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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

I- Le World Wide Web:


Ce chapitre introduit le World Wide Web (Web, par la suite). Pour ce faire, nous
commencerons par introduire Internet et le Web, pour ensuite comparer l'utilisation de
pages statiques et de pages dynamiques. Le travail de diplôme de M. Camponovo offre de
plus amples informations sur les technologies du Web [8].

Bref historique du Web :


Avant de parler du Web, il s'agit d'introduire l'Internet. Une confusion est en effet souvent
faite entre l'Internet et le Web. L'Internet est un réseau dont tous les noeuds utilisent le
protocole IP3, qui permet le routage de paquets, dont le contenu n'est pas important. Il
peut, par exemple, s'agir de messages électroniques, de transfert de fichiers ou autres. Le
Web est un service de diffusion d'informations transitant par l'Internet. C’est une
application, au même titre que la messagerie, le transfert de fichiers et la vidéo
conférence.
En 1989 voit apparaître un projet au CERN pour la gestion de l'information basé sur la
notion d'hypertexte [4]. Ce projet est à la base du Web actuel et a été lancé pour simplifier
l'accès à l'information et permettre la mise en relation arbitraire de différentes
informations. Le projet est concrétisé en 1991, avec les mécanismes de base comme le
schéma de nommage URL4, qui permet de localiser de façon unique une ressource
informationnelle, le langage HTML5, qui offre une spécification d'écriture des pages
Web, et enfin le protocole de transport HTTP6, qui régit les interactions entre
programmes clients et serveurs.
Peu après la spécification de ces protocoles, apparaît un des moteurs de l'évolution
exponentielle du Web : les premiers navigateurs à interface graphique. En effet, à
l’origine, la navigation à travers le Web ne se faisait pas de façon graphique, mettant ainsi
une barrière à son utilisation par le plus grand nombre. Les navigateurs ont ainsi offert un
outil d’utilisation aisée, ce qui a permis à un grand nombre d’utilisateurs de se familiariser
avec le Web. Une guerre commerciale entre Netscape et Explorer va faire évoluer ces
logiciels de façon très rapide.
La démocratisation du Web attire très vite, dès 1995, les entreprises qui trouvent une
nouvelle opportunité de communiquer. Le Web devient alors une vitrine obligatoire pour
toutes les grandes entreprises de la planète. Dans les années qui suivent, ces mêmes
entreprises réalisent qu'en plus de faire de la communication, le Web peut servir à toutes
sortes d'opérations commerciales, d’où l’arrivée de sites de commerce et de banques en
ligne. D’autre part, le Web peut aussi être utile à une meilleure circulation de
l'information entre les collaborateurs, les fournisseurs et les clients. Les intranets, réseaux
internes à l’entreprise, sont là pour le démontrer. Durant ces dix années, le Web a connu
une croissance exponentielle pour devenir l'immense réseau d'information actuel.
Les premiers sites Web ont été créés par des équipes scientifiques dont le besoin premier
était de mettre en ligne des informations. Le style était austère, mais l’information était
présentée.
Puis, de plus en plus de passionnés se sont intéressés à la création de sites Web, y
apportant un style moins austère que la communauté scientifique. Pour ce faire, le besoin
d’outils plus visuels, comme des logiciels d’édition de pages HTML, s’est vite fait

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ressentir. Le webmaster était alors l’homme à tout faire du site, de la création à la
modification et à la suppression des pages. Les entreprises ont à leur tour montré un
intérêt aux possibilités du Web, et ont délégué à des spécialistes le soin de gérer leur site.
Le webmaster était entré dans l'entreprise, selon un mode de fonctionnement centralisé.
La gestion de pages statiques posant de nombreux problèmes techniques, le besoin pour
l’entreprise d’adopter une démarche rationnelle pour la gestion de son site Web se fit
ressentir, ce qui amena les entreprises à l’utilisation de pages dynamiques.
Pour se rendre compte de l'importance actuelle du Web, il suffit de regarder quelques
chiffres pertinents.
Il y a actuellement dans le monde quelque 514 millions d'utilisateurs ce qui génère un
chiffre d'affaire mondial de 310 milliards de francs, la Figure 1 montre la répartition de
ces chiffres par continent.

Figure 1 : Répartition de l'utilisation du Web

Ces utilisateurs naviguent à travers 8,7 millions de sites, dont 47% sont anglophones.

I.1- LA NOTION DE CONTENU :


Le contenu représente la somme des connaissances et des informations proposées
au visiteur d’un site web (texte, images, vidéos, rubriques, etc.). La valeur ajoutée d’un
site est fonction de son contenu tant du point de vue de sa pertinence, de sa qualité, de sa
fraîcheur que de sa facilité d’accès.
Pour un site de commerce, il peut s’agir des produits proposés aux clients, des
informations complémentaires à ces produits, ou encore des informations légales figurant
sur le site. Pour un portail, il s’agira explicitement de l’information proposée.
Les sites web ont pour vocation de proposer la bonne information au bon moment à
leurs visiteurs. La diffusion de contenu utile dans les délais appropriés dépend donc de la
manière dont ce contenu est géré. Il existe plusieurs méthodes pour proposer du contenu
sur un site web.

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I.2- Sites Web statiques :
Les pages statiques ont été les premières utilisées sur le Web. Elles constituent encore,
aujourd'hui, une grande partie des pages, mais leur nombre est en diminution par rapport
aux pages dynamiques.
Les pages statiques sont des pages entièrement codées en HTML. Leur cycle de vie, de la
création par le webmaster à la visualisation par l’internaute, est présenté à la Figure 2.
Le développeur écrit la page puis l'enregistre sur le serveur (1). Les utilisateurs peuvent y
accéder en envoyant une requête contenant l'URL de cette page (2). A la réception de la
requête, le serveur renvoie, si celle-ci existe (3), la page à l'utilisateur (4). Si elle n’existe
pas, le serveur renvoie un message d’erreur.

Figure 2 : Cycle de vie pour les pages statiques

Souvent la création et la modification des pages Web statiques sont réalisées par une
personne unique qui doit maîtriser le langage HTML, ou utiliser un éditeur graphique de
pages Web.
Elle doit aussi connaître le contenu métier des pages et la mise en forme de celles-ci.

I.2.1- Les rôles dans la gestion de sites Web statiques :


La Figure 3 présente la gestion de sites Web statiques et met en évidence le rôle central du
webmaster. En effet, celui-ci effectue toutes les créations, modifications et suppressions
de pages du site. Les rôles sont :
• Le webmaster : personne qui crée, modifie et supprime les pages du site. Il s'occupe
aussi du bon fonctionnement du service Web.
• L'expert métier : personne qui gère le contenu du site. Il fournit au webmaster les
informations pour que le contenu du site soit toujours à jour.
• Le designer : personne qui gère l'apparence du site. Il fournit au webmaster les
informations relatives à la forme du site.

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Figure 3 : Rôles dans la gestion de sites Web statiques

Nous voyons donc que dans un site statique, toute la gestion de celui-ci repose sur le
webmaster. Si les modifications deviennent importantes, il peut vite être surchargé et
devenir le goulot d'étranglement du site. Dans ce cas là, la présence de plusieurs
webmaster peut être envisagée, mais le site devient quand même lourd à gérer. En effet,
plus le site est grand et plus le nombre de webmaster est important. Le site risque alors de
ne plus être actualisé de façon régulière, et de présenter des incohérences.
Il s'agit maintenant de présenter les avantages et les inconvénients d'un tel type de site,
avant d'étudier la gestion de sites dynamiques.

I.2.2- Avantages des pages statiques :


Les principaux avantages des pages statiques sont :
• Une page statique est simple à construire, il n'y a pas besoin de connaissances
particulières, si ce n'est la connaissance du langage HTML ou d'un éditeur graphique de
pages du type "pointer, cliquer".
• Pour des sites de petite taille, la création d'un site ne demande pas de grandes
ressources.
• Enfin le traitement des requêtes côté serveur est extrêmement simple et rapide.
Ceci permet de pouvoir traiter un nombre élevé de requêtes.

I.2.3 Inconvénients des pages statiques :


Il existe de nombreux inconvénients quant à l'utilisation des pages statiques, les plus
importants sont :
• Le manque de séparation entre le contenu et la forme. Lors de la création d'une
nouvelle page pour un site, en plus de porter attention au contenu, il faut aussi s'assurer
que la forme soit la même. Lorsque le site est important et que la création de pages se fait
par plusieurs personnes, le risque est grand de voir apparaître des incohérences de forme
dans le site. De plus, lors d’une refonte totale de la forme, il faut alors modifier toutes les

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pages du site, ceci risquant d’entraîner des incohérences dans le site. Il existe des moyens,
même avec les pages statiques, de séparer la forme du fond, par exemple en utilisant des
feuilles de style (CSS8). Elles donnent le moyen de spécifier une certaine ligne graphique
pour l'entier d'un site, ce qui permet, lors de la refonte graphique de ne devoir modifier
que cette feuille. Il faut encore noter que les pages statiques, écrites dans le langage
HTML ne permettent pas une séparation des tâches entre différentes personnes, mais au
contraire, obligent à la fusion de ces tâches dans un seul rôle, celui du webmaster.
• L'obligation de créer et de publier sur le serveur chaque page préalablement à sa
consultation. Il est important de rédiger de façon cohérente le contenu, mais aussi de
veiller au maintien de l'homogénéité du site. En effet, l'ajout d'une page entraîne parfois la
modification d'autres pages. Le problème ne se pose pas lorsque le nombre de pages d'un
site est peu élevé. Au contraire, l'utilisation de pages statiques est alors plus rapide et
efficace que l'utilisation d'une technologie de création de pages dynamiques. En effet, le
temps investi dans l’apprentissage d’un langage de programmation ou dans la maîtrise de
l’utilisation d’un outil spécifique est plus important que celui de mettre à jour les pages.
Inversement, dès que le site croît et que le nombre de pages à gérer augmente, l'utilisation
de pages HTML statiques pose alors de grands problèmes de cohérence entre ces pages. Il
devient alors difficile voir impossible de gérer un tel site. Les ressources à mettre en
oeuvre pour maintenir, créer et rendre vivant ce site deviennent tellement importantes que
le site risque de ne plus être mis à jour et de comporter des incohérences.
• Lors de la mise à jour d'un site statique, aussi bien pour un changement de contenu
que de présentation, il faut réécrire les pages en y apportant les modifications souhaitées.
Pour se faire, il faut ouvrir chaque fichier, trouver l'endroit à modifier, opérer la
modification et enfin publier la nouvelle page ainsi créée sur le serveur.
Comme pour le point précédent, le problème ne commence à se poser que lorsque le site
atteint une taille critique de pages. Plus le nombre de pages est important et plus les
modifications risquent de créer des incohérences au niveau de la présentation, mais aussi
du fond. Si, par exemple, les caractéristiques d’un produit sont modifiées, toutes les pages
présentant ce produit doivent être modifiées. Un seul oubli, est le site n’est plus
totalement à jour; il présentera alors des incohérences de fond au niveau du produit. Par
contre, si le site reste petit, cette solution ne pose pas de problème de mise à jour flagrant,
tant que la personne qui a créé les pages s'occupe des modifications.
• La personnalisation du site est impossible, il n'existe qu'une vision unique du site.
Tous les visiteurs ont accès à la même information et de la même façon.

I.3- Sites Web dynamiques :


Dans cette section, nous abordons les pages Web créées dynamiquement par le serveur,
dont le cycle de vie est présenté à la Figure 4. Ces pages sont générées au moment où le
serveur reçoit la requête du client. La différence principale avec les pages statiques, réside
donc dans le fait que les pages HTML ne sont pas créées avant les requêtes, mais par le
traitement et l'interprétation des requêtes. L'interaction entre le client et le serveur ne
diffère pas des solutions avec des pages Web statiques, le client démarre toujours le
processus en envoyant une requête au serveur (2). Le serveur, comme dans le cas statique,

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renvoie une page HTML (6) ou un message d’erreur. La différence est donc dans la façon
de créer cette page HTML.
Dans le cas dynamique, les pages ne sont plus écrites en HTML, mais dans un langage de
programmation, comme par exemple PHP, JSP ou ASP. Elles sont ensuite publiées sur le
serveur (1). Lorsqu'un utilisateur appelle une page dynamique (2), celle-ci, si elle existe
(3), est interprétée (4). Elle renvoie du texte au format HTML (5) au client (6). Du point
de vue du client, cette opération est transparente, car comme dans le cas statique le code
reçu est au format HTML. Les pages dynamiques peuvent donc faire appel à des
ressources autres que du simple HTML, comme par exemple des bases de données ou des
objets informatiques métiers.

Figure 4 : Cycle de vie pour les pages dynamiques


Ce cycle de création fait intervenir un nombre de rôles plus important que dans la gestion
de sites Web statiques.
I.3.1- Les rôles dans la gestion de sites Web dynamiques :
Comme présenté dans la section précédente, il y a toujours une publication préalable de
pages sur le serveur. La différence étant que ces pages ne sont plus statiques, de simples
pages HTML, mais dynamiques. Le rôle de webmaster peut donc être éclaté en différents
rôles qui sont présentés à la Figure 5 :
• Le webmaster : il occupe un rôle de coordinateur et d’intégrateur du service Web. Il a
comme tâche principale de gérer ce service.
• Le développeur Web : son travail consiste en la création et la modification des pages
dynamiques. Il ne s’occupe pas du contenu, étant donné que celui-ci se trouve dans des
sources de données.
• L’opérateur bases de données : il a comme tâche de gérer les différentes bases de
données.
• L'expert métier : il crée, modifie et supprime le contenu des bases de données, ceci via
son interface de travail.
• Le designer : il gère l'apparence du site Web, en collaboration avec le développeur
Web.

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

Figure 5 : Rôles dans la gestion de sites Web dynamiques

Nous voyons donc que dans un site dynamique, toute la gestion de celui-ci ne repose plus
uniquement sur le webmaster. Il ne devient pas, comme dans le cas des sites statiques, le
goulot d'étranglement de la dynamique du site. Il se charge du bon fonctionnement du
service Web (lien présent sur la Figure 5) et de la coordination entre les différents acteurs
ce qui n'est pas présent sur le figure afin de ne pas l'alourdir.
Prenons l'exemple du département marketing qui décide de modifier le packaging et le
prix d'un produit. Ce département a une interface qui lui permet de gérer la base de
données produite, il va donc effectuer ces modifications sur cette base de données. Les
pages étant créées dynamiquement, le développeur Web et le designer n'ont alors aucune
modification de pages à effectuer.
Les avantages et les inconvénients d'une gestion de sites Web dynamiques sont présentés
dans la suite de ce chapitre.

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

I.3.2- Avantages des pages dynamiques :


Les principaux avantages des pages générées dynamiquement sont les suivants :
• Il y a moins de publication de pages HTML sur le site, la grande majorité des pages
étant des pages dynamiques. Le risque d'incohérence au niveau du contenu et de la forme
est donc fortement diminué.
• Il n'y a plus le besoin pour une mise à jour de modifier toutes les pages concernées.
En effet, comme elles se créent au moment de l'exécution du code, elles peuvent tenir
compte des autres pages ou du contexte. Si une page dynamique présente, par exemple,
une carte du site, un ajout d'une page ne présuppose pas forcément la modification de la
page qui affiche cette carte. En effet, le code va automatiquement, au moment de
l’exécution, créer la page adéquate.
• Le contenu peut être séparé de la forme. Le contenu est souvent dans des bases de
données et le code fait appel à ces bases. Il y a moins de contenu dans le code, et un
contenu qui apparaît dans dix pages différentes sera modifié une seule fois. Reprenons
l'exemple du département marketing qui décide de modifier le prix d'un produit. Dans le
cas des pages statiques, toutes les pages contenant le prix doivent être modifiées.
Dans le cas présent, la modification du prix ne doit être effectuée que dans la base de
données pour que tout le site soit à jour.
• Le fait d'avoir des pages qui sont créées dynamiquement ouvre la voie à de
l'interactivité et de la personnalisation. Il suffit pour cela d'avoir une base de données
utilisateurs qui jouera le rôle d'une mémoire de préférences.
Les pages dynamiques, comme nous venons de le voir, offrent de multiples avantages par
rapport aux pages statiques.

I.3.3- Inconvénients des pages dynamiques :


Les principaux inconvénients des pages dynamiques sont les suivants :
• Des connaissances préalables en programmation sont nécessaires à la création de
pages dynamiques. Il ne suffit plus simplement de maîtriser un programme de création
graphique de pages Web, mais il faut en plus connaître le langage qui est utilisé. Ces
connaissances ne sont bien sûr utiles que pour le développeur Web.
• Ce type de solution demande aussi des connaissances en bases de données. Il n'est
pas forcément adéquat pour des sites de petite taille. En effet, un site de petite taille ne
demande pas une grande dynamique, de simples pages HTML suffisent amplement à
satisfaire les besoins d'un tel site.
• Le traitement des requêtes peut devenir très long, par exemple si le code fait appel à
différentes bases de données réparties géographiquement.
Ce chapitre a présenté le Web, afin de situer le contexte du mémoire. Le but était d’avoir
un aperçu du Web, avec un historique de celui-ci et la dualité entre sites statiques et sites
dynamiques. Le chapitre suivant va se concentrer sur la gestion de contenu pour sites
Web.

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

II- La gestion de contenu et le Web :


Après cette introduction au Web, ce chapitre se penche plus spécifiquement sur la
problématique de la gestion de contenu pour site Web. Pour ce faire, ce chapitre va
présenter le domaine de la gestion de contenu, avant de se focaliser sur la gestion de
contenu pour sites Web. Les rôles en présence seront alors présentés, de même que les
fonctionnalités, les objectifs et les domaines d’application d’un WCMS, outil servant à la
gestion de contenu pour sites Web.

II.1- La gestion de contenu :


Le terme de "gestion de contenu" est souvent associé implicitement à celui de publication
d'information sur le Web. Ceci est limitatif, car la gestion de contenu va bien au-delà du
Web.
La définition proposée par le site Web contentmanager.eu.com [15] met en évidence cette
association :

"Un CMS est un outil qui permet à une variété de personnel technique et non
technique de créer, éditer, gérer et finalement publier une variété de contenu
(tel que du texte, des graphiques, de la vidéo etc.), étant contraint par un
ensemble de règles, processus et workflow qui assurent un aspect logique et
cohérent d'un site Web."

Cette définition est limitative, car elle ne mentionne que la publication sur un site Web,
elle devrait donc être utilisée pour définir un système de gestion de contenu pour site Web
(WCMS). La définition d'un CMS devrait donc plutôt être :

"Un CMS est un outil qui permet à une variété de personnel technique et non
technique de créer, éditer, gérer et finalement publier une variété de contenu
(tel que du texte, des graphiques, de la vidéo etc.), étant contraint par un
ensemble de règles, processus et workflow qui assurent un aspect logique et
cohérent des publications."

En effet, un CMS peut être utilisé pour créer de la documentation, de l’information papier
comme de la publicité ou des journaux [9]. Le site de Documentum [29] propose plusieurs
exemples de sociétés qui utilisent un CMS pour de la publication papier, il suffit de
regarder l'exemple de Ford. Cette entreprise utilise le CMS de Documentum pour générer
ses catalogues papiers. Comme nous le voyons à la Figure 6, une entreprise peut utiliser
un système de gestion de contenu pour différents canaux.

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

Figure 6 : La gestion de contenu

Gérer le contenu, Web ou autres, ne signifie pas seulement le créer puis le publier. Il faut
ensuite pouvoir y opérer des modifications, avec la possibilité de gérer des versions
différentes du même contenu. De plus, le contenu doit être présenté à la bonne personne
au bon moment.
Nous voyons donc que la gestion de contenu pour sites Web n’est qu’une application de la
gestion de contenu. Le site Web est alors un canal de distribution de l’information. Nous
allons présenter les rôles génériques de la gestion de contenu, ceci avant de les transposer
à la gestion de sites Web. Comme le montre la Figure7, le processus de publication de
contenu fait intervenir au moins deux rôles distincts.

Figure 7 : Rôles dans la gestion de contenu

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
Le premier rôle est celui d’auteur. Il s’occupe de la création et de la modification du
contenu, mais n’à pas le droit de le publier. Une fois son contenu rédigé, il en demande la
publication à l'éditeur. L'éditeur choisit alors de publier ou non le contenu. En cas de
publication, ce contenu devient alors accessible. Dans le cas contraire, l'auteur peut
modifier son contenu et en redemander une publication.
Les notions liées à la gestion de contenu ayant été définies, il est maintenant possible de
se focaliser sur la gestion de contenu spécifiquement pour des sites Web. La partie
suivante présente les rôles liés à l'utilisation d'un WCMS, ainsi que les fonctionnalités, les
objectifs et quelques domaines d'application d'un tel système.

II.2- La gestion de contenu pour sites Web :


A la vue des chapitres 2.2 et 2.3, il est évident que la gestion de contenu pour des sites
Web importants ne peut se faire qu'à travers un système de pages Web dynamiques. Cette
façon de faire suppose un nombre important de rôles, à savoir les rôles de la gestion de
sites Web dynamiques et ceux de la gestion de contenu. Il paraît donc utile de préciser les
tâches des rôles dans ce domaine, ainsi que les fonctionnalités offertes pas les WCMS. Il
est aussi important de mettre en évidence les objectifs de l'utilisation de ce type de
système et enfin de présenter quelques domaines d'application.

II.2.1- Les rôles dans la gestion de contenu pour sites Web :


Les rôles sont présentés à la Figure 8, ce sont :
• L'auteur : personne qui crée le contenu, sans avoir le droit de le publier, ni le droit de
modifier la structure et la forme du site.
• L'éditeur : personne qui vérifie et valide le contenu soumis à publication, avant de le
publier. Il ne crée pas le contenu et ne s'occupe pas de la mise en forme du site. En
fonction de la complexité du processus de validation, l’éditeur peut aussi être un groupe
de personnes.
• Le designer : personne qui gère l'apparence du site. Il met en place des gabarits de
présentation qui rendront le site uniforme. Il ne s'occupe que de la forme, pas du contenu.
• Le développeur Web : personne qui gère et paramètre l’application de gestion de
contenu. Il peut aussi développer de nouvelles fonctionnalités pour le WCMS. Il s’occupe
aussi des modifications des pages dynamiques.
• Le webmaster : personne qui gère le site. Il se charge de l’intégration et du bon
fonctionnement du service Web.
Le rôle d’opérateur de bases de données n’apparaît pas dans la figure, car il n’occupe pas
une place importante dans la problématique étudiée.

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

Figure 8 : Rôles dans la gestion de contenu pour sites Web dynamiques

Il est évident qu'une personne peut assumer deux rôles en même temps. Par exemple le
designer qui soumet du contenu sur l'utilisation du code HTML aura, en plus de son rôle
principal, un rôle d'auteur.

II.2.2- Fonctionnalités d'un WCMS :


Les fonctionnalités importantes d'un WCMS présentées dans cette partie sont décrites
dans un white paper de Smile [6]. La structure de ce white paper a été conservée, car elle
reflète la majorité des papiers sur ce sujet, ce sont :
• Séparation de la forme et du fond
• Gabarits de présentation (templates)
• Structure des articles
• Organisation des articles
• Gestion des contributeurs
• Chaîne de validation
• Cycle de vie des articles
• Gestion des versions
• Personnalisation
• Syndication : échanges de contenu entre sites
• Statistiques du site
• Fonction de recherche et indexation du site

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

II.2.2.1- Séparation de la forme et du fond :


Un des principes fondamentaux des WCMS est de créer une frontière entre le contenu et
le contenant. Le fond est, en principe, géré grâce à une base de données, et la forme par
des gabarits de présentation.

Les raisons d'une telle séparation sont multiples; en premier lieu, la présentation
graphique et le texte relèvent de métiers différents. La forme est faite par un web
designer, tandis que le fond est créé par un simple utilisateur, appelé auteur.
De plus, la forme et le fond doivent pouvoir évoluer indépendamment l'un de l'autre. En
effet, le design doit pouvoir être modifié sans altérer le contenu, et vice-versa, le contenu
modifié sans avoir à se soucier de la forme. Il faut aussi remarquer que pour avoir une
mise en page unique pour l'ensemble d'un site, celle-ci doit être indépendante du fond et
doit être centralisée. Ces deux points soulèvent l'importance de la séparation des tâches
entre un designer, qui définit des mises en page standard et un auteur qui ajoute du
contenu.

Un autre point important, est que si la forme et le contenu ne faisaient qu'un, comme pour
l'exemple des pages statiques, les pages ainsi créées ne pourraient être utilisées que sur un
seul media. Il serait impossible de reprendre le contenu et de le publier par un autre canal.
Cette séparation permet donc de diffuser le même contenu par plusieurs canaux différents
(Web, wap, teletext, ...).
Cela signifie que les textes écrits par les utilisateurs ne doivent pas être formatés, afin de
pouvoir être insérés dans la base de contenu sans mise en forme et exploités par différents
canaux. Néanmoins, l'utilisation de balises, prédéfinies dans une librairie, peut permettre à
l’auteur de donner une certaine forme à son contenu, comme la mise en gras ou italique.

II.2.2.2- Gabarits de présentation (templates) :


La standardisation de la forme du site est basée sur un dispositif de templates, qui
définissent la mise en forme des pages, la manière dont le contenu est inséré dans la page.
Ces templates définissent à la fois le cadre général de visualisation, mais aussi quelles
informations sont affichées et où les placer. Par exemple, une page de sommaire ne
contiendra que les titres des articles, mais pas leur corps de texte. La grande force de cette
fonctionnalité est bien sûr de permettre une modification de la forme sans devoir modifier
le fond.
La première façon de mettre en oeuvre une telle fonctionnalité est illustrée à la Figure 9,
elle consiste en la création des pages HTML complétées par du code de programmation.
Ce code fait appel aux bases de contenus afin de les insérer dans la page HTML envoyée
au visiteur.

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

Figure 9 : HTML + code


Le problème majeur lié à cette façon de faire est que le web designer doit connaître la
signification du code inséré. De plus, lorsque le nombre de templates augmente, il devient
de plus en plus difficile de les gérer, à cause de la difficulté de compréhension qui peut
apparaître.
Afin d'éviter ces problèmes, des tags spécifiques au code qui appelle le contenu sont
créés, ce qui permet aux designers de les insérer et de les supprimer sans risque. La
relation tags codes se fait dans une librairie, voir Figure 10. Il est évidemment clair que
plus les tags sont explicites, et plus le travail de mise en forme est simplifié.

Figure 10 : HTML + librairie de tags

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Le web designer n’a plus besoin de connaître le langage de programmation, ce qui peut
ajouter un rôle à notre problématique, à savoir, en plus de l’auteur, de l’éditeur et du web
designer, celui du codeur. Cette solution peut toutefois montrer des limites, car il n’y a
pas de standardisation, les librairies de tags étant personnelles.
Il existe une dernière façon de procéder, en utilisant des feuilles de style XSL, basées sur
XML. Ceci offre l’avantage de pouvoir utiliser des bibliothèques de tags XML
standardisés, facilitant l’échange de contenu. Comme illustré à la Figure 11 [28], le
contenu est sélectionné et formaté par des tags XML, puis ce contenu XML est transformé
en HTML, grâce aux feuilles de style XSL.

Figure 11 : XML + XSL

Il y a quand même quelques inconvénients à cette technologie, à savoir l’expertise


nécessaire à sa mise en place, mais aussi sa gourmandise en puissance.

II.2.2.3 Structure des articles :


La structure d'un article est la façon dont celui-ci est décomposé. Cette décomposition
peut être soit fonctionnelle, soit sémantique, voire même être conçue sur la base de
l’héritage.
La première décomposition est la plus courante, elle découpe l'article en champs
élémentaires et standards tel que titre, auteur, corps de texte, ..., qui sont utilisés pour tous
les articles du site. Elle est donc indépendante du sujet traité, du thème de l’article et de
l’auteur.
En opposition, la structuration sémantique décompose l'article en sous éléments types.
Cette décomposition est donc dépendante du sujet traité, par exemple la décomposition
d'un article sur une offre de cours pourrait utiliser des sous éléments du type Nombre de
professeurs, Cours offerts, ... . Cette décomposition est rarement disponible dans le
monde open source, car elle ne permet pas de créer un standard unique, mais oblige le
designer à définir différentes normes et types d’articles. Il s’en suit qu’il peut être difficile
pour un auteur de bien choisir la structure adéquate, si aucune n’existe pour le sujet qu’il
veut traiter.

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
Il est encore possible d'utiliser une structure employant ces deux concepts, en partant
d'une structure fonctionnelle, et plus on avance dans le site (dans les thèmes) et plus la
structuration devient sémantique. Cette structuration se conçoit sur la base de l’héritage,
qui permet d’affiner progressivement les concepts. En prenant comme exemple l’offre de
cours, la Figure12 représente le concept d’héritage de la structure. Les articles sur une
université, hériteront des champs du type article en les complétant de ceux spécifiques
aux universités. De même le type cours héritera des champs du type université.

Figure 12 : L'héritage dans la structure des articles


Cette façon de structurer les articles offre la possibilité de bien diriger l’auteur dans sa
façon de concevoir le contenu, mais aussi de ne pas le forcer à utiliser une structure qui
n’est pas adéquate en lui permettant d’utiliser la structure parente. En effet, dans
l’exemple de l’offre de cours, si le type cours ne correspond pas aux désirs de l’auteur, il
peut utiliser le type université, voir même le type générique article.
Les avantages d’une bonne structuration des articles sont multiples. Cela permet d’offrir
une facilité d’écriture pour les auteurs, ceux-ci étant guidés par des formulaires adaptés, et
de s’assurer de la cohérence entre tous les articles. La restitution des informations est
aussi facilitée, ce qui offre la possibilité de mettre en évidence certains composants,
séparant ainsi la forme du fond.
Une structuration sémantique permet, au prix d’une plus grande complexité, de ne pas
avoir à utiliser de mise en forme dans l’écriture du contenu, par exemple, le nombre de
professeurs peut être défini comme étant en gras. Ceci offre aussi la possibilité de
modifier facilement la forme. A l’opposé, une structure fonctionnelle ne permet pas de
définir le nombre de professeurs en gras, car ce champ n’est pas générique, il faut donc
autoriser l’auteur à insérer de la forme dans son contenu. De plus, si cette forme veut être
modifiée, il s’agit de modifier tous les articles et non pas seulement la définition du
champ.

18
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

II.2.2.4- Organisation des articles :


Après avoir structuré les articles, l'autre point important est la conception de la structure
du site, on parle alors de l'organisation des articles. Le mode habituel de structuration des
articles est l'utilisation d'une arborescence hiérarchique, comme une table des matières.
Cette organisation très structurée n'est pas toujours satisfaisante. En effet, un article peut
traiter de plusieurs points et donc l'auteur peut ne pas forcément savoir où le placer. De
plus, même dans une arborescence logique, un visiteur peut ne pas trouver l'article
recherché s'il ne cherche pas sous la bonne rubrique. Afin de limiter ce problème,
plusieurs solutions peuvent être envisagées, comme la publication d'articles sous
différentes rubriques ou l'utilisation de mots-clés et d'un moteur de recherche.
L’association des articles à différents thèmes transforme la structure hiérarchique en une
structure par ensembles.

II.2.2.5- Gestion des contributeurs :


Afin d'éviter la double saisie des informations, de l'auteur vers le webmaster, puis du
webmaster sur le site, voir l’exemple de la gestion des pages Web statiques à la partie 2.2,
il est important de faire interagir cet auteur directement avec le WCMS. L'interface
utilisateur devra leur permettre la saisie et la modification de leurs articles. Il devient donc
utile de bien séparer les contenus, et d'accorder aux différents auteurs des droits limités à
certaines actions et certaines parties du site. Ainsi certains contributeurs9 auront des droits
d'écriture, tandis que d'autres, des droits de publications, et que l’accès à certains articles
pourra être limité. Cette gestion des contributeurs se fait donc sur deux axes, voir la
Figure 13, le premier étant l’axe des actions permises telles que créer, modifier ou valider,
le second celui de l’organisation des contenus.

Exemple des droits des contributeurs lambda

Figure 13 : Exemple de gestion des contributeurs sur 2 axes

Il faut encore ajouter qu’en principe, une partie du site, comme les forums, est laissée
libre aux simples Internautes afin que ceux-ci puissent aussi participer et réagir aux
publications.

19
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

II.2.2.6- Chaîne de validation :


Il apparaît souvent utile de pouvoir séparer les différentes étapes du cycle de vie de
l’article, de sa création à sa publication. La séparation des droits permet de mettre en
place un système de workflow de validation, qui servira à garder un contrôle sur les
publications. De plus, pour les articles écrits à plusieurs, une première phase de rédaction
sera suivie par une phase de validation, ce qui permettra de s'assurer de la cohérence de
l'article. Ce workflow de validation peut, dans la majorité des cas, être assez simple, du
type : un auteur, puis un éditeur, comme dans l’exemple de la gestion de contenu pour
sites Web à la partie 3.2.1, mais on peut aussi imaginer des workflow plus précis qui
peuvent par exemple suivre la hiérarchie de l'organisation ou les règles de gestion en
vigueur au sein de l’entreprise. Le but majeur du WCMS est de rendre transparent ce
principe de séparation des tâches, en automatisant ces workflow et en explicitant les
tâches de chacun.

II.2.2.7- Cycle de vie des articles :


Plusieurs besoins se font ressentir dans la gestion des articles et de leur vie, comme par
exemple, la préparation de l’article et la programmation de la publication à une date
prédéfinie. La durée de vie d’un article peut aussi être définie, et donc avoir une date
limite de visibilité. Lorsque cette date est arrivée, l’article est soit transféré aux archives
soit mis à jour par son auteur. Une durée standard peut aussi être définie, afin de ne pas
avoir un site qui affiche des articles d’un certain âge.
On peut aussi imaginer des cycles de vie plus compliqués, du type deux semaines sur la
home page, puis un mois dans sa rubrique, et enfin aux archives. Des règles de
suppression des archives peuvent aussi être mises en place afin d’éviter une surcharge de
données dans le système.

II.2.2.8- Gestion des versions :


La gestion des versions permet d’avoir le même article dans des versions différentes, par
exemple la version N est aux archives, tandis que la version N+1 est publiée, et que la
version N+2 est à l’état de brouillon. De plus, le contrôle des versions permet le travail
collaboratif, en permettant à plusieurs membres d'oeuvrer sur un même article, sans que
les modifications des uns ne suppriment le travail des autres.

II.2.2.9- Personnalisation :
La personnalisation permet de différencier la restitution du contenu en fonction des
visiteurs.
Il peut s’agir d’une personnalisation souhaitée par le visiteur ou d’une personnalisation
par habilitation. La première demande aux visiteurs leurs préférences et configure
l’agencement de l’information en fonction de celles-ci, il s’agit en principe d’une
personnalisation individuelle. La deuxième est, le plus généralement, une personnalisation
par groupe, créée par le site Web. Il ne s’agit donc pas d’une personnalisation voulue par
le visiteur, mais forcée de par le profil de celui-ci.

20
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

II.2.2.10- Syndication : échanges de contenu entre sites :


Il est courant que des sites Web s’échangent du contenu, afin d’éviter la duplication de
celui-ci.
Ceci permet de reprendre l'information d'un site, sans avoir à la copier. Cet échange se fait
principalement par l'envoi de contenu au format XML, ce qui permet au site destinataire
d’identifier de façon certaine les informations pertinentes. D'un point de vue légal, cette
opération doit bien entendu être autorisée par le site émetteur, via des contrats.
D'un point de vue technique, la mise en place d’informations au format XML n’est pas
difficile. La seule contrainte est d’avoir un vocabulaire commun, ce qui est réalisé par le
standard RSS [1] (Rich Site Summary), au format XML, qui permet aux différents sites
de communiquer dans un langage commun. Ce standard ne met pas à disposition
l’information, mais le chemin pour la trouver. Il n'y a donc pas de transfert de contenu,
mais seulement le transfert d'un index. Ceci limite les problèmes contractuels.

II.2.2.11- Statistiques du site :


Il est important, aussi bien pour les administrateurs de sites que pour les managers, de
connaître la fréquentation du site, ainsi que les pages les plus visitées et celles à qui
personne ne prête attention. Ces suivis d'audience permettent de se poser des questions sur
la justesse de l'organisation du site, ainsi que sur l'utilité de telle ou telle publication.
Cette fonctionnalité peut s'opérer de différentes manières. Elle peut soit être intégrée au
WCMS, soit nécessiter l'utilisation d'un logiciel d'analyse des logs produits par le serveur
Web. La première solution offre l'avantage de pouvoir structurer son site, par exemple la
page principale pourra reprendre les articles les plus populaires, mais elle ne permet pas
une étude détaillée des logs. En effet, les logiciels d’analyse de logs offrent des résultats
plus pertinents que lorsque cette fonction est intégrée directement au WCMS. Néanmoins,
un WCMS offrant des statistiques internes n’empêche pas l’utilisation d’autres outils
externes. Il faut encore précisé que les statistiques peuvent être externalisées par des sites
spécialistes, au moyen de l’ajout de balises fantômes dans les pages du site.

II.2.2.12 Fonction de recherche et indexation du site :


Tout site, même s'il est bien structuré, ne permet pas forcément à l'utilisateur de retrouver
l'information qu'il recherche. De plus, parfois, l'utilisateur n'essaiera pas de comprendre la
structure du site, mais préférera utiliser un outil de recherche. C'est pourquoi une fonction
de recherche par mots-clés est indispensable, cette fonctionnalité peut soit être interne à
l’outil WCMS, soit faire appel à des moteurs de recherche externe comme Google.
L’avantage d’externaliser cette fonctionnalité réside dans l’expérience que les grands sites
de recherche ont acquis et dans les systèmes performants qu’ils ont développés.
Si un site Web CMS est créé, c’est principalement pour que l’information soit partagée et
que ce site accueille le plus de visiteurs possible. Pour réaliser cet objectif, le site doit être
indexé dans les principaux moteurs de recherche. L’utilisation des balises meta et
keywords est donc vivement recommandée, afin d’annoncer explicitement les mots-clés
qui caractérisent le site.

21
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
Ces mots-clés peuvent même être intégrés de façon dynamique, en fonction de certains
champs, comme par exemple le titre ou l’auteur.

II.2.3- Objectifs d'un WCMS :


Un système de gestion de contenu pour sites Web permet, en éclatant les tâches
originelles du webmaster à travers différents rôles, d’éliminer le goulot d’étranglement
qu’il était. De plus, les missions d'un tel système sont multiples, mais elles peuvent se
regrouper en deux buts, à savoir un but humain [30], comme la facilitation de la
production de contenu, et un but économique [18], comme la réduction des coûts.

II.2.3.1- Réduction des coûts :


L'utilisation d'un système de gestion de contenu pour sites Web permet de réaliser des
économies concernant la maintenance d'un site Web. La mise en place de ce type de
système permet également la réactualisation du site par des contributeurs non techniciens.
D’après une étude de Nuexo [17], ces changements induisent des gains de temps et une
diminution des besoins en personnel spécialisé représentant une réduction de coût estimée
à 28'000 francs par an pour les petits sites, utilisant une personne à plein temps. Quant aux
grands sites, utilisant une dizaine de personnes à la réactualisation du site, l'économie est
estimée à 264'000 francs par an.

II.2.3.2- Réduction des délais de publication :


Ce type de système réduit aussi significativement les délais de mise en ligne des
informations produites. En effet, il permet à n'importe quel auteur de mettre en ligne de
l'information sans difficulté technique, et ceci depuis son propre poste de travail. On voit
donc disparaître le goulot d'étranglement et apparaître la possibilité de publier le même
contenu sur différents sites. La publication du contenu nécessite seulement une interface
de gestion de contenu, qui peut, par exemple, être une interface Web. Ainsi l’auteur de
contenu peut publier ses informations sur le site de n’importe où et à tout moment. Ceci
est même indispensable dans le cas des entreprises où les équipes projets sont éclatées,
aussi bien du point de vue des horaires que géographiquement.

II.2.3.3- Augmentation de l’implication des auteurs :


La complexité de la production de contenu, sans système adéquat, crée non seulement des
goulots d’étranglement, mais décourage également l’implication des auteurs potentiels de
contenu. Un système de gestion de contenu, avec une interface utilisateur appropriée
permet à tout détenteur d’information de la publier à l’intérieur de son champ de
responsabilité. Toutes les parties de l’organisation participent ainsi à la vie du site Web,
avec un certain degré d’autonomie. Il en découle une simplification et une valorisation du
travail des auteurs.

22
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
II.2.3.4- Augmentation de la qualité de l’information :
La création et la publication manuelles de documents HTML par un webmaster
augmentent les risques d’erreur. En effet, le webmaster ne connaît pas forcément le métier
central de l’entreprise et il peut introduire des erreurs dans les pages HTML. Un système
de gestion de contenu permet une augmentation de la qualité des informations. Les
informations sont directement écrites par les personnes concernées et leurs mises en ligne
peuvent suivre un circuit de validation, ce qui diminue les erreurs présentent dans les
pages. L’éditeur peut ainsi rejeter un article afin qu’il soit corrigé puis à nouveau soumis à
validation. D’autre part, il est toujours possible de commenter un article pour y ajouter
des informations complémentaires. Il faut encore souligner que les informations sont
publiées plus rapidement et que l’accueil des visiteurs peut être dynamisé par la mise en
place de processus de personnalisation.

II.2.3.5- Travail collaboratif :


La majorité des systèmes de gestion de contenu pour sites Web permet un travail
collaboratif, offrant des outils de type groupware. L’objectif de ces outils est d'avoir une
meilleure coordination et de renforcer la communication.
• La distribution des tâches et l'interaction permettent aux différents contributeurs de
collaborer plus efficacement au sein d'un groupe de travail.
• La conservation des versions par un système d'archivage offre la possibilité de revenir
en arrière si le travail effectué n'était pas bon.
• Des systèmes de communication interne au système peuvent être mis en place afin de
faciliter l'échange d'informations entre collaborateurs.

II.2.4- Domaines d’application d'un WCMS :


La gestion de contenu permet d’améliorer la mise en place de sites Web ayant des
contraintes, telles qu’une forte audience ou des mises à jour fréquentes du contenu. Parmi
les applications typiques d’un système de gestion de contenu pour sites Web, se trouvent
les sites éditoriaux, les communautés en ligne, et dans une moindre mesure la gestion de
catalogues sur le Web et les bases de connaissances.

II.2.4.1- Sites éditoriaux :


La nature des sites éditoriaux, partage de l’information, en fait un genre très répandu sur
le Web. Il offre la possibilité à un individu ou à un groupe de se positionner comme
source d’informations. Ceux-ci peuvent donc devenir des infomédiaires10, voire des
veilleurs sur des sujets spécifiques. Les sites éditoriaux les plus fréquemment rencontrés
sont les portails d’informations tels que Edicom.ch ou les journaux en ligne tels que
lemonde.fr. On rencontre aussi des sites de journalisme amateur et des sites personnels
basés sur ce même mode éditorial.

23
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
II.2.4.2- Communautés en ligne :
Une communauté en ligne rassemble des internautes qui partagent des centres d’intérêt
communs. Elle leur offre la possibilité de publier des articles, et d'éclairer la communauté
sur des informations en leur possession. Ces informations peuvent provenir d’autres sites
Web, mais aussi de l’expérience des membres de la communauté. Il suffit d’imaginer une
communauté de randonneurs qui partagerait leurs excursions en montagne. Elle peut aussi
offrir des outils de collaboration, comme, par exemple, une messagerie interne ou un
agenda partager.
On parlera alors de groupware, site de partage d’informations et de collaboration, concept
qui sera étudié plus précisément au chapitre 4. Un espace de forum permet, en plus, de
réagir aux contributions ou de compléter l'information.
Un site peut être modéré ou non. S’il est modéré, un éditeur est averti lors de l’arrivée
d’un nouvel article, et après lecture de celui-ci décide de le publier ou non. Pour les sites
non modérés, le contenu est accepté d'office et donc visible dès sa publication par son
auteur. Un système non-modéré n’est pas forcément un système anarchique. Un
responsable, en principe le webmaster, peut être nommé pour contrôler les articles et les
ôter si besoin.
Après avoir examiné la problématique de la gestion de contenu pour sites Web, et avant
de présenter les différentes solutions sélectionnées, nous allons, dans le chapitre suivant,
présenter un framework d’étude des CMS sous l’angle de la collaboration. En effet, les
solutions CMS retenues ne font pas que de gérer le contenu, elles permettent une certaine
collaboration en implémentant des fonctionnalités de groupware. Il suffit, pour s'en
convaincre, de regarder le dernier exemple d'utilisation d'un WCMS, à savoir les
communautés en ligne.

III- Système de gestion de contenu et collaboration :


Dans la majorité des cas, la gestion de contenu est un processus collaboratif, le contenu
n'est pas créé par une seule personne. A l'inverse, plusieurs personnes collaborent pour le
créer, le valider et le publier, ce qui a été mis en évidence lors de la présentation des rôles.
Le groupe qui gère le contenu peut alors utiliser divers moyens pour communiquer et se
synchroniser, comme l'e-mail ou le téléphone. Beaucoup de WCMS offrent des
fonctionnalités internes, du type groupware, pour collaborer, d'où la notion de C3MS
(Community, Content and Collaboration Management Systems) [7].
Ajoutons encore que des sites comme les communautés en ligne, présentées au chapitre
3.2.4.2, implémentent parfois des outils de collaboration, dans le but de s'organiser et de
collaborer. Ces sites sont alors rangés sous la dénomination de groupware. La définition
suivante du terme groupware, est issue d’une étude de la fondation Travail-Université
[12] :
"Ensemble d’applications informatiques qui visent à faciliter le travail en groupe sous
toutes ses formes. D’une manière générale, un groupware comprend quatre grandes
catégories d’applications :
• Un environnement logiciel partagé par le groupe
• Un système de messagerie servant à la fois à la communication interpersonnelle et à la
transmission de documents

24
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
• Une infrastructure informatique permettant le stockage, le tri et l’archivage de
l’information sous toutes ses formes (textes, graphiques, images), de manière à constituer
un "stock de connaissances " (possibilité d’enregistrement des traces du déroulement du
travail en groupe)
• Un système d’exploitation du réseau et des stations de travail.
[..] Actuellement, les logiciels développés cherchent à remplir trois grandes fonctions :
l’échange d’informations, la coordination des tâches et la collaboration entre
travailleurs. [..]
L’apport principal du groupware par rapport au fonctionnement habituel des réseaux
classiques d’ordinateurs est qu’il permet non seulement de partager des ressources utiles
pour un projet mais aussi de travailler simultanément à la réalisation d’un projet.
L’utilisation du groupware implique une démarche de management parallèlement à
l’implémentation d’outils informatiques. Avec le groupware, on passe d’une phase de
recherche de la productivité, basée sur l’automatisation des tâches bureautiques
individuelles, à une phase beaucoup plus complexe basée sur l’optimisation des
interactions entre les individus. Le groupware comprend donc également des techniques
de médiation."
Comme le dit la définition, précédemment citée, les briques de bases d'un groupware sont
en premier lieu un système de messagerie couplé à une base collective de travail. Il faut
encore ajouter à cela les annuaires qui permettent aux collaborateurs d'avoir accès à des
coordonnées utiles, et qui définissent les droits de chaque utilisateur. A cela, il faut ajouter
d’autres fonctionnalités qui ne sont pas présentes dans la définition, mais qui sont souvent
présentes dans ce type de système. En effet, il n'est pas rare d'y voir apparaître un système
de workflow et de formulaires électroniques permettant la simplification du travail. De
même l'agenda partagé est une application importante de ce type de système. Pour finir,
dans la majorité des cas un forum est présent, ainsi qu’un système de gestion de contenu.
Nous avons donc comme fonctionnalités collaboratives : la messagerie, les annuaires, les
dossiers partagés, les workflow, les formulaires électroniques, les agendas partagés, les
forums et la gestion du contenu. Ces différentes fonctionnalités sont présentées plus
précisément dans la partie qui suit. Celle-ci introduit le framework d'analyse des WCMS
sous l’angle de la collaboration, qui facilite la comparaison entre différents systèmes de
gestion de contenu.

III.1- Framework d’analyse des WCMS sous l’angle de la collaboration :


Avant de définir plus précisément les huit fonctionnalités collaboratives retenues, nous
allons présenter le framework d’étude des WCMS sous l’angle de la collaboration. Celui-
ci est représenté à la Figure 14, graphique en deux dimensions, avec sur l'axe horizontal la
relation stock / flux et sur l'axe vertical la relation individu / groupe [27]. L'explication
des axes se fera en parallèle à l'explication des briques du framework.

25
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

Figure 14 : Framework d’analyse des CMS sous l’angle de la collaboration

III.1.1 Gestion de contenu :


La mission des outils de gestion de contenu est de simplifier la rédaction de contenu et de
permettre à n'importe qui de pouvoir être un auteur. Cette fonctionnalité peut aussi
permettre à plusieurs personnes de travailler en commun sur une publication. Elle se situe
donc dans le framework au milieu de l’axe Individu / Groupe. Le contenu pouvant être vu
comme un stock d’information, cette fonctionnalité se place du côté gauche de l’axe
Stock / Flux.

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
III.1.2 Messagerie électronique :
La messagerie électronique est une infrastructure de communication asynchrone. Le
destinataire du message n'a pas besoin d'être présent lors de l'envoi de celui-ci. Le
message sera déposé dans une boîte aux lettres que le destinataire pourra aller consulter
quand il le voudra. En plus de pouvoir consulter sa messagerie n'importe quand, il peut
aussi le faire n'importe où. La messagerie prend place dans le quartant Individu / Flux de
notre framework car il s’agit d’une fonctionnalité individuelle qui génère un flux
d’information.

III.1.3- Annuaires :
L'annuaire informatique est une des fonctionnalités principales des outils de collaboration.
Il faut distinguer deux types d'annuaires :
• Les annuaires de personnes, regroupant les coordonnées des employés, clients ou
fournisseurs.
• Les annuaires de la sécurité informatique, qui définissent les droits des utilisateurs par
rapport aux ressources informatiques.
Il est important de souligner que sans ces annuaires, la collaboration n'est pas aisée.
Comment pouvoir collaborer si on ne connaît pas les coordonnées de ses partenaires et si
on ne sait pas qui peut faire quoi. Les annuaires sont typiquement un stock d’information
sur les individus.
Ils se trouvent donc placés dans le quadrant Individu / Stock du framework..

III.1.4- Forums :
Un forum est un lieu de "discussion", conçu pour que l'ensemble des acteurs d'un
domaine, comme par exemple un projet, puissent publier des informations ou réagir sur la
contribution d'autres acteurs.
Le principal intérêt des forums réside dans le fait que la présence de l'ensemble des
personnes n'est pas nécessaire pour pouvoir "discuter". En effet ils fonctionnent sur le
même principe que la messagerie, à savoir une communication asynchrone, à la seule
différence que les messages ne sont pas déposés dans une boîte aux lettres privée, mais
dans un lieu public, ouvert au regard et au commentaire de tout un chacun. Ajoutons
encore que lors de la clôture d'un forum, une synthèse peut être effectuée, afin de
permettre un accès rapide à l'information pertinente de ce forum. Il s’agit évidemment
d’une fonctionnalité de groupe qui génère un flux d’information. Dans le framework, elle
se situe donc dans le quartant Groupe / Flux.

III.1.5- Workflow :
Une application de workflow a pour but principal de gérer les procédures de travail, en
coordonnant les charges et les ressources et en supervisant le déroulement des tâches. Ces
applications peuvent offrir une automatisation des tâches et un transfert automatique des
informations aux personnes concernées. Cette fonctionnalité prend place dans le quartant
Individu / Flux du framework, mais plus bas, proche de la partie Groupe. En effet, cet
outil génère un flux d’information relatif au travail à effectuer par un individu ou un
groupe.

27
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
III.1.6- Bases collectives et dossiers partagés :
Les bases collectives ont pour but de remplacer les espaces de stockage individuels, en les
rendant plus ou moins publics. Ce sont, par exemple, les bibliothèques de fichiers ou les
bases de connaissances. Les bases de connaissances ont pour principal objectif la
capitalisation de l'information et des connaissances. Celles-ci sont accumulées au court
des projets, afin de garder une trace des expériences passées, et permettre un gain de
temps et d'efficacité dans les nouveaux projets. Il s’agit donc d’une capitalisation des
connaissances à long terme.
Il reste encore à discuter des solutions pour la réalisation du travail de tous les jours, dans
un plan à court terme. Ces bases de données permettent entre autre de gérer les tâches, les
délivrables, les comptes rendus. Elles permettent aussi de surveiller l'avancement du
travail, d'avoir une vue sur l'état du projet et d'alimenter les tableaux de bord. Il s’agit bien
entendu d’un stock qui est utilisé par un groupe. Ces fonctionnalités sont donc dans le
quartant Groupe / Stock du framework.

III.1.7- Formulaires électroniques :


Le but de ce type d'application est de remplacer les formulaires administratifs en format
papier, par des formulaires électroniques. L'objectif d'un tel remplacement est de gagner
du temps et donc d'améliorer la productivité. En plus, une représentation informatique des
formulaires permet la saisie guidée sur ordinateur, et la traçabilité à travers une
automatisation des procédures. Cette automatisation offre la possibilité de mieux gérer
l'information pertinente, de diminuer le nombre de manipulations manuelles, et de
diminuer la masse de travail peu gratifiante et souvent considérée, par les collaborateurs,
comme une perte de temps. Les formulaires électroniques, en automatisant certaines
tâches qui ne font pas partie de l’activité principale de l’entreprise, permettent ainsi de se
recentrer sur celle-ci. Cette fonctionnalité génère un flux d’information et est utilisée par
un individu ou un groupe. Elle se situe dans le quartant Groupe / Flux, tout en étant
proche de la partie Individu.

III.1.8- Agendas partagés :


Cette application consiste à partager des agendas informatiques entre plusieurs personnes,
elle remplit plusieurs fonctions :
• Gérer le temps de la personne elle-même
• Organiser des réunions, en perdant le moins de temps possible. En effet, il suffit de
visionner les agendas pour trouver une date / heure de libre et ainsi proposer des dates de
réunions réalistes.
• Créer un référentiel commun, permettant la délégation de certaines prises de rendez-
vous.
• Gérer des ressources communes telles que des salles de réunion ou du matériel
informatique.
Il faut souligner que sur les quatre rôles prédéfinis, un seul est d'usage personnel.
L'agenda partagé est principalement utile à des fins collectives, de part la mise en
commun de l'information relative à la gestion du temps du groupe et de ses membres. Il
permet donc une meilleure coordination entre ceux-ci. Cette fonctionnalité prend place au

28
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
centre du framework. Elle peut être utilisée de façon individuelle ou collective, et elle
stocke de l’information tout en en générant un flux.

III.2- Application du framework à la comparaison de WCMS :

Figure 15 : Exemple d'utilisation du framework


Un hachurage fort présente les briques principales du système, brique qui représentent le
noyau central du produit. Un hachurage faible met en évidence les briques qui sont
présentes, mais qui servent les briques principales. Ainsi la brique annuaire, dans la
Figure 15, est liée à la gestion de contenu, ce qui signifie que si la brique gestion de
contenu n'existait pas, la brique annuaires n'aurait aucune utilité. Enfin le pointillage
présente les briques secondaires, ce qui signifie qu'elles sont implémentées dans le
système, mais qu'elles n'en font pas la force.

29
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
Exemple D’un CMS : SPIP (Système de Publication sur Internet Partagé, [SPIP])

SPIP :
Est un système de gestion de contenu Web particulièrement bien adapté pour la
publication d'articles, de nouvelles et le référencement de sites. SPIP est une application
Web développée avec le langage PHP qui agit en intermédiaire avec le serveur de base de
données MySQL.

La gestion du contenu s'effectue, d'une part, via un espace Web privé à partir
duquel on développe la structure du site et rédige le contenu, et d'autre part, par la
création de pages HTML génériques (squelettes ou gabarits) dans lesquelles on insère des
boucles SPIP (balises spécifiques) générant des requêtes spécifiques pour afficher le
contenu désiré.

SPIP est plus souple, et orienté vers la création d'un site structuré comme un
magazine : c'est-à-dire avec des rubriques, sous rubriques (et ainsi de suite), dans
lesquelles sont insérés des articles et des brèves qui peuvent être complétés de forums de
discussions.

1- Intérêt de SPIP
􀂾 gérer un site Web de type magazine, c'est à dire composé principalement
d'articles et de brèves insérés dans une arborescence de rubriques imbriquées
les unes dans les autres.
􀂾 séparer entièrement, et distribuer entre différentes personnes, 3 types de tâches:
la composition graphique, la contribution rédactionnelle via proposition
d'articles et de brèves et la gestion éditoriale du site (tâche qui comprend
l'organisation des rubriques, la validation des articles proposés…)
􀂾 dispenser le web master et tous les participants à la vie du site d'un certain
nombre d'aspects fastidieux de la publication sur le Web, ainsi que des
connaissances techniques trop longues à acquérir. L'installation de SPIP se
réalise au moyen d'une interface simple et pas à pas, au terme de laquelle vous
pouvez commencer à créer vos rubriques et articles

30
Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
2- Caractéristiques

a) Pour les utilisateurs


􀂾 Pour le(s) rédacteur(s) et administrateur(s)

Une interface Web intuitive rend extrêmement simples la proposition d'articles et


de brèves ainsi que la gestion éditoriale du site. De plus, des raccourcis typographiques
permettent de mettre en forme un texte sans avoir à utiliser le langage HTML, rendant
ainsi la contribution rédactionnelle accessible à tous, et aussi simple que l'écriture d'un e-
mail.
􀂾 Pour le web master

L'aspect graphique et la navigation sont définis par des squelettes HTML (ou
«formats types ») définissant chacun une « vue » (par exemple : une vue pour la page
d'index, une autre montrant une rubrique et un résumé de son contenu, une troisième pour
le détail d'un article, une quatrième pour le détail d'une brève). La façon dont est inséré le
contenu rédactionnel du site dans ces pages est définie par un certain nombre de pseudo-
tags HTML relativement faciles à maîtriser.
SPIP ne restreint pas les possibilités graphiques et navigationnelles du site. Les
squelettes HTML étant entièrement définis par le web master du site, il est possible de
gérer certains éléments du site avec SPIP et le reste à la main ou même avec d'autres
systèmes de publication (à condition que ces derniers soient aussi tolérants que SPIP, bien
sûr).

􀂾 Pour les visiteurs


Un système de cache sur la partie publique du site accélère le site en évitant un
grand nombre de requêtes à la base de données, et joue en outre un rôle de garde-fou
contre les plantages de la dite base (fréquents sur des serveurs « chargés») : dans ce cas, le
site reste disponible de façon transparente, même si toute modification des contenus est
impossible (y compris la contribution aux forums).
Un moteur de recherche et d'indexation intégré à SPIP, s'il est activé par le web
master, permet d'effectuer des recherches sur l'ensemble du contenu public du site.
Pour l'instant, la souplesse de SPIP implique quelques efforts d'apprentissage au
web master pour modifier la présentation par défaut. SPIP est livré avec un format
d'interface de navigation complet; dès que vous aurez commencé à créer le contenu de
votre site, il pourra être immédiatement visité, et adoptera l'interface graphique fournie
par défaut. Le web master du site peut bien entendu fabriquer sa propre interface
graphique s'il le désire.
A l'avenir, il est prévu que plusieurs présentations soient fournies avec SPIP,
permettant à la majorité des web masters d'en réutiliser une qui leur convienne pour
minimiser l'effort de personnalisation.
b) Structure et cycle de vie des articles
Spip ne permet pas de définir spécifiquement une structure d'article, mais propose
par défaut 2 types d'articles : les articles et les brèves; les brèves étant des articles moins

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)
quelques champs. Un article comprend les informations : Date de publication, Auteur,
Mot-clé prédéfini, Titre, sous-titre, sur-titre, descriptif rapide, Texte introductif, corps de
l’article et post-scriptum. Une brève comprend un titre, un texte et un lien hypertexte.

Avec Spip, un article peut être à l'état brouillon, validé, publié, refusé et supprimé
(workflow de validation). Selon son statut de rédacteur ou d'administrateur, on pourra ou
ne pourra pas mettre en ligne un article.

Spip répond aux besoins standard et permet de publier des articles, préparés à
l'avance, à partir d'une date donnée, mais sans date de fin de publication. Une
modification légère permet de mettre en place une date de début et une date de fin de
publication ou un affichage conditionnel.

c) Organisation des contenus


Pour Spip, un article appartient à une et une seule rubrique. Mais on peut lui associer
plusieurs mots-clés, et cette organisation permet de définir une autre arborescence. Par
exemple, dans le site monde-diplomatique.fr, un article ne figure que dans une rubrique,
correspondant à une édition du journal et apparaît sous plusieurs mots clés (drogue,
chômage, etc).

La structuration du site est donc possible et assez souple. Reste la notion de tri (des
sections, des articles) dans l'interface d'administration, qui n'est pas du tout abordée en
dehors du tri classique par date.

d) Gestion des contributions


Spip permet à plusieurs contributeurs d'agir sur le site, avec des droits différents.
Pour Spip, il s'agit d’auteurs, qui sont soit rédacteurs soit administrateurs, et qui accèdent
à toutes les rubriques ou à une seule. Spip permet aussi à n'importe quel internaute de
participer à un forum autour d'un article. Cette fonctionnalité, souvent mise en oeuvre
dans les sites web des communautés, permet de faire vivre un site au travers des
internautes, et apporte un réel 'plus' à un site éditorial. La modération peut se faire avant
ou après la publication.

3- Avantages

􀂾 Installation facile et une interface 'user-friendly'.


􀂾 Produit français, avec une documentation complète en français
􀂾 Forum intégré au contenu
􀂾 Pétitions intégrées au contenu
􀂾 Forum interne entre auteurs (travail collaboratif)
􀂾 Possibilité d'hébergement standard.
􀂾 Personnalisation des pages possible (en php)

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Chapitre I Système de Gestion du contenu web(CMS)

4- Inconvénients
􀂾 Peu de références professionnelles (seulement http://www.monde-diplomatique.fr)
􀂾 La recherche dans la partie Administration n’a pas de critères, ce qui rend difficile
la recherche sur plus de 100 articles.
􀂾 Il n'y a pas de gestion de sites multilingues
􀂾 Il n'est pas possible d'ordonner les rubriques dans l'interface d'administration, (pour,
par exemple, toujours placer la rubrique 'Actualités' avant 'Archives').

Après avoir présenté dans le chapitre I la gestion de contenu pour sites Web ainsi un outil
de gestion de contenu web (WCMS), et on terminer par un exemple d’un WCMS (SPIP),
le chapitre suivant va étudie un autre outil de Gestion de contenu (Portail d’entreprise).

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