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Les Colchiques, Apollinaire, Alcools, 1913

Guillaume Apollinaire est un poète et écrivain de la fin 19e début 20e qui appartient au surréalisme. En 1901, il
est engagé comme précepteur en Allemagne et tombe amoureux de la gouvernante : Annie Playden. Mais celle-
ci refuse ses avances et certains de ses poèmes comme c’est le cas des Colchiques portent la trace de la
souffrance que lui a causé cet amour. Nous allons étudier le poème Les Colchiques inspiré par l’esthétique
symboliste et écrit probablement en 1901 mais publié pour la 1e fois en 1907. Il est extrait de son recueil
Alcools publié en 1913. Ce poème était à l’origine un sonnet qu’Apollinaire à déconstruit au dernier moment.
Dans ce poème A fait une comparaison de la femme aimé (qui était Annie) à la fleur. Mais à l’inverse du topos
cette comparaison n’est pas un éloge de la femme mais plutôt une façon de montrer la dangerosité des
femmes.
Ainsi nous allons voir comment dans ce sonnet déconstruit Apollinaire renouvelle l’image de la femme fleur
pour dire l’échec amoureux.
Dans un premier temps, le poème nous expose une scène champêtre. S’en suit l’arrivée des enfants et enfin
dans un troisième temps l’abandon.

Lecture linéaire :

1- Une scène champêtre

 Ancien 1er quatrain et 2 1er vers du second dans sonnet d’origine ; pose du cadre
 Cadre spatio-temporel : dans un pré en automne
 « Vénéneux » « joli » adj qualif : adj péjo, insiste sur danger, tt de suite après adj mélio qui est d’ailleur
banal voir niais; relié par conj de coord « mais » qui les met en opposition -> antithèse
 V est placé avant j car pour A la f est dangereuse mais séduisante et donc malgré danger il s’engage
dans amour
 « Automne » à la fin 1er vers et 1er vers 2nd quatrain fictif : saison récurrente en poésie, exprime
mélancolie, héritage romantique + saison pref de A car il en dit que c’est sa « saison mentale » et pour
lui toujours associé à échec amoureux
 Cadre champêtre : champ lexical nature « pré » « vaches » « colchiques » « lilas » « fleur »
 Très réaliste, presque prosaïque avec allusion « vaches », apoétique
 Ch lex poison : « vénéneux » « s’empoisonnent »x2 -> toxicité, rappelle le titre du poème alors que les
fleurs n’ont pas encore été cité elles sont déjà présente
 Adv « lentement » allusion à lenteur empoisonnement amour
 Pesanteur des vaches renforcé par assonance « en » : « en » « paissant » « lentement » «
s’empoisonnent »
 Apparition terme qui donne nom au poème « colchiques » : c’est un ref à Médée, magicienne
originaire de Colchide (asie mineure) qui laisse tomber goute de poison et créer les colchiques
 En retient surtout la couleur, les définis par GN qui est apposé
 Pour décrire compare à autre fleur : « lilas » -> valorisant et aux « cernes » -> dévalorisant
 « Cernes » ch lex de la corp humaine annonce comparaison à la fleur
 « Tes » det poss : allusion à figure féminin -> Annie : s’adresse à elle
 Synecdoque ; rappel technique blason
 Rejet « y fleuri » contribue à fusion entre les colchiques et les yeux d’A comme si « tes yeux » était
sujet inversé
 Comparaison yeux-colchiques : compare la f à une fleur (beaucoup fait en poésie) ; la f est assimilée à
Médée ; développe comparaison dit ce qu’ils ont en commun : couleur
 Adj « violâtre » avec suf « atre » dévalorisant, se rapporte aussi à automne : impression crépuscule
 « Automne » saison c et amour
 Dernier vers dit que regard féminin est un poison : pronom « pour » montre que regard est toxique
 Reprend expression « lentement s’empoisonne » mais parle de lui « ma » det poss, se désigne par
métonymie « ma vie »
 Donne un peu de lui image amoureux grotesque avec analogie entre lui et vaches qui s’empoisonne
lentement
2- L’arrivée des enfants

 Fin du deuxième quatrain et 1er tercet


 Anime le cadre calme avec bruit « harmonicas » « fracas », suggéré par choix v : « battent » et « vent
dément »
 Suggérée par les mots, actions des enfants montre et donc bruit « cueillent » « viennent » v action
« jouant »
 Allitération en « c » dans tte la strophe souligne bruit et 2 1ère rime en « a » son ouvert, fort, éclatant
 Terme prosaïque pas dans poésie tradi « école » « hoqueton » « harmonica »
 Retour colchiques :
« Comme de mères/Filles de leur filles » : peut-être allusion à particularité des colchiques à se
reproduire qu’a partir genre féminin -> impression de prolifération du genre féminin qui semble être
partout : inquiétant
 Enfant cueille innocemment les colchiques : future victime potentielle de l’amour et des f
 Par biais colchique à chaque fois on revient au f, à son regard « tes » A fait à nouveau analogie entre
couleur fleur et regard f Synecdoque « tes paupières »
 « Battent » : le fait de battre des paupières est signe de séduction : idée
 Répétition « battent » dit avec son b et t
« dément » : ce regard rend aussi fou -> dangerosité
 C’est la fin de la relation Tercet : dernière trace du sonnet originel

3- L’abandon

 Tt ce qui animait le pré depuis le début, vaches et enfants partent 


fin de l’amour
 Vaches partent « abandonnent »
 Après bruit et vitalité revoilà la lenteur, douceur, calme « doucement » « lentes »
 2 1er vers assonance en « an » lourdeur
 Apparition dernière figure « le gardien du troupeau » complète de manière évidente le cadre
bucolique, semble être A car l’amour est fini n’a plus rien a dire et part ou alors en tant que poète, il
abandonne la poésie tradi pour se diriger vers d’autre voie poétique tel que la modernité
 Agitation et presque violence vitalité regard séduit violence de l’amour
 « Meuglant » voc bestiaire apoétique pas tradi
 « Pour toujours » : c’est la fin de cette relation, la rupture
 « Mal » : impression de laideur alors que pourtant dans poésie tradi
l’automne est belle et source d’inspiration
 Se fini sur « automne » qui est pour A la saison de la fin des amours

Pour conclure, au départ ce poème était un sonnet qu’Apollinaire à complètement déconstruit pour que chaque
strophe corresponde à une histoire d’une étape amoureuse. L’offre un cadre métaphorique au poète pour dire
la et de la femme qu’il compare au colchique, une fleur toxique. L’idée de la femme fleur dangereuse
Apollinaire l’emprunte sans doute à Baudelaire et son recueil Les Fleurs du Mal de 1857 dans lequel il construit
un univers féminin séduisant mais inquiétant.

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