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- LE TOUT MISERICORDIEUX -
2
L'Imâm al Bâqir(p) a déclaré que le Messager d’Allah(pslf) avait annoncé :
3
« Vous êtes la meilleure communauté, qu’on ait fait surgir pour les
hommes. » [3:110]
« La première chose qu’Allah(S) créa est ma lumière. IL(S) lui fit prendre
source dans Sa(S) propre Lumière et la dériva de la Majesté de Sa(S)
Sublimité. Alors, elle se mit à tourner autour de la Puissance, jusqu’à ce
qu’elle ait atteint la Majesté de la Sublimité, pendant quatre-vingt mille ans.
Ensuite, elle se prosterna devant Allah(S) en acte d’exaltation. Alors, IL(S)
en détacha la lumière d’Ali(p). De ce fait, ma lumière entoura la Sublimité et
la lumière d’Ali entoura la Puissance. Ensuite, IL(S) créa le Trône, la Table
préservée, le Soleil, la Lune, les étoiles, l’éclat du jour, l’éclat des regards,
l’Intelligence, la Connaissance, les regards des hommes, leur audition et leur
cœur ; Tout cela, IL(S) le créa de ma lumière, et ma lumière dérive de Sa(S)
lumière. C’est pourquoi nous sommes les Premiers et nous sommes les
Derniers. Nous sommes ceux qui devancent et nous sommes ceux qui
intercèdent. Nous sommes le Verbe d’Allah(S). Nous sommes les intimes
d’Allah(S). Nous sommes les bien-aimés d’Allah(S). Nous sommes la Face
d’Allah(S). Nous sommes les fidèles d’Allah(S). Nous sommes le Trésor de
la Révélation divine. Nous sommes les Templiers du Mystère divin. Nous
sommes la mine de la Révélation. Nous avons la signification de l’exégèse.
Dans nos maisons est descendu Jibraïl. Nous sommes le lieu où va et vient
l’impératif divin. Nous sommes les réceptacles de la Sacro-sainteté divine.
Nous sommes les flambeaux de la Sagesse. Nous sommes les clefs de
l’herméneutique et les sources de la grâce divine. Nous sommes l’honneur
de la communauté, les princes des Imâms. Nous sommes les préposés, les
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Guides ; ceux qui appellent, ceux qui abreuvent, ceux qui protègent. Notre
amour est la voie du salut, la source de la Vie. Nous sommes le chemin et
nous sommes la source. Nous sommes le sentier ferme. Nous sommes la
voie droite. Celui qui place sa confiance en nous, place sa confiance en
Allah(S). Celui qui nous rejette, rejette Allah(S). Celui qui a des doutes sur
nous, a des doutes sur Allah(S). Celui qui nous connaît, connaît Allah(S).
Celui qui se détourne de nous, se détourne d’Allah(S). Celui qui nous suit,
est fidèle à Allah(S). Nous sommes la voie d’accès vers Allah(S), et la
jonction avec l’agrément d’Allah(S). Nous avons la toute-pureté, la fonction
Califale, la fonction directrice. En nous, il y a la prophétie, l’Imâmah et la
Wilayah. Nous sommes la mine de la Sagesse et le Seuil de la Miséricorde.
Nous sommes la Parole de la Vigilance, nous sommes le Suprême Symbole,
l'argument suprême, l’anse solide, telle que celui qui s’en saisit est sauvé. »
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Le Messager d’Allah(pslf) a dit :
« Allah maudit en cette vie et dans l’autre ceux qui offensent Allah et Son
prophète, Il leur prépare un châtiment avilissant. »
[33:56-57]
6
LES CHEVALIERS DE LA WILAYAH
LE LIVRE DE
SULAYM
NOUVELLE ÉDITION
MICKAEL D. VASRAM
IBRAHIM AL BELGIKI
FABIO L-NÛN
LA PORTE DU SAVOIR
7
Seconde édition Française : Shawwal 2019/1441 de l’hégire
Librairie & Édition : © La Porte Du Savoir, 2015
Que la Paix et la Miséricorde soient sur vous Chers frères, Chères sœurs. Le
livre qui suit est le travail de bénévoles qui souhaitent vous faire parvenir
l’un des plus beaux trésors de notre héritage chiite. N’étant pas des
professionnels, il se peut que vous puissiez trouver une faute d’orthographe,
une erreur dactylographique ou de mise en page, aussi minime soit-elle.
Dans un souci de professionnalisme, nous vous serions très reconnaissants
si vous pouviez nous faire part de vos suggestions à l’adresse suivante :
laportedusavoir@gmail.com
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E-Mail : leschevaliersdelawilayah@gmail.com
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www.leschevaliersdelawilayah.wordpress.com
9
Les louanges sont à Allah(S), Créateur des mondes. Et que La Bénédiction
Divine soit sur Muhammad(pslf), le Messager Divin(pslf), et sur ses Ahl ul
bayt purifiés(p).
10
Lexique
11
Table des matières
Lexique 11
Introduction 33
Préface
1. Le rêve d’Abân 34
2. Le voyage historique du livre : Ibn Adhina et Abân 36
3. Sulaym lut et remit son livre à Abân 36
4. Approbation d’al Basry sur le contenu du livre de Sulaym 37
5. Approbation de l’Imâm Zayn’ul Abidîn(p) concernant le livre 38
6. Abân et Abû Tufayl 40
7. Lecture du livre de Sulaym par Abân à ibn Adhina 42
8. L’Imâm Ja’far as Sâdiq(p) sur le livre Sulaym ibn Qays 42
Hadith 1 43
Hadith 2 48
Hadith 3 51
12
Les événements de saqifa par Bara ibn Adhib
1. La manière dont le corps du Messager d’Allah(pslf) a été lavé 51
2. Face aux actions des compagnons de Saqifa 52
3. Ce qui survint entre les compagnons le soir de Saqifa 53
4. Tentative des compagnons d’al Saqifa d’attirer al Abbas(p) 54
5. L’affrontement d’al Abbas(p) contre le complot du Saqifa 55
Hadith 4 57
Hadith 5 78
13
Iblis et le fondateur d’al saqifa le Jour du Jugement
Hadith 6 79
Hadith 7 83
Hadith 8 91
Hadith 9 95
Hadith 10 97
Hadith 11 109
Hadith 12 135
Hadith 13 146
Hadith 14 149
16
25. L’élection, la sélection ou la consultation 167
26. Abû Bakr et Omar étaient pires qu’Othman 168
Hadith 15 170
Hadith16 179
Hadith 17 186
Hadith 18 194
Hadith 20 202
Hadith 21 205
Hadith 22 209
Hadith 23 212
Hadith 24 220
Hadith 25 221
19
Hadith 26 254
Hadith 27 272
Hadith 28 274
Hadith 29 276
Hadith 30 280
Hadith 31 281
20
Hadith 32 282
Hadith 33 283
Hadith 34 284
Hadith 35 291
Hadith 36 293
Hadith 37 296
21
6. Ce qui est arrivé au moment de la mort d’Abû Bakr 299
7. Abû Bakr vit le Messager d’Allah(pslf) et Ali(p) au moment de sa mort. 300
8. L’acceptation d’Abû Bakr de son entrée dans le cercueil de l’Enfer 301
9. La malédiction d’Omar par les paroles d’Abû Bakr 301
10. Seconde confirmation du Prince des Croyants(p) concernant ce hadith. 303
11. Les caractéristiques des Imâms(p) 303
11. La mort des compagnons de l’accord sur le chemin de l’ignorance 304
Hadith 38 305
Hadith 39 307
Ghadîr Khum
1. Abû Saîd Al- Khudry rapporte l’allégeance de Ghadîr 307
2. Poème de Hassan à propos de Ghadîr avec le témoignage du Prophète(pslf) 308
3. Objection d’Abû Bakr et Omar à Ghadîr 309
Hadith 40 310
Hadith 41 312
Hadith 42 314
Hadith 43 328
Hadith 44 336
Hadith 45 340
Hadith 46 343
Les grandes vertus du Prince des Croyants(p) par les paroles d’Abu
Dhar(ra) et de Miqdad(ra)
1. L’obéissance à Ali(p) et l’éloignement de ses ennemis parmi les anges 343
23
2. L’argumentation d’Allah(S) contre les communautés précédentes par Ali(p) 344
3. Ali(p) est l’écran et le voile entre Allah(S) et Ses créatures 344
4. La Wilayah d’Ali(p) est une purification pour le cœur 344
5. Le statut des Prophètes(p) par la reconnaissance du Prophète(pslf) et d’Ali(p) 345
6. Ali est en charge de prendre les comptes de la communauté 346
Hadith 47 347
Hadith 48 348
Hadith 50 365
Ce qui est permis pour le Messager d’Allah(pslf) et ce qui est permis pour
Ali(p)
1. Ali(p) est le défenseur de la fontaine au jour du jugement 365
Hadith 51 366
Hadith 52 367
Hadith 53 369
Hadith 54 370
25
Hadith 55 374
Hadith 56 377
Les muhajirin et les ansâr n’ont pas affronté Ali(p) durant ses batailles
Hadith 57 378
Hadith 58 379
Hadith 59 390
Hadith 60 391
26
Le plus haut mérite du Prince des Croyants(p) dans le coran et auprès du
Prophète(pslf)
1. Le mérite le plus élevé le concernant venant du Messager d’Allah(pslf) 391
Hadith 61 394
Hadith 62 400
Hadith 63 403
Hadith 64 404
Hadith 65 405
Hadith 66 407
27
Hadith 67 410
Hadith 68 420
Hadith 69 421
Hadith 70 426
Hadith 71 429
Celui qui ne reconnait pas son Imâm(p) mourra d’une mort d’ignorant
Hadith 72 430
28
1. Explication du discours tenu par le soleil à l’Imâm Ali(p) 431
Hadith 73 432
Hadith 74 433
Hadith 75 434
Hadith 76 435
Hadith 77 437
L’Imâm Hussayn (p) est un Imâm, fils d’Imâm, frère d’Imâm et père
d’Imâm
Hadith 78 438
Hadith 79 441
29
Hadith 80 442
Hadith 81 443
Hadith 82 444
Hadith 83 445
Hadith 84 446
Hadith85 447
« Al Maw’udat » dans le coran et pour celui qui est tué alors qu’il porte de
l’affection aux Gens de la Demeure(p)
Hadith 86 448
Hadith 87 454
Hadith 88 455
Hadith 89 456
Hadith 90 457
Hadith 91 458
Hadith 92 459
Hadith 93 460
Hadith 94 462
Hadith 95 463
31
Le premier a rejoindre le Prophète(pslf) le jour du Jugement
Hadith 96 464
Hadith 97 465
Hadith 98 467
Index 468
32
Introduction
Préface
Sulaym ibn Qays Amari Hilali est un Tabaï, c’est-à-dire un de ceux qui n’ont
pas vu le Saint Prophète(pslf) mais qui ont rencontré ses compagnons. Il a
également connu cinq Imâms Infaillibles(p) : L’Imâm Ali(p), L’Imâm
Hassan(p), L’Imâm Hussayn(p), L’Imâm Zayn’ul Abidîn(p) et L’Imâm al
Bâqir(p).
Dans son précieux livre, Sulaym écrivit les faits qu’il a personnellement
observés et les paroles divines du Saint Prophète Muhammad(pslf) ou du
Prince des Croyants Ali ibn Abi Tâlib(p) qui ont directement été entendues
par des proches.
La date de naissance de Sulaym ibn Qays se situerait dans les premières
années après la migration du Saint Prophète(pslf) vers Médine et la fin de ses
jours eut lieu entre les années soixante-dix à quatre-vingt-dix de l’hégire.
Nombreux sont les oulémas Chiites qui se sont entendus sur le fait que ce
livre est le premier livre Chiite de Ahadith compilés et ce, avant même le
célèbre livre constitué de sermons et de Ahadith narrés par l’Imâm Zayn’ul
Abidîn(p) ; « Sahifa Kamila ».
Ibn Nadîm inclut dans son livre, lorsqu’il commentait à propos des oulémas
Chiites et autres contributeurs de Ahadith, que Sulaym ibn Qays figurait
parmi les compagnons les plus dévoués du Prince des Croyants(p). Il
s’échappa de la persécution de Hajjaj ibn Youssif et prit refuge chez Abân ibn
Ayash. Hajjaj désirait arrêter et tuer Sulaym ibn Qays. C’est alors qu’Abân
33
lui garantit protection sachant qu’il était un compagnon du Prince des
Croyants(p).
Lorsque Sulaym sentit sa mort approcher, il dit à Abân : « Ô fils de mon
frère ! Je suis sur le point de quitter ce monde, comme le Saint
Prophète(pslf) l’avait annoncé. »
Après avoir dit cela, Sulaym confia à Abân son livre. Il dit : « C’est un livre
très réputé, ne comprenant aucune référence d’autres livres, les Ahadith
étant directement rapportés par le Prince des Croyants(p) et par ses pieux
compagnons ».
1. Le rêve d’Abân
Omar ibn Adhina a dit : « Un jour, Abân ibn Ayash m’appela et, lorsque je
suis arrivé, il me raconta ce qui suit : « J’ai été informé dans mon sommeil
que je quitterai bientôt ce monde. Je suis vraiment heureux de te voir. La
nuit dernière, Sulaym vint me voir dans mon rêve et me dit : « Ô Abân ! Tu
es sur le point de quitter le monde mortel. Crains Allah(S) au sujet du travail
(livre) que je t’ai confié et ne le gaspille pas. Accomplis ta promesse qui
consiste à le garder caché des autres, tout en le confiant aux Chiites sincères
du Prince des Croyants(p). Les Chiites à qui tu confieras ce livre devront être
pieux et de bonne lignée. » »
Puis, Abân continua à me parler de Sulaym jusqu’à ce que Hajjaj arrive en
Iraq, commence à enquêter sur Sulaym, désirant ardemment le tuer. Sulaym
trouva le moyen d’y échapper en partant à Nobandjan et résida dans la
demeure d’Abân.
Puis il me dit : « Je n’ai vu personne de plus dévoué et compétent, qui craint
Allah(S) et déteste la gloire. Je n’avais, à cette époque, que quatorze ans. J’ai
appris le Saint Coran par Sulaym et j’avais pour habitude de lui poser
diverses questions au sujet de la religion. Il me rapportait les Ahadith des
34
compagnons, des guerriers de Badr. Il m’a narré les Ahadith de Oum Salama,
la femme du Saint Prophète(pslf), de Muadh ibn Jabal, de Salman(p) al
Fârisi, du Prince des Croyants Ali ibn Abi Tâlib(p), d’Abou Dhar, de Miqdad,
de Ammar et de Bara ibn Adhab. Il a ensuite mis ces Ahadith de côté sans
prendre aucun engagement de ma part, mais lorsque le temps de sa mort
approcha, il m’appela et me dit : « Ô Abân ! Je suis resté avec toi et je n’ai
pas vu en toi ces choses que je déteste vraiment. J’ai un livre contenant des
Ahadith que j’ai entendus de narrateurs fiables. Je les ai écrits de mes
propres mains. Je n’ai pas envie de révéler ces Ahadith au grand public car ils
les trouveront extrêmement étranges et les réfuteront, bien que les Ahadith
soient véridiques. Je les ai directement entendus de personnes pieuses et
justes dont le Prince des Croyants(p), Salman al Fârisi(p), Abû Dhar, Miqdad
ibn Aswad, etc. Il n’y a pas un seul Hadith, dans cette compilation, qui, après
avoir été entendu par l’un, n’ait pas été ratifié par un autre. Tous ont
approuvé ces comptes rendus. Lorsque je suis tombé malade, j’ai pensé à le
détruire. Mais j’ai détesté cette idée et, au lieu de cela, j’ai souhaité que tu
sauvegardes mon travail. Ne le révèle à personne après ma mort sauf à celui
que tu trouveras digne de confiance, fiable et qui soit un Chiite dévoué
envers Ahl ul bayt(p). »
En acceptant ses conditions, il me confia son livre, me le lut en entier, puis il
mourut. Après sa mort, j’ai lu et relu son livre. Je le trouvais très étrange et
difficile à supporter car il montre clairement la destruction, dans l’Au-delà,
de toute la nation du Prophète Muhammad(pslf) sauf pour les partisans du
Prince des Croyants, Ali ibn Abi Tâlib(p), qu’ils eurent été parmi les Mahajr
(ceux qui ont migré à Médine), les Ansârs (ceux qui ont offert aide et
assistance au Saint Prophète(pslf) à Médine) ou les Tabaï (Ceux qui n’ont
pas vu le Saint Prophète(pslf) mais ont connu ses compagnons après
lui(pslf)). »
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2. Le voyage historique du livre : Ibn Adhina et Abân
Après cela, je l’ai lu. J’ai été bouleversé, je l’ai magnifié et j’y ai trouvé
maintes difficultés car ce livre mentionne la destruction totale de la
communauté de Muhammad(pslf), des émigrés, de ceux qui ont aidé, des
partisans, à l’exception d’Ali ibn Abi Tâlib(p), des gens de sa maison(p) et de
leurs Chiites. Ainsi, lorsque je me suis rendu à Bassora, la première
personne que j’ai rencontrée était al Hassan ibn Abû al Hassan Basry qui, en
ce temps-là, faisait partie de ceux qui fuyaient Hajjaj. Et al Hassan, à ce
moment-là, était l’un de ceux qui déclaraient faire partie des partisans
37
(Chiites) d’Ali ibn Abi Tâlib(p). Il avait des remords et souhaitait se rattraper
de ne pas avoir aidé Ali(p). Je me suis alors isolé avec lui et je lui ai soumis
le livre. Il pleura et dit : « Il n’y a pas de Ahadith en ce livre excepté la vérité
que j’ai pu entendre des Chiites d’Ali ibn Abi Tâlib(p) dignes de confiance. »
Abân a dit : « Je suis allé en pèlerinage durant cette année. Je suis arrivé
auprès d’Ali ibn al Hussayn(p) et, en sa présence, se tenait Abû Tufayl Amir
ibn Wâsila, un compagnon du Messager d’Allah(pslf). Il faisait partie de l’un
des meilleurs compagnons d’Ali(p). En sa présence, j’ai aussi rencontré
Omar ibn Abû Salama, le fils d’Oum Salama, la femme du Saint
Prophète(pslf). Je soumis le livre à l’Imâm(p), à Abû Tufayl et à Omar ibn
Abû Salama. J’ai lu le livre à haute voix durant trois jours, de jour comme de
nuit, en leur compagnie.
L’Imâm(p) me dit : « Sulaym a dit la vérité. Que la miséricorde d’Allah(S)
soit sur lui. Ce sont là nos Ahadith. Nous les reconnaissons tous. »
Puis, Abû Tufayl et Omar ibn Abû Salama dirent : « Il n’y a là que ce que
nous avons entendu d’Ali(p), de Salman(p), d’Abû Dhar et d’al Miqdad. » J’ai
dit à Ali ibn al Hussayn(p) : « Que je te sois sacrifié ! De ce qui se trouve
dedans, certaines choses ont resserré ma poitrine car, il y a en cela la
destruction de la communauté de Muhammad(pslf), des chefs des « al
Mahajir » (migrants venant à Médine avec le Saint Prophète(pslf)
principalement de La Mecque), et des Ansârs, exceptés vous, Gens de la
maison(p), et vos Chiites. »
Il(p) dit : « Ô frère d’Abd’ul Qays ! Ne vous a-t-il pas été dit que le Messager
d’Allah(pslf) a dit : « L’exemple des Gens de ma maison(p) au sein de ma
communauté est comme l’arche de Nouh(p) sur son peuple. Celui qui monte
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à bord est sauvé et celui qui n’y montera pas se noiera, à l’instar de la porte
de Hitta parmi les enfants d’Israël» ?
Je répondis : « Oui. » L’Imâm(p) me dit : « Qui te l’a narré ? » Je
répondis : « J’ai entendu cela de plus d’un très grand nombre de Fuqaha. » Il
dit : « De qui ? » Je répondis : « J’ai entendu cela de Hanash ibn al Mou’tamar,
et il a mentionné qu’il l’a entendu d’Abû Dhar qui saisissait l’anneau de la
porte de la Ka’aba, criant (fort). Et lui le rapporte du Messager
d’Allah(pslf). » Il(p) dit : « Et de qui ? » Je répondis : « Et de al Hassan ibn
Abû al Hassan al Basry. Il l’a entendu d’Abû Dhar, de Miqdad ibn al Aswad al
Kindy et d’Ali ibn Abi Tâlib(p). » Il(p) dit : « Et de qui ? »
Je répondis : « Et de Saïd ibn al Mousayyab, d’Alqama ibn Qays, d’Abû
Zibâyn al Janbiy, et d’Abd’ul Rahmân ibn Abou Layli. Toutes ces personnes
étaient des pèlerins et ils informèrent qu’ils l’ont entendu d’Abû Dhar. »
Et ainsi, Abû Tufayl et Omar ibn Abû Salama dirent : « Et nous, par Allah(S),
nous l’avons entendu d’Ali ibn Abi Tâlib(p), d’Abû Dhar, d’al Miqdad, et de
Salman(p). »
Alors Omar ibn Abû Salama dit : « Par Allah(S)! Je l’ai entendu de celui qui
est meilleur sur tout autre. Je l’ai entendu du Messager d’Allah(pslf). Je l’ai
entendu par mes oreilles, et mon cœur s’en souvient. »
L’Imâm Ali ibn al Hussayn(p) s’adressa à moi et me dit : « N’est-ce pas là
l’un des Ahadith de tous ceux qui ont resserré, ont créé un poids sur ta
poitrine ? Crains Allah(S), Ô frère d’Abd’ul Qays ! Car si ce contenu est clair
pour toi, alors accepte-le. Autrement, observe le silence, soumets-le et
reporte-toi à la connaissance d’Allah(S). Pour toi, il existe une marge en ce
qui concerne cela qui est plus large que ce qui se trouve entre la Terre et le
ciel. » Abân dit : « A ce moment, je lui ai demandé sur ce que je ne savais pas
et sur ce dont je n’étais pas ignorant. Il(p) me répondit ce qu’il me
répondit. »
39
6. Abân et Abû Tufayl
Abân raconta : « Puis, j'ai rencontré Abû Tufayl chez lui. Il m’a rapporté de
Salman(p), Abû Dhar, Miqdad et Abû ibn Ka’ab, au sujet du Retour (al
Raj’a), sur les gens des combattants de Badr. Et Abû Tufayl a dit : « J’ai
exposé ce que j’ai entendu d’Ali ibn Abi Tâlib(p) à Kufa. L’Imâm Ali(p) m’a
dit : « Ceci est un savoir particulier et il y a une marge pour que le grand
public soit ignorant de cela, afin qu’il se réfère à la connaissance d’Allah(S) ».
Puis, il(p) m’a ratifié tout ce qui m’avait été relaté sur ce sujet. Il(p) me lut à
haute voix les parties du Coran concernant ce sujet et a éclairci ses
explications de manière satisfaisante, de telle façon que j’ai fini par être
convaincu sur le sujet du Retour (al Raj’a).
De cela, j’ai demandé : « Ô Prince des Croyants(p) ! Informe-moi sur la
fontaine du Messager d’Allah(pslf). Est-elle dans ce monde ou est-elle dans
l’Au-delà ? » L’Imâm(p) répondit : « Elle est dans ce monde. » Je dis :
« Donc, qui est celui qui défendra (empêchera les gens de revenir en
arrière) ? » Il(p) dit : « Je le ferai, de mes propres mains. Alors, mes amis se
regrouperont près de la fontaine, et mes ennemis rebrousseront chemin ».
Je dis : « Ô Prince des Croyants(p)! Dans la déclaration d’Allah(S) : « Et
quand la Parole tombera sur eux, Nous leur ferons sortir de terre une Créature
qui leur parlera ; les gens n'étaient nullement convaincus de la vérité de Nos
signes. » [27:82] ; Quelle est cette créature ? » Il(p) répondit : « Ô Abû
Tufayl ! Abstiens-toi de demander cela. » Je dis : « Ô Prince des
Croyants(p) ! Que je te sois sacrifié. Informe-moi à propos de cela. » Il(p)
répondit : « C’est une créature qui mange de la nourriture, qui se promène
dans les marchés et qui se marie aux femmes. »
Je dis : « Ô Prince des Croyants(p)! Qui est-il ? » Il(p) répondit : « Il est une
nécessité pour la stabilité de la Terre. »
40
Je dis : « Ô Prince des Croyants(p)! Qui est-il ? » Il(p) répondit : « Il est le
véridique (Sîdiq) de ce peuple, son différenciateur (Farûq), son Chef et son
« Dhukam. »
Je dis : « Ô Prince des Croyants(p)! Qui est-il ? » Il(p) répondit : « Il est celui
à propos de qui Allah(S), Le Majestueux et Le Tout-Puissant, a dit : « …et
récitée par un témoin [l'archange Gabriel] de Sa part » [11:17] « … et ceux qui
ont la connaissance du Livre » [13:43], « Tandis que celui qui vient avec la
vérité et celui qui la confirme… » [39:33]. Il est de moi, et les gens n’avaient
pas la foi mis à part moi et lui. »
J’ai dit : « Ô Prince des Croyants(p)! Nomme-le pour moi. » Il(p) dit : « Je
l’ai nommé pour toi, Ô Abû Tufayl ! Par Allah(S) ! Si, durant quelques mois,
je devais raconter ce que je connais de la vérité concernant le Livre que
Jibraïl(p) a descendu sur Muhammad(pslf) et certaines choses que j’ai
entendues du Messager d’Allah(pslf), à la communauté des Chiites qui ont
combattu à mes côtés, de ceux qui ont accepté de m’être obéissants et qui
m’appellent ‘Le Prince des Croyants’ et qui considèrent licite de se battre
contre celui qui s’oppose à moi(p), ils se disperseraient et se détacheraient
de moi jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quelques-uns des fidèles, tels que
toi et ceux comme toi de parmi mes Chiites. »
J’ai alors dit, dans la panique : « Ô Prince des Croyants(p)! Moi et ceux
comme moi, nous disperserons-nous de toi(p), ou resterons-nous fermes
avec toi(p) ? » Il(p) dit : « Non. Vous resterez fermes. » Puis, il(p) se tourna
vers moi et dit : « Nos affaires sont difficiles et deviendront de plus en plus
difficiles. Nul ne les comprend, ni ne les accepte, exceptés trois personnes ;
un ange de proximité, un Prophète(p) ayant reçu un livre divin, ou un
Mu’min1 dont le cœur a été testé avec Imân (foi) par Allah(S). Ô Abû
Tufayl ! Lorsque le Messager d’Allah(pslf) décéda, les gens ont apostasié par
Omar ibn Adhina a dit : « Puis, Abân me transmit le livre de Sulaym ibn
Qays al Hilali al Amary et Abân ne demeura que quelques mois jusqu’à ce
qu’il décède. Il s’agit donc là de la copie du livre de Sulaym ibn Qays al Hilali
al Amary, qu’Abân ibn Abû Ayash m’a transmis, et m’a lu. Il a mentionné
l’avoir lu à haute voix devant l’Imâm Ali ibn Hussayn(p) qui a dit : « Sulaym
a dit la vérité. Ce sont là nos Ahadith. Nous les reconnaissons. »
Le Shaykh Abd’ul Nabi al Kazmy dans Takmalat ar Rijâl dit : « J’ai repris les
écrits d’al Majlissi, que la miséricorde d’Allah(S) soit sur lui, qui dit : « Je dis
que j’ai trouvé un vieil exemplaire du livre de Sulaym ibn Qays de deux
rapports entre lesquels il n’y avait que presqu’aucune différence et, à la fin de
l’un était écrit : « Ceci termine le livre de Sulaym ibn Qays al Hilali ».
Il a été rapporté par as Sâdiq(p), qui dit : « Ceux de nos Chiites et ceux qui
nous aiment et n’ont pas le livre de Sulaym ibn Qays al Hilali, alors il n’y a
rien avec eux concernant nos affaires et ils ne savent rien de nos raisons. Il
s’agit là de l’Abécédaire des Chiites, d’un secret parmi les secrets de la
descendance(p) de Muhammad(pslf). »
42
Hadith 1
Sulaym dit : « J’ai entendu Salman al Fârisi(p) dire : « J’étais assis en face du
Messager d’Allah(pslf) durant sa maladie à cause de laquelle il décéda.
Fâtimah(p) entra dans la chambre. Lorsqu’elle(p) vit l’état de faiblesse du
Messager d’Allah(pslf), elle suffoqua presque et les larmes commencèrent à
affluer sur ses joues. Le Messager d’Allah(pslf) dit : « Ô ma fille(p) !
Pourquoi pleures-tu ? » Elle(p) répondit : « Ô Messager d’Allah(pslf)! Je
crains pour ma destruction et celle de mes enfants après toi. » »
1. La descendance de Muhammad(pslf)
43
ainsi donné la bonne nouvelle des douze Imâms(p). Il(pslf) dit ensuite :
« Ainsi, Ô Fâtimah(p), tu es la chef des femmes du Paradis. Tes deux fils al
Hassan(p) et al Hussayn(p) sont les chefs des jeunes du Paradis. Moi, mon
frère et onze Imâms(p), qui seront mes successeurs jusqu’aux jours du
jugement, tous étant les guides et les bien-guidés. Le premier successeur
après mon frère est al Hassan(p), puis al Hussayn(p), puis neuf des fils d’al
Hussayn(p) qui bénéficieront tous d’un seul et même statut au paradis. Et il
n’y a pas de statut plus près d’Allah(S) que mon statut, puis le statut
d’Ibrahim(p) et sa descendance(p). »
« Ô ma fille(p) ! Sept qualités nous ont été données par Allah(S), à nous,
Gens de la maison(p). Elles ne seront attribuées à personne en dehors de
nous(p). Je suis le chef des Prophètes et des Messagers et le meilleur d’entre
eux, et mon successeur(p) est le meilleur des successeurs et mon vizir après
moi. Il(p) est le meilleur de tous les vizirs, et nos martyrs sont les meilleurs
de tous les martyrs, comme l’est mon oncle Hamza. »
Elle(p) dit : « Ô Messager d’Allah(pslf) ! Est-il(p) le meilleur des martyrs de
parmi ceux qui vous ont accompagnés dans les guerres » ? Il(pslf) répondit :
« Non. Il est le chef de tous les martyrs, du premier au dernier, sauf pour les
Prophètes(p) et les successeurs(p). »
« Et Ja’far ibn Abi Tâlib, celui qui a émigré deux fois, est tombé en martyr et
il lui a été accordé deux ailes colorées avec lesquelles il vole en compagnie
des anges au paradis. Et tes deux enfants(p) sont les élus de ma
communauté et les chefs des jeunes du paradis. Par Celui(S) qui a le contrôle
45
de ma vie ! De nous est issu le Mahdi(Ahsp) de cette communauté par qui
Allah(S) remplira la terre de justice et d’équité tout comme elle a été remplie
d’injustice et d’oppression. »
Fâtimah(p) dit : « Ô Messager d’Allah(pslf) ! De tous ceux que tu as
nommés, lequel est le meilleur ? » Le Messager d’Allah(pslf) répondit :
« Mon frère Ali(p) est le meilleur de ma communauté, Hamza et Ja’far sont
tous deux parmi les meilleurs de ma communauté, après Ali(p) et après
Toi(p), après mes deux fils al Hassan(p) et al Hussayn(p), après les
successeurs qui sont les fils de ce fils(p) qui est de moi(pslf). » Et le
Messager d’Allah(pslf) indiqua al Hussayn(p) de sa main et dit : « De lui(p)
est al Mahdi(Ahsp) et celui avant lui(p) est plus haut que lui(p). Le
précédent est meilleur que le suivant, car il est son Imâm(p), et le suivant est
le successeur de l’ancien. Pour nous, les Gens de la Maison(p), Allah(S) a
choisi l’Au-delà plutôt que ce monde. »
47
Hadith 2
Sulaym dit : « Ali ibn Abi Tâlib(p) m'a raconté : « Je marchais avec le
Messager d’Allah(pslf) dans une des rues d’al Medina. Nous sommes arrivés
dans un jardin et j’ai dit : « Ô Messager d’Allah(pslf) ! Quel beau jardin est-
ce là. » Il(pslf) a dit : « Quelle beauté est-ce là. Et pour toi, au Paradis, il en
est des meilleurs que celui-là. » Alors, nous sommes passés dans un autre
jardin et j’ai dit : « Ô Messager d'Allah ! Quel beau jardin est-ce là. » Il(pslf)
a dit : « Quelle beauté est-ce là. Et, pour toi, au Paradis, il existe meilleur que
cela. » A tel point que nous sommes tombés sur sept jardins et je répétais : «
Quelle beauté est-ce là », et il(pslf) continuait à me dire : « Pour toi, au
Paradis, il en est des meilleurs que cela. »
48
J’ai dit : « Est-ce que ma religion demeurera intacte ? » Il(pslf) dit : « Ta
religion sera intacte. »
Il(pslf) donna les bonnes nouvelles : « Ô Ali(p) ! Ta vie et ta mort sont avec
moi. Tu es mon frère, tu es mon successeur, mon choix, mon vizir, mon
héritier, mon interlocuteur. Tu es l'exécuteur de mes dettes, l'exécuteur de
mes promesses, celui qui complète mes responsabilités, le gestionnaire de
mes fiducies, le combattant de ma Sunnah contre les briseurs (de l'alliance)
de ma communauté, contre les injustes et les renégats. Tu as le même statut
auprès de moi que Haroun(p) n’avait auprès de Musa(p). Et à toi te revient
l’exemple de Haroun(p), lorsque son peuple le prit pour un faible et était
prêt à le tuer. Alors, fais preuve de patience vis-à-vis des injustices des
Quraysh et de leurs protestations contre toi, car tu as auprès de moi le même
statut que Haroun(p) n’avait auprès de Musa(p). Et ceux (vos adversaires)
qui les suivent ont le même statut que ceux qui ont suivi le veau. Et Musa(p)
ordonna à Haroun(p) d’être leur calife, disant que s'ils devaient dévier, et s'il
devait trouver « al Ansâr », il devrait alors se battre contre eux. Et s'il ne
trouvait personne pour l’aider, il devrait retenir sa main, sauver son sang et
ne pas créer de désunion entre eux.
Les différences que l’on trouve au sein de la nation sont un Test d'Allah(S).
Ô Ali(p) ! Chaque fois qu’Allah(S) a envoyé un Messager (à une nation),
certaines personnes se sont soumises (à lui(p)) volontairement et d’autres à
contrecœur. Allah(S) a permis aux réticents de dominer sur les volontaires.
Ils les ont tués et les récompenses (du Groupe volontaire assassiné) ont été
amplifiées. Ô Ali(p) ! Aucune communauté n’aurait dévié après son
Prophète(p) si les gens du mensonge ne dominaient pas les gens de la vérité.
Allah(S) a prescrit des sectes et des différences sur cette communauté et,
49
s’IL(S) l'avait désiré, IL(S) aurait pu tous les réunir jusqu'à ce qu'aucune de
Ses(S) créatures n’ait été désunie, ni ne conteste quoi que ce soit des
Commandes, ni que les faibles ne luttent contre les plus forts pour leur
statut. Si Allah(S) le désirait, IL(S) pourrait accélérer Sa(S) revanche pour les
changer jusqu'à ce que l'injuste vienne à savoir où la vérité se trouve. Mais
IL(S) a fait du monde une maison d'actions et l'Au-delà une maison de
résolution. » « […] Il rétribue ceux qui font le mal selon ce qu'ils œuvrent, et
récompense ceux qui font le bien par la meilleure [récompense]. » [53:31].
J’ai dit : « Louange à Allah(S). Je remercie Allah(S) pour Ses(S) bienfaits, je
suis patient lors de Ses(S) afflictions, je me suis soumis, et je suis satisfait de
Son(S) jugement. »
50
Hadith 3
Sulaym rapporte : « J’ai entendu Bara ibn Adhib dire : « J’ai aimé la tribu des
Hashim d’un amour intense durant la vie du Prophète(pslf) et après
qu’il(pslf) ait quitté ce monde. »
51
2. Face aux actions des compagnons de Saqifa
52
3. Ce qui survint entre les compagnons le soir de Saqifa
53
4. Tentative des compagnons d’al Saqifa d’attirer al Abbas(p)
54
choisi de garder cette affaire loin de vous deux (al Abbas et le Prince des
Croyants(p)). »
Omar dit : « Oui, par Allah ! Et en second lieu, Ô tribu des Hashim, à propos
de votre Messager. Le Messager d’Allah est de nous et de vous, et nous ne
sommes pas venus à vous en raison du fait que nous aurions besoin de vous
mais nous ne voulons pas que le peuple nous raille sur le fait que les
musulmans ont formé un consensus et que la situation s’aggrave entre vous
et eux. Ayez à l’esprit (les bienfaits) pour vous et pour le peuple. » Puis, il
devint silencieux.
Nous sommes aussi des Croyants, et nous sommes de ceux qui vous
haïssent pour cela. Et en ce qui concerne tes paroles, au sujet du fait que tu
souhaites me donner une part dans cette affaire. Si cette affaire est
spécialement pour toi, tu peux la garder, car nous n’avons nul besoin de toi.
Et si cette question est du droit des Croyants, alors il n’est pas de ton ressort
de porter un jugement sur les droits d’autrui. Et s’il s’agit de notre droit,
nous sommes lésés de n’avoir qu’une partie de cela, sans les autres parties.
Ils s’en allèrent et al Abbas(p) récita un éloge : « Ne pensez pas que cette
affaire disparaîtra de la tribu des Hashim. D’ailleurs, par Abû al Hassan(p)!
N’était-il pas le premier à prier vers votre Qibla ? N’est-il(p) pas celui qui
connaisse mieux que tous, les Ahadith et les traditions ? Il(p) est le plus
proche du peuple et du Prophète(pslf). Il(p) était celui qui eut l’aide de
Jibraïl(p) quand il(p) donnait le bain rituel mortuaire et effectuait
l’ensevelissement du Prophète(pslf). Il(p) a autant de mérites que tous les
gens réunis, mais eux n’ont pas les mérites qu’il(p) a. Cette allégeance que
vous avez faite est la première des fitna et la première des séditions. »
56
Hadith 4
Abân ibn Abû Ayash rapporta de Sulaym ibn Qays qui dit : « J’ai entendu
Salman al Fârisi(p) dire : « Lorsque le Messager d’Allah(pslf) décéda, et le
peuple fit ce qu’il fit, Abû Bakr, Omar, et Obaydullah ibn Jarrah s’opposèrent
aux « Ansârs ». Ils (les Ansârs) s’opposèrent donc à eux en retour par les
preuves d’Ali(p). Alors, ils dirent : « Ô groupe des Ansârs ! Les Quraysh ont
plus de droits concernant cette affaire (Califat) que vous n’en avez, car le
Messager d’Allah est de la tribu des Quraysh. Les « Mahajir » sont meilleurs
que vous car Allah a commencé avec eux dans son livre et a vanté leurs
préférences, et le Messager d’Allah a dit : « Les Imâms seront des Quraysh.
»»
57
Lorsqu’il(p) finit de le laver et de l’envelopper, je suis entré avec Abû Dhar,
Miqdad, Fâtimah(p), al Hassan(p) et al Hussayn(p). Ali(p) vint en avant et
nous avons formé une rangée à côté de lui(p), et nous avons prié pour
lui(pslf). Aïcha était dans la chambre et était ignorante de ce qui se passait
car Allah(S) avait mis un voile sur ses yeux. Puis, les « al Mahajir » et les
« Ansârs » entraient, priaient et sortaient, par groupe de dix, jusqu’à ce qu’il
ne reste aucun témoin de parmi les « al Mahajir » et les « Ansârs. » »
Salman(p) dit : « J’ai informé Ali(p) de ce que les gens ont fait pendant
qu’il(p) lavait le Prophète(pslf). J’ai dit qu’Abû Bakr était en ce moment sur
la chaire du Messager d’Allah(pslf) et le peuple ne se contentait pas de prêter
allégeance à une main, mais ils le faisaient avec les deux, la droite et la
gauche. »
Ali(p) dit : « Ô Salman(p)! Sais-tu qui était le premier à lui prêter allégeance
sur la chaire du Prophète(pslf) ? »
Je répondis : « Non. Mais je l’ai vu dans l’ombre de la tribu de Sa’da, lorsque
les Ansârs ont été exclus et que les premiers à lui porter allégeance furent Al
Mughayra ibn Sha’ba, puis Bashîr ibn Saïd, Obaydullah ibn Jarrah, Omar ibn
al Khattab, Salim Muwla Abû Hudhayfa, et Ma’az ibn Jabal. »
Ali(p) dit : « Je ne te demande pas à propos de ceux-là. Mais sais-tu qui est
celui qui a été le premier à lui prêter serment d’allégeance, lorsqu’il monta
sur la chaire ? »
Je répondis : « Non. Mais j’ai vu une personne âgée appuyée sur un bâton,
avec de sévères marques de prosternation entre les yeux, monter sur la
chaire en premier, descendre et dire en larmoyant : « Loué soit Allah qui ne
m’a pas causé la mort avant que je puisse te voir assis à cette place. Étends
tes mains ! » Abû bakr allongea ses mains et l’autre prêta allégeance, puis il
58
dit : « Ce jour est comme celui d’Adam(p). » Puis, il redescendit et s’en alla
du Masjid. » Ali(p) dit : « Ô Salman(p) ! Sais-tu qui est cette personne ? » Je
répondis : « Non. Mais ses paroles m’ont déplu. C’était comme s’il jubilait la
mort du Messager d’Allah(pslf). » Ali(p) dit : « Il s’agissait d’Iblis, que la
malédiction d’Allah(S) soit sur lui. »
Salman(p) a dit : « Lorsque la nuit fut tombée, Ali(p) fit monter Fâtimah(p)
sur une mule et prit ses deux fils, al Hassan(p) et al Hussayn(p), par les
mains. Il(p) n’appela aucun des gens de Badr de parmi les Mahajir, ni aucun
des Ansârs, et vint directement à eux dans leurs maisons. Il(p) leur rappela
ses droits et les appela afin de lui venir en aide. Personne ne répondit à son
appel excepté quarante parmi eux. Il(p) leur ordonna de se raser la tête et
prendre les armes le lendemain matin, afin de prêter allégeance jusqu’à la
mort. Aucun n’a été fidèle excepté quatre d’entre eux. »
Je questionnai Salman(p) : « Qui étaient les quatre ? » Il répondit : « Abû
Dhar, Miqdad, Zûbayr ibn al Awâm et moi. »
Puis Ali(p) revint à eux la nuit suivante. Il(p) les exhorta à l’aide. Ils dirent :
« Demain matin. »
Aucun d’entre eux ne vint sauf ceux parmi nous. Il(p) repartit les voir la
troisième nuit. Personne ne vint à lui(p) sauf ceux d’entre nous. Alors,
Ali(p) commença à rassembler le Coran afin de l’exposer au peuple. Lorsqu’il
vit leur trahison et leur manque de loyauté envers lui, il(p) se tourna vers le
Coran afin de le recueillir dans son entièreté. Il ne sortit pas de sa maison
jusqu’à ce qu’il ne l’ait compilé dans son intégralité. Il était coutume d'écrire
sur du papier, sur du bois, des peaux animales et d’autres supports. Lorsqu’il
en rassembla la totalité et procéda à son écriture de ses propres mains, en
accord avec la révélation, son explication, l’abrogeant et l’abrogé.
60
Abû Bakr l’invita à sortir et lui prêter serment. Ali(p) lui envoya un
message : « Je suis occupé. J’ai décidé que je ne me vêtirai que pour la prière
jusqu’à ce que j’ai compilé et recueilli le Coran dans son entièreté. »
Ils n’eurent alors aucune nouvelle de lui durant quelques jours. Il(p) le
rassembla en un seul morceau de tissu et le scella. Il(p) sortit pour
rencontrer les gens qui étaient rassemblés autour d’Abû Bakr dans la
mosquée du Messager d’Allah(pslf).
Ali(p) les appela d’une voix forte : « Ô peuple! Depuis le décès du Messager
d’Allah(pslf), j’ai été préoccupé par son bain rituel mortuaire, puis par la
compilation du Saint Coran, et ne me suis pas arrêté jusqu’à ce que j’en eus
recueilli la totalité dans cette reliure. Il n’y a pas de verset qu’Allah(S) ait
révélé, qui ne soit inscrit dans cette compilation. Il n’y a pas un seul verset
que le Saint Prophète(pslf) ne m’ait pas fait lire, ni qu’il ne m’en ait donné
l’interprétation. »
Puis Ali(p) leur dit : « De peur que demain vous ne disiez : « Vraiment, nous
n'y avons pas fait attention » [7:172]
Ali(p) leur dit ensuite : « De peur que le jour du jugement vous ne disiez
cela, que je ne vous ai pas appelé à l’aide et ne vous ai pas rappelé mon droit,
et ne vous ai pas appelé pour le Livre d’Allah(S), de son commencement à sa
fin. » Omar dit : « Vous nous appelez pour vous mais ce que nous détenons
du Coran nous suffit. » Après avoir appelé les gens et entendu les paroles
d’Omar, Ali(p) rentra chez lui.
Et Omar dit à Abû Bakr : « Envoie un message à Ali pour qu’il te prête
serment d’allégeance. Pour l’heure, il n’est rien en cela (du Califat) jusqu’à
ce qu’il te prête serment, et s’il le fait, il (le Califat) sera garanti. »
Abû Bakr lui envoya un message : « Réponds au calife du Messager
d’Allah(pslf). » Le messager vint et lui dit cela. Ali(p) lui répondit : « Gloire
à Allah(S)! Avec quelle célérité vous avez forgé un mensonge sur le Messager
d’Allah(pslf). Il sait et ceux qui l’entourent savent qu’Allah(S) et son
61
Messager(pslf) n’ont pas nommé un autre Calife que moi. » Le messager
partit et informa Abû Bakr sur ce qu’Ali(p) lui avait répondu.
Abû Bakr dit à Ali(p) : « Réponds au Prince des Croyants Abû Bakr. » Le
messager vint à nouveau informer Ali(p) sur ce qu’Abû Bakr avait dit. Ali(p)
lui dit : « Gloire à Allah(S)! Par Allah(S) ! Il n’a pas été long et il l’a oublié.
Par Allah(S) ! Il sait qu’il s’agit là d’un titre qui n’est pas convenable pour
une personne, excepté pour moi. Le Messager d’Allah(pslf) l’a ordonné, et
lui-même (Abû Bakr) était le septième de ceux qui m’ont salué par le titre de
Prince des Croyants. Abû Bakr et son compagnon, Omar, étaient parmi les
sept qui demandèrent : « Cela est-il véridique par Allah et son Prophète ? »
Le Messager d’Allah(pslf) leur dit : « Oui, ceci est vérité. Vérité d’Allah(S) et
de son Prophète(pslf). Il(p) est le Prince des Croyants, le chef des
musulmans, le porte-étendard et le visage resplendissant. Par Allah(S), Le
Puissant et Le Majestueux, Ali(p) sera assis, le jour du jugement, sur le
chemin. Il(p) fera entrer ses amis au Paradis et ses ennemis en Enfer. » Le
messager repartit et informa Abû Bakr de ce qu’Ali(p) avait dit. Il resta sans
nouvelle (de lui) ce jour. »
Lorsque la nuit tomba, Ali(p) fit monter Fâtimah(p) sur une mule, prit les
mains d’al Hassan(p) et d’al Hussayn(p). Il n’y avait pas un seul des
compagnons du Messager d’Allah(pslf). Il(p) alla les voir dans leurs maisons
avec sa famille. Il(p) les exhorta sur Allah(S) et ses droits, et il(p) leur
demanda de lui venir en aide. Personne ne répondit mis à part nous quatre.
Alors, nous avons rasé nos têtes, nous lui avons exprimé notre soutien et
Zûbayr était, parmi nous, celui qui montrait le plus de ferveur et de soutien.
62
7. Témoignage de Fâtimah(p) sur l’attaque des Quraysh
64
Omar appela à l’aide. Les gens vinrent et entrèrent dans la maison. Ali(p)
atteint son épée. Qûnfûz retourna auprès d’Abû Bakr. Il craignait qu’Ali(p)
ne sorte vers lui avec son épée, car il connaissait sa bravoure et sa
détermination.
Abû Bakr dit à Qûnfûz : « Repars, et vois s’il sort. Autrement, démolis sa
maison ! Et s’il refuse, brûle sa maison sur lui. »
Qûnfûz repartit. Lui et ses compagnons entrèrent sans permission et Ali(p)
tenta de prendre son épée. Ils arrivèrent à lui en premier et ils le capturèrent.
Ils étaient nombreux. Certains d’entre eux prirent leurs épées, l’agrippèrent
et le saisirent. Ils lui enfilèrent une corde autour du cou. Fâtimah(p) se mit
entre lui(p) et eux, près de la porte de la maison. Qûnfûz la frappa avec le
fouet. Elle tomba, inconsciente, comme si elle était morte. Plus tard, lors de
son décès, il subsista une marque de fouet. Qu’Allah(S) envoie Sa
malédiction sur lui et sur celui qui l’a envoyé.
Puis, ils trainèrent Ali(p) d’une manière cruelle jusqu’à ce qu’il se retrouve
devant Abû Bakr. Omar était debout, prêt à se servir de son épée. Khalid ibn
Walîd, Obaydullah ibn Jarrah, Sâlim Mawla Abû Hudhayfa, Ma’az ibn Jabal,
al Mughayra ibn Shayba, Asayd ibn Hadhayr, Bashîr ibn Saïd et le reste des
gens, tous étaient assis autour d’Abû Bakr, prêts à se servir de leurs armes. »
Ils arrêtèrent Ali(p) devant Abû Bakr et l’Imâm(p) disait : « Par Allah(S) ! Si
mon épée était présente dans mes mains, vous auriez su que vous ne seriez
jamais parvenu à ce stade, jamais. Par Allah(S) ! Je ne me reproche pas de
lutter contre vous. Et s’il y avait eu quarante hommes (qui m’avaient donné
appui), j’aurais été en mesure de disperser votre groupe. Mais qu’Allah(S)
maudisse les gens qui m’ont prêté allégeance et qui m’ont ensuite
Abandonné. »
Lorsqu’Abû Bakr cria : « Relâchez-le ! » Ali(p) dit : « Ô Abû Bakr ! Avec
quelle facilité tu es allé à l’encontre du Messager d’Allah(pslf) ? De quel
droit et avec quel statut as-tu appelé les gens à ton allégeance ? Ne m’as-tu
pas toi-même prêté allégeance ‘hier’ par ordre du Messager d’Allah(pslf) ? »
Et Qûnfûz frappa Fâtimah(p) avec le fouet lorsqu’elle vint entre lui et son
mari car Omar l’avait envoyé et lui avait donné, pour ordre : « Si Fâtimah(p)
tente de s’interposer entre toi et lui, alors frappe-la. »
Qûnfûz la força à trouver refuge derrière la porte de sa maison et il l’enfonça
sur elle(p). Ses côtes se brisèrent et il en résulta le martyr de Mohsin(p), le
bébé qu’elle(p) portait en elle(p). A la suite cela, elle(p) ne cessa d’être alitée
jusqu’à ce qu’elle(p) décède, en martyr.
Lorsqu’ils amenèrent Ali(p) à Abû Bakr, Omar réprimanda l’Imâm(p) :
« Prête allégeance et reste loin de toute cette vanité. » Ali(p) dit : « Et si je
66
ne le fais pas, que feras-tu ? » Il répondit : « Nous te tuerons avec déchéance
et humiliation. » L’Imâm(p) dit : « Tueriez-vous le serviteur d’Allah(S) et le
frère de son Messager(pslf) ? » Abû Bakr dit : « Ta servitude auprès d’Allah,
nous l’acceptons. Mais pour ce qui est d’être le frère du Messager d’Allah,
nous ne l’acceptons pas. » Ali(p) dit : « Seriez-vous dans le déni du fait que
le Messager d’Allah(pslf) a établi une fraternité entre lui et moi ? » Il dit :
« Oui. »
L’Imâm(p) leur répéta cela trois fois. Puis il(p) s’adressa à tous en disant : «
Ô groupe de musulmans, Mahajir et Ansârs ! Je souhaite que vous juriez par
Allah(S) que vous n’avez pas tous entendu le Messager d’Allah(pslf) au jour
de Ghadîr Khum dire ceci et cela et, durant l’expédition de Tabouk, dire ceci
et cela. »
Il n’oublia pas de mentionner quoi que ce soit des paroles que le Messager
d’Allah(pslf) ait dites devant chacun d’eux jusqu’à ce qu’il leur ait rappelé
absolument tout.
Ils dirent : « Par Allah ! Oui. »
Abû Bakr se mit à craindre que les gens ne l’aident. Alors, dans l’intention
de les arrêter, il les surprit en disant à Ali(p) : « Tout ce que tu dis là est vrai.
Nous l’avons entendu de nos oreilles, nous avons compris cela et réalisé cela
avec nos cœurs mais j’ai entendu le Messager d’Allah dire ensuite : « Nous,
les Gens de la Maison, avons été choisis et honorés par Allah et IL a choisi
pour nous l’Au-delà plutôt que ce monde. Et Allah ne souhaite pas réunir
pour nous, les Gens de la maison, la Prophétie et le Califat. » Ali(p) dit : « Y-
en-a-t-il parmi les Compagnons du Messager d’Allah(pslf) qui puisse attester
que ce que tu viens de citer est vrai ? » Omar dit : « Le calife du Messager
d’Allah a dit la vérité ! Je l’ai entendu comme il vient d’être dit. » Et Abû
67
Obayda, Sâlim Mawla Abû Hudhayfa, et Ma’az Ibn Jabal dirent : « Cela est
vrai ! Nous l’avons entendu du Messager d’Allah. »
Ali(p) leur dit : « Vous avez été fidèles au document maudit que vous avez
contracté avec lui dans la Ka’abah qui stipule que : « Si Muhammad est tué
ou meurt, nous tiendrons à l’écart de cette affaire (Califat) les gens de la
maison. » Abû Bakr dit : « Quelle connaissance as-tu de cela ? Nous ne
t’avons pas informé de cela. » Il(p) répondit : « Toi, Ô Zûbayr ! Et toi, Ô
Salman(p) ! Et toi, Ô Abû Dhar ! Et toi, Ô Miqdad ! Je vous demande pour
l’amour d’Allah(S) et pour l’amour de l’islam, n’avez-vous pas entendu le
Messager d’Allah(pslf) dire en votre présence : « Untel et untel - jusqu’à ce
qu’il énumère ces cinq - ont rédigé un pacte entre eux et ils ont prêté
serment de le garder secret, si je(pslf) venais à être tué ou si je(pslf) décède »
? Ils dirent : « Par Allah(S) ! Oui, nous avons en effet entendu le Messager
d’Allah(pslf) vous dire (aux Gens de la maison(p)) qu’ils ont établi un pacte
entre eux, ont promis de le tenir, et ont rédigé un accord entre eux, stipulant
que si le Messager d’Allah(pslf) venait à être tué ou s’il décédait, ils
provoqueraient contre vous ces évènements, Ô Ali(p). »
J’avais alors demandé : « Que mon père et ma mère vous soient sacrifiés, Ô
Messager d’Allah(pslf) ! Alors que m’ordonnez-vous de faire si c’est ce qu’ils
feront ? » Ils dirent : « Il(pslf) avait répondu : « Si tu trouves des partisans,
combats-les et rejette-les. Et si tu ne trouves personne, alors prête allégeance
et sauve ton sang. » »
Ali(p) dit : « Par Allah(S) ! Si les quarante hommes qui m’avaient prêté
allégeance avaient été loyaux, je vous aurais combattus dans le chemin
d’Allah. Mais Par Allah(S) ! Aucune de vos deux progénitures n’atteindra
cela (Califat) jusqu’au jour du jugement. »
68
15. Les réfutations du Hadith fabriqué, dans le Livre d’Allah(S)
Miqdad se leva et dit : « Ô Ali(p) ! Quels sont vos ordres pour moi ? Par
Allah(S) ! Si vous me le commandez, alors je frapperai de mon épée et si
vous me le commandez, alors je retiendrai ma main. » Ali(p) dit : « Restez
en arrière, Ô Miqdad, et rappelez-vous le serment du Messager d’Allah(pslf)
et ce qu’il vous a légué. »
Je (Salman(p)) me suis levé et j’ai dit : « Par Celui(S) qui détient mon âme, si
je savais que je peux retirer l’injustice et honorer la religion d’Allah(S),
j’aurais mis mon épée sur mon cou et je les aurais frappés l’un après l’autre.
Vous vous jetez sur le frère du Messager d’Allah(pslf), son successeur, son
Calife dans sa communauté et le père de ses fils ? Je vous donne la nouvelle
des afflictions qui tomberont sur vous, vous privant de toute prospérité. »
Abû Dhar se leva et dit : « Ô Vous, Peuple ! Vous avez surement été égarés
après le Prophète(pslf). Vous avez Abandonné (la religion) et pris le chemin
des péchés. Pour cela, Allah(S) a cessé de vous aider. Certainement, Allah(S)
a dit : « Envient-ils aux gens ce qu'Allah leur a donné de par Sa grâce ? Or,
Nous avons donné à la famille d'Ibrahîm le Livre et la Sagesse ; et Nous leur
avons donné un immense royaume. » [4:54]
69
Et la descendance de Muhammad(pslf) sont les Successeurs de Nouh(p), les
enfants d’Ibrahîm(p), l’élite, la dynastie d’Ismaîl(p) et la famille du Prophète
Muhammad(pslf). Ils sont les Gens de la maison de la Prophétie. Ils(p) sont
l’emplacement du Message, ils(p) sont ceux sur qui les anges descendent et
s’élèvent. Ils(p) sont comme le ciel élevé, les montagnes fermes. Ils(p) sont
comme la Ka’abah sur laquelle le voile est suspendu, la source pure, les
étoiles qui guident les gens, l’arbre béni, éclairant de sa lumière et dont
l’huile est bénie. Muhammad(pslf) est le dernier des Prophètes et le chef des
enfants d’Adam(p) et Ali(p) est le successeur des successeurs, l’Imâm(p) des
pieux, le guide des resplendissants. Et il(p) est le grand véridique (as-Siddiq
al Akbar) et le grand différenciateur (al Farûq al Azam), le successeur de
Muhammad(pslf), l’héritier de sa connaissance et le premier des gens
Croyants, comme Allah(S) l’a dit : « Le Prophète a plus de droits sur les
Croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères. Les
liens de consanguinité ont [dans les successions] la priorité [sur les liens]
unissant les Croyants [de Médine] et les émigrés [de la Mecque] selon le livre
d’Allah… » [33:6]
Donc celui qui leur donne priorité, priorise Allah(S) et celui qui les
mécontente, mécontente Allah(S). Rendez la Wilayah et l’héritage à celui à
qui Allah(S) l’a légué. »
Omar se leva. Il dit à Abû Bakr qui était assis au sommet de la chaire : « Que
faites-vous assis sur la chaire ? Lui est assis afin de lutter contre vous et il
n’est pas debout pour vous prêter allégeance ! Ordonnez que l’on coupe sa
tête. » Et al Hassan(p) et al Hussayn(p) étaient présents. Lorsqu’ils
entendirent les mots d’Omar, ils commencèrent à pleurer.
70
Ali(p) les embrassa sur la poitrine et dit : « Ne pleurez pas. Par Allah(S) ! Ils
n’ont pas la capacité de tuer votre père. »
Puis il (Omar) dit : « Lève-toi, Ô Fils d’Abû Tâlib, et prête allégeance. » Il(p)
dit : « Et si je ne le fais pas ? » Omar répondit : « Alors, par Allah, nous
couperons ta tête. » Il(p) lui dit cela trois fois, puis un autre ouvrit les mains
d’Ali(p) et les tendis. Abû Bakr posa ses mains sur celles d’Ali(p), arborant
un sourire qui ne pouvait dissimuler son bonheur. Ali(p) cria avant
71
l’allégeance avec une corde pendue à son cou : « Ô fils de ma mère, le peuple
m'a traité en faible, et peu s'en est fallu qu'ils ne me tuent. » [7:150]
Sulaym ibn Qays dit : « J’ai dit à Salman(p) : « Donc vous avez prêté serment
à Abû Bakr, Ô Salman(p), et vous n’avez rien dit ? » Il(p) répondit : « J’ai dit,
après avoir prêté allégeance : « Malheur à vous pour le reste de l’éternité.
Savez-vous ce que vous vous êtes fait à vous-même ? Vous avez raison, et
vous avez commis une erreur aussi. Vous avez raison car vous avez choisi le
chemin de ceux avant vous, chemin du sectarisme, des luttes et de la
désunion et votre erreur est d’avoir quitté la Sunnah du Prophète(pslf), dans
la mesure où vous avez pris ce qui n’est pas à vous (le Califat), et qui était le
droit et le mérite d’un autre. » »
Omar dit : « Ô Salman(p) ! Maintenant que ton compagnon a prêté
allégeance et que tu l’as fait, vous pouvez dire ce que vous voulez. »
Salman(p) dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire que, jusqu’au
jour du jugement, les péchés de la communauté entière seront sur toi et sur
ton compagnon à qui vous avez tous prêté allégeance et votre châtiment sera
égal à celui de la communauté entière. » Il répondit : « Dis ce que tu veux.
N’avez-vous pas prêté allégeance ? Et Allah n’a-t-IL pas accepté que tes yeux
voient cette affaire (le califat) ne pas être remise à ton compagnon ? » Je(p)
dis : « J’atteste que j’ai lu dans certains livres descendus par Allah(S) que ton
nom, ta lignée et tes caractéristiques sont sur l’une des portes des enfers. »
Il me dit : « Dis ce que tu veux, Allah n’a-t-il pas pris le Califat des Gens de
la Demeure que vous aviez élevés au rang de Dieu en dehors d’Allah ? » Je
lui ai dit : « Je témoigne que j’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire, et je
73
lui ai demandé à propos de ces versets : « Ce jour-là donc, nul ne saura
châtier comme Lui châtie, » [89:25] « et nul ne saura garrotter comme Lui
garrotte. » [89:26] et il(pslf) m’a informé que cela te concerne. » Omar a
dit : « Silence ! Silence ! Qu’Allah te fasse mourir, Ô esclave, Ô fils de la
mauvaise parole. »
Ali(p) dit alors : « Je te donne un serment, Ô Salman(p), reste calme. »
Salman(p) dit : « Par Allah(S)! Si Ali(p) ne m’avait pas ordonné de me taire,
j’aurais prévenu de tout ce qui a été descendu à son sujet, et tout ce que j’ai
entendu du Messager d’Allah(pslf) à propos de lui et de son compagnon. »
Lorsqu’Omar me vit observer le silence, il me dit : « Tu lui es soumis et
obéissant (envers Ali). »
Lorsque Abû Dhar et al Miqdad prêtèrent allégeance sans dire un mot, Omar
dit : « Ô Salman ! Pourquoi ne cesses-tu pas comme tes deux
compagnons ? Par Allah ! Ton amour pour les Gens de la Maison n’est pas
plus vigoureux que celui de ces deux-là, ni ton respect pour eux. Comme tu
peux le voir, ils sont restés en arrière et ont prêté serment d’allégeance. »
Abû Dhar dit : « Nous railles-tu pour l’amour de la descendance de
Muhammad(pslf) ? Qu’Allah(S) te maudisse et IL(S) a maudit celui qui
recèle la haine envers eux, invente des narrations à leur sujet, usurpe leurs
droits, prépare les gens à attaquer leur cou, et ramène sa communauté vers
leurs croyances premières. »
Omar dit : « Amin, qu’Allah maudisse celui qui est injuste envers leurs
droits. Non, par Allah ! Il n’y a rien en cette affaire pour eux qui soit de leurs
droits et ils n’ont rien en cela excepté l’égalité avec le peuple. »
Abû Dhar dit : « Pourquoi as-tu donc contesté les Ansârs à propos de leurs
droits ? »
74
23. Les Paroles du Prince des Croyants(p) après l’allégeance
Ali(p) dit : « Ô fils de Sahhâk ! S’il n’y a pas de droit pour nous dans ce
domaine (le Califat), ce droit t’appartiendrait-t-il à toi et au fils de celle qui
avait l’habitude de manger des essaims de mouches (Abû Bakr) ? »
Omar dit : « Silence maintenant, Ô Abû al Hassan ! Vous avez maintenant
prêté allégeance car les gens sont satisfaits de mon compagnon et ne le sont
pas de vous. Alors, quelle est ma faute ? »
Ali(p) répondit : « Allah(S), Le Puissant et Le Majestueux, et son
Messager(pslf) ne sont heureux avec personne excepté avec moi. Reçois la
bonne nouvelle que toi et ton compagnon, ceux qui vous ont obéi et ceux qui
vous suivent, renforcez la colère d’Allah(S), votre châtiment et l’humiliation
qui plane sur vous. Malheur à toi, Ô fils d’al Khattab ! Ne vois-tu pas ce que
tu as récolté pour toi-même, ce que vous avez fait sortir, dans quoi vous êtes
entré, et ce que tu as fait pour toi et tes compagnons ? »
Abû Bakr dit : « Ô Omar, puisqu’il nous a prêté allégeance, nous sommes à
l’abri de son fléau et sa calamité. Laisse-le dire ce qu’il voudra. »
Ali(p) a dit : « Je ne vais rien dire en dehors d’une chose. Je vous rappelle à
vous quatre – c'est-à-dire Abû Dhar, Zûbayr, Miqdad et moi-même
(Salman(p)) – que j’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire : « Il y a un
cercueil en feu dans lequel il y aura douze hommes, six feront partie des
premiers et six feront partie des derniers dans une fosse au fond de l’enfer à
l’intérieur d’un cercueil verrouillé, au sommet duquel se trouve un rocher.
Chaque fois qu’Allah(S) aura l’intention d’augmenter la chaleur de l’enfer,
IL(S) retirera ce rocher de cette fosse. L’enfer sera alors incendié par les
flammes à partir de la lueur de cette fosse et de sa chaleur. »
75
Ali(p) a dit : « J’ai demandé au Messager d’Allah(pslf), et vous quatre êtes
témoins de cela, à propos des premiers, il(pslf) répondit : « Parmi les
premiers se trouvent le fils d’Adam(p) qui tua son frère, le Pharaon des
Pharaons, celui qui se disputa avec Ibrahîm(p) au sujet de son Seigneur,
deux hommes des enfants d’Israël qui modifièrent leurs livres et
remplacèrent leur Tradition, l’un des deux est celui qui a fait des Juifs des
Juifs (Yahudi) et l’autre qui a fait que les Chrétiens sont devenus des
Chrétiens (Nasrani). Iblis est le sixième parmi eux. Et en ce qui concerne les
derniers, il y a le Dajjal et ces cinq autres. Les compagnons de l’accord et de
l’écrit, leurs débiteurs et leurs tyrans qui ont fait le vœu et qui ont tenu à
leurs croyances d’être hostile envers toi(p), Ô mon frère. Et ils t’apparaitront
après moi, celui-ci et celui-là, avant qu’il ne les nomme et ne les compte
pour nous. »
Salman(p) dit : « Nous avons dit : « Vous avez dit la vérité, nous attestons
avoir entendu cela du Messager d’Allah(pslf). »
Othman dit : « Ô Abû al Hassan ! Mais y-a-t-il avec vous et avec vos
compagnons un Hadith me concernant ? » Ali(p) dit : « Oui. J’ai entendu le
Messager d’Allah(pslf) te maudire à deux reprises, alors ne cherche pas la
clémence d’Allah(S) pour toi après avoir été maudit. » Othman se mit en
colère et dit : « Qu’y-a-t-il avec moi et qu’y-a-t-il avec vous, pour que vous ne
me laissiez jamais, ni avant durant l’époque du Prophète, ni après lui ? »
Ali(p) dit : « Oui ! Qu’Allah(S) t’humilie. » Othman dit : « Par Allah, j’ai
entendu du Messager d’Allah qui a dit : « Zûbayr sera tué tel un apostat de
l’Islam. » »
76
Salman(p) dit : « Ali(p) m’a dit, juste entre lui et moi : « Othman a dit vrai et
il me prêtera allégeance après la mort d’Othman, rompra l’allégeance et sera
tué tel un apostat. » »
Salman(p) dit : « Ali(p) a dit : « L’apostasie gagna l’ensemble des gens après
le Messager d’Allah(pslf), excepté pour quatre personnes. Après le Messager
d’Allah(pslf), les gens devinrent tel Haroun(p), ses partisans et le veau et
ceux qui l’ont suivi. »
Ainsi Ali(p) était dans la position d’Haroun et Atîq (Abû Bakr) était dans la
position du veau, et Omar était dans la position d’al Samiri3 .
Et j’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire : « Viendra un groupe de mes
compagnons qui avait l’habitude d’être tenu en haute estime avec moi. Ils
traverseront le pont. Ils me verront, et je les verrai, je les reconnaîtrai et ils
me reconnaitront. Ils viendront tout près de moi. Je dirai : « Ô Seigneur(S) !
Mes compagnons, mes compagnons ! » IL(S) me répondra : « Ne sais-tu pas
ce qu’ils ont fait après toi ? Ils se sont détournés aussitôt que tu t’es séparé
d’eux. » Je dirai : « Allez-vous-en et soyez terrassés ! »
« Et j’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire : « Ma communauté
embrassera le chemin des enfants d’Israël, telle la sandale suivant la sandale,
étape par étape, une enjambée égale à l’autre, et une distance égale à l’autre
distance, jusqu’à ce qu’ils entrent dans un trou et entrainent ma
communauté avec eux. Certainement, La Torah et le Coran ont été rédigés
par un seul Ange, sur un seul parchemin avec un seul stylo et les Paraboles
et la Tradition devinrent les mêmes. »
3 Celui qui incita les enfants d’Israël à adorer le veau créé de ses propres mains.
77
Hadith 5
De Abân ibn Abû Ayash, de Sulaym ibn Qays qui a dit : « J’ai entendu
Salman al Fârisi(p) dire : « Quand le jour du jugement arrivera, Iblis sera
amené enchainé avec une bride de Feu et il viendra avec Zafar (Omar)
enchainé avec deux brides de Feu. Iblis se ruera vers lui. Il criera sur lui
disant : « Que ta mère soit privée (endeuillée) de toi, qui es-tu ? Je suis celui
qui corrompait et semait la discorde chez les premiers et les derniers et j’ai
été enchainé avec une bride de Feu alors que tu as été enchainé avec deux
brides de Feu. » Il dira : « Je suis celui qui a émis les ordres et a été obéi et
j’ai désobéi à l’Ordre d’Allah. »
78
Hadith 6
Sulaym ibn Qays rapporte : « Il m'a été narré par Abû Dhar, Salman(p) et
Miqdad qui ont rapporté que :
Ali(p) a dit : « Un homme se montrait orgueilleux devant moi(p). Alors, le
Messager d'Allah(pslf) dit à tous ceux présents : « Ô mon frère ! Les Arabes
se vantent mais tu es plus prestigieux qu’eux en tant que cousin. Tu(p) es
plus prestigieux qu’eux en tant que père et plus prestigieux qu’eux en tant
que frère, plus prestigieux qu’eux en tant qu’individu, et plus prestigieux
qu’eux par ta lignée. Tu(p) es plus prestigieux qu’eux en tant que mari, de
par ta femme, en tant que père, du fait de tes enfants, en tant qu’oncle. Tu(p)
es plus grand qu’eux pour avoir toléré, sur le chemin d’Allah(S), plus de
difficultés sur toi-même et sur ta richesse. Tu(p) es plus patient qu’eux et tu
es le premier à avoir accepté l’Islam. Tu(p) fais preuve de plus d’abstinence
qu’eux et, avant tout, tu(p) es bien plus dans la soumission qu’eux. Tu(p) es
plus instruit qu’eux sur le livre d’Allah(S), plus informé qu’eux sur la
Sunnah d’Allah(S). Tu(p) as plus de courage dans ton cœur qu’eux lorsque
tu fais face à l’ennemi. Tu es plus généreux qu’eux de tes mains, le plus
ascétique d’entre eux en ce monde, plus rigoureux dans tes luttes, meilleur
qu’eux dans les mœurs, plus véridique qu’eux par la langue. Tu(p) es le plus
aimé par Allah(S) et par moi-même(pslf). »
79
2. Les injustices envers le Prince des Croyants(p)
Abân dit que ce Hadith lui a été narré par al Hassan al Basry, d’Abû Dhar :
Al Basry dit : « Sulaym et Abû Dhar disent la vérité en ce qui concerne Ali
ibn Abi Tâlib(p) sur le fait qu’il(p) est le Premier dans la religion, il(p) est le
premier dans la connaissance et la sagesse, dans la jurisprudence et la
compréhension, dans l’opinion, la socialisation, la priorité, la réputation et
dans les relations, dans l’aide dans la bataille, dans la générosité, la bonté,
dans sa relation avec le Messager(pslf), dans la connaissance des décisions
finales, dans les subtilités (du discours) et dans la souffrance pour l’Islam.
Ali(p) est le plus élevé dans tous les domaines. Que la Miséricorde
d’Allah(S) soit sur lui(p) et qu’IL(S) lui(p) envoie ses bénédictions. »
Puis, il pleura jusqu’à ce que sa barbe soit trempée de larmes.
80
Je dis à al Basry : « Ô Abû Saïd ! Dis-tu pour tout le monde, excepté pour le
Prophète(pslf), lorsque tu mentionnes quelqu’un : « Que les bénédictions
d’Allah(S) soient sur lui ? » . »
Il dit : « Je demande que la Miséricorde soit sur les Musulmans lorsque je les
mentionne, et les bénédictions soit sur Muhammad(pslf) et sa Sainte famille
et Ali(p) est le meilleur de la Famille de Muhammad(pslf). » Je dis : « Ô Abû
Saïd ! Meilleur que Hamza, Ja’far, Fâtimah(p), al Hassan(p) et al
Hussayn(p) ? » Il répondit : « Oui, Par Allah(S) ! Il(p) est meilleur qu’eux, et
qui en douterait ? » Je dis : « Pourquoi cela ? » Il dit : « Il(p) n’a jamais
prononcé de mots ou poussé au polythéisme, ni à l’incrédulité pas plus qu’il
n’a adoré les idoles, ni n’a été ivre par la boisson. Et Ali(p) est meilleur
qu’eux en ayant été le premier dans l’Islam et par sa connaissance du Livre
d’Allah(S) et de la Sunnah de son Prophète(pslf). »
Le Messager d’Allah(pslf) dit à Fâtimah(p) : « Je t’ai mariée au meilleur de
ma communauté. » Y-aurait-il eu quelqu’un de mieux dans la communauté, il
aurait fait une exception pour cela. Et le Messager d’Allah(pslf) a établi la
fraternité entre ses compagnons et il(pslf) a choisi Ali(p) comme frère pour
lui-même. Le Messager d’Allah(pslf) est meilleur qu’eux et meilleur qu’eux
comme frère. Et il l’instaura au Jour de Ghadîr Khum, rendit obligatoire la
Wilayah sur les gens, tout comme il la rendit obligatoire sur lui-même. Le
Prophète(pslf) a dit : « Celui dont j’ai été le Maître, Ali(p) en est le Maître. »
Et il lui dit : « Ton statut auprès de moi est le même que celui de Haroun(p)
auprès de Musa(p). » Et il n’a jamais dit cela à aucun autre de sa Maison, ni
à aucun autre de sa communauté sauf à Ali(p). Pour lui, il existe de
nombreuses priorités et mérites qui ne sont pas pour ceux du peuple,
comme eux. »
Je lui dis : « Qui est le meilleur de cette communauté après Ali(p) ? » Il dit :
« Sa femme(p) et ses enfants(p) » Je dis : Puis qui ? » Il répondit : « Puis
Ja’far et Hamza. Les meilleurs des personnes sont les gens de la couverture
(As shâb al Kissa) à propos desquels le verset de la purification a été révélé.
81
Les personnes concernées sont le Messager d’Allah(pslf), Ali(p), Fâtimah(p),
al Hassan(p) et al Hussayn(p). Puis le Messager(pslf) dit : « Ce sont ceux en
qui j’ai confiance, et ma famille parmi les gens de ma Maison. Allah(S) a
tenu à l’écart d’eux l’impureté et les a purifiés d’une purification complète. »
Oum Salama avait dit : « Puis-je venir avec vous et avec eux sous la
couverture. » Il(pslf) lui dit alors : « Ô Oum Salama ! Tu es avec le bien et
sur le bien, mais ce verset a été spécialement descendu à propos de moi(pslf)
et eux(p). »
82
Hadith 7
Abân rapporte de Sulaym qui a dit : « J'ai entendu Ali ibn Abi Tâlib(p) dire : «
La communauté sera divisée en soixante-treize sectes. Soixante-douze sectes
seront dans le Feu de l’enfer et une secte sera dans le Paradis. Treize des
soixante-treize sectes vont s'arroger à nous aimer, nous(p), les Gens de la
maison(p). Parmi celles-ci, une sera dans le paradis et les douze autres
seront dans le Feu de l’enfer.
Et quant à la secte sauvée, elle est celle qui est guidée, pleine d'espoir, qui a
la foi, obéit aux commandes. Cette secte est celle qui me fait confiance dans
les ordres que je délivre, celle qui reste loin de mes ennemis, m'aime et
entretient de la haine envers mes ennemis. Elle a reconnu mes droits, mon
Imâmat et l'obligation de m'obéir dans Livre d'Allah(S) et dans la Sunnah de
Son(S) Prophète(pslf) et elle n’a pas apostasié. Elle n'a pas non plus douté,
car Allah(S) a éclairé leurs cœurs par la reconnaissance de nos droits et IL(S)
reconnait ses mérites, IL(S) l’a inspirée, S’en est chargé et a fait pénétrer,
dans les cœurs de nos Chi'ites, le réconfort, la conviction ferme (Yaqîn), non
mêlée de doute, jusqu'à ce que leurs cœurs soient satisfaits.
83
3. Les Imâms(p) de la secte sauvée
« Moi, et les successeurs qui viendront après moi, sommes les Guides et les
Guidés jusqu'au Jour du Jugement. Allah(S) nous a joints à Lui(S) et à son
Prophète(pslf) dans de nombreux Versets du Livre et nous a purifiés, nous a
rendus infaillibles et témoins sur Sa(S) création, Ses(S) Preuves sur Sa(S)
terre et les administrateurs de Sa(S) Connaissance et Sa(S) Sagesse, les
Interprètes de Sa(S) Révélation. Et IL(S) nous a créés pour être avec le Coran
et a créé le Coran pour être avec nous. Il ne se séparera pas de nous et nous
ne nous en séparerons pas non plus avant que nous ne retournions au
Messager d'Allah(pslf) et à sa Fontaine, comme il(pslf) me l'a spécifié. »
« Et cette secte issue des soixante-treize sectes est celle qui est sauvée du
Feu et de tout tourment, des erreurs et de la confusion. Ils sont les vrais
habitants du Paradis et soixante-dix mille d'entre eux entreront dans le
Paradis sans compte. Les soixante-douze autres sectes ont pris la Religion
sans la Vérité, aidant la religion de Satan à progresser, la prenant d'Iblîs et de
ses suppos. Ils sont les ennemis d'Allah(S) et de Son(S) Messager(pslf) et les
ennemis des partisans. Ils entreront dans le Feu sans compte. Ils sont
distants d'Allah(S) et de Son(S) Messager(pslf), ayant oublié Allah(S) et
Son(S) Messager(pslf), et ont donné à Allah(S) des associés. Ils L'ont nié et
ont adoré d'autres en dehors de Lui(S) sans même le réaliser. Et ils
considèrent avoir fait quelque chose de bien. Ils diront le Jour du Jugement :
« Par Allah, notre Seigneur, nous n'étions pas des polythéistes » [6:23] ; « alors
ils Lui jureront comme ils vous jurent à vous-même, pensant s’appuyer sur
quelque chose de solide; non sûrement, ils sont les menteurs. » [58:18]
84
5. Les religieux faibles
Sulaym dit : « Ô Prince des Croyants(p) ! Qu’en est-il de celui qui a fait une
pause, qui n'était pas complètement avec vous et ne vous était pas hostile,
qui ne vous a jamais accordé de l’importance mais ne vous était pas nuisible
non plus, celui qui ne vous a jamais prêté un appui amical mais n'a jamais
été loin de vos ennemis non plus ? Celui qui a dit « Je ne sais-pas », a-t-il eu
raison ? » Il(p) a dit : « Ceux-là ne font pas partie des soixante-treize sectes
car, en parlant de celles-ci, le Messager d'Allah(pslf) a voulu dire ; ‘les
rebelles, les oppresseurs qui se sont rendus publics et ont appelé les gens à
adhérer à leur propre religion.
Une des sectes fera de la religion une religion des bienfaisants et les
soixante-douze autres feront de la religion en adhérant à la religion d’Iblîs,
prêteront un appui amical à ceux qui l'ont accepté et se tiendront loin de
ceux qui s'y sont opposé. Quant à ceux qui croient en l'Unicité d'Allah(S) et
croient en Son(S) Messager(pslf), n'ont jamais compris notre Wilayah, ni
l'égarement de nos ennemis, n'ont jamais rien établi, n’ont rien rendu licite
ou illicite, ont choisi tout ce qui ne fait pas partie des différences de la
communauté, dans le cas où ils finiraient par aller contre l'Ordre d'Allah(S),
Le Puissant et Le Majestueux, et sont restés à l’écart des divergences de la
communauté, toujours pour ne pas s'opposer à ce qu'Allah(S) a ordonné ou
interdit en ce qui concerne cela, et ne savent pas vers qui se référer quand ils
traversent ce qui est difficile pour eux, leur cas sera laissé à la Grâce
d'Allah(S). Donc, ceux-ci seront sauvés. »
85
6. Les gens du Paradis, les gens du feu et les gens des Hauteurs
Je dis : « Qu’Allah(S) vous préserve ! Est-ce que le fidèle qui reconnait celui
qui l’appelle entrera dans le Feu ? » Il(p) répondit : « Non. » Je dis : « Celui
qui ne reconnaîtra pas son Imâm(p), va-t-il entrer dans le Paradis ? »
Il(p) répondit : « Non, sauf si Allah(S) Désire qu’il en soit ainsi. » Je dis :
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« L'infidèle ou le Polythéiste entrera-t-il dans le Paradis ? » Il dit : « Aucun
n'entrera dans le Feu à part l'infidèle, sauf si Allah(S) Désire qu’il en soit
ainsi. » Je dis : « Qu’Allah(S) vous garde, celui qui rencontre Allah(S) comme
un Croyant, ayant reconnu son Imâm et ayant été obéissant, fait-il partie des
gens du Paradis ? » Il(p) dit : « Oui, s'il rencontre Allah(S) et il est un
Croyant pour qui Allah(S) a dit : « Et (quant) à ceux qui croient et font des
bonnes actions »[2:82], « Ceux qui croient et craignent Allah » [10:63] « Il est
ceux qui croient et n’ont point troublé la pureté de leur foi par
quelqu’iniquités… » [6:82] » Je lui dis : « Et si l'un d'eux rencontre Allah(S)
ayant commis des péchés majeurs ? » Il(p) a dit : « Il en sera selon le Désir
d'Allah(S). S'IL le punit, ce sera à cause de ses péchés, et s'IL l'élève, ce serait
en raison de Sa Miséricorde. » Je lui dis : « Il entrera dans le feu, même s’il
est un Croyant ? » Il(p) répondit : « Oui, en raison de ses péchés, parce qu'il
n’est pas de ces Croyants à propos de qui Allah(S) a dit : « Allah est le
gardien des Croyants » [3:68], « En vérité, les bien-aimés d'Allah seront à
l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés » [10:62], « Ceux qui ont
cru et n’ont point troublé la pureté de leur foi par quelque iniquités
(association), ceux-là ont la sécurité; et ce sont eux les bien-guidés. » [6:82]
Je dis alors : « Ô Prince des Croyants(p) ! Qu’est-ce que l’Imân (la foi) et
qu’est-ce que l'Islam (la soumission) ? » Il(p) répondit : « En ce qui concerne
l'Imân, c'est l'acceptation avec la compréhension. Tandis que l'Islam, c'est
d'accepter et de se soumettre avec obéissance. » Je dis : « L'Imân, c'est
l'acceptation, après avoir eu la compréhension ? » Il(p) a dit : « Celui
qu'Allah(S) choisit pour Le reconnaître Lui, son Prophète(pslf), son Imâm(p)
et accepte ensuite par obéissance est un Croyants. » Je dis : « La
reconnaissance est d'Allah(S) et l'acceptation est du serviteur ? » Il(p) dit :
87
« La reconnaissance provenant d’Allah(S) est l'Appel, la Preuve, la Faveur, la
Bénédiction. Elle est ce qu'Allah(S) met dans le cœur. L'acceptation
provenant d’Allah(S) est d'accepter le serviteur qu’IL bénira, quiconque IL
désire bénir. C’est l'acte du Cœur d'Allah(S), Sa Protection et Sa Pitié.
Celui qu'Allah(S) n'a pas fait pour être un « A'arif » (le compréhensif), il ne
disposera d’aucune autorité, et il est obligatoire pour lui de s’abstenir de ce
qu’il ne sait pas. Allah(S) ne le punira pas pour son ignorance. Mais IL(S) le
louera sur ses actes d'obéissance et le punira sur ses actes de désobéissance.
Il a la capacité d'obéir ou de ne pas obéir. Il ne peut rester dans l’ignorance
alors qu’il possède la connaissance, cela est impossible. Rien ne peut se
produire sans Qada et Qadr (sort et destin), sans le Décret d'Allah(S),
Son(S) Pouvoir, Sa(S) Connaissance et de Son(S) Livre sans contrainte, parce
que s'ils devaient être sous la contrainte, ils seraient dans un état
d'impuissance et indignes d'éloges. Celui qui est ignorant peut se référer à
nous dans ce qui est difficile pour lui et celui qui Loue Allah(S) de Ses(S)
Faveurs et cherche le Pardon de ses actes de désobéissance, se lie d’amitié
avec l'obéissant, les loue sur leur obéissance et garde l’inimitié envers les
désobéissants et les condamne, alors il lui suffira de tourner ses
connaissances vers nous(p).
88
10. Les gens du compte et de l’intercession
Ils seront ceux pour qui le Pardon sera accepté et ils entreront au Paradis, en
raison de leur acceptation et de l'unicité d'Allah(S). Et parmi eux, il y a ceux
qui seront punis dans le Feu. Alors, ils bénéficieront de l'intercession des
Anges, des Prophètes et des Croyants. Ils seront pris du Feu et seront
redirigé pour entrer dans le Paradis. Là-bas, ils seront appelés les Habitants
de l'enfer. Parmi eux, il y aura les gens qui ont accepté et il n'y a aucun
compte pour eux parce que les amis d'Allah(S), ceux qui ont reconnu
Allah(S) (A'arifîn), les amis de son Messager(pslf), des Preuves sur Sa
terre(p) et témoins sur Sa création, ceux qui les ont acceptés et leur ont obéi,
entreront dans le Paradis sans compte. Et l'obstiné que les avertisseurs ont
averti et l'arrogant et le Nassibi, les ennemis d'Allah(S) entreront dans le Feu
sans Compte. Quant à ceux qui sont entre ceux-ci, (la majorité étant de cela)
il y aura la balance, les questions et l’intercession. Ce sont les As shâb
Mizan, Hisab et Shafât (les gens de la balance, du compte et de
l’intercession). »
Sulaym dit : « Vous avez détourné mes problèmes de moi, et avez clarifié
pour moi mes questionnements, donnant à mon cœur la satisfaction.
Suppliez Allah(S), qu'il fasse de moi un de vos amis dans ce monde et l'au-
delà. » Il(p) a dit : « Ô Allah! Fais qu’il soit parmi eux. » Puis Ali(p) s’est
adressé à moi en disant : « Dois-je vous apprendre ce que j'ai entendu du
Messager d'Allah(pslf), que j'ai appris à Salman(p), Abû Dhar et al
Miqdad ? » J'ai dit : « Oui ! Ô Prince des Croyants. »
Il(p) a dit : « Récite chaque matin et soir, dix fois : « Ô Allah ! Ressuscite-moi
sur le Imân, avec la satisfaction de Muhammad(pslf), Ton Messager, et de la
89
Wilayah d'Ali ibn Abi Tâlib(p), et de tous les Imâms de la descendance de
Muhammad(pslf), car je suis heureux avec cela, Ô Seigneur. »
Je lui ai dit : « Ô Prince des Croyants(p) ! Cela m’a été rapporté par
Salman(p) et Abou Dhar et Al Miqdad. Je ne l'ai jamais délaissé depuis que je
l'ai entendu de leur part. »
Il(p) dit : « Ne l’abandonnez pas durant le reste de votre vie. »
90
Hadith 8
Abân ibn Abû Ayah rapporte de Sulaym ibn Qays qui a dit : « J'ai entendu Ali
ibn Abi Tâlib(p) dire qu’un homme lui a posé des questions sur l’Imân, et il a
dit : « Ô Prince des Croyants, informez-moi sur la foi, je n'ai interrogé
personne à ce sujet en dehors de vous, et je ne vais demander à personne
après vous. » Ali(p) a dit : « Un homme est allé consulter le Prophète(pslf) et
lui posa une question semblable à celle que tu m’as demandé. Sa réponse
était semblable à ce que je vais te dire. » Puis, il lui dit : « Assieds-toi. »
Il lui dit : « Je fais comme vous le souhaitez. » Alors, Ali(p) fit face à l'homme
et dit : « Sache que Jibraïl(p) est venu au Messager d'Allah(pslf) sous forme
humaine et lui a dit : « Qu'est-ce l'Islam ? » Il répondit : « Le témoignage
qu'il n’y a aucun Dieu sauf Allah(S) et que Muhammad est le Messager
d'Allah, l'établissement des Prières, le don de la Zâkat, le Pèlerinage à la
Maison, le Jeûne du Mois de Ramadhan, l'Ablution Majeure. » Jibraïl(p)
demanda : « Qu'est-ce que l'Imân ? » Le Prophète(pslf) dit : « La croyance en
Allah et en ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers, en la vie après la mort, au
Destin (al Qadr), que tout cela soit bon ou mauvais, doux ou aigre. »
Quand l'homme s'est levé, le Messager d'Allah(pslf) a dit aux autres :
« C'était Jibraïl. Il est venu pour vous enseigner votre Religion. »
Sur tout ce que le Messager d'Allah(pslf) lui a dit, il, Jibraïl(p), lui a
répondu : « Vous avez dit la vérité. » Alors, Jibraïl(p) demanda : « Quand
l'Heure du jugement arrivera-t-elle ? » Il (pslf) répondit : « Celui à qui il a
été demandé ceci n’a pas plus de connaissances sur cela que celui qui a
interrogé. » Il dit : « Vous avez dit la vérité. »
91
2. Les Piliers de Foi
Alors Ali(p) a dit, après avoir relaté les mots de Jibraïl(p) où il a dit : « Vous
avez dit la vérité » :
« Prenez garde ! La Foi est construite sur quatre piliers : la conviction, la
patience, la justice et la lutte (Yaqîn, Sabr, Adl, Jihâd). Quant à la conviction,
elle repose sur quatre branches : le désir, la crainte, l'ascétisme et l'attente.
Celui qui désire le Paradis se soustraira à ses propres désirs, celui qui a la
crainte du Feu se gardera loin des Interdictions, celui qui est ascétique dans
le monde, ses ennuis deviendront faciles pour lui, celui qui prévoit la mort se
dépêchera de faire de bonnes actions. »
La patience repose sur quatre branches : l'observation intelligente,
comprendre le sens de la sagesse, apprendre une leçon avec la connaissance
et les traditions des anciens. Celui qui observe intelligemment, la sagesse
deviendra claire pour lui. Et celui pour qui la sagesse devient claire, il
devient facile de comprendre les leçons. Celui qui comprend une leçon
interprétera la sagesse et celui qui interprète la sagesse la comprendra. Celui
qui tire les leçons de la sagesse est comme s’il était parmi les anciens.
La justice repose sur quatre branches : Les mystères de la compréhension,
l'immersion dans la connaissance, la fleur de la sagesse et le jardin de la
tolérance. Celui qui comprend expliquera toutes les connaissances ; celui qui
a les connaissances, les lois de la sagesse seront présentées à lui, et celui qui
est tolérant, ne perdra pas ses affaires, et vivra une telle vie que les gens
seront heureux avec lui.
Et la Lutte (le Jihâd) est sur quatre branches : sur l'appel au bien et
l'interdiction du mal, l'honnêteté dans les affaires, la colère pour Allah(S) et
le dégoût des scélérats. Celui qui impose la bonne volonté renforce le dos du
partisan. Celui qui interdit le mal moudra le nez (humiliera) du scélérat.
Celui qui est sincère dans les affaires accomplira ce qui est obligatoire pour
lui et celui qui garde l’inimitié envers les scélérats, et possède la colère pour
92
Allah(S), Allah(S) se mettra en colère en son nom. Et c'est cela l'Imân et ses
piliers et ses branches. »
L’homme lui dit : « Ô Prince des Croyants(p)! Que faut-il au minimum pour
qu’un homme devienne Croyant et au minimum pour qu’il devienne un
infidèle et que faut-il au minimum pour qu’il dévie ? » Il(p) répondit :
« Maintenant que vous m'avez demandé, écoutez la réponse. Pour qu’un
homme devienne Croyant, il faut qu’au minimum Allah(S) lui permette de
Le(S) reconnaître, qu’il accepte de Lui(S) Son(S) Excellence et Son(S)
Unicité et reconnaisse Son(S) Prophète(pslf), accepte sa prophétie et ses
prêches. Et il reconnaît la Preuve sur Sa terre, le témoin(p) sur Ses(S)
créatures. Qu’il l’accepte par obéissance. » Je dis : « Ô Prince des
Croyants(p) ! S'il est ignorant de toutes les autres choses que vous n'avez pas
décrites ? » Il(p) répondit : « Oui, si on lui ordonne de faire quelque chose, il
obéit et si on lui interdit quelque chose, il s'abstient.
Et la chose minimum par laquelle un homme devient mécréant est qu’il fasse
quelque chose dans sa religion, pensant qu'Allah(p) a Ordonné cela alors
qu'Allah(S) l’a Interdite, puis il l'établit comme étant sa religion. Alors, il se
garde loin, prête un appui amical aux autres sur la base de cela, pense qu'il
adore Allah(S) et les Ordres qu’IL(S) a Commandé.
Et le minimum par lequel il dévie est qu'il ne reconnaisse pas la Preuve
d'Allah(S) sur Terre et le témoin sur Ses créatures dont Allah(S) a
Commandé l'obéissance et a rendu la Wilayah obligatoire. »
93
4. Lien du Messager d’Allah(pslf) avec les douze Imâms(p)
94
Hadith 9
D’Abân ibn Abû Ayash qui rapporte de Sulaym qui dit : « Un homme vint au
Prince des Croyants(p). Il lui demanda à propos de l’Islam.
Ali(p) dit : « Allah(S), L’Unique et Le Très Haut, commença à faire de l’islam
une religion. IL(S) a fait ses lois faciles pour celui qui est venu à elle, a
fortifié ses piliers pour celui qui à combattu contre elle, a honoré celui qui
s’est lié d’amitié à elle, IL(S) l’a rendu sanctuaire pour celui qui y est entré.
IL(S) a fait un Imâm pour celui qui l’a suivie, un don pour celui qui l’a
adoptée, une tenue pour celui qui l’imite, une poignée pour celui qui
s’accroche à elle, une corde pour qui s’y attache, une preuve pour celui qui
l’apprend, une lumière pour celui qui souhaite être illuminé par cette
religion, un témoin contre celui qui est disposé à être contre elle, une
ressource pour celui qui juge par elle, une connaissance pour celui qui prend
conscience de cela, une narration pour celui qui la rapporte, un verdict pour
celui qui juge par elle, une tolérance pour celui qui l’expérimente, une
guérison pour celui qui médite sur elle, une compréhension pour celui qui la
perçoit, une conviction pour celui qui est intelligent, une vision pour celui
qui est déterminé, un signe pour celui qui est en attente, une leçon pour
celui qui prête attention à elle, un salut pour celui qui est sincère, une
affection pour celui qui souhaite se corriger, une proximité pour celui qui est
venu près d’elle, une dignité dans la confiance pour celui qui l’invoque, un
espoir pour ceux qui lui délègue, un précédent pour celui qui est bon dans
cela, un bien pour celui qui se précipite vers elle, un bouclier pour celui qui
est patient, un vêtement pour celui qui craint, une aide pour celui qui
95
souhaite être guidé, une caverne pour celui qui souhaite la sécurité, une
protection pour celui qui se soumet, un bonheur pour l’honnête, une
admonition pour le pieux et un salut pour le chanceux. C’est là la vérité, sa
voix est la guidance et son attribut est la bonté. Son effet est la gloire,
brillante est sa méthode, clair est son minaret, pure est sa lampe, grand est
son objectif, facile est sa voie, complète est son arène, tout le monde
souhaite aller de l’avant avec elle, douloureux est son châtiment, ancienne
est sa bénédiction, ancienne est sa préparation, de bonne réputation sont ses
cavaliers.
L'Imân est son approche, la bonté est son minaret, la compréhension est sa
lumière, la mort est son objectif, le monde est sa voie, le jour du jugement
est son arène, le paradis est ce pour quoi les combattants s'acharnent, le feu
est sa vengeance, la piété est son langage, et les bienfaisants sont ses
cavaliers.
L'Imân est la preuve par les bonnes actions. Et par les bonnes actions, la
compréhension demeure longtemps. Et par la compréhension, la mort
devient terrifiante. Et par la mort, le monde atteint sa fin. Et par le monde, le
jour du jugement est soulevé, et par le jour du jugement, le Paradis est
rapproché. Et le Paradis est le regret des habitants du Feu et le Feu est
l’admonition des pieux. Et la piété est une branche de la foi. Ainsi, c’est cela
l’islam. »
96
Hadith 10
Sulaym raconta à Abân : « J’ai dit à Ali(p) : « Ô Prince des Croyants ! J’ai
entendu de Salman(p), Miqdad et Abû Dhar des choses provenant du
commentaire du Coran et des déclarations du Prophète(pslf). Puis, j’ai
entendu ce que vous avez ratifié. Et j’ai vu dans les mains du peuple,
beaucoup de choses provenant des commentaires du Coran, et des ahadith
du Prophète(pslf) qui était différentes de ce que j’ai entendu venant de vous
tous, et vous pensez tous que cela est invalide. Le peuple a-t-il
intentionnellement fabriqué des mensonges contre le Messager d’Allah(pslf)
et interprété le Coran par ses propres opinions ? »
Ali(p) se tourna vers moi et me dit : « Ô Sulaym, tu as demandé, aussi
comprend la réponse. Ce qui se trouve dans les mains du peuple est tout
aussi valide qu’invalide, la vérité et le mensonge, abrogeant et abrogé,
spécifique ainsi que général, décisif ainsi qu’allégorique, mémorisé et
suspect. Ils ont menti contre le Messager d’Allah(pslf) durant son époque
dans la mesure où il(pslf) se leva et prêcha devant eux en disant : « Ô vous
peuple ! De nombreux mensonges m’ont été attribués. Celui qui forge
intentionnellement un mensonge contre moi réserve une place pour lui-
même dans les Flammes. » Puis, ils mentirent contre lui après son décès.
Que la Miséricorde d’Allah(S) soit sur le Prophète, la Grâce, et la
Bénédiction d’Allah(S) soit sur lui et sa descendance.
Les narrateurs sont au nombre de quatre. En vérité, je vous le dis, ceux qui
viennent à vous avec le Hadith sont au nombre de quatre et il n’y en a pas un
cinquième.
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– Un homme hypocrite qui expose la foi afin de faire croire qu’il est avec
l’islam. Il ne considère pas cela comme étant un péché et ne se sent pas
honteux de mentir, intentionnellement, contre le Messager d’Allah(pslf). Si
les musulmans savaient qu'il est un menteur hypocrite, ils n'auraient rien
accepté de lui, ni même ne l'auraient ratifié, mais ils auraient dit : « Il
(Ali(p)) est un compagnon du Messager d'Allah(pslf) qui l'a vu et a entendu
de lui, et il n'est pas un menteur, ni même ne considère qu'il est permis de
mentir à l'encontre du Messager d'Allah(pslf). » Et Allah(S), Le Majestueux,
Le Tout-Puissant nous a informés à propos des hypocrites, les a décrits et a
dit : « Et quand tu les vois, leurs corps t'émerveillent; et s'ils parlent, tu écoutes
leur parole. Ils sont comme des bûches appuyées (contre des murs) et ils pensent
que chaque cri est dirigé contre eux. L'ennemi, c'est eux ; Prends-y garde. La
malédiction d'Allah soit sur eux! Comme les voilà détournés (du droit
chemin). » [63:4]
Puis, ils restèrent derrière lui, et vinrent près des Imâms des égarés, les
appelèrent au Feu par la tromperie, les mensonges, l'hypocrisie et la
diffamation. Ils leur ont donné un travail et les ont porté tels des cavaliers
sur le peuple. Et ils se sont nourris dans le monde, à travers eux. Mais
plutôt, les gens sont avec les rois (souverains) dans le monde, excepté pour
celui qui est sous la protection d’Allah(S). Il s’agit donc là du premier des
quatre.
– Et un homme qui entend quelque chose du Messager d’Allah(pslf). Il ne l’a
pas mémorisé de son point de vue. Il est incertain à ce sujet son intention
n’est pas de mentir. C’est avec cela qu’il rapporte, en fonction de cela qu’il
agit et dit : « J’ai entendu du Messager d’Allah(pslf)... » Si les musulmans
avaient su qu’il n’est pas sûr, ils ne l’auraient pas accepté et si lui-même
venait à savoir qu’il est incertain, il le rejetterait.
– Et il est un troisième homme, il a entendu du Messager d’Allah(pslf)
quelque chose qu’il ordonnait et puis l’interdisait et cet homme ne le savait
pas. Ou alors il a entendu l’interdiction de quelque chose mais plus tard
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l’ordre est venu (que la chose était licite), ce qu’il ne savait pas. Il mémorisa
l’abrogé (l’ordre) sans mémoriser l’abrogeant (l’ordre). S’il venait à savoir
que cela avait été abrogé, il l’aurait rejeté. Et si les musulmans savaient que
ce qu’il a entendu a été abrogé, ils le rejetteraient.
– Et un quatrième homme qui ne mentait pas contre le Messager
d’Allah(pslf), ni contre son Message, détestait le mensonge et craignait
Allah(S), révérait le Messager d’Allah(pslf) et n’avait jamais été incertain.
Mais il mémorisait ce qu’il entendait dans sa perspective et venait avec les
choses telles qu’il les entendait. Et il n’ajoutait jamais quoi que ce soit à cela,
n’excluait jamais quoi que ce soit à cela, et il mémorisait l’abrogeant de
l’abrogé. Il agissait en fonction de l’abrogeant et rejetait l’abrogé.
Les interdictions et les ordres du Messager d’Allah(pslf) sont similaires à
ceux du Coran, abrogeant et abrogés, généraux et spécifiques, décisifs et
allégoriques. Et le discours du Messager d’Allah(pslf) avait deux points de
vue. Le discours spécifique et le discours général, comme c’est le cas du
noble Coran. Il (l’auditeur) l’entend mais ne comprend pas ce qu’Allah(S)
entend par là et ce que le Messager d’Allah(pslf) veut dire par là.
Ce n’est pas comme si tous les compagnons du Messager d’Allah(pslf) qui
lui avaient posé des questions, l’avaient compris. Et parmi eux se trouvaient
de ceux qui ne lui demandaient rien, pas plus qu’ils ne comprenaient,
jusqu’à ce qu’ils préfèrent et désirent, finalement, qu’un bédouin ne vienne
demander au Messager d’Allah(pslf) une chose par nécessité, afin qu’ils
puissent eux aussi entendre (l’explication).
J’avais l’habitude d’aller voir le Messager d’Allah(pslf) tous les jours et tous
les soirs. Quand j’étais en sa présence, il restait seul avec moi à chaque
instant et à chaque endroit. Et les compagnons du Messager d’Allah(pslf)
étaient conscients qu’il ne le permettait à personne d’autre excepté avec moi.
Et parfois, le Messager d’Allah(pslf) venait dans ma demeure. `
99
Lorsque je venais à lui, chez lui, les femmes se levaient et partaient, et
personne n’était là mis à part lui et moi. Et lorsqu’il venait chez moi, ni
Fâtimah, ni aucun de mes fils ne se levait et ne partait.
Si je lui demandais, il me répondait. Et si j’étais silencieux ou ne demandais
plus rien, il prenait une initiative. Il n’y a pas un seul verset du Coran qui
soit descendu sur lui, qu’il ne me lisait à haute voix et me dictait. J’écrivais
cela par moi-même. Et le Messager(pslf) implorait Allah(S) pour moi, afin
qu’IL(S) m’assiste dans la compréhension et dans la mémorisation. Je n’ai
pas oublié un seul verset du Livre d’Allah(S) depuis que je l’ai mémorisé, et
le Messager d’Allah(pslf) m’a fait connaitre son explication. Il(pslf) m’a aidé
à le mémoriser et me n’a cessé de me le dicter. Je l’ai écrit. Et je n’ai pas omis
quoi que ce soit de l’enseignement d’Allah(S), du licite et de l’illicite, de
l’ordre ou de l’interdiction ou des actes d’obéissance ou de désobéissance qui
sont arrivés et qui surviendront jusqu’au jour du jugement, sans qu’il ne me
l’ait fait savoir, que je l’aie mémorisé et que je n’en n’oublie jamais un seul
mot.
Puis le Messager(pslf) plaçait sa main sur ma poitrine et implorait Allah(S)
afin qu’IL(S) remplisse ma poitrine de Savoir (Divin), d’intellect, de
compréhension, de sagesse et de Lumière, et que je le sache de telle sorte
que je ne pourrais l’ignorer et que je le mémorise de telle sorte que je ne
l’oublierais jamais.
Un jour, je lui ai dit : « Ô Messager d’Allah(pslf)! Depuis que vous avez
imploré Allah(S) pour moi, je n’ai rien oublié de tous ce que vous m’avez fait
savoir. Alors, pourquoi m’avez-vous dicté et ordonné de l’écrire ? Craignez-
vous que je ne l’oublie ? » Il(pslf) répondit : « Ô mon frère ! Je ne crains pas
le manque de mémoire pour toi, ni ne crains l’ignorance, et Allah(S) m’a
informé qu’IL(S) m’a répondu à ton sujet et au sujet de tes associés qui
viendront après toi. »
100
2. Les Onze Imâms(p) sont associés au Prince des Croyants(p)
Abân dit : « Ensuite, Abû Ja’far al Bâqir(p) m’a dit : « C’est ce qui nous a été
enlevé, à nous, Gens de la Maison(p), par l’injustice des Quraysh, et ce qu’il
réclamait de nous et leur mise à mort de ceux d’entre nous, et ce qu’ont
enduré nos Chiites (cruauté envers eux) et ceux qui nous aiment parmi le
peuple. Le Messager d’Allah(pslf) est décédé, et il avait établi nos droits, leur
avait ordonné de nous être obéissant, avait imposé notre Wilayah
(commandement) sur eux, notre cordialité, leurs avait informé que nous
sommes les plus élevés (statut plus haut), que leurs propres personnes, et
avait ordonné à ceux qui étaient présents lors de la prononciation de ces
paroles de communiquer le message à ceux qui étaient absents parmi eux. »
103
5. Le Saqifa d’Abû Bakr et Omar
6. La consultation d’Othman
104
7. Les Batailles du Chameau, Siffîn et al Nahrawân
« Puis, Talha et Zûbayr prirent position (dans l’espoir d’obtenir une part dans
le Califat). Initialement, ils avaient prêté allégeance au Prince des
Croyants(p) de leurs propres volontés et sans y être obligés. Ensuite, ils l’ont
brisée et l’ont trahie. Ils vinrent tous deux avec Aïcha à al Basra cherchant (à
venger) le sang d’Othman. Mu’awiyah appela les tyrans du Shâm pour
chercher à venger la mort d’Othman et créer une guerre contre nous. Les
gens d’Haroura ( Kharijites ) s’opposèrent alors à Ali(p), disant qu’il devrait
juger en conformité avec le Livre d’Allah(S) et la Sunnah du Prophète(pslf).
S’ils avaient stipulé cette condition de jugement entre eux deux pour être
jugés, alors Ali(p) aurait du être le Commandeur des Croyants selon le Livre
d’Allah(S), la parole de Son(S) Prophète(pslf) et sa Sunnah. Cependant, les
gens de Nahrawân se sont opposés à lui et l’ont combattu. »
« Puis, ils ont prêté allégeance à al Hassan(p) après son père, lui ont fait des
promesses, l’ont trahi et l’ont livré (à Mu’awiyah). Ils se sont violemment
jetés sur lui au point de le poignarder à la cuisse avec une dague et les
soldats ont saccagé et pillé les biens de son armée. Puisqu’il ne trouva
personne pour l’aider, il signa un traité de paix avec Mu’awiyah et préserva
son sang, celui des gens de sa Maison et celui de ses Chiites. Ils étaient très
peu nombreux et, par conséquent, ne subsistait que très peu de « Haq » (de
Juste, de vrai). Par la suite, dix-huit mille habitants prêtèrent allégeance à al
Hussayn(p). Il (al Hussayn(p)) sorti dans leur direction et ils finirent par le
trahir. Il combattit jusqu’à son martyr. »
105
9. L’Oppression durant l’époque de Ziyâd, ibn Ziyâd, et d’al Hajjaj
107
Allah(S) a fait que mon discours soit comme le discours du Messager
d’Allah(pslf) et celui d’Ali(p), en ce que la communauté de Muhammad(pslf)
diffère, après lui, jusqu’à ce qu’Allah(S) envoie le Mahdi(Ahsp). »
108
Hadith 11
Abân dit que Sulaym a dit : « j’ai vu Ali(p) dans le Masjid du Prophète
d’Allah(pslf) durant le califat d’Othman et il y avait un groupe qui narrait et
discutait sur la jurisprudence (le Permis et le Prohibé) et sur le savoir. Ils
mentionnaient les Quraysh et leurs vertus, leur nature profonde avant tout,
leur migration et ce que le Messager d’Allah(pslf) avait dit à propos de leurs
vertus, par exemple lorsqu’il(pslf) déclara : « L’Imâm sera issu des
Quraysh », et lorsqu’il(pslf) déclara : « Les gens doivent suivre les Quraysh »,
et lorsqu’il(pslf) déclara : « les Quraysh sont les Imâms des Arabes », et
lorsqu’il(pslf) déclara : « Ne soyez pas préjudiciables envers les Quraysh », et
lorsqu’il(pslf) déclara : « la force d’un homme de parmi les Quraysh est égale
à deux fois celle d’autrui », et lorsqu’il(pslf) déclara : « Allah(S) sera en
colère contre celui qui met en colère les Quraysh », et lorsqu’il(pslf) déclara :
« celui qui entends humilier les Quraysh, Allah(S) l’humiliera . »
Et ils mentionnaient les « Ansârs » et leurs mérites, et leur nature profonde
avant tout, et leurs aides, mentionnaient le fait qu’Allah(S) les a glorifiés par
le biais de Son(S) Livre et tout ce que le Messager d’Allah(pslf) a dit à
propos de leurs vertus. Et ils ont mentionnés ce qu’il(pslf) a dit à propos de
Sa’d ibn Ma’az à ses funérailles, et le bain rituel des morts de Handhala ibn
al Râhib par les anges, et celui qui a été protégé à la fin, jusqu’à ce qu’ils
n’aient rien oublié de leurs vertus. Et certains d’entre eux disaient : « Untel
et untel sont de nous. »
Et les Quraysh disaient : « De nous est le Messager d’Allah(pslf), et de nous
est Hamza ibn Abd’ul Muttâlib et de nous est Ja’far, et de nous est Obayda
109
ibn al Hâris, et Zaiyd ibn Hâris, et Abû Bakr et Omar, et Othman et Sa’d et
Abû Obayda et Salim et ibn Awf. Ils n’ont exclu personne des deux districts
(Makkah et Madina) des précédents, mais ils les ont appelés par leurs noms.
Dans un cercle de plus de cent hommes, certains d’entre eux faisaient face à
la Qibla, et parmi eux, ceux dont je me souviens des Quraysh, sont : Ali ibn
Abi Tâlib(p), Sa’d ibn Abû Waqâs, Abd’ul Rahman ibn Awf, al Zûbayr, Talha,
Ammar, al Miqdad, Abû Dhar, Hashim ibn Ûtba, Abdullah ibn Omar, al
Hassan(p), al Hussayn(p), ibn Abbas, Muhammad ibn Abû Bakr, Abdullah
ibn Ja’far et Obaydullah ibn al Abbas.
Et des personnes qui ont aidées étaient présents : Obay ibn Ka’ab, Zaiyd ibn
Sâbit, Abû Ayoub al Ansâri, Abû al Haysam ibn al Tayhân, Muhammad ibn
Muslamat, Qays ibn Sa’ad ibn Abâdat, Jabir ibn Abdullah, Abû Maryam,
Anas ibn Malik, Zaiyd ibn Arqam, Abdullah ibn Abû Awf, Abû Layli, et avec
lui se trouvait son fils Abd’ul Rahman assis près de lui, un jeune garçon au
visage lumineux, n'ayant pas encore de barbe.
Et Abû al Hassan al Basry arriva, en compagnie de son fils al Hassan, un
jeune garçon à la stature modérée n'ayant pas encore de barbe et ayant un
visage clair. J’y suis allé et je l’ai regardé ainsi qu’Abd al Rahman ibn Abû
Layli. Je ne pouvais distinguer lequel d’entre eux était le plus beau, mis à
part le fait qu’al Hassan était plus gros et plus grand. Il y avait beaucoup de
gens, du matin jusqu’à midi. Othman était dans sa maison, ne sachant rien
de tout ce qui se passait et Ali(p) restait silencieux. Ni lui, ni personne de
son Foyer ne parla.
113
Il(p) a dit : « Reconnaissez-vous que le Messager d’Allah(pslf) m’a préféré à
Ja’far et Hamza, ainsi il(pslf) a dit à Fâtimah(p) : « Je t’ai mariée au meilleur
de ma famille et au meilleur de ma communauté et il les a précédés dans la
soumission, et il est supérieur à eux dans l’abstention, et il a une
connaissance plus abondante qu’eux » ? » Ils dirent : « Par Allah oui ! »
Il(p) a dit : « Reconnaissez-vous que le Messager d’Allah(pslf) a dit : « Je suis
le chef des fils d’Adam, et mon frère est le chef des arabes et Fâtimah est la
maîtresse des femmes du paradis, et mes deux enfants al Hassan et al
Hussayn sont les chefs des jeunes habitants du paradis » ? » Ils dirent : « Par
Allah, oui! »
Il(p) a dit : « Reconnaissez-vous que le Messagers d’Allah(pslf) m’a ordonné
de lui donner le bain rituel (funéraire), et m’a informé que Jibraïl(p)
m’aiderait pour le laver ? » Ils dirent : « Par Allah, oui ! »
Il(p) a dit : « Avec Allah(S) comme témoin, reconnaissez-vous que le
Messager(pslf) vous a dit, dans le dernier de ses sermons : « Ô vous peuple,
je laisse parmi vous tous deux affaires. Vous ne vous égarerez pas si vous
vous saisissez d’elles – le Livre d’Allah(S) et les gens de ma maison(p) » ? »
Ils dirent : « Par Allah, oui ! »
Puis Ali(p) a dit : « Avec Allah(S) comme témoin, savez-vous qu’Allah, Le
Grand et Le Majestueux, à toujours donné plus de mérites aux premiers
plutôt qu'à ceux qui leurs succèdent et savez que dans cette communauté
personne n'a atteint Allah(S) et son Prophète(pslf) avant moi ? » Ils
dirent : « Par Allah, oui ! »
Il(p) a dit : « Avec Allah(S) comme témoin, savez-vous que lorsque les
versets : « Les tout premiers [Croyants] parmi les Emigrés et les
Auxiliaires » [9:100] ; « Les premiers (à suivre les ordres d'Allah sur la terre)
ce sont eux qui seront les premiers (dans l'au-delà) [56:10] » ; « Ce sont ceux-
là les plus rapprochés d'Allah » [56:10]
Le Messager(pslf) a été questionné à ce sujet et il a dit : « Allah(S) a envoyé
cela en mentionnant les Prophètes(pslf) et leurs successeurs. Ainsi, je suis le
114
plus élevé des prophète d’Allah(S) et je suis son Messager et Ali ibn Abi
Tâlib(p), est mon successeur et le plus haut des successeurs » ? » Ils dirent :
« Par Allah, oui ! »
Il(p) a dit : « Avec Allah(S) comme témoin, savez-vous que lorsque ce verset
descendit : « O les Croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à
ceux d'entre vous qui détiennent le commandement. » [4:59] ; Et lorsque ce
verset descendit : « Vous n'avez d'autres alliés qu'Allah, Son messager, et les
Croyants qui accomplissent la Salât, s'acquittent de la Zâkat, et s'inclinent
(devant Allah). » [5:55] ; Et lorsque ce verset descendit : « Pensez-vous que
vous serez délaissés, cependant qu'Allah n'a pas encore distingué ceux d'entre
vous qui ont lutté et qui n'ont pas cherché des alliés en dehors d'Allah, de Son
messager et des Croyants ? » [9:16] ; Les gens demandèrent : « Ô Messager
d'Allah(pslf), est ce que cela concerne certains Croyants spéciaux ou est-ce
une généralité ? » Allah, Le Grand et Le Majestueux lui ordonna de leur
enseigner à propos du « Wâli al Amr » (personne en autorité) parmi eux et de
leur expliquer à propos de la « Wilayah » comme il leur a expliqué à propos
de leurs prières, leurs Zâkat, leurs jeunes et leurs pèlerinages. Il(pslf)
m'établit sur le peuple à Ghadîr Khum. Puis, il prêcha pour eux et dit : « Ô
peuple, Allah(S) m'a envoyé avec un Message qui a resserré ma poitrine, et je
pense que les gens le renieront. Il a exigé de moi sa délivrance ou sinon IL(S)
me punira. »
Puis il(pslf) ordonna l'appel de la prière en congrégation, puis il(pslf) prêcha.
Il(pslf) dit : « Ô vous peuple, savez-vous qu’Allah Le Grand et Le Majestueux
est mon Maître, et je suis le Maître des Croyants, et je suis plus élevé sur eux
que leur propre personne ? » Ils dirent : « Oui, Ô Messager d'Allah. » Il dit :
« Monte, Ô Ali! » Je me suis levé. Il dit : « Celui pour qui je suis le Maître,
115
Ali en est le Maître. Par Allah, prenez en amitié celui qui la lui donnera et
prenez pour ennemi celui qui le prendra pour ennemi. »
Salman(p) se leva et dit : « Ô Messager d’Allah(pslf), le prendre en amitié de
quelle sorte ? » Il(pslf) répondit : « Le prendre en amitié comme vous l’avez
fait avec moi. La personne pour laquelle je suis supérieur à son propre être,
Ali(p) est plus élevé que son propre être. Allah(S) a descendu son rappel :
« […] Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous
Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. […]. » [5:3]
Le Prophète(pslf) glorifia Allah(S) et dit : « Allah est Grand ! Ma prophétie
est complétée, et la Religion d’Allah(S) est complétée par la Wilayah d’Ali
après moi. »
Abû Bakr et Omar se levèrent et dirent : « Ô Messager d’Allah(pslf), ce
verset concerne-t-il particulièrement Ali ? » Il(pslf) a dit : « Oui. Il le
concerne et il concerne mes successeurs jusqu’au jour du Jugement. »
Ils dirent : « Ô Messager d’Allah(pslf), présentez-les à nous. » Il(pslf) a dit :
« Ali(p) est mon frère, mon vizir, mon héritier, mon successeur, mon calife
auprès de ma communauté et le gardien de tous les Croyants après moi.
Puis, mon fils al Hassan(p), puis mon fils al Hussayn(p), puis neuf des fils de
mon fils al Hussayn(p), l’un après l’autre. Le Coran sera avec eux et ils
seront avec le Coran. Il ne sera pas séparé d’eux et eux ne seront pas séparés
de lui jusqu’à ce qu’ils reviennent auprès de moi, à ma Fontaine. » »
Ils dirent tous : « Par Allah, oui ! Nous avons entendu cela et nous
témoignons que cela s’est déroulé tel que vous le dites. »
Et certains d’entre eux dirent : « Nous avons retenu la plupart de ce que vous
avez dit mais n’avons pas mémorisé cela en totalité. » Et il s’agissait là des
personnes les plus douées pour mémoriser, et les plus préférables d’entre
nous.
Ali(p) dit : « Vous dites vrai. Tous les gens ne sont pas égaux dans la
mémorisation. Avec Allah(S) comme témoin, celui qui a mémorisé cela du
116
Messager d’Allah(pslf) devrait se lever et informer les autres à propos de
cela. »
Zaiyd ibn Arqam, al Bara ibn Âdhib, Abû Dhar, al Miqdad, et Ammar se
levèrent et dirent : « Nous témoignons que nous avons mémorisé le discours
du Prophète(pslf) – et il se tenait debout sur la chaire et vous étiez près de
lui – et il a dit : « Ô vous, gens ! Allah(S) m’a ordonné d’établir pour vous
votre Imâm qui restera parmi vous après moi, qui sera mon successeur et
mon calife. Son obéissance a été promulguée par Allah(S) dans Son(S) livre
et a été unifiée à Son(S) obéissance et IL(S) vous a ordonné en cela
d’accepter Sa(S) Wilayah. J’ai revu cela avec mon Seigneur par crainte des
railleries des hypocrites et de leur déni. IL(S) a exigé de moi la délivrance de
cela, sans quoi IL(S) me punirait. Ô Vous, gens ! Allah(S) vous a ordonné la
prière dans son livre. Je vous ai mentionné cela. Et pour la Zâkat, et le Jeune,
et le Pèlerinage. Je vous ai mentionné tout cela, vous l’ai expliqué, vous ai
ordonné Sa Wilayah et je témoigne que cela est spécialement pour lui – et
il(pslf) plaça sa main sur Ali ibn Abi Tâlib(p) – puis pour son fils après lui,
puis pour les successeurs de son fils après lui. Ils ne seront jamais séparés
du Coran et le Coran ne sera jamais séparé d’eux, jusqu’à ce qu’ils
retournent à ma fontaine auprès de moi. Ô vous, gens ! J’ai mentionné pour
vous, votre abri après moi et votre Imâm après moi, votre gardien et votre
guide et il est mon frère Ali ibn Abi Tâlib(p), et il a auprès de vous mon
statut parmi vous. Imitez-le dans votre religion et obéissez-lui dans toutes
vos affaires car, en sa possession, se trouve la totalité de ce qu’Allah(S) m’a
enseigné et Sa sagesse. Soumettez-vous à lui, apprenez de lui, de ses
successeurs après lui et ne tentez pas de leur apprendre, ne les précédez pas
et ne vous opposez pas à eux, car ils sont avec la vérité et la vérité est avec
eux. Elle ne s’éloignera pas d’eux ni eux ne s’en éloigneront. » Puis ils se
rassirent.
Sulaym dit : « Puis Ali(p) a dit : « Ô vous peuple, savez-vous qu’Allah(S) fit
descendre dans son livre : « […] Allah ne veut que vous débarrasser de toute
117
souillure, ô gens de la maison [du prophète], et veut vous purifier
pleinement. » [33:33]
Le Prophète(pslf) nous a réunis, Fâtimah(p), mes enfants Hassan(p) et
Hussayn(p) et moi-même, puis nous a recouvert d’une couverture et a dit :
« Ce sont là les gens de ma maison et ma chair. Tout ce qui les contrarie me
contrarie et tout ce qui les blesse me blesse, et tout ce qui les trouble me
trouble. L’impureté ne les a jamais atteints et ils ont été purifiés par une
purification approfondie. » Oum Salama dit : « Et qu’en est-il de moi, Ô
Messager d’Allah, puis-je vous rejoindre ? » Il(pslf) répondit : « Tu es sur le
bien, mais cela est spécialement descendu sur moi, mon frère, ma fille
Fâtimah, ses deux fils et sur neuf des descendants de mon fils al Hussayn. Il
n’y a personne avec nous en dehors d’eux. »
Ils dirent tous : « Nous témoignons qu’Oum Salama nous a rapporté cela.
Nous avions demandé au Messager(pslf) et il nous avait raconté cela tel
qu’Oum Salama nous l’a rapporté. »
Puis Ali(p) dit : « Avec Allah(S) comme témoin, savez-vous qu’Allah(S) a
révélé : « O vous qui croyez! Craignez Allah et soyez avec les
véridiques. » [9:119].
Alors Salman(p) a dit : « Ô Messager d’Allah(pslf), est-ce que cela est
général ou particulier ? » Il(pslf) répondit : « Ceux qui sont commandés
concerne les Croyants en général qui ont été commandés avec cela, et les
véridiques concerne spécialement mon frère Ali et mes successeurs après
moi jusqu’au jour du jugement » ? » Ils dirent : « Par Allah, oui ! »
Il(p) a dit : « Avec Allah(S) comme témoin, savez-vous que j’ai dit au
Messager d’Allah(pslf), lors de l’expédition de Tabouk : « Pourquoi me
laissez-vous derrière vous ? » Il(pslf) répondit : « Al Madina ne peut rester
dans un bon état excepté par mon biais ou par le tiens (étant présent) et tu
es pour moi au même statut que Haroun était avait auprès de Musa excepté
qu’il n’y aura pas de prophète après moi » ? » Ils dirent : « Par Allah, oui ! »
118
Il(p) a dit : « Avec Allah(S) comme témoin, savez-vous Allah(S) a révélé dans
le chapitre Le Pèlerinage (Sourate al Hajj) : « O vous qui croyez! Inclinez-vous,
prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et faites le bien. Peut-être réussirez-
vous! » [22:77] ; « Et luttez pour Allah avec tout l'effort qu'Il mérite. C'est Lui
qui vous a élus; et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion, celle de
votre père Ibrahim, lequel vous a déjà nommés « Musulmans » avant (ce Livre)
et dans ce (Livre), afin que le Messager soit témoin contre vous, et que vous
soyez vous-mêmes témoins contre les gens. Accomplissez donc la Salât,
acquittez la Zâkat et attachez-vous fortement à Allah. C'est Lui votre Maître.
Quel Excellent Maître! Et quel Excellent Soutien! » [22:78]
Alors Salman(p) se leva et dit : « Ô Messager d’Allah(pslf), qui sont ceux sur
lesquels vous êtes témoin et ils sont témoins sur le peuple, ceux qu’Allah(S)
a choisis, et n’a fait aucune difficulté dans leur religion, suivant les principes
de leurs père Ibrahîm(p) ? » Il(pslf) a dit : « Cela signifie par les treize
Hommes en particulier en dehors de cette communauté. » Salman(p)
dit : « Présentez-les nous. » Il(pslf) répondit : « Moi, mon frère et onze de
ses descendants. » » Ils dirent : « Par Allah, oui ! »
Il(p) dit : « Avec Allah(S) comme témoin, savez-vous que le Messager
d’Allah(pslf) s’est levé pour faire un sermon, puis n’a plus jamais donné de
sermon après cela. Ainsi, le Messager(pslf) a dit : « Ô vous, gens ! Je laisse
derrière moi, parmi vous, deux choses importantes, le Livre d’Allah(S) et ma
Famille, les Gens de ma Maison(p). Alors, saisissez-vous de ces deux affaires
et vous ne serez jamais égarés, car le Bienfaisant, le Parfaitement
Connaisseur m’a informé et m’a promis que ces deux poids ne seront jamais
séparés jusqu’à ce qu’ils reviennent, vers moi, à la fontaine. »
Omar ibn al Khattab se leva – il était en colère – et dit : « Ô Messager
d’Allah(pslf), tous les membres de votre Maison ? » Il(pslf) répondit : « Non.
Mais mes successeurs parmi eux. Le premier d’entre eux étant mon frère
Ali(p), mon vizir, mon héritier, mon calife dans ma communauté, et le
gardien de tous les Croyants après moi. Il est le premier d’entre eux. Puis
119
mon fils al Hassan, puis mon fils al Hussayn et neuf des descendants de mon
fils al Hussayn, l’un après l’autre, jusqu’à ce qu’ils retournent auprès de moi
à la Fontaine ; ils sont les témoins d’Allah(S) sur Sa Terre, Ses preuves sur
ses créatures, les trésoriers de Sa Connaissance, et les mines de Sa Sagesse.
Celui qui leurs obéit aura obéi à Allah(S) et celui qui leurs a désobéi aura
désobéi Allah(S) » ? » Ils dirent tous : « Nous témoignons que le Messager
d’Allah(pslf) a dit cela. »
Puis Ali(p) alla plus loin avec les questions. Ainsi, il ne laissa rien passer et
les a fait témoigner devant Allah(S) concernant cela. Il(p) les a questionnés à
propos de cela jusqu’à ce qu’il(p) arrive à la fin de ses nombreux mérites et
que chaque chose lui ayant été dite par le Messager d’Allah(pslf) soit
reconnue par eux et qu’ils attestent que cela est vrai.
Sulaym dit : « Il (Ali(p)) ne laissa rien de ce qu’Allah(S) a révélé dans le
Coran le concernant particulièrement ou concernant les Gens de sa
Maison(p). Ni des paroles du Messager d’Allah(pslf). Et il les a fait
témoigner concernant cela. Parmi eux, se trouvaient ceux qui disait à
l’unisson : « Oui » et ceux qui restaient silencieux sur certains points et
disaient : « Par Allah, oui ! » sur d’autres points. Et ceux qui restaient
silencieux, disaient à ceux qui reconnaissaient : « vous êtes tous fiables et
d’autres personnes de confiance ont aussi rapporté cela après l’avoir entendu
du Messager d’Allah(pslf). »
Puis il(p) a dit : « Par Allah, je témoigne sur eux. » Ils dirent : « Par Allah,
soyez témoin qu’il n’a relaté que la vérité et que ce que nous avons entendu
du Messager d’Allah(pslf) et que ce qui nous a été rapporté des personnes
fiables, de ce qu’elles ont entendu du Messager d’Allah(pslf). »
120
L’Imâm Ali(p) a dit : « Reconnaissez-vous que le Messager(pslf) a dit :
« Celui qui pense qu’il m’aime et porte la haine envers Ali a menti et ne
m’aime pas. » - et il plaça sa main sur moi – alors un homme lui demanda : «
Et pourquoi cela, Ô Messager d’Allah(pslf) ? » Il(pslf) dit : « Car il est de
moi et je suis de lui. Celui qui l’a aimé, m’aime, et celui qui m’aime, aime
Allah(S), et celui qui le hait, me hait, et celui qui me hait, hait Allah(S) » ? »
Approximativement vingt hommes vertueux des deux groupes (les
personnes qui aident et les émigrants) dirent : « Par Allah, oui ! » Et le reste
d’entre eux restèrent silencieux.
Ali(p) a dit aux silencieux : « Qu’est-ce qui vous gardent silencieux ? » Ils
dirent : « Ceux qui ont rendu témoignage sont les plus fiables d’entre nous
quant à leur véracité, leurs vertus et leurs préséances. »
Ali(p) a dit : « Par Allah, je témoigne sur eux. » Ils dirent : « Par Allah, il n’a
rendu témoignage, ni n’a relaté que ce que nous avons entendu du Messager
d’Allah(pslf), et ce qui nous a été rapporté des personnes fiables de ceux
présents ici et d’autres, l’ayant entendu du Messager d’Allah(pslf). »
Talha ibn Obaydullah – qui avait l’habitude d’être appelé « le rusé des
Quraysh » - a dit : « Que devrions-nous faire de ce qu’Abû Bakr et Omar ont
déclaré et que leurs compagnons ont ratifié et attesté, le jour où la situation
s’est détériorée, qu’ils vous ont emmené et qu’il y avait une corde autour de
votre cou ? Alors, ce jour-là, ils vous dirent : « Prête allégeance. » Vous avez
soutenu ce que vous avez soutenu, des vertus et des préséances et ils étaient
d’accord avec vous. Puis, Abû Bakr déclara qu’il a entendu le Prophète(pslf)
dire : « Allah(S) a, pour nous, refusé de rassembler les Gens de la Maison(p),
121
la Prophétie et le Califat. » Cela a été ratifié par Omar et Abû Obayda ibn al
Jarrah, Salim et Ma’az ibn Jabal » »
Puis Talha vint en avant et dit : « Tout ce que vous avez mentionné et
revendiqué est vrai concernant ce que vous avez argumenté de la priorité et
des vertus. Nous l’acceptons et le reconnaissons, mais pour ce qui est du
Califat, les cinq ont attesté avec les réponses que vous avez entendues par le
passé. »
Alors, l’Imâm Ali(p) se leva – et il était en colère du fait des paroles de Talha
– et prit quelque chose qu’il avait gardé caché et expliqua à propos de cela,
parla à propos du jour où Omar mourut. Il (Talha) ne comprit pas ce qu’il
voulait dire par cela et il vint en face de Talha – les gens écoutaient – et il(p)
dit : « Ô Talha, par Allah(S), lorsque je rencontrerai Allah(S), il n’y aura
aucun parchemin qui ne me sera plus cher que le parchemin (l’accord) des
cinq qui ont juré de rester fidèles en cela et l’ont placé dans la Ka’aba durant
le pèlerinage d’adieu qui indique que si Allah(S) tue Muhammad(pslf) ou s’il
meurt, ils comploteront collectivement contre moi, ainsi je n’atteindrai
jamais le Califat. »
123
10. Le Hadith de la Reconnaissance d’Ali(p)
124
12. Ce qu’Omar a dit lors de sa mort
125
13. La délibération d’Omar était illégale
126
et à Son(S) Prophète(pslf) concernant l’obéissance, comme le mentionne le
verset du Coran.
Et Allah(S) a fait de Muhammad un Prophète et a fait de nous ses Califes
après lui sur Ses créatures, et a fait de notre obéissance une obligation dans
Son(S) Livre révélé. Puis, Allah, Le Grand et Le Majestueux, a ordonné à
Son(S) Prophète de prêcher cela à sa communauté. Ainsi, il(pslf) prêcha cela
tel qu’Allah(S) le lui ordonna. »
L’Imâm Ali(p) a dit : « Lequel des deux mérite le plus le siège du Messager
d’Allah(pslf) et sa place ? Avez-vous entendu du Messager, lorsqu’il
m’envoya avec (la Sourate) al Bara, dire : « Il n’est pas acceptable que cette
sourate soit prêchée par une personne autre que moi ou un homme venant
de moi » ? » Alors, par Allah, avez-vous entendu cela du Messager
d’Allah(pslf) ? » Ils répondirent : « Par Allah, oui ! Nous attestons que nous
avons entendu cela du Messager d’Allah(pslf) lorsqu’il vous a envoyé avec la
sourate al Bara. »
Il(p) a dit : « Alors, s’il n’était pas acceptable pour votre compagnon (Abû
Bakr) qu’il prêche un Parchemin de la taille de quatre doigts, et s’il n’était
pas acceptable que cela soit prêché par qui que ce soit d’autre mis à part moi,
lequel des deux est le plus méritant de son siège et de sa place ? Celui qui a
été spécialement nommé par le Messager d’Allah(pslf) ou celui qui peut être
considéré comme spécial au sein de la communauté, mais qui n’est pas du
Messager d’Allah(pslf) ? Le Prophète(pslf) n’a-t-il pas dit : « Ceux qui ont
été témoin de cela doivent faire atteindre cela à ceux qui sont absents ? »
Talha dit : « Nous avons entendu cela du Messager d’Allah(pslf). Alors
expliquez-nous comment cela ne peut-il être acceptable pour une tierce
personne ? »
127
Il a rapporté du Messager d’Allah(pslf) qu’il nous a dit et a dit au reste du
peuple : « Ceux qui ont été témoins de cela doivent faire atteindre cela à ceux
qui sont absents. » et il a dit à Arafat durant le Pèlerinage d’Adieu : « Que la
miséricorde d’Allah soit sur ceux qui ont entendu mon discours, l’ont
mémorisé, et ont annoncé ma parole. Il se peut que le porteur (du discours)
qui l’a mémorisé possède une compréhension limitée de cela et une
personne ayant une bonne mémoire avec une compréhension meilleure
transmettra à celui qui a une connaissance plus élevée que lui (dans la
compréhension de ce Message divin). Trois choses empêchent les gens de se
tromper. Avoir le cœur d’un musulman, établir un acte sincère pour Allah(S)
et l'écoute et l'obéissance aux conseils du Wâli al Amr. Par conséquent, il est
nécessaire que leurs appels englobent toutes les personnes qui sont là ou
loin. Et le Prophète(pslf) se leva et dit en ce qui concerne cela : « Ceux qui
ont été témoins de cela doivent faire atteindre cela à ceux qui sont
absents ? »
Alors, Ali ibn Abi Tâlib(p) a dit : « Le Messager d’Allah(pslf) a dit, le jour de
Ghadîr Khum, le jour d’Arafat durant le Pèlerinage d’Adieu et le jour où il est
décédé (par conséquent dans le dernier de ses sermons) : « Je laisse parmi
vous deux choses, vous ne serez pas égarés si vous les saisissez – le livre
d’Allah(S) et les Gens de ma maison(p) car Le Bienfaisant et L’Informé m’a
promis que ces deux poids ne seront jamais séparés jusqu’à ce qu’ils
reviennent vers moi à la Fontaine comme ces deux doigts – et il indiqua par
son index et son majeur – car l’un produit l’autre. Attachez-vous à ces deux
affaires et jamais vous ne serez égarés, ni n’égarerez personne. Et ne leurs
faites pas face, ni ne vous opposez pas à eux et ne leurs apprenez pas car ils
sont plus informés que vous tous. »
En vérité, il a ordonné au public l’ayant écouté, qu’ils doivent partager avec
chaque personne qu’il rencontre : l’obligation d’obéissance à l’Imâm venant
de la progéniture du Prophète(pslf), l’obligation de leurs droits et il n’a
jamais dit ceci sur un sujet autre que cette affaire décisive. En vérité, il a
128
ordonné au public en général de partager cela avec les autres en soulignant
sur le fait que celui qui n’a pas fait atteindre cela aux autres, le rapportant du
Messager d’Allah(pslf), n’a rien rapporté de tout ce qu’Allah(S) a envoyé
avec Son(S) Messager(pslf). N’as-tu pas vu, Ô Talha, que le Messager
d’Allah(pslf) m’avait dit, et tu écoutais : « Ô mon Frère ! Aucun ne doit
s’acquitter de mes dettes, ni s’occuper de mes responsabilités, mis à part toi.
Tu absoudras mes responsabilités, tu retourneras les fiducies détenues par
moi, et combattras sur ma Sunnah. » Lorsqu’Abû Bakr devint le souverain, a-
t-il payé les dettes du Messager d’Allah(pslf) et retourné les Fiducies ? J’ai
distribué tout cela. J’ai comblé ses dettes et ses fiducies. Et il les a informés
que moi seul comblerais ses dettes et ses fiducies. Et quoi qu’il en soit, Abû
Bakr ne leur a pas donné quoi que ce soit au nom du Prophète(pslf). Il n’a
jamais remboursé ses dettes et ni retourné ses fiducies. Celui qui a
remboursé ses dettes et retourné ses fiducies est celui qui l’a absous des
responsabilités, et a retourné les biens confiés. Les Imâms (infaillibles) sont
les prêcheurs (divins), ceux à propos desquels Allah(S) a ordonné au peuple
de les suivre, et ils ont prêché du Messager d’Allah(pslf) tout ce qu’il a
apporté d’Allah, Le Grand, Le Puissant. Les Imâms sont ceux envers qui
Allah(S) a rendu l’obéissance obligatoire dans son livre et a ordonné leur
Wilayah. Ainsi, ceux qui leurs obéissent, obéissent Allah(S), et ceux qui
leurs désobéissent, désobéissent à Allah(S). »
Talha dit : « Vous avez expliqué pour moi ce que je pensais avoir l’habitude
de comprendre de ce que voulait dire le Messager d’Allah(pslf), à tel point
que vous me l’avez rendu encore plus clair. Donc, qu’Allah(S) vous
Récompense, Ô Abû al Hassan, meilleur que tous ceux de la communauté. »
129
16. Recueil du Coran du Prince des Croyants(p)
Le Prince des Croyants(p) dit : « Ô Talha, tous les versets descendus par
Allah(S) sur Muhammad(pslf) dans son Livre sont en ma possession, par
l’autorité du Messager d’Allah(pslf), et les écrits de mes mains et les
explications de ce qu’Allah(S) a envoyé sur Muhammad(pslf) et toutes les
permissions et prohibitions, ou les limites, ou les ordres, ou quoi que ce soit
de ce que la communauté aura besoin jusqu’au jour du jugement, tout est en
ma possession sous forme écrite, par l’autorité du Messager d’Allah(pslf) »
Talha dit : « Toutes les choses, petites ou grandes, spécifiques ou générales,
qui se sont produites et qui arriveront jusqu’au jour du jugement seraient
écrites et en votre possession ? »
Il(p) a dit : « Oui, et le Messager d’Allah(pslf) m’a divulgué un secret, durant
sa maladie, qui a ouvert un millier de portes de la connaissance, chacune des
portes ouvertes donnant sur un millier (d’autres) portes. Et si la
communauté, depuis qu’Allah(S) a pris son Prophète(pslf), m’avait suivi et
m’avais obéi, ils auraient mangés (subsistance) à leur faim, abondamment,
jusqu’au jour du jugement, tel qu’il en a été le cas lorsque la nation du
Prophète Musa(p) pouvait facilement ramasser la nourriture de leurs mains
sans exercer aucun effort. »
131
19. Ce qui a été écrit sur l’épaule (os) par le Prophète(pslf)
132
satisfaction et ce qu’Il(S) a choisi de Lui-même. Et ne craignez pas
l’accusation de l’accusateur. »
Talha dit : « Quelle est votre opinion – Ô Abû al Hassan, de ce que j’ai
demandé à propos de l’affaire du Coran ? L’exposerez-vous au peuple ? » Il(p)
répondit : « Ô Talha, j’ai intentionnellement retenu cette réponse de toi. »
Talha dit : « Alors, informez-moi de ce qui a été écrit par Omar et Othman.
Est-ce que le Coran est entier ou y’a-t-il en cela des parties qui ne sont pas
dans le Coran ? » Il(p) répondit : « En vérité, tout cela est le Coran. Si vous
prenez ce qui se trouve en cela, vous serez sauvé du Feu et entrerez dans le
Paradis, car à l’intérieur se trouvent nos Preuves, les explications de nos
affaires, nos droits et l’obligation sur notre obéissance. »
Talha dit : « C’est suffisant. S’il s’agit du Coran, alors c’est suffisant pour
moi. » Puis Talha ajouta : « Alors, informez-moi à propos du Coran qui se
trouve dans vos mains, son explication et la connaissance qu’il contient du
Permis et du Prohibé. À qui le transmettrez-vous et qui est votre compagnon
après vous ? » Ali(p) répondit : « À celui à qui le Messager d’Allah(pslf) m’a
ordonné de le transmettre. » Il demanda : « Qui est-ce ? » L’Imâm(p)
répondit : « Mon successeur et la première des personnes après moi. Mon
fils, al Hassan(p), puis il le transmettra, avant son décès, à mon fils al
Hussayn(p). Ensuite, il sera transmis à chacun des fils de Hussayn(p), l’un
après l’autre, jusqu’à ce que le dernier d’entre eux le retourne au Messager
d’Allah(pslf), à sa Fontaine. Ils(p) sont avec le Coran et le Coran est avec
eux. Il ne sera pas séparé d’eux, ni eux ne seront séparés de lui. »
133
21. Douze Imâms de l’égarement de la tribu des Quraysh
« Quant à cela, Mu’awiyah et son fils dirigeront après Othman, et ces deux
seront suivis de sept des fils d’al Hakam ibn Abû al A’as, l’un après l’autre,
complétant ainsi les douze Imâms de l’égarement. Et ils sont ceux dont
parlait le Messager d’Allah(pslf) en ce qui concerne sa « Vision » (qu’ils
étaient montés irrespectueusement) sur sa Chaire, ramenant la communauté
en arrière, à leurs manières appartenant au passé. Dix d’entre eux sont du
Clan des Omayyades et deux hommes d’entre eux sont ceux qui ont posés
ces fondations pour eux. Ces deux là auront des péchés similaires à
l’ensemble de cette communauté entière. » Ils dirent : « Que la Miséricorde
d’Allah soit sur vous, Ô Abû al Hassan, pardonnez-nous! Qu’Allah(S) vous
récompense de la meilleure des récompenses, meilleure que les nôtres, pour
vos conseils et vos bonnes paroles. »
134
Hadith 12
Abân rapporte que Sulaym dit : « J’étais assis autour du Prince des
Croyants(p) et, en sa présence, se tenait un groupe de ses compagnons.
Quelqu’un lui dit : « Ô Prince des Croyants! Si seulement vous aviez
mobilisé le peuple (pour le Jihad). » Alors l’Imâm(p) se leva et donna un
sermon.
Il(p) dit : « Non, je vous avais mobilisé mais vous n’êtes jamais venu, je vous
avais informé mais vous n’avez jamais accepté et je vous avais appelé mais
vous n’avez jamais entendu mon appel.
Ainsi, vous êtes présents mais êtes absents, vous êtes vivants mais c’est
comme si vous étiez morts, et êtes sourds malgré vos oreilles et votre ouïe.
Je vous ai prêché la sagesse et vous ai prêché un sermon qui est une guérison
suffisante, et vous ai invité à la guerre sainte contre le peuple de
l’oppression. Je ne parviens pas à la fin de mon discours que je vous vois
dispersés en groupes. Vous récitez la poésie, frappez les exemples, et
demandez à propos des prix des dattes et du lait. Puissent vos mains être
brisées. Vous avez été ennuyés par la guerre et par le temps que l’on
consacre à sa préparation, vos cœurs sont vides et vous avez cessé de la
mentionner. Vous vous êtes occupés vous-même avec des invalidités, des
vanités et des excuses.
Malheur à vous ! Luttez contre eux avant qu’ils ne vous combattent. Par
Allah! Aucune communauté n’a été combattue dans ses propres maisons
sans être humiliée. Par Allah! Je ne pense pas que vous le fassiez avant
qu’eux ne le fasse. Je tiens à les voir, puis rencontrer Allah(S) avec la
135
connaissance totale et la garantie, et je serai en paix de vos problèmes et de
vos pratiques. Vous êtes comme ces chameaux dont le berger est perdu.
Alors quand ils se rassemblent d’un côté, ils fuient loin de l’autre côté.
Par Allah! De ce que je peux voir, si certains appellent à la guerre et que le
nombre de morts augmente, vous serez séparés d’Ali ibn Abi Tâlib(p) telle la
tête séparée du corps, ou tel la femme donnant naissance à un enfant qui
souhaite qu’il la quitte au plus vite mais n’empêche pas la main qui l’aide. »
Ash’ath ibn Qays al Kindi dit : « Pourquoi n’avez-vous pas fait ce qu’ibn
Affân a fait ? » Ali(p) dit : « Ô Urfu’nar (Celui qui prétend être bon mais a
semé la discorde), penses-tu que je ferais ce qu’ibn Affân a fait ? Je cherche
refuge auprès d’Allah(S) contre ce que vous dites Ô ibn Qays! Par Allah ! Ce
qu’ibn Affân a fait est tel que cela rabaisse même une personne n’ayant pas
de religion, ni de vérité dans ses mains.
Pourquoi devrais-je faire cela alors que, dans mes mains, je détiens
d’Allah(S) la preuve et l’autorité et que la vérité est avec moi. Par Allah!
Quiconque renforce son ennemi sur lui-même, jusqu’à ce que l’ennemi lui
coupe la chair, déchire sa peau, rompt ses os, verse son sang, alors qu’il avait
la capacité de l’arrêter, a un péché très grand et faible est ce que recèle sa
poitrine. Ô ibn Qays, c’est ce que tu es. Quant à moi, par Allah! Si je viens
avec mes mains et les frappe de mon épée, les sièges importants seront
renversés, les mains et les poignets seront coupés et Allah(S) fera ce
qu’IL(S) désire réellement.
Ô ibn Qays, que le fléau s’abatte sur toi ! Un Croyant peut mourir de tout,
sauf du suicide. Ainsi celui qui a la force de sauver son sang et laisse une
possibilité à son assassin de lui ôter la vie sera considéré comme s’étant tué
lui-même.
136
Malheur à toi Ô ibn Qays ! Cette communauté sera divisée en 73 sectes.
L’une d’entre-elles ira au paradis et les 72 autres en enfer. Les plus mauvais
de tous ces gens, les plus odieux vis-à-vis d’Allah(S), les plus éloignés de
tout cela, sont ceux qui disent : « Ne les combattez pas. » Ce sont des
menteurs. Allah(S) a ordonné dans Son(S) Livre et dans la Tradition de
Son(S) Prophète(pslf) qu’il devrait y avoir une guerre contre les oppresseurs.
Il en est même pour les renégats. »
Ash'ath ibn Qays dit, lorsqu’il était en colère par ce qu’Ali(p) venait de lui
dire : « Qui vous a arrêté, Ô ibn Abi Tâlib, lorsque l’allégeance a été faite au
frère de Ta’im ibn Marat (Abû Bakr) et au frère des enfants d’Udday ibn
Ka’ab (Omar) et le frère des Bani Umayyah (Othman), après ces deux, de
vous battre et frapper par l’épée. Depuis que vous êtes venus en Irak, à
chaque sermon, avant de descendre de la chair vous avez toujours dit : « Par
Allah ! J’ai plus d’autorité sur tout le peuple qu’eux même en ont sur eux. Et
depuis la mort du Saint Prophète(pslf) je suis resté opprimé. ». Alors qu’est-
ce qui vous a empêché de frapper de votre épée pour en finir avec
l’oppression ? »
Ali(p) lui répondit : « Ô ibn Qays, tu as parlé alors maintenant écoute la
réponse. Ni la lâcheté, ni l’horreur de rencontrer mon seigneur ne m’en ont
empêché. Ni même le fait que je ne sache pas quelle meilleure chose
m’attend auprès d’Allah(S), meilleure que ce qui est en ce monde ou ce qu’il
en reste. Ce qui m’a refréné est l’ordre du Messager d’Allah(pslf) et ce qu’il
m’a dit dans son testament.
Le Saint Prophète(pslf) m’a informé à propos de ce que la communauté me
fera subir après sa mort. Ainsi, je savais quel serait leur comportement face à
moi. Je le savais depuis le début et j’étais sûr de cela. Et selon les dire du
137
Messager d’Allah(pslf), je crois absolument en ces choses qui sont arrivées
sous mes yeux. J’ai demandé : « Ô Messager d’Allah! Quel est votre parole si
cela devait se produire ? »
Il(pslf) répondit : « Si tu trouves des compagnons d’armes alors rejette-les
(les oppresseurs) et combats-les. Et si tu n’en trouves pas, alors retiens ta
main et sauve ton sang jusqu’à ce que tu trouves des personnes qui
t’aideront à établir la Religion, le Livre d’Allah(S) et ma Sunnah (tradition). »
Et Le Messager(pslf) m’a aussi informé que la communauté m’Abandonnera,
prêtera allégeance à un autre et le suivra. Il(pslf) m’a informé que j’ai le
même statut auprès de lui que Haroun(p) avait auprès de Musa(p) et la
communauté, après lui, deviendra très vite comme celle de Haroun(p) entre
ceux qui l’ont suivi et ceux qui ont adoré le veau. Lorsque Musa lui dit : « Ô
Haroun ! Qu’est-ce qui vous a retenu lorsque vous avez vu leur égarement et
leur désobéissance à mes ordres ? »
Il(p) répondit : « O fils de ma mère, dit (Haroun), le peuple m'a traité en
faible, et peu s'en est fallu qu'ils ne me tuent » [7:150]
La signification de cela est que, lorsque Musa(p) fit de Haroun(p) son Calif,
il lui ordonna de combattre le peuple s’il dévie et s’il trouve des personnes
pour l’aider. Il devait se battre contre eux (les déviés). En revanche, s’il ne
trouve aucune aide, alors il devra retenir sa main et sauver son sang et ne pas
créer de séparation parmi eux. Et j’ai peur que mon frère, le Messager
d’Allah(pslf) me dise : « Pourquoi as-tu créé la désunion dans la
communauté et n’as-tu pas fait attention à ma parole, alors que ma volonté
était que si tu ne trouves pas d’aides, alors il faut retenir ta main et sauver
ton sang et celui de tes partisans. »
138
4. Le Prince des Croyants(p) : Mesure contre Abû Bakr et Omar
« Que la malédiction d’Allah s’abatte sur toi Ô ibn Qays ! Surement le cas
d’Othman ne pouvait pas ne pas correspondre à l’une de ces deux
situations : soit il a appelé les gens pour l’aider et ils ne sont pas venus, soit
le peuple lui a proposé son aide mais il les a empêchés de l’aider. Ainsi, il ne
lui est pas permis d’empêcher les Musulmans d’aider un Imâm, qui est un
guide et est guidé, qui n’a érigé aucune innovation et n’a pas donné asile à
tous ceux qui avaient fait des innovations. Quel mal a-t-il fait en les
arrêtant ? Et quel mal ont-ils fait en lui obéissant ? Il se peut aussi que son
oppression et son arrogance aient forcés les gens à le penser indigne de
recevoir de l’aide, car il a oppressé et ordonné le contraire du Livre et de la
Tradition.
Et Othman avait avec lui sa famille, ses amis et ses compagnons – plus de
4 000 personnes. S’il l’avait souhaité, il aurait pu les empêcher, avec l’aide
140
des siens, de le tuer. Alors pourquoi les a-t-il empêchés de l’aider ? Et
lorsque l’allégeance fut donnée à Abû Bakr, si 40 personnes m’avaient obéi,
j’aurais combattu. Mais quand l’allégeance a été accordé à Omar et Othman,
à ce moment-là, non, car j’ai été obligé de prêter allégeance et une personne
telle que moi ne brise jamais ses serments. »
« Que la malédiction d’Allah s’abatte sur toi Ô ibn Qays! Comment m’as-tu
vu réagir lorsque Othman fut tué ? Et ai-je trouvé des personnes pour
m’aider ? A-t-on trouvé une incapacité, une hésitation, une lâcheté ou une
négligence de ma part sur l’incident de Basra lorsque les gens entouraient
leurs chameaux ? Il est le maudit. Il est ce ceux qui était avec eux et a été
tué, a été maudit. Et il est de ceux qui sont repartis sans s’être repentis, et
ceux qui n’ont pas demandé le pardon car ils ont également tué les
personnes qui m’étaient venues en aide, ils ont brisé leur allégeance envers
moi, ont mutilés ceux qui étaient à mes côtés et se sont rebellés contre moi.
Je suis allé dans leur direction avec douze mille hommes et ils étaient plus de
vingt mille. Allah(S) nous a donné la victoire sur eux, les a fait mourir de nos
mains et a guéri le cœur des fidèles. »
« Ô ibn Qays! Comment m’as-tu trouvé lors de l’évènement de Siffîn, et par
nos mains, Allah(S) a obtenu la mort de cinquante mille ennemis au même
endroit et qui sont partis en Enfer ? Et comment nous as-tu trouvé le jour de
Nahrwan lorsque j’ai affronté ceux d’entre vous qui se sont séparés du Dîn,
ceux qui tenaient fermement à la religion de ces gens dont les actions dans la
vie de ce bas monde sont devenues vaines et qui pensaient que ce qu’ils
faisaient était bien ? Ainsi, Allah(S), par nos mains, les a fait mourir sur
place et les a fait atteindre l’enfer. Pas même dix d’entre eux n’ont subsisté
et, parmi les fidèles, pas même dix n’ont été tués. »
141
« Que la malédiction d’Allah s’abatte sur toi Ô ibn Qays! M’as-tu vu faire
demi tour ou rendre l’étendard ? Ô ibn Qays! Serais-tu en train de me railler
alors que j’ai été le compagnon du Saint Prophète(pslf) dans chaque lieu,
dans chaque guerre, et dans toutes ses difficultés ? Que j’ai été au premier
plan à chaque fois ? Je n’ai jamais fui, ni déplacé mes pas, ni été fatigué, ni
ne suis resté loin, ni n’ai montré mon dos aux ennemis car il n’est pas
convenable pour le Prophète(pslf) ou son successeur de revenir ou faire
demi-tour alors qu’ils sont vêtus pour la guerre et font face à l’ennemi, et
cela jusqu’à ce qu’ils soient tués ou qu’Allah(S) leurs donne la victoire. »
« Si seulement j’avais pu trouver quarante personnes comme ces quatre ! Ô
ibn Qays, as-tu déjà entendu dire que j’ai pris la fuite ou hésité ? Ô ibn Qays,
prend garde! Par Celui qui sépara la graine et créa l’être humain! Lorsque
l’allégeance a été prêtée au frère de Ta’ym (Abû Bakr), toi qui me railles en
m’incluant dans cette allégeance, si j’avais trouvé quarante personnes qui
auraient eu la même connaissance et compréhension que ces quatre
personnes que j’ai trouvée alors je n’aurais pas retenu ma main et j’aurais
affronté la communauté, mais je n’en ai même pas atteint cinq. Alors je me
suis arrêté. »
Ash'ath demanda : « Qui étaient les quatre, Ô Prince des Croyants ? »
L'Imâm Ali(p) dit : « Salman(p), Abû Dhar, Miqdad. Et Zûbayr, avant qu’il ne
brise le serment d’allégeance qu’il m’avait fait, car il m’a prêté allégeance à
deux reprises. Sa première allégeance était loyale car lorsque les gens
prêtaient allégeance à Abû Bakr, quarante personnes des Muhajirûn et des
Ansârs vinrent à moi et m’ont prêté serment. Zûbayr était parmi eux. Alors,
je leur ai ordonné de venir à ma porte le matin avec la tête rasée et armés.
Personne ne me resta fidèle ou ne m’a obéi, excepté quatre d’entre eux.
Salman(p), Abû Dhar, Miqdad et Zûbayr.
Il me prêta allégeance lors d’une seconde occasion, lorsque lui et son
compagnon Talha vinrent à moi après que Othman fut tué. Ils prêtèrent, tous
deux, serment volontairement, sans aucune contrainte et après cela, les deux
142
devinrent apostats. Tous deux brisèrent l’allégeance se croyant être très
importants, tournèrent le dos à la religion, entêtés, obstinés et tous deux
perdants. Ainsi Allah(S) leurs fit gouter à la mort et les envoya en enfer.
Trois – Salman(p), Abû Dhar et Miqdad – restèrent fermes sur la religion de
Muhammad(pslf) et les principes d’Ibrahîm jusqu’à ce qu’ils rencontrent
Allah(S). Que la bénédiction d’Allah(S) soit sur eux.
Ô ibn Qays! Par Celui qui sépara la graine et créa l’être humain! Si ces
quarante qui m’avaient prêté serment d’allégeance avaient été loyaux et
étaient venus à ma porte le matin, le crâne rasé avant, je n’aurais pas été
contraint et forcé à prêter allégeance à Atiq (Abû Bakr). Par Allah ! Je les
aurais confrontés et les aurais laissés au jugement d’Allah(S). Si j’avais
trouvé de l’aide avant l’allégeance à Othman, alors je l’aurais confronté lui
aussi et j’aurais laissé son sort à Allah(S) car ibn Awf le fit Calife et fit un
marché avec lui, stipulant qu’après la mort d’Othman, le califat lui
reviendrait. Et après mon allégeance forcée, il n’y avait aucun moyen de les
combattre. »
Ash'ath dit : « Par Allah ! Si l’affaire était comme vous l’avez énoncé, alors
toute la communauté de Muhammad(pslf), excepté vous et vos Chiites, est
détruite. »
Ali(p) lui dit : « Certes, par Allah! La vérité est avec moi. Ô ibn Qays!
Comme je l’ai dit, aucune personne de la communauté ne sera détruite
excepté les Nassibi, ceux qui ont brisé l’allégeance, ceux qui parlent sans
aucun argument, renient la vérité et sont nos ennemis. Mais ceux qui ont
accepté l’Unicité de Allah(S) (Tawhid), accepté Muhammad(pslf) et l’Islam,
n’ont pas laissé la religion, n’ont pas aidé les oppresseurs contre nous, n’ont
pas porté l’inimitié envers nous, ont eu des doutes dans le Califat, n’ont pas
143
reconnus son propriétaire, gardien et gouverneur, n’ont pas non plus
reconnus notre Wilayah et n’ont pas porté d’hostilités envers nous,
certainement ces personnes sont des Musulmans qui sont faibles dans leur
foi et il y a espoir que la miséricorde d’Allah(S) puisse être accordée à une
telle personne. Et il est à craindre pour leurs péchés (si ils seront pardonnés
ou non). »
Abân dit que Sulaym ibn Qays dit : « En ce jour, aucun des Chiites d’Ali(p)
ne resta sans sourire du fait de son discours, car le Prince des Croyants(p)
expliqua l’affaire avec précision, la fit connaître, leva le rideau et quitta la
Taqiyyah. Et il ne demeura pas un seul de tous les récitateurs du Coran, qui
avait des doutes sur les personnes dans le passé et avait hésité sur eux,
restant à l’écart d’eux en pensant qu’il s’agissait d’un péché, sans qu’il n’ait
maintenant la conviction et ait compris l’affaire. Leur opinion est devenue
correcte et, ce jour-là, ils ont cessé leurs doutes et leur hésitation. Et il ne
demeura pas un seul de ceux qui avaient refusé de prêter serment à
l’Imâm(p) bien qu’ils avaient fait allégeance à Othman et ceux avant lui, sans
que l’on puisse voir le dégout se dessiner sur leur visage en raison de leur
détestation de ce dont parlait l’Imâm(p). Ils se sentaient mal du fait de ces
événements et, après cela, les gens comprirent la véritable affaire. Leurs yeux
s’ouvraient peu à peu et leurs doutes disparaissaient. »
Abân rapporte de Sulaym : « Il n’y a pas un autre jour qui aurait pu
m’apporter autant de paix à mes yeux en comparaison à ce jour, car le Prince
des Croyants(p) a levé le rideau, a fait connaître la vérité, a expliqué l’affaire
et a quitté la Taqiyyah. Après cela, les Chiites devinrent plus nombreux
durant les rassemblements et commencèrent à parler librement bien qu’ils
soient très peu présents dans l’armée de l’Imâm(p) et parmi le reste de la
population qui l’aurait désapprouvé, en raison de leur manque de
connaissance en ce qui concerne la position d’Imâm Ali(p) auprès d’Allah(S)
et de son Messager(pslf).
144
Après ce rassemblement, les Chiites devinrent plus respectables et
importants. Mais il passa peu de temps avant que l’Imâm(p) ne soit
assassiné. Ibn Muljim, le fit tomber en martyr de sang-froid, lorsqu’à l’aide
de son épée empoisonnée, il le frappa. Que la bénédiction d’Allah soit sur le
Prince des Croyants et ainsi que de nombreuses salutations. »
145
Hadith 13
Abân rapporte que Sulaym a dit : « Mukhtar ibn Abi Sa’aq envoya ces vers à
Omar ibn Khattab : « Puisse cette lettre atteindre le prince des Croyants
(Omar). Vous êtes dépositaire d’Allah(S) dans la richesse et les toutes les
affaires. Vous êtes le dépositaire d’Allah(S) en ce qui nous concerne, et ceux
à venir et pour cela j’incline ma poitrine en votre honneur. Ne laissez pas les
habitants, qu’ils soient de la ville ou du village, qui ont trahi la richesse
d’Allah(S) concernant la nourriture et les animaux et envoyez un messager à
Numan ibn Ma’aqal et Hazm et Bishr et al Hajjaj et prenez connaissance de
leurs comptes, et de cet homme qui est dans le marché, Mawla le fils de Badr
et tous ceux qui sont avec lui. Ne les oubliez pas. Sehr le fils de Ghazwaan
qui est le plus riche de la communauté, Âssim dont le sac n’est pas vide non
plus et Kaleb qui est l’archer des Bani Nasr. Et cette propriété (richesse) qui
a été accumulée par ibn Mahraz qui a l’habitude de montrer sa richesse en
public. Alors envoyez un messager à ceux-là afin que vous sachiez la vérité.
Ils vous confirmeront et vous feront part de tout concernant cette richesse.
Que ma famille vous soit sacrifiée! Ceci est un constat sur la richesse de
celui qui est inquiet à ce sujet. Distribuez-la parmi les miens et ils se
sacrifieront pour vous. Ils seront heureux d’obtenir une part venant de vous.
Mais ne m’appelez pas au témoignage car je dois me faire discret. Mais d’où
je suis, je peux voir des choses étranges. Je peux voir sur les chevaux en très
grand nombre, la blancheur comme mon sang, et des erreurs aussi
nombreuses que les fourmis et les gouttes de pluie. Je peux voir les draps
pliés et ce qui est conservé près de cela et les marchands qui gardent le
146
double, lorsqu’ils inondent les marchés avec le parfum de musc qui enivre
nos têtes et envahit les autres si on le laisse circuler. L’argent et la richesse
leur appartient et nous ne pouvons pas en disposer. »
Ibn Ghalaab Al-Misry a dit : « Puisse cela parvenir à Abd’ul Mukhtar, que je
suis venu à lui et ne suis ni un parent, ni de sa belle-famille. Je ne possède
aucune propriété que j’aurais reçu en héritage, ni aucune charité des
prisonniers ou de richesse de traître, mais j’ai participé à tous les raids. Et ce
fut là ma patience quand la mort était derrière les lances, lorsque les
boucliers couvraient les poitrines pour empêcher les lances de les atteindre.
Je suis resté en retrait et me suis contenu mais je serais heureux sur le
jugement d’Omar s’il permettait de confisquer la moitié de la richesse de ses
travailleurs. »
Sulaym dit : « Cette année-ci, Omar ibn al Khattab a rendu obligatoire la
division de la fortune de moitié en raison du poème d’Abd’ul Mukhtar, mais
ne l’a pas rendu obligatoire pour Qûnfûz, bien qu’il fasse aussi partie de ses
gouverneurs. Et tout ce qui lui a été pris lui fut retourné. Il y avait près de
vingt mille dirhams et, de cela, il n’a pris ni dix, ni vingt pourcent. Et parmi
ses gouverneurs sur qui la répartition était obligatoire et qu’il pénalisa se
trouvait Abû Hurrayrah qui gouvernait Bahreïn. Il inclut sa fortune de sorte
qu’il atteigne les vingt-quatre mille. Et donc douze mille dirhams ont été
rendus obligatoires sur lui. »
Abân rapporte que Sulaym dit : « J’ai rencontré Ali(p) et lui ai demandé à
propos de ce qu’Omar a fait. » Il(p) m’a répondu : « Sais-tu pourquoi il s’est
retenu de prendre de Qûnfûz et ne lui a obligé aucun partage ? » J’ai
répondu : « Non. » Il(p) me répondit : « Car il est l’homme qui a frappé
Fâtimah(p) lorsqu’elle s’est interposée entre moi et ces gens. Ainsi, elle(p)
147
mourut avec la marque du fouet sur son épaule qui restait telle une
tuméfaction. » »
148
Hadith 14
Abbas dit à Ali(p) : « Que pensez-vous du fait Qu’Omar n’ait pas obligé le
partage de la fortune de Qûnfûz comme il l’avait imposé à ses autres
sujets ? »
Ali(p) regarda les gens autour de lui, puis ses yeux se remplirent de larmes
et il(p) dit : « En reconnaissance de son acte envers Fâtimah(p) qu’il a frappé
avec un fouet. Elle(p) en mourut et l’effet de ce coup était une contusion et
une tuméfaction sur son épaule. »
Puis il(p) ajouta : « Il est étrange que les cœurs de cette communauté soient
remplis d’amour pour cet homme et, avant lui, pour son compagnon et qu’ils
croient en tout ce qu’ils ont créé de nouveau. Si tous ses gouverneurs
détournaient la fiducie et si cette propriété a été violée de leurs mains, alors
il n’avait aucune autorisation de les laisser et il était obligatoire pour lui de
reprendre tout cela, car il s’agit là de la propriété des musulmans. Il n’avait
pas le droit de prendre la moitié et laisser la moitié. Et si ces gens ne
149
violaient pas le dépôt, alors il n’était pas licite pour lui de prendre leurs
propriétés ou quoi que ce soit, que ce soit moins ou plus. Et il prit la moitié
de tous les biens. Si cette propriété était avec eux de manière illégale (car
violation de la Fiducie), qu’après cela ces personnes n’aient pas accepté ce
fait et qu’il n’y avait en cela aucune preuve, alors il n’était pas licite pour lui
de prendre un peu, ou plus, ou quoi que ce soit d’eux. Il est encore plus
surprenant qu’il ait remis certains à leur poste. Si ces personnes étaient des
violateurs, alors il n’était pas licite pour lui de les nommer gouverneurs. Si
ces personnes n’étaient pas des violateurs de propriétés, alors leurs fortunes
personnelles n’étaient pas licites pour lui. »
Puis Ali(p) se tourna vers les gens et dit : « Il est surprenant que cette
communauté, qui voit la tradition de son prophète changer et être altérée de
jour en jour, porte par porte, soit heureuse, même à ce moment-là, et ne le
refuse pas. Au contraire, elle est en colère pour lui et se fâche avec ceux qui
le critiquent et le refusent. Puis, après nous viendra une communauté qui
obéira à ses innovations, son oppression et les nouvelles choses qu’il a créées
et qui fera de ces nouvelles choses, religion et traditions. Et ils chercheront à
se rapprocher d’Allah(S) par ces innovations. »
150
4. Le changement du Sa’a et Mudd :
5. L’usurpation de Fadak :
« Et lui (Omar) et son compagnon (Abû Bakr) usurpèrent Fadak, alors que
cette terre appartenait à Fâtimah(p) et, durant le temps du Saint
Prophète(pslf), elle(p) y puisait sa nourriture. Ils lui demandèrent de
prouver que Fadak lui appartenait. Ils refusèrent de la(p) considérer comme
véridique, tout comme ils refusèrent de croire Oum Ayman, bien qu’ils
étaient conscients, comme nous le savons, que Fadak appartenait bel et bien
à Fâtimah(p). Ils n’avaient aucun droit de lui demander de produire une
preuve, et ils n’avaient pas le droit de l’accuser.
Ensuite les gens pensèrent du bien de lui, le félicitèrent et dirent qu’il le fit
car il craignait Allah(S) et que c’était là son mérite. Puis, les actions
malfaisantes de ces deux furent considérées comme bonnes. Aucun des deux
n’a reconnu la véracité de Fâtimah(p) et ils dirent : « Nous pensons que
Fâtimah ne dira rien sauf la vérité et Ali ne témoignera de rien d’autre que de
4 Lorsqu’un homme dit à sa femme que son dos est comme celui de sa mère, jusqu’à
ce que l’expiation ne soit payée, sa femme ne lui est pas permise.
151
la vérité. Et s’il y avait eu une autre femme avec Oum Ayman (pour attester),
alors nous aurions donné Fadak à Fâtimah. Ainsi ils auraient été crédibles
aux yeux des ignorants. Qui sont-ils donc et qui a fait d’eux des gouverneurs
pour qu’ils soient suivis et puissent interdire ? » Et la communauté s’associa
à eux, et conclut de telles choses dans les affaires sur lesquelles les deux
n’avaient aucun droit. Et ces deux n’avaient aucune connaissance dans tous
ces sujets.
Bien que Fâtimah(p) leur ait dit, lorsqu’ils voulurent lui retirer ce sur quoi
elle(p) avait autorité (Fadak) : « N’est-ce pas moi la détentrice de cette
terre ? Et mon représentant est présent (pour le prouver) ! Lorsque le
Prophète(pslf) était vivant n’ai-je pas consommé le fruit de ma propriété ? »
Ils dirent tous deux : « Oui, c’est arrivé. »
Puis Fâtimah(p) dit : « Si vous acceptez cela, pourquoi me demandez-vous
des preuves sur ce qui m’appartient ? » Ils répondirent : « Il s’agit là de la
propriété des musulmans. Si les preuves sont établies, alors nous vous le
rendrons. »
Elle(p) leur dit, alors que les personnes autour écoutaient : « Voulez-vous
anéantir ce que le Prophète(pslf) a fait ? Vous prenez des décisions sur
nous(p), uniquement, alors que vous ne les appliquez pas pour autrui ? Ô
peuple ! Ecoutez ce que ces deux ont fait. Si je prétends que la propriété des
musulmans est entre mes mains, me demanderiez-vous la preuve à moi ou
aux musulmans ? » Ils dirent tous deux : « Nous vous le demanderions à
vous. »
Alors elle(p) dit : « Donc, si tous les musulmans revendiquent ce qui est
dans mes mains, demanderiez-vous les preuves aux musulmans ou à moi ? »
Omar se mit en colère et dit : « Ceci est la propriété des musulmans ! Un
butin de guerre ! Et c’est leur terre. Mais cela est dans les mains de Fâtimah
et elle se nourrit du fruit de cette terre. Donc, si elle apporte la preuve que le
Saint Prophète(pslf) lui avait donné cette terre, à elle en particulier, alors,
152
même s’il s’agit là de la propriété des musulmans, et c’est là leur droit, nous
y repenserons. »
Elle(p) dit : « C’est suffisant pour moi ! Ô Peuple ! Je prends Allah(S) comme
Témoin. N’avez-vous pas entendu le Saint Prophète(pslf) dire :
« Certainement, ma fille est la chef des femmes du paradis. » Ils dirent tous :
« Nous prenons Allah(S) comme Témoin. Nous avons entendu cela du saint
Prophète(pslf). »
Elle(p) dit : « Donc, la Chef des femmes du paradis prétendrait un mensonge
et prendrait pour elle ce qui n’est pas sien ? Et s’il advenait que quatre
personnes portent un témoignage contre moi sur une mauvaise action ou
que deux personnes m’accusent pour un vol, vous accepteriez cela comme
vrai contre moi ? » Abû Bakr resta silencieux, mais Omar dit : « Oui ! Nous
appliquerions la loi sur vous. »
Elle(p) dit : « Vous avez menti et vous êtes fourbes. De plus, vous acceptez
que vous n’êtes pas sur la religion de Muhammad(pslf). Certainement, un
homme qui déclare obligatoire, sur la chef des femmes du paradis, de fournir
les preuves de ce qu’elle clame de plein droit, ou un homme qui établit la
limite (de la loi) sur elle(p) est un infidèle maudit vis-à-vis de ce qu’Allah(S)
a révélé sur Muhammad(pslf), car il ne peut y avoir aucune preuve contre
ceux(p) qu’Allah(S) a gardé à l’écart de l’impureté, ceux(p) dont IL(S) a
déclaré la pureté sans limite et parce qu’ils(p) sont infaillibles, immunisés
contre toute malfaisance et purs de toute immoralité. « Allah ne veut que
vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la maison [du prophète], et veut
vous purifier pleinement. » [33:33] »
Fâtimah(p) continua : « Ô Omar ! Dis-moi de qui parle ce verset ? Si des
gens ou un groupe de gens, quel qu’ils soient, prennent Allah(S) comme
Témoin contre eux(p) ou contre n’importe lequel d’entre eux(p) et déclare
qu’ils(p) sont polythéistes, ou infidèles, ou immoraux, les musulmans
s’éloigneront-ils d’eux(p) et appliqueront-ils la loi sur eux(p) ? » Il
153
répondit : « Oui ! Et que ce soit eux ou le reste du peuple. Au regard de cela,
ils sont tous égaux. »
Alors elle(p) dit : « Tu es un menteur et un mécréant ! Les Ahl ul bayt(p) et
les autres gens ne sont pas égaux en ce qui concerne cette affaire car Allah(S)
a créé les Gens de la Maison du Prophète(p) infaillibles. De plus, leur
infaillibilité et leur pureté ont été révélées dans le Coran, et Allah(S) a
gardé le mal loin d’eux(p). Celui qui croit quiconque véridique dans une
affaire contre eux(p) aura alors forgé un mensonge contre Allah(S) et Son(S)
Prophète(pslf). » Abû Bakr dit : « Ô Omar ! Je te tiens par le serment ! Tais-
toi. »
Le soir venu, ils (Abû Bakr et Omar) envoyèrent tous deux quelqu’un à
Khalid ibn Walîd et l’émissaire dit : « Nous souhaitons te parler d’une affaire
confidentielle et te laisser gérer celle-ci car nous avons foi en toi. » Il dit :
« Quoi que vous puissiez me demander, je vous obéirai. » Il lui dit : « Le
Califat n’est d’aucune utilité pour nous en ce qui concerne le royaume et le
Sultanat que nous avons acquis, tant qu’Ali vivra. N’as-tu pas entendu ce
qu’il nous a dit et comment il s’est comporté envers nous ? Nous ne nous
sentons pas en sécurité car il pourrait appeler les gens à lui en silence et la
communauté l’approuvera. Il nous combattra parce qu’il est le plus
courageux parmi les Arabes. Tu sais de quelle manière nous l’avons traité et
tu sais que nous avons pris possession de la tête de la communauté de son
cousin, alors que nous n’avons aucun droit sur cela. Nous avons confisqué la
terre de Fadak de son épouse. Donc, lorsque tu viendras effectuer la prière
du matin avec les gens, tiens-toi près d’Ali avec ton épée prête à l’emploi.
Lorsque je réciterai les salutations, coupe-lui le cou. »
154
L’Imâm Ali(p) dit : « Khalid ibn Walîd récitait la prière debout près de moi,
avec son épée sur lui. Abû Bakr se présenta pour la prière. Il était pensif,
regrettait et semblait confus jusqu’à ce que le lever du soleil soit proche.
Puis, avant qu’il commence les salutations, il dit : « Ne fais pas ce que je t’ai
ordonné de faire. » et il récita les salutations.
Ainsi, je dis à Khalid : « De quelle affaire s’agit-il ? » Il dit : « Il m’avait été
ordonné de vous trancher la gorge lorsqu’il aurait fini la récitation des
salutations. » Je dis : « Avais-tu vraiment l’intention de le faire ? » Il
répondit : « Par Allah ! Je l’aurais très certainement fait. »
7. La retenue du Khums
Sulaym dit : « Puis l’Imâm(p) se tourna vers Abbas et ceux qui étaient autour
de lui et dit : « N’êtes-vous pas surpris que lui et son compagnon (ceux qui
nous ont refusé nos droits) nous aient privé de Dhil Qurba (du droit des
proches parents), le partage de ce Dhil Qurba qu’Allah(S) a rendu obligatoire
pour nous(p) dans le Coran ? Allah(S) savait que ces gens allaient nous
opprimer dans cette affaire et nous tiendraient à l’écart de celle-ci. Ainsi,
IL(S) dit : « … si vous croyez en Allah et en ce que Nous avons fait descendre
sur Notre serviteur, le jour du Discernement : le jour où les deux groupes
s'étaient rencontrés… » [8:41] »
« Il est étrange qu’il ait démoli la maison de mon frère Ja’far et l’ait intégrée
au Masjid. Il ne donna rien à ses fils de sa valeur. Puis, les gens ne prirent
pas cela comme étant mauvais et ils ne réagirent pas. C’était comme s’il avait
retiré la maison d’un homme de Daylam. »
155
9. L’innovation en ce qui concerne l’ablution majeure
« Il était surprenant de les avoir vus tous deux mélanger différents problèmes
concernant l’héritage provenant d’un grand-père, de manière tout à fait
arbitraire, sans avoir la moindre connaissance à ce sujet et tout en étant
ignorants. Ils ont tous deux prétendu ces choses qu’ils ne connaissent pas,
défiant Allah(S), sans avoir une once de crainte envers Lui(S). Ils ont tous
deux prétendu que le Saint Prophète(pslf), jusqu’à ce qu’il parte en Martyr,
n’a jamais émis de jugement relatif au droit de succession provenant d’un
grand père, bien que toute personne qui sait à ce sujet n’a jamais clamé celà.
Puis, tout le monde a obéi aux deux dans cette affaire et tous confirmèrent
qu’ils étaient tous deux justes. »
5 Quand une personne est en état de ‘junub’, elle est dans l’obligation d’effectuer la
grande ablution.
6 Ablutions sèches dont un fidèle à recours lorsqu’il n’a pas d’eau à sa disposition.
156
11. La libération des Ummuhaat al Awlâd
« Et la libération des Ummuhaat al Awlâd (ces filles qui livrent les enfants),
les gens acceptèrent ce qu’il a décrété et Abandonnèrent le commandement
du Prophète(pslf). »
« Et la manière dont il s’est comporté avec Nasr ibn Hajjaj, Ya'udah ibn Salim
et ibn Wabrah! Plus surprenant que cela est que Abû Kama Abdi est venu à
lui et a dit : « J’ai divorcé de ma femme lorsque je n’étais pas ici, et cette
nouvelle l’atteignit fortement. Puis, dans sa période d’Iddah (période
d’attente), j’ai voulu revenir à elle et lui ai écrit une lettre. Mais cette lettre
ne lui arriva qu’après qu’elle fut remariée. » Alors, il (Omar) répondit par
écrit : « Si l’homme avec qui elle s’est remariée a eu des relations sexuelles
avec elle, alors elle est sa femme et s’il n’y a pas eu de telles relations, alors
elle est ta femme. »
Il lui écrit cela, j’en suis témoin, et donc ne demanda pas après moi, ni même
ne chercha à me consulter. Il pense avoir suffisamment de connaissances et
n’a donc pas besoin de me demander. J’ai voulu le prévenir mais je me suis
ensuite dit : « Je n’ai pas à m’en faire si Allah(S) l’expose. » Les gens ne lui
reprochèrent rien. Au contraire, ils embellirent ses actions, en firent une
tradition, acceptèrent cela de lui et virent ceci (son verdict) comme étant
correct. Mais c’est une telle décision que, même si un dément avait du en
faire de même, alors il n’aurait pas outrepassé ce jugement. »
157
13. Le délaissement des parties de l’appel à la prière
159
17. Omar insulte le Messager d’Allah(pslf)
162
Ô Peuple! Regardez ma lignée. Qui suis-je ? » Une personne de parmi les
Ansârs se leva et dit : « Nous cherchons refuge auprès d’Allah(S) contre Sa
colère et celle de Son(S) Prophète(pslf). Ô Messager d’Allah ! Dites-nous qui
vous a blessé par rapport à vos Ahl ul bayt(p) que nous puissions le tuer afin
que sa famille soit réduite à néant. »
Puis, le prophète(pslf) dit : « Regardez ma lignée ! Je suis Muhammad ibn
Abdullah ibn Abd’ul Muttâlib ibn Hashim » et il(pslf) continua de
mentionner sa lignée jusqu’à Nizar ibn Ma’ad. Ensuite, il mentionna ses
ancêtres jusqu’à Ismaïl ibn Ibrahîm(p), et il(pslf) dit : « Certainement, moi et
mes Ahl ul bayt(p) sommes de cette argile pure qui a été récoltée sous le
Trône, jusqu’à Adam(p). Notre lignée est sainte en raison de la stricte
observation du mariage depuis son origine et elle n’a jamais été touchée par
l’adultère, comme certains d’entre vous. Ne nous assimilez pas à ceux dont
la naissance résulte du mariage de l’ignorance. »
Lorsque le Messager d’Allah(pslf) s’avança pour prier sur lui (Abdullah ibn
Saloul), il (Omar) saisit le vêtement du Saint Prophète(pslf), le tira par
derrière et dit : « Allah vous a interdit de prier pour lui et il ne vous est donc
pas permis de prier sur lui. »
Le Prophète(pslf) lui répondit : « Malheur à toi ! Car tu m’as blessé. Je prie
pour lui afin d’honorer son fils et je souhaite que soixante-dix hommes des
enfants de son père et de sa famille embrassent l’Islam. Que sais-tu de ce
que j’ai dit ? J’ai prié Allah(S) pour lui. »
165
23. L’objection d’Omar : le jour de Ghadîr Khum
« Le plus important dans tout cela est que le Saint Prophète(pslf) rassembla
quatre vingt personnes, quarante des Arabes et quarante des Non-Arabes.
Les deux (Omar et Abû Bakr) étaient parmi eux. Tous me saluèrent en me
nommant par Prince des Croyants. Puis le Prophète(pslf) dit : « Je vous
prends tous en témoin qu’Ali(p) est mon frère, mon vizir, mon héritier, mon
calife sur ma communauté, mon successeur dans ma famille, et le gardien de
tous les Croyants après moi. Alors écoutez-le tous et obéissez-lui. »
Parmi toutes les personnes se trouvaient : Abû Bakr, Omar, Othman, Talha,
Zûbayr, Sa’ad, Abd’ul Rahman ibn Awf, Abû Obayda, Ma’az ibn Jabal et
quelques personnes des Ansârs. Puis le Messager d’Allah(pslf) dit : « Je
prends Allah(S) comme témoin sur vous tous. »
Puis Ali(p) se tourna vers les gens et dit : « Gloire à Allah(S) ! Avec quelle
rapidité ces deux ont enivré le cœur gens, les abreuvant des afflictions et de
la discorde qu’ils suscitent. Ils acceptèrent tous et clamèrent que le
Prophète(pslf) n’avait pas nommé de calife. Ils ordonnèrent la mise en place
d’une assemblée consultative. L’un dit : « Le Prophète n’a laissé aucun calife
derrière lui et il a dit : « Allah(S) ne rassemblera pas la prophétie et le califat
pour nous Ahl ul bayt(p). » Alors que le Prophète(pslf) avait demandé à
quatre vingt personnes de m’appeler le Prince des Croyants et les avait pris à
témoin.
Il est étonnant de voir qu’ils ont d’abord accepté puis ont revendiqué que « le
Saint Prophète(pslf) n’a nommé aucun calife » et ils ont ordonné une
assemblée. Puis, ils ont tous prétendu n’avoir jamais participé à cette
consultation (en relation avec Abû Bakr) et que l’allégeance des gens à Abû
167
Bakr était survenue assez soudainement. Et quel plus grand péché peut être
que ce faux pas ?
Puis Abû Bakr a fait de Omar le Calife alors qu'il n’a pas suivi le
Prophète(pslf), car le Prophète(pslf) n’avait laissé personne après lui
(d’après eux). Lorsque les gens lui rappelèrent cela, Abû Bakr répondit :
« Dois-je quitter la communauté de Muhammad comme une chaussure
cassée ? Les laisser sans nommer aucun calife sur eux ? » Ce fut là une
exemple de plus de son sarcasme à propos du Prophète(pslf) et Abû Bakr se
souciait peu de l’avis du Messager(pslf).
Ensuite Omar apporta un troisième scénario quant à la manière d’organiser
la succession du pouvoir. Il ne laissa pas les gens sans califat, tel qu’il
prétendait que le Prophète(pslf) l’avait laissé (sans nommer de calife), ni ne
fit comme Abû Bakr (nommer un calife). Omar organisa une consultation
entre six personnes et exclut tous les arabes. Il gagna alors le support des
gens, obtint leur soutien et a fait qu’ils se sont ralliés à ceux dont les cœurs
se sont abreuvés de l’amour de la discorde (fitna) et la déviation. Ibn Awf
m’avait, dans un premier temps, prêté allégeance puis s’en alla prêter
allégeance à Othman. Tout le monde le suivi alors que le peuple avait déjà
entendu ce qu’il avait entendu du Messager d’Allah(pslf) en relation avec
Othman. Le Messager(pslf) avait maudit Othman à plusieurs reprises. »
« Othman, quoi qu’il fût, était mieux que les deux hypocrites (Abû Bakr et
Omar). Il dit une telle chose que mon cœur s’adoucit pour lui et je fus
surpris. Par coïncidence, j’étais assis chez lui et Aïsha et Hafsa vinrent. Elles
lui demandèrent le partage de l’héritage (propriété et richesse) du
Prophète(pslf) qui étaient dans ses mains. Il répondit : « Par Allah! Non!
Vous n’avez aucune réputation. Je ne peux rien vous donner du
168
Prophète(pslf). Au contraire, je prends vos deux témoignages contre vous car
vous aviez témoigné devant vos pères que vous avez toutes deux entendu le
Prophète(pslf) dire : « Un Prophète ne laisse pas d’héritier. Quoi qu’il laisse
est une Sâdaqa. » Ensuite vous aviez enseigné à un villageois qui urinait
comme les animaux et se lavait lui-même avec son urine (Malik ibn Aws ibn
Hadassan) et donc il avait témoigné avec vous deux. Il n’y avait aucun
compagnon parmi les Ansârs et les Muhajirûn qui avaient témoigné excepté
vous deux et ce Bédouin.
Par Allah! Je n’ai plus aucun doute qu’il avait attribué un mensonge au
Messager d’Allah(pslf) tout comme vous. J’accepte votre témoignage contre
vous, alors partez. Vous n’êtes pas autorisées. »
Il continua : « Partez ! Vous deux, repartez ! N’avez-vous pas toutes deux
témoigné devant Abû Bakr ? » Elles répondirent : « Oui. » Alors il dit : « Si
vous avez fait un témoignage véridique, alors vous n’avez aucun droit et si
votre témoignage s’avère faux, que la malédiction d’Allah, des anges et de
tous les hommes soit sur vous et sur ceux que vous avez accepté comme
témoins contre les Ahl ul bayt. »
Ali(p) dit : « Puis il me regarda, rit et dit : « Ô Abû al Hassan, ai-je rempli
votre cœur de paix concernant ces ceux-là ? » Je répondis : « Oui, par Allah !
Tu as informé pleinement sur la question et dit la vérité. Allah(S) les
humiliera toutes les deux. »
Ainsi mon cœur s’adoucit pour Othman et j’ai compris par cela qu’il
souhaitait juste me faire plaisir. Il est plus proche de moi que les deux
hypocrites (Omar et Abû Bakr) et est moins oppresseur que ces deux, bien
qu’il n’ait jamais eu aucune raison, ni aucun argument pour justifier son
califat sur nous et nier la revendication de nos droits. »
169
Hadith 15
« Par Allah! Moi et le Messager d’Allah(pslf) avons vu nos ancêtres tués, nos
fils, nos oncles paternels et maternels, ainsi que les autres membres de notre
demeure tués. Et cela n’a apporté que l’accroissement de notre foi, notre
acceptation et nos efforts d’obéissance envers Allah(S) ainsi que la
détermination dans la lutte contre ceux qui ont combattu contre nous. Et
lorsqu’un homme parmi nous et un homme du camp ennemi combattaient
en duel, ces deux étaient sincèrement déterminés d’abreuver l’autre dans la
coupe de la mort. Parfois, nous avions le dessus sur nos ennemis et parfois
170
ils avaient le dessus sur nous(p). Ainsi lorsqu’Allah(S) vit notre patience et
notre honnêteté, IL(S) fit descendre sur nous(p) des versets du Livre
contenant des éloges, IL(S) était satisfait de nous et fit pleuvoir de l’aide sur
nous. »
« Il y avait avec nous un groupe d’amis dont nous n’avons pas reçu l’aide.
Allah(S) dit : « Ils souhaiteraient que vous soyez en difficulté. La haine certes
s'est manifestée dans leurs bouches, mais ce que leurs poitrines cachent est
encore plus énorme. » [3:118]
Et parmi eux se trouvaient quelques-uns que vous et vos compagnons
pensiez être très honorables. Ô ibn Qays, ceux qui étaient en train de fuir
sont des déserteurs qui n’ont ni tiré aucune flèche, ni frappé avec une épée,
ni même poignardé avec une lance. Lorsque la mort et la bataille étaient
proches, ils ont eu recours à la dissimulation (ils se cachaient), prétendaient
être malades, et ils fuyaient telles les brebis qui fuient, ne laissant personne
s’approcher d’elles. Lorsqu’ils rencontraient l’ennemi, ils fuyaient lâchement
et montraient leur dos à l’ennemi, de peur et de honte. Et quand arrivait
l’heure de la prospérité et du butin, ils avaient l’habitude de parler, tel
qu’Allah(S) l’a dit : « Une fois la peur passée, ils vous lacèrent avec des langues
affilées, alors qu'ils sont chiches à faire le bien. » [33:19]
Ainsi, il (Omar) a toujours sollicité le Prophète(pslf) afin qu’il lui permette
de frapper les cous des personnes que le Messager d’Allah(pslf) ne voulait
pas tuer, de sorte qu’il(pslf) ne lui permette pas de le faire.
Une fois, le Messager d’Allah(pslf) le vit armé (portant des armes mais
n’étant pas en état de guerre), alors le Prophète(pslf) sourit et lui dit en
l’appelant par son titre : « Ô père d’untel ou d’untel, aujourd’hui est ton
jour. »
171
Al-Ash’as dit : « Vous ne me dites pas qui était cette personne. Celui que
même Satan fuirait. » Ali(p) répondit : « Ô ibn Qays, qu’Allah(S) ne le garde
pas à l’abri de la peur de Satan lorsqu’il a dit cela. »
Puis il(p) dit : « Si nous, lorsque nous étions avec le Saint Prophète(pslf),
avions été comme cela aussi, quand nous avons eu des problèmes, des
inconvénients, des difficultés, et faisions ce que vous faites aujourd’hui, alors
la religion n’aurait pas été établie et l’Islam d’Allah(S) n’aurait eu aucune
considération. Par Allah ! Ces choses conduisent au sang, à la honte et au
regret. Donc rappelez-vous ce que je vous dis maintenant et continuez d’en
parler. Très bientôt, vous serez dominés par des gens mauvais de parmi vous,
des captifs graciés, des réprouvés et des hypocrites. Vous serez massacrés et
supplierez Allah(S) afin de trouver refuge mais vos prières ne seront pas
acceptées, ni vos afflictions dissipées jusqu’à ce que vous vous repentiez et
que vous retourniez vers le juste. Si vous vous repentez et revenez, alors
Allah(S) vous sauvera de leurs discordes et déviations tout comme IL(S)
vous a sauvé de votre mal et de votre ignorance. »
173
6. Abû Bakr et Omar n’ont jamais été de l’avant dans la Religion
« En effet, parmi ceux que vous avez nommés, un n’a toléré la difficulté, ni
ne s’est battu en duel, ni n’a vaincu un fort, ni aidé ne serait-ce une fois. Il a
fuit et montra son dos à l’ennemi. Lorsqu’il (Omar) revint, il dépeint ses
compagnons comme étant des lâches et vice versa. Et il s’enfuit à plusieurs
reprises. Lorsque le moment de la prospérité et de la distribution du butin
arrivait, il avait l’habitude de parler, de se mettre en colère, d’ordonner et
d’empêcher les gens. Ibn Abd’al Wad, le jour de Khandaq, l’appela par son
nom. Alors il se cacha et prit la fuite avec ses compagnons de telle manière
que le Prophète(pslf) sourit en voyant à quel point il était horrifié.
Le Messager d’Allah(pslf) dit : « Où se trouve mon bien aimé Ali, Ô Ali! Va
en avant ! » »
« Et il est celui qui dit à ses quatre compagnons, ses écrivains et ses
conseillers : « Par Allah! Si nous leur remettons Muhammad(pslf), nous
serons sauvés d’eux. »
Cela arriva lorsque nous étions cernés par les ennemis de toutes parts,
comme Allah(S) dit : « … Et ils furent secoués d'une dure secousse. » [33:11] ;
« Vous faisiez sur Allah toutes sortes de suppositions... » [33:10] ; « Et quand
les hypocrites et ceux qui ont la maladie [le doute] au cœur disaient: «Allah et
Son messager ne nous ont promis que tromperie. » [33:12]
Et (Abû Bakr) dit (à Omar) : « Non, mais nous prendrons une grande idole
et la vénérerons car nous ne nous sentons pas en sécurité et craignons qu’ibn
Abû Kabasha ne sorte victorieux. Si tel était le cas, il nous détruirait. Mais si
nous avons notre idole avec nous, ce sera un atout. Ainsi, si les Quraysh en
sorte victorieux, nous leur montrerons que nous avons vénéré cette idole et
174
que nous n’avons jamais laissé notre religion. Et si le gouvernement d’ibn
Abû Kabasha revient au pouvoir, alors nous adorerons cette idole en secret. »
Alors Jibraïl(p) descendit et informa le Prophète(pslf) à propos de cela. Puis
le Messager d’Allah(pslf) appela les deux, après que j’eus tué ibn Abd’al
Wad, et a dit : « Combien d’idoles vénériez-vous à l’époque de l’ignorance ? »
Ils dirent : « Ô Muhammad, ne nous embarrassez pas avec ce qui s’est
produit durant cette période.» Il demanda alors : « Combien d’idoles avez-
vous vénéré aujourd’hui ? » Ils répondirent : « Par Celui qui vous a envoyé en
tant que Prophète avec la vérité, nous n’avons adoré qu’Allah(S) depuis que
votre religion nous est apparue par votre biais. »
Le Messager d’Allah(pslf) dit : « Ali(p) prend cette épée et va à tel endroit.
Prends l’idole qu’ils ont tous deux adorée et brise-la. Si quelqu’un se met
entre toi et cela, alors frappe sa nuque (tue le). » A ce moment, les deux
hypocrites tombèrent au pied du Saint Prophète(pslf) et dirent : «
Dissimulez-nous, Allah vous dissimulera. » Alors j’ai (Imâm Ali(p)) dit à ces
deux : « Donnez tous deux votre parole à Allah(S) et à son Prophète(pslf)
que vous n’adorerez plus qu’Allah(S) et ne l’associerez à rien. »
Ils firent ainsi un serment au Messager d’Allah(pslf) pour cela et je m’en allai
trouver l’idole, pour la déloger. Je lui coupai sa tête et ses mains, et mis en
pièces ses pieds. Puis je retournai au Messager d’Allah(pslf). Par Allah! Je vis
cela (cet embarra) sur la face des deux jusqu’au jour où ils moururent. »
« Il est surprenant que l’amour de ces gens se soit installé dans le cœur de
cette Ummah. L’amour de ces personnes qui les a déviés de la voie de leur
Dieu et la voie de leur religion. Par Allah(S) ! Même si cette communauté se
tient pieds nus sur la terre, se couvre la tête de poussière, se lamente devant
Allah(S), maudis ces personnes et supplie jusqu’au jour du jugement contre
ces personnes qui les ont induites en erreur, les ont empêchés de rester sur
la voie d’Allah(S) et les ont appelés vers l’enfer. Ils seront toujours exposés à
la colère de leur Seigneur pour les crimes qu’ils ont commis et, même après
cela, ils ne seront pas en mesure de payer pour leurs actes. Son(S) châtiment
sera, pour eux, plus qu’obligatoire et ils ne seront jamais à la hauteur pour y
échapper. »
176
l’orneraient. Et s’il introduisait cela à la religion, ils l’aimeraient,
l’honoreraient et le préfèreraient aux autres.
Puis l’Imâm Ali se tourna vers moi (Sulaym) et m’a dit (un poème) :
« Emmène cela loin de moi. Deux tiers de cela sont pour la tribu et un tiers
de cela est pour moi. Si Allah me récompense, alors excuse-moi pour cette
affaire. » »
Et Ali(p) envoya les Kakamayn (Deux juges qui sont chargés de prendre une
décision à Siffîn) et leur dit : « Que votre jugement soit en accord avec le
Livre d’Allah(S) et la Tradition du Prophète(pslf) même si cela entraine ma
décapitation car celui qui vous attire vers eux (le groupe de Mu’awiyah) a
surement de mauvaises intentions.
177
Alors un homme de parmi les Ansârs dit à l’Imâm Ali(p) : « Qu’est-ce donc
toute cette confusion que j’ai entendu à votre propos ? Il n’existe personne
excepté vous au sein de toute la Ummah qui soit plus capable que vous dans
cette affaire ! Alors pourquoi y a-t-il de l’opposition et de la confusion ? »
L’Imâm Ali(p) répondit : « Je suis ce compagnon qui fait partie de vous et que
vous reconnaissez, mais quelques mauvaises personnes de parmi les
créatures d’Allah(S) se sont immiscées dans mes affaires. Si je tente de les
amener vers le juste, ils refusent et si j’accepte ce qu’ils souhaitent, alors ils
sépareront de moi. » »
178
Hadith16
179
1. Le Prophète(pslf) et les Imâm (p) dans le livre d’Issa(p)
« Tous ces livres qu’Issa ibn Maryam(p) a fait écrire sont en ma possession et
mon père a écrit cela de ses propres mains. Ils contiennent tout ce que les
personnes feront après lui, roi après roi, la durée de chaque royaume, ce qui
adviendra dans chaque royaume, jusqu’à ce que Dieu fasse naître un homme,
de parmi les Arabes et de parmi les fils d’Ismail ibn Ibrahim Khalilul
Rahman(p), qui aura un lien avec ce morceau de terre appelé Tihamah, qui
viendra d’un village du nom de Makkah. Il s’appellera Ahmad, aura de grands
yeux, ses sourcils seront joints et il montera un chameau et un âne. Il
possédera un bâton et une couronne (un turban). Il aura douze noms.
Celui qui leur obéira sera guidé et celui qui leur désobéira sera dévoyé. Leur
obéir (pour Allah(S)) équivaut à obéir Allah(S) et leur désobéir est
synonyme de désobéissance envers Allah(S) et cela est un grand péché.
180
Leurs noms sont écrits dans ce livre, leur généalogie, leur Kuniyyat
(teknonymie), la durée de vie de chacun d’eux, l’un après l’autre, et qui
d’entre eux dissimuleront leur Deen, et cacheront cela à leur communauté,
et celui d’entre eux qui rendra la religion apparente, celui d’entre eux qui
sera présent, qui gouvernera, à qui le peuple obéira, jusqu’à ce qu’Allah(S)
n’envoie des cieux Issa ibn Maryam(p) au dernier d’entre eux.
« Issa(p) priera derrière lui et lui dira : « Vous êtes un Imâm, il est donc
inapproprié pour quiconque de se tenir en face de vous. » Alors, il se retirera
en arrière et priera avec les gens. Issa(p) se tiendra derrière l’Imâm(p), dans
le premier rang. Le premier d’entre eux sera le plus élevé et la récompense
du dernier d’entre eux sera égale à celles de tous ceux qui leurs ont obéi et
ont été guidés par leurs guidance.
« Ahmad est le Prophète d’Allah(S). Son nom est Muhammad(, YâSîn, Taha,
Nûn, Al-Fateh, Al-Khatam, Al-Haashar, Al-Aaqab et Al-Maahy. Il est le
Prophète(pslf) de Dieu, l’ami d’Allah(S), le Bien-aimé d’Allah(S). Il est celui
qu’IL(S) a choisi, Son(S) dépositaire, celui qu’IL(S) a sélectionné (Khiyara)
et Allah(S) savait qu’il(pslf) sera un descendant de ceux qui se sont
prosternés. Il(pslf) est le descendant des Prophètes d’Allah(S) et Allah(S) lui
parlera par Sa(S) grande miséricorde. IL(S) lui parlera avec Sa clémence et
quand il(pslf) parlera à propos de Lui(S), IL(S) lui révèlera à propos de
Lui(S). Il sera le plus honorable de toute la création et le plus aimé par
Allah(S). Allah(S) n’a jamais créé de créature qui soit meilleure que lui et
181
plus aimée d’Allah(S), que ce soit parmi les anges ou un Prophète
Messager(p), depuis Adam(p).
Puis, le Jour du Jugement, son frère(p) qui est le Hashre Akbar (le moment
où tout le monde reviendra à la vie), sera le Sahibul Liva. Il(p) sera le porteur
de l’étendard ‘Liva-e-Hamd’. Il(p) est son frère, son successeur, son vizir, et
il(p) est son Calife sur sa Ummah. A l’égard d’Allah(S), après le Saint
Prophète(pslf), le plus aimé parmi la totalité de ses créatures est Ali ibn Abi
Tâlib(p). Et après le Messager d’Allah(S), il est le gouverneur de tous les
Croyants. Puis, viendront onze Imâms(p) qui seront de la lignée du premier
des douze. Ses deux fils seront nommés tels les fils d’Haroun(p) : Shabbar et
Shabbir. Les neuf autres seront de la descendance du plus jeune des deux. Il
s’agit d’Al-Hussayn(p). Ils seront Imâm(p) l’un après l’autre, le dernier étant
celui derrière lequel priera Issa Ibn Maryam(p).
Dans ce livre se trouvent les noms de ceux qui gouverneront parmi eux.
Ceux qui dissimuleront leur religion et celui qui la rendra apparente. Ainsi,
le premier d’entre eux (des douze), qui rendra la religion d’Allah(p)
évidente, remplira toutes les villes de justice et d’équité et régnera sur tout
ce qui se trouve entre l’Orient et l’Occident, jusqu’à ce qu’Allah(S) rende
l’Islam dominant sur toutes les autres religions.
« Dans ce livre, Ô Prince des Croyants, il y a douze Imâm qui seront des
Quraysh et de la nation du Prophète. Ils seront les ennemies des Ahl ul
bayt(p). Les droits des Gens de la demeure du Prophète(p) leur seront
interdits et ils seront tués, ils seront obligés de quitter leurs villes natales et
seront dépossédés. Les gens choisiront de rester loin d’eux et les
menaceront. Il est écrit les noms de ces Imâm de parmi les Quraysh et leur
Kuniyyat, l’un après l’autre, la durée de leur règne et les personnes sur qui
ils régneront. Il est noté ce qu’ils infligeront à vos enfants, à vos partisans et
aux personnes qui vous sont venues en aide. Du fait de leur rancune, ils leur
feront subir la peur, les afflictions et les tueront. Il est aussi écrit comment
Allah(S) vous protégera d’eux, de leurs amis, des personnes qui les aident.
Quelles misères, batailles, afflictions et humiliations, assassinats et menaces
vos Ahl ul bayt(p) auront à endurer. »
183
4. L’allégeance du religieux au Prince des Croyants(p)
Le moine continua : « Ô Prince des Croyants, levez votre main car je veux
vous prêter allégeance. En effet, je témoigne qu’il n’y a pas d’autre Dieu
qu’Allah(S), je témoigne sans aucun doute que Muhammad(pslf) est Son(S)
serviteur et Messager, et je témoigne que vous êtes son Calife et son
successeur sur sa Ummah et son témoin sur toute la création d’Allah(S),
Sa(S) preuve et Son(S) autorité sur toute la Terre. Certainement, l’Islam est
la religion d’Allah(S) et je suis loin de toutes ces autres religions qui sont en
opposition à l’Islam car elle est la religion qu’Allah(S) à Lui-même choisit
pour Ses(S) Gardiens et amis. Elle est la religion d’Issa Ibn Maryam(p) et
elle est aussi la religion des Prophètes et des Messagers avant lui(p). L’Islam
est la religion choisie par mes ancêtres et sans aucun doute, je vous aime et
j’aime vos amis. Je choisis de m’éloigner de vos ennemis et je suis un ami
des onze Imâms(p) qui sont de vous. Je choisis d’être loin de leurs ennemis,
de ceux qui s’opposent à eux et sont loin d’eux, de ceux qui ont usurpé leurs
droits et les ont oppressés du premier jusqu’au dernier. »
Puis il prit la main de l’Imâm Ali(p) et lui fit allégeance. Le Prince des
Croyants(p) lui répondit : « Donne-moi ton livre. » Il tendit le livre à
l’Imâm(p). Alors Ali(p) dit à l’un de ses compagnons : « Va avec cet homme
et prends un traducteur avec toi qui comprendra ce qu’il dit et qui pourra
retranscrire clairement et en détails ses paroles en arabe. » Alors, il apporta
le livre en Arabe et lorsque celui-ci fut remis à Ali(p), il(p) dit à son fils
Hassan(p) : « Ô mon fils ! Apporte-moi le Livre que je t’avais remis. » Il
apporta le livre. Ali(p) dit : « Ô mon fils ! Lis-le à haute voix. Ô untel et
untel, voyez que ce que vous ignorez se trouve dans ce Livre car il a été écrit
par mes mains et m’a été dicté par le Saint Prophète(pslf). » Puis L’Imâm
Hassan(p) lut le livre à haute voix et il n’y avait pas une seule lettre de
différence entre le premier et le second, comme si les deux livres avaient
184
tous deux étés dictés par un seul homme à deux scribes différents. Ensuite le
Prince des Croyants(p) remercia et loua Allah(S) et il(p) dit : « Rendons
Grâce à Allah(S) car s’IL(S) l’avait désiré, il n’y aurait pas eu de différence
dans la Ummah et il n’y aurait pas eu de secte. Et rendons Grâce à Allah(S)
qui ne m’a pas oublié, n’a pas fait oublier mes affaires, n’a pas caché mon
souvenir de Lui(S) et de Ses(S) amis alors qu’IL(S) a disgracié et caché le
souvenir de Shaytan et de son groupe. »
Ainsi, tous les partisans qui étaient présents avec le Prince des Croyants(p)
étaient heureux de cet incident et remercièrent Allah(S) et les hypocrites qui
s’étaient rassemblés autour étaient très mécontents, à tel point que l’on
pouvait le voir à l’expression et à la couleur de leurs visages. »
185
Hadith 17
Puis il(p) continua : « Demandez-moi ce que vous voulez avant que vous ne
me perdiez. Par Allah(S) ! Je suis plus informé des voies célestes que des
chemins de la Terre. Je suis le « Yasûb » (Roi) des Croyants, et je suis le
premier de ceux qui ont accepté l’Islam. Je suis l’Imâm(p) des pieux et je
suis le dernier des successeurs de tous les successeurs (le sceau des
successeurs). Je suis l’héritier de tous les Prophète(pslf) et le Calife du
Seigneur des mondes(S). Le jour du Jugement, je testerai la religion des gens
et, par Allah(S), je répartirai les gens qui iront en enfer et au Paradis selon
leur destination.
186
J’ai connaissance des subtilités du discours. Il n’y a pas de verset révélé dont
je ne connaisse la raison pour laquelle il a été révélé, le lieu où il a été révélé
et pour qui cela a été révélé. Ô Peuple, très bientôt, je ne serai plus parmi
vous. Je serai séparé de vous tous et je partirai bientôt, en étant assassiné.
Qu’attend-t-il (son assassin) pour colorer ma barbe du sang qui coulera de
ma tête ?
187
accordera une victoire aux bons d’entre vous qui resteront, à travers le
dernier Imâm(ahsp) d’Ahl ul bayt(p). L’Imâm az-Zaman(ahsp). »
« Je crains la Fitna. Prenez garde ! Je crains pour vous tous la Fitna du clan
des Omayyades après moi. Elle sera aveugle, sourde, stupide et obscure.
Cette Fitna sera générale mais son affliction sera spécifique. Elle troublera
celui qui la verra et épargnera celui qui l’évitera.
Prenez garde ! Sans aucun doute, vous trouverez les Bani Umayyah (le clan
des Omayyades) comme étant de très malfaisants seigneurs après moi. Ils
seront telles des canines qui mordent. Ils frapperont de leurs mains et de
leurs pieds et empêcheront les gens d’obtenir des profits. Et je jure par
188
Allah(S) ! Leur Fitna sera telle que si vous tentez de porter secours à votre
propre personne, cela ressemblera à l’aide qui vous est apportée par un
mauvais serviteur. Lorsque le maître est absent, l’esclave l’injurie. Et s’il est
présent, le serviteur obéit. Et je jure par Allah(S) ! Même si ces gens vous
dispersent et vous rejettent, vous faisant courir après chaque étoile, Allah(S)
vous rassemblera tous pour leurs mauvais jours. »
189
L’homme demanda : « Ô Prince des Croyants qu’arrivera-t-il suite à cela ? »
Il(p) répondit : « Allah(S) éloignera les calamités par le biais d’une personne
de ma famille mais beaucoup se retourneront contre lui(ahsp). Puis, IL(S)
les soulèvera vers celui(ahsp) qui engloutira leurs afflictions et les apaisera.
Il(ahsp) n’acceptera rien d’eux, ni ne leur donnera quoique ce soit sauf avec
l’épée. Il y aura, à ce moment-là, troubles sur troubles. Il portera l’épée
durant huit mois, jusqu’à ce que les Quraysh en viennent à souhaiter offrir le
monde entier ainsi que tout ce qu’il contient, dans le but de trouver un
soulagement, afin de me voir ne serait-ce qu’une seule fois pour me rendre
tout ce qu’il m’avait dérobé et usurpé. Mais il (l’Imâm Zaman(ahsp)) sera
très dur envers eux, ne sera en aucun cas indulgent envers eux, à tel point
qu’ils diront : « Cet homme ne vient pas des Quraysh. S’il l’avait été et s’il
avait été de la descendance de Fâtimah(p), il aurait été miséricordieux envers
nous. »
Ainsi Allah(S) lui procurera la victoire sur le clan des Omayyades. Alors,
l’Imâm(ahsp) les mettra sous ses pieds et les écrasera comme la meule du
moulin broie le grain. « Ce sont des maudits. Où qu'on les trouve, ils seront
pris et tués impitoyablement. » [33 :61] ; « Telle était la loi établie par Allah
envers ceux qui ont vécu auparavant et tu ne trouveras pas de changement dans
la loi d'Allah. » [33 :62].
« Certes, Cela devra être broyé mais pas à la manière d’une meule, car celle-
ci repose sur son axe et a une limite. Or Allah(S) n’en a pas. Pour broyer la
mécréance, Seul Allah(S) dispose d’assez de puissance.
190
Prenez garde ! Moi-même(p) et les bonnes personnes de ma famille(p) ainsi
que les bonnes personnes qui me sont apparentées(p) sont les plus patients
lorsqu’ils sont jeunes et les mieux informés de parmi eux à l’âge adulte. Avec
nous se trouve la bannière de la vérité et de la guidance. Celui qui veut s’en
emparer s’éloignera de la Religion du fait de son égarement, celui qui
l’abandonne périra et sera détruit, et celui qui y adhère atteindra la vérité.
Par Allah(S), si vous ne vous précipitez pas, et la vérité n’est pas retardée,
alors je vous informerai de ce qu’il adviendra des jeunes arabes et ce qu’il
adviendra des non-arabes. Donc, ne demandez pas aux Gens de la demeure
de Muhammad(p) à propos de cette connaissance avant que le temps ne soit
venu pour vous d’apprendre et ne les questionnez pas à propos de la richesse
lors des périodes de grandes difficultés, de peur que vous ne les considériez
comme avares, car l’avarice n’est pas d’eux(p).
« Puis, il(p) se tourna vers ses fils(p) et leur dit : « Ô mes fils ! Les plus
jeunes de parmi vous doivent être convenables envers vos anciens et vos
ainés doivent être bon envers vos plus jeunes. Ne soyez pas comme les sots,
oppresseurs et ignorants, eux qui ne croient pas en Allah(S), tels les œufs
avec lesquels jouent les enfants (exemple de jeu inutile dans la vie d’un
ignorant).
Soyez conscients que la destruction est pour celui qui, après la conquête du
pouvoir, supprimera les enfants de la descendance du Prophète(pslf) ; car un
192
oppresseur nommera un calife, riche et malveillant, qui tuera ceux après
moi(p) et ceux qui seront après eux.
Prenez garde, par Allah(S) ! Car je sais comment les Messages divins ont été
envoyés, comment les promesses ont été remplies, comment les paroles ont
été accomplies. Les raisons m’ont été divulguées, je connais les lignées, les
nuages ont été faits pour pour me porter de telle sorte que je puisse observer
le Royaume. Il n’y a rien dans le passé qui me soit dissimulé. Ce qui arrivera
ne m’est pas non plus inconnu et le Jour du Témoignage, Allah(S) ne m’a
associé aucune personne sur ce que je témoignerai le Jour où les témoins
seront désignés.
Et il n’y a pas d’Imâm si ce ne sont les Imâms(p) qui reconnaissent ceux qui
acceptent la Wilayah (ceux qui se soumettent à notre contrôle). Et dans cette
affaire, Allah(S) a dit : « Tu n'es qu'un avertisseur, et à chaque peuple un
guide. » [13,7]. » »
193
Hadith 18
Sulaym ibn Qays dit : « Abû al Hassan (Imâm Ali(p)) m’a dit que le
Prophète(pslf) a dit : « Deux personnes qui désirent ne seront jamais
satisfaites ; celui qui a faim de ce monde (qui désire obtenir ce monde) ne
sera jamais satisfait et celui qui a soif de connaissances (qui désire acquérir
toute la connaissance) ne sera jamais satisfait.
Pour cette raison, celui qui prendra au monde ce qu’Allah(S) a permis pour
lui sera sauf, et celui qui prendra ce qui lui a été interdit périra à moins qu’il
ne se repente et ne revienne. Celui qui prendra le savoir des personnes
droites sera sauf, et celui qui, par le bais de la connaissance, ne voudra que le
monde périra et n’obtiendra que celui-ci (faire de la religion un « gagne
pain » est interdit).
Les habitants du Feu seront affectés par l’odeur âcre de l’érudit qui n’aura
pas agi en fonction de sa connaissance. L’habitant de l’enfer qui aura le plus
de remords et de regrets sera celui qui aura amené les serviteurs vers
Allah(S) (croyants qui auront répondus à son appel) et qui entreront au
Paradis mais l’appelant (c’est-à-dire l’érudit lui-même), du fait de sa
désobéissance envers Allah(S), sera jeté en enfer car il n’aura pas agi en
194
fonction de ses connaissances et aura suivi ses désirs. En effet ce sont là
deux affaires bien distinctes : l’un est de se soumettre à ses désirs et l’autre
est d’avoir de grands espoirs. L’obéissance aux désirs détourne de la vérité.
Quant aux grands espoirs, ils nous font oublier l’Au-delà.
J’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire : « Quel sera votre état lorsque
vous vous serez revêtus du manteau de la Fitna ? Cet habit qui rendra un
nouveau-né adulte et un adulte plus vieux que son âge. Les gens iront à eux
(les égarés) en empruntant leur chemin et quand certains souhaiteront
revenir en arrière (vers la Sunnah), on dira d’eux qu’ils dévient. »
195
Puis les afflictions s’intensifieront et la progéniture (des Ahl ul bayt(p)) sera
ciblée. La Fitna détruira les Croyants de la même manière que le feu
consume le bois et que le moulin (à pierre) broie le grain. Les gens
acquerront des connaissances sur de nombreux sujet, penseront à tout sauf à
la religion et après cela, ils chercheront à acquérir ce bas monde au lieu
d’ambitionner l’au-delà. »
« Puis il (Ali(p)) tourna son visage vers les Gens de sa demeure et ses
partisans (ses Chiites) et dit : « Par Allah(S), les dirigeants qui furent avant
moi ont réalisé de grandes actions dans lesquelles ils se sont délibérément
opposés au Saint Prophète(pslf). Si je devais amener les gens à quitter ces
innovations et à les convertir afin qu’ils reviennent aux habitudes qu’il était
courant de pratiquer à l’époque du Prophète(pslf), mon armée se disperserait
à tel point qu’il ne subsisterait, dans les rangs, que moi et une poignée de
mes Chiites qui connaissent mes mérites et qui ont reconnu mon Imâmah
(autorité divine) à travers le Livre d’Allah(S) et la tradition de Son(S)
Prophète(pslf) et rien de plus que ces deux affaires.
Nous sommes ceux qu’Allah(S) a signifié par « les proches parents, les
orphelins, les pauvres et les voyageurs. » Cela est exclusivement pour
nous(p) car Allah(S) n’a pas mis de part pour nous dans la Sadaqa (Charité),
et IL(S) nous a mis à l’abri, Son(S) Prophète(pslf) ainsi que nous-même(p),
du besoin de nous nourrir des choses impures provenant des mains du
peuple. » »
197
Hadith 19
Abân rapporte de Sulaym qui a dit : « J’ai vu Abû Dhar dans sa demeure,
lorsqu’il était malade à l’époque d’Omar. Omar vint à lui et étaient présents
à son chevet le Prince des Croyants(p), Salman(p) et Miqdad. Abû Dhar fit
ses recommandations à Ali(p), cela avait été écrit et il y avait des témoins.
Lorsqu’Omar sorti, un homme parmi les proches parents d’Abû Dhar (qui
était le fils de son oncle du clan des Ghaffar) dit : « Qu’est ce qui t’a empêché
de faire ton legs à l’émir des Croyants Omar ? » Il répondit : « J’ai effectué
mon legs au véritable Prince des Croyants(p). Le Messager d’Allah(pslf)
nous l’a ordonné, nous étions 40 hommes parmi les arabes et 40 parmi les
non arabes. Alors, nous avions salué Ali(p) en tant qu’émir des Croyants.
Parmi nous était présent cet homme que tu as nommé comme étant l’émir
des Croyants. Aucun d’entre nous n’avait réprimandé le Prophète
d’Allah(pslf) excepté cet homme et son compagnon qui l’a nommé Calife.
Alors les deux avaient dit : « Est-ce la vérité venant d’Allah(S) et de Son(S)
Prophète(pslf) ? » Le Messager d’Allah(pslf) s’était mis en colère et avait dit :
« Par Allah(S) ! Oui, c’est là la vérité venant d’Allah(S) et de Son(S)
Prophète(pslf). Allah(S) m’a ordonné de ce que je vous ai ordonné de
faire. » »
198
Ils répondirent : « Oui, Abû Dhar a dit vrai. » Je dis : « Il y a quatre personnes
justes en ce lieu. Si seulement l’un d’entre vous m’avait rapporté ce hadith,
je n’aurais eu aucun doute, et aujourd’hui vous quatre êtes présents. Cela est
plus que suffisant pour moi et ma foi ainsi que ma vision en sont d’autant
plus renforcées. Qu’Allah(S) préserve chacun d’entre vous, pouvez-vous
nommer les quatre-vingt personnes qui étaient présentes à ce moment-là
parmi les arabes et les non arabes ? »
Salman(p) les nomma tous un par un. Ali(p), Abû Dhar et Miqdad dirent :
« Salman(p) dit la vérité, que la miséricorde d’Allah(S) soit sur lui et sur
eux. » Parmi ceux qu’il nomma, il y avait : Abû Bakr, Omar, Abû Ubayda,
Ma’az, Sâlim, cinq autres compagnons du conseil consultatif (Al-Shura),
Amaar ibn Yaasir, Sa’ad Ibn Abaada, le reste des compagnons d’Al Uqba,
Obay Ibn Ka’ab, Abû Dhar, Miqdad, et le reste de la majorité des gens de
Badr, et la plupart d’entre eux étaient les Ansârs. Parmi les Ansârs se
trouvaient Abû Al-Haysam Ibn Al-Tayhaan, Khalid Ibn Zayd Abû Ayyub,
Asied Ibn Hazeyr, et Bashir Ibn Saîd.
Sulaym dit : « Je pense avoir rencontré la plupart d’entre eux, et les avait
questionnés un par un, personne par personne. Parmi eux, il y avait ceux qui
restèrent silencieux, ne répondirent à aucune de mes questions et m’ont
caché la vérité et il y avait aussi ceux qui se confièrent et me dirent : « Nous
avons été entourés et dominés par la Fitna qui saisit nos cœurs, nos oreilles
et nos yeux. Ceci se produisit au moment où Abû Bakr avait affirmé avoir
entendu le Messager d’Allah(S) dire : « Nous, Ahl ul bayt(p), sommes ceux
qu’Allah(S) a honoré et IL(S) a choisi pour nous(p) l’Au-delà au lieu de ce
bas monde. Allah(S) a refusé de rassembler pour nous, les Gens de la
demeure(p), la Prophétie et le Califat. »
199
Et c’est là, l’argument qu’utilisa Abû Bakr contre Ali(p) quand il vint à lui
pour l’allégeance. Cela fut ratifié et témoigné par quatre personnes parmi
nous, considérées comme bonnes et n’ayant fait aucun mal à nos yeux : Abû
Ubayda, Sâlim, Omar, et Ma’az. Nous pensions qu’ils disaient la vérité.
Nous avons compris cette Fitna bien plus tard, lorsque l’allégeance maudite
et fausse d’Abû Bakr nous a été imposée par la force. C’est alors que nous
avons réalisé la supercherie et compris qu’Ali(p) n’aurait jamais falsifié les
dire du Prophète(pslf) et cela a aussi été témoigné par les bons compagnons
du Messager d’Allah(pslf). »
201
Hadith 20
Sulaym ibn Qays rapporte : « J’ai rencontré Abû Dhar à Al Rabza après
qu’Othmân l’ait exilé. Il légua à l’Imâm Ali(p) ses recommandations en ce
qui concerne sa famille et ses biens. Une personne lui dit alors : « Si
seulement tu avais fait ton testament au Prince des Croyants Othmân. » Abû
Dhar répondit : « J’ai fait mon testament en présence du véritable Prince des
Croyants Ali ibn Abi Tâlib(p). Nous l’avions accueilli comme Prince des
Croyants à l’époque du Messager d’Allah(pslf) par ordre d’Allah(S). Il (le
Prophète(pslf)) nous avait dit : « Saluez mon frère, mon vizir, mon hériter,
mon calife sur ma communauté et le protecteur de chaque Croyant après moi
comme étant le Prince des Croyants. Il est la raison pour laquelle la Terre est
dans état de stabilité. Si vous le perdiez, la Terre refuserait de porter ses
habitants. »
Alors j’ai vu le veau de cette communauté et son Samiri (Abû Bakr et Omar)
réprimander le Prophète d’Allah(pslf) en disant : « Est-ce là la vérité venant
d’Allah(S) et de Son(S) Messager(pslf) ? » Le Messager d’Allah(S) se mit en
colère et dit : « Oui ! C’est là la vérité venant d’Allah(S) et de Son(S)
Messager. Allah(S) m’a ordonné d’informer à propos de cela. »
202
homme (le Prophète(pslf)) ? Il ne cesse d’élever son cousin (Ali(p)). » L’un
d’entre eux répondit alors : « Il embelli toujours les affaires qui concerne son
cousin. » Et tous dirent alors : « Il n’y aura rien de bien pour nous si Ali(p)
reste le Prince des Croyants. » »
Je (Sulaym) dis : « Ô Abû Dhar, cet évènement s’est-il produit avant ou après
le pèlerinage d’adieu ? » Il répondit : « En ce qui concerne la première
salutation (de l’Imâm Ali(p) en tant que Prince des Croyants), elle s’est
produite avant le pèlerinage d’Adieu. Et en ce qui concerne la seconde
salutation, elle a été faite après le pèlerinage d’Adieu. » Je dis : « Quand le
pacte entre les cinq a-t-il été conclu ? » Il dit : « Durant le pèlerinage
d’Adieu. »
203
1. Ammar et Hudhayfa durant la Fitna d’al Saqifa
J’ai (Sulaym) dit : « J’ai rencontré Ammar durant le Califat d’Othmân après
qu’Abû Dhar soit décédé et l’ai informé de mon échange de parole avec celui-
ci. Il répondit alors : « Mon frère Abû Dhar a dit la vérité. Il est plus juste et
véridique, croyez le plus tôt que moi, même s’il n’a pas entendu cela de moi.
» Je dis : « Qu’Allah(S) vous garde, ratifiez-vous Abû Dhar ? » Il répondit :
« Je jure que j’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire : « Le ciel n’a pas
projeté l’ombre, ni le sol n’a porté une personne qui soit plus véridique dans
ses paroles qu’Abû Dhar, ni plus juste. » Je (Ammar) dis alors au Prophète
d’Allah(pslf) : « Ô Prophète d’Allah(pslf), pas même les gens de votre
demeure(p) ? » Il(pslf) me répondit : « Je ne les inclus pas dans cela. Il est le
meilleur parmi les autres personnes. » »
Puis j’ai (Sulaym) rencontré Hudhayfa à Mada’in. J’avais voyagé vers lui
depuis Kufa. Je lui fis par des paroles d’Abû Dhar. Il dit : « Gloire à Allah(S),
Abû Dhar est plus véridique et plus juste que quiconque pour rapporter les
paroles du Messager d’Allah(pslf). » »
204
Hadith 21
D’Abân qui rapporte de Sulaym qui dit : « Il m’a été narré par Ali ibn Abi
Tâlib(p), Salman(p), Abû Dhar, Miqdad et aussi par Abû Al-Hajaaf Dawood
Ibn Abû Awf Al-Awfy (par une autre chaine de transmission) qui le tient
d’Abû Saîd Al-Khuzry qui dit : « Le Messager d’Allah(pslf) vint à Fâtimah(p)
alors qu’elle était assise, allumant un feu dans l’intention de cuire (un repas)
pour sa famille et Ali(p) dormait dans un coin de la maison avec Al-
Hassan(p) et Al-Hussayn(p) dormant à ses côtés.
205
répondit : « Ce n’est pas cela. Je les aime tous les deux et ils sont tous deux
égaux pour moi. Seulement, Hassan a demandé à être servi en premier et
sache que moi, toi, eux deux (Hassan(p) et Hussayn(p)) et celui qui est
couché sur le lit (Al-Raaqid) seront au Paradis au même endroit et au même
statut. » » Sulaym dit : « Ali(p) dormait et ne participa pas à cet épisode. »
Sulaym dit : « Un jour, le Messager d’Allah(pslf) passa près d’eux alors qu’ils
jouaient. Le Prophète d’Allah(pslf) saisit les deux et plaça chacun d’eux sur
une épaule. Un homme dit : « Vous êtes une monture bénie. »Le
Prophète(pslf) répondit : « Et bénis sont les deux cavaliers, ces deux garçons
sont mes deux fleurs en ce monde. » »
206
4. Le Messager d’Allah(pslf) nomma les deux en tant qu’Imâm(p)
Prenez garde ! Mon frère, mon ami, mon vizir, celui qui a mes qualités, mon
safi (l’élu), mon calife après moi, le gardien de chaque Croyant et Croyante
après moi est Ali ibn Abi Tâlib(p). Périra celui qui n’accepte pas Hassan(p)
après la mort d’Ali(p). Périra celui qui n’accepte pas Hussayn(p) après la
mort d’Hassan(p). Puis viendront neuf Imâms(p) parmi les descendants
d’Hussayn(p).
Ils(p) sont les guides de ceux qui veulent être bien guidés. Ils(p) sont avec le
Haq (la vérité) et le Haq est avec eux. Ils(p) resteront liés à la vérité jusqu’au
jour du jugement. Ils sont l’axe (divin) de la Terre par le biais desquels la
terre est dans un état de tranquillité, et ils(p) sont la corde solide d’Allah(S),
ils(p) sont la poignée la plus ferme d’Allah(S) qui ne peut se briser, ils(p)
sont les Hujjat (les Preuves, l’Autorité) d’Allah(S) sur Sa(S) Terre et Ses(S)
témoins sur toutes les créatures, les dépositaires de Sa(S) Connaissance et
les mines de Sa(S) Sagesse. Ils sont comme l’arche de Nouh(p) (Noé(p)).
Celui qui navigue dans le bateau sera sauvé et quiconque le quitte sera noyé.
Ils(p) sont du même statut que la Porte de la Servitude (Porte de Hitta) des
enfants d’Israël. Celui qui entre est un Croyant et celui qui en sort est un
infidèle. Allah(S) a rendu obligatoire la soumission à eux et a ordonné leur
207
Wilayah. Quiconque leur a obéi, a donc obéi à Allah(S) et quiconque leur
désobéit aura désobéi Allah(S). » »
Sulaym dit : « Hussayn(p) vint vers le Messager d’Allah(pslf) alors que celui-
ci était en état de prosternation. Il(p) dépassa toutes les rangées (de la prière
en assemblée) jusqu’à ce qu’il(p) arrive à la hauteur du Prophète
d’Allah(pslf) et monta sur son dos. Quand le Messager d’Allah(pslf) se
leva, il plaça une main sur le dos de Hussayn(p) (pour le tenir) et l’autre
main sur son genou jusqu’à ce qu’il ait terminé la prière. »
208
Hadith 22
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « le Prince des Croyants(p) vint à savoir
qu’Amr ibn Aas avait donné un sermon au peuple de Syrie et il disait : « Le
Messager d’Allah(pslf) m’envoya dans son armée dans laquelle étaient
présents Omar et Abû Bakr. Je pensais qu’il m’avait envoyé afin de les
honorer. Lorsque je revins au Prophète(pslf), je lui demandai : « Ô Messager
d’Allah(pslf) ! Qui aimez-vous le plus parmi nous tous ? » Il répondit :
« Ayesha. » Je dis : « Et parmi les hommes ? » Il répondit : « Son père »
Ô vous les gens ! Et c’est cet Ali(p) qui dénonce Abû Bakr, Omar et Othmân.
Et j’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire – et si ce n’est pas le cas, que je
devienne sourd : « Allah(S) a mis la vérité dans le cœur et la langue
d’Omar. » Et à propos d’Othmân, il a dit : « Les anges sont gênés par la seul
présence d’Othmân. » J’ai entendu Ali(p) me narrer à l’époque d’Omar que le
Prophète d’Allah(pslf) vit Abû Bakr et Omar venir alors il dit : « Ô Ali(p) !
Ces deux sont les chefs des anciens du paradis, des premiers jusqu’aux
derniers, excepté pour les prophètes et les Messagers, mais ne rapporte pas
ce hadith jusqu’à ce qu’il décède. »
Ali(p) se leva et dit : « Il est étonnant que le peuple indigne de Syrie accepte
les paroles d’Amr et le ratifie alors que ses dires, ses mensonges et son
209
manque de crainte envers Allah(S) ont atteint un tel stade qu’il en vient à
accuser le Messager d’Allah(pslf). Ce même Prophète qui, à septante
reprises, l’a maudit, lui et ses compagnons qui l’avaient appelé dans d’autres
lieux. Cet évènement arriva lorsqu’Amr avait ridiculisé le Prophète
d’Allah(pslf) en récitant un poème de septante vers. A ce moment, le
Prophète(pslf) a dit : « Ô Allah(S) ! Je ne récite pas de poésie, ni même
considère cela acceptable alors qu’Allah(S) et Ses(S) anges le maudissent
pour chaque vers qu’il a fabriqué, lui et sa descendance jusqu’au jour du
jugement. »
210
« Ô Allah(S), Maudis Amr et Mu’awiyah car ils ont dévié de Ton chemin. Ils
ont attribué un mensonge à Ton Livre et Ton Prophète(pslf), et aussi du fait
de leur mépris et mensonges contre lui et moi. » »
Sulaym dit : « Alors Mu’awiyah appela les récitateurs du Coran et les juges
de Syrie. Il les rendit riches et les envoya dans les régions et villes de Syrie.
Ils répandirent de faux Ahadith et introduisirent de faux principes. Ils leur
dirent qu’Ali(p) avait tué Othmân et se dissociait d’Abû Bakr et Omar. Et ils
leur dirent que Mu’awiyah voulait se venger d’Ali(p) pour le meurtre
d’Othmân et qu’Abân ibn Othmân et les autres enfants d’Othmân étaient de
son côté. Ils firent cela jusqu’à ce que le peuple de Syrie soit perverti par
leurs paroles, pense comme ils le désirent, et soit avec eux.
Abân rapporte de Sulaym qui a dit : "Ziyâd Ibn Samiya, un scribe, un Chiite
et ami à moi, me lut à haute voix une lettre de Mu’awiyah à Ziyâd en
réponse à la lettre de ce dernier.
La lettre que tu m'as écrite me demandais à propos des arabes. Qui devons-
nous honorer ? Qui devons-nous humilier ? De qui devons-nous nous
rapprocher ? Avec qui devons-nous nous sentir en sécurité et qui devons-
nous fuir ? Ô mon frère, je connais les arabes mieux que personne.
Garde un œil sur les tribus provenant du Yémen. En public honore-les d’un
grand respect mais en privé humilie-les lorsque tu es seul avec eux, car c’est
ce que je leur fais. Je leur donne une place à mes côtés et leur montre qu’à
mes yeux ils sont plus honorables que les autres et en privé, quand il s’agit
d’accorder mes faveurs et mes cadeaux, les autres ont priorité sur eux, car
nombreux d’entre eux (que j’humilie) m’ont combattu aux côtés d’Ali(p).
Garde un œil sur (la tribu de) Rabi’ah Ibn Nidhar. Respecte leurs chefs et
humilie les gens normaux car les gens ordinaires suivent les personnes les
plus importantes et les administrateurs.
212
Garde un œil sur la tribu des Mudhir et crée quelques disputes avec les
autres, car parmi eux se trouvent de grands révolutionnaires, robustes,
arrogants. Lorsque tu auras créé les tensions parmi les autres, alors tu seras
en sécurité en ce qui concerne la plupart d’entre eux. Ne te contente pas de
paroles sans action et n’y va pas uniquement par bonne volonté, sans
preuves.
Et garde un œil sur les esclaves et ceux qui sont devenus musulmans parmi
les non arabes. Marchande avec eux à la manière d'Omar ibn Khattaab, car en
cela se trouve leur déshonneur et humiliation. Laisse les arabes se marier à
leur femme et ne laisse pas leurs hommes s'unir à vos femmes. Cela
permettra aux arabes d'hériter d'eux mais eux n'hériteront pas des arabes.
Réduis leurs subsistances et leurs avantages. Laisse-les partir au front des
guerres en premier, qu'ils entretiennent les routes, coupent les arbres et ne
laisse aucun d'entre eux guider les arabes lors des prières, ni ne laisse aucun
d'entre eux prier au premier rang en présence des arabes sauf s'il est
nécessaire de remplir ce rang.
Ne laisse aucun d’eux gouverner, ni les régions, ni les villes des musulmans.
Ne laisse aucun d’entre eux juger les musulmans ou prendre des décisions
en ce qui concerne les règlements. Ces instructions se réfèrent à la manière
qu’avait Omar ibn Khattab de les traiter. Qu’il soit récompensé par Allah(S)
au plus haut point parmi la Ummah de Muhammad(pslf) et particulièrement
parmi le clan des Omayyades.
213
3. La cupidité de Mu’awiyah
Je jure sur ma vie que si lui (Abû Bakr) et son compagnon n’avaient pas fait
ce qu’ils ont fait, avec vigueur et force dans la religion d’Allah(S), nous et la
communauté entière aurions fini par être les esclaves du clan des Hashim. Ils
auraient hérité du Califat l’un après l’autre, tel l’héritage de la dynastie de
Kisra (Perse) et Caesar (Rome). Mais Allah(S), par le biais de ces deux, retira
le Califat des mains des Hashim et l’octroya au clan de Taym ibn Murra
(tribu d’Abû Bakr), puis donna cette affaire au clan d’Adi ibn Ka’ab (clan
d’Omar). Il n’y avait, parmi les Quraysh, aucun clan plus humilié, plus
insignifiant, ni plus déshonoré que ces deux clans. Ces deux personnes nous
ont séduits et soudoyés par le biais du Califat et nous l’avons mérité plus
qu’eux (Omar et Abû Bakr) et plus que leurs descendants car nous avions la
richesse, la splendeur, la réputation et car nous étions plus proches du
Prophète(pslf) qu’ils ne l’ont jamais été.
214
4. L’ordre de Mu’awiyah d’insulter les non-arabes
9 Omar avait dit que la compensation d'un esclave équivaut à la moitié de celle d'un arabe.
215
endroit dont le fils était Abdullah. Nous savons aussi qu'Abû Soufiyan a suivi
les pas d'Umayya ibn Abd Shams.
Ibn Abi Ma’eet m’a informé que tu lui as dit avoir lu une lettre qu’Omar
avait adressé à Abû Musa Ashari avec une corde de cinq longueurs. Il lui
avait été ordonné : « Présente cette corde aux MaWâlis et à ceux qui viennent
d’adopter l’islam parmi les non-arabes et bats ceux qui mesurent cinq
longueurs. »
Ainsi, Abû Musa suivit ton conseil et te renvoya à lui avec une lettre. Mais tu
n’as fait cela que pour une seule raison, pour ne pas nuire aux esclaves
(Chiites). En ces temps-là, tu pensais faire partie de leur groupe mais tu
étais le fils d’Obayd. Tu ne cessas d’argumenter face à Omar jusqu’à ce que
tu le convainques de rejeter son idée et que tu l’effraies en lui parlant du
sectarisme que sa décision engendrera au sein du peuple. C’est pourquoi il
changea sa décision. Tu lui as dit : « Tu es hostile envers les Gens de la
demeure (les Ahl ul bayt(p)). Qu’est-ce qui te tiendra en sécurité lorsque la
révolte éclatera et qu’ils iront à Ali(p) et, qu’ensemble, ils se dresseront
contre toi ? Cela signifierait le déclin de ton règne. »
Ainsi tu as repoussé Omar sur cette décision. Tu m’as informé que tu n’as
fait cela que par crainte et que tu n’as pas reculé par lâcheté. Tu m’as aussi
informé que tu avais parlé de cela à Ali(p) durant l’époque d’Othmân et qu’il
t’avait répondu : « Les porteurs de l’étendard noir, qui surgiront de la
direction de Khurasan, seront des Ajams. Ils sont ceux qui vaincront le clan
des Omayyades dans leur royaume et les tueront sous chaque pierre et brin
d’herbe. »
Ô mon frère ! Si tu n’avais pas écarté Omar de son idée (tuer les esclaves),
sa demande aurait été exécutée et Allah(S) aurait éradiqué et coupé leurs
racines. Et les califes après lui en auraient fait une tradition, si bien qu’aucun
de leurs héritiers ne survivrait et aucun ne demeurerait pour attiser le feu car
ils sont un fléau pour la religion.
217
8. Les innovations d’Omar par les paroles de Mu’awiyah
219
Hadith 24
Abân rapporte de Sulaym qui a dit : « J’ai entendu Salman(p), Abû Dhar et
Miqdad et j’ai demandé à Ali ibn Abû Tâlib(p) à propos de cela. Alors il m’a
répondu : « Ils ont dit la vérité. »
Ils dirent : « Ali ibn Abû Tâlib(p) vint voir le Messager d’Allah(pslf). Aisha
était assise derrière le Prophète(pslf), enveloppée dans une couverture. La
maison était remplie des membres de sa famille. Parmi eux se trouvaient
cinq compagnons du pacte et cinq compagnons du conseil consultatif
(Shura).
Imâm Ali(p) ne put trouver de place, alors le Messager(pslf) lui dit par un
geste : « Par ici » (c’est-à-dire derrière lui). Ali(p) partit s’assoir et s’assit de
lui-même à la manière d’un Bédouin entre le Messager(pslf) et Aisha. Aisha
se mit en colère et le poussa en disant : « Tu n’as pu trouver aucun autre
endroit pour te poser que devant mon nez ? » Alors, le Prophète(pslf) se mit
en colère et dit : « Silence Ô Hûmeyra ! Ne me chagrine pas concernant mon
frère Ali(p) car il est le Prince des Croyants(p), le Chef de tous les
musulmans, le Maître de la bannière de la gloire et le Guide des honorables
au jour du Jugement. Allah(S) le mettra sur le Sirât (le pont), ainsi il divisera
l’enfer. Ainsi, ses amis entreront au Paradis tandis que ses ennemis seront
jetés en Enfer. » »
220
Hadith 25
Mu’awiyah appela Abû Al-Darda et Abû Hurayrah lorsque nous étions avec
le Prince des Croyants(p) à Siffîn et leur dit : « Allez à Ali(p), transmettez-lui
mes salutations et dites-lui : « Par Allah(S), je suis bien conscient que parmi
le peuple tu es le premier à mériter le Califat et tu es même plus digne que
moi car tu fais partie des premiers Muhajirûn à avoir émigré et que moi je
suis des Tulaqa (captifs libérés par le prophète(pslf)). Je n’ai pas non plus le
statut que tu possèdes pour avoir accepté l’Islam en premier, ni même n’étais
plus proche du Prophète(pslf) que toi. Je ne possède pas non plus la
connaissance que tu as du Livre d’Allah(S) et de la Sunnah de Son(S)
Prophète(pslf).
Les Muhajirûn et les Ansârs t’ont prêté serment d’allégeance après une
consultation de trois jours. Ensuite, ils sont venus à toi, sans aucune
pression, et ils ont volontairement prêté allégeance sur ta main. Les premiers
à avoir prêté allégeance furent Talha et Zûbayr, puis l’ont rompue, sont
221
revenus sur leur serment et vous ont oppressés. Ils attendaient tout deux de
toi ce qui ne leur revenait pas. Je suis le fils de l’oncle d’Othmân et je
cherche à venger son sang.
Et il m’a été rapporté que tu nies avoir tué Othmân et que tu te tiens à
l’écart de cette affaire. J’ai aussi été informé que tu dis qu’au moment de son
meurtre, tu étais assis chez toi. Sans aucun doute, lorsqu’il est mort, tu as
dit : « Innalillahi wa Inna Ilayhi Rajeoon » et tu as ajouté : « Je n’en suis pas
heureux et cela n’est pas de mon fait. » Et le jour du Chameau (al-Jamal),
lorsque l’annonce de la vengeance du meurtre d’Othmân fut annoncée et que
les rebelles se tenaient près du chameau, tu as dit : « En ce jour ont été
envoyés en enfer les assassins d’Othmân , pris de honte. Ai-je donc tué
Othmân ? En vérité, il a été tué par les deux d’entre eux et leur compagne,
qui ordonna son assassinat, alors que j’étais assis chez moi. »
Et il m’a aussi été dit que lorsque tu es seul en compagnie de tes alliés
malveillants, tes Chiites (partisans) et tes préférés, les larrons et menteurs
dévoyés, tu montres ton inimité envers Abû Bakr et Omar et tu les maudits.
Tu prétends être le Calife du Prophète(pslf) sur sa Ummah, son successeur,
et qu’Allah(S) a rendu obligatoire sur les Croyants de t’obéir et qu’IL(S) a
ordonné ta Wilayah dans son Livre et dans la Sunnah de son Messager(pslf).
Tu clames aussi qu’Allah(S) a ordonné à Muhammad(pslf) qu’il établisse ce
fait sur sa communauté et qu’IL(S) a envoyé sur le Prophète(pslf) le verset
suivant : « Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton
Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son
message. Et Allah te protègera des gens. » [5:67]
Puis, Abû Bakr a délibérément transmis le califat à Omar avant son décès. Il
ne t’a ni consulté, ni demandé quoique ce soit lorsqu’il lui a transmis le
Califat et a appelé à l’allégeance pour lui. Ensuite, Omar t’a inclus parmi les
six personnes de la Shura (conseil consultatif) et a laissé à l’écart de cela
tous les Muhajirûn et les Ansârs. Ainsi au troisième jour, tu as vu que le
peuple s’était rassemblé, avait tiré leurs épées et avait juré par Allah(S) que
si, au moment du coucher du soleil, aucun n’avait été choisi pour le califat,
alors il te tuerait et exécuterait ainsi le testament d’Omar. Dans toute cette
agitation, Ibn Awf a été chargé de la décision de nommer une personne.
Celui-ci fit allégeance à Othmân, donc vous avez tous dû renoncer à vos
droits et avez dû lui prêter allégeance.
Après cela Othmân fut encerclé. Alors, il t’a appelé pour lui venir en aide
mais tu ne l’as pas fait. Il t’a appelé plus fort mais tu n’as pas répondu à son
appel alors qu’il avait un droit sur toi et sur vous, Ô groupes des Muhajirûn
et des Ansârs, du fait de son Califat. Vous étiez présents.
224
Vous l’avez laissé aux mains des égyptiens et leur avez laissé l’opportunité de
l’assassiner. Les gens de votre secte ont aidé dans ce meurtre et beaucoup
d’entre vous l’avez abandonné. Du fait de cet évènement, vous devenez des
meurtriers et des déserteurs.
Enfin, les gens t’ont prêté allégeance et tu es plus méritant de ce statut que
moi. Donc, livre-nous ceux qui ont assassiné Othmân afin que nous
puissions les exécuter et te soumettre la question du Califat. Je te prêterai
personnellement allégeance, ainsi que toutes les personnes de Syrie qui sont
avec moi. »
Lorsqu’Ali(p) lut la lettre de Mu’awiyah qui lui fut apportée par Abû Al-
Darda et Abû Hurayrah, Ali(p) dit à Abû al-Darda : « Vous deux m’avez
apporté ce que Mu’awiyah m’a envoyé. Alors maintenant écoutez-moi.
Ensuite, rapportez cela à Mu’awiyah de la même manière que vous m’avez
apporté ses mots et dites-lui : « Othmân ibn Affan n’était autre que l’un des
deux hommes. Soit il est un Imâm de la guidance dont le sang ne peut être
répandu, et à qui il est obligatoire d’obéir, sa désobéissance n’étant pas
permise, ni aucun abandon de la part de la Ummah ; soit il n’est qu’un Imâm
de l’égarement dont l’effusion de sang est permise et à qui l’aide et la
Wilayah ne sont pas permises. Il doit donc faire partie de l’un de ces deux
cas.
Puis, les musulmans obtiendront la décision de l’Imâm actuel qui jugera sur
l’affaire de leur Imâm qui aurait été tué injustement. Et il prendra une
décision juste. Ainsi, si leur Imâm a été assassiné tel un opprimé, alors le
jugement sera en faveur de son gardien afin qu’il obtienne la compensation
du sang versé. Et s’il a été tué alors qu’il était un oppresseur, alors l’Imâm
actuel examinera de quelle manière le jugement devra être rendu en ce qui
concerne cela.
Et les gens m’ont prêté allégeance après le meurtre d’Othmân. Les Ansârs et
les Muhajirûn, après trois jours de consultation, m’ont prêté allégeance. Et
ce sont les mêmes qui avaient prêté allégeance à Abû Bakr, Omar et Othmân
et qui avaient accepté leur Imâmah. Quant aux gens de Badr et ceux qui
étaient les premiers des Muhajirûn et des Ansârs, ils ont agi de même sauf
226
qu’avant moi, ils avaient prêté serment sans consulter le grand public. Alors
que pour moi, ils n’ont prêté allégeance qu’après l’avoir consulté.
Et si Othmân avait été tué durant l’aire d’Abû Bakr et Omar, Mu’awiyah
serait-il sorti afin de livrer bataille contre ces deux pour venger le sang ? »
Abû Hurayrah et Abû al-Darda répondirent : « Non. » Ali(p) répondit :
« Alors, ma position est similaire à celle-ci. Si Mu’awiyah répond : « Oui »,
alors dites-lui : « Il est alors permis pour quiconque ayant été opprimé par un
oppresseur ou dont un proche est tué par un assassin, de créer la discorde
parmi les musulmans et causer la désunion dans leur rassemblement et
appeler vers lui. Sur ce point, les enfants d’Othmân devraient être les
premiers à réclamer la vengeance du sang de leur père, plutôt que
Mu’awiyah. » »
227
Sulaym dit : « Abû Al Darda et Abû Hurayrah restèrent silencieux durant un
moment et dirent : « Tu as rendu la justice de ton point de vue. » L’Imâm
Ali(p) dit : « Par ma vie ! Mu’awiyah me rendra aussi justice s’il accomplit ce
qu’il dit. Quoi qu’il ait dit, il devrait rester sincère. Les enfants d’Othmân
sont présents ici, ce sont tous des hommes « Baligh », non plus des enfants,
et ils ne sont pas non plus sous tutelle. Donc venez, je vais les rassembler
avec les assassins de leur père. Ainsi, s’ils ont besoin d’aide ou s’ils n’ont
plus d’argument contre eux, laissons-les attester que Mu’awiyah est leur
représentant et leur Gardien et il sera alors approprié de se battre contre eux.
Que les accusés et les défendeurs s’assoient devant moi, afin de mener leur
plaidoyer devant l’Imâm et le gouverneur dont ils acceptent le jugement, s’y
soumettent et l’exécutent. J’examinerai leurs arguments et ceux de leurs
adversaires. Ainsi, si leur père a été tué alors qu’il agissait tel un oppresseur
et qu’il était licite que son sang soit versé, alors la vengeance de son sang est
invalide. Et s’il était opprimé, alors l’effusion de son sang était illicite et je
punirai celui qui l’a tué. Donc, s’ils veulent, ils peuvent le tuer. S’ils veulent,
ils peuvent lui pardonner et s’ils veulent, ils peuvent accepter le « prix du
sang » (en compensation).
Et voici les meurtriers d’Othmân dans mon armée, acceptant leur acte.
M’acceptant comme Imâm(p), ils sont satisfaits de mon jugement, que ce
soit contre eux ou en leur faveur. Alors que les fils d’Othmân ou Mu’awiyah,
s’il est nommé représentant ou gardien, viennent à moi et qu’ils me
présentent leurs arguments sur le meurtre d’Othmân. Je jugerai entre les
deux parties par le biais du Livre d’Allah(S) et la Sunnah de son
Prophète(pslf). Mais Mu’awiyah ne vient à moi qu’en cherchant
désespérément un moyen de pouvoir, in fine, faire ce qu’il désire avec ses
demandes sans fondement. Mais Allah(S) aidera contre lui. »
228
Abû Al-Darda et Abû Hurayrah dirent : « Par Allah(S) ! Tu as établi la vérité
et rendu plus que la justice. Tu as éliminé les faux motifs et mis à nu ses faux
arguments. Tu as présenté des arguments forts et véridiques, sur lesquels il
ne peut être fait aucun reproche. »
Les deux dirent alors : « Vous êtes loyaux et il n’est pas permis à Ali(p) de
vous défendre ou de vous tuer jusqu’à ce que la justice rende son jugement.
Ainsi, il jugera entre vous selon le Livre d’Allah(S) et la Tradition du
Prophète(pslf). »
229
Prophète(pslf) à propos de l’annonce faite de son Califat ? Et le fait qu’il n’a
jamais cessé d’être opprimé depuis le décès du Messager(pslf) ? »
Puis, il monta sur la chaire devant son armée, rassembla le peuple et parmi
eux se trouvaient les habitants des zones environnantes, les Muhajirûn et les
Ansârs.
230
7. Les vertus d’Ali(p) sont innombrables
Puis, il(p) loua Allah(S), l’exalta et dit : « Ô vous tous ! Mes vertus sont
indénombrables et ne peuvent être comptées. Ce qu’Allah(S) a envoyé dans
Son(S) Livre à ce sujet et les dire du Messager d’Allah(pslf) à mon sujet
devrait suffire pour que vous reconnaissiez toutes mes vertus et mes
préférences. Savez-vous que dans de nombreux versets, Allah(S) a donné
plus de mérites à celui qui a accepté l’islam en premier par rapport à ceux
qui l’ont accepté plus tard ? Et Allah(S) a dit dans Son(S) saint Livre : « Les
premiers (à suivre les ordres d'Allah sur la Terre) ce sont eux qui seront les
premiers (dans l'Au-delà) » [56:10]. Et aucune personne de la Ummah ne m’a
précédé en ce qui concerne cela. » Ils dirent : « par Allah(S), Oui. »
231
et d’autres encore. Ils dirent : « Nous attestons avoir entendu le Prophète
d’Allah(pslf) dire cela. »
Ainsi, il(pslf) m’avait nommé à Ghadîr Khum et avait dit : « Allah(S) m’a
envoyé avec un message qui a resserré ma poitrine et j’ai vu que les gens ne
me croiront pas. IL(S) m’a fait promettre de prêcher ce message, autrement
IL(S) me punirait. Lève-toi ! Ô Ali. » Puis l’on fit l’appel à la prière et il(pslf)
pria avec tout le monde et il(pslf) dit : « Ô peuple ! Allah(S) est le Mawla
(maître). Je suis le maître de tous les Croyants et j’ai plus d’autorité sur les
croyants qu’eux n’en ont sur eux-mêmes. Prenez garde ! Celui dont je suis le
232
Maître, Ali en est aussi le Maître. Ô Allah(S), garde en ami celui qui se lie
d’amitié à Ali et devient l’ennemi de quiconque devient son ennemi. Aide
celui qui aide Ali et délaisse celui qui abandonne Ali. »
Parmi les douze, quatre se levèrent : Abû al Haysam Ibn al Tayham, Abû
Ayyûb al Ansâri, Ammar Ibn Yassîr, Khudhayma Ibn Sabit (que la
miséricorde d’Allah(S) soit sur eux). Ils dirent : « Nous attestons avoir
entendu les paroles du Prophète d’Allah(pslf) et nous l’avons conservé. Un
jour, il(pslf) a dit cela en se tenant debout alors qu’Ali(p) se tenait près de
lui. Puis, le Messager d’Allah(pslf) a dit : « Ô Peuple ! Allah(S) m’a ordonné
de nommer un Imâm(p) et un successeur qui sera le successeur de votre
Prophète(pslf) et mon calife sur ma communauté et cela parmi les Gens de
ma demeure(p) après moi. Il est cette personne envers qui Allah(S) vous a
imposé l’obéissance et vous a donné à tous sa Wilayah, pour que jamais,
vous ne vous égariez. J’en ai référé à Allah(S) par crainte des hypocrites
raillant ce message et attribuant des mensonges à ce à quoi je vous invite.
Alors Allah(S) m’a révélé qu’il m’incombe d’avertir les croyants au sujet de
cette affaire, qu’IL(S) me protégera si je Lui(S) obéis, mais que si je ne
prêche pas ce message, IL(S) me punira. »
Ô peuple, je vous ai informé vers qui vous tourner et qui sera votre Imâm
après moi, votre chef et votre guide. Il s’agit de mon frère Ali ibn Abi Tâlib et
il dispose, vis-à-vis de vous, du même statut que moi.
Ainsi, acceptez ses dire concernant votre Deen, obéissez-lui sur toutes vos
questions car il(p) possède toutes la connaissance qu’Allah(S) m’a donnée.
Allah(S) m’a ordonné de lui transmettre cette connaissance et de vous en
informer. Vous autre, demandez-lui et acquerrez le savoir de lui et, après lui,
acquerrez-le de ses successeurs. Ne tentez pas de leur apprendre, ne les
dépassez pas ni ne les délaissez pas car ils sont tous avec la Vérité et la Vérité
est avec eux. » »
Après cela, Ali(p) dit à Abû Hurayrah et Abû Darda et ceux qui étaient
présents autour : « Ô peuple ! Savez-vous qu’Allah(S) a révélé dans Son(S)
Livre ; « Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la
maison [du prophète], et veut vous purifier pleinement. » [33:33], à ce
moment, le Prophète d’Allah nous a rassemblés, Fâtimah, Hassan(p) et
Hussayn(p) et moi, sous sa grande couverture et a dit : « Ô Allah(S), ils sont
ma Famille, ceux qui me sont chers, et ils sont les Gens de ma demeure. Ne
laisse jamais l’impureté s’approcher d’eux et garde-les purifiés d’une pureté
infinie. » Puis vint Ûm Salma qui dit : « Et moi, Ô Messager d’Allah(S) ? »
235
Il(pslf) répondit : « Sans aucun doute, tu es sur le Bien mais ceci a été Révélé
concernant moi, mon frère Ali(p), ma fille Fâtimah(p), mes enfants
Hassan(p) et Hussayn(p) et les neuf Imâms(p) qui seront de la lignée de
Hussayn(p). Mis à part ceux-là, personne d’autre n’est inclus. » »
236
et les Muhajirûn se levèrent et dirent : « Nous attestons avoir entendu cela
du Messager d’Allah(pslf) durant l’expédition de Tabouk. » »
Alors Salman(p) se leva et dit : « Qui sont ces gens sur qui vous êtes témoin
et qui sont des témoins sur le peuple, eux(p), qu’Allah(S) a choisis et qui
n’ont aucun tord dans la religion, cette religion qui est celle de leur père
Ibrahim(p) ? » Le Prophète(pslf) répondit : « Sans aucun doute, il s’agit là de
treize personnes. Moi, Mon frère Ali Ibn Abi Tâlib(p), et onze de mes
descendants qui se succèderont les uns après les autres. Ils sont tous des
Imâm(p). Le Coran est avec eux et ils(p) sont avec le Coran. Et ils n’en
seront jamais séparés jusqu’à ce qu’ils me rejoignent à la Fontaine. » Ils
répondirent tous : « Par Allah(S), oui. »
237
Hadith at Thaqalayn et le texte des noms de douze Imams(p)
Il(pslf) répondit : « Non, uniquement mon successeur, mon frère parmi eux,
lui qui est mon vizir, mon héritier, mon calife sur ma communauté, le
gardien de tous les Croyants après moi et ses onze descendants. Il (Ali(p))
est le premier d’entre eux, le meilleur parmi eux. Puis viennent de deux mes
fils, ceux-là (il fit signe en direction d’Hassan(p) et Hussayn(p)), ensuite se
trouve le successeur de mon fils qui sera du même nom que mon frère
Ali(p). Il(p) sera le fils de Hussayn(p), puis le successeur de Ali(p), son fils
qui se nomme Muhammad(p), puis Ja’far Ibn Muhammad(p), puis Mûsa ibn
Ja’far(p), Ali ibn Mûsa(p), puis Muhammad ibn Ali(p), puis Ali ibn
Muhammad(p), puis Hassan ibn Ali(p) puis Muhammad ibn Hassan(p), le
Mahdi(Ahsp) de la communauté. Il(p) porte mon nom et il(p) est fait de la
même argile que la mienne. Il(p) ordonnera de la même façon que moi et
238
interdira ce que j’interdis. Il remplira la Terre d’équité et de justice tout
comme elle a été remplie d’iniquité et d’injustice. Ils se lèveront les uns
après les autres jusqu’à ce qu’ils retournent auprès de moi à la Fontaine.
Ils(p) sont les témoins d’Allah(S) sur Sa(S) Terre et Ses(S) preuves sur Sa(S)
créatures. Celui qui leur obéit aura obéi à Allah(S) et celui qui leur désobéit
aura désobéi Allah(S). » »
Puis, Ali(p) retourna à l’affaire, ainsi il(p) ne laissa aucune chose de ce qui
lui avait été demandé concernant cela à la mosquée du Saint Prophète(pslf),
durant le califat d’Othmân10 . Ils prient chacun d’eux à témoin jusqu’à ce
qu’il arrive la partie sur ses mérites et ce que le Saint Prophète(pslf) avait dit
à ce propos. Tous confirmèrent et attestèrent ses paroles comme étant
véridiques. »
10 Voir hadith 11
239
2. Le Prince des Croyants(p) concernant Abû Bakr, Omar et Othmân
Puis, Mu’awiyah écrivit une lettre au Prince des Croyants(p) : « Si ce que tes
compagnons ont dit, clamé et attesté est vrai alors, mis à part toi, les Gens
de ta demeure et tes Chiites, tous les Muhajirûn, les Ansârs et Abû Bakr,
Omar et Othmân ont péri. Et il m’a été rapporté que tu as imploré et
demandé pardon en leur faveur. Il peut n’y avoir que deux raisons pour cela
et pas une de plus. Soit il s’agit de la Taqiyyah (dissimulation) car si tu
portes la haine envers eux, alors tu as peur que ton armée, avec laquelle tu
me combats, ne te laisse, soit ce que tu clames et revendiques est faux et
n’est que pur mensonge.
Il m’a été rapporté, et cela par une des personnes en qui tu as confiance et
qui t’es chère, que tu dis à tes Chiites qui se sont égarés et tes dévots qui
sont proches de toi mais sont de mauvaises personnes : « J’ai nommé trois de
mes fils Abû Bakr, Omar et Othmân. Et si vous m’entendez demander la
Miséricorde d’Allah(S) pour les Imâm dévoyés alors cela signifie que je prie
pas pour eux mais pour mes fils. »
240
personnes, à savoir Salman(p), Abû Dhar, Miqdad et Zûbayr. Tu n’as obtenu
le soutien de personne.
Je jure sur ma vie que si tu étais véridique, alors ils auraient répondu
favorablement à ta requête, t’auraient apporté leur soutien et t’auraient aidé.
Mais tes revendications étaient fausses et ils ne l’acceptèrent donc pas. Je t’ai
entendu de mes propres oreilles répondre à Abû Sufyan lorsqu’il t’avait dit :
« Les gens ont repris le royaume du fils de ton oncle, Ô fils d’Abû Tâlib(p), et
ceux qui t’ont dominé font partie des tribus déshonorées des Quraysh ; Taym
et Ady. » Et il clama son souhait de te venir en aide. Alors, tu lui avais
répondu : « Si tu parviens à trouver quarante hommes qui m’aideraient
parmi les Muhajirûn et les Ansârs, qui ont accepté l’islam en premier, alors
je me lèverai face à cet homme. » Mais tu n’as reçu l’aide de personne, mis à
part quatre personnes. Alors, tu n’as eu d’autres choix que de prêter
allégeance. » »
Je ne pense pas que tu comprendras. Et je ne pense pas non plus que ton
241
vizir ibn Naabega Amr comprendra lui aussi. Lui qui pense comme toi, qui
t’a conseillé d’écrire cette lettre et qui pense certainement avoir attiré ta
sympathie en tu suggérant cela. Sache qu’Iblis et ses indésirables
compagnons étaient tous présents à tes côtés à ce moment-là.
J’ai demeuré à Makkah (la Mecque) durant une période. J’y suis resté un
242
temps puis Allah(S) m’a ordonné de me battre car la religion ne pouvait plus
être reconnue que par mon biais. On ne reconnaissait ni la Loi, ni la Sunnah,
ni le règlement, ni les limites, ni le licite, ni les prohibitions. Les gens, après
ma disparition, laisseront les commandes d’Allah(S). Ils laisseront ce que je
leur ai ordonné à propos de ta Wilayah et ce que j’ai dit à propos de tes
arguments. Ils le feront délibérément et non par ignorance ou par doute
envers toi, mais en particulier à cause de leur opposition sur ce qu’Allah(S)
avait révélé à ton sujet préalablement.
Ainsi, si tu trouves des personnes pour t’aider contre eux alors combats-les.
Et si tu n’en trouves pas, retiens ta main et sauve ton sang car si tu t’opposes
à eux, ils te tueront. Et s’ils te suivent et t’obéissent, conduis-les sur le
chemin de la vérité. Autrement, laisse-les. S’ils s’opposent à toi, alors
combats-les. Et si tu ne trouves pas d’aide, alors retiens ta main et sauve ton
sang.
Les oppresseurs des Quraysh te domineront et j’ai peur que tu ne sois rejeté
par le peuple. Tu ne dois t’opposer à eux que si tu trouves de l’aide qui te
permettra de te fortifier, sans quoi ils tenteront de t’éliminer. Alors, ils
243
essayeront d’éteindre la Lumière d’Allah(S) afin que personne ne puisse
L’adorer sur sa Terre. La dissimulation (Taqiyyah) fait partie de la Religion
d’Allah(S). Et n’a pas de religion celui qui ne la pratique pas.
Mûsa(p) avait ordonné à Haroun(p), lorsqu’il(p) a fait de lui son calife sur sa
communauté, que s’ils s’égaraient et qu’il (Haroun(p)) trouvait des
personnes pour lui venir en aide, alors il pourrait combattre sa Ummah. Et
que s’il ne trouvait pas d’aide, alors il devrait se retenir, sauver son sang et
ne pas créer la désunion parmi eux. Ainsi tu devras faire de même, si tu
trouves de l’aide contre eux, alors combats-les. Mais si tu es seul, alors tu
devras te retenir et sauver ton sang. Car si tu te confrontes à eux, ils te
tueront. Et s’il advient qu’ils te suivent et t’obéissent, alors mène-les sur le
chemin de la vérité.
Sache que si tu ne retiens pas ta main et ne sauve pas ton sang, au cas où tu
n’aurais trouvé personne pour te venir en aide, alors je crains que les gens ne
retournent adorer les idoles et renient que je suis le Messager d’Allah(pslf).
Ainsi, fais connaître ton autorité et appelle-les à toi. Ceux qui sont Nassibis
(te haïssent) et se rebellent contre toi seront détruits tandis que la majorité
du public restera sauf.
245
Par ma vie Mu’awiyah ! Même si j’invoquais la Miséricorde sur toi, Talha et
Zûbayr, mes invocations pour vous et mes supplications de repentir pour
vous ne transformeraient pas le mensonge en vérité. Mais Allah(S) rendra
mes invocations pour vous une malédiction et un châtiment.
Toi, Talha et Zûbayr n’êtes pas autre chose que des oppresseurs. Vos péchés
ne sont pas plus petits, ni vos hérésies (innovations) ne seront moindres.
Vous vous éloignez de ceux qui ont facilité pour vous ce chemin (Abû Bakr
et Omar) et de votre compagnon (Othmân) pour qui vous réclamez
vengeance. Ces mêmes personnes qui t’ont facilité l’oppression sur nous, les
Gens de la demeure(p) et ces mêmes deux personnes qui t’ont permis de
monter sur nos cous. En vérité, Allah(S) a dit : « N'as-tu pas vu ceux-là, à qui
une partie du Livre a été donnée, avoir foi à la magie (gibt) et au Tâghhoût, et
dire en faveur de ceux qui ne croient pas : « Ceux-là sont mieux guidés (sur le
chemin) que ceux qui ont cru » ? » [4:51] ; « Voilà ceux qu'Allah a maudit ; et
quiconque Allah maudit, jamais tu ne trouveras pour lui de
secoureur. » [4:52] ; « Possèdent-ils une partie du pouvoir ? Ils ne donneraient
donc rien aux gens, fût-ce le creux d'un noyau de datte. » [4:53] ; « Envient-ils
aux gens ce qu'Allah leur a donné de par Sa grâce ? » [4:54] Sache que nous
sommes ces gens dont Allah(S) parle et nous sommes enviés.
Ô Mu’awiyah, le Coran est Haq (la vérité), Noor (la lumière), Guidance,
Miséricorde et une Guérison pour les Croyants, et ceux qui ne l’acceptent
pas malgré l’avoir entendu, alors ils sont donc aveugles.
Allah(S) a révélé un verset du Coran nous concernant, toi et moi. Toi et ceux
qui ont la même vision que toi récitez ce verset en vous basant sur sa
signification apparente et n’êtes pas conscients de son sens Baatin (sens
caché). Il s’agit là du verset : « Quant à celui à qui on aura remis le Livre en sa
main droite, il dira : « Tenez! Lisez mon livre. J'étais sûr d'y trouver mon
compte » ; Il jouira d'une vie agréable ; dans un Jardin haut placé ; dont les
fruits sont à portée de la main. « Mangez et buvez agréablement pour ce que
vous avez avancé dans les jours passés. » ; Quant à celui à qui on aura remis le
Livre en sa main gauche, [69:19-25] - IL(S) (Allah(S)) appellera à ce moment
tous les Imâms dévoyés et les Imâms de la Guidance(p) et chacun sera
accompagné des compagnons qui lui ont prêté allégeance. Ainsi IL(S)
appellera mes compagnons avec moi et rassemblera les tiens avec toi.
Ô Mu’awiyah, tu feras partie de ceux qui seront et « puis, liez-le avec une
chaîne de soixante-dix coudées » [69:32] et tu diras : « Hélas pour moi! J'aurai
248
souhaité qu'on ne m'ait pas remis mon livre, et ne pas avoir connu mon
compte... Hélas, comme j'aurai souhaité que [ma première mort] fût la
définitive. Ma fortune ne m'a servi à rien. Mon autorité est anéantie et m'a
quitté! » » [69:25-29].
Le premier des dix est ton compagnon, celui pour qui tu es présent ici, afin
de venger son sang (Othmân). Le second sera toi, ensuite ton fils, et sept des
fils d’Al Hakam Ibn Abû al-A’as. Parmi ces sept, le premier est Marwan. Le
Saint Prophète(pslf) l’a maudit et l’avait expulsé, lui et son fils, lorsqu’ils
avaient tenté d’écouter attentivement les conversations des femmes du
Prophète(pslf).
« Après toi, il y aura sept dirigeants parmi les enfants d’Abû Al-A’as et cinq
parmi les descendants de Marwan, complétant ainsi les douze Imâms
dévoyés, sautant sur la chaire tels les singes que le Prophète(pslf) avait vus
en songe. Ils dévieront la communauté de la religion qu’Allah(S) a choisie
pour eux. Sans aucun doute, ils seront punis au jour du Jugement d’un
250
châtiment sévère et Allah(S) prendra le califat de leurs mains par le biais des
étendards noirs venant de l’Est. Allah(S) humiliera ce clan (des Omayyades)
par leur biais et les tuera où qu’ils soient. »
Elle entrera en ce lieu, pillera et détruira tout sur son passage, tuant
inutilement (les innocents) et dépouillant les femmes de leur honneur. Suite
à cela, un homme de ma descendance, pur, saint, intelligent, emplira la Terre
de justice et d’équité, tout comme elle a été imprégnée d’injustice et
d’oppression et ils le fuiront. Je connais son nom, quel âge il aura ce jour-là
et quels seront ses attributs. Il(ahsp) fera partie de la descendance de
Hussayn(p) qui sera tué par ton fils et il (le Mahdi(Ahsp)) vengera le sang de
son père.
251
Majestueux, a dit : « Si tu les voyais quand ils seront saisis de peur, - pas
d'échappatoire pour eux -, et ils seront saisis de près! » [34:51]
La raison pour laquelle j’écris cette lettre est que j’ai ordonné à mon scribe
d’en faire une copie pour mes Chiites et mes compagnons les plus
11 Ce verset est fréquemment utilisé par les musulmans pour demander la bonne santé et se
rétablir des souffrances endurées.
252
importants. Il est possible que par son biais, Allah(S) leur donne un
avantage. Et si d’autres lisent cette lettre, par son biais et par le nôtre,
Allah(S) les soustraira de la perdition et les conduira sur la voie de la
guidance, les sauvera de ton oppression, de ta fitna et des injustices
commises par tes compagnons. J’ai préféré établir mon autorité sur toi. »
253
Hadith 26
Abân rapporte de Sulaym et de d’Omar ibn Abû Salma qui ont narré ce
Hadith de la même manière que les autres : « Mu’awiyah (ibn Abû Sufyan)
vint à Madina après avoir effectué le pèlerinage durant son règne, après le
martyr du Prince des Croyants(p) et après le traité avec al-Hassan(p). Les
gens de Madina l’accueillirent (en dehors de la ville). Il regarda autour de lui
et remarqua que la plupart des gens qui étaient venus l’accueillir faisait
partie des Quraysh et aucun des Ansârs n’était présent. Il questionna donc à
ce propos. Il lui a été dit qu’ils étaient pauvres et que, par conséquent, ils
n’avaient pas de monture. Ainsi, lorsque Mu’awiyah entra dans la ville, il se
tourna vers Qays Ibn Sa’ad Ibn Abada et dit : « Ô groupe des Ansârs ! Pour
quelle raison ne m’avez-vous pas accueilli en dehors de la ville comme l’ont
fait vos frères de Quraysh ? » Qays, qui était le chef des Ansârs et le fils du
chef des Ansârs, répondit : « Ô commandeur des Croyants, le manque de
monture nous a obligé à rester assis. Nous ne possédons pas de bétail. »
Mu’awiyah dit : « Où se trouvent les porteurs d’eau (chameau) ? » Qays
répondit : « ils ont été tués après le jour de Badr et le jour d’Uhud et, après
ces deux batailles, durant les batailles menées en présence du Prophète
d’Allah(pslf) lorsque nous t’avons combattu, toi et ton père, pour le bien de
l’Islam et ce, jusqu’à ce que la religion d’Allah(S) se fasse connaître et que tu
embrasses l’Islam à contrecœur. » Mu’awiyah dit : « Qu’Allah(S) vous
pardonne. » Qays répondit : « Le Saint Prophète(pslf) avait dit :
« Certainement, après ma disparition, vous en verrez les effets. » Mu’awiyah
254
demanda : « Et que vous avait-il ordonné de faire ? » Il répondit : « Il nous
avait ordonné de faire preuve de patience jusqu’à ce que nous le(ahsp)
rencontrions. » Mu’awiyah répliqua alors : « Alors patientez jusqu’à ce que
vous le rencontriez. »
255
Le premier à l’avoir ratifié et à l’avoir cru était le fils de son oncle Ali ibn Abû
Tâlib(p) et son oncle Abû Tâlib(p) avait pour habitude de le défendre et de le
prévenir contre tous ses ennemis. Abû Tâlib(p) était un bouclier entre le
Prophète(pslf) et les infidèles de parmi les Quraysh. Grâce à lui, ils ne
parvenaient pas à effrayer Muhammad(pslf), ni à lui faire du mal, ni à le
forcer à prêcher et répandre le Message de Son(S) Seigneur(S).
Ainsi, les griefs, l’oppression et les difficultés ont sans cesse été repoussées
du Prophète(pslf), jusqu’au décès de son oncle. Avant son décès, Abû
Tâlib(p) avait ordonné à son fils Ali(p) de partager sa charge, de soutenir le
Prophète(pslf) et de l’aider. De ce fait, Ali(p) l’aida, le soutenait et était prêt
à sacrifier son propre être à chaque occasion dangereuse qui se présentait et
dans toutes les difficultés. Par conséquent, Allah(S) choisit Ali(p) parmi tous
les Quraysh et l’honora devant tous les arabes et les non-arabes.
Il(pslf) demanda : « Lequel parmi vous souhaite être nommé comme étant
mon frère, mon vizir, mon héritier, mon calife sur ma communauté et le
gardien de tous les Croyants après moi ? »
256
appliqua sa salive sur le front de ce dernier et dit : « Ô Allah(S) ! Emplis son
cœur de Savoir, de Compréhension et de Sagesse. »
Par Allah(S), nous sommes meilleurs que vous ne l’êtes, Ô communauté des
Quraysh, et nous sommes plus aimés par Allah(S), par Son(S)
Messager(pslf) et par les Gens de la demeure(p).
Les Quraysh ne sont rien d’autre que des oppresseurs pour les Ansârs et des
oppresseurs pour la descendance de Muhammad(pslf). Par ma vie ! Ce droit
(le Califat) n’appartient en rien aux Ansârs, ni aux Quraysh, ni aux arabes ou
257
aux non-arabes. Ce droit et cette part revient uniquement à Ali ibn Abû
Tâlib(p) et à ses fils après lui. »
Mu’awiyah se mit en colère et dit : « Ô Ibn Sa’ad, de qui as-tu pris cela, et de
qui narres-tu cela ? Et où l’as-tu entendu ? Ton père t’aurait-il informé de
cela ? » Qays répondit : « J’ai entendu cela et je le tiens de celui qui est
meilleur que mon père, et qui a un plus grand droit sur moi que mon père. »
Mu’awiyah demanda : « Et qui est-ce donc ? » Il répondit : « Il s’agit du
Prince des Croyants Ali ibn Abû Tâlib(p), le plus informé de cette
communauté, l’instaurateur de la religion, le véridique (Al-Siddiq), celui qui
distingue la vérité du mensonge (Farûq), celui pour qui Allah(S), Le Puissant
et le Majestueux a révélé dans Son(S) Livre : « Dis : « Allah suffit, comme
témoin entre vous et moi, et ceux qui ont la connaissance du Livre (sont aussi
témoins). » » [13:43] »
Par la suite, Mu’awiyah resta à Madina. Il fit appeler un crieur afin qu’il
proclame ses ordres. Ils furent écrits et envoyés à tous ses gouverneurs de
toutes les cités. Il dit : « Je ne serai pas tenu pour responsable pour celui qui
rapportera un hadith concernant les mérites et vertus d’Ali ibn Abi Tâlib(p)
et des Ahl ul bayt(p). En faisant cela, le narrateur fera abattre une punition
sur lui-même. » Les prêcheurs de toutes les villes et places et quelle qu’était
la chaire sur laquelle ils se tenaient, commencèrent à maudire Ali(p), se
détachèrent de lui, l’abusèrent et l’humilièrent lui et les Ahl ul bayt(p), par
des histoires dénigrantes. »
Puis, Mu’awiyah passa près d’un groupe des Quraysh. Lorsqu’ils le virent, ils
se levèrent mis à part Abdullah ibn Abbas. Alors Mu’awiyah lui demanda :
« Ô Ibn Abbas, qu’est ce qui t’a empêché de te lever comme tes
compagnons ? Serait-ce l’effet de l’inimitié que tu ressens à mon égard suite
à notre combat le jour de Siffîn ? Ô Ibn Abbas, le fils de mon oncle, l’émir
des Croyants Othmân avait été injustement tué. »
Ibn Abbas lui répondit : « Omar ibn Khattab a aussi été tué injustement,
donc devrions-nous soumettre cette affaire à son fils qui se tient là ? », en
pointant le fils d’Omar. Il dit : « Omar a été tué par un polythéiste et un
idolâtre. » Ibn Abbas demanda : « Et qui donc a tué Othmân ? » Il répondit :
259
« Les musulmans l’ont tué. » Ibn Abbas dit : « Cela réfute donc ton argument
car si les musulmans l’ont tué, c’est à juste titre et il a été permis de verser
son sang et de l’Abandonner12 . Cela ne serait rien d’autre que la vérité. »
12 Ibn Abbas signifiait que si le meurtre d’Omar a fait du meurtrier un Mushrik mais que les
meurtriers d’Othmân sont considérés comme musulmans, alors ce meurtre avait lieu d’être en
raison de l’injustice et des assassinats commis par ce dernier.
260
alors cela périra et différera selon les désirs. »
« Puis les afflictions sur les Chiites d’Ali(p) et les Ahl ul bayt(p)
s’intensifièrent dans chaque ville et la plus grande affliction a été endurée par
les habitants de Kufa car la plupart d’entre eux étaient Chiites. Et Ziyâd, le
frère illégitime de Mu’awiyah, en était le gouverneur. Et il avait le contrôle de
Basra, de Kufa et de tous les Iraquiens. Avant d’être reconnu comme étant
son frère, Ziyâd suivait les Chiites et il les connaissait car il faisait partie de
ce groupe quelques temps auparavant. Ainsi, il les avait reconnus très vite
car il avait entendu leurs discours dès le début. Puis, il les tua où qu’ils se
trouvent, les mit à l’écart, les effraya et coupa leurs mains et leurs pieds. Ils
furent crucifiés sur les branches des dattiers, leurs yeux furent troués à l’aide
de tiges et ceux qui échappèrent à la mort furent par la suite expulsés. En
Iraq, pas un seul d’entre eux ne fut épargné. Ils furent soit tués, crucifiés,
expulsés ou ont du fuir.
261
Et Mu’awiyah écrivit à ses juges et ses gouverneurs de toutes les contrée et
villes : « Il est interdit de prendre à témoin toute personne qui rapporte les
mérites des Chiites d’Ali Ibn Abû Tâlib(p), des Ahl ul bayt(p) ou de ses
amis. »
262
6. La quête de Mu’awiyah pour faire revivre les noms d’Abû Bakr et Omar
Après cela, Mu’awiyah envoya des missives à ses gouverneurs disant : « Les
narrations (Ahadith) relatifs à Othmân sont maintenant très nombreux et
ont été répandues dans chaque ville et chaque région. Ainsi, lorsque cette
lettre vous parvient, invitez les gens à rapporter les Ahadith à propos d’Abû
Bakr et Omar sur leurs vertus et leurs qualités, pour avoir accepté l’Islam en
premier. Leur prééminence m’est chère et me rafraîchit les yeux et cela réfute
les arguments concernant les Gens de la demeure du Prophète. Cela sera
plus pénible pour les Ahl ul bayt que les mérites et vertus d’Othmân. »
Tous les juges et chefs nommés par Mu’awiyah lurent sa lettre au peuple et
les gens commencèrent à narrer les vertus d’Abû Bakr et d’Omar. »
263
8. Le programme d’éradication des Chiites d’Ali(p) par Mu’awiyah
« Puis, Mu’awiyah écrivit à tous ses gouverneurs : « Gardez un œil sur tous
ceux qui établissent la preuve de leur amour pour Ali et les gens de sa
demeure. Retirez-les des registres et n’acceptez pas leurs témoignages. »
Ensuite, il écrivit une seconde lettre dans laquelle il dit : « Celui qui est
accusé (d’aimer les Ahl ul bayt(p)), même s’il n’y a pas de preuve concrète
sur ce fait, considérez-le comme tel et tuez-le. »
Ainsi, ils les (les Chiites de l’Imâm Ali(p)) tuèrent où qu’ils soient, sur la
base d’accusations, d’hypothèses ou de suspicions, et ce, à tel point que si un
homme disait une chose mauvaise, il était décapité. Cette difficulté ne se
limitait pas qu’aux grandes villes, ni qu’à l’Iraq ou qu’à Kufa. Elle était
appliquée à quiconque était Chiite d’Ali(p) ou de ceux qui restaient de ses
compagnons de Madina et d’ailleurs. Si un Chiite d’Ali(p) avait un visiteur
de confiance chez lui, il lui parlait en secret par peur de ses serviteurs ou
esclaves. Et il ne rapportait rien à l’autre tant qu’il n’avait pas obtenu un
serment l’obligeant à garder ses paroles secrètes.
A cette époque, les gens qui étaient les plus grands accusateurs durant ces
afflictions et disputes étaient les récitateurs de Coran, qui le faisaient pour se
faire remarquer, les hypocrites et les menteurs qui faisaient démonstration
264
de leurs émotions, leur humilité et leur ascétisme. Ils avaient pour habitude
de mentir et d’inventer des Ahadith dans l’intention d’obtenir des bénéfices
en présence de leurs gouverneurs, de se rapprocher d’eux et de leur
entourage, d’obtenir une part de la richesse, des terres et des grandes
maisons.
Cela continua jusqu’à ce que ces Ahadith falsifiés finissent par échouer dans
les mains de ceux qui conclurent la justesse et la véracité des narrations.
Ainsi, ils le rapportèrent, l’acceptèrent, l’apprirent, l’enseignèrent, aimèrent
et détestèrent sur la base de ses falsifications. Et leurs assemblées s’unirent
sur cela. Ces narrations arrivèrent aussi dans les mains des religieux qui
n’acceptaient pas le mensonge ou la haine envers Abû Bakr, Omar et
Othman comme étant licites.
Et le Messager d’Allah(pslf) avait dit : « Vous sombrerez dans des conflits qui
nourriront vos plus jeunes. Les jeunes grandiront avec et les adultes
vieilliront dans cette situation. Les gens continueront dans ce sens et
adopterons ces innovations comme étant la Sunnah. Si quoi que ce soit
venait à être modifié à ce qu’ils créeront, ils diront : « Les gens ont renié (ce
que nous avons instauré) et changent la Sunnah. »
Lorsqu’Al Hassan Ibn Ali(p) quitta ce monde (après avoir été martyrisé), le
conflit et les afflictions ne déclinèrent pas. Bien au contraire, ils
s’amplifièrent et s’intensifièrent. Les seuls partisans d’Allah(S) qui
265
subsistaient avaient peur pour leur vie, avaient été tués, expulsés ou étaient
devenus des fugitifs. Il ne restait pas un seul ennemi d’Allah(S) qui
n’exposait ses arguments sans cacher son innovation dans la religion et son
erreur. »
13 Ceux qui n’ont pas rencontré le saint Prophète(pslf) mais qui ont rencontré ses
compagnons.
266
garder cela secret et de ne rapporter mon discours et de n’y inviter que les
personnes qui ont la foi, qui sont vos amis et sur qui vous pouvez compter,
les dignes de confiance, ceux qui vous aident dans vos tribus respectives.
Invitez-les à ce que vous savez de nos droits sur Terre, car je crains que la
falsification et la fabrication de Hadiths ne fasse disparaître la vérité et que le
mensonge ne domine. Allah(S) a dit dans Son(S) Livre : « Alors qu'Allah
parachèvera Sa lumière en dépit de l'aversion des mécréants. » [61:8]. »
10. Vertus du Prince des Croyants(p) par les paroles de l’Imâm Hussayn(p)
Sulaym dit : « L’Imâm Hussayn(p) prit Allah(S) à témoin sur tout ce qu’il(p)
dit et rappela : « Prenant Allah(S) comme témoin, savez-vous qu’Ali ibn Abû
Tâlib(p) fut établi comme étant le frère du Prophète(pslf) lorsque le
Messager d’Allah(pslf) noua la fraternité entre ses compagnons ? Ainsi, il
l’avait déclaré comme étant son frère et il avait dit : « Tu es mon frère et je
267
suis le tiens, dans ce monde et dans l’au-delà. » » Ils répondirent : « Par
Allah(S), oui ! »
Puis il(pslf) interdit à tous de dormir dans la mosquée, mis à part Ali(p) et
les conditions de l’ablution majeurs différèrent pour lui(p). Sa maison faisait
partie de la maison du Prophète(pslf) où naquirent les (petits) fils du
Prophète(pslf) et d’Ali(p). » Ils répondirent : « Par Allah(S) ! Oui. »
268
Wilayah et dit : « Que ceux qui sont présents fasse parvenir cette nouvelle à
ceux qui sont absents » ? » Ils répondirent : « Par Allah(S) ! Oui. »
270
Ainsi, agrippez-vous à eux et vous ne dévierez jamais » ? » Ils répondirent :
« Par Allah(S) ! Oui. » »
Sulaym dit : « Il(p) n’oublia rien de ce qui avait été révélé spécialement
concernant Ali ibn Abû Tâlib(p) et concernant les Ahl ul bayt(p), que ce soit
des paroles d’Allah(S) dans le Saint Coran ou des paroles du Prophète(pslf)
et il leur demanda de ratifier cela si cela s’avérait véridique. Ainsi, les
compagnons disaient : « Par Allah(S) ! Oui ! » Et les Tabi'în disaient : « Par
Allah(S) ! Cela nous a été rapporté par des personnes véridiques et dignes de
confiance, celui-ci et celui-là. »
271
Hadith 27
Sulaym continua : « Puis, ibn Abbas se tourna vers moi et dit : « Ô Sulaym, si
cet homme n’avait pas dit cela, alors le Prophète(pslf) nous aurait laissé un
écrit grâce auquel il n’y aurait eu ni dispute ni égarement.» Un homme parmi
le groupe demanda : « Qui était cet homme ? » Ibn Abbas dit : « Il n’est pas
approprié de le nommer. »
272
Après le départ du groupe, je fus seul avec ibn Abbas. Alors je lui ai reposé la
question. Il me dit : « il s’agit d’Omar. » Je lui ai alors répondu : « Tu dis la
vérité. Je l’ai entendu d’Ali(p), de Salman(p), d’Abû Dhar et de Miqdad qui
ont aussi dit qu’il s’agissait d’Omar. »
273
Hadith 28
Abân dit : « J’ai entendu Sulaym dire : « J’ai combattu aux côtés d’Ali(p) le
jour du Chameau (Jamal), et nous étions douze mille hommes, alors que les
compagnons du Chameau étaient plus de cent vingt mille hommes. Dans les
rangs de l’Imâm Ali(p) se trouvaient quatre mille Muhajirûn et Ansârs qui
avaient combattu aux côtés du messager d’Allah(pslf) à Badr, Hudaybiya et
ses autres batailles. Tous les autres étaient des habitants de Kufa ainsi que
des habitants de Basra et Hijâz qui l’avaient suivi et pour qui il n’y avait pas
d’émigration après avoir embrassé l’islam suite à la victoire de Makkah.
Parmi les quatre mille, la majorité était des Ansârs.
Parmi ces personnes, aucun n’avait été forcé à prêter allégeance ou été
envoyé au front de force pour combattre. Ils avaient simplement été appelés
et cent soixante-dix personnes de Badr avaient répondu à l’appel. La plupart
d’entre eux étaient des Ansârs qui étaient présents à Ûhûd et Hudaybiya et
aucun d’eux n’étaient restés en retrait.
Tous parmi les Muhajirûn et les Ansârs le portaient dans son cœur. Ils lui(p)
portaient tous de l’amitié, priaient pour son triomphe et sa victoire et
l’aidaient. Ils souhaitaient tous qu’il(p) remporte face à ses ennemis. L’Imâm
Ali(p) n’avait jamais exercé la pression sur eux et n’avait jamais tenté de les
convaincre. Ils lui(p) avaient prêté allégeance et il n’est pas donné à tous les
êtres humains de pouvoir combattre dans le Chemin d’Allah(S).
274
Seules quelques personnes s’étaient opposées à lui(p), l’avaient raillé,
s’étaient éloignées et se cachaient de lui(p). Ils lui avaient prêté allégeance
puis avait tenté de semer le doute dans les troupes, quant au fait de se battre
à ses côtés et ils restèrent assis chez eux. Il s’agit de Muhammad Ibn
Muslama, de Sa’d Ibn Abû Waqqas et d’Ibn Omar. Par la suite, Oussama Ibn
Zayd accepta cela et en fut heureux. Il pria pour Ali(p) et se repentit,
s’éloignant de ses ennemis, attestant qu’Ali(p) était sur le chemin de la
vérité et quiconque s’opposait à Ali(p) était maudit et qu’il était alors permis
de répandre leur sang. » »
275
Hadith 29
Abân rapporte : « Lorsque le Prince des Croyants(p) vint en face des gens de
Basra (la bataille du Chameau), il dit appela Zûbayr : « Ô Abû Abdullah,
viens à moi. » Ses compagnons lui dirent : « Ô Prince des Croyants(p) ! Tu
vas à la rencontre de cet homme (Zûbayr) qui a brisé son allégeance à toi.
Lui est sur un cheval et revêtu d’une armure alors que toi tu es sur une mule
et sans arme ? » Ali(p) répondit : « Le bouclier protecteur d’Allah(S)
m’entoure et personne ne pourra jamais fuir face à sa mort. Je ne mourrai
pas, ni ne serai tué aujourd’hui. Mon assassinat sera exécuté par la main du
plus misérable des hommes de cette Ummah. Il sera tel le misérable de
parmi les Thamūd qui a brisé les pieds de la chamelle d’Allah(S). » Zûbayr
vint vers lui et dit : « Où est Talha ? Laissez-le sortir. » Ainsi Talha sortit lui
aussi.
Ali(p) dit : « Je vous prends tous deux à témoin devant Allah(S). Vous deux,
ainsi que ceux de la descendance du Prophète(pslf) qui détiennent la
connaissance, et Aisha la fille d’Abû Bakr, savez que les compagnons du
chameau ainsi que les gens du Nehrwaane ont été maudits par le Prophète
d’Allah(pslf). Vous savez aussi que les menteurs (fabricateurs) seront
toujours déçus. »
276
Zûbayr dit : « Comment pourrions-nous être maudits alors que nous
sommes les gens du paradis ? » Ali(p) répondit : « Si j’avais été informé que
vous étiez les gens du paradis, je n’aurais pas permis le combat contre
vous. » Zûbayr dit : « N’as-tu pas entendu le Messager d’Allah(pslf) dire le
jour d’Uhud : « Le paradis a été rendu obligatoire pour Talha et celui qui
souhaite voir un martyr vivant et marchant sur Terre, alors qu’il regarde
Talha. » et n’as-tu pas entendu le Prophète(pslf) dire : « Dix personnes de
parmi les Quraysh iront aux paradis. » »
277
3. La manifestation de la femme du Prophète d’Allah(pslf) par Talha et
Zûbayr
Puis Ali(p) se tourna vers Talha et dit : « Ô Talha, avez-vous amené vos
épouses avec vous ? » Il répondit : « Non. » L’Imâm(p) dit : « Vous deux avez
délibérément apporté une femme dont la place, dans le Livre d’Allah(S) est
de rester chez elle. Donc, vous l’avez mise en évidence et avez gardé vos
propres femmes dans les tentes et les maisons. Vous n’avez pas rendu justice
au Prophète(pslf) en faisant cela. Vous avez gardé vos femmes chez vous et
avait fait sortir la femme du Prophète(pslf) alors qu’Allah(S) a ordonné
qu’elle ne puisse parler que derrière un voile.
Talha répondit : « Ô homme, nous étions six dans le comité consultatif (al-
Shura), l’un d’entre nous est mort et l’autre a été tué. Aujourd’hui, nous ne
sommes plus que quatre et nous éprouvons de l’aversion envers toi. »
Ali(p) dit : « Je n’ai rien à voir avec cela. J’étais dans la Shura et, à ce
moment-là, le califat était dans les mains d’une autre personne et
aujourd’hui, il est entre les miennes. Penses-tu que si je le pouvais, lorsque
j’ai prêté allégeance à Othman, j’aurais soumis l’affaire du Califat à la
Shura ? Penses-tu que j’en avais le droit ? » Il répondit : « non. »
Vous ai-je tenu de pareil propos à toi et ton compagnon lorsque vous m’avez
prêté allégeance ? Mon argument concernant mon allégeance est plus clair
que le tiens, car toi et ton compagnon l’avez fait volontairement et sans
pression. Vous deux étiez les premiers à le faire et personne n’a dit que vous
devriez le faire sous peine d’être tués. »
Ainsi Talha se retourna et partit. La bataille éclata, Talha fut tué et Zûbayr fut
vaincu. »
279
Hadith 30
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « J’ai entendu Ibn Abbas dire : « J’ai
entendu un Hadith dont la raison ne peut être comprise mais je ne le nie pas.
Il (Ali(p)) a dit : « Le Messager d’Allah(S) m’avait confié un secret lors de sa
maladie. Il(pslf) m’a fait connaitre une clé ouvrant les portes de mille portes
de la connaissance et chacune de ces portes donnant accès à mille autres
portes. »
J’étais assis à Zeeqar (une place) dans le Marquee d’Ali(p) et il(p) envoya
Hassan(p) et Ammar aux habitants de Kufa afin de les mobiliser. Lorsque je
fus en face d’Ali(p), il(p) dit : « Ô Ibn Abbas ! Hassan(p) viendra à toi et
il(p) sera accompagné de onze mille hommes mis à part un ou deux. » J’ai
pensé : « Si cela arrive comme l’Imâm(p) l’a dit, alors cela proviendrait de
l’une des mille portes. »
280
Hadith 31
Ibn Kawa dit : « Et qu’en est-il de ceux qui lui ont été révélé en ton
absence ? » Il(p) répondit : « Il les a mémorisés pour moi. Et lorsque je
venais à lui, m’en faisait part en disant : « Ô Ali(p), après toi(p), Allah(S) a
révélé tels et tels versets. Ainsi, il(pslf) me les récitait, me les expliquait et
me les faisait réciter. » »
281
Hadith 32
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « J’ai entendu l’Imâm Ali(p) qui disait au
chef des Juifs : « Combien de sectes y-a-t-il parmi vous ? » Il répondit : « Il y a
tant et tant de sectes. L’Imâm(p) dit : « C’est un mensonge. » Puis, il
s’adressa au peuple et dit : « Par Allah(S) ! Si l’estrade est installée pour moi,
je jugerai entre le peuple de la Torah par leur Livre, entre le peuple de
l’Evangile par leur Livre et entre le peuple du Coran par leur Livre. »
Puis il(p) dit : « Treize des soixante-treize sectes porteront l’amour pour moi.
Et parmi ces treize, douze iront en enfer et une ira au paradis. » »
282
Hadith 33
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « J’ai dit à Ibn Abbas, « Informe-moi de la
meilleure chose que tu aies entendu de Ali ibn Abû Tâlib(p) » Sulaym dit :
« Il m’a donc rapporté un hadith que j’ai déjà entendu de Ali(p) auparavant.
Ali(p) dit : « Le Messager Allah(pslf) m’appela et, dans sa main, il y avait un
livre. Et il(pslf) m’a dit : « Ô Ali(p), garde toujours ce livre avec toi. » Il dit :
« Un livre qu’Allah(S) a écrit. Dans lequel sont écrits les noms des gens de la
félicité et les gens de la misère parmi ma communauté, jusqu’au jour du
jugement. Mon Seigneur m’a ordonné de te le léguer. »
283
Hadith 34
Abân rapporte : « J’ai entendu Sulaym, et lui ai demandé : « As-tu été témoin
de Siffîn ? » Il répondit : « Oui. » J’ai demandé : « As-tu été témoin de la nuit
de Harîr ? » Il répondit : « Oui. »
Il dit ensuite, les larmes aux yeux : « Ali(p) a dit : « Tenez-vous en rangs ».
Nous étions alignés dans nos rangs lorsque Maalik Al-Ashtar sortit en scelle
sur un cheval qui était très grand. Ses armes étaient attachées sur ce cheval
et dans sa main il tenait une lance à l’aide de laquelle il frappait nos têtes
tout en disant : « Etablissez vos rangs correctement. » Lorsque nos rangés
furent établis proprement, il fit avancer son cheval et se tint entre deux
rangées, de telle sorte qu’il tournait le dos au peuple de Syrie et son visage se
tournait vers nous.
284
nous a rassemblé en ce lieu pour cette période désignée qui se rapproche et
les Ordres qui ont été émis. »
Nous avons été guidés par le Chef des musulmans (Sayyidul Muslimeen),
l’Emir des Croyants(p), le Khairul Wasiyeen (le meilleur des Successeurs), le
fils de l’oncle du Prophète(pslf), son frère(p) et son héritier(p). Nos épées
sont les épées d’Allah(S). Quant à leur chef, il est le fils de la mangeuse de
foie (Mu’awiyah fils de Hind) qui est un abri pour l’hypocrisie et le reste
d’Ahzab (un groupe), les conduisant à la misère et à l’Enfer. Et nous
espérons qu’en les combattant, nous seront récompensés par Allah(S), alors
qu’eux attendent le châtiment.
285
personnes de l’armée ne s’était prosternée devant Allah(S) et l’heure des
quatre prières était passée (Dhor, Asr, Maghreb, Isha). »
2. Le Coran élevé
Cette affaire a atteint Mu’awiyah et il fut pris d’une grande panique. Lui, ses
compagnons et le peuple de Syrie furent brisés et se sentirent vaincus. Alors,
il appela Amr Ibn Aas et dit : « Ô Amr ! Nous n’avons que cette nuit.
Demain, il nous attaquera. Quel est donc ton avis ? » Il dit : « Je constate que
nos rangs ont diminué et ceux qui restent ne sont plus en mesure de
combattre ses hommes. Tu n’es pas non plus comme lui car vous ne
combattez pas pour le même but. Lui te combat sur le Commandement et
toi, tu le combats pour autre chose. Toi, tu as l’intention de survivre et lui
souhaite rendre l’âme.
Le peuple de Syrie ne craint pas la victoire d’Ali(p) sur eux comme le peuple
d’Irak a peur de ta victoire sur eux. Présente-leurs une chose, s’ils la
286
refusent, alors une dispute éclatera. Et même s’ils l’acceptent, alors il y aura
un conflit. Appelez-les au Livre d’Allah(S) et soulevez le Coran sur vos
lances afin que vous puissiez atteindre votre but. J’ai longuement pensé à
cela pour toi. »
Mu’awiyah comprit cela et dit : « Tu dis la vérité mais j’ai établi un plan afin
de tromper Ali(p). Je lui ai demandé la Syrie en échange de la réconciliation
et de laisser tout le reste mais Ali(p) me l’a refusé. » Alors Amr se mit à rire
et dit : « Ô Mu’awiyah, tu ne peux pas tromper Ali(p) mais si tu veux lui
écrire, alors fais-le. » »
Par Allah(S), les cœurs se sont ramollis et les hommes sont partis. Nous
sommes les enfants d’Abd Manaaf et aucun de nous n’a la priorité sur
287
l’autre. Aucun de nous n’a le droit de déshonorer l’honorable, ni d’asservir le
déshonoré. Salutations. » »
Sulaym dit : « Lorsqu’Ali(p) lut cette lettre, il sourit et dit : « Je suis stupéfait
de Mu’awiyah et de son envie de me tromper. » Puis il(p) appela son scribe
Ubeydullah ibn Abi Raffia et lui dit : « Ecris ! »
Quant à tes paroles : « Nous sommes les enfants d’Abd Manaaf et aucun de
nous n’a la priorité sur l’autre. » C’est bien ce que nous sommes, mais les
Omayyades ne sont pas égaux aux Hachim, Harb n’est pas égal à Abdul
MutTâlib(p) et Abû Sufyan ne ressemble en rien à Abû Tâlib(p). Ni les Taliq
(ceux qui ont été pardonnés après la victoire à Makkah) ne sont égaux aux
Muhajirûn, ni un hypocrite n’égale un Croyant, ni le mensonge n’égale la
vérité. Dans nos mains se trouve le mérite de la Prophétie, par le biais de
288
laquelle nous(p) avons le pouvoir sur les arabes et qui nous a permis de
dominer les Ajams (non-arabes). Salutations. »
Amr dit (dans un poème) : « Ô fils de Hind, que le bien soit avec toi. La
bonté d’un être humain est au moment où il obtient la gouvernance. Tu es
avide en ce qui concerne Ali(p). Il a frappé le fer avec le fer et tu espères le
tromper en pensant insinuer le doute dans son esprit. Tu espères l’effrayer en
commençant une guerre ? Certainement l’affaire est claire et il a l’expérience
de la guerre. Cette même guerre dont la perspective grisait les cheveux des
enfants.
Il a des partisans qui sortent tels des lions enragés. Il leur dit lorsqu’ils
reviennent et qu’il les reçoit avec sarcasme, car ils ne reviennent pas de la
même manière que lorsqu’ils y sont allés. Ce n’est en aucun cas surprenant
pour Abû Hassan(p). Tu lui as parlé tel un mendiant, une personne faible du
cœur dont la veine est coupée. Tu as demandé à avoir la Syrie dont tu te
serais contenté, Ô fils de Hinda. Ainsi, pour toi, ces mauvaises et faibles
opinions sont suffisantes. Même s’il avait comblé ta requête, cela n’aurait en
rien augmenté ton honneur et tu n’aurais pas pu enchérir sur ta demande.
Avec cette opinion, tu ne pourras même pas briser un bâton, ni même
aucune chose plus petite qu’un simple bâton. »
289
6. Le scandale entre Mu’awiyah et Amr ibn Aas
290
Hadith 35
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « Ali(p) passa près d’un groupe de Syriens
dans lequel se trouvait Waleed Ibn Uqba Ibn Abû Mueet et ils disaient des
obscénités sur l’Imâm(p). Il entendit cela, s’arrêta et dit à ses compagnons :
« Allez vers eux d’une manière pacifique et pieuse qui reflète la dignité de
l’Islam.
Avant ce jour, ils n’ont jamais combattu contre moi ou m’ont abusé
verbalement. Je les ai toujours appelés à l’Islam et ils m’ont toujours appelé à
adorer les idoles. Je remercie Allah(S), beaucoup de malfaisants et
d’hypocrites me portent et m’ont toujours porté de l’inimitié. Le fait que
nous soyons en présence des hypocrites malfaisants qui ne sont pas satisfaits
est dû au Tout-Majestueux(S) et ils sont craintifs en ce qui concerne l’Islam.
Ils ont trompé cette communauté, ont versé l’amour de la sédition (Fitna)
dans leur cœur et ont aussi tourné leur cœur vers le mensonge. Ainsi, ils ont
établi la guerre contre moi afin d’éteindre la Lumière d’Allah(S) et « Ils
291
veulent éteindre de leurs bouches la lumière d'Allah, alors qu'Allah parachèvera
Sa lumière en dépit de l'aversion des mécréants. » [61:8] »
Puis, il(p) appela les gens contre eux et dit : « Ceux-là ne s’arrêterons pas à
moins qu’ils ne soient défiés par ce par quoi leurs cœurs s’envolent. Ils
seront frappés d’un tel coup, un coup qui brise les crânes, qui coupe les nez,
qui brise les os et qui font tomber les mains, et ce jusqu’à ce que leur front
soit frappé par des barres de fer, leurs os soient écrasés sur leur poitrine, leur
menton et leur collet soient extraits. Où sont les gens qui cherchent l’Au-
delà ? »
Ali(p) donna les mêmes instructions à d’autres comme lui, les préparant, un
peu en retrait. Lorsque Muhammad s’approcha du flan ennemi et que les
lances percèrent leurs poitrines, Ali(p) ordonna à ceux qu’il(p) avait
préparés de se joindre à lui et d’attaquer. Alors, ils les déstabilisèrent et
Muhammad et ceux qui étaient avec lui surgirent, les chassèrent de leur
place et tuèrent la plupart d’entre eux. » »
292
Hadith 36
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « J’ai demandé à Miqdad à propos d’Ali(p).
Il dit : « Nous voyagions en compagnie du Messager d’Allah(pslf) – et cet
évènement s’est passé avant qu’il n’ordonne la dissimulation pour ses
femmes. Ali(p) assistait le Prophète(pslf) qui n’avait aucun préposé pour lui
en dehors d’Ali(p). Le Prophète(pslf) avait un édredon et il n’avait pas
d’autre couverture que celui-ci. Ce jour-là, en sa compagnie se tenait Aisha.
Une nuit, Ali(p) fut surmonté de fièvre qui le garda éveillé toute la nuit. De
ce fait, le Prophète(pslf) resta lui aussi éveillé durant toute la nuit. Parfois, il
allait prier, puis il venait à Ali(p) afin de le réconforter, le garder et ce
jusqu’au matin. Au moment de la prière de l’aube avec ses compagnons,
il(pslf) dit : « Ô Allah, guéri Ali(p) et donne lui une bonne santé car je suis
resté éveillé du fait de sa douleur. » Après cette invocation, Ali(p) fut guéri
devint encore plus actif que ce qu’il(p) n’avait l’habitude d’être.
293
1. Ce que le Messager d’Allah(pslf) demanda à Son(S) Seigneur(S) pour
Ali(p)
Je Lui ai demandé de faire de toi le gardien de tous les Croyants après moi et
IL(S) l’a fait.
295
Hadith 37
Abân rapporte : « J’ai entendu Sulaym dire : « J’ai entendu Abdul Rahmaan
Ibn Ghanâm Al-Azdy Al-Thumaly, le beau-père de Ma’az ibn Jabal, qui était
le plus savant des Syriens en ce qui concerne la jurisprudence qui a dit :
« Ma’az Ibn Jabal est mort suite à la peste. J’étais présent lors de sa mort et
les gens étaient occupés à se protéger de son fléau. »
Il continua : « Je l’ai entendu alors qui agonisait sur son lit de mort et il n’y
avait personne dans la maison mis à part moi. Cet évènement se déroula lors
du Califat d’Omar ibn Khattab.
Ma’az dit : « Malheur à moi, malheur à moi, malheur à moi, malheur à moi. »
Je me suis alors dit : « Ceux atteints de la peste délirent et disent d’étranges
choses. » Je lui dis : « Qu’Allah(S) ait pitié de toi. Es-tu délirant ? » Il
répondit : « non. » Je le questionnai : « Dans ce cas, pour quelles raison
appelles-tu au malheur ? » Il répondit : « Car je me suis lié d’amitié avec
l’ennemi d’Allah(S) qui était l’ennemi du partisan d’Allah(S). »
296
Je lui dis : « Aurais-tu perdu la raison ? » Il répondit : « Ô Ibn Ghanâm. Par
Allah(S), je suis en possession de tout mon esprit. Je revois le Prophète(pslf)
et Ali(p) me dire : « Ô Ma’az ibn Jabal, reçois la bonne nouvelle de l’Enfer
qui t’attend, toi et tes compagnons qui avez dit : « Si le Messager
d’Allah(pslf) décède ou est assassiné, alors nous nous emparerons du Califat
afin qu’Ali(p) ne puisse jamais l’obtenir. » Toi, Abû Bakr, Omar, Abû Ubayda
et Salim étiez présents. »
Sulaym dit : « Ibn Ghanâm m’a dit : « Je n’ai narré cela à personne avant toi.
Par Allah(S), mise à part deux personnes, je ne l’ai dit à personne car j’étais
consterné de ce que j’avais entendu de Ma’az. Je suis allé au Pèlerinage où
j’ai rencontré celui qui avait organisé les enterrements d’Abû Ubayda Ibn
Jarrah et Sâlim Mawla Abû Hudhayfa. Je lui dis : « Sâlim n’avait-il pas été tué
297
le jour d’Al-Yamana (une bataille) ? » Il répondit : « Oui, mais lorsque nous
les avons portés, il leur restait un souffle de vie. » Il me rapporta que chacun
d’eux lui avait narré la même chose. Pas plus, ni moins, ils rapportaient les
mêmes faits que ceux rapportés par Ma’az. » »
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « J’ai rapporté la narration en totalité, qui
m’a été remise par Ibn Ghanâm, à Muhammad Ibn Abû Bakr. Il me dit :
« Dissimule ces faits. J’atteste que mon père, sur son lit de mort, a dit des
choses similaires à ce qu’ils t’ont dit. Et Aisha avait dit : « Certainement mon
père est en plein délire. » »
Muhammad (Ibn Abû Bakr) dit : « J’avais rencontré Abdullah Ibn Omar
durant le Califat d’Othmân. Alors, je lui avais rapporté ce que mon père avait
dit au moment de son décès et j’avais prêté serment que l’affaire resterait
cachée. Ibn Omar me dit alors : « Dissimule ces faits car, par Allah(S), mon
père a aussi rapporté des faits similaires à ceux que le tiens t’a rapportés, ni
plus, ni moins. »
Par la suite, Abdullah Ibn Omar rectifia ses paroles, de peur que j’informe
Ali(p) de cette affaire car il s’avait que je faisais partie de l’un de ceux qui
l’aimaient et qui lui rendaient visite. Alors, Abdullah ibn Omar dit : « Mon
père était dans un état de délire à ce moment-là. »
298
5. La confirmation du Prince des Croyants(p) concernant ce hadith
Je (Muhammad ibn Abû Bakr) vins alors voir le Prince des Croyants(p). Je
lui narrai alors ce que j’ai pu entendre de mon père et aussi ce qu’Ibn Omar
m’avait cité de son père. Alors, le Prince des Croyants(p) dit : « J’ai été
informé par celui qui est plus véridique que son père, que le tiens, qu’Abû
Ubayda, Sâlim, Ma’az, toi ou Ibn Omar. » Je demandai : « Qui est-ce donc, Ô
Prince des Croyants(p) ? » Il(p) répondit : « Quelqu’un me l’a rapporté (tout
ce qui se passe). »
Je compris ce qu’il(p) voulait dire par là, alors je dis : « Vous avez dit vrai, Ô
Prince des Croyants(p). Je pensais au fait qu’aucun être humain n’avait pu
vous rapporter cela car lorsqu’il m’a narré son récit, il n’y avait personne
avec lui en dehors de moi. » »
Sulaym dit : « Je demandais à Abdul Rahmaan Ibn Ghanâm : « Ma’az est mort
de la peste, et qu’est ce qui est la cause du décès d’Abû Ubayda ? » Il
répondit : « Par l’empyème (une accumulation de pus dans la plèvre). »
J’ai rencontré Muhammad Ibn Abû Bakr et lui ai demandé : « Est-ce que
quelqu’un a été témoin de la mort de ton père, mis à part ton frère Abdul
Rahmaan, Aisha et Omar ? » Il répondit : « Non. » J’ai demandé : « Est-ce
qu’ils ont entendu ce que tu as entendu de lui ? » Il répondit : « Ils en ont
entendu une partie, puis ils ont commencé à pleurer et dirent : « Il a perdu
l’esprit. » Ils n’ont donc pas entendu autant que moi. »
299
7. Abû Bakr vit le Messager d’Allah(pslf) et Ali(p) au moment de sa mort.
Omar dit : « Ô vous tous ! Votre père a perdu la raison. Dissimulez ce que
vous avez entendu de lui afin que les Gens de la demeure du Prophète(pslf)
ne trouvent pas gloire dans ses paroles. » Puis lui, mon frère et ma sœur
sortirent afin de faire les ablutions pour aller prier. Il me fit alors entendre
par ses paroles ce qu’il ne leur fit pas entendre. »
300
8. L’acceptation d’Abû Bakr de son entrée dans le cercueil de l’Enfer
Muhammad ibn Abû Bakr dit : « J’ai dit à mon père, lorsque j’étais seul avec
lui : « Ô père dis : « Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah(S). » » Il me répondit :
« Je ne le dirai pas, ni n’ai la capacité de le faire jusqu’à ce que j’aille dans le
Feu (de l’enfer) et entre dans le cercueil. » Lorsqu’il mentionna le cercueil, je
pensais qu’il commençait à perdre l’esprit. Alors, je lui ai demandé : « De
quel cercueil parles-tu ? » Il répondit : « Un cercueil de feu qui sera fermé par
un cadenas de feu dans lequel seront regroupés douze personnes, dont moi
et mon compagnon. » Je lui dis : « Parles-tu d’Omar ? » Il répondit : « Oui.
De qui d’autre pourrait-il s’agir ? Et dix seront enfermées dans une fosse en
Enfer, sur laquelle repose une pierre. Chaque fois qu’Allah(S) aura
l’intention d’augmenter la chaleur de l’enfer, la pierre sera levée. »
Puis Omar entra alors qu’Abû Bakr avait déjà péri. Il dit : « A-t-il dit autre
chose après que je sois parti ? » Je lui ai rapporté ce qu’il avait dit et Omar
dit alors : « Que la Miséricorde d’Allah(S) soit sur le Calife du messager
d’Allah(pslf). Dissimule cela, car ses paroles sont dues au délire et tu fais
partie des gens dont la famille est connue pour souffrir de tels maux. »
301
Aisha dit : « Tu dis la vérité. » et tous me dirent : « Ne laisse personne
entendre quoi que ce soit de cela, sinon Ali ibn Abû Tâlib(p) et les Ahl ul
bayt(p) en jubileront. » »
Sulaym dit : « J’ai demandé à Muhammad ibn Abû Bakr : « Qui ta rapporté
cela ? » Il m’a répondu : « Ali(p). » J’ai dit : « Tout comme toi, je l’ai aussi
entendu de lui(p). Mais se pourrait-il qu’un Ange parmi les Anges lui ait
narré tout cela ? » Il répondit : « Comment cela se pourrait-il ? » Je lui
répondis : « Excepté au Prophète(pslf), les anges parlent-ils aux autres ? » Il
me dit : « n’as-tu pas lu dans le Coran : « Nous n'avons envoyé, avant toi, ni
Messager ni prophète (ni Muhaddith14) qui n'ait récité. » [22:52] »
14Le mot ‘Muhaddith est aujourd’hui manquant dans le verset du Coran dont nous
disposons aujourd’hui.
302
10. Seconde confirmation du Prince des Croyants(p) concernant ce hadith.
Sulaym dit : « Lorsque Muhammad ibn Abû Bakr fut tué en Egypte, j’ai
présenté mes condoléances au Prince des Croyants(p) et j’étais seul avec lui
à ce moment-là. Alors, je lui ai rapporté ce que Muhammad m’avait narré et
l’ai informé de ce qu’Abdul Rahman ibn Ghanâm m’avait dit.
Ceci est ce qu’Abân a retranscrit des paroles de Sulaym. Les personnes qui
composent ce groupe, à savoir Abû Bakr, Omar, Othmân, Talha, Zûbayr,
Sa’ad, Abdul Rahman Ibn Awf, ont toutes témoigné contre elles-mêmes au
moment de leur mort. Ils ont attesté qu’ils sont morts tels leurs ancêtres,
lors de la période de l’ignorance (période préislamique). »
304
Hadith 38
Abân rapporte de Sulaym qui a dit : « J’ai entendu Salman(p), Abû Dhar et
Miqdad dire : « Nous étions assis en présence du Messager d’Allah(pslf) et il
n’y avait personne d’autre que nous à ses côtés, lorsqu’un groupe de trois
Muhajirûn arrivèrent et tous faisaient partie des gens de Badr. Le Messager
d’Allah(pslf) dit : « Après moi, ma nation sera divisée en trois branches
principales. Une secte sera celle de la Vérité, dans laquelle il n’y aura pas un
seul grain de mensonge. Leur exemple est tel celui de l’or rouge. Plus vous le
chauffez, plus sa qualité et sa valeur augmentent. Leur Imâm(p) sera l’un de
ces trois.
Une secte sera celle du mensonge, dans laquelle l’on ne retrouvera pas une
once de vérité. Leur exemple est telle la rouille sur le fer. Plus le feu la
touche, plus sa qualité et son odeur se dégradent. Leur chef sera l’un de ces
trois. Et enfin, il y aura un groupe de dévoyés et d’hésitants. N’allant ni avec
l’un, ni avec l’autre. Leur chef sera l’un de ces trois. » »
305
Sulaym dit : « J’ai rapporté au Prince des Croyants(p), lorsqu’il(p) était à
Kufa, ce que Salman(p), Abû Dhar et Miqdad m’avait narré des paroles du
Prophète(pslf) lorsqu’il(pslf) avait vu arriver les trois hommes qui faisaient
partie des gens de Badr, des Muhajirûn et des Quraysh. Je lui ai dit que le
Prophète(pslf) m’avait dit : « Ma communauté sera divisée en trois branches
principales. » Puis ils vous ont nommé, ils ont nommé Sa’ad mais n’ont pas
donné le nom du troisième et me l’ont fait comprendre par le biais
d’indices. »
Il(p) dit : « Ne les blâme pas, Ô Sulaym, car les cœurs des gens de cette
Ummah ont été nourris de leur amour, tout comme les enfants d’Israël
avaient été nourris avec l’amour du veau. Ô Sulaym, as-tu des doutes
concernant son identité ? » Je répondis : « Oui, j’aimerai que vous le
nommiez pour moi et que je l’entende de vous afin que cela augmente ma
conviction. » Il me dit : « Il s’agit d’Ateeq (Abû Bakr). Cette affaire, la
Wilayah qu’Allah(S) t’a fait reconnaître, est plus digne d’intérêt que celle de
l’or et l’argent. Et seules quelques personnes parmi la communauté la
comprennent et Le remercient pour cela. Alors, loue Allah(S), prends ce
qu’IL(S) te donne et remercie-Le(S) car IL(S) t’a choisi afin que tu la
reconnaisses.
Ghadîr Khum
Abân ibn Abû Ayash rapporte de Sulaym qui dit : « J’ai entendu Abû Saîd Al-
Khudry dire que le Messager d’Allah(S) avait appelé les gens à Ghadîr Khum.
C’était un jeudi et il(pslf) ordonna que les épines soient défrichées de sous
l’arbre.
Puis, il(pslf) appela les gens à venir vers lui, prit les mains d’Ali Ibn Abû
Tâlib(p) et les a levées si haut que j’ai pu apercevoir la blancheur des
aisselles du Saint Prophète(pslf). Ensuite il(pslf) dit : « Celui dont je suis le
maître, Ali(p) en est le maître. Ô Allah(S), sois l’ami de celui qui lui portera
de l’amitié, sois hostile envers celui qui lui porte l’inimitié, viens en aide à
celui qui lui viendra en aide et délaisse celui qui l’abandonnera. »
Abû Saîd dit : « Il(pslf) ne descendit pas de la chaire jusqu’à ce que ce verset
soit révélé : « Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli
sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. » [5:3].
Ainsi, le Messager d’Allah(pslf) dit : « Allah(S) est Grand car IL(S) a
aujourd’hui perfectionné la religion et a complété les bénédictions. Le
Seigneur(S) est satisfait de ma Prophétie et de la Wilayah d’Ali(p) après
moi. »
307
2. Poème de Hassan à propos de Ghadîr avec le témoignage du
Prophète(pslf)
308
3. Objection d’Abû Bakr et Omar à Ghadîr
309
Hadith 40
Abân rapporte de Sulaym Ibn Qays qui dit : « J’ai entendu Ali(p) dire : « Le
Prophète(pslf) m’a attribué dix attributs dont un seul suffit à me rendre
heureux du lever au coucher du Soleil. Il lui a alors été dit : « Expliquez-le-
nous, Ô Prince des Croyants(p). »
310
Par Allah(S) ! Et encore par Allah(S) ! Dans l’univers entier, aucun Dhikr
n’est plus apprécié par le Prophète(pslf) que le miens et personne n’a récité
la prière face aux deux directions (Qiblatayn) comme je l’ai faite. J’ai prié
lorsque j’étais plus jeune et que la prière n’était pas encore obligatoire sur
moi (à cet âge).
En ce qui concerne Fâtimah(p), qui est ma femme, et qui est une sainte
partie du Prophète(pslf), elle est, dans son temps, telle Maryam Ibnte Imran
ne l’était à son époque.
Notre exemple est tel celui de l’arche de Nouh [noé](p). Celui qui y avait
pris place a été sauvé, alors que celui qui l’avait laissé de côté s’était noyé. » »
311
Hadith 41
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « J’ai entendu Ali(p) dire : « Le Messager
d’Allah(pslf) m’a fait faire un promesse, le jour de son décès. Il(pslf) se
tenait assis en s’appuyant sur ma poitrine et sa tête était près de mon oreille.
Deux de ses femmes (Aisha et Hafsa) tentaient d’écouter ce que le
Messager(pslf) souhaitait me dire. Alors le Prophète(pslf) dit : « Ô Allah(S),
ferme leurs oreilles. » Puis, il(pslf) dit : « Ô Ali(p) ! Allah(S), Le Puissant et
Le Miséricordieux, dit dans le Saint Coran : « Quant à ceux qui croient et
accomplissent les bonnes ouvres, ce sont les meilleurs de toute la
création. » [98:7]. Sais-tu de qui il s’agit ? » Je répondis : « Allah(S) et Son(S)
Messager(pslf) le savent mieux. » Il(pslf) me dit : « Il s’agit là de tes
partisans (Chiites) et de ceux qui te viennent en aide. Je les rencontrerai à la
Fontaine, le jour du jugement, lorsque la communauté sera éparpillée se
tenant à genoux. Allah(S), Le Puissant et Le Miséricordieux, commencera à
présenter Sa Création et appellera chaque personne vers ce dont il n’y a
aucune échappatoire. IL(S) t’appellera, toi et tes Chiites, ainsi vous viendrez
tous avec des visages resplendissants, bien nourris et dont la soif aura été
rassasiée. Ô Ali(p), « Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les
associateurs iront au feu de l'Enfer, pour y demeurer éternellement. De toute la
création, ce sont eux les pires. » [98:6]. Il s’agit là des juifs et du Clan des
Omayyades et leurs partisans. Ils seront ressuscités le jour du jugement,
dans un état misérable, affamés et assoiffés et ils auront des visages
noircis. » »
312
L’auteur dit :
« Ceci est extrait de la fin du Livre de Sulaym et il est présenté ici exactement tel qu’il est
écrit.
313
Hadith 42
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « Abdullah ibn Ja’far Ibn Abû Tâlib m’a
rapporté : « J’étais en présence de Mu’awiyah. Al-Hassan(p) et Al-
Hussayn(p) étaient présents et Abdullah ibn Abbas et Al-Fadhl ibn Abbas se
tenaient en leur compagnie.
Alors je fus pris d’une colère en entendant cela et perdis le contrôle de moi-
même. Je lui dis : « Par Allah(S) ! Tu as une très mauvaise compréhension
d’eux(p) et de leur père(p). Par Allah(S) ! Sache, qu’ils(p) sont tous deux
meilleurs que moi, leur père(p) est meilleur que le mien et leur mère(p) est
meilleure que la mienne. Ô Mu’awiyah, tu es ignorant de ce que j’ai entendu
du Prophète(pslf) au sujet d’eux(p), de leur père(p) et de leur mère(p). Je
l’ai mémorisé, j’y ai toujours pensé et je l’ai rapporté. »
Mu’awiyah dit : « Alors, dis-moi ce que tu as entendu car par Allah, tu n’es
pas un menteur ni n’as jamais été accusé de ce méfait. » Et dans l’assemblée
314
étaient assis Al-Hassan(p), al-Hussayn(p), Abdullah Ibn Abbas, Fadhl ibn
Abbas et un fils d’Abû Lahab.
Alors je dis : «Cette affaire est plus importante que ce que tu penses qu’elle
n’est. » Il répondit : « Peu m’importe ! Même si cette affaire est plus grande
qu’Uhud et Hira (deux montagnes) réunis, car il n’y a aucune des personnes
du peuple de Syrie dans cette assemblée. Et lorsqu’Allah a tué ton Maître et
dispersé la communauté, IL a remis le pouvoir dans les mains de son
propriétaire légitime16 et à sa place exacte. Alors, rapporte-nous, car aucun
d’entre nous ne se soucie ni de tes paroles, ni de tes allégations. »
Ensuite, je l’ai entendu dire : « Lorsque les fils d’Abû Al A’as atteindront les
trente individus, ils prendront le Livre d’Allah(S) afin de tromper par lui,
asserviront les esclaves d’Allah(S) et se répartiront les richesses d’Allah(S)
entre eux. »
« Ô vous peuple ! J’ai plus d’autorité sur les Croyants qu’eux-mêmes n’en
ont sur leur propre être. Ils n’ont pas le choix concernant mes commandes et
Ali(p), après moi, possède plus d’autorité sur les Croyants qu’ils n’en ont
eux-mêmes sur leur propre être. Et ils n’ont pas à contredire ses ordres.
Après lui(p), ce sera mon fils Al-Hassan(p) qui possède plus d’autorité sur
les Croyants qu’ils n’en ont eux-mêmes sur le propre être, et ils n’ont pas à
contredire ses ordres. Puis, après son frère, il y a mon fils Al-Hussayn(p) qui
possède plus d’autorité sur les Croyants qu’ils en ont eux-mêmes sur le
propre être, et ils n’ont pas à contredire ses ordres. »
316
3. Nouvelles du Messager(pslf) de son Martyr et pour celui des Imâms(p)
Puis, il répéta cela trois fois et dit : « Et chacun d’eux(p) aura plus d’autorité
sur les Croyants qu’eux n’en ont sur eux-mêmes et personne n’aura de choix
concernant leurs ordres. Chacun d’eux(p) sont les guides(p) et les biens-
guidés(p) et ils(p) seront neuf des fils de Hussayn(p). »
Ali ibn Abû Tâlib(p) se leva, des larmes coulaient de ses yeux et il(p) dit :
« Que mon père et ma mère vous soient sacrifiés Ô Prophète d’Allah(pslf) !
Tomberez-vous en martyr ? » Il(pslf) répondit : « Oui, je tomberai en martyr
en ayant été empoisonné. Et toi, tu seras assassiné par l’épée et ta barbe sera
teintée du sang de ta tête. Mon fils Al Hassan(p) sera assassiné par le poison
et mon fils Hussayn(p) sera tué par l’épée. Il(p) sera tué par un tyran, fils de
317
tyran. Celui dont la lignée est douteuse (Da’iy) et fils de celui dont la lignée
est douteuse (Da’iy). Un hypocrite, fils d’hypocrite. » »
Alors, Mu’awiyah envoya un message à Omar ibn Abû Salma et Oussama Ibn
Zayd et leur demanda à propos de cette affaire. Ces deux derniers attestèrent
les paroles d’Abdullah Ibn Ja’far. Ils les avaient entendues du Prophète(pslf)
de la même manière qu’il ne les a rapportées. Cet évènement se déroula à
Madina, la première année, après l’acceptation de Mu’awiyah par la
Ummah. »
318
5. La preuve que les infaillibles(p) sont au nombre de quatorze
Nous serons quatorze êtres dans cette demeure. Allah(S) nous a tenus à
l’écart de toute impureté et IL(S) nous a purifiés d’une purification totale.
Nous sommes les guides(p) et les bien-guidés(p). Je suis le prêcheur nommé
par Allah(S) et ils sont les prêcheurs nommés par moi, et par Allah(S), Le
Puissant et Le Majestueux. Ils sont les preuves d’Allah(S), Le Miséricordieux
et Le plus Haut sur Ses(S) Créatures, et ils(p) sont Ses(S) Témoins sur Sa(S)
Terre et les dépositaires de Son(S) Savoir et de Sa(S) Sagesse. Ceux qui leur
obéissent, auront obéi à Allah(S) et ceux qui leur désobéissent auront
désobéi à Allah(S).
La Terre ne subsistera pas sans eux(p), même pour une fraction de seconde,
et elle n’est stable que grâce à eux(p). Ils sont ceux(p) qui informent la
Ummah au sujet de la Religion, sur ce qui est licite et ce qui est prohibé,
ceux(p) qui expliquent ce qui plaît à Allah(S) et ceux(p) qui empêchent ce
qui Lui(S) déplaît. Le commandement de chacun sera identique, de même
que leurs interdictions. Il n’y aura jamais de différences entre eux(p), ni de
319
division en branches, à la manière dont se forment les sectes, ni même de
conflits entre eux(p).
Les derniers d’entre eux(p) hériteront des premiers d’entre eux(p) des
choses que j’ai dictées, retranscrites par Ali(p), de ses propres mains, et
ils(p) sont mes héritiers jusqu’au Jour du jugement. En dehors d’eux(p) et
leurs Chiites, les gens de la Terre seront tous engloutis dans les négligences,
les déviations et la confusion. Ils(p) ne dépendront de personne de la
Ummah en ce qui concerne les commandements de la Religion et la
communauté aura besoin d’eux(p). Ils(p) sont ceux dont l’Obéissance vaut
l’Obéissance à Allah(S) et Son(S) Prophète(pslf). Ils sont ceux qu’Allah(S) a
désignés dans Son(S) Livre par le verset : « Ô les Croyants! Obéissez à Allah,
et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le
commandement. » [4 :59]. » »
Alors Mu’awiyah dit : « Ô Fils d’Abdul MutTâlib ! Vous clamez là une grande
affaire et présentez des arguments solides s’ils s’avèrent véridiques. Vous
abritez une affaire que vous devriez voiler car le peuple est ignorant de cela
et dans un total aveuglement vis-à-vis de ces sujets. Et si tout ce que vous
affirmez là est véridique, alors la communauté est détruite. Tous sont
devenus des apostats et ont abandonné le serment de notre Prophète, mise à
part vous, Gens de la demeure, et ceux qui croient en vous. Et ceux-ci sont
peu nombreux. »
320
6. L’argumentation d’Ibn Abbas contre Mu’awiyah
Plus surprenante encore que notre affaire est celle des enfants d’Israël. Les
magiciens ont dit au Pharaon : « Par Celui qui nous a créés, dirent-ils, nous ne
te préférerons jamais à ce qui nous est parvenu comme preuves évidentes.
Décrète donc ce que tu as à décréter. Tes décrets ne touchent que cette présente
vie. » [20:72] Ainsi, tous ont eu foi en Musa(p), l’ont ratifié et l’ont suivi.
Il(p) partit avec eux et ceux qui le suivirent des enfants d’Israël. Il(p) fendit
la mer pour eux, leur a montrés des merveilles, ils ont tous cru en lui et en la
Torah et ont accepté sa Religion. Puis, ils passèrent près d’une communauté
idolâtre. Alors, ils dirent : « Ô Musa ! Désigne-nous une divinité semblable à
leurs dieux. » [7:138]. La communauté prit un veau et commença à l’adorer,
excepté Haroun(p) et les Gens de sa demeure. Le Samiri leur dit : « C'est
votre divinité et la divinité de Musa ; il a donc oublié »! [20:88]. Après cela,
Musa(p) dit à tous : « Ô mon peuple! Entrez dans la terre sainte qu'Allah vous
a prescrite. » [5:21]. Ils répondirent tous ce qu’Allah(S) a mentionné dans le
Coran : « Ô Musa, il y a là un peuple de géants. Jamais nous n'y entrerons
jusqu'à ce qu'ils en sortent. S'ils en sortent, alors nous y entrerons » [5:22] Et
cela jusqu’à ce que Musa(p) dise : « Seigneur! Je n'ai de pouvoir, vraiment, que
sur moi-même et sur mon frère : sépare-nous donc de ce peuple pervers » [5:25]
321
Puis Allah(S) dit : « Ne te tourmente donc pas pour ce peuple pervers » [5:26].
Ainsi, la communauté musulmane a suivi le même exemple.
Alors ils périrent et celui qui les a suivis a aussi péri. Ils ont dévié et ceux qui
les ont suivis ont aussi été égarés. Que le malheur soit sur la communauté
des oppresseurs. »
Leur désaccord s’est traduit de deux manières différentes. D’une part, ils
s’entretuèrent, se séparèrent en sectes, formèrent des groupes, se maudirent
entre eux et restèrent à l’écart les uns des autres. D’autre part, il n’y eut pas
de tuerie, ni de sectarisme. Certains octroyèrent une certaine marge à
d’autres. Il s’agit là des enseignements du Livre d’Allah(S) et de la Sunnah
de Son(S) Prophète(pslf). Sur les nouvelles choses qui survenaient, ils
pensaient que celles-ci n’étaient ni dans le livre d’Allah(S) ni dans la Sunnah
de Son(S) Prophète(pslf).
Quant au premier point sur lequel ils divergèrent, cela n’était autre que le
royaume et le califat. La Ummah se dit qu’elle le méritait d’avantage que les
Gens de la demeure du Prophète(p).
Toute personne ayant accepté le point qui ne présente pas de conflit entre les
gens de la Qiblah et se soumet à Allah(S) en cas de conflit, alors il était
sauvé, épargné du feu et Allah(S) ne le questionnera pas sur les choses qui
l’ont mis en difficulté, les choses qui entrainaient deux opinions et un
conflit.
Et celui qui se réconcilie avec Allah(S), dont le cœur aura été éclairé, qui
aura reconnu le Wâli-ul Amr et les mines de la connaissance sachant qui
ils(p) sont, sera fortuné et sera un ami d’Allah(S). Et l’apôtre d’Allah(S)
avait l’habitude de dire : « Que la miséricorde de Dieu soit sur le serviteur
324
qui aura dit la vérité et en a bénéficié ou celui qui aura été silencieux et aura
été sauvé. »
« Ô Mu’awiyah ! Sache qu’Omar ibn Khattab, durant son règne, m’avait fait
porter un message à Ali Ibn Abû Tâlib(p). Ce message disait : « J’ai
l’intention de compiler le Coran sous forme de livre. Envoie-moi ce que tu as
écrit sur celui-ci. » L’Imâm(p) répondit : « Par Allah(S) ! Tu devras battre
mon cou avant de pouvoir atteindre ce Coran. » Je lui demandai alors : « Et
pourquoi cela ? » Il répondit : « Car Allah(S) a dit : « Ne le touchent [et n’y
parviennent] que ceux qui sont purs » [56:79]. Cela signifie que le saint Coran
ne peut être atteint que par les purifiés, c’est-à-dire nous(p). Nous sommes
ceux qu’Allah(S) a gardés des impuretés et a rendus aussi purs que nous le
méritions. »
325
Et Allah(S) dit : « et Nous avons donné en héritage le Livre à ceux de Nos
adorateurs que Nous avons choisis. » [35:32], ainsi nous(p) sommes ceux
qu’Allah(S) a choisis parmi Ses(S) serviteurs et nous sommes ceux
qu’Allah(S) a préférés. Par notre intermédiaire, des exemples sont
mentionnés et des messages nous ont été révélés. »
De ce fait, Omar fut pris de colère et dit : « Le fils d’Abû Tâlib pense que
personne excepté lui ne détient la connaissance. Donc, celui qui a lu quoi
que ce soit du Coran devrait me l’apporter. »
Ô Mu’awiyah, celui qui dit qu’une partie du Coran a été perdue n’est qu’un
menteur. Le Coran est en sureté et préservé en possession de ses
héritiers(p). »
327
Hadith 43
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « Un homme des compagnons très dévoué
au Prince des Croyants(p), nommé Hamân, se leva et dit : « Ô Prince des
Croyants(p) ! Décris-moi les qualités d’un croyant comme si j’en avais un
devant moi. » Alors, l’Imâm Ali(p) fit une pause avant de lui répondre : « Ô
Hamân ! Crains Allah(S) et accompli de bonnes œuvres car Allah(S) est avec
les pieux et ceux qui accomplissent le bien. »
Hamân dit : « Je t’en prie. Je te demande, par Celui(S) qui t’a honoré, t’a
rendu spécial, t’aime et te préfère par ce qu’IL(S) t’a donné, décris-le moi. »
Ali(p) se leva, loua Allah(S), l’exalta et envoya des bénédictions sur Son(S)
Prophète(pslf) et les Gens de sa demeure(p), puis il(p) dit : « Certainement,
Allah(S) a créé les créatures et, même s’IL(S) les a créées, IL(S) n’a pas
besoin de leur obéissance et est a l’abri de leur désobéissance car ni la
désobéissance de celui qui enfreint ne l’affecte, ni l’obéissance de celui qui
obéit ne lui profite.
328
1. Le Croyant dans le monde
Ainsi, les Croyants de ce monde sont ces gens qui sont intègres. Leur
logique est la droiture, leurs vêtements sont simples, leur démarche est
humble. Ils se soumettent à l’obéissance d’Allah(S) et baissent leurs yeux
devant Ses(S) interdictions. Ils consacrent leur ouïe à la connaissance. Leur
comportement dans l’affliction est semblable à leur comportement dans la
prospérité, toujours satisfaits de la Décision d’Allah(S).
Si Allah(S) n’avait pas décrété de terme pour eux, leur âme ne demeurerait
pas dans leur corps, même pour une fraction de seconde, en raison de leur
désir de la Récompense et de leur peur de la Punition. A leurs yeux, le
Khaliq(S) (Le Créateur(S)) est si Haut que tout le reste semble insignifiant.
Ils imaginent le paradis comme s’ils pouvaient déjà s’y voir en bénéficiant de
ses bienfaits. Quant à l’enfer, ils s’y voient subissant le Châtiment. Leur
cœur est affligé et ils se sentent à l’abri dans les Limites (d’Allah(S)). Leur
corps est léger, leurs désirs sont petits, leur âme est pure et leur aide envers
l’Islam est importante. Ils restent patients durant quelques jours afin
d’obtenir un long repos. Leurs affaires, que Le Généreux(S) a rendues faciles
pour eux, sont rentables. Le monde les aime mais eux n’aime pas ce monde.
Le monde les sollicite mais eux se contentent de s’en priver et ils ne
l’acceptent pas.
329
3. Le Croyant durant ses journées et ses nuits
330
4. Les signes apparents du Croyant
Parmi les signes qui leur sont propres, tu retrouveras en eux une fermeté
dans la Religion, une noble détermination dans leur dessein, la compassion
dans leurs pensées profondes, l’envie de connaissance, la modération dans la
richesse, la sincérité dans l’adoration, la force dans la pauvreté, la patience
dans les difficultés, la charité dans les actes, le don dans le droit, le partage
dans leur enrichissement, la pureté dans le permissible, la générosité dans le
conseil, la critique de l’avidité, le respect dans l’intégrité et la retenue dans le
désir.
Ils ne sont pas séduits par les louanges des ignorants, ne comptent pas leurs
bonnes actions, ne s’attardent pas dans l’exécution des actes. Ce sont des
personnes dont la préoccupation est de remercier (Allah(S)) le soir, le matin
et au travail avec le Souvenir (Dhikr).
Ils passent la nuit avec prudence (dans la peur) et le matin il est heureux. Ils
ont peur de ce dont ils doivent avoir peur et sont heureux en raison des
vertus et miséricordes qu’ils ont reçues.
331
S’ils sont pris par une difficulté qui ne leur plait pas, ils ne tentent pas de la
surmonter, en capitulant devant leur égo. Leur bonheur se trouve dans ce qui
est éternel et dure, leur attention se porte sur l’éternel, et leurs regards se
portent sur ce qui est destiné à perdurer.
L’ignorance leur est étrangère, leurs affaires sont faciles. Ils dissolvent leurs
désirs, protègent leur religion, gardent leur sang-froid, restent purs tant
physiquement que spirituellement. Leurs voisins sont à l’abri d’eux. Ils
maitrisent leur arrogance et leur fierté, sont satisfaits de ce qu’ils obtiennent
et leur patience est robuste. Ils sont décisifs dans leurs affaires et son
Souvenir (Dhikr) est fréquent.
Ils ne rapportent pas ce que ses amis lui ont confié et ne dissimulent pas les
témoignages des ennemis. Ils n’utilisent pas la vérité pour se vanter, et ne
laissent pas la sincérité pour éviter l’embarras.
On a toujours l’espoir d’une bonne action de leur part et les gens sont à
l’abri d’eux car le mal ne proviendra jamais d’eux. Ils pardonnent celui qui
l’opprime, ils deviennent un sanctuaire pour celui qui vient à eux et gardent
la relation avec quiconque se coupera d’eux. La patience ne s’écarte pas
d’eux et ils ne se précipitent pas dans les affaires douteuses. Ils tolèrent ce
qui est évident pour eux.
L’ignorance est tenue à l’écart d’eux, leurs discours sont doux et ils n’aiment
pas trouver les fautes. Ils restent proches des bonnes actions, véridiques
332
dans leurs paroles, beaux dans leurs actes, hâtifs dans les bonnes actions. Ils
laissent les mauvais derrière lui. Ils restent fermes face aux situations
précaires, patients dans les difficultés rencontrées et reconnaissant dans la
prospérité.
Ils n’oppressent pas ses ennemis, ne réclament pas ce qui ne leur appartient
pas et ne nient pas les droits d’autrui. Ils ne luttent pas contre le juste qui
viendrait à eux et se rapprochent de la vérité avant même que des témoins ne
soient traduits contre eux. Ils ne perdent pas ce qui leur est confié, ne
raillent personne avec des titres qui ne leur plaisent pas. Ils ne sont injustes
envers personne, n’incitent aucune jalousie, ne nuisent pas aux gens de leur
entourage, et ne se réjouissent pas des calamités d’autrui.
Ils retournent ce qui leur a été confié en bonne garde, se précipitent vers les
prières, n’accourent pas vers les mauvais actes. Ils enjoignent le bien (amr bil
ma’roof) et interdisent le mal (nahi anil munkar). Ils n’entrent pas dans les
affaires en raison de l’ignorance et ne s’éloignent pas de la vérité en cas de
frustration.
S’ils demeurent silencieux, le calme ne les dérange pas et s’ils parlent, ils
n’emploient pas le mensonge. S’ils rient, ils ne le font pas à haute voix. Ils
sont satisfaits de ce qui a été décidé pour eux.
Ils n’usent pas de la colère et leurs désirs ne les dominent pas. La misère ne
l’étouffe pas et ils ne désirent pas ce qui ne leur appartient pas. Ils se mêlent
au monde afin d’acquérir de la connaissance et demeurent silencieux afin de
rester en sécurité. Ils demandent à apprendre et font des affaires non pas
333
pour embarrasser ou impressionner autrui mais afin d’en bénéficier. Ils
débattent pour obtenir le savoir.
En raison de leur pureté et de leur retenue, ils restent éloignés de ceux qui
les écartent du droit chemin. Leur isolement vis-à-vis de ceux qui se tiennent
à l’écart d’eux et parlent dans leur dos est dû à leur renonciation.
Du fait de leur douceur et leur bonté, ils se rapprochent des gens qui se lient
à eux. Ils ne s’isolent pas en raison de l’arrogance, ni de la grandeur et ne se
rapprochent pas pour duper ou apporter le mal à autrui. Ils suivent l’exemple
de ceux qui sont meilleurs qu’eux et ils deviennent exemplaires pour les
autres. » »
Une personne lui demanda alors : « Selon votre discours, où êtes-vous dans
ce cas (quel est votre position) ? » L’Imâm(p) lui répondit : « Il y a pour
334
chaque personne un terme auquel il n’est pas préparé et une raison pour
laquelle elle ne peut pas le dépasser. Alors, arrête-toi et ne continue pas sur
cette voie car Satan parle à travers ta langue. »
Hammam leva la tête, prit une profonde inspiration et quitta ce monde. Que
la miséricorde d’Allah(S) soit sur lui. »
335
Hadith 44
Abân Ibn Abû Ayash rapporte de Sulaym Ibn Qays qui rapporte de
Salman(p), Abû Dhar et Miqdad qui ont dit : « Un certain nombre
d'hypocrites se rassemblèrent et dirent : «Muhammad(pslf) nous a informé à
propos du Paradis et de ce qu'Allah(S) a préparé comme récompenses pour
Ses(S) amis et les gens qui Lui(S) obéissent, et aussi au sujet de l’Enfer et
des chaînes qu'Allah(S) a préparés, et la disgrâce pour Ses(S) ennemis et les
personnes qui Lui(S) désobéissent. Ainsi, s'il pouvait nous informer sur nos
pères, nos mères et nos places dans le Paradis et l’Enfer, nous pourrions
comprendre ce qui nous attend (tôt ou tard). »
336
informé de tout ce qu'IL(S) souhaitait des affaires qui concernent ce qui vous
est invisible.
Ainsi, demandez-moi ce que vous voudrez. Par Celui(S) qui détient mon âme
entre Ses(S) mains ! Ceux qui demanderont à propos de leur père, leur mère
et leur place aux Paradis ou en Enfer, obtiendront une réponse de moi.
L’Archange 'Jibraïl(p) est à mes côtés et m’informera des dire de mon
Seigneur(S). Alors demandez-moi. »
Il répondit : « Tu es untel, fils d’untel qui était un berger des Bani Isma’, un
clan de la tribu malfaisante des Saqif. Ils désobéirent Allah(S) alors IL(S) les
a disgraciés. » Il se rassit, disgracié et humilié par Allah(S) devant les
personnes présentes. Avant cela, les gens n’avaient aucun doute sur
l’importance de sa personnalité parmi les Quraysh. Il était égal aux
personnes importantes du clan.
Alors, Omar ibn Khattab se leva. Il dit : « Nous sommes heureux qu’Allah(S)
soit notre seigneur, l’Islam notre religion et que vous, Ô Messager
d’Allah(pslf), soyez Prophète. Nous cherchons refuge auprès d’Allah(S) de
Sa colère et de celle de Son(S) Messager(pslf). Ô Prophète(pslf) ! Pardonnez-
nous, Allah(S) vous pardonnera et dissimulez-nous, Allah(S) vous
dissimulera. »
Puis, de ces deux piliers, Allah(S) créa deux graines blanches qu’IL(S) a
réunies. IL(S) transféra ensuite ces deux graines dans les entrailles (Sulb)
des purs et les ventres des mères immaculées jusqu’à ce qu’IL(S) les sépare
en deux et place la moitié de cela dans le Sulb (entrailles) d’Abdullah(p) et
l’autre moitié dans le Sulb (entrailles) d’Abû Tâlib(p). Ainsi, je suis une
partie et tu es l’autre partie et, pour cela, Allah(S) a déclaré : « Et c'est Lui qui
338
de l'eau a créé une espèce humaine qu'Il unit par les liens de la parenté et de
l'alliance. Et ton Seigneur demeure Omnipotent. » [25 :54] »
« Ô Ali(p), Allah(S) ne peut être reconnu que par notre biais. Celui qui
combat contre ta Wilayah aura combattu contre l’autorité d’Allah(S).
339
Hadith 45
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « Chaque fois que les Quraysh se
réunissaient, s’ils voyaient une personne des gens de la Demeure(p) (du
Prophète(pslf)), ils interrompaient leurs discussions. Une fois, lorsqu’ils
étaient regroupés, l’un d’eux dit : « L’exemple de Muhammad(pslf) parmi ses
Ahl ul bayt(p) est le même qu’un dattier grandissant dans un tas d’ordures. »
Puis, il(pslf) dit : « Prenez garde ! Moi et mes Ahl ul bayt(p) étions une seule
et unique Lumière (Noor) et nous effectuions le « Sa’ee » (marche rituelle)
devant Allah(S) deux mille ans avant la création d’Adam(p). Et cette lumière
était telle que lorsqu’elle glorifiait Allah(S), les anges Le glorifiaient en
même temps.
340
Lorsqu’Allah(S) créa Adam(p), il plaça cette lumière dans son Sulb
(entrailles) et l’envoya sur Terre avec Adam(p). Par la suite, cette lumière fut
présente dans le Sulb (entrailles) de Nouh(p) [Noé(p)], fut transportée dans
l’Arche. Elle fut aussi jetée dans les flames lorsqu’elle était dans le Sulb
d’Ibrahim(p). Nous n’avons pas cessé d’être transférés de nobles Sulb en
noble Sulb jusqu’à ce qu’IL(S) nous(p) sorte de la meilleure mine et que
nous soyons semés parmi les meilleures mères et pères ne s’étant jamais
rencontrés de manière illicite17 .
Prenez garde ! Nous, les enfants d’Abdul MutTâlib, moi, Ali(p), Ja’far(p),
Hamza(p), Hassan(p), Hussayn(p), Fâtimah(p) et Mahdi(Ahsp) sommes les
chefs des Gens du paradis.
Prenez garde ! Il(p) est le gardien de tous les Croyants après moi. Quiconque
le prendra en ami, Allah(S) sera son ami. Et celui qui sera un ennemi pour
lui, Allah(S) aura de l’inimitié envers lui. Seul un Croyant l’aimera et seul un
infidèle sera son ennemi. Après moi, il(p) est le fondement de la Terre pour
ses occupants, il(p) est la parole pieuse d’Allah(S) [par laquelle on peut
17 Ont toujours observé le mariage selon les lois d’Allah(S) et eu des enfants nés dans le licite.
341
acquérir la crainte d’Allah(S)] et il est la corde solide. « Ils veulent éteindre de
leurs bouches la lumière d'Allah, alors qu'Allah parachèvera Sa lumière en
dépit de l'aversion des mécréants. » [61 :8]
Celui qui leur aura obéi, aura obéi à Allah(S) et celui qui leur désobéira, aura
désobéi à Allah(S). Ils(p) sont avec le Coran et le Coran est avec eux et ils(p)
ne se sépareront pas (l’un de l’autre) jusqu’à ce qu’ils retournent à la
Fontaine.
Que ceux qui sont présents rapportent cela aux absents. Ô Allah(S) soit
Témoin, Ô Allah(S) soit Témoin, Ô Allah(S) soit Témoin. »
342
Hadith 46
Les grandes vertus du Prince des Croyants(p) par les paroles d’Abu
Dhar(ra) et de Miqdad(ra)
Abân ibn Abi Ayash rapporte de Sulaym ibn Qays : « Je dis à Abû Dhar :
« Rapporte-moi la chose la plus surprenante que tu aies entendue du
Prophète(pslf) concernant Ali ibn Abi Tâlib(p). »
Je dis : « Que la miséricorde d’Allah(S) soit sur toi. Et mis à part cela ? » Il
répondit : « J’ai entendu le Prophète(pslf) dire : « Allah(S) a spécialisé les
Archange 'Jibraïl(p), Mikaïl(p) et Israfil(p) dans l’obéissance à Ali(p), la
dissociation de ses ennemis et le fait de prier le pardon pour ses
partisans. » »
343
2. L’argumentation d’Allah(S) contre les communautés précédentes par
Ali(p)
Je dis : « Que la miséricorde d’Allah(S) soit sur toi. Et mis à part cela ? » Il
répondit : « J’ai entendu le Prophète(pslf) dire : « Allah(pslf) n’a jamais cessé
d’établir l’autorité par le biais d’Ali(p) sur chaque communauté qui avait un
Prophète et un Messager présent et IL(p) les a faits témoigner de la
reconnaissance d’Ali(p) afin de magnifier leur statut auprès d’Allah(S). » »
344
voulait purifier le cœur de quelqu’un parmi les Djinns et les humains, IL(S)
leur a fait reconnaitre la Wilayah d’Ali ibn Abi Tâlib(p). Et s’IL(S) souhaitait
obscurcir le cœur d’un être, IL(S) lui dissimulait la connaissance d’Ali ibn
Abi Tâlib(p).
Par celui qui détient mon âme entre Ses mains, ce n’est que par le biais de
ma Prophétie et de la Wilayah d’Ali(p) qu’Adam(p) mérita d’être créé, que
son esprit entra en lui, que sa repentance fut acceptée, et qu’il(p) fut envoyé
au paradis.
Par celui qui détient mon âme entre Ses mains, ce n’est que par le biais de
ma Prophétie et de la Wilayah d’Ali(p) qu’Ibrahim(p) vit le royaume des
Cieux et de la Terre et qu’Allah(S) fit de lui(p) Son(S) ami.
Par celui qui détient mon âme entre Ses mains, ce n’est que par le biais de
ma Prophétie et de la Wilayah d’Ali(p) que Musa(p) [Moise] conversa avec
Allah(S) et qu’Issa(p) [Jésus] fut établi comme un Signe d’Allah(S) sur les
mondes.
Par celui qui détient mon âme entre Ses mains, ce n’est qu’après avoir
reconnu et accepté notre Wilayah que les Prophètes ont obtenu leur
Prophétie. Aucune créature d’Allah(S) n’a mérité qu’IL(S) la prenne en
considération sans qu’elle n’accepte l’autorité d’Allah(S) et n’accepte Ali(p)
après moi. » »
345
Puis Abû Dhar resta silencieux. Alors, je lui dis : « Que la miséricorde
d’Allah(S) soit sur toi. Et en dehors de cela ? »
Après moi, c’est par son biais que les égarés trouveront des conseils et c’est à
travers lui que la lumière parviendra dans les ténèbres. C’est par son biais
que ceux qui méritent d’être sauvés seront secourus, qu’ils trouveront refuge
contre la mort, qu’ils trouveront sécurité contre la peur. C’est par son biais
que les péchés seront effacés, que la persécution sera vaincue et les
bénédictions descendront.
Il est l’œil d’Allah(S) et l’oreille par laquelle IL(p) écoute. Parmi la création,
Ali(p) est la parole d’Allah(S) et pour Ses serviteurs, il(p) est Sa main
remplie de bénédictions qui fut tendue. Il(p) est Son(S) visage sur la Terre et
dans les cieux, Son(S) côté juste visible, Sa(S) corde puissante et solide. Il(p)
est Ses(S) portes par lesquelles l’on peut entrer et Sa(S) maison, dans
laquelle ceux qui s’y trouvent sont sauvés. Il(p) est Son(S) Signe sur le
chemin qu’IL(S) a tracé. Celui qui le reconnaîtra sera sauvé au Paradis et
celui qui le renie tombera en enfer. » » »
346
Hadith 47
D’Abân qui rapporte de Sulaym Ibn Qays al Hilali qui dit : « J’ai entendu
Salman Al-Farsi(p) dire : « Ali(p) est une porte ouverte par Allah(S). Celui
qui en franchit le seuil est un Croyant et celui qui en ressort est un
infidèle. » »
347
Hadith 48
D’Abân ibn Abû Ayash qui rapporte de Sulaym ibn Qays qui dit : « J’étais en
présence d’Abdullah ibn Abbas dans sa demeure et avec nous se trouvait un
groupe des partisans d’Ali(p). Il nous dit : « Ô mon frère, le Messager
d’Allah(pslf) est décédé et, le jour où son âme s’en est allée, il(pslf) n’avait
même pas encore été enterré que les gens du peuple ont rompu l’allégeance,
sont devenus apostats et tous se sont unis dans leur opposition. Quant à Ali
ibn Abû Tâlib(p), il(p) était occupé par les rites funéraires du Saint
Prophète(pslf), jusqu’à ce qu’il(p) ait accompli le bain funéraire, l’ait
enveloppé dans le linceul et l’ait enterré. Suite à cela, Ali(p) se tourna vers la
compilation du Coran et s’occupa de cela conformément au leg du
Prophète(pslf). Il(p) n’avait aucune ambition au sujet du poste (de Calife)
car le Prophète(pslf) l’avait déjà informé concernant ce qu’allait faire le
peuple. »
« Lorsque les gens furent fascinés par les deux hommes et que tous
s’impliquèrent dans la discorde produite ces mêmes deux hommes, il ne
subsistait plus personne en dehors d’Ali(p), le clan des Hashim, Abû Dhar,
Miqdad, Salman(p) et un très petit groupe.
348
Omar dit à Abû Bakr : « Ô toi ! Tout le monde t’a prêté allégeance excepté cet
homme, les Gens de sa demeure et ces quelques personnes. Alors, envois
leur quelqu’un ! »
Ainsi Abû Bakr envoya Qûnfûz et lui dit : « Ô Qûnfûz ! rend toi chez Ali(p)
et dit lui que le Calife du Messager d’Allah(pslf) l’appelle. » De ce fait,
Qûnfûz alla transmettre le message. Ali(p) répondit : « Avec quelle rapidité
vous avez forgé des mensonges que vous avez attribué au Prophète(pslf).
Vous avez rompu le serment et êtes devenus des apostats. Par Allah(S) ! Le
saint Prophète(pslf) n’a nommé personne en dehors de moi en ce qui
concerne le Califat. Donc repars, Ô Qûnfûz ! Car tu n’es qu’un émissaire et
dis lui (à Abû Bakr) qu’Ali(p) lui dit : « Par Allah ! Le Prophète(pslf) ne t’a
pas nommé calife et tu sais qui est réellement le calife du Messager
d’Allah(pslf). » »
Qûnfûz retourna à Abû Bakr et lui rapporta le message. Abû Bakr déclara :
« Ali(p) est véridique. Le Messager d’Allah(pslf) ne m’a pas désigné comme
calife. »
Omar se mit en colère et se leva. Abû Bakr dit : « Assieds-toi ! » puis il dit à
Qûnfûz : « Repars et dit lui : « Le Prince des Croyants, Abû Bakr, t’appelle. » »
Qûnfûz repartit et informa les deux hommes. Omar, dépassé par sa colère,
déclara : « Par Allah(S) ! Je connais sa bêtise et la faiblesse de son argument.
349
Ce califat ne sera pas stable pour nous à moins que nous le tuions. Alors
laisse-moi et je reviendrai vers toi avec sa tête. »
Abû Bakr dit : « Assieds-toi ! » Omar refusa. Abû Bakr le tint sous serment.
Alors il se rassit.
Puis il (Abû Bakr) dit : « Va chez lui et dis lui : « Abû Bakr
t’appelle. » Qûnfûz retourna chez Ali(p) et dit : « Ô Ali(p) ! Réponds à
l’appel d’Abû Bakr. » Ali(p) répondit : « Je ne veux pas être distrait de cela et
je ne suis pas de ceux qui délaisseront le leg de mon ami et frère. Retourne à
Abû Bakr et au despotisme autour du quel vous vous êtes unis. »
Qûnfûz repartit et les informa. Omar se leva furieux, appela Khalid ibn Wâlid
et Qûnfûz. Il leur ordonna d’apporter du bois et du feu. Ils allèrent à la porte
d’Ali(p) et Fâtimah(p). Elle était assise derrière la porte et avait un morceau
de toile attachée à sa tête. Son corps était devenu très faible en raison du
décès du Prophète(pslf).
350
3. La Véridique (al-Siddiqa) et la Pure(p) battue par Omar
Alors, Ali ibn Abû Tâlib(p) courut et attrapa Omar par le cou, le déstabilisa,
déforma son nez, désirant résolument le tuer. Il se souvint alors de ce que le
Prophète(pslf) lui avait dit concernant sa volonté de patience et d’obéissance.
Omar cria à l’aide. Les gens entrèrent dans la demeure. Khalid ibn Waleed
dégaina son épée pour frapper Fâtimah(p), Ali(p) l’attaqua. Puis Khalid
demanda la miséricorde à Ali(p) alors il se retint.
351
6. L’expulsion du Prince des Croyants de sa demeure
Alors Khalid Ibn Waleed a soulevé son épée encore dans son fourreau pour
frapper Burayda. Omar le retint et l’empêcha de faire cela.
352
8. La première menace à Ali(p)
Omar dit : « Laisse cela de côté, Ô Ali(p). Par Allah(S) ! Si tu ne prêtes pas
allégeance, nous te tuerons. » Ali(p) répondit : « je serai donc le serviteur
d’Allah(S) et le frère du Prophète(pslf) qui aura été assassiné. »
Burayda se leva et dit : « Ô Omar ! Aucun de vous deux n’êtes de ceux dont
le Messager d’Allah(pslf) a dit : « Allez à Ali(p) et saluez-le en l’appelant par
le titre de Prince des Croyants. »
Vous aviez tous deux demandé : « Est-ce là l’ordre d’Allah(S) et de Son(S)
Messager(pslf) ? » Il(pslf) avait répondu : « Oui. » »
Abû Bakr déclara : « Il s’est passé ce qui s’est passé, Ô Burayda ! Mais tu
étais absent et nous étions présents et une question a surgit après l’autre. »
Omar dit : « Qu’as-tu à faire de ce sujet et qu’est-ce qui t’obliges à t’inclure
en cela ? » Burayda répondit : « Par Allah(S) ! Je ne vivrai pas dans une ville
où vous êtes tous deux les Princes. » Pour ses paroles, il fut battu et jeté en
dehors de la ville.
Omar dit à Abû Bakr, alors qu’il (Abû Bakr) était assis sur la chaire : « Que
fais-tu sur la chaire alors que ce guerrier, Ali(p), ne se tient pas parmi nous
pour te prêter allégeance ? Ne pourrais-tu pas ordonner sa décapitation ? »
354
Allah(S) ! Ces deux n’ont pas le pouvoir de tuer votre père. Ils sont à la fois
faibles, incompétents et ne sont pas capables d’agir. »
Khalid ibn Waleed vint, prit son épée et déclara : « Par Allah(S) ! Si tu ne le
fais pas, nous te tuerons ! » Ali(p) se leva, le saisit par ses vêtements, se
saisit de son col et de la peau de son cou et le jeta au sol. Son épée lui
échappa des mains.
355
12. La cinquième menace envers Ali(p)
Abdullah Ibn Abbas continua : « Par la suite, Fâtimah(p) fut avertie qu’Abû
Bakr avait confisqué Fadak. Elle sortit en compagnie des femmes de Bani
Hachim et elles allèrent à la rencontre d’Abû Bakr. Elle(p) dit : « Ô Abû
Bakr ! Tu veux usurper la terre que le Prophète(pslf) m’avait octroyé ?
Il(pslf) m’avait fait don de cette terre sur laquelle les musulmans ne
pouvaient se battre. Le Prophète(pslf) n’avait-il pas dit : « Une personne doit
s’assurer de laisser quelques choses à ses enfants après sa mort (afin qu’ils
puissent en vivre) ? » Et tu sais qu’il(pslf) n’a rien laissé d’autre à ses enfants
mis à part cela. »
357
16. Supplication de Fâtimah(p) contre Abû Bakr et Omar
Elle(p) dit : « Si vous êtes tous deux sincères, alors répondez tous deux à ce
que je vais vous demander. Je ne vous questionnerai qu’à propos de ce que
vous savez, donc ratifiez-le tous les deux et je saurai que vous êtes sincères
dans votre visite (auprès de moi). » Ils dirent : « Demandez ce que vous
voulez. »
Alors, elle(p) leva ses mains vers le ciel et dit : « Ô Allah(S) ! Ces deux m’ont
blessé alors je me plains à Toi(S) et à Ton Messager(pslf). Non, par Allah(S) !
Je ne serai jamais heureuse de vous deux et ce jusqu’à ce que je rencontre
mon père, le Messager d’Allah(pslf). Je l’informerai de tout ce que vous
m’avez fait subir et Ils seront donc juges en ce qui vous concerne. » »
358
17. Le testament de Fâtimah Zahra(p) et son attestation
Abdullah ibn Abbas dit : « Fâtimah(p) resta en vie quarante nuit après la
disparition de son père(pslf). Et lorsque son mal s’intensifia, elle appela
Ali(p) et dit : « Ô fils de mon oncle ! Je peux voir ma santé (se dégrader) et
vous fais donc part de mes volontés. Vous devriez épouser la fille de ma sœur
(Amâma bint Zaynab) car elle sera comme moi pour mes enfants. Vous
devriez aussi me préparer un cercueil car j’ai vu des anges me montrer à quoi
il ressemblera. Je souhaite qu’aucun de mes ennemis ne soit témoin de mes
funérailles, de mon enterrement et ne prie sur moi. » »
Ibn Abbas continua : « Le jour où Fâtimah(p) décéda, les cris des hommes et
des femmes résonnèrent dans Madina et les gens étaient aussi choqués que
le jour où le Prophète(pslf) rendit son dernier souffle. Abû Bakr et Omar
vinrent présenter leurs condoléances et dirent : « Ô Abû Hassan ! Ne récitez
pas la prière des funérailles de la fille(p) du Prophète(pslf) avant nous. »
Lorsque la nuit tomba, Ali(p) appela Abbas, Fadhl, Miqdad, Salman(p), Abû
Dhar et Ammar. Abbas dirigea la prière et elle fut enterrée.
359
18. Omar voulut profaner la tombe de Fâtimah(p), Ali(p) l’affronta.
Au matin, Abû Bakr et Omar arrivèrent en compagnie des gens qui voulaient
effectuer la prière funéraire de Fâtimah(p). Miqdad déclara : « Nous avons
enterré Fâtimah(p) hier soir. » Omar se tourna vers Abû Bakr et dit : « Ne
vous avais-je pas dis que ces gens vous devanceraient ? » Alors Abbas dit :
« Elle(p) ne souhaitait pas que vous assistiez à sa prière funéraire. »
Omar déclara : « Par Allah, Ô Clan des Hashim ! Vous ne délaisserez votre
vielle jalousie contre nous. Il s’agit là de la rancune que vous gardez dans vos
cœurs et elle ne disparaîtra jamais. Par Allah ! J’ai l’intention de creuser sa
tombe et de réciter la prière moi-même. »
Ibn Abbas dit : « Par la suite, ces gens se rencontrèrent. Ils montèrent une
conspiration et dirent : « Notre commandement ne sera pas fort tant que cet
homme est en vie. » Abû Bakr dit : « Qui d’entre nous serait capable de le
360
tuer ? » Omar répondit : « Khâlid ibn Wâlid. » Alors, ces deux envoyèrent un
homme à Khalid afin qu’il lui transmette l’affaire ainsi que ce message
suivant ; « Ô Khâlid ! Quelle est ton opinion sur cette tâche que nous
souhaiterions te confier ? » Il leur répondit : « Chargez-moi de toutes les
tâches que vous souhaitez. Par Allah ! Si vous me demandez de tuer Ali,
alors je le ferai. »
Ils lui dirent : « Par Allah, nous ne souhaitons rien de plus que cela. » Il
répondit : « Dans ce cas, je le ferai. » Abû Bakr dit : « Lorsque nous nous
lèverons pour la prière de l’aube, place-toi près de lui et garde ton épée à tes
côtés. Ainsi, lorsque je réciterai les salutations (à la fin de la prière), tu
frapperas son cou. » Il répondit : « Oui. » Après avoir convenu de cela, ils se
séparèrent.
361
21. La confrontation concernant le meurtre
Alors Ali(p) attaqua Khalid, lui tint le cou, enlevant son épée de ses mains.
Il(p) le fit tomber, s’assit sur sa poitrine et voulut le tuer avec l’épée. Les
gens se rassemblèrent autour d’eux, tentant de libérer Khalid mais en vain.
Alors Al-Abbas déclara : « Retenez-le(p) par le serment par la tombe (du
Prophète(pslf)) pour qu’il(p) se rappelle de sa promesse et regagne son
calme. » Ils lui demandèrent d’arrêter en le prenant sous serment de la
tombe (du Prophète(pslf)). Alors, il(p) le laissa, se leva et rentra chez lui.
Zûbayr, Abbas, Abû Dhar, Miqdad et le Clan des Hachim dégainèrent leurs
épées et dirent : « Par Allah(S) ! Nous ne mettrons pas fin à cette affaire
jusqu’à ce qu’il (Khalid ibn Wâlid) ne parle (quant à savoir qui lui avait
donné cet ordre) et qu’il le fasse. » Une dispute éclata entre les gens, il
régnait une agitation et une confusion totale.
362
Hadith 49
Sulaym ibn Qays dit : « J’ai entendu Salman(p) dire : « J’ai entendu Ali(p)
dire, après que cet homme (Omar) ait dit ce qu’il a dit, que le Prophète(pslf)
fut en colère et délaissa ce qu’il(pslf) souhaitait écrire : « Pourquoi ne
demandons-nous pas au Messager d’Allah(pslf) ce qu’il avait l’intention
d’écrire sur le papier, cet écrit qui aurait empêché quiconque de s’égarer et
aurait évité que le désaccord ne s’empare des gens. »
363
pour toi (Ali(p)) et que je prenne ces trois en tant que témoins. De ce fait,
apporte-moi un parchemin. »
Mis à part Ali(p) et Muhammad(pslf), je n’ai pas pu retenir les noms de tous
les Imâms(p). Je me souviens très bien avoir entendu les caractéristiques du
Mahdi(Ahsp), de sa justice et de ses actes et que par son biais, Allah(S)
remplira la Terre de justice de la même manière qu’elle est actuellement
remplie de persécution. »
Puis Sulaym dit : « Par la suite, j’ai rencontré Abû Dhar et Miqdad durant le
règne d’Othmân et ils me narrèrent la même chose. Puis, j’ai rencontré
Ali(p) à Kufa ainsi que Hassan(p) et Hussayn(p). Ils(p) me rapportèrent cela
en secret. Les paroles de chacun étaient les mêmes, comme si cela m’avait
été rapporté de la même bouche. »
364
Hadith 50
Sulaym rapporte de Jabir Ibn Abdullah al Ansâri qui dit : « Nous étions à la
mosquée lorsque le Messager d’Allah(pslf) vint à nous avec une branche de
dattier dans ses mains. Il(pslf) commença à nous tapoter avec et dit : « Ne
dormez pas dans la mosquée. » » Jabir continua : « Nous partîmes et Ali(p)
décida de partir avec nous mais le Saint Prophète(pslf) dit : « Ô mon frère,
où vas-tu ? Tout ce qui est licite pour moi dans la mosquée l’est aussi pour
toi. Ton statut auprès de moi est le même que celui de Haroun(p) auprès de
Musa(p). Allah(S) avait commandé à Musa(p) la construction d’une
Mosquée pure et personne ne pouvait y habiter excepté lui(p) et ses deux fils
Shabbar et Shabbir.
Ô Mon frère ! Par Celui(S) qui détient mon âme entre ses mains,
certainement tu es celui qui défend la fontaine par le biais de ses mains, de la
même manière qu’un homme défend son cheptel du chameau atteint de
démangeaison (maladie). Je peux voir ta place près de ma fontaine et tu as
en ta possession un bâton provenant d’arbustes. » »
365
Hadith 51
Sulaym Ibn Qays al Hilali a dit : « J’ai entendu le Prince des Croyants(p)
dire : « Je revois le saint Prophète(pslf) disant dans la cour de sa mosquée :
« Prenez garde ! Ma mosquée n’est pas licite pour les personnes ayant
l’obligation d’accomplir un bain rituel majeur (Ghusl Janaba), ni pour les
femmes qui sont dans leurs périodes (de menstrues), excepté pour moi, mon
frère, ma fille, mes épouses, les personnes qui m’assistent et mes serviteurs.
Méfiez-vous! Avez-vous tous entendu ? Prenez garde ! Vous l’ai-je dit à
tous ? Vous tous, ne déviez pas. » Et il(pslf) répéta cela à plusieurs
reprises. » »
366
Hadith 52
Sulaym Ibn Qays mentionne qu’il était assis avec Salman(p), Abû Dhar et
Miqdad durant le califat d’Omar Ibn Al-Khattab, lorsqu’un homme venant de
Kufa arriva et s’assit entre eux avec l’espoir d’obtenir la guidance.
Ainsi, ils lui dirent : « Il est obligatoire pour toi de te référer au Livre
d’Allah(S) et à Ali Ibn Abi Tâlib(p) car il(p) est avec le Livre et ne se séparera
pas de cela. Nous témoignons avoir entendu le saint Prophète(pslf) dire :
« Ali(p) est avec le Coran et la Vérité. Accompagnez-le partout où il(p) ira. Il
est le premier à avoir porté foi (Imân) en Allah(S) et le premier de ma
Ummah qui mettra sa main sur la mienne le jour du jugement. Il(p) est le
très véridique (Sîdiq al Akbar) et le différenciateur (al Farûq) [qui distingue
la vérité et le mensonge]. Il(p) est mon successeur, mon vizir, mon Calife sur
ma communauté et il(p) se battra pour conserver ma Tradition (Sunnah). »
1. Abû Bakr et Omar ont été attitrés de noms qui n’étaient les leurs
L’homme leur demanda : « Dans ce cas, pourquoi les gens appellent-ils Abû
Bakr par « as Sîdiq » et Omar par « al Farûq » ? » Ils lui répondirent : « Les
gens leur ont attribué des noms qui n’étaient pas pour eux, de la même
manière qu’ils leur ont donné le califat du Messager d’Allah(pslf) et leur ont
367
donné le titre de Prince des Croyants. Ce ne sont pas des titres qui leur
appartiennent car ils reviennent à une autre personne que ces deux-là. Sans
doute, Ali(p) est le Calife du Prophète(pslf) et le Prince des Croyants(p). Le
Messager d’Allah(pslf) nous avait ordonné, et avec nous se trouvaient ces
deux personnes, de saluer Ali(p) en le nommant « Prince des Croyants ». »
368
Hadith 53
Sulaym déclara : « J’ai entendu Ali(p) dire le jour de Jamal et de Siffîn : « J’ai
regardé et je n’ai trouvé que deux choses : soit j’adopte l’infidélité (Kufr) et
renie ce qu’Allah(S), Le Plus Haut, a révélé ou je lutte dans le chemin
d’Allah(S) et vous enjoins à faire le bien et interdire le mal (Amr bil ma’roof
wa Nahi anil Munkar). J’ai donc choisi de me battre dans la voie d’Allah(S)
et enjoins à faire le bien et à interdire le mal avec les personnes qui me
viennent en aide au lieu de devenir infidèles et de nier le Livre d’Allah(S), ce
qui conduirait à faire face aux sévices des chaines de l’Enfer.
369
Hadith 54
Sulaym ibn Qays dit : « J’ai entendu Ali ibn Abû Tâlib(p) dire : « Le
Prophète(pslf) a déclaré : « Craignez trois types d’hommes concernant votre
religion. Le premier est celui qui récite le Coran, est ravi par ses arguments,
les adoptant telle une couverture de foi (Imân) mais qui le comprend
autrement que ce qu’Allah(S) a décrété. Alors, par cette compréhension
déviée, cet homme élève son épée contre son frère musulman et commence à
dire de lui qu’il est un adorateur d’idoles. »
Il(pslf) reprit ensuite : « Le deuxième est celui qui considère les Hadiths
comme étant insignifiants. Chaque fois qu’un Hadith a été coupé, il a forgé
de grands mensonges. S’il atteint le Dajjal, alors il le suivra.
370
désobéissance à Allah(S). Celui qui désobéit à Allah(S) ne peut en aucun cas
être obéi.
371
travers nos mains que le mensonge est transformé.
Chaque fois qu’un guide(p) disparaît, il(p) laisse derrière lui quelqu’un
comme lui(p). Ils(p) sont avec le Coran et le Coran est avec eux(p). Ils(p) ne
se sépareront pas du Livre jusqu’à ce qu’ils(p) retournent auprès du Saint
Prophète(pslf) à sa Fontaine.
Nous sommes ces Ahl ul bayt(p) pour qui notre père Ibrahim(p) pria
372
Allah(S) en disant : « Fais donc que se penchent vers eux les cœurs d'une partie des
gens. » [14:37]. Il s’agit là d’une référence particulière qui nous est faite par
Allah(S). Nous sommes ces gens(p) qu’Allah(S) a signifié dans Son(S)
Livre : « Ô vous qui croyez! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et
faites le bien afin que vous puissiez réussir! » [22:78]. Et : « Et luttez pour Allah avec
tout l'effort qu'Il mérite. C'est Lui qui vous a élus ; et Il ne vous a imposé aucune gêne
dans la religion, celle de votre père Ibrahim, lequel vous a déjà nommés « Musulmans »
avant (ce Livre) et dans ce (Livre), afin que le Messager soit témoin contre vous, et que
vous soyez vous-mêmes témoins contre les gens. Accomplissez donc la Salât, acquittez la
Zakât et attachez-vous fortement à Allah. C'est Lui votre Maître. Quel Excellent
Maître! Et quel Excellent Soutien!» [22:78].
Donc, le Messager d’Allah(pslf) est témoin sur nous et nous(p) sommes les
Témoins d’Allah(S) sur Sa création et nous(p) sommes Son(S) Autorité sur
Sa Terre. Nous sommes ceux pour qui l’Eternel(S) dit : « Et aussi Nous avons
fait de vous une communauté de justes pour que vous soyez témoins aux gens, comme le
Messager sera témoin à vous. Et Nous n'avions établi la direction (Qibla) vers laquelle
tu te tournais que pour savoir qui suit le Messager [Muhammad] et qui s'en retourne sur
ses talons. C'était un changement difficile, mais pas pour ceux qu'Allah guide. Et ce n'est
pas Allah qui vous fera perdre [la récompense de] votre foi, car Allah, certes est
Compatissant et Miséricordieux pour les hommes. » [2:143]. Ainsi, pour chaque
époque, il y aura un Imâm qui sera témoin sur les gens de son époque. » »
373
Hadith 55
Sulaym Ibn Qays dit : « J’ai rencontré Sa’ad Ibn Abi Waqaas et lui ai
demandé : « J’ai entendu l’Imâm Ali(p) dire : « J’ai entendu le Messager
d’Allah(pslf) dire : « Craignez les dissensions (la Fitna) d’Akhaynas (ceux
qui restent en arrière) et craignez l’antagonisme de Sa’ad car il vous
appellera a abandonner la vérité et les gens de la vérité. » »
Sa’ad dit : « Ô Allah(S) ! Je cherche refuge auprès de Toi(S) afin que je puisse
détester Ali(p) ou qu’il me déteste, que je lutte contre Ali(p) ou qu’il lutte
contre moi et que je sois son ennemi ou qu’il soit un ennemi pour moi. »
« Certes Ali(p) possède des qualités que l’on ne retrouvera pas chez d’autres.
Par exemple, il devient le porteur de la sourate Tawbah (sourate 9 du saint
Coran) lorsque le Prophète(pslf) dit : « Personne ne peut répandre ce qui est
de moi excepté celui qui est de moi. »
374
Et le Saint Prophète(pslf) avait ordonné la fermeture de toutes les portes
menant à la mosquée en dehors de la porte d’Ali(p). Alors, Omar avait
demandé d’avoir ne serait-ce qu’un trou afin qu’il puisse voir la mosquée à
travers celui-ci mais le Prophète(pslf) le lui avait refusé. Et Hamza(p), al-
Abbas(p) et Ja’far(p) avait dit à ce propos : « Vous fermez nos portes et
laissez celle d’Ali(p) ouverte ? »
Le Prophète(pslf) ordonna que sa tête soit placée sur ses genoux et il(pslf)
appliqua de la salive sur ses deux yeux. Puis, il(pslf) prépara l’étendard et
pria pour lui. Ali(p) ne revint pas jusqu’à ce qu’Allah(S) ne lui accorde la
victoire et qu’il(p) ne revienne avec Safiya ibn Hayya Ibn Akhtab. Le Saint
Prophète(pslf) la libéra, l’épousa et fit de sa liberté sa dot.
Et plus important que tout cela, Ô frère du clan de Hilal, est le jour de
Ghadîr-e Khum. Le Saint Prophète(pslf) avait attrapé la main d’Ali(p), je le
voyais, il(pslf) éleva son bras et dit : « N’ai-je pas plus d’autorité sur vous
que vous-mêmes n’en avez ? » Ils répondirent : « Oui. » Alors, le
Prophète(pslf) dit : « Celui dont je suis le Maître, Ali(p) aussi en est le
Maître. Ô Allah(S) ! Garde en amitié celui qui l’aime et soit un ennemi pour
celui qui aura de l’inimitié envers lui(p). Que ceux qui sont présents le
transmettent aux absents. » »
Sulaym dit : « Sa’ad se tourna vers moi et me dit : « Mais j’ai douté et je ne
me tuerai pas parce qu’il a des vertus qui sont absentes de moi. Je ne pense
pas me tromper ou avoir fait une chose mauvaise bien qu’il soit sur la
Vérité. » »
376
Hadith 56
Les muhajirin et les ansâr n’ont pas affronté Ali(p) durant ses
batailles
Abân rapporte de Sulaym qui dit : « Il n’y avait aucun Muhajirûn ou Ansâr en
compagnie de Talha et Zûbayr, ni en compagnie de Mu’awiyah ou avec les
Kharijites le jour de Naharwaan. »
377
Hadith 57
Sulaym dit : « Lorsque je dis cela, ils pleurèrent et dirent : « Ali(p) a dit la
vérité et était juste. Il(p) n’attribuerait jamais de mensonge à Allah(S) et
Son(S) Messager(pslf). Maintenant, nous nous tournons vers Allah(S) dans
la repentance de cette affaire pour laquelle nous sommes restés en retrait et
ne lui avons pas apporté notre aide. » »
378
Hadith 58
Sulaym dit qu’il entendit Salman(p) dire que le Messager d’Allah(pslf) dit à
Ali(p) : « Si je ne craignais pas que certains groupes de ma Ummah disent à
propos de toi ce que les chrétiens disent à propos d’Issa ibn Maryam(p),
j’aurais révélé de telles choses à propos de toi(p) que cela aurait conduit ma
Ummah à chercher tes traces de pas dans la poussière et à les embrasser. »
2. Les vertus du Prince des Croyants(p) par les mots d’Hassan al Basry
Abân dit : « J’ai rapporté ce Hadith qui m’a été narré par Sulaym qui lui a été
rapporté par Salman(p) à Hassan Ibn Abû Al Hassan alors qu’il était dans la
maison d’Abû Khalifa. » Hassan dit : « Par Allah(S) ! J’ai entendu deux récits
à propos d’Ali(p) que je n’ai rapporté à personne. » Il me rapporta alors le
Hadith sur les anges s’adressant à Ali(p) et celui à propos du Jour d’Uhud.
Par la suite, j’ai retrouvé ces deux Ahadith qui ont été rapportés par Ali(p) et
entendus par Sulaym puis retranscrits dans le livre de Sulaym. »
379
3. Hassan al Basry ment afin de justifier son hypocrisie
Abân poursuivit : « Lorsqu’il nous a rapporté ces deux récits, j’étais seul avec
lui, excepté Abû Khalifa. Tout le monde était parti. Je suis resté en sa
présence toute la nuit. Hassan a donc déclaré cette nuit-là : « Si cette
narration que les gens rapportent du Saint Prophète(pslf) n’existait pas, alors
je penserais que le peuple, excepté Ali(p) et ses Chiites, a péri après le décès
du Saint Prophète(pslf). »
J’ai donc demandé : « Abû Bakr et Omar aussi ? » Il répondit : « Oui. » J’ai
demandé : « Quel est ce récit, Ô Abû Saîd ? » Il me répondit : « Hudhayfa a
dit que : « Un groupe de personnes sera sauvé alors que leurs (ceux d’Abû
Bakr et d’Omar) adeptes seront détruits. » Les gens lui demandèrent : « Ô
Hudhayfa, comment cela est-il possible ? » Il leur répondit : « Il est une
communauté qui a adhéré à un statut supérieur (par le biais d’un leader
divin, Ali(p)). Mais ils (Abû Bakr et Omar) ont innové afin que les gens
suivent ces innovations et n’obtiennent aucun mérite. Ainsi, seront sauvés
seuls ceux qui auront agi sur la préséance, telle qu’établie par le Saint
Prophète(pslf) pour eux, mais ceux qui auront suivi la voie de l’innovation
périront. »
Il est un récit du saint Prophète(pslf) qui avait dit à Omar, alors que ce
dernier demandait la permission de tuer Haatab Ibn Abû Balta’at : « Ô
Omar ! Que sais-tu ? Il est possible qu’Allah(S) ait regardé les gens de Badr,
qu’IL(S) ait été miséricordieux, que Ses Anges soient témoins et qu’IL(S) ait
dit : « Je (Allah(S)) les pardonne afin qu’ils puissent faire ce qu’ils
souhaitent. . » Quant à toi, Ô Omar, tiens-toi à l’écart d’eux. »
Un autre Hadith de Jabir Ibn Abdullah Ansâr qui rapporte que le Saint
Prophète(pslf) avait mentionné ‘les deux causes’ . Les gens avaient demandé
380
au Prophète(pslf) : « Ô Messager d’Allah(pslf), qu’entendez-vous par ‘deux
causes’ ? » Il(pslf) leur répondit : « Celui qui rencontrera Allah(S) sans
L’avoir associé (Shirk) à quelque chose ou à quelqu’un entrera au Paradis et
quiconque ira à sa rencontre après L’avoir associé, ne serait-ce que pour une
fraction de seconde, entrera en Enfer. » Je ne suis donc pas empli d’espoir en
ce qui concerne le salut et la sécurité d’Abû Bakr, Omar, Othmân, Talha et
Zûbayr sur la base de cette narration. »
J’ai dit : « Si Ali avait été choisi par Allah(S) et Son(S) Prophète(pslf) pour le
Califat, considères-tu que les innovations d’Abû Bakr et Omar sont
semblables à celles d’Othmân, Talha et Zûbayr ? » Il répondit : « Ô idiot ! Ne
dis pas « Si » car cela était indubitablement sien. Par Allah(S), le califat était
fait pour lui(p) et non pour eux. Comment peut-on dire que cela ne lui
appartient pas alors qu’il possédait les quatre qualités et cela m’a été
rapporté par d’innombrables rapporteurs fiables qui le tiennent du
Prophète(pslf).
Quant à Talha et Zûbayr, ils avaient tous deux prêté allégeance à Ali(p) et je
témoigne de cela car j’y étais présent. Ils l’ont fait par leur volonté et sans y
être forcé. Puis, ils ont tous deux brisé l’allégeance et ont versé ce sang
qu’Allah(S) avait interdit de verser dans la poursuite de ce monde et la
cupidité pour le royaume. Il n’y a pas plus grand péché après
l’associationnisme à Allah(S) que l’effusion du sang qu’Allah(S) a interdit de
verser.
En ce qui concerne Othmân, il rapprocha de lui les gens insensés, éloigna les
pieux. Il rappela ceux que le Messager d’Allah(pslf) avait expulsé afin de les
abriter alors qu’il exila l’ami d’Allah(S) Abû Dhar ainsi qu’un groupe de
personnes honnêtes. Il distribua les richesses de l’état entre les riches et
donna des jugements en opposition avec ce qu’Allah(S) avait révélé. Ses
innovations sont tellement nombreuses et importantes qu’elles ne peuvent
être dénombrées. Plus grave encore que ces deux innovations, il avait brûlé
382
le Livre d’Allah(S) et une autre violation flagrante était qu’il avait récité
quatre unités de prières (Rakaat) à Mina en opposition avec le Prophète(pslf)
qui en faisait deux.
383
gouvernement d’Iblis car vous m’avez abandonné et vous avez en suivi
d’autres au lieu de me suivre. »
Suite à cela, il(p) s’éloigna du peuple durant trois jours. Alors, les gens
commencèrent à le(p) chercher. Ils vinrent à lui(p) alors qu’il demeurait
dans la solitude parmi le clan de Najjar et ils lui(p) dirent : « Nous avons
tenu des consultations en ce qui concerne cette affaire (le Califat) durant
trois jours et nous n’avons trouvé personne de plus méritant que vous pour
cela. Nous vous en conjurons, pour l’amour d’Allah(S), ne laissez pas la
Ummah de Muhammad(pslf) car si elle devait suivre un autre, alors elle
serait anéantie et personne d’autre que vous ne devrait être le Wâli (gardien)
de cet Amr (Califat). Ainsi, ils lui prêtèrent allégeance et les premiers à le
faire étaient Talha et Zûbayr. Puis, ils allèrent tous les deux à Basra
prétendant avoir prêté allégeance sous la contrainte et à contre-cœur mais ils
ont menti tous les deux.
384
prêta allégeance volontairement et sans aucune contrainte, ni sans
aversion18. »
Je (Abân) dis alors à Hassan al Basry : « Est-ce que toutes les personnes lui
avaient prêté allégeance en raison de cela ? » Il répondit : « Non. Seuls ceux
qui avaient la foi et qui croyaient en lui(p) avaient prêté allégeance par ce
dernier fait.
Ô frère d’Abdul Qays, s’il nous était permis de nous repentir pour Othmân
bien qu’il ait commis des péchés majeurs et des choses mauvaises, alors il
nous serait également permis de demander pardon pour les deux (Abû Bakr
et Omar) car ils s’étaient abstenus de verser du sang et, durant leur règne, ils
pardonnèrent et ils s’abstinrent des mauvaises choses. Ils avaient tous deux
choisis de bon chemins et ils n’avaient pas opprimés, ni fait de mauvaises
choses comme l’avait fait Othmân. Ils n’avaient pas rompu leur allégeance,
ni même versés du sang comme l’avaient fait Talha et Zûbayr dans leur désir
ardent pour ce monde et pour le pouvoir. Ils avaient entendu le Saint
Prophète(pslf) interdire ce qu’ils avaient choisi et fait et ils avaient évité
l’Ordre d’Allah(S) et de Son(S) Prophète(pslf) alors que l’autorité et les
preuves avaient déjà été établies. Ils avaient dénigré et rabaissé l’importance
de l’Ordre d’Allah(S) et de Son(S) Messager(pslf).
Ô frère d’Abûl Qays, si vous dites Qu’Abû Bakr et Omar avaient entendu ce
que le Saint Prophète(pslf) avait dit concernant Ali(p), alors Othmân, Talha
et Zûbayr l’avaient également entendu. Et malgré cela, ils ont tout de même
fait ce qu’ils ont voulu. Ils se sont battus et ont versé le sang alors que ces
deux (Abû Bakr et Omar) ne l’ont pas fait.
18 L’absence d’aversion envers Ali(p) lors du serment d’allégeance était la condition pour être un croyant.
385
5. Omar et Abû Bakr : les premiers à poser les bases de l’égarement
Vous dites que ces deux (Abû Bakr et Omar) ont été les premiers à ouvrir
cette porte (de l’égarement), ont pavé les routes de la discorde (Fitna) et des
afflictions à venir sur la communauté en arrachant le Califat alors qu’ils
savaient tous deux pertinemment qu’ils n’y avaient pas droit et qu’Allah(S)
l’avait fait pour un autre. Ils ont aussi tous deux salué Ali(p) en lui donnant
le titre de Prince des Croyants, puis avaient demandé, lorsqu’il(pslf) leur
avait ordonné de le faire, s’il s’agissait d’un Ordre donné par Allah(S) et de
Son(S) Prophète(pslf).
Ô frère d’Abdul Qays, certainement Abû Bakr, Omar, Othmân, Talha, Zûbayr
et tous les compagnons du prophète(pslf) n’avaient aucun doute, ni n’étaient
en désaccord, ni ne contestaient le fait qu’Ali Ibn Abû Tâlib(p) était le
premier d’entre eux à accepter l’Islam et qu’il(p) était plus compétent
qu’eux. Il(p) toléra plus de difficultés dans la lutte sur le chemin d’Allah(S),
défendit contre les ennemis et sauva la vie du Prophète(pslf) sans se soucier
de la sienne.
386
A chacune des difficultés vis-à-vis desquelles le Prophète(pslf) dû faire face,
chaque peine, chaque lutte, ou conquête d’un fort, Ali(p) fut placé au
premier plan avec la confiance du Prophète(pslf) et connaissant ses vertus.
Ali(p) était le plus informé concernant le Livre d’Allah(S) et la Sunnah du
Prophète(pslf) et il(p) était le plus aimé d’Allah(S). Il(p) était le successeur
du Prophète(pslf).
Abân dit : « Hassan al Basry avait dit cela durant la première partie de sa vie
lorsque le règne de Hajjaj avait commencé et qu’il se cachait dans la maison
d’Abû Khalifa. En ce temps-là, il était parmi les Chiites. Lorsqu’il devint plus
âgé et plus connu, je l’ai entendu dire ce qu’il a dit concernant Ali(p). Alors
388
je suis allé seul à sa rencontre et je lui ai rappelé notre discussion. Il me dit :
« Cache ce que je t’ai rapporté car j’ai fait ce que j’ai fait pour sauver mon
sang et si je ne l’avais pas fait, alors j’aurais été suspendu sur un bâton
(c’est-à-dire pendu). » »
389
Hadith 59
Sulaym Ibn Qays rapporte que lorsque l’Imâm Ali(p) allait combattre les
ennemis le jour de Jamal, Siffîn et Naharwân sur sa monture semblable à
celle du Prophète(pslf), il(p) se tourna en direction de la Qibla puis récita la
supplication suivante : « Ô Allah(S), les mains sont levées vers Toi, les yeux
sont levés, les cœurs sont tournés vers Toi et les étapes se succèdent. Ô
notre Seigneur, accorde-nous la victoire ainsi qu’à notre communauté, par le
biais de la vérité. Tu es le Meilleur qui octroie la victoire. » Puis, il(p) leva ses
deux mains et ses compagnons dirent : « Amine. »
390
Hadith 60
Sulaym dit : « Un homme vint à Ali Ibn Abi Tâlib(p) et je l’écoutais. L’homme
dit : « Ô Prince des Croyants ! Informez-moi de votre plus grand mérite. »
L’Imâm(p) répondit : « Il s’agit de ce qu’Allah(S) a révélé dans Son(S) Livre
me concernant. »
L’homme lui dit : « Informez-moi du plus haut mérite que vous avez acquis
du Messager d’Allah(pslf). » L’Imâm(p) dit : « Il(pslf) proclama ma
nomination à Ghadîr Khum et ainsi établit la Wilayah d’Allah(S), Le Plus
Haut et Le Majestueux, pour moi et par Son(S) Ordre. Et le Prophète(pslf)
391
déclara pour moi : « Tu as auprès de moi le même statut que Haroun(p)
envers Musa(p). »
Une nuit, je fus frappé par la fièvre et cela m’empêcha de dormir toute la
nuit. Alors le Prophète(pslf) resta éveillé aussi. Il(pslf) passa sa nuit entre
moi et son Tapis de prière (pour s’occuper de moi). Il(pslf) pria ce qui fut
décidé pour lui, puis vint vers moi, me demanda au sujet de mon état (de
santé) et s’occupa de moi. Il(p) continua ainsi jusqu’à l’aube. Puis, il(p)
dirigea la prière avec ses compagnons et dit : « Ô Allah(S), rétablit Ali(p) et
donne-lui(p) bonne santé car sa douleur m’a gardé éveillé toute la nuit. »
Ainsi, la douleur s’éloigna de moi comme si j’avais été libéré d’une corde. Je
fus même, par la suite, bien plus énergique qu’avant. »
Alors, un homme dit à son compagnon : « Que voulait-il dire par ce qu’il a
demandé ? Il n’a pas demandé ce dont il avait besoin. Par Allah ! Un Sa’a
(unité de mesure valant trois kilos) de dattes pourries valait mieux que ce
qu’il a demandé. Et s’il avait demandé à son Seigneur de lui envoyer des
anges afin de l’aider contre ses ennemis, de lui envoyer un tel trésor, qu’il
aurait pu répartir cela entre ses compagnons, car ils sont nécessiteux, alors
cela aurait mieux valu que ce qu’il a demandé. Ali ratifie toujours ce que le
Prophète dit quelle que soit sa supplication. »
393
Hadith 61
Sulaym dit : « Je dis à Abdullah Ibn Al-Abbas, et Jabir Ibn Abdullah al Ansâri
était à ses côtés : « Etais-tu présent au moment du décès du
Prophète(pslf) ? » Il répondit : « Oui, lorsque l’état du Prophète(pslf) empira,
il appela tous les hommes, les femmes et les enfants en capacité de
comprendre du clan d’Abdul MutTâlib. Une fois qu’ils furent rassemblés,
il(pslf) ne laissa personne d’autre entrer, excepté Zûbayr à cause de Safiyya
ainsi que Omar ibn Abû Salama et Oussama Ibn Zyiad.
394
« Levez-vous et laissez-moi avec les Gens de ma demeure(p). » Toutes,
excepté Aisha et Hafsa, partirent. Le Prophète(pslf) les regarda et leur dit :
« Levez-vous également et laissez-moi avec les Gens de ma demeure(p). »
Alors Aisha se leva, prit Hafsa par la main et s’écria avec indignation :
« Nous nous soustrayons donc de vous et d’eux ! » et elles entrèrent toutes
les deux dans la maison en bois. »
Puis, il(pslf) se tourna vers Ali(p) et déclara : « Ô mon frère ! Bientôt les
Quraysh t’accableront. Tous se réuniront, t’opprimeront et tenteront de te
397
soumettre. Si tu trouves des personnes pour t’aider, alors combats-les. Et si
tu es seul, alors retiens ta main et sauve ton sang. Prends garde car le martyr
te guète. Que la malédiction d’Allah(S) soit sur ton assassin. »
Puis, il(pslf) se tourna vers sa fille et dit : « Tu seras la première des Gens de
ma demeure(p) à venir à ma rencontre et tu(p) es la maîtresse des femmes
du paradis. Bientôt, après moi, des injustices et de la violence se
déchaineront sur toi. Tu seras battue et tes côtes seront brisées. Que la
malédiction d’Allah(S) soit sur ton assassin, sur celui qui lui aura ordonné
de commettre cet acte, sur celui qui s’en réjouit, sur ceux qui l’auront aidé,
sur ceux qui t’auront dominée et ceux qui auront opprimé ton époux et tes
deux fils.
Notre royaume est le dernier des gouvernements dont la durée d’une journée
équivaudra à deux jours et dont une année équivaudra à deux années (en
398
durée). Et de nous(p), de mes descendants(p) est celui qui remplira la Terre
de justice et d’équité, tout comme elle aura été remplie d’oppression et
d’inégalités. » »
399
Hadith 62
Sulaym dit : « J’ai entendu Salman(p) dire qu’il avait demandé au Messager
d’Allah(pslf) : « Ô Prophète(pslf) ! Allah(S) n’a envoyé aucun Prophète(p)
avant vous, sans qu’il(p) n’ait un successeur. Ainsi, qui est votre
successeur ? »
Ils(p) sont avec le Coran et le Coran est avec eux(p). Ils(p) ne se sépareront
400
pas du Coran, ni le Coran ne se séparera pas d’eux(p) » et il(pslf) rassembla
les index de ses deux mains « jusqu’à ce qu’ils(p) me rejoignent à la
Fontaine, l’un après l’autre. Ils sont les témoins d’Allah(S) sur Ses(S)
créatures et Son(S) Autorité sur Sa(S) Terre. Quiconque leur obéira aura obéi
à Allah(S) et quiconque leur désobéira aura désobéi à Allah(S). Ils(p) sont
les guides et les guidés.
402
Hadith 63
Sulaym dit : « J’ai entendu l’Imâm Ali(p) dire sur la chaire de Kufa : « Par
celui qui a divisé la semence et a créé l’homme ! Je vais vous parler d’une
affaire que personne n’a jamais évoquée avant moi(p) et n’évoquera après
moi(p), à moins qu’il ne soit un menteur. Je suis un serviteur d’Allah(S) et le
frère du Messager d’Allah(pslf). Je suis l’héritier du Prophète de la
miséricorde, j’ai épousé la meilleure des femmes de la communauté et je suis
le meilleur des successeurs. »
403
Hadith 64
404
Hadith 65
Alors, l’Imâm Ali(p) s’adressa à eux deux et à la foule et dit : « Par Allah(S) !
Je suis bien plus informé sur la Torah que les gens de Torah, bien plus
informé sur l’Evangile que les gens de l’Evangile et bien plus informé sur le
Coran que les gens du Coran. Je vais vous informer sur le nombre de sectes
qu’il y aura.
405
1. La secte sauvée après les Prophètes(p)
406
Hadith 66
Sulaym dit : « Lorsque l’Imâm Hussayn Ibn Ali(p) fut martyrisé, ibn Abbas
pleura fortement et déclara : « Qu’est-ce que cette Ummah a fait après la
disparition de son Prophète(pslf) ? Ô Allah(S) ! Je te prends à Témoin ! Je
suis l’ami d’Ali ibn Abi Tâlib(p) et de ses enfants(p). Je m’éloigne de ses
ennemis et des ennemis de ses enfants(p) et je me soumets à leurs(p)
ordres.
Je (Ibn Abbas) vins à l’Imâm Ali(p) qui se trouvait à Zeekar (un endroit).
Il(p) sortit un livre et me dit : « Ô Ibn Abbas ! Ceci est ce que le Messager
d’Allah(pslf) m’a dicté et je l’ai écrit de mes mains. »
407
Fâtimah(p) sera martyrisée, comment son fils Hassan(p) sera martyrisé et
comment la communauté le trahira. Ainsi, quand il(p) lut comment
Hussayn(p) serait assassiné et mentionna ceux qui le tueraient, il(p) pleura
énormément. Puis, il(p) referma et enveloppa le livre et ce qui se passera
jusqu’au jour du Jugement resta (n’a pas été lu).
Peu avant son décès, le Messager d’Allah(pslf) me tint la main et il(p) ouvrit
408
mille portes de la connaissance pour moi et chaque porte menaient à mille
autres portes. Abû Bakr et Omar me regardaient tous les deux et le
Prophète(pslf) me le fit remarquer. Lorsque je sortis, ils me demandèrent :
« Que vous a-t-il dit ? » Alors, je leur ai rapporté ce qu’il(pslf) m’avait dit. Ils
firent tous deux signes de désapprobation de leurs mains, puis ils sont tous
deux retournés sur mes paroles et se sont livrés à la destruction par leurs
propres mains.
Ibn Abbas dit : « j’aurais beaucoup aimé copier ce livre. J’aurais d’avantage
aimé cela que tout ce sur quoi les rayons du soleil pourraient se poser. » »
409
Hadith 67
L’Imâm Ali(p) loua Allah(S), L’exalta et dit : « Cela étant dit, les affaires de la
Ummah que j’ai constatées depuis le décès du Saint Prophète(pslf) sont
nombreuses. Omar et ses compagnons se sont soulevés, ont imposé Abû
Bakr sur moi(p). Ils lui ont prêté allégeance pendant que j’étais occupé avec
le bain rituel mortuaire, l’enveloppement de son corps dans le linceul et
410
l’enterrement du Prophète(pslf). Je n’étais pas encore libéré de mes tâches
qu’ils avaient déjà prêté allégeance et s’étaient opposés aux Ansârs en usant
de mes droits et de mes arguments. Par Allah(S) ! Lui et ceux qui l’ont aidé
savaient que j’étais plus méritant de cela qu’Abû Bakr.
Vous savez tous, ô gens de Badr qui êtes présents, que je ne dis là que la
vérité. »
Ils répondirent : « Ô Prince des Croyants(p) ! Vous avez dit le vrai et le juste.
Nous cherchons le pardon auprès d’Allah(S) sur cette affaire et nous nous
repentons vers Lui(S). »
Puis, Abû Bakr remit le Califat à Omar. Et, par Allah(S) ! Il savait sans aucun
doute que je le méritais plus qu’Omar. Je n’aimais pas l’idée d’une
411
désagrégation (fitna) de la communauté, alors je ne me suis pas opposé à son
allégeance. Je me suis tu et j’ai obéi à Allah(S) et à Son(S) Prophète(pslf).
Après cela, Othmân trahit Ibn Awf et conserva le califat. Il s’éloigna d’Ibn
Awf, se leva pour donner un sermon et le retira (de cette affaire) comme on
retire ses chaussures. Lorsqu’Ibn Awf mourut, sa dernière volonté fut
qu’Othmân ne prie pas (prière funèbre) pour lui et les fils d’Ibn Awf
prétendirent qu’Othmân l’aurait empoisonné.
Puis, Othmân fut tué et les gens se rassemblèrent durant trois jours afin de
discuter de l’avenir du commandement. Ensuite, ils vinrent tous à moi et
m’ont prêté allégeance volontairement, sans aversion ni oppression.
Alors l’Imâm(p) cessa de parler d’elle et commença un autre sujet. Puis, il(p)
recommença à parler d’elle et fit mention d’affaires plus fortes encore, que la
première fois. Ammar dit de nouveau : « Ô Prince des Croyants ! Abstenez-
vous de parler d’elle car elle est votre mère. »
Alors, il(p) cessa de parler d’elle. Et pour une troisième fois, il(p) parla d’elle
et déclara des affaires encore plus fortes que la deuxième fois. Ammar dit :
« Ô Prince des Croyants ! Abstenez-vous de parler d’elle car elle est votre
mère. » L’Imâm(p) répondit : « Jamais ! Je suis avec Allah(S) contre votre
« mère » qui s’est opposée à Lui(S) et je ne me soucie pas de ces personnes.
Certes, Allah(S) vous a testé à travers votre mère de sorte qu’IL(S) sache si
vous êtes avec Lui(S) ou avec elle. »
Ammar lui dit : « Que disent-ils ? » Il(p) répondit : « Ils disent que le
Prophète(pslf) n’a désigné personne en tant que Calife et que, de ce fait, ils
doivent parlementer entre eux à ce sujet. Ils n’ont donc pas agi sur les ordres
émis par le Prophète(pslf). La communauté fit allégeance à Abû Bakr sans
aucune discussion et aucune volonté, et ils nous ont contraint de prêter
413
serment. Ensuite, Abû Bakr promis allégeance à Omar sans aucune
consultation. Puis, Omar regroupa six personnes dans un conseil de
consultation (al-Shura) et laissa à l’écart tous les Muhajirûn et les Ansârs à
l’exception des six.
Omar avait dit : « Sohayb dirigera la prière durant trois jours. » Il ordonna
aussi aux gens : « Si trois jours se sont écoulés et que le conseil n’est
toujours pas en mesure de prendre une décision, alors frappez leur cou
(tuez-les). Si quatre d’entre eux sont d’accord et deux d’entre eux
s’opposent, alors tuez ces deux. »
Après la mort d’Othmân, ils consultèrent durant trois jours et les gens me
prêtèrent serment après discussion et à l’unanimité. Ensuite, ils ont fait ce
que vous avez tous vu. » »
414
4. Les nouvelles du Prince des Croyants(p) à propos de Siffîn et Naharwân
Lorsque j’ai trouvé des personnes pour me venir en aide après le meurtre
d’Othmân, afin de rétablir l’Ordre d’Allah(S) et raviver le Coran et la
Sunnah, il n’y avait aucune possibilité pour moi(p) de rester silencieux. J’ai
donc tendu mes mains et j’ai combattu contre ceux qui ont brisé l’allégeance.
Demain, par ordre d’Allah(S), je lutterai contre ceux qui ont dévié du droit
chemin sur la terre de Syrie, dans un endroit appelé « Siffîn. » Après cela, je
combattrai les renégats qui ont quitté la religion sur une terre d’Irak appelée
« Naharwân »
Ainsi, lorsque j’ai trouvé des personnes pour m’aider, je n’ai trouvé que deux
façons d’agir. Soit lutter dans le chemin d’Allah(S) et ainsi ordonner le bien
et interdire le mal (Amr Bil Ma’roof and Nahi Anil Munkar), soit devenir
infidèle, nier les choses qu’Allah(S) a révélées, faire face aux entraves de
l’Enfer et devenir un apostat de l’Islam. J’ai bien sur opté pour la première
option.
Puis, l’Imâm(p) dit : « Ces deux (Abû Bakr et Omar) auront le fardeau des
péchés de toutes la communauté de Muhammad(pslf). Tout le sang versé,
jusqu’au jour du Jugement, les richesses consommées illégalement, les
femmes violées et les ordres qui seront forcés, tous cela sera sur ces deux,
sans réduction des péchés de celui qui les aura commis. »
Ammar demanda : « Ô Prince des Croyants ! Nommez ces deux afin que
nous puissions les maudire. » Il(p) répondit : « Ô Ammar ! Portes-tu de
l’amitié envers le Prophète(pslf) et t’éloignes-tu de ses ennemis ? » Ammar
dit : « Oui. » L’Imâm(p) demanda : « Et me portes-tu de l’amitié et t’éloignes-
tu de mes ennemis ? » Il répondit : « Oui. » Alors, l’Imâm(p) dit : « Ô
Ammar, cela te suffit. Tu t’es éloignés de ces deux et les a tous deux maudit,
même si tu ne les reconnais pas. »
Ammar dit : « Ô Prince des Croyants ! Si vous nommiez ces deux-là à vos
compagnons, cela leur permettrait de rester loin d’eux et cela vaudrait mieux
que de ne pas les mentionner. » L’Imâm(p) répondit : « Que la miséricorde
d’Allah(S) soit sur Salman, Abû Dhar et Miqdad qui les connaissent, qui ont
été intenses dans leur éloignement d’eux et qui les maudissent. »
Ammar dit : « Ô Prince des Croyants ! Que je vous sois sacrifié ! Nommez-
nous ces deux personnes car nous témoignons que nous tenons en amitié
416
ceux que vous tenez en amitié et restons éloignés de ceux qui restent
éloignés de vous. »
Abû Bakr, Omar et Othmân se levèrent et partirent tandis que moi(p) et mes
compagnons, Abû Dhar, Salman(p) et Miqdad ainsi que Fâtimah(p),
Hassan(p), Hussayn(p) demeurions auprès du Prophète(pslf). Les femmes
du Prophète(pslf) et ses filles, excepté Fâtimah(p), partirent aussi. Le
Messager d’Allah(pslf) déclara alors : « J’ai vu ces trois personnes (Abû Bakr,
Omar et Othmân) et neuf personnes des bani Umayyah. Parmi le clan des
Omayyades, j’ai vu untel et untel, fils d’Abû Sufyan et sept des fils d’Hakam
ibn Aas ibn Umayyah retournant ma communauté vers ses anciens
préceptes. » »
Le Prince des Croyants(p) dit cela et la demeure de Ziyâd était remplie des
compagnons du Messager d’Allah(pslf). Puis il s’adressa à eux et dit :
« Gardez tous ce que vous avez entendu en secret sauf pour ceux qui
cherchent la voie. Ô Ziyâd ! Crains Allah(S) au sujet de mes chiites après
moi. »
Lorsque nous avons laissé Ziyâd, l’Imâm(p) s’est retourné vers nous et dit :
« Mu’awiyah l’invitera bientôt vers lui et il tuera mes partisans. Qu’Allah(S)
le maudisse ! »
419
Hadith 68
420
Hadith 69
Sulaym Ibn Qays al-Hilali déclare : « J’ai été témoin, lorsque l’Imâm Ali ibn
Abi Tâlib(p) a transmis son testament à Hassan(p). Il(p) le fit devant
Hussayn(p), Muhammad, des Gens de sa demeure(p) et des chefs de ses
partisans. Ils furent tous les témoins de ses volontés.
Puis, l’Imâm Ali(p) remit à Hassan(p) tous les livres, ainsi que toutes les
armes et dit : « Ô mon fils ! Le Prophète(pslf) m’a ordonné de te transmettre
mes volontés, de te remettre mes livres et mes armes, tout comme le
Messager d’Allah(pslf) me les avait légués. Il(pslf) t’ordonne de transmettre
tous cela, à ton tour, lorsque la mort se présentera à toi, à ton frère
Hussayn(p). »
421
Il(pslf) se retourna à nouveau vers Hassan(p) et lui dit alors : « Tu es le
gardien du califat et le maître de mon sang après moi. Si tu pardonnes, alors
c’est là ton droit. Et si tu dois tuer ; alors frappe un coup pour un coup et ne
le répète pas. »
Voici ce qu’Ali ibn Abi Tâlib(p) laissera en héritage. Je lègue que j’atteste
qu’il n’y a aucun dieu excepté Allah(S) et qu’IL(S) n’a aucun associé. Que
Muhammad(pslf) est Son(S) serviteur, Son(S) Messager, qu’Allah(S) a
envoyé avec la Guidance et la vraie Religion afin qu’IL(S) la fasse prévaloir
sur toutes les religions et ce, même si les polythéistes et les adorateurs
d’idoles s’y opposent.
Ensuite, mes prières, mon sacrifice, ma vie et ma mort sont pour Allah(S),
Seigneur de l’Univers. IL(S) n’a pas d’associé, et c’est par cela que je vous
commande. Et je suis de ceux qui ont choisi l’Islam.
Aussi, je vous lègue, à toi Ô Hassan(p), à tous mes enfants, les Gens de ma
demeure(p) , et à tous ces Croyants à qui ces écrits parviendront, l’ordre de
craindre Allah(S), votre Seigneur(S), afin que la mort ne vienne vous prendre
qu’en tant que musulman. Agrippez-vous à la corde d’Allah(S) et ne vous en
séparez pas. Certes, j’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire : « Résoudre
les différends entre vous est préférable aux prières générales et au jeûne.£
422
L’inimitié ruine la religion et conduit à des méfaits entre vous. Aucune force
ne peut être obtenue, excepté par Allah(S).
Veillez sur votre famille de sang et soyez délicat avec eux ainsi Allah(S)
rendra le jour des comptes plus facile pour vous. Par Allah(S) ! Craignez
Allah(S) concernant les orphelins. Prenez soin d’eux. N’altérez pas leurs
moyens de subsistance et ne dépensez pas leurs richesses dont vous avez la
garde car j’ai entendu le Messager d’Allah(pslf) dire : « Celui qui s’occupe
d’un orphelin jusqu’à ce qu’il devienne indépendant, Allah(S) rendra le
Paradis obligatoire pour lui en raison de cela, tout comme IL(S) rendra
obligatoire l’Enfer pour celui qui consomme la fortune de l’orphelin.
Par Allah(S) ! Craignez Allah(S) concernant les prières car c’est là le meilleur
acte et c’est un pilier de votre religion.
423
Par Allah(S) ! Craignez Allah(S) concernant le mois de Ramadhan car le
jeûne est un bouclier contre le Feu de l’Enfer.
Par Allah(S) ! Craignez Allah(S) concernant ce que votre main droit possède.
Veillez sur vos femmes et ceux qui sont vos esclaves (hommes ou femmes).
Ne craignez pas les accusations de ceux qui accusent car Allah(S) vous suffit.
Parlez aux gens agréablement, de la manière dont Allah(S) vous l’a ordonné
et ne cessez jamais d’ordonner le bien et d’interdire le mal (Amr Bil Ma’roof
and Nahi Anil Munkar).
Ô mes fils ! Rencontrez-vous, prenez soin les uns des autres. Méfiez-vous de
l’hypocrisie, ne rompez pas les relations les uns avec les autres, prenez garde
424
aux désaccords et aux divisions. Aidez-vous dans la justice et la piété mais ne
vous entraidez pas dans l’accomplissement de péchés et dans la
transgression.
Craignez Allah(S) car IL(S) est Sévère en châtiment. IL(S) est votre
Protecteur, Ô Ahl ul bayt(p) ! Le Prophète(pslf) est le protecteur parmi vous.
Je vous confie tous à Allah(S) et vous transmets à tous mes salutations. »
425
Hadith 70
Sulaym ibn Qays dit : « J’ai demandé à Ali Ibn Abi Tâlib(p) : « Ô Prince des
Croyants(p) ! Quel est cet acte absolument obligatoire et extrêmement
nécessaire, cette action que je choisirai et après laquelle, si j’ai un doute sur
le reste, cela n’aurait aucune importance ? »
Il(p) répondit : « Attester qu’il n’y a d’autre Dieu qu’Allah(S), qu’IL(S) est
Unique et n’a pas d’associé, que Muhammad(pslf) est Son(S) Messager et
Son(S) serviteur. Accepter tout ce qu’Allah(S) a révélé, tels que la prière, la
Zakat, le jeûne du mois de Ramadhan, le pèlerinage autour de la Demeure,
notre Wilayah à nous Ahl ul bayt(p), le fait de s’éloigner de nos ennemis et
de toutes les choses enivrantes. »
Je dis : « Que je vous sois sacrifié ! Qu’est-ce qui est enivrant ? » Il(p)
répondit : « Toute boisson qui, si elle est bue exagérément, enivre le buveur.
De ce fait, même une goutte est interdite. »
426
Je dis : « Que je vous sois sacrifié ! Vous avez explicité tout ce que vous avez
cité, excepté la Wilayah. Est-elle générale pour l’ensemble des Bani Hachim
ou est-elle réservée à ceux qui savent et sont bien informés parmi vous ? En
ce qui concerne l’éloignement des ennemis, s’agit-il de ceux qui vous sont
hostiles à vous tous ou ceux qui gardent de l’inimitié envers les gens parmi
vous ? »
Et quant à ceux (Nassibis) qui nous haïssent et qui sont hostiles envers
427
nous(p), les Ahl ul bayt(p), ils sont des adorateurs d’idoles (polythéistes),
infidèles (kafir) et des ennemis d’Allah(S). Et ceux qui ont reconnu nos
droits sont des Croyants, des musulmans et des amis d’Allah(S). » »
428
Hadith 71
De Sulaym Ibn Qays Al-Hilali qui a entendu cela de Salman(p), Abû Dhar et
Miqdad (que la miséricorde d’Allah(S) soit sur eux) : « Le Messager
d’Allah(pslf) a dit : « Celui qui décède sans son (avoir pris connaissance de
son) Imâm(p), est mort en tant qu’ignorant (c’est-à-dire en tant qu’infidèle,
lors de la période préislamique). »
Ensuite, Sulaym ibn Qays présenta cette narration à Jabir et à Ibn Abbas qui
dirent tous deux : « Ils ont rapporté la vérité et l’ont correctement rapporté
car nous en sommes témoins et nous avons entendu le Prophète(pslf)
prononcer ces mots. Nous avions aussi entendu Salman(p) demander : « Ô
Messager d’Allah(pslf) ! Vous avez dit que celui qui meurt sans son (avoir la
connaissance de son) Imâm(p), meurt en tant qu’ignorant (infidèle de la
période préislamique). Ô Prophète(pslf) ! Qui est cet Imâm(p) ? »
429
Hadith 72
De Sulaym Ibn Qays Al-Hilali qui dit : « J’ai entendu d’Abû Dhar Jûndab al
Janâda al Ghâffari qu’il a dit : « J’ai été témoin lorsqu’une nuit, le Messager
d’Allah(pslf) a dit au Prince des Croyants(p) : « Lorsque le matin arrive,
dirige-toi vers les montagnes de Bâqi et place-toi au point le plus élevé.
Ainsi, quand le soleil émerge, salue-le car Allah(S) lui a ordonné de te
répondre avec le respect et l’estime qui te reviennent. »
430
l’endroit dans lequel ils se trouvaient. Ils se rendirent alors auprès du
Prophète(pslf) et dirent : « Vous avez dit qu’Ali(p) est un humain semblable
à d’autres mais lorsqu’il s’est adressé au soleil, ce dernier lui a répondu par
ce que l’on adresse au Créateur Lui-même(S) ! »
431
Hadith 73
De Sulaym Ibn Qays Al-Hilali qui rapporte d'Abdullah Ibn Abbas qui dit :
« Un homme vint au Prophète(pslf) et demanda : « Est-ce que l’amour pour
Ali(p) me sera profitable ? »
L’homme lui dit : « Dites m’en plus sur les vertus de l’amour envers Ali(p). »
Il(pslf) répondit : « Pour toi, je vais demander à 'Jibraïl(p) à propos de cela. »
Ainsi, Jibraïl descendit à cet instant et le Saint Prophète(pslf) lui demanda à
propos de la question posée par l’homme. 'Jibraïl(p) dit : « Je demanderai au
Seigneur(S) à propos de cela » et s’est élevé.
432
Hadith 74
Il(p) dit : « Je (l’Imâm Ali(p)) suis le premier parmi ceux qui avancent vers
leur Seigneur(S) à être allé vers Allah(S) et Son Messager et je suis le plus
proche parmi les plus proches d’Allah(S) et Son Messager. » »
433
Hadith 75
Sulaym ibn Qays qui a dit : « J’étais en compagnie de Hanash Ibn Al-
Mo’tamar à Makkah lorsqu’Abû Dhar se leva, attrapa la chaine de la porte de
la Ka’ba et cria à haute voix durant la période du pèlerinage : « Ô vous les
gens ! Pour ceux qui me connaissent, vous me connaissez. Et pour ceux qui
ne me connaissent pas, je suis Jundab ibn Janaada, je suis Abû Dhar. Ô
Peuple ! J’ai entendu votre Prophète(pslf) dire : « L’exemple des Gens de ma
Demeure(p) (Ahl ul bayt(p)) parmi ma communauté est telle l’Arche de
Nouh(p) dans sa communauté. Celui qui y a pris place est sauvé et celui qui
l’a évité s’est noyé. Et l’exemple de mes Ahl ul bayt(p) est aussi telle la Porte
de Hitta pour les enfants d’Israël. » Ô vous ! J’ai entendu votre
Prophète(pslf) dire : « Je laisse deux choses parmi vous. Si vous vous
attachez à ces deux poids, vous ne vous égarerez jamais. Il s’agit du Livre
d’Allah(S) et de mes Ahl ul bayt(p) […]. » Et il mentionna tous le Hadith.
Lorsqu’il retourna à Madina, Othmân le fit appeler, le blâma et lui dit :
« Pour quelles raisons as-tu déclaré ce que tu as dit lors du pèlerinage ? » Il
répondit : « Il s’agit d’un serment que le Prophète(pslf) m’avait fait faire et
un ordre qu’il(pslf) m’avait donné. » Othmân demanda : « Qui est témoin de
cela ? » Alors, l’Imâm Ali(p) et Miqdad se levèrent afin de témoigner en
faveur d’Abû Dhar et ils s’en allèrent tous les trois. En les regardant partir,
Othmân dit : « Cet homme et ses compagnons s’accordent trop
d’importance. » »
434
Hadith 76
435
moi le même statut que Haroun(p) auprès de Musa(p), excepté qu’il n’y aura
pas de prophète après moi. »
436
Hadith 77
L’Imâm Hussayn (p) est un Imâm, fils d’Imâm, frère d’Imâm et père
d’Imâm
437
Hadith 78
438
d’incertitude, ni ne s’égareront, ni ne reviendront sur leurs pas et le temps
ne durcira pas leur cœur. Il s’agit de Salman(p), Abû Dhar et Miqdad. »
Le Messager d’Allah(pslf) est l’un d’entre eux (ceux qui sont fermement
enracinés dans la connaissance). Allah(S) lui(pslf) a enseigné tout ce
qu’IL(S) a désiré qu’il(pslf) sache. Le Prophète(pslf) me l’a enseigné à son
439
tour et cela ne cessera pas d’être le cas dans notre lignée après moi(p),
jusqu’au jour du Jugement. »
440
Hadith 79
De Sulaym Ibn Qays Al-Hilali qui dit : « J'ai entendu l'Imâm Ali(p), alors
qu'il(p) était en compagnie de ses fils Hassan(p) et Hussayn(p), des fils
d'Abdullah ibn Ja'far ibn Abû Tâlib et les personnes particulières de parmi ses
partisans, dire pendant le mois de Ramadhan durant lequel il(p) fut
martyrisé : "Laissez les gens à ce qu'ils veulent pour eux-mêmes, à ce qui les
rend heureux. Quant à vous, choisissez le silence et endurez la gouvernance
de vos ennemis. Ils ne pourront en finir avec vous aussi longtemps que vous
resterez fermes dans votre foi. Et l'ennemi est oppresseur et envieux.
441
Hadith 80
De Sulaym Ibn Qays Al-Hilali qui dit : « L’Imâm Ali(p) dit : « Allah(S)
nous(p) signifie dans Son(S) Livre par le biais du verset : « ...afin que vous soyez
témoins (modèles) pour les hommes, et que le Prophète(pslf) soit le témoin pour
vous. » [2:143]. Ainsi, le Messager d’Allah(S) est témoin sur nous(p) et
nous(p) sommes les témoins d’Allah(S) sur Ses(S) créatures et Ses(S)
Preuves sur Sa(S) Terre. Nous sommes ceux à propos desquels Allah(S), Le
Majestueux, a dit : « Nous avons fait de vous la communauté du juste
milieu » [2:143]. » »
442
Hadith 81
L’Imâm Ali(p) a dit : « Nous sommes ceux parmi lesquels Allah(S) a envoyé
un Messager, nous récitant Ses versets, nous purifiant et nous enseignant Le
Livre et La Sagesse. »
443
Hadith 82
L’Imâm Ali(p) a dit : « Allah(S) dit : « C'est certainement un rappel [le coran]
pour toi et ton peuple. Et vous en serez interrogés. » [43:44]. Ainsi, nous
sommes son peuple [au Prophète(pslf)] et nous serons interrogés. » »
445
Hadith 84
Le Prince des Croyants(p) a dit : « Allah(S) dit dans Son(S) Livre : « Prenez ce
que le Prophète vous donne, abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. Craignez
[pieusement] Dieu » [59:7]. Ainsi, craignez Allah(S) en ce qui concerne
l’oppression des descendants de Muhammad(pslf) « Car Dieu est sévère en
son châtiment. » [59:7] pour celui qui est injuste avec eux et les oppressera. »
446
Hadith85
20
« Al Maw’udat » dans le coran et pour celui qui est tué alors qu’il
porte de l’affection aux Gens de la Demeure(p)
Ibn Abbas a dit : « Celui qui est visé par le verset : « lorsqu’on demandera à la
fillette enterrée vivante » [81:8] est celui qui est mort alors qu’il porte de
l’affection pour nous(p), les Gens de la demeure(p). »
"20 « Maw’udat » signifie : les filles que les arabes avaient enterrées vivantes afin qu’elles ne se
marient pas et qu’ils n’aient pas de gendre car avoir un gendre était parfois perçu comme allant
contre leur respect. Ils seront questionnés le jour du Jugement sur la raison pour laquelle ils ont
enterrés inutilement les filles. On peut également lire « Muwaddah » et, selon le Tafsîr des Ahl ul
bayt(p), leur amour a été rendu obligatoire dans le Coran. Alors pourquoi les gens l’ont-ils
délaissé ? Ils seront interrogés à ce sujet. (Ceci n’est pas tiré d’un hadith mais d’un récit)
447
Hadith 86
Le Prince des Croyants(p) a dit : « L’infidélité (Kufr) est basée sur quatre
piliers ; Fisq (la débauche), Ghûluw (l’exagération), le Shakk (le doute) et
Shubah (le soupçon).
1. La branche de la débauche
Celui qui est aveugle (qui suit aveuglément - disciple) oubliera le Rappel,
suivra les conjectures, ira contre son Créateur(S). Satan l’exhortera à
chercher le pardon sans réelle repentance, ni soumission, ni compréhension.
Celui qui est négligent se trompera lui-même, reviendra vers ses anciennes
habitudes, considérera ses erreurs comme étant la bonne voie à suivre. Ses
espoirs le tromperont et quand le temps sera venu, que les voiles seront
levés et que ce à quoi il n’aurait même pas pensé deviendra évident, il sera
submergé par les remords et les regrets.
448
Celui qui, par orgueil, se tient loin de l’Ordre d’Allah(S) doutera. Et celui qui
doute, Allah(S), Le Très-Haut, le déshonorera par Sa(S) Force et IL(S) le
rabaissera par Sa(S) Majesté, comme cet homme qui essaye de tromper son
Dieu et abandonne Ses(S) Commandements.
Ainsi, celui qui se plonge dans ses opinions n’atteindra pas la vérité,
continuera à se noyer dans les ténèbres, la Fitna ne se séparera pas de lui et
il continuera à tomber dans d’autres fitna. Sa religion sera déchirée en
lambeaux et il tombera toujours dans d’avantage de confusion.
Celui qui sera en désaccord avec les bons conseils sera bien connu pour ses
débats futiles.
Celui qui s’écartera des bons conseils considérera les bons actes comme
mauvais et considérera les mauvais actes comme bons.
Celui qui porte l’inimitié sans raison, son chemin lui échappera et il trouvera
de l’opposition dans ses affaires. De ce fait, sa sortie (de ce groupe) lui sera
ardue s’il ne suit pas la voie des Croyants.
449
3. La branche du doute
Celui qui est pétrifié par ce qui se trouve en face de lui se retournera sur ses
talons et celui qui se disputera dans la religion sera fréquemment dans
l’incertitude. Les premiers Croyants se retrouveront devant lui, les derniers
le rattraperont et les semelles de Satan le piétineront.
4. La branche de la suspicion
450
Les fondements de l’hypocrisie
1. La branche du désir
2. La branche de la négligence
451
3. La branche du préjugé
Celui qui est arrogant s’écartera de la vérité. Celui qui est fier sera immoral.
Celui qui est impertinent insistera sur le péché et celui qui est envahi par la
discrimination finira par être injuste. Le mal est ce qui est en cause. Le mal
est ce qui mène une personne à dévier de la vérité et du droit chemin, ce qui
la mène à l’injustice, l’immoralité et l’insistance dans le péché.
4. La branche de la cupidité
Etre trop joyeux est chose exécrable aux yeux d’Allah(S). La vantardise est la
vanité. Etre querelleur est un fléau et fait porter le fardeau des péchés. La
fierté conduit à des activités inutiles et à la perte de temps. Ainsi, il s’agit là
des fondations et des branches de l’hypocrisie.
Ainsi, celui qui a réussi à Lui(S) être obéissant sera le bénéficiaire de Son(S)
Honneur et celui qui Lui(S) désobéira goûtera au fléau de Sa(S) rétribution.
Et si peu sont ceux qui se repentent ». »
453
Hadith 87
Le Prince des Croyants(p) a dit à Abû al Tufayl Amîr Ibn Wâsalat al Kanany :
« Ô Abû al Tufayl ! La connaissance est de deux types ; la première est celle
qui ne peut être acquise que par l’étude. Il s’agit là de la nature de l’Islam. Et
la seconde est celle dont les gens ont le choix de ne pas investiguer. Il s’agit
du Pouvoir d’Allah(S), Le Puissant, Le Majestueux. »
454
Hadith 88
Ecrivez sur le papier et liez-le avec un fil de lin non tissé à sa cuisse gauche
et, lorsque la naissance à lieu, déliez cela et ne soyez pas négligents sur ce
point : « Le Vivant a donné naissance à Maryam et Maryam a donné
naissance à un vivant ! Ô Vivant ! Descends maintenant sur Terre par
l’autorisation d’Allah(S), le Très Haut. » »
455
Hadith 89
456
Hadith 90
Ali ibn Abi Tâlib(p) rapporte du Messager d'Allah(pslf) : « L'un des signes
d'un homme doué de raison est qu'il parle peu des choses qui ne le
concernent pas. » »
457
Hadith 91
458
Hadith 92
Allah(S) a accordé à Ali(p) des attributs tels, que si une partie de ceux-ci
étaient distribués aux habitants de la Terre, ce serait excessif pour eux (pour
leur Salut dans l’Au-delà). Et Allah(S) lui a octroyé un tel discernement qui
si une partie de celui-ci était distribué aux habitant de la Terre, ce serait
excessif pour eux.
459
Hadith 93
Al Hassan Ibn Ali(p) loua Allah(S), L’exalta et dit : « Les tout premiers
[Croyants] parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans
un beau comportement (…) » [9:100]. Ainsi, si les premiers ont un mérite sur
ceux qui sont venus après eux, il en est de même pour Ali Ibn Abû Tâlib(p).
Il existe un mérite pour lui, qui est supérieur aux premiers, du fait qu’il(p)
soit le premier avant eux.
Puis vient l’oncle du Prophète(pslf), Hamza(p), qui est le chef des martyrs.
Beaucoup ont été tués avec lui mais Hamza(p) était leur chef en raison de sa
proximité avec le Messager d’Allah(pslf).
Ensuite, Allah(S) a octroyé deux ailes à Ja’far(p) afin qu’il puisse voler avec
les Anges au Paradis, où il le désire. Il s’agit pour ces deux de leur place et de
leur proximité avec le Prophète(pslf) et de leur statut pour lui(pslf). Il a
récité soixante-dix prières pour lui(p), bien qu’il y ait eu d’autres martyrs
tombés à ses côtés.
460
Et Allah(S) a donné une préférence aux femmes du Prophète(pslf) sur les
autres en raison de leur place (leur lien) avec le Messager d’Allah(pslf).
Car nos droits sur chaque musulman imposent qu’ils doivent envoyer des
salutations sur nous(p) lors de la prière et considérer cela comme une
obligation nécessaire d’Allah(S).
461
Hadith 94
De Sulaym ibn Qays qui dit : « J’ai aperçu Ûways al Qarnî à Siffîn, debout
dans les rangs entre Ammar et Khudhayma ibn Saib’t. »21
464
Hadith 97
J’ai vu, dans un songe, douze hommes des Quraysh se tenant sur ma chaire.
Deux des hommes sont des descendants d’Al-Harb ibn Umayyah et dix
autres des descendants d’Al-A’as ibn Umayyah. Tous sont égarés, ont dévié et
ils ramènent ma communauté en arrière du Chemin. »
Il(pslf) dit ensuite à Al-Abbas : « Mais ils seront détruits par les mains de tes
fils. » Puis il(pslf) continua : « Ainsi craignez Allah(S) concernant ma famille,
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les Ahl ul bayt(p), car le monde n’a pas été détenu très longtemps par
d’autres avant nous(p) et il ne perdurera pour personne après nous(p). »
Ensuite il(pslf) dit : « Six ont été maudits dans le Livre d’Allah(S). Celui qui
fait des ajouts dans le Livre d’Allah(S), celui qui nie le pouvoir d’Allah(S),
celui qui rend licite ce qu’Allah(S) a interdit en ce qui concerne ma
famille(p), celui qui ignore ma Sunnah, celui qui monopolise le butin de
guerre sans le partager avec les musulmans et celui qui, par le pouvoir qu’il
exerce sur les gens, déshonore celui qu’Allah(S) a honoré et honore celui
qu’Allah(S) a déshonoré. » »
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Hadith 98
Le Prince des Croyants(p) a répondu : « Les gens ont été assignés à être des
feuilles sans épine et ils sont aujourd’hui des épines sans feuille. » Je dis :
« Alors, comment devrais-je me comporter, ô Prince des Croyants(p) ? » Il(p)
dit : « Garde tes objectifs dans tes jours de pauvreté. Nos chiites sont de trois
types ; le premier vient à nous(p), le second s’adresse aux gens et le
troisième garde en amitié nos(p) amis et garde de l’inimitié envers nos(p)
ennemis. Ils sont les partisans, les meilleurs, les sages, les bien-informés.
Les bénédictions sont à eux, ainsi qu’un beau cheminement spirituel. » »
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Index
« Allah maudit en cette vie et dans l’autre ceux qui offensent Allah et Son
prophète, Il leur prépare un châtiment avilissant. »
[33:56-57]
Al Fâtiha sur vous, vos proches et vos défunts. Soyez abondamment bénis.
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