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Formule du crible (ou de Poincaré)

Preuve par récurrence – Preuve en utilisant les indicatrices

Preuve par récurrence

Soit ( Ω, A ,P ) un espace probabilisé et ( Ai )i∈ 1,n une famille d'évènements ( n ≥ 2 ) .


On a la formule dite du crible ou de Poincaré :
⎛ n ⎞ n ⎛ k ⎞
P ⎜ ∪ Ai ⎟ = ∑ ( −1) ∑
k +1
P ⎜⎜ ∩ Ai j ⎟⎟ soit encore
⎝ i =1 ⎠ k =1 1≤ i1 <…< i k ≤ n ⎝ j =1 ⎠
⎛ n ⎞
P ⎜ ∪ Ai ⎟ = ∑ P ( Ai ) + … + ( −1) ∑ P ( Ai1 ∩ … ∩ Aik ) + … + ( −1) P ( A1 ∩ … ∩ An )
k +1 n +1

⎝ i =1 ⎠ 1≤ i ≤ n 1≤ i1 <…< i k ≤ n

Preuve par récurrence sur n

L'égalité pour n = 2 , P ( A ∪ B ) = P ( A ) + P ( B ) − P ( A ∩ B ) , est supposée avoir déjà été démontrée.

Soit n ≥ 2 . Supposons l'égalité vérifiée à l'ordre n. Montrons la à l'ordre n + 1 .


En utilisant l'égalité pour n = 2 , on a :
⎛ n +1 ⎞ ⎛⎛ n ⎞ ⎞ ⎛ n ⎞ ⎛⎛ n ⎞ ⎞
P ⎜ ∪ Ai ⎟ = P ⎜ ⎜ ∪ Ai ⎟ ∪ An +1 ⎟ = P ⎜ ∪ Ai ⎟ + P ( An +1 ) − P ⎜ ⎜ ∪ Ai ⎟ ∩ An+1 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎝ i =1 ⎠ ⎝ ⎝ i =1 ⎠ ⎠ ⎝ i =1 ⎠ ⎝ ⎝ i =1 ⎠ ⎠
d'où, en utilisant la distributivité de l'intersection par rapport à la réunion :
⎛ n +1 ⎞ ⎛ n ⎞ ⎛ n ⎞
P ⎜ ∪ Ai ⎟ = P ⎜ ∪ Ai ⎟ + P ( An +1 ) − P ⎜ ∪ ( Ai ∩ An +1 ) ⎟ .
⎝ i =1 ⎠ ⎝ i =1 ⎠ ⎝ i =1 ⎠

On utilise l'hypothèse de récurrence (ordre n) pour développer le 1er terme ainsi que le 3ème terme en
décalant l'indice k d'une unité.

⎛ n +1 ⎞
P ⎜ ∪ Ai ⎟ = ∑ P ( Ai ) − ∑ P ( Ai ∩ A j ) + … + ( −1) ∑ P ( Ai1 ∩ … ∩ Aik ) + … + ( −1) P ( A1 ∩ … ∩ An )
k +1 n +1

⎝ i =1 ⎠ 1≤ i ≤ n 1≤ i < j ≤ n 1≤ i1 <…< i k ≤ n

+ P ( An +1 ) ∑ P ( Ai ∩ An +1 ) + … + ( −1) ∑ P ( Ai1 ∩ … ∩ Aik −1 ∩ An +1 ) +


k +1

1≤ i ≤ n 1≤ i1 <…< i k −1 ≤ n

+ ( −1) P ( A1 ∩ … An ∩ An +1 )
n +2

∑ P ( Ai ) − ∑ P ( Ai ∩ A j ) + … + ( −1) ∑ P ( Ai1 ∩ … ∩ Aik ) + ( −1) P ( A1 ∩ … ∩ An +1 )


k +1 n +2
=
1≤ i ≤ n +1 1≤ i < j ≤ n +1 1≤ i1 <…< i k ≤ n +1

L'égalité est vérifiée à l'ordre n + 1 .

On a donc montré que l'égalité est vérifiée à l'ordre 2 et que, pour tout n supérieur ou égal à 2, si elle
est vérifiée à l'ordre n, elle l'est aussi à l'ordre n + 1 .
La propriété est donc vérifiée pour tout n supérieur ou égal à 2.

Jeanne Fine – http://finestat.free.fr


Preuve en utilisant les indicatrices

Soit ( Ω, A , P ) un espace probabilisé.


1) Soit A un événement et 1 A l'indicatrice de A. Quelle est la loi de probabilité de 1 A ?
On notera que 1 A prend ses valeurs dans {0,1} et qu'il s'agit d'une variable aléatoire car A (et donc
aussi A ) appartient à A . La loi de probabilité de 1 A est une loi de Bernoulli de paramètre P ( A ) .

2) Soient A et B deux événements. Écrire 1 A en fonction de 1 A ( A désigne le complémentaire de


A) ; écrire 1 A∩ B et 1 A∪ B en fonction de 1 A et 1B .
En déduire : P ( A ∪ B ) = P ( A) + P ( B) − P ( A ∩ B ) .
On a de façon évidente : 1 A = 1 − 1 A , 1 A∩ B = 1 A 1B et 1 A∪ B = 1 A + 1B − 1 A∩ B = 1 A + 1B − 1 A 1B .
Comme l'espérance mathématique d'une loi de Bernoulli de paramètre p est p, on en déduit le résultat.

3) Soit ( Ai )i∈ 1,n une famille d'événements. Écrire 1



n

i =1
Ai
( )
en fonction des 1 Ai
i∈ 1, n
.
En déduire la formule de Poincaré.
On montre aisément par récurrence que l'on a 1

n
i =1
Ai
= ∏ i =1 1 A et, si les événements
n
i
( Ai )i∈a1, nb sont

= ∑ i =11 Ai . Dans le cas général, on a :


n
deux à deux incompatibles, 1
∪ i =1
n
Ai

1
∪ i =1
n
Ai
=1−1
∩ i =1
n
Ai
n
i
n
(
= 1 − ∏ i =1 1 A = 1 − ∏ i =1 1 − 1 Ai = ∑ k =1 (−1) k +1 ) n
∑ 1 Ai ∩...∩ Ai
1 k
1≤i1 <...< ik ≤ n

et la formule de Poincaré en prenant les espérances mathématiques des premier et dernier membres.

Jeanne Fine – http://finestat.free.fr

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