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Analyse et conception des

Systèmes d’Information
Chap. 2. Cycle de vie et cycle
d’abstraction
Dr. Coulibaly Tiékoura
©Tiekoura, 2020
Plan

2.1. Cycles de développement d’un système d’information


2.2. Le Cycle de vie
2.3. Les différents modèles de cycles de vie
2.4. Découpages de l’informatisation et niveaux d’abstraction

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2.1.
Cycles de développement d’un
système d’information

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2.1. Cycles de développement d’un système d’information
La démarche de développement d’un SI doit être conduite suivant trois axes appelés cycles dont le degré de prise en compte par
les différentes méthodes oriente le choix de l’une d’entre elles en fonction des objectifs de l’étude.
Ces 3 cycles sont:
Le cycle de vie: la démarche (comment enchaîner les étapes?)
Le cycle d'abstraction: le raisonnement (quels outils permettent de les mener?)
Le cycle de décision: la maîtrise (quelles décisions sont à prendre au fil de celles-ci?)

Le cycle de vie: Présente la manière de conduire le projet. Il se situe sur une échelle de temps qui nous mène du point de
départ à l’exploitation du système, en passant par sa création, sa maturité et sa maintenance.

Le cycle d'abstraction: C’est le découpage en ensembles homogènes de préoccupations :


le niveau conceptuel qui détermine les choix de gestion
le niveau organisationnel qui détermine les choix d’organisation
le niveau technique qui détermine les contraintes techniques

Le cycle de décision: Il représente l’ensemble des choix qui


doivent être fait durant le déroulement du cycle de vie
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2.2.
Le cycle de vie d’un logiciel

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2.2. Le cycle de vie d’un logiciel
Le « cycle de vie d'un logiciel » (en anglais software lifecycle), désigne toutes les étapes du développement d'un logiciel,
de sa conception à sa disparition.
L'objectif d'un tel découpage est de permettre de définir des jalons intermédiaires permettant la validation du
développement logiciel, c'est-à-dire la conformité du logiciel avec les besoins exprimés, et la vérification du processus de
développement, c'est-à-dire l'adéquation des méthodes mises en œuvre.
L'origine de ce découpage provient du constat que les erreurs ont un coût d'autant plus élevé qu'elles sont détectées
tardivement dans le processus de réalisation. Le cycle de vie permet de détecter les erreurs au plus tôt et ainsi de maîtriser la
qualité du logiciel, les délais de sa réalisation et les coûts associés.
Le cycle de vie est très variable selon les projets.

Plus classiquement, le cycle de vie se résume en une démarche comprenant les étapes successives suivantes :

1. Analyse / Conception (Schéma directeur, Etude préalable, Etude détaillée)

2. La réalisation (Etude Technique, Production Logicielle, Mise en service)

3. La Maintenance

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2.2. Le cycle de vie d’un logiciel

1. le schéma directeur

2. l'étude préalable

3. l'étude détaillée

4. l'étude technique

5. La production

6. la qualification

7. la maintenance

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2.2. Le cycle de vie d’un logiciel
Pour une meilleure compréhension, nous allons retenir les activités suivantes comme
composantes du cycle de vie. Ces activités constituent les principales activités de
développement pour la réalisation d’un logiciel. Ce sont dans l’ordre chronologique:
1. Planification du projet
2. Analyse et spécification
3. Conception et spécification
4. Implémentation
5. Vérification Planification du Analyse et Conception et
projet spécification spécification
6. Installation
7. Maintenance
Maintenance Installation Vérification Implémentation

Remarque: la documentation, la validation, la vérification et la gestion constituent des activités continues


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2.2. Le cycle de vie d’un logiciel
Etape 1: Planification  Définition globale du problème Documents:
(étude préliminaire)  Confirmer la faisabilité rapport de
• évaluation des stratégies possibles planification
• évaluation des ressources, coûts et délais
 Produire le calendrier du projet
 Trouver le personnel
 Lancer le projet

Etape 2: Analyse des  Recueille des informations Documents:


besoins  Exigences fonctionnelles / qualités non fonctionnelles cahier des charges,
 Spécification du système document de
 Construction de prototypes (pour élaborer la spécification
spécification) (analyse), prototype,
 Prioriser les éléments de la spécification plan de test.
 Produire et évaluer des solutions alternatives
 Examiner les recommandations avec le chef de projet
et/ou le client…

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2.2. Le cycle de vie d’un logiciel
Etape 3: Conception 1. Conception architecturale: décomposition et Documents:
organisation de l'application en modules plus simples document de
définis par une interface. Bases de données, conception
environnement d’exploitation, interfaces. (spécification),
prototype, plan de
2. Conception détaillée: pour chaque module, description test global et plan de
de la manière dont les services et fonctions sont test par module.
réalisés:algorithmes essentiels, structures de données
utilisées, etc.

Etape 4: Implémentation  Consiste à traduire la conception dans un langage de Documents:


programmation ou la mise en œuvre en utilisant des Dossiers de
outils de développement programmation, code
source commenté,
 Construire les composantes logicielles prototypes.

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2.2. Le cycle de vie d’un logiciel
Etape 5: Vérification 1. Tests unitaires: Documents:
• Tests avec les jeux d'essais par module selon le plan de test. rapport de
2. Tests d'intégration: vérification par
• Composition progressive des modules
test.
• Tests des regroupements de modules
3. Test du système:
• Test en vraie grandeur du système complet selon le plan de test
global.

Etape 6: Installation  Mise en fonctionnement opérationnel chez les utilisateurs.


 Conversion des données.
 Parfois restreint (dans un 1er temps) à des utilisateurs sélectionnés.

Etape 6: Maintenance  Consiste à adapter le SI aux évolutions de l’environnement (correction


des anomalies, amelioration, évolution)
• Maintenance corrective (corriger erreurs)
• Maintenance adaptative (modifications)
• Maintenance perfective (améliorations)
• Aussi: maintenance préventive (pour faciliter les opérations de
maintenance à venir).

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2.2. Le cycle de vie d’un logiciel
2.2.8. Répartition des activités 2.2.9. Rôle d’un analyste
Dans un projet logiciel bien conduit, on a:

40 % Analyse, Spécification, Conception

20 % Programmation

40 % Intégration, Vérification, Validation

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2.3.
Les différents modèles de
cycles de vie

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2.3. Les différents modèles de cycles de vie
1. Cycle de vie en cascade (ou
Waterfall en anglais)

Dans le cycle de vie en cascade, les étapes se


succèdent dans le temps. Chaque étape
produit des documents qui sont utilisés pour
en vérifier la conformité avant de passer à la
suivante.
Auteur: Herbert D. Benington en 1956
Le cycle de vie en cascade est souvent
schématisé de la manière suivante :

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2.3. Les différents modèles de cycles de vie
1. Cycle de vie en cascade (ou Waterfall en
anglais)
Avantages:
- sa simplicité et sa souplesse
- offrent une vision très précise des délais de réalisation des projets
Inconvénients:
- Dès qu’une modification nécessitant la reprise d’une étape, c’est
tout le processus qui est impacté
- chaque étape ne validant que l’étape précédente, on prend un risque
de voir le projet s’écarter petit à petit de son objectif initial, juste un
peu à chaque étape, pour aboutir à un résultat final trop éloigné
pour être satisfaisant.
Ce risque est bien réel. C’est la raison pour laquelle a été créé le Cycle
en V, avec son système élaboré de validations croisées. Sauf que ces
validations prennent un temps conséquent, et on perd alors encore plus
de souplesse.
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2.3. Les différents modèles de cycles de vie
2. Cycle de vie en V
C’est un modèle de gestion de projet qui part du principe que les
procédures de vérification de la conformité du logiciel aux
spécifications doivent être élaborées dès les phases de conception.
Il découle du modèle en cascade. Il a été Développé dans les années
1980.
Avantages:
- évite de revenir en arrière incessamment pour
redéfinir les spécifications initiales
- facile à mettre en œuvre

Inconvénients:
- L’inconvénient principal du cycle en V se résume
en deux mots : l’effet tunnel.
Après l'expression de besoin, le client ne voit pas ce qui est fait
avant la livraison en recette. Il peut donc rester plusieurs mois sans
"voir" le résultat. Il n'a que les comités de pilotage pour l'informer
de l'avancement.
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2.3. Les différents modèles de cycles de vie
3. Cycle de vie en spirale
C’est un modèle générique de cycle de vie évolutif qui a été proposé
par Barry W. Boehm en 1984. Ce modèle, axé sur la maîtrise et la
réduction des risques, comporte 4 grandes phases et plusieurs boucles
de spirale permettant:
 d'identifier les objectifs propres de la boucle
 les moyens alternatifs pour atteindre les objectifs
 les contraintes de chaque alternative
Avantages:
- Le client est plus impliqué dans la vie du projet que dans les
modèles en V et en cascade.
- Ce modèle favorise plus les interactions entre les équipes du
projet
Inconvénients:
- Les décisions régulières peuvent retarder le processus de
développement
- Inadapté aux petits projets aux risques raisonnables
- Effort de gestion important
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2.3. Les différents modèles de cycles de vie

4. Cycle de vie itératif et incrémental


Il permet de construire progressivement le
système souhaité.
Il répète les étapes du cycle en cascade ou en
V jusqu’à l’obtention du produit souhaité.
A chaque itération, il y’a une réalisation d’un
prototype qui corrige ou complète son
précédent. (comme dans le cycle spiral)
Développement
L’utilisation d’un prototype constitue une base
de travail concrète et mesurable dans le cycle
itératif et incrémental.

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2.3. Les différents modèles de cycles de vie

5. Cycle de vie en RAD


RAD (Rapid Application Développement) est un
modèle qui conjugue le modèle en cascade et le
modèle itératif. Son but est de livrer rapidement un
minimum de fonctions viables pour assurer un retour
sur investissement rapide et éviter l’effet tunnel.
Il se base sur l’utilisation de prototype, une démarche
participative de tous les intervenants du projet, une
priorisation des délais.
Il se caractérise par:
- Un cycle de développement accéléré
- Des validations fréquentes
- Une approche par composant.
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2.3. Les différents modèles de cycles de vie

6. Les méthodes agiles


Les méthodes agiles ont bousculé les modes de gestion classique de cycle de vie de logiciel.
Elles tirent leur racine de la méthode RAD.
Les méthodes agiles, apparues dans les années 2000, prennent en compte dans leur modèle de
cycle de vie 3 exigences:
- Une forte participation entre développeurs et utilisateurs
- Des livraisons fréquentes de logiciel
- Et une prise en compte de possibles changements dans les besoins des utilisateurs au cours
du projet.

Exemples de méthodes agiles: SCRUM, XP, DSDM etc.

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2.4.
Découpages de l’informatisation et
niveaux d’abstraction

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2.4. Découpages de l’informatisation et niveaux d’abstraction
2.4.1. Découpages de l’informatisation

Pour étudier et développer l'informatique d'une entreprise ou de tout type d'organisme, il est nécessaire de
connaître ses échanges internes et avec l'extérieur, comment elle réagit à une sollicitation externe et quelle est la
structure des informations qu'elle utilise.

La méthode MERISE décrit cette connaissance sous forme de trois découpages :

 Communication Les échanges ou la communication sont des flux entre systèmes, notamment des flux
d'informations ou messages.
 Traitement Les traitements des messages, flux d'informations, décrivent les tâches à effectuer à la
réception ou pour l'émission d'un flux d'informations.
 Données La structure de mémorisation des informations est représentée sous une forme qui permet
un passage aisé vers les "enregistrements informatiques".

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2.4. Découpages de l’informatisation et niveaux d’abstraction
2.4.2. Les niveaux d’abstraction
L'informatique consiste à mettre à disposition de l'utilisateur des moyens ou des outils de gestion informatique.
Avant de spécifier les moyens informatiques, il est nécessaire de définir le travail des utilisateurs finaux, de
définir l'organisation du travail au sein de l'entreprise.
Afin de déterminer cette organisation, l'analyse des objectifs et des fonctions majeures de l'entreprise doit être
menée.
Ainsi, l'informatisation est conçue en fonction de l'organisation et l'organisation en fonction des objectifs à
atteindre.
La démarche d'informatisation nécessite un découpage en niveaux.

La méthode Merise préconise 4 niveaux d’abstraction:


 Le niveau conceptuel (QUOI?, Que fait l’organisme?)
 Le niveau organisationnel (qui fait quoi ?)
 Le niveau logique (COMMENT ? )
 Le niveau physique (AVEC QUOI ? )

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2.4. Découpages de l’informatisation et niveaux d’abstraction
2.4.2. Les niveaux d’abstraction

Le niveau C’est le plus invariant. Il définit les fonctions réalisées dans Formalisme Merise:
conceptuel (QUOI?, l'organisme. Il répond à la question QUE FAIT Modèle Conceptuel des
Que fait L'ORGANISME ? Avec quelles données? Données (MCD) et
Il exprime les choix fondamentaux de gestion: recherche Modèle Conceptuel des
Système l’organisme?)
des éléments stables indépendamment des moyens à Traitements (MCT)
d'Informat mettre en œuvre, de leurs contraintes et de leur
ion organisation.
Organisati
onnel Il vise à réaliser les fonctions de l'entreprise décrites dans
Le niveau Formalisme Merise:
(SIO) la première partie (conceptuel). Cela répond à la question Modèle Organisationnel
organisationnel
(qui fait quoi ?) QUI FAIT QUOI ? Où ? Quand ? des Données (MOD) et
Précise les notions de temporalité, de chronologie des Modèle Organisationnel
opérations, d’unité de lieu, définira les postes de travail, des Traitements (MOT)
l’accès aux bases de données,..

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2.4. Découpages de l’informatisation et niveaux d’abstraction
2.4.2. Les niveaux d’abstraction
Le niveau Ce niveau s'attache à préciser comment on organise les Formalisme Merise:
logique données de l'entreprise (MLD) et les tâches ou procédures Modèle Logique des
(COMMENT ? ) (MLT). Pour autant, les choix techniques d'implémentation,
Données (MLD) et
tant pour les données (choix d'un SGBD) que pour les
Système Modèle Logique des
traitements (logiciel, progiciel), ne seront effectués qu'au
d'Informat niveau physique. Traitements (MLT)
ion
Informatis
Le niveau Le dernier niveau, le plus variable, est l'outil informatique
é (SII) lui-même, les fichiers, les programmes. Il traduit les choix Formalisme Merise:
physique (AVEC
QUOI ? ) techniques et la prise en compte de leurs spécificités.
Modèle Physique des
Les réponses apportées à ce dernier niveau permettent
d'établir la manière concrète dont le système sera mis en Données (MPhD) et
place. Modèle Operationnel des
Traitements (MOT)

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2.4. Découpages de l’informatisation et niveaux d’abstraction
2.4.2. Les niveaux d’abstraction
La conception du système d'information se fait par
étapes, afin d'aboutir à un système d'information
fonctionnel reflétant une réalité physique.
Il s'agit donc de valider, une à une, les différentes étapes
en prenant en compte les résultats de la phase
précédente.
D'autre part, les données étant séparées des traitements,
il faut vérifier la concordance entre données et traitement
afin de vérifier que toutes les données nécessaires aux
traitements sont présentes et qu'il n'y a pas de données
superflues.
Cette succession d'étapes est appelée cycle
d'abstraction pour la conception des systèmes
d'information.

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2.4. Découpages de l’informatisation et niveaux d’abstraction
2.4.2. Les niveaux d’abstraction
MCC (Modèle conceptuel Consiste à définir ce que l'on attend du système
de la communication) d'information automatisé, il faut pour cela :
 faire l'inventaire des éléments nécessaires au
système d'information
 délimiter le système en s'informant auprès des futurs
utilisateurs
Cela aboutit au MCC qui définit les flux d'informations à
prendre en compte.
MCD (Modèle conceptuel L'étape suivante consiste à mettre au point le MCD et le
des données) et le MCT MCT décrivant les règles et les contraintes à prendre en
(Modèle conceptuel des compte..
traitements)
MLD (Modèle logique On définit par la suite le MLD qui représente un choix logiciel
des données) et le MOT pour le système d'information et le MOT décrivant les
(Modèle organisationnel contraintes dues à l'environnement (organisationnel, spatial
des traitements) et temporel).
MPD (Modèle physique Enfin, le modèle physique reflète un choix matériel
des données) et le MPT pour le système d'information.
(Modèle physique des
traitements)
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2.4. Découpages de l’informatisation et niveaux d’abstraction
2.4.2. Les niveaux d’abstraction
Récapitulatif: MERISE se résume à :
3 découpages sur 4 niveaux.
 trois découpages (communications, données et traitements)
 quatre niveaux
 conceptuel (quoi ?),
 organisationnel (qui fait quoi ?),
 logique (comment ?) et
 physique (avec quoi ?)

Communication Données Traitement

Conceptuel MCC MCD MCT


Organisationnel MOC MOD MOT
Logique MLC MLD MLT
Physique MPC MPD MPT
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2.4. Découpages de l’informatisation et niveaux d’abstraction

Courbe du soleil

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