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Les citations de la mort

Montaigne

« Tu ne meurs pas de ce que tu es malade ; tu meurs de ce que tu es vivant »


(Essais)

La mort est la conséquence de la vie. C’est pourquoi Montaigne considérera que


la sagesse est d’accepter notre mort et donc que Philosopher, c’est apprendre à
mourir, ce qui n’est rien d’autre qu’apprendre à vivre.

« Qui a appris à mourir, il a désappris à servir » (Essais)

Le despote n’exerce son pouvoir que si le peuple le craint. La crainte par


excellence est bien sûr celle de la mort, car mourir est irréversible (ce n’est pas le
cas par exemple de la perte de nos biens). Mais que peut le despote contre celui
qui a appris à ne plus craindre la mort ?

Spinoza

« La sagesse est une médiation non de la mort mais de la vie » (Ethique)

Le sage ne pense pas à la mort. Dans la mesure où nous avons des idées adéquates,
nous ne pouvons penser qu’à ce qu’il y a en nous de positif et non à nos
impuissances ou nos échecs. Tout homme cherche en effet à persévérer dans son
être et la mort est donc contraire à notre essence. L’homme libre ne songe qu’à
vivre et bien vivre. Parce qu’il vit sous le seul commandement de la raison, il n’est
pas conduit par la crainte de la mort mais cherche le bien directement, cherchant
l’utile qui lui est propre. Par conséquent, il ne pense à rien moins qu’à la mort.

« La philosophie doit être une méditation de la vie, non de la mort. Car si la mort
est négation de la vie, la vie, tout aussi bien, est négation de la mort, négation du
négatif, bref mort à la mort ».

1
Diderot

« Se faire tuer ne prouve rien ; sinon qu’on n’est pas le plus fort » (Nouvelles
pensées philosophiques)

On pourrait dire autrement que nulle valeur n’existe en dehors de la vie, que la
vie est condition des valeurs ou encore que la vie est la valeur suprême. On peut
aussi interpréter cette phrase comme l’affirmation qu’on peut mourir pour des
idées qui ne sont en réalité que des chimères (cf. Oscar Wilde : « Une chose n’est
pas nécessairement vraie parce qu’un homme meurt pour elle).

Hegel

« L’humanité se compose de plus de morts que de vivants »

Les « morts » sont les grands hommes qui ont contribué au progrès de l’humanité.
L’humanité, ce sont les « êtres passés, futurs et présents qui concourent librement
à perfectionner l’ordre universel ».

« La mort est le maître absolu ».

Sartre

« La mort n’est jamais ce qui donne un sens à la vie, c’est au contraire ce qui lui
ôte toute signification » (L’Etre et le Néant).

Pour l’athée qu’est Sartre, la mort n’a aucun sens. Mais, de la même façon que
c’est le sens de la mort qui donne son sens à la vie, si la mort n’a pas de sens, la
vie n’en a plus non plus. L’existence devient alors absurde. La mort abolit notre
situation de sujet puisque nous n’existons plus (mais est-ce encore exister) que
dans l’esprit des vivants qui, en se souvenant de nous, nous réduisent à l’état
d’objet. Pour Sartre, le sens n’est pas dans la mort mais dans la liberté et la mort
est négation de mes possibilités et donc de ma liberté.

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« Tout existant naît sans raison, se prolonge par faiblesse et meurt par rencontre »
(L’Etre et le Néant)

L’homme est une passion inutile.

« Etre mort, c’est être en proie aux vivants » (L’Etre et le Néant).

Pascal

« Penser pour l’homme, c’est penser la mort, donc l’imminence toujours possible
de sa propre mort. La fin de la vie est naturelle, son terme est accidentel : on meurt
toujours au mauvais moment ».

L’homme sait à l’avance qu’il sera vainqueur du combat de la vie contre la mort.
Toute vie est en danger de mort.

Heidegger

« L’homme est un être pour la mort, la vie est un sursis de condamné à mort ».

Epicure

« La mort n’est rien pour nous : elle concerne les vivants sans les atteindre et
atteint les morts sans les concerner ».

Platon

« Philosopher, c’est apprendre à mourir ».

Cela signifie que toute philosophie doit permettre de savoir comment vivre avec
l’idée de la mort. Il s’agit d’intégrer cette idée pour ne pas en souffrir.

3
Schopenhauer

« C’est la connaissance des choses de la mort et la considération de la douleur et


de la misère de la vie qui donnent la plus forte impulsion à la pensée philosophique
et à l’explication métaphysique du monde ».

Ce penseur veut nous dire que le fait de savoir qu’il meurt, qu’on doit mourir, et
qu’il doit affronter la douleur et les péripéties de la vie lui permettent de pouvoir
se questionner là-dessus. En conséquence, les croyances religieuses, elles aussi,
sont une manière de donner une signification à la mort.

Epicure

« Familiarise-toi avec l’idée que la mort n’est rien pour nous, car tout bien et tout
mal résident dans la sensation ; or, la mort est la privation complète de cette
dernière. Ainsi, celui des maux qui le font le plus frémir, la mort n’est rien pour
nous, puisque tant que nous existons, la mort n’est pas, et que quand la mort est
là, nous ne sommes plus ».

La conscience de la mort ouvre une interrogation d’autant plus difficile que toute
représentation de sa propre mort est, au sens strict du terme, impossible ou
difficile d’acception. Car, ce voir mort, c’est justement ne pas l’être.

Heidegger

Il estime de les étangs, le dessein « l’être-là » ou l’homme de par sa dimension


existentielle est aussi l’être avec qui en référence à son caractère mortel découvre
sa finitude qui fait de lui l’être-pour-la mort. Il lui faut, dès lors, assumer et
accepter sa finitude au lieu de se réfugier dans l’expression impersonnelle du « on
meurt ».

« La vie est l’ensemble des fonctions qui existe à la mort ».

4
En effet, l’homme dont le courant de sa vie marque son existence au monde par
son agir et son implication effective dans ce monde.

Merleau-Ponty

« L’existence au sens moderne, c’est le mouvement par lequel l’homme est au


monde, s’engage dans une situation physique et sociale qui devient son point de
vue sur le monde ».

En d’autres termes, cela signifie que l’existence relève de l’action positive et


enrichissante de l’individu dans le monde.

Kierkegaard

Le salut de l’homme étant important, ce dernier doit veiller à choisir… qui lui
permettront d’accéder à l’infini, vu qu’il est un être fini. Pour cela, il estime que
l’angoisse de la mort « est une source d’énergie comme nulle autre ; elle rend
vigilant comme rien d’autre ». Dès lors, seul l’homme de foi à travers la marque
existentielle de sa vie reconnaît que Dieu peut le sauver et qu’il doit vivre et
exister en intégrant cette idée dans son esprit.

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