Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chapitre no 2 FF
Calculs algébriques
1
1 Sommes et produits
1.1 Notations
n n
Exemple 3 : 1 = n et 1 = 1.
P Q
k=1 k=1
Remarque I
ui ne dépend pas de i. On a donc indiéremment u` etc.
X X X X X
uk = ui = uj =
i∈I k∈I i∈I j∈I `∈I
ai et
X X X X X
λai = λ × (ai + bi ) = ai + bi .
i∈I i∈I i∈I i∈I i∈I
Démonstration.
2
Remarque II
! !
Attention, de manière générale, bi .
X X X
ai bi 6= ai ×
i∈I i∈I i∈I
Théorème 2
Soient λ ∈ C et n ∈ N. Alors, avec les notations entendues,
n n
! !
ai et
Y Y Y X X
λai = λn × (ai × bi ) = ai × bi .
i=1 i=1 i∈I i∈I i∈I
Démonstration.
n n
La relation ai se justie en factorisant par λ les n termes du premier produit.
Y X
λai = λn ×
i=1 i=1 ! !
La relation bi s'obtient en réorganisant l'ordre des termes multi-
Y X X
(ai × bi ) = ai ×
i∈I i∈I i∈I
pliés.
Exemple 5 : Soient m 6 n ∈ Z et λ ∈ C alors
n
Y
λ = λn−m+1 .
i=m
Remarque III
Attention, de manière générale, bi .
Y Y Y
(ai + bi ) 6= ai +
i∈I i∈I i∈I
Ceci correspond au résultat de la translation d'indice dénie par l'égalité j = i − 1. Les deux sommes
sont identiques car correspondent toutes les deux à la somme étendue a0 + a1 + · · · + an .
Avec un peu d'aisance, on peut même directement écrire
n+1
X n
X
aj = ai+1 .
j=1 i=0
3
qui se comprend comme une sommation à rebours.
Ce procédé de changement d'indice est bien évidement également valide pour les produits.
Exemple 6 : Soient m 6 n ∈ Z.
Par le changement d'indice j = i − m + 1, nous obtenons
n n−m+1 n n−m+1
1 = n − m + 1 et
X X Y Y
1= 2= 2 = 2n−m+1 .
i=m j=1 i=m j=1
Remarque IV
Lors de changement d'indice, il faut faire attention à rester dans un cadre où les indices manipulés
restent entiers. Ainsi,
2n
X n
X
ai 6= aj .
i=1 j=1
Exemple 7 : Si n ∈ N alors
n
X 1 1 1
− = − 1.
k+1 k n+1
k=1
Exemple 8 : Si n ∈ N alors
n
X n−1
X
2 2
(k + 1)2 − k 2 = n2 .
k − (k − 1) =
k=1 k=0
4
Théorème 4 : Produits télescopiques
n
Si ai est non nul pour tout indice i alors ai+1
u0 .
un+1
Q
ai =
i=0
Exemple 9 : Si n ∈ N alors
n
Y k 1
= .
k+1 n+1
k=1
ai et
X X X Y Y Y
ai = ai + ai = ai × ai .
i∈I i∈I1 i∈I2 i∈I i∈I1 i∈I2
Démonstration. De part et d'autres, les sommations (respectivement les produit) portent sur les mêmes
termes.
Exemple 10 : Pour 1 6 p 6 n,
n p n n p n
!
ai et
X X X Y Y Y
ai = ai + ai = ai × ai .
i=1 i=1 i=p+1 i=1 i=1 i=p+1
5
Exemple 11 : Si n ∈ N alors
2n n n 2n+1 n n
a2i−1 et
X X X X X X
ai = a2i + ai = a2i + a2i+1 .
i=0 i=0 i=1 i=0 i=0 i=0
Exemple 12 : Si n ∈ N alors
2n n n 2n+1 n n
! ! ! !
et
Y Y Y Y Y X
ai = a2i × a2i−1 ai = a2i × a2i+1 .
i=0 i=0 i=1 i=0 i=0 i=0
Exemple 13 : Si n ∈ N alors
2n n n
2 2 2
X X X
(−1)i = (−1)(2i) + (−1)(2i−1) = n + 1 − n = 1.
i=0 i=0 i=1
Exemple 14 : Si n ∈ N alors
2n
X n
X n−1
X
(−1)i−1 i2 = (−1)2i−1 (2i)2 + (−1)2i (2i + 1)2
i=1 i=1 i=0
n
X n−1
X
=− (2i)2 + (2i + 1)2
i=1 i=0
n−1
X
(2i + 1)2 − (2i)2 − 4n2 + 1
=
i=1
n−1
X
= (4i + 1) − 4n2 + 1 = 2n(n − 1) + (n − 1) − 4n2 + 1 = −n(2n + 1).
i=1
Théorème 6
Si n n∈ N alors
k = n(n+1) ,
P
2
k=
1 0
n
k2 = n(n+1)(2n+1)
,
P
6
k=
1 0
n 2
k3 = n(n+1)
,
P
2
k=
1 0 (
n 1−z n+1
si z 6= 1
∀z ∈ C, zk .
P
= 1−z
k=0 n+1 si z = 1
Démonstration.
6
Ainsi, par télescopage, nous obtenons
n
X
(n + 1)2 − 1 = 2 k + n.
k=1
C'est-à-dire n
X n(n + 1)
k= .
2
k=1
C'est-à-dire n
X n(2n + 1)(n + 1)
k2 = .
6
k=1
Nous avons (k + 1)4 − k4 = 4k3 + 6k2 + 4k + 1 donc en passant à la somme, nous obtenons
n
X n
X n
X n
X n
X
4 4 3 2
(k + 1) − k =4 k +6 k +4 k+ 1.
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
C'est-à-dire n 2
X n(n + 1)
k3 = .
2
k=1
Remarque V
n
En itérant la méthode, on est capable de calculer k α pour tout entier α.
P
k=1
7
1.4 Sommes doubles
Remarque VI
On retient le schéma géométrique suivant :
!
P P P P P
ai,j ai,j ai,j
(i,j)∈I×J i∈I j∈J j∈J i∈I
Sommation selon le rectangle Sommation selon les colonnes Sommation selon les lignes
Exemple 15 : Si n ∈ N alors
n n n 2
X X X X in(n + 1) n(n + 1)
ij = ij = = .
2 2
06i,j6n i=0 j=0 i=0
Exemple 16 : Si n ∈ N alors
n n n
X X X X 1
(i + j) = (i + j) = i(n + 1) + n(n + 1)
2
06i,j6n i=0 j=0 i=0
1 1
= n(n + 1)2 + n(n + 1)2 = n(n + 1)2 .
2 2
8
1.4.2 Sommes triangulaires
Exemple 17 : Pour n ∈ N,
n j n n
!
X X X X X
ai,j = ai,j = ai,j .
06i6j6n j=0 i=0 i=0 j=i
Exemple 18 : Pour n ∈ N? ,
n j−1 n−1 n
!
X X X X X
ai,j = ai,j = ai,j .
06i<j6n j=1 i=0 i=0 j=i+1
Exemple 19 : Si n ∈ N alors
n j
!
X X X
ij = ij
06i6j6n j=0 i=0
n
1X 2
= j (j + 1)
2
j=0
n n
1X 3 1X 2
= j + j
2 2
j=0 j=0
2
n (n + 1)2
n(n + 1)(2n + 1)
= +
8 12
n(n + 1)(3n2 + 7n + 2)
= .
24
9
Exemple 20 : Si n ∈ N? alors
n j−1
!
X X X
ij = ij
06i<j6n j=1 i=0
n
1 X
2
= j (j − 1)
2
j=1
n n
1 X 1X 2
= j3 − j
2 2
j=0 j=0
n2 (n + 1)2 n(n + 1)(2n + 1)
= −
8 12
n(n + 1)(3n2 − n − 2)
= .
24
Théorème 7
Avec les notations entendues,
!
X X X
(ai × bj ) = ai × bj .
(i,j)∈I×J i∈I j∈J
Démonstration. Pour la somme en l'indice j , la deuxième en l'indice i apparaît comme une constante
et donc ! ! !
X X X X
ai × bj = ai × bj .
i∈I j∈J j∈J i∈I
Le facteur bj apparaît aussi comme une constante pour la somme en l'indice i et donc
! !
X X X X
ai × bj = ai × bj .
i∈I j∈J j∈J i∈I
Exemple 21 : Si n ∈ N alors
n n
!
X X X n2 (n + 1)2
ij = i × j = .
4
16i,j6n i=1 j=1
10
2 Coecients binomiaux et formule du binôme
2.1 Dénition et exemples
Dénition E : Factorielle
La factorielle d'un entier non nul n, notée n!, est le produit des nombres entiers strictement positifs
inférieurs ou égaux à n.
Par convention, on pose 0! = 1.
Exemple 22 :
3! = 3 ∗ 2 ∗ 1 = 6,
5! = 5 ∗ 4 ∗ 3 ∗ 2 ∗ 1 = 120.
Exemple 23 :
Par dénition, il est évident que nk = 0 si k < 0 ou k > n.
nn = 1 car il n'y a qu'une seule partie à n éléments dans un ensemble à n éléments : l'ensemble
lui-même.
n1 = n car il y a n parties à 1 élément dans un ensemble à n éléments : chacun des singletons
vide.
Théorème 8
Sur un arbre
représentant les répétitions d'une même expérience aléatoire à deux issues (succès et
échec), nk correspond au nombre de chemins réalisant k succès pour n répétitions.
Démonstration. Admise.
Exemple 24 :
11
S 4 succès et 0 échec
S
E 3 succès et 1 échecs
S
S 3 succès et 1 échecs
E
E 2 succès et 2 échecs
S
S 3 succès et 1 échecs
S
E 2 succès et 2 échecs
E
S 2 succès et 2 échecs
E
E 1 succès et 3 échecs
S 3 succès et 1 échecs
S
E 2 succès et 2 échecs
S
S 2 succès et 2 échecs
E
E 1 succès et 3 échecs
E
S 2 succès et 2 échecs
S
E 1 succès et 3 échecs
E
S 1 succès et 3 échecs
E
E 0 succès et 4 échecs
On en déduit que 4
= 1, 4
= 4, 4
= 6, 4
= 4 et 4
= 1.
0 1 2 3 4
12
2.2 La formule du triangle de Pascal
souhaitée.
Remarque VII
La formule du triangle de Pascal permet de calculer la valeur des coecients binomiaux de proche en
proche. Les premières valeurs sont données dans le tableau suivant :
H k
H
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
n HH H
0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
2 1 2 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3 1 3 3 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
4 1 4 6 4 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
5 1 5 10 10 5 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6 1 6 15 20 15 6 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
7 1 7 21 35 35 21 7 1 0 0 0 0 0 0 0 0
8 1 8 28 56 70 56 28 8 1 0 0 0 0 0 0 0
9 1 9 36 84 126 126 84 36 9 1 0 0 0 0 0 0
10 1 10 45 120 210 252 210 120 45 10 1 0 0 0 0 0
11 1 11 55 165 330 462 330 165 55 11 1 0 0 0 0 0
12 1 12 66 220 495 792 495 220 66 12 1 0 0 0 0 0
13 1 13 78 286 715 1287 1716 1287 715 286 78 13 1 0 0 0
14 1 14 91 364 1001 2002 3003 3432 3003 2002 1001 364 91 14 1 0
15 1 15 105 455 1365 3003 5005 6435 6435 5005 3003 1365 455 105 15 1
Pour utiliser la formule du triangle de pascal, on exploite que chacun des termes du tableau est égal à
la somme des deux derniers termes à sa gauche de la ligne précédente, autrement dit, rouge + rouge
= bleu .
Corollaire 10
Si n et k sont deux entiers naturels vériant 0 6 k 6 n alors
n n!
= .
k k! (n − k)!
13
Pour n = 0, si k vérie 0 6 k 6 n alors nécessairement k = 0 puis nk = 1 et k! (n−k)!
n!
= 1 donc
k! (n+1−k)! .
n+1
(n+1)!
{0, . . . , n + 1}, k =
Si k = n + 1 alors n+1 = 1 et k! (n+1−k)!
(n+1)!
1.
k =
Si k = 0 alors n+1 = 1 et k! (n+1−k)! = 1.
(n+1)!
k
Si k ∈ {1, · · · , n} alors, d'après la formule du triangle de Pascal, nous avons
n+1 n n
= + .
k k−1 k
Ainsi, par hypothèse de récurrence (applicable car 1 6 k 6 n), nous obtenons que
n+1 n! n!
= +
k (k − 1)!(n − k + 1)! k!(n − k)!
n!
= × (k + n − k + 1)
k!(n − k + 1)!
(n + 1)!
= .
(k − 1)!(n − k + 1)!
Corollaire 11
Si n ∈ N et k ∈ Z alors n n
.
k = n−k
Corollaire 12
Si n ∈ N? et k ∈ Z alors k nk = n n−1
.
k−1
14
2.3 Quelques formules algébriques
Supposons que
n
n
X n
(a + b) = ak bn−k .
k
k=0
Alors,
(a + b)n+1 = (a + b) × (a + b)n
#
n
n k n−k
par hyptothèse de récurrence
X
= (a + b) × a b
k
k=0
n n
n k+1 n−k X n k n+1−k
en développant
X
= a b + a b
k k
k=0 k=0
#
n+1
n
n
n k n+1−k
k0 n+1−k0
changement d'indice
X X
k0 =k+1 = a b + a b
k0 − 1 k
k0 =1 k=0
"
n
n
n
en sortant les termes en
X
n+1
=b + + ak bn+1−k + an+1
k =n+1 et en k=0
0 k−1 k
k=1 | {z }
=(n+1
k )
n+1
X n+1
= ak bn+1−k .
k
k=0
15
Théorème 14 : Troisième identité remarquable généralisée
Si a, b ∈ C et si n ∈ N∗ alors
n−1 n−1
!
X X
an − bn = (a − b) × an−1−k bk = (a − b) × aj bn−j−1 .
k=0 j=0
−2x + 3y = 1,
16
Remarque VIII
L'ensemble des solutions d'un système linéaire est soit vide, soit ni ou soit inni.
Pour résoudre un système linéaire, nous n'utiliserons plus la méthode par substitution mais l'algo-
rithme du pivot de Gauss.
Désignons par Li la i-ème ligne du système linéaire et dénissons les 3 opérations élémentaires sui-
vantes :
- Li ↔ Lk qui correspond à intervertir les lignes i et k.
- Li ← λLi , avec λ complexe non nul, qui correspond à multiplier la ligne i par λ.
- Li ← Li + λLk qui correspond à remplacer la ligne i par Li + λLk .
Théorème 15
Les opérations élémentaires laissent invariant l'ensemble des solutions d'un système linéaire
où les x01 , · · · , x0p désignent, à l'ordre près, les inconnues initiales x1 , · · · , xp (certaines ont pu être
permutées comme cela a été détaillé lors de l'étape 1).
17
Si l'une des équations de compatibilité est fausse, l'ensemble des solutions est vide.
Si les équations de compatibilité sont vériées, le système est équivalent à :
0 + ∗ x0r + ∗ x0r+1 + · · · + ∗ x0p = b01 (1)0
p 1 x1 + · · ·
..
...
.
pr x0r + ∗ x0r+1 + · · · + ∗ x0p = b0r (r)0
Ce système triangulaire se résout en cascade et permet d'exprimer les inconnues principales x01 , · · · , x0r
en fonction des inconnues x0r+1 , · · · , x0p qui serviront à paramétrer l'ensemble solution.
Exemple 29 : Résoudre dans C3 , par la méthode du pivot de Gauss, le système linéaire suivant :
y + z = 1
x + 2y − z = 2
−2x + 3y + 2z = 3
En eectuant L2 ↔ L1 , on obtient
+ 2y − z = 2,
x
y + z = 1,
−2x + 3y + 2z = 3.
Le système linéaire possède une unique solution (x, y, z) = (0, 1, 0) et S = {(0, 1, 0)}.
Exemple 30 : Résoudre dans C4 , par la méthode du pivot de Gauss, le système linéaire suivant :
x + y − z + t = 1,
x + 2y + 2t = 2,
−x + 2z + t = 3.
En eectuant L2 ← L2 − L1 et L3 ← L3 + L1 , on obtient
x + y − z + t = 1,
y + z + t = 1,
y + z + 2t = 4.
En eectuant L3 ← L3 − L2 , on obtient
x + y − z + t = 1,
y + z + t = 1,
t = 3.
Puis à
x = 2z,
y = −z − 2,
t = 3.
18
Exemple 31 : Pour a ∈ C, résoudre dans C3 , par la méthode du pivot de Gauss, le système linéaire
suivant :
x + y + z = 1,
x + 2y = a,
x + 2z = 0.
En eectuant L2 ← L2 − L1 et L3 ← L3 − L1 , on obtient
x + y + z = 1,
y − z = a − 1,
− y + z = −1.
En eectuant L3 ← L3 + L2 , on obtient
x + y + z = 1,
y − z = a − 1,
0 = a − 2.
19