Tennis ATP 500 Dubaï et Acapulco FooTba ll Ligue Europa Conférence

MEDVEDEV Karabagh, prix du fair-play

barrages retour Karabagh FK 0-3 Marseille

déboulonne PAGES 6 ET 7

Djokovic
PAGE 18

Aziz Karimov/Reuters
Gourban Gourbanov et
Ibrahima Wadji, entraîneur
et attaquant de Karabagh.

2,10 € vendredi 25 février 2022 76e année N° 24 668 France métropolitaine

validEs
Les performances du quinze de Rugby Tournoi des Six Nations Écosse demain France
France depuis deux ans suscitent
l’admiration des observateurs
étrangers. Certains en font même
les favoris de la Coupe du monde
2023, qu’ils joueront à domicile.
PAGES 2 ET 3

« Ce quinze de France
a retrouvé son identité »
SCOTT HASTINGS

« Si je devais parier,
je mettrais mon
argent sur la France
championne
du monde » STUART BARNES

« Ce soutien
incroyable
des spectateurs
français, il faudra
qu’on fasse avec »
Pierre Lahalle/L’Équipe

Cyril Baille,
Romain Ntamack, BEAUDEN BARRETT
François Cros,
Antoine Dupont.

ANT 2,60 € - BEL/LUX 2,40 € - CH 3,20 FS - ESP/AND 3,20 € - GR 3,10 € - MAR 30 MAD - PORT CONT 3,00 € - REU 2,40 € - TUN 4,80 DIN
2 Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
rugby
TOURNOI DES SIX NATIONS
LE REVEIL
DU GEANT
ENDORMI
Les observateurs étrangers sont sous
le charme d’une équipe de France redevenue
conquérante. Et dont ils font l’un des grands
favoris au titre mondial en 2023.
CLÉMENT DOSSIN
(avec la rubrique rugby)
Lorsqu’il était encore le consultant de
L’Équipe, Fabien Galthié avait pour cou-
tume de reprendre à son compte une ex-
pression entendue à l’étranger à propos
du quinze de France : « The sleeping
giant. » Oui, la France était aux yeux du
monde du rugby, et sans doute aussi à
ceux du futur sélectionneur, ce « géant
endormi », fatigué par des années de
querelles institutionnelles entre la Fédé-
ration et la Ligue, par l’afflux massif de
joueurs étrangers dans son Champion-
nat et par un creux générationnel.
Deux ans après sa prise de fonctions,
Galthié et son staff ont trouvé la méthode
pour « réveiller » la bête qui sommeillait.
Aidé par un contexte politique apaisé
(42 joueurs mis à disposition), et porté par
l’arrivée au sommet d’une jeune garde
décomplexée, l’encadrement tricolore a
refait des Bleus une machine à gagner
des matches. En attendant les titres...
La pression de jouer
à domicile en 2023 au cœur
des rares interrogations
Fatalement, la sortie d’hibernation de cet
ancien cador du rugby mondial ne passe
pas inaperçue à l’étranger. Les anciens
apprécient le revival culturel. « Ce quinze
de France a retrouvé son identité et j’y vois la
patte de Fabien Galthié, héritier d’un jeu
d’attaque qui demande de l’intensité, de la
maîtrise et de la discipline », explique Scott
Hastings, ancien centre de l’équipe
d’Écosse (65 sél.). « Ce que je retrouve, dit
l’ancien ouvreur anglais Stuart Barnes
(10 sél.), c’est une structure collective de jeu
À portée du top 3 mondial
La France est l’équipe du top 10 mondial ayant le plus progressé
au classement World Rugby depuis la dernière Coupe du monde, à l’automne 2019.
Classement mondial début 2020
1 Afrique du Sud (94,20 pts)
2 Nouvelle-Zélande (92,12)
3 Angleterre (88,83)
4 pays de Galles (85,03)
5 Irlande (84,46)
6 Australie (81,91)
7 France (80,88)
8 Japon (79,29)
9 Écosse (79,24)
10 Argentine (78,31)
3e journée Écosse demain France
offensif qui permet à chaque joueur de s’ex-
primer librement. Ça me fait penser au jeu
structuré des All Blacks, duquel émergent
des initiatives. » Donnacha Ryan (71 sél.
avec l’Irlande) « aime bien le French flair »,
lui aussi. Mais en tant qu’ancien deuxiè-
me-ligne de devoir, il note surtout que ces
Bleus « sont vraiment agressifs autour des
rucks » et possèdent « des joueurs lourds,
costauds ». Ce dernier aspect a frappé
l’ouvreur Paolo Garbisi lors du récent
France – Italie (37-10). « C’est ce qui leur
permet d’avoir des ballons rapides et de dé-
ployer leur jeu avec des joueurs qui savent
saisir les espaces ouverts. »
Et comme la Coupe du monde aura
lieu dans dix-huit mois dans l’Hexagone,
nombreux sont ceux à faire de la France
« l’équipe à battre », comme l’écrivait l’an-
cien sélectionneur anglais sir Clive
Woodward dans sa chronique au Daily
Mail, après la victoire contre l’Irlande
(30-24, le 12 février). « Si je devais parier, je
mettrais mon argent sur la France cham-
pionne du monde », lâche même Stuart
Barnes. « La seule question, c’est com-
ment les Bleus vont gérer la pression de
jouer à domicile, s’ils vont transformer ça
en positif ou en négatif », soulignent con-
jointement Hastings et Garbisi.
Contre la Nouvelle-Zélande (40-25, le
20 novembre), les Bleus avaient pris la
première option. « J’ai ressenti toute l’at-
mosphère du stade, racontait l’ouvreur
des All Blacks Beauden Barrett (100 sél.)
la semaine passée. Forcément, je me suis
projeté […]. Je me suis dit : “Voilà donc
l’arène!” Ce soutien incroyable des specta-
teurs français, il faudra qu’on fasse avec. »
Dès le match d’ouverture, le 8 septembre
2023. É
Classement mondial cette semaine évolution
1 Afrique du Sud (90,61 pts) =
2 Nouvelle-Zélande (88,75) =
3 Angleterre (86,66) =
4 France (86,36) +3
5 Irlande (86) =
6 Australie (83,92) =
7 Écosse (83,23) +2
8 pays de Galles (82,25) -4
9 Argentine (80,58) +1
10 Japon (78,26) -2
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
3

Écosse-France (demain) 3e journée TOURNOI DES SIX NATIONS

Les Bleus d'Antoine Dupont et

Julien Marchand (ici lors de la
«Ils ne paniquent pas»
victoire face à l’Irlande, 30-24,
le 12 février), suscitent un éloge
Nick Mallett, ex-sélectionneur de l’Afrique du Sud et de l’Italie,
unanime à l’étranger. loue la discipline et la dimension physique des Bleus.
Mais s’interroge aussi sur leur consistance à l’extérieur.
AURÉLIEN BOUISSET

Ancien entraîneur de l’Afrique du Sud, en-

l’agenda des Bleus
demain 15 h 15
3e journée Écosse - France
(à Édimbourg, Murrayfield)
vendredi 11 mars 21 h
4e journée Galles - France
(à Cardiff, Principality Stadium)
samedi 19 mars 21 h
5e et dernière journée
France - Angleterre
(à Saint-Denis, Stade de France)
tre1997 et2000, puis de l’Italie (2007-2011),
Nick Mallett, consultant pour la chaîne Su-
perSport chez lui, est resté un observateur
attentif du rugby international. Lui qui a fait
un passage en France comme joueur, à
Saint-Claude puis à Boulogne-Billan-
court, au milieu des années 1980, et com-
me coach, au Stade Français (2002-2004),
aime observer les Bleus et les progrès
qu’ils affichent depuis 2019.
«Y a-t-il un domaine en particulier où
l’équipe de France vous impressionne ?
Son organisation en défense et la

Alain Mounic/L’Équipe
discipline des joueurs, qui ne concèdent
plus de pénalités stupides. Avant Fabien
Galthié, les fautes empêchaient les Bleus
de contrôler les matches. Aujourd’hui, ils
3e journée ne paniquent pas, sont plus disciplinés que
demain 15 h 15 jamais. Cela vient de la confiance que les Très concentrés sur leur sujet depuis le début du Tournoi, les Bleus affichent
Écosse - France joueurs tirent de leur compréhension des une meilleure maîtrise des événements depuis l’arrivée de Fabien Galthié sur le banc,
17 h 45 exigences du staff. On sent qu’on a insisté selon l’actuel consultant pour la chaîne SuperSport en Afrique du Sud.
Angleterre - Galles
sur ce point, de ne pas faire de fautes bêtes.
dimanche 16 h En conséquence, les arbitres considèrent en plus importante dans le jeu actuel, La France fait figure de favorite maintenant,
Irlande - Italie
maintenant l’équipe de France comme elle permet de donner le temps à avec un bon staff technique, ces jeunes
mieux organisée. tes coéquipiers de se réaligner. joueurs qui s’affirment et ces joueurs
classement Quid de l’animation offensive? physiques qui peuvent donner la réplique
matches “Le grand défi pour l’équipe Pour Fabien Galthié, la structure offensive aux équipes de l’hémisphère sud.
pts
J. G. N. P. diff. de France, ce sont les deux doit permettre de gagner la ligne La victoire contre la Nouvelle-Zélande
déjà joués
prochains week-ends. Des d’avantage. L’équipe de France veut à l’automne (40-25, le 20 novembre)
défaites en Écosse ou au pays d’abord avoir l’initiative grâce à ses gros a-t-elle été une étape décisive pour

,,
1re j. France 37-10 Italie gabarits qui portent le ballon. Et dès
2e j. France 30-24 Irlande de Galles viendraient freiner faire partie de ces favoris?
qu’elle avance, même si ce n’est que de Il faut remettre les choses à leur place. Ce
1 France 9 2 2 0 0 +33 leur projet pour 2023 deux ou trois mètres, et qu’elle obtient n’était pas la grande équipe de Nouvelle-
2 Angleterre 6 2 1 0 1 +30 On a beaucoup évoqué la dimension ainsi un ballon rapide, elle met en action Zélande, loin de celle de la décennie
3 Irlande 6 2 1 0 1 +16 physique du jeu de la France… sa ligne de trois-quarts. Le jeu au pied période 2011-2017. Ils sont en phase de
4 Écosse 5 2 1 0 1 0 Si vous avez observé le match Irlande- offensif s’est amélioré, aussi, bien reconstruction et ce n’est pas l’adversaire
5 Galles 4 2 1 0 1 -19 Galles, Van der Flier, le flanker irlandais, distribué entre Ntamack et les autres dont il faut le plus se préoccuper en ce
6 Italie 0 2 0 0 2 -60 a donné l’impression d’être un des trois-quarts. Ça donne de la variété moment. Pour moi, le grand défi pour
meilleurs troisième-ligne du monde. Mais offensive. Et en plus, j’aime bien l’arrière, l’équipe de France, ce sont les deux
c’était contre une équipe qui n’avait pas la (Melvyn) Jaminet, parce qu’il est excellent prochains week-ends. Des défaites en
dimension physique de la France et dès buteur: une Coupe du monde se gagne Écosse ou au pays de Galles viendraient
qu’il a joué contre les Bleus, il a eu beau souvent sur un but de pénalité ou un drop, freiner leur projet pour 2023. Si ton équipe
Retrouvez tenter les mêmes courses, il a eu du mal à parce que tout le monde augmente son a la réputation de pouvoir être très bonne
les avis complets rivaliser. Chaque collision dominée intensité défensive. C’est là que tu as un jour mais de ne pas se lever du bon pied
permettait à la France d’être bien besoin du mec qui va claquer les points, le samedi suivant, alors ça complique les
de nos experts organisée avant la deuxième passe, et le pénalité après pénalité. choses. Parce qu’en Coupe du monde, tu
sur le site soutien avait le temps de décider s’il allait Justement, l’équipe de France a-t-elle vas devoir battre l’Afrique du Sud,
contester le ballon au sol ou tenter une chance de remporter la Coupe l’Australie, l’Angleterre ou la Nouvelle-
un contre-ruck. Cette arme est de plus du monde 2023 chez elle? Zélande en trois semaines.»

Paroles d’experts Trois anciens ou actuels rivaux mettent en relief

l’apport de certains joueurs dans la réussite actuelle des Bleus.

Stuart Barnes Scott Hastings Paolo Garbisi

¢ ancien demi d’ouverture ¢ ancien trois-quart centre ¢ demi d’ouverture
de l’Angleterre (10 sélections de l’Écosse (65 sélections de l’Italie (11 sélections
entre 1984 et 1993) entre 1986 et 1997) depuis 2020)
« Villière, l’archétype « Woki me rappelle Itoje » « Dupont et Ntamack
de l’ailier moderne » « Celui qui m’impressionne, c’est Cameron Woki. savent gérer »
« J’aime beaucoup Gabin Villière. Avant sa blessure, il était Il est en train de prendre une grande dimension. « L’homogénéité des niveaux, c’est impressionnant.
Pierre Lahalle/L’Équipe

de loin le meilleur joueur de ce Tournoi. Il est efficace C’est un joueur dominant. Il me rappelle l’Anglais C’est une équipe avec beaucoup de puissance.
partout où il s’implique. On ne voit que lui ! Sa défense est Maro Itoje : il peut jouer deuxième ou troisième-ligne, Puis tu vois que la charnière Dupont-Ntamack se
monstrueuse et ses angles de courses en attaque sont ce qui donne à son équipe des multiples options. » connaît par cœur. Si l’équipe est autant en maîtrise,
sidérants. C’est l’archétype de l’ailier moderne. » c’est parce qu’ils savent gérer le match. »
 4 rugby
TOURNOI DES SIX NATIONS
David Gibson/Shutterstock/AP
Leurs tours de passe-passe
L’ouvreur écossais et celui des Bleus sont tous deux des orfèvres lorsqu’il s’agit d’exécuter
ou d’inventer une longue passe à destination d’un partenaire.
THOMAS PEROTTO
L’Évangile de la passe selon Ro-
main Ntamack et Finn Russell,
une version en français, l’autre en
écossais, devrait être placé sur
tous les bancs d’église et les ta-
bles de chevet des amoureux du
rugby. Avec eux, c’est un peu tous
les jours Noël. Noël en décembre,
Noël en février, et tous les autres
mois de l’année. Et encore plus
lorsque le niveau s’élève et que les
projecteurs sont braqués sur eux.
La passe est un cadeau qu’ils
offrent et manient en perma-
nence avec soin, élégance et pré-
cision. Surtout les très longues,
qui perturbent les défenses, font
voyager le ballon vers l’extérieur
et touchent les joueurs les plus
prompts à jouer des un contre un
ou des décalages offensifs inté-
ressants. En résumé, les deux ou-
vreurs qui seront à l’œuvre lors
d’Écosse-France posèdent tous
les deux une technique indivi-
duelle d’exception. « Effective-
3e journée
RUSSELL NTAMACK
ment, elle est haut de gamme et ils
sont surtout fluides des deux côtés,
remarque Philippe Doussy, en-
traîneur spécialiste de la techni-
que individuelle au Racing 92, qui
a passé un an et demi chez les
Bleus après la prise de fonction de
Jacques Brunel en 2018. Il y a for-
cément une part d’inné chez ces
deux joueurs. Romain Ntamack,
par son histoire et par son père,
avait déjà dû toucher trois milliards
de ballons à 10 ans. Finn, lui, aime le
ballon. Il aime le toucher, se balader
avec, jouer avec, il faut toujours qu’il
l’ait dans les mains. Ce sont des
amoureux du ballon. Ils ne sont ja-
mais emmerdés avec.»
Deux joueurs illisibles
pour les adversaires
Ce qui est également très mar-
quant, c’est leur faculté à être illi-
sible au moment du choix de la
passe. Elle se traduit sous deux
formes : l’Écossais est un créatif,
un instinctif, qui choisit souvent au
dernier moment le meilleur
Écosse demain France
moyen de servir un partenaire. «Il
peut lober, faire une très longue
passe, une passe après contact à
une main, à l’aveugle, en chistera, il
est vraiment capable de produire
toutes les formes de passes», note
Philippe Doussy, qui le voit à
l’œuvre toutes les semaines à
l’entraînement au Racing 92. Sa
passe longue et en cloche est un
modèle du genre. En 2018, avec
l’Écosse et face à l’Angleterre pen-
dant le Tournoi, il avait envoyé une
passe de plus de 20 mètres, res-
tée près de deux secondes dans
les airs, en lobant le centre Jordan
Joseph pour envoyer Huw Jones
vers une percée de 40 mètres.
Dans la continuité de l’action, c’est
ce même Russell qui enverra
Sean Maitland à l’essai sur une
passe lobée dans le couloir des
cinq mètres près de l’en-but an-
glais. Un exemple parmi tant
d’autres de la dextérité de l’ou-
vreur du Racing 92…
Le Français est plus stratège,
et surtout beaucoup plus armé
Finn Russell physiquement pour faire ce qu’il
et Romain Ntamack souhaite au moment d’allonger
n’ont pas les mêmes sa passe. Sa course, droite en per-
caractéristiques, manence, empêche les défen-
mais ils brillent seurs d’anticiper le sens et la lon-
tous deux dans gueur de la passe.
la distribution du jeu.
“Romain (Ntamack)
a ce que j’appelle
Finn Russell le regard des mains.
n Ouvreur (Racing 92).
n 29 ans. Ses mains savent où
le ballon partira, elles
,,
1,83 m ; 87 kg.
n 60 sélections. finissent en direction
de la cible
PHILIPPE DOUSSY,
ENTRAÎNEUR ADJOINT AU RACING 92
Grâce à une dissociation du tronc
Romain Ntamack et du train moteur, il parvient à
n Ouvreur (Toulouse). transférer le poids du bas du
n 22 ans. corps dans la force des bras sans
1,86 m ; 86 kg. vraiment le montrer. Ainsi, si l’on
n 25 sélections.
décompose bien les quelques se-
condes qui précèdent sa passe, il
est difficile de deviner ce que Nta-
mack fera. Qu’il allonge une sau-
tée de vingt mètres ou serve un
partenaire quasiment à hauteur,
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
Pierre Lahalle/L’Équipe
sa gestuelle sera presque tout le
temps similaire. Un côté roboti-
que là encore très perturbant
pour l’adversaire. «Romain a tou-
jours la tête haute, son langage cor-
porel indique qu’il domine les dé-
bats, remarque Doussy, qui l’a vu à
l’œuvre chez les Bleus lors du
Tournoi 2019. Et il s’en sert pour sa
passe. Il arrive à retarder longtemps
et mettre un petit coup de poignet,
toujours avec un gainage solide
pour allonger. Son geste est mémo-
risé depuis longtemps, on sent qu’il
a travaillé pour l’acquérir. La dis-
tance, la vitesse, la profondeur, tout
ça devient facile. Tout est fluide, de la
position de ses pieds au regard.
Romain a même ce que j’appelle le
regard des mains. Ses mains savent
où le ballon partira, elles finissent
en direction de la cible.»
Demain, le duel entre les deux
ouvreurs devrait valoir le coup
d’œil. Russell et Ntamack ont sû-
rement dans un coin de leur tête
une longue passe qui pourrait tout
changer. É
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
Le pari
de la force
Pour gagner la bataille
physique, le staff des Bleus
a choisi de réintégrer Jonathan
Danty au centre du terrain et de
faire glisser Yoram Moefana sur
l’aile gauche face à l’Écosse.
LAURENT CAMPISTRON
La compo d’équipe annoncée par
Fabien Galthié à Marcoussis, hier,
laisse peu d’espoir au dernier
cercle des poètes du rugby, s’il en
reste. Les Bleus qui défieront
l’Écosse, samedi, à Murrayfield,
auront les mêmes desseins que
ceux qui ont dominé l’Irlande il y a
deux semaines (30-24) : baston-
ner l’adversaire, lui imposer un
défi physique de tous les instants,
en défense comme en attaque, au
sol comme en l’air. D’ailleurs, ce
sont les mêmes joueurs, à une
exception près, qui seront sur le
pré. De retour de blessure (che-
ville), le centre rochelais Jona-
than Danty retrouvera sa place de
premier centre au côté de Gaël
Fickou. Il y remplacera numéri-
quement l’ailier Gabin Villière, qui
se soigne d’une fracture du sinus,
obligeant alors le centre borde-
lais Yoram Moefana à glisser sur
l’aile gauche. Galthié et ses ad-
joints auraient pu choisir de rem-
placer un ailier par un ailier. Ils en
avaient sous la main, à commen-
cer par le Toulousain Matthis Le-
bel, qui a beaucoup tourné avec
les titulaires présumés lors des
entraînements du début de se-
maine. Mais ils ont finalement
privilégié la dimension physique
supérieure du joueur de 21 ans
originaire de Wallis-et-Futuna.
Moefana (1,83 m ; 99 kg), c’est du
béton. Il n’a disputé que trois mat-
Écosse
11
D. van der Merwe
(26/15)
12 9 4
S. Tuipulotu A. Price
(25/3) (28/48)
15
S. Hogg
(29 ans/90 sél.)
(cap.) 13 10
C. Harris F. Russell
(31/33)
(29/60)
14
D. Graham
(24/24)
Sél. : G. Townsend
Remplaçants : 16 G. Turner (29/22), 17 O. Kebble (29/11), 18 WP Nel (35/45),
19 J. Hodgson (23/3), 20 N. Haining (31/10), 21 B. White (23/2),
22 B. Kinghorn (25/29), 23 M. Bennett (29/22).
ches en position d’ailier avec son
club de l’UBB, dont un seul cette
saison (face à Biarritz, défaite
27-15, en Top 14). Pas grave. « Il
est toujours très bon avec nous à
l’entraînement, que ce soit en posi-
tion de centre ou d’ailier, justifie le
sélectionneur. En fait, on a sou-
haité garder une certaine homogé-
néité au milieu du terrain avec Gaël
Fickou qui dirige notre défense de
ligne et Jonathan Danty qui com-
mence à y avoir des repères. On au-
rait pu choisir Matthis Lebel sur
l’aile, mais on a préféré des profils
de joueurs costauds parce qu’en
face il y aura des trois-quarts très
solides avec un jeu très direct arti-
culé autour de (Finn) Russell. Il fau-
dra donc répondre coup pour coup
à ces mecs qui sont à la fois rapides
et puissants. Je pense notamment
à leurs deux ailiers qui marchent
sur l’eau en ce moment. »
Six avants sur le banc,
le troisième-ligne
François Cros
s’est entraîné…
avec le numéro 12
Parmi eux, Duhan van der
Merwe, 1,94 m sous la toise,
106 kg. Une Formule 1 croisée
avec un bulldozer. Mais c’est l’au-
tre ailier, Darcy Graham, plus lé-
ger (1,76 m, 84 kg), qui se retrou-
vera face à Moefana.
C’est aussi pour tenter de
remporter le défi physique que
l’encadrement a encore opté
demain, 15 h 15, à Edimbourg, Murrayfield (France 2)
6 1
R. Darge P. Schoeman U. Atonio
(22/1) (27/6)
S. Skinner
(27/17)
8 2
M. Bradbury S. McInally J. Marchand
(26/16) (31/45)
5 4
G. Gilchrist
(31/50)
7 3
H. Watson Z. Fagerson
(30/47) (26/44)
Titulaire au centre face à l’Italie lors de la 1re journée du Tournoi (37-10, le 6 février), le puissant Jonathan Danty fait son retour,
demain à Murrayfield contre l’Écosse.
pour un banc à six avants (Gros,
Mauvaka, Bamba, Romain
Taofifenua, Flament, Cretin) et
deux trois-quarts (Lucu, Ramos).
Dominateur face à l’Irlande, le
pack français a bien l’intention de
tabasser des avants écossais ré-
putés moins gaillards, encore
plus en l’absence du deuxième-
ligne Jonny Gray (cheville) et du
flanker Jamie Ritchie (ischio-
jambiers).
« Cette formule ‘‘6-2’’ (six
avants, deux trois-quarts) sur le
banc nous permet de lâcher un pa-
quet d’avants quasiment tout neuf
autour de la 50e minute pour ap-
porter un supplément d’âme et
d’énergie, explique Galthié. C’est
notre stratégie. D’autant qu’en cas
de problème, on a Gaël Fickou qui
peut glisser à l’aile, Romain Nta-
mack qui peut passer au centre,
Thomas Ramos qui peut entrer en
10 ou en 15, et même (le troisiè-
me-ligne aile) François Cros qui
peut se muer en premier centre.
On a un peu travaillé dans cette
configuration avec lui durant la se-
maine. » É
3 7
A. Jelonch
(31/41) (25/16)
5 10
P. Willemse R. Ntamack
(29/21) (22/25)
2 8
G. Alldritt
(26/18) (24/28)
9 12
C. Woki A. Dupont
(25/37, cap.)
(23/13)
1 6
C. Baille F. Cros
(28/33) (27/13)
Remplaçants : 16 P. Mauvaka (25/11) , 17 J-B. Gros (22/16),
18 D. Bamba (23/22), 19 R. Taofifenua (31/33), 20 T. Flament (24/4),
21 D. Cretin (24/15), 22 M. Lucu (29/4), 23 T. Ramos (26/16).
5
Écosse- France (demain) 3e journée TOURNOI DES SIX NATIONS
Alain Mounic/L’Équipe
3e journée SIX NATIONS (- 20 ANS) 3e j.
Rebond d’Écosse
aujourd’hui 20 h
Angleterre - pays de Galles
21 h Écosse - France
Irlande - Italie
En partie remaniée, la France espère
se redresser aujourd’hui après une
classement défaite frustrante contre l’Irlande.
matches
pts
J. G. N. P. diff. Battue in extremis il y a quinze 21 h
1 Irlande 9 2 2 0 0 +49 jours face à l’Irlande (16-17), Écosse
2 France 6 2 1 0 1 +25 l’équipe de France des moins de
3 Angleterre 6 2 1 0 1 +11 20ans espère bien rebondir dans France
4 Italie 4 2 1 0 1 -20 la fraîche nuit écossaise ce soir
Arbitre : Mme. Munarini (ITA).
The Dam Health Stadium – Édimbourg.
5 Galles 4 2 1 0 1 -35 (21 heures, sur la chaîne
L’Équipe). Les Bleuets ont bien
Écosse
6 Ecosse 1 2 0 0 2 -30 Entraîneur : K. Murray.
digéré leur revers subi à Aix. «On Équipe : 15 McClintock – 14 McKnight,
a pris le temps de débriefer avec 13 Munn, 12 Stirrat, 11 Melville –
les joueurs dès le lendemain de la 10 C. Townsend, 9 M. Redpath – 7 R. Tait
(cap.), 8 Leatherbarrow, 6 Deehan –
En direct à 21 h défaite pour essayer de voir les 5 Williamson, 4 J. Taylor – 3 Scougall,
axes de progression et comment 2 P. Harrison, 1 M. Jones.
sur la chaine cette fin de match difficile pouvait Remplaçants : 16 Hiddelston,
17 A. Rogers, 18 C. Norrie, 19 R. Brown,
nous aider à grandir collective- 20 T. Brown, 21 Cope, 22 Cunningham,
ment, explique l’entraîneur de 23 Glendinning.
l’attaque, Sylvain Bouthier. Mal- France
gré cette défaite d’un point, on sait Entraîneur : J.-M. Béderède
qu’il y a de la cohérence dans notre Équipe : 15 Bévia – 14 J. Joseph,
13 Gailleton (cap.), 12 Le Brun, 11 Reybier –
projet. Ça ne remet pas tout en 10 Dayral, 9 Jauneau – 7 Capilla,
cause.» 8 T. Ntamack, 6 Banos – 5 H. Auradou,
France Un troisième capitaine
4 M’Foudi – 3 Bellemand,
2 C. Sa, 1 Perchaud.
en trois matches Remplaçants : 16 Meïté, 17 Moukoro,
14 18 Cretu, 19 Descoux, 20 Della Schiava,
D. Penaud Pour ce premier déplacement du 21 Coulon, 22 Tarel, 23 Randle.
(25/30) Tournoi, le staff a procédé à sept
changements (Sa, Bellemand, H.
13 Auradou, Capilla, T. Ntamack, Le staff reconnaît toutefois
G. Fickou Dayral et Bévia) et confié le capi- qu’il doit aussi composer avec
(27/68)
tanat à un troisième joueur diffé- l’absence de certains joueurs
15 rent en trois matches : le centre phares, comme le Clermontois
agenais Émilien Gailleton. Killian Tixeront, capitaine face
M. Jaminet
(22 ans/8 sél.) Une politique de turnovers as- l’Italie en début de Tournoi
sumée par les entraîneurs. (41-15), le Bordelais Louis Bielle-
« L’objectif premier, poursuit Bou- Biarrey ou le Parisien Léo Barré,
Danty
(29/12)
thier, c’est quand même le tournoi retenus avec leur club ou en
mondial au mois de juin. Et donc phase de reprise.
d’avoir une revue d’effectif la plus Mais même sans ces têtes
11 large possible sur le Tournoi des d’affiche, l’équipe de France aura
Y. Moefana Six Nations. » « Cette composition les arguments pour relancer son
(21/4)
d’équipe répond à notre volonté de Tournoi à Édimbourg, face à une
Sél. : F. Galthié continuité dans la démarche d’ob- équipe doublement défaite, par
server des joueurs », confirme le l’Angleterre (24-41) et le pays de
manager Jean-Marc Béderède. Galles (26-13). A. Co.
 6 Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
footba ll
LIGUE EUROPA CONFÉRENCE
Aziz Karimov/Reuters
W9
Dans un match sans VAR, un but de la main, marqué par Karabagh, avait été validé par l’arbitre,
avant que l’entraîneur Gourban Gourbanov demande son annulation.
êêêêêê
Karabagh FK 0 0
Marseille 1 3
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
MATHIEU GRÉGOIRE
BAKOU – À la 34e minute d’un bar-
rage de Ligue Europa Conférence
disputé, alors que les Azerbaïdja-
nais de Karabagh poussent pour
égaliser, l’intéressant latéral gau-
che Toral Bayramov déclenche un
centre pour Ibrahima Wadji.
L’avant-centre sénégalais est trop
court pour reprendre de la tête et
il se sert de sa main droite pour
tromper un Steve Mandanda mé-
dusé. Alors que le public célèbre,
l’arbitre principal, M. Frankowski
et son juge de touche n’y voient
que du feu, le but est validé, ils
n’ont pas de car vidéo pour les ai-
der à ce stade de la compétition.
barrages retour
LE PLUS BEAU GESTE,
HAUT LA MAIN
Devant leur télé, les plus an-
ciens supporters de l’OM se sou-
viennent du drame de Benfica, le
18 avril 1990, et la main de Vata (*).
Sur le terrain, Mandanda est fou
de rage, on l’a rarement vu dans
cet état-là. Ses coéquipiers par-
tent dans tous les sens pour ma-
nifester leur colère. Une alterca-
tion a lieu près du rond central, où
le ballon attend l’engagement des
Marseillais. Eux n’en démordent
pas, le ton monte avec certains
joueurs azerbaïdjanais, alors que
Wadji fuit les débats, mutique.
Mattéo Guendouzi, lui, est allé dis-
cuter avec l’entraîneur de Kara-
bagh, Gourban Gourbanov. « Ce
type de situation arrive très rare-
ment, explique le milieu de l’OM.
S’il y avait eu le VAR, l’arbitre aurait
annulé directement le but. Les deux
équipes ont vu qu’il avait marqué
avec la main. On a discuté avec les
Karabagh FK 0-3
joueurs adverses, avec le banc de
touche de Karabagh pour leur de-
mander d’avoir un geste de fair-
play.»
“En tant que compétiteur,
c’est un apprentissage
de la vie, je ne sais même
sur la main ,,
pas si je serais revenu
JORGE SAMPAOLI, ENTRAÎNEUR DE L’OM
Alors que la tension va crescendo,
Gourbanov convoque son capi-
taine, Maksim Medvedev, ainsi
que le héros tragi-comique Wadji,
pour avoir le fin mot de l’histoire.
Puis, Medvedev et Gourbanov in-
terpellent l’arbitre polonais, le Sé-
négalais a avoué, la réalisation est
annulée, trois grosses minutes
après. Entre-temps, Alvaro, pour-
tant remplaçant, et Pape Gueye
ont été avertis par l’arbitre. « Ce
Marseille
aller : 1-3
Cédric Bakambu, qu’il faut remarquer et retenir, c’est
comme la plupart le grand geste de la part de leur
des Marseillais, a joint coach et de leur capitaine, ils
le geste à la parole n’étaient pas obligés de dire qu’il y
pour expliquer avait main, poursuit Guendouzi. On
à M. Frankowski que les remercie pour cette très belle
le but de Karabagh attitude. » Sampaoli, estomaqué
venait d’être inscrit par le geste de fair-play, a salué
de la main. son homologue : « Il a montré son
niveau d’humanité. Cette décision
peut seulement venir de quelqu’un
de bien, surtout dans ce contexte in-
tense. Pour moi, en tant que com-
pétiteur, c’est un apprentissage de
la vie, je ne sais même pas si je se-
rais revenu sur la main.»
Fier, Gourbanov commente la
séquence: «On m’a posé plusieurs
fois la question sur ce moment.
Cette décision, je l’ai prise facile-
ment. J’ai réagi comme un vrai
Azerbaïdjanais. Je pense qu’il faut
être honnête dans la vie. J’ai appelé
le joueur, il m’a dit qu’il avait repris
avec la main. Aucune hésitation
possible, on ne peut accepter ça.
J’espère que les supporters me
comprendront.»
Le stade, bouillant, n’a pas
semblé rancunier envers son
équipe et son staff, il a surtout visé
Guendouzi ensuite avec des sif-
flets drus. Il y a juste eu un peu de
verre cassé dans la loge des diri-
geants de Karabagh, frustrés par
le scénario de la rencontre. Au mi-
cro de RMC Sport, Wadji raconte
un dernier épisode de son revire-
ment, cocasse : « Sur le terrain,
Guendouzi me disait: “Frère, il faut
dire la vérité, tu es un musulman,
Dieu va te punir si tu mens!”» É
(*) L’OM s’est fait éliminer en demi-
finales de Coupe d’Europe des
clubs champions par Benfica après
un but de la main de Vata au match
retour (0-1; aller: 2-1).
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
7

Karabagh FK - Marseille : 0-3 barrages retour LIGUE EUROPA CONFÉRENCE

L’OM se sort du piège

Efficaces sans être transcendants,
les hommes de Jorge Sampaoli
ont résisté aux assauts de Karabagh
pour accéder aux huitièmes de finale.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À BAKOU
Jorge Sampaoli a résumé avec
humilité la double confrontation
contre Karabagh, conclue hier
par une nouvelle victoire au stade
Tofiq-Bahramov (3-0). « Ils ont
montré qu’ils avaient un bon niveau
et pouvaient même être meilleurs
que nous, a dit le technicien ar-
gentin. Nous les avons simple-
ment dominés car nous avons de
très grands professionnels dans
notre équipe. » Comme à l’aller
but précoce, l’OM pouvait voir ve-
nir, et il a effectivement dégusté
les arrivées en nombre des
joueurs de Karabagh.
Pendant une grosse heure,
Marseille a peiné à sortir le bal-
lon, il s’est étouffé par le pressing
azerbaïdjanais, mais il a tenu le
choc, avec abnégation, dans sa
zone. Steve Mandanda a re-
poussé un coup franc de Bayra-
mov (44e) et capté les ballons
chauds (76e), alors que Caleta-
Car (49e) ou Kamara (65e) ont

Firudin Salimov / Icon Sport

(3-1), jeudi dernier, le score re-
flète l’efficacité marseillaise dans
les deux surfaces plutôt que la
production globale des deux for-
mations.
Se privant d’entrée d’Arkadiusz
donné leur corps à la science et
contré les frappes adverses. Les
locaux s’épuisaient, manquaient
de lucidité dans la surface mar-
seillaise, et leur placement deve-
nait plus laxiste.

L’opération porte
Milik, comme il le fait très souvent L’OM les a punis en fin de
à l’extérieur, Sampaoli a choisi un match, par Guendouzi, encore Malgré les tentatives
système et une composition rap- servi par Payet (77e ) et De la d’Ibrahima Wadji
pelant ses choix de Metz, le 13 fé- Fuente (90e +2). «Dans l’état d’es- et de ses coéquipiers,

close réussie
vrier (2-1). Cette fois, il s’agissait prit, on y était, a détaillé Guen- Duje Caleta-Car et les
de punir une équipe azerbaïdja- douzi. On a défendu tous ensemble Marseillais n’ont pas
naise très joueuse grâce à des face à une très bonne équipe, ils ont pris de but hier.
transitions rondement menées, beaucoup insisté avec le soutien de
via la technique de Payet, la jus- leur public. C’est une grosse réac- Les Marseillais ont réalisé un clean sheet face à Karabagh,
tesse de Bakambu et la vitesse de tion après la défaite contre Cler-
Dieng. Si le plan a fonctionné, il le mont à domicile (0-2, dimanche). hier soir, malgré les très nombreuses occasions adverses.
doit plutôt au dépassement de
fonctions de Pape Gueye, bien
On avait à cœur de bien faire, le plus
important était de se qualifier. Mis-
Une première depuis plus d’un mois.
trouvé sur le côté gauche de la sion réussie. » L’OM rejoint BAPTISTE CHAUMIER dans le but marseillais – et son staff. Mais vu les prestations de
surface par Payet, et qui marquait donc Rennes en huitièmes de fi- brassard du même coup – et le Mandanda, le débat devrait bien
joliment dans un angle fermé nale, dont le tirage au sort a lieu C’était devenu une spécialité au gardien a encore une fois été l’un exister.
(12e). Avec la marge de l’aller et ce aujourd’hui. M. Gr. fil de l’automne et du change- des principaux artisans de la vic- L’ancien Havrais n’a pas tout
Ligue Europa Conférence ment de stratégie de Jorge Sam- toire de son équipe. Redoutable arrêté à lui tout seul, bien sûr, et
barrages retour paoli. Plus calculateurs, plus de précision dans son jeu au pied, plusieurs joueurs ont été déter-
hier hier équilibrés et plus solides, sur- très calme dans ses relances, il a minants à l’image de Boubacar
tout, les Marseillais n’encais- aussi été vigilant dans son place- Kamara, indispensable dans son
Karabagh FK 0 0-3 1 Marseille BODÖ GLIMT (NOR) 2-0
saient plus de but au point de col- ment pour sortir dans les pieds rôle de sentinelle, ou de Duje Ca-
Stade Tofiq-Bahramov. – Temps frais. Pelouse en bon état. 26 000 spectateurs environ. Celtic Glasgow (ECO)
(aller : 3-1) lectionner les clean sheet. Mais de ses adversaires (8e) ou pour leta-Car qui a repoussé de nom-
Arbitre : M. Frankowski (POL) 3
5,1 Karabagh FK (AZE)
ça, c’était avant. Avant ce début détourner des tentatives azéries breuses frappes, souvent bien
6 6 0-3 MARSEILLE (aller : 1-3)
d’année où William Saliba et ses à l’image de cette parade dans un placées. Avec cette défense re-
5 Bayramov 5 4 6 V. Rongier coéquipiers étaient devenus net- angle fermé (77e). Sampaoli con- trouvée, les Marseillais pour-
Medina Zoubir Bakambu Guendouzi Macc. Tel-Aviv (ISR) 1-1 PSV tement plus fébriles, coupables tinue d’assurer sans ciller que la raient renouer avec leurs bonnes
5 EINDHOVEN (HOL) (aller : 0-1) d’étourderies, de fautes de pla- hiérarchie n’est pas figée à ce habitudes de l’automne quand ils
•
4 Saliba PARTIZAN B. (SER) 2-1 Sparta
5 66 Wadji 6 7 7c cement ou d’erreurs grossières, poste, même si Pau Lopez est savaient souffrir, gagner et ne
4 Garayev P. Andrade Ozobic Payet Bo. Kamara S. Mandanda Prague (RTC) (aller : 1-0) au choix. Ils n’étaient d’ailleurs bien le numéro 1 aux yeux du pas prendre de but.
Gugeshashvili 6
Caleta-Car Randers (DAN) 1-3 LEICESTER plus parvenus à ne pas encaisser
5c •
Medvedev 5
5
Kady
6
B. Dieng P. Gueye
7
4
(ANG) (aller : 1-4)
SLAVIA PRAGUE (RTC)
de but depuis sept matches et
une victoire à Lens (0-2, le 22jan-
Vesovic L. Peres vier), en Championnat. Cette so-
tops flops
3-2 Fenerbahçe (TUR)
5 Entr. : G. Gourbanov Entr. : J. Sampaoli (ARG) 6 5,8 (aller : 3-2) lidité, cette façon de maîtriser les
Remplacements possession Remplacements VITESSE ARNHEM (HOL) 2-0 matches et de se rassurer
e
54 : Ozobic par Cheïdaïev. 55 45 59e : Bakambu par Ünder. Rapid Vienne (AUT) (aller : 1-2) s’étaient totalement évaporées. S. Mandanda 7/10 B. Dieng 4/10
e
68 : Wadji par Akhmedzade. % 82e : Payet par Harit. Ils n’ont pas franchement été Titulaire dans le but marseillais, Quelques retours défensifs à souligner,
81e : Garayev par Ibrahimli et 83e : P. Gueye par Lirola PAOK SALONIQUE (GRE)
tirs cadrés 2-1 (5-3 aux t.a.b.) beaucoup plus sereins face à Ka- comme à l’aller (3-1), le gardien a démontrant un état d’esprit
Zoubir par Qurbanly. et B. Dieng par De La Fuente.
Non utilisés : Balayev (g.), 3 5 Non utilisés : FC Midtjylland (DAN) (aller : 0-1) rabagh (3-0), hier, ils n’ont pas encore une fois été décisif face à irréprochable. Mais cela ne compense
Ramazanov (g.), A. Huseynov, Ngapandouetnbu (g.), P. Lopez non plus maîtrisé grand-chose, Karabagh. Et si l’OM a réussi l’exploit de pas des choix plutôt décevants devant,
L. Andrade, Almeida, (g.), A. Gonzalez, Gerson, Le tirage au sort des huitièmes au point d’être dominés dans ne pas encaisser de but dans ce match à l’image de ce centre-tir bazardé en
Mustafazade, Dzhafarquliyev, Balerdi, Kolasinac, Milik. de finale aura lieu aujourd’hui toutes les statistiques du match qu’il n’a jamais contrôlé, il le doit en début de match. Ses appels n’ont pas
B. Huseynov.
20 8 Cartons.– 5 avertissements : à 13 heures. Rennes, premier
de son groupe en décembre, (nombre de tirs, nombre d’occa- grande partie à son capitaine. été tranchants, alors qu’il y avait
Cartons.– 3 avertissements : P. Gueye (36e), A. Gonzalez
Ozobic (36e), Medina (48e), (36e), Caleta-Car (43e), retrouvera la compétition sions, nombre de corners, pos- quelques espaces à exploiter.
Kady (57e). Bakambu (53e), Payet (73e). à ce stade. session de balle), mais ils ont ter- P. Gueye 7/10
Suspendus au prochain Suspendu au prochain miné ce barrage de Ligue Europa L’international sénégalais a marqué Bakambu 4/10
match : aucun. match : P. Gueye. Conférence sans encaisser de son premier but en coupe d’Europe, Titularisé sur le côté gauche, il a eu
but. Et ils le doivent en partie à d’une belle frappe croisée du gauche très peu de ballons à négocier tant l’OM
Les buts 0-1 : P. Gueye (12e, passe de Payet). Payet trouve Gueye dans la surface à
gauche. Il fixe au premier poteau et croise son tir qui touche le poteau avant d’entrer. Steve Mandanda. qui a permis à l’OM d’ouvrir le score a souffert et n’a jamais su profiter des
0-2 : Guendouzi (77e, passe de Payet). Guendouzi est servi par Payet à l'entrée de la (12e). Il a été intéressant par séquences rares espaces qui se sont ouverts.
surface. Il contrôle puis frappe de l'intérieur du pied droit pour tromper le gardien adverse.
Mandanda impérial dans les sorties de balle et sa capacité Remplacé par Ünder (59e), qui a signé
0-3 : De La Fuente (90e + 2, passe de Ünder). De La Fuente est lancé par Ünder à gauche de Comme au match aller, « el Fe- à se projeter. Il a également obtenu de la passe décisive pour De La Fuente sur
la surface. Il envoie son tir croisé du gauche dans le petit filet opposé. nomeno » a retrouvé sa place très nombreuses fautes. le 3-0 (90e + 3). Ba. C. et M. Gr.
 8 footba ll Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE

LIGUE EUROPA barrages retour Naples 2-4 FC Barcelone

(aller : 1-1)

Le Barça Expresso
MLS : départ confirmé

façon
pour Blaise Matuidi
(Inter Miami)
Après une
saison et demie

gros bras à l’Inter Miami

(États-Unis),

L’équipe catalane a dominé
Naples et s’impose comme l’un
des favoris de la Ligue Europa.
DE NOTRE CORRESPONDANT
VALENTIN PAULUZZI
MILAN (ITA) – « Diego est avec nous,
j’en suis certain. Nous devons pen-
ser que rien n’est impossible. Ce
qui n’est pas possible le devient
pour Dieu », philosophait Luciano
Spalletti, l’entraineur de Naples,
Patrick Messina/L’Équipe
l’ancien Parisien
Blaise Matuidi
va bien quitter
le club. Annoncé
sur le départ,
l’international
français (34 ans,
84 sélections) n’entre plus dans les
par ailleurs permis d’obtenir un plans de son entraîneur Phil Neville
bon nul 1-1 au Camp Nou, le club qui, pour la première fois, a évoqué
azzurri a coulé hier soir (2-4), publiquement sa situation, hier.
dans son antre du… Diego Ar- « Je n’ai que des choses incroyables à
mando Maradona, lors d’une dire sur Blaise. C’est un des joueurs du
rencontre placée sous le signe de vestiaire sur qui je me suis beaucoup
la paix (*). appuyé (...) mais il ne sera pas sur
L’ouverture du score est partie notre liste cette année. Je lui souhaite
d’une combinaison complète- bonne chance », a-t-il déclaré.
Andreas Solar/AFP

la veille de cette affiche opposant
les deux principaux clubs euro-
péens de Diego Armando Mara-
dona. Or, la légende argentine est
morte le 25novembre 2020. Ainsi,
avec uniquement ses propres
moyens à disposition, qui lui avait
Naples 1 2
FC Barcelone 3 4
Arbitre : M. Karasev (RUS).
À Naples, Stade Diego Armando Maradona.
Naples
Buts : Insigne (23e, s.p.), Politano (87e).
Équipe : Meret – Di Lorenzo, Rrahmani,
K. Koulibaly, Rui (Ounas, 74e) – Demme
(Politano, 46e), Ruiz – Elmas, Zielinski
(Mertens, 73e), Insigne (Petagna, 81e) –
Osimhen (Ghoulam, 74e).
Entraîneur : L. Spalletti.
Cartons. - 2 avertissements : Zielinski
(56e), Ruiz (68e).
FC Barcelone
Buts : Alba (8e), De Jong (13e), Piqué (45e),
Aubameyang (59e).
Équipe : Ter Stegen – Dest, Araujo, Piqué,
Alba – Pedri (Nico, 75e), Busquets (Gavi,
62e), De Jong – Traoré (O. Dembélé, 75e),
Aubameyang (L. De Jong, 75e), Torres
(Puig, 81e).
Entraîneur : X. Hernandez.
Carton. - 1 avertissement : Gavi (90e+3).
Glasgow Rangers 2-2 (aller : 4-2) Borussia Dortmund
ment manquée sur corner, Lo-
renzo Insigne effectuant une
passe à Pierre-Emerick Auba-
meyang. L’attaquant en a profité
pour remonter le ballon depuis sa
propre surface, servir Adama
Traoré à sa droite, avant la con-
clusion victorieuse de Jordi Alba
d’une frappe placée du droit (7e).
Le second but a été initié par un
long dégagement de Marc-André
ter Stegen, prolongé de la tête par
Amir Rrahmani et réceptionné
par une talonnade vers l’arrière
de Ferran Torres. Frankie De
Jong a hérité de cette situation en
montant sans être pressé avant
de marquer d’une splendide
frappe enroulée du droit dans la
lucarne d’un Alex Meret sans ré-
action (13e).
Les Blaugranas ont continué,
récupérant bon nombre de bal-
lons dans le dernier tiers face à un
adversaire désemparé mais qui
est resté dans le coup grâce à Vic-
tor Osimhen. Le Nigérian a ob-
tenu un penalty en provoquant la
faute de Ter Stegen, et le capi-
taine Lorenzo Insigne l’a trans-
formé sans trembler (23e) pour sa
dernière apparition en Coupe
d’Europe avec Naples, lui qui re-
joindra Toronto à la fin de la sai-
son.
Aubameyang
encore buteur
Néanmoins, cela n’a pas inversé
le scénario de la rencontre, puis-
que Gerard Piqué, resté aux
avant-postes après un corner, a
mis fin à tout suspense peu avant
la pause (45e). Trois buts aux anti-
podes du célèbre style barcelo-
nais, mais les hommes de Xavi
ont bien eu la mainmise sur le jeu.
Précis dans les transmissions,
coordonnés dans le pressing, ils
ont prolongé le show en seconde
période, salant l’addition par Au-
bameyang qui a repris en pre-
mière intention un centre à ras de
e
terre de Traoré (59 ). L’ancien
Gunner a signé son quatrième
but en quatre apparitions avec
son nouveau club au milieu d’un
stade silencieux.
Xavi a ainsi fait tourner, Ous-
mane Dembélé a disputé le der-
nier quart d’heure et assisté à une
autre réduction de l’écart, de Mat-
teo Politano (87e). Même si l’aboli-
tion de la règle du but à l’extérieur
rend certaines remontadas plus
plausibles, il fallait quand même
un miracle pour que l’issue de la
qualification soit remise en
cause. C’est bien le Barça qui ac-
cède aux huitièmes de finale avec
en prime, un premier match réfé-
rence dans sa nouvelle ère. É
(*) Les deux équipes ont déployé
une banderole «Stop War»
(Arrêtons la guerre) avant le coup
d’envoi.
Au total, Matuidi aura disputé 47
matches et marqué deux buts avec
Miami.
Coupe du monde : suspension
Le Barcelonais annulée pour Boufal et Chakla
Adama Traoré, (Maroc) avant les barrages
très remuant face de qualification
à Naples, a délivré deux Suspendu deux matches, le 2 février
passes décisives, hier. dernier, par la Confédération
africaine de football après la bagarre
générale intervenue dans les
couloirs menant aux vestiaires du
stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé à
l’issue du quart de finale de la CAN,
Maroc-Égypte (1-2 a.p.), Sofiane
Boufal, meilleur buteur marocain
lors de cette compétition (3 buts), a
Ligue Europa été blanchi en appel. Tout comme
barrages retour son coéquipier Soufiane Chakla.
hier Le sélectionneur du Maroc, Vahid
Halilhodzic, pourra donc compter sur
Dinamo Zagreb (CRO) l’attaquant d’Angers et le défenseur
1-0 SÉVILLE FC (ESP)
de Louvain pour le barrage de
(aller : 1-3) qualification à la Coupe du monde
Lazio (ITA) 2-2 FC PORTO (POR) 2022 au Qatar face à la République
(aller : 1-2) démocratique du Congo (25 et 29
Olympiakos (GRE) mars).
0-3 ATALANTA (ITA) (aller : 1-2)
Real Sociedad (ESP)
1-3 RB LEIPZIG (ALL) National 23e journée
(aller : 2-2) 1. Concarneau, 45 pts ; 2. Laval, 45 ;
Naples (ITA) 3. Bourg-en-Bresse, 41 ; 4. Annecy, 40 ;
5. Châteauroux, 36 ; 6. Villefranche, 36 ;
2-4 FC BARCELONE (ESP)

Dortmund,
7. Sedan, 35 ; 8. Le Mans, 33 ; 9. Orléans, 31 ;
DE NOTRE CORRESPONDANT velle fois étalé au grand jour leur fébri- (aller : 1-1) 10. Cholet, 30 ; 11. Saint-Brieuc, 26 ;
ALEXIS MENUGE lité défensive récurrente (58 buts en- GLASGOW RANGERS (ECO) 12. Red Star, 26 ; 13. Avranches, 25 ;

crise en vue
MUNICH (ALL) – À moins d’un exploit et de
décrocher le titre de champion d’Alle-
magne en mai (il accuse actuellement
un retard de 6 points sur le Bayern Mu-
nich), la saison 2021-2022 du Borussia
Dortmund sera un échec.
Après avoir fini troisième d’un
groupe largement à sa portée en Ligue
des champions (Ajax, Sporting, Besik-
tas) et après son élimination par Sankt
Pauli (1-2) dès les huitièmes de finale
de la Coupe, le club de la Ruhr a pris la
porte dans les barages de la Ligue Eu-
Russel Cheyne/AI/Reuters
caissés en 35 matches toutes compéti- 2-2 B. Dortmund (ALL) 14. Sète, 24 ; 15. Chambly, 20 ;
tions confondues cette saison), lorsque (aller : 4-2) 16. Bastia-Borgo, 16 ; 17. Créteil, 16 ;
18. Boulogne-sur-Mer, 11.
Julian Brandt commettait une faute BETIS SÉVILLE (ESP) 0-0
maladroite sur Ryan Kent dans la sur- Zénith St-Pét. (RUS) (aller : 3-2) Boulogne-sur-Mer a écopé d’un point de pénalité.
face. Déjà buteur à l’aller, James Taver- BRAGA (POR) 2-0, 3-2 aux aujourd'hui
nier transformait le penalty (22e) pour t.a.b. Sheriff (MOL) (aller : 0-2) 19 h
rapprocher la formation écossaise Avranches - Concarneau
d’une qualification en huitièmes de fi- Bastia-Borgo - Chambly
nale. Châteauroux - Bourg-en-Bresse
Guère déstabilisé par cette ouver- Cholet - Boulogne
ture du score contre le cours du jeu, le Créteil - Sedan
Borussia parvenait à marquer à deux Saint-Brieuc - Sète
reprises en cinq minutes, d’abord sur Villefranche Beaujo- - Red Star
une action collective conclue par Jude lais

ropa. Subissant les assauts des Glas- Bellingham (37e) puis grâce à Donyell Le tirage au sort des huitièmes dimanche
gow Rangers à domicile il y a huit jours Malen (42e). Si les débats étaient plus de finale aura lieu aujourd’hui Le Mans 15 h 15 Laval
à midi. Lyon et Monaco, France 3 Régions
(2-4), le BVB n’a pas su se montrer suf- équilibrés en seconde période, les Ran- premiers de leur groupe
fisamment vaillant et réaliste pour ren- gers, poussés par un public survolté, en décembre, retrouveront lundi
verser la situation. recollaient au score par l’insaisissable la compétition à ce stade. Annecy 20 h 45 Orléans
Malgré une bonne entame de match, Tavernier, seul au second poteau (57e). Canal + Sport
Marius Wolf (au sol), après l’élimination de Dortmund. les joueurs de Marco Rose ont une nou- Dortmund ne s’en remettra pas.
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
« Ça fait plaisir
de montrer que
tu n’es pas fini »
Gêné par des blessures à répétition depuis
son arrivée en Bretagne, le milieu rennais
Jonas Martin raconte comment
il s’est accroché après deux années de galère.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
JOHAN RIGAUD
RENNES – Cinq matches lors de la
saison 2019-2020, quinze la sai-
son dernière. Miné par des bles-
sures, Jonas Martin n’a participé
qu’à un quart des rencontres de
Rennes quand arrive l’été 2021.
Le milieu de 31 ans se remet
d’une opération d’une cheville,
s’entraîne encore à part en juillet
et ne rentre pas vraiment dans les
plans de Bruno Genesio, alors
que tout le secteur bouge (dé-
parts de Nzonzi, Grenier, puis
Léa-Siliki et Camavinga, arrivées
de Majer et Santamaria).
« Ça se comprend, nous con-
fiait-il mercredi. S’appuyer sur un
joueur dont on ne sait pas com-
ment il va revenir, à quel niveau,
c’est compliqué. Avec ses objectifs,
le club était dans l’obligation de re-
cruter et forcément à mon poste.
Donc, je n’étais pas un premier
choix, ça c’est sûr, je l’ai su. Mais je
voulais prouver que j’avais le ni-
veau. J’ai voulu bosser plus chez
moi ou au centre pour rattraper un
peu ce retard pris sur les autres.
J’ai dit au coach : “je pense qu’à
100 % physiquement, je joue dans
cette équipe, sans manquer de
respect à qui que ce soit. On va
4-2-3-1 Montpellier 21 h Rennes
Arbitre : M. Delerue. Stade de la Mosson.
8
Oyongo
21
Wahi
13
26
Chotard
Thuler
1
Omlin
•
11 c
Savanier Germain Laborde
31
Cozza
12
2 Ferri 25
Souquet Mollet
Entr. : O. Dall'Oglio Entr. : B. Genesio
Remplaçants : 8e dom.
Bertaud (g.) (16), Estève (14),
Tchato (33), Barès (15),
Delaye (34), L. Leroy (18), points par match Belocian (34), A. Diouf (19),
Sambia (6), Gioacchini (23), 1,77
Makouana (28).
Principaux absents : 1,69
Ristic, M. Sakho, Mavididi buts contre
(blessés).
1,08
23 duels à Montpellier (choix de l'entraîneur).
10 v. 8 n. 5 v.
footba ll 9
e
Montpellier 21 h Rennes 26 journée LIGUE 1
jouer tous les trois jours, si j’en ai
l’occasion, je ferai tout pour être 25e journée
prêt“. Lui m’a dit qu’il n’allait pas pts diff.
me lâcher non plus. J’aurais pu 1 Paris-SG 59 +31
être mis à l’écart, comme ça peut 2 Marseille 46 +15
se faire. Jusque-là, j’étais passé 3 Nice 45 +16
d’un statut de capitaine ou vice-ca- 4 Strasbourg 42 +17
pitaine (Strasbourg) aux oubliet- 5 Rennes 40 +24
tes, je n’avais pas justifié mon 6 Monaco 38 +11
transfert.» 7 Nantes 38 +5
Mais la saison se lance sans 8 Lyon 38 +3
lui, et son histoire à Rennes pou- 9 Montpellier 37 +5
vait tomber dans le vide alors que 10 Lens 37 +4
Jean-Marie Hervio/L’Équipe
ses ennuis physiques l’empê- 11 Lille 36 -3
chaient d’intéresser des clubs au 12 Brest 32 -3
mercato: « Ce n’était vraiment pas 13 Angers 29 -6
facile avec la famille. Tu te dis : “On 14 Reims 28 -1
va tout faire pour se remettre bien 15 Clermont 27 -15
physiquement et on verra en jan- 16 Saint-Étienne 22 -21
vier.” La seule chose à faire, c’était 17 Troyes 21 -18 Rétrogradé dans la hiérarchie au milieu de terrain, Jonas Martin a retrouvé de l’influence dans l’entrejeu
montrer à l’entraînement que je 18 Lorient 21 -19 rennais, ce qu’il avait pu démontrer lors du match aller face à Montpellier (2-0, le 20 novembre).
pouvais apporter un plus. Après 19 Metz 21 -20
trois semaines, le coach a vu une 20 Bordeaux 21 -25 cule. Deux heures avant Cler- tempo, faire jouer les offensifs de- échecs d’affilée à l’extérieur pour
amélioration. » Nice a été sanctionné d’un point mont (6-0, le 22 septembre), il vant moi. Et garder un équilibre garder sa place européenne. Lui
de pénalité après les incidents apprend qu’il est titulaire, ouvre parce qu’on est souvent porté vers joue aussi son avenir sans y pen-
Clermont, contre l’OM le 22 août. Lyon aussi,
le score de la tête. Ses bonnes l’avant. Donc savoir quand je peux ser, alors qu’il arrive en fin de
le match où tout bascule après les incidents du match face
à Marseille, le 21 novembre. performances s’enchaî- avancer, rester plus en retrait, ap- contrat en juin sans avoir encore
En cette fin d’été, Rennes est à la nent.Rennes devient plus perfor- porter cette sorte de leadership eu de proposition de prolonga-
peine aussi. Trois revers (0-2) 26e journée mant avec lui (*). Il a endurci le dans une équipe jeune, coordonner tion. « Mon but, c’est de finir la sai-
s’enchaînent à Angers, contre aujourd’hui milieu breton en lui donnant de la les moments de pressing, replacer. son du mieux possible, de réussir
Reims, à Marseille. Martin rentre Montpellier 21 h Rennes souplesse : « Je sais que peu au- J’aime bien avoir des relais devant des gros matches, d’enchaîner. On
à la 85e minute contre Tottenham demain raient misé sur mon retour à ce ni- moi, toucher beaucoup de ballons, fera le bilan à la fin. Ça ne me per-
en C4 (2-2, le 16 septembre). Pre- Strasbourg 17 h Nice veau après deux années de bles- redoubler les passes, faire jouer, turbe pas, parce que si je confirme,
mier ballon touché, de la main, Paris-SG 21 h Saint-Étienne sures. Ça fait plaisir de montrer compenser, gagner des duels je pense que j’aurai des proposi-
carton jaune. Puis, tout bas- dimanche que tu n’es pas fini pour le foot. Je quand on presse haut, récupérer la tions. Le but, c’est d’en avoir et de
Monaco 13 h Reims n’en ai jamais douté mais on en- balle, être tout le temps en mouve- faire réfléchir mon club.» É
Prime Video aujourd'hui 15 h tend toujours à l’extérieur des ment, libérer des espaces, voire
Angers - Lens bruits de couloir... Après, j’ai besoin avant.» (*) Avec lui (16 matches de L1 sur
4-3-3
Brest - Lorient du collectif pour m’exprimer. » Suspendu dimanche dernier 25), Rennes a pris 1,8 point en
Clermont - Bordeaux Un collectif dans lequel il a pris contre Troyes (4-1), Martin de- moyenne par match (1,3 sans lui),
Metz - Nantes des responsabilités et du plaisir : vrait revenir dans l’entrejeu à a marqué plus (2,1 buts/match
14
27 c
H. Traoré
• Troyes 17 h 05 Marseille
Lyon 20 h 45 Lille
« Mon rôle, c’est d’être l’un des pre-
miers relanceurs, dicter un peu le
Montpellier, son club formateur,
où Rennes doit mettre fin à cinq
contre 1,4) et encaissé moins
(0,7 but/match contre 1,3).
Bourigeaud
8 23
Santamaria
Omari
9
24 28
J. Martin
16
A. Gomis Montpellier n’a pas oublié l’aller
6
21 Après son élimination en Coupe de France à Marseille on a un petit air de revanche. On veut aussi montrer chez nous,
Majer Aguerd
7 25 (8es de finale, 1-1, 4-5 aux t.a.b.) et deux contre- qu’avec nos armes du moment, on sera déterminés. En tout cas,
Terrier Meling performances à Saint-Étienne (1-3) et contre Lille (1-0), il y a une grosse envie d’accentuer le succès à Lorient et
Montpellier s’est remplumé à Lorient, dimanche dernier (1-0), de marquer le coup. »
Remplaçants : et tentera de revenir ce soir à hauteur de Rennes, premier Le coach montpelliérain, toujours privé de son meilleur
14e ext. Alemdar (g.) (40), rendez-vous d’un triptyque au parfum européen (avant buteur Mavididi (8 buts), touché à un genou, et de son latéral
Damergy (g.) (50), Truffert (3), Nantes et Nice). L’équipe de Genesio reste un souvenir gauche Ristic (cuisse), devrait faire confiance à la défense
1 Doku (11), Guirassy (9), douloureux pour celle d’Olivier Dall’Oglio (photo), dépassée axiale qui a fini le match à Lorient, Cozza-Thuler, quand Sakho
buts pour Tchaouna (17), Tel (39). à l’aller (0-2) dans un match marqué par l’expulsion de s’est blessé (élongation à la cuisse), et compte sur un groupe
Jean-Marie Hervio/L’Équipe
1,33 Principaux absents : Savanier avant la pause et la blessure longue durée d’Estève mobilisé face à une équipe moins efficace hors de ses bases,
Salin (g.), Assignon, Badé, Gélin, (déchirure à la cuisse). « Au match aller, on s’était fait secouer, dans une rencontre qui opposera notamment deux
Tait, Ugochukwu, Sulemana mais en même temps on n’avait pas pu se défendre jusqu’au des meilleurs passeurs du Championnat (Savanier et Majer,
1,17 (blessés), Bonet (g.), Françoise
bout, se remémorait Dall’Oglio jeudi. Il y avait eu l’expulsion, 6 passes décisives chacun) : « Il faut qu’il n’y ait aucune faille
de mauvais passages, ils avaient mis des jolis buts. Mais j’aurais dans notre mentalité et qu’on soit bien réglés dans
aimé qu’on se défende plus. C’est pour ça que sur ce match, l’organisation. » J. Ri.
 10 footba ll Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE

LIGUE 1 26e journée Paris-SG demain Saint-Étienne

L’ombre du doute
Fébrile face à Nantes, Keylor Navas ne dégage plus
la même assurance que l’an dernier et semble être en train
de perdre son duel à distance avec Gianluigi Donnarumma.
HUGO DELOM

La routine de Keylor Navas est

immuable. Quand il entre sur la
pelouse du Parc des Princes ou à
l’extérieur, le gardien du PSG
(20 matches cette saison)
s’avance immédiatement vers le
virage pour saluer longuement
le public parisien. Le Costaricien
mesure bien que son duel à dis-
tance avec Gianluigi Donna-
rumma ne se joue pas unique-
ment sur le terrain. À 35 ans,
Navas sait que ni son influence
dans le vestiaire, ni le soutien po-
Pierre Lahalle/L’Équipe

pulaire ne seront de trop pour

tenter de protéger son statut.

Un positionnement bas
et une lecture de la
profondeur qui interrogent Navas ne peut pas stopper le penalty de Ludovic Blas lors de la défaite du PSG à Nantes (1-3, samedi dernier).
A fortiori alors que son niveau de
performances interroge. Loin espagnole de gardiens. Depuis consignes de Toni Jimenez, l’en- naisseur du dossier. Et puis, on
d’être catastrophique, Navas ne son arrivée dans la capitale en traîneur des gardiens, et reste connaît Navas, on ne va pas lui de-
dégage pas, sur les trois derniers 2019, le Costaricien adopte un bas. Et quand il sort, il le fait mander de changer à 35 ans ! »
mois, la même impression vi- positionnement très bas, pres- souvent à contretemps: «L’action Donnarumma n’est pas un
suelle que celle qui en avait fait que sur sa ligne. Quand Paris su- du premier but contre Nantes, il adepte des sorties lointaines.
notamment un incontestable et bit, cela n’a que peu de consé- doit intervenir plus vite, mais à Mais deux éléments en font un
formidable héros face au FC Bar- quences sur ses performances. cause de sa position de départ sur gardien plus efficace sur ces sé-
celone ou le Bayern Munich en Si l’on excepte sa boulette face à sa ligne, il se met en difficulté », quences: il est positionné légère-
Ligue des champions la saison Lens (frappe flottante de Seko analyse Christophe Lollichon, ment plus haut que Navas au dé-
dernière. Alors que Gianluigi Fofana, 1-1 le 5 décembre), l’ancien entraîneur des gardiens part et son envergure (il mesure Keylor Navas en marge Comme s’il se sentait attendu de-
Donnarumma (22 ans) lui a été Navas (1, 85 m) reste un gardien de Chelsea. En seconde période, 1, 96m) est plus conséquente. de Nantes-PSG. puis l’arrivée de l’Italien, le Costa-
préféré lors du 8e de finale aller fiable sur sa ligne. Son pourcen- sur un dégagement lointain de ricien donne l’impression de
face au Real Madrid (1-0), la règle tage d’arrêt, certes en baisse par Lafont, sa sortie, ratée, rappelle Un jeu au pied contre nature davantage oser dans les relances
de l’alternance, jamais remise en rapport à l’an dernier (75 % celle qui a occasionné son expul- et une domination aérienne courtes au pied cette saison. « Il
cause par Mauricio Pochetttino, contre 80 %) (*), reste consistant. sion lors du match aller contre peu nette prend plus d’initiatives, c’est net.
peut-elle changer d’ici la fin de Mais les derniers mois ont Nantes (3-1, le 20novembre). Après, dans la lecture des situations
saison ? Et plus globalement, confirmé une vraie fébrilité dans « Ce positionnement très bas, Un constat est net. Ni Navas ni pour celui qui reçoit le ballon, ce
Navas est-il gagné par le doute? la lecture de la profondeur. L’ex- c’est quelque chose qu’on lui de- Donnarumma ne disposent d’un n’est pas toujours simple pour lui»,
Keylor Navas est le fruit de l’école Madrilène suit à la lettre les mande ! plaide un très bon con- jeu au pied de très haut niveau. estime Christophe Lollichon. uu

Sacko, adaptation express

Arrivé dans le Forez après la CAN, le Malien
s’est imposé à la même vitesse qu’il file sur un terrain
pour solidifier la défense verte.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL soir promet donc des éclairs, et Fousseni Diawara, ancien défen-
NATHAN GOURDOL Falaye Sacko (26ans), l’homme à seur de Saint-Étienne (2000-
la crête jaune, veut confirmer tout 2008), désormais sélectionneur
SAINT-ÉTIENNE – Quels sont les points le bien qu’il fait déjà à la défense adjoint du Mali. Des latéraux aussi
communs entre Kylian Mbappé verte depuis son arrivée au mer- rapides, c’est commun, mais des
et Falaye Sacko ? Le premier est cato hivernal en provenance du centraux, c’est rare. Il est excellent
d’avoir précipité l’élimination de Victoria Guimaraes (POR). dans le duel au sol, il va très vite,
leur sélection en huitièmes de fi- Peut-il aller plus vite que le gère bien la profondeur, avec une
nale d’une grande compétition, champion du monde ? « On ré- bonne lecture et un placement
en ratant un tir au but : Mbappé glera ça sur le terrain, j’espère arri- juste. »
avec les Bleus contre la Suisse à ver à le tenir », nous confiait hier,
l’Euro, l’été dernier (3-3, 4-5 aux dans un grand sourire, celui que Un admirateur
de Daniel Alves
Alex Martin/L’Équipe

t.a.b.), et Sacko avec le Mali contre Pascal Dupraz décrit comme un

la Guinée équatoriale à la CAN, le
26 janvier (0-0, 5-6 aux t.a.b.). Le
second est plus valorisant : ils
vont quasi systématiquement
Falaye Sacko au duel avec Elye Wahi lors de la victoire de Saint-Étienne contre Montpellier plus vite que leurs vis-à-vis. Leur
(3-1, le 5 février). duel au Parc des Princes demain
garçon « solaire », qui semble « là
depuis dix ans ». Le Malien s’est
distingué lors de ses trois titulari-
sations à droite du trio axial
défensif. « Ce positionnement lui
correspond parfaitement, détaille
Sacko a effectué 46 sprints en 270
minutes avec les Verts, rivalisant
avec Denis Bouanga en pointe de
vitesse, pour confirmer ce profil
différent. « Ma force, c’est d’abord
la vitesse », concède d’ailleurs uu
 Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
uu Dans ce secteur, l’Italien lui est un
peu supérieur. Sur les ballons
longs, c’est moins clair. Son nom-
bre de 6 m réussis par match est
ainsi plus haut que celui de Don-
narumma. Dans le domaine aé-
rien, Navas reste fidèle à sa mé-
thodologie. Avec une technique de
dégagement aux poings qui peut
apparaître comme dépassée.
uu l’intéressé. « Il a en plus cette
assurance technique qui nous
permet de mieux ressortir sous
pression, complète Dupraz. C’est
un joueur surprenant, sûr, il aime
défendre. » « Falaye a une super
relance et sait casser des lignes »,
confirme Diawara, qui suit de
près l’un des nouveaux cadres du
Mali (24 sélections).
L’ancien Stéphanois a beau-
coup œuvré dans la venue dans le
Forez de Sacko, déjà courtisé par
l’ASSE par le passé, parlant avec
son ex-coéquipier Loïc Perrin,
KHAZRI ESPÉRÉ
Touché à la cheville droite, déjà abîmée par un tacle subi
à la CAN, dimanche contre Strasbourg (2-2), Wahbi
Khazri n’est pas certain de tenir sa place demain au Parc.
Le meilleur buteur des Verts (9 réalisations), en soins
jusqu’à mercredi, a fait sa réapparition à l’entraînement
hier. « Wahbi va beaucoup mieux, on va patiemment
attendre demain (aujourd’hui) », a désamorcé Pascal
Dupraz. « Il va venir avec nous à Paris, j’ai espoir. Je vais
footba ll 11
e
Paris SG-Saint-Étienne (demain) 26 journée LIGUE 1
Strasbourg demain Nice
Strasbourg
QUI POUR
REMPLACER
VERRATTI ?
sans Liénard...
Depuis sa probante victoire de des défenseurs Maxime Le Mar-
Alors que le forfait l’aller à Nice (3-0, le 5 décembre), chand (dos) et Ismaël Doukouré
de Sergio Ramos le RCSA a continué à surprendre, (genou) – retours espérés en avril
(mollet) pour la en tournant à pile deux points par – et sans doute du gardien nu-
réception de Saint- match en moyenne. Cela lui a méro deux, Eiji Kawashima
Étienne demain est permis de s’installer à une « un peu juste ». Le coach alsa-
confirmé, Mauricio surprenante quatrième place. Il cien, qui attend « une atmosphère
Pochettino va devoir chiperait même la troisième aux incandescente » à la Meinau, pré-
trouver, en l’absence Aiglons en cas de succès demain ! vient : « Pour espérer quelque
de Marco Verratti Jamais nanti d’autant de points chose, il faudra réaliser un match
(suspendu), une après 25 journées (42) que depuis parfait, en restant froids dans nos
solution pour la saison du titre (1978-1979, 51), têtes, tout en étant ultra-engagés
construire son en ayant même inscrit davantage et passionnés ! » L. Ha.
entrejeu. Leandro de buts (48 contre 46), Strasbourg
Paredes aborde donc cette rencontre avec Équipe probable : Sels – Lu. Per-
(adducteurs) ne « appétit ». rin, Nyamsi, Djiku (cap.) – Guil-
devrait pas non plus Et ce, selon les termes de Ju- b e r t , I b . S i s s o ko , P rc i c ,
être en mesure de lien Stéphan, privé du piston gau- Thomasson, Caci – Gameiro,
tenir sa place. che Dimitri Liénard (suspendu), Ajorque.
La réception de
l’ASSE devrait être
l’occasion pour le
technicien argentin
de relancer les
latéraux – Nuno
Mendes et Hakimi –
remplaçants contre
Nantes (1-3). H. De.
Pierre Lahalle/L’Équipe
Équipe probable :
Donnarumma ou
Navas – Hakimi,
Marquinhos (cap.),
Kimpembe, Nuno
Alexis Reau/L’Équipe
Mendes – Gueye ou
Une alternance qui pèse piers. Comme s’il se sentait sur un Danilo, Herrera ou
À quel point cette alternance – fil. «Ça peut être un élément qui fra- Gueye, Wijnaldum –
quasi unique au très haut niveau – gilise. C’est un principe de manage- Messi, Mbappé,
pèse sur la performance de ment que je ne comprendrai jamais. Neymar.
Keylor Navas? Le langage corpo- Comment voulez-vous que les dé- Dimitri Liénard lors de Strasbourg-Lille (1-2), le 25 septembre 2021.
rel est intéressant à analyser. fenseurs et le gardien aient des re-
L’ancien Madrilène apparaît plus
en retrait et moins directif envers
sa défense. Une impression par-
pères?», tranche Lollichon. É
(*) 82% cette saison pour
...Et Nice
tagée par certains de ses coéqui- Donnarumma.
sans Todibo
2
Christophe Galtier ne compte pas Schneiderlin sont en concur-
désormais coordinateur sportif admirateur du latéral brésilien beaucoup de forfaits mais il pour- rence, de même que Dolberg et
des Verts. « Après la CAN, je devais Daniel Alves a été adopté immé- rait composer une défense com- Delort pour épauler Gouiri,
aller à Bamako, mais mon club m’a diatement. Et son mental lui a plète avec les quatre joueurs qu’il totalement remis de la pointe
fait rentrer, car Porto s’intéressait à permis de digérer son tir au but Saint-Étienne n’aura pas à sa disposition à qu’il a ressentie à une cuisse à
moi, et à la dernière minute j’ai manqué.« Ce n’est pas un grand est sur une série Strasbourg. Suspendus, Todibo Lyon (0-2, le 12 février). A. M. L.
appris que l’ASSE me voulait, ra- bavard, c’est sûr, mais c’est un ras- de deux victoires (photo) et Daniliuc ne seront pas
conte celui qui a été prêté jusqu’en sembleur, résume Diawara sur la d’affilée du déplacement en Alsace, de Équipe probable : Benitez –
juin. J’ai dit à mon manager : il faut personnalité de Sacko. Les rares à l’extérieur même qu’Amavi (genou) et Atal Lotomba, Lemina, Dante (cap.),
que je fonce à Saint-Étienne. Après fois où il prend la parole, on en Ligue 1. (clavicule). Si les latéraux absents Bard – Boudaoui, Rosario ou
six ans au Portugal, je voulais chan- l’écoute. » À ce rythme, Sacko, lau- Les Verts se sont ont des remplaçants naturels, Schneiderlin, K. Thuram, Kluivert
ger. Je n’ai même pas regardé le dateur au sujet de son coéquipier imposés à Angers que sont Lotomba et Bard, Todibo – Delort ou Dolberg, Gouiri.
classement, je voulais tout donner Eliaquim Mangala, « un grand (1-0, le 26 janvier) voit le sien, Daniliuc, également
pour ce club qui me faisait rêver. » frère qui sait écouter ses petits puis à Clermont manquer à l’appel.
Proche d’Assane Dioussé et de frères », deviendra très vite un (2-1, dimanche Et Danilo Barbosa, seul joueur
son compatriote Bakary Sako, cet grand frère à son tour. dernier). restant avec Dante habitué à
jouer en défense centrale, n’est
pas une option pour débuter la
rencontre aux yeux de Galtier.
attendre le dernier moment. Si d’ici samedi (demain), Ainsi c’est le milieu Lemina,
ça n’allait pas, il ferait le déplacement sans être sur la redescendu donc d’un cran, qui
feuille de match. » Enzo Crivelli (ischios) ne sera pas tient la corde pour évoluer
présent au Parc contrairement à Zaydou Youssouf derrière au côté du capitaine.
Nicolas Luttiau/L’Équipe
(cheville). Saïdou Sow, Yvann Maçon et Joris Gnagnon Au milieu, Kluivert et Thuram
sont toujours absents. N. G. semblent intouchables au vu de
Équipe probable : Bernardoni – Thioub, F. Sacko, leur forme du moment, tandis
Mangala, Nadé, Kolodziejczak – Gourna-Douath, Mah. que Boudaoui reste l’option privi-
Camara – Boudebouz – Bouanga, Khazri (cap.). légiée côté droit. Rosario et
 12 footba ll
ANGLETERRE
Le retour le plus attendu de l’année
Sept mois et demi après son malaise cardiaque pendant l’Euro, Christian Eriksen, désormais
à Brentford, en difficulté en Premier League, pourrait rejouer demain, avec un défibrillateur.
VINCENT DULUC
Christian Eriksen est revenu à
Londres et de bien plus loin en-
core. Sept mois et demi après
son malaise cardiaque à la fin de
la première période de Dane-
mark-Finlande (0-1), pendant
l’Euro, le 12 juin, sur cette pe-
louse de Copenhague où ses co-
équipiers qui l’entouraient pour
le cacher au monde l’avaient cru
mort, l’international danois
(30 ans, 109 sélections) va peut-
être redevenir footballeur, ce
week-end, avec Brentford. Lon-
dres est son autre maison : il a
disputé plus de 300 matches avec
Tottenham de 2013 à 2020, et le
voilà désormais à l’ouest de la ca-
pitale anglaise, puisqu’il pourrait
être dans le groupe de Brentford,
14e de Premier League, qui ac-
cueille Newcastle, demain.
Personne n’a rien oublié des
images, ni de la peur absolue,
ressentie ce jour-là, en direct.
Ranimé sur la pelouse de Copen-
hague pendant treize minutes,
grâce au réflexe de son ami Si-
mon Kjaer, le capitaine de la sé-
lection danoise, et à la rapidité
des secouristes, il avait été opéré
immédiatement, les chirurgiens
implantant dans sa poitrine un
défibrillateur cardiaque. Six jours
plus tard, il sortait de l’hôpital et
rentrait chez lui, à Odense, d’où il
n’était sorti que pour rendre visite
à ses copains de la sélection, en
plein Euro, avec sa compagne,
Sabrina, ses deux filles et sa
mère.
Christian Eriksen, entouré par ses coéquipiers, le 12 juin,
après avoir subi un arrêt cardiaque face à la Finlande.
Fodboldbilleder / Icon Sport
27e journée
Lars Hogh, le gardien danois à
la Coupe du monde 1986, autre
légende d’Odense, et entraîneur
des gardiens danois au dernier
Euro, raconterait cette visite,
dans sa biographie parue pen-
dant l’été : « Ils sont arrivés, et
c’était incroyablement émouvant
au début, de le voir là. On avait en-
vie de le toucher, de l’enlacer, et
puis l’atmosphère s’est détendue,
et à la fin, c’était le même Christian
qu’avant, il était assis avec nous et
tout était normal.»
L’exemple Fadiga
Christian Eriksen est un grand
joueur, mais d’abord un type nor-
mal à qui il est arrivé quelque
chose d’anormal. On ne le
verrait presque pas en pu-
blic, pendant longtemps,
fuyant l’attention portée
au survivant. Il résume-
rait : « Je ne m’attendais
pas à recevoir tant de
fleurs parce que je suis
mort pendant cinq mi-
nutes.» Début août, il
était revenu à l’Inter
Milan, pour dire
bonjour, mais au
revoir aussi, puis-
qu’en Italie il est
interdit de jouer
au foot avec ces
FC Brentford
Brentford demain Newcastle
antécédents cardiaques. Il aurait
dû se faire enlever son défibrilla-
teur pour jouer en Serie A. Le
club intériste s’était déjà séparé
Christian Eriksen a joué de Khalilou Fadiga en 2004, en
presque tout le match, soulevant des raisons cardia-
lundi, contre ques, et l’ancien Auxerrois avait
les Rangers (2-2), poursuivi sa carrière en Angle-
en amical. terre et en Belgique pen-
dant sept ans.
Le jour où Christian
Eriksen est revenu,
tous les gars de l’Inter
l’attendaient avec
son maillot n° 24 et
« Eriksen » dans le
dos, ils l’avaient ap-
plaudi, fait des pho-
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
tos. Les dirigeants, eux, prépa- Londres, et parce que Thomas
raient les papiers de sortie : le Frank, l’entraîneur danois du
Danois a été libéré de son contrat club, qui a dirigé Eriksen en sé-
au mois de décembre, peu après lection de jeunes. Sept Danois
l’une de ses rares apparitions, jouent pour les « Bees », dont
mais particulièrement triste, Christian Norgaard et Mathias
pour les obsèques de son ami Jensen. À l’Inter, Eriksen touchait
Lars Hogh, victime d’un cancer un million d’euros mensuels. À
du pancréas. Brentford, où il a signé pour six
L’Angleterre mois avec une option pour une
s’est assez saison supplémentaire, il a pro-
vite intéres- bablement moins de la moitié.
sée à lui. « Mais ce n’est pas l’argent qui l’in-
Pourquoi téresse, insiste Morten Olsen,
Brent- l’ancien capitaine (1970-1989) et
ford ? sélectionneur (2000-2015) du Da-
Parce que nemark. Ce qu’il veut, c’est conti-
nuer à faire ce qu’il aime. Et ce
qu’il aime, c’est jouer au
foot.»
Début janvier,
Christian Eriksen
a pris la parole,
enfin, sur une
chaîne da-
noise : « Je
veux rejouer.
Il n’y a pas de
raison de ne
pas le faire.
Mon cœur
a subi tous
les tests
possibles
et les méde-
cins ont donné
leur accord. Mon
but est de disputer la
Coupe du monde au Qatar
(21 novembre au 18 décembre).
C’est dans un coin de ma tête de-
puis le début. Si tout se passe nor-
malement, j’ai une chance…»
“Je me sens très bien […]
Je suis en fait un peu
surpris que mon corps
,,
se comporte comme
il le fait
Il a fêté ses 30 ans le jour de la
Saint-Valentin, le 14 février, et a
déjà joué deux fois en amical, une
heure face à Southend United
(D5, 3-2) la semaine dernière,
puis quatre-vingts minutes face
aux Rangers (2-2), lundi, toujours
à huis clos, délivrant deux passes
décisives sur coup de pied arrêté.
Sur le site de Brentford, il a
glissé : « Je me sens très bien […]
Je suis en fait un peu surpris que
mon corps se comporte comme il
le fait, car bien sûr je me suis en-
traîné dur, mais je ne m’attendais
pas à être aussi bien que je le
suis. » Sabrina et les enfants sont
Retrouvez d’accord. Et Thomas Frank, à
le podcast Big 5 : Brentford, a vraiment besoin,
après une série de huit matches
les dessous sans victoire, que Christian Erik-
d’un retour sen redevienne un footballeur,
sur le site plus de sept mois après les mi-
nutes les plus longues et les plus
effrayantes de sa vie. É
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
Makengo,
cool Frioul
Espoir de la génération 1998, le milieu français,
en échec à Nice, se révèle cette saison à l’Udinese.
HUGO DELOM
Un petit stade gris au fin fond de la
Bulgarie, une fanfare colorée et,
au milieu, ces Bleuets aux visages
poupons. La scène remonte à
mai2015 et là, aux côtés de Dayot
Upamecano, Odsonne Edouard et
Jonathan Ikoné, Jean-Victor Ma-
kengo n’en finit plus de fêter le ti-
tre de champion d’Europe des
moins de 17 ans. Le milieu caen-
nais fait alors partie des plus bel-
les promesses de cette généra-
tion 1998. Pour eux, c’est «JV».
Le natif d’Étampes (Essonne) a
pourtant mis du temps à se forger
le destin que de grandes direc-
tions sportives lui prédisaient. Ce-
lui d’un milieu relayeur gaucher,
puissant, gratteur et créatif,
adapté au haut niveau. Sept ans
entre Caen, son club formateur,
puis Nice (2017-2019) et Toulouse
(prêt de 2019 à 2020) pour mûrir,
échouer et se révéler aujourd’hui
à 23ans, avec l’Udinese, où il a dé-
barqué il y a deux ans, comme une
belle surprise de la Serie A
(24matches cette saison).
“Il est à l’écoute,
exigeant mais il avait
,,
besoin de sentir qu’on lui
faisait confiance
ALAIN CASANOVA, SON ENTRAÎNEUR
LORS DE SON PASSAGE À TOULOUSE
Un chemin sinueux inattendu: «Je
n’ai pas douté que j’allais y arriver.
J’ai été longtemps en avance dans
ma génération. Là, je percevais ça
comme une période de frein, expli-
que l’intéressé en analysant son
début de carrière. J’ai toujours eu
faim de jeu mais est-ce que je faisais
toujours les bonnes choses pour y
arriver? J’aurais pu, dû faire plus. Je
n’entrais pas sur le terrain, en me
disant “les mecs en face, je dois les
tuer”. Je n’arrivais pas à affirmer ma
personnalité dans mon jeu. Après, il
faut se remettre dans le contexte.
26
NÉE
UR
JO
J’arrive à Nice, je ne connais rien des
exigences. Tu as 17ans, 18ans, tu ne
dis pas, “on attend ça et ça de moi”.»
L’étiquette d’espoir et les indem-
nités de transfert pèsent lourd,
alors. Et, dans une équipe qui
tourne, Lucien Favre ne lui fait pas
de place: «C’est quelqu’un qui vou-
lait se donner les moyens de réussir
mais qui se retrouvait dans une si-
tuation où il y avait de la concur-
rence, explique Adrian Ursea, ad-
joint au Gym du technicien suisse.
Il y avait un déficit aussi dans la répé-
tition des efforts. » Makengo, bal-
lotté à des postes improbables
(faux 9), s’englue dans ce statut de
17e ou 18e homme. « JV, c’est un
très beau profil, se rappelle l’ex-
coach du TFC Alain Casanova. Il
est à l’écoute, exigeant mais il avait
besoin de sentir qu’on lui faisait con-
fiance. On sentait qu’il en man-
quait.»
Il va en trouver en Italie au fil de
séances d’une rare exigence.
« J’avais besoin de sortir de mon
confort français. Et, en Serie A, j’ai eu
droit à ça, explique l’ancien inter-
national Espoirs. On parle beau-
coup de la tactique et, c’est vrai, ils
sont à la hauteur de leur réputation:
ici, on t’apprend qu’un placement,
c’est à un centimètre près (rires)
mais ce dont les gens ne se rendent
pas compte, c’est le niveau physi-
que. Le volume de courses à haute
intensité est extrême. La mentalité,
c’est de souffrir la semaine pour
être prêt le week-end. Et cette souf-
france, elle fait partie de mon ADN
maintenant».
Ses matches récents renvoient
l’image d’un joueur généreux,
créatif, qui manque encore d’effi-
cacité dans les 25 derniers mè-
tres. Pas de quoi remettre en
cause sa mue. Ni ses objectifs.
Celui de suivre les pas de l’ancien
de l’Udinese Seko Fofana, si
brillant avec Lens. Et ceux d’Ikoné
et d’Upamecano? É
OL
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footba ll 13
e
AC Milan 21 h Udinese 27 journée ITALIE
Jean-Victor Makengo
au duel avec Hakan
Çalhanoglu, lors
de la défaite contre
l’Inter Milan (0-2),
le 31 octobre.
Angleterre
match en retard (20e j.)
hier
Arsenal 2-1 Wolverhampton
Buts.– Arsenal : N. Pépé (82e),
Lacazette (90e + 5) ;
Wolves : Hwang (10e).
À l’issue de ce match, Arsenal
est 5e avec 45 points ;
Wolverhampton 7e avec 40 points.
27e journée
aujourd’hui
Paolo Bona/IPP/Presse Sports
Southampton (10) 21 h
Norwich (20)
RMC Sport 1 et Canal + Décalé
Allemagne 24e j.
aujourd’hui
Hoffenheim (5) 20 h 30
Stuttgart (17)
beIN Sports 1
Espagne 26e j.
aujourd’hui
Genoa 21 h Inter Milan
Levante (20) 21 h Elche (13)
L’Inter passe un sale hiver
beIN Sports Max 4
Italie 27e j.
aujourd’hui Le 19 décembre, l’Inter Milan avait été sacré champion 20 fois et eu des occasions limpides », a relativisé Simone
AC Milan (1) 18 h 45 d’automne à une journée de la fin des matches aller. Armé Inzaghi, le technicien de l’Inter, hier. Un problème que
Udinese (16) d’une défense solide et d’une attaque prolifique, le club pourraient résoudre ses deux recrues hivernales bientôt
beIN Sports 2 semblait lancé vers un second scudetto d’affilée. Or, sa disponibles : Felipe Caicedo est le joker offensif le plus
Genoa (19) 21 h Inter Milan (2) moyenne de points s’est effondrée passant de 2,42 en phase efficace de Serie A depuis trois ans et Robin Gosens le
beIN Sports 2 aller à 1,33 en phase retour, ainsi que sa belle assurance. piston gauche le plus prolifique d’Europe sur la même
Italie 24e j. Derrière, Samir Handanovic, son gardien et capitaine, période. Au classement, l’Inter est désormais deuxième –
aujourd’hui multiplie les erreurs d’appréciation, tandis que, devant, avec un match en moins – à deux points du leader,
Lautaro Martinez n’a inscrit qu’un but – sur penalty – depuis l’AC Milan, et à égalité avec Naples, troisième. Des
Belenenses (18) 21 h 15 Paços le début de l’année. C’était lors de la seule note positive de concurrents directs qui sont tout autant fébriles qu’elle. En
Ferreira (11)
l’Inter en 2022, la victoire en Supercoupe d’Italie contre la effet, le week-end dernier, les deux équipes n'ont ramené
Juventus (2-1 a.p). « L’inquiétude monte quand on ne réussit qu’un point chacune de leur déplacement chez le 20e
pas à créer, mais dimanche contre Sassuolo (0-2), on a tiré (la Salernitana, 2-2) et le 18e (Cagliari, 1-1). V. P.
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 14 Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE

tous sports
GUERRE EN UKRAINE

«Mes chances de survie: zéro»

Les supporters du Chakhtior Donetsk et des autres clubs du Donbass luttent depuis 2013
contre les séparatistes pro-russes. Certains, fichés, parfois même emprisonnés,
craignent pour leur vie alors que la Russie a envahi l’Ukraine, hier.
ANTOINE BOURLON
Il s’est réveillé avec le bruit des
bombes, hier matin, et Oleg (*)
a vite compris. « J’ai eu très peur,
la Russie a tiré plusieurs missiles
sur Kiev et autour, nous écrivait-il,
à 10 h 39, heure française. C’est
plus calme désormais. Je crois en
notre armée. Je reste là.» Vladimir
Poutine a déclaré la guerre à
l’Ukraine dans la nuit, huit ans
après avoir annexé la Crimée.
Le président russe, qui a reconnu
l’indépendance des « républiques
de Donetsk et Lougansk »
mercredi, a soutenu les sépara-
tistes et envoyé des troupes
au Donbass.
Oleg et ses proches ont vite
songé à leur avenir. Une heure et
trois minutes plus tard, 11 h 42 :
a grandi à Lougansk, à l’est
du pays, et, d’aussi loin qu’il se
souvienne, il a toujours soutenu
le Zorya, le club de foot local.
,,
“Je n’ai pas peur
de mourir
VASILI OVCHARENKO, ULTRA DU CHAKHTIOR
ET ACTIVISTE POLITIQUE
En 2013, Oleg participe à l’«Euro-
Maïdan » – les manifestations
pro-européennes –, point de
départ des tensions, comme
beaucoup d’autres supporters,
et tente de faire face tour à tour
aux fauteurs de troubles, aux
séparatistes pro-russes puis
à l’armée fantôme de Poutine.
Les locaux sont divisés. « On a
résisté à l’agresseur de toutes les
manières possibles, d’abord dans
la rue, et ensuite, pour certains, en
alors Alex. Ce n’est pas un cas
isolé et la chasse aux Ultras est
toujours d’actualité.»
Alex, lui aussi, s’est enfui du
Donbass après ça, en 2015.
Beaucoup ont repris le fil de leur
vie, «serveurs, employé de bureau,
informaticiens... » D’autres Ultras
ont continué de manifester dans
les villes-refuges du pays,
comme Dnipro. Certains, comme
Vasili Ovcharenko, devenu
activiste politique, y sont, eux, re-
venus. Sur la ligne de front, arme
à la main, sticker de leur club sur
le fusil mitrailleur, ils ont essayé
tant bien que mal de contenir les
forces séparatistes. « Je n’ai pas
peur de mourir », nous a écrit Va-
sili, hier après-midi. En 2015, ce-
lui qui ne rêvait que d’animer la
Donbass Arena a été blessé dans
J’ai été emprisonné, puis torturé,
“La dernière fois harcelé, des coups sans arrêt,
plusieurs heures sans m’asseoir
que Kiev a été ni m’allonger. J’ai retrouvé ma
réveillée
liberté lors d’un échange de
à 4 heures prisonniers après quatorze mois
du matin, c’était de captivité.»
Les Ultras se sont éloignés,
en 1941, quand mais l’armée de Poutine leur
les avions nazis court après. Ils se rendent à l’évi-
ont bombardé dence : après le Donbass, l’his-
toire peut se répéter. « À Donetsk,
la ville. Il y a ces gens continuent de tuer, d’em-
un malheureux prisonner et luttent contre la pré-
parallèle. sence de symboles ukrainiens, dé-
Nous sommes taille Alex. Afficher des drapeaux,
des rubans, des symboles d’équi-
la nation la plus pes nationales ou ultras, tout cela a
pacifique qui soit.
,,
des conséquences. Des gens sont
Ce n’est pas accusés d’espionnage et condam-
acceptable nés à vingt ans de prison.»
À situation dramatique,
réponse improvisée. Pour beau-
coup. En leur for intérieur, une
invasion russe était possible,
mais l’effet de surprise est grand
malgré tout. « L’aviation ukrai-
nienne travaille, on entend nos
avions de chasse au-dessus de
Kiev, explique Oleg en fin d’après-
midi. C’est calme, là. » Il alterne
entre le peu d’optimisme qu’il lui
reste et l’inquiétude maximale.
« Les monstres sont à notre porte
et j’entends leur respiration», ima-
geait une jeune compatriote,
amie de l’un des Ultras interro-
gés, il y a quelques jours. Désor-
mais, ils respirent et marchent. É
(*) Il n’a pas voulu apparaître
avec son vrai prénom.

« On réfléchit à quitter le pays au
plus vite. Un militaire m’a dit qu’en
cas d’occupation mes chances de
survie étaient de zéro. J’ai peur,
mec... Cela fait longtemps que je
n’ai pas ressenti ça. » Il n’a pas eu
l’occasion de fuir. Pas le temps,
pas les moyens. D’autres ont
essayé, et à l’heure où se boucle
notre journal, ils essaient encore.
Les routes sont saturées et il n’y a
parfois même plus d’essence.
Oleg, lui, ne se berce pas d’illu-
sions. « On va essayer d’aller dans
un bunker anti-bombardements
car les Russes peuvent attaquer à
tout moment », poursuivait-il
dans l’après-midi. Comme ses
compatriotes, il craint la guerre
et l’envahisseur. Il a peur du man-
que de soutien extérieur. Peur
aussi qu’on vienne le chercher en
personne. «J’ai déjà fait 14 mois de
prison... », soupire-t-il. Il est né et
s’engageant contre les armes le dos lors de la bataille de De- VLADIMIR KLITSCHKO,
et les chars, nous racontait Alex, baltseve. Il préfère aujourd’hui légende de la boxe, engagé
Ultra du Chakhtior, il y a quelques garder secret l’endroit où il se depuis peu dans l’armée de
semaines. Puis on n’a pas eu d’au- trouve, mais essaye d’informer le réserve et frère de Vitaly,
tre choix que de partir.» Dès que le reste du pays sur les méthodes ancien boxeur et
président russe a déclaré la employées sur ses terres, qu’il maire de Kiev
guerre, ce jeune natif de Donetsk n’a plus vues depuis.
a désactivé tous ses moyens de
“Afficher des drapeaux, “L’Ukraine
communication. Il s’était dit prêt
à combattre dans l’ombre. des rubans, des symboles veut la paix
Avant ça, il s’est souvenu de la d’équipes nationales et l’intégrité
mort « d’Igor Prudnikov, un Ultra,
kidnappé en 2014 ». Les rensei-
gnements russes, selon les
ou ultras, tout cela
a des conséquences ,, territoriale.
Je vous
groupes de supporters, avaient
ALEX, ULTRA DU CHAKHTIOR demande de
récupéré une liste : noms, lieux Tous pensent qu’ils seront parmi soutenir notre
de travail, adresses et numéros les premiers sur la liste noire une pays et appeler
de téléphone des Ultras du fois l’armée russe débarquée
Chakhtior y figuraient. « Des dans leurs villes. «Quand le conflit
le gouvernement
russe à
,,
criminels armés par la Russie, a débuté à Lougansk, en 2014,
avec le soutien de certains locaux, on a essayé d’agir, lance Oleg. stopper son
ont commencé à kidnapper et à On a brûlé quelques drapeaux ter- agression
tuer certains qui adoptaient une roristes (mot employé pour les
position ukrainienne, expliquait séparatistes et militaires russes). ANDREÏ CHEVTCHENKO,
Ballon d’Or 2004,
sur Instagram.

“Je suis fier

d'être
ukrainienne.
Nous nous
unissons en
cette période
extrêmement
difficile pour
le bien de la
paix et l'avenir
de notre État.
Gloire à
,,
Yuriy Dyachyshyn/AFP

l’Ukraine
ELINA SVITOLINA,
joueuse de tennis,
15e mondiale,
sur ses réseaux sociaux.
Des milliers d’Ukrainiens faisaient la queue devant leur banque, hier, dans les rues de Lviv.
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
15

GUERRE EN UKRAINE

Attaque russe avec le concours

Moscou Des
combats
La Russie
vers le hors-jeu
des forces biélorusses
Avancées des troupes
terrestres russes
partout
Après la déclaration
de guerre, hier,
L’UEFA va retirer à Saint-Pétersbourg
BIÉLORUSSIE des bombardements l’organisation de la finale de la Ligue
RUSSIE ont commencé
sur des points clés des champions prévue le 28mai.
dans toute l’Ukraine. D’autres mesures pourraient suivre.
Région Ils visent des
Tchernobyl aéroports, des postes
Sumy du Donbass militaires et des
POLOGNE
Kharkiv bâtiments civils.
Kiev À terre, les soldats
russes ont percé
Kramatorsk dans plusieurs villes
SLQ Lougansk de l’Est ; au Nord,
Dnipro Donetsk notamment Kharkiv
UKRAINE

Franck Faugère/L’Équipe
MOLDAVIE et Sumy ; au Sud, via la
HON Crimée déjà annexée ;
ROUMANIE Marioupol au nord de Kiev, par
une Biélorussie
Odessa coopérante. La percée
vers la capitale,
avec des dégâts La finale de la C1 n’aura pas lieu en Russie cette saison.
significatifs, inquiète
grandement alors que ÉTIENNE MOATTI bénéficie déjà, fin août pour la
Crimée MER NOIRE la prise de Tchernobyl a deuxième année d’affilée, du ti-
(annexée par la Russie) 200 km une portée symbolique. En préparation depuis plusieurs rage au sort de la C1. Quoi qu’il en
jours, le plan B va être activé plus soit, le comité exécutif extraordi-
tôt que prévu. Depuis les premiers naire de ce matin s’annonce gla-
bruits de bottes russes à la fron- cial si ses membres sont au com-
“Qu’est-ce que
,,
tière ukrainienne, l’UEFA planche plet, car y siègent les présidents
sur une délocalisation de la finale russe (Aleksander Dyukov) et
vous faites les de la Ligue des champions prévue ukrainien (Andrii Pavelko)…
monstres ? le 28 mai à la Gazprom Arena de
Saint-Pétersbourg. Mais, depuis L’avenir des clubs
OLEKSANDR ZINTCHENKO, russes et de la sélection
Des Ultras du Chakhtior latéral gauche ukrainien l’invasion effective de l’Ukraine
lors d’un match européen par la Russie, il n’est plus question est en jeu
de Manchester City,
au stade Metalist, à Kharkiv, après avoir publié une vidéo d’attendre. L’instance européenne L’UEFA pourrait ne pas s’en tenir à
en août 2021. des bombardements a décidé de réunir ce matin en ur- une délocalisation de la finale de
sur les réseaux sociaux. gence un comité exécutif « afin la C1. L’avenir des clubs russes et
d’évaluer la situation et de prendre même de la sélection nationale
toutes les décisions nécessaires ». est en jeu. La Suède a déjà an-
“La situation Elle va acter le transfert de la fi- noncé officiellement qu’elle refu-
nale de la C1 dans une autre ville, serait de jouer contre la Russie, fin
est désespérée. dont l’identité ne sera pas forcé- mars, en barrages de qualification
Les frontières ment annoncée dès aujourd’hui. au Mondial 2022, si les deux pays
et les banques Une solution à Londres, dans le se retrouvent en finale. La Polo-
sont fermées, stade de Wembley, a été évoquée. gne serait du même avis.
il n'y a pas Mais elle ne paraît pas tenir la
route, car la finale des play-offs
L’UEFA n’a pas un pouvoir sur
cette rencontre organisée sous
de carburant, d’accession à la Premier League l’égide de la FIFA (discrète pour
il y aura doit y est programmée à la même l’instant), mais réfléchit à une ex-
une pénurie période. Et Londres doit déjà ac- clusion de la Russie de ses com-
de nourriture, cueillir la finale de la Ligue des pétitions, en club et en sélection.
champions en 2024. L’option qui La dernière fois qu’elle avait exclu
il n'y a pas pourrait être activée se nomme un pays, c’était la Yougoslavie en
d'argent. Nous Budapest. La capitale hongroise 1992, en pleine guerre civile.
sommes réunis compte un stade tout neuf (la Pus- Ce matin, il va aussi être ques-
en attendant kas Arena inaugurée en 2019, tion du juteux contrat de l’UEFA

,,
un plan d’une capacité de 68 000 places),
qui a accueilli les Bleus à l’Euro.
pour quitter Ce stade a déjà servi de solution
l’Ukraine de repli quand des matches ne
Les joueurs brésiliens pouvaient avoir lieu dans certains
du CHAKHTIOR DONETSK pays à cause du Covid. Et avait été
dans une vidéo diffusée choisi par l’UEFA pour suppléer,
sur les réseaux sociaux. en cas de besoin, Wembley pour
la finale du dernier Euro avant que
avec Gazprom (autour de 40 M€
annuels). Comme pour une éven-
tuelle exclusion de la Russie, le
Comex de l’instance européenne
va aborder le sujet, mais pas for-
cément prendre de décision sur
ce point. Une autre réunion pour-
rait être convoquée d’ici une se-
maine pour trancher.

,,
“Non à la
guerre !
FEDOR SMOLOV, attaquant
russe du Dynamo Moscou,
premier footballeur russe à
Alexis Réau/L’Équipe
les Anglais ne se montrent finale-
ment plus conciliants dans l’ac-
cueil des spectateurs.
Une autre possibilité pourrait
être d’avancer d’une année la ré-
ception par Istanbul de la finale de
Au-delà des sanctions contre la
Russie, va aussi se poser la ques-
tion des matches concernant
l’Ukraine (clubs et sélection). Les
Espoirs français sont censés jouer
une rencontre qualificative pour

la C1, qui doit avoir lieu dans la ca-
prendre position et relayé pitale turque en 2023. Mais l’UEFA
par plusieurs autres joueurs se compliquerait un peu la vie en
russes, sur Instagram. demandant aux Turcs de changer
leurs plans. D’autant qu’Istanbul
l’Euro 2023 à Lviv, le 29mars. Mais,
comme le pays est totalement
fermé, il n’est pas envisageable de
délocaliser ce match si les joueurs
ukrainiens sont bloqués chez eux.
 16 patinage a rtistique Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE

PAPADAKIS-CIZERON FACE AUX LECTEURS

«On va se construire
d’autres rêves»
Lancés dans un marathon médiatique, les champions olympiques de
danse sur glace Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont rencontré,
hier, un panel de lecteurs de L’Équipe, avec enthousiasme et sincérité.

Dix lecteurs de
« L’Équipe », hier, ont
pu échanger avec
Gabriella Papadakis
et Guillaume Cizeron.

LES ABONNÉS
¢ Thalia, 19 ans
¢ Anna, 19 ans
¢ Thibaut, 23 ans
¢ Pierre-Antoine, 21 ans
¢ Éléonore, 40 ans
¢ Ghislaine, 62 ans
¢ Benjamin, 35 ans
¢ Anne-Lise, 34 ans
Étienne Garnier/L’Équipe

¢ Élie, 21 ans
¢ Nicolas, 30 ans.

ROMAIN DONNEUX Rentré lundi de Pékin, le duo assure le « On avait juste à faire quelque chose qu’on
service après-vente depuis, même si cette avait déjà fait des centaines de fois à l’entraî-
Les yeux brillent déjà derrière les masques. rencontre avec des «fans» a un goût diffé- nement, poursuit Cizeron. Il n’y avait pas le
Pourtant, en accédant, hier, au huitième rent. « Ça change des questions des journa- doute de savoir si on était capables, on savait
étage du siège de L’Équipe à Boulogne- listes», lâchent-ils, taquins. Et pendant une qu’on l’était, mais il fallait juste le faire. L’an-
Billancourt, les abonnés de notre journal heure, ils vont se raconter, se lançant tout goisse vient sur le “juste” (rires). Sur le pre-
n’ont pas encore eu l’occasion de croiser de suite avec une question de Thibaut, futur mier entraînement, on avait l’impression
Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, journaliste sportif, à propos de la pression qu’on ne savait plus faire. Avec le stress, on a
médaillés d’or des derniers Jeux Olympi- et des doutes d’un rendez-vous olympique. fait plein d’erreurs. Jusqu’à la veille, on n’était
ques de Pékin en danse sur glace, et raison « Il n’y a jamais autant de pression de l’exté- pas satisfaits.» Difficile à imaginer pour tout
de leur venue dans nos locaux. Le duo s’af- rieur que celle qu’on se met, nous, livre Pa- le monde, tant le couple a rayonné sur la Ci-dessous,
faire toujours au niveau du studio photo, padakis. Après la déception de 2018 (deu- glace. Gabriella Papadakis
quelques étages plus bas, quand leurs fu- xième), on n’avait pas envie de réitérer ça, on a La plupart ont d’ailleurs veillé une partie de et Guillaume Cizeron,
turs intervieweurs d’un jour récupèrent leur travaillé pendant quatre ans pour cette mé- la nuit pour voir le programme des Fran- médaillés olympiques
« welcome bag » avec la une « Golden Ice », daille d’or. On n’avait pas envie de la rater. » çais. Anne-Lise, avoue s’être repassé uu le 14 février à Pékin.
entre autres. «C’est encore mieux que le ma-
tin de Noël», lâche l’un d’entre eux.
Assis dans des fauteuils dos à l’entrée de
la salle où va se dérouler la rencontre, ils se
retournent quand un rire de Gabriella Pa-
padakis résonne à la sortie de l’ascenseur.
Suivent quelques instants suspendus où
deux champions qui les ont fait rêver quel-
ques jours plus tôt devant leur poste de té-
lévision sont, cette fois, face à eux. Une pe-
tite salve d’applaudissements résonne. Les
deux patineurs semblent presque gênés et
surpris quand on leur explique que les dix
personnes présentes devant eux ont été
sélectionnées et qu’ils auraient pu être bien
plus nombreux. «On va repartir d’ici avec un
Bernard Papon/L’Équipe

ego», lâche Papadakis dans un sourire.

“On a commencé à aimer ça
(le patinage) car ça nous
permettait de nous exprimer ,,
GABRIELLA PAPADAKIS
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
PAPADAKIS-CIZERON FACE AUX LECTEURS
Guillaume Cizeron et
Gabriella Papadakis
se sont prêtés au jeu
de la séance photo,
hier, dans les locaux
de « L’Équipe », à
Boulogne-Billancourt.
uu à plusieurs reprises l’un des portés du
couple, celui où Papadakis touche la glace
avec sa main. « J’en ai la larme aux yeux à
chaque fois, vous êtes tellement beaux », lâ-
che-t-elle, faisant baisser les yeux au duo.
«On aime créer des émotions par la beauté, la
musique, confie Papadakis. Quand quelque
chose paraît impressionnant, ça ne crée pas
d’émotion à part de l’étonnement.»
L’occasion d’aller plus loin dans la créa-
tion et le développement de ce duo en or.
«On n’a pas fait du patinage parce qu’on était
fan de patinage, explique Papadakis. On a
commencé à aimer ça car ça nous permettait
de nous exprimer. On s’est beaucoup inspirés
de la danse. On a souvent amené des choses
de partout, de films, de livres, du théâtre.
C’est ça qu’on aime avec notre sport: faire un
melting-pot de plein de disciplines et les
amener dans le patinage.»
“On a toujours placé notre
,,
relation comme la chose la plus
importante
GUILLAUME CIZERON
«Dans notre jeunesse, on a essayé d’être origi-
naux, poursuit Cizeron. Il y avait cette culture
de faire des choses originales. On s’est retrou-
vés en 2015 à faire un programme sur la musi-
que de Mozart (avec lequel ils ont été sacrés
champions du monde) où on s’est surpris. On
a découvert qu’on était bons dans des choses
classiques. On a appris à assumer ce classi-
cisme qu’on aime et qui nous va bien. On a es-
sayé d’amener ce classicisme dans quelque
chose de contemporain. Ç’a dégagé des émo-
tions qu’on n’avait jamais eues avant et ça reste
l’un de mes morceaux préférés à écouter. Ç’a
beaucoup impacté notre style, on est revenus à
l’essentiel. On s’est retrouvés dans cette sim-
plicité et ç’a donné un souffle à tout le monde.»
De quoi faire briller le patinage français
depuis deux olympiades. D’ailleurs, Éléo-
nore, ex-patineuse, se demande si la Fédé-
ration française des sports de glace y est
pour grand-chose dans leur ascension, les
deux s’étant exilés au Canada depuis huit
ans pour trouver de meilleures conditions
d’entraînement. «Nathalie (Péchalat, prési-
dente de la Fédération française des sports
de glace) essaie de faire ce qu’elle peut pour
une fédération qui a un peu souffert de lon-
gues années d’un management douteux,
glisse Cizeron. Elle hérite d’un sacré chan-
tier. On manque d’infrastructures en France.
Étienne Garnier/L’Équipe
Même si on voulait s’entraîner en France, d’un
point de vue pratique, il n’y a aucune patinoire
qui peut nous offrir le temps sur glace dont on
a besoin pour s’entraîner correctement (au
moins 4heures par jour sur la glace). Dans
la culture française, le sport, à part le foot, ce
17
Bernard Papon/L’Équipe
n’est pas une priorité du gouvernement. Il
manque de moyens. Là, en ce moment, il y a
une politique qui est de tout miser sur des
gens qui réussissent déjà. On délaisse com-
plètement les prochaines générations qui au-
raient besoin de financement maintenant.
Dans dix ans, ça sera encore pire. Nous, on est
chanceux, on est financés, mais il y a cette po-
litique de donner de l’argent qu’à ceux qui ont
des chances de médailles.»
Eux n’arrêtent pas de répéter qu’ils ont
eu de la chance, comme celle de se trouver
et que ce couple dure, malgré les 17années
déjà passées ensemble. «Il faut se faire con-
fiance, résume Papadakis. Dans notre car-
rière, il y a des gens qui ont voulu qu’on
change de partenaire, d’entraîneur, de pro-
gramme, de costume. Si on les avait écoutés,
on n’en serait pas là aujourd’hui. On s’est fait
vraiment confiance. » « On a toujours placé
notre relation comme la chose la plus impor-
tante, au-delà des médailles, prolonge Cize-
ron. Juste le plaisir de patiner ensemble.
C’est sympa les médailles, mais ce n’est pas
ça qu’on garde. On a des souvenirs qui n’ont
pas de prix et qui ont plus de valeurs que notre
réussite sportive.»
Un plaisir, aujourd’hui suspendu, les
deux ne sachant pas encore ce qu’ils feront
une fois passés les Mondiaux de Montpel-
lier (21-27 mars). « C’est un peu flou, con-
cède Cizeron, pour répondre à une question
de Nicolas sur leurs prochains rêves. On fait
exprès de ne pas trop y penser. On est confor-
tables dans cet entre-deux où on ne sait pas
vraiment ce qu’on va faire de notre vie. On ne
sait pas si on va continuer à patiner, si on va
prendre un break et revenir, ou arrêter. On
n’est pas décidés, car jusqu’à maintenant,
c’est cette médaille qui nous a poussés. Là, on
n’a plus cet objectif devant nous. Donc il faut
savoir pourquoi on pourrait continuer ou non,
on ne le sait pas encore. C’est une position
étrange. Théoriquement, on a la possibilité de
continuer. On n’est pas en burn-out. On va se
construire d’autres rêves, mais pour l’instant,
il n’y a pas d’objectifs précis.»
L’heure est passée vite. Juste le temps
d’une photo de groupe, de dédicaces et d’un
petit cadeau maison pour les deux pati-
neurs, avec une archive duMiroir des sports
de 1942, avec un article intitulé : « Le pati-
nage artistique est-il du sport, du théâtre ou
de l’acrobatie, ou le tout réuni ? » « On se
pose toujours la question aujourd’hui», rigole
Papadakis. « Dans soixante ans, on aura les
mêmes photos et des gens diront : “regarde
leurs tenues” », enchérit Cizeron, en pre-
nant en photo la double page. Pendant que
certains pourront raconter leur rencontre
avec eux. É
 18 tennis
DUBAÏ ATP 500
Le roi déchu
Défait par le surprenant
Jiri Vesely à Dubaï,
Novak Djokovic laissera
le trône de n°1 mondial
à Daniil Medvedev, lundi.
Une révolution.
Suhaib Salem/AI / Reuters
LUCILE ALARD
Le quartette fantastique du tennis
a enfin un successeur. Dix-huit
ans que Roger Federer, Rafael
Nadal, Novak Djokovic et Andy
Murray squattaient sans pitié et
sans un œil pour les générations
suivantes la place de numéro 1
mondial. Depuis le 2 février 2004,
date à laquelle le Suisse a ravi le
sceptre à Andy Roddick, ils trô-
naient en majesté. L’Espagnol, le
Serbe (361 semaines, un record)
puis le Britannique ont tour à tour
occupé la place, ne laissant per-
sonne d’autre profiter du grise-
ment des sommets. Durant le
même laps de temps, 16 joueu-
ses différentes se succédaient au
sommet de la WTA.
Symbole de l’hégémonie sur le
circuit de ces quatre-là, les
joueurs nés au début des années
1990 sont déjà des trentenaires
honorables et ils n’ont jamais pu
ne serait-ce qu’espérer occuper
cette place si symbolique. En de-
venant, déjà, le premier homme à
accéder au deuxième rang mon-
«Medvedev peut s’installer à cette place»
Gilles Cervara, l’entraîneur du Russe, a accueilli la nouvelle avec fierté.
« Mes réactions sont diverses. En per-
formeurs que nous sommes, on veut
rester concentrés sur Acapulco car no-
tre moteur, c’est de gagner! J’ai de gros-
ses pensées et l’envie de rendre un
hommage digne de ce nom à tout le
noyau dur de l’équipe de Daniil qui
œuvre au quotidien depuis 2017 : Éric
Hernandez (physique), Yann Le Meur
(sport scientist) et Francisca Dauzet (ac-
compagnatrice de la performance). Avec
un hommage très prononcé à Francisca
dur
dial après le Big Four, Daniil Med- Novak Djokovic
vedev (26ans) avait réussi à ouvrir est incrédule
une brèche pour sa génération. hier à Dubaï :
Depuis quelques semaines, ce il s’est incliné
n’était presque qu’une question contre Jiri Vesely
de temps et de circonstances et a surtout perdu
pour que le Russe fasse tomber le sa place
mur du numéro1. de n°1 mondial.
“Medvedev mérite
probablement plus que
n’importe qui d’autre
de devenir le n° 1 […] Il a
les échelons ,,
merveilleusement gravi
NOVAK DJOKOVIC AU DÉBUT DU TOURNOI
Dubaï (EAU)
Interdit d’Open d’Australie en rai- ATP 500
son de son statut vaccinal et privé
de précieux points glanés lors dur quarts de finale
d’un Grand Chelem, Novak Djo- hier
kovic avait enlevé bien malgré lui Vesely (RTC) b. Djokovic (SER),
ses premières défenses. Hier, en 6-4, 7-6 (4) ;
cédant face à l’inattendu Jiri Ve- Shapovalov (CAN) b. Berankis
sely en quarts de finale de Dubaï, il (LIT), 7-6 (4), 6-3 ;
Hurkacz (POL) b. Sinner (ITA),
a précipité seul sa chute du trône 6-3, 6-3 ;
et offert la place à son dauphin. Le Rublev (RUS) b. McDonald
Tchèque, issu de qualifications et (USA), 2-6, 6-3, 6-1 .
classé au 123e rang mondial,
n’avait pas vraiment le profil pour
qui a réalisé un travail tellement excep-
tionnel sur une dimension déterminante
pour un athlète, qui doit encore se déve-
lopper de manière plus systématique et
professionnelle. Le travail et le savoir-
faire de Fransisca ont permis de concré-
tiser le travail “technique” fait au quoti-
dien ainsi que le potentiel de Daniil.
Je rends un hommage, aussi, aux
personnes du secteur médical qui tra-
vaillent ou ont travaillé avec nous – Carl
Willems, Gaëtan Baudet, Paul Loche-
tourner l’une des plus grandes fier cette place de numéro 1 avec
pages de l’histoire du tennis face à un titre au Mexique. Le Russe,
un Serbe invaincu contre des vainqueur de l’US Open 2021 en
joueurs classés au-delà du privant Novak Djokovic du Grand
top 100 depuis 2018. Chelem calendaire, était
Plutôt convaincant depuis le l’homme qui se démarquait pour
début du tournoi malgré des mois prendre la suite de ses glorieux
sans compétition, Djokovic n’a aînés. « Medvedev mérite proba-
pas eu sa maîtrise habituelle con- blement plus que n’importe qui
tre un joueur très en jambes de- d’autre de devenir le numéro 1, di-
puis le début du tournoi et qui n’a sait en début de tournoi le Serbe à
toujours pas perdu face à lui (deux propos de son rival. […] C’est un
victoires en deux matches pour joueur d’une grande qualité, cela ne
Vesely contre Djokovic après
Monte-Carlo en 2016, le Tchèque
a déclaré forfait à l’US Open 2016).
fait aucun doute. Il a merveilleuse-
ment gravi les échelons.» Djokovic,
lui, va redescendre dans la hiérar-
« Nole » a pourtant plusieurs fois chie mais il a dans l’immédiat
semblé sur le point de revenir d’autres préoccupations après
mais n’a jamais réussi à activer le son début de saison chaotique et
mode implacable à l’image de ce son expulsion d’Australie.
tie-break final où il a commis trop « Je vais devoir suivre la situa-
de fautes (6-4, 7-6 [4]). tion, voir comment ça se passe.
Au moment où le Tchèque Partout où j’aurai l’occasion de
tombait à la renverse sur le court, jouer, je le ferai. J’espère que ce
Medvedev pouvait savourer à sera bientôt », s’est-il contenté de
Acapulco son nouveau statut, qu’il dire après sa défaite hier. En 2022,
étrennera lundi. À défaut d’avoir il n’a joué que trois matches offi-
triomphé à l’Open d’Australie (dé- ciels. Toujours non-vacciné, il ne
faite en cinq sets face à Rafael Na- sait toujours pas où il sera auto-
dal), nul doute qu’il voudra boni- risé à disputer son quatrième. É
longue, Bernard Nivet, Louis Fresneau – Comment Daniil a-t-il réagi? Il est con-
et qui œuvrent également au quotidien. centré sur le match à venir, laissez-le
C’est une fierté et un accomplisse- tranquille (sourire). C’est juste incroya-
ment personnel quant à mon parcours: ble. Historique. Je suis heureux que ça
plus de vingt ans d’investissement total tombe sur nous. Je n’aurais jamais ima-
dédié à la performance, au dépasse- giné ça. Mais c’était inscrit en nous sans
ment et à l’évolution du potentiel hu- qu’on le sache. C’est quelque chose dont
main. Et l’atteinte de mes rêves les plus on n’avait jamais parlé, sauf, forcément,
fous. Et puis, enfin, un hommage au pi- à l’approche concrète du but. Je pense
lote qu’est Daniil. C’est une chance de vi- qu’il peut s’installer à cette place car il a
vre au quotidien avec lui et de voir ce qu’il acquis la dimension qu’il mérite. Il doit
est capable de faire dans sa singularité. désormais l’assumer.» Q. M.
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
Expresso
Handball : le PSG qualifié
pour les huitièmes de finale
de la Ligue des champions
Coubertin et les ultras ont chanté
très fort pour fêter le retour
victorieux du Paris-SG en Ligue des
champions, hier face à
Flensburg (33-30). Longtemps
dominatrice, l’équipe de la capitale a
dû s’arracher sur la fin quand les
rugueux Allemands sonterevenus à
une longueur (31-30, 57 ).
Le revenant Luc Steins a fini la
soirée avec une belle collection de
bleus, de bosses et de buts (7/9 au
shoot). Les Parisiens valident leur
billet pour les huitièmes de finale,
ce qui n’est pas vraiment un exploit.
Ils restent surtout dans la course
aux deux premières places du
groupe B, directement qualificatives
pour les quarts. Mais, pour y
parvenir, ils auront besoin d’un faux
pas de Kielce ou du Barça dans les
deux dernières journées. Ya. H.
e
Cyclisme : la 5 étape
de l’UAE Tour pour Philipsen
Jasper Philipsen (Alpecin-Fenix)
s’est adjugé hier au sprint la
cinquième étape du Tour des
Émirats arabes unis, sa deuxième
victoire après celle de la première
étape. Tadej Pogacar reste leader de
la course. Le Belge s’est imposé
devant Olav Kooij (Jumbo-Visma) et
Sam Bennett (Bora-Hansgrohe).
Le premier Français est Rudy Barbier
(Israel-Premier Tech) qui se classe
cinquième. Arnaud Démare
(Groupama-FDJ) a terminé à la
e
7 place. Au classement général,
Tadej Pogacar (UAE Team Emirates)
reste leader devant Filippo Ganna
(INEOS Grenadiers, à 4 secondes) et
Aleksandr Vlasov (Bora-Hansgrohe,
14 secondes).
Volley-ball : Tours battu
en demi-finales aller
de la Coupe de la CEV
Tout n’est pas noir pour le TVB.
Le leader incontesté du
Championnat de France cette saison
s’est incliné au tie-break sur le
terrain de la formation polonaise de
Belchatow (3-2 : 24-26, 25-22,
25-20, 22-25, 15-13). Ce revers à
l’extérieur, sur la plus petite des
marges, laisse ouvert le champ de
tous les possibles, avant le match
retour mercredi prochain. Où Tours
visera une quatrième finale
continentale, cinq ans après son
sacre en CEV Cup en 2017.
Rugby : disparition
d’Inga Tuigamala
Trois-quarts avec les All Blacks puis
les Samoa dans les années 1990,
Inga Tuigamala est décédé hier à
l’âge de 52 ans. Il fut l’un des
premiers trois-quarts avec un
physique hors norme, avec un
gabarit compact et puissant (1,80 m
et 110 kg). Et l’un des pionniers à
céder aux sirènes du
professionnalisme en changeant de
discipline, pour passer au rugby
à XIII.
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
19 ba sket
er
France 94-56 Portugal 1 tour QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2023

À l’étouffée
Le Portugal a résisté une mi-temps avant
de sombrer, dépassé par l’impact athlétique
et défensif déployé par des Bleus quasiment
qualifiés pour la deuxième phase.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL pour la Coupe du monde 2023, et 4 rebonds, 4 passes, 2 intercep-
YANN OHNONA sont déjà virtuellement qualifiés tions), tout comme Isaïa Cordi-
pour la seconde phase. nier, dont le volume de jeu et le
DIJON – Il fallait le voir, yeux exorbi- Mais ce n’était pas le plus im- leadership ne cessent d’enfler
tés, tirant son short sur les cuis- portant pour Vincent Collet : « On (lire ci-dessous).
ses, chaussettes blanches re- veut se qualifier avec le plus de vic- Louis Labeyrie a fini meilleur
montées sous le genou, au toires possibles (celles-ci compte- marqueur (15 points à 7/8) et as-
moment où il pénétrait, pour la ront par la suite), on se doit de suré deux jolis contres, tandis que
première fois de sa carrière, sur prendre les deux matches contre le les 4 200 spectateurs du palais
un parquet revêtu du maillot bleu Portugal, puis espérer faire un coup des sports achevaient leur soirée
en séniors. Sylvain Fran- au Monténégro, que l’on dispose ou debout en l’honneur du héros lo-
cisco (24ans) s’est jeté comme un pas, cet été, d’une équipe renforcée cal Axel Julien (8 points, 5 passes).
affamé sur le pauvre Jose Bar- par des joueurs Euroligue et NBA », Seule ombre au tableau, la
bosa, qui n’a plus vu le jour, ni ré- ajoutait un sélectionneur satisfait blessure aux ischio-jambiers de
ussi à passer la ligne médiane. du collectif développé par ses David Michineau, qui sera rem-
Huit secondes, ballon gagné. ouailles (sept joueurs à 8 points et placé par le partenaire d’entraî-
La France, encore en difficulté plus, 28 passes décisives). Sur- nement Hugo Benitez (Bourg,
à cet instant, une 7e minute où elle tout de l’intensité défensive (10 in- 21 ans) pour le déplacement à
a compté son plus gros débours terceptions, 4 contres), ADN re- Porto, que les Français rejoignent
de la soirée (9-17) face au pour- vendiqué des équipes de France, dès cet après-midi par vol régu-
tant modeste Portugal, venait de déployée par tous du début à la fin lier au départ de Lyon. É
poser les barbelés. de la soirée, souvent avec une
Après un début nerveux, ca- press tout terrain.

fouillé dans la gestion du ballon
(9 fois égaré en premier quart),
autour d’un cinq majeur de cerbè-
res – le meneur de poche de Man-
resa (8 points, 3 passes), Toupane,
Mbaye, Tarpey et Lessort –, les
Bleus n’ont plus encaissé un point
pendant près de cinq minutes.
De quoi installer progressive-
ment leur supériorité athlétique
et imposer un impact physique
bientôt rédhibitoire (40 rebonds
à 20, 30/37 aux tirs à 2 points). Les
Portugais ont fait illusion jusqu’à
la pause (37-33) puis, au terme
d’une deuxième période tournant
à la démonstration (57-23), sans
ox y g è n e , s e s o n t e f fo n -
,,
“La défense,
un travail de sape
VINCENT COLLET
« Le temps mort à 9-17 a servi à
rappeler qu’il ne fallait pas pani-
quer, reprenait-il. Le match était
encore long. La défense est un tra-
vail de sape qui dépend de la déter-
mination et de la concentration.
C’est un travail sur l’intensité, la vi-
tesse, les démarquages. Quand les
adversaires sont frais, il est plus
complexe de faire des stops, même
si tu défends bien. Il fallait être pa-
tients. L’impact qu’on leur a infligé
s’est vu sur la fin, où ils avaient
même du mal à courir. »
fiche de stats
France - Portugal : 94-56
Quart-temps : 15-17 ; 22-16 ; 28-11 ;
29-12.
4 200 spectateurs environ.
Arbitres : MM. Glisic (SER),
Jacobs (BEL) et Mme Györgyi (NOR).
France
Cordinier (12), Francisco (8), Jaiteh
(12), Julien (8), Konaté (4), Labeyrie
(15), Lang (6), Lessort (11), M'Baye
(cap., 9), Michineau (2), Tarpey (2),
Toupane (5).
Sélectionneur : V. Collet.
Portugal
Amarante (6), Amiel, Araujo, Barbosa
(3), Bastos, Borovnjak (13), Brito (15),

drés (94-56). Les Bleus préser-
vent leur invincibilité (3-0) dans
leur campagne de qualification
Dans ce domaine, Lahaou Ko-
naté posait également sa marque
en à peine 12 minutes (4 points,
Pierre Lahalle/L’Équipe
Delgado (4), Guerreiro, Queiroz (cap.,
6), Relvao, Silva, Ventura (9), Voytso.
Sélectionneur : N. Tavares.

Cordinier sur sa lancée Louis Labeyrie, au contre

sur le Portugais Diogo
Brito, a apporté toute
EUROLIGUE 27e journée
Comme en novembre, l’arrière de Bologne a pris les rênes
du jeu offensif des Bleus après la pause.
son énergie en défense,
en plus de ses 15 points. Le «Fener» retrouve
(73-67, 16 points). C’est notre créateur n° 1 », l’a féli-
De Colo contre Monaco
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL 1er tour - groupe E 3e j.
DIJON – En une action, Isaïa Cordinier a libéré le public cité Vincent Collet, son voisin de table, en conférence Deux mois après sa fracture de la neuf victoires en dix matches, la
hier
dijonnais, si impatient de voir l’équipe de France de presse. Le sélectionneur l’avait même envoyé en main gauche subie contre l’Asvel dernière aux dépens du Real Ma-
Hongrie 67-83 Monténégro ;
prendre le large face aux Portugais. L’arrière de la mission défensive sur le feu follet Diogo Brito. « J’ai France 94-56 Portugal le 23 décembre (défaite 84-82), drid, leader, le 8février (66-51). La
Virtus Bologne s’est faufilé entre deux défenseurs envie d’être un très bon défenseur à haut niveau. J’au- Nando de Colo est de retour dans dynamique monégasque est plus
pour s’ouvrir le chemin du cercle et claquer un dunk rais pu mieux faire sur Brito en début de match», ana- 1. France, 6 pts (3 v. ; 0 d.) ; le groupe de Fenerbahçe. Le vice- laborieuse à l’image du succès
(52-41, 26e), point de départ d’une déferlante bleue lysait Cordinier avec exigence. 2. Monténégro, 5 (2 v. ; 1 d.) ; champion olympique de Tokyo a arraché contre Kazan mardi
(66-44, 30e). Mais la prestation de l’arrière a ravi Axel Julien. 3. Hongrie, 4 (1 v. ; 2 d.) ; fait le voyage en Principauté et (79-76) sur un tir salvateur de
« En ce moment, les jauges sont à 30 % en Italie, «Isaïa monte en grade, il est bon dans tous les domai- 4. Portugal, 3 (0 v. ; 3 d.). postule pour défier Monaco ce Mike James. Le meneur améri-
alors ça faisait du bien de jouer devant ce public », ap- nes et il l’a encore prouvé ce soir », saluait le meneur, prochaine journée 4e soir (20 heures). Un choc décisif cain et ses coéquipiers ont aussi
préciait-il après une nouvelle sortie internationale ovationné hier par un palais des Sports où il a passé dimanche 18 h dans la course aux play-offs entre besoin d’une victoire de 11 points
aboutie (12 points, 7 passes). L’ancien Nanterrien, six saisons. Un accueil de roi qui a donné une petite Monténégro - Hongrie la Roca Team, neuvième, et le Fe- minimum pour récupérer le tie-
impeccable près du cercle (6 sur 6 au tir), a retrouvé idée au joueur de Bologne. « Il faudrait venir jouer à ¢ Portugal - France nerbahçe, dixième avec une vic- breaker qui départagera les deux
avec gourmandise ses nouvelles responsabilités en Antibes», a glissé, tout sourire, Cordinier, formé aux toire de moins. équipes en cas d’égalité au terme
Bleu. «Il est de plus en plus à l’aise dans cette équipe, il Sharks et qui aimerait montrer sa nouvelle panoplie L’arrière français retrouve un de la saison régulière.
l’avait montré contre le Monténégro en novembre internationale à ses premiers fans. S. Sa. « Fener » en pleine forme avec S. Sa.
 20
ba sket
série
Dominique Wilkins
« LE GESTE
LE PLUS ICONIQUE »
L’ancienne gloire des Atlanta Hawks
et légende du dunk revient sur l’essence
tant spectaculaire que politique
de ce geste emblématique du basket.
YANN OHNONA
Pendant dix-sept ans, il a
passé le plus clair de son
temps en lévitation. L’air était
son élément, et c’est là-haut
que Dominique Wilkins
puisait son inspiration. Vingt-
trois ans après sa retraite
sportive, l’éternel numéro21
d’Atlanta – où il a joué de 1982
à 1994 –, s’agace encore, à
62 ans, qu’on limite son aura
aux dunks acrobatiques qui
lui ont valu, dès ses années
lycée, le surnom de « Human
Highlight Film » (« highlight vivant »).
Quatorzième marqueur de l’histoire de la
NBA au total et à la moyenne (26 668 points,
24,8 par match), le natif de Paris était un
scoreur total, à la palette protéiforme, allant
jusqu’au shoot à 3 points.
Mais c’est bien dans les nuages que cet
ailier délié (2,02 m) et féroce aux segments
interminables a écrit sa légende, pionnier du
dunk, geste qu’il a largement contribué à
porter au rang d’art dans la foulée de son
idole de jeunesse : Doctor J (Julius Erving),
côtoyé sur les planches de 1982 à 1987.
Wilkins a remporté deux fois le concours de
l’exercice, en 1985 et 1990. La NBA a fait son
miel de sa rivalité avec Michael Jordan, dont
Jean-François Robert/L’Équipe
l’un des points culminants fut le dunk contest
de l’édition 1988 du All-Star Game à Chicago,
arraché à domicile par la star des Bulls.
Neuf fois All-Star mais mal entouré et
jamais titré à une époque ingrate – les années
1980 – où les Boston Celtics et les Detroit
« Vous êtes né à Paris.
Quel est votre lien avec la France ?
J’ai vécu à Paris car mon père avait été
affecté là-bas par l’US Air Force. C’est aussi
pour cela que j’ai ces deux prénoms
français, Jacques Dominique. Quand j’ai
pris du recul par rapport à ma carrière
NBA, je n’avais aucune idée que je me
retrouverais à jouer une finale chez moi, en
France. C’est l’un des souvenirs les plus
précieux de ma vie.
Diriez-vous que le dunk
a changé votre vie ?
Je n’irais pas jusque-là, mais oui, il a fait
une sacrée différence pour moi. Après,
j’étais un compétiteur féroce dans tout ce
que j’entreprenais. Je jouais toujours avec
des gens plus âgés. Cela m’a permis de
La saga du dunk 4/ 4
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
À l’occasion de la sortie du documentaire « Dunk or Die » de Nicolas de Virieu et cinq jours
après le All-Star Game NBA et son prestigieux concours de dunks, L’Équipe se penche
sur l’histoire d’un geste qui a transformé le jeu et révolutionné l’image du basket.
Pistons régnaient sur une
conférence Est ultra-compé-
titive tandis que Chicago
attendait son heure, Wilkins a
néanmoins été sacré cham-
pion du monde avec Team
USA en 1994, avant de soule-
ver un nouveau trophée deux
ans plus tard en France. Dans
son Paris natal, « Jacques
Dominique » était porté aux
nues par un Bercy conquis en
1996, MVP d’un Final Four
d’Euroligue remporté
par son Panathinaïkos face à
Barcelone (67-66).
Devenu vice-président des Hawks à Atlan-
ta, où une statue à son effigie a été dévoilée en
mars 2015, Wilkins a accepté de revenir, lors
d’une interview par Zoom, sur le sens et
l’essence du dunk, sa portée tant sportive –
intimidation, domination – que politique,
quand il fut un symbole d’affirmation pour les
Afro-Américains dans les années 1960 alors
qu’ils creusaient leur sillon dans le monde du
basket. Pendant son adolescence, dans les
quartiers mal famés de Baltimore – les pro-
jects d’O’Donnell Heights –, où il grandit avec
ses sept frères et sœurs et sa mère, le dunk
lui avait même servi un temps pour nourrir sa
famille. Sur les playgrounds où il avait forgé
son jeu aérien et son caractère d’airain, « Do »
donnait le la. Raillé pour son prénom – on lui
disait que c’était celui d’une fille –, il répondait
sur le bitume, où ses smashes lui octroyèrent
le respect des caïds. Et quelques billets. « Oui,
le dunk a fait une sacrée différence pour moi »,
lâche-t-il aujourd’hui dans un sourire.
développer ma technique. J’étais très
athlétique, j’ai dunké dès 13ans. J’avais une
capacité à sauter incroyable pour mon âge,
donc, forcément, je me suis fait remarquer
pour cela.
Est-il vrai que le basket vous permettait
d’aider à nourrir votre famille ?
Je jouais des un contre un et les mecs plus
âgés, sur le côté, pariaient sur moi pour
gagner de l’argent. Je récupérais un billet
au passage. Je me débrouillais bien. Ce
Rocky Widner/NBAE /Getty Images
n’était évidemment pas tenable sur le long
terme. Il y a eu quelqu’un de très important,
“Big Harold”, un ancien du quartier, qui a vu
quelque chose en moi. Il m’a pris sous son
aile, m’a appris à jouer, m’a enseigné la
dureté, j’allais partout avec lui. Il m’a guidé
vers ce niveau d’excellence que j’ai un jour uu
 MARDI MERCREDI HIER AUJOURD’HUI
série 21
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE

La naissance La France, Les 5 plus grands dunks Les souvenirs de

d’un geste iconique fille aînée du dunk du All-Star Game Dominique Wilkins LA SAGA DU DUNK (4/4)

Un dunk de Dominique uu atteint. Avant que je parte à

Wilkins lors du match Washington (en Caroline du Nord, chez sa
de NBA opposant La star des Hawks grand-mère), à Baltimore, qui était la ville au
les Atlanta Hawks a réalisé un windmill taux de criminalité le plus élevé du pays, Big
aux Sacramento Kings, lors du concours Harold me tenait à l’écart des personnes
le 16 janvier 1990 de dunks dangereuses, et me protégeait des ennuis.
(91-108). du All-Star Game 1988, C’était comme un grand frère.
remporté par son rival, Comment définiriez-vous le dunk ?
Michael Jordan. C’est un outil d’intimidation, une arme de
dissuasion massive. Je m’en servais pour
effrayer et démoraliser ceux qui espéraient
bloquer mes tirs. Cela ne correspondait
pas nécessairement à ma personnalité,
mais quand tu es grand, que tu es capable
de jouer au-dessus du panier, c’est un
avantage dont tu dois tirer profit. Le dunk
est aussi générateur de motivation, il

EN BREF
62 ANS (USA)
permet de mettre le public dedans. Et de
remettre ta défense d’aplomb.

2,02 m. “Doctor J est notre maître

Ancien ailier. à tous. Le dunk le plus
Sa carrière NBA : emblématique reste
Atlanta
celui en s’élançant de la ligne

Walter Iooss Jr. /Sports Illustrated /Getty Images

,,
(1982-1994) ;
LA Clippers (1994) ; des lancers francs,
Boston dont il a été l’instigateur
(1994-1995) ; DOMINIQUE WILKINS
San Antonio Emmenez-nous avec vous dans les airs.
(1996-1997) ; Que se passe-t-il
Orlando dans votre tête
(1998-1999). avant et pendant un dunk ?
C’est l’une des émotions les plus grandes,
¢ 2006 : Hall of Fame. l’un des meilleurs sentiments au monde.
¢ Palmarès : Je suis comme dans un autre espace-
9 fois All-Star, de 1986 temps, une zone, un lieu qui m’appartient à
à 1994 ; All-NBA First moi seul. Cela me donnait beaucoup
Team 1986 ; champion du
monde 1994 ; vaiqnueur
de l’Euroligue 1996 et
d’énergie, c’est vraiment très spécial.
Dans une interview pour le “magazine
L’Équipe” en 2015, vous aviez décrit cela
MVP du Final Four avec comme “un petit orgasme”…
le Panathinaïkos. (Il éclate de rire.) C’est assez conforme à la
réalité.
Au tournant des années1960 et1970,
le dunk est banni à l’université.
C’était la “Lew Alcindor rule”
– de l’ancien nom de Kareem
Abdul-Jabbar –, qui avait vu
demain dans cette interdiction une forme
Retrouvez de discrimination à l’égard
le documentaire
des athlètes noirs. Le dunk a-t-il eu
« Dunk or Die »
(80 minutes), aussi une portée politique ?
de Nicolas de Virieu, Absolument. Jabbar en est l’illustration. Le
Canal+ à 15 h 44 dunk était l’une des raisons pour lesquelles
et mardi 1er mars, il était si fort. Il l’utilisait pour dominer des
Canal+ Sport, à 20 h 45. joueurs de plus petite taille, et c’est devenu
une action emblématique, à l’énergie
contagieuse. Kareem était l’un des athlètes
noirs les plus dominants de l’histoire, il le
reste aujourd’hui. Il y avait des disparités,
des injustices à l’époque et c’est sans doute
l’une des raisons pour lesquelles le dunk a
un temps été supprimé. On a fait ce qu’on a
pu pour l’empêcher d’être aussi dominant,
mais ça n’a pas marché. Il en a même tiré
Aujourd’hui, avantage pour mettre au point son “sky
retrouvez hook”, ce tir en crochet qui allait devenir le
le podcast shoot le plus indéfendable de l’histoire du
« Stepback », jeu.
Au début de votre carrière NBA (en 1982),
consacré vous vous livrez à des joutes épiques
à Kadour Ziani, contre Larry Bird.
le « dunkfather » Le shooteur contre le dunkeur?
français J’étais bien plus qu’un dunkeur. Je pouvais
scorer de partout, de toutes les manières :
sur le site après dribble, à 3 points, en post-up... Mais
quand tu dunkes, on ne regarde plus le
reste. Or, tu ne peux pas marquer 26 600
points en carrière juste en smashant.
J’étais créatif, efficace. Je shootais à 40 % à
3 points certaines saisons, même si ma
première option était toujours d’attaquer le
panier pour provoquer les fautes de la star
adverse.
“Ce serait bien de revoir, comme par le passé, les meilleurs joueurs
quelque chose qui les motive ,,
en découdre. Mais pour une raison qui m’échappe, ce n’est plus
DOMINIQUE WILKINS, À PROPOS DU CONCOURS DE DUNKS DU ALL-STAR GAME
Votre dunk “signature”
est le moulin à vent (Windmill).
D’où vous est venue l’idée ?
J’ai commencé au lycée. Au départ, c’était
juste un jeu à l’entraînement, je m’amusais,
quand j’étais dans les airs, à mouliner la
balle tout autour du panier. Je voulais voir
quelle hauteur je pouvais atteindre et
combien de temps je pouvais rester en l’air.
Puis à l’université (Georgia), j’ai encore
exagéré le mouvement et c’est devenu un
truc que je faisais, en contre-attaque, c’est
devenu une partie de mon jeu. Je faisais
tourner la balle avant de l’écraser dans le
cercle. C’est resté.
Si l’on parle d’art du dunk,
qui a été votre inspiration numéro un ?
J’admirais Docteur J (Julius Erving),
comme tous les gamins à l’époque, et
encore aujourd’hui alors qu’il est devenu un
ami proche. J’ai un profond respect pour lui
et, si on parle de dunk, c’est notre grand-
père, notre maître à tous. D’ailleurs, le dunk
le plus emblématique selon moi reste celui
en s’élançant de la ligne des lancers francs,
dont il a été l’instigateur. Après, si vous me
demandez quel dunk est le plus
dévastateur, pour moi, c’est celui réalisé
dans le jeu, dans le trafic, quand deux
géants sautent pour essayer de te contrer.
C’est plus difficile, le résultat est plus
gratifiant et ravageur pour l’adversaire.
C’est électrique et ça met ton équipe dans
un état second.
Vous excelliez néanmoins également
lors des concours du All-Star Game…
On touchait au summum de
l’entertainment, pour le public. C’était un
week-end de plaisir où les meilleurs
dunkeurs se retrouvaient face à face.
Michael Jordan était celui qui te poussait le
plus dans tes retranchements. Notre
rivalité, pas seulement au concours de
dunks (Wilkins l’a emporté en 1985, Jordan en
1988), a été l’une des plus grandes de
l’histoire, lui et moi approchions les
30 points de moyenne l’un contre l’autre lors
de toutes nos confrontations. Si tu n’étais
pas prêt face à lui, tu te faisais humilier.
Et lors du concours de dunks en 1988…
J’aurais dû gagner, bien sûr (il rit). Mais
c’était à Chicago, mon dernier dunk n’a pas
été noté comme il aurait dû l’être. Au final,
on en rigole encore aujourd’hui, car peu
importe qui a gagné, les fans en ont eu pour
leur argent. Quand on dunkait, lui et moi, il y
avait une grande part d’improvisation, de
spontanéité, comme des musiciens de
jazz. Je ne m’entraînais jamais à réaliser
des dunks. Ce que j’allais faire, j’y pensais
juste avant de décoller.
Quels dunkeurs vous ont marqué
ces vingt dernières années ?
J’aime Vince Carter, qui a redonné ses
lettres de noblesse au dunk et au concours
du All-Star Game (en 2000). Zach LaVine,
Aaron Gordon ont également donné un
nouveau souffle alors que le concours était
en berne. Ce serait bien de revoir, comme
par le passé, les plus grands athlètes, mais
surtout les meilleurs joueurs en découdre.
Mais, pour une raison qui m’échappe,
remporter ce concours n’est plus quelque
chose qui les motive.
Le dunk garde-t-il toujours la même aura
à l’ère du tir à 3 points ?
Le jeu a changé, mais il y a toujours des gars
qui savent voler, John Collins (Atlanta),
Miles Bridges (Charlotte), Ja Morant
(Memphis)… Le morphotype des joueurs
NBA a changé, les ballons ressortent plus
souvent et on cherche plus de tirs à 3 qu’à 2
points. Mais, même si le shoot longue
distance s’en rapproche, le dunk reste
selon moi, aujourd’hui et pour toujours, le
geste le plus iconique de ce sport. » É
22 cyclisme
JUMBO-VISMA
Roglic-Vingegaard,
duo à l’unisson
Deuxièmes des Tours de France2020 et2021,
le Slovène et le Danois de Jumbo-Visma
seront co-leaders en juillet. Ils démarrent
leur saison demain en Ardèche.
DOMINIQUE ISSARTEL
« Dans le cyclisme, les gens es-
saient beaucoup de se copier, expli-
que Merjin Zeeman, manager
sportif de la formation néerlan-
daise Jumbo-Visma qui, cette an-
née encore, a fait du Tour de
France son objectif majeur, et j’ai
appris à ne pas dévoiler grand-
chose sur notre stratégie. Mais oui,
je peux dire que le grand rêve de
cette équipe est de remporter le
Maillot jaune. J’essaie de ne pas en
faire une obsession mais, en réalité,
j’y pense tout le temps. »
Il a mis longtemps à évacuer la
douleur du Tour 2020 quand, ex-
clu de la course pour s’en être pris
à des commissaires UCI lors d’un
contrôle du vélo de Primoz Roglic,
il avait assisté seul, sur une chaise
pliante en bord de route, à la cru-
elle défaite du Slovène, lors du
chrono décisif à La Planche des
omnisports résultats - programme
tennis
Acapulco (MEX) ATP 500
dur deuxième tour
Medvedev (RUS) b. Andujar (ESP), 6-1, 6-2 ;
Nishioka (JAP) b. Fritz (USA), 3-6, 6-4, 6-2 ; Nadal
(ESP) b. Kozlov (USA), 6-0, 6-3 ; Paul (USA) b.
Lajovic (SER), 7-6 (6), 2-6, 7-5 ; Giron (USA) b.
Carreño Busta (ESP), 6-7 (7), 6-4, 7-6 (4) ; Tsitsipas
(GRE) b. Wolf (USA), 6-1, 6-0 ; Norrie (GBR) b. Isner
(USA), 6-7 (2), 6-3, 6-4 .
Doha (QAT) WTA 1000
dur quarts de finale
Swiatek (POL) b. Sabalenka (BLR), 6-2, 6-3 ; Sakkari
(GRE) b. Gauff (USA), 6-3, 6-3 ; Kontaveit (EST) b.
Jabeur (TUN), 6-4, 6-1 ; Ostapenko (LET) b.
Muguruza (ESP), 6-2, 6-2 .
cyclisme
Tour des Émirats Arabes Unis
e 20 h 30 Nancy - Chambéry
5 étape , Corniche de Ras al Khaimah -Île
d'Al Marjan : 1. Philipsen (BEL, Alpecin-Fenix),
les 182 km en 4h17'5'' (moy. : 42,476 km/h) ;
2. Kooij (HOL, Jumbo-Visma) ; 3. Sa. Bennett (IRL,
Bora-Hansgrohe) ; ...5. Barbier (Israel - Premier
Tech) ; 6. E. Viviani (ITA, Ineos Grenadiers) ;
7. Démare (Groupama-FDJ) ; 11. Groenewegen
(HOL, BikeExchange) t.m.t. 125 classés.
Classement général 1. Pogacar (SLV, UAE
Emirates) en 18h19'37'' ; 2. Ganna (ITA, Ineos
Grenadiers) à 4'' ; 3. Vlasov (RUS, Bora-Hansgrohe)
à 14'' ; 4. A. Yates (GBR, IGD) à '17'' ; 5. Powless
(USA, EF Education - Easy Post) à 25'' ; ...10.
Bouchard (AG2R Citroën) à 43'' ; 11. Bardet (DSM)
m.t.
aujourd'hui
6e étape Expo Dubai 2020- Expo Dubai 2020 (180 km)
demain
7e et dernière étape.
Belles Filles, battu par son jeune
compatriote Tadej Pogacar. (à gauche) et Jonas
L’an dernier, il avait aussi cogité
après la lourde chute de Roglic ne se quittent plus.
dès la 3e étape, avant l’abandon de Même à l’entraînement.
son coureur cinq jours plus tard. Comme ici en stage
Mais, avec tout le staff de Jumbo-
Visma, ils avaient réussi à se re- d’Alicante en janvier.
mobiliser pour mettre en place un
plan B qui avait permis au Danois
Jonas Vingegaard, 24 ans, pas
prévu sur le Tour en début de sai-
son, de terminer à la 2e place.
Le Dauphiné ensemble
Cette saison, les deux coureurs
seront associés au départ de Co-
penhague, le 1er juillet et, à l’ex-
ception de la première semaine
de mars (où Roglic sera sur Paris-
Nice et Vingegaard sur Tirreno-
Adriatico), leur programme a été
établi pour qu’ils passent du
temps ensemble. Leur participa-
tion aux Boucles Drôme-Ardèche
Gran Camiño (ESP)
1 étape, O Porrino-Vigo : 1. Cort Nielsen
ère
(DAN, EF Education - Easy Post), les 165 km en
3h56'59'' (moy. : 42,130 km/h) ; 2. Lonardi (ITA,
Eolo-Kometa) ; 3. Valverde (ESP, Movistar) t.m.t.
113 classés.
Classement général : 1. Cort Nielsen (DAN, EF
Education - Easy Post) en 3h56'49'' ; 2. Lonardi (ITA,
Eolo-Kometa) à 4'' ; 3. Valverde (ESP, Movistar) à 6''.
aujourd'hui
2e étape : Bertamirans-Mirador do Ezaro (177,6km)
dimanche
e demain 18 h
4 et dernière étape.
ha ndba ll
Liqui Moly Starligue
e Rezé
saison régulière 18 journée
aujourd'hui 20 h
Créteil - Chartres ¢ Dunkerque - Saint-Raphaël ¢
Istres - HBC Nantes ¢ Limoges - Cesson-Rennes
demain 20 h
Montpellier - Toulouse ¢ Saran - Aix-en-Provence
dimanche 17 h
Paris-SG - Nîmes
1. Paris-SG, 34 pts ; 2. HBC
Nantes, 27 ; 3. Aix-en-Provence,
27 ; 4. Toulouse, 19 ; 5. Cesson-
Rennes, 19 ; 6. Montpellier, 19 ; 7. Chambéry, 18 ;
8. Nîmes, 17 ; 9. Saint-Raphaël, 16 ; 10. Chartres, 15 ;
11. Créteil, 13 ; 12. Limoges, 12 ; 13. Dunkerque, 10 ;
14. Saran, 8 ; 15. Istres, 8 ; 16. Nancy, 4.
Ligue Butagaz Énergie
saison régulière 17e journée
aujourd'hui 20 h
JDA Dijon - Bourg-de-Péage ¢ Mérignac - Paris 92
20 h 15 Fleury - Brest
20 h 30 Toulon - Chambray
Primoz Roglic
Vingegaard
dans la région
ce week-end, qui avait pris les or-
ganisateurs par surprise, il y a un
mois et demi, est due au fait que
Roglic (tombé l’an passé sur Pa-
ris-Nice et le Tour, deux épreuves
dont il avait pris le départ sans
courir les semaines précédentes)
semble avoir modifié sa stratégie
cette saison : « Je ferai la Drôme-
Ardèche pour me mettre en jam-
bes », confiait-il dès décembre.
La longue parenthèse entre
Liège-Bastogne-Liège et le Tour,
où il avait passé sept semaines en
demain 20 h
Nantes - Plan-de-Cuques
dimanche 16 h
Besançon - Nice
17 h Metz - Celles-sur-Belle
1. Metz, 45 pts ; 2. Brest, 39 ; 3. Paris 92, 39 ;
4. Nantes, 36 ; 5. Besançon, 34 ; 6. Chambray, 33 ;
7. JDA Dijon, 31 ; 8. Bourg-de-Péage, 30 ; 9. Nice, 29 ;
10. Mérignac, 26 ; 11. Toulon, 25 ; 12. Plan-de-
Cuques, 22 ; 13. Celles-sur-Belle, 20 ; 14. Fleury, 18.
ba sket
Euroligue femmes
matches en retard groupe A
Lattes-Montpellier 65-78 Salamanque (ESP)
Classement 1. Ekaterinbourg, 28 pts (14 m.) ;
2. Salamanque, 25 (14 m.) ; 3. USK Prague, 24
(14 m.) ; 4. Lattes-Montpellier, 20 (14 m.) ; 5. TTT
Riga, 20 (14 m.) ; 6. Venise, 19 (14 m.) ; 7. MBA
Moscou, 18 (14 m.) ; 8. Szekszard, 14 (14 m.).
Euroligue hommes
saison régulière 27e journée
hier
EP Istanbul (TUR) 109-77 Maccabi Tel-Aviv (ISR) ;
Z. Kaunas (LIT) 68-47 Real Madrid (ESP) ;
Olympiakos (GRE) 67-58 O. Milan (ITA) ;
Asvel 80-82 Alba Berlin (ALL)
aujourd'hui 20 h
Monaco - Fenerbahçe (TUR) ¢ Panathinaïkos (GRE) -
ER Belgrade (SER)
reportés
Bayern Munich (ALL) - CSKA Moscou (RUS) ¢ Vitoria
(ESP) - Unics Kazan (RUS) ¢ Zenit Saint-
Pétersbourg - FC Barcelone (ESP)
Classement 1. FC Barcelone, 80 % (20-5) ; 2. Real
Madrid, 76,9 (20-6) ; 3. O. Milan, 68 (17-8) ;
4. Olympiakos, 62,5 (15-9) ; 5. Zenit Saint-
Pétersbourg, 60,9 (14-9) ; 6. CSKA Moscou, 58,3 (14-
10) ; 7. EP Istanbul, 52 (13-12) ; 8. Kazan, 52 (13-
altitude sans jamais se frotter au
peloton, ne sera pas renouvelée.
« Ce n’était pas une erreur, estime
Zeeman. Se préparer pour le Tour
est un long chemin, on teste beau-
coup de choses depuis des années.
OK, il ne se sentait peut-être pas à
100 % à l’aise dans cette étape très
tendue et aujourd’hui, effective-
ment, on mettrait une course avant
le départ du Tour. Mais c’est ça le
haut niveau, faire des choix et en ti-
rer les conséquences. Cette année,
on fera un choix différent. »
12) ; 9. Monaco, 50 (13-13) ; 10. Fenerbahçe, 54,5
(12-10) ; 11. Bayern Munich, 50 (12-12) ; 12. Maccabi
Tel-Aviv, 45,8 (11-13) ; 13. ER Belgrade, 39,1 (9-14) ;
14. Alba Berlin, 36 (9-16) ; 15. Asvel, 34,6 (9-17) ;
16. Vitoria, 29,2 (7-17) ; 17. Panathinaïkos, 26,1 (6-
17) ; 18. Z. Kaunas, 20,8 (5-19).
volley-ba ll
Ligue A hommes
Saison régulière 23e journée
aujourd'hui 20 h
Nice - Cambrai
Plessis-Robinson - Sète
19 h Toulouse - Narbonne ; Tourcoing - Poitiers
20 h Chaumont - AS Cannes ; Montpellier - Nantes-
dimanche 17 h
Tours - Paris
Classement 1. Tours, 50 pts ; 2. Chaumont, 44 ;
3. Sète, 44 ; 4. Montpellier, 43 ; 5. Narbonne, 41 ;
6. Nice, 32 ; 7. Tourcoing, 31 ; 8. Paris, 30 ; 9. Nantes-
Rezé, 25 ; 10. Toulouse, 25 ; 11. Plessis-Robinson, 25 ;
12. Cambrai, 21 ; 13. Poitiers, 16 ; 14. AS Cannes, 14.
Coupe de la CEV hommes
demi-finales
Belchatow (POL) 3-2 Tours (24-26, 25-22, 25-20, 22-
25, 15-13)
Monza (ITA) 1-3 Zenit Kazan (RUS), (14-25, 20-25,
25-19, 19-25). Matches retour le 2 mars.
Challenge Cup hommes
demi-finales
mercredi
Halkbank Ankara (TUR) 3-0 Panathinaïkos Athènes
(GRE) (25-22, 25-20, 25-21).
hier
Ach Ljubljana (SLV) 0-3 Narbonne (23-25, 22-25,
25-21) . Matches retour le 1er mars.
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
SprintCyclingAgency/Presse Sports
Après le Pays Basque et les Ar-
dennaises, Roglic et Vingegaard
devraient disputer le Dauphiné,
pas loin de Tignes, où les Jumbo-
Visma ont l’habitude de passer
deux semaines avant le Tour.
« J’aime beaucoup courir avec Pri-
moz, explique « Vingo ». Je le con-
sidère comme un ami : l’an passé, il
m’a beaucoup apporté. On était tous
les deux au Pays Basque quand j’ai
fait mon premier vrai résultat (ils
s’étaient classés 1er et 2e) et sa pré-
sence avait été déterminante. » É
hockey sur g l a ce
Ligue Magnus
saison régulière 40e journée
aujourd'hui 20 h
Mulhouse - Amiens
20 h 15 Grenoble - Rouen
20 h 30 Anglet - Gap ; Cergy-Pontoise - Nice
1. Grenoble, 100 pts ; 2. Rouen, 83 ; 3. Angers, 82 ;
4. Amiens ; Cergy-Pontoise, 68 ; 6. Gap, 58 ; 7. Cha-
monix, 46 ; 8. Bordeaux ; Nice, 44 ; 10. Mulhouse,
38 ; 11. Anglet, 35 ; 12. Briançon, 30
rugby
Pro D2 22e journée
hier
Bayonne 37-10 Colomiers
aujourd'hui 19:30
Béziers - Grenoble ¢ Bourg-en-Bresse - Vannes ¢
Carcassonne - Narbonne ¢ Montauban - Oyonnax ¢
Nevers - Aix-en-Provence ¢ Rouen - Aurillac
20:45
Agen - Mont-de-Marsan
rugby à xiii
saison régulière 3e journée
hier
Leeds Rhinos 4-10 Dragons Catalans ;
Wigan Warriors 22-12 Huddersfield Giants
aujourd'hui 21 h
Hull KR - Castleford Tigers ¢
St-Helens RLFC - Wakefield Trinity
demain 16 h
Hull FC - Salford Red Devils
18 h Toulouse Olympique - Warrington Wolves
Classement 1. Wigan Warriors, 6 pts ;
2. St-Helens RLFC, 4 ; 3. Salford Red Devils, 4 ;
4. Huddersfield Giants, 4 ; 5. Warrington Wolves, 4 ;
6. Dragons Catalans, 4 ; 7. Hull FC, 2 ; 8. Wakefield
Trinity, 0 ; 9. Hull KR, 0 ; 10. Leeds Rhinos, 0 ;
11. Castleford Tigers, 0 ; 12. Toulouse Olympique, 0.
Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE
automobile 23
Montmelo (23-25 février) essais hivernaux FORMULE 1

Verstappen au quart de tour

Le champion du monde s’est exprimé sur la Russie mais aussi sur Michael Masi,
critiquant la décision de la FIA d’avoir écarté le directeur de course.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
FRÉDÉRIC FERRET Max Verstappen
est revenu hier sur
MONTMELO (ESP) – Attaquer là où on ne son titre de champion et
l’attend pas. Surprendre, toujours. les événements qui lui
C’est ainsi que Max Verstappen ont permis de l’emporter
s’est construit. C’est comme ça à Abu Dhabi, lors
que, l’an dernier, il avait conquis du dernier GP.
son titre à Abu Dhabi, plaçant son
attaque du dernier tour deux vira-
ges avant celui où tout le monde
l’attendait. Même Lewis Hamil-
ton.Hier, en conférence de presse, essais hivernaux 2e j.
il n’a pas procédé autrement. Montmelo (ESP)
C’était le retour de sa parole, dé- hier
sormais celle d’un numéro un 1. Leclerc (MCO, Ferrari),
mondial. Donc forcément guettée 1’19’’689 (79 tours) ;
et sûrement attendue. Car, depuis 2. Gasly (Alpha Tauri-Honda),
son titre, on l’avait un peu perdu de 1’19’’918 (147) ;
3. Ricciardo (AUS, McLaren-
vue, même si on l’avait suivi de Mercedes), 1’20’’288 (126) ;
loin, au Brésil avec sa belle-fa- 4. Russell (GBR, Mercedes),
mille, ou avec le paternel (engagé 1’20’’537 (66) ;
ce week-end dans un rallye belge) 5. Sainz (ESP, Ferrari), 1’20’’546
(71) ;
Lluis Gene/AFP

avec lequel il s’essaya au roulage

en Porsche GT.
Mercredi, Hamilton avait clai-
rement affirmé sa volonté « d’al-
ler de l’avant » et d’oublier Abu
Dhabi. Verstappen a choisi l’autre
voie. Ses premiers mots n’étaient
guère puissants, à ne rien dire
tout en causant. Verstappen enfi-
lait les perles aussi bien que les
tours la veille au volant de sa voi-
ture frappée du numéro 1. Il
n’était que 13 heures mais déjà
celle de la sieste.
Avant qu’un grand coup ne
tombe. Soudainement, au milieu
de ce paisible ronronnement, Se-
bastian Vettel posa sa conscience
et son courage sur la table, affir-
mant « ne pas vouloir aller au
Grand Prix de Russie » (en sep-
tembre) quelle que soit la décision
de la Formule 1 qui, pour l’instant,
refuse de se mouiller. Verstappen
lui emboîta le pas : « Ce n’est pas
responsable de faire un Grand Prix
dans un pays en guerre. »
L’échauffement du champion
bascula quelques minutes seule-
ment avant la fin de cette séance
de trente minutes organisée par
le promoteur, alors que sa voi-
ture, la Red Bull, était immobili-
sée au garage et le resterait une
grande partie de l’après-midi, vic-
time d’un souci moteur. « Ce
qu’on lui a fait est franchement in-
juste, lâcha-t-il lorsqu’on lui de-
manda sa réaction à la mise sur
la touche du directeur de course
Michael Masi la semaine der-
nière. Ce n’est pas correct. On l’a
jeté sous les roues d’un bus. Le vi-
rer est inacceptable et c’est ce
qu’ils ont fait. Je suis sincèrement
désolé pour lui parce que c’est un
très bon directeur de course. »
“Comment voulez-vous
prendre une décision
sereine avec des gars
tout le temps ? ,,
qui vous crient dessus
MAX VERSTAPPEN,
EN RÉFÉRENCE À MICHAEL MASI
Le retour d’un Néerlandais sau-
vage comme on l’avait connu au-
trefois ? Pas totalement tout de
même. Il a mûri, est devenu
champion du monde dans des
conditions controversées qu’on
évoque encore deux mois plus
tard. Il n’est plus question d’agir
en tête brûlée, enfin pas totale-
ment. Cracher sur la décision de
la FIA, oui. Insulter l’avenir, certai-
nement pas. Pour son altercation
avec Esteban Ocon (Brésil 2018),
il s’était cogné deux jours de tra-
vaux d’intérêt général. Alors au-
tant faire attention.
Avant de retourner à ses affai-
res, Verstappen a, sinon adouci
ses propos, du moins tenté de les
étayer: « En football, un entraîneur
qui hurle dans les oreilles de l’arbi-
tre se prend un carton. Comment
voulez-vous prendre une décision
sereine avec des gars qui vous
crient dessus tout le temps? »
Pour éviter l’ire de la Fédéra-
tion, le champion a multiplié les
précautions après avoir sorti la
sulfateuse. « Franchement, ce
n’est pas facile de prendre la suc-
cession de Charlie (Whiting, histo-
rique directeur de course, bruta-
lement décédé au début de la
saison 2019), martela-t-il. Il faut de
l’expérience pour ce genre de res-
ponsabilités. Moi aussi, j’ai commis
des erreurs en tant que débutant. »
Verstappen reconnaissant avoir
commis des erreurs? Presque une
première. Mieux, le pilote choisit
d’évoquer prudemment les rem-
plaçants de l’Australien, jugés « très
capables », histoire d’assurer ses
arrières. Une nouveauté chez lui de
regarderdanslerétro.Maispastrop
de changements non plus. C’est
toujours devant que le numéro 1
regarde. Sans trop se soucier des
dégâts qu’il pourrait causer. É
6. Vettel (ALL, Aston Martin-
Mercedes), 1’20’’784 (74) ;
7. Perez (MEX, Red Bull-Honda),
1’21’’430 (78) ;
8. Mazepin (RUS, Haas-Ferrari),
1’21’’512 (42) ;
9. Albon (THA, Williams-
Mercedes), 1’21’’531 (47) ;
10. Zhou (CHN, Alfa Romeo
Racing-Ferrari), 1’21’’885 (71) ;
11. Latifi (CAN, WIlliams-
Mercedes), 1’21’’894 (61) ;
12. Stroll (CAN, Aston Martin-
Mercedes), 1’21’’920 (55) ;
13. Schumacher (ALL, Haas-
Ferrari), 1’21’’949 (66) ;
14. Ocon (Alpine-Renault),
1’22’’164 (125) ;
15. Bottas (FIN, Alfa Romeo-
Ferrari), 1’22’’288 (21) ;
16. Hamilton (GBR, Mercedes),
1’22’’562 (40).

WRC Rallye de Suède

Rallye de Suède «Avec beaucoup d’humilité»

e
2 manche
du Championnat du monde
shakedown
hier
1. Rovanperä-Halttunen (FIN,
Toyota GR Yaris Rally1), 3’22’’4 ;
2. Tänak-Järveoja (EST, Hyundai
i20 N Rally1), à 0’’3 ; 3. Neuville-
Wydaeghe (BEL, Hyundai i20 N
Rally1), à 0’’8 ; ...
10. Fourmaux-Coria (Ford
Puma Rally1), à 8’’3.
programme
Après son spectaculaire et coûteux accident du Monte-Carlo, Adrien Fourmaux aborde le Rallye
de Suède, son premier sur la neige sur une voiture de pointe, avec l’obligation d’être à l’arrivée.
«Comment avez-vous géré Je dois retrouver la confiance et finir le rallye. Vous partez assez loin aujourd’hui,
l’après-Monte-Carlo? C’est un gros défi car il sera très rapide. Ce ne pour la plus longue journée, pensez-vous
J’ai compris le pourquoi du comment et je me sera que mon quatrième sur neige en cin- pouvoir en tirer avantage?
suis concentré sur la suite de la saison. On ne quante dans ma carrière. Et ce sera la pre- C’est mieux, sur la neige, de commencer loin.
peut pas changer le passé mais on peut en mière fois au volant d’une WRC et d’une Ral- Mais commencer premier aurait voulu dire
revanche influencer l’avenir, donc je suis ly1 donc je vais aborder ça avec beaucoup que le Monte-Carlo avait été un bon rallye…
assez vite passé à la Suède. Je me suis égale- d’humilité. Comme en Finlande à l’automne Comment fonctionnera le système hybride
ment rendu chez M-Sport parce que je dernier. ici selon vous?
François Flamand/DPPI/ Panoramic

n’avais pas pu le faire avant le Rallye de Mon-
aujourd’hui
te-Carlo et pour aider les mécanos à recons-
7 ES (125,67 km). truire la voiture, montrer que j’essaie de ré-
parer mes erreurs. Ça fait partie de mon
éducation, je voulais leur montrer mon sou-
tien.
Vous abordez donc ce Rallye de Suède
plus prudemment.
Comment décririez-vous le profil
de ce nouveau Rallye de Suède,
qui se déroule 700km plus au nord
que les précédents?
Par endroits, c’est étroit, bosselé avec un peu
de terre, de glace et de neige mais ça va très
vite par ailleurs avec des murs de neige qui
sont souples et qui aspirent la voiture.
Ce sera plus ou moins similaire (au Mon-
te-Carlo). Mais avec 500 chevaux, il faut
être sûr d’avoir le grip qu’il faut... Sur
un tel profil, ce sera difficile de gagner
du temps avec la puissance supplé-
mentaire mais ce sera pareil pour
tout le monde, la question, ce sera de
savoir comment gérer la traction.»
M. Ma.
 24 Vendredi 25 février 2022 | L’ÉQUIPE

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