapeur ou poêlées et
les fleurs décorent les plats. Nous n’avons pas trouvé d’informations sur sa composition
nutritionnelle.
> Le salsifis n’est plus utilisé aujourd’hui en phytothérapie.
Les akènes (graines) du salsifis seraient toxiques mais tout le reste de la plante ne présente
aucune toxicité à notre connaissance.
> Le salsifis peut éventuellement être confondu avec d’autres salsifis comme le salsifis douteux
(Tragopogon dubius Scop.) qui est comestible et d’un vert glauque* contrairement au vert franc du
salsifis des prés et dont les feuilles sont beaucoup plus effilées.
Il peut être également confondu avec la scorsonère d’Espagne (Scorzonera hispanica L.),
également comestible et appelée salsifis noir en rapport avec la couleur de sa racine, mais dont
les feuilles sont beaucoup plus larges et les fleurs de forme différente.
Enfin, il peut y avoir confusion avec d’autres Asteraceae à fleurs entièrement ligulées*, jaunes et
émettant un latex* à la cassure, comme le pissenlit (Taraxacum sp.) par exemple. Dans ce cas, on
regardera les feuilles pour être sûr d’éviter toute confusion. Attention car même si la majorité des
plantes de ce groupe sont sans danger pour l’espèce humaine, la laitue vireuse (Lactuca virosa L.)
et certaines espèces de Crepis pourraient présenter une toxicité.

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GLOSSAIRE
Acuminé — Se dit d’un organe (feuille, bractée ou Collet — Zone de jonction et de transition entre la
division du calice) qui se termine en pointe fine, tige feuillée et la racine.
allongée et aiguë. La pointe est nommée acumen.
Diurétique — Qui stimule la production de l’urine.
Aigrette — Faisceau de poils ou de soies que portent
les fruits (ou les graines) de certaines plantes et qui Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
facilite leur dispersion par le vent (anémochorie). On organes d’une plante tels que les rameaux, les
parle également de pappus. tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
proche de la verticale.
Akène — Fruit sec à maturité, indéhiscent (qui ne
s’ouvre pas), dérivant d’un carpelle unique, à une Engainant — Mode d’insertion d’un organe
seule graine non soudée à la paroi interne du fruit. végétal dont la base s’enroule autour d’un autre,
Chaque fleur peut donner naissance à un seul l’enveloppant en formant une gaine.
akène ou à plusieurs akènes (polyakène). On parle
par exemple de diakène lorsqu’il y a 2 akènes et de Entier — Qualifie un organe, en général une feuille,
tétrakène lorsqu’il y en a 4. dont la marge n’est ni divisée ni dentée.
Alterne — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, Glabre — Qui ne présente aucun poil.
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte. Glauque — Nuance de vert pâle tirant sur le bleu-
gris ou le bleu.
Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
de la germination à la dispersion des semences Graminoïde — Se dit de feuilles linéaires et étroites
jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite présentant des nervures parallèles ou de plantes
au moins deux saisons consécutives séparées par ressemblant aux graminées (maintenant appelée
un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au Poaceae).
cours de la première saison de sa croissance où elle
développe son appareil végétatif (feuilles, racines, Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de
tiges), mais seulement après le premier hiver. l’herbe, par opposition à ligneux (bois).
Pour récolter les racines de ces plantes, il faut les
prélever à l’automne de leur première année ou au Inflorescence —
début du printemps de leur seconde année. 1. Groupe de fleurs, d'axes (pédoncules et pédicelles)
portant ces fleurs et de bractées formant un
Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou
ensemble physionomiquement bien individualisé, sur
l’inflorescence, généralement différent par sa taille,
un même axe.
sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
peut s’agir d’une petite feuille, une membrane,
cyme...) chez différentes espèces.
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est
ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral,
d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci. Involucre — Ensemble de bractées, souvent
Les bractées sont parfois réunies en une collerette verticillées, insérées à la base d’une inflorescence ou
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes même d’une fleur solitaire.
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins Latex — Liquide, souvent laiteux, à consistance plus
transformées portant chacune un sporange (sorte de ou moins épaisse et en général blanc (jaune chez
sac qui contient les spores) et groupées en épi. la chélidoine - Chelidonium majus L. - ou incolore
chez le pavot de Californie - Eschscholzia californica
Capitule — Inflorescence constituée de fleurs sessiles Cham. -) qui est produit par certaines plantes. Il
(ou fleurons) serrées les unes contre les autres sur un s’écoule quand on casse un organe (tige, pétiole...).
réceptacle commun et mimant souvent une fleur.

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Ligule — Pennée —
1. Petite languette membraneuse ou parfois rangée 1- Se dit d’une feuille composée divisée en folioles
de poils, située principalement chez les Poaceae et disposées de part et d’autre d’un axe central comme
certaines Cyperaceae, à la jonction de la gaine et les barbes d’une plume.
du limbe des feuilles. 2- Se dit d’une feuille simple dont les nervures
2. Corolle constituée de 5 pétales soudés, de secondaires ont la même disposition par rapport
certaines fleurs d’Asteraceae, développée au rachis. Dans ce cas, les nervures sont latérales,
unilatéralement, vers l’extérieur du capitule, en une droites et parallèles.
languette colorée (Exemple : les fleurs des pissenlits -
Taraxacum spp.-). Racine pivotante — Racine principale, bien plus
développée que les radicelles et s’enfonçant
Ligulé — Pourvu d’un ligule, à savoir : verticalement dans le sol. Elle assure à elle seule
- Petite languette membraneuse ou parfois rangée l’ancrage de la plante et peut aussi jouer le rôle de
de poils, située principalement chez les Poaceae et réserves. On parle aussi de racine pivot.
certaines Cyperaceae, à la jonction de la gaine et
du limbe des feuilles. Rameuse — Se dit d’une tige divisée en plusieurs
- Se dit d’une corolle constituée de 5 pétales soudés, rameaux ou tiges secondaires, se dit également d’un
de certaines fleurs d’Asteraceae, développée végétal possédant beaucoup de rameaux et de
unilatéralement, vers l’extérieur du capitule, en une branches.
languette colorée (exemple : les fleurs des pissenlits -
Taraxacum spp.-). Ramifié — Qualifie un organe se divisant en
plusieurs éléments ayant des liens entre eux, comme
Nervation — Mode de disposition des nervures les branches et les rameaux.
sur le limbe d’une feuille. Les quatre principaux
types de nervation sont : les nervations pennées (ou Rayonnant — Qui présente une disposition en
penninerves), palmées (ou palmatinerves), à nervure rayons, c’est-à-dire divergeant à partir d’un centre
unique (ou uninerves) ou à nervures parallèles (ou commun.
parallélinerves).
Rhumatisme — Terme générique désignant
Nervures — Pièces foliaires correspondant au l’ensemble des douleurs articulaires.
prolongement et à la ramification du pétiole dans le
limbe de la feuille, elles sont aussi le prolongement Sessile — Se dit d’un organe, souvent fleur ou feuille,
du pédoncule dans les éléments foliacés comme dépourvu de support (stipe, pétiole, pédoncule,
les sépales, les pétales ou les bractées. Elles se pédicelle, ...).
traduisent par des lignes, de tailles et d’épaisseurs
variables, parfois saillantes ou bombées, dans Simple — Se dit d’un organe qui n’est pas composé,
lesquelles se situent l’essentiel des tissus conducteurs qui n’est pas ramifié. Par exemple, une feuille ou une
de sève mais aussi d’eau, dans ou hors de la tige simple.
feuille ou de la plante. Leur disposition est très
variable : pennées, réticulées, curvinervées, palmées, Soies — QLe mot peut avoir plusieurs sens en
parallèles, en éventail... botanique :
- poil raide, flexible et isolé
Pédoncule — Rameau qui porte une fleur unique ou - pédoncule filiforme qui soutient l’organe nommé
une inflorescence. Les dernières ramifications des urne (lieu où se forment les spores), chez les mousses
branches, celles qui portent les fleurs, sont appelées (= bryophytes).
pédicelles.

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Sources

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2. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Tragopogon pratensis L.


Disponible sur : https://www.gbif.org/fr/species/100366507.

3. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, p.348 (2013).

4. Tela Botanica. Tragopogon pratensis L.


Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-68767-synthese.

5. Bonnier, G. La grande flore en couleurs. Belin, p.631 (1999).

6. Couplan, F. Le régal végétal - Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles. Sang de la Terre, p.413, 440
(2017).

7. Couplan, F. & Styner, E. Les plantes sauvages comestibles et toxiques. Delachaux et Niestlé, p.173, 280
(2013).

8. Paume, M.-C. Sauvages et comestibles. Herbes, fleurs et petites salades. Édisud, p.216 (2010).

9. Smith, FredJ. A case of poisoning by Tragopogon pratense L., or goat’s beard. The Lancet. 177, 794–795
(1911).

10. Ciqual - Centre d’Information sur la Qualité des Aliments. Salsifis noir, cru - Table de composition
nutritionnelle.
Disponible sur : https://ciqual.anses.fr/#/aliments/20197/salsifis-noir-cru.

11. Abdalla, M. A. & Zidorn, C. The genus Tragopogon (Asteraceae): A review of its traditional uses,
phytochemistry, and pharmacological properties. J. Ethnopharmacol. 250, 112466 (2020).

12. Gras, A et al. Medicinal plant uses and names from the herbarium of Francesc Bolòs (1773–1844).
J. Ethnopharmacol. 204, 142–168 (2017).

13. Guarrera, PM, Savo, V. Perceived health properties of wild and cultivated food plants in local and popular
traditions of Italy: A review. J. Ethnopharmacol. 146, 659–680 (2013).

14. Altundag, E. & Ozturk, M. Ethnomedicinal studies on the plant resources of east Anatolia, Turkey.
Procedia - Soc. Behav. Sci. 19, 756–777 (2011).

15. Guarrera, PM et al. Ethnobotanical and ethnomedicinal uses of plants in the district of Acquapendente
(Latium, Central Italy). J. Ethnopharmacol. 96, 429–444 (2005).

16. De Hody, C. & Terrazzoni, J. Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages comestibles dans la
ville. Flammarion (2017).

17. Les Plantes de la Lorien. Salsifis des prés.


Disponible sur : http://www.lalorien.com/pages/salsifis-des-pres-h.

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18. Besharat, S., Besharat, M. & Jabbari, A. Wild lettuce (Lactuca virosa) toxicity. Case Rep. 2009, (2009).

19. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. Ouest France, p.42-43 (2016).

20. Russo, R. et al. Toxicity of Crepis lacera in grazing ruminants. BMC Vet. Res. 14, 74 (2018).

Crédits photographiques
p. 1 - Commons wikimedia CC by SA 4.0 by Enrico Blasutto , modification apportée à l’œuvre
originale : luminosité
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tragopogon_pratensis_ENBLA02.jpg

p. 8 - Flickr CC BY SA 2.0 by Matt Lavin, modification apportée à l’œuvre originale : rognage


https://www.flickr.com/photos/plant_diversity/44868930362

p. 8 - Flickr CC BY SA 2.0 by Matt Lavin, modification apportée à l’œuvre originale : rognage


https://www.flickr.com/photos/plant_diversity/4049557105

p. 9 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by H. Zell, modification apportée à l’œuvre originale :


rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Scorzonera_hispanica_001.JPG?uselang=fr

p. 9 - Flickr CC BY 2.0 by manuel m. v., modification apportée à l’œuvre originale : rognage et


luminosité
https://www.flickr.com/photos/martius/13678931445

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

SISYMBRE OFFICINAL

NOM SCIENTIFIQUE RÉPARTITION EN FRANCE1


Sisymbrium officinale (L.) Scop. Toute la France, jusqu’à 1700 m.
(anciennement Erysimum officinale L.)
RÉPARTITION MONDIALE2,3
NOMS VERNACULAIRES
Europe, Asie occidentale, Amérique, Australie,
Sisymbre officinal, herbe aux chantres
Afrique du Sud.
FAMILLE BOTANIQUE
MILIEUX/SOL4
Brassicaceae
Haies, bords de chemins, sols cultivés, friches, en
général aux abords des habitations. Il pousse sur des
NOM ANGLAIS sols riches en bases et en nutriments, au soleil et sur
Hedge Mustard des sols plutôt secs.

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FLORAISON La plante, au stade végétatif, se présente
Avril à septembre. sous la forme d’une large rosette*
évoquant presque un pissenlit. A la
PÉRIODES DE RÉCOLTE différence de celui-ci :
- La rosette* de sisymbre a des feuilles
En usage culinaire
plus découpées avec un lobe* terminal
• Feuilles et jeunes tiges : avril (avant plus grand, trilobé* et tronqué*. Elles
floraison) mais aussi septembre-novembre. sont velues avec des poils un petit peu
• Sommités fleuries : mai-juin. rêches.
• Graines : juillet-août. - À la cassure, les feuilles ne libèrent pas
En usage thérapeutique de latex* mais une odeur soufrée. Il
• Feuilles et sommités fleuries : pendant faut prendre 2 ou 3 feuilles et bien les
toute la période de floraison. écraser entre les doigts pour s’assurer
de cette odeur car elle peut être assez
DESCRIPTION1,5,6 subtile.
C’est une plante herbacée* annuelle* ou • L’inflorescence* est une grappe* lâche et
bisannuelle* de 10 à 100 cm qui appartient allongée de petites fleurs jaune disposées
à la famille des roquettes, des moutardes, à l’extrémité de longs rameaux qui
donc à saveur souvent piquante et dont les partent de la tige principale, à la manière
feuilles possèdent une odeur typique soufrée, d’un chandelier.
similaire pour toutes les plantes de la famille • Les fleurs sont très petites, jaune pâle
des Brassicaceae, lorsqu’on les écrase. et sont portées par de courts pédicelles*
• La tige est à poils courts, dressée* et poilus appliqués* tout le long de ces
rameuse* dans sa partie haute. La rameaux. Impossible de les confondre avec
plante est plutôt grêle et ressemble à un les fleurs d’une autre famille de plante
candélabre avec des rameaux d’abord car elles présentent 4 pétales en croix
étalés et qui se dressent sur les côtés. (comme toutes les fleurs de la famille des
Brassicaceae). Ici les pétales sont de très
• Les feuilles sont simples*, alternes*,
petite taille et n’excèdent pas 5 mm de
pétiolées*, poilues (poils légèrement
long pour 3 mm de large.
rêches) sur les 2 faces, au limbe* vert à vert
Au centre de la fleur, on retrouve les 6
foncé.
étamines* caractéristiques de la famille
• La particularité des feuilles tient au fait des Brassicaceae, 4 grandes étamines*
qu’elles sont de deux types : accompagnées de deux plus petites.
- Celles du haut de la plante sont assez
• Les fruits sont des siliques* velues qui
effilées en forme de pointe de flèche,
mesurent de 0,7 à 2 cm. Elles sont
avec un lobe* terminal très long, on dit
dressées*, appliquées* contre la tige et
qu’elles sont hastées*.
contiennent de petites graines jaunes et
- Celles de la base sont plus développées
piquantes, un peu comme celles de la
avec un nombre de lobes* plus
moutarde.
important.

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Tige ronde dressée et rameaux se redressant vers le haut.

Rameaux aux feuilles alternes, partant de la tige.

Rosette d’hiver à feuilles basales très découpées, le lobe terminal souvent plus grand, trilobé et tronqué et feuille supérieure hastée,
à lobe terminal très allongé.

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Inflorescence en grappe de petites fleurs jaunes à 4 pétales en croix et 6 étamines.

Fruits : longues siliques rondes, velues, dressées et appliquées contre la tige, à différents stades de maturité.

Toutes petites graines jaunes au goût piquant.

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CUISINE7,8
Le sisymbre a un goût légèrement piquant et fort, rappelant celui de Brassicaceae plus couramment
utilisées comme les moutardes ou les roquettes.
• Les jeunes feuilles et les jeunes tiges (encore souples, légèrement sucrées et juteuses) peuvent être
consommées crues en salade, en particulier lorsqu’elles forment une grosse touffe avant floraison9.
• Les feuilles plus matures peuvent être cuites, bouillies à l’eau, revenues à la poêle avec de l’huile, de
l’ail et des oignons. Elles sont délicieuses aussi en soupe ou intégrées à des recettes plus élaborées avec
d’autres légumes.
• Les grappes* tendres de fleurs avec leur tige sont bonnes aussi, bouillies et assaisonnées d’huile d’olive
et de citron par exemple, à la sicilienne.
• Les petites fleurs décorent tous types de plats.

RECETTE

Flan doux au sisymbre7


Pour 4 personnes
Ingrédients : 4 carottes, 3 poireaux, 400 g de sisymbre, 1 oignon, 6 œufs, 100 mL de crème végétale
(amande, riz, avoine), de l’huile d’olive, des aromates (sel, poivre, thym, origan…).

Préparation :
• Préchauffer le four à 180°. Pour une recette 100% végétale utiliser : 400 g
• Découper les carottes en dés, les poireaux en de tofu soyeux, 100 mL de crème végétale (soja,
rondelles et le sisymbre finement. riz, avoine) et 40 g de farine de pois chiche, battre
• Faire revenir l’oignon émincé dans une poêle le tout et verser sur les légumes, comme dans la
avec de l’huile d’olive puis ajouter les carottes, les première recette. Le temps de cuisson sera de 35
poireaux et le sisymbre avec les aromates (sel, minutes.
poivre, thym, origan…).
• Battre 3 œufs + 3 jaunes supplémentaires et
délayer avec la crème végétale.
• Disposer les légumes dans un moule
préalablement huilé, verser l’appareil et
enfourner la préparation pour 45 minutes.
Démouler et servir chaud.

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NUTRIMENTS Propriétés
Nous n’avons pas trouvé de données sur la • Expectorante*10,14 et mucolytique*14,16
composition nutritionnelle du sisymbre. • Anti-inflammatoire* et antalgique*10,11,17.
Ceci s’explique sûrement par le fait qu’il ne
soit pas couramment consommé en tant que BON À SAVOIR : Le sisymbre fait partie
légume mais que son usage traditionnel ait été des plantes de la pharmacopée* dont les
plutôt médicinal. Néanmoins, il est rapporté propriétés principales, les indications et
que la plante est riche en vitamine C10. les usages reposent sur le maintien de son
utilisation par la population européenne
pendant une durée de plus de 30 ans10.
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, Les données cliniques dans la littérature
INDICATIONS ET REMÈDES scientifique sont, à ce jour, quasi inexistantes18.
Parties utilisées : feuilles et sommités fleuries Des études in vitro ont montré que l’huile
(fraîches ou sèches)11,12. essentielle* de sisymbre avait une activité
antibactérienne* sur différentes souches de
Le sisymbre appartient à la liste A* des plantes bactéries19,20.
médicinales utilisées traditionnellement de la
pharmacopée* française et sa vente est réservée Indications
aux pharmaciens13. • Toux sèche10,12.
• Irritations de la gorge10,12,18 :
Molécules actives - enrouement
• Composés soufrés : - maux de gorge
- glucosinolates10 - extinctions de voix.
- isothiocyanates et thiocyanates14,15 (composés • Affections buccales11.
volatils, issus de la dégradation des
glucosinolates) Remèdes
- lactones soufrées14 En usage interne
• Mucilages*10
• Infusion10
• Hétérosides cardiotoniques* (en faible Préparation : 3 g de feuilles ou sommités fleuries
quantité)10,14. sèches (ou 15 g de plante fraîche) dans 150 mL
d’eau frémissante16. Laisser infuser 15 min.
Utilisation : Boire 3 à 4 tasses par jour10. Il peut
être intéressant de se gargariser avec l’infusion
avant de la boire.
Indications : Toutes celles citées précédemment.

BON À SAVOIR : Les hétérosides* soufrés


contenus dans la plante étant relativement
sensibles au séchage et à la conservation, on
privilégiera autant que possible l’utilisation de
la plante fraîche.

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• Sirop TOXICITÉ
Préparation pour 400 mL de sirop : Aucune autre toxicité connue à ce jour aux doses
Placer 60 g de feuilles et sommités fleuries thérapeutiques10.
fraîches et ciselées dans un bocal de type “Le
Parfait” ou un saladier non métallique recouvert CONTRE-INDICATIONS
d’une assiette. Faire frémir 400 mL d’eau, la
ET PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
verser sur les plantes fraîches et laisser macérer
6 à 12 h à couvert. Filtrer au-dessus de la • En l’absence d’étude l’utilisation est déconseillée
casserole et ajouter 700 g de sucre. Faire fondre chez les femmes enceintes et allaitantes10 ainsi
à feu doux en remuant constamment. Laisser que chez les enfants de moins de 3 ans. Ce
bouillir 10 min à faible ébullition puis retirer du positionnement est celui de l’Agence européenne
feu. Verser le contenu dans une bouteille en verre du médicament (EMEA). Notez qu’il s’agit
stérilisée, propre et sèche (ou plusieurs bouteilles d’une mise en garde par principe de précaution
de 100 mL ou 200 mL). Laisser refroidir les en raison du manque d’études scientifiques
bouteilles à l’envers. sur des populations pour lesquelles il convient
Étiqueter et conserver à l’abri de la lumière et au d’être particulièrement vigilant (et non pas
frais après ouverture. d’une contre-indication faisant suite à des
Utilisation : 1 cuillère à soupe, 1 à 3 fois par jour. manifestations cliniques démontrant des effets
Indications : Toutes celles citées précédemment. délétères).
• Par précaution, comme pour toutes les plantes
• Alcoolature
de la famille des Brassicaceae, il est conseillé
Préparation (méthode simplifiée) : Couper les
d’éviter un usage prolongé du sisymbre en cas
sommités fleuries fraîches en petits morceaux,
d’hypothyroïdie*. Les isothiocyanates contenus
les mettre dans un bocal et recouvrir avec 2
dans la plante peuvent capter l’iode nécessaire à
fois la masse d’alcool à 70 % vol. (pour 50 g
de sommités fleuries fraîches, ajouter 100 g la synthèse des hormones* thyroïdiennes21,22.
d’alcool à 70 % vol.). Laisser macérer 3 semaines
à l’abri de la lumière en remuant régulièrement AUTRES USAGES
sans ouvrir le flacon puis filtrer à l’aide d’un Plusieurs spécialités pharmaceutiques contiennent
linge propre. Verser le liquide obtenu dans une du sisymbre décliné sous toutes sortes de formes : en
bouteille ou un flacon teinté et étiqueter. pastille, en collutoire* ou en sirop (Drill®, Euphon®,
L’alcoolature peut se conserver jusqu’à 2 à 3 ans. Vocadys®…).
Utilisation : 10 à 20 gouttes diluées dans un
verre d’eau, 2 à 3 fois par jour. ANECDOTES
Indications : Toutes celles citées précédemment. ET AUTRES INFORMATIONS
Le sisymbre est également connu sous le nom
En usage externe :
d’herbe aux chantres. Déjà utilisé par les orateurs et
• Gargarisme chanteurs depuis l’Antiquité, c’est à la Renaissance
Préparation : qu’on lui aurait donné cet autre nom vernaculaire, le
- Préparer une infusion à partir de 10 g de mot “chantre” faisant référence à celui, qui dans les
parties aériennes dans 250 mL d’eau communautés protestantes, entonnait, soutenait ou
frémissante. dirigeait le chant23.
- Ou diluer 30 gouttes d’alcoolature de
sisymbre dans un verre d’eau tiède.
Utilisation : à utiliser en gargarisme encore tiède
plusieurs fois par jour.
Indications : maux de gorge, affections buccales,
enrouement.

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CONFUSIONS
• Risques de confusion avec des plantes appartenant à une autre famille que celle des Brassicaceae :
Les risques de confusions sont peu élevés et concernent, comme c’est souvent le cas, les plantes au
stade végétatif*.
 ans la famille des Asteraceae, le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus L.), dont la morphologie
• D
foliaire peut évoquer celle du sisymbre officinal, sera vite écarté en raison de l’absence d’odeur au
froissement des feuilles et de la présence d’un latex* à la cassure, le fameux “lait” que l’on retrouve
dans le nom vernaculaire de l’espèce “laiteron”.

Feuille de laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus L.)


avec son grand lobe terminal et le latex à la cassure.

• T
 oujours dans la famille des Asteraceae, on insistera davantage sur les confusions possibles
avec le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris Gaernt.) qui est une plante toxique. Il s’agit d’une
plante dégageant une odeur désagréable au froissement et dont les feuilles sont beaucoup plus
découpées que celles du sisymbre officinal. Les lobes* sont profondément incisés donnant un aspect
frisé à la plante24.

Feuille très découpée, aux lobes “frisés”, du séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris Gaernt.) à gauche et au milieu
et feuille de sisymbre officinal (Sisymbrium officinale (L.) Scop.) tout à droite.

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• Risques de confusion avec des espèces comestibles au sein de la famille des Brassicaceae :
Les risques de confusion sont très élevés. De nombreuses plantes présentent en effet des feuilles aux
découpures relativement proches de celles du sisymbre officinal notamment parmi les espèces de
roquettes et de moutardes. De plus, dans cette famille, les feuilles froissées expriment une odeur
soufrée très caractéristique.
 a roquette jaune ou sisymbre irio (Sisymbrium irio L.) se distingue par exemple du sisymbre
• L
officinal par des feuilles sans poils à lobes* anguleux* munis de mucrons* blancs (uniquement
visibles à la loupe). La nervure* centrale présente une couleur blanche et le lobe* terminal est
davantage pointu et irrégulièrement denté, de forme triangulaire5,24. Une fois en fleur et en fruit,
le doute ne sera plus de mise, c’est une plante qui se pare de longues siliques* dressées* (3-4 cm),
écartées de l’axe et dépassant les fleurs. Celles du sisymbre officinal sont beaucoup plus courtes
(0,7-2 cm), pubescentes* et plaquées contre la tige.

Feuille de sisymbre jaune (Sisymbrium irio L.), à lobes anguleux et lobe terminal de forme triangulaire ; longues siliques dressées,
écartées de l’axe et dépassant des fleurs.

 a moutarde des champs (Sinapis arvensis L.), quant à elle, se différencie facilement du sisymbre
• L
officinal par des feuilles présentant très peu de lobes* : 2 ou 3 lobes* étroits à la base et un lobe*
terminal très développé, denté. Ses fleurs sont plus grandes (8-12 mm) que celles du sisymbre officinal
(env. 5 mm) et ses siliques* sont glabres* ou poilues et longues (2,5-4 cm), à bec long (10-15 mm).

Feuille de moutarde des champs (Sinapis arvensis L.), à 2 ou 3 lobes étroits à la base et un lobe terminal très développé,
denté, grandes fleurs et longues siliques glabres ou poilues.

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SYNTHÈSE

> Le sisymbre (Sisymbrium officinale (L.) Scop.) est une plante annuelle* ou bisannuelle*,
de la famille des Brassicaceae. Elle se retrouve sur les bords de chemins, dans les friches,
ou aux abords des habitations dans toute la France.
Plante herbacée* pubescente* de 10 à 100 cm, elle présente un port en « candélabre »
lorsqu’elle n’est pas en rosette* l’hiver.
• La tige est à poils courts, dressée* et rameuse* dans le haut.
• Les feuilles sont simples*, alternes*, pétiolées*, poilues sur les deux faces. Elles
sont de deux types, les supérieures sont hastées*, les basales*, réunies en rosette*
présentent un nombre de lobes* plus important avec un lobe* terminal trilobé* et
tronqué*.
• Les inflorescences* sont des grappes* lâches, allongées, et constituées de petites
fleurs jaune pâle. Les fleurs sont de très petite taille et présentent 4 pétales en croix.
Elles comportent 6 étamines*, 4 grandes et 2 plus petites.
• Le fruit est une silique* dressée, longue, ronde et velue, appliquée* contre la tige et
qui contient de petites graines jaunes et piquantes comme celles de la moutarde.
> Les feuilles et les sommités fleuries du sisymbre sont comestibles et riches en vitamine C.
Elles ont un goût légèrement piquant et fort, rappelant celui de Brassicaceae plus
connues. On les consomme comme des légumes crus ou cuits, en salade, en soupe ou
encore en beignet.
> Les feuilles et les sommités fleuries appartiennent à la liste A* des plantes médicinales
utilisées traditionnellement de la pharmacopée* française et leur vente est réservée
aux pharmaciens. Elles contiennent notamment des composés soufrés (glucosinolates,
thiocyanates, lactones* soufrées) et des mucilages*.
Le sisymbre a une action expectorante*, mucolytique* et antalgique*.
> Il est traditionnellement utilisé :
• En usage interne, en infusion, en alcoolature ou en sirop dans le cas d’enrouements,
d’extinctions de voix, de maux de gorge ou encore de toux.
• En gargarisme pour les mêmes indications ainsi que pour les affections de la cavité
buccale.
> On ne lui connaît pas de toxicité à l’heure actuelle.
> Les principales confusions concernent des espèces comestibles de la même famille
comme la roquette jaune (Sisymbrium irio L.) et la moutarde des champs (Sinapsis
arvensis L.). D’autres confusions notamment avec des plantes de la famille des
Asteraceae existent comme avec le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus L.) qui est
comestible ou encore avec une plante toxique, le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris
Gaernt).

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GLOSSAIRE
Alterne — Se dit d’organes (feuilles, rameaux, Bisannuelle — Se dit d’une plante dont le cycle,
parfois bractées ou fleurs) insérés isolément à des de la germination à la dispersion des semences
hauteurs différentes, sur l’axe qui les porte. jusqu’au moment de la mort de la plante, nécessite
au moins deux saisons consécutives séparées par
Anguleux — Se dit d’un organe (tige, feuille un hiver. Une telle plante ne fleurit donc pas au
notamment) présentant des angles marqués. cours de la première saison de sa croissance où elle
développe son appareil végétatif (feuilles, racines,
tiges), mais seulement après le premier hiver. Pour
Annuelle — Se dit d’une plante dont le cycle de récolter les racines de ces plantes, il faut les prélever
vie dure au maximum un an, c’est-à-dire qu’entre à l’automne de leur première année ou au début du
la germination de la graine, la reproduction de la printemps de leur seconde année.
plante et sa disparition, moins d’un an s’est écoulé.
Collutoire — Préparation liquide, souvent présenté
Antalgique — sous forme de spray, destinée à une utilisation locale
- Au sens large, signifie “qui s’oppose à la douleur au niveau de la bouche et de la gorge.
(algie)”. Synonyme : analgésique, anti-douleur.
- Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs Dressé — Qualifie un élément (une plante ou les
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre la organes d’une plante tels que les rameaux, les
douleur (préfixe «ant(i)») alors que les analgésiques tiges ou les feuilles) dont la position est verticale ou
permettent de la supprimer (préfixe «a» privatif). proche de la verticale.

Anti-inflammatoire — Qui s’oppose à Étamine — Organe mâle, élément de base de


l’inflammation, à savoir un ensemble de l’androcée, produisant le pollen, comportant un filet
manifestations cliniques locales survenant en et une anthère.
réaction à des agressions d’origines variées
(microbiennes, physiques, chimiques, immunitaires…)
et se caractérisant par 4 grands symptômes : Expectorant — Qui facilite l’expulsion de sécrétions
rougeur, chaleur, douleur et gonflement. bronchiques (crachats) par la toux.

Antibactérien — Qui s’oppose à la croissance des Glabre — Qui ne présente aucun poil.
bactéries ou les tue.
Grappe — Inflorescence formée d’un axe allongé,
Appliqué — Se dit d’un organe appliqué dans toute sur lequel sont fixées, à des niveaux différents mais
sa longueur sur une surface, mais non soudé à celle- équidistants, des fleurs plus ou moins longuement
ci. On dit également apprimé. pédicellées. On trouve sur une même grappe tous
les stades d’évolution de la fleur : les plus anciennes
se trouvent à la base, et les boutons en formation au
Basal — Qui se situe à la base (synonyme de sommet.
basilaire).
Hasté — Se dit d’un organe, souvent une feuille qui
possède à la base deux lobes étalés lui donnant une
forme de fer de hallebarde ou de fer de lance.

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Herbacé — Qui a la consistance molle et souple de Latex — Liquide, souvent laiteux, à consistance plus
l’herbe, par opposition à ligneux (bois). ou moins épaisse et en général blanc (jaune chez
la chélidoine - Chelidonium majus L. - ou incolore
Hétérosides — Du grec hetero, autre et de oside, chez le pavot de Californie - Eschscholzia californica
sucre. Désigne une molécule née de la condensation Cham. -) qui est produit par certaines plantes. Il
d’ose(s) et de substances non glucidiques. Les s’écoule quand on casse un organe (tige, pétiole...).
hétérosides sont une combinaison entre un ou
plusieurs sucres (ose(s)) avec un composé non Limbe —
glucidique que l’on appelle alors une « génine ». 1. Partie en général, aplatie et élargie de la feuille
prolongeant le pétiole qui est le siège principal
Hétérosides cardiotoniques — Classe de composés de la photosynthèse, de la respiration et de la
naturels rattachés à la grande famille des terpènes. transpiration.
Ils présentent généralement un noyaux stéroïdique 2. Partie élargie d’un pétale ou d’un sépale.
associé à un ou plusieurs sucres (d’où le terme Il peut être lisse, denté, crénelé, mucroné...
d’hétérosides). Leurs fortes propriétés tonifiantes au
niveau cardiaque rendent généralement toxiques Liste A — Liste des plantes médicinales de la
les plantes qui les contiennent bien que certaines Pharmacopée française utilisées traditionnellement
aient pu faire ou font encore l’objet de médicaments et considérées comme ayant des propriétés
dosés avec une grande précision (digoxine extraite médicinales. Cette liste est composée d’environ
de la digitale Digitalis spp.). 600 plantes, dont 148 libérées du monopole
Synonyme : hétérosides cardiotoxiques. pharmaceutique si elles sont vendues en l’état.

Hormones — Molécules produites par des cellules Lobe — Division de la marge d’un organe (souvent
spécialisées (dites endocrines) pouvant être d’un pétale ou d’une feuille), large, plus ou moins
regroupées dans une structure appelée glande arrondie, n’atteignant pas la moitié du limbe.
endocrine, libérées dans le sang où elles circulent
jusqu’à sa cible (cellules, tissus, organes) dont ellesMucilages — Polysaccharides hétérogènes dont
vont modifier le fonctionnement. les structures sont particulièrement complexes. Ils
gonflent au contact de l’eau et forment un gel. Ils
Huile essentielle — Extrait aromatique liquide, sont notamment présents chez les Plantaginaceae,
concentré, odorant et volatil, provenant des les Malvaceae, les Linaceae ainsi que chez quelques
organes d’une plante aromatique et obtenu soit par Fabaceae. Les mucilages sont principalement
distillation, par entraînement à la vapeur d’eau, soit employés pour leurs propriétés émollientes, c’est-à-
par expression à froid. dire qui relâchent, détendent, ramollissent les tissus.

Hypothyroïdie — Affection caractérisée par un Mucolytique — Qui fluidifie les sécrétions


déficit de sécrétion en hormones thyroïdiennes bronchiques en diminuant la viscosité du mucus et
et pouvant entraîner des complications favorise ainsi leur expectoration.
cardiovasculaires.
Mucron — Pointe courte et raide présente au bout
Inflorescence — d’un organe végétal (cf. définition mucroné).
1. Groupe de fleurs, d’axes (pédoncules et pédicelles)
portant ces fleurs et de bractées formant un
ensemble physionomiquement bien individualisé, sur
un même axe.
2. Type de disposition des fleurs (capitule, ombelle,
cyme...) chez différentes espèces.

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Nervures — Pièces foliaires correspondant au Rameuse — Se dit d’une tige divisée en plusieurs
prolongement et à la ramification du pétiole dans le rameaux ou tiges secondaires, se dit également d’un
limbe de la feuille, elles sont aussi le prolongement végétal possédant beaucoup de rameaux et de
du pédoncule dans les éléments foliacés comme branches.
les sépales, les pétales ou les bractées. Elles se
traduisent par des lignes, de tailles et d’épaisseurs Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
variables, parfois saillantes ou bombées, dans très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
lesquelles se situent l’essentiel des tissus conducteurs niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles
de sève mais aussi d’eau, dans ou hors de la forment une rosette durant la première année de
feuille ou de la plante. Leur disposition est très leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se
variable : pennées, réticulées, curvinervées, palmées, maintiennent sous forme de rosette l’hiver alors que
parallèles, en éventail... le reste de la plante a disparu.

Pédicelle — Dans une inflorescence, petite Silique— Fruit sec déhiscent, issu de carpelles soudés,
ramification du pédoncule portant à son sommet plus de trois fois plus long que large, s’ouvrant en
une seule fleur, ou, chez les Poaceae, un seul épillet. principe en deux valves séparées par une cloison
Terme pouvant également désigner un pédoncule translucide (replum) sur les bords de laquelle
très court. sont attachées les graines. La silique est le fruit
caractéristique des Brassicaceae.
Pétiolé — Se dit d’une feuille munie d’un pétiole,
c’est-à-dire d’une partie amincie de la feuille reliant Simple — Se dit d’un organe qui n’est pas composé,
le limbe à la tige ou à l’axe de fixation. qui n’est pas ramifié. Par exemple, une feuille ou
une tige simple. (Exemple : les fleurs des pissenlits -
Pharmacopée — La pharmacopée au sens Taraxacum spp.-).
large est un recueil recensant un ensemble de
remèdes. Certaines pharmacopées peuvent Stade végétatif — Phase durant laquelle la plante
également préciser les usages qui sont associés. n’est formée que de feuilles. Correspond à la vie
Les pharmacopées européenne et française sont de la plante à l’exclusion de la floraison et de la
des recueils officiels destinés aux professionnels fructification.
de santé recensant l’ensemble des remèdes
utilisés : plantes médicinales, substances minérales,
animales, principes actifs de synthèse et formes Trilobé — Qui est constitué ou divisé en trois lobes.
pharmaceutiques. L’ensemble est classé sous forme
de textes appelés monographies. Tronqué — Qualifie un organe qui s’interrompt
brusquement, comme coupé, donnant l’effet qu’il en
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins, manque une partie.
courts et souples.

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Sources

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2. Tela Botanica. Sisymbrium officinale L. Vélar, Herbe aux chantres.


Disponible sur : https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-64674-synthese.

3. Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Sisymbrium officinale (L.) Scop.


Disponible sur : https://www.gbif.org/fr/species/3046890.

4. Streeter, D., Hart-Davis, C., Hardcastle, A., Cole, F. & Harper, L. Guide Delachaux des fleurs de France et
d’Europe. Delachaux et Niestlé, p.186 (2011).

5. Eggenberg, S., Möhl, A. & Purro, C. Flora Vegetativa : un guide pour déterminer les plantes de Suisse à
l’état végétatif. Rossolis, p.398-399 (2013).

6. FloreNum©. Disponible sur : https://www.florenum.fr/.

7. Couplan, F. La cuisine sauvage. Sang de la Terre, p.133, 194, 383 (1990).

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9. Couplan, F. & Styner, E. Les plantes sauvages comestibles et toxiques. Delachaux et Niestlé, p.93 (2013).

10. Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC). Assessment report on Sisymbrium officinale (L.)
Scop., herba. (2014). Disponible sur : https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-report/draft-
assessment-report-sisymbrium-officinale-l-scop-herba_en.pdf.

11. Bruneton, J. Pharmacognosie. Phytochimie, Plantes médicinales. Lavoisier Tec & Doc, p.235 (2009).

12. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Note explicative dite « Cahiers de l’agence
n° 3. - Médicaments à base de plantes ». (1998).

13. Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Liste A des plantes médicinales utilisées
traditionnellement. (2017). Disponible sur : https://www.ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/
application/9efaa71075f10658632e2dbbd7b95c73.pdf.

14. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie, Gemmothérapie. Grancher, p.278 (2017).

15. Borgonovo, G. et al. Isothiocyanates and Glucosinolates from Sisymbrium officinale (L.) Scop. (“the
Singers’ Plant”): Isolation and in Vitro Assays on the Somatosensory and Pain Receptor TRPA1 Channel.
Molecules 24, 949 (2019).

16. Fleurentin, J. Du bon usage des plantes qui soignent. Ouest France (2016).

17. Amodeo, V. et al. Chenopodium album L. and Sisymbrium officinale (L.) Scop.: Phytochemical Content
and In Vitro Antioxidant and Anti-Inflammatory Potential. Plants Basel Switz. 8(11) (2019).

18. Calcinoni, O. Sisymbrium “Singers’ Plant” Efficacy in Reducing Perceived Vocal Tract Disability.
J. Otolaryngol.-ENT Res. 8(2) (2017).

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19. Blažević, I. et al. Hedge Mustard (Sisymbrium officinale): Chemical Diversity of Volatiles and Their
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20. Di Sotto, A., Vitalone, A., Nicoletti, M., Piccin, A. & Mazzanti, G. Pharmacological and phytochemical
study on a Sisymbrium officinale Scop. extract. J. Ethnopharmacol. (2009).

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22. Felker, P., Bunch, R. & Leung, A. M. Concentrations of thiocyanate and goitrin in human plasma, their
precursor concentrations in brassica vegetables, and associated potential risk for hypothyroidism. Nutr.
Rev. 74, 248–258 (2016).

23. Couplan, F. Les plantes et leurs noms. Éditions Quæ, p.117 (2012).

24. Moutsie & Ducerf, G. Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance,
sans risque de confusion. Éditions de Terran, p.139, 163 (2015).

Crédits photographiques
p. 4 - Commons wikimedia CC BY-SA 3.0 by Andreas Kammann; Dr. Heike Esch, modification apportée
à l’œuvre originale : rognage
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sisymbrium_officinale_frucht_3.jpg

Remerciements à toute l’équipe du Chemin de la Nature ainsi qu’à


Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

SUREAU NOIR

Nom scientifique :
Sambucus nigra

Noms vernaculaires :
Sureau noir, grand sureau, arbre de Judas

Famille botanique :
Adoxaceae (ex Caprifoliaceae)

Nom anglais :
Elderberry

Répartition en France :
Toute la France.

Répartition mondiale :
Europe ; Caucase jusqu’aux bords de la mer Noire,
au nord de la Turquie. Il a également été introduit
en Amérique du Nord, on le trouve notamment en
Ontario et au Québec.

Milieux / sol :
Fourrés, bois, haies, ripisylves (végétation de bord
de cours d’eau), friches, fruticées (jeunes forêts riches
en espèces fruitières). De 0 à 1600m d’altitude. Sur
des sols frais à humides, riches en azote. Le sureau
pousse souvent à proximité des milieux fréquentés
par l’Homme.
Sureau noir (Sambucus nigra)

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Floraison : Pour les sureaux âgés, écorce crevassée de couleur
Mai - juin selon les conditions climatiques. brun-gris, parcourue de fissures longitudinales
entrecroisées.
Les rameaux sont couverts de nombreuses lenticelles
Période de récolte : (sortes d’aspérités qui permettent des échanges d’air
Fleurs : mai - juin avec l’extérieur), c’est une caractéristique
Fruits : juillet - août et on dit qu’ils sont verruqueux. Ils renferment
une moelle blanche.
Description :
Arbrisseau (plante faisant du bois, ne dépassant
pas 5 m de hauteur et dont plusieurs troncs partent
de la base) ou arbuste (plante faisant du bois,
ne dépassant pas 7 m et ayant un tronc unique).
Ses branches s’écartent brusquement les unes
des autres dès leur origine.

Lenticelles présentes à la surface des rameaux verruqueux de sureau noir


(Sambucus nigra)

Arbrisseau (ne dépassant pas 5 m) et possédant plusieurs troncs de sureau


noir (Sambucus nigra)

Pour les jeunes sureaux, écorce lisse, gris clair


à brun-gris voire rougeâtre.

Écorce crevassée de sureau noir (Sambucus nigra) et ses fissures Moelle blanche présente au coeur des rameaux de sureau noir
longitudinales entrecroisées (Sambucus nigra)

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Les feuilles sont opposées et composées de 5 ou 7
folioles dentées. On dit qu’elles sont imparipennées
(feuilles composées d’un nombre impair de folioles).
Elles ont une odeur musquée désagréable lorsqu’on
les froisse sous le nez.

Fleurs de sureau noir (Sambucus nigra) avant éclosion

Ses inflorescences sont parfois prises pour des


ombelles mais les différents pédoncules ne partant
pas tous d’un même point, ce sont en fait des
corymbes. Ces corymbes sont larges de 20 cm
de diamètre environ.
Les fleurs sont petites, blanches et ont des anthères
jaunes (sacs polliniques situés au sommet des
étamines). Elles ont une odeur suave très puissante.
Les fruits sont de petites baies globuleuses. Mûrs, ils
sont noirs et gorgés d’un jus violet foncé, qui tâche.

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• Phénols (molécules ayant souvent de fortes
propriétés anti-microbiennes).
• Mucilages (composés qui gonflent avec l’eau
et peuvent former un gel et qui ont des
propriétés adoucissantes).
• Tanins (composés qui donnent une sensation
d’astringence en bouche et resserrent les tissus).
• Composés aromatiques volatils (donnant une
huile essentielle à monoterpènes).

Cuisine : Les baies :


On utilise les fruits cuits, par exemple sous forme • Mêmes composés que les fleurs.
de confitures, de gelées ou de sauces aigre-douces
• Flavonoïdes, comme vu précédemment,
épicées (chutney). On fait un vin pétillant avec le jus
pourraient avoir entre-autres comme propriétés
des fruits qu’on laisse fermenter.
d’être anti-inflammatoires, anti-oxydants,
Quant aux fleurs, elles peuvent être ajoutées anti-infectieux et immuno-stimulants voir
aux salades de fruits, crèmes, tartes et boissons immunomodulateurs... Les baies contiennent des
pour les parfumer. flavonoïdes de type anthocyanes (qui donnent
les colorations qui vont du rouge au bleu dans
On peut aussi les consommer en beignets (cf vidéo les fleurs et les fruits et ont un rôle certain dans
et pdf recette des beignets de sureau de Christophe). l’attraction des insectes pollinisateurs).

Nutriments : Des composés cyanogènes (glycosides


cyanogènes aussi connus sous le nom d’hétérosides
Les fruits, peu caloriques, possèdent des glucides en
cyanogénétiques) ont été isolés à partir des
petite quantité, des protéines et des lipides.
graines contenues dans les baies. Ces composés se
Ils sont riches en minéraux (en potassium surtout retrouvent aussi dans les feuilles, les pédoncules des
(300mg/100g), calcium et phosphore en fleurs et dans l’aubier. Leur hydrolyse sous l’effet
quantités moindres, et fer et sodium en quantités de certaines enzymes libère entre autre de l’acide
négligeables). cyanhydrique, hautement toxique.
Ils sont riches en vitamine B2 (65mg/100g) Ces mêmes composés cyanogènes seraient
et en vitamine B9 (acide folique) (17mg/100g) cependant majoritairement inactivés par la
et contiennent de la vitamine C (18mg/100g). cuisson (d’où l’intérêt de faire cuire les fruits). Il est
également possible de passer les fruits écrasés dans
Molécules actives : un tamis suffisamment fin afin d’éliminer les graines.
Les fleurs :
• Flavonoïdes (pigments responsables de la Les feuilles et la seconde écorce :
coloration des végétaux et assurant leur • Composés cyanogènes en plus grande quantité
protection vis à vis des rayonnements ultra- (notamment dans les feuilles), ce qui leur confère
violets) dont la quercétine (aux propriétés anti- une toxicité supérieure (A partir de 100 g de
inflammatoires et anti-oxydantes reconnues) et feuilles fraîches, on peut retirer 10 mg d’acide
le kaempferol. Les flavonoïdes pourraient avoir cyanhydrique).
entre-autres comme propriétés d’être anti-
inflammatoires, anti-oxydants, anti-infectieux et
immuno-stimulants voir immunomodulateurs...

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Propriétés et usages médicinaux : • Antigrippaux (qui lutte contre les symptômes
On utilise essentiellement les fleurs, les fruits (baies) de la grippe, la grippe étant elle-même liée à
et les bourgeons. une infection virale). Une étude randomisée, en
double aveugle, sur 60 patients, durant une
épidémie de grippe, montre une amélioration
Fleurs : plus rapide des symptômes (en 3 à 4 jours)
• Augmentent les sécrétions bronchiques accompagnée d’un taux d’anticorps plus élevé
• Adoucissantes et émollientes (qui adoucissent, pour le groupe ayant reçu 15 ml de sirop de
relâchent, détendent) par leurs mucilages baies de sureau (Sambucus nigra) 4 fois par jour
• Sudorifiques ou diaphorétiques (qui favorisent pendant 5 jours.
la transpiration) • Antidiabétiques (substances utilisées pour lutter
• Diurétiques (qui facilitent l’élimination des contre le diabète sucré (qu'il soit de type 1 appelé
toxines par les urines) insulino-dépendant ou de type 2 appelé non
• Anti-inflammatoires (qui luttent contre insulino-dépendant)). Cette activité serait liée à
l’inflammation) des polyphénols (notamment des flavonoïdes)
présents dans les fruits du sureau (Sambucus
• Fébrifuges (qui font tomber la fièvre).
nigra).
Les polyphénols naturels regroupent un vaste
Fruits : ensemble de molécules chimiques comprenant
• Laxatifs (qui facilite l'évacuation des selles, sans tous au moins une fonction phénol, comme
irritation locale ou générale et qui est employé des phénols simples, des acides phénoliques,
contre la constipation) et purgatifs (qui vide des coumarines, des naphtoquinones, des
l’intestin de façon plus puissante et rapide qu’un stilbénoïdes, des flavonoïdes, des isoflavonoïdes,
laxatif). des anthocyanes, des lignanes, des lignines et
• Diurétiques (qui stimule la production d'urines). des tanins.
Le diabète sucré se manifeste par une
• Sudorifiques (qui favorise la transpiration).
hyperglycémie (taux de glucose trop élevé dans
• Anti-rhumatismaux (qui soulagent les le sang). Les antidiabétiques vont donc aider à
rhumatismes). diminuer la glycémie.
• Anti-névralgiques (qui calment la douleur liée à Une publication scientifique a mis en évidence
l’irritation d’un nerf) selon Paul-Victor Fournier. une action antidiabétique des fruits par un
• Anti-inflammatoires (qui lutte contre effet insulin-like (c’est à dire en mimant l’activité
l’inflammation) et immuno-stimulant (qui stimule de l’insuline pour faire rentrer le sucre dans les
les défenses immunitaires). cellules cibles, diminuant ainsi la glycémie) et par
• Antioxydants (qui lutte contre l'oxydation). un effet sur la sécrétion d’insuline.
• Antibactériens (qui lutte ou détruit les bactéries).
L’activité des baies a été démontrée contre des Bourgeons (Gemmothérapie) :
bactéries responsables d’infections respiratoires. • Diurétiques
Cette activité permettrait de lutter contre les • Activant les fonctions d’élimination
surinfections bactériennes durant les épisodes de (active la digestion et le transit intestinal)
grippe.
• Anti-inflammatoires
• Antiviraux (qui lutte contre les virus et leur
développement) contre différentes souches de
virus de la grippe et le virus de l’herpès (herpes
simplex).

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Indications : ou une passoire à légumes munie d’une fine grille,
En usage interne : afin d’éliminer les graines (qui contiennent les
composés cyanogènes). Pour faciliter cette étape,
Fleurs en infusions :
faites une première cuisson, à feu moyen, pendant
• Troubles respiratoires (bronchite chronique, environ 10 minutes, avec le moins d’eau possible
asthme, rhume...) (juste recouvrir les baies). Cela va permettre de faire
• Troubles ORL (Oto-Rhino-Laryngologie) éclater les baies, avant de passer les fruits dans une
(tels que otite, sinusite…) passoire ou étamine pour éliminer les graines.
• Troubles urinaires Gardez l’eau de cuisson et faites ensuite bouillir
• Fièvre à petit feu, pour cuire les baies, jusqu’à réduction
• Œdème des membres inférieurs au deux tiers du liquide.
Laissez refroidir et ajoutez le tiers du poids en sucre
Baies : ou en miel.
• Constipation Conservez dans une bouteille propre désinfectée
à l’alcool.
• Grippe, infections virales
Ce sirop sera à prendre en cas de rhume, de grippe
• Névralgies et sciatiques (en médecine
ou d’affection respiratoire virale ou bactérienne à
traditionnelle, par utilisation du suc fraîchement
raison d’1 cuillère à soupe le matin.
exprimé selon Paul-Victor Fournier)

Baies crues :
En usage externe :
Certains auteurs recommandent, pour lutter
Fleurs en infusions concentrées :
ponctuellement contre la constipation,
• Troubles ORL (gargarismes, bains de bouche) : de consommer 1 cuillère à soupe de fruits frais, dans
laryngite, pharyngite, stomatite un yaourt par exemple.
• Troubles cutanés (en cataplasme ou lotion) :
eczéma, urticaire, peau irritée, engelures
Infusion concentrée de fleurs séchées pour
• Troubles oculaires (bains oculaires cataplasmes et gargarismes :
ou fumigation) : conjonctivite, orgelet
Recouvrir 100g de fleurs par 1 litre d’eau bouillante,
laisser infuser 10 min.
Remèdes : Utiliser en compresses ou bains chauds contre les
Infusion de fleurs séchées : engelures, les inflammations des paupières et les
Recouvrir environ 40 à 50 g de fleurs séchées conjonctivites.
d’un litre d’eau bouillante, laisser infuser pendant 10 Ou utiliser comme bain de bouche pour assainir
minutes. Boire 3 ou 4 bols par jour en cas de rhume, ou en gargarisme pour aider à lutter contre
bronchite, fièvre, état grippal ou rhumatismes. l’inflammation et adoucir en cas de symptômes
grippaux, maux de gorge, angine…
Sirop de baies de sureau :
Eliminez les pédoncules des baies et placez les baies Macérât huileux de fleurs de sureau :
dans un saladier afin de les rincer. Utilisez une huile végétale peu oxydable, comme
Remplissez le saladier d’eau fraîche. Les baies qui l’huile d’olive, et de préférence bio. L’huile d’olive
flottent ne sont pas à maturation, jetez les. présente plusieurs avantages : facile à trouver, moins
Vous pouvez exprimer le suc en plaçant les baies chère que d’autres huiles bio et a un très bon pouvoir
bien mûres dans une toile, une étamine, un chinois de pénétration à travers la peau.

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Séchez et réduisez préalablement la plante en Contre Indications et précautions d’emploi :
poudre. Pesez la quantité de fleurs de sureau dans Aucune contre-indication connue mais par
un grand bol ou saladier. précaution son usage est déconseillé aux femmes
Exemple : pour 100 g de plantes. enceintes et allaitantes ainsi qu’aux enfants de moins
On va ensuite réaliser un bain marie : de 12 ans.
1. Placez les fleurs dans une casserole. Et pour chacun, dans tous les cas, ne pas dépasser
2. Rajoutez 7 fois le volume équivalent au poids de une semaine d’utilisation.
la plante en huile d’olive (pour notre exemple : Prendre soin d’éliminer les pédoncules des fleurs et
100 x 7 = 700 ml c’est à dire 0,7 L. baies, contenant des composés cyanogènes.
3. Mettez sur feu doux (si vous avez une plaque à La consommation de fruits crus ou insuffisamment
induction, mettez puissance 4). cuits peut occasionner, chez certaines personnes,
4. Portez entre 60 et 80°C. nausées et vomissements, leur usage doit donc se
5. Fouettez énergiquement pendant 20 mn faire avec précaution. Il est également possible de
environ, le temps que les principes actifs aillent passer les fruits écrasés dans un tamis suffisamment
dans l’huile. fin, afin d’éliminer les graines contenant les
composés cyanogènes.
6. Sentez régulièrement l’huile. C’est prêt lorsqu’elle
ne sent plus l’huile mais la plante.
7. Videz deux capsules de Vitamine E (0,5 à 2% de Anecdotes et autres informations :
vitamine E) dedans. Dès l’antiquité, le sureau est utilisé. Hippocrate
8. Vous pouvez maintenant mettre en bouteille employait déjà ses baies contre les œdèmes.
(teintée et stérilisée 15 mn dans l’eau bouillante). Le nom de cet arbuste viendrait du grec sambukê
9. Etiquetez et rangez dans un endroit frais, sec et qui signifiait chez les Grecs la « flûte ». En effet,
à l’abri de la lumière. après avoir retiré la moelle blanche de l’intérieur
des tiges, elles deviennent creuses et peuvent être
transformées en flûte pour faire de la musique.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Sureau à grappes (Sambucus racemosa)


Nom vernaculaire : Sureau rouge, sureau des
montagnes
Famille : Adoxaceae
Description : Le sureau rouge est un arbrisseau
ne dépassant pas 4 mètres. Contrairement
au sureau noir, la moelle des rameaux est brunâtre.
Ses feuilles sont ovales lancéolées et glabres
(sans poils). Ses fleurs sont disposées en grappe
de couleur jaune.
Comestible

Ses fruits sont des baies charnues, d’un rouge vif à maturité, contrairement
au sureau noir dont les baies sont noires

Espèce submontagnarde, elle pousse sur les sols


riches en bases, dans les parcs et forêts périurbaines
ainsi que sur les coteaux orientés préférentiellement
au nord, en lisière de bois ou dans les fourrés.
Propriétés et usages médicinaux : Le sureau
rouge présente les mêmes usages médicinaux que
le sureau noir mais ses propriétés seraient moins
concentrées.
On peut consommer ses baies rouges de la même
manière que celles du sureau noir. : elles doivent être
cuites. On en fait par exemple de délicieuses gelées.
Toxicité : Pas de toxicité.
La moelle de ses rameaux est brunâtre contrairement au sureau noir
à moelle blanche
Sureau yèble (Sambucus ebulus)
Floraison : Avril-mai et fructification de juillet à Nom vernaculaire : Sureau hièble, petit sureau
septembre Famille : Adoxaceae
Milieu : On rencontre le sureau à grappe dans le Description : Plante herbacée à tige robuste.
Massif Central et les Pyrénées de 100 à 2200 m Elle se distingue donc du sureau noir car elle ne fait
d’altitude. pas de bois. Elle pousse généralement en colonies.

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Les feuilles sont opposées et composées d’un
nombre impair de folioles dentées (5 à 11).
Les fleurs sont groupées en corymbes denses
aux fleurs blanches qui donnent des fruits qui
sont dressés vers le haut alors qu’ils sont retombants
pour le sureau noir.

Fleurs blanches à anthères rougeâtre du sureau hièble (Sambucus ebulus)

La sureau hièble (Sambucus ebulus) est une plante herbacée,


elle ne fait pas de bois

Baies de sureau hièble (Sambucus ebulus)

Contrairement au sureau noir, les anthères des fleurs


sont rougeâtres. Les fruits sont charnus et noirs
à maturité.
Non comestible (faiblement toxique)
Floraison : Juin à août et fructification
en septembre-octobre
Milieu : On retrouve cette espèce dans toute
la France (de 0 à 1400m d’altitude).
Elle se propage rapidement dans les zones enrichies
en azote.
Toxicité : Les baies de cette espèce pourraient
provoquer d’importants troubles digestifs.
Toute la plante est considérée comme faiblement
toxique.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyanure_d%27hydrog%C3%A8ne

Baies toxiques - Centre antipoison de Lille - http://cap.chru-lille.fr/GP/magazines/93326.html

https://www.toxiplante.fr/monographies/sureau_hieble.html

Publications scientifiques sur les propriétés antidiabétiques de Sambucus nigra :

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CIOCOIU, M., MIRÓN, A., MARES, L., et al. The effects of Sambucus nigra polyphenols on oxidative
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2009, vol. 65, no 3, p. 297-304.

Publication scientifique sur les propriétés immuno-stimulantes et anti-inflammatoires de Sambucus nigra :

BARAK, Vivian, HALPERIN, Tal, et KALICKMAN, Inna. The effect of Sambucol, a black elderberry-
based, natural product, on the production of human cytokines: I. Inflammatory cytokines. Eur Cytokine
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VLACHOJANNIS, J. E., CAMERON, Melainie, et CHRUBASIK, Sigrun. A systematic review on the


sambuci fructus effect and efficacy profiles. Phytotherapy Research: An International Journal Devoted to
Pharmacological and Toxicological Evaluation of Natural Product Derivatives, 2010, vol. 24, no 1, p. 1-8.

WAKNINE-GRINBERG, Judith Hannah, EL-ON, Joseph, BARAK, Vivian, et al. bIntroduction. The
immunomodulatory effect of Sambucol on leishmanial and malarial infections.
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BARAK, Vivian, BIRKENFELD, Shlomo, HALPERIN, Tal, et al. The effect of herbal remedies on the
production of human inflammatory and anti-inflammatory cytokines. The Israel Medical Association
journal: IMAJ, 2002, vol. 4, no 11 Suppl, p. 919-922.

Publications scientifiques sur les propriétés anti-virales et anti-grippales de Sambucus nigra :

KRAWITZ, Christian, MRAHEIL, Mobarak Abu, STEIN, Michael, et al. Inhibitory activity of a
standardized elderberry liquid extract against clinically-relevant human respiratory bacterial pathogens and
influenza A and B viruses. BMC complementary and alternative medicine, 2011, vol. 11, n° 1, p. 16.

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ROSCHEK JR, Bill, FINK, Ryan C., MCMICHAEL, Matthew D., et al. Elderberry flavonoids bind to and
prevent H1N1 infection in vitro. Phytochemistry, 2009, vol. 70, no 10, p. 1255-1261.

ZAKAY-RONES, Zichria, VARSANO, Noemi, ZLOTNIK, Moshe, et al. Inhibition of several strains of
influenza virus in vitro and reduction of symptoms by an elderberry extract (Sambucus nigra L.) during an
outbreak of influenza B Panama. The Journal of Alternative and Complementary Medicine, 1995, vol. 1, no
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ZAKAY-RONES, Z., THOM, E., WOLLAN, T., et al. Randomized study of the efficacy and safety of oral
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Research, 2004, vol. 32, no 2, p. 132-140.

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau, D. Mansion,
G. Dumé, Institut pour le développement forestier

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan, Eva Styner, Delachaux et Niestlé, 2018

Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance, sans risque de confusion,
Moutsie, Gérard Ducerf, Éditions de Terran, 2015

Dictionnaire visuel de botanique, Maurice Reille, Ulmer, 2014

Angiospermes, arbres et arbustes feuillus, leurs fleurs et leurs fruits, Maurice Reille, Ulmer, 2015

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
Livingstone Elsevier, 2nd Edition, 2013

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Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, WICHTL Max,
ANTON Robert, Lavoisier, 2ème Edition, 2003

Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover,
David Hoffmann, 2003

The Herbal Medicine-Maker’s Handbook: A Home Manual Paperback, James Green, 2000

Traité de phytothérapie clinique : Endobiogénie et médecine, Christian Duraffourd, Jean-Claude Lapraz,


Masson, 2002

Traité pratique de phytothérapie, Jean-Michel, MOREL, Grancher, 2017

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3ème Édition,
Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème Édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, Édition Equilibres Aujourd’hui, 1990

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition,
Sang de la Terre, 2017

La cuisine sauvage, François Couplan, Édition Sang de la Terre, 1990

L’appel gourmand de la forêt, Linda Louis, Édition la plage, 2011

Foraging & Feasting: A Field Guide and Wild Food Cookbook Hardcover, Dina Falconi, 2013

Reconnaître facilement les plantes, François Couplan, Delachaux et Niestlé, 2009

Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées, François Couplan, Broché, 2011

La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons, Philippe Andrianne, Broché, 1998

La phytembryothérapie - L'embryon de la gemmothérapie, Gérard Guéniot, Franck Ledoux, Broché, 2014

Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

250 remèdes naturels à faire soi-même, Dr Claudine Luu, Terre vivante , 2016

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016

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Le guide familial des plantes médicinales, D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif, Broché, 2017
Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon Ouest France, 2016

Contribution à l'étude du sureau noir (sambucus nigra-caprifoliacées), DUPUY, Marie-Agnès, Thèse de


doctorat, 1992

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

TILLEUL

Nom scientifique
Tilia cordata

Famille botanique :
Malvaceae

Nom français :
Tilleul à petites feuilles, tilleul à feuilles en coeur,
tilleul cordé

Nom anglais :
Small-leaved lime, Linden tree
Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata), au printemps et en été, ©Waugsberg,
[ CC-BY-SA 3 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr),
https://commons.wikimedia.org/wiki/Tilia_cordata#/media/File:Tilia_ Répartition en France :
cordata_60.jpg, from Wikimedia commons.
Présent dans toute la France (surtout dans
les Pyrénées et à l’Est et il peut être rare par endroit
dans la region mediterraneenne) et en Corse.

Répartition mondiale :
Toute l’Europe, excepté l’extrême Nord et la Sibérie.

Milieux :
Bois et forêts, demi- ombre, sol profond, riche
en bases et en eau.
Forêts à humidité atmosphérique importante.

Floraison :
Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata) en hiver lorsque ses feuilles La période de floraison est très courte (environ deux
sont tombées, on parle de feuilles caduques, © Waugsberg,
[ CC-BY-SA 3 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr),
semaines) et les fleurs ne durent que 4-5 jours,
https://commons.wikimedia.org/wiki/Tilia_cordata#/media/File:Tilia_ puis perdent leurs pétales. Elle intervient en général
cordata_61.jpg], from Wikimedia commons
autour de fin juin (souvent autour de la St Jean).

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Tilleul - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1
.Période de récolte : Au départ, il forme une petite boule (de 5-8mm)
Les feuilles : d’avril à septembre (les feuilles sont plus ronde et blanche, devenant avec le temps, sec
tendres avant juillet-aout). et foncé, sans ou avec des côtes (sorte de crête
longitudinale, plus ou moins saillante, retrouvée sur
Les fleurs : fin juin - début juillet.
les fruits ou les tiges) peu saillantes de 5 à 8 mm.
Les fruits : de septembre à fin novembre. Il contient une ou deux petites graines de couleur
L’aubier : au printemps (au moment de la montée marron foncée à noire.
de la sève dans l’arbre). Avant que la fleur ne s’ouvre, on a un bouton
Les bourgeons : au début du printemps (lorsqu’ils floral qui, lui aussi, forme une boule. Il ne faut pas
commencent à s’ouvrir). confondre le fruit et le bouton floral.
Pour les différencier, on observe qu’au bout du fruit
Description : qui vient de se former, il y a le reste du pistil séché
Grand arbre pouvant atteindre 20 - 30m et vivre avec son stigmate. Un autre moyen est de l’ouvrir,
jusqu’à 1000 ans maximum, mais sa durée de vie si on y trouve des étamines en formation, c’est bien
est plus souvent de 500 ans. le bouton floral.
On le reconnaît bien par sa silhouette, il a tendance Les bourgeons sont ovoïdes (se rapprochant
à avoir des branches recourbées qui retombent. d’une forme ovale), glabres, rougeâtres, parfois
Quand il est jeune, l’écorce est grise et lisse puis elle légèrement verts et avec 2 écailles visibles.
va se crevasser, avec le temps, pour se rapprocher
de l’écorce du chêne, en moins crevassée et moins
rugueuse.
Les feuilles sont cordiformes (en forme de coeur),
leur face supérieure est bien verte et glabre (sans
poil) alors que la face inférieure est plus terne
(glauque), avec des amas de petits poils roux à
l’aisselle des nervures. Ces amas de petits poils
roux sont la caractéristique qui permet d’identifier
l’espèce Tilia cordata.
Feuille de tilleul (Tilia cordata), cordiforme, bien verte et glabre sur le dessus

Les feuilles sont alternes, leur limbe est denté et au


bout de la feuille, il y a une petite pointe appelée
mucron.

Le tilleul est un arbre à feuilles caduques, c’est-à-


dire qu’il perd son feuillage en hiver.
Les fleurs sont petites avec des pétales et des
sépales jaunâtre et de nombreuses étamines (plus
de 20 étamines). Elles sont réunies en corymbes de
4 à 10 fleurs et très odorantes. À la base de cette Dessous de feuille de tilleul (Tilia cordata) avec des amas de petits poils roux
inflorescence, se trouve une bractée (feuille à la caractéristiques à l’aisselle des nervures
base d’une inflorescence) caractéristique qui forme
comme une petite aile.
Le fruit est sec, c’est un akène.

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Parties utilisées :
Les feuilles seront cueillies sans le pétiole.
Pour les fleurs, leur cueillette est optimale lorsque
la majorité des fleurs est ouverte, mais qu’il reste
encore des boutons floraux (environ 20%). On va
cueillir toute l’inflorescence avec la bractée.

Feuille de tilleul (Tilia cordata) dont le limbe est denté avec une pointe
appelée mucron

Fleurs de tilleul (Tilia cordata) au moment optimal pour la cueillette (environ


20% de boutons floraux)

L’aubier est la seconde écorce, là où circulent les


sèves. Il est récolté, de préférence, sur les arbres
Fleur (à gauche) et bouton floral (à droite) de tilleul (Tilia cordata) élagués dont vous trouverez les branches coupées
au sol ou sur de jeunes rameaux, au printemps.
Il faudra ensuite le sécher pour le conserver et
pouvoir l’utiliser tout au long de l’année.
Les bourgeons, devront être cueillis lorsqu’ils sont
tout juste en train de s’ouvrir.

Fruit encore jeune de tilleul (Tilia cordata) avec le reste du pistil séché
au bout

Bourgeons de tilleul (Tilia sp), au stade utilisé en gemmothérapie

Tous les tilleuls ont les mêmes usages :


ils ont les mêmes propriétés médicinales
et ils sont comestibles.
L’avantage de Tilia cordata, c’est l’absence
de poil de ses feuilles, ce qui rend les feuilles
Fruit sec (akène) de tilleul (Tilia sp) bien plus agréables en bouche
et le fait que ses feuilles sont un peu plus
sucrées aussi.

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Cuisine : obtenir une pâte compacte, puis étalez-
Tous les tilleuls sont entièrement comestibles et dotés la avec un rouleau à pâtisserie sur une
d’un grand pouvoir nutritif. épaisseur d’environ 0,5cm. Découpez la
Les feuilles sont riches en protéines complètes pâte dans la forme que vous souhaitez
(contenant tous les acides aminés essentiels), donner à votre sablé, rond ou avec des
en vitamines, minéraux et oligo-éléments. Elles emporte-pièces. Mettez à cuire au four
contiennent peu de glucides (0,1% des VNR à 180°C pendant 10mn sur du papier
(Valeurs Nutritionnelles de Référence)) malgré leur cuisson. Laissez refroidir et dégustez.
goût légèrement sucré.
Elles contiennent des mucilages, ce qui leur donne
Molécules actives :
cette texture fondante, douce et agréable à mâcher.
Les mucilages sont des substances végétales aux • Flavonoïdes (Composés qui donnent leurs
propriétés adoucissantes qui gonflent au contact pigments aux végétaux)
de l’eau et prennent une consistance visqueuse • Mucilages (Composés qui gonflent avec l’eau,
semblable à la gélatine. forment un gel et sont adoucissants)
Les feuilles sont comestibles crues, en salades, • Tanins (Composés qui donnent une sensation
mais peuvent aussi être séchées puis pulvérisées pour d’astringence en bouche et resserrent les tissus)
en faire de la farine à mélanger à d’autres types • Huile essentielle (Extrait aromatique liquide,
de farines pour en faire des bouillies, des galettes concentré, odorant et volatil, provenant des
ou du pain. Lors de la dernière guerre en France, organes d’une plante aromatique et obtenu par
les feuilles de tilleul étaient ainsi transformées pour distillation par entraînement à la vapeur d’eau)
en faire une « farine verte » très nutritive (300 g de • Vitamines
feuilles fraiches fournissent 80 à 100 g de farine) • Minéraux et oligo-éléments (manganèse...)
ou étaient utilisées pour faire du thé.
Les fleurs peuvent être ajoutées aux salades, Usages médicinaux :
auxquelles elles donnent leur doux parfum sucré.
Les fleurs sont :
Elles sont riches en vitamine C et en manganèse.
• Calmantes (diminuant le stress)
Les fruits torréfiés peuvent être utilisés comme
succédané du café. On pourrait obtenir un produit • Sédatives (favorisant le sommeil)
dont l’arôme est proche de celui du chocolat, en • Adoucissantes des muqueuses et de la peau
broyant et en malaxant les fruits avec les fleurs de tilleul • Antispasmodiques (calment les crampes des
et du sucre, d’après la découverte, faite au XVIIIe siècle, muscles digestifs et respiratoires notamment)
par le médecin de la faculté de Paris, Missa.
Les graines contenues dans le fruit sont comestibles. Les fleurs sont riches en huiles essentielles,
Elles sont riches en lipides et ont un goût entre mucilages, tanins, vitamine C et manganèse.
l’amande et la graine de chanvre. Elles sont donc utiles en cas de troubles du sommeil,
d’anxiété, de troubles nerveux légers tels que
Recette du Sablé tout tilleul : la fatigue nerveuse aussi bien chez l’adulte que
l’enfant. L’effet sédatif serait certainement en lien
avec la présence d’huiles essentielles. Les mucilages,
50 g de poudre de feuilles (40%), de fleurs
en font aussi des plantes adoucissantes pour la
(40%), de graines (20%) de tilleul - 125 g
peau et les muqueuses et donc les poumons et la
de farine d’épeautre - 60 g de sucre non
gorge en cas d’irritation. En cas d’irritations ou
raffiné de canne - 50 ml d’huile de sésame
d’inflammation de la peau ou des muqueuses, on
- 40 ml d’huile de coco - 100 ml d’eau - sel
peut directement, en local, appliquer soit l’infusion
Mélangez les ingrédients, malaxez jusqu’à

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sous forme de compresses, soit un macérat huileux
des fleurs.
Grâce à leurs propriétés antispasmodiques et à leurs L’aubier est :
mucilages, elles sont aussi préconisées en cas • Drainant du foie et des reins (stimule l’élimination
de troubles digestifs comme les coliques. de déchets par les émonctoires : foie et reins)
• Diurétique (stimule la production d’urines)
En infusion : verser 150 ml d’eau bouillante sur une • Cholérétique (active la sécrétion de la bile)
cuillère à café de de fleurs de tilleul séchées (environ • Hypotenseur (diminue la tension artérielle)
2g), filtrer après 10 ou 15 minutes et boire une tasse,
• Antispasmodique (calme les crampes
deux à trois fois par jour.
ou le spasmes)
En sirop : mettre 100 grammes de fleurs séchées
dans un litre d’eau bouillante et laisser infuser 10 C’est un drainant principalement du foie et des reins,
à 15 min à couvert. Filtrer ensuite le mélange. il va stimuler ces différents émonctoires jouant un
On ajoute alors 1,8 kg de sucre blond ou blanc rôle essentiel dans l’épuration et l’élimination
au mélange filtré que l’on fait cuire au bain marie des déchets de l’organisme.
jusqu’à épaississement et dissolution de tout le sucre. Il contribue ainsi à lutter contre la formation de
Une telle quantité de sucre est nécessaire pour calculs (dans le foie, les reins, la vessie) et lutte contre
que le sirop soit stable, et qu’il puisse se conserver l’arthrite, les rhumatismes, les sciatiques, les états
plusieurs années. La posologie est d’une à cinq migraineux, la cellulite.
cuillerées à soupe de sirop par jour. Il a également une action antispasmodique
sur les viscères (reins, vésicule biliaire…).
En macérats huileux : après avoir récolté les fleurs
avec leur bractée, on mettra environ 100 g de En décoction : 10 à 20 g d’aubier, selon les auteurs,
plante fraîche (juste séchée quelques heures pour pour un litre d’eau que l’on laissera bouillir à couvert
évaporer l’humidité), dans un bocal en verre teinté. 10 minutes et infuser 1h. A boire dans la journée.
On ajoutera 100 à 150 ml d’huile végétale, comme
En cure de 10 jours par mois tous les 3 mois.
par exemple, de l’huile d’amande douce et on
fermera le bocal. On laissera macérer dans l’huile,
pendant 3 semaines à l’abris de la lumière et on Les bourgeons :
agitera, de temps en temps. Au bout de 3 semaines, • Apaisants, calmants
on filtrera l’huile. • Sédatifs

Les feuilles sont : La gemmothérapie est la thérapie qui utilise


• Antalgiques les bourgeons pour soigner. Ce sont les bourgeons
• Anti-inflammatoires (calment l’inflammation et du tilleul argenté (Tilia tomentosa) qui sont
par conséquent la douleur liée à l’inflammation) principalement utilisé, mais les bourgeons des autres
tilleuls peuvent l’être aussi.
• Adoucissantes (par leurs mucilages)
Ils aident ainsi à lutter contre les troubles
• Très légèrement laxatives (par leurs mucilages)
de l’anxiété et du sommeil et procurent un sentiment
d’apaisement, de relaxation et de somnolence
En décoction : on obtient un liquide mucilagineux favorisant le sommeil.
qui peut par exemple être appliqué en externe sur Peu concentrés mais efficaces, ils conviennent
les brûlures, les plaies enflammées, les hémorroïdes au plus grand nombre et aux enfants.
et les irritations diverses.

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En gemmothérapie : on consomme le macérât
mère à raison de 10 à 15 gouttes par jour pour un
adulte de 70 kilos environ.
Pour les enfants, établir une posologie
proportionnelle à leurs poids. Si l’enfant pèse 35 kilos
(la moitié de 70) lui donner 5 à 7 gouttes (la moitié
de 10 à 15 gouttes).
A prendre de préférence dilué dans un verre d’eau
quelques minutes avant le repas.

Toxicité :
Pas de toxicité connue à ce jour, concernant
les tilleuls.

Contre-indications : -

Autres usages :
Son bois, est tendre et facile à travailler. C’est un
bois de sculpture.
Le charbon produit par son bois sert à la fabrication
de fusain pour les dessinateurs.
L’écorce interne du tilleul, riche en fibres longues,
tenaces et durable, a pendant très longtemps
était utilisée pour la fabrication d’articles de
vannerie ou de tissage tels que cordes, cordages.

Anecdotes et autres informations :


En Allemagne, dans le domaine du Schlosses à
Augustusburg, on peut observer un tilleul à l’allure
surprenante âgé d’environ 618 ans ! Il aurait été
planté autour des années 1400 ! C’est un record
d’âge pour un tilleul.
En région parisienne, vous pourrez faire de belles
cueillettes dans la forêt de Chantilly et la forêt
de Saint Cloud. Cette forêt est en effet très riche
en tilleuls.

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CONFUSIONS POSSIBLES Les fleurs sont assez grandes et très odorantes,
réunies en inflorescence comptant 1 à 5 fleurs.
Il existe différentes espèces de tilleuls. Leur Le fruit est un akène, assez gros, ovoïde, souvent
différenciation se fera en fonction de la pubescence velu, à 5 côtes saillantes.
(présence de poils ou non) des feuilles, de la forme L’écorce d’abord lisse, devient gris foncé.
de l’inflorescence et des détails du fruit et des les bourgeons sont globuleux, velus et à 3 écailles
bourgeons. visibles.

Tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos) Tilleul d’europe ou tilleul commun (Tilia europaea)
Nom vernaculaire : Tilleul à larges feuilles Considéré comme un hybride en Tilia platyphyllos et
Famille botanique : Malvaceae Tilia cordata.
Nom anglais : Broad-leaved Lime Nom vernaculaire : Tilleul de hollande, tilleul
Répartition en France : Fréquent en France jusqu’à intermédiaire, tilleul hybride
1700 m d’altitude, surtout à l’est et dans le midi. Famille botanique : Malvaceae
C’est le tilleul le plus fréquent après le tilleul Nom anglais : Common Lime, Common Linden
à petites feuilles.
Répartition en France : Présence certaine en
Répartition mondiale : Europe centrale Charente et Charente-Maritime; dans les Landes;
et méridionale. dans le Tarn-et-Garonne; dans le Gard et en Lozère.
Milieux/sol : Planté dans parcs, jardins, bords Répartition mondiale : Toute l’Europe.
des routes. Milieux/sol : Très souvent planté dans des parcs,
bords des routes, allées et avenues urbaines. Préfère
les sols frais et perméables, plutôt sableux ou
limoneux.

Feuille de tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos) dont le dessous


est velu, garni de poils blanchâtres à l’aisselle et le long des nervures
©Jean-Luc Tasset - Photoflora

Description : Pouvant atteindre jusqu’à 40 m


et 1000 ans. Le port est en forme de dôme
à branches ascendantes
Les feuilles sont alternes, grandes de plus de 10 cm,
caduques, cordées, vertes sur les deux faces, glabres
au dessus, mollement velues au dessous, garnies de
Fleurs et feuilles vertes dessus, légèrement plus claires dessous de tilleul
poils blanchâtres à l’aisselle et le long des nervures. commun (Tilia europaea)

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Tilleul - 02 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 7
Description : Arbres à branches ascendantes
et arquées, formant plusieurs dômes. Il fait souvent
des rejets qui partent du tronc.

Feuille de tilleul argenté (Tilia tomentosa) dont le dessous est blanchâtre


avec un duvet cotonneux homogène

Description : Pouvant atteindre jusqu’à 40 m


Rejets partant du tronc du tilleul hybride (Tilia europaea) et 1000 ans.
Le port est en forme de dôme à branches
Les feuilles sont alternes de taille moyenne (entre ascendantes et arquées, parfois retombantes vers
7 et 10 cm), caduques, cordées, vertes dessus l’extérieur.
légèrement plus claires dessous, avec des poils Les feuilles sont alternes de 5 à 10 cm, caduques,
blanchâtres ou roussâtres à l’aisselle des nervures alternes, cordées, vert foncé sur le dessus, fortement
principales. blanchâtres avec un duvet cotonneux homogène
Les fleurs sont réunies en inflorescence comptant en dessous (caractéristique de cette espèce), bordées
4 à 10 fleurs. de dents larges et courtes.
Le fruit est un akène moyen, à 5 côtes saillantes. L’inflorescence compte 6 à 10 fleurs, très odorantes.
L’écorce est grise et lisse. Le fruit est un akène, ovoïde, velu à 5 côtes peu
saillantes.
Tilleul argenté (Tilia tomentosa) L’écorce d’abord lisse, se crevasse en vieillissant.
Nom vernaculaire : Tilleul de Hongrie Les bourgeons sont globuleux,
Famille botanique : Malvaceae cotonneux-blanchâtres. Ce sont les bourgeons
Nom anglais : Silver Lime du tilleul argenté que l’on utilise principalement en
gemmothérapie.
Répartition en France : Planté en France,
Répartition mondiale : Retrouvé en Grèce,
Roumanie, Turquie mais également Bulgarie
et Hongrie d’où il aurait été introduit en Angleterre
en 1767. Il a été ensuite introduit au jardin
des Plantes à Paris vers 1794.
Milieux/sol : Planté dans parcs, jardins, bords
des routes. Préfère les sols frais et perméables, plutôt
sableux ou limoneux.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

Tilleul argenté (Tilia tomentosa)


http://arbres-inventaire.irisnet.be/taxon.php?id=496

Tilleul hybride (Tilia europaea)


https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/161014

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet ; Editions VIGOT ; 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales ; Michel Dubray ; Lucien Souny ; 2010

Angiospermes, arbres et arbustes feuillus, leurs fleurs et leurs fruits ; Maurice Reille

250 remèdes naturels à faire soi-même ; Dr Claudine Luu ; Terre vivante ; 2016

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique ;


Gaston Bonnier et Georges de Layens ; Belin ; 1986

Guide Delachaux des fleurs de France et d’Europe ; David Streeter, Christina Hart-Davis, Audrey
Hardcastle, Frances Cole ; DELACHAUX et NIESTLE ; 2011

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France ; Paul-Victor Fournier ; Omnibus

Les végétaux textiles, les plantes à fibres, les plantes à papier,


Marseille, Jardins botaniques municipaux, 1988 ; Lieutaghi ; 2004

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles ;


François Couplan ; Nouvelle édition ; Sang de la Terre ; 2017

Remerciements à mes amis Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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VÉLAR FAUSSE-GIROFLÉE

Nom scientifique :
Erysimum cheiranthoides

Nom vernaculaire :
Vélar fausse-giroflée, fausse giroflée

Famille botanique :
Brassicaceae

Nom anglais :
Treacle mustard

Répartition en France :
Dans presque toute la France, mais rare en région
méditerranéenne.

Répartition mondiale :
Dans les zones tempérées et froides de l’hémisphère
nord, soit dans presque toute l’Europe, l’Asie
occidentale et l’Amérique du Nord.

Milieux (ou Sol) :


Vélar fausse-giroflée (Erysimum cheiranthoides) La plante apprécie les milieux moyennement
humides et riches en éléments nutritifs. Elle
se rencontre dans les ripisylves (l’ensemble des
formations boisées, buissonnantes et herbacées
présentes sur les rives d’un cours d’eau ou d’un plan
d’eau), les friches alluviales (terrains abandonnés
formés par des dépôts de sédiments laissés par un
cours d’eau quand la pente ou le débit sont devenus
insuffisants) et les champs humides.

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Floraison : - Les feuilles sont nombreuses lancéolées, entières
Mai à septembre ou à dents espacées.
- Les fleurs sont jaune-vif, petites, inodores.
Description : - Les fruits sont des siliques ascendantes sur des
Plante annuelle de 10 à 80 cm, d’un vert gai, à pédicelles.
poils courts et appliqués (qui sont collés à la plante - Les graines sont d’un brun rougeâtre et ne sont pas
sur toute leur longueur, mais non soudés). ailées.
- La tige est dressée, raide, et un peu rameuse.

La tige de la plante est dressée et raide, peu rameuse avec des feuilles, nombreuses, alternes, lancéolées et
entières et des fleurs de couleur jaune-vif.

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Cuisine :
Plante non comestible et potentiellement
dangereuse par son action cardiotonique (qui a
une action «tonifiante» sur le coeur en agissant sur
celui-ci à plusieurs niveaux : augmentation de la
force et de la vitesse de contraction, ralentissement
de la fréquence cardiaque et ralentissement de la
vitesse de conduction entre l’oreillette et le ventricule
du coeur).

Molécules actives :
La plante présente de nombreuses molécules actives
de type glucosides (molécules dérivées d’un sucre)
cardiotoniques appelés cheirantosides, donnant à
la plante un caractère toxique.

Propriétés et usages médicinaux :


Pas d’usages médicaux traditionnels identifiés.

Toxicité :
La plante est considérée comme toxique de part la
présence de glucosides cardiotoniques. On parle de
cardiotoxicité.

Contre Indications :
Nous vous déconseillons fortement l’usage
alimentaire ou thérapeutique de cette plante.

Autres Usages :
Pas d’autres usages identifiés.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Les plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan, Eva Styner, Delachaux et Niestlé, 2013

Plantes comestibles, Cueillette et recettes des 4 saisons, Guy Lalière, Christophe Anglade, Christophe
Leray, Debaisieux, 2012

Cardiac glycosides from Erysimum cheiranthoides, Lei ZH et al., Chem pharma bull, Tokyo, 2002.

A pharmacological study of the cardiotonic action of Erysimum cheiranthoides L. that grew wild in China,
Yao Xue Xue Bao, 1964

Remerciements à mes amis et grands botanistes Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs
magnifiques photos.

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VERGERETTE DU CANADA

Vergerette du Canada (Erigeron canadensis).

NOM SCIENTIFIQUE NOMS VERNACULAIRES


Erigeron canadensis Vergerette du Canada, vergerette de Barcelone

Le genre de la vergerette a récemment FAMILLE BOTANIQUE


changé au regard des avancées de la
Asteraceae
classification botanique. Il se peut que vous
la retrouviez sous son ancien nom latin :
NOM ANGLAIS
Conyza canadensis.
Horseweed

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RÉPARTITION EN FRANCE1 • Les fleurs sont disposées en capitules.
Partout en France ainsi qu’en Corse. Les capitules sont disposés en grappes
qui forment une panicule.
Ils sont nombreux et très petits (2 à 5 mm
RÉPARTITION MONDIALE2 de diamètre) et sont composés de fleurs
Originaire d’Amérique du Nord, on la retrouve tubulées fertiles jaunes au centre, et entourés
presque partout dans le monde. de fleurs ligulées stériles courtes d’un blanc sale
sur l’extérieur du capitule. L’involucre (ensemble
de bractées) est glabre (sans poils).
MILIEUX (OU SOL)1, 3 • Les fruits sont des akènes munis d’une aigrette
Elle aime les terrains ensoleillés et plutôt secs. (faisceau de soies) blanche brunâtre.
Elle se plaît dans des sols compactés, à tendance
basique, riches en nitrates et pauvres en matières
POUR BIEN COMPRENDRE :
organiques. On la trouvera souvent dans les friches,
lieux incultes, chemins, voies ferrées...
• Les capitules sont des inflorescences
constituées de nombreuses petites
FLORAISON1 fleurs sessiles très serrées insérées sur
Juin - novembre un réceptacle commun, caractéristiques
des Asteraceae comme la pâquerette
PÉRIODE DE RÉCOLTE ou le pissenlit.
• Jeunes pousses : toute l’année.
• Une panicule est une inflorescence
• Sommités fleuries : de juin à novembre,
complexe : les pédicelles sont de plus en
juste avant la floraison.
plus courts, ce qui crée comme une forme
conique ou pyramidale de la grappe.
DESCRIPTION2
Grande plante annuelle, herbacée, dressée
et très rameuse. Elle mesure jusqu’à 1 m.
• Sa tige est dressée, rameuse, très feuillée, velue,
aux poils rugueux. Cannelée, elle possède
des côtes saillantes.
• Ses feuilles caulinaires (qui appartiennent
à la tige) sont insérées de façon alterne sur
la tige. Elles sont vert jaunâtre, pubescentes
et bordées de cils blancs étalés. Étroitement
lancéolées, presque linéaires, elles sont allongées,
aiguës et assez longues (jusqu’à 12 cm).
Les feuilles inférieures sont à dents espacées
alors que les feuilles supérieures sont moins
dentées voire à bord entier.

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Rosette de vergerette du Canada (Erigeron canadensis).

Feuilles alternes caulinaires de vergerette du Canada (Erigeron canadensis). Tige cannelée, velue de vergerette du Canada (Erigeron canadensis).

Feuille caulinaire avec des cils sur les bords extérieurs de vergerette Feuille velue de vergerette du Canada (Erigeron canadensis).
du Canada (Erigeron canadensis).

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Inflorescence en panicule de vergerette du Canada (Erigeron canadensis).

Très petits capitules aux fleurs ligulées dressées de vergerette du Canada Infrutescences de vergerette du Canada (Erigeron canadensis).
(Erigeron canadensis)

Akènes à aigrettes de vergerette du Canada (Erigeron canadensis).

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CUISINE4 PROPRIÉTÉS8,9
La plante entière (excepté les akènes que l’on ne • Diurétiques (c’est-à-dire qui augmente
consomme pas) est comestible crue pour agrémenter la sécrétion urinaire).
les salades ou cuite comme des épinards. • Antiseptiques des voies urinaires12 :
Elle a une saveur piquante et peut être une alternative antibactérienne et antifongique.
aux condiments tels que le poivre ou le piment, avec
Une étude in vitro a permis de montrer
des notes d’estragon.
que certains constituants comme les conyzolides
et les conyzoflavones présents dans la vergerette
NUTRIMENTS
ont une activité antibactérienne notamment
Composition nutritionnelle (pour 100 g de matière sur Escherichia coli et antifongique notamment
sèche)5. sur Candida albicans.
Nutriments Quantité Valeur de référence • Uricolytiques (à savoir qui favorise la destruction
moyenne journalière des dépôts d’acide urique dans l’organisme
Potassium (K) 2 930 mg 2 000 mg (AJR*) qui peuvent se former en cas d’hyperuricémie
Calcium (Ca) 2 800 mg 950 mg (RNP*) (concentration anormalement élevée d’acide
Magnésium 510 mg 390 mg (AS*) urique dans le sang)).
(Mg)
Phosphore (P) 390 mg 700 mg (AS*) INDICATIONS
Par voie interne :
*AJR : Apports journaliers recommandé6
*RNP : Référence Nutritionnelle pour la Population basée sur les derniers
• Rhumatismes8 et pathologies articulaires :
rapports (ANSES)7 la vergerette est utilisée traditionnellement
*AS : Apports Satisfaisants. en traitement de fond. Elle favoriserait
ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, l’élimination des toxines ainsi que l’excès d’acide
de l’environnement et du travail.
urique et possèderait également des propriétés
Notez que l’on vous donne toujours la composition nutritionnelle pour 100 g
de matière sèche et que ces valeurs sont à rapporter à la quantité réelle
anti-inflammatoires.
de plante utilisée. • Rétention d’eau et oedèmes bénins10 par son
action diurétique, la vergerette permet de lutter
MOLÉCULES ACTIVES 8–10
contre la rétention d’eau.
Il existe peu d’informations sur la composition • Troubles de la sphère urinaire10 :
chimique de la vergerette. Cependant la présence infections urinaires.
des composés suivants a été reportée : • Diarrhées, troubles digestifs et intestinaux14 :
• Tanins hydrolysables : aux propriétés elle permettrait de resserrer et de cicatriser
astringentes, antiseptiques, cicatrisantes les tissus de l’intestin et de l’estomac irrités.
et antioxydantes. Dans une étude chez des souris, l’administration
• Flavonoïdes (apigénine, quercitroside, rutine) d‘un extrait hydroalcoolique de parties aériennes
aux propriétés anti-inflammatoires. de vergerette a permis de mettre en avant
l’action protectrice des muqueuses de l’estomac
• Polyènes et polyynes11 : composés polyinsaturés dans les ulcères gastriques des souris.
qui auraient des propriétés antibactériennes
et antifongiques. • Saignements9,10 : par les propriétés
hémostatiques liées au tanins.
PROPRIÉTÉS ET USAGES MÉDICINAUX
La plante ne fait pas l’objet d’une monographie Par voie externe :
de contrôle. Les usages décrits ici sont des usages Selon Paul Victor Fournier9, la plante aurait aussi
traditionnels de la plante entière et/ou des feuilles, sans des propriétés vulnéraires par usage externe : elle
qu’il ne soit décrit précisément quelle partie est utilisée. faciliterait la guérison des plaies ou des blessures.

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REMÈDES ANECDOTES ET AUTRES
Par voie interne9 INFORMATIONS
• Infusion • La vergerette tient son nom d’un usage ancien,
Selon Paul Victor Fournier en effet elle servait autrefois de verge (fouet)
Préparation : 30 g de parties aériennes pour punir et corriger les enfants.
de vergerette du Canada par litre d’eau. • Selon une ancienne tradition, si on la froissait,
Laisser infuser 10 mn. la vergerette dégageait une odeur si particulière
Utilisation : 3 à 4 tasses par jour par cure de 3 qu’on lui prêtait le pouvoir d’éloigner les sorcières !
semaines maximum. • La vergerette du canada est naturellement
Indications : pathologies articulaires chroniques. résistante au paraquat, un herbicide hautement
toxique pour l’homme commercialisé par la firme
Syngenta à partir de 1961 et interdit en 2007
TOXICITÉ1,10,12 en Europe15. Aux Etats-Unis, notamment
Aucune toxicité n’a été recensée à notre connaissance. dans l’Etat du Mississipi, les vergerettes
ont également développé une résistance
CONTRE-INDICATION1,10–12,40 au glyphosate16.
Pas de contre-indication recensée à notre
connaissance. Seuls quelques rares cas d’allergies
ont été rapportés.

AUTRES USAGES
Pas d’autres usages connus à notre connaissance.

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CONFUSIONS POSSIBLES

Vergerette de Sumatra (Erigeron sumatrensis)


Famille : Asteraceae
Description3 : Elle se trouve sur les mêmes sols
que la vergerette du Canada. Cependant elle
est plus grande : elle peut atteindre 2m 50.
Sa couleur est différente également : elle est vert
foncé alors que la vergerette du Canada
est plus jaune.
Elle est aussi plus velue que la vergerette du Canada
et ses capitules sont plus gros.
Comestibilité, propriétés et indications3 :
La vergerette de Sumatra aurait les mêmes usages
culinaires et les mêmes propriétés thérapeutiques
que sa voisine du Canada.

Vergerette de Sumatra (Erigeron sumatrensis). Tige et feuilles velues de vergerette de Sumatra (Erigeron sumatrensis).

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Vergerette de Buenos Aires (Erigeron bonariensis) Vergerette annuelle (Erigeron annuus)
Nom vernaculaire : Vergerette de Buenos Aires Nom vernaculaire : Vergerette annuelle
Famille : Asteraceae Famille : Asteraceae
Description2 : Plus petite que la vergerette Description17 : Plus petite que la vergerette
du Canada, elle mesure jusqu’à 60 cm. du Canada, les capitules sont plus gros
Elle pousse également sur des sols secs voire encore et ressemblent aux inflorescences des pâquerettes
plus secs. Ses capitules sont encore plus gros. (Bellis perennis) mais avec des fleurs ligulées plus
Ses feuilles ont un aspect plus cendré que celles de étroites. Les fleurs ligulées sont blanches
la vergerette du Canada car elles sont pourvues et les fleurs centrales sont jaunes. Les feuilles
de nombreux petits poils courts et appliqués. sont plus larges et plus dentées1,2.
Comestibilité, propriétés et indications18 :
Comestibilité, propriétés et indications3 :
La vergerette annuelle aurait les mêmes indications
La vergerette de Buenos Aires aurait les mêmes
culinaires que les deux autres vergerettes citées
indications culinaires et thérapeutiques que les deux
plus haut. Mais nous manquons d’informations
autres vergerettes citées plus haut.
concernant ses potentiels usages médicinaux.

Vergerette annuelle (Erigeron annuus).

Vergerette de Buenos Aires (Erigeron bonariensis)

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SYNTHÈSE

Grande plante annuelle, herbacée, la vergerette du Canada mesure jusqu’à 1 m.


Sa tige dressée porte des feuilles lancéolées alternes vert jaunâtre, pubescentes
et bordées de cils blancs étalés. Ses feuilles inférieures sont à dents espacées.
Les fleurs sont disposées en très petits capitules qui forment une grappe appelée
panicule. Les fruits sont des akènes munis d’une aigrette blanche brunâtre.

La plante entière est comestible crue ou cuite (excepté les akènes que l’on ne
consomme pas) et a une saveur piquante.
Il faudrait consommer entre 40 et 70 g de feuilles fraîches pour couvrir nos besoins.
en potassium, en calcium, en magnésium et en phosphore.

La plante ne fait pas l’objet d’une monographie de contrôle. Les usages décrits ici sont
des usages traditionnels car il y a très peu d’études à ce jour concernant cette plante.

La vergerette contient des tanins hydrolysables, des flavonoïdes ainsi que


des polyènes et polyynes qui lui confèrent des propriétés diurétiques, antiseptiques
des voies urinaires et uricolytiques.
Elle est notamment utilisée par voie interne pour les rhumatismes, les troubles
de la sphère urinaire ainsi que pour les troubles digestifs et intestinaux.

En Europe, c’est une plante assez peu utilisée et encore peu connue pour ses usages
thérapeutiques et culinaires.

© Le Chemin de la Nature, tous droits réservés 9


Sources

1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France.


2. eFlore – Tela Botanica.
3. Ducerf, G. L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales. guide de diagnostic
des sols. 1,2,3, Editions promonature.
4. Couplan, F. Le régal végétal, Nouvelle édition.
5. Thompson, K., Parkinson, J. A., Band, S. R. & Spencer, R. E. A comparative study of leaf nutrient
concentrations in a regional herbaceous flora. New Phytol. 136, 679–689, 1997.
6. afsca.be, C. Nouvelles valeurs AJR.,2009.
7. Anses. Actualisation des PNNS : révision des repères de consommations alimentaires, 2016.
8. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie Gemmothérapie, 2017.
9. Fournier, P.-V. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, 2010.
10. Debuigne, G. & Couplan, F. Le petit larousse des plantes qui guérissent, 500 plantes et leur remède,
2013.
11. Jean, B. Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales (4e ed.), Lavoisier, 2009.
12. Shakirullah, M. et al. Antimicrobial activities of Conyzolide and Conyzoflavone from Conyza
canadensis. J. Enzyme Inhib. Med. Chem. 26, 468–471, 2011.
13. (PDF) Chemical composition, antimicrobial and antioxidant activities of the essential oil of Conyza
canadensis growing wild in Kashmir valley.
Available at: https://www.researchgate.net/publication/324890461_Chemical_composition_
antimicrobial_and_antioxidant_activities_of_the_essential_oil_of_Conyza_canadensis_growing_
wild_in_Kashmir_valley. (Accessed: 1st February 2019)
14. (PDF) Suppression of gastric ulcer in mice by administration of Erigeron canadensis extract.
ResearchGate doi: http://dx.doi.org/10.1017/S0029665113002887
15. Dasta, J. F. Paraquat poisoning: a review. Am. J. Hosp. Pharm. 35, 1368–1372, 1978.
16. Koger, C. H., Poston, D. H., Hayes, R. M. & Montgomery, R. F. Glyphosate-Resistant Horseweed
(Conyza canadensis) in Mississippi. Weed Technol. 18, 820–825, 2004.
17. Eggenberg, S. & Möhl. Flora végétativa, Rossolis.
18. Moutsie, Ducerf, G. Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance,
sans risque de confusion, Éditions de Terran, 2015.

Remerciements à mes amis Guillaume Douault et Jean-Luc Tasset pour leurs magnifiques photos.

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F O R M AT I O N E N L I G N E

VIOLETTE ODORANTE

NOM SCIENTIFIQUE1 PÉRIODE DE RÉCOLTE2,4


Viola odorata L. • Fleurs stériles : Mars à mai, par temps sec.
• Feuilles : Presque toute l’année, de préférence
NOMS VERNACULAIRES1 sans leur pétiole* qui est un peu dur.
Violette odorante, violette de mars
DESCRIPTION1,5,6
FAMILLE BOTANIQUE1 La violette est une plante vivace* herbacée*
Violaceae de 5 à 15 cm de hauteur, sans tige. Elle pousse
généralement en tapis plus ou moins étendus.
NOM ANGLAIS1 • Les feuilles, aux bords dentés-crénelés, sont
Sweet violet disposées en rosette*. Les feuilles adultes sont
cordées* et obtuses* au sommet. Elles sont
RÉPARTITION EN FRANCE1,2 inodores quand on les froisse. Les pétioles*
Plante commune presque partout en France et en sont pubescents* et portent de larges stipules*
Corse, jusqu’à 1700 m d’altitude. lancéolés* frangés et glanduleux.
On note quelques différences de couleur et de
RÉPARTITION MONDIALE1,2 texture suivant la saison :
Présente dans toute l’Europe, à tendance méridionale, -- Fin d’hiver, début de printemps, les feuilles
en Asie occidentale jusqu’à l’Inde et en Afrique du sont petites et glabres*, de couleur vert clair et
Nord. légèrement brillantes ;
-- En été, elles sont plus grandes, pubescentes,
MILIEUX (OU SOL)1,3 de couleur vert foncé.
Apprécie les sols frais, au pH basique à légèrement • Les fleurs :
acide, de nature argileuse ou limoneuse, riches en -- Stériles peuvent parfois être très odorantes
éléments nutritifs. mais ne le sont pas toujours et sont violet
On la trouve dans les lieux mi-ombragés : foncé, rarement lilas ou blanches.
sous-bois et lisières forestières, prairies, haies et Elles ont :
buissons, bords de chemins, vignes, et également -- 5 sépales* libres et ovales.
proche des habitations. -- 5 pétales* libres : 2 pétales supérieurs
dressés comme des oreilles, 2 pétales
FLORAISON1,2 latéraux disposés comme des ailes et un
Mars à mai 5ème pétale inférieur orienté vers le bas.
Ce pétale possède des veines foncées

Formation du Cueilleur - Fiche plante - Violette odorante - 01 © Le Chemin de la Nature, tous droits réservés. 1
et se prolonge vers l’arrière par un fort fois les fruits arrivés à maturité, chacune
éperon* droit et violacé, où s’accumule des valves se serre et se rétracte en
le nectar*. Le style se termine par un séchant naturellement, éjectant ainsi les
stigmate cochu. graines jusqu’à 5 m de distance (il s’agit
Le calice* est constitué de 5 d’autochorie*).
sépales*allongés. Le pédoncule* glabre* -- La dispersion par les fourmis (on parle de
et mince part de la base de la plante myrmécochorie*).
et on peut observer au milieu de celui-
ci une paire de petites feuilles appelées CUISINE12
bractées*.
Toutes les espèces de violettes (Viola spp.) sont
-- Fertiles sont de petites fleurs verdâtres
comestibles.
sans pétales, cachées sous les feuilles se
développant à l’automne. Sans avoir à Les feuilles et fleurs peuvent être consommées crues
s’ouvrir, elles s'auto-pollinisent (elles sont dites et cuites.
cléistogames*), assurant ainsi la fécondation -- Les fleurs crues décorent les salades et
et la formation des graines. parfument les desserts.
Les fleurs cuites peuvent entrer dans la
POUR EN SAVOIR PLUS7,8 composition de confitures florales, être confites
au sucre pour en faire des friandises ou des
Les fleurs stériles qui sont de couleur violette sirops.
(dites chasmogames*) devraient normalement Les boutons floraux aromatisent les jus de fruits
permettre d’assurer une fécondation croisée
ou le vinaigre, et servent à faire des sirops et des
grâce aux insectes. Mais comme il y a peu
tisanes.
d’insectes pollinisateurs à cette période de
Pour profiter de leur douce saveur, choisissez les
l’année, et que la chute du pollen sur la partie
femelle de la même fleur est parfois rendue fleurs les plus odorantes.
difficile à cause de sa configuration, ces fleurs Leur texture est mucilagineuse*.
ne permettent pas la fécondation et sont de ce -- Les feuilles et jeunes pousses de la violette
fait, stériles. odorante sont tendres et mucilagineuses. Elles
peuvent s’ajouter crues aux salades composées
• Les fruits se présentent sous forme de capsules* ou faire un jus. Cuites elles s’insèrent dans divers
pubescentes* que l’on peut trouver matures plats de légumes, et dans les soupes.
en avril - mai. Violacées et globuleuses, elles
contiennent de nombreuses petites graines Recettes13,14
arrondies et blanchâtres portant un élaïosome* Violettes cristallisées
riche en sucre et en huile. Ingrédients : 100 g de violettes (fleurs + tige); 20 cl
• Le rhizome*, court, épais et marron clair, est d’eau; 30 g de gomme arabique; sucre blanc en
pourvu de fines racines densément fasciculées*. poudre.
Il émet des stolons* grêles et longs. • Chauffer l’eau. Dès les premiers bouillons,
ajouter la gomme arabique en fouettant jusqu’à
LE SAVIEZ-VOUS9-11 ? ce qu’elle se dissolve complètement. Verser dans
La violette a recours à diverses stratégies pour un bol et laisser refroidir.
s’étendre dans l’espace : • Dans une grande assiette, verser le sucre en une
-- La colonisation par les stolons* et les couche de 5 mm d’épaisseur.
rhizomes* pour occuper un lieu autour de • Tremper chaque fleur dans la gomme, en
leur point de fixation. égouttant délicatement le surplus puis la déposer
-- La dispersion par projection : les fruits dans l’assiette en la recouvrant entièrement de
contiennent chacun 3 valves contenant sucre.
elles-mêmes une rangée de graines. Une

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• Laisser reposer 20 minutes. Les sortir en les • Les racines peuvent être utilisées. Cependant
secouant légèrement par la tige. Les mettre à nous ne recommandons pas leur usage car leur
sécher sur une grille et couper les tiges. racines sont émétiques* à forte dose, or d’autres
• Ces petites confiseries se conservent très plantes présentent les mêmes indications sans
longtemps à l’abri de l’air et de la lumière. ces effets secondaires. De plus, leur cueillette
nécessite de tuer la plante, ce qui n’est pas le cas
lors de la cueillette des parties aériennes. Nous
Tuiles aux fleurs de violette ne les aborderons donc pas ici.
Ingrédients : 40 fleurs; 50 g de farine complète;
50 g de sucre complet ou de miel; 40 g de beurre
ramolli; 2 blancs d’oeuf; 20 gouttes de sirop de
Parties aériennes dont la fleur
violette (réalisé avec 1 kg de sucre pour un litre
Molécules actives18-21
d’eau).
• Préchauffer le four à 210°C. Les différentes études qui portent sur la composition
de la plante entière confirment la présence de :
• Dans un saladier, mélanger la farine, le sucre,
le beurre et le sirop puis insérer les blancs • Mucilages* (18 % dans les fleurs et présence
légèrement battus (non montés en neige) avec le dans les feuilles) : impliqués dans le soulagement
sucre. de la toux chronique et l'enrouement, ils sont
responsables des propriétés laxatives* de la
• Sur une plaque recouverte de papier sulfurisé,
plante.
avec une cuillère à soupe, disposer des petits tas
de pâte bien espacés les uns des autres • Flavonoïdes* (1,1 % dans les fleurs et présents
et décorer de fleurs fraîches dessus. Enfourner dans les autres parties de la plante).
pendant 10 mn. • Salicylate de méthyle : une molécule proche
• Quand elles deviennent légèrement colorées, de l’acide salicylique connue pour ses propriétés
sortir les tuiles du four et les disposer anti-inflammatoires*, antalgiques* et fébrifuges*.
encore chaude sur une bouteille ou un rouleau • Saponosides* : présents dans différentes parties
à pâtisserie. Laisser refroidir. de la plante, ils ont une activité expectorante*.
• Déguster une fois refroidies. • Pigments anthocyaniques* (4 % dans la fleur) :
responsables de la couleur violette de la fleur.
NUTRIMENTS15 • Vitamine C.
Les feuilles et les fleurs de violettes sans distinction • Alcaloïdes*.
d’espèce (Viola spp.) contiendraient de la
provitamine A et de la vitamine C en grandes Propriétés
quantités (en plus grande quantité dans les feuilles • Antitussif* :
que dans les fleurs).
• Selon la Commission E, la partie aérienne
Les fleurs contiendraient aussi des vitamine B1, B2 est traditionnellement utilisée comme
et B3 en quantités moins significatives. antispasmodique* et antitussif17.
• La fleur de violette seule est aussi
MOLÉCULES ACTIVES, PROPRIÉTÉS, traditionnellement utilisée comme pectorale*.
INDICATIONS ET REMÈDES Cet usage a été confirmé par une étude
Parties de la plante utilisées : clinique randomisée, réalisée en double
• Les fleurs de Viola odorata L. , Viola aveugle sur 182 enfants (de 2 à 12 ans)
calcarata  L., Viola lutea Huds. sont inscrites sur souffrant d'asthme intermittent et a montré
la liste A de la pharmacopée française et sont une diminution significative de la durée de la
libérées du monopole pharmaceutique.16 toux en prenant un sirop de fleurs de violette
• Les parties aériennes et les racines de Viola en comparaison au placebo22.
odorata L. disposent d’une monographie auprès
de la Commission E.17

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• Trophique protecteur*: • Infusion de fleurs21,24
La présence de mucilages* et de saponosides* Préparation : verser 250 mL (l’équivalent d’une
expliquent son usage traditionnel comme tasse) d’eau frémissante à 85-90 °C sur 3 à 5 g
trophique protecteur local en traitement d'appoint de fleurs sèches. Laisser infuser 15 mn à couvert.
adoucissant et antiprurigineux* .
20,23
Utilisation : Boire 1/4 à ½ L par jour.
Indications : Toux grasse
Indications
Par voie interne
TOXICITÉ
• Affections des voies respiratoires : les parties Il n’y a pas de toxicité répertoriée pour les fleurs et les
aériennes ou la fleur seule peuvent être utilisés feuilles à notre connaissance à ce jour17.
dans le traitement des bronchites* aiguës et
chroniques, l’asthme* bronchique, la toux, les
rhumes et leurs conséquences21,22. CONTRE-INDICATIONS
Aucune contre-indication répertoriée à ce jour21.
Par voie externe
• Troubles dermatologiques : la plante est Précautions d’emploi :
traditionnellement utilisée pour le traitement • Les feuilles et les fleurs sont laxatives* à haute
des troubles dermatologiques (sécheresse, dose de par la présence de mucilages*25.
inflammation, acné, eczéma*, urticaire* et • La violette est à éviter en cas d’allergie aux
allergie)20,23. dérivés salicylés comme l’aspirine, du fait de la
présence de salicylates20.
Remèdes
Par voie interne ANECDOTES ET AUTRES
• Sirop de fleurs24 INFORMATIONS
Préparation pour 250 ml de sirop : • La violette odorante fait partie des plantes
Porter 250 ml d’eau à ébullition, retirer du feu dites « à myrmécochorie* » (de myrméco-,
puis y plonger 25 à 40 g de fleurs fraîches et « fourmi » et -chorie, « se mouvoir »). Ces plantes
couvrir. Retirer les fleurs après 4 ont généralement des graines pourvues d’un
à 6h d’infusion puis filtrer. appendice charnu, véritable réservoir nutritif,
Ajouter 450 g de sucre et faire fondre à feu appelé élaïosome (du grec elaïos : huile,
doux en remuant constamment. Laisser bouillir et some  : corps), dont les fourmis raffolent et qui
10 mn puis retirer du feu. n’est pas nécessaire à la germination.
Verser le contenu dans une bouteille propre et Les élaïosomes sont généralement difficiles
sèche. à détacher par une seule ouvrière, les
Le sirop se conserve dans une bouteille en verre graines sont donc transportées entièrement
à l’abri de la lumière. et volontairement par les fourmis entre leurs
mandibules, jusqu'au nid où elles se retrouvent
Utilisation : Une cuillère à soupe 1 à 4 fois par
ainsi protégées, à l’abri des prédateurs et
jour, pour un adulte.
dans des conditions idéales de germination.
Indications : Soulage la toux. Adapté aux L’élaïosome consommé, la graine est alors
enfants. rejetée hors du nid, ainsi déplacée parfois sur
de longues distances9.

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• La violette odorante fait aussi partie des 7 CONFUSIONS POSSIBLES1,5
plantes dites pectorales avec le pied de chat Lorsque la violette odorante (Viola odorata L.) n’a
(Antennaria dioica (L.) Gaertn.), le tussilage pas de fleurs, la confusion est possible avec presque
(Tussilago farfara L.), le bouillon blanc toutes les violettes (genre Viola), comme
(Verbascum thapsus L.), la mauve (Malva par exemple la violette blanche (Viola alba
sylvestris L.), la guimauve (Althaea officinalis L.) Besser subsp. alba) ou la pensée sauvage (Viola
et le coquelicot (Papaver Rhoeas L.)24. tricolor L.). Pour rappel, toutes les espèces de
• Pendant longtemps, la violette odorante a été violettes (Viola spp.) sont comestibles.
très prisée par la parfumerie26. Elle est possible aussi avec les jeunes pousses
• Il existe pas moins de 500 espèces différentes de l’alliaire officinale (Alliaria petiolata (M.Bieb.)
de violettes réparties dans tout l’hémisphère Cavara & Grande), du lierre terrestre (Glechoma
Nord et la cordillère des Andes, toutes hederacea L.), mais aussi avec celles de la
différentes par leur odeur, leur couleur de renoncule ficaire (Ficaria verna Huds.), seule plante
floraison mais toutes reconnaissables à potentiellement toxique avec laquelle
l’architecture particulière de leur fleur7. il peut y avoir confusion. Dans certains ouvrages,
vous trouverez que les jeunes feuilles de ficaire
peuvent être comestibles avant floraison, nous ne
recommandons pas cet usage d’autant plus qu’elles
n’ont pas d’intérêt gustatif puisqu’elles sont âcres.

En fleurs, on peut la confondre avec la pensée


sauvage (Viola tricolor L.) lorsque celle-ci a des
fleurs violettes.

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Tige Feuilles Fleurs
Violette odorante • Absente • Glabres* • Violettes le plus
(Viola odorata L.) • Cordées* ou souvent, parfois
Violaceae réniformes*, mauves ou
presque aussi blanches
longues que larges
• Crénelées
• Pétiole*
légèrement
pubescent*

CARACTÉRISTIQUES BOTANIQUES
PERMETTANT LA DISTINCTION AVEC LA VIOLETTE ODORANTE

Violette blanche • Absente • Pubescentes* • Blanchâtres


(Viola alba Besser • Nettement plus
subsp. alba) longues que larges
Violaceae • Pétiole* très
pubescent
Pensée sauvage • Présente • Oblongues • Blanches, jaunes,
(Viola tricolor L.) ou lancéolées* violettes ou un
Violaceae mélange des trois

Lierre terrestre • Présente • Très odorantes • Violacées


(Glechoma • Disposées par 2 - 5
hederacea L.) à l’aisselle des
Lamiaceae feuilles orientées
du même côté
Alliaire officinale • Présente • Odeur d’ail • Blanches
(Alliaria petiolata • Bords ondulés
(M.Bieb.) Cavara • Fines
& Grande)
Brassicaceae
Ficaire • Très courte, • Luisantes • Jaunes d’or
(Ficaria verna Huds.) se termine en • Riches en eau
Ranunculaceae racines qui forment et peu fibreuses
des tubercules*
Non comestible renflés
• Les parties aériennes de la ficaire sèchent et disparaissent
pour réapparaitre à la fin de l'hiver

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SYNTHÈSE

> La violette odorante est une plante vivace* herbacée* de la famille des Violaceae,
haute de 5 à 15 cm et qui pousse généralement en tapis.
• Les feuilles ont les bords crénelés dentés, elles sont cordées*, inodores et sont
disposées en rosette*.
• Les fleurs
-- stériles sont le plus souvent odorantes et violettes, elles apparaissent
au début du printemps. Elles possèdent 5 sépales et 5 pétales* libres avec
un pétale inférieur orienté vers le bas, veiné de violet foncé et se prolongeant
par un éperon*.
-- fertiles, verdâtres sans pétales, cachées parmi les feuilles les feuilles
se développent à l’automne.
• Les fruits sont des capsules* pubescentes* qui contiennent des graines
blanchâtres.
• Les rhizomes* sont pourvus de racines fasciculées*. Ils émettent des stolons*.

> Les fleurs et les feuilles sont comestibles.


Les fleurs peuvent être utilisées en décoration et pour leur saveur délicate.
Les feuilles peuvent être ajoutées aux salades ou être cuisinées comme légumes.

> La fleur de violette odorante est surtout utilisée en interne pour ses propriétés
pectorales* (bronchites* aiguës et chroniques, asthme* bronchique, toux, rhumes...)
et en externe pour ses propriétés émollientes* en cas de troubles cutanés
principalement dues aux mucilages* et saponosides* qu’elle contient.
La violette odorante contient également des flavonoïdes*, de la vitamine C.
La violette odorante est surtout utilisée utilisée en interne (en sirop ou en infusion).

Bien que la violette odorante ne présente pas de toxicité, à haute dose les parties
aériennes peuvent être laxatives* et la racine serait vomitive.

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GLOSSAIRE
Alcaloïdes — Composés « super-actifs », azotés Asthme - Affection respiratoire associée à une
(contenant un atome d'azote "N"), issus de hyperréactivité bronchique (bronchospasmes,
végétaux. Cette activité thérapeutique très intense augmentation des sécrétions et oedème des
est, logiquement, souvent associée à une certaine bronches) qui provoque une obstruction des voies
toxicité. Historiquement, les chimistes qui les ont aériennes. Cliniquement, cela se traduit souvent
isolés avaient observé leur caractéristique (spécifique sous forme de crise par des épisodes de dyspnée
chez des végétaux) de développer une réaction (difficultés respiratoires), des sifflements, une
alcaline, d'où leur nom. sensation d’oppression thoracique, de la toux.

Antalgique — Qui supprime la douleur. A noter que Autochorie — Mode de dispersion des graines
les termes analgésiques, antalgiques et antidouleurs par divers mécanismes internes, souvent brusques,
sont souvent utilisés comme des synonymes. Tous propres à chaque plante : catapultage des graines,
permettent en effet de faire face à la douleur (algie). explosion du fruit, mouvement des parois selon
Au sens strict, on pourrait dire que les antidouleurs l’humidité. Les graines des espèces autochores sont
ou antalgiques sont utilisés pour lutter contre la ainsi projetées à plusieurs dizaines de centimètres
douleur (préfixe ""ant(i)"") alors que les analgésiques de la plante mère, il s'agit d'une dissémination de
permettent de la supprimer (préfixe ""a"" privatif). courte distance.

Anthocyanes — Molécules de type flavonoïde, Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou


faisant partie de la grande classe des polyphénols. l'inflorescence et présente un aspect variable : une
Ces molécules sont des pigments responsables des petite feuille, une membrane, une écaille ou encore
colorations qui vont du rouge au bleu dans les fleurs une pièce florale. Elle est ainsi positionnée à la base
et les fruits et ont un rôle certain dans l'attraction d'un pédicelle floral, d'une inflorescence ou sur le
des insectes pollinisateurs. Les anthocyanes seraient pédoncule de celle-ci. Les bractées sont parfois
généralement sans couleur dans un milieu à pH réunies en une collerette appelée involucre.
neutre, rouges en pH acide et bleus dans un milieu
alcalin. Bronchite - Inflammation des bronches souvent
accompagnée d'une production importante de
Anti-inflammatoire — Qui lutte contre mucus et d'une toux.
l'inflammation.
Calice — Enveloppe protectrice extérieure de la
Antiprurigineux — Qui s'oppose aux démangeaisons fleur qui est formée de sépales libres ou soudés et
(prurit). généralement de couleur verte.

Antispasmodique — Qui entraîne une relaxation des Capsule — Fruit sec déhiscent, s’ouvrant par des
muscles lisses de l'organisme (dont la commande fentes en deux ou plusieurs valves, ou par des dents
est involontaire) et ainsi prévient ou s'oppose aux ou des pores, contenant plusieurs graines. Par
spasmes. On parle également d'effet spasmolytique. exemple, le fruit du coquelicot est une capsule.
Pour information, les muscles lisses ou involontaires
sont retrouvés au niveau digestif, urinaire, génital, Chasmogame — Se dit d'une fleur s'ouvrant
de l'utérus, des poumons, des yeux et du système normalement au moment de la fécondation,
vasculaire. permettant la libération du pollen et rendant
possible une pollinisation croisée. Il s'agit d'une
Antitussif — Qui lutte contre la toux. reproduction sexuée. C'est la cas de la plus grande
majorité des plantes.

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Cléistogame — Se dit d'une fleur qui ne s'ouvre la résistance des capillaires et en diminuant leur
pas, reste à l'état de bouton, ne libérant pas le perméabilité) et antioxydantes (capacité à lutter
pollen et se reproduisant donc par autofécondation. contre les méfaits des radicaux libres). Par ailleurs,
Ce comportement est aussi très répandu chez les ils pourraient présenter d'autres propriétés telles
graminées et les légumineuses. qu'anti-inflammatoires, anti-infectieuses et immuno-
stimulantes voire immunomodulatrices...
Cordé — Qui est en forme de coeur. On dit aussi
cordiforme. Glabre — Qui ne présente aucun poil.

Eczéma — Maladie de peau d'origine allergique Herbacée — Qui a la consistance molle et souple de
très fréquente, caractérisée par une rougeur, l'herbe, par opposition à ligneux (bois).
de fines vésicules, des squames, ainsi que des
démangeaisons. Lancéolé — Se dit d'un organe (feuille
principalement) en forme de lance, rétréci aux
Élaïosome — Appendice charnu , de formes variées, extrémités et élargi en partie médiane, le plus
attaché aux graines de certaines espèces de souvent 3 à 4 fois plus long que large.
plantes, véritable réservoir nutritif (riche en lipides
et protéines) servant de nourriture aux fourmis. Peut Laxatif — Qui facilite l'évacuation des selles, en
aussi se dire : élaiosome. accélérant le transit intestinal, et permet ainsi de
soulager la constipation.
Émétique — Qui provoque des vomissements.
Mucilages — Il s’agit de polysaccharides
Émollient — Qui relâche les tissus et calme hétérogènes dont les structures sont particulièrement
l'inflammation. complexes. Ils gonflent au contact de l'eau et
forment un gel. Ils sont notamment présents chez les
Éperon — Appendice tubulaire, étroit et allongé, Plantaginaceae, les Malvaceae, les Linaceae ainsi
postérieur et prolongeant le calice (sépales) ou la que chez quelques Fabaceae.
corolle (pétales), à la base d'une fleur, contenant Les mucilages sont principalement employés
généralement le nectar. pour leurs propriétés émollientes, c’est-à-dire qui
relâchent, détendent, ramollissent les tissus. Ces
propriétés sont particulièrement intéressantes :
Expectorant — Qui facilite l'expulsion de sécrétions
bronchiques (crachats) par la toux. -- En externe contre les démangeaisons, les
irritations de la peau et des muqueuses.
-- Pour soulager les maux de gorge et les toux
Fasciculé — Se dit de racines ou d'autres organes sèches.
(inflorescences) d'égales grandeurs disposés en -- Au niveau du tractus digestif, en cas de brûlures
faisceau, en touffe ou en bouquet, c'est-à-dire d’estomac et de reflux gastro-oesophagien. Ils
rapprochés et insérés en un point unique de l'axe. constituent alors un gel qui tapisse les muqueuses
enflammées mais qui peut également
Fébrifuge — Qui fait tomber la fièvre. stabiliser le contenu stomacal et ainsi lutter
mécaniquement contre les remontées acides.
-- Comme laxatif, lorsqu’ils sont pris en quantité
Flavonoïde — Famille de molécules faisant partie de plus importante, en ramollissant les selles et en
la grande classe des polyphénols. Les flavonoïdes augmentant leur volume.
jouent le rôle de pigments pour les végétaux
assurant leur coloration ainsi que leur protection vis-
à-vis des rayonnements ultra-violets. Ils sont connus Mucilagineux — Qui contient des mucilages.
pour leurs propriétés veinoactives (en renforçant

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Myrmécochorie — Mode de dispersion des plantes Réniforme — Qui a la forme d'un rein, courbé dans
dont les graines sont prises entre les mandibules sa longueur avec un côté concave et l’autre convexe.
d'une ou plusieurs fourmis (désirant généralement
consommer l'élaïosome), transportées jusqu'à la Rhizome — Tige souterraine vivace, généralement
fourmilière puis rejetées de cette dernière après à peu près horizontale, émettant chaque année des
consommation de l'élaïosome, favorisant ainsi leur racines adventives et des tiges aériennes. et dont les
dissémination sur de longues distances. feuilles sont réduites à des écailles sèches, ce qui le
De myrméco-, « fourmi » et -chorie, « se mouvoir ». distingue d'une racine.

Nectar — Liquide sucré (suc), plus ou moins Rosette — Groupe de feuilles disposées en cercle,
visqueux et riche en glucides, sucres, acides aminés, très rapprochées les unes des autres, qui se situe au
minéraux…, sécrété par les organes glanduleux (les niveau du sol. Beaucoup de plantes bisannuelles
nectaires) des fleurs ou des feuilles. Il est considéré forment une rosette durant la première année de
comme une sève élaborée, modifiée durant la phase leur existence. De nombreuses vivaces herbacées se
d’excrétion. Le nectar joue un rôle important dans maintiennent en rosette l’hiver alors que le reste de
la pollinisation des espèces entomophiles (par les la plante a disparu.
insectes), il représente un aliment énergétique pour
divers groupes d’animaux et constitue la matière
première du miel. Saponosides — Catégorie de glycosides végétaux,
également appelée saponine (dénomination
anglaise) constituée de sucres solubles dans l’eau
Obtuse — Se dit d’un organe (feuille, pétale, ainsi que d’une partie lipophile de type stéroïdienne
sépale…) à sommet arrondi et non aigu. ou triterpénique. Le fait de posséder une partie
affine pour l’eau et une autre pour les lipides
Pectoral — Qui est propre à soigner les affections explique qu’ils agissent préférentiellement au niveau
des voies respiratoires, notamment la toux. des membranes des cellules.

Pédoncule — Axe d’une inflorescence sur lequel sont Sépale — Pièce florale, habituellement de couleur
insérés les pédicelles, ou axe d’une fleur solitaire. Le verte, et d'aspect semblable à une feuille, situé sur
pédoncule prend en général naissance sur la tige de le pourtour de la corolle (ensemble des pétales), et
la plante. dont l'ensemble regroupé en verticille constitue le
calice.
Pétale — Pièce florale, souvent colorée, qui
entoure le système reproducteur, il s'agit d'une Stipule — Petit appendice pouvant ressembler à
feuille modifiée. On distingue trois parties dans le une feuille, plus rarement en forme d'épine ou de
pétale : le limbe (partie supérieure), la lame (partie glande, inséré, au point où le pétiole se relie à la
intermédiaire) et l'onglet (la base). Ils peuvent être tige. Le plus souvent, les stipules sont insérés par
libres ou plus ou moins soudés et de forme très paire.
variable. L'ensemble des pétales compose la corolle
de la fleur. Stolon — Tige rampante à la surface du sol,
généralement munie de racines adventives, par
Pétiole — Partie amincie de la feuille reliant le limbe endroit, et qui permet la multiplication végétative de
à la tige ou à l'axe de fixation de la feuille. Les la plante.
feuilles dépourvues de pétiole sont dites sessiles.
Trophique protecteur — Qui nourrit (se dit par
Pubescent — En botanique, couvert de poils fins, exemple d'une substance/plante qui va nourrir les
courts et souples. tissus sur lesquels elle est appliquée).

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Tubercule — Renflement d'une tige souterraine Vivace — Se dit d'une plante qui vit plusieurs
emmagasinant des substances de réserve. années, c'est-à-dire qu'entre la germination de
la graine et la mort de la plante, plus de deux
Urticaire — Éruption cutanée caractérisée par ans s'écoulent. La plante peut donc se reproduire
l’apparition de plaques rouges plus ou moins plusieurs années de suite. On parle aussi de plante
étendues et de démangeaisons. On parle souvent pérenne.
de plaque d’urticaire.

Sources

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