Vous êtes sur la page 1sur 17

www.vvmac.

com

La Le�re de VVMac 018


Un cahier hebdo d’astuces, de solutions pratiques et de tests d’applications

Zoom sur…
23 janvier 2021

J
’avais bouclé mon article sur l’utilisation
des applications iOS sur Mac M1… et voilà
qu’Apple se met à bloquer l’exécution de
quelques-unes ! Pas cool !

Installez des apps


Cela dit, ça semblait tout à fait logique :
si des développeurs/éditeurs d’applications,
notamment pour iPadOS, ne veulent pas que
l’on installe leurs produits sur Mac, c’est tout à
fait leur droit, non ? Si des développeurs ont iOS et iPadOS
sur votre Mac M1
déjà une application macOS –
à ce qui représente un gros travail
de développement –, ou s’ils
propos sont en train d’en prévoir une
de… ou, peut-être, d’en finaliser une,
installer « par la bande » leurs
apps iPadOS sur Mac, ce n’est évidemment
pas très sympa pour eux.
Que s’est-il passé en coulisses ? On ne le saura
sans doute jamais. Et d’ailleurs, ce n’était
Comment vous protéger
peut-être qu’une simple erreur – j’en doute tout
de même beaucoup. Toujours est-il que, moins des nouveaux
traqueurs publicitaires
d’une semaine plus tard, Apple a tourné
casaque : ces apps peuvent être de nouveau
récupérées et installées avec iMazing ou
iMobie M1 App Checker, par exemple.
Je l’ai testé avec Google Maps, ça marche !
Si cette possibilité vous intéresse, je vous invite
à lire mon article dans cette Lettre de VVMac.

La domotique HomeKit…
Bernard Le Du

À nos abonné(e)s qui nous ont laissé une adresse

Vous pouvez (presque) tout


mail chez Free : donnez-nous en, s’il vous plait,
au moins une autre en plus (Gmail, iCloud… ou
même une créée que pour nous) afin que

faire sur votre Mac !


nous puissions communiquer avec vous.
Nos e-mails en lot sont systématiquement
bloqués par Free.

À lire aussi dans cette Lettre de VVMac 018…


BOÎTE À OUTILS : Utiliser un Mac ancien comme grand écran d’un MacBook ou d’un Mac mini

(Intel ou Apple Silicon). Flash est mort. Vraiment mort, Adobe l’a tué ! Trouvaille : QuickLook •
Vidéo (pour la prévisualisation de la plupart des formats vidéo) Un livre (super technique) •

sur les malwares. Si une application plante au lancement sur un Mac M1.
PRISES EN MAIN : Luminar AI (quand l’IA retouche vos photos) LibreOffice 7 [pour ne pas •

en passer par Microsoft Office) TripMode 3 (maîtriser la consommation de data 4G/5G).

La Lettre de VVMac • Une publication Chayaram Productions • Pantip Plaza • Chiang Mai 50100 Thaïlande
Zoom sur…

Utiliser les apps iOS et iPadOS


sur un Mac Apple Silicon M1
Outre les performances exceptionnelles, les nouvelles machines construites autour du
SoC Apple Silicon M1 – et les futurs modèles – présentent une particularité : elles peuvent faire
tourner vos applications iOS. C’est intéressant avec les apps iPadOS. Certes, le confort
n’est pas toujours au rendez-vous, mais accéder d’un clic à cette immense bibliothèque d’apps
est un avantage. Bernard Le Du

L
es Mac M1 – MacBook ou Mac mini – sont capables équivalente à l’écran des plus grands smartphones d’Apple.
d'exécuter des applications iOS et iPadOS Les apps pour iPad peuvent être généralement mise soit en
parce qu’ils sont basés sur la même architecture. portrait, soit en paysage, et elles sont grosso modo de
Pas besoin d’émulation ni même de virtualisation, la taille d’un écran d’iPad Pro.
la compatibilité des apps est directe, native. Si le développeur a testé, validé et adapté ses apps pour
Des développeurs iOS ont mis à jour leurs applications pour macOS, alors il se peut que l’on puisse redimensionner
les rendre plus agréables à utiliser sur Mac, plus intégrées la fenêtre, par exemple.
avec macOS. C’est que les applications iOS et iPadOS sont Je trouve, pour ma part, que l’effort demandé
conçues pour une interaction tactile avec l’utilisateur. actuellement à l’utilisateur pour se servir des apps iOS et
Il se peut que, la première fois que vous en lancez une, vous iPadOS est vraiment minime, alors que le bénéfice d’avoir
ne compreniez pas trop bien comment vous en servir. Mais ces applications, même non optimisées, sur mon Mac
avec un peu de « doigté », en utilisant de façon imaginative Apple Silicon, peut-être énorme.
la souris et, surtout, le trackpad, on s’en sort bien. J’ai pu ainsi récupérer l’usage d’excellentes applications de
Ce sera d’autant plus évident que vous connaissez déjà langues, des dictionnaires, un très bon gestionnaire
l’app pour l’utiliser régulièrement sur vos appareils de notes et de tâches, et d’autres (comme deux apps
mobiles. bancaires, et celles de mes opérateurs téléphonique et
Vous pouvez aussi cocher l’option Alternatives aux Internet) qui n’ont pas de version Mac, seulement des
pressions ou Touch Alternatives (ça dépend si l’app est en interface web, mais que j’utilise désormais sur mon Mac
français ou en anglais) que vous trouvez dans M1. De plus, je bénéficie d’une parfaite synchronisation
le menu de l’application (à droite du menu Pomme). des données via iCloud ou Dropbox selon les apps.
Les apps pour iPhone sont limitées à une petite fenêtre La vérité, c’est que des millions d’utilisateurs se servent

La Le re de VVMac 018 - 2
tt
désormais d’un iPad avec une souris et avec un clavier, voire quelques plâtres, rien de bien méchant. Utilisez iMazing
avec un Magic trackpad… J’ai pour ma part utilisé depuis ou iMobie M1 App Checker pour les récupérer et
deux ans un Chromebook « transformiste » sans aucune les installer !
difficulté, ni mentale, ni articulaire. Tous ces débats entre le Plus Apple vendra de Mac Apple Silicon, des M1 puis des
tactile ou la souris, je les ai contestés depuis des années, et M2, M3…, plus les développeurs iOS et iPadOS utiliseront
continue de le faire par ma pratique quotidienne. les outils de Xcode, que ce soit Catalyst ou SwiftUI,
Alors, oui, il y a des applications qui ne vont pas vouloir pour produire des applications qui vivent aussi très bien
fonctionner du tout sur votre Mac M1. Il y en a d’autres que sur macOS.
vous ne trouverez pas sur l’App Store alors que vous savez Ceci dit, La Lettre de VVMac continuera à encourager, par
pertinemment qu’elles y sont – vous les avez sur votre ses prises en main, les développeurs à concevoir des
iPhone ou votre iPad, ou dans la page Achats de votre applications qui exploitent au mieux toutes les possibilités
compte. Nous sommes des pionniers et devons essuyer matérielles et logicielles des Mac Apple Silicon.

E Installer toutes les applications iOS et iPadOS


à partir du Mac App Store
Sur votre machine M1, vous pouvez très facilement
télécharger, depuis le Mac App Store, de nombreuses
applications que vous avez précédemment achetées sur
votre iPhone ou votre iPad.
Ouvrez le Mac App Store. Cliquez sur votre profil, en bas à
gauche de la fenêtre.
Sous l’intitulé Compte, cliquez le bouton Apps iPhone et
iPad [1] (à droite de Apps pour Mac).

1 2

pour une utilisation sur un Mac, mais ça ne veut pas dire


qu’elles ne fonctionnent pas ; de fait, l’immense majorité
d’entre elles fonctionnent. À vous de les tester.
Ça ne coûte rien si vous avez déjà acquis l’application sur
un de vos appareils mobiles par le passé.

Toutes les applications iOS/iPadOS (gratuites ou payantes)


que vous avez achetées s’affichent – sauf celles dont les
développeurs ont choisi d’interdire l’accès via la Mac App
Store. À côté de n'importe quelle application de la liste,
cliquez sur le bouton de téléchargement.
L'application iOS sera installée dans la foulée comme toute
autre application Mac, dans le dossier Applications ; elle
est aussi affichée sur le Launchpad.
L’immense majorité des applications que vous verrez listées
ici sont marquées par un avertissement «Conçu pour
iPhone » ou « Conçu pour iPad » puis « Non validé pour
macOS» [2]. Ces apps ne sont donc pas « optimisées »

La Le re de VVMac 018 - 3
tt
Vous pouvez également rechercher de nouvelles souris et un trackpad.
applications iPhone et iPad dans le Mac App Store et Mais pour certaines applications iPhone, la petite taille et
cliquer sur le bouton Apps iPhone et iPad [3] pour voir l’orientation généralement par défaut verticale de leur
la liste d’où vous pouvez les acheter et les télécharger. interface peuvent parfaitement convenir ; parfois, il ne
Ici aussi, vous verrez le même avertissement que dans servirait à rien d’avoir une taille écran plus importante sinon
l’écran des achats passés. qu’à gâcher de l’espace d’affichage.
Quand cela est possible, préférez toujours l’installation Les applications qui n’affichent pas l’avertissement
d’une version pour iPad à une version pour iPhone. ont en principe été vérifiées par leurs développeurs et
La version iPad, même non adaptée, ouvrira une fenêtre devraient, sinon bien, du moins mieux fonctionner
plus grande et présentera une interface plus confortable sur sur un Mac M1 – même si leur design n'est pas encore dans
un grand écran et plus aisément manipulable avec une les « canons » et leur intégration reste sommaire.

E On peut installer les applications iOS et iPadOS


non disponibles sur le Mac App Store !
Les développeurs d'applications iOS/iPadOS peuvent mieux optimisée que nombre d’applications Mac conçues
décider que leurs applications ne seront pas disponibles avec des outils non-Apple (souvent des applications
pour les Mac M1 dans le Mac App Store. Cela peut multiplateformes).
concerner des applications qui ont été testées et qui ne Il existe deux moyens d’installer tout de même toutes
fonctionnent pas ou mal parce que, par exemple, elles font les applications iOS et iPadOS que vous voulez sur votre
appel à des fonctions que l’on ne trouve que sur un iPhone Mac M1, même si certaines ne vont pas fonctionner.
– pas même sur un iPad. Mais il se peut aussi que ce soit Le premier, un peu compliqué, fait appel à un outil Apple
là une décision purement marketing ; des développeurs pour les développeurs et les entreprises, Apple
ont fait l’effort de développer des applications macOS Configurator 2, et au Terminal. L’autre est d’utiliser
natives, souvent vendues plus chères d’ailleurs, et ne la version « gratuite » de l’application iMazing [4] (gratuite
veulent pas voir les utilisateurs leur préférer la version iPad. au sens où cette fonction fait partie de celles dont on tire
Ou bien ils préfèrent que, sur Mac, les utilisateurs passent parti sans licence payante) ou encore iMobie M1 App
par leur interface web. Quand c’est possible, mieux vaut Checker (gratuite aussi). Ces applications se chargent de
récupérer sur Mac l’application iPad car elle est bien récupérer sur votre Mac le fichier .ipa de n’importe quelle
application que vous avez acheté sur votre compte Apple
4 (c’est le format des applications iOS/iPadOS et l’extension
de leur nom). Une fois que les fichiers .ipa sont rapatriés
sur le Mac M1, vous pouvez les exécuter.
À la mi janvier, Apple avait soudainement bloqué
l’exécution sur Mac des applications non officiellement
proposées sur le Mac App Store (onglet iOS/iPadOS). Cette
interdiction ne semblait pas reposer pas sur le verrou
numérique (DRM) car, même avec les deux outils cités plus
haut, vous ne pouvez jamais installer que des applications
liées à votre compte Apple ; il ne pouvait y avoir aucune
piraterie. On pensait que finalement Apple ne faisait, dans
cette affaire, que donner droit aux développeurs et éditeurs
qui souhaitez « protéger » le mode d’exploitation
commercial de leurs applications. Ce qui semblait légitime,
même si, en tant qu’utilisateurs, nous pouvions le regretter.
Or, quelques jours plus tard, il redevenait possible
de récupérer et d’utiliser ces applications ! Erreur d’un
stagiaire ? Problème avec des développeurs ? Pas sûr que
cette affaire soit close, mais profitons-en ! EEE

La Le re de VVMac 018 - 4
tt
Pas à pas : comment récupérer sur son Mac M1
une application iOS/iPadOS qui n’est pas proposée
sur le Mac App Store

Il faut d’abord télécharger iMazing Branchez un iPhone ou un iPad sur iMazing ne permet que de travailler
si vous ne l’utilisez pas déjà. le Mac. Sélectionnez l’appareil dans avec les apps iOS et iPadOS dont vous
De très nombreuses fonctions, dont celle iMazing. Faites-en la sauvegarde en détenez légitimement la licence.
qui nous intéresse ici, peuvent être local (indispensable si cela n’a pas déjà Entrez votre identifiant et le mot de
mises en œuvre sans licence. été fait). Optez pour Gérer les apps. passe de votre compte Apple.

Passez dans l’onglet Bibliothèque de Lancez le rapatriement de l’application Une fois l’application téléchargée,
cet écran afin de lister toutes vos apps, sur le Mac. iMazing accède directement cliquez droit dessus et demandez
iPhone et iPad. Recherchez une app aux serveurs d’Apple puisque vous avez Exporter .ipa. Vous aurez à préciser où
à utiliser aussi sur le Mac M1. J’ai jeté montré patte blanche. stocker le fichier exporté. Double-cliquez
mon dévolu sur Awesome Note iPad. le fichier .ipa qui devient une app.

J’avais désigné le dossier Applications, J’active l’option Menu de l’app > Voici ce que donne l’application
et j’y retrouve donc mon application Alternatives aux pressions (Touch Awesome Note iPad (en vertical et
iPad, Awesome Note. Elle ne se distingue Alternatives en anglais) afin de pouvoir horizontal) sur mon écran 27”. Elle est
en rien des autres applications. mieux m’en servir avec la souris et parfaitement opérationnelle, y compris
Je double-clique pour la lancer. avec le trackpad. la synchronisation iCloud.

La Le re de VVMac 018 - 5
tt
Sécurité
Lutter contre les nouveaux
traqueurs publicitaires
Les bloqueurs de publicité sont aussi incontournables que le traqueur s’appuie sur des requêtes DNS afin d’être redirigé
les antimalwares. La guerre à laquelle se livrent vers un serveur externe d’une plateforme publicitaire qui
va déposer ses pisteurs sur le domaine (le site) visité.
les utilisateurs et les acteurs de la publicité en ligne est
Le navigateur est trompé. Il « pense » télécharger un contenu
redoutable. La liberté, d’un côté, face à un modèle propre au site visité (cookies 1st party), autorisé à fonctionner
économique, de l’autre. Les technologies évoluent vite; sans filtrage, alors qu’il est en train de télécharger des
ces derniers mois, des traqueurs web d’un genre nouveau traqueurs venant d’une source externe (cookies tiers).
apparaissent. Les bloqueurs doivent suivre. Il ne faut pas Cette technique, appelée CNAME Cloaking (déguisement par
CNAME), présente trois « avantages » pour les plateformes
hésiter à en changer, car certains sont obsolètes quand
marketing. Elle leur permet d’éviter d’être bloqué par
d’autres offrent de nouvelles solutions. Denis Dubois certains bloqueurs. Elle leur permet de passer outre
les cookies tiers, que chacun peut facilement demander
E Les nouveaux pièges des traqueurs tiers à son navigateur de bloquer. Elle leur permet de passer outre
Fin 2019, les développeurs du bloqueur de publicité uBlock la limitation de durée de vie des cookies créés côté client
Origin ont découvert sur le site web du quotidien Libération, (7 jours pour Safari) – le cookie étant maintenant créé côté
un mécanisme de suivi des navigateurs qui résistait aux serveur, il n’y a pas de limitation de durée, même si, Apple
techniques de blocage. Alors que les navigateurs, Safari et depuis, a corrigé ce point (voir plus loin).
Firefox en tête ont introduit des mécanismes de protection Cette technique, qui enfreint clairement les règles du RGPD
contre le suivi basé sur le blocage des cookies tiers (créés par européen, est d’ores et déjà adoptée par des centaines de
un serveur externe via un morceau de code chargé sur le site sites web, rendant de facto, obsolètes bon nombre
que vous visitez), ce nouveau type de traqueur s’appuie sur de bloqueurs de publicité. Quelques navigateurs, aidés
des cookies qui semblent provenir du site parfois par des extensions, se sont lancés dans la bataille
lui‐même (appelés cookies 1st party ou cookies internes). anti­CNAME.
Les navigateurs autorisent par défaut ce type de cookies
créés par le site visité, car ils sont utilisés pour activer E Les bloqueurs de pub les plus « actifs »
les fonctions nécessaires au bon fonctionnement du site uBlock Origin (https://ublockorigin.com/fr) est un bloqueur
(gestion du panier d’achat, connexion au site…). En pratique, de publicité et de contenus, libre et jouissant d’une bonne
réputation. Il est disponible sous la forme d’une extension
1 pour navigateurs. Il supporte les principaux, dont Firefox
(bureau et mobile) et Safari (jusqu’à la version 12 incluse).
Quel que soit le navigateur, uBlock Origin est l’extension
la plus efficace pour contrer le CNAME Cloaking. Il a été
le premier à proposer une parade aux utilisateurs de Firefox.
Firefox prend en charge une API pour résoudre le nom d’hôte
d’un enregistrement DNS, ce qui permet de démasquer
l’utilisation du CNAME et l’extension peut définir des
stratégies de blocage. Le couple uBlock Origin‐Firefox [1]
bloque le suivi par CNAME sur 70 % des sites web. Cette
solution est également à conseiller sur un mobile Android.
Attention, ne confondez pas uBlock Origin avec l’application
uBlock qui, à l’instar de AdBlock et AdBlockPlus, adhère au
programme payant des « publicités acceptables » afin

La Lettre de VVMac 018 - 6


3

de laisser passer certains traqueurs des géants du marketing protège contre le pistage multisites et leurs cookies tiers.
de surveillance. Cependant, ITP ne bloque pas les publicités tout comme
Sur les mobiles iOS et iPadOS, il est impossible d’installer il n’empêche pas l’envoi de traceurs aux sociétés de
directement un bloqueur sous la forme d’une extension de marketing. Or, le CNAME cloaking est utilisé comme moyen
navigateur. Mais rien n’empêche d’utiliser un bloqueur de de contourner la prévention
contenu tel que Firefox Focus (https://apple.co/33m4OHq), intelligente du suivi de Safari.
ou AdGuard pour Safari (https://apple.co/2Jdku8O) [2] qui Criteo, le géant français
s’appuie sur un VPN local pour bloquer les publicités (notez du marketing digital, applique
qu’il peut s’avérer incompatible avec un VPN classique cette technique s’il détecte
comme ProtonVPN). que vous utilisez Safari!
NextDNS (Boutiques Apple • Gratuit) est peut‐être la solution Dans Safari 14 [5], une mise
la plus efficace aujourd’hui pour contrer traceurs et à jour de l'ITP permet
publicités, non seulement sous iOS/iPadOS 14 et sous de détecter les requêtes de
macOS, mais également sur votre box Internet ou sur votre CNAME Cloaking et limite
AppleTV (via le générateur de profils de configuration Apple). alors la durée de vie
NextDNS s’appuie sur le chiffrement natif des requêtes DNS des cookies envoyés en
de iOS 14, plus besoin de faire appel à un VPN virtuel. retour, à sept jours. Cela ne
Surtout, il permet de vous abonner à des listes de blocages concerne malheureusement
de publicités et de traqueurs et offre même une protection 4 que les toutes dernières
contre le suivi « natif » des éditeurs des OS de matériels. versions des systèmes
La première fois, une interface web permet de configurer d’Apple. Sur mobiles, ITP s’applique aussi aux autres
l’application (https://my.nextdns.io/login), et de visualiser navigateurs installés, comme Chrome.
l’efficacité de la protection via l’affichage des Statistiques Les autres navigateurs web ne fournissent pas d’API
de blocage [3]. NextDNS peut être utilisé en complément de autorisant une extension à effectuer une recherche DNS.
uBlock Origin sur Firefox macOS et de Firefox Focus sur Safari, Chrome ne possède pas d’API de résolution DNS et
mais surtout, il est efficace pour bloquer le pistage via le ne permet donc pas actuellement de contrer ce genre de
CNAME Cloaking! Il a même été un des tout premiers pratique. Google fait savoir qu’il souhaite conserver
à prendre en charge le blocage des traqueurs tiers déguisés la possibilité de suivre les internautes et de placer ses cookies
en traqueurs internes. publicitaires… La guerre est donc loin d’être gagnée! f

E Des navigateurs qui se protègent eux‐mêmes 5


Brave est un navigateur alternatif dédié au respect de la vie
privée (https://brave.com/fr/). Il gère la détection du
CNAME Cloaking depuis sa version 1.17, par le biais de son
bouclier de protection (Brave Shields) [4]. D’après une étude
d’août 2020, Brave est même le navigateur qui affiche
les meilleures performances pour bloquer le suivi basé sur
le CNAME Cloaking. Il bloque cette technique sur 50 %
des sites web qui l’utilise, sans extension particulière.
De son côté, Safari 14 (version macOS 11.1 seulement, et
iOS/iPadOS 14) détecte et limite les cookies « déguisés »
du CNAME Cloaking.
La technique Intelligent Tracking Prevention de Safari
(ITP ou, en français, Prévention intelligente du suivi) vous

La Lettre de VVMac 018 - 7


HomeKit E
Il y a du mieux sur Mac !
J’ai souvent dit dans VVMac que HomeKit pour Mac n’était pas à niveau.
Faute d’avoir un iPhone en poche, difficile de mettre en place et de configurer sa domotique
Apple. Avec Catalina nous avons eu une première application Maison, mais très inférieure aux
versions iPhone et iPad. Big Sur change quelque peu la donne. Pas de révolution certes,
mais une avancée significative vers une complète autonomie. Henri Dominique Rapin

S
i votre Mac est sous Big Sur, qu’il soit Intel oudétecteurs. Ensuite,
M1, ouvrez l’application Maison. Vous pouvez les scènes (qui sont
ajouter un appareil à HomeKit, piloter vos des regroupements
appareils, allumer les lumières, obtenir la d’éléments). Pour
température d’une pièce ou lancer l’arrosage finir, les accessoires
du jardin. Cette application sert aussi à programmer des et, s’il y a lieu,
automatisations. Un détecteur de mouvement signale les caméras.
une présence ? Les lumières s’allument et les enceintes Cliquez un élément
sonorisent la maison. fait apparaitre
La nouvelle application Maison de Big Sur est vraiment les commandes
2
au plus proche de celle des appareils iOS/iPadOS. disponibles.
On lui reprochera tout de même son manque Plus intéressant, si vous ne voulez pas mettre la main
d’intégration à macOS – il n’y a, par exemple, pas de « à la pâte », Maison propose, quand vous explorez un
raccourci pour des fonctions importantes – mais élément, des automatisations à activer, avec des
on peut lui adjoindre des applications tierces, propositions pertinentes [2].
dont je vais également vous parler ci-après. Ceux qui ont des caméras de surveillance ont
la possibilité de créer des vidéos Picture In Picture qui
E Une app Maison enfin plus fonctionnelle ! flottent, sur votre Mac, au-dessus des autres fenêtres
L’interface de l’application Maison a été revue [1]. afin que vous puissiez contrôler ce qui se passe dehors
Une colonne à gauche liste des sections et les pièces qui ou dans la chambre de bébé.
composent le domicile ; elle ne peut être escamotée.
On y trouve d’abord les trois sections Domicile, E Mais… parce qu’il y a toujours un « mais »
Automatisation et Découvrir. Les deux premières ne Je regrette beaucoup qu’Apple ne soit pas allé au bout
nous sont pas inconnues. La dernière a pour objectif de de sa logique. Oui, vous pouvez créer des pièces, des
vous aiguiller dans l’écosystème HomeKit, de vous scènes et des automatisations, mais il vous sera toujours
expliquer les appareils proposés, de manière simple et impossible d’ajouter un élément ou appareil ; il faut
ludique. Profitez-en ! Apple propose aussi de vous le faire avec un iPhone ou avec un iPad. J’espère
accompagner dans vraiment que Big Sur est la dernière version de macOS
1
l’achat sur l’Apple Store, présentant une telle dépendance aux appareils mobiles.
mais n’hésitez pas à N’oubliez pas que Siri est opérationnel sur macOS et que
regarder sur d’autres vous pouvez piloter votre domotique Apple sur votre
boutiques en ligne, les Mac par la voix. Sur les Mac Apple Silicon (Mac mini et
produits y sont souvent MacBook M1), il est possible d’installer et de lancer des
moins chers. apps iOS. Bernard Le Du, qui en a un, a regardé…
En cliquant sur une mais non, Apple ne livre pas Maison iOS:iPadOS au
pièce, la partie droite de téléchargement. L’application est préinstallée dans
la fenêtre présente les systèmes mobiles. Dommage. Apple doit faire du
les éléments installés. Mac un acteur d’HomeKit à part entière ! Ça finira bien
Elle comprend quatre par se concrétiser. Le plus tôt sera le mieux. L’année
parties. D’abord 2021 verra apparaître de nouveaux utilitaires et macOS
les alertes et l’état des 12 comblera les lacunes de Big Sur. EEE

La Le re de VVMac 018 - 8
tt
HomeCam for HomeKit
Il y a toujours un développeur pour proposer une solution quand Apple n’est pas au
rendez-vous. Sur iOS, il fut longtemps impossible d’afficher une vidéo en widget mais
Aaron Pearce est venu à la rescousse et a permis, il y a deux ans, de visualiser les vidéos
en direct des caméras dans des widgets grâce à HomeCam. Ensuite, il étendit sa solution
à l’Apple TV (Apple a introduit cette option avec la dernière version de tvOS). Ne manquait
que la version pour macOS et c’est fait : on visualise toutes les caméras de surveillance
mises en place. Si vous avez l’application sur iOS, vous ne repayez pas pour le Mac (un seul
achat vaut pour toutes les plateformes Apple).
Mac App Store • Site éditeur

Homepass for HomeKit


Aaron Pearce nous livre une seconde application sur Mac (il en a quatre
pour iOS). HomePass est une base de données de mes appareils
HomeKit. J’y entre toutes les informations, y compris l’identifiant
unique HomeKit. Comme elle est synchronisée via iCloud, j’ai toutes
les infos nécessaires sur tous mes matériels.
HomePass et HomeCam sont pour le moment en anglais.
Mac App Store • Site éditeur

Scenecuts
Scenecuts est une application gratuite et géniale… quand elle
fonctionne ; elle a un comportement parfois erratique.
L’idée est simple : je sélectionne des Scènes dans Maison et
Scenecuts se charge de me proposer des raccourcis clavier.
Il affiche aussi une icône dans la barre des menus qui permet,
d’un simple clic, d’allumer une lumière, de lancer un thème
pour préparer une soirée cinéma… sans avoir à ouvrir
l’application Maison. Il ne me tarde que de voir cette application
se stabiliser.
Mac App Store

Homie - Menu Bar App for HomeKit


Homie est gratuite et très prometteuse. Elle reprend l’idée de Scenecuts et
l’améliore. En plus d’afficher des Scènes, elle sait placer dans la barre des
menus des informations émises par les appareils HomeKit.
Je possède un kit Netatmo de météo et, grâce à Homie, j’ai la température
extérieure en haut de l’écran du Mac. Avec le système Eve, ça fonctionne aussi.
Dans les préférences d’Homie, une option permet de placer une action
sur une scène quand le Mac se met en veille ou, inversement, lorsqu’il est
déverrouillé. L’idée est bonne mais… ça ne fonctionne pas pour le moment.
Le développeur est inventif mais pas rapide dans l’exécution.
Mac App Store • Site éditeur

La Le re de VVMac 018 - 9
tt
Utiliser un iMac ancien comme grand écran d’un
MacBook ou d’un Mac mini (Intel ou Apple Silicon)

C
ertains modèles d’iMac ont disposé, entre 2009 et OS X 10.6.1 (Snow Leopard) et jusqu’à macOS 10.13 (High
2015, d’un mode connu sous le nom d’« Affichage Sierra). Mais s’il est déjà sous Mojave ou une version plus
cible ». Il s’agissait d’utiliser l’écran du tout-en-un récente de macOS (ce qui peut-être le cas de machines de 2014
comme moniteur d’un autre Mac. C’était surtout et de 2015), ça ne fonctionnera pas. Il faut revenir à High Sierra.
la possibilité d’ajouter un grand écran à un MacBook
ou d’utiliser un vieux iMac comme écran d’un Mac mini E La mise en œuvre est simple
flambant neuf. Ce mode retrouve une certaine actualité avec Il faut que les deux machines, celle qui va faire office de moniteur
la sortie des machines M1. De nombreux lecteurs nous ont et celle qui jouera le rôle de l’ordinateur, soient en marche.
demandé des explications… Puis on les relie via un câble Mini DisplayPort ou Thunderbolt
Gardez à l’esprit que faire tourner un iMac pour s’en servir de selon le modèle. La connexion est immédiate.
grand écran d’un MacBook ou d’un Mac mini, c’est possible, mais Il se peut toutefois que ça ne fonctionne pas du premier coup.
cela n’a pas été conçu pour être une solution « permanente ». Il faut alors forcer l’iMac « écran » à passer en mode Affichage
Ce n’est pas non plus une solution économique – ne serait-ce cible en appliquant la combinaison de touches [cmd] [f2]
qu’en termes d’énergie consommée puisque c’est un ordinateur (donc il faut qu’un clavier lui soit connecté, de préférence un
complet qui fonctionne en réalité. Maintenant, si vous jugez que, clavier Apple ou strictement compatible Apple pour que
dans un premier temps, alors que vous avez cassé déjà votre la combinaison de touches soit correctement envoyée).
tirelire pour l’achat d’un M1, le vieil iMac qui ne sert plus Selon le réglage que vous avez pu faire du clavier, vous devrez
vraiment fera l’affaire, pourquoi pas… peut-être appliquer la combinaison [cmd] [fn] [f2].
On sort du mode d’affichage cible en utilisant la même
E Il y a des prérequis techniques combinaison de touches, en déconnectant le câble utilisé ou
Apple a proposé des iMac équipés de ce système de 2009 à 2015. encore en éteignant l’iMac « écran ».
Sont essentiellement concernés les utilisateurs disposant d’un
iMac 27” de 2009 et 2010 (équipé d’une connectique Mini E L’iMac peut toujours servir à quelque chose
DisplayPort bidirectionnelle), d’un iMac de 2011 à 2014 (toute L’iMac qui fait office d’écran n’est pas totalement « asservi » à
taille d’écran, et équipé d’un port Thunderbolt 2) ou d’un iMac cette seule fonction ! Il conserve une certaine autonomie
Retina de 2014 et 2015 (toute taille d’écran, avec port en tant qu’ordinateur. Vous pouvez donc lui demander de faire
Thunderbolt 2). Ces iMac Mini DisplayPort ou Thunderbolt sont des choses pour vous. Mais il faut le faire avant de basculer en
en effet capables de recevoir de la vidéo et de l'audio DisplayPort mode Affichage cible. Ces tâches ne doivent pas faire appel
(mais aucune source analogique). à la connectique USB/Firewire (donc ne pas utiliser de supports
Si le Mac « ordinateur » récent est équipé d’une connectique de stockage externes).
Thunderbolt 3, il vous faudra alors en plus un adaptateur La caméra, la souris, le trackpad (ou un autre système d’entrée/
Apple Thunderbolt 3 (USB-C) <> Thunderbolt 2. interaction autre que le clavier )seront inactifs. Sur le clavier
Il est même possible que plusieurs iMac puissent être connectés connecté à l’iMac « écran », seules les touches de réglage
en Thunderbolt à un autre iMac et servent donc à créer une de la luminosité et du volume, ainsi que la combinaison de
configuration multiécran, ce qui est tout de même sinon un touches de l’Affichage cible seront utilisables.
non-sens pratique en tout cas un non-sens économique. Vous pouvez lancer, sur votre portable ou votre Mac mini,
Notez que les nouveaux Mac M1 ne peuvent gérer (de façon l’application Partage d’écran du système, ou toute autre
native et simple) que deux moniteurs maximum, soit un écran application de contrôle distant, pour garder, via le réseau local,
externe sur les portables, et deux écrans sur les mini. un œil sur ce qui se passe sur l’iMac « écran » – dans une petite
Par ailleurs, l’iMac « écran » doit tourner sous au moins fenêtre ou dans un espace Plein écran. Bernard Le Du

La Le re de VVMac 018 - 10
tt
Flash est mort. Vraiment mort, Adobe l’a tué !

E
nfin, le 31 décembre 2020, Adobe a appuyé sur le bouton Stop!
L’éditeur n’assure plus aucun suivi, ne fera plus aucune mise à jour,
même de sécurité. Il enjoint les entreprises et les utilisateurs
à mettre Flash à la poubelle si ce n’est déjà fait. Vous allez me dire
qu’Adobe a beau enterrer Flash, les sites qui utilisent Flash ou
servent toujours des contenus Flash pullulent sur Internet. Eh bien, pas
vraiment. Il n’y en a plus tant que cela et Adobe a lâché la « bombe
atomique » le 12 janvier puisqu’elle bloque désormais l’exécution de toute
application et de tout contenu conçus avec Flash.
Peut-être avez-vous encore Flash sur votre Mac ? Vous pouvez le vérifier de
plusieurs manières.
Dans les Préférences Système, contrôlez qu’il n’y a pas un panneau Flash
installé [1]. S’il y en a un, désinstallez-le depuis son interface.
1 Du côté des navigateurs, cela fait longtemps qu’Apple fait tout pour tuer Flash
mais ce n’est que dans Safari 14 (Mojave, Catalina et Big Sur) que Flash est
totalement bloqué. Chrome 87 intègre toujours sa propre version de Flash,
mais le moteur n’est pas activé par défaut ; il devrait être retiré dès la version
88. Dans Firefox, le blocage ne sera effectif qu’à partir de la toute dernière
version 85. Pour vous assurer vraiment que vous n’avez plus aucune trace
2
de Flash sur votre Mac, allez à cette adresse (c’est chez Adobe). Procédez à
la visite avec chacun des navigateurs que vous utilisez (ou qui traîne sur
votre Mac) et cliquez, à la section 1, le bouton Rechercher maintenant [2].
Si rien n’est détecté, très bien, sinon allez à cette autre adresse (chez Adobe
toujours) pour récupérer un désinstalleur (à choisir en fonction de votre
version d’OS X ou de macOS). Sur les appareils iOS, pas de problème Flash n’a
jamais pu être installé. Bernard Le Du

QuickLook Video (QLVideo)


Gratuit • Téléchargement
Coup d’œil dans les entrailles des vidéos .mkv

Q
uicklook est une fonction ancienne d’OS X et sans doute
l’une des plus pratiques qu’Apple a inventé. Enviée sur
toutes les autres plateformes, elle n’a jamais été
réellement copiée. J’aime bien utiliser ce Coup d’œil
rapide pour toute sorte de fichiers : les images,
les fichiers texte, les tableaux Excel, les mémos Word, les vidéos en
mp4 ou en mov. Sans oublier l’extension Quicklook pour les fichiers
.zip ; plus besoin de les décompresser pour voir ce qu’il y a dedans !
J’ai toujours été déçu à chaque fois que je tentais le Coup d’œil sur un
film en format mkv. Ça ne marche pas. Pourtant, c’est tout de même un
format très courant sur Internet ! Eh bien j’ai trouvé enfin quelque
chose ! QLVideo (Quicklook Video) est une extension Quicklook qui
affiche des instantanés du film contenu dans l’enveloppe mkv.
Dix instantanés par défaut. C’est moins bien que pour les .mp4, quand
l’extension est alors capable de jouer la vidéo, mais c’est tout de même
mieux que rien du tout. QL Video supporte d’autres formats que
le mkv, par exemple les fichiers .asf, .avi, .flv, .rm, .webm, .wmf…
autant de formats qu’Apple ne propose pas de façon native (macOS très bien sur Big Sur M1. Le téléchargement se fait en cliquant sur
ne gère que du MPEG Audio et Vidéo). Il faut au moins OS X 10.9, Get Started ! en bas de la page de téléchargement. Suivez
deux minutes et un redémarrage pour installer QLVideo. Il marche les instructions de l’installeur. Alain Lalisse

La Le re de VVMac 018 - 11
tt
Un livre (super technique)
sur les malwares https://taomm.org
https://objective-see.com

S
i vous êtes intéressé, passionné, voire fasciné par Plus abordables sont les pages
les malwares qui ont remplacé les virus et ont qui accompagnent chacun des
commencé leur infâme conquête de l’univers Mac, outils de Patrick Wardle (c’est
vous pourriez vous plonger dans le « livre » (gratuit) aussi exclusivement en anglais, mais
de Patrick Wardle [1], le créateur du si Objective-See. accessible avec Google Translate ou avec
Ce site est une des meilleures références en matière de sécurité Safari 14 Big Sur). Au passage, j’invite tous ceux qui m’écrivent
sur Mac. Patrick est aussi le producteur insatiable d’utilitaires régulièrement dès que l’on parle de CleanMyMac X (parfois pour
tous bien connus. J’avais consacré tout un dossier aux outils m’insulter, si, si) à visiter la page d’accueil de ce site, vous
d’Objective-See dans le mensuel VVMac 156 (juin 2019). y découvrirez que CleanMyMac est « médaille d’or » des amis
Attention, The Art of Mac Malware n’est pas un livre à sensation d’Objective-See [2]. Alors, on me m’écrit plus pour ça, merci !
(quoique…) et, surtout, il ne se lit pas comme un roman. Mais Bernard Le Du
alors pas du tout. L’auteur y démonte les mécanismes techniques
et programmatiques de la conception des malwares. 1
Il faut être programmeur (ce que je ne suis absolument pas) et
maîtriser l’anglais avant tout chose pour l’aborder. Ce n’est là que
le premier tome, Analyse, d’un travail de longue haleine.
Si malgré les prérequis, vous vous sentez les reins solides, vous
pouvez « feuilleter » en ligne l’ouvrage ou télécharger chaque
chapitre sous forme de PDF.

Si une application plante


au lancement sur un Mac M1

V
ous venez d’acquérir une machine M1 et vous êtes
en pleine installation et vérification que tout
fonctionne bien. Il se peut que des applications
provenant d’autres sites que le Mac App Store
affichent instantanément un rapport de crash à leur
première ouverture. Lisez ce rapport et, passé le premier
paragraphe qui donne des informations générales sur la machine
et le système, vous pouvez trouver la raison du plantage.
S’il s’agit de « wrong architecture » [1], la chose la plus simple
à faire, et qui corrige pratiquement toujours le problème, 1
est de sélectionner l’application problématique dans le Finder,
de faire [cmd] [i] pour obtenir la fenêtre des informations,
et d’y cocher alors la case Ouvrir avec Rosetta [2]. Refermez
la fenêtre et relancez l’application, elle se lance sans crier gare ! 2
Normalement, ça ne devrait pas arriver. Si les applications sont
correctement développées et mises à jour pour tourner sur
un Mac M1, sans pour autant être déjà natives, l’appel à Rosetta
est automatique et transparent – simplement cela peut durer
quelques secondes la toute première fois, mais l’application
ne doit pas crasher. NK

La Le re de VVMac 018 - 12
tt
Prises en main
Luminar AI
Français J’aime bien
Prix: 79 et 99 € (licence perpétuelle 1 ou 2 Les modules de portraits; le moduleComposition;
postes) Intel macOS 10.13.6+ ou Apple Silicon le remplacement de ciel; l’extension pour Apple Photos.
macOS 11+ Éditeur: Skylum
Site éditeur J’aime moins
Le catalogueur qui n’a pas évolué et n’évoluera sans doute plus jamais;
les modèles trop stylés et trop typés.

Toujours plus d’IA pour des photos trop typées


Skylum a donc choisi sa voie: ce sera l’Intelligence artificielle qui viendra toujours plus épauler
le photographe. Mais attention, ouvrez bien les yeux et ne déléguez pas votre jugement à
une app. Aussi prodigieuses que soient ses recettes, restez maître de vos images.

S
i le catalogueur est toujours aussi décevant que celui 1
de Luminar 4, la mise en œuvre diffère. La galerie
des Looks est remplacée par la commande Modèles
qui affiche dans la barre latérale des propositions en
fonction de la photo affichée. Lorsque vous éditez
un paysage, Luminar vous propose sa collection Paysages
simples, et d’autres plus ou moins en rapport [1]. Il vous suffit
alors d’en choisir une et de tester les différents modèles
qu’elle regroupe [2]. Une fois le modèle choisi… le travail est
terminé. Vraiment? Ça dépend de vous! Le résultat peut
n’être que le point de départ d’une création personnelle dans
laquelle vous glisserez votre grain de sel. Car Luminar n’est pas
devenue une simple boîte à filtres! L’application conserve
son panneau Édition proposant l’ensemble des réglages de
correction et permet de modifier des réglages appliqués
par l’intermédiaire d’un modèle. 2
Ces modèles ne sont en fait rien d’autre que l’équivalent des
Looks, à la différence près, importante, que pour la plupart, ils
s’appuient sur des techniques d’Intelligence artificielle. Ce
n’était le cas que de quelques‐uns dans la version précédente,
comme « un test ».

E Un module Composition IA
On retrouve donc, dans le panneau Édition, le système de
modules, au cœur de Luminar depuis quelques années, et
les nouveaux modules IA regroupés, à droite de l’écran dans
quatre rubriques auxquelles on accède en cliquant les icônes
Outils de base, Créatifs, Portrait et Pro.
Dans la première, le module Composition AI propose un
recadrage « intelligent » des images [3]. Les cadrages suggérés
sont souvent assez justes pour en valeur les photos de façon
efficace. Cette rubrique offre aussi les modules IA Enhance et E Des ciels à volonté
Structure. Le premier corrige la luminosité, le contraste et Côté créatif, Luminar AI aligne une dizaine de modules dont
les couleurs de l’image à l’aide d’un seul curseur. Le second trois estampillés IA: Ciel, Ciel Augmenté, et Atmosphère.
renforce les détails des éléments les plus importants. Le plus impressionnant est sans aucun doute le module Ciel.

La Lettre de VVMac 018 - 13


Découvert dans Luminar 4, il est amélioré et se fait fort de 3
remplacer le ciel d’un cliché par un ciel de sa bibliothèque
(ciel bleu, ciel de nuage, coucher de soleil…) [4], sans
manipulations de sélections ni de masques de fusion. Il ne se
contente pas de remplacer le ciel mais ajuste également
toute la scène, en particulier son éclairage, afin que tout soit
parfaitement raccord. C’est souvent époustouflant!
Le module Ciel augmenté ajoute dans le ciel des éléments tels
que des oiseaux, des nuages, un arc‐en‐ciel, un avion ou une
montgolfière. Rien n’empêche de combiner les deux modes
en remplaçant un ciel gris par un ciel bleu que traverse une
volée d’oiseaux.

E Portraits tout en finesse


Après avoir longtemps ignoré le sujet, Luminar s’intéresse
enfin à la correction des visages avec le renfort de trois
modules AI [5]: Visage, Peau et Corps. 4
Contrairement à ce que proposent d’autres applications
spécialisées, il ne s’agit pas ici de transformer un visage
ordinaire en une icône des réseaux sociaux. Pas question
d’amincir un nez, de redessiner une bouche ou de remonter
des sourcils. Les trois modules de la section Portrait jouent sur
la gamme des corrections fines pour améliorer le rendu et
l’expression du visage. Si l’on peut en pratique « amincir » un
visage ou un corps, on ne s’éloigne jamais de l’original.

E Exploiter l’IA, c’est super.


Utiliser ses neurones, c’est encore mieux!
Décidément, Skylum est toujours difficile à suivre! Après
Luminar 3 et son catalogueur a minima, certains espéraient
que l’entreprise californienne tenterait de concurrencer
Adobe Lightroom, d’autant plus qu’elle avait annoncé 5
un plugin d’import pour faciliter la migration de l’application
d’Adobe vers Luminar. Skylum a changé de cap. Le plugin
Lightroom a été oublié et le catalogueur n’a pas évolué et reste
inadapté à la gestion d’une photothèque. Il brille, si j’ose dire,
par l’absence d’outils de gestion des métadonnées et des
mots‐clés. En parallèle, Luminar se décline toujours sous forme
d’extension, pour Photoshop, Lightroom et Photos, autant
d’applications qui intègrent chacune leur catalogueur (Adobe
Bridge, dans le cas de Photoshop) et on peut penser que
Skylum ne fera plus évoluer le catalogueur pour se consacrer
au cœur de son application. Aujourd’hui, il n’y en a que pour
l’IA et les modèles. Des modèles qui ont été créés par des
photographes professionnels « pour refléter à la fois le design
classique et les tendances modernes et populaires »,
commente l’éditeur. Malheureusement, j’ai du mal à me
retrouver dans ces modèles que me propose l’IA. À quelques les pros ne tirent que des photos super intéressantes, cadrées,
exceptions près, ils sont tous trop typés, trop tendance, trop illuminées… mais parce qu’ils sont supposés savoir faire
cliché. C’est d’autant plus dommage qu’avec Luminar AI, les ajustements et les retouches, voire le travail de création,
il s’avère difficile de trouver un préréglage neutre qui eux‐mêmes. Maintenant, s'il s’agit d’époustoufler Instagram,
se limite à l’amélioration du cliché. Tout ça n’enlève rien Luminar AI est sans doute parfaitement à la mesure du défi…
aux qualités de l’application qui permet de créer en quelques Attention aussi aux modèles qui sont comme une drogue, et
clics des visuels percutants à partir de photos bien ordinaires, comme toute drogue, l’accoutumance et le désir se paient au
mais ce n’est pas de la photographie telle que je la conçois. prix fort. Je ne nie pas le travail qu’il y a derrière chacun des
Il y a comme une contradiction à présenter ce produit « pour nombreux packs en vente séparément, mais le fait est que
les professionnels » alors que ceux qui en auraient le plus la solution Luminar – mais elle n’est pas la seule loin de là –
besoin seraient les photographes du dimanche. Non que peut vous « ruiner »! Mathieu Lavant

La Le re de VVMac 018 - 14
tt
LibreOffice 7.0.3
Français J’aime bien
Prix: Gratuit (licence GPL) La gratuité de la suite, la compatibilité encore améliorée avec
OS X 10.10 + et macOS 11 les formats Microsoft, les extensions, et thèmes.
Apple Silicon en cours de développement
Éditeur: The Document Foundation J’aime moins
Site éditeur Pas de version en ligne, ni pour iOS (mais la compatibilité des
formats facilite le travail sur divers appareils)

Une compatibilité encore optimisée


Deux ans après une version 6 qui fut pleine de nouveautés, The Document Foundation publie une
version 7, avec une compatibilité étendue, d’une part, avec les formats Microsoft, d’autre part, avec
avec macOS Big Sur… mais pas encore native Apple Silicon.

C
ontrairement aux applications commerciales qui intègre Vulkan, une API graphique qui s’appuie directement
avertissent dès que la moindre mise à jour est sur la GPU (carte graphique). En pratique ces deux nouveautés
disponible, l’éditeur de LibreOffice ne pousse pas à n’ont pas impact sur l’utilisation du traitement de texte et
la consommation. Vous ignorez donc peut-être du tableur, mais elles améliorent les performances d’affichage
que la suite bureautique « open source » est dans les modules Draw (dessin) et Impress (présentation).
disponible en version 7 depuis… le mois d’août dernier.
Comme l’indique son numéro de version, LibreOffice 7 se veut E Adopter LibreOffice ?
être une mise à jour « majeure »… même s’il ne faut pas Depuis septembre dernier, j’ai installé LibreOffice 7 sur macOS
vous attendre à y découvrir des nouveautés « qui sautent aux Catalina et, depuis novembre sur Big Sur, et j’utilise
yeux ». Certes, avant de revenir sur les évolutions techniques
importantes, il faut tout de même mentionner un nouveau 2
thème, qui est activé par défaut sur macOS. Il apporte une
barre d’outils plus colorée [1]. Pourquoi pas, mais l’interface
reste toujours aussi démodée. Elle n’est, de plus, pas le moins
du monde en accord avec macOS 11 Big Sur.
Bon, les gros changements se trouvent « sous le capot » !
Il faut citer le support du format ODF 1.3, la compatibilité
avancée .docx, .xlsx et .pptx et un moteur graphique.
1

E Support ODF 1.3 et moteur graphique Skia


Dans cette nouvelle itération, LibreOffice supporte la dernière
version du format OpenDocument, le format natif, ouvert et quotidiennement Writer [2] et Calc sans rencontrer de
standardisé de LibreOffice pour les documents bureautiques. problème particulier. Si vous utilisez déjà LibreOffice 6 et
ODF 1.3 intègre de nouvelles fonctions dont les plus autres déclinaisons, faites la mise à jour sans hésiter.
importantes sont les signatures numériques pour Si vous n’avez pas encore songé à passer à LibreOffice, c’est
les documents, le chiffrement des documents XML basés le moment de le faire ! Aujourd’hui la suite est parfaitement
sur OpenPGP, et des améliorations en matière de suivi des opérationnelle, et cette nouvelle version améliore encore
révisions. sa compatibilité avec les formats de Microsoft. Je regrette
LibreOffice 7 change de moteur graphique pour adopter Skia, seulement que, contrairement à Office et iWork, LibreOffice
une bibliothèque graphique 2D, open source qui améliore ses ne soit pas accessible en ligne et ne se décline pas en
performances en ce domaine. En complément, l’application version iOS/iPadOS. Mathieu Lavant

La Le re de VVMac 018 - 15
tt
TripMode 3.0.1
Français J’aime bien
Prix: 15 € (1 poste), 20 € (2 postes) 50% depuis une licence 2. L’interface utilisateur ; le suivi en temps réel de la consommation mais
Version d’évaluation 7 jours. aussi des connexions (sécurité) ; la diversité des options.
Disponible aussi dans l’abonnement SetApp.
Éditeur: Alix J’aime moins
Site éditeur En mode « détaché », le panneau ne peut pas être étiré sur toute
la hauteur de l’écran, dommage.

Maîtrisez la consommation de data 4G/5G


TripMode est un utilitaire, unique en son genre,
qui permet de suivre et de contrôler au plus près
ce que les applications consomment d’un forfait 4G, 3
et désormais 5G, quand on utilise son smartphone
comme « point » de connexion à l’Internet.

N
on, ce ne sont pas que les utilisateurs de MacBook,
et encore lors de leurs déplacements, qui sont
1
concernés par la consommation de data.
Même les utilisateurs de Mac mini ou d’iMac
peuvent avoir à se servir d’un smartphone pour se
connecter à Internet. Sans compter que le smartphone peut
faire « hotspot » pour plusieurs machines, il est alors important
de maîtriser ce qui se passe, qui consomme quoi… smartphone, mais par Wifi ou par Ethernet : on suit alors ce qui
C’est justement la fonction de ce petit « bijou » de l’éditeur se passe en temps réel pour savoir vers quels domaines distants
genevois Alix qui en propose une version 3 dont les quelques les connexions se font.
améliorations justifient une mise à jour – cela ne peut toutefois Cela n’a certes pas directement à voir avec la problématique
se faire que si votre Mac tourne sous macOS 11 ; l’application de la consommation, mais ce peut être important en termes
s’appuie sur des technologies d’Apple que seul Big Sur intègre : de sécurité (surtout quand les circonstances font que vous utilisez
le mécanisme des Network Extensions (qui remplace désormais un réseau Wifi public sans passer par un VPN).
les extensions du noyau système ou kext) et SwiftUI (le nouveau
framework d’Apple pour la création d’interfaces utilisateur). E C’est aussi un outil de sécurité
TripMode 3 est très « verbeux » et, si vous le souhaitez, notifie à
E Suivi en temps réel tout va [2], mais c’est utile pour repérer au vol des applications
La principale nouveauté est le Live Monitor. Ce panneau indique qui tentent de se connecter « en douce » à des serveurs que vous
en temps réel les accès à l’Internet que font les applications. ne connaissez pas. Cette version 3 s’apparente à un pare-feu
2
Installé en barre des menus [1], sortant, sans néanmoins remplacer un outil comme Lulu,
ce panneau peut en être « détaché » et LittleSnitch ou Hands Off, ni même l’excellent petit Radio Silence
conservé à l’écran afin que l’on puisse (récemment mis à jour pour Big Sur et Mac M1).
toujours surveiller ce qui se passe – on TripMode 3 propose aussi une fonction d’historique, des rapports
aimerait pouvoir l’agrandir en hauteur. qui « remontent » le temps (avec un tri par jour, semaine ou
Il est alors facile de noter ce que mois), avec différents modes de visualisation. On peut également
les applications consomment imposer des limites de consommation de données – et être alerté
de données, et agir en conséquence – si jamais elles sont atteintes. TripMode offre également, via des
en suspendre une trop gourmande par « profils d’usage » [3] ou le planificateur, la possibilité de créer
exemple. Comme de plus en plus des scénarios ou des périodes où il entrera ou non en action.
d’applications, y compris le Mac App Les utilisateurs qui tirent beaucoup parti de leur forfait data pour
Store, peuvent lancer des mises à jour s’assurer une connexion Internet à tout moment ont tout intérêt à
à des moments inopportuns, TripMode ajouter TripMode (que ce soit la version 2 aussi récemment mise
offre une approche plus souple que à jour, ou cette nouvelle version 3) à leur arsenal. C’est aussi
de désactiver l’automatisme, . un excellent outil pour d’autres, même sédentaires, qui utilisent
Cela s’avère aussi utile même quand de temps à autre leur forfait 4 ou 5G pour palier une connexion
on n’est pas en connexion via un « terrestre » peu faible. Bernard Le Du

La Le re de VVMac 018 - 16
tt
Un problème ? Une question ?
Besoin d’une explication,d’un coup de main ?
Rejoignez, échangez, questionnez
d’autres abonnés et d’autres lecteurs
sur le forum de La lettre de VVMac !
www.vvmac.com/forum
Inscrivez-vous en UN CLIC dans votre Espace personnel,
rubrique Informations personnelles

Vous aimerez peut-être aussi