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LE TEMPS DE L'ACCUEIL
Introduction
Avec le début du printemps, nous voyons la vie et ses couleurs qui renaissent autour de nous... A
deux semaines de Pâques, la liturgie nous invite elle aussi à quitter les hivers de nos vies et à
laisser germer le nouveau, l'inattendu...
Plus forte que toutes les puissances de mort, la lumière peut jaillir en bouquet de vie, car Dieu est
la vie, il vient nous ressusciter avec l'immense énergie de son Esprit..
Frères et soeurs, laissons nos peurs sur le côté et osons entrer dans le mouvement de la vie.
ou
La soif et l’eau vive… les ténèbres et la lumière… la mort et la vie… Frères et sœurs, voilà les
enjeux du baptême. Voilà où nous conduit ce carême. Nous suivons un homme qui nous demande
de croire l’incroyable. un homme qui ose proclamer : « moi, je suis la résurrection et la vie ».
Cette parole, jésus ne cesse de la dire à chacun de nous. Il vous la dit, il me la dit. Prenons-le au
mot, et croyons en lui avec la force de l’Esprit.
Ou
Croire en la résurrection de Jésus c’est croire que Jésus, pour être passé par une mort
affreuse, a été rencontré vivant par ses disciples. Et croire du même coup qu’une aventure
semblable nous attend. Ces deux convictions sont tellement incroyables que l’on peut
comprendre que pas mal de chrétiens et même de catholiques ont un mal fou à y croire. Et
pourtant, notre foi en la force de vie de Jésus vivant nous invite à aller encore plus loin. A
aller jusqu’à croire et espérer que nos combats humains pour un monde juste aboutiront un
jour. Qu’ils seront gagnants. Non parce que nous serions plus forts mais parce ces combats-là
sont ceux de Dieu et qu’en Dieu la vie, la justice, l’amour triompheront. Il vaut donc mille fois
- Seigneur Jésus, entré dans la gloire éternelle du Père, sauve-nous de nos lourdeurs et de
nos courtes vues, Seigneur, prends pitié.
Ou
1. Seigneur Jésus, tu as dit: « Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ». Réveille en
nos coeurs la foi, et prends pitié de nous.
2. Christ vivant, tu as dit: « Je suis la résurrection et la vie ». Réveille en nos coeurs la foi,
et prends pitié de nous.
3. Seigneur Jésus, l'Esprit a fait de toi le premier ressuscité. Réveille en nos coeurs la foi,
et prends pitié de nous.
Prière d'ouverture
Tu nous invites, Seigneur, à laisser tomber tout ce qui en nous est mort, tout ce qui ne sert à rien.
Donne-nous ton souffle, ton souffle de vie qui va nous mettre debout, au nom de ton fils Jésus le
Sauveur, qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen!
Ou
Dieu par qui tout existe, tu ne laisses pas mourir en nous la vie que tu nous offres. A l’appel de
ton Fils, fais-nous sortir des tombeaux où nous enferme le péché. Rends-nous disponibles à la
lumière éclatante de ton amour, maintenant déjà, et pour les siècles des siècles.
Ou
Prions avec confiance le Dieu vivant, notre Père. (Silence)
Tu nous as faits pour la vie, Dieu vivant, et ton Fils est venu nous arracher à la mort. Que sa
voix nous appelle aujourd'hui; qu'elle nous rejoigne dans les ténèbres du tombeau où nous
enferme le péché. Que nous sortions à ta lumière, et que nous vivions avec Jésus,
maintenant et toujours.
LE TEMPS DE LA PAROLE
J'espère le Seigneur de toute mon âme; je l'espère, et j'attends sa parole. Mon âme attend le Seigneur plus
qu'un veilleur ne guette l'aurore. »
Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. Tu es la Résurrection, tu es la Vie, Seigneur Jésus! Celui qui croit en
toi ne mourra jamais. Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.
La réanimation de Lazare
Pour l'homélie
On peut faire une simple démarche devant la croix, en déposant une jonquille et en disant :
Seigneur, je crois en toi, le Dieu de la vie.
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Profession de foi (s’il n’y a pas de célébration pénitentielle)
- Je crois en Dieu le Père, créateur du ciel et de la terre qui fait de l'homme son image; il fait
alliance avec son peuple; il le conduit par le désert. Il nous choisit pour sa demeure, nous
découvrons son univers.
- Je crois en Dieu le Père qui nous baptise dans l'Esprit-Saint et qui nous rassemble en
église comme les enfants d'une grande famille; il veut que l'homme soit sauvé et il fait de
nous les témoins de son Amour, de sa vie.
Je crois à l’Eglise,
lorsqu’elle nous accompagne dans nos obscurités.
Ravive en nous la confiance en la Parole
et nous aide à traverser toutes nos morts.
Ou
Toi le Dieu créateur, suscite chez les hommes le souci du respect de toute vie et
viens en aide à ceux qui y travaillent. Pour la vie du monde, exauce-nous,
Seigneur.
Toi le Maître du monde, guide les responsables, politiques dans la juste
recherche du bien commun et d'un progrès au service de tous. Pour la paix du
monde, exauce-nous, Seigneur.
Toi le Père de Jésus-Christ, relève de la souffrance et de la peine ceux qui
souffrent de longue maladie et les familles endeuillées. Pour la joie du monde,
exauce-nous, Seigneur.
Seigneur, toi qui pleures ton ami Lazare, tu as accueilli la prière de Marthe et Marie.
Ecoute le cri de notre foi, sois notre vie et notre résurrection Amen.
Père très bon, nous savons que tu entends nos prières et que ton Esprit travaille à l'avènement de
ton Royaume. Avec ton Fils, nous te disons: "Père, je te rends grâce, car tu m'as exaucé..." Béni
sois-tu pour les siècles des siècles. Amen!
Ou
La mort et la vie, questions essentielles pour chacun de nous. Questions plus difficiles encore pour ceux qui
souffrent et qui n’ont plus d’espérance. Confions-les au Dieu de la vie !
- La vie est un don, un cadeau. Pour les parents qui accueillent un enfant, pour les
médecins au service de la vie, nous te prions, Seigneur.
- Pour les catéchumènes et pour nous tous. Pour que la fête de Pâques ravive notre
espérance en la vie éternelle, nous te prions. Seigneur.
Jésus rend vie à Lazare. Pour celles et ceux aux quatre coins de la planète qui,
contre vents et marées, risquent leur vie pour mettre les gens debout. Pour
celles et ceux qui, par leurs paroles et leurs actions, redonnent vie, courage et
espérance. Seigneur, nous te prions.
Jésus rend vie à Lazare. Nous te prions, Seigneur, pour que les responsables
des communautés chrétiennes soient toujours au service de la vie. Que jamais
ils ne prêchent un évangile de peur et de crainte. Qu'ils aient le souci de sortir
les gens du tombeau de la désespérance et de la misère. Que leurs paroles et
leurs engagements audacieux provoquent à la solidarité et au partage.
Seigneur, nous te prions.
Jésus rend vie à Lazare. Nous te prions, Seigneur, pour chacune et chacun
d'entre nous. Nous sommes rassemblés devant toi. Enlève les bandelettes de
nos peurs, de nos lassitudes, de nos égoïsmes. Aide-nous à nous mettre debout
pour apporter notre pierre à un monde où tous ont pain, travail, logement et
dignité. Seigneur, nous te prions.
Seigneur Jésus, toi qui as redonné la vie à ton ami Lazare, regarde avec bonté tous ceux qui veulent croire
en la vie ! A l’approche des fêtes pascales, révèle ton amour à nos frères qui sont dans la peine, toi le
Seigneur des vivants pour les siècles des siècles.
LE TEMPS DE L'EUCHARISTIE
Reçois, Seigneur, ce pain et ce vin, bien souvent mêlés à la sueur et aux larmes des hommes.
Aujourd'hui, ils sont les signes de notre désir de vivre le mystère de la mort et de la résurrection
en Jésus, le Christ, notre Seigneur.
ou
Prière eucharistique
Vraiment, Père très saint, il est juste et bon de te rendre grâce, de t'offrir notre
louange par Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé.
Tu as ouvert les tombeaux de ton peuple pour le faire renaître à la lumière en
le guidant par ton Esprit.
Tu tires Lazare de son sommeil pour le remettre debout au milieu des siens en
défaisant les liens qui l'entravaient.
Enfin, tu mets en nous le souffle qui a ressuscité Jésus et qui donne vie à nos
corps mortels.
Pour cette abondance de vie toujours offerte, avec tous les anges et tous les
saints qui chantent ta louange, d'un coeur unanime, nous proclamons ta
gloire en disant (en chantant):
SAINT...
Il est juste et bon de te rendre gloire et de bénir ton nom, Dieu des vivants,
notre Père. Nous te louons pour l’éveil de la vie dans le matin du monde. Nous
te bénissons, car tu n’as jamais renoncé à faire de nous des vivants. Tu ne
veux pas la mort du pécheur, tu veux qu’il se convertisse et qu’il ait part à ta
propre vie.
C’est pourquoi tu nous as envoyé ton Fils comme Sauveur. En ressuscitant
son ami Lazare, il a consacré l’amitié que tu suscites entre les hommes. En
consolant Marthe et Marie, il a nourri leur foi en la résurrection.
Mystérieusement, il leur annonçait sa propre résurrection, gage et signe de la
nôtre.
C’est pourquoi, avec une joie nouvelle, nous faisons monter vers toi la prière
des vivants en chant (en proclamant) :
Oui, Dieu notre Père, tu es vraiment saint, car tu nous apprends aujourd'hui
encore à mourir aux choses anciennes pour naître à la vie nouvelle que tu
donnes en abondance.
Qui que nous soyons, hommes, femmes, jeunes, enfants, tu adresses à
chacun des paroles de tendresse, de pardon et d'amour.
Nous te disons merci pour tous les gestes qui nous aident à mieux voir, à
mieux entendre, à mieux vivre et plus particulièrement pour ce repas de
l'eucharistie qui nous rassemble autour de toi.
A la fin de ce repas, sachant qu'il allait tout réconcilier en lui par le sang de sa
croix, il prit la coupe remplie de vin, il te rendit grâce encore, et la fit passer à
ses amis, en leur disant:
PRENEZ ET BUVEZ-EN TOUS, CAR CECI EST LA COUPE DE MON SANG, LE
SANG DE L'ALLIANCE NOUVELLE ET ETERNELLE QUI SERA VERSE POUR
VOUS ET POUR LA MULTITUDE EN REMISSION DES PECHES. VOUS FEREZ
CELA EN MEMOIRE DE MOI.
Dieu notre Père, tu nous fais revivre, de tout coeur nous t'en rendons grâce.
Tu as fait sortir ton peuple des ténèbres de l'exil et tu l'as ramené sur la terre
d'Israël. Tu nourris tes enfants du pain de Vie et tu les convies au bonheur
sans fin. En chacun de nous, tu mets ton Esprit, pour que nous vivions en
plénitude à l'image de Jésus de Nazareth que tu as ressuscité d'entre les
morts.
PAR LUI, AVEC LUI ET EN LUI, A TOI DIEU LE PERE TOUT PUISSANT, DANS
L'UNITE DU SAINT-ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES
SIECLES DES SIECLES. AMEN!
Ts. Tu nous as créés vivants et libres. Et cette vie que tu as fait germer tu ne
veux pas la laisser mourir.
Sans cesse, tu nous invites à sortir de nos tombeaux pour atteindre notre
plein épanouissement.
Cél. Ton émotion est grande lorsque tu nous vois enchaînés et paralysés.
Aujourd'hui aussi tu nous roules la pierre pour retrouver la lumière.
C'est la raison pour laquelle nous sommes heureux de joindre nos voix pour
chanter et proclamer:
Cél. Nous te bénissons, Seigneur, pour l'éveil à la vie à laquelle tu nous convies
chaque matin.
Nous te bénissons parce que, malgré nos déviations, tu n'as jamais renoncé
à faire de nous des vivants.
La veille d'être livré à la mort, Jésus rassembla ses amis pour un dernier repas. Il
prit le pain, le rompit et le leur donna en disant: "Prenez et mangez-en tous, ceci
est mon corps livré pour vous."
De même à la fin du repas il prit la coupe de vin, de nouveau il rendit grâce et la
fit passer à chacun en disant: "Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de
mon sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et
pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi."
Cél. Que ton Esprit, Seigneur, nous libère de toute mort et nous donne part dès
aujourd'hui à la joie du Royaume.
5ème dimanche de carême – Année A 13
Ts. Nous te prions pour toutes les familles endeuillées d'un être cher.
Aide-nous aussi à relever de la souffrance et de la peine
ceux qui souffrent de longue maladie.
Suscite en nous le souci du respect de la vie.
Cél. Guide, Seigneur, tous les responsables religieux ou politiques dans une
juste recherche du bien commun et d'un progrès au service de tous.
Cél. Merci, Seigneur, d'être venu nous rejoindre dans l'obscurité de nos
tombeaux pour nous sortir de la mort et nous ouvrir à la lumière de la vie.
C'est pour cela que, d'un même cœur et d'une même voix, nous te rendons
gloire, Toi notre Dieu et notre Père.
Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi, Dieu le Père très aimant dans l'unité du Saint
Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Habités par "l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts", tournons-nous vers le Dieu
de vie pour lui dire, en Jésus, la prière de ses enfants:
NOTRE PERE...
Action de grâce
II est juste et bon de te rendre gloire et de bénir ton nom, Dieu des vivants, notre Père. Nous te
louons pour l'éveil de la vie dans le matin du monde.
Nous te bénissons, car tu n'as jamais renoncé à faire de nous des vivants. C'est pourquoi tu nous
as envoyé ton Fils comme Sauveur.
Christ a éprouvé la dureté de la condition humaine. II en a connu la beauté. En ressuscitant son
ami Lazare, i il a consacré l'amitié. En consolant Marthe et Marie, il a nourri leur foi en sa
résurrection.
A nous aussi tu veux donner part à la victoire du Christ sur la mort. C'est pourquoi remplis d'une
espérance nouvelle, nous faisons monter vers toi le chant (la prière) des vivants:
Notre Père...
Seigneur Jésus Christ, c'est la paix que tu as laissé comme premier don à tes disciples le soir de
Pâques. Ne regarde pas nos divisions et nos mesquineries; aide-nous plutôt à grandir dans la vie
5ème dimanche de carême – Année A 14
que tu as mise en nos coeurs au jour de notre baptême; ainsi nous serons tes instruments de paix
et d'unité dans ce monde qui en a tant besoin. Nous te le demandons à toi qui vis et règnes pour
les siècles des siècles. Amen!
ou
Délivre-nous, Seigneur, des chaînes de la contrainte, de la soumission ou de l’esclavage vis-
à-vis de toutes choses. Que jamais nous ne devenions « objet » manipulé entre les mains de
ceux qui veulent dominer ou se servir de nous pour asseoir leur pouvoir.
Mais donne-nous la vraie liberté, source de vie, de bonheur et de paix.
Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous…
Avant la communion
Heureux les invités au repas du Seigneur. Celui qui vit et croit en lui ne mourra jamais... Celui qui
mange sa chair vivra pour toujours...
Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde...
Bénédiction :
Que le Seigneur ouvre nos tombeaux, nous envoie vers la vie à la rencontre des autres et
qu’il nous bénisse : Le Père le F et le St. E. Amen.
Envoi
Réjouissez-vous d’être comblés de la vie de Dieu et habités par l’Esprit de conversion et Allez, dans l’espérance
et la paix du Christ. NOUS RENDONS GRAVE A DIEU ;
PRIERES MEDITATIVES
Prière d’Evangile
Méditation
La résurrection de Lazare
Un homme était tombe malade, Lazare, de Bethanie… Ses deux sœurs envoyèrent dire à
jésus : Seigneur, celui que tu aimes est malade...
Enlevez la pierre!
Tu annonces ainsi ce qui se passera quelques jours plus tard tu feras rouler toi-même la
pierre qui ferme ton tombeau... Tu es la Résurrection et la Vie. Tu es venu pour nous faire
partager ta vie, la vie éternelle. Tu restes dans l'Eucharistie pour cela: celui qui te mange
vivra... Seigneur, viens enlever la pierre qui nous enferme dans notre tristesse, nos
découragements, nos misères... Ouvre-nous à ta Vie, à ta joie, à ton Amour!
TEXTES DE MEDITATION
Billet … Qui attise la vie risque la mort
Ses soeurs parlent. Lui ne dit rien. On le voit tituber, au sortir de la mort, "les pieds et les
mains attachés par des bandes, le visage enveloppé d'un linge". On voudrait qu'il parle,
qu'il raconte. Non! Le rescapé du tombeau reste silencieux.
Qu'est devenu Lazare, en ce regain d'existence? Nous n'en savons rien. Ce que nous
savons, c'est que son retour à la vie conduisit les Grands Prêtres et les Pharisiens à
décider la mort de jésus. Donnant-donnant: à celui qui attise la vie, on donnera la mort!
Sans craindre apparemment que cet homme, capable de remettre un cadavre sur pied, ne
se relève, lui aussi, par-delà le trépas!
Jésus pleure et frémit de tout son être devant le tombeau. Alors même qu'à sa prière la vie
débordante du Père va ranimer Lazare... Il l'avait dit à Marthe: "Je suis la Résurrection et la
Vie; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; quiconque vit et croit en moi ne mourra
5ème dimanche de carême – Année A 19
jamais". C'est cette vie, déjà là, rebelle à la mort même, qui fait si peur aux détenteurs des
pouvoirs sacrés et de la Loi religieuse. Ils voient ce Jésus faire germer partout cette vie qui
fait trembler les barrières, les interdits, les hiérarchies, tout ce qui empêche les hommes de
s'aimer et qui défigure Dieu.
Peut-être est-ce à propos de tous et de chacun que Jésus s'écrie: "Déliez-le et laissez-le
aller!"
Si ce récit évangélique nous est proposé pendant le temps du Carême, c'est qu'il
annonce la résurrection de Jésus et nous signifie quelle est la nature du salut donné
dès à présent dans l’événement pascal.
En fait, l'histoire de Lazare, tout comme celle de Jésus, nous révèle que l'amour de
Dieu ne nous épargne pas les vicissitudes de notre condition humaine mortelle, mais
qu'il nous ouvre un au-delà et nous donne la certitude que l'alliance vécue ici-bas ne
peut être mise en échec par la mort. Voilà qui rejoint le propos de Paul en Romains 8,
38-39: "Oui, j'en ai l'assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni
avenir (...) ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus
notre Seigneur."
Méditation
«Et vous vivrez» : voilà sans doute le mot-clef de ce 5 ème
«Je vais ouvrir vos tombeaux,» dit le Seigneur dans le livre d'Ezékiel. De quels tombeaux
avons-nous à sortir ? Non pas seulement de ceux qui envahissent nos cimetières : la compassion,
la miséricorde, l'amour du Père, peut seul nous en délivrer. Notre espérance de vie éternelle
repose sur notre confiance. Au-delà du passage par la mort, nous serons remis entre les mains
de tendresse de Dieu. Mais c'est dès aujourd'hui que le Seigneur veut nous voir vivre, veut nous
aider à vivre : «Je mettrai en vous mon Esprit et vous vivrez.» Car l'Esprit-Saint est en nous
souffle créateur, force de vie, réveil de notre fraternité et même de notre imagination. Il
dynamise notre capacité à aimer, s'il est vrai que «vivre, c'est aimer>. I L'apôtre Paul, dans sa
lettre aux Romains, insiste sur la force de résurrection que nous donne l'Esprit-Saint. Ce que
Dieu a fait en ressuscitant jésus d'entre les morts, il le fera pour nous aussi. Aucune affirmation
de notre foi, peut-être, n'est aussi réconfortante. Et sans doute davantage lorsque, avec l'âge,
QUELQUES HOMELIES
Face à cette mort, Jésus proclame avec assurance : “Je suis la Résurrection et la
Vie”. Pourtant, quelques instants plus tard, il est forcé de faire lui-même l’humaine et
triste découverte de la mort, il est ému jusqu’aux larmes par la disparition de son
ami.
Cette réaction tellement humaine, rapportée, non sans intention précise par
l’évangéliste, témoigne que Jésus, Fils de Dieu, est homme comme nous, reste
proche de nous. S’il est le premier de cordée, il ne coupe pas la corde derrière lui.
Son Incarnation continue maintenant ; grâce à l’Esprit qui nous est donné, n’est-ce
pas l’humanité entière qui désormais est son Corps ?
Cependant, cette humanité continue de cheminer toujours aussi douloureusement.
À chaque heure du jour, des milliers de personnes continuent de mourir : épuisés au
bout d’une longue vie, ou raflés en pleine jeunesse ; étendus sur un lit d’hôpital
après de pénibles souffrances, ou fauchés par un accident stupide ; saisis dans
Alors où est, pour cette humanité, Corps du Christ, la victoire sur la mort ? Quel est
le message profond de cette affirmation : “Je suis la résurrection et la Vie” ? Où est
la Bonne Nouvelle dans cet évangile que nous lisons aujourd’hui et que si souvent
nous choisissons pour la liturgie des funérailles ? Serait-ce seulement consolation
facile devant le sort inéluctable qui nous est réservé à tous ? Devrons-nous attendre
notre propre mort pour “expérimenter” ce que cela veut dire lorsque le Christ, dont
nous sommes membres, nous affirme être notre résurrection et notre vie ? Nous le
savons, Dieu n’a pas supprimé, ni pour, ni par Jésus la mort pour laquelle tout être
vivant est programmé depuis sa naissance. la mort est une constituante de la loi de
la vie.
C’est d’une autre façon que cette affirmation est Bonne Nouvelle pour aujourd’hui.
Écoutons d’abord l’approche d’un philosophe athée (*) :
“La condition de l’homme – écrit-il – est de signer avec la terre lourde et grave un
pacte de mort… Guerre à la matière, guerre à l’absurde et finalement guerre à la
mort… Ce cri de guerre à la mort qui peut (à vous chrétiens) paraître dérisoire,
signifie très simplement que chaque fois qu’un peu plus de sens est inscrit dans
l’être, l’homme emporte une nouvelle victoire”.
Ne faudra-t-il pas, nous aussi, chercher dans ce sens ? Nous pouvons reconnaître
dans cette approche une parenté avec notre propre attitude devant la souffrance et
la mort. Nous aussi nous cherchons à donner sens à notre aventure d’hommes et
de femmes perdus sur un point minuscule du cosmos. Par contre, nous croyons
qu’en menant ce combat, en nous livrant à cette lutte pour la vie, en acceptant ses
risques et même la mort son issue certaine, nous participons à l’œuvre d’amour de
Dieu. celui-ci n’a-t-il pas lui-même vécu l’optimisme tragique de la condition
humaine. Cet optimisme est d’autant plus fondé (ce qui n’enlève rien à son aspect
tragique et parfois désarçonnant) que nous savons que ce sens, passionnément
poursuivi, débouche sur le sens que Dieu nous offre au-delà de la mort.
Des expressions comme Résurrection, Royaume de Dieu, Maison du Père ; des
promesses comme celle d’Ézéchiel : “J’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai
sortir…”, la sereine affirmation de Paul dans sa lettre aux Romains, nous laisse
espérer que toute victoire humaine “prophétise”, c’est-à-dire annonce et construit la
victoire définitive sur la souffrance et la mort annoncée dans la Résurrection de
Jésus de Nazareth.
Cette vision chrétienne de la vie et de la mort nous permettra de nous engager dans
une autre logique : à la suite du Christ à ne pas nous crisper sur le “vouloir vivre
absolument” mais oser mourir à soi – même pour faire vivre l’autre…
Mais peut-être devrions-nous d’abord, comme le fit Lazare, nous libérer ou nous
faire libérer des bandelettes qui font de nous des “momies” sans vie, statufiées dans
un rôle dans lequel nous nous prenons trop au sérieux. Peut-être pensons-nous que
même cela dépasse nos possibilités. c’est bien pour cela que nous sommes réunis
5ème dimanche de carême – Année A 24
ici en ce 5e dimanche de Carême. car la Parole de Dieu réalise ce qu’elle annonce.
Elle est toujours aussi efficace que ce jour où Jésus appela Lazare. À chacun, à
chacune de nous, il crie d’une voix forte : “Jérémie… Chantal… Pierre…
Madeleine… sors dehors !” Sors de ton sommeil, ton immobilisme, ton indifférence.
Tiens-toi debout comme un vivant. Avance dans la vie qui s’ouvre devant toi, lucide
et courageux.
Cela commence comme un banal enterrement dans un village. Un homme est mort. Sa
famille le pleure. Les voisins manifestent leur sympathie. Les amis prévenus arrivent en
hâte. Mais certains ne peuvent être présents que lorsque tout est terminé et que commence le
temps de l'absence, celui des regrets et des souvenirs.
Jésus est arrivé trop tard. Sans doute a-t-il pu saisir une nuance de reproche dans les mots
de Marthe: "Si tu avais été là..." Mais n'a-t-il pas voulu cette absence pour manifester la vie
quand tout espoir semble perdu: « Ton frère ressuscitera »...
Cette certitude de la résurrection est au coeur de toute la vie de Jésus. Paroles et actes en
témoignent. Au milieu de toutes les morts des hommes, il annonce une vie qui jamais ne
passera.
Aujourd'hui la mort de son ami Lazare va lui permettre de le manifester avec force. Le
miracle qu'il entend faire sera le signe perceptible par tous qu'il a le pouvoir de donner la
Vie. C'est le sens de la question posée à Marthe: "Crois-tu ?" Ce qui importe, c'est de croire
en la mission de Jésus: "Oui, Seigneur, Tu es le Messie..." La résurrection de Lazare vient
confirmer et conforter la foi de Marthe en la personne de Jésus.
Cette résurrection n'est donc pas un exploit sans lendemain. Elle est signe donné aux
croyants pour qu'ils reconnaissent le Christ comme celui qui donne la Vie. Elle est signe
donné pour nous aujourd'hui.
Elle est aussi invitation à nous débarrasser de toutes ces morts qui nous emprisonnent
comme des bandelettes : "deliez-le..." demande Jésus. Il nous faut sortir des prisons qui
entravent nos vies. Elles ont pour noms: envies, peurs, exclusions... Tout ce qui nous
empêche d'avancer sur la route des vivants. Il est des morts qui nous habitent déjà et nous
privent de la véritable vie.
Enfin cette résurrection nous invite à aller. C'est une invitation de Jésus: " Laissez-le
aller..." Lazare a fait l'expérience de la mort. Le Christ l'en a libéré. Il peut avancer plus
avant dans la rencontre de son Seigneur. Si nous le voulons, le Christ peut nous libérer des
traces de mort qui encombrent nos vies. A notre tour, nous pouvons avancer et aller sur le
chemin de Lumière.
Cela commençait comme un banal enterrement allant jusqu'au trou de la mort. Mais là, la
vie a surgi et notre libération nous a été donnée.
Depuis trois dimanches, saint Jean parle du choix que tous devront faire
entre la foi et le refus de croire. Il le dit au moyen de contrastes entre la
lumière et les ténèbres, entre la soif et l'eau vive, entre la cécité et le retour à
la vue, entre l'accueil... et le rejet de la Parole de Dieu. Jésus a ouvert la route
de la vie à la Samaritaine, à l'aveugle né. Aujourd'hui, dans un récit très
travaillé, Jean répond aux interrogations de la communauté chrétienne sur la
mort et l'exclusion.
La rencontre avec la mort demeure toujours mystérieuse. Pourquoi la mort?
Nous avions tissé plein de liens, et ils sont brisés. Nous avions fait plein de
rêves, et ils sont cassés. Elle est si douce notre vie sur terre... nous ne
sommes pas faits pour mourir mais pour vivre. Nous avons des yeux pour
nous émerveiller, une bouche pour communiquer, des mains pour accueillir,
des pieds pour aller vers l'autre. Mourir n'a aucun sens.
L'évangile de Lazare nous rappelle clairement que la mort n'aura pas le
dernier mot, il nous parle de résurrection. Le temps de la mort, le passage
obligé par la mort gardent leur aspect terrible: la résurrection des morts est
assurée, mais le moment de la mort est bien une réalité cruelle où Dieu pleure
avec nous, à nos côtés. Les larmes et la douleur sont légitimes... et partagées
par notre ami Jésus. Devant la mort, c'est Dieu qui pleure, un Dieu qui est ému
de compassion devant la détresse des hommes. Pourtant, Jésus sait qu'il va
ressusciter Lazare!
Notre Dieu n'a pas changé : Il est toujours du côté de ceux qui souffrent, de
ceux qui ont perdu tout espoir humain. Et il nous envoie auprès d'eux pour
témoigner de cette bonne nouvelle. Il compte sur nous pour que nous les
aidions à se relever et à reprendre leur route. Comme le prophète Ezéchiel,
nous sommes appelés à témoigner de l'espérance qui nous anime. Notre rôle
est de dire, de témoigner, de faire tout notre possible. Mais n'oublions pas que
c'est le Seigneur qui ouvre les tombeaux pour nous en faire sortir. C'est lui qui
met son souffle en nous pour que nous vivions.
Dans cet évangile, nous ressentons une tension très forte entre deux désirs
opposés : D'un côté, nous avons un désir d'immortalité qui reste
profondément ancré dans l'homme. De l'autre, c'est l'acceptation de la mort
comme un passage vers la Vie. Marthe et ses amis auraient voulu que Jésus
empêche la mort de Lazare : "Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait
pas mort…" En face, nous avons la réponse de Jésus : Malgré son chagrin, il
voit dans la mort de Lazare un signe pour la foi. En effet, derrière la
réanimation de cet ami, se profile une annonce de la mort et de la résurrection
du Christ.
C'est aussi de notre destinée qu'il est question dans cet évangile. Aucun
d'entre nous n'entre dans la Vie sans passer par la mort. Nous pensons à la
mort biologique qui fait partie des lois de la nature. Mais l'important c'est
aussi de mourir à nos prétentions, nos assurances humaines. Quand Jésus
nous parle des "pauvres de cœur", il s'agit de ceux qui ne sont pas imbus
d'eux-mêmes, de leurs certitudes et qui laissent le Seigneur agir en eux. Celui
qui reste imbu de ses certitudes ne peut pas comprendre.
Ce qui nous permet d'envisager la vie sans désespérer, c'est l'amour que Dieu
nous porte. La réanimation de Lazare et surtout la résurrection de Jésus sont
le signe que l'amour de Dieu est plus fort que la mort. C'est de cette
espérance que nous témoignons quand nous sommes réunis à l'église pour la
célébration d'une sépulture. En Jésus et avec lui, la mort n'aura pas le dernier
mot. En entrant le premier dans le monde de Dieu, il nous ouvre un chemin de
Vie. Il nous invite à voir la mort comme un "passage" vers la vraie Vie. Cette
Vie que Jésus veut nous donner c'est celle de Dieu. Il nous assure que rien ne
peut nous séparer de son amour : "Je suis avec vous tous les jours et jusqu’à
la fin du monde."
Cet évangile est une bonne nouvelle qui nous rejoint tous. Mais l'important
c'est de tout faire pour qu'elle continue à se réaliser aujourd'hui. Jésus nous
appelle à sortir des prisons et des tombeaux. Trop souvent, nous nous
laissons enfermer dans nos préjugés, nos peurs, nos conformismes. Nous
nous laissons dominer par la haine, la rancune, l'égoïsme, l'indifférence. Tout
cela nous enserre comme des bandelettes autour d'une momie. Jésus a frémi
devant le tombeau de Lazare. Il a cependant assumé notre mort et il l'a
traversée avec la grâce de Dieu. Il a aboli la frontière entre la mort et la vie,
entre Dieu et les hommes. En nous aimant jusqu'au bout, il nous a réconciliés
avec Dieu.
Aujourd'hui, le même Christ compte sur nous pour participer à cette œuvre de
libération. Beaucoup de nos frères et sœurs sont un peu comme s'ils étaient
5ème dimanche de carême – Année A 28
enfermés dans des tombeaux. Nous pensons à tous ceux qui sont opprimés,
sans travail, affamés ou malades. Nous croyons que les Seigneur peut ouvrir
ces tombeaux-là. Mais nous savons aussi que sa parole et son action passent
par nos engagements.
S’il est une question sur laquelle toute la réflexion humaine bute depuis toujours, c’est bien la résurrection
des morts.
Ceux qui lisent cette histoire de Lazare au 1er degré, de manière littérale diront : « Voilà bien la preuve que
Jésus est Dieu puisqu’il est capable de ressusciter un mort ».
Marthe dit d’ailleurs : « Si tu avais été là mon frère ne serait pas mort ». N’est-ce pas ainsi que beaucoup
réagissent également lorsqu’ils sont devant des catastrophes, des situations désastreuses… certains disent :
« Si Dieu existait il ne tolèrerait pas de telles choses », « S’il est capable de ressusciter Lazare pourquoi
n’interviendrait-il pas devant tous les malheurs qui gangrènent le monde ? »
Nous nous rendons vite compte que ce raisonnement est un peu court.
L’histoire de la résurrection de Lazare n’est pas à prendre au pied de la lettre, mais elle est un récit
éminemment symbolique. Essayons d’en découvrir quelques signes.
Lazare est mort, non seulement il est mort mais enfermé dans une tombe par une grosse pierre. De plus il est
enroulé dans des bandelettes, il est pieds et poings liés; il a même un suaire sur le visage qui l’empêche de
voir.
Lazare est ici l’image de tout être humain enfermé dans la mort, une mort partout présente. L’évangéliste
nous invite à nous reconnaître en lui.
- En effet, comme Lazare, les uns sont prisonniers de leur tombe : de leur sécurité, leurs aises qui les
empêchent de sortir et d’aller vers les autres.
- D’autres sont écrasés par une grosse pierre : un pouvoir dominant comme une secte ou même parfois une
religion qui les empêche d’être eux-mêmes.
- D’autres sont prisonniers de leurs bandelettes, on pourrait dire de leurs grands principes, d’une loi
tatillonne ou d’une morale sans cœur que l’on impose aux autres.
- Comme Lazare encore certains sont pieds et poings liés par leur égoïsme et leur incrédulité ou encore
aveuglés par un suaire de mort qui les empêche de voir, d’entendre, de compatir à toutes les misères et les
souffrances.
La vie de Jésus, comme l’annonce tout le 1 er Testament, n’a pour but que de sortir le peuple de l’esclavage,
construire une humanité libre.
Mais cette libération n’est pas automatique, comme le pensait Marthe lorsqu’elle disait : « »Si tu avais été là
mon frère ne serait pas mort ». C’est un peu trop facile !
Pour trouver la liberté comme le peuple hébreu en sortant d’Egypte, il nous faut « sortir » !
Piste 2
« Déliez-le et laissez-le aller » dit Jésus. Cette parole me fait penser à une autre parole de Jésus « Tout ce
que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux ».
Et plus largement, on peut dire que toute l’histoire biblique est essentiellement une histoire de libération, de
délivrance. Elle est l’histoire d’un Dieu qui veut libérer son peuple de tout esclavage et de toute soumission
qui empêchent l’homme de s’épanouir. Dans la même ligne, tout au long de sa vie, Jésus lui aussi a voulu
libérer son peuple non plus des égyptiens, mais de l’oppression d’une religion qui détenait le pouvoir et
spirituel et temporel.
Tout au long de l’Evangile nous trouvons en effet des exemples de cette volonté, de ce combat de Jésus pour
libérer, délier les hommes emprisonnés à cause du poids de culpabilité que leur religion faisait peser sur eux.
- Le 1er dimanche de carême nous présentait les tentations de Jésus : lui aussi, comme chacun, est tenté et,
dans son combat, il est le premier à se libérer totalement de cet attrait du pouvoir et de l’argent qui risquent
de le paralyser.
- Nous avons eu ensuite l’exemple de la samaritaine, cette femme païenne aux 5 maris que Jésus libère en lui
donnant l’eau vive, en lui montrant combien elle aussi elle est aimée de Dieu.
- Dimanche dernier nous avons vu le paralysé, à qui on avait fait croire que, s’il était paralysé, c’était à
cause de son péché. Ce n’est qu’en le délivrant de cette culpabilité que Jésus lui permet de reprendre une vie
normale.
- Et aujourd’hui, comme en point d’orgue, nous voyons Jésus délivrer de la mort son ami Lazare. Mais cette
délivrance n’est pas automatique, comme chaque fois elle passe par l’intermédiaire des hommes. Dieu a
besoin des hommes « Déliez-le et laissez-le aller » ! Ils doivent pour cela « ôter la pierre » et « défaire les
bandelettes ».
Aujourd’hui, Dieu nous invite aussi à ‘ôter la pierre’ qui empêche les autres de vivre et de se forger une vie
décente et digne.
Jésus nous invite aussi à les défaire des bandelettes qui paralysent leur enthousiasme ou leurs initiatives.
« Déliez-le et laissez-le aller », Non seulement nous devons ‘les délier’ mais’ les laisser aller’ c’est-à-dire,
dans un lâcher-prise qui est celui de l’amour, leur garantir la liberté de suivre leurs choix de vie et de se «
Jésus a pleuré sur son ami Lazare comme il continue à pleurer sur toutes celles et ceux que nous enterrons
sans leur laisser la chance de vivre leur vie, de connaître du bonheur.
Jésus pleure sur toutes celles et ceux que nous avons liés ou que nous utilisons pour combler notre appétit de
consommateur ou notre besoin de nous faire servir.
Dans quelques jours nous célébrerons Pâques, la résurrection de Jésus. Nous confessons qu’il est la
résurrection et la vie, que celui qui croit en lui, même s’il meurt, vivra. Jésus est très clair, avant de donner
sa vie, avant de mourir il est déjà résurrection.
« Je suis la vie, je suis la résurrection », Jésus s’identifie aux deux, en lui, il n’y a pas de discontinuité,
même la mort ne peut y faire obstacle. Mais cette vie, cette résurrection, il ne les garde pas jalousement
pour lui. Comme il donne sa vie, il nous donne part à sa résurrection.
Déjà aujourd’hui, nous pouvons donc dire avec lui : « nous sommes déjà ressuscités !»
Ce serait bien la première fois que Jésus fait un miracle pour son avantage person-
nel : ici, pour retrouver un ami et échapper ainsi à la douleur du deuil. Nous n'atten-
dons pas que Jésus empêche de mourir ceux que nous aimons, ni nous-mêmes.
Encore moins nous ne pensons à un retour à la vie. Pas même à une réincarnation,
une idée répandue. Jésus se révèle lui-même avant le temps, Résurrection et Vie,
dès l’instant présent. « Déliez-le et laissez-le aller! » Il y a tout un paquet de nœuds
à détacher ou à trancher, des liens paralysants, des voiles sur les yeux qu’il faut
avoir le courage d’arracher pour découvrir son vrai visage. Jésus est véritablement
résurrection et vie. La résurrection, la remise debout, il ne faut pas l'attendre pour un
hypothétique au-delà de la vie. C'est pour tout de suite, pour maintenant. C'est tout
de suite et maintenant que Dieu veut nous remettre debout et nous laisser aller. Jé-
sus l'affirme : si nous croyons en lui, même si nous sommes morts de quelque fa-
çon, nous pouvons vivre. Nous pouvons revivre. Nous sommes parfois comme La-
zare : morts. Face à tout cela, Jésus n'a qu'un mot : non ! Jésus n’accepte pas les
chaînes qui nous lient. Nous ne sommes pas dans une petite leçon de morale. Nous
sommes face au sens de notre vie. La mort n’est qu’un sommeil, dont il nous ré-
veillera. La vie nouvelle est déjà en lui, déjà offerte, déjà donnée à ceux qui mettent
en lui leur foi. Cette vie-là traversera la mort corporelle, car lui, le Fils de Dieu, qui
nous fait vivre avant, nous fera vivre après. Notre corps lui-même aura part à cette
vie éternelle, à ce bonheur, quand Jésus nous ressuscitera au dernier jour.
La mort est inéluctable. La liturgie, le mercredi des Cendres, nous rappelait que
nous sommes poussière et retournerons en poussière. Mais ce n’est pas là le der-
nier mot de Dieu, car le Dieu auquel nous croyons est le Dieu vivant, et saint Paul
nous dit dans la deuxième lecture que si l’Esprit de Dieu habite en nous, il nous
donnera la vie. Déjà, le prophète Ézéchiel, dans la première lecture, avait eu le pré-
sentement que la résurrection serait le miracle de l’amour de Dieu pour ceux qu’il
aime. Dès maintenant nous sommes appelés à la solidarité et à l'action. Lazare ne
peut sortir seul du tombeau, Jésus ne peut seul le faire sortir : il faut l'aide des
autres. Il faut enlever la pierre qui enferme Lazare et délier les liens qui l'empêchent
d'aller. Lazare s'appelle aujourd'hui de notre nom et du nom de tous ceux qui nous
entourent. Encore faut-il entendre cette voix qui nous appelle : «Lazare, viens de-
hors ! ». Jésus nous ouvre les portes de la Vie, nous tend la main, et nous invite à
sortir au grand jour, à faire notre Pâques, à ressusciter avec lui. Alors, Jésus n’aura
plus qu’à dire : « déliez-le de ses chaînes».
Dieu n’est pas absent dans notre vie, il est là et il veille. Il se laisse toucher par nos
misères. Il fait de nos préoccupations les siennes, car il nous aime. La vie présente
5ème dimanche de carême – Année A 31
n’est pas l’antichambre de la mort, mais le passage vers le Royaume où nous parta-
gerons éternellement la vie même de Dieu. Comme à Marthe, Jésus nous demande
à chacun : « Crois-tu cela ? » Allons, comme Marthe, vers ceux que nous aimons, et
partageons-leur notre secret, tout bas, pour ne pas les contraindre dans leur liberté :
« Le Maître est là, et il t’appelle ».
Echappées poétiques
L’amour de soi est à l’amour de Dieu ce que le blé en herbe est au blé mûr.
Il n’y a pas de rupture de l’un à l’autre – juste un élargissement sans fin,
les eaux en crue d’une joie qui, après avoir imprégné le cœur, déborde de
toutes parts et recouvre la terre entière. L’amour de soi naît dans un cœur
enfantin. C’est un amour qui coule de source. Il va de l’enfance jusqu’à
Dieu. Il va de l’enfance qui est la source, à Dieu qui est l’océan.