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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

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ECOLE INTER -ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (EISMV)

ANNEE : 2022 N° 73

Connaissances, attitudes et pratiques des éleveurs de volailles


sur l’usage des antibiotiques en zone péri urbaine de Dakar

THESE
Présentée et soutenue publiquement le 01 Décembre 2022 à 12h 30 devant la faculté
de Médecine, de pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Pour obtenir le Grade de
DOCTEUR VETERINAIRE
(DIPLOME D’ETAT)
Par
Ardiouma FAYE
Né le 18 / 11 / 1993 à Sanghaïe
JURY
Président : Monsieur Amadou DIOP
Professeur Titulaire à la Faculté de Médecine,
de Pharmacie et d’Odontologie
Directeur et rapporteur de Thèse Madame Rianatou Bada ALAMBEDJI
Professeur Titulaire à l’EISMV de Dakar
Membre : Monsieur Oubri Bassa GBATI
Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar

Co-directeurs : Monsieur Michel Mainack DIONE


Chercheur Sénior en Santé Animale à ILRI, Dakar au Sénégal
Monsieur Alpha Amadou DIALLO
Maitre de recherche au LNERV/ISRA
Au seuil de notre travail, qu’il me soit permis de témoigner ma profonde et
sincère gratitude envers tous ceux qui ont contribué de loin ou de près à sa
réalisation.

I
DEDICACES :

Je dédie ce travail :

A Mes Très Chers Parents


C’est pour moi un jour d’une grande importance, car je sais que vous êtes à la
fois fiers et heureux de me voir réussir, grâce à DIEU et à vos conseils, vos
efforts inlassables, et les sacrifices que vous avez consentis pour mon instruction
et mon bien être, si j’en suis là aujourd’hui. C’est grâce à vous, à votre
générosité, votre aide, votre tendresse, votre amour.
Aucun hommage ne saurait transmettre à sa juste valeur; l’amour, le
dévouement et le respect que je vous porte.
Votre regard bienveillant sur moi m’a aidé à pousser droit, à grandir comme il
faut, bien enraciné dans le sol mais la tête en hauteur, pleine de rêves à réaliser

A mon très cher Père


Ce modeste travail est le fruit de tes sacrifices déployés pour l’éducation de tes
enfants. Vous avez toujours souhaité le meilleur pour chacun d’entre nous.
Vous avez fourni beaucoup d’efforts aussi bien physiques et moraux à notre
égard. Vous n’avez jamais cessé de nous encourager et de prier pour nous.
J'en suis venu à reconnaître que j'ai vraiment de la chance d'être si honoré
d'avoir un si belle figure de Père, un père par excellence.

A ma très chère Mère


Vous êtes un véritable exemple d'être une personne décente, maman. J'ai appris
à traiter tout le monde avec gentillesse et compassion grâce à vous. Je ne me
contenterai jamais de moins puisque vous m'avez donné à quoi ressemble une
personne authentique.
J'apprécie tous les sacrifices et les soins que vous faites sans fin avec un visage
joyeux. Merci pour tout. Trouves dans ce travail, totale satisfaction

II
A Mes Frères et Sœurs
En témoignage de toute l'affection et des profonds sentiments fraternels que je
vous porte et de l'attachement qui nous unit.
Je vous souhaite du bonheur et du succès dans toute votre vie.

Au Professeur Rianatou Bada ALAMBEDJI, trouvez en ce travail


l’expression de ma profonde gratitude pour m’avoir orienté, dirigé et enrichi ce
travail.

Au Dr Michel DIONE, je vous dédie ce travail en témoignage de ma profonde


reconnaissance et de mes respectueux sentiments.

Au Dr Alpha DIALLO, merci pour la disponibilité et le soutien. Trouve en ce


travail ma profonde reconnaissance. Ce travail est le vôtre

III
REMERCIEMENTS

Tout d'abord, je remercie Dieu le Tout-Puissant, qui par sa grâce m’a permis
d’arriver au bout de mes efforts en me donnant la santé, la force et le courage.

Mes sincères remerciements à tous ceux qui ont offert des conseils ou un
soutien de quelque manière que ce soit pour accomplir cet humble travail :

Au Dr Michel DIONE, pour toute l’abnégation avec laquelle il a conduit ce


travail. Ce travail est le fruit de votre soutien inestimable. Merci pour votre
simplicité, votre patience, votre disponibilité et surtout vos judicieux conseils,
qui ont contribué à alimenter ma réflexion. Vous êtes et resterez un modèle pour
moi.

Mes sincères remerciements à l’ensemble du personnel administratif de l’ILRI


pour son accueil et le service rendu: Dr Guy ILBOUDO, Dr Abdou FALL,
Monsieur Joshua, Monsieur Olivier ZANNOU, Madame DIAGNE Fatma
GAYE, Mamoutou KOITA, Nouroudine, Moise NDOUR.

Aux Messieurs Babacar NGOM, Moutar SEYDI et Madame Awa GUEYE


FALL, de la Division des Services vétérinaires (DSV) du ministère de
l’élevage, pour leur disponibilité et le soutien sur le terrain, ainsi que leur
expérience personnelle. Ils ont été d’un grand soutien dans l’élaboration de ce
document.

A l’ensemble des inspecteurs des services vétérinaires des régions de Thiès et de


Dakar, leur accueil et le soutien hautement apprécié dans ce travail.
Mes remerciements aussi à l’endroit des éleveurs des régions de Dakar et de
Thiès, qui ont permis l’aboutissement de ce travail grâce à leur collaboration
lors de la collecte des données.

IV
Notre déférence s’adresse également à tous mes maitres de l’EISMV et les
intervenants professionnels responsables de ma formation, qui m’ont fourni les
outils nécessaires à la réussite de mes études universitaires.

Au Directeur Général de l’EISMV de Dakar, le Professeur Yalacé Yamba


KABORET.

A tous les Enseignants de l’EISMV de Dakar pour la formation de qualité


qu’ils ont su nous donner.

Je voudrais exprimer ma reconnaissance envers les amis et collègues qui m’ont


apporté leur soutien moral et intellectuel tout au long de ma démarche :

Aux Docteurs, Christian Diéne FAYE, Mame Mor THIAM, Justin NIANG,
Thierno NIANG, Mouhamadou Moustapha GUEYE, Mame Diayi NGOM,
Polele Mariama BA, Sadibou BA, Sagar NDIAYE, Oulymata DIOUF,
Ramatoulaye SALANE, Mado SENE, Aloise DIOUF, Junior TRAORE.

A ma marraine, Dr Adeline DIOUF, pour ton soutien sa faille durant toutes


ces années, tes encouragements et ton sens de l’écoute. Merci infiniment.

A ma petite famille de l’EISMV avec laquelle j’ai partagé les souffrances et joie
tout au long de ces années de formation, en l’occurrence Serigne Tacko
Mbacké NDAO, Dr Mamadou FAll, Dr Abdoulaye NDIAYE, Dr Thierno
FALL, Dr Cheikh Mbacké FALL, Papa Amadou NGOM, Baba KHOUMA,
Demba FALL, Alioune Mamadou DIA, Ousseynatou MBALLO, Ndéye
Khady DIOP, Aissatou DIONE, Ngoné NDIAYE, Modou SY, Alimatou
GAYE, Ameth Said TINE, Fatou Néné DIOUF, Alain ZONGO, Alssane
BA, Oulymata. Ceux sans qui mes années à la fac auraient été bien moroses.
Merci pour vos encouragements perpétuels, les bons et mauvais moments passés
ensemble et le soutien sans faille.

V
Au Dr Mamadou FALL, merci pour la confiance, l’affection intarissable et le
soutien indéfectible tout au long de ce périple. Je te suis très reconnaissant.

A Serigne Tacko Mbacké NDAO, nous avons cheminé ensemble depuis


Malick SY et nous continuons de le faire. Ta sympathie à mon égard ne fait que
grandir. Ton aide très précieuse lors de la phase de collecte est inestimable,
merci pour les conseils et la disponibilité frère. Je te suis très reconnaissant.

Un grand merci à Ousseynatou MBALLO pour le soutien sans faille et la


motivation, tu as grandement facilité le travail. Tu as su m’écouter et
m’épauler ; reçois mon affection et ma gratitude pour toutes ces années passées
ensemble.

A Ndeye Khady DIOP, gardes ton gain de folie. Merci pour ton soutien.
Trouve dans ce travail ma profonde reconnaissance

A Marieme DIAGNE, l’une de mes premières, qui prend soin de tout le monde
et qui a fini par retrouver sa Maihab avec qui elle forme maintenant une bonne
auditrice.

A mon ami et frère Serigne Cheikh et à toute sa famille en l’occurrence à sa


maman Aminata NDIAYE, M. Moustapha FAYE, Aïda DIONE, Moussa
DIONE. Merci pour la confiance, le soutien et la sympathie à mon égard. Je
vous suis très reconnaissant.

A Monsieur Makhtar NDIAYE, Chef de la scolarité de l’EISMV, merci pour


votre sympathie et votre disponibilité.

Enfin, je tiens à témoigner toute ma gratitude au président de l’ordre des


docteurs vétérinaires du Sénégal : Dr Imam THIAM, pour ta disponibilité, la
confiance et le soutien inestimable.

VI
A l’Etat du Sénégal de m’avoir accordé l’opportunité de faire des études en
Sciences et Médecine Vétérinaires.

A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD), merci pour l’esprit


d’intégration et de fraternité cultivé entre les différentes nations de cette école.

A toute la communauté sénégalaise (AEVS) de l’EISMV de Dakar, ce fût une


joie de me compter parmi vous.

A la Communauté des Etudiants Musulmans Vétérinaires de Dakar (CEMVD).

A mes amis et camarades de la 48ème promotion que j’ai servis avec humilité et
avec lesquels j’ai passé une scolarité exceptionnelle, riche d’enseignements et
d’expériences et de rencontres en particulier aux Dr : Mamadou FALL,
Madiara PENE, Abdoulaye NDIAYE, Thierno FALL, Ousmane Hamid,
Omar SECK, HAMZA, Issaka NACANABO, Abdou Adiouma FAYE,
Alioune NGING, Abdou Samath THIALL, Mouhamet KEBE, Arouna
TRAORE, Yaya KAMISSOKHO, Guy Roger BATHE, Elisabeth DIOUF,
El Hadji KAMA, Ousmane FAYE.

A mes frères et sœurs de la 49ème promotion : Dr Alioune Mamadou DIA,


Baba KHOUMA, Dr Mariama BA, Amary TINE, Alssane BA, Modou SY,
Diaga WADE, Amadou Bousso BA, Aicha BA, Moustapha NDIAYE.

Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance aux personnes suivantes, pour leur


aide dans la réalisation de ce travail:

Au personnel du cabinet vétérinaire Carrefour Vet de SALY, en l’occurrence Dr


Fallou NDIAYE, merci pour les conseils et les stages passés au sein de votre
clinique.

VII
Au personnel du cabinet vétérinaire Assistance Vet de Mbour, Dr Madondone
DIOUF, Dr Papa Mamadou DIAGNE, Michel, Abdou Manaf SECK,
Amadou NIANG.

A tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail et


dont le nom n’est pas cité, trouvez ici l’expression de notre profonde gratitude.

VIII
A NOS MAITRES ET JUGES

A notre Maître et Président de jury, Monsieur Amadou DIOP


Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar,
merci d’avoir accepté de présider ce jury de thèse. Votre approche cordiale et la
facilité avec laquelle vous avez répondu favorablement à notre sollicitation nous
ont marqué. Nous vous remercions du grand honneur que vous nous faites en
acceptant de présider ce jury de thèse et d’accepter de juger notre travail.
Veuillez trouver ici cher professeur, le témoignage de notre gratitude et notre
respect.

A notre Directeur et rapporteur de thèse, Madame Rianatou Bada


ALAMBEDJI, Professeur titulaire à l’EISMV de Dakar, c’est avec une
disponibilité toute maternelle que vous avez accepté de diriger ce travail et
d’apporter votre contribution à ce jury. Je tiens d’abord à vous remercier pour
l’enseignement dispensé au cours de ces années.

Votre encadrement, votre confiance et votre attention exceptionnelle ont été


mes précieux atouts pour l'élaboration de ce travail.
Vos valeurs profondes font de vous un être juste et sensible. Votre modestie et
vos qualités Professionnelles ne peuvent que susciter l’estime et le respect de
tous. Qu’il nous soit permis de vous exprimer notre gratitude et notre profond
respect, veuillez accepter nos sincères reconnaissances. Hommages respectueux

A notre maitre et juge, Monsieur Oubri Bassa GBATI


Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar, nous sommes très
sensibles à l'honneur que vous nous faites en acceptant de juger spontanément ce
travail malgré vos multiples occupations. Cela ne surprend guère quand on

IX
connaît votre caractère humain et votre abord facile. Votre simplicité et vos très
grandes qualités scientifiques nous inspirent. Soyez rassuré, honorable maître,
de nos sincères remerciements.

A notre co-directeur de thèse, Monsieur Michel DIONE, chercheur senior à


l’Institut International de Recherche sur l’Elevage (ILRI). Vous avez suivi ce
travail de son idée jusqu’à sa réalisation Vous avez partagé vos connaissances et
expériences dans ce milieu, tout en m’accordant votre confiance et une large
indépendance dans l’exécution de missions valorisantes. Le suivi remarquable
associé à votre rigueur scientifique m’a fortement marqué. Je ne saurais vous
exprimer à sa juste valeur ma reconnaissance pour tout ce que vous avez réalisé
à l’endroit de ma modeste personne. Trouvez à travers ce modeste travail,
l’expression de ma profonde reconnaissance

A notre co-directeur de thèse, Monsieur Alpha DIALLO, maitre de


recherche au LNERV/ISRA. Vous avez accepté d’encadrer et de diriger ce
travail et nous avons trouvé en vous une personne dynamique, à l’abord facile.
Votre esprit scientifique force l’admiration et impose le respect. Soyez rassuré
de notre sincère reconnaissance, et recevez nos sincères remerciements.
Hommages respectueux.

X
SIGLES ET ABREVIATIONS :

ADD : Association des Aviculteurs de Dakar

AEVD : Amicale des étudiants vétérinaires de Dakar

AEVS : Amicale des étudiants vétérinaires sénégalais

AFSSA : Agence Française de sécurité sanitaire des aliments

ANSD : Agence nationale de la statistique et de la démographie

ATB: Antibiotiques

AICV : Agents Antimicrobiens d’importance critique en médecine vétérinaire

ATIV : Agents antimicrobiens très importants en médecine vétérinaire

AIV : Agents antimicrobiens importants en médecine vétérinaire

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CIMEL : Centre de Modernisation de l’Elevage

CIRAD : Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le


Développement

CNA : Centre National Avicole

DMV : Dictionnaire des Médicaments Vétérinaires

DSV : Direction des Services Vétérinaires

DIREL : Direction Régionale de l’Elevage

EISMV : Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar

FAFA : Fédération des Acteurs de la Filière Avicole au Sénégal

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture


IAHP : Influenza aviaire hautement pathogène

ILRI : Institut International de Recherche sur l’Elevage

ISRA : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles

LNERV : Laboratoire National de l’élevage et de Recherches Vétérinaires

MEPA : Ministère de l’Elevage et des Productions Animales

MRC : Maladies Respiratoires Chroniques

NMA : Nouvelle Minoterie Africaine

OAC : œufs à couver

ODK : Open data Kit

OIE : Organisation Mondiale de la Santé Animale

OMC : Organisation Mondiale du Commerce

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

RAM : Résistance Antimicrobienne

SEDIMA : Service de Distribution de Matériel Avicole

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UNAFA : Union Nationale des Acteurs de la Filière Avicole


LISTE DES FIGURES

Figure 1: Evolution des effectifs de volaille en milliers de têtes entre 2010 et


2015 ....................................................................................................................... 7
Figure 2: Matériel d’élevage ............................................................................... 18
Figure 3: Principes fondamentaux de la biosécurité en aviculture ..................... 20
Figure 4: Associations d’antibiotiques ................................................................ 40
Figure 5: Répartition des exploitations enquêtées .............................................. 48
Figure 6: Tranches d’âge des aviculteurs enquêtés ............................................. 56
Figure 7: Niveau scolaire des répondants ........................................................... 57
Figure 8: Activité principale des différents répondants ...................................... 58
Figure 9: Formation des répondants .................................................................... 58
Figure 10: Bâtiments d’élevage de volaille ......................................................... 59
Figure 11: Elevage en batterie ............................................................................. 60
Figure 12: Spéculation des élevages enquêtés .................................................... 60
Figure 13: Médicaments les plus utilisés dans les élevages................................ 61
Figure 14: Niveau de connaissance des éleveurs ................................................ 62
Figure 15: Familles d’antibiotiques utilisées dans les élevages .......................... 63
Figure 16: Pathologies rencontrées dans les élevages ........................................ 64
Figure 17: Taux de mortalité dans les élevages .................................................. 65
Figure 18: Motifs d’utilisation des antibiotiques dans les différentes spéculations
............................................................................................................................. 66
Figure 19: Choix de la molécule d’antibiotiques dans les élevages ................... 67
Figure 20: Durée d’utilisation des molécules d’antibiotique dans les élevages . 69
Figure 21: Causes de suspension de l’antibiothérapie dans les élevages............ 70
Figure 22: Attitude des éleveurs en cas d’échec d’une antibiothérapie .............. 71
Figure 23: Age d’administration des molécules d’antibiotique par les éleveurs
de poulets de chair ............................................................................................... 72
Figure 24: Age d’administration des molécules d’antibiotique par les éleveurs de
poules pondeuses ................................................................................................. 73
Figure 25: Délais d’attente entre l’antibiothérapie et la vente des sujets dans les
élevages ............................................................................................................... 74
Figure 26: Délais d’attente entre l’antibiothérapie et le ramassage des œufs dans
les élevages .......................................................................................................... 75
Figure 27: Respect de la posologie des médicaments dans les élevages ............ 76
Figure 28: Respect du protocole de vaccination dans les élevages .................... 77
Figure 29: Niveau de biosécurité dans les élevages enquêtés ............................. 79
LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Principales souches de poules pondeuses utilisées au Sénégal ........... 8


Tableau II: Catégorisation des antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire. .. 36
Tableau III: Classification des antibiotiques par famille ................................... 37
Tableau IV: Zones d’intervention et effectifs en fonction de la spéculation ...... 49
Tableau V: Traitement des différentes pathologies rencontrées ......................... 65
Tableau VI: Fréquence d’utilisation des antibiotiques dans les élevages ........... 68
Tableau VII: Grille de notation du niveau de biosécurité des exploitations ....... 78
Tableau VIII: Grille d’appréciation du niveau de biosécurité des élevages ....... 79
TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................


TABLE DES MATIERES ......................................................................................
INTRODUCTION ................................................................................................. 1
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ...................................... 5
CHAPITRE I : AVICULTURE AU SÉNÉGAL ............................................... 6
I. Généralités.......................................................................................................... 6
I. 1. Caractérisation du cheptel volaille au Sénégal ...................................... 6
I. 1. 1. Souches de volailles utilisées ........................................................... 7
I. 1. 2. Alimentation des volailles ................................................................ 9
I. 1. 3. Commercialisation .......................................................................... 10
I. 2. Systèmes et méthodes d’élevage avicole au Sénégal ............................... 11
I. 2. 1. Système traditionnel .......................................................................... 11
I. 2. 2. Système moderne ............................................................................ 12
I. 2.2. 1. Élevage industriel intégré ............................................................ 12
I. 2.2. 2. Élevage intensif de poulets commerciaux .................................. 13
I. 2.2. 3. Elevage semi intensif ou élevage amateur .................................. 13
I. 2. 3. Méthodes d’élevage ........................................................................... 13
I. 3. 1. Elevage au sol en claustration ........................................................ 13
I 3. 2. Elevage en batterie .......................................................................... 14
I. 2. 4. Infrastructure...................................................................................... 15
I.2.4. 1. Bâtiment d’élevage ....................................................................... 15
I.2.4. 2. Matériel d’élevage ........................................................................ 15
I. 2.4.2. 1. Mangeoires et abreuvoirs ...................................................... 15
I. 2.4. 2. 2. Litière ................................................................................... 16
I. 2.4. 2. 3. Pondoirs ou nids ................................................................... 17
I. 3 Mesures de biosécurité.............................................................................. 18
I. 3.1. Nettoyage ............................................................................................ 20
I. 3. 2. Désinfection et vide sanitaire ............................................................ 20
I. 3.2. 1. Choix du désinfectant .................................................................. 21
I. 3.2. 2. Désinfection et désinsectisation des bâtiments ........................... 21
CHAPITRE II: PATHOLOGIES LES PLUS FREQUENTES EN ELEVAGE
AVICOLE ........................................................................................................ 23
II.1. Maladies bactériennes ........................................................................... 23
II. 1.1. Salmonelloses ................................................................................. 23
II. 1. 2. Colibacilloses ................................................................................ 24
II.1.3. Choléra aviaire ou pasteurellose aviaire ......................................... 24
II.1.4. Mycoplasmose................................................................................. 25
II. 2. Maladies virales .................................................................................... 26
II.2.1. Bronchite Infectieuse ...................................................................... 26
II.2.2. Maladie de Gumboro...................................................................... 27
II.2.3. Maladie de Newcastle ..................................................................... 28
II.2.4. Variole aviaire ................................................................................. 29
II.2.5. L’influenza Aviaire ......................................................................... 29
II. 3. Maladies Parasitaires ............................................................................ 30
II.3.1. Ascaridiose ...................................................................................... 30
II.3.2. Syngamose aviaire .......................................................................... 30
II.3.3. Coccidiose ....................................................................................... 30
II.3.4. Aspergillose à Aspergillus fumigatus .............................................. 31
II. 4. Maladies Métaboliques et ou Nutritionnelles ...................................... 32
II.4.1. Avitaminoses A et D ....................................................................... 32
II.4.2. Encéphalomalacie de nutrition ........................................................ 32
II.4.3. Rachitisme ....................................................................................... 33
II.4.4. Syndrome de mort subite (SMS) .................................................... 33
CHAPITRE III : ANTIBIOTHERAPIE EN AVICULTURE ......................... 34
III. 1. Généralités sur les antibiotiques et l’antibiothérapie ......................... 34
III. 1. 1. Antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire ........................... 34
III.1. 2. Utilisation des antibiotiques en élevage avicole .......................... 38
III.1. 2. 1. Conditions de mise en place d’une antibiothérapie ............... 38
III.1. 2. 2. Associations d’antibiotiques .................................................. 39
III. 1. 2. 3 Posologie et durée du traitement antibiotique ...................... 41
III. 2. Modalités d’utilisation des antibiotiques ............................................ 41
III. 2. 1. Utilisation à titre curatif ............................................................... 41
III. 2. 2 Utilisation à titre préventif ............................................................ 42
III. 2. 3 Utilisation comme additifs dans l’aliment .................................... 42
III. 3. Conséquences de l’utilisation accrue des antibiotiques ...................... 43
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ...................................... 46
CHAPITRE I : ZONE D’ETUDE, MATÉRIEL ET MÉTHODES................ 47
I. 1. Zone et période d’étude ............................................................................ 47
I.2. Matériel et méthodes d’étude..................................................................... 50
I.2. 1. Matériel ............................................................................................... 50
I.2. 2. Méthodes d’étude................................................................................ 50
I.2.2.1. Enquête exploratoire ...................................................................... 50
I.2.2.1. 1. Enquête proprement dite ........................................................... 51
I.2.2.1. 2. Échantillonnage ......................................................................... 52
I.2.2.1. 3. Collecte des données ................................................................. 53
I. 3. Mode d’analyse des données .................................................................... 55
CHAPITRE II : RESULTATS ......................................................................... 56
II. 1. Données générales de l’enquête ................................................................. 56
II. 1.1. Informations sur les enquêtés ............................................................ 56
II. 1.1. 1. Age et sexe ................................................................................. 56
II. 1.1. 2. Niveau d’étude ........................................................................... 57
II. 1.1. 3. Activé principale ........................................................................ 58
II. 1.1. 4. Formation en aviculture ............................................................. 58
II.1. 2. Informations sur les fermes ............................................................... 59
II.1.2. 1. Types d’élevage .......................................................................... 59
II.1.2. 2. Différentes spéculations .............................................................. 60
II.1.2. 3. Taille des élevages : .................................................................... 61
II .2 .Connaissances sur les notions d’antibiothérapie ..................................... 61
II. 2.1. Connaissances sur les médicaments utilisés ..................................... 61
II. 2.1. 1. Médicaments les plus utilisés................................................. 61
II. 2.1. 2. Usage des molécules d’antibiotiques .................................... 62
II. 2.1. 3. Familles d’antibiotiques les plus utilisées .............................. 63
II. 2. 2. Connaissances sur les pathologies rencontrées et traitées avec les
antibiotiques .................................................................................................. 64
II. 2.2. 1. Principales pathologies .............................................................. 64
II. 2.2. 2. Taux de mortalité ....................................................................... 65
II. 3. Attitudes et pratiques dans l’usage des antibiotiques :............................ 66
II. 3. 1. Motifs d’utilisation des antibiotiques .............................................. 66
II. 3. 2. Choix de l’antibiotique ..................................................................... 67
II. 3. 3. Fréquence d’utilisation des antibiotiques ......................................... 68
II. 3. 4. Durée d’utilisation des antibiotiques ................................................ 68
II. 3. 5. Causes de l’arrêt d’une antibiothérapie ............................................ 70
II. 3. 6. Mesures entreprises en cas d’échec d’un traitement antibiotique .... 71
II. 3. 7. Respect des modalités d’usage des ATB ......................................... 72
II. 3.7. 1. Age d’administration.................................................................. 72
II. 3.7.1. 1 Dans la spéculation chair ...................................................... 72
II. 3.7.1. 2 En spéculation ponte ............................................................. 73
II. 3.7. 2. Délais d’attente........................................................................... 74
II. 3.7.2. 1. Respect des délais d’attente dans les spéculations (poulets
de réforme et poulet de chair) ................................................................. 74
II. 3.7.2. 2. Respect des délais d’attente pour les œufs : ........................ 75
II. 3.7.2. 3. Respect de la dose (posologie)............................................. 76
II. 3. 8. Mesures réduisant l’usage des antibiotiques .................................... 76
II. 3.8. 1. Respect du protocole de vaccination ............................................. 76
II. 3.8. 2. Mesures de biosécurité ............................................................... 77
II. 3.8.2. 1. Biosécurité externe............................................................... 77
II. 3.8.2. 2. Biosécurité interne ............................................................... 78
CHAPITRE III : Discussion et recommandations ........................................... 80
III. 1. Discussion ........................................................................................... 80
III. 1. 1. Limites de l’étude............................................................................ 80
III. 1. 2. Discussion des résultats d’enquête ................................................. 81
III. 1. 2. 1. Profil socio-démographique des éleveurs enquêtés et
caractéristiques des élevages ..................................................................... 81
III. 1. 2. 2. Connaissances sur les notions de l’antibiotherapie ................. 82
III. 1. 2. 3. Pratiques et attitudes des aviculteurs dans l’usage des
antibiotiques ............................................................................................... 85
III. 2. Recommandations ............................................................................... 90
CONCLUSION GENERALE ............................................................................. 93
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................ 97
WEBOGRAPHIE .............................................................................................. 107
ANNEXES ........................................................................................................ 109
INTRODUCTION

Au Sénégal, la lutte pour l’autosuffisance alimentaire constitue une


préoccupation majeure des pouvoirs publics. Cette préoccupation s’est alors
traduite par une ferme volonté d’atteindre l’émergence à travers des secteurs
stratégiques et moteurs de croissance parmi lesquels l’élevage. La filière avicole
sénégalaise s’est par ailleurs remplumée et a ainsi connu l’essor le plus
spectaculaire en productions animales. En effet, la lutte repose en partie sur le
développement accéléré de l’aviculture à travers des axes tels que l’amélioration
de la productivité et de la compétitivité dont l’objectif est de tirer profit du
potentiel de ce secteur afin d’atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Ainsi, l’engouement des sénégalais pour la production animale particulièrement
pour celle de la volaille, est devenu important.

De surcroît, pour répondre à la démographie sans cesse croissante, une


aviculture semi-industrielle de proximité est pratiquée dans beaucoup de régions
sénégalaises notamment dans l’espace urbain et périurbain des grandes villes,
comme Dakar, Saint Louis dans le Nord, Thiès dans l’Ouest avec une
production totale de volaille estimée à plus de 107 998 tonnes en 2018
(SENEGAL, 2018 ; ANDS, 2020) et une production moyenne mensuelle de 59
millions d’œufs de consommation (MEPA Sénégal, 2018).

Selon l’agence nationale de la statistique et de la démographie, cette filière ne


cesse de se développer sur le plan des effectifs exploités (croissance annuelle
moyenne de 6%) et du niveau de modernisation. Son principal débouché est
constitué par les centres urbains, c’est pourquoi les exploitations sont
essentiellement regroupées autour des grandes villes comme Dakar et Thiès
(DIOP, 2003).

1
Cependant, cette production avicole va de pair avec l’utilisation des
médicaments vétérinaires. Ainsi, différents produits vétérinaires sont utilisés en
élevage avicole, sous la responsabilité ou non des vétérinaires dans le but de
lutter contre les pathologies et améliorer le rendement (Alambedji et al, 2008 ;
Bowater et al., 2009). C’est le cas des antibiotiques dont l’utilisation
incontrôlée par les éleveurs en particulier les éleveurs de volailles, a conduit
aujourd’hui à la résistance des bactéries. Ce phénomène appelé antibiorésistance
est une préoccupation majeure en santé publique (OIE, 2008). En effet, l’usage
que nous faisons de ces produits, n’est pas souvent sans conséquences tant au
niveau de l’élevage qu’au niveau de la sécurité sanitaire provoquant des risques
considérables sur la santé des populations.

En outre, la mauvaise utilisation de ces antibiotiques par les éleveurs voire


même par les vétérinaires ainsi que le non-respect des délais d’attente après le
traitement des animaux, conduisent le plus souvent à la présence de résidus
d’antibiotiques dans les denrées d’origine animale (Aning, 2007). Ces résidus
sont à l’origine de potentiels risques toxicologiques pour le consommateur
(Persoons, 2011) et entrainent le plus souvent une modification de la flore
intestinale et des résistances bactériennes (Mensah et al., 2014). Toutefois, bien
que des conséquences néfastes sur la santé des animaux et de l’homme soient
notées dans le mauvais usage de ces molécules, certaines mauvaises pratiques et
attitudes en particulier dans le domaine de l’élevage persistent. En juin 2014, est
paru un important rapport de l’ANSES qui conclut sur l’existence d’un lien de
causalité entre l’utilisation excessive et abusive des antibiotiques et
l’antibiorésistance. Dans cette logique, le G7 réuni au Japon en 2016, a reconnu
la spécificité des antibiotiques en tirant la sonnette d’alarme sur la nécessité
absolue de réduire l’utilisation de ces molécules afin de limiter l’apparition de
souches bactériennes résistantes et sur l’effet négatif que l’antibiotique peut
engendrer sur son entourage en cas d’apparition et de transmission de souches
2
bactériennes résistantes. Il faut rajouter dans ce contexte, l’évolutivité de la liste
des agents infectieux qui sont d’emblée jugés résistants à plusieurs
antimicrobiens en médecine vétérinaire.

A cet effet, une révision des orientations et un rééquilibrage des choix


stratégiques dans l’utilisation des antibiotiques, à priori en élevage avicole, est
alors nécessaire pour rationaliser leur utilisation. Cela impliquerait davantage
une meilleure compréhension des connaissances, attitudes et pratiques (CAP)
des éleveurs de volaille vis-à-vis de l’usage des antibiotiques, ainsi que des
mécanismes d’accès aux services vétérinaires, et plus précisément l’acquisition
des médicaments comme les antibiotiques. C’est pourquoi, nous avons entrepris
la présente étude dont l’objectif général est de faire un état des lieux sur l’usage
des antibiotiques dans les élevages de poules pondeuses et de chair de la zone
périurbaine de Dakar et Thiès.

Il s’agira spécifiquement d’effectuer une enquête CAP dans les fermes avicoles
pour :

❖ évaluer le niveau de connaissances des éleveurs sur les notions


d’antibiothérapie;

❖ décrire le comportement et les attitudes des éleveurs de volaille par


rapport à la fréquence et le mode d’utilisation des antibiotiques ;

La finalité de ce travail est donc, d’élaborer des stratégies et options appropriées


pour une bonne utilisation des antibiotiques par les éleveurs de la filière avicole,
de fournir des recommandations aux acteurs de la filière avicole et aux décideurs
politiques sur les risques de l’usage incontrôlé de ces molécules et ceci dans
l’optique de protéger la santé des animaux, des populations et de
l’environnement.

3
Le travail comporte deux parties. La première partie, bibliographique, aborde les
généralités sur l’aviculture au Sénégal, l’antibiothérapie, les mesures de
biosécurité et les pathologies les plus fréquentes en élevage avicole. La seconde
partie est consacrée à travail personnel, où sont présentés, le matériel et les
méthodes utilisées, les résultats et discussion, suivis des recommandations.

4
PREMIERE PARTIE : ETUDE
BIBLIOGRAPHIQUE

5
CHAPITRE I : AVICULTURE AU SÉNÉGAL

I. Généralités

I. 1. Caractérisation du cheptel volaille au Sénégal

Il convient de souligner que depuis les années 2000, la part de la volaille


industrielle au sein de la filière avicole ne cesse de croitre au profit de la
volaille traditionnelle. En effet, ce phénomène s’est accentué en 2006, avec
l’avènement de l’instauration de la restriction des importations de viande de
volaille. Cela a augmenté la sécurité et l’efficience de la production avicole,
mais aussi favorisé le développement de grandes unités au détriment des petites
fermes. Face à une telle situation, les effectifs de la filière avicole se sont établis
à 60 millions de têtes en 2015 contre 55 millions un an auparavant, soit une
hausse de 9,9%, en liaison avec la progression de 16,1% de la volaille
industrielle. Par ailleurs, la volaille traditionnelle a vu ses effectifs augmenter de
2,8% seulement en 2015 (figure 1). Toutefois, la filière continue de bénéficier
des retombées positives de la suspension des importations de produits et
matériels avicoles. En effet, depuis l’instauration des mesures de restriction sur
les importations de volaille, la volaille industrielle a connu une croissance plus
rapide que celle de la volaille traditionnelle. En outre, les effectifs de volaille
familiale étaient estimées à près de 29,4 millions contre 51,4 millions pour la
volaille industrielle soit respectivement 36 % et 64% des 80,8 millions pour les
deux systèmes (MEPA, 2020).

6
Figure 1: Evolution des effectifs de volaille en milliers de têtes entre 2010 et
2015
Source : Direction de l’élevage et des Productions animales, 2017

I. 1. 1. Souches de volailles utilisées

Les souches sont obtenues par croisement au niveau des firmes spécialisées dans
la sélection et la génétique aviaire à partir des races pures entretenues dans les
élevages (pédigrée). Ces firmes, possèdent parfois des élevages de
reproducteurs pratiquant la monte naturelle avec des coqs reproducteurs, élevés
avec les poules de la même race ou d’individus apparentés qui présentent à la
fois des caractères communs extérieurs et des performances de production assez
homogènes.

Les œufs fécondés issus des croisements, sont ramassés et couvés dans les
couvoirs de ces mêmes structures (FAO, 2014). Bon nombre sont ceux qui
importent à partir des pays comme la France, Belgique, Hollande et les Etats-
Unis d'Amérique les œufs à couver (OAC), (FAO 2014). Ces OAC constituent
alors l’élément indispensable pour la production de poussins.

7
Généralement des souches (légères et mi-lourd) sont élevées pour la production
des œufs de consommation et les souches lourdes font des œufs destinés à la
reproduction (OAC). Cependant, grâce aux résultats de la sélection avicole,
toutes les souches présentent des performances intéressantes de productions
d’œufs (300 œufs/poule/an) ou de chair (2kg en 40jours) (DAYON et al., 1997 ;
DIAGNE, 2008). Les plus utilisées sont :

 Souches ponte

Tableau I: Principales souches de poules pondeuses utilisées au Sénégal (Diouf


O. 1995)
Œufs blancs Œufs colorés
Legorhn Isa Brown
Lohmann White Starcoss 579
Hyline W77 Lohmann Brown
Ross Blanche Hyline Brown
Starcoss 288 Harco
Source : Diouf O. 1995

Les provendiers à l’image de la SEDIMA, optent pour la souche HyLine White


(Poussins Pontes Blanc) et Hy-Line Brown (Poussins Pontes Roux). En effet
cette souche est considérée comme le numéro1 en ponte de par ses
performances en productions d’œufs de consommation.

 Souches Chair

Actuellement avec les progrès génétiques réalisés en aviculture, on a pu obtenir


à partir du croisement des races pures, diverses souches de poulets de chair aux
performances zootechniques éprouvées mais peu rustiques dans nos conditions
d’élevage. Quelques-unes de ces souches font l’objet d’une importation au
Sénégal. Il s'agit entre autre de Arbor acres, Atlas, Cobb 500, Derco-l09,
Hubbard" Hybro, Jupiter, Kabir, Ross, Shaver, Vedette, etc (PRODEC, 1996).
8
La souche Cobb 500 est souvent la plus prisée. En effet, elle se distingue par son
bon indice de consommation (IC) et une bonne viabilité (résistance aux
maladies), ce qui le place au-devant des souches en termes de rentabilité.

Toutefois, il faut noter que, les poussins mis à la disposition des éleveurs ont
tous un potentiel élevé de production mais ce dernier ne peut s’exprimer que
dans un contexte d’élevage maîtrisé par l’éleveur d’une part et d’autre part du
contexte environnemental adéquat, la technicité des éleveurs et la disponibilité
des matières premières pour l’alimentation animale (PRODEC, 1996).

I. 1. 2. Alimentation des volailles

En aviculture, l’alimentation reste l’élément le plus crucial (70-75% des charges


de production que ce soit en chair ou en ponte). Cette alimentation de masse et
non individuelle, nécessite un régime complet et équilibré. Ainsi, un aliment
bien équilibré fabriqué à partir de matières premières de qualité est
indispensable à la réussite de l’élevage.

Les souches de volailles actuellement exploitées, ont des besoins nutritionnels


très précis. En effet, une pondeuse peut produire la quantité d’œufs prévue
seulement si elle trouve chaque jour dans son alimentation les nutriments dont
elle a besoin. Pour le poulet de chair, le moindre déséquilibre alimentaire
entraîne des retards de croissance et quelle que soit la souche de poulets de
chair, les nutriments sont utilisés essentiellement pour l’entretien dans le but de
maintenir du poids vif et la croissance (niveau de croît; GMQ).

De façon classique, la conduite de l’alimentation des poulets de chair se fait en


utilisant trois types de régimes aux différentes caractéristiques nutritionnelles
selon leur stade de vie à savoir :

 un aliment de démarrage (de J1-J14) ;


 un aliment de croissance (de J15-J28) ;
9
 un aliment de finition (de J29-J42) ;

Celle des poules pondeuses d’œufs de consommation se fait en utilisant aussi les
trois types de régimes selon leur stade de vie à savoir :

 un aliment de démarrage (de J1 à 6-8 semaines) ;


 un aliment de croissance (de S6-8 à 18 semaines) ;
 un aliment de ponte (de S18 jusqu’à 105 semaines d’âge) ;

Cependant, dans la logique de répondre aux différents besoins des différentes


souches élevées dans le pays, une industrie sans cesse croissante, très prospère,
s’est formée autour de la fabrication et de la distribution de l’aliment volaille. La
fourniture de cet aliment est assurée par les provendiers. Actuellement, la filière
compte environ cinq (5) grands industriels qui sont localisés dans la région de
Dakar et qui assurent l’approvisionnement en aliment à la majeure partie des
fermes : ce sont la SEDIMA, le SENTENAC, la NMA Sanders, AVISEN,
PRODAS. Ces industriels, qui ne cessent de croitre au fur des années, assurent
84% de la production annuelle d’aliment. Toutefois, certains producteurs
disposent de leur propre mélangeur ; ce qui leur permet de faire de la
formulation personnelle (CNA, 2006).

I. 1. 3. Commercialisation

En vue de pouvoir pérenniser leur activité et donc de la bonne marche des


affaires, les producteurs ont développé des stratégies de commercialisation. La
commercialisation du produit a alors une influence notoire sur la bonne marche
de la filière. Ainsi, les producteurs ont su développer des stratégies de
compétitivité à travers une appréciation du prix de marché. En effet, ce dernier
connaît une variation selon certaines périodes de l’année du fait de la fluctuation
de la demande de produits avicoles (DIAGNE 2008).

10
Généralement la collecte de ces produits (œufs et ou poulets de chair) est
assurée par des individus appelés communément « banabanas » (revendeurs
informels) qui achètent en gros la production des éleveurs. Ils négocient le prix
d’acquisition du produit directement avec le producteur (DIREL/CNA, 2008).
Selon Bankole (2001) et Diagne (2008), un marché de transit se forme par la
suite entre « banabanas » et grossistes. Ces derniers sont des intermédiaires
existant entre le « banabana » et le consommateur. Les grossistes traitent avec
les « banabanas » et leur cèdent les produits au prix de gros pour mieux en tirer
profit. En finalité, le consommateur quant à lui, achète directement chez le
grossiste ou dans la plupart des cas chez le détaillant au prix de détail ou par un
circuit direct dans le cas où le producteur est à proximité immédiate et que les
consommateurs viennent directement acheter à la ferme (Bankolé, 2001).

I. 2. Systèmes et méthodes d’élevage avicole au Sénégal

I. 2. 1. Système traditionnel

Contrairement à l’aviculture moderne ou industrielle, l’aviculture traditionnelle


est une activité qui joue un rôle culturel et social non négligeable. Elle présente
des opportunités d’épargne, d’investissements et de protection contre le risque et
constitue une source de revenus d’appoint pour les populations par la vente des
œufs et de coqs et contribue ainsi à l’éradication de la pauvreté en milieu rural
(GUEYE, 1998 ; FAO, 2004). Selon la FAO, on distingue 03 systèmes
d’aviculture traditionnels, à savoir :

 le système d’élevage en plein air ou de la basse-cour non-amélioré :


Cet élevage pratiqué un peu partout, mais surtout en milieu rural, est très présent
au Sénégal (MISSOHOU et al., 2002) ;

11
 le système d’élevage en basse-cour améliorée : peu fréquent en Afrique
subsaharienne (Institut Technique de l’Aviculture 2003, RIISE et al., 2004
; ALDERS, 2005)
 le système d’élevage semi-intensif :
C’est un système d’élevage en basse-cour mais, avec des races génétiquement
améliorées et des rations équilibrées (FAO, 2004).

I. 2. 2. Système moderne

Ce modèle d’élevage, a connu un développement spectaculaire au cours des


deux dernières décennies avant de se stabiliser. On note cependant des
fluctuations annuelles liées à l’évolution de l’environnement de la production ;
notamment la variation des matières premières sur le marché mondial, les
politiques sous régionales ; Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) et internationales ; Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Au Sénégal, la typologie des élevages avicoles modernes se traduit en trois


secteurs à savoir le système d’élevage industriel et intégré, le système d’élevage
intensif de poulets commerciaux et le dernier fait référence à l’élevage semi
intensif. Cette classification, est en fonction des méthodes de production
utilisées, le degré́ d’application des mesures de biosécurité et leur participation à
l’économie marchande (FAO, 2007 ; FAO, 2014).

I. 2.2. 1. Élevage industriel intégré

Ce système d’élevage intensif n’est pas très présent au Sénégal et regroupe


moins de dix producteurs dans la région de Dakar et un peu à Thiès. Cependant,
il commence peu à peu à se développer. Le nombre d’éleveurs dans ce secteur
est très limité et instable car les unités s’implantent et se retirent au fil des
années. Toutefois, un aviculteur intensif est recensé au nord du pays plus

12
précisément à Saint-Louis. Ce dernier exploite un cheptel de ponte d’environ 30
000 sujets et quelques milliers de poulets de chair qu’il élève surtout pendant les
périodes de forte demande. Le nombre d’éleveurs dans ce secteur est alors limité
et n’a pas beaucoup varié au cours des cinq dernières années. A ce jour, seul
deux ou trois unités industrielles de production avicole intégrées situées à Dakar
sont constantes (FAO, 2014).

I. 2.2. 2. Élevage intensif de poulets commerciaux

Il représente 80% du secteur commercial et regroupe la majeure partie des


aviculteurs et donc une très forte production de viande de volaille. Ce système
d’élevage est notamment pratiqué par des individus exerçant dans le secteur
tertiaire, des salariés et des membres de la profession libérale qui engagent
souvent des fermiers pour assurer la gestion de leurs fermes (Halima et al,
2007 ; FAO, 2014).

I. 2.2. 3. Elevage semi intensif ou élevage amateur

C’est un système assimilé à un élevage amateur de volaille, et est surtout


l’apanage de personnes à faibles revenus à l’instar des femmes, des enfants ou
même des chômeurs dans les banlieues. Il est concentré sur la production de
poulet de chair non contrôlée.

C’est un système d’exploitation qui vise par ailleurs à accroitre la production de


protéines pour la population sans cesse croissante des localités urbaines et péri-
urbaines du Sénégal à travers la spéculation chair (FAO, 2014).

I. 2. 3. Méthodes d’élevage

I. 3. 1. Elevage au sol en claustration

C’est une méthode avec laquelle les sujets sont élevés dans les bâtiments
pendant tout le cycle de production. Cette méthode offre de nombreux

13
avantages. Le matériel est moins onéreux et plus facile à entretenir, la main
d'œuvre réduite, l'alimentation facile à distribuer et les animaux ont une bonne
croissance. Biagui, 1994 affirme par contre que ce type d'élevage nécessite une
grande surface, une bonne gestion de l'ambiance dans les bâtiments et une bonne
conduite d'élevage. Il se caractérise également par l'augmentation de l'indice de
consommation des oiseaux et présente les risques de parasitisme et de maladies
infectieuses d'allure enzootique ou épizootique comme la pseudopeste aviaire ou
maladie de Newcastle et la grippe aviaire (IAHP), à cause de la forte
concentration.

I 3. 2. Elevage en batterie

L'élevage en batterie est un mode d'élevage intensif où les animaux sont élevés
dans des cages grillagées de taille variable. Ces batteries sont des dispositions
linéaires de cages métalliques, sur un étage ou bien superposées sur deux ou
trois étages. C'est le cas de l'élevage de poules pondeuses et de volailles en
général. Chaque cage peut recevoir un nombre variable d'animaux suivant les
normes techniques appliquées. Cette méthode présente des avantages certains
par rapport à l'élevage au sol puisqu’elle diminue sensiblement la transmission
des maladies parasitaires et facilite la lutte contre les maladies contagieuses, ce
qui réduit les frais sanitaires. L'alimentation mieux surveillée permet de réduire
l'indice de consommation. Malheureusement cette méthode d'élevage est
extrêmement onéreuse du fait des coûts d'installations élevés. La technique est
délicate et particulière et les risques de maladies nutritionnelles (les
mycotoxicoses, les carences alimentaires et leurs effets etc…) et les accidents de
picage sont fréquents (Biagui, 1994).

14
I. 2. 4. Infrastructure

I.2.4. 1. Bâtiment d’élevage

Il constitue l’ensemble des locaux et installations nécessaires à l’hébergement


des animaux. C’est un facteur clés de production susceptible d’influencer les
performances des animaux. D’où la nécessité de connaître les principes qui
doivent sous-tendre leur construction quelle que soit l’espèce animale. Son
implantation nécessite alors une analyse approfondie de certains paramètres (la
zone et le site d’implantation, l’environnement, son orientation et sa position par
rapport aux vents dominants et par rapport à d’autres bâtiments) ainsi qu’au
respect des normes de construction édictées par les spécialistes de la filière.

I.2.4. 2. Matériel d’élevage

Le matériel d’élevage utilisé de nos jours est de plus en plus moderne et répond
parfaitement aux exigences des différentes spéculations. Dans cette large liste de
matériel d’élevage, on peut citer: les mangeoires, les abreuvoirs (siphoïdes ou
linéaires), les pondoirs, le radian, et les perchoirs (pour les pondeuses). Le
nombre de ces équipements dépend souvent de l’effectif du cheptel. Les
élevages les plus avancés, disposent de matériels très performants (abreuvoirs
automatiques, évacuation des déjections et parfois même un système de
ramassage automatique des œufs).

I. 2.4.2. 1. Mangeoires et abreuvoirs

De même que pour les abreuvoirs; il existe dans le commerce plusieurs types de
mangeoire qui sont adaptés aux différentes catégories d’animaux (poussins ou
adultes) mais aussi pour éviter le gaspillage d’aliment. Souvent fabriqués par des
artisans, ils tiennent compte des différents paramètres afin que les animaux
puissent y accéder facilement (la hauteur par exemple) et sans compétition.
Néanmoins, on trouve dans le commerce plusieurs types d’abreuvoir de

15
plusieurs capacités (3, 5, 10, et 20 L) et fabriqués avec des matériaux différents
(plastiques ou galvanisés). Dans les exploitations les plus modernes, les
abreuvoirs sont automatisés avec un système nécessitant parfois un réservoir
d’eau (FAO 2014 ; initiation à l’aviculture, 2016).

I. 2.4. 2. 2. Litière

La litière fait partie des facteurs clés de la réussite d’un lot, en jouant sur le
confort et le bien-être des volailles. Elle assure, par ailleurs, le confort des
animaux, en évitant par exemple les lésions du bréchet lorsque les animaux s’y
reposent. L’impact de la qualité de la litière sur la santé est majeur : une litière
dégradée génère des fermentations qui libèrent de l’ammoniac et peut également
entrainer des lésions plantaires et des boiteries (Guérin et al., 2018).

De nombreux matériaux peuvent être utilisés comme litières, le choix de


celles-ci résulte d’un compromis entre plusieurs facteurs : prix, disponibilité,
pouvoir absorbant voir même sa capacité à dégager de la poussière (Dezat et al,.
2011). Ainsi les plus utilisés sont :

- la paille de riz

Historiquement, elle est utilisée comme matériel de choix car facile à se


procurer, peu onéreuse et ayant certaines qualités acquises : sa forte capacité à
éponger l’eau et les déjections (DOUARIN, 2000). Son plus grand désavantage,
se rapporte au dégagement de poussière ou de moisissures (Dany et Drolet,
2001 ; Dezat et Delabrosse, 2011).

- Le copeau de bois

C’est un substrat végétal, constitué par des morceaux de bois dont la procuration
se fait souvent auprès des ateliers de menuiseries des différentes zones.

16
Sa capacité d’absorption est supérieure à celle de la paille, elle est exempte de
moisissures et est très prisée par les éleveurs. Par ailleurs, tout comme la paille,
ce type de litière est favorable à la formation de poussière car étant très fine
(Dary et Drolet, 2001).

- La coque d’arachide

Selon le groupe COWICONSULT, la coque d’arachide est le sous-produit


agricole le plus important au Sénégal compte tenu du volume de production
d’arachide. Ce déchet obtenu après décorticage de l’arachide est de plus en plus
utilisé dans les exploitations avicoles, comme litière.

- Les balles de riz

La balle de riz est constituée par la coque de riz. C’est un résidu issu des unités
de décorticage des rizières de la sous-région et bien apprécié par les éleveurs
(Douarin 2008).

Selon Ndiaye, (2010), ces matériaux utilisés en élevage avicole, comportent


souvent des risques s’ils ne sont pas entretenus voire utilisés correctement. Il
s’agit entre autres, de la prolifération des agents pathogènes, des lésions sur le
bréchet des oiseaux et pour finir, leur mauvaise utilisation, nuit directement à la
croissance des sujets.

I. 2.4. 2. 3. Pondoirs ou nids

Ils sont souvent construits dans les coins du bâtiment pour ceux dont les moyens
sont limités ; pour d’autres, des casiers en bois de 10 cages (2 rangées de 5) sont
utilisés.

17
Pondoir

Mangeoire

Abreuvoir
automatique

Litière

Figure 2: Matériel d’élevage [Thiès-Sénégal]


Source : FAYE A, 2022

I. 3 Mesures de biosécurité

La biosécurité peut être définie comme un ensemble de mesures physiques et de


gestion, qui vise à réduire le risque d’introduction, de persistance et de diffusion
de maladies animales (infections ou infestations), vers et depuis une population
animale (OIE 2019). Elle repose sur le respect de grands principes d’après
Guérin et ses collaborateurs qui sont :

 l’organisation de l’élevage

Le principe tout plein / tout vide (all in /all out) est le principe majeur qui a été
le fondement de la biosécurité en aviculture ;

18
 les barrières de protection sanitaire de l’élevage

Sur ce principe, trois zones sont définies par l’arrêté du 08 février 2016 (FAO
2020) relatif aux mesures de biosécurité applicables dans les élevages de
volailles. Ces zones sont définies comme suit :

o la zone publique comme l’espace délimité à l’extérieur du site


d’exploitation;
o la zone professionnelle comme l’espace de l’exploitation délimité à
l’extérieur de la zone d’élevage réservé aux circulations et stockages
dédiés au fonctionnement de l’élevage ;
o la zone d’élevage avec une ou plusieurs unités de production.

 la mise en place et l’enlèvement des animaux dans l’élevage ;

 la désinfection et le vide sanitaire.

En outre, les mesures de biosécurité sont classiquement associées à la


biosécurité interne et la biosécurité externe. La biosécurité externe désigne les
mesures visant à réduire le risque d’introduction d’un agent pathogène dans un
élevage (bio-exclusion) ou de dissémination à d’autres élevages (bio-
confinement) (figure 3). La biosécurité interne (ou bio-compartimentation)
désigne quant à elle, les mesures visant à séparer les zones de statut sanitaire
différent au sein d’un élevage (OIE, 2019).

19
Figure 3: Principes fondamentaux de la biosécurité en aviculture
Source : FAO, 2017

I. 3.1. Nettoyage
Le nettoyage est une étape essentielle de la maitrise sanitaire des maladies.
L’élimination mécanique de toutes les souillures du bâtiment de haut en bas est
impérative. Dans ce processus de nettoyage, il est impératif d’utiliser un
matériel de nettoyage à haute pression pouvant projeter de l’eau chaude à très
chaude tout en respectant quelques principes de base (Guérin et al., 2018).

I. 3. 2. Désinfection et vide sanitaire


La désinfection est la succession d’opérations ayant pour but de décontaminer
l’environnement de vie des oiseaux de ses agents pathogènes (virus, bactéries,
parasites), afin de maitriser la santé des lots à venir et assurer leur salubrité.

Toutefois, il n’y a pas de désinfectant idéal. Tout, repose sur le choix porté
parmi les centaines de spécialités commerciales et du résultat visé.

20
I. 3.2. 1. Choix du désinfectant

Un bon désinfectant doit pouvoir détruire dans un minimum de temps le


maximum de moisissures, parasites, virus et bactéries dans des conditions
physico-chimiques variées (Guérin et al., 2018).

Le choix du meilleur désinfectant doit se faire suivant les critères et qualités


suivants :

 le spectre d’activité germicide le plus étendu possible sans risque de


résistance ;
 action rapide et durable (rémanence) ;
 efficacité malgré la présence de matières organiques et quelle que soit la
durée de l’eau ;
 pouvoir détergent spécifique ou activité au moins conservée avec un
détergent ;
 atoxique pour l’humain et les animaux ;
 non corrosif pour le bâtiment et le matériel ;
 biodégradable ;
 odeur agréable ou au moins nulle ;
 compatible avec les insecticides ;
 facile d’emploi et économique ;
 homologué et agréé par le ministère de l’agriculture et conforme aux
normes en vigueur dans un pays donné.

I. 3.2. 2. Désinfection et désinsectisation des bâtiments

La désinfection doit se faire en partant du haut vers les côtés et puis du bas et du
fond vers l’entrée du bâtiment. La plupart des désinfectants sont dissous dans
l’eau et le contact se fait jusqu’à ce que la solution employée soit sèche. Les
désinfectants mousseux quant à eux peuvent améliorer le temps de contact du
21
désinfectant puisqu’il nécessite plus de temps pour sécher. Une application bien
faite (de désinfectants) devrait réduire la charge microbienne d’au moins 90% au
niveau des bâtiments d’élevage. Cependant, il faudra faire attention que le
désinfectant ne soit pas corrosif pour la surface sur laquelle il sera appliqué
(Guérin et al 2018 ; Hosam Amro, 2022). Plusieurs désinfectants sont utilisés
parmi lesquels on peut citer :
o les désinfectants physiques
 le froid : peu actif contre les agents pathogènes
 les rayons ultraviolets, les rayons X: ont une activité bactéricide à
l’absence d’obstacle entre la source et les germes ;
 la chaleur humide (vapeur d’eau sous pression) plus efficace que la
chaleur sèche ;
o les désinfectants chimiques
 les désinfectants minéraux
Dans ce groupe, on peut citer :

 Soude (hydroxyde de sodium ou NaOH) : pour la


désinfection des parois, des sols, des litières lors de maladies
légalement réputées contagieuses (maladie de Newcastle,
botulisme etc.) ;
 Chaux vive ou chaux éteinte: pour la désinfection et
assèchement du sol à terre battue ;
 Super phosphate de chaux (engrais) : son action bactéricide
et bactériostatique; assèche les litières et évite le dégagement
de NH3 ;
 les halogènes, les huiles essentielles, le formol, les dérivés du phénol, les
aldéhydes etc.
Contrairement à la désinfection, la désinsectisation quant à elle, est la
destruction des insectes nuisibles aux volailles.
22
CHAPITRE II: PATHOLOGIES LES PLUS FREQUENTES EN
ELEVAGE AVICOLE

II.1. Maladies bactériennes


Elles sont nombreuses et les plus fréquentes sont : les Salmonelloses, les
Colibacilloses, les infections à E. coli, le choléra aviaire etc. Leur prise en
charge nécessite souvent l’utilisation d’anti-infectieux.

II. 1.1. Salmonelloses


Ce sont des maladies bactériennes regroupant:

- les infections par les salmonelles mobiles, qui sont des salmonelles
ubiquistes (Salmonella enteritidis, Typhimurium…), dites encore
salmonelles « paratyphoïdes », et qui sont plus fréquentes de nos jours, du
fait du groupe de portage asymptomatique et constituent en réalité plus
un problème de santé publique qu’un problème de santé animale. Dans de
rare cas, les salmonelles peuvent être responsables d’infections
septicémiques sur de très jeunes volailles dans des conditions
particulières ;
- les infections par Salmonella Gallinarum-pullorum; Salmonelle immobile
strictement aviaire. Salmonella pullorum était considérée comme
responsable de la pullorose qui affecte les poussins alors que Salmonella
Gallinarum était considérée comme responsable de la typhose qui affecte
les adultes. Il a maintenant été établi qu’il s’agit entre autres de deux
biotypes d’un même sérovar responsable de tableaux cliniques et
lésionnels différents (Guérin et al., 2018). Deux expressions cliniques
sont alors décrites:
o la pullorose, qui affecte plus les poussins jeunes et poulets âgés de un à
trois semaines d’âge;

23
o la typhose, qui affecte le plus souvent les élevages de poules pondeuses,
notamment ceux en âges multiples dans les pays où la maladie est
endémique.

II. 1. 2. Colibacilloses

Les colibacilloses sont sans doute les infections bactériennes les plus fréquentes
et les plus importantes en pathologie aviaire. Causées par E. coli, elles se
développent surtout quand les conditions d’élevage ne sont pas favorables
(surpopulation, stress, mauvaise ambiance d’élevage, niveau sanitaire déficient,
alimentation de mauvaise qualité). Ce sont des maladies cosmopolites qui
peuvent entrainer des mortalités, des baisses de performances et des saisies à
l’abattoir. Les colibacilloses aviaires prennent des formes générales, avec une
voie d’entrée respiratoire ou génitale. La plupart des colibacilloses sont des
surinfections à la suite d’infections virales ou bactériennes (Boissieu et Guérin,
2008).

La maladie entraine d’énormes pertes liées aux mortalités et aux baisses de


performances des lots infectés. Elle est aussi à l’origine de troubles de
reproduction (baisse du taux d’éclosion, retard de croissance, augmentation de
la mortalité en coquille ou mortalité des poussins dans les premiers jours.

Les signes cliniques de septicémie colibacillaire, de colibacillose génitale ou


respiratoire, d’omphalite et autre peuvent être isolés ou plus ou moins associés.

Le traitement fait appel aux antibiotiques actifs contre les bactéries à Gram
négatif : les quinolones (Enrofloxacine, Fluméquine…), les tétracyclines
(Doxycycline) (Guérin et al., 2018).

II.1.3. Choléra aviaire ou pasteurellose aviaire

Le choléra aviaire ou pasteurellose est une maladie infectieuse virulente,


inoculable et contagieuse, à évolution le plus souvent aigue mais parfois
24
chronique, et est susceptible d’affecter toutes les espèces d’oiseaux sauvages ou
domestiques.

La pasteurellose aviaire, terme consacré par l’usage en l’honneur des travaux de


Louis Pasteur et de ses découvertes sur le germe en cause dans le choléra des
poules, est due à Pasteurella multocida ssp qui est d’ailleurs un germe
pathogène majeure en aviculture. Les autres pasteurelles sont le plus souvent
des germes opportunistes venant compliquer les affections primitives (maladie
respiratoire surtout).

Cette affection des oiseaux adultes ou sub-adultes, apparait parfois dès 04


semaines d’âge. Cependant, la symptomatologie est très variable et est fonction
du pouvoir pathogène des souches de bactéries, lui-même très variable, et de la
résistance plus ou moins forte des oiseaux (Guérin et al 2018).

Le traitement est illusoire dans la forme suraiguë, envisageable avec succès dans
la forme aigue, décevant dans les formes chroniques mais tout compte fait
l’arsenal thérapeutique actuel est à base d’antibiothérapie suite à un
antibiogramme raisonné, appuyée par une vitaminothérapie (Ndiaye 2010 ;
Guérin et al. , 2018).

II.1.4. Mycoplasmose

Il s’agit d’une maladie infectieuse et contagieuse, provoquée par des


mycoplasmes. Ces mycoplasmes aviaires sont cosmopolites. Leur importance
économique tient au manque à gagner qu’ils provoquent dans les troupeaux
infectés et aux surcoûts prophylactiques. Elle est liée au développement dans les
sinus et l’arbre respiratoire des oiseaux d’une vingtaine d’espèces de
mycoplasma dont les plus pathogènes sont :

o Mycoplasma gallisepticum;
o Mycoplasma synoviae;
25
Chez le poulet, la maladie s’exprime lors de stress quelconque (manipulation,
vaccination, entrée en ponte, etc.) Elle est souvent compliquée ou associée à une
colibacillose. Elle entre dans le complexe, maladie respiratoire chronique
(MRC).

Les symptômes observés sont des râles trachéaux et bronchiques, du jetage et de


la toux. Les lésions n’intéressent que l’arbre respiratoire. Elles débutent par un
catarrhe : desquamation épithéliale, exsudat muqueux puis caséeux.

En pathologie aviaire, la maladie respiratoire chronique de la poule (M.R.C) due


à Mycoplasma gallisepticum est très répandue dans les élevages. Ainsi, les
mycoplasmoses cliniques sont responsables de 1 à 7% des cas de mortalité, 10%
des chutes de ponte et 10 à 15% des troubles observés lors de l’éclosion.
(Brugére-Picoux . et al., 2015).

D’après Kleven, (1998) les efforts prophylactiques ou les interventions


chimiothérapiques ont, au fil des années, probablement entrainé une diminution
du nombre de cas cliniques de ces affections malgré la persistance des agents
étiologiques. Les macrolides et apparentés sont efficaces (tylosine, tilmicosine,
tiamuline, spiramicine, érythromycine…). Les cyclines sont aussi actives,
notamment les cyclines de deuxième génération (Doxycycline) (Guérin et al.,
2018).

II. 2. Maladies virales


Elles sont les plus redoutables du fait de l'absence d'un traitement spécifique une
fois déclarées. Les plus rencontrées sont la maladie de Gumboro, la maladie de
Newcastle, la variole aviaire, la bronchite infectieuse etc. (Fall, 2010).

II.2.1. Bronchite Infectieuse

C’est une maladie virale très contagieuse due à un coronavirus. Cette affection
observée aux Etats-Unis depuis longtemps est aujourd’hui cosmopolite.
26
Le coronavirus de la bronchite infectieuse de la poule comprend de nombreux
sérotypes, et l’existence de virus variants à tropisme respiratoire, rénal ou
génital amène à parler beaucoup plus de coronavirose que de bronchite
infectieuse, terme bien plus limitatif.

La maladie affecte les oiseaux de tout âge et entraine des pertes économiques
considérables, beaucoup plus par la morbidité que par la mortalité qu’elle
provoque:

o pertes de poids, augmentation des indices de consommation (IC);


o chute de ponte, coquilles fragiles;

Toutes les mesures sanitaires sont d’actualité mais insuffisantes. Seule la


vaccination peut prévenir cette maladie en utilisant des vaccins à virus vivants
atténués ou à virus inactivés tout en tenant compte des variants circulant dans un
secteur géographique (Ndiaye, 2010 ; Guérin, 2018).

II.2.2. Maladie de Gumboro

La maladie de Gumboro ou bursite infectieuse est une maladie virulente,


contagieuse et inoculable, affectant les jeunes poulets jusqu’à six semaines,
transmise par un virus du genre Birnavirus. Ce virus a une très grande capacité
de diffusion et peut contaminer toutes les régions à forte densité avicole. Les
premiers foyers de la maladie de Gumboro sont apparus dès 1971 au Sénégal
(Sagna 1977). Il présente un tropisme pour le tissu lymphoïde, notamment la
bourse de Fabricius.

Le tableau clinique associé à la maladie de Gumboro varie considérablement en


fonction de l'âge à l'infection, de la protection maternelle, des antécédents
d'infection dans l'élevage, de la région, des souches sauvages circulantes, ainsi
que le type génétique du poulet. La maladie évolue la plupart du temps vers la
guérison spontanée. Les conséquences de cette affection sont une
27
immunosuppression quasi immédiate entrainant des échecs vaccinaux pour
diverses maladies (Newcastle, Bronchite Infectieuse, Marek) et la disparition de
certaines barrières immunitaires entraine l’éclosion d’affections parasitaires,
virales et bactériennes variées.

II.2.3. Maladie de Newcastle

C’est une maladie infectieuse, présente partout dans le monde, très contagieuse
et souvent grave, affectant les oiseaux, notamment les volailles domestiques,
provoquée par un virus appartenant à la famille des Paramyxoviridae (OIE,
2021).

Ces paramyxoviroses aviaires sont cosmopolites et doivent leur importance


aussi bien à la diversité des symptômes et lésions observées qu’à la gravité des
pertes économiques subies. Elles se présentent sous trois formes:

o lentogénique ou faiblement virulente,


o mésogénique ou moyennement virulente et
o vélogénique ou très virulente, également appelée « maladie de Newcastle
forme exotique »

La maladie se diffuse rapidement via les gouttelettes projetées et transportées


dans l’air par la toux ou l’éternuement des sujets infectés. La mortalité due à
cette maladie peut atteindre 100% chez les jeunes poussins (FAO, 2014).

Sous sa forme hautement pathogène, la maladie de Newcastle est visée par


le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la
santé animale (OIE) et compte parmi les maladies à déclaration obligatoire
auprès de l’OIE.

28
II.2.4. Variole aviaire

La variole aviaire est une maladie virale à l’origine de lésions cutanées sur les
parties non emplumées et de lésions diphtériques ou prolifératives sur les parties
supérieures du tube digestif et de l’appareil respiratoire. C’est une maladie
importante, connue depuis longtemps, et qui est encore une contrainte sanitaire
dans les régions chaudes.

Elle reste importante dans beaucoup de cheptels du fait que le virus peut
demeurer vivant dans les croûtes tombées des oiseaux et garder son pouvoir
virulent pendant 10 ans en plus d’être une maladie saisonnière (Ndiaye, 2010).

II.2.5. L’influenza Aviaire

L’influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP) improprement dénommé


grippe aviaire ou « peste aviaire », est une maladie infectieuse, virulente,
extrêmement contagieuse, inoculable affectant les oiseaux et due à des virus de
la famille des Orthomyxoviridae.

La plupart du temps, cette maladie cliniquement indiscernable de la maladie de


Newcastle, se traduit par des infections inapparentes (cas des VIAFP) ou qui se
limitent à des syndromes respiratoires, avec des surinfections par des
mycoplasmes ou E. coli. La mortalité est souvent considérable et soudaine dans
les élevages.

Au mois de janvier 2021, le Sénégal a signalé une épidémie de grippe aviaire à


(H5N1). Dans la réserve d’oiseaux de Djoudj. Environ 750 pélicans ont été
retrouvés morts et testés positifs pour la grippe aviaire à (H5N1) et dans une
ferme avicole isolée de la région de Thiès, 100 000 poulets ont été abattus pour
empêcher la propagation de la maladie (FAO).

Cependant, dans le seul but d’éradiquer la maladie, des mesures de lutte sont
définies au niveau mondial par l’office international des épizooties (OIE).
29
II. 3. Maladies Parasitaires

II.3.1. Ascaridiose

C’est une affection parasitaire due à des nématodes parasites du genre Ascaridia
qui vivent dans l’intestin des volailles (OIE, 2021).

Le rôle pathogène des Ascaridias tient à leur action traumatisante sur la


muqueuse de l’intestin grêle, qui provoque une entérite avec diarrhée. Parfois le
nombre de vers est tel qu’il provoque une obstruction. Le plus souvent, ils
entrainent un amaigrissement de leur hôte car ils détournent à leur profil le
contenu intestinal. A l’absence de traitement, l’animal très parasité peut alors
subir de graves carences, qui le conduisent à la cachexie puis à la mort.

II.3.2. Syngamose aviaire

Dénommée maladie du bâillement, ou baille-bec, la syngamose est une maladie


parasitaire respiratoire affectant la trachée. Elle est très importante chez le faisan
et les volailles de basse-cour et est due à un strongle vivant essentiellement dans
la trachée des gallinacés : Syngamus trachea.

Le tableau clinique est marqué par l’apparition d’une difficulté respiratoire


typique. Cette dyspnée provoque une attitude particulière de l’oiseau parasité,
qui a donné son surnom vernaculaire à la maladie (baille-bec). La guérison
spontanée est rare chez les jeunes, mais plus fréquente chez les adultes (Boissieu
et al., 2008).

II.3.3. Coccidiose

C’est une maladie causée par un parasite, un protozoaire, le plus souvent (chez
les poulets), de l’espèce Eimeria tenella ou Eimeria acervulina, bien que l’on
dénombre huit espèces de coccidies responsables des coccidioses intestinales et

30
caecales de la poule et du poulet (Eimeria spp, Eimeria acervulina, Eimeria
maxim, Eimeria tenell, Eimeria tenella, …).

Ainsi les coccidies sont fréquentes en élevage mais les « coccidioses » sont
plus rares. En effet le plus souvent, l’hôte tolère assez bien le parasite mais les
facteurs d’immunodépressions (stress, maladies), restent favorables à l’éclosion
des coccidioses.

Des études menées en 2003 au CANADA par l’association des vétérinaires en


industrie animale, révèlent que les symptômes et les lésions de la maladie sont
dus aux phases de multiplication intracellulaire (shizogonie) et la présence de
quelques parasites permet l’installation d’une certaine immunité naturelle. Le
traitement se fera à l’aide d’anticoccidiens, spécifiques ou non (Guérin et al
2018).

II.3.4. Aspergillose à Aspergillus fumigatus

C’est une affection parasitaire des volailles ainsi que d’autres oiseaux (le
perroquet par exemple) due à la prolifération anormale et à la production de
toxines de moisissures du groupe Aspergillus (Aspergillus fumigatus). Dans
cette affection plusieurs organes peuvent être affectés et les signes cliniques sont
donc différents. Ils peuvent être respiratoires, digestifs ou nerveux (Raines et
al., 1956 ; Veen, 1973). D'autres formes sont également observées telles que la
méningo-encéphalite d'origine aspergillaire, l'aspergillose oculaire, la dermatite
aspergillaire ou encore l'ostéomycose. Chez le poussin, la forme aiguë,
également appelé « pneumonie des couvoirs » engendre une mortalité
importante qui culmine dans les 10 premiers jours de leur existence (Planel et
al., 2001).

31
Les traitements sont pratiquement illusoires, souvent couteux et décevants sur
les lots très contaminés. Toutefois, l’énilconazole sous forme de brumisation,
semble être efficace (Guérin et al., 2018).

II. 4. Maladies Métaboliques et ou Nutritionnelles


Dites « maladies de la civilisation », les maladies métaboliques sont des
syndromes qui ne peuvent pas être strictement associés à des carences vis-à-vis
d’un élément donné, mais résultent de la conjonction de carences et de
conditions d’élevage ou d’alimentation dégradées.

II.4.1. Avitaminoses A et D

La carence en vitamine A, entraine une baisse de croissance et une sensibilité


accrue aux infections virales et bactériennes. Toutefois, certains oiseaux
peuvent présenter des lésions buccales, que l’on peut confondre avec une forme
diphtéroide de variole ou une candidose. Des lésions seront observées au niveau
des yeux et des paupières, avec un œdème et des écoulements lacrymaux, ou au
contraire un assèchement.

Quant à la vitamine D3 ou cholécalciférol, assure la régulation du métabolisme


phosphocalcique. En effet, elle est chargée de maintenir un pool
phosphocalcique disponible pour la minéralisation osseuse. Sa carence entraine
essentiellement le rachitisme, le plus souvent lié à un apport insuffisant mais
parfois à des défauts d’absorption lors d’entérites (parasitisme, syndrome de
malabsorption) (Davison, 2015).

II.4.2. Encéphalomalacie de nutrition

Cette affection est caractérisée par des troubles moteurs ; il s’agit entre autres :

 d’une incoordination motrice ;


 des convulsions cloniques alternées par des relâchements ;
 la mort suite à une phase de prostration.
32
Les sujets de deux à quatre semaines sont les plus sensibles. Cependant, la
maitrise de l’alimentation a fait diminuer l’incidence de la maladie.

II.4.3. Rachitisme

Résultant d’une carence en vitamine D3, cette maladie se traduit par des
déformations osseuses et un ramollissement du bec des oiseux accompagné d’un
retard de croissance. Toutefois, cette maladie peut aussi être la conséquence de
toute atteinte hépatique ou rénale voir même intestinale (Guérin et al., 2018).

II.4.4. Syndrome de mort subite (SMS)

Chez la poule pondeuse, il s’agit d’une affection cardiovasculaire entrainant une


mort brutale sans prodromes. Elle apparait souvent en début de ponte surtout
dans des zones très chaudes avec une sensibilité accrue chez les poules
reproductrices de chair de type lourd. Les carences d’apport en potassium en
seraient responsables.

Par contre, chez les poulets de chair à croissance rapide, l’affection entraine une
mortalité cumulée pouvant aller jusqu’à 15% d’un troupeau au rythme maximal
de 0.5% dès les premières semaines d’âge (Guérin et al., 2018). Cependant, on
note une mort subite des oiseaux apparemment sains à la suite de quelques
signes de convulsions.

La prévention passe par un rationnement alimentaire pour maitriser la


croissance et par la couverture du besoin en biotine, vitamine E et sélénium.

33
CHAPITRE III : ANTIBIOTHERAPIE EN AVICULTURE

III. 1. Généralités sur les antibiotiques et l’antibiothérapie

III. 1. 1. Antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire

Les antibiotiques ou substances antibactériennes sont « toutes substances


chimiques, organiques, d’origine naturelle ou synthétique inhibant ou tuant les
bactéries pathogènes à faible concentration et possédant une toxicité sélective »
(Bentley et Bennett, 2003). Depuis leur découverte au XXe siècle, ils sont
employés en médecine humaine et vétérinaire.

Le Comité international de l’OIE (précurseur de l’actuelle Assemblée mondiale


des Délégués de l’OIE) a adopté à l’unanimité la Liste des agents antimicrobiens
importants en médecine vétérinaire, à l’occasion de la 75ème Session générale
de l’OIE en mai 2007 (Résolution n° XXVIII). Cette liste a ensuite été mise à
jour d’abord en mai 2013 puis en mai 2015 et adoptée en mai 2018 par
l’Assemblée mondiale des Délégués de l’OIE.

En juillet 2018, une évaluation technique de la Liste, afin d’améliorer la


cohérence entre les listes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
humaine et animale (OIE) concernant la terminologie utilisée pour la
classification des antimicrobiens, a été menée par le Groupe ad hoc. Cette
révision a été entérinée par la commission scientifique en février 2019. En
tenant compte des recommandations, ce groupe est convenu de l'importance de
tout agent antimicrobien qui a une autorisation pour une utilisation en médecine
vétérinaire en conformité avec les critères de qualité, de sécurité et d’efficacité,
tels que définis dans le Code sanitaire pour les animaux terrestres (chapitre 6.10
Usage responsable et prudent des agents antibiotiques en médecine vétérinaire).
Par conséquent, une répartition de ces agents selon les catégories suivantes a
été faite :

34
- agents antimicrobiens d’importance critique en médecine vétérinaire (AICV) :
agents antimicrobiens qui répondent à la fois aux critères 1 et 2;

- agents antimicrobiens très importants en médecine vétérinaire (ATIV): agents


antimicrobiens qui répondent au critère 1 ou 2;

- Agents antimicrobiens importants en médecine vétérinaire (AIV): agents


antimicrobiens qui ne répondent à aucun des critères 1 ou 2.

Dans cette catégorisation des agents antimicrobiens, les critères sont définis
comme suit:

 critère 1: la classe d’antibiotique est considérée importante ;


 critère 2: la classe considérée a été identifiée comme essentielle contre
des infections spécifiques et que les solutions thérapeutiques de
substitution étaient insuffisantes ou inexistantes (OIE, 2014).

35
Tableau II: Catégorisation des antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire.
Type d’usage ATB d’importance ATB très ATB
critique(AICV) importants(ATIV) importants(AIV)
Aminoglycosides, Céphalosporine de Acide fusidique,
Aminocyclitol 1ére génération, Bicyclomycine,
(Spectinomycine), Fosfomycine, Novobiocine,
Amphénicols, Ionophores, Orthosomycines,
Céphalosporines (3 Lincosamides, Streptogramines,
Santé animale et 4 génération), Pleuromutilines, Substances
Macrolides, Quinolone de 1ére arsenicales
Pénicillines, génération, (Nitarsone et
Phénicols, Rifamycines, Roxarsone),
Quinolones, Polypeptides Thiostrepton
Sulfamides,
Tétracyclines
Source : FAO/ OIE / OMS 2017

36
Tableau III: Classification des antibiotiques par famille
Familles Principales molécules

Amoxiciline,
Pénicilline G, M et A benzylpéniciline,
Bétalactamines Oxaciline
Céphalosporines Céphalexine, céfopérazone
Acide clavulanique Acide clavulanique
Aminosides Néomycine, gentamicine
Tetracyclines Oxytétracycline,
chlortétracycline,
Doxycycline
Phenicols Chloramphénicole*
florfénicol
Erythromycine, tylosine
Macrolides
Macrolides et Apparentés aux macrolides Lincomycine, tiamuline
apparentés
Polymyxines Colistine
Antibiotiques ATB polypeptidique non Bacitracine
polypeptidiques tensioactif
Sulfadimidine,
Sulfamides d’action générale sulfadiazine,
Sulfaméthoxine
Sulfamides Sulfamides d’action digestive Sulfaguanidine
Sulfamides d’action Sulfaclozine
Coccidiostatique
1ère génération Acide oxolinique
Quinolones 2ème génération Fluméquine
3ème génération Enrofloxacine,
Marbofloxacine
Nitrofurane d’action générale Furaltadone
Nitrofuranes Nitrofurane d’action locale Furazolidine
digestive
Source : Dictionnaire des médicaments vétérinaires (DMV) Edition 2020

37
III.1. 2. Utilisation des antibiotiques en élevage avicole

L’intensification de la production animale au cours des dernières décennies a été


favorisée par l’emploi des médicaments vétérinaires, en particulier les produits
anti infectieux en élevage moderne (Dibner et al., 2005 ; Mensah et al., 2014).

En Règle générale, les critères médicaux requis pour un usage des antibiotiques
sont selon Klopfenstein, 2004 :

• l’antibiotique doit être efficace contre le microorganisme pathogène visé ;

• la dose utilisée doit être suffisante pour tuer ou inactiver le microorganisme


pathogène;

• la durée du traitement doit permettre l’élimination du microorganisme visé.

Par ailleurs, il importe de souligner à nouveau que tout usage d’antibiotiques,


même justifié et judicieux, entraîne éventuellement le développement ou la
sélection de souches microbiennes résistantes.

III.1. 2. 1. Conditions de mise en place d’une antibiothérapie

Une antibiothérapie correctement choisie, doit satisfaire simultanément plusieurs


objectifs; objectifs d’ordre clinique et épidémiologique, de santé publique, sans
oublier bien sûr toutes les considérations d’ordre économique (Brudere, 1992;
Guérin et al., 2018). Le choix de l’antibiotique quant à lui, repose sur les
conditions générales de spectres d’activité dont l’activité in vitro qui a pu être
déterminée préalablement par isolement de la bactérie pathogène et d’un
antibiogramme. Il doit reposer sur la connaissance des notions générales de
pharmacocinétique et pharmacodynamie des antibiotiques mais aussi sur la prise
en compte des données relatives à chaque cas particulier : espèce, âge, voie
d’administration etc. (Guérin et al., 2018).

38
Ainsi du point de vue clinique, l’efficacité d’un traitement antibiotique est le
résultat d’une interaction entre le principe actif, le sujet traité et la bactérie visée.
Par ailleurs, Compte tenu des interactions entre les sujets traités et leur
environnement, chaque traitement antibiotique a également un effet écologique
au sein des populations d’animaux et de leurs écosystèmes (AFSSA, 2006).

Tout compte fait, le coût du traitement est également un élément déterminant. Il


peut parfois restreindre certains choix, mais ne doit jamais conduire à des sous-
dosages ou des traitements de trop courte durée. Ce coût dépend de trois
principaux facteurs (Brudere, 1992 ; Drouin et al., 2000):

o le coût du produit utilisé ;


o le coût de l'administration ;
o le coût engendré par le délai d’attente.

A cet effet, le recours à un antibiotique repose au préalable sur un bon


diagnostic afin de pouvoir établir voire même de choisir le traitement le plus
approprié pour résoudre le problème sanitaire déclaré. Il est aussi nécessaire de
prendre en considération (Fontaine et Cadore, 1995 ; Mogenet et Fedida,
1998):

 le spectre couvert par l’antibiotique;


 le mode d’action : bactéricide et ou bactériostatique;
 le caractère temps dépendant et ou dose dépendant.

III.1. 2. 2. Associations d’antibiotiques

Les antibiotiques doivent autant que possible être utilisés seuls, c’est la règle
générale de la mono-antibiothérapie. Toutefois, on est souvent conduit en
thérapeutique anti-infectieuse à associer plusieurs antibiotiques (figure 6) soit :

39
 pour retarder l’apparition d’une antibiorésistance microbienne, mais
uniquement chromosomique;
 limiter les effets indésirables, notamment la toxicité de certains
antibiotiques en réduisant les doses de chacun (Zeghilet, 2009) ;
 pour élargir le spectre antibactérien lors d’infection polymicrobienne
(germes aérobies et anaérobies, Gram + et Gram-).

Dans cette association, le choix des molécules doit tenir compte des propriétés
bactériologiques et pharmacocinétiques de chaque antibiotique pour éviter les
phénomènes d’antagonismes comme édictées par les lois de Jawetz (figure 4).

Figure 4: Associations d’antibiotiques [lois de Jawetz 1952]


Source : Torche et Benseguenil 2020
40
III. 1. 2. 3 Posologie et durée du traitement antibiotique

En médecine vétérinaire, la posologie peut être considérée comme étant la


quantité de produit nécessaire pour un traitement donné. La durée du traitement
quant à elle, correspond au temps nécessaire et suffisant pour obtenir la guérison
définitive d’une infection. Par ailleurs, la durée moyenne d’un traitement
antibiotique est relativement longue et a peu évolué depuis 1999. Cette durée est
fondée sur des données empiriques, exprimée le plus souvent sous la forme de
fourchette.

Cependant très peu d’études sont consacrées sur les durées de traitement ; les
problèmes de méthodologie et de définitions (temps de traitement court ou long,
pathologie, microbio guérison, qualité des essais) sont le plus souvent évoqués
(Torche et Benseguenil 2020).

III. 2. Modalités d’utilisation des antibiotiques


Il existe trois modalités d’utilisation des antibiotiques en médecine vétérinaire
qui se distinguent par les objectifs assignés au traitement chez l’individu traité.
Pour deux modalités, ces objectifs sont soit exclusivement curatifs
(antibiothérapie curative) soit en fonction du moment de traitement
(antibiothérapie préventive), la métaphylaxie, qui est spécifique à la médecine
vétérinaire, consistant à intervenir collectivement chez des animaux au statut
individuel incertain vis-à-vis de la maladie. La troisième modalité quant à elle,
concerne les additifs ou facteurs de croissance.

III. 2. 1. Utilisation à titre curatif


En élevage avicole, l’antibiothérapie curative consiste à traiter les oiseaux qui
expriment des symptômes d’infection bactérienne (Sanders, 2005). Cette
antibiothérapie, est alors une aide à apporter lorsque le système immunitaire est
trop faible ou la souche infectieuse particulièrement pathogène (AFSSA, 2006).
Toutefois, elle est qualifiée de « probabiliste » lorsque l’agent pathogène n’est
41
pas identifié par un examen complémentaire, ou en attente de celui-ci. C’est
donc le résultat d’un choix raisonné prenant en considération tous les éléments
disponibles au moment de la mise en place du traitement. Elle est dite « ciblée »
si l’agent pathogène en question est identifié et la sensibilité aux antibiotiques
connue à la suite de la réalisation d’examens complémentaires et que les
informations recueillies concourent à sa réalisation (Rousselot, 2016).

III. 2. 2. Utilisation à titre préventif

Les antibiotiques peuvent être administrés à des périodes critiques de la vie, sur
des animaux soumis à une pression de contamination régulière ou avant le
déclenchement d’une infection bactérienne chez les animaux dans un contexte
de survenue probable de cette infection. Dans ces conditions, on parle
d’antibioprophylaxie. Le rapport bénéfices / risques de cette pratique, est
aujourd’hui reconsidéré pour des raisons de risque d’émergence de résistances
bactériennes. En effet, plus la durée et la fréquence d’exposition aux
antibiotiques d’un individu (ou d’un groupe) augmentent, plus le risque de
sélection de souches résistantes est élevé. Cette modalité d’utilisation des
antibiotiques est adaptée à une situation sanitaire donnée et doit être provisoire
et ponctuelle (AFSSA, 2006 ; Rousselot, 2016). L’usage prophylactique est
alors employé à l’échelle d’un troupeau ou d’un élevage complet lorsqu’il y a
une menace d’infection généralisée (la métaphylaxie).

III. 2. 3. Utilisation comme additifs dans l’aliment

L'usage des antibiotiques dans l’aliment à titre d’additif est très limité
actuellement. Ces « antibiotiques régulateurs de flore » (ARF) ou « antibiotiques
promoteurs de croissance » AGP pour « antibiotic growth promotors » sont
utilisés à des doses très faibles, non curatives et en vue d’améliorer la croissance
des animaux par un effet régulateur au niveau de la flore intestinale. Ces
antibiotiques sont tous des agents chimio-thérapeutiques non utilisés en
42
médecine humaine pour limiter les risques de sélection de résistance vis-à-vis de
molécules d’intérêt médical majeur pour la médecine humaine (AFSSA, 2006).
Leur utilisation répétée voire inadaptée en médecine vétérinaire, peut engendrer
non seulement leur diminution globale, mais aussi avoir des conséquences
désastreuses sur la santé des populations.

III. 3. Conséquences de l’utilisation accrue des antibiotiques


L’usage croissant des molécules d’antibiotiques pour prévenir et traiter les
maladies, accroit la probabilité de formation de résidus dans les denrées
d’origine animale et les risques que présentent ces résidus en matière de santé
publique.
La persistance de ces résidus dans les denrées destinées à la consommation
humaine est dangereuse, d’abord du point de vue sanitaire, mais aussi du point
de vue économique.
Pour le consommateur, deux types de risques peuvent exister:

 Risques directs
Les risques directs sont représentés par les effets toxiques sur certains organes
(aplasie médullaire due au chloramphénicol), les allergies alimentaires (effet des
pénicillines), et les effets tératogènes, mutagènes et cancérogènes (Chaslus
Dancla, 2003).

 Risque direct cancérigène ou mutagène


Selon Stoltz, (2008), les résidus de ces antibiotiques peuvent avoir un effet
carcinogène sur le long terme, suite à une consommation régulière d’aliments
contenant des résidus.
Par ailleurs, il existe des molécules dont la toxicité de court et moyen termes
entrainerait une symptomatologie de type précancéreuse. C’est l’exemple des
substances qui provoquent chez les animaux de laboratoire des nécroses
hépatiques ou rénales, une hyperplasie des canaux biliaires ou enfin une
43
modification de l’endomètre et dont l’incidence lésionnelle semble irréversible
tels que les dérivés de Chloramphénicoles ou de Nitrofurane (Diop, 2003);

 risque direct allergique


Les résidus de médicaments vétérinaires sont le plus souvent incriminés en
allergologie humaine. Ce sont essentiellement des réactions anaphylactiques ou
phénomènes allergiques de type I, dans lesquelles il y a induction de la synthèse
d’anticorps spécifiques, à l’instar des IgE par une molécule exogène qui agit
comme un haptène. Un premier contact avec cet allergisant sensibilise
l’organisme alors qu’un second contact peut déclencher la réaction (Zeil, 1988).
Ainsi, si les résidus des médicaments vétérinaires n’ont pas d’effets
sensibilisants, ils peuvent être responsables d’effets déclenchant, notamment les
antibiotiques (Imad, 1998).

 Risques indirects
Les risques indirects sont liés à la sélection et le transfert de bactéries
pathogènes résistantes, pouvant se transmettre à l’homme d’être difficilement
contrôlables. Quatre situations potentielles, sont théoriquement possibles dans ce
cadre:
 la sélection directe des bactéries résistantes chez l'homme par les résidus
d’antibiotiques présents dans les denrées alimentaires;
 le bouleversement de la flore intestinale par les résidus;
 la sélection dans le tube digestif de l’animal, de bactéries pathogènes
résistantes aux antibiotiques, pouvant contaminer les denrées alimentaires;
 les conséquences de leur ingestion par le consommateur (salmonelles,
résistantes aux quinolones);
 la sélection chez l'animal de bactéries résistantes non pathogènes, pouvant
contaminer les denrées alimentaires, et être transmises aux
consommateurs et conduire finalement à la transmission de leur plasmides
44
de résistance aux bactéries de la flore intestinales humaine (Mogenet et
Fedida, 1998 ; Chaslus- Dancla, 2003).

Conséquences économiques
La persistance de maladies dont l’agent pathogène résiste aux antibiotiques,
accroit les coûts de traitement à l’hôpital, réduit les heures de travail et ainsi
affecte les revenus du ménage et l’économie nationale.

45
DEUXIEME PARTIE : ETUDE
EXPERIMENTALE

46
CHAPITRE I : ZONE D’ETUDE, MATÉRIEL ET MÉTHODES

I. 1. Zone et période d’étude


La présente étude a été effectuée dans la zone péri-urbaine de Dakar (Dakar-
Thiès), sur une période de sept mois (7 mois) de février à septembre 2022.

Le choix porté sur cette zone, peut se justifier par le fait que cet endroit de par sa
localisation, constitue un bassin avicole péri-urbain «ouest», qui est le principal
bassin d’élevage industriel et semi-intensif du Sénégal compte tenu de son
ouverture sur la bande côtière. De par ses caractéristiques biophysiques liées à
sa position stratégique, la typologie et la topographie de ses sols, aux
caractéristiques climatiques et surtout à la présence d’une nappe peu profonde,
elle est le support des activités agropastorales (horticulture, aviculture et
production laitière). En plus d’être un territoire agricole d’intérêt majeur, elle est
l’endroit idéal convoité par les aviculteurs car il offre un microclimat adéquat à
l’élevage de la volaille. Par conséquent, elle abrite près de 80 % des
exploitations avicoles du pays.

Les fermes enquêtées sont réparties comme indiqué dans la figure 5, avec une
distinction du nombre de fermes visitées en fonction des spéculations dans les
différentes localités (Tableau IV).

47
Figure 5: Répartition des exploitations enquêtées

48
Tableau IV: Zones d’intervention et effectifs en fonction de la spéculation
Départements Localités (communes / villages) Nombre de fermes spéculations
enquetées
 Keur Ndiaye LO-Niakoulrap 21 Pondeuse : 08
Rufisque
Chair : 13
 Sangalkam-Sébikotane- 33 Pondeuse : 03
Diamnadio Chair : 30
Guédiawaye  Guédiawaye 23 Pondeuse : 00
Chair : 23
Pikine  Pikine 05 Pondeuse : 01
Chair : 04
Keur-Massar  Keur Massar 16 Pondeuse : 0 7
Chair : 09
 Thiès Nord 03 Pondeuse : 02
Chair : 01
 Keur Madaro – Keur Mor 14 Pondeuse : 11
Thiès Ndiaye Chair : 03
 Peykou 38 Pondeuse : 28
Chair : 10
 Keur moussa- Pout 13 Pondeuse : 10
Chair : 03
 Guéniéne 17 Pondeuse : 05
Chair : 12
Mbour  Bandia-Sindia-Diass 25 Pondeuse : 18
Chair : 07
 Mbour 14 Pondeuse : 05
Chair : 09
Total 19 localités 222 Exploitations Pondeuse : 98
Chair : 124

49
I.2. Matériel et méthodes d’étude

I.2. 1. Matériel
L’étude a nécessité l’utilisation:

 de quatre (4) smartphones (tablettes) pour la collecte des


données;
 d’un appareil photo ;

 un ordinateur portable pour l’analyse des données (les données


recueillies seront traitées avec le logiciel Excel 2010 version 2.1
(d) et Stata 14) ;

 un véhicule ;

 ressources humaines: quatre (4) enquêteurs vétérinaires.

I.2. 2. Méthodes d’étude

I.2.2.1. Enquête exploratoire


Cette enquête a comporté deux phases: la recherche bibliographique et les
entretiens sur le terrain.
La collecte d’informations de base, a consisté à la revue bibliographique et à la
synthèse d’études en aviculture, en particulier sur l’aviculture au Sénégal.
L’accent a été mis sur des données connues, liées à l’état des lieux, aux
effectifs, à l’usage des antibiotiques dans ce secteur et des mesures de
biosécurité mises en place par les éleveurs au sein des différentes exploitations.
Sur le terrain, la collecte des données consistait à un entretien direct, par
l’interrogation des personnes ressources de la filière avicole. Il s’agit notamment
du personnel de l’administration des ministères de l’Elevage (MEPA, DIREL,
PFVS, DSV de Dakar et de Thiès) et des responsables voire même des ouvriers
avicoles des différentes exploitations de notre échantillon. Ces derniers étaient

50
interviewés de façon directe sur un questionnaire dûment établi et incorporé sur
des smartphones (tablettes) pour mieux appréhender le sujet et connaitre les
principes d’utilisation des antibiotiques et de mise en place d’une
antibiothérapie. Ledit, questionnaire (annexe 1) comportait huit rubriques dont
les questions étaient axées sur :

● les informations générales de la ferme et du répondant ;

● les caractéristiques de la ferme et la taille de l’élevage ;

● les médicaments utilisés dans l’exploitation (en particulier les


antibiotiques) ;

● les pathologies observées et leur prise en charge ;

● la conduite d’élevage ;

● les attitudes et connaissances de ces éleveurs sur les pratiques


d’antibiothérapie et sur la RAM ;

● le contrôle des maladies et mesures de biosécurité ;

● l’accès aux services vétérinaires.

I.2.2.1. 1. Enquête proprement dite

Outre la recherche bibliographique, nous avons effectué une enquête


transversale dans les différentes fermes. Cela a consisté, sur la base des résultats
de l’enquête exploratoire, en l’administration d’un questionnaire (annexe 1) par
interview directe avec les fermiers et/ou responsables de ces exploitations.

Dans l’optique d’apprécier le niveau de connaissances des éleveurs sur les


motifs d’utilisations des antibiotiques, les enquêtés nous présentaient les preuves
(sachets, flacons) de leur utilisation dans l’exploitation. Ainsi, on obtenait la

51
confirmation d’usage de ces molécules et la capacité des éleveurs à les identifier
des autres médicaments.

Un formulaire de consentement éclairé dûment rempli était d’abord lu et signé


par les enquêtés qui acceptaient de participer à l’étude. Ce même formulaire
était cependant lu par l’enquêteur dans certains cas de figure et expliqué à
l’enquêté dont le niveau d’étude ne permettait pas sa compréhension.

Ces entretiens ont été réalisés sur deux semaines (2 semaines), au courant du
mois de juillet 2022.

I.2.2.1. 2. Échantillonnage

Dans cet étude, la méthode dite échantillonnage par boule de neige ou le


« Snowball sampling » a été utilisée. C’est une méthode non probablistique,
consistant à identifier une exploitation au départ et par incrimination, composer
notre échantillon à partir de la personne enquêtée dans cette première
exploitation. L’individu enquêté, permettait l’identification et la sélection
d’autres exploitations. Les individus de ces exploitations, interrogés à leur tour,
désignaient d’autres fermes appartenant à la même spéculation ; petit à petit le
nombre de répondant grossissait par un effet cumulatif.
Le choix de cette méthode d’échantillonnage se justifie par le fait que dans la
base de données nationale, un recensement de l’ensemble des fermes avicoles
situées dans ladite zone n’a toujours pas été effectué, rendant ainsi quasi
impossible l’obtention d’une liste exhaustive des fermes avicoles de la région.
Par ailleurs, le choix des exploitations avicoles se résumait à la spéculation de
type ponte et chair et les élevages sur lesquels notre étude s’est déroulée ont été
choisis selon la disponibilité et le consentement des différents acteurs.
Au total, deux cent vingt-deux (222) fermiers ont été interviewés et la durée
moyenne des échanges a été à la limite définie par le temps de déroulement du
questionnaire soit en moyenne une heure par entretien.
52
La taille minimale de l’échantillon a été calculée à l’aide de la
formule (Schwartz) suivante :

N= (Z²x σ²)/L²
.
 Z: cote de l’écart réduit. Généralement on admet un niveau de confiance
au seuil de 95%
 N : taille de l’échantillon
 L: précision désirée ou marge d'erreur (exemple prenons L =7%).
 σ : écart type ou proportion attendue (prenons = σ 50%).

N = (1,952 x 0.5²) / 0.072

N = 196

La proportion réelle ne fût pas connue, raison pour laquelle nous avons utilisé
50%( correspondant à la dispersion la plus grande), ce qui nécessite la plus
grande taille d’échantillon pour être prudent. Notre estimation était alors de 95
% d’intervalle de confiance qui se propageait de 7 % de part et d’autre (c.-à-d.
IC à 95 % = 40-60 %). La taille d’échantillon requise était alors de 196.

I.2.2.1. 3. Collecte des données

Les données ont été collectées d’une manière aléatoire par suite d’une enquête
exploratoire effectuée dès le début de l’étude pour recueillir les informations de
taille sur l’aviculture au Sénégal, son état actuel et son évolution. Elle s’est
poursuivie, sur le terrain, d’une interview avec les acteurs de la filière en
particulier les éleveurs et responsables de fermes.

53
Une première phase de test du questionnaire portant sur trois éleveurs (03)
situés dans la commune de Ngaparou (Région de Thiès, Département de
Mbour), a été menée à la date du 15 au 16 Avril 2022. Elle a été suivie d’un
second test à la date du 18-19 juin 2022, portant cette fois ci sur 08 fermes,
toutes situées dans la commune de Sébikotane (région de Dakar, département de
Rufisque). A la suite de ces deux phases, des éléments ont été revus pour mieux
prendre en considération les différents points du questionnaire et d’être en phase
avec les réalités du terrain.

Dans le souci de bien dresser notre questionnaire et d’avoir des informations de


qualité à priori sur les paramètres d’usage des antibiotiques, la collecte a aussi
nécessité des ressources humaines et d’un plan de collecte. Ce dernier reposait
sur la formation de trois autres enquêteurs sur le questionnaire et sur les
modalités d’utilisation des smartphones et de la plateforme open data kit (ODK).
Il s’en est suivi de la création d’un groupe de quatre (04) individus, scindé en
deux (02) et comprenant chacun un étudiant vétérinaire (doctorant) et un second
élément de la division des services vétérinaires (DSV), tous des enquêteurs, et
de temps à autre un technicien d’élevage servant comme guide et facilitateur
entre enquêteurs et enquêtés. Ces personnes nous venaient respectivement des
DSV de Dakar et de Thiès.

Afin de clôturer cette étape, nous avons procédé à la collecte des données
proprement dites. Une collecte qui, à la suite des différents entretiens, était aussi
marquée par des observations sur les normes de biosécurité, sur la conduite
d’élevage et à la base sur la consultation des cahiers de suivi des différentes
exploitations, dans la logique de comprendre en amont ce qui se faisait dans les
différents élevages.

54
I. 3. Mode d’analyse des données

Les données issues de l’étape précédente ont été enregistrées sur la plateforme
ODK collect (Open Data Kit) version 2022.2.3, puis envoyées dans le serveur
de l’Institut International de Recherche sur l’Elevage (ILRI). Extraites du
serveur, elles ont par la suite été transférées dans un fichier Microsoft Excel et
sur STATA 14. Le traitement de ces données a été restreint à une analyse
statistique descriptive et nous a permis de calculer les différentes proportions
pour les variables qualitatives et moyennes pour les variables quantitatives. Les
tests de Chi2 ont été appliqués dans la mesure du possible.

55
CHAPITRE II : RESULTATS

II. 1. Données générales de l’enquête

II. 1.1. Informations sur les enquêtés

II. 1.1. 1. Age et sexe


La tranche d’âge des différentes personnes enquêtées durant cette étude, est
illustrée dans la figure 6.

3em âge (65-plus) Adultes (25-64) Adolescents (15-24)

3%

Chair 76%

13%

3%

Pondeuse 67%

11%

Figure 6: Tranches d’âge des aviculteurs enquêtés

Cette dernière est une répartition des tranches d’âge des aviculteurs en fonction
de la spéculation. La tranche d’âge la plus représentée est celle des adultes dans
toutes les deux spéculations, avec une marge de supériorité de 10% de la
spéculation chair sur celle de ponte qui est de 67%.
Les adolescents représentent une proportion de 13% des aviculteurs de la
spéculation chair contre 11% de ceux évoluant dans la production d’œufs de
consommation. Seul 6% des répondants, toutes spéculations confondues sont
des personnes du 3ieme âge.

56
Néanmoins, notons que cette population est essentiellement constituée
d’hommes soit (94,6%) contre 5,4% de femmes.

II. 1.1. 2. Niveau d’étude

Le niveau d’étude des fermiers est illustré dans la figure 7.

Aucun
universitaire alphabet
6%
11% 33%

secondaire
26%

primaire
24%

Figure 7: Niveau scolaire des répondants

En ce qui concerne le niveau scolaire des enquêtés, 94% ont affirmé avoir
effectué des études avec une distribution respective de :
6%, proportion de ceux qui n’ont aucun niveau scolaire, 33% qui ont
uniquement fréquenté l’école coranique (alphabet), 24% ont fait le primaire ;
26% le secondaire et 10% de cette population qui ont eu à faire des études
universitaires.

57
II. 1.1. 3. Activé principale

100% 93%

80%

60%

40%

20%
7%
0%
activité principale activité secondaire

Figure 8: Activité principale des différents répondants


Globalement, 93% des personnes enquêtées ont affirmé avoir pour activité
principale l’élevage contre 7% qui s’activent dans la commerce, l’agriculture ou
dans un autre domaine et considéraient ainsi l’élevage comme activité
secondaire.

II. 1.1. 4. Formation en aviculture

80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
oui non

Figure 9: Formation des répondants


A priori, seules 26 % des personnes enquêtées ont reçu une formation dans la
spécialité contre une majorité (74 %) qui n’a jamais été formée en élevage
avicole.

58
II.1. 2. Informations sur les fermes
La présente étude a porté sur 98 élevages de production d’œufs de
consommation et 124 élevages de poulets et les résultats les plus saillants sont
représentés ci-dessous.

II.1.2. 1. Types d’élevage


La totalité des élevages enquêtés, sont de types semi intensifs. Dans ces
exploitations, l’élevage est fait dans des bâtiments semi ouverts (au sol ou en
batterie) (figure 10) ou dans des bâtiments fermés (figure 11).

Figure 10: Bâtiments d’élevage de volaille [Thiès, Sénégal]


Source : FAYE A, 2022

59
Figure 11: Elevage en batterie [Sindia, Thiès, Sénégal]
Source : FAYE A, 2022

II.1.2. 2. Différentes spéculations

La figure 12 illustre les différentes spéculations.


60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
chair pondeuse

Figure 12: Spéculation des élevages enquêtés

60
Les résultats de notre enquête ont montré que plus de la moitié des exploitations
enquêtées soit 56%, sont des élevages à spéculation chair alors que 44% font de
la production d’œufs de consommation.

II.1.2. 3. Taille des élevages :


L’étude a porté sur une population totale de 159 210 poulets de chair avec une
taille minimale de 300 sujets et un effectif maximal de 13 000 sujets,
correspondant à une moyenne de 1 284 sujets. La population totale étudiée dans
la spéculation ponte fût 341 724 sujets pour une moyenne de 3 487 sujets, avec
une taille minimale de 500 sujets, pour un effectif maximal de 30 000 sujets.

II .2 .Connaissances sur les notions d’antibiothérapie

II. 2.1. Connaissances sur les médicaments utilisés

II. 2.1. 1. Médicaments les plus utilisés

70%
antibiotique
60%
50%
antiparasit
Proportions

40% vitamines
30% vaccins
20%
Stimulateur de croissance
10%
Autres
0%
chairs pondeuse
Spéculations

Figure 13: Médicaments les plus utilisés dans les élevages

Il ressort de cette étude que dans la plupart des exploitations enquêtées, toutes
spéculations confondues, les antibiotiques constituent les médicaments les plus
utilisés.

61
Dans les élevages ponte, ces médicaments sont les plus utilisés dans 62% des
cas contre 51% des élevages de poulets de chair qui en font usage.

II. 2.1. 2. Usage des molécules d’antibiotiques

La figure 14 illustre l’utilisation des antibiotiques par les aviculteurs enquêtés et


la confirmation de l’usage de ces molecules dans les exploitations.

100%
90%
80%
70%
proportions

60%
50% oui
40%
non
30%
20%
10%
0%
chair pondeuse
Spéculations

P = 0.076

Figure 14: Niveau de connaissance des éleveurs

95% des éleveurs enquêtés ont affirmé faire recours aux antibiotiques ;
proportion à la limite proche de celle des élevages à spéculation ponte 89% qui
ont aussi affirmé l’usage d’antibiotiques dans leur exploitation contre seulement
11% qui affirment ne pas faire usage d’antibiotiques dans leur élevage ponte et
5% pour la spéculation chair. Il n’y a pas de différence statistiquement
significative entre les spéculations et l’usage des antibiotiques dans les
exploitations (P > 0.05).

62
II. 2.1. 3. Familles d’antibiotiques les plus utilisées

La figure 15 illustre les différentes familles d’antibiotiques utilisées par les


aviculteurs en fonction des spéculations.

70% Tétracyclines

60% Tétracycline + Association


Quinolones
50%
Quinocoles + Asso
pourcentages

40% ATB Polypeptidiques


30% ATB Polypeptitiques + Asso

20% Macrolide
Sulfamides
10%
Betalactamines
0%
pondeuse chair
La spéculation

Figure 15: Familles d’antibiotiques utilisées dans les élevages

Nos résultats ont montré que les antibiotiques les plus utilisés dans la
spéculation ponte sont ceux de la famille des Tétracyclines suivies de ceux de la
famille des Quinolones, des Sulfamides, des Polypeptidiques puis ceux des
Macrolides et enfin ceux de la famille des Bétalactamines aux proportions
respectives de 61, 36, 28, 8, 3 et 1%. L’association de ces différentes familles,
avec d’autres molécules garde aussi la même évolution.
Par ailleurs, dans la spéculation chair, l’enquête a révélé que 55% des
aviculteurs font le plus souvent usage des antibiotiques de la famille des
Sulfamides à hauteur de 55%, les Quinolones (42%), des Tétracyclines (34%),
les Antibiotiques polypeptidiques (11%) et seul 1% d’entre eux utilisent des
Bétalactamines. Cependant l’association des ATB de la famille des
Tétracyclines avec d’autres molécules est de l’ordre de 42% contre celle des
quinolones avec d’autres molécules qui est de 8%.
63
II. 2. 2. Connaissances sur les pathologies rencontrées et traitées avec les
antibiotiques

II. 2.2. 1. Principales pathologies

35,6%

21,17%

10,36%
9,01%
6,31%
4,50%
1,35%

Gumboro Newcastle Coccidiose Salmonellose Collibacillose Influenza aviare Bronchite


Infectieuse

Figure 16: Pathologies rencontrées dans les élevages

Les résultats de notre enquête ont révélé que les pathologies les plus
fréquemment rencontrées toutes spéculations confondues sont le plus souvent
dues à des coccidies dans 36% des cas ; il s’en suit la maladie de Gumboro avec
une proportion de 21%, les infections colibacillaires 10%, la pseudo peste
aviaire 9%, l’influenza aviaire et la bronchite infectieuse aux proportions
respectives de 6, 5 et seuls 1% des élevages ont déclaré être souvent confrontés
à la salmonellose.

Pour chacune de ces pathologies, le tableau IV, dresse les différents traitements
entrepris dans ces élevages.

64
Tableau V: Traitement des différentes pathologies rencontrées
Pathologies Traitement médicamenteux Traitement alternatif
Bronchite infectieuse Enrofloxacine / oxytétracycline NEANT
+ Eucalyptus, menthol
Coccidiose Sulfaguanidine triméthoprime / NEANT
Colistine
Colibacillose Enrofloxacine / oxytétracycline NEANT
/ Sulf… trimetoprime
Gumboro Virkon* (peroxymonosulfate) + Bicarbonate + vinaigre
Norfloxacine / Oxytétracycline / Allium sativum (ail)
Influenza aviaire Colistine Feuilles de Moringa
/Aspirine
Pseudo-peste aviaire Enrofloxacine /oxytetracycline / Feuilles de caicédrat
colistine (khaya spp)
Salmonellose Oxytétracycline NEANT

II. 2.2. 2. Taux de mortalité

Les différents taux de mortalité dans les différentes spéculations, sont présentés
dans la figure 17.

Pondeuse Chair

40%
32% 33% 34%
29% 27%

1-5% 6-10% 11%-plus

Figure 17: Taux de mortalité dans les élevages

Le taux de mortalité des sujets est beaucoup plus élevé dans la spéculation chair
que celle de ponte, et ce taux est compris dans un intervalle de 1 à 5%.

65
Toujours dans la dite spéculation, un taux de mortalité de 11% voire plus est
observé dans 27% des élevages alors qu’il est de 34% dans les élevages de
poules pondeuses. Un taux 6 à10% est observé dans 29% des élevages à
spéculation ponte contre 33% des élevages de poulets de chair.

II. 3. Attitudes et pratiques dans l’usage des antibiotiques :

II. 3. 1. Motifs d’utilisation des antibiotiques


Le motif d’utilisation des antibiotiques est illustré par la figure 18

45%
40%
35%
Proportions :

30%
25%
20%
15%
10%
5% chair
0% pondeuse

Figure 18: Motifs d’utilisation des antibiotiques dans les différentes


spéculations
Trente-neuf pourcent (39%) des élevages poules pondeuses enquêtés, font
usage des antibiotiques pour traiter une maladie existante contre une proportion
de 18% des élevages à spéculation chair.
A titre préventif et curatif, notons que 27% des élevages chair font recours aux
antibiotiques contre 18% des élevages à spéculation ponte.

66
Par contre, seuls 10% des élevages chair et 5% des élevages à spéculation ponte,
les utilisent pour prévenir, traiter les maladies, lutter contre le stress des oiseaux
et stimuler la croissance des sujets à la fois.

II. 3. 2. Choix de l’antibiotique

Le choix de l’antibiotique dans les exploitations enquêtées, repose en partie sur


une prescription comme l’indique la figure 19.

70%
60%
50%
40%
30%
chair
20%
pondeuse
10%
0%

Figure 19: Choix de la molécule d’antibiotiques dans les élevages

L’enquête a révélé que dans 66% des élevages, le choix de la molécule


d’antibiotique est opéré par le vétérinaire traitant, contre 16% par le para
vétérinaire, 7% par le propriétaire de l’exploitation, 3% par une connaissance et
dans 6% de ces exploitations, le choix est opéré par le fermier lui-même.
Par ailleurs, dans la spéculation chair, ce choix se fait par les différents acteurs
selon les proportions suivantes : fermier (9%), une connaissance (2%), le
propriétaire 12%, para vétérinaire et vétérinaire aux taux respectifs de 16%,
42%.

67
II. 3. 3. Fréquence d’utilisation des antibiotiques

La fréquence d’utilisation des molécules d’antibiotiques dans une même bande,


est illustrée dans le tableau VI.

Tableau VI: Fréquence d’utilisation des antibiotiques dans les élevages


spéculations

Fréquence d'utilisation Pondeuses Chair


1-2 fois 44,83% 73,73%
3-48 fois 55,17% 26,27%
Pearson chi2(1) = 17.6600 P = 0.000

73% des élevages chair enquêtés, en l’absence de maladies, utilisent une à deux
fois un antibiotique (la même molécule) durant toute la durée de vie de la bande.
Par contre dans la spéculation ponte, 45% des exploitations posent cet acte au
plus deux fois (02) au cours d’un cycle de vie d’une bande donnée et 55%
représente la proportion des élevages où trois fois voire plus, constituent le
nombre de fois où une antibiothérapie est effectuée durant toute la durée de vie
de la bande.
Il existe une différence statistiquement significative entre les deux spéculations
par rapport à la fréquence d’utilisation des molécules d’antibiotiques (P<0,05).

II. 3. 4. Durée d’utilisation des antibiotiques

La figure 20 illustre la durée d’utilisation des molécules d’antibiotiques dans


les différentes spéculations.

68
70%

60%

50%
proportions

40%
Pondeuse
30%
Chair
20%

10%

0%
3jours 4jours 5jours plus de 5jours
Intervalle de temps en jours:

P = 0.011

Figure 20: Durée d’utilisation des molécules d’antibiotique dans les élevages

L’enquête a révélé que dans les élevages de poule pondeuse, les antibiotiques
sont utilisés le plus souvent pendant trois jours d’affilée, quatre, cinq, (3, 4, 5)
voire même plus aux taux respectifs de 47, 16, 26 et 5%.
Chez les élevages à spéculation chair, la majorité, soit 62% des exploitations
utilisent ces molécules pendant trois jours d’affilée alors que les proportions
pour ceux qui les utilisent à une fréquence de quatre, cinq voire même plus sont
de 7, 17 et 5% respectivement.
Cependant, la durée moyenne d’utilisation, qui est par ailleurs celle
recommandée par la plupart des prescripteurs est de trois jours (3jours) pour la
majeure partie des élevages enquêtés.
Il existence une différence statistique significative entre les deux spéculations
sur la durée d’utilisation des antibiotiques.

69
II. 3. 5. Causes de l’arrêt d’une antibiothérapie

40%
35%
30%
25%
20% pondeuse

15% chair

10%
5%
0%
Inefficacité Guérison des sujets vente des sujets Guérison et abattage
des sujets

Figure 21: Causes de suspension de l’antibiothérapie dans les élevages

Dans la spéculation ponte, 34% des fermiers ont déclaré stopper le traitement
antibiotique suite à la guérison des sujets malades, 14% arrêtent le traitement
entrepris pour vendre les sujets et 1% seulement le font en cas de guérison des
malades et au moment de l’abattage des sujets.
Par ailleurs, l’antibiothérapie est arrêtée si le traitement semblait inefficace dans
24 % des élevages de poulets de chair, dans 21% s’il y a guérison, dans 8% pour
des raisons de vente des sujets alors que 11% le font au moment de l’abattage et
à la guérison des sujets.

70
II. 3. 6. Mesures entreprises en cas d’échec d’un traitement antibiotique

45%
40%
35%
30%
25%
20% pondeuse

15% chair

10%
5%
0%
continuer le augmenter la dose changer ATB puis arreter le Tt puis Abattre et vendre
traiment avec la appeler le appeler le
meme molécule prescripteur prescripteur

Figure 22: Attitude des éleveurs en cas d’échec d’une antibiothérapie

Dans 32% des élevages de poules pondeuses enquêtés, le changement de la


molécule d’antibiotique, constitue l’attitude adoptée par la plupart des éleveurs
en cas d’échec d’une antibiothérapie. Cette proportion est en dessous de la
moyenne dans les élevages à spéculation chair (40%).
Il est toutefois noté que dans 2% des cas, les aviculteurs, opèrent un surdosage
du médicament utilisé si le traitement qui a déjà été entrepris n’a pas données les
résultats escomptés. Cette proportion reste la même dans les deux spéculations
pour le nombre d’aviculteurs qui ont tendance à abattre pour ensuite vendre les
sujets qui ont atteint un poids raisonnable.

71
II. 3. 7. Respect des modalités d’usage des ATB

II. 3.7. 1. Age d’administration

II. 3.7.1. 1 Dans la spéculation chair

45%
40%
35%
30%
Proportions:

25%
20%
15%
10%
5%
0%
poussin (J1-J14) jeune (J15-J28) adulte (J29- Tous les ages
abattage)
Intervalles d'âge :

Figure 23: Age d’administration des molécules d’antibiotique par les éleveurs
de poulets de chair
La proportion des exploitations qui font une antibiothérapie en fonction de l’âge
des sujets est répartie comme suit : 19% pour les poussins, 40% au jeune âge,
3% à l’âge adulte et 38% à tous les âges.

72
II. 3.7.1. 2 En spéculation ponte

70%
60%
50%
Proportions

40%
30%
20%
10%
0%
poussin poulette poule 18 - poule Ts les ages
24semaine 25semaines-
reforme

Figure 24: Age d’administration des molécules d’antibiotique par les éleveurs
de poules pondeuses
Soixante-cinq (65%) des exploitations enquêtées dans la dite spéculation, ont
affirmé mettre en pratique une antibiothérapie à n’importe quel âge des sujets.

Ces résultats montrent que dans les deux spéculations, la proportion des
aviculteurs qui pratiquent une antibiothérapie durant tout le cycle de vie de la
bande est beaucoup plus élevée que de celle qui en fait usage unique à un âge
bien défini des sujets.

73
II. 3.7. 2. Délais d’attente

II. 3.7.2. 1. Respect des délais d’attente dans les spéculations (poulets de
réforme et poulet de chair)

70%

60%

50%
proportions

40%
chair
30%
pondeuse
20%

10%

0%
moins 7 jours [7-15jours] plus de 15jours ne savent pas
Intervalle de temps en jours

Figure 25: Délais d’attente entre l’antibiothérapie et la vente des sujets dans les
élevages
Une proportion de 24% parmi les élevages chair enquêtés, a déclaré observer un
délai de moins de sept jours (7jours) entre leur dernier traitement antibiotique et
la vente des sujets. Par contre, ce délai est souvent compris entre sept et quinze
jours (7-15jours) pour 61% des aviculteurs et plus de quinze jours (15jours) pour
seulement 12% des élevages enquêtés.

Par ailleurs, dans les élevages ponte les aviculteurs qui observent un délai de
moins de sept jours (-7 jours) voire même qui ne se souviennent pas de ce temps
d’attente, sont à proportion égale ; soit 31%. Par contre ce délai est prorogé de
quinze jours pour 28% des exploitations avant de procéder à la vente des
poulets de réforme.

74
II. 3.7.2. 2. Respect des délais d’attente pour les œufs :

En ce qui concerne les œufs de consommation, la figure 26 montre la proportion


des aviculteurs qui observent un délai d’attente entre une antibiothérapie et le
ramassage des œufs.

100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
pas de delais delais de 3jours plus de 3jours ne savent pas

Intervalle de temps en jours

Figure 26: Délais d’attente entre l’antibiothérapie et le ramassage des œufs dans
les élevages

Dans le cadre du respect des délais d’attente, 93% des aviculteurs ont déclaré
procéder au ramassage des œufs au moment même de l’antibiothérapie alors que
seul 1% observe un délai de 72h ou plus avant de collecter les œufs qui seront
destinés à la vente et donc à la consommation.

75
II. 3.7.2. 3. Respect de la dose (posologie)

80%
70%
60%
50%
40%
pondeuse
30%
chair
20%
10%
0%
par le véterinaire Para-véterinaire par mon experience par le vétérinaire et
personelle mon experience
personelle

Figure 27: Respect de la posologie des médicaments dans les élevages


Suite aux réponses données par les aviculteurs par rapport à la posologie, nous
constatons que 71% des fermiers évoluant dans l’élevage de poules pondeuses,
respectent la dose recommandée par leur vétérinaire traitant alors que pour ceux
qui sont dans la spéculation chair, seul 43% suivent les recommandations du
vétérinaire. Toujours dans cette catégorie, 16% des éleveurs se fient à leur
expérience personnelle et 7%, en plus de l’expérience personnelle, suivent aussi
les recommandations du vétérinaire.

II. 3. 8. Mesures réduisant l’usage des antibiotiques

II. 3.8. 1. Respect du protocole de vaccination

La figure 28 montre la proportion des aviculteurs qui respectent le protocole de


vaccination.

76
120%

100%

80%
proportions:

60% oui
non
40%

20%

0%
pondeuse chair
Spéculations

Pearson chi2(1) = 1.9929 P = 0.158

Figure 28: Respect du protocole de vaccination dans les élevages

La quasi-totalité des exploitations enquetées dans les deux spéculations, veillent


au respect du protocole de vaccination sans différence statistiquement
significative entre les spéculations (P > 0.05), il n’y a donc pas une différence
significative entre la mise en pratique d’un protocole de vaccination et l’usage
des antibiotiques dans les élevages.

II. 3.8. 2. Mesures de biosécurité

Le niveau de biosécurité dans les différentes exploitations qui ont été visitées,
est réparti en deux volets. Celui-ci comprend un volet biosécurité externe et un
volet biosécurité interne. Ces deux volets comportent chacun des catégories de
questions avec un score total défini à chaque niveau.

II. 3.8.2. 1. Biosécurité externe

Un score total de 12.5 points a été attribué à l’ensemble des questions traitant
du niveau de biosécurité externe dans les exploitations enquêtées avec une
notation de 0.5points pour les questions à réponse courte et 0.75 points pour les

77
questions à trois entrées. Ainsi les notes sont pondérées en fonction de
l’importance dans la propagation des maladies.

II. 3.8.2. 2. Biosécurité interne

L’ensemble des questions traitant du niveau de biosécurité interne des


exploitations visitées a été noté sur 5,25 points. Toute réponse allant dans le sens
de renforcer la biosécurité interne est notée sur 0,25 pour les questions à réponse
courte contre 0,75 pour les réponses à trois entrées (Tableau v).

Tableau VII: Grille de notation du niveau de biosécurité des exploitations


Renforce la Biosécurité/Réponses à trois Toujours Parfois Jamais
entrées
Score biosécurité externe et interne 0,5pts 0,25pts 0
Renforce la Biosécurité / réponses Oui Non
courtes
Score 0,25pts 0

Réduit la biosécurité /Réponses à trois Toujours Parfois Jamais


entrées
Score 0 0,25pts 0,5pts
Réduit la biosécurité / Réponse courte Oui Non
score 0 0,25pts

Ainsi, en faisant la somme des moyennes des niveaux de biosécurité interne et


externe, on obtient la grille de notation ou d’appréciation suivante pour
apprécier le niveau de biosécurité globale de toutes les exploitations ayant fait
l’objet de notre étude (tableau VI).

Me+Mi= 8 (somme des moyennes entre biosécurité externe et interne)

78
Tableau VIII: Grille d’appréciation du niveau de biosécurité des élevages
Appréciation du niveau de biosécurité
Passable : Insuffisant : Moyen : Satisfaisant :
Conditions

 Si Me+Mi < 8 X
 Si Me+Mi = 8 X
 Si 8 < Me+Mi ≥ 10 X
 Si Me+Mi > 10 X
Par conséquent les résultats du niveau de biosécurité des différentes
exploitations enquêtées, sont résumés dans la figure 30.

80%
70%
60%
Proportions:

50%
40%
30%
20%
10%
0%
Passable Insuffisant Moyen Satisfaisant
ponte 58% 2% 35% 5%
chair 69% 6% 23% 2%

Figure 29: Niveau de biosécurité dans les élevages enquêtés


L’enquête a révélé que seul 5% des élevages de poules pondeuses ont un niveau
de biosécurité satisfaisant contre 2% chez les élevages à spéculation chair.

Un niveau moyen est observé dans 35% des élevages de poules pondeuses et 23
des élevages chair.

Cependant, force est de constater que la majorité des exploitations visitées, ont
un niveau de biosécurité passable, soit 58% des élevages à spéculation ponte
contre 69% des élevages chair.
79
CHAPITRE III : Discussion et recommandations

III. 1. Discussion

III. 1. 1. Limites de l’étude

Cette étude comportait des limites. En effet, il a été difficile pour nous
d’enquêter certains aviculteurs car ces derniers soutenaient que de routine les
enquêtes sont une perte de temps puisqu’il n’y a pas un suivi sur les suites de
l’enquête (suivi post enquête).
D’autres difficultés furent également rencontrées notamment celles en lien avec
l’accès aux exploitations compte tenu de la réticence des propriétaires à nous
accorder leur consentement. Il en est de même pour les exploitations situées
dans des zones inondables (cas de certaines exploitations de la région de Dakar).
Il fut aussi difficile pour nous de soustraire des aviculteurs, des réponses justes
et précises sur des questions portant à priori sur les délais d’attente. A cela
s’ajoute l’absence de carnet ou cahier de suivi ou d’informations quantitatives
(ordonnances, factures d’antibiotique) dans la plupart des exploitations
enquêtées rendant ainsi difficile la collecte de certaines données.
Cette étude n’est pas aussi une représentation exhaustive de toutes les
communes ou villes de la zone périurbaine car en effet pour la région de Thiès,
seul les départements de Thiès et de Mbour sont concernés par cette étude alors
que le département de Tivaoune, abrite à son tour des élevages de ce type, et
commence à peser sur la balance des sites courtisés par les aviculteurs.
Quant à la méthode d’échantillonnage utilisée (Snowball ou la méthode de boule
de neige), elle est une technique non probabiliste qui repose sur des relations
existantes entre répondants, de ce fait une proximité d’opinions des répondants
pourrait constituer une limite à l’étude.

80
Néanmoins, la présente étude nous a permis de comprendre les connaissances et
pratiques d’utilisations des antibiotiques dans les différentes exploitations et les
points les plus saillants feront l’objet de notre discussion.

III. 1. 2. Discussion des résultats d’enquête

L'objectif principal de notre étude était de faire un état des lieux sur l’usage des
antibiotiques dans les élevages de poules pondeuses et de chair de la zone
périurbaine de Dakar et Thiès
En outre, l’enquête réalisée sur deux cent vingt-et-deux (222) exploitations,
nous a permis de recueillir diverses informations auprès des éleveurs de la zone
périurbaine de Dakar.

III. 1. 2. 1. Profil socio-démographique des éleveurs enquêtés et


caractéristiques des élevages
Il ressort de cette étude ayant porté précisément sur 98 élevages de production
d’œufs de consommation et 124 (soit 56% ) d’élevages de productions de
poulets de chair, que 94,6% des personnes enquêtées sont des hommes tandis
que la tranche d’âge majoritaire est celle des adultes avec une marge de
supériorité de 10 % des individus de la spéculation chair sur la spéculation
ponte soit 76%.
En ce qui concerne l’éducation, 26% aviculteurs ont un niveau secondaire et
33% ont avoué avoir fréquenté l’école coranique (niveau alphabet). Ainsi, le
niveau d’instruction des aviculteurs est assez bas et cela pourrait influer
directement sur l’usage des molécules d’antibiotiques, le développement et
l’amélioration des techniques d’élevage et donc impacter négativement sur le
rendement au niveau de ces exploitations. Selon FAYE (1986), l’éleveur reste la
pierre angulaire de la réussite de tout élevage. Il conditionne avec son savoir
faire la réussite de son élevage. De ce fait, un éleveur avec un niveau
d’instruction assez limité, sera incapable d’améliorer sa technique et sera dans
81
une certaine mesure incapable, de prévenir rapidement les situations qui
risqueraient d’affecter les performances des sujets.
Cependant, 26% de notre effectif ont eu à subir une formation dans le domaine
tandis que 74% n’ont aucune spécialité dans le domaine de l’aviculture.
Nos résultats montrent le caractère informel de la production avicole au Sénégal.
En effet, la main d'œuvre employée dans les fermes avicoles doit être qualifiée
et compétente pour une bonne gestion de l’élevage. Ces conditions ne sont
toujours pas réunies en aviculture sénégalaise et expliquent pour une large part
les mauvaises pratiques observées dans l’usage des molécules d’antibiotiques
dans les exploitations avicoles. Ce pourcentage est supérieur à celui trouvé par
Biagui, 2012, qui affirmait que seul 19% des répondants avaient une spécialité
en aviculture. En effet, cette différence pourrait s’expliquer par le fait que de nos
jours, les éleveurs font de plus en plus recours à la formation grâce aux
organismes de développement et aussi à l’accès aux nouvelles techniques de
communication comme l’internet, et s’investissent davantage dans la recherche
de connaissances dans l’optique d’améliorer leur productivité. Il s’y ajoute les
différentes formations données aussi par les vétérinaires privés, grâce auxquelles
on assiste à une hausse du niveau de connaissances de ces derniers.
L’élevage reste l’activité principale pour 93% des personnes interrogées. Ceci
montre combien elle contribue au bien être des ménages et à l’économie
nationale.

III. 1. 2. 2. Connaissances sur les notions de l’antibiothérapie


Les résultats de la présente étude ont montré que l’infestation par les coccidies,
constituent la maladie la plus rencontrée ; soit dans 34 % des exploitations
visitées. La maladie de Gumboro occupe la seconde place des pathologies les
plus rencontrées dans ces exploitations, suivie de la colibacillose. D’autres
pathologies sont aussi fréquentes dans ces exploitations, c’est le cas de la
maladie de Newcastle, de l’influenza aviaire hautement pathogène, de la
82
Bronchite infectieuse et dans une moindre mesure de la Salmonellose. Ceci
pourrait expliquer la forte utilisation des antibiotiques en particulier les
sulfamides dans ces exploitations car dans le processus de traitement de cette
maladie surtout au niveau des élevages de poulets de chair, les prescripteurs
font souvent usage des molécules de cette famille (Sulfaguanidine-
Sulfadimidine-Thrimétoprime et associations). Ces résultats sont identiques à
ceux de Niyibizi 2012 et de BA 2021, qui ont rapporté que les pathologies
dominantes dans la région de Dakar et environs sont la coccidiose ; la maladie
de Gumboro et de Newcastle en ce qui concerne les pathologies virales,
colibacillose et salmonellose pour les maladies bactériennes.
Dans la logique de réduire l’usage des molécules antimicrobiennes et dans le but
de prévenir l’apparition de maladies dans leur élevage, afin de protéger les sujets
des différentes pathologies, la plupart des élevages enquêtés disposent d’un
protocole de vaccination et ce dernier est respecté à hauteur de 98% pour les
élevages de poules pondeuses contre 96 % des élevages de chair.
Sur une population totale de 159 210 poulets de chair, un taux de mortalité
compris entre 1 et 5% était observé dans 40 % des exploitations enquêtées tandis
que pour ce même intervalle, seule 32% des exploitations de poules pondeuses
ont ce taux malgré que la population étudiée dans cette spéculation fût 341 724
sujets. Par contre, 34% des élevages de poules pondeuses, ont un taux de
mortalité d’au moins 11%. En effet, la mauvaise qualité des poussins évoquée
par les aviculteurs, pourrait expliquer ce fort taux enregistré dans les différentes
spéculations et cela pourrait constituer un facteur limitant dans la pérennisation
de leur activité car la mortalité est l’un des facteurs pouvant influencer sur la
rentabilité de leur exploitation.

Toutefois, le respect de ce protocole doit rimer avec la mise en place et le


respect des mesures de biosécurité pour pouvoir sortir indemne de toute forme
de maladies qui risqueraient d’engendrer des pertes économiques non
83
négligeables ou importantes. Ainsi, le niveau de biosécurité de deux cent vingt-
deux (222) exploitations a été apprécié selon un système d’attribution de score
inspiré de celui utilisé un peu partout dans le monde et par les grandes
universités (score sur le BIOCHECK VOLAILLE) dans l’optique d’apprécier le
niveau de biosécurité des élevages qui règne dans chaque pays. Il découle de ce
résultat que la quasi-totalité de ces exploitations, soit 58% des élevages ponte et
69% des exploitations à spéculation chair, ont un niveau de biosécurité passable
et cela expliquerait même pourquoi les antibiotiques occupent la première place
parmi les médicaments les plus utilisés dans ces fermes. En effet, la mise en
place de mesures de biosécurité et leur renforcement dans les exploitations,
contribueraient à minimiser le risque d’apparition de pathologies dans les
élevages et donc la baisse de la mise en pratique d’une antibioprévention
(Niyibizi, 2017). Nos pourcentages dépassent ceux de Ba 2021 ; qui pour
apprécier le niveau de biosécurité dans les différentes exploitations de poules
pondeuses, avait distingué les fermes en trois classes selon le niveau d’hygiène :
classe 1(mauvais niveau d’hygiène), classe 2 (hygiène acceptable) et classe 3
(bon niveau d’hygiène). Ainsi 54 % de ces élevages étaient dans la classe 3,
17% dans la classe 2 et 31% dans la classe 1. Ceux de Biagui 2002, stipulaient
que, 19% des élevages, étaient de classe 3, 27 % classe 2 et 54% dans la classe
1. Ces résultats antérieurs, prouvent une fois de plus que le niveau de biosécurité
dans nos exploitations avicoles, reste très bas ; et cela pourrait s’expliquer par la
méconnaissance des éleveurs, du bénéfice lié à la mise en pratique des mesures
de biosécurité. A cela s’ajoute le développement de la filière avicole lors de ces
dernières années avec l’augmentation considérable du nombre de fermes
avicoles. En effet, suite à la levée de la restriction sur l’interdiction des
importations de viande de volailles (les cuisses de poulets), faisant suite à la
règlementation de 2005 (Arrêté interministériel n0 7717), le nombre de fermes
avicoles dans les deux régions a explosé et la forte demande en protéines

84
animales à son tour a alors poussé les investisseurs à converger dans la
production avicole. Ainsi, tout le monde veut produire et en tirer le maximum de
profit, ce qui multiplia le nombre d’exploitation, le nombre de bâtiment dans les
fermes et par conséquent réduit les distances entre élevages. A cela s’ajoute
l’urbanisation de l’espace qu’occupaient les exploitations (cas de la région de
Dakar). En effet, le taux d’urbanisation étant de plus en plus élevé dans ladite
localité, la population migre vers les zones d’exploitations (zone abritant jadis
les concessions avicoles), ainsi ces exploitations et les lieux d’habitat sont de
plus en plus proches au point de s’emboiter. Tous ces facteurs concourent à la
réduction du niveau de biosécurité requise dans ces exploitations voire même à
la négligence de ces mesures dans les fermes, justifiant ces résultats.
En revanche, seul une minorité parmi les fermes enquêtés ont un niveau de
biosécurité à la limite satisfaisant soit 7% (5% pour les élevages ponte et 2%
des élevages à spéculation chair). En effet, cette minorité correspond à la
catégorie des exploitations ayant des équipements modernes et dont la gestion
de l’élevage est assurée en permanence par un spécialiste, qui est la plupart un
vétérinaire.

III. 1. 2. 3. Pratiques et attitudes des aviculteurs dans l’usage des


antibiotiques
Les antibiotiques constituent les médicaments les plus utilisés dans ces
élevages, toutes spéculations confondues, avec une proportion beaucoup plus
élevée dans la spéculation ponte soit 62%. Ainsi dans cet usage, les familles les
plus utilisées, varient d’une spéculation à l’autre : les Tétracyclines et
associations représentent la moitié des usages dans les élevages de poules
pondeuses (61%), alors que la proportion des élevages chair au profit des
Sulfamides est de 55%.Viennent après, ceux de la famille des Quinolones et des
Macrolides. Bedekelabou (2017) rapporte que les antibiotiques sont utilisés par
95% des aviculteurs de la zone et que les Tétracyclines à elles seules ou en
85
association, sont les principaux antibiotiques utilisés dans 50% des fermes de
production d’œufs dans les régions de Dakar et Thiès. En effet, les aviculteurs
font usage de ces molécules pour lutter contre le stress des sujets dû au transport
et la mise en place des poussins dans les bâtiments d’élevages (les poussinières).
Cette utilisation massive se justifie aussi par le fait qu’elles sont les plus
prescrites par le vétérinaire du fait du coût abordable de ces produits (bas prix),
leur large spectre vis à vis des bactéries, leur courte durée d'attente et leur
efficacité (idée que partage Bedekelabou).
Les molécules d’antibiotiques, sont les plus souvent utilisées pour traiter des
maladies comme le confirment 39% des élevages ponte visités alors que 18%
seulement les utilisent pour des raisons curatives et préventives à la fois. 27% de
ces aviculteurs qui s’activent uniquement dans la production de poulets de chair,
ont déclaré les utiliser pour prévenir et traiter des maladies existantes. Une
proportion de 22% les utilise pour lutter contre l’état de stress des sujets en plus
de la prévention et du traitement. En effet, depuis des décennies, les
antibiotiques constituent la principale classe de médicaments vétérinaires utilisés
pour le traitement des maladies infectieuses d’origine bactérienne chez les
animaux producteurs de denrées alimentaires et les substances utilisées
appartiennent aux mêmes familles que celles utilisées en médecine humaine
(Sanders et al., 2011). Cette antibioprévention peut se justifier par le fait que la
proximité des oiseaux, multiplie les risques de maladies par contagion. De ce
fait, lors des risques d'infections élevés, les antibiotiques sont généralement
utilisés de manière préventive. Mais notons que ce type d’usage inconditionné,
pourrait à la longue être une source d’accentuation du développement et de la
sélection de souches bactériennes résistantes.
Ainsi notons que sur les deux cent vingt-deux (222) exploitations enquêtées,
seul onze exploitations soit 5%, observent une durée minimale d’usage de cinq
(5 jours) par traitement même si pour la majorité, cette durée est en moyenne de

86
trois jours (3 jours). Cependant, cette durée moyenne, est dans la limite des
recommandations de la pratique de l’antibiotherapie qui varie entre 3 et 5 jours
(Villate, 2001). En plus de cette durée d’usage, ces aviculteurs administrent ces
molécules à n’importe quel âge des sujets comme le confirment 65% des
acteurs de la spéculation ponte et 38 % de ceux des élevages de chair. La
mauvaise qualité des poussins évoquée par la plupart des éleveurs, pourrait être
la raison d’un tel usage partant des premières semaines d’âge à l’abattage ou la
réforme des sujets. Donc s’assurer de la bonne qualité des poussins à l’entrée de
la bande pourrait réduire l'utilisation des antibiotiques.

Le choix de la molécule d’antibiotique par contre est opéré dans la plupart des
cas par le vétérinaire traitant, aux proportions respectives dans les différentes
spéculations de : 66% élevages ponte contre 42% chez les chair. Cependant,
remarquons que ce choix est parfois opéré par le fermier lui-même voire même
une connaissance comme le confirment respectivement ; 9% des fermiers en
spéculation chair contre 5% des élevages à spéculation ponte. Ce choix est opéré
par une connaissance à une proportion de 2% des élevages à spéculation chair
contre 3% chez les pondeuses, ce qui constitue un vrai problème car même si
une faible proportion des aviculteurs s’adonne à cette pratique, seul le
vétérinaire est habilité de faire ses prescriptions après un diagnostic, tel que
prévu dans le code de déontologie, conformément aux dispositions
réglementaires en vigueur. En effet, le vétérinaire ne saurait aliéner cette liberté
vis-à-vis de quiconque. Cette liberté de principe est donc limitée par différentes
règles d'ordre général ou spécifique qui vont intervenir :

- soit dans le choix du traitement : existence d'une limite maximale de


résidus (LMR);
- soit dans les modalités de prescription: l’obligation de prescription par le
vétérinaire;

87
Soulignons qu’en l’absence de toutes maladies, 55% des élevages de poules
pondeuses enquêtés ont affirmé faire un traitement à base d’antibiotique au
moins 3 fois (trois fois) au cours d’un cycle de production. Alors que dans la
spéculation chair, 73% des élevages, en font un usage unique voire deux (2fois),
dans la même bande ou au cours d’un cycle de production. Cela nous renseigne
sur l’attitude des éleveurs à utiliser ces molécules. En effet, considérées comme
des molécules miracles, les acteurs de la dite filière s’empressent de les utiliser
même si les sujets sont bien portants et la seule et unique raison de cet usage
semble se trouver dans leur euphorie d’augmenter leur production (le poids et la
croissance des sujets) comme le confirment (van Vuuren M, 2001 ;
Yamaguchi et al., 2012). Ces derniers soulignent que l’usage des molécules
d’antibiotique à petites doses par les éleveurs, permet une meilleure assimilation
des aliments par les animaux et par conséquent entraîne un effet zootechnique
sous forme d’une augmentation de la vitesse de croissance. Cependant, même si
cette pratique est autorisée dans certains pays (cas du Maroc et des Etats Unis),
ce bénéfice zootechnique ne justifie pas cette utilisation abusive car il existe un
risque élevé de sélection de bactéries résistantes pouvant avoir un effet
désastreux sur la santé publique. Par ailleurs, il existe une différence
statistiquement significative entre les deux spéculations par rapport à la
fréquence d’utilisation des molécules d’antibiotiques (P<0,05) et cela pourrait
être lié à la durée de vie qui est beaucoup plus élevée dans la spéculation
ponte ; ce cycle dure en moyenne deux ans pour les pondeuses contre seulement
quarante-cinq(45) jours chez les chair.
Trente-quatre (34%) des élevages à spéculation ponte ont déclaré mettre fin à un
traitement antibiotique suite à la guérison des sujets alors que 21% arrêtent le
traitement lorsque ce dernier s’avère inefficace. En plus de ces raisons avancées,
8% des élevages de poulets de chair procèdent à un arrêt de l’antibiothérapie
uniquement pour des raisons de vente contre 11% qui le font pour ce même

88
motif et lorsque les sujets sont remis sur pieds. Il est à noter que l'arrêt brutal du
traitement pour des raisons de vente, ou l'administration des antimicrobiens à
répétition, peuvent favoriser la présence de résidus dans ces denrées. En effet, le
respect du délai d’attente et de la durée du traitement, garantit que la teneur des
résidus de médicaments dans les aliments sera conforme à la LMR autorisée
pour un médicament donné (Abiola et al., 2005). En réalité, les antibiotiques, si
leur délai d’attente n’est pas respecté, peuvent laisser dans les aliments d’origine
animale (la viande et les œufs) des résidus dangereux pour le consommateur et
cela pourrait entraîner des accidents d’hypersensibilité, d’intoxications mais
aussi la sélection de bactéries résistantes à des traitements ultérieurs (Alambedji
et al., 2008).

L’enquête a aussi révélé que sur les 222 exploitations enquêtées, toutes
spéculations confondues, seule 2 à 3% procèdent à l’abattage et à la vente des
sujets dont le poids vif est acceptable en cas d’échec d’un traitement à base
d’antibiotique. Cette proportion est d’ailleurs identique au taux d’individu
enquêtés qui procédaient à un surdosage lors d’un traitement médicament.

L’enquête a aussi révélé qu’entre le dernier traitement antibiotique et le


ramassage des œufs, la quasi-totalité des exploitations enquêtées n’observaient
pas de délais d’attente soit 93% contre seulement 1% des élevages qui
procédaient à une destruction des œufs collectés durant les 72h ; durée
correspondant aux trois jours de traitement prescrits par le prestataire. Par
ailleurs, un délai d’au moins sept jours (7 jours) avant la vente des sujets est
observé par 61% des élevages de la spéculation chair ; ce qui nous semble
d’ailleurs très insuffisant. Nos résultats rejoignent ceux de Biagui et al., (2004)
et Bedekelabou (2017). Ce dernier rapporte que 93,3% des éleveurs ne
respectaient pas le temps d'attente. Pare (2012) à son tour rapporte que la quasi-
totalité des élevages de Dakar ne respecte pas la notion de temps d'attente. Selon

89
elle, ce non-respect des délais d'attente des médicaments est peut être dû à la
méconnaissance des éleveurs sur les modalités d’usage des antibiotiques, sur les
risques liés aux résidus que ces denrées pourraient contenir mais surtout pour
des raisons beaucoup plus économiques qui se résument à la recherche de
profits. En effet, la destruction des œufs collectés ou toute autre retenue sur la
vente des produits animaux (œufs ou viande) dans l’optique de respecter les
délais d’attente et donc protéger la santé des consommateurs, pourrait générer
des pertes et se répercuterait négativement sur le rendement.

Malgré ce manque d’attention vis-à-vis des délais d’attente sur les poulets de
chair et de réformes et surtout sur les œufs de consommation, la plupart des
aviculteurs veillent cependant au respect de la posologie recommandée par le
prestataire de service (un vétérinaire pour la majorité); soit 71% des aviculteurs
enquêtés dans la spéculation ponte contre 43% de ceux évoluant dans l’élevage
de poulet de chair, qui l’ont affirmé. Seul une minorité de 7% à 9% se fie à leur
expérience ou connaissance personnelle et relègue ainsi au second plan cette
notion de respect de la posologie. Ceci pourrait conduire à des surdosages ou
sous-dosages et par conséquent favoriser la sélection de souches résistantes et
donc l’antibiorésistance car force est de constater que la plupart de ces
aviculteurs n’a aucune spécialité dans le domaine (comme nous avons pu le
noter).

III. 2. Recommandations
A l’issue de cette analyse qui avait pour objet de cerner les pratiques dans
l’usage des antibiotiques et une meilleure connaissance des modalités d’usage
de ces molécules par les aviculteurs, nous comprenons que l'utilisation prudente
des antibiotiques, repose sur une série de recommandations et de mesures
pratiques. Ces mesures visent à éviter ou à réduire la sélection, l'émergence, la
propagation de bactéries résistantes et à améliorer la santé des animaux

90
producteurs de denrées et par conséquent préserver la santé de l’homme. Ainsi il
nous semble opportun d’émettre les recommandations suivantes :

 Aux aviculteurs
- Abandonner les pratiques d’automédication et faire recours aux
vétérinaires et agents de santé pour le diagnostic et le traitement des
pathologies;
- Respecter la posologie recommandée par le praticien et les délais d’attente
pour le cas des antimicrobiens, en se conformant aux indications du
fabricant sur le médicament.

 Aux vétérinaires et professionnels de la santé animale


- Sensibiliser davantage les éleveurs sur les risques de l’utilisation
anarchique des antibiotiques en élevage.
- Mettre à la disposition des éleveurs des registres d’élevage où seront
mentionnées toutes activités médicales réalisées sur les animaux;
- Adapter le choix de la molécule d’antibiotique au spectre de la bactérie
ciblée en faisant davantage recours aux examens complémentaires
(antibiogramme) avant la prescription de toutes molécules d’antibiotique ;
- Soutenir les initiatives d’actions, de promotion des bonnes pratiques dans
l’usage des antimicrobiens;

 Aux chercheurs
- poursuivre ce travail dans l’étendue du territoire national afin de mieux
circonscrire les pratiques d’usage de ces molécules d’antibiotiques dans
toutes les filières ;
- Penser à développer des outils de traçabilité des prescriptions et de
délivrance des antibiotiques en particulier dans le secteur avicole.
- Conjuguer les connaissances scientifiques sur le sujet avec des initiatives
et de la volonté afin de résoudre dans une approche One Health, le
91
problème de la sur-utilisation des antibiotiques et donc de
l’antibiorésistance;
 A l’Etat et aux organisations impliquées dans la lutte contre la RAM:
- mettre en place un comité de réflexion qui aura pour mission d’élaborer
les bases sur les modalités d’acquisition et d’utilisation normalisée de
molécules d’antibiotiques;
- réorganiser le secteur de l’aviculture à travers la mise en place d’agrément
de production qui ne sera délivré qu’aux exploitations qui seront en
mesure de respecter les modalités d’usage des médicaments vétérinaires
dans leurs pratiques ;
- Soutenir les initiatives d’actions de promotion des bonnes pratiques et de
sensibilisation des acteurs de la filière avicole ;
- Renforcer le dispositif global de surveillance de l’usage des antimicrobien
et de l’évolution de la RAM afin de rendre la collecte d’informations sur
les différentes pratiques, plus facile, ce qui pourrait même permettre aux
chercheurs d’approfondir leurs connaissances relatives à
l’antibiorésistance;
- Impliquer davantage les vétérinaires praticiens dans la surveillance de
l’antibioresistance car ils constituent le premier maillon de la surveillance
via leurs pratiques quotidiennes dans la gestion de la santé des animaux ;
- Mobiliser de manière cohérente et soutenue les différents acteurs
impliqués dans la surveillance de l’antibiorésistance, humain et
vétérinaire dans un approche One Health ;

92
CONCLUSION GENERALE

Le développement et la propagation de la multi-résistance aux antibiotiques chez


de nombreuses espèces bactériennes présentes chez l'homme et l'animal ont
conduit à des cas d'échec thérapeutique et rappelé aux praticiens et autorités
scientifiques la prudence nécessaire à la prescription et à l’usage des
antibiotiques. Cette problématique dépasse les frontières nationales: c'est un
problème public mondial majeur. Cette situation non élucidée, risquerait de
propager la sélection et la propagation de la résistance aux antibiotiques et par
conséquent engendrer une pénurie d’antibiotiques et donc l’émergence de
maladies infectieuses. Cependant malgré les risques énoncés, il existe
pratiquement aucun circuit de contrôle allant de la prescription à l’utilisation de
la molécule dans les pays comme le nôtre. Par conséquent, l’usage encadré des
molécules d’antibiotiques dans la filière avicole qui d’ailleurs continue de faire
son expansion à travers un modèle d’intensification, devrait être un gage de
sécurité pour permettre de minimiser les risques sanitaires chez l’homme ou
chez l’animal.

C’est dans ce contexte que nous avons mené une enquête transversale dont les
objectifs étaient :

- d’évaluer le niveau de connaissances des éleveurs sur les notions


d’antibiothérapie;
- de décrire le comportement et les attitudes des éleveurs de volaille par
rapport à la fréquence et le mode d’utilisation des antibiotiques.

Cette enquête s’est déroulée dans la zone péri-urbaine de la région de Dakar,


au courant du mois de juillet 2022.Au total deux cent vingt-deux (222)
éleveurs y ont pris part et il ressort que :

93
Les répondants ont des niveaux d’éducation différents allant du primaire à un
niveau universitaire. Vingt-six pourcent (26%) des aviculteurs ont un niveau
secondaire et 33% ont avoué avoir fréquenté uniquement l’école coranique
(niveau alphabet).

L’élevage constitue l’activité principale des personnes enquêtées dans le cadre


de notre étude soit une proportion de 93% contre 7% qui s’activent en parallèle
dans le commerce, l’agriculture et le transport. Une minorité de 26% ont une
spécialité dans le domaine.

Cependant, les antibiotiques constituent les médicaments les plus utilisés toutes
spéculations confondues et les molécules de la famille des tétracyclines seules
et ou en association restent les plus utilisées dans les élevages de poules
pondeuses alors que dans la spéculation chair, les molécules de la famille des
Sulfamides occupent la première place, suivie des tétracyclines, des quinolones
et des macrolides.

La Coccidiose qui est une maladie parasitaire due à l’infestation par les
coccidies, constitue la pathologie la plus fréquemment rencontrée dans les
élevages, suivie de la maladie de Gumboro et de Newcastle pour les pathologies
virales puis la colibacillose et la Salmonellose pour les pathologies
bactériennes. Quarante (40%) des élevages à spéculation chair, ont un taux de
mortalité compris entre 1 et 5%. Tandis que dans la spéculation ponte, ce taux
avoisine les 11% voire plus dans 34% des exploitations.

Une proportion de 39% utilisent ces molécules à titre curatif dans la spéculation
ponte contre une minorité de 18% qui l’utilisent pour cette même raison dans les
élevages de poulets de chair.

Le choix de ces molécules est assuré par le vétérinaire dans 85% des élevages à
spéculation ponte contre 77% des élevages de poulets de chair. Toutefois, ce
94
choix est souvent porté par le propriétaire, le fermier et parfois même par une
connaissance dans les différentes spéculations aux proportions respectives de :

 Chez les élevages chair : 12% (par le propriétaire), 9%( par le fermier) et
2% (par une connaissance) ;
 Chez les élevages de poules pondeuses : 7% (par le propriétaire), 5%( par
le fermier) et 3% (par une connaissance).

En l’absence de toutes maladies, ces molécules sont utilisées à des fréquences


pouvant aller jusqu’à plus de trois fois dans un cycle de production ou pour une
bande donnée dans les différentes spéculations étudiées pour une durée
minimale d’usage de trois jours (3jours) dans la majorité des exploitations.

La cause de l’arrêt d’un tel traitement est souvent guidée par des paramètres
pouvant aller de l’inefficacité du traitement à la guérison des sujets, à la vente
ou l’abattage des sujets.

Le changement immédiat de la molécule d’antibiotique est l’attitude, opérée


dans 40% des élevages à spéculation chair contre 32% des élevages de poules
pondeuses.

La majorité de ces exploitations n’observent pas de délai d’attente pendant une


période allant de la collecte des produits à leur mise sur le marché, à la merci
des consommateurs, même si 1% des producteurs ont déclaré procéder à la
destruction des œufs produits durant les trois jours que dure le traitement
antibiotique.

Le niveau de biosécurité de ces exploitations quant à lui est satisfaisant pour


seulement 7% des élevages de notre échantillon réparti comme suit : 5% des
exploitations ponte contre 2% des élevages de poulets de chair.

95
En outre, il a été graduellement démontré que l’usage des antibiotiques par les
éleveurs, est loin d’être en phase avec les modalités de prescriptions et d’usage
établies selon le prescripteur ayant droit. Leur utilisation abusive, génère
néanmoins des effets négatifs car réduit leur efficacité et pourrait avoir des
répercussions à la limite désastreuses sur la santé de l’homme. Ainsi, la
dynamique positive de réduction tant dans la consommation de ces molécules
que dans le niveau d’exposition inappropriée, n’est plus une alternative mais
plutôt une nécessité d’où les recommandations formulées à l’égard de toutes les
parties prenantes.

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chromatographie liquide haute performance (HPLC). Thèse : Méd. Vet :
Constantine (Université de saad dahleb blida, faculté des sciences
agrovétérinaires et biologiques).

108
ANNEXES

109
Critères de sélection du répondant :
Une personne jouant un rôle majeur dans la gestion de l’élevage.
(Bassecourier ou toute autre personne chargée de la gestion de la ferme)
I. Informations générales sur le répondant
No Questions Réponses Type de réponse
Géolocalisation de la ferme
1. ID de l’enquêteur Texte
2. ID de la ferme Texte
3. Date A sélectionner
4. Heure de début Généré
automatiquement
5. Heure de fin Généré
automatiquement
6. L’entretien a-t-il nécessité Oui Réponse unique
un interprète ? Non
7. Avez-vous eu son Oui Réponse unique
consentement ? Non
8. Oral uniquement Réponse unique
Quel type de consentement ?
Oral et écrit
9. 1. Propriétaire Réponses
Quel est votre rôle dans la
2. Fermier multiples
ferme ?
3. gardien
10. Homme Réponse unique
Sexe de l’enquêté (e)
Femme
11. Numérique
Quel est votre âge ?
En année

110
12. 1. Aucun niveau Réponse unique
2. Alphabétisation
Quel est votre niveau 3. Niveau primaire
d’éducation ? (CP1-CM2)
4. Niveau secondaire
(6e-Tle)
5. Niveau universitaire
13. L’élevage est-il votre Oui Réponse unique
activité principale ? Non
14. Commerce Réponse unique
Agriculture Aller a Q15 si la
Si non, quelle est votre maraichage réponse est oui
activité principale ? Autre
Aucune activité
principale
15. Depuis combien d’années Numérique
pratiquez-vous l’élevage ? Mettre 0.5 si 6
mois, 0.25 si 3
mois
16. Numéro de téléphone Numérique
9 chiffres

111
II. Informations générales sur la ferme
Que Type de réponse
stio Réponses
ns
1. Dakar Réponse unique
17. Région
2. Thiès
1. Dakar A sélectionner
2. Guédiawaye
3. Pikine
18. Département 4. Rufisque
5. Thiès
6. Mbour
7. Tivaoune
Y a-t-il des employés qui Oui
19. sont impliqués dans la Non
gestion de la ferme ?
Employés permanents Réponse multiple
Les employés sont-ils
Employés
20. permanents ou
occasionnels
occasionnels?

Combien d’employés
21.
permanents vous avez ?
Combien d’employés
22.
occasionnels vous avez ?
1. Poules Réponses multiples
Quelles espèces de volaille
2. Dindons
élevez-vous dans
23. 3. Canard
votre ferme ?
4. Pintade
112
5. Autres (A préciser)
24. Quelle (s) spéculation (s) de 1. Poules pondeuses Réponses multiples
poules avez-vous ? 2. Poulets de chair
Pondeuses
25. Préciser l’effectif Valeur numérique

Quel âge a votre bande En mois


26.
actuelle ?
Quel est actuellement le
27. nombre d’œufs qu’elles
produisent par jour ?
Combien, d’œufs produisent-
28. elles par cycle de
production?
Combien de cycle de
29. production faites-vous par
an ?
Quel est en moyenne le taux
de mortalité à chaque cycle
30.
de production chez les
pondeuses ?
1. Achat chez un
Comment approvisionner en fournisseur
31. poussins à chaque cycle de 2. Chez les éleveurs
production ? 3. Mon propre
couvoir
Poulets de chair
32. Préciser l’effectif Valeur
113
numérique
Combien de bande produisez Valeur
33.
par an ? numérique
Quel âge (en jours) a votre
34.
bande actuelle ?
Quel est en moyenne le taux
de mortalité à chaque cycle
35.
de production chez les
poulets de chair?
Comment approvisionner en 1. Achat chez un fournisseur
36. poussins à chaque de 2. Chez les éleveurs
production ? 3. Mon propre couvoir
Quel est le poids moyen (en
37.
kg) des sujets à l’abattage ?

III.Système d'alimentation
Quel aliment 1. résidus de récolte Réponses multiples
utilisez-vous 2. Aliments commerciaux préfabriqués
38.
pour les 3. Son propre aliment
poulets ? 4. Autre (préciser)
1. Le propriétaire de l’exploitation Réponses multiples
Qui s’occupe
2. Un membre de la famille
de
39. 3. Le fermier
l’alimentation
4. Main d’œuvre salariée autre que le
des poulets ?
fermier

114
40. Que faites- 1. Utiliser comme fertilisants Réponses multiples
vous des 2. Utiliser comme combustible (y
fientes de compris biogaz)
poulets ? 3. Vendre
4. Offrir a quelqu’un
5. Jeter
6. laissé sur place
7. Autres _______________________

IV. Pathologies et antibiothérapie


41. A qui faites-vous appel 1. Vétérinaire Réponse
en premier en cas de unique
2. Para vétérinaire (agents,
maladie ?
techniciens, ingénieurs)

3. Auxiliaire d’élevage

4. Une connaissance

5. Aucun

6. Autre
42. Quel médicament 1. Antibiotiques
utilisez-vous le plus ? 2. Antiparasitaires
3. Vitamines
4. Vaccins
5. Stimulateurs de croissance
6. Autres (A préciser)
43. Est-ce que vous 1. Oui
utilisez des 2. Non
antibiotiques ?
115
44. Dans quelles 1. Prévenir les maladies Réponse
circonstances utilisez- 2. Traiter les maladies existantes multiple
vous les 3. Pour éviter les signes cliniques
antibiotiques ? ou la propagation de la maladie
(si déjà infecté)
4. Stimuler la croissance des
sujets
5. Réduire le stress chez les
sujets
6. Autres
45. Quels sont les Ecrire les noms des antibiotiques liste
antibiotiques que vous par ordre décroissant (du plus au NB : Pour ces
utilisez ? moins utilisé) antibiotiques
utilisés,
prendre en
photo toutes
les preuves si
possible
46. Sur quels sujets 1. Volailles saines (bien portant) Réponses
utilisez-vous les 2. Volailles malades multiples
antibiotiques ?
47. Combien de fois
utilisez ces
antibiotiques dans la
même bande(ou cycle
de production) ?
48. A chaque utilisation,
quelle est la durée
116
moyenne
d’administration en
jours ?
49. Quel sont les voies 1. Dans l’eau de boisson Réponse
d’administration que 2. Dans Aliment multiple
vous utilisez pour les 3. Par Injection
antibiotiques? 4. Par Trempage (oculaire…)
6. Autres (A préciser)
50. Qui prescrit les 1. Vétérinaire Réponses
antibiotiques pour 2. Para vétérinaire (agents, multiples
vous ? techniciens, ingénieurs)
3. Auxiliaire d’élevage
4. Le propriétaire
5. Le bassecourier
6. Autre (A préciser)
51. Qui s’occupe de 1. Vétérinaire Réponses
l’administration des 2. Para vétérinaire (agents, multiples
antibiotiques ? techniciens, ingénieurs)
3. Auxiliaire d’élevage
4. Le propriétaire
5. Le bassecourier
6. une connaissance
7. Autre (A préciser)
1. Oui, complètement Réponse
Le dernier traitement
52. 2. Oui, partiellement unique
ATB a-t-il réussi ?
3. Non, pas du tout
Qu’est-ce qui vous 1. Le cout du traitement Réponse
53.
pousse à arrêter un 2. Inefficacité du traitement unique
117
traitement 3. La guérison des sujets malades
antibiotique ? 4. La vente des sujets
5. L’abattage des sujets
6. Autre (A préciser)
1. Continuer le traitement ATB Réponse
avec le même médicament multiple
2. Augmenter la dose de l’ATB .
3. Changer d’ATB
Que faites-vous en cas 4. Revoir la conduite d’élevage
54. d’échec du traitement 5. Arrêter le traitement ATB
ATB 6. Abattre et vendre
7. prendre des mesures de
biosécurité
8. Autre (A préciser)

si des mesures de Liste


biosécurité sont
55.
entreprises, quelles
sont ces mesures ?
Combien cela vous a Liste
couté de mettre en
56.
œuvre ces mesures de
biosécurité ?
57. A quel âge 1. Poussins (1-14 jours) Réponses
administrez-vous les 2. Jeunes (15-30 jours) unique
ATB aux sujets chair ? 3. Adultes (30 jours et plus)
4. tous les âges

118
58. A quel âge 1. Poussins (0 à 6 semaines) Réponse
administrez-vous les 2. Poulettes (7 à 17 semaines) unique
ATB aux pondeuses ? 3. Poules (18 semaines à 24
semaines)
4. Poules (25 semaines à la
reforme)
5. Tous les âges
□ Dans une armoire
Où gardez-vous □ Dans une étagère
59. normalement les □ A terre a l’air libre
médicaments achetés ? □ Autre (à préciser)
___________________________
Quelles sont les par ordre
maladies les plus décroissant
fréquentes depuis que .
60.
vous avez commencé
l’activité de fermier ?
(max 5)
Quel a été le
61. traitement pour chaque
maladie ?
Durée du traitement Valeur
62.
pour chaque maladie ? numérique
1. Par la recommandation du veto
Comment connaissez-
2. Par la notice
vous la quantité
63. 3. Par mon expérience
d’antibiotique à
personnelle
donner aux sujets ?
4. Par une connaissance
119
5. Autre (à préciser)

Combien de fois la Valeur


maladie est apparue numérique
64. dans la même
bande au cours du
cycle de production?
Quels sont les
symptômes le plus
65.
fréquemment
observés ?
Ces symptômes
apparaissent combien
66.
de fois au cours d’un
cycle de production ?
Combien dépensez- Numérique
vous en médicaments En FCFA
67. vétérinaires au total
par bande de pondeuse
(en moyenne)?
Combien dépensez- Numérique
vous en médicaments En FCFA
68. vétérinaires au total
par bande de chair (en
moyenne)?
Combien dépensez-
69. vous en en ATB au
total par bande de

120
pondeuse (en
moyenne) ?
Combien avez-vous Numérique
dépensé en ATB au En FCFA
70.
total par bande de
chair (en moyenne) ?

V. Connaissances sur la RAM


1. Vétérinaire Réponse
2. Para vétérinaire (agents, multiple
techniciens, ingénieurs)
3. Auxiliaire d’élevage
Comment connaissiez-vous le mode
6. Mes connaissances
d’emploi des médicaments que vous
71. personnelles
utilisez ?
5. Une connaissance (ami,
voisin, etc.)
4. Notice d’utilisation du
médicament
7. Autre
Combien de jours au minimum observez- Numéri
72. vous entre le dernier traitement ATB et la que
vente des poulets de chair?
Combien de jours au minimum observez- Numéri
73. vous entre le dernier traitement ATB et la que
vente des poules de reformes ?
Combien de jours au minimum observez- Numéri
74.
vous entre le dernier traitement ATB et le que

121
ramassage des œufs ?
1. Le propriétaire Réponse
Qui s’occupe de la vente des poulets de 2. Un membre de la famille s
75.
chair ? 3. Le bassecourier multiple
4. Autres s
1. Le propriétaire
Qui s’occupe de la vente des poules de 2. Un membre de la famille
76.
reformes ? 3. Le bassecourier
4. Autres
1. Le propriétaire Réponse
2. Un membre de la famille s
77. Qui s’occupe de la vente des œufs ?
3. Le bassecourier multiple
4. Autres s
78. Utilisez-vous parfois des médicaments 1. Oui Réponse
destinés aux hommes pour les animaux ? 2. Non unique
79. Quelle est la raison pour laquelle vous le 1. Prévenir les maladies Réponse
faites ? 2. Traiter les maladies s
existantes multiple
3. Stimuler la croissance des s
sujets
4. Réduire le stress chez les
sujets
5. Autres (A préciser)
80. Quel est le nom du médicament utilisé ?
ATTITUDES
81. Etes-vous conscient de la résistance aux 1. Oui
antimicrobiens ? 2. Non
82. Pensez-vous qu’en production animale, 1. Oui
122
l’utilisation des ATB pourrait avoir des 2. Non
conséquences néfastes sur la santé
humaine en raison de la RAM ?
83. Dans vos pratiques agricoles, prenez-vous Oui
des mesures actives pour contenir la Non
propagation de la RAM?
84. Croyez-vous que la résistance aux 1. Oui
antimicrobiens constitue un problème 2. Je n’en suis pas sur
majeur ? 3. Non
85. Adoptez-vous des mesures pour réduire 1. Oui
l’usage des antibiotiques ? 2. Non
86. Si Oui, quelles sont ces mesures ? texte

V Renforcement des capacités :


I.
87. Avez-vous déjà assisté à une 1. Oui Réponse unique
88. formation sur l’élevage de la 2. Non
volaille ?
89. Sur quoi avez-vous été formé ? 1. Conduite d’élevage Réponses
2. Utilisation des multiples
médicaments
3. Autres
90. Qui vous a formé ? 1. Vétérinaires du
gouvernement
2. Vétérinaires Privés
3. ONG
4. Organisation de l'église

123
5. Coopératives Agricoles
6. Société Pharmaceutique
7. Propriétaires de
pharmacie
8. Autre (à préciser)
_____________________
91. A quand remonte votre dernière Numérique En
formation ? mois

Mesures de biosécurité

Biosécurité externe :

92. Vos poussins d’un jour (au 1. Toujours le même fournisseur Réponse
cours des 2 dernières années) 2. Parfois avec un fournisseur unique
sont-ils toujours achetés au diffèrent
même endroit?
93. Les véhicules de transport (y 1. Toujours Réponse
compris les caisses de transport 2. Parfois unique
et les conteneurs) sont-ils 3. Jamais
nettoyés et désinfectés avant le
chargement des poussins d’un
jour ?
94. Les particuliers et les 1. Toujours
commerçants sont-ils autorisés 2. Parfois
à entrer dans les poulaillers ou 3. Jamais
un contact direct avec la
volaille est possible ?
95. combien de fois les poulets de 1. Moins de 6 fois par an

124
chair sont-ils enlevés de la 2. Entre 6 et 12 fois par an
ferme ? 3. Plus de 12 fois par an
96. combien de fois les pondeuses 1. Moins de 2 fois par cycle de
sont-elles déplacées (le production
transfert) dans la ferme ? 2. Entre 2 et 3 fois par cycle de
production
3. Plus de 03 fois par cycle de
production
Nourriture et abreuvement

97. L’exploitation (ferme) est-elle 1. Oui


divisée en zone propre et zone 2. Non
sale ? 3. Je ne sais pas
98. Le fournisseur d’aliment a-t-il 1. Toujours
accès aux bâtiments ou en 2. Parfois
contact direct avec la volaille 3. Jamais
est possible ?
Enlèvement du fumier et des animaux morts

99. Le fumier est-il enlevé et 1. Oui


éliminé de manière appropriée 2. Non
par le chemin sale ?
100. Y-a-t-il un stockage séparé des 1. Oui
carcasses ? 2. Non

Entrée des visiteurs et du personnel

101. Les visiteurs sont-ils obligés de 1. Oui


vous informer de leur présence 2. Non

125
avant d’entrer dans la ferme
(par exemple registre des
visiteurs ?
102. Les travailleurs (y compris le 1. Toujours
propriétaire de la ferme) 2. Parfois
respectent-ils les règles 3. Jamais
d’accès ?
103. Les visiteurs et les travailleurs 1. Oui
doivent ils porter des vêtements 2. Non
spécifiques à la ferme avant
d’être autorisés à entrer dans les
poulaillers ?
104. Les visiteurs et les travailleurs 1. Oui
doivent ils porter des 2. Non
chaussures/sur-chaussures
spécifiques à la ferme avant
d’être autorisés à entrer dans les
poulaillers ?
105. Les visiteurs et les travailleurs 1. Oui
doivent ils se laver et se 2. Non
désinfecter les mains avant
d’être autorisés à entrer dans les
poulaillers ?
106. Avez-vous des ouvriers 1. Oui
agricoles qui travaillent 2. Non
également dans d’autres fermes
avicoles ?

126
Fourniture de matériaux

107. Y a-t-il du matériel partagé 1. Oui


avec d’autres fermes qui entre 2. Non
dans les poulaillers et /ou entre
en contact avec vos volailles ?
108. Si oui Des mesures spécifiques 1. Oui
sont-elles prises pour, 2. Non
l’introduction de matériel (unité
de désinfection) ?
Infrastructures et vecteurs biologiques

109. Les volailles ont-elles accès à 1. Oui


l’extérieur, c’est à dire à l’air 2. Non
libre ?
110. Les oiseaux sauvages peuvent- 1. Oui
ils pénétrer dans les poulaillers 2. Non
111. La ferme est-elle clôturée ? 1. Oui, complètement et est
propre
2. Oui, partiellement et est
propre
3. Non
112. L’extérieur de la ferme (autour 1. Oui complétement désherbé et
des murs) est-il pavé et propre propre
(exemple désherbé) 2. Oui partiellement désherbé et
propre
3. Non
113. La vermine (rats, souris, etc.) 1. toujours
est-elle considérée comme un 2. Parfois

127
problème à la ferme ? 3. Jamais
Localisation de la ferme

114. Existe-t-il de l’eau stagnante ou 1. Oui


courante dans un rayon de 1km 2. Non
de la ferme ?
115. A quelle distance se trouve 1. Moins de 500m
l’élevage avicole voisin le plus 2. Entre 500m et 1 km
proche ? 3. Plus de 1km
116. le fumier d’autres fermes 1. toujours
avicoles est-il répandu sur les 2. Parfois
terres agricoles voisines (dans 3. Jamais
un rayon de 500m) ?
Biosécurité interne

Gestion des maladies

117. Existe-t-il un protocole de 1. Oui


vaccination dans votre 2. Non
exploitation ?
118. Si oui le respectez-vous Oui
toujours ? Non
119. y-a-t-il une évaluation régulière 1. Oui
(c’est-à-dire une fois par an) du 2. Non
statut sanitaire de l’exploitation
(exemple sérologie, tendances
des résultats des abattoirs etc.)
120. A quelle fréquence les oiseaux 1. Au quotidien
morts sont-ils souvent retirés du 2. Moins fréquent qu’une fois

128
poulailler ? /jours
3. Tous les deux jours
121. Y a-t-il différentes catégories 1. Oui
d’âges de volailles présents dans 2. Non
votre ferme ?
Nettoyage et désinfection

122. Les poulaillers sont-ils nettoyés 1. Oui


après chaque cycle de 2. Non
production ?
123. Les poulaillers sont- ils 1. Oui
désinfectés après chaque cycle 2. Non
de production ?
124. Combien de temps dure le plus 1. Moins de 3 jours
souvent la pause sanitaire après 2. Entre 3 et 8 jours
chaque cycle de production ? 3. Plus de 8 jours
125. Le système d’eau potable est-il 1. Toujours
correctement nettoyé et 2. Parfois
désinfecté à l’intérieur et à 3. Jamais
l’extérieur après chaque cycle de
production ?
126. Les systèmes ou matériels 1. Toujours
d’alimentation sont-ils 3. Parfois
correctement nettoyés et 3. Jamais
désinfectés à l’intérieur et à
l’extérieur après chaque cycle de
production ?
Matériaux et mesures entre les compartiments

129
127. Existe t- il un protocole de 1. Oui
nettoyage et de désinfection du 2. Non
matériel après chaque cycle de
production ?
128. Si oui, ce protocole est-il 1. Oui
toujours respecté ? 2. Non
129. Y a-t-il plusieurs poulaillers 1. Oui
présents dans la ferme ? 2. Non

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CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES DES ELEVEURS DE VOLAILLES SUR
L’USAGE DES ANTIBIOTIQUES EN ZONE PERI URBAINE DE DAKAR

RESUME

Ce travail vise à faire un état des lieux sur les connaissances, attitudes et pratiques des
éleveurs de volailles dans l’usage des antibiotiques au niveau des exploitations avicoles de la
zone péri urbaine de la région de Dakar. L’enquête réalisée sur deux cent vingt-et-deux (222)
exploitations dont 98 élevages producteur d’œufs de consommation et 124 élevages à
spéculation chair, nous a permis de recueillir diverses informations. Les résultats de ce travail
révèlent que :
Les antibiotiques constituent les médicaments les plus utilisés dans les élevages, toutes
spéculations confondues, avec une proportion beaucoup plus élevée dans la spéculation ponte
soit 62%.
Les molécules de la famille des Tétracyclines et associations représentent la moitié des
usages dans les élevages de poules pondeuses (61%) tandis que les molécules de la famille
des Sulfamides sont utilisées dans 55% des élevages à spéculation chair.
A titre préventif, 55% des élevages de poules pondeuses utilisent des antibiotiques au moins 3
fois (trois fois) au cours d’un cycle de production. Alors que dans la spéculation chair, 73%
des élevages, font usage de ces molécules une, voire deux (2) fois, dans la même bande ou au
cours d’un cycle de production.
Une durée moyenne d’usage de trois jours (3 jours) est observée dans la majorité des
exploitations.
Dans 66% d’élevages ponte et 42% chez les élevages à spéculation chair, le choix de la
molécule d’antibiotique est opéré par le vétérinaire traitant.
Un délai d’au moins sept jours (7 jours) avant la vente des sujets est observé dans 61% des
élevages à spéculation chair tandis que seul 1% des producteurs ont déclaré procéder à la
destruction des œufs produits durant les trois jours que dure le traitement.
Le niveau de biosécurité dans les exploitations, est jugé passable dans 58% des élevages
ponte et 69% des élevages à spéculation chair.
À la lumière de ces résultats, des recommandations ont été faites pour améliorer les modalités
d’usage des molécules d’antibiotiques par les aviculteurs dans le but de maintenir leur
efficacité et de préserver la santé et le bien-être des animaux et de l’homme.

Mot clés : Connaissances, attitudes et pratiques, C.A.P volaille, antibiotiques


Auteur : Ardiouma Faye
Adresse : Sindia / Thiès (Sénégal)
Email:pfaye94@gmail.com

Téléphone : +221 77 116 54 35 / +221 76 900 83 07

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