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Loruju« v isâ t le le c o ir s d ' U l i h a in s i que l a v i c t o i r e , célébra la s louanges de ton Seigneur e t h p lo r e son pardon

e m a r d i 1 0 O cto b re d e r ­ Abû Sufyân, et qu’elle n’était escortée que


n ier c o r r e s p o n d a it a u 17 par une quarantaine de cavaliers. Cette cara­

L
R am adan. 1427. U ne d e s vane avait en partie été financée par les
p lu s im p o r ta n te s d a te s biens que les polythéistes mecquois avaient
d e l'h isto ire d e l'is la m spoliés aux Musulmans pendant et après les
En effet elle m a rq u e la 14 2 5 è apersécutions
n n i­ qu’ils leur firent endurer.
versaire d e la p r e m iè r e g r a n d e Contraints
vic­ de quitter La Mecque pour trou­
ver une terre d’accueil moins hostile, les
toire d e s m u s u lm a n s s u r le s in fid è ­
Musulmans avaient abandonné tous leurs
les. C 'était lo rs d e la b a ta ille d e
biens dans le seul but de sauver leur foi Ces
Badr. A n -n a s r V e n d r e d i v o u s in v ite
biens avaient entièrement été saisis par les
ici à un court m o m e n t d e ré fle xio n païens. Partant de ce constat, le Prophète
sur cet é v é n e m e n t q u i a m a r q u é le demanda des volontaires pour aller inter­
début
de l'en­
vol d e!
l'islam,
La bataille de BADR
qui
continue
C’é ta it il y a 1 4 25 ans H!
son e x ­
pansion sp e c ta c u la ire à tra v e rs le cepter cette caravane et récupérer ainsi une
monde e n d é p it d e la d é te r m in a tio n partie de leurs biens. La valeur de la carava­
de s e s e n n e m is. ne s’élevait à quelque cinquante mille dinars
Vendredi 1 7 R a m a d a n d e l'a n 2 d e en pièces d’or et comptait mille dromadai­
l’Hégire (mm 624 de l’ère chrétienne), wilà res. Trois cents et quelques hommes parti­
«ne date très inportante de l’HtsUxre de l'islam rent en toute hâte avec lui : quatre-vingt-six
C'est la date à la quelle s'est déroulée la bataille de Muhâjirûn — Musulmans mecquois émi­
Badr, du mm d’une wllée située entre La Mecque grés à Médine — , et le reste de Ansâr —
s Médine, la première bataille dédsne de l'Islam, Musulmans médinois — , dont soixante-et-
moquant le début des confrontations armas entre un de la tribu des Aws et cent soixante-dix
fe Mteulmms et les polythéiste meoquots. de la tribu des Khazraj. La petite troupe ne
comptait que deux chevaux et soixante-dix
•_ A l’origine de la bataille dromadaires, deux ou trois hommes se re­
Au mois de Ramadan de l’an 2 de l’Hégire, layant sur chaque monture.
le Messager de Dieu apprit qu’une grande Le Prophète demanda au malvoyant Ibn
caravane marchande qurayshite rentrait de Umm Maktûm d’assurer l’intérim au poste
Syrie à La Mecque, qu’elle était dirigée par de dirigeant de Médine et d’imam à la

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mosquée en son absence. envers et contre tout s’il était attaqué. Sa'd
Lorsqu’il arriva au lieu-dit Ar-Rawhâ’, il confia Ibn M u'âdh prit alors la parole et dit : «ô
à Mus'ab Ibn 'Umayr l’étendard de l’armée Messager de D ieu ! T u penses peut-être que
musulmane, à ’Ail Ibn Abi Talib la bannière les Ansâr considèrent qu’ils ne doivent te por­
des Muhâjirûn et à Sa'd Ibn M u â d h celle ter secours que sur leurs terres. Au nom de
des Ansâr. Puis il envoya Basbas Ibn Ami AL Ansâr, je te dis d ’aller où tu veux, de t’allier à
Juhanî et 'Adiyy Ibn Abî Az-Zaghbâ’ en tant qui tu veux, de rompre les liens de qui tu
gn’éclaireur pour récolter des informations de veux, de prendre de nos biens ce que tu veut
la caravane, alors quelle approchait de la loca­ et de nous laisser ce que tu veux. Ce que tu
lité de Badr. nous prendras aura plus de valeur à nos jeux
3ue ce que tu nous laisseras. Quoique tu or-
Abû Sufyân donne l’alerte onnes, nous le ferons. Par Dieu, dusses-tu
Entre temps, Abû Sufyân apprit que le Pro­ aller jusqu’à Birk [ Ij, nous te suivrons ; dusses
phète était sorti à la tête d ’une armée et qu’il -tu traverser cette m er [ ¿J, nous la traverse­
marchait sur la caravane qu’il avait la respon­ rons avec to i »
sabilité de ramener jusqu’à La Mecque. Il en­ ALMiqdâd déclara quant à lui: • Nous ne te
voya donc Damdam Ibn 'Amr ALGhifâri à La dirons pas œ qu’a dit le peuple de Moise à M»
Mecque donner l’alerte aux Qurayshites, afin se lorsqu’ils dédorèrent: "Va donc, toi et Ut
qu’ils accourent défendre leurs biens. Rapide­ Seigneur, et com b a ttez tous deux. Nous
ment, les polythéistes levèrent une armée dans restons là où nous som m es" C5V24. Nac,
laquelle tous les clans qurayshites étaient re­ nous arriuttrvns à ta droite et à ta gtudx, deutrt ta
présentés, à l’exception des Banû 'Adiyy. et derrière toi »
Après avoir entendu ces déclarations de dé
Le dévouement des Compagnons vouement, le Messager de Dieu donna l’ordre
Lorsque le Messager de Dieu apprit la nouveL d ’aller jusqu’aux puits de Badr.
le, il demanda conseil à ses Compagnons sur
la décision à prendre face à la tournure que La défection des Banû Zuhrah
prenaient les événements. Ils étaient en effet Pendant ce tem ps, A bû Sufyân manoeuvrait u
sortis intercepter une caravane marchande, et caravane pour échapper à l’armée du Prophè­
voici qu’ils auraient probablement à faire face te. P our ce faire, il emprunta une route lon­
à l’armée la plus puissante d’Arabie. Certains geant la côte de la M er Rouge. Voyant qui
Compagnons étaient d ’avis de ne pas combat­ était désormais hors de danger, il écrivit a Qu-
tre, le déséquilibre des forces étant trop mani­
raysh qu’ils pouvaient rentrer à La Mecque et
feste, l’armée musulmane n’étant pas suffi­
que la raison po u r laquelle ils avaient leve une
samment préparée pour tenir tète à Quiaysh. armée n ’avait plus lieu d ’être. La lettre parvint
L’un d’eux dit notamment : « Ô Messager de aux polythéistes alors qu’ils étaient à Juhfah.
Dieu, c’est Qura}sh la perfide ! Par Dieu, elle
Alors qu’ils se préparaient à faire detni-tour,
n’a jamais été vaincue depuis quelle est une Abû Jahl, le chef des Banû Makhzum, dédi­
puissance ; et elle n’a jamais cru en Dieu de­ ra : * Par Dieu, nous ne rentrerons pas autrtdanù
puis qu’elle L’a renié. Par Dieu, pour rien au étéjicqu'à Badr. Nous y aarrperons, et n u cffrnrn
inonde, elle n’abandonnera sa puissance. Elle
1'hxpitalité aux Arabes qui vendront dra n »
te combattra. Prépare-toi donc soigneusement
Ainsi, les Arabes nous aramdrtrt à l'aierir. * AI
et prends toutes les dispositions qui s’impo­
Akhnas Ibn Shurayq, chef des Banû Zuhnh,
sent. . Pour leur part, les Muhâjirûn déclarè­
rent qu’ils étaient avec lui quoiqu’il arrive. était quant à lui d ’avis qu’il valait mieux ren­
trer. Peu écouté, il rentra seul avec les hom­
Mais le Prophète attendait surtout la réaction
des Ansârs qui l’avaient accueilli dans leur cité mes de son clan, abandonnant l’armee qurajs
et qui avaient prêté serment de le défendre hite. Au vu des événements ultérieurs, cette

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fedsion d’Ab Akhnas lui valut un grand près- • Sogeur, m a Q a r f h ! Ih so n m a p a n d u r
tçe auprès des siens. Le clan d u Prophète, les n g t r a a d o g a i Ih s a t m ec Te nargar a M i­
Binû Hashim, voulut égale ment rentrer mais ter Tan M a u q p drrrpoaa/r. Se^nsa, ju rp io e
AbuJahl pesa de tout le poids que lui confé­ Tan A l b a n a Ta P rarase » Abu Bahr Aj-
ra son stant de chef pour les en dissuader. Siddiq s’approcha de lui et dit : < Ó M e tq p -d e
Dieu, rx- u ^ t a ! Par d u t Q c d io e t rm t m
Le d u m p àe baLaFfe d a n Sa M on , Dio» a a m f £ n la P arrase q»Tl
Lorsque l’armee musulmane aneigné le pre­ t ’a f ò t •
mier puits de Badr, le Prophète demanda ;
• O kdkn-m c carper ? », ce a quoi ALHubôb Les Anges -.fermera srxrr-w
Ibn ALMundhir répondit : • ô M a s te r de les Musulmans
D io lje a m a a t endrrxt ¡u n i que s e pum. S i tu À Finstar de leur Prophète, les crusozxs im ­
ne, ru t p a a re n m e i m b e à i e i p t B tp ee m e plorerei* le Secours divin. D ieu révéla alors
a m su n , à l'eut ¿banaore a douce N a s y pré aux Anges : «Je suis avec vous : soutenez
A m m i m erreru a m e b o a h e m ¡B donc les ornants. Je vais jeter Teffroi dans les
a espits. » cœurs des mécréants. » C8V12, pins II révéla
Les pohthérstes se dépêchaient en effet pour à Son Messager que m Se Anges descen­
pouvoir se ravitailler en eau. Le Prophète draient en renforts pour com batur à ses c ô ­
tnroya donc Ah, Sa'd et Az-Zubayr à Badr tés.
pour guetter les m ouvem ents ennem is. Lors­ Rassuré, le Prophète passa h r u t à prier et à
qu’ils revinrent dans l’armée, ils ramenèrent invoquer son Seigneur sous le tronc d'un ar­
atc eux deux esclaves de Q uraw h qu’ils bre. C é t a i la nu s du vendredi 17 Ramadan
trient arretés durant leur miss ion. Imerro- de Fan 2 de FHégfee.
gts par les Compagnons du Prophète, ils af-
Smérea être en charge du ravitaillement en
ou de l’armée m ecquoise. Le Prophète leur
Manda : « D u a -rm où s t Ç u rreb » — Der- le s ¿ y à
M cene dune, répondirent-ils. — Combien T ib a h Ibn Rabi'ah. un chef de d a a quenv-
sotx-i? — N ous Fignoroos. — Combien bér, son frère S h a sta i Ibn Rabi’ah et son
tgoreest-ih de dromadaires chaque jour ? — fils AL W aid Ibn T ib a h sonñext des rangs
JW ou dix, c’est selon. — Ils sont donc d e l’armée mecquoise et dem andera: im
neuf cents et mdle hom m es, conch* le duel contre trois M usumans. La praraxae dn
^Kläger de Dieu. Ce soir-li, 1 plut une aver- duel oui précédait raffrenam ene général était
e n eftiet une coutume cher les guetriess ara­
andis que du côté bes. D es rangs de Farmée r w -—^ -e sort>
phâe fine qui les rent trois Médinois, Abd A £ h Esc Rr*à-
¿ ih Aw f Ibn Afra’ et son b ète M e a v v i d i
« le terrain et le raffermit sous leurs pas. Le Ihn .Afri’ Les trois Mecquois leen óemanóe-
Messager de D ieu et ses Com pagnons arrive rent : « Qui êtes-vous ? — D es Ansar, aépaa-
daent fes M eèm cis — Veras é«es des gens de
valeur et n acemeur. m as n ess jÂÈéeoos
a v o r ce duel avec nos errasim, répm riârnt
fes Mecquois. » Sortinan alors trois Mecquois
d e Farmée nxisuimane. A ï Ib o A K l â Â ,
g e r ir e du P r o p te r . T b z v d a î Ears AL
t f r M . " .Hamzah Fac A b d A â -V fctn A on-
= * « x s e apparue et d e du P r e p te e
■ en vue, le Prophète invoqua D ieu :

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Alî vint rapidement à bout de son adversaire qu’eux, bien q u’ils soient incapables de répon­
direct ALWalîd, tandis que Hamzah terrassait dre. » Trois jours plus tard, l’armée musulmane
'Utbah. Q uant au troisième duel entre leva le camp et se prépara à rentrer à Médine,
'Ubaydah et Shaybah, il se conclut par une couronnée de succès. Sur le chemin du retour,
frappe croisée, où les deux combattants se le Prophète partagea le butin entre les soldats et
blessèrent m utuellem ent. Shaybah fu t fit exécuter A n-N adr Ib n ALHârith et 'Uqbah
néanm oins tué grâce à l’in terven tion de Ib n Abî M u'ayt qui s’étaient rendus coupables
H am zah. G ravem en t tou ch é, 'U b ay d ah du meurtre et de la persécution de plusieurs
Musulmans avant l’Hegire. Ainsi s’achevait la
eut la jam be coupée e t il n ’allait pas survi­
première et la plus grande bataille de l’histoire
vre longtem ps. Après cene entrée en matière
de l’Islam. Son importance réside dans le fri
sanglante, la bataille fit rage. Les épées s’entre­ qu’eUe fut l’expression la plus aboutie du com­
choquaient et les corps tombaient, tandis que le bat étem el que se livrent le bien et le mal : le
Prophète, à la tête de son armée, continuait à bien et toutes les valeurs nobles qui s’y ratta­
prier et à invoquer Dieu pour q u ll leur accorde chent, défendus par le Prophète et ses fidèles
la victoire, jusqu’à ce que sa requête soit enfin croyants contre un mal organisé autour de h
exaucée. Les Musulrrui^. ' ’onaient de vaincre la vanité, de l’orgueil et de l’égoïsme, défendu par
première puissance arabe, tuant soixante-dix les suppôts de l’idolâtrie et de l’absurdité hu­
polythéistes et en capturant autant. Les pertes maine. Par ailleurs, cette bataille fit prendre
musulmanes s’élevaient quant à elles à quatorze
conscience à tous, Musulmans et païens, que
hommes : six Muhâjirûn, six Khazrajites et l’Islam était devenu une force qui compte dans
deux Awsites. Les principaux chefs qurayshites
l’Arabie du VII e siècle.
périrent, avec à leur tête Abu Jahl et Umayyah
Ibn Khalaf. Ainsi, la petite troupe croyante de
N otes
trois cents et quelques hommes, entièrement [ 11 Birk est une vallée située à environ 600 km
remise à Dieu, avait battu une armée trois fois au sud de La Mecque, sur les côtes de la Mer
plus nombreuse, enorgueillie par son nombre et
Rouge.
ses moyens matériels.
[ 21 La M er Rouge.
[ 3] Sourate 5, A l-M â’idah, La Table servie, ver­
Épilogue
Lorsque la bataille s’acheva, les corps des poly­ set 24.
[ 41 Sourate 8, A l-A rfàl, Le Butin, verset 12.
théistes tues furent enterrés dans une fosse
commune. Le Prophète se présenta devant eux
et leur parla : « Tnbu ingrate envers votre Pro­ ER RA TUM
phète ! Vous me traitiez d ’imposteur alors que
Une erreur malencontreuse s'est
d’autres gens croyaient en m o i Vous m ’avez
abandonne alors que d’autres gens m ’ont porté glissée dans le numéro passé.
secours. Vous m’avez chassé alors que d’autre En effet, cet article a paru avec
gens m’ont accueilli chez eux. ô 'Utbah Ibn
Rabí ah ! Ô Shaybah Ibn Rabî'ah ! Reconnais-
références suivantes: An-nasr
sez-vous désormais que la Promesse de votre vendredi n°145 du 29 Septem­
Seigneur est véridique ? Car moi, je reconnais bre 2006. il s’agissait plutôt de
que la Promesse de mon Seigneur est véridi­ An-nasr vendredi n°146 du 06
que. » Umar Ibn Al-Khattab demanda alors au
Prophète: « ô Messager de Dieu, pourquoi Octobre 2006.
parles-tu à des hommes morts ? — Par Celui Toutes nos excuses pour les de­
Qui détient mon âme dans Sa Main, déclara le sagréments que cela a pu poser
Prophète, vous ne m ’entendez pas mieux

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