LA MISSION DU CHRIST

EST NOTRE MISSION

Exploration de Luc 4:16–30

PAR PETER A. JUDD

E D I T I O N D ’ É T U D E S
 Introduction
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il
m’a oint pour annoncer une bonne nou-
velle aux pauvres; il m’a envoyé pour guérir
ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer
aux captifs la délivrance, et aux aveugles le
recouvrement de la vue, pour renvoyer libres
les opprimés, pour publier une année de
grâce du Seigneur.
—Luc 4:18-19 NRSV
La lecture que Jésus fait de ce passage d’Esaïe,
tel qu’écrit dans l’Évangile de Luc, annonce son ap-
pel divin et sa mission. Jésus fait sien l’appel décrit
dans ce passage scripturaire. Il le fait en affirmant : «
Aujourd’hui cette parole d’Écriture, que vous venez
d’entendre, est accomplie » (verset 21). Jésus dit que
Dieu l’a envoyé accomplir l’œuvre dont témoigne
l’Écriture. Et lorsque que nous lisons les récits de
l’Évangile sur le ministère de Jésus, nous pouvons
voir nombres d’évidences qu’il a vécu cette mission.
Le verset 22 décrit comment réagissent ceux qui
écoutent dans la synagogue : « Et tous lui rendaient
témoignage; ils étaient étonnés des paroles de grâce
qui sortaient de sa bouche ». Jésus a fait bonne im-
pression dans sa ville natale. Mais après avoir parlé
un peu plus, son affirmation qu’ « aucun prophète
n’est bien reçu dans sa patrie » (verset 24) se révèle
être juste. Les gens de la synagogue « le chassèrent
de la ville, et le menèrent jusqu’au sommet de la
montagne […] afin de le précipiter en bas » (verset
29).
Dans cette étude, nous étudions la signification
de ce passage scripturaire pour tous ceux qui seraient
disciples de Jésus. Nous allons aussi voir comment ce
passage s’applique à la mission de la Communauté
du Christ. Un passage de Doctrine et Alliances nous
dit: « la mission de Jésus-Christ est ce qui importe le
plus pour le voyage à venir » (Doctrine et Alliances
164:9f). Il est donc important pour l’Église d’étudier
la mission du Christ.
Ces dernières années, la Communauté du Christ
a clarifié son identité et sa mission. Les Croyances
fondamentales et les Principes permanents qui
décrivent la vie dans l’Église se trouvent dans la
publication Nous partageons une identité, une mis-
sion, un message et des croyances. En avril 2011, le
président de l’Église Stephen Veazey a introduit les
2
cinq Initiatives de mission qui décrivent ce que fait
l’Église pour accomplir la mission du Christ. Ces
déclarations récentes s’ajoutent aux fondements
de l’identité et de la mission de l’Église, présentés
de la section 161 à la section 164 des Doctrine et
Alliances. Nous amenons ces ressources actuelles en
dialogue avec la lecture que Jésus fait de la proclama-
tion d’Esaïe que l’on trouve dans Luc 4. L’Écriture
ancienne d’Esaïe, et son énonciation nouvelle par Jé-
sus, trouvent leur importance pour la Communauté
du Christ aujourd’hui. Nous affirmons avec convic-
tion que la mission du Christ est notre mission.
L’Esprit nous demande souvent d’aller en des
lieux que nous préférerions éviter. Si nous sommes
fidèles à l’appel de Dieu, ce sont des lieux où nous
devons aller. J’espère que chaque personne prenant
le temps de cette étude verra clairement le nouvel
endroit où Dieu nous appelle, individuellement
et en tant que corps du Christ. Nous allons mieux
comprendre la mission de Jésus-Christ et notre mis-
sion en tant que ses disciples. Puisse l’Esprit de Dieu
être sur chacun d’entre nous alors que nous lisons
et réfléchissons sur cette étude. Puisse chacun faire
sienne la promesse de joie de l’Évangile entendue et
vécue pour soi-même et les autres. Puissions-nous
être plus investis dans la mission de Jésus-Christ.
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L’Esprit du Seigneur est sur moi
Les premiers mots lus par Jésus dans la syna-
gogue à partir d’Esaïe sont extraits d’Esaïe 61:1. Ils
portent sur l’Esprit de Dieu tel qu’expérimenté par
Jésus. En affirmant « l’Esprit du Seigneur est sur moi
», Jésus fait sienne la présence de l’Esprit dont Luc
a déjà témoigné. Cela comprend la prophétie sur la
naissance de Jésus (1:35), la prédiction de Jean Bap-
tiste sur Jésus (3:16), le baptême de Jésus (3:21-22), la
tentation de Jésus dans le désert (4:1-2), et les débuts
du ministère de Jésus en Galilée (4:14-15). Pour Luc,
la présence et l’œuvre de l’Esprit sont à la base de
qui Jésus était et de ce qu’il faisait. La présence de
l’Esprit au baptême de Jésus est d’une importance
particulière. Luc affirme : « Le Saint Esprit descendit
sur lui sous la forme d’une colombe. Et une voix fit
entendre du ciel ces paroles : Tu es mon Fils bien-ai-
mé ; en toi j’ai mis toute mon affection » (3:22). Ici,
Jésus entend que Dieu l’aime et est assuré que Dieu
a de l’affection pour lui. À partir de cette assurance,
Jésus peut risquer sa sécurité et sa popularité, et peut
même risquer sa vie pour les autres.
Si ces paroles d’assurance furent dites à Jésus,
elles sont aussi les paroles de Dieu pour nous et tous
les individus. C’est en reconnaissant que chaque être
humain est un enfant bien-aimé de Dieu que nous
apprenons à nous connaître en tant que personnes
de valeur infinie. La valeur humaine est affirmée par
notre Principe permanent de la Communauté du
Christ « La valeur de toutes les personnes ». Chaque
personne est d’une valeur inestimable et égale. Au-
cun individu ne vaut moins qu’un autre. Personne
n’est sans importance. Le Principe permanent «
Tous sont appelés » confirme la valeur de toutes les
personnes. Chacun a des dons à partager. Tous sont
invités, et même appelés, dans le ministère en tant
que disciples de Jésus-Christ.
Le don de l’Esprit de Dieu n’est pas uniquement
pour notre bénéfice. C’est un don qu’il nous faut
partager avec les autres. L’Esprit soutient, inspire et
rend possible notre réponse en tant que disciples du
Christ. Chacun de nous doit entendre et prendre au
sérieux ces paroles de Dieu pour nous : « Tu es mon
fils bien-aimé ».
Dans le monde d’aujourd’hui, certains peuples
et certaines nations sont devenus dominés par des
comportements égoïstes. Certaines Églises chré-
tiennes soutiennent ces comportements lorsqu’elles
insistent sur le salut individuel. Au contraire, la
Communauté du Christ insiste sur la communauté.
Un autre principe permanent, « Les bénédictions de
la communauté », affirme la valeur de la vie com-
mune en Christ. Le bien-être de tous est essentiel.
Les intérêts et le bien-être des autres sont aussi
importants que l’intérêt individuel. Dans la com-
munauté, nous vivons en dépendance les uns des
autres, et avec toute la création de Dieu, de manière
à nous soutenir mutuellement.
La Communauté du Christ souligne aussi comme
Principe permanent le principe de « L’unité dans la
diversité ». Nous considérons les différences comme
sources d’enrichissements et de bénédictions, et
non comme des forces destructrices qui apportent
la mécompréhension et la division. Alors que nous
rencontrons ceux qui sont différents, nous en ve-
nons à apprécier la variété de la création de Dieu, et
nous grandissons dans notre capacité à étreindre et
accepter les autres.
Lorsque l’Esprit de Dieu vit en nous, lorsque «
l’Esprit du Seigneur est sur nous », nous sommes ou-
verts aux influences de réconciliation et de guérison
de l’Esprit. Réaliser notre propre valeur nous con-
firme l’amour et l’affirmation de Dieu pour toutes
les personnes, de façon égale. Dans le Nouveau
Testament, l’apôtre Paul décrit comment l’Esprit est
la source et le donateur des divers dons offerts aux
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individus. Dans 1 Corinthiens 12:4-7, nous lisons «
Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diver-
sité de ministères, mais le même Seigneur; diversité
d’opérations, mais le même Dieu qui opère en tous.
Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée
pour l’utilité commune ». Deux points sont impor-
tants dans ce passage. Premièrement, tous les dons
viennent de l’Esprit. Deuxièmement, Dieu offre tous
les dons pour le bénéfice de la communauté et non
de l’individu.
Avoir le Saint Esprit sur nous nous entraîne vers
l’extérieur, vers les autres. Nous nous représentons
parfois la personne spirituelle comme étant contem-
plative, méditative et concentrée sur son intérieur.
Bien que la prière et les autres activités spirituelles
intérieures rapprochent les individus de Dieu, la con-
dition du disciple ne se limite pas à cela. Servir les
autres est aussi important.
En lisant les récits néotestamentaires sur la vie
de Jésus, nous découvrons qu’il a alterné entre son
temps personnel avec Dieu et son ministère parmi
les gens. Pour lui, il ne s’agissait pas de l’un ou
l’autre. Il s’agissait des deux. Nous ne devons pas
penser que Jésus était « dans l’Esprit » seulement
lorsqu’il était dans la prière personnelle avec Dieu.
L’Esprit de Dieu était tout autant avec lui lorsqu’il
enseignait, guérissait et qu’il était avec ses amis et ses
ennemis. En fait, dans ses rapports avec les autres,
la manière dont il affirmait la valeur de chaque per-
sonne était une preuve que l’Esprit de Dieu était en
permanence avec lui.
Luc lie Jésus et son ministère à la poursuite de
la volonté de Dieu à travers le Saint Esprit. L’Esprit
apporte la direction, le soutien et la présence de
Dieu pour Jésus, tout comme pour tous ceux qui le
suivent. Les actes de guérison, de compassion et de
justice de Jésus sont accomplis « par l’Esprit ». C’est
seulement lorsque l’Esprit est « sur » Jésus qu’il est
capable d’accomplir l’œuvre à laquelle Dieu l’a ap-
pelé. La déclaration de Jésus, empruntée à Esaïe, est
essentielle pour ce qu’il s’apprête à dire (toujours à
partir d’Esaïe) sur sa mission. Cependant, dire que
« l’Esprit du Seigneur est sur moi » pourrait être
considéré comme étant simplement la lecture d’une
prophétie juive. Mais dire : « Aujourd’hui, cette
parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est
accomplie » (Luc 4:21) va plus loin. Par ces paroles,
Jésus fait sien la puissance, l’autorité et l’appel de
Dieu de diriger personnellement les ministères de
compassion, de paix et de justice qui vont amener le
règne de Dieu. Ces ministères sont présentés dans les
versets extraits d’Esaïe qui suivent.
Pour la discussion et la réflexion
1. Comment expérimentez-vous l’Esprit de Dieu
dans votre vie ? Comment est-ce similaire ou
différent de la manière par laquelle Jésus a
expérimenté l’Esprit ?
2. Pensez silencieusement à entendre la voix de
Dieu qui vous dit : « Tu es mon fils bien-aimé ».
Comment vous sentez-vous ? Quand trouvez-
vous qu’il est difficile de croire que Dieu vous
aime ?
3. Comment votre vie montre-t-elle que l’Esprit
de Dieu est sur vous ? De quelles manières
vivriez-vous différemment si vous étiez con-
stamment conscient de la présence de l’Esprit
de Dieu sur vous ?
4. Où vous sentez-vous lié et en communauté
avec les autres, et non isolé ou séparé ? Com-
ment est-ce que prendre conscience de l’Esprit
de Dieu vous aiderait à devenir plus connecté ?
5. Comment l’Esprit guide-t-il les ministères de
paix, de réconciliation et de guérison dans
votre propre vie, dans la vie de la congrégation
et dans la vie des autres personnes que vous
connaissez ?
6. Qu’est ce qui compte le plus dans votre vie, la
prière intérieure ou les actions dans le monde ?
Comment pouvez-vous trouver plus d’équilibre
entre ces deux aspects dans votre vie ?
7. A la fin de notre temps d’étude sur « l’Esprit du
Seigneur est sur moi », qu’allez-vous faire pour
être plus impliqué dans la mission du Christ ?
2
Annoncer une bonne nouvelle
aux pauvres
À travers les siècles, les chrétiens ont affirmé
que ce que Dieu a fait en Jésus-Christ est une bonne
nouvelle. Mais une nouvelle qui est bonne pour une
personne ou un groupe peut aussi être mauvaise
pour d’autres. Le ministère de Jésus le montre bien.
Lorsqu’il va vers les défavorisés de son époque, ils
accueillent son attention et son acceptation. Jésus
les valorise, ce que la plupart des gens ne font pas, et
cela est une bonne nouvelle pour eux. Cependant,
pour ceux dont le bien-être dépend de l’exclusion
des personnes désavantagées, l’attitude de Jésus est
contrariante et menaçante. Pour eux, son message
est une mauvaise nouvelle.
La phrase tirée d’Esaïe dit que Jésus apporte une
bonne nouvelle aux pauvres. Cela ne veut pas dire
que Jésus s’est uniquement offert aux pauvres. Cela
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signifie plutôt que ce qu’il a à offrir pourrait être
entendu comme une bonne nouvelle par les pauvres
mais sans doute pas par les riches. Nous pouvons
supposer que les pauvres manquent de l’argent et
des besoins de la vie qui rendent la situation d’une
personne à l’aise. Quelle est donc la bonne nouvelle
de Jésus pour les pauvres ?
Jésus se concentre sur l’aide envers ceux qui sont
pauvres pour qu’ils se considèrent sous un regard
nouveau. Il les aide à voir que la valeur et la dignité
ne sont pas fondées sur la richesse. En allant vers
eux, et occasionnellement en les prenant comme
exemples de vie juste, il les affirme comme membres
importants de la communauté humaine. Luc 21:1-4
nous montre le point de vue de Jésus sur les riches
et les pauvres. Il parle d’une pauvre veuve qui plaça
deux pièces dans le tronc : « Je vous le dis en vérité,
cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres ; car
c’est de leur superflu que tous ceux-là ont mis des
offrandes dans le tronc, mais elle a mis de son néces-
saire, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Cette histoire simple touche à une différence
importante qui sépare souvent les riches des pauvres.
Il ne s’agit pas tant de la richesse ou de la pauvreté
d’un individu. Il s’agit plutôt de comment l’individu
considère ce qu’il a. L’homme riche donne à partir
de son abondance. Pour lui, donner est un devoir
et non un sacrifice. Ce qu’il donne ne lui manquera
pas. La pauvre veuve, elle, donne sans savoir si elle
sera capable d’acheter de la nourriture pour son
prochain repas. Et pourtant, elle n’a pas peur. Elle
donne inconditionnellement. Elle donne tout ce
qu’elle possède.
Cependant, je ne crois pas que Jésus dit que la
pauvreté est bonne. Il suggère plutôt que le Salut
ne vient pas par la richesse. Le Salut n’est pas lié
à la quantité d’argent ou de possessions que nous
avons. De même, être riche n’est pas plus méprisable
que d’être pauvre. Selon l’histoire du jeune homme
riche dans Luc 18:18-25, il est clair que plus on est
riche, plus on a la responsabilité de prendre soin des
pauvres. Cette histoire suggère aussi que bien que les
richesses ne nous empêchent pas de prendre part au
règne de Dieu, elles rendent notre participation plus
difficile.
Alors que Jésus répond à l’appel « d’annoncer
la bonne nouvelle aux pauvres », il fait plus que
se lever pour faire une annonce. Il passe sa vie
avec les pauvres. En fait, il est pauvre. Ce n’est pas
comme un dirigeant riche, puissant et respecté que
Dieu choisit de se faire connaître sous une forme
humaine. L’humble contexte de sa naissance – la
mangeoire d’une étable – décrit la vie de Jésus. Ses
parents sont des gens simples et travailleurs. Pen-
dant ses années de ministère, il est ce que nous
décrierions aujourd’hui comme un sans-abri. Il dit
à ses disciples d’aller témoigner avec seulement les
vêtements qu’ils portent. Jésus est surement un des
« non possédants » de son époque. Si nous voulons
suivre son exemple, notre devoir envers les pauvres
est d’être avec eux.
À travers les Ecritures, nous trouvons les évidenc-
es d’une certaine faveur de Dieu envers les pauvres.
Voyez par exemple Psaume 12:5 et Esaïe 25:4. Nous
pouvons y voir que Dieu ne prend pas parti, mais est
avec et pour ceux qui sont faibles et incapables de
défendre leur propre place en tant que personnes de
valeur et de dignité.
Jésus déclare son propre lien aux pauvres dans
Matthieu 25:40 : « toutes les fois que vous avez fait
ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous les avez faites. » En servant
les autres, c’est en effet Christ que nous servons.
Mère Teresa l’exprime très clairement en affirmant
: « Nous ne devrions pas servir les pauvres comme
si ils étaient Jésus. Nous devrions servir les pauvres
car ils sont Jésus. » Annoncer la bonne nouvelle aux
pauvres n’est pas quelque chose que nous pouvons
faire à distance. Jésus montre cela en prêchant sur la
montagne ou la plaine, et en vivant parmi ceux qui
sont dans le besoin, ceux qu’évitent la majorité des
gens de son époque.
L’association avec les pauvres montre combien ils
ont à nous donner. Et pour beaucoup d’entre nous,
cela est surprenant, voir même choquant. Êtres hu-
mains abattus et incomplets, il existe des manières
par lesquelles nous pouvons être guéris, seulement
si nous acceptons de recevoir le ministère offert par
les pauvres. Nous devons réaliser que le lien entre
le pauvre et le riche est une expérience de don et de
reçu. Le pauvre a autant à donner au riche que le
riche a à donner au pauvre.
Un récent conseil à l’Église affirme ce lien : «
Dieu, le Créateur Eternel, pleure pour les pauvres,
les exilés, les maltraités et les malades du monde à
cause de leurs souffrances inutiles. De telles condi-
tions ne sont pas la volonté de Dieu. Tendez l’oreille
pour entendre les lamentations des mères et des
pères de toutes les nations qui cherchent désespéré-
ment un avenir d’espoir pour leurs enfants. Ne vous
détournez pas d’eux. Car c’est de leur bien-être que
dépend votre bien-être. » (Doctrine et Alliances
163:4a).
Deux Initiatives de mission de la Communauté
du Christ reflètent cette partie de la mission du
Christ. La première est « d’inviter les gens au Christ.
5
» L’invitation est essentielle dans tout ce que Jésus
est et fait. Il va vers ceux qui sont marginalisés et
exclus et les invite à faire partie de la communauté.
C’est la bonne nouvelle qu’il partage et proclame.
C’est une invitation pour tous à faire partie du règne
de Dieu. Jésus est l’expression humaine de ce qu’est
le règne de Dieu. La bonne nouvelle est qu’en Christ,
chacun peut trouver sa valeur en tant qu’enfant bien
aimé de Dieu dans la communauté.
La seconde Initiative de mission qui reflète «
l’annonce de la bonne nouvelle aux pauvres » est «
abolir la pauvreté, faire cesser les souffrances. » C’est
l’appel à exprimer la compassion du Christ envers
les autres. C’est la reconnaissance que toutes les
personnes devraient avoir accès à la nourriture, au
logement, à la santé et aux vêtements. Ceux qui ont
plus que nécessaire pour couvrir leurs besoins fon-
damentaux sont appelés à partager généreusement
leurs ressources avec ceux qui ne peuvent pas subve-
nir à eux-mêmes et à leurs familles. Les disciples de
Jésus-Christ sont fortement encouragés à œuvrer sur
les systèmes de la société pour améliorer l’accès de
tous aux besoins de la vie. Chaque congrégation de
la Communauté du Christ doit planifier spécifique-
ment comment aider à l’abolition de la pauvreté
dans sa région d’influence.
Pour la réflexion et la discussion
1. Quelle bonne nouvelle voyez-vous dans le mes-
sage de Jésus ? Comment est-ce une mauvaise
nouvelle pour vous ? Comment les autres per-
sonnes que vous connaissez la reçoivent ?
2. Qui sont les pauvres dans votre quartier ou
votre société ? Qu’est ce qui serait une bonne
nouvelle pour eux ?
3. Comment la richesse est-elle une barrière qui
nous empêche de suivre Christ ? Comment
pourrait-elle être un avantage ?
4. Pour vous, que signifierait d’être littéralement
avec les pauvres ? Comment cela pourrait-il
vous changer ? Comment cela pourrait-il vous
rapprocher de Dieu ?
5. Êtes-vous à l’aise à l’idée que les pauvres ont
autant à offrir aux riches que les riches aux
pauvres ? Donnez quelques exemples à partir
de votre propre expérience.
6. La pauvreté n’est peut-être pas uniquement le
manque de choses matérielles. Jésus dit : « Heu-
reux les pauvres en esprit » (Matthieu 5:3). Que
signifie « pauvres en esprit » ? Quand avez-vous
expérimenté cette forme de pauvreté ?
7. À la fin de notre temps d’étude sur « annoncer
la bonne nouvelle aux pauvres », qu’allez-vous
faire pour être plus impliqué dans la mission du
Christ ?
3
Proclamer aux captifs la délivrance
Le peuple de l’époque de Jésus sait ce que sig-
nifie être captif. Les israélites ont passé des années
d’esclavage sous Pharaon, en Égypte. Ils furent
exilés de leur pays par les babyloniens. Et ils vivent
sous la domination romaine lorsque Jésus arrive.
L’espérance de la délivrance et de la liberté est un
thème essentiel de leur croyance religieuse. Ils at-
tendent le Messie proclamé par le prophète Esaïe.
La délivrance qu’ils attendent de celui qui affirme
être le Messie, le roi des juifs, est un renversement
politique du pouvoir régnant.
Mais Jésus n’apporte pas la délivrance de la
domination romaine. Il répond plutôt à d’autres
formes de captivité et d’emprisonnement qui sont
tout autant restrictives. Dans la société d’alors, les
attitudes de certaines personnes envers d’autres
créent la division et la captivité. Les récits du Nou-
veau Testament sur la vie de Jésus font référence à
plusieurs de ces groupes. Les plus importants sont les
pharisiens (voir Jean 1:24; 3:1), les saducéens (voir
Matthieu16:1; 22:23), les sacrificateurs (voir Luc 6:4;
17:14), les principaux sacrificateurs (voir Luc 9:22;
22:2), les scribes (voir Marc 1:22; 9:14) et les anciens
(voir Matthieu 16:21; 27:12 et 20).
La captivité ou l’emprisonnement est générale-
ment la conséquence d’un groupe qui limite les
autres. Cela se fait par la contrainte physique en
mettant un individu en prison ou en résidence
surveillée. Cela se fait aussi lorsque les sociétés ou
les groupes adoptent des règles qui empêchent
certaines personnes de se déplacer librement et
de prendre pleinement part à la vie de la société.
Dans les Ecritures, on trouve plusieurs exemples de
personnes rejetées. Les Juifs limitaient les femmes à
des tâches spécifiques, comme les tâches ménagères
et l’éducation des enfants. Ceux qui travaillaient
avec le gouvernement romain, comme les collecteurs
d’impôts, étaient souvent considérés comme des
traitres et des voleurs. Les Juifs méprisaient les gens
qui n’étaient pas de leur propre nation, dont les plus
mentionnés par les Évangiles sont les Samaritains.
Une autre forme de captivité est ce que les
peuples s’infligent à eux-mêmes. Ici, l’individu est
geôlier et prisonnier. Ceux qui sont emprisonnés
ne peuvent blâmer qu’eux-mêmes, et sont libres de
6
revendiquer leur liberté à tout instant. L’Évangile
de Jésus-Christ nous donne le pouvoir de briser nos
chaines pour devenir libres et devenir ce que Dieu
veut que nous soyons.
À l’époque de Jésus, les dirigeants politiques et
religieux agissent par peur. Les Ecritures nous disent
comment Marie et Joseph sont conduits à fuir en
Égypte pour échapper à Hérode (Matthieu 2:13).
Le roi a entendu parler de la naissance de Jésus, et,
apeuré qu’il puisse devenir une menace politique,
il cherche à le détruire. Les romains cherchent à
contrôler le monde. Ils craignent que s’ils n’agissent
pas en premier, alors d’autres nations pourraient les
dominer. Cependant, les énergies dépensées pour
s’assurer que ceux qu’ils dominent demeurent sous
contrôle signifient qu’ils ne sont pas libres de prof-
iter sans crainte de la vie.
Dans notre monde d’aujourd’hui, certaines na-
tions croient que plus elles possèdent d’armes, plus
leurs peuples sont en sécurité. Cette croyance est
fondée sur la peur. D’autres formes de crainte qui
tiennent les individus en captivité sont la peur de
l’inconnu, la peur du rejet et de l’absence d’amour,
la peur d’être différent ou d’avoir tort, la peur d’être
perçu comme n’étant pas capable. Dans les cas les
plus extrêmes, certaines personnes sont littérale-
ment emprisonnées dans leur propre maison car
elles ont peur d’aller dehors ou d’être avec d’autres
individus. Plusieurs peurs sont fondées sur la croy-
ance que notre bien-être dépend de ce que les autres
personnes pensent de nous. Certaines personnes ne
risquent pas d’avoir un avis différent d’une autre ou
de la majorité, par peur de la désapprobation. Elles
sont captives de ce que les autres pensent ou font.
Les dirigeants religieux de l’époque de Jésus sont
captifs de leurs propres interprétations des Ecritures.
Leur sécurité réside dans ce qu’ils croient être vrai.
La foi dans les paroles, les interprétations et les
jugements remplace la foi en Dieu. Ces dirigeants re-
ligieux sont enfermés dans ce qui leur est familier. Ils
sont incapables d’expérimenter la joie que procure
une chose nouvelle. Ils oppriment les autres, ceux
qu’ils jugent comme étant moins obéissants à la loi,
et donc indignes de l’attention divine. Jésus dénonce
une telle conduite hypocrite (voir Matthieu, chapitre
23).
Une autre forme de captivité est la captivité à la
tradition. Une appréciation et une utilisation saines
de la tradition comprennent que nos manières pas-
sées de faire les choses ont de la valeur. Mais être
captif de la tradition est autre chose, et ça n’est pas
sain. La captivité à la tradition nous empêche de voir
clairement où nous sommes et les alternatives qui se
présentent à nous. Doctrine et Alliances 161:5 nous
dit : « Sachez respecter la tradition […] Cependant
ne soyez pas captifs ou rattachés à des formules et
procédures données à une époque particulière. Rap-
pelez-vous que les instructions données dans les an-
nées passées sont en principe applicables et qu’elles
doivent être évaluées par rapport aux besoins d’une
Église croissante. »
Jésus remet en question de nombreuses traditions
juives de son époque. Il accepte ceux que la société
rejette : les prostitués, les femmes, les collecteurs
d’impôts et les Samaritains, pour n’en citer que
quelques uns. En faisant cela, Jésus révèle la liberté
qui vient de l’inclusion de ceux qui sont différents
dans un cercle d’associés. Il montre comment la
diversité humaine peut apporter de l’enrichissement
et de la joie, et non de la mécompréhension, des ten-
sions et des divisions.
Une autre captivité commune est l’addiction.
Nous pensons naturellement à l’abus de tabac,
d’alcool et de drogues, et peut-être d’autres choses.
Ce sont des produits qui rendent dépendant, et de
nombreuses histoires tristes existent sur les effets né-
fastes qu’ils peuvent avoir sur ceux qui les utilisent,
de même que sur leurs familles, leurs amis et leurs
collègues de travail. De même, les témoignages de
ceux qui ont trouvé la délivrance vis-à-vis de telles
addictions sont puissants pour aider les autres à sur-
monter des problèmes similaires.
Tout autant dangereuses sont les addictions à
la poursuite du pouvoir, du prestige, de la richesse.
Jésus dit que le prestige et les richesses ne nous
donnent pas droit au partage dans le règne de Dieu.
Il suggère que cela est beaucoup plus difficile pour
ceux qui ont plus à abandonner pour le bien-être des
autres. Il parle de la nature temporaire des choses
matérielles dans son sermon sur la montagne (Mat-
thieu 6:19-21).
De nombreuses personnes se trouvent en cap-
tivité parce que les besoins de la vie leur sont refusés.
Quelques nations riches, avec une minorité de la
population mondiale, contrôlent et utilisent la plu-
part des ressources planétaires. Et parmi ces nations,
les ressources ne sont pas équitablement partagées.
Dans notre monde, les pauvres deviennent de plus
en plus pauvres, et les riches de plus en plus riches.
Les mêmes addictions qui tiennent les riches en cap-
tivité oppriment les pauvres en les privant de leurs
besoins fondamentaux, souvent jusqu’à la mort par
famine.
Le Principe permanent de « la grâce et la gé-
nérosité » nous encourage à partager ce que nous
avons avec ceux qui sont dans le besoin. Le principe
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de la générosité, pratiqué régulièrement, peut ap-
porter la délivrance et la liberté, à celui qui donne
comme à celui qui reçoit.
Pour la réflexion et la discussion
1. Quand avez-vous été en captivité ou emprisonné
? Quelles restrictions avez-vous expérimenté ?
2. Que devriez-vous faire pour libérer les autres de
leur captivité aujourd’hui ?
3. Quelles sont les formes de captivité communes
aujourd’hui ? Qui sont les captifs et ceux qui
mettent en captivité ? La plupart des formes de
captivité sont-elles auto-imposées ou sont-elles
le fait d’autres personnes ? Donnez des exem-
ples de chaque type.
4. Quelles sont les peurs qui vous retiennent en
captivité ? Quelles sont les peurs qui retiennent
les autres individus, les groupes et les nations
en captivité ?
5. Quand vous êtes-vous personnellement senti
emprisonné par la tradition ? Comment avez-
vous fait face à cela ? Selon vous, comment
la Communauté du Christ ou votre propre
congrégation est-elle retenue par la tradition
aujourd’hui ?
6. Quelles sont les addictions les plus répandues
dans votre culture ? Quels sacrifices seraient
requis par ceux qui cherchent la libération des
addictions ? Comment la présence de Dieu à
travers l’Esprit peut-elle apporter la délivrance
de telles captivités ?
7. À la fin de notre temps d’étude sur « proclamer
aux captifs la délivrance », qu’allez-vous faire
pour être plus impliqué dans la mission du
Christ ?
4
Le recouvrement de la vue
aux aveugles
Les évangélistes racontent de nombreuses his-
toires sur les rencontres de Jésus avec des aveugles.
En Matthieu 12:22, Jésus guérit un homme qui est
aveugle et muet. En Marc 8:22, les gens amènent
à Jésus un homme aveugle, et Jésus lui restaure la
vue. En Jean 9:1-7, Jésus restaure la vue à un hom-
me aveugle de naissance. Dans deux histoires de
l’Évangile de Matthieu, des aveugles cherchent Jésus
pour lui demander sa miséricorde (voir Matthieu
9:27-31 et Matthieu 20:30-34; voir aussi Marc 10:46
et Luc 18:35). Dans chaque cas, Jésus permet aux
aveugles de voir de nouveau.
 À l’époque de Jésus, la cécité et d’autres handi-
caps et maladies sont perçus comme des résultats du
péché (c’est-à-dire la désobéissance à la Loi de Moïse)
de la personne touchée ou de ses parents. Mais Jésus
ne permet à de telles explications de l’empêcher
de guérir. Il apporte le bien-être aux personnes en
réponse à leur foi et pour glorifier Dieu.
Jésus fait plus que de se préoccuper de la cécité
littérale ou physique. En d’autres occasions, il
répond à d’autres formes d’aveuglement. En Mat-
thieu 15, les disciples de Jésus disent que les Pha-
risiens sont offensés par ce qu’il a dit. Jésus répond
: « Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent
des aveugles ; si un aveugle conduit un aveugle, ils
tomberont tous deux dans une fosse » (verset 14). De
plus, la majorité du chapitre 23 de l’Évangile de Mat-
thieu décrit la forte critique que Jésus fait des scribes
et des pharisiens. Par sept fois dans ce chapitre Jésus
les définit comme hypocrites.
Peut-être le plus grand jugement de Jésus sur
les dirigeants religieux de son époque est qu’ils ne
comprennent absolument pas ce que Dieu attend de
l’humanité. Ce faisant, ils font obstacle à leur accès
au règne de Dieu ainsi qu’à celui de ceux qu’ils ju-
gent comme indignes (voir Matthieu 23:14). En Jean
9, après avoir donné la vue à un homme aveugle
de naissance, Jésus affirme : « Je suis venu dans ce
monde pour un jugement, pour que ceux qui ne
voient point voient, et que ceux qui voient devien-
nent aveugles » (verset 39). Dans les deux versets qui
suivent, il est clair que les pharisiens ne compren-
nent absolument pas ce que dit Jésus.
Alors que nous considérons comment le
ministère de restauration de la vue que Jésus
prodigue aux aveugles s’applique à nous aujourd’hui,
il serait bon de le considérer dans un sens plus large.
Jésus souhaite élargir la vision de tous ceux dont les
points de vue sont étroits et limités. De façons im-
portantes, plusieurs individus – sinon tous – de notre
monde d’aujourd’hui ont une vision limitée. Cela
inclut ceux qui affirment être des disciples de Jésus.
Nous n’avons pas de vision parfaite et purifiée. Plus-
ieurs difficultés nous empêchent de voir clairement.
Notre passé – nos habitudes, nos traditions, notre
sens de ce qui est juste – peut nous empêcher de faire
ou d’être au-delà de notre expérience actuelle. C’est
une forme d’aveuglement. En limitant les autres et
nous-mêmes aux visions que nous avons dévelop-
pées, nous bloquons la réalisation de notre potentiel
divin. Nous décourageons aussi les autres à réaliser
pleinement leur condition de disciple.
Les Ecritures ne nous disent habituellement pas
ce qui s’est passé pour ceux dont la vue a été restau-
8
rée par Jésus. Ils continuent leur chemin et ne sont
plus mentionnés. Nous pouvons cependant imaginer
que la vue est maintenant différente pour eux. Et ils
doivent sans doute apprécier une indépendance qui
leur était auparavant refusée s’ils devaient dépendre
des autres pour les guider.
Mais avec la liberté vient la responsabilité. Ceux
qui reçoivent une nouvelle vue – sous quelque forme
que ce soit – sont responsables de leurs nouvelles
capacités. On attend plus d’eux. Comment les gens
font-ils face à ces nouvelles attentes ? Espèrent-ils
parfois retrouver l’aveuglement, dans un état sécuri-
sé et confiné, dans lequel on attendait peu d’eux ?
Matthieu 25 décrit une forme d’aveuglement al-
ors que Jésus parle de ceux qui ont faim, qui ont soif,
qui sont nus, qui sont malades, en prison ou étrang-
ers. Aucun de ses auditeurs ne se souvient avoir vu
Jésus en de telles circonstances. D’où la question : «
Quand t’avons-nous vu…? » (versets 38, 39, et 44).
Ce à quoi Jésus répond : « Toutes les fois que vous
avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes
frères, c’est à moi que vous les avez faites » (verset
40). Ce message est clair. En apportant un ministère
à ceux qui croisent nos chemins, nous apportons
un ministère ou un service à Jésus. Lorsque nous ig-
norons ceux qui sont dans le besoin, nous ignorons
Jésus (voir Matthieu 25:44-45).
Un aveuglement qui touche nombre d’entre
nous qui souhaitons suivre Jésus, c’est notre inca-
pacité à voir ce qui est requis de nous. Aujourd’hui,
les véritables disciples de Jésus-Christ se voient aller
vers les mêmes types de personnes que lui. Ce sont
les marginaux, ceux pour qui la norme de la société
n’a pas de place, ceux qui sont dévalués ou même
considérés comme sans valeur. Alors que les « impor-
tances aux yeux du monde » sont écartées de notre
vision, nous pouvons voir chaque personne comme
étant le Christ, car chaque individu est le Christ.
Nous considérons chaque personne, quelque soit son
apparence, ses habitudes ou ses croyances, comme
un frère ou une sœur. Nous traitons chaque individu
comme si son bien-être est aussi important que le
notre. Nous partageons nos ressources pour que cha-
cun puisse bénéficier de la générosité de Dieu.
En tant qu’individu et en tant qu’Église, nous
sommes parfois aveugles de nouvelles possibilités. Il
nous faut peut-être nous réveiller pour voir au-delà
de ce que nous sommes. Nous sommes appelés à
devenir transformés, pour voir une nouvelle vision
pour l’Église. Nous devons croire que nous pouvons
et que nous serons un peuple différent.
Au début de l’année 2011, le président de l’Église
Stephen Veazey a présenté à l’Église les cinq Ini-
tiatives de mission. Ces Initiatives nous aident à
concentrer notre vision sur ce qui compte le plus :
la mission de Jésus-Christ. Elles nous empêchent de
laisser nos yeux flâner sur des choses moins impor-
tantes. Les trois premières de ces cinq initiatives
– inviter les gens au Christ; abolir la pauvreté, faire
cesser les souffrances, poursuivre la paix sur la terre
– sont directement liées à la citation que Jésus tire
d’Esaïe, sujet de notre étude.
Une vision claire vient par une reconnaissance
humble de notre propre nature pécheresse et faible,
et avec la volonté d’enlever la source de notre propre
aveuglement. Cela n’est pas facile à faire. C’est
uniquement possible si nous permettons à la grâce
généreuse et miséricordieuse de Dieu d’inonder nos
vies et de nettoyer et restaurer notre vision. Après la
résurrection de Jésus, deux de ses disciples marchent
sur le chemin d’Emmaüs. Sur la route, ils rencon-
trent Jésus, mais ne le reconnaissent pas. C’est
seulement après le partage du pain que leurs yeux «
s’ouvrent » (voir Luc 24:13-32).
Trop souvent, nous aussi sommes si préoccupés
par les fardeaux et les demandes de la vie que nous
ne voyons pas Jésus lorsqu’il est proche. Puis, par le
miracle de la grâce de Dieu, nos yeux sont ouverts,
et nous pouvons voir ce qui nous était auparavant
caché. Dieu nous souhaite une vue claire, pour que
nous puissions répondre pleinement à l’appel de
suivre Christ. À travers la prière, l’écoute de l’Esprit,
et l’attention attentive, nous pouvons recevoir une
vue restaurée. Notre aveuglement peut être retiré.
Pour la réflexion et la discussion
1. Quelles habitudes ou choses familières vous
aveuglent ? Comment pouvez-vous les retirer
pour avoir une vision claire de la volonté de
Dieu pour votre vie ?
2. Comment les images que vous avez dévelop-
pées sur les autres vous ont-elles empêché de
voir les possibilités qui résident en eux ? Com-
ment pouvez-vous mettre de côté ces images ?
3. Quand avez-vous été aveugle à la présence de
Dieu ou du Christ dans le monde ? Passez un
moment de méditation silencieuse sur cette
question. Qu’avez-vous découvert sur vous-
même ?
4. Considérez les Initiatives de mission de l’Église.
Lesquelles sont les plus pleinement vécues dans
votre vie et dans la vie de votre congrégation
? Où l’Esprit vous conduit-il à investir plus
pleinement votre énergie et d’autres ressources ?
9
5. Lisez Matthieu 7:3-5. Que devez-vous faire pour
être conscient de la poutre dans votre propre
œil ? Demandez à l’Esprit ce qui vous empêche
de voir clairement.
6. Qu’est-ce qui vous empêche de voir le Christ à
vos côtés, comme les disciples qui marchaient
avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs ?
7. À la fin de notre temps d’étude sur « le recou-
vrement de la vue aux aveugles», qu’allez-vous
faire pour être plus impliqué dans la mission du
Christ ?
5
Renvoyer libres les opprimés
La société de l’époque de Jésus rejetait souvent
les personnes qui étaient malades. Cela inclut ceux
qui sont aveugles (voir Luc 18:35-43) et ceux qui
sont possédés par des esprits mauvais (voir par
exemple Luc 8:2 et 26-39). Le rejet vécu par ceux qui
sont malades ou handicapés est alors une forme im-
portante d’oppression. Ils ne souffrent pas seulement
des limites imposées par leur condition physique,
mais aussi du fait d’être empêchés de vivre avec le
reste de la société.
Les Samaritains sont aussi rejetés et évi-
tés par les Juifs à l’époque de Jésus. Les Juifs font
alors des détours pendant leurs voyages pour éviter
d’avoir à passer par la Samarie. Le rejet des Sa-
maritains par les Juifs est ancien. Bien que les deux
groupes partagent un ancêtre commun et des croy-
ances similaires, les Juifs considèrent que le lignage
et le culte des Samaritains sont impurs. Les Samarit-
ains sont l’exemple d’un peuple rejeté car différent.
Lorsque les personnes qui ont des moyens
ne partagent pas ce qu’elles ont, ceux qui sont dans
le besoin souffrent d’oppression. Ils sont abandon-
nés et doivent prendre soin d’eux-mêmes dans des
circonstances difficiles. À l’époque de Jésus, c’était
souvent le cas pour les veuves, les orphelins et les
pauvres. Nombre de riches et de personnes assez ai-
sées gardent ce qu’ils ont au lieu de le partager avec
les moins fortunés.
Ces dernières années, alors que la Com-
munauté du Christ s’est établie dans plus de
pays, nos membres dans certaines nations ont
connu l’oppression. Cela est venu d’individus ou
d’organisations qui rejettent toute forme de chris-
tianisme, ou de ceux qui considèrent que la Com-
munauté du Christ est une secte. Nos membres sont
parfois mal traités ou placés en détention.
L’oppression provient du manque d’amour
propre et de sentiment de sécurité chez l’oppresseur.
L’oppression est un résultat de la peur. Les gens qui
trouvent un sens d’identité dans leurs possessions,
leur identité nationale, leur apparence ou dans
l’obéissance vivent dans une peur permanente de
ceux qui sont différents. La peur est une réaction hu-
maine commune face à l’inconnu et ce qui n’est pas
familier. Lorsque je rencontre une autre personne
pour la première fois, je peux avoir des jugements
immédiats sur elle, basés plus sur mon ignorance et
les stéréotypes que sur les faits ou l’expérience.
La diversité est plus qu’une réalité aujourd’hui
que dans le passé. Il reste peu d’endroits dans le
monde où toutes les personnes d’une même région
sont de mêmes ethnie et religion. Les différences en
matière d’idéologies, de goûts de consommation et
d’opinions politiques sont évidentes dans la plu-
part des endroits. Une telle variété dans la famille
humaine nous offre des occasions d’enrichissement
par les nombreuses manières dont nous sommes
différents les uns des autres. Dans le règne de Dieu,
il s’agit en fait de personnes différentes qui vivent
ensemble dans le soutien et la confiance mutuels. Et
pourtant, la diversité est souvent la cause de divi-
sion et d’oppression de certains sur d’autres. Un des
Principes permanents de la Communauté du Christ
est « l’unité dans la diversité », qui affirme la valeur
et l’importance de se concentrer sur ce qui nous ras-
semble malgré nos différences. Ce principe souligne
aussi la valeur de chaque personne.
À travers les siècles, les différences raciales,
ethniques, religieuses et nationales furent des causes
importantes de division et d’oppression. Les guerres
entre et à l’intérieur des nations ont pris la vie de
centaines de millions d’êtres humains. Des prisons
ont été remplies de prisonniers « politiques », déte-
nus à cause de leurs opinions différentes de ceux qui
sont au pouvoir.
Dans un monde de plus en plus diversifié, la
plupart des grandes villes ne sont plus composées
d’un seul groupe ethnique majoritaire. Le défi qui
se présente à toute l’humanité est de vivre ensemble
de façon positive, en appréciant ou en acceptant nos
différences de façon à affirmer la valeur intrinsèque
qui réside en chaque individu. C’est ce qu’enseigne
Jésus. Jésus combat l’oppression en allant vers ceux
qui sont opprimés par le pouvoir. Il guérit, il nourrit,
il lie des amitiés avec tous ceux que la société rejette
et marginalise. Sa mission est de faire savoir à ces
individus qu’ils comptent autant que les privilégiés
et les puissants.
Une des oppressions communes de l’époque de
Jésus est contre les femmes. Elles n’ont pas accès
aux lieux où les décisions importantes se prennent.
10
Leur rôle est avant tout de servir les hommes et de
prendre soin des enfants. Dans certaines nations du
monde, l’oppression des femmes est aussi impor-
tante aujourd’hui qu’à l’époque de Jésus, et elle est
parfois soutenue par des croyances religieuses. Même
dans les sociétés soi-disant « développées », les
femmes sont rarement traitées à l’égal des hommes.
Les Églises, qui devraient être au devant pour soute-
nir l’égalité des droits pour tous, n’ont malheureuse-
ment pas été les plus courageuses.
Les préjudices et l’oppression ont parfois été
justifiés par les Écritures. Des passages scripturai-
res sont souvent cités hors de leurs contextes, sans
prise en compte de leurs milieux culturels d’origine.
Il fut conseillé à la Communauté du Christ sur de
telles approches : « Il n’est pas agréable à Dieu qu’un
passage d’Ecritures soit utilisé pour diminuer ou
opprimer les races, les sexes, ou les classes d’êtres
humains. Beaucoup de violence physique et émo-
tionnelle a été infligée à des enfants bien-aimés de
Dieu à cause de la mauvaise utilisation des Ecritures.
L’Église est appelée à se confesser et à se repentir de
ces attitudes et de ces pratiques. » (Doctrine et Alli-
ances 163:7c).
De plus, il nous a été dit au sujet des relations
humaines : « Tel que révélé en Christ, Dieu, le créa-
teur de tout, s’intéresse plus que tout aux comporte-
ments et aux relations qui soutiennent la valeur et
les dons de toutes les personnes, et qui protègent les
plus vulnérables. Ces relations doivent être enraci-
nées dans les principes reflétant le Christ de l’amour,
du respect mutuel, de la responsabilité, de la jus-
tice, de l’alliance et de la fidélité, contre lesquels il
n’existe aucune loi. » (Doctrine et Alliances 164:6a).
Cela nous suggère que les applications légalistes des
anciens codes, même ceux trouvés dans les Ecri-
tures, ne sont plus la base à partir de laquelle nous
décidons ce que sont aujourd’hui les conduites et les
relations appropriées.
Une société qui juge les gens selon leur appar-
ence extérieure n’arrive pas à voire la personne dans
sa totalité. Jésus enseigne et pratique une croyance
en la valeur infinie de chaque individu. De plus,
il fait particulièrement attention aux opprimés,
à ceux que la société considère comme moins
qu’acceptables. Dieu n’aime pas plus le marginal
qu’il n’aime les autres. Dieu aime tous les indivi-
dus à égalité. L’attention de Jésus sur ceux qui sont
sur les marges, sur les opprimés, est un exemple de
l’observation de l’apôtre Paul : « Et ce que nous es-
timons être les moins honorables du corps, nous les
entourons d’un grand honneur. Ainsi nos membres
les moins honnêtes reçoivent le plus d’honneur… »

(1 Corinthiens 12:23).
Une autre forme d’oppression présente trop
souvent dans le monde aujourd’hui est le sévice
physique, émotionnel et sexuel. De tels sévices expri-
ment le besoin ou le souhait de celui qui les inflige
de contrôler les circonstances et les personnes. Ces
sévices sont dégradants pour ceux qui les subissent,
et contraires aux droits de la personne humaine. Ils
sont une négation de la valeur et de la dignité de
l’individu.
Répondre à l’oppression dans notre monde est
essentiel à la mission de l’Église. Il a été dit que la
véritable paix ne peut être réalisée sans la justice.
Et la justice pour tous est impossible si des enfants
de Dieu sont opprimés. La troisième Initiative de
mission de la Communauté du Christ, poursuivre
la paix sur la terre, exprime la mission du Christ de
paix et de justice pour tous.
Pour la réflexion et la discussion
1. Quand avez-vous été opprimé à cause de vos
croyances ou de votre affiliation religieuse ?
Est-ce arrivé à une personne que vous connais-
sez ? Quel fut le résultat ?
2. Où voyez-vous la peur dans le monde autour
de vous ? Que craignez-vous le plus ? Comment
pourriez-vous surmonter cette peur ?
3. Où voyez-vous de l’oppression dans votre vie
personnelle ou dans le monde ? Quel est le
message de l’Évangile sur la liberté pour ceux
qui sont opprimés ?
4. Pensez à des manières par lesquelles vous pour-
riez opprimer les autres. Quels changements
devriez-vous faire dans vos attitudes et actions ?
5. Comment les paragraphes de Doctrine et Al-
liances 163 et 164 cités dans ce chapitre vous
aident-ils à comprendre plus clairement les
problèmes liés à l’oppression ?
6. Quelle relation voyez-vous entre le thème de
ce chapitre sur la libération des opprimés et
l’Initiative de mission « poursuivre la paix sur
la terre » ?
7. À la fin de notre temps d’étude sur « renvoyer
libres les opprimés », qu’allez-vous faire pour
être plus impliqué dans la mission du Christ ?
11
6
Publier une année de grâce du Seigneur
Plusieurs exégètes concluent que la proclama-
tion de Jésus sur l’année de grâce du Seigneur est une
référence à la tradition du jubilé décrite en Lévitique
25. Ils suggèrent aussi que ce lien était fait par ceux
qui écoutaient Jésus. L’année du jubilé est basée sur
le principe du Sabbat. De même que Dieu s’est re-
posé, selon Genèse 2:1-3, au septième jour, après que
tout fut créé, de même l’humanité doit se reposer
tout les sept ans. Dans la tradition juive, le sabbat a
donc été créé comme un jour de repos.
Ce principe a été étendu pour fournir un jour de
repos, ou de sabbat, pour la terre, tous les sept ans
(Lévitique 25:4). Par extension encore, tous les sept
fois sept ans, (49 ou 50 ans), une fête particulière
avait lieu : « Et vous sanctifierez la cinquantième an-
née, vous publierez la liberté dans le pays pour tous
ses habitants : ce sera pour vous le jubilé… » (Lévi-
tique 25:10).
Jésus n’attend pas pour dire clairement quand
aura lieu la venue du jubilé, de l’année de la grâce
de Dieu. Après avoir lu et rendu les rouleaux puis
s’être assis, Jésus dit à ceux présents dans l’assemblée
: « Aujourd’hui, cette parole de l’Écriture, que vous
venez d’entendre, est accomplie » (Luc 4:21).
Que les conditions du jubilé n’aient jamais
été complètement ou partiellement réalisées, elles
représentent tout ce à quoi le ministère de Jésus se
rapportait. Le jubilé concernait la liberté, la jus-
tice et l’équité. Le jubilé est la reconnaissance que,
quelques soient les raisons, toutes les personnes ne
profitent pas de leur juste part des ressources de la
terre. Certains ont plus ou moins que la plupart. Les
conditions du principe du jubilé ont à voir avec les
relations entre personnes, avec comment les indivi-
dus se traitent mutuellement.
Lorsque Jésus dit que la promesse d’Esaïe est ac-
complie « aujourd’hui », suggère-t-il que la cinquan-
tième année est arrivée et que c’est donc l’année du
jubilée ? Je suppose que c’est possible. Il est pourtant
plus probable que Jésus proclame la fin des injustices
et des souffrances liées aux comportements passés et
présents. Jésus dit que la liberté, l’équité et la justice
sont ce que Dieu veut. Ces principes ne peuvent
donc pas attendre encore plus. « Aujourd’hui » est le
temps de la réalisation, car ce qui est déclarée, c’est
la volonté de Dieu pour l’humanité. Le jubilé n’est
pas un espoir ou une réalité qui se produit « tous les
cinquante ans ». Le jubilé est pour maintenant et
pour toutes les époques. Les disciples de Jésus-Christ
doivent vivre en permanence dans le jubilé, par manière, la seule manière prévue par Dieu lors de la
chaque parole et chaque action. création du monde et de ses habitants. En un certain
De plus, Jésus ne déclare pas seulement la volo- sens, c’est le jubilé qui conclut tous les jubilés. Car
nté de Dieu pour les individus. Jésus se place aussi si la manière de Dieu triomphe, alors il n’y aura plus
au centre de l’action. Il ne remplit pas le rôle du d’injustices à corriger.
héraut ou de celui qui prépare le chemin, comme le Le fait que les inégalités de notre monde
faisait Jean Baptiste. Jésus déclare plutôt la révélation d’aujourd’hui deviennent plus prononcées avec le
de Dieu, avec lui-même comme dirigeant. Le temps temps prouve que la proclamation traditionnelle
est maintenant, et Jésus dépense toutes ses énergies du jubilé n’est pas suffisante. Certains spécialistes
durant son bref ministère à réaliser la mission qu’il prévoient un délabrement de l’environnement au
voit dans la proclamation d’Esaïe. point où la vie telle que nous la connaissons ne peut
La société du jubilé va donc au-delà de la correc- plus continuer. D’autres sont sûrs de la destruction
tion occasionnelle des inégalités. C’est une nouvelle nucléaire. Et pourtant, des personnes de foi continu-
manière d’être : le royaume de Dieu sur terre. Les ent à affirmer leur confiance au triomphe de la voie
gens doivent se traiter mutuellement avec dignité de Dieu, et que le règne de Dieu est « proche ».
et respect. Ils doivent concevoir leurs possessions Jésus prêche le royaume de Dieu, mais il le met
matérielles comme disponibles pour le bénéfice des aussi en pratique. Jésus commence par traiter les
autres et d’eux-mêmes. Le jubilé nécessite la fin de autres personnes, en particulier celles que la société
l’égoïsme et de la satisfaction de soi. Les façons de rejette, comme étant importantes. Jésus guérit les
faire des scribes, des docteurs de la loi et des pha- maladies et les difformités physiques. Mais Jésus va
risiens ne dominent plus les comportements sociaux. au-delà de cela, il guérit les âmes de ceux qui souf-
Jésus condamne clairement leur hypocrisie (voir frent de l’oppression et de la captivité aux mains
Matthieu 23:1-36 et Luc 11:37-53).
des puissants. Jésus est un révolutionnaire qui refuse
Ce que Jésus proclame implique la restauration,
d’être d’accord avec ce que font ceux qui sont au
le retour aux choses, telles que Dieu les prévoyait. La
pouvoir. Jésus annonce le règne de Dieu et l’amène à
restauration est le processus d’ouverture de nous-
la réalité parmi ceux qu’il touche.
mêmes au Saint Esprit de renouveau et de revitali-
« L’année de grâce du Seigneur » est fonda-
sation. À travers le discernement, nous pouvons
mentalement une condition de relations humaines
expérimenter l’Esprit qui souffle librement parmi
marquée par l’équité, la justice et l’affirmation de
nos aïeux spirituels alors qu’ils ont tout risqué pour
la valeur de chaque individu. Et pourtant, nom-
Dieu. Le terme « restauration » a une autre signi-
breux sont ceux parmi la population mondiale qui
fication pour nous aujourd’hui. Il nous est dit en
vivent dans des circonstances injustes, survivant à
Doctrine et Alliances 163:2b: « La restauration des
peine à partir d’une maigre part de l’abondance de
personnes dans des relations saines et justes avec
la planète. Libérer ceux qui sont économiquement
Dieu, les autres, elles-mêmes et la terre, est au cœur
opprimés, apporter la bonne nouvelle aux pauvres,
du dessein de votre voyage en tant que peuple de foi
et libérer les captifs de systèmes injustes exige la
». C’est la base de la réalisation de la véritable com-
participation volontaire du reste du monde. Ceux
munauté.
d’entre nous qui ont plus que notre juste part des
Le jubilé est fondé sur la compréhension que les
générosités de Dieu doivent abandonner un peu de
êtres humains ont tendance à amasser des richesses
ce dont nous profitons pour le bénéfice de ceux qui
aux dépens des autres. Tous les cinquante ans, il
cherchent à clamer les promesses de Dieu.
était donc nécessaire d’équilibrer les choses, de
restaurer un certain sens d’équité dans la famille
humaine. Pour notre monde d’aujourd’hui, un tel
besoin est assurément attendu depuis longtemps.
Pourtant, comme je l’ai déjà souligné, Jésus fait
plus qu’annoncer un événement qui a lieu tous les
cinquante ans. Il introduit une nouvelle manière de
vivre. Il proclame que les inégalités, les injustices et
les oppressions sont diaboliques et qu’elles ne sont
pas la volonté de Dieu, et qu’elles doivent disparaî-
tre. Cette nouvelle manière est en fait l’ancienne

12
Pour la réflexion et la discussion

1. Quelles sont pour vous les significations de

l’expression « année de grâce du Seigneur » ?
Dans les circonstances du jubilé, comment le
monde serait-il différent de ce qu’il
est maintenant ?
2. Quels liens voyez-vous entre l’idée du jubilé et
votre conception du règne de Dieu ?
3. Quel était le reproche principal de Jésus envers
les scribes, les docteurs de la loi et les pharisiens
? Quels reproches similaires peuvent-être faits
aujourd’hui à l’encontre des gens, y compris
vous et moi ?
4. Que peuvent faire les individus pour répondre
aux problèmes qui affectent les gens dans le
monde ? Identifiez des problèmes sur lesquels
les gens peuvent avoir un impact positif.
5. Quelles occasions de porter assistance aux
autres avez-vous récemment ignorées ? Quand
avez-vous arrêté d’aider ? Pourquoi avez-vous
décidé de continuer ou d’arrêter ?
6. Lisez Actes 2:43-47. Comment la pratique de
la mise en commun des biens serait-elle une
expression du jubilé ou de l’année de grâce de
Dieu ?
7. À la fin de notre temps d’étude sur « publier
une année de grâce du Seigneur », qu’allez-vous
faire pour être plus impliqué dans la mission du
Christ ?

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© 2012 Communauté du Christ
Independence, Missouri, EUA
ISBN: 978-0-8309-1562-0

Sauf indication contraire, toutes les citations de la Bible

contenues dans le présent document sont tirées de la
version Louis Segond de la Bible.

http://www.cofchrist.org/francais

14