football Amical France 21 h Écosse football Euro 2024 Qualifications

Belgique 1-1, match arrêté Suède

LES ESSAIS Deux supporters suédois

DE DESCHAMPS PAGES 12 à 16 tués dans un attentat PAGES 18 ET 19

2,30 € mardi 17 octobre 2023 78e année N° 25 265 France métropolitaine

Alexis Réau/L’Équipe

rugby Coupe du monde Équipe de France

LES RAISONS
D’UN éCHEC
Après l’élimination des Bleus par l’Afrique du Sud (28-29) dimanche en quarts de finale, « L’Équipe » revient sur la stratégie implacable
des Boks, le manque d’efficacité des hommes de Fabien Galthié et sur certaines décisions arbitrales sujettes à discussion.
PAGES 2 à 10
Alain Mounic, Franck Faugère, Franck Seguin/L’Équipe, Gonzalo Fuentes/Reuters

L’arbitre néo-zélandais Ben O’Keeffe.

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coupe du monde 2023
ROMAIN BERGOGNE
À chaud, les Bleus n’avaient pas
le cœur à analyser en profondeur
les raisons de cet échec face à
l’Afrique du Sud (28-29). Il a été
surtout question d’arbitrage dans
l’immédiat après-match (voir par
ailleurs) à partir du moment où
Antoine Dupont s’est lâché sur le
sujet. Mais les décisions de Ben
O’Keeffe n’expliquent pas tout,
loin de là. Les Bleus ont beau-
coup d’autres motifs de regrets
sur ce choc.
Un manque
de réalisme cruel
Un coup d’œil aux statistiques à
la mi-temps tranchait avec la lé-
gère avance des Bleus au score
(22-19). 68 % d'occupation, 59 de
possession, 6 franchissements à
3, 15 défenseurs battus à 7… La
France a nettement dominé le
premier acte. Cette équipe est
pourtant bien placée pour le sa-
voir : posséder n’est pas gagner,
surtout quand les temps forts ne
sont pas convertis en points.
De ce coup de pied en coin de
Dupont où Bielle-Biarrey est de-
vancé de peu dans l’en-but par
Arendse (2e) à ce dernier ballon
Franck Faugère/L’Équipe
UNE DÉSILLUSION
EN TROIS DIMENSIONS
Éliminée par l’Afrique du Sud en quarts de finale de « sa » Coupe du monde, la France a perdu un bras de
fer stratégique au plus mauvais moment. Une rareté qui tombe très mal et qui a plusieurs explications.
perdu en contact par Wardi
(80e+1), les Bleus n’ont pas con-
crétisé… quatorze temps forts
dans le camp sud-africain. Sans
un Fickou un poil gourmand à
l’approche de la ligne (6e) puis l’in-
tervention d’Etzebeth jugée licite
par l’arbitre, les coéquipiers de
Dupont auraient pu mener 14-0 à
ce moment-là, ce qui aurait évi-
demment donné une autre tour-
nure à la rencontre.
Il faut ajouter à ce triste constat
comptable cinq points perdus au
pied par Thomas Ramos dont
cette transformation contrée par
Kolbe (23e) et surtout cette inca-
pacité à marquer pendant le car-
ton jaune d’Etzebeth (40-50e). Là
où les Sud-Africains ont marqué
quatre fois pour sept entrées dans
les 22 mètres français, les Bleus
ont fini à un ratio de trois sur…
treize.
Signe que la transition opérée
vers un jeu de repossession –
élément de langage dégainé
avant le Tournoi des Six Nations
2023 – n’a pas rimé avec effica-
cité. Avec 166 passes, les Bleus
ont atteint dimanche soir le deu-
xième plus haut total du mandat
de Fabien Galthié après le match
en Irlande en février (19-32).
Avec 60 % de possession, c’est la
même place sur le podium, der-
rière l’Écosse dans le Tournoi
2020. Deux autres mat-
ches ratés stratégi-
quement, et perdus,
dans le mandat de
Fabien Galthié.
équipe de France
À l’image de Charles Des trous
Ollivon dominé sous les ballons hauts
dans les airs
par Damian La large victoire contre l’Australie
Willemse, lors du dernier match de prépara-
les Bleus tion à la Coupe du monde (41-17)
ont été en n'avait pas masqué les difficultés
difficulté sous (récurrentes) des Bleus sous les
les ballons hauts ballons hauts, qui avaient coûté
dimanche soir au deux essais ce soir-là. Les adver-
Stade de France. saires des Bleus s’en nourrissent
stratégiquement, les Sud-Afri-
cains s’en sont gavés dimanche
s o i r. L e s e s s a i s
d’Arendse (8e) et De Al-
lende (18e) sont consécu-
tifs à des trous d’air sur
une zone entre les 40 et les
50 m français clairement vi-
sée par les botteurs boks.
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
Visiblement pas préparés aux
duels aériens dans cette zone, les
Bleus ne se sont soit pas enten-
dus (Fickou, Ollivon et Bielle-
Biarrey ne communiquent pas
sur le premier essai encaissé),
soit emmêlés les pinceaux
comme Woki sur le deuxième.
Dans la même zone, Jalibert a
été battu par Du Toit (34e) et Bielle-
Biarrey par Arendse (46e). Sans
conséquence si ce n’est celle de
ramener le jeu dans le camp fran-
çais à moindre effort, un axe stra-
tégique où les Bleus sont pourtant
passés maître ces dernières an-
nées mais où le boomerang leur
est revenu à la figure. Même sen-
sation sur le troisième essai sud-
africain (26e), exemple parfait de
turnover où, en une passe et un
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
3
coupe du monde 2023 équipe de France

coup de pied offensif, Kolbe a puni
un ballon perdu par les Bleus au
milieu du terrain dix secondes
plus tôt. Comme si les Français
avaient vécu par moments les
malheurs qu’ils infligeaient sou-
vent aux autres…
Une fin de match
empreinte d’un mélange
nervosité-fébrilité
Nouvelle-Zélande 2023, Afrique
du Sud et Australie 2022, Galles
2021… Ces Bleus-là nous ont ha-
bitués aux fins de matches mar-
quées par les entrées détermi-
nantes des remplaçants et/ou aux
renversements de dernière mi-
nute, les idées claires et le sang
Sans oublier les fameux « finis- Antoine Dupont
seurs » qui n’ont pas réussi à con- en discussion avec
clure proprement, à l’image d’une Ben O’Keeffe, l’arbitre
première ligne Aldegheri-Bour- du match dimanche
garit-Wardi secouée en mêlée, ce soir au Stade
qui a eu son importance sur le de France.
scénario de fin. Le banc en 5-3 des
Sud-Africains, annoncé vendredi
à la surprise générale et dégainé
très tôt dimanche soir, a eu un tout
autre impact. Dans un match
aussi crucial perdu d’un point,
c’est une autre bataille stratégi-
que que Fabien Galthié et son staff
ont clairement perdue dimanche
soir. Au plus mauvais moment. É
tableau final Coupe du monde
1/4 1/2 Finale
Galles 17

Franck Faugère/L’Équipe
froid. Si la dernière séquence face
Argentine 29
à l’Afrique du Sud a entretenu ce Argentine Vendredi 20 oct.,
fol espoir, il s’est dégagé de la fin à Saint-Denis,
de match une forme de fébrilité. Irlande Nlle-Zélande 21 h.
24
Comment expliquer autrement
lle
cette pénaltouche dévissée par N -Zélande 28
Samedi 28 oct.,
Jalibert (57e) ou ce renvoi aux à Saint-Denis,
22 mètres direct en touche de Ra-
mos (75e) qui ont coincé les Bleus
dans leur camp pendant de lon-
Angleterre
Fidji
30

gues minutes? Il y a aussi ces atti-
tudes bras en l’air et ces réclama-
tions envers l’arbitre qui
témoignent d’une certaine nervo-
sité dans les dernières minutes.
24
Angleterre Samedi 21 oct.,
21 h.
Histoire d’une mésentente
à Saint-Denis, Critiques envers l’arbitre après la rencontre, Antoine Dupont et les Bleus ont
Afrique du Sud 21 h. e notamment reproché à Ben O’Keeffe une certaine permissivité dans les zones de rucks
France 28 3 place
Afrique du Sud 29 Vendredi 27 oct., et manifesté leur incompréhension pendant la partie.
à Saint-Denis, 21 h.
ALEX BARDOT
Dimanche soir, en conférence de
presse, Antoine Dupont n’a pas
mâché ses mots, à chaud, sur la
performance de l’arbitre néo-zé-
landais, Ben O’Keeffe : « Il y a des
choses claires et évidentes à siffler
qui ne l’ont pas été. […] Je n’ai pas
envie de faire l’aigri qui râle parce
qu’il a perdu mais je ne suis pas sûr
que l’arbitrage ait été au niveau de
l’enjeu. »
Que s’est-il passé pour que Du-
pont sorte de ses gonds ? L’arbi-
trage a-t-il été si défavorable aux
Bleus ? À quel point les Français
se sont agacés sur le terrain ?
Pour répondre à ces questions,
nous avons revu le match unique-
ment avec le son de l’arbitre, qui a
capté tout ce qu’O’Keeffe a dit,
mais aussi ses assistants et les
joueurs autour de lui.
La zone des rucks a été le prin-
en avant », lui précise O’Keeffe.
Mauvaka s’approche, et prend
Dupont à témoin : « Il a pas le droit
de plonger non ? » Dupont refait la
même moue pincée. « On parle
pas », se reprend le talonneur en
s’excusant d’un geste de la main.
À la 63e minute, après une série
de temps de jeu pas assez rapide
à son goût, Dupont va voir
O’Keeffe pour se plaindre à nou-
veau d’un défenseur sud-africain
traînant dans un ruck : « Ben, the
tackler. » Puis, en français : « Il
bouge, mais c’est long, on ne peut
pas jouer des ballons rapides. » Le
Néo-Zélandais répond : « J’ai
pensé que c’était bon. Mais je com-
prends ce que tu veux dire. » « Je
veux jouer des ballons rapides », in-
siste Dupont. « Je regarde », lui as-
sure son interlocuteur.
“À Marseille,
c’était la pommette gauche,
chent et réclament un en-avant.
Dans l’oreillette d’O’Keeffe, quel-
qu’un lâche : « Le timing (de la
montée de Kriel) était bon, mais je
ne suis pas sûr qu’il y ait en-avant ».
« Il plaque la balle », râle un Bleu.
« Pas d’en-avant pour moi », con-
clut l’homme au sifflet.
En fin de match, une troisième
situation de ce genre se produit
quand Fourie touche le ballon de
la main droite sur une charge de
Dupont (68e ). Dans la foulée,
Smith est récompensé d’une pé-
nalité pour son grattage, malgré
une position illicite, avec les bras
posés au sol. Dupont s’agace en
faisant le signe d’une tape sur le
ballon. Pas de réponse. En recu-
lant, il se porte la main au visage,
signe de son agacement. Ramos
s’approche d’O’Keeffe pour récla-
mer la faute de main. « Nous
n’avons pas d’en-avant », dit l’arbi-
tre à deux reprises, la deuxième

cipal sujet d’incompréhension
entre les Bleus et l’arbitre. En se-
conde période notamment, les
points de friction se sont enchaî-
nés et ont fait monter la pression.
Sur une séquence où De Allende
traîne dans le camp bleu (49e),
Dupont le pointe du doigt. « Il y a
toujours un plaqueur qui traîne
dans notre camp », râle-t-il à la fin
de l’action. « Je ne vois pas ça », ré-
pond O’Keeffe.
Quelques instants plus tard,
Kitshoff, derrière un ruck, tend les
mains et empêche à Dupont de
transmettre (51e). Le numéro 9
semble vouloir une pénalité, mais
le coup de sifflet n’indique qu’une
mêlée. À sa moue, on voit qu’il re-
tient ses mots. Il lève les bras pour
montrer qu’il ne va rien dire et se
calmer. « Le ballon est relevé, il
passe par-dessus, il touche la balle,
''
ce soir, c’était la droite
JONATHAN DANTY
DURANT LA CONFÉRENCE DE PRESSE
Plusieurs fois, des fautes de main
sud-africaines, consécutives à
une grosse pression défensive
des Boks, ont été dénoncées par
les Bleus, sans succès. À la
26e minute, Etzebeth surgit sur
Dupont, lui fait perdre le contrôle
du ballon et Kolbe file à l’essai. « Il
(Etzebeth) a touché la balle », crie
Dupont, en anglais, dans le feu de
l’action puis ajoute : « Ben, je vous
jure qu’il a touché la balle. C’est
sûr. » O’Keeffe interroge l’arbitre
vidéo mais la réponse est néga-
tive. Essai accordé.
À la 46e minute, Kriel monte en
pointe sur Mauvaka et semble
heurter de la main le ballon qui
roule vers le camp bleu. Fickou,
Dupont, Danty et Baille s’appro-
fois directement à « Antoine ».
Dans le stade, les sifflets mon-
tent. Pollard ajoute 3 points
(29-25).
Un possible geste dangereux a
aussi été oublié en début de partie.
Sanctionné pour un grattage illi-
cite, Danty reste au sol, touché au
visage (17e). Sur l’écran géant est
diffusé un ralenti ce qui pourrait
être un déblayage tête contre tête
de Du Toit. Le même geste pour
lequel le flanker avait été exclu en
novembre 2022, à Marseille. Mais
la réalisation coupe juste avant
l’impact. Atonio semble deman-
der un arbitrage vidéo à O’Keeffe.
« Ne me demandez pas ça, dit le
Néo-Zélandais. Le TMO a vérifié.
Pas de faute. On continue. » En con-
férence de presse, Danty lâchera:
« À Marseille, c’était la pommette
gauche, ce soir c’était la droite. »
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
4
ecoupe du monde 2023 équipe de France

MAXIME RAULIN monter en compétences et caper

Des changements À l’aube de son second mandat,

Fabien Galthié va-t-il suivre les
mêmes principes que lors de sa
les joueurs.» Une grosse ossature
de son équipe « premium » va
renforcer ce vécu commun.

dans la continuité prise de fonction en janvier

2020 ? Au moment de l’annonce
de sa première liste des 42 le sé-
À la tête de l’équipe de France jusqu’à la prochaine Coupe du monde lectionneur n’avait retenu qu’un
trentenaire : le deuxième-ligne
de 2027, Fabien Galthié devrait Bernard Le Roux. Malgré une
s’appuyer sur l’ossature moyenne d’âge à 24ans avec dix-
neuf néophytes et sept cham-
du groupe actuel, pions du monde des moins de
même si des 20 ans pour une moyenne de
seulement 8,2 sélections, l’an-
interrogations cien demi de mêlée s’était dé-
vont émerger. fendu de faire du «jeunisme».
«Il n’y a pas d’âge pivot, assurait
Galthié, qui avait laissé à la mai-
son des joueurs comme Médard
(33 ans) ou Huget (32). Il n’y a pas
d’âge éliminatoire. On le sait aussi,
au niveau international, ce n’est pas
simple après 30ans.» La moyenne
d’âge du quinze sud-africain di-
manche était de 31 ans au coup
d’envoi… Mais c’est une autre his-
toire. Quels seront les choix du
nouveau staff des Bleus en
janvier au moment de pré-
parer le Tournoi 2024 ?
Plusieurs questions se
posent.
Comment
seront
gérés les
trentenaires
La liste initiale
des 33 joueurs rete-
nus pour cette Coupe
du monde comptait
huit trentenaires : Cyril
Baille (30), Dorian Aldegheri (30),
Uini Atonio (33), Romain Taofife-
nua (33), Paul Willemse (30)
(blessé, il a été remplacé par Bas-
tien Chalureau 31 ans), Charles
Ollivon (30), Maxime Lucu (30) et
Jonathan Danty (31). Si Atonio et
Taofifenua ont déjà annoncé
qu’ils prenaient leur retraite in-
ternationale, difficile d’imaginer
Fabien Galthié repartir avec Al-
degheri, Willemse ou Chalureau.
La question se posera fortement
pour Lucu et Danty. Ce dernier
n’est d’ailleurs pas dupe : « Pour
moi, la prochaine Coupe du monde,
ce sera compliqué. C’est une dis-
cussion que je vais devoir avoir avec
le staff. Si le quinze de France veut
travailler sur une période de quatre
ans, peut-être que je n’en ferai pas
Alain Mounic/L’Équipe
Quels sont les postes
en souffrance ?
Pas besoin d’être un expert en
rugby, et encore moins en mêlée,
pour affirmer que la retraite inter-
nationale d’Atonio va laisser un
grand vide. Le colosse d’origine
néo-zélandaise s’était bonifié avec
le temps pour devenir le taulier de
l’axe droit du pack français. Le pi-
lier rochelais avait également cette
force de pénétration et il savait uti-
liser ses mains. Depuis deux ans, il
était devenu incontournable. Seul
Mohamed Haouas l’avait concur-
rencé avant ses déboires avec la
justice. Ce dernier pourra-t-il reve-
nir en bleu ? Difficile à imaginer.
Fabien Galthié devrait s’appuyer
sur Sipili Falatea, Thomas Laclayat
ou Demba Bamba. Mais le réser-
voir est faible.
La deuxième ligne pourrait
également grincer des dents. Si
l’attelage Woki-Flament a de
l’avenir et qu’Emmanuel Meafou
est attendu pour le Tournoi (l’Aus-
tralien devrait être naturalisé en
novembre), ça ne se bouscule pas
au portillon. Florian Verhaeghe et
Pierre-Henri Azagoh sont les sui-
vants dans la hiérarchie. Reste
une interrogation au centre. Si les
pépites sont nombreuses (Moe-
fana, Vincent, Gailleton, Del-
bouis), aucun équivalent à Danty,
dans son profil puissant/gratteur,
n’existe. Si le Rochelais était pro-
gressivement poussé vers la sor-
tie d’ici au Mondial australien de
2027, il faudrait sans doute trou-
ver une paire avec un autre style.
Des moins de 20 ans
peuvent-ils s’incruster ?
Comme ont su le faire Ntamack,
Vincent, Woki ou Gros (2018 et
2019), certains champions du
monde des moins de 20ans peu-
vent-ils s’inviter à la table des
grands? Après quatre années sur
pause en raison du Covid, le
Championnat du monde des
moins de 20ans s’est de nouveau
tenu l’été dernier. Les Bleuets ont
continué leurs bonnes habitudes
en s’adjugeant un nouveau titre.
Ils sont nombreux à avoir crevé

partie.» l’écran: le deuxième-ligne Posolo

Gaël Fickou
(de dos) et
Cyril Baille.
Des Bleus rapidement en Top 14 ?
Après huit semaines de pause, le Top 14 reprendra
dès le lendemain de la finale de la Coupe du monde.
La 4e journée est programmée, en intégralité,
dimanche 29 octobre, et plusieurs joueurs de
l’équipe de France pourraient y participer. Selon la
convention FFR-LNR, en cas d’élimination en quarts
de finale du Mondial, les Bleus doivent tous
bénéficier d’une semaine de repos minimum puis
avoir respecté au moins cinq jours d’entraînement
afin d’être autorisé à reprendre la compétition. On
imagine que ceux qui n’ont pas beaucoup joué
durant le Mondial seront sur les pelouses du Top
14, comme Arthur Vincent et Bastien Chalureau
(Montpellier), Baptiste Couilloud (Lyon), Antoine
Hastoy (La Rochelle), Gabin Villière (Toulon),
Melvyn Jaminet et Julien Marchand (Toulouse). Ce
dernier, blessé dès le match d’ouverture, semblait
apte pour reprendre en cas de qualification en
demi-finales. Pour les autres, la reprise se fera en
concertation avec leur club respectif. Greg Alldritt a
déjà annoncé qu’il fera « une grosse coupure ». M. R.
En revanche, on imagine mal le
sélectionneur se passer de Baille
ou d’Ollivon, son vice-capitaine.
Quid de François Cros (29 ans) et
Gaël Fickou (29 ans), joueur le
plus capé (85 sélections) ? Ils de-
vraient poursuivre l’aventure, si
l’on se fie à l’autre credo de Fabien
Galthié : l’expérience collective.
« On essaie de construire une
équipe pour le temps, expliquait-il
encore au début de son premier
mandat. On a compté qu’il y avait
trente-six matches entre la fin de la
dernière Coupe du monde et le dé-
but de la prochaine. C’est peu pour
Tuilagi, les troisième-ligne Oscar
Jegou, Lenni Nouchi et Marko
Gazzotti ou encore le demi de mê-
lée Baptiste Jauneau, l’ouvreur
Hugo Reus, les centres Paul Cos-
tes et Nicolas Depoortere et enfin
l’arrière Mathis Ferté.
Plusieurs ont même déjà
égrené leur talent précoce sur les
pelouses du Top 14. Combien ré-
ussiront à « aller chercher le
maillot », comme aime le répéter
Fabien Galthié ? Impossible à
quantifier. Comme les éventuels
«ovnis», à l’image de Louis Bielle-
Biarrey, chers au sélectionneur. É
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
Dupont, objectif Jeux?
Le capitaine des Bleus devra digérer son immense frustration. Sa probable
participation au tournoi de rugby à 7 des JO de Paris pourrait l’y aider.
LAURENT CAMPISTRON
(avec J.F. P.)
Longtemps prostré sur la pe-
louse du Stade de France, diman-
che soir, Antoine Dupont a mis du
temps à réaliser que son rêve de
devenir le premier capitaine fran-
çais à soulever une coupe du
monde venait de se fracasser
contre la pugnacité de 23 Spring-
boks en mission de survie. Il lui
faudra sans doute un peu de
temps aussi pour digérer toute la
frustration accumulée durant
une compétition où il n’aura ja-
mais quitté le devant de la scène,
tant par ses prouesses sur le ter-
rain que par cette blessure à la
pommette droite hyper médiati-
sée qui l’a contraint à passer sur
le billard et lui a fait rater le der-
nier match de poules face à l’Italie
(60-7).
Cette Coupe du monde lui lais-
sera pour longtemps le goût de
l’amertume et de l’inachevé, mais
le bonhomme n’est pas du genre
coupe du monde 2023
à trop gamberger. «Antoine est un
joueur qui se fixe un objectif, qui
garde un cap jusqu’à l’atteindre, et
qui, dès qu’il l’a atteint, s’en fixe un
autre », nous disait récemment
Jérôme Cazalbou, le manager du
haut niveau du Stade Toulousain.
Cela vaut aussi pour les objectifs
qu’il n’atteint pas. Il est certain
que Dupont a déjà ancré au plus
profond de lui l’envie de retenter
sa chance dans quatre ans, en
Australie, à la tête d’une équipe
qui sera peut-être encore plus
compétitive que celle d’au-
jourd’hui. Il aura alors 30 ans, un
âge qui sera bien plus que celui
de la maturité, le sien étant arrivé
très tôt.
“S’il le décide, il fera
les JO, et s’il les fait, on ne
pourra pas rêver meilleure
tête de gondole
''
FLORIAN GRILL, PRÉSIDENT DE LA FFR
Mais l’Australie, c’est encore loin.
Le demi de mêlée aura d’autres
challenges à relever d’ici là, et ce
5
équipe de France
dès cette saison. Le Top 14 et la
Coupe des champions avec Tou-
louse, bien sûr, mais aussi ces
Jeux Olympiques de rugby à 7 de
Paris 2024 auxquels il rêve de
Franck Faugère/L’Équipe
participer, même s’il ne l’a pas
encore officiellement déclaré.
«Antoine est en appétit permanent,
observait, courant août, le prési-
dent toulousain, Didier Lacroix.
Ça fait des mois qu’il a évoqué l’en-
vie de jouer les JO. On a donc pré- Pour Antoine Dupont (ballon en main), participer aux Jeux pourrait être une perspective motivante.
paré de façon très claire les condi-
tions de sa présence là-bas, à tous monde. Restera alors à fixer le tendance serait plutôt qu’il zappe LE PROGRAMME
les niveaux. On n’a rien oublié.» cadre de son passage du quinze complètement l’épreuve, malgré DES BLEUS
«A priori, il a envie de faire les JO, au sept. L’idée serait qu’il parti- des chances réelles de l’empor-
confirme le président de la FFR, cipe à deux étapes au moins du ter voire de réaliser un nouveau
Florian Grill. Avec le Stade Toulou- circuit mondial (prépa incluse), Grand Chelem, pour mieux s’im- Vendredi 2 février (21h)
sain et France 7, on s’est donc mis certainement celles de Vancou- merger pendant plusieurs se- France-Irlande, à Marseille.
Samedi 10 février (15h15)
d’accord sur le principe. Mainte- ver (23-25 février) et Los Angeles maines dans un rugby à 7 qui re-
nant, la seule décision appartient à (2-3 mars), qui sont comprises quiert quand même d’autres
Écosse-France, à Edimbourg.
Dimanche 25 février (16h)
Antoine. S’il le décide, il fera les JO, dans la fenêtre internationale dé- qualités, notamment physiques, France-Italie, à Villeneuve-
et s’il les fait, on ne pourra pas rêver diée au Tournoi des Six Nations. que le quinze. Il aurait ensuite au d’Ascq.
Dimanche 10 mars (16h)
meilleure tête de gondole pour la Dans l’absolu, le joueur pourrait moins un mois, après la fin de la
Galles-France, à Cardiff.
FFR, le rugby à 7 et les Jeux.» aussi participer à certains mat- saison en Top 14 (finale le 28 juin) Samedi 16 mars (21h)
Dupont devrait valider son ches du Tournoi (notamment pour se préparer au Tournoi France-Angleterre à Lyon
choix très prochainement, peut- contre l’Irlande, le 2 février, et olympique, qui se disputera du
être juste après la Coupe du l’Angleterre, le 16 mars), mais la mercredi24 au samedi 27juillet.
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
6
ecoupe du monde 2023 équipe de France

Un staff en
mouvement
Avec la défaite en quarts
de finale contre
l’Afrique du Sud
l’encadrement des Bleus,
version Fabien Galthié
époque 1, va connaître
quelques modifications.

Ils restent
Fabien Galthié
(sélectionneur)

Raphaël Ibañez
(manager)

William Servat
(entraîneur des avants)

Shaun Edwards
Alain Mounic/L’Équipe

(défense)

Nicolas Buffa
Fabien Galthié (ici à côté de Jérôme Garcès et devant Philippe Turblin) était soucieux vendredi au Stade de France à l’occasion de la préparation du quart de finale . (analyste)

Galthié face à l’échec Nicolas Jeanjean

Battu sur son terrain préféré, celui de la stratégie, le sélectionneur n’a pas rempli l’objectif qu’il s’était fixé.
Conforté par son président, il devra sans doute accepter quelques changements dans ses conditions de travail.
FRÉDÉRIC BERNÈS (AVEC J.-F. P.)
Est-ce que pour Fabien Galthié aussi
« c’était la compétition d’une vie et elle est
finie », comme le disait François Cros
dimanche soir ? Le sélectionneur a
déjà vécu six Coupes du monde, quatre
dans une autre vie, celle du demi de
mêlée, deux dans celle du technicien,
dans le costume de l’adjoint (2019) et du
super chef de projet (2023).
La morsure de l’échec en quarts de
finale contre les Springboks dimanche
soir, même d’un point (28-29), peut-elle
remettre en cause la prolongation de
son contrat avec la FFR, actée en janvier
dernier ? Quand la question a fusé en
conférence de presse dimanche, Gal-
thié a souri, avant de se montrer caté-
gorique. « Non, j’ai un contrat qui court
jusqu’en juin 2028. Deux joueurs arrêtent,
Romain Taofifenua et Uini Atonio; pour le
reste, ça continue.»
Pas de lyrisme, pas de fin de phrase
en suspension. Avant sa prolongation,
entre l’éviction de Bernard Laporte et
ses propres états d’âme (on parlait d’un
intérêt pour le Japon), la question du se-
cond mandat de Galthié avait affleuré en
interne.
Il est souvent arrivé pendant ces qua-
tre années qu’on ne se rappelle plus
bien la question une fois que Galthié y
eut répondu. Pas sur ce coup-là, pas di-
manche. Le président de la FFR, Florian
Grill, n’a pas tergiversé davantage, assu-
rant que « la qualité du travail fourni con-
fortait Galthié à 200 %. On a été impres-
sionné par la précision d’orfèvre,
l’intensité, par la patte du manager. Fabien
est la très bonne personne pour ça. Je suis
sûr de la qualité du boulot qu’il va faire.»
La froideur des constats
d’huissier ne rendra pas
grâce aux 80 % de victoires
depuis 2020
Quand Galthié se projette, il se voit donc
dans quatre ans, distribuer les chasu-
bles au Mondial 2027 en Australie. Dans
sa projection, il doit envisager que ses
conditions de travail seront les mêmes
que celles qu’il vient de connaître, celles
dont tous ses prédécesseurs n’osaient
même pas rêver.
« Quand j’étais sélectionneur, dit Guy
Novès, en poste de 2015 à 2017, on avait
aussi perdu d’un point contre l’Afrique du
Sud au Stade de France et à l’époque c’était
une vraie catastrophe. Je sais par certaines
personnes que je connais très, très bien que
les conditions étaient inimaginables, qu’il
n’y avait jamais eu autant de moyens. Fina-
lement, même si on ne peut pas enlever
tout ce qui a été fait, on redevient humains,
on remet les pieds sur terre. Si Galthié peut
être fragilisé ? S’il doit changer son dis-
cours? C’est compliqué pour moi d’en par-
ler. J’ai envie de vous dire joker.»
« Galthié a eu droit à 42 joueurs libérés
pour chaque semaine. C’est incomparable
avec ce qui existe dans les autres meilleu-
res nations, dit un président de Top 14. Il
les a eus sous la main plus que quiconque.
Il a eu droit à un staff pléthorique. À l’arri-
vée, il n’a pas fait mieux que ses devan-
ciers, en 2015 ou 2019. C’est indéniable
que le quinze de France a été relancé. Mais
au moment du bilan, on ne peut pas éviter
de mettre les moyens mis à disposition, les
efforts consentis par les clubs et la FFR en
face du résultat pur.»
La froideur des constats d’huissier ne
rendra pas grâce aux 80 % de victoires
depuis 2020 ni aux victoires contre la
Nouvelle-Zélande, en novembre 2021
(40-25) et en ouverture de la Coupe du
monde (27-13). C’est que la Nouvelle-
Zélande, elle, peut encore être cham-
pionne du monde dans onze jours. Grâce
ne sera pas rendu non plus à l’énergie
folle et à la richesse des variations fran-
çaises pendant les cinquante premières
minutes contre les Springboks.
“On a tous pris un poids lourd
dans la gueule, mais les bases
sont solides
'' JEAN-MARC LHERMET,
RESPONSABLE DU HAUT NIVEAU À LA FFR
On avait vendu au rugby français une flè-
che du temps et il s’est réveillé avec un
préavis de contretemps. Alors on se de-
mande si les clubs ont intégré que
l’équipe de France devait rester la
grande cause nationale au-delà de cette
Coupe du monde à la maison ? Les pre-
miers grincements datent de bien avant
dimanche soir. Quelle sera la position de
Galthié si ses conditions de travail ve-
naient à changer? Si la FFR lui demande
de serrer la ceinture sur les stages au
soleil ou sur l’opulence de son staff?
« On a tous pris un poids lourd dans la
(préparateur physique
devient directeur de
la performance)
Ils partent
gueule, mais les bases sont solides, assure
Jean-Marc Lhermet, responsable du
Laurent Labit
haut niveau à la FFR. Depuis quatre ans,
ce quinze de France a fait du bien à l’ensem- (entraîneur de l’attaque)
ble du rugby français, donc aux clubs. Je
dois discuter de l’avenir avec Fabien dans
les prochaines semaines. Il a compris que Karim Ghezal
la situation financière délicate de la FFR au- (entraîneur adjoint
rait un impact. On ne va pas repartir sur un des avants)
staff à 28, comme il était au Mondial. Son
premier cercle restera identique en nom- Thibault Giroud
bre, avec les changements de personnes (directeur de
déjà actés (voir infographie). Tout ce qui la performance)
sera supplémentaire, il faudra en discuter.
Mais on ne va pas attaquer la discussion en Philippe Turblin
lui disant qu’il faut tout changer.» (médecin)
Dans l’analyse de la boîte noire, la pos-
ture et le discours du sélectionneur au-
ront leur importance. Jusqu’où ira son Ils arrivent
autocritique ? Dimanche, elle s’est limi-
tée à ce que permet en général, faute de
temps et de recul, une conférence
d’après-match. En résumé: «On a le droit
de perdre comme ça s’est passé. » Il a
pourtant bel et bien perdu le genre de ba-
Patrick Arlettaz
(entraîneur de
l’attaque, Usap)
taille tactique qui l’excite. D’abord, celle Laurent Sempéré
du coaching, alors qu’il construit ses
(entraîneur adjoint
compositions d’équipe en commençant
en charge des avants,
par ses «finisseurs». Celle des airs aussi, Stade Français)
ce qui renvoie à un problème récurrent
que le staff n’a jamais tout à fait résolu.
Rien ne dit que Galthié prendra la pa- En Reflexion
role ces jours prochains. Le chef du ser-
vice compétent a eu beau annoncer : « On Jérôme Garcès
va aussi être champion du monde de la
(consultant arbitrage)
com », on a compris dimanche soir, en
voyant le peu de volontaires en zone mixte,
que ce titre allait aussi leur échapper. É
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Présentent

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8
ecoupe du monde 2023 équipe de France
«NOTRE MODÈLE
FONCTIONNE»
Les présidents de la FFR et de la LNR, Florian Grill et René Bouscatel, assurent
que l’élimination de la France en quarts de finale de la Coupe du monde ne remet
aucunement en cause leur collaboration étroite et leur fonctionnement commun.
JEAN-FRANÇOIS PATURAUD
Au lendemain du quart de finale de Coupe
du monde perdue contre l’Afrique du Sud
(28-29), les présidents de la Fédération et
de la Ligue nationale de rugby, Florian Grill
et René Bouscatel, étaient encore sonnés
hier après-midi. Durant une quarantaine
de minutes, ils ont voulu parler d’une seule
voix après cette énorme désillusion pour
les Bleus, bien sûr, mais aussi pour
l’ensemble du rugby français. Pour eux, il
n’est absolument pas question de modifier
la collaboration entre les deux entités ni,
pour le moment, de faire évoluer la
convention qui les lie jusqu’en juin 2027
alors que certains managers et présidents
se verraient pourtant bien opérer quelques
ajustements après les gros efforts qu’ils
ont réalisés lors des quatre dernières
années pour tenter d’amener l’équipe
nationale à un premier titre mondial à
domicile.
«Avez-vous un sentiment de gueule
de bois aujourd’hui?
Florian Grill: J’ai un sentiment de tristesse
pour les joueurs et le staff. J’ai aussi un
sentiment de satisfaction pour ce qu’a déjà
apporté cette Coupe du monde et ces
quatre années magnifiques depuis
l’arrivée de Fabien (Galthié) et de son staff.
Et j’ai un sentiment de détermination sur la
nécessité absolue de travailler à
l’international pour que la voix de la France
soit entendue, et de travailler main dans la
main avec la LNR parce qu’on pense que
notre modèle, indépendant du résultat d’un
jour, est un bon modèle. Il est différent des
autres nations et on sent qu’il peut gêner
parce que les autres nations sentent qu’il a
la capacité à être dominant. Il ne faut pas
qu’on nous aligne sur le modèle des autres.
“C’est un échec sportif,
c’est indéniable, mais c’est aussi
un succès médiatique. On a atteint
des scores jamais atteints
dans le rugby
'' FLORIAN GRILL
René Bouscatel: Je ne suis pas président
de la Fédération, je suis un peu supporter.
J’ai donc un peu la gueule de bois, comme
beaucoup. Mais cette déception ne doit pas
rejaillir en dehors du café du commerce.
Nous sommes responsables. Comme l’a
dit Florian, on ne peut pas oublier tout le
travail fait durant ces quatre années, au
niveau de la Fédération, du staff de l’équipe
de France, des joueurs. Nous avons prouvé
qu’avec un travail commun, on faisait
progresser le rugby, tant le rugby de club
qu’international et de l’équipe de France. Il
faut absolument continuer. Quand on voit
les résultats de l’équipe de France, mais
aussi de la progression du rugby en France,
la Pro D2, le Top 14, les moins de 20ans, on
constate que nous sommes dans une
dynamique et ce n’est pas une défaite d’un
point qui va la casser.
Un quart de finale perdu à la maison est-il
tout de même un échec cuisant?
R. B.: On ne peut pas dire que perdre ne soit
pas un échec. C’est une bataille de perdue,
tout reste à faire. Il faut poursuivre tout le
travail effectué, effectuer des réglages,
faire en sorte d’être dans les meilleures
conditions en Australie (à la prochaine
Coupe du monde, en 2027).
F. G.: C'est un échec sportif, c’est
indéniable, mais c’est aussi un succès
médiatique. On a atteint des scores jamais
atteints dans le rugby. C’est un succès pour
ce que le rugby véhicule de valeurs et
d’image, et tous les clubs, y compris ceux
de la LNR, vont en bénéficier.
Jamais un staff des Bleus n’avait eu autant
de moyens à sa disposition…
F. G.: Je suis un entrepreneur et un
entrepreneur sait investir. Je suis très à
l’aise sur les moyens donnés à l’équipe de
France. Même s’il y a un gouffre budgétaire
à la Fédé, mon sujet est de trouver des
ressources additionnelles, de mieux gérer
par certains endroits. Mais il ne s’agit pas de
coupes sombres sur les moyens donnés à
l’équipe de France. Elle génère 81% des
moyens de la FFR. Le travail commun avec
la Ligue, c’est la condition du succès. Avec
elle, on sait investir pour construire l’avenir.
Et on le construit en respectant le modèle
des clubs en France et en ayant une équipe
de France forte, ce sont les deux pieds sur
lesquels on doit avancer, et on avance main
dans la main.
Un titre de champion du monde aurait
La fan-zone de la place de la Concorde, dimanche soir à Paris, lors du quart de finale France - Afrique du Sud (28-29).
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
cependant boosté encore davantage
l’ensemble du rugby…
F. G.: Personne ne va vous dire le contraire.
R. B.: C’est une évidence. C’est comme si Florian Grill et René
vous me demandiez s’il vaut mieux être Bouscatel, (de gauche
riche en et bonne santé ou malade et sans à droite), le 6 juillet
un sou (rires). dernier, à Toulon.
F. G.: Notre modèle commun a permis
d’être champion du monde moins de 20ans
trois fois de suite. Et ça c’est directement le
fruit du travail avec la LNR, l’instauration
des JIFF depuis 2010-2011, le
rapprochement des académies Pôle
Espoirs des clubs, le travail de la DTN. Je ne
vais pas, sur la base d’un match perdu d’un
point, tout remettre en cause. Notre
modèle fonctionne.
EN BREF
FLORIAN
“Notre but était de donner à l’équipe GRILL
de France des moyens d’être 58 ans.
compétitive et de pouvoir gagner Président
la Coupe du monde. Être champion de la FFR.
du monde, ce n’est pas une
obligation de résultat RENÉ BOUSCATEL
''
2023 : élu, le 14 juin,
président de la Fédération
française de rugby avec
Vous n’avez pas peur que les clubs 58 % des voix.
se lassent après avoir beaucoup donné
au quinze de France? RENÉ
R. B.: Notre but était de donner à l’équipe BOUSCATEL
de France des moyens d’être compétitive et 77 ans.
de pouvoir gagner la Coupe du monde. Être Président
champion du monde, ce n’est pas une de la LNR .
obligation de résultat. Ce que demandent d’empêcher le rugby français de se
les clubs, c’est d’avoir des dates pour avoir 1992-2017 : président développer. Nous voulons avoir une
des résultats sur le plan sportif, du Stade Toulousain. pyramide qui tire vers l’excellence.
mais aussi économique. Nous sommes 2021 : élu, le 23 mars, F.G.: Les destins de la Fédération et de la
tout à fait en phase avec la Fédération pour président de la Ligue Ligue sont complètement liés. On a prouvé
défendre les calendriers des clubs et que national de rugby. aux yeux du monde entier, avec
les calendriers internationaux ne l’organisation de cette Coupe du monde et
deviennent pas hégémoniques au point la manière dont elle a été relayée sur
l’ensemble du territoire, que ça marchait.
Et on a prouvé sportivement aussi, ça
marchait.
“On va avoir entre 15 et 20 % de
croissance de nombre de licenciés.
C’est acquis. Des gens se sont
intéressés au rugby, et bien plus
largement que la cible
habituelle
''
FLORIAN GRILL
Si la convention, signée en juillet 2022,
vous lie jusqu’en 2027, des aménagements
sont-ils possibles?
Geoffroy Van der Hasselt/AFP
R.B.: Si le besoin s’en faisait sentir, et d’un
commun accord, on pourrait les envisager.
Mais a priori il n’y a pas de raisons que ça
change dans les grandes lignes. Si le staff
de l’équipe de France avait quelques visions
différentes que précédemment en tirant
peut-être les conséquences des résultats
de la Coupe du monde, il peut toujours y uu
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
uu avoir des ajustements. Mais que voulez-
vous que l’on change? Le fait qu’il y ait
42 joueurs? C’est aussi une question
d’équité avec davantage de clubs
concernés. La convention sera appliquée.
F. G.: La convention règle les relations.
Les modifications sont toujours possibles
mais il faut que les deux parties soient
d’accord. Et aujourd’hui nous sommes
d’accord sur le fonctionnement actuel.
Ne craignez-vous pas que cet engouement
s’étiole au fil des semaines?
R. B.: Attendons le retour du Top 14
(sourire). Au contraire, nous allons profiter
de l’engouement populaire de la Coupe du
monde. Les matches internationaux
reprendront avec le Tournoi (à partir du
2février 2024) et je suis persuadé que la
France tiendra son rôle. Il ne peut pas y
avoir de baisse. Il est important d’avoir de
plus en plus de licenciés.
F. G.: On va avoir entre 15 et 20% de
croissance de nombre de licenciés. C’est
acquis. Des gens se sont intéressés au
rugby, et bien plus largement que la cible
habituelle du rugby, avec notamment 30%
de femmes dans les tribunes.
Du point de vue des idées et des valeurs
que véhiculent le rugby, on a aussi
beaucoup progressé. Les gens ont compris
ce que le rugby pouvait apporter à la
société.» É
”
coupe du monde 2023
Le chantier de l’influence
Florian Grill a regretté le manque de poids de la France auprès de World Rugby, estimant que la LNR et surtout la FFR devaient
bien davantage peser dans les instances internationales.
C’est une petite musique vieille comme le
rugby. Les Anglo-Saxons, bien heureux dans l’en-
tre-soi, se feraient un malin plaisir de savonner la
planche des Français, pour ne pas dire pire, et évi-
ter toute hégémonie latine sur un sport qu’ils ont
tout de même inventé. Ce grenouillage politique
dans lequel les officiels tricolores seraient mau-
vais, voire carrément absents, aurait des réper-
cussions sur la position, le poids du pays sur
l’échiquier ovale jusque dans les décisions arbi-
trales rendues en compétition. La partition de Ben
O’Keeffe lors du quart de finale, qui n’a pas man-
qué de faire parler, serait l’une de ses conséquen-
ces, comme le laissait entendre Florian Grill sur X
(ex-Twitter) à un utilisateur du réseau social qui
l’interpellait et énumérait les erreurs supposées.
Hier, lors de l’entretien croisé qu’il nous a ac-
cordé en compagnie de René Bouscatel, le prési-
dent de la FFR a précisé sa pensée, éraflant au
passage la gouvernance précédente, et prenant
position à l’heure où se joue le sujet capital des ca-
lendriers internationaux, dans lequel la France
équipe de France
entend donner de la voix : « On n’a aucun élu au
Board de World Rugby, un seul arbitre dans cette
Coupe du monde, on est pratiquement absent de
toutes les commissions et les groupes de travail,
parce que ce qui compte n’est pas ce qui brille, mais
là où ça bosse. Je suis très admiratif du travail de Fa-
bien (Galthié), je pense que c’est la bonne personne
au bon endroit, mais la Fédé n’est pas du tout au ni-
veau de professionnalisation qu’il faudrait concer-
nant sa relation avec World Rugby, on ne travaille pas
assez, on ne rentre pas assez dans le détail.»
“Il faut qu’on soit très forts,
la FFR et la LNR, pour peser
sur les instances de World Rugby,
''
ce n’est pas le cas aujourd’hui
FLORIAN GRILL
«Depuis trois mois, enchaîne Florian Grill, on a es-
sayé de remonter cette pente-là, mais en réalité on
n’est pas entendus. Et ce n’est pas en étant vice-pré-
sident de World Rugby (fonction qu’occupait Ber-
nard Laporte) que ça change la donne, c’est en bos-
9
Sylvain Thomas/L’Équipe
sant dans les commissions et les groupes de travail.
On n’y est pas du tout. On a constitué à la va-vite un
groupe d’une quinzaine de personne qui s’investit sur
l’international, là où avant il y en avait deux qui ont été
sorties de World Rugby pour les raisons que l’on sait
et dont je ne reparlerai pas parce que je ne veux pas
polémiquer. Mais ça ne suffisait pas. Il ne faut pas
être naïfs. Gagner à très haut niveau nécessite de
bosser partout et ce n’est pas que l’équipe de France,
il faut que la FFR soit politique. On ne peut pas être
apolitique à côté d’une équipe de France forte. Il y a
des sujets sur le match qui seront traités par Fabien
et Jean-Marc (Lhermet) et qui relèvent du sportif,
mais il y a des vrais points politiques. Je suis déter-
miné, il faut qu’on soit très forts, la FFR et la LNR,
pour peser sur les instances de World Rugby, ce n’est
pas le cas aujourd’hui, on n’est pas invités, tout le tra-
vail vise à remonter la pente, mais il faut le faire plus
fort et plus vite. On a un vrai chantier du développe-
ment du rugby en France, on a un vrai chantier de
l’influence de la France dans le monde internatio-
nal.» J.-F. P.
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
10
ecoupe du monde 2023 Afrique du Sud

L’art du Chess-Boksing AURÉLIEN BOUISSET

C’était une drôle de scène pen-

dant l’échauffement de l’Afrique
Pour mater la France en quarts de finale, dimanche, l’Afrique du Sud a utilisé des coups finement du Sud et de la France, dimanche
soir (29-28). Sur la pelouse du
préparés par son staff pour élaborer un piège qui s’est refermé cruellement sur les Bleus. Stade de France, Jacques Nien-
aber, l’entraîneur des Springboks,
et Rassie Erasmus, le directeur
du rugby, ont passé leur temps
tourné vers le camp des Bleus, je-
tant à peine un coup d’œil à la pré-
paration de leurs propres troupes.
Agenouillés sur l’herbe, près de la
ligne médiane, debout aussi, par-
fois, Erasmus ne cessant de ma-
nipuler un ballon, ils ont observé
l’avant-match de leur adversaire
jusqu’au retour des vestiaires, à
guetter un indice, à confirmer
peut-être un pressentiment.
Et si l’inséparable duo qui cor-
naque les Boks depuis 2018 a pu
se permettre ce luxe, c’est que, de
leur côté, tout était prêt. Pro-
grammé. Avant le quart de finale,
Fabien Galthié s’était projeté sur
un jeu d’échecs entre les deux
équipes. Dans le camp français,
où on était peut-être habitués aux
entourloupes du Top 14, on se de-
mandait si l’Afrique du Sud, sur sa
composition d’équipe spéciale,
n’allait pas bluffer. Non. Les
champions du monde se sont
contentés d’être... bluffants.
C’est la science des Spring-
boks : suivre un plan de jeu qui
peut être attendu, en y introdui-
sant subitement une part d’im-
prévisible, sur une action, sur une
phase de jeu. En finale du Mondial
2019 (32-12), ils avaient ainsi
ébahi l’Angleterre en créant un
maul dans le jeu courant, quelque
temps de jeu après une combinai-
son de touche. L’action leur avait
rapporté les 3 points d’une péna-
lité et ils l’avaient préparée dans le
secret d’un salon d’hôtel japonais,
l’appelant The Move (le coup).
“J’ai joué avec Ramos
pendant six ans à Toulouse,
ça m’a permis de connaître
ses habitudes de buteur,
Willemse a posé le ballon au sol et
tout de suite joint ses deux poings
fermés. Plutôt que de jouer au
pied, voire de relancer à la main, il
venait de réclamer... une mêlée !
«C’était quelque chose dont on avait
parlé, a expliqué Erasmus, hier. La
France ne te permet pas d’avoir
beaucoup de mêlées pour toi. Dans
le précédent match contre les
Bleus, on avait eu une seule mêlée
pour nous.» Vrai: en novembre en
2022 (succès 30-26 des Français),
les Boks n’avaient pu introduire
qu’une mêlée en leur faveur. «On
sait que les Français aiment utiliser
leur long jeu au pied et, pendant ce
temps-là, leurs avants t’attendent
au centre du terrain pour contester
le ballon, provoquer un change-
ment de main. Nous, on voulait
jouer autant de mêlées que possi-
ble. Ce n’était pas qu’on était sûrs
qu’on serait dominants, mais on
pensait que ça nous permettrait de
les fatiguer. On voulait les attirer sur
un pan du jeu qu’on aime.»
À ce moment-là, c’était seule-
ment la troisième mêlée du
match. L’Afrique du Sud y a obtenu
un avantage et tenté un coup of-
fensif derrière qui a failli fonction-
ner. Et, au fil du match, elle a fini
par prendre le dessus en mêlée,
une usure patiente parachevée
par l’apport de son banc.
Ce qui a marché aussi, c’était la
décision d’aller au contre des
transformations françaises. Dès
la première tentative de Thomas
Ramos, Cobus Reinach, demi de
mêlée ultrarapide, s’est essayé au
jeu (4e). En vain. Avant que Cheslin
Kolbe n’y parvienne sur le deu-
xième essai bleu (23e). « J’ai joué
avec Thomas pendant quatre ans à
Toulouse (2017-2021), ça m’a per-
mis de connaître ses habitudes de
buteur, sa routine, ça a aidé, c’est
sûr », décrivait l’ailier, qui a su
quand démarrer, à la limite du
faux départ, pour stopper le ballon
en coin de son ancien coéquipier.
Pourquoi chasser cette cause,
si souvent désespérée ? « C’est
juste qu’on cherche des moyens de

''
sa routine, ça a aidé
CHESLIN KOLBE, AILIER DE L’AFRIQUE DU SUD
Avaient-ils aussi un nom de code
pour leur choix étonnant de la
37e minute? Auteur d’un arrêt de
volée dans ses 22 mètres, Damian
Miguel Medina/AFP
mettre la pression sur l’adversaire,
là où il ne s’y attend pas, de lui ren-
trer dans la tête, a souri Reinach. Et
ça, c’en était un. » Le Montpellié-
rain louait la préparation des Boks
en amont, le soin du détail de la
semaine d’entraînement, jusque
dans l’utilisation de bruits pen-

23e minute : Cheslin Kolbe dant les séances pour se faire à

contre la transformation l’ambiance du Stade de France :
du deuxième essai français, «Rien n’a été laissé au hasard.» Qui
tentée par Thomas Ramos, n’a pas sa place en phase finale de
dimanche, au Stade de France. Coupe du monde. É

Retrouvez un épisode
spécial de « Crunch », Les Anglais Au repos hier, ils reprendront l'entraînement aujourd'hui.
Le staff technique du quinze de la Rose ne déplorait aucun gros
Il se peut qu'il replace Marcus Smith sur le banc et qu'il s'appuie
à nouveau sur Freddie Steward, l'arrière de Leicester,
le podcast rugby,
après l’élimination
vont s'entraîner à l'Insep bobo dans l'effectif après un combat rugueux et incertain face
aux Fidjiens. Les séances se dérouleront toute la semaine à l'Insep
géant de 1,96 m, ultra à l'aise sur les ballons aériens,
l'une des armes préférées des Springboks. C'est aussi à l'Insep
des Bleus dimanche Vainqueurs des Fidji en quarts de finale de la Coupe du monde (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) que leurs conférences de presse se dérouleront.
(30-24), dimanche, les Anglais sont déjà en région parisienne. dans le bois de Vincennes, à huis clos évidemment, à l'exception Les Anglais n'auront malheureusement pas l'occasion de prendre
contre l’Afrique Ils ont pris le train, hier, en début d'après-midi, à Marseille, du premier quart d'heure durant lequel il ne se passe jamais leurs repères dans l'enceinte du Stade de France,
du Sud et se sont installés dans un hôtel du Val-de-Marne, situé non loin grand-chose. On peut déjà se projeter sur le quinze qui défiera on pense notamment à Owen Farrell, le buteur, qui connaît
sur le site de Disneyland Paris, où certains joueurs avaient passé du temps l'Afrique du Sud, samedi soir, à Saint-Denis (21 heures). toutefois très bien l'environnement de ce stade pour y avoir joué
en famille après le match contre le Chili (71-0, le 23 septembre). Steve Borthwick, le sélectionneur, ne devrait pas le bouleverser. à de nombreuses reprises. G. D.
l’équipe
 ®

6 catégories
Vélo d’Or Hommes
Vélo d’Or Femmes
Trophée Eddy Merckx Hommes
Trophée Eddy Merckx Femmes
Trophée Bernard Hinault
Trophée Daniel Morelon

Cérémonie
le 24 octobre à 19h
en direct sur

À retrouver dans l’espace TV du site et de l’application

PARTENAIRE OFFICIEL PARTENAIRE OFFICIEL


12
Stéphane Mantey/L’Équipe
Ibrahima Konaté, ici au duel avec Wout Weghorst, devrait se déplacer vers l’axe gauche de la défense ce soir.
Un soir pour savoir
De loin et dans le contexte sportif du moment, ce France-Écosse ne ressemble pas à l’affiche de l’année.
Et pourtant, il pourrait être riche d’enseignements.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
DAMIEN DEGORRE
VILLENEUVE-D’ASCQ (NORD) – Puisque
les Bleus, les footballeurs, sont
déjà qualifiés pour la phase finale
de l’Euro, que le pays peine à di-
gérer l’élimination des autres,
ceux du rugby, en quarts de finale
de leur Coupe du monde, ce
France - Écosse, rencontre ami-
cale entre deux nations qui
brillent davantage en ce moment
quand elles jouent à onze, des-
sine un merveilleux trait d’union
vers un horizon dégagé et plein
de promesses.
Il ne fera pas oublier ce diman-
che maudit pour le sport fran-
çais. Il n’incitera pas non plus les
enfants à veiller jusqu’à la pause
s’il y a école le lendemain. Il
pourrait même faire ressurgir
quelques réminiscences de
l’ovalie vu l’état déplorable de la
pelouse du stade Pierre-Mauroy,
dégradée par cinq matches du
mondial de rugby sur ses terres.
L’atmosphère de l’enceinte lil-
loise sera probablement mar-
quée par les événements qui ont
frappé Bruxelles et coûté la vie
à deux supporters suédois, hier
en marge de Belgique-Suède,
à une centaine de kilomètres
de Lille.
Sur le plan sportif, la soirée of-
fre l’occasion de se projeter sur
des perspectives collectives plus
réjouissantes et de voir à quel
point l’équipe de France de Didier
Deschamps possède un réser-
voir de qualité. Ce n’était pas fla-
grant en Allemagne (1-2), un
mois plus tôt. Mais le sélection-
neur n’a pas pour habitude de re-
fuser l’obstacle et il entend profi-
ter de cette deuxième rencontre
amicale de la saison pour en re-
voir certains à l’œuvre. Échaudé
par la défaite à Dortmund, Des-
champs ne modifiera pas son
onze de fond en comble mais il
pourrait procéder à quatre chan-
gements, cinq si l’on inclut le dé-
placement d’Ibrahima
Konaté vers l’axe gauche de la
charnière.
Rester cohérent, conserver la
dynamique de résultats, ne pas
efootball amical
France 21 h Écosse
donner le sentiment que ce se-
cond match du rassemblement
ne compte pas pour la suite : tel
était le message du patron des
Bleus, hier, juste avant le dernier
entraînement.
Match révélateur
et adversaire étonnant
En défense, par exemple, Des-
champs offrira à Benjamin Pa-
vard ce qu’il attend depuis : une
place dans l’axe. Dans ce secteur,
la concurrence est féroce, le droit
à l’erreur proscrit, même s’il
existe toujours une seconde
chance. Jean-Clair Todibo, loin
d’être impérial en Allemagne
pour sa première sélection, au-
rait pu briguer une autre titulari-
sation, ce soir, contre l’Écosse.
Mais le Niçois, pour avoir été pris
d’un « fou rire nerveux » pendant
la minute de silence, vendredi à
Amsterdam, a dû présenter ses
excuses en amont de la confé-
rence de presse d’hier.
Les yeux embués, la voix chan-
celante, Todibo n’a pas renvoyé
l’image d’un joueur prêt émo-
tionnellement à participer à un
match international le lende-
main même si son entraîneur a
assuré qu’il était, selon la for-
mule consacrée, « à disposition
du groupe » (voir page 15).
D’autres, comme Eduardo Ca-
mavinga, Ousmane Dembélé ou
Olivier Giroud d’entrée, Youssouf
Fofana, Boubacar Kamara, Mar-
CLASSEMENT cus Thuram peut-être en cours
de jeu, semblent davantage en
ET RÉSULTAT état mental de se frotter aux
GROUPE B étonnants Écossais, coleaders
8e journée d’un groupe de qualification pour
pts diff. l’Euro où figurent tout de même
1 France Q 18 +12 l’Espagne et la Norvège d’Erling
2 Pays-Bas 12 +3 Haaland.
3 Grèce 12 +6 Ce match sera sans doute plus
4 Irlande 6 0 révélateur que celui contre
5 Gibraltar É 0 -21 Gibraltar, dans un mois à Nice,
pour mesurer la dimension in-
HIER
ternationale des joueurs et leur
Gibraltar - Irlande.................0-4
Grèce - Pays-Bas..................0-1 capacité à devenir une solution.
Dans ce contexte, et dans un
déjà joués stade qui devrait être rempli, rien
VENDREDI ne change : le véritable pouvoir
Irlande - Grèce......................0-2 leur appartient et ils ne l’exercent
Pays-Bas - France................1-2 que dans la victoire et la séduc-
tion. É
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
SÉCURITÉ
Une réunion ce matin
Les événements tragiques
de Bruxelles (lire pages 18 et 19)
s’ajoutent à un contexte de menace
particulièrement élevé. Hier en fin
de soirée, il était trop tôt pour
connaître les conséquences
complètes de l’attaque qui a causé
la mort de deux supporters suédois.
Une réunion de sécurité doit se tenir
ce matin à 10 heures, à Lille.
Elle permettra d’éventuels
ajustements dans un dispositif qui a
déjà été relevé d’un cran à la suite
du passage de la France au niveau
« Urgence attentat » du plan
Vigipirate. Une minute de silence
sera observée avant la rencontre en
solidarité avec « toutes les
personnes touchées par les
attentats en Israël et toutes les
victimes innocentes des territoires
palestiniens » et en hommage à
Dominique Bernard, le professeur
assassiné à Arras. Les victimes de
Bruxelles pourraient être associées
à ce moment de recueillement.
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
13
football amical France - Écosse

Pavard LA LISTE
DES 23 BLEUS
Changements mineurs
Didier Deschamps n’était pas encore sûr de tout, hier soir.
Mais, normalement, Eduardo Camavinga débutera au milieu

à l’épreuve de l’axe 3 gardiens

Alphonse AREOLA
(West Ham, ANG, 30 ans/
5 sélections/
Le défenseur de l’Inter Milan sera aligné en défense centrale ce soir, pour 3 buts encaissés)
la première fois en bleu. Peut-il apporter une réelle plus-value à ce poste ? Mike MAIGNAN
(AC Milan, ITA, 28/11/5)
HUGO DELOM (avec L.T.) Brice SAMBA
(Lens, 29/1/0)
Benjamin Pavard est là où il vou-
lait être depuis des années, 8 défenseurs
à quelques heures de disputer Jonathan CLAUSS
une rencontre de l’équipe de (Marseille, 31/7/0 but)
France en défense centrale. Malo GUSTO
L’histoire a réservé une surprise (Chelsea, ANG, 20/1/0)
au Nordiste âgé de 27 ans. C’est Lucas HERNANDEZ
devant « son » public, à quelque (Paris-SG, 27/35/0)
100 kilomètres du berceau fami- Theo HERNANDEZ
lial de Jeumont (Nord) que le dé- (AC Milan, ITA, 26/20/2)
fenseur de l’Inter Milan lancera Ibrahima KONATÉ
sa « deuxième » carrière en bleu. (Liverpool, ANG, 24/12/0)
Ce repositionnement a été l’objet Castello LUKEBA
d’intenses échanges entre Didier (RB Leipzig, ALL, 20/0/0)
Deschamps et son joueur, avec Benjamin PAVARD
un Pavard convaincu de pouvoir (Inter Milan, ITA, 27/51/3)
s’exprimer davantage à ce poste Jean-Clair TODIBO
qu’en tant que latéral et un sélec- (Nice, 23/1/0)
tionneur tricolore sevré de spé-
cialistes à droite. 5 milieux
Après un épisode qatarien Eduardo CAMAVINGA
ombrageux à l’issue duquel (Real Madrid, ESP, 20/12/1)
la carrière internationale de l’an- Youssouf FOFANA
cien Munichois (2019-2023) n’a (Monaco, 24/12/0)
tenu qu’à un fil, Deschamps s’est Boubacar KAMARA
résolu à considérer le joueur (Aston Villa, ANG, 23/3/0)
comme axial. Mais en le mettant Adrien RABIOT
en garde, publiquement comme (Juventus Turin, ITA,
dans la sphère privée, car Pavard 28/40/3)
Pierre Lahalle/L’Équipe
avec une attaque probable Dembélé-Giroud-Mbappé à Lille.
Après avoir évacué le nouveau
sujet polémique sur le rire « ner-
veux » de Jean-Clair Todibo, Di-
dier Deschamps a pu repasser
aux questions sportives. Sa con-
férence de presse a confirmé que,
face à l’Écosse, les changements
seraient moins nombreux qu’en-
tre les deux matches de l’Irlande
(2-0, 7septembre) et de l’Allema-
gne (1-2, le 12), où il avait effectué
six modifications dans son turn-
over. Face aux Écossais, le sélec-
tionneur pourrait apporter un
seul ajustement en défense par
rapport à l’équipe victorieuse aux
Pays-Bas (2-1, vendredi).
Pour son retour dans le Nord,
dans le fief du LOSC, son club for-
mateur, Benjamin Pavard va faire
son come-back en défense cen-
trale (lire ci-contre). Il sera aligné
axe droit avec probablement Ibra-
hima Konaté. Sur les côtés, Jona-
than Clauss honorera sa deu-
xième titularisation de rang. Theo
Hernandez est partant à gauche.
Comme pour Mike Maignan,
Deschamps a tenu compte du fait
que le capitaine de l’AC Milan se-
rait suspendu, dimanche pro-
chain, face à la Juventus. « Ma lo-
gique, c’est de répartir les temps de
jeu sans mettre les joueurs en diffi-
culté. Je veux rester cohérent. On
est en France. Il y a des joueurs qui
savent qu’ils seront jugés », a expli-
qué le technicien.
Kolo Muani sur le banc
Eduardo Camavinga sera de
ceux-là. L’ex-Rennais va partir au
milieu sans doute pour former la
doublette du Real avec Aurélien
Tchouaméni et même « madri-
lène » avec Antoine Griezmann.
Mais le meneur de l’Atlético a
laissé filtrer le message qu’il était
assez fatigué en ce moment. À la
place du décevant Randal Kolo
Muani, le sélectionneur part pour
titulariser Olivier Giroud. Pré-
servé à Amsterdam à cause
d’une gêne musculaire à la
cuisse, Ousmane Dembélé est
partant pour un retour à droite.
« Quant à Kylian, il va bien et est dis-
ponible », a confirmé Deschamps.
Il sera bien présent pour la deu-
xième fois d’affilée comme titu-
laire contre l’Écosse.
F. V. (avec D. D.)
TF1 aujourd'hui

s’expose à une plus grande con- Aurélien TCHOUAMÉNI

4-3-3 France 21 h Écosse 5-4-1

currence en charnière. Compte (Real Madrid, ESP, 23/28/3) Arbitre : Stieler (ALL). Decathlon Arena - Pierre-Mauroy.
tenu de la densité à ce poste, il
devra prouver sa capacité à être 7 attaquants 22 22
Patterson
une réelle plus-value.
Benjamin Pavard lors de la victoire de la France face à l’Irlande (2-0),
Kingsley COMAN
(Bayern Munich, ALL,
T. Hernandez
13 6 K. Mbappé •
10 c 7
McGinn 15
le 7 septembre. 27/52/5) Konaté Camavinga Porteous
Des outils pour convaincre Ousmane DEMBÉLÉ 16 8 9 10
•
4 c
McTominay 13 1
(Paris-SG, 26/39/4) Maignan Tchouaméni Giroud C. Adams Hendry Gunn
14
C’est sans doute le plus grand « Il a un bon jeu de passes, une Olivier GIROUD 2
paradoxe qui accompagne Une concurrence élevée bonne lecture du jeu mais c’est (AC Milan, ITA, 37/126/54) Pavard
7 Gilmour 16
Griezmann 11 McKenna
le « héros de l’Argentine » en aussi une question d’association, Antoine GRIEZMANN O. Dembélé 17
3 Armstrong
2018. En postformation comme Dayot Upamecano, Lucas Her- prolonge Stéphane Dumont, son (Atlético de Madrid, ESP, Clauss 20
en pro, Pavard est un habitué du nandez, Ibrahima Konaté, Wil- entraîneur en moins de 19ans au 32/124/44) Sél. : Deschamps Sél. : Clarke G. Taylor
poste. Replacé en charnière avec liam Saliba voire Jean-Clair To- LOSC. Pour être encore plus effi- Randal KOLO MUANI Remplaçants : Remplaçants :
les moins de 19ans, le Nordiste a dibo et Axel Disasi : le champion cace, il faut qu’il soit associé à un (Paris-SG, 24/11/1) Areola (g.) (23), Clark (g.) (21), Kelly (g.) (12), Cooper (6),
évolué très majoritairement axial du monde est conscient d’inté- profil plus puissant, plus ru- Kylian MBAPPÉ B. Samba (g.) (1), Gusto (4), Johnston (2), Christie (11), Ferguson (19),
L. Hernandez (21), Lukeba (5), Todibo (17), McGregor (8), McLean (23), Souttar (5),
à Stuttgart (2016-2019). Ces deux grer le secteur le plus concur- gueux. » (Paris-SG, 24/72/42) Coman (20), Yo. Fofana (18), B. Kamara (19), Brown (18), Dykes (9).
dernières années à Munich, il y a rentiel en bleu. « Je ne crois pas Marcus THURAM Rabiot (14), Kolo Muani (12), M. Thuram (15). Principaux absents :
joué à trente-cinq reprises. « Les qu’il puisse faire évoluer la hiérar- (Inter Milan, ITA, 26/13/1) Principaux absents : Robertson, Tierney, Hickey, Jack (blessés).
repères, il les a. C’est quelqu’un qui chie. Il a une expérience en clubs Envie de prouver aucun.
aime le duel et qui dispose, grâce que peu ont mais que ce soit Ko- et mental adapté
à une qualité technique au-dessus naté, Upamecano et Hernandez, ils
de la moyenne, d’une qualité de re- ont gagné leurs galons depuis des Pavard se sait attendu. Libéré par L’AGENDA
lances élevée, souligne René Gi- mois voire des années, explique sa signature à l’Inter Milan, le DES BLEUS L’ADVERSAIRE
rard, son ex-entraîneur au LOSC. Alain Roche, l’ex-défenseur des Nordiste, au langage corporel
Après, si j’avais un conseil à lui don-
ner à un poste aussi exposé, ce se-
Bleus. Au Qatar, Konaté et Upa-
mecano ont vraiment prouvé qu’ils
positif durant ce stage, affiche
une envie manifeste de montrer
SAMEDI 18 NOVEMBRE
EURO 2024
L’Écosse sans ses ailes
rait de rester simple, efficace. avaient ce niveau-là. Que Pavard ses qualités à ce poste. Dispose- qualifications / 9e journée Steve Clarke est devenu dimanche soir le premier sélectionneur à se qualifier
Il a tellement de facilité qu’il a puisse être une alternative sé- t-il pour autant de l’assise men- France - Gibraltar..........20 h 45 avec l’Écosse pour deux Championnats d’Europe de suite. Ses hommes n’ont pas
besoin qu’on lui mette quelques rieuse, oui, mais les remplacer, je tale et du leadership pour être ef- à Nice lambiné durant les éliminatoires (cinq victoires en six rencontres, trois buts
limites. » ne pense pas. » Girard estime que ficient à ce poste ? « Ce n’est pas MARDI 21 NOVEMBRE encaissés pour douze inscrits) et ils vont tenter de réaliser un grand coup
Sur le papier, Pavard dispose, son ancien élève a une carte à le plus grand des communicants EURO 2024 face à la France, ce soir, à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Le onze du Chardon
qualifications / 10e journée
en termes de vitesse et de sens jouer : « Je le trouve complémen- mais il dégage de la sérénité, de sera néanmoins privé de ses deux pistons : le capitaine et joueur de Liverpool,
Grèce - France...............20 h 45
de l’anticipation, d’atouts pour taire avec Upamecano, Konaté ou la fiabilité. Et à ce poste, c’est es- à Athènes
Andrew Robertson (blessé à une épaule), et son pendant à droite, Aaron Hickey,
être un axial efficace. À l’Inter Mi- Lucas par exemple. Avec un sens sentiel, poursuit Dumont. Et puis, deux joueurs déterminants dans l’animation écossaise.
lan, comme au Bayern Munich du duel, une dureté plus impor- l’expérience joue. Il a été capable Pour le reste, Clarke va pouvoir s’appuyer sur des forces bien identifiables :
(qui cherchait alors un rempla- tante chez eux mais peut-être une d’assumer ce poste dans deux une défense à cinq robuste et hermétique, un milieu de terrain ultra-dense,
çant à Mats Hummels, parti au qualité de première relance supé- grands clubs européens, pourquoi animé par la réussite insolente de Scott McTominay (six buts, troisième meilleur
Borussia Dortmund), c’est dans rieure chez Benjamin. Et puis, lui il ne le serait pas avec les Bleus? » buteur des éliminatoires) et un jeu très direct qui colle parfaitement au football
ce registre qu’il intéressait les peut jouer indifféremment axial Pavard a une soirée pour le moderne et à l’ADN de la Tartan Army. M. D.
décideurs. gauche ou droit. » prouver.

14
L’engagement
au centre du jeu
Hors du terrain, les Bleus sont souvent attendus sur des sujets de société
à travers leur notoriété. Mais les causes à défendre, leur choix ou leur
financement suscitent souvent des débats exaltés par les réseaux sociaux.
FRANÇOIS VERDENET
« Votre talent vaut de l’or, votre pa-
role doit peser tout autant ! » Juste
avant la dernière Coupe du
monde, Amnesty International in-
terpellait les Bleus pour qu’ils dé-
noncent le traitement des tra-
vailleurs migrants par le Qatar.
L’engagement était difficile, du
bout des lèvres, à demi-mot. À
Doha, Antoine Griezmann n’a pas
hésité à répéter en conférence de
presse «son soutien indéfectible à
la communauté LGBT».
Pierre Lahalle / L’Équipe
Si la FFF n’a jamais donné de
consignes à ses internationaux,
«chaque joueur a la liberté de s’ex-
primer comme individu», précise-
t-on dans la sphère tricolore.
«Chacun est libre de s'exprimer sur
les sujets qu'il veut, a abondé Di-
dier Deschamps, hier, en confé-
rence de presse. Rien ne me gêne.
La seule chose, dans ces moments
difficiles, c'est qu'il faut faire atten-
tion, être modéré de toute part.»
Philippe Diallo, le nouveau pré-
sident de la FFF, va dans ce sens.
Ces Bleus semblent pourtant
eFootball amical
France 21 h Écosse
plus se mouiller que leurs prédé-
cesseurs, bien aidés par l’exposi-
tion mondiale et immédiate de
leurs réseaux sociaux. En juin,
lors de la mort du jeune Nahel
(17 ans), tué par un policier lors
d’un contrôle routier à Nanterre,
plusieurs joueurs avaient réagi
par ce biais. « Une balle dans la
tête… C’est toujours pour les mê-
mes qu’être en tort conduit à la
mort», avait tweeté Mike Maignan
après que Kylian Mbappé avait si-
gnifié « avoir mal à ma France ».
Aurélien Tchouaméni, Jules
Koundé ou Paul Pogba avaient
également posté un message.
Alors qu’ils vont jouer ce soir
contre l’Écosse à Lille, à quelques
kilomètres d’Arras, où Dominique
Bernard, un professeur de fran-
çais, a été assassiné vendredi
dans son établissement, certains
joueurs de l’équipe de France ont
le souvenir encore vif de Samuel
Paty. Il y a trois ans, ils avaient déli-
vré un message en forme d’hom-
mage à ce professeur d’histoire
tué par un terroriste et un soutien
fort à l’école en général. Ce clip
avait été vite repris à son compte
par Jean-Michel Blanquer, alors
ministre de l’Éducation nationale.
Mbappé attendu
partout, sur tout
La FFF et les Bleus n’avaient pas
du tout apprécié cette récupéra-
tion. « Tous ces sujets sont casse-
gueule pour eux, souligne-t-on au-
Antoine Griezmann, près de plusieurs joueurs investis.
Kylian Mbappé et Mais c’est de plus en plus insuppor-
Olivier Giroud chantent table pour eux d’avoir ces pressions
« la Marseillaise » de s’exprimer sur tout ! Mieux vaut
avant la demi-finale parfois se taire que de parler, sur-
de Coupe du monde tout quand on a 25ans, sur des dos-
2022 entre la France siers comme Gaza, la Palestine ou
et le Maroc (2-0). Israël, qui durent depuis plusieurs
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
décennies. Ces jeunes réagissent
comme des jeunes... En plus, ja-
mais une équipe de France, dans
aucun sport, ne s’est exprimée au-
tant que cette génération. On n’a
pas beaucoup entendu le quinze de
France par exemple...»
Certains Bleus préfèrent dé-
sormais agir collectivement dans
la sphère publique. Cela a été le
cas à la suite de l’appel du prési-
dent des Restos du cœur, début
septembre. Dans la foulée, les
23 Bleus ont versé leur prime
(21200euros) contre l’Irlande (2-0)
au profit de l’association, pour un
total de près de 500000euros.
« Génération 2018 », créée
après le titre mondial, a mis en
place un fonds de dotation pour
« financer des causes à caractère
social». Les champions du monde
en Russie ont déjà œuvré pour le
personnel soignant au moment
du Covid, l’association les Blouses
roses – qui favorise la santé men-
tale et lutte contre l’isolement des
personnes hospitalisées – et, plus
récemment, au côté de l’associa-
tion Kabubu, qui facilite l’inclusion
des réfugiés par le sport. Eduardo
Camavinga s’y investit d’ailleurs à uu
titre individuel. Né dans un camp
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
uu de réfugiés en Angola, le milieu
international (20 ans, 12 sélec-
tions) est ambassadeur du Haut-
Commissariat des Nations unies
pour les réfugiés. « J’ai vu com-
ment le football pouvait changer
une vie, justifie le Madrilène. Je
suis encore jeune et j’espère que je
serai amené plus tard à m’engager
encore davantage, à prendre plus
de responsabilités.»
Comme Kylian Mbappé. Le Pa-
risien connaît son pouvoir, son
poids et est attendu partout, sur
tout. Il sait aussi garder le silence,
comme le montre son absence à
toutes les conférences de presse
Alexis Réau/L’Équipe
d’avant-match des Bleus depuis
la rentrée. Pour Mike Maignan,
le capitaine n’a pas à porter systé-
matiquement la parole de l’équipe
de France. « On peut tous parler »,
a glissé le gardien de l’AC Milan,
hier. En attendant, Mbappé conti-
nue de s’impliquer dans l’ombre
en redistribuant l’ensemble de
ses primes en sélection. Ces dons
à destination de Premiers de cor-
dée, la Fondation Abbé-Pierre ou
son association Inspired by KM,
qui vise à aider les jeunes à réali-
ser leurs rêves, avoisineraient
déjà les 2,5M€. É
Todibo, le tourbillon
Convocation devant le Conseil national de l’éthique,
excuses publiques, échange avec Didier Deschamps :
le défenseur des Bleus, coupable d’avoir ri pendant la minute
de silence aux Pays-Bas, a traversé des heures troublées.
Il est arrivé, visage fermé, avec
une volonté de poser des mots sur
le tourbillon dans lequel il s’était
englué depuis deux jours. Depuis
son rire lors de la minute de si-
lence, aux Pays-Bas (1-2, ven-
dredi), en mémoire des victimes
de la guerre entre Israël et le Ha-
mas ainsi que du professeur Do-
minique Bernard, assassiné, ven-
dredi, à Arras.
Dans ce contexte très lourd,
Jean-Clair Todibo se savait parti-
culièrement attendu: « J’ai tenu à
m’exprimer aujourd’hui par rapport
à l’ampleur de la situation, a
d’abord avancé le défenseur ni-
çois (23 ans). L’interprétation de la
situation est assez folle. Je ne pense
pas être un garçon irrespectueux
vis-à-vis de ce genre de choses. J’ai
eu un rire nerveux pendant cette
minute de silence mais en aucun
cas je ne me moquais de la situation
actuelle. Le contexte était assez
particulier : on était dans les tribu-
nes au milieu des supporters ad-
verses. Certains ont fait certaines
blagues et ce rire nerveux est sorti.
Je tenais à m’excuser auprès des
personnes qui ont pu être cho-
quées. Cela entache l’éducation que
ma mère m’a donnée. Certaines
personnes ont dit que je me mo-
quais de la mort d’un professeur. Il
faut savoir que ma mère travaille
dans l’Éducation nationale depuis
vingt ans et cela aurait pu arriver à
ma maman. Cela ne reflète pas du
tout mon image. »
“Ce n’est pas une attitude
''
à avoir à ce moment-là
DIDIER DESCHAMPS
Une image écornée depuis plu-
sieurs heures et notamment de-
puis la décision du Conseil natio-
nal de l’éthique (CNE) de la FFF de
se saisir de ce dossier: « Nous de-
mandons officiellement des expli-
15
Football amical France-Écosse (21 h)
L'œilde
BIXENTE LIZARAZU
« Laboratoire
de développement »
«Notre attaque est-elle si forte qu’on l’imagine? Bien sûr,
les Bleus possèdent un joueur d’exception qui, lorsqu’il est sur
le terrain, donne de la confiance à ses partenaires en même
temps qu’il diffuse de la peur chez l’adversaire. Kylian Mbappé
rend plus fort et l’équipe de France est une tout autre équipe
lorsqu’il est présent. Mais n’est-ce pas le lot de toutes les
grandes nations qui s’appuient sur un joueur hors norme?
En équipe de France, c’était le cas dans les années 1980
avec Michel Platini, puis à la fin des années 1990 et au début des
années 2000 avec Zinédine Zidane. Oui, j’insiste sur Mbappé et
rappelle ce qui ressemble à une évidence parce qu’on ne mesure
pas toujours son impact sur un match avec acuité et il faut parfois
attendre qu’il ne soit pas là pour se rendre compte à quel point
son absence est lourde de conséquences. En Allemagne,
par exemple, le 12septembre (1-2), je suis convaincu que
la Nationalmannschaft n’aurait pas commencé la rencontre
avec le même élan si l’attaquant du PSG avait été titulaire.
Seulement, il n’était pas là et il a été difficile de combler le vide
laissé. À quelle conclusion mène alors l’analyse du jeu des autres
attaquants? Que nous avons d’excellents dribbleurs, comme
Ousmane Dembélé ou Kingsley Coman, des joueurs rapides,
comme Randal Kolo Muani, puissants comme Marcus Thuram,
mais que nous n’avons pas de grands buteurs. Qui, parmi
ces attaquants, en impose suffisamment pour marquer
régulièrement? Dembélé et Coman font des différences
cations à monsieur Todibo sur son Jean-Clair Todibo formidables balle au pied, mais ils manquent d’adresse devant
attitude incompréhensible, annon- s’est invité en le but. Kolo Muani semble traverser une crise de confiance avec
çait hier matin Patrick Anton, le conférence de presse les Bleus depuis la Coupe du monde. Thuram a un vrai potentiel
président du CNE. Si elles ne sont à Clairefontaine, hier. à développer mais il doit mieux l’exprimer que lors de son entrée
pas satisfaisantes, nous saisirons la à Amsterdam (2-1), vendredi. Il reste Olivier Giroud, qui est un
commission de discipline de la Fé- buteur très fiable et qui pourra toujours faire du Giroud pendant
dération française afin qu’elle traite quelques mois, voire une ou deux saisons de plus. Mais les
son cas. » années passent et, tôt ou tard, le poids de l’âge aura un impact.
Plongé dans cette polémique, On ne peut qu’admirer ce qu’il accomplit mais, à 37ans,
Todibo, qui s’est expliqué avec Di- il ne peut constituer une solution d’avenir.
dier Deschamps avant son pas- Tous ces jeunes joueurs doivent donc parvenir à élever leur
sage en conférence de presse, a niveau, individuellement et collectivement. Pour le moment,
reçu le soutien de ses partenai- leur potentiel ne compense pas un jour sans (de) Mbappé. Ils ne
res: « Bien sûr qu’on l’a soutenu. On sont pas encore capables de prendre le relais. La réception de
connaît bien “JC” ! C’est une bonne “L'interprétation l’Écosse, ce soir, et les prochains matches jusqu’en juin doivent
personne. En aucun cas ce n’était de la situation servir de laboratoire de développement de ces attaquants.
un rire moqueur », expliquait Mike est assez folle. La qualification pour l’Euro assurée, ils ont un peu de temps.
Maignan. « JC est une bonne per- Il faut en profiter pour se libérer. C’est comme ça que nous
sonne. La chose a été mal interpré-
Je ne pense pas serons une menace encore plus grande à l’Euro en Allemagne.»
tée tout simplement », poursuivait être un garçon
Eduardo Camavinga. irrespectueux “Nous avons d’excellents dribbleurs, comme Dembélé
Interrogé, l’OGC Nice, « même vis-à-vis de ce genre ou Coman, des joueurs rapides, comme Kolo Muani,
s’il n’avait pas de doute », « se félici- de choses. J'ai eu puissants comme Thuram, mais nous n’avons pas
tait » hier soir de la prise de paro- un rire nerveux
''
de grands buteurs
les de son joueur. Le sélection- pendant cette minute
neur des Bleus, jamais à l’aise sur de silence mais
les questions sociétales et politi- en aucun cas
ques, a, lui aussi, été invité à évo-
quer cette polémique : « Jean-
je ne me moquais
Clair a exprimé le souhait de de la situation
pouvoir s’exprimer par rapport à actuelle
devenait importante, expliquait
Deschamps, hier. Évidemment
’’
l’ampleur prise par la situation. Elle JEAN-CLAIR TODIBO
qu’il est touché. Il s’est excusé au-
près de moi. Ce n’est pas une atti-
tude à avoir à ce moment-là. Il reste
à disposition pour le match de
l’Écosse. »
Cet épisode peut-il coûter cher
à Todibo dans le cadre de ses futu-
res convocations ? Le Niçois, ap-
pelé de dernière minute sur ce
Alexis Réau/L’Équipe
rassemblement pour remplacer
William Saliba, blessé, se sait ob-
servé. Avec Deschamps, faire le
moins de vagues possibles est la
méthodologie la plus efficace
pour durer… Ousmane Dembélé, entouré de Kylian Mbappé,
H. De., F. V., A. M. L, D. D., E. M. Marcus Thuram et de Randal Kolo Muani, en septembre.

16
«Je dois la sortir»
JOCELYN LERMUSIEAUX
Le 12 septembre 2007, opposés à
l’Écosse en qualifications à l’Euro
2008, les Bleus retrouvent le Parc
des Princes, dix ans après avoir
abandonné leur jardin de la porte
d’Auteuil pour le Stade de France,
mobilisé deux jours plus tard par
le choc du premier tour de la
Coupe du monde de rugby, Angle-
terre - Afrique du Sud (0-36).
Leaders du groupe B avec un
point d’avance sur leurs visiteurs
du soir, les vice-champions du
monde feraient un pas de géant
vers l’Euro austro-suisse en cas
de succès. Au Parc, Mickaël Lan-
dreau joue à la maison. À 28 ans,
le gardien du PSG supplée Gré-
gory Coupet, éloigné des terrains
jusqu’à décembre après s’être
rompu un ligament du genou
gauche avec l’OL, début août.
Privé du successeur de Fabien
Barthez, Raymond Domenech a
exhorté ses autres hommes de
main à « se hisser au niveau du nu-
méro 1. Une grande carrière inter-
nationale se joue là, souvent ». Fi-
dèle du sélectionneur, dont il fut le
capitaine en Espoirs, Landreau,
troisième gardien des Bleus à
l’Euro 2004 et à la Coupe du
monde 2006, a été provisoirement
propulsé numéro 1 devant Sébas-
tien Frey (Fiorentina).
Solide en Italie quatre jours
plus tôt (0-0), l’intérimaire aborde
sa huitième sélection sans avoir
jamais encaissé le moindre but en
bleu. « S’il passe ce test écossais, le
gardien parisien aura la paix pour
un moment », note Vincent Duluc
dans nos colonnes. « La guerre
des goals » débutera à la 64e mi-
nute.
Sur un long dégagement de
son gardien Craig Gordon, James
McFadden contrôle le ballon au
milieu du terrain. Libre de tout
eFootball équipe de France
VINTAGE
marquage, l’attaquant écossais
se retourne et, après une seconde
touche de balle, déclenche un tir
soudain du gauche de plus de
35 mètres. «C’était un geste à l’ins-
tinct, racontera le soir-même le
joueur d’Everton. J’ai vu le gardien
avancé et comme j’avais remarqué
à l’entraînement que les ballons vo-
laient beaucoup, je me suis dit :
“pourquoi pas?” » Adossé à la Tri-
bune Auteuil, Landreau déploie
son 1,84 m mais n’a pas la main
gauche assez ferme pour déloger
le ballon de sa lucarne.
“Ce tir, je pense
que je l’aurais arrêté
''
GRÉGORY COUPET,
DEUX MOIS APRÈS FRANCE-ÉCOSSE
Seize ans plus tard, s’il salue « la
frappe spontanée de l’attaquant »,
l’ancien gardien bat sa coulpe :
«Techniquement, je dois la sortir. »
« Personne n’imaginait que McFad-
den allait tirer de 40 mètres. “Mi-
cka” a été surpris. Comme moi, il
devait être en train de regarder si
les défenseurs étaient bien en
place, analyse Domenech. La
seule image que je vois sur le mo-
ment, c’est le plongeon de “Micka”
et le ballon qui finit sous la barre.»
Dans un Parc sur des chardons
ardents résonnant des chants de
la Tartan Army, la France, orphe-
line de son canonnier Thierry
Henry (suspendu), s’incline sur
cet unique but d’un match dont le
sens le fut tout autant : 26 tirs à 5
pour les Bleus. « Ce but a marqué
les esprits parce qu’on perd 0-1. Si
on avait gagné 2-1, il serait resté
anecdotique et on n’en parlerait
pas », estime Domenech.
Le gardien des Bleus, ici devant
le sélectionneur Raymond
Domenech (de dos) et Nicolas
Anelka, quitte la pelouse dépité.
Le 12 septembre 2007, l’Écosse s’impose au Parc des Princes sur
une frappe de 35 mètres de James McFadden. Seize ans plus tard,
Mickaël Landreau a accepté de revenir sur ce tir qu’il aurait dû
arrêter selon lui, et qui a précipité la fin de sa carrière en bleu.
Des 35 mètres, Après cette douche écossaise, cage inviolée contre les îles Féroé
l’Écossais James les critiques pleuvent dru sur (6-0) et la Lituanie (2-0). Mais le
McFadden (n° 9, Landreau, dont le dos paraît bien 16novembre, aligné contre le Ma-
de dos) décoche une large pour porter à lui seul la res- roc (2-2) en amical au Stade de
frappe puissante du ponsabilité, juge Christophe Lolli- France, il est fautif sur l’ouverture
gauche que Mickaël chon, son formateur à Nantes. du score, relâchant un tir à ras de
Landreau détourne « On lui a reproché d’être un peu terre lointain de Youssouf Hadji
dans sa lucarne droite. avancé mais c’était le bon position- dans les pieds de Tarik Sektioui.
nement pour anticiper une passe Le matin-même, L’Équipe a ou-
dans le dos de la défense, insiste vert un débat sur la hiérarchie des
l’ancien entraîneur des gardiens gardiens tricolores et exhumé
de Chelsea. Les critiques se sont une petite phrase lâchée six jours
focalisées sur sa faute de main et auparavant par Coupet au journal
ont moins pointé le manque de écossais Daily Record, à propos du
pression sur McFadden. » Or, Pa- but de McFadden: « Ce tir, je pense
trick Vieira et Claude Makelele au que je l’aurais arrêté.»
milieu, et la charnière Lilian Thu- Ce commentaire peu amène
ram et Julien Escudé (le seul à a-t-il pu perturber Landreau ?
monter, bien trop tard, sur « Franchement, je n’en sais rien, en
McFadden), se cantonnèrent à un sourit aujourd’hui l’intéressé
rôle de spectateurs sur l’action. (alors que Coupet n’a pas sou-
Mi-octobre, Landreau garde la haité nous répondre). Ça fait partie
confiance de Domenech et sa des choses qu’on ne maîtrise pas et
du contexte qu’on doit gérer dans le
très haut niveau.»
Le 21 novembre, Domenech,
qui assurait encore la veille que la
hiérarchie des gardiens était « fi-
gée », titularise Frey en Ukraine
(2-2) à la surprise générale. Ce
dernier match des éliminatoires
du groupe B compte pour du
beurre car la France est déjà qua-
lifiée pour l’Euro grâce à la victoire
de l’Italie en Écosse (2-1), quatre
jours plus tôt.
“Je n’étais pas
suffisamment fort
et performant pour être
indiscutable
''
MICKAËL LANDREAU
Ironie de l’histoire: le gardien de la
Fiorentina, qui se lamentait de ne
pas être suffisamment sous le feu
des projecteurs médiatiques, pré-
Dave Winter/Icon Sport
textera avoir été « aveuglé par un
projecteur » du stade Olympique
de Kiev pour expliquer sa bévue
qui coûta la victoire aux Bleus.
Voulant arrêter d’une seule main
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
Jérôme Prévost/L’Équipe
France 0 0
Écosse 0 1
12 septembre 2007. Qualifications pour
l'Euro 2008. Au Parc des Princes,
40 000 spectateurs environ.
Arbitre : M. Plautz (AUT).
France
Équipe : Landreau – L. Diarra, Thuram,
Escudé, Abidal (Benzema, 77e) – Ribéry,
Vieira (cap.) (Nasri, 70e), Makelele, Malouda
– Anelka, Trezeguet.
Sélectionneur : Domenech.
Cartons.– 2 avertissements : Vieira (22e),
Nasri (75e).
Écosse
But : McFadden (64e).
Équipe : Gordon – Hutton, Weir, McManus,
Alexander – Hartley – Brown, Ferguson
(cap.), Fletcher (Pearson, 26e), McCulloch –
McFadden (O’Connor, 76e).
Sélectionneur : McLeish.
Cartons.– 2 avertissements :
Fletcher (23e), Hartley (58e).
une tête lobée a priori sans dan-
ger d’Andreï Chevtchenko, il laissa
le ballon filer entre ses doigts et
échouer dans son petit filet.
Malgré cette boulette, Frey,
surfant sur son excellente saison
en Serie A (4e), fera partie de la
liste des 23 pour l’Euro. Pas Lan-
dreau, pourtant décisif pour arra-
cher le maintien du PSG (16e en
L1). Le 28mai 2008, le gardien pa-
risien, qui ne portera plus jamais
le maillot des Bleus, est exfiltré du
stage de Tignes par hélico, avec
six autres joueurs.
« Je n’étais pas suffisamment
fort et performant pour être indis-
cutable », élude-t-il avec le recul.
Domenech lui préfère le jeune
Steve Mandanda (22 ans), qui s’est
affirmé avec l’OM en L1 (3e ).
« Écarter “Micka” a été une des
deux décisions les plus difficiles de
ma carrière de sélectionneur, con-
fie le consultant de la chaîne
L’Équipe. Cette erreur contre
l’Écosse a forcément pesé mais je
me projetais aussi sur la Coupe du
monde 2010: j’ai pris Steve car “Mi-
cka” n’incarnait plus l’avenir.» É
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
17
eFOOTBALL Euro 2024 qualifications (8e journée)
Angleterre 20 h 45 Italie En direct sur la chaine l’équipe

BELLINGHAM 4-2-3-1
4-3-3
la chaine L’Équipe 20 h 45
Angleterre
Italie

Meneur de jeux
Arbitre : M. Turpin. À Wembley.
Angleterre
Équipe : Pickford (g.) (13) – Walker (15),

de pouvoir
Guehi (17), Maguire (14), Trippier (12) –
Phillips (23), Rice (18) – Foden (21),
Bellingham (24), Rashford (19) –
Kane (cap.) (20).
Entraîneur : Southgate.
Remplaçants : Johnstone (g.) (1),
Sa réussite insolente au Real Madrid modifie Ramsdale (g.) (22), Colwill (3), Dunk (5),
J. Stones (16), Tomori (6),
les équilibres sportifs et sociaux des Trois Lions, Alexander-Arnold (2), Gallagher (4),
J. Henderson (8), Bowen (11), Grealish (7),
même si le milieu de terrain veille à ne pas Maddison (10), Nketiah (25), Watkins (9).
Principaux absents : Chilwell, Mings,
froisser les ego des cadres de la sélection. B. Saka, Shaw, Wilson (blessés).
Italie
Équipe : Donnarumma (g.) (cap.) (1) – Di
PIERRE-ÉTIENNE MINONZIO Conscient de cette répartition Lorenzo (2), Scalvini (19), Acerbi (15),
du pouvoir, Bellingham évite tout Udogie (6) – Frattesi (17), Cristante (16),
Quand bien même il ne rempor- geste, ou toute parole, qui pour- Barella (18) – Berardi (11), Scamacca (9),
El Shaarawy (22). .
tera probablement pas le Ballon rait apparaître comme un crime Entraîneur : Spalletti.
d’Or France Football le 30 octo- de lèse-majesté, rendant hom- Remplaçants : Meret (g.) (21), Vicario (g.)
bre, Jude Bellingham peut pré- mage en juin à «Harry et Hendo (le (12), Biraghi (4), Darmian (13), Dimarco (3),
tendre au titre officieux d’actuel surnom d’Henderson) » pour la Mancini (14), Bastoni (23), Locatelli (5),
Bonaventura (6), Raspadori (10), Kean (22),
meilleur joueur du monde. Que manière dont le duo accueille la Orsolini (7).
ceux qui en doutent jettent un œil jeune génération en sélection : Principaux absents : Chiesa, Gnonto,
à ses statistiques dingues depuis « Ils veulent retirer la pression qui Immobile, Pellegrini Retegui, Toloi (blessés).
son arrivée cet été au Real Madrid pourrait peser sur nous.»
(10 buts et 3 passes décisives en Le Merengue passe beaucoup avait tenu avec brio en Écosse

Simon Stacpoole/Offside/Presse Sports

10 rencontres, toutes compéti-
tions confondues) ou à la vidéo de
sa folle chevauchée à Naples en
Ligue des champions (3-2, le 3oc-
tobre).
Le quotidien madrilène Marca
présente déjà le milieu de 20 ans
comme « el jefe », le patron de la
Maison blanche, un statut auquel
il ne peut pas encore prétendre
avec l’équipe d’Angleterre. Chez
les Three Lions, le leadership re-
vient essentiellement, sur le ter-
rain, au capitaine Harry Kane
(30ans), qui guide ses coéquipiers
par son investissement irrépro-
chable, et, en dehors, à Jordan
Henderson (33 ans), qui, par son
intelligence relationnelle, veille à
ce que les représentants de clubs
parfois rivaux cohabitent harmo-
nieusement.
de temps lors des rassemble-
ments avec les trentenaires les
plus influents de la sélection, ce
qui a fait dire à Gareth Southgate,
en septembre : « Jude est assez in-
telligent pour bien s’entendre avec
eux. Les gens que l’on fréquente au
quotidien sont souvent un bon indi-
cateur de ce que l’on va finalement
devenir.»
Brillant en numéro 10
contre l’Écosse
Cette phrase du sélectionneur
laisse entendre que Bellingham,
qui portait ponctuellement le
brassard quand il évoluait à Dort-
mund (2020-2023), a vocation à
rapidement intégrer le cercle des
tauliers des Three Lions. Ce que
n’a pas démenti samedi l’un des
cadres de l’équipe, Kieran Trip-
Jude Bellingham pier (33 ans) : « À un si jeune âge,
lors de la victoire démontrer une telle maturité, une
de l’Angleterre telle qualité et une telle agressivité
en Écosse (3-1), sur le terrain, c’est effrayant.»
le 12 septembre, Mais le latéral de Newcastle a
en amical. livré dans la foulée une analyse
plus globale : «Jude, Madders (Ja-
mes Maddison, 26 ans), Bukayo
(Saka, 22 ans) et Phil (Foden,
23 ans) sont tous jeunes et capa-
bles de faire basculer des mat-
ches. »
(3-1) le 12 septembre, en mar-
quant un but et en délivrant une
passe décisive.
Ce changement tactique induit
que Maddison n’a presque au-
cune chance d’être titulaire (ce-
lui-ci peine lorsqu’il n’est pas ali-
gné en numéro 10) et que Foden
va évoluer sur un côté, et non pas
au cœur du jeu, comme il en rêve.
Cette précision diplomatique De même, Kane pourrait désor-
illustre que, au-delà d’être coopté mais être amené à moins décro-
par les anciens, Bellingham est cher, ce qui constitue pourtant l’un
confronté à un autre défi social au des atouts de son jeu.
sein du groupe anglais : faire en Autant de sacrifices que les co-
sorte que sa réussite ne fasse pas équipiers de Bellingham seraient
trop d’ombre aux autres jeunes sans doute prêts à accepter si ce-
prodiges de la sélection. Ce qui lui-ci confirme, en sélection, sa
n’a rien d’évident, puisque South- capacité à s’affirmer comme un
gate souhaite manifestement leader incontestable sur le ter-
l’aligner non plus en relayeur rain. En attendant de pouvoir le
mais en meneur, un rôle qu’il devenir dans le vestiaire. É

Italie

Avec Spalletti, tout n’est pas permis
Le sélectionneur italien souhaite redonner de l’importance à l’équipe nationale et a une idée claire
des attitudes qu’il ne veut plus voir.
MÉLISANDE GOMEZ
L’Italie va retrouver le majestueux décor
de Wembley, tout à l’heure, un peu plus
de deux ans après l’euphorie de sa vic-
toire en finale de l’Euro contre l’Angle-
terre (1-1, 3-2 aux t.a.b.), dont elle ne sa-
vait pas qu’elle serait sa dernière soirée
diplomatiques et pouvoir des clubs. La
mission était délicate mais Spalletti,
porté par l’élan de sa saison magique
avec le Napoli, l’a abordée sans retenue
et les premiers signaux sont encoura-
geants. Il y a les résultats, bien sûr, parce
qu’il fallait rapidement prendre des
points pour ne pas compromettre la qua-
début de ce deuxième rassemblement
sous ses ordres, la semaine dernière, le
« Mister » a rappelé les bases à un
groupe à l’écoute: pas de légèreté, pas de
pieds qui traînent, pas de tête ailleurs,
mais du sérieux et de la concentration.
“On ne vient pas ici
pas avec moi.» Le message est clair: on
ne plaisante pas avec la sélection. Et,
alors que les défections ont rythmé les
derniers mois de Mancini, les contrôles
santé sont plus pointus, désormais.
Même les joueurs qui n’ont pas dis-
puté la dernière journée de SerieA pour
blessure peuvent être convoqués, et
c’est seulement s’ils n’ont aucun espoir
de rétablissement rapide qu’ils rejoi-
gnent leur club : ainsi, Federico Chiesa
(problèmes musculaires) ou Mattia Zac-
cagni (cheville) ont rallié Coverciano
avant de devoir renoncer. Les autres sont

''
de bonheur avant longtemps. Il lui a fallu lification à l’Euro: après un match nul in- pour ricaner restés et découvrent le caractère poin-
Maurizio Borsari/AFLO/Presse Sports

LUCIANO SPALLETTI, SÉLECTIONNEUR DE L’ITALIE

Luciano Spalletti à l’occasion
de Macédoine du Nord-Italie
(1-1), le 9 septembre.
depuis, et bien plus tôt que prévu, regoû-
ter aux affres d’une qualification man-
quée à la Coupe du monde puis tourner
vite la page Roberto Mancini, démission-
naire surprise en plein mois d’août pour
goûter à l’alléchant challenge sportif
proposé par l’Arabie saoudite.
C’est donc dans un contexte plombé
que Luciano Spalletti (64ans) est arrivé, il
y a deux mois, au chevet d’une Nazionale
dont le jeu et l’identité s’étaient délités au
fil des rassemblements, entre blessures
quiétant contre la Macédoine du Nord
(1-1), la Nazionale de Spalletti a enchaîné
deux victoires, contre l’Ukraine le mois
dernier (2-1), puis Malte (4-0), il y a trois
jours, alors que le pays ne parlait que du
nouveau scandale des paris illégaux qui
agite le foot italien.
Il y a les discours, surtout, et cette vo-
lonté affichée de replacer l’équipe natio-
nale au centre de la scène, alors qu’elle
est souvent reléguée au second plan
quand la SerieA prend la lumière. Dès le
«Ici, à Coverciano, je ne veux pas en voir un
qui se dandine avec les écouteurs sur les
oreilles comme un idiot, explique-t-il.
Pour moi, les joueurs sont des créatures
particulières et je les traite comme telles,
mais en même temps j’en attends des ré-
ponses particulières aussi. Parce qu’on ne
vient pas ici pour ricaner. Le foot est un jeu
mais qui demande beaucoup de sérieux.
Celui qui ne se bat pas sur le terrain n’aura
pas de place. Sa carrière continuera, mais
tilleux de leur sélectionneur, un maître
tacticien et très bon manager, qui consi-
dère qu’il y a toujours à apprendre,
même pour les joueurs confirmés.
Le timing des appels, l’orientation du
corps pour recevoir le ballon, la coordi-
nation des déplacements : aucun détail
n’est négligé. « L’idée, c’est qu’ils retour-
nent dans leur club encore meilleurs, pour
que tout le monde soit gagnant», espère le
Toscan, qui passera, à Wembley, le pre-
mier vrai test depuis son arrivée.

18
Hatim Kaghat/Belga/AFP
football Belgique
Deux supporters
Ci-dessus, la police DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
belge hier soir, JOËL DOMENIGHETTI
boulevard d’Ypres
à Bruxelles, sur les BRUXELLES – Un peu plus de deux
suédois tués
lieux de la fusillade heures avant le coup d’envoi de
qui a fait deux morts. Belgique-Suède hier, plusieurs
coups de feu par arme automati-
que de guerre ont été tirés près
de la place Sainctelette, du bou-
dans une attaque
situation HOL levard d’Ypres et du boulevard du
Belgique Neuvième-de-Ligne à Bruxelles.
Bruxelles Sur des images prises par un
riverain, on pouvait apercevoir un
FRA
terroriste
homme avec une veste orange
fluo et un casque blanc, une
Stade arme de guerre à la main. Des-
Roi Baudouin cendu d’un scooter, il tirait à plu-
sieurs reprises sur une de ses
victimes. Plusieurs personnes se
Visées pour leur nationalité suédoise, deux personnes Fusillade
sont réfugiées dans le hall d’en-
trée d’un immeuble, l’assaillant
ont été abattues à Bruxelles par un terroriste les poursuivant pour faire de
nouveau feu dans ce hall, notam-
se revendiquant de l’État islamique, hier en amont BRUXELLES
ment sur une personne à terre.
de Belgique-Suède, interrompu à la mi-temps. 5 km Selon le porte-parole du Par-
quet fédéral, saisi de l’affaire – ce
qui atteste d’un attentat terro-
riste – qui s’est exprimé vers
23 h10, « sur les trois personnes
qui ont été visées, deux sont décé-
dées, le troisième, un chauffeur de
taxi, serait actuellement hors de
danger».
Alors que le stade Roi-Bau-
douin commençait à être évacué
tribune par tribune et dans le
calme peu avant minuit, et les
deux stations de métro attenan-
tes étaient fermées, l’assaillant
identifié, de nationalité tuni-
sienne et résident bruxellois, se
revendiquant ouvertement en
langue arabe de l’État islamique,
casquette rouge sur le crâne,
Les supporters suédois
John Thys / AFP
sont restés confinés
dans l’enceinte du stade Roi-
Baudoin le temps que les forces
de l’ordre sécurisent les lieux.
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
n’avait toujours pas été inter-
pellé. La volonté du tireur, dont la
photo a été diffusée par les forces
de police, de s’en prendre à des
Suédois est revendiquée sur une
vidéo présumée postée par ce
dernier.
« La phase fédérale a été dé-
clenchée, avec activation à 23 h 15
de la cellule nationale et saisie du
Parquet fédéral justifiées par la
motivation terroriste potentielle de
la fusillade », confirmait le porte-
parole. Aucun lien potentiel avec
l’actuelle guerre entre Israël et le
Hamas n’était hier soir avéré.
Les autorités invitaient la popula-
tion « à éviter les déplacements
inutiles » et à « rester à la maison
dans la mesure du possible».
La France a annoncé
le renforcement
de ses contrôles
à la frontière belge
Des mesures de protection d’ur-
gence des supporters suédois,
cibles potentielles, ont été im-
médiatement prises. Trois cents
d’entre eux étaient bloqués dans
le calme dans les gradins du
stade Roi-Baudoin. Nombre
d’entre eux avaient projeté de
dormir dans la capitale belge afin
de prolonger leur séjour de quel-
ques heures. Vers 23 h 40, le pu-
blic entamait même une nou-
velle ola au Heysel. Et reprenait, à
nouveau, des « Tous ensemble,
ouais, ouais».
Peu avant l’évacuation, le
speaker renouvelait ses appels à
la patience aux plus de 30 000
spectateurs. La menace de
l’OCAM (services anti-terroristes
belges) a toutefois été relevée au
stade 4 à Bruxelles, le plus haut
niveau possible, et au stade 3 en
Belgique. Selon la RTBF, la
France annonçait hier soir le ren-
forcement de ses contrôles à la
frontière alors que le Premier
ministre belge, Alexander De
Croo, depuis le centre de crise,
présentait ses condoléances offi-
cielles à l’État suédois. É
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
19
football Euro 2024 qualifications (8e journée)

Deux supporters CLASSEMENTS ET RÉSULTATS

suédois, hier au stade
Roi-Baudouin, après GROUPE A GROUPE B
l’arrêt du match entre 8e journée 8e journée
la Belgique et la Suède matches buts matches buts
pts pts
en raison d’un attentat J G N P p. c. diff J G N P p. c. diff
qui a fait deux victimes 1 Espagne Q 15 6 5 0 1 19 3 +16 1 France Q 18 6 6 0 0 13 1 +12
suédoises dans 2 Écosse Q 15 6 5 0 1 12 3 +9 2 Pays-Bas 12 6 4 0 2 10 7 +3
les rues de la capitale 3 Norvège 10 7 3 1 3 11 9 +2 3 Grèce 12 7 4 0 3 12 6 +6
belge. 4 Géorgie 7 6 2 1 3 9 13 -4 4 Irlande 6 7 2 0 5 9 9 0
5 Chypre É 0 7 0 0 7 2 25 -23 5 Gibraltar É 0 6 0 0 6 0 21 -21

DIMANCHE HIER
Géorgie - Chypre......................................4-0 Gibraltar - Irlande....................................0-4
Norvège - Espagne..................................0-1 Grèce - Pays-Bas.....................................0-1

L’ANGLETERRE GROUPE C GROUPE D

QUALIFIÉESI... 8e journée 8e journée
- elle bat l’Italie ; matches buts matches buts
Bruno Fahy/Belga/Presse Sports

pts pts
- elle fait match nul et J G N P p. c. diff J G N P p. c. diff
l’Ukraine ne bat pas Malte. 1 Angleterre 13 5 4 1 0 16 2 +14 1 Turquie Q 16 7 5 1 1 13 6 +7
2 Italie 10 5 3 1 1 10 4 +6 2 Galles 10 6 3 1 2 8 8 0
LA HONGRIE 3 Ukraine 10 6 3 1 2 8 7 +1 3 Croatie 10 6 3 1 2 10 4 +6
QUALIFIÉESI... 4 Macédoine du N. 7 6 2 1 3 7 14 -7 4 Arménie 7 6 2 1 3 8 9 -1
- elle bat la Lituanie. 5 Malte É 0 6 0 0 6 1 15 -14 5 Lettonie É 3 7 1 0 6 5 17 -12

LE DANEMARK AUJOURD’HUI
DIMANCHE
QUALIFIÉSI... Galles - Croatie........................................2-1

Un stade pris par l’angoisse

Angleterre - Italie.............................20 h 45 Turquie - Lettonie....................................4-0
- il bat Saint-Marin, que la la chaîne L’Équipe
Slovénie ne perd pas face Malte - Ukraine..................................20h45
à l’Irlande du Nord et que GROUPE E GROUPE F
Le stade Roi-Baudoin à Bruxelles est passé par tous les états hier après l’arrêt le Kazakhstan fait nul en 8e journée 8e journée
Finlande.
du match entre la Belgique et la Suède à la pause. pts
matches buts
pts
matches buts
J G N P p. c. diff J G N P p. c. diff
1 Albanie 13 6 4 1 1 11 3 +8 1 Belgique Q 16 6 5 1 0 16 3 +13
Le match de qualifications pour suédois ont alors décidé de ne Les spectateurs sont restés
2 Rép. tchèque 11 6 3 2 1 8 5 +3 2 Autriche Q 16 7 5 1 1 15 7 +8
l’Euro 2024 Belgique-Suède a été pas reprendre la rencontre, en scotchés à leurs téléphones por-
3 Pologne 10 7 3 1 3 9 9 0 3 Suède 6 5 2 0 3 11 8 +3
définitivement interrompu hier solidarité avec leurs compatrio- tables, à l’affût des dernières in-
L’AUTRICHE 4 Moldavie 9 6 2 3 1 6 6 0 4 Azerbaïdjan 4 6 1 1 4 4 12 -8
avant que ne reprenne la deu- tes. Ce que les Belges ont immé- formations sur le drame vécu à
SERA DE LA PARTIE 5 Îles Féroé 1 7 0 1 6 2 13 -11 5 Estonie É 1 6 0 1 5 2 18 -16
xième période. Le score était de diatement compris puis ap- proximité de Bruxelles-Ixelles,
parité (1-1) après un début de prouvé, décidant également de alors que la rumeur d’un encer- DIMANCHE HIER

7
match ouvert, disputé dans une renoncer à se présenter sur la clement de l’enceinte sportive Rép. tchèque - Îles Féroé........................1-0 Azerbaïdjan - Autriche............................0-1
ambiance festive, avec plusieurs pelouse. par les forces de l’ordre circulait Pologne - Moldavie..................................1-1 Belgique - Suède................................arrêté
tentatives d’olas circulaires dé- en tribune de presse, relayée par
clenchées depuis les tribunes « Tous ensemble, des officiels dont certains avaient
après l’égalisation sur penalty de tous ensemble » quitté le stade cinq minutes avant
GROUPE G GROUPE H
scandé par 8e journée 8e journée
Romelu Lukaku (31e). le coup d’envoi pour se rendre au
les ultras belges matches buts matches buts
À leurs retours dans les ves- centre de crise. Conscient de la Le nombre pts
J G N P p. c. diff
pts
J G N P p. c. diff
tiaires, les deux équipes ont pris Vers 22h05, en flamand, français gravité du moment, le public a d’équipes 1 Hongrie 13 5 4 1 0 9 2 +7 1 Slovénie 16 7 5 1 1 16 6 +10
connaissance de l’attentat terro- puis suédois, le speaker officiel a senti l’angoisse monter. C’est le déjà qualifiées 2 Serbie 10 6 3 1 2 10 6 +4 2 Danemark 16 7 5 1 1 15 6 +9
riste intervenu plus tôt en centre- informé le public, resté majoritai- moment choisi par l’ensemble du pour l’Euro : 3 Monténégro 8 5 2 2 1 5 5 0 3 Finlande 12 7 4 0 3 11 7 +4
ville (lire par ailleurs). Et, surtout, rement dans les gradins, que le kop où sont regroupés les ultras la France, le Portugal,
4 Lituanie 5 6 1 2 3 6 10 -4 4 Kazakhstan 12 7 4 0 3 10 8 +2
du décès officiel de deux person- match ne reprendrait pas et ex- belges pour scander « Tous en- la Belgique,
5 Bulgarie 2 6 0 2 4 3 10 -7 5 Irlande du N. É 6 7 2 0 5 7 8 -1
nes de nationalité suédoise abat- pliqué pour quel motif. La sidéra- semble, tous ensemble ». Avant et l’Allemagne en tant
6 Saint-Marin É 0 7 0 0 7 0 24 -24
tues par balles par un terroriste tion a progressivement gagné le d’allumer des milliers de lampes que pays organisateur. AUJOURD’HUI
islamiste présumé. Les joueurs Heysel, plongé dans l’attente. de téléphone, comme des bou- Sont venus s’ajouter Lituanie - Hongrie.............................20 h 45 AUJOURD’HUI
gies, en hommage aux deux per- la Turquie, la Belgique L’Équipe live Finlande - Kazakhstan..........................18 h
sonnes décédées. et l’Autriche, Serbie - Monténégro........................20 h 45 L’Équipe live
Alors que les messages de victorieuse hier de L’Équipe live Irlande du Nord - Slovénie...............20 h 45
L’Équipe live
« rester sur place » se multipli- l’Azerbaïdjan (1-0). Saint-Marin - Danemark..................20 h 45
aient, les joueurs sont sortis du L’Équipe live
tunnel menant aux vestiaires, GROUPE I
tels Arthur Theate ou Loïs RÈGLEMENT 8e journée GROUPE J
Openda, afin de s’informer de matches buts 8e journée
LES PREMIERS ET pts
l’évolution de la situation. Will ¢
J G N P p. c. diff matches buts
DEUXIÈMES de chaque groupe pts
Still, le coach belge du Stade de sont qualifiés. La différence de
1 Roumanie 16 8 4 4 0 13 4 +9 J G N P p. c. diff
Reims, venait s’installer en tri- buts particulière s’applique en 2 Suisse 15 7 4 3 0 20 8 +12 1 Portugal Q 24 8 8 0 0 32 2 +30
bune de presse, lui aussi dans cas d’égalité. Les trois derniers 3 Israël 11 6 3 2 1 7 7 0 2 Slovaquie 16 8 5 1 2 11 5 +6
l’attente. Et les fans belges ont qualifiés seront issus des 4 Kosovo 7 7 1 4 2 8 8 0 3 Luxembourg 11 8 3 2 3 8 18 -10
poursuivi par des « Sweden, Swe- barrages de Ligue des nations. 5 Biélorussie É 6 8 1 3 4 7 14 -7 4 Islande 10 8 3 1 4 15 10 +5
¢ LES BARRAGES DE LA LIGUE
den », immédiatement applaudis DES NATIONS verront douze 6 Andorre É 2 8 0 2 6 3 17 -14 5 Bosnie-H. 9 8 3 0 5 7 14 -7
dans la tribune d’en face par les équipes non qualifiées pour 6 Liechtenstein É 0 8 0 0 8 1 25 -24
cent supporters suédois restés l’Euro par le biais des DIMANCHE
Suisse - Biélorussie................................3-3 HIER
assis, maillots jaunes sur le qualifications s’affronter dans Bosnie-Herzégovine - Portugal...............0-5
trois voies distinctes (une par Roumanie - Andorre................................4-0
torse. REPORTÉ Islande - Liechtenstein...........................4-0
Ligue, de A à C), chacune Luxembourg - Slovaquie.........................0-1
Vers 23h45, les plus de composée de deux demi-finales Kosovo - Israël
30 000 personnes confinées au et d’une finale. Les équipes
sein du stade Roi-Baudouin com- éligibles à ces barrages sont
mençaient à être évacuées. les équipes les mieux classées buteurs
Yves Herman/Reuters

J. D., à Bruxelles
La police sécurise les abords
du stade Roi-Baudoin
à Bruxelles, hier soir.
de chaque Ligue. S’il n’y a pas
assez de nations éligibles pour
participer aux barrages d’une
Ligue, la place revient à la
meilleure équipe de la Ligue D.
1. C. Ronaldo (Portugal), R. Lukaku (Belgique) ...............................................................9 buts.
3. Amdouni (Suisse), Haaland (Norvège), Hojlund (Danemark), McTominay (Écosse),
K. Mbappé (France) ............................................................................................................6 buts.
8. Kane (Angleterre), B. Fernandes (Portugal), Masouras (Grèce) .......................................5 buts.
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
20
eFOOTBALL Euro Espoirs 2025 qualifications (4e journée) eAllemagne
France 18 h 30 Chypre En direct sur la chaine l’équipe Bayern Munich

CLASSEMENT
ET PROGRAMME Tuchel attise
GROUPE H
4e journée
pts J.
les tensions
1 France 6 2 Malgré les bons résultats du Bayern, le technicien
2 Slovénie 6 3 allemand est loin de faire l’unanimité en Bavière.
3 Autriche 4 2
4 Chypre 1 2 DE NOTRE CORRESPONDANT L’ancien coach de Chelsea ne
5 Bosnie 0 3 ALEXIS MENUGE perd jamais une occasion pour
afficher sa frustration par rap-
AUJOURD’HUI MUNICH (ALL) – Assis au fond d’un port aux échecs de son club pour
Slovénie - Autriche.............18 h restaurant japonais dans le quar- dénicher un arrière droit et un
France - Chypre.............18 h 30 tier de Bogenhausen à l’est de milieu défensif axial et répéter
la chaine L’Équipe
Franck Faugère/L’Équipe

CLASSEMENT
ET PROGRAMME
Thierry Henry en discussion avec Maghnes Akliouche, lors de son premier match avec l’équipe de France
Espoirs, le 7 septembre, contre le Danemark (4-1), en amical. COUPE DU MONDE 2026
ZONE AMSUD
qualifications / 4e journée
Munich, Thomas Tuchel (50 ans)
savoure la quiétude des lieux.
Autour d’une assiette de sushis,
le technicien allemand semble
heureux de profiter des siens
pendant cette trêve internatio-
nale. Si les résultats de ce début
de saison avec le Bayern sont au
beau fixe avec aucune défaite en
que son effectif est beaucoup
trop juste. Ce week-end, Uli Hoe-
ness l’a tancé sur la chaîne privée
RTL Deutschland. « Un ou deux
d’entre nous, y compris l’entraî-
neur, ont fait quelques déclarations
imprudentes et maladroites ces
derniers temps, a lancé le prési-
dent d’honneur du Bayern. Parce

Deux mois d’effet Henry 1

Depuis sa nomination à la tête de l’équipe de France Espoirs, le 21 août,
l’ex-attaquant des Bleus attire la lumière, les médias et le public
sur les matches les Bleuets. Nouvel exemple tout à l’heure contre Chypre.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
HUGO GUILLEMET
GRENOBLE – Plus de 10 000 specta-
teurs se presseront tout à l’heure
au stade des Alpes, un mardi à
18h30, pour assister à un France-
Chypre Espoirs. Et un peu pour
voir Thierry Henry, aussi. Les Gre-
noblois aiment le sport et ils
étaient déjà venus nombreux au
mois de juin (près de 10000), pour
le dernier match de préparation
de la bande à Sylvain Ripoll avant
l’Euro de la catégorie. Mais il fai-
sait chaud et c’était un vendredi
soir, avec le Mexique en face.
Hier, lors de la conférence de
presse d’avant-match, il y avait
bien plus de journalistes locaux
que d’habitude, ce qui est un autre
marqueur. Ils auront ainsi appris
que l’ex-Gunner était déjà venu
dans le coin, une fois, pour jouer
en Coupe Gambardella à Seyssi-
net. Le nouveau sélectionneur
des Espoirs attise les curiosités
partout où il passe, les médias
étrangers le sollicitent à chaque
déplacement des Bleuets et les
demandes d’interview ont ex-
plosé à la FFF, forcément, depuis
sa nomination. Les accréditions
pour les matches ont augmenté
de 100 %, en passant de 25 à 50,
environ, et il y a désormais des ca-
méras au bord de la pelouse, à
Clairefontaine, pour suivre l’en-
traînement de son équipe, même
quand il se tient en même temps
par jour en moyenne pour ce
match. Après l’officialisation de
son arrivée, le 21 août, elle s’est
mise à en vendre 500 quotidien-
nement. Marcel-Picot s’est donc
retrouvé garni de 15 000 person-
nes, alors que 5000 étaient initia-
lement espérées pour cette affi-
che. Cette relative agitation ne
gêne pas le technicien de 46 ans.
«Il a été joueur, il a cette expérience,
explique son capitaine Warren
Zaïre-Emery. Dans le groupe, il est
là pour nous tous, il nous parle
beaucoup, il nous charrie, il rigole
avec nous. » Tout en apportant à
ses joueurs une sacrée visibilité.
Il a propulsé les Espoirs
en clair à la télé
Les Espoirs doivent en effet le
passage de leurs matches d’une
chaîne cryptée (Canal+) à une
chaîne en clair (la chaîne L’Équipe)
à l’arrivée de Thierry Henry. Alors
que les audiences télé navi-
guaient auparavant entre 50000et
150 000 téléspectateurs par ren-
contre, elles évoluent désormais
à 600 000 de moyenne (730 000
face au Danemark pour la pre-
mière), des chiffres jamais at-
teints pour les Bleuets. « On y
croyait, sinon on ne se serait pas
battus pour les avoir, assure Jé-
Du changement devant ? onchanger”,
l’utilise dans le foot, mais je préfère utiliser “game-
a précisé Henry. Celui qui rentre doit faire
Les Bleuets se sont entraînés dans la bonne humeur
rôme Saporito, le directeur de la
chaîne L’Equipe. Henry donne une
grosse visibilité. Avant, les Espoirs
étaient vraiment à l’ombre des A.
Maintenant, on s’intéresse à leurs
enjeux. Ça donne un coup de projec-
teur, avec en plus une phase d’étape
extrêmement forte, les JO. Chaque
choix d’Henry, on veut le compren-
dre, le commenter. Une liste em-
mène du contenu dans les émis-
sions, des débats. Les Espoirs sont
devenus un sujet à part entière,
comme les A, le PSG, ou la Ligue
des champions…»
« Je suis vraiment content pour
tout le monde, répète de son côté
le champion du monde 1998
(123 sélections, 51 buts), plutôt à
l’aise avec la question. Il va y avoir
du monde ici à Grenoble pour ce
match contre l’équipe de Chypre,
tant mieux pour nous, tant mieux
pour l’équipe de France Espoirs,
tant mieux pour les joueurs, c’est
toujours mieux de jouer dans un
stade rempli. Que les gens viennent
voir Warren, Elye (Wahi), moi, ou
Rayan (Cherki), parce que Lyon
n’est pas loin, c’est pareil, et tant
mieux. » Mais beaucoup d’entre
eux viennent le voir lui, surtout, et
pas seulement parce qu’ils l’ont
raté il y a trenteans à Seyssinet, en
Gambardella. É
la diff’. Dans les autres sports, on ne dit pas remplaçant,
2
Argentine
Brésil
pts J. diff.
9
7
3
3
+5
+5
dix rencontres toutes compéti-
tions confondues, les observa-
teurs du club munichois sont
unanimes pour admettre que la
qu’on ne donne pas une mauvaise
image de sa propre équipe en di-
sant que nous avons un effectif trop
maigre. Cela ne se fait pas.»
3 Colombie 5 3 +1 patte Tuchel a toujours autant de
Un manque d’empathie
4
5
Uruguay
Chili
4
4
3
3
+1
0
mal à prendre, un peu plus de six
mois après qu’il a remplacé Ju- et de communication
6 Venezuela 4 3 0 lian Nagelsmann au pied levé. selon des joueurs
7 Équateur 3 3 +1 « Le jeu pratiqué par le Bayern Hoeness a également critiqué
8 Paraguay 1 3 -2 depuis que Tuchel en est le coach Tuchel, qui voulait à tout prix en-
9 Pérou 1 3 -3 n’est pas vraiment satisfaisant, ju- rôler Jérôme Boateng, sans club
10 Bolivie 0 3 -8 geait Lothar Matthäus, le consul- depuis son départ de Lyon fin
AUJOURD'HUI tant phare de SkySportDeut- juin : « Rien que sur le plan écono-
Venezuela - Chili.................23 h schland. C’est quoi sa patte ? mique, recruter Boateng pour huit
DAZN Jusque-là, il n’a pas réussi à déga- semaines aurait été complète-
LA NUIT PROCHAINE ger d’équipe type ni à former ment gaga. Abandonner cette piste
Paraguay - Bolivie.........00 h 30 d’équipe soudée. En tout cas, il n’y a été une décision sage.»
DAZN
Équateur - Colombie......01 h 30 a aucun progrès par rapport au En Bavière, Tuchel suscite
Uruguay - Brésil.................02 h Bayern version Nagelsmann.» aussi des tensions dans le ves-
DAZN Même au sein du club, au plus tiaire. Certains de ses joueurs re-
Pérou - Argentine...............04 h tard depuis la fin du mercato, grettent qu’il dévoile ses compo-
DAZN l’ancien entraîneur du Paris-SG sitions d’équipe à seulement
(juillet 2018-décembre 2019) deux heures du coup d’envoi,
agace de plus en plus par ses pri- ainsi que son manque de com-
ses de parole souvent directes et munication et d’empathie. Lié au
la chaine L’Équipe 18 h 30 incontrôlées. Lors de ses confé- Bayern jusqu’en juin 2025, il n’est
4- 4-2 France rences de presse, comme à son pour le moment pas menacé,
époque parisienne, son franc- mais le voir encore sur le banc du
4-4-2 Chypre parler plaît à son auditoire, beau- champion d’Allemagne la saison
Arbitre : Boskovic (MNE).
Stade des Alpes, à Grenoble. coup moins aux membres du di- prochaine est encore loin d’être
France rectoire. acquis.
Équipe : Restes (g.) (16) –
H.Diarra (19), Matsima (17),
Magassa (14), Merlin (13) –
Zaïre-Emery (8) (cap.),
Ugochukwu (5), Lepenant (20) –
Cherki (10) – Tel (15),
Kalimuendo (9).
Entraîneur : Henry.
Remplaçants : Nkambadio (g.)
(1), Risser (g.) (23), Estève (2),
Locko (18), Sildillia (3), Yoro (4),
Akliouche (21),
Gourna-Douath (6), Millot (12),
Wahi (7), Barcola (11).
Principal absent : D. Doué
(suspendu).
Lennart Preiss/Witters/Presse Sports

que celui des A.
L’engouement est donc évi-
demment médiatique, mais aussi
partout ailleurs, à différente inten-
sité. Le phénomène le plus inté-
ressant à observer fut la vente de
billets pour l’amical France-Da-
nemark, le 7septembre, à Nancy
(4-1) : avant la nomination
d’Henry, la FFF vendait 50 places
générale, hier, sur la pelouse du stade des Alpes,
et Thierry Henry a bien taquiné Elye Wahi pendant
l’échauffement. Cela ne veut pas dire que l’attaquant
lensois, mort de rire pendant les blagues, débutera
ce soir contre Chypre : le sélectionneur a dit qu’il ferait
peut-être tourner quelques éléments, surtout ceux qui
ont déjà beaucoup joué en club. Le duo d’attaque Wahi-
Barcola pourrait ainsi se retrouver sur le banc, au profit
du binôme Arnaud Kalimuendo–Mathys Tel, décisif la
semaine dernière en Bosnie (2-1). « Le mot remplaçant,
d’ailleurs. Et il y a même un trophée de 6e homme en
NBA. » L’ex-attaquant fait bien des mises en place
de veille de match, à huis clos, mais il change toujours
plusieurs éléments lors de sa causerie du lendemain.
« Que le joueur sache s’il va commencer, ce n’est pas
le plus important, explique-t-il. Le plus important,
c’est qu’il sache ce qu’il doit faire. Si Warren doit jouer
arrière droit, il sait ce qu’il a à faire. S’il doit jouer
défenseur central, pareil. » Mais le capitaine Zaïre-
Emery, lui au moins, sait qu’il sera titulaire. H. G. Thomas Tuchel à l’occasion de la victoire du Bayern Munich
contre Fribourg (3-0), le 8 octobre, en Bundesliga.
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
21
efootball Ligue 1
CLASSEMENT
ET PROGRAMME

Nuages sur 1 Monaco

9e journée
pts J.
17 8

l’arc-en-ciel
2 Nice 16 8
3 Paris-SG 15 8
4 Brest 15 8
5 Reims 13 8
Échaudée par les polémiques, la LFP envisage 6
7
Marseille
Lille
12
12
8
8
d’abandonner le maillot porté ces trois dernières 8 Rennes 11 8
saisons en L1 et L2 lors de la journée de lutte 9
10
Nantes
Toulouse
11
10
8
8
contre l’homophobie. Elle réfléchit à d’autres 11 Strasbourg 10 8
modes d’actions contre les discriminations. 12
13
Montpellier
Le Havre
9
9
7
8
14 Lens 8 8
JOCELYN LERMUSIEAUX fait partie des pistes, au profit 15 Metz 8 8
d’un maillot commun aux deux 16 Lorient 7 8
« Homos ou hétéros, on porte tous manifestations, déclinant éven- 17 Lyon 3 8
le même maillot. » Ces trois der- tuellement un message ou un 18 Clermont 2 7
nières saisons, en marge du symbole spécifique à chaque
17 mai, journée mondiale dédiée cause. « À titre personnel, je
VENDREDI
à la lutte contre l’homophobie et prends position pour enlever le
Le Havre - Lens...................21 h
la transphobie, la LFP avait im- maillot arc-en-ciel. Quand on l’a SAMEDI
posé aux joueurs de L1 et L2 de lancé il y a trois ans, on a oublié de Paris-SG - Strasbourg........17 h
Alex Martin/L’Équipe

porter ce week-end-là un maillot demander l’avis des joueurs et de Nice - Marseille..................21 h

arc-en-ciel frappé d’un flocage
lui aussi arc-en-ciel. Hier matin,
RMC Sport avançait que cette tu-
nique spécifique avait vécu et que
la Ligue réfléchissait à une autre
manière de mettre en avant la
journée contre l’homophobie,
tout en envisageant d’organiser,
courant mars, une journée con-
tre le racisme et l’antisémitisme.
La LFP, qui réunira le 16 no-
vembre plusieurs associations
(Ovale Citoyen, SOS Homopho-
bie, PanamBoyz & Girlz United,
Foot Ensemble) et l’Union natio-
nale des footballeurs profession-
nels pour décider des prochaines
opérations menées pour com-
battre ces discriminations, a con-
firmé dans un communiqué
qu’« un travail est en cours pour
préparer les journées dédiées à la
lutte contre le racisme en mars
prochain, puis à la lutte contre l’ho-
mophobie en mai prochain».
Président de Foot Citoyen, Yo-
ann Lemaire atteste que la sup-
pression du maillot arc-en-ciel
l’UNFP. Or, quand on va dans les
clubs ou dans les centres de for-
mation pour sensibiliser les
joueurs, on se rend compte que ce
maillot cristallise les crispations.
Les couleurs arc-en-ciel sont as-
sociées pour eux à la promotion de
l’homosexualité et non pas à la
lutte contre l’homophobie », cons-
tate-t-il, notant une baisse pré-
occupante de l’acceptabilité de
l’homosexualité dans les centres
de formation et pôles Espoirs
(64 % l’an dernier versus 74 % en
2020).
En mai dernier, l’opération
contre l’homophobie, lors de la
35e journée de L1 et L2, a encore
été éclipsée par le refus de cinq
joueurs de porter la tunique arc-
en-ciel (les Toulousains Zakaria
Aboukhlal, Moussa Diarra et Saïd
Hamulic, le Nantais Mostafa Mo-
hamed et le Guingampais Dona-
tien Gomis), ravivant la polémi-
que ouverte par les Parisiens
Idrissa Gueye et Abdou Diallo en
2022.
Le 14 mai, les joueurs de Clermont et de Lyon (2-1) portaient un maillot au flocage arc-en-ciel lors de
la journée de lutte contre l’homophobie organisée par la LFP en partenariat avec plusieurs associations.
Au printemps prochain, le
17 mai coïncidera avec la der-
nière journée de Championnat et
certains observateurs craignent
un dénouement sportif faussé
par des joueurs refusant de por-
ter le maillot arc-en-ciel ou se
faisant porter pâle pour boycotter
l’opération. «Une polémique ferait
mauvais effet à trois mois des Jeux
Olympiques de Paris », appuie Le-
maire.
Des actions menées
aussi auprès
des supporters
« La disparition du maillot arc-en-
ciel est une information prématu-
rée et infondée », soutient de son
côté l’association des Panam-
Boyz & Girls United, déplorant les
Droits télé
fuites dans la presse : « C’est tout
à fait normal qu’il y ait enfin un
maillot contre le racisme mais il
faut que les deux campagnes
soient bien différenciées », insis-
tent les PanamBoyz.
Militant pour la préservation
du flocage arc-en-ciel pour la
journée de lutte contre l’homo-
phobie, l’association juge que sa
disparition serait « une erreur. Il
ne faut pas avoir honte de porter
les couleurs qui parlent de ce pro-
blème. Ce n’est pas parce que ça
crispe certains joueurs qu’il faut
arrêter. Ce serait un non-sens,
surtout après ce qu’on a entendu
ces derniers temps».
Et tous de plaider pour une
meilleure pédagogie, notam-
ment à travers les ateliers de
DIMANCHE
Lorient - Rennes.................13 h
Lille - Brest.........................15 h
Nantes - Montpellier..........15 h
Toulouse - Reims................15 h
Monaco - Metz................17 h 05
Lyon - Clermont.............20 h 45
sensibilisation menés auprès
des clubs. « L’objectif, c’est d’em-
mener tout le monde avec nous,
entraîneurs, joueurs et suppor- NICE
ters», plaide Lemaire. UNE ENQUÊTE
Cette réflexion intervient alors OUVERTE
que le ministère des Sports, la CONTRE ATAL
FFF et la LFP ont engagé un plan Youcef Atal (27 ans)
d’actions de lutte contre l’homo- a beau s’être excusé
phobie auprès des supporters, d’avoir relayé samedi,
incitant les clubs à « faire évoluer sur Instagram, une vidéo
certaines pratiques, à commencer montrant un prédicateur
par les chants pour partie manifes- palestinien demandant
tement homophobes (…) encore notamment à Dieu
repris par habitude historique ». d’envoyer « un jour noir
Lesquels ont encore résonné ré- sur les Juifs », avant de
cemment au Parc des Princes la supprimer rapidement,
lors de PSG -OM (4-0, le 24 sep- le parquet de Nice a
tembre) ou au Roazhon Park du- annoncé hier l’ouverture
rant Rennes-Nantes (3-1, le d’une enquête
1er octobre). É préliminaire pour
« apologie du terrorisme
et provocation publique
à la haine ou à la violence
à raison d’une religion
déterminée ». L’enquête

Le milliard ou la prolongation avec des négociations de gré à gré où elle

pourrait totalement redéfinir la répartition
des matches entre différents opérateurs.
sera confiée au service
de la police judiciaire
de Nice. Dimanche,
Après les offres qualitatives hier, les diffuseurs doivent remettre aujourd’hui leurs propositions financières Dans ce cas de figure, Canal+, qui a an- le Conseil national
pour la Ligue 1. Si elles sont satisfaisantes, la LFP aura le milliard (France et étranger) dont elle rêve. Sinon, noncé depuis plusieurs semaines ne pas de l’éthique avait décidé
participer à la consultation, pourrait même de saisir la commission
elle devra s’embarquer dans une négociation de gré à gré. revenir en jeu. Hier, logiquement, la chaîne de discipline de la Ligue.
cryptée n’a pas remis d’offre qualitative et Philippe Diallo,
ÉTIENNE MOATTI demandé est de 530millions d’euros. Pour chaque fois leur offre de 10 millions d’eu- sera absente des débats ce matin. le président de la FFF,
et SACHA NOKOVITCH le lot2 (le reste des rencontres, plus le choix ros, avec un délai de réflexion de cinq minu- Pour le reste, difficile de savoir si les can- avait déclaré : « Les
4 en codiffusion et les choix 1 et 2 en différé), tes maximum à chaque fois, avant qu’il ne didats potentiels (Amazon Prime Video, appels à la violence
La première mi-temps s’est jouée hier, la mise à prix est fixée à 270 millions d’eu- reste plus qu’un seul diffuseur en course. DAZN, beIN Sports, Apple TV +…) seront relayés par le joueur
avec la remise des offres qualitatives (cou- ros. Enfin, un montant de 25millions d’eu- Dans la foulée, le lot2 (avec la possibilité de bien au rendez-vous. La seule certitude est de l’OGC Nice Youcef
verture éditoriale, promotion, marketing, ros doit être récolté pour les trois lots sui- surenchérir à chaque fois par palier de que la quasi-totalité d’entre eux laisse Atal sont contraires
lutte anti-piratage) et l’évaluation des ga- vants constitués de magazines. 5millions d’euros), puis les lots3, 4 et 5 se- abondamment entendre dans leur entou- à l’éthique de notre
ranties financières des candidats poten- Entre 9heures30 et 10heures, les candi- ront mis en vente. rage, et notamment à la LFP, que les tarifs sport et aux valeurs que
tiels. La seconde période est prévue pour dats ayant remis des offres qualitatives se- demandés sont nettement supérieurs à la le football défend sans
aujourd’hui, avec les propositions financiè- ront informés de leur capacité à participer Des tarifs jugés supérieurs à la valeur réelle du « produit » dans une pé- relâche. » Dans son club,
res qui doivent permettre à la LFP d’attein- aux enchères financières qui vont démar- valeur réelle de la Ligue 1 riode où les droits sportifs subissent une l’affaire est logiquement
dre son objectif : 825 millions d’euros an- rer à 10 heures avec le lot 1. Une heure On saura dès le début d’après-midi si la Li- déflation. Quoi qu’il en soit, le résultat de prise très au sérieux.
nuels sur les cinq lots de Ligue 1 mis en d’enchères est prévue. gue 1 a trouvé preneurs. Pour l’heure, la l’appel d’offres doit a priori faire simple- Ses dirigeants vont
vente sur le marché français pour la pé- Pour y prendre part, il faudra avoir trans- tendance est moyennement favorable, et il ment l’objet d’un communiqué, et pas rencontrer le latéral
riode 2024-2029, en attendant la vente à mis une offre de 530 millions d’euros an- serait plutôt étonnant que tous les lots d’une conférence de presse. Comme si on droit algérien
l’international. Pour le lot1 (trois matches, nuels, mais pas plus. Car le principe est de soient attribués. La LFP dit ne pas craindre était plutôt au départ d’un processus qu’à dès son retour
soit les choix 1, 2 et 4 en codiffusion), le tarif demander aux participants d’augmenter à ce scénario et se tient prête à enchaîner sa conclusion. de sélection. A. M. L.

22
Alfonso Cannavacciuolo/Getty Images/Euroleague Basketball
Temps suspendu en Israël
Alors que l’État hébreu est en guerre, le « club-nation », le Maccabi Tel-Aviv, va enchaîner, en Euroligue,
les matches à l’extérieur. Avant, peut-être, de dépayser ses rencontres à domicile. Ce ne serait pas une première.
ARNAUD LECOMTE
En état de choc après les attaques du
7 octobre contre sa population, Israël
reprend vie jour après jour. Le pays
reste dans l’attente des opérations mi-
litaires annoncées à Gaza et des suites
d’un conflit dont personne ne maîtrise
ni l’intensité ni le calendrier.
Le sport est à l’arrêt depuis le 8 oc-
tobre. Ligues, Championnats et com-
pétitions sont gelés jusqu’à nouvel or-
dre, dans le respect d’une période de
deuil et dans un climat de tensions et
d’insécurité exacerbé.
« Dans tout le pays, à l’exception de la
région de Gaza (sud-ouest), seuls les
entraînements ont été autorisés à re-
prendre dimanche et seulement par pe-
tits groupes. Les joueurs et joueuses
étrangers ont quitté le pays en attendant
une reprise. Beaucoup sont en stand-by
à Chypre ou en Grèce, ceux qui ne jouent
pas de Coupe d’Europe sont repartis aux
États-Unis ou dans leurs pays », in-
forme Hagay Segal, attaché de presse
de la Fédération israélienne de basket.
-basket
Valence demain (20 h 30) Maccabi Tel-Aviv
Celle-ci réorganise avec la FIBA Eu-
rope le calendrier des compétitions
européennes affecté par l’état de
guerre dans lequel est de nouveau
plongé Israël. « En novembre, notre
équipe nationale femmes (placée dans
le groupe des Bleues, qu’elles affron-
teront en novembre 2024) jouera ses
deux premiers matches de qualification
à l’Euro 2025 à l’extérieur, en Irlande et
en Lettonie. Les matches des clubs en-
gagés en coupes européennes, hom-
mes et femmes, sont suspendus depuis
la semaine dernière et jusqu’à nouvel
ordre », complète Segal. Ramat Ha-
sharon (Eurocoupe femmes, groupe
de Lattes-Montpellier) pourrait
d’ailleurs renoncer à jouer l’épreuve.
Ce n’est pas le cas des deux équipes
d’Euroligue (Maccabi Tel-Aviv) et d’Eu-
rocoupe (Hapoël Tel-Aviv où évolue le
Français Jaylen Hoard), des épreuves
administrées par une instance privée.
Après le report au 31octobre de son
match à Milan la semaine dernière, le
géant de l’état hébreu (56 fois cham-
pion national), poids lourd de la C1,
Euroligue saison régulière / 3e journée
qu’il a remportée à six reprises (1977,
1981, 2001, 2004, 2005, 2014) jouera
ses quatre prochaines rencontres à
l’extérieur.
“Pendant la guerre du Golfe,
le Maccabi avait joué tous
les matches aller de la phase
de groupes à l’extérieur
puis tous les matches retour
à domicile. Cela peut être
une solution
''
HAGAY SEGAL, ATTACHÉ DE PRESSE
DE LA FÉDÉRATION ISRAÉLIENNE DE BASKET
La semaine dernière, l’équipe élimi-
née par Monaco en quarts de finale
l’an dernier (2-3) a rejoint Chypre pour
préparer ses déplacements à Valence,
qui a accepté de la recevoir demain
(20h30) alors qu’initialement le match
devait se jouer à Tel-Aviv, puis à Athè-
nes face au Panathinaïkos.
Son prochain rendez-vous à domi-
cile, le 2 novembre, face au Real Ma-
drid, le champion en titre, est lui en
suspens. « L’Euroligue n’a pas encore
tranché sur la suite mais, pendant la
guerre du Golfe (août 1990-février
1991), le Maccabi avait joué tous les
matches aller de la phase de groupes à
l’extérieur puis tous les matches retour
à domicile. Cela peut être une solution »,
glisse Segal.
Tout comme une délocalisation
permanente à l’étranger. Le Partizan
Belgrade a proposé au « club nation »
d’élire domicile dans la capitale serbe
jusqu’à la remise en route du sport et
des spectacles en Israël. Cette option
renverrait le Maccabi à une histoire
aussi glorieuse que tourmentée. Car
c’est à Belgrade en 1977 que le club is-
raélien avait remporté sa première fi-
nale de la Coupe des champions, face
à Varèse.
Le souvenir du 17 février
1977, une date gravée dans
l’histoire du sport israélien
après la victoire du Maccabi
contre le CSKA Moscou
À l’époque, en pleine guerre froide,
Israël devait faire face au boycott
des pays du bloc soviétique, qui
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
n’entretenaient pas de relations
diplomatiques avec l’État hébreu.
Durant la poule finale, le Maccabi avait
remporté ses deux matches à domi-
cile par forfait face à Brno (Tchécoslo-
vaquie) et au CSKA Moscou (URSS)
puis joué les matches retour sur ter-
rain neutre, en Belgique, à Vilvoorde
(Flandres) et Virton, une commune
du sud-est proche de la frontière
française.
Jouée le 17 février 1977 dans
un petit gymnase de 500 places,
la rencontre face aux Soviétiques reste
d’ailleurs gravée dans le marbre du
sport israélien puisque l’équipe
menée par Tal Brody s’était imposée
(91-79), une première. «On a mis Israël
sur la carte », avait commenté Brody
après la rencontre, une sentence res-
tée dans l’histoire et devenue la devise
du club.
Quarante-six ans après, alors qu’il
est confronté à des événements beau-
coup plus graves, le Maccabi Tel-Aviv
espère rentrer à la maison le plus
rapidement possible. É
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
23
basket Euroligue saison régulière / 3e journée / Efes Istanbul - Asvel : 19 h 30

La communion
CALENDRIER
entre les joueurs du Maccabi ET CLASSEMENTS
Tel-Aviv et leur public, en avril, EUROLIGUE
lors d’un déplacement saison régulière / 3e journée
à Monaco en Euroligue. AUJOURD'HUI
P. Belgrade (SER) -
FC Barcelone (ESP)..........18 h 30
Fenerbahçe (TUR) -
Panathinaïkos (GRE)........19 h 15

Baptiste Fernandez/Icon Sport

EP Istanbul (TUR) -
Asvel..............................19 h 30
Vitoria (ESP) -
Bayern Munich (ALL).......20 h 30
O. Milan (ITA) -
Olympiakos (GRE)............20 h 45
Real Madrid (ESP) -
Z. Kaunas (LIT).................20 h 45
DEMAIN
ER Belgrade (SER) - Juhann Begarin et Nanterre ont surpris l’Asvel de Timothé Luwawu
Monaco...............................20 h Cabarrot, dimanche, en Championnat (85-81).
Maccabi Tel-Aviv (ISR) -
Valence (ESP)..................20 h 30
Virtus Bologne (ITA) - E. Istanbul 19 h 30 Asvel
Alba Berlin (ALL).............20 h 30

CLASSEMENT
1. FC Barcelone, 100 % (2-0) ;
2. Real Madrid, 100 (2-0) ;
3. Valence, 100 (2-0) ;
4. Z. Kaunas, 100 (2-0) ;
5. Maccabi Tel-Aviv, 100 (1-0) ;
6. Bologne, 50 (1-1) ;
7. ER Belgrade, 50 (1-1) ;
8. P. Belgrade, 50 (1-1) ;
9. Bayern Munich, 50 (1-1) ;
10. Vitoria, 50 (1-1) ;
11. Olympiakos, 50 (1-1) ;
12. Fenerbahçe, 50 (1-1) ;
13. Panathinaïkos, 50 (1-1) ;
14. O. Milan, 0 (0-1) ;
15. Alba Berlin, 0 (0-2) ;
16. Monaco, 0 (0-2) ;
17. EP Istanbul, 0 (0-2) ;
18. Asvel, 0 (0-2).
CALENDRIER
LIGUE DES CHAMPIONS
phase de groupes /
1re journée / Groupe A
AUJOURD'HUI
Le Mans -
Peristeri Athènes (GRE)...20 h 30
DEMAIN
Szombathely (HON) -
Malaga (ESP)........................18 h
1re journée / Groupe B
DEMAIN
Face au vide
Alors que l’Asvel collectionne les défaites depuis
le début de la saison, les Rhodaniens se déplacent
à Istanbul, ce soir, pour tenter de se relancer.
Après sa défaite à Nanterre di-
manche en Betclic Élite (81-85),
la cinquième en six matches tou-
tes compétitions confondues,
l’Asvel n’a pas eu le temps de co-
giter. Restés dans la capitale
après la rencontre, les joueurs se
sont envolés à Istanbul ce matin.
L’entraîneur T. J. Parker, dont
la situation est de moins en
moins tenable à la tête d’une
équipe qui peine à trouver l’alchi-
mie, tentait dimanche de rester
positif : « Je ne veux pas parler de
mon cas personnel. Je me concen-
tre sur le prochain match et ce qui
doit arriver arrivera ».
Cela n’a pas empêché de pre-
mières rumeurs d’émerger sur
les réseaux sociaux, à l’image de
celle, catégoriquement démentie
à L’Équipe par ses agents, évo-
quant des contacts avec l’Italien
Andrea Trinchieri.
Pour espérer une accalmie et
retrouver un peu de sérénité, il
faudra ramener de Turquie au
moins un succès. Sauf que ce-
lui-ci relèverait de l’exploit. L’Efes
de Shane Larkin, Will Clyburn et
Rodrigue Beaubois, vainqueur de
l’Euroligue en 2021 et 2022, at-
tendra les Français de pied ferme
après s’être incliné lors des deux
premières journées. Quant au
Fenerbahçe, aux portes du Final
Four au printemps dernier et au
programme jeudi, il joue lui aussi
dans une autre cour. Depuis son
retour en Euroligue en 2019, l’As-
vel n’a d’ailleurs jamais empoché
une victoire à Istanbul (0-8).
Sa forme actuelle n’incite pas à
l’optimisme après deux premiè-
res sorties soldées par deux dé-

«Parler de sport est difficile» Patras (GRE) -

Moshe Barda, journaliste sportif pour le média israélien référent One,
raconte son quotidien depuis l’attaque terroriste du Hamas.
YANN OHNONA
« À quoi ressemble
votre quotidien depuis
le début de la guerre?
D’abord, si une sirène sonne
pendant notre entretien,
je devrais me précipiter
dans un abri. Je vis à 25 minutes
de Tel-Aviv, et malgré le système
antimissiles, des roquettes
peuvent tomber sur toute
maison, indistinctement. On ne
vit plus de la même manière.
Les gens ont du mal à regarder
la Télé, certains même à écouter
de la musique. (sa voix s’étrangle)
C’est notre 11septembre.
Les images qu’on a tous vues,
des gens kidnappés,
décapités et des gens qui
célèbrent cela… Qui est capable
de choses pareilles?
Qui peut l’accepter?
“Le basket,
comme souvent en Israël,
est une échappatoire
''
En tant que journaliste sportif,
comment gérez-vous
la situation?
C’est une épreuve. Pour
beaucoup, il est dur d’écrire.
Parler de sport est difficile.
Mais on doit continuer. Tous les
jours, les équipes israéliennes,
de foot, de basket, postent sur
les réseaux les noms et photos
des fans ou joueurs de leurs
équipes de jeunes qui ont
succombé. On se doit de raconter
l’histoire des victimes, perpétuer
leur mémoire, aider au deuil du
pays. La vie ne peut pas s’arrêter.
Il y a eu des attentats en Europe.
Je vois, alors qu’on parle, qu’une
attaque a eu lieu à Bruxelles,
après l’assassinat d’un
professeur en France. Les fans
du Maccabi ont fait une vidéo
aujourd’hui. Ceux qui ont été
appelés par l’armée en tant que
réservistes y adressent un
message aux joueurs: “On se bat
pour le pays, battez-vous pour
nous sur le terrain!” Le basket,
comme souvent en Israël, est
une échappatoire, quelque chose
à même de relever le moral
de la nation. C’est pour ça qu’on
ne peut pas arrêter de travailler.
On peut donner aux gens autre
chose. Israël est un pays pour qui
la vie revêt un caractère sacré.
Le sport s’est arrêté dans le pays,
notamment pour le Maccabi.
À quoi peut ressembler la suite?
Il n’y a pas de raison que le sport
ne reprenne pas. Le seul
scénario, auquel personne
ne veut penser, me semble celui
où surviendrait une guerre à plus
grande échelle, impliquant
d’autres puissances mondiales.
Concernant le Maccabi,
les joueurs étaient choqués.
Réfugiés à Chypre, ils ont reçu
le soutien de l’ancienne légende
du club Nikola Vujcic, présent
en Israël et qui a spontanément
offert son aide au club. Même
en temps de guerre, le Maccabi
a toujours continué à jouer.
Ces vingt dernières années,
à part un match en 2004 où
Valence avait renoncé à venir –
Tel-Aviv avait organisé le Final
Four, et on n’était pas en temps de
guerre –, et la pandémie de Covid,
le sport ne s’est jamais arrêté.
C’est une oasis pour le peuple
permettant d’oublier tout ce qui
va mal dans ce monde. »
BK Opava (RTC)...............18 h 30
Dijon - Vilnius (LIT)..............20 h
Efes Istanbul (TUR)
Asvel
19 h 30
Arbitres : MM. Perez (ESP), Petek (SLV)
faites avec un écart moyen de
23,5 points contre les clubs bel-
gradois (73-94 chez l’Étoile
et Konstantinovs (LET).
À Istanbul, Sinan Erdem Sports Hall.
Rouge, 62-88 face au Partizan),
1re journée / Groupe C
En direct sur Skweek. qui sont deux concurrents directs
AUJOURD'HUI
Efes Istanbul
pour le top 8, objectif fixé par Tony
VEF Riga (LET) - 0 Larkin ; 1 Beaubois ; 9 Tunca ; 12 Clyburn ; Parker avant le début de la sai-
Darussafaka Istanbul (TUR)....18 h 13 D. Thompson ; 21 Pleiss ; 23 Hollatz ; son. Le président du club rhoda-
Tenerife (ESP) - Cholet........21 h 24 Osmani ; 33 Yilmaz ; 35 Willis ; 41 Zizic ;
nien, qui affiche un bilan de qua-
88 Ty. Jones.
1ere journée / Groupe E Entraîneur : E. Can. tre victoires pour trois défaites en
Championnat (8e) et reste fanny
AUJOURD'HUI Asvel
Karsiyaka Izmir (TUR) -
en Europe, a été vu ce week-end
00 M. Scott ; 3 Lee ; 5 Kahudi ; 7 Lauvergne ;
Ostende (BEL)..................18 h 30 9 Luwawu-Cabarrot ; 10 Dallo ; 11 E. Jackson ; à New York, où il assistait au
Oldenbourg (ALL) - 12 De Colo ; 15 Egbunu ; 19 Y. Fall ; match 3 de la finale WNBA au-
Strasbourg.........................20 h 31 Yaacov ; 33 F. Jackson. quel participait Marine Johannes
Entraîneur : T. J. Parker. avec le New York Liberty. Y. O.
Ligue des champions 1re journée
d’un barrage (play-in) au meilleur des trois manches.
Quatre cartes à jouer Le top 16 mettra en scène de nouveau une phase de
groupes à quatre équipes, avec les deux premiers de
La première phase de groupes de la Ligue des chaque groupe en quarts de finale pour des séries au
champions commence aujourd’hui avec quatre clubs meilleur des trois manches. Avant un Final Four façon
français sur la ligne de départ. Cholet, Dijon, Le Mans Euroligue pour les survivants. Passés par la phase
et Strasbourg portent un costume d'outsider et ne de qualifications en septembre, Cholet, finaliste l’an
paraissent a priori pas de taille à aller au bout de la dernier de la Coupe d’Europe FIBA, la quatrième coupe
course d’obstacles et à succéder à Bonn, champion continentale, et Strasbourg, quatre fois quart-finaliste
2023 dans une épreuve qui réunit quelques gros (2018, 2021, 2022, 2023) de la Ligue des champions
poissons espagnols, turcs, grecs ou allemands. Ils dont la SIG n’a manqué aucune édition depuis la
auront comme horizon d'abord de sortir de la première création en 2016, paraissent à cette heure les mieux
phase dans des groupes de quatre. Les premiers sont
directement qualifiés pour le top 16. Les deuxième et
troisième de poules y accéderont après être sortis
armés. Avant de voir plus loin que l’automne,
Dijon et Le Mans, eux, doivent déjà se mettre à l’heure
d'hiver après un début de saison difficile. Ar. L.
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
24
eautomobile rallye-raid Rallye du Maroc

Peter remonte
en selle
Neuf mois après son accident sur les pistes
saoudiennes, Stéphane Peterhansel effectue
son retour au Maroc. Son objectif : retrouver
ses automatismes dans l’optique du prochain
Dakar qui pourrait être son dernier.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ral, l’équipage français s’était ar-
LOUIS BOULAY rêté net dans le désert saoudien,
victime d’une très lourde chute.
ZAGORA (MAR) – Il paraît que c’est « On n’est pas passés loin de finir
comme le vélo. Même après neuf en fauteuil, rappelle Boulanger,
mois passés loin des dunes et de qui s’en est tiré avec la cinquième
la compétition, Stéphane Pete- vertèbre thoracique écrasée,
rhansel et Édouard Boulanger cassée et tournée de 30°. C’était
n’ont pas eu besoin d’ajouter des vraiment borderline jusqu’à l’opé-

Kin Marcin/Red Bull Content Pool

petites roulettes à leur Audi RS
Q-etron E2 pour leur retour sur le
Rallye du Maroc. « A priori, je sais
encore conduire et Édouard n’a pas
tout perdu non plus », préfère en
rire le pilote de 58 ans, pas mé-
content de retrouver l’atmos-
phère d’une course pour définiti-
vement tirer un trait sur leur
accident survenu le 6 janvier, lors
de la 6e étape du Dakar.
Alors virtuellement en tête de
la spéciale et deuxième du géné-
qualifications UEFA EURO U21 2025TM direct
ration. Quand je suis rentré chez
moi, j’avais quinze minutes d’auto-
nomie par jour pour marcher et ma
journée était finie. Le chemin a été
long pour revenir, mais ça fait du
bien d’être là, on en avait besoin.»
Pendant que le copilote de
44 ans se refaisait une santé,
«Monsieur Dakar» a eu le temps
de prendre du recul. Il s’est no- revenir à ma première passion », pour faire le point sur la suite, le meilleurs, mais pour ça il faut faire Stéphane Peterhansel
tamment «amusé» sur le Cham- lui le double champion du monde fameux stop ou encore. Mais un des kilomètres.» sur les pistes
pionnat d’Italie d’enduro sur de la spécialité dans une autre petit moment seulement. «Je n’ai Ce n’est pas ça qui manquait du Rallye du Maroc
moto vintage, « pour le plaisir de vie. Il a aussi pris un moment pas pensé à arrêter là-dessus, ça hier, avec 336 km de spéciale au- au volant de son
n’aurait pas été une bonne chose tour du bivouac de Zagora. S’il se Audi RS Q-etron E2.
de partir sur une note négative, as- voulait optimiste sur les perfor-
sure-t-il en enchaînant les va-et-
vient de la tête. Non, non, ça n’au-
mances de sa voiture, Peterhan-
sel regrettait, en éternel perfec-
rait pas été une bonne idée. tionniste, cette crevaison qui
“J’ai toujours fonctionné au pesait lourd à l’arrivée (6 e , RÉSULTATS
+6’31''). «Je sais où je fais l’erreur,

LA PASSE DE 4 ?
feeling et aux opportunités.
Les plans de carrière,
ça n’a jamais été trop mon
mais on est en reconstruction, ça 3e étape
(Zagora-Zagora)
passe par là. On est ici pour es-
sayer toutes les options et trouver 1. Ekström-Bergkvist (SUE,
Audi), les 336 km en 2 h 56’36’’;

''
truc, je préfère rouler
STÉPHANE PETERHANSEL
Alors, il a fallu s’y remettre.
D’abord gentiment, sur la Baja
Espagne en juillet, puis sur le
Rallye du Maroc depuis vendredi.
Après trois étapes, leur qua-
trième place au général à 19’39''
de la Toyota de Nasser al-Attiyah
le bon compromis avant le Dakar.»
Un Dakar qui sera son 35e, rien
que ça, pour le recordman de vic-
toires sur l’épreuve reine du ral-
lye-raid (8 en auto et 6 à moto).
Alors que son cycle de trois ans
avec Audi touchera à sa fin dans
le désert saoudien, « Peter » as-
sure ne pas se projeter plus loin.
Pour le moment. « Je n’ai pris
2. Al-Attiyah-Baumel (QAT,
Toyota), à 6’’ ; 3. Loeb-Lurquin
(BEL, Hunter), à 14’’ ; 4. Al-
Rahji-Gottschalk (ARS-ALL,
Toyota), à 1’34’’ ; 5. De Mevius-
Cazalet (BEL, Toyota), à 4’59’’;
6. Peterhansel-Boulanger
(Audi), à 6’31’’; etc.
classement général
1. Al-Attiyah-Baumel (QAT,
Toyota), 9 h 4’43’’ ; 2. Loeb-

aujourd’hui dès 18h20 et Mathieu Baumel montre qu’il

reste encore un peu de boulot
a va n t le p ro c h a i n D a ka r
(5-19janvier 2024).
FRANCE CHYPRE « On a vraiment besoin de rou-
ler, abonde Boulanger. On re-
trouve peu à peu les automatismes
et, surtout, c’est en termes de
rythme qu’il faut que l’on travaille.
Devant ils ne nous attendent pas !
Je n’ai aucun doute que Stéphane
soit capable de jouer avec les
contact avec personne, mais j’ai eu
des perches, confie-t-il avec le
sourire du vieux briscard. J’ai ré-
pondu que je me concentrais sur
ce dernier Dakar avec Audi et
qu’on verrait après. Ça viendra
comme ça viendra. J’ai toujours
fonctionné au feeling et aux oppor-
tunités. Les plans de carrière, ça
n’a jamais été trop mon truc, je pré-
fère rouler.» Et ça, c’est plutôt son
truc. É
Lurquin (BEL, Hunter), à 6’16’’ ;
3. Al-Rahji-Gottschalk (ARS-ALL,
Toyota), à 6’59’’ ;
4. Peterhansel-Boulanger
(Audi), à 19’39’’ ; 5. Chicherit-
Winocq (Toyota), à 22’51’’.
AUJOURD’HUI
4e étape : Zagora-Merzouga
(343 km de spéciale)
DEMAIN
5e et dernière étape : Merzouga-
Merzouga (152 km de spéciale)

Ekström passe, Sainz casse

ZAGORA – Journée diamétralement opposée hier dans
les rangs d’Audi. Pendant que Mattias Ekström et Emil
en exclusivité et en clair sur Bergkvist soufflaient la victoire d’étape pour six petites
secondes d’avance sur Nasser al-Attiyah et Mathieu
Baumel (Toyota), Carlos Sainz et Lucas Cruz étaient
encore empêtrés en plein désert, au kilomètre 112 sur
les 336 à couvrir autour du bivouac de Zagora. C’est
© FFF.
sur leurs compères suédois, que le duo espagnol
rejoignait l’arrivée de cette troisième étape rendue
cauchemardesque par un problème mécanique.
« Ce n’était pas notre jour, admettait Sainz, troisième du
général avant le départ la spéciale et désormais
relégué au 30e rang. Nous n’avons plus rien à jouer sur ce
Rallye du Maroc mais nous allons continuer de travailler

finalement à la 78e position, avec 2 h 38’ 40'' de retard pour nous préparer au mieux pour le Dakar. » L. Bo.
À retrouver dans l’espace TV du site et de l’application
Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
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eJeux Olympiques 2030

La France commence à y croire

Les Alpes françaises possèdent une inattendue mais réelle chance d’obtenir l’organisation des JO d’hiver 2030.
Mais les candidatures de la Suisse et de la Suède présentent de solides arguments.

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
MARC VENTOUILLAC
MUMBAI (IND) – Il y a des moments où
les planètes s’alignent. C’est
exactement ce qui semble être en
train de se passer pour la France
avec les Jeux Olympiques d’hiver
2030. Le sujet n’est pas à l’ordre
du jour de la session du CIO qui
s’achève aujourd’hui à Mumbai,
fusionné pour devenir la candida-
ture des Alpes françaises sous la
houlette de David Lappartient. La
Suisse, elle, présente la candida-
ture non pas d’une ville ou d’un
canton mais du pays tout entier.
“Stockholm s’est lancée
la première et, vu son
expérience pour les
derniers Jeux, ils auraient
Le stade de Corbey
de Méribel et la France
ont accueilli
les Championnats
du monde de ski alpin
cette année.
Les trois dossiers n’ont pas
vraiment de différences fonda-
mentales. Très peu d’installations
à construire dans les trois cas. Un
cluster glace autour de Stock-
holm et la neige plus au nord dans
la région d’Äre (ski alpin)-Öster-
sund (biathlon) pour la Suède, les
épreuves de glace près de la Mé-
diterranée (sachant que l’hypo-
thèse d’aller disputer le patinage
Qu’est-ce qui constituerait les
points forts de la candidature
française ? Pour certains, c’est
d’abord les points faibles des au-
tres. « Stockholm s’est lancée la
première et, vu son expérience pour
les derniers Jeux, ils auraient dû
tuer le match, estime un membre
du CIO. Or ils ne l’ont pas fait… » Un
autre insiste sur les risques de vo-
tation (référendum) qui laisse pla-
Sébastien Boué/L’Équipe
en 1948 et la Suède ne les a jamais
eus. Un argument de plus pour
ces deux pays. Mais tous ne sont
pas de cet avis. « La France pos-
sède un avantage, c’est qu’elle va
continuer sur la lancée de l’organi-
sation des Jeux Olympiques de Pa-
ris, estime un proche du dossier.
Elle est dans une dynamique du
faire et je crois que c’est important
d’avoir cette continuité pour les

mais il est dans les pensées de
pas mal de monde. Et, info ou in-
tox, le vent semble vouloir tourner
en faveur du dossier des Alpes
françaises. « Disons qu’on ne l’a
pas de face », sourit le cycliste (et
président du CNOSF) David Lap-
partient.
Il y a plus d’un an, voire six mois,
personne n’aurait parié une rou-
pie sur les chances d’un dossier
français. Trois gros candidats
émergeaient : Vancouver (Ca-
nada), Sapporo (Japon) et
Salt Lake City (États-Unis). Trois
villes ayant déjà organisé des JO
d’hiver et possédant les installa-
tions requises. Vancouver et Sap-
poro ont renoncé, laissant seul en
lice Salt Lake City qui voulait tou-
jours des Jeux, mais pour 2034 et
non pas 2030 en raison de ques-
tions de droit marketing alors que
Los Angeles accueille les Jeux
d’été en 2028.
Cela a donc créé une fenêtre de
tir pour 2030. Recalé pour les Jeux
2026, Stockholm a été le premier
à se lancer. Initiés par des politi-
ques, les projets respectifs des ré-
gions Auvergne - Rhône-Alpes et
Provence-Alpes-Côte d’Azur ont
''
dû tuer le match
UN MEMBRE DU CIO
Contrairement à ce que l’on voyait
jadis, aucune campagne ne se dé-
roule dans le petit mais luxueux
lobby de l’hôtel du CIO à Mumbai.
Pas besoin de convaincre un par
un les membres du CIO. Ni de
faire appel à de coûteuses agen-
ces de communication ou de dé-
léguer une armada sur place. Ce
ne sont plus les membres du CIO
qui votent entre plusieurs candi-
dats, mais une commission dite
du « futur hôte » qui sélectionne
les heureux élus (lire l’encadré ci-
contre).
C’est elle qu’il faut convaincre
mais interdiction de profiter pour
cela du bar de l’hôtel Trident. « Il
faut faire attention à respecter les
règles de bonne conduite, explique
David Lappartient. J’évite d’avoir
des discussions directes avec la
commission exécutive et la com-
mission des futurs hôtes puisque ce
sont les parties prenantes. Mais
être ici me permet de discuter, par
exemple, avec des présidents de fé-
dérations internationales. Pour le
reste, il y a des discussions de na-
ture informelle… »
de vitesse à l’étranger n’est pas ner une épée de Damoclès sur la équipes et les sponsors. Le fonc-
écartée) et celles sur poudreuse candidature helvète. Argument tionnement vertical de la France
au nord des Alpes pour la candi- que rejette le Suisse Denis Os- peut jouer aussi alors que l’autorité
dature tricolore. La Suisse étale wald. « Les Jeux seront répartis sur est plus diluée en Suisse. »
ses épreuves dans tout le pays, huit cantons et ce sera un finance- Il serait néanmoins illusoire de
mettant en avant son réseau de ment entièrement privé, dit-il. Pas croire que c’est dans la poche. « Je
transport, ses sites et l’expérience de raison de voter contre. C’est un ne sais pas qui va gagner, estime
LES DIX des organisateurs qui, entre 2000 argument qu’il faut qu’on mette l’Américain Max Cobb, numéro 2
DERNIÈRES et 2027, auront accueilli tous les dans la tête des gens… et dans celle de la Fédération de biathlon et
VILLES HÔTES Championnats du monde, excep- des membres du CIO. » vieux routier des JO, mais ce qui
2022 Pékin (CHN) tion faite du patinage de vitesse et La Suisse n’a pas obtenu les est sûr, c’est qu’il s’agit de trois bon-
2018 Pyeongchang (CDS) du patinage artistique. Jeux d’hiver depuis Saint-Moritz nes candidatures. » É
2014 Sotchi (RUS)
2010 Vancouver (CAN)
2006 Turin (ITA)
2002 Salt Lake City (USA) David Lappartient et son équipe seront entendus le
1998
1994
Nagano (JAP)
Lillehammer (NOR)
La règle du jeu 21 novembre par la commission, laquelle se réunira pour
faire le point le 24 novembre. Elle présentera ses conclusions
1992 Albertville MUMBAI – « Avec Milan, on avait un beau paquet-cadeau au à la commission exécutive (le gouvernement) du CIO
1988 Calgary (CAN) moment de la candidature, mais quand on l’a ouvert, il n’y avait lors de sa réunion de Paris, du 28 novembre au 1er décembre.
rien dedans. » Lassé des promesses non tenues des candidats Il s’agira alors de dire quelle ville entrera dans la phase
aux JO, ce fin connaisseur des arcanes olympiques est un dite de dialogue ciblé avec le CIO. Pour 2034, ce sera
supporter de la commission du futur hôte chargée de dire Salt Lake City, capitale de l’État de l’Utah (États-Unis),
quelle ville doit organiser les JO. Celle des Jeux d‘hiver est déjà hôte en 2002. Pour 2030, la logique veut qu’il n’y ait
présidée par Karl Stoss, 67 ans, ancien chef d’entreprise, qu’une seule ville de désignée, mais rien n’interdit d’aller
président du Comité olympique autrichien. Un des hommes plus de l’avant avec deux dossiers.
qui montent puisqu’il est également patron de la commission Ce choix sera ensuite proposé à la session qui se réunira
des programmes. Composée de neuf membres, elle étudie en 2024. Ce serait bien que ce ne soit pas celle de juillet
en profondeur les dossiers de candidature, de gré à gré. à Paris : les règles du CIO précisant que le vote sur
La France a déposé un prédossier vendredi dernier et devrait une candidature ne peut pas avoir lieu dans un pays
présenter une version finalisée le 7 novembre. qui candidate à l’organisation. M. V.
 26 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE

-en brèves omnisports

Jeux Olympiques - Paris 2024 TRÈS COURT TENNIS

Zverev
Pas de plan B pour bmx freestyle
JEANJEAN TERMINE
3e DE LA COUPE en position

Danielle Parhizkaran/USA Today/Presse Sports

la cérémonie d’ouverture
DU MONDE
Un podium pour terminer la délicate
saison. Le Français Anthony En cette fin de saison, Alexander
Jeanjean, sérieux Zverev a encore fait une très
prétendant au podium mauvaise opération dans la
olympique en 2024, a course à la qualification au
terminé 3e du classement Masters (12-19novembre, à Tu-
général de la Coupe du rin). Éliminé d’entrée au Mas-
monde, dominé par le ters 1000 de Shanghai voilà dix
champion olympique jours, l’Allemand a enchaîné
australien, Logan Martin, une nouvelle contre-perfor-
devant le Britannique Kieran mance. Alors qu’il était tête de
Reilly. Le triple champion série numéro 3 à Tokyo, Zverev a qui disputait son premier tour-
d'Europe a terminé son encore pris la porte dès son en- noi au Japon depuis sa médaille
année de compétitions trée en lice. Breaké à trois repri- d’or aux Jeux de Tokyo, il y a
internationales avec une 3e ses, le numéro 9 mondial s’est deux ans. C’est juste un très très
place, dimanche à Bazhong, logiquement incliné hier face à mauvais match de ma part. Je ne
en Chine. Auparavant, il l’Australien Jordan Thompson sais pas quoi dire d’autre. » Celui
avait fini 2e à Montpellier et (6-3, 6-4, en 1 h 37). « Aujour- qui a remporté le tournoi en
s’était imposé à Bruxelles. d’hui, j’ai joué de manière horri- 2018 et 2021 est actuellement
ble », a sèchement réagi Zverev, 7e à la Race (3415 points).
Alexis Réau/L’Équipe

beach-volley
DEUX AMÉRICAINES
SACRÉES ATHLÉTISME
Les Américaines Kelly
Cheng et Sara Hughes, Ekiru suspendu dix ans
La cérémonie d’ouverture des prochains Jeux se déroulera le long de la Seine. toutes deux âgées de Titus Ekiru a été suspendu dix ans pour dopage et obstruction à l’en-
28 ans, ont été sacrées quête. Le Kényan avait d’abord été contrôlé positif à une substance
Tony Estanguet a effectué, hier à Mumbai (Inde) Estanguet, il n’y a pas d’autre alternative pour la cé- championnes du monde, dopante en mai 2021 dans la foulée de sa victoire au marathon de
son dernier grand oral avant les Jeux Olympiques rémonie d’ouverture. Cela n’a jamais été envisagé. dimanche à Tlaxcala Milan (2h2’57") avant de récidiver en novembre de la même année à
de Paris devant les membres du CIO. Pendant On a pris plus d’un an pour prendre la décision de (Mexique), pour la première Abu Dhabi. Il avait été suspendu provisoirement le 28juin 2022, pour
plus d’une demi-heure, le patron de Paris 2024 et faire la cérémonie d’ouverture à cet endroit pour ga- fois de leur carrière. En usage de l’acétonide de triamcinolone et à la péthidine (narcotique).
les membres de son équipe ont fait le point sur rantir la sécurité. À partir de là, on sait que c’est pos- finale, elles ont battu en Suspension de dix ans confirmée hier par l’Unité d’intégrité de l’ath-
l’état de l’avancement de la préparation des Jeux sible et après, comme pour le reste, on adaptera.» deux sets (21-16, 24-22) les létisme. L’AIU a ajouté que le Kényan était déchu de ses titres, ainsi
et répondu aux questions que pouvaient poser les « La sécurité est partie intégrante de notre projet, Brésiliennes Duda et Ana que de ses résultats depuis la
membres de l’instance. poursuit-il. Il faut s’en souvenir, mais quand nous Patricia, championnes en course de Milan, et que tous les
Pas de réelle interrogation sur la sécurité durant avons lancé ce projet, c’était à un moment où la titre et n°1 mondiales. Le prix glanés sont perdus. La sus-
cet échange. Les questions sont venues après, France avait été attaquée (les attentats de Charlie podium des Mondiaux 2023 pension fait suite à une « enquête
face à la presse, avec en particulier la volonté de Hebdo, puis du Bataclan en 2015). Chaque décision a été complété par une approfondie » qui a révélé une
Getty Images/AFP

savoir si, au vu des tensions actuelles qui traver- que nous prenons est partagée avec les plus hautes autre paire américaine, fraude délibérée de la part d’Ekiru
sent le monde, il existait un plan B pour la céré- autorités pour s’assurer que la sécurité est garantie. Kristen Nuss et Taryn Kloth. pour entraver l’enquête de l’AIU et
monie d’ouverture sur la Seine si le risque terro- […] On ne va pas changer nos plans en fonction de ce une collusion avec un médecin
riste devenait trop important. « Non, a répondu qui arrive en ce moment.» M. V. d’un hôpital kényan.

eomnisports RÉSULTATS ET PROGRAMMES

ba sket CLASSEMENT : 1. Besiktas ; London Lions ; Paris, Dinamo Bucarest (ROU) - Izvidac (BOS) Rangers - Arizona Coyotes ¢ Toronto Maple Leafs - ATP 250
COUPE DE FRANCE / HOMMES 100 % (2-0) ; 4. Badalone ; Prometey Slobozhanske, Flensburg-H (ALL) - Kadetten (SUI) Chicago Blackhawks ¢ Washington Capitals - ANVERS (BEL)
es
32 de finale 50 (1-1) ; 6. Ljubljana ; Hamburg Towers ; Hapoël Nantes - Benfica (POR) Calgary Flames indoor/premier tour
Tel Aviv ; Venise, 0 (0-2) ; 10. Wolves Vilnius, 0 (0-1). Nexe (CRO) - Skjern (DAN) Lajal (EST) b. Munar (ESP) ............................6-3, 6-4
LUNDI 9 OCTOBRE Sporting (POR) - Chrobry Glogow (POL)........20 h 45 volley-ba ll
Rennes - La Rochelle.....................................84-71 Goffin (BEL) b. Halys ....................................6-4, 6-1
3e journée / groupe B COUPE CHALLENGE / FEMMES Barrère b. Galan (COL) ..........................6-1, 7-6 (5)
MARDI 10 OCTOBRE hockey sur g l a ce
DEMAIN 32es de finale retour Gaston b. Rinderknech .......................7-6 (7), 6-4.
Denain - Gravelines-Dunkerque....................61-84 LIGUE MAGNUS
Aris Salonique (GRE) - TT Ankara (TUR) ¢ saison régulière / 12e journée AUJOURD’HUI
HIER Classement WTA
Bourg-en-Bresse - Cluj-Napoca (ROU) ¢ Nantes - Polkky Kuusamo (FIN)....................... 20 h
Lille - Paris.....................................................85-74 B. Podgorica (MTN) - Slask Wroclaw ¢ Trente (ITA) - DIMANCHE 24 SEPTEMBRE (aller : 3-1) Au 16 octobre PTS
AUJOURD'HUI Gran Canaria (ESP) ¢ Ulm (ALL) - Panevezys (LIT).20 h Nice - Briançon : 4-3 a.p. (1-1, 2-1, 0-1) tennis 1 Sabalenka (BLR) 9381
Andrézieux - Fos-sur-Mer ¢ Antibes - Saint- CLASSEMENT : 1. Bourg-en-Bresse ; Cluj- AUJOURD'HUI
Vallier ¢ Boulogne-sur-Mer - Le Portel ¢ Classement ATP 2 Swiatek (POL) 8545
Napoca ; Gran Canaria, 100 % (2-0) ; 4. Podgorica ; Marseille - Grenoble...........................................20 h
Chartres - Châlons-Reims ¢ Fougères - Nantes ¢ Bordeaux - Gap...............................................20 h 15 Au 16 octobre PTS 3 Gauff (USA) 6455
Panevezys ; TT Ankara ; Ulm, 50 (1-1) ;
Mulhouse - Nancy ¢ Saint-Quentin - Evreux ¢ Anglet - Angers ¢ Cergy-Pontoise - Amiens.20 h 30 1 Djokovic (SER) 11045 4 Pegula (USA) 6050
8. A. Salonique ; Slask Wroclaw ; Trente, 0 (0-2).
Tours - Limoges ¢ Vitré - Blois.........................20 h DIMANCHE 25 FÉVRIER 2 Alcaraz (ESP) 8805 5 Rybakina (KAZ) 5870
Vichy-Clermont - Chalon..............................20 h 30 6 Sakkari (GRE) 4475
ha ndba ll
Chamonix - Rouen...............................................20 h 3 Medvedev (RUS) 7355
DEMAIN 7 Jabeur (TUN) 4195
LIGUE EUROPÉENNE / HOMMES CLASSEMENT :1. Rouen, 28 pts ; 2. Angers, 27 ; 4 Sinner (ITA) 5000
Toulouse - Pau-Lacq-Orthez.............................20 h 8 Vondrousova (RTC) 3839
Saint-Chamond - Roanne.............................20 h 30 phase de groupes/ 1re journée 3. Chamonix, 21 ; 4. Grenoble, 17 ; 5. Amiens, 15 ; 5 (+2) Rublev (RUS) 4765
6. Nice, 14 ; 7. Marseille, 14 ; 8. Briançon, 13 ; 6 (-1) Rune (DAN) 4605 9 Muchova (RTC) 3663
MARDI 24 OCTOBRE AUJOURD’HUI 9. Cergy-Pontoise, 12 ; 10. Bordeaux, 11 ; 11. Anglet, 10 Garcia 3450
Rouen - Nanterre...............................................20 h 7 (-1) Tsitsipas (GRE) 4360
Füchse Berlin (ALL) - Chambéry ; 7 ; 12. Gap, 7. 45. (+1) Gracheva, 1201 ; 74. (+1) Burel, 895 ; etc.
8 (+1) Ruud (NOR) 3685
Zabrze (POL) - AEK Athènes (GRE) ; NHL
EUROCOUPE / HOMMES Luzerne (SUI) - Hanovre (ALL) ; Kristianstad (SUE) DIMANCHE
9 (+1) A. Zverev (ALL) 3460 WTA 250
e
phase de groupes/3 journée / groupe A - Rhein Neckar (ALL) ; Bjerringbro (DAN) - La Rioja Ottawa Senators - Tampa Bay Lightning : 5-2 (1-0,
10 (-2) Fritz (USA) 3410 MONASTIR (TUN)
DEMAIN (ESP) ; Elverum (NOR) - Lovcen (MTN) ; Gorenje 2-2, 2-0) ¢ Anaheim Ducks - Carolina Hurricanes : 24. (-1) Mannarino, 1481 ; 29. (+5) Humbert, dur/premier tour
Besiktas (TUR) - Cedevita Olimpija Ljubljana (SLV) (SLV) - Winterthur (SUI) ; Povazska Bystrica (SLQ) 6-3 (3-0, 1-1, 2-2) 1400 ; 38. (+6) Fils, 1061 ; 62. (+1) Gasquet, 850 ; Errani (ITA) b. Zidansek (SLV) ..........6-2, 6-7 (6), 6-3
¢ Hapoël Tel Aviv - Venise (ITA) ¢ Badalone (ESP) -
- ABC Braga (POR) ; Tatabanya (HON) - CSM AUJOURD’HUI 66. Van Assche, 810 ; 72. (+1) Barrère, 758 ; 82. Burel b. Bucsa (ESP) ...................................6-2, 6-2
Wolves Vilnius ¢ Paris - Hamburg Towers (ALL) ¢ Constanta (ROU)............................................. 18 h 45 (-14) Rinderknech, 711 ; 85. (-4) A. Muller, 698 ; Stefanini (ITA) b. Rosatello (ITA) ............5-7, 6-3, 6-1
Columbus Blue Jackets - Detroit Red Wings ¢ 87. (-11) Halys, 685 ; 89. Bonzi, 674 ; 93. (+14)
Prometey Slobozhanske (UKR) - London Lions (GBR) Alkaloid (MCD) - Vojvodina (SER) Podoroska (ARG) b. A.K. Schmiedlova (SLQ) ..3-6, 6-4, 7-5
Cuenca (ESP) - Savehof (SUE) New Jersey Devils - Florida Panthers ¢ New York Lestienne, 658 ; 96. (-2) Gaston, 634 ; etc.
............................................................................20 h Shymanovich (BLR) b. Pigossi (BRE) ............6-3, 6-2.
 Mardi 17 octobre 2023 | L’ÉQUIPE
La marque qu’ils HEM
Plus de 3 300 passionnés de Honda se sont rassemblés fin août près de Saint-Quentin,
dans le cadre du festival Honda Euro Meet, où près de 2 000 modèles étaient exposés.
François Gandonniere/HEM
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
JÉRÔME BOURRET
CLASTRES (AISNE) – C’est un musée Honda à
ciel ouvert. Avec quelques extravagances
dans les modèles exposés et l’odeur des
saucisses grillées en prime. Fin août,
comme chaque année depuis 2011, le plus
gros rassemblement européen de Honda
s’est tenu dans l’enceinte du circuit de
Clastres, près de Saint-Quentin, dans
l’Aisne. « Au niveau de l’affluence, ça a car-
tonné », résume Adrien Tignon, originaire
de la région et à la tête de l’association or-
ganisatrice. Avec 3 300 visiteurs venus
d’une quinzaine de pays, généralement
très jeunes, et près de 2 000 véhicules ex-
posés, c’était en effet une édition record.
Prélude, Accord, NSX, CR-X, Integra,
S2000: pas un modèle du catalogue passé
de la marque ne manque à l’appel. Mais on
est ici entre experts donc ce sont les types
de carrosserie qui sont utilisés dans les
conversations: derrière les EG6, EK9, EP3,
FN2, FK8 et FL5 se cache une version de
l’emblématique Civic, qui en est à sa on-
zième génération. Toutes les voitures pré-
sentes ou presque sont customisées, per-
sonnalisées à outrance parfois, avec plus
ou moins de bon goût. Certaines sont
même passées entre les mains expertes
des deux plus fameux préparateurs japo-
nais spécialisés Honda, Mugen et Spoon.
« C’est le rassemblement de ceux qui aiment
les voitures qui prennent vie à partir de
5 000 tours/minute », s’amuse ce proprié-
taire, en référence au régime moteur très
François Gandonniere/HEM
-extra automobile
À l’image de cette Integra noire (à gauche) ou de ces deux Civic, toutes les trois de
troisième génération, aucun modèle Honda n’a manqué à l’appel à Clastres fin août.
élevé qui a fait le charme des Honda sporti-
ves. Ici, le VTEC est une religion.
Côté piste, les amateurs de vitesse enfi-
lent leur casque et se prennent pour des
pilotes, là encore avec plus ou moins de ré-
ussite. De l’autre côté de cette ancienne
base aérienne, une grande fête intégrale-
ment dédiée à Honda. Food trucks, scène
de concert, simulateurs de pilotage, cam-
ping et barbecues improvisés, et des mo-
dèles alignés à perte de vue.
Les participants sont majoritairement
venus en bande, pour un week-end de fête
et de découverte. « On est fiers de montrer
notre voiture, on regarde celles des autres et
on se sent en sécurité, contrairement aux
rassemblements sauvages », note cette
jeune femme venue du Nord en s’éloignant
de sa Civic Type R noire et jaune telle une
grosse abeille.
“Elle m’en a fait voir de toutes
les couleurs et elle est un peu
pourrie, mais je l’adore
''
QUENTIN, HEUREUX PROPRIÉTAIRE D’UNE HONDA ACCORD
Derrière chaque voiture de la collection
personnelle de Nicolas Mony, qui va d’une
magnifique S800 de 1967 à l’énorme
(5,30 m) pick-up Ridgeline, en passant par
une NSX Phase 1 de 1991 avec son châssis
alu révolutionnaire, se cache une histoire
d’hommes. Rien de plus normal dans une
famille où l’on est concessionnaire Honda
de père en fils. En face, Honda France ex-
François Gandonniere/HEM
pose à cette potentielle clientèle jeune et
passionnée les nouveautés de sa gamme
actuelle, au caractère bien différent: l’élec-
trique e : Ny1 (lire l’essai ci-contre), le ZR-V,
version SUV de la Civic hybride, et le dernier
CR-V en version PHEV (véhicule hybride re-
chargeable).
Quentin, lui, astique sa vieille Accord
comme un bijou précieux : 1 600 euros sur
le marché de l’occasion, mais près de
10 000 investis dans la préparation du mo-
teur et du châssis. « Elle m’en a fait voir de
toutes les couleurs et elle est un peu pourrie,
mais je l’adore », sourit son propriétaire, qui
ne la sort que pour ce type de rassemble-
ments et roulages sur circuit, après quel-
ques grosses bêtises sur la route par le
passé. « Je n’ai jamais mis plus de 2 000 eu-
ros dans l’achat d’une voiture, hormis celle
que j’utilise pour tous les jours », précise-t-il.
Une Honda bien sûr. Hybride, signe que ces
nostalgiques savent aussi vivre dans l’air
du temps.
Les concours de rupteur assourdissants
encouragés par cette femme brandissant
une pancarte « Ratatatata » sont d’ailleurs
vus d’un mauvais œil par beaucoup. « C’est
dommage de faire ça avec des voitures qui
sont devenus des objets de collection et dont
la cote ne cesse de grimper », se désespère
ce participant. « Le succès du HEM repose
sur le respect et sur l’ambiance familiale
qu’on a su créer », rappelle l’organisateur.
HEM, comme un cri du cœur. É
27
HONDA E:NY1
L’offensive
sur l’électrique
Il y a deux ans, Honda avait tâté le terrain de
l’électrique avec une petite citadine sobrement
nommée Honda e. Aujourd’hui, le constructeur
japonais a fait le grand saut : il ne vise plus
un marché de niche, mais le grand public. Et c’est
bien le sens qu’il faut voir dans l’appellation
nébuleuse de sa nouvelle voiture, l’e : Ny1,
à prononcer à l’anglaise « anyone », « n’importe
qui » en VF, et par extension « tout le monde ».
Avec ce SUV, Honda se positionne au cœur d’un
secteur très concurrentiel. Pour montrer qu’elle
a vraiment pris la vague, la marque a même fait
essayer son e : Ny1 en Norvège, là où 80 % des
ventes de véhicules neufs sont des électriques.
Et il est vrai que cette voiture peut plaire au plus
grand nombre, car elle réussit à ne pas avoir
beaucoup de défauts, celui du prix étant peut-être
le plus embêtant. Proposée à partir de 47 700 €,
elle peut baisser à 42 000 € en déduisant
le bonus écologique de 5 000 € et la remise
concessionnaire de 700 €. Mais tel est le tarif d’un
SUV dont les finitions sont comprises, comme le
toit panoramique, les jantes de 18 pouces ou la
peinture métallisée de série. Pour ce qui est de la
conduite, l’e : Ny1 fait bonne impression en offrant
des réponses franches tout en évitant de trop
forcer à l’accélération. La batterie de 68,8 kWh
est placée sous le plancher, ce qui est censé
abaisser le centre de gravité, l’une des tentatives
pour réduire la consommation d’énergie.
À l’arrivée, Honda annonce une autonomie
de 412 kilomètres et le trajet sur les routes
norvégiennes n’en était pas loin, dans des
conditions certes favorables. La recharge rapide
fait passer la batterie de 10 % à 80 % en
quarante-cinq minutes, un résultat légèrement
moins bon que la concurrence. Le constructeur
privilégie la recharge en courant alternatif
au quotidien, qui se fait elle en six heures. D. F.
Honda
 TéLéVISION
PROGRAMME DU JOUR
11 h 00 TENNIS EN DIRECT
Tournoi ATP de Tokyo (JAP).
mardi 17octobre 2023
13 h 00 TENNIS EN DIRECT
Tournoi ATP de Stockholm (SUE).
18 h 30 FOOTBALL EN DIRECT
DANS CETTE
17
Qualifications à l’Euro Espoirs. France-Chypre.
18 h 45 HANDBALL EN DIRECT
Ligue européenne. 1re journée. ÉDITION
Fuchse Berlin (ALL)-Chambéry.
19 h 30 BASKET EN DIRECT

Julien Delfosse/DPPI/A.S.O.
Euroligue. Efes Istanbul (TUR)-Asvel.
FOOTBALL
EURO 2024

Pierre Lahalle /L’Équipe

19 h 30 BASKET EN DIRECT QUALIFICATIONS
Eurocoupe. Bourg-en-Bresse - Cluj-Napoca (ROU).
Jude
Maurizio Borsari/AFLO/Presse Sports/L’Équipe
20 h 00 TOUT LE SPORT

20 h 40 AUX JEUX, CITOYENS !

BeLLINgham, 13 24
uNe bONNe TêTe FOOTBALL AUTOMOBILE
20 h 45 HANDBALL EN DIRECT
Ligue européenne. 1re journée. de Leader éQUIPE DE FRANCE RALLYE DU MAROC
Nantes-Benfica (POR). P. 17 Benjamin Pavard, Stéphane Peterhansel
20 h 45 FOOTBALL EN DIRECT un soir dans l’axe refait ses gammes
Qualifications à l’Euro. 8e journée. Angleterre-Italie. P. 13 pour le Dakar
21 h 00 FOOTBALL EN DIRECT P. 24
Match amical. France-Écosse.
21 h 00 FOOTBALL EN DIRECT
Qualifications à la CAN. 6e journée. Maroc-Liberia.
1 h 00 HOCKEY SUR GLACE EN DIRECT
NHL. New York Icelanders-Arizona.
2 h 00 BASKET EN DIRECT
NBA. Pré-saison. Oklahoma City-Milwaukee.
2 h 15 BASEBALL EN DIRECT Le deSSIN du jOur par
MLB. Play-offs. Philadelphia-Arizona.

FONDATEUR : Jacques Goddet

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Hugo Bonneval. Giovanni Castaldi à Grenoble ; commande. Option FRANCE
Bertrand Latour, à Lille ; Camille Maccali avec le quinze FOOTBALL, autres formules, zones
portées et étranger nous consulter.
de France ; Timothée Maymon, au siège de la LFP. IMPRESSION :
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France-Chypre. CIRA (01 - Saint-Vulbas),
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Angleterre-Italie. Nancy Print (54 - Jarville),
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22 h 54 L’ÉQUIPE DU SOIR Avec : Olivier Ménard, Johan le-Montueux).
Micoud, Bernard Lions, Frédéric Verdier, Dave Appadoo, Dépôt légal : à parution
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Irlande du Nord-Slovénie. 21,90 € en librairies
20 h 45 FOOTBALL Qualifications à l’Euro. Saint-Marin - Danemark.
2 h 30 FOOTBALL Match amical. États-Unis - Ghana.