Vous êtes sur la page 1sur 2

Comment les mathématiciens ont-ils appréhendé le concept de l’infini ?

Aujourd’hui, lorsque nous pensons à l’infini, tout reste vague dans notre tête car il est difficile
d’imaginer que quelque chose soit infini, comme l’univers par exemple, car nous nous
attendons toujours à une fin. Ce terme a posé beaucoup de questionnements, d’incertitudes et
d’incompréhension, et encore aujourd’hui. Combien y a-t-il de nombres ? Quelle est la taille de
l’Univers ? Et la longueur d’une droite ? Ou même lorsque l’on apprend à un enfant à compter,
il demande toujours « et après ? et après ? » À ces questions qui surgissent dès l’enfance,
l’infini apporte une réponse satisfaisante.

I- Le développement du concept l’infini

La science la plus ancienne est la mathématique, mais curieusement, ce n'est qu'à la fin du
XIXème siècle que les mathématiciens ont attaqué de front le concept de l'infini.

Cette notion a été difficilement acceptée et intégrée dans notre société car elle remet en doute
notre existence et on ne trouvait pas de représentation dans le monde réel. Elle désigne tout ce
qui n’est pas fini. Nous pouvons associer l’infini et le zéro. En effet, plus on divise un nombre
par un diviseur proche de zéro, plus le quotient tend vers l’infini.

Au 6e siècle avant JC, les pythagoriciens ne traitent pas l’infiniment grand mais l’infiniment
petit, avec la découverte de l’irrationalité de √2, et déterminent que son écriture comporte un
nombre infini de décimales.

Au 5e siècle avant Jc, le grec Zénon propose les paradoxes de l’infini. Mais Aristote les réfute
tous et oppose l’infini actuel à l’infini potentiel au 4 e siècle. Aristote parlait d’un infini
potentiel au sens d’une éventualité utopique impossible à réaliser.

Au XIIIe siècle, Robert Grosseteste développe une conception de l'infini et a l'intuition que
certains infinis sont plus grands que d'autres.

C’est ensuite à partir du 16e siècle que les choses évoluent, et Blaise pascal participe à l’essor
du calcul infinitésimal, qui s'intéresse aux fonctions, à leurs limites, aux dérivées, aux
intégrales, aux séries et suites infinies. Giordano Bruno développe la possibilité d’un univers
infini, mais est brûlé vif pour offense à Dieu avant de pouvoir démontrer son hypothèse.
Georg Cantor prend la suite de sa théorie au 19e siècle et met en avant l’évidence d’un univers
infini.

C'est le mathématicien britannique John Wallis qui abrégea le concept « infini » par le
symbole en 1665. (lemniscate)

Enfin, c’est le mathématicien Georg Cantor qui définit les ensembles infinis et prouva que
l'infini des nombres réels (le continu) plus grand que celui des entiers (le dénombrable).
II- Cinq raisons qui ont poussés à la réflexion de l’infini

Premièrement, l'infini est dans la division des grandeurs.


Les mathématiciens aussi utilisent l'infini, et ce par la division. Par exemple, la formule de
l'aire du cercle π.r2 est corroborée par la division du cercle en un nombre infini de triangles.
Nous pouvons également le voir l’intégrale de riemann.
Deuxièmement, il y a infinité de la source.
En effet, la destruction et la génération ne s'épuisent pas, ce ne peut être que grâce à l’infinité
de la source d’où tout est engendré.
Troisièmement, le temps est infini.
Quatrièmement, il n'y a pas de limite en soi.
Ce qui est limité ne l'est que par autre chose, de sorte que rien ne sera limite. L'infini est cette
absence de limite en soi.
Cinquièmement, la représentation de l'infini ne l'épuise pas.
on ne peut pas cerner l'infini dans son ensemble, car l'infini est toujours plus grand que ce
qu'on aura cerné.

Conclusion :
L'infini n'a pas été accepté facilement, et on a longtemps espéré pouvoir s'en passer. Aristote
refusait l'infini actuel, c'est-à-dire pris d'un seul tenant. Il niait toute existence physique à
l'infini, mais lui reconnaissait une certaine existence mathématique, car il lui semblait
nécessaire d'envisager des grandeurs de plus en plus grandes : chaque entier est suivi d'un
autre ; aucun point n'est le dernier point d'une droite. Les mathématiciens ont tenté de se
contenter de cet infini potentiel ou en tout cas de s'y ramener, en évitant autant que possible
l'infini actuel. Aujourd’hui l’infini actuel semble moins vague et évident mais il reste de
nombreux questionnement à ce sujet.
L’infini se situe encore bien au-delà du "très, très grand" ou du "très, très petit". On le
conçoit difficilement, on ne parviendra jamais à l’écrire.

Vous aimerez peut-être aussi