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La vie de Muhammad(s.a.w.

solennellement. Un homme pauvre, devenu orphelin dès


l’enfance, gravissait le premier échelon de la prospérité. Il devint
riche, mais l’usage qu’il fit de ses biens est demeuré une leçon
pour l’humanité. Après le mariage, Khadīdja(r.a) réalisa qu’elle
était riche et que son époux était pauvre et elle sentit que cette
inégalité entre eux serait une barrière à leur bonheur. Elle
proposa donc de remettre tous ses biens et tous ses esclaves à
l’entière disposition du Saint Prophète(s.a.w.). En apprenant cela,
ce dernier déclara que, dès qu’il aurait les esclaves de
Khadīdja(r.a), il les affranchirait. Et ce qui fut dit fut fait. De plus,
il distribua aux pauvres la majeure partie des biens qu’il reçut
de Khadīdja(r.a). Parmi les esclaves qu’il affranchit ainsi se
trouvait Zayd(r.a). Il semblait être plus intelligent et plus vif que
les autres. En fait, il appartenait à une famille respectable et
avait été enlevé, encore enfant, et vendu de place en place
jusqu’à ce qu’il atteignît La Mecque. Le jeune Zayd(r.a),
nouvellement affranchi, vit immédiatement qu’il valait mieux
sacrifier sa liberté pour l’amour du Saint Prophète(s.a.w.). Lorsque
ce dernier affranchit les esclaves, Zayd(r.a) refusa sa liberté et
demanda à continuer à vivre auprès de lui. C’est ce qu’il fit, et
au fur et à mesure que le temps passait, son attachement au
Saint Prophète(s.a.w.) devenait plus grand.
Or, entre-temps, le père et l’oncle de Zayd(r.a), qui étaient à sa
recherche, apprirent qu’il se trouvait à La Mecque. Là, on leur
dit qu’il était dans la maison du Saint Prophète(s.a.w.). Ils allèrent
donc trouver ce dernier et lui offrirent de payer la rançon qu’il
demanderait en échange de la liberté de Zayd(r.a).
Le Saint Prophète(s.a.w.) leur dit qu’il était libre et pouvait les
suivre quand il le voudrait. Il envoya chercher Zayd(r.a) et lui
montra son père et son oncle. Après avoir séché ses larmes, le
père de Zayd(r.a) lui dit qu’il avait été affranchi par son généreux
maître et que, sa mère étant très affectée par la séparation, il
ferait mieux de retourner à la maison. Zayd(r.a) lui répondit :
« Père ! Qui n’aime pas ses parents ? Mon cœur est plein
d’amour pour toi et ma mère. Mais j’aime tant cet homme,
Muhammad(s.a.w.), que je ne peux souffrir la pensée de vivre loin
de lui. Je vous ai rencontré et je suis heureux. Mais je ne peux

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La vie de Muhammad(s.a.w.)

endurer la séparation d’avec Muhammad(s.a.w.). » Son père et son


oncle firent de leur mieux pour le persuader de les suivre, mais
Zayd(r.a) refusa toujours. C’est alors que le Saint Prophète(s.a.w.)
dit : « Zayd(r.a) était déjà un homme libre, mais dorénavant il sera
mon fils. » En voyant cette affection entre Zayd(r.a) et le Saint
Prophète(s.a.w.), le père et l’oncle s’en retournèrent chez eux, et
Zayd(r.a) demeura avec le Saint Prophète(s.a.w.). (Hishām)

Le Prophète(s.a.w.) reçoit sa première révélation


A partir de l’âge de trente ans, l’amour de Dieu et Son
adoration prirent de plus en plus possession du Saint
Prophète(s.a.w.). Ayant en horreur les iniquités et les nombreux
vices des Mecquois, il choisit un lieu, à quelque cinq kilomètres
de là, pour ses méditations. C’était, au sommet d’une colline,
une sorte de grotte creusée dans un rocher appelée Hira'.
Sa femme, Khadīdja(r.a), préparait de la nourriture pour
plusieurs jours, et muni de cela, il se rendait là, et adorait Dieu
nuit et jour. Il était âgé de quarante ans lorsqu’il eut une vision
dans cette même grotte. Il vit quelqu’un qui lui commandait de
réciter. Il répondit qu’il ne savait quoi réciter, ni comment le
faire. La silhouette insista et, finalement, lui fit réciter les versets
suivants :
« Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé l’homme
d’un caillot de sang. Lis ! Et ton Seigneur est le Très
Généreux, qui a enseigné à l’homme par la plume,
qui a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. » (96 :
2 à 6)
Ces versets, les tous premiers révélés au Saint Prophète(s.a.w.),
firent partie du Saint Coran, avec d’autres versets qui lui furent
révélés plus tard. Ils sont extrêmement significatifs. Ils
commandaient au Saint Prophète(s.a.w.) de se lever et de se tenir
prêt à proclamer le nom du Dieu Unique, du Créateur Unique –
Créateur du Saint Prophète(s.a.w.) et de tous les autres – qui a fait
l’homme et semé dans son cœur la graine de Son amour et de
celui du prochain. Le Saint Prophète(s.a.w.) fut sommé de
proclamer le message de ce Dieu, et reçut pour cela la promesse

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La vie de Muhammad(s.a.w.)

de Son aide et de Sa protection. Les versets prédisaient le temps


où le monde acquerrait toutes les connaissances par la plume,
et où seraient enseignées des choses dont on n’avait encore
jamais entendu parler. Ces versets constituent un épitomé du
Saint Coran, car ils contiennent en substance tout ce que le
Saint Prophète(s.a.w.) devait apprendre dans les révélations
successives. Ils sont le fondement même d’un progrès immense,
et jusque-là inconnu, dans le développement spirituel de
l’homme. On trouvera dans le commentaire, en leur lieu et place,
la signification et l’explication de ces versets, mais il y est fait
référence ici, car cette révélation constitue un grand événement
dans la vie du Prophète(s.a.w.). Quand celui-ci reçut cette
révélation, il fut rempli de crainte à l’idée d’assumer la
responsabilité que Dieu plaçait ainsi sur ses épaules. Tout autre
à sa place s’en serait enorgueilli, mais le Prophète(s.a.w.) était
différent. Il pouvait accomplir de grandes choses sans en tirer
orgueil. Après ce merveilleux événement, il rentra chez lui très
agité, les traits tirés. Sollicité par Khadīdja(r.a), il lui narra toute
l’histoire et lui fit part de ses craintes en disant :
« Faible comme je suis, comment pourrais-je porter la
responsabilité que Dieu propose de mettre sur mes
épaules ? » Khadīdja(r.a) répondit immédiatement :
« Dieu est garant, Il ne t’a pas envoyé Sa parole pour
que tu t’en montres indigne et qu’Il doive
t’abandonner ensuite. Comment Dieu pourrait-Il faire
une telle chose, puisque que tu as de la bonté et de la
considération envers ta famille, que tu aides les
pauvres et les infortunés à porter leur fardeau ? Tu
es en train de faire revivre les vertus qui avaient
disparu de notre pays. Tu traites les hôtes avec
honneur et tu aides ceux qui sont dans la détresse.
Peux-tu donc être poursuivi par le jugement de
Dieu ? » (Bukhari)
Sur ces paroles Khadīdja(r.a) emmena le Prophète(s.a.w.) chez son
cousin Waraqa bin Nawfal, un chrétien. En attendant le récit de
cet événement, Waraqa déclara : « L’ange qui descendit sur
Moïse(a.s), j’en sur sûr, est descendu sur toi » (Bukhari)

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