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LA BATAILLE DE BADR

Louange à Allah, nous le louons, nous implorons Son aide, Sa guidance, Son secours.
Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal instigué par notre âme et nos
mauvaises actions. Celui qu’Allah guide ne saurait être égaré et celui qu’Allah égare tu ne
trouveras alors pour lui aucun allié pour le mettre sur la bonne voie. O Seigneur, étend la
paix et la bénédiction sur ce Messager généreux, sur sa famille, ses compagnons.

Il se fait que le 17 du mois de Ramadan de l’an 2 après l’Hégire a eu lieu le


premier Jihâd : la bataille de Badr. C’est cette même année que le jeûne nous a été
prescrit.

Cette bataille est appelée dans le Coran « Yaoum Al Fourqân » (Le jour du
discernement). En effet, c’est le jour où une séparation entre le juste et l’injuste a été
faite. C’est le jour de victoire des Musulmans.

Nous n’allons pas faire ici un cours d’Histoire, mais nous allons raconter
quelques faits afin qu’on puisse se rappeler de ce merveilleux jour. Ce n’est pas non
plus un jour de fête chez les Musulmans, comme vous le savez bien.

Mais c’est notre Histoire ! Soyons en fiers !


La bataille de Badr en effet a été entièrement dirigée par Allah (Exalté soit-Il),
d’ailleurs on en parle dans le Coran. C’est la seule fois où les Anges descendent sur
Terre pour combattre ; on raconte d’ailleurs qu’un compagnon était en train de
combattre quand il a vu voler la tête d’un mécréant : c’était un Ange qui lui avait
coupée. Nous allons rencontrer d’autres faits qui illustrent bien l’aide d’Allah (qsE)
dans cette bataille. (cf. sourate Al-Anfâl)

1) Raison de la bataille :
Le Prophète avait été informé qu’une immense caravane (1000
chameaux, 50 000 dinars en or) de Kouraïch dirigée par Abou Soufyâne venait
de Damas et allait à la Mecque. N’oublions pas que les Musulmans, en sortant
de la Mecque pour aller à Médine ont été dérobés et ont dû laisser tous leurs
biens et les Kouraïchites ont donc distribué tous ces bien aux habitants de la
Mecque. Le Prophète voulait récupérer ces biens en attaquant cette caravane.

2) De Médine vers Badr :


Les Musulmans vont donc sortir de Médine et aller à Badr qui est à une
distance d’environ 150 kilomètres. Ils sont 313. Ils n’ont que deux cavaliers et
une centaine de chameaux. Ce qui fait qu’ils se partagent un chameau à trois et
marchent donc chacun 100 kilomètres. Et le Prophète ? Lui aussi, alors qu’il a
55 ans.
3) A la Mecque :
Abou Soufyâne ayant été informé des intentions des Musulmans,
envoya un messager à la Mecque pour qu’il prévienne les Kouraïchites. Les
guerriers dirigés pas Abou Jahl sortirent donc de la Mecque, pour aller
combattre les Musulmans. Il arrivèrent auprès d’Abou Soufyâne et
constatèrent qu’il avait fait passer la caravane pas un autre chemin et qu’il n’y
avait plus de danger. On proposa alors de revenir à la Mecque quand Abou
Jahl refusa et insista pour rester et combattre les Musulmans.

4) Changement d’objet :
• Maintenant, il n’est plus question d’attaquer la caravane puisqu’il va y
avoir une bataille entre les Musulmans qui sont au nombre de 313 et les
Kouraichites qui sont un millier.

5) Les conseils :
• Le Prophète demande donc à ses compagnons « Conseillez-moi, ô
compagnons » alors Abou Bakr dit son avis, puis Omar Ibn Al-Khatâb.
Le Prophète répéta « Conseillez-moi, ô compagnons » alors Al Mikdad
Ibn Amr dit « Ô Messager d’Allah, nous sommes avec toi et par Allah,
nous ne te dirons pas ce qu’ont dit les fils d’Israël à Moïse ; ils ont dit :
Allez combattre toi et ton Dieu, nous restons ici. Mais nous dirons :
Allez combattre toi et ton Dieu, nous venons combattre à tes côtés » On
dit que tous les compagnons présents auraient donné une masse d’or
équivalente à une montagne rien que pour dire ce qu’à dit Mikdad car le
Prophète en était très fier. Le Prophète répéta encore « Conseillez-moi,
ô compagnons »
o (vous vous demandez peut-être pourquoi le Prophète répète
beaucoup cette phrase, c’est parce que jusque maintenant il n’a
écouté que des émigrants, il n’a pas écouté l’avis des Ansars, qui
sont les habitants de Médine. Il veut les écouter car son pacte
avec eux était qu’ils le protègent à Médine, mais là ils sont en
dehors de Médine)
Cette fois ci en effet, c’est un des Ansars, leur chef, qui pris la parole,
Sa’d ibn Mou’az. il dit : « Ô Messager d’Allah, tu nous appelles ? » Le
Prophète dit « Oui, Sa’d » alors Sa’d reprit la parole « Ô Messager
d’Allah, nous t’avons prouvé que nous t’écoutons et t’obéissons, décide
donc, et par Allah même si tu descends dans la mer, nous venons avec
toi sans que personne ne doute de ta décision. Prend de nos biens ce
que tu désires, laisse-nous ce que tu désires et d’ailleurs ce que tu nous
prends nous rend plus heureux que ce que tu nous laisses, fait la Paix
avec ceux que tu désires, sois l’ennemi de ceux que tu désires… ». Sa’d
montra explicitement donc que lui et les Ansars sont du côté du
Prophète.
• Le Prophète dit donc : « nous allons nous mettre derrière les puits et
combattre » Alors un combattant nommé Houbab se leva et dit
(admirez ici la politesse et la stratégie) : « Ô Messager d’Allah, est-ce
que ce que tu viens de dire est une révélation de Dieu, de sorte que je
me taise, ou alors est-ce simplement un avis stratégique ? » Le
Prophète répondit : « c’est un avis stratégique » alors le combattant dit
« Ceci n’est donc pas un ordre révélé » Le Prophète demanda donc :
« Que penses-tu alors ô Houbab? », il répondit : « nous détruisons tous
les puits sauf un dont nous boirons ; Eux ne boiront pas, il
s’affaiblirons et nous vaincrons ! ». Le Prophète dit : « Tu as
raison Houbab ! ». C’est ce qu’ils firent.

6) Avant la bataille :
• Avant la bataille, il s’est passé des choses très étonnantes. En effet, il y
eut de la pluie douce chez les Musulmans qui a rendu le sol dur et stable
et il y eut de fortes averses chez les mécréants qui ont rendu le sol trop
mou pour y circuler avec aisance.
• Puis, les Musulmans s’endormirent un peu pour se reposer et à quand
ils se réveillèrent, il y eut une deuxième douce pluie pour ceux qui
voulaient se laver et faire leurs ablutions.
• Puis le Prophète commença les invocations qu’il faisait avec tant de foi
et de vigueur que son vêtement commençait à tomber.
• Petite histoire plaisante et émouvante avant la bataille :
o Le Prophète alignait les rangs des combattants quand il vit qu’un
certain Sawâd (costaud et volumineux) était hors du rang, alors
le Prophète lui dit : « aligne toi Sawâd ! » et il s’aligna, puis une
deuxième fois, le Prophète s’assura des rangs et revit Sawâd hors
du rang et lui répéta : « Aligne toi Sawâd ! » et il s’aligna, puis
une troisième fois le Prophète le revit hors du rang. Le Prophète
s’approcha alors de Sawâd et lui piqua le ventre avec son bâton et
lui dit : « Aligne toi Sawâd ! » Ce dernier dit avec tendresse : « Tu
m’as fait mal, Ô Messager d’Allah » le Prophète arrêta tout et lui
dit « Pardonne moi Sawâd » (remarquez que le Messager d’Allah
ne veut absolument pas qu’on lui en veuille pour quoi que ce
soit). Alors tout à coup, Sawâd se jeta sur le Prophète et le serra
dans ses bras et dit : « C’est ce que je voulais ! C’est ce que je
voulais ! » Alors le Prophète demanda une explication et Sawâd
dit : « Ô Messager d’Allah, je pense qu’aujourd’hui je vais mourir
en Chahid et j’ai aimé que la dernière chose à faire avant de
mourir soit de te serrer dans mes bras ! » Remarquez combien
cet homme aime le Prophète, sait-on l’aimer ainsi nous aussi ?
• Le Prophète dit alors : « Allons vers le Paradis, aussi large que les Cieux
et la Terre ! ». Alors un compagnon nommé Omayr ibnoul Hamam dit
avec désir : « Allah, Allah ! ». Le Prophète lui demanda pourquoi il
disait cela alors il répondit : « J’aimerais être de ses habitants
(habitants du Paradis) » alors le Prophète en voyant dans les yeux de
Omayr l’envie et l’ambition d’aller au Paradis dit : « Tu es de ses
habitants ! ». Imaginez vous à la place de Omayr, quel chance il a
d’avoir la certitude de la part du Prophète qu’il sera au Paradis. Il avait
dans la main quelques dattes qu’il voulait manger avant de combattre, il
les regarda et dit : « N’y aurait-il entre moi et le Paradis que ces
quelques dattes ? » il les laissa donc tomber car il ne pouvait pas
attendre de les manger avant d’aller au Paradis.
• La bataille allait justement commencer lorsqu’une flèche vint du côté
des mécréants et perça le cou de Haritha ibn alHarith. Alors, sa mère
était accablée, non pas parce qu’il est mort, mais parce qu’il est mort
avant la bataille. Son problème est de savoir s’il est mort en Chahid ou
pas. Elle va vers le Prophète et lui dit « Ô Messager d’Allah, Haritha est-
il au Paradis de sorte que je sois heureuse ou est-il autre part de sorte
que je pleure ? ». Alors le Prophète répondit : « Ô mère de Haritha,
Haritha est dans le plus haut des Paradis ! ». Alors la mère, heureuse,
cria : « Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! ».

7) Le trois contre trois :


• La bataille va commencer, mais avant il y a trois duels : les Kouraïchites
envoient trois guerriers et le Prophète demande à ses combattants :
« Qui est partant ? » Alors trois Ansars sortent des rangs et y vont. Les
trois Kouraïchites leurs demandent : « qui êtes vous ? » Alors ils
répondent : « nous sommes des Ansars ». Les Kouraïchites
n’acceptèrent pas car ils voulaient combattre des émigrants qui avaient
soi-disant trahis leur peuple. Alors les trois Ansars reviennent auprès du
Prophète et lui expliquent la situation. Le Prophète dit alors : « Ali,
Hamza et Oubayda ibn al Harith, allez-y… » Remarquez que les trois
qu’il a envoyé sont de sa famille.
• Le duel commence donc : Hamza tue rapidement son adversaire, Ali, de
même, et Oubayda ibn al Harith tue son adversaire mais reçoit un
puissant coup dont il mourra peu après. Alors ils l’emportèrent, avant
qu’il meure, vers les Musulmans et le Prophète dit « Couchez-le près de
moi ! ». Les larmes du Prophète commencèrent à couler et Oubayda
dit : « Es-tu satisfait de moi, Ô messager d’Allah ? » N’est-ce pas
émouvant ? Oubayda fait tout cela pour l’Islam et il demande encore
au Prophète s’il est satisfait de lui… Penses-tu que le Prophète est
satisfait de toi ? Alors le Prophète lève ses mains vers le Ciel et dit : « Ô
Allah je témoigne que je suis satisfait de Oubayda ibn al Harith ! ». Puis
ce dernier meurt en paix.

8) La bataille :
• L’armée des Musulmans avait une aile droite d’une cinquantaine de
personnes dirigée par Abderrahman ibn ‘Aouf. Ce dernier raconte : J’ai
regardé à ma droite et j’ai vu un jeune garçon de quatorze ans (Mou’az),
puis j’ai regardé à ma gauche, son frère de treize ans (Mou’aouez), alors
j’ai eu de la peine. Tout à coup le garçon me demanda : « Ô compagnon,
où est Abou Jahl ? » (Abou Jahl, le chef des mécréants) alors je
répondit : « Que lui veux-tu ? » le garçon répliqua avec fermeté : « J’ai
entendu qu’il insultait le Messager d’Allah et je ne peux pas le laisser
faire » Puis le deuxième jeune garçon me tira par mes vêtements et me
demanda la même chose alors je répondit : « Que lui veux-tu toi
aussi ? », le garçon me dit : « Ma mère m’a dit que si je ne tue pas Abou
Jahl, que je ne revienne pas à la maison » alors je les ai portés, et me
suis avancé et à peine avait-je montré Abou Jahl du doigt qu’ils se
dirigèrent vers lui comme des flèches, leur épée attachée à leur poignet
fragile. Alors Mou’aouez frappa le cheval d’Abou Jahl, et ce dernier
tomba puis vint Mou’az et le tua avec son épée. Puis ils se dirigèrent
vers le Prophète rapidement pour lui annoncer la nouvelle quand le fils
d’Abou Jahl frappa Mou’az sur son épaule et la lui coupa pratiquement.
o Plus tard, Mou’az raconte (puisqu’il survécu à la bataille à la
différence de son frère qui y mourut) : « Mon épaule tenait à
un bout de peau, et mon frère allait annoncer la nouvelle au
Prophète avant moi, alors j’ai arraché le bout de peau afin que
ça ne me retarde pas et que j’arrive avant mon frère ». Mou’az
resta vivant jusqu’à l’ère de Othman ibn Affan et on dit que
chaque fois qu’Omar ibn Al Khattâb le rencontrait, il
l’embrassait près de l’épaule et lui disait : « Une partie de toi
est déjà au Paradis »
• Septante mécréants moururent lors de cette bataille dont Omayya Ibn
Khalaf, celui qui faisait souffrir Bilal, le premier muezzin des
Musulmans. Il fut tué par Bilal lui-même.
• Une chose étonnante dans cette bataille qui illustre bien l’amour de
l’Islam, c’est qu’un des fils d’Abou Bakr n’était pas encore musulman
pendant la bataille. Après la bataille il s’est converti à l’Islam et disait à
son père : « Ô père, je te voyais pendant la bataille et je me cachais de
peur de t’affronter » alors Abou Bakr lui dit : « Quant à moi, par Allah,
si je t’avais vu, je t’aurais tué ! » Remarquez que l’Islam est plus
important que sa famille.

Pour ceux qui en veulent, il y a des livres de la Sira auxquels vous pouvez vous référez.
N’oubliez jamais que le jour de la bataille de Badr est le jour de fierté des Musulmans.

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