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B. I. L.· .A:.· M
BULLETIN THÉORIQUE MENSUEL CE LA
'

fraction ltallenne de la Gauche Communiste

4i3
SOMMAIRE
POUR LA SOLIDARITE DE CLÀSS'È P:OUR TOU·
TES LES VICTIMES DE LA CUERRE D'ES-
PAGNE,
DU TRAVA.IL ET DU PAIN,
ANDRES NIN ASSASSINE?
LES BOURREAUX SQVIETIQUES A L'ŒUV~E.
A PROPOS DE QUELQUES ELUCUBRATIONS
TROTSKYSTES.
LE COMITE NATIONAL DE LA c.n. r. ..
L'EVOLUTION..J)ES EVENEMENTS D'ESPAGNE,
LE FRONT POPULAIRE
PdUR LE BUREAU INTERNATIONAL · DES·
FRA_CTIO·NS .COMMUNISTES DE. GAUCHE
Veroe.sj).
<
L'IMPERIALISME JAPONAIS A LA CONQ~ETE
DE LA CHINE (Gatto Mammone),
DO.CUMEN.TATION INTERNATIONALE.

Rédaction-Administration: Albert BOYER, 16, rue de Prague, Paris (12)


Compte chèques postaux:__ BoY.er, Paris, 1.71,74! ._. ...
B' 1 L A.N
Bu 1 1 et i n thé o r i q u e me n s u el d e I a
Fraction italienne de la Gauèhe communiste

:NO 43

Pour la solidarité de classe à teutesIes victimes


de la guerre ci'Es·pagne
Jamais les fractions de gauche ne se sont trouvées devant une situation telle-
ment pénible. Le massacre espagnol jette dans la fosse des milliers d'hommes, de
femmes, d'enfants; les cris de souffrances d'une multitude de victimes proléta-·
riennes parquées dans des villes ouvertes au bombardement, clottrés dans des,
prisons. fuyant la mort ou la misère et cherchant refuge; les lamentations des
familles pleurant un père, un fils, un mari, toute cette effroyable- misère, produit
de la société capitaliste, est exploitée par les forces de la contre-révolution en vue
d'éla1 gir encore cette vision.
Ah! ils savent bien, les traitres de toute couleur, que le prolétaire, si généreux
et si naïf, se. laissera vite duper et attendrir. La pitié pour ses frères frappés
s'exptimera immédiatement sans qu'il puisse comprendre que les marchands de
cadavres en feront un article de commerce pour propager toujours plus la guerre
sacrée de l'antifascisme contre _le fascisme.
Mais les fractions de gauche ne restent pas insensibles au martyre, aux souf-
frances de la guerre d'Espagne. Elles se sentent meurtries, dans leur vie et dans
leur chair, à l'évocation du carnage espagnol. Elles voudraient faire comprendre
aux 1
prulétalres qu'il est de leur devoir d'aider toutes les victimes de cette guerre
im pétialiste; l'ouvrier qui lutte avec l'antifascisme, comme celui qu.i lutte avec
Franco; l'ouvrier allemand qu'Hitler envàie mourir ou l'ouvrier italien jeté sur
les champs de bataille; le Ma.ure comme les autres. Les familles de tous, les en-
fants de tous.
Il n'y a, en Espagne, que des prolétaires frappés pa,r l'antifascisme et par le
fascisme et la solidarité réelle de classe consiste à les aider tous, sans aider les
uns pour battre les autres: cela est la chanson que le capitalisme fait chanter
pour faire durer la guerre.
Les fraètions de g uche refusent de participer à toutes les formes de solida-
rité é:difiées par le Front Populaire et ceux qui s'y rattachent, Il s'agit d'entre-
prises destinées à égarer la pitié, la solidarité du prolétaire et bâties sur la né-
cessité de soulager un peu la zone républicaine afin de faire durer la guerre,
Les prolétaires qui versent leur aide à ces organismes doivent se- rebeller et
exiger que leur solidarité aillent à toutes les victimes. Dans les syndicats, ils de-
vront s'élever et préconiser la sofidaritè la plus effective dans cette direction où
la compromission avec les forces de la guerre n'est plus possible.
Les fractions betge et italienne, devant l'impossibilité de participer à n'importe
laquelle des formes et organismes de solidarité constitués par le Front Populaire,
désireuse de participer à une solidarité réelle de classe, sans se jeter dans le
giron de la guerre impêrialiste, ont décidé de constituer un fonds de ~olidarité
pour toutes les victimes prolétariennes d'Espagne. , ,
D~s tlstes de souscription seront fournies à tous les camarades qui en feront
la demande.
-,...,....-
'

1390 1391

Du travail et du pain Ier», l'Union Soviétique doit être déten-


.. ue. les nationalités opprimées déten-
cune possibilité de trouver encore du
travail et du pain dans leur lutte pour le
par la victoire du prolétariat contre le 'dues, la guerre antifasciste sanctifiée et, communisme. ~,roupes miniscules, en but-
Chaque jour une bombe nouvelle. Pour
ràgime capitaliste. entre-temps, tombent par milliers les ou- te à toutes les difficultés. ridiculisées par
nous borner aux tous derniers événements
- qui seront très prehablement dépassés l:ntre-temps, les statistiques économi- viers et les paysans auprès desquejs les tout le monde, ces militants sont pour-
ques accusent une augmentation de la assassins antifascistes et anti-impérialis- tant ceux qui incarnent les intérêts du
lorsque ceci sera publié - nous réfléchis-
sions encore aux conséquénces des événe- production dans tous les pays; et le tes sont présentés comme le moindre mal. prolétariat, ceux qui s'e~forcent de con-
ments chinois, des bombes lancées contre Front Populaire a engagé une lutte de et, pour finir, voilà ceux qui s'affublent s':ruire le parti de la révolution commu-
l'ambassadeur d'Angleterre, que le tor- vitesse pour atteindre les chiffres records du nom de (C communistes de gauche » et nLte, ceux qui, parce .gu'ils ont repris le
pillage de I' « Hartock » prend la premiè- de la production, qui sont aussi les chif- qui, participant, eux aussi, au concert drapeau de Lénine: la transformation en
re place des événements et, avec lui, la fres records de l'exploitation des travail- macabre qui accompagne les hécatombes -guerre civile contre le capitalisme, de la
décision de la Conférence méditerranéen- !eurs. d'ouvrïers;- disent: la révolution ne sur- guerre civile du capitalisme contre le pro-
ne due à l'initiative du gouvernement Toutes les statistiques sont en hausse, girait plus de· la négation de la guerre, lr.tarlat, pourront, demain, demander aux
français qui avait « reconsidéré l'affaire également celle des travailleurs occupés de sa transformations en sens contrair-e: masses ayant reconquis la force de com-
espagnole ». Et le lendemain, la nouvelle et le chômage qui continue de sévir dans la lutte du prolétariat, mais ëu parachè- battre pour le communisme, de les accep-
bombe a éclaté: la Russie rend l'Italie plusieurs pays est expliqué comme la ran- vement de la guerre antifasciste portée à ter (/.ans leur sein parce qu'en apprêtant
resp.onsable des actes de piraterie, ce à çon inévitable de la rationalisation ayant ses conséquences extrêmes, en victoirè le programme et les organismes de· la ré·
quoi Mussolini répond par un refus caté- déterminé un surplus . considérable de contre le fascisme. Les succès de l'armée volution communistes, ils ont accompli
gorique de toutes les demandes contenues travailleurs que l'on ne pourra plus «ré- antifasciste en Aragon, fourriers de nou- leur devoir, malgré et contre toutes les
dans la note russe. adaprer ». Les autres ouvriers,ont du tra- velles répressions contre le prolétariat, forces qui ont servi le capitalisme quand
vail, et même beaucoup de travail. Ils voilà la réponse des événements aux l'heure a sonné de l'inévitable précipita-
Qu'ils ont donc des difficultés les dif- ont aussi du pain. N'est-ce pas cela qu'ils cc communistes de gauche». tion dans la guerre des contrastes inhé-
férents assassins du prolétariat mondial: ont réclamé pendant les' années de crise 11 n'y a que les fractions de gauche rents au régime capitaliste.
la situation ne leur laisse aucune trève: économique. Eh bien! le capitalisme a qui, dans leur travail pénible, n'ont au·
les morts évoquent d'autres morts et au- fait ce qu'il peut. li ne pouvait pas faire
cune possibilité ne se présente d'y oppo- davantage. La crise économique a fait
ser une digue. Le régime capitaliste a ses place à une reprise et cette reprise porte
lois de fer et, dans la phase d'incendie
sociale d'aujourd'hui, c'est avec le lan-
les marques sanglantes que personne au
monde n'aurait pu lui enlever. C'est le
ANDRÉS NIN ASSASSINÉ?
gage de milliers et milliers de morts que déclenchement de la guerre en Espagne. Depuis le 17 juin, on est sans nouvelles d'Andrés Nin, arrêté, sur l'ordre du
les pirates démocratiques, fascistes, so- la place hégémoniqué prise par l'indus- gouvernement républicain, par des policiers centristes. Depuis plusieurs mois, des
viétiques, sont obligés d'échanger leurs trie de guerre dans tous les pays, .qui ont rumeurs étranges et contradictoires circulent. Un jour, c'est un ex-ministre anar·
notes pour sauver le régime de la pirate- permis cette reprise économique. Rien
rie perpétuelle s'exerçant contre les tra- ehiste qui annonce que son cadavre a été retrouvé dans les rues de Madrid; puis
d'autre que cela, car aucune perspective la délégation de l'indépendant Party à Valence fait savoir que Nin aurait été
vailleur; de tous les pays. nouvelle ne s'est ouverte pour le régime ·
transmis à la police centriste de Madrid, qui. le tiendrait prisonnier dans une
La guerre entre la Russie et l'Italie capitaliste lequel, malgré cette détente
dans la situation économique, ne peut prison privée; enfin, c'est Prieto lui-même qui laisserait supposer que Nin est
surgit-elle à l'horizon après les récentes
notes si venimeuses? Très probablement éloigner les foudres qui s'abattent cha- détenu dans une ambassade : mener une campagne pour sa libération risquerait
non! Mais ce qui est à l'ordre du jour, que jour sur lui. A aucun moment de la de le retrouver à l'état de cadavre. '
c'est la nécessité de redorer le blason du crise économique la plus intense, la s,i· , Et les bourreaux des prolétaires espagnols n'ont pas fini: d'autres nouvelles
Front Populaire en Italie. L'organe so- tuation n'a été aussi incendiaire qu'elle seront propagées pour masquer, jusqu'au dernier moment, l'assassinat crapuleux
cialiste a récemment publié un article l'est actuellement, en pleine période de d'Andl'és Nin. N'est-ce pas P1·ieto lui-même qui a déclaré que tous les crimes
provenant d'Italie et où un membre de bond de la production mondiale.
centristes seront tolérés et couverts, car (< les Russes envoyent des armes qui per-
ce parti révèle que les événements espa- Une autre statistique marque des haus-
gnols ont produit une (C dangereuse men· mettent à la République espagnole de résister à l'assaut du fascisme ».
ses fantastiques. C'est celle qui .traduit
talité » et l'on entend dire que mieux le nombré des fanfaroiiset le rythme de A.h ! combien ce crime laisse songeur. Nin était encore ministre de la Justlce
vaut Mussol1ni que Staline ... Ceux qui leurs fanfaronnades. La guerre d'Espa- en Catalogne il y a huit mois; Gorkin, Andrade (au_jourd'hui empriso.nnés), para-
avaient mobilisé les ouvriers derrière le gn, la croisade de la liberté contre le fa- daient au sein du fr out antifasciste en illusionnant les ouvriers sur la possibilité
drapeau de cc Caballero mieux que Fran- scisme, crient les socialistes qui, par leur de faire la révolution prolétarienne en travaillant pour la guerre bourgeoise.
co», peuvent bien s'étonner aujourd'hui alliance avec les centristes, frottent leurs
de s'entendre répondre que le fascisme Actuetlement, dans les cellules àntifascistes, avec des milliers d'autres, il~
mains ensanglantées du sang des sparta-
est mieux que le Front Populaire. pourrnnt mesurer la trahison terrible des intérêts prolétariens à laquelle cette
kistes contre celles de Staline se plon-
Nous qui n'avons jamais bas.é notre po- geant dans l'infamie: la complicité per- position les a poussés. Mais rien, malheureusement, ne ressuscitera Nin dont nous
litique sur la théorie du cc moindre mal », met d'estomper, parmi les masses, la vi· pensons qu'on retrouvera peut-être le cadavre. Il est tombé après ces journées de
mais qui avons toujours fondé notre po- sion de tous les crimes et laisse encore mai ou le capitalisme a compris que l'heure du nettoyage des illusions, des forces
litique sur le dilemme de classe, nous du travail et du pain aux traîtres de tou- qui les propageaient, était arrivée.
n'avons rien à redouter de l'évolution des tes les couleurs. Les trotskystes sont aus- Nos positions étaient· à l'opposé des siennes, mais nous saluons le dévouement
événements qui finiront par se conciure si de la mêlée: cc mieux Staline que Hit- à la cause prolétarienn'e dont il fit preuve, même si ces positions l'ont conduit à
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mettre, pendant les évé.rements, ce dévouement au service d'une cause réaction- élargir ce massacre à tous les pays bourgeois. Ah! l'ouvrier qui e~t frappé ear le
naire. fascisme sett lui que dans tous les pays on le défendra, mais le pioiéteire qui gi_t en
Nïn est un militant connu dans le mouvement espagnol et international et
Russie recevra encore toute l'ordure des partis communistes et sa lutte fui eppereitiu
aucure calomnie de « Iasciste » ne pourrait avoir prise à son sujet.
Slins espoir.
Venu du parti socialiste, il passa, pendant la guerre, dans la C.N.T., dont il
fut un des plus ardents militants. Aussi faible que puisse être notre voix - qui est quend même celle du prolé-
Dclégué à M3scou par la C.N.T. il rallia définitivement les théories marxistes tariat communiste d'Italie - nous ne cesserons pas un seul instant d'appeler ù l'aide
et mi! tout son enthousiasme, son savoir, au service de la Révolution d'Octobre pour les prcleteires russes, pour· tous ceux qui se trouvent dans les prisons de· Sta-
et de ses organrsations internationales. Secrétaire à l'Internationale Syndicale line pour leur lutte de classe. Nous ne cesserons pas d'appeler à l'aide pour Celli-
Rouge, il fut vraiment le seul des fonctionnaires de celle-ci qui, en 1927, lors de garis que le prolétariat italien revendique_et pour lequel il demendere des comptes.
la révolution chinoise, passa à l'opposition, Dès lors, sa vie se développa toute Que les bourreaux centristes répondent, que leur « Voix des Italiens » s'explique :
entière au sein des groupements luttant contre la dégénérescence centriste et pour cela fait trop cf années que Calligaris est dans leur prison inîernele:
la régénérescence de la pensée marxiste. Mais qu'ils prennent- garde. Ce qui se pesse en Russie est lourd de significa-
En 1931, expulsé de la Russie, il rentra, après la chute d'Alphonse XIII, en tion. L'élargissement du cercle de la répression, la nécessité de frapper avec la
Espagne, où il reprit sa place de militant révolutionnaire. peine de mort la moindre négligence, le moindre geste, le moindre réflexe; la logique
Nin devait quitter le chemin du marxisme, d'abord à la suite de Trotsky, puis qui porte à abattre des personnalités de l'appareil centriste, tout cela n'est au fond
en tuslonnant son groupe avec celui de Maurin i. ministre de la Justice à la Géné- que la traduction de la tension croissante en Russie même.
ralité en Catalogne, ·il prit sur lui la lourde responsabilité d'appuyer le massacre
antifasciste du prolétariat. ibérique. Lorsque /'appareil de la dominetion tzariste 's'usait, inévitablement la répression
Maintenant, il n'est plus et a payé de sa vie ses profonds égarements. Notre tendait à maintenir la cohésion du régime mais elle ne faisait, en dernière analyse,
fraction le salue, parmi tant d'autres victimes, et ne veut retenir de sa vie que la que précipiter l'explosion des contrastes sociaux. La Russie centriste qui est entrée
phase de lutte généreuse contre le centrisme qui le frappe aujourd'hui, lutte que dans le tourbillon des situations de guerre au moment même où « le socialisme en
le prolétariat mondial saura retenir et qu'il vengera certainement quand le sang un seul pays » aboutissait au stackanovisme, où il s'agissait de tamponner les fric-
de tous les martyrs de sa cause aura fécondé les conditions de la révolution corn. tions entre les couches sociales (la nouvelle Constitution, les concessions aux pay-
muniste. · sans, l'évolution légale des Kolkhoses vers des formes plus souples) a vu tous ses
contrastes atteindre un stade! tellement élevé qu'il fallut passer à ces monstrueuses
campagnes contre les trotskystes, frapper aveuglement dans tous les domaines, ré-
Les bourreaux soviétiques à l'œuvre soudre la moindre friction ou difficulté par l'élimination d'un personnel gouverne-
mental consommé par le brasier des situations. Dans le domaine économique ce qui
On se demande avec angoisse : quand donc finira la boucherie épouvantable que se passe dans les pays démocratiques ou même fascistes n'est rien à côté du cen-
le centrisme exécute en Russie? Des centaines de militants . d'ouoriere sont frappés, trisme : les « saboteurs » sont légions et chaque ouur/er risque la mort pour des
assassinés dans le silence des prisons. La Sibérie a été transformée en cir:zetière et ce accidents inévitables qui entraineraient le licenciement dans une, usine bourgeoise.
qui s'y passe est pire qu'au cours des années les plus noires de la réaction tzeriste. Voilà la situation que les ouvriers russes connaissent a.près vingt années de
Notre camarade Calligaris a disparu : des émigrés allemands, italiens, polonais sont révolution. A nouveau le cours des événements les reietie sur la vooie de la prépara-
dans la même situation. Ce ne sont plus que des « morts-vivant » qui un jour rece- tion révolutionnaire, du calvaire, du martyre, pour féconder les organes de I'insur-
vront le coup de grâce, dans le silence, sans que nul ne le sache, et la seule expli- rection. Ne pas le comprendre c'est laisser sans réponse le sang précieux des pro-
cation qui sera fournie sera : parti .sans laisser d'adresse. Pauvre Cal/igaris ! Les létaires russes, c'est é('Outfer les appels désespérés des prisons et des isolateurs, c'est
prisons soviétiques ne le libéreront-dies qu'à l'état de cadavre? bafouer le martyre d'hommes comme Cal/igaris et de tant d'autres.
Victor Serge s'est eftorc;é, ces derniers temps, d'accoler aux noms dont la presse
Dans tous les pays il faut soulever le problème de hi solideiité, de l'aide aux
signalait l'arrestation une explication biographique : tous y passent. Des militants
emprisonnés de Russie; il faut réagir au meurtre gigantesque qu'effectue le centrisme
qui forgèrent la révolution russe plus un seul ne restera. Trctskis..k.§_ repentis, cen-
sur le prolétariat russe. Qu'importent les insultes de « [escittes » : il faut sauver ceux
tristes en disgrâce, fonctionnaires, directeurs à la production, généraux, maréchaux,
qui tiennent toujours le drapeau de la lutte· des classes, ceux qui sont frappés en
littérateurs, 'Cinéastes, c' est un véritable jeu de massacre, une boucherie où les noms
réponse aux contrastes insolubles qui bouleversent la société soviétique.
d'ouociers obscurs qui tombent par centaines ne sont pas signalés si ce n'est per
deux lignes qui laconiquement annoncent I'ettestetion « de fascistes-trotskistes » qui Comme dans tous les pays, il faut eider le prolétariat russe à retrouver le
sont immédiatement exécutés. , · chemin de la révolution prolétarienne, à détruire toute union sacrée, toute d:éfense
Les ptocés ne sont plus indispensables. La campagne de· meurtre a été suffisam- de la patrie, à abattre les prisons de la contre révolution.
ment fustipiée et les plus· hautes têtes ont roulé par terre avec des explications qui Dans les organisations prolétariennes, les communistes ne cesseront pas un seul
permettent tout le reste.
instant d'attirer l' etteniion des .prolétaires sur la nécessité de relier leurs luttes à 18
Qui défendra ces victimes de la rage centriste ? La presse socialiste se tait défense des prolétaires russes et ils ne manqueront· pas d'exiger des comptes lorsque
prudemment et dans son for intérieur éprou oe une satisfaction de voir confirmer
le flux de la révolution surgira, plus fort, plus ardent que jamais et ébrenlere les
foute sa campagne contre la révolution communiste. Le centrisme international veut bases du système capitaliste. •
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A propos de quelques élucubrations Le Comité National de la C. G. T.


La période des vacances payées est donc passée. Les prolétaires se retiouoent
Trotskystes devant les mêmes problèmes, les mêmes difficultés qu'auparavant et la tension crois-
sance de la situation internationale est là .pout les reppeier aux préoccupet.orts an-
Il ne nous est pas possible de répondre toujours avec la même méthode aux goissantes de /' heure. Les conflits continuent à surgir autour du licenciement de dé-
sottises troskystes. .I! valait mieux hausser les épaules sans attribuer la moindre iégués syndicaux, contre des décisions arbitrales, pour lo rejustement des salaires.
importance aux clourneties dont ils emplissent leurs journaux depuis que Trotsky Combien relatives, insignifiantes apparaissent, [ece ·aux problèmes du moment,
a été réduit au silence. Mais une fois n'est pas coutume et quelques lignes ne gâte- les « nationalisations » de Chautemps, qui- représentent d'excellentes affaires pour
ront rien. les "Compeçntes bourgeoises et qui illustrent avec éloquence les « réfo1rmes de struc-
ture » de la C.G.T.
La Lutte Ouvrière de Paris a cru indispenseble d'écrire qu'elle se séparait dés
positions « bordiquistes » et de leurs « suiveurs hypocrites » qui en Espagne pré- Mais le problème n'est pas là. "L'ittitetion des situations se manifeste dans le
conisent la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile. Ces braves gens Front Populaire, dans la C.G.T. ( qui en fait partie) par des cris pour « élargir »
voudraient bien déclencher une action révolutionneire contre le gouvernement socielo- le programme du Rassemblement Populaire, le pousser jusqu'u bout.
centriste de Valence, mais sans lui Jaire de mal. Par exemple, une petite grève dans Déjà, lors du C.N. de la C.G.T., la résolution d'orientation syndicale faisait
les usines ne• travaillant pas pour la guerre. Il est vrai que les trotskistes sont des ressortir cette nécessite et moins d'un mois après, Chautemps tépondeit avec la
gens réalistes et il ne manqueront pas de nous désigner les usines ne travaillant pas duperie capitaliste de la nationalisation par. étapes des réseaux de chemin de fer.
pour la guerre en Catalogne : on pourrait faire la grève dans les fabriques de cirage l\/lais tout cela est jugé bien maigre par toutes les forces « entijescistes ». par les
ou dans quelque chose d'analogue? bonzes de la C.G.T., qui voudraient en prouvent l'insuffisance ectueîie du programme
du Front Populaire, l'élargir en une prison dëiinitive des contrastes de classe.
Ah ! il est beau eptès cela de tonitruer contre la répression antifasciste, comme
Centristes et socialistes qui se chamaillent avec politesse autour du parti unique,
il est lâche et hypocrite de continuer à parler de la lutte avec l'armée républicaine
qui au nom des intérêts immédiats du capitalisme confrontent parfois venimeuse-
sous les ordres des bourreaux.
ment. des conceptions contrastantes ( qui ne sont que le reflet des incertitudes que
Mais les clowns ont en politique beeucoup de fantaisie. Les trotskystes belges contient I'éoolution de la lutte des classes en France) se retrouvent au sein de
qui se sont déjà illustrés en votant pour le clérical V an Zeeland, l'homme du corpo- la C.G.T. dans une lutte de tendences, qui s'est déversée en un débat confus au
ratisme, ont voulu emboiter le· pas - et les cabrioles - de leurs amis de France. dernier C.N.
Le guerre en Chine les a vu danser sur une cor-de bien raide pour retomber finale- Deux points ont été mis en relief lors de ces débats. Tout d'ebord l'attachement
ment sur le nez. La « Lutte Ouvrière » de Bruxelles (22 août) écrivait en man- indéfectible de toute la C.G.T. à la politique du Front Populâire ot de ses gouver-
chette : « Freternisntion des soldats japonais et chinois. De part et d'~utre. trans- nements : réformistes et centristes se sont effor,c-és de mieux relier les prolétaires
formation de la guerre en révolution prolétarienne pour l'instauration ·,-fun gouver- à la politique d'économie de guerre, d'Llnion Sacrée et d'accroissement de la pro-
nement ouvrier et paysan. Création de soviets d'ouvriers, paysans et soldats. Pas duction : ensuite la lutte un peu âpre entre ex-confédérés et ex-unitaires autour des
un atome de confiance en Tchsnq-Kei-Chek, le bourreau du prolétariat chinois. » postes 'de direction.
Cette position était l'opposée de celle adoptée envers les événemenis d'Espagne. Comme dans tous les pay;;, les centristes cui - selon l'expression de cette
il/Jais le 4 septembre à peine, une révolution mystérieuse survenait et la « Lutte autre canaille qui a nom Prieto - se trouvent à l'extrême droite dan$ le mouve-
Ouvrière » écrivait : « le devoir des communistes en Chine, vis-à-vis de l'agression ment ouvrier, déploqent · 1a plus forte activité pour jeter les proiéteires dans la
japonaise était clairement tracé : apporter l'appui de l'armée rouge chinoise den» guerre. Il est donc logique qu'à l'époque de l'économie de querté ils gagnent le plus
la guerre contre le Japon et appeler les masses ouvrières et paysannes chinoises à facilement du terrain et arrivent souvent à dépasser leurs complices socia!'istes dans
participer à cette guerre de libération et d'indépendance de la Chine de tous les, leur œuure de trahison.
impérialistes, tout en mettant en avant un programme social révofoU.onnaire eude- Dumoulin, le premier avait ouvert le feu, en dénonçant l'emprise chaque fois
cieu» cotrespondent aux aspirations profondes du peuple chinois, .» Plus loin : plus forte du parti communiste pleçent ses hommes aux postes responsables des
« nous disons aux ouvriers et paysans chinois : la guerre contre l'agresseur impé- Unions départementales, régionales et dans les Fédérations, Que uouleit-il ? Que
rialiste japonais doit être menée victorieusement par le peuple chinois » pour cela désiraient ses amis groupés autour de Belin dirigeant l'organe « Sijndicets »? Main-
il faut qu'au travers de son expérience le peuple chinois comprenne en majorité tenir « l'indépendance des synd'icats », des partis et de l'Etat? Quelle pleistmtetie .1
que le Kuomintang le trahira. Les syndicats ne sont-ils pas liés par l'arbitrage obligatoire, les fo,is sociales à [' Etar
Le trotskisme ne veut pas se trahir et s'il n'a aucune continuité dans les idées bourgeois? Réagir contre la politique centriste subordonnant complètement la C.G.T.
il veut au moins en avoir dans la trahison permanente des intérêts du prolétariat. aux formations d11 Front Populaire? La plaisanterie est bien plus forte car les cen-
tristes sont conséquents avec les nécessités des situations où la C.G.T. s'est encastrée.
Ces Messieurs comprendront peut-être après cela pourquoi nous préférons L'accord entre tous ces Messieurs ne devait pas être bien difficile. L'équilibre
hausser les épaules. entre réformistes et centristes dans leur chasse aux postes sera maintenu par des

• interventions du Bureau Confédéral; les partis ouvriers seront invités à respecter


l'indëpendence des syndicats; la « Vie Ouvrière » ('organe centriste de la Régior.
1396 1397
Parisienne) fusionnera avec « Syndicats ~,. Mais cet équilibre - aussi instable que
la situation présente - ne modifiera rien au sein des syndicats : les prolétaires
L'évolution des événements d'Espagne
resteront écrasés par les bureaucraties toutes puissantes, omnipotentes, et leur con-
Deux senes de phénomènes ont atteint niers mois de marche saccadée des evene-
jonction sera par[ aite lorsqu'il s' eqire de frapper des prolétaires luttent pour des aujourd'hui, dans la péninsule ibérique en ments. Hier c'était Malaga, puis Bilbao.
positions de classe. feu et en flammes, une clarté que les mil- maintenant Santander. En Aragon, c'est
La place des centristes dans la C.G.T. restera puissante et Jouhaux mieux que liers de cadavres ouvriers illustrent tragi- Belchite qui enfin tombe entre les mains
ses coniréres réformistes le comprend parfaitement. ouement. A côté du massacre des champs des troupes républicaines. Parallèlement, à
Ce n'est pas le fait du heserd si la réorganisation des syndicats de la région de bataille, les prisons · fascistes et anti- ·,Madrid, à Valence, à Barcelone, les diffi-
purisienne a définitivement consacré la dictature des centristes; ce n'est pas le fait du fascistes sont pleines des cris de souf_:_ cultés augmentent, les difficultés économi-
hasard si dans cette .réqion, c'est le syndicat des métaux qui, entièrement entre les Irance ide prolétaires frappés pour leur oues orandissent êt le capitalisme trouve
mains du centrisme, impose sa- volonté réactionnaire, ses positions d'ei,xtrême droite. idéal de classe. Plus particulièrement, dans les circonstances militaires la possi-
dans le secteur où les ouvriers avaient bilité de pousser toujours de l'avant son
En France l'économie est axée euiourd' hui sur la production de guerre et le parti
pensé trouver le mirage de la révolution. offensive réactionnaire qui égale déjà en
socialiste, les réformistes, sont ceux qui restent les porteurs hypoicrites des paradoxes l'ordre est imposé à la pointe des baïon- f.érocitè celle de Franco lui-même.
affirmés encore dernièrement par Blum à Velizy : plus on arme et plus il faut parler nettes, la répression sévit cruelle et san- Le P.O.U.M. est éliminé quasi complè-
du désarmement ( même si l'on vote les crédits de guerre, même si on préconise glante et nombreux· sont déjà les assassi- tement. Le duel se poursuit pourtant entre
une politique de sur-armement, âeccnomie de guerre). Les centristes n'ont cure de nés. Berneri, Nin et combien d'autres ont toutes les autres forces de la contre-révo-
ces phrases, ils parlent de praduction de guerre, agissent ouvertement pour cette ,;té frappés dans les rues de Madrid. de lution : la source en réside dans les diffi-
dernière et mènent clairement campagne pour généraliser le massacre, en finir avec Barcelone par la bestialité déchaînée de cultés que veut résoudre le capitalisme :
les « trotskystes-fascistes », qui n'est que le nom qënétique donné à tout ouvrier la canaille centriste. Juxtaposés aux pro- le résultat' en est la destruction de toute
voulant rester fidèle à son idéal de classe. r.è~ de Moscou, nous avons les procès de possibilité révolutionnaire.
! 'Espagne où la machination policière est
Dans la région parisienne, la production de guerre est devenue le point central Le point essentiel de la situation sociale
la même et le meurtre identique.
de tout le reste et le syndicat des métaux, avec ses canailles centristes, .peut par[ ai- Combien tragique est cette évolution des a été défini clairement ipar les chefs cen-
tement mener la danse. évènements qui pourtant, confirme, ah bien tristes. Plus d'entreprises collectivisées,
Une autre préoccupeticn du C.N. a été l'augmentation de la production, l'inten- malheureusement, ce oue nous écrivons plus de comités ouvriers : une sévère éco-
sification du travail, l'élimination des velléités de conflits ouvriers. lei l'eccotd fut der-uis plus d'un an! Maintenant dans les nomie de guerre bourgeoise qui est aussi
immédiat et la C.G.T., au service du patronat, veut une enquête sur la production çreôles antifascistes. méditeront-ils toutes la meilleure garantie de la réaction contre
ces victimes qui ·hier voulaient battre le prolétariat. La « Révolution Prolèta-
afin de prouver que l'amélioration passagère des conditions de vie des ouvriers
Franco en collaborant avec l'Etat capita- rienne » reporte une citation d'un dis-cours
est le résultat d'un approfondissement de· leur exploitation.
liste ? Comprendront-ils tout ce que siqni- de Ccmorera, le chef du P.S.U.C.. qui est
L'augmentation vertigineuse du coût de la vie doit einsi trouver sa solution nette : « Il faut procéder à la création d'un
fie ce sang ouvrier versé par l'antifascisme
dans un accroissement de la production [pour la queire) et par là seulement des Conseil général de l'industrie. qui établisse
en holccauste à la domination bourqeoise 7
conflits seront évités. C'est le langage de la C.G.T. et dernièrement le « Populaire » Mais les événements sociaux, comme les une politique d'économie et empêche la
sous la plume de A. Seret s'est efforcé de prouver les bienfaits des « équipes de r-hènornènes de la querre qui en émanent hausse vertigineuse des prix. Il y a le cas
roulement », de « l'amélioration de l'outillage », etc ... , etc. dans le système actuel. ont leur logioue d'une puissante organisation industrielle
Cc qui est évident, c'est qu'une telle situation, dans une ambiance internatio- implacable : on ne sort de l'ornière qu'en qui aide la querrre en fabriquant des bai-
bouleversant tout le chemin suivi : on ter- cnoires et en usant là-dedans des tonnes
nale surchauffée, ne peut subsister longtemps et les derniers conflits ( particulière-
mine la guerre en déclenchant la lutte pour de fer. Il faut chanoer radicalement le ré-
ment celui des, Magasins réunis) nous a montré un gouvernement décidé à l'emploi aime ·des usines en ·catalogne, qui doivent
la révolution. Et aucune force politique ou
de la [orce policière pour faire respecter la loi. La C.G.T. aussi s'est préoccupée du être dirigées par un technicien responsabJ.e
syndicale de l'Esoagne ne peut plus se dé-
problème des « sanctions » aux patrons de mauvaise foi, mais la contre-partie et non par un Comité. Il faut imposer une
gager. Le capitalisme les frappera mais ils
qu'elle acceptera certainement sera la « sanction » aux ouvriers de « mauvaise foi ». ne peuvent plus rien faire pour lui échao- discipline sociale sévère dans I'industrie. »
· Les frictions au sein de la C.G.T., au sein du Front Populeire-s-mnrouent une per et retrouver le chemin de classe des C'est en vertu de ces mêmes considéra-
rapide évolution des situations dio-nt les lignes, à défaut d;une explosion de la lutte ouvriers : le mécanisme de leur fonction tions que le Conseil d'Aragon fut dissous
des clesses dans le monde, restent confuses. s'ent engrené dans les rouages de la ma- et [oachlm Ascaso arrêté sous une incul-
chine bourgeoise qui élimine · tout ce oui pation fantaisiste de vol de 'bijoux pour
Les communistes qui luttent dans les syndicats, mals qui considèrent que leur n'a plus d'utilité pour elle et qu'elle dut des buts personnels. Toutes les entreprises
incorporation à l'Etat en compromet gravemènt l'existence, devront mettre en évi- tolérer dans la Phase antérieure. C!Ue les anarchistes avaient édifiées sur le
dence que ces pcoblèmes et les solutions du C.N. de la C.G.T. procèdent d'une , La querre et les évènements sociaux sable. les collectivités paysannes, etc ... ,
période oti l'économie de guerre signifie l'accord des ouvriers à la quexte impé- évoluent ainsi sur le même plan : l'avance pourront ainsi être balayées et la diversion
rialiste ; que centristes et sociulisies sont solidaires dans cette orientation et que ou le recul militaires s'accomoaqnent de sera facilement trouvée .avec l'offensive en
les lutte, revendicatives des ouvriers devront êire, contre tous les bavardages sur modifications constantes qui apparaissent Araqcn se concluant par la orise de Bel-
l'accroissement de la production, l'interdiction des grèves dans les usines de guerre. ~-ar l'arène sociale. Et l'inverse est tout chite. Ce sont les centristes qui avec l'aide
aussi vrai. du gouvernement partirent rétablir « l'or-
axée autour de la lutte contre la guerre impérialiste, I'Llnion Sacrée. le Front
Une crispation permanente dans les rap- dre » et la conjuqaîson de Lister, une ca-
Populaire. ports sociaux est le résultat de ces der- naille centriste, avec Mantecon, le gouver-
1398 1399
neur général nommé par Valence, s'effec- leurs attaques contre les prolétaires. « Su- 19 Juillet tenait la rue, occupait le haut du pillages par sous-marins « inconnus »
tua aisément. prématie des partis .politiques qui seuls pavé et faisait trembler la bourgeoisie. (moins hypocritement on d't italiens) qwi
Aucune réaction vraiment sérieuse n'eut peuvent faire gagner la guerre. » Et malgré lui, avec lui, la répression ne atteignent des navires anglais, russes, ne
lieu et ne se produira du côté anarchiste Qu'importe les pactes de non agression cesse pas un instant : la lutte contre les dèqènèrent pas en conflits du fait de la
contre le développement de la réaction. entre les syndicats lorsqu'il s'agit de faire « trotskistes » agents de Franco, ou les volonté unanime des Etats capitalistes
On exclut la F.A.I. des tribunaux « rèvo- travaill.er plus, de produire mieux. d'assu- irresponsables anarchistes, les « incontrô- d'empêcher une g·uerre gênéralisée. Blum.
luticnnaires » ; on arrête Ascaso pour dis- rer une discipline partout, ècriront-ils ? Et lés »·. bat son plein, alors que les pelotons dans le « Populaire », a clairement expri-
soudre le Conseil J)\ragon et soumettre la · logique des événements leur donnera de gardes républicaines, emplissent les vil- mé cette opinion en se dissimulant sous
ce front complètement au gouvernement raison. N'était-ce d'ailleurs pas la vieille les pour effectuer le travail de « municipa- l'anonymat. Mais le fait reste là : la guerre
de Valence ; on arrête Fernandez, ancien chanson de la C.N.T.-U.G.T.? lisation », de rentrée dans l'ordre que la espagnole tourne en rond parce que seu-
secrétaire anarchiste de la nouvelle Sûreté _mél.!1:he des opérations militaires exiqe." lement le réveil du prolétariat dans tous
Publique, et ni la « Solîdaridad Obrero ». On ne doit donc pas s'y méprendre.
Et celle-ci se déroule en déjouant tous les pays peut en finir et à défaut de cela
ni le « Frente Libertario », ne trouvent Après plus d'un an de guerre ce pacte syn-
les calculs des « stratèges militaires ». l'usure du mécanisme de la guerre provo-
autre chose que des gémissements sur leur dical, loin de représenter un pas vers une
La ceinture de fer de Bilbao est détruite que une irritation croissante qui fait pu-
modération et des cris pour plus de jus- quelconque unité ouvrière, et bien loin de
par les troupes Franco-italiennes ; Santan- blier ouvertement par la presse italienne le
tice. - représenter !a réponse du bloc révolution-
naire à la régression socialo-centriste. sera der se rend au cours d'événements plutôt nom des généraux italiens en service en
Îous ces remous où le capitalisme ,pour- Espao.ne ; qui provoque impunément le
une expression de la tension extrême des confus où l'on parle de trahison. Toute la
suit sûrement sa route (car il sait qu'il lui tornillage des vaisseaux anglais, etc ... , etc.
situations où le capitalisme peut employer Catalogne est brusquement jetée dans cette
faut jeter les bases d'un ordre où le pro- Datis cette situation où le devoir des
des forces qui lui sent désormais acquises avarice sur le front d'Aragon où Belchite
lètariat reste à .. sa merci) se répercutent assièqéc depuis près d'un an tombe. Ces communistes n'est pas seulement la lutte
profondément dans la vie sociale. Nous et qui s'affrontent antagoniquement pour la
défense de ses intérêts. choses ne sont-elles pas un peu étranqes ? pour la transformation de cette guerre ca-
n'en nrendrons pour preuve que le oacte La stratégie militaire n'est-elle pas fonc- pitaliste en guerre civile. ne réside pas uni-
conçlu entre l'U.G.T. et la C.N.T. qui L'importance du pacte, l'irritation crois- tion de la ·lutte sociale que le couverne- quement dans l'appel à la fraternisation de
dépasse les cadres d'un simple accord syn- sante de l'U.G.T. contre l'emprise du cen- ment de Negrin a déclenchée? Mais alors tous les opprimés, mais où surqit aussi un
dical pour apparaître comme une forme de trisme (il faut voir la réponse de Largo entre Franco et le front antifasciste existe- devoir de solidarité envers les emorison-
canalisation du mécontentement sourd qui Caballero au parti communiste lui propo- rait une sorte d'accord, une affinité ,per- nés de l'Espagne républicaine, comme en-
qerrne parmi les prolétaires étranglés dans, sant de s'adresser à l'Internationale socia- mettant à l'un d'attendre les conditions où vers ceux qui peuplent les prisons de
les tenailles d'une économie de guerre que liste en vue du Front Unique), l'alliance .... il faut attaquer, à l'autre de les préparer . Franco, d'Hitler, de Mussolini et de Sta-
les centristes voudraient renforcer tou- avec la C.N.T. qui s'est faite chasser de line. !es prémisses apparaissent autour de
jours un peu plus. tous les postes gouvernementaux. tient à En mai déjà, Franco s'est abstenu d'atta-
<111er le Front d'Araoon pour permettre à positions -de classe pour pousser le ,prolé-
· Largo Caballero, ayant autour de lui la la situation qui voit percer la fermentation tariat à reprendre sa voie spécifique. L'Es-
des ouvriers. Caballero de faire face aux prolétaires.
« gauche » du parti socialiste et qui a pagne républicaine a abouti aux mêmes
Maintenant. Belchite tombe en conclusion
dans ses mains l'U.G.T. ; la C.N.T. avec Les syndicats sont incorporés à la ma- conditions de massacre des ouvriers que
d'un rravail de répression comme les
ses chefs opportunistes, les ex-ministres du chine étatique. ils se trouvaient - du ouvriers de la Catalogne en ont rarement Franco : la guerre capitaliste du fascisme
type Garcia Oliver : voilà ceux qui veu- moins en Cataloqne - à la tête de toutes connu. et de l'antifascisme reste sans issue sans
lent bannir entre eux toute attaque, cir- les grandes productions, mais il va de soi un bouleversement complet portant les
conscrire l'influence centriste dans les syn- Toutes ces considérations doivent nous
que leur militarisation n'a pu empêcher ouvriers à retourner leurs armes, immédia-
dicats. se garantir une stabilité mutuelle permettre de comprendre que la querre
complètement que des secousses soient tement, contre l'Etat capitaliste et ses for-
dans le fonctionnement et la ..vie de leur d'Espagne entre dans une phase critique.
nerçues par les sommets dirigeants : les ces ; toutes les forces sociales qui ont jeté
appareil syndical. Plus concrètement, Les opérations militaires ne peuvent plus
bonzes, qui ont vu certainement avec un les ouvriers dans la voie de la guerre res-
. c'est la digue qui va arrêter toute tentative rien apporter de spécial : elles tendent à tent caoitalistes, même si elles se font
orand soulagement l'Etat capitaliste chas- acquérir un mouvement d'escarpolette où
des ouvriers de réagir contre le retour à ser leurs hommes du gouvernement et. se "l'écho des réactions prolétariennes. •
la normalité bourgeoise dans tous les do- l'avantage est néanmoins du côté de
borner aux partis politiques. Mais, d'autre Franco. Du côté républicain on s'efforce Et déjà les conditions d'une conversion
maines : à commencer le domaine écono- part. ceux-ci sont tenus par les nécessités avant tout de mater les ouvriers, d'en finir dans les cervaux ouvriers fraye sa voie
mique et social. Dëmaqoqlquement, ils pro- de la guerre à briser-par la violence cette avec toute idée révolutionnaire et ici les dans la clarté actuelle et aucune manœuvre
clameront leur volonté de lutter contre la fermentation et il n'est pas exclu que centristes représentent l'axe de la manœu- des agents bourgeois n'y changera rien.
destruction des collectivisations, mais en I'exoression capitaliste donnée à celle-ci
fait la marche même de la guerre leur per- vre ; du côté de Franco un épuisement se Notre fraction qui a pu se placer à
par le pacte U.G.T.-C.N.T. se heurte bru- manifeste et est solutionné par l'envoi ré-
mettra de .la faire accepter « à regret » et l'avant-garde du combat communiste dans
talement à la politique de Neqrin. Déjà la •ÇJulier de troupes italiennes et allemandes
avec beaucoup d'imprécations. · ces nouvelles situations de querre, enre-
presse centriste mène une furieuse campa- qui sont elles-mêmes l'expression de la ten- cistre la siqnification de la phase actuelle
Mais le front le plus décidé de la contre- crie contre Caballero et ses alliées anar- sion croissante en Italie et en Allemagne.
révolution, le bloc sociale-centriste : la des événements espagnols, y voit un as-
~histes. Demain, sous des prétextes au;si D'une façon plus générale, la bataille
tendance Prieto-N egrin, les Cornorera, oect du bouillonnement mondial qui agite
fallacieux que pour Ascaso, des arresta- espaqnole se poursuit dans une situation
Diaz et consorts s'inspireront de la marche le monde entier, qui passe de l'Europe en
tions. des exécutions pourraient avoir lieu. qui èqalement au point de vùe internatio-
des opérations militaires, du leit-motif des Asie et qui explosera dans ses centres les
Par rapport à la tragédie esoaqnole, ce nal marque l'intense travail de sape des
idéologies anarchistes et poumistes : -battre plus nèvralqiques, et cette situation l'oblige
pacte mesure l'état où en est réduit aujour- contrastes sociaux qui bouillonnent dans
d'abord Franco, pour décupler sans arrêt chaque fois un peu plus d'élever sa capa-
d'hui le prolétariat de Barcelone qui le les artères du système capitaliste. Les tor- •·
1400 1401
.cité, d'appeler .les militants restés commu- deux camps, les ouvriers italiens et alle- décidé I'unificatlcn avec les [eunesses corn- même si les menchéviks n'en font pas par-
nistes à faire l'effort indispensable pour mands jetés ,par leur capitalisme sur les munistes tout en laissant les membres de tie et cela parce que les socialistes dit pays
donner naissance aux organismes de la ré- champs de bataille et se propose en accord l'organisation libres d'adhérer au P.O.B. ne représentent aucune nécessité pour les
volution prolétarienne. avec la fraction belge de faire l'effort res- ou au Parti Communiste. Il est à prévoir centristes ; ce qui compte ce sont les sa-
N otre fraction salue les victimes de la treint de solidarité effective qu'elle peut que, malgré la disposition des centristes à cialistes des autres pays et à ce sujet nous
guerre d'Espagne, les ernpr.sonnès des réaliser. se soumettre à tcus les ukases de la nou- savons que les deux courants de l'Interna-
velle couvée des dirigeants -clu P.O.B., les tionale Socialiste sont solidaires dans
sccialistes nationaux flanqués des bonzes l' œuvre de la conjuration du silence qui
LE FRONT POPULAIRE syndicaux (auxquels ne s'associent pas les
vieux Vandervelde, De Brouckère. Huys-
accompagne actuellement les hécatombes
en Russie et en Espagne. -
Après la rencontre de Annemasse, entre mansJ, le .prochain Congrès d'octobre êlu - -
9i( contre les initiatives locales et s'efforce
les délégués de !a 2° et de la 3° Internatio- d'opposer une résistance administrative et P.O.B ', verra le suü:ès du courant qui s'op- Le rappel de l'évolution récente du
nale, voici les faits essentiels qui caracté- bureaucratique à un cours politique qui est pose a toute action commune avec les Front Populaire, nous permet de dégager
risent l'évolution du Front Populaire : d'autant plus fort qu'il s'appuye sur le centristes. - la signification et les objectifs/ réels qu'il
1 ° At: sein de la 2° Internationale, la gouvernement de Valence, et sur l'axe 6° En Russie, le Front Populaire fane-· s'assigne. Les différences que nous consta-
crise qui avait déterminé les démissions de Neqrin-Prieto-Hernandez. tionne en plein et dans son essence spéci- tons dans les différents pays tiennent à la
De Brouckère et Adler. respectivement 3° Dans l'émigration italienne, une nou- fique. Le massacre continue à allure accë- différence du degré de la tension sociale :
président et secrétaire de l'orqanisaticn in- vel!e charte de l'unité d'action a été signée Ièrèe et tous les survivants de la révolu- plus forte est la tendance à l'unification,
ternationale, a trouvé une solution de com- par les deux Partis : le dernier Congrès du tion d'Octobre y passent. Cette cruelle sai- plus élevée est l'atmosphère des contrastes
promission. Le courant favorable à un rap- Parti Socialiste a marqué la victoire du gnée qui ne pourrait avoir aucune expli- sociaux entre le capitalisme et le prolêta-
prochement avec les centristes soutenait la · courant Nenni-Sarraqat et « L'Llnione Po- cation dans les limites des faits tels qu'ils riat. En Espagne, et parmi l'émigration ita-
thèse d'une action des deux Internationales polare Itallana », forme superlative du sont présentés par la presse puisque l'on Henne, l'unification fait de sérieux progrès ;
( appuyée aussi par les innombrables orga- « Front Populaire », a été constituée. Les ne comprendrait pas pourquoi l'on- fusille en France où le bouillonnement prolétarien
nismes collatéraux aux partis communis- pires · aventuriers du mouvement ouvrier des staliniens 100 p. c. prêts 6 toutes les de 1936 est Join d'être déjà résorbé, droite,
tes), sur la base des mots d'ordre : « Li- italien sont à la tête de cette orqanisation contritions, trouve par contre son expli- centre de la S.F.I.O. et syndicalistes rèfor-
berté de commerce pour l'Espagne répu- qui. sous le mot d'ordre de « Pain, Paix cation si l'on considère la situation ècono- mistes à la Dumoulin aussi bien que les
blicaine », « Cessation de la farce de la et Liberté », mène la lutte « anti-trots- mique et politique du pays. L'heure a son- syndicalistes « purs » à la Chambelland.
non-intervention ?>. Ce courant groupait les kyste » en vue de prendre la succession du né cù viennent à expiration les plans sont débordés par le courant vers le parti
partis socialistes espagnol. français, italien. fascisme. Pour ne citer qu'un exemple. le quinquennaux; l'économie de l'industriali- unique. Il en est tout autrement pour la
L'autre courant rattaché aux partis an- quotidien de J'Unione Popolare Italiana, sation forcenée, de I'accumulation inten- Belqique. où la formule Van Zeeland, avec
glais, scandinaves, belqe (la majorité de met au compte des « trotskvstes » le ré- sive de la plus-value et de son investisse- ou sans le plébiscite du 11 avril 1937, per-
la 2° Internationale), hostile au rappro- cent assassinat des frères Rosselli. Tout ment dans une économie autarchique et de met encore de contenir l'explosion des
chement avec les centristes, soutenait la le monde sait que le trotskysme italien guerre, la concentration ..9e la_ vie sociale contrastes sociaun. et en An"lleterre ou
thèse .d'une pression exercée surtout par n'existe que dans l'imagination des cen- et politique dans les mains du cercle diri- dans les pays scandinaves, où la situation
les partis démocratiques ( sans exclure les tristes, preuve lumineuse que sous le nom ceant obligé d'évoluer selon les nécessités ne connaît pas de soubresauts (l'appel de
partis communistes qui auraient eu la fonc- de trotskysme on poursuit toute réaction de cette économie, -tout ce bloc est miné Baidwin à la conciliation a pu suffire à êvi-
tion plus limitée de forces d'appoint) pres- '1rolêtariëruîe - aux ravages_du Front Popu- par les contrastes inhérent à sa nature et ter la grève des mineurs, ce dernier prin-
sion sur la Société des Nations afin que laire. pour devancer, dans l'intention de les èvi- temps). Ici le Front Populaire n'a aucune
celle-ci se décide à faire respecter le droit 4° En France, le Congrès de Marseille a ter, les réactions prolétariennes et les tour- portée coliticue ..i\.ux Etats-Unis, où une
international en faisant fonctionner le marqué une nouvelle' tentative de résis- mentes sociales, on donne en exemple aux évolution politique particul'èrea donné vie
pacte. tance administrative et bureaucratique du ouvriers. le règlement de compte oui les à une sous-espèce du Front Populaire
Le compromis a pu être trouvé dans la courant Blum-Faure, épaulé par le centre attend au cas où ils oseraient se dresser toute différente des pays européens - les
direction d'une pression sur la Société des Bracke-Zirowsky. pour éloigner I'unifica- contre le plan de l'exploitation dont ils syndicats de Lewis - nous voyons les
Nations, sans exclure, pour les différents t'on des deux partis .. La récente. corres- sont victimes. centriste= f( la tête de la campaone de
pays, la possibilité pour les partis socia- pondance Faure-D'ucloS:- ne permet pas Le 30 f,uin de Hitler a beaucoup de défense du New Deal et de la loi Waqner.
listes _de procéder à une entente avec les encore de voir si les centristes abandonne- points de contact avec les exécutions som- f\1r les noints centraux de la situation
partis communistes. ' ront la thèse des assemblées simultanées · maires de Moscou et il n'est pas exclu one mondiale : la querre Impérialiste en Espa-
2° En Espagne, l'unité d'action a pro- des organisations de base et centrales et " l'économie de querre russe nuisse se nor- nne. les massacres de l{ussôe. · la cuerre
oressé fortement. Le dernier Conorès du adhéreront à la proposition socialiste de maliser pour une certaine oèriode avec les slno-japonaise, l'unité de positions politi-
Parti Socia1iste a marcué le recul de la réunions des organismes directeurs où se- carnaqes en cours actuellement sans oue oue~. 'avec ou sans Front Poculaire. P:St
tendance Caballero, le P ,S.U.C., déjà ad- raient fixés les documents du parti uni- nous avons de q,randes batailles sociales entière entre les partis socialistes et les
hérent à Moscou, a en fait pris la direction eue pour passer ensuite au Congrès d'uni- et un · chanqernent fondamental dans la partis communistes.
de l'organisation nationale, et les pour- fication. · 1 structure sociale en Russie, au travers Ccrnme toujours, une force politinue se
parlers en vue de l'unification des deux 5° En Belgique, le Front Ponulalre est d'une restauration bourqeoise se person- iuqe d'anrès les formes qu'ell- est oblkrèe
partis avancent en même temps que des décidément en disqrâce. Le P.O.B. a dé- nifiant en Staline ou contre lui et après dt> prendre dans l'exoresvion la plus ache-
fusions partielles sont réalisées dans cer- clenche l'action c~ntre les [eunes C'ara'es l'extermination du centrisme. vèe de son activité : les questions interna-
taines régions. La direction socialiste réa- dont le Congrès de décembre 1936 avait Le Front Populaire fonctionne en Russie tionales que nous avons indiquées et parti-
1402 1403
-culièrement la situation en Espagne. Ici de qui il siège dans le ministère ? Entre- La dislocation du Front Populaire ne versement de la situation internationale,
pas de doute possible : le Front Populaire temps Caballero se tient en rè=erve pour peut donc résulter que de l'éclosion des Russie comprise, et le triomphe du com-
est le mouvement fasciste correspondant à une· besogne analogue à laquelle il pour- contrastes so:::iaux et uniquement d'eux. A munisme mondial dépendrait alors de la
une situation de guerre. Et ouand nous rait être appelé si les circonstances politi- part l'hypothèse de l'éclosion d'événements grandeur des efforts que les communistes
disons mouvement fasciste, nous n'em- ques exigeaiént une manœuvre à qauche sur le point névralgique de la Russie. JI ont le devoir de faire dès aujourd'hui pour
ployons pas une formule emphatique pour pour mieux tromper les Q!!Yriers : dans ce · reste l'autre - bien plus probable - des la construction des fractions de gauche
caractériser certains gestes de l'activité cas C.N.T., Poum, trotskystes et commu- luttes révolutionnaires dans certains pays, dans tous les pays.
centriste en Espagne ( disparition de Nin, nistes de ga·uche seraient à nouveau à leur dont la victoire aurait pour résultat le ren-
-assassinats d'ouvriers dans les rues. délo- olace pour mobiliser les ouvriers de tcus
gement des ouvriers des entreprises - qui les pays autour de la querre antifasciste.
vent être municipalisées ou étatisées -- Il n'y a pas de courant d'indignation
par la violence et au travers d'expéditions
r-unitives] mais nous avons en vue la signi-
qui puisse contrecarrer une évolution poli- Pour le Bureau International
tique et de classe. On s'accornode de tout
fication politique et réelle du Front Popu-
laire.
aujourd'hui : Vandervelde tout comme
Blum, Citrine, Pivert, Trotsky, le « com-
) des fractions communistes de gauche (Vercesi)
La situation internationale montre très muniste de gauche », proclament la lutte Au cours d'une discussion, au sein de la nexion productive, politique et sociale. Prise
nettement qu'il n'est plus possible de con- oour le socialisme ou le communisme, veu- fraction belge, le Cde Vercesi a [eit une en soi, la lutte revendicative ne peut aboutir à
tenir le cours historiaue débouchant vers lent tous renverser le capitalisme, posent intervention dont s' inspire l'article oui suit. un succès effectif même dans le domaine des
la révolution, qu'en ·redirigeant vers la tous en paroles le problème de la conquête Celte intervention est ·en relatio-~ a;ec une conditions di! vie des ouvriers, car le capita-
qucrre civile contre le prolétariat. Ces du pouvoir, mais ils sont tous reliés à cette résolution de la C. E. de notre fraction et lisme dispose de toutes les possibilités pour
pays eux-mêmes qui peuvent encore se force fasciste nu'est le Front Populaire et a trait à la situation aue tteoerse ectueîle- neutraliser les effets de l'augmentation du sa-
soustraire à une très haute tension sociale. cela au nom de I'antifascisrne ! ment le mouvement communiste en France. laire. La notion du salaire 4: réel », pour expri-
verront toute leur activité politique domi- mer la réalité d'une conquête ouvrière, ne peut
Le prolétariat qui est la seule force ,ca- Cette· résolution sera publiée ultérieure-
née par les événements d'Espagne, de ment: nous traitons ici. des questions qui pas se berner aux limites de l'augmentation de
pable de détruire le fascisme est aussi la
Chine. qui ont une répercussion directe sur ,la capacité d'achat du salaire, mais dcit révéler
seule force caoable de détruire le Front n'ont pu trouver leur développement dans
leur évolution. Dans ·-cette situation, il n'y la dite résolution. une élévation de la force du prolétariat dans
Populaire et, à. ce sujet, il est évident que
a qu'un seul moyen possible pour la bour-- Dans sa préface de 1890, au Manifeste, l'attaque qu'il mène contre le régime capitaliste.
le point central d'où pourrait résulter le
qeoisie afin d'éviter 1è dêêlenchement des démembrement du Front Populaire, c'est la Engels dit : « le triomphe final des proposl- -En effet. la bourgeoisie peut toujours compen-
luttes révolutionnaires : le déclenchement
Russie. Il est malheureusement très diffi- tions émises dans le Manifeste, Mbrx ne l'a ser l'augmentation du salaire qu'elle a due con-
de la terreur dont les fascistes se charge- sentir sous la pression de la lutte ouvrière par
elle de croire que le prolétariat russe jamrnais attendu que du seul développement
ront dans les pays cu'Ils contrôlent, le
reconquière la force de combattre le cen-' intellectuel de la classe ouvrière que devait une élévation du mécanisme économique qui
Front Populaire dans les autres pays. . envahira d'autres zones d'exploitation, ou elle
trisme et de réaliser •une seconde révolu- amener l'action commune et la discussion en
Tout comme il arriva en Italie et en tion. Dés iors nÔus devons nous faire à commun ». Nous trouvons, dans cette phrase, procédera à une transformation structurelle du
Allemaone ( aujourd'hui encore), pas mal cette· perspective :_ voir se dresser contre deux notions qui à première vue sembleraient fonctionnement de ce mécanisme. Le capitalisme
de nrolétaircs s'attendent â la dissociation les batailles révolutionnaires à venir le rcontradictoiren : celle du « développement in- anglais pouvait bien octroyer des augmenta-
du ·Front Populaire en conséquence de la spectre sanqlant du Front Populaire. si la tellectuel » ( et Engels a eu soin <le préciser tions de salaire aux ouvriers de ce pays sans
révolte de la « conscience humaine » indi- oremière phase des événements révolu- avec le mot « seul ») et l'autre de « la classe que les bases de sen régime en soient troublées
nnèe des crimes commis par les centristes. tionnaires ·où la conscience des masses at- ouvrière >. et cela parce qu'il parvenait à éviter que le
J .a déléqation du Labour Party qui vient teint le point culminant, ne connaît pas La théorie marxiste faisant découler la for- prolétariat anglais, en s'unissant avec les
de visiter I'Espacne a re_01~illi beaucoup aussi la ·victoire de la révolution nar la mation des classes antagonistes des contrastes exploités coloniaux, c.onstruise le front qui, non
de lamentations des ministres socialistes destruction de l'Etat capitaliste, ouelle Ql1!' inhérents au mécanisme productif de l'économie seulement sur le terrain social et politique, mais
qui l'ont très cordialement reçue : nous ne soit la dissimulation rouqe SO.!:IS laquelle il capitaliste devrait, semble-t-il. faire résulter. la aussi sur le terrain politique pouvait constituer
r.011vons rien faire d'autre que supporter se présente, ou la forme « socialisée » dans victoire prolétarienne de la compétition gran- le front réel de la lutte centre le réqime bour-
l::i Guéoéou. Pour nous en délivrer il fau- laquelle il se déguise. dissante des ouvriers contre les capitalistes à qcois. Actuellement, les augmentations de sa-
drait ~ue les puissances démocratiques L'autre hypothèse quîest devant nous l'intérieur du périmètre tracé par les objectifs laire peuvent correspondre à une augmentation
fassent autant nue ce que la Russie a fait ·- mals que nous crovons extrêmemènt'im- économiques, ces derniers contenant leur inévi- de la capacité d'achat du salaire et le capita-
pour les armées républicaines. Nous savons probable - est que les récents massacres table progression vers la lutte politique pour lisme peut bien y consentir car l'enjeu réel de
cous ce crue cela sicnifie en réalité : ce 0P. Moscou soient les siqnes avant-coureurs la conquête du pouvoir. . l'antagonisme de classe s'eet déplacé et, sur le
serait la duerre mondiale. Seulement le ca- d'une restauration bourqeoisz en Russie, r e La prétendue contradiction entre le dévelop- terrain économique également, il se trouve dans
nitalisrne 'rarvient encore à l'éviter - et CTUi aurait nour résultat la dissolution du pement intellectuel et économique des ouvriers la transformation que la bourgeoisie. grâce au
l'oninion de l'auteur de ces lignes est. Front Poculaire, la liquéfaction des partis disparait lorsqu'on considère la nature des Front Populaire, a pu opérer dans la structure
qu'elle parviendra à l'échelonner suivant communistes, des défaites cuissantes du bases économiques dans la théorie marxiste. éccncmique où l'industrie de guerre a pris une
les nécessités de la lutte contre le proléta- nrolétariat révolutionnaire, et louvr r+ure Celles-ci ne sont nullement constituées par la place héqérnonique. L'ouvrier ita'Ien, belge,
riat dans les différents pays. Prieto mettra d'une nouvelle et provisoire ohase d'effer- compétition entre deux classes autour de la français. allemand. russe eu des autres pays
donr un mouchoir devant ses yeux pour vescence économique peur la reconstruc- fraction de la valeur du travail qui sera attri- pourra voir son salaire augmenté, mais le suc-
ne pas percevoir la vision directe des· pro- tion des régions qui auront été ravagées buée au prolétaire comme salaire. compétition cès ne sera pas remporté par lui mais par son
létaires assassinés par les centristes à côté par la guerre. consüdêrëe en elle-même et extraite de sa con- ennemi qui aura pu l'associer à la construction
1404
d'engins de guerre pour le massacre des
ouvriers d'Espagne, de Chine aujourd'hui, des
autres pays demain.
tian à cette dernière n'est évidemment pas con-
ditionnée à la possibilité du déclenchement de
la bataille immédiate pour le pouvoir, mais
la fraction belge. Je crois devoir mettre en
garde les camarades contre une erreur : il ne
s'agit point de discuter pour prédire s'il y aura
- IH'HW t'MM2t! 1405
quement que la lutte entre les classes constitue
le moteur de l'évolution historique. Cela s'ap-
plique surtout aux formes extrêmes de la vie
, Le fondement de la théorie marxiste est éco- nous quitterions le terrain de la classe si nous
oui ou non une conflagration mondiale. Pour ce eociale ; à la guerre, et il serait bien étrange de
nomique et non revendicatif; les classes luttent commettions l'erreur capitale de ne pas inscrire
qui me concerne, je crois que cette conflagra- se baser sur la lutte de classe pour expliquer
pour le système capitaliste de la production, ou la revendication essentielle correspondante à la
tion ne se déterminera pas et que désormais la les différentes situations précédant la guerre et
en vue de sa destruction. Les bases du « déve- phase donnée de l'évolution politique ; actuelle-
seule forme de guerre correspondante à l'évo- de s'en éloigner lorsqu'il s'agit de cette dernière.
loppement intellectuel » de la classe ouvrière ment la lutte contre la guerre impérialiste,
lution historique actuelle est la guerre civile Les compétitions inter-impérialistes sont un élé-
sont d'ordre - économique et jamais intellcc- Le départ.age entre réformistes et marx.stcn entre les classes, alors que les contrastes inter- ment secondaire et jamais fondamental. En
ruelles, faute de quoi l'on tombe dans le::• dé- s'est toujours effectué sur le terrain de la pé- impérialistes peuvent être dirigés vers la voie 1914, elles ont joué un rôle important mais,
viations réactionnaires de l'idéalisme. Seulement nétration au sein de l'Etat capitaliste opposé à d'une -selution non violente ; je suis le premier encore une fois, accessoire ; l'essentiel étant
il faut considérer que ces fondements écono- la nécessité de sa destruction et non sur celui à ne pas baser mon analyse de la situation représenté par la lutte entre le capitalisme et le
miques se rapportent à I'antagonieme entre les constant à considérer que La base de classe mondiale sur cet élément hypothétique quant à prolétariat.
forces de production et les rapports sociaux et résultait uniquement des luttes revendicatives son développement ultérieur. Ce qui me semble Nier aujourd'hui le caractère impérialiste de
non à la ocmpêtiëion exclusêve se rapportant à ou sur la compromission provenant des objec- être essentiel est ceci : dans, le domains écono- la guerre en Espagne ou en Chine, parce que
la fraction de 1<! valeur du travail qui tiztourne tifs d'ordre politique. mique et politique vivons-nous une situation de
au producteur comme salaire : le premier anta- les grands Etats capitalistes ne déclenchent pas
Marx s'opposait à Lassalle qui s'appuyait guerre impérialiste même si les canons ne cra- la conflagration pour la défense de leurs inté-
gcnisme ne souffre d'aucune compromission, le ··sur Bismark ; Luxembourg et Lénine à Bern- chent pas la mort des ouvriers au cours d'un
second connaît toutes les manipû!ations et ma- rêts respectifs, c'est s'Iiisplrer de l'empiriocr! -
stein qui proclamait fa possibilité de faire ser- carnage mondial ? La guerre actuelle en Espa- ticisme et vouloir expliquer les événements
nœuvres qui ont toujours frustré les travailleurs vir l'Etat à !.a cause du socialisme ; actuelle- gne rnanifeste-t-elle une. précipitation d'ordre
des fruits de leurs luttes sanglantes. non sur la base des principes qui furent d'ail-
ment les fractions de gauche - les seuls orga- mondial ? Le bouleversement que nous consta- leurs confirmés par la guerre de 1914, .mais en
De tout temps les luttes revendicatives n'ont nismes marxistes - s'opposent directernent à tons dans la structÜre économique de la société théorisant les facteurs de cette guerre, facteurs
pu représenter que le point de départ" des ba- tous les autres courants (Front Populaire J ou capitaliste et la part dominante qu'y a prise d'ailleurs secondaires et qui peuvent ne pas
tailles prolétariennes. Leur aboutissant qui. Indirectement ( communistes de gauche) reliés l'industrie de guerre témoiqne-t-el!e d'un état réapparaître.
communément, était appelé politique, n'était en à l'ennemi. Contre eux, elles proclament que de maturation extrême de tout le potentiel ac-
Auparavant nous nous basions sur la thèse
définitive que la rêvélaücn de l'~bjectif écono- la révolution nz surgit pas des ·guerres cumulé dans les situations précédentes? Dans
de l'impossibilité, pour le capitalisme, d'accor-
mique correspondant aux !intérêts des ouvriers d'Espagne ou de Chine et de :;,:m parachève- le domaine politique, l'Union Sacrée révèle-
et dont ces derniers ne pouvaient atteindre la ment antifasciste, mais de sa transformation der, dans la phase de son déclin; des améliora-
t-elle la phase extrême de la collaboration des
conscience de classe qu'au travers de leur parti. pour faire de la guerre civile du capitalisme tions réelles à la classe ouvrière. Or, ainsi que
classes ? Et ici il faut se garder de donner une
A l'époque de la I'" Internationale il s'agissait ,contre les ouvriers, la guerre civile du prolé- nous l'avons dit, la compétition entre les classes
réponse évasive à ces problèmes, car ainsi on
de relier la lutte revendicative avec la lutte 1:ari rt contre la bourgeoisie. se détermine sur la base d'objectifs politiques et
élude l'analyse de la situation. Il ne suffit pas
pour la liquidation du régime féodal, en vue sociaux (ce qui est en définitive l'objectif éco-
de dire que nous assistons à l'apparition d'une
d'évincer la révolution bourgeoise. La Il" Inter- Marx disait : « Cc n'est pas la conscience nomique) et non sur la base des postulats
phase de la lutte des classes qui précède celle
nationale a connu l'encastrement des luttee revendicatifs: c'est là, à notre avis, le prin-
des hommes qui détermine la réalité, c'est ·1u de la guerre militaire mondiale, et que, comme
revendicatives dans les autres pour le dévelop- contraire la réalité sociale qui détermine le.r. cipe marxiste dans le domaine des luttes par-
celle-ci est inévitable, nous devons remettre au
pément des positions de classe du prolétariat cons ciencc. » Il est im,:,c&tible de détzrm'n-r tielles. Les événements de France, de Belgique
lendemain des modificâtions structurelles que
dans le domaine économiqÙe et politique. C'est les r?ses de la conscience du prolétariat sans et même des autres pays, qui ont vu une aug-
seule la précipitation ultime rend nécessaire.
la bataille pour le pouvoir qui a représenté la mentation du pouvoir d'achat des ouvriers
avoir iltabli la réalité sociale dans laquelle nous Qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas une confla-
nature réelle des situations qui ont conduit à vivons actuellement. contredisent non le principe marxiste que nous
gration militaire mondiale, nous devons don- avons indiqué, mais la thèse qui valait pour la
la fondation de la IIJ• Internationale et c'est Dans le rapport sur la situation internationale ner une réponse catégorique aux problèmes po- situation précédente, et qui n'est plus valable
autour de cet objectif suprême que pouvaient soumis à 12 discussion en vue du Congrès, de litiques actuels, nous devons pouvoir les com- aujourd'hui car l'adhésion donnée par les
se rattacher Jea mouvements revendicatifs de notre fraction, nous nous sommes efforcé de prendre et opérer dans notre sein les modifica- ouvriers à la production intensive des arme-
l'après-guerre. mettre en évidence que, lorsqu'on veut expli- tions exigées par eux. A défaut de cela nous ments (qui a pris une position hégémonique
Il nous semble a voir éclairci cette question : quer une situation historique au travers d'un nous mettrons dans l'imposslbillté de cornpren- dans l'ensemble de l'économie) fait que le capi-
s'il est vrai qu'aucune action de classe est schéma parfaitemenrvalable pour une époque dre et d'agir dans les situations ultérieures, talisme parvient à élever le taux de l'exploita-
concevable en dehors des luttes revendicatives, précédente et révolue, l'on ravale le marxisme fussent-elles dominées par l'éclosion de la tion ouvrière tout en concédant des augmenta-
il est aussi vrai que ces dernières ne peuvent au niveau de I'ernplrisme. Cette opération. guerre militaire mondiale ou par le déclenche- tions de salaires, des congés payés, des réduc-
représenter que le point de départ de la lutte chère à tous les falsificateurs de la pensée de ment de la guerre civile entre le capitalisme et tions des heures de travail.
prolétarienne dont )es mots d'ordre doivent Marx, ccnduit à la défaite certaine du prolé- le prolétariat en des secteurs déterminés.
contenir I'objectif appelé politique, mais qui est Le développement gigantesque de la tech-
tariat car elle empêche celui-ci de prendre
en réalité économique et qui révèle la phase de conscience de la réalité sociale dans laquelle nique de production permet désormais de faire
La « réalité sociale » résulte des événements fonctionner le mécanisme productif (dans une
la lutte des forces de' production contre les il vit, de saisir la portée des problèmes qui ont et de l'analyse des problèmes politiques, sur la
rapports sociaux du régime capitaliste. et ici surgi, de préparer en conséquence les armes proportion restreinte) à la production de biens
base des principes marxistes, et non de l'ap- consommables, dans une proportion très élevée
il ne s'agit pas d'une affirmation de propagande qui lui permettront de vaincre. plication - à la situation actuelle - des thèses
que nous nous proposerions de réaliser demain, ' la situation mon- à la production des engins de destruction. Le ré-
On sait que je défends, sur qui auparavant ont servi de guide au mouve- gime capitaliste n'est pas basé sur les lois de la
mais d'un tissu indivisible qui forme un tout diale actuelle, une thèse qui n'eet nullement ment.
avec la 'bataille revepdlcative. Notre participa- consommation mais sur ceux de da plus-value.
adoptée par l'ensemble de notre fraction, ni par Les principes marxistes indiquent sclèntifl- Du moment que le capital peut être investi
r

1406 -~~
1407
dans la production (qu'elle soit de choses utiles Les événements dEspaqne ont pleinement la violence des événements et de repérer le che- tional se trouve être dépassée et que nous
ou pour !a guerre). les lois du régime fonction- confirmé ce point de doctrine : toutes les « con- min de sa classe dans la tourmente des situa- devons entrer dans l'autre phase du travail en
nent. Evidemment, ceci n'est valable que pour quêtes de la révolution » ·se sont révélées être tions. Il est vain de se dire aujourd'hui que vue de la constitution des fractions de gauche.
une époque donnée car à la longue, le con- autant de briques pour I'édilice de la domina- nous serons à même de Fixer les contours de D'ailleurs I'expérience de la Belgique où cette
traste explose et seule la production s'écoulant tion capitaliste en une situation d'incendie sa- l'autonomie de classe des organismes lorsque la fraction a pu se constituer prouve, à notre avis .
dans le marché engendrera la masse des nou- . cial où la bourgeoisie ne pouvait faire autre- situation révclutionnalre eclatera. Il s'agit ici que les conditions objectives existent pour un
veaux capitaux. Mais nous n'avons pas en vue ment pour dévier l'attaque des masses. non d'une question physique de prédétermina- travail dans cette direction.
des problèmes abstraits. Ce qui nous intéresse Il est connu que Lénine n'avait pas exclu tion des contours de ces organismes, mais d'une M:ais, indépendamment des résultats positifs,
c'est la réalité qui est dominée non pas par le l'hypothèse que la révolution vainque en dehors question chimique portant sur leur nature et c'est pour sauvegarder les possibilités d'évolu-
contraste entre la production et la consomma- et contre les Soviets à un moment où ces der- demain nous serons capables de dissocier les -tion ultérieure des deux fractions existantes, et
tion qui constitue le périmètre à l'intérieur du- niers avaient pu être provisoirement gagnés a cellules prolétariennes de l'emprise capitaliste notamment pour notre fraction, q}le s'impose la
quel se développent les luttes revendicatives et la cause du capitalisme, grâce à linfluence des si dès aujourd'hui nous avons préparé une mo- construction du premier lien international. ['a,
l'opposition de classe, mais par le contraste menchéviks et des socialistes révolutionnaires. bilisation des cerveaux de l'avant-garde _pro- longuement parlé des modifications structurelles
entre l'économie de guerre et la révolution Or, qu'est-ce qui révèle la nature de classe létarienne et que nous l'aurons mise dans ,]a correspondantes au précipice intervenu dans la
comrnüniste. Les augmentations de salaires qui d'un organisme? Comment Je prolétariat par- possibilité de t1•averser victorieusement l'épreu- situation internationale, pour être obligé encore
se produisent dans cette période ne sont plus vient-il à mûrir les conditions de la nature pro- ve des événements décisifs. "--- d'insister sur cette question.
incompatibles avec les lois d'un régime capi- létarienne de ces organismes ? Nous ne trou- Et quand on parle de nature, de composition Je veux en arriver maintenant, et ce sera
taliste - ainsi que ce fut le cas en 1914 - v erons pas une solution en nous basant sur les chimique de la politique, nous ne pouvons avoir le dernier point de mon exposé, sur la consi-
ayant instauré l'économie de guerre. objectifs qui seront proclamés, ni sur ses mani- en vue que le parti de classe et le processus de dération contenue dans le rapporç en vue de
festations anticapitalistes, ni enfin sur leur com- son engendrement. Nous avons vu d'ailleurs la construction de la fraction française de la
position prolétarienne. A B.arcelone, par exem- que dans le domaine' de la construction des gauche communiste et ayant trait à la modifi-
li s'agit maintenant de déterminer dans quelle
ple, nous avons assisté à la formation d'orga- nouvelles organisations (soviet en Russie] ,. ou cation qui s'est faite ( dans la situation de l'im-
direction doivent se refléter les changements
nismes qui, dans le domaine économique, poli- de l'extension de la zone d'activité de ceux
importants survenus dans la situation actuelle. périalisme capitaliste par rapport à la période
tique et militaire, contenaient des éléments qui existant (syndicats en Espagne), nous n'avions précédente d'avant-querre] dans l'engendrement
Les bases antagoniques de La société capita-
semblaient en carantir leur nature de classe : en réalité qu'un produit primaire du boulever- du « développement intellectuel de la classe
liste contiennent l'inévitabilité de I'éclosion du
l'objectif de la lutte pour le socialisme était sement des situations où la volonté consciente ouvrière s,
contraste dans tous les domaines : économique,
ouvertement proclamé, leur composition prolé- du parti n'a aucune portée directe.
politique, social. Mais il est absolument faux Les fondements de ce développement intellec-
de penser que le contraste contienne en lui- tarienne ne pouvait nullement être mise en Les changements de la situation doivent se tuel ne sont évidemment pas, ainsi que nous
même l'élément vivificateur de la conscience doute, et la manifestation politique de leur ac- répercuter dans la structure interne du fonction- l'avons expliqué, d'ordre intellectuel, mais se
socialiste du prolétariat. La --.: fatalité :i> de la tivité ne laissait place à aucune équivoque. Et nement du parti de classe à (!ui revient d'ail- trouvent dans le domaine de l'économie produc-
fracture dans le mécanisme économique et poli- pourtant les socialisations, les syndicats gérant leurs le rôle d'aiguiller les organismes de masse
tive et de l'évolution des contrastes inhérents
tique du capitalisme peut aussi être la « fata- la production, les Patrouilles de Contrôle, les dans la voie de la réviolution communiste en les
à l'économie capitaliste. La forme décisive « in-
lité :i, de l'anéantissement physique et politique milices prolétariennes tuant des individualités arrachant à l'emprise de I'Etat capitaliste,
tellectuelle » n'est que la manifestation du cours
des ouvriers. Pour qu'il n'en soit pas ainsi la capitalistes, les Tribunaux du Peuple, tout cela L'ouverture d'une situation mondiale de économique et productif. Dans l'avant-guerre
fracture doit pouvoir évoluer vers l'éclosion de n'a représenté en réalité qu'un ensemble d'insti- guerre impérialiste ouvre la dilemme suivant : les revendications immédiates accompagnaient.
l'antagonisme de classe. L'une et l'autre trou- tutions au travers desquelles le capitalisme a ou bien les fractions de gauche - par une dans le domaine politique, l'activité des socia-
vent évidemment leur source dans les bases pu sauvegarder son réqime. En quoi consiste le liaison entre elles - se mettent en condition listes défrichant le terrain social par l'agitation
mêmes du régime capitaliste, et s'il est vrai que caractère de collaboration de classe de ces or- de réfléter dans leur sein le chanqement inter- des idées socialistes tendant surtout à arracher
l'évolution de la première conditionne l'engen- ganismes, où trouvons-nous le trait de liaison venu dans les situations, ou bien elles restent les prolétaires de Ja situation d'esclaves où ils
drement du second, il n'est pas du tout vrai qui fait du 4 Mai 1937 le fils légitime du dans la phase précédente de vie internationale se croyaient irrémédiablement condamnés par
que l'antagonisme découle de la -Fracture. Il y a 22-23 Juillet 1936? La réponse à cette question "concentrée dans un secteur donné. et alors elles un patronat de droit divin. Les « porteurs du
ici une corrélation dialectique et non de cause est extrêmement simple, mais il n'en est pas de se trouveront devant l'impossibilité de s'acquit- socialisme :i, correspondaient ainsi à une époque
à effet. même quand nous passons à l'établissement des ter de leur rôle pour la construction des nou- où le ·mécanisme productif n'était qu'un sim-
conditions politiques s~ptibles de déterminer veaux partis et de la nouvelle internationale. ple « porteur de socialisme ». La situation a
Relié avec l'éclosion du contraste, se rnani-
.feste aussi dans la réalité sociale l'apparition une autre évolution des événements, celle se Le point de repère qui peut le mieux nous profondément changé dans l'après-guerre et le
dirigeant vers la victoire révolutionnaire des aider dans notre activité est représenté par la mécanisme productif a déjà réalisé les condi-
d'organismes nouveaux, ou la transformation de
ouvriers insurgés. conduite des bolchéviks pendant la guerre de tions objectives pour la victoire prolétarienne.
ceux existant acquérant des fonctions bien plus
amples qu'auparavant. Mais, encore une fois, Il est évident que la seule garantie de l'orien- 1914-1918. Dans celte nouvelle situation, les masses sont
l'organisme ne comporte pas l'inéluctabilité de tation prolétarienne des organismes consiste Leur travail international a consisté surtout portées à acquérir la conscience socialiste et
l'opposition de classe. Cet organisme, dès qu'il dans leur indépendance à l'égard de l'Etat capi- dans une prise de contact avec les individua- c'est aux fractions de gauche qu'elles confient
surgit, se trouve à un point de bifurcation et taliste. condition nécessaire pour la phase ulté- lités qui, dans les différents pays, avaient pris cette mission. Et nous constatons que, parmi
l'interpénétration se fera dans le tissu de la rieure de la lutte en vue de la destruction de une position de combat contre la guerre irnpé- les masses, il n'y a même plus la tentative de
domination capitaliste-ou dans le tissu opposé cet Etat. Mais, pour que Je prolétariat .par- rialiste. Nous devons immédiatement ajouter l'a part du capitalisme de défendre la bonté de
de la lutte révolutionnaire, selon qu'il compo- vienne à réaliser les, deux conditions de I'indé- que les conditions étaient telles que les liaisons son réqime par rapport à celui de type socia-
se1a ou perdra de vue l'Etat capitaliste, ou bien pendance et de la lutte contre l'Etat capitaliste, ne pouvaient pas dépasser les formes d'une liste, mais une dissimulatlon de la bourgeoisie
q6 'il se dirigera dans la lutte contre ce dernier il doit avoir capitalisé un programme politique polémique par correspondance. sous le manteau du socialisme pour faire dé-
en vue de sa destruction. qui lui permettra de ne pas être emporté par Je pense que cette forme de travail interna- ferler la « lutte contre le marxisme ». Le pro-
• • < ,.

1408 t409
cessus est inverse et aux porteurs du socialisme c'est dans la conviction que le Bureau Interna- panais continue de. réaliser point par point! quelle, quelques années auparavant, elle
parmi les masses se sont substitués les porteurs tional pour les fractions de \jauche sera bientôt Naturellement la presse [aponaise Hi ._ avait risqué la ,guerre avec la C}aj.ne.
du 'capitalisme (au travers des multiples édi- une réalité vivante que je conclus en insistant me que la resp~nsabilité d~ ce qui a:ri~e . L'industrie lour.de de !'U.R.S.S.,. d_isper-
tions des traitres) parmi les ouvriers que les sur le fait qu'il représente la condition indis- revient aux Chinois qui ne veulent recon- s~e le long de 1 ?ural, se tr.0u~e. a u.ne
situations jettent dans l'arène de la lutte ·pour pensable pour que Ie cri de Marx « Prolétaires naître les véritables intentions de l'Em- distance astronomique pour 1 aviation ia- ,
le socialisme. de tous les pays, unissez-vous ! » puisse se pire Japonais. Et le même empereur, à ponaise dont 1~ ~ers0-nne) vaut beal:!coup
Dans la -situation actuelle, il revient aux manifester demain dans la lutte victorieuse l'occasion de l'ouverture de la Diète Ja- plus que le mate~1el. Tan~1s _que, de Vladi-
fractions de gauche de déterminer les conditions pour la révolution mondiale. ponaise, a affirmé dans son discours du vostock, la formidable av~ati.on russe ,p~ut,
internes, qui leur permettront d'exprimer les in- trône, que les opérations japonaises en e? qnelq~es heures, att~mdre . les -p01_nts
térêts réels des opprimés de tous les pays et VERCESL Chine n'ont d'autre but que d'obtenir-la _ vitaux, v~lles et ,ce~t~es~ i?dustr:iels, facile-
revision -des positions de la Chine et de ment repérables, ~e .l ar'-~1pel nippon.
garantir une paix durable dans I'Extrëme- Actu.cll?Dent, s~ 1. on tient compte des
Orient : et de toute façon, la lutte contre troupes d ~cx:upation du ·Ma~?_chouk?uo ~t
L'impérialisme japonais à la conquête de la Chine Je péril •bolchevique en Chine.
, , .
de la Corée, plus de la moitié de 1 armee
japonaise en temps de paix se trouve· sur
le maréchal Chanq-Kaï-shek a juré vouloir A_ ce _propos, 1 on. ann~ce que l Italie le continent asiatique. L'insuffisance des
L'incident « voulu » de Lo-Ko-Chao a
lutter jusqu'à la dernière goutte de sang. <;1dherera'.t au pa~te japonais-allemand de ficorlces [usqu'eujourd'hui employées sur
ouvert la nouvelle étape de l'avance japo-
naise en Chine. Après la conquête de la On sait ,par éxpérience que les paroles for- lutte anticommuniste. un front aussi. vaste, nécessite le rappel de
Mandchourte, en 1931, le Japon s'était tes cachent souvent l'intention du compro- Très symptomatique est la réserve adop- nouvelles classes, Cela ne pourra que ren-
emparé de la province du [ehol qui lui mis et de la capitulation. Mais, en général, tée par la ipresse soviétique vis à vis des contrer -une forte opposition parmi les mas-
frayait la voie vers la Chine du Nord et il faut juger les événements militaires avec événements, en dépit du traité de non- ses ouvrières et partiaulièrement paysan-
beaucoup de circonspection. Une presse agression sino-soviètique dont nous parle- nes.
la Mongolie intérieure.
mondiale, avide de nouvelles sensation- rons plus Join, Cependant la menace d'un Le Japon qui, au point de .vue intérieur,
En 1935, « i'autononÎie .» d'une partie conflit armée entre !'U.R.S.S. et le Japon se trouve dans une situation économique
du Tohahar et du Hopeï n'était que le pré- nelles, annonce de « grandes » victoires
chinoises, exactement comme elle annon- revient à la surface, comme c'est chaque assez précaire, a dû porter son budget mi-
liminaire d'une occupation totale de ces fois le cas lorsque la tension devient plus litaire de 450 millions de yen en 19'3 l, à
deux vastes règions. Aujourd'hui, le nou- çait de « grandes » victoires abyssines, au
début du conflit italo-èthiopien ... Si, effec- aiguë en Extrême-Orient. 1 milliard cent millions en 19.37. Les èvê-
veau bond en avant de l'impérialisme nip-
tivement, le Japon a rencontré cette fois Avant d'envisager les possibilités èven- _n~inents de ~évrier 1936_ (coup d'~t_at mili:
pon lui a déjà permis d'occuper Peïpin
une résistance à laquelle il ne s'attendait tuelles d'un tel conflit, nous croyons qu'il taire} sont 1 œuvre de 1e~nes officiers qui
(Pékin) et son port : Tien-Tsin. Et la
peut-être pas, il ne faut cependant pas per- faut décidément rejeter .toute comparaison ex-priment davanta~e le meconten~ement .de
poussée ne semble pas encore arrêtée.
dre de vue qu'il n'a encore mis en jeu que avec la situation de 1904 ( quand la Russie la masse. r~rale qu une exacerbah<:>n natio-
La Chine du Nord compte plus de cent 100.000 hommes, force notoirement insuf- fot battue par le Japon) et ne pas répéter nale-fascisisante du « Dragon N01r ».
millions d'habitants et son sous-sol. surtout
dans le Chan-Si et le Hopeï, est très riche
fisante pour l'envergure de l'entreprise. Il la grossière erreur, -qênèralement commise, *\
est donc possible que la Chine enregistre qui consistait à se baser sur Adoua pour La Mongolie extérieure, c'est-à-dire la
en gisements de pétrole, charbon, fer, ar- au début quelques succès locaux. mais l'ar- préjuger l'issue de l'aventure êthicpienne.
gent et sel. Mais c'est surtout l'importance république populaire . de Mongolie, bien
rivée de nouveaux renforts et surtout la La Russie est militairement bien prête en que .ne faisant pas partie organiquement
stratégique de la Chine du Nord qui est à supériorité ècrasante des moyens techni-
souligner et le contrôle sur la région Peï- Extrême-Orient. L'armée du maréchal de !'U.R.S.S., en est un .satellite. L'armée
ques japonais - surtout de leurs puissan- Blücher est plus forte que toute l'armée mongole, forte de 60.000 hommes, a été
pin -Tien-Tsin équivaut à la suprématie en tes flottes navale et aérienne - finiront
Ghine Centrale et Occidentale. Deux gran- nippone en temps de paix : 150.000 hom- organisée par des instructeurs soviétiques
par mettre la Chine dans une situation mes sur l'Amour, 60.000 dans les provinces et les ,pilotes de l'aviation mongole sont
des voies Eerrêes partent de cette région voisine de celle de l'Ethiopie lors de l'in-
vers les villes les plus importantes (Nan- maritimes (Vladivostock) et 70.000 au sud exclusivement russes. Tout récemment en-
vasion italienne. du lac Baïkal, prêts à soutenir la. Rép..1- core, l'Union soviétique a prêté 50 millions
kin, Chang haï, Hankèou}, tandis qu'une
troisième ligne, se dirigeant vers Kalgan et Bien qu'à notre avis nous pensons que, blique Mongole. De plus, conformément de coubles à la Mongolie, destinés à son
Suiyuan, permet d'envahir la Mongolie pour le moment du mqifil, le Japon se con- aux Plans Quinquennaux, l'industrialisa- organisation militaire : une voie ferrée, qui
intérieure, la Chine du Nord-Ouest, pour tentera de ce gros morceau de la Chine tion permet à cette armée de trouver en reliera la capitale, Ulan-Bator, au Trans-
atteindre les frontières de la Monqolie du Nord, avec Peïpin et Tten-Tsin. et que Sibérie orientale tout ce dont elle a besoin, srbérien va -être construite, la Mongolie
extérieure, c'est-à-dire l'Union .Soviètique. les autres opérations militaires sur Ohan- tandis- qu'en 1904, les troupes tzaristes étant lunique pays du monde n'ayant <pas
Le front de bataille est très large. Non ghaï répondent à une tactique de défense- étaient complètement dépendantes de la de chemin de fer. Du reste, -en mars 1936,
seulement on se bat dans la Chine du offensive qui tout en en imposant à la Russie européenne, tant pour le ravitaille- Staline avait déjà déclaré, dans une inter-
Nord, mais aussi à Chanqhaï, où le Japon Chine, lui garantit cette conquête. Dans ment en vivres qu'en matériel. Enfin, la view accordée à un journaliste américain,
en renouvelant ses tentatives - èchouèes tous les cas, le Japon continuera sans Russie soviétique a doublé la voie ferrée que sj le Japon devait attaquer la Monqo-
en f.évrier 1932 - a fait naître un nouvel doute son avance vers la Mongolie inté- du « Transsibérien », mais plus au Nord, lie, l'.U.RS.S. .dnterviendrait pour qarantir
« incident » ·qui lui a permis de débarquer rieure, comme semble le prouver l'occupa- ce oui la rend moins vulnérable aux atta- son « indépendance » ( en dépit âu traité
des troupes et de faire de Honkèou, quar- tion de Kalgan, capitale du Tohahar, me~ ques. C'est d'ailleurs pour cette raison sino-russe de 1924 -qui -reconnaissalt la
tier japonais de Ohanghaï, sa base d'opé- nace directe ,pour la Monqolie extérieure. qu'elle a ou vendre en 1935 au Mandchou- suzeraineté de !a Ghine). Cette dëclar ation
rations militaires. .En tout cas, tout se passe suivant le fa- kouo ( en fait son rival japonais) la liçme avait été suivie d'un traité de mutuelle as-
La Chine fait mine de vouloir résister meux plan Tanaka, ,que l'impérialisme ja- de l'Est-Chinois, trop exposée et pour la- sistance qui; en réalité, représentait une
1"410 1411
alliance militaire, (Le rappel de ces événe- Chine, on peut répondre en rappelant tout « iunicn de. tout le peuple chinois sous ce sujet que dans les reqions contrôlées
ments nou~ fait penser la récente mort
à d'abord l'attitude de la France et de la le mot d'ordri de la défense de la patrie par les « rouges » Je communisme na Ja-
mystérieuse, dans le Transsibérien, du ma- Grande-Bretagne lors de l'agression ita- contre l'envahisseur ». mais été appliquè., la terre a bien èté di-
réchal mongol Demide, ministre de la lienne en Ethiopie, agression qui mettait Ce serait l'Union Sacrée à laquelle les visée entre les paysans mais pas collecti-
guerre, qui se rendait à Moscou. S'agissait- en jeu les intérêts vitaux de l'impérlalisme centristes chinois sont disposés à partici- visée ; le commerce y a bien été réglemen-
il aussi d'un « trotskyste » agent du britannique et ensuite, l'attitude de ces per. La presse centriste déclare, en effet. té mais pas monopolisé et les communistes
Japon?) mêmes puissances - auxquelles est venue que cette rèsolution postule l'Llnitè <l'Ac- les plus... communistes ont été exilés à
A l'ouest de la Monqolie extérieure, se se joindre l'U.R.S.SS. - vis-à-vis des évé- tion avec Je parti communiste et l'armée Moscou pour se perfectionner dans la bol-
trouve le Turkestan chinois ( Sin-Kian}, nements d'Espagne où l'Allemagne et sur- rouge des soviets chinois et que les com- chevisation à l'Université Communiste
économiquement dominé ,par l'U.R.S.S. et tout l'Italie interviennent directement et munistes sont prêts à -anir leurs centaines Orientale dont Staline a été le premier di-
qui depuis la création du Mandchoukouo. sans réticence aucune. Car il n'existe de milliers (?) de soldats aux forces· du recteur.
est devenu l'unique pays frontière entre la aucune cloison étanche sur l'échiquier in- gouvernement central [c'est-à-dire à Chang- Chanq-Kaï-shek, après avoir chassé les
Chine et la Russie. La voie ferrée du ternational des contrastes interimpèria- Kaï-shek et cet autre bourreau du prolé- communistes des anciennes zones « sov.i.é-
« Turksib », construite en 1931. devait fa- listes Espagne ou Extrême-Orient, tariat qu'est le Kuomingtang) pour chas- tisées », fidèle à sa déclaration que le
voriser la pénétration économique de ru. Autriche ou Tchécoslovaquie, Dantzig ou ser l'envahisseur du territoire chinois. problème de la liquidation du communisme
R.S.S. en Chine. Le gouvernement actuel Pologne. La S.D.N. pourra éventuellement En Fait, annoncent les journaux, il serait en Ohine n'était qu'une question de 70 p.
du Turkestan chinois qui a réussi récem- être saisie de cette nouvelle agression, si arrivé sur le front de Shangaï une 5" ar- c. économique, et de force. seulement de
ment à maîtriser une révolte de mahomé- la, Chine n'a pas encore tiré la leçon du mée, formée par !'Armée rouge, avec son 30 p. c., a dû améliorer la situation tra-
tans ne put le faire que grâce à l'appui résultat de ses recours précédents et du chef, Tc-hou-Téh. gique du paysan, qui n'échappe toutefois
soviétique. Mais il faut remarquer que l'in- sort de l'Ethiopie. Ce lui sera un nouveau On reparle donc à cette occasion de la au percepteur du fisc ou à l'usurier, ,que
fluence dans ce pays de l'U.R.S.S. y est prétexte de verser des flots d'éloquence et Chine soviétique dont nous avions depuis peur rester victime de la famine ou de
contrecarrée par les visées, de l'impêrialis- d'encre sur le sort de la Chine tandis que longtemps perdu la trace ! Ncus savons l'inondation. C'est le seul résultat pratique
me .britannique qui, des Indes au travers maintenant que ce fantôme ( que les cen- de tout le bluff de la « République sovié-
le Japon agira en versant, sur les popula-
du Thibet, cherche à s'affirmer en Asie tions· ·chinoises, des torrents de plomb et tristes dénomment Chine soviétique et qui tique chinoise » avec ses 80 millions d'ha-
centrale. en réalité n'exprime que la forme la plus bitants et ses centaines de milliers de sol-
de feu.
récente des troubles agraires dont toute dats rouges promis pour repousser l'en-
*** Si la Chine veut réellement résister à l'histoire de la Chine est tissée 1 après son vahisseur lll
L'opinion européenne et américaine l'agression nippone, on assistera sans doute expulsion du Kian-Si s'est disloqué en
à une rèpètition des événements d'Espagne Ainsi le centrisme, fidèle lui aussi à sa
se préoccupent bien davantage de ce que petits groupes dispersés dans les provinces fonction contre-rèvolutionnaire, se prépare
feront les grandes puissances intéressées et la Russie interviendra. aidant plus ou du Kuelchow, Yunnan et Séchouan, zones
moins ouvertefuent à la résistance 'en en- à répéter en Ghine la manœuvre qui lui a
( U.R.S.S., France, Angleterre, Etats- excentriques échappant au contrôle du si bien réussi en Espagne.
Unis) que des événements en eux-mêmes. voyant armes et munitions. pouvoir central. Il convient de rappeler à Gatto MAMMONE.
Et pourtant les concessions étrangères de Et il se déclenchera dans ce nouveau
Ghanghaï ont été plusieurs fois bombar- secteur la guerre impérialiste, sans déclara-
dées tant par l'aviation chinoise que japo- tion formelle. comme c'est le cas en Es-
naise. L'ambassadeur britannique a été pagne mais ave,c cette différence que la
Chine est un terrain de .chasse beaucoup
Documentation Internationale
grièvement blessé par les aviateurs japo-
nais. De son côté, l'U.RS.S., comme nous plus grand et beaucoup plus giboyeux, le Nous publions ci-dessous un extrait d'un espagnol a abandonné la lutte des classes
l'avons dit, a signé, à Nankin, le 21 août gibier étant naturellement les prolétaires et document que le Groupe des Travailleurs et donne son sang pour la dèfease de la
[c'est-à-dire en plein conflit). un traité de paysans chinois que Japon et Russie mas- Merxistes de Mexico nous a envoyé. Nous république itapitaliste. Au travers ~e la
non-agression avec la Chine, La date de sacreront et feront massacrer pour le parlerons dans notre prochain numéro du guerre en Espagne la bourgeoisie a œuvré
cette siqnature est plus siqnificative que le compte du capitalisme mondial. treveil de ce groupe dont nous a.vans déjà pour unifier dans le cerveau du travail-
fait en lui-même, ru.a.s.s. ayant siqnè de Le centrisme est déjà en place pour faire publié . un manifeste sur /'Espagne oü leur espagnol et mondial, ses intérêts de
ces traités avec tous ses voisins limitro- tomber le prolétariat dans le guet-apens du étaient défendues des positions eneiotjues classe avec les intérêts de la démocratie
phes. « Si l'une des Hautes Parties con- capitalisme. D'après lui une nouvelle page à celles des fractions belge et iielienne. bourgeoise afin de lui faire abandonner
» tractantes, dit le traité, est victime ·d'une d'histoire vient d'être tournfe en Extrême- \( Au premier moment de la lutte en Espa- ses propres moyens de lutte de classe,
» agression d'une ou plusieurs tierces puis- Orient : « le gouvernement chinois n'a pu gne le prolétariat lutta comme force indé- pour accepter !a méthode de la bourgeoi-
» sances, l'autre Haute Partie contractante » rester plus longtemps sur les positions pendante. Ainsi la lutte commença comme sie : lutte territoriale, prolétaire contre
» s'engage à n'accorder, ni directement ni » <le la non résistance à l'ennemi et il a une guerre civile. Mais rapidement la tra- prolétaire. Nous voyons par là comment,
» indirectement, aucune aide à cette ou .à » dû prendre une position plus ferme vis- hison de tous les partis transforma la lutte dans la même mesure où croît l'héroïsme
» ces tierces puissances pendant toute la » à-vis du Japon. Le Kuomingtang a adcp- des classes en collaboration des classes, du prolétariat espagnol et la solidarité du
» durée du conflit. » A ce texte anodin, » té la résolution d'abolir tout différend et la guerre civile en guerre, impérialiste. prolétariat mondial, la conscience de classe
, sont certainement jointes des clauses se-
crètes concernant sinon l'appui direct à la
» existant au sein du Parti ou entre le
» Parti et les autres groupes politiques
f'. Tous les partis {y compris les anaroho-
syndicalistes) ont .brisè le mouvement de
des travailleurs descend. au même rythme,
La bourgeoisie mondiale, surtout celle
Haute Partie contractante agressée, du » afin de vivre ou de mourir ensemble. » grève pour donner la consigne : aucune dite « démocratique », approuve l'héroïsme
moins la fourniture des moyens de défense. Chang Kaï-shek a dé:laré à lenvové revendication de classe avant gue nous du prolétariat espagnol et la solidarité du
A la question de savoir comment vont spécial C.:e l'agence Reuter que le conflit n'aillons gagner la guerre! Le résultat de prolétariat international pour dévoyer la
réagir les impérialismes « intéressés » en nip po-ohinois a déjà eu pour résultat cette politique a ètè que le prol,étariat lutte du terrain national au terrain « inter-
,
1412
national >> : de la lutte contre sa propre vement ouvrier et pour une dictature ra prouvé, par exemple, la fonction qu'a voyons comment le prolétariat ne peut lut-
bourgeoisie à la lutte contre le fascisme ouverte pour I' avenir ; que le gouverne- développée la délégation mexicaine à la ter avec fruit contre la politique intérieure
d'Espagne, d'Allemagne et d'Italie. Cette ment de Cardénas permet aux, éléments Conférence de Buenos-Aires. Le résultat de la 'bourgeoisie mexicaine- sans lutter
.., méthode a donné de grands bénéfices à la réactionnaires de 1 intérieur et de I exte- de la Conférence fut l'intensification de la systématiquement contré sa politique extê-
bourgeoisie dans tous les pays : c'est ainsi 'rieur du gouvernement de forger les in- domination américaine, surtout au Mexique. rieure et comment on ne peut pas lutter
que les grèves ont été brisées. La guerre struments pour l'oppression brutale de Les méthodes démagogiques du gouver- contre Cardënas sans ·1uttef contre Roo-
en Espagne et sen ·utilisation par la bour- l'avenir ( amnistie, etc ... ). nement mex'icain actuel, !Par rapport au. sevelt. .. ..
geoisie a relié plus étroitement le prolé- Le gouvernement actuel vise à séparer mouvement ouvrier, et l'agitation dans les Puisque le gouvernement mexicain dé-
tariat de chaque pays à sa propre bour- les ouvriers de ses alliés: naturels, Ie.s campagnes a inspiré tellement de confiance pend par toute sa politique de l'impérialis-
geoisie. paysans pauvres, et d'incorporer les orga- à l'impérialisme américain que les qg.nq_l!_es me américain, il en est de même du droit
Le gouvernement du Mexique dépasse rusatlons des deux classes dans l' appareil de ~W..all-Stre_et ont offert un grand em- d'asile pour, Trotsky. Il est clair que Car-
tous les gouvernements capitalistes par sa étatique. Le gouvernement organise et prunt au gouvernement mexicain à la con- dênas a concédé le droit d'asile à Trotsky
manière systématique et démagogique d'ap- donne des armes aux paysans afin que · dition que les impôts des compagnies pè- seulement avec l'autorisation dè son maî-
prouver la guerre en Espagne pour ren- ceux-ci les employent à l'avenir contre le ·1troliè:res servent de . garantie -pour •Je tre l'impérialisme américain, lequel
forcer sa position et relier le prolétariat prolétariat. En même temps il vise à en payement des intérêts. Le gouvernement escompte utiliser Trotsky pour ses ma-
mexicain 2 la bourgeoisie. ·rinir avec toutes les orgarusations du pro- accepta cette condition sans rencontrer la nœuvres diplomatiques internationales, sur-
Les organisations ouvrières qui deman- létariat peur former un seul parti et une moindre opposition dans le pays ainsi qu'il tout pour ses néqociations avec .Staline.
dent que leur gouvernement envoie des seule centrale syndicale reliée directement en fut le cas pour le gouvernement anté- Le devoir de l'avant-garde du proléta-
armes en Espagne, donnent en réalité leur à l'Etat. Le gouvernement profite. de la rieur. Ceci lui fut .possible grâce à la po- riat est de signaler cette situation aux tra-
appui non au prolétariat espagnol mais à division au sein du prolétariat pour débi- pularité que I'aide au gouvernement espa- vailleurs sans cesser naturellement, en
la bourgeoisie espagnole et à leur propre liter toutes les organisations existantes : gnol et la distribution des terres dans la même temps, de lutter pour le droit d'asile
bourgeoisie'. Eqalement les collectes et l' en- premièrement en les opposant l'une contre _ lagune lui avaient donnée, et aussi grâice à Trotsky. · -
voi de volontaires au Iront de bataille 1 autre, secondement en unifiant les sec- à l'affirmation que l'emprunt servirait à la Le Groupe des Tra!vailleurs marxistes.
n'ont d'autres résultats que de prolonger tions locales et régionales avec une aide construction de machines. Ainsi nous MEXICO.
1
les illusions du prolétariat d'Espagne et dirigée par l'Etat. Dernièrement, le gou-
de chaque pays et de fourriir de la chair vernement a employé Trotsky et les trots-
à canons à la bourgeoisie espaqnôle et in- kystes pour affaiblir la C.T.M. et les sta-_
ternationale. linistes. Le devoir de l'avant-garde du
Le gouver'nemen't actuel du Mexique a prolètarflat est de dénoncer et de com-
.pour tâche de continuer l'œuvre de ses battre systématiquement les manoeuvres du
prédécesseurs, c'est-à-dire détruire le mou- gouvern\':ment intensifiant la . lutte anti- .,
vement ouvrier Indépendant afin de con- gouvernementale au même degré que le
vertir Ie Mexiqùe en un territoire d'exploi- gouvernement intensifie son travail de
tation certaine pour le compte du capita- corruption et de démaqpqie ; secondo, ac-
lisme international. Ce qui a changé par célérer le travail de préparation d'un parti
rapport au g,o-uvernement antérieur c' est de classe ; tertio, élaborer une tactique ré-
seulement la forme dans la-quelle s'accom- volutionnaire pour l'unification du mouve-
plit. cette tâche, c'est-à-dire l'intensification ment syndical pleinement indépendant de
de la démagogie gauè:histe. Le -gouverne- l'Etat ; quarto, commencer un travail sys-
ment actuel se présente aux masses comme tématique au sein des ouvriers agricoles
l'expression de la véritable démocratie. et des paysans pauvres pour briser leur
Le devoir de l'avant-garde du proléta- confiance dans l'Etat en vue de leur al-
riat est de siqnaler à sà classe et aux mas- liance avec le prolétariat des villes.
ses travailleuses en général ce qui suit : Chaque gouvernement capitaliste d'un
primo. que la démocratie n'est autre chose pays semi colonïâl'Tèst un instrument de
qu'une forme de la dictature capitaliste et l'impérialisme. Le goùvernement actuel du
que la bourqeoisie emploie cette forme Mexique est un instrument de l'impéria-
lorsque l'autre forme ouverte ne sert pas; lisme américain. Dans ses fondements sa
seconda, que la fonction de la démocratie politique sert uniquement l'impérialisme et
est de corrompre l'indépendance idéologi- intensifie l'esclavage des. masses mexicai-
que et organisationnélle du prolétariat ; nes. Le devoir de l'avant-qarde du prolé-
tertio, que la bourgeoisie complète toujours tariat est de démasquer' la démagogie anti-
la méthode violente d'oppression des tra- impérialiste du gouvernement et de signa-
vailleurs· avec la corruption ; quarto, que ler aux masses du continent et du monde
les méthodes démocratiques d'aujourd'hui que la collaboration du gouvernement
tirent leur fonction de la préparation du mexicain est aujourd'hui indispensable
terrain pour l'oppression brutale du .mou- pour l'extension de l'impèriahsrne, comme
..&.'bonaemen1•
France: un an, 20 francs.
Belgique-Grand Duché du Luxembourg: u.n an, 20 francs.
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