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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Devoir surveillé du samedi 14 octobre 2023 (4h)

DEVOIR SURVEILLÉ

Les questions 1) à 4) suivantes sont indépendantes.


1
sin(3x)
1) a) Calculer lim .
x − ln(1 − x)
x→0
€p Š 
b) Calculer lim x α + 1− x pour tout α ∈ R. Si vous n’y arrivez pas en général, faites-le au moins pour α ∈ 1, 2 .
x→+∞

2) Résoudre l’inéquation sin(2x) ¶ 2 cos2 x d’inconnue x ∈ R.

3) a) Exprimer cos(4x) en fonction de cos x pour tout x ∈ R.


1 17
b) En déduire que 4 Arccos = 2π − Arccos .
3 81
n−1 €
2ikπ Šn
X 
4) Montrer que pour tous n ∈ N∗ et z ∈ C : z+e n = n zn + 1 .
k=0

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On s’intéresse aux points fixes de l’exponentielle complexe, i.e. aux nombres complexes z pour lesquels ez = z. On note pour
2
cela ϕ la fonction t 7−→ t e−t sur R.

1) Soit z ∈ C un point fixe de l’exponentielle complexe de partie imaginaire positive. On pose x = Re(z) et y = Im(z).
a) Identifier les parties réelle et imaginaire dans la relation ez = z, puis montrer que pour un certain k ∈ N :
y = 2kπ + Arccos ϕ(x).
x
p
b) Montrer que : e 1 − ϕ(x)2 − Arccos ϕ(x) = 2kπ.
p
2) On note à présent ∆ la fonction t 7−→ e t 1 − ϕ(t)2 − Arccos ϕ(t).
a) Étudier les variations de ϕ, puis montrer que ∆ a pour ensemble de définition un intervalle de la forme [α, +∞[
avec α ∈ R. 

e−t e2t − 2t + 1
b) Justifier proprement la dérivabilité de ∆ sur ]α, +∞[, puis montrer que pour tout t > α : ∆ (t) = p .
1 − ϕ(t)2
c) En déduire que l’équation ∆(t) = 2kπ d’inconnue t ∈ [α, +∞[ possède une et une seule solution x k pour tout
k ∈ N.
On pose yk = 2kπ + Arccos ϕ(x k ) et zk = x k + i yk pour tout k ∈ N.
d) Montrer que ezk = zk pour tout k ∈ N.

3) Déterminer les points fixes de partie imaginaire négative de l’exponentielle complexe.

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1
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Devoir surveillé du samedi 14 octobre 2023 (4h)

Dans tout ce problème, I est un intervalle de la forme [0, α[ avec α ∈ R∗+ ou α = +∞.
3
On dit qu’une fonction f : I −→ R est absolument monotone sur I si elle est indéfiniment dérivable sur I et si ses dérivées
successives sont toutes positives sur I , i.e. si f (n) (x) ¾ 0 pour tous n ∈ N et x ∈ I . Par exemple, la fonction exponentielle est
absolument monotone sur R+ .
On notera A (I , R) l’ensemble des fonctions à valeurs réelles absolument monotones sur I .

1) Montrer que A (I , R) est stable par dérivation, i.e. que pour tout f ∈ A (I , R) : f ′ ∈ A (I , R).
1
2) a) Calculer par récurrence les dérivées successives de la fonction x 7−→ .
1− x
b) En déduire que la fonction x 7−→ − ln(1 − x) est absolument monotone sur [0, 1[.
n
X xk x n+1
Pour tout n ∈ N∗ , on note ϕn la fonction x 7−→ ln(1 − x) + et ψn la fonction x 7−→ ϕn (x) + sur [0, 1[.
k=1
k 1− x
′ ′ ∗
c) Factoriser ϕn et ψn pour tout n ∈ N .
n +∞
x n+1 X xk X xk
d) En déduire que pour tous n ∈ N∗ et x ∈ [0, 1[ : − ¶ ln(1− x)+ ¶ 0, puis que = − ln(1− x).
1− x k=1
k k=1
k

3) On souhaite prouver par récurrence la proposition Pn suivante pour tout n ∈ N :


n
f (k) (a)
 X 
∀ f ∈ A (I , R), ∀a, x ∈ I , x ¾ a =⇒ (x − a)k ¶ f (x) .
k=0
k!
a) Initialisation : Montrer que P0 est vraie.
Hérédité : Soit n ∈ N. On suppose Pn vraie. Soient f ∈ A (I , R) et a ∈ I .
n+1 (k)
X f (a)
b) Montrer que pour tout x ∈ I ∩ [a, +∞[ : (x − a)k ¶ f (x) en étudiant la fonction
k=0
k! n+1 (k)
X f (a)
x 7−→ f (x) − (x − a)k .
k=0
k!
4) On souhaite prouver par récurrence la proposition Qn suivante pour tout n ∈ N :
n
X f (k) (0) k f (n+1) (x) n+1
∀ f ∈ A (I , R), ∀x ∈ I , f (x) − x ¶ x .
k=0
k! (n + 1)!
a) Initialisation : Montrer que Q0 est vraie en comparant le graphe de la fonction choisie et celui d’une de ses
tangentes.
b) Hérédité : Montrer que pour tout n ∈ N, si Qn est vraie, alors Qn+1 l’est aussi.
¦ ©
5) Pour tout λ > 1, on pose I (λ) = x ∈ R | λx ∈ I . Soit f ∈ A (I , R).

a) Vérifer que pour tout λ > 1 : I (λ) ⊂ I .


f (n+1) (x) n+1 f (λx)
b) Déduire des résultats précédents que pour tous n ∈ N, λ > 1 et x ∈ I (λ) : x ¶ .
(n + 1)! (λ − 1)n+1
c) En déduire que si α = +∞, i.e. I = R+ , alors pour tout x ∈ I :
+∞
X f (k) (0)
f (x) = x k (théorème de Bernstein).
k=0
k!
d) Montrer que cette égalité est vraie pour tout x ∈ I (2) si α ∈ R∗+ .

Si α ∈ R+ , le théorème de Bernstein est en réalité valable sur I tout entier et pas seulement sur I (2), mais nous manquons
de matériel à ce stade. Appliqué à la fonction exponentielle, le théorème énonce que pour tout x ¾ 0 :
+∞
X xk
ex = .
k=0
k!
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