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CINQUIEME DIMANCHE DE CAREME

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DE JÉSUS, RECEVOIR LA VIE

LE TEMPS DE L'ACCUEIL
Introduction

Avec le début du printemps, nous voyons la vie et ses couleurs qui renaissent autour de nous... A
deux semaines de Pâques, la liturgie nous invite elle aussi à quitter les hivers de nos vies et à
laisser germer le nouveau, l'inattendu...
Plus forte que toutes les puissances de mort, la lumière peut jaillir en bouquet de vie, car Dieu est
la vie, il vient nous ressusciter avec l'immense énergie de son Esprit..
Frères et soeurs, laissons nos peurs sur le côté et osons entrer dans le mouvement de la vie.
ou
La soif et l’eau vive… les ténèbres et la lumière… la mort et la vie… Frères et sœurs, voilà les
enjeux du baptême. Voilà où nous conduit ce carême. Nous suivons un homme qui nous demande
de croire l’incroyable. un homme qui ose proclamer : « moi, je suis la résurrection et la vie ».
Cette parole, jésus ne cesse de la dire à chacun de nous. Il vous la dit, il me la dit. Prenons-le au
mot, et croyons en lui avec la force de l’Esprit.
Ou
Croire en la résurrection de Jésus c’est croire que Jésus, pour être passé par une mort
affreuse, a été rencontré vivant par ses disciples. Et croire du même coup qu’une aventure
semblable nous attend. Ces deux convictions sont tellement incroyables que l’on peut
comprendre que pas mal de chrétiens et même de catholiques ont un mal fou à y croire. Et
pourtant, notre foi en la force de vie de Jésus vivant nous invite à aller encore plus loin. A
aller jusqu’à croire et espérer que nos combats humains pour un monde juste aboutiront un
jour. Qu’ils seront gagnants. Non parce que nous serions plus forts mais parce ces combats-là
sont ceux de Dieu et qu’en Dieu la vie, la justice, l’amour triompheront. Il vaut donc mille fois

5ème dimanche de carême – Année A 1


la peine de nous y mettre de toutes nos forces. « Seigneur Jésus augmente donc notre foi ».
C’est note prière en commençant cette messe.

Prière pénitentielle (s’il n’y a pas de célébration pénitentielle)


- Seigneur Jésus, venu pour vaincre le péché et la mort, guéris-nous de nos faiblesses et
de nos découragements, Seigneur prends pitié.

- O Christ, envoyé pour semer la vie et la joie, délivre-nous de la mort et de la souffrance, ô


Christ, prends pitié.

- Seigneur Jésus, entré dans la gloire éternelle du Père, sauve-nous de nos lourdeurs et de
nos courtes vues, Seigneur, prends pitié.
Ou
1. Seigneur Jésus, tu as dit: « Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ». Réveille en
nos coeurs la foi, et prends pitié de nous.

2. Christ vivant, tu as dit: « Je suis la résurrection et la vie ». Réveille en nos coeurs la foi,
et prends pitié de nous.

3. Seigneur Jésus, l'Esprit a fait de toi le premier ressuscité. Réveille en nos coeurs la foi,
et prends pitié de nous.

Prière d'ouverture

Tu nous invites, Seigneur, à laisser tomber tout ce qui en nous est mort, tout ce qui ne sert à rien.
Donne-nous ton souffle, ton souffle de vie qui va nous mettre debout, au nom de ton fils Jésus le
Sauveur, qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen!
Ou
Dieu par qui tout existe, tu ne laisses pas mourir en nous la vie que tu nous offres. A l’appel de
ton Fils, fais-nous sortir des tombeaux où nous enferme le péché. Rends-nous disponibles à la
lumière éclatante de ton amour, maintenant déjà, et pour les siècles des siècles.
Ou
Prions avec confiance le Dieu vivant, notre Père. (Silence)
Tu nous as faits pour la vie, Dieu vivant, et ton Fils est venu nous arracher à la mort. Que sa
voix nous appelle aujourd'hui; qu'elle nous rejoigne dans les ténèbres du tombeau où nous
enferme le péché. Que nous sortions à ta lumière, et que nous vivions avec Jésus,
maintenant et toujours.

LE TEMPS DE LA PAROLE

Introduction aux lectures


1ère lecture : Ez 37,12-14 : La résurrection du peuple de Dieu
Le prophète Ezéchiel annonce au peuple d’Israël, accablé et comme anéanti par l’épreuve de
l’exil, que le Seigneur va pour ainsi dire l’arracher au tombeau et le ramener dans sa patrie.
2ème lecture : Rm. 8,8-11 : L’Esprit qui a ressuscité le Christ habite en nous
pour nous donner la vie
Grâce au Christ, mort et ressuscité pour nous, écrit Saint Paul, l’Esprit de Dieu vit en nous,
nous libérant de l’emprise du péché et nous communiquant une vie nouvelle : la Vie des enfants
de Dieu.

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3ème lecture : Jn. 11,1-45 : La résurrection de Lazare
La résurrection de Lazare, racontée par Saint Jean, revêt la profondeur d’un enseignement
théologique d’une grande valeur : elle doit susciter en nous une foi ardente en la Personne de
Jésus-Christ, Maître de la Vie et de la Mort.
Introduction générale à la lecture
Après s’être révélé source d’eau vie et lumière, le Christ se dit aujourd’hui « la Résurrection
et la Vie » : c’est l’aboutissement de notre chemin de Carême qui nous conduira aux côtés de
Jésus sur le chemin de la croix. C’est par amour que Jésus ramène à la vie son ami Lazare
(évangile) Une toute-puissance de l’amour que les prophètes avaient annoncée ; selon
Ezéchiel, Dieu allait « ouvrir vos tombeaux » (1ère lecture).
Car son Esprit est vie, dit saint Paul (2ème lecture), et capable de nous arracher au pouvoir de
la mort… Alors, oui, nous pouvons « espérer le Seigneur » (psaume).

Lecture du livre d'Ézékiel (37, 12-14)


Ainsi parle le Seigneur Dieu. je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple, et je vous
ramènerai sur la terre d'Israël. Vous saurez que je suis le Seigneur, quand j'ouvrirai vos tombeaux et vous en
ferai sortir, ô mon peuple!
Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez; je vous installerai sur votre terre, et vous saurez que je suis le
Seigneur. Je l'ai dit, et je le ferai. Parole du Seigneur.

Psaume 129: Auprès du Seigneur est la grâce, la pleine délivrance.


Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel!
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière!

Si tu retiens les fautes, Seigneur,


Seigneur, qui subsistera?
Mais près de toi se trouve le pardon,
pour que l'homme te craigne. »

J'espère le Seigneur de toute mon âme; je l'espère, et j'attends sa parole. Mon âme attend le Seigneur plus
qu'un veilleur ne guette l'aurore. »

Oui, près du Seigneur, est l'amour; près de lui, abonde le rachat.


C'est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes.

Du plus profond de ma détresse,


Seigneur, je me tourne vers Toi.
Ecoute mon cri d'appel
Que ton oreille se fasse attentive à ma supplication

Si tu te souviens de nos fautes, Seigneur,


Seigneur, qui pourra se tenir debout devant Toi ?
Mais en toi se trouve le pardon
pour que l'homme te montre un respect confiant.

Mon coeur est plein d'espérance en Dieu.


Oui, j'espère, et je peux compter sur sa parole.
Je désire voir le Seigneur
plus qu'un veilleur ne guette l'aurore.
En Dieu est l'amour, en lui est la libération.

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C'est Lui qui libère son peuple de toutes ses fautes.
Béni soit-il !

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (8, 8-1 1)


Frères, sous l'emprise de la chair, on ne peut pas plaire à Dieu. Or vous, vous n'êtes pas sous l'emprise de la
chair, mais sous l'emprise de l'Esprit, puisque l'Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n'a pas l'Esprit du
Christ ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, votre corps a beau être voué à la mort à cause du
péché, l'Esprit est votre vie, parce que vous êtes devenus des justes. Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité
Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos
corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. Tu es la Résurrection, tu es la Vie, Seigneur Jésus! Celui qui croit en
toi ne mourra jamais. Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (1 1, 3-7.17.20-27.34-45)


Marthe et Marie, les deux soeurs de Lazare, envoyèrent dire à Jésus: «Seigneur, celui que tu aimes est
malade.» En apprenant cela, Jésus dit: «Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de
Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié.» Jésus aimait Marthe et sa soeur, ainsi que Lazare.
Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura pourtant deux jours à l'endroit où il se trouvait; alors
seulement il dit aux disciples: «Revenons en Judée.»
Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Lorsque Marthe apprit
l'arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison. Marthe dit à Jésus:
«Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que, maintenant encore, Dieu
t'accordera tout ce que tu lui demanderas.» Jésus lui dit: «Ton frère ressuscitera.» Marthe reprit: «je sais
qu'il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection.» Jésus lui dit: «Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais.
Crois-tu cela?» Elle répondit: «Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois; tu es le Fils de Dieu, celui qui
vient dans le monde.»
Jésus demanda: «Où l'avez-vous déposé?» On lui répondit: «Viens voir, Seigneur.» Alors Jésus pleura.
Les juifs se dirent: «Voyez comme il l'aimait! » Mais certains d'entre eux disaient: «Lui qui a ouvert les
yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir?» Jésus arriva au tombeau. C'était une
grotte fermée par une pierre. Jésus dit: «Enlevez la pierre.» Marthe, la soeur du mort, lui dit: «Mais,
Seigneur, il sent déjà; voilà quatre jours qu'il est là.» Alors Jésus dit à Marthe: «Ne te l'ai-je pas dit? Si tu
crois, tu verras la gloire de Dieu.» On enleva donc la pierre.
Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit: «Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé. Je savais bien,
moi, que tu m'exauces toujours, mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi, afin qu'ils
croient que tu m'as envoyé.» Après cela, il cria d'une voix forte: «Lazare, viens dehors!» Et le mort sortit,
les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit: «Déliez-le, et laissez-le
aller.»
Les nombreux juifs, qui étaient venus entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en
lui.

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Ainsi Lazare est mort. Lazare, l'homme, l'ami. Tant de forces de mort sont à l'oeuvre aujourd'hui. Et chacun réagit.
II y a ceux et celles qui estiment plus prudent de ne pas réagir. "Les Juifs, tout récemment, voulaient te lapider et tu
retournes là-bas ?" D'ailleurs, est-il si sûr que l'Évangile veuille conduire l'homme à se battre contre les injustices, les
forces d'oppression, ce qui écrase l'homme ? Et pour sa liberté, le respect de ses droits ? Mieux vaut se résigner,
patienter et prier. En présence de Jésus, heureusement, on change : "Allons-y, dit Thomas, et mourons avec lui."
II y avait ceux et celles qui mettent Dieu en jeu. "Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort", dit chacune des
soeurs de Lazare. Scandale de la mort qui frappe l'homme innocent. Scandale de ceux et celles qui cachent derrière
Dieu leur propre inertie. Scandale des religions incapables de pousser un cri qui serait commun, un cri qui serait pour
l'homme. En présence de Jésus, heureusement, on change : "Tout ce que tu lui demanderas, Dieu te l'accordera."
Et il y a Jésus. Qui tremble d'émotion. Qui pleure l'ami parti. Qui réconforte ses soeurs. Qui ne peut supporter que
l'homme meure ainsi. Qui ne supporte pas cette mort qui sent mauvais, pour que quatre jours suffisent. "II sent déjà",
dit Marthe. Et qu'on roule la pierre qui tient l'homme prisonnier. Qu'on ôte le suaire qui l'empêche de voir clair, qui
l'empêche de parler. Qu'on enlève les bandelettes qui l'empêchent de marcher. Et qu'on le laisse aller. En présence de
Jésus, heureusement, tout change :
l'homme se met debout, il est libre, il vit.

La réanimation de Lazare

 Un cadavre de quatre jours, qui sent déjà…


 Oui, on n’a pas bien envie d’y croire. D’autant que les autres évangélistes n’en parlent
pas, de cette résurrection de Lazare. D’ailleurs, il serait plus juste de parler de
réanimation. Lazare n’a pas connu la vie nouvelle dans l’au-delà.
 Alors, affabulation ?
 Non, il ne faut pas poser la question en termes d’historicité, malgré les détails très
réalistes. Car justement, c’est fait exprès pour faire mieux ressortir le sens.
 Je comprends. L’important, c’est de comprendre pourquoi ce récit a été rapporté.

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 Oui. C’est pur dire que rien, ni la mort ni la corruption du tombeau ne peuvent entamer
cette certitude : dans le Christ, le mort est un vivant. Jésus est, dès maintenant la
résurrection et la vie.
 En somme, nous ne devrions plus parler de gens morts, mais de gens passés par la mort ?
 Ce serait mieux rendre compte de notre espérance.

Pour l'homélie

N.B. On pourrait se contenter de prendre uniquement l'Evangile de ce 5ème dimanche de


carême lu par plusieurs lecteurs. Après quoi viendrait la préparation de la célébration
pénitentielle.

On peut faire une simple démarche devant la croix, en déposant une jonquille et en disant :
Seigneur, je crois en toi, le Dieu de la vie.

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Profession de foi (s’il n’y a pas de célébration pénitentielle)
- Je crois en Dieu le Père, créateur du ciel et de la terre qui fait de l'homme son image; il fait
alliance avec son peuple; il le conduit par le désert. Il nous choisit pour sa demeure, nous
découvrons son univers.

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- Je crois en Dieu le Père qui se révèle à notre terre par Jésus-Christ son Fils bien-aimé et
le fils de Marie; crucifié sur le calvaire, Jésus est le serviteur parfait de Dieu et des
hommes; il détruit la mort quand Pâques luit.

- Je crois en Dieu le Père qui nous baptise dans l'Esprit-Saint et qui nous rassemble en
église comme les enfants d'une grande famille; il veut que l'homme soit sauvé et il fait de
nous les témoins de son Amour, de sa vie.

SYMBOLE DES APOTRES


Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate,
a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers,
le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux. est assis à la droite de
Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l'Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints,
à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.

Je crois, Seigneur Jésus, que tu étais là,


Dès l’origine du monde,
Pour créer le ciel et la terre ;
Je crois que tu te manifesteras
Un jour dans la gloire
Pour que soient pleinement connus
Tout ton amour et toute ta miséricorde.
Je le crois, mais augmente ma foi.
R/ Je le crois, mais augmente ma foi.

Je crois que tu t’es fait l’un des nôtres


Pour mieux nous révéler le visage de ton Père.
Je crois que tu es passé parmi nous
En ne faisant que le bien
Et que personne n’a jamais parlé comme toi.
Je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu,
La résurrection et la vie.
Je le crois, mais augmente ma foi.
R/ Je le crois, mais augmente ma foi.

Je crois que ta mort sur la croix


Nous dit à quel point
Nous sommes précieux et précieuses à tes yeux.
Je crois que tu as été relevé de la mort
Pour devenir le premier-né d’entre les morts
Et pour qu’en toi nous puissions vivre
Dès maintenant et pour toujours.
Je le crois, mais augmente ma foi.
R/ Je le crois, mais augmente ma foi.

Je coirs en ta sagesse et en ta bonté.


Je crois en ta justice et en ta miséricorde.
Je crois que tu es le chemin, la vérité et la vie.
Je crois que, même s’il meurt,
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Celui qui croit en toi vivra.
Je le crois, mais augmente ma foi.
R/ Je le crois, mais augmente ma foi.

Je crois en Dieu Père,


Dieu des vivants qui donne la vie
et chaque matin nous éveille à la vie.
Il nous veut libres pour aimer.

Je crois en Jésus Christ,


il a partagé nos peines et nos douleurs,
et s’est battu pour construire une humanité libre.
Il ne cesse de s’émouvoir en nous voyant enchaînés et paralysés.

Je crois en l’Esprit Saint,


qui augmente en nous la foi.
Il nous fait sortir de nos tombeaux
pour nous permettre d’atteindre dès aujourd’hui la vie en plénitude.

Je crois à l’Eglise,
lorsqu’elle nous accompagne dans nos obscurités.
Ravive en nous la confiance en la Parole
et nous aide à traverser toutes nos morts.

Prière universelle (s’il n’y a pas de célébration pénitentielle)


Comme les Juifs venus manifester leur sympathie à Marthe et à Marie, rendons-nous solidaires
par la prière avec tous nos frères humains.

- "Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort"...


En communion avec celles et ceux que la mort d'un proche a enfermés dans la révolte, l'isolement
ou le désespoir: pour qu'ils retrouvent la sérénité et la paix intérieure... Seigneur, nous te prions.

- "Je sais que Dieu t'accordera tout ce que tu lui demanderas"...


En communion avec celles et ceux qui ont perdu toute confiance en Dieu, dans les autres et en
eux-mêmes: pour qu'ils sachent dépasser la méfiance et l'incrédulité... Seigneur, nous te prions.

- " Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu"...


En communion avec celles et ceux qui s'égarent dans le matérialisme, le doute, l'indifférence:
pour qu'ils retrouvent le goût de la prière et la joie de croire... Seigneur, nous te prions.

Ou
 Toi le Dieu créateur, suscite chez les hommes le souci du respect de toute vie et
viens en aide à ceux qui y travaillent. Pour la vie du monde, exauce-nous,
Seigneur.
 Toi le Maître du monde, guide les responsables, politiques dans la juste
recherche du bien commun et d'un progrès au service de tous. Pour la paix du
monde, exauce-nous, Seigneur.
 Toi le Père de Jésus-Christ, relève de la souffrance et de la peine ceux qui
souffrent de longue maladie et les familles endeuillées. Pour la joie du monde,
exauce-nous, Seigneur.

5ème dimanche de carême – Année A 8


 Toi l'ami des hommes, Toi le Dieu proche, viens habiter notre communauté
paroissiale. Rends-nous plus forts dans la foi, et fais de nous les témoins généreux
de ta présence. Pour l'amour du monde, exauce-nous, Seigneur.
Ou
La vie ! Qu’y a-t-il de plus précieux mais aussi de plus menacé ? Avec la même foi que
Marthe et Marie, les sœurs de Lazare, présentons au Seigneur nos prières.

- Ils sont de plus en plus nombreux les oubliés du monde,


du progrès et du développement,
tous ces peuples qui ne parviennent pas à prendre leur place
dans le concert des nations.
Puissent tous les privilégiés de notre société leur venir en aide
et les sortir de leur tombeau.
Seigneur nous te prions.

Ils sont nombreux celles et ceux qui travaillent à soigner,


guérir et accompagner les souffrants.
Qu’au milieu de nos activités pressantes
nous trouvions un peu de temps pour visiter,
aider et soutenir,
ceux qui parfois très près de nous souffrent et peinent.
Seigneur nous te prions.

Il est heureux de pouvoir chaque semaine nous rassembler


pour célébrer le sacrement du partage
et le mémorial du don que Jésus nous a fait de sa vie.
Que ces moments de prière soient pour nous force de vie
et ressourcement pour marcher dans la joie.
Seigneur nous te prions.

Seigneur, toi qui pleures ton ami Lazare, tu as accueilli la prière de Marthe et Marie.
Ecoute le cri de notre foi, sois notre vie et notre résurrection Amen.

Père très bon, nous savons que tu entends nos prières et que ton Esprit travaille à l'avènement de
ton Royaume. Avec ton Fils, nous te disons: "Père, je te rends grâce, car tu m'as exaucé..." Béni
sois-tu pour les siècles des siècles. Amen!
Ou

La mort et la vie, questions essentielles pour chacun de nous. Questions plus difficiles encore pour ceux qui
souffrent et qui n’ont plus d’espérance. Confions-les au Dieu de la vie !

- L’Eglise accompagne les familles en deuil. Pour les personnes en charge de ce


précieux service, nous te prions, Seigneur.

- La vie est un don, un cadeau. Pour les parents qui accueillent un enfant, pour les
médecins au service de la vie, nous te prions, Seigneur.

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- La mort d’un être cher est douloureuse. Pour les victimes d’accident ou
d’agression, et pour leurs familles, nous te prions, Seigneur.

- Pour les catéchumènes et pour nous tous. Pour que la fête de Pâques ravive notre
espérance en la vie éternelle, nous te prions. Seigneur.

Ou (avec « entraide et fraternité »)

Jésus rend vie à Lazare. Pour celles et ceux aux quatre coins de la planète qui,
contre vents et marées, risquent leur vie pour mettre les gens debout. Pour
celles et ceux qui, par leurs paroles et leurs actions, redonnent vie, courage et
espérance. Seigneur, nous te prions.
Jésus rend vie à Lazare. Nous te prions, Seigneur, pour que les responsables
des communautés chrétiennes soient toujours au service de la vie. Que jamais
ils ne prêchent un évangile de peur et de crainte. Qu'ils aient le souci de sortir
les gens du tombeau de la désespérance et de la misère. Que leurs paroles et
leurs engagements audacieux provoquent à la solidarité et au partage.
Seigneur, nous te prions.
Jésus rend vie à Lazare. Nous te prions, Seigneur, pour chacune et chacun
d'entre nous. Nous sommes rassemblés devant toi. Enlève les bandelettes de
nos peurs, de nos lassitudes, de nos égoïsmes. Aide-nous à nous mettre debout
pour apporter notre pierre à un monde où tous ont pain, travail, logement et
dignité. Seigneur, nous te prions.

Seigneur Jésus, toi qui as redonné la vie à ton ami Lazare, regarde avec bonté tous ceux qui veulent croire
en la vie ! A l’approche des fêtes pascales, révèle ton amour à nos frères qui sont dans la peine, toi le
Seigneur des vivants pour les siècles des siècles.

LE TEMPS DE L'EUCHARISTIE

Prière sur les offrandes

Reçois, Seigneur, ce pain et ce vin, bien souvent mêlés à la sueur et aux larmes des hommes.
Aujourd'hui, ils sont les signes de notre désir de vivre le mystère de la mort et de la résurrection
en Jésus, le Christ, notre Seigneur.
ou

5ème dimanche de carême – Année A 10


Au moment où nous te présentons le pain et le vin reçus de toi, nous te prions, Dieu de vie  : que
cette eucharistie ouvre en nous des chemins de justice et de paix, par Jésus, le Christ, notre
Seigneur.
ou
Seigneur, à qui tout est possible, nous t'en prions: que la puissance du sacrifice que t'offre
ton Eglise, nous guérisse de toute maladie spirituelle, qu'elle renouvelle en nous la vie et
nous apporte le salut par jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière eucharistique

Vraiment, Père très saint, il est juste et bon de te rendre grâce, de t'offrir notre
louange par Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé.
Tu as ouvert les tombeaux de ton peuple pour le faire renaître à la lumière en
le guidant par ton Esprit.
Tu tires Lazare de son sommeil pour le remettre debout au milieu des siens en
défaisant les liens qui l'entravaient.
Enfin, tu mets en nous le souffle qui a ressuscité Jésus et qui donne vie à nos
corps mortels.
Pour cette abondance de vie toujours offerte, avec tous les anges et tous les
saints qui chantent ta louange, d'un coeur unanime, nous proclamons ta
gloire en disant (en chantant):
SAINT...

Il est juste et bon de te rendre gloire et de bénir ton nom, Dieu des vivants,
notre Père. Nous te louons pour l’éveil de la vie dans le matin du monde. Nous
te bénissons, car tu n’as jamais renoncé à faire de nous des vivants. Tu ne
veux pas la mort du pécheur, tu veux qu’il se convertisse et qu’il ait part à ta
propre vie.
C’est pourquoi tu nous as envoyé ton Fils comme Sauveur. En ressuscitant
son ami Lazare, il a consacré l’amitié que tu suscites entre les hommes. En
consolant Marthe et Marie, il a nourri leur foi en la résurrection.
Mystérieusement, il leur annonçait sa propre résurrection, gage et signe de la
nôtre.
C’est pourquoi, avec une joie nouvelle, nous faisons monter vers toi la prière
des vivants en chant (en proclamant) :
Oui, Dieu notre Père, tu es vraiment saint, car tu nous apprends aujourd'hui
encore à mourir aux choses anciennes pour naître à la vie nouvelle que tu
donnes en abondance.
Qui que nous soyons, hommes, femmes, jeunes, enfants, tu adresses à
chacun des paroles de tendresse, de pardon et d'amour.
Nous te disons merci pour tous les gestes qui nous aident à mieux voir, à
mieux entendre, à mieux vivre et plus particulièrement pour ce repas de
l'eucharistie qui nous rassemble autour de toi.

Sanctifie maintenant ces offrandes par la puissance de ton Esprit: qu'elles


deviennent pour nous le Corps et le Sang de Jésus, ton Fils bien-aimé, qui est
la résurrection et la vie.
5ème dimanche de carême – Année A 11
La veille de sa mort, au cours du dernier repas qu'il partageait avec ses
disciples, il prit du pain sur la table, il te rendit grâce, il le rompit et leur
donna, en disant:
PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS, CECI EST MON CORPS LIVRE POUR VOUS.

A la fin de ce repas, sachant qu'il allait tout réconcilier en lui par le sang de sa
croix, il prit la coupe remplie de vin, il te rendit grâce encore, et la fit passer à
ses amis, en leur disant:
PRENEZ ET BUVEZ-EN TOUS, CAR CECI EST LA COUPE DE MON SANG, LE
SANG DE L'ALLIANCE NOUVELLE ET ETERNELLE QUI SERA VERSE POUR
VOUS ET POUR LA MULTITUDE EN REMISSION DES PECHES. VOUS FEREZ
CELA EN MEMOIRE DE MOI.

Dieu notre Père, tu nous fais revivre, de tout coeur nous t'en rendons grâce.
Tu as fait sortir ton peuple des ténèbres de l'exil et tu l'as ramené sur la terre
d'Israël. Tu nourris tes enfants du pain de Vie et tu les convies au bonheur
sans fin. En chacun de nous, tu mets ton Esprit, pour que nous vivions en
plénitude à l'image de Jésus de Nazareth que tu as ressuscité d'entre les
morts.

Loué sois-tu pour la présence bienfaisante de Jésus à nos côtés. Il a connu la


profonde amitié de Marthe et de Marie; il a pleuré devant le tombeau de
Lazare, il a compris la prière et le désarroi de ses amies face à la mort d'un
proche et il a été touché par la foi de ces filles d'Israël. Que ton Eglise
poursuive fidèlement aujourd'hui encore l'oeuvre accomplie par ton Fils.
Qu'elle témoigne autour d'elle que Jésus est vraiment la résurrection et la vie,
en communion avec le pape... , notre évêque André-Mutien et tout le peuple
des baptisés.

Souviens-toi de ceux qui ont quitté ce monde et en particulier ... O Père, tu ne


peux les abandonner à la mort; aussi, pleins d'assurance, sûrs que tu
accordes tout ce que nous te demandons, donne-leur de connaître la joie de la
résurrection et de vivre éternellement en ta présence.

Sur nous tous enfin, jette un regard de tendresse et de miséricorde; augmente


notre foi en ta puissance de résurrection! Que nous croyions fermement à la
vie par-delà notre mort! A tous ceux qui sont enfermés dans les tombeaux du
désespoir ou de l'incrédulité, redis la parole qui a réveillé Lazare: "Viens
dehors". Ils sortiront vers la lumière, libres de marcher avec toi et de
proclamer tes merveilles à la face du monde, par Jésus, le Christ, notre
Seigneur.

PAR LUI, AVEC LUI ET EN LUI, A TOI DIEU LE PERE TOUT PUISSANT, DANS
L'UNITE DU SAINT-ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES
SIECLES DES SIECLES. AMEN!

Prière eucharistique: "Sortir de nos tombeaux" (5 car A)


5ème dimanche de carême – Année A 12
Cél. C'est avec une joie sans cesse renouvelée, Seigneur, que nous aimons chanter ta
gloire et proclamer tes merveilles.

Ts. Tu nous as créés vivants et libres. Et cette vie que tu as fait germer tu ne
veux pas la laisser mourir.
Sans cesse, tu nous invites à sortir de nos tombeaux pour atteindre notre
plein épanouissement.

Cél. Ton émotion est grande lorsque tu nous vois enchaînés et paralysés.
Aujourd'hui aussi tu nous roules la pierre pour retrouver la lumière.
C'est la raison pour laquelle nous sommes heureux de joindre nos voix pour
chanter et proclamer:

Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu de l'univers …

Cél. Nous te bénissons, Seigneur, pour l'éveil à la vie à laquelle tu nous convies
chaque matin.
Nous te bénissons parce que, malgré nos déviations, tu n'as jamais renoncé
à faire de nous des vivants.

Ts. Il nous arrive de douter de ta victoire définitive sur la mort.


Comme Marie, la sœur de Marthe nous nous enfonçons dans le deuil de la
désespérance.
Viens nourrir notre foi en la résurrection.

Cél. Tu nous convies aujourd'hui à ta table pour partager ensemble le pain et le


vin que tu as laissés comme promesse de vie.
Que ton Esprit repose sur nous comme sur ces offrandes pour qu'elles
deviennent corps et sang de Jésus et que nous devenions signes de ta
présence de ressuscité.

La veille d'être livré à la mort, Jésus rassembla ses amis pour un dernier repas. Il
prit le pain, le rompit et le leur donna en disant: "Prenez et mangez-en tous, ceci
est mon corps livré pour vous."
De même à la fin du repas il prit la coupe de vin, de nouveau il rendit grâce et la
fit passer à chacun en disant: "Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de
mon sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et
pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi."

Cél. Que ton Esprit, Seigneur, nous libère de toute mort et nous donne part dès
aujourd'hui à la joie du Royaume.
5ème dimanche de carême – Année A 13
Ts. Nous te prions pour toutes les familles endeuillées d'un être cher.
Aide-nous aussi à relever de la souffrance et de la peine
ceux qui souffrent de longue maladie.
Suscite en nous le souci du respect de la vie.

Cél. Guide, Seigneur, tous les responsables religieux ou politiques dans une
juste recherche du bien commun et d'un progrès au service de tous.

Ts. Tu nous as dit: "Celui qui croit en moi ne mourra à jamais".


Ravive en nous la confiance en ta Parole.
Toujours tu nous as fait traverser la mort.
Nous pouvons donc avoir la certitude que tu ne nous abandonneras jamais
et que tous ceux qui nous ont précédés goûteront la joie de Pâques.

Cél. Merci, Seigneur, d'être venu nous rejoindre dans l'obscurité de nos
tombeaux pour nous sortir de la mort et nous ouvrir à la lumière de la vie.
C'est pour cela que, d'un même cœur et d'une même voix, nous te rendons
gloire, Toi notre Dieu et notre Père.

Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi, Dieu le Père très aimant dans l'unité du Saint
Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Pour introduire le "Notre Père"

Habités par "l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts", tournons-nous vers le Dieu
de vie pour lui dire, en Jésus, la prière de ses enfants:
NOTRE PERE...

Action de grâce
II est juste et bon de te rendre gloire et de bénir ton nom, Dieu des vivants, notre Père. Nous te
louons pour l'éveil de la vie dans le matin du monde.
Nous te bénissons, car tu n'as jamais renoncé à faire de nous des vivants. C'est pourquoi tu nous
as envoyé ton Fils comme Sauveur.
Christ a éprouvé la dureté de la condition humaine. II en a connu la beauté. En ressuscitant son
ami Lazare, i il a consacré l'amitié. En consolant Marthe et Marie, il a nourri leur foi en sa
résurrection.
A nous aussi tu veux donner part à la victoire du Christ sur la mort. C'est pourquoi remplis d'une
espérance nouvelle, nous faisons monter vers toi le chant (la prière) des vivants:
Notre Père...

Prière pour la paix

Seigneur Jésus Christ, c'est la paix que tu as laissé comme premier don à tes disciples le soir de
Pâques. Ne regarde pas nos divisions et nos mesquineries; aide-nous plutôt à grandir dans la vie
5ème dimanche de carême – Année A 14
que tu as mise en nos coeurs au jour de notre baptême; ainsi nous serons tes instruments de paix
et d'unité dans ce monde qui en a tant besoin. Nous te le demandons à toi qui vis et règnes pour
les siècles des siècles. Amen!
ou
Délivre-nous, Seigneur, des chaînes de la contrainte, de la soumission ou de l’esclavage vis-
à-vis de toutes choses. Que jamais nous ne devenions « objet » manipulé entre les mains de
ceux qui veulent dominer ou se servir de nous pour asseoir leur pouvoir.
Mais donne-nous la vraie liberté, source de vie, de bonheur et de paix.
Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous…

Avant la communion

Heureux les invités au repas du Seigneur. Celui qui vit et croit en lui ne mourra jamais... Celui qui
mange sa chair vivra pour toujours...
Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde...

Prière après la communion

Nous venons de vivre ensemble, Seigneur, le mystère de ta Pâque. Apprends-nous à mourir à


tout ce qui est éphémère pour naître enfin à l'espérance que tu as partagée avec les hommes
jusqu'à mourir en ton Fils Jésus, le Sauveur, qui est vivant auprès de toi et de l'Esprit pour les
siècles des siècles. Amen!
Ou
Seigneur Jésus, tu es la résurrection et la vie. Tout homme qui croit en toi, même s’il meurt, vivra.
Lorsque le découragement nous guette, ouvre nos tombeaux, fais-nous tenir debout dans
l’espérance. donne-nous de savoir communiquer cette vie à tous ceux que nous rencontrons, toi
le vivant pour les siècles des siècles. Amen !
Ou
Seigneur, pour chacun de nous viendra l'heure d'affronter la mort, mais nous avons reçu le corps
et la sang de ton Fils comme une promesse de Vie. Que cette Vie porte déjà du fruit en nous et
rayonne dans notre existence quotidienne maintenant et toujours.

Bénédiction :
Que le Seigneur ouvre nos tombeaux, nous envoie vers la vie à la rencontre des autres et
qu’il nous bénisse : Le Père le F et le St. E. Amen.

Envoi
Réjouissez-vous d’être comblés de la vie de Dieu et habités par l’Esprit de conversion et Allez, dans l’espérance
et la paix du Christ. NOUS RENDONS GRAVE A DIEU ;

PRIERES MEDITATIVES

5ème dimanche de carême – Année A 15


Cinquième étape
Jésus, déchiré de douleur,
délie Lazare de sa mort.
Mais ce n'est qu'un début.
Ainsi, c'est pour cela que tu es venu.
Après avoir fait sauter les verrous
du mensonge et du désespoir,
après nous avoir ouvert les yeux
sur ce que nous sommes:
des enfants aimés
comme jamais enfant n'a été aimé,
voici la dernière Porte,
celle de la mort.
Et tu viens l'ouvrir à jamais.
Ou
Seigneur, toute mort, toute détresse
fait monter en toi la douleur et les larmes.
Tu n’es pas le Dieu qui veut la mort et la souffrance.
Tu es le Dieu qui donne la vie et veut la joie.
Seigneur, quand la mort et la détresse
Semblent tout envahir autour de nous,
Viens nous dire à nouveau combien tu tiens à nous,
Combien tu prépares en silence ce jour
Où nous serons enfin à tes côtés,
Libérés par ton Père de tout mal, de toute détresse…
Enfin libres pour aimer.
ou
Que ta voix m’appelle, Seigneur,
Qu’elle me rejoigne
Dans les ténèbres du tombeau,
Et que je sorte à ta lumière.
Que ta voix m’appelle, Seigneur,
Et que je vive.

Approche-toi de cette tombe,


Seigneur Jésus :
Ce monde où l’on meurt,
Ce monde où l’on tue,
Est celui de tes frères.

Que ta voix s’élève, Seigneur,


Qu’un peuple vivant,
Un peuple d’enfants,
Sorte à la lumière.
ou

Quand je te vois pleurer ton ami,


je sais que tu es vraiment
un homme comme nous.
5ème dimanche de carême – Année A 16
Mais avec une parole
tu deviens soudain
celui qui possède la puissance divine:
"Lazare, viens dehors!"
Tu dépasses même immensément
cette victoire provisoire sur la pourriture.
"Marthe, je suis la Résurrection!
Est-ce que tu le crois, Marthe?"
Je le crois.
Même si personne ne peut m'expliquer
ce que sera cette résurrection,
je crois que derrière toi nous allons entrer
dans une vie éternelle de ressuscité.
Et déjà nous pouvons essayer cette vie
en triomphant de toute mort
par des actes d'amour.

Prière d’Evangile

Beaucoup d’entre nous, bien que vivants,


sont comme enfermés dans des tombeaux.
Opprimés, sans travail, affamés ou malades,
ils sont en proie à l’angoisse du lendemain.
Nous croyons, Dieu de tendresse et de pitié,
que tu peux ouvrir ces tombeaux-là.
Mais nous savons aussi que ton salut passe
par notre combat pour la liberté et la justice.
Ton Fils Jésus a délivré Lazare des liens de la mort,
montrant par là qu’il est sourcier de vie divine.
C’est lui qui incarne la promesse
d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle.
Certes, l’homme doit mourir pour vivre.
Mais tu nous redis aujourd’hui
que celui qui croit en toi ne mourra jamais.

Jésus, Fils de Dieu, nous te bénissons,


Toi qui, dès aujourd’hui, nous ressuscites.
Cette force que nous donne la Pain reçu de toi,
C’est la vraie source de la joie,
La seule source, en vérité, la victoire sur la mort.

Jésus, nous comptons sur toi


Pour que soient enlevées les pierres de notre cœur,
Pour que nous soient ôtées
Les vêtements de la tristesse.
Tu es le Dieu de la vie, celui qui dénoue nos liens,

5ème dimanche de carême – Année A 17


Et tu nous invites à aller de l’avant.
Notre joie est grande de découvrir
La force de ton amitié, tes pleurs de compassion
Devant la détresse de tes amis.
Et quel bonheur de savoir
Que nous pouvons être tes amis, nous aussi,
À la mesure de notre confiance en toi.
Sur le chemin de la résurrection, ô Christ,
Nous te bénissons, toi qui vis
Avec le Père et l’Esprit pour les siècles sans fin.

Méditation
La résurrection de Lazare
Un homme était tombe malade, Lazare, de Bethanie… Ses deux sœurs envoyèrent dire à
jésus : Seigneur, celui que tu aimes est malade...

Seigneur, celui que tu aimes est malade...


Avec délicatesse Marthe et Marie t'informent de la maladie de leur frère, ton ami, sans rien te
demander explicitement. Elles s'en remettent à ton coeur. Apprends-nous à prier ainsi,
Seigneur, quand l'épreuve vient frapper ceux que nous aimons. Tu les aimes, toi aussi,
encore plus et mieux que nous.

Jésus demeura pourtant deux jours à l'endroit où il se trouvait...


Pourquoi ne pars-tu pas tout de suite? Marthe et Marie te poseront la question quatre jours plus
tard, en pleurant... Tu nous renvoies à la mission que tu as reçue de ton Père, en nous invitant à
la confiance cette maladie ne conduit pas à la mort; elle est pour la gloire de Dieu. Ta mission, tu
veux l'accomplir en plénitude, sans la modifier à ton goût. Tu ne cherches pas ta propre volonté,
mais la volonté de celui qui t'a envoyé. Cela passe avant tout, avant les sentiments de ton coeur.
Donne-nous d'accorder notre regard au tien, Seigneur, pour vivre le moment présent dans
l'obéissance à notre Père des cieux.

Jésus pleura... Tu pleures, Seigneur; tu es bouleversé d'une émotion profonde. Tu partages


vraiment notre humanité; tu ressens comme nous la souffrance de la séparation causée par la
mort... Rends notre coeur semblable au tien, sensible à la peine des autres.

Enlevez la pierre!
Tu annonces ainsi ce qui se passera quelques jours plus tard tu feras rouler toi-même la
pierre qui ferme ton tombeau... Tu es la Résurrection et la Vie. Tu es venu pour nous faire
partager ta vie, la vie éternelle. Tu restes dans l'Eucharistie pour cela: celui qui te mange
vivra... Seigneur, viens enlever la pierre qui nous enferme dans notre tristesse, nos
découragements, nos misères... Ouvre-nous à ta Vie, à ta joie, à ton Amour!

Les signes de Dieu


Seigneur, celui que tu aimes est malade.
Quelle belle prière ! Quelle délicatesse pour l’exprimer !
Les deux sœurs te font savoir la maladie de ton ami,
Plus qu’elles ne te demandent sa guérison,
5ème dimanche de carême – Année A 18
Elles s’en remettent à ton cœur.
Apprends-nous à prier ainsi, Seigneur,
Lorsque la maladie ou une épreuve vient frapper des êtres chers.
Tu les aimes, toi aussi, encore plus que nous !
Jésus demeura pourtant deux jours là où il était…
Pourquoi ne pars-tu pas tout de suite ?
Marthe et Marie te le demanderont…
Tu nous renvoies à la mission que tu as reçue de ton Père :
« Cette maladie ne conduit pas à la mort, mais à la gloire de Dieu ».
Tes apôtres ne comprendront cette parole
Qu’après le retour de Lazare à la vie,
Et surtout après ta résurrection, Seigneur.
Ce ne sont pas les sentiments qui dictent ta conduite,
C’est la volonté de Celui qui t’a envoyé (Jn. 5,3O).
Donne-nous d’accorder notre regard au tien,
Pour vivre le moment présent dans l’obéissance à notre Père des cieux.
Jésus pleura…
L’obéissance à ton Père ne supprime pas ta sensibilité humaine.
Face au tombeau de ton ami, tu joins tes larmes à celles de ses sœurs.
Donne-nous un cœur semblable au tien, sensible à la peine des autres.
Enlevez la pierre !
Tu avais réconforté Marthe en lui disant : « Je suis la résurrection et la vie ».
En faisant revenir Lazare à la vie,
Tu annonces ce qui se passera dans quelques jours :
Tu n’auras besoin de personne pour enlever la pierre qui ferme ton tombeau.
Rien ne pourra empêcher ta vie divine de se manifester.
Par ton Eucharistie tu nous fais participer à cette vie divine.
Viens augmenter notre foi, Seigneur.
Viens enlever les pierres qui obstruent nos cœurs…

TEXTES DE MEDITATION
Billet … Qui attise la vie risque la mort

Ses soeurs parlent. Lui ne dit rien. On le voit tituber, au sortir de la mort, "les pieds et les
mains attachés par des bandes, le visage enveloppé d'un linge". On voudrait qu'il parle,
qu'il raconte. Non! Le rescapé du tombeau reste silencieux.

Qu'est devenu Lazare, en ce regain d'existence? Nous n'en savons rien. Ce que nous
savons, c'est que son retour à la vie conduisit les Grands Prêtres et les Pharisiens à
décider la mort de jésus. Donnant-donnant: à celui qui attise la vie, on donnera la mort!
Sans craindre apparemment que cet homme, capable de remettre un cadavre sur pied, ne
se relève, lui aussi, par-delà le trépas!

Jésus pleure et frémit de tout son être devant le tombeau. Alors même qu'à sa prière la vie
débordante du Père va ranimer Lazare... Il l'avait dit à Marthe: "Je suis la Résurrection et la
Vie; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; quiconque vit et croit en moi ne mourra
5ème dimanche de carême – Année A 19
jamais". C'est cette vie, déjà là, rebelle à la mort même, qui fait si peur aux détenteurs des
pouvoirs sacrés et de la Loi religieuse. Ils voient ce Jésus faire germer partout cette vie qui
fait trembler les barrières, les interdits, les hiérarchies, tout ce qui empêche les hommes de
s'aimer et qui défigure Dieu.
Peut-être est-ce à propos de tous et de chacun que Jésus s'écrie: "Déliez-le et laissez-le
aller!"

Plus fort que la mort

Si ce récit évangélique nous est proposé pendant le temps du Carême, c'est qu'il
annonce la résurrection de Jésus et nous signifie quelle est la nature du salut donné
dès à présent dans l’événement pascal.

Peut-être sommes-nous étonnés à la lecture de ce texte par l'attitude de Jésus qui ne


répond pas à la demande des deux sœurs et "laisse" mourir Lazare. Et pourtant, nous
dit-on à plusieurs reprises, Jésus aimait cet homme. D'ailleurs devant la réalité de la
mort de son ami, Jésus n'a-t-il pas versé des larmes, manifestant ainsi son trouble et
sa peine? Cet étonnement qui a été celui de ses disciples, celui de Marie et de Marthe
reprochant explicitement à Jésus son absence, rejoint peut-être notre perplexité
devant les voies de Dieu qui se "tait" lors de l’agonie de son Fils en croix, ou semble
"absent" alors que nous nous débattons avec notre propre mort ou celle de nos
proches. Qu'en est-il alors des fruits de la résurrection du Christ, de ce Dieu dont la
Bible nous affirme –de l'Ancien au Nouveau Testament– qu'il compatit à nos
souffrances et fait siennes nos propres larmes (Si 35, 18) ?

En fait, l'histoire de Lazare, tout comme celle de Jésus, nous révèle que l'amour de
Dieu ne nous épargne pas les vicissitudes de notre condition humaine mortelle, mais
qu'il nous ouvre un au-delà et nous donne la certitude que l'alliance vécue ici-bas ne
peut être mise en échec par la mort. Voilà qui rejoint le propos de Paul en Romains 8,
38-39: "Oui, j'en ai l'assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni
avenir (...) ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus
notre Seigneur."

Un enseignement  pour la foi


Le deuil frappe une famille. Ce sont des amis de Jésus, une fratrie. Et l’auteur
de ce récit s’applique à mettre en avant le sens des faits et gestes de Jésus
face à cet événement. Manifestement, ce n’est pas qu’un deuil. Marthe et Ma-
rie. Ces deux sœurs ont accompagné leur frère jusqu’au bout de sa maladie.
Elles ne sont plus opposées dans «l’agitation» et «l’écoute». Désormais, elles
sont unies dans une même foi: «Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne se-
rait pas mort.» Leurs paroles n’ont pas le ton de la révolte ni de la récrimina-
tion, mais celui de la conviction que Jésus est le Fils de Dieu. Les disciples.
Ces compagnons fidèles ne cessent de ramener le Maître «à la réalité»: «Re-
venir en Judée? mais, tu n’y penses pas!» «Si Lazare dort, il se réveillera bien
un jour…» Sauf que Lazare est mort et non pas endormi. En témoins privilé-
giés, les disciples gardent en mémoire des paroles énigmatiques restées obs-
cures jusqu’au jour de Pâques. Jésus. Il attend deux jours avant de se rendre
auprès de ses amis dans l’épreuve. Il a l’air de faire de cet événement un cas

5ème dimanche de carême – Année A 20


d’école, un enseignement pour la foi de ceux qui sont là… Cependant, il est
touché par la souffrance de ses amies. Jésus pleure la mort de Lazare. Autre-
ment dit, tout n’est pas «calculé» d’avance. La tension tangible dans ce récit
ressemble à celle de notre vie de foi. Notre foi est une foi pascale. Puissions-
nous dire, à la suite des Apôtres, avec Marthe, Marie, et même Lazare: oui, Jé-
sus est maître de la vie. La mort n’a plus aucun pouvoir sur lui.

Je vais ouvrir vos tombeaux


Le Vivant annonce la victoire de la vie : « Je vais ouvrir vos tombeaux et
vous vivrez. » Ce qu’il a promis, Dieu le réalise dans son Fils et le Christ
proclame : « Je suis la résurrection et la vie. » Aujourd’hui, il semble n’être
qu’un homme bouleversé par la mort d’un proche.
Cependant, la résurrection de Lazare est le « signe » ultime et décisif opéré
par Jésus. Tout se passe comme s’il puisait sa propre force dans la foi de
Marthe et de Marie. A sa parole, Lazare ressuscité et dans sa résurrection le
Seigneur déchiffre la sienne. Victorieuse la force de l’Esprit, et l’Eglise
proclame : « L’Esprit est votre vie ! » L’Esprit nous fera traverser les
ténèbres et entendre celui qui d’une voix forte nous dit : « Sors ! Ce
processus de passage vers la Vie est engagé depuis le baptême qui nous a fait
naître à la foi.

Connaissance de la foi Réanimation, réincarnation, résurrection


 Trois résurrections sont affirmées dans les Evangiles : celle de la fillette de Jaïre (Mt.
9,25) ; Marc 5,41 ou Luc 8,41) celle du fils de la veuve, à Naïm (Luc 7,14) et celle de
Lazare, qui ne figure qu’en Jean (11,1-45-
 On ne devrait pas employer le même mot « résurrection » pour ces trois cas et pour la
victoire de Jésus sur la mort. Il vaudrait mieux parler de réanimation d’un mort quand il y
a simple retour à la vie quotidienne. La résurrection proprement dite est passage au
monde d’en haut, elle est participation à la vie du Christ ressuscité, une vie tout autre, où
il n’y a plus de cris, de larmes ni mort.
 En Jésus, Dieu nous offre donc d’entrer dans ce monde éternel. Il ne s’agit nullement
d’une quelconque réincarnation. Même si un Européen sur quatre, dit-on, croit ou espère
ou imagine la réincarnation… le christianisme affirme la responsabilité individuelle de
chaque homme, et son existence unique et irremplaçable. Dans les religions de l’Inde
(brahmanisme et bouddhisme), les existences individuelles sont des recommencements
perpétuels, occasions de souffrance, mais indispensables pour se purifier et se libérer. La
réincarnation pour ces religions, est un mal : le progrès spirituel de chaque être humain
devrait aboutir le plus vite possible à sa fusion dans le grand Tout cosmique.
 Transposée en Occident, la réincarnation permettait, pense-t-on, d’éviter à Dieu
l’accusation d’injustice : les souffrances que nous vivions seraient des châtiments, ou des
paiements de nos actions passées, dans d’autres vies (autres vies qui expliqueraient
5ème dimanche de carême – Année A 21
certaines impressions de déjà vu, déjà vécu). Il est étonnant que cette vision des choses ne
nous choque pas : on devrait dire à un malheureux qui souffre douloureusement, qu’il est
de plus un coupable !
 Selon l’Evangile, c’est notre foi en Jésus qui nous sauve de noter passé individuel et nous
end victorieux de la mort et de la faute… Et cela, même s’il nous faut, maintenant ou plus
tard, être purifiés pour accéder à la maison du Père.
 Croire en la résurrection des morts, c’est donc envisager la mort comme un passage vers
la vie, vers une autre vie, mais une vie dans laquelle notre personnalité n’est pas niée.
Affirmer notre résurrection, c’est faire confiance à Dieu au nom du Christ ressuscité.

Incroyable force de la vie !


Pour certains insectes qui ne vivent pas 48 heures, maintenir la vie de l’espèce est le
but de leur existence. Et comment ne pas admirer ces plantes qui poussent entre les
pierres, au milieu du goudron parfois !
N’est-ce pas aussi le « métier » de l’homme : vivre malgré les tragédies individuelles ou
familiales, vivre dans une lutte incessante contre la mort.
La mort est cette réalité odieuse qui s’impose à tout â ge, à tout homme, qui est toujours
gagnante. Contre laquelle nous ne cesserons pas de nous battre.
La mort a provoqué les larmes de Jésus. Au nom de son amitié avec Lazare, sû rement.
Mais, plus profondément, à cause même de notre nature mortelle, ce qu’on appelle
notre finitude humaine. Et Jésus qui réanime Lazare tient à montrer combien l’amitié
fraternelle, la communion familiale permet aux hommes de supporter la mort, un peu !
Mais Jésus nous dit aussi, à Béthanie, qu’un jour, son jour, il dominera la mort, nous
sauvera de la finitude.
Et avec lui, nous serons des ressuscités, pour une joie éternelle !

Méditation
«Et vous vivrez» : voilà sans doute le mot-clef de ce 5 ème

dimanche de Carême. A l'approche de Pâques, nous sommes déjà orientés à la


Résurrection.

«Je vais ouvrir vos tombeaux,» dit le Seigneur dans le livre d'Ezékiel. De quels tombeaux
avons-nous à sortir ? Non pas seulement de ceux qui envahissent nos cimetières : la compassion,
la miséricorde, l'amour du Père, peut seul nous en délivrer. Notre espérance de vie éternelle
repose sur notre confiance. Au-delà du passage par la mort, nous serons remis entre les mains
de tendresse de Dieu. Mais c'est dès aujourd'hui que le Seigneur veut nous voir vivre, veut nous
aider à vivre : «Je mettrai en vous mon Esprit et vous vivrez.» Car l'Esprit-Saint est en nous
souffle créateur, force de vie, réveil de notre fraternité et même de notre imagination. Il
dynamise notre capacité à aimer, s'il est vrai que «vivre, c'est aimer>. I L'apôtre Paul, dans sa
lettre aux Romains, insiste sur la force de résurrection que nous donne l'Esprit-Saint. Ce que
Dieu a fait en ressuscitant jésus d'entre les morts, il le fera pour nous aussi. Aucune affirmation
de notre foi, peut-être, n'est aussi réconfortante. Et sans doute davantage lorsque, avec l'âge,

5ème dimanche de carême – Année A 22


nous ressentons encore plus nos «corps mortels». L'Esprit prend soin de notre futur. Il est en
nous santé, paix, sereine espérance.
Il serait plus juste de parler de réanimation à propos de ce que raconte l'évangile de jean à
propos de Lazare. Car celui à qui le Christ crie, d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » n'est
pas ressuscité au sens où cela est arrivé à jésus. Lazare n'a pas connu la vie nouvelle dans
l'au-delà. Il ne pouvait rien nous dire sur ce que sera le «corps spirituel» annoncé par saint Paul.
Mais Lazare, un des amis de jésus, nous dit que l'amitié du Christ pour les siens (c'est -à-dire
pour chacun de nous) n'est pas vaine. Elle est de nature humaine, on pourrait dire charnelle,
puisqu'elle touche jusqu'aux larmes. Elle est de nature divine, puisqu'elle est victorieuse de la
mort.Tel est sans doute le sens profond de ce «signe».
N'oublions pas les deux soeurs, Marthe et Marie, également attachées à leur frère Lazare et à
leur «maître» Jésus. Leur prière doit être pour nous un modèle. Elles informent le Christ de la
maladie de leur frère : «Celui que tu aimes est malade.» Elles ne quémandent rien, elles
n'exigent rien. Et Jésus pleure d'abord en voyant le chagrin de Marie, avant de la consoler, et de
lui rendre vivant son frère aimé.

QUELQUES HOMELIES

Chaque dimanche de notre cheminement vers Pâques, l’Église, pour nous


accompagne, nous propose des repères sur le chemin, des moments de lumière
pour stimuler notre marche et découvrir encore mieux Celui qui, parce qu’il nous a
précédés, nous ouvre la route. Ainsi l’avons-nous reconnu, entre autres, comme
Eau vive et désaltérante, Lumière sur la route.
Aujourd’Hui, devançant sa propre victoire sur la mort par sa Résurrection que nous
fêterons dans deux semaines, il taille déjà, par le rappel à la vie de son ami Lazare,
une brèche dans cette triste et lugubre porte qui semble se fermer sur toute
espérance.

Face à cette mort, Jésus proclame avec assurance : “Je suis la Résurrection et la
Vie”. Pourtant, quelques instants plus tard, il est forcé de faire lui-même l’humaine et
triste découverte de la mort, il est ému jusqu’aux larmes par la disparition de son
ami.

Cette réaction tellement humaine, rapportée, non sans intention précise par
l’évangéliste, témoigne que Jésus, Fils de Dieu, est homme comme nous, reste
proche de nous. S’il est le premier de cordée, il ne coupe pas la corde derrière lui.
Son Incarnation continue maintenant ; grâce à l’Esprit qui nous est donné, n’est-ce
pas l’humanité entière qui désormais est son Corps ?
Cependant, cette humanité continue de cheminer toujours aussi douloureusement.
À chaque heure du jour, des milliers de personnes continuent de mourir : épuisés au
bout d’une longue vie, ou raflés en pleine jeunesse ; étendus sur un lit d’hôpital
après de pénibles souffrances, ou fauchés par un accident stupide ; saisis dans

5ème dimanche de carême – Année A 23


l’exercice généreux d’un métier dangereux, ou tués lors d’un attentat aveugle…
Mais aucun, aucune de ceux-là, n’est appelé, par la voix de Jésus, à sortir de son
tombeau. personne, à l’exemple de Lazare, n’est remis entre les bras des siens qui
le pleurent. D’ailleurs, Lazare après sa “résurrection” devra lui aussi “re-mourir”.

Alors où est, pour cette humanité, Corps du Christ, la victoire sur la mort ? Quel est
le message profond de cette affirmation : “Je suis la résurrection et la Vie” ? Où est
la Bonne Nouvelle dans cet évangile que nous lisons aujourd’hui et que si souvent
nous choisissons pour la liturgie des funérailles ? Serait-ce seulement consolation
facile devant le sort inéluctable qui nous est réservé à tous ? Devrons-nous attendre
notre propre mort pour “expérimenter” ce que cela veut dire lorsque le Christ, dont
nous sommes membres, nous affirme être notre résurrection et notre vie ? Nous le
savons, Dieu n’a pas supprimé, ni pour, ni par Jésus la mort pour laquelle tout être
vivant est programmé depuis sa naissance. la mort est une constituante de la loi de
la vie.
C’est d’une autre façon que cette affirmation est Bonne Nouvelle pour aujourd’hui.
Écoutons d’abord l’approche d’un philosophe athée (*) :
“La condition de l’homme – écrit-il – est de signer avec la terre lourde et grave un
pacte de mort… Guerre à la matière, guerre à l’absurde et finalement guerre à la
mort… Ce cri de guerre à la mort qui peut (à vous chrétiens) paraître dérisoire,
signifie très simplement que chaque fois qu’un peu plus de sens est inscrit dans
l’être, l’homme emporte une nouvelle victoire”.

Ne faudra-t-il pas, nous aussi, chercher dans ce sens ? Nous pouvons reconnaître
dans cette approche une parenté avec notre propre attitude devant la souffrance et
la mort. Nous aussi nous cherchons à donner sens à notre aventure d’hommes et
de femmes perdus sur un point minuscule du cosmos. Par contre, nous croyons
qu’en menant ce combat, en nous livrant à cette lutte pour la vie, en acceptant ses
risques et même la mort son issue certaine, nous participons à l’œuvre d’amour de
Dieu. celui-ci n’a-t-il pas lui-même vécu l’optimisme tragique de la condition
humaine. Cet optimisme est d’autant plus fondé (ce qui n’enlève rien à son aspect
tragique et parfois désarçonnant) que nous savons que ce sens, passionnément
poursuivi, débouche sur le sens que Dieu nous offre au-delà de la mort.
Des expressions comme Résurrection, Royaume de Dieu, Maison du Père ; des
promesses comme celle d’Ézéchiel : “J’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai
sortir…”, la sereine affirmation de Paul dans sa lettre aux Romains, nous laisse
espérer que toute victoire humaine “prophétise”, c’est-à-dire annonce et construit la
victoire définitive sur la souffrance et la mort annoncée dans la Résurrection de
Jésus de Nazareth.
Cette vision chrétienne de la vie et de la mort nous permettra de nous engager dans
une autre logique : à la suite du Christ à ne pas nous crisper sur le “vouloir vivre
absolument” mais oser mourir à soi – même pour faire vivre l’autre…

Mais peut-être devrions-nous d’abord, comme le fit Lazare, nous libérer ou nous
faire libérer des bandelettes qui font de nous des “momies” sans vie, statufiées dans
un rôle dans lequel nous nous prenons trop au sérieux. Peut-être pensons-nous que
même cela dépasse nos possibilités. c’est bien pour cela que nous sommes réunis
5ème dimanche de carême – Année A 24
ici en ce 5e dimanche de Carême. car la Parole de Dieu réalise ce qu’elle annonce.
Elle est toujours aussi efficace que ce jour où Jésus appela Lazare. À chacun, à
chacune de nous, il crie d’une voix forte : “Jérémie… Chantal… Pierre…
Madeleine… sors dehors !” Sors de ton sommeil, ton immobilisme, ton indifférence.
Tiens-toi debout comme un vivant. Avance dans la vie qui s’ouvre devant toi, lucide
et courageux.

L’entendrons-nous cette voix, l’écouterons-nous ?

Cela commence comme un banal enterrement dans un village. Un homme est mort. Sa
famille le pleure. Les voisins manifestent leur sympathie. Les amis prévenus arrivent en
hâte. Mais certains ne peuvent être présents que lorsque tout est terminé et que commence le
temps de l'absence, celui des regrets et des souvenirs.
Jésus est arrivé trop tard. Sans doute a-t-il pu saisir une nuance de reproche dans les mots
de Marthe: "Si tu avais été là..." Mais n'a-t-il pas voulu cette absence pour manifester la vie
quand tout espoir semble perdu: « Ton frère ressuscitera »...
Cette certitude de la résurrection est au coeur de toute la vie de Jésus. Paroles et actes en
témoignent. Au milieu de toutes les morts des hommes, il annonce une vie qui jamais ne
passera.
Aujourd'hui la mort de son ami Lazare va lui permettre de le manifester avec force. Le
miracle qu'il entend faire sera le signe perceptible par tous qu'il a le pouvoir de donner la
Vie. C'est le sens de la question posée à Marthe: "Crois-tu ?" Ce qui importe, c'est de croire
en la mission de Jésus: "Oui, Seigneur, Tu es le Messie..." La résurrection de Lazare vient
confirmer et conforter la foi de Marthe en la personne de Jésus.
Cette résurrection n'est donc pas un exploit sans lendemain. Elle est signe donné aux
croyants pour qu'ils reconnaissent le Christ comme celui qui donne la Vie. Elle est signe
donné pour nous aujourd'hui.
Elle est aussi invitation à nous débarrasser de toutes ces morts qui nous emprisonnent
comme des bandelettes : "deliez-le..." demande Jésus. Il nous faut sortir des prisons qui
entravent nos vies. Elles ont pour noms: envies, peurs, exclusions... Tout ce qui nous
empêche d'avancer sur la route des vivants. Il est des morts qui nous habitent déjà et nous
privent de la véritable vie.
Enfin cette résurrection nous invite à aller. C'est une invitation de Jésus: " Laissez-le
aller..." Lazare a fait l'expérience de la mort. Le Christ l'en a libéré. Il peut avancer plus
avant dans la rencontre de son Seigneur. Si nous le voulons, le Christ peut nous libérer des
traces de mort qui encombrent nos vies. A notre tour, nous pouvons avancer et aller sur le
chemin de Lumière.
Cela commençait comme un banal enterrement allant jusqu'au trou de la mort. Mais là, la
vie a surgi et notre libération nous a été donnée.

Croire au cœur de l’épreuve !

5ème dimanche de carême – Année A 25


Jésus avait la réputation d’être un guérisseur efficace. Il avait ramené à la vie la petite fille de Jaïre et
le jeune homme de Naïm. Mais là, avec son ami Lazare, c’est autre chose : « Il sent déjà : voilà quatre jours »
que son cadavre avait été déposé dans le tombeau. Vraiment, il n’y a plus rien à faire ! Certains des amis de
Marthe et de Marie ont eu raison : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de
mourir ? «  Les deux sœurs de Lazare lui disent la même chose, qui résonne comme un reproche : « Seigneur, si
tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ! »
Mais non ! Jésus n’en a rien fait. C’est volontairement qu’il n’a pas répondu tout de suite à l’appel au
secours des deux sœurs : «  Quand il apprit que Lazare était malade, il demeura pourtant deux jours à l’endroit
où il se trouvait : alors seulement il dit aux disciples : « Revenons en Judée ». Comment comprendre une telle
attitude ?
Remarquons tout d’abord que l’évangéliste note, par trois fois, que Jésus, arrivé à Béthanie, a été
bouleversé par une émotion profonde et qu’il pleura. Ce n’était pas des larmes feintes. Les assistants à la scène
ne s’y sont pas trompés : « Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l’aimait ! » Ne serait-ce pas que Jésus a
voulu, dans son humanité, connaître du dedans le drame de tous ceux qui perdent un être cher ? Quand nous
passons par l’épreuve du deuil, nous pouvons lui dire : « Tu sais d’expérience ce que cela veut dire. Tu ne te
moques pas de mes larmes. » Ce n’est en effet pas rien de savoir que le Fils de Dieu a voulu nous rejoindre
jusque-là. En Jésus, c’est le Père lui-même qui ne peut pas rester indifférent devant nos souffrances.
Ensuite, c’est vrai, nous pouvons penser que Lazare et ses deux sœurs ont eu bien de la chance que Jésus
ait été présent. Nous aimerions bien, nous aussi, qu’il soit toujours là pour ramener nos morts à la vie  ! Il ne faut
pas cependant pas oublier que Lazare à dû mourir une deuxième fois ! Alors, sa « résurrection » devient un
« signe » que Jésus dispose d’une puissance créatrice, qui vient du Père et qui déploiera tous ses effets dans sa
résurrection à lui, Jésus, définitive celle-là. Dès lors, plongés dans l’épreuve du deuil, nous sommes invités à
donner notre foi à Jésus, au-delà de toutes les apparences, selon ce qu’il dit à Marthe : « Tout homme qui vit et
croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

Depuis trois dimanches, saint Jean parle du choix que tous devront faire
entre la foi et le refus de croire. Il le dit au moyen de contrastes entre la
lumière et les ténèbres, entre la soif et l'eau vive, entre la cécité et le retour à
la vue, entre l'accueil... et le rejet de la Parole de Dieu. Jésus a ouvert la route
de la vie à la Samaritaine, à l'aveugle né. Aujourd'hui, dans un récit très
travaillé, Jean répond aux interrogations de la communauté chrétienne sur la
mort et l'exclusion.
La rencontre avec la mort demeure toujours mystérieuse. Pourquoi la mort?
Nous avions tissé plein de liens, et ils sont brisés. Nous avions fait plein de
rêves, et ils sont cassés. Elle est si douce notre vie sur terre... nous ne
sommes pas faits pour mourir mais pour vivre. Nous avons des yeux pour
nous émerveiller, une bouche pour communiquer, des mains pour accueillir,
des pieds pour aller vers l'autre. Mourir n'a aucun sens.
L'évangile de Lazare nous rappelle clairement que la mort n'aura pas le
dernier mot, il nous parle de résurrection. Le temps de la mort, le passage
obligé par la mort gardent leur aspect terrible: la résurrection des morts est
assurée, mais le moment de la mort est bien une réalité cruelle où Dieu pleure
avec nous, à nos côtés. Les larmes et la douleur sont légitimes... et partagées
par notre ami Jésus. Devant la mort, c'est Dieu qui pleure, un Dieu qui est ému
de compassion devant la détresse des hommes. Pourtant, Jésus sait qu'il va
ressusciter Lazare!

5ème dimanche de carême – Année A 26


Jésus a dit la tendresse de l'amitié à Marthe, à Marie et à Lazare. Lazare sorti
vivant du tombeau est la figure des chrétiens qui meurent. Marthe et Marie
représentent les croyants qui voient les leurs mourir. Marthe doit d'abord
dépasser les regrets "de ce qui n'a pas été fait" et renoncer à l'image d'un
Dieu tout-puissant qui nous éviterait la mort et l'exclusion. Jésus qui
s'approche d'elles, c'est aussi le Christ ressuscité qui s'approche des
chrétiens endeuillés. La résurrection des morts est le point crucial où se joue
la foi en Jésus Christ. La maladie et la mort ne sont pas des fatalités qui nous
dominent. Dieu les maîtrise: confiance!
Le miracle de Lazare à proprement parler occupe peu de place: on ne voit pas
ce qu'il devient. L'essentiel est le signe donné, c'est-à-dire un acte réel,
concret. "Déliez-le et laissez-le aller!". Lazare est la figure de tout homme
délivré, "délié" de la mort par le Christ. Saint Jean parle de l'amour qui est
plus fort que la mort et l'exclusion. Tout doit être éternel pour le coeur qui
aime. Le retour à la vie de Lazare annonce un amour qui va jusqu'au bout.
L'appel " Viens dehors ! " nous concerne aujourd'hui, là où nous sommes.
Jésus a effacé les frontières : Il n'y a qu'un seul royaume d'amour et de vie, et
Jésus nous invite à en faire partie. Jésus m'ouvre la voie pour renaître à la vie.

Sortir des tombeaux...

La première lecture est un message d'espérance : Le prophète Ezéchiel


s'adresse au peuple d'Israël qui est en exil à Babylone. Pour ce peuple c'est
une période très douloureuse. Mais le prophète lui annonce de la part de Dieu
qu'un peuple nouveau va surgir des ruines de la défaite. La vie va l'emporter
sur la mort. Les déportés se dresseront. Dieu mettra en eux son souffle pour
qu'ils vivent. Comme au temps de Moïse, il les libèrera de la servitude. Là où
tout semblait perdu, voici que s'ouvre un avenir nouveau, un avenir dont Dieu
est l'auteur et le garant.

Notre Dieu n'a pas changé : Il est toujours du côté de ceux qui souffrent, de
ceux qui ont perdu tout espoir humain. Et il nous envoie auprès d'eux pour
témoigner de cette bonne nouvelle. Il compte sur nous pour que nous les
aidions à se relever et à reprendre leur route. Comme le prophète Ezéchiel,
nous sommes appelés à témoigner de l'espérance qui nous anime. Notre rôle
est de dire, de témoigner, de faire tout notre possible. Mais n'oublions pas que
c'est le Seigneur qui ouvre les tombeaux pour nous en faire sortir. C'est lui qui
met son souffle en nous pour que nous vivions.

L'évangile de ce jour est une actualisation de cette bonne nouvelle. Il nous


raconte ce que nous appelons la résurrection de Lazare. En fait c'est une
réanimation, un retour à la vie mortelle. A l'appel des deux sœurs de ce
dernier, Jésus revient en Judée. En décidant d'y aller, il prend un risque
grave : les dirigeants religieux lui manifestent une hostilité de plus en plus

5ème dimanche de carême – Année A 27


forte. Mais pour Jésus, il y a un défi à vaincre : il va affronter la mort humaine
pour y faire éclater sa puissance : "Je suis la résurrection et la Vie" nous
annonce Jésus. Les derniers temps sont inaugurés. La Vie est offerte à tous
ceux et celles qui croient en sa parole.

Dans cet évangile, nous ressentons une tension très forte entre deux désirs
opposés : D'un côté, nous avons un désir d'immortalité qui reste
profondément ancré dans l'homme. De l'autre, c'est l'acceptation de la mort
comme un passage vers la Vie. Marthe et ses amis auraient voulu que Jésus
empêche la mort de Lazare : "Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait
pas mort…" En face, nous avons la réponse de Jésus : Malgré son chagrin, il
voit dans la mort de Lazare un signe pour la foi. En effet, derrière la
réanimation de cet ami, se profile une annonce de la mort et de la résurrection
du Christ.

C'est aussi de notre destinée qu'il est question dans cet évangile. Aucun
d'entre nous n'entre dans la Vie sans passer par la mort. Nous pensons à la
mort biologique qui fait partie des lois de la nature. Mais l'important c'est
aussi de mourir à nos prétentions, nos assurances humaines. Quand Jésus
nous parle des "pauvres de cœur", il s'agit de ceux qui ne sont pas imbus
d'eux-mêmes, de leurs certitudes et qui laissent le Seigneur agir en eux. Celui
qui reste imbu de ses certitudes ne peut pas comprendre.

Ce qui nous permet d'envisager la vie sans désespérer, c'est l'amour que Dieu
nous porte. La réanimation de Lazare et surtout la résurrection de Jésus sont
le signe que l'amour de Dieu est plus fort que la mort. C'est de cette
espérance que nous témoignons quand nous sommes réunis à l'église pour la
célébration d'une sépulture. En Jésus et avec lui, la mort n'aura pas le dernier
mot. En entrant le premier dans le monde de Dieu, il nous ouvre un chemin de
Vie. Il nous invite à voir la mort comme un "passage" vers la vraie Vie. Cette
Vie que Jésus veut nous donner c'est celle de Dieu. Il nous assure que rien ne
peut nous séparer de son amour : "Je suis avec vous tous les jours et jusqu’à
la fin du monde."

Cet évangile est une bonne nouvelle qui nous rejoint tous. Mais l'important
c'est de tout faire pour qu'elle continue à se réaliser aujourd'hui. Jésus nous
appelle à sortir des prisons et des tombeaux. Trop souvent, nous nous
laissons enfermer dans nos préjugés, nos peurs, nos conformismes. Nous
nous laissons dominer par la haine, la rancune, l'égoïsme, l'indifférence. Tout
cela nous enserre comme des bandelettes autour d'une momie. Jésus a frémi
devant le tombeau de Lazare. Il a cependant assumé notre mort et il l'a
traversée avec la grâce de Dieu. Il a aboli la frontière entre la mort et la vie,
entre Dieu et les hommes. En nous aimant jusqu'au bout, il nous a réconciliés
avec Dieu.

Aujourd'hui, le même Christ compte sur nous pour participer à cette œuvre de
libération. Beaucoup de nos frères et sœurs sont un peu comme s'ils étaient
5ème dimanche de carême – Année A 28
enfermés dans des tombeaux. Nous pensons à tous ceux qui sont opprimés,
sans travail, affamés ou malades. Nous croyons que les Seigneur peut ouvrir
ces tombeaux-là. Mais nous savons aussi que sa parole et son action passent
par nos engagements.

Chaque année, la campagne du CCFD (Comité catholique contre la faim et


pour le développement) nous invite à unir nos forces dans la lutte contre la
misère et pour le développement des plus pauvres. Des jeunes et des adultes
sont engagés dans ce combat pour la vie. Dans des pays ruinés par la guerre
et les famines et la pauvreté, des hommes veulent reconstruire la paix et la
réconciliation. Ils veulent réapprendre à vivre ensemble. Ils veulent réaliser
des actions qui les aident à sortir de leur situation de misère. Nous sommes
invités à vivre ce carême comme un passage, un passage vers une vie plus
juste, plus solidaire, plus ouverte à Dieu et aux autres. Si le Seigneur nous
envoie son Esprit Saint c'est pour nous donner la force d'annoncer que la vie
est plus forte que la mort.

S’il est une question sur laquelle toute la réflexion humaine bute depuis toujours, c’est bien la résurrection
des morts.
Ceux qui lisent cette histoire de Lazare au 1er degré, de manière littérale diront : « Voilà bien la preuve que
Jésus est Dieu puisqu’il est capable de ressusciter un mort ».
Marthe dit d’ailleurs : « Si tu avais été là mon frère ne serait pas mort ». N’est-ce pas ainsi que beaucoup
réagissent également lorsqu’ils sont devant des catastrophes, des situations désastreuses… certains disent :
« Si Dieu existait il ne tolèrerait pas de telles choses », « S’il est capable de ressusciter Lazare pourquoi
n’interviendrait-il pas devant tous les malheurs qui gangrènent le monde ? »
Nous nous rendons vite compte que ce raisonnement est un peu court.
L’histoire de la résurrection de Lazare n’est pas à prendre au pied de la lettre, mais elle est un récit
éminemment symbolique. Essayons d’en découvrir quelques signes.

Lazare est mort, non seulement il est mort mais enfermé dans une tombe par une grosse pierre. De plus il est
enroulé dans des bandelettes, il est pieds et poings liés; il a même un suaire sur le visage qui l’empêche de
voir.
Lazare est ici l’image de tout être humain enfermé dans la mort, une mort partout présente. L’évangéliste
nous invite à nous reconnaître en lui.
- En effet, comme Lazare, les uns sont prisonniers de leur tombe : de leur sécurité, leurs aises qui les
empêchent de sortir et d’aller vers les autres.
- D’autres sont écrasés par une grosse pierre : un pouvoir dominant comme une secte ou même parfois une
religion qui les empêche d’être eux-mêmes.
- D’autres sont prisonniers de leurs bandelettes, on pourrait dire de leurs grands principes, d’une loi
tatillonne ou d’une morale sans cœur que l’on impose aux autres.
- Comme Lazare encore certains sont pieds et poings liés par leur égoïsme et leur incrédulité ou encore
aveuglés par un suaire de mort qui les empêche de voir, d’entendre, de compatir à toutes les misères et les
souffrances.

La vie de Jésus, comme l’annonce tout le 1 er Testament, n’a pour but que de sortir le peuple de l’esclavage,
construire une humanité libre.
Mais cette libération n’est pas automatique, comme le pensait Marthe lorsqu’elle disait : « »Si tu avais été là
mon frère ne serait pas mort ». C’est un peu trop facile !
Pour trouver la liberté comme le peuple hébreu en sortant d’Egypte, il nous faut « sortir » !

5ème dimanche de carême – Année A 29


Remarquez d’ailleurs que c’est toute l’action du récit.
Le 1er qui sort c’est Jésus : il sort de Transjordanie, pays calme et paisible, pour affronter l’opposition de
Jérusalem. Ensuite nous voyons que ce sont les juifs qui sortent de chez eux. Puis, tandis que Marie et ses
amis juifs s’enferment dans leur deuil, c’est Marthe qui sort de la mortuaire pour aller à la rencontre de
Jésus. Enfin Lazare sort du tombeau mais pour cela il a besoin de l’aide des autres : « Déliez-le et laissez-le
aller » dit Jésus.
Par ces derniers mots Jésus nous montre que la libération n’est jamais terminée et qu’elle reste le combat de
chacun au cœur même de notre propre histoire : aujourd’hui nous avons à délier à notre tour toutes celles et
ceux qui sont enfermés dans leur tombeau.

Piste 2

« Déliez-le et laissez-le aller » dit Jésus. Cette parole me fait penser à une autre parole de Jésus « Tout ce
que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux ».
Et plus largement, on peut dire que toute l’histoire biblique est essentiellement une histoire de libération, de
délivrance. Elle est l’histoire d’un Dieu qui veut libérer son peuple de tout esclavage et de toute soumission
qui empêchent l’homme de s’épanouir. Dans la même ligne, tout au long de sa vie, Jésus lui aussi a voulu
libérer son peuple non plus des égyptiens, mais de l’oppression d’une religion qui détenait le pouvoir et
spirituel et temporel.
Tout au long de l’Evangile nous trouvons en effet des exemples de cette volonté, de ce combat de Jésus pour
libérer, délier les hommes emprisonnés à cause du poids de culpabilité que leur religion faisait peser sur eux.
- Le 1er dimanche de carême nous présentait les tentations de Jésus : lui aussi, comme chacun, est tenté et,
dans son combat, il est le premier à se libérer totalement de cet attrait du pouvoir et de l’argent qui risquent
de le paralyser.
- Nous avons eu ensuite l’exemple de la samaritaine, cette femme païenne aux 5 maris que Jésus libère en lui
donnant l’eau vive, en lui montrant combien elle aussi elle est aimée de Dieu.
- Dimanche dernier nous avons vu le paralysé, à qui on avait fait croire que, s’il était paralysé, c’était à
cause de son péché. Ce n’est qu’en le délivrant de cette culpabilité que Jésus lui permet de reprendre une vie
normale.
- Et aujourd’hui, comme en point d’orgue, nous voyons Jésus délivrer de la mort son ami Lazare. Mais cette
délivrance n’est pas automatique, comme chaque fois elle passe par l’intermédiaire des hommes. Dieu a
besoin des hommes « Déliez-le et laissez-le aller » ! Ils doivent pour cela « ôter la pierre » et « défaire les
bandelettes ».
Aujourd’hui, Dieu nous invite aussi à ‘ôter la pierre’ qui empêche les autres de vivre et de se forger une vie
décente et digne.
Jésus nous invite aussi à les défaire des bandelettes qui paralysent leur enthousiasme ou leurs initiatives.
« Déliez-le et laissez-le aller », Non seulement nous devons ‘les délier’ mais’ les laisser aller’ c’est-à-dire,
dans un lâcher-prise qui est celui de l’amour, leur garantir la liberté de suivre leurs choix de vie et de se « 

Jésus a pleuré sur son ami Lazare comme il continue à pleurer sur toutes celles et ceux que nous enterrons
sans leur laisser la chance de vivre leur vie, de connaître du bonheur.
Jésus pleure sur toutes celles et ceux que nous avons liés ou que nous utilisons pour combler notre appétit de
consommateur ou notre besoin de nous faire servir.

Dans quelques jours nous célébrerons Pâques, la résurrection de Jésus. Nous confessons qu’il est la
résurrection et la vie, que celui qui croit en lui, même s’il meurt, vivra. Jésus est très clair, avant de donner
sa vie, avant de mourir il est déjà résurrection.
« Je suis la vie, je suis la résurrection », Jésus s’identifie aux deux, en lui, il n’y a pas de discontinuité,
même la mort ne peut y faire obstacle. Mais cette vie, cette résurrection, il ne les garde pas jalousement
pour lui. Comme il donne sa vie, il nous donne part à sa résurrection.
Déjà aujourd’hui, nous pouvons donc dire avec lui : « nous sommes déjà ressuscités !»

5ème dimanche de carême – Année A 30


Jésus était ailleurs. Une fois Jésus arrivé à Béthanie, Marthe entreprenante, va au-
devant de Jésus tandis que Marie reste d’abord assise dans la maison. L’une après
l’autre les deux sœurs, en abordant Jésus, lui disent cette phrase: « Seigneur, si tu
avais été là, mon frère ne serait pas mort ! », tu l’aurais empêché de mourir ! Elles
semblent dire à la fois que de loin, il n’y pouvait rien  et que maintenant qu’il est
mort, il ne peut plus rien.  Comment va réagir Jésus ? La semaine dernière, nous li-
sions la guérison de l'aveugle-né. Aujourd'hui,  voici la sortie de Lazare de son tom-
beau. Comment comprendre ce  récit de la mort et vie de Lazare?

Ce serait bien la première fois que Jésus fait un miracle pour son avantage person-
nel : ici, pour retrouver un ami et échapper ainsi à la douleur du deuil. Nous n'atten-
dons pas que Jésus empêche de mourir ceux que nous aimons, ni nous-mêmes.
Encore moins nous ne pensons à un retour à la vie. Pas même à une réincarnation,
une idée répandue. Jésus  se révèle lui-même avant le temps, Résurrection et Vie,
dès l’instant présent. « Déliez-le et laissez-le aller! » Il y a tout un paquet de nœuds
à détacher ou à trancher, des liens paralysants, des voiles sur les yeux qu’il faut
avoir le courage d’arracher pour découvrir son vrai visage. Jésus est véritablement
résurrection et vie. La résurrection, la remise debout, il ne faut pas l'attendre pour un
hypothétique au-delà de la vie. C'est pour tout de suite, pour maintenant. C'est tout
de suite et maintenant que Dieu veut nous remettre debout et nous laisser aller. Jé-
sus l'affirme : si nous croyons en lui, même si nous sommes morts de quelque fa-
çon, nous pouvons vivre. Nous pouvons revivre. Nous sommes parfois comme La-
zare : morts. Face à tout cela, Jésus n'a qu'un mot : non ! Jésus n’accepte pas les
chaînes qui nous lient. Nous ne sommes pas dans une petite leçon de morale. Nous
sommes face  au sens de notre vie. La mort n’est qu’un sommeil, dont il nous ré-
veillera. La vie nouvelle est déjà en lui, déjà offerte, déjà donnée à ceux qui mettent
en lui leur foi. Cette vie-là traversera la mort corporelle, car lui, le Fils de Dieu, qui
nous fait vivre avant, nous fera vivre après. Notre corps lui-même aura part à cette
vie éternelle, à ce bonheur, quand Jésus nous ressuscitera au dernier jour.

La mort est inéluctable. La liturgie, le mercredi des Cendres, nous rappelait que
nous sommes poussière et retournerons en poussière. Mais ce n’est pas là le der-
nier mot de Dieu, car le Dieu auquel nous croyons est le Dieu vivant, et saint Paul
nous dit dans la deuxième lecture que si l’Esprit de Dieu habite en nous, il nous
donnera la vie. Déjà, le prophète Ézéchiel, dans la première lecture, avait eu le pré-
sentement que la résurrection serait le miracle de l’amour de Dieu pour ceux qu’il
aime. Dès maintenant nous sommes appelés à la solidarité et à l'action. Lazare ne
peut sortir seul du tombeau, Jésus ne peut seul le faire sortir : il faut l'aide des
autres. Il faut enlever la pierre qui enferme Lazare et délier les liens qui l'empêchent
d'aller.  Lazare s'appelle aujourd'hui de notre nom et du nom de tous ceux qui nous
entourent. Encore faut-il entendre cette voix qui nous appelle : «Lazare, viens de-
hors ! ». Jésus nous ouvre les portes de la Vie, nous tend la main, et nous invite à
sortir au grand jour, à faire notre Pâques, à ressusciter avec lui. Alors, Jésus n’aura
plus qu’à dire : « déliez-le de ses chaînes».

Dieu n’est pas absent dans notre vie, il est là et il veille. Il se laisse toucher par nos
misères. Il fait de nos préoccupations les siennes, car il nous aime. La vie présente
5ème dimanche de carême – Année A 31
n’est pas l’antichambre de la mort, mais le passage vers le Royaume où nous parta-
gerons éternellement la vie même de Dieu. Comme à Marthe, Jésus nous demande
à chacun : « Crois-tu cela ? » Allons, comme Marthe, vers ceux que nous aimons, et
partageons-leur notre secret, tout bas, pour ne pas les contraindre dans leur liberté :
« Le Maître est là, et il t’appelle ».

Echappées poétiques

 L’amour de soi est à l’amour de Dieu ce que le blé en herbe est au blé mûr.
Il n’y a pas de rupture de l’un à l’autre – juste un élargissement sans fin,
les eaux en crue d’une joie qui, après avoir imprégné le cœur, déborde de
toutes parts et recouvre la terre entière. L’amour de soi naît dans un cœur
enfantin. C’est un amour qui coule de source. Il va de l’enfance jusqu’à
Dieu. Il va de l’enfance qui est la source, à Dieu qui est l’océan.

5ème dimanche de carême – Année A 32

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