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Renaissance du Livre
@editionsrl
ISBN : 978-2-50705-668-1
Dépôt légal : D/2020.12.763/01
MANUEL DU
SAVOIR-VIVRE
CONTEMPORAIN
L’art de la sociabilité
intelligente
À mon fils Thaddée
et à mes étudiants à Paris
En mémoire de mon père
et du professeur Overloop
Table des matières
Avant-propos11
Les prédicats 69
Vouvoiement et tutoiement 71
La proxémie 91
Inviter109
La conversation 173
Un détail important : le téléphone portable 176
Conclusion189
Remerciements191
Avant-propos
Souvent, lorsque certaines personnes parlent de moi
à travers mon métier, ils disent que je suis « professeur
de bonnes manières »... Vous n’imaginez pas à quel
point cette définition a le don de m’irriter. En effet,
chères lectrices et chers lecteurs, je ne suis ni Nadine
de Rothschild, ni la baronne Staffe, pour les nommer
par leur nom d’auteure, ni les innombrables autres qui
se sont consacrés à écrire sur ce sujet trop souvent, à
mon goût, destiné « à l’usage des gens du monde », ce
qui me fait quelque peu sourire aujourd’hui. Je respecte
ces auteurs pour leur travail et parce que, parmi eux, il
y a des références certaines pour leur époque respective,
mais nous avons évolué vers un monde bien différent.
Si vous êtes un intégriste de l’étiquette tradition-
nelle, je préfère vous prévenir : je ne vais sans doute
pas répondre à vos attentes. Je me positionne comme
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Avant-propos
2. L’étiquette est née avec les règnes de Charles Quint et François Ier au
tout début du XVIe siècle. Elle constituait un ensemble de règles strictes
pour gérer le comportement de la noblesse au sein des différentes cours.
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Avant-propos
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Avant-propos
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Les salutations
et les présentations
Quelques règles
régissent la manière de saluer
La première règle dit que c’est d’abord à l’homme de
saluer la femme. C’est à la femme ensuite de tendre la
main à l’homme ou non.
La deuxième prend le dessus sur la première : c’est
celle de l’âge. En effet, quel que soit le sexe, c’est la per-
sonne la plus jeune qui salue la plus âgée. Seule la plus
âgée tend la main ou non.
Il existe encore une troisième règle qui supplante les
deux premières : celle de la hiérarchie.
Donc, en principe, une dame plus âgée salue en pre-
mier un jeune député de quarante ans, par exemple. À
son tour, celui-ci décide de lui proposer une poignée de
main ou non.
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Les salutations et les présentations
À l’oral
On dit « Bonjour Monsieur » ou « Bonjour Madame ».
On ne dit pas « Bonjour Monsieur Trucmuch ». Ceci
est acceptable uniquement envers votre « patron(ne) »,
selon les règles de politesse, et est toléré pour la cour-
toisie commerciale (grands hôtels, grandes enseignes du
luxe, etc.). C’est une manière de reconnaître, réconforter
et fidéliser le client. C’est un choix qui réclame de la
vigilance malgré tout, surtout si votre client ne vient
pas toujours accompagné de la même personne, par
exemple.
Je dois avouer que je trouve que cette restriction
devient quelque peu désuète et commence à prendre
sérieusement la poussière... Cette manière d’appeler, il
faut tout de même le reconnaître, est intelligente et rem-
plit bien son rôle.
La France a légiféré sur le terme de « mademoiselle »
en 2012 et l’a supprimé administrativement. Dès lors,
à vous de sentir si vos interlocutrices l’ont abandonné
elles aussi ou si elles y tiennent. En tout cas, « mademoi-
selle » fait toujours partie de la langue française et plaît à
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Les salutations et les présentations
Mais…
Imaginez un seul instant arriver dans un groupe
dans lequel toutes les personnes présentes vous disent
« Enchanté », allez-vous vous démarquer en utilisant une
formule de politesse juste ?
Je ne le conseille pas. Dites : « Enchanté » également
ou « Moi de même » ou « Tout le plaisir est pour moi »,
communiquez sans heurt. L’inverse reviendrait, d’une
certaine manière, à vous différencier consciemment ou
inconsciemment de ces personnes.
Vous pourriez également, de la même manière, les
mettre mal à l’aise en leur faisant remarquer de la sorte
qu’elles ne sont pas polies ou que vous êtes mieux
qu’elles, ce qui ne me semble pas non plus être la
solution.
Dès lors, sachez utiliser les formules adéquates lorsque
l’usage le réclame et surtout si vous êtes le premier à
vous lancer (pas toujours non plus en fonction des
circonstances...).
La plupart du temps, vous devrez user de la commu-
nication sociale intelligente, celle qui fait de quelqu’un
qu’il communique intelligemment. N’est-ce pas là l’es-
sentiel finalement ?
Ceci exprimé, je constate que « Enchanté » se répand
de plus en plus, même chez les seniors appartenant
aux milieux raffinés. À vous de voir... Il faut dire que
ce terme devient générique et sort tout doucement du
cadre de la non-politesse.
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Être opportun
On salue quelqu’un lorsque la situation le permet.
On n’abrège pas la conversation des autres pour saluer
un des interlocuteurs. On n’interrompt pas son patron
avant de partir pour lui souhaiter une « Bonne fin
de soirée » (par exemple, s’il parle avec une personne
importante), même s’il est l’hôte de la soirée. Écrivez-lui
dans ce cas un e-mail pour le remercier et lui expliquer
brièvement que vous ne pouviez le faire en quittant la
soirée. La règle est de surtout ne pas être inopportun.
Il y a également des personnes qu’on ne peut saluer
de son propre chef, sauf si vous êtes très connu, occupez
une fonction importante ou avez une forte personnalité.
Parfois, il faut savoir se faire présenter ou user de subter-
fuges (toujours élégants bien entendu).
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Les salutations et les présentations
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Les mains
Une poignée de main doit être franche, ferme et
mesurée. Elle doit aller jusqu’à la garde. Cela veut dire
que le creux entre le pouce et la main chez chacune des
personnes doit se toucher. Ensuite, il faut serrer avec fer-
meté sans pour autant écraser la main de celle ou celui
que vous saluez. Ce n’est, en principe, pas un ennemi...
Refusez de serrer la main de ceux qui vous tendent
un ou deux doigts. Cela arrive bizarrement de la part de
personnes appartenant à des niveaux professionnels plus
élevés que la moyenne, mais c’est d’une grossièreté sans
nom. Dans ce cas, soyez poli avec vous-même et refusez
d’attraper le ou les bouts de doigts, faites semblant de
rien ou tournez cela éventuellement en dérision. Nous
n’avons pas à accepter de qui que ce soit ce genre de
mépris...
Un homme m’a raconté que lorsqu’il était jeune, un
notable de province lui avait tendu son doigt pour le
saluer. Il avait attrapé ce doigt, l’avait observé intensément,
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Les salutations et les présentations
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Les salutations et les présentations
La bise
La bise pour saluer, ou les bises (deux, trois ou quatre,
en fonction des pays et des régions), reste réservée aux
situations non formelles. En principe, on ne fait la bise
qu’aux personnes que l’on connaît, ou dans le cadre
amical ou au sein des jeunes générations.
C’est à nouveau une question de circonstances rela-
tives et de bon sens, tout n’est pas noir ou blanc. Il faut
sentir le moment où cette attitude est la bienvenue et
les autres où elle ne l’est pas. La bise n’est toutefois pas
un dû et n’est pas imposable à tout le monde et à tout
moment. Elle reste, encore aujourd’hui, une forme de
faveur, si je puis dire, réservée aux individus avec lesquels
vous avez fait tomber le mur des conventions.
Il faut sentir ou apprendre à sentir les choses et agir
avec discernement. Dans le doute abstenez-vous... Je ne
parle pas ici des embrassades officielles bien évidem-
ment. C’est très différent et réservé à la solennité.
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Le baisemain
Venons-en au fameux baisemain...
Je vais sans doute en surprendre plus d’un, mais le
baisemain se fait encore et est même de bon aloi dans
certaines circonstances (de plus en plus rares, je vous
l’accorde).
Voici, en résumé, la règle qui régit cette pratique et
qu’on retrouve dans la plupart des ouvrages traitant du
sujet : on fait le baisemain uniquement à une femme
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Les salutations et les présentations
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Les salutations et les présentations
La révérence
La révérence est ce mouvement du corps vers le bas
que font les jeunes filles en pliant les genoux et en fai-
sant passer un pied derrière l’autre afin de saluer une
personnalité de haut rang.
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Manuel du savoir-vivre comtemporain
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Les appels
Les appels sont les termes que vous devez utiliser en
présence de personnes bien précises, lorsque vous les
saluez ou vous adressez à elles. Ils sont tous d’usage dans les
sphères officielles et publiques, voire privées pour certains.
Ils sont ci-après déclinés en français et sont d’appli-
cation dans les pays de langue française et, dans certains
cas précis, néerlandaise. Les appellations peuvent être très
différentes en anglais.
Par principe, j’apporte la version féminine à la plu-
part d’entre eux. Si cette version n’est parfois pas encore
reconnue par certains et, de manière plutôt surprenante,
aussi par certaines, ou d’application dans tous les pays, on
y tend fortement. Je me base ici sur une pratique réelle,
logique et grandissante qui sera certainement officialisée
un jour.
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Manuel du savoir-vivre comtemporain
Quelques précisions
D’une manière générale, notre époque a simplifié les
appels.
EXEMPLE
î A
utrefois on appelait un président de la République
« Monsieur le Président de la République » ;
aujourd’hui on se contente de « Monsieur le
Président ». C’est une règle admise qui s’applique à
la plupart des appellations longues.
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Les appels
EXEMPLES
î O
n dit « Monsieur le Préfet » et non « Monsieur
le Sous-préfet ».
î
On dit « Monsieur le Directeur » et non
« Monsieur le Directeur-adjoint ».
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État
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Les appels
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Les appels
Princesse Madame
(épouse du prince régnant)
Grand-duc Monseigneur
(Luxembourg)
Grande-duchesse Madame
Madame la Présidente
Madame la Première
ministre*
Madame la Ministre**
Madame la Secrétaire
ou Madame la Ministre
Madame la Sénatrice*
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Madame la Députée*
Madame la Conseillère
Madame la Maire***
Madame la
Mairesse****
Madame la
Bourgmestre
Madame la Préfète
Madame la Préfète
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Les appels
* À vie.
** Temps de la fonction, sauf ministre d’État (à vie).
*** Pas admis par tout le monde.
**** « Mairesse » peut être ironiquement la femme du
maire ou être une femme exerçant la fonction au Canada
et certaines régions de France.
Diplomatie
Madame l’Ambassadeur
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Nonce Monseigneur
Madame la chargée
d’affaires
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Les appels
Madame le Consul
général
Madame le Consul
Académique
Liés aux diplômes et aux métiers
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Commissaire-priseur Maître
(en France uniquement)
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Les appels
Armée
Le protocole lié aux appels militaires est assez rigide,
mais semble enfin présenter certains symptômes d’adap-
tation aux nouvelles réalités.
On peut encore souvent lire que les hommes doivent
appeler un officier3 par son grade précédé de « mon » et
les femmes appeler ceux-ci uniquement par leur grade.
Les civils étrangers ne doivent pas utiliser le « mon » non
plus. La courtoisie militaire veut que le « mon » soit
toujours de mise entre militaires quel que soit le grade
(sauf dans la Marine).
On enseigne dans les écoles militaires que le « mon »
signifie clairement « Monsieur ». Pourtant, il me semble
que si les règles liées à ces appels n’évoluent pas, ce
« mon » pourrait être interprété comme un déterminant
possessif.
Permettez-moi de m’expliquer...
Cet usage date d’une époque où seuls les hommes
faisaient leur service militaire ou incorporaient l’armée.
D’ailleurs, presque tous les hommes faisaient leur service
militaire et non les femmes.
Cependant, aujourd’hui, des femmes ont incorporé
l’armée et doivent appeler les militaires portant un
grade par ce grade précédé de « mon ». Mais ce qu’il y
a de plus surprenant encore, c’est que certains appellent
leur capitaine de sexe féminin « Mon Capitaine », donc
« Monsieur (le/la) Capitaine », alors qu’il s’agit bel et
bien d’une femme. Le/la capitaine en question, que
3. S’applique à partir du grade d’adjudant.
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Les appels
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Religieux
CATHOLIQUES
Pape Très Saint Père
Cardinal Éminence
Monsieur le Cardinal
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Les appels
ORTHODOXES
Patriarche Très Saint Père
Métropolite Éminence
PROTESTANTS
Pasteur Monsieur le Pasteur
Madame le Pasteur ou
la Pasteure
JUIFS
Grand Rabbin Monsieur le Grand
Rabbin*
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Madame la Rabbin ou
la Rabbine * & **
MUSULMANS
Grand Mufti Excellence
(Muphti, Moufti)
Monsieur le Grand
Mufti
Monsieur le Mufti
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Les appels
BOUDDHISME
Dalaï-lama Sainteté
À propos de la noblesse
Voilà l’annonce d’un chapitre bien délicat... que je
décide, malgré tout, de traiter sans complaisance.
Je ne cherche pas à heurter les sensibilités de certains. Si
cela s’avérait être le cas, je leur demande de me pardonner.
Je souhaite seulement inscrire ce sujet dans notre contexte
historique contemporain, à travers ses nombreuses évolu-
tions, en langage franc et direct, il est vrai. C’est aussi une
manière de rompre avec une formulation habituellement
trop courtoise, voire précieuse, pour exprimer les choses
et qui ne réserve le message qu’aux initiés.
La noblesse a des statuts différents selon les pays. Je me
contente d’aborder ici le chapitre français et le chapitre
belge, deux noblesses confrontées à des sorts différents,
l’une en république et l’autre en monarchie.
En France, la noblesse n’a plus aucun statut officiel, ce
qui revient à dire que la République ne la reconnaît pas.
Par contre, les lois qui concernent les titres de noblesse
n’ont jamais été abrogées, ce qui implique qu’elles sont
toujours en vigueur.
Vous n’y comprenez déjà plus rien ? C’est normal ! Il
faut savoir que la noblesse et les titres de noblesse sont
deux choses différentes. On peut être noble sans titre
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Les appels
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Les appels
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Les appels
Princesse Madame**
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Les appels
Princesse Princesse
Madame
Marquis Monsieur
Marquise Madame
* L’appel pour les ducs et duchesses est basé sur celui en vigueur
sous l’Ancien Régime. Lorsque la France a décidé de revoir,
pour le protocole national, les appels liés à la noblesse, elle n’a
conservé que celui de duc en mémoire de leur rôle historique. Il a
simplement été conservé, mais n’a pas été adapté. Cela évoluera
peut-être également. Les seules personnes à bénéficier de cette
appellation en noblesse belge sont le duc et la duchesse d’Ursel
(on ne prononce pas le « el ») et le duc et la duchesse de Looz-
Corswarem et de Corswarem Looz. Tous les autres ducs et
duchesses en noblesse belge ont droit à l’appel « Monseigneur »
et « Madame ». Ils sont tous, en effet, altesses sérénissimes,
sauf la duchesse de Brabant, princesse héritière, qui est altesse
royale. Si Élisabeth, duchesse de Brabant, est toujours une jeune
demoiselle, on l’appelle également « Madame ».
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Comte Monsieur
Comtesse Madame
Vicomte Monsieur
Vicomtesse Madame
Baron Monsieur
Baronne Madame
Chevalier Monsieur
Madame Madame
Écuyer Monsieur
Madame Madame
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Les appels
EXEMPLES
î L e comte de Paris (le chef de famille d’une des
deux familles prétendant au trône de France : il
est avant tout duc de France et duc d’Orléans).
î Le comte de Barcelone* (un titre lié à la famille
royale d’Espagne)
î Le comte de Flandre** (un titre lié à la famille
royale belge).
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Les prédicats
Les prédicats ne s’utilisent pas à l’oral en langue
française, sauf éventuellement pour une exception en
Belgique (voir page 64). Il existe certaines nuances, en
Grande-Bretagne par exemple, mais je ne souhaite pas
m’étendre sur cette matière.
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Vouvoiement et tutoiement
Dans notre société, il est d’usage de vouvoyer lors-
qu’on ne connaît pas son interlocuteur, du moins à un
certain âge. Cela reste la règle. Cependant, les jeunes
générations se tutoient aujourd’hui beaucoup plus faci-
lement qu’à la fin du XXe siècle, par exemple.
Il ne s’agit pas ici d’un manque de respect, mais de
mœurs qui évoluent, sans doute au contact quasi omni-
présent de la culture anglo-saxonne.
À nouveau, il s’agit de bon sens et de sentir les êtres et
les situations. Le vouvoiement peut servir à installer une
distance entre deux personnes pour des raisons profes-
sionnelles, pour marquer son respect ou encore comme
paravent psychologique lors d’une négociation.
Le vouvoiement reste encore aujourd’hui la seule
approche polie vers un supérieur hiérarchique, une per-
sonne plus âgée, une personnalité, un inconnu, etc. Le
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Quelques détails de langage
Nous avons déjà abordé en début de livre les salu-
tations et les formules de politesse lorsqu’on rencontre
quelqu’un.
Je vous propose maintenant une série d’expressions
dont la bienséance pourrait vous surprendre.
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BON APPÉTIT
Dans certains milieux, point n’est besoin d’une
baguette magique pour se transformer en pignouf.
Il suffit de prononcer l’incantation « bon appétit » et
c’est aussitôt chose faite...
En effet, il y a certaines règles qu’il vaut mieux
connaître lors de repas en délicate compagnie, dont
celle de ne rien dire avant de prendre ou en prenant
vos couverts.
En réalité, ce que peu de personnes savent, c’est qu’il
n’est pas vraiment ici question de politesse, mais bien
de marqueur social.
À la fin du Moyen Âge, il était de bon ton de s’in-
téresser ouvertement au déroulement gastrique des
un(e)s et des autres. On souhaitait le plus normale-
ment du monde « bon appétit ». Ce mot nous vient
du latin apetitus ; le désir, voire, pour d’autres, du
verbe aperire ; ouvrir. Il faut replacer cette expression
dans le même registre que « comment allez-vous ? »
qui sous-entendait « comment allez-vous à la selle ? ».
Souhaiter « bon appétit » est attesté comme étant une
politesse par certaines instances académiques fran-
çaises dès le XIXe siècle. Il semble cependant qu’au-
jourd’hui seuls les milieux plus populaires en usent
a contrario des sphères plus vernies qui préfèrent
conserver cette expression aux oubliettes.
Toujours est-il qu’en français, souhaiter « bon appétit »
revient intrinsèquement à vous encourager pour
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Quelques détails de langage
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Quelques détails de langage
BONNE DÉGUSTATION
Cela ne se dit pas plus, même si c’est parfaitement
français. Certains y voient une surenchère de « Bon
appétit ». Cela s’entend dans les restaurants plus chics,
par exemple, mais la règle reste de ne rien dire. La
plupart d’entre nous sont mal à l’aise aujourd’hui de
ne rien dire. Je peux les comprendre, mais on peut
apprendre... Si c’est à ce point insupportable, dites
éventuellement, dans le cadre du service culinaire
professionnel : « Je vous souhaite un bon déjeu-
ner ! » ou « Je vous souhaite un excellent dîner ! »
CE MIDI
À midi ou à l’heure du déjeuner.
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AU PLAISIR
Jamais ! C’est lourd et inachevé. On dit et on écrit
toujours au plaisir de quelque chose : « Au plaisir
de vous revoir », « Au plaisir de vous entendre », etc.
MESSIEURS-DAMES
Bonjour Monsieur, Bonjour Madame ou Monsieur,
Madame et inversément bien entendu aujourd’hui.
Ne pas confondre avec l’appel dans un courrier et
lors d’une conférence, par exemple, cas dans lesquels
on commence toujours par les femmes..
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Quelques détails de langage
JE M’EXCUSE
C’est français et subtil pour celui qui ne veut pas
présenter ses excuses tout en en donnant l’illusion
au minus habens, mais la politesse rejette l’expression.
On dit : « Je vous prie de m’excuser », « Veuillez
m’excuser » ou « Excusez-moi » (c’est plus impéra-
tif, mais tout de même retenu).
À VOS SOUHAITS
Cela ne se dit pas, pas plus que « À vos amours ».
Vous ne savez de toute façon pas ce que l’autre sou-
haite réellement...
DE RIEN
Ce n’est jamais de rien. « Je vous en prie » ou « Avec
plaisir » sont beaucoup mieux.
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Manuel du savoir-vivre comtemporain
Et aussi…
Il y a une autre erreur qu’on entend très souvent et
qui peut, sans directement vous envoyer au royaume des
pignoufs, ne vraiment pas vous rendre service dans cer-
tains milieux.
Lorsque vous parlez de noms de famille, par exemple.
On entend souvent certains dire « Je suis invité chez les
de Merode », «Je connais bien les de La Rochefoucauld ».
Sachez que dans ces cas, on ne prononce pas la particule
noble précédent une consonne. On dit et on écrit donc :
î Les La Rochefoucault
î Les Merode
Toutefois, la règle n’est pas la même avec les noms de
familles nobles commençant par une voyelle. On dit et
écrit :
î Les d’Albignac
î Les d’Estampes
î Les d’Indy
î Les d’Oultremont
î Les d’Ursel (l’usage veut qu’on ne prononce pas le « el »)
î Les d’Yve
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Quelques détails de langage
EXEMPLES
î A
nne de Kerchove de Denterghem de Pinto (nom
belge), on dit ou présente Anne de Kerchove.
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Ce qu’on ne dit pas...
Saviez-vous que l’essentiel de ce que vous transmettez
passe par le non-verbal ? En effet, lorsque nous voyons
une personne pour la première fois, nous avons immé-
diatement une série d’informations qui nous sont trans-
mises, que nous captons et analysons en fonction de nos
propres paramètres, tout cela en moins d’une seconde.
Cela ne signifie pas que, comme on l’entend fré-
quemment, la première intuition est la bonne. En prin-
cipe, cela devrait être le cas en effet, mais cela se vérifie
auprès de personnes dont l’intuition est réveillée avant
tout, voire exercée, et qui ne sont pas sujettes, même très
momentanément, à un émotionnel mal géré, un ressenti
lié à une origine plus profonde, une altération de son
état de santé normal, une nuisance extérieure, etc.
Dans tous les cas, vous percevez une information qui
vous parle d’une manière ou d’une autre.
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Ce qu’on ne dit pas...
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4. Amy Cuddy, Presence: Bringing Your Boldest Self to Your Biggest Challenges,
Little, Brown and Company, 2015. Espritsciencemetaphysiques.com, par
C. Claire, 29 novembre 2016. https://www.ted.com/talks/amy_cuddy_
your_body_language_shapes_who_you_are?language=fr#t-49588
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Ce qu’on ne dit pas...
Quelques astuces
Évitez lors de rendez-vous de rester les bras croisés
devant votre interlocuteur. Même si différentes causes
peuvent provoquer cette attitude fermée, il y a fort à
parier qu’elle soit interprétée comme une forme de
rejet de la situation ou de la conversation.
Cette attitude ne peut que vous desservir, même si
vous pouvez avoir l’impression qu’elle vous protège.
Évitez d’affirmer quelque chose, comme le font
beaucoup de politiciens, en vous touchant le nez, même
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La proxémie
Dans le cas qui nous concerne, il s’agit de la distance
physique qui sépare deux interlocuteurs.
Edward T. Hall, qui est le fondateur de cette approche,
remarque que la distance idéale varie, entre autres, en
fonction des pays et de la culture. On constate que cette
distance est assez réduite en Afrique, légèrement plus
grande dans les pays latins et plus importante encore
dans les pays nordiques et au Japon, par exemple.
Il est bon de savoir s’adapter en fonction des circons-
tances et de son interlocuteur. Si, au restaurant, le ser-
veur se colle à vous afin de prendre la commande, il y a
de fortes chances que vous soyez gêné. Il en va de même
si un inconnu vous parle en se tenant à quelques centi-
mètres de vous, sans envisager les désagréments de cer-
taines haleines, détail auquel il est important également
de faire attention.
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La proxémie
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Courrier, courriel
et texto (SMS)
Courrier
Même si la technologie nous pousse vers d’autres
moyens de communication écrite, il n’en demeure pas
moins que nous utilisons toujours un porte-plume ou
un stylo et du papier dans différentes circonstances.
Les règles sont plus strictes et plus nombreuses que
pour les courriels. Je vous les propose dans les grandes
lignes.
Le format du papier habituellement admis est le for-
mat A4, si possible de meilleure qualité que les feuilles
se trouvant dans la plupart des réservoirs d’imprimantes.
Beaucoup de choix s’offrent à vous, mais ils sont trop
nombreux que pour vous en faire le détail. Retenez
toutefois que, en principe, le papier doit être de couleur
claire et, si possible, blanc ou encore blanc cassé.
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EXEMPLE DE LETTRE
Jean Pomme de Tertre
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Courrier, courriel et texto (SMS)
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Chère Marie,
Cher Philippe,
Chers Marie et
Philippe,
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Courrier, courriel et texto (SMS)
PRIVÉ
î R ecevez, Madame, Monsieur, mes salutations
distinguées.
î Croyez, Madame, Monsieur, à mes sentiments les
meilleurs.
î Veuillez trouver ici l’assurance de mon amitié.
ADMINISTRATIF
î D ans l’attente de votre accord, je vous prie
d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations
distinguées.
î Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’assu-
rance de ma sincère considération.
î Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, nos plus
cordiales salutations.
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Courrier, courriel et texto (SMS)
FORMEL
î D ans l’attente de vous lire, je vous prie d’agréer,
Monsieur, l’expression de ma considération
distinguée.
î J’ai l’honneur, Monsieur l’Ambassadeur, de pré-
senter à votre Excellence l’expression de ma très
haute considération.
COURT
î Bien cordialement.
î Au plaisir de vous lire.
î Bien à vous.
î Sincères salutations.
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Manuel du savoir-vivre comtemporain
Quelques détails :
î Il est courant désormais de commencer chaque élé-
ment du corps d’une lettre à gauche sans espacement.
î Il faut toujours signer une lettre manuellement.
î Il est parfaitement possible d’écrire une lettre entiè-
rement à la main, de se servir d’un traitement de
texte pour son entièreté (sauf la signature), ou encore
d’écrire de manière manuscrite uniquement l’appel,
la formule de politesse et la signature, afin de la rendre
plus personnelle lorsque tout le reste est imprimé.
L’enveloppe
Parler de la manière dont on écrit l’adresse sur une
enveloppe a l’air anodin et pourtant...
Idéalement, l’emplacement réservé au nom et à
l’adresse du destinataire se trouve vers la droite et vers le
bas.Vous pouvez nuancer quelque peu celui-ci en fonc-
tion de la dimension de l’enveloppe, mais jamais en haut
à gauche ou à droite.
102
Courrier, courriel et texto (sms)
6. Je suis conscient que le terme « mixte » ne plaît pas à certaines personnes, mais
ce livre s’adresse à tout le monde à travers les réalités de notre époque.
103
Manuel du savoir-vivre comtemporain
104
Courrier, courriel et texto (sms)
Docteur Dr Drs
Maître Me Mes
EXEMPLES
î Colonel et Madame Jean Trucmuch
î Professeur et Madame Jean Trucmuch
î Docteurs Jean et Isabelle Trucmuch
î Marquis et Marquise Jean de Trucmuch
î Marquis et Marquis de Trucmuch (si c’est le chef
de famille)
105
Manuel du savoir-vivre comtemporain
106
Courrier, courriel et texto (sms)
Courriel
Écrire un courriel est bien plus simple, plus rapide et
gratuit. Si le texto permet de plus en plus d’abréviations
heureuses et malheureuses ou un langage propre, ce n’est
pas le cas de l’e-mail. Les règles de communication y sont
simplifiées, mais doivent rester dans un français maîtrisé.
Il admet toutes les règles de langage du courrier tra-
ditionnel et permet surtout beaucoup de simplification :
î Inutile d’indiquer la date.
î Il ne faut plus indiquer le nom du destinataire,
sauf éventuellement dans l’objet si vous l’envoyer à
une adresse plus générale comme « contact@ » ou
« info@ ».
î Vous ne devez plus signer manuellement.
î Vous pouvez (tout le monde ne l’admet pas, je le
rappelle) commencer par « Bonjour », « Bonjour
Monsieur », idem pour « Madame ».
î Vous pouvez utiliser des formules de politesse beau-
coup plus courtes telles que « Bien cordialement »,
« Cordialement », « Bien sincèrement », « Bien à
107
Manuel du savoir-vivre comtemporain
Texto (SMS)
Celui-ci permet beaucoup plus de libertés, surtout
dans les jeunes générations.
Il permet toutefois de reproduire le même genre de
texte que celui contenu dans un courriel et aussi d’en-
voyer des informations simplifiées. Il est malgré tout
important, dans le cas où le destinataire n’est pas un
habitué de vos envois, de signer. Personnellement, je
reçois de temps en temps des SMS de personnes dont le
numéro de portable n’est pas encodé dans la mémoire
de mon téléphone et dont j’ignore complètement
l’identité.
Pour la manière d’écrire chez de plus en plus de
jeunes, je ne suis pas compétent. Je remercie les autres
de faire attention lorsqu’ils s’adressent à moi et d’utiliser
la langue de Molière : communiquez intelligemment.
Je leur laisse les nouveaux langages, c’est peut-être
l’avenir et celui-ci leur appartient...
108
Inviter
Il y a de plus en plus de manières d’inviter à notre époque
avec tous les supports qui nous sont proposés. La manière
la plus raffinée reste le carton de belle qualité, avec le nom
écrit à la main bien sûr, mais beaucoup d’invitations se font
aussi par e-mail et texto. L’important est d’adapter le support
et les formules en fonction des invités et de la réjouissance.
Je vous propose d’envisager ici le carton. Il suffit par-
fois de reproduire les différentes invitations papier par
e-mail, tandis que le texto s’adresse à la sphère nette-
ment plus amicale, intime, jeune et certains marketings.
Si vous optez pour un carton, choisissez-le de pré-
férence épais et de belle qualité (au moins 300 g).
Traditionnellement, on utilise les tons clairs, des formats
standards ou non et des typographies classiques.
Rien de tout cela n’est obligatoire, mais sachez alors
qui vous invitez et pour quelles circonstances.
109
Manuel du savoir-vivre comtemporain
110
Répondre à une invitation
...................................................................................................
de leur faire le plaisir d’assister au cocktail qu ils donneront
chez eux, 125, rue Las Cases à 75007 Paris,
le jeudi 7 mai prochain de 18 heures 30 à 21 heures 30.
111
Manuel du savoir-vivre comtemporain
112
Répondre à une invitation
Lorsqu’on reçoit une invitation, il faut y répondre
correctement.
Si c’est par SMS, vous répondez par SMS, si c’est par
e-mail, vous répondez par e-mail et si vous avez le bon-
heur de recevoir un magnifique carton, vous répondez
selon la manière indiquée en bas à droite de celui-ci.
La formule de réponse doit correspondre à celle de
l’invitation, que la réponse soit demandée par carton en
retour, donc lorsque vous voyez indiqués un nom et une
adresse postale, ou par e-mail.
Il y a, en outre, quelques détails importants à connaître.
î On écrit à l’encre sur un carton ou avec un feutre qui
fait illusion, mais pas avec un stylo à bille.
î La couleur de l’encre doit, si possible, rester classique ;
noir, bleu, sépia, etc. vers les tons foncés. Évitez le rose,
fuchsia, etc.
113
Manuel du savoir-vivre comtemporain
EXEMPLES DE RÉPONSE
« Jean et Isabelle Trucmuch remercient vivement
Monsieur et Madame Edward Bol pour leur très
aimable invitation à assister au cocktail qu’ils don-
neront chez eux le 7 mai prochain. C’est avec plaisir
qu’ils s’y rendront (ou qu’ils y assisteront)*. »
ou
114
Remercier
Après avoir assisté à l’événement, il est parfois de bon
ton de remercier, essentiellement si celui-ci se déroulait
dans la sphère privée. La manière de remercier dépend
de la manière dont vous avez été invité et aussi du rap-
port que vous entretenez avec ces personnes.
Donc, à vous de choisir intelligemment entre le car-
ton, le courriel ou le texto.
Les invitations à des événements plus formels, comme
à une ambassade, à l’Élysée ou au palais de Bruxelles ne
réclament aucun remerciement. On ne vous en voudrait
certainement pas, mais vous risqueriez de passer pour un
brave provincial.
Il en va de même pour tout ce qui est vernissage,
même de très haut niveau, sauf éventuellement si vous
connaissez très bien les hôtes et que vous avez envie de
leur faire plaisir ou d’être invité à nouveau.
115
Manuel du savoir-vivre comtemporain
116
Recevoir chez soi
Brillat-Savarin (1755-1826), Jean Anthelme de son
prénom, célèbre gastronome, écrivait dans la Physiologie
du goût : « Convier quelqu’un, c’est se charger de son
bonheur pendant tout le temps qu’il est sous votre toît. »
Cela résume assez bien dans l’ensemble l’esprit des
lignes qui suivent...
En effet, recevoir, c’est en quelque sorte accueillir
afin de partager. À partir du moment où l’on décide
de recevoir qui que ce soit, pour quelque raison que ce
soit et sous une forme ou une autre, il faut en avoir la
volonté sincère et le faire bien. Il y a des personnes pour
qui recevoir est quasi inné et d’autres qui feraient bien
de s’inspirer de ce chapitre. Ce n’est à nouveau pas une
question de milieu social, si ce n’est que le savoir-faire
peut être favorisé dans les milieux habitués, mais ce n’est
pas absolu, loin de là. Il y a également des entreprises
117
Manuel du savoir-vivre comtemporain
118
Recevoir chez soi
Le cadre
Il y a quelques règles auxquelles je suggère de ne pas
déroger, que vous réchauffiez une pizza (n’y voyez pas
un dénigrement de ce plat, j’adore les pizzas) ou envisa-
giez un menu gastronomique.
Avant tout, que cela soit chez vous ou dans un lieu que
vous louez, vous devez faire en sorte que tout soit propre,
sans aucune négligence. Les invités doivent sentir qu’ils sont
attendus avec plaisir. La propreté dont il est question ici, ce
n’est pas éventuellement quelques poussières qui traînent (il
faut bien entendu que l’endroit ne soit pas non plus com-
plètement poussiéreux), mais que cela soit rangé, que tout ce
qui pourrait s’accumuler dans la vie de tous les jours ne soit
plus apparent, que les choses soient agréables pour la vue.
Pour la joie du regard, vous pouvez ajouter des fleurs.
Elles rendent toujours un lieu plus vivant. Si ces fleurs
dégagent un parfum relativement fort, laissez-les dans
un lieu de passage ou dans un salon dans lequel le repas
éventuel n’est pas servi.
Si votre maison devait souffrir de quelques mauvaises
odeurs d’humidité, de cuisine ou autres, envisagez, avant
l’arrivée de vos invités, de faire brûler un encens natu-
rel de qualité, par exemple, afin de rendre l’atmosphère
agréable pour l’odorat. Faites toutefois attention aux
odeurs artificielles et chimiques, cela peut rendre le cli-
mat encore plus désagréable...
Si vous avez une cheminée qui fonctionne bien et si
la saison le permet, faites un feu. Tout le monde aime le
feu, tant pour sa chaleur que pour son chant et le plaisir
119
Manuel du savoir-vivre comtemporain
La musique
Si vous diffusez de la musique, que celle-ci soit audible,
mais non désagréable à l’oreille. Une musique de fond,
cela veut dire ce que cela veut dire, sinon, invitez vos
amis à un concert. Beaucoup de personnes reçoivent
chez eux sous une musique diffusée plein tube : cela
empêche tout simplement les convives de converser
entre eux, sauf en faisant de terribles efforts.
Il y a également le choix de la musique. Il est pré-
férable dans ce cas d’opter pour une musique agréable,
douce et joyeuse, dans le genre concerto baroque ou
classique, jazz, variété, etc.
Évitez les musiques trop rythmées, tant anciennes que
contemporaines, ou soporifiques ; votre soirée en subi-
rait les inconvénients. La musique est très importante :
elle est véritablement actrice de l’énergie qui se forme
lors d’une réunion. Elle est d’ailleurs utilisée dans cer-
taines rares entreprises pour réguler l’humeur du per-
sonnel, voire augmenter la production. Dès lors, préférez
Bach à Malher ou encore Bénabar à ACDC...
120
Recevoir chez soi
Votre tenue
Il est d’usage pour ceux qui reçoivent d’adopter la
tenue de circonstance, mais juste un petit cran en dessous.
Le principe est de faire honneur à vos invités, mais de
ne pas les mettre mal à l’aise.
Dès lors, respectez le thème de manière simple. Les
femmes peuvent bien évidemment être élégantes, mais
sans se laisser aller à la surenchère vis-à-vis de certaines
invitées qui n’ont pas les moyens de s’offrir des articles
de grand luxe et donc coûteux. C’est toujours une ques-
tion de bon sens et aussi d’humanisme.
Lors d’une conférence que je donnais sur le thème
de savoir recevoir, je parlais de la manière de s’habiller
121
Manuel du savoir-vivre comtemporain
Les heures
Il y a dans notre société occidentale des heures pour
tout.
Si vous invitez pour un petit déjeuner d’affaires,
adaptez-vous à l’emploi du temps de votre interlocu-
teur. Cela peut être tôt, à 7 heures par exemple, mais, en
général, pas au-delà de 9 heures 30.
Il est d’usage pour le déjeuner d’inviter entre 12 et
13 heures, en tout cas dans la sphère privée.
Dans la sphère professionnelle, il faut bien entendu
adapter ces heures en fonction de la distance séparant les
bureaux, du temps qu’il faut pour se rendre éventuelle-
ment au restaurant, du temps disponible, etc.
122
Recevoir chez soi
123
Manuel du savoir-vivre comtemporain
Le menu
Le choix de votre menu est aussi un élément impor-
tant lorsque vous recevez chez vous.
Que vous ne cuisiniez qu’un plat très simple ou pré-
pariez un menu complexe, la trame est la même.
Dans la mesure où vous ne connaissez pas les goûts de
tout le monde, il est préférable de rester dans un choix
culinaire relativement neutre. Cela reste vaste, je vous
rassure. C’est ce qui se passe pour les dîners officiels
et plus formels. En général, les personnes subissant un
interdit alimentaire, ou adhérant à certaines prescrip-
tions restrictives, le font savoir gentiment à un moment
ou l’autre à l’hôte afin d’éviter un désagrément. Ce
n’est pas impoli et plutôt préférable que de risquer de
se retrouver devant un plat que vous ne pouvez manger.
Dans les situations plus formelles, vous pouvez contacter
le secrétariat afin de faire part d’un interdit alimentaire,
ils en ont généralement l’habitude.
Si vous recevez à la maison de manière élégante, mais
non formelle, vous pouvez très bien demander lors de
l’invitation à vos invités s’ils souhaitent éviter un aliment
ou l’autre. Si cela vous semble compliqué, prévoyez alors
un plat facile de rechange.
124
Les boissons
C’est toujours une question de circonstances. Je ne
peux envisager toutes les circonstances, mais voyons les
principales. D’une manière générale, ayez toujours du
vin rouge, du vin blanc au frais, des bières fraîches, du
porto, du whisky, du jus de fruit et de l’eau. En principe,
avec cela, vous pouvez sauver la mise. Dans le Sud de la
France, n’oubliez pas le pastis...
Si vous organisez un cocktail, il est idéal de retrouver
sur les plateaux des flûtes de champagne en majorité
(plus ou moins les deux tiers) ou contenant une bonne
méthode traditionnelle, un cava ou autres bulles, des
verres de vin rouge et de vin blanc (car tout le monde
n’apprécie pas les bulles), deux ou trois jus d’orange, un
ou deux jus de tomate et de l’eau. Cela suffit amplement.
Il est inutile, sauf pour un thème bien précis, d’y ajou-
ter d’autres boissons. Toutefois, il est important d’avoir
en réserve au frigo de la bière, du coca (ne serait-ce
que pour pallier une chute de tension de la part d’un
invité), du jus de pomme pour les enfants et également
du whisky, de la vodka ou autre. Les habitués de ces
breuvages non conventionnels sur les plateaux savent
qu’ils ne les y retrouveront pas et en feront la demande.
Il est heureux de pouvoir les satisfaire également.
Pour un repas assis, si vos invités viennent tous avec
du vin alors que rien n’est demandé, ce qui est de plus en
plus fréquent – nous abordons ce sujet un peu plus loin
–, n’ouvrez pas ces différentes bouteilles pour eux. C’est
la meilleure manière de rendre tout le monde malade
125
Manuel du savoir-vivre comtemporain
126
Recevoir chez soi
127
Manuel du savoir-vivre comtemporain
Le placement à table
Ici également, il y a deux manières traditionnelles de
bien faire les choses. Il y a le placement à la française
qui suggère que le maître de maison s’assoit au milieu
de la partie longue de la table et son épouse en face. En
Angleterre, ceux-ci s’assoient aux extrémités de la table.
Dans les deux cas, on place l’invité d’honneur à droite
de Madame et l’invitée d’honneur à droite de Monsieur.
La gauche des maîtres de maison est également réservée
pour un(e) autre invité(e) d’honneur.
En principe, selon tous les ouvrages traitant du sujet,
on place un homme, puis une femme et ainsi de suite.
On sépare les couples, sauf si ceux-ci sont fiancés ou
mariés depuis moins d’un an.
Lorsqu’il y a plusieurs tables, on peut également,
lorsque les couples ont l’habitude de tous ces dîners, les
installer à des tables différentes.
C’est ce qu’on appelle une règle générale qui ne peut
que subir de plus en plus d’exceptions vu l’évolution
de notre société. En effet, les repas ne sont pas toujours
possibles avec une parité parfaite. On parle de couples
mariés. Ne doit-on pas prendre en considération ceux
qui sont pacsés, les couples de fait (de longue date) ou
ceux qui paient leurs impôts ensemble car reconnus
comme couple fiscal ? Je pense sincèrement qu’on ne
peut ignorer ces réalités et qu’il faut les intégrer sans
restriction.
Si vous décidez de recevoir de manière formelle, faites
alors le nécessaire pour respecter les règles. Vous verrez,
128
Recevoir chez soi
La fin de soirée
Elle peut être différente chez les uns et les autres, mais
d’une manière générale, il y a des petites astuces pour
faire comprendre, lorsque la chose n’est pas entendue,
que tout a une fin...
129
Manuel du savoir-vivre comtemporain
130
Recevoir chez soi
131
Manuel du savoir-vivre comtemporain
î F aire visiter aux invités, les uns après les autres, toute
la maison.
î Laisser la télévision allumée. Elle capte en général
l’attention.
î Passer en boucle votre reportage de mariage.
î Laisser les invités seuls pendant une heure, le temps
que vous cuisiniez.
î Ne pas être chez vous lorsque vos invités arrivent.
î Fumer à table, même si vous êtes chez vous, sans
savoir si cela dérange quelqu’un.
î Ne pas chauffer en hiver sous prétexte que la maison
est trop grande et qu’on y a toujours vécu de la sorte.
132
L’art de la table
Dans nos pays, surtout en France, l’art de la table est
quelque chose d’important et qui ne manque pas de
noblesse, même s’il est trop souvent négligé à mon goût.
Si certaines choses semblent parfois inutiles à certains,
tout a pourtant un sens, pratique ou esthétique. C’est
également un art différent des autres, un art qu’on peut
modifier, moduler, avec lequel on peut jouer en per-
manence et avec élégance si on ne sombre pas dans les
tristes codes de la fin du XIXe siècle.
Nous vivons pour cet art une époque extraordinaire.
Nous pouvons créer des tables de la Renaissance, du
XVIIIe siècle, des années 1930 et parfaitement contem-
poraines ou design. Il faut un peu de moyens ou de
l’imagination, il est vrai, mais c’est possible et à la portée
de beaucoup de monde.
133
Manuel du savoir-vivre comtemporain
La nappe
Il y a avant tout l’emplacement de la table dans la
pièce. Elle doit être située à un endroit où tout le monde
134
L’art de la table
135
Manuel du savoir-vivre comtemporain
Les assiettes
On continue ensuite en disposant les assiettes à égales
distances les unes des autres et en prévoyant un espace
suffisant entre les convives afin que le repas soit phy-
siquement agréable. Il faut éviter de remplir la table
136
L’art de la table
Les couverts
Une fois les assiettes en place vient le tour des cou-
verts. Ceux-ci doivent répondre à la seule logique de
l’ordre de leur utilisation. On dispose les fourchettes à
gauche, et les couteaux ainsi que les cuillères à droite. La
137
Manuel du savoir-vivre comtemporain
138
L’art de la table
139
Manuel du savoir-vivre comtemporain
140
Couvert posé à la française
4
Couvert posé à l’anglaise
1 2 3
I
B
m h
g
l e c D f
Si potage Si potage
après entrée en entrée
Si salade après
plat principal
J k
141
Manuel du savoir-vivre comtemporain
Et le foie gras...
Je vais sans doute en surprendre plus d’un : le foie gras
ne se mange pas avec un couteau, mais avec une four-
chette. Soyons réalistes, quasi plus personne ne le fait.
Quoi qu’il en soit, au niveau des couverts, adap-
tez-vous comme pour la salade, et disposez les couverts
dans la logique de leur utilisation et de l’esthétique,
pourquoi pas...
Le porte-couteau
On ne parle pas ici du porte-couteau utile dans une
cuisine pour recueillir les lames coupantes qui servent à
préparer les repas, mais de ces petits objets que certains
disposent sur les tables pour « faire plus joli » et y laisser
reposer la lame du seul couteau disposé à table.
142
L’art de la table
143
Manuel du savoir-vivre comtemporain
Les verres
La tradition, qui est toujours d’actualité, propose de
disposer au moins deux verres par personne à table : un
pour l’eau et un autre pour le vin. Les dîners tradition-
nels assortis d’une entrée en comportent trois : un pour
l’eau, un pour le vin rouge et un dernier pour le vin
blanc. On peut rencontrer des tables avec beaucoup plus
de verres évidemment, mais cela devient de plus en plus
rare ou est attaché aux représentations officielles.
Ce qui est important, c’est de respecter l’ordre des
verres ; on commence à gauche par le verre à eau, puis,
à sa droite, le verre à vin rouge et encore à sa droite le
verre à vin blanc.
De plus en plus de restaurants utilisent des gobelets
(verres sans pied) pour l’eau, par conséquent plus petits
en hauteur, et des verres sur pied pour le vin. Étant
donné que les boissons se servent chez nous par la droite,
ils ont disposé, afin de faciliter le service, le verre à eau
en troisième lieu (puisque le plus petit), donc après le
verre à vin blanc, contrairement à ce que recommande
la règle.
Si je comprends la démarche, je vous avoue ne pas
trop savoir quoi en penser... Il est vrai qu’on rencontre
aujourd’hui des verres à vins beaucoup plus hauts qu’au-
trefois. On pourrait aussi voir devant soi un grand verre
à vin rouge, juste à sa droite un moins grand verre à
vin blanc et le verre à eau (dans ce cas sans pied) d’une
couleur reprenant un élément de la table ou du ser-
vice, derrière les deux précédents, juste au milieu. Cela
144
L’art de la table
L’assiette à pain
L’assiette à pain est toujours à votre gauche et se place
dans l’angle formé par vos verres et vos couverts. Sur celle-ci
se trouve en général un petit couteau différent des autres et
dont la lame est assez arrondie. Il sert uniquement pour le
beurre et en aucun cas pour couper le pain.
Cette assiette n’est pas obligatoire. On peut très bien
disposer un petit pain à même la nappe dans le même
angle, comme rompre une baguette devant ses invités et
distribuer le pain, du moins si la situation le permet.
La serviette
N’oubliez pas de prévoir une serviette par personne.
(Cela n’a pas toujours été le cas dans l’histoire.) Elle doit
également être en tissu (ou en matière noble) et non
en papier. Elle peut être assortie à la nappe ou encore à
145
Manuel du savoir-vivre comtemporain
La décoration
On retrouve la plupart du temps un montage floral
comme milieu de table ou une décoration en différents
endroits. C’est un choix toujours gagnant depuis des
siècles. Veillez toutefois dans ce cas à choisir des fleurs
146
L’art de la table
Les bougies
La flamme de la bougie est importante. Ce n’est pas
une obligation, mais une suggestion vive. Tout le monde
aime assister à un repas aux chandelles. Si vous possédez
de beaux bougeoirs, disposez-les sur la table. S’il s’agit de
chandeliers, assurez-vous qu’ils n’empêchent pas les per-
sonnes installées l’une en face de l’autre de communiquer,
sauf si c’est stratégiquement planifié.
Si vous n’avez pas de beaux bougeoirs, il existe dans de
nombreux magasins des supports en forme de verres droits
(souvent colorés) pour les bougies chauffe-plats. Choisissez-
les en harmonie avec votre table ; ils donnent aussi une
lumière agréable en plus de l’avantage de ne ruiner personne.
Le seul impératif est d’allumer les bougies lors du repas s’il
y en a à table. Il n’y a rien de pire que d’assister à un repas
auquel les bougies ne sont pas vivantes, même si leur sens
premier d’éclairer n’est plus. La flamme est une présence
symbolique qui réchauffe, au propre comme au figuré, et
peut-être bien plus que cela.
147
Manuel du savoir-vivre comtemporain
148
L’art de la table
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Manuel du savoir-vivre comtemporain
150
être reçu
Répondre à l’invitation
La première chose à envisager avant d’être reçu, c’est
d’être invité. L’invitation peut prendre beaucoup de
formes aujourd’hui. Il y a les invitations formelles que
nous avons vues précédemment, et puis toutes les autres
qui font partie de la grande majorité, et ce, dans tous
les milieux, sauf peut-être les officiels représentatifs et
conservateurs.
Elles peuvent se faire par e-mail, par téléphone ou
tout simplement oralement. Dans tous les cas, il faut
répondre oui ou non, sous une forme plus ou moins
élaborée si l’invitation elle-même le suggère.
Si vous répondez positivement, vous vous engagez
à respecter les consignes (heure, tenue, participation
éventuelle…).
151
Manuel du savoir-vivre comtemporain
La tenue
Quand la tenue n’est pas communiquée, c’est qu’elle
est évidente. À vous de savoir chez qui vous allez et à
152
Être reçu
Présent ou pas ?
Que faire lorsque vous êtes invité quelque part ?
Amener un présent ou non ?
Je vous propose d’abord de prendre connaissance des
règles à ce niveau-là, puis d’analyser ensuite toutes les
nouvelles réalités.
En principe, la première fois qu’on est invité chez
quelqu’un pour un repas, on arrive les mains vides. Il
vous est possible de faire envoyer des fleurs le lendemain
afin de les remercier. La deuxième fois que vous y êtes
invité, vous pouvez faire envoyer des fleurs avant ou
153
Manuel du savoir-vivre comtemporain
154
Être reçu
155
Manuel du savoir-vivre comtemporain
156
Être reçu
Le cocktail
Si vous avez le bonheur d’être invité à un beau cock-
tail où le champagne coule à flots, je vous conseille pre-
mièrement de grignoter avant, afin de ne pas subir les
effets des bulles trop rapidement.
Quoi qu’il en soit, un cocktail n’est pas un lieu dans
lequel on vient se gaver, c’est avant tout un phénomène
social, pour une raison ou pour une autre, auquel vous
êtes associé et donc en représentation, car vous n’y êtes
normalement pas invité sans motif. En effet, sachez être
raisonnable tant avec la boisson qu’avec les petits fours.
On s’habille bien pour se rendre à un cocktail, en géné-
ral en tenue de ville, sauf pour certains mariages, et on
se tient convenablement.
Les personnes qui reçoivent repèrent très rapidement,
l’air de rien, les pique-assiettes et les fraudeurs, je préfère
prévenir les éventuels « experts ».
Il est important de saluer la ou les personnes qui vous
reçoivent, à condition que la situation ne soit pas trop
impersonnelle et les circonstances, opportunes.
Lors d’un mariage, vous devez tout au moins féliciter
les mariés ainsi que leurs parents, même si la file d’at-
tente est longue.
Il n’est pas obligatoire, sauf pour les petits comités, de
signifier votre congé aux hôtes. L’attitude la plus cou-
rante est de « s’échapper » à l’anglaise.
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Manuel du savoir-vivre comtemporain
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Être reçu
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Être reçu
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Être reçu
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Être reçu
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Être reçu
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Au restaurant
Recevoir au restaurant
Si vous choisissez de recevoir au restaurant, laissez
savoir clairement, sans insister non plus, que vous invitez,
quelles qu’en soient les raisons.
Vous devez impérativement y être à l’heure, et même
si possible arriver avant vos invités.
Laissez aux femmes les places les plus agréables, soit les
plus confortables, soit celles avec vue. Je sais, cela vient
d’un temps où elles ne travaillaient pas et n’occupaient
pas de position sociale sans leur mari. On parlait du sexe
faible... Mais bon, un peu de courtoisie ne tue pas.
Proposez à vos invités un apéritif ou directement du
vin, ce qui se fait de plus en plus. Choisissez le vin vous-
même : c’est vous qui recevez. Cela vous évitera en plus
d’avoir des déconvenues.
169
Manuel du savoir-vivre comtemporain
170
Au restaurant
Plus simplement
Si vous invitez au restaurant une personne dans le but
de la séduire, sachez l’inviter. Ne soyez pas surpris
dans le cas contraire qu’elle veuille rentrer directement
chez elle, seule.
Dans les mœurs, il est toujours admis que l’homme
invite une femme, mais c’est de moins en moins vrai. Cela
évolue comme tout le reste. C’est finalement assez bon
signe pour la position de la femme dans notre société. Il y
en a toujours qui en use et en abuse, mais Rome ne s’est
pas construite en un jour... Cela dépend essentiellement
aujourd’hui de la position sociale ou financière d’une per-
sonne par rapport à l’autre, ou encore du but de la réunion.
Si vous allez vous restaurer à plusieurs, évitez de
décortiquer l’addition et divisez-la par le nombre de
convives. Il va de soi que dans ce cas, il ne faut pas qu’un
petit malin en profite pour commander ce qu’il y a de
plus cher et le répercute sur l’addition collective. Cela ne
signifie pas pour autant que si tout le monde commande
un poulet rôti à 12 euros, vous soyez obligé de suivre
le mouvement ; vous pouvez commander votre sanglier
aux airelles à 29 euros, mais prévenez alors et assumez
la différence.
171
Manuel du savoir-vivre comtemporain
172
La conversation
On a l’habitude d’entendre qu’il y a des sujets de
conversation interdits à table ; la politique, la religion,
l’argent et le sexe. Il semble, en effet, qu’ils forment un
petit quatuor assez dissonant.
En réalité, ils ne sont pas interdits, mais l’on vous pré-
vient qu’ils suscitent régulièrement des heurts et des
réactions vives non souhaitées, surtout si vous alimentez
le feu avec un peu d’alcool.
On vous demande de les aborder avec discernement
et diplomatie, de ne pas enfoncer le couteau dans la
plaie aussitôt que vous percevez une gêne ou encore
une colère naissante, parce que vous estimez avoir raison
et voulez le faire reconnaître.Vous ne savez pas toujours
qui est à côté de vous, ce qui se cache derrière cette per-
sonne, qui est sa famille et ce qu’elle pense réellement. Il
faut être prudent et avoir du tact.
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La conversation
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À propos des tenues
Jusqu’il y a seulement quelques années, les codes vesti-
mentaires étaient assez respectés. Aujourd’hui, une fois de
plus, ils restent réservés d’une manière assez générale aux
milieux officiels, formels et pour certaines professions.
On rencontre de plus en plus fréquemment des per-
sonnes qui s’inventent un style et y restent fidèles pour
toutes les circonstances. Ainsi que je l’ai écrit auparavant,
si vous êtes connu et reconnu du public, cela fera partie
de votre personnage et on vous acceptera la plupart du
temps tel quel. Il en va de même pour des personnes très
riches. Dans le cas contraire, on dira de vous que vous
êtes un peu excentrique ou original, que vous êtes un
artiste, un peu différent (ce qui est pire...), du moins dans
la vie de tous les jours. En revanche, dans les milieux
officiels, formels et dans certaines professions, on ne l’ac-
cepte pas. Si vous décidez de marquer votre différence
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À propos des tenues
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À propos des tenues
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À propos des tenues
La chemise
Dans la « tenue de ville », la chemise est conven-
tionnellement claire. Autrefois, seul le blanc était admis,
aujourd’hui on rencontre de nombreuses variantes, ce
qui n’est pas plus mal lorsque c’est bien porté.
Le col doit être simple, en une pièce et sans bou-
tons pour attacher les pointes à la chemise. Sa fermeture
centrale au niveau du cou ne peut se faire que par un
seul bouton, contrairement à ce qui se voit de temps en
temps. Quant à la forme du col, restez dans la gamme
classique et choisissez-le en fonction de votre personna-
lité et de votre nœud de cravate.
La chemise classique, en principe, ne comporte pas de
poche.Vous pouvez y faire inscrire votre monogramme.
La règle suggère qu’il soit de couleur bleu marine et
cousu sur votre gauche au niveau du cinquième bouton
en partant du cou. La mode, elle, vous offre beaucoup
d’autres possibilités...
Les manches doivent dépasser de votre veste de plus
ou moins deux centimètres. Elles peuvent être simples
ou doubles avec des boutons de manchette, ce qui reste
plus élégant.
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Manuel du savoir-vivre comtemporain
La cravate et le mouchoir
La cravate est un accessoire important pour l’homme ;
elle peut être simple, classique et conventionnelle, mais
également un choix beaucoup plus personnel (toujours
dans le bon goût).
Sont interdites les cravates illustrant un poisson et
reprenant sa forme, celles illustrées par un grand person-
nage de bande dessinée, les noires avec une tête de mort,
etc. Si cela semble aller de soi dans le bon aloi, tout le
monde ne montre pas la même sensibilité.
Il y a toutefois une constante à respecter, c’est la
matière : elles doivent être en soie, laine ou coton et
en aucune matière synthétique. Elles se doivent d’être
souples et d’une belle consistance pour que le nœud soit
beau. Une belle cravate coûte un peu plus cher, c’est vrai,
mais il vaut mieux avoir une seule belle cravate dont on
est fier que plusieurs de mauvaise qualité. N’oubliez pas
non plus d’en défaire le nœud après chaque utilisation.
Celles qui restent en permanence nouées se remarquent
après un certain temps aux traces plus foncées sur le
nœud...
Il reste cependant encore un petit détail : on privi-
légie en général les cravates foncées pour le soir et les
réunions solennelles ou officielles. Elles ont l’avantage
de donner de vous une image inconsciente de sérieux
et de confiance.
Si beaucoup ne se posent jamais la question d’utiliser
leur petite poche située sur le sein gauche, elle a pourtant
une utilité très esthétique, celle d’accueillir un mouchoir.
Ce n’est pas obligatoire, mais tellement plus élégant. Il
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À propos des tenues
Les détails
La simplicité reste un maître mot dans l’élégance. Dès
lors, je suggère vivement d’abandonner tous les artifices
du genre épingle à cravate, pince à cravate, petite barre
dorée que certains portent pour resserrer le col de la
chemise tout en laissant une petite chaîne souligner le
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À propos des tenues
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Conclusion
Il y a d’autres domaines encore à explorer dans l’éti-
quette contemporaine, beaucoup de cas de figure à
envisager et énormément de détails à analyser, mais j’ai
préféré soulever l’essentiel.
Vous l’avez compris, j’ai opté pour un langage sans
détour et clair pour tous, au risque de m’attirer des ini-
mitiés. Je pense, en effet, qu’il faut dire les choses quand
on les pense justes afin de faire évoluer ce qui nous
semble être anachronique ou archéo-nostalgique. J’aime
le spirituel, mais me méfie des faux mysticismes ; je parle
de ceux qui nous maintiennent très habilement dans
un trouble sociétal, de ceux qui nous poussent encore
à sacraliser ce qui ne l’est pas, et nous cachent l’essence
même de réalités parfois bien plus lumineuses.
J’ai choisi de traiter cette matière à travers une réflexion
intellectuelle propre et en me référant à une expérience
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Remerciements
Je remercie les quelques ami(e)s qui m’ont encouragé
et soutenu dans cette aventure,
celles et ceux qui ont contribué à la récolte de cer-
taines informations, et particulièrement Arnaud Du
Jardin et Joëlle Micha pour le temps qu’ils ont offert à
me relire et parfois critiquer de manière constructive ma
démarche...
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Achevé d’imprimer en décembre 2019
sur les presses de l’imprimerie V.D. (Temse, Belgique)