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Tags Temps
Les hommes considèrent le temps comme une chose dont ils peuvent disposer à
leurs guises. Les hommes personnifient le temps et en font l’acteur principal de leur
déchéance. Le temps n’est pourtant ni une chose ni un acteur, il est dans le domaine
de la physique un élément fondamental dans l’univers. Le temps peut être
représenté comme une dévoration. Le temps est en quelque sorte cyclique, mais
rien ne semble échapper au temps.
L’homme est le seul être conscient du temps qui passe. Autrement dit, c’est le seul
être qui sait à l’avance qu’il va mourir. L’homme ne se contente pas de vivre, vivre
c’est aller de la naissance à la mort. L’homme lui existe, il est immergé dans le
temps mais c’est le seul qui habite dans le temps et qui essaye de lutter contre le
temps.
Avec Newton, le temps était représenté comme un absolu : il est universel, en tout
point de l’espace il s’écoule de la même manière. Avec Einstein et sa relativité
restreinte, le temps devient relatif : le temps ne s’écoule pas de la même façon en
tout lieu.
Quand je parle, je retiens ce que je viens de dire, je suis attentif à ce que je suis en
train de dire et je réfléchis à ce que je vais dire. D’où le temps n’existe pas si ce
n’est dans notre esprit. L’homme est le seul être qui a conscience du temps qui
passe : la manière dont nous vivons le temps n’a rien a voir avec la manière dont le
temps s’écoule sur une horloge. Le temps de l’horloge est quantitatif, on peut le
mesurer : c’est un temps homogène et métronimique. Le temps de la conscience est
quant à lui qualitatif : en permanence, notre conscience peut accélérer ou décélérer.
Le temps est le tissu dont l’existence est faite. Plus le temps passe, plus l’existence
s’altère :
Carpe diem ne veut pas dire qu’il faut vivre au jour le jour sans se soucier du passé
ou de l’avenir. Cela signifie qu’il faut savoir prendre le temps de ce qui est essentiel
en nous : méditer et réfléchir.
Les hommes sont troublés car ils ont peur de la mort. Or l’homme qui craint la mort
est victime de lui-même et de sa propre imagination. Son imagination n’est qu’une
illusion car quand nous serons morts, nous ne serons plus là pour regretter la vie et
nous n’aurons plus aucune sensation. La mort nous libère donc du trouble et de la
peur de la mort. Tant que je suis là, la mort ne l’est pas et quand elle sera là, je ne
serais plus là pour regretter d’avoir perdu la vie.
Pour les Stoïciens, on obéit tous à un destin : autrement dit, nul a le temps de
gaspiller un temps qui ne lui appartient pas. La vie est comme une pièce de théâtre
dont les auteurs (les dieux) ont fixé la durée, et un rôle pour la personne. En
revanche, nous avons la liberté de jouer notre rôle comme bon nous semble. En
conséquence, ce n’est pas la durée de l’existence qui fait la valeur d’une vie, c’est
l’attention que nous portons à chaque jour qui fait cette valeur. Ainsi nous n’aurons
pas de regrets à l’idée de perdre la vie : celle-ci sera bien remplie.