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5ème méditation : de l’essence des choses matérielles et derechef de Dieu qu’il existe.
La preuve « a priori » : Emprunté à saint Anselm sans le citer Descartes considère que
l’existence de Dieu est contenu dans son essence -> Dieu ne serait pas Dieu s’il n’existait pas.
(JJR : 1712-1778)
A) Le sujet en politique
Du contrat social et Emile ou de l’éducation (1762 pour les deux œuvres)
« L’homme est né libre et partout il est dans les fers. » (Début du Contrat social)
Être gouverné ce n’est pas être libre, alors comment gardé sa liberté en restant libre ?
Ne pas faire comme selon Hobbes dans son Léviathan, renoncé à sa liberté c’est déchoir de
son humanité. JJR établie le Contrat social pour tenter de répondre à cette question. Chacun
doit gagner en sécurité et en liberté en promettant d’agir dans l’intérêt général. L’intérêt
général se substitut au bien commun d’Aristote et de STA, l’intérêt général est plus vague
alors que le bien commun est un épanouissement de tous.
- « L’impulsion du seul appétit est esclavage et l’obéissance à la loi qu’on s’est
prescrite est liberté. » (Livre I, chapitre 8)
Être libre c’est choisir les lois auxquelles on obéit. Ainsi le peuple devient souverain pour
qu’il puisse garantir sa liberté (liberté est un but absolu et non plus un moyen pour atteindre
le bonheur comme chez les anciens). Le souverain étant le peuple il choisit les lois qui
doivent diriger la société et ainsi doit il se réunit régulièrement, et choisit son gouvernement
qui des lois choisir par le peuple souverain en fera des décrets (simple exécutant). Mais ici
l’idéal démocratique de JJR se heurte à son caractère pratique (infaisable).
2 remarques : d’une part le bien commun ayant été substitué en faveur d’un intérêt général
plus flou, JJR abandonne le bonheur comme horizon de la politique, elle n’est là que pour
donner à chacun les conditionner d’une liberté sauvegardée. D’autre part, Avec cette pensée
on entre dans la modernité politique. Ainsi comme la science en son temps a fait sécession la
politique aussi prend son indépendance. Pour JJR « la loi est l’expression de la volonté
générale » et donc de nos libertés ainsi elle devient indépassable. Les lois positives (pour le
bien du peuple), les lois naturelles (pour le bonheur de l’homme) énoncées par Aristote et
enfin les lois spirituelles (pour le salut de l’âme) ajoutées par STA sont niées. La politique n’a
pas le monopole de la loi donc par les autres sources de loi (vu ci-dessus) on peut la
contrecarrée.
Pour JJR ce sont les hommes qui font la loi, on ne la tire plus de la nature ni de Dieu, mais de
nous-même. La sphère politique est devenue par son fait parfaitement autonome.
B) Le sujet de la religion
Dans Emile ou de l’éducation JJR s’imagine en précepteur d’un enfant appelé Emile.
Les principes d’éducation de JJR sont simples : laisser l’enfant libre, le laisser découvrir, il a
en lui les savoirs nécessaires pour bien se conduire.
Livre 4 : « la profession de foi du vicaire savoyard » sur l’éducation religieuse.
A travers son personnage du vicaire savoyard, JJR, fait l’éloge de la sensation, c’est elle qui
est fondamentale, les sens ne nous trompent pas, mais c’est quand je pense ce que je sens, à
savoir quand j’use de mon entendement, que je suis sujet à l’erreur : la raison induit en
erreur, ne se fier qu’aux sentiments. Ainsi la croyance religieuse est avant tout sensible, le
sentiment religieux. Il use de 3 arguments pour prouver le primat de la sensation sur la
raison :
- Le sentiment est antérieur à ma raison, la sensation étant première elle est
forcément pure -> elle est la marque de ma liberté.
- La sensation agit de manière immédiate, elle me fait rejoindre un objet de manière
direct et donc authentique.
- La sensation est ordonnée à la vie.
Selon JJR je ne suis pas soumis à un passé, une tradition, un héritage etc…je ne dois compter
que sur ce que ma sensibilité rejoint.
Les 3 grands piliers de la religion naturelle :
- « Je crois qu’une volonté meut l’univers et anime la nature. » j’ai en moi la sensation
de mouvement alors ma sensibilité m’indique qu’il a une cause à ce mouvement.
- « Si la matière mue me montre une volonté, la matière mue selon certaines lois me
montre une intelligence. » Tout cela il le trouve en interrogeant ses sens il ne peut
rien démontrer. La sensation est source de certitude absolue et indémontrable.
- Le problème de l’existence du mal, ainsi JJR, aboutit à l’immortalité de l’âme et à la
rétribution des justes « la vie avenir, le bonheur des justes et le châtiment des
méchants. »
La vision de la religion naturelle selon JJR n’est pas fausse mais il la cantonne au domaine
naturelle et exclue la Révélation (toutes religions de types révélées).
La profession de foi du vicaire savoyard se conclue en affirmant que Dieu parle directement
dans le cœur de l’homme en s’adressant à sa sensibilité. Dieu ne passe pas par des
intermédiaires. JJR accepte malgré tout l’Evangile (il y reconnait l’esprit de Dieu) mais refuse
l’esprit de l’Eglise. Selon lui pas de culte extérieur (public) le seul vrai culte est intérieur. Pas
de religion révélée, la religion est universelle parce que naturelle, parce que sensible. On
n’entre pas en relation avec Dieu ce n’est pas un ami, on ne va pas à Dieu pour aller à Dieu
mais pour mieux revenir à moi. La religion naturelle de JJR est anthropocentrée.
JJR refuse les religions révélées et considère que la diversité des cultes engendre intolérance
et violence. Tout ce qui est un dogme, parce que venant de l’extérieur, est néfaste. Dieu qui
est en nous est au service de notre bien vivre, il aide la société à avoir une vie morale. La
religion naturelle est donc pour JJR un moyen pour la morale. La morale n’est pas transmise,
elle n’est pas acquise, mais elle est innée. Paradoxalement cette profession de foi n’est pas
une profession de foi comme on pourrait s’y attendre mais plutôt une profession de foi
inversée, il s’agit de croire en nous même !
3 raisons pour lesquelles la religion naturelle est au service de la morale :
- Permet selon JJR de ne pas tomber dans l’hubris, ne pas sortir de nous même (ce que
la raison à tendance à faire).
- Permet la transparence du cœur (car Dieu nous regarde à tout instant mais avec
bienveillance).
- Au nom du 3ème dogme (rétribution des justes, châtiment des méchants) : le
rétablissement de l’ordre.
La religion naturelle de JJR est donc nécessaire pour préserver l’ordre et donc la morale dans
la cité. JJR voit une bonté naturelle incontestable dans le cœur de l’homme.
Bilan : gros impact de JJR dans la pensée contemporaine d’une part en politique où celle-ci
se fonde sur la légitimité du peuple et d’autre part en religion où chacun croit en ce qu’il
veut refusant, pour la majorité, un contenu révélé.
JJR réduit la liberté à l’indépendance.
Fin chapitre 2
Chapitre III : La « métaphysique » de Kant
Kant réduit la morale à la seule intention droite, elle n’est plus ordonnée au bonheur car si
j’agis pour être heureux alors mon acte est privé de moralité. Ainsi, agir moralement c’est
être libre (autonome, indépendant) car le sujet est détaché de tout il est autonome donc
libre. Ainsi l’action morale est par définition une action autonome donc libre mais nous ne
sommes toujours pas capables de faire l’expérience de la liberté.
L’homme fait parti du monde sensible (un corps, des intérêts, des penchants, des passions
etc…) ainsi il n’est pas un être moral de nature car il n’est pas indépendant, il agit toujours
en vu d’une chose (hétéronomie différente d’autonomie). Kant considère que l’on ne peut
pas non plus prouver qu’il y ait déjà eu dans le monde des actes moraux car il faudrait que la
personne qui les pose dise dans qu’elle intention elle les pose et ainsi si intention il y a alors
l’acte perd sa moralité. On ne peut pas non plus entrer à l’intérieur du sujet qui pose un acte
pour savoir donc c’est indémontrable. Cela ne ruine pas la morale de Kant car, en fin,
l’homme fait aussi parti du monde intelligible il doit ainsi toujours tendre vers davantage de
moralité. Il possède en lui des idées morales et il est capable de les respecter pour ce
qu’elles sont. Notre Humanité nous vient de cette appartenance au monde intelligible ainsi
nous devons nous comporter en tant comme en agissant moralement, agir en homme c’est
agir moralement. Il faut réaliser notre nature non pas pour être heureux mais par devoir.
Ce qui pousse l’homme à être moral c’est le souverain bien, qui est selon Kant : l’union de la
vertu et le contentement de soi-même. Il s’agit d’un sentiment intellectuel éprouvé après
avoir poser un acte moral. Lorsque l’homme agit moralement sa raison ne peut s’empêcher
de postuler 3 des 4 idées de la raison (la liberté, l’immortalité et Dieu). Alors selon la raison
la liberté est possible donc une vie morale est possible également s’en suit alors que la
raison postule un monde où ma volonté adhérera pleinement à la loi morale donc la raison
postule de l’immortalité de l’âme et de l’existence de Dieu.
Ainsi pour Kant l’homme moral, sans en avoir conscience tente de devenir comme Dieu en
respectant la loi qui se trouve en lui, Dieu est un être absolument moral. « il est moralement
nécessaire d’admettre l’existence de Dieu ». Ainsi la morale est première et la religion y est
contenue.
D’une part le jugement esthétique est, chez Kant, un jugement réfléchissant et d’autre part
un jugement désintéressé. Pourquoi désintéressé ? Car lorsque j’éprouve la beauté d’une
chose je n’ai pas d’intérêt (sensible ou intellectuel) à son existence. C’est mon imagination
(liée au sensible) et mon entendement qui sont touchés. Mais si je commence à penser la
chose belle alors je cesse de la voire comme tel et mon jugement désintéressé devient
« impur » : d’une part sur déterminé par mon entendement (cette salle de classe est belle
d’autant plus qu’elle est pratique pour faire cours) et d’autre part sur représenté par mon
imagination (ce levé de soleil qui est magnifique et ces rayons qui me réchauffent). Si mon
entendement ou mon imagination y trouvent un avantage alors le jugement esthétique
devient impur. De plus le beau n’est pas universel (donc il est subjectif) mais il a une
prétention à l’universel (contrairement à l’agréable qui est seulement subjectif et donc non
universalisable parce que jugement particulier) ; par l’origine mystérieuse du beau j’ai
l’impression que tout le monde devrait trouver ça beau. Enfin le beau est caractérisé par « la
finalité sans fin ». La nature ne fait pas exprès d’être belle et par cela elle est d’autant plus
belle qu’elle ne le cherche pas. La beauté est surprenante ! Ainsi l’art est moins bien placé
que la nature pour nous faire éprouver le beau, d’autant que l’art est impropre pour rendre
le jugement esthétique pur.
Conclusion sur le beau : 3 grandes caractéristiques du jugement esthétique :
- Il est désintéressé : « le beau est le symbole du bien moral »
- Il a une prétention à l’universalité malgré sa subjectivité : « est beau ce qui plaît
universellement sans concept » (définition du beau par Kant).
- Il a une finalité sans fin.
Le sublime est le fruit d’un jugement réfléchissant, désintéressé et subjectif (comme le beau
rien est en soi sublime). C qui est touché ici c’est mon imagination (qui retient les sensations)
et ma raison. Il est de deux espèces :
Le sublime mathématique : il désigne la sensation que l’on éprouve face à quelque chose
que l’on ne peut pas appréhender dans sa totalité (ex de Kant la basilique Saint-Pierre de
Rome) par notre raison nous voulons tout connaître, tout appréhender mais nous n’y
pouvons pas (cette frustration est aussi source de plaisir) alors il y a une sorte de sensation
d’un plaisir déplaisir.
Le sublime dynamique : on y perçoit la force et la puissance de la nature (tempêtes et autres
phénomènes terrestres), ainsi nous nous sentons tout petit et en même temps cette
« humiliation » nous fait éprouver l’immortalité de notre âme donc notre « supériorité ». la
sensation de peur en est exclue.