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Le naturalisme, dans les lettres, c'est également le retour à la nature et à l'homme, l'observation directe,
l'anatomie exacte, l'acceptation et la peinture de ce qui est.
Avant même de rédiger le premier roman de la série, Zola avait dressé en 1868 et en 1869 un arbre
généalogique de ses personnages. Modifié en 1878, puis en 1889, l'arbre sera publié sous sa version
définitive en 1893, lors de la parution du Docteur Pascal, dernier ouvrage de la série. Chaque membre de la
famille Rougon-Maquart possède une case composée elle-même de trois parties : un bref résumé
chronologique de sa vie, ses tendances héréditaires, son métier (et éventuellement des détails sur sa vie
actuelle, quand il n'est pas mort). Pour l'hérédité, Zola s'est inspiré des travaux du docteur Claude
Bernard (1813-1878) *, à qui il emprunte des termes tels que « élection » (ressemblance exclusive avec l'un
des deux parents), « mélange soudure » (fusion des traits du père et de la mère dans le même produit) ou
« innéité » (absence de traits héréditaires). À titre d'exemple, voici la description de trois personnages parmi
les plus célèbres :
*« […] la formule scientifique de Claude Bernard n’est autre que la formule des écrivains
naturalistes. […] le jour où nous prendrons un chef, nous choisirons plutôt un savant comme Claude
Bernard. »
Émile Zola. Le Roman expérimental, 1879.
Claude Bernard un physiologiste français est le pionnier de la médecine expérimentale (ou médecine
scientifique) qui désigne une connaissance médicale fondée sur la méthode expérimentale.
Ses bases ont été formulées et théorisées par Claude Bernard. Basée sur le recueil de faits, la médecine fondée
sur les faits s'apparente à la médecine expérimentale.
Gervaise (L’Assommoir) : née en 1828. A deux garçons d'un amant, Lantier, dont l'ascendance compte
des paralytiques, qui l'emmène à Paris et l'y abandonne ; épouse en 1852 un ouvrier, Coupeau, de
famille alcoolique, dont elle a une fille ; meurt de misère et d'ivrognerie en 1869. Élection du père.
Conçue dans l'ivresse. Boiteuse. Blanchisseuse.
Étienne Lantier (Germinal) : né en 1846. Mélange soudure. Ressemblance physique de la mère, puis du
père. Mineur. Vit à Montsou, puis à Nouméa.
Jacques Lantier (La Bête humaine) : né en 1844, meurt en 1870 dans un accident. Élection de la mère.
Ressemblance physique du père. Hérédité de l'alcoolisme se tournant en folie homicide. État de
crime. Mécanicien.
De telles descriptions font aujourd'hui sourire, tout comme les théories sur l'hérédité longuement exposées
dans Le Docteur Pascal. Mais il s'agissait pour Zola d'affirmer que, dans le roman naturaliste, il n'y a plus de
barrière entre science et littérature. Ces conceptions étaient très proches de la théorie de la
dégénérescence alors très en vogue dans les milieux scientifiques et médicaux. Les détracteurs de Zola se
sont moqués de son arbre. Alphonse Daudet aurait dit que, s'il avait possédé un tel arbre, il se serait pendu
à sa plus haute branche.
N Date de
Parution Titre Rougon-Macquart Génération
° l'action
3
Pascal Rougon et Clotilde
20 1893 Le Docteur Pascal 1872 - 1874
Saccard
Personnages]
Les personnages de la série Les Rougon-Macquart appartiennent à quatre générations successives.
Véronique
Beulin d'Orchères
Rosalie Chavaille
Octave Mouret
1840-?
Florent
Françoise Mouche
Jean Macquart
1831-1875
Trois enfants
Mélanie Vial
Les éponymes
Adélaïde Fouque
Née en 1768, fille d’un riche maraîcher, elle est atteinte d’une légère folie. Sujette à des crises nerveuses et à des convulsions, elle montre une
incompatibilité avec le monde extérieur. Son comportement est bien souvent puéril. Elle se marie d’abord, en 1786, avec Rougon, son garçon
jardinier ; de cette union naît un fils, Pierre. Puis, après la mort de Rougon, elle se met en concubinage en 1789 avec Macquart, un contrebandier
paresseux et quelque peu enclin à l’alcool. Bien que régulièrement battue par son amant, Adélaïde conçoit pour ce dernier un amour de louve. Deux
enfants naissent de cette union : Antoine et Ursule. Ayant d’abord mis en avant sa vie de femme plutôt que celle de mère, elle demeure hantée par
son péché : ne pas s’être assez occupée de Pierre. C'est pourtant celui-ci qui, après la mort de Macquart, la dépossède de ses biens. Elle élève plus
tard Silvère Mouret, son petit-fils, après l’exécution duquel elle sombre définitivement dans la folie. Elle est alors internée à l'asile des Tulettes où elle
mourra à l'âge de 105 ans.
Rougon
Jardinier, mal dégrossi, mari d'Adélaïde Fouque. Il en a un enfant et meurt peu de temps après la naissance de celui-ci.
Macquart
Contrebandier et amant d'Adélaïde Fouque. Il lui donne deux enfants ; il n’a pas l’air foncièrement mauvais, juste fainéant et ivrogne ; c’est à cause de lui
que la lignée des Macquart s'avère marquée par une tendance à l’alcoolisme ; il meurt tué par un douanier.
1re génération
Pierre Rougon
Fils d'Adélaïde et d'un jardinier nommé Rougon, né en 1787. Très tôt, il développe le principal défaut de la branche des Rougon : l'ambition et l'avidité.
Pierre a le désir de devenir bourgeois, il souhaite cela plus que tout autre chose. Afin d'accaparer la fortune de sa mère, il expulse de chez lui, par un fin
stratagème, son demi-frère, Antoine, et marie sa demi-sœur, Ursule, à un chapelier du nom de Mouret. Il se marie à son tour avec la fille d’un marchand
d’huile, Félicité Puech, et reprend le commerce familial. Ils ont cinq enfants : Eugène, Pascal, Aristide, Sidonie et Marthe. L'aîné, Eugène, grâce à son
éducation et à son intelligence, gagne une haute place à Paris et sent venir le coup d'État du 2 décembre 1851. Il en informe son père qui, feignant d’être
un brave et sachant qu’il court peu de risques, sauve Plassans des griffes d'insurgés imaginaires. Après le coup d’État, Pierre Rougon devient chevalier de
la Légion d'honneur puis receveur particulier.
Antoine Macquart
Fils de Macquart et d’Adélaïde Fouque, né en 1789. Tiré au sort, il part soldat, son demi-frère, Pierre Rougon, lui ayant promis de le racheter l'année
suivante, ce qu'il ne fera pas. Libéré en 1815, il revient à Plassans où il ordonne à Pierre de lui rendre sa part d'héritage ; devant le refus de son frère, et
par opposition à celui-ci, Antoine devient un républicain engagé, rêvant de pouvoir vivre sans travailler. Outre sa paresse, il a hérité de son père une forte
tendance à l'ivrognerie. Il épouse Joséphine Gavaudan, dite Fine, dont il a trois enfants : Lisa, Gervaise et Jean. Violent, impossible à vivre, il est
abandonné par ses enfants à la mort de sa femme. Devant se nourrir seul, il fait tout pour que la république gagne à Plassans et, lorsqu’il n’y a plus
d’espoir, sur une idée de sa belle-sœur Félicité, il participe à une mise en scène faisant passer Pierre pour un héros. Grâce à ce simulacre, il reçoit mille
francs, puis fuit à l’étranger, son frère lui ayant promis une bonne place à son retour.
Ursule Macquart épouse Mouret
Fille de Macquart et d’Adélaïde Fouque, née en 1791. Elle se marie en 1810 avec Mouret, un chapelier, ce qui lui permet de fuir la maison où son demi-
frère, Pierre Rougon, lui rend la vie difficile. Elle a trois enfants avec Mouret : François, Hélène et Silvère. Ils vont vivre à Marseille où elle meurt
de phtisie en 1839.
Félicité Puech épouse Rougon
Née Puech, elle épouse Pierre Rougon. Tout comme son mari, elle montre une avidité maladive, prête à tout pour devenir bourgeoise. Très intelligente,
manipulant son mari, c’est grâce à elle qu'ils parviennent à leurs fins : elle soutient efficacement le camp des conservateurs et suggère l'idée du simulacre
d'insurrection menée par Antoine Macquart, mise en scène qui fait de Pierre Rougon le maître politique de Plassans.
Joséphine Gavaudan épouse Macquart, dite « Fine »
Née Gavaudan, puis mariée à Antoine Macquart. Tout comme son mari, elle aime l’alcool, mais, à sa différence, c'est une grande travailleuse. Elle nourrit
Macquart pendant plusieurs années, bien que celui-ci la batte et la vole. Elle meurt en 1850 d'une fluxion de poitrine.
Mouret
Chapelier qui tombe fou amoureux d’Ursule Macquart. Il lui donne trois enfants. Après la mort de sa femme, il sombre dans la dépression et se suicide un
an après.
2e génération
Eugène Rougon
Fils aîné de Pierre et Félicité Rougon, né en 1811. Il reçoit une bonne éducation, fait des études de droit. Attiré par le pouvoir, il acquiert un haut poste à
Paris, ce qui lui permet de prévoir le coup d'État du 2 décembre 1851. Il en prévient ses parents et les guide afin qu’ils profitent de la situation pour faire
fortune et établir leur notoriété à Plassans. Dans La Fortune des Rougon, sa vie à Paris reste assez obscure, on sait juste qu’il est un proche du
futur Napoléon III. Il réapparaît par la suite dans plusieurs volumes des Rougon-Macquart et plus particulièrement dans Son Excellence Eugène Rougon.
Pascal Rougon
Second enfant de Pierre et Félicité Rougon, né en 1813. À la différence des autres membres de sa famille, il ne souffre d'aucune tare héréditaire. Sa
simplicité et sa droiture d'esprit contrastent avec le comportement de son entourage. Médecin, il aide les républicains en les soignant. Il aime réaliser des
expériences bizarres sur les cadavres pour comprendre le fonctionnement du corps humain ; à cause de cela, il est mis à l'écart à Plassans. Il réapparaît
par la suite dans plusieurs volumes des Rougon-Macquart et plus particulièrement dans Le Docteur Pascal.
Aristide Rougon
Troisième enfant de Pierre et Félicité Rougon, né en 1815. Il épouse en 1836 Angèle Sicardot, qui lui donne deux enfants, Maxime et Clotilde. Il est autant
attiré par l'argent que son frère Eugène l'est par le pouvoir. Il pense tout d'abord que c’est la république qui va l’emporter et la soutient donc ardemment.
Journaliste, il écrit plusieurs articles prorépublicains. Lorsqu’il découvre que son frère, Eugène, soutient Louis-Napoléon Bonaparte, il se met à douter de la
victoire républicaine. Au soir du coup d’État, il change de camp et se convertit au bonapartisme. À la fin de La Fortune des Rougon, il s'apprête à quitter
Plassans. Il réapparaît par la suite dans plusieurs volumes des Rougon-Macquart et plus particulièrement dans La Curée (où on le retrouve monté à Paris,
marié à Renée Béraud du Châtel et s'enrichissant par la spéculation immobilière) et dans L'Argent.
Sidonie Rougon
Quatrième enfant de Pierre et Félicité Rougon, née en 1818. Elle épouse en 1838 un clerc avoué et part pour Paris. Comme tous les membres de la
famille Rougon, elle ne manque ni d’envie ni de cupidité. Elle réapparaît par la suite dans plusieurs ouvrages des Rougon-Macquart, La Curée et Le Rêve.
Ce dernier fait apparaître sa fille, Angélique, qu'elle a eue avec un inconnu après la mort de son mari.
Marthe Rougon épouse Mouret
Cinquième enfant de Pierre et Félicité Rougon, née en 1820. Elle épouse en 1840 son cousin François Mouret, commis dans la maison de commerce de
ses parents. Ils ont trois enfants : Octave, Serge et Désirée. Elle réapparaît par la suite dans plusieurs volumes des Rougon-Macquart et plus
particulièrement dans La Conquête de Plassans.
Lisa Macquart épouse Quenu
Fille d'Antoine et Joséphine Macquart, née en 1827. Calme et posée. À 7 ans, elle part avec une femme qui l’emploie à Paris. Elle réapparaît par la suite
dans plusieurs œuvres des Rougon-Macquart et plus particulièrement dans Le Ventre de Paris, où on la retrouve mariée à Quenu et établie en belle
charcutière. Elle y est mère d'une petite fille, Pauline.
Gervaise Macquart
Second enfant d'Antoine et Joséphine Macquart, née en 1828. Petite, fine, mais boiteuse de naissance, sans doute à cause des violences de son père sur
sa mère enceinte. Elle est aussi endurante au travail que sa mère et apprend le métier de blanchisseuse. Très tôt, elle commence à boire (de l'anisette
avec sa mère). Elle a un amant du nom de Lantier, qui lui donne deux fils, Claude et Étienne. Après la mort de sa mère, pour échapper à son père, elle
part à Paris avec Lantier. Elle réapparaît par la suite dans plusieurs volumes des Rougon-Macquart et plus particulièrement dans L'Assommoir. Après que
Lantier l'a quittée, elle se remarie avec Coupeau, dont elle a une fille, Anna, dite « Nana ». Dans La Bête humaine, Zola donne à Gervaise un troisième
fils, Jacques, né en 1844. Gervaise est très certainement le personnage le plus connu des Rougon-Macquart.
Jean Macquart
Troisième enfant d'Antoine et Joséphine Macquart, né en 1831. D'un naturel timide, il est révolté par la conduite de son père, mais il reste pour soutenir sa
sœur et sa mère. Après la mort de sa mère, il prépare un plan avec Gervaise et ils partent le même jour de Plassans, abandonnant leur père. Il réapparaît
par la suite dans plusieurs volumes des Rougon-Macquart et plus particulièrement dans La Terre et La Débâcle. Il aura deux enfants.
François Mouret
Fils aîné d'Ursule Macquart et de Mouret, né en 1817. Après le suicide de son père, il vient travailler dans le commerce de son oncle, Pierre Rougon, et se
marie avec la fille de celui-ci, Marthe. Ils ont trois enfants : Octave, Serge et Désirée. Lorsque Pierre Rougon se retire du commerce, François Mouret ne
prend pas sa suite mais part s'établir à Marseille. Il réapparaît plus tard dans La Conquête de Plassans.
3e génération
Claude Lantier
Fils aîné de Gervaise Macquart et d'Auguste Lantier, né en 1842. D'abord recueilli par sa grand-mère paternelle, il part ensuite à Paris avec ses parents,
puis, de retour à Plassans, il est pris en charge par un vieux monsieur qui s'occupe de son éducation, séduit par la qualité de ses dessins. Devenu peintre
et monté à Paris, il apparaît particulièrement dans Le Ventre de Paris et L'Œuvre.
Jacques Lantier
Second fils de Gervaise et d'Auguste Lantier, né en 1844. Il n'en est pas fait mention dans La Fortune des Rougon. Il est recueilli par sa marraine, une
cousine de son père, lorsque, à 6 ans, ses parents le laissent à Plassans pour monter à Paris. Il apparaît dans La Bête humaine.
Étienne Lantier
Présenté dans La Fortune des Rougon comme le second fils de Gervaise Macquart et d'Auguste Lantier, né en 1846, il est en réalité le troisième (Jacques
n'étant pas cité dans ce roman). Élevé d’abord par sa grand-mère paternelle, il part avec ses parents à Paris. On le retrouve par la suite dans plusieurs
volumes des Rougon-Macquart et plus particulièrement dans Germinal.
Anna Coupeau
Fille de Gervaise Macquart et de Coupeau, née en 1852. Il n'en est pas fait mention dans La Fortune des Rougon mais elle apparaît dans L'Assommoir et
surtout dans Nana, dont elle est l'héroïne. Elle donne naissance à un fils, Louis Coupeau, dit Louiset.
Maxime Saccard
Fils d'Aristide Saccard (nom que prend Aristide Rougon dans La Curée) et de sa première femme Angèle Sicardot, né en 1840. Il figure parmi les
personnages principaux de La Curée, avec son père et sa belle-mère, Renée Saccard (née Béraud du Châtel).
Clotilde Rougon
Fille d'Angèle Sicardot et d'Aristide Rougon, dit Saccard, née en 1847. Elle n'est pas citée dans La Fortune des Rougon. À la mort de sa mère, elle est
élevée par son oncle à Plassans, le docteur Pascal. Ils ont un fils en 1874. On la retrouve surtout dans Le Docteur Pascal.
Victor Rougon-Saccard
Fils d'Aristide Rougon, dit Saccard, et de Rosalie Chavaille, né en 1853. Il n'en est pas fait mention dans La Fortune des Rougon. Il est un des
personnages de L'Argent.
Angélique Rougon
Fille de Sidonie Rougon et d'un inconnu, née en 1851. Elle n'est pas citée dans La Fortune des Rougon. Elle apparaît dans Le Rêve.
Octave Mouret
Fils aîné de François Mouret et Marthe Rougon, né en 1840. Il n'apparaît pas dans La Fortune des Rougon mais dans La Conquête de Plassans, Pot-
Bouille et Au Bonheur des Dames.
Serge Mouret
Deuxième fils de François Mouret et Marthe Rougon, né en 1841. Il entre dans les ordres. Il fait son apparition dans La Conquête de Plassans et on le
retrouve surtout dans La Faute de l'abbé Mouret, roman dont il est le héros.
Désirée Mouret
Fille de François Mouret et Marthe Rougon, née en 1844. Elle apparaît dans La Conquête de Plassans et La Faute de l'abbé Mouret. C'est une
« innocente » qui est élevée par son frère Serge après la mort de leurs parents.
Jeanne Grandjean
Fille d'Hélène Mouret et de Grandjean, née en 1842. Elle apparaît dans Une page d'amour ; elle meurt à l'âge de 12 ans.
Pauline Quenu
Fille de Lisa Macquart et de Quenu, née en 1852. On la découvre petite fille dans Le Ventre de Paris et elle réapparaît dans La Joie de vivre et Le Docteur
Pascal.