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UNIVERSITÉ D’ÉTAT D’HAITI

École Normale Supérieure

2ème Année philosophie

Cours d’introduction à la philosophie Leibnizienne

Dispensé par le professeur : Odonel PIERRE-LOUIS

Mercredi 8h-10h

Travail de commentaire de texte

Réalisé par : Emile Shakespeare

Gerline Félix

Le 15 Mars 2022
Le système de pensée de Leibniz est l’un des systèmes de l’âge classique qui suscite pas
mal d’interprétation et que le sens est souvent porté à équivoque. Compris comme une doctrine
de l’optimisme par certains philosophes du XVIIIème siècle, dont Condorcet 1 et Voltaire,
doctrine qui soutiendrait que tout ce qui existe est le mieux possible. Cette idée est vraisemblable
par rapport à l’idée même de la perfection infinie de Dieu, sa volonté et son pouvoir de créer le
meilleur. Néanmoins l’idée de l’optimisme est plausible, cela n’empêche que d’autres
spécialistes de cette pensée ont des réserves par rapport à elle. Paul Rateau, dans la question du
mal chez Leibniz, avance l’idée que La Théodicée n’est pas une exhortation à l’optimisme, c’est
plutôt un traitée sur Dieu. De là, on peut remarquer que c’est un très complexe élaboré à travers
plusieurs textes comme : Les discours de métaphysique, La monadologie, La théodicée, le
nouveau traité sur l’entendement humain etc. Une tentative de compréhension de ce système,
compréhension si possible, nécessite un parcours minutieux de ces textes. Notre travail se trouve
dans cette démarche de compréhension, à la seule différence, il ne se portera pas sur toutes les
œuvres, car nous sommes dans un processus. Il se portera sur Les discours de métaphysique, en
partie. Alors, en quoi la lecture de ce texte nous sera utile pour la compréhension du système
Leibnizien ? Tout d’abord, il faut préciser que c’est un texte qui est doté d’une concision et
d’une densité philosophique extraordinaire, d’ailleurs pour certain commentateur, c’est dans ce
texte que L’auteur de la monadologie expose l’ensemble de sa philosophie. L’essentiel du texte
était la question de savoir ce qui est réel ou substantiel, et ce qui ne l’est pas. Il était question
également de parler de Dieu et de sa nature. La lecture de ce texte donne à ce problème, celui de
savoir « pourquoi il existe quelque chose dans la nature plutôt que rien ? », tout son sens.

À noter que notre travail ne se portera pas sur tous les discours, mais sur sept (7) en
particulier, allant de 25 jusqu’au 31ème discours. Ce travail consistera d’abord à repérer les thèses
et les arguments utilisés pour les soutenir, ensuite nous aurons à trouver le problème
philosophique posé dans chacun des discours.

1
CONDORCET, Esquisse d’un tableau historique des progress de l’esprit humain, GF Flammarion,Paris, 1987,
p220
Leibniz commence le livre avec l’idée de la nature de Dieu comme étant un être parfait
qui fait tout de la manière la plus souhaitable. Une lecture superficielle nous poussera peut-être à
dire de Leibniz, qu’il pose l’idée de Dieu comme un axiome, cependant il nous donne des
caractéristiques de Dieu que nous aurons l’occasion de voir après. Déjà c’est un problème, celui
de savoir la nature de Dieu, qui annonce l’avènement de toute une théodicée. Il faut préciser
que c’est un terme créé par Leibniz pour servir de titre à son ouvrage. La théodicée désigne la
justification de la bonté de Dieu contre les arguments du mal dans le monde2. Contre le problème
de la nature de Dieu, Leibniz nous dit que Dieu est un être parfait qui fait tout de manière la plus
souhaitable. Il en profite également pour adresser une critique à l’idée de Dieu comme être
parfait qui ne le prend pas assez dans sa totalité. Si Dieu est infiniment parfait, on peut se
demander est-ce que L’idée même du meilleur est concevable en dehors de son ouvrage? La
réponse à cette question nous renvoie au cinquième principe du système Leibnizien, à savoir, le
principe du meilleur ou de perfection. Dans sa décision de création l’être parfait a agi de la
meilleure manière c’est-à-dire la manière la plus parfaite et la plus souhaitable. Le monde
comme création ou l’ouvrage de Dieu alors il ne peut pas exister un monde plus parfait que
celui-ci. Existe-t-il une hiérarchie des meilleurs chez Leibniz ? Alors, il serait l’idée de parler de
meilleur des meilleurs. L’homme n’est-il pas l’ouvrage de Dieu ? Si oui en quoi Hérite-t-il de la
perfection de Dieu?

Ce Dieu qui est infiniment parfait, à qui ressemblerait-t-il ? Autrement dit, quelles sont les règles
de la perfection ? Leibniz nous dit que celui qui agit parfaitement est semblable à un bon
géomètre qui sait trouver les meilleurs constructions, à un bon architecte, à un bon père de
famille, à un habile machiniste et finalement à un savant auteur. Ce sont des remarques
générales touchant la conduite de la providence dans le gouvernement des choses. Il faut préciser
que la providence est l’action que Dieu exerce sur le monde en tant que volonté conduisant les
événements à des fins.

Pour la compréhension générale du texte, ces rappels sont nécessaires dans la mesure où nous
aurions là les idées bases autour desquelles allaient découler presque toutes les autres idées du
texte. La question de la substance individuelle, la question du hasard qui d’ailleurs n’existe pas
dans ce système, car à cause de l’harmonie préétablie tout ce qui arrive était dans l’ordre du
possible. Rien, absolument rien n’échappe à l’ordre des choses. Maintenant la question serait de
savoir est-ce que Dieu est dans l’ordre ? Ou est-il la cause qui fait advenir l’ordre ? Autrement
dit, est-il la cause existentifiante ?

Après avoir posé le fondement du texte, jugé nécessaire nous nous intéresserons maintenant aux
articles qui font l’objet de ce travail.

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