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I.

L'existence du monde
1. Des lieux communs philosophiques trop classiques

Le philosophe américain Hilary Putnam à imagine une expérience de pensée « cerveau dans la
cuves » sur la base des pensée de Descartes dans Méditation métaphysiques où il se pose la question
de comment s’assurer que tout ce qu'il perçoit et pense émane vraiment de sa propre production ou
est il un produit d'un « malin géni » ou d’un « Dieu trompeur » qui essaye le tromper. Ceci est
illustré par exemple dans le film Matrix.

2. Réfutation du scepticisme quand à l'existence du monde.

Selon Denis Diderot: l'existence du monde extérieur à la conscience est indémontrable, il critique les
philosophes idéalistes car il lui semble que leur système ne donne naissance qu'à des aveugles.

Descartes cherche écarter le scepticisme en particulier celui de Montaigne ainsi veut trouver un
point d’« Archimède » qui va servir comme levier d'une novelle science certaine, et il finit par le
trouver dans le « cogito» par deux étapes: la première est la pensée (l'autoréflexion) qui n'est pas
suffisante car il faut prouver que je ne suis pas le seul monde, la deuxième est de fournir des preuves
sur l'existence de Dieu. Donc avec ses propres facultés, on peut parvenir à une connaissance vraie de
la réalité du monde.

Mais selon Kant il faut nuancer to pensée de Descartes, car aucune preuve de l'existence de Dieu ne
peut être fournie parce que Dieu n'est pas l'objet d'une expérience possible et que, par conséquent,
la raison pure dans son usage théorique outrepasse ses propres limites en affirmant avoir démontré
l'existence de Dieu.

3. L'ARGUMENT DU CERVEAU DANS LA CUVE

L'argument tiré du film Matrix nous dit que des humains pourraient croire vivre dans un monde,
avoir des expériences de ce monde, mais qu'en réalité ce monde n'existe pas. Hillary Putnam imagine
qu'un cerveau humain a été sépare de son corps et place dans un liquide nourricier, ainsi l'existence
du monde pourrait être suspendu sans que le cerveau s'en aperçoive.

Mais Putnam aboutit en fin que nous ne sommes pas des cerveaux dans une cuve même si sa
supposition ne contredit pas les lois de la physique, elle est impossible qu'elle soit vraie elle est
« auto-réfutante ».

4. Quel monde connaissons-nous?

Les empiristes considèrent que nous n en connaissons du monde que les effets sur notre système
sensitif, et à partir des sensations fondamentales nous formons nos idées premières et nos idées
générales sont formes à partir de l'expérience.

Le monde pour Berkeley est immatériel c'est dieu qui garantit l'objectivité se nos connaissances.

Kant critique cet idéalisme absolu de Berkeley, comme il critique l'idéalisme de Descartes. Pour Kant
nous connaissons le monde tel qu'il nous apparait le monde phénoménal, or une réalité extra-
mentale existe le monde des noumènes mais cette réalité extra-mentale est inconnaissable,
précisément parce que nous ne pouvons pas sortir de notre propre esprit, nous ne pouvons pas
prendre la place de Dieu.

5. LES MULTIPLES VERSIONS DU MONDE

Le réalisme soutient que nous connaissons le monde tel qu'il est-c'est, par exemple, la position déjà
défendue par Aristote. Le sceptique soutient que nous ne connaissons pas le monde, que nous ne
pouvons même pas dire qu'il existe quelque chose comme «le monde» et que nous connaissons
seulement nos sensations, Le criticisme kantien défend l'idée que nous ne connaissons que le monde
phénoménal. L’objectivité de cette connaissance étant garantie, en dernière instance, par la
connaissance scientifique fondée sur les mathématiques.

La physique quantique et ses paradoxes ont reposé toutes ces questions sur de nouvelles bases. Le
physicien Bernard d'Espagnat soutient que la réalité du monde n'est pas accessible à la démarche
scientifique : le physicien ne connaît que la réalité qu'il expérimente, à partir des concepts qu'il a
construits. Il n'y a certainement qu'un seul monde et les formules chimiques sont fort utiles et
nécessaires pour décrire chimiquement les composants de ce monde, mais la chimie est incapable de
dire pourquoi nous ressentons de l'émotion devant ce paysage du soir.

6. CONNAISSANCE ET ACTION SUR LE MONDE

Selon Kant si on veut bien admettre que le monde n'est pas une création de notre esprit, mais existe
avant nous, en dehors de nous et après nous, il existe un critère bien connu, le critère de la pratique,
non pas simplement le critère de l'observation, mais celui de la production. La capacité que nous
avons de produire par synthèse des éléments qui existent naturellement tendrait à démontrer que
nous n'avons seulement accès aux phénomènes mais bien aux «choses en soi».

Friedrich Engels critiquant la théorie kantienne de la connaissance rappelait ce dicton anglais : à la


preuve du pudding, c'est qu'on le mange.» La preuve que nos descriptions du monde ne sont pas de
pures fantaisies nées de notre esprit se trouve dans notre capacité pratique à transformer le monde.

7. ET, APRÈS-TOUT, SI LE MONDE N'EXISTAIT PAS?

Markus Gabriel soutient que «le monde n'existe pas». La thèse peut paraître extravagante mais il
admet sans discuter l'existence de toutes sortes de réalités, les planètes, les objets fabriqués par les
humains, les produits de leur fantaisie. Mais il refuse l'existence du monde. «Le principe qui énonce
que le monde n'existe pas implique que tout le reste existe. Je peux d'ores et déjà laisser prévoir que
je vais affirmer que tout existe, excepté le monde »

Markus Gabriel renvoie dos-à-dos deux thèses qui selon lui marquent l'histoire de la philosophie. La
première, celle qu'il nomme «métaphysiques, est l'affirmation du monde comme ce qui est composé
de tout ce qui est réellement, et la deuxième thèse est celle des postmodernes qui soutiennent que
les choses n'existent que dans la manière dont elles se manifestent à nous et que, par conséquent,
«il n'y aurait absolument plus rien derrière les choses, ni monde, ni réalité en soi».

Markus Gabriel ne s'appuie pas sur ce problème mathématique, mais essaie de lui donner une
formulation facilement accessible: si quelque chose existe, cette chose existe quelque part, ne serait-
ce que dans notre imagination. Mais nous ne pouvons pas imaginer le monde puisqu'il faudrait qu'il
apparaisse quelque part dans le monde... et que donc il fasse partie du monde. Mais s'il fait partie du
monde, il n'est pas le monde, mais seulement une partie du monde.

8. LE MONDE COMME CONSTRUCTION LANGAGIERE

Le monde existe pour nous dans la mesure où nous pouvons en parler, le décrire, en décrire les
composants. Nos mots ne sont pas des étiquettes mises sur les choses, mais le résultat de
constructions sociales langagières. On pourrait ainsi penser qu'il y a autant de mondes que de
systèmes langagiers et pour que ces mondes soient équivalents, il faudrait que l'on puisse établir des
systèmes d'équivalence entre les différentes langues.

Le langage ne se contente pas de nommer les choses que nous trouvons, il le constitue proprement.
Les découpages qu'il opère ne sont pas seulement des classifications plus ou moins arbitraires et
parfois variables selon les langues. Comme le dit Claude Hagège, «Si les mots des langues n'étaient
que des images des choses, aucune pensée ne serait possible.»

Le monde existe parce que nous le pensons et nous le pensons en en parlant. Il y a, certes, une
réalité, un quelque chose qui ne dépend pas de nous et que nous ne pouvons même pas nommer,
sauf peut-être en reprenant l'expression de l'Etre au sens des philosophes grecs antiques. Mais que
ce quelque chose puisse faire un monde, c'est la propriété de la pensée humaine. Au-delà de nos
sensations, qui sont toutes singulières et presque impossibles à dire, c'est bien la parole qui donne
son objectivité au monde

II. La pluralité des mondes


1. Les mondes et les intermondes dans l’atomisme antique

Du point de vue de la méthode, il convient de s'accorder aux phénomènes. « Nous avons donc une
définition générique qui implique qu'il y a non seulement plusieurs mais une infinité d'enveloppes de
ciel qui peuvent envelopper elles aussi des astres et soient le lieu de multiples phénomènes. Par
opposition aux vues traditionnelles qui privilégient la sphère, Epicure affirme que les mondes
peuvent avoir n'importe quelle forme - puisqu'il y en a une infinité, toutes les configurations
possibles s'y rencontrent nécessairement. Entre les mondes existent des intervalles, presque vides,
qui sont les intermondes.

Il y a tout de même quelques atomes qui peuvent s'infiltrer dans ces intermondes et c'est d'ailleurs là
que logent ces dieux dont nous avons une connaissance claire, ainsi que l'affirme la Lettre à
Ménécée. Ce que l'on retiendra est que l'infinité de l'univers implique l'infinité des atomes et
l'infinité des mondes, même si nous, évidemment, nous ne pouvons pas connaître tous ces mondes
en nombre infini.

2. L’univers et les mondes

Il faut préciser tout d'abord que G. Bruno est un penseur de l'infini qui a été défroqué par
l'Inquisition à tel point qu'il a été considéré comme le martyr de la science, pour ne pas dire du
monde. Sous l'influence de Copernic, il affirme que la Terre n'est pas au centre du monde et plus
encore aucun astre, y compris le soleil, n'est au centre du monde. Selon lui, le monde est réellement
infini, c'est-à-dire qu'il n'est pas enclos dans une sphère, mais qu'il existait <<<< plusieurs mondes »,
voire même un nombre illimité de mondes. Le monde est immense et ne peut être limité par une
voûte céleste matérielle qui le couvre.

Quant à l'Homme, non seulement il n'est plus au centre du monde, mais le lieu qu'il occupe
désormais dans l'espace infiniment grand at perdu sa prédominance. L'univers se transforme avec
Bruno en espace sans barrières entre l'Homme et le monde lui- même.

3. Des mondes comme le notre ?

Bernard le Bouyer de Fontenelle, homme de lettres et esprit éclectique si typique de la France des
Lumières, rédige en 1686 un ouvrage de vulgarisation scientifique, les Entretiens sur la pluralité des
mondes. Ces mondes doivent, cependant, être différents des nôtres, dit Fontenelle, car la diversité
que met à la nature entre ces mondes est fort plaisante. Plus on s'éloigne de la Terre et plus ces
mondes doivent différer du nôtre. La diversité des formes de vie sur Terre donne une idée de la
diversité que l'on pourrait trouver dans les autres mondes, L'ouvrage de Fontenelle, outre ses visées
pédagogiques, expose une fascination très commune pour les autres mondes.

Si nous savons qu'il n'y a pas de Martiens ni d'États sur la Lune, en revanche nous recherchons les
traces de vie, ou même seulement de possibilité de vie, sur les autres planètes du système solaire.
L'exploration du cosmos a déjà permis de découvrir de nombreuses exo planètes, c'est-à-dire de
planètes situées en dehors du système solaire, Parmi celles-ci, on a découvert des planètes
habitables et quelques dizaines de planètes potentiellement habitables. Statistiquement, il n'est pas
improbable du tout qu'il y ait un grand nombre de planètes où s'est développée ne forme de vie et
même une forme de vie intelligente.

4. D’autres mondes possibles

Leibniz conçoit qu'il existe une infinité de mondes possibles, mais comme tous les possibles ne sont
pas compossibles, il admet que Dieu, un Dieu calculateur rompu aux stratégies du MAXIMIN dans les
théories de jeux, a créé le meilleur des mondes possibles. Les utopies et la science-fiction s'essaient à
explorer les mondes possibles. On a ainsi été amené à imaginer un objet nommé << trou de ver» qui
relierait deux régions distinctes de l'espace-temps. Dans une de ses nouvelles P. K. Dick, imagine
qu'un homme passe par un trou de ver et se retrouve sur une Terre absolument semblable à la nôtre,
mais où l'évolution se serait arrêtée au stade de l'homo habilis, un homme qui aurait développé
toutes sortes de techniques, mais sans la métallurgie. Au cinéma, les séries Stargate ou le film
Interstellar utilisent le trou de ver comme moyen d'un voyage dans l'espace ou dans le temps.

5. Des mondes impossibles

Au-delà des mondes imaginaires, mais peut- être possibles - si l'hypo- thèse théorique du trou de ver
était un peu plus qu'une hypothèse théorique - il y a sans doute des mondes impossibles. Utile pour
le spectacle, cette idée fait sortir le monde de Star Wars des mondes possibles, puisque la théorie
physique considère que la vitesse de la lumière est la constante absolue de l'univers.

III. Le monde d’Epicure

Un monde est composé d'atomes et de vide. Or comme les atomes sont en nombre infini et sont
éternels, il peut exister une infinité de mondes
Un monde consiste en une enveloppe céleste entourant les astres, la terre et tous les phénomènes. Il
est aisé de comprendre qu'il y a une infinité de mondes tels que celui dont nous parlons, et qu'un
monde de cette espèce peut se former soit au sein d'un monde, soit au sein d'un intermonde, mot
qui nous sert A désigner un intervalle entre des mondes, cette formation d'un monde pouvant
d'ailleurs avoir lieu même dans un espace en partie rempli, mais contenant beaucoup de vide, mais
non pas, comme certains l'ont dit dans une vaste étendue de vide pur. s'ajoutent les uns aux autres,
s'organisent, vont même dans un autre lieu à l'occasion, reçoivent, jusqu'à l'achèvement du monde
commencé, des courants d'atomes appropriés, et l'assemblage dure tant que ses fondements
peuvent supporter les accroissements qui lui arrivent.

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