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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE


DEPARTEMENT DE LA FORMATION INITIALE LITTERAIRE
CENTRE D’ETUDES ET DES RECHERCHES EN LANGUE ET LETTRES FRANCAISES

Mémoire de fin d’étude en vue d’obtention de Certificat d’Aptitude Pédagogique


de l’Ecole Normale (CAPEN)

L’APPROCHE GENRE ET L’APPORT DU DEBAT EN COURS


DE FRANÇAIS CAS DU COLLEGE SAINT FRANCOIS
XAVIER FIANARANTSOA

Présenté par : RANDRIAMALAZAVOLA Pierre Clément


Sous la direction des Mesdames :
-Mme RANAIVO Velomihanta
-Mme RAKOTOVAO Lolona
Présidé par Mr. ANDRIAR’ Samuel

Date de soutenance 29 Décembre 2013


REMERCIEMENTS

La présente étude n’a pas pu aboutir sans des innombrables conseils et précieuses

collaborations. Il nous est agréable de remercier sincèrement tous ceux qui ont participé à la

réalisation de ce mémoire. Plus particulièrement à :

- Monsieur ANDRIAR’Samuel qui nous a fait l’honneur de présider le Jury de ce

mémoire malgré ses multiples obligations.

- Madame RAKOTOVAO Lolona Directeur de notre mémoire qui nous a confié ce

sujet, qui nous a prodigué des précieux conseils et qui a toujours su nous témoigner la

bienveillance tout au long de la réalisation de ce travail.

- Madame VELOMIHANTA Ranaivo Rakotoniaina qui, en dépit de ses emplois du

temps très chargés, à voulu accepter de juger ce travail.

- Tous les professeurs et les personnels de l’Ecole Normale Supérieure qui ont assuré

notre formation.

- Père Recteur, Père Directeur, tous les élèves de classe de première du Collège Saint

François Xavier de Fianarantsoa, auprès de qui nous avons trouvé une grande qualité

d’accueil ainsi qu’une collaboration sans faille pendant notre recherche.

- A ma famille qui n’a jamais cessé de m’aider moralement et de me soutenir durant la

recherche

- A tous mes amis et ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de cet

ouvrage.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE

PREMIERE PARTIE:
GENERALITE SUR LE GENRE
A. INTRODUCTION DE L’APPROCHE GENRE A MADAGASCAR
I. APPROCHE DEFINITIONNELLE
1. LE CONCEPT DU GENRE1
2. LE GENRE ET L’ORGANISATION FAMILIALE
3. LA NAISSANCE D’UN ENFANT ET LA MENTALITE DISCRIMINATOIRE
4. LE GENRE ET LA PRISE DE PAROLE
5. LE TRAVAIL ET LA DISPARITE DE GENRE
6. L'EMPLOI SOURCE DE DISCRIMINATION DE GENRE
7. LA DISPARITE SUR LA STRUCTURE DE L’EMPLOI A MADAGASCAR
8. LA POLITIQUE ET LE GENRE
9. REPARTITION DE POSTES DES RESPONSABILITES SELON LE GENRE
II. LA DISPARITE DE GENRE A TRAVERS L’HISTOIRE
1. LE GENRE DANS LA PERIODE PRECOLONIALE:
2. LE GENRE SOUS LA COLONISATION
B. LA SENSIBILISATION A L’APPROCHE GENRE
I. LES CONFERENCES INTERNATIONALES ET LE GENRE
II. LES CONFERENCES ET LE PROGRAMME NATIONAL
III. LES DOMAINES TOUCHES PAR LE PANPF
IV. LE PROGRAMME D’ACTION DE BEIJING
V. IMPACT DE L’APPROCHE GENRE DANS LES DEPARTEMENTS MINISTERIELS
VI. CONVENTION SUR L’ELIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION A L’EGARD
DES FEMMES

C. INTRODUCTION DU GENRE DANS LE DOMAINE DE L’EDUCATION


I. LES CONCEPTS DE L’EDUCATION
1. NOTION DEFINITIONNELLE
2. L’EDUCATION TRADITIONNELLE
3. EDUCATION NOUVELLE
II. HISTOIRE DE L’EDUCATION A MADAGASCAR ET LA DISPARITE DU GENRE
1. L'EDUCATION ET LE GENRE AVANT LA COLONISATION
2. L’EDUCATION ET LE GENRE AVANT 1990
3. L'EDUCATION ET L’APPROCHE GENRE DEPUIS 1990
III. DESCRIPTION DE LA SITUATION GLOBALE DE L’EDUCATION PROVINCE DE FIANARANTSOA
DEUXIEME PARTIE :
« L’APPROCHE GENRE ET L’APPORT DU DEBAT EN COURS DE FRANÇAIS, CAS DE
COLLEGE SAINT FRANCOIS XAVIER DE FIANARANTSOA »
CHAPITRE I - CHAMPS ET MOYENS D’INVESTIGATION
I. CHAMPS D’INVESTIGATION
1. JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA VILLE
2. PRESENTATION DE LA REGION DE FIANARANTSOA
3. LE CHOIX DE L’ETABLISSEMENT
4. PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DU COLLEGE
5. EFFECTIFS ET STATISTIQUE DANS LE COLLEGE
6. LES ACTIVITES ARTISTIQUES, CULTURELLES ET SPORTIVES
7. L’ECOLE DES PARENTS
II. MOYEN D’INVESTIGATION
1. LE QUESTIONNAIRE
2. L’OBSERVATION DU COURS
3. LA CONSULTATION DES FICHES DE RENSEIGNEMENT.
4. GUIDE D°ENTRETIEN
5. LES LACUNES DE L’INVESTIGATION
CHAPITRE II : LA DIDACTIQUE DU FRANÇAIS ET L’APPROCHE GENRE
I. LE DEBAT ET L’ENSEIGNEMENT / APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS
1. LE PROGRAMME SCOLAIRE EN VIGUEUR
2. LES FINALITES DE L’ENSEIGNEMENT
3. LES OBJECTIFS GENERAUX DE L’ENSEIGNEMENT
4. LA PLACE DU DEBAT DANS LE PROGRAMME SCOLAIRE
II. FICHE PEDAGOGIQUE
III. DEROULEMENT DU COURS
IV. STRATEGIE PEDAGOGIQUE
1. AU DEBUT DU DEBAT
2. PENDANT LE DEBAT
3. APRES LE DEBAT
CHAPITRE III : L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS ET LA CULTURE
I. RAPPORT LANGUE – CULTURE
II. LA REPRESENTATION SOCIALE
CHAPITRE VI : LES RESULTATS DU DEBAT
A. LA NECESSITE DU DEBAT EN MILIEU SCOLAIRE
I. LE DEBAT EST UNE SENSIBILISATION A L’APPROCHE GENRE
1. LE DEBAT ET LA PARITE DE GENRE :
2. LE RESULTAT DU DEBAT DANS LE DOMAINE DE TRAVAIL
3. RESULTAT DE DEBAT DANS LE DOMAINE POLITIQUE
4. L’ACCES A L’HERITAGE ET L’APPROCHE GENRE
5. LA POLYGAMIE ET LE DEBAT
6. DISPARITE LIEE A LA PRISE DE PAROLE / PRISE DE DECISION
7. LES ELEVES ET LES INFORMATIONS SUR LE CONCEPT DU GENRE
8. LE DEBAT SUR LE GENRE ET LE DOMAINE DE L’EDUCATION
B. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE LINGUISTIQUE, CULTURELLE, PEDAGOGIQUE
1. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE PEDAGOGIQUE
2. LE DEBAT SCOLAIRE ET LA COMPETENCE LINGUISTIQUE ET COMMUNICATIVE
3. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE CULTURELLE / INTERCULTURELLE
4. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE DIDACTIQUE
5. LE DEBAT ET LA DIMENSION INTERCULTURELLE
C. SOLUTIONS PROPOSEES PAR LES ELEVES
TROISIEME PARTIE:
PROPOSITION DES SOLUTIONS
A. SUGGESTION POUR LES PROFESSEURS
B. PROPOSITION DE PROJET D’ETABLISSEMENT
I. CONTEXTE :
II. PROJET D’ETABLISSEMENT
1. DEFINITION
2. LA DEMARCHE ET LE PRINCIPE D’ELABORATION DU PROJET
3. ETAPES D’ELABORATION
4. ACTIVITES POSSIBLES POUR LE PROJET
5. L’EVALUATION DU PROJET D’ETABLISSEMENT:
III. LE PROJET D’ETABLISSEMENT ET ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS. QUELLE
PEDAGOGIE A METTRE EN ŒUVRE ?
1. L’APPROCHE COMMUNICATIVE
2. LES AVANTAGES DE L’UTILISATION D’UNE APPROCHE COMMUNICATIVE DANS
UNE CLASSE DE LANGUE
3. LA MAITRISE DE LA COMMUNICATION ORALE
4. TECHNIQUE POUR INCITER LES ELEVES A PRENDRE LA PAROLE
5. QUEL BLOCAGE POUR LES ELEVES DE PRENDRE LA PAROLE ?
6. QUELS CONSEILS A DONNER AUX ELEVES POUR LA PRISE DE PAROLE ?
7. EXEMPLE DE FICHE « ACTION »
CONCLUSION GENERALE
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE: 5
GENERALITE SUR LE GENRE 5
A. INTRODUCTION DE L’APPROCHE GENRE A MADAGASCAR 6
I. APPROCHE DEFINITIONNELLE 6
1. LE CONCEPT DU GENRE1 6
1.1 Définition 6
1.2 Notion historique sur l évolution du genre 8
1.3 Les relations de genre et la vie quotidienne 9
2. LE GENRE ET L’ORGANISATION FAMILIALE 9
3. LA NAISSANCE D’UN ENFANT ET LA MENTALITE DISCRIMINATOIRE 10
4. LE GENRE ET LA PRISE DE PAROLE 10
5. LE TRAVAIL ET LA DISPARITE DE GENRE 12
6. L'EMPLOI SOURCE DE DISCRIMINATION DE GENRE 13
7. LA DISPARITE SUR LA STRUCTURE DE L’EMPLOI A MADAGASCAR 14
8. LA POLITIQUE ET LE GENRE 14
9. REPARTITION DE POSTES DES RESPONSABILITES SELON LE GENRE 15
II. LA DISPARITE DE GENRE A TRAVERS L’HISTOIRE 16
1. LE GENRE DANS LA PERIODE PRECOLONIALE: 16
1.1 Les lois discriminatoires de cette époque : 16
1.2 Le genre et le pouvoir politique 17
2. LE GENRE SOUS LA COLONISATION 18
2.1 La relation de genre sous le régime colonial 18
2.2 Les genres et l'administration coloniale : 19
2.3 L’œuvre missionnaire, source de disparité de genre 19
2.4 Quelques exemples de stéréotypes et de clichés sur le genre 21
B. LA SENSIBILISATION A L’APPROCHE GENRE 23
I. LES CONFERENCES INTERNATIONALES ET LE GENRE 23
II. LES CONFERENCES ET LE PROGRAMME NATIONAL 25
III. LES DOMAINES TOUCHES PAR LE PANPF 26
IV. LE PROGRAMME D’ACTION DE BEIJING 26
V. IMPACT DE L’APPROCHE GENRE DANS LES DEPARTEMENTS MINISTERIELS 27
VI. CONVENTION SUR L’ELIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION A L’EGARD
DES FEMMES 28
C. INTRODUCTION DU GENRE DANS LE DOMAINE DE L’EDUCATION 30
I. LES CONCEPTS DE L’EDUCATION 30
1. NOTION DEFINITIONNELLE 30
2. L’EDUCATION TRADITIONNELLE 32
3. EDUCATION NOUVELLE 33
II. HISTOIRE DE L’EDUCATION A MADAGASCAR ET LA DISPARITE DU GENRE 35
1. L'EDUCATION ET LE GENRE AVANT LA COLONISATION 35
2. L’EDUCATION ET LE GENRE AVANT 1990 36
3. L'EDUCATION ET L’APPROCHE GENRE DEPUIS 1990 38
III. DESCRIPTION DE LA SITUATION GLOBALE DE L’EDUCATION PROVINCE DE FIANARANTSOA 38
DEUXIEME PARTIE : 41
« L’APPROCHE GENRE ET L’APPORT DU DEBAT EN COURS DE FRANÇAIS, CAS DE
COLLEGE SAINT FRANCOIS XAVIER DE FIANARANTSOA » 41
CHAPITRE I - CHAMPS ET MOYENS D’INVESTIGATION 42
I. CHAMPS D’INVESTIGATION 42
1. JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA VILLE 42
2. PRESENTATION DE LA REGION DE FIANARANTSOA 42
2.1 La situation géographique et démographique 42
2.2 La situation économique de la province 43
2.3 La ville de Fianarantsoa et l’établissement scolaire 43
3. LE CHOIX DE L’ETABLISSEMENT 44
4. PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DU COLLEGE 45
5. EFFECTIFS ET STATISTIQUE DANS LE COLLEGE 46
5.1 Tableau N°1-Effectif des élèves, année scolaire 2011-2012 46
5.2 Tableau N°2-L’effectif du personnel enseignant 47
5.3 Tableau N°3-Effectif des personnels administratifs 48
5.4 Les régions d’origines des élèves 49
5.5 Le collège SFX et la discipline (voir annexe) 49
6. LES ACTIVITES ARTISTIQUES, CULTURELLES ET SPORTIVES 51
7. L’ECOLE DES PARENTS 51
II. MOYEN D’INVESTIGATION 52
1. LE QUESTIONNAIRE 52
4.1 Le questionnaire préalable 52
4.1 Le questionnaire guide / déclencheur 52
4.1 Le questionnaire post – débat/évaluation 52
2. L’OBSERVATION DU COURS 53
3. LA CONSULTATION DES FICHES DE RENSEIGNEMENT. 53
4. GUIDE D°ENTRETIEN 53
5. LES LACUNES DE L’INVESTIGATION 54
CHAPITRE II : LA DIDACTIQUE DU FRANÇAIS ET L’APPROCHE GENRE 55
I. LE DEBAT ET L’ENSEIGNEMENT / APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS 55
1. LE PROGRAMME SCOLAIRE EN VIGUEUR 55
2. LES FINALITES DE L’ENSEIGNEMENT 55
3. LES OBJECTIFS GENERAUX DE L’ENSEIGNEMENT 56
4. LA PLACE DU DEBAT DANS LE PROGRAMME SCOLAIRE 57
4.1 Qu’est ce que le débat ? 57
4.1 Place de débat dans le programme scolaire 57
4.1 Quels sont les objectifs de débat ? 57
II. FICHE PEDAGOGIQUE 58
III. DEROULEMENT DU COURS 60
IV. STRATEGIE PEDAGOGIQUE 60
1. AU DEBUT DU DEBAT 60
2. PENDANT LE DEBAT 61
3. APRES LE DEBAT 61
CHAPITRE III : L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS ET LA CULTURE 62
I. RAPPORT LANGUE – CULTURE 62
II. LA REPRESENTATION SOCIALE 63
CHAPITRE VI : LES RESULTATS DU DEBAT 64
A. LA NECESSITE DU DEBAT EN MILIEU SCOLAIRE 64
I. LE DEBAT EST UNE SENSIBILISATION A L’APPROCHE GENRE 64
1. LE DEBAT ET LA PARITE DE GENRE : 64
2. LE RESULTAT DU DEBAT DANS LE DOMAINE DE TRAVAIL 65
3. RESULTAT DE DEBAT DANS LE DOMAINE POLITIQUE 66
3.1Egalite difficile dans la vie politique 66
3.2 Processus de changement de représentation de la politique avant et après le débat 67
3.3 Problèmes de la mise en place de l’égalité de genre 68
4. L’ACCES A L’HERITAGE ET L’APPROCHE GENRE 69
5. LA POLYGAMIE ET LE DEBAT 70
6. DISPARITE LIEE A LA PRISE DE PAROLE / PRISE DE DECISION 71
7. LES ELEVES ET LES INFORMATIONS SUR LE CONCEPT DU GENRE 72
8. LE DEBAT SUR LE GENRE ET LE DOMAINE DE L’EDUCATION 73
8.1 Parité nette dans le domaine de l’éducation 73
8.2 L’uniforme des élèves, indice visuel de l’égalité 74
8.3 La disposition des élèves en classe sans distinction de sexe 74
8.4 Liste confondue des élèves, indice de la parité de genre 74
8.5 Le choix des filières, égalité totale 75
8.6 La corvée indice d’égalité de genre 75
8.7 Élection de chef de classe, application de l’approche genre 76
B. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE LINGUISTIQUE, CULTURELLE,
PEDAGOGIQUE 76
1. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE PEDAGOGIQUE 76
2. LE DEBAT SCOLAIRE ET LA COMPETENCE LINGUISTIQUE ET COMMUNICATIVE 77
3. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE CULTURELLE / INTERCULTURELLE 78
3-1. LES PRATIQUES SOCIO-CULTURELLES DEFAVORISANT LES FEMMES AU SUD DE
MADAGASCAR 78
3-1-1. Le marchandage des filles 78
3-1-2. Les Rejet de grossesses gémellaires dans la communauté Antambahoaka 79
3-1-3. Le mariage exogène et la communauté Sud Est 79
3-1-4. L’enterrement, une tradition discriminatoire dans le Côté Est 80
3-1-5. Les femmes urbaines et la violence 80
3-1-6. Les femmes et la violation de leur droit 80
3-1-7. La polygamie et la culture de la région Sud 81
3-1-8. La prise de décision et la discrimination de genre de la zone côtière 81
3-1-9. Les femmes betsileo et l’accès à l’héritage 82
4. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE DIDACTIQUE 82
5. LE DEBAT ET LA DIMENSION INTERCULTURELLE 83
C. SOLUTIONS PROPOSEES PAR LES ELEVES 84
TROISIEME PARTIE: 86
PROPOSITION DES SOLUTIONS 86
A. SUGGESTION POUR LES PROFESSEURS 87
B. PROPOSITION DE PROJET D’ETABLISSEMENT 89
I. CONTEXTE : 89
II. PROJET D’ETABLISSEMENT 90
1. DEFINITION 90
2. LA DEMARCHE ET LE PRINCIPE D’ELABORATION DU PROJET 92
3. ETAPES D’ELABORATION 92
a) L’analyse de situation 93
b) L’analyse de paramètres 93
c) Définition des objectifs : 94
4. ACTIVITES POSSIBLES POUR LE PROJET 95
5. L’EVALUATION DU PROJET D’ETABLISSEMENT: 96
III. LE PROJET D’ETABLISSEMENT ET ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS. QUELLE
PEDAGOGIE A METTRE EN ŒUVRE ? 96
1. L’APPROCHE COMMUNICATIVE 97
2. LES AVANTAGES DE L’UTILISATION D’UNE APPROCHE COMMUNICATIVE DANS
UNE CLASSE DE LANGUE 98
3. LA MAITRISE DE LA COMMUNICATION ORALE 98
4. TECHNIQUE POUR INCITER LES ELEVES A PRENDRE LA PAROLE 99
5. QUEL BLOCAGE POUR LES ELEVES DE PRENDRE LA PAROLE ? 99
5-1. BLOCAGE PSYCHOLOGIQUE 99
5-2. BLOCAGE LINGUISTIQUE 100
6. QUELS CONSEILS A DONNER AUX ELEVES POUR LA PRISE DE PAROLE ? 100
7. EXEMPLE DE FICHE « ACTION » 101
CONCLUSION GENERALE 104
INTRODUCTION GENERALE

Depuis cette dernière décennie, l’approche genre devient un thème intéressant pour
plusieurs chercheurs dans différents domaines surtout pour la sociologie, l’économie et les
autres branches traitant de la condition humaine et du droit de l’homme.

L’’approche genre qui approfondit le rapport entre les hommes et les femmes dans une
société, à une époque donnée touche non seulement une région, un pays mais aussi la
dimension internationale. Selon l’analyse des plusieurs chercheurs, le rapport qui existe entre
les hommes et les femmes montre toujours une grande disparité entre ces deux sexes. Il est
remarqué constamment dans tous les domaines la supériorité de l’homme par rapport à la
femme. Cette dernière vit dans une condition défavorisée, soumise et marginalisée. La femme
devient un objet de discrimination et reste victime de la disparité de genre presque dans tous
les secteurs sociaux.

Pour toutes ces raisons, il semble que les femmes prennent conscience d’une telle
situation et réclament leur droit. Elles veulent réhabiliter leur statut dans la société. Cette
revendication s’observe dans beaucoup de pays dans le monde : une lutte contre toutes formes
de discriminations qui touchent les femmes s’engage pour instaurer une société où ‘l’on
respecterait la parité entre les sexes.

En appui à un tel mouvement, plusieurs conférences ont été organisées au niveau


international ; des conventions et des chartes en faveur des femmes ont été signées par
plusieurs pays membres de l’ONU ; des lois ont été ratifiées. Lors de ces conférences on a
dressé des « Plan d’Action » en visant les objectifs à atteindre et les activités à entreprendre.
Pour garantir l’effectivité de cette lutte, des associations aidées par les ONG, financées par la
Banque Mondiale ont été implantées jusqu’au niveau régional. Quel en est le résultat ?

Pour sa part, Madagascar prend toutes ses responsabilités pour que tous les citoyens
hommes et femmes soient sur le même pied d’égalité. Presque dans tous les ministères, et
dans chaque branche d’activité, la présence des femmes et des hommes est remarquée. On
peut observer surtout dans le domaine éducatif que beaucoup des efforts sont déployés et la
parité est presque parfaite pour les filles et les garçons.

Cependant, à l’issu de ce long processus de sensibilisation ou l’on voit la coexistence


de normes, d’images et de référents culturels relatifs aux genres, dans la société des certaines

1
régions, la femme malgache se trouve encore un état de subordination par rapport à l’homme.
Cette situation inégalitaire s’est perpétuée et continue de perdurer. Des stéréotypes en
défaveur de la femme restent persistants. Des formes de cultures et des traditions
discriminatoires reléguant la femme à un rang subalterne sont toujours véhiculées.

De notre point de vue, le rôle de l’école est de former de bons citoyens. A ce titre, elle
doit renforcer une telle mission et faire en sorte que les élèves, constituant la majorité de la
population, futurs acteurs et avenir du pays soient porteurs de changement dans la société où
ils vivent. Ils doivent être bien formés pour pouvoir contribuer à la transformation de cette
situation dommageable à la femme.

Dans cette optique, l’éducation scolaire et particulièrement l’enseignement du français


au collège ont une place non négligeable. Concrètement par le biais du débat qui est une
activité scolaire favorisant l’échange entre les jeunes filles et les jeunes garçons, on peut
mobiliser un moyen plus efficace pour la sensibilisation au problème du genre. En effet, une
démarche raisonnée permettant ainsi d’analyser les origines des problèmes empêchent la mise
en place de la parité effective concernant le genre. Cela faciliterait aussi la collecte de
données concernant les différentes manifestations de cette inégalité selon leurs causes
respectives. Enfin cela aiderait à mettre au point des solutions efficaces permettant d’instaurer
une nouvelle vision de la société dans laquelle il y aurait une relation harmonieuse et
équilibrée entre tous les membres de la société. C’est pourquoi notre mémoire
s’intitule : « L’approche genre et l’apport du débat en cours du français dans le collège. »

Pour la réalisation de cette recherche, à part la lecture de différents documents relatifs


à ce thème, nous avons mobilisé plusieurs outils pour pouvoir recueillir le maximum de
données. Puisqu’il s’agit de débat, nous avons mobilisé une série de questions guides qui
assurent le bon déroulement du cours. L’objectif c’est de pouvoir contrôler la transformation
de la représentation culturelle des élèves à la fin de la séance, nous avons proposé des
questionnaires pour le test d’évaluation. Afin de compléter cette dimension, nous avons
procédé à des entretiens. Les données relatives au profil des élèves et aux pratiques de classe
ont été obtenues par le biais d’observations de classe, d’analyse de cahiers de registre, de
fiches de renseignement des élèves et les fiches de notes pour la classe de première du collège
Saint François Xavier d’Ambatomena Fianarantsoa.

2
Pour pouvoir mener à bien la présente recherche, nous avons posé les questions
suivantes :

Dans un milieu scolaire, quel est l’apport du débat à la sensibilisation des élèves
garçons et filles à la lutte contre toutes formes de discrimination à l’égard des femmes ?

La parité de genre entre homme et femme sera-t-elle effective si les filles et les
garçons ne prennent pas conscience de ce phénomène social ?

Quel projet pédagogique et quelle organisation mettre en place pour tirer profit de ce
débat en tant qu’activité d’enseignement/apprentissage du français et pour un meilleur accès à
l’égalité du genre ?

Compte tenu de ce qui précède, nous avons émis comme hypothèse que :

La sensibilisation à l’approche genre est une nécessité en milieu scolaire ;

Le débat est une activité linguistique, culturelle, didactique et pédagogique permettant


de renforcer cette sensibilisation favorisant l’enseignement/apprentissage du français.

Vu l’étendue de notre domaine d’étude et la complexité de ce sujet, il s’avère


indispensable de délimiter notre « aire » de recherche pour pouvoir mener ce travail d’une
manière précise et rationnelle. De plus le temps consacré à cette recherche est limité. De ce
fait, nous avons choisi le Collège Saint François Xavier de Fianarantsoa comme terrain
d’étude. Ce choix vient du fait que CSFX fait partie des collèges les plus renommés et
considérés comme collège de « référent » dans cette ville. Puis, selon l’étude de cas que nous
avons effectuée, dans ce collège on peut trouver des élèves qui viennent de presque de toutes
régions de Madagascar. Cela permet donc d’analyser et d’appréhender plusieurs cultures et de
pratiques relatives à la condition de la femme et le problème de genre selon les régions
d’origine de ces élèves. Pour le choix de classe, le débat est une activité figurée dans le
programme scolaire pour la classe de première.

Ainsi, ce choix du terrain peut s’expliquer par le fait que nous sommes originaires de
Fianarantsoa est surtout, nous travaillons actuellement dans cet établissement, c’est-à-dire au
moment où s’effectue la recherche.

3
Ce travail se compose de trois grandes parties.

La première partie est intitulée « Introduction de l’Approche Genre à Madagascar ».


Elle abordera successivement trois points

-D’abord les généralités sur l’approche genre où nous essayons de préciser quelques
concepts sur le genre et surtout la manifestation de la disparité de genre dans certains
domaines.

-Ensuite, « la sensibilisation à l’approche genre » un point dans lequel nous tenterons


de voir tous les efforts déployés pour la sensibilisation de genre, dans le but d’éliminer toutes
formes de discrimination à l’égard des femmes et de mettre en place la parité parfaite pour ces
deux sexes. Cette sensibilisation se trouve non seulement au niveau régional, national mais
surtout, au niveau international.

Enfin, le troisième point est constitué par l’introduction et la manifestation de


l’approche genre dans le milieu scolaire.

La deuxième partie intitulée « L’enseignement du français et le débat» concerne nos


travaux d’expérimentation. Après avoir délimité nos champs et moyen d’investigation, nous
procéderons à l’interprétation des résultats de l’expérimentation.

Pour terminer, nous essayerons de proposer un projet pédagogique d’établissement


dans le but de mettre en place une stratégie permettant d’assurer la sensibilisation de genre.

4
PREMIERE PARTIE:

GENERALITE SUR LE GENRE

5
A. INTRODUCTION DE L’APPROCHE GENRE A MADAGASCAR

I. APPROCHE DEFINITIONNELLE
Pour mieux comprendre notre thème de recherche, il est important d’apporter quelques
explications sur les mots clés utilisés dans ce champ de travail. Ainsi l’éclaircissement des
notions autour du terme « genre » est nécessaire. Qu’est ce que le genre ? Quels sont les
domaines touchés par la disparité de genre ? Comment se manifeste-t-il ?

1. LE CONCEPT DU GENRE1

1.1 Définition
Vers la fin des années 60, le terme « genre » est utilisé dans certains domaines de la
Sociologie et de l’Economie. Le concept « genre » est une notion relativement récente à
Madagascar. En grammaire, selon le dictionnaire Oxford, le genre est la classification
grammaticale des objets, utilisé pour identifier le masculin et le féminin. Or, dans cette
recherche le genre se définit autrement. C’est la raison pour laquelle nous avançons des
définitions selon différentes sources.

Le concept « genre »est la traduction littérale du mot anglais « gender » formulé par
une anglaise Ann Oakley2 applicable à toute société et adopté universellement.

L’approche « genre » suppose de considérer les différentes opportunités offertes aux


hommes et aux femmes, les rôles qui leur sont assignés socialement et surtout les relations qui
existent entre eux, il s’agit de composantes fondamentales qui influent sur le processus de
développement de la société et sur l’aboutissement de politiques, des programmes et des
projets des organismes internationaux. Le genre est intimement lié à tous les aspects de la vie
sociale, économique, quotidienne et privée des individus et à ceux de la société qui a assigné à
chacun des rôles spécifiques.

Pour les spécialistes des sciences sociales, et ceux du développement, ils


utilisent deux termes distincts pour marquer les différences entre hommes et femmes : le
« sexe » et le « genre ». Pour éviter la confusion, ces deux termes méritent d’être identifiés.
Quelle est donc la différence entre « sexe » et « genre » ?

6
Ces deux termes « sexe » et « genre » tendent à se confondre aux niveaux de sens, ils
sont liés au niveau de leur utilisation. C'est-à-dire, ils sont employés pour différencier les
hommes et les femmes1.

Quoi qu'il en soit, « le sexe » marque les caractéristiques biologiques, naturelles qui
sont permanentes et immuables des hommes et des femmes, communes à toutes les sociétés et
toutes les cultures. Ce sont des caractéristiques qu'on ne peut pas changer.

Par contre, le deuxième terme qui est le « genre » se réfère aux caractéristiques qui
sont forgées tout au long de l'histoire de la relation sociales. Les différences de genre sont
socialement édifiées et inculquées sur la base de la perception que les diverses sociétés ont
des différences physiques et des présupposés de goûts tendances et capacités des hommes et
des femmes2. Les différentes relations au sexe sont immuables, stable et inchangeable, par
contre l'histoire et l'analyse comparative des sociétés ont largement confirmé que les
disparités liées au genre varient selon les cultures et selon les périodes en fonction de
l'évolution de la société. Autrement dit, les femmes sont conscientes et peuvent modifier et
changer le rapport de genre, d'où les mouvements d’émancipation des femmes presque dans le
monde ; parce que ce sont les jeunes qui sont victimes des problèmes de genre, les femmes ne
cessent de crier pour rétablir la parité et l'égalité entre hommes et femmes dans la société. Le
genre dans son sens le plus large est un terme employé pour décrire les différences sociales,
économiques culturelles, historiques qui caractérisent d'une part les hommes et les femmes
selon les sociétés. Il permet de comprendre leurs rapports et leurs rôles.

Les rôles de genre varient d'une culture à l'autre, d'un groupe socio - économique à
l'autre selon d'autres variables telles que l'âge, l'appartenance ethnique, le niveau de vie. De
plus , c'est un outil d'analyse qui permet de saisir la condition et le statut de l'homme et des
femmes dans une société et de comprendre pourquoi il en est ainsi. On parle souvent de
disparité de genre, ce qui concrètement renvoie à l'inégalité de répartition au plan des tâches
et des bénéfices selon le genre. Par ailleurs, on désigne comme genre défavorisé les couches
vulnérables telles que les femmes chef du ménage, les femmes rurales, les enfants pauvres.

1
Emmanuel, Comprendre le concept de genre, Extrait de classeur d’outil pédagogique
le nouvel en 2001

2
Ann Oakley,( 1972), Gender, sex and society, Broche London 195 p

7
L’approche genre est une approche qui vise à réduire les inégalités hommes/femmes. Elle
consiste à promouvoir la participation équitable des hommes et des femmes dans la mise en
œuvre des actions de développement humain, dans la prise de décision sur les activités à
entreprendre, sur la répartition des rôles et responsabilités ainsi que sur la répartition des
bénéfices tirés des interventions du développement3.

L’objectif de l’approche genre consiste à favoriser un développement équitable et


durable pour les hommes et pour les femmes, à réduire la disparité sociale entre eux.

1.2 Notion historique sur l évolution du genre


Les recherches sur les femmes ont commencé depuis les années 1960-1970. A travers
ces recherches, la conception des femmes ne cesse de s’évoluer. Plusieurs thèmes ont été
avancés surtout dans le domaine de développement. Le thème « Femmes Et
Développement » (FED)1 qui est devenu plus tard « Femmes Dans le Développement »
(FDD)2 sont apparus et se focalisent surtout sur la situation des femmes du Tiers Monde et
leur participation au développement du paye. En tant que partie prenante au développement,
les femmes ne sont pas négligeables au changement de la société et elles doivent en profiter
des fruits du développement.

Quelques années plus tard, en 1972 une femme anglaise Ann Oakley introduit dans
son ouvrage le terme « genre ». Elle analyse le genre et le sexe qui sont toujours utilisés pour
différencier les hommes et les femmes. Ann Oakley définit le sexe comme un outil qui permet
de distinguer le rôle biologique relatif au « sexe » et le rôle social relatif au « genre ».

En 1976, les études sur les femmes font tâche d’huile. Les chercheurs ont constaté que
les femmes se trouvent encore hors du processus de développement. D’où « l’Intégration de
la Femme dans le Développement »(IFD) est apparue. Ce thème se concentre surtout sur la
place de la femme par rapport au ménage. Cette année marque l’ouverture de la décennie des
Nations Unies pour les femmes.

Nous avons vu dans ce chapitre que le genre est un terme utilisé pour différencier le
rapport entre les hommes/ les femmes et leur rôle respectif dans la société. Les études sur le
concept genre s’évoluent.

3
Ann Oakley,( 1972), Gender, sex and society, Broche London 195 p
8
1.3 Les relations de genre et la vie quotidienne
Ce sont les relations sociales entre les hommes et les femmes dans la société. Les
relations de genre sont en même temps des relations de coopérations de communication et de
support naturel de conflit, de séparation et de compétition de différence et d'inégalité. Elles se
penchent sur la distribution du pouvoir entre les sexes, elles définissent le mode de
distribution des responsabilités ainsi que la valeur attribuée à chacun d'élément membre de la
société.

Les relations de genre sont alors définies comme mécanismes particuliers à chaque
culture qui déterminent les fonctions et les responsabilités assignés aux uns et aux autres
membres de la communauté.

Toujours dans ce domaine, les implications dans la vie quotidienne sont multiples : la
répartition du travail domestique et extra - domestique ; les responsabilités familiales, le
niveau d'éducation et l'opportunité de promotion professionnelle, l'insertion dans l'instance du
pouvoir et la capacité de négociation ; la prise de décision. Ces relations de genre déterminent
aussi l'accès aux ressources matérielles, et surtout définissent le statut d'un individu dans la
société en général.

Or, ces relations ont une très grande influence sur le plan économique politique et
social

2. LE GENRE ET L’ORGANISATION FAMILIALE4


Dans la vie familiale, la discrimination entre les sexes est encore très remarquable.
Nombreux sont les domaines où il n’y a pas d’égalité entre les hommes et les femmes. La
prédominance de l’homme est encore flagrante. Les femmes restent à l’ombre des hommes.
Elles sont considérées comme « fanaka malemy » (mobilier fragile). Elles sont obéissantes et
acceptantes, toujours subordonnées et elles se trouvent au second plan dans l’impossibilité
d’acquérir une position sociale égale à sa valeur. Cette position est renforcée par les
dispositions légales en vigueur qui mettent en exergue la primauté ou la suprématie du mari
sur l’épouse. Prenons par exemple l’article 53 de l’ordonnance 62 relative au mariage ou il
est bien mentionné que « Le mari est le chef de famille » et que « l’homme est le tuteur des
enfants du vivant des parents ».

4
UNICEF, Analyse de la situation des enfants et des femmes à Madagascar 1994
9
Le fait de mettre l’homme à la tête de famille le rend omniprésent, omnipotent, Il
décide de tout, entretient des conditions psychologiques de soumission des femmes dans la
société et constitue un facteur de blocage à leur participation active à la vie sociale et ne leur
permettent pas d’améliorer leur statut.

Dans la grande famille ou la famille étendue, c’est toujours le grand -père qui est le
chef et décide tout. Il n’est jamais secondé par sa femme mais par son fils ainé ou par ses
frères. Le chef d’une famille étendue a le pouvoir de partager les biens fonciers entre ses
enfants. Il a aussi le devoir de veiller à l’entretien du patrimoine familial à savoir le tombeau
ancestral. Cela montre que Madagascar fait partie des pays où prédomine la logique
matrimoniale où les hommes, tiennent le pouvoir, et demeurent toujours supérieurs par
rapport aux femmes.

3. LA NAISSANCE D’UN ENFANT ET LA MENTALITE


DISCRIMINATOIRE
Si dans une partie du Nigeria la naissance d’une fille est un grand malheur, pour le
Malgache surtout pour les régions des hautes-terres, la famille en particulier le père souhaite
avoir plutôt des garçons que des filles pour la sauvegarde des biens familiaux. L’adage
« maniry zaza ka tera-dahy » (désirer un enfant et enfanter un garçon), est exprimé souvent
pour avouer une satisfaction et pour montrer la préférence accordée à l’enfant mâle. Les
diverses cérémonies rituelles effectuées concernant l’enfant mâle telle que la circoncision
montrent très bien que déjà, dès sa naissance, l’homme jouit d’une plus grande considération
par rapport à la femme. La tâche principale confiée au garçon est d’entretenir le patrimoine
familial et surtout d’assurer le remplacement de son père tandis que les filles, elles vont se
marier et doivent rejoindre vivre avec son mari.

4. LE GENRE ET LA PRISE DE PAROLE


Dans toutes les cultures du monde, la sagesse populaire nous assure par la voix des
proverbes que les femmes parlent trop. La parole des femmes est jugée comme insignifiante,
donc inutile. Il connivent de souligner que le contrôle de la parole est lié au pouvoir. Chez les
Aracaman de Chili, par exemple, les hommes ont le contrôle total de la parole5. Les femmes
sont dressées pour se taire tandis qu'on encourage l'art de discourir chez les hommes.
Autrefois en Europe, la femme devait se taire en présence des hommes jusqu'à ce que son

5
RAHAJARIJAONA Lalatina Eva, Plan d’Action Régional Genre et développement Province
Autonome de Fianarantsoa, Janvier 2002
10
mari ou son père lui « donne langue », on dirait même que' « la poule ne doit pas chanter
devant le coq » et on dirait même qu'une femme qui sait écouter sait retenir un homme.

A Madagascar, si les femmes veulent prendre la parole, on dirait qui ce sont de poules
qui chantent (Akohovavy maneno). Or, quand on parle ; la parole doit être signifiante, voire
fonctionnelle.

Voici précisément quelques proverbes, à titre d’exemple ; qui montrent le jugement


péjoratif de la parole des femmes selon différents pays6 :

« La langue des femmes est comme une épée elles ne la laissent jamais rouiller (chine)
« La femme qui se tait vaux mieux que celle qui parle » (Latin)

« Le silence est le plus beau bijou d'une femme mais elle le porte rarement »
(Angleterre) « Les hommes parlent, les femmes jactent » (Espagne)

« II y a mille inventions pour faire parler les femmes, mais pas une pour les faire taire»
(France)

« La bouche d'une femme est un nid de mauvaises paroles » « Le femme sage est celle
qui a beaucoup à dire mais qui garde le silence » (Perse)

« La femme a les cheveux longs et la langue encore plus longue » (Russie)

« Quand la femme ne sait plus que répondre c'est que la mer est vide »

A travers tous ces proverbes nous pouvons remarquer le jugement péjoratif sur la
parole chez les femmes. L'opinion selon laquelle les femmes abusent de la parole semble donc
universellement partagée. Actuellement, est-ce que cette conception persiste-t-elle toujours ?
Quels sont les effets du contact des cultures. Comment expliquer alors le fait qu’une femme
soit Présidente Nationale du « Mpikabary Malagasy » ? De plus, de nos jours à Madagascar
beaucoup des femmes apprennent l’art oratoire et elles ont le courage de prendre la parole
devant public. Comment la disparité se manifeste-t-elle dans le domaine du travail?

6
MARINA YAGEULLO, Les mots et les femmes, Essai d’approche Sociolinguistique de la condition
féminine, PAYOT, Paris Saint Germain 1979
11
5. LE TRAVAIL ET LA DISPARITE DE GENRE
A Madagascar comme ailleurs dans le monde, une part importante du travail des
femmes n'est ni reconnue, ni valorisée. Cela a des répercussions sur leur statut au sein de la
société et leurs possibilités de participation à la vie de la collectivité.

Le RNDH7 2003, montre que la division du travail hommes/ femmes à Madagascar est
le résultat d'un long processus entamé depuis plusieurs siècles et rappelle par ailleurs
l'importance du travail des femmes malgaches et la nature de leur contribution à la production
économique. (Repartions de la tâche et emploi du temps). Se basant sur les résultats de
l'enquête « emploi du temps » de 2001, le RNDH met en lumière la contribution dominante
des femmes dans les travaux ménagers et dans les activités d'intérêt collectif, alors que ces
travaux et activités, tout en ayant une valeur économique ne sont pas monnayés sur le marché
; entrainant une non valorisation du travail des femmes. Si ces activités domestiques sont
prises en compte, alors le temps d'activités des femmes est supérieur de plus de 17% à celui
des hommes en ville, et de 13% à la campagne*.

Dans 1' ensemble, les femmes malgaches sont engagées dans les activités marchandes
dans une proportion qui est deux fois moindre que les hommes. Cette forte inégalité dans la
répartition du temps de travail consacré aux activités économiques marchandes explique en
grande partie pourquoi les femmes malgaches sont le plus souvent moins bien rémunérées que
les hommes. A statut égal, les femmes gagnent environ deux tiers des revenus des hommes.

Par ailleurs, la participation de plus en plus grande de femmes aux activités


économiques n'a pas été suivie d'un partage de tâches domestiques. Ainsi l'emploi du temps
de la femme s'est trouvé encore plus surchargé, sa journée de travail s'était rallongée d'un peu
moins de trois heures par rapport à la moyenne nationale.

A Madagascar, selon le Rapport National du Développement Humain 2003, les


disparités entre la situation des hommes et celle des femmes sur le marché du travail ont pour
principales origines les quatre facteurs suivants:

- Une lourdeur des responsabilités domestiques des femmes et une surcharge de travail
liée aux rôles multiples qu'elles assument au sein de leur foyer, qui les poussent assez
souvent à faire des arbitrages en défaveur d'une vie professionnelle en dehors du
ménage ou les activités sont monétairement non valorisées.

7
Rapport National du Développement Humain 2003 p17
12
- Un niveau d'éducation et une qualification moindre ayant comme conséquence directe.
La faiblesse des revenus qu'elles perçoivent (emploi/ salaire)
- L'attitude des employeurs qui préfèrent en général embaucher des hommes plutôt que
des femmes
- Des considérations sociales discriminatoires à 1' encontre des femmes reposant sur les
attitudes sexistes qui maintiennent les femmes dans des catégories d'emploi peu
valorisées.
Plusieurs sont les sources de cette discrimination. Nous allons voir l’emploi et la
question de genre.

6. L'EMPLOI SOURCE DE DISCRIMINATION DE GENRE

Etroitement liée à l'éducation, l'emploi est un autre domaine où la femme subissait la


discrimination durant l'époque coloniale. Les petits métiers et les emplois subalternes dans
l'administration «facteurs, chauffeurs, plantons, ...» se multiplient pour les hommes alors que
seule la fonction de femme de chambre est accessible aux femmes. Même le métier de
cuisinier est apparemment réservé aux hommes, probablement du fait qu'il nécessite l'usage
de français que les garçons apprennent à l'école. C'est que les rôles économiques des femmes
sont totalement niés, même leurs multiples rôles dans la répartition traditionnelle du travail
agricole sont ignorés puisqu'elles ne paient pas d’impôts. De ce fait, il est considéré inutile de
chercher à améliorer leur productivité. Durant cette époque, l’école industrielle du Tananarive
qui comprend une filière agriculture est fermée aux femmes. Les femmes sont
systématiquement moins payées que les hommes dans quelques secteurs où elles travaillaient.
C'est encore l'époque qu'il le voulait ainsi car les femmes françaises dans les colonies et en
France sont également mois payées que leur homologue masculins. Les grilles indiciaires de
l'administration coloniale montrent des écarts importants non seulement entre les salaires
perçues par les fonctionnaires français et par les auxiliaires indigènes, mais aussi entre «
auxiliaire » et « dames - auxiliaires » français.

Depuis l’époque coloniale, les femmes étaient négligées par rapport aux hommes dans
le domaine de travail.

13
7. LA DISPARITE SUR LA STRUCTURE DE L’EMPLOI A
MADAGASCAR
Le problème de parité homme/femme peut être appréhendé par la proportion de
femmes dans chaque catégorie socioprofessionnelle. A Madagascar, il y a presque autant des
femmes que d’hommes actifs.

Partout cette parité n’est pas vérifiée au sein des catégories socioprofessionnelles
puisque les femmes sont minoritaires partout sauf dans la fonction d’aide familiale. Cette
situation résulte d’une part de la disparité entre le niveau d’instruction des femmes et des
hommes actifs, d’autre part de la division de travail au sein du ménage. Il est remarqué aussi,
toujours dans cette structure de l’emploi que la population masculine est plus nombreuse dans
les catégories « employés ou ouvriers » et main d’œuvres sans qualification que chez la
population féminine. Par contre, presque la moitié des femmes sont des aides familiales dans
des entreprises familiales par rapport aux hommes. Quant aux postes de « cadres supérieurs
ou moyens » ils sont occupés à 71,9% par des hommes et 28,1% par des femmes. Donc, selon
ces chiffres, on peut dire que les femmes sont encore victimes dans le domaine de l’emploi et
cela nécessite un traitement particulier.

8. LA POLITIQUE ET LE GENRE
La politique est un secteur qui met en évidence la disparité au plan du genre.

Les opportunités offertes aux femmes pour s'introduire dans les domaines clés de la
participation et de la prise de décision politique et économique restent limitées.

Pour l'année 2001, les femmes n'occupaient que seulement 8% des sièges
parlementaires, 28,9%des postes de direction et de cadres supérieurs et un peu d’un tiers des
postes d’encadrement et de fonction technique*(Rapport National Sur le Développement
Humain RNDH) 11 n'y avait que 5% à siéger au sein des organes législatifs).

Le domaine politique reste toujours le terrain de prédilection.des hommes (5% des


sièges dans la chambre basse et 5% dans la chambre haute). Au niveau de poste du pouvoir
exécutif la représentation des femmes dans le différent gouvernement ne dépasse pas le seuil
de 15%o et aucune femme n'a jamais été ni Premier Ministre ni Président du parlement ni
Président de la République depuis 1 ‘indépendance en 1960. Aucune femme
n'occupe le poste de chef de province et pas une seule, dans tous les pays dans la liste des 21
préfets
bien que les préfets soient nommés par le pouvoir politique dans le corps des administrateurs
14
civils. Les femmes sont donc presque entièrement écartées de la conduite au plus haut
niveau des affaires politico- administratives des provinces. On le retrouve à des niveaux plus
bas comme le sous préfets dont elles ne représentent d' ailleurs qu'un peu moins du quart de
l'ensemble. Quant aux adjoints, cette proposition se situe aux alentours de 12%.

Donc, la représentation des femmes dans les domaines politico- administratives est
encore faible. On va voir le pourcentage des femmes par rapport à la répartition de poste de
responsabilité

9. REPARTITION DE POSTES DES RESPONSABILITES SELON LE


GENRE
Selon le RNDH, seulement 3,1% de la population active occupée à Madagascar
exercent un emploi de cadres supérieurs ou moyens. En conséquence, il est observé la
disparité flagrante de genre dans ce cadre, très peu d’hommes (4,3%) mais aussi très peu de
femmes (1,8%) détiennent un poste de responsabilité. Ou dénombre plus de cadres masculins
que de cadres féminins en raison d’un écart des niveaux d’instruction en faveur des hommes
et de l’utilisation plus récente des femmes sur le marché du travail.

C'est-à-dire que cette disparité entre homme et femme peut s’expliquer par l’écart entre leurs
niveaux d’études respectifs. En effet, le poste de cadre revient surtout à ceux qui ont effectué
des études supérieures. En moyenne, les cadres urbains ont effectué trois années d’études
supérieures. Or en raison d’une faible scolarisation des filles dans le passé leur niveau
d’instruction est plus faible que celui des hommes et elles ont moins de chance que ces
dernier d’accéder aux postes de cadres. Il convient de noter que, pour le cas de la capitale, la
disparité est moins forte puisqu’on compte deux femmes sur trois hommes occupant un poste
de responsabilité. De plus, les femmes qui ont des niveaux d’éducation plus élevés ou plus de
qualification ont des situations moins précaires. On les retrouve dans l’administration ou dans
le secteur social (santé, éducation). L’accès dans l’administration publique semble être en
défaveur des femmes puisque deux tiers des employés de ce secteur sont des hommes.

Ce rapport nous présente la disparité de genre dans le domaine de travail. Les femmes
sont toujours négligées tandis que les hommes sont toujours avantageux.

Maintenant, nous allons voir comment se manifester cette disparité à travers l’histoire ?

15
II. LA DISPARITE DE GENRE A TRAVERS L’HISTOIRE
L'analyse faite par des chercheurs montre que les statuts des femmes et surtout la
question de genre varient selon les périodes de l'histoire. Mais d'une manière générale, il est
remarqué les hommes et les femmes, sauf pendant la période précoloniale, vivaient dans des
conditions inégales. On trouve toujours la suprématie de l'homme. Les femmes sont presque
victimes de la question de genre et deviennent des sujets de discrimination sexuée.

1. LE GENRE DANS LA PERIODE PRECOLONIALE:

Si on parle de cas de Madagascar, il semble que dans les temps reculés, la société
Malgache n'était ni matriarcale ni patriarcale8. On peut dire même que la question d'inégalité
entre le genre et le sexe ne posait pas de problème.

Les rôles n'étaient pas spécifiquement masculins ou féminins. A travers les légendes,
nous pouvons reconnaitre l'histoire de Sohitika et Soafara, par le gout de jeu, elles se sont
passées d’une aventure. En rencontrant de monstre, elles étaient sauvées et ont réussi jusqu'au
bout, grâce à leur ingéniosité et aussi leur audace. Il y avait également une Vazimba Rasoalao
qui a affronté le géant Rapeto parce que leurs intérêts sont conflictuels : La première était
éleveuse de taureaux, tandis que la seconde était riziculteuse. Cela montre la présence de
femmes dans la société depuis l’ancienne période de l’histoire.

De cette époque où les rôles n'étaient pas distribués selon le sexe, la période
précoloniale « moderne» a gardé certains aspects. C'est ainsi qu'il est impossible de distinguer
des femmes, des hommes parmi les anciens souverains Sakalava. A leur mort, ils reçoivent
un nom posthume qui évoque leur noblesse et leur qualité, mais en aucun cas leur sexe.
Andriamanohiarivo et Andriamanisiarivo étaient des femmes. En fait, durant cette époque,
c'était l'âge et surtout la naissance qui déterminait la place d'un individu dans la société et non
le sexe comme c'était le cas dans la société occidentale de la même époque.

1.1 Les lois discriminatoires de cette époque :


Toutefois, quelques différences sexuées se trouvaient dans certaines circonstances, on
peut savoir que la vie des hommes et des femmes du commun était régie par des lois qui
laissent transparaitre un réel souci d'équilibre entre les genres. Par exemple à cette époque, la
loi punissait sévèrement la femme adultère dont le mari est parti à la guerre. Cette mesure est
prise pour éviter d'éventuelles désertions des soldats. Par contre il était possible à la femme de

8
Rapport national sur le développement humain, Genre, Développement humain et Pauvreté 2003. p33
16
pratiquer le « Sao -dranto » une sorte de divorce temporaire qui lorsqu'un homme part en
expédition ou pour un lointain voyages permettra à la femme de vivre maritalement avec un
autre homme, sans toutefois pouvoir contracter avec un mariage véritable. Sous
Andrianampoinimerina, tout était affaire de législation. Seul était répréhensible tout acte
commis dans la clandestinité ou même qui reste informel.

Pourtant, ce même roi institua des mesures discriminatoires aux dépens des femmes.
L'adultère, privilège qu'il a personnellement accordé et réservé aux maris, et le régime de «
Kitay telo an - dalana » par lequel en cas de divorce, le mari recevait les deux tiers de biens
du ménage. Cette mesure prise par le roi dans le domaine économique défavorise les femmes
et provoque inévitablement de différence de statut entre les hommes et les femmes dans la
société en général. Et surtout cette situation discriminatoire sur l'économie favorisait
éventuellement le pouvoir des hommes et dégradait l'image ou la configuration féminine par
rapport à son statut. Le « Kitay telo an - dalana » un régime discriminatoire défavorisant les
femmes persiste toujours jusqu' à nos jours dans certaines régions de Madagascar même si
beaucoup des lois sont ratifiées dans le cadre juridictionnel pour mètre en place la parité de
genre. Dans le cadre juridique, il y a toujours de discrimination et ce sont les femmes qui sont
victimes et soumises

1.2 Le genre et le pouvoir politique


Toujours pendant la période précoloniale, parlant du pouvoir politique pour
Madagascar, la question de genre ne posait pas de problème pour les dirigeants de la nation,
c'est pourquoi, c'est encore le même roi Andrianampoinimerina, qui a institué la loi de la
transmission du pouvoir pour les femmes parce que c'est l'âge qui compte d'où, pendant la
monarchie merina il y avait beaucoup plus de reines que de rois tout au long du 19è siècle
jusqu'à la conquête coloniale. Tout cela nous montre que les hommes et les femmes avaient le
même droit, le même statut et que les femmes pouvaient agir dans n'importe quel domaine.
Ranavalona II fut peut - être la première des nos reines d’Imerina ou d'ailleurs à avoir un
comportement conforme à la féminité selon les normes occidentales à l’époque. Il se trouve
qu'elle est aussi la première à se faire baptiser dans la religion chrétienne. Il n'est donc pas
étonnant que le code des 305 articles publié en 1881 interdise la polygamie, punisse l'adultère
du mari et rende la scolarisation obligatoire pour les filles comme pour les garçons bien avant
que la République ne prenne ces mesures en France. Ce survol de la période pré - coloniale
révèle la survivance de l'égalité entre homme et femme héritée des temps reculés qui vont
précéder l'organisation de l'Etat. La modernisation introduite par le contact avec l'Europe à

17
travers l'évangélisation ainsi que la montée de l'état sous Andrianampoinimerina sont
cependant, les principaux facteurs des changements qui sont intervenus soit en faveur, soit au
détriment des femmes.

2. LE GENRE SOUS LA COLONISATION

2.1 La relation de genre sous le régime colonial9


Pendant cette période, l'analyse du rapport entre l'homme et la femme dans la société
nous permet de dire que les femmes avaient leur statut égal à celui des hommes. La question
de genre ne posait pas aucun problème. Outre Ranavalona III, beaucoup des femmes se
trouvaient à la tête de leur région respective au moment de la conquête coloniale et certaines
prirent personnellement les armes pour diriger la résistance. Après la défaite de malgache
pendant le guerre contre les colonisateurs toute forme d'organisation sociale fut démantelée
de façon systématique. La monarchie merina fut abolie par simple arrêté du gouverneur de
même que l'esclavage qui d'ailleurs n'était plus pratiqué depuis longtemps. La relation des
éléments membres de la société changeait. Personnes âgées et jeunes nobles, personnes libres
et esclaves devinrent des administrés égaux devant l'administration coloniale, C'est à dire des
êtres inférieurs, que la colonisation avait pour mission de civiliser. A mesure qu'elle s'installe,
la colonisation impose la vision occidentale du monde ; le statut des hommes par rapport aux
femmes évolue. Il y a la suprématie de l'homme, impact des cultures parce que la mentalité
européenne admet la supériorité des hommes par rapport aux femmes. Cependant, elle ne
touche pas au code juridique. C'était par le biais de « Kabary » d'Andrianampoinimerina et le
code des 305 Articles qui sont utilisés de lois précoloniales qui déclarait ce changement de
cette situation. Ces deux outils juridiques montrent dans l'ensemble un souci d'équilibre et des
droits entre les genres, tout à fait étranger à la loi française de l'époque.

Seuls les hommes étaient soumis aux impôts et aux corvées nécessaires pour
rentabiliser la colonie. Il était donc considéré comme normal qu'en échange, eux seuls
bénéficient des quelques droits consentis aux indigènes. C'est dans l'enseignement que la
discrimination est la plus flagrante. La scolarisation des filles n'est pas encouragée.
L'enseignement destiné aux filles est limité : au bout des quelques années dans les « ouvroirs
» soit elles quittent définitivement l'école, soit elles spécialisent en suivant des cours
d'enseignement ménager. Les filières ouvertes aux garçons, par contre, sont beaucoup plus
diversifiées, et plus poussées. Il faut dire cependant que les filles françaises dans les colonies

9
RP CALLET : « Histoire des rois / Tantaran’ny Andriana » Tome 1, p8 Edition Librairie de
Madagascar 1974, P BOITEAU : « Contribution à l’histoire de l’Enseignement Malgache »
18
et en métropole subissaient les mêmes discriminations : par exemple, il n'existait pas du
moins à Madagascar des inspectrices pour inspecter les institutrices dans les écoles des filles.
Le contrôle et la qualité de l'enseignement dispensé aux filles, n'étaient apparemment pas
considérés comme des priorités.

2.2 Les genres et l'administration coloniale10 :


La discrimination de genre existait toujours et se présentait d'une manière flagrante.
L'administration coloniale avait mis en place des relais jusque dans les villages et les
quartiers. Les chefs du village étaient tous désignés parmi les hommes. Ils étaient chargés de
transmettre les ordres émanant de la hiérarchie coloniale. Comme les ordres concernaient le
plus souvent les corvées et la collecte des impôts, la présence des femmes aux ensembles de
village devint superflue. Pourtant si les rôles n'étaient pas à leurs noms, mais toujours à celui
de son mari, chef de famille selon la conception française des relations des genres dans la
famille, elles participaient au travail de production qui permettait aux hommes de s'acquitter
de l'impôt. Ce travail était ignoré, les femmes perdent l'existence légale et la reconnaissance
dans la communauté. Il apparait que durant la période coloniale les femmes sont reléguées au
rang d'indigène de seconde zone. Les prérogatives des castes nobles leur ont été retirées par le
pouvoir colonial. Mais un autre type de pouvoir à été conféré à une frange de la population
masculine. Il s'agit d'un pouvoir limité, il est vrai mais un pouvoir politique légitimé par leurs
rôles économiques qui sont reconnues. Les femmes de la noblesse ont perdu le pouvoir
politique, mais les femmes de toutes les conditions aussi ont perdu avec la reconnaissance de
leur rôle économique, le droit à l'égalité avec les hommes indigènes.

2.3 L’œuvre missionnaire, source de disparité de genre


Madagascar fait partie des pays influencés par l’idéologie du christianisme. L’analyse
des règles de conduite importées par les missionnaires montre quelques disparités de genre
entre homme et femme. Par ses deux variantes que sont protestantisme et le catholicisme, la
doctrine chrétienne introduit à Madagascar, une notion totalement étrangère à la culture
traditionnelle malgache qu’est la notion essentielle de « péché originel » dont « Eve » la
femme fut le principal instrument. Produit dérivé de l’homme en ce qu’elle aurait été créé
après lui et à partir de ses côtes, était source de pécheresse notoire à l’origine de toutes les
souffrances humaines. La femme a toutes les raisons de se sentir inférieure et pour être traitée
comme telle. Ce complexe de conceptions et de croyances devient progressivement la base de

10
RP CALLET : « Histoire des rois / Tantaran’ny Andriana » Tome 1, p8 Edition Librairie de
Madagascar 1974, P BOITEAU : « Contribution à l’histoire de l’Enseignement Malgache »
19
l’idéologie courante selon laquelle l’infériorité féminine et la supériorité masculine sont
naturelles, instaurées et consacrées par la volonté devine elle-même. L’état subordonné de la
femme sera généralisé dans ses relations avec l’homme dans tous les domaines de la vie,
domestique, publique, professionnelle etc.…

Toujours dans ce cadre, nous pouvons citer quelques indicateurs de genre. Nous
prenons comme exemple, dans une église pour les catholiques, comme dans la mosquée pour
les musulmans, il y a de places saintes qui sont strictement interdites pour les femmes et
surtout pendant la cérémonie religieuse, le sexe féminin n’a pas droit de diriger la messe
quelle que soit la circonstance.

Toutefois, l’œuvre missionnaire fut également à l’origine de nouvelles images


positives de la femme et des actions sur le plan juridique menées en sa faveur. Elève modèle
des missionnaires protestantes et premières reine chrétienne, Ranavalona II apporta un certain
nombre d’améliorations juridiques en faveur de la femme dans les rapports matrimoniaux.
Sous la forme de décision royales consignées dans les fameux Code11 de 305 Articles
annoncé au peuple le 29 Mars 1881, ces améliorations partaient sur « l’interdiction de la
réputation unilatérale de l’épouse par mari et l’égalité de droits de l’homme et de la femme
dans l’engagement des premières plaintes en vue de la séparation » Importantes sur le plan
formel, ces décision n’entrainèrent pas de profonds changements dans la pratique de la
polygamie et du lévirat.

Plus récemment, Vatican II ou le deuxième Concile œcuménique tenu à Rome en 1°


Session d’octobre 1962 à décembre 1965 sous les pontificats des Papes Jean XXIII et Paul VI
pour assurer le renouveau de l’église face au monde moderne, semble avoir marqué un
changement décisif dans la problématique chrétienne de rapports entre les genres, sur le plan
théologique et pratique. Cette nouvelle orientation sur la nécessité évangélique de
l’engagement chrétien dans le particulier ainsi que sur la valorisation du travail des lois
femmes et hommes au sein comme en dehors de l’église compte parmi les éléments moteurs
de ce changement.

En droite ligne de l’Encyclique E Paceen IN Terris du Pape Jean XXIII, le 3° Congrès


mondial pour l’apostolat laïc » à Rome en Octobre 1967 consacre plusieurs recommandations

11
Code de 305 Article, promulgué le 29 mars 1981 p. 44 – 47
Imprimerie officielle de Tananarive 1960
20
sur la promotion féminine, sur la nécessité de reconnaitre pleinement la dignité féminine,
d’accorder aux femmes les droits et toutes les responsabilités du chrétien au sein de l’église
catholique, d’ouvrir aux femmes compétentes et qualifiées tous les portes des commissions
pontificales et de les consulter sur la révision du droit canon12.

Par ailleurs, sous l’influence de certains des combats menés à partir des années 1970
au niveau mondial, régional, national pour l’égalité des genres, un courant ascendant
s’observe au sein de l’église protestante à Madagascar. Animé par les organisations
confessionnelles féminines, il ’efforce de mieux participer à la lutte contre les disparités des
genres en s’appuyant avec une nouvelle interprétation des « Saintes Ecritures ».

Quand à l’Islam qui commence à s’implanter à Madagascar, plusieurs tendances au


plan mondial et national existent. Les courants les plus traditionnalistes poursuivent leur
enseignement coranique dans l’affirmation et le renforcement de la supériorité masculine et
l’état de subordination de la femme.

A Madagascar, un certain nombre d’associations féminines musulmanes militent


activement depuis 1995 pour l’égalité des genres. L’un de leurs principaux axes stratégiques
de combat consiste à donner aux femmes la possibilité de lire le coran et d’en donner une
nouvelle interprétation plus conforme à l’ensemble de l’enseignement du Prophète.

2.4 Quelques exemples de stéréotypes et de clichés sur le genre


La culture exerce une force invisible qui dicte le comportement de la société
composée d’hommes et de femmes dans la considération de la femme à travers les clichés et
les stéréotypes. Plusieurs proverbes sont encore présents dans la conversation et argumentent
les comportements, les modes de pensée des femmes et des hommes. On les entend souvent
dans les milieux ruraux et beaucoup moins dans les milieux urbains, même si on ne le pense
pas moins selon divers témoignages et vécus, même dans les couples modernes.

La femme est le « fanaka malemy » ou meuble fragile et l’homme est le « lehilehy


mahery » ou littéralement, homme puissant et courageux. La femme est faible physiquement
et nécessite de la protection. L’homme est le sexe fort protecteur. La femme a la fragilité
émotionnelle. Une femme qui ne pleure pas n’est pas normale pour la société surtout lors de
funérailles. Dans la région de Fianarantsoa on évite les femmes à pleurer lors de la

12
In « VATICAN II TEXTES » Edit Descellée de Brouwer 19966; Le 3e Congrès mondial pour
l’Apostolat des laïcs, Rome octobre 1967
21
présentation de condoléance. Lors qu’un homme se conduit comme une femme il est
infériorisé, et dévalorisé.

La femme stérile est maudite. Dans la mentalité Sakalava, être un homme ou une
femme véritable c’est avant tout devenir capable de procréer. L’homme est toujours chef de
famille. Il n’est jamais mauvais « lehilahy tsy mba ratsy ». L époux ne trompe jamais son
épouse même s’il se permet de changer de partenaire et être attrapé en flagrant délit d’adultère
« lehilehy tsy mba vamba ».

La femme est une personne effacée. La société traditionnelle, lors des réunions ou
des assemblées, en général, les femmes ne sont pas tenues en comptes, seuls les hommes sont
comptés. En milieu rural comme milieu urbain, à l’absence de l’homme, on a l’habitude de
dire « tsy misy olona ato » il n’y a personne lorsqu’on demande à voir quelqu’un dans la
maison, même s’il y a des femmes. Ce fait renforce la suprématie de l’homme, sa puissance
et surtout la dépendance de la femme vis-à-vis à lui.

Ce sont en quelque sorte des illustrations pour les differentes manifestations discriminatoires
de l’approche genre dans divers domaines de la vie quotidienne observées tout au long de
l’histoire de la société.

Face à une telle situation, quelle sont les réactions des femmes ? Qu’est-ce qu’elles font pour
réhabiliter de leur statut ?

22
B. LA SENSIBILISATION A L’APPROCHE GENRE
Le problème de genre devient un sujet international et constitue un souci qui presque
la majorité des pays dans le monde. D’où l’organisation de plusieurs conférences
internationales, nationales, régionales dans le but de conscientiser tous les citoyens membres
de la société et pour réhabiliter et améliorer le statut des femmes au niveau de la société où
elle vit.

I. LES CONFERENCES INTERNATIONALES ET LE GENRE


Sur le plan international, quatre conférences mondiales sur la femme ont eu lieu.

La première conférence a eu lieu au Mexique en 1975 avec l’objectif principal celui


de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes. Pendant cette conférence, on a
élaboré le premier plan d’action mondiale pour aider les gouvernements des pays membres et
participant à cette conférence à l’éliminer l’inégalité entre les hommes et les femmes. Ces
pays participants ont décidé également que les années 1976 – 1985 soient déclarées
« Décennie de Nations Unies pour les Femmes ». C’était déjà une tentative de mettre fin à
toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et d’améliorer leur condition de
défavorisées.

La seconde conférence mondiale s’est tenue à Copenhague (Danemark) en 1980.


Pendant cette deuxième conférence, l’ordre du jour était basé sur l’analyse des progrès
réalisés par les femmes au milieu de la décennie. C'est-à-dire, un rapport sur la réalisation du
Premier plan d’action mondial qui a été élaboré lors de la première Conférence à Mexique.

En 1985 c’était la troisième Conférence mondiale sur la femme qui s’est tenue à
Nairobi (Kenya). Au cours de cette troisième conférence sont adoptées à l’unanimité les
« Stratégies prospectives pour la promotion de la femme d’ici à l’an 2000 ». Ces stratégies
préconisent des mesures spécifiques destinées à améliorer la condition de la femme aussi bien
au niveau national qu’international, dans le domaine économique, socioculturel et surtout
juridique.

En 1995 à Beijing (Chine), c’était la conférence mondiale des Nations Unies sur la
femme. Cette fois, l’objectif fixé par les pays participants est « action pour l’égalité, le
développement et la paix »

23
Durant la conférence à Beijing, il a été décidé que désormais les problèmes des femmes ne
seront plus considérés isolement, du fait que les questions soulevées touchent l’ensemble de la
société, les hommes autant que les femmes.

Ainsi donc, il s’est avéré nécessaire de prendre en considération la dimension « genre » dans
le processus de développement et de poser une plus grande égalité et équité entre les hommes
et les femmes.

Comme la majorité des pays dans le monde, Madagascar, lui aussi s’intéresse à cette
question du genre. Le gouvernement malgache a toujours été représenté à toutes ces
conférences mondiales ainsi qu’aux réunions préparatoires prévues sur le plan régional et
national. En cela, il répond positivement à ce qui dit le Préambule de la constitution malgache
de 1998 qui stipule que Madagascar vu sa « situation géopolitique dans la région et da
participation engagée dans le concert des nations fait siennes le charte internationale des
Droits de l’homme, la Charte Africaine des Droits de l’homme et des Peuples, les conventions
relatives au Droits de la Femmes et de l’enfant qui sont toutes considérées comme partie
intégrante de son Droit positif ».

Il faut mentionner que des actions concrètes sur le développement et la promotion de


la femme ont débuté avant même la conférence de Beijing. En effet, la Politique Nationale de
Population inclut une section spéciale pour la promotion de la femme.

De par sa participation à ces diverses conférences, et plus spécialement à celle Beijing qui
a été très réputée, le gouvernement malgache figure parmi les gouvernement qui reconnaissent
que « le statut des femmes a évolué dans d’ importants domaines durant la dernière décennie
mais que l’évolution n’a pas été celle espérée car les inégalités entre hommes et femmes dans
certaines domaines ont persisté et des obstacles majeurs demeurent encore, entrainant des
sérieuses conséquences au bien être de tous les peuples . Le Gouvernement s’est ainsi montré
déterminé à prendre toutes les mesures nécessaires pour éliminer toutes formes de
discrimination à l’égard des femmes et éliminer tous obstacles à l’égalité des genres, à
l’avancement et au renforcement des femmes13 ».

13
Rapport National du Développement Humain 2003 p39
24
II. LES CONFERENCES ET LE PROGRAMME NATIONAL
Dans le cadre de cette Conférence de Beijing, certains points méritent d’être signalés
et considérés comme importants au niveau national :

 La Convention sur l’Elimination des toutes formes de Discrimination à l’égard des


femmes (CEDAW) a été ratifiée. Cette convention est constituée par plusieurs
actions qui visent toujours à réhabiliter la condition des femmes et pour améliorer
leur statut :
 La parution d’une politique en matière d’intégration de la femme au développement
et d’égalité des sexes préparée par la Direction de la Femme au Ministère de la
population et de la solidarité. Cette politique a pour but la pleine participation des
femmes au développement durable de leur société, en tant que partenaires à part
égale (1987).
 Madagascar a organisé six ateliers régionaux dont un atelier par province. L’objectif
de ces ateliers est de formuler des plans d’action régionaux pour la promotion de la
femme, de la fille et de la fillette. C’était à la fin de 1997 et au début de 1998.
 Comme suite logique de ces ateliers régionaux, s’est tenue à Antananarivo, la
capitale en Mars 1998 un atelier national pour la formulation d’une politique
nationale en vue de la Promotion de la Femme (PNPF) et d’un Programme d’Action
pour la promotion de la Femme (PANPF).

Les délégation issues des six provinces ont participé à cet atelier national dont quatre
délégations par province et ce sont des représentants de divers départements ministériels :
Justice, Santé, Environnement, Travail et lois sociales, Economie, Plan, Agriculture, Elevage
et Artisanat ainsi que les organisation non gouvernementales d’envergure nationale ou non,
tells que le FFVM, le CAFED ( (Filankevitry ny Fikambanan’ny Vehivavy Malagasy),
Confédération des associations Femmes et Développement), le FIEVKRI (Fikambanana
Ekiomenikan’ny Vehivavy Malagasy), DRV (Dinika sy Rindra ho an’ny Vehivavy).

Cet atelier est assisté et financé par les différents organismes internationaux : PNUD –
UNICEF – FNUAP – OIT – PAM – UNESCO – FAO – OMS – Banque Mondiale Union
Européenne – USAID – Coopération Française).

Ces ateliers parlent toujours de la condition des femmes et vise à favoriser leur statut.

25
III. LES DOMAINES TOUCHES PAR LE PANPF14
Durant l’atelier National, les domaines examinés et les points clés méritent d’être
signalés sont les mêmes du Programme d’Action de Beijing dont les principales orientations
résident dans le renforcement des pouvoirs de décision des femmes dans la vie
communautaires à tous les niveaux par des appuis à leurs initiatives et à leurs organisation sur
le plan socioéconomique politique, culturel, et surtout juridique.

De plus, dans le cadre économique, c’est l’accroissement des opportunités d’amélioration des
revenus. Ainsi, dans le domaine éducationnel, c’est la promotion des activités
d’alphabétisation fonctionnelle surtout en milieu rural.

Par rapport à touts ces orientations, on peut remarquer que des obstacles ont surgi lors
de la mise en œuvre des activités découlant des objectifs généraux et des objectifs spécifiques
des ces orientations. Il en sera fait état lors des examens de chacun des domaines critiques
prévus dans le Programme d’action de Beijing. Quoiqu’il en soit il convient de signaler que le
gouvernement malgache a adhéré à la déclaration Universelle des Droits de l’homme, le
Gouvernement à la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes (CEDAW), à la déclaration des Nations Unies sur la violence faite aux
femmes, et à la déclaration de Beijing. L’Etat malgache a décidé de mener à bien ses
engagements pour la Promotion de la Femme et de participation au développement humain
durable et a pris plusieurs mesures dans ces sens définissant la priorité des ses actions comme
la lutte contre la pauvreté, la bonne gouvernance la lutte contre l’analphabétisme.

IV. LE PROGRAMME D’ACTION DE BEIJING


Sans entrer dans le détail, quelques domaines prioritaires sont évoqués dans la présente
recherche. Le Gouvernement malgache, dans son souci primordial de lutter contre la pauvreté,
par rapport au programme d’action de Beijing a fixé certains domaines comme prioritaires :

 La pauvreté
 L’éducation et la formation des filles et des femmes
 La santé
 L’économie

14
Ministère de la population de la condition féminine et de l’enfance – DCF – Rapport
national de suivi sur l’application du programme d’action a Beijing

26
 Les droits de la personne humaine
 La prise de décision
 L’environnement
 Les médias
 La violence

Mais il faut signaler que l’amélioration du statut socioéconomique et juridique de la


femme et des filles doit figurer au premier plan des préoccupations de tous. C’est aussi que
des efforts sont menés pour l’enseignement de Droits de l’homme, ainsi que l’institution de
bibliothèques sur les Droits de l’homme dans les Universités. L’Ecole de la Magistrature
prévoit aussi une formation en Droit de l’homme, la création de l’association des Femmes
Juristes pour la primauté féminines ; la plupart se fixent comme objectif principalement de
faire connaitre aux femmes leurs droits avec les responsabilités qui en découlent de même que
le grand nombre des projets et programmes spécifiquement pour femmes.

V. IMPACT DE L’APPROCHE GENRE DANS LES DEPARTEMENTS


MINISTERIELS
Grâce aux sensibilisations menées par chaque institution ou organisation visant à
radier toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, grâce aux conférences,
conventions, chartes et lois que des mesures qui sont mis en place pour instaurer l’égalité et la
parité entre hommes et femmes, on est plus armé, semble-ti-il, pour comprendre le concept
de genre et le changement ; et mène si celui-ci est encore mineur, cela n’est pas négligeable.

Les différents départements ministériels intéressés par la promotion des la femme font
actuellement de gros efforts pour intégrer le concept « genre » dans l’élaboration de leur
programme et projet de développement et nombreux parmi ces ministères et autres institutions
sont ceux qui admettent des femmes dans les postes à haute responsabilité.

Ainsi, à titre d’exemple dans le département ministériel de la Défense, et de


l’Intérieur, il y a depuis longtemps la promotion du poste féminin de police ; l’année 2010 des
femmes sont inscrites à l’Académie militaire. Cette année 2013, le concours d’entrée à la
gendarmerie est réservé pour les femmes et hommes sans distinction de sexe. Il faut bien
rappeler que pendant la dernière moitie de la 3° République, une femme a exercé le poste de
Ministre de la Défense. Cela s’explique l’intégration de la problématique du genre et le
respect de la convention signée par rapport à l’élimination de toutes formes de discrimination
à l’égard des femmes.

27
VI. CONVENTION SUR L’ELIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE
DISCRIMINATION A L’EGARD DES FEMMES
A part le Plan d’Action établi suite à toutes les conférences mondiales organisées par
les Nations Unies, on peut aussi noter l’existence conventions et des chantes ratifiées en
faveur des femmes.

La convention sur l’élimination des toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes adoptée en 1979 par l’Assemblée Générale de Nations Unies, ratifiée par le
Gouvernement Malgache en 1988, est souvent décrite comme une chartre internationales des
droit de la femme. Cette convention est composée d’un préambule et de 30 articles et définit
le concept de discrimination à l’égard des femmes et annonce un programme pour que les
Etats puissent mettre un terme à ce phénomène social en défaveur des femmes. Aux termes de
la convention, l’expression « discrimination » à l’égard des femmes vise toute distinction,
exclusion ou restriction fondée sur le sexe qui a pour effet ou pour but de compromettre ou
détruire la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les femmes, quel que soit leur état
matrimonial, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, des droits de l’homme et de
la femme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économiques, social,
culturel et civil ou dans tous les autres domaines.

Dans le cadre de cette convention, les Etats s’engagent à prendre une série de mesures
pour mettre un terme à la discrimination à l’égard des femmes sous toutes ses formes et
notamment :

 A consacrer le principe de l’égalité des hommes et des femmes dans le droit interne, à
aboutir touts les lois discriminatoires et à adopter des mesures législatives appropriées
interdisant la discrimination à l’égard des femmes.
 A créer des tribunaux et d’autres institutions publiques pour garantir la protection
effective des femmes contre tout acte discriminatoire
 A prendre toutes mesures appropriées pour éliminer la discrimination pratiquée à
l’égard des femmes par une personne, une organisation ou une entreprise quelconque.

La convention offre un cadre de référence en vue de la réalisation de l’égalité des hommes


et des femmes en consacrant le droit des femmes de participer, sur un pied d’égalité avec les
hommes, à la vie politique et à la vie publique, instamment en ce qui concerne le droit de vote
et celui de se présenter aux élections ainsi que leur droit d’avoir accès au même titre que les
hommes, à l’éducation aux services de santé et à l’emploi. Les Etats parties s’engagent à

28
prendre toutes mesures appropriées y compris des dispositions législatives et des mesures
temporaires spéciales, pour assurer la jouissance de tous les droits de l’homme et libertés
fondamentales pour les femmes.

Cette convention est considérée comme un moyen ou instrument efficace pour réhabiliter
la situation des femmes, pour garantir l’équilibre de droit pour les deux sexes, et de définir les
rôles respectifs de deux sexes et d’harmoniser la relation familiale. La convention reconnait
aux femmes des droits égaux à ceux des hommes en ce qui concerne l’acquisition, le
changement et la conservation de leur nationalité ou celle de leurs enfants. Les Etats parties
s’engagent également à prendre touts les mesures appropriées pour exprimer la traite et
l’exploitation des femmes.

La convention a un caractère juridiquement contraignant pour les pays qui l’ont ratifié
ou qui y ont adhère et qui sont donc tenus d’en appliquer les dispositions.

Tous les quatre ans au moins, les Etats parties doivent également présenter un rapport sur les
mesures qu’ils ont prises pour s’acquitter des obligations qui leur incombent au regard de la
convention.

Ces conventions sont toutes signées et ratifiées par plusieurs pays mais, la réalisation n’est
pas effective donc le problème de genre reste toujours même si des mesures ont été prise pour
l’éliminer. L’organisateur a été très ambitionné pour dresser tous ces projets mais les résultats
sont insuffisants, l’inégalité est toujours flagrante entre homme et femme.

Notre domaine d’étude est plus précis ; c’est surtout de voir et d’analyser l’approche genre
dans le cadre de l’enseignement de français, parler de quelques concepts sur l’éducation à
Madagascar s’avère important.

29
C. INTRODUCTION DU GENRE DANS LE DOMAINE DE
L’EDUCATION

I. LES CONCEPTS DE L’EDUCATION


1. NOTION DEFINITIONNELLE15

Dans ce chapitre, il s’avère important de définir et d’expliciter « l’éducation ».


Etymologiquement le mot « éduquer » vient du latin où il une double sens : « qui signifie
« tirer hors de », « conduire vers ». C'est-à-dire « élever ». Eduquer c’est donc, nourrir et
élever, faire grandir. Ces deux termes « nourrir» et « élever » dans ce chapitre, s’emploient au
sens figuré et au sens propre.

Pour bien comprendre la signification et l’action d’éduquer, il faut se référer à


quelques définitions.

L’éducation s’effectue sur différents plans, prend diverses formes qui varient avec la
période, la société, le mode de vie…. Elle varie également avec le modèle humain qui sert de
différence et aussi avec la conception que l’on a de l’être humain.

D’une manière générale, l’éducation est le processus d’intégration d’un enfant dans un milieu
socioculturel donné.

Selon Durkheim, « l’éducation est l’action exercée par les génération adultes sur celles qui ne
sont pas encore mures pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter chez l’enfant un certain
nombre d’états physiques intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politiques
dans son ensemble et le milieu social auquel il est particulièrement destiné ».

Philippe Meirieu traite l’éducation comme une « affaire de société et malheur à celui qui
l’oublie », l’institution sociale pardonne tout du moment que l’on sert ses intérêts.

Pour Bernard Jolibert, « éduquer c’est agir sur quelqu’un en vue d’en infléchir le
comportement dans une direction donnée en fonction de valeurs explicites », …

L’éducation, selon ce même auteur, prétend agir sur l’éduqué en vue d’obtenir certains
comportements. Il ne s’agit pas seulement de savoir, mais d’orienter l’action de telle sorte que
l’intervention soit efficace »

15
Durkheim, Education et Sociologie, PVF, Paris 1980, P 51

30
M. Sachot, beaucoup plus tard, écrit que « par éducation il ne s’agit pas seulement ni
avant tout de capacités, aptitudes, compétences ou autres savoir-faire qui définissent le
comportement d’un individu dans son rapport à autrui et au monde, monde, mais une
structuration de la personne elle-même, de son être même. Sans éducation, l’homme est non
pas un animal, mais même moins qu’un animal. En clair, il ne peut pas survivre. Nul ne nait
cultivé et éduqué. Etre homme est un acquis personnel, fruit d’une éducation reçue »

Pour Kofi Annan, « l’éducation est un droit de l’homme, porteur d’un immense espoir de
transformation. La liberté, la démocratie, le développement humain durable reposent sur ce
droit. […] au seuil du XXIe siècle, plaçons en première rang de nos priorités et au cœur de
notre mission l’Education Pour tous ».

De ces acceptions, on peut dire que l’éducation est un facteur de changement dans la
société. Elle permet de modifier la mentalité de tous les membres de la société, hommes et
femmes, filles et garçons selon les modèles humains voulus par la société donnée. Elle est
donc réservée à l’espèce humaine.

L’éducation est à la fois une activité continue et universelle : continue parce qu’elle se
fait de génération en génération depuis l’existence de l’homme, et universelle parce que toutes
les sociétés du monde éduquent leurs enfants à leur manière en fonction de leur politique
générale et la fonction de leurs propres valeurs et surtout par rapport au type de société dans
laquelle les enfants vivent.

De plus, l’éducation est un moyen de transmissions des valeurs culturelles de chaque


société. Elle forme la personnalité et l’être de l’éduqué. Donc, on peut dire que l’éducation est
très importante dans la vie humaine. Elle répond à la nécessité sociale car son œuvre est de
développer l’organisme individuel, à rendre apparentes des puissances cachées et de créer
dans l’homme un être nouveau.

Autrement dit, l’éducation adapte et forme l’individu à bien vivre dans un milieu
socioculturel favorable où il y a une relation harmonieuse et équilibrée entre touts les
membres de la société. C’est d’essayer d’en faire un homme libre et un citoyen capable de
jouer sur rôle dans la société. Ainsi, c’est une possibilité offerte en général aux jeunes
d’acquérir et de développer d’une manière systématique et harmonieuse des connaissances
intellectuelles des qualifications et de former leur personnalité dans tous les domaines
physiques, moraux et intellectuels.

31
L’éducation se présente sous différentes formes selon le statut de ceux qui sont à
éduquer. Ce sont les parents qui sont les premiers responsables et qui garantissent l’efficacité
de cette éducation. Puis la communauté et le milieu social des enfants et surtout tous les
évènements qui se passent dans la société où les enfants vivent. Cette éducation varie dans le
temps et selon les pays sous différentes formes ce qui nous intéresse dans le cadre de cette
réflexion. C’est la forme scolaire de l’éducation qui se fait dans un cadre institutionnel et se
distingue des autres par son organisation et sa finalité.
Il est bien de signaler que dans le cadre scolaire, l’éducation s’adresse à un public de plus en
plus large et d’étend sur une durée de plus en plus longue.

Force est de connaitre que cette pratique évolue au fil de temps, et la différence repose
sur la façon de concevoir les relations entre les trois composantes de l’enseignement,
apprentissage. C'est-à-dire, l’enseignant, l’apprenant et le contenu de savoir à transmettre aux
apprenants.

2. L’EDUCATION TRADITIONNELLE

La différence entre les deux éducations est la pédagogie utilisée pendant le cours.
L’éducation dite traditionnelle si on appliquait la pédagogie qui se repose sur l’autorité du
maitre. C’est lui qui détient le savoir et le pouvoir. Il revient à lui seul de décider les savoirs à
enseigner, organiser les activités et déterminer le rythme d’acquisition de ces savoirs.
L’apprenant, avec la démarche magistrale et la méthode expositive, se trouve dans une
position d’écoute et la participation ne peut être que passive. Il s’agit ici d’un travail
d’inculcation et de transmission de savoirs construits. C’est un enseignement collectif et
directif qui ne cherche qu’à faire reproduire par les élèves des comportements très précis.
L’acquisition repose surtout sur la répétition et sur l’imitation des modèles. L’interaction entre
maitre élève se présente sous forme de question réponse. Pendant le cours, c’est l’enseignant
qui domine et la participation des élèves est très faible. C'est-à-dire l’enseignant donne de
leçons et les élèves ne font que de prendre tout simplement ce qu’il propose.

32
3. EDUCATION NOUVELLE

Le monde s’évolue, et on a jugé l’éducation traditionnelle comme source de l’échec


chez les apprenants. Elle ne permet pas de développer l’esprit critique chez l’enfant. Ainsi il
est remarqué que les savoirs qu’il a à assimiler ne correspondent pas au besoins des élèves et
surtout à leur intérêt. Les élèves ne participent pas à l’élaboration ou à la construction de leurs
savoirs. Par ailleurs, de tels savoirs sont voués à l’oubli et ne servent à rien. Cette pratique est
critiquée d’où l’apparition de la nouvelle conception de l’éducation. Compte tenu de ces
critiques, l’enseignement traditionnel semble viser non seulement l’éducation mais
l’instruction de l’enfant et on remarque le non prise en considération de la psychologie de
l’enfant dans la conception des activités éducatives.

Par ailleurs, par rapport à toutes ces critiques, il y a changement concernant la relation
entre les composants de l’enseignement/apprentissage de la pédagogie ou de l’éducation dite
nouvelle qui repose sur l’action, la découverte, l’expérience, la participation effective de
l’apprenant pendant le cours et surtout la considération de la liberté de l’enfant. Le
changement consiste à centrer l’enseignement/apprentissage sur l’enfant et à baser les savoirs
sur les besoins et surtout les intérêts de l’enfant, respecter sa nature et de tenir compte
l’évolution psychologique et le stade de développement de l’enfant. La forte participation de
l’apprenant est indispensable à la construction de leur connaissance. D’où la naissance de ce
qu’on appelle « méthode active » favorisant l’enseignement /apprentissage de l’enfant.

Cette éducation est caractérisée par la participation effective de l’enfant pour la


construction de sa personnalité, c'est-à-dire, les savoirs sont acquis par l’enfant lui-même.
Une fois déterminé, le contenu ne doit pas être transmis à travers les enseignements verbaux
de l’enseignant ou encore par les cours exposés mais plutôt soit par l’observation s’il s’agit de
phénomènes naturels, soit par contact direct avec des objets concrets parce que l’enfant lui-
même fait sa recherche, pour savoir le pourquoi et le comment d’une chose. Dans le
processus, l’enseignant est présent juste pour guider un peu, de le mettre à sa portée ce qu’il
faut apprendre et surtout de fournir à l’enfant les moyens nécessaires : « S’il se trompe
laissez-le faire, ne corrigez point ses erreurs, attendez en silence qu’il soit en état de les
corriger lui-même ou tout au plus, dans une occasion favorable, amenez quelque opération qui
lui fasse sentir. S’il ne se trompait jamais il n’apprendrait pas si bien ». recommande
Rousseau.

33
Donc, des idées nouvelles traversent la pratique de l’éducation et on a amélioré la
conduite du processus de l’enseignement/apprentissage. Le rôle attribué à chacun des acteurs
pédagogiques est bien identifié : l’élève/apprenant se trouve au centre de l’action de
l’éducation et le maitre/ enseignant, n’est plus perçu comme l’unique source de savoir mais
celui qui dirige l’enfant, qui se met à la disposition de l’élève, l’observe, le guide et répond à
toutes les questions. Le maitre, il joue le rôle d’une personne ressource à qui l’élève peut
recourir à tout moment de son apprentissage. Il n’est plus la personne qui détient la vérité
mais il découvre sa connaissance.

Cette dernière avec l’élève, on découvre le savoir, il s’instruit également en instruisant.


Avec cette méthode, on laisse l’élève découvrir lui-même ses propres savoirs, les erreurs ne
sont plus objets de sanction comme elles étaient auparavant, elles sont permise parce qu’elles
font partie de l’apprentissage. Donc, c’est l’élève lui-même qui construit ses savoirs sous
l’encadrement du maitre.

Le chapitre suivant nous allons voir la manifestation du genre dans l’histoire de


l’éducation.

34
II. HISTOIRE DE L’EDUCATION A MADAGASCAR ET LA DISPARITE DU
GENRE
L'éducation est un élément essentiel qui garantit le développement d'un individu sur
les tous les domaines, dans la vie d'une société. Il est constaté que cette éducation ne cesse
d'évoluer depuis toujours. Pour mieux comprendre cette évolution, il est nécessaire de voir
comment se manifeste la disparité de genre dans le domaine de l’éducation à chaque grande
période de l'histoire.

1. L'EDUCATION ET LE GENRE AVANT LA COLONISATION

La recherche anthropologie sur les origines des malagasy nous permet de dire que
pendant le 16ème siècle dans la tradition « Vazimba » l'éducation des jeunes filles se basait sur
ce qu'on appelle, « l'éducation de la future épouse et future mère »

II n'y avait pas encore d’écoles, mais tout simplement, l'éducation se fait tout
simplement à travers le « hainteny » qui généralement favorise le mariage, la naissance et se
situe sur le plan humain et plan mythique. L'éducation se fait pendant la soirée, en famille et
par le biais des «hainteny» qui sert à faire connaitre la terre, la nature, le comportement social
et la connaissance ésotérique. Ce sont les grands parents qui assurent cette tâche. Les jeunes
filles qui seront les futures mères, elles aussi apprennent à travers les pratiques de mère, les
rôles d'une mère de la famille et l'importance d'avoir un enfant ainsi que la préparation de la
maternité. C'est la mère qui initie sa fille à la morale de la société sur le tabou (fady), les
blâmes (tsiny), la malédiction (tody) et surtout l'honneur (baraka). C'est à travers ces morales
et sur le comportement de la fille dans la vie quotidienne qui permet de juger qu’elle est bien
éduquée ou non.

C'était vers 1876 par le code de 101 articles et le code de 305 articles de 1881 qui
prévoient les premières lois de la scolarisation à Madagascar et qui rend l'école obligatoire
entre 08 ans et 16 ans. Mais ce qui va influencer plus l'éducation des jeunes filles c'est
l'éducation des missionnaires que ce soit catholique ou protestante. L'objectif de l'éducation
des jeunes files à cette époque est d'habituer les femmes au travail quotidien. Cette éducation
se base sur la formation ménagère, le travail manuel et les bonnes manières c'est-à-dire le
savoir vivre dans la société. Le deuxième objectif c'est d'enseigner aux filles le sens de leurs
missions d'épouse de dominer les fantaisies, la frivolité, la curiosité, des comportements que
les femmes doivent tenir compte dans la société et surtout dans la vie conjugale.

35
L'une des grandes caractéristiques de l'éducation à Madagascar au XIXe siècle est la et
la reforme qui neglige les filles par rapport aux garçons. L'accès à l'école étant limité faute de
moyen et d'infrastructure, la plupart des jeunes filles vont être éduquées selon la manière
traditionnelle.

Depuis la société traditionnelle jusqu'à l'entrée des étrangers à Madagascar, la base de


l'éducation des jeunes filles c'est sa préparation pour devenir une bonne épouse et une bonne
mère. Le système éducatif à l'époque était marqué par l'empreinte chrétienne de l'éducation
des jeunes filles mais la base de l'éducation des jeunes filles est encore la même sauf qu'elles
ont appris à lire et à écrire et à faire la couture mais la finalité était la même : former une
femme au foyer. Il faut noter que l'accès à l'éducation dans les écoles est restreint par le
nombre des écoles et les critères d'âge. Dans la société traditionnelle, l'éducation se passe au
sein de la famille même et est assurée par ses membres dès le plus jeune âge.

2. L’EDUCATION ET LE GENRE AVANT 1990

Pendant l'annexion de Madagascar par la France, 1896 à 1947, cette période a apporté
un grand changement dans le système éducatif. Vers le début de XXe siècle, il y a en création
d'écoles laïques à part les écoles des missionnaires. Les écoles crées sont fréquentées par les
Européens et l’admission des enfants malgaches n'est autorisée qu'en 1947.

A cette époque, l'éducation des jeunes filles vise à former une femme pour l'intérêt de
la famille, la société, et de la colonisation. L'enseignement vise à la domestication des jeunes
filles instruites. Il y a création d’écoles professionnelles pour mettre les élèves qui la
fréquentent en possession d'un métier, exemple des enseignantes laïques (maitresse de
couture, cuisine ...) mais aussi création d’écoles ménagères qui visent à former les jeunes
filles aux diverses tâches ménagères (couture, raccommodage, cuisine . . .) pour devenir une
domestique des colons16.

En 1947 jusqu’à 1972, pendant cette période, il y a la différenciation de l'éducation


due à l'application des catégories de jeunes filles : Pour les jeunes filles rurales non instruites
en majorité, leur éducation s'est basée sur leur futur rôle : Celui d’être une bonne mère de la
famille. Pour les jeunes filles citadines instruites, leur éducation s'est orientée plus sur leurs
ambitions d'avoir un métier lucratif, avoir une carrière professionnelle.

16
Rapport national sur le développement humain 2003 p77
36
L'année 1972 à 1990, avec la révolution socialiste à Madagascar, le droit à l'éducation
est non seulement reconnu pour tous les enfants de 06 à 14 ans mais son application se
concrétise. En effet, il y a création de diverses infrastructures dans le domaine de l'éducation
notamment la création des écoles primaires publiques (EPP) dans presque chaque Fokontany.

Cela veut dire qu'il y a rapprochement des écoles pour éviter tous les risques qui
bloquent l'accès des enfants surtout les jeunes filles à l'école, la distance des écoles qui risque
d'insécurité pour les jeunes filles. Mais on constate que la pauvreté du pays et de sa
population s'accentuent, les parents sont contraints de déscolariser leurs enfants rendant
victimes les jeunes filles en premier lieu.

Mais on peut noter que l'existence de ces infrastructures devrait accroitre le nombre
des enfants scolarisés et l'école était ouverte aux élèves sans distinction de sexe. Il n'y avait
pas de discrimination selon le genre, tous les enfants, garçons comme filles, ont droit d'accès à
l'école, à cette époque. Les facteurs économiques et financiers des ménages déterminent
l'accès des jeunes filles à la scolarisation, en effet, le choix de parents, surtout la mentalité
traditionnelle sexiste change d’une manière positive par rapport à la situation de la jeune fille.

A la même époque, il y a eu également création des collèges d'enseignement général


dans chaque commune (Firaisampokontany) qui favorise les jeunes garçons et filles de
continuer leurs études au niveau secondaire.

A ce niveau, le nombre des jeunes filles commence à diminuer car elles sont obligées
de rester au village pour aider leurs parents surtout pendant la période de culture pour les
jeunes filles rurales et surtout l'âge de puberté est un blocage pour les jeunes filles car
certaines d’entre eux tombaient enceinte et doivent quitter l’école.

Pour les études supérieures, après la décentralisation des services publics, des
universités ont été construites dans chaque province, vers la fin des années 1970 et le début
des années 1980. Mais pour la ville de Fianarantsoa où l'université s'est implantée depuis la
fin des années soixante. Il est remarqué que le taux de fréquentation des jeunes filles de
l'université est beaucoup moins par rapport à celui de garçons. On a estimé même que 10%
des étudiants sont des jeunes filles contre 90% des étudiants garçons. Donc pour diverses
raisons, la fréquentation des jeunes filles à l'université est très faible par rapport à celle des
garçons.

37
Toutefois, la mondialisation a une influence sur les perspectives des jeunes filles et des
femmes à Madagascar, influence qui se manifeste par le changement des ambitions des
jeunes filles depuis les années 90. Ils ont plein droit de suivre des études selon leur besoin et
la parité de genre est presque parfaite entre garçon et fille.

3. L'EDUCATION ET L’APPROCHE GENRE DEPUIS 1990

Le domaine de l'éducation ne cesse d’évoluer, avec le temps tout change et il y a


toujours effort d'amélioration surtout en faveur des jeunes filles. Depuis la ratification des
diverses conventions internationales par Madagascar, la politique de l'enseignement s'est
améliorée, Aussi les processus de mondialisation ont crée un environnement nouveau qui a
des impacts sur les secteurs éducatifs. Ainsi, la mondialisation a eu un impact considérable
sur l'éducation des jeunes filles et leur accès à la scolarisation. Les médias ont joué des rôles
très importants dans ce changement, les parents ont d'autres perspectives pour ces enfants
(filles ou garçons) et les jeunes filles ont eu des visions positives pour l'avenir. L'ouverture
des diverses formations professionnelles va permettre à certaines jeunes filles qui ont arrêté
leurs études de se former sur certains domaines (exemple : coiffure, informatique).

III. DESCRIPTION DE LA SITUATION GLOBALE DE L’EDUCATION


PROVINCE DE FIANARANTSOA17
Fianarantsoa, une province réputée par l’abondance des écoles, présente un constat
paradoxal. La première remarque porte sur le fort taux d’analphabétisme de la population
surtout en ce qui concerne les femmes et les filles : pourcentage de 56,5% pour les femmes
contre 31% chez les hommes. Il y a peu d’analphabétisme pour les jeunes de moins de 19 ans
chez les garçons que chez les filles qui ont entre 10 – 14 ans, 60% sont analphabètes qui sont
de futures mères de famille. Selon le rapport de l’APM, en milieu rural. Cette fréquentation
est de 73, 9% sexe masculin contre 66,8% des femmes. Par ailleurs, le milieu rural est
défavorisé par rapport au milieu urbain puisque le taux des analphabètes ruraux est le double
du taux en milieu. Nombreuses sont les causes de cette situation qui présente un déséquilibre
entre ces deux sexes. Pour la province de Fianarantsoa la population féminine est plus
nombreuse par rapport à celle des hommes.

17
RAHAJARIJAONA Lalatina Eva, Plan d’Action Régional Genre et développement Province
Autonome de Fianarantsoa, Janvier 2002
38
Une situation qui s’explique en partie par une répartition inéquitable des ressources
disponibles financières au niveau du ménage et au niveau de l’offre par une inégalité des
conditions d’accès à l’éducation et à la formation. Le deuxième constat est relatif à l’équité
dans l’éducation qui se pose en termes de milieu socioéconomique et géographique mais pas
en terme de genre puisqu’il y a un semblant de rétablissement d’équilibre et qui est lié à
l’historique du pays pendant la période de la royauté, sous la colonisation également et
jusqu’à la période de l’indépendance où les femmes et les filles n’avaient pas encore droit à
l’éducation, privilège des hommes.

D’une part, les filles dès leur jeune âge s’engagent trop prématurément dans les
activités ménagères. Ce qui est le cas des filles défavorisées du monde rural tandis qu’elles
entrent dans le marché du travail en pratiquant des petits métiers et d’autres activités
lucratives en tout genre pour celles qui vivent en milieu urbain. Tout ceci en vue d’une
stratégie de survie parce qu’ainsi, les filles, elles jouent un rôle de soutien à la famille et aux
parents qui n’arrivent plus à leur donner une éducation et une formation adéquate.

D’autre part, le faible niveau d’éducation et d’instruction des ces catégories s’explique
aussi par le fait de la dévalorisation qui affecte l’école dans les représentations des parents car
ils pensent que celle-ci est peu rentable et comporte beaucoup trop de contraintes mais peu de
réussite. C'est-à-dire que, par rapport aux garçons, les filles ne restent pas plus longtemps
auprès de la famille. Elles vont se marier et doivent quitter leurs parents, donc c’est peine
perdue si on leur accorde l’éducation comme il faut qui demande beaucoup de dépenses et de
patiences et fait courir beaucoup de risque.

Alors les enfants sont initiés très tôt à des activités économiques surtout les filles. Par
exemple, dans les régions du Sud Est les enfants sont initiés à la pêche en mer ; dans les
régions des plateaux, ils s’investissent dans les différentes cultures et enfin dans le moyen
ouest, ils sont dans l’élevage. Les parents estiment parfois que pour les filles, le mariage est
une garantie et un honneur. Ainsi, libérées à partir de 14 ans avec la bénédiction de ces
derniers, elles s’engagent dans le mariage où même la majorité de cas, dans le concubinage ou
toutes autres formes traditionnelles en vue de leur sécurité.

En fin, il y a insuffisance en nombre d’enseignants, notamment en milieu rural et aussi


une inadéquation de l’enseignement technique et formation professionnelle aux besoins de
l’emploi. Il faut noter aussi le manque de débouchés pour les jeunes diplômés. Cette situation
constitue un grand problème pour la motivation des ces jeunes. Après avoir fait beaucoup

39
d’effort pendant des années, et dépensé une fortune pour les études, ils n’ont pas trouvé de
travail. Beaucoup d’entre eux deviennent chômeurs et restent toujours en charge de la
famille.

Donc, malgré qu’à Madagascar, l’éducation soit une priorité de l’Etat, et qu’il y ait un
effort de décentralisation des écoles et une priorité accordée à l’éducation des filles dans les
conférence mondiales et nationales concrétisées dans les différentes programmes tels que
PANEF (Plan d’Action National pour l’Education de filles) ; et ainsi le Programme National
pour l’Amélioration de l’enseignement à Fianarantsoa, force est de constater que très peu de
programme ou d’actions concrètes ont été menées en direction des femmes et des filles à
l’exception des activités développées par les ONG, associations, caritative et organisme
d’appui.

Cependant, du fait de leurs faibles moyens financiers, les interventions de ces derniers
sont limitées dans l’espace et dans le temps. Les résultats sont mitigés et il est urgent d’agir
car le problème est immense. Les actions à mener passent à travers l’amélioration de revenu,
l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle devant entrainer une amélioration du
bien être social durable des femmes et filles tant en milieu rural qu’en milieu urbain.

40
DEUXIEME PARTIE :

« L’APPROCHE GENRE ET L’APPORT


DU DEBAT EN COURS DE FRANÇAIS,
CAS DE COLLEGE SAINT FRANCOIS
XAVIER DE FIANARANTSOA »

41
Chapitre I - CHAMPS ET MOYENS D’INVESTIGATION

I. CHAMPS D’INVESTIGATION
Pour pouvoir mener notre recherche d’une manière efficace ; vu l’immensité de
Madagascar ainsi que le nombre considérable des écoles dans le pays, nous avons procédé à
une étude de cas. Donc, nous avons choisis un lieu dans lequel nous pouvons vérifier notre
hypothèse de recherche. Dans cette partie, nous essayons de délimiter le champ et les moyens
d’investigations, et de justifier le choix du lieu de recherche, l’établissement et la classe dans
laquelle nous avons effectué notre recherche.

1. JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA VILLE

Nous avons choisi de faire notre recherche dans la ville de Fianarantsoa. Ce choix est
justifié par les raisons suivantes :

D’abord, nous avons déjà travaillé dans cette ville de Fianarantsoa et nous pensons que
le contact avec les établissements ne pose aucun problème.

De plus, pour une raison d’ordre pratique, nos moyens financiers ne nous ont pas
permis d’effectuer notre recherche dans les autres provinces ou dans le milieu rural.

Enfin nous sommes originaires de cette province, nous croyons que toutes les
conditions nécessaires à la réalisation de notre recherche seront satisfaisantes et ne posent pas
de problème majeur.

Pour mieux se situer par rapport à notre sujet, identifier la région de Fianarantsoa
s’avère important.

2. PRESENTATION DE LA REGION DE FIANARANTSOA

2.1 La situation géographique et démographique

Située dans la partie Sud de l’île, Fianarantsoa se trouve à 400km de la capitale de


Madagascar. Elle est traversée par la route RN7, direction vers Tuléar. Fianarantsoa, ex chef-
lieu de province, elle est actuellement à la fois Chef-lieu de la région Haute-Matsiatra et chef-
lieu de la Commune Urbaine de la dite Ville.

42
Fianarantsoa est remarquable par son taux de croissance démographique, le plus élevé
de l’île : 3.2% contre 2.8% pour Madagascar. Elle a une population d’environs 5millions
d’habitants dont la majoritaire sont des femmes. C’est-à-dire 49.8% des hommes et 50.2% des
femmes. La densité moyenne est environ 10.8 habitants au kilomètre carré, soit l’une de plus
faibles de Madagascar. La région Haute-Matsiatra, l’une des sept régions regroupées dans l’ex
province de Fianarantsoa, est composée de cinq districts : tels que : Lalangina-Vohibato-
Isandra-Ikalamavony-Ambohimahasoa.

2.2 La situation économique de la province


La province de Fianarantsoa est parmi l’une des provinces les plus pauvres du pays.
L’agriculture est la principale activité économique de la région. Elle occupe la plus grande
partie de la population. La plantation des légumineuses, du riz, des arbres fruitiers, des
cultures sèches et la culture de vente y sont pratiquées. Parmi les cultures vivrières, le riz
domine l’ensemble des autres cultures (manioc, maïs) quant à la production et aux superficies
ensemencées.

L’élevage de bovidés à caractère extensif est développé essentiellement dans la partie


Sud de la province. Actuellement la pisciculture est aussi une activité qui tend à se
développer. Le réseau routier s’organise autour de la RN7 et constitue une base de
communication dans la région.

2.3 La ville de Fianarantsoa et l’établissement scolaire


L’abondance des établissements scolaires fait la réputation de cette province
« Fianarantsoa be Lakilasy ». Effectivement, cette constatation est due à la comparaison des
écoles en milieu rural et ceux du milieu urbain. Le recensement18 permet de savoir qu’il y a
75 écoles primaires, sans compter les établissements privés. Les collèges d’enseignement
général sont au nombre de 5(cinq) et les lycées Publics sont deux (02) plus un lycée
Technique.

Cette province a une université qui est implantée dans la ville où il y a deux facultés :
Droit, Gestion Economie et Sciences Sociales. De plus, il y a également deux grandes écoles :
Ecole Normale Supérieure, Ecole Nationale d’Informatique. Nous avons choisi le collège
Saint François Xavier pour diverses raisons :

18
Monographie ville de Fianarantsoa, 2009
43
3. LE CHOIX DE L’ETABLISSEMENT

Parmi tous les établissements du second cycle du secondaire sis en ville, le collège Saint
François Xavier est l’un des établissements le plus renommés de la ville. Vu sa réputation
dans la province de Fianarantsoa et même dans le pays, les élèves qui travaillent dans cet
établissement viennent des quatre coins du pays. Les enfants de hautes personnalités de l’Etat,
fils et filles de chefs de service, fonctionnaires ou non, fils et/ou fille des grands commerçants
chinois, Indiens et les enfants des autres provinces constituent la majorité des élèves du
collège Saint François Xavier. Par conséquent, on observe comme un amalgame de toutes les
classes sociales, venant de toutes les régions : il est possible qu’il y ait des variantes des
cultures selon l’origine des élèves.

Pendant le débat qui est une activité scolaire faite en cours de français, il est sûr que
toutes les cultures et la pratique de différentes régions d’origine de ces élèves seront
évoquées. C’est la raison par laquelle nous avons choisi cet établissement.

De plus, nous travaillons actuellement dans ce collège, et nous pensons que c’est une
opportunité et une grande occasion pour acquérir plus d’informations sur l’approche genre
pendant le débat en classe de français.

Collège St François Xavier Ambatomena Fianarantsoa

44
4. PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DU COLLEGE19

Le collège Saint François Xavier, collège Jésuite, se trouve à Ambatomena commune


Ville Basse, dans la région Haute-Matsiatra Fianarantsoa. Il appartient à la Zone d’Animation
Pédagogique (ZAP) de Ville Basse, dans la Circonscription scolaire de Fianarantsoa I,
Direction Régionale de l’Education Nationale de Haute Matsiatra. Ce collège a été construit
le premier octobre 1951 sur la direction du Frère Fuyant et de son équipe. L’année 1952
c’était la date d’ouverture du collège, et le directeur à l’époque c’était le Père André
Augelman avec ses collaborateurs tels que Frère Louis Verley et Frère Victor
Razafimahatratra. A cette époque, il n’y avait qu’une seule section de classe de sixième (6e)
avec 37 élèves y parmi Justin Rakotoniaina, Premier ministre de la IIe République. Ces trente-
sept élèves étaient tous des jeunes garçons. L’année 1956, la section technique a été ouverte et
le directeur était un prêtre Jésuite européen Pr. Albert Renault. L’effectif augmentait et le
nombre des élèves était de 230 qui étaient tous des jeunes garçons. Deux années plus tard,
c’était l’année 1958 avec la mise en place de la classe de seconde de l’enseignement général.
L’année 1964, vu les résultats des examens officiels qui étaient tellement satisfaisants, et les
activités sportives très florissantes, ce collège devient célèbre et sa réputation dans tous les
pays n’est pas négligeable. Jusqu’à maintenant SFX est le collège de référence et le flambeau
de la province.

En parlant de l’approche genre, la date importante qui marque l’histoire du Collège,


c’était l’année 1966. A cette date, les classes des premières et terminales devenaient mixtes
c’est-à-dire, la porte a été ouverte pour les jeunes filles mais à cette époque, les garçons et les
filles se sont séparés durant l’heure d’études.

L’année 1984, les deux sexes, filles et garçons pouvaient travailler ensemble, faire des
études ensemble. L’année scolaire 2007, l’entrée des jeunes filles en classe de 6e (sixième) a
été accordée et la première promotion de sixième mixte est déjà en classe de première
maintenant. Et c’est avec cette promotion, classe de première actuelle que nous effectuons
notre recherche.

Le soixantième anniversaire du Collège est célébré cette année 2012. Parmi les mots
d’ordre de cette Collège « Courage et volonté d’atteindre l’excellence dans les études » (Trait
d’Union Xavier « TUX »20n°2.)

19
Histoire du collège SFX Fianarantsoa
20
TUX : Trait d’Union Xavier
45
La rentrée scolaire 2012-2013, la tenue est uniforme pour tous les élèves garçons et
filles : polo et jean mais seulement la couleur qui différencie chaque niveau ; polo bleu pour le
premier cycle, polo rouge pour le 2nd cycle et vert pour la technique.

L’élèves du premier cycle L’élèves du second cycle général

5. EFFECTIFS ET STATISTIQUE DANS LE COLLEGE 21


Les effectifs des élèves dans cet établissement augmentent chaque année. Le nombre des
garçons et celui des filles présentent un peu de différence.

5.1 Tableau N°1-Effectif des élèves, année scolaire 2011-2012

1er CYCLE (Niveau II) 2nd CYCLE GENERAL 2nd CYCLE TECHNIQUE Total

TF1-
6e 5e 4e 3e 2nde 1ère L 1ère S TL TS 2F1-2F3 1F1-1F3 865
TF3

Garçons 135 118 129 100 114 34 71 37 50 27 22 28/77 603

Filles 81 82 68 58 81 46 63 72 38 54 02 08/14

Total 216 200 197 158 195 80 134 103 88 31 24 36

Totaux 771 606 91 1468


Ce tableau montre l’effectif des élèves de Saint François Xavier, par niveau,
par cycle, par genre pour l’année scolaire 2011-2012. L’effectif ne cesse d’augmenter. Pour le
premier cycle, l’effectif total est de 771 pour les quatre niveaux : 6e, 5e, 4e, 3e dont les filles
sont 289 et les garçons sont 482. Il est à remarquer que le nombre des garçons est beaucoup
plus élevé par rapport à celui des filles.

21
Rapport de fin d’année
46
Pour le second cycle général, l’effectif total est 606 pour les trois niveaux : 2nde, 1ère,
terminales dont les garçons sont 306 tandis que les filles sont 300. Ce chiffre montre que les
garçons sont nombreux par rapport aux filles. Ainsi, pour le second cycle technique, l’effectif
total est 91 pour les trois niveaux : 2F1-2F3 / 1F1-1F3 / TF1-TF3 dont les garçons sont 77 et les
filles sont 14. Ce chiffre confirme le jugement stéréotype que la section technique est réservée
aux hommes (garçons).

Pour conclure, par rapport à ces chiffres, on voit que dans cet établissement,
pour tous les niveaux et tous les cycles, le nombre des garçons est plus élevé par rapport à
celui des filles. Cette situation peut s’expliquer par le fait qu’au départ cet établissement de
Jésuite, dirigé par des Prêtres ou religieux (hommes) est réservé pour les garçons au début et
surtout la raison la plus forte est la présence du Collège Saint Joseph de Cluny. Juste à côté,
dont les élèves sont toutes des filles. Donc presque la majorité de gens ont tendance à mettre
leurs filles dans une école réservée pour les filles qui n’est pas mixte, par différentes raisons.

5.2 Tableau N°2-L’effectif du personnel enseignant

er
2nd cycle
1 cycle Technique Total
général
Hommes 14 13 21 48
Femmes 08 06 08 22
Total 22 19 29 70

Ce tableau montre l’effectif du personnel enseignant qui assure sur le plan


pédagogique, la bonne marche de cet établissement pour les trois cycles ; hommes et femmes.
Pour le premier cycle, le travail d’enseignement est assuré par 22 personnes dont 14
instituteurs et 08 institutrices. Chiffre dominé par les hommes. Pour le second cycle général,
19 professeurs, dont le personnel permanents et le personnels chargé de cours : 13 hommes et
6 femmes. Pour ces deux cycles, le nombre de femmes est presque la moitié de celui des
hommes. Pour le second cycle technique, l’enseignement est effectué par 29 personnels
enseignants dont 21 hommes et 8 femmes. Ce chiffre montre que les femmes professeurs à la
section technique constituent un tiers des hommes. Le nombre total du personnel enseignant
est de 70 dont 48 de sexe masculin et 22 de sexe féminin. Donc, 68,57% des hommes et
31,42% des femmes.

47
Ce chiffre montre déjà que le nombre de personnel représente un peu de différence
selon le sexe. Le sexe masculin est beaucoup plus que le sexe féminin. C'est-à-dire il y a
dominance d’effectif des hommes par rapport à l’effectif des femmes dans le cadre de
l’enseignant de cet établissement.

Nous allons voir maintenant le rapport entre le sexe sur le nombre de personnels
administratifs

5.3 Tableau N°3-Effectif des personnels administratifs

er
2nd cycle
1 cycle Technique Total
général
Hommes 7 7 8 22
Femmes 3 4 5 12
Total 10 11 13 34

Ce tableau montre l’effectif des personnels administratifs par cycle et par genre. Pour
le premier cycle, nous avons ici, 10 agents administratifs dont 7 hommes et 3 femmes ; donc
les femmes forment la moitié de l’effectif des hommes. Pour le second cycle général, 7
hommes et 4 femmes, ce qui donne un total de 11 agents. Interviennent dans la section
technique 8 hommes et 5 femmes. Le nombre total est 13 agents. Donc, en récapitulation, ils
sont 34 agents dont 22 hommes et 12 femmes. Soulignons que ce personnel administratif est
composé de prêtres, de sœurs, de frères et de laïcs. Ils sont responsables de la relation
extérieure et l’organisation intérieure de l’établissement. La hiérarchisation du pouvoir est
représentée comme suit :

- Un Recteur qui se trouve en tête de la hiérarchie,


- Un Directeur pour chaque cycle : il travaille en collaboration avec des responsables
spirituels et des éducateurs
- Des personnels d’appui : jardinier, chauffeurs, etc. ..
Ces chiffres nous permettent de dire que dans l’administration, le nombre des femmes est
presque la moitié de celui des hommes. C’est-à-dire que l’effectif des hommes domine. La
présence des femmes qui travaillent dans cet établissement est encore faible.
Nous allons voir maintenant dans le titre suivant les régions origines des élèves dans cet
établissement.

48
5.4 Les régions d’origines des élèves
Dans cette recherche, connaitre les régions d’origine des élèves est nécessaire parce que
pendant le débat, l’objectif est de faire des échanges des cultures par rapport au sujet qui est
« l’approche genre ». C’est-à-dire, le cours du débat devrait permettre aux élèves de savoir
différentes cultures, les us et coutumes malgaches, des pratiques qui sont quelquefois sources
de discrimination de genre et qui mettent les femmes sous la subordination des hommes, et les
amènent à vivre dans des conditions défavorables par rapport aux hommes.
La consultation des fiches de renseignement nous permet de savoir les régions
d’origine des élèves étudiant au collège. Nous pouvons remarquer que ceux-ci viennent de
certaines régions de Madagascar telles que : Analamanga- Vatavavy Fitovinany-Amoron’i
Mania-Vakinakaratra-Atsimo Atsinanana-Ihorombe et surtout Haute-Matsiatra… En effet,
cette situation va enrichir le débat, les élèves vont pouvoir connaitre beaucoup de cas par
rapport à la question de genre selon leurs origines respectives.

Tableau N°4- Les régions originaires des élèves


1ère/L1 1ère /L2 1ère/S1 1ère/S2 1ère/S3
G F G F G F G F G F
Analamanga 1 2 2 3 4 2 1 3 3 3
Amoron’ i Mania 1 2 2 4 2 1 2 2 2 1
Atsimo Antsinanana 2 1 4 1 5 0 2 2 3 1
Haute Matsiatra 8 11 5 10 9 11 11 10 8 12
Ihorombe 0 0 0 0 0 2 1 1 1 0
Vakinankaratra 2 4 2 3 2 3 3 2 3 2
Vatovavy Fitovinany 2 3 3 2 2 1 1 2 2 2
Sous total 16 23 18 23 24 20 21 22 22 21
TOTAL 39 41 44 43 43

5.5 Le collège SFX et la discipline (voir annexe)


Le contrôle des absences et des retards des élèves est assuré par une personne appelée
« éducateur ». Il est appelé comme tel mais non pas « surveillant » comme dans les autres
établissements parce que d’une manière générale on surveille des « bête » mais on « éduque »
des « personnes ». Etant éducateur, sa tâche est non seulement contrôler les élèves mais
surtout il éduque, donne des conseils, aide les élèves à résoudre quelques problèmes qui les
empêche de poursuivre leurs études d’une manière efficace. Dans cet établissement, il y a ce

49
qu’on appelle « TUX » (Trait d’Union Xavier). Un carnet de correspondance qui garantit la
relation ou la communication entre l’élève, les parents, l’établissement.

Les élèves doivent munir ce TUX journalier et l’oubli de ce TUX va aboutir une
sanction.

Tous les objectifs par discipline y figurent et les élèves doivent les savoir par cœur.
Parmi les dix articles proposés, nous citons entre autres :

N°2_ « Courage et volonté d’atteindre l’excellent dans les études (12/20 minimum)

N°3_ Rigueur dans la gestion des temps : toujours ponctuel, jamais en retard, toujours
présent, jamais absent.

N°4_ Silence actif dans les rangs, en classe, à la chapelle à la bibliothèque.

N°8_ Promotion de l’esprit de collaboration et de solidarité au sein de la classe afin


d’obtenir de meilleurs résultats. Encouragement et aide des condisciples afin d’atteindre
l’excellence dans les travaux scolaires et dans la vie en générale.

Pour cet établissement, le « silence » est très exigé parce que c’est très important pour
la réussite aux études. Dans la salle de classe il est affiché « Silence-Réussite-Succès ».

Les avantages du silence selon l’affichage sont :

 Conservation de l’énergie
 Augmentation de l’intention
 Consistance de la concentration
 Facilité et rapidité de la compréhension
 Respect des autres
 Intelligence-Rapidité-Ténacité aux épreuves
L’objectif de faire connaitre aux élèves ces divers comportements et la rigueur par
rapport aux disciplines c’est pour rentabiliser les résultats et surtout pour former des bons
citoyens. Le chapitre suivant nous allons voir les différentes activités organisées au sein de
l’établissement.

50
6. LES ACTIVITES ARTISTIQUES, CULTURELLES ET SPORTIVES

A part les matières que les élèves doivent apprendre, dans cet établissement, les
élèves pratiquent plusieurs activités selon leur choix :

- L’école des sports pour tous les élèves


- Les associations comme les scouts, les Tampikri, GBS, chorale et danse, et le club
Vintsy
Les élèves sont libres de choisir ce qu’ils conviennent et selon leur objectifs.

Tableau N°5-La participation des élèves garçons et filles aux activités scolaires et
parascolaires
MEMBRES CHEF D°EQUIPE
GARCONS FILLES TOTAL GARCON FILLE
CHORALE 35 20 55 1 1
TAMPIKRI 23 21 44 1 0
SCOUTS 30 18 48 5 4
GBS 40 60 100 0 0
TOTAL 128 119 147 7 5

7. L’ECOLE DES PARENTS

Il est bien de signaler que parlant des acteurs pédagogiques c'est-à-dire le


domaine de l’éducation, les parents des élèves, les enseignants, et surtout les élèves travaillent
assemble pour avoir de bon résultat.

Par rapport aux autres établissements de la province, cet établissement, dans le cadre
du « service social » a organisé une formation pour les parents des élèves ; appelée du nom d’
« Ecole des parents ». C’est une activité purement sociale qui vise à former et à aider les
parents pour pouvoir contribuer à l’éducation de leurs enfants d’une manière efficace. Cette
formation subdivise en cinq filières :

- Education parentale
- Activité génératrice de revenue
- Nutrition
- Santé et hygiène
- Economie domestique
La présence de cette activité dans l’établissement est un atout pour la mise en place de
formation des parents sur le concept genre. Nous pensons que l’éducation de genre qui est

51
une nouvelle formation à donner aux parents, va s’articuler avec l’éducation parentale qui
est déjà pratiquée dans ce collège (voir proposition de solution).

II. MOYEN D’INVESTIGATION


Pour assurer l’effectivité de la recherche, nous avons mobilisé plusieurs stratégies pour
avoir plus d’informations dans le domaine de l’enseignement et surtout la manifestation de la
question de genre dans cet établissement.

1. LE QUESTIONNAIRE
Le questionnaire est un document écrit, composé de plusieurs questions visant à
recueillir l’avis personnel et des informations sur le sujet à qui il s’adresse. L’activité à faire
faire aux élèves est un débat ; donc pour assurer la vérification de l’hypothèse et la bonne
marche du déroulement du cours, nous avons proposé trois types de questionnaires.

4.1 Le questionnaire préalable


Il s’agit de questions qui servent à tester la position ou l’avis des élèves sur le thème
proposé, avant d’engager le débat proprement dit. L’objectif de ces questions est de savoir le
nombre des élèves pour ou contre par rapport à la question posée sur un concept bien défini.
Ce nombre va être comparé avec celui de la fin du débat, pour mieux voir le changement de
représentation des élèves.

Ce sont des séries des questions fermées qui demandent des réponses OUI/NON

4.1 Le questionnaire guide / déclencheur


Ce sont des questions qui servent à guider les élèves afin d’assurer le bon déroulement
du débat. Ces questions sont élaborées par rapport aux différents domaines dans lesquels la
disparité entre les genres est très flagrante. Cette question va aider les élèves et orienter leur
réflexion pour l’analyse ou l’argumentation par rapport au sujet traité. Ce sont des questions
ouvertes qui nécessitent d’ explication et d’argumentation sur leur point de vue.

4.1 Le questionnaire post – débat/évaluation

L’objectif du débat est de convaincre ou influencer l’interlocuteur. Ces questions sont


posées après le débat dans le but de vérifier les acquis des élèves à la fin du débat. On reprend
le questionnaire pré-test et on analyse et interprète la différence de nombre entre ceux qui sont
« pour » ou « contre » au début et à la fin du débat. Ces questions sont les mêmes de celles

52
qu’on a déjà posées préalablement. L’objectif est de voir le décalage de nombre des élèves
pour ou contre avant et après le débat.
A part de questionnaire, nous avons aussi observé le comportement des élèves pendant
le cours de français.
2. L’OBSERVATION DU COURS
L’observation de classe permet de connaitre le dynamisme et la participation des
élèves pendant le cours de français. L’observation tient compte de deux variables :
-la fréquence de la participation c'est-à-dire le nombre de cette prise de parole
- le participation par rapport au genre : garçons et filles.
Le résultat de cette observation va être comparé avec la participation des élèves par
nombre et par genre pendant le cours du débat en cours de français.
C’est à dire, il s’agit d’une analyse de la motivation des élèves à prendre la parole
pendant le cours de français et surtout pendant le débat scolaire.
Ainsi l’observation de classe nous permet de savoir la disposition des élèves dans la
classe .si les filles et les garçons sont séparés ou confondus dans les rangés
3. LA CONSULTATION DES FICHES DE RENSEIGNEMENT.
L’analyse des fiches de renseignement que les élèves ont remplies au début de l’année,
nous avons pu identifier :
- le statut social des parents, leur profession.
- les carrières envisagées par les élèves.
- les régions d’origine des élèves.
La comparaison des professions des parents avec les carrières envisagés par les élèves
va permettre de vérifier ou constater l’évolution de l’approche genre dans le domaine du
travail professionnel.
Connaitre les origines des élèves facilite la collecte d’information sur les us, les
coutumes, les cultures et toutes les pratiques discriminatoires relatives au genre de chaque
région.
4. GUIDE D°ENTRETIEN
Nous avons fait des entretiens auprès des responsables des associations ou des clubs
existants dans l’établissement. L’objectif est de se renseigner sur la participation des filles et
des garçons ; l’effectif des élèves membres, par sexe, les dirigeants par genre et par nombre et
le dynamisme des élèves
Nous avons pu interviewer quatre personnes responsables :
• Le responsable de l’école des sports

53
• Le responsable de scouts et Fanilo
• Le responsable du chorale et danse.
• Le responsable de GBS (Groupe Biblique Secondaire)
Le deuxième entretien se fait auprès du chef de classe pour lui demande la façon de
désigner le chef de classe et la répartition des tâches et des responsabilités dans la classe.
5. LES LACUNES DE L’INVESTIGATION
Normalement, pendant la séance du débat, nous aurions dû recourir à des
enregistrements audio-visuels pour permettre à une analyse fiable et objective parce que nous
avons pu avoir et revoir toutes les interventions des élèves pendant le débat. Or faute de
moyens techniques, il n’a pas été possible de le faire. En effet, nous avons dû prendre note et
ce n’est qu’après que nous avons procédé à la transcription pour avoir le corpus nous
permettant d’analyser le résultat du débat. Donc avec cette technique, nous n’avons que des
traces écrites à analyser. Celles-ci nous empêchent d’interpréter la réaction des élèves leur
émotion, leur température et leur ton qui sont significatives, porteurs de sens et contribuent à
l’argumentation et à la conviction des intervenants.

Toutes ces stratégies sont utilisées dans le but d’avoir des informations presque fiables
par rapport à notre thème de recherche et pour faciliter la conception de ce mémoire ;

54
Chapitre II : LA DIDACTIQUE DU FRANÇAIS ET L’APPROCHE GENRE

I. LE DEBAT ET L’ENSEIGNEMENT / APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS


Dans ce chapitre, nous allons voir le programme scolaire en vigueur, les objectifs
généraux de l’éducation, les finalités et surtout la place de l’activité débat comme
enseignement/apprentissage du français dans le programme scolaire.

1. LE PROGRAMME SCOLAIRE EN VIGUEUR


Le programme scolaire tient une place très importante dans le système éducatif. Il
détermine l’orientation générale de l’enseignement et fixe la politique stratégique de
l’éducation. Cette politique de l’éducation n’est pas stable, elle change d’un gouvernement à
l’autre et elle ne convient pas au besoin de la société malgache.

Pour confectionner ce programme, le Ministère de l’éducation par le biais d’Unité d’


Etude et de Recherche Pédagogiques fixe les finalités et les objectifs généraux de
l’enseignement. Il détermine déjà le profil des élèves à la fin de chaque cycle ou chaque
niveau d’étude. Dans ce programme, le contenu, les savoirs faire à faire acquérir aux élèves
pendant l’enseignement apprentissage sont déjà prédéfinis selon les objectifs visés.

Dans ce sens, la loi 94/033 du Mars 1995 portant orientation générale du Système de
l’éducation et de formation à Madagascar ainsi que l’arrêté n° 103/95/MEN du 07 Juin 1995
fixent le programme scolaire de lycées, des collèges d’enseignement Général et des Ecoles
Primaires de Madagascar. Ce programme est encore en vigueur et est appliqué jusqu’à l’heure
actuelle.

2. LES FINALITES DE L’ENSEIGNEMENT


La finalité c’est la représentation d’une réalité future qui conditionne et dirige l’action
dans la réalité présente

Selon les besoins de la nation, l’enseignement dispensé dans les collèges et les lycées
malgaches doit viser avant tout la formation d’un type d’individu autonome et responsable,
imbu des valeurs culturelles et spirituelles de son pays notamment « le Fihavanana » garant
de l’unité nationale autant que des valeurs démocratiques.

Donc, l’éducation doit participer à l’épanouissement physique, intellectuel, moral et


social des élèves éduqués, formé à la liberté de choix. Le futur citoyen sera amené à participer
à la vie culturelle de la communauté, au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent,

55
promouvoir et protéger le patrimoine culturel national, accéder à la production artistique et
littéraire et être apte à contribuer au développement économique et social du pays

De ce fait, le programme scolaire vise une éducation et une formation complète d’un
enfant qui comporte quatre tâches essentielles : formation physique, intellectuelle, morale et
sociale.

3. LES OBJECTIFS GENERAUX DE L’ENSEIGNEMENT


L’objectif est la description d’un ensemble de comportements (performance) que nous
désirons voir chez l’étudiant/l’élèves. C’est ce que l’élève est en mesure d’effectuer à la fin du
cours, lorsqu’il a suivi celui-ci avec succès (1)

Parallèlement aux finalités visées par le programme scolaire, les objectifs généraux de
l’enseignement à Madagascar depuis 1995 sont : de développer chez l’élève un esprit de
rigueur et objectivité de manière à le rendre apte à s’ouvrir e à agir sur le monde concret,
complet et diversifié :

- D’assurer l’acquisition de connaissances sur lesquelles s’appuiera en permanence le


développement progressif, des aptitudes des capacités intellectuelles
- De permettre à l’élève d’appréhender le caractère universel des connaissances
scientifiques et littéraires en partant des réalités malgache.
- De favoriser la créativité et l’esprit d’initiative de l’élève afin de lui permettre de
s’épanouir et de participer au développement du pays
Par rapport à notre thème de recherche que « Débat sur l’approche genre », en
milieu scolaire, pendant le cours de français, les objectifs les plus marquants et qui
méritent d’être soulignés sont :
- de développer chez l’élève l’esprit d’analyse et l’esprit critique afin de le rendre aptes
à raisonner, refusant l’esprit de système de dogmatisme.
- de développer la personnalité et la capacité d’expression et de communication pour
pouvoir apporter plus d’argumentations pour la conviction pendant le débat

Par conséquent, vu ces objectifs cités, à la sortie du lycée, l’élève doit être capable de :

- expliquer et interpréter scientifiquement les phénomènes naturelles de comprendre et


l’apprécier la culture malgache et celle des autre pays.
- participer effectivement et efficacement à la résolution des problèmes quotidiens de la
communauté et de son environnement pour un de développement durable.

56
- diriger des associations locales et de œuvres sociales

Donc, pour la classe de première en particulier, les élèves sont censés à être capables
de participer au changement de la mentalité des Malgaches face aux différentes cultures
discriminatoires de genre, et modifier toutes les pratiques défavorisant une société dans
laquelle il y a une relation harmonieuse entre tous les être humains.

4. LA PLACE DU DEBAT DANS LE PROGRAMME SCOLAIRE

4.1 Qu’est ce que le débat ?


On peut proposer plusieurs définitions par rapport à ce concept, d’une manière très
simple, le débat est une activité qui invite à faire des échanges de point de vue, des
informations, de jugements sur un thème ou un sujet proposé.

Dans le cadre scolaire, les élèves sont invités à participer à un débat. C’est une activité
scolaire prévue par le programme. Ils sont sollicités à exprimer leur jugement, leur position
par rapport à un thème donné

4.1 Place de débat dans le programme scolaire


Depuis l’année scolaire 1995, « participer à un débat » fait partie des savoirs à faire
acquérir aux élèves. Ce « savoir faire » est choisi par rapport aux objectifs visés et prédéfinis
dans le programme. C’est une activité scolaire réservée tout simplement à la classe de
première du lycée de Madagascar. C’est une activité purement orale, et pour les élèves, c’est
une occasion qui leur permet de manier correctement les acquis du collège et surtout, un
moyen qui permet aux élèves de l’application de la langue, dans une situation réelle. Cette
activité, vu les objectifs visé, est très importante et est nécessaire pour les élèves.

4.1 Quels sont les objectifs de débat ?


L’objectif général c’est de rendre l’élève d’être capable de contribuer à faire avancer
une réflexion commune sur un sujet, en apportant de différentes manières ses point de vue.

Dans cette recherche, le chois de sujet qui est « l’approche genre » comme thème du
débat, en milieu scolaire. C’est de mettre les élèves dans une situation concrète et réelle par
rapport à l’enseignement/apprentissage de français. Ils sont invités à réfléchir sur un fait
social qui se manifeste dans le milieu où ils vivent. Ils sont censés être à même d’analyser ce
concept, les problèmes qui en découlent et vont pouvoir mener et participer à un tel débat, il
faut certaines compétences que les participants doivent avoir, ainsi que des stratégies pour
convaincre les interlocuteurs.
57
Les avantages du débat sont multiples d’où la nécessité de cette activité pour les élèves
pendant l’enseignement/apprentissage de français en milieu scolaire, parce que plusieurs
domaines dont mobilisés, entre autres, nous pouvons dire que le débat est une activité
linguistique améliorant la capacité des élèves, culturelle enrichissant leur connaissance dans le
domaine du genre et surtout favorisant l’action pédagogique en classe.

II. FICHE PEDAGOGIQUE


Dans ce chapitre, nous allons essayer de présenter la fiche pédagogique ou la fiche de
préparation du cours. Elle nous permet de :

 Présenter la classe, la date et la durée du cours.


 Fixer les objectifs et le but du cours par rapport au programme et relatifs à la
recherche menée.
 Décrire la stratégie pédagogique.
 Identifier l’approche pédagogique à appliquer
 Formuler les hypothèses.
 Déterminer les étapes et la démarche à suivre et le déroulement du cours.
 Prévoir le questionnaire pour guider la réflexion des élèves et pour déclencher
le but.

Séance : Débat
Titre : Débat sur le thème : « Approche genre »
Classe : 1ere
Durée : 2h
Généralement, le volume horaire se répartit en deux heures par matière dans
le second cycle général, mais pour certains établissements, il y a organisation
spéciale telle que la présence du mois culturel donc, c’est le moment opportun pour
ce type de débat.
Situation / Contexte

Dans certains domaines, les femmes sont encore victimes de discrimination,


elles sont toujours supposées comme inférieures par rapport aux hommes. Elles se
trouvent au second plan, subordonnées, soumises. Depuis certains moments elles
s’émancipent et réclament leur droit. Plusieurs sensibilisations sous forme de
convention, et de conférence sont déjà mises en place mais jusqu’à ce jour ce fléau
persiste toujours. D’où la nécessité d’un débat en milieu scolaire, un moyen jugé
comme plus efficace à la sensibilisation au genre.

58
Objectif général de l’activité :

Cette activité a pour objectif de :

- Sensibiliser les jeunes filles et surtout les jeunes garçons dès leur âge scolaire à lutter
contre la discrimination de genre, dans le but d’améliorer le statut des femmes et de
mettre une parité de genre dans la société. Nous pensons que cette lutte ne sera pas
effective si les jeunes ne sont pas conscients de l’origine, de la manifestation et surtout
les inconvénients de ce phénomène dans la vie de la société.
- Convaincre ces jeunes de changer leur mentalité et leur comportement par rapport aux
différentes cultures et pratiques discriminatoires qui sont dépassées par le temps et qui
bloquent la liberté d’agir et de penser.

Objectifs spécifiques / Pédagogique :

Le débat est une activité culturelle : il permet aux élèves de :


- Faire connaitre aux élèves les différentes cultures et les pratiques dans chaque région
par rapport à l’approche de genre.
- Faire connaitre aux élèves les cultures des autres pays sur le rapport entre l’homme et
femme dans la société
- Analyser les cultures et les pratiques discriminatoires, les inconvénients dans la vie
sociale.
- Proposer de solutions pour changer ce qui bloque le développement humain dans ces
cultures.
Le débat est une activité linguistique : les objectifs du débat sont :
- Rendre l’élève capable de manipuler la langue et d’appliquer les notions de la
grammaire qu’ils ont acquises depuis les classes inférieures
- Rendre l’élève capable d’acquérir beaucoup de vocabulaires sur le thème de genre.
Ex : parité – disparité – discrimination – s’émanciper. ….
Le débat est une activité pédagogique
Les objectifs sont :
- Rendre l’élève capable de s’exprimer devant public
- Argumenter par rapport à un thème
- Maitriser la situation de communication

59
III. DEROULEMENT DU COURS
Mise en train

Historique de la date de 08 Mars (questionnaire)

Sujet du débat :

Actuellement, on parle beaucoup dans les médias et dans certains domaines surtout
politiques de l’expression « Approche genre » :

- Qu’est ce que c’est que l’approche genre ?


- La disparité de genre existe-t-elle vraiment dans la société malgache ?
- Dans quels domaines cette disparité est très flagrante ?
- Comment se manifeste-t-elle ?
- Quels ont les inconvénients de ce phénomène ?
- Etes-vous d’accord avec ce phénomène social ?
- Quelles solutions proposez-vous pour radier cette discrimination ? Que pourrait être le
problème/blocage ?...........

IV. STRATEGIE PEDAGOGIQUE

1. AU DEBUT DU DEBAT
- On dispose les élèves en deux groupes : Garçons/filles
- Pour pouvoir contrôler et analyser la conviction et le changement de la représentation
des élèves par rapport à ce thème, on pose les questions pré-débat (voir p) et on
compte le nombre de « pour » et « contre » selon leur sexe et leur région d’origine

Exemple : Etes-vous pour ou contre de l’égalité des hommes est de femmes ? (sans
explication)

Tableau N°6

POUR CONTRE

Garçon --------------------- ---------------------


Fille --------------------- ---------------------

60
2. PENDANT LE DEBAT
- On traite successivement les domaines touchés par cette disparité et au débat, on pose
la même question « pour/contre »

Les domaines à traiter :

- Education
- Politique
- Héritage
- Travail
- Mariage

Après les questions préalables au-débat, on passe au débat proprement dit pour
avancer des arguments dans le but de convaincre tous ceux qui participent à cette séance.

- Le professeur gère la prise de parole et prend note


- Pour dynamiser le débat et pour enrichir des cultures, il est préférable d’alterner
l’intervention des élèves entre garçons et filles et surtout entre les régions d’origine
des élèves.

3. APRES LE DEBAT
Le professeur qui reste toujours neutre, pose des questions post-débat (question
d’évaluation) ce sont les mêmes questions que celles qu’on a posées au début mais
l’objectif c’est de pouvoir contrôler le changement de la représentation ou la
conviction des élèves pendant et après le débat.

Ex : Etes-vous pour ou contre de la parité de genre (égalité des hommes et des


femmes)

Tableau N°7

AVANT DEBAT APRES DEBAT


POUR CONTRE POUR CONTRE
Garçons
Fille
Total
Cette démarche doit être respectée pour pouvoir assurer le bon déroulement de la
séance et pour qu’on puisse arriver au résultat attendu. Le chapitre suivant permet de savoir la
relation entre la langue et la culture.
61
Chapitre III : L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS ET LA CULTURE

I. RAPPORT LANGUE – CULTURE22


La séance du débat se fait dans le cadre de l’enseignement / apprentissage du français.
Pendant le cours du débat, les élèves sont invités à parler français. « L’approche genre », sujet
de ce débat, qui analyse le rapport entre les membres de la société surtout la relation entre
l’homme et la femme, leur mode de vie, leur façon de pensée, fait partie du domaine de la
culture et de la civilisation. Pour pouvoir se manifester les participants doivent avoir non
seulement des compétences linguistiques et communicatives mais surtout une compétence
socioculturelle, car il y a une relation étroite entre la langue et la culture. On peut dire
qu’ « enseigner une langue c’est enseigner une culture, la relation indissociable entre
l’enseignement de la langue et celui de la culture n’est rien évidence, considérer qu’il va de
soi, qu’un enseignement de la langue soit systématiquement accompagné du suivi de
l’apprentissage (inter) cultures, et il n’est pas envisageable de prendre compte séparément ces
deux concepts qui entretiennent une relation entre eux »23.

Si on met en relation l’anthropologie et la linguistique, Lévi-Strauss situe les rapports entre


langue et culture sur trois niveaux.

Dans le premier temps, une langue exprime une culture dans la mesure où une langue en
usage reflète certaines caractéristiques de la société où elle est pratiquée.

En outre, la langue d’un peuple est indispensable à l’appréhension des ses données
culturelles, elle permet aussi d’entrer dans son intimité.

Enfin, le langage en tant que système de communication permet surtout de comprendre les
autres systèmes de communication particuliers qui constituent les différents aspects de la
culture.

De ce fait, il faut donc passer obligatoirement par la langue si l’on veut accéder à la culture
d’un peuple car la langue n’est pas seulement un outil, elle est l’une des manifestations
sociales de la culture.

/
23
Géneviève ZARATE, Représentation de l’étranger et didactique des langues
, Collection CREDIF, Essais, édition Didier
.
62
De leur coté, les didacticiens R. Galisson et C. Puren confirment aussi ce rapport d’inclusion
entre langue et culture comme l’illustrent ces propos : « La langue est un ingrédient de la
culture, la culture est la garante de l’identité et du fonctionnement de la langue ».
Selon Cl. Germain « En tant que vision du monde une langue est une culture, un élément
constitutif de la culture. On retrouve donc la culture dans la langue …. » la langue est la
culture et la culture est inscrite dans langue.
Dans ce chapitre, nous pouvons dire que pour l’enseignement/apprentissage du français et
surtout avec une activité scolaire comme le débat, la langue et la culture forment un système.
Si on enseigne une langue avec toutes ces règles, on enseigne la culture car la langue
véhicule la culture.
En faisant le débat sur le genre il s’agit d’une description sur la psychologie sociale dont
chaque personne a sa manière de voir le concept de genre. Le chapitre suivant nous allons
expliciter quelques notions fondamentales telles que la représentation sociale, le stéréotype, et
les clichés . . .

II. LA REPRESENTATION SOCIALE24


C’est une forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visée
pratique et concourante à la construction d’une réalité commune à un ensemble social. C'est-
à-dire qu’une représentation sociale est un savoir vulgaire servant à tous les individus du
même groupe qui dispose, de la sorte, d’un stock commun de notion dont le sens sera clair
pour tous.
La représentation sociale apparait comme véhicule de contenus mentaux qui pourront être
mis en circulation au cours des échanges sociaux. Leur fonction est la prescription d’attitude
de conduite et de vision du monde et de l’humain.
Claude Flamant attire l’attention sur le fait qu’une représentation peut être modifié
(transformé, varié) sous l’action d’une pratique sociale et le contenu de la représentation varie
parfois dans un temps assez court.
Donc, c’est pour cette raison que cette théorie est considérée comme référence dans
l’interprétation de résultat du débat, c’est une activité pendant laquelle il y a des échanges qui
pourraient aboutir à la conviction des participants. La représentation des cultures et de valeurs
sur la question de genre pourrait changer aussi chez les élèves.

24
Pierre MANNONI Que Sais-je ?
« La représentation sociale,»
Selon D. Jodelet (1989. P 36)
63
Chapitre VI : LES RESULTATS DU DEBAT
A. LA NECESSITE DU DEBAT EN MILIEU SCOLAIRE

I. LE DEBAT EST UNE SENSIBILISATION A L’APPROCHE GENRE

1. LE DEBAT ET LA PARITE DE GENRE :


(Question : Etes-vous d’accord sur l’égalité entre Homme et Femme ?
Cette égalité est-il possible ?)
Tableau N°8- Le processus du changement de représentation sur l’égalité de
genre

AVANT DEBAT APRES DEBAT


Garçons Filles T Garçons Filles T
D’ACCORD 04 19 23 16 21 37
PAS D’ACCORD 15 03 18 03 01 04
TOTAL 19 22 41 19 22 41

Ce tableau montre le changement de représentation sur l’égalité de genre avant et


après le débat.

Par rapport à ces questions, les réponses données par les élèves sont divergentes non
seulement entre filles et garçons mais aussi selon l’origine des élèves.

Au début du débat, 16 garçons sur 19 insistent qu’ils ne sont pas d’accord sur l’égalité
de genre, et de égalité est impossible. Ils affirment que naturellement, depuis toujours dans la
société, dans la Bible, l’homme est toujours supérieur par rapport à la femme. L’homme est ce
chef de famille, il dirige et se trouve toujours sur le premier plan presque dans tous les
domaines. Par contre, 19 filles sur 22 sont d’accord sur l’égalité de genre, elles ont exigé
qu’actuellement, le monde évolue et de nos jours les filles/femmes sont aussi instruites que les
garçons. Nous pouvons savoir même dans la classe que les filles sont plus intelligentes que les
garçons. Donc il faut changer notre mentalité qui est dépassée par le temps.

Nous sommes égaux mais juste par respect on admet quelque fois la présence de
l’homme en premier titre mais cela ne veut pas dire que les femmes sont inférieures.

Après le débat scolaire sur le genre, la représentation des élèves sur ce sujet change.
Seulement 03 garçons sur 19 et une (01) fille sur 22 ne sont pas d’accord sur l’égalité de
genre. Ces 4 élèves qui sont contre viennent de la région sud et sud est de Madagascar, ils ont

64
insisté que, par les cultures de leur régions, cette égalité est impossible mais ils ont trouvés
quand même quelques petits changement dans certains domaines.

Tout cela montre que, par le débat, les élèves sont conscients sur l’importance de la mise
en place de l’égalité de genre dans la société. C’est le respect du droit de l’homme.

2. LE RESULTAT DU DEBAT DANS LE DOMAINE DE TRAVAIL


Questions :

- Existe-il de l’inégalité dans le domaine du travail ?


- Qui travaillent beaucoup plus, les femmes ou les hommes ?
- Etes-vous d’accord avec l’idée que votre femme/les femmes travaillent hors du foyer
(bureaucrate, Directeur Général, etc.)

Tableau N°9- La conviction des élèves sur la participation des femmes à l’activité
professionnelle.

AVANT DEBAT APRES DEBAT


Garçons Filles T Garçons Filles T
D’ACCORD 05 19 24 16 21 37
PAS 15 03 17 03 01 04
D’ACCORD
TOTAL 19 22 41 19 22 41

Dans le domaine du travail, la majorité les élèves acceptent qu’il y a division de travail
surtout dans le foyer et ce sont les femmes/filles qui en sont victimes. Elles travaillent
beaucoup plus que les hommes dans le milieu rural comme dans le milieu urbain. Les élèves
viennent de la campagne insistent que ce sont les femmes qui assurent la majorité de travaux
d’agriculture. La femme veille à ce que sa famille puisse manger en fonction des moyens du
ménage, elle se réveille vers cinq heures du matin pour la préparation du reps,
l’approvisionnement en eau potable et en bois de chauffage qui n’est pas facile, font partie de
leurs tâche, ainsi l’occupation des enfants, les travaux ménagères et domestiques etc.… (Voir
annexe 1)

65
Ce tableau montre que, par rapport à la participation des femmes à l’activité
professionnelle, seulement 5 garçons sur 19 qui sont d’accord que leur femme travaille hors
du foyer avec 21 filles sur 22. Ils ont dit que les femmes actuelles sont instruites et la vie est
dure donc il faut laisser les femmes à participer aux activités professionnelles selon leur
possibilité. Pour pouvoir confronter la difficulté de la vie la collaboration et la solidarité sont
nécessaires.
Par contre, au début de débat, 15 élèves sur 41 dont 14 garçons et 01 fille ne sont pas
d’accord. Les garçons pensent que les femmes doivent rester à la maison, pour s’occuper des
enfants, et leur mari, s’occuper des travaux domestique et ménagère. « Ornement du foyer ».
Les filles, elles ont insisté qu’à quoi bon de faire des études si elles ne travailleront pas. Pour
être l’égal à l’homme, les femmes doivent travailler sinon, elles continuent de vivre sous la
dépendance de l’homme, elles s’y soumettre et n’arrivent jamais à trouver leur indépendance.
Quelques changements sur ce domaine sont remarquables : c’est le recrutement des femmes à
la poste de gendarmerie, police, ….

A la fin du débat, il n’y a que 02 élèves sur 41 qui ne sont pas d’accord sur la
participation de femmes à la vie professionnelle ce deux élèves viennent de ce côte et ils ont
dénoncé que leur culture ne permet pas les femmes à travailler hors du foyer. Les femmes
risquent de ne plus respecter leurs maris. Elles sont facilement influencées par les hommes
dans le bureau, par le directeur. C’est une raison de jalousie. Ils ont insisté que mieux vaux se
séparer que de laisser leur femme travailler hors du foyer, surtout les postes qui laissent les
femmes en mission. Donc, le changement des chiffres 26 élèves 39 élèves d’accords à la fin
de la séance montre l’efficacité de ce débat comme moyen de sensibilisation à l’approche
genre.

3. RESULTAT DE DEBAT DANS LE DOMAINE POLITIQUE

3.1Egalite difficile dans la vie politique


Question : Existe-t-il de discrimination dans la vie politique ?

Les élèves ont constaté que le domaine politique reste toujours un terrain réservé aux
hommes. Les femmes sont sous-représentées dans le gouvernement, dans l’ensemble
législative, et dans beaucoup d’autres secteurs cruciaux influant sur l’opinion publique. Elles
sont presque écartées de la conduite au plus haut niveau des affaires politico-administratives

Tableau N°10-La répartition des places selon le genre


(Dans le régime de transition)
66
HOMMES FEMMES TOTAL
CT 122 10 132
CST 300 6,5 365
Ministre 34 9 48
Chef Fokontany 17085 415 17500

L’Objectif du Millénaire réclame qu’ici 2015 la participation des femmes sera le 30% à
50% or, dans le régime actuel, il n’y a que 10 femmes sur 122, soit 8% de femmes se
trouvent dans le congrès de la Transition (CT), 65 femmes sur 365, ou 17% des femmes
sont élues au Conseil suprême de la Transition (CST), il n’y a que 9 femmes sur 34 de
ministre femmes dans le gouvernement, et 415 femmes sur 17500 membres soit 20 % de
femmes élues chef de Fokontany. Ces chiffres montrent que la présence des femmes dans
la vie politique, publique et dans l’instance décisionnelle est encore faible, le défi est loin
d’être relevé.

3.2 Processus de changement de représentation de la politique avant et


après le débat
Questions déclencheurs : Etes-vous d’accord sur l’égalité de genre dans la vie politique ?
- Les garçons qu’en pensez-vous sur la participation de votre femme dans le
domaine politique ?
-
Tableau N°11- La conviction des élèves sur l’égalité de genre dans la
vie politique
AVANT DEBAT APRES DEBAT
Garçons Filles Total Garçons Filles Total
D’accord 04 20 24 14 22 36
Pas 15 02 17 05 00 05
d’accord
total 19 22 41 19 22 41

Ce tableau montre le processus de changement de la représentation de la


politique chez les élèves, filles et garçons avant et après le débat. 17 élèves sur 41 dont
15 garçons et 02 filles ne sont pas d’accord sur la participation des femmes dans la
politique. Ils sont contre pour les raisons suivantes :
- Depuis toujours, la mentalité des Malgaches n’admet pas que les femmes dirigent,
c’est toujours les hommes qui font la politique.

67
- Si on fait la politique, il y a déplacement fréquent or les femmes doivent rester à la
maison pour s’occuper de l’enfant, de son mari, et c’est un grave risque si les
femmes abandonnent le foyer.
- Si les femmes font la politique et se trouvent en tête d’une institution elle risque
de ne plus respecter de leur mari
- Les femmes sont trop sentimentales et cela ne va pas avec la politique.

D’autre côté, 24 élèves sur 41 dont 20 filles et 04 garçons qui sont d’accord sur
l’égalité de genre dans ce domaine. Ils disent qu’actuellement, les femmes sont aussi
instruites que les garçons ; donc il est temps aujourd’hui que les hommes comprennent
qu’ils ne doivent plus faire barrage à l’émancipation des femmes ; que ce sexisme soit
dépassé par le temps, que la femme ne puisse à aucun cas être un obstacle de leur
réussite. Bien au contraire, de leur nature, maitrise bien la gestion, elle peut apporter une
nouvelle vision, une certaine fraîcheur, une autre perception de part sa sensibilité et être
un partenaire efficace et non une rivale qui fait peur. D’où nous avons remarqué
quelques changements : Présence des femmes politiciennes et des candidates à la course
présidentielle, chef d’institution comme le CENIT, ….. (Voir annexe 1)

A la fin du débat, ces chiffres changent, par la conviction des élèves, 36 élèves
sur 41 dont 22 filles et 14 garçons sont d’accord sur la parité de genre dans la vie
politique. Seulement 05 garçons, viennent de la côte Est et dans la région Sud insistent
que selon leur culture et la mentalité des gens dans leur région, cette égalité est
impossible et selon eux il vaut mieux annuler le mariage plutôt qu’accepter la
participation de leur femme à la politique

3.3 Problèmes de la mise en place de l’égalité de genre


Pendant le débat, quelques problèmes sur la mise en place de l’égalité sont évoqués par les
élèves :

- Le manque d’instruction et d’éducation pour les filles


- La peur des femmes de se mesurer aux hommes pendant l’élection
- La division sexuelle du travail qui entrave la participation des femmes parce
qu’elles sont trop surchargées de travail
- La mentalité traditionnelle et les cultures discriminatoires qui empêchent la
participation des femmes aux affaires publiques
- La persistance des proverbes qui favorisent les hommes

68
- L’inapplication de lois
- Les problèmes biologiques entre Hommes et Femmes.

4. L’ACCES A L’HERITAGE ET L’APPROCHE GENRE


Vers 16e siècle l’acquisition de terre à cultiver par conquête guerrière ou par
défrichement de grands espaces forestiers entraine l’instauration progressive de la famille à
dominante patriarcale. Les rizières aménagées et les terres conquises ou défrichées deviennent
de grande source de richesses sans commune mesure avec les récoltes provenant des cultures
du riz sur brulis ou les produits obtenus au moyen de cueillette de la chasse et de la pêche. La
référence aux terres, (aux maisons et aux tombeaux) des ancêtres paternel « Anarandray »
devient prédominante sur le plan socio-économique. La valorisation de la filiation masculine
dans la transmission de l’héritage patrimonial s’affirme et s’impose. Le rôle et l’image de
l’homme sont solidement établis vers 17e au 18e siècle, d’où la primauté de statut de l’homme
en tant que chef exclusif de la famille.

Or, actuellement, cette situation change, la constitution malgache et surtout la


déclaration de droit de l’enfant il n’y a aucune trace qui favorise tel ou tel sexe. Les enfants,
garçons ou filles se trouvent sur le même pied d’égalité, ils ont le même droit au partage égal
de l’héritage.

Tableau N°12-La conviction des élèves sur le partage égal de l’héritage

AVANT DEBAT APRES DEBAT


G F Total G F Total
Pour 15 20 35 18 22 40
Contre 04 02 06 01 00 01
Total 19 22 41 19 22 41

Au début de débat 35 élèves sur 41 dont 15 garçons sur 17 et 20 filles sur 22 qui sont
d’accord sur l’accès des femmes à l’héritage, c'est-à-dire, le partage égal des biens héritiers
des parents et seulement 6 élèves sur 41 dont 04 Garçons sur 19 et 2 filles sur 22 qui sont
contre. Ils viennent de la région Amoron’ i Mania et Sud Est ils pensent qu’il faut laisser
l’héritage aux hommes par différentes raisons :

- Ce sont les hommes qui gardent la valeur de la famille en remplaçant des parents
- Ils assument toutes les responsabilités, devoirs coutumiers envers les autres familles

69
Or certains filles ont réclamé qu’il faut partager équitablement l’héritage, même si elles
sont mariées, en cas de divorce, elles doivent revenir dans leur famille originale, et elles
doivent subvenir leurs enfants.

Après une longue discussion, tout le monde arrive à évoquer que pour améliorer le statut
de femmes, il convient de partager les biens héritiers de parents et c’est aux femmes de
décider de laisser leur part à son frères ou non selon le cas, d’où l’importance du débat pour la
sensibilisation à l’approche genre. Tous les élèves sont conscients sur l’égalité des garçons et
des filles et la mise en valeur du statut des femmes.

5. LA POLYGAMIE ET LE DEBAT
Question : Etes vous pour ou contre la polygamie ?

Tableau N°13-La conviction des élèves sur l’annulation de la polygamie

AVANT DEBAT APRES DEBAT


G F Total G F Total
POUR 07 0 07 00 00 00
CONTRE 12 22 34 19 22 41
Total 19 22 41 19 22 41

Ce tableau montre le nombre des élèves, filles et garçons « pour » ou « contre » la


pratique de la polygamie. Lors du débat, seulement 07/41 garçons qui sont d’accord sur la
polygamie, ils viennent majoritairement dans région Sud Est. Ils ont insisté que c’est une
culture de leur région depuis toujours et il faut respecter.

Des inconvénients de cette pratique sont évoquées par les autres élèves durant le débat
il ont insisté que la polygamie provoque de l’insécurité sociale, c'est-à-dire entraine de conflit
dans la société, accentue le fait de dahalo on puis, cette culture provoque aussi des problème
financier, car quelques fois, les hommes ont plusieurs femmes, avec plusieurs enfants mais ils
n’arrivent plus à bien contrôler leur responsabilité, ces enfants ne sont pas bien éduqués et
parce qu’ ils ne vont pas à l’école. Cette situation entraine le non respect du droit de l’homme
et surtout le droit de l’enfant. Même si superficiel, effectivement, après avoir dégagé les
inconvénients de cette pratique, tout le monde est d’accord de ne plus pratiquer cette
mauvaise culture qui provoque de problème économique et social et surtout détruit le droit de
la personne. Les élèves ont avancé de solution qu’il faut éduquer les gens surtout les filles de
cette région pour avoir de travail et pour n’est plus accepter de cette pratique.

70
6. DISPARITE LIEE A LA PRISE DE PAROLE / PRISE DE DECISION
Question : Etes-vous d’accord que toutes décisions viennent de hommes et si la femme
prend la parole, elle est considérée comme de poule qui chante ?

Tableau N°14- La conviction des élèves sur la participation à la prise de décision


sans distinction de genre

AVANT DEBAT APRES DEBAT


G F Total G F Total
D’ACCORD 12 22 34 16 22 38
PAS 07 00 07 03 00 03
D’ACCORD
Total 19 22 41 19 22 41

Ce tableau montre l’effectif des élèves « pour » ou « contre » de la participation des


femmes à la prise de parole et à la prise de décision avant et après le débat.

Donc, 12 garçons sur 19 sont tous d’accord que la prise de décision et la prise de
parole sont réservées aux hommes.

Cela est justifié par différents proverbes qui dénigrent les femmes : « Parole des
femmes » qui est considérée comme insignifiante, « palabre » et « la poule qui chante » pour
dire que les femmes ne sont pas bonnes oratrice set ne méritent pas de prendre parole devant
les hommes. Surtout pour la prise décision : « les femmes ne cassent pas l’os » pour dire que
le femme n’est pas capable de prendre décision. Pour toutes ces raison, on admet que ces sont
les garçons qui réfléchissent, qui sont beaucoup plus intelligents, bon orateurs et sont
capables de prendre la parole et décident dans n’importe quelle circonstance. Toutes les filles
sont contre cette négligence.

Actuellement, disent-elles sont aussi instruites que les garçons donc elles sont capables
de prendre parole même devant public et peuvent participer à la prise de décision. Avant, les
femmes n’avait pas droit d’accéder aux informations, elles n’avaient pas droit à l’éducation.

Ce pour cette raison qu’elle été rejetées et n’avaient pas de place dans la société,
actuellement tout change.

71
La Présidence de « FIMPIMA » (Fikambanan’ny Mpikary Malagasy) est une femme
c’est une preuve pour dire que les femmes sont aussi capables que les hommes. L’heure et
venue que les femmes et les hommes sont égaux.

Il est mieux de s’entraider pour vivre harmonieusement. Pour le couple dans le foyer,
la discussion entre mari et femme est très importante car la décision prise au cours de cette
discussion vise à améliorer la vie de la famille donc le coupe est responsable de l’efficacité ou
l’échec de cette décision.

A la fin du débat, 3 garçons sur 41 élèves gardent leur idée. Donc les changements de
chiffre 07 avant débat à 3 après débat montre qu’il y a conviction des garçons pour l’égalité
de genre.

7. LES ELEVES ET LES INFORMATIONS SUR LE CONCEPT DU


GENRE
Les élèves ne savent pas très bien ce qu’on attend par cette approche genre. Certains
pensent qu’il s’agit d’une lutte faite par les femmes pour contrer les hommes, certains pensent
qu’il s’agit d’émancipation de femmes pour accaparer le pouvoir des hommes. En fin de
compte ils ont compris que l’approche genre est une analyse du rapport et de la relation entre
les hommes et les femmes dans la société. Parlant de l’égalité de genre, ils ont tendance à
confondre le sexe et le genre en disant que cette égalité est impossible parce que les hommes
sont plus fort physiquement par rapport aux femmes.

On leur explique le sexe est une différence biologique, naturelle, immuable entre homme
et femme tandis que le genre c’est la différence sociale, la vision stéréotype de rapport entre
hommes et femmes dans la société. L’approche genre est une approche qui vise à réduire les
inégalités hommes femmes, elle consiste à promouvoir la participation équitable des ces deux
sexes dans la mise en œuvre des actions des développements, dans la prise de décision sur les
répartitions des rôles et de responsabilités

Pendant le débat, si on pose aux élèves des questions sur les droits et sur certaines lois
juridiques relatifs au genre, ils n’ont rien à dire. Face à un crime comme la violence, les
harcèlements par exemple, les jeunes filles ou garçons ne savent pas quoi faire, quel

72
organisme à contacter si on veut déposer de plainte. Les élèves ont affirmé qu’ils n’ont pas de
notions sur les droits relatifs au genre :

 Le droit de l’homme
 Le droit de l’éducation
 Le droit relatif au partage des biens au cas de divorce
 Le code pénal sur la violence, le harcèlement.

Les élèves ne sont pas au courant de l’existence de ces conférences internationales,


nationales, régionales, ainsi les organismes, et association œuvrant dans ce domaine pour la
mise en place de la parité de genre.

Cette situation pose beaucoup de problèmes parce que, si les élèves ou les femmes n’ont pas
l’occasion d’accéder aux informations, s’ils n’ont pas de notion sur les droits, lois juridique
relatifs au genre, ils ne seront pas bien armés et la bataille sera loin d’être gagnée. Donc, cela
nécessite un projet permettent aux élèves de bien informer et bien former dans ce domaine.

8. LE DEBAT SUR LE GENRE ET LE DOMAINE DE L’EDUCATION


Question: Est-ce que vous remarquez des formes de discrimination de genre dans le
domaine de l’éducation surtout dans notre établissement ?

8.1 Parité nette dans le domaine de l’éducation


Tous les élèves ont certifié que la discrimination de genre n’existe pas dans le domaine
de l’éducation. La parité est presque parfaite. Tout le monde a droit d’aller à l’école selon la
possibilité de chaque :

Toute fois, le taux d’analphabétisme est plus élevé chez les filles par rapport à
ceux des garçons. Cette différence peut s’expliquer de diverses façons:

- L’abandon prématuré des filles pour le mariage


- L’entrée très tôt des filles dans l’activité économique
- L’accident en cour de cursus
- La mentalité de gens dans certaines régions pensant qu’envoyer des filles à l’école
n’est pas bénéfique par ce qu’elle va quitter la famille pour rejoindre son mari…

Dans notre établissement, plusieurs indicateurs sont remarquables pour dire qu’il y a
parité de genre dans l’éducation.

73
8.2 L’uniforme des élèves, indice visuel de l’égalité
Chaque établissement a droit de choisir « l’uniforme qui permettre d’identifier son
école et leur élèves. Dans le cadre de la civilisation qui est notre domaine de recherche, la
manière de s’habiller dans une société, dans un moment donné fait partie d’un élément qui
pourrait être un objet d’étude pour certain chercheurs.

Pour le SFX, les élèves ont insisté que l’uniforme présente d’un indice visuel de parité
de genre. Avant les filles portaient un tablier bleu ciel, longueur au niveau de genoux
tandis que pour les garçons ce tablier toujours bleu ciel mais sous forme de chemise. A la
rentrée scolaire 2012 – 2013 après le 60e anniversaire du collège, tous les élèves sans
distinction de sexe s’habillent avec le même uniforme : Polo, manches courtes et « Jean » noir
pour tous les élèves. C’est seulement la couleur qui différencie chaque cycle. Polo en couleur
bleue pour le premier cycle, polo rouge pour le second cycle et polo vert pour la section
technique.

8.3 La disposition des élèves en classe sans distinction de sexe


Avant, la disposition des élèves en classe se faisait par sexe : les filles se trouvaient au
devant tandis que les garçons au fond. Dans ce collège, les élèves ont remarqué qu’on
applique déjà l’approche genre par rapport à la disposition des élèves. Il n’y a pas de place
spécifique pour les filles ou pour les garçons. Par question d’ordre pédagogique, c’est le
titulaire de classe qui organise et impose la place des élèves selon leur taille et leur état
psychologique et cette place se peut changer en cours de l’année selon l’attitude des élèves.

Donc, les élèves trouvent que dans toutes les classes, les garçons et les filles se sont
placées d’une manière confondue. On peut trouver deux filles ou deux garçons se mettent
dans une même table, mais la majorité de cas, une fille et un garçon se placent côte à côte.
Cette disposition confirme et marque déjà l’effectivité de la parité et l’égalité de genre dans
cet établissement, c’est déjà l’approche qui est pratiqué pour éviter la discrimination.

8.4 Liste confondue des élèves, indice de la parité de genre


Le nom est un droit fondamental pour chaque individu, dès sa naissance, c’est un
moyen qui permet d’identifier une personne. Chaque établissement doit avoir une liste des
élèves cela pourrait se faire sur papier libre ou dans un cahier de registre confectionné par le
responsable de l’établissement a sa propre manière de confectionner cette liste : cela peut se

74
faire selon l’ordre chronologique de la date d’inscription des élèves, ou selon le sexe c'est-à-
dire la liste des filles est séparée à celle des garçons ou bien par ordre alphabétique.

Pour faire preuve de l’égalité, les élèves dans cet établissement soulignent qu’il y ait
parité de genre même dans la confection de la liste : Les noms des garçons et des filles sont
confondus pour toutes les classes. La question de genre n’est pas considérée. La liste est
confectionnée selon l’ordre alphabétique des élèves.

8.5 Le choix des filières, égalité totale


Selon Jean Rostand : « L’homme était créateur, plus constructeur, plus apte aux études
scientifiques25…. » C'est-à-dire les filières scientifiques sont réservées aux hommes/garçons
parce qu’ils seraient beaucoup plus intelligents que les filles.

Pour la classe 1°S2 les élèves ont remarqué, par rapport à l’effectif des élèves, que le
nombre des garçons et celui des filles est presque le même : 22 garçons contre 18 filles (voir
tableau).

Le choix de la filière scientifique ou littéraire ne pose aucun problème des sexes –


garçons ou filles peuvent choisir leur filière préférée selon leur compétence et leur capacité.

Toujours dans ce domaine, mais parlant de résultats de fin d’année, tout le monde a
remarqué que dans toutes les sections que les filles ont beaucoup réussi par rapport aux
garçons même dans la section scientifique. Les filles sont plus sérieuses et peuvent obtenir des
résultats qui sont les mêmes ou meilleurs que ceux des garçons.

Lors du dernier examen baccalauréat 71 élèves candidats sont couronnés des mentions
dont 41 filles et 25 garçons c'est-à-dire le deux tiers sont des filles. Donc ce chiffre
indiscutable prône la valeur des filles et sa grande représentation dans l’éducation scolaire.

8.6 La corvée indice d’égalité de genre


Dans cet établissement, les élèves sans distinction de genre font les même tâches, il y a
déjà répartition établie par le responsable de chaque classe : nettoyer la salle (balayage et
cirage), récupérer les cahiers de texte ; chercher de l’eau et effacer le tableau noir. La parité
est nette, les garçons et les filles travaillent ensemble.

25
Jean Rostand dans « L’homme »
75
8.7 Élection de chef de classe, application de l’approche genre
Avant, le chef de classe était désigné par le professeur et celui qui était plus fort,
normalement de garçon, qui assumait cette responsabilité. L’objectif principale était d’assurer
la sécurité et garantissait l’ordre dans la classe surtout à l’absence du professeur, il y a avait
déjà une délégation de pouvoir au sexe masculin.

Donc, à l’école déjà, il y avait une sorte de domination et d’oppression des garçons sur
les filles, c’est l’image de la vie future dans la société.

Actuellement, par l’entretien fait auprès les élèves dans cet établissement, le chef et
tous les responsables de classe sont élus par les élèves eux-mêmes.

La distinction de genre n’existe plus, garçons et filles ont le même droit d’être élu.
Généralement, par principe, deux élèves : un garçon et une fille sont élus chefs de classe et
responsables des différents domaines : le sport, la propreté, les activités culturelles…

B. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE LINGUISTIQUE, CULTURELLE,


PEDAGOGIQUE

1. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE PEDAGOGIQUE


Pendant le cours du français, on peut dire généralement que ce sont les filles qui
participent beaucoup à la prise de parole. Elles se sentent à l’aise, sont considérées comme
aptes et compétentes à la langue française par rapport aux garçons.

Une fois que le débat sur l’approche genre est discuté en classe, il y a changement
remarquable de comportement des élèves pour ces deux sexes. Tous les élèves deviennent
dynamiques et leur participation est effective tant pour les filles que pour les garçons.

L’émulation entre ces deux sexes règne en classe et les cours sont très animés.
Pédagogiquement, Bloom affirme qu’il existe une corrélation entre la participation active de
l’élève et son rendement, ainsi, la participation aux activités d’apprentissage joue un rôle
déterminant dans le devenir scolaire des enfants.

Tableau N°15-La participation des élèves en classe (Séance 2h)

Séance Analyse du texte PENDANT Analyse du texte


Sexe Avant débat DEBAT Apres débat
Garçon 05 12 08
Fille 09 16 12
Total 14/41 28/41 20/41

76
L’observation de classe, pendant le cours de français, séance de l’analyse du texte et
séance de débat, durée 2h nous permet de connaitre que la participation des élèves change
(volontairement) après le débat sur le genre.

Pour la classe de première 4, 14 élèves sur 41 dont 5 garçons et 9 filles ont pris la
parole volontairement pendant la séance analyse de texte. Ce chiffre montre que les filles
interviennent beaucoup plus que les garçons. Le décalage de nombre « 5 et 9 » est très
remarquable, c'est-à-dire l’intervention des garçons est presque la moitié de celle des filles.
Pendant l’activité de débat sur l’approche genre, ce décalage est réduit. 28 élèves dont 12
garçons et 16 filles prennent la parole volontairement. Ce sont toujours les filles qui sont
dynamiques et ont courage à participer au débat mais est observé que le nombre de la prise de
parole est doublé par rapport à l’activité « analyse de texte ».

Après le débat toujours avec « analyse de texte », une fois le terme « genre » est
prononcé, les élèves, garçons et filles sont stimulés. La classe devient active.

Le nombre de la prise de parole augmente parce que 20 élèves dont 8 garçons et 12


filles prennent la parole, se portent volontaires.

Tout cela nous montre que le débat en cours de français est une activité pédagogique
qui favorise la prise de parole pour les élèves et assure le bon fonctionnement du cours. Il y a
émulation entre ces deux sexes et la classe devient active et le résultat serait probable.

2. LE DEBAT SCOLAIRE ET LA COMPETENCE LINGUISTIQUE ET


COMMUNICATIVE
Qu’est ce que la compétence ?

Selon différentes sources, on peut proposée plusieurs définitions sur le terme


compétence, c’est une notion qui n’est pas spécifique au monde de l’éducation. Selon Philippe
Cabin, avoir une compétence « C’est posséder un savoir ou un savoir – faire dans un domaine
défini » cette définition il ajoute quelques caractéristique de la compétence « elle est latente et
ne s’exerce que dans une situation donnée » elle n’est pas un état de savoir ou une
connaissance possédée mais un processus dynamique et située qui résulte de l’interaction
entre plusieurs types de savoirs. Pour Landsheere, la compétence est une simple capacité
d’accomplir une tâche de façon satisfaisante

. DE LANDESHEE, Viviane et Gilbert : Définir les objectifs de l’éducation, Paris,


Dessain ,1989
77
Parlant de cette compétence, le débat est une occasion qui permet aux élèves
d’acquérir une compétence linguistique et communicative. C’est une activité permettant de
s’exercer sur la pratique de la langue orale.

Dans ce cas, les élèves, pour s’argumenter, doivent prendre la parole d’une manière
spontanée et cela va enrichir leur compétence. Avoir une compétence communicative c’est
être capable de comprendre et de produire des combinaisons d’actes de langage,
correspondance aux intentions des participants d’un événement de communication et
d’approprier à la situation d’interaction.

Pendant le débat, les élèves se trouvent dans une situation réelle ou ils sont solliciter à
prendre parole, à agir pour s’argumenter. Dans ce cas ils doivent comprendre un message
émis par un locuteur, face à face. Ainsi, le débat est une occasion pour les élèves de pratiquer
la langue étant qu’un système composé des éléments interdépendants dans lesquels il existe
des règles régissant de système pour assurer son bon fonctionnement.

3. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE CULTURELLE / INTERCULTURELLE


Il convient de signaler que les femmes malgaches vivent dans un environnement
socioculturel défavorable à la promotion de leur statut. Les mœurs et les coutumes leur ont
inculqué l’idée de se soumettre aux hommes. Les pratiques socioculturelles discriminatoires
existent et constituent une violation de droit de la personne, limitant ainsi le statut et la place
de celle-ci dans la société. Le cours du français, notamment la séance du débat permet aux
élèves de connaître plusieurs cultures de différentes régions sur le genre.

3-1. LES PRATIQUES SOCIO-CULTURELLES DEFAVORISANT LES


FEMMES AU SUD DE MADAGASCAR

3-1-1. Le marchandage des filles


Le débat sur le genre en cours de français pour la classe de première nous permet de
savoir que dans la région sud de Madagascar, selon la déclaration de deux élèves venant de
cette région, les filles Bara, ou bien d’aller à l’école, même si elle sont encore mineures, elles
font l’objet de marchandage sur la place du marché, servant, de ce fait de source de revenus
non seulement pour elle-même mais aussi pour leurs parents. D’après cette pratique, ces deux
leurs affirment que, les filles, elles sont vendues et elles livrent leur corps pour le plaisir des
hommes riches. Ce coutume viole le droit de la femme et constitue un blocage majeur de leur
épanouissement par ce que pendant le débat, tout le monde si les jeunes filles ne vont pas à

78
l’école, et qu’elles ne sont pas instruites, l’égalité avec les hommes / garçons n’est pas
possible
Pendant le débat, tout le monde fille et garçons, insiste que si les jeunes filles ne vont pas
à l’école, et qu’elles ne sont pas instruites, l’égalité avec les hommes / garçons n’est pas
possible. Elles n’arrivent pas à trouver bon travail plus rémunéré et que par conséquent, elles
doivent rester toujours sur la dépendance de l’homme et vivent toujours dans des conditions
défavorables.

3-1-2. Les Rejet de grossesses gémellaires dans la communauté


Antambahoaka
Les jeunes élèves viennent du Sud Est et à l’Est de Madagascar, pendant ce débat, ont
affirmé que dans ces régions, il y a aussi des pratiques et des cultures discriminatoires qui
défavorisent les femmes. On sait que l’enfant est une richesse très importante. Or le cas de
rejet des grossesses gémellaires dans la communauté Antambahoaka constitue une violation
de droit à la vie et une atteinte à l’intégrité familiale y compris l’obligation pour la mère de se
soumettre à une pratique superstitieuse soutenue par la prédominance de la coutume sur les
droits de l’homme.

3-1-3. Le mariage exogène et la communauté Sud Est


Lors du débat sur le genre, toujours dans la zone Sud Est du Madagascar, les élèves
viennent dans cette région dénoncent et font savoir à tout le monde pendant le débat la
présence des pratiques infligeant les femmes sur le mariage exogène. Dans la communauté de
la région Farafangana, Vaingaindrano, Vondrozo, surtout dans les tribus Antesaka, en cas de
mariage exogène, les enfants issus des ces unions ne sont pas acceptés dans le « Kibory » et
la femme doit s’y soumette. De plus les femmes qui n’appartiennent pas à ces groupes, à leur
décès ne pourront pas bénéficières d’une sépulture décente au sein de cette communauté
surtout lorsqu’elles ne sont pas réclamées par leur familles d’origine.

Cette pratique défavorise les femmes et n’est pas conforme à la loi juridique en
vigueur dans notre pays. Tous les élèves participant à ce débat ne sont pas d’accord avec cette
pratique, ils ont insisté sur le fait que les Malgaches sont unis, et surtout, à l’heure actuelle, la
discrimination clanique (raciale) ne doit plus exister. Donc il faut réhabiliter cette mauvaise
mentalité dépassée par le temps.

79
3-1-4. L’enterrement, une tradition discriminatoire dans le Côté Est
La mentalité de la majorité des malgaches admet que la relation entre les vivants et les
morts continue toujours. D’où la présence des cérémonies rituelles pendant les funérailles.
Les vivants doivent un respect envers le reste mortel, selon les régions, il y a des cultures et
des traditions qu’il faut respecter pour rendre hommage au défunt. Et surtout, être dans le
tombeau ancestral après la mort est exigé par cette tradition. Or pendant le débat, on a pu
reconnaître que dans certaine région l’Est de Madagascar, l’enterrement présente une
discrimination de genre ; seulement les hommes qui ont droit d’être enterrés dans le tombeau
ancestral, les femmes sont rejetées quelques part, dans les fleuves, séparées de leur famille.
Toujours selon cette source, les élèves viennent de cette région affirme qu’il est strictement
interdit pour les femmes d’assister jusqu’au bout l’enterrement de leur famille. Elles doivent
rester à une certaine distance du tombeau. Cette pratique nous permet de dire que la
discrimination défavorisant les femmes continue jusqu’à leur mort cette pratique persiste
toujours et la parité de genre est loin d’être effective dans certaines régions de Madagascar.

3-1-5. Les femmes urbaines et la violence


Autre problème auquel les femmes et les filles sont souvent confrontées est la
récurrence des violences surtout en milieu urbain. Les types de ces violences peuvent être
domestiques, ou sexuelles telles que les harcèlements sexuels, les violes et les incestes.

Cette pratique est évoquée parles élèves pendant le débat est une preuve qui montre la
vulnérabilité des femmes par rapport aux hommes. Face à cet acte, les filles ou les femmes ne
sont pas bien armées pour contrer ce crime. Plusieurs journaux ne cessent de rapporter ce
phénomène social qu’inflige les femmes, et se présente sous diverses formes, dans les grands
villes, et il ne faut négliger ce que font les dahalo en milieu rural, pendant leurs attaques, ils
violent non seulement les biens des autres mais ils violent également les filles et les femmes
dans la maison attaquée.

Le non engagement des institutions à les protéger face à des telles situations ne
permettent pas aux femmes de jouir leur droit et vivre en plein liberté.

3-1-6. Les femmes et la violation de leur droit


Par rapport aux questions posées sur les droits de l’homme et surtout les droits de femmes,
il est remarqué qu’aucune fille ne sait même pas leur droit. Les mesures prises pour
promouvoir les femmes pendant les différents conférences internationales, nationales et
régionales, les associations des femmes luttant contre toutes formes de discrimination à

80
l’égard des femmes, la sensibilisation faites par les responsables, ONG, Associations, restent
toujours à cotés. Les jeunes filles ne sont pas au courant de la présence de toutes ces
manifestations même la philosophie, origine de la date 08 mars journée mondial de la femme,
les élèves ne savent pas exactement ce que cela veut dire. Ils ne sont pas intéressés et ils
disent qu’ils n’ont pas la possibilité d’accéder à ces manifestations. Ils ont insisté qu’ils n’ont
pas le moyen de s’adresser aux services juridiques par rapport à ces droits, donc c’est normal
si les filles ne savent pas ce qu’il faut faire face aux injustices qu’elles ont subies dans la vie
quotidienne. Toutefois, ils ont remarqué aussi la faiblesse des droits juridiques par rapport aux
droits coutumiers qui sont quelque fois discriminatoires et qui sont ancrés dans la mentalité
des gens.

3-1-7. La polygamie et la culture de la région Sud


Dans les pays musulmans, la polygamie est une pratique acceptée par la société et figurée
dans leur bible « Coran ». Chaque homme a le droit de se marier avec quatre femmes, mais
avec des conditions : Ces quatre femmes doivent être traitées d’une manière équitable, elles
ont le même droit devant leur mari, être reconnues officiellement. Or à Madagascar, la loi
malgache et la constitution interdissent la polygamie et l’adultère pour tous les Malgaches.
Mais il est observé, pendant le débat que cette forme de polygamie est pratiquée dans
certaines régions de Madagascar surtout dans les ethnies « Bara » et « Antandroy » pour les
gens riches.

Cette culture persiste toujours jusqu’à maintenant même si elle est interdite par les lois
juridiques malgache.

Cela est renforcé par le fait que les filles dans cette région ne sont pas bien éduquées par ce
que la plupart d’entre elles en vont pas à l’école, donc cette situation provoque le non respect
de leur droit et dénigre leur statut au niveau de la société.

3-1-8. La prise de décision et la discrimination de genre de la zone


côtière
A titre d’information, force est de connaitre que pour la zone côte-est, l’organisation
de la société est caractérisée par la présence de deux types de dirigeant.

D’abord, il y a la structure locale selon la décentralisation territoriale représentants de


l’état qui assure les affaires publiques comme le chef de Fokontany, Chef quartier.
Parallèlement à ce régime, il y a le « Ampanjaka » qui est le chef suprême de chaque Tribu.

81
L’Ampanjaka se loge dans une maison loyale appelée « Tranobe » dans laquelle toutes
décisions pour les cérémonies rituelles, et les autres remarqué les femmes et les enfants n’ont
pas droit à assister à aucune réunion dan le Tranobe.

C'est-à-dire, ce sont seulement les hommes qui prennent des décisions et organisent la
vie de la société. Les femmes ne sont pas considérées et elles se trouvent toutes en dehors de
la maison royale.

Cette pratique marque toujours la supériorité des hommes par rapport aux
femmes parce que les femmes sont négligées et ignorées.

Pendant le débat, les élèves viennent de cette région ont insisté qu’il est difficile voire
impossible de changer des mentalités parce que la plupart de gens ne sont pas instruits. Même
dans la maison il y a des places réservées aux hommes et strictement interdite pour les
femmes et les enfants. Donc l’inégalité de genre est très remarquable.

3-1-9. Les femmes betsileo et l’accès à l’héritage


Il y a de cas des femmes betsileo qui rencontrent des problèmes au niveau de la
succession. Les femmes dans la région betsileo n’ont pas droit d’hériter de leurs parents.
Ce sont les hommes qui ont droit de remplacer de leurs parents. La terre et la maison
appartiennent aux plus ainés de garçon du couple. La raison est que la femme va quitter
sa famille et elle va se marier et rejoindre son mari.
Ainsi, la femme stérile n’a aucune considération ni dans son ménage ni dans la société.
Cette question d’héritage pose de problème parce qu’il y a superposition des deux lois : la
loi coutumière et la loi juridique. Cette dernière est flexible pour ne pas dire faible par
rapport à la première.

4. LE DEBAT EST UNE ACTIVITE DIDACTIQUE


Dans le cadre de l’enseignement/apprentissage du français, l’activité débat est figurée
dans le programme. L’objectif c’est améliorer la compétence communicative des élèves,
rendre les élèves à savoir écouter, à s’exprimer, à argumenter par rapport à un thème bien
défini. En effet, plusieurs stratégies doivent être mobilisées.

82
« La didactique est une démarche effectuée par l’enseignant qui consiste à
sélectionner, organiser, présenter des savoirs dans le cadre de l’enseignement pour que le sujet
puisse effectuer l’apprentissage de l’objet »26

L’évaluation faite par rapport à cette séance de débat sur le genre permet de dire que
cette activité est très bénéfique pour les élèves et il s’agit d’une activité didactique favorisant
la capacité des élèves :

- La compétence communicative des élèves s’améliore parce que le professeur est


toujours à leur côté pour la correction systématique.
- C’est une occasion pour l’échange des cultures selon les régions origines des élèves,
donc leur connaissance dans le domaine de genre d’enrichit
- Les élèves peuvent maîtriser le concept de genre et acquérir les lexiques relatifs à ce
thème : parité, stéréotype, représentation, patriarcal.
- Pour appuyer leur position ou réfuter des idées, dans le cadre syntaxique, ce débat
permet aux élèves d’acquérir plus de moyens grammaticaux leur permettant de
s’argumenter d’exprimer leurs idées par rapport au thème du genre.

5. LE DEBAT ET LA DIMENSION INTERCULTURELLE


Le débat, une activité scolaire prévue pour la classe de première donne aux élèves
plusieurs compétences : Savoir écouter du message des interlocuteurs, compétence
communicative développée parce qu’ils doivent exprimer leurs opinions, acquisition des
cultures par rapport à un thème donné. Le débat aide les élèves à fortifier leur identité
culturelle ou leur permettant de critiquer ou dénoncer si cette culture présente des aspects
négatifs dans la vie de la société. Parlant du genre, pendant le débat, les élèves arrivent non
seulement à connaitre les cultures et les pratiques des différentes régions de Madagascar mais
aussi cette activité leur permet de mieux comprendre les cultures étrangères sur la question de
genre et surtout la condition de la femme dans certains pays du monde.

- Après le débat, il y a changement de représentation culturelle chez les élèves. Ils sont
convaincus de l’importance de la parité de genre et ils sont décidés de lutter assemble
contre toutes formes de discriminations à l’égard de femme. Donc, les élèves vont
changer de comportement, ils vont adopter des nouvelles représentations des cultures.
Ils ont une nouvelle conception sur la relation entre homme et femme par rapport à la

26
R. Galison, Daniel Coste, édition Hachette
83
question du genre. L’interculturalité se manifeste. Le changement peut se représenter à
deux niveaux :
- Premièrement, une confusion des cultures d’une région à l’autre c'est-à-dire à
l’intérieur même de notre pays. Par exemple, les élèves venant de la côte est qui sont
très sensible par rapport à la condition féminine avec leurs cultures et leurs pratiques
discriminatoires qui défavorisent les femmes vont accepter la parité de genre dans la
société.
- Deuxièmement, il y a changement de comportement des élèves s’ils ont bien formé sur
les cultures des pays étrangers concernant le problème de genre surtout la condition
féminine dans leur pays.
- Multiples sont les exemples qui illustrent ce phénomène dans cet établissement, entre
autre la tenue (uniforme) des élèves était de tablier bleue, à longue manche, avec de
jupe, actuellement il y a changement, les élèves garçons et filles portent de polo et jean
sans distinction de sexe. C’est étranger face à la mentalité traditionnelle c’est pourquoi
certains parents des élèves ont réagit parce que dans un collège catholique, jésuite,
cette tenue semble bizarre mais ils ne peuvent rien faire et acceptent facilement par
amour de leurs enfants. C’est l’approche genre que cet établissement applique.
- Les élèves ne posent aucun problème mais face aux différentes cultures et la mentalité
traditionnelle, le changement n’est pas facile.

C. SOLUTIONS PROPOSEES PAR LES ELEVES

Question : Quelle est votre proposition pour la mise en place de parité de genre ?

Le débat sur ce thème de genre sera inutile si on se contente tout simplement


d’évoquer tous les problèmes sans propositions des solutions. En effet, les élèves ont avancé
quelques solutions :

 Dans la division de travail, les femmes sont très surchargées de leur tâches ménagères
qui bloquent leur épanouissement et leur accès aux informations et à la formation donc
36 élèves sur 41 sont d’accord sur la division équitable du travail, précisément la
collaboration ou entraide de deux sexes sur le travail
 Même si les proverbes et le dictions seront considérés comme porteurs des valeurs
culturelles du pays, les élèves surtout les filles ont proposé qu’il faut remettre en
question ces cultures et proverbes sources de discrimination dans la société et qui
renforcent la primauté des hommes.

84
 Réaliser des émissions à la radio et télévision, pour l’égalité de genre
 Organiser de s activités de « théâtre ou sketches sur le droit de l’homme surtout les
égalités de genre
 Produire des supports simples (bulletin d’information, dépliants, brochure) et
accessibles à tout le monde pour garantir l’effectivité de texte juridiques non
discriminatoires en faveur des femmes.
 Concevoir un plan de sensibilisation sur le préjuge et le stéréotype bloquant l’égalité de
genre
 Organiser des conférences et débat sur l’éducation de genre
 Création d’un nouveau module sur l’éducation de genre
 Former les chefs des tribus dans certaines régions sur les pratiques discriminatoires
 Créer un programme d’appui à la valorisation de statut juridique de la femme par mise
en place d’une clinique juridique.
Par rapport aux solutions proposés par les élèves, on peut conclure qu’ils sont
décidés de lutter contre à la discrimination à l’égard des femmes. Ils ont insisté qu’il
est temps d’annuler et de mettre fin ce phénomène qui bloque le développement de
l’individu. Il faut respecter le droit de l’homme pour pouvoir instaurer une nouvelle
société dans laquelle la parité est parfaite, et la vie est meilleure.

85
TROISIEME PARTIE:

PROPOSITION DES SOLUTIONS

86
A. SUGGESTION POUR LES PROFESSEURS
Le français, vu son double statut qui est non seulement l’une des matières à enseigner
en classe mais aussi une langue d’enseignement à Madagascar, a une place très importante et
n’est pas négligeable dans le domaine scolaire et surtout dans la société en général.
L’amélioration de la capacité des élèves à parler de cette langue est l’une des taches de tous
les professeurs dans l’établissement. L’équipe pédagogique doit chercher toutes possibilités
pour rendre les élèves à maîtriser le français et à être capable de communiquer dans diverses
situations de communication de la vie quotidienne. En effet, en classe, il est bien pour les
professeurs de :

 Encourager les élèves à intervenir en français à chaque occasion et qu’ils prennent


la parole pendant le cours.
 Aider ces élèves à bien maitriser cette langue en leur donnant des vocabulaires à
chaque occasion.
 Corriger systématiquement les fautes de français des élèves (orthographe,
prononciation, syntaxe....) même avec les matières scientifiques parce que
quelquefois, certains professeurs ne se soucient pas de français des élèves mais ils
jettent cette responsabilité au professeur de français.

Il est préférable que toute la classe participe à la prise de parole parce que les
besoins de la majorité des élèves portent sur la maîtrise de l’oral. Ces oraux permettent aux
professeurs de déceler les difficultés de chaque élève et de le conseiller à bon escient.

Pour les professeurs de français, multiples sont les activités à faire pour
favoriser l’oral comme le débat, le dialogue, le théâtre....

La mise en place de l’égalité de genre est une affaire de tous. L’école a un rôle
très important pour la création d’une nouvelle société dans laquelle la parité est parfaite. Elle
est jugée comme un domaine plus efficace pour l’effectivité de la sensibilisation des élèves
sur la question de genre. Donc, tous les professeurs doivent tenir compte de la dimension
culturelle surtout par rapport au problème de genre. En classe, parallèlement aux objectifs
prévus pour l’enseignement/apprentissage des élèves, les professeurs sont vivement sollicités
à participer et à favoriser la mise en place de la parité de genre en classe. Il est nécessaire
donc de :

 Eviter toutes les activités sexismes, favorisant l’inégalité de genre.


 Mélanger les filles et les garçons pendant le travail de groupe.
 Encourager la prise de parole des filles devant public.

87
 Inciter les filles à présenter leur candidature lors des élections des responsables de
classe qui est libre pour tous les élèves sans distinction de sexe. Pour garantir
l’approche genre il est bien de mettre un garçon et une fille responsables de chaque
activité : association, chef de classe, sport, responsable de la propreté, ...
 Effacer dans la mentalité des élèves le jugement stéréotype qui admet que ce sont les
garçons qui doivent faire beaucoup des efforts parce qu’ils seront futurs chefs de
famille et que les filles doivent se préparer pour être femme de foyer.
 Effacer dans la mentalité des élèves le jugement stéréotype qui admet que les filières
scientifiques sont réservées aux garçons parce qu’ils sont plus intelligents que les
filles, et que les filières littéraires et la musique sont réservées aux filles.
 Equilibrer la participation des filles et des garçons, donner les mêmes opportunités
aux élèves garçons et filles.
 Adopter une rotation des rôles en assurant que la participation soit partagée entre les
filles et les garçons, en appréciant leur importance pour le bien être de tous.

Ces comportements sont demandés aux professeurs dans l’établissement pour lutter
contre toutes formes de discrimination de genre pendant l’enseignement/apprentissage des
élèves et surtout pour leur sensibiliser, de dénoncer les inconvénients de la disparité de genre
et pour que ces élèves soient prêts, pour leur vie future, de mettre en place une nouvelle
société dans laquelle le droit de l’homme est respecté, et la parité de genre est parfaite.

88
B. PROPOSITION DE PROJET D’ETABLISSEMENT

I. CONTEXTE :
Vu les problèmes rencontrés pour la mise en place de l’égalité entre hommes et
femmes, dans notre recherche, nous proposons quelques solutions.

Avant tout, il convient de rappeler que la lutte contre toutes formes de discrimination
continue. Des efforts ont été déployés pour radier toutes pratiques et des cultures
discriminatoires presque dans tous les pays par le biais de conférences internationales,
nationales, régionales, de conventions et de chartes. Des associations œuvrent en
collaboration avec plusieurs ONG et consacrent leurs efforts pour la conscientisation et la
sensibilisation de tous les citoyens dans le but de rentabiliser cette lutte.

L« approche genre » semble mieux comprise, parfois elle est utilisée par les femmes
politiciennes pour briguer des places dans diverses institutions. Rappelons que l’Objectif du
Millénaire est de donner 30% jusqu’au 50% des places aux femmes.

Le résultat n’est pas négligeable, on remarque déjà quelques changements mais


l’objectif fixé est encore loin d’être réalisé, la bataille est loin n’être gagnée, ce fléau persiste
toujours dans la société.

De plus, dans le cadre éducationnel, l’approche genre est mobilisée dans certains
volets. Plusieurs mesures ont été prises pour quelques établissements en vue de mettre en
place une atmosphère conviviale où les filles et les garçons vivent sur un pied d’égalité et
dans un cadre où la différence de genre ne pose aucun problème durant leur vie scolaire.

Pour le Collège Saint François Xavier, dans le domaine du genre, plusieurs indicateurs
sont remarquables, l’égalité est presque parfaite : Toutes les activités scolaires ou
parascolaires sont faites par tous les élèves : sport, association, club…

Les choix des filières à suivre, scientifiques ou littéraires est libre pour les garçons et
les filles.

Cependant on a pu noter lors de la séance du débat que les répercussions positives de


l’éducation scolaire sur la société restent floues. Le rôle de l’école qui consiste à porter le
changement et de garantir l’intégration sociale n’est pas complètement effective.

89
Le débat nous montre que dans diverses régions, malgré les efforts effectués, la
prédominance de l’homme est encore flagrante et les femmes sont considérées comme
mobilier fragile (fanaka malemy) ; dans certains domaines-clés, économiques et politiques,
elles se trouvent au second plan. Il y a donc rupture entre la vie scolaire des enfants et les
réalités sociales vécues.

Selon Boutros – Boutros Ghali : « le combat pour l’égalité des genres fait partie
intégrante de l’effort visant offrir un monde meilleur à tous les êtres humaines et à toutes les
sociétés ». Durkheim, lui aussi a confirmé l’idée selon laquelle l’école devrait faciliter
l’intégration sociales et à la socialisation des enfants.

En référence à toutes ces idées, nous pensons mettre en œuvre deux types de
formation.

Premièrement, pour les élèves surtout en classe de première, la création d’un nouveau
module qui est « l’éducation de genre » est nécessaire dans le but de renforcer l’approche
genre dans le milieu scolaire.

Deuxièmement, pour éviter la rupture entre la vie scolaire et la réalité sociale, une
formation pour les parents ou éducation parentale toujours dans le cadre de formation s’avère
importante. Ce thème sera traité parallèlement avec l’instruction civique et l’EVA (Education
à la Vie et à l’Amour) qui sont déjà enseignés dans cet établissement.

II. PROJET D’ETABLISSEMENT27


La partie suivante nous amène à faire connaitre ce qu’un projet d’établissement.
Quelle est la démarche à suivre pour pouvoir mettre à place un projet? Quelles sont les axes
stratégiques et comment le confectionner ?

1. DEFINITION
Selon diverses sources, on peut proposer plusieurs définitions sur ce terme.
« Le projet d’établissement détermine les activités propres à chaque établissement sous forme
d’objectifs et de programmes d’action de mise à œuvre des objectifs nationaux et
académiques et de programmes nationaux (...). Le projet d’établissement assure la cohérence
des différentes activités, de formation initiale, d’insertion sociale et professionnelle de la
formation continue des adultes dans l’établissement ».

27
Adapté au projet d’établissement du collège Musselburgh Champigny- Sur-Marne.PDF Fiche 31 le
projet d’établissement, ministère de l’éducation, média-éducation .gouv.fr
90
Nous allons définir ce qu’on appelle « Etablissement et école »
Ces deux éléments risquent de se confondre ; mais d’après le pluridictionnaire28, le
mot « école »désigne un établissement où se donne un enseignement collectif et le mot
« établissement » désigne une instruction scolaire. D’une manière générale, l’école s’emploie
souvent au niveau primaire alors que l’établissement est utilisé plus souvent dans le
secondaire.
Dans le dictionnaire universel29, le mot « projet » signifie ce que l’on propose de faire.
Cette acception revoie à une action méthodique et organisée, en vue de résoudre un problème
ou de surmonter une difficulté.

Le mot « projet » est utilisé dans le domaine de l’éduction particulièrement dans le


contexte scolaire et éducatif français mais actuellement on l’utilise au sein du système
éducatif malgache.
Selon J.Fèrole30, J Rioul, et D.Roure, « le projet » d’établissement définit les modalités
particulières de mise en œuvre des objectifs et des programmes nationaux. L’objectif est
d’accroitre l’efficacité scolaire, d’améliorer la vie à l’intérieur de l’établissement.

L’élaboration de ce projet s’appuie sur l’analyse des besoins fondés sur l’environnement,
le public, les horaires disponible, les moyens matériels et financiers ; les locaux, et
l’évaluation systématique des résultats obtenus. Dans ce cas, plusieurs démarches doivent être
respectées :
 Le diagnostic ou l’analyse de la situation.
 La définition des objectifs.
 Le choix des stratégies.
 L’élaboration et la présentation de programme d’action.
 La coordination entre les divers partenaires du projet.
 L’évaluation de projet.

Donc, on peut dire qu’un projet d’établissement est une activité organisée au sein d’un
établissement dans le but d’améliorer la qualité de l’éducation sur un thème bien déterminé
qui est toujours en rapport avec les programmes nationaux.

28
: Pluri dictionnaire Larousse, librairie Larousse 1985
29
: Dictionnaire Universel, Hachette 1995.
30
: Ferole (J) ; Rioul (J) ; Roure (J), le projet d’école, Hachette éducation, 1989.p17

91
2. LA DEMARCHE ET LE PRINCIPE D’ELABORATION DU PROJET
Le projet d’établissement est élaboré dans le but d’améliorer le résultat scolaire. Il
nécessite une volonté de changement dans la définition, l’élaboration et la mise en œuvre des
activités pédagogiques, éducative et culturelles. Les acteurs pédagogiques sont tous
concernés et doivent être solidaires à la réalisation de ce projet.
Dans ce cas, le enseignant ne s’arrêtent plus aux activités prévus dans le programme et
de se focaliser tout simplement aux contenus mais ils doivent avoir une vision plus ouverte
parce que l’apprentissage se situe dans un processus complexe qui intègre plusieurs
dimensions qui exige un autre type de fonctionnement par rapport aux objectifs.
Dans le projet, il y a cinq points indispensables et doivent être fixés :
 L’intitulé de l’action
 L’axe et objectif auxquels se rattache l’action.
 Descriptif de l’action.
 Moyens envisagés pour l’action.
 Disposition de l’évaluation.
Le projet est élaboré avec le consentement de tous les enseignements et surtout le chef
d’établissement. Tous les acteurs pédagogiques sont amenés à considérer les acquis dans
d’autres matières.

3. ETAPES D’ELABORATION
La représentation suivante résume les étapes d’élaboration d’un projet d’établissement.

Au niveau

Programme et objectifs généraux de

Au niveau de l’établissement scolaire : création d’un

Analyse de la situation de

Définition des objectifs

Description et choix des


Schéma : les étapes d’élaboration du projet d’établissement

92
a) L’analyse de situation
L’analyse de la situation permet à tous les responsables à réfléchir sur quelques
paramètres relatifs au projet à élaborer.
Il s’agit de la réflexion sur :
 Les élèves.
 L’équipe pédagogique.
 Les conditions matérielles.
 Les réalités de l’environnement de l’établissement.
Cette analyse est nécessaire pour garantir de l’efficacité et l’effectivité du projet
qu’on va mettre en place.
b) L’analyse de paramètres
Dans le cadre de ce projet, analyser les paramètres dans le domaine de
l’enseignement et surtout dans la dimension culturelle du projet est très importante.
 L’élève : c’est le centre de l’enseignement / apprentissage et fait partie d’un
élément prioritaire. Donc l’élaboration et la mise en œuvre de toutes les actions choisies
dépendront des besoins réels qui sont basés sur les savoirs des élèves.
 L’équipe pédagogique : ce sont les responsables à la réalisation du projet. La
solidarité de cette équipe est nécessaire sinon l’objectif ne sera pas atteint. La collaboration
est sollicitée pour tous les personnels surtout pour les enseignants. Cela nécessite un / leur
interaction interindividuelle qui aboutisse à un but commun et qu’il y ait une relation
d’interdépendance qui constitue d’interdisciplinarité, suscitant l’interculturalité à travers les
disciplines enseignées. C’est l’équipe qui détermine la méthode à utiliser, qui définit les
notions de base du domaine culturel visé, les démarches, et les résultats attendus dans le cadre
interdisciplinaire puisque les collègues n’ont pas les mêmes expériences ni des notions
connaissance en matière de culture.
 Les conditions matérielles.
Il est très important de savoir les matériels que l’équipe va utiliser pour la réalisation
du projet. Il est bien d’identifier les matériels pédagogiques et culturels existant dans le
collège pour pouvoir assurer le bon déroulement des activités proposées. On peut prendre par
exemple, pour la sensibilisation à l’approche genre, avec les activités culturelles, comme le
théâtre, sketch, … dans le collège SFX, l’établissement dispose déjà une demie journée du
mercredi après-midi, réservée pour tous les activités culturelle. Il y a aussi des grandes salles
disponible « espace culturelle » réservée pour la présentation théâtrale, et de vidéo projecteur,
et de sonorisation etc.….qui facilitent la mise en œuvre de tout le projet.
93
 Les réalités environnementales de l’établissement.
Savoir les pratiques culturelles dans les réalités environnement ales des élèves fait
partie de la condition exigée pour l’élaboration du projet. Lors du débat, ou sait pertinemment
que à la l’école, dans le collège, l’approche genre est pratiqué, ou dans la réalité familiale et
sociale des élèves les cultures discriminatoires défavorisant les femmes persistent toujours,
c'est-à-dire il y a échec de l’école par rapport à son rôle dans la société. Donc, toutes les
activités visées dans le projet doivent renforcer la connaissance des élèves sur le problème de
genre dans les domaines sociaux, économiques et juridiques et surtout leur permettant d’agir
et de changer de comportement dans leur milieu extrascolaire.
Dans cette phase, donc, l’idée de base est de connaître et de comprendre les réalités
vécus par les élèves en classe et dans leur région d’origines.
c) Définition des objectifs :
Apres l’analyse de la situation de l’établissement qui permet d’étudier les
paramètres, et de savoir les réalités environnementales de l’établissement, nous allons voir
maintenant la définition des objectifs du projet parce que les points faibles et les points forts
sont déjà identifiés. Les objectifs doivent être fixés avant de mener touts les activités prévues.
Nous avons deux niveaux d’objectifs :
Des objectifs généraux qui indiquent de façon générale le type de compétences visées
pendant une certaines durée de l’enseignement.
Les objectifs opérationnels ou spécifiques qui précisent les différents de mesurer les
résultats quantifiables. Et donc de faciliter l’évaluation de toutes les activités prévues.
Pour déterminer les objectifs il faut visés trois domaines.
 Le domaine du »savoir » qui permet à l’élèves d’acquérir des connaissances par
rapport aux actions prévues.
 Le domaine de « savoir faire » qui aide l’élève à maîtriser des comportements
nouveaux à travers une activité concrète.
 Le domaine du »savoir être » qui garantit l’épanouissement des apprenants.

Parallèlement à ces domaines pour identifier les objectifs il faut tenir compte de deux
volets :
 L’amélioration de l’enseignements/apprentissage du français c'est-à-dire, proposé des
activités qui visent à favoriser ou améliorer la compétence des élèves par rapport à la
langue française.

94
 La prise en compte de la dimension culturelle dans le projet c'est-à-dire, proposer des
activités qui enrichissent les cultures des élèves et visent à changer leur comportement.

Le projet concerne tous les acteurs pédagogiques, de l’éducation dans un


établissement : les autorités hiérarchiques assurent l’administration et la gestion
d’établissement. Tous les professeurs de toutes les matières s’occupent des activités
pédagogiques et les élèves vont recevoir la formation et sont considérés comme public cible
de ce projet. Donc, l’élaboration du projet doit se faire d’une manière réglementaire.

Par ailleurs, nous avons présenté ce projet auprès des responsables pour
demander leur avis. Ensuite, nous avons consulté la représentante financière du service social

pour solliciter leur accord préalable. Cette personne a bien souligné, après notre conversation
que ce projet s’articule bien avec l’éducation parentale ou avec l’Education à la Vie et à
l’Amour (E.V.A.), dont elle est la première responsable dans la ville de Fianarantsoa.

Il est bien de souligné que ce projet nécessite une démarche collective, mise à œuvre à
l’initiative du chef d’établissement et des divers membres de la communauté éducative et à
chaque étape de la confection de la projet veille à la cohérence des actions proposées avec les
objectifs et programmes bien déterminés, en parallèle avec les programmes nationaux.

D’une manière logique, le projet d’établissement est principalement le fruit d’une


concertation avec les équipes enseignantes réunies par le chef d’établissement afin de
déterminer les pratiques pédagogiques nécessaires à sa mise en œuvre. Le projet est adopté
sur proposition du conseil d’établissement pour ce qui concerne sa partie pédagogique.

Donc, le projet demande l’accord des responsables de l’établissement et nécessite


l’intervention de tous les acteurs pédagogiques : les autorités, les enseignants, les personnels
d’appuis, et les élèves cibles de la formation.

4. ACTIVITES POSSIBLES POUR LE PROJET


Pour être valable, les actions doivent permettre d’atteindre les objectifs déjà identifies.
L’important est de viser le but principal qui est dans notre projet, de sensibiliser les élèves,
filles et garçons à l’approche genre et de mettre en place une nouvelle société dans laquelle,
toutes les cultures discriminatoires par rapport au genre sont éliminées. Donc, l’établissement
scolaire a un rôle très important pour le changement d’une société.

95
-Organiser des séances d’information et sensibilisation en relation avec le
programme « Education à la Vie et à l’Amour » (EVA) et « Education à la Vie Familiale »
(EVF) sur les droits de l’homme et les droits des femmes ; basé sur la connaissance du genre.
-Organiser des séances de débat pour analyser les coutumes, les pratiques
ancestrales et toutes les cultures relatives au genre, défavorisant les femmes.
-Organiser des séances d’information pour améliorer la connaissance sur les
violences, leurs causes, leurs formes et leurs conséquences pour capitaliser les stratégies des
luttes contre ces délits (violence, harcèlement, ...).
- Organiser de concours sur le thème du genre.
-Réaliser des productions théâtrales et des sketches ; de dessins animés, des
poèmes, des affiches sur le thème de genre.
- Elaborer un module de formation sur l’éducation de genre.

5. L’EVALUATION DU PROJET D’ETABLISSEMENT:

L’évaluation fait partie de la démarche du projet « Evaluer » c’est déterminer les valeurs
ou l’importance d’une chose. Dans le cadre du projet, l’évaluation consiste à mesurer les
effets des activités proposés à analyser le déroulement du projet dans le temps, à analyser les
méthodes, les moyens utilisés et surtout les résultats obtenus.
Cette évaluation est faite par rapport aux objectifs identifies au départ. Dans le cas de
notre culture qui constitue notre principal centre d’étude, l’évaluation est difficile à cause de
son caractère complexe. L’école n’est pas le seul endroit où l’élève apprend à vivre le culture.
Dans leur vie extrascolaire c'est-à-dire en famille et dans la société les élèves confrontent
aussi à des cultures différentes qui pourront influencer leur comportement et pourront
façonner leur mentalité. Mais on peut se référer par rapport aux grands repères liés aux
aspects déjà définis dans le cadre de la culture ethnologique, et la culture cultivée et la culture
technologique, comportement et valeur.

III. LE PROJET D’ETABLISSEMENT ET ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE DU


FRANÇAIS. QUELLE PEDAGOGIE A METTRE EN ŒUVRE ?
Dans cette partie, nous rappelons toujours que toutes les activités proposées
pour la sensibilisation de genre se font dans le cadre de l’enseignement/apprentissage du
français.

96
Donc, notre objectif de base est non seulement pour sensibiliser les élèves à
l’approche genre mais surtout pour leur apprendre la langue française. Cela va confirmer qu’il
y a une relation étroite entre langue et culture.... « Enseigner une langue c’est enseigner une
culture »*.

Quelle pédagogie à mettre en œuvre ?

Nous voulons signaler que dans le projet d’établissement, les activités


possibles pour sensibiliser au genre sont :

• Groupe théâtral
• Conférence ou atelier
• Séance de formation
• Dessin animé
• Concours sur genre
• Débat

Dans la majorité de cas, avec toutes ces activités, les élèves sont invités à
communiquer.

Donc, notre objectif est de développer la capacité communicative des élèves. Cela
nécessite une pédagogie spécifique qui est l’approche communicative.

1. L’APPROCHE COMMUNICATIVE31
C’est une approche qui se repose sur le développement des capacités
communicatives. C'est-à-dire, mener les élèves à comprendre un message (écouter), à
produire un message (parler) et s’argumenter. Il s’agit donc d’aider les élèves à comprendre et
à s’exprimer en vue de s’argumenter par rapport à un thème.

Pour développer des compétences chez les élèves, l’enseignant leur donnera des
outils linguistiques (le vocabulaire, la conjugaison, la grammaire, l’expression utilisée pour
présenter une opinion ...) qui leur permettront d’utiliser la langue dans des situations de
communication bien définie. Pour cela , il faut que l’enseignement prenne l’habitude de se
référer à des situations de communication pour faire travailler la langue au lieu de faire juste
des simples exercices de grammaire. Avec toutes ces activités proposées, les élèves se
trouvent dans une situation de communication de la vie courante, réelle et concrète.

31
Equipe des concepteurs pédagogique, apprendre une langue pour communiquer, précis
méthodologique pour les enseignants de malagasy et de français, 06 Mai 2010.
97
2. LES AVANTAGES DE L’UTILISATION D’UNE APPROCHE
COMMUNICATIVE DANS UNE CLASSE DE LANGUE
Beaucoup sont les avantages de l’utilisation de cette approche dans une classe
de langue. On met les élèves directement dans une situation où ils utilisent la langue. Ils vont
pouvoir d’une part, utiliser les différents éléments linguistiques (grammaire, lexique et
structure, phonétique etc. ....) et d’autre part, aborder les aspects socioculturels liés à ces
situations : règles de politesse, registre de langue, etc. ...

Ces aspects socioculturels sont aussi importants que les aspects linguistiques
et il est nécessaire de les prendre en compte.

Par ailleurs, mettre en œuvre une approche communicative en cours de langue


permet d’augmenter la motivation des élèves. Il est en effet beaucoup plus motivant de
travailler l’expression orale en faisant une conférence ou un débat. Plutôt qu’en apprenant par
cœur des leçons, ils se tromperont peut-être la première ou la deuxième fois qu’ils utiliseront
une nouvelle expression mais le professeur est toujours à leur côté et va pouvoir leur corriger
systématiquement, ils prendront ensuite l’habitude d’utiliser la forme correcte à force de
l’utiliser en parlant. En plus, cette activité sera valorisante pour eux car ils se rendront compte
qu’ils sont capables de s’exprimer en français, et auront en vie de continuer cet apprentissage.

3. LA MAITRISE DE LA COMMUNICATION ORALE


Avant d’aborder toutes les activités, l’enseignant doit apprendre aux élèves les
éléments de la situation de communication et la registre de langue.

Il faut bien expliquer aux élèves la différence entre la communication orale et la


communication écrite. Lorsqu’on parle, la communication se fait généralement de façon
immédiate. Cela présente des avantages et des inconvénients. Le principal inconvénient est
que l’on ne peut pas, comme à l’écrit, revenir en arrière pour mieux comprendre. Or avec la
communication orale, les élèves peuvent utiliser des gestes, de mouvement de visage pour
mieux faire comprendre l’auditeur sur ce qu’ils disent et la personne qui écoute peut poser des
questions si elle n’a pas compris. Elle peut demander à la personne qui parle d’expliquer ce
qu’on vient de dire.

98
4. TECHNIQUE POUR INCITER LES ELEVES A PRENDRE LA
PAROLE
Prendre la parole n’est pas toujours facile surtout devant le groupe de classe.
Or l’objectif est que tout le monde parle et exprime leurs idées. Donc, il faut y entrainer les
élèves par des pratiques répétées. Il faut donner aux élèves avant le débat les outils
linguistiques nécessaires.

• Choisissez des stratégies adaptées telles que les jeux de rôles, les travaux de
groupe
• Choisissez des thèmes intéressants et abordables qui vont motiver les élèves
à prendre la parole.

5. QUEL BLOCAGE POUR LES ELEVES DE PRENDRE LA PAROLE ?

5-1. BLOCAGE PSYCHOLOGIQUE


Prendre la parole devant public est très difficile surtout pour les élèves.
Psychologiquement, la timidité et le trac bloquent la volonté des élèves à s’exprimer.
Certains élèves n’osent pas prendre la parole dans leur classe parce qu’ils ne sont pas à l’aise
et manquent d’assurance. C’est la timidité*.
De plus, le trac*est une émotion provoquée par la crainte d’une situation à venir et qui a pour
cause la peur de prendre la parole en public. Cette peur se traduit par diverse manifestation
physique (battement accélérés du cœur, transpiration exagère, bégaiement. ...

Donc l’enseignant doit être au courant de tous ces états psychologiques afin de
pouvoir aider les élèves.

• Dites aux élèves de bien préparer leur intervention, de la répéter


tranquillement chez eux jusque dans les détails et garder leur calme.

Quand vous avez identifié des élèves timides :

• Faites-les parler un peu plus souvent que les autres pour les habituer à le
faire.

99
5-2. BLOCAGE LINGUISTIQUE
L’une des causes qui bloquent la participation des élèves, c’est la difficulté
linguistique qui réside dans les lacunes en vocabulaire, les difficultés dans l’utilisation
correcte des structures de la langue, les problèmes de la prononciation, l’intonation

Face à ce problème :

• Dites aux élèves qui souffrent qu’il ne faut pas avoir peur de faire des fautes
parce qu’on vient en classe pour apprendre.
• Qu’ils utilisent d’abord les mots et les structures qui leur viennent à l’esprit.

C’est en exploitant ces erreurs que les enseignants procèdent à la remédiation


systématique.

Les critiques immédiates de la part de l’enseignant à chaque erreur empêchent les


élèves de continuer à s’exprimer. Donc, il est possible de remettre les corrections à plus tard
pour n’empêcher personne de prendre la parole.

6. QUELS CONSEILS A DONNER AUX ELEVES POUR LA PRISE DE


PAROLE ?
Avant la séance sur les activités communicative proposées, il faut conseiller
les élèves sur les points suivants :

• Adoptez un débit qui ne soit pas trop rapide ou trop lent quand vous parlez.
• Evitez de murmurer ou de crier
• Articulez correctement pour éviter le changement du sens de la phrase.
• Mettez l’accent sur les mots, expression ou phrases sur lesquels il faut insister.
• Pensez à faire de pause au bon endroit pour que le récepteur puisse bien
comprendre.

Dans ce chapitre, nous avons parlé de l’approche communicative que l’enseignant


doit appliquer en classe pendant toutes les activités proposées dans le projet d’établissement
.Et nous avons présenté les avantages de cette approche pour les élèves. Nous avons cité
aussi les obstacles psychologiques et linguistiques qui bloquent les élèves à prendre la parole.
Ainsi, nous avons proposé des conseils à donner aux participants pour traiter ces obstacles,
pour leur encourager à prendre la parole et pour leur aider dans leur intervention.

100
7. EXEMPLE DE FICHE « ACTION »
Module : Education de Genre
Thème : Approche Genre
Nombre de séances : 2h x 5
Situation - Contexte : Malgré tous les efforts déployés dans tous les niveaux pour la lutte
contre toutes formes de discrimination de genre, ce phénomène persiste toujours dans la
société, les femmes ne sont pas appréciées à leur juste valeur. Le rapport entre l’homme et
femme présente de disparité dans certain domaines (économique, sociale, politique)
Situation / Projet : Sensibilisation des jeunes des leurs âge scolaire, à la lutte contre
discrimination de genre.
But de l’action

Rendre l’élève capable de :

- Analyser la manifestation de la disparité dans tous les domaines de la société pour


toutes les régions
- Analyser et remettre en question toutes cultures et pratiques discriminatoires dans les
régions (ex : Akovavy maneno – Apela tsy mahavaky taolana)
- Faire connaître les différentes conférences sur le genre et les mesures prises en vue de
mettre en place une parité mette dans la société.
- Faire connaître le droit de l’homme et les lois juridiques concernant ces problèmes
traites (Ex : droit à l’éducation – droit à l’héritage et la loi n° 90 – 014 du 20 Juillet
1990 métrant en terme le code de 305 articles tierce partie etc.…
- Convaincre les jeunes surtouts les garçons pour pouvoir changer la mentalité
traditionnelle et pour dénoncer les inconvénients de cette discrimination de genre qui
est déjà dépassé par le temps.
- Proposer des solutions et adopter une nouvelle vision en tenant compte de
l’importance de la complémentarité, la solidarité, au foyer et dans la société en vue
d’instaurer une nouvelle société dans lesquelles il y a une partie parfaite et une
meilleure relation entre les genres.

Résultat attendu

A la fin de la formation :

101
- Les jeunes filles et les jeunes garçons sont conscients de l’importance de l’approche
genre.
- Ils sont convaincus (les garçons) sur la nécessité de la complémentarité de genre dans
le foyer, dans la société en général.
- Les jeunes élèves seront porteurs de changement dans leur milieu familial.
- Ils sont capables de sensibiliser tous les membres de la société en vue mettre en place
une meilleur relation entre les genres
- Ils respectent le droit de l’homme et radient totalement la discrimination de genre dans
la société

Objectifs précédents les objectifs

Ce module va permettre aux élèves de :

- Savoir participer à un débat


- Savoir argumenter pour convaincre les auditeurs
- Connaître le concept de genre
- Connaître les cultures dans différentes régions de Madagascar sur la question de genre
- Savoir manipuler leur connaissance dans une situation donnée
- Maitriser la langue française comme moyen de communication
- Maitriser la situation de communication

Ainsi cette activité a pour objectif de :

- Sensibiliser les jeunes filles et les jeunes garçons dès leur âge scolaire à lutter contre la
discrimination de genre
- Convaincre les jeunes de changer leur mentalité et leur comportement par rapport aux
différentes pratiques et cultures discriminatoires qui sont dépassées par le temps
- De prendre compte la répartition équitable des responsabilités dans la mise en œuvre
des actions de développement et dans la prise de décision
- Valoriser la place de femme et l’approche genre dans la société
- Prendre en compte les spécificités des hommes et des femmes dans leurs
environnements socio-économiques et culturels.

Contenu de la formation/du module

102
 Notion sur le Concept du genre
- Définition
- Genre et sexe
 Analyser la manifestions de la discrimination de genre dans les domaines :
- Travail
- Education
- Politique
- Economique
 Enumérer les indicateurs de genre dans la société
 S’informer sur les cultures et les pratiques discriminations dans toutes les
régions de Madagascar.
 S’informer sur les organismes, ONG, associations œuvrant sur la lutte contre
toutes formes de discrimination de genre.
 S’informer sur les différents textes juridiques relatifs à ce thème et le droit de
l’homme
 Parler de la violence, viol, harcèlement et les lois y afférant.
Comite de pilotage et partenariat
- Juristes
- Ministère de la population
- CERES
- Tous les professeurs du Collège
- Chef d’établissement
- Responsable du service

103
CONCLUSION GENERALE

La question de genre est universelle. Depuis plusieurs années, tous les pays participent
à la lutte contre toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, et pratiquent
l’approche genre qui vise à réduire les inégalités hommes / femmes et promouvoir la
participation équitable de ces deux genres dans la mise en œuvre des actions de
développement humain, dans la prise de décision, sur les activités à entreprendre. Plusieurs
efforts sont déjà effectués, les résultats sont encore insuffisants. De nombreux problèmes
persistent dans les pratiques et les coutumes ancestrales discriminatoires.

Le jugement stéréotype sur le genre constitue déjà des cultures d’une région à l’autre.
Quelques pratiques discriminatoires gagnent encore sa place au niveau de la société. Des
traditions marginalisant les femmes persistent et difficiles à réhabiliter. Parmi tant d’autre
pour la région haute terre, cette inégalité se trouve dans le domaine de travail et surtout
l’accès à l’héritage qui bénéficie l’homme. De travail stéréotypement masculin et féminin
existent toujours. Dans la côte Est la femme en tête de haute échelle de la société est encore
imaginable et la prise de décision dans la majorité de cas est toujours réservée aux hommes.
Les femmes sont encore soumises et obéissantes. Dans la région sud, la marchandise de fille
par des raisons économique et culturelle persistent toujours.

Toutefois pendant ce dernier temps, quelques changements apparaissent dans divers


domaines surtout dans le cadre professionnel.

L’éducation en tant que socialisation méthodique des enfants, est considérée comme
un moyen efficace pour résoudre ce problème.

Dans cette recherche, l’introduction de thème de l’approche genre dans la séance de


débat est très intéressante pour les élèves. Les cours sont très animés, les élèves sont
dynamiques et leur participation est effective. A part des avantages dans les domaines
pédagogique, linguistique, et didactique, ce débat permet aux élèves de connaître les concepts
de genre et de s’informer sur les cultures et les pratiques relatives au genre dans différentes
régions de Madagascar. La compétence culturelle des élèves s’enrichit.

La synthèse du débat nous permet de dire que les élèves vivent dans deux sociétés
contradictoires.

104
D’une part, le monde extrascolaire où les élèves vivent avec leurs parents, malgré
toute la sensibilisation dans les médias, la création des associations en faveur des femmes,
toutes les activités pour sensibiliser de l’approche genre, la disparité sociale entre l’homme et
la femme persiste toujours. La représentation de la femme est encore négative et le jugement
stéréotype de genre et la mentalité traditionnelle qui négligent les femmes sont en racines,
difficile à changer.

D’autre part, dans le milieu scolaire, l’approche genre gagne sa place. Il y a


changement d’organisation pour mettre en place la parité de genre et pour effacer totalement
la discrimination sexuée qui pose de problème entre les élèves et surtout la société. Les élèves
ont affirmé, pendant le débat que l’égalité est presque parfaite dans l’établissement sans citer
entre autre la mise en place des écoles mixtes, la confection de la liste, les activités scolaire et
parascolaires, l’élection des responsables de classe, et surtout l’uniforme / tenue qui est une
indice visuelle de l’approche genre et l’égalité de tous.

Donc, parlant de genre, l’impact de l’école et de l’éducation des élèves dans la société
est encore négatif. La conséquence des efforts déployés par les établissements pour mettre en
place la parité de genre est floue. C'est-à-dire, il y a une rupture et décalage entre la vie
scolaire et la réalité sociale des enfants.

Pour résoudre ce problème, il faut mettre un pont entre ces deux pôles d’où l’importance

du projet d’établissement qui consiste à créer un nouveau module « l’éducation de genre » pour

les élèves et l’introduction du thème de genre dans l’ « éducation parentale».

105
ANNEXES
ANNEXE 01

TRANSCRIPTION DE DEROULEMENT DU DEBAT

1. LES SYMBOLES

Pour pouvoir identifier la prise de parole, pour chaque élève selon leur sexe et leur
origine, nous avons utilisé des symboles :

P : Professeur
G : Garçons F : Fille
GCE : Garçons/Côte Est FCE : Fille/Côte Est
GHP : Garçons/Haute Plateau FHP : Fille/Haute Plateau
GS : Garçons/Sud FS : Fille/Sud
GAM : Garçons/Amoron’i Mania FAM : Fille /Amoron’i Mania

2. L’INTERVENTION DES ELEVES ET LES VARIABLES A GERER

Il est bien de signaler que, pour la bonne marche de notre analyse, nous avons deux variables
à gérer, pendant le débat et par rapport à l’intervention des élèves.

- Premièrement c’est l’intervention ou la prise parole entre les garçons et les filles qui
forment automatiquement deux pôles adversaires en parlant du genre.
- Deuxièmement, c’est l’intervention des élèves selon leurs origines. Les élèves dans
chaque région présentent leurs cultures et leurs pratiques relatives à la relation de
genre et surtout à la manifestation de la discrimination de genre dans leur société
respective et cela constitue un objet de débat.
1. MISE EN TRAIN

P : Avez-vous cours ce 8 Mars dernier ?

G-F : Nous n’avons pas en cours, parce que c’était le 8 mars.

P : Pourquoi le 08 Mars est un jour férie ?

G-F : C’est le journée mondiale de la femme.

P : Alors, journée mondiale de la femme, qu’est ce que cela veut dire ? Quel signifie cette
date ?

G-F : (Hésitation…. les élèves n’arrivent pas à bien expliquer la signification de cette date)
P : (Explication simple de l’historique de cette date)

2. Sujet du débat :
3. Questionnaire pré-débat (Question fermées)

Le professeur pose les questions ; on compte le nombre des élèves Pour et Contre selon leur
sexe, ….)

P1 : Est-ce qu’il a vraiment inégalité entre Homme et Femme ?


P2 : Etes-vous d’accord sur l’égalité de genre entre H et F ?

P3 : Est-il possible qu’il y ait égalité entre H/F ?

P4 : Etes-vous d’accord sur l’entrée de la femme dans les activités professionnelles


(bureaucrate, Directeur General…)

P5 : Les garçons aimez-vous que votre femme travaille hors du foyer ? qu’elle touche
beaucoup de salaire par rapport à vous ?

P6 : Etes-vous d’accord d’aider votre femme au travail domestique ?

P7 : Etes-vous d’accord sur la participation des femmes dans la vie politique ? (Surtout votre
femme ?)

P8 : L’accès de la femme à l’héritage est-il juste ?

P9 : Est-ce normal si dans le foyer c’est toujours l’homme qui décide, qui tient la dernière
parole, sans consulter l’avis de sa femme ?

P10 : Etes-vous d’accord sur la polygamie ? Le mariage imposé ?...

Synthèse :

OUI NON
N° de question
Garçons Filles Garçons Filles
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
4. LE DEBAT

P : Nous avons un sujet de débat au tableau. Par rapport à ce sujet, vous êtes invités
d’exprimer votre opinion respectivement selon les questions guides posées par le professeur.

P : Qu’est ce que l’approche genre ? Avez-vous déjà entendu parler de l’approche genre ?

F : C’est le « miralenta »

F : C’est la lutte contre l’inégalité entre Homme et Femme.

G : C’est la lutte contre la discrimination de genre entre Homme et Femme

P : Explication de la définition de l’approche du genre

- explication de la différence entre Genre et Sexe


- Acquisition lexicale : disparité – parité – discrimination – émancipation

P : Existe-t-il vraiment de disparité de genre dans la société ?

Si oui, dans quel domaines cette disparité est très flagrante ?

G : Oui, je pense que la disparité de genre existe depuis toujours, et existera pour toujours.
L’homme est toujours supérieur par rapport à la femme.

F : La disparité de genre existe parce que dans certain domaines, par égoïste, c’est toujours
l’homme qui domine, il pense qu’il est fort et il a plein pouvoir et manipule les femmes. Il
pense supérieur par rapport à la femme.

F : Chez nous, la discrimination de genre existe vraiment là bas, les femmes sont toujours
opprimées, négligées, acceptantes et obéissantes.

G : C’est normal si l’homme est supérieur par rapport à la femme parce que non seulement
qu’il soit fort mais il a raison, il réfléchit beaucoup plus que les femmes et plus intelligent que
la femme et surtout, dans la bible, savez-vous que Dieu a crée l’homme avant la femme, la
femme est tirée de la côte de l’homme donc c’est une partie de l’homme et c’est normal si elle
dépend de l’homme, vit sous la protection de l’homme.

F : Qui réfléchit beaucoup l’homme ou la femme ? Nous ne somme pas d’accord si vous dites
que vous êtes plus intelligents que la femme, voyons dans cette classe qui ont les bonnes
notes, les filles ou les garçons ? Répond-moi ? Dans cette classe, qui est la major fille ou
garçon ? (Tout à sachant que dans cette classe, ce sont les filles qui sont les meilleurs).

P : Dans quels domaines, la disparité persiste-t-elle ?

G : Nous avons remarqué que dans le domaine de travail, domaine politique, l’accès à
l’héritage, le mariage, la prise de décision au foyer.

LE TRAVAIL

P : Comment se manifeste la discrimination dans le domaine du travail ? Qui travaille


beaucoup plus ? Est-ce qu’il y a travail spécifiquement féminin et masculin ? Est-ce que les
femmes ont droit de choisir le travail qu’elles préfèrent comme les hommes ? Les filles,
aimez-vous rester à la maison « ornement de foyer » et s’occupent toujours les travaux
domestiques ? S’occupent des enfants et de votre mari ?

F : Oui, la discrimination de genre dans le domaine du travail existe. Par égoïste, les postes
clés, postes de grandes responsabilités sont dominées par les hommes rares sont les femmes
PDG, Ministre, Député, SG…

Avec de diplôme égal, ce sont les hommes qui sont bien placés.

F : Par rapport à la division de travail, malgré tout, nous avons remarqué quelques
changements grâce à la sensibilisation de l’approche de genre. Si avant il n’y avait pas de
femmes militaires, gendarmes, dans le ministre de défense, actuellement il y a recrutement
des femmes même si le nombre est encore faible, il y a de femmes chauffeurs, des femmes
receveurs de bus, de pilotes, de PDG etc… Ce sont tous des indices de changement.

G : Il est remarqué que c’est encore rare de trouver des femmes sur le poste de haute
responsabilité. Pourquoi c’est simple parce que les femmes ne sont pas tellement
compétentes, elles ne sont pas capables de gérer de grand problème. Vous, les femmes, vous
agissez par sentiment et émotion, vous êtes trop sentimentales devant un problème vous ne
faites que de pleurer. Vous réfléchissez moins que les garçons.

F : Les femmes sont rares dans la poste de responsabilité c’est n’est pas par incompétence
mais plutôt par égoïste des hommes. Vous les hommes, vous êtes égoïstes et vous avez peur
d’être défiés par les femmes. Vous voyez, à l’époque de RAVALOMANANA, lui, il a
désigne Manorohanta Cécile comme Ministre de défense, alors avec cette dans tout va bien,
pour vous montrer que les femmes sont aussi compétentes que les hommes. Les femmes sont
très sérieuse, elles gèrent bien l’affaire de la nation aussi bien comme elles font dans leur
foyer. La gestion, le générer et la bonne gouvernance, ce sont de dans naturelle pour les
femmes.

GCE : Chez nous, à la Côte Est, la femme doit rester à la maison pour s’occuper de tâches
ménagères, s’occuper des enfants, la famille prépare les petites cultures, apprivoiser les
volailles, c’est pourquoi, dans notre région, ces sont généralement les hommes qui s’occupent
des affaires publique, des bureaucrates, de Chef Fokontany ou Maires et députés. Si avant le
mariage la femme est déjà fonctionnaire, elle peut rester dans son statut de fonctionnaire,
même si elle sera marié, par contre, si avant le mariage elle ne travaille pas encore hors du
foyer, c’est impossible pour elle après le mariage de devenir fonctionnaire ou de travailler
dans les affaires publiques.

P : Quel est votre opinion sur votre femme travaillant en dehors du foyer ? Etes vous pour ou
contre ?

GCE : Moi, catégoriquement, je sui pas d’accord. que ma femme travaille en dehors du foyer.
Depuis toujours la femme doit s’occuper des enfants, du mari et surtout de travaux
domestiques et des tâches ménagères, donc elle doit rester à la maison pour tout cela. Par
contre c’est l’homme qui cherche de l’argent. De plus, si la femme travaille, elle n’est plus
fidèle, elle est facilement influencée par son patron et surtout elle ne respecte plus de son
mari. Surtout le poste qui demande de déplacement, je ne supporte jamais à cela.

F : A quoi bon de rester à la maison, c’étaient les femmes traditionnelles, qui ont accepté de
rester à la maison comme de bête apprivoiser nous dépensons notre temps, notre l’argent pour
nos études, alors vous êtes malade, avec nos diplômes vous penser que nous ne travaillerons
pas. Et surtout, votre salaire n’est pas satisfaisante pour le besoin de la famille donc il faut
s’entraider et travailler ensemble pour pouvoir vivre aisément et pour satisfaire le besoin de la
famille. Si seulement le mari qui travail, voyez, on n’arrive par à bien nourrir la famille, à
acheter de belle voiture, à construire de belle maison ou ville. Actuellement, grâce aux études,
les femmes sont aussi instruites que les garçons donc, elles ont droit de choisir le métier
qu’elles veulent exercer et de toute façon elles peuvent tout faire grâce à leur compétence.

F : Si la femme ne travaille pas, elle doit dépendre totalement à son mari, elle ne peut rien
faire, elle doit se soumettre devant son mari même pour acheter de sous vêtement, elle doit
supplier et s’agenouiller devant son couple et c’est pour cela que vous, les femmes, nous
devrons travailler. Par rapport o l’infidélité, ce sont les hommes qui ne sont pas fidèles. Si
nous ne travaillons pas nous devons se soumettre devant votre bêtise, ne devons être calme et
tranquille même si votre comportement est insupportable nous ne pouvons rien faire.

GHM : Fidèles ou infidèle, cela dépend de chaque femme, mais je vais insister que le fait de
rester à la maison n’empêche pas la femme de se comporter d’une manière malhonnête, elle
peut inviter un homme de venir à la maison pendant l’absence de son mari si elle est infidèle.
Pour moi, pour le couple, il faut éliminer de loin la question de jalouse. Vous avez choisi
votre femme donc un conseil, il ne faut pas se marier avec une femme frivole pour ne pas
avoir de problème. La confiance est très importante pour la vie d’un couple. Sinon, rien ne va
pas, il faut de confiance mutuelle.

FHM : Au foyer, le mari et l’épouse forment un vrai couple, un partenaire, ce sont de deux
personnes liées par l’amour réciproque, donc ce couple doit travaille ensemble, il faut être
solidaire, la collaboration est nécessaire pour pouvoir affronter la vie avec efficacité. Pour
vivre harmonieusement, la complémentarité est très importante seulement les sexes qui sont
différents. Donc il faut changer votre mentalité. Autrefois les filles n’avaient pas droit d’allez
à l’école par diverses raison, actuellement tout change, garçons et filles nous sommes tous
instruits, nous avons le même droit, d’une manière générale, nous somme égaux mais quand
même ne vous vous inquiétez pas, il n’y a aucune vengeance mais nous exigeons de respect
mutuel.

GAM : Chez nous, Amoron’i Monia, si la famille se trouve dans la difficulté ce sont les
hommes qui quittent le village pour allez chercher de l’argent ailleurs, cela peut durer
quelques mois ou quelques années.

Les femmes restent au village et elles s’occupent de tous : s’occuper les enfants, charger de la
culture vivrière (labourer la terre, repiquer, sarcler…) assurer les devoirs envers les
sociétés…

FAM : Par rapport à la division stéréotypée du travail, je suis d’accord si la femme n’était bien
instruire, mais actuellement, grâce aux études tous change. Femmes et Hommes peuvent
travailler ensemble dans n’importe quel domaine et c’est normal si actuellement dans tous les
ministères, il y a toujours de la présence des femmes ; par exemple il y a des femmes polices,
gendarmes, militaires sans parler de la différence physiques, ces femmes peuvent très bien
réaliser leurs tâches comme les hommes.
F : Je voudrai insisté sur le situation actuelle, la vie est dure, les garçons, votre salaire ne suffit
pas pour assurer les besoins de la famille. Surtout les garçons si vous travaillez vous dépensez
de votre argent pour votre plaisir : l’alcool, les polygamies, …. et nous, les femmes, si nous
ne travaillons pas, nous devrons se soumettre devant toutes ces bêtises que vous faites. Vous
profitez de notre faiblesse donc pour notre liberté, nous devrons travailler.

F : La vie est dure, et c’est un combat qu’il faut faire face chaque jour le couple doit
s’entraider pour pouvoir réussir, dans le foyer, avoir une double source financières est
beaucoup mieux qu’une seule de plus, mari est femme forment un vrai couple partenaire donc
ils doivent travailler ensemble, se soutenir mutuellement, la solidarité est une nécessite. Le
fait biologique c'est-à-dire le fait d’être masculin, et d’être féminin doivent être positivé. Ils
sont liés par l’amour réciproque donc, il faut travailler ensemble et le travail est un devoir, un
droit. Mettons nous d’accord les garçons de changer votre mentalité, pour ne pas être dépassé
par le temps.

LA POLITIQUE

P : Dans le domaine politique, qu’en pensez-vous à la participation des femmes qui est encore
faible et surtout la présence de la femme dans la sphère…
Etes vous d’accord les filles que la politique est une affaires des hommes ? Et les garçons êtes
vous d’accord si votre femme fait la politique ?
F : Il est remarqué la faiblesse de la représentativité des femmes dans la poste politique et
dans l’insistance de décision parce qu’actuellement la mentalité traditionnelle persiste encore.
Les hommes pensent que les femmes ne sont pas compétent et incapables d’agir dans le
domaine politique, cette mentalité est fausse, actuellement les femmes sont aussi instruites
que les hommes.

Si les femmes ont beaucoup de places dans les affaires du pays, tout ira bien et la crise
n’existence plus.

G : Tout ira bien dans le pays main vous voyez, votre foyer est délaisser, l’éducation et
l’encadrement des enfants seront négligés.

F : Non, tous ces cadres, éducation nous sommes tous responsables. Avant, les femmes
n’étaient pas bien instruites ce pour cela qu’elles acceptaient de rester tout le temps à la
maison garder les enfants et s’occuper de son mari. Actuellement tout change grâce aux
études. Il est remarqué la participation des femmes dans la vie politique même si le nombre
est encore faible. Il y a des femmes politiciennes qui tiennent de places considérables dans le
pays : Ministre, députés ; maires, chef de district, chef de Fokontany et elles sont aussi
capables que les hommes donc, elles peuvent participer dans la vie politique.

G : Les femmes ont déjà beaucoup de changés par rapport à la division du travail, elle
s’occupe déjà de tâche ménagères, des rôles domestiques et conjugal, il ne faut laisser libre les
enfants, c’est les femmes qui doivent s’occuper du foyer donc, elles n’ont plus de temps libre
pour faire la politique.

GCE : Moi personnellement, je ne suis pas d’accord sur la participation des femmes dans la vie
politique c’est une affaire des hommes. Dans la politique il y a quelque fois de déplacement
donc il ne faut pas délaisser les enfants et surtout la maison. L’absence de la femme dans le
foyer n’est pas acceptable donc, si ma femme insiste je demanderai tout de suite de divorce.
Êtes-vous sûr que ces femmes politiciennes sont fidèles ?

F : C’est vraiment l’égoïsme, vous êtes égoïste les hommes. Sachez que la politique c’est une
affaire de tous, il s’agit de servir pour le pays. A qui est Madagascar ? C’est à nous tous. Ce
n’est pas à vos seuls. Tout le monde est responsable de la réussite ou la perte de notre pays.
Les femmes ont le dont naturel de la gestion, voyez ce qu’elles font au foyer. Notre pays est
toujours en crise parce que vous les hommes ne sont pas capables de gérer le pays, vous êtes
égoïstes et que la présence des femmes est faibles.

G : Les garçons, il ne faut pas trop égoïste, et il faut mettre à part la question de Jalousie, nous
avons le même droit Femme et Homme, laissez les femmes à faire la politique – Mais vous
les femmes il ne faut pas profiter de votre liberté, n’oubliez pas que vous êtres mère de
famille, si vous déplacez tout le temps les enfants sont délaissés et c’est sûr ils auront de
problème donc c’est à vous de gérer votre temps.

G/CE : Chez, les femmes qui font la politique c’est vraiment impossible, jamais chez nous nos
traditions et nos coutumes n’acceptent jamais que les femmes tiennent de postes politiques et
qu’elles dirigent dans la société c’est un affaires des hommes, c’est pourquoi jusqu’à
maintenant c’est bizarre de trouver de femme Chef de Fokontany ou maire de la Commune,
députés…

F : Nous, les femmes pensent que nous sommes par nature spécialistes de la gestion. C’est
notre vocation donc au niveau de l’affaire de la nation, ce sont les femmes qui sont capables
de pratiquer la bonne gouvernance, la bonne gestion de l’affaire du pays. Notre pays est
toujours en crise c’est normal parce que la participation des femmes est négligée et que vous
les hommes, vous n’êtes pas capables. Vous ne pensez que votre intérêt, votre honneur et
votre égoïsme.

Même si on se voit clairement que la vie de la nation ne va plus, et que vous êtes incomplet,
vous les politicien insistez toujours avec bêtise, avec brutalité et tout cela provoque toujours
de conflit ; d’où la répétition de crise tout le temps.

F : La politique est affaire de tout le monde, le pays n’appartient pas à vous seul, c’est à nous
tous es surtout la politique c’est de gérer, gouverner, chercher à tout prix le bien du pays. Si le
pays développe, c’est notre avantage, et tout le monde sera bénéficiaire. Si au contraire, le
pays est en crise tout le monde sera victime ; nous somme tous responsables donc pour notre
pays travaillons ensemble. L a collaboration et la solidarité surtout la complémentarité. Son
nécessaires dans la vie, dans tous les domaines et je vous garantis qu’il n’y ait jamais de
développement si les femmes qui sont majoritaires sont encore marginalisées et négligées.

L’ACCES A L’HERITAGE

P : Dans certain régions de Madagascar, les femmes n’ont pas droit d’accès à
l’héritage. Est-ce juste ? Qu’en pensez-vous ?

FAM : Cette situation persiste toujours surtout dans notre région, ce sont les hommes
qui ont droit à l’héritage : la terre et la maison… je trouve que c’est normal parce que les
hommes doivent garantir et assurer les devoirs en remplacement des parents selon les
traditions et les cultures de la région. Les hommes doivent garder l’honneur de la famille et
surtout ils doivent protéger à tout prix les biens et l’héritage contre toutes formes illégales sur
le droit propriété…

GCE : C’est normal parce que les femmes quittent leur famille et elles vont rejoindre
leurs maris. Donc, elles vont être bénéficiées l’héritage de leur mari.

FHM : Et alors, si la femme n’est pas mariée ou si elle est divorcée, abandonnée par son
mari, comment faire alors avec leur charge ? Elle doit revenir à la maison de ses parents avec
ses enfants. A quoi cette femme doit-elle nourrir et élever se famille si elle n’a pas droit à
l’héritage ?
F : Nous ne sommes plus d’accords mais nous ne pouvons rien faire par rapport à cette
pratique c’est vraiment l’égoïsme. Fils et Filles de mêmes parents devront avoir le même droit
à l’héritage donc normalement, de partage égal de tous les biens laissés par les parents :

FAM : Nous réclamons notre droit partage égal de l’héritage mais nous sommes
conscientes donc c’est à nous de décider de laisser notre part pour notre frère, par convenance.
En cas de divorce, nous revenons, à notre famille d’origine et nous reprenons notre part
d’héritage. De plus, nous réclamons aussi notre droit sur la partage des biens en cas de
divorce. Il est remarqué que les femmes sont toujours victimes du « Tierce » donc
actuellement, c’est le partage égal dans tous les biens, le « kitay telo andalana » n’existe plus,
il faut appliquer la loi.

LA PRISE DE DECISION AU FOYER

P : D’une manière générale, il est remarqué dans le foyer que c’est l’homme qui
décide et tient le dernier mot. Est-ce juste ? Êtes-vous d’accord ?

G : Oui, c’est normal parce que les hommes réfléchissent beaucoup plus que les
femmes, ils savent ce qui est bien pour sa famille, de toute façon c’est les hommes qui sont le
Chef de la famille.

G : Je pense que c’est normal parce que les femmes sont trop sentimentales et elles
agissent avec leur sentiment et leur émotion.

F : Non, nous ne somme plus d’accord sur le fait que c’est toujours l’homme qui
décide. C’était autrefois, vous, les garçons, vous êtes dépassés par le temps.

Actuellement, le femmes sont aussi intelligentes que les hommes. Dans le foyer, le
couple est responsable de l’efficacité ou de l’échec de tous les projets familiaux donc la
discussion, l’échange des idées sont très importants pour garantir la bonne marche de la vie de
la famille et vous avez oublie le proverbe « Ny hevitry ny maro mahataka-davitra » (C’est
avec la discussion qu’on peut en tirer la bonne idée). De plus, actuellement, pendant la coupe
du gâteau au moment du mariage, le terme change si avant on utilise le terme « ianao
mandidy, izaho manapaka » actuellement « miara-mandidy, miara-manapaka » (on décide
ensemble)…

Le couple est responsable du succès ou l’échec de sa famille, donc travaillons


ensemble.
L’EDUCATION

P : Dans le domaine de l’éducation, est ce que cette discrimination de genre existe-il ?


Comment se manifeste-t-elle ? Dans notre établissement ? Quels sont les indicateurs de
genre ?

G : Dans notre établissement la discrimination de genre n’est pas flagrante, les garçons
et les filles ont presque le même droit. L’inégalité se trouve tout simplement sur la différence
du sexe dans le domaine de l’éducation physique. Filles et garçons pratiquent les mêmes
filières : foot-basket, Hand ball mais la course de fond qui est différente : 800m pour les filles
et 1000m pour les garçons.

F : Dans notre établissement nous avons remarqué que garçons et filles sont égaux,
prenons par exemple la terme si avant les filles portent de blouse bleu les garçon, ils portent
de chemise bleu mais actuellement nous avons le même tenue. Polo et Jean pour tout le
monde. Seulement les niveaux qui sont différenciés par la couleur de Polo : Bleu pour le
premier Cycle, rouge pour le second Cycle, et vert pour la filière technique.

G : Encore, cette égalité est justifiée par la disposition des élèves en classe si dans les
autres établissements, la place de filles est séparée par rapport à celle des garçons dans votre
salle de classe, garçons et filles sont confondus selon la décision du titulaire-et il n’y a pas
question de sexe pour l’emplacement des élèves.

G : Par rapport à la liste d’appel, si dans les autres établissements la liste des élèves est
séparées par rapport à celle des filles, ici, tous les élèves sont inscrits selon à celle des filles,
ici, tous les élèves sont inscrits selon l’ordre alphabétique mais non pas selon le sexe.

F : Dans notre classe, garçons et filles font les mêmes tâches : nettoyer la salle de
classe, récupérer le cahier de texte, chercher de l’eau pour mouiller l’éponge et effacer le
tableau noir qui est en tour de rôle.

G : Si avant le chef de classe était désigné par le professeur, et c’était le plus fort qui
était désigné en vue de garantir l’ordre et assurer la sécurité dans la classe surtout à l’absence
du professeur, actuellement le chef de classe est voté. D’une manière générale ce sont les
filles qui ont été désignées parce qu’elle la question de curiosité compte beaucoup plus. Par
principe, nous avons deux chefs de classe une fille et un garçon et deux responsables des
activités culturelles qui sont de sexes différents. Tout cela nous montre l’égalité de droit et la
parité parfaite dans cet établissement.
F : Par rapport au choix de la filière, il n’y a plus de section ou filières réservées aux
garçons ou aux filles. Si avant on admet que la filière scientifique est réservée pour les
garçons et la filière littéraires est pour les filles, ici, tout le monde est libre de choisir la filière
que l’élève préfère selon le compétence de chacun et selon le travail envisagé de chacun.

Pour justifier cela, dans la classe de 1er S2 et 1er S3 le nombre des filles et celui des
garçons est presque le même c'est-à-dire, 22 garçon et 20 filles, or il est remarqué que ce sont
les filles qui sont les meilleures, elles ont de bonne notes même en mathématiques ou
physiques pour montrer que le jugement stéréotype de genre qui admet que les garçons
réfléchissent beaucoup plus que filles est faux. Nous les filles sommes aussi intelligents que
les garçons. Voyons le résultat de l’examen de l’année dernière, en filière scientifique ce sont
des filles ont la mention « très bien » pour vous dire que les filles né sont pas inférieurs par
rapport aux garçons, elles peuvent mieux faire si on les laisse faire.

PROBLEMES ET OBSTACLE DE LA MISE EN PLACE DE L’APPROCHE


GENRE

P : Quels sont d’après unes, les problèmes des la mise en place de l’approche genre ?

G : Nous avons remarqué que le problème c’est la différence biologique entre H et F.


C'est-à-dire, Dieu a crée l’homme fort par rapport à la femme. Donc, c’est la raison de plus
fort est toujours le meilleur.

F : Le problème c’est la mentalité traditionnelle dans la société. Les hommes, par


égoïste ils n’arrivent pas à changer leur mentalité, ils veulent garder toujours son autorité et
son pouvoir ils constituent l’obstacle majeur.

FHM : Le problème c’est la persistance de certaines cultures qui engendre une mauvaise
structuration de la société par rapport à l’évolution contemporaine. Beaucoup sont les cultures
et les pratiques discriminatoires dans différentes régions. La mentalité chez certaines
malgache, est très enracinée et difficile à changer. Cette culture malgache est un stéréotype
sexuel : attribue des caractères spécifiques à l’homme et à la femme. L’homme est considéré
comme fort, résistant, intelligent chargé de diriger et protéger sa famille par contre la femme.

La femme est considérée comme fragile, sentimentale, faible et avoir besoin de


protection don elle doit être dirigée par l’homme, et pour cela elle est obéissante, acceptante,
et doit se soumettre devant l’homme. Son rôle se limite s’éduquer les enfants au foyer et aux
travaux domestiques elle est incapables de prendre une décision.
FHP : Je suis tout à fait d’accord avec tout ce qu’on a dit, mais surtout, la situation est
aggravée par la persistance des proverbes qui favorisent les hommes et défavorisent les
femmes dans la société. C’est difficile à changer parce qu’on pense que les proverbes sont
porteurs de valeurs culturelles du pays. Donc je crois que pour mettre en place une égalité, il
faut remettre en question certains proverbes discriminatoires :

- Apela tsy mahavavy taolane


- Angady tsy mahatapak’ahitra
- Akohovavy maneno
- Resa-behivavy
- Toetram-behivavy
- Malemy ohatry ny vehivavy
- Manao fom-behivavy

- Lehilahy tsy mba ratsy


- Herim-pon-dehilahy
- Lehilahy mahery
- Maniry zaza ka tera dahy
ANNEXE 2 :

PROGRAMMES SCOLAIRES
Classe Premières
À partir de l’Année Scolaire 1997- 1998

LE MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ET DE L’EDUCATION DE


BASE

Vu la Constitution du 18 Septembre 1992 ;

Vu le décret N° 97/128 du 21 Février 1997 portant n omination du Premier


Ministre, Chef du Gouvernement ;

Vu le décret N° 97/129 du 27 Février 1997 portant n omination des Membres


du Gouvernement ;

Vu le Décret n° 97/ 210 du 25 Mars 1997 fixant les Attributions du Ministre de


l’Enseignement Secondaire et de l’Éducation de Base ainsi que l’organisation
générale de son ministère ;

Vu la loi n° 94/ 033 du 13 Mars 1995 portant Orient ation Générale du Système
d’Éducation de Formation à Madagascar ;

Vu l’arrêté n° 103-95 /MinESEB du 7 Juin 1995 fixa nt les programmes


scolaires des

Lycées, des Collèges d’Enseignement Général et des Ecoles Primaires de


Madagascar.

ARRETE :
Article premier :-Les programmes d’enseignement des classes de Dixième,
Cinquième et premières, sont fixés et seront appliqués à compter de l’année 1997-
1998 suivant les dispositions portées en annexe du présent Arrêté.

Article 2 : - Toutes dispositions contraires à celles mentionnées dans le


présent arrêté sont et demeurent abrogées.

Article3 :- Le Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement Secondaire


et de l’Éducation de Base, le Directeur de l’Enseignement Primaire, le Directeur de
l’Enseignement Secondaire et les Directeurs Inter- Régionaux de l’Enseignement
Secondaire et de l’Éducation de Base sont chargés, chacun en ce qui le concerne,
de l’exécution du présent Arrêté qui sera enregistré et publié partout où besoin sera.

Antananarivo, le 07 Avril 1998

Le Ministre de l’Enseignement Secondaire et de l’Éducation de Base


Introduction générale
Amélioration qualitative de l’enseignement, changements fondamentaux
d’orientation politiques et économiques de la nation, ouverture sur les innovations en
matière pédagogique…autant de raisons majeures qui ont dicté la
recontextualisation des programmes scolaires. Le Ministre de l’Éducation Nationale,
par le biais de l’Unité d’Étude et Recherche Pédagogique, s’est donné comme tâche
le réexamen, voire la refonte de ces derniers.

Pour ce faire, la procédure habituelle en la matière a été respectée : réflexion


sur les textes actuellement en vigueur, enquêtes et entretiens auprès des
professeurs des collèges et Lycées de différentes localités répartis sur l’ensemble du
territoire national, consultation auprès des enseignants et chercheurs d’Universités,
d’Écoles Normales Supérieures et des Instituts Spécialisés, des Cadres de la
Direction de l’Enseignement Secondaire et de Projets à caractère pédagogique.

Les présents programmes sont donc le résultat d’un processus qui a débuté
en1993. Ils ne constituent qu’une étape dans l’élaboration de la version définitive des
curricula des lycées et collèges.

Certaines approches pourraient paraître inhabituelles aux yeux de beaucoup.

Ainsi, l’enseignement de la Géographie, matière considérée dorénavant


comme science au même titre que la Biologie ou la Chimie, sera désormais dissocié
de celui de l’Histoire ; l’Éducation Civique redevenue discipline à part entière,
dispose d’un volume horaire plus conséquent ; enfin et surtout, la formulation des
différents thèmes a été pensée dans le triple souci d’harmoniser l’enseignement dans
toutes les écoles, de faciliter l’acquisition par l’apprenant des compétences
minimales correspondant à chaque niveau, et de rechercher une plus grande rigueur
pédagogique. Le professeur trouvera outre les finalités et les objectifs généraux de
l’éducation, les objectifs de la matière pour chaque classe ainsi que la liste des
contenus à enseigner.

Par ailleurs, pour la plupart des matières, l’ordre des thèmes n’est ni impératif
ni contraignant : le professeur a tout loisir de le modifier en fonction des réalités de
sa classe, l’essentiel étant qu’il réussisse à atteindre les objectifs.

Finalités générales de l’enseignement


L’enseignement dispensé dans les collèges et Lycées malgaches doit avant
tout viser la formation d’un type d’individu autonome et responsable, imbu des
valeurs culturelles et spirituelles de son pays, notamment le « Fihavananana garant
de l’unité nationale » (Préambule de la Constitution), autant que des valeurs
démocratiques. L’identification de soi, autre axe de l’éducation, doit déboucher sur
l’épanouissement physique, intellectuel et moral. Formé à la liberté de choix, le futur
citoyen sera amené à participer à la vie culturelle de la communauté, au progrès
scientifique et aux bienfaits qui en résultent, promouvoir et protéger le patrimoine
culturel national, accéder à la production artistique et littéraire et être apte à
contribuer au développement économique et social de Madagascar.

Objectifs généraux de l’enseignement


 Développer chez l’élève un esprit de rigueur et d’objectivité de manière à le
rendre apte à s‘ouvrir et à agir sur le monde concret, complexe et diversifié.
 Assurer l’acquisition des connaissances sur lesquelles s’appuiera en
permanence le développement progressif des aptitudes et des capacités
intellectuelles
 Permettre à l’élève d’appréhender le caractère universel des connaissances
scientifiques et littéraires en partant des réalités malgaches.
 Favoriser la créativité et l’esprit d’initiative de l’élève afin de lui permettre de
s’épanouir et de participer au développement du pays.
 Développer chez l’élève l’esprit d’analyse et l’esprit critique afin de le rendre
apte à raisonner, refusant l’esprit de système et le dogmatisme, à avoir le souci
de la nuance et le sens du cas particulier.
 Développer la personnalité et la capacité d’expression et de communication.
 Donner à l’élève les moyens intellectuels et moraux d’agir sur son
environnement afin de promouvoir et de protéger celui-ci.
Profil de sortie du Lycée
A la sotie du Lycée, l’élève doit être capable de (d’) :

 Expliquer et interpréter scientifiquement les phénomènes naturels et physico-


chimiques ;
 Mener une réflexion poussée ;
 Expliquer les mécanismes des grands phénomènes sociaux et politiques, ainsi
que les rouages fondamentaux de l’économie ;
 Comprendre et apprécier la culture malgache et celle des autres nations ;
 Émettre et de défendre ses opinions oralement comme à l’écrit, en malgache,
en français et en anglais ;
 Respecter les principes fondamentaux de la démocratie et les droits
universellement reconnus de la personne ;
 S’affirmer comme responsable au sein de la communauté, ayant acquis une
maturité sur le plan du raisonnement ;
 Agir avec autonomie ;
 Faire preuve de créativité et d’utiliser d’une manière rationnelle les
connaissances acquises selon le milieu dans lequel il évolue ;
 Situer la place de Madagascar dans les concerts des nations sur le plan
économique, politique, culturel,…
 Participer effectivement et efficacement à la résolution des problèmes
quotidiens de la communauté et de son environnement pour un
développement durable ;
 Créer et gérer des unités de production de taille modeste ;
Diriger des associations locales et des œuvres sociales

Objectifs de la matière
Une langue est à la fois objet d’étude, outil de communication, moyen de
formation et de culture
Aussi, l’enseignement/apprentissage du français vise-t-il à :.
• Communiquer oralement et par écrit ;
• Développer ses compétences langagières ;
• Se familiariser au discours littéraire, scientifique,…,
• Se servir de la langue à des fins diverses

Objectifs de l’enseignement du français au Lycée

A la sortie du Lycée, l’élève doit être capable de (d’) :

 Manier correctement les acquis du Collèges et ceux des classes


du Lycée ;
 Maîtriser les types des discours spécifiques mis en œuvre dans les
activités d’enseignement et d’apprentissage des différentes
disciplines et dans la vie professionnelle (le discours des médias,
le discours des manuels et ouvrages, le discours des activités
culturelles, le discours scientifique) ;
 Accéder à la vie professionnelle ou aux études universitaires,
 Enrichir sa culture générale ;
 S’épanouir.

Objectifs du français pour la classe de Première

A la fin de la classe de Première, quelle que soit sa série : A ou C


ou D l’élève doit être capable de (d’) :

• Rendre en moins de mots, de manière cohérente, concise et


élaborée ce qui a été di ou écrit ou représenté plus longuement
dans un message ;
• Exprimer oralement/par écrit, d’une manière cohérente et
organisée ses remarques, ses interprétations, ses jugements sur
un document donné ;
• Lire de façon autonome ;
• Développer et expliquer un fait, un problème sur un sujet donné à
un public donné ;
• Donner oralement au cours d’une réunion-débat, son (ses) point
(s) de vue avec le(s) preuve(s) ou la (les) raison(s) qui l’(les)
appuie(nt), sur un sujet donné afin de contribuer à faire avancer la
réflexion commune ;
• Utiliser la langue à ses fins esthétiques et selon ses potentialités
personnelles ;
• Rapporter oralement et par écrit un événement, une situation, un
ouvrage ;
• Traiter par écrit les règles de la dissertation, un sujet donné après
avoir dégagé la problématique et les principaux aspects de celle-
ci.
Volume horaire
4 heures par semaine

Les savoir-faire à faire acquérir par l’élève de Première

 Série A, C, D :
- Résumer
- Rédiger une synthèse
- Présenter / rédiger un commentaire
- Lire
- Présenter un exposé
- Participer à débat
- Créer
- Rédiger une dissertation
 Sériez A :
- Rédiger un compte-rendu
Participer à un débat

Objectif général L’élève doit être capable de contribuer à faire avancer une
réflexion commune sur un sujet donné en apportant de différentes manières ses points
de vue
Objectifs opérationnels Contenus Activités possibles

l’élève doit être capable de : ▼Lexique  Recherche de sujets de débat


 Entraînement à la définition d’une
 Délimiter le sujet  De l’opinion/du jugement/des problématique
 En définir les différents sentiments  Recherche d’arguments
aspects  Terminologie appropriée au sujet - Jeux de rôles
 Prendre position et trouver des du débat * participants
arguments appropriés ▼Techniques discursives
 Reconnaître l’opportunité *animateurs
d’une intervention  Les différents types de discours :
 Choisir la forme pertinente de - Leurs éléments constitutifs *secrétaires de séance
son (ses) intervention(s) - Leur fonction
 Technique de l’organisation d’un *rapporteurs
débat (cohérence et progression)
- Justifier
- Informer
- Expliquer
- Enchaîner
- Hiérarchiser
- illustrer
 les outils linguistiques de
l’argumentation
▼Morpho-syntaxe

 les complétives
 discours direct et indirect

Evaluation

Evaluer dans quelle mesure l’élève est capable de (d’) :


- Cerner le problème donné ;
- S’impliquer dans le sujet, en parler avec conviction ;
- Mener une réflexion personnelle solidement argumentée,
- Raisonner ;
- Ecouter ;
- Confronter des idées ;
- Défendre une opinion ou bien la réfuter ;
- Faire preuve d’ouverture d’esprit
ANNEXE 03
BIBLIOGRAPHIE

-RAPPORT NATIONAL DE SUIVI SURL’APPLICATION DU PROGRAMME D’ACTION


DE BEIJING

MINISTERE DE LA POPULATION, DE LA CONDITION FEMININE ET DE


L’ENFANCE

-POLITIQUE NATIONALE DE LA PROMOTION DE LA FEMME, DRAFT N° 2du 31


Juillet 2000

MINISTERE DE LA POPULATION DE LA CONDITION FEMININE ET DE L’ENFANCE

-Extrait d’un classeur d’outil pédagogique, rédigé par Emmanuel, Nouvel 2004

COMPRENDRE LE CONCEPT DE GENRE

-RECHERCHE SUR L’EDUCATION FEMININE ET LA SOCIETE HIERARCHISE EN


IMERINA

Jacqueline Ravelomanana, Omaly sy Anio N° 29-30, 1989- 1990

-LAPOSITION DE LA FEMME MALGACHE DANS LE DROIT COUTUMIER

Georgette RABENORO

-CONTRIBUTION A LA JUSTICE ET LA PAIX, (Libération de la femme)

RAHANTAVOLOLONA Razafindrakoto Hasina : 1944, Université d’Antananarivo.

-L’EDUCATION DES JEUNES FILLES AVANTLE COLONISATION JUSQU’EN 1947

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

-LA FEMME VAZIMBA, MYTHOLOGIE ET REFERNTS CULTURELS

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

-LE CHOIX D’EDUQUER, Paris ESF éditeur 1995

MEIRIEU Philippe
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES REALITES DES FEMES A
MADAGASCAR, FOCUS DEVELOPPEMENT ASSOCIATION

Women Légal Right

-FEMME ET DEVELOPPEMENT

DRN/CNUE/FEM

- EDUCATION ET FORMATION VERS UNE POLITIQUE NOUVELLE POUR LA


CROISSANCE ECONOMIQUEN ET REDUCTION DE LA PAUVRETE

AFRICAIN REGION HUMAIN DEVELOPPEMENT

-VERS UNE REALISATION DE NORMES INTERNATIONALES EN MATIERE DE


DROIT DE LA FEMME ; UNE ANALYSE DECODE DE LA FAMILLE MALGACHE, AGENCE
AMERICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL, Septembre 2004

ELISABETH K. BUSCAGLIA

-SJ Coutume Madagascar, librairie Ambozontany 1976, 88p

RAHAJARIZAFY Antoine de Padou

-LAVIOLENCE A L’ENCONTRE DES ENFANTS ; UNICEF- EDITION, TSIPIKA 1997,


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Joelle Fitcher, Lucien RAZAFINDRAKOTO, Jeannine RALITERASON

-RAPPORT DU SYMPOSIUM SUR LA FEMME MALGACHE RESPONSABLE DE SON


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FOMBANDRAZANA SY FIVOARANA (1989)

-POSSIBILITES ET DISPARITES R3ALISES ENTRE FILLETTES ET GARCONS A


MADAGASCAR, Document réalisés par Ramamonjisoa et Alu Antananarivo, 143p

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-RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN : GENRE,


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-FOCUS SUR LES FEMMES, 4ème CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES,4- 15
Septembre 1995 à Beijing ( Chine) : Lutte pour l’égalité, le développement et la paix, 6p
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-PLAN D°ACTION NATIONALE GENRE ET DEVELOPPEMENT (PANAGED)

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-« HISTOIRE DE L°EDUCATION DES JEUNES FILLES MALGACHES DU XVIème AU


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RAVELOMANANA Randrianjafimanana Jacqueline (1995)

-RAPPORT FINAL DU SEMINAIRE SUR L°ADEQUATION DE LAPOLITIQUE


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MINISTERE DE L°INSTTRUCTION PUBLIQUE, MINISTERE DE LA POPULATION,


UNICEF (1992)

LOIS

LOI N°2004-004

Portant orientation générale du système d’éducation d’enseignement et de formation à


Madagascar (Droit à l’éducation et à la formation).

-Arrêté n° 3743 du 7 Octobre 1970, créant un comité national pour la promotion de la femme
et de la protection de l’enfance (J.O. n°754 du 30/01/71 p 151)

-Arrêté n°192 du 19 Janvier 1972, créant des comités locaux pour la promotion de la femme et
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-Education pour tous

REFERENCES ET SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES

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15 Février 1973’ Page 45
2- Loi N°94-033 du 13 Mars 1995 portant Orientation Générale du Système d’Education
et de Formation à Madagascar
3- Loi N° 2004-004 du 26 Juillet 2004 portant Orientation Générale du Système d’
Education, d’Enseignement et de Formation à Madagascar
II-PORTAIL DE SITES WEB
SITOGRAPHIE
BULLETIN DU RESEAU GENRE EN ACTION
-http/www.genreenaction.net
-CLIO (Histoire, femme et société) :http://clio.revue.org
- -http://www.mondefemmes.org
-http://www.univercitedesfemmes.be
-http://www.femmes-egalitégouv.fr
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dictature du genre, Paris, Autrement, Collection Autrement Frontières, 116p. ISBN 2-
7467-0506-0

33-HERITER F., 1996, Masculin/Féminin. Sociologie du genre, Paris, Armand Colin


ANNEXE 04:
FICHE DE RENSEIGNEMENT DES ELEVES
Classe :

Filière :

Nom :

Prénoms :

Date Et Lieu De Naissance :

Nom Du Père :

Profession Du Père :

Nom De La Mère :

Profession De La Mère :

Région D’origine :

Carrière Envisagée :

Loisir(S) Préféré(S) :

Fianarantsoa le …………
ANNEXE 05 :

TUX (Trait d’Union Xavier)

Dix clés de l’éducation au CFX

1. Liberté dans la foi afin de vivre la spiritualité ignacienne du Collège : participation


active à la Messe et aux prières, aux récollections – assiduité pour l’instruction
religieuse.
2. Courage et volonté d’atteindre l’excellence dans les études, 12/20 minimum. Effort
quotidien afin d’accomplir les travaux écrits et de revoir les leçons.
3. Rigueur dans la gestion des temps : toujours ponctuel, jamais en retard ; toujours
présent, jamais absent.
4. Silence actif dans les rangs, en classe, à la chapelle, à la bibliothèque.
5. Témoin et artisan de la paix au sein et à l’extérieur du Collège en rejetant toutes
formes de violences verbale, gestuelle et d’action.
6. Respect et promotion de l’environnement en appréciant ordre et propreté. Respect,
promotion et création des biens communs. Soins des matériels et moyens de travail.
7. Obéissance respectueuse dans les relations et dans les dialogues avec les éducateurs et
éducatrices, les enseignants et enseignantes, le personnel du Collège.
8. Promotion de l’esprit de collaboration et de solidarité au sein de la classe afin
d’obtenir de meilleurs résultats. Encouragement et aide des condisciples afin
d’atteindre l’excellence dans les travaux scolaires et dans la vie en général.
9. Dynamisme dans les activités sportives et d’éducation physique. Développement du
talent et de l’esprit de créativité dans la culture et art.
10. Fierté et plaisir de faire connaître le Collège et son fanion à l’extérieur, de porter
blouse, tenue et insigne, de participer aux activités parascolaires au sein du CSFX.

Signature
TITRE DE MEMOIRE : L°approche genre et l’apport du débat en cours de français, cas du
collège Sant François Xavier Fianarantsoa

NOMBRE DE PAGES: 100

NOMBRE DE PHOTOS : 04

NOMBRE DE TABLEAUX : 16

NOMBRE DE GRAPHE : 05

RESUME :

Le problème de genre touche presque la majorité des pays dans le monde. Le


gouvernement malgache engage non seulement tous les départements ministériels mais
surtout tous les promoteurs du développement à intégrer le concept du genre dans toutes les
interventions du développement et à lutter contre toutes formes de discrimination à l’égard
des femmes.

Plusieurs projets ont été établis, des mesures ont été prises mais ce sont seulement les
femmes qui sont mobilisées. Le résultat n’est pas négligeable mais dans certains domaines la
discrimination persiste toujours. De ce fait, nous pensons que la parité n’est pas possible si
tous les citoyens, hommes et femmes ne sont pas convaincus sur l’importance de l’égalité.
Les pratiques et les cultures discriminatoires sont très enracinées dans la mentalité de
malgaches. Dans le cadre de l’apprentissage de français, le débat, une activité scolaire
favorise :

- L’acquisition de vocabulaires relatifs au genre


- L’amélioration de compétence communicative
- L’enrichissement des cultures venant des différentes régions sur le genre
- La sensibilisation à l’approche genre.

Le débat que nous avons effectué nous montre que l’approche genre est déjà pratiqué
dans l’établissement scolaire mais son impact dans le milieu familiale et social est encore
sombre. C'est-à-dire il y a rupture entre le rôle de l’école et la vie familiale des élèves. Cela
nécessite de projet bien défini pour renforcer l’approche genre dans le domaine scolaire et la
formation des parents qui va s’articuler avec l’éducation parentale organisée par le service
social dans cet établissement. Toutes activités (théâtre, sketch, activité culturelle, débat,
formation ….) se font dans le but d’améliorer l’enseignement/apprentissage de la langue
française pour les élèves et pour enrichir la culture sur le genre.

MOTS CLES : Français, enseignement, culture, parité, disparité, représentation


sociale

DIRECTEUR DU MEMOIRE : RAKOTOVAO Lolona

AUTEUR : RANDRIAMALAZAVOLA Pierre Clément

Lot : 3604/K36 003 PL Antsororokavo Fianarantsoa

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