Chapitre 13

Transfert de chaleur
 Transfert de chaleur
Les objets échangent de l’énergie thermique avec leur voisinage
de trois manières :

1. Le rayonnement ;

2. La convection ;

3. La conduction.
 1. Le rayonnement
Nous pouvons sentir la chaleur d’un radiateur sans forcément le
toucher. De même, la chaleur du Soleil nous parvient malgré le
vide qui nous sépare de notre étoile.

Le transfert de chaleur par rayonnement peut donc se réaliser

dans le vide, sans présence de matière. Ce rayonnement est un
rayonnement électromagnétique comme celui de la lumière, des
UV ou IR.

Tout corps à une température non nulle émet un spectre de

rayonnement électromagnétique.
 Le spectre électromagnétique

Voici le domaine du spectre électromagnétique en fonction de la

fréquence f[Hz] ou de la longueur d'onde λ[m].
 Lumière visible
D’une manière générales, la vitesse d’une onde est donnée par
= , où λ et f sont la longueur d’onde [m] et la fréquence [Hz].

Les ondes électromagnétique se propage à la vitesse c=3⋅108 m/s.

Le spectre électromagnétique visible s’étant donc de 400 nm à
700nm (voire 350nm et 750nm, éventuellement 300nm et 800nm).

On peut considérer le spectre ainsi : de 400 à 450 nm, violet ; de

450 à 520 nm, bleu ; de 520 à 560 nm, vert ; de 560 à 600 nm, jaune
; de 600 à 625 nm, orange ; de 625 à 700 nm, rouge.
Rayonnement thermique
 Rayonnement thermique
L’expérience montre qu’un objet
dense et chaud émet de la lumière
visible (ampoule, grille-pain, lave,
métaux chauffés, etc.).

De plus, il émet des radiations infrarouge,

d’où la capacité à transmettre leur chaleur
à l’environnement.
En chauffant, un objet émet d’abord
uniquement de l’IR, auquel s’ajoute une
lueur rouge sombre, puis jaune-orange,
jusqu’à être chauffé à blanc.
Mais peu importe la matière, tout corps
chauffé jusqu’à devenir rouge sera à une
température d’environ 4000K.
 Interaction entre énergie et matière
Lorsqu’une onde électromagnétique
(énergie) se propage et rencontre de la
matière, 3 phénomènes peuvent avoir lieu :
- Réflexion ; Energie Energie
- Absorption ; Incidente Réfléchie

- Transmission.
Energie
Le bilan d’énergie est donc : Absorbée

Energie
= + + Transmise

Dans certains cas, il se peut que l’un ou

plusieurs de ces phénomènes n’ait pas lieu.
 Corps réfléchissant (Miroir parfait)

1. S’il n’y a ni absorption, ni transmis-

sion :
=
Energie Energie
Incidente Réfléchie
le corps se comporte comme un miroir
parfait, réfléchissant totalement toute la
lumière incidente.
Corps opaque (objet qcq, miroir réel, etc)

2. S’il n’a pas de transmission :

= +
Energie Energie
Incidente Réfléchie
le corps est alors opaque avec cette
lumière.
Energie
C’est par exemple le cas d’un mur mais absorbée
aussi d’un miroir réel qui absorbe géné-
ralement environ 3% de la lumière
visible.
 Corps transparent

3. S’il n’a pas d’absorption :

= +
Energie Energie
Incidente Réfléchie
le corps est alors transparent avec cette
lumière.
C’est par exemple le cas d’une vitre
transparente (blanche) qui absorbe
Energie
environ 3% de la lumière visible. Transmise
 Corps indétectable

4. S’il n’a ni réflexion, ni absorption :

=
Energie
Incidente
le corps est indétectable avec cette
lumière. Le lumière utilisée n’interagit
pas avec cette matière.
C’est la cas de l’air avec une majorité
Energie
des longueurs d’onde de la lumière Transmise
blanche.
 Corps invisible

5. S’il n’a pas de réflexion :

= +
Energie
Incidente
le corps est alors invisible ou noir.
C’est la cas de certaines longueurs de la Energie
lumière blanche absorbée par l’oxygène absorbée
contenu dans l’air. C’est aussi le cas des
Energie
polariseurs. Transmise
 Corps noir

6. S’il n’a ni réflexion, ni transmission :

=
Energie
Incidente
le corps est invisible avec cette lumière.
Dans ce cas très théorique, on parle de Energie
corps noir. absorbée
 Le corps noir

Le concept de corps noir est né de

l’observation des fours de la métal-
lurgie au XIXème siècle.
Peu importe la matière chauffée, la
couleur émise ne dépend que de la
température.
 Rayonnement du corps noir
Le corps noir est un objet idéal
qui absorberait toute l'énergie
électromagnétique qu'il reçoit
sans en réfléchir ni en
transmettre ( = ). Il paraît
donc noir, d’où son nom.

En absorbant des radiations un corps noir va donc accumuler de

l’énergie (chauffer), puis émettre un rayonnement thermique
indépendant du matériau dont il est constitué.
Rayonnements à différentes températures
Rayonnement à basse tempé-
rature, hors du visible, dans
l’infrarouge.

Bien que Spica soit très

chaudes, elle n’est pratique-
ment que dans l’ultraviolet.
Moins chaude, Antares nous
paraît plus rouge.
 Loi de déplacement spectral de Wien
En 1893, Wien a publié un loi mettant en relation la température
d’un corps noir et la longueur d’onde la plus fréquemment émise.

IR
UV
UV IR
IR
UV

= 2.898 ⋅ 10 ⋅
 Exemple 1 Calculer la température de corps
Données émettant du rouge (700 nm), du jaune (560
= 700 nm) et du violet (400 nm).
= 560
= 400

Résol. et appl. num.

2.898 ⋅ 10 ⋅
= 2.898 ⋅ 10 ⋅ ⇔ =
⇒ = 4140
⇒ = 5175
⇒ = 7245

Réponse
Pour émettre du rouge, le corps doit être à 4140K, 5175K pour
émettre du jaune/blanc et 7245K pour du violet.
 Rayonnements

Voici l’apparence de quelques

rayonnements visibles.
Rayonnement du Soleil
Rayonnement du fond cosmique

Mesures faites par COBE

 Loi de Stefan-Boltzmann
La loi de Stefan-Boltzmann, donne la relation entre la température
T d’un corps noir et l’intensité émise.

&
$=%

où I est donnée en Wm-2 et % = 5.67 ⋅ 10 ' ( ) & est la

constante de Stefan-Boltzmann, à ne pas confondre avec la
constante de Boltzmann kB.
On peut alors calculer que le rayonnement d’un corps noir à la
température T dans un environnement à la température T0 émet
une intensité nette donné par:
$ = % & − +&
 Loi de Stefan-Boltzmann
Si toutefois nous n’avons pas affaire à un corps noir, il faut tenir
compte de l’émissivité ε du corps. L’intensité devient alors :

$ = ,% &

Et dans ce cas, l’intensité nette émise devient :

& &
$ = ,% − +

où ε est l’émissivité, coefficient sans unité qui vaut 1 pour un corps

noir et qui est compris entre 0 et 1 selon l’état de surface du
matériau.
 Luminosité
La luminosité P est la puissance lumineuse que rayonne un corps,
i.e. l’intensité I rayonnée par une surface S :

- = $.

où P est donnée en W, I en Wm-2 et S en m2.

Selon la loi de Stephan-Boltzmann, nous avons donc :

& &
- = ,%. − +
 Exemple 2a) Calculer la luminosité d’un corps
Données humain dont la peau est à la température de
.=2 ) 30°C en supposant que sa surface est de 2m2.
= 303 On le considère tel un corps noir.
+ = 293
,=1 Exemple 2b) Quelle est la puissance nette que
transfère ce corps humain à une pièce à 20°C.
Résol. et appl. num.

- = %. &
= 5.67 ⋅ 10 ' ( ) &
⋅2 )
⋅ 303 &
= 956(

- = %. & − +&
= 5.67 ⋅ 10 ' ( ) & ⋅2 ) ⋅ 303 & − 293 &

= 120(

Réponse
Un corps humain émettrait près de 950W, mais dans un
environnement à température ambiante, il n’émet plus que 120W.
 Exemple 3a) Calculer la luminosité du Soleil,
Données sachant que sa température de surface est de

= 5800
01 = 6.96 ⋅ 10' 5800K et que son rayon est de 6.96·108m.

,=1
+ =3 Exemple 3b) Calculer la puissance nette que
transfère le Soleil au profit de l’espace

- = $.
Résol. et appl. num. intersidéral, dont la température est à 3K.

2 $ = ,% & ⇒ - = 4301) % & = 3.89 ⋅ 10)4 (

. = 4301)

- = 4301) % & − &

+ = 3.89 ⋅ 10)4 (

Réponse
La puissance solaire est de 3.89⋅1026 W.
 Ancienne unité
Bougie :
Ancienne unités de mesure française qui évaluait l'intensité
lumineuse de l'éclairage. L'intensité lumineuse du platine en fusion
était, en France, la référence et l'étalon de l’unité métrique de la
bougie.

Vers 1950, la bougie fut remplacée par la candela qui signifie bougie
en italien!
 Unités de l’intensité lumineuse perçue
Candela [cd] :
« La candela est l'intensité lumineuse, dans une direction donnée,
d'une source qui émet un rayonnement monochromatique de
fréquence 540·1012 Hz (correspondant à une longueur d'onde dans
le vide de 555.17 nm) et dont l'intensité énergétique dans cette
direction est précisément 1⁄683 watt par stéradian ».

Cette unité mesure l’intensité lumineuse perçue par l’œil humain.

C’est la seule unité du SI qui dépende de l’humain. Elle mesure donc
notre capacité à percevoir un corps.
 Unités dérivées de la candela
Candela [cd] : unité de l’intensité lumineuse, mesure de l’éclat d’une
source lumineuse ponctuelle perçu par l’œil humain.

[cd/m2] : unité de la luminance, mesure l’intensité lumineuse d’une

source lumineuse étendue dans une direction donnée par unité de
surface.

Lumen [lm = cd·sr] : unité du flux lumineux, mesure de l’intensité

émise dans un angle solide de 1sétradian.

Lux [lx = lm/m2 = cd·sr/m2] : unité de l’éclairement lumineux,

mesure du flux émis par unité de surface.
 Unités dérivées
[W = J/s] : unité de la puissance énergétique émise par une source,
mesure de la quantité d’énergie émise par unité de temps.

[W/m2 = J/(s·m2)] : unité de l’intensité énergétique, mesure de la

quantité d’énergie traversant une surface par unité de temps.

[W/(m2·nm)] : unité de l’irradiance ou éclairement énergétique,

mesure la puissance d'un rayonnement électromagnétique par
unité de surface. Utilisé en radiométrie.

Magnitude [ ] : logarithmique inverse de la puissance de

rayonnement par unité de surface d’un corps céleste observé
depuis la Terre. Mesure de l’irradiance ou éclairement énergétique.