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Thèse : Ne faudrait-il pas dès lors s’attacher à la qualité du temps vécu, utiliser notre
temps à bon escient, avec sagesse, à se l’approprier en se consacrant à des activités qui nous
sont vraiment utiles, afin de trouver l’ataraxie?
- Le temps nous rapproche de la mort, passe trop vite et nous empêche de satisfaire tous nos
désirs, nous renvoyant à notre finitude et à notre condition mortelle. Plainte des hommes
d’avoir une vie trop courte (Lamartine, Le lac, Ô temps suspend ton vol ; La vieillesse
ennemie dans Le Cid de Corneille ; Lavelle, , Le temps et l’éternité; corpus)
- Il apparaît comme la marque de notre impuissance, comme ce qui ne peut que renvoyer au
tragique de l’existence, étant irréversible et nous empêchant d’agir pour changer le passé
révolu (Lavelle, Le temps et l’éternité; corpus)
- Le temps est synonyme de déception, de blessure, le passé douloureux n’est pas effacé et
anéanti mais conservé par la mémoire ou dans notre inconscient et il peut ressurgir dans nos
rêves ou sous forme de symptômes pathologiques et névrotiques (poids du passé évoqué par
Freud et la psychanalyse ; textes pp399-401 manuel scolaire) ;
(autre référence et argument : le présent aussi nous blesse, il déçoit nous attentes et n’est
pas ce que nous avions imaginé ou bien il nous surprend par imprévisibilité et nous prend de
court, nous obligeant à s’adapter à lui (Pascal Les pensées; corpus texte 1).
Mais l’homme ne peut-il se résoudre au malheur et ne doit-il pas tenter d’être heureux en
oubliant le temps qui passe ou en fuyant le présent ?
- En remplissant son existence pour ne pas avoir l’impression d’arriver à la fin de sa vie sans
en n’avoir rien fait. Tel est le but des activités diverses des hommes, aussi bien des
occupations sérieuses que des amusements qui les divertissent, c’est-à-dire les détournent de
l’angoisse de la mort. (Pascal dans les Pensées (corpus texte 2) explique que les hommes ne
savent pas rester chez eux et tenir en place ; même un roi qui possède tout ce qui peut le
combler, serait malheureux sans divertissement car il ne pourrait supporter l’ennui et
l’angoisse de la mort).
- Mais on peut alors atteindre l’ataraxie en apprenant à dissiper les craintes qui nous troublent
et celle de la mort en considérant qu’elle n’est rien pour nous. (Epicure, Lettre à Ménécée;
corpus ; tant que notre mort n’est pas encore venue, nous n’avons pas à la craindre puisqu’elle
ne représente rien pour nous, rien dont nous avons la sensation. Et une fois mort, nous ne
sentons plus rien puisque le corps s’éteint et nos sensations avec lui).
- L’oubli du passé est aussi source de joie et de liberté, il permet à la conscience de pouvoir
élaborer de nouvelles pensées, de libérer notre esprit de tout ce qui l’encombre et l’empêche
de se consacrer à l’avenir (Nietzsche, Généalogie de la morale ou Considérations inactuelles;
corpus; l’oubli n’est pas un « vis inertiae » mais une force libératrice, une faculté active qui
permet à la conscience de fermer de temps en temps « les portes et les fenêtres » de la
conscience, sans lequel nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance et nulle jouissance de
l’instant présent ne pourraient exister).
- (autre argument possible) C’est également en se détournant de la réalité décevante pour
trouver refuge dans l’imaginaire qu’on peut trouver le bonheur car notre imagination et le
« pays des chimères », comme dit Rousseau dans Julie ou la nouvelle Héloïse; (corpus), nous
console de la déception du réel.
3- Bonheur et temps peuvent faire bon ménage quand ils sont bien vécus, avec sagesse. C’est
la sagesse qui nous permet de trouver le bonheur en donnant un but sérieux à notre existence,
en vivant pleinement et en donnant à notre temps une valeur qualitative.