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CHAPITRE 13

En quoi la conscience du temps fait elle la valeur de l’existence ?

Introduction :
Définition et concept de l’existence :
Exister, c’est le fait d’être. C’est la réalité, on le distingue de ce qui est imaginaire/ fictif (ce qui est
uniquement dans mon esprit).
C’est aussi une certaine manière d’être dans le monde.
 Exemple : Elle a mené une existence aventureuse.
Cela signifie aussi la durée.
 Exemple : Une institution a une longue existence.

Dans le cas de l’Homme, on distingue la vie de l’existence.


Vivre : Ordre biologique, satisfaire ses fonctions vitales, besoins. Disposer d’un temps entre sa
naissance et sa mort ; ce temps personnel s’inscrit dans le temps du monde.

Exister, ce n’est pas simplement être ou vivre, c’est être conscient que l’on vit et être l’acteur de sa
vie. C’est donc exercer sa liberté et sa responsabilité.

La notion de temps :
Temps : Changement continuel par lequel le présent devient du passé.
 A travers ses 3 modes : Passé, Présent, Futur (moments successifs et continus).
Latin :
- Temno : couper (les trois modes)
- Teino : tension, élasticité (continus / successifs)
3 dimensions du temps :
- Dimension singulière : Marcel à un âge et une position dans sa fratrie.

- Dimension générale : Contexte historique : 1918, fin 1ère GM et épidémie de Grippe 


incidence sur vie perso. Nous appartenons à une époque.

- Dimension universelle : Correspond à l’échelle naturelle du temps  le temps n’a ni


commencement ni fin + Echelle cosmique (cosmo : ordre) + Cycle : jour/nuit/saisons…

Il peut désigner une durée  Il va me falloir du temps.


L’histoire  chacun a une histoire individuelle par la conscience du temps.
Ou encore la météo  Quel temps fait-il ?
Bachelard : « L’institution de l’instant » « et comme le passé n’est qu’un souvenir et que l’avenir
n’est qu’une prévision, nous affirmerons que passé et avenir ne sont au fond que des habitudes
[…]. Le philosophe doit les reconstruire en s’appuyant sur la seule réalité de l’instant. »

 Instant : Bref, fugitif.


 Eternité : En dehors du temps.
 Temporalité : Être dans le temps, s’oppose donc à l’éternité.
Imaginer l’avenir : reconstruction intellectuelle qui s’appuie sur le temps présent.
L’Homme est dans le temps (l’usage) et a la conscience du temps.

Question :
Comment bien exister avec cette conscience que le temps ne fait que passer ? Comme faire en sorte
que cette pensé ne soit pas angoissante mais nous permette au contraire de profiter pleinement de
chaque instant ?

I. Sommes-nous dans le temps à la manière de tous les êtres temporels ?


Notre rapport au temps se manifeste par évidence immédiate, banale, ordinaire.
On peut distinguer un temps objectif et subjectif.
Texte p. 150

Temps subjectif : Qui dépend du sujet, de celui qui observe. Chacun en a une conscience différente.
Ex : Enfant et adulte.

Temps objectif : Temps qui ne dépend pas de celui qui observe mais est mesuré de la même façon
par tous (calendrier, heure…).

Aristote : Comment pouvons-nous percevoir le temps ?


Impossible de se représenter le temps lui-même, il n’esr oas oerceptible au sens, mais on le représente
à travers des phénomènes changeants, en mouvements physiques ou psychologiques, modification de
mes propres états de conscience qui me font prendre conscience que le temps a passé.
Donc on perçoit le temps le temps par des phénomènes temporels.
Le « maintenant » définit une intervalle, dès qu’on le conçoit comme unique, on n’a pas conscience qu
le temps passe.
Sans changement, on n’a moins conscience que le temps passe.
Donc conception linéaire du temps :
Avant maintenant  Maintenant  Après maintenant
Quelles sont les difficultés pour décrire intellectuellement le temps ?
 Il est immatériel, indéfini
 Il ne peut pas être circonscrit, il est infini, universel, englobant, il concerne toute chose.
 On en parle comme s’il était un lieu, un espace, une étendue géométrique alors que ça ne l’est
pas.
Partie du temps en perpétuel mouvement, de l’existence à la non-existence, s’agit-il de 3 formes de
néant ?
Irréversibilité (en dépit des ressemblances superficielles de l’expérience). Le vécu affectif ne revient
jamais même si on a des souvenirs.
La conscience de l’irréversibilité du temps s’accompagne du regret, des remords et de la nostalgie.

Regret : Quelque chose qu’on a pas fait faut de morale.


Remord : Quelque chose que j’ai fait, je suis responsable.
Nostalgie : Se remémorer quelque chose de passé, mélange du plaisir du souvenir et tristesse de se
dire que ça a disparu.

Irréductible : On ne peut ni le recourir ni l’allonger.

Le temps pour Kant : « Le temps est une condition, à priori, de tout phénomène en général. »
 Objet perceptible.

Phénomène / Noumène
Phénomène : Objet perceptible.
Noumène : Objet métaphysique.

P. 126 Texte de St Augustin


Paradoxe épistémologique du temps
 Problème de connaissances.

Une aporie : Je sais ce qu’est le temps, une notion familière, je comprends ce dont on parle quand on
évoque le temps mais je ne sais pas ce qu’est le temps : sa connaissance intellectuelle est
problématique, difficile à identifier sa nature, son essence.
 Admettre deux thèses différentes.
Le temps existe-t-il ?
Paradoxe ontologique du temps

Ontologique : L’étude de ce qui est, ce qui existe.


Puisque le temps est, alors ses 3 parties (passé, présent, futur) doivent être.
Mais le passé n’est plus (un néant), le futur n’est pas encore (un néant), le présent devient rapidement
du passé, pour être du temps, il doit tendre à n’être plus.
Le temps en général, pour être, devrait toujours pas être.
Difficile de savoir la nature du temps mais aussi de prouver qu’il existe en dehors de nos conscience.
Le temps est étranger aux choses matérielles mais pas aux animaux car ils ont un peu la notion du
temps.
Les grecs qui disaient « les mortels » = les hommes.

II. La conscience du temps (qui passe) doit-elle nécessairement être angoissante ?


Notre conscience est contingente = angoissante.
Chacun essaye de retrouver le nécessaire de notre existence à travers l’engagement, l’ambition ou
l’amour.
Notre existence se fait à travers un projet, pour Sartre, on est doté d’une liberté absolue, d’une
indétermination.
L’Homme est condamné à être libre = facteur d’angoisse car on doit être responsable.
 Prise de conscience de la contingence de toute chose = pour de la précarité.
Dans l’existence, rien n’est jamais acquis.
 Comment faire face à cette angoisse ?

P. 118 Texte de Pascal « Pensées »


Texte 1 : Misère de l’Homme incapable de vivre le temps présent.
On vit le temps présent physiquement mais sans en avoir conscience qu’il est agréable. On a jamais
conscience qu’on est heureux.
L’Homme possède le privilège de pouvoir porter notre attention su le temps qui passe : conscience
qu’il est urgent de vivre maintenant, se rappeler que le passé est passé.
 Il faut planifier et anticiper notre futur existence.
Pour Pascal, l’Homme a fait de son privilège un obstacle en s’empêchant de vivre vraiment son
existence. Au lieu de vivre pleinement le présent et de se focaliser dessus, l’Homme est sans cesse
préoccupé par l’avenir ou de se rappeler un temps passé à travers les remords, regrets, nostalgie.
Il est préoccupé par 2 néants : passé + bonheur.
L’Homme se condamne a passer à coté du bonheur reconnu par le jugement mais pas vécu au travers
de notre conscience.
Il en va de même pour l’avenir, on veut toujours préparer les choses pour être heureux après, mais
l’après n’est pas certain.
 Que faire pour ne plus que ce soit angoissant et ne plus être préoccupé par le temps qui passe ?
Il faut vaincre le temps en l’oubliant, faire en sorte de ne pas penser, rompre avec notre conscience en
privilégiant l’action = la logique du divertissement (exemple : le travail).

Texte 2 : Le repos est insupportable pour l’Homme car il serait un face à face avec soi-même et avec
la contingence de notre existence.
Des conduites factices destiné à nous faire oublier notre « misérable condition » elles nous font avoir
une attitude exacerbé vis à vus de notre amour propre (il se manifeste par une rivalité avec autrui,
course aux honneurs) pour éviter de songer au néant qui menace toute vie.
Toutes nos conduites ne sont que fuite en avant.
D’un point de vu métaphysique, pas de différence entre le roi et ses sujets (ils meurent tous deux etc).
Solution pour Pascal : méditation religieuse, croyance en une autre vie après la mort.

III. Comment vivre pleinement son temps ?


« Vivre pleinement son temps » suppose qu’on pourrait le perdre, le sacrifier, en disposer mal.
Le temps : une matière à rentabiliser.
Pour bien occuper son temps, faut-il privilégier le quantitatif ou le qualitatif ?

Quantitatif : Multiplicité d’activité.

P. 133 Texte de Sénèque.


On se montre peu prodigue à nos possessions matérielles mais quand il faut distribuer son temps, on
est prodigue (on ne le compte pas).
On vit comme si on avait un temps infini alors qu’on ne devrait pas, on ne le regagnera jamais.
On est avare quand il faut donner de l’argent mais pas du temps, or, ça devrait être l’inverse.
Il faut être satisfait de comment on occupe notre temps.
Temps gâché à cause d’autrui, perte de temps dans des futilités, temps perdu dans des relations
superficielles, les situations ou on agit pour plaire aux autres.
 Faiblesse de l’Homme vis-à-vis des ses désirs donc il a plus de velléité que de volonté, le
problème est le rapport à l’extérieur.
Nos désirs sont transcendants.
Usage qualitatif du temps, il distingue l’avoir et l’être.

 La distraction de l’avoir (multiplicité d’activité, dispersion) et le perfectionnement


moral de l’être (vivre quelque instant comme si il pouvait être le dernier).
Mais les relations à autrui sont-elles si futiles ?
Pour Aristote, autrui est nécessaire, on en a un besoin.
Pour Spinoza, autrui est nécessaire aussi, seulement si autrui vis sous la conduite de la raison. Il dit
aussi qu’il faut pas toujours penser à la mort, il faut méditer la vie pour la vivre pleinement.

Conclusion :
Le temps est constitutif de la subjectivité (tout être pensant à conscience du temps qui passe), lutter
contre le temps c’est lutter contre soi-même, la lutte est veine. Il faut s’efforcer de retenir la valeur
novatrice, créatrice du temps pour équilibrer le poids de l’irréversible. Efforçons-nous de démystifier
la peur de la mort et de mener une existence authentique (quand on en est l’initiateur).

Vocabulaire acquis :
 Vivre / exister
 Temps objectif / subjectif
 Immortalité / éternité
 Irréversibilité
 Irréductibilité
 Regret / Remord / Nostalgie
 Angoisse
 Finitude (mort)
 Divertissement
 Paradoxe épistémologique / ontologique
 Transcendance / immanence

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