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13- Le meilleur des mondes :

Le grand philosophe des mondes possibles, Leibniz défend la cause de Dieu, la théodicée, qui conclut
que notre monde est le meilleur des mondes, au contraire des modernes qui ne sont pas convaincus
par cette idée, et qui s’évertuèrent à rechercher un monde encore meilleur que notre monde.

1/ Le monde des monades  :

Pour Leibniz, la réalité est constituée de monades, qui signifie selon lui, une substance simple qui
entre dans les composés ; simple c’est-à-dire sans parties. Elles ne sont pas des choses matérielles,
elles sont sans étendue et sans figure. Ces monades sans toutes différentes, elles ne peuvent venir au
monde que d’un coup et ne subissent pas les influences des autres monades. Elles n’ont ni fenêtre ni
porte dit Leibniz.

Cependant, la monade est une en deux sens, c-à-d elle est une unité qu’on ne peut la décomposée
d’une part, et d’autres part, elle est une parce qu’il n’y en a pas deux semblables. Elles sont les
principes vivants qui compose toute la réalité, elles sont en même temps des mondes à elles seules,
donc les monades ont été créé d’une manière qu’elles s’entre-expriment les unes les autres. Chaque
monade est bien un monde vu que chaque monade a une perception de toutes les autres, et que
chacune des monades se meut selon un principe interne, son appetitus, et c’est la puissance de cet
appétit qui lui donne une perception plus ou moins grande du monde.

Chaque être vivant correspond à une monade qui en détermine l’unité et la perception, et chaque
être humain correspond à une âme qui en est le principe et réalise son unité (monade), et chaque
être vivant est composé de plusieurs êtres vivants. Toutes ces monades sont créées par la monade
suprême, Dieu.

2/ le mal dans le monde  :

Si Dieu a créé le monde, et s’il est tout puissant, pourquoi a-t-il créé un monde dans lequel il y a du
mal ?

Leibniz a cherché à répondre à cette question dans les Essais de Théodicée, qui aborde le problème
classique du nécessitarisme ou du fatalisme ; si tout arrive en vertu d’une nécessité inflexible, il n’est
plus aucune place pour la liberté du vouloir ni pour la moralité. Mais Leibniz assume que ce problème
se double d’un autre, celui « de la destination de Dieu sur le salut des hommes ».

La « conduite de Dieu » semble lui donner trop de part dans le mal, sous quelque angle qu’on
l’examine, par suite on peut dire que « Dieu fait tout, indifféremment, le bien et le mal ».

3/Dieu a créé le meilleur des mondes possibles  :

« Dieu est la raison première de toutes choses » c’est la définition que Leibniz a donné à Dieu.

Le monde, constitué de choses contingentes qui pourraient ne pas exister, ne peut avoir sa raison
d'être en lui-même, mais doit être cherché dans la substance qui la porte. Dieu est infiniment
puissant et infiniment bon, et a créé les essences des choses et leur existence. Le monde créé par
Dieu est le meilleur des mondes possibles, dans lequel le moindre mal est considéré comme un bien.
Les essences possibles sont infinies, mais toutes ne sont pas compossibles, c'est-à-dire qu'elles ne
peuvent pas toutes exister simultanément ou selon un ordre causal. Le monde est régi par une
nécessité à laquelle on ne peut rien changer. Ainsi, Dieu ne peut pas être reproché d'avoir créé un
monde qui comporte du mal, car un monde sans mal était impossible.
La conception de Dieu chez Leibniz, qui est tout-puissant dans le sens où il ne peut agir que
conformément aux lois de la logique. Selon Leibniz, si notre monde est le meilleur possible, alors le
mal n'est qu'un mal relatif qui est la cause d'un plus grand bien. Le mal ne provient pas de la matière,
mais plutôt de l'imperfection originelle de la créature, qui est limitée et susceptible de commettre
des erreurs. En fin de compte, le mal dans le monde est inévitable, mais il peut être compris comme
une conséquence naturelle des limites de la créature et des lois qui régissent l'univers.

4/ La nécessité du mal  :

La cause du mal réside dans la nécessité de la pensée divine, dans la région des vérités éternelles.
Cependant, le mal n'a pas d'efficacité à ce niveau, car il ne consiste qu'en une privation. Le mal
métaphysique est une sorte d'imperfection résultant de la finitude des choses créées par Dieu, bien
que Dieu soit la cause de toutes choses. Leibniz distingue également deux autres formes de mal : le
mal physique, qui est la souffrance, et le mal moral, qui est le péché. Dieu ne veut pas le mal moral et
ne veut pas absolument le mal physique ou la souffrance, mais il les permet en tant que possibilités
qui existent dans la région des vérités éternelles. Il y a une infinité de mondes possibles, dont
plusieurs contiennent du mal, et le meilleur monde possible contient également du mal. Par
conséquent, un monde sans mal métaphysique est impossible, et il a fallu, par la nécessité logique,
que le mal physique et le mal moral soient possibles. La volonté de Dieu n'est que permissive à cet
égard, car le possible n'est pas le nécessaire. En fin de compte, il n'y a pas de prédestination
absolue à la damnation.

5/ Critique de l’optimisme de Leibniz :

L’optimisme de Leibniz soutient que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Cette vision est représentée dans le personnage de Pangloss dans le roman de Voltaire, Candide. Ivan
Karamazov, dans Les frères Karamazov de Dostoïevski, s'oppose également à cette idée d'harmonie
universelle en soulignant que la souffrance des enfants est un prix trop élevé à payer. Selon Ivan, la
religion ne peut se contenter de calculs comptables des bénéfices et des déficits, elle doit espérer
une harmonie réelle. Ivan refuse que l'on transforme le mal absolu en mal relatif pour le rendre
pardonnable, affirmant que la souffrance des enfants est impardonnable.

6/ Améliorer le monde  ?

L'optimisme leibnizien soutient que l'homme est capable d'améliorer le monde et que le mal est le
prix à payer pour cette liberté humaine. L'Utopia de More est présentée comme une des premières
utopies célèbres, avec comme principe fondamental l'abolition de la propriété privée, la suppression
de l'échange marchand et l'abondance, dans le but de permettre à chacun de s'épanouir librement.
Les utopies socialistes et communistes du XIXe siècle cherchent à créer une société idéale basée sur
la coopération et l'harmonie des passions, avec une répartition des tâches en fonction des
capacités et des désirs.

7/ Le meilleur et le pire des mondes  :

La tendance du XXe siècle à la contre-utopie, ou dystopie, où le bonheur promis par les utopies fait
place aux pires cauchemars. Des romans comme "Nous autres" de Levgueni Zamiatine, "Le meilleur
des mondes" d'Aldous Huxley, "Un Bonheur insoutenable" d'Ira Levin et "Farenheit 451" de Ray
Bradbury présentent des sociétés totalitaires où le contrôle et la manipulation de la population sont
omniprésents. Les humains sont conditionnés dès leur embryon pour accepter leur place dans la
société et le bonheur est obligatoire. Les sentiments humains comme l'amour sont considérés
comme révolus et les drogues sont utilisées pour maintenir la paix sociale. En somme, le meilleur des
mondes pourrait bien ressembler au pire.

15- L’Etre et le monde :


Le philosophe allemand du XXe siècle, Martin Heidegger, et son livre "Etre et temps", publié en 1927,
traite le thème central du monde. Bien qu'il soit associé à l'existentialisme, le livre s'inscrit dans le
courant de la phénoménologie et est dédié à Edmund Husserl. Plus tard dans sa carrière, Heidegger a
également étudié la technique en tant que forme essentielle de notre relation au monde.

1/ Le monde et le Dasein  : l’Etre-au-monde  :

Heidegger aborde la complexité de l'idée d'un concept naturel du monde en se concentrant sur le
Dasein (l'être-là), qui est la réalité humaine telle que doit la saisir la phénoménologie. Il explique que
le Dasein et le monde sont indissociables et que l'élaboration conceptuelle du phénomène du monde
exige un aperçu dans les structures fondamentales du Dasein. Heidegger parle ensuite de
l'importance de l'être-au-monde, qui est la constitution fondamentale de l'être-là. Être-au-monde est
différent d'être dans le monde, car il est un existential qui se rapporte à la constitution intrinsèque de
l'existence humaine. Enfin, Heidegger explique que pour exister, il faut venir au monde, ce qui est le
propre de l'existence humaine.

2/ La mondanéité  :

La notion de « monde » selon Heidegger a des sens différents. Le philosophe distingue quatre
acceptions principales : le monde peut être compris comme l'ensemble des étants concrets et
observables (ontique) ; comme le principe ontologique de l'être de ces étants (ontologique) ; comme
le monde existentiel du Dasein, c'est-à-dire l'être-là humain en tant qu'il est ouvert aux autres et à ce
qui l'entoure (existentiel) ; et enfin, comme la mondanéité, qui est un concept ontologico-existential.
Heidegger considère que l'analyse de l'intramondain (les choses accessibles) est la voie d'accès
privilégiée pour comprendre le monde, qui ne se réduit pas à la disponibilité des choses. Il aborde
également la spatialité et montre qu'elle se détermine à partir de la structure ontologique de l'être-
au-monde.

3/la question de la technique  :

Heidegger définit dans son essai «la question de la technologie » la technologie à la fois comme un
moyen de parvenir à une fin et comme une activité humaine qui implique la fabrication et l'utilisation
d'outils pour répondre à des besoins. Il fait également référence à la quadruple causalité d'Aristote
pour expliquer les causes qui sous-tendent la technologie. Il affirme que la technologie est un mode
de révélation du monde et que la technologie moderne incite la nature à révéler son énergie, ce qui a
pour effet de rationaliser et d'arrêter le monde. Il appelle ainsi la relation de la technologie moderne
avec le monde " encadrement ".

4/ Etre avec  :

La relation entre l'être-avec et l'être-au-monde.

Sartre, en tant que lecteur de Heidegger, considère l'être-au-monde comme la structure


fondamentale de l'être-là, et il développe la notion de l'être-avec, c'est-à-dire la relation avec autrui,
comme une partie essentielle de la constitution de soi. Pour Sartre, autrui apparaît d'abord comme
un objet dans le monde, mais cette relation évolue vers une reconnaissance mutuelle de la
conscience de l'autre. Selon Sartre, la relation avec autrui est une expérience fondamentale, car elle
est ce qui permet la reconnaissance de l'être-au-monde et de la subjectivité des autres. Il décrit
l'être-vu-par-autrui comme la vérité du voir-autrui, affirmant que la possibilité permanente d'être vu
par autrui est ce qui permet la reconnaissance mutuelle de la subjectivité de chacun.

En somme, l'être-avec et l'être-au-monde sont des concepts étroitement liés dans la philosophie de
Sartre, et la relation avec Selon Sartre, la relation avec autrui est une expérience fondamentale, car
elle est ce qui permet la reconnaissance de l'être-au-monde et de la subjectivité des autres. Il décrit
l'être-vu-par-autrui comme la vérité du voir-autrui, affirmant que la possibilité permanente d'être vu
par autrui est ce qui permet la reconnaissance mutuelle de la subjectivité de chacun.

5/ Révélation du monde  :

Le monde ne préexiste pas à notre expérience, mais il se révèle à travers nos actions et notre
engagement envers certaines fins. Autrement dit, notre perception du monde dépend de nos choix
et de notre volonté de réaliser des objectifs particuliers.

L'engagement est donc considéré comme un aspect fondamental de l'existence humaine, car il
permet à notre liberté de s'exprimer face aux obstacles et aux résistances du monde. Sans cet
engagement, notre liberté perdrait tout son sens et notre existence serait réduite à une simple suite
de réactions à des stimuli externes.

6/ Le monde de la vie  :

La notion de "monde de la vie" telle qu'elle est développée par Husserl dans son livre "La crise de
sciences européennes et la phénoménologie transcendantale". Husserl y oppose le monde des
formules, celui des sciences de la nature, au monde de la vie, qui correspond au monde réel tel qu'il
nous est donné par notre expérience immédiate. Selon Husserl, la science moderne a créé un monde
idéalisé, le monde mathématique de la physique, qui est présenté comme le seul monde réel et qui
disqualifie le monde sensible de nos perceptions. La numérisation totale des signaux qui a suivi, ainsi
que la conception physico-mathématique du monde, ont conduit à imposer l'idée que le vrai monde
est le "monde virtuel" que nous percevons. Cependant, le monde de la vie est celui sur lequel se sont
appuyées les sciences et est le "terrain de validité" pour toutes les autres validations qui se
rapportent à lui.

7/Le monde réel  :

Le monde réel est celui que nous expérimentons directement avec nos sens et notre conscience.
C'est le monde qui existe indépendamment de notre perception et de nos représentations mentales.
Il comprend tous les phénomènes physiques, biologiques, psychologiques et sociaux qui se
produisent dans l'univers. Le monde réel est complexe et diversifié, et notre compréhension de celui-
ci est limitée par nos capacités perceptuelles et cognitives.

Les sciences de la nature, telles que la physique, la biologie, la chimie, etc., nous permettent de
mieux comprendre le monde réel en proposant des modèles et des théories qui expliquent les
phénomènes observés. Ces modèles et théories sont basés sur des observations et des expériences
qui sont effectuées à l'aide d'instruments de mesure et de méthodes scientifiques rigoureuses. Bien
que ces modèles et théories soient des abstractions et des idéalisations, ils nous aident à mieux
comprendre le monde réel. La carte est un exemple de l'utilisation de la science pour comprendre et
interagir avec le monde réel. La carte est une représentation abstraite et simplifiée du monde réel
qui nous permet de nous orienter et de prendre des décisions éclairées lors de notre randonnée en
montagne. Bien que la carte ne soit pas le monde réel, elle est un outil précieux pour nous aider à
interagir avec celui-ci de manière plus efficace et plus sûre. En fin de compte, le monde réel est
complexe et nous ne pouvons jamais le comprendre complètement. Cependant, les sciences de la
nature et les outils qu'elles fournissent nous permettent de mieux comprendre le monde réel et de
nous y adapter de manière plus efficace.

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