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ujourd’hui, le terme « épistémologie » du grec épistème (=science) et logos
(=discours) signifie une étude de la science, une interrogation sur ses principes, ses
conditions, ses résultats pour en apprécier la valeur et la portée objective.
Au sens général du terme, la science est « un ensemble de connaissances et de recherches
ayant un degré suffisant d’unité et de généralité et susceptible d’amener les hommes qui s’y
consacrent à des conclusions concordantes qui ne résultent ni de conventions arbitraires ni
de gouts ou des intérêts individuels qui leurs sont communs, mais des relations objectives
que l’on découvre graduellement et que l’on confirme par des méthodes de vérification
définies » (Lalande, vocabulaire technique et critique de la philosophie)
Mais si l » ambition de connaitre est une caractéristique particulière de l’espèce humaine,
l’attitude scientifique est elle naturelle à l’homme ou constitue t’elle une conquête de
l’histoire ?
Y’a-t-il de connaissances que scientifiques ? En d’autres termes, notre connaissance du
réel se limite t’elle aux savoirs scientifiques ? D’ailleurs la science a-t-elle le monopole de la
vente ? Cette notion de vérité t’elle le même sens à travers les différents types de sciences ?
Est-ce au même titre que l’on parle de science de la nature et de science de l’homme ? Enfin,
quels sont les rapports de la science et de la technique ?
Toutes les formes de la culture humaine (magie, religion, technique, science, art) sont
liées aux surgissements de la pensée symbolique. L’homme n’est pas seulement présent au
monde. Il se le représente, reprend assez de distance par rapport au monde pour se montrer
capable de l’interroger, de l’interpréter, de le célébrer et de vouloir le changer. C’est ainsi que
l’ambition de connaitre est une caractéristique particulière de l’espèce humaine. A travers les
premiers approches au réel (le mythe, la magie, les religions), l’homme a donc cherché très
tôt à mettre en question le monde, a tenté d’appréhender le réel à travers son imagination,
sa sensibilité de sa fois. Car c’est dans la nature de l’homme de vouloir tout expliquer, de
rendre raison de tout, de connaitre le pourquoi et le comment des choses. Connaitre donc
c’est faire un effort pour comprendre et expliquer. On peut donc considérer que la
connaissance scientifique, même si elle semble particulièrement importante dans la mesure
où elle confère un pouvoir sur les choses, ne constitue pas la seule connaissance-possible car
l’homme s’est essayé à d’autres tentatives d’explication et de transformation comme le
mythe, la magie et la religion.
2. LA MAGIE
3. LA RELIGION
1. CONNAISSANCES SENSIBLES
La connaissance sensible c4est le contact que nous avons avec le réel grâce à nos cinq
sens (ex : avoir chaud ou froid, la vue d’un objet…) ce sont des connaissances spontanées
(immédiates) dans la mesure où le sujet saisi d’emblée l’objet. Nous verrons que cette
connaissance spontanée du réel est antiscientifique ; d’ailleurs elle est souvent trompeuse ;
ainsi le soleil nous parait spontanément de taille plus réduite qu’il ne l’est. Donc cette
connaissance sensible ne peut nous faire dépasser le stade de l’opinion, de la croyance : deux
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formes de connaissances spontanées non interrogées par la raison. Cette expérience
première (connaissance sensible) constitue selon Bachelard le premier obstacle de la
formation d’un esprit scientifique.
2. CONNAISSANCE RATIONNELLE
La connaissance sensible, a-t-on dit, est une intuition sensible, l’intuition étant une saisie
directe et immédiate et qui ne recourt par au raisonnement. En s’opposant à l’intuition, le
raisonnement est une opération discursive de la pensée ; selon André LALANDE : « une
opération de pensée est dite discursive quand elle atteint le but ou elle tend par une série
d’opérations partielles intermédiaires ». Ainsi une connaissance rationnelle est celle qui
procède par le détour (discursus), par la médiation de la raison : celle qui satisfait aux
exigences logiques d’une pensée rationnelle. La connaissance scientifique est d’ailleurs un
exemple d connaissance rationnelle.
La connaissance est définie comme une connaissance rationnelle mais aussi objective et
universelle. Elle est rationnelle parce qu’elle satisfait aux exigences logiques d’une pensée
rationnelle. Elle est objective car construite par détour et artifice pour rompre avec le
caractère subjectif de la connaissance sensible (il y’a distanciation et un recul par rapport à
l’objet). Enfin elle est universelle car elle réalise à son sujet l’accord de tous les esprits bien
informés. Donc nous pouvons dire que la connaissance scientifique semble couronner
l’évolution du savoir humain, représentant ainsi d’après August COMTE (1798-1857), la
maturité de l’esprit difficilement acquise au terme d’une longue histoire. Selon lui, l’esprit
humain est passé de trois états successifs correspondant à trois âges : l’âge théologique, l’âge
métaphysique et l’âge scientifique. En effet, les hommes adoptèrent d’abord les explications
théologiques (la tempête expliquée par un caprice du dieu des vents, Eole). Plus tard, ils
remplacèrent les dieux par des forces abstraites et ont eu l’explication métaphysique (la
tempête expliquée par la « vertu » dynamique de l’air). Enfin l’explication moderne, positive
où scientifique, renonce à imaginer le pourquoi ultime des choses et se contente de décrire
comment les faits se passent.
En effet l’attitude scientifique n’est pas spontanée (naturelle) chez l’homme ; elle est une
conquête très récente de l’humanité.
La physique est née il y’a quatre siècles à peine. La chimie, il y’a trois siècles, la biologie il
n’y guère deux siècles, alors qu’il y’a des hommes sur terre depuis plusieurs centaines de
milliers d’années. Pourquoi cette avènement si tardif ? Pour plusieurs raisons : d’abord, dans
sa jeunesse, l’esprit humain est très ambitieux. Les primitifs comme les enfants veulent
connaitre la cause, le principe créateur de tout ce qui est. Ils voudraient répondre à la
question pourquoi ? En outre, l’homme projette spontanément et inconsciemment sa propre
psychologie sur la nature Eole est comme nous, capable de se mettre en colère. La nature a
« horreur » seulement comme se produisent les phénomènes, autrement dit, selon quelles
lois et dans quel ordre (la loi est rapport nécessaire entre des phénomènes). Pour parvenir à
l’esprit scientifique, il était indispensable d’éliminer de la connaissance les projections
psychologiques spontanées et inconscientes d’éliminées « l’anthropomorphisme » (Plank).
Cette confusion de l’objectif et du subjectif fait que la connaissance du réel est
antiscientifique. Car je vois spontanément le monde comme je suis (nous disons que l’eau
dort, que le soleil se couche…) et il faut tout un travail pour le voir comme il est, ce travail
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est celui de la science qui se définit comme une étude rationnelle et objective du réel. La
connaissance scientifique rompt avec la perception immédiate considérée comme un
obstacle au progrès de la science (ce que Bachelard un « obstacle épistémologique »).
On appelle sciences expérimentales ou science de la nature les disciplines qui ont pour
objet l’étude de la réalité matérielle. Contrairement aux sciences formelles qui sont
hypothético-déductives et qui ne s’intéresse qu’à la cohérence interne du raisonnement, les
sciences de la nature (où sciences de la matière) sont concrètes, inductives et s’efforcent de
connaitre le monde réel. Les sciences physiques étudient la matière inerte, c'est-à-dire les
phénomènes n’affectant pas la structure interne des corps. Les sciences chimiques étudient
les constituants de la matière ou les phénomènes modifiant cette structure. Et les sciences
biologiques étudient la matière vivante.
Les sciences de la matière reposent sur la méthode expérimentale que Claude
BERNARD caractérise comme un processus à trois temps (étapes) : l’observation, l’hypothèse
et la vérification. Il s’agit d’abord d’observer des faits, puis d’en proposer une théorie
conjecturale, l’hypothèse et enfin de retourner à l’expérience pour vérifier l’hypothèse.
On désigne sous le terme des sciences humanes l’ensemble des disciplines qui ont
pour objet l’étude des attitudes, des comportements humains. L’histoire, la sociologie, la
psychologie, l’ethnologie, l’économie la politique sont des sciences humaines. Mais de telles
disciplines posent des problèmes épistémologiques : peut-on les considérer comme des
sciences à part entière ? Si l’homme est sujet de la science peut il également se prendre
comme objet de science ? En effet, on a souvent refusé à ces nouvelles sciences le statut de
science à part entière : et l’une des objections met en doute la possibilité d’atteindre
l’objectivité (neutralité) dans le cadre de ces disciplines.
L’exemple de l’histoire servira de fondement et d’illustration à nos analyses. En effet,
trois objections ont été faites à la scientificité de l’histoire, à sa prétention de se constituer
comme science. Tout d’abord, dit on, pas d’observation directe du fait en histoire, puisque
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l’histoire se définit comme la connaissance du passé (et au sens strict du passé humain) et
que le passé est par essence ce qui n’est plus.
Ensuite le problème de l’objectivité en histoire est soulevé du fait que l’historien est un
homme d‘une époque, d’un pays, d’une classe, un ensemble de paramètres qui déterminent
les connaissances du passé ; ainsi, même si une connaissance du passé est possible
indirectement, cette connaissance demeurera subjective.
Enfin, l’expérimentation étant impraticable en histoire, l’historien ne pourra aboutir à
poser les lois (posées à l’issu de la dernière étape de la méthode expérimentale). L’historien
raconte, il n’explique pas.
Cependant, aujourd’hui, contrairement à ce qu’on pensait au XIX siècle, l’objectivité
en histoire n’a plus comme modèle celle des sciences physiques ; elle inclut une part de la
subjectivité de l’historien. L’histoire ne cherche non plus à établir des lois qui soutendent le
développement historiques mais essaye, comme le dit Piaget, de « reconstruire et interpréter
le passé » en se fondant sur des instruments scientifiques élaborés (critique interne, critique
externe, documents collectés, etc.).
Et dans la mesure où il n’y a d’objectivité absolue même dans les autre sciences, dans
la mesure où les connaissances en apparence les plus rigoureuses ne sont jamais
qu’approximatives, il devient illégitime de condamner des sciences humaines sous prétexte
qu’elles ne peuvent pas prétendre à une objectivité et qu’il ne peut y avoir de lois.
B. LE PROBLEME DE LA VERITE
Philosopher, dit on, c’est chercher la vérité. Et Platon précise : c’est aller au vrai avec
tout son âme. Qu’est ce que donc la vérité ? Comment la reconnaitre ? Dans le langage
ordinaire, la vérité est sans cesse évoquée : c’est vrai, je vous assure, je jure de dire la vérité,
et sans cesse contesté : ce n’est pas vrai, c’est un mensonge, c’est un faux. Toutes ces
propositions présupposée la pensée et le langage articulé. Hors de moi, le monde est réel ;
mais il n’y a rien de vrai tant qu’il n’y a pas d’esprit pour penser cette vérité et de langage
pour le dire. C’est avec le langage que la vérité entre en jeu. C’est avec lui et par lui que surgit
la question de la vérité ou de la fausseté, non pas de la réalité, mais de toute proposition
affirmative ou négative) touchant une quelconque réalité. C’est avec le langage que surgit
l’idée de vérité. Seul un énoncé, un jugement peut être dit vrai ou faux.
La proposition « il pleut dehors » ne sera vrai que s’il pleut réellement. Un jugement, une
assertion sont donc vrai lorsqu’il y’a adéquation entre ce que je pense et la réalité extérieur.
C’est la conception de la vérité adéquation (énoncé clairement par Aristote) c’est à la vérité
comme adéquation entre la proportion et le fait que celle-ci décrit.
Mais comment la vérité est elle possible, et d’abord l’est-elle, précisément ?
Comment la réalité extérieure, matérielle, peut elle se conformer aux concepts et aux
catégories de la raison ? c’es sur cette question que se fonde l’opposition entre les sceptiques
( qui nient précisément que la raison humaine soit à jamais en même de se saisir du réel) et
les dogmatiques (qui pensent au contraire que la raison humaine est à même de démontrer
les propriétés du réel, que la pensée peut connaitre totalement et refléter également
l’essence du réel, c’es à dire l’ensemble de ces caractères constitutifs ; que ce réel soit dans
notre monde [ce que je vois, ce que je touche], ou au-delà des apparences sensibles [un
monde d’idées]).
Kant renvoie ces deux écoles (le dogmatisme et le scepticisme) dos à dos, en
proposant une troisième voie. Les autres accordent trop à la raison (les dogmatiques), les
autres trop peu (les sceptiques), faute d’avoir commencé par examiner précisément ce que
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peut la raison, et donc ce que l’on peut légitiment lui demander. Les uns et les autres ont
cherché dans la réalité extérieure les conditions d possibilité d’une connaissance vraie.
L’intuition géniale de Kant est qu’il faut chercher les conditions de cette connaissance non
du côté de l’objet mais du sujet connaissant : c’est le sens de la fameuse « révolution
copernicienne » opérée par Kant. Il fera du sujet et non plus de l’objet la véritable origine du
savoir en reconnaissant à la raison humaine la capacité élaborée des connaissances vraies par
ses propres moyens. Il instaure en même temps des limites à la raison car pour lui, il n’y a de
connaissance qu’a partir du sensible.
L’idée qui s’opposera à partir de Kant c’est qu’au lieu de conformer à la réalité pour
tenter d’atteindre la vérité. Il faudrait chercher à la construire à partir du réel que nous
subissons sous forme d’apparence sans jamais être sur d’atteindre une vérité absolue une
connaissance qui nous restituerait absolument le réel sur lequel elle porte.
La vérité scientifique
En science, il convient de noter que la vérité peut revêtir deux formes : les vérités
formelles et les vérités matérielles où de fait.
En effet la vérité formelle est celle qui prévaut en logique qu’en mathématiques ; elle
dépend exclusivement de la forme du raisonnement, du discours, sans aucune référence à la
réalité. La « vrai » réponse à un problème de géométrie ne se trouve pas quelque part dans la
« réalité », en dehors des règles de la géométrie. Cette vérité formelle est le signe de l’accord
de la pensée avec elle-même ; de la conformité du raisonnement à des normes logique qui
sont la cohérence t la validé interne. Quant à la vérité matérielle (des sciences de la nature)
elles découlent de la correspondance entre la réalité et les jugements émis.
Contrairement à la mathématique qui n’avait pas besoin de sortir d’elle-même pour
faire admettre ses conclusions, dans les sciences de la nature toute vérité est vérification.
Confrontation de la pensée avec la réalité dont elle est sensée rendre compte. Ainsi dans les
sciences expérimentales, le savant doit se soumettre au verdict de l’expérience et toutes ses
démarches aboutiraient, en définitive, à constater passivement ce qui est. Mais aujourd’hui,
les physiciens contemporains s’efforcent d »’établir que le savoir ne progresse pas d’une
façon linéaire, mais qu’il se heurte à des obstacles épistémologiques. Il faut donc admettre
avec Bachelard le concept d’une connaissance approchée dans la mesure où la science, dans
son approche du réel avance par touche successive et par approximation. Ainsi, au lieu de
définir la vérité par l’adéquation de la pensé et du réel, on préfère la concevoir comme une
« erreur rectifiée » (Bachelard), « une rectification historique d’une longue erreur » dans la
mesure où la science est « la science du caché ».
La technique est l’une des manifestations les plus éclatantes de la culture humaine.
Elle se définissait comme l’ensemble des procédés destinés à obtenir « certains résultats
jugés utiles ». La technique est d’abord un geste instinctif (le bâton est le prolongement du
bras, l’hameçon est le prolongement du doit recourbé). Elle ne connait son plein essor que
lorsque la science lui donne une efficacité toute nouvelle et sans cesse accrue.
C’est ainsi qu’aujourd’hui, la technique se définit comme étant une science appliquée. Et si
l’on définit l’homme comme un « homo Faber » (Bergson), c’est par la technique qui lui a
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permis d’instaurer un rapport triangulaire entre « l’agir » (la main ), le « réfléchir » (cerveau)
et les « choses » (la matière).
Parmi les grandes catégories des faits culturelles (technique, religion, art, etc.).
L’apparition de la science en tant que discipline autonome est la plus tardive. Tant qu’elle
restait un simple moment de l’activité technique, elle ne pouvait pas acquérir l’autonomie
nécessaire pour exister et pour être étudiée comme telle.
Ainsi, historiquement, la pratique précède la théorie, la technique précède la science. Et à
l’origine de toutes les sciences, on trouve des préoccupations pratique.
Les échanges commerciaux ont favorisé la naissance de l’arithmétique.
La géométrie est née à partir des problèmes posés par la technique de l’arpentage.
C’est par ce que les industriels rencontraient des difficultés dans la fabrication de la
bière que Pasteur s’est penché sur le problème de la fermentation.
Cependant, la science est tout autre chose qu’un simple prolongement de la technique
préscientifique spontanée, elle prend du recul sur la technique primitive, analyse
rationnellement ces procédés pour les réformer. En fait ce sont toujours les échecs de la
technique qui suscitent l’effort scientifique.
- Le technicien rencontre des obstacles qui s’opposent à son activité pratique.
- Le savant réfléchit sur ces obstacles pratiques, il les constitue en problèmes
théoriques.
- Mais bien vite, le savant en tant que savant se pose les problèmes pour eux-mêmes.
Tandis que le technicien voulait agir, le savant quant à lui cherche avant tout à
comprendre.
- Cependant, la science désintéressée va, à son tour, recevoir des applications pratiques
fécondes que le savant ne soupçonnait pas ; lors ce que Hertz découvrit les ondes
électromagnétiques, il ne savait pas qu’une telle découverte aurait pour conséquences
la technique de la radio diffusion.
Et aujourd’hui, on parle de techno-science car la technique est à son tour science
appliquée et qui rend à son tour à la science des services à l’intermédiaires d’instruments de
plus en plus perfectionnés (les satellites artificiels, les microscopes électroniques)
Science et technique sont désormais étroitement liées. Pour Bachelard, ‘nos instruments ne
sont que des théories matérialisées ».
Mais, de nos jours, la technique qui est au départ parait n’obéir qu’aux projets de
l’homme, semble ainsi capable d’échapper à son contrôle au pire, de le dominer pour lui
imposer un mode de vie auquel il devrait désormais se plier pour s’adapter.
Parallèlement, le développement prodigieux des techniques, le déséquilibre, l’inquiétude et
les conséquences désastreuses qui en résultent souvent
(Accroissement du « niveau de serre », pollution des eaux par l’industrie, dénaturation
chimique des aliments, travail à la chaine, chômage, armes de guerre terrifiantes…)
entrainent la suspicion et la révolte de certains humanistes contre la technique dont le
progrès risque de se retourner contre nous. L’homme aurait joué les apprenti-sorciers et la
technique en un développement monstrueux et désormais incontrôlable, ce serait mis e en
quelque sorte en dehors de la culture.
D’ailleurs pour Albert Einstein : tout notre progrès technologique dont on chante les
louanges, le cœur même de notre civilisation est comme un hache dans la main d’un
criminel. Et c’est l’homme qui est en question et non la technique ou la science car, c’est lui-
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même qui doit décider des fins qui doit viser moyens pour y parvenir et des valeurs qu’il doit
sauvegarder. Pour Bergson l’homme a besoin d’un « supplément d’âme » car « la science a
fait de nous des dieux avant que nous ne soyons des hommes » (Rostand).
Conclusion
On constate en fait que les avancées des sciences n’ont nullement fait disparaitre la
philosophie. Elles lui ont apporté le nouveau sujet d’interrogation.
L’épistémologie se consacre ainsi à étudier les enjeux de la démarche scientifique ainsi
que son intégration sociale. Par définition, l’attitude scientifique étudie les faits et ne peut se
préoccuper des valeurs (y compris de celle produit) de manière sont du ressort de la
philosophie, et l’on constate que, de plus en plus fréquemment les scientifiques demandent
la collaboration des philosophes lorsqu’ils se trouvent confronter à des problèmes d’éthique
(morale) dans leur propre démarche. Ainsi, les recherches menées en biologie révèlent t’elles
la nécessité de constituer une bioéthique. Car ce n’est pas seulement quand la technique es
l’objet d’un usage criminel qu’elle est menaçante, c’est aussi quand on l’utilise à l’occasion,
pour des tins qui paraissent bonnes. Les techniques de reproduction dans les exemples
posent d nombreuses questions d’éthique : parenté et statut des enfants issu de
l’insémination artificiel, légitimité de la croissance d’embryon à l’extérieur de l’organisme
(des bébés éprouvette) réimplantation d’un embryon dans un utérus qui n’est pas celui de sa
mère naturelle (« location d’utérus ») sur le marché, le corps se vend en pièces détachées.
Autant de ^pratiques qui requiert la vigilance de l’homme qui doit consolider ses attitudes
éthique afin de préserver sa dimension humaine qui consiste à se poser des questions
logiques.
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