Cours de PHILOSOPHIE BIBLIQUE

INSTITUT DE FORMATION HOLISTIQUE BON SAMARITAIN
PHILOSOPHIE BIBLIQUE
DE L’HISTOIRE
Rév BIDAO André
2009
CENTRE DE FORMATION THEOLOGIQUE BON SAMARTAIN

B.P. 78 MEIGANGA / CAMEROUN
(237 79452320 e-mail cftbs@gmail.com
COURS SUPERIEUR DE THEOLOGIE 1 PHILOSOPHIE BIBLIQUE DE L’HISTOIRE- Rév BIDAO ANDRE
INTRODUCTION
Il existe une guerre qui se perpétue entre Dieu et Satan depuis très longtemps. Si l'on ne connaît
pas cette guerre, il est impossible de saisir la raison d'être de la vie; le seul moyen de comprendre
ce conflit est d'étudier la philosophie de l'Histoire présentée par la Bible.
Depuis des siècles, l'humanité est confrontée à trois questions principales: D'où venons-nous?
Pourquoi sommes-nous ici? Où allons-nous? De nombreux essais ont été faits pour répondre à ces
questions. Chaque tentative pourrait être appelée une philosophie de la Vie ou de l'Histoire.
La Bible traite de ces trois questions: il existe donc une philosophie biblique de l'Histoire. Cette
étude a pour but de nous aider à retrouver cette philosophie biblique de l'Histoire, de l'éternité
"passée" à l'éternité "future". En faisant une telle tentative, il est important de considérer plusieurs
remarques.
- Premièrement, le temps et l'espace ne nous permettront pas, dans cette analyse, d'étudier la
plupart des événements historiques relatés par la Bible ou par des sources extra-bibliques. Nous
souhaitons démontrer le dessein de Dieu pour l'Histoire en survolant l'ensemble de ces événements.
- Deuxièmement, nous affirmerons que Dieu et Satan ont accompli un certain nombre de choses.
Ces affirmations ne signifieront pas que, dans chaque cas, Dieu ou Satan intervient directement
dans l'Histoire mais que, plus fréquemment, ils réalisent leurs desseins au travers d'agents
intermédiaires. Ils inspirent les actions des hommes, des nations et des anges, et les utilisent pour
leurs propres objectifs.
- Troisièmement, la Bible rapporte essentiellement des événements historiques choisis jusqu'à la
fin du premier siècle après Jésus-Christ. Elle traite aussi de façon prophétique des événements
futurs. Cependant, elle ne couvre pas des événements spécifiques qui se sont manifestés depuis la
fin du premier siècle jusqu'à aujourd'hui.
En dépit de ce dernier facteur, la Bible présente sa philosophie de l'Histoire de telle façon qu'elle
puisse fournir un cadre au moyen duquel les événements de la dispensation actuelle pourront être
interprétés. C'est pour cette raison, que cette étude va comprendre des événements sélectionnés
depuis la fin du premier siècle jusqu'à la période actuelle.
CHAPITRE 1 : L'INSTAURATION DU CONFLIT
De l'éternité passée à la Création

La philosophie biblique de l'Histoire commence avec le Dieu éternel et personnel qui existe en
trois personnes distinctes : Père, Fils et Saint-Esprit.
Avant la création, rien n'existait à l'exception de Dieu. Durant l'éternité passée, Dieu a décidé
d'avoir un royaume sur lequel Il pourrait régner en roi souverain ( 1 Timothée 1: 17). Etant donné
qu'il est impossible de posséder un royaume sans sujets, et puisque rien d'autre n'existait pour Le
servir, Dieu créa des êtres sur lesquels Il régnerait.
Les personnes qui furent créées étaient de deux sortes principales. Tout d'abord, Il créa des
sujets angéliques. Ces anges étaient des êtres spirituels, ne possédant ni chair ni os. (Hébreux 1:13-
14; Matthieu 22:30), mais ils étaient doués d'intelligence (2 Samuel 14:20) et ils avaient la capacité
de communiquer (Genèse 19:1-2). Ils étaient plus puissants que l’autre type de créature (2 Pierre
2:11). Ils étaient faits pour habiter dans le ciel, mais il leur fut donné accès à la terre après sa
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création (Matthieu 24:36 ; Genèse 19: 1). Certains anges furent créés supérieurs aux autres en
intelligence, puissance et autorité. (Ephésiens 1:21 ; Colossiens 1: 16 ; Daniel 10: 13). La Bible ne
révèle pas exactement le nombre des anges créés par Dieu, mais elle en mentionne cent millions, et
des milliers de milliers en plus. (Daniel 7: 10 ; Apocalypse 5:11 ; Hébreux 12:22).
Le deuxième groupe important de personnes créé pour le Royaume de Dieu fut les êtres
humains. Bien que Dieu ait créé la terre pour être une partie de Son domaine, Il avait prévu qu'un
type de sujets administrerait sous Ses ordres -tout ce qui se trouvait sur la planète. Certains rois
divisent leurs royaumes en provinces, placent à la tête de chacune d'elles un sujet comme
gouverneur, et rendent chacun de ces hauts, fonctionnaires responsable de bien administrer son
territoire au nom du roi. De même Dieu a créé l'homme, l'a placé sur terre comme gouverneur de
celle-ci, et l'a chargé de bien l'administrer en Son nom. (Genèse 1:26-28; Psaume 8:3-9). En
d'autres termes, Dieu avait prévu que le gouvernement de la terre soit une théocratie. Selon le
dictionnaire Larousse, une théocratie est un mot qui vient du grec "théos", dieu, et "kratos",
pouvoir.
C'est donc: un gouvernement où l'autorité, regardée comme émanant de Dieu, est exercée par
ses ministres. Quant au "Dictionnaire anglais d'Oxford", il précise que c'est "une forme de
gouvernement dans lequel Dieu (ou une divinité) est reconnu comme roi ou souverain, et ses lois
sont acceptées par le code du royaume; ces lois sont généralement imposées et administrées par
un ou des représentants, ses ministres et agents. "
L'Homme devait être équipé de façon particulière pour pouvoir gouverner la terre au nom de
Dieu. Il était indispensable qu'il puisse comprendre sa province terrestre et physique. C'est
pourquoi Dieu forma pour lui un corps physique tiré de la poussière de la terre (Genèse 2:7). Il
était également nécessaire qu'il puisse recevoir et comprendre les directives du Créateur. Dieu créa
donc l'homme à Son image (Genèse 1:26-28), une personne possédant un intellect et la faculté de
communiquer.
L'oeuvre de Dieu pour faire naître Son Royaume fut achevée par la création de l'homme. Le
Royaume universel de Dieu était devenu une réalité, et tout en lui était très bon selon Son
évaluation parfaite. (Genèse 1:31)
De la chute des anges à la promesse du Rédempteur la rébellion de Satan.
Lorsque la création fut terminée, l'un des anges les plus importants s'enorgueillit si fort de sa
grande intelligence et de ses pouvoirs qu'il s'abusa lui-même en pensant qu'il pourrait renverser
l'autorité souveraine de Dieu (1Timothée 3:6; peut-être Esaïe 14:12-14 et Ezéchiel 28:11-17). Il
espérait se faire roi de l'univers en établissant son propre royaume, qui pourrait combattre et
détruire le Royaume de Dieu. À cause de la rébellion de cet ange contre Dieu, son nom fut changé
en celui de Satan, qui signifie "adversaire" . Il était devenu le grand révolutionnaire, l'ennemi de
Dieu et de chaque membre de Son Royaume. (Matthieu 13:25, 28,39; Luc 10: 18-19).
Arrivés à ce point de l'exposé, il est important pour nous de noter une chose sur Satan. En dépit
de ses plans ambitieux, il restera toujours une créature de Dieu.
À ce sujet, la philosophie biblique de l'Histoire diffère radicalement des systèmes religieux et
philosophiques qui présentent une lutte entre deux dieux égaux, celui du Bien et celui du Mal.
Selon la Bible, il n'y a aucun doute que Dieu, le Créateur, soit victorieux de Satan, la créature. En
fait, Dieu aurait pu écraser la rébellion de Satan dès qu'elle a commencé, mais, dans Sa souveraine
volonté, Il a choisi de ne pas le faire. La raison de ce choix sera étudiée plus tard.
La rébellion des autres anges
Pour établir son royaume, Satan devait se procurer des sujets sur lesquels il puisse régner. En
tant que créature, il n'avait pas la capacité de créer des êtres. Pour lui, le seul moyen de se procurer
des sujets était de persuader d'autres créatures de Dieu de s'associer à sa révolte. Si son royaume
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devait englober et diriger les sphères célestes et terrestres, il devait convaincre à la fois des anges
et des être humains de se joindre à lui.
Un nombre important d'anges a rejoint la rébellion de Satan et s'est placé sous son autorité.
Plusieurs passages bibliques parlent de Satan "et de ses anges" (Matthieu 25:41 ; Apocalypse
12:7). Cette décision angélique a eu pour résultat que Satan devint "le prince des démons"
(Matthieu 12:24-26), le "prince de la puissance de l'air" (Ephésiens 2:2). Satan a organisé ses anges
en plusieurs catégories, de façon à pouvoir effectuer efficacement le travail de son royaume
(Ephésiens 6:11).
Bien qu'un bon nombre d'anges ait transféré son allégeance du Royaume de Dieu à celui de
Satan, une masse très importante d'êtres célestes choisit de demeurer fidèle à Dieu. On les appelle
les "saints anges" (Marc 8:38), ou des "anges élus" (I Timothée 5:21). Dieu est demeuré le
Seigneur de Ses armées célestes (Esaïe 54:5; Jérémie 31:35). Ainsi, le Royaume de Dieu a
continué d'inclure dans son sein une multitude de sujets angéliques.
La rébellion de l'homme
Satan est entré de façon très subtile dans l'environnement terrestre et parfait de l'homme, et il a
tenté celui-ci afin qu'il désobéisse à un ordre spécifique de Dieu, L'appât utilisé par Satan était la
notion que, si l'homme désobéissait, il serait semblable à Dieu (Genèse 3:1-5). En d'autres termes,
il disait à l'homme que celui-ci pouvait être son propre maître, qu'il pouvait diriger sa propre vie, si
seulement il se rebellait contre son Créateur. Malgré les avertissements de Dieu, l'homme décida
de désobéir aux directives de son divin Roi. C'est ainsi que le gouverneur de la province terrestre
du Royaume de Dieu rejoignit la révolte contre son Créateur.
Les conséquences de la rébellion de l'homme
La rébellion humaine eut pour résultat plusieurs conséquences tragiques.
-Premièrement, l'homme mourut spirituellement à l'instant de sa désobéissance (Genèse 2:16-
17). Ceci ne signifie pas que la partie immatérielle de l'homme ait disparu. Par contre, l'homme a
subi dans sa nature un changement drastique. Dieu avait créé l'homme avec une disposition
maîtresse orientée vers Dieu et qui contrôlait le reste de la nature humaine. L'homme pouvait ainsi
être en communion avec Dieu et Le servir de la bonne façon. Lorsque l'homme se révolta, son
inclination vers Dieu se transforma en une attitude d'inimitié envers Lui (Romains 8:7). L'être
humain tout entier fut si totalement contrôlé par cette attitude d'inimitié que sa nature entière subit
une perversion appelée corruption totale. À cause de cette corruption, la relation de l'homme avec
Dieu, -la Source de Vie -, fut brisée.
- Deuxièmement, en conséquence l'homme mourut physiquement. Lorsque l'homme se rebella,
un processus de désintégration progressive commença de se manifester dans son corps. Il le rendit
sujet à la maladie, à la difformité et à la mort (Genèse 3:19; 5:5; Romains 5:12; 6:23; Hébreux
9:27). En plus de la mort par pourriture, l'homme devint sujet au trépas par divers périls, accidents
et violence (Genèse 4:8; 9:5-6; Luc 13-4). À cause de sa rébellion, l'homme se vit refuser l'accès à
une source qui lui aurait permis de vivre éternellement (Genèse 3:22-24).
- Troisièmement, la capacité de l'homme à exercer une domination sur la terre fut changée. Il
perdit les moyens de gouverner dans certains domaines (Hébreux 2:5-8). La capacité qu'il conserva
fut altérée, et eut pour résultat qu'il fut condamné à maltraiter la terre. À cause de son attitude
d'inimitié contre Dieu, l'homme commença à exercer sa domination d'une façon contraire à celle
que Dieu avait prévue.
- Quatrièmement, étant donné que l'homme était le gouverneur de la province terrestre du
Royaume de Dieu, sa rébellion attira la tragédie sur son domaine. Dans un royaume, si un
gouverneur décide de se révolter contre son roi, toute la province qu'il dirige en souffre. Dans le
domaine de l'homme, le niveau de production du sol fut grandement réduit (Genèse 3:17) et, pour
la première fois, la terre produisit des épines et des ronces (Genèse 3:18). La nature animale
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changea du tout au tout: d'un état herbivore et pacifique, elle devint carnivore et sauvage. Romains
8:19-22 nous indique que la création de Dieu tout entière a été soumise à la vanité et à la
corruption à cause de la révolte de l'homme. Il en résulte que, jusqu'à aujourd'hui elle continue de
soupirer et de souffrir les douleurs de l'enfantement. À cause de son propre péché, l'homme a perdu
son environnement parfait.
- Cinquièmement, l'homme, qui était membre du Royaume de Dieu, s'est vu transférer dans
celui de Satan. Cette conséquence eut un effet tragique sur la race humaine tout entière. Les
premiers parents de celle-ci choisirent de se rebeller contre Dieu. Comme les humains se
reproduisent selon le même modèle, chaque homme et chaque femme nés en ce monde -à
l'exception de Jésus-Christ -, vinrent sur la terre avec une propension très forte à se révolter contre
Dieu. Ainsi, chaque être humain est né et membre du royaume de Satan, spirituellement mort.
(Ephésiens 2:1) Sauf si l'individu accepte la voie du salut offerte par Dieu (que nous étudierons
plus tard ), il continue tout au long de sa vie à être stimulé par l'Adversaire et à vivre selon ses
principes (Ephésiens 2:2); être aveuglé par le diable quant à la vérité (2 Corinthiens 4:4); être
leurré par lui en croyant que l'erreur est la vérité (2Corinthiens 11: 14-15) ; être dans les ténèbres
spirituelles et lié par la puissance de l'ennemi (Actes 26:17-18); être un enfant de Satan (Jean 8:44;
1Jean 3:8,10; Matthieu 13:37-39); et enfin marcher en direction du lieu où le diable sera jugé
(Matthieu 13:40-42; 25:41 ; Apocalypse 20:10,15). Dans 2Corinthiens 6:14-15, il nous est dit que
toute personne non sauvée par Jésus appartient à Satan et à son royaume de ténèbres. Le diable
utilise les perdus pour accomplir une partie de l'œuvre de son royaume (Job 1:9-15,17; Luc 22:3-6;
Jean 8:37, 40, 44, 59; 2Thessaloniciens 2:9; 1Jean 3:12).
- Sixièmement, parce que le gouverneur de la province était devenu membre du royaume de
Satan, la terre devint une région du territoire ennemi. À la suite de la révolte de l'homme, Satan a
usurpé la position de roi que Dieu détenait sur la terre. Le gouvernement de notre monde passa
d'une théocratie à une satanocratie. C'est pour cette raison que Jésus-Christ a appelé Satan "le
prince de ce monde" (Jean 12:31 ; 14:30; 16:11). Celui-ci avait autorité pour offrir au Seigneur
tous les royaumes de la terre (Luc 4:5-6). Quelques anges de Satan sont appelés "princes de ce
monde de ténèbres'' (Ephésiens 6:12). "Le monde entier est sous la puissance du malin" (1Jean
5:19). Le diable domine si totalement l'époque actuelle que l'apôtre Paul l'a appelé "le dieu de ce
siècle" (2Corinthiens 4:4).
Ces conséquences tragiques révèlent que l'homme a été dupé par l'adversaire en croyant un
mensonge (Jean 8:44). Au lieu d'apporter à l'homme la liberté, la révolte contre l'autorité divine a
rendu l'homme esclave d'une inclination au péché (Romains 6:6,16-23), à la mort et à une peur
continuelle de la mort durant sa vie (Hébreux 2:15). Au lieu de devenir son propre souverain,
l'homme s'est placé sous la domination d'un nouveau potentat. Son Roi originel était un chef
aimant et bienveillant qui offrait à l'homme la vie, la paix, le bonheur et la plénitude, en retour
d'une obéissance volontaire. Mais son nouveau monarque était un tyran dur, égoïste, qui offrait à
l'homme mort, maladie, conflits, douleur et frustration en récompense de ses services. Au lieu
d'améliorer sa situation en se révoltant contre Dieu, l'homme s'est exclu lui-même de la possibilité
de recevoir la plénitude de son potentiel original. Il s'est avili et a perdu la plus grande partie de la
dignité prévue (Romains 1:18-32). La rébellion de l'homme l'a poussé si fortement dans sa
situation tragique qu'il a perdu toute possibilité de s'en sortir par lui-même. Bien souvent, les
moyens ou les programmes qu'il a inventés pour améliorer son sort lui sont retombés dessus et ont
suscité de nouveaux problèmes qui n'avaient pas été anticipés.
Rien, à l'exception d'une intervention divine et surnaturelle, ne pourrait sauver l'homme du sort
dramatique qu'il a attiré sur lui par son propre choix (Esaïe 43:11). Avec la chute de l'homme, le
personnel du royaume de Satan était au complet. Il avait réussi à transférer dans son domaine un
grand nombre des anges de Dieu et tous Ses êtres humains. Au cours de ce processus, il a fait de la
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terre une province de son empire. Par cela, il apparut comme ayant obtenu un premier succès dans
son défi contre la souveraineté de Dieu.
Le but de l'Histoire
Nous avions maintenant en existence deux royaumes opposés. Le royaume de Satan avait
attaqué celui de Dieu avec le dessein de le détruire. Si Dieu devait demeurer le souverain, Il devait
écraser Satan et son royaume. Ainsi, la scène était prête pour un conflit fantastique - le conflit des
siècles - qui s'engagerait à la fois dans les cieux et sur la terre (Apocalypse 12:7, 13, 17; Ephésiens
6:10-12). Puisque la Bible est la révélation écrite de Dieu à l'homme, elle traite principalement de
la phase terrestre de cette confrontation. Ce conflit des siècles donne la clef qui nous permet de
résoudre le mystère du but ultime de l'Histoire. Dieu et Satan ont chacun un dessein pour l'Histoire,
mais puisque Dieu est Dieu et que le diable est seulement une créature, le but de Dieu est le
dessein ultime. Le projet de l'adversaire pour l'Histoire est de se déclarer le seul souverain de
l'univers en établissant son royaume comme étant le seul permanent dans les cieux, sur la terre et
tout ce qu'ils incluent. Lorsque cet empire a été instauré au départ, il n'a pas été établi de façon
éternelle. Il ne pouvait le devenir que si Satan pouvait écraser Dieu et Son Royaume. Le diable
s'est efforcé d'atteindre ce but depuis le début de sa rébellion, et ses efforts dans ce sens
continueront presque jusqu'au bout de l'histoire de ce monde.
Le dessein de Dieu dans l'histoire est de démontrer Sa souveraineté en écrasant de façon totale
et permanente Son ennemi et son empire, en expulsant de Son domaine originel les rebelles et en
restaurant Son autorité théocratique dans les provinces usurpées par Satan. Puisque le dessein de
Dieu pour l'Histoire est ultime, il est correct de conclure que "le but ultime de l'Histoire est la
démonstration de la souveraineté divine". Pour démontrer Sa souveraineté sur l'Histoire, Dieu doit
rétablir la terre actuelle dans la condition originelle qu'elle possédait avant la révolte humaine.
Les prophètes de l'Ancien Testament reçurent la révélation qu'Il ferait exactement cela (Actes
3:21). Il est important de noter que cette restauration doit être réalisée sur la terre actuelle, et non
sur la terre nouvelle qui sera créée par Dieu pour l'éternité future (Apocalypse 21:1). Si Dieu
permettait à la terre actuelle de disparaître à la fin de l'Histoire sans avoir été rendue à sa condition
originelle, il pourrait se révéler comme incapable de surmonter l'œuvre dévastatrice de Satan et de
son royaume. Il n'y aurait de ce fait aucune démonstration de la souveraineté divine sur l'Histoire.
S'il veut rendre la terre actuelle à sa condition originelle, Dieu doit redresser, durant le cours de
l'Histoire, toutes les conséquences tragiques de la révolte humaine et leur faire faire marche arrière.
- Premièrement, Il doit rendre tout à nouveau les hommes spirituellement vivants. Cela implique
qu'Il donne aux gens une nouvelle disposition maîtresse qui soit confirmée par une attitude d'amour
et d'obéissance envers Dieu, et qui contrôle selon Sa volonté la nature totale de l'homme.
- Deuxièmement, Dieu doit abolir la mort physique. Cela implique l'arrêt de la décrépitude dans
le corps de l'homme et le renversement de son processus; l'abolition de la maladie, des infirmités,
des périls, des accidents et de la violence, et enfin la résurrection corporelle des personnes déjà
décédées.
- Troisièmement, Dieu doit amener l'homme à gouverner la terre actuelle comme Il l'avait prévu
originellement. Ceci doit impliquer une restauration de la capacité à gouverner que l'homme a
perdue, une correction de l'aptitude qu'il a gardée mais sous une forme corrompue, et la fin des
dégradations provoquées par l'homme à la terre.
- Quatrièmement, Dieu doit restaurer l'environnement parfait dont l'homme jouissait avant la
chute. Ceci inclut le retour du sol à sa fertilité originelle, la restauration de la nature animale à un
état herbivore et domestique, et la suppression de la vanité et de la corruption auxquelles toute la
création terrestre avait été soumise depuis la révolte de l'homme.
- Cinquièmement, Dieu doit transférer les être humains de l'empire satanique au Royaume de
Dieu en faisant expérimenter à ces hommes une nouvelle naissance spirituelle.
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-Sixièmement, Dieu doit détrôner Satan de sa position de roi de ce monde, et refaire de la terre
une province de Son propre empire. En d'autres termes, Dieu doit ré-établir sur cette terre actuelle
Son Royaume théocratique avec toute Sa puissance et Sa gloire, et débarrasser le monde de Satan,
de ses anges et de son peuple. Le renversement des conséquences du péché humain pourrait être
appelé le Programme Divin de Rédemption.
La première promesse du futur Rédempteur
Il est donc nécessaire que Dieu écrase Satan et son empire pour démontrer Sa divine
souveraineté. À la lumière de ce fait, il est intéressant de noter ceci: dès que Satan a usurpé la terre
pour en faire son empire, Dieu a donné une prophétie concernant la condamnation de l'adversaire
(Genèse 3:14-15). Dans cette prophétie, Dieu s'adresse à Satan de la même façon subtile que celui-
ci a utilisée pour tenter l'homme. Dieu a prévenu Satan qu'un homme né d'une femme allait avec
certitude lui asséner un coup terrible. Plus tard, l'Écriture a révélé que cette prophétie était le
moyen divin initial de promettre la naissance d'un Rédempteur dans le monde, et que ce Messie
accomplirait l'œuvre nécessaire pour écraser l'empire et le travail de Satan. En d'autres termes, le
Rédempteur serait le contre-révolutionnaire de Dieu, qui rendrait possible la
défaite du grand révolutionnaire. Le Rédempteur serait donc la clef pour l'accomplissement des
desseins de Dieu dans l'Histoire.
Pour que Dieu puisse renverser les conséquences du péché humain, il fallait se débarrasser de
leur cause, c'est à dire du péché humain. Plus tard, les Ecritures ont révélé que seul le paiement
d'une pénalité acceptable pour la justice divine pouvait effacer le péché de l'homme. Elles
attestèrent aussi que la mort était la seule pénalité adéquate (Romains 5:12; 6:23). Pour cette
raison, dans Genèse 3:15, Dieu prophétisa également que si le Rédempteur allait écraser Satan, en
retour celui-ci le blesserait. Ici, ni la mort ni la résurrection ne sont clairement annoncés, mais la
prophétie est fidèle au résultat de la bataille. Le rédempteur, vainqueur du diable et de la mort,
conserve ses blessures (Jean 20 :27). Plus tard, la Bible a révélé qu'au travers de Sa mort, le
Rédempteur paierait la pénalité du péché et qu’il “prolongera ses jours” annonçant ainsi sa
résurrection, il amènera aussi la suppression du péché (Esaïe 53:4-6; 10-12; Jean 1:29). Un tel acte
permettrait à Dieu de renverser les conséquences de la rébellion humaine et de vaincre Satan
(Colossiens 2 :14).
La stratégie du conflit
À l'évidence selon Genèse 3:15 Dieu voulait que le Rédempteur soit au cœur de Sa stratégie
dans la guerre contre l'Adversaire. Cependant, le Rédempteur ne serait pas le seul être à servir le
Royaume de Dieu dans ce conflit. Les saints anges élus combattraient contre les forces de l'ennemi
(Daniel 10:20; Apocalypse 12:7). Au travers de cette oeuvre rédemptrice de l'envoyé divin, Dieu
arracherait Son peuple du royaume satanique pour en faire des membres de Son propre Royaume
(Galates 1:4; Colossiens 1:13). Ces rachetés demeureraient dans le monde pour le restant de leur
vie, afin d'agir dans la province terrestre de Satan en tant que représentants du Royaume de Dieu.
Bien que demeurant dans le système mondial du diable, ils ne lui appartiendraient pas (Jean 17:14-
18). Ils seraient étrangers et voyageurs sur la terre, et leur citoyenneté appartiendrait au ciel
(Hébreux 11:13; 1Pierre 1:17; Ephésiens 2:19; Philippiens 3:20).
Occasionnellement, Dieu utiliserait aussi des nations et même des incroyants pour servir Ses
desseins (Esaie 10:5-6; Jérémie 25:9 ; Esaïe 44:28-45:5). Ainsi, bien que le Royaume de Dieu n'ait
pas existé sous forme théocratique mondiale pendant certaines périodes de l'Histoire, il serait
représenté et actif dans le monde dans chacune de ces périodes de l'Histoire. Ce fonctionnement
continu du Royaume Céleste dans la province terrestre de l'empire satanique nous aide à
comprendre la présence persistante du Bien aux côtés du Mal dans le monde. (Matthieu 13:24-30,
36-43). Bien que la venue et l'oeuvre du Rédempteur soit la clef de la stratégie divine, celle de la
stratégie satanique est d'empêcher la venue et l'oeuvre de cet envoyé divin. De plus, Satan se doit
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de faire la guerre aux saints anges et aux hommes rachetés qui représentent le Royaume de Dieu
dans le monde (Daniel 10:13, 20-21; Ephésiens 6:11, 16). Il utilise ses anges déchus, les membres
humains de son empire, les nations, et occasionnellement même des hommes appartenant au
Royaume divin pour faire ce travail (Daniel 10:13, 20-21; Ephésiens 6:12; Job 1:9-15,17; Luc
22:3; 2Thessaloniciens 2:9; Matthieu 16: 21-23; Actes 5:1-3).
Une étude des Écritures indique que Satan avait l'intention d'utiliser - de façon interchangeable -
deux lignes différentes d'attaque:
1) Essayer de détruire les membres du Royaume de Dieu;
2) S'efforcer de pervertir le témoignage du Royaume divin par l'apostasie en foi ou en oeuvre.
On observera de façon répétée ces deux tactiques, à mesure que se dévoile le drame du conflit.
CHAPITRE 2 : Le conflit, depuis la première naissance

humaine jusqu'aux errances dans le désert
Première naissance et premier meurtre

Satan était présent en Eden pour entendre la première promesse de Dieu concernant la venue du
Rédempteur, Il réalisa que, si celui-ci devait venir, il serait fatal pour lui et pour sa cause. Ainsi, le
but premier du diable dans l'histoire de l'Ancien Testament fut d'empêcher la venue du
Rédempteur. Puis Adam et Ève donnèrent naissance à Caïn et Abel. Avec le temps, il devint
évident que l'un deux avait une attitude pieuse et que l'autre avait un comportement profane.
Évidemment, l'attitude pieuse d'Abel convainquit Satan que cet homme était soit le Rédempteur,
soit le premier d'une lignée d'où descendrait celui-ci. Il devint alors impératif pour l'ennemi de
Dieu de se débarrasser d'Abel. Étant donné que le tempérament de Caïn était déjà dominé par un
esprit de rébellion et de colère, il fut facile de le pousser à tuer son frère (Genèse 4:1-8). Satan fut
impliqué dans le meurtre perpétré par Caïn:
l'évidence nous en est donnée dans 1 Jean 3:10-12. La responsabilité du diable en cette affaire fit
dire à Jésus-Christ qu'il "a été meurtrier dès le commencement" (Jean 8:44). Ainsi le premier
meurtre de l'Histoire fut perpétré parce que le diable voulait empêcher la venue du Rédempteur.
L'apostasie de la race humaine
Dans Sa guerre contre Satan et face au meurtre d'Abel, Dieu contre-attaqua en donnant à Adam
et Ève un autre fils pieux appelé Seth (Genèse 4:25). Le nom de ce garçon signifiant "substitut", il
est manifeste que Dieu voulait Seth comme substitut d'Abel1. Les généalogies que nous trouvons
dans Genèse 5, en 11:10-32, et dans Luc 3:23-38 révèlent que le Rédempteur appartiendrait à la
descendance de Seth; et ceci avait donc été prévu par Dieu.
Il était également clair pour Satan que, pour chaque fils pieux qu'il ferait disparaître, Dieu en
susciterait un autre à sa place. Il changea donc de tactique. Il décida de pervertir la race humaine
tout entière, y compris la descendance de Seth, par l'apostasie. Il débuta son attaque en développant
une descendance profane grâce à Caïn. Celui-ci, ainsi que ses descendants, commencèrent
l'élaboration d'une civilisation avancée qui se présentait comme étant profane et qui se caractérisait
par la polygamie et la violence (Genèse 4:16-24).
Au cours des années qui suivirent, la lignée pieuse de Seth eut des contacts avec celle de Caïn,
et fut infectée par l'apostasie, La race humaine devint tellement pervertie qu'elle remplit la terre de
violence et de corruption (Genèse 6:11,13). Lorsque Dieu considéra la situation, il "vit que la
méchanceté de l'homme était grande sur la terre et que chaque jour son coeur ne concevait que
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des pensées mauvaises". (Genèse 6:5). Le Seigneur fut tellement affligé qu'Il annonça Sa
détermination d'effacer l'homme de la surface de la terre (Genèse 6:6-7).
Le déluge
Certes, Satan avait réussi à dépraver une grande partie de la race humaine mais il n'avait pu la
contaminer tout entière. Dieu contre-attaqua à nouveau en préservant un homme juste, descendant
de Seth (Genèse 5:6-29; 6:9). Son nom était Noé. Malgré de très fortes pressions, Noé demeura
ferme et refusa de se laisser influencer par l'attitude et la conduite apostates de ses contemporains.
Dieu avait trouvé Son homme. Bien sûr, Noé n'était qu'un homme, mais lui et sa famille étaient
tout ce dont Dieu avait besoin pour maintenir la ligne pieuse de Seth au travers de laquelle devait
venir le Rédempteur.
Dieu avait décidé de détruire la race humaine dépravée, non seulement dans le but de la juger,
mais aussi pour en arrêter le pourrissement avant qu'il n'infecte même la descendance de Noé. Son
instrument pour préserver la ligne du Rédempteur fut la destruction, afin que Satan ne puisse
gagner la guerre contre Son Royaume.
Dieu donna l'ordre à Noé de construire une immense arche dans laquelle celui-ci et sa famille,
ainsi que des représentants de toutes sortes d'oiseaux et d'animaux terrestres, pourraient échapper à
la destruction (Genèse 6:8 - 7:16).
Lorsque les occupants de l'arche furent en sûreté à l'intérieur, Dieu inonda la terre entière par un
cataclysme diluvien (Genèse 7:10 -12). Il eut pour résultat final que tous les êtres humains et
animaux terrestres qui se trouvaient en dehors de l'arche furent noyés (Genèse 7:21-23). Ainsi,
Dieu contrecarra le plan du diable selon lequel la race humaine tout entière serait si complètement
pervertie que le Rédempteur ne pourrait pas venir au travers d'elle.
Nouveau commencement et nouvelle apostasie
Le déluge détruisit les sujets humains du royaume satanique. Ceci donna à la race humaine la
possibilité d'un nouveau départ avec Dieu. Après la fin du déluge, Noé conduisit sa famille dans un
culte d'adoration à Dieu (Genèse 8:20). Comme l'existence et l'influence continues d'un meurtrier
avait initié la corruption de la race humaine avant le déluge, Dieu institua alors la peine de mort,
afin de freiner le développement de cette perversion après le déluge (Genèse 9:5-6). Cette décision
impliquait l'institution du gouvernement humain, car une forme de gouvernement était nécessaire
pour faire appliquer une telle punition. Ainsi, la peine capitale et le gouvernement furent instaurés
par Dieu afin de freiner la tendance de l'homme à la corruption. Il avaient également pour but
d'entraver l'action du royaume satanique dans le monde.
Pour cette raison, Paul écrit dans Romains 13:1-6: “Que toute personne soit soumise aux
autorités supérieures; car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu et les autorités qui existent
ont été instituées de Dieu. C'est pourquoi celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l'ordre que Dieu a
établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux mêmes. Ce n'est pas pour une
bonne action, c'est pour une mauvaise, que le, magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre
l'autorité ? Fais le bien et tu auras son approbation. Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton
bien. Mais si tu fais le mal crains; car ce n'est pas en vain qu'il porte l'épée, étant serviteur de
Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. Il est donc nécessaire d'être soumis,
non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience. C'est aussi pour
cela que vous payez les impôts. Car les magistrats sont des ministres de Dieu entièrement
appliqués à cette fonction.”
Dieu fit alliance avec Noé, ses descendants et tous les animaux. Il promit de ne plus jamais
détruire toute chair par un déluge. L'arc-en-ciel fut donné comme gage de cette alliance (Genèse
9:8-17). Noé à prophétisé concernant ses descendants (Genèse 9:24-27). Cette prophétie annonçait
que Dieu accorderait de grandes bénédictions à la descendance de Sem, fils de Noé (Genèse 9:26).
9
Il fut révélé plus tard que le Rédempteur sortirait de la descendance de ce dernier (Genèse 11:10 -
12:3).
Puisque Dieu avait promis de ne détruire à nouveau aucune chair - même celle qui était
pervertie - au travers d'un déluge, Satan voulut alors rendre apostate toute la race humaine, y
compris la lignée rédemptrice de Sem. Dieu avait ordonné à Noé et à ses descendants de remplir la
terre de leur progéniture (Genèse 9: 1). "L'humanité ne devait pas se concentrer en quelques
endroits, mais devait se répandre de telle sorte qu'il n'y aurait pas de région inoccupée et inculte
sur la terre"2. Cependant l'ennemi de Dieu voulait que l'humanité demeure en un même endroit,
pour des raisons évidentes.
- Premièrement, il est plus difficile de contrôler une masse de gens lorsqu'elle est éparpillée sur
un vaste territoire,
-Deuxièmement, l'apostasie se répand plus facilement et plus rapidement lorsque les gens ont
des contacts étroits et réguliers les uns avec les autres.
Si l'on veut garder des gens ensemble, il faut leur donner un symbole d'unité ou un projet
commun sur lequel travailler. Le diable accorda les deux choses aux descendants de Noé en les
incitant à construire une grande ville et une haute tour dans la plaine de Babylone où ils avaient
émigré après le déluge. (Genèse 11: 1-4). Ils purent envisager un tel projet parce que la race
humaine parlait la même langue.
Dieu stoppa ce mouvement en direction de l'apostasie en faisant parler aux gens différentes
langues (Genèse 11:5-7). Pour la première fois dans l'histoire humaine, plusieurs nouveaux
langages apparurent. À la suite de cette confusion des langues, la construction s'arrêta et l'humanité
s'éparpilla sur la surface de la terre (Genèse 11:8-9). Ceux qui avaient une langue commune se
séparèrent de ceux qui parlaient d'autres dialectes. Ils émigrèrent vers un endroit de la terre et
commencèrent la création d'une nation sur la base de leur langue commune.
Pour la première fois dans l'Histoire, diverses nations se formèrent (Genèse 10: 5 et 32). Ainsi,
l'origine des différentes langues et nations découle de la guerre entre le Royaume de Dieu et celui
de Satan. Genèse 11 nous donne un résumé de la distribution géographique de la race humaine
après la confusion des langues3.
Sans nul doute, l'éparpillement des descendants de Noé a ralenti l'expansion de l'apostasie, mais
il ne l'a pas arrêtée pour autant. Satan avait la détermination de détourner de Dieu tous les humains.
Au cours des années, les descendants de Noé commencèrent à étouffer la vérité au sujet de Dieu.
Ils refusèrent de parler de Lui aux générations successives et ils rejetèrent les vérités concernant
Dieu révélées par la nature. Il se vantèrent d'être sages en agissant ainsi, car leur refus de la vérité
divine laissait croire à la souveraineté de l'homme. L'apostasie volontaire de l'homme eut deux
résultats tragiques.
-Premièrement, l'homme inventa plusieurs religions idolâtres, comme substituts à l'adoration du
vrai Dieu,
-Deuxièmement, l'homme dégénéra progressivement vers une perversion morale, Il donna libre
cours à de viles passions et approuva certaines manifestations grossières de dépravation. (Romains
1:18-32). Ainsi les fausses religions et les formes les plus viles de perversion se développèrent
comme conséquence de la guerre diabolique contre le Royaume de Dieu.
L'Alliance avec Abraham
Après l'apparition des nations, Dieu révéla qu'Il avait l'intention de créer un peuple nouveau,
Israël, qui jouerait un rôle crucial dans Sa guerre contre le royaume satanique. Cette révélation se
manifesta sous la forme d'une alliance faite par Dieu avec un homme dont le nom fut changé par la
suite d'Abram en Abraham. Il était de la descendance de Sem (Genèse 11: 10-30). Malgré la
nouvelle décadence de la race humaine fomentée par l'ennemi de Dieu, une fois de plus le Seigneur
possédait un homme qui était prêt à Lui obéir, (Hébreux 11: 8).
10
Grâce à l'alliance scellée entre Dieu et lui, Abraham vint s'installer en Canaan (Genèse 12:7).
Dans cette alliance, Dieu inclut trois sortes de promesses à Abraham: personnelles, nationales et
universelles. La promesse nationale stipulait que Dieu ferait d'Abraham une grande nation (Genèse
12:2) La promesse universelle affirmait qu'en Abraham toutes les familles de la terre seraient
bénies (Genèse 12:3). Dieu avait choisi ce moyen de promettre en termes voilés que le Rédempteur
- dont l'oeuvre rédemptrice serait en bénédiction à l'humanité tout entière - apparaîtrait dans la
descendance d'Abraham (Matthieu 1: 1 ; Luc 3:23, 34)4. Ainsi la lignée d'où sortirait le
Rédempteur s'était limitée à Abraham et à ses descendants, la nation d'Israël.
Le séjour en Égypte
Après plusieurs générations, les descendants d'Abraham émigrèrent en Égypte (Genèse 46:1-7).
Pendant leur séjour de plusieurs siècles dans le pays, Dieu les fit grandement prospérer (Exode 1:
1–7). À ce moment-là, il ne pouvait plus y avoir de doute dans l'esprit de Satan qu'Israël était la
nation spécialement choisie par Dieu. Il avait également compris que Dieu avait l'intention
d'envoyer le Rédempteur et de réaliser au travers d'Israël ses buts pour l'Histoire. Il saisit donc que,
s'il voulait vaincre le Royaume de Dieu, il devait détruire Israël. En Égypte, il commença à mener
contre le peuple de Dieu une série d'attaques qui ont continué au travers de l'Histoire jusqu'à
aujourd'hui. Ainsi, le diable est devenu l'auteur de l'Antisémitisme, et celui-ci est le résultat de sa
guerre contre le Royaume de Dieu.
Dans sa première tentative pour annihiler Israël, l'ennemi de Dieu utilisa l'entêtement du
Pharaon, roi d'Égypte. Pharaon conçut un moyen machiavélique de détruire systématiquement le
peuple élu (Exode 1:8-22).
Mackintoch écrit ces lignes sur le Pharaon: "Homme vain! Comme il connût peu sa condition
réelle et son caractère! Il n'est que l'instrument de Satan, établi et utilisé par lui, dans ses efforts
malveillants pour contrecarrer les desseins de Dieu"5.
Dieu a contrecarré cette opération satanique en suscitant Moïse, afin qu'il conduise Israël
d'Égypte en Canaan, et en envoyant une série de dix plaies sur l'Égypte afin de briser la
détermination du Pharaon (Exode 2:1 - 12:28).
L'Exode
Après la dixième plaie, l'entêtement du Pharaon fut dompté. Lui et son peuple poussèrent les
Israélites à quitter l'Égypte (Exode 12:29-5 1). Ainsi commença l'Exode d'Israël hors de ce pays.
Cet événement se révéla être l'un des plus importants pour Israël durant la période vétéro-
testamentaire.
Israël fit route vers Canaan. La route qu'il prit le conduisit au désert de la péninsule du Sinaï. Ce
voyage donna à Satan plusieurs occasions d'attaquer la nation de différentes manières. La première
attaque se manifesta peu de temps après le début de l'Exode. Le Pharaon changea d'opinion quant
au départ d'Israël, et il poursuivit la nation avec des chars de combat et une armée (Exode 14:1-9).
Il pensait avoir pris Israël au piège, car la Mer Rouge bloquait sa fuite (Exode 14:10-14). Dieu
neutralisa cette menace en partageant les eaux de la mer et en permettant à Israël de la traverser
sans entraves. Lorsque les chariots du Pharaon les poursuivirent, Dieu permit aux eaux séparées de
se refermer sur les chars de combat d'Égypte et de les détruire promptement (Exode 14:21-31).
Le conflit concernant Israël continua. Satan menaça de détruire le peuple par la soif, puis il les
tourmenta avec de l'eau non potable. Dieu réagit en montrant à Moïse comment purifier l'eau et la
rendre buvable (Exode 15:22-26). Ensuite le diable menaça le peuple de famine, mais le Seigneur
fournit des cailles et une provision quotidienne de nourriture spéciale appelée la "manne" (Exode
16).
11
Satan intervint encore en assoiffant le peuple, mais Dieu fit sortir de l'eau du rocher (Exode
17:1-7). La tactique suivante du diable fut une attaque de la nation par les Amalécites, mais Dieu
donna à Israël une victoire militaire, pendant que Moïse priait (Exode 17:8-16).
L'Alliance lévitique
Au cours des trois mois qui suivirent sa sortie d'Égypte, Israël campa autour du Mont Sinaï
(Exode 19.1-2). Pendant que le peuple se trouvait là, Dieu établit avec lui une alliance au travers de
Moïse. Cette alliance unissait officiellement Dieu et Israël (Exode 19:3-8). Bien qu'elle ait été
appelée l'Alliance lévitique, elle est connue généralement comme la Loi (Exode 20:1 - 23:19).
Puisqu' Israël devait être la nation d'où sortirait le Rédempteur, il était essentiel qu'il soit protégé
de l'apostasie et du style de vie perverti des autres nations.
Pour assurer cette indépendance, Dieu plaça Israël sous la Loi. Cette Loi devait être une
contrainte externe aux tendances pécheresses et apostates, jusqu'à ce que vienne le Rédempteur
(Galates 3:15 - 4:5). Pour pouvoir exercer cette contrainte, la Loi exigeait que ceux qui étaient
coupable d'apostasie ou de perversité soient mis à mort immédiatement (Exode 21:12-17; 22:18-
20). La venue du Rédempteur était plus cruciale pour le bien de l'humanité que la vie d'un individu
rebelle et dévoyé.
Qu'Israël obéisse ou non à la Loi était donc une affaire de suprême importance. Désirant
souligner fortement cette notion auprès du peuple élu Dieu avertit celui-ci que sa relation avec
l'alliance déterminerait le cours futur de son histoire. Tant que le peuple garderait l'alliance, Dieu le
bénirait plus qu'aucune autre nation et le protégerait de tout mal (Lévitique 26:3-13 ; Deutéronome
28:1-14). Mais d'autre part, si le peuple violait l'alliance, Dieu retirerait Sa présence protectrice et
le punirait par la conquête de ses ennemis, par la désolation et par sa dispersion parmi les nations
païenne (Lévitique 26:14-39; Deutéronome 28:15-68). Cependant, le Seigneur promit de préserver
un reste de la nation qui se repentirait de toute désobéissance (Lévitique 26:40-46). Ainsi, la nation
d'Israël ne disparaîtrait jamais.
La menace de l'apostasie
Pendant que Moïse se trouvait sur le Mont Sinaï et communiquait avec Dieu, Satan attaqua à
nouveau le peuple. Dans Sa Loi, Dieu avait interdit aux Israélites de fabriquer ou d'adorer une
représentation de Lui ou d'autre dieux.
Satan savait donc que toute idolâtrie de la part d'Israël susciterait contre lui la colère de Dieu. Il
poussa donc les Israélites à demander à Aaron de fabriquer une image divine qu'ils pourraient
adorer. Aaron se plia à leur désir, et ainsi le peuple se complut dans l'idolâtrie et des pratiques
immorales (Exode 32:1-6). Dieu mit fin à cette rébellion en ne punissant que les participants.
(Exode 32:7-35).
Le tabernacle et les sacrifices
Israël avait une relation spéciale avec Dieu; il était donc essentiel qu'il ait un lieu où il puisse
adorer le Seigneur, et où Dieu résiderait aussi, dans un sens spécial, au sein du peuple. Dans ce but,
Dieu révéla à Moïse des plans pour un lieu de culte portable appelé le Tabernacle. Lorsque le
Tabernacle fut construit et érigé, la gloire de Dieu le remplit, comme signe de la présence
protectrice du Seigneur au sein d'Israël (Exode 40:34-38). Le Seigneur donna également à Israël un
système de sacrifices qui devaient être offerts dans le Tabernacle (Lévitique 1-7), une prêtrise pour
offrir ces sacrifices (Lévitique 8-10) et un ensemble de règles pour le culte qui devait être
observées (Lévitique 11-25). Même si les sacrifices ne pouvaient pas ôter les péchés du peuple qui
les offrait (Hébreux 10:4), ils avaient valeur d'éducation. Ils enseignaient aux Israélites que le seul
moyen pour un pécheur d'être introduit dans une juste relation avec le Dieu Saint passait par un
sacrifice sanglant et substitutif6. Symboliquement, ces sacrifices représentaient à l'avance le
sacrifice sanglant du Rédempteur, qui enlèverait le péché complètement et pour toujours. (Hébreux
10: 1, 10-14).
12
L'échec à Kadès-Barnea et les errances dans le désert

Quand Israël fut arrivé à Kadesh-Barnéa, sur la frontière de Canaan, Satan attaqua de nouveau.
Il utilisa la peur humaine pour susciter de l'incrédulité, espérant peut-être que cela pousserait la
colère de Dieu à détruire la nation.
Malgré les promesses du Seigneur selon lesquelles Il leur donnerait la victoire sur les peuples de
Canaan (Exode 23:20-31), les Israélites furent pris de panique lorsque leurs espions rapportèrent
que les Cananéens étaient d'une plus grande taille qu'eux (Nombres 13:25-33). Dans leur
incrédulité, ils diffamèrent l'Eternel et décidèrent de repartir pour l'Egypte (Nombres 14: 1-10).
Dieu alla à l'encontre de cette incrédulité en faisant repartir le peuple vers le désert du Sinaï pour y
errer pendant quarante ans, jusqu'à ce que les hommes âgés de vingt ans et au dessus soient morts.
Les générations précédentes de douteurs n'entreraient pas en Canaan (Nombres 14:11-35).
Pendant ces années d'errance, Israël fut souvent attaqué par Satan. Celui-ci utilisa comme
instruments l'insatisfaction, l'ennui, le manque d'eau et les puissances étrangères, Les résultats ne
se firent pas attendre: les Israélites se rebellèrent contre leurs leaders (Nombres 16) et se
lamentèrent contre Dieu (Nombres 20:2-13; 21:4-9). Le diable mit ainsi à l'épreuve la patience de
Dieu, espérant que Celui-ci détruirait le peuple au travers duquel le Rédempteur devait apparaître.
Chaque fois, Dieu jugea le peuple, mais Il ne le détruisit jamais. Quand ces tentatives sataniques
échouèrent le diable envoya les Canannéens et ensuite les Amoréens contre Israël pour l'annihiler
(Nombre 21:1-3, 21-35). Dieu contrecarra ces attaques en donnant à Israël des victoires militaires.
Quand celui-ci arriva dans les plaines de Moab, l'ennemi de Dieu frappa à nouveau.
Balak, roi de Moab, loua les services du prophète Balaam afin qu'il maudisse Israël et que les
Moabites puissent le détruire. Dieu s'opposa à cette action en obligeant le prophète à bénir le
peuple au lieu de le maudire. (Nombres 22-24) Mais Satan n'avait pas fini d'utiliser le prophète.
Balaam conçut une autre façon diabolique de détruire Israël. Il conseilla à Balak d'utiliser les
femmes moabites et madianites pour séduire les Israélites et les entraîner dans l'immoralité et
l'idolâtrie (Nombres 31:16). Ce conseil eut l'effet escompté. Afin d'éviter un jugement général sur
Israël, Dieu ordonna que les leaders israélites coupables soient pendus immédiatement7. Quand un
homme ramena dans le camp israélite une femme païenne, une plaie éclata parmi le peuple. Elle
s'arrêta lorsque le sacrificateur Phinées tua l'homme et la femme (Nombres 25:4-8).
Ainsi Dieu stoppa par des jugements cette nouvelle manifestation d'immoralité. Lorsque les
quarante ans d'errance furent presque terminés, Moïse prépara les nouvelles générations d'Israélites
à la conquête de Canaan (Nombres 26-36; Deutéronome). Il avertit Israël qu'il devrait détruire les
peuples vivant en Canaan (Nombres 33:50-34:15). Ces nations idolâtres étaient devenues tellement
perverties que leur coupe d'iniquité était pleine, et prête pour le jugement. Elles devaient être
détruites afin que Satan ne puisse pas les utiliser pour entraîner les Israélites dans une apostasie et
une perversion telles que la destruction totale d'Israël deviendrait nécessaire (Lévitique 18:24-28 ;
Deutéronome 12:3 1 ; 20:17-18).
En d'autres termes, la venue du Rédempteur était plus essentielle pour le bénéfice de l'humanité
que le maintien en vie des peuples dépravés de Canaan.
CHAPITRE 3 : LE CONFLIT, DEPUIS LA CONQUÊTE DE CANAAN

JUSQU'À LA CHUTE DE JUDA
La conquête de Canaan et la distribution de son territoire
13
Quand le moment fut venu pour Israël de traverser le Jourdain d'envahir le pays de Canaan,
l'oeuvre de Dieu en faveur de cette nation devint beaucoup plus évidente.
- Premièrement l'Egypte, qui avait gouverné Canaan, abandonna son contrôle sur le pays alors
qu'elle avait les moyens de le maintenir.1
-Deuxièmement, Dieu arrêta miraculeusement les eaux du Jourdain assécha son lit afin qu'Israël
puisse le traverser pour atteindre Canaan (Josué 3).
- Troisièmement, Dieu apparut à Josué, le nouveau leader d'Israël, sous une forme spéciale -
celle du Chef des armées célestes -, lui donna ses instructions pour la conquête du pays et lui
rappela que la victoire dépend de Dieu (Josué 5:13-15)2.
Lorsque Dieu donna à Israël sa première victoire à Jéricho (Josué 6), Satan lança son attaque. Le
Seigneur avait commandé aux Israélites de ne rien garder pour eux du butin récolté à Jéricho
(Josué 6:17-19). Un homme désobéit. Ce péché eut pour résultat qu'Israël fut sévèrement battu
lorsqu'il attaqua Aï, la cité voisine. Dieu contrecarra l'effort de Satan dont le but était de susciter
dans la nation un mouvement de désobéissance généralisée, en ordonnant que cet homme coupable
et sa famille soient lapidés (Josué 7).
L'attaque suivante du diable prit Israël par surprise. L'ennemi avait décidé de préserver
quelques-uns des Cananéens dépravés afin d'exposer Israël à leur dégradation. La population de la
ville de Gabaon trompa Israël lui faisant croire qu'elle n'était pas cananéenne. Sans consulter Dieu
en premier, le peuple fit alliance avec les Gabaonites et leur promit de ne pas les détruire. Ainsi
cette tribu païenne fut autorisée à demeurer au milieu d'Israël (Josué 9).
Dieu accorda à son peuple de grandes victoires sur les confédérations nordistes et sudistes des
Cités - états cananéens (Josué 10 - 11: 1- 15) -. Même si Israël avait le contrôle de Canaan,
certaines régions et villes dans son sein étaient encore occupées par les Cananéens.
Individuellement, chaque tribu israélite avait la responsabilité de libérer ces parties du pays qui
leur avaient été allouées3.
Quand le pays fut distribué entre les tribus, Dieu donna aux Lévites des villes dans tout le pays.
Ces cités devaient être des centres d'enseignement de la Loi (Josué 21:1-42). C'était par ce moyen
que Dieu voulait protéger de l'apostasie la nation du Rédempteur.
Avant de mourir, Josué prévint Israël des conséquences qu'il susciterait en obéissant ou
désobéissant à la Loi. Il l'exhorta à rester séparé des païens et de leurs pratiques, et de servir Dieu
(Josué 23-24). Tout cela était nécessaire pour permettre à Israël de survivre, et au Rédempteur de
venir dans son sein.
La période des Juges
Après la mort de Josué, il ne se trouva aucun homme de Dieu de valeur qui soit disponible pour
diriger le peuple. Or, Israël n'avait donc plus de gouvernement centralisé. Satan y vit le moment
opportun pour lancer une vigoureuse attaque. Cette action eut pour résultat que l'apostasie et
l'anarchie régnèrent durant les 350 années suivantes de l'histoire d'Israël4. La nation viola la Loi de
Dieu, et "chacun faisait ce qui lui semblait bon" (Juges 21:25). Satan utilisa trois types de
désobéissance au sein du peuple pour susciter une aussi tragique situation.
- Premièrement , le peuple ne débarrassa pas le pays de tous les Cananéens, comme Dieu le lui
avait commandé (Juges 1:1 - 2:5).
- Deuxièmement, les Israélites commencèrent à adopter les cultes des Cananéens, ceux des
Baals et des Astartés (Juges 2:6 - 3:4).
-Troisièmement, le peuple de Dieu se maria avec des Cananéens, violant directement les ordres
de Dieu (Juges 3:5-6; Deutéronome 7:1-5).
Cette apostasie eut pour conséquence que les Israélites se mirent à commettre des péchés
grossiers. Malhonnêteté, les vols, les "éthiques de situation", les prêtres conduisant des cultes
idolâtres pour de l'argent et des honneurs, l'homosexualité, les abus sexuels de femmes entraînant
14
leur mort, et détermination de protéger les pervertis sexuels d'un jugement, étaient à l'ordre du jour
(Juges 17-20).
Pourtant, pendant cette période de l'histoire d'Israël, la détérioration morale ne devint jamais, à
aucun moment, généralisée, Ce furent plutôt des crises sporadiques qui éclatèrent dans des régions
séparées et à divers moments. Sans doute, Satan espérait- il que chaque début d'apostasie se
répandrait dans tout le pays, mais Dieu arrêta chacun d'eux avant qu'il n'atteignit de grandes
proportions. Toutes les fois où la rébellion contre Dieu éclata, Celui-ci suscita une nation étrangère
pour opprimer les apostats jusqu'à ce qu'ils se repentent et reviennent à Lui. En raison de cette
repentance, le Seigneur choisit un libérateur israélite pour repousser l'oppresseur hors des
frontières.
Ce cycle d'apostasie, de désobéissance d'oppression, de repentance et de délivrance s'est répété
de nombreuses fois pendant la période des Juges (Juges 3:7 - 16:31). Ainsi, bien que le royaume de
Satan ait accompli à de nombreuses reprises son œuvre diabolique, le Seigneur préserva son peuple
en empêchant le rejet de Dieu de se répandre dans tout le pays.
Le ministère de Samuel
Pour arrêter les fréquentes poussées d'infidélité d'Israël du temps des Juges, Dieu suscita donc
un leader puissant et consacré à Lui pour diriger la nation tout entière. Le nom de ce leader était
Samuel (1 Samuel 1-3). Samuel commença son ministère en période de grave crise nationale. Les
Philistins avaient vaincu le peuple, volé l'arche de l'Alliance, et le grand prêtre était mort. La nation
était en effervescence. Samuel prit la situation en main en lançant un appel à la nation tout entière
et en engageant le peuple à se repentir de sa désobéissance, à rejeter les fausses divinités et à
revenir Dieu. Le peuple l'écouta et fit tout cela. En retour, le Seigneur délivra Israël de ses
nombreux oppresseurs pendant toute la vie de Samuel (1 Samuel 4:1 - 17:14).
Quand Samuel devint vieux, il nomma ses fils juges à sa place, mais ceux-ci étaient corrompus.
Satan utilisa cette corruption pour inciter les Israélites à demander un roi à Samuel. Le peuple
voulait une monarchie avec un monarque humain au lieu d'une théocratie avec Dieu comme Roi.
Samuel protesta contre cette décision contraire à la volonté divine, et il avertit le peuple qu'un jour
il regretterait d'avoir un roi humain. Mais les Israélite insistèrent pour faire prévaloir leur décision
(1Samuel 7:15 - 8:22). En conséquence, Dieu ordonna à Samuel d'oindre et présenter Saül comme
premier roi (1Samuel 9-10).
Avant de se retirer, Samuel blâma Israël pour son péché et l'engagea à servir et à craindre Dieu
de tout son coeur s'il ne voulait pas être consumé (1Samuel 12). Samuel avait été "l'homme de la
situation" de Dieu: il avait préservé l'existence de la nation du Rédempteur à une époque très
menaçante pour sa survie.
L'apostasie de Saül
Satan avait un but lorsqu'il poussa Israël à demander un roi, Lorsque le peuple n'avait pas encore
de gouvernement central, il était impossible à l'ennemi de Dieu d'amener toute la nation à se
rebeller en même temps. Maintenant qu'Israël avait un roi, un gouvernement central devait être
institué. Une telle situation devait permettre une meilleure possibilité de pervertir le pays tout
entier. Si le roi devenait apostat, certainement la nation entière le suivrait.
Le diable commença son attaque avec le premier roi. Après avoir régné pendant deux ans, Saül
commença à désobéir à Dieu et à manquer de discernement (1Samuel 13- 15). Lorsqu'il fut
réprimandé pour son péché, il excusa ses actions en se justifiant. Dieu retira Son Esprit de Saül, à
cause de ces péchés et de ces attitudes, et Il le donna à David, que Dieu avait commandé à Samuel
d'oindre comme nouveau roi (1Samuel 16:1-14). Saül fut placé sous une influence satanique
(1Samuel 16:14) et il manifesta trois traits de caractère tragique: un égocentrisme anormal, une
jalousie insensée et une apostasie totale (1Samuel 16:14 - 28:2). Quand les Philistins vinrent
15
combattre Israël, Dieu refusa de répondre à l'appel de Saül pour décider ce qu'il fallait faire. En
conséquence, Saül s'adressa à un membre du royaume de Satan, une femme spirite (1Samuel 28:3-
25). À cause de son infidélité, lui et ses fils moururent au combat, et Israël fut placé sous la
domination des philistins (1Samuel 31). Ainsi Dieu arrêta cette nouvelle menace d'apostasie par la
mort et la défaite.
L'Alliance Davidique
Lorsque David eut unifié le royaume, capturé Jérusalem et fait d'elle la capitale nationale et
politique, ainsi que le centre du culte, et mis une fin à la domination de son peuple par les
Philistins (2Samuel 1-6), il désira construire pour Dieu, à Jérusalem, une résidence permanente
(2Samuel 7:1–2). On devait l'appeler "le temple".
En réponse au désir du roi, Dieu établit avec lui une alliance spéciale (2 Samuel 7:12-16). Dans
cet accord, le Seigneur a formulé les promesses suivantes concernant David:
- Premièrement , David devait avoir une postérité. L'alliance déclare de façon explicite qu'il
aurait un fils et que la maison de David serait établie pour toujours. Ceci se référait clairement à la
descendance physique de David, car la lignée de David serait toujours la lignée royale.
- Deuxièmement, le trône de David serait affermi pour toujours.
-Troisièmement, le royaume de David le serait également. Ceci se réfère au royaume terrestre et
politique sur le peuple d'Israël5
Plus tard, une révélation divine et des événements historiques ont démontré ce que Dieu voulait
dire par "pour toujours". Il ne signifiait pas que le royaume d'Israël continuerait comme entité
politique en Canaan avec un descendant de David comme roi, sans interruption jusqu'à la fin de
l'Histoire6. Voici ce qu'entendait par là le Seigneur: la lignée de David continuerait d'exister tout
au long du reste de l'Histoire7.
Ainsi lorsque, à la fin de l'Histoire l'heure serait venue pour Dieu d'établir la forme théocratique
de Son Royaume dans le monde, un descendant physique de David serait disponible pour établir le
royaume davidique d'Israël en Canaan, de gouverner avec l'autorité de David, et de diriger le
monde entier pour Dieu.
Ces promesses ont rendu l'alliance davidique très significative pour le conflit entre le Royaume
de Dieu et celui de Satan. Elles signifiaient que, dans l'Histoire, Israël ne serait jamais
complètement annihilé, et qu'il aurait toujours à sa disposition un héritier légitime pour le trône, et
le potentiel pour devenir à nouveau un royaume terrestre et politique.
Des révélations ultérieures aux prophètes indiquaient que le Rédempteur serait un descendant de
David et que les promesses de l'alliance davidique auraient en Lui leur accomplissement ultime. À
la lumière de tout ceci; il devint impératif pour Satan de détruire la lignée royale de David.
Les problèmes de David

Dieu utilisa David pour faire retrouver à Israël son âge d'or passé (2 Samuel 8; 10). Comme
David et Israël goûtaient ensemble de nombreux triomphes, le moment était venu pour Satan de
frapper à nouveau. La nation et la lignée royale étant ses cibles, le meilleur endroit par où
commencer était le roi lui-même. David commit un adultère et un meurtre (2 Samuel 11).
Dieu rendit David si malheureux que, finalement il pleura une prière de repentance (Psaume
51), à la suite de laquelle le Seigneur, dans Sa grâce, lui pardonna. Cependant, étant donné que
David et Israël devaient jouer des rôles-clé pour la venue du Rédempteur, il était essentiel que la
conséquence de tels péchés servent de leçons et que celles-ci soient bien apprises. Aussi Dieu
envoya-t-il de graves difficultés à David et à la nation (2 Samuel 12-20). C'était la manière divine
d'empêcher que les désobéissances de David ne se répandent dans tout le peuple.
Satan attaqua à nouveau en poussant David à faire un recensement militaire de la nation
(1Chroniques 21). Évidemment, ce dénombrement était un péché, car David était motivé par
16
l'orgueil et un désir de s'appuyer sur la force militaire d'Israël plutôt que sur Dieu.8 Dieu frappa la
source de l'orgueil et de la confiance en frappant de la peste 70 000 hommes de l'armée. La peste
s'arrêta lorsque David se repentit et offrit à Dieu un sacrifice. Ainsi, Dieu arrêta ce péché satanique
chez le roi et la nation, et leur rappela que la source de leur force militaire était en Lui.
L'apostasie de Salomon
Grâce à la sagesse légendaire que Dieu lui donna, Salomon amena Israël au sommet de la gloire
et du luxe, après la mort de David. L'une des plus importantes réalisations du nouveau roi fut la
construction du temple (1Rois 5-6). Quand cet édifice Lui fut dédié, la gloire de Dieu descendit sur
lui, comme signe de la présence spéciale de Dieu dans cette résidence (1Rois 8). Dieu fit alliance
avec Salomon et promit de bénir largement Israël aussi longtemps qu'il Lui demeurerait fidèle; par
contre, si la nation désobéissait, le Seigneur déporterait le peuple à l'étranger et rejetterait Son
temple (1Rois 9:1-9).
Satan désirait toujours plonger la nation tout entière dans l'apostasie et se débarrasser de la ligne
royale de David. Aussi commença-t-il à nouveau ses attaques par le roi. Sa philosophie était la
suivante: ce que fait le roi, la nation l'imite. Salomon, désobéissant directement à l'ordre de Dieu,
établit une importante force militaire de chevaux et de chars (Deutéronome 17:15-16). Puis il
réitéra son refus d'obéir aux commandements de Dieu (Deutéronome 17:17) en se mariant à de
nombreuses épouses. Il eut en tout 700 femmes et 300 concubines (1 Rois 11:3). Beaucoup d'entre
elles étaient des femmes étrangères et idolâtres qu'il épousa pour des raisons politiques. Là encore,
il viola le commandement divin selon lequel les Israélites ne devaient pas épouser des étrangers
(1Rois 11:1–2). Ces femmes pressèrent Salomon de construire des lieux de culte pour leur
divinités en Israël et d'adorer avec elles leurs idoles (1Rois 11:4-8). C'est ainsi que le roi devînt
apostat. Ses pratiques affaiblirent l'influence du temple, et troublèrent les Israélites concernant la
différence entre Dieu et les fausses divinités9.
En raison de l'égarement de Salomon, Dieu fit la promesse de retirer à son fils la plus grande
partie du royaume, et Il suscita des ennemis à Salomon pendant la dernière partie de son règne
(1Rois 11:9-40). À l'un de ces ennemis, Jéroboam, Dieu promit de donner le gouvernement des dix
tribus septentrionales (1Rois 11:29-39). Par ce moyen, Dieu voulait essayer d'isoler la plus grande
partie de la nation de la source de l'apostasie en Juda, et d'enseigner à la lignée de David et à la
tribu de Juda combien il était fou d'abandonner le vrai Dieu. La venue du Rédempteur était plus
importante que l'unité de la nation. Satan voulut empêcher Dieu d'agir ainsi, aussi utilisa-t-il
Salomon pour essayer de tuer Jéroboam, mais celui-ci s'échappa (1 Rois 11:40).
La division du Royaume
La folie du fils de Salomon, Roboam, incita les dix tribus du Nord à se révolter et à établir leur
propre gouvernement, avec Jéroboam comme roi. (1 Rois 12:1-24). Ainsi le royaume
précédemment uni fut scindé en deux: le royaume Israël au nord et celui de Juda au sud.
Le déclin et la chute du Royaume du Nord
Satan n'était pas satisfait de voir l'apostasie du seul royaume du sud. Il utilisa la peur pour
l'introduire aussi dans le royaume du nord. Jéroboam craignit que, si le peuple continuait à adorer
dans le temple, en Juda, il pourrait un jour refaire allégeance à Roboam. Pour éviter cela, il éleva
deux idoles, établit une contrefaçon de prêtrise et un faux système religieux dans le royaume du
nord. Il conduisit lui-même ses sujets dans ce culte apostat (1 Rois 12:25-33). Comme Jéroboam
persistait dans son rejet de Dieu, le Seigneur promit de punir le royaume du nord et de l'envoyer en
captivité au delà du fleuve Euphrate (1 Rois 13:1-5 ; 1Rois14 :15-16). Bien que le royaume
septentrional se soit révolté plus tard que Juda, il pratiqua les formes les plus grossières du
paganisme avec plus de persistance que ce dernier. Le royaume du nord connut dans son histoire
dix neuf rois. Chacun de ces monarques fut apostat dans son caractère et dans son action. Le pire
17
d'entre eux fut Achab, dont la femme était une princesse phénicienne diabolique, Jézabel (1 Rois
21:25-26; 16:31).
Sous l'influence de cette reine, Achab construisit dans la capitale un temple à Baal, fit du culte
de ce Baal la religion officielle du pays, importa et soutint financièrement huit cent cinquante
prophètes de Baal et d'Astarté, - assassinant la plupart des prophètes de l'Eternel -, et abolit le culte
du vrai Dieu.
Dieu fit obstacle à cette infidélité en envoyant au royaume du nord plusieurs prophètes et
différentes formes de jugement comme autant d'appels à la repentance. Les prophètes déclarèrent
que, si Israël refusait de se repentir, Dieu susciterait une puissance étrangère pour le vaincre et
l'emmener en captivité (Osée 11:5; Amos 6:14; 9:4). Malgré ces nombreux avertissements et
jugements, le peuple d'Israël refusa de se repentir. Dieu suscita alors l'Assyrie comme un
instrument pour châtier Son peuple infidèle (Esaïe 10:5-6,12). L'Assyrie envahit le royaume
septentrional en 734 et, en 732 avant J-C, elle prit le contrôle de la Galilée et du pays à l'est du
Jourdain, emmena en captivité des Israélites de ces régions et fit du roi d'Israël son vassal (2 Rois
15:29).10 Après que le royaume du nord se soit révolté contre l'Assyrie et ait fait alliance avec
l'Egypte, les Assyriens revinrent en 725 et assiégèrent la capitale, - Samarie - , jusqu'à sa
capitulation en 722. Les Israélites furent emmenés captifs en Persel11. Ce fut la fin du royaume du
nord. À cause de son apostasie persistante, il dura un peu plus que deux siècles (931-722 av. J-
C).12
Déclin et chute du Royaume du Sud.
Roboam et la plupart de ses successeurs suivirent le triste exemple de Salomon et plongèrent le
royaume de Juda dans une infidélité toujours plus grande. Au cours de son histoire, Juda eut dix
neuf rois et une reine. Parmi ces vingt dirigeants, sept seulement firent ce qui est bien aux yeux de
l'Éternel.
Tandis que Satan cherchait à empêcher la venue du Rédempteur, en poussant Juda de plus en
plus loin dans le péché, il chercha à atteindre le même but en essayant d'annihiler la lignée royale
de David. Son arme d'attaque fut Athalie, fille d'Achab et de Jézabel, le duo tristement célèbre du
royaume du nord. Athalie se maria au sein de la famille royale de Juda (2 Rois 8: 16-18).
Après la mort de son mari et de son fils, elle mit la main sur le trône de Juda et se fit élire reine.
Pour fortifier sa position de leader, elle ordonna l'extermination de toute personne royale
descendante de David (2 Rois 11:1-3)13.
Dieu contra cet essai satanique de détruire la lignée du Rédempteur en préservant l'un des
descendants royaux de David. Joas enfant fut caché dans le temple pendant six ans par le souverain
sacrificateur, et sa femme (2 Chroniques 22:11-12). Au bon moment, Joas fut couronné roi et
Athali fut tuée (2 Rois 11:4-16). Le Seigneur contrecarra la croissance de l'infidélité en Juda en
suscitant plusieurs réveils au travers de rois fidèles. Le plus grand de ces réveils eut lieu sous le
règne d'Ezéchias. En raison de son retour à Dieu, l'Éternel accomplit Sa promesse faite à Moïse des
siècles auparavant, de protéger son peuple du malheur. En 701 avant J-C, une immense armée
assyrienne envahit Judal4. Quand elle menaça d'assiéger Jérusalem, Dieu fit mourir en une nuit
cent quatre vingt cinq mille soldats assyriens, forçant ainsi le reste de l'armée ennemie à rentrer
dans son pays (2 Rois 18:9 - 19:37).
Grâce à ces réveils occasionnels, Juda dura plus longtemps qu'Israël. Cependant, malgré ces
mouvements spirituels, l'apostasie demeurait en Juda la tendance la plus forte. Dieu envoya de
nouveau des prophètes et diverses formes de jugements pour exhorter Son peuple à la repentance,
mais à nouveau celui-ci refusa de prendre garde à Son appel. L'infidélité atteint son paroxysme
durant le long règne de Manassé, le plus méchant roi de Juda (2 Rois 21:1-8). Manassé entraîna
son royaume dans des pratiques perverses pires que celles des Cananéens. L'infidélité au cours de
18
son règne fut si terrible que le jugement de Dieu sur Juda devint irrévocable. Même un réveil plus
tardif durant le règne de Josias ne put l'annuler (2 Rois 23:26-27, 24:3-4).
Après que l'Assyrie eut accompli le dessin de Dieu en châtiant le royaume du nord, elle perdit
continuellement de sa puissance. Dieu n'ayant plus besoin de lui pour Son service, cet empire fut
complètement anéanti par les Mèdes et les Perses en 605 avant J-C15. La coupe d'apostasie de Juda
devenant pleine, il était temps pour Dieu de faire monter une nouvelle puissance étrangère, comme
instrument pour punir Juda. Cette nouvelle force fut l'empire babylonien.
Après avoir écrasé l'Assyrie, Nébucadnetsar, - prince héritier de Babylone - , conduisit ses
armées jusqu'en Juda en 605 avant J-C et réclama de Jérusalem des trésors et des otages. Le
prophète Daniel et ses amis firent partie des otages qui furent emmenés en déportation à Babylone
(2 Rois 24: 1; Daniel 1: 1-6)16. Ainsi commença la captivité babylonienne des juifs.
En 597 avant J-C, les armées babyloniennes retournèrent à Jérusalem, dépouillèrent le temple et
emmenèrent les trésors royaux. Le roi de Juda, d'autres leaders politiques et culturels ainsi
qu'Ezéchiel le prophète furent emmenés captifs lors de cette seconde déportation juive à Babylone
(2 Rois 24:8-16)17.
Après l'arrivée d'Ezéchiel à Babylone, le Seigneur lui fit voir en vision le fait qu'Il retirait Sa
gloire du Temple et de la cité de Jérusalem (Ezéchiel 8-11). Ce fut un événement très significatif
dans la guerre entre le Royaume de Dieu et celui de Satan. Il signifiait le retrait de la présence
protectrice de Dieu au milieu de Son peuple, à cause de son infidélité persistante. Maintenant, la
voie était libre pour que les Babyloniens détruisent le temple et la capitale de Jérusalem.
Les Babyloniens retournèrent à Jérusalem à cause de la rébellion de leur roi Judéen fantoche. En
586, ils entrèrent dans la ville, massacrèrent de nombreux Israélites, détruisirent le temple,
laissèrent la ville en ruines et emmenèrent la majorité des juifs encore en vie en captivité à
Babylone (2 Rois 25:1-11)18. Ainsi le royaume de Juda connut sa fin après une existence de près
de 350 ans (931- 586 avant J-C) 19.
Une chose devrait être notée concernant la chute d'Israël et de Juda. Dieu permit que bien des
membres de Son peuple soient tués à cause de leur infidélité et en raison de Sa sainteté. Cependant,
Il ne permit pas que cette nation soit entièrement annihilée. Il préserva un reste. Les punitions
imposées à Son peuple avaient pour but de le corriger de son infidélité, afin que le Rédempteur
puisse venir.
CHAPITRE 4 : LE CONFLIT DEPUIS LA CAPTIVITÉ

BABYLONIENNE JUSQU'À L'ASCENSION DU CHRIST
La captivité babylonienne
Lorsque les juifs furent amenés en captivité à Babylone, Satan passa de nouveau à l'attaque.
Nébucanetsar décréta que tous ses sujets devaient adorer une représentation de lui-même (Daniel
3:1-7). Si les Israélites avaient obéi à cet ordre, le peuple de Dieu aurait une nouvelle fois sombré
dans l'apostasie. Dieu arrêta cette avancée Satanique. Quand les premiers Juifs refusèrent d'obéir à
l'ordonnance royale, ils furent condamnés à mort et le Seigneur les protégea miraculeusement du
trépas (Daniel 3:8-27). Cet acte de courage eut pour conséquence que les juifs furent exemptés de
l'obligation d'adorer d'autres divinités que leur Dieu (Daniel 3:28-30).
Babylone avait réalisé l'objectif que Dieu avait fixé pour elle: le châtiment de Juda. Dès lors,
l'Éternel n'avait plus besoin d'elle pour son service. Quand la captivité babylonienne des juifs
toucha à sa fin, l'empire tomba soudainement sous la domination médo-Perse en 539 avant Jésus-
Christ (Daniel 5)1. Accomplissant ainsi la prophétie d'Esaïe 44:28; 45:1, Cyrus, roi de Perse,
19
publia un décret en 538 ou 537, permettant aux Juifs de retourner en Palestine pour y reconstruire
le Temple.2 Cette ordonnance termina pour les Juifs la captivité babylonienne.
La période perse
Après la fin de la captivité, la majorité des Israélites décida de rester à Babylone. Cependant,
près de 50 000 d'entre eux retournèrent en Palestine sous la conduite de Zorobabel et de Josué
(Esdras 1-2). À leur arrivée dans leur patrie, les juifs bâtirent un autel et réorganisèrent les fêtes et
les offrandes prescrites par la Loi (Esdras 3:1-7). Durant la deuxième année de leur retour au pays,
ils commencèrent à reconstruire le Temple (Esdras 3:8-13). C'est à cette époque clé que le diable
attaqua à nouveau.
Il serait tellement plus facile de pousser les juifs à l'apostasie s'ils n'avaient pas d'édifice
permanent dans lequel ils puissent adorer Dieu. Aussi Satan voulut-il empêcher la reconstruction
du Temple. Les ennemis Samaritains des juifs résistèrent si violemment que toute activité de
reconstruction cessa pour seize ans au moins (Esdras 4:1-5; 24). Le Seigneur contre-attaqua cette
action Satanique en suscitant deux prophètes, Aggée et Zacharie, pour exhorter le peuple à
continuer la reconstruction du Temple. C'est ainsi que les bâtisseurs reprirent leurs activités en 520
av. J-C. (Esdras 5:1- 2)3. Satan menaça à nouveau d'arrêter la construction par l'intermédiaire d'une
lettre envoyée au roi Darius de Perse par d'autres ennemis des juifs (Esdras 5:3-17).
Dieu stoppa, grâce à l'intervention du roi, ce mauvais coup. Darius trouva le décret de Cyrus
concernant le Temple, puis il ordonna aux ennemis des juifs de ne pas interférer avec la
construction de l'édifice et, au contraire, de leur donner une assistance matérielle. Le roi menaça
même d'exécuter quiconque s'opposerait à ce projet (Esdras 6:1-12). Ainsi, les Israélites
terminèrent le Temple en 516 av. J-C. (Esdras 6:13-16). Pendant le règne du roi Xerxes (486-465
av. J-C.), le diable essaya encore d'annihiler le peuple au sein duquel le Rédempteur devait venir4.
Haman, premier ministre de Perse, persuada le roi de publier un décret selon lequel, un certain
jour, tous les juifs devaient être exécutés (Esther 3:7-15). Dieu contre-attaqua, en incitant le roi à
autoriser un nouveau décret permettant aux juifs de se défendre le jour prévu pour le massacre
(Esther 4-9). Le peuple de Dieu fut ainsi préservé.
Satan était déterminé à engager à nouveau les juifs de Palestine dans l'infidélité à Dieu. Comme
Israël était devenu apostat sur une vaste échelle plusieurs siècles plus tôt par le mariage d'Israélites
avec des femmes étrangères et païennes, on pouvait croire avec raison que la même méthode serait
à nouveau efficace. De nombreux juifs, y compris des prêtres du Temple et des leaders politiques,
violèrent la Loi et épousèrent des femmes païennes. Ces unions interdites conduisirent le peuple à
s'engager à nouveau dans des pratiques idolâtres (Esdras 9:1-2). Dieu arrêta cette nouvelle
explosion d'apostasie en Palestine en envoyant Esdras, docteur de la loi, en 458 av. J-C.,
accompagné d'un décret du roi Artaxerxes I. Cet écrit ordonnait à Esdras d'établir à Jérusalem un
gouvernement central, d'enseigner la loi de Dieu aux Juifs de Palestine, et de punir tout Israélite
qui refuserait de s'y plier. (Esdras 7). Esdras ordonna aux Juifs de se repentir de leur péché et de
renvoyer leurs épouses païennes (Esdras 10). Ainsi, fut stoppée la propagation de l'apostasie.
En 445 av. J-C., Néhémie reçut d'Artaxerxes I une ordonnance accordant la permission de
reconstruire les murs de Jérusalem et une aide matérielle pour sa réalisation5. Tant que les
murailles demeuraient abattues, les Juifs de Palestine étaient sujets à de grandes afflictions et une
profonde honte. Il était donc avantageux pour le diable de maintenir la destruction des murs de la
capitale, Les ennemis des Juifs essayèrent alors d'empêcher la reconstruction des murailles par la
dérision et la menace d'une agression assurée. Mais Dieu utilisa Néhémie pour inciter les Israélites
à reconstruire, les armes à la main. Ensuite, les ennemis tendirent des pièges pour se débarrasser de
Néhémie, mais le Seigneur lui donna la sagesse nécessaire afin de les éviter. Les murailles furent
reconstruites en cinquante deux jours. (Néhémie 1-7).
20
Satan persista dans son plan. Après un peu de temps, des païens furent autorisés à vivre avec les
Juifs en Palestine. À un ancien ennemi païen, on donna pour logement une pièce dans le Temple;
les Israélites cessèrent de payer la dîme, et de ce fait, le Temple fut déserté par son personnel; des
marchands furent autorisés à violer le Sabbat en faisant des affaires à Jérusalem ce jour-là; des
Juifs épousèrent à nouveau des femmes païennes; des gens offrirent à Dieu des sacrifices de
mauvaise qualité; les sacrificateurs déshonorèrent l'Eternel par leurs actions; des Israélites
répudièrent leurs épouses; le peuple appela le mal bien et conclut qu'il était inutile de servir Dieu
(Néhémie 13; Malachie). Le Seigneur stoppa toutes ces tendances mauvaises par la prédication du
prophète Malachie et les réformes instituées par Néhémie.
Le message des Prophètes
Les prophètes de l'Ancien Testament firent de nombreuses prédictions concernant le
Rédempteur qui devait venir. Ils Le dépeignirent de deux façons principales:
- Le serviteur souffrant qui mourrait pour payer le prix de la culpabilité du péché humain (Esaïe
52:13 - 53:12).
- Le Roi glorieux qui établirait à nouveau le gouvernement théocratique du Royaume de Dieu
sur le monde entier (Esaïe 9:5-6; Daniel 7:13-14).
Ils révélèrent que, lorsque le Rédempteur établirait le royaume théocratique futur, Il
commencerait à annuler toutes les conséquences du péché de l'homme. Par exemple :
 Il changerait la nature animale, de façon à ce que tous les animaux soient à nouveau
domptés (Esaïe 11:6-9; 65:25).
 Il renverserait les effets de la mort en guérissant toutes les maladies et infirmités (Esaïe
33:24; 35:5–6), en éliminant les dangers (Ezéchiel 34:25-29), en augmentant la durée de vie de
l'homme (Esaïe 65:20,22);
 Il rendrait à la terre sa fertilité de telle façon qu'il y aurait une grande croissance et fécondité
des arbres (Esaïe 55:13; Ezéchiel 47:12; Joël 2:21-22), une grande quantité de poissons (Ezéchiel
47:9-10), une abondance de céréales et de vin (Joël 2:24; Amos 9:13), et une telle surabondance de
nourriture que la famine serait abolie (Jérémie 32:12-14; Ezéchiel 34:27-29; 36:29-30; 47:12; Joël
2:24-26; Zacharie 8:11-12).
 Il contrôlerait l'environnement pour le bien de l'homme (Ezéchiel 34:26-27), en éliminant
même sa pollution (Ezéchiel 47:1-12) et abolirait la guerre et l'injustice (Esaïe 2:2-4; 9:6-7; 11:2-5
; Jérémie 23:5; Zacharie 9:9-10; Michée 4:1-3).
Les prophètes appelaient le Rédempteur à venir l'Oint (Psaume 2) ou le Messie (Daniel 9:25-
26) et ils indiquaient qu'Il dirigerait le futur royaume théocratique, en tant que descendant de
David, et qu'Il s'assiérait sur le trône de son ancêtre (Esaïe 9:5-6; Jérémie 23:5-6; 30:9; 33:14-17;
Ezéchiel 34:23-24; 37:24-25). Ainsi, Il accomplirait l'alliance davidique (Jérémie 33:20-26).
Enfin, ces envoyés de Dieu déclaraient que le royaume théocratique à venir ne serait pas établi
avant qu'Israël ne se repente et ne revienne à Dieu (Deutéronome 30:1-10; Jérémie 31:16-40;
Ezéchiel 36:32-38; Zacharie 13:9; Osée 3:4-5). Ainsi, la nation d'Israël est-elle une clé pour
l'établissement de la forme terrestre et politique du Royaume de Dieu.
La période grecque
La Perse servit l'objectif de Dieu: la restauration et le rétablissement des juifs dans leur patrie.
Une fois que ce but fut atteint, Le Seigneur n'avait plus besoin d'elle pour Son service. Aussi, en
334 avant J.C, l'empire perse fut envahi par une armée Gréco-macédonienne sous la conduite
d'Alexandre le Grand6. En 331, la Perse était entièrement conquise par le nouvel empire grec7.
Alexandre poussa ses armées vers l'orient aussi loin que la province du Punjab, en Inde8.
Lorsque ses soldats ne purent supporter les marches forcées, Alexandre les démobilisa par groupes.
Beaucoup de ces hommes "s'établirent là où ils avaient été démobilisés, épousèrent des femmes
autochtones et élevèrent leurs familles". Cette méthode eut pour résultat qu'une langue et une
21
culture communes s'établirent "de l'orient en occident et vers l'Égypte au sud." C'étaient la langue
et la culture grecques.9
Après la mort soudaine d'Alexandre en 323 av. J.C, son empire souffrit de luttes internes, tandis
que ses généraux et leurs successeurs se battaient pour en prendre le contrôle.10 En fin de compte,
Ptolémée et ses successeurs acquirent le contrôle de l'Égypte et de la Palestine, tandis que la Syrie,
la Babylonie, et l'Asie mineure furent dévolues à la maison de Séleucus.11
Les juifs prospérèrent sous le règne des Ptolémées, mais, après que les Séleucides de Syrie
eurent enlevé aux Ptolémées la Palestine en 199 av. J.C, la situation des Israélites changea de façon
dramatique.12 Satan attaqua à nouveau le peuple du Rédempteur. L'un des princes Séleucides,
Antiochus Epiphane (175- 163 av. J.C), décida d'imposer à son royaume tout entier une culture et
une religion grecques communes.13 Cela impliquait une tentative pour étouffer le culte divin des
juifs. Afin d'atteindre son but, Antiochus abolit les sacrifices israélites14. Il entra dans le "Saint des
Saints" du temple et le profana; il sacrifia une truie sur l'autel des sacrifices, et proscrivit la
circoncision et l'observation du Sabbat.15 Il érigea des autels païens, imposa par la force les
sacrifices païens, institua le culte de Zeus et d'autres divinités grecques, et exécuta tout juif qui
était trouvé en possession d'un exemplaire de la Loi16. Si le peuple de Dieu se conformait à ces
règles, il retombait à nouveau en apostasie.
Chez les juifs, un parti accepta avec enthousiasme la politique d'Antiochus. Ce parti était dirigé
par l'aristocratie sacerdotale17. Finalement, ce groupe fut connu sous le nom de Sadducéens18. Dieu
réagit contre cette tendance apostate par la montée d'un parti orthodoxe juif. Dirigé par des
hommes appartenant à la famille des Maccabées, ce parti combattit Antiochus et ses armées jusqu'à
ce que la liberté religieuse soit rétablie et que le culte dans le temple soit entièrement restauré en
164 av. J.C19. En fin de compte, ce groupe orthodoxe fut appelé les Pharisiens20.
Les débuts de la période romaine
La Grèce atteignit l'objectif que Dieu s'était fixé pour elle - pourvoir le monde autour de la Mer
Méditerranée d'un langage commun. Plus tard cette langue facilitera la propagation de l'Évangile et
des Écritures du Nouveau Testament. Lorsque l'Empire Grec eut accompli son service, il tomba
sous les coups de Rome. En 63 av. J-C, la Palestine fut soumise à la domination romaine21.
Finalement, les Romains nommèrent Hérode le Grand pour être leur roi en Judée. Celui-ci
commença son règne en 37 av. J-C.22
La vie et le ministère de Jésus-Christ
Même si Satan essaya à plusieurs reprises soit de détruire Israël soit de le pousser à une totale
apostasie pendant les siècles de l'Ancien Testament, Dieu préserva continuellement un reste fidèle
de Son peuple. Finalement, grâce à une jeune fille qui était membre de ce reste, le Rédempteur
apparut. Un ange annonça à Marie que son bébé devrait être appelé Jésus, le fils du Très-Haut,
qu'Il recevrait le trône de son père David et un royaume qui durerait à toujours. (Luc 1:26-33).
Jésus naquit vers 5 ou 4 av J-C23. Ainsi "lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé" le
Rédempteur, "né d'une femme..." (Galates 4:4), exactement comme Il l'avait promis en Genèse
3:15. En dépit de ses efforts nombreux et forcenés pour empêcher le Rédempteur d'arriver, Satan
avait raté son but. La personne qui était pour l'Histoire, la clef de la réalisation de l'objectif divin se
trouvait maintenant sur terre. Il avait revêtu un corps humain afin d'expier le péché de l'homme par
son propre sacrifice substitutif, afin d'écraser Satan et les oeuvres de son royaume (Jean 1:1,14,29;
Hébreux 2:14, 9:26; 1 Jean 3:8).
Maintenant que le Rédempteur était venu, Satan avait pour cible de l'empêcher de mourir
comme substitut, et d'établir le royaume théocratique de Dieu.
Tout d'abord, il essaya plusieurs fois de faire disparaître le Messie avant qu'il ait pu terminer
Son oeuvre. Peu de temps après la naissance de Jésus à Bethléem, le roi Hérode ordonna le
massacre de tous les petits enfants dans cette ville, dans un effort de supprimer le nouveau roi
22
davidique (Matthieu 2:16). Dieu contra cette action en prévenant à l'avance le beau-père du
Rédempteur de fuir avec Lui en Égypte (Matthieu 2-.13-15). Lorsque, pour la première fois, Jésus
précha aux habitants de sa propre ville, ils furent tellement furieux qu'ils essayèrent de Le tuer
(Luc 4:16-29). Jésus contrecarra cette tentative, en traversant la foule miraculeusement indemne.
(Luc 4:30). Au cours de deux autres occasions, au moins, les Juifs essayèrent de le lapider, mais Il
s'échappa (Jean 8:59; 10:31-39). Le Messie reconnut que ces atteintes à Sa vie avaient été incitées
par le royaume de Satan (Jean 8:37-47).
Une deuxième méthode d'attaque utilisée par le diable contre le Christ fut l'apostasie. Si Satan
pouvait amener le fils de Dieu à se détourner de l'objectif que le Seigneur avait en vue pour Lui, il
pourrait réaliser son dessein. L'apostasie avait bien fonctionné avec la race humaine et Israël; il
espérait que cela marcherait aussi avec le Rédempteur. Dans ce but, l'ennemi de Dieu tenta Jésus
dans le désert (Matthieu 4:1-11). Au cours de l'une des tentations, Satan offrit à Jésus de Lui
donner tous les royaumes du monde, si seulement Il voulait se prosterner devant lui et l'adorer
(Matthieu 4:8-9). C'était une façon pour le diable d'offrir à Jésus le gouvernement du monde sans
passer par les souffrances de la croix. Si le Christ avait accepté cette offre, le tentateur aurait
désorganisé le dessein de Dieu pour l'Histoire. En réponse à la proposition de Satan, Jésus le
réprimanda et refusa de devenir apostat (Matthieu 4: 10).
Plus d'une fois l'ennemi essaya de faire avorter la mission du Rédempteur (Luc 4:13). Un jour, il
utilisa Pierre pour essayer de persuader Jésus d'éviter la croix, mais à nouveau, Jésus le blâma
(Matthieu 16:21-23). En dépit de tous ses efforts, le diable n'arriva pas à faire du Rédempteur un
apostat. Il en résulta que, une nuit avant la crucifixion, Jésus put dire que le prince de ce monde
n'avait rien en Lui (Jean 14:30). Il avait rejeté tous les machinations qui auraient pu l'associer à la
cause de Satan. Ainsi, le diable serait chassé de sa sphère d'autorité dans le monde; ce n'était
qu'une question de temps (Jean 12:31).
Pendant son ministère terrestre, Jésus offrit à Israël le royaume théocratique promis. Comme
nous l'avons noté précédemment, les prophètes avaient déclaré que ce royaume théocratique ne
serait pas établi jusqu'à ce qu'Israël remplisse les conditions spirituelles de la repentance. Pour
cette raison, Jean-Baptiste - qui préparait le chemin pour la venue du Rédempteur, - Jésus et les
disciples ont tous préché le même message: "Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est proche"
(Matthieu 3:1-2; 4:17; Marc 6:7-13). Etant donné qu'Israël était une clef à l'établissement du
Royaume, Jésus ordonna à Ses disciples de ne pas aller vers les païens ou les Samaritains, mais
seulement vers Israël (Matthieu 10:5-7). Pour la même raison, lorsqu'une femme païenne
s'approcha de Jésus pour recevoir de l'aide, il dit: "Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la
maison d'Israël (Matthieu 15:21-26).
Au travers de Ses miracles, Jésus prouva que, en ce temps-là, Israël avait dans son sein celui qui
possédait la puissance nécessaire pour établir le Royaume. Lorsqu'Il chassa des démons, Il
démontra Son aptitude à dévaster le royaume de Satan (Matthieu 12:22-30).
Des miracles tels que chasser des démons et les envoyer dans un troupeau de cochons, ou encore
d'envoyer à Pierre un poisson avec un statère dans la bouche, démontrèrent Sa capacité à contrôler
la nature animale (Marc 5:1-20; Matthieu 17:24-27). Sa guérison de toutes sortes de maladies et
d'infirmités (Marc 3:1-6; 7:31-37; Jean 5:1-9; 9:1-41) et la résurrection de personnes décédées
(Matthieu 9:18-26; Luc 7:11-17; Jean 11:1-44) révélèrent Sa capacité à renverser les effets de la
mort. Lorsqu'Il maudit un figuier et le fit mourir (Matthieu 21:18-22), puis commanda de pécher
une grande quantité de poissons (Luc 5:1-11; Jean 21:1-9), changea l'eau en vin (Jean 2:1-11), et
multiplia de petites quantités de nourriture pour nourrir une foule de 5.000 et 4.000 hommes (Jean
6:5-14; Marc 8:1-9), Il démontra qu'Il pouvait produire de grandes récoltes de fruits, une multitude
de poissons, une abondance de vin et une surabondance de nourriture qui, selon les prophètes
caractériseraient le royaume théocratique.
23
Lorsqu'Il calma les tempêtes et marcha sur les eaux de la mer, Il manifesta Sa puissance à
éliminer les dangers et contrôler l'environnement, pour le bien de l'homme (Matthieu 14:24-33 ;
Marc 4:35-41).
Il est intéressant de noter que, lorsque Jésus envoya Ses disciples pour prêcher à Israël la
repentance et le Royaume, Il leur donna le pouvoir d'accomplir des miracles caractéristiques des
conditions qui se manifesteraient dans le royaume littéral, terrestre et théocratique. (Marc 6:7-13;
Matthieu 10:5-8). Le dessein des miracles de Jésus et des disciples était double:
-Premièrement: désigner Jésus comme Celui qui pourrait établir le Royaume théocratique, avec
Sa régénération de la terre (Matthieu 19:28);
-Secondement: justifier la déclaration que le Royaume pourrait être établi si, en tant que nation,
Israël voulait se repentir.
Satan haïssait la prédication du message du Royaume. Il savait que, si Israël croyait en cette
déclaration et se repentait, lui et son royaume seraient écrasés.
C'est pourquoi, il était impératif pour lui que la nation juive refuse l'offre du Royaume. Dans ce
but, il travailla avec persévérance dans le coeur des Israélites afin d'empêcher que le message ne
prenne racine en eux et ne porte du fruit (Matthieu 13:18-22). Le résultat final fut que la majorité
des juifs ne crurent pas la déclaration concernant le Royaume. Ils voulaient bien le royaume
littéral, politique et théocratique (Marc 11:8–10) mais ils ne désiraient pas remplir les conditions
spirituelles nécessaires à son obtention. Ils pensaient que, étant les descendants d'Abraham, ils
n'avaient pas besoin de se repentir (Matthieu 3:7-9).
C'est ainsi que la nation d'Israël rejeta l'offre du Royaume théocratique. Ironiquement, Satan
scella sa propre condamnation en poussant Israël à rejeter le Royaume. (Jean 12:31 ; 16:11). En
accord avec Son plan souverain pour le monde, Dieu utilisa le rejet d'Israël comme Son moyen de
fournir le sacrifice substitutif pour le péché de l'homme (Jean 12:37-40; Actes 2:22-23; 4:27-28).
Le peuple juif rejeta l'offre du Royaume en refusant le Rédempteur qui lui en faisait l'offre (Jean
12:37-38). Dans son rejet de Jésus comme son Roi, ce peuple cria en faveur de sa crucifixion (Jean
19:13-16). Quand Jésus fut crucifié, Il mourut comme "l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du
monde" (Jean 1:29). Sa mort a payé le prix qui a satisfait, ou rendu propice la justice divine
(Romains 3:24-25; 1Jean 2:2; 4:10). À la lumière de tout cela, la parole de Jésus - "tout est
accompli" - à la fin de Son supplice sur la croix, fut des plus significatives. Jean écrit qu'Il fit cette
déclaration après avoir su que toutes choses étaient accomplies (Jean 19:28-30).
Cette affirmation signifie que, au travers de la crucifixion, le Rédempteur a pleinement accompli
le travail nécessaire, permettant à Dieu de réaliser Son dessein pour l'Histoire: L'écrasement de
Satan et de son royaume, l'établissement du Royaume théocratique, et le renversement des
conséquences tragiques du péché de l'homme. Elle a dû faire trembler de peur le diable. Malgré
tous ses efforts pour empêcher le Rédempteur de venir et d'accomplir Son oeuvre, il avait perdu,
La souveraineté de Dieu avait été la plus forte.
Le troisième jour après la crucifixion, Jésus ressuscita corporellement des morts (Matthieu
28:1–10; 1Corinthiens 15:3-4). Sa résurrection était importante pour plusieurs raisons:
-Premièrement , elle était l'évidence que Sa mort, en tant que sacrifice substitutif pour le péché
de l'homme, avait satisfait la justice divine. Si Dieu n'avait pas été satisfait, Il n'aurait pas
ressuscité Jésus (Actes 2:24).
-Deuxièmement, elle prouvait que le Rédempteur avait gagné pour l'homme une victoire sur la
mort et sur Satan qui possédait la puissance de la mort (Hébreux 2:14; 1Corinthiens 15:20-24).
-Troisièmement, elle donnait l'assurance que l'établissement du Royaume théocratique n'avait
pas été abandonné par Dieu. Quand Jésus mourut, Ses disciples perdirent l'espoir qu'Il établirait ce
Royaume (Luc 24:14-21). La résurrection rendait le Rédempteur à nouveau disponible pour
organiser et diriger le Royaume, à l'heure choisie par Dieu. (Actes 1:6-7).
24
Pendant quarante jours, Jésus donna la preuve de Sa résurrection corporelle en faisant de

nombreuses apparitions (Actes 1:3; 1Corinthiens 15:3-7; Luc 24:36-43). À la fin de cette période,
Il monta au ciel (Actes 1:9-11 ; Luc 24:51 ; Marc 16:19) afin d'y demeurer jusqu'à ce que Israël se
repente (Matthieu 23:37-39).
CHAPITRE 5: LE CONFLIT DEPUIS QU’ISRAËL A PERDU SA

POSITION PRIVILÉGIÉE, JUSQU’À LA FIN DE LA RÉFORME
Le retrait d’Israël de sa position privilégiée
Quand Israël rejeta son Messie, le Rédempteur promis, il est évident qu’il n’était pas prêt à se
repentir et à se mettre en règle avec Dieu. Cependant, les Ecritures affirment clairement que, en fin
de compte, le jour viendra où cette nation se repentira. À ce moment là, le Rédempteur reviendra et
mettra en place le Royaume théocratique; il apportera à la terre “des temps de rafraîchissement” et
de “rétablissement de toutes choses”, ce que Dieu avait promis par la bouche de ses prophètes
(Actes 3:19-21; Zacharie 12:10— 13:2; Ezechiel 36:25-38).
Étant donné l’attitude incrédule d’Israël vis-à-vis de Jésus, Dieu l’a temporairement déplacé de
la position privilégiée qu’Il lui avait accordée des siècles auparavant, au travers de l’alliance
lévitique. Israël va continuer de se trouver exclu de cette position privilégiée jusqu’à ce qu’il se
repente en croyant en Jésus-Christ. En attendant ce retournement, Dieu accomplit une oeuvre
spéciale parmi les nations, en sauvant beaucoup de païens de leurs péchés (Rom. 11:11-15 ; 25-
27).
L’antisémitisme de la présente dispensation
En rejetant son Messie, Israël s’est condamné à des siècles de désolation et de persécution aux
mains des païens (Matthieu 23:37-39; Luc 19:41-44). Cette persécution va continuer jusqu’à ce
que le peuple de Dieu soit prêt à changer d’attitude vis-à-vis de Jésus-Christ (Matthieu 23:39).
Ayant perdu sa place privilégiée et bénie, Israël ne peut plus compter sur Dieu pour le protéger de
tout danger. Son incrédulité l’a exposé à un antisémitisme méchant.
Il semble que Satan soit l’agent instigateur de l’antisémitisme, même durant la présente
dispensation. Bien qu’Israël soit dans un état de rébellion spirituelle contre Dieu, il est toujours
l’élément-clé pour l’établissement du Royaume théocratique.
Satan est conscient que ce Royaume de Dieu ne pourra pas être mis en place jusqu’à la
repentance d’Israël; il s’est donc efforcé d’empêcher cette repentance. Le meilleur moyen de
prévenir ce repentir est d’annihiler le peuple juif avant que ce retour à Dieu ne se manifeste. Aussi,
au travers de la présente dispensation, l’un des buts du diable est la destruction d’Israël.
Dans ses efforts pour atteindre son objectif, l’ennemi de Dieu a utilisé plusieurs agents en faveur
de l’antisémitisme. Dans l’Antiquité, il a utilisé l’Empire Romain pour assassiner des milliers de
juifs, tandis que Rome écrasait ses mouvements de révolte. Au cours du Moyen-Âge, il s’est servi
de l’église organisée dominante pour instituer l’inquisition contre les Israëlites. Durant la deuxième
guerre mondiale, il a incité l’Allemagne nazie à faire disparaître les juifs en Europe (six millions
ont été exterminés dans des camps). Plus récemment, il a également utilisé le communisme en
Russie.
En dernier lieu, Satan désire détruire Israël par le moyen du conflit entre Israéliens et Arabes au
Moyen-Orient.
Bien que Dieu ait permis qu’Israël soit ainsi châtié pour son manque de foi, Il ne consentit
jamais à ce que ce peuple soit totalement détruit. Les juifs représentent un élément vital pour
l’accomplissement de Ses objectifs dans l’Histoire: aussi, Dieu préserva-t-il avec soin un “reste”
25
tout au long des siècles, comme Il l’avait promis (Jérémie 30:9-11; 46:27-28 idem; Ezechiel 6:8;
14:21-23; 36:16-31 ; Romains 9:27-28).
La naissance de l’Église
Dieu ne permet jamais au monde d’aller de l’avant sans témoin de Sa personne et de Son
Royaume universel. Puisqu’Israël était spirituellement disloqué, Dieu prit la résolution de susciter
un nouveau groupe de témoins. À la place d’une seule nation, ce nouvel agent devait comprendre
de nombreux peuples et langues. Au lieu de se limiter aux juifs, ses membres devaient inclure des
juifs et des non-juifs, liés harmonieusement ensemble en un seul corps (Ephésiens 2:11-16 ; 3:2-6).
Ce nouvel agent fut l’Église, corps et épouse de Christ (Matthieu 16:18 ; Ephésiens 4:4-6; 5:22-32;
1Corinthiens 12:12-27). Elle devait continuer d’agir dans le monde jusqu’à ce que Dieu amène à
nouveau Israël au coeur de son action spirituelle (l’église ne traversant pas la Tribulation).
Juste avant Son ascension, Jésus donna à l’Église une mission spéciale: “Allez par tout le
monde, et prêchez la Bonne Nouvelle à toute la création” (Marc 16:15). Il promit également
d’accorder à l’Église la puissance d’accomplir ce ministère de témoin en lui donnant le Saint-
Esprit (Luc 24:49 ; Actes 1:8). Plusieurs jours après l’ascension de Jésus, le Saint-Esprit descendit
à la Pentecôte, et l’Église naquit (Actes 2).
Les premières attaques contre l’Église
Avec la naissance de l’Église, Satan avait à combattre un nouvel ennemi. Sa prédication de
l’Évangile créait une sérieuse menace contre le royaume du diable. Chaque fois que l’Évangile
était prêché aux membres du royaume des ténèbres, ils étaient en danger de le croire. Une telle foi
transférait le croyant du royaume de l’ennemi dans la sphère universelle de Dieu (Colossiens 1:13 ;
Actes 26:17-18 ; Galates 1:4). Aussi, pour éviter que son royaume ne soit vidé de ses membres,
Satan prit la décision d’aveugler les esprits de son peuple par rapport à l’Évangile (2 Corinthiens
4:3-4) et d’attaquer l’Église.
Les attaques de Satan sont portées dans deux directions principales. D’un côté, il assaille les
membres individuels de l’Église par la tentation (1Thessaloniciens 3:5 ; Actes 5:3), les accusant
(Apocalypse 12:10), les persécutant à mort (Apocalypse 2:10 ; l Pierre 5:8), gênant leur travail
(1Thessaloniciens 2:18), essayant de les vaincre (Ephésiens 6:10-20). Il les trompe aussi en leur
faisant croire des erreurs, et en semant parmi eux des gens qui se prétendent “ministres de justice”
(2Corinthiens 11:13-15; Matthieu 13:38-39). C’est à cause de cette guerre satanique contre les
chrétiens que ceux-ci sont exhortés à supporter les épreuves comme de bons soldats de Jésus-
Christ (2Timothée 2:3-4), à revêtir toutes les armes de Dieu (Ephésiens 6:10-18) et à résister au
diable (Jacques 4:7 ; 1Pierre 5:8-9). Ainsi Dieu contrecarre ces attaques en donnant aux chrétiens
un équipement et une formation adéquats.
D’autre part, Satan attaque l’église en tant qu’institution organisée. Très peu de temps après la
naissance de l’Église, l’ennemi essaya de la détruire en la faisant persécuter par les ennemis juifs
de l’Évangile. Les apôtres furent emprisonnés (Actes 4-5 ; 12); Étienne fut lapidé (Actes 6:8 -
7:60); Jacques, le frère de Jean, fut tué par l’épée (Actes 12:2); et Jacques, le demi-frère du
Seigneur, eut le crâne fracassé avec un gourdin.1
La première phase de la persécution juive fut organisée et exécutée par un jeune hébreu appelé
Saul. Celui-ci ravagea l’Église (Actes 8:1-3 ; 9:1-2). Dieu déjoua cette attaque satanique en
convertissant Saul au christianisme, alors qu’il était sur le chemin de Damas pour persécuter
davantage de chrétiens (Actes 9:1-22). Finalement Saul devint Paul, le grand apôtre des païens
(Actes 13:9 ; 9:15). Ainsi, le plus grand opposant à l’Évangile en est devenu le plus grand
propagateur. Peu de temps après la conversion de Saul, Herode Agrippa prit la direction de la
persécution de l’Église, mais Dieu contrecarra son action en le faisant mourir prématurément
(Actes 12:1, 21-23).
26
Tout en attaquant l’Église de l’extérieur par la persécution, le diable l’a assaillie de l’intérieur
par des enseignements apostats. De faux enseignants firent pénétrer dans l’Église des hérésies
telles que le légalisme, le gnosticisme, et l’antinomisme (opposition à la loi qui pousse à vivre
selon ses envies sous prétexte de ne plus vivre sous la loi) (Actes 20:29-30). Dieu stoppa ce
déclenchement d’apostasie par l’action des apôtres, qui enseignèrent et écrivirent des documents
contre ces erreurs (Galates ; Colossiens ; 1er et 2ème épîtres de Jean, Jude), ainsi que par des
décisions des apôtres et des Anciens au Concile de Jérusalem (Actes 15).
La Persécution Romaine
Les juifs ne furent pas capables de détruire l’Église. En fait, plus ils la persécutaient, plus celle-
ci grandissait (Actes 8:1, 4-8, 25, 40; l 1:19-21 ; 12:24; 13:49). C’est pourquoi le diable se tourna
vers la plus grande puissance militaire de la terre – Rome - afin d’accomplir ses objectifs
d’annihilation et d’apostasie.
Néron (54-68 après J.C) fut le premier empereur romain à persécuter l’église2. Il transforma les
chrétiens en torches vivantes pour illuminer ses jardins, la nuit3. Il fut responsable de la
décapitation de Paul, et peut-être de la crucifixion de Pierre, la tête en bas4. Avant l’année 250, la
plupart des persécutions romaines étaient locales et sporadiques5. À partir de cette date, elles
prirent une ampleur universelle6. Les chrétiens reçurent l’ordre de participer au culte de
l’empereur et des divinités païennes7. Pour le peuple de Dieu, de tels cultes était une apostasie.
Lorsque de nombreux chrétiens refusèrent d’obéir, le gouvernement se fixa comme objectif de
détruire totalement l’Église et ses Saintes Écritures dans tout l’empire8.
Satan avait décidé non seulement d’écraser le peuple élu, mais aussi de faire disparaître le livre
de Dieu qui annonçait sa défaite. La persécution cruelle et l’exécution de chrétiens fut organisée
systématiquement. Des milliers d’entre eux furent martyrisés pour leur foi. Dieu contrecarra les
persécutions en les utilisant à Son propre avantage. À nouveau, plus l’Église était persécutée, plus
elle croissait. En fait, elle grandit de façon si extraordinaire pendant les persécutions que Tertulien,
un leader de l’Église qui vivait à cette époque, déclara que le sang des martyrs était la semence de
l’Eglise.9
L‘Apostasie de l ‘Église
En 311, l'empereur Galère publia un édit accordant à l'Église la tolérance10. Puis, l’empereur
Constantin donna une liberté totale au christianisme par l’édit de Milan en 313”. En 324, la
religion chrétienne était devenue une religion de l’empire, officiellement favorisée12. Finalement,
en 380, l’empereur Théodose I signa un décret qui faisait du christianisme la religion officielle et la
seule autorisée dans l’empire13. C’est alors que le gouvernement commença à persécuter les autres
religions.
Au début, le passage d’une croyance persécutée à celui d’une religion exclusive de l’État
apparut comme une immense victoire pour l’église. Cependant, le temps devait prouver que la
“victoire” était en fait une défaite déguisée. Satan comprit que l’union de l’Église et de l’État était
une occasion en or pour introduire l’apostasie dans l’église. Dès que le christianisme fut décrété
comme la seule religion autorisée, les églises locales furent inondées d’une foule de païens qui
voulaient devenir “chrétiens”. Grâce à ces contacts, les païens découvrirent que l’adoration au sein
des églises était considérablement différente de celle de leurs temples. Tandis que les païens se
prosternaient devant les images de leurs dieux, de leurs déesses et de leurs héros nationaux, et les
priaient, les églises n’avaient pas de statues ni d’images. Les païens possédaient une déesse qu’ils
considéraient comme la reine du ciel et qu’ils adoraient. Ils avaient aussi de nombreuses fêtes
païennes, des sacrifices sanglants, et des prêtres. Les églises n’en avaient pas. En raison de ces
différences, les païens considérèrent que l’église était sans intérêt pour eux.
De nombreux chrétiens furent effrayés par une telle attitude. Ils eurent peur que, si l’église ne
suscitait pas un intérêt parmi les païens, ceux-ci ne soient jamais gagnés à Christ. Dans leur zèle
27
pour faire en sorte que leur église soit “dans le vent”, ces chrétiens s’efforcèrent de christianiser les
pratiques païennes et de les faire adopter dans l’église. Aux statues des dieux, des déesses et des
héros nationaux, ils substituèrent celles des apôtres et des martyrs. La vénération de Marie en tant
que reine du ciel remplaça celle de la reine païenne. Le sens de la communion fut changé d’un
mémorial à un sacrifice; les anciens qui étaient des enseignants devinrent des prêtres, et les fêtes
païennes furent incorporées au programme de l’église en tant que fêtes chrétiennes spéciales14.
Au début, il semblait que l’adoption des méthodes du royaume de Satan pour atteindre ses
membres était un processus correct. Les résultats immédiats furent spectaculaires. Les membres
des églises locales grandirent en nombre à mesure que les païens professaient la foi chrétienne,
maintenant que les églises leur paraissaient dignes d’intérêt. Mais la suite devait démontrer que la
plupart de ces gens demeurèrent païens de coeur, des païens christianisés, c’est vrai, mais encore
des païens. Cette politique eut pour résultat final que les églises devinrent en grande partie
païennes, en raison de leurs membres et de leurs pratiques religieuses inchangées. Avec le temps,
“des hommes ambitieux, mondains et sans scrupules recherchèrent les positions d’autorité dans
l’église afin d’y exercer une influence sociale et politique”15
En Europe occidentale, ils firent de l’Église une monstrueuse machine politique qui usurpa
graduellement la puissance détenue par l’État16. Ainsi, l’église organisée du Moyen-Âge fut
caractérisée non par un christianisme authentique et biblique, mais par “une hiérarchie plus ou
moins corrompue qui contrôlait les nations d’Europe”17. À mesure que le monde chrétien devenait
de plus en plus apostat, l’Évangile authentique fut lui-même dénaturé. Les Écritures avaient révélé,
et les apôtres avaient enseigné, que le salut découlait de la seule grâce de Dieu, par la foi
personnelle en la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ Ephésiens 2:8-9 ; Romains 4:1-5:2 ; Galates
2:15-16, 21). À mesure que le paganisme entrait dans l’église, le concept païen selon lequel les
oeuvres humaines étaient essentielles au salut fut ajouté à l’Évangile. Ceci eut pour effet que,
pendant des siècles, le seul chemin gratuit du salut fut caché à des multitudes de gens. Satan
dirigea ainsi l’église organisée vers l’apostasie et il changea aussi le message qu’elle devait
prêcher, afin que les membres de son royaume ne puissent pas être transférés dans celui de Dieu.
Satan avait réalisé que, s’il devait conserver apostate l’église organisée et garder caché
l’Évangile, il devait fausser l’interprétation des Écritures et même, si possible, empêcher l’étude de
la Bible. En 230, Origène, un leader religieux qui avait été considérablement influencé par la
philosophie païenne, avait publié un ouvrage dans lequel il développait une méthode allégorique
pour interpréter les Écritures.18 Au lieu de donner aux mots de la Bible leur sens commun
ordinaire, sa méthode recherchait des sens symboliques cachés. Elle tordait le sens voulu par
l’écrivain en faveur de celui que l’interprète voulait trouver dans la Bible19. Etant donné la
position et l’influence d’Origène, cette méthode affecta beaucoup l’église organisée.
À mesure que l’église se paganisait, elle devait rechercher un soutien en dehors des Écritures
pour justifier ses enseignements apostats. C’est ainsi qu’elle s’éloigna finalement du principe selon
lequel la Bible était la seule source d’autorité de l’église en matières de foi et de vie. L’Église plaça
sa tradition au même niveau d’autorité que la Bible et, avec le temps, elle affirma que l’église était
la source ultime de l’autorité20 . Finalement, elle interdit aux laïcs de lire la parole de Dieu et
s’opposa fortement à la traduction de la Bible dans les langues des différents peuples21.
Parce qu’il haïssait l’enseignement biblique concernant le Royaume théocratique, politique et
futur, Satan était déterminé à l’effacer des croyances de l’église. En Orient, le concept du Royaume
à venir était “inséparablement lié à la foi chrétienne jusqu’au milieu du second siècle”22. Mais à la
fin de ce second siècle, les leaders religieux d’Alexandrie, en Égypte, commencèrent à attaquer
cette notion, ils avaient été influencés par la conception philosophique païenne selon laquelle tout
ce qui est physique est mauvais (Gnosticisme). Aussi rejetaient-ils l’idée d’un royaume à venir
28
incluant des bénédictions physiques, comme étant trop charnelle et sensuelle23. La méthode
allégorique d’interprétation d’Origène contribua à l’avancée de ce rejet.24
En Occident, la croyance au Royaume théocratique à venir était encore, au quatrième siècle, un
point de doctrine orthodoxe25. Celle-ci commença à disparaître en même temps que l’église
s’unissait à l’État et devenait graduellement apostate26. Les écrits d’Augustin (354-430), le plus
ancien et influent leader de l’église en Occident, amena la plus grande partie de l’église organisée à
rejeter la foi dans le Royaume à venir27.
Dans “La Cité de Dieu”, Augustin enseigna que le Royaume promis par Dieu était présent sur
terre durant cette période-là; que l’église organisée était ce Royaume; que Satan était actuellement
enchaîné; que l’église allait véritablement conquérir le monde et que l’époque du Royaume allait
se terminer au moment de la seconde venue de Jésus-Christ, lorsque l’histoire de ce monde
finirait28 29
Augustin rejetait l’idée d’un Royaume futur pour les mêmes raisons que les leaders religieux
d’Alexandrie30, De plus, l’église étant devenue l’unique religion de l’empire, il semblait bien
qu’elle était en train de conquérir le monde31. Pour pouvoir tenir sa position, Augustin utilisa la
méthode allégorique d’Origène pour l’interprétation des prophéties vétéro-testamentaires
concernant le Royaume32. Les conceptions de ce Père de l’Église amenèrent l’Église de Rome à se
prendre pour “l’église universelle destinée à attirer tous les hommes dans son sein”33
Les incursions du paganisme, la dénaturation de l’Évangile, l’abus et la négligence des
Écritures, et le rejet du concept d’un Royaume théocratique, ont amené l’église organisée du
Moyen-Âge à se séparer de façon massive de tout ce que Dieu avait prévu pour elle. C’est cet état
d’apostasie qui a poussé l’église à organiser des croisades militaires contre d’autres chrétiens et des
musulmans, ainsi que l’Inquisition contre les juifs et d’autres croyants en désaccord avec elle34.
Satan utilisa l’église du Moyen-Âge comme un moyen de déshonorer Dieu et son Royaume.
Bien que l’église soit devenue apostate au quatrième siècle, elle retenait néanmoins certains
éléments de vérités divines, tels que la divinité du Christ. Elle prit grand soin de préserver des
exemplaires des Saintes-Écritures, tout en déformant l’usage de leur étude et de leur interprétation.
Tant qu’une vérité chrétienne et la Bible continuaient d’exister, Satan ne pouvait prendre de repos.
Il lui parut impératif de faire disparaître du monde ces éléments du Royaume de Dieu.
Le Diable essaya de réaliser son objectif avec l’apparition d’une nouvelle religion en Arabie.
Mahomet (v. 570-632) commença sa carrière comme fondateur de l’Islam en 610 35. À l’époque
de sa mort en 632, il avait converti toute l’Arabie à sa foi36.
Pendant les cent années suivantes, ses disciples conquirent la Palestine et la Syrie, tout l’Empire
Romain oriental à l’exception de Constantinople, tous les territoires vers l’Est jusqu’en Inde,
l’Égypte, toute l’Afrique du Nord et la plus grande partie de l’Espagne37. Dans la plupart de ces
terres conquises, l’église s’étiola et mourut en raison de sa condition apostate.
Les forces de l’Islam faillirent conquérir toute l’Europe et faire d’elle un continent musulman.
Cependant, Dieu arrêta cette menace lorsque les Francs et d’autres tribus européennes, sous la
conduite de Charles Martel (v. 685-741), battirent les Musulmans à la bataille de Poitiers en 73238.
Ainsi, l’Église, la Bible et des vérités comme la divinité de Christ furent sauvées d’une possible
extinction.
L ‘opposition divine
à l’apostasie de l’Église
Depuis l’époque où l’église organisée commença à devenir apostate jusqu’à la Réforme, Dieu a
préservé un petit reste, un certain nombre de personnes qui s’opposèrent à l’église décadente. Ici et
là, dans toute l’Europe, des groupes de croyants répudièrent l’autorité de l’Église Romaine et de
son pape; ils rejetèrent ses croyances et pratiques païennes. Il s’en tinrent à l’Évangile authentique,
considérèrent les Écritures Saintes comme leur source d’autorité, encouragèrent la lecture de la
29
Bible par les laïcs, célébrèrent la Sainte-Cène comme un mémorial plutôt qu’un sacrifice, et eurent
des pasteurs au lieu de prêtres. Beaucoup de ces groupes croyaient au futur Royaume théocratique
et politique39. Certains, comme les Vaudois, envoyèrent des évangélistes laïques pour prêcher
l’Évangile aux membres du royaume satanique. Satan ne pouvait tolérer cette foi et ce témoignage
bibliques et authentiques. Aussi poussa-t-il l’église organisée à persécuter sauvagement ces
groupes. Des croisades spéciales et l’Inquisition furent utilisées contre eux. Quelques uns de ces
groupes furent annihilés. Beaucoup de gens furent torturés, exécutés ou chassés de leurs foyers et
de leurs patries, poursuivis comme des fugitifs40.
Vers la fin du Moyen-Âge, Dieu suscita plusieurs hommes qui commencèrent à demander des
réformes au sein de l’église organisée. Parmi les plus éminents, citons John Wycliffe d’Angleterre
(1324-1384), Jean Huss de Bohème (1369-1415) et Jérome Savonarole, de Florence, Italie (1452-
1498). Wycliffe s’opposa au monachisme, à l’autorité de l’Eglise Romaine et du pape, à l’idée que
la Sainte-Cène était un sacrifice, et à la corruption de la prêtrise. Il incita l’église à se réformer et à
suivre les principes du Nouveau Testament. Il fut l’instrument de Dieu pour réaliser la première
Bible en langue anglaise, et il envoya des prédicateurs laïques, appelés “Lollards”. Ceux-ci furent
persécutés et finalement anéantis41
Les écrits de Wycliffe eurent pour effet que Jean Huss commença à proclamer en Bohème les
mêmes principes évangéliques. Ses conceptions causèrent tant de trouble à l’Église Romaine que le
pape l’excommunia et lui donna l’ordre de comparaître devant le Concile de Constance. Au début,
Huss refusa d’y aller, mais finalement il y consentit lorsque l’empereur lui promit un sauf-conduit.
Au Concile, il fut condamné, et brûlé vif sur un bûcher en dépit de la garantie de l’empereur.
L’église proclama qu’avec les hérétiques il n’était pas nécessaire de tenir sa parole42.
Savonarole fut un prédicateur enflammé de la réforme, qui attaqua la corruption dans le
gouvernement, la société et l’église. En une certaine occasion, il écrivit même que le pape n’était
pas chrétien. Il fut excommunié, emprisonné, pendu et son corps fut brûlé sur ordre de l’église43.
Ainsi Satan essaya d’écraser ces efforts pour réformer l’Eglise selon les principes divins.
La Renaissance
Entre 1350 et 1650, l’Europe connut un grand changement culturel, qui marqua la transition
entre la période médiévale et les temps modernes44. Un intérêt nouveau pour la littérature
classique, l’art de la Grèce et de Rome et la science se manifesta. Ce nouveau réveil fût appelé la
Renaissance.
Satan essaya d’utiliser la Renaissance comme instrument pour détourner entièrement de Dieu
les pensées de l’homme. Ainsi, en Europe méridionale, ce mouvement se transforma en un
humanisme séculier et sceptique centré sur l’homme plutôt que sur Dieu. Les gens continuèrent à
observer les rîtes de l’église mais “la tendance était d’oublier les droits de Dieu sur l’individu dans
sa vie quotidienne”45. Même les papes de cette époque s’intéressaient davantage à la culture
qu’aux choses spirituelles46.
Dieu avait décidé d’utiliser la Renaissance comme moyen de préparer l’Europe à la Réforme à
venir. Ainsi, en Europe du Nord, le mouvement devint un humanisme religieux. C’est là que des
savants s’intéressèrent davantage au passé judéo-chrétien qu’au passé classique: “Ils s’intéressaient
davantage en l’homme comme être humain avec une âme qu’en une créature rationnelle”47. Ils
étudièrent des manuscrits bibliques dans les Langues originales ; ils appliquèrent les techniques
humanistes à l’étude des Saintes-Ecritures ; ils soulignèrent à nouveau l’interprétation historico
grammaticale en opposition à l’interprétation allégorique; ils rédigèrent des grammaires et des
dictionnaires de langues bibliques et firent imprimer Le Nouveau Testament grec. L’invention de
l’imprimerie avec des caractères mobiles, en 1455, facilita l’impression et la distribution des
Ecritures, ainsi que les écrits des réformateurs, et les rendirent plus rapides et moins coûteuses48.
30
Tout ceci permit aux gens de voir combien l’église de leur époque avait changé de façon totale par
rapport à celle du Nouveau Testament49.
Pendant la période de la Renaissance, une classe moyenne et un esprit de nationalisme puissants
se développèrent. Dieu les utilisa pour préparer l’Europe à la Réforme. Les gens commençaient à
s’indigner qu’un pape étranger dirige leurs églises nationales, nomme leurs leaders religieux,
réclame un impôt pour son soutien financier et pour construire à Rome des églises richement
décorées. Ils étaient choqués du fait que ce pape soustrayait son clergé à leurs lois et tribunaux
nationaux, et qu’il dictait à leurs gouvernements respectifs leurs décisions politiques50.
Tandis que la Réforme commençait en Allemagne, elle éclatait aussi en Suisse. Sous la direction
de Ulrich Zwingli (1484-1531), le canton de Zurich établit l’Eglise Réformée. L’Église
Presbytérienne prit naissance à Genève, grâce au ministère de Jean Calvin (1509-1564)52.
Le mouvement anabaptiste naquit et grandit en Allemagne et en Suisse sous la direction
d’hommes comme Grebel, Manz et Hubmaier53.
Le Danemark, la Suède et la Norvège adoptèrent la foi luthérienne54. En France, des groupes de
personnes adhérèrent au Protestantisme et furent connus sous le nom de “Huguenots”55. Au nord
des Pays-Bas, la plupart de la population accepta la foi réformée, tandis qu’une minorité
importante suivait les doctrines anabaptistes mais s’appelait elle-même Mennonite56. Sous la
prédication enflammée de John Knox,
l’Écosse accepta la foi réformée57. La Réforme débuta également en Angleterre quand le roi
Henri VIII (1491-1547) sépara de Rome l’Église d’Angleterre58.
La Réforme protestante a souligné trois vérités néo-testamentaires:
— la première fut la justification par la foi seule. Le concept païen du salut au moyen des
oeuvres humaines fut rejeté, et l’Évangile originel et pur fut annoncé à nouveau.
— la seconde fut le sacerdoce universel des croyants. Les Réformateurs rejetèrent la vaste
séparation entre le clergé et les laïcs. Elle souligna le principe du Nouveau Testament selon lequel
tout chrétien est un prêtre devant Dieu et, de ce fait, a le privilège d’enseigner et d’étudier la Bible
sous sa propre responsabilité.
— la troisième fut la notion que la Bible, et non pas l’église, est l’autorité suprême en matières
de foi et de vie59.
La Réforme
La plus grande opposition à l’apostasie dans l’église organisée fut suscitée par Dieu avec un
nouveau mouvement spirituel appelé la Réforme. Ce mouvement se développa en plusieurs phases
successives. Il commença en Allemagne en 1517 lorsque Martin Luther (1483-1546), moine et
professeur dans l’Eglise Romaine, commença à écrire et à parler contre les fausses croyances et
pratiques de l’église. Luther appela à la réforme, mais l’église refusa de l’écouter. Elle le
condamna et l’excommunia. Elle demanda qu’il lui soit livré pour le juger et le punir. En raison de
la nouvelle vague nationaliste, les princes de l’Allemagne du nord soutinrent Luther et le
protégèrent. Ainsi fut fondée l’Eglise luthérienne. Quand la Diète de Spire (1529) condamna la
doctrine luthérienne et prit des décrets contre le luthéranisme, les princes du nord protestèrent
officiellement. À partir de cette époque, eux et tous ceux qui demandèrent une réforme de l’église
apostate furent appelés “Protestants”51.
CHAPITRE 6 : LE CONFLIT DE LA CONTRE-RÉFORME JUSQU’À

LA PHILOSOPHIE DE RITSCHL
La Contre-Réforme
31
Devant la montée et la propagation du Protestantisme, Satan se trouva confronté à une double

tâche. Premièrement, il devenait impératif pour lui d’empêcher l’église organisée tout entière de
devenir protestante. Deuxièmement il était essentiel qu’il se débarrasse de ce Protestantisme,
puisque celui-ci avait rejeté la plus grande partie des idées apostates et prêchait l’évangile
authentique. Pour accomplir son dessein, le diable utilisa une nouvelle vague de ferveur religieuse
qui commençait à revitaliser l’Église Romaine en réponse à la Réforme. Cette revitalisation de
l’Église Romaine fut appelée la Contre-Réforme.
Une phase importante de la Contre-Réforme fut le Concile de Trente qui réunit de 1545 à 1563.
Bien que ce concile ait adopté quelques réformes salutaires, il réaffirma la croyance de l’Église
Romaine dans la plupart de ses doctrines traditionnelles, telles que: la justification par la foi
accompagnée d’œuvres complémentaires, les sept sacrements en tant que canaux de la grâce, la
Sainte Cène comme sacrifice, et la tradition de l’Église comme ayant une autorité égale à celle des
Saintes-Écritures. Pour la première fois, l’Église déclara les livres apocryphes comme étant
canoniques et comme ayant une autorité égale à celle de la Bible. Le concile transforma les
croyances de l’Église Romaine en un dogme qui liait tous ses membres1. Ainsi Satan réussit à
empêcher l’Église Romaine tout entière de revenir aux principes du Nouveau Testament. La
Contre-Réforme donna naissance à la compagnie de Jésus, un ordre monastique qui se consacra à
la lutte contre le protestantisme et à la propagation de la foi romaine. Malgré le fait que les Jésuites
aient utilisé des méthodes non éthiques, ils purent regagner pour l’Eglise Romaine la Pologne, le
Sud des Pays-Bas et de grandes parties de l’Allemagne. Leurs missionnaires diffusèrent leur foi
dans plusieurs autres pays2 L’Église Romaine institua “l’Index”, une liste de livres dont la lecture
était interdite à ses membres. Cet Index empêcha beaucoup de catholiques de lire les livres
protestants3. Ainsi Satan fut capable d’empêcher ces peuples de recevoir l’enseignement du
Nouveau Testament. Finalement, la Contre-Réforme employa la persécution pour lutter contre le
Protestantisme.
Les gouvernements contrôlés par l’Église Romaine furent incités à annihiler la foi issue de la
Réforme. Le gouvernement espagnol conduisit au nom de l’Église une telle activité. Il établit
l’Inquisition en Espagne et aux Pays-Bas. De très nombreuses personnes furent torturées et brûlées
sur le bûcher. D’autres furent dans l’obligation de renier leurs idées protestantes. Aux Pays-Bas,
les troupes espagnoles instituèrent un règne de terreur et exécutèrent au moins dix sept mille de
ceux qui ne renièrent pas leur foi4.
En France, le gouvernement persécuta sauvagement les Huguenots de 1538 à 1559, puis
conduisit contre eux huit guerres sanglantes de 1559 à 1598. Au cours du massacre de la Saint-
Barthélémy, en 1572, de dix à vingt mille protestants furent assassinés pour leur foi5.
En Angleterre, la reine Mary Tudor (1553-1558) fit exécuter trois cents pasteurs protestants et
força le reste à fuir le pays6. Quand la reine Élizabeth I restaura une forme modérée de
Protestantisme dans le pays, le pape commença à former des Jésuites pour conduire une guerre de
guerrilla en Angleterre. Il persuada également le roi d’Espagne de conquérir l’Angleterre pour le
compte de l’Église Romaine, en envoyant contre elle “l’invincible Armada”7. Cette grande flotte
mit le cap sur la Grande Bretagne en 1588, mais elle subit une très honteuse défaite, grâce à la
valeur de la marine anglaise, au mauvais temps et à d’autres circonstances incontrôlables8. Ainsi,
Dieu détruisit la puissance navale du plus puissant allié de l’Église Romaine et établit l’Angleterre
comme le champion du protestantisme en Europe9. Une telle défaite facilita la cause du
Protestantisme non seulement en Angleterre, mais aussi aux Pays-Bas où elle limita la puissance
espagnole10.
En 1609, la plus grande partie de l’Europe était divisée en deux camps armés, ceux du
protestantisme et du catholicisme romain. Pour des raisons aussi bien politiques que religieuses,
ces deux camps se lancèrent l’un contre l’autre dans la guerre de Trente Ans (1618-1648). Lorsque,
32
finalement, cette guerre fut arrêtée par la paix et le traité de Wesphalie (1648), le luthéranisme et le
calvinisme devinrent des religions reconnues, et les frontières des états protestants et catholiques
romains furent fixées11. Cette paix termina l’ère de la Réforme et de la persécution systématique
des protestants par l’Église Romaine. Dieu avait préservé le protestantisme d’une destruction
externe.
Les attaques internes contre le Protestantisme
Tandis que Satan essayait de détruire le témoignage protestant de l’Évangile par des forces
l’attaquant de l’extérieur, il travaillait aussi à discréditer et à détruire le mouvement de l’intérieur.
Bien que tous les groupements protestants aient rejeté la plupart des doctrines apostates de l’Église
Romaine, beaucoup traînaient encore derrière eux certaines croyances et pratiques catholiques. La
plupart de ces groupes continuait à rejeter le concept d’un futur Royaume théocratique. Ils
pensaient que leur église représentait le Royaume de Dieu sur terre et que celle-ci devait se
conduire pratiquement comme le peuple d’Israël
dans l’Ancien Testament. Ceci signifiait que l’église protestante et l’État devaient être unis, et
que l’État devait faire respecter les règles de l’église.
Personne n’avait le droit d’avoir des croyances contraires à l’enseignement officiel de l’église.
De tels concepts étaient opposés à l’Écriture Sainte. À cause de ces fausses conceptions, certains
groupements protestants en vinrent aux mêmes tactiques que l’Église Romaine: la persécution
sanglante de ceux qui acceptaient d’autres doctrines12. Par ce moyen, Satan déshonora le
mouvement protestant.
Les anabaptistes s’opposèrent farouchement à la persécution de ceux qui avaient des croyances
divergentes. Ils étaient convaincus que l’Église et l’Etat devraient être maintenus séparés, et
qu’aucune église ne devrait imposer ses doctrines à d’autres organisations religieuses. L’une des
raisons soutenant une telle doctrine était le fait que beaucoup d’anabaptistes rejetaient l’idée que
l’Église était le Royaume promis dans l’Ancien Testament. Ils croyaient en un futur Royaume
théocratique sur terre.
Satan s’efforça de faire disparaître cette foi en un Royaume futur, en essayant de détruire le
mouvement anabaptiste. Comme celui-ci était en désaccord avec certaines doctrines d’autres
protestants, ils furent sévèrement persécutés13.
Ainsi, Satan utilisa des Protestants pour attaquer d’autres éléments de la Réforme. Mais, même
si beaucoup d’anabaptistes furent mis à mort, Dieu continua de protéger ce mouvement.
Puisque le diable ne réussissait pas à détruire les tenants d’un Royaume futur, il essaya de
déshonorer cette doctrine. Il utilisa un groupe d’anabaptistes fanatiques à Munster (Allemagne),
qui introduisit dans le concept du Royaume des idées extrêmes et des pratiques contraires à la
Bible. Non seulement leurs manières radicales déshonorèrent la croyance en un Royaume à venir,
mais elles entraînèrent de nouvelles persécutions de la part de Protestants et de Catholiques
Romains14.
L’apostasie, de l’ère moderne à la montée du Rationalisme et de l’Empirisme
Satan n’avait pas réussi à détruire le Protestantisme, mais il avait toujours la détermination de
débarrasser le monde du pur Évangile, de la foi en la Bible - Révélation inspirée de Dieu à
l’homme -. Il voulait aussi anéantir l’espoir que Dieu allait établir Son Royaume théocratique
futur, avec toutes les bénédictions qu’Il réservait aux hommes ayant en vue ce but. Le diable
suscita la naissance de nouveaux mouvements qui déclenchèrent une réaction en chaîne
d’apostasie. Ce rejet de Dieu affecterait le monde entier, y compris une bonne partie du
Protestantisme.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, un nouveau mouvement intellectuel - appelé
“rationalisme” - se développa en Europe15. Les rationalistes soulignaient l’importance de la raison
humaine et des sens - opposés à la révélation divine - comme étant la clé pour la découverte de la
33
vérité. Les hommes commencèrent à considérer l’univers comme une machine qui se meut
uniquement grâce aux lois naturelles, et non à une providence ou par le moyen d’une intervention
divine. À mesure que grandissait la connaissance des religions non-chrétiennes, quelques penseurs
se mirent à chercher une religion naturelle qui serait commune à tous les hommes, en dehors de la
Bible et de l’Eglise16.
La montée du rationalisme fut accompagnée par l’introduction de l’empirisme. Les tenants de
cette philosophie pensaient qu’aucune idée ne devait être adoptée avant que sa vérité ait été établie
grâce à de nombreux tests qui puissent être observés par les sens de l’homme17. En d’autres
termes, il était raisonnable de ne croire que les choses démontrées par la méthode scientifique.
Poussé à sa conclusion logique, l’empirisme éliminait la foi dans les vérités reçues par
révélation divine. De telles vérités concernent les choses spirituelles et celles-ci ne sont pas sujettes
aux expériences scientifiques observées par les sens.
Le développement du Déisme
Le rationalisme et l’empirisme donnèrent naissance à une nouvelle religion appelée “Déisme”.
Cette foi vit le jour en Angleterre au XVIIe siècle, puis se répandit en France, en Allemagne et en
Amérique au XVIIIe siècle. On pourrait l’appeler la religion naturelle, ou la religion de la
raison18. Le Déisme acceptait le concept rationaliste selon lequel l’univers était gouverné
uniquement par la loi naturelle, en dehors de toute providence ou interventions divines, mais il ne
pouvait expliquer l’origine de l’univers en dehors de Dieu. Ainsi émergea l’un de ses
enseignements fondamentaux: un Être Suprême a créé l’univers mais, après Sa création, Il s’est
totalement retiré d’elle et n’a plus rien eu à voir avec elle19.
Cette idée fondamentale a conduit le déisme à plusieurs conclusions.
— Premièrement l’homme n’a pas reçu de révélation surnaturelle de la vérité depuis l’origine du
monde.
— Deuxièmement les miracles n’existent pas.
— Troisièmement la Bible n’est pas un livre inspiré de façon surnaturelle.
— Quatrièmement Jésus-Christ n’est pas Dieu incarné dans un corps humain20.
Le Déisme a dû tirer de telles conclusions pour éviter l’idée que Dieu aurait été actif dans
l’histoire humaine.
Voici un autre enseignement important du Déisme: puisqu’il n’existe pas de révélation
surnaturelle, le seul moyen pour l’homme de découvrir la vérité passe par l’utilisation de la
méthode scientifique au travers de la raison humaine. Le Déisme a pratiquement ignoré le
problème du péché. Il croyait que l’homme était essentiellement bon et perfectible. Il attendait
donc un progrès continu qui résulterait sur terre en un ordre des choses plus parfait21. En d’autres
termes, le Déisme croyait que l’homme établirait une “utopie” terrestre grâce à ses propres efforts,
sans l’intervention surnaturelle de Dieu. Cette foi nouvelle devint l’ancêtre du Protestantisme
libéral22.
La contre-attaque divine face au Rationalisme, à l‘Empirisme et au Déisme
Au travers du Rationalisme, de l’Empirisme et du Déisme, Satan portait des coups à l’Évangile,
à la Bible et au concept d’un futur Royaume théocratique. Dieu contrecarra ces mouvements afin
de préserver un témoignage continu en faveur du Royaume de Dieu. La contre-attaque de Dieu en
Allemagne prit la forme d’un mouvement piétiste au XVIIième et au XVIIIème siècles. Des
membres d’églises établies commencèrent à se réunir pour l’étude de la Bible, la prière et une vie
de piété. Le Piétisme donna naissance à l’Église Morave qui, grâce à son zèle ardent pour
l’évangélisation, envoya des missionnaires
prêcher l’Évangile23.
La réaction divine en Angleterre se manifesta par le moyen des Réveils Wesleyens au XVIIIème
siècle, qui gagnèrent à l’Évangile des millions de personnes, donnèrent naissance à l’Église
34
Méthodiste, et sauvèrent l’Angleterre d’un désastre national24. En Amérique, Dieu utilisa le Grand
Réveil, au cours duquel des hommes comme George Whitefield et Jonathan Edwards
évangélisèrent des multitudes25.
Les philosophies de Kant, Hegel et Schleiermacher
Durant la fin du XVIIIème et du XIXème siècles, Satan commença la construction d’une
superstructure sur la fondation de l’apostasie moderne établie grâce au Rationalisme, l’Empirisme
et le Déisme. Les matériaux d’origine utilisés dans cette superstructure furent les philosophies de
Kant, de Hegel et de Schleiermacher.
Kant (1724-1804) déclara que la connaissance se limite au monde que les sens de l’homme
peuvent percevoir. Puisque l’homme ne peut connaître que ce que ses sens expérimentent, aucune
connaissance ne peut venir d’une révélation divine et spéciale.26 En fait, il n’existe pas pour lui de
révélation spéciale. Les croyances religieuses ne peuvent se fonder que sur le concept universel de
devoir ou de loi que possèdent tous les hommes27. En d’autres termes, le concept que l’homme a
de Dieu et des choses spirituelles doit dériver de son expérience morale quotidienne28. La
philosophie de Kant rejetait la croyance selon laquelle les Saintes-Ecritures étaient la révélation
spéciale de Dieu à l’homme.
Hegel (1770-1831) pensait que la véritable essence du christianisme se trouvait dans ses grandes
idées, et non dans les événements historiques qui leur ont donné naissance. Pour lui, il n’était pas
important que les idées soient fondées ou non sur des faits historiques authentiques. Ainsi, bien
que les idées du christianisme proviennent de la Bible, leur authenticité ne dépend pas de
l’exactitude historique de ce livre29. Donc, selon Hegel, une Bible sans erreur n’est pas essentielle
à un vrai christianisme.
Schleiermacher (1768-1834) proposa l’idée suivante: au coeur de la religion authentique, il
n’existe ni croyance ni obéissance à un système théologique, à un code de principes moraux
absolus. Au contraire, la religion est “une relation avec Dieu expérimentée dans l’immédiat”30.
C’est pourquoi, doctrine et principes de conduite ne sont pas importants. Ce qui importe, c’est
l’expérience. La Bible n’est pas un ouvrage d’enseignement divinement inspiré. Au contraire, c’est
une interprétation humaine de l’expérience religieuse de l’homme. Ainsi, selon Schleiermacher, les
Saintes Écritures ne sont pas l’autorité souveraine en matière de foi et de vie. Seule une expérience
religieuse vécue est l’autorité finale31.
Le développement de la Critique Destructive
Ces nouvelles philosophies de l’autorité religieuse et du sens de la révélation ont rendu
possibles le développement d’une critique destructive de la Bible32. Ce mouvement apparut au
moment où Schleiermacher terminait son oeuvre33.
Des savants protestants commencèrent à abandonner la notion que la Bible était un texte de la
révélation de Dieu à l’homme, divinement inspiré, infaillible et sans erreur34. Ils lui substituèrent
l’idée que les Ecritures étaient un écrit humain du développement de la conscience religieuse
humaine35. Ainsi, s’il est vrai que la Bible possède quelques récits de valeur historique, elle
contient également des notions largement différentes de Dieu et de Sa volonté pour l’homme, des
légendes, des fictions, des erreurs et des contradictions36
Ces théologiens commencèrent à évaluer la Bible comme n’importe quel autre ouvrage de
littérature37. Ils mirent en question l’authenticité de l’Ancien Testament et spécialement ses récits
de la création, du déluge, et du développement d’Israël38. Certains en conclurent que les Évangiles
ne présentaient pas toujours un récit authentique du vrai Jésus historique: il était donc nécessaire de
“distinguer entre les paroles et le caractère de Jésus d’une part, et les interprétations que l’Église
avait données ultérieurement à son sujet et concernant son oeuvre d’autre part”39. Les prophéties
et les miracles furent rejetés comme n’étant pas authentiques, et l’enseignement concernant le
35
Royaume théocratique à venir fut soit rejeté soit interprété à la lumière de la pensée du XIXème
siècle40.
Ainsi, sachant que le récit de sa rébellion et de sa défaite était rapporté dans la Bible, Satan a
essayé désespérément de discréditer cet ouvrage. Il dirigea spécialement ses attaques contre les
portions des Écritures qui racontent son origine et celle de l’homme, la première promesse de sa
chute et la venue du Rédempteur. Satan s’attaqua aussi aux prophéties concernant sa défaite,
l’établissement du Royaume théocratique et les puissances miraculeuses que possède le
Rédempteur pour détruire son royaume et établir celui de Dieu41.
La montée du Mercantilisme
La science a donné naissance à de nombreuses découvertes et inventions nouvelles. La
Révolution Industrielle a fourni les moyens de fabriquer des produits en masse. L’homme a été
alors confronté aux brillantes possibilités d’une abondance sans précédent de biens matériels. Bien
des gens firent de Mamon leur dieu et du matérialisme leur mode de vie. Satan utilisa le
mercantilisme pour inciter l’homme à se laisser tellement absorber par les choses temporelles qu’il
n’avait plus le temps de penser à Dieu ou à sa propre destinée dans l’au-delà42.
La naissance du Communisme
Le mercantilisme apporta, avec ses promesses de bénéfices matériels, de graves injustices. La
classe ouvrière fut souvent exploitée, tandis que ses employeurs devenaient riches à ses dépens. La
situation devint si désespérée qu’il ne fallut pas attendre longtemps avant que quelqu’un appelle à
la révolution pour changer l’ordre social. Ce moment arriva lorsque Karl Marx publia son
“Manifeste Communiste” (1848) et “Das Kapital” (1867).
Marx croyait que l’Histoire était contrôlée par les facteurs économiques, et était caractérisée
par une perpétuelle lutte des classes. Ainsi, tout est le résultat direct ou indirect de la guerre
économique entre les travailleurs et les capitalistes. Même la religion était un produit de forces
économiques43. Selon lui les capitalistes utilisaient le concept religieux de punition et de
récompense dans l’au-delà comme moyen de persuader les travailleurs d’accepter sans réagir leur
statut d’exploité dans cette vie présente. Ainsi, la religion était “l’opium du peuple”44. Au cours de
la lutte des classes, la religion devait être annihilée.
En raison de ces idées marxistes, le communisme a déclaré la guerre à la Bible, à l’église
organisée, à la foi en l’existence de Dieu et dans la vie future, ainsi qu’aux concepts de péché
humain et de principes moraux absolus révélés par Dieu45. À leur place, le marxisme a substitué
l’athéisme matérialiste et l’espérance sur terre d’une utopie future instituée par l’homme. Cette
“utopie” serait une société communiste dans laquelle chaque homme produirait en fonction de ses
capacités, et utiliserait les biens de la société en fonction de ses besoins.46 Satan avait donc dans le
communisme non seulement un ennemi du christianisme mais aussi une autre type d’espérance se
substituant à la foi en un futur royaume théocratique47.
L’impact de la théorie de l’Évolution
En 1859, la publication de l’ouvrage de Darwin, “l’origine des espèces”, secoua les sphères
scientifiques et religieuses. Dans son livre, Darwin cherchait à démontrer l’évolution graduelle des
êtres vivants à partir des formes les plus simples vers les plus complexes: il donnait une explication
raisonnable de la façon dont avait pris place l’évolution - grâce au processus de la sélection
naturelle ou la survie des êtres les plus doués -, et il utilisa sa théorie “pour expliquer l’origine de
la race humaine”48 Avec le temps, la théorie de l’évolution fut appliquée [par des athées] à la
religion aussi bien qu’à la biologie. L’impact de cette application au christianisme fut comparable à
un tremblement de terre.
 Premièrement en affirmant que l’homme avait évolué à partir des formes de vie les plus
primitives, cette théorie attaqua le point de vue selon lequel l’homme avait pour origine un acte
créateur, direct et spécial de Dieu49.
36
 Deuxièmement en reculant la date de l’origine de l’homme, elle suscita des doutes quant au
caractère central de l’influence judéo-chrétienne dans l’histoire de l’humanité50.
 Troisièmement en tirant des conclusions hâtives sur cette théorie, beaucoup mirent en
question le récit biblique de la chute de l’homme, et donnaient au péché une nouvelle définition.
Pour beaucoup d’évolutionnistes, le péché n’était qu’un résidu de l’instinct animal en l’homme51.
 Quatrièmement ce nouveau concept de péché a entraîné de nouvelles notions de la
Rédemption. Il n’était plus nécessaire d’avoir un rédempteur mourant comme substitut pour payer
le prix de la culpabilité du péché humain. Ainsi, Jésus-Christ n’aurait pas été un Rédempteur
accomplissant une expiation substitutive52. La Rédemption est remplacée par le processus graduel
permettant d’éduquer l’homme pour qu’il domine ses instincts bestiaux53. [la théorie de
l’évolution n’a jamais eu pour objet de traiter des problèmes religieux, mais des incroyants se sont
servi de cette théorie pour avancer des explications non bibliques]
 Cinquièmement l’évolution [lorsqu’elle était utilisée par des athées] décrivait le
christianisme, la Bible et le concept d’un seul Dieu comme des produits du développement évolutif
de la conscience religieuse humaine54. Ainsi, la relation du christianisme aux religions non-
chrétiennes n’est pas celle d’une vérité absolue opposée à l’erreur. Au contraire, les diverses
religions représentent des stades différents dans le développement de la perception religieuse de
l’homme, le christianisme étant pour le moment le stade le plus avancé55.
 Sixièmement la religion étant dans un état de développement continuel, il ne peut exister de
morale absolue qui lie tous les hommes de tous les temps. “La bonne conduite est purement et
simplement les actions considérées comme appropriées par chaque génération pour la conduite de
la société”56
L’évolution a provoqué deux attitudes mentales différentes parmi ceux qui l’ont acceptée
comme vraie. L’une de ces attitudes fut celle du désespoir. Certaines personnes ont considéré
comme impossible de réconcilier l’horrible lutte “rougie par les coups de dents et de griffes” et le
gâchis du processus évolutionniste avec l’existence d’un Créateur souverain et bon57. Cela a
détruit leur foi en Dieu. Chaque créature semblait exister et agir uniquement par hasard. Ils en
conclurent [à tort] qu’il n’existait aucun dessein intelligent pour la vie et l’existence de
l’homme58. Un évolutionniste [athée] moderne, qui en est venu à une telle conclusion, l’a
exprimée ainsi: “L’homme est le résultat d’un processus irrationnel et matérialiste qui ne l’avait
pas prévu. Il n’était pas planifié. Il est un état de matière, une forme de vie, une sorte d’animal ou
une espèce de l’ordre des primates, semblable de près ou de loin à tout ce qui a vie et aussi à tout
ce qui est matériel”59
Pour bien des protestants du XIXème siècle, l’évolution a provoqué un certain optimisme. Ils
conclurent que l’évolution était le processus que Dieu avait utilisé pour créer la vie et la maintenir.
Ainsi Dieu agit au sein des processus naturels au lieu d’interventions miraculeuses dans l’ordre
naturel [alors que l’un n'exclut pas l’autre]. Ce point de vue soulignait l’immanence de Dieu, c’est
à dire l’idée qu’Il est présent partout dans la nature60 Il rejetait le concept biblique d’un ordre
parfait arrivant grâce à l’intervention de Dieu dans l’établissement de Son futur Royaume
théocratique [ce rejet n’était cependant pas fondé sur les découvertes mais sur l’incrédulité]. Il lui
substituait l’idée que le monde deviendrait progressivement meilleur grâce aux efforts humains61
sans l’aide de Dieu [là encore tout est question de foi].
Satan pouvait se servir de la science pour tendre un piège et attaquer le christianisme dans de
nombreux et différents domaines, en offrant à ceux qui avaient un coeur incrédule, un mauvais
prétexte pour rester incrédule. Aujourd’hui, Dieu emploie des savants de très haut niveau (comme
Francis Collins, chef de projet du décodage du génome humain et chrétien évangélique), qui
croient que la science ne remet pas la Bible en cause mais seulement certaines interprétations de la
37
Bible. La théorie de l’évolution à elle seule ne peut pas empêcher quelqu’un de croire en Dieu et en
la Bible. Il suffit de rendre à la science ce qui est à la science, et à Dieu ce qui est à Dieu.
La contre-attaque divine pendant le XIXème siècle
Tandis que Satan agressait le royaume de Dieu avec de fausses philosophies, des critiques
destructrices, le mercantilisme, les idées communistes et l’évolution interprétée par des athées,
Dieu contre-attaquait activement à sa manière. Le dix-neuvième siècle fut une époque d’activité
missionnaire protestante sans précédent. Des comités de missions furent fondés en Angleterre et en
Amérique du Nord. L’Évangile fut annoncé en Inde, en Afrique, en Chine et dans d’autres pays,
par des pionniers tels que William Carey, David Livingstone, et Adoniram Judson62. L’Amérique
expérimenta un deuxième Renouveau Spirituel et de nombreux réveils dans les régions pionnières
pendant la première partie du siècle63. Certaines écoles se tournèrent vers l’apostasie; Dieu en
suscita donc de nouvelles, telles que les Faculté de Théologies d’Andover et de Princeton, en vue
de former des hommes dans la vraie foi64. Au cours de ces cent années, de grands efforts
d’évangélisation furent organisés par des hommes comme Charles Finney, Dwight L. Moody et
R.A. Torrey65. Au travers de toute cette activité, de nombreuses âmes se joignirent au Royaume de
Dieu.
La philosophie de RITSCHL
Pendant la dernière moitié du XIXème siècle, la philosophie de Ritschl commença d’influencer
la pensée protestante. Ritschl (1822-1889) s’accordait avec Schleiermacher pour croire que toute
foi est fondée sur l’expérience religieuse, mais il était également d’accord avec Kant pour dire que
l’expérience religieuse est essentiellement de nature morale66. Ainsi, le christianisme n’est pas une
doctrine: il état au contraire, dans sa totalité, une pratique journalière de vie67.
Ritschl soulignait tellement l’amour de Dieu qu’il supprimait les concepts de sainteté et de
justice divines et qu’il niait la colère de Dieu. Ceci l’amena à rejeter l’idée du péché originel et la
doctrine du châtiment des impénitents68. Selon ce philosophe, le Royaume de Dieu était
“l’organisation de l’humanité au travers de l’action inspirée par l’amour”69. Il pensait que
l’homme était enchaîné à la nature et que le but de la religion était de permettre à l’homme de s’en
libérer70. La philosophie de Ritschl aida au développement de l’Evangilesocial71.
CHAPITRE 7 :LE CONFLIT DEPUIS LE PROTESTANTISME

LIBÉRAL JUSQU’À NOS JOURS
L’apostasie continue de l’ère moderne
Les principes du Protestantisme libéral
Sous l’influence conjointe des philosophies et des mouvements du XIXème siècle, Satan réussit
à pousser une grande partie du Protestantisme dans l’apostasie. Le protestantisme libéral se
développa durant la dernière partie du siècle et atteignit son sommet dans les premières décennies
du XXèmel. Son développement pourrait être décrit comme une réponse et un ajustement
protestants aux tendances du XlXème siècle dans la pensée scientifique, philosophique,
économique et politique2. Les libéraux pensaient qu’il fallait réinterpréter l’Evangile afin de
pouvoir le présenter selon les modes de pensée du monde moderne3.
Plusieurs principes caractérisaient la majorité du protestantisme libéral.
• Premièrement , on y trouvait un esprit d’ouverture et de tolérance envers de nouveaux modes
de pensée et d’autres groupes au sein du monde chrétien. Les différences théologiques et
dénominationnelles étaient considérées comme insignifiantes4.
38
• Deuxièmement, on y rencontrait une pleine confiance dans la méthode scientifique pour

rechercher la vérité, non seulement dans l’étude du monde matériel mais aussi dans les domaines
de la critique biblique et de l’histoire des religions5.
• Troisièmement, un sentiment profond se développa contre le dogmatisme théologique. Les
hommes devinrent sceptiques quant à la possibilité d’avoir une connaissance certaine de la réalité
ultime6.
• Quatrièmement, le désir de souligner les similitudes plutôt que les différences se développa.
Les libéraux commencèrent à rechercher les points de similitude entre le christianisme et les
religions non-chrétiennes. Ils soulignèrent l’immanence de Dieu, afin d’éliminer les différences
entre le surnaturel et le naturel, et entre Dieu et l’homme7.
• Cinquièmement, le protestantisme libéral exprima une grande confiance en l’homme et en son
avenir. Il croyait que l’homme et la société étaient perfectibles8.
• Sixièmement , il soulignait l’importance de l’expérience religieuse individuelle par opposition
à l’autorité biblique ou ecclésiastique9.
• Septièmement , il mettait l’exemple et les enseignements éthiques de Jésus- Christ au centre de
tout.10
• Huitièmement il critiquait un grand nombre de croyances traditionnelles du Protestantisme. De
nombreuses doctrines considérées comme essentielles dans le passé étaient maintenant regardées
comme accessoires pour le christianisme. La foi devait se conformer aux nouvelles connaissances
et conceptions de vie11.
• Neuvièmement, il se laissa pénétrer par l’idéalisme social. Il en concluait que l’Eglise était
responsable de corriger les maux sociaux et d’établir une structure sociale en conformité avec
l’idéal du Royaume de Dieu sur terre12.
Le protestantisme libéral développa une théologie en accord avec ses principes fondamentaux.
Dans sa doctrine de Dieu, le protestantisme libéral soulignait si fortement l’immanence de Dieu
qu’il admettait pratiquement une unité entre Dieu et le monde. Il effaçait la distinction claire entre
le Dieu parfait et infini d’avec le monde corrompu et limité. Il affirmait que Dieu était présent dans
tous les processus de la nature13. Un tel accent porté sur l’immanence de Dieu colorait presque
tout le reste de la théologie libérale. Celle-ci se débarrassait de la foi dans les miracles et de la
distinction entre le naturel et le surnaturel14. Dans le cas de la doctrine de l’homme, elle impliquait
que celui-ci possédait en lui une étincelle du divin. De ce fait, la chute de l’homme et le péché
hérité de nos premiers parents n’existaient pas. L’homme était essentiellement bon15. Concernant
la doctrine de l’Eglise, elle niait la distinction claire entre l’Eglise et le monde; ainsi elle banalisait
l’importance de l’église organisée16.
À propos de l’eschatologie, elle rejetait le concept du châtiment éternel et portait l’accent sur la
plénitude de la vie présente plutôt que sur celle dans l’au-delà17. Pour la révélation, la notion que
Dieu est en toutes choses l’amena à la conclusion qu’Il pouvait se révéler dans chaque
expérience18.
A propos de la doctrine du Christ, elle impliquait que Jésus n’était qu’un homme, et même qu’il
était sujet à l’erreur. Cependant, en tant qu’homme, Jésus a élevé l’humanité à son plus haut niveau
en permettant à Dieu d’être en lui suprêmement immanent. Jésus n’était pas le genre de
Rédempteur décrit par l’apôtre Paul et l’Église. Bien au contraire, Il fut le grand Moraliste. Il
donna le meilleur exemple de la façon dont l’homme peut permettre à Dieu de devenir
suprêmement immanent en Lui19. Pour le Salut, l’idée d’immanence exclut le concept d’un Dieu
entrant dans la vie d’une personne à un moment précis appelé « conversion ». Les libéraux
concluaient que, puisque chaque personne naissait en ayant Dieu en elle, la conversion était
seulement le fait d’éduquer un enfant à agir comme Christ20. Finalement, dans le domaine de
l’autorité religieuse, le libéralisme affirme que, puisque Dieu est immanent en chacun, la cour
39
suprême dans le domaine de la foi et de la vie est la raison, la conscience et l’intuition de chaque
individu. Il n’existe pas d’autorité finale sur un individu si elle n’est pas significative pour lui
personnellement21. En résumé, tout ceci veut dire que chaque personne est pour elle-même la
seule autorité, et qu’il n’existe aucun absolu dans les domaines de la foi et de la vie, vis-à-vis
desquels tous les hommes seraient responsables.
Le développement de l’Évangile social
Bien que le mercantilisme ait suscité de nombreuses injustices sociales, une grande vague
d’optimisme s’est manifestée dans la société durant le dernier quart du XIXe siècle. Elle atteignit
son sommet pendant les années qui ont précédé la Première Guerre Mondiale22. Les réalisations
extraordinaires de la science, le concept d’un progrès par l’évolution et les idées libérales
protestantes de l’amélioration humaine et de l’oeuvre immanente de Dieu dans le monde ont
contribué à donner foi à une transformation possible de la société23. Des hommes ont commencé à
prêcher si largement le message du changement social que cet enseignement a fini par être connu
sous le nom “d’Évangile social”.
Les avocats protestants et libéraux de l’Évangile social déclarèrent que l’Eglise devrait se
préoccuper principalement de ce monde24. Elle devrait détourner ses efforts du salut des individus
vers celui de la société25. L’Eglise devrait établir le Royaume de Dieu sur la terre au lieu
d’enseigner un royaume futur et théocratique, qui serait instauré en personne par Jésus-Christ26.
Elle pourrait le faire en reconstruisant l’ordre social tout entier selon les enseignements éthiques de
Jésus27.
Dans sa théologie le mouvement du « christianisme social » soulignait que l'immanence de Dieu
était la base de l’unité sociale. Il en déduisait que, puisque Dieu était présent dans tous les
hommes, il était le Père de tous, et tous les hommes étaient frères28. L’oeuvre rédemptrice de
Christ était considérée comme une bataille contre la bigoterie religieuse, la corruption, la puissance
politique, l’injustice, la criminalité, le militarisme et la lutte des classes29. L’Église devait sauver
le monde sur le plan social et non pas être sauvée en se séparant de lui. Ainsi Satan a pu pervertir à
nouveau le pur Évangile et empêcher une bonne partie du protestantisme de le prêcher.
L’opposition divine au protestantisme libéral
Tandis que le libéralisme et le christianisme social s’infiltraient dans le protestantisme, Dieu le
préservait d’une apostasie totale en maintenant dans le monde Ses témoins.
Il accomplit cela de différentes manières. Il atteignit les masses inconverties au travers des
campagnes d’évangélisation de Moody, Torrey et Billy Sunday. Il fortifia les croyants par
l’organisation de Conventions bibliques et prophétiques en de nombreux endroits30. Ces
conférences aidèrent les croyants à s’affermir dans les doctrines fondamentales du christianisme et
à confirmer leur espérance en la seconde venue du Christ pour établir Son Royaume théocratique.
Comme de nombreuses facultés et collèges chrétiens se pliaient à l’apostasie libérale,
Dieu a suscité de nouvelles institutions pour les remplacer, et donner une formation chrétienne
solide. Un aspect intéressant de cette phase d’opposition divine fut la naissance des Instituts
Bibliques. Depuis les années 1880 jusqu’aux premières décennies du XXème siècle, de
nombreuses écoles bibliques furent fondées dans des métropoles telles que New-York, Chicago,
Boston, Los Angeles et Philadelphie. De nouvelles facultés de lettres et de théologie chrétiennes
furent également fondées31.
En 1909, deux hommes d’affaires chrétiens financèrent la publication d’un ensemble d’ouvrages
qui défendaient les doctrines fondamentales du christianisme biblique contre l’apostasie de cette
époque. On a appelé cet ensemble d’ouvrages « The fundamentals » (les fondements). Des
centaines de milliers d’exemplaires furent envoyés aux leaders des églises dans le monde entier. En
raison du titre de ces livres, les personnes qui soutenaient les doctrines qu’ils défendaient furent
appelées « fondamentalistes »32. La publication en 1909 de la Bible Scofield avec ses références et
40
notes explicatives, aida les laïcs à mieux comprendre les Saintes Écritures et souligna également
l’espérance d’un Royaume théocratique à venir.
De 1918 à 1931, les fondamentalistes ont défié le contrôle croissant exercé par les libéraux sur
plusieurs dénominations protestantes majeures. Une telle situation conduisit aux controverses entre
modernistes et fondamentalistes au sein des différents groupements ecclésiastiques33. Lorsque les
leaders de diverses dénominations cédèrent au libéralisme, beaucoup d’adeptes du
fondamentalisme démissionnèrent de ces organismes et fondèrent de nouveaux groupements
dénominationels et interdénominationnels.
La naissance du Mouvement Oecuménique Protestant
La fin du XIXème siècle et le début du XXème ont été les témoins de la naissance d’un
mouvement d’unification du Protestantisme. Ce mouvement a été motivé par plusieurs facteurs.
• Premièrement , bien des gens furent troublés par le contraste entre les affirmations bibliques
concernant l’unité chrétienne et l’état de division du Protestantisme34 .
• Deuxièmement, le libéralisme minimisait l’importance de la théologie35.
• Troisièmement, un désir se manifestait d’arrêter sur les champs de mission la confusion et la
duplication des efforts causés par les divisions entre églises36.
• Quatrièmement, les avocats de l’Evangile social désiraient que la chrétienté donne une
expression unitaire de responsabilité concernant les problèmes éthiques et sociaux du monde
moderne37
• Cinquièmement, au travers de divers mouvements de jeunesse et d’étudiants, les jeunes
exprimaient leur impatience à propos des différences qui divisaient la chrétienté38.
En réponse à ces facteurs, « le Conseil Fédéral des Églises » fut fondé en 1908 en Amérique. Il
fournirait un organisme central pour une action protestante unitaire sur les problèmes sociaux; il
donnerait l’occasion aux dénominations de mieux se comprendre les unes les autres, en discutant
calmement de leurs différences, et de faciliter la coopération sur les champs de mission39. Au
début, l’accent fut placé sur une collaboration interdénominationnelle à l’échelle mondiale, plutôt
que sur la fusion institutionnelle de tous les mouvements en un seul40
Le développement de la Néo-orthodoxie
La grande étendue et les horreurs de la Première Guerre Mondiale ont gravement paralysé le
concept de l’Évangile Social, à savoir le perfectionnement progressif de l’homme et de la société.
L’optimisme du Protestantisme libéral ne semblait pas être en accord avec la réalité41. La guerre
avait démontré la corruption plutôt que la bonté supposée et inhérente à l’homme. Il était devenu
nécessaire de réviser la théologie protestante libérale. Aussi, en 1918, un nouveau mouvement
théologique surgit au sein du Protestantisme en Europe Occidentale42. Avec le temps, il se
répandit en Amérique et domina une grande partie de la pensée protestante dans la période qui a
suivi la Deuxième Guerre Mondiale.
Ce mouvement débuta par une critique sévère des faux raisonnements de la théologie libérale. Il
accepta quelques concepts de l’existentialisme, un mouvement du XIXème siècle qui avait critiqué
la théologie libérale et l’église institutionnelle43. Ce nouveau mouvement soulignait la
souveraineté, la transcendance, la colère et le jugement de Dieu, mais aussi Sa miséricorde et Son
amour. Dieu est suprême et infiniment au dessus du monde. De telles doctrines étaient opposées au
concept libéral de l’immanence de Dieu44. Le nouveau mouvement soulignait également que le
Christ était plus qu’un simple homme: il était Dieu devenu homme - vraiment Dieu et vraiment
homme45.
Il insistait aussi sur la nature pécheresse de l’homme et de chaque mouvement humain, et il
indiquait que le péché est si profondément enraciné dans l’homme que seul un acte rédempteur de
Dieu peut en triompher46. Il affirmait que l’autorité finale en matière de foi et de vie n’est pas une
expérience religieuse47. Il concluait que, bien que l’église ait l’obligation de parler des maux
41
sociaux, l’ordre social ne pouvait être transformé progressivement en Royaume de Dieu sur
terre48. Ces affirmations théologiques ressemblaient tellement à celles de l’orthodoxie que ce
mouvement fut appelé la nouvelle orthodoxie ou néo-orthodoxie. Bien que la néo-orthodoxie ait
fréquemment utilisé le langage de l’orthodoxie, elle lui donnait souvent des significations non-
orthodoxes. Dans plusieurs domaines cruciaux, elle différait totalement du christianisme orthodoxe
et biblique. Concernant la révélation de Dieu à l’homme, la néo-orthodoxie déclarait que l’autorité
finale en matière de foi et de vie n’était pas la Bible. En fait, Dieu n’avait jamais donné une
révélation divine au travers de déclarations fermes concernant la vérité, qu’elles soient orales ou
écrites. Selon la néo-orthodoxie, l’autorité suprême était la révélation que Dieu donne de Lui-
même à tout individu lorsqu’Il le rencontre personnellement49. Ceci signifie qu’aucune révélation
divine n’est identique pour tous les hommes. Dieu peut révéler une chose à une personne, et
quelque chose de différent à une autre. La Parole de Dieu donnée à un individu correspond à ce
que Dieu voulait dire personnellement à cette personne. Ainsi, si Dieu parle à quelqu’un au travers
d’un passage biblique, ce passage devient la Parole de Dieu pour cet individu. Mais si Dieu ne
parle jamais à une personne au travers de la Bible, celle-ci n’est jamais pour lui la Parole de
Dieu50. Ce point de vue signifie également que, même si un homme voulait apprendre quelque
chose sur Dieu au travers de la nature, il ne le pourrait pas, sauf si Dieu lui parlait personnellement
au travers de tel ou tel aspect de la nature. Dans son essence, la néo-orthodoxie croyait qu’il
n’existait pas de révélation objective de Dieu dans la Bible ou dans la nature.
La néo-orthodoxie différait du christianisme orthodoxe dans d’autres domaines. Elle croyait
que la rédaction originelle des Écritures contenait des erreurs. Elle pensait que les récits bibliques
de la création, de la chute de l’homme, et du Jugement Dernier ne se référaient pas à des
événements historiques réels. Au contraire, ces relations sont des mythes ou des façons
symboliques présentant d’importantes vérités qui ne pourraient être exprimées d’une autre
manière51. En fait, la chute ne fut pas un événement passé, qui eut lieu une fois pour toutes: se
détourner de Dieu, voilà ce qui est vrai de toute vie et de toute action humaines52.
La néo-orthodoxie enseignait que le Royaume de Dieu serait établi par Lui et non par l’homme,
mais que son instauration se situait au-delà de l’Histoire. L’idée biblique du Royaume futur et
théocratique est un symbole. Son but est d’illustrer un but divin pour l’Histoire. C’est la manière
de Dieu de promettre une victoire finale sur le mal au delà de l’Histoire53.
Ainsi, bien que la néo-orthodoxie ait été en opposition contre de nombreuses tendances
libérales, elle en poursuivait aussi plusieurs autres54. Le fait qu’elle utilise un langage biblique
pour exprimer des concepts non-bibliques faisait de certains de ses enseignements un outil encore
plus trompeur que le libéralisme dans la guerre de Satan contre le Royaume de Dieu.
Le refus d’un Dieu personnel
Satan réalisa que l’un des meilleurs moyens d’établir la forme permanente et visible de son
royaume dans le monde consistait à pousser l’homme à nier l’existence de son principal ennemi,
Dieu. Ainsi, depuis l’époque du rationalisme, il utilisa des philosophies et des mouvements, l’un
après l’autre, pour rapprocher l’homme de son but à lui. Le rationalisme propagea l’idée que le
monde fonctionnait complètement de façon naturelle, sans l’intervention de Dieu; l’empirisme
exclua la croyance dans les vérités révélées; le déisme nia l’existence de toutes formes d’une
révélation particulière dans le monde; Kant déclara qu’on ne peut obtenir aucune connaissance de
Dieu par révélation; Hegel suscita des doutes sur le fait que les récits des actions de Dieu dans le
monde étaient des faits historiques authentiques; Schleiermacher fonda l’autorité suprême
concernant la foi et la vie, dans l’expérience plutôt que dans la révélation; la critique destructrice
rejeta la Bible en tant que révélation infaillible, inerrante et surnaturelle de Dieu à l’homme; le
mercantilisme éloigna Dieu et les choses spirituelles des pensées humaines et a dirigé celles-ci
vers les choses matérielles de la vie; le communisme présenta la foi en Dieu comme étant nuisible
42
à l’homme; l’évolution dans sa forme la plus pure nia la nécessité d’un Dieu personnel pour
expliquer l’existence de l’homme et de son monde; Ritschl plaça l’autorité finale dans l’expérience
plutôt que dans la révélation; les accomplissements extraordinaires de la science ont donné
confiance à l’homme pour résoudre sans Dieu ses problèmes; le protestantisme libéral en vint
presque à rendre équivalents Dieu et la nature; l’Évangile social déclara que l’homme pouvait
établir le Royaume de Dieu sur terre sans une intervention surnaturelle et divine; enfin la néo-
orthodoxie enseigna qu’il n’existait aucune voie objective permettant à l’homme de connaître
Dieu.
Au travers de tous ces mouvements et philosophies, Satan continua à dévorer, avec le cancer de
l’incrédulité, les organes vitaux de la foi de l’homme en un Dieu personnel. Cependant, jusqu’à la
Première Guerre Mondiale, ce mal demeura bien caché. L’homme possédait une coquille
extérieure de croyance intacte; aussi continua-t-il à parler de Dieu du bout des lèvres bien que,
pratiquement, il agisse souvent comme si Dieu n’existait pas.
Tandis que le XXème siècle progressait en incrédulité et ce jusqu’à aujourd’hui, Satan utilisa
l’une après l’autre des situations tragiques pour briser de plus en plus la coquille de l’homme,
révélant ainsi son incrédulité croissante en un Dieu personnel. Les brutalités de la guerre moderne -
telles qu’on les a vues durant la Première Guerre Mondiale, la faillite de la Société des Nations à
maintenir la paix, les rigueurs économiques de la Dépression des années vingt et trente,
l’annihilation systématique de six millions de juifs par le Nazisme, les massacres et destructions
massifs de la Deuxième Guerre Mondiale, la menace de la destruction de l’humanité par un
holocauste nucléaire, les injustices du racisme, les conflits décevants en Corée et au Viêtnam,
l’assassinat abominable d’importants leaders, les frictions constantes dans les crises du Moyen-
Orient, et les effrayantes possibilités de la pollution de l’environnement ainsi que l’explosion
démographique ont progressivement amené un grand nombre de gens à conclure que l’homme est
tout seul dans sa triste situation. Parce que l’homme a rejeté le témoignage biblique selon lequel sa
situation vient de sa propre rébellion contre Dieu, il se trouve devant le problème de comprendre «
la misère, la tragédie et la bestialité humaine »55 -Étant donné que la souffrance humaine existe, il
en conclut qu’il n’y a pas de Dieu bon, personnel et souverain56.
Ainsi l’homme moderne ne voit de la vie et de la réalité qu’un seul niveau -le matériel -et il
s’écrie que l’idée d’un Dieu personnel est morte57.
Les résultats de ce refus
Les résultats de ce refus croissant de l’existence d’un Dieu personnel se manifestent de façon de
plus en plus évidente actuellement.
• Premièrement , on dénote une attitude de désespoir profondément ancrée. Cette détresse
imprègne la littérature, la musique, la philosophie, la théologie et l’art contemporains. Le refus
d’un Dieu personnel qui contrôle l’Histoire et la dirige vers une fin ultime et heureuse a conduit
l’homme à croire qu’il n’existe pas de dessein bon et intelligent pour l’Histoire. La science et le
matérialisme n’ont pu fournir à l’humanité une alternative satisfaisante à un Dieu personnel -un
alternative qui donnerait à l’homme un sens à sa vie et un réconfort quant à la peur de la mort58.
Tandis que la société semble se disloquer dans le désordre et les conflits, l’homme en conclut que
tout arrive purement par hasard; cette existence ne présente donc ni rime, ni raison. Par réaction
contre son désespoir, l’homme s’efforce désespérément de trouver une libération ou un sens à sa
vie au travers de moyens nombreux et futiles: alcool, matérialisme, distractions permanentes,
fornication, adultère, homosexualité masculine et féminine, drogues, astrologie, spiritisme, culte de
Satan, sorcellerie, mysticisme oriental, et autres fausses religions. Lorsque la personne ne trouve
aucun de ces mouvements satisfaisant, écrasée par un sentiment de vide, elle se tourne
fréquemment vers le suicide. La négation d’un Dieu personnel conduit l’homme à prêcher le
message suivant: « Vanité des vanités; tout est vanité » (Ecclésiaste 1:2).
43
• Deuxièmement, un cri grandissant en faveur de la révolution retentit parmi les jeunes

générations. Les jeunes interprètent les terribles souffrances et les tendances inquiétantes du
vingtième siècle comme une indication que la malchance les pousse vers une ultime destruction. Ils
ressentent que l’existence même de l’humanité est menacée. Étant donné que leur société les a
conditionnés à rejeter l’idée d’un Être Suprême, ils en concluent qu’il n’existe pas de Dieu bon,
personnel et souverain qui puisse intervenir et empêcher l’annihilation de l’humanité. De ce fait, ils
croient que, si l’humanité doit être sauvée de sa situation catastrophique, l’homme doit la sauver
lui-même en instituant par la force un changement radical dans le statut social actuel qui l’entraîne
à la destruction. Il en résulte que les jeunes appellent à la révolution; ils font des manifestations
contre la guerre, l’injustice et la pollution; ils attaquent le racisme, la pauvreté, le gouvernement
qui conduit la guerre, l’université qui fait de la recherche en faveur des armes de guerre, et
l’industrie qui produit ces armes et pollue l’environnement. La préservation de l’homme est pour
lui un combat si désespéré que, lorsque ses méthodes non-violentes en faveur du changement
n’aboutissent pas, il prône l’usage de la violence pour atteindre son but.
• Troisièmement, nous vivons un pénible conflit de générations. Pour répondre à leur propre
désespoir, les vieilles générations ont substitué à Dieu leurs réalisations matérielles. Toute menace
contre ces réalisations est considérée avec crainte. L’ordre social actuel qui leur permet d’obtenir
ces avancées est devenu leur sécurité dans un monde incertain. Il en résulte qu’elles regardent les
offensives des jeunes contre l’ordre actuel des choses comme une attaque vis-à-vis de leur propre
sécurité. Les générations passées réclament donc le respect de la Loi et de l’Ordre. Les jeunes
pensent que le seul moyen de préserver l’humanité est de changer radicalement l’ordre social
actuel; par contre, leurs aimés sont convaincus que le seul chemin à suivre est de maintenir la
stabilité par le « statu quo ». Entre les deux se trouvent des gens qui ne savent plus que croire.
• Quatrièmement, un refus de l’existence de valeurs morales absolues qui s’imposeraient à tous
les hommes se manifeste. L’homme en déduit que, s’il n’existe pas de Dieu personnel, - qui révèle
à l’homme un certain nombre de propositions sur sa façon de vivre, rend l’homme responsable de
ses actions et lui réserve un jugement futur - il n’existe donc pas de standards de moralité auxquels
l’humanité puisse se conformer. Ces standards traditionnels de moralité ont donc été faits par une
époque révolue et ne sont plus valables pour celle dans laquelle nous vivons. Puisque les standards
traditionnels de moralité sont conçus par l’homme, qui donc a le droit de dire si un standard est
juste et un autre mauvais ? Dans ce cas, la moralité n’est pas absolue mais relative à l’attitude de
l’individu et aux circonstances dans lesquelles il se trouve.
De cette ligne de pensée, il résulte ce que l’on a appelé la « nouvelle moralité », la philosophie
du « play-boy » et la « morale de situation » qui remplacent les anciens standards. Parce que
l’homme a rejeté la révélation biblique de Dieu, il a repoussé aussi Ses valeurs absolues incluses
dans cette révélation. Bien que Dieu ait sévèrement condamné toutes les relations sexuelles en
dehors du mariage, l’homosexualité masculine et féminine, le divorce et le remariage, l’ivrognerie,
le meurtre, le langage obscène, l’exhibition publique de la nudité, les tenues vestimentaires
choquantes, le vol et le mensonge, il en résulte que non seulement l’homme nie le caractère
mauvais de ces choses, mais encore qu’il fait pression sur la société pour qu’elle approuve
l’obscénité, l’homosexualité, le libre usage des drogues, l’avortement, et qu’elle désapprouve la
peine de mort. Certains vont jusqu’à déclarer comme une expérience sacrée des pratiques sexuelles
illicites et perverties. Le laxisme et le manque de discipline deviennent la norme de notre époque.
L’homme a rejeté Dieu et, de ce fait, il perd sa propre dignité (Romains 1:18-32). Tandis qu’il se
félicite de sa nouvelle « liberté » morale, il devient l’esclave de ses propres convoitises.
• Cinquièmement, un esprit croissant d’anarchie et de désordre se manifeste dans la société. Il
est étroitement associé au rejet des valeurs morales absolues. Progressivement, l’homme s’irrite
des contraintes externes appliquées à sa conduite. Il raisonne que, s’il n’existe pas d’Être Suprême
44
pour diriger l’homme et contrôler sa conduite, de simples hommes ou institutions humaines n’ont
certainement aucun droit de le faire. Chaque individu devrait être libre de faire ce qui est juste à ses
yeux, où et quand il le veut. Charles Darwin exprima une telle attitude lorsqu’il écrivit: « Un
homme qui n’a aucune foi certaine et actuelle en l’existence d’un Dieu personnel ou dans une
existence future avec récompenses et punitions, ne peut avoir pour règle de vie - à ma connaissance
- que ses impulsions et instincts qui sont les plus forts ou qui lui paraissent être les meilleurs ».
Une telle attitude a pour résultat que l’homme agit de plus en plus comme un enfant gâté et
choyé, qui est déterminé à faire une scène de colère s’il ne peut obtenir ce qu’il veut et quand il le
veut. Ainsi, le gouvernement se trouve devant des violations et des attaques délibérées contre ses
lois. Ironiquement, ce sont les institutions de l’éducation qui ont adopté la philosophie athée
conduisant à l’anarchie qui ont été elles- même détruites par les étudiants en révolte contre leurs
lois et règlements. Les institutions de la société en général se retrouvent sous la contrainte de se
déstructurer progressivement.
• Sixièmement , on assiste à un effort visant à annuler les rôles et apparences distinctifs que
Dieu a ordonnés pour les sexes (1Corinthiens 11:2-15; Ephésiens 5:22-33). Puisqu’il n’y a pas de
Dieu, les gens en concluent que ces distinctions traditionnelles entre homme et femme sont des
élucubrations humaines, conçues dans le passé par le mâle en vue de maintenir la femelle en
sujétion. D’où l’importance du « Mouvement de Libération de la Femme ».
• Septièmement, on constate un désir croissant d’abolir les institutions que Dieu lui-même a
ordonnées pour le bien de l’homme. Puisque celui-ci a rejeté Dieu et Sa Révélation Biblique, il en
conclut que des institutions comme le gouvernement, le mariage et l’église ne sont que des
organisations inventées par des hommes d’un autre âge. Mais, qui peut dire si ce qui était bon à
une époque antérieure dans le développement de l’évolution humaine est valable pour le présent
siècle? Ces institutions font partie de l’ordre social actuel qui semble devoir menacer l’existence de
l’homme; ces organisations restreignent la conduite morale et les désirs personnels;
de ce fait, elles poussent une fraction croissante de l’humanité à les rejeter, comme étant
aujourd’hui dépassées. Ce rejet a pour cible particulière les églises qui croient en un Dieu
personnel, en l’inspiration divine et l’inerrance de la Bible, en la soumission à une autorité
transcendantale et en des vérités morales divinement révélées.
• Huitièmement, on remarque une conviction croissante dans l’idée que le but de l’homme est
l’unité. Si l’homme doit se sauver de la souffrance et de la destruction, il doit s’unir aux autres
hommes afin de former une collectivité humaine commune60. Un mouvement doit s’instaurer en
vue d’un gouvernement mondial et d’une seule église ou religion universelle61.
Toutes les différences d’opinions et de convictions qui divisent les hommes doivent être
abolies62. Dans le domaine religieux, il ne peut y avoir de vérités théologiques absolues, L’idée
qu’une foi particulière puisse être la seule authentique - car elle seule est divinement révélée - doit
être rejetée. Puisqu’il n’y a pas de Dieu personnel, aucune révélation divine d’une vérité
théologique ou d’une religion n’a jamais pu avoir lieu. Tous les dogmes et mouvements religieux
ont été conçus par l’homme; ils ont donc une valeur relative. Ainsi, l’homme a le droit et même
l’obligation de les abolir au nom de l’unité. C’est à cause de ce désir d’unité que les Nations-Unies
ont été fondées et qu’un mouvement d’union économique et politique se constitue en Europe
occidentale. Dans le domaine religieux, le mouvement oecuménique a de plus en plus abandonné
la notion de coopération inter-dénominationelle en faveur d’une fusion des organisations en un seul
corps. Le « Conseil Oecuménique des Églises » a été fondé en 1948. De nombreux groupements
protestants se sont unis pour former de plus grandes dénominations. L’Eglise orthodoxe fait partie
depuis plusieurs décennies du mouvement oecuménique; actuellement des ouvertures entre l’Église
Romaine et le Conseil Œcuménique se manifestent. La tendance générale du mouvement est de
former une seule église mondiale. Certaines personnes rêvent même d’une éventuelle union de
45
toutes les religions. Cette marche vers l’unité a pour autre conséquence l’accent donné
actuellement aux thèmes de paix, d’amour et de fraternité humaine. Des slogans tels que « l’amour
est la réponse » sont devenus très marquants, ainsi que la théologie de l’amour. Il est tragique de
penser que cet amour, séparé de Dieu qui est la source de l’Amour (1Jean 4:8) devient un amour
faux et dénaturé. Fréquemment, ceux qui crient le plus fort au sujet de l’amour et de la paix sont
ceux-là même qui manifestent leur colère contre des individus et des institutions qui sont en
désaccord avec eux ou font obstacle à leurs désirs.
• Neuvièmement, une tendance se dessine, faisant de Jésus-Christ un symbole humaniste qui
servirait à soutenir le mouvement pour l’unité et le changement radical de l’ordre social. Les
hommes considèrent que, si Dieu n’existe pas, Jésus-Christ n’est pas Dieu incarné dans un corps
humain. Sa « divinité » n’est rien d’autre que Sa parfaite humanité. Puisque Jésus, en tant
qu’homme parfait, a manifesté de la compassion pour les gens, Il est le type idéal de l’humanité, le
grand symbole de la responsabilité humaine dans le domaine social63. À la suite de cet accent
particulier donné à la personne de Jésus, celui-ci a été dépeint comme le Grand Révolutionnaire,
portant les cheveux longs et la barbe. Ce Jésus avait formé une bande de révolutionnaires et refusé
de prendre un travail afin d’être libre de courir la campagne et combattre l’autorité en place de son
époque. Il est représenté sur des affiches comme un fugitif, recherché par le gouvernement pour
Ses activités subversives. Sa mort est regardée comme un exemple de ce que fait l’autorité en place
à ceux qui s’opposent à elle. Tout ceci implique que, si l’homme parfait était un révolutionnaire
luttant contre la classe dirigeante de son époque, ceux qui désirent être des hommes parfaits
devraient faire de même. Ils devraient suivre Jésus Superstar.
• Dixièmement, on rencontre une attitude religieuse, panthéiste, qui se développe et divinise
l’homme. L’être humain possède en lui-même le besoin d’adorer quelque chose. Puisqu’il a rejeté
un Dieu personnel, il n’a plus pour objet d’adoration que le monde matériel dont il est le
représentant le plus haut et soit-disant le plus évolué. Ainsi, l’homme en conclut que le domaine
séculier est sacré64. Il en est venu à croire que ce qui a été traditionnellement une relation avec
Dieu n’est pas un lien avec un Être Suprême à la bonté et au pouvoir absolus. Au contraire, il s’agit
d’une vie nouvelle pour les autres. Ainsi, l’homme qui existe pour les autres est Dieu sous une
forme humaine65. Dans les affirmations de plusieurs penseurs modernes, on peut déceler la
tendance vers un panthéisme qui divinise l’homme. Paul Tillich rejetait l’idée de Dieu en tant que
Personne. Il déclarait que Dieu est le Terrain et la Source impersonnelle de l’Être, la source de tout
ce qui existe et dont dépendent toutes choses66. Thomas J.J. Altizer considérait que, puisque
l’homme avait nié l’existence d’un Dieu personnel, il devait en tant que race atteindre une
autotranscendance humaine, c’est à dire « l’homo-divinité »67 John Cooper a écrit que la théologie
doit voir le transcendantal dans ce monde; elle doit être fondée sur une philosophie qui ne
reconnaît aucun autre monde68.
Un savant catholique romain, Pierre Teilhard de Chardin a dit que l’humanité évoluait vers une
collectivité de communion qui aura pour conclusion ultime l’unité de Dieu et de l’homme69. Il en
a conclu que, lorsqu’une personne aime la terre et en particulier l’homme qui est le couronnement
de l’évolution sur terre, il aime Dieu70. Teilhard croyait que les études scientifiques, les
communications, la croissance de la socialdémocratie libérale et la dépendance croissante de
l’homme sur l’homme qui les entraîne vers des communautés fondées sur le social, sont des forces
qui contribuent à la croissance d’une humanité corporative. Dans cette humanité corporative, «
tous les hommes doivent devenir une partie d’un organisme vivant qui couvre la surface du monde
»71. Ainsi le Dieu qu’il faut adorer est celui qui jaillira de la race humaine en perpétuelle et
éternelle évolution72. En d’autres termes, selon Teilhard, l’homme devient Dieu au travers du
processus évolutionniste.
46
• Onzièmement, on remarque un refus naïf de la nature humaine pécheresse. Puisqu’il n’y a pas
de Dieu personnel, l’homme a décidé qu’une rébellion originelle contre Lui n’a jamais existé.
L’histoire biblique de la chute est un mythe; de ce fait, l’histoire n’a jamais connu d’époque où
l’homme aurait reçu une nature corrompue. Au lieu de posséder une nature pécheresse, l’homme
possède certains instincts des formes inférieures de vie hors desquelles il a évolué. À mesure que le
processus d’évolution continue, l’homme domine de plus en plus ces instincts animaux. On peut
donc s’attendre à une amélioration des actions humaines. Ce refus de la nature humaine pécheresse
a conduit beaucoup de personnes à la fausse conclusion que l’humanité peut vivre ensemble en une
unité harmonieuse, sans guerre, sans fanatisme, ni injustice, à la condition qu’un changement
radical puisse être instauré dans l’ordre social. Sur la base de ce même refus, bien des âmes naïves
ont admis que si une nation dépose les armes et refuse de combattre, toutes les autres nations feront
de même. Le refus par l’homme d’un Dieu personnel ne peut être pris à la légère. Il produit des
résultats révolutionnaires qui ébranlent la terre. L’homme croit qu’il est très sage en optant pour ce
refus mais c’est une tragédie (1Corinthiens 1:21). La vérité est qu’il a été aveuglé par Satan, le dieu
de ce siècle (2Corinthiens 4:4). Il se pourrait que le diable utilise les conséquences du refus de
l’homme pour préparer le monde à sa prochaine tentative d’établir la forme politique et visible de
son royaume sur terre. Tandis que l’ennemi de Dieu continue son travail, le Seigneur est également
à l’œuvre pour arracher des individus au royaume de Satan et les ajouter à la véritable Église: cet
ensemble de gens qui ont cru en l’Évangile de Jésus-Christ révélé dans les Ecritures.
CHAPITRE 8: LE CONFLIT DEPUIS L’ENLÈVEMENT DE L'ÉGLISE

JUSQU'À L'ÉTERNITÉ FUTURE
L'enlèvement de la vraie Église
Lorsque viendra le temps pour Dieu de préparer Israël à sa restauration dans son pays d'origine
et à sa bénédiction, Son dessein pour la vraie église dans le monde aura été réalisé. Ainsi, à une
époque non annoncée d'avance, Jésus- Christ reviendra dans l'atmosphère au-dessus de la terre et,
en un instant, Il ressuscitera des morts tous les chrétiens authentiques qui sont décédés; Il
transformera aussi les corps de tous les vrais croyants encore vivants et Il enlèvera ensemble ces
deux groupes hors du monde. Les chrétiens rencontreront Jésus dans les airs et retourneront avec
Lui au Ciel (Jean 14:1-3; 1Corinthiens 15:51-52; 1Thessaloniciens 4:13-17). Ce grand événement
a été appelé l'Enlèvement de l'Église. Selon les Écritures, c'est le prochain événement prophétique
qui doit se réaliser. Bien que la vraie Église fasse partie de la chrétienté organisée, en aucune façon
elle ne comprend la totalité de cette chrétienté. Satan a semé parmi les croyants authentiques du
christianisme de nombreux faux docteurs. Ainsi, lorsque la vraie Église sera enlevée hors du
monde, une grande proportion de la chrétienté sera laissée derrière, sur la terre. Les membres de
celle-ci feront partie du royaume de Satan. Quand les croyants authentiques seront partis, ces faux
docteurs n'auront aucune peine à unir toute la chrétienté en une seule et grande Eglise apostate,
dont le quartier général sera situé dans une grande ville (Apocalypse 17).
La soixante-dixième semaine de Daniel
Après l'enlèvement de l'Église, le monde va entrer dans une période exceptionnelle de sept
années; la deuxième partie de celle-ci sera caractérisée par une grande tribulation, sans précédent
dans l’Histoire (Matthieu 24:21). Parce que le prophète Daniel a prédit que ce laps de temps serait
la dernière des soixante-dix périodes de sept ans prévue par Dieu pour Israël, on l’a appelée la
soixante-dixième semaine de Daniel. Parce qu’elle sera caractérisée par la tribulation, d’autres
l’ont appelée “la Grande Tribulation”.
47
Les desseins de Satan pour la soixante-dixième semaine

Dans sa guerre contre le Royaume de Dieu, Satan aura quatre buts principaux pour la soixante-
dixième semaine. Nous allons les étudier séparément.
L ’établissement permanent d’une forme politique et visible de son royaume
Le premier objectif de Satan sera d’établir de façon permanente et universelle une forme visible,
politique de son royaume. Pour réaliser cela, il doit avoir un roi qui gouvernera pour lui son
royaume. Ce roi devra être un homme qui fera ce que le Christ a refusé de faire: se soumettre à
l’autorité de Satan pour diriger les royaumes du monde (Matthieu 4:8-10).
Satan trouvera un tel homme, mais il ne sera pas possible pour lui de révéler ce personnage
comme son grand roi pour le monde avant l’accomplissement de deux événements
(2Thessaloniciens 2:3, 6-7).
— Premièrement “l’apostasie” doit se manifester (2 Thessaloniciens 2:3). Avant que le monde
soit prêt à accepter comme chef l’homme de Satan, l’humanité entière abandonnera Dieu. Cette
apostasie pourrait être la négation actuelle et croissante de l’existence d’un Dieu personnel. Il est
aussi possible que la révélation de l’homme de Satan serve de réponse diabolique au vide spirituel
causé par une telle négation.
— Deuxièmement avant la révélation de l’homme de Satan, celui qui retient l’ennemi de Dieu
doit être enlevé (2 Thessaloniciens 2:6-7). Bien que le diable ait travaillé avec acharnement au
travers de l’Histoire, il n’a jamais pu réaliser complètement ses désirs. Le Saint-Esprit a
continuellement restreint les activités de son royaume1. Au moment où l’Eglise sera enlevée et le
monde laissé uniquement aux membres du royaume diabolique, le Saint-Esprit cessera de limiter
les activités de Satan. Cela permettra à l’ennemi de Dieu de révéler son homme.
La Bible donne plusieurs noms à cet homme, et chacun d’entre eux révèle un aspect de son
caractère. Il est appelé l’Antichrist par l’apôtre Jean; il va répandre le mensonge actuel en niant
l’existence d’un Dieu personnel et le fait que Jésus-Christ était Dieu lui-même, incarné dans un
corps humain (1Jean 2:18, 22; 4:3; 2Jean7).Daniel appelait cet homme “le roi qui fera ce qu’il
voudra” (Daniel 11:36) et Paul le nommait “l’homme impie” (2Thessaloniciens 2:3,8). Ces titres
indiquent qu’il sera l’expression ultime de l’esprit actuel d’anarchie et de licence. Il ne tolérera
aucun frein externe à ses propres désirs, et aucune loi à l’exception de la sienne. Il demandera que
chacun fasse ce qu’il veut quand il le veut. Comme un enfant gâté qui fait une crise, il déversera sa
colère sur quiconque osera s’opposer à lui.
Paul l’appelait aussi “le fils de la perdition” (2 Thessaloniciens 2:3). De même qu’un fils reçoit
de ses parents sa nature, de même il recevra la sienne de Satan, source de tout mal qui mérite la
perdition. Cet homme sera stimulé et contrôlé par le diable de telle façon qu’il accomplisse la
volonté de ce grand révolutionnaire (2 Thessaloniciens 2:9; Apocalypse 13:4). Après avoir nié
l’existence de Dieu, il se rendra à Satan pour trouver un sens et un but à sa vie. Le diable lui
donnera le pouvoir de devenir sa superstar. L’antichrist aura une carrière étonnante. Après
l’enlèvement de l’Église, il deviendra la tête d’une nouvelle forme de l’Empire Romain ressuscité.
Initialement, cet empire comprendra une confédération de dix nations occidentales (Daniel 2:40-
43; 7:23-25; Apocalypse 13:1; 17:12-13). Grâce à une manifestation impressionnante des pouvoirs
surnaturels que Satan lui aura conférés, il trompera le monde occidental et lui fera croire ce
mensonge: il est la réponse à tous ses problèmes (2Thessaloniciens 2:8-12). Sans aucun doute, il
promettra d’unifier l’humanité, de ramener la loi et l’ordre, de changer radicalement la structure
sociale, d’abolir l’injustice et la pauvreté, d’instaurer une paix complète grâce à l’union des nations
sous un gouvernement unique. Il promettra encore de résoudre les problèmes de pollution et de
l’explosion des naissances, en échange de quoi les pleins pouvoirs lui seront donnés.
48
Convaincu que cet homme exceptionnel a la puissance nécessaire pour réaliser ses promesses, et
désespéré de ses propres échecs pour faire face aux problèmes qui semblent menacer l’humanité, le
monde occidental acclamera l’Antichrist comme son sauveur-messie et lui accordera une autorité
absolue. Il va de soi que quiconque s’élèvera contre cette dictature sera appelé un ennemi de
l’humanité.
Au cours de sa montée en puissance, l’Antichrist s’alliera à l’église apostate du monde
occidental, dans le but d’obtenir son soutien puissant et celui de ses adeptes (Apocalypse 17). De
plus, au début de son gouvernement en tant que chef du monde occidental, l’Antichrist fera une
alliance avec la nation d’Israël et lui garantira sa protection contre ses ennemis et la liberté de
restaurer son culte vétéro- testamentaire (Daniel 19:27). Grâce à cette promesse de protection,
Israël diminuera progressivement son programme de défense et concentrera son attention sur des
projets pacifiques (Ezechiel 37:11,14). Israël reconstruira le Temple de Jérusalem et instituera à
nouveau les sacrifices de l’Ancien Testament. Ainsi, pendant les premiers trois ans et demi de son
règne, l’Antichrist apparaîtra comme particulièrement bienveillant pour la plus grande partie de la
population du monde occidental, pour l’église apostate et pour Israël.
Satan poussera l’Antichrist à poursuivre son objectif d’un royaume mondial. Cependant, au
cours de ses efforts pour l’atteindre, une énorme puissance militaire au nord de la Palestine
s’opposera à l’Antichrist. À un moment, avant le milieu de la soixante-dixième semaine, la Syrie et
l’Égypte lanceront un défi à la garantie de protection que l’Antichrist avait donnée à Israël, en
envahissant ce pays au nord et au sud (Daniel 11:40). il est possible que la puissance du nord ait
persuadé ces deux nations d’agir ainsi. Par réaction à cette invasion, l’Antichrist précipitera son
armée occidentale vers le Moyen-Orient, écrasera la Syrie et marchera vers le sud pour envahir
l’Égypte (Daniel 11:40-43). Au cours de sa conquête de l’Égypte, il recevra de l’est et du nord des
nouvelles troublantes (Daniel 11:44).
Les nouvelles venant du nord pourront être le fait que la grande puissance au nord de la
Palestine aura envahi Israël en réponse à l’intrusion du monde occidental dans le Moyen-Orient
(Ezéchiel 38:1-16). Lorsque l’Antichrist recevra ces nouvelles en Égypte, il précipitera ses armées
vers le nord en direction d’Israël dans le but de détruire l’envahisseur nordique (Daniel 11:44).
Cependant, avant qu’il ait pu arriver là-bas, Dieu aura détruit de façon surnaturelle cette immense
armée du nord (Ezéchiel 38:17 - 39:20). Cette destruction de l’opposant majeur à l’Antichrist, au
milieu de la soixante dixième semaine, permettra à celui-ci d’étendre son autorité sur le monde
entier. Personne n’étant plus là pour défier son autorité, il sera libre de faire ce qui lui plaît. C’est à
cette époque que son masque de bienveillance tombera et que son vrai caractère bestial se révélera.
Il établira son quartier général en Israël (Daniel 11:45); il rompra son alliance avec ce pays en le
forçant à arrêter les sacrifices de l’Ancienne Alliance (Daniel 9:27), et il détruira l’église apostate
(Apocalypse 17:16).
Après avoir mis fin à toute autre forme de religion, l’Antichrist élèvera une statue de lui-même
dans le Lieu-Très-Saint du Temple de Jérusalem; il se déclarera lui-même Dieu et ordonnera à tous
les hommes de l’adorer (Daniel 9:27; 11:36-37; Matthieu 24:15; 2Thessaloniciens 2:4). Satan le
poussera à agir ainsi car, au travers du culte de l’Antichrist, c’est lui-même qui recevra l’adoration
de la population mondiale (Apocalypse 13:4). La plupart des gens n’auront aucun problème à
adorer le roi instauré par Satan (Apocalypse 13:8). La philosophie actuelle selon laquelle l’homme
évolue vers sa propre divinisation ou l’homo-déité aura pour résultat que le monde sera
conditionné pour accepter ce type de culte. En raison des pouvoirs surnaturels de l’Antichrist, il
sera facile pour le monde de conclure qu’il est le produit ultime de l’évolution. De ce fait, il devra
être adoré en tant que représentant de ce que l’homme est devenu: un dieu.
Satan donnera des pouvoirs surnaturels à un autre homme afin de lui permettre de devenir grand
prêtre du culte de l’Antichrist. Cet homme, appelé le faux prophète, (Apocalypse 16:13; 19:20)
49
développera et dirigera un système religieux hautement organisé pour le compte du roi

(Apocalypse 13:11-18). Grâce au développement de ce système, l’Antichrist atteindra le sommet
de sa carrière. Il recevra l’autorité nécessaire pour demeurer dans cette haute position pendant trois
ans et demi de plus (Apocalypse 13:5).
Destruction de tout témoignage pour Dieu
Malgré l’activité intense du diable, Dieu sauvera de nombreuses personnes durant la soixante-
dixième semaine. Ces gens vont témoigner activement pour Dieu et pour Christ dans le monde.
L’un des objectifs de Satan sera la destruction totale de tout témoignage concernant son Ennemi.
Ainsi, il poussera l’église apostate, l’Antichrist et le faux prophète à faire la guerre contre les
Saints de Dieu (Daniel 7:25; Apocalypse 13:7, 15; 17:6). Beaucoup de croyants seront martyrisés
pour leur foi (Apocalypse 20:4), mais le témoignage pour Dieu ne cessera jamais.
La destruction d’Israël
Puisque la repentance d’Israël sera une clef importante pour l’établissement du royaume
théocratique de Dieu, Satan continuera de rechercher l’anéantissement d’Israël pendant la soixante
dixième semaine. Réalisant que le temps qui lui est accordé est court, il attaquera le peuple de Dieu
avec une intensité extrême (Apocalypse 12). Quand les Juifs se révolteront en voyant la statue du
roi dans leur temple, l’Antichrist les persécutera plus sévèrement qu’ils ne l’ont jamais été
(Matthieu 24:15-20). L’antisémitisme sera alors le pire que l’Histoire ait jamais connu. C’est pour
cette raison que Jérémie a appelé cette période “le temps d’angoisse pour Jacob” (Jérémie 30:4-7).
À la fin de la soixante dixième semaine, Satan entraînera toutes les armées du monde contre la
Palestine (Apocalypse 16:13-14,16). Ceci menacera l’existence d’Israël (Zacharie 14:1-2), mais
Dieu continuera à préserver au moins un reste (Jérémie 30:7).
Le rassemblement des armées

Le dernier objectif de Satan pour la soixante dixième semaine sera de rassembler toutes les
armées du monde à Harmaguédon en Palestine. Pour accomplir cet exploit, l’Antichrist et le faux
prophète auront recours à l’activité démoniaque (Apocalypse 16:12-16). Lorsque cette soixante
dixième semaine touchera à sa fin, Satan réalisera que le Christ va bientôt arriver en Palestine pour
établir Son Royaume théocratique. Pour cette raison, le diable voudra s’approprier le puissant
potentiel militaire du monde entier, déclenchant ainsi la plus grande guerre contre le Rédempteur
(Psaumes 2:1-3; Apocalypse 19:19). Ce sera son combat de la dernière chance pour empêcher la
venue de la théocratie.
Les desseins de Dieu pour la soixante-dixième semaine
Dans le cadre de sa guerre contre le royaume de Satan, Dieu aussi aura pour la soixante-dixième
semaine quatre desseins principaux. Nous allons les étudier séparément.
Le salut de nombreuses personnes
Aux environs du début de la soixante dixième semaine, Dieu sauvera 144.000 juifs, les
protégera de tout mal et les enverra dans le monde entier pour prêcher partout l’Evangile jusqu’au
retour de Christ (Apocalypse 7:2-8). Ce grand effort d’évangélisation aura pour résultat qu’une
multitude de païens, issus de toute tribu, de toute nation et de toute langue sera sauvée (Apocalypse
7:9-17)2.
Dieu enverra auprès de la nation d’Israël deux témoins particuliers qui s’habilleront comme des
prophètes de l’Ancien Testament, et qui accompliront de grands signes; ils prêcheront l’Évangile,
ainsi que la repentance, en préparation pour la venue du Règne théocratique à venir (Apocalypse
11:3-13). Grâce à leur témoignage, de nombreux juifs seront sauvés, et ils deviendront à leur tour
des témoins (Apocalypse 12: 17)4. Ainsi, Dieu utilisera la soixante dixième semaine pour agrandir
le nombre de membres de Son Royaume.
L’écrasement du royaume de Satan
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Depuis la chute de l’homme jusqu’à la soixante dixième semaine, Dieu a permis à Satan
d’utiliser tous les moyens possibles de renverser Son Royaume. Mais bien que le Seigneur ait
empêché son ennemi de réaliser son but, Il n’a pas encore commencé à exécuter la sentence du
jugement décrété contre le diable et son royaume. Ainsi Satan a eu sa chance. Cependant, quand
l’Antichrist aura été révélé et que Satan aura mis en marche son effort ultime pour renverser le
Royaume de Dieu, le Seigneur commencera à le cerner afin de l’écraser, lui et son royaume. Ainsi
Dieu commencera à prendre Sa revanche, et la soixante dixième semaine inaugurera une période
appelée “Le jour du Seigneur” (2 Thessaloniciens 2:1-3)
La soixante-dixième semaine sera caractérisée par le jugement divin, lorsque Dieu déversera Sa
colère sur les populations et le domaine sans Dieu de la province terrestre du royaume de Satan
(Zacharie 1:14-18). Au cours de ces sept années, les jugements vont croître en rigueur, de sorte que
les trois dernières années et demie seront bien pires que la première période. Pour cette raison,
Jésus a dit que pendant la deuxième partie de la soixante dixième semaine, “la détresse sera si
grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et
qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours n’étaient pas abrégés, personne ne serait sauvé...”
(Matthieu 24:21-22).
Des vagues de jugement successives viendront ravager la plus grande partie de la surface de la
terre. L’Église apostate, le siège du gouvernement du royaume de l’Antichrist, et de grandes parties
de la population mondiale seront détruits (Apocalypse 6:8-11; 16-18). Ainsi, le monde connaîtra
les horribles conséquences du refus de l’existence de Son Créateur.
Vers le milieu de la soixante-dixième semaine, Dieu dirigera contre Satan lui même une partie
de ces jugements. L’archange Michel et les anges de Dieu sous son commandement attaqueront le
diable et ses anges dans le ciel qui est leur demeure (Apocalypse 12:7). Cette guerre dans le monde
spirituel aura pour résultat que Satan et ses troupes seront chassés de leur ciel, subiront une défaite
partielle et seront jetés sur la terre. (Apocalypse 12:8-9). Ainsi l’ennemi de Dieu et son royaume
tout entier seront confinés à la terre pour y attendre la bataille finale avec Christ.
Tandis que Dieu déversera Ses jugements sur Satan et son royaume, à l’évidence Il commencera
à exécuter Son programme pour établir Son Royaume théocratique. Alors, en anticipation de cet
événement béni, les créatures de Dieu dans le ciel s’écrieront avec une grande jubilation:
“Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ; et Il régnera aux siècles des
siècles”. (Apocalypse 11:15)
“Maintenant, le salut est arrivé, ainsi que la puissance, le règne de notre Dieu, et l’autorité de
Son Christ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu
jour et nuit”. (Apocalypse 12:10)
Le rassemblement des armées

Satan ne sera pas le seul à rassembler toutes les armées du monde en Palestine à la fin de la
soixante dixième semaine. Dieu y mettra également Sa main (Apocalypse 16:1,12; Zacharie 3:8).
Le but du rassemblement divin sera la destruction des armées athées (Psaume 2:4-12).
La repentance d’Israël
L’un des buts principaux de la soixante dixième semaine sera d’amener la nation d’Israël à une
authentique repentance. Pendant des siècles, Israël a été en rébellion contre Dieu, refusant de se
repentir afin que le Royaume théocratique puisse être établi. En conséquence, il a subi des vagues
successives de persécutions, lorsque une nation païenne après l’autre a cédé à l’antisémitisme.
Jusque là, cependant, il y a eu d’autres nations auxquelles les juifs ont pu faire appel pour s’y
réfugier ou en recevoir de l’aide en périodes d’oppression.
Maintenant, après 1900 ans de dispersion sur toute la terre, Israël existe à nouveau en tant que
nation unie dans son territoire national (comme les Écritures ont laissé entendre qu’il le serait, en
51
tout cas au moment où l’Antichrist serait révélé). Lorsque l’Antichrist persécutera les juifs de
façon encore plus terrible que ceux-ci l’ont été par le passé, il ne se trouvera aucun pays auquel ils
pourront faire appel pour s’y réfugier ou en recevoir de l’aide, parce que leur persécuteur sera
maître du monde. Quand les armées de la terre se réuniront dans leur pays à la fin de la soixante
dixième semaine, les juifs seront menacés d’un total anéantissement. Dieu utilisera cette
fantastique pression comme instrument pour repousser Israël dans une impasse, sans espoir
d’échappatoire ou de délivrance, à moins que ce peuple ne se tourne vers Lui et Son Rédempteur.
Ainsi, à la fin de la soixante dixième semaine, Israël finira par répondre à l’appel de Dieu par une
vraie repentance. Il déplorera le fait d’avoir crucifié son vrai Messie, Jésus-Christ, et il implorera la
délivrance de Dieu (Zacharie 12:10-14). En réponse à sa repentance, Dieu purifiera la nation de
son péché et enverra Jésus-Christ pour établir Son Royaume théocratique (Zacharie 13:1).
La seconde venue de Jésus-Christ
Une fois que les armées du monde se seront rassemblées à Harmaguédon et qu’Israël se sera
repenti, Jésus-Christ reviendra du ciel monté sur un cheval blanc - signe d’un conquérant
victorieux. Il sera accompagné de toutes les armées angéliques du ciel. L’Antichrist, les rois qui
sont ses vassaux et leurs armées, s’uniront pour faire la guerre contre le Christ et Ses anges. Mais
ils seront totalement vaincus par la Parole et la gloire resplendissante du Rédempteur (2
Thessaloniciens 2:8; Apocalypse 19:11-16, 19). L’Antichrist et le faux prophète seront jetés
vivants dans l’étang de feu, où ils demeureront pour toujours (Apocalypse 19:20). Les rois et leurs
armées seront tués et les oiseaux se nourriront de leur chair (Apocalypse 19:17-18, 21). Ainsi,
l’empire de Satan sera complètement écrasé.
Satan lui-même sera lié et jeté dans l’abîme pour les mille années suivantes. Cela signifie qu’il
sera rendu totalement inopérant pendant le règne du Christ sur la terre. Ainsi, il n’aura pas la
moindre influence dans le monde pendant le Règne théocratique (Apocalypse 20:1-3). Lorsque
Jésus-Christ arrivera sur terre, Il rassemblera en Palestine tous les juifs qui sont encore dispersés
dans le monde. Puis Il les jugera. La nation d’Israël sera épurée de tous les rebelles qui se
trouveront encore dans son sein, et les juifs sauvés entreront dans le Royaume théocratique
(Ezéchiel 20:34-38; Malachie 3:2-3, 5; Matthieu 25:1-30; Romains 11 :26-27)5.
Quand Israël aura été jugé, Jésus-Christ rassemblera les païens vivants pour leur demander des
comptes. Une fois de plus, les perdus seront chassés “dans le feu éternel qui a été préparé pour le
diable et pour ses anges,” tandis que les païens sauvés entreront dans le Royaume théocratique
(Joë1 3:1-2; Matthieu 25:31-46)6. Au moment de Son retour, Jésus-Christ ressuscitera les saints de
l’Ancien Testament et ceux de la soixante-dixième semaine qui sont morts avant le retour du
Seigneur (Daniel 12:2; Esaïe 26:19; Apocalypse 20:4-5)7. Ils entreront aussi dans le Royaume
théocratique.
La nature du Royaume théocratique
Après avoir terminé l’oeuvre associée à Son retour, Jésus-Christ établira le Royaume promis
(Apocalypse 20:4-6). Le monde entier sera placé sous Son autorité. Celui-ci, en tant qu’homme né
d’une femme, gouvernera le monde pour Dieu selon Sa volonté divine (Psaume 2:7-8; Apocalypse
11:15). En tant que descendant de David, Il régnera comme Roi sur Israël (Esaïe 9:6-7; Luc 1:31-
33). Comme “Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs”, Il dirigera tous les monarques païens et
leurs nations (Apocalypse 19:16). Ainsi, une fois de plus, le monde jouira d’un gouvernement
théocratique; à nouveau, la terre sera une province du Royaume universel de Dieu. Quand le Christ
établira Son Royaume, Il commencera à renverser bien des conséquences tragiques de la rébellion
humaine en Eden. Il rendra à nouveau dociles tous les animaux (Esaïe 11:6-9; 65:25); Il guérira
toute maladie et toute infirmité (Esaïe 33:24; 35:5-6); Il éliminera les catastrophes (Ezéchiel 34:25-
29), augmentera l’espérance de vie humaine (Esaïe 65:20,22), suscitera une grande abondance
d’arbres et de fruits (Esaïe 55:13; Ezéchiel 47:12; Joël 2:21-22), de poissons (Ezéchiel 47:9,10), de
52
céréales et de vin (Joë1 2:24; Amos 9:13). Il contrôlera l’environnement pour le bien de l’homme,
effacera les effets de la pollution (Ezéchiel 47:1-12) et abolira la guerre et l’injustice (Esaïe 2:2-4;
9:6-7; 11:2-5; Jérémie 23:5; Zacharie 9:9-10; Michée 4:1-3). Tous ces changements constitueront
ceux que Jésus-Christ et Pierre appellent “le renouvellement”, “des temps de rafraîchissement” et
“des temps de rétablissement de toutes choses” (Matthieu 19:28; Actes 3:19–21). En vérité, ce sera
l’âge d’or de la terre actuelle.
Pendant le Royaume théocratique, Israël accomplira enfin le rôle spirituel que Dieu lui avait
réservé à l’origine (Exode 19:5-6). Comme royaume de sacrificateurs, Il conduira le reste du
monde dans un culte authentique. Chaque année, toutes les nations viendront à Jérusalem pour
adorer Jésus-Christ (Zacharie 14:16-21). Les saints des périodes antérieures de l’Histoire
constitueront la population totale du Royaume théocratique à son commencement. Aucune
personne, ayant refusé le salut au cours de la soixante dixième semaine, n’entrera dans le
Royaume. À mesure que le temps passera, cependant, ces saints qui auront survécu à la soixante
dixième semaine et seront entrés vivants dans le Royaume avec des corps mortels, donneront
naissance à des enfants irrégénèré. Sans doute, un grand nombre de ces enfants acceptera le salut
en grandissant, mais beaucoup d’autres rejetteront le Christ au cours de leur vie. Ce rejet se fera
malgré la présence glorieuse de Christ, les conditions quasi-parfaites du monde et l’absence totale
de l’influence satanique. Ainsi, ces gens démontreront que, depuis la chute, la rébellion humaine
contre Dieu n’a pas été le résultat de l’influence du diable, des mauvaises conditions de vie dans le
monde, ou de l’invisibilité de Dieu. Au contraire, elle a été le résultat de la nature pécheresse de
l’homme. Ces incroyants vont se heurter à la loi de Christ imposée par une main de fer. Ils seront
irrités par la justice absolue et la droiture inflexible qu’Il imposera sans relâche dans le monde
entier (Esaïe 11:3-5; 9:7)8. Quiconque se rebellera ouvertement ou péchera de façon flagrante et
publique sera châtié immédiatement et puni de mort (Psaume 72:1-4; Esaïe 11:4; 29:20-21;
Jérémie 31:29-30)9. Plutôt que de subir la mort, beaucoup cacheront leur rébellion à l’intérieur
d’eux-mêmes, attendant une occasion de renverser le règne de Christ.
Le Royaume théocratique durera 1000 ans sur cette terre (Apocalypse 19:4-6). Pour cette raison,
de nombreux théologiens bibliques l’ont appelé le Royaume millénaire, et cette période le
millénium.
La tentative finale de Satan
Pendant la captivité de Satan, dans l’abîme durant 1000 ans il aura amplement le temps de
réfléchir à toutes les erreurs qu’il a commises au cours de sa guerre contre le Royaume de Dieu. Au
travers de sa défaite, il aura beaucoup appris sur la stratégie de Dieu. Il réfléchira donc à ce qu’il
aurait pu faire pour triompher de cette stratégie. Au cours de cette période, il se persuadera que, s’il
pouvait avoir encore une chance, il pourrait vaincre la souveraineté de Dieu. Afin de démontrer
qu’il n’y a absolument aucun moyen de renverser Son autorité souveraine, Dieu offrira à Satan
l’occasion d’essayer son plan si bien conçu. L’ennemi du Seigneur sera libéré de l’abîme pour une
brève période après la fin du Royaume théocratique de 1000 ans (Apocalypse 20:3,7). Par duperie,
il réunira ensemble tous les mécontents du Royaume qui auront caché leur haine du juste règne de
Christ (Apocalypse 20:8). Lorsque ceux-ci déclareront la guerre aux saints, Dieu écrasera
immédiatement cette révolution en les détruisant avec le feu du ciel (Apocalypse 20:9). Cette fois,
Satan sera jeté dans l’étang de feu où il sera tourmenté pour toujours avec l’Antichrist et le faux-
prophète (Apocalypse 20:10). Sans aucun doute, tous les démons y seront précipités avec lui10. Ce
sera sa défaite finale. Plus jamais, il ne pourra contester la souveraineté de Dieu.
Le jugement des inconvertis
Après la défaite finale de Satan, tous les humains, citoyens de son royaume pendant toutes les
périodes de l’Histoire, ressusciteront des morts pour se présenter devant le grand trône blanc du
jugement divin. Puisque tous ces gens seront inconvertis, le but de ce jugement sera de déterminer
53
le degré de leur punition éternelle, et non le fait de leur perdition11. Lorsque ce jugement sera
terminé, tous les perdus seront jetés pour toujours dans l’étang de feu afin d’y souffrir des
tourments éternels (Apocalypse 20:11-15). Ainsi le royaume de Satan tout entier demeurera sous
un jugement conscient qui le séparera totalement de Dieu pour toute l’éternité.
La destruction de la mort, des cieux et de la terre

Avant que Dieu mette un terme à l’Histoire du monde en détruisant les cieux et la terre actuels,
Il abolira la mort (Apocalypse 20:14). Puisque la mort doit être le dernier ennemi de l’homme à
être détruit, cet acte de Dieu sera le signe que toutes les conséquences tragiques de la rébellion
humaine ont été inversées complètement, grâce à l’oeuvre expiatoire de Jésus-Christ (1Corinthiens
15:24-26). Dieu aura écrasé pour toujours Satan et son royaume; Il aura établi Son propre
Royaume théocratique sur terre. Le Seigneur aura alors démontré que Lui seul est le Dieu
Souverain. Une fois que Son but pour l’Histoire de ce monde aura été réalisé, Dieu détruira les
cieux et la terre actuels souillés par la rébellion, et Il créera de nouveaux cieux et une nouvelle terre
pour les remplacer (Apocalypse 21:1; 2 Pierre 3:10-13).
La nature de l’État éternel futur
Tous les membres angéliques et humains du Royaume de Dieu habiteront les nouveaux cieux et
la nouvelle terre dans l’éternel futur. Ils jouiront pour toujours de la présence glorieuse et de la
communion de Dieu et de Christ, ainsi que d’autres bénédictions ineffables. L’une des grandes
bénédictions sera l’absence totale de péché, de mort, de souffrance et de tristesse (Apocalypse 21–
22). Il n’y aura jamais plus de rébellion contre Dieu et Son Royaume.
CONCLUSION
Solutions proposées aux problèmes philosophiques
La philosophie biblique de l’Histoire pose au moins deux problèmes à de nombreux esprits. Le
premier problème est le suivant: à la lumière de toute la souffrance et de toute la tristesse incluses
dans les conséquences de la rébellion, pourquoi Dieu a-t-il créé Ses sujets avec la possibilité de se
rebeller contre Lui? C’est une autre façon de demander pourquoi Dieu a créé les anges et les
hommes avec une volonté personnelle et la capacité de choisir entre l’obéissance et la révolte.
La Bible ne répond pas à cette question. Il semble raisonnable de penser, cependant, que Dieu
désirait jouir d’une communion fraternelle avec Ses créatures, et recevoir d’elles amour et
adoration (Genèse 3:8-9). Une véritable communion, un amour et une adoration sincères ne sont ni
forcés ni conditionnés; ils doivent être volontaires. Seules les personnes qui possèdent une volonté
propre et la capacité de choisir sont apte à offrir volontairement ces choses. Evidemment Dieu a
décidé qu’une réponse volontaire - même si elle impliquait un risque de révolte - avait plus de
valeur qu’une réponse programmée et mécanique qui préviendrait toute rébellion.
Le second problème est le suivant: pourquoi Dieu a-t-il permis que cette révolte dure si
longtemps? Pourquoi ne pouvait-il pas démontrer Sa souveraineté en écrasant Satan dès qu’il s’est
révolté? A nouveau, la Bible ne donne pas de réponse. Si Dieu avait détruit Satan immédiatement,
peut-être d’autres créatures en auraient-elles conclu plus tard que la seule raison pour laquelle
Satan avait échoué était qu’il n’avait pas utilisé la bonne méthode, ou qu’il n’avait pas eu assez de
temps pour exécuter ses plans jusqu’au bout. Ainsi, d’autres auraient pu penser qu’ils pouvaient
faire mieux, et auraient été tentés d’essayer de renverser l’autorité de Dieu. Le Royaume de Dieu
aurait alors subi une rébellion après l’autre. Dieu, pour éviter des révoltes futures, a donné à Satan
le temps d’essayer tous les moyens possibles de Le renverser. Au travers de cette pénible leçon de
choses, le Seigneur apporte à toutes Ses créatures un enseignement indélébile: peu importe le
temps, l’acharnement, les méthodes qu’une personne puisse utiliser pour renverser l’autorité
souveraine de Dieu, aucun être ne peut le faire. Tous les essais n’apporteront qu’agonie et défaite.
54
Réponses aux questions fondamentales de l’homme

La philosophie biblique de l’Histoire donne des réponses aux trois questions fondamentales de
l’homme.
1) En réponse à la question “D’où venons-nous ?”, la Bible répond que nous avons été créés par
un Dieu omniprésent et souverain.
2) En réponse à la question: “Pourquoi sommes-nous ici ?”, la Bible répond que le but de la vie
est de connaître Dieu personnellement et ensuite de Le servir activement, en tant que membres et
témoins de Son Royaume universel.
3) Finalement, la réponse biblique à la troisième question: “Où allons- nous ?“ est double.
- Premièrement, en tant que monde et race, nous sommes en route pour la défaite ultime de
Satan et de son royaume, et pour la glorieuse victoire de Dieu et de Son Royaume.
- Deuxièmement, en tant qu’individus, nous sommes en marche soit vers la bénédiction
éternelle, soit vers le châtiment éternel, selon le royaume auquel nous appartenons. Nous tous,
nous sommes nés dans ce monde comme membres du royaume de Satan, celui-ci est sous le coup
d’une sentence de jugement divin qui doit être exécutée contre lui. Mais, parce que Jésus-Christ a
payé le prix pour notre péché, notre condition de membre peut être transférée d’un Royaume à
l’autre. Nous pouvons être délivrés de tout jugement, si nous croyons en Lui comme en notre
Sauveur personnel (Colossiens 1:13-14; Romains 8:1). Puisque l’autorité de Dieu, le Souverain
Roi et Juge, ne peut être renversée, il serait insensé pour toute personne de “négliger un si grand
salut” (Hébreux 2:1-3; Psaume 2:10-12).
LES EVALUATIONS ECRITES

6.1 PHB1 Questions
1) Quelles sont les 3 questions fondamentales que les hommes se posent? La Bible donne-t-elle des
réponses à ces questions?
2) Est-ce que Dieu ou Satan interviennent toujours personnellement? Expliquez
3) Quel est le rôle assigné par Dieu aux hommes?
4) Existe t-il d’autres êtres créés par Dieu en dehors de ce que l’on voit sur la Terre? Si oui lesquels?
5) Est-ce les forces du mal sont au moins égales aux forces du bien? Est-ce que Satan est l’égal de Dieu?
Expliquez
6) Où se trouve la première promesse d’un futur rédempteur?
7) Pourquoi Satan voulut-il la mort d’Abel?
8) Comment Dieu intervint-il pour continuer son plan?
9) Pourquoi y eut-il un déluge sur la Terre?
10) Que fit Dieu pour freiner la corruption après le déluge?
11) Comment Satan essaya t-il de corrompre la race humaine après le déluge? Quelle fut la riposte de
Dieu?
12) Pourquoi Satan voulut-il détruire Israël en Egypte? Quel fut son instrument?
13) Quelle fut la riposte de Dieu contre ce plan?
14) Quelle est le sentiment humain que Satan utilisa à Kadès-Barnea?
15) Pourquoi Dieu ordonna-t-il la destruction des peuples idolâtres et dépravés de Canaan? Quel rapport
y a-t-il avec la venue du Redempteur?
6.2 PHB 2 Questions

1) Quelles furent les deux sources de défaite ou de corruption après l’entrée en Canaan ?
2) Par quels moyens l’apostasie pouvait être freinée ?
3) Quel cycle se répète à plusieurs reprise dans le livre des Juges ?
55
4) Pourquoi Dieu délivra-t-il Israël de ses nombreux oppresseurs pendant toute la vie de Samuel ?
5) Que fit Saül lorsqu’il fut mis en face de son péché ? Quelle fut la conséquence de son attitude ?
6) Résumez succinctement l’alliance de Dieu avec David
7) Pourquoi la lignée de David fut-elle si attaquée?
8) Qu’est-ce qui provoqua le déclin spirituel de Salomon ?
9) Pourquoi Dieu divisa t-il le pays d’Israël ?
10) Que fit Dieu pour amener le royaume du nord à la repentance ?
11) Pourquoi Dieu empêcha t-il Athalie de réussir son projet d’extermination ? Et comment le fit-il ?
12) Quelles furent les conséquences du retrait de la gloire de Dieu du temple et de la cité de Jérusalem ?
6.3 PHB 3 Questions

1) Quel était l’objectif de Dieu pour la captivité de Juda à Babylone
2) Pendant la période Médo-Perse, comment Dieu riposta contre les ennemis de la reconstruction du
temple? (précisez quels sont les rois de Perse qui intervinrent en faveur des Juifs)
3) Quel prophète dépeint le Rédempteur ou le Messie comme serviteur souffrant? (référence du livre et
chapitre)
4) Quel autre aspect du Messie est aussi très largement annoncé dans L’Ancien Testament?
5) Pendant la période Grecque quel prince veut écraser la foi et la pratique d’Israël en imposant les
cultes païens?
6) Quel parti juif collabore avec ce prince et quel parti organise une opposition?
7) Citez plusieurs tentatives du royaume des ténèbres contre Jésus pour contrecarrer le plan de Dieu.
8) Comment Jésus a-t-il démontré qu’il était bien le Messie promis?
9) Expliquez le rejet de Jésus par Israël.
10) Pourquoi la mort de Jésus fut finalement une victoire contre les ténèbres?
11) Pourquoi la résurrection de Jésus est-elle si importante?
6.4 PHB 4 Questions

1) Est-ce qu’il existe une explication commune aux diverses tentatives de destruction des juifs au fil de
l’histoire?
2) Quel personnage de la Bible représentant les forces du mal est derrière tout ceci?
3) Pourquoi Dieu garde-t-il toujours au moins un faible reste d’Israël?
4) Quels sont les deux principaux types d’attaque contre l’église? donnez des exemples?
5) Est-ce, selon vous, que le compromis de l’église avec le paganisme à partir du 4e siècle fut une bonne
opération sur le plan spirituel? Expliquez brièvement votre point de vue.
6) Quel est le concept païen qui fut introduit dans la doctrine du salut?
7) la parole de Dieu était la seule source d’autorité de l’église en matières de foi et de vie, quelle autre
source d’autorité fut ajoutée ensuite? Pourquoi?
8) Qui inventa la méthode allégorique d’interprétation des Ecritures? Expliquez très sommairement en
quoi consiste cette façon d’interpréter la Bible.
9) Qui a écrit “la Cité de Dieu”? quel est l’enseignement principal de ce livre?
10) Quelle fut la réponse de Dieu à l’apostasie de l’église?
11) Qu’est-ce qui fut mis en lumière par l’impression en masse du Nouveau Testament?
12) Résumez les 3 vérités mises en évidence par la réforme.
13) Quel personnage fut à l’origine de la réforme en Allemagne? A quelle date?
6.5 PHB 5 Questions

1) Qu’est-ce que la contre réforme?
2) Qu’est-ce que “l’Index”?
3) Qu’est-ce que l’inquisition?
56
4) Citez deux répressions anti-protestantes sanglantes en France et en Angleterre.

5) Quels défaut hérité des Catholiques, les protestants ont il conservé une fois qu’ils furent reconnus
comme religion?
6) Qu’est-ce que le rationalisme?
7) Qu’est-ce que le Déisme?
8) Qu’est-ce que la Bible selon les savants protestants de la critique destructive?
9) Par quoi les Marxistes veulent-ils remplacer la Bible?
10) Comment les athées ont-ils exploité la théorie de l’évolution pour répandre leur philosophie?
11) Par quels mouvement Dieu intervint-il au 19e siècle?
6.6 PHB 6 Questions

1) présentez le protestantisme libéral dans les domaines suivants: Dieu, l’homme, le salut, l’autorité qui
doit régir notre vie.
2) Quel piège faut-il éviter dans “l’évangile social”?
3) Quelle fut la réaction au libéralisme Protestant?
4) Par quoi fut motivé le mouvement oecuménique Protestant?
5) Qu’est ce que la neo orthodoxie?
6) Vers quoi se réfugient ceux qui ne croient pas à un Dieu personnel?
7) Qu’est ce qui recule en même tant que s’opère le rejet de Dieu?
8) Citez quelques institutions mises en place par Dieu qui sont de plus en plus menacées.
9) Quelles tendances religieuses voit-on se développer au niveau mondial?
6.7 PHB 7 Questions

1) Qu’est-ce que l’enlèvement de l’église? Est-ce que toute la chrétienté organisée fera parti de cet
événement? expliquez votre réponse.
2) Quels sont les deux événements qui doivent précéder la révélation de l’antichrist?
3) Envers quels groupes l’Antichrist apparaîtra t-il bienveillant au début de son règne?
4) Pourquoi l’antichrist recherchera t-il ensuite la destruction totale d’Israël?
5) Qui seront les principaux artisans de l’évangélisation durant la tribulation?
6) Quelle sera l’action principale de Dieu pendant la grande tribulation?
7) Quelle sera l’attitude du reste d’Israël à la fin de cette période?
8) Que fera Jésus lors de sa seconde venue? développez ce point en vos propres termes.
9) Pourquoi Dieu a-t-il permis que la révolte de Satan à travers l’histoire dure si longtemps, avec toutes
les souffrances que cela a engendré pour l’humanité?
10) Pourquoi sommes-nous sur terre?
57

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INSTITUT DE FORMATION HOLISTIQUE BON SAMARITAIN

Rév BIDAO André

CENTRE DE FORMATION THEOLOGIQUE BON SAMARTAIN

CHAPITRE 1 : L'INSTAURATION DU CONFLIT

De l'éternité passée à la Création

CHAPITRE 2 : Le conflit, depuis la première naissance

Première naissance et premier meurtre

L'échec à Kadès-Barnea et les errances dans le désert

CHAPITRE 3 : LE CONFLIT, DEPUIS LA CONQUÊTE DE CANAAN

La conquête de Canaan et la distribution de son territoire

Les problèmes de David

CHAPITRE 4 : LE CONFLIT DEPUIS LA CAPTIVITÉ

Pendant quarante jours, Jésus donna la preuve de Sa résurrection corporelle en faisant de

CHAPITRE 5: LE CONFLIT DEPUIS QU’ISRAËL A PERDU SA

CHAPITRE 6 : LE CONFLIT DE LA CONTRE-RÉFORME JUSQU’À

Devant la montée et la propagation du Protestantisme, Satan se trouva confronté à une double

CHAPITRE 7 :LE CONFLIT DEPUIS LE PROTESTANTISME

• Deuxièmement, on y rencontrait une pleine confiance dans la méthode scientifique pour

• Deuxièmement, un cri grandissant en faveur de la révolution retentit parmi les jeunes

CHAPITRE 8: LE CONFLIT DEPUIS L’ENLÈVEMENT DE L'ÉGLISE

Les desseins de Satan pour la soixante-dixième semaine

développera et dirigera un système religieux hautement organisé pour le compte du roi

Le rassemblement des armées

Le rassemblement des armées

La destruction de la mort, des cieux et de la terre

Réponses aux questions fondamentales de l’homme

LES EVALUATIONS ECRITES

6.2 PHB 2 Questions

6.3 PHB 3 Questions

6.4 PHB 4 Questions

6.5 PHB 5 Questions

4) Citez deux répressions anti-protestantes sanglantes en France et en Angleterre.

6.6 PHB 6 Questions

6.7 PHB 7 Questions

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