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LISTE DES FIGURES………………………………………………………………..4

LISTE DES TABLEAUX…………………………………………………………….5

REMERCIEMENTS……………………………………………………………...…..6
LISTE DES ABREVIATIONS………………………………………………...……..7
INTRODUCTION………………………………………………..…………….8

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE PALMIER A HUILE


1.1. Historique et origine de la culture du palmier à huile…….…………….……13

1.2. But de la culture du palmier à huile……………......……….………………....15

1.3. Systématique du palmier à huile……….……..…..………….………………...16

1.4. Botanique du palmier à huile ………………………………….……………….19

1.4.1. Système racinaire…………………………………………...……………....19


1.4.2. Stipe……………………………………………………………..………….21

1.4.3. Système foliaire……………………………………………...……………...21

1.4.4. Inflorescences………………………………………………………….……23

CHAPITRE II : AIRES DE CULTURE ET IMPORTANCES ECONOMIQUES

2.1. Aires de culture du palmier à huile…………………………………………….28

2.1.1. Aires de culture dans le monde………………………………………..…... 28

2.1.2. Aires de culture en Côte d’Ivoire ……………..……………………………28

2.1.3. Matériel végétal de palmier à huile utilisé en Côte d’Ivoire…….….…….….…28

2.2. Importances économiques…………………………………………………..…29

2.2.1. Utilisation des produits issus du palmier à huile………………………………29

2.2.2. Utilisation traditionnelle du palmier à huile en Côte d’Ivoire…….….…..…..…30

2.2.3. Industries de transformation…….…………………………..…….………..30

2.2.4. Production et commerce mondiale……………….………………….….…..31

1
CHAPITRE III : GENERALITES SUR LA FUSARIOSE

3 .1. Historique sur la fusariose vasculaire ………………………..……………….…..32

3.2. Systématique………..…………….…………………………………….……32

3.3. Symptômes…… …….………………….……………………………….…...33


3.3.1. Sur le palmier de 1 à 4 ans avant l’entrée en production……………………….33

3.3.2. Sur le palmier en production…………………………………….…………35

3.3.3. Sur les plants en pépinière………………………………………...……….37

3.4. Dégâts………………………………………………………………………..39
3.4.1. En première génération………………………………………………….…39

3.4.2. En replantation……….………………….……………………………….39
3.5. Résistance aux maladies …………………….………………….………………………..40

PARTIE IV : MATERIELS ET METHODES

4.1. MATERIELS…………………..……………………………………………………….…41

4.1.1. Site de l’étude…….………….…………………………………………..41

4.1.2. Matériels utilisés…..…………….………………………………………..41

4.2. METHODES……….…………………………………………………………45

4.2.1. Préparation de l'inoculum………………….………………………………45

4.2.2. Processus d’inoculation…………..….……………………………………………...45


4.2.2.1. La réception des plants……………………………………..………….45

4.2.2.2: Le tirage au sort………………………………………..……………..45

4.2.2.3. Pose des plantules…..……..…………………………………………..47

4.2.2.4. Inoculation en prépépinière..…….…….….………………………….…47

4.3. Définition de l’indice de fusariose………..……………………….……………47

4.4- RESULTATS………..…..…………………………………………………...49

4.4.1. Lecture du test………………….………………………………………..49

4.4.2. Classement des lignées……….…………………………….………….…49

4.4.3. Classement des géniteurs…………………………….…………………....49

4.4.4. Importance du test en prépépinière………..……………..………………....53

2
4. 5. DISCUSSION…….…………………………..……….……………...….…..53

4.6. CONCLUSION ET PERSPECTIVES……………………….…………………....54

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES…..…….…………………………………….55

3
LISTE DES FIGURES
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Figure. 1 : Palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq)………………………………………………….14

Figure 2 : Types de fruits chez Elaeis guineensis Jacq ………………..………………………..…...18

Figure 3 : Système racinaire d'un palmier à huile âgé de plus de 10 ans ………………………..…..20

Figure 4 : Palmier à huile adulte portant des feuilles et des régimes ……………………….……….22

Figure 5 : Organisation foliaire du palmier à huile ……………………………....………………….22

Figure 6: Schéma d'une feuille de palmier à huile à l'échelle 1/100………………………………....22

Figure 7: Inflorescence femelle du palmier à huile ……………………………………………….…26

Figure 8: Inflorescence mâle du palmier à huile …..…………………………….……….…………26

Figure 9: Aires actuelles de culture du palmier à huile dans le monde………………….……..….…27

Figure 10: Palmier présentant les signes d’atteinte de la fusariose ………………………….….….34

Figure 11: Palmier adulte présentant les signes d’atteinte de la fusariose …...................................36

Figure 12 : Site d’étude de la station CNRA…………………………………………………………42

Figure 13 : Culture de mono……………………………………………………..…………………..46

Figure 14 : Disposition des plants par blocs…………………………….……….……………....…..46

Figure 15 : Fusarium dilué prêt à l’emploi……………………………………..….…………….…..46

Figure. 16: Rinçage du collet à l’eau propre…………….……………..……….….…….…………..46

Figure 17 : Inoculation du Fusarium à la plantule………..…………………………….....…………48

Figure 18 : Fermeture des racines avec de la terre…………………………...………………………48

4
LISTE DES TABLEAUX

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Tableau I : Chronologie de développement d'une inflorescence de palmier à huile………………... 25

Tableau II : Manifestation de la fusariose à différents stades du développement du palmier…….....38

Tableau III : Liste des croisements utilisés pour le test de fusariose de la catégorie J1942………...43

Tableau IV : Liste des croisements utilisés pour le test de fusariose de la catégorie C2501.............44

Tableau V : Récapitulatif du dépouillement de la catégorie C2501 …...........................................50

Tableau VI : Récapitulatif du dépouillement de la catégorie J1942 (Lignée LM23543)………….....50

Tableau VII : Récapitulatif du dépouillement de la catégorie J1942 (Lignée LM19198)…...............51

Tableau VIII : Liste des croisements à réaliser pour le test fusariose du J1942……………………. 52

5
REMERCIEMENTS
Compte tenu de la bonne atmosphère et de la franche communication qui a prévalu tout au long de
notre stage et de l’appui pédagogique dont nous avons bénéficié lors de la phase de rédaction, nous
ne saurions présenter ce document sans adresser de façons distinguées nos sincères et ardents
remerciements à :

 Dr ALLOU Kouassi, Directeur de la station de La Mé qui nous a permis d’effectuer ce stage


dans sa structure.
 Dr Sékou DIABATE, Coordonnateur Scientifique au Centre National de Recherche
Agronomique (CNRA), Ingénieur agronome, Directeur de Recherche, Docteur D’État en
Phyto/Physiopathologie, spécialisé en maladies de palmier à huile et les mécanismes de
défense des plantes (réactions phénoliques).
 Dr Désiré ALLOU Ingénieur Bio-Statisticien, Généticien sélectionneur, Maître de Recherche
(Opération Amélioration génétique du Palmier à huile) au Centre National de Recherche
Agronomique (CNRA) Station principale de La Mé ; notre encadreur technique. En tant que
responsable de service averti et nanti de savoir et de savoir-faire en génétique a su nous
prodiguer des conseils qui nous serviront tout au long de notre vie professionnelle. Son
encadrement indéfectible nous a permis de commencer et d’achever ce travail.

 Dr KONAN Jean Noel, Chef du Programme Palmier à Huile du Centre National de


Recherche Agronomique (CNRA), Chercheur généticien et Mesdames AKE Marie Joëlle
Epse BERTE, Responsable du Laboratoire de Phytopathologie, KONAN Affoue Marie Laure
Epse KOTE, Responsable de la prépépinière du CNRA DABOU pour leur sollicitude.
 Nos marques de reconnaissance vont également à l’endroit de Mr WOSSIO Emmanuel
C/DEX-PS et Mr MEL Timothée Assistant de production de semence, KONAN RAPHAEL
Responsable de la section Fécondation Artificielle et KOFFI BOHOUSSOU JOEL
Vérificateur pour leurs disponibilités et de leurs soutiens dont nous avons bénéficiés pendant
ce stage.
 Mme DJIRE ADJARATOU, Commis paie à la station Robert Michaux (DABOU) et à tous
mes collègues de la Fécondation Artificielle (FA) du CNRA La Mé pour leurs soutiens.

Enfin, nous remercions les personnes dont les noms n’ont pas pu être cités dans ce document, mais
qui d’une manière ou autre ont contribué au bon déroulement de notre stage. Que ces personnes
trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude.

6
LISTE DES ABREVIATIONS

AIPH : Association Interprofessionnelle des Planteurs de Palmier à huile

CNRA : Centre National de Recherche Agronomique

IRHO : Institut de Recherche pour les Huiles et Oléagineux

FAO : Food and Agriculture organisation

g : gramme

Kg : Kilogramme

ml : millilitre

UEMOA : Union Monétaire Ouest Africaine

SIPEF – CI : Société Internationale de Plantations et de Finances – Côte d’Ivoire

SODEPALM : Société pour le Développement du Palmier à huile

SOGB : Société des Caoutchoucs de Grand Bereby

PALMCI : Palmier de Cote d’Ivoire

PHCI : Plantations et Huileries de Cote d’Ivoire

7
INTRODUCTION

8
Le palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) est l’une des principales cultures d’exportation du
pays (Côte d’Ivoire). L’huile de palme est extraite de la pulpe et celle de palmiste de l’amande du
fruit du régime.

Le développement du palmier à huile a été tout à fait exceptionnel au cours de ces dernières
années. L’huile de palme, avec une production mondiale annuelle d’environ 50,6 millions de tonnes,
est devenue la première source d’huile végétale, dépassant largement les huiles de soja, de colza et
de tournesol (USDA, 2007). Elle représente aujourd’hui 59 % de la production mondiale des huiles
végétales. La demande mondiale en huile de palme a augmenté de manière significative ces 20
dernières années. Elle représente 65 % de part du marché international des huiles de consommation,
au détriment des autres huiles végétales, moins accessibles et plus chères, comme l’huile de soja.

L’huile de palme est la principale huile alimentaire dans la plupart des pays d’Afrique
tropicale humide, d’Asie du Sud-Est, d’Amérique Latine et dans les pays émergeants comme la
Chine, l’Inde et le Brésil. A l’heure actuelle, la demande est supérieure à l’offre, et cette tendance
risque de se renforcer dans l’avenir. En effet, l’huile de palme est utilisée dans plusieurs produits
alimentaires et non alimentaires. Elle est récemment présentée comme une matière première
prometteuse pour la production de biocarburant.

Au total, plus de 14 millions d’hectares sont consacrés aux plantations de palmier à huile dans
la zone intertropicale (OIL WORLD, 2012). Dans de bonnes conditions écologiques, un hectare de
palmier à huile bien géré, peut annuellement produire jusqu’à 5,75 tonnes d’huile de palme brute et 3
tonnes d’huile de palmiste (THE STAR, 2011).

En Côte d’Ivoire, le verger de palmier à huile couvre une superficie de 350 000 hectares,
répartis entre les plantations villageoises (69 %) et les plantations industrielles (31 %). La production
nationale annuelle est d’environ 400 000 tonnes d’huile de palme brute, dont 55 % sont exportées, ce
qui a permis à ce produit d’occuper à partir de 2007, la 2e place parmi les cultures d’exportation,
après le cacao (1 300 000 tonnes). Les huiles de palme et de palmiste rapportent à la Côte d’Ivoire,
plus de 500 milliards de F CFA par an, et génèrent 10 % des recettes nationales (AIPH ,2020).

La Côte d’Ivoire occupe la première place des pays exportateurs d’huile de palme brute et le
deuxième rang des pays producteurs de tonnage de régimes au niveau africain (Anonyme, 2017). Ces
performances sont le fruit d’un important programme de création de plantations entrepris depuis
1962, accompagné de la création d’unités industrielles (plantations industrielles) de plusieurs milliers
d’hectares, ainsi que de multiples plantations villageoises.

9
Dans la plupart des pays au Sud du Sahara, l’augmentation de la pression démographique a
entraîné une intensification des pratiques agricoles et une extension des surfaces cultivées, qui se
traduit par la réduction considérable de la forêt naturelle et celle de la durée de jachères. Cette
situation prédispose les sols à l’érosion et entraine une altération de leurs propriétés physiques,
chimiques et biologiques (NOIRET. et GASCON, 1967). Les rendements des cultures, qui étaient
plus élevés par le passé, ont commencé à décliner, en raison de la dégradation des conditions agro-
pédo-climatiques, et d’une fertilisation minérale très limitée (GASCON. et WUIDART, 1975).

Dans ce contexte de pénurie forestière, la culture du palmier à huile a amorcé une nouvelle
phase, avec l’avènement des replantations sur des sols relativement appauvris (OSSENI, 2009) et
prédisposés à des champignons telluriques tels le Fusarium oxysporum. Ceci a contribué à la baisse
des rendements.

Des études ont montré que les replantations de palmeraies présentaient systématiquement des
rendements inférieurs à celles réalisées en extension. Ces écarts pouvaient atteindre 30 à 35 %,
correspondant à une perte de 4 tonnes de régimes par hectare et par an, ce qui compromet l’avenir de
cette culture en Côte d’Ivoire.

Toutefois, pour accroître la production et révolutionner la culture du palmier à huile en Côte


d’Ivoire, les sols des vieilles plantations sont replantés avec du matériel végétal plus performant et
plus productif pour favoriser l’expression et le maintien du potentiel de production de cette culture.
Cette maladie provoquée par Fusarium oxysporum f. sp. elaeidis (F.o.e) peut engendrer des pertes de
l’ordre de 50 % des effectifs plantés, voire davantage, sur certaines parcelles (De FRANQUEVILLE
et DIABATE, 1995). Les méthodes de lutte sont préventives et se situent essentiellement au niveau
du choix du matériel végétal après un test d’inoculation de l’agent pathogène au stade pré pépinière
(RENARD et GASCON, 1972).

La fourniture de matériel végétal adapté aux zones agro industrielles de production s’avère
indéniable afin d’augmenter la productivité des plants. Aussi, les programmes de recherche ont-ils
été orientés vers la résistance des plants aux maladies dont la fusariose, principale pathologie
dévastatrice des palmeraies en Afrique (DIABATE et al, 2010).

L’objectif général de ce projet est de mettre en évidence l’impact de la maladie de la fusariose


sur différentes catégories de plants testés et trouver de nouveau matériel végétal de palmier à huile,
capable de résister à la maladie tout en fournissant les mêmes rendements.

Le présent document qui rend compte du travail réalisé, comporte cinq parties.
 La première partie aborde les généralités sur le palmier à huile ;
10
 La seconde partie expose les aires de cultures et l’importance économique du palmier à huile
 La troisième partie présente les exigences écologiques et les contraintes liées à la culture ;
 La quatrième partie présente les résultats expérimentaux obtenus et la discussion ;
 La conclusion générale, quelques perspectives et une liste de références bibliographiques
terminent ce mémoire.

11
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

12
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE PALMIER A HUILE
1.1. Historique et origine de la culture du palmier à huile

L’origine du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.), a été quelque fois discutée. En effet
certains voulaient voir son origine en Amérique du Sud; mais, aujourd’hui, tout le monde est
d’accord pour admettre qu’elle est africaine (LAWS AGRICULTURAL TRUST, 2007). Le palmier
à huile (Figure 1) est originaire de la zone inter tropicale humide d’Afrique.
Des preuves paléontologiques existent, car des grains de pollen fossiles ont été retrouvés dans
les sols du Miocène, dans le delta du Niger. Des preuves historiques de la présence de palmier à huile
ont été mentionnées par les premiers voyageurs ayant visité les côtes africaines au XVe siècle. Des
preuves linguistiques sont en rapport avec les noms vernaculaires, qui ne font nullement référence à
une quelconque introduction (HARTLEY, 1988). Ses noms chez les indigènes africains ne peuvent
être traduits par rapport au cocotier dont les noms locaux signifient souvent «noix des blancs» ou
désignent le lieu d’origine.

A l’époque précoloniale, le palmier à huile était connu sous une forme spontanée ou
subspontanée dans toute l’Afrique tropicale occidentale et centrale depuis les NIAYES (entre St
Louis et Dakar) jusqu’à Luanda en Angola. Le phylum qui a donné les Elaeis a dû apparaître au
milieu de l’époque secondaire, sur le continent appelé Inabrésil par les géologues. Il est constitué, à
notre époque, par la plus grande partie de l’Amérique du Sud, de l’Afrique et une partie de l’Asie.
Lorsque l’Afrique s’est séparée de l’Amérique du Sud par la constitution de l’Océan Atlantique, le
phylum a dû évoluer en donnant l’espèce Elaeis guineensis, sur le continent africain, Elaeis oleifera,
sur le continent américain, et Elaeis madagascariensis, sur l’île de Madagascar selon les différents
auteurs du début du XXe siècle qui ont étudié le palmier à huile et son développement.

Bien avant la colonisation en Afrique, le palmier à huile a été exploité de tout temps par les
indigènes comme produits cosmétiques et comme source essentielle des matières grasses nécessaires
à leur alimentation. Dès le XVIIIe siècle, l’attention des commerçants portugais, qui fréquentaient les
côtes d’Afrique, fut attirée par l’huile de palme. Les trafiquants d’esclaves firent parfois planter des
palmiers à huile aux abords des côtes dans le but de se procurer plus aisément de vivres nécessaires à
l’entretien des esclaves noirs. C’est au début du XXe siècle que les industriels et les savonniers
conçurent l’idée d’exploiter à grande échelle le palmier à huile. Les preuves écrites de l’existence
d’un commerce de l’huile de palme et de palmiste avec l’Europe sont observées depuis le XVIIIe
siècle. HARTLEY (1988) signale que les premières exportations d’huile de palme d’Afrique vers
l’Europe ont eu lieu à partir de 1562. L’huile de palme était utilisée en Europe uniquement comme
produit médicinal.

13
Figure 1 : Palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.)

14
Ce n’est que vers le milieu du XIXe siècle que le commerce prit de l’ampleur, suite à la
révolution industrielle qui créa une nouvelle demande de produits tropicaux destinés à l’alimentation
humaine.

En Amérique Latine, le palmier à huile africain a été introduit à Bahia (Brésil) dès le XVIe
siècle en même temps que les esclaves destinés aux plantations de canne à sucre. Les premières
plantations sont apparues dans les années 1950 (ZEVEN, 1964).

En Asie du Sud-Est, les premières traces de la propagation du palmier à huile existent au


jardin botanique de Buitenzorg (Bogor) à Java. En 1848 ont été plantés deux palmiers à huile
provenant de l’île de la Réunion et deux autres, d’origine inconnue, ayant transité par Amsterdam. Le
gouvernement hollandais développa, à partir de ces arbres appelés Deli, des champs de
démonstration à Java et à Sumatra vers 1860. Les premières plantations industrielles réalisées à
Sumatra avec ce matériel végétal, datent de 1911 à Sumatra (HARTLEY, 1988). En 1925, près de 32
000 ha étaient plantées à Sumatra et 3 400 ha en Malaisie. Juste avant la seconde guerre mondiale,
les surfaces plantées devenaient respectivement 92 000 ha et 29 000 ha.

Bénéficiant des mêmes conditions pédoclimatiques que les pays d’Asie du Sud-Est, l’Océanie
s’est rapidement lancée dans le développement des plantations de palmier à huile. La Papouasie
Nouvelle Guinée est le principal pays producteur de cette zone (HARTLEY, 1988).
Les plantations latino-américaines sont apparues dans la zone allant du Honduras à l’Equateur
entrainant ainsi à partir de 1970, le développement de la culture dans de nombreux pays dont la
Colombie, l’Equateur, le Brésil, la Costa Rica, le Honduras, le Panama, le Venezuela, le Surinam et
le Pérou. Actuellement, les plantations latino-américaines couvrent plus de 300 000 ha.

1.2. But de la culture du palmier à huile

Le palmier à huile est un arbre qui est, avant tout, cultivé pour ses fruits oléagineux. Les
corps gras extraits de ses fruits sont utilisés à des fins alimentaires (80 %), industrielles et
énergétiques (20 %). Il produit 5 à 7 fois plus d’huile à l’hectare que l’arachide, le soja, etc.

La pulpe du fruit donne l’huile de palme et l’huile de palmiste se trouve dans l’amande. De
plus, la sève du palmier à huile est recueillie dans des vases qui donnent le vin de palme. Ses feuilles
ont de multiples usages (toitures, clôtures, vannerie, etc.).

15
1.3. Systématique du palmier à huile

Le palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.), est une monocotylédone décrite pour la première
fois, en Afrique, par le botaniste Adanson, en 1763, qui lui a donné le nom de palmiste (ZEVEN,
1964). Il appartient à la famille des Palmaceae, à la sous-famille des Cocosoïdeae pour certains
auteurs ou des Ceroxyloïdeae pour d’autres et à la tribu des Elaeideae. La position systématique du
palmier à huile, selon HARTLEY (1988), est la suivante :

Règne : Végétal
Embranchement : Spermaphytes, Phanerogames
Sous-embranchement : Angiospermes
Classe : Monocotylédones
Ordre : Palmales, Spadiciflorales
Famille : Palmaceae
Sous-famille : Ceroxyloïdeae, Cocosoïdeae
Tribu : Cocoïneae
Sous tribu : Elaeideae
Genre : Elaeis
Espèce : guineensis

Le nom du genre, Elaeis, vient du grec elaiêeis (huileux) dérivé d’elaia, qui veut dire olivier,
olive, par référence à la forme et à la composition du fruit de palme. Son nom d’espèce, guineensis,
fait référence à son origine du Golfe de Guinée (HARTLEY, 1988).
Le genre Elaeis comprend 3 espèces :
 Elaeis oleifera ou Elaeis melanococca, décrit par Jacquin, dès 1763, sous le nom de Corozo
et par GAERTMER en 1770, cité par HARTLEY en 1988. Cette espèce est originaire
d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale, en peuplement spontané. Elle présente un
intérêt économique, car son croisement avec Elaeis guineensis donne un hybride fertile
(RENARD et al, 1980). L’huile de palme extraite des fruits de cette espèce est très peu
utilisée dans l’alimentation humaine (FRANQUEVILLE (de) et RENARD (1990).
 Elaeis madagascariensis, décrit par Beccari, en 1914, cité par Hartley en 1988, pousse
spontanément dans le Sud de Madagascar et n’a aucune valeur économique.
 Elaeis guineensis est cultivé dans les régions tropicales et intertropicales HARTLEY
(1988).

16
La classification des biotypes suit trois critères principaux : la couleur du fruit, la présence ou
l’absence de caroténoïde dans la pulpe à maturité, et les proportions de la pulpe ou de la coque
(critère le plus important). On a ainsi les biotypes suivants :
 Selon l’épaisseur de la coque (Figure 2)
 Le biotype Dura qui se caractérise par des fruits à coque ou endocarpe épaisse, à pulpe fine et
à grosse amande, constitue l’essentiel des peuplements naturels et subspontanés. C’est le type
exploité traditionnellement en Afrique pour produire l’huile de palme, dite « rouge », à partir
de sa pulpe, et l’huile palmiste, dite « noire », par chauffage des amandes. C’est le parent
femelle pour la production de semences commerciales sélectionnées ;
 Le biotype Deli Dura, originaire d’Asie du Sud-Est, est plus vigoureux et à haut rendement
par rapport aux origines africaines. Il se caractérise par des fruits à coque moins épaisse et à
pulpe abondante. La composition des fruits de ce type Deli est la suivante : 60 % de pulpe, 32
% de coque et 8 % d’amande ;
 Le biotype Pisifera, qui se caractérise par l’absence ou l’extrême finesse de sa coque, produit
très rarement des régimes arrivant à maturité, suite à une anomalie de fécondation. Il est sans
intérêt pour la production d’huile, mais son pollen étant normalement fertile, il est utilisé
comme parent mâle pour la production de semences commerciales sélectionnées ;
 Le biotype Tenera, qui est un hybride mendélien, entre les types Dura et le Pisifera. Il est
caractérisé par une coque mince, inférieure à 2 mm d’épaisseur, et une pulpe très abondante.
Ce type offre le meilleur rendement en huile, avec une répartition respective d’environ 90 %
et 10 % d’huile de palme et d’huile palmiste. C’est la variété qui est exploitée
industriellement dans les zones tropicales, particulièrement en Côte d’Ivoire (GASCON et al,
1985);

17
Figure 2: Types de fruits chez Elaeis guineensis Jacq (HARTLEY, 1988)

18
Selon la couleur de l’épicarpe ou du mésocarpe
 La forme virescens se caractérise par un épicarpe ou exocarpe, de couleur verte puis rouge
orang, à maturité ;
 La forme nigrescens dont l’épicarpe est noir puis brun rouge à maturité ;
 La forme albescens, avec l’absence de pigments caroténoïdes dans la pulpe ;
 La forme poissonii, avec des carpelles charnus et huileux, qui est une variante du nigrescens.

1.4. Botanique du palmier à huile

1.4.1. Système racinaire

Le système racinaire du palmier à huile est de type fasciculé (Figure 3). Plusieurs milliers de
racines prennent naissance sur le plateau racinaire et s’enfoncent dans le sol où elles se ramifient
plusieurs fois. La majeure partie des racines nutritives est située dans la couche supérieure du sol (60
cm de profondeur). Les racines forment, dans le sol, un vaste réseau constitué par des racines de
plusieurs ordres. On distingue des racines orientées verticalement et d’autres orientées
horizontalement (DUFRENE, 1989).

Les racines primaires (RI) à la base du stipe, de teinte noire lorsqu’elles sont vieilles, se
terminent toujours par une partie blanche. Elles sont émises radialement, assurent l’encrage et la
circulation de la sève. Des racines primaires ont été observées jusqu’à 12 m de profondeur et peuvent
aller à l’horizontal jusqu’à 26 m, sous palmeraie âgée (JACQUEMARD, 1995). Les racines
secondaires (RII), qui prennent naissance sur les racines primaires, ont une croissance verticale à
géotropisme négatif ou positif, permettent d’extraire par opportunisme les pluies occasionnelles de la
saison sèche. Elles sont très abondantes et plus courtes vers la surface du sol. Les racines tertiaires
(RIII) et les racines quaternaires (RIV), portées respectivement par les RII et RIII, absorbent l’eau et
les substances nutritives. Leur angle d’émission est voisin de 90° (JACQUEMARD, 1995).

Malgré l’abondance de racines au-delà de 5 mètres de profondeur, ce sont les racines proches
de la surface du sol qui assurent l’essentiel de la nutrition hydrique et minérale du palmier à huile
(SURRE et ZILLER, 1963).

19
Photo 3 : Unité architecturale racinaire du palmier à huile. Dessin partiel du système racinaire d'un palmier âgé de 10
ans avec les 8 types racinaires. La perche du récolteur mesure 3,5 m. Les x indiquent des mortalités d’axes suivis ou non
de réitérations. D’après JOURDAN & REY (1997a).

20
1.4.2. Stipe

Le stipe est l’organe qui prolonge le plateau racinaire. Il est surmonté d’un bouquet foliaire
qui protège fortement l’apex végétatif du palmier à huile. Le diamètre du stipe varie fortement en
fonction de l’origine génétique et des conditions agropédoclimatiques. Le stipe peut atteindre 15 à 35
m de hauteur et demeure toujours droit (Figure 4).

Jusqu’à 15 à 20 ans, les bases pétiolaires des feuilles coupées ou tombées restent adhérentes
au stipe. Cela favorise le développement de nombreux épiphytes (fougères) dans l’angle d’insertion
entre le chicot et le stipe. Par la suite, les bases pétiolaires se détachent et le stipe perd son aspect
écailleux. Il devient donc gris foncé et lisse, laissant apparaître les cicatrices des bases pétiolaires
La croissance du stipe s’effectue en deux étapes. La première étape se fait radicalement et s’achève
vers quatre ans et demi. La deuxième, verticale, est très lente au jeune âge, et s’accélère à partir de 4
ans, puis ralentit vers 15 ans.

1.4.3. Système foliaire

La disposition des feuilles du palmier à huile adulte se présente sous la forme d’une houppe
d’une cinquantaine de palmes (Figure 5). Deux feuilles successives sont séparées par un angle de
137° environ (JACQUEMARD, 1995).

Une même spire porte les feuilles n° 1 ; 9 ; 17 ; 25 ; 33, et ainsi de suite. Les feuilles d’un
palmier à huile adulte sont disposées sur 8 spires. La feuille de rang 9, est séparée de la feuille de
rang 1 par 7 feuilles intermédiaires.

La spirale chronologique de formation des feuilles, vue de face, tourne, soit dans le sens
contraire des aiguilles d’une montre, et donne alors des spires foliaires qui sont descentes à droite,
soit dans le sens des aiguilles d’une montre, et donne, dans ce cas, une spire à gauche. Le sens de
rotation de la spire est établi de façon définitive pour un palmier à huile donné et obéit à un
déterminisme qui n’est pas encore connu.

Les feuilles forment une couronne de 40 à 50 feuilles pennées, archées, pouvant mesurer 10,
voire 12 m de long. Les folioles sont au nombre de 250 à 300 par feuilles sur un palmier à huile
adulte. Elles sont réparties à peu près également de part et d’autre du rachis. La longueur des folioles
varie selon leur situation sur le rachis. Celles de la partie centrale, les plus longues, peuvent mesurer
jusqu’à 120 cm. Leur largeur varie de 4 à 6 cm (JACQUEMARD, 1995). La jonction du rachis et du
pétiole est appelée "point C". Les folioles les plus proches du point C sont rudimentaires. Le "point
B" se trouve à l’endroit où la gouttière du rachis disparaît pour être remplacée par une arête aiguë.
L’extrémité distale du rachis est appelée "point A" (Figure 6).

21
Couronne portant
des feuilles et des
régimes

Stipe écailleux

Rond de 4 m de
diamètre autour
du palmier à huile

Figure 4 : Palmier à huile adulte portant des feuilles et des régimes (LOUBAO, 2017)

Figure 5 : Organisation foliaire du palmier à huile (JACQUEMARD, 1995)


(D :droite, G :gauche)

Figure 6: Schéma d'une feuille de palmier à huile à l'échelle 1/100 (TAILLIEZ et BALLO, 1992)

22
La surface foliaire caractérise un matériel végétal donné et renseigne fort utilement sur les
conditions de culture du palmier à huile, notamment, la nutrition minérale. La mesure de la surface
foliaire et de la longueur du palmier à huile a été codifiée par HARTLEY en 1988.

1.4.4. Inflorescences

Le palmier à huile est une plante monoïque et allogame stricte (JACQUEMARD, 1995). Le
même individu porte à la fois des inflorescences mâles et des inflorescences femelles. Elles naissent
à l’aisselle des feuilles. Les spadices des deux sexes ont la même disposition. Ils sont portés sur un
pédoncule robuste, dressé et comprimé. Le spadice est entièrement enfermé, à l’état jeune, dans une
spathe qui s’ouvre en deux valves opposées. Chaque valve de la spathe a la forme d’une nacelle
lancéolée.
- Inflorescences femelles
L’inflorescence femelle, à l’état jeune, est renfermée dans la spathe. Elle rappelle la forme du
spadice mâle, mais le pédoncule est plus court et le contour est plus massif et presque sphérique.
Cette inflorescence mesure 15 à 35 cm de long et 5 à 10 cm de largeur. Sur l’axe de l’inflorescence
s’insèrent 100 à 150 épis femelles dont les insertions se font suivant une spirale décrivant 8 à 12
tours (Figure 7). Ces épis sessiles, linéaires et ascendants, sont placés sur 10 à 12 rangées. Tous se
terminent par une longue épine robuste, dépassant les fleurs supérieures de 2 à 4 cm. Chaque épi
porte 6 à 40 fleurs insérées à l’extérieur.

- Fleurs femelles

Elles sont beaucoup plus grandes que les fleurs mâles. Chaque fleur est insérée à l’aisselle
d’une bractée. Les sépales et les pétales sont au nombre de 3. Les premiers sont scarieux et, les
seconds, oblongs, mesurent jusqu’à 15 cm de long. L’ovaire, ovo-cylindrique, de 6 mm de long et 4
mm d’épaisseur, est entièrement caché par le périanthe au moment de la floraison. Cet ovaire ne
présente qu’une loge (ou exceptionnellement 2 à 3 loges), de coloration variable, et est surmonté
d’un style épais. Il est terminé par 3 stigmates arqués. On donne le nom de régime au spadice dont
les fruits se sont développés. Un très grand nombre de fleurs avortent dans chaque régime.

Parmi les fleurs avortées, il en est qui ont subi un commencement de développement. Leur
croissance s’arrête quand elles ont la taille d’un haricot par exemple. Ses fruits anormaux persistent
sur le régime jusqu’à maturité.

23
A ce moment, leur péricarpe est rouge et peu huileux, mais ne renferment pas de graine. Ils
constituent les fruits dits parthénocarpiques.

Les fruits de tout régime mûrissent presque en même temps. Le fruit mûr est une drupe
sessile, ovoïde, puis tronquée au sommet duquel persiste le style desséché. La structure du fruit est la
suivante : sous un épiderme lisse et très cutinisé (péricarpe), existe une pulpe (mésocarpe), jaunâtre,
huileuse, traversée par des fibres étroites, allant d’un pôle à l’autre.

La pulpe, d’épaisseur variable, se trouve un noyau (endocarpe) ovoïde. La graine occupe toute la
cavité de l’endocarpe. Il existe presque toujours une seule graine par fruit. Quand
exceptionnellement, l’on observe plusieurs amandes dans un endocarpe, elles ont une taille réduite et
sont séparées par des septas sclérifiés, de sorte qu’on dénombre autant de loges que de graines. Dans
la partie supérieure de la graine se trouve un embryon droit, inséré dans une petite cavité recouverte
par un opercule. YAO et al, (1995) ont décrit la chronologie de développement d’une inflorescence
de palmier à huile, du stade d’ébauche jusqu’à la mort naturelle de la feuille porteuse. Au départ, un
amas cellulaire se développe à l’aisselle des feuilles lorsque celles-ci sont à l’état d’ébauche. Cet
amas cellulaire donnera une future inflorescence dont le sexe est déterminé environ deux ans avant
sa floraison. L’examen de la chronologie de la mise en place d’une inflorescence montre que, dans le
primordium floral, les inflorescences mâles ou femelles apparaissent toujours à l’aisselle de la feuille
de rang 4 (Tableau I).

- Inflorescences mâles

L’inflorescence mâle forme une masse ovoïde, mesurant 15 à 25 cm de longueur. Sur le


rachis central s’insèrent 100 à 150 épis florifères libres, dressés, imbriqués les uns au-dessus des
autres, à insertions disposées suivant une spirale à tours très serrées, et sur 18 à 20 rangs verticaux
(Figure 8).

- Fleurs mâles

Chaque fleur mâle est enfoncée dans une crypte creusée à l’aisselle de chaque bractée, formée
par la soudure de la base des bractées. La crypte s’entrouvre légèrement par écartement de la bractée
axillante, seulement au moment de l’anthèse, et par suite de l’intervention de certains insectes. La
fleur est oblongue et mesure 3,5 mm de longueur. Elle comprend 3 sépales et 3 pétales libres. Les
étamines, au nombre de 6, sont à filets courts, soudés à la base. A maturité, elle dégage une forte
odeur d’anis.

24
TABLEAU I : Chronologie de développement d'une inflorescence de palmier à huile

Années Mois N° de feuille Stade de développement de l’inflorescence


2 4 - Formation de l’ébauche florale
6 12 - Ebauche visible à l’œil nu, après dissection
9 18 - Formation de la spathe externe
1
12 27 - Soudure des lèves de la spathe externe
14 29 - Soudure des lèves de la spathe interne
16 33 - Individualisation de l’inflorescence
20 40 - Individualisation des épis
2
24 50 - Sexualisation de l’inflorescence
30 60 - Ouverture de la feuille
32 67 - Avortement possible de certaines inflorescences
3
36 74 – 75 - Ouverture de la spathe externe
38 76 - 77 - Ouverture de la spathe interne (floraison, fécondation)
44 90 - Maturité et récolte des régimes
48 96
4
50 100 Mort naturelle de la feuille
Source : YAO et al. 1995

25
Figure 7 : Inflorescence femelle du palmier à huile

Figure 8 : Inflorescence mâle du palmier à huile

26
Source : KOH et WILCOVE (2008)

Figure 9: Aires actuelles de culture du palmier à huile dans le monde

27
CHAPITRE II : AIRES DE CULTURE ET IMPORTANCES ECONOMIQUES

2.1. Aires de culture du palmier à huile

2.1.1. Aires de culture dans le monde

Le palmier à huile est une plante pérenne des régions tropicales humides. A l’état sauvage, il
se rencontre fréquemment dans tout le domaine guinéen où il est également présent en lisière.
Actuellement, il est cultivé dans différents pays de la zone intertropicale, précisément, entre les
tropiques du cancer et du capricorne. Aujourd'hui, le palmier à huile est cultivé dans environ 43 pays
à travers la zone intertropicale (Figure 9).

2.1.2. Aires de culture en Côte d’Ivoire

Le verger actuel est situé dans le Sud (Sud-Est, Sud-Centre, Sud-Ouest) de la Côte d’Ivoire,
où sont réunies les meilleures conditions de pluviométrie (ANONYME, 2006) pour la culture du
palmier à huile. A ce jour, il existe plus de 350 000 hectares, répartis entre les palmeraies
industrielles (108 500 ha, soit 31 %) et les palmeraies dites villageoises (241 500 ha, soit 69 %)
(ANONYME, 2017).

Les plantations industrielles appartiennent à cinq sociétés agro-industrielles (PALMCI,


PALMAFRIQUE, PHCI, SIPEF-CI et SOGB) et au CNRA. Au niveau industriel, PALMCI détient
plus de 50 % du verger. Les plantations villageoises appartiennent à 32.000 exploitants individuels.
Les superficies comprises entre 1 et 10 ha représentent 53 % de ces plantations et appartiennent à 90
% des planteurs. Seulement 10 % des planteurs ont des parcelles dont les superficies sont supérieures
à 10 ha (ANONYME, 2017).

2.1.3. Matériel végétal de palmier à huile utilisé en Côte d’Ivoire

Le matériel végétal de palmier à huile utilisé en Côte d’Ivoire est une semence sélectionnée
par le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA). Il s’agit essentiellement d’hybrides
mendéliens de type Tenera, issus de croisements Dura x Pisifera dont la précocité et le potentiel de
production actuels sont, respectivement, de trois ans et de 25 tonnes de régimes à l’hectare et par an
(ANONYME, 2006).

Ce matériel végétal est aussi reconnu pour sa résistance à la Fusariose, et donc conseillé pour
les replantations. La teneur en huile de ce matériel est de 26 %. Pour que le matériel végétal ne soit
pas un facteur limitant, il faut disposer de semences de qualité de palmiers à huile sélectionnés,
principalement, par le CNRA (COCHARD, 2001).

28
2.2. Importances économiques
2.2.1. Utilisation des produits issus du palmier à huile

De nombreux produits sont extraits du palmier à huile

 L’huile de palme est un élément de base de l'alimentation dans de nombreux pays en


développement. Il est aussi un pilier central du développement rural dans certains pays
tropicaux, ainsi qu'un générateur d'emplois et de revenus. L’accroissement de la production
d’huile de palme en Côte d’Ivoire a eu certainement de nombreux impacts positifs sur la
création d’emplois, directs dans les plantations, et indirects dans les activités connexes
(transformation, transport, construction, approvisionnement, maintenance). Même si environ
80 % de la production mondiale actuelle d'huile de palme sont utilisés pour l'alimentation, les
utilisations non alimentaires sont de plus en plus importantes. Ces différentes utilisations
contribuent à augmenter la demande et à augmenter le prix de l'huile de palme. Son
utilisation dans les savons, les détergents, les cosmétiques, les produits pharmaceutiques, les
produits ménagers et industriels n'a cessé de croître en raison de l'abandon de produits à base
de pétrole.

 L’huile de palmiste, de couleur jaune clair à l’état liquide, est extraite des graines
décortiquées et à haute teneur en acides. Elle est utilisée en alimentation et dans l'industrie
(savons, lubrifiants, etc.).

 Les rafles peuvent servir de combustible ou être utilisées en paillage autour des jeunes
palmiers à huile, après un traitement approprié (essorage, broyage).

 Les coques des palmistes donnent, après carbonisation, un charbon de très haute qualité,
utilisable pour la fabrication du charbon actif.

 Les boues solides issues des centrifugations, les boues de décantation, les fibres et le
tourteau de palmiste sont utilisés dans les rations alimentaires des bovins et porcins.

 La sève donne le vin de palme qui, après fermentation complète, puis distillation, donne un
alcool alimentaire ou pharmaceutique.

 Les stipes des vieux palmiers à huile sont utilisés en ébénisterie ou comme bois de charpente
pour les constructions légères.

29
2.2.2. Utilisation traditionnelle du palmier à huile en Côte d’Ivoire

Le palmier à huile connaît de nombreuses utilisations traditionnelles. Chacune de ses parties


peut être utilisée. L’utilisation la plus courante est l’extraction de l’huile de la pulpe du fruit
(mésocarpe), qui fournit l’huile rouge ou huile de palme. L’huile de palmiste, de couleur blanc
crème, est extraite de l’amande.

Ces deux huiles sont beaucoup utilisées pour préparer les sauces, mais interviennent aussi
dans la fabrication du savon traditionnel. L’huile de palmiste sert aussi à enduire le corps des enfants,
ainsi que celui des femmes ayant nouvellement accouché.

Avant l’avènement de la lampe à pétrole, c’est avec l’huile de palme (l’huile rouge) que les
populations de la zone forestière ivoirienne s’éclairaient. Les fibres de la pulpe, ainsi que les coques,
sont d’excellents combustibles dont l’on se sert pour allumer le feu. Elles servent aussi de substrat à
champignons (Volarielle volvacea). Les folioles servent à la fabrication des balais et à la confection
des toits. La nervure principale ou rachis sert à fabriquer des claies ou encore à produire de la
potasse : le sel d’autrefois.

En pharmacopée traditionnelle, la nouvelle feuille et le bourgeon du palmier à huile sont


utilisés dans la composition d’un remède pour soigner la toux des enfants. Le palmier à huile joue un
rôle important dans les coutumes et rites de certaines ethnies de Côte d’Ivoire (Baoulé, Bété, Guéré,
Wobé, Yacouba, etc.). Les palmes du palmier à huile sont souvent l’expression de la louange et de la
reconnaissance. Elles sont aussi utilisées pour délimiter la sphère du sacré. Les palmes jouent
également un rôle religieux (fête des rameaux chez les chrétiens) et social (symbole du pardon dans
le règlement de conflit).

2.2.3. Industries de transformation

La totalité des régimes récoltés dans les plantations industrielles et villageoises sont traités
dans vingt huileries de première transformation, d’une capacité totale de 600 tonnes par heure
appartenant à 5 entreprises. La quasi-totalité de la production d’huile de palme brute est absorbée
localement. Celle-ci est transformée par quatre raffineries qui sont : UNILEVER, COSMIVOIRE,
ADAM AFRIQUE et COSAV. Toutes les productions ivoiriennes, environ 400.000 tonnes d’huile
de palme brute sont traitées annuellement dans ces raffineries.

30
2.2.4. Production et commerce mondiales

Le palmier à huile possède un rendement à l’hectare plus élevé que tout autre oléagineux.
Entre 2001 et 2006, le rendement mondial moyen cumule de l’huile de palme et de palmiste était de
4,2 tonnes par hectare et par an, contre 0,4 tonnes pour l’huile de soja et 0,6 pour l’huile de Colza
(USDA, 2007). Aussi assiste-t-on actuellement à une montée en flèche de la production industrielle
d’huile de palme : à l’échelle mondiale, elle a augmenté en moyenne de 2,5 millions de tonnes par an
depuis 10 ans, pour atteindre 50,5 millions de tonnes en 2011 (OIL WORLD, 2012).

La demande vient principalement des puissances économiques en plein ‘’boom’’ que sont la
Chine et l’Inde. Coté offre, l’Inde ne produit de l’huile de palme que de façon marginale. Ni la
chine ni l’Union Européenne ne cultivant le palmier à huile, la vaste majorité de la demande
mondiale n’est satisfaite que par la Malaisie et l’Indonésie, qui en ont produit au total 43 millions de
tonnes en 2011. Une poignée de pays en produise, environ un million de tonnes par an.

En Afrique, continent sur lequel les entreprises qui développent des plantations de palmiers à
huile se focalisent aujourd’hui, seul le Nigéria génère des quantités significatives d’huile de palme
avec environ 930 000 tonnes par an. En Côte d’Ivoire, cette spéculation couvre une superficie de
300 000 ha avec une production annuelle d’huile de palme d’environ 400 000 tonnes. Le chiffre
d’affaires de la filière palmier à huile en Côte d’Ivoire a été estimé à plus de 500 milliards de Francs
CFA. Il est le premier producteur de l’UEMOA avec environ 90% des quantités totales
consommées). Environ 20% de la production est exportée sous forme d’huile brute, le reste étant
utilisé par les industries locales dont 40% des produits finis sont exportées (margarine, huile de
palme savon, etc.,). On estime à 2 millions soit 10% de la population ivoirienne, le nombre de
personnes tirant l’essentiel de leurs revenus du palmier à huile. En effet, la production, la
transformation et le transport des produits du palmier génèrent directement ou indirectement 200 000
emplois réguliers donc en comptant les familles 2 000 000 de personnes concernées.

Dans les conditions actuelles du marché, la demande mondiale excède l’offre et elle ne
montre aucun signe d’essoufflement. Certains experts estimaient même que d’ici 2025, il faudra
produire jusqu’à 63 millions de Tonnes d’huile de palme par an soit une augmentation de 20 millions
de Tonnes par rapport à la période 2007-2008 (THE STAR, 2011). Cette demande tient, en grande
partie, à la consommation croissante d’agro carburants. A elle seule, l’Europe aura besoin de plus
d’un cinquième de la production actuelle mondiale d’huile végétale pour remplacer 10% de la
demande en carburant d’origine fossile pour le transport routier d’ici 2020, conformément à une
directive européenne de 2009.

31
CHAPITRE III : GENERALITES SUR LA FUSARIOSE VASCULAIRE

3 .1. Historique sur la fusariose vasculaire

Le genre Fusarium a été décrit pour la première fois par Link en 1809. La détermination des
Fusarium, comme celle des autres champignons imparfaits été basée essentiellement, et jusqu’à ce
jour, sur les critères morphologiques (pigmentation, aspect du mycélium, présence ou absence des
spores, taille, forme, nombre de cloisons, etc.). Le genre Fusarium est économiquement très
important car il regroupe beaucoup d'espèces phytopathogènes susceptibles d’attaquer un grand
nombre de plantes.

La fusariose du palmier à huile fut signalée pour la première fois par WARDLAW en 1946 au
Zaïre. La même année un Fusarium oxysporum a été isolé des palmiers malades (WARDLAW,
1946). Plus tard FRASELLE (1951) a pu reproduire la maladie en inoculant ce Fusarium oxysporum
à des plantules de palmiers. Fusarium oxysporum est certainement l’espèce de Fusarium la plus
répandue dans la nature. Il est présent dans les sols du monde entier où il se comporte soit en
parasite, soit en saprophyte. Il a de nombreuses formes spécialisées qui s’attaquent à une seule
culture.

Fusarium oxysporum est l’espèce qui comporte des formes phytopathogènes les plus
fréquentes et les plus importantes de la microflore fongique des sols cultivés. La maladie a été
reconnue au Nigeria (WARDLAW, 1948), en Côte-d'Ivoire (BACHY et FEHLING, 1957), au
Congo Brazzaville et au Dahomey.

3.2. Systématique

Fusarium oxysporum se distingue des autres espèces de Fusarium par la production


abondante de microconidies, rassemblées en fausse tète à partir de monophialides courtes. Seule la
reproduction asexuée est connue chez cette espèce. ; Ce qui la place dans le groupe des
Deutéromycètes.

32
3.3. Symptômes

La manifestation des symptômes de la fusariose du palmier est extrêmement variable; elle


dépend essentiellement de l’âge de la plante et du stade de l’infection. Les descriptions déjà publiées
sont rarement exhaustives.

3.3.1. Sur le palmier de 1 à 4 ans avant l’entrée en production

- Le jaunissement et le brunissement d’une feuille moyenne de la couronne est le symptôme


caractéristique de la fusariose au jeune âge ;

-Ce symptôme se manifeste ensuite sur les feuilles voisines de même niveau et sur les feuilles basses
(Figure 10) ;

- Les fibres brunes, localisées sur un secteur sont visibles sur une coupe transversale du stipe ;

- Les racines sont saines, quelques racines présentent un cylindre central brun ;

- La mort peut intervenir rapidement par dessèchement total du plant en 2 mois environ ;

- Des remissions partielles sont possibles, les feuilles sont courtes, le palmier reste rabougri. Des
remissions totales existent lorsque le jaunissement initial reste localisé sur une seule feuille. Les
fibres brunes persistent dans le stipe (infection latente) ;

- Le jaunissement d’une feuille ou de plusieurs feuilles, localisées dans un secteur de la couronne,


peut être confondu avec une attaque de Rhynchophores. On le vérifiera soit par dissection du stipe,
soit par une observation attentive de la base du stipe, la présence de larves de Rhynchophores se
manifestant soit par un bruit de grattement dans le stipe soit par la présence de déchets de fibres sur
le sol.

33
Figure 10 : palmiers présentant les signes d’atteinte de la fusariose

34
3.3.2 Sur le palmier en production

a- Symptômes typiques

- Les feuilles basses sont sèches. Le rachis est cassé au tiers environ à partir de la base et les
feuilles pendent le long du stipe (Figure 11).
- Des fibres brunes peuvent être décelées sur une coupe d’un pétiole d’une feuille en cours de
dessèchement.
- Les jeunes feuilles ont une croissance ralentie, jaunissent et sont souvent rabougries,
- Une section du stipe pratiquée à 1m du sol laisse apparaitre des fibres brunes généralement
plus nombreuses à la périphérie qu’au centre et souvent sur un seul secteur plus ou moins
étendu.
- Les racines sont généralement saines, un petit nombre possède un cylindre central brun à
noir.
- La mort du palmier peut intervenir 3 à 4 mois après l’apparition des premiers symptômes par
dessèchement généralisé du feuillage.

b- Symptômes chroniques

- Ces symptômes résultent d’une rémission partielle des symptômes typiques et traduisent une
certaine forme de tolérance de la plante.
- Les feuilles sèches tombent, puis le palmier émet 2 ; 3 à 4 flèches qui ne s’ouvrent que très
lentement. Le stipe se rétrécit et évolue en «pointe de crayon».
- Les fibres brunes sont abondantes dans le stipe, mais exceptionnellement dans les pétioles.
- Le palmier peut encore produire de petits régimes.
- Le système racinaire est réduit, des racines présentent un cylindre central brun.
- Les symptômes chroniques se maintiennent parfois plusieurs années, le palmier meurt
souvent à la faveur d’une saison sèche accentuée.

35
Figure 11 : Palmier adulte présentant les signes d’atteinte de la fusariose

36
3. 3.3 Sur les plants de pépinière

En pépinière, la maladie est très rare ; elle se traduit souvent par un ralentissement de la
croissance et un jaunissement des jeunes feuilles, le « pseudobulbe » renferme des vaisseaux
bruns.

En prépépinière, la fusariose est tout à fait exceptionnelle. On peut la provoquer en inoculant


de jeunes plantules de palmiers (stade 1 feuille), les symptômes apparaissent environ 4 à 8
semaines après inoculation; ils se traduisent par un rabougrissement et un jaunissement des
jeunes feuilles et souvent ils entrainent la mort de la plante. La section du pseudobulbe présente
des tissus bruns correspondant aux zones infectées par le parasite.
Le Tableau II résume les différentes formes d’expressions de la fusariose.

37
TABLEAU II : Manifestations de la fusariose à différents stades du développement du palmier à huile

Feuilles Feuilles Feuilles


Fusariose Symptômes Flèche Pétioles Stipes Racines Régimes
basses moyennes hautes
Palmier en Symptômes Sèches Courtes + - FB+ - FB+ Saines cc Normaux parfois
production typiques cassées jaunissantes normales brun rare secs

Symptômes 3 à 6 + - saines Petits parfois


chroniques fermées FB- FB+ cc brun secs
Jeune âge présent

FB+ + - Inflorescence
1 à 4 ans Normale FB+ en saines cc et//ou régimes +
secteur brun - développées
Rabougries Courts Saines cc
Pépinière* Normales Normales Rabougrie FB+ -
jaunissantes FB brun

Pré Saines cc
Normales Rabougries Courts FB+ -
pépinière* brun
FB=fibres brunes CC=cylindre central *=manifestation rare à ce stade

38
3.4. Dégâts

3.4.1. En première génération

- Sur forêt, les premiers symptômes n’apparaissent en général pas avant 6 – 7 ans, parfois 10 ans
- Sur recru ou sur cultures vivrières, en sol appauvri, la manifestation de la maladie peut être plus
précoce

3.4.2. En replantation

- En zone non fusariée, elle est plus tardive, 6 - 7ans ;


- En zone fusariée, la fusariose peut apparaitre dès la première année de plantation.
L’évolution dépend de la nature du matériel végétal et des facteurs du milieu. Les dégâts occasionnés
par la maladie dépendent au moins de 3 facteurs :
- L’origine génétique de matériel végétal, de loin l’élément le plus important dans l’apparition
de la maladie ;
- Le précèdent cultural (sous forêt primaire, la maladie apparait tardivement alors que sur le sol
appauvri par des cultures et en deuxième génération de palmier, la fusariose peut apparaitre
rapidement) ;
- Les techniques culturales. Dans les conditions les plus favorables (matériel végétal sensible,
dans un site hautement prédisposant à la maladie) 50% des arbres peuvent être atteints par la
maladie. Les dégâts qu'elle cause peuvent être plus importants. GULDENTOPS (1962) signale au
Zaïre des plantations de dix ans où la moyenne des palmiers disparus ou en voie de disparition atteint
25%. Sur la Plantation Expérimentale ROBERT Michaux de l'IRHO. à Dabou, le pourcentage
moyen annuel de palmiers fusariés s'élève à 1%.

L'effet de la lignée est extrêmement important et, si certains croisements présentent déjà 40%
d'arbres fusariés à 8 ans, d'autres en revanche, sont beaucoup plus résistants et n'en renferment que 3 à 4 au
même âge. Dans une parcelle de 6,25 ha contenant 20 % de palmiers morts ou atteints de fusariose, on a pu
évaluer que les pertes représentent 12 % de la production moyenne cumulée pendant les quatre premières
années.
Tout cela en fait sans aucun doute la maladie cryptogamique la plus importante du palmier à huile en
Afrique. En Côte d'Ivoire, on peut estimer qu'elle occasionne chaque année la disparition d'environ 1 000
palmiers dans la seule savane de Dabou. Son apparition récente dans les plantations des zones forestières
périphériques de la savane ou dans la plantation de l'IRHO à La Mé prouve en particulier que la maladie
peut exister en zone forestière et qu'elle est une menace pour les quelques 60 000 ha de palmiers à huile de
la SODEPALM déjà plantés.

39
Dans le cas d'une maladie vasculaire, la recherche de matériel végétal résistant est le seul moyen
efficace de lutte. Des observations déjà anciennes sur le terrain et des contaminations de jeunes plants par
Fusarium oxysporum avaient montré que des différences de sensibilité existaient. Ces résultats ont été
exploités et en s'inspirant d'une méthode utilisée par PRENDERGAST (1963), des tests ont été mis au point
et effectués à grande échelle dans le but de produire des lignées résistantes.

3.5. Resistance aux maladies

Le palmier à huile est soumis à 3 grandes maladies endémiques de régions bien déterminées. Deux
de ces maladies sont dues à des champignons du sol : une Fusariose et une pouriture à Ganoderma. Une
autre, la pourriture sèche du cœur (PSC) est d’origine inconnue.

La maladie de la Ganoderma bonisense, il provoque des pertes importantes et constitue un frein


majeur à la durabilité des replantations en Asie du Sud - Est. Certaines pratiques culturales (travail de terrain
avant la replantation, éradication des palmiers malades en cours de culture) réduisent son incidence. Les
symptômes de cette maladie sont la pourriture basale du stype et le jaunissement de la couronne foliaire.

L’émission à la base du stype de sporophores, fructification du champignon est fréquente. Le


Ganoderma existe en Afrique et en Amérique Latine, avec une moindre incidence. Les recherches sont plus
récentes car, ce n’est qu’au début des années 2000 qu’a pu être confirmée en Indonésie l’existence de source
de résistance. Il est possible d’inoculer le champignon artificiellement et d’obtenir des symptômes sur des
plantules âgées de 3 mois. La corrélation avec le champ reste à établir pour valider complètement la
procédure d’inoculation.

La pourriture sèche du cœur (PSC), dont l’origine n’est pas encore connue, nécessite de réaliser des
hybridations interspécifiques entre l’espèce traditionnelle (Elaies guineensis) et une autre espèce proche
mais résistante, originaire d’Amérique Latine (Elaies Oleifera),

La fusariose vasculaire est la pathologie fongique la plus grave en Afrique de l’Ouest (RENARD et
FRANQUEVILLE (de), 1989). De rares foyers ont été repérés au Brésil et en Equateur.

L’Asie du Sud - Est, première zone de production de palmier à huile reste épargnée à ce jour. Cette
maladie est causée par un champignon du sol Fusarium oxysporum f.sp Elaeidis. Ce champignon pénètre par
les racines puis migre dans le xylème qu’il obstrue. Il provoque un dépérissement plus ou moins rapide et
souvent la mort du palmier. Compte tenu de la dispersion de l’agent pathogène dans le sol et de l’importance
des surfaces contaminées, aucune méthode de lutte chimique ne peut être économiquement envisageable. En
revanche, seule une lutte génétique permet de donner des résultats satisfaisants. Des tests précoces réalisés
sur des plantules, par l’inoculation de spores de Fusarium oxysporum, permet d’identifier des croisements et
des géniteurs tolérants à la maladie (RENARD et al, 1972).

40
PARTIE IV : MATERIELS ET METHODES

4.1. Matériels

4.1.1. Site de l’étude

L’étude a été réalisée à la station d’expérimentation et de production Robert Michaux de Dabou du


Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), Côte d’Ivoire (Figure 12). Cette station, située à 60
km à l’Ouest d’Abidjan, est spécialisée dans la sélection de matériel végétal de palmier à huile tolérant à la
fusariose.

4.1. Matériels utilisés

- Matériels de laboratoire

Boîte de Roux, coton hydrophile, éprouvette graduée, pissette. Produits chimiques (cristal, glucose,
eau déminéralisée, phosphate mono-potassique, sulfate de fer, sulfate de magnésium).

Matériel végétal

Le matériel végétal est composé de deux catégories. Il s’agit des catégories J1942 et C2501. La
catégorie J1942 (Tableau III) est composée des lignées LM 19198 et LM 23543. Tant dis que la catégorie
C2501 (Tableau IV) est composée des lignées LM 11076, LM 19614, LM 19622, LM 20258 et LM 21189.
En ce qui concerne la catégorie J1942, il y a 46 croisements et 53 croisements pour la catégorie C2501.

41
Figure 12 : Site d’études CNRA station Robert Michaux Dabou

42
TABLEAU III: Liste des croisements utilisés pour le test de fusariose de la catégorie J1942.

LIGNEES CROISEMENTS
FEMELLES MALES
LM 6818D LM 12406P LM 12676P LM 13546P
LM 6823D
LM 6844D
LM 6848D
LM 6857D
LM 6872D
LM 6875D
LM 6879D
LM 19198
LM 6881D
LM 6888D
LM 6894D
LM 6905D
LM 6906D
LM 6912D
LM 6915D
LM 6925D
LM 6930D
LM 15319D LM 0556P LM12406P LM12676P LM17992P LM17997P
LM 18303D
LM 18307D
LM 18310D
LM 18315D
LM 18325D
LM 18326D
LM 18332D
LM 18335D
LM 18346D
LM 18353D
LM 18354D
LM 18357D
LM 23543 LM 18358D
LM 18364D
LM 18368D
LM 18369D
LM 18372D
LM 14572D
LM 18300D
LM 18313D
LM 18318D
LM 18319D
LM 18321D
LM 18337D
LM 18352D
LM 18362D
LM 18375D
LM 18376D

43
TABLEAU IV : Liste des croisements utilisés pour le test de fusariose de la catégorie C2501

LIGNEES CROISEMENTS
FEMELLES MALES
LM 11076 LM 12291D LM 17966P
LM 19614 LM 19025D LM 17952P
LM 17749D LM13019P LM13137P LM17899P LM17901P LM17933P LM17951P LM17963
LM 17752D
LM 17754D
LM 17755D
LM 17757D
LM 19622 LM 17767D
LM 17768D
LM 17770D
LM 17772D
LM 17775D
LM 18209D DA7133P DA7173P LM13021P LM13545P LM17907P LM17955P
LM 18212D
LM17962P LM17963P
LM 18214D
LM 18219D
LM 18220D
LM 18221D
LM 18225D
LM 18231D
LM 20258
LM 18236D
LM 18239D
LM 18246D
LM 18249D
LM 18250D
LM 18265D
LM 18293D
LM 18297D

LM 18177D LM13560P LM13563P LM1766P LM17914P LM17933P LM17947P


LM 18179D
LM 18180D LM17949P LM17951P LM17953P LM17955P LM17963P LM17966P
LM 18135D LM17968P LM17969P
LM 18138D
LM 18139D
LM 18142D
LM 18143D
LM 18164D
LM 18170D
LM 18189D
LM 18194D
LM 21189 LM 18199D
LM 18140D
LM 18150D
LM 18161D
LM 18163D
LM 18165D
LM 18166D
LM 18168D
LM 18171D
LM 18177D
LM 18182D
LM 18195D
LM 18202D

44
4.2. Méthodes

4.2.1. Préparation de l'inoculum

Quatre souches de Fusarium oxysporum f. sp. Elaeidis isolées à partir de quatre palmiers fusariés sont
utilisées pour la préparation de l'inoculum.

Les souches sont cultivées en boîtes de Roux quinze à vingt jours sur 100 ml de milieu liquide stérile
(Figure 13) de composition suivante : glucose 30 g, nitrate de sodium 2 g, phosphate monopotassique 1,4 g,
sulfate de magnésium 0,75 g, sulfate de fer 1 cristal, eau déminéralisée 1 000 ml (PRENDERGAST 1963).
L'inoculum proprement dit est réalisé par mélange en parties égales des cultures des quatre souches puis par
broyage du mycélium pendant trente secondes au mixer. De ce broyat, l'équivalent d'une boîte de Roux est
étendu avec quatre litres d'eau. L'inoculum de l'année était autrefois constitué de deux souches isolées et
inoculées l'année précédente et de deux nouvelles souches.

Depuis trois ans, une modification a été apportée. Les souches monospores qui servent à préparer
l'inoculum sont conservées sur terre stérile si bien que les mêmes souches peuvent être inoculées dans les
différents tests sans risquer une perte du pouvoir pathogène toujours possible lorsque les souches sont
maintenues sur un milieu gélosé et repiquées régulièrement.

4.2.2-Processus d’inoculation

4.2.2.1. La réception des plants

Le processus d’inoculations démarre par la réception des plants. Dès lors qu’ils sont reçus, des
planches de 160 plantules par croisement sont mises en place (Figure.14).

4.2.2.2. Le tirage au sort

Cette étape est effectuée par le Responsable du Programme Palmier. Chaque plant recevra 20 ml
d’inoculum (Figure 15).

45
Figure 13 : Culture mono blocs Figure 14 : Disposition des plants par blocs

Figure 15 : Fusarium dilué prêt à l’emploi Figure 16 : Rinçage du collet à l’eau propre

46
4.2.2.3. Pose des plantules
Des dispositions sont prises avant l’administration de l’inoculum.
- Le grattage
Consiste à blesser, à faire une ouverture sur le collet et à laisser pénétrer l’inoculum.
- Le rinçage
Procéder qui consiste à nettoyer à l’eau simple le tronc blessé de la plantule afin de la débarrasser de toutes
impuretés (Figure.15).

4.2.2.4- Inoculation en prépépinière.

Un mois et demi après repiquage de la graine germée, alors que les plantules ont une feuille à une
feuille et demie, on verse sur les racines adventives après rinçage 20 ml d'inoculum (Figures 16 a et b), puis
les racines sont recouvertes de terre (Figure. 17). Chaque lignée est représentée par 160 plantules disposées
par parcelles élémentaires de 40 plantules dans 4 blocs. Un apport de 20 ml par plants est effectué par des
agents puis les trous sont refermés par de la terre puis arrosé.

4.3. Définition de l’Indice de fusariose

Le comportement d’une lignée est défini par rapport au pourcentage moyen des plants fusariés dans
l’ensemble d’un test. A chaque lignée correspond donc une valeur obtenue par la formule suivante :

I= % des plants fusariés de la lignée A x 100


% des plants fusariés de l’ensemble des lignées

Dans ces conditions, les lignées ayant les indices faibles sont les plus résistantes à la fusariose et l’on
admet qu’une bonne estimation du seuil limite pour une lignée dite résistante se situe à l’indice moyen 100.

47
Figures 17 a et b : Inoculation du Fusarium aux plantules

Figure 18 : Fermeture des racines avec de la terre

48
4.4. RESULTATS

4.4.1. Lecture du test

Quatre mois et demi après inoculation en pré pépinière, les symptômes foliaires de la fusariose sont
enregistrés à titre indicatif dans un tableau.

Les pseudobulbes sont coupés de manière à noter avec précisions et indépendamment de toute
appréciation parfois délicate, des symptômes foliaires, le brunissement des vaisseaux qui correspond à la
présence du parasite dans la plante. Chaque lignée peut alors être caractérisée par un pourcentage de plants
fusariés répertorié lors de la phase de dépouillement dans un tableau.

4.4.2. Classement des lignées

La fin du test nous permet de classer différentes lignées par un ordre de sensibilité croissante à la
fusariose défini dans les Tableaux V et VI. Le Tableau V présente les résultats du test de dépouillement de
la catégorie C2501 de même que le tableau VI qui présente les résultats de la catégorie J1942.

Dans la catégorie C2501 seule la lignée LM 21189 est tolérante à la fusariose avec un indice moyen
de 82 (Tableau V).
Dans la catégorie J1942 toutes les deux lignées sont tolérantes à la fusariose. La lignée classée en
première position est la lignée LM 23543 avec un indice moyen de 32 (Tableau VI). Vient ensuite la lignée
LM 19198 avec une moyenne de 51 (Tableau VI)

Ce classement nous aura permis de trouver des lignées qui présentent une meilleure résistance à la
fusariose qu’un mélange quelconque Dura x Pisifera. A partir de ces résultats, on pourra refaire les
croisements les moins sensibles, et les tester à nouveau et si les résultats sont concordants, on plante ce type
de matériel végétal dans les zones ou la fusariose cause beaucoup de dégâts.

4.4.3. Classement des géniteurs

La comparaison des résultats des différents tests montre que certains géniteurs procurent à leur
descendance un comportement sensiblement constant qui se caractérise soit par une résistance notable soit
par une grande sensibilité. Au niveau de la lignée LM 21189 de la catégorie C2501, seuls les géniteurs LM
18177 D, LM 18179 D et LM 18180 D présentent une tolérance relativement forte lorsqu’elles sont croisées
avec le géniteur mâle DA 713 P. Dans la catégorie J1942 une sélection de géniteurs peut être faite à partir
des indices de fusariose obtenues. Tout en prenant soin de reproduire le croisement tolérant à la fusariose
(Tableau VII).

49
TABLEAU V : Récapitulatif du dépouillement de la catégorie C2501

Lignée LM 21189

Moyenne d’Indice Étiquettes des colonnes


Total
Étiquettes de lignes DA713P général
LM18177D 78 78
LM18179D 91 91
LM18180D 77 77
Total général 82 82

TABLEAU VI : Récapitulatif du dépouillement de la catégorie J1942 avec la lignée LM23543

Lignée LM 23543

Étiquettes
Moyenne des
d’Indice colonnes
Étiquettes des Total
lignes LM10556P LM12406P LM12676P LM17992P LM17997P général
LM15319D 76 76
LM18303D 76 76
LM18307D 38 38
LM18310D 0 38 19
LM18315D 38 38
LM18325D 0 0
LM18326D 0 0
LM18332D 0 0
LM18335D 68 68
LM18344D 38 38
LM18346D 0 0
LM18350D 0 38 19
LM18353D 38 38
LM18354D 0 0
LM18357D 0 38 19
LM18358D 76 76
LM18364D 0 0
LM18368D 38 38
LM18369D 76 76
LM18372D 38 38
Total général 10 38 38 0 37 32

50
TABLEAU VII : Récapitulatif du dépouillement de la catégorie J1942 avec la lignée LM19198

Lignée LM19198

Moyenne d’Indice Étiquettes des colonnes


Total
Étiquettes des lignes LM12406P LM12676P LM13546P général
LM6844D 76 76
LM6857D 38 38
LM6875D 76 76
LM6888D 38 38
LM6894D 38 38
LM6906D 0 0
LM6915D 76 76
LM6930D 76 76
Total général 44 76 76 51

51
Tableau VIII: Liste des croisements à réaliser pour le test fusariose du J1942

Croisement Femelles Mâles

LM14572D LM10556P
LM15319D LM10556P
LM18300D LM10556P
LM18303D LM10556P
LM18307D LM10556P
LM18310D LM10556P
LM18313D LM10556P
LM18315D LM10556P
LM18318D LM10556P
LM18319D LM10556P
LM18321D LM10556P
LM18325D LM10556P
LM18326D LM10556P
LM18332D LM10556P
LM18335D LM10556P
LM18337D LM10556P
LM18344D LM10556P
LM18346D LM10556P
LM18350D LM10556P
LM18352D LM10556P
LM18353D LM10556P
LM18357D LM10556P
LM18358D LM10556P
LM18362D LM10556P
LM18364D LM10556P
LM18368D LM10556P
LM18369D LM10556P
LM18372D LM10556P
LM18375D LM10556P
LM18376D LM10556P
LM6818D LM10556P
LM6823D LM10556P
LM6844D LM10556P
LM6848D LM10556P
LM6857D LM10556P
LM6863D LM10556P
LM6872D LM10556P
LM6875D LM10556P
LM6878D LM10556P
LM6879D LM10556P
LM6881D LM10556P
LM6883D LM10556P
LM6888D LM10556P
LM6890D LM10556P
LM6894D LM10556P
LM6905D LM10556P
LM6906D LM10556P
LM6925D LM10556P
LM6930D LM10556P
LM6936D LM10556P
LM6912D LM10556P

52
4.4.4. Importance du test en prépépinière

Le test en pré pépinière, du fait qu’il comporte 160 plants, donne une précision plus grande que le
test en pépinière effectué seulement sur 50 plants. De plus cette méthode, tout en donnant des résultats qui
restent comparables avec ceux du test en pépinière, permet de réduire la durée du test et d’obtenir les
résultats 6 mois après le semis de la graine germée au lieu de 12 mois auparavant. Ainsi en fonction des
résultats du test on peut décider du choix de graines germées à faire pour le repiquage en pépinière et
réserver pour les zones fusariées les lignées restantes.

Enfin, le gain de place réalisé par le test en pré pépinière n’est pas négligeable car pour une même
surface on peut tester quarante fois plus de plantules qu’en pépinière.

4. 5. DISCUSSION

Les résultats de cette étude révèlent que la pénétration du champignon a bien eu lieu au niveau des
racines blessées avant sa progression dans la plante.

Ces observations sont en adéquation avec les travaux de RAMIREZ - SUERO (2009) sur l’interaction de
Medicago truncatula avec Fusarium oxysporum. L’auteur montre en effet que lorsque le champignon est en
présence de la plante hôte, le mycélium envahit les racines avant de pénétrer dans l´épiderme et le
développement des symptômes de la maladie est ensuite observé chez la plante.

RENARD (1970) affirme également que les Fusarium sont des champignons ne pouvant pénétrer les
plantes que par l’intermédiaire d’une racine blessée. Il a indiqué que la présence du parasite dans le bulbe
pourrait également être décelée trois semaines après l’inoculation. Cependant la présence du champignon au
niveau du pseudobulbe de la plante n’induisait pas automatiquement l’apparition de symptômes externes qui
eux, apparaissent deux semaines plus tard. Cette étude montre donc que le F.o.e peut rester pendant des
semaines au sein de la plante sans s’exprimer par des symptômes (ASSOHOUN et al, 2015).

Au cours des relevés, le pourcentage de plants augmente en fonction du temps mis après inoculation
puis finit par s’estomper. Cela s’explique par le fait qu’avec le temps, le F.o.e finit par coloniser tous les
tissus des racines et du pseudobulbe. Chez les plants restés sains, l’absence du champignon pathogène au
niveau du pseudobulbe indique que chez ces plants, une réaction de défense a sans doute été développée,
empêchant ainsi l’expression de celui-ci au niveau des pseudobulbes. En effet, les résultats de DIABATÉ et
al, (2009) stipulent que chez Elaeis guineensis, après l’inoculation de l’agent pathogène, la tolérance à la
Fusariose s’exprime chez les plants par une accumulation au niveau des racines et du pseudobulbe, de
substances phénoliques toxiques pour le pathogène.

La comparaison des différents relevés montre que certains géniteurs transmettent à leur descendance
un comportement sensible qui se caractérise soit par une résistance notable soit par une grande sensibilité.

53
La valeur de l’indice de fusariose traduit la propriété qu’à ce géniteur de transmettre à sa descendance une
résistance si le chiffre trouvé est inferieur 90 , moyen si les chiffres sont entre 90 et 100 puis une sensibilité
généralement importante si la valeur de l’indice est supérieure à 100.

Les résultats obtenus à la suite du dépouillement des test réalisés nous auront permis de comprendre
l’impact néfaste de la fusariose sur les plantations en production. De même, ces tests en prépépinière,
dévoilent la réactivité de certains croisements issus de lignées dites tolérantes sur la fusariose.

4.6. CONCLUSION ET PERSPECTIVES

La fusariose du palmier à huile représente l’une des contraintes les plus importantes
auxquelles est confrontée cette culture. Les tests d'inoculation en pépinière constituent un outil précieux
pour prévoir la réaction générale d'un matériel génétique donné face à la fusariose vasculaire, et pour
identifier les sources de sensibilité et les croisements sensibles, les sources de résistance et les croisements
résistants.

Le présent travail visait à déterminer la présence du Fusarium oxysporum f. sp. Elaeidis au sein du
pseudobulbe des plantules de palmier à huile.
Les résultats obtenus confirment que l’infection des plantules de palmier à huile a bien lieu au niveau
racinaire. L’indice de fusariose nous aura permis de constater qu’un certain nombre de croisements sont
résistants. Si tel est le cas, les recherches doivent être orientées vers la création de lignées résultant de
géniteurs possédant des gènes de résistance. On connait déjà un certain nombre de ces géniteurs (Dura -
Tenera-Pisifera) et l’on possède également des Dura et Tenera résistants partir des croisements réalisés
entre tous ces géniteurs, on pourra par conséquent obtenir des lignées de palmiers possédant une résistance
accrue à la fusariose.

54
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