Chroniques 4 ST 02 d1 p24-85

1840
1840
Acte d’Union.
1845-1848 Publication de 1854 Abolition du 1854-1866
Histoire du Canada depuis sa régime seigneurial. Traité de réciprocité.
1870 Création des Territoires
du Nord-Ouest.
1869 Premier soulèvement
découverte jusqu’à nos jours.
des Métis.
Pour utilisation exclusive selon Entente BP 2021-2022.
1840 1845-1847
1850 1860 1870
1844 Fondation de Immigration 1852 Fondation de la Compagnie 1866 Entrée en vigueur du
l’Institut canadien. irlandaise massive. du Grand Tronc. Code civil du Bas-Canada.
Dépôt du Fondation de la première université
1849 Incendie du
rapport de la francophone d’Amérique.
Parlement de Montréal.
commission Bagot.
Retrait du droit de vote 1867 Adoption de l’Acte de
aux femmes. l’Amérique du Nord britannique.
13880_chroniques_cahier-sa_d1.indd 24 2018-08-07 12:40 PM

PARTIE 1
1840-1896 La formation
du régime fédéral canadien
Dossier 1 L’Acte d’Union (1840-1864) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Dossier 2 Vers la fédération canadienne

(1864-1867) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Dossier 3 Les débuts de la fédération canadienne

(1867-1896) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
1875 Abolition du ministère 1893 Fondation du Montreal

de l’Instruction publique. Local Council of Women.
0 1880 1890 1900

1876 Adoption 1895 Fondation de l’École
de la Loi sur littéraire de Montréal.
les Indiens.
1896
1872 Légalisation 1885 Pendaison
des syndicats. de Louis Riel.

26 PARTIE 1 • La formation du régime fédéral canadien (1840-1896)
Dossier 1
1840-1864 L’Acte d’Union

En 1840, Londres réagit aux rébellions des patriotes en unifiant le Bas-Canada
et le Haut-Canada pour ne former qu’une seule province, la Province du Canada,
aussi appelée « Canada-Uni ». Le Royaume-Uni abandonne peu à peu ses poli-
tiques protectionnistes et accorde plus de pouvoirs politiques à ses colonies.
Alors que les relations économiques avec la métropole se transforment, des liens
commerciaux plus serrés se tissent avec les États-Unis. Au Parlement de la
Province du Canada, de nouvelles alliances politiques se créent et de nouveaux
partis politiques se forment. En 1864, des représentants des colonies britan-
niques d’Amérique du Nord se rencontrent à Charlottetown pour discuter d’une
possible association.
1840 1845-1848 Publication de 1845-1847

Histoire du Canada depuis sa Immigration
découverte jusqu’à nos jours. irlandaise massive.
1835 1840 1845 1

1840 1844 Fondation de
Acte d’Union. l’Institut canadien. 1849 Incendie du
Dépôt du Parlement de Montréal.
rapport de la Retrait du droit de
commission Bagot. vote aux femmes.

DOSSIER 1 • L’Acte d’Union (1840-1864) 27
CONCEPTS COMMUNS
Culture • Économie • Pouvoir • Société • Territoire
CONCEPT PARTICULIER
Migration
CONNAISSANCES HISTORIQUES
Acte d’Union • Économie coloniale • Gouvernement responsable • Affaires indiennes
• Migrations • Présence de l’Église catholique • Manifestations socioculturelles
1.1 1.2
1854-1866 Traité 1854 Abolition du

de réciprocité. régime seigneurial.
1850 1855 1860 1865

1852 Fondation de la Compagnie
du Grand Tronc.
1864
Fondation de la première université
francophone d’Amérique.
1.1 L’incendie du Parlement de la Province du Canada, à Montréal, en 1849.

Le 25 avril 1849, l’édifice du Parlement à Montréal est incendié par des manifestants anglophones
en colère. Ceux-ci refusent que l’on verse une indemnité à la population ayant subi des pertes
matérielles lors des rébellions de 1837 et de 1838 dans le Bas-Canada. L’incendie du Parlement à Montréal,
Joseph Légaré, vers 1849.
1.2 La première locomotive à vapeur construite dans la Province du Canada,
en 1853. L’expansion du réseau de transport ferroviaire de la Province du Canada a permis
un développement économique sans précédent.

Sommaire sur le territoire

Coup d’œil
1 L’Acte d’Union et la création
de la Province du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Dét
roi
t d’H
uds on
Mer du
Labrador
Le contexte sociopolitique et économique . . . . . . . . . 30 Baie
d’Ungava
La population de la Province du Canada . . . . . . . . . . . 32 Baie

d’Hudso n
Les dispositions administratives de l’Acte d’Union . . . 35 Droit de pêche et
de débarquement
(FRANCE)
T
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2 L’obtention d’un gouvernement
P
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responsable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Les différents groupes politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 et Miquelon (FRANCE)
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ÎLE DU
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Rivière
des Outaouais Québec CA P- B R E TO N
L’alliance des réformistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Fl
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Le premier gouvernement responsable . . . . . . . . . . . . 44 Fl H
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BRUNSWICK OCÉAN
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L’instabilité ministérielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Lac Michig
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3 L’influence grandissante
pi
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Légende
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de l’Église catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
iss
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56 Riv
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Frontière internationale
ÉTATS-UNIS Frontière coloniale
L’Église catholique et le pouvoir politique . . . . . . . . . 56 ou territoriale
Possession espagnole
i
L’opposition à l’influence politique
pp
LOUISIANE États-Unis
issi
Territoire britannique
Fleuve Miss
des ultramontains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 contesté par les États-Unis
Territoire espagnol
contesté par les États-Unis
4 Les mouvements de population . . . . . . . . .
FL
66
O
Possessions britanniques
RI
Bas-Canada
DE
L’immigration transatlantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Golfe
du Mexique
Haut-Canada
Autre colonie ou territoire
L’exode rural et l’émigration

0 300 km
canadienne-française . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 1.3 L’Amérique du Nord depuis 1791. En 1791,

La création des réserves indiennes la province de Québec est divisée en deux pour former le
au Bas-Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Bas-Canada et le Haut-Canada. Vers 1830, le Bas-Canada
compte une population d’environ 550 000 habitants composée
5 L’économie coloniale dans à 85 % de francophones catholiques.
la Province du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
La fin du protectionnisme britannique . . . . . . . . . . . . 78
Le développement de l’économie locale . . . . . . . . . . . 80
EN ROUTE VERS L’ÉPREUVE

1 ACTIVITÉS p. 38
2 ACTIVITÉS p. 50
3 ACTIVITÉS p. 64
4 ACTIVITÉS p. 74
5 ACTIVITÉS p. 84

À découvrir dans le dossier 1

GROENLAND
(DANEMARK)
Dét
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Labrador
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Capitale de la Province du Canada

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ÉTATS-UNIS Ville
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Territoire britannique
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Fleuve Miss
Possessions britanniques
Province du Canada
Autre colonie ou territoire
MEXIQUE
Golfe
du Mexique
0 300 km
1.4 La Province du Canada, vers 1840. En 1840, l’Acte d’Union réunit le Bas-Canada et le Haut-Canada pour ne former
qu’une seule province : la Province du Canada, aussi appelée « Canada-Uni ».
DÉGAGER DES
OI DIFFÉRENCES ET DES
Observez les cartes de 1791 et de 1840. Quels changements remarquez-vous
SIMILITUDES.
dans le territoire ?

1.5 Montréal vers 1840. Vers 1840, Montréal est la capitale économique de la Province du Canada. Sa population est composée autant
de francophones que d’anglophones. Montréal, Henry Hugh Manvers Percy, vers 1840.
1 L’Acte d’Union et la création

de la Province du Canada
En 1840, le Bas-Canada et le Haut-Canada sortent tout juste d’une importante
crise politique et sociale : les rébellions de 1837-1838. En réponse aux problèmes
politiques et sociaux ayant mené à ces rébellions, le Royaume-Uni adopte une
nouvelle constitution : l’Acte d’Union. Cette constitution unifie le Bas-Canada et
le Haut-Canada pour ne former qu’une seule colonie nommée officiellement
« Province du Canada ».
Le contexte sociopolitique et économique

L’Acte d’Union a été rédigé à la suite des rébellions de 1837-1838, ces conflits
armés lors desquels une partie de la population du Bas-Canada et du Haut-
Canada s’est opposée au pouvoir colonial en place.
En 1838, lord Durham est nommé gouverneur général du Bas-Canada et du
Haut-Canada pour enquêter sur les causes des rébellions dans ces colonies. Il
Rébellion doit ensuite formuler des recommandations qui viseront à éviter d’autres sou-
Révolte, soulèvement. lèvements de la population contre les autorités coloniales.
CHRONOLOGIE
1791 Acte constitutionnel.
1780 1790 1800 1810

Le rapport Durham et la création

de la Province du Canada Responsabilité ministérielle
Selon les conclusions du rapport Durham, une bonne partie du mécontentement Dans le système parlementaire d’origine
britannique, principe selon lequel les ministres
de la population des colonies provient de l’application de l’Acte constitutionnel sont issus du parti ayant remporté les élections.
de 1791, qui n’accorde pas la responsabilité ministérielle ou le gouvernement Ils doivent jouir de la confiance des membres
responsable aux colonies britanniques d’Amérique du Nord. de la Chambre d’assemblée, faute de quoi
ils doivent démissionner.
Dans son rapport, lord Durham explique également les rébellions au Bas-Canada Gouvernement responsable
par les tensions ethnolinguistiques qui, selon lui, sont le résultat de la présence Forme de gouvernement où les représentants
de deux nations au Bas-Canada : les Canadiens et les Britanniques. À ses yeux, élus ont le véritable pouvoir. Les membres
du Conseil exécutif y sont choisis par et parmi
le parti majoritaire à la Chambre d’assemblée,
et sont responsables de leurs actes devant celle-ci.
Ethnolinguistique
Se dit d’une classification ethnique qui repose
sur la langue.
1.7 John George Lambton, Ier comte

de Durham (1792-1840). Administrateur
colonial britannique. En 1838, en plein cœur
des rébellions, il devient gouverneur des
colonies d’Amérique du Nord britannique.
Portrait, artiste inconnu, 19e siècle.
OI ÉTABLIR DES FAITS.
Quel est le mandat de lord Durham

1.6 Une bagarre entre adversaires politiques. Dans les années 1840, pendant les en Amérique du Nord à la suite des
élections, il n’est pas rare que les partisans de différents candidats s’affrontent physiquement. rébellions de 1837-1838 ? Pour quel
Une élection pendant la lutte pour un gouvernement responsable, Charles William Jefferys, vers 1925. pays travaille-t-il ?
1838 Lord Durham est mandaté 1839 Rapport sur les 1840 Acte d’Union.
1845-1848 Publication de
pour enquêter sur les rébellions. affaires de l’Amérique
Février 1841 Entrée en vigueur Histoire du Canada depuis
du Nord britannique.
1837-1838 Rébellions officielle de l’Acte d’Union. sa découverte jusqu’à nos
des patriotes. jours.
1820 1830 1840 1850

Assimiler les Canadiens forment une société qui n’a pas évolué depuis la conquête de la
Faire adopter ses caractéristiques culturelles Nouvelle-France par les Britanniques en 1760. Il considère que cette société est
(langue, mode de vie, valeurs, religion, etc.)
à un groupe non dominant. inférieure à la société britannique. Afin de sortir les Canadiens de leur état d’in-
Chambre d’assemblée
fériorité économique et culturelle, lord Durham propose d’assimiler la popu
Institution politique qui regroupe des personnes lation afin qu’elle partage la langue, la culture et les valeurs britanniques.
élues pour représenter la population auprès
du gouvernement et soumettre des projets
de loi dans des domaines comme l’économie, Les solutions proposées dans le rapport Durham
l’éducation, la justice, etc.
Lord Durham expose ses conclusions sur la situation dans son Rapport sur les
Institutions
affaires de l’Amérique du Nord britannique en 1839. Comme solution, il recom-
Organisations juridiques, politiques, sociales
et culturelles d’une société. mande, entre autres, d’unir le Bas et le Haut-Canada au sein d’une même pro-
vince. Les francophones y deviendraient
minoritaires, ce qui favoriserait leur assimi-
1.8 Les principales recommandations du rapport Durham.
lation. Il propose aussi l’établissement d’un
gouvernement responsable.
• Unir les deux Canadas.
• Créer une seule chambre d’assemblée pour les deux Canadas, en accordant En réaction aux recommandations du rap
plus de sièges aux députés britanniques qu’aux députés canadiens-français. port Durham, en 1840, Londres met en place
• Faire de l’anglais la seule langue officielle du Parlement. l’Acte d’Union, une nouvelle constitution qui
• Assurer une immigration massive en provenance du Royaume-Uni. entre officiellement en vigueur en février
• Annuler les concessions accordées aux Canadiens français dans l’Acte de Québec 1841. L’Acte d’Union n’accorde pas de gou
et dans l’Acte constitutionnel.
vernement responsable, mais il unifie les
• Introduire un gouvernement responsable dans les colonies britanniques
d’Amérique du Nord. terr itoires et les institutions politiques
du Bas-Canada et du Haut-Canada. La nou-
velle entité créée se nomme désormais
« Province du Canada ».
La population de
la Province du Canada
Le territoire de la Province du Canada, qui
s’étend du golfe du Saint-Laurent jusqu’à
l’ouest des Grands Lacs, compte une popula-

tion d’un peu plus de 1 million de personnes,
dont environ 12 000 Autochtones.
La population
du Haut-Canada
Le Haut-Canada est composé en majorité
de personnes d’origine britannique. Ce sont,
1.9 Le port de Toronto vers 1840. Depuis 1834, la ville de York porte le nom par exemple, des descendants des loya
de Toronto. En raison de son développement rapide, cette ville devient un centre listes américains ou encore des immigrants
commercial important du Haut-Canada. Entrée à Toronto, John Cole Smith, 1840.
anglais, écossais ou irlandais. La forte
CHRONOLOGIE
1780 1790 1800 1810

immigration en provenance des îles Britanniques au cours des décennies pré-

cédentes explique l’augmentation importante de la population d’origine euro-
péenne de ce territoire. En 1841, on compte environ 480 000 habitants au
Haut-Canada. À cette époque, le terme « Canadiens anglais » est de plus en
plus utilisé pour désigner les habitants d’origine britannique du Canada. Les
Canadiens anglais parlent l’anglais et sont, pour la plupart, de confession reli-
gieuse protestante.
GROENLAND
(DANEMARK)
Dét
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Capitale de la Province du Canada
Ville
ANECDOTE
i
Frontière internationale
p
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Frontière coloniale ou territoriale

sis
Fleuve Mis
États-Unis Canada-Ouest et Canada-Est

Territoire britannique Après l’Acte d’Union, les appellations
« Canada-Ouest » et « Canada-Est » com-
MEXIQUE Mexique
mencent à être utilisées dans la province
Possessions britanniques pour désigner respectivement le Haut-
Golfe Province du Canada Canada et le Bas-Canada. Ces appella-
du Mexique Autre colonie ou territoire tions ne sont toutefois aucunement
0 300 km employées dans la constitution de 1840.
En 1849, le Parlement adopte une loi qui
1.10 Le territoire de la Province du Canada en 1840. En 1840, l’Acte d’Union réunit officialise les dénominations « Haut-
le Bas-Canada et le Haut-Canada pour ne former qu’une seule province. Canada » et « Bas-Canada ». Malgré tout,
bon nombre d’historiens continuent
SITUER DANS LE TEMPS 1. Quelle est la capitale de la Province du Canada encore aujourd’hui d’utiliser « Canada-
OI ET DANS L’ESPACE. Ouest » et « Canada-Est » pour désigner
en 1840 ?
les deux régions qui forment, entre 1840
2. Dans quelle partie de la Province du Canada et 1867, la Province du Canada, souvent
cette ville est-elle située ? appelée « Canada-Uni ».
1820 1830 1840 1850

La population du Bas-Canada
En 1841, le Bas-Canada est composé de 670 000 personnes, en majorité des
francophones d’origine française. Descendants des colons établis sur le territoire
à l’époque de la Nouvelle-France, ils se font désigner par le terme « Canadiens
français » à partir des années 1840.
Une très grande majorité des Canadiens fran
çais sont de religion catholique. Leur nombre
ne cesse d’augmenter grâce à un taux de nata-
lité élevé. Leur population atteint 510 000 per-
sonnes vers 1840.
Une grande partie d’entre eux vivent d’agricul-
ture dans les campagnes ou sont ouvriers dans
les villes. Une plus petite portion de la popu-
lation canadienne-française forme la bour-
geoisie professionnelle, composée d’avocats,
d’arpenteurs, de notaires ou de médecins.
Le quart de la population du Bas-Canada, soit
environ 160 000 personnes, est composée de
Canadiens anglais, établis surtout dans les
villes de Québec et de Montréal, et dans les
Cantons-de-l’Est. Les Canadiens anglais qui
1.11 La ville de Montréal vers 1840. Après les rébellions de 1837-1838, font partie de la grande bourgeoisie d’affaires
la présence militaire britannique est amplifiée à Montréal. Des militaires sont postés
dans la ville, comme ceux du 71e Régiment d’infanterie légère Highland représentés contrôlent une large part de l’économie de la
dans cette œuvre. Vue nord-est de la rue Notre-Dame, Montréal, John Murray, vers 1840. colonie.
Enfin, environ 1 % de la population est
OI ÉTABLIR DES FAITS. Quels éléments témoignent de la présence
d’une autre origine, telle qu’autochtone ou
britannique dans la ville de Montréal ?
allemande.
Un ouvrage sur l’histoire du Canada

En 1845, François-Xavier Garneau publie un premier volume de son ouvrage

intitulé Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu’à nos jours. Classique de la
littérature canadienne, il s’agit d’un livre d’histoire de grande ampleur ayant
nécessité de nombreuses années de recherches. Publié en trois volumes entre
1845 et 1848, l’ouvrage relate le développement du Canada depuis les grandes
explorations du 16e siècle jusqu’à l’époque de son auteur, soit 1840. Garneau
souhaite ainsi démontrer que la nation canadienne-française a bel et bien
une histoire et que cette nation mérite d’exister. Il est motivé par les critiques
négatives à l’endroit des Canadiens français exprimées par lord Durham ainsi
que par la menace d’assimilation que fait peser sur eux l’Acte d’Union. Il devient
1.12 François-Xavier dès lors l’historien national des Canadiens français.
Garneau (1809-1866).
CHRONOLOGIE
1780 1790 1800 1810

Les dispositions administratives

de l’Acte d’Union
L’Acte d’Union cause l’indignation des Canadiens français. Cette nouvelle consti-
tution, en plus d’avoir pour but avoué de les assimiler, désavantage considéra-
blement le Bas-Canada.
L’anglais : langue officielle

Même si la nouvelle colonie créée conserve les lois en usage sur chacun des
deux territoires, avec l’adoption de l’Acte d’Union, l’anglais devient la seule
langue officielle. Les députés qui siègent au Parlement sont donc tenus de
s’exprimer en anglais, et les projets de loi sont rédigés exclusivement dans
Dette publique
cette langue. Ensemble des dettes d’un État.
L’économie
1.13 La population d’origine européenne de la Province
des deux Canadas
du Canada en 1841.
L’économie des deux Canadas est combi-
née, et ce, au désavantage du Bas-Canada, Bas-Canada Haut-Canada
qui, traditionnellement, perçoit plus de
revenus que le Haut-Canada. En effet, 24% 100%
avant l’union des deux Canadas, le Bas- 160 000 480 000
Canada, grâce à son ouverture sur la mer,
perçoit les droits de douanes sur les mar-
chandises qui entrent sur son territoire,
ce qui représente une importante source
76%
510 000
de revenus. Après l’union, les dettes Province du Canada
publiques des deux Canadas sont fusion-
nées. Or, le Bas-Canada est beaucoup 56%
moins endetté que le Haut-Canada, qui a 640 000
emprunté énormément d’argent pour
développer ses infrastructures, comme
les canaux et les ponts. La population du

Bas-Canada se voit donc obligée, bien
malgré elle, de rembourser une partie de
44% Population d’origine
française
510 000
la dette du Haut-Canada.
Population d’origine
britannique
Une population majoritaire Source : Statistique Canada.
devenue minoritaire
De plus, même si les Canadiens français OI ÉTABLIR DES FAITS
Quel est le mouvement de population
sont majoritaires au Bas-Canada, l’Acte qui a fait en sorte que les Canadiens français
deviennent minoritaires dans la Province
d’Union fait en sorte qu’ils deviennent du Canada ?
minoritaires dans la nouvelle province.
1820 1830 1840 1850

La structure politique
1.14 Les institutions politiques de l’Acte d’Union.
Avec l’adoption de l’Acte d’Union, il n’y a
désormais qu’une seule chambre d’assem-
blée dans la Province du Canada, et les
Reine et Parlement britannique Canadiens français deviennent minoritaires
au sein de cette institution politique.
Gouverneur général Même si la population du Haut-Canada
est inférieure en nombre à celle du Bas-
Conseil exécutif Conseil législatif
(8 membres) (24 membres)
Canada, les deux régions détienn ent le
même nombre de députés à la Chambre
d’assemblée, soit 42. Puisque des Canadiens
Haut-Canada Chambre d’assemblée Bas-Canada
(42 députés) (Assemblée législative) (42 députés)
anglais sont aussi élus dans le Bas-Canada,
comme dans les villes de Montréal, de
Trois-Rivières et de Québec ainsi que
Population dans les Cantons-de-l’Est, les députés
canadiens-anglais sont majoritaires dans
la nouvelle institution politique. En consé-
quence, l’influence politique des députés
La présence, à la Chambre d’assemblée, du même nombre de députés canadiens-français est réduite de façon
du Bas-Canada et du Haut-Canada est-elle avantageuse pour la significative dans les nouvelles institu-
population canadienne-française du Bas-Canada ?
tions politiques.
Influence politique
Pouvoir politique ou économique qui permet
à une personne ou à un groupe de personnes
d’orienter le cours des événements.
1.15 Le Parlement de la Province du Canada, à Kingston, au Haut-Canada.
Conseil exécutif Entre 1841 et 1866, le Parlement de la Province du Canada est déplacé à sept reprises dans
Institution politique chargée de mettre cinq villes différentes. Le Parlement s’installe tour à tour à Kingston, à Montréal, à Toronto,
en application les lois votées par le Parlement. à Québec et finalement à Bytown (Ottawa).
Conseil législatif
Institution politique chargée de gérer le budget ÉTABLIR DES LIENS
OI DE CAUSALITÉ.
Expliquez pour quelle raison le Parlement change
de la colonie et d’étudier les projets de loi d’emplacement dans la Province du Canada.
proposés par la Chambre d’assemblée.
CHRONOLOGIE
1780 1790 1800 1810

Des conseillers nommés

par le gouverneur
Malgré la recommandation du rap-
port Durham, le Royaume-Uni ne fait
pas en sorte que le Parlement de la
Province du Canada devienne un gou-
vernement responsable. Les membres
des conseils exécutif et législatif,
principalement issus de la bourgeoi-
sie d’affaires canadienne-anglaise,
sont encore nommés par le gouver-
neur général. La métropole garde
donc le plein contrôle du gouverne- 1.16 Le gouvernement de la Province du Canada siège à Québec de 1852 à 1854.
Les édifices du Parlement à Québec, artiste inconnu, 1850.
ment de la colonie.
1820 1830 1840 1850


1. L’Acte d’Union et la création de la Province du Canada
1 Selon ce qu’écrit lord Durham dans son rapport, d’où provient le mécontentement
de la population des colonies depuis 1791 ?
2 a) Reliez les solutions proposées par Durham aux types de problèmes de la colonie.
Problèmes Solutions
Assimiler les Canadiens français.
Augmenter l’immigration britannique.

Politique
Accorder un gouvernement responsable.
Créer une seule chambre d’assemblée

Ethnolinguistique pour les deux Canadas.
Faire de l’anglais la seule langue officielle

du Parlement.
b) Laquelle des solutions mentionnées en a) ne sera pas retenue par Londres

lors de l’adoption de l’Acte d’Union ?
3 Lisez les pages 32 et 36, puis indiquez les changements survenus DÉTERMINER DES
OI CHANGEMENTS ET
avec l’adoption de l’Acte d’Union en ce qui a trait : DES CONTINUITÉS.
a) aux territoires du Bas-Canada et du Haut-Canada ;

b) aux institutions politiques.
4 Qui sont-ils ? Habitants canadiens-français Bourgeoisie professionnelle

Bourgeoisie d’affaires Autochtones
a) Ils sont avocats, arpenteurs, notaires ou médecins.
b) Ils représentent environ 12 000 personnes

de la population de la Province du Canada.

c) La majorité vivent d’agriculture dans

les campagnes.
d) Ils contrôlent une large part de l’économie

de la colonie.
5 Cochez les caractéristiques selon qu’elles s’appliquent à la population du Haut-Canada

ou à celle du Bas-Canada.
Caractéristiques Haut-Canada Bas-Canada

a) En 1841, cette région est la moins peuplée.
b) Les habitants qui composent la majorité de la population sont appelés

« Canadiens français ».
c) La majorité de la population pratique la religion protestante.
d) Cette région compte environ 670 000 personnes en 1841.
e) La forte immigration explique l’augmentation de la population.
6 Complétez le schéma causes-conséquences portant sur les dettes DÉTERMINER DES CAUSES
OI ET DES CONSÉQUENCES.
publiques en vous référant à la page 35.
L’économie du Haut-Canada Le Haut-Canada Avec l’adoption de

se développe rapidement et la est lourdement en 1840,
construction d’infrastructures . les dettes publiques des deux
de transport comme Canadas sont fusionnées.
et
devient essentielle. La population du Bas-Canada
La population du doit
une partie de la dette

est en colère. du Haut-Canada.
7 Lisez la page 36 et répondez aux questions.
a) Le Haut-Canada et le Bas-Canada ont-ils le même

nombre de députés à la Chambre d’assemblée ? Oui. Non.
b) Quelle conséquence politique le nombre de députés a-t-il DÉTERMINER DES CAUSES

pour les Canadiens français ?

8 Complétez le tableau portant sur les caractéristiques de l’Acte OI ÉTABLIR DES FAITS.
constitutionnel et de l’Acte d’Union en vous référant aux pages 35 à 37.
Acte constitutionnel de 1791 à 1840 Acte d’Union de 1840 à 1867
Les deux régions forment deux colonies différentes. Les deux régions forment
Les deux régions sont appelées « Bas-Canada » et
.
« Haut-Canada ».
Les deux régions administratives sont appelées
.
La région la plus peuplée : Bas-Canada. La région la plus peuplée, en 1841 : .
La région majoritairement francophone : Bas-Canada. La région majoritairement francophone : .
Les langues officielles : l’anglais et le français. La langue officielle : .
Il y a deux chambres d’assemblée : une dans Il y a

le Haut-Canada et une dans le Bas-Canada.
dans la Province du Canada.
Les députés canadiens-français sont majoritaires Les députés canadiens-français sont

à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada.
à la Chambre d’assemblée de la Province du Canada.
Les membres des conseils exécutifs et législatifs En 1840, les membres des conseils exécutif et législatif sont nommés par
sont nommés par le gouverneur général.
.
9 Donnez une conséquence pour chacun des faits suivants.

a) Avec l’adoption de l’Acte d’Union, l’anglais devient la seule langue officielle.
b) Les membres des conseils exécutif et législatif de la Province du Canada sont nommés
par le gouverneur général.
10 Trouvez les mots correspondant aux définitions portant sur l’Acte d’Union et la création
de la Province du Canada, puis inscrivez-les dans la grille.
Vertical
1. Qualifie les tensions à l’origine des rébellions 10. Nom de la ville de York depuis 1834.
au Bas-Canada. 11. Dans son rapport, il recommande l’union
3. Nombreuses chez les Canadiens français, elles du Bas-Canada et du Haut-Canada.
entraînent l’augmentation de la population. 13. Politique qui vise à amener la population
4. Environ 12 000 d’entre eux vivent dans canadienne à adopter la langue, la culture
la Province du Canada. et les valeurs britanniques.
7. Capitale économique du Bas-Canada. 15. Religion pratiquée par la majorité
8. Langue officielle de la Province du Canada. des habitants du Haut-Canada.
9. Origine d’une partie des immigrants 16. Ils deviennent minoritaires sous l’Acte d’Union.
en provenance des îles Britanniques.

1
2
3 4
5 -
6
7 8
9
10 11
12
13
14
15 16
17
18 -
19
20
21
Horizontal
2. Elles sont unifiées sous l’Acte d’Union. 17. Sous ce gouvernement, les membres du Conseil
5. Région de la Province du Canada. exécutif sont choisis parmi le parti majoritaire
6. Conflits armés qui surviennent au à la Chambre d’assemblée, et sont responsables
Bas-Canada et au Haut-Canada de leurs actes devant celle-ci.
en 1837-1838. 18. Autre nom donné à la Province du Canada.
12. Profession de plusieurs bourgeois 19. Facteur d’accroissement de la population d’origine
canadiens-français. britannique.
14. Ils représentent environ le quart 20. Capitale de la Province du Canada.
de la population du Bas-Canada. 21. Descendants des colons établis en Nouvelle-France.

1.17 L’inauguration du Parlement à Montréal, en 1845. Sir Charles Metcalfe à l’ouverture du Parlement à Montréal, Andrew Morris, 1845.
2 L’obtention d’un
gouvernement responsable
L’Acte d’Union entre officiellement en vigueur le 10 février 1841. À la suite d’élec-

tions pour former le premier gouvernement de la Province du Canada, 84 députés
sont élus : 42 au Bas-Canada et 42 au Haut-Canada. De nouveaux groupes poli-
tiques se forment et nouent des alliances dans le but de mettre de l’avant les
projets qui leur tiennent à cœur.
Réformiste
Membre d’un groupe politique qui est en
Les différents groupes politiques

faveur du changement ou de la transformation
des institutions existantes.
Conservateur Les candidats à l’élection de la Chambre d’assemblée, qu’ils soient au Bas-
Membre d’un groupe politique qui est en
faveur de la conservation et de la protection Canada ou au Haut-Canada, appartiennent à deux groupes politiques opposés :
des institutions existantes. les réformistes et les conservateurs.
CHRONOLOGIE Février 1841 Entrée en 1845-1848 Publication de 1846 Arrivée du 1847 Aux élections,
vigueur officielle Histoire du Canada depuis sa gouverneur James les réformistes
de l’Acte d’Union. découverte jusqu’à nos jours. Bruce, comte d’Elgin. sont majoritaires.
1840 Acte d’Union.
1830 1835 1840 1845

Dans la Province du Canada, les réformistes défendent les valeurs libérales, Intérêt
comme la démocratie et les droits individuels. Les conservateurs défendent Ce qui est important pour une personne
ou un groupe de personnes.
plutôt les institutions et les valeurs traditionnelles, ainsi que les intérêts de
la bourgeoisie d’affaires.
L’alliance des réformistes

Au Bas-Canada, les députés canadiens-français sont en majorité réformistes. Ils
sont dirigés par Louis-Hippolyte La Fontaine, un homme politique très populaire
et apprécié par un grand nombre de ses concitoyens.
Pour avoir plus de poids à la Chambre d’assemblée de la Province du Canada,
les députés réformistes du Bas-Canada décident de s’associer aux députés réfor-
mistes du Haut-Canada, dirigés par Robert Baldwin. Les réformistes du Bas-
Canada et du Haut-Canada partagent des valeurs semblables et ils ont certains
intérêts en commun. En premier lieu, ils désirent obtenir un gouvernement
responsable.
Les députés réformistes du Haut-Canada et ceux du Bas-Canada défendent
également certains intérêts qui leur sont propres. Les réformistes du Bas-Canada 1.18 Louis-Hippolyte La Fontaine
(1807-1864). Député élu en 1830, il défend
désirent protéger l’identité et les droits de la population canadienne-française, d’abord les revendications du Parti patriote,
par exemple en rétablissant la place du français dans les institutions politiques mais déplore les rébellions de 1837-1838.
ou en modifiant la carte électorale pour que les Canadiens français ne soient pas Il devient ensuite le chef des députés
réformistes du Bas-Canada. Il souhaite
désavantagés par rapport aux Canadiens anglais. De leur côté, les réformistes du développer la Province du Canada tout en
Haut-Canada veulent faire adopter des projets de loi en matière d’économie. protégeant les droits des Canadiens français.
En s’alliant, les députés réformistes du Haut-Canada et ceux du Bas-Canada

s’engagent à appuyer les projets de loi des uns et des autres. Grâce à cette
Au Parlement de la Province du Canada à Kingston, le 13 septembre

1842, un député de Toronto demande à Louis-Hippolyte La Fontaine
de prononcer son discours en anglais. Voici sa réponse.
[…] quand même la connaissance de la langue anglaise me

serait aussi familière que celle de la langue française, je n’en
ferai pas moins mon premier discours dans la langue de mes

compatriotes canadiens-français, ne fût-ce que pour protester
solennellement contre cette cruelle injustice de cette partie
de l’Acte d’Union qui tend à proscrire la langue maternelle
d’une moitié de la population du Canada. Je le dois
à mes compatriotes ; je me le dois à moi-même.
Source : J. LACOURSIÈRE, Histoire populaire du Canada, 1841 à 1896, tome 3, Québec, 1.19 Robert Baldwin (1804-1858).
Les éditions du Septentrion, 1996, p. 17. Chef des députés réformistes du Haut-
Canada, Robert Baldwin est un avocat de
Toronto. Au cours de sa carrière politique,
DÉTERMINER DES CAUSES
Pourquoi Louis-Hippolyte La Fontaine refuse-t-il il milite activement pour la mise en place
de faire son discours en anglais ? d’un gouvernement responsable.
1849 Projet de loi sur l’indemnisation

des victimes des rébellions. 1852 Fondation de la première
Incendie du Parlement de Montréal. université francophone d’Amérique.
Retrait du droit de vote aux femmes.
1850 1855 1860 1865 1870

1.20 Les principaux groupes politiques dans la Province

du Canada, entre 1841 et 1850.
Que souhaitent-ils ?
• Ils souhaitent transformer les institutions politiques existantes,

notamment par l’obtention d’un gouvernement responsable.
• Ils défendent les intérêts de la bourgeoisie professionnelle, qui
Les réformistes
compte des Canadiens français et des Canadiens anglais.
• Ils défendent les droits des Canadiens français, particulièrement
la reconnaissance du français comme langue officielle.
• Ils souhaitent protéger et conserver les institutions existantes.
Les conservateurs
• Ils sont contre la mise en place d’un gouvernement responsable.
ou les tories du
Tory Party • Ils défendent les intérêts de la bourgeoisie d’affaires canadienne-
anglaise.
alliance politique, les réformistes deviennent majoritaires à la Chambre d’as-

semblée et peuvent faire adopter plusieurs projets de loi qui tiennent compte
de leurs intérêts.
Le premier gouvernement responsable

L’alliance réformiste de Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin vise à
obtenir un gouvernement responsable.
Dans un gouvernement responsable, le Conseil exécutif, formé du premier
ministre et de ses ministres, doit rendre des comptes au Parlement afin d’adopter
de nouvelles politiques et d’administrer le territoire. S’il perd la confiance du
Parlement, celui-ci peut l’obliger à démissionner. Les pouvoirs du gouverneur
sont également réduits. En pratique, le gouverneur ne devrait plus bloquer les
lois votées par le Parlement. Un gouvernement responsable accorde donc un
plus grand pouvoir aux députés élus et une plus grande autonomie à la colonie,
par rapport à la métropole.
Le gouvernement de La Fontaine et Baldwin

À partir des années 1840, en raison de l’adoption du libre-échange et pour
répondre aux pressions des réformistes, le Royaume-Uni décide d’accorder plus
d’autonomie à ses colonies d’Amérique du Nord. En 1846, un nouveau gouver-
neur, James Bruce, comte d’Elgin, est envoyé dans la Province du Canada afin
de mettre en place un gouvernement responsable. Le principe de la responsa-
bilité ministérielle est officiellement appliqué dans les institutions politiques
de la province en 1848. Ce sont alors les chefs du parti majoritaire à la Chambre
d’assemblée, et non le gouverneur, qui nomment les membres du Conseil exé-
cutif, qui dorénavant prend le nom de « cabinet des ministres ».
1830 1835 1840 1845

Puisqu’aux élections de 1847 les députés réformistes remportent la majorité des

sièges à la Chambre d’assemblée, c’est à leurs chefs, Louis-Hippolyte La Fontaine
et Robert Baldwin, que le gouverneur général Elgin confie la formation du premier
gouvernement responsable de la Province du Canada. Les 2 chefs réformistes
choisissent ensemble les 11 membres qui formeront le cabinet des ministres.
Louis-Hippolyte La Fontaine devient alors le premier ministre de la province, et
Robert Baldwin, le premier ministre associé.
L’adoption de nouvelles lois

En 1849, pour répondre à une demande des députés de la Chambre d’assem-
blée, le Parlement britannique accepte de rétablir l’usage du français au
Parlement de la Province du Canada. Les projets de loi peuvent donc être
débattus, votés et rédigés en anglais et en français.
1.21 La structure du gouvernement responsable en 1848.
Reine et Parlement britannique
Gouverneur général
Cabinet des ministres (Conseil exécutif) Conseil législatif

• Est dirigé par les chefs des partis majoritaires à la Chambre • Étudie les projets
d’assemblée (pour le Haut-Canada et le Bas-Canada), qui sont de loi de la Chambre
nommés premiers ministres. d’assemblée.
• Est formé de membres nommés par les premiers ministres,
surtout des députés.
• Propose des projets de loi à la Chambre d’assemblée.
• Met en application les lois votées par la Chambre d’assemblée.
• Administre le budget du gouvernement.
Chambre d’assemblée (Assemblée législative)

• Est formée de 84 députés (42 du Haut-Canada Population
et 42 du Bas-Canada).
• Propose et vote des projets de loi.
• Approuve les budgets présentés par le cabinet des ministres.
1.22 James Bruce, 8e comte

DÉTERMINER DES Comparez le schéma de la structure du gouvernement d’Elgin (1811-1863). Administrateur
OI CHANGEMENTS ET colonial britannique, il occupe le poste
DES CONTINUITÉS.
de 1840 avec celui de 1848. Indiquez un élément de de gouverneur général de la Province
continuité en lien avec la Chambre d’assemblée. du Canada de 1847 à 1854.

1850 1855 1860 1865 1870

Entre 1848 et 1851, les députés réformistes profitent de leur majorité à la

Chambre d’assemblée pour faire adopter une série de lois. On assiste à la
Rétrograde
Qui s’oppose au progrès, à l’avancement création d’un système d’éducation publique qui comprend des écoles protes-
des idées. tantes et des écoles catholiques gérées par le gouvernement.
Le gouvernement réformiste adopte
également quelques lois rétro-
grades, dont une loi électorale qui
prive les femmes et les Autochtones
de leur droit de vote, un droit qu’ils
détiennent p ourtant depuis l’Acte
constitutionnel de 1791.
La loi sur l’indemnisation des

victimes des rébellions
L’un des premiers projets de loi propo-
sés par les réformistes après l’obten-
tion du gouvernement responsable
provoque la colère des députés conser-
vateurs canadiens-anglais et d’une
grande partie de la population anglo-
phone. Il s’agit du projet de loi de 1849
sur l’indemnisation des victimes des
rébellions. Ce projet de loi vise à
dédommager les habitants du Bas-
Canada qui ont été victimes de pertes
matérielles causées par l’armée britan-
nique lors des rébellions de 1837-1838
en leur offrant, comme cela a déjà été
fait au Haut-Canada, une compensa-
tion financière.
Plusieurs députés conservateurs sont
en désaccord avec l’adoption de cette
loi qui, selon eux, récompenserait les

anciens rebelles. Ils réclament du gou-
verneur qu’il refuse d’approuver la loi.
Le gouverneur la sanctionne tout de
1.23 L’incendie du Parlement de Montréal, le 25 avril 1849. En lançant une brique
sur les brûleurs à gaz qui alimentent l’éclairage du Parlement, les émeutiers auraient causé
même, car il ne veut pas compro-
l’incendie. Le feu des édifices du Parlement de Montréal en 1849, Charles William Jefferys, vers 1925. mettre la légitimité du gouvernement
responsable. En effet, c’est un gouver-
Qui sont les responsables de l’incendie du Parlement
OI ÉTABLIR DES FAITS. nement responsable qui a proposé le
de Montréal ?
projet de loi, et ce projet de loi a été
Qu’est-ce qui a poussé ces gens à commettre
un acte d’une telle violence ? adopté par la majorité des députés de
la Chambre d’assemblée.
1830 1835 1840 1845

De violentes émeutes
De nombreuses et très violentes émeutes éclatent à Montréal à l’annonce de l’ap-
probation du projet de loi sur l’indemnisation des victimes des rébellions par le
gouverneur Elgin.
La violence culmine quand des centaines d’émeutiers envahissent le Parlement,
alors situé à Montréal. Armés de torches, ils mettent le feu à l’édifice, qui est
comp lètement détruit par les flammes. Malgré ces violences, la loi sur
l’indemnisation des victimes des rébellions est appliquée, et le gouvernement
responsable résiste à sa première crise. Mais les relations entre les réformistes
et les conservateurs s’en trouvent envenimées et l’hostilité entre ces deux
groupes mène à une ère d’instabilité politique au cours des années suivantes.
L’instabilité ministérielle
En 1851, Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin décident de quitter la
vie politique. Après leur départ, les députés réformistes sont de plus en plus Suffrage universel
Mode d’élection qui permet à tous les citoyens,
divisés. De nouveaux partis politiques voient le jour et de nouvelles alliances se et pas seulement aux propriétaires d’habitations
forment. ou de terres, d’exercer un droit de vote.
1.24 Les partis politiques de la Province du Canada vers 1860.
Bas-Canada Haut-Canada
Parti libéral-conservateur (Parti bleu) Parti Clear Grit (libéral)
• Chef : George-Étienne Cartier. • Chef : George Brown.
Partis majoritaires
• Composé d’anciens réformistes modérés canadiens-français • Composé d’anciens réformistes radicaux canadiens-anglais.
et de conservateurs canadiens-anglais. • Appuyé par les classes populaires et les agriculteurs
• Appuyé par l’Église catholique et une grande partie canadiens-anglais.
de la population du Bas-Canada. Positions politiques :
Positions politiques : • pour la représentation proportionnelle.
• contre la représentation proportionnelle. • pour un gouvernement plus démocratique (conseil législatif élu,
• pour la défense des intérêts de la bourgeoisie d’affaires suffrage universel) et la séparation de l’Église et de l’État.
canadienne et britannique et de l’Église catholique.
Parti rouge (libéral) Parti libéral-conservateur (tories)

• Chef : Antoine-Aimé Dorion. • Chef : John A. Macdonald.
• Composé de réformistes radicaux canadiens-français, • Composé d’anciens réformistes modérés canadiens-anglais
Partis minoritaires
nationalistes et anticléricaux. et de conservateurs attachés à la monarchie britannique.

• Appuyé par une partie de la population canadienne-française. • Appuyé par la bourgeoisie d’affaires canadienne-anglaise
Positions politiques : et britannique.
• contre la représentation proportionnelle. Positions politiques :
• pour la séparation de l’Église et de l’État ainsi que la liberté • pour la défense des intérêts de la bourgeoisie d’affaires
de religion, de pensée et de presse. canadienne-anglaise et britannique.
• pour un gouvernement plus démocratique (suffrage universel, • pour la représentation proportionnelle.
conseil législatif élu, vote secret).

1850 1855 1860 1865 1870

La représentation proportionnelle
1.25 La population du Haut-Canada et du
Bas-Canada, au milieu du 19e siècle. Les nouvelles alliances politiques sont fragiles, car les partis ont
des positions politiques différentes. L’un des principaux sujets
Population de la Province du Canada d’affrontement concerne la représentation proportionnelle,
aussi appelée rep by pop (representation by population).
Année Haut-Canada Bas-Canada
1841 456 000 650 000
Or, depuis 1850, la population du Haut-Canada dépasse celle du
Bas-Canada, principalement en raison de l’immigration en pro-
1851 952 000 890 000 venance des îles Britanniques. Les députés du Haut-Canada ne
1861 1 396 000 1 112 000 s’opposaient pas à ce qu’il y ait un nombre égal de députés
lorsque la population qu’ils représentaient était moins nom-
Source : Statistique Canada, [En ligne]. (Consulté le 13 décembre
2016.) breuse ; or ils réclament maintenant un plus grand nombre de
sièges à la Chambre d’assemblée.
La plupart des députés canadiens-français, qu’ils soient du Parti rouge ou du
Parti bleu, s’opposent à la représentation proportionnelle. Ils refusent que le
nombre de députés, donc leur influence, soit réduit à la Chambre d’assemblée.
Ils craignent de ne pas être en mesure de protéger efficacement les droits des
Représentation proportionnelle
Système électoral où chaque région d’un État Canadiens français s’ils deviennent minoritaires.
fait élire un nombre de députés proportionnel
à sa population.
La succession des gouvernements
Gouvernement de coalition
Alliance de plusieurs partis en vue de former Cette période est marquée par une grande instabilité politique au Parlement
le gouvernement. de la Province du Canada. Alors que les libéraux du parti Clear Grit sont majo-
ritaires au Haut-Canada, leurs principaux alliés au Bas-Canada, les libéraux
du Parti rouge, sont minoritaires au Bas-Canada.
À l’inverse, les libéraux-conservateurs sont minoritaires au Haut-Canada, mais
ils détiennent la majorité des sièges au Bas-Canada, sous la bannière du Parti
bleu. Cette situation rend très difficile, voire impossible, la création de gouver-
nements stables. De plus, les alliances qui se forment sont fragiles et de courte
durée. Ainsi, entre 1854 et 1863, pas moins de 10 gouvernements de coalition
se succèdent au Parlement.
Discours de George Brown sur l’instabilité politique, 1864.
Nous avons deux races, deux langues, deux systèmes

de croyances religieuses, deux systèmes partout ailleurs,
si bien qu’il est devenu presque impossible aux parlementaires
des deux camps de faire partie d’un même gouvernement
sans sacrifier leurs principes. Les difficultés ne font que
1.26 George Brown (1818-1880). s’aggraver chaque année.
Journaliste et député réformiste, George
Brown est à la tête du parti Clear Grit.
Il milite activement pour la représentation
OI ET DES CONSÉQUENCES. Selon George Brown, quelle est la cause
proportionnelle. de l’instabilité ministérielle ?
1830 1835 1840 1845

1.27 L’Université Laval, au début du 20e siècle. L’Université Laval, la première université
francophone d’Amérique, est fondée à Québec en 1852. Elle permet aux Canadiens français d’avoir
accès à un enseignement supérieur dans leur langue maternelle.

1850 1855 1860 1865 1870


2. L’obtention d’un gouvernement responsable
1 a) Quels députés sont en faveur de la mise en place d’un gouvernement responsable ?
b) Quels députés sont contre la mise en place d’un gouvernement responsable ?
2 Les chefs réformistes Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin décident de créer

une alliance entre les partis réformistes du Bas-Canada et du Haut-Canada pour avoir
plus de poids à la Chambre d’assemblée et pour faire valoir leurs intérêts.
a) Nommez trois avantages de cette décision pour les réformistes canadiens-français.
b) Nommez deux avantages de cette décision pour les réformistes canadiens-anglais.
c) Quel engagement les députés réformistes prennent-ils en s’alliant ?
3 Que suis-je ?
a) Idéologie politique et économique selon laquelle les

individus sont libres et égaux selon la nature et en droits.
b) Principe selon lequel les ministres sont responsables de leurs actes devant la Chambre
d’assemblée, qui peut leur retirer sa confiance et les obliger à démissionner.
4 Qui sont les deux chefs réformistes qui ont formé le premier gouvernement responsable
dans la Province du Canada, en 1848 ?
5 Avant 1848, c’est le gouverneur général qui nomme les membres du Conseil exécutif.
Après 1848, qui nomme les membres du cabinet des ministres ?
6 Qu’est-ce qui risque d’arriver aux membres du Conseil exécutif (cabinet des ministres)
s’ils perdent la confiance de la Chambre d’assemblée ?

7 Parmi les énoncés suivants, encerclez ceux qui représentent des éléments de changement
dans le système politique à la suite de l’adoption de la responsabilité ministérielle.
a) Le gouverneur ne s’oppose plus aux lois b) Les députés de la Chambre d’assemblée sont élus
votées par la Chambre d’assemblée. par le peuple.
c) Le Conseil exécutif est formé de membres d) La Chambre d’assemblée est formée de 84 députés
nommés par les premiers ministres. (42 du Haut-Canada et 42 du Bas-Canada).
e) Le gouverneur général nomme les membres

du Conseil législatif.
8 Complétez le schéma du système politique de la Province du Canada de 1848 à 1867

en plaçant des flèches aux endroits appropriés.
Le système politique de la Province du Canada
Gouvernement non responsable Gouvernement responsable

de 1840 à 1848 de 1848 à 1867
Gouverneur général nommé par la reine Gouverneur général nommé par la reine
Conseil exécutif Conseil législatif Conseil exécutif Conseil législatif
Chambre d’assemblée Chambre d’assemblée
42 députés 42 députés 42 députés 42 députés

Population du Population du Population du Population du

Haut-Canada Bas-Canada Haut-Canada Bas-Canada
9 Observez le schéma du numéro précédent et répondez aux questions.

a) Expliquez ce qu’est un gouvernement responsable.
b) Précisez les éléments de changement dans les pouvoirs DÉTERMINER DES

OI CHANGEMENTS ET
d’un gouvernement responsable. DES CONTINUITÉS.

10 Répondez aux questions portant sur le gouvernement responsable de la Province du Canada.
a) Qui nomme le gouverneur général ?
b) Qui nomme les membres de la Chambre d’assemblée ?
c) Qui nomme les membres du Conseil législatif ?
d) D’où proviennent les membres du Conseil exécutif et qui les nomme ?
e) Quel est le rôle de la Chambre d’assemblée ?
f) Quel est le rôle du Conseil exécutif ?
g) Quel est le rôle du Conseil législatif ?
h) Selon vous, qui détient réellement le pouvoir politique ?
i) Selon vous, le système politique est-il plus démocratique qu’auparavant ? Pourquoi ?

11 En 1849, des Canadiens anglais réclament l’abolition de la loi votée à l’Assemblée sur
l’indemnisation des personnes qui ont subi des pertes matérielles lors des rébellions
de 1837-1838 . Quel geste pose le gouverneur général Elgin en réponse à leurs protestations ?
12 Nommez deux autres lois votées par le premier gouvernement responsable réformiste
entre 1848 et 1851.

13 Donnez un titre à chacun des documents. OI ÉTABLIR DES FAITS.
Document A Document B
Chambre d’assemblée de la Province du Canada

Haut-Canada Bas-Canada
Réformistes canadiens- Réformistes canadiens-
anglais français
Chef : Robert Baldwin Chef : Louis-Hippolyte
La Fontaine
Conservateurs canadiens- Conservateurs canadiens-
anglais (tories) français
Source : The Illustrated London News, 1849.
Document C Document D
« [Lord Elgin] […] déclare à la Chambre : “ Toujours « Au cours de la session parlementaire de […],
disposé à écouter les avis du Parlement, je prendrai le nouveau gouvernement réformiste fait voter
sans retard les mesures pour former un nouveau une loi qui annule le droit de vote des femmes,
Conseil exécutif ”. Baldwin et La Fontaine sont que la constitution de 1791 leur avait pourtant
invités à former le nouveau cabinet. » accordé. »
Source : J. LACOURSIÈRE, J. PROVENCHER et D. VAUGEOIS, Canada- Source : M. ROY et D. ROY, Je me souviens, Saint-Laurent, ERPI, 1995,
Québec, 1534-2010, Québec, Les éditions du Septentrion, 2011, p. 273. p. 273.
Document E Document F
« Si l’on estime exactement la population du « […] je ne connais rien dans l’histoire d’aussi
Haut-Canada à 400 000 âmes, les Anglais du abominable que de s’adresser à ceux qui ont pris
Bas-Canada à 150 000 et les Français à 450 000, les armes pour la défense de leur pays, et parmi
l’union des deux provinces ne donnerait pas lesquels un grand nombre ont perdu leurs
seulement une majorité nettement anglaise, proches comme leurs plus chers parents et amis,
mais une majorité accrue annuellement par une pour récompenser ceux qui ont été la cause de
immigration anglaise ; et je ne doute guère que meurtres et de l’effusion de sang pour tout le
les Français, une fois placés en minorité par suite pays ! […] Admettre le fait qu’il faille payer ceux
du cours naturel des événements abandonne- qui ont pris les armes ou qui se sont engagés
raient leurs vaines espérances de nationalité. » dans une rébellion, ce serait de fait inviter
Source : Lord DURHAM, Rapport sur les affaires de l’Amérique ouvertement à la révolte. »
du Nord britannique, 1839.
Source : George SHERWOOD, représentant de Brockville, 1849.

14 À l’aide du document 1.24, complétez le tableau portant sur OI ÉTABLIR DES FAITS.
les partis politiques de la Province du Canada vers 1860.
Ce sont des réformistes modérés. Ils défendent les intérêts Ce sont des réformistes radicaux. Ils réclament le suffrage
de la bourgeoisie d’affaires canadienne et britannique. universel et la séparation de l’Église et de l’État. Ils sont contre
l’Acte d’Union.
Parti minoritaire au Haut-Canada : Parti majoritaire au Haut-Canada :
Chef : Chef :
la représentation proportionnelle. la représentation proportionnelle.

Parti majoritaire au Bas-Canada : Parti minoritaire au Bas-Canada :
Chef : Chef :
la représentation proportionnelle. la représentation proportionnelle.
15 Complétez le texte portant sur le système politique de la Province du Canada à l’aide

des mots de l’encadré.
libéraux politique majoritaires projets de loi instabilité conservateurs poids

Province du Canada Chambre d’assemblée modérés gouvernements députés majorité
« Parti bleu » Bas-Canada réformistes « parti Clear Grit » radicaux Haut-Canada
Pour avoir plus de à la Chambre d’assemblée de la ,

les réformistes du Bas-Canada s’associent aux députés réformistes du
. Grâce à cette alliance politique, les deviennent
à la Chambre d’assemblée. Or, à partir de 1851, les réformistes se divisent entre

et . Les modérés s’allient aux
et les radicaux aux .
Cette situation crée une grande politique au Parlement de la Province du Canada,

car ni les conservateurs, ni les libéraux ne peuvent obtenir la majorité à la .
Le parti conservateur (appelé ) est majoritaire au
tandis que le parti libéral (appelé ) est majoritaire au Haut-Canada. Comme
la est nécessaire à l’adoption de nouveaux ,
le gouvernement est dans une impasse . Ainsi, de 1854 à 1863, pas moins
de 10 de coalition se succèdent au Parlement.

16 Indiquez à quel parti politique les groupes suivants donnent leur appui : le Parti bleu,
le Parti libéral-conservateur, le Parti rouge ou le parti Clear Grit ?
a) Les classes populaires et les agriculteurs canadiens-anglais

du Haut-Canada.
b) Les réformistes radicaux canadiens-français du Bas-Canada.
c) Une partie de la population canadienne-française

du Bas-Canada.
d) La bourgeoisie d’affaires canadienne-anglaise et britannique
du Haut-Canada.
e) Le clergé ultramontain et une grande partie de la population
canadienne-française.
f) Des Canadiens anglais du Haut-Canada attachés
à la monarchie britannique.
g) Les conservateurs canadiens-anglais du Bas-Canada.
h) Les réformistes radicaux canadiens-anglais du Haut-Canada.
17 Observez le tableau et répondez aux questions.
ÉTABLIR
a) Que pouvez-vous affirmer au sujet OI DES FAITS.
Population de la Province du Canada
de la population à partir de 1851 ?
Année Haut-Canada Bas-Canada
1841 456 000 650 000
1851 952 000 890 000
1861 1 396 000 1 112 000
b) Quelle expression utilisée par les députés canadiens- Source : Statistique Canada [En ligne].
anglais signifie « représentation proportionnelle » ? (Consulté le 13 décembre 2016.)
c) Quelle est la demande des députés canadiens-anglais du parti Clear Grit ?
d) Quels partis sont contre une représentation proportionnelle ? Expliquez pourquoi.

1.28 Des fidèles catholiques pendant une procession pour la Fête-Dieu, à Montréal. La place d’Armes et la cathédrale pendant le défilé de la Fête-Dieu,
Montréal, Philip John Bainbridge, 1840.
OI ÉTABLIR DES FAITS. Quels éléments de cette œuvre témoignent de l’importance de l’Église dans la société ?
3 L’influence grandissante
de l’Église catholique
À partir des années 1840, l’influence et le pouvoir de l’Église catholique s’ac-
croissent au Bas-Canada. L’Église, qui véhicule des valeurs conservatrices,
entend jouer un rôle dominant dans la société, y compris sur le plan politique.
Parmi la population, certaines personnes, attachées à des valeurs plus libérales,
s’opposent à cette situation et refusent que le clergé joue un rôle dans les
affaires de l’État.
L’Église catholique et le pouvoir politique

Depuis l’Acte de Québec, en 1774, le clergé catholique s’est allié au gouvernement
colonial britannique afin de maintenir certains de ses privilèges. L’Église catho-
lique a fait preuve d’une grande loyauté envers le gouvernement britannique,
par exemple lors de la guerre de 1812 contre les États-Unis, ou encore pendant
les rébellions de 1837-1838, alors qu’elle a incité la population à demeurer fidèle
Loyauté
Fait de rester fidèle, loyal, à une cause, au pouvoir en place. Cette attitude lui permet d’obtenir des privilèges semblables
à une personne ou à une autorité. à ceux du clergé anglican.
CHRONOLOGIE 1845-1848 Publication de 1847 Fondation du journal

1840 Acte d’Union. 1844 Fondation de Histoire du Canada depuis sa L’Avenir défendant
Nomination de Mgr Ignace Bourget, l’Institut canadien découverte jusqu’à nos jours. des idées libérales.
évêque de Montréal. de Montréal.
1830 1835 1840 1845

Le Royaume-Uni autorise le clergé catholique à nommer lui-même de nouveaux

évêques, à former de nouvelles communautés religieuses, à créer des paroisses
et à poursuivre son encadrement de la vie sociale et religieuse de la société
canadienne-française. L’influence et le pouvoir de l’Église catholique dans la
société augmentent de façon importante.
La montée de l’ultramontanisme
Au début des années 1840, certains membres influents du clergé catho
lique s’opposent de plus en plus ouvertement aux idées libérales. Le nouvel
évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, est à la tête d’un mouvement reli-
gieux qui prône la supériorité de l’Église sur l’État et qui souhaite établir la
domination de l’Église catholique sur l’État : l’ultramontanisme. Ultramontanisme
Courant de pensée d’origine européenne qui
Pendant plus de 30 ans, Mgr Bourget tente de renforcer l’influence de l’Église dans défend l’autorité absolue du pape et du clergé
tous les domaines de la société, spécialement en politique et en éducation. catholique.
1.29 La cathédrale Marie-Reine-du-Monde, au début du 20e siècle. Construite

à la demande de Mgr Bourget dans les années 1870, dans le quartier protestant de Montréal, 1.30 Mgr Ignace Bourget (1799-1885).
la cathédrale Marie-Reine-du-Monde est une réplique à plus petite échelle de la basilique Nommé évêque de Montréal en 1840,
Saint-Pierre de Rome. Mgr Bourget, un ultramontain convaincu,
joue un rôle de premier plan dans l’Église
1. Quel courant de pensée amène la construction catholique au 19e siècle. Au cours de
de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde ? son mandat, qui dure plus de 30 ans,
il développe de façon importante son
2. Quel est le lien entre ce courant de pensée diocèse tout en s’opposant énergiquement
et l’emplacement de la cathédrale ? aux idées libérales.
1848 Création du Parti rouge 1849 Incendie du Parlement 1852 Fondation de

défendant des idées libérales. de Montréal. la première université
Application du principe de Retrait du droit de vote francophone d’Amérique.
responsabilité ministérielle. aux femmes.
1850 1855 1860 1865 1870

L’influence politique des ultramontains

À cette époque, en raison de l’établissement d’un gouvernement responsable,
le pouvoir du gouverneur diminue et celui des députés augmente. Pour maintenir
son influence politique, l’Église catholique commence donc à tisser des liens
plus serrés avec les députés.
Le clergé ultramontain, et en particulier l’évêque montréalais Mgr Bourget, appuie
officiellement les députés réformistes canadiens-français de la Chambre d’as-
semblée. L’Église incite fortement les catholiques à voter pour les candidats
qu’elle appuie aux élections. En contrepartie, les députés réformistes font adop-
ter des lois qui transforment plusieurs institutions laïques en institutions
confessionnelles, gérées par le clergé catholique ou protestant.
Ainsi, des écoles, des hôpitaux et des orphelinats francophones, par exemple,
seront sous la responsabilité du clergé catholique tandis que les institutions
anglophones seront réservées aux protestants. C’est le dualisme confessionnel
des institutions sociales.
Laïque
Qui n’appartient pas au clergé L’arrivée de nouvelles communautés religieuses
ni à une religion.
Confessionnel Au début des années 1840, le gouvernement donne son accord à Mgr Bourget
Qui est lié à une religion. pour qu’il établisse sur son territoire plusieurs communautés religieuses catho-
Dualisme liques venues de France. De plus, Mgr Bourget fonde quatre nouvelles commu-
Coexistence de deux éléments différents. nautés religieuses féminines à Montréal.
1.31 Les Sœurs de Sainte-Anne. 1.32 Les Dames du Sacré-Cœur. 1.33 Les Sœurs de Miséricorde.
Cette congrégation s’occupe de Ces religieuses s’occupent de l’éducation Cette congrégation prend soin des enfants
l’éducation des filles des campagnes. des jeunes filles. Les Dames du Sacré-Cœur (Les Écores), abandonnés et des femmes enceintes non
Les filles de Sainte-Anne, James Duncan, 1853. James Duncan, 1853. mariées. Les Sœurs de Miséricorde, James Duncan, 1853.
OI ÉTABLIR DES FAITS. À quoi reconnaît-on les religieuses sur ces illustrations ?

1830 1835 1840 1845

Les membres de ces communautés religieuses mettent sur pied ou gèrent un

grand nombre d’institutions sociales au Bas-Canada. Ils fondent, par exemple,
des écoles, des hôpitaux, des orphelinats, et des organismes de charité qui
viennent en aide aux plus démunis.
Les communautés religieuses sont soutenues dans leurs tâches par les femmes
de la bourgeoisie. Ainsi, des épouses de médecins, d’avocats et de notaires font
du bénévolat et organisent des événements pour recueillir des fonds nécessaires
au fonctionnement de ces institutions.
D’autres membres de communautés religieuses prennent en charge des paroisses
où ils deviennent curés. Ce sont eux, par exemple, qui célèbrent les messes, les
baptêmes et les mariages.
1.34 Des communautés religieuses établies entre 1840 et 1864.
Communautés religieuses Principaux secteurs d’activité
Communautés religieuses venues d’Europe
Les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée (1841). • L’évangélisation des peuples autochtones.
• L’éducation des garçons.
• La prise en charge de paroisses.
La Compagnie de Jésus (les Jésuites) (1842). • L’éducation des garçons.

• L’évangélisation des peuples autochtones.
Les Dames du Sacré-Cœur (1842). • L’éducation des filles.
Les Pères, les Frères, les Sœurs de Sainte-Croix (1847). • L’éducation des filles et des garçons.
Les Clercs de Saint-Viateur (1847). • L’éducation des garçons, à la campagne plus particulièrement.
Les Frères de la Charité (1864). • L’aide aux démunis, aux délinquants, aux orphelins, aux personnes âgées
et aux handicapés physiques et intellectuels.
Communautés religieuses fondées par Mgr Bourget

Les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (1843). • L’éducation des filles.
Les Sœurs de la Providence (1843). • L’aide aux démunis, aux orphelins, aux personnes âgées, aux malades,
aux handicapés physiques et intellectuels et aux prisonniers.
Les Sœurs de Miséricorde (1848). • L’aide aux enfants abandonnés et aux femmes enceintes qui ne sont
pas mariées.
Les Sœurs de Sainte-Anne (1850). • L’éducation des filles de la campagne.

• Les soins aux malades et l’aide aux démunis.
OI ÉTABLIR DES FAITS. Quel secteur d’activité occupe le plus grand nombre de communautés religieuses ?

1850 1855 1860 1865 1870

Premières Nations
Au Canada, ensemble des peuples autochtones,
en excluant les Inuits et les Métis. Les membres
des Premières Nations sont aussi parfois appelés
« Amérindiens ».
Métis
Nation d’origine autochtone et européenne.
Il s’agit de l’un des trois peuples autochtones
du Canada.
Confrérie
Association de laïcs, sous la supervision
d’un religieux, vouée, par exemple,
à l’entraide et à la pratique de la religion.
Le rapport de la commission
Bagot, en 1844
Au 19e siècle, l’un des objectifs
des autorités coloniales est
l’assimilation des Autochtones
à la population d’origine
européenne.
1.35 Un père oblat pendant la messe parmi les Autochtones. La messe sur l’île du Chef,
Après avoir étudié la situation Lac Temiskaming, père Charles Marie Alfred Paradis, 1887.
des Autochtones dans la Quels éléments permettent de savoir qu’il s’agit bien
province, la commission d’Autochtones ?
Bagot, mise sur pied par
Charles Bagot, gouverneur
général de l’Amérique du Enfin, comme chez les membres des églises protestantes, certains membres de
Nord britannique, dépose un communautés religieuses catholiques sont envoyés comme missionnaires auprès
rapport en 1844. Le rapport des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Ces missions catholiques et
recommande que des protestantes visent à amener les peuples autochtones à adopter la religion
pensionnats soient créés chrétienne ainsi qu’à abandonner leur mode de vie traditionnel pour se séden-
par le gouvernement et tariser et se tourner vers un mode de vie occidental.
administrés par des
communautés religieuses. La montée de la ferveur religieuse dans la population
Dans son rapport, la Le clergé ultramontain demande aux catholiques de pratiquer assidûment leur
commission Bagot considère religion, en les invitant à assister massivement aux messes, en faisant leurs
que le meilleur moyen prières quotidiennes, en respectant les jours de jeûne ou encore en se confes-
d’assimiler les Autochtones sant régulièrement, par exemple. Il condamne la plupart des activités sociales
est l’éducation des jeunes comme les sorties au théâtre ou dans les bals, car celles-ci sont jugées immo-
dans des pensionnats situés rales. Il encourage plutôt les gens à s’engager dans des confréries supervisées
loin de leur famille. par l’Église, comme la confrérie du Sacré-Cœur, la confrérie de la Sainte-Famille
ou celle du Saint-Scapulaire.

1830 1835 1840 1845

Le clergé ultramontain intensifie également les grandes processions religieuses Procession

et les pèlerinages. La ferveur religieuse augmente tandis que des religieux par- Cérémonie religieuse pendant laquelle
un groupe de personnes défilent en priant
courent les villes et les campagnes afin de raviver la foi de la population à l’aide et en transportant des objets religieux.
de sermons, mais aussi au moyen de différentes cérémonies religieuses qui Nationalisme de survivance
suscitent l’enthousiasme des foules. Nationalisme basé sur la sauvegarde
des caractéristiques propres à une nation,
comme la langue et la religion.
La transmission des valeurs
conservatrices
Le clergé ultramontain véhicule des
valeurs conservatrices. Par exemple, il
remet en question la place des femmes
dans la sphère publique, et s’oppose en
particulier au droit de vote des femmes.
Il fait la promotion d’un mode de vie
traditionnel basé sur l’agriculture et la
famille, le respect de l’autorité et l’obéis-
sance à Dieu.
Il y a d’importantes différences entre les
valeurs conservatrices véhiculées par
l’Église catholique et les valeurs libé-
rales. Aux yeux de Mgr Bourget et des
ultramontains, le libéralisme représente
une menace pour la société canadienne-
française et pour l’Église.
Le nationalisme vu par le clergé

ultramontain
Pour le clergé ultramontain, la religion
catholique est l’un des éléments centraux
de l’identité canadienne-française. Selon
l’Église, la nation canadienne-française
se définit par le fait qu’elle est catho-

lique, qu’elle parle français et qu’elle par-
tage des coutumes et des valeurs com-
munes. De plus, pour le clergé catholique,
la nation canadienne-française est mena-
cée par les volontés d’assimilation der-
rière l’Acte d’Union. Il considère donc qu’il
est essentiel de la défendre. En mettant
de l’avant la sauvegarde de l’identité 1.36 La fête de la Saint-Jean-Baptiste. Au 19e siècle, la Saint-Jean-Baptiste, la fête
canadienne-française, l’Église propose un nationale des Canadiens français, est également une fête religieuse très importante à laquelle
nouveau type de nationalisme : le natio- l’Église participe activement. La grande fête nationale des 24 et 25 juin 1874, à Montréal, la procession passant dans
la rue Saint-Jacques, Henry Sandham, 1874.
nalisme de survivance.

1850 1855 1860 1865 1870

L’opposition à l’influence politique

des ultramontains
Même si les valeurs des ultramontains rallient une grande partie des Canadiens
français, des personnes les remettent en question. Un mouvement qui s’oppose
à l’influence de l’Église catholique dans la sphère publique, en particulier à
son influence politique, émerge parmi les intellectuels canadiens-français :
l’anticléricalisme.
L’Institut canadien de Montréal et l’anticléricalisme

En 1844, un groupe de jeunes intellectuels issus de la bourgeoisie profession-
nelle canadienne-française montréalaise fonde l’Institut canadien de Montréal.
Il s’agit d’un lieu de débats qui rassemble toutes les personnes qui le désirent,
catholiques et protestants confondus. On y donne des conférences sur des sujets
scientifiques, politiques, littéraires ou philosophiques.
La bibliothèque de l’Institut canadien renferme une importante collection de
livres scientifiques, juridiques et littéraires mise à la disposition des membres.
Plusieurs de ces ouvrages scandalisent le clergé par les idées qu’ils véhiculent.
Ils sont mis à l’index par l’Église.
Intellectuel
Personne qui a une profession ou des activités
qui reposent sur la pensée, la réflexion.
Anticléricalisme
Mouvement de pensée qui rejette l’influence
et l’intervention du clergé dans la vie publique.
1.37 L’Institut canadien de Québec. Des membres de l’Institut canadien forment
Index des groupes dans des villes comme Montréal, Trois-Rivières ou Québec. Dans la ville de Québec,
Liste de livres dont la lecture est interdite les rencontres ont lieu au Parlement de Québec. Parlement de Québec, Augustus Kollner, 1848.
par l’Église catholique.

1830 1835 1840 1845

Des membres de l’Institut canadien de Montréal s’opposent à l’influence de

l’Église sur la société et sur l’État : ce sont de fervents défenseurs des idées libé-
rales et de l’anticléricalisme. En 1847, pour faire la promotion de leurs idées, les
membres de l’Institut canadien de Montréal fondent le journal L’ Avenir. L’année
suivante, certains de ses membres participent à la création du Parti rouge, un
parti politique canadien-français qui défend des idées politiques libérales
radicales et qui s’oppose aux réformistes modérés comme Louis-Hippolyte
La Fontaine. Le Parti rouge dénonce aussi l’influence grandissante de l’Église
sur le gouvernement.
La réaction de Mgr Bourget

Les activités de l’Institut canadien de Montréal déplaisent grandement au clergé
ultramontain. Mgr Bourget les critique avec acharnement, car selon lui elles
menacent la foi des catholiques. Il déconseille fortement aux catholiques de
fréquenter l’Institut et en particulier sa bibliothèque.
En 1858, face aux pressions de l’évêque, l’Institut canadien de Montréal perd
138 membres, soit environ le cinquième de ses membres. Une dizaine d’années
plus tard, Mgr Bourget interdit formellement aux catholiques d’en être membres,
sans quoi ils seront excommuniés. Il s’agit d’une punition terrible, car même
s’ils sont opposés aux idées ultramontaines, de nombreux membres de l’Institut
canadien de Montréal sont des catholiques très attachés à leur religion.
Conséquemment, l’Institut canadien de Montréal trouve de moins en moins
d’appui au sein de la population canadienne-française. Il ferme ses portes en
1880. Une dizaine d’autres instituts canadiens, plus modérés et approuvés par
le clergé, sont fondés à travers le Bas-Canada.
Vers la fin du 19e siècle, dans la société canadienne-française, l’anticléricalisme
a presque complètement disparu, écrasé par les pressions de ses opposants Modéré
Qui est favorable aux idéologies ou aux solutions
ultramontains. L’Église catholique est alors très puissante : elle est présente qui ne sont pas extrêmes ni radicales.
dans tous les domaines de la vie de la province, tant dans les institutions poli-
Excommunier
tiques, économiques, sociales que culturelles. Cette forte présence de l’Église Exclure, bannir une personne de la communauté
dans toutes les sphères de la société va durer jusqu’au milieu du 20e siècle. catholique.

1850 1855 1860 1865 1870


3. L’influence grandissante de l’Église catholique
1 Complétez le schéma causes-conséquences portant sur l’influence DÉTERMINER DES CAUSES

de l’Église catholique en vous référant aux pages 56 à 59.
Comportement de l’Église catholique Privilèges accordés à l’Église catholique

par le Royaume-Uni à partir de 1839
Depuis l’Acte de Québec, l’Église
catholique démontre une grande
envers
le gouvernement britannique.
Essor de l’Église catholique

Augmentation de son
et de son
Communautés religieuses féminines
dans la société. fondées par Mgr Bourget
Courant de pensée
2 Quels rôles jouent les femmes de la bourgeoisie dans les communautés religieuses ?
3 Indiquez, à l’aide d’un crochet, si les énoncés sont vrais ou faux.
Énoncés Vrai Faux

a) L’ultramontanisme prône la supériorité de l’État sur l’Église.
b) L’Église incite les catholiques à voter pour les candidats politiques qu’elle appuie aux élections.
c) La cathédrale Marie-Reine-du-Monde est une réplique de la basilique Saint-Pierre de Rome.
d) Les communautés religieuses fondent plusieurs universités, collèges, écoles et hôpitaux.
e) La communauté religieuse des Frères de la Charité a pour mission l’évangélisation des peuples
autochtones.
f) Les activités sociales, comme les sorties au théâtre ou les bals, sont jugées immorales par
l’Église catholique.
g) L’Église catholique véhicule des valeurs libérales.

4 a) Quelles sont les caractéristiques de la nation canadienne-française selon l’Église ?
b) D’où provient la menace à l’existence de la nation canadienne-française selon l’Église ?
c) Quelle est la position du clergé catholique face à cette menace ? Pourquoi ?
5 Lisez les pages 57 à 63, puis complétez le tableau portant OI ÉTABLIR DES FAITS.
sur les courants de pensée au début des années 1840.
Courant de pensée Anticléricalisme
Courant de pensée d’origine européenne

qui défend l’autorité absolue du pape
Définition et du clergé catholique.
Valeurs défendues
Intellectuels canadiens-français
Acteurs influents
Églises, communautés religieuses, écoles,

Institutions
hôpitaux, orphelinats, organismes de charité

Groupe politique
associé
6 Quelle est la particularité de la bibliothèque de l’Institut canadien de Montréal ?
7 Expliquez les raisons qui ont mené à la fermeture de l’Institut canadien de Montréal.

1.38 La ville de Montréal au milieu du 19e siècle. Dans les années 1840, des milliers d’immigrants, en particulier des Irlandais,
s’établissent à Montréal. Grande rue Saint-Jacques, Montréal, John Murray, 1843.
4 Les mouvements
de population
Depuis 1815, une importante immigration en provenance de l’Europe contribue
à l’augmentation rapide de la population dans la colonie. La grande majorité
des immigrants choisissent de s’établir au Haut-Canada. Vers 1850, la population
de cette région est plus nombreuse que celle du Bas-Canada. Toutefois, même
si seulement 10 % à 15 % des immigrants choisissent de s’établir au Bas-Canada,

leur arrivée modifie de façon importante la composition de la population de
ce territoire.
L’immigration transatlantique
L’immigration vers la Province du Canada augmente de façon importante entre
1830 et 1870. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers d’immigrants
débarquent au port de Québec avant de partir s’établir ailleurs en Amérique
du Nord. Parmi tous ces gens qui traversent l’océan Atlantique, un million de
personnes s’installent dans la colonie au cours de cette période. Ils viennent
CHRONOLOGIE 1845-1849 Immigration Grande Famine

irlandaise massive. en Irlande.
1848 Retrait du droit
de vote aux femmes.
1830 1835 1840 1845

Ba ie
d ’Hu d son Îles
Brit anniques
Provi n ce
d u Ca n a d a
Légende
OCÉAN Province du Canada
(Canada-Uni)
AT L A N T I Q U E
Îles Britanniques
Irlande
Écosse
Angleterre
0 1000 km Pays de Galles
CONCEPT
1.39 Le déplacement de population des îles Britanniques vers la Province Migration

du Canada. Déplacement d’une population d’une région
vers une autre.
principalement des îles Britanniques,

mais quelques immigrants allemands
s’établissent aussi dans la Province du
Canada à cette époque, la plupart d’entre
eux iront au Haut-Canada. La majorité de
ces immigrants sont pauvres. Ils quittent
leur pays pour fuir le chômage, la misère,
le manque de terres cultivables et, par-
fois, la famine.
La Grande Famine en Irlande

À partir de 1845, une maladie, le mildiou,
frappe les récoltes de pommes de terre en
Irlande, provoquant une grande famine.
Cela entraîne, entre 1845 et 1849, la

migration de centaines de m illiers
d’Irlandais vers l’Amérique du Nord. Déjà
affaiblis par la famine, les immigrants
s’entassent sur des navires où les condi-
tions de vie épouvantables favorisent
la propagation de maladies comme le
typhus, une maladie contagieuse qui fait 1.40 Des citoyens des îles Britanniques : des Anglais, des Écossais, mais surtout
des ravages en Europe. Un très grand des Irlandais en partance pour l’Amérique du Nord. Gravure, artiste et année de réalisation inconnus.
nombre de voyageurs sont frappés par la DÉTERMINER DES CAUSES

OI ET DES CONSÉQUENCES. Pour quels motifs plusieurs milliers de personnes
maladie et plusieurs d’entre eux ne sur- quittent-elles les îles Britanniques ?
vivent pas à la traversée.
1850 Début de l’exode 1853 Création des

rural de la population réserves indiennes
canadienne-française. au Bas-Canada.
1850 1855 1860 1865 1870

Au cours de l’année 1847, environ 100 000 im

migrants, dont 95 % d’Irlandais, quittent
l’Europe en direction de Québec. Afin d’éviter
que le typhus ne se transmette à la popu
lation, les autorités obligent les bateaux
transportant les immigrants à faire escale
à la station de quarantaine de la Grosse Île,
près de Québec. Près de 5500 d’entre eux
meurent sur l’île, mal équipée pour faire face
à cette arrivée massive de malades.
L’établissement
des immigrants
La plupart des immigrants qui arrivent des
îles Britanniques s’installent au Haut-Canada,
près des Grands Lacs, dans une région où un
grand nombre de terres fertiles sont encore
disponibles. La population y est anglophone
et de religion protestante, comme la majorité
1.41 La Grosse Île, au milieu du fleuve Saint-Laurent.
des nouveaux arrivants.
OI ET DES CONSÉQUENCES. Pourquoi l’emplacement de la Grosse Île Ceux qui décident de s’établir au Bas-Canada
a-t-il été choisi pour accueillir des milliers
d’Irlandais venus d’Europe ? sont en majorité des Irlandais catholiques. Ils
s’installent près de la frontière américaine,
1.42 Des bâtiments à Grosse-Île ayant accueilli les immigrants irlandais. De nos jours, le lieu historique national du Canada
de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais reçoit des milliers de visiteurs chaque année.

de vote aux femmes.
1830 1835 1840 1845

ou encore en Outaouais et en Gaspésie. Plusieurs deviennent pêcheurs ou agri-

culteurs. Ceux qui s’installent dans les villes, principalement à Montréal et à
Québec, deviennent ouvriers.
Vers 1870, les anglophones forment près de 25 % de la population du Bas-
Canada et près de 50 % de la population de Montréal.
1.43 L’escalier Casse-Cou à Québec vers 1870. À Québec, de nombreux immigrants

irlandais s’installent dans la basse ville, dans le quartier du Petit-Champlain relié à la haute ville
par l’escalier Casse-Cou.
OI ÉTABLIR DES FAITS. Pourquoi cet endroit porte-t-il le nom d’escalier

Casse-Cou ?
L’exode rural et l’émigration

canadienne-française
Entre 1840 et 1870, la population canadienne-française continue d’augmenter
de façon constante. En 30 ans, le Bas-Canada voit sa population doubler et
atteindre près d’un million d’habitants.
En raison de la forte croissance de la population canadienne-française, le nombre
de villages augmente rapidement au Bas-Canada. Cependant, Montréal et Q uébec,
les deux plus grandes villes, ne se développent pas au même rythme. Alors que

1850 1855 1860 1865 1870

le commerce du bois ralentit dans la région

de Québec et freine son développement,
Montréal devient en quelques années la capi-
tale économique de la Province du Canada.
La croissance démographique des Cana
diens français cause par ailleurs des pro-
blèmes de s urpopulation dans plusieurs
régions et un manque de terres cultivables.
L’augmentation de la
population dans les villes
De nombreux agriculteurs ne réussissent
plus à vivre de leur récolte. En hiver, plu-
sieurs d’entre eux vont travailler dans les
chantiers forestiers. D’autres décident
1.44 La vie à la campagne au milieu du 19e siècle. La majorité des habitants de s’établir dans les nouvelles régions
du Bas-Canada sont des Canadiens français vivant d’agriculture à la campagne. ouvertes à la colonisation grâce à l’exploi-
La vie des habitants au Canada français, Cornelius Krieghoff, vers 1840.
tation forestière, par exemple au Saguenay,
1.45 Montréal vers 1860. La ville de Montréal se développe rapidement. De petites

manufactures s’installent près du fleuve et des quartiers ouvriers sont construits un peu partout
en ville. La ville accueille des milliers d’immigrants et des Canadiens français venus des campagnes.
Titre inconnu, Edwin Whitefield, vers 1860.
Croissance démographique
Augmentation de la population.
OI ÉTABLIR DES FAITS. Quels sont les indices du développement économique
Chantier forestier de la ville de Montréal ?
Lieu où se fait la coupe du bois dans une forêt.

de vote aux femmes.
1830 1835 1840 1845

en Mauricie, en Outaouais et dans les Laurentides. Plusieurs se résignent tou-

tefois à quitter définitivement les campagnes pour les villes, dans l’espoir
d’une vie meilleure.
On assiste à un véritable exode rural, alors que des milliers de familles vont
augmenter la population des villes pour travailler dans les manufactures. Au
milieu du 19e siècle, même si la Province du Canada n’est pas encore totalement
entrée dans la révolution industrielle, on assiste à une augmentation cons
tante du nombre de manufactures et d’industries, en particulier à Montréal.
1.46 L’accroissement de la population de Montréal

et de Québec entre 1844 et 1881.
200 000
150 000
Population
100 000 Population

de Québec
50 000 Population
de Montréal
0
1844 1861 1871 1881
Exode rural
Année Migration massive des populations
Source : Statistique Canada, Recensements du Canada, 1665-1881. des campagnes vers les villes.
Révolution industrielle
OI ET DES CONSÉQUENCES. Qu’est-ce qui explique l’augmentation de la population Transformation rapide des moyens de production
des villes dans la Province du Canada vers la fin des biens marquée par le passage d’un mode de
du 19e siècle ? production artisanale à un mode de production
manufacturière.
La première école d’agriculture

La première école d’agriculture permanente du Canada

est fondée à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, dans le Bas-Saint-
Laurent, en 1859. On y enseigne les nouvelles méthodes
en agriculture. À cette époque, les terres sont épuisées
et les religieux pensent qu’en aidant les cultivateurs
à améliorer leurs techniques agricoles, ils les aideront
à rester sur leur terre. Ils souhaitent ainsi freiner l’exode
des gens des campagnes vers les villes de la province
et vers les États-Unis. Au fil des ans, l’École d’agriculture
a permis de développer les connaissances en agriculture
1.47 L’École d’agriculture (1859-1911),
Sainte-Anne-de-la-Pocatière, vers 1900. et de former des agriculteurs plus compétents.

1850 1855 1860 1865 1870

L’émigration vers les États-Unis

Pour fuir la pauvreté et le manque de terres au Bas-Canada, des centaines de
milliers de Canadiens français choisissent d’émigrer aux États-Unis, plus spécia-
lement en Nouvelle-Angleterre. Ils espèrent y trouver un emploi dans les nou-
Nouvelle-Angleterre velles manufactures américaines, notamment dans les filatures. Entre 1840 et
Région du nord-est des États-Unis qui comprend 1870, l’émigration des Canadiens français est telle que le bilan migratoire du
six États : le Vermont, le New Hampshire,
le Maine, le Massachusetts, le Rhode Island Bas-Canada est négatif : il y a plus d’émigrants qui quittent le territoire que
et le Connecticut. d’immigrants qui s’y établissent. Pour freiner cet exode vers les États-Unis, le
Filature clergé catholique et les autorités gouvernementales déploient des efforts pour
Manufacture où l’on fabrique du fil à partir attirer les colons vers de nouvelles régions de colonisation, comme l’Outaouais,
de fibres textiles comme le lin, la soie, le chanvre
ou le coton. les Laurentides et le Saguenay. Cette mesure connaît toutefois moins de succès
que les autorités ne l’avaient espéré.
Bilan migratoire
Différence entre le nombre de personnes entrées
sur un territoire et le nombre de personnes qui
en sont sorties au cours d’une période donnée.
La création des réserves indiennes
au Bas-Canada
Alors que l’exploitation forestière et le manque de terres dans les seigneuries
poussent les Canadiens français vers de nouvelles régions de colonisation, les
peuples des Premières Nations qui vivent déjà sur ces territoires en subissent
les répercussions. Ils sont de plus en plus envahis par les colons qui s’établissent
sur les meilleures terres et qui s’approprient les ressources naturelles de leurs
territoires ancestraux.
1.48 Des travailleurs du textile dans

une filature américaine au 19e siècle.
Titre, artiste et année de réalisation inconnus.
Quel groupe de personnes

immigrent massivement aux
États-Unis pour aller travailler 1.49 Les bâtiments d’une filature américaine au 19e siècle. Titre, artiste et année
dans les usines de textile ? de réalisation inconnus.

de vote aux femmes.
1830 1835 1840 1845

Face à cette menace, les peuples des Premières Nations demandent au gou-
vernement d’agir. En 1851, le gouvernement de la Province du Canada décide
de leur attribuer des terres protégées et placées sous la supervision des mis-
sionnaires. En se basant sur le modèle des réductions qui avaient été créées
en Nouvelle-France, le g ouvernement établit officiellement les premières
réserves indiennes d u Bas-Canada en 1853. La création de ces réserves vise
à dédommager les peuples des Premières Nations pour la perte de leurs terres
maintenant occupées par les nouveaux colons. Au total, 930 km2 de terres
sont alors alloués aux bandes nomades afin qu’elles s’y sédentarisent et y
pratiquent l’agriculture.
Réduction
Village fondé par des missionnaires catholiques
pour faciliter l’évangélisation et la sédentarisation
des peuples des Premières Nations
1.50 Une famille nomade. Campement indien près des chutes, Cornelius Krieghoff, 19e siècle. en Nouvelle-France.
OI ÉTABLIR DES FAITS. Que souhaitent les autorités gouvernementales Réserve indienne
en créant les réserves ? Territoire réservé aux peuples des Premières
Nations et administré par le gouvernement.

1850 1855 1860 1865 1870


4. Les mouvements de population
1 Indiquez, à l’aide d’un crochet, si les énoncés correspondent à des caractéristiques

du Haut-Canada ou du Bas-Canada.
Énoncés Haut-Canada Bas-Canada
a) Vers 1850, la population y est plus nombreuse.
b) De 10 % à 15 % des immigrants arrivant dans la Province du Canada

décident de s’y installer.
c) Vers 1870, environ 75 % de la population est francophone.
d) On y trouve la plus importante proportion de Canadiens français.
e) Sa population s’accroît rapidement grâce à l’importante immigration

d’origine britannique.
f) On y trouve une grande partie des terres fertiles encore disponibles,
près des Grands Lacs.
g) Ce sont les Irlandais catholiques qui choisissent en majorité
de s’y établir.
h) Plusieurs immigrants qui s’y installent le font près de la frontière
américaine.
i) La langue anglaise et la religion protestante y sont dominantes.
2 a) Expliquez pourquoi les Irlandais quittent leur pays entre 1845 et 1849.
b) Où des centaines de milliers d’Irlandais choisissent-ils de s’installer ?
c) Selon vous, pourquoi doit-on les mettre en quarantaine à Grosse-Île à leur arrivée ?
3 Quelle ville est décrite dans les énoncés suivants : Montréal ou Québec ?
a) Son développement est freiné en raison

du ralentissement du commerce du bois.
b) Vers 1860, elle est située au centre d’un important
réseau de chemins de fer et de canaux.
c) Elle porte le titre de « capitale économique »
de la Province du Canada.

d) Son port reçoit des dizaines de milliers d’immigrants

chaque année entre 1830 et 1870.
e) Sa population est de 62 446 habitants en 1881.
f) Sa population a plus que doublé entre 1844 et 1881.
4 Lisez l’extrait et répondez aux questions. OI ÉTABLIR DES FAITS.

a) Quelle activité, évoquée dans

le texte, constitue un revenu « […] la journée de travail dans les chantiers
d’appoint pour les agriculteurs ? était pas moins de onze heures […] Tous se
levaient pour être prêts à déjeuner à six heures
sonnant, et, la dernière bouchée à peine avalée,
chacun allumait sa pipe et prenait le bord du bois
encore dans la demi-obscurité. […] en différentes
b) En quelle saison ce travail occasions, on était obligé de faire du feu pour
est-il pratiqué ? ne pas se faire geler […] »
Source : J. LACOURSIÈRE, J. PROVENCHER et D. VAUGEOIS, Canada-
Québec, 1534-2010, Québec, Les éditions du Septentrion, 2010, p. 369.
c) Pour quelles raisons cette saison
est-elle idéale pour ce travail ?
d) Relevez deux indices dans le texte qui permettent de répondre à la question en b).
5 a) Expliquez dans vos mots ce qu’est un bilan migratoire négatif.
b) Où cette situation s’est-elle produite entre 1840 et 1870 ?
c) Expliquez pourquoi cette situation s’est produite.

6 Lisez les pages 69 à 72, puis complétez le schéma portant sur METTRE EN RELATION
OI DES FAITS.
la croissance démographique des Canadiens français à l’aide DÉTERMINER DES CAUSES
des énoncés de l’encadré.
Montréal Nouvelles terres à défricher Augmentation du nombre

de manufactures
Rhode Island Vie difficile
Nouveaux quartiers ouvriers peuplés
Laurentides Pénurie de terres cultivables
de Canadiens français
Maine Migrer vers la ville
Terres en nombre insuffisant pour
Massachusetts Émigrer vers les États-Unis répondre à la demande
Connecticut Création de villages Emplois disponibles dans l’industrie
Mauricie Nombre d’emplois limité forestière
Outaouais Forte croissance naturelle S’installer dans de nouvelles régions

de colonisation
Vermont Nombreux emplois dans les filatures
Surpeuplement de certaines parties
New Hampshire Amélioration de la qualité de vie de la vallée du Saint-Laurent
Cause de l’augmentation de la population Conséquences

canadienne-française
Trois choix pour la population
Exemples de destination : Québec, Exemples de destination :

Exemples de destination : Saguenay,
Caractéristiques :
Caractéristiques : Caractéristiques :

7 Que fait-on en 1859 pour freiner l’exode de la population des campagnes ? Pourquoi ?
8 Dans quels buts le gouvernement de la Province du Canada crée-t-il les réserves indiennes
en 1853 ?
9 Complétez les phrases suivantes, puis reportez vos réponses dans la grille pour trouver
le mot mystère.
a) Le gouvernement crée les premières en 1853

pour que les Autochtones s’y se sédentarisent.
b) est la capitale économique de la Province du Canada.
c) La forte croissance démographique fait augmenter le nombre de

au Bas-Canada.
d) Les représentent plus de 50 % de la population

de Montréal vers 1870.
e) L’exode est la migration massive des populations

des campagnes vers les villes.
f) Des milliers de familles quittent le Bas-Canada pour aller travailler dans

des aux États-Unis.
g) Les Irlandais quittent leur pays pour fuir la qui y sévit.
h) L’ est une nouvelle région de colonisation en raison

de l’exploitation forestière.
a)
b)
c)
d)
e)
f)
g) Mot mystère :
h)

1.51 La vie près du fleuve Saint-Laurent, à Montréal, au 19e siècle. Au 19e siècle, la construction de canaux permet au port de Montréal
de se développer de façon importante. Le Saint-Laurent, à Montréal, William Henry Bartlett, 1841.
OI ÉTABLIR DES FAITS. Quelles activités au port de Montréal témoignent du développement économique de la ville ?
5 L’économie coloniale
dans la Province du Canada
Au cours du 18e siècle, le Royaume-Uni entre de plain-pied dans la révolution
industrielle, ce qui entraîne d’importants changements politiques, économiques

et sociaux dans le pays. Ces changements poussent le Royaume-Uni à revoir, au
19e siècle, les liens politiques et économiques qu’il entretient avec ses colonies.
La fin du protectionnisme britannique

Depuis 1815, les mesures protectionnistes appliquées par le Royaume-Uni
Protectionniste favorisent le développement de l’économie des colonies d’Amérique du Nord.
Qui vise à protéger l’économie d’un État contre Grâce à ces mesures, les échanges commerciaux avec la métropole augmentent
la concurrence étrangère par la mise en place
de diverses mesures tarifaires (taxes, règlements, et certains secteurs d’activité se développent, comme celui du commerce du bois
lois, etc.). et de la production de blé.
CHRONOLOGIE 1844 Fondation de 1845-1847 Immigration irlandaise massive. 1849 Incendie du Parlement de Montréal.
1840 Acte d’Union. l’Institut canadien 1845-1848 Publication de Histoire du Canada Retrait du droit de vote aux femmes.
Fin du protectionnisme de Montréal. depuis sa découverte jusqu’à nos jours. 1848 Application du principe de
économique. responsabilité ministérielle.
1835 1840 1845

Au fil des ans, le protectionnisme est cependant de plus en plus critiqué au

Royaume-Uni par la population, qui paie cher les produits importés, et par les
industriels qui ne peuvent pas vendre leurs produits ailleurs que dans
l’Empire britannique.
L’adoption du libre-échange
Au début des années 1840, le Royaume-Uni entreprend une importante série de
réformes. En accord avec les idées véhiculées par le libéralisme économique
et le libre-échange, le Parlement de Londres décide de réduire les taxes sur
l’importation du bois étranger. Il supprime également plusieurs lois protection-
nistes, dont les Corn Laws et une partie des Navigation Acts. Ainsi, le Royaume-
Uni ne fixe plus le prix des céréales et les navires étrangers peuvent accoster
librement dans les ports de l’Empire britannique. Les matières premières et les
produits de la Province du Canada sont maintenant en concurrence directe avec
ceux des autres pays.
Des conséquences économiques négatives

En adoptant le libre-échange, le Royaume-Uni cesse de soutenir l’économie de
ses colonies. Ces dernières doivent dorénavant assurer elles-mêmes leur déve-
loppement et leur prospérité économique.
Cette nouvelle autonomie économique amène les colonies à réclamer et à obtenir
une plus grande autonomie dans leur politique intérieure. Ainsi, en 1846, le
Parlement britannique autorise le gouverneur général James Bruce, comte d’Elgin,
à former des gouvernements responsables, en accordant à l’ensemble de ses
colonies britanniques d’Amérique du Nord la responsabilité ministérielle.
Libéralisme économique
Idéologie fondée sur la liberté d’action,
la libre entreprise et la libre concurrence, et
qui prône un minimum d’intervention de l’État
dans l’économie.
Libre-échange
Politique qui favorise la liberté de commerce et
la libre circulation des marchandises en éliminant

les obstacles au libre commerce, par exemple
les taxes à l’importation.
Corn Laws (lois sur les céréales)
Lois britanniques adoptées entre 1794 et 1846
afin d’encourager notamment l’achat de céréales
en provenance de l’Empire britannique.
Navigation Acts (lois sur la navigation)
Lois protectionnistes britanniques adoptées
en 1651 et en 1660, interdisant aux navires
étrangers l’accès aux ports britanniques.
Politique intérieure
1.52 Le transport du bois à la pointe à Puiseaux, à Québec, en 1872. Ensemble des pouvoirs liés à l’administration
du territoire et des affaires publiques d’un État.
1852 Fondation de la 1854 Abolition 1860 Inauguration du pont Victoria

Compagnie du Grand Tronc. du régime seigneurial. à Montréal.
Fondation de la première université 1854-1866 Traité de Importants travaux de construction
francophone d’Amérique. réciprocité. de canaux et de chemins de fer.
1850 1855 1860 1865

Toutefois, la fin du protectionnisme et les politiques de libre-échange du

Royaume-Uni ont des impacts très négatifs sur l’économie de ses colonies. Les
échanges commerciaux avec la métropole diminuent grandement. Dans la
Province du Canada, cette situation inquiète les députés de la Chambre
d’assemblée qui font partie, pour la plupart, de la bourgeoisie d’affaires.
Le développement de l’économie locale

Dans la Province du Canada comme dans les autres colonies britanniques, les
gouvernements cherchent à développer de nouveaux marchés pour exporter
les matières premières et les marchandises que la métropole n’achète plus.
Le gouvernement de la Province du Canada adopte en conséquence une série
de mesures pour soutenir son économie.
Le Traité de réciprocité avec les États-Unis

Depuis l’adoption du libre-échange et l’abolition de plusieurs lois protection-
nistes par le Royaume-Uni, les exportations de bois et de blé vers la métropole
diminuent. Ce type de commerce est à la base de l’économie canadienne : la
Province du Canada doit donc trouver de nouveaux marchés pour écouler ses
matières premières. Des discussions sont amorcées par le gouverneur de la
province, James Bruce, comte d’Elgin, avec les États-Unis dans le but de conclure
une alliance commerciale.
1.53 Les échanges commerciaux entre les colonies britanniques d’Amérique

1.50
du Nord et les États-Unis entre 1850 et 1870.
80
70
60
Millions de dollars
50
40
30
20
10
0
1850 1855 1860 1865 1870
Année
Source: :D.D.C.C.MASTERS,
Source MASTERS,LaLa réciprocité
réciprocité 1846-1911,
1846-1911, Brochure
Brochure historique
historique no 12,n Ottawa,
o
12, Ottawa, La société
La société
historiquedu
historique duCanada,
Canada, 1973,
1973, p. p.
8. 8.
DÉTERMINER DES CAUSES Indiquez une conséquence économique de
la signature du Traité de réciprocité entre
la Province du Canada et les États-Unis en 1854.
1835 1840 1845

Le 6 juin 1854, au nom du Royaume-Uni et

de toutes les colonies britanniques d’Amé- L’abolition du régime seigneurial
rique du Nord, le gouverneur signe une En 1854, la Chambre d’assemblée abolit le régime seigneurial
entente de libre-échange avec les États- en vigueur depuis 1627. L’adoption de la Loi pour l’abolition
Unis : le Traité de réciprocité. Cette entente, des droits et devoirs féodaux dans le Bas-Canada supprime les
en vigueur jusqu’en 1866, permet aux Améri droits et les devoirs des seigneurs et permet aux censitaires
cains et aux Canadiens d’abolir plusieurs de racheter les terres. Ainsi, les anciennes censives deviennent
droits de douane et de partager les voies des propriétés privées qui peuvent être utilisées à d’autres
navigables et les zones de pêche. Dès lors, les fins que l’agriculture, pour la coupe de bois et l’exploitation
échanges commerciaux avec les États-Unis de mines par exemple. Toutefois, peu d’agriculteurs ont
augmentent, ce qui permet à la Province du les moyens de racheter leur terre et ils doivent verser,
Canada de connaître une période de grande chaque année, une somme d’argent à leur ancien seigneur.
prospérité économique.
Le développement du réseau de transport continental

de l’est
Le gouvernement investit massivement dans les réseaux de transport, car ces
réseaux sont essentiels pour le développement du commerce. Afin d’étendre les
échanges vers le centre du continent, il construit de nouveaux canaux et des
écluses à travers la Province du Canada, mais aussi en direction des États-Unis,
un partenaire économique de plus en plus important. Il modernise aussi ceux
qui sont déjà en activité, comme le canal de Lachine, afin de les rendre acces-
sibles aux bateaux à vapeur.
Le gouvernement encourage également la construction de lignes de chemin de
fer, dont celle du Grand Tronc qui, de Montréal, relie le bas du fleuve Saint-Laurent
aux Grands Lacs.
1.55 Le logo de la Compagnie

1.54 Une locomotive de la Compagnie du Grand Tronc. du Grand Tronc.

1850 1855 1860 1865

Ces projets demandent des investissements considérables. Ce sont des entre-

prises privées, telles que la Compagnie du Grand Tronc, fondée en 1852 et com-
posée d’hommes d’affaires canadiens et britanniques, qui réalisent ces projets.
Toutefois, c’est le gouvernement qui les finance. Les revenus tirés de ces réali-
sations permettent d’ailleurs aux hommes d’affaires et aux entrepreneurs qui y
participent d’accumuler d’immenses fortunes.
Achevé en 1860, le Grand Tronc devient la principale ligne de chemin de fer
de la Province du Canada. Sa mise en service stimule la croissance des indus-
tries manufacturières dans les grandes villes qu’elle dessert, telles que Toronto
et Montréal.
Reliée au Haut-Canada et aux États-Unis par la construction des chemins de fer
et des canaux, Montréal est alors au centre d’un vaste réseau de transport conti-
nental à l’est du continent. Le port de Montréal devient le plus important de la
région, et la ville se développe rapidement.
Des routes et des ponts sont également construits pour relier les villes, les vil-
lages, ainsi que les régions comme l’Outaouais et les Laurentides, qui se déve-
loppent alors grâce à l’industrie forestière.
1.56 Le pont Victoria construit par la Compagnie du Grand Tronc. La construction de ce pont est une prouesse technique à l’époque.
Il est conçu pour supporter le poids d’un train et pour résister à la pression de la glace qui se forme dans le fleuve Saint-Laurent.
Le chemin de fer du Grand Tronc, pont Victoria, construction au-dessus du fleuve Saint-Laurent, à Montréal, S. Russel, 1854.
OI ÉTABLIR DES FAITS. Quel avantage économique les grandes villes de la Province du Canada retirent-elles
de la construction de nombreuses infrastructures de transport ?
1835 1840 1845

T
ER
t
BAS-CANADA ren G o lfe du
R UP t -L
au
Saint-Laur e nt
DE in
Sa
T ERRE
ve
eu
Fl
Rivière-du-Loup ÎLE-DU-
PRINCE-
NOUVEAU- ÉDOUARD
A
D Québec BRUNSWICK Shediac
NA Pictou
CA Lévis Woodstock Moncton
HAUT-CANADA DU Truro NOUVELLE-
CE Windsor ÉCOSSE
VIN OCÉAN
PRO Montréal
Richmond Saint John Halifax
Sherbrooke Saint Andrews A T L ANTIQUE
Ottawa
Saint-Jean-
sur-Richelieu
Hu
Lac
Collingwood Légende
r on
Peterborough
Kingston Portland
Goderich Capitale de la Province du Canada
Toronto Lac Ville
Hamilton Ontario
Chemin de fer
Sarnia Buffalo
London Boston Chemin de fer géré par
Détroit é la Compagnie du Grand Tronc
c Éri
Windsor La Province du Canada
Autre colonie ou territoire britannique
É TAT S - U N I S Frontière internationale ou intercoloniale
Frontière régionale
0 100 km
1.57 Le réseau de chemins de fer vers 1860. Le réseau de chemins de fer permet de relier les villes de la Province du Canada.
Les Américains participent au financement des lignes qui relient Portland et Boston à la Province du Canada, deux villes de la côte est
des États-Unis ayant un port important.

1850 1855 1860 1865


5. L’économie coloniale dans la Province du Canada
1 De 1815 à 1846, le Royaume-Uni applique des politiques économiques basées sur

le protectionnisme et le libéralisme économique. Indiquez, à l’aide d’un crochet, si
les énoncés suivants sont liés au protectionnisme ou au libéralisme économique.
Libéralisme
Énoncés Protectionnisme
économique
a) La politique économique appliquée par le Royaume-Uni de 1815 jusqu’au
début des années 1840.
b) Le but est d’éliminer la concurrence étrangère.
c) Les navires étrangers peuvent circuler librement dans les ports

du Royaume-Uni.
d) La politique économique adoptée par le Parlement de Londres au début
des années 1840.
e) La mise en place des Corn Laws et des Navigation Acts.
f) La réduction des taxes sur l’importation du bois étranger au Royaume-Uni.
g) Les produits de la Province du Canada sont en concurrence directe

avec les produits étrangers.
h) Les produits importés coûtent plus cher.
i) L’abolition des Navigation Acts.
j) Le prix des céréales n’est plus fixé par la métropole.
k) La Province du Canada doit assurer elle-même son développement

et sa prospérité économique.
l) Les échanges commerciaux à l’intérieur de l’Empire sont encouragés.
m) Les échanges commerciaux avec la métropole diminuent grandement.
2 Pour chacune des conséquences associées à la mise en place du libéralisme économique

dans la Province du Canada, indiquez par une flèche s’il s’agit d’une augmentation (↑)
ou d’une diminution (↓).
a) Autonomie économique. b) Prix du bois et du blé.
c) Autonomie en politique d) Échanges commerciaux

intérieure. avec la métropole.
3 Expliquez les liens entre l’abolition des tarifs préférentiels par le Royaume-Uni, l’autonomie
en politique intérieure et l’obtention de la responsabilité ministérielle dans la Province
du Canada.

4 Complétez le texte accompagnant chaque période de la ligne OI ÉTABLIR DES FAITS.

du temps à l’aide des pages 78 à 80.
1805 1810 1815 1820 1825 1830 1835 1840 1845 1850 1855 1860 1865
1815-1846 Protectionnisme. 1846-1854 Libre-échange.

Le Royaume-Uni adopte une Le Royaume-Uni change sa politique
politique , économique et favorise la libre
car elle a besoin des produits de des
ses colonies. En établissant des marchandises aux dépens de la Province
tarifs , du Canada. Cette dernière obtient
elle protège leurs produits une plus grande autonomie dans sa
en les rendant concurrentiels. politique .
1806-1815 Blocus de Napoléon. 1854-1866 Traité de réciprocité.
Le Royaume-Uni doit s’approvisionner en La Province du Canada cherche un nouveau

et en blé au Bas et au Haut-Canada, car elle ne peut plus pour ses exportations.
s’approvisionner en à cause du Une entente de libre-échange est signée
blocus de Napoléon. avec les .
5 Complétez la phrase ci-dessous en encerclant les mots appropriés.
Le Traité de réciprocité a entraîné une augmentation / diminution des échanges
commerciaux entre la Province du Canada et le Royaume-Uni / les États-Unis .

6 Que suis-je ?
a) Constructions qui permettent aux navires de franchir

des obstacles, comme des rapides.
b) Infrastructures qui permettent de relier les nouveaux

villages aux grandes villes.
c) Infrastructures qui permettent de passer au-dessus

des cours d’eau et de relier des îles au continent.
d) Infrastructure maritime permettant la navigation

de Montréal au Haut-Canada.
e) Important réseau de chemins de fer reliant les ports

et les villes de la Province du Canada d’est en ouest.

Chroniques 4 ST 02 d1 p24-85

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Dossier 2 Vers la fédération canadienne

Dossier 3 Les débuts de la fédération canadienne

1875 Abolition du ministère 1893 Fondation du Montreal

0 1880 1890 1900

13880_chroniques_cahier-sa_d1.indd 25 2018-08-07 12:40 PM

1840-1864 L’Acte d’Union

1840 1845-1848 Publication de 1845-1847

1835 1840 1845 1

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1854-1866 Traité 1854 Abolition du

1850 1855 1860 1865

1.1 L’incendie du Parlement de la Province du Canada, à Montréal, en 1849.

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Sommaire sur le territoire

La population de la Province du Canada . . . . . . . . . . . 32 Baie

4 Les mouvements de population . . . . . . . . .

L’exode rural et l’émigration

canadienne-française . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 1.3 L’Amérique du Nord depuis 1791. En 1791,

Le développement de l’économie locale . . . . . . . . . . . 80

EN ROUTE VERS L’ÉPREUVE

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À découvrir dans le dossier 1

Capitale de la Province du Canada

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1 L’Acte d’Union et la création

Le contexte sociopolitique et économique

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Le rapport Durham et la création

1.7 John George Lambton, Ier comte

OI ÉTABLIR DES FAITS.

Quel est le mandat de lord Durham

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l’ouest des Grands Lacs, compte une popula-

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immigration en provenance des îles Britanniques au cours des décennies pré-

Frontière coloniale ou territoriale

États-Unis Canada-Ouest et Canada-Est

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Un ouvrage sur l’histoire du Canada

En 1845, François-Xavier Garneau publie un premier volume de son ouvrage

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Les dispositions administratives

L’anglais : langue officielle

les canaux et les ponts. La population du

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Des conseillers nommés

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EN ROUTE VERS L’ÉPREUVE

Assimiler les Canadiens français.

Augmenter l’immigration britannique.

Créer une seule chambre d’assemblée

Faire de l’anglais la seule langue officielle