Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La logique combinatoire est la logique où la sortie dépend seulement des entrées. L’autre
type de logique, la logique séquentielle, est celle où la sortie dépend des entrées actuelles et
de la sortie précédente. Ce type de logique sera présenté plus tard. La logique combinatoire
est la base du design de circuits logiques.
L’algèbre booléenne est l’algèbre utilisée pour les systèmes binaires ; il y a seulement
deux valeurs : 0 ou 1. On y verra certaines propriétés. Le tableau 3.1 présente les postulats
les plus importants de l’algèbre booléenne. Note : Il n’y a pas de soustraction ou de division
dans l’algèbre booléenne.
(A1) X = 0 si X , 1 (A1’) X = 1 si X , 0
(A2) Si X = 0 ⇒ X 0 = 1 (A2’) Si X = 1 ⇒ X 0 = 0
(A3) 0·0 = 0 (A3’) 1+1 = 1
(A4) 1·1 = 1 (A4’) 0+0 = 0
(A5) 0·1 = 1·0 = 0 (A5’) 1+0 = 0+1 = 1
1
CHAPITRE 3. PRINCIPES DE LA LOGIQUE COMBINATOIRE
Dualité
Le principe de dualité peut être exprimé ainsi : si dans une expression on interchange
l’opérateur et l’élément d’identité, l’égalité demeure (0 ↔ 1, · ↔ +). La figure 3.1 montre
quelques exemples de cette propriété.
Dualité
X +0 = X X ·1 = X
X + X0 = 1 X · X0 = 0
Théorème de Demorgan
(X + Y + Z)0 = X 0 · Y 0 · Z 0
(X · Y · Z)0 = X 0 + Y 0 + Z 0
Une fonction booléenne est une expression formée de variables binaires, comme F =
X · Y + Z 0 . Le symbole · représente ET (AND), et le symbole + représente OU (OR). On
représente souvent une fonction booléenne par une table de vérité : c’est un tableau qui
représente toutes les combinaisons possibles d’entrées et de sortie(s). Pour n variables
d’entrée, il y a 2n possibilités. La figure 3.3 montre un exemple de table de vérité.
2
CHAPITRE 3. PRINCIPES DE LA LOGIQUE COMBINATOIRE
X Y Z F
0 0 0 1
0 0 1 0
0 1 0 1
0 1 1 0
1 0 0 1
1 0 1 0
1 1 0 1
1 1 1 1
Exemple 1
F 0 = (X 0 Y Z 0 + X 0 Y 0 Z)0 = (X 0 Y Z 0 )0 · (X 0 Y 0 Z) = (X + Y 0 + Z) · (X + Y + Z 0 )
Une fonction booléenne peut être exprimée de l’une de deux façons : une somme de
produits, ou un produit de sommes. Les termes multipliés sont des mintermes, et les termes
de somme sont nommés maxtermes. La figure 3.4 montre les mintermes et maxtermes d’une
fonction à 3 bits.
Pour générer les mintermes, on utilise le complément de la variable aux endroits où
on a un 0 dans la table de vérité. Pour générer les maxtermes, on utilise le complément
lorsqu’il y a un 1 dans la table de vérité. Une fonction peut ensuite être exprimée comme
une somme de mintermes, ou un produit de maxtermes. Par la suite, on peut simplifier
la fonction en utilisant les théorèmes appropriés. Une fonction est créée en à l’aide de
mintermes en utilisant les termes où la fonction est 1. Pour créer une fonction à l’aide de
maxtermes, on utilise les termes où la fonction est 0.
3
CHAPITRE 3. PRINCIPES DE LA LOGIQUE COMBINATOIRE
X Y Z Minterme Maxterme
0 0 0 0 X0 · Y 0 · Z0 X +Y +Z
1 0 0 1 X0 · Y 0 · Z X + Y + Z0
2 0 1 0 X0 · Y · Z0 X +Y0 +Z
3 0 1 1 X0 · Y · Z X + Y 0 + Z0
4 1 0 0 X · Y 0 · Z0 X0 + Y + Z
5 1 0 1 X ·Y0 ·Z X0 + Y + Z0
6 1 1 0 X · Y · Z0 X0 + Y 0 + Z
7 1 1 1 X ·Y ·Z X0 + Y 0 + Z0
Exemple 2
X Y Z F
0 0 0 1
0 0 1 0
0 1 0 0
0 1 1 1
1 0 0 1
1 0 1 0
1 1 0 1
1 1 1 1
Les mintermes sont exprimés avec des m minuscules ; les termes où la fonction est 1
sont : 0, 3, 4, 6 et 7.
X
F= m0 , m 3 , m 4 , m 6 , m 7
= X0 · Y 0 · Z0 + X0 · Y · Z + X · Y 0 · Z0 + X · Y · Z0 + X · Y · Z
Les maxtermes sont exprimés avec des M majuscules ; les termes où la fonction est 0 sont :
1, 2 et 5.
Y
F= M1 , M 2 , M 5
= (X + Y + Z 0 ) · (X + Y 0 + Z) · (X 0 + Y + Z 0 )
4
CHAPITRE 3. PRINCIPES DE LA LOGIQUE COMBINATOIRE
X X
X·Y X+Y X X0
Y Y
X Y X·Y X Y X+Y X X0
0 0 0 0 0 0 0 1
0 1 0 0 1 1 1 0
1 0 0 1 0 1
1 1 1 1 1 1
ET OU NON
Trois autres portes logiques sont fréquemment utilisées : la porte NAND (NON-ET),
la porte NOR (NON-OU) et la porte XOR (Exclusivement-OU). Ces portes, ainsi que leur
table de vérité, sont montrées à la figure 3.7.
X X X
X ·Y X +Y X⊕Y
Y Y Y
X Y X ·Y X Y X +Y X Y X⊕Y
0 0 1 0 0 1 0 0 0
0 1 1 0 1 0 0 1 1
1 0 1 1 0 0 1 0 1
1 1 0 1 1 0 1 1 0
5
CHAPITRE 3. PRINCIPES DE LA LOGIQUE COMBINATOIRE
Pour créer des circuits logiques à partir de fonctions complexes, on combine les min-
termes (ou maxtermes) avec les fonctions logiques de base. Chaque minterme est créé à
partir des portes logiques de base. Soit la fonction logique suivante :
F1 = X + Y 0 Z (3.1)
Le circuit créé est montré à la figure 3.8. L’inverseur est utilisé pour créer Y 0 , puis la porte
AND pour créer Y 0 Z, et finalement la porte OR permet de créer la fonction F1 .
X
F1
Y
Y 0Z
Z
Exemple 3
On a trois juges qui contrôlent le départ d’une course. La course a lieu si au moins deux
des trois juges sont prêts. Créer le circuit logique qui représente le départ d’une course.
Les trois juges forment les trois entrées : A, B et C. Le départ de la course représente la
sortie F. On peut ensuite créer manuellement la table de vérité de cette fonction.
A B C F
0 0 0 0
0 0 1 0
0 1 0 0
0 1 1 1
1 0 0 0
1 0 1 1
1 1 0 1
1 1 1 1
6
CHAPITRE 3. PRINCIPES DE LA LOGIQUE COMBINATOIRE
X
F= (3, 5, 6, 7) = ABC + ABC + ABC + ABC
= ABC + ABC + ABC + ABC + ABC + ABC Th.6
= BC(A + A) + AC(B + B) + AB(C + C)
= AB + BC + AC Th.5
A
B
B
F
C
A
C
Les circuits logiques sont souvent implantés avec des portes NAND et NOR plutôt que
des portes AND et OR. Les portes NAND et NOR nécessitent moins de transistors pour
l’implémentation, donc prennent moins de superficie sur les circuits intégrés, et donc sont
moins chers. Comme exemple, une porte NAND à 2 entrés nécessite 4 transistors, tandis
qu’une porte OR créée avec la même technologie nécessite 6 transistors. Puisque les portes
NAND et NOR sont très communes, des méthodes ont été développées pour faire le design
de circuits logiques avec ces portes.
Une porte NAND peut être créée de deux façons : à partir d’une porte AND, en ajoutant
une bulle d’inversion à la sortie, et à partir d’une porte OR, en ajoutant des bulles d’inver-
sion aux entrées. La conversion d’une porte OR est montrée à la figure 3.11. Des bulles
d’inversion sont ajoutées à l’entrée de la porte OR ; à l’aide du théorème de Demorgan, on
obtient la même équation de sortie qu’une porte NAND.
7
CHAPITRE 3. PRINCIPES DE LA LOGIQUE COMBINATOIRE
X (X + Y + Z)0 X
X0 · Y 0 · Z0
Y Y
= (X + Y + Z)0
Z Z
Pour effectuer une transformation AND-OR à NAND, il faut que le circuit (ou la
fonction logique) soit de la forme d’une somme de produits, et donc exprimée par des
mintermes. Comme exemple, on prend la fonction suivante :
F = AB + CD (3.2)
Le circuit correspondant à cette fonction est montré à la figure 3.12, sous la forme d’un
circuit AND-OR.
A
B
F
C
D
Pour transformer les portes à des portes NAND, on ajoute des bulles d’inversion à la
sortie des portes AND et à l’entrée de la porte OR. La logique reste la même puisqu’il y a
deux inversions consécutives ((X 0 )0 = X). La figure 3.13 montre cette transformation. Le
circuit est maintenant constitué de portes NAND seulement.
A A
B B
F F
C C
D D