Vous êtes sur la page 1sur 8

Partie 3 : Comment parvenir à la

vérité
Created @April 4, 2022 3:21 PM

Tags Vérité - Science - Raison

Propriété

Introduction :
Support : l’allégorie de la caverne, Platon

Questions

Interprétation des symboles de l’allegorie de la caverne :

Partie 3 : Comment parvenir à la vérité 1


La caverne chez Platon représente le monde sensible, c’est à dire le monde tel qu’il
est accessible aux sens des prisonniers. En effet, la connaissance première de la
réalité se fait par l’intermédiaire de nos sens.

Sans nos sens, jamais nous n’aurions de contacts avec la réalité. Les prisonniers,
c’est nous : c’est la condition humaine. Les prisonniers ignorent la vérité, c’est à dire
que les ombres sont des ombres. Ils sont donc prisonniers de leur ignorance.
Ainsi, la route élevée représente le chemin qui mène à la vérité et à la
connaissance. Se dresse au milieu de ce chemin un petit mur : c’est un obstacle à la
vérité. Ce sont les montreurs d’ombres : les sophistes. Non seulement, ils ne
partagent pas la vérité qu’ils connaissent, mais ils manipulent également les
prisonniers. Ainsi, ils considèrent les prisonniers comme des enfants.

Platon qualifiait les sophistes de « maître des ombres ». Les marionnettes sont la
représentation de la réalité : elle est donc fictive. L’ombre est le monde des
apparences : l’apparence n’est qu’une représentation fictive de la réalité. Sur le
chemin de la connaissance, il faut dépasser les ombres mais également le monde
de la fiction

Le Soleil représente quant à lui le monde intéligible : c’est le monde de la vérité et


de la connaissance qui se trouve au travers de nos idées. Le prisonnier libéré
représente l’homme qui s’éveille à la connaissance : cela ne peut se faire que de
manière progressive. Dans un premier temps, l’homme veut revenir rapidement
dans la caverne : il se refuse à penser par lui-même.
Pour Platon, la seule solution a la survie de l’humanité est de penser par soi-meme.
Le prisonnier libéré retourne dans la caverne après avoir gravi le chemin vers la
connaissance. Le prisonnier libéré incarne le philosophe et dans le milieu politique le
« philosophe-roi », c’est â dire celui qui doit guider le peuple. Platon ne pense pas
que tous les prisonniers doivent être libérés : seul celui qui est guidé par sa raison.
Seuls les meilleurs, c’est à dire l’élite, doivent être libérés de leurs chaînes : c’est le
processus de sélection chez Platon.

I) La vérité est-ce la réalité ?


Rien ne semble plus facile que de dire la vérité, il suffit de décrire la réalité. Si la
réalité est connue de la personne, alors soit on dit vrai et on dit la vérité soit on dit
faux et on ment. Souvent, on confond la réalité et la vérité

Si je dis : « La Terre, notre planète, est vraie »

Partie 3 : Comment parvenir à la vérité 2


Cela n’a pas de sens car la Terre n’est ni vraie ni fausse : elle est réelle. On définit la
réalité comme étant tout ce qui est : tout ce qui existe contrairement à tout ce que
l’on imagine (fiction). Il ne faut pourtant pas réduire la réalité à ce qui est matériel.
Une pensée est réelle à partir du moment où on la conçoit. Un sentiment est réel à
partir du moment où on le ressent. En revanche, un personnage de roman n’est las
réel, il est fictif.

Si je dis : « La Terre, notre planète, est une sphère »

La vérité comme la fausseté dépend toujours d’un jugement que l'homme porte sur
la réalité. Esr vraie la correspondance qu’il y a entre la réalité (la Terre) et ce que
l’on en pense. Est fausse la non correspondance entre la réalité et ce que l’on en
pense : « La Terre est un cube ».

Nous devons cette définition à un philosophe du Moyen-Age :

« Adequatio intellect rei » (« Adéquation entre pensée et


réalité ») Thomas d’Aquin

C’est ce que l’on appelle la vérité correspondance. La vérité existe que par et pour
soi-même et l’homme. C’est l’homme qui porte un jugement sur la réalité.

Cette définition classique de la réalité semble simple. Pourtant, comment savoir


avec certitude qu’il y a correspondance entre la réalité et ce que j’en pense.

Exemple : un stylo perçu par un daltonien peut être perçu comme étant gris,
alors que la majorité le perçoit bleu. Ainsi, on note plusieurs perceptions de la
réalité. Donc, nous avons tous également raison, il n’y en a pas un qui a raison et
que les autres ont tort (ex : Copernic et Galilée).

Le seul critère de réalité serait alors de faire l’expérience de la réalité.

II) L’expérience est-elle un critère de vérité


?
Le mot expérience a trois sens :

L’expérience peut être le vécu : il fait du temps qui passe un allié, parce que je
vais plus vite et je fais de mieux en mieux. Le vécu apporte du savoir-faire, on se
doit de le partager mais on ne peut jamais l’enseigner : le vécu n’est pas
généralisable, il tient compte d’une vérité personnelle. Quand on recherche la

Partie 3 : Comment parvenir à la vérité 3


vérité, alors on recherche des faits qui se doivent d’être généralisables à tout le
monde.

L’expérience sensible :

« Je ne crois que ce que je vois » Saint Thomas

Ainsi, la perception est-elle un critère de vérité ? Peut-être mais elle peut être
altérée. Dès le 17ème siècle, Descartes avait démontré avec deux expériences
que parfois la perception de la réalité peut être faussée. Il ne faut pas mépriser
les sens sous prétexte qu’ils ne nous donnent pas la vérité, ils ne faut pas
mépriser les ombres : sans les ombres, les hommes n’auraient jamais eu un
quelconque contact avec la réalité. Nos sens et notre perception nous
permettent d’agir dans la vérité. Les sens sont donc avant tout tournés vers
notre survie. En revanche, pour connaître la réalité, il faut sortir de la caverne et
aller au delà de nos perceptions sensibles.

L’expérimentation ou expérience scientifique :

Support : L’évolution des idées en Physique, Einstein (La vérité scientifique n’est
qu’une image de la réalité)
Selon Einstein, la réalité est « une montre fermée » : c’est à dire que son
mécanisme ne nous est pas directement accessible.

La science est-elle alors vouée à l’échec ?


Non, car la réalité se manifeste à nous par l’intermédiaire de nos sens : on
appelle cela des phénomènes (réalité telle qu’elle nous apparaît). C’était le cas
des ombres de la caverne (allégorie de la caverne de Platon).

Le rôle du scientifique est alors de forger et d’imaginer une image de la réalité,


c’est à dire du mécanisme, à partir du phénomène. D’où, le scientifique « sort de
la caverne » en remettant en question les apparences. Avoir l’esprit scientifique,
c’est avant tout avoir le sens du problème.
En science, lorsque l’on forge une image de la réalité, on appelle ça un
« paradigme ». Attention, un paradigme nouveau ne s’impose jamais de
manière naturelle, il ya toujours des résistances : des « obstacles
épistémologiques ». D’où l’accueil réservé des prisonniers lorsqu’il retourne
dans la caverne. D’où l’histoire des sciences n’est pas un long fleuve tranquille :
il y a des moments de ruptures scientifiques, de discontinuités, et de révolutions
scientifiques.

Partie 3 : Comment parvenir à la vérité 4


Il n’empêche qu’Einstein est considéré comme le dernier des physiciens
classiques :

« Dieu ne joue pas aux dés » Albert Einstein

Autre citation :

« La science se forme en se reformant » Gaston Bachelard

Pour se forger une image de la réalité, le scientifique doit former une hypothèse
et échafauder une théorie, c’est à dire une interprétation anticipée d’un
phénomène naturel. Ainsi, la théorie doit être soumise à une expérimentation.
Une expérimentation est une reconstruction de la réalité, elle est construite par
l’esprit suivant un protocole.
On pourrait croire que le rôle d’une expérimentation est de valider une théorie.
En réalité, le rôle de l’expérimentation est de réfuter la théorie et d’en montrer la
fausseté. Tant qu’une théorie résiste aux attaques, on considère que le modèle
est vrai. La véité dans le domaine scientifique n’est jamais figée, d’où le
scientifique doit toujours se remettre en question face à sa théorie.

Le propre d’une théorie scientifique est de pouvoir se tromper. D’où la science


est de nature hypothétique. Découvrir le mécanisme de la réalité est par nature
impossible, ce serait pourtant un idéal pour les scientifiques, elle serait objective.

III) Raisonner est-ce le seul moyen d’accéder à des


idées vraies ?
La raison est une faculté de l’esprit qui intervient dans deux domaines,

dans le domaine de nos actions : elle permet de distinguer le bien et le mal. D’où
les adjectifs raisonnables et déraisonnables.

dans le domaine de la connaissance : la raison nous permet de distinguer le vrai


du faux. Elle nous évite de faire des erreurs. D’où les adjectifs rationnel et
irrationnel. Dans le domaine de la réflexion du savoir, quand on utilise le mot
raison on a pour synonyme les mots entendement et intellect. Un discours est
rationnel quand un individu est capable distinguer le vrai du faux, c’est à dire de
mener une démonstration sans commettre d’erreurs.

Comment la raison, qui est â l’intérieur de nous-mêmes, peut-elle expliquer la réalité


qui est à l’extérieur ?

Partie 3 : Comment parvenir à la vérité 5


« La raison est la chose du monde la mieux partagée »
Descartes

Autrement dit, tout les hommes possèdent la raison contrairement aux animaux qui
en sont dépourvus. Si les hommes sont doués de raison, comment peuvent-ils
commettre des erreurs ?

Descartes répond : Tout les hommes ne raisonnent pas de la même manière.


Descartes a voulu inventer une méthode pour « bien raisonner » et atteindre des
certitudes.
Pour bien raisonner, il faut douter. Néanmoins, le doute de Descartes est provisoire
(il doute pour ne plus douter) et volontaire (pour le délivrer du vraisemblable) et le
doute de Descartes est méthodique car son but est de bâtir sur des bases solides le
raisonnement. Descartes considère la réalité comme une montre dont le mécanisme
est accessible. Le voeu cartésien est de comprendre comment fonctionne ce
mécanisme.
Ainsi, sa méthode pour bien raisonner consiste en 4 règles élémentaires :

La règle de l’évidence : Dieu pour Descartes a placé en nous un certain


nombre d’idées vraies, d’où le rôle de notre raison est de retrouver en nous ces
idées vraies, ces évidences.

Lorsqu’on est face à quelque chose d’inconnu, il faut l’analyser : c’est à dire
décomposer chaque élément.

Règle de la déduction : une fois que l’on a analysé chaque rouage du


mécanisme, il faut tout reconstruire. On ramène ce qui était inconnu en une
chose inconnue.

Règle du dénombrement : il faut s’assurer de ne rien oublier

A partir de ces 4 règles, Descartes pensait que l’on pouvait tout connaître de la
réalité. On l’a donc accusé d’avoir fait du monde le miroir de notre raison et d’avoir
rationalisé le réel. La logique est donc au cœur de la méthode cartésienne.

La logique propose des méthodes pour mettre en ordre nos pensées. La logique
n’est donc pas inée. C’est à dire de rendre notre pensée cohérente et
compréhensive.

Syllogisme (Aristote) :

Tout Homme est immortel.

Partie 3 : Comment parvenir à la vérité 6


Or, Pao est un Homme.

Donc Pao est immortel.

On appelle ce raisonnement une vérité formelle. La logique est nécessaire pour


bien raisonner mais elle n’est pas suffisante pour connaître la réalité (syllogisme
faux vis-à-vis de la réalité en orange).
Quelle est la valeur d’un raisonnement ?

Lorsqu’on démontre une idée, on cherche à donner la preuve que ce que l’on dit est
fondé en raison. Démontrer, ce n’est pas juste discuter une idée : le but est de
convaincre. Une démonstration (demonstrare en latin) c’est un discours qui montre
un raisonnement qui est en train de se construire.

Quand on démontre une idée, ce n’est pas sous la contrainte ou la menace que l’on
parvient à convaincre mais juste par la force de notre raisonnement. C’est l’homme
qui depuis toujours s’impose à lui même cet effort intellectuel de démontrer des
idées afin de sortir de la caverne et donc de l’ignorance. Démontrer une idée à aussi
une valeur morale :

Liberté : quand on démontre une idée à l’autre, on lui laisse l’entière liberté de
réfuter ou de contester notre raisonnement. C’est donc l’autorité du
raisonnement qui prédomine.

Égalité : raisonner et démontrer ses idées, c’est considérer l’autre comme un


égal. Il faut, pour parvenir à le convaincre, prendre en compte ses idées à lui.

Fraternité : démontrer à l’autre commence avec des individus qui exposent


leurs idées divergentes. Ça se prolonge dans une communauté et s’achève
dans la fraternité car l’autorité du raisonnement met tout le monde d’accord.

Quelles sont les limites de la démonstration ?


Selon l’idéal des Scientistes, seules les sciences ont la capacité de prouver ce
qu’elles avancent : leur pouvoir paraît illimité pour dévoiler les mystères de la réalité.
La Science serait donc en capacité de tout expliquer.

Au 19ème, Pierre Simon de Laplace avait imaginé que si un jour on connaissait


toutes les lois de l’univers, alors nous serions capable de calculer tout les états
futurs de celui-ci : le prévisibilité serait alors absolue. Les Scientistes ont pour
principe que le monde est rationnel, mais l’est-il vraiment ? Nous savons que dans la
nature se produisent des phénomènes que l’on qualifie d’irrationnel : il existe mais
est inexplicable.

Partie 3 : Comment parvenir à la vérité 7


Au 20ème Siècle, la science a introduit le parametre hasard. Nous savons que
certains phénomènes échappent à toute prévisibilité humaine, ils sont irrationnels :
c’est la théorie du chaos. Dans le domaine des sciences humaines, on sait que le
comportement humain n’est pas rationnel : il y a en nous des parts de sensibilité.

IV) Doit-on abandonner la recherche de la vérité ?


Manifestement, les sciences ont renoncé à la découverte de la « vérité objective ».
Le rôle de la science est de proposer des représentations de la réalité, mais en
aucun cas de l’atteindre. C’ers la raison pour laquelle le sacro-saint principe des
sciences c’est la réfutabilité. La science semble donc avoir abandonné l’idée de
lever tout les coins de mystères de la réalité.

Abandonner la recherche de la vérité, cela correspond à l’idée des relativistes de


l’Antiquité. Pour eux, la vérité n’existe pas puisque chacun à son propre point de vue
sur les choses de la réalité

V) Toute vérité est-elle bonne à dire ?


Rien n'est plus simple que dire la vérité mais La réalité est complexe : la loi peut
encourager à taire la vérité (secret professionnel) mais aussi à parler (signalement).
Dans les deux cas, l’intention est de protéger. Ne pas mentir est un principe moral, à
l’horizon de la vérité il y a des personnes : la priorité doit être donnée à la personne
sur le principe. Il faut alors se positionner et prendre nos responsabilités.

Partie 3 : Comment parvenir à la vérité 8

Vous aimerez peut-être aussi