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Fraternité-Travail-Progrès
INISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, DE LA POPULATION
ET DES AFFAIRES SOCIALES
SECRETARIAT GENERAL
Octobre 2022
TABLE DES MATIÈRES
-1-
6.3. Analyse Forces –faiblesses-Opportunité – Menaces (FFOM) en matière de Gestion des
déchets des activités MTN ................................................................................................... 47
6.3.1. Forces ......................................................................................................................... 47
6.3.2. Faiblesses ................................................................................................................... 48
La gestion des déchets issus des campagnes MTN et dans les centres de santé est confrontée à
de nombreuses insuffisances qui sont : .................................................................................... 48
6.3.3. Opportunités ............................................................................................................... 49
6.3.4. Menaces ...................................................................................................................... 50
6.3.5. Défis ........................................................................................................................... 50
7. Risques sanitaires/impacts environnementaux et sociaux des déchets biomédicaux .... 51
7.1. Personnes exposées.................................................................................................... 51
7.2. Impacts des déchets biomédicaux sur la santé et l’environnement ........................... 51
7.3. Risques sanitaires liés à une mauvaise gestion déchets biomédicaux y compris ceux
issues des activités MTN ...................................................................................................... 53
8. Mesures pour améliorer la gestion des déchets biomédicaux ....................................... 55
8.2. Maitrise des DISS ...................................................................................................... 55
8.3. Tri et conditionnement............................................................................................... 56
8.4. Transport et traitement des déchets biomédicaux...................................................... 59
9. Mesures d’élimination ou atténuation des risques ........................................................ 61
13. Mécanisme de gestion des plaintes et doléances ................................................... 72
13.1 Contexte et justification de la mise en place du MGP projet ................................. 72
13.2. Types de plaintes et griefs susceptibles de surgir dans le cadre du projet ........... 72
13.3. Principes clés du mécanisme de gestion des griefs et de recours .......................... 72
13.4. Organes de pilotage du mécanisme de gestion des griefs ...................................... 73
13.4 Dépôt, enregistrement et traitement des plaintes .................................................... 75
13.5. Diffusion du MGP ..................................................................................................... 76
-2-
LISTE DES ABREVIATIONS/ACRONYMES
-3-
RESUME NON TECHNIQUE
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o Composante 3 : Coordination et gestion de projets
La composante 3 appuiera les activités visant à améliorer la gestion efficace et efficiente des
activités de projet en fournissant un appui au renforcement des capacités techniques et
opérationnelles de l’Unité de gestion de projet pour superviser les aspects administratifs et
financiers du projet. Les activités comprennent (i) l’acquisition d’un véhicule de programme
pour la supervision dans chaque pays (ii) l’organisation du comité directeur et des réunions de
coordination du projet (iii) le recrutement du coordonnateur de projet, du spécialiste des
finances, du spécialiste des achats (iv) la formation sur la gestion financière et
l’approvisionnement de l’Unité de gestion de projet ainsi que les parties prenantes au niveau du
Ministère de la santé (v) la conception et la mise en œuvre d’un projet système de suivi-
évaluation (vi) gestion des études de recherche régionales (vii) procéder à une évaluation de
l’impact du projet (viii) soutien logistique pour assurer le fonctionnement quotidien de l’unité
de gestion (ix) préparation des rapports d’activité du projet; et production des rapports d’audit
annuels.
En analysant la réglementation au Niger sur les instruments de classification et de sauvegarde
environnementales et sociales, les activités de projet sont classées en catégorie B . Cette
catégorisation correspond à la catégorie 2 conformément au Système de Sauvegardes Intégré
(SSI) de la Banque, tel qu'approuvé dans l'ISTS et le SAP le 25 août 2022.
Le présent plan de gestion des déchets biomédicaux comprend une analyse de la situation
actuelle de gestion des déchets issus de l’ensemble du système de santé de manière générale et
en particulier des déchets MTN dans le pays.
-5-
quantification systématique des DBM produits, le taux de remplissage des sacs poubelles au ¾
maximum qui n’est pas toujours respecté, l’existence d’un local de stockage pas toujours
conforme aux normes, des moyens de transport non adaptés ainsi que des incinérateurs en
panne, non fonctionnels et non adaptés par rapport à la quantité de plus en plus croissante de
DBM produits.
-6-
section III traitent « De la protection du sol et du sous-sol » ; et les Articles 70, 71, 72, 73 de la
Section 6 traitent des substances chimiques nocives ou dangereuses. A cela s'ajoute entre autres,
la Loi 2014-63 du 05 Novembre 2014 portant interdiction de la production, de l’importation de
la commercialisation et de l’utilisation et du stockage des sachets et emballage en plastique
souple à basse densité
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Le mécanisme de gestion des plaintes se reposera sur trois niveaux dont deux niveaux de
recours à l’amiable. Le but est de le rendre accessible et en adéquation avec les réalités sociales
et culturelles locales.
Niveau 1 : Comité de gestion des structures de santé
Les comités de gestion (CoGes) est une structure établie dans tous les centres de santé et de
promotion sociale au Burkina. Les CoGes sont animés par des membres issus de la communauté
et élus au cours d’une assemblée générale. Ils jouent un rôle important dans le dispositif de
promotion de la participation communautaire, en ce sens qu’ils restent l’interface entre les
populations locales et les services de santé. Le CoGes inclut entre autres l’’infirmier chef de
poste, une représentante des femmes et un représentant des jeunes.
Ce comité se chargera de collecter et traiter les griefs et réclamations qui émaneront
éventuellement des activités du projet. Ce premier niveau offre l’avantage d’être accessible. Si
les griefs enregistrés ne sont pas résolus par ce premier niveau, ils seront référés au comité
communal.
Durant les réunions ordinaires du CoGes, les questions liées à la gestion des déchets
biomédicaux et les plaintes y afférentes sont discutées. Une réunion Adhoc du CoGes peut se
tenir pour discuter exclusivement des plaintes des populations, décider des actions correctrices
qu’il communique à la plaignante. En cas de non-satisfaction et du désir de recours la plaignante
est informée des voies de recours du niveau 2. L’adresse téléphonique et physique du district
sanitaire et de son chef est confiée à la plaignante. Parallèlement le CoGes doit faire un rapport
de l’incident au maire de la commune dans un délai de délai de 7 jours après la décision de
recours.
Les activités du COGES liées à la gestion des plaintes dans le cadre de ce projet ne génèreront
pas de coûts supplémentaires. En cas de dédommagement mineurs, ces frais sont pris en charge
par la caisse du COGES. Les dédommagements qui demandent les capacités du COGES feront
l’objet d’activation du niveau 2 de recours.
Niveau 2 : Comité de gestion des plaintes au niveau communal/District sanitaire
Ce comité est le second niveau de recours à l’amiable. Ce comité communal sera présidé par le
Maire ou son représentant et comprendra : (i) le maire de la commune ou son représentant ; (ii)
le médecin chef du district (MCD) ; (iii) le chef de village ou son représentant ; (iv) le spécialiste
en sauvegardes environnementale et sociale de l’Unité de gestion du projet ; (v) une
représentante des femmes. (vi) le responsable environnement de la Direction Régionale de la
Santé et de l’Hygiène Publique. Le Maire assurera le rôle du président du Comité et le MCD le
secrétaire exécutif.
-8-
Ce niveau est saisi à travers un courrier par les plaignantes directement ou leur représentant ou
par le chef de village d’où provient la plainte. Le comité se réunit de façon ad ’hoc sur
convocation du président dans les 15 jours lorsqu’une plainte est reçue. Des mesures
correctrices sont prises et documentée dans un rapport archivé à la mairie. Ces mesures sont
communiquées à la plaignante et au COGes du centre de santé concerné. Les voies de recours
du niveau 3 sont communiquées à la plaignante en cas de non-satisfaction des décisions. Les
coûts de fonctionnement de ces réunions sont à la charge de la mairie. Les dédommagements
suscités par cette plainte seront pris en charge par la mairie. Dans les cas de dédommagements
plus importants, le recours au niveau 3 est activé.
Niveau 3 : Recours judiciaire :
Si la tentative de résolution à l’amiable n’aboutit pas, ou si une partie n’est pas satisfaite de la
résolution rendue par le comité communal, la partie prenante a la possibilité de recourir à la
justice en saisissant le tribunal de la localité.
Le mécanisme de gestion des plaintes à l'amiable a pour objectif d'éviter autant que possible les
actions en justice, même si la partie lésée peut recourir à des organes judiciaires compétents à
tout moment du processus de gestion des réclamations. Dans le cas où l'une des parties
intenterait une action en justice, la procédure stipulée dans ce document cesse d'être effective.
➢ Budget
Le coût global de ce présent plan est évalué à ecnt mille dollars USD (100 000 USD) soit
environ 65 millions de francs CFA. (, et a pour objectif principal d’assurer la gestion
écologiquement rationnelle des déchets dangereux dans la zone d’intervention du projet
multisectoriel de la CEDEAO pour l’élimination des Maladies Tropicales Négligées pour la
période 2023 - 2025.
Indicateurs Appui/ Coût
Source de
N° Mesures/Activités Responsable Collaboration unitaire Coût
financement
(FCFA)
Réaliser 10 zones à 10 zones à UGP DHPSE 3 000 000 30 000 000
déchets dans les déchets sont
Ressources du
1.1 districts sanitaires de réalisées
don
la zone d'intervention
du Projet
Assurer la 10 UGP DHPSE 100 000 3 000 000
maintenance incinérateurs
préventive et construits
curative des 10 sont
Ressources du
1.2 incinérateurs maintenus
don
construits dans les
dix formations
sanitaires (FOSA)
réhabilitées
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Indicateurs Appui/ Coût
Source de
N° Mesures/Activités Responsable Collaboration unitaire Coût
financement
(FCFA)
Produire et mettre à 100 supports UGP DHPSE 15 000 1 500 000
la disposition de 10 éducatifs
FOSA réhabilitées pour la
100 supports gestion des
éducatifs pour la DISS et de
Ressources du
2.1 gestion des DISS et formulaire
don
de formulaire de tri et de tri des
de quantification des déchets sont
déchets produits et
distribués
aux FOSA
Former 25 membres 25 membres UGP DHPSE/DRSP/P 200 000 5 000 000
ECD de la zone du ECD de la /AS
projet sur la Gestion zone sont
Ressources du
3.1 des déchets issus de formés sur la
don
l'ensemble du gestion des
système de santé déchets
biomédicaux
Former 50 agents de 50 agents de UGP DHPSE/DRSP/P 170 000 8 500 000
santé des districts de santé des /AS
Tillabéri sur la districts de
gestion de déchets Tillabéri sont Ressources du
3.2
biomédicaux formés sur la don
gestion de
déchets
biomédicaux
Former 5 THA et 15 5 THA et 15 UGP DHPSE/DRSP/P 250 000 5 000 000
techniciens de techniciens /AS
surface des 10 de surface de
formations sanitaires 10 FOSA
Ressources du
3.3 (FOSA) réhabilitées sont formés
don
sur la gestion des sur la gestion
zones à déchets des zones à
déchets
Doter les 10 FOSA 500 sachets UGP DHPSE 1 200 000 12 000 000
réhabilitées en poubelles,
matériel de tri,poubelles,
conditionnement et 500 boîtes de Ressources du
4.1
collecte sélective des sécurité, au don
DISS niveau des
10 sites
concernés
Acquérir 10 balances 10 balances UGP DHPSE 400 000 4 000 000
pour la quantification acquises
Ressources du
4.2 des déchets dans les
don
zones à déchets
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Indicateurs Appui/ Coût
Source de
N° Mesures/Activités Responsable Collaboration unitaire Coût
financement
(FCFA)
ordinateurs et 01
imprimante)
NON-TECHNICAL SUMMARY
- 11 -
hydrocele and trichiasis surgeries (ii) strengthening surveillance-response systems (iii)
establishing a robust and climate-sensitive monitoring and evaluation system integrated into the
national monitoring and evaluation system (iv) providing WASH package activities in project
intervention areas using a multi-sectoral delivery platform, (v) conduct community inclusion
and gender assessments (vi) assess the impacts of climate change on the temporal and spatial
dynamics and distribution of NTDs.
Component 3: Project Coordination and Management
Component 3 will support activities to improve the effective and efficient management of
project activities by providing support for the technical and operational capacity building of the
Project Management Unit to oversee the administrative and financial aspects of the project.
Activities include (i) acquisition of a programme vehicle for supervision in each country (ii)
organisation of the steering committee and project coordination meetings (iii) recruitment of
the project coordinator, finance specialist, procurement specialist (iv) training on financial
management and procurement of the Project Management Unit as well as stakeholders at the
level of the Ministry of Health (v) design and implementation Project implementation
Monitoring and evaluation system (vi) management of regional research studies (vii)
conducting a project impact assessment (viii) logistical support to ensure the day-to-day
operation of the management unit (ix) preparation of project activity reports; and production of
annual audit reports.
By analyzing the regulations in Niger on environmental and social classification and safeguard
instruments, project activities are classified in category B. This categorization corresponds to
category 2 in accordance with the Bank's Integrated Safeguards System (ISS), as approved in
the ISTS and SAP on August 25, 2022.
This biomedical waste management plan includes an analysis of the current situation of waste
management from the entire health system in general and NTD waste in the country.
Characterization of waste related to NTD campaigns
The waste produced during NTD campaigns is mainly empty bottles, packaging, damaged or
expired medicines, soiled single-use operating sites, sharps and biological waste (anatomical,
liquid, soiled compresses, etc.). This waste is identical to that produced in health centres.
In Niger, at the level of each public or private health facility, the biomedical waste produced
follows the DBM management system. This management system ranges from source sorting to
disposal of DBMs produced. Each public or private health facility has the obligation to manage
the DBM produced and responds to the polluter-pays principle. However, difficulties exist to
know among others; sorting at source, which is not systematic, the systematic non-
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quantification of the DBM produced, the filling rate of garbage bags to a maximum of 3/4 which
is not always respected, the existence of a storage room that does not always comply with
standards, unsuitable means of transport as well as incinerators that are broken, non-functional
and not adapted to the increasing quantity of DBMs produced.
➢ Policy, legal and institutional framework for biomedical waste management
The organization of administrative work is based on the principle of ministerial differentiation.
This principle postulates that government work is carried out on the basis of the specialization
of administrative tasks carried out by the ministerial departments created for this purpose. As a
result of the application of this principle, biomedical waste issues are the responsibility of
several State administrations, each of which is within its sectoral competence. These are: (i) the
Ministry of Public Health as the institution responsible for the implementation of national
policies on public hygiene, food hygiene and health education. Within this ministry, the
structures directly concerned are: the Directorate of Public Hygiene and Health Education
(DHP/ES); the Directorate of Health Promotion; the Medical Equipment Department; the
National Office of Pharmaceutical and Chemical Products (ONPPC) and the National
Laboratory of Public Health and Expertise (LANSPEX); (the Ministry of Environment and
Sustainable Development (MEDD) which ensures the protection of the environment and the
living environment of the populations. To monitor activities likely to generate environmental
and social risks, the Ministry relies on its structures, which are mainly the Directorate General
for the Environment and Sustainable Development (DGEDD), the Directorate General for
Water and Forests (DGEF), the Environmental Assessment and Impact Studies Office and the
National Centre for Environmental Ecology Monitoring (CNSEE); (iii) the Ministry of Urban
Health, which is responsible for the design, development and implementation of the national
urban health policy and strategy.
Several international and national agreements setting out basic principles relating to public
health, environmental protection and the safe management of hazardous wastes have been
signed, including the Basel Convention on the Control of Transboundary Movements of
Hazardous Wastes and their Disposal adopted in 1989, the Bamako Convention of January
1991, the Stockholm Convention on Persistent Organic Pollutants (POPs) in October 2001, etc.
At the national level, the provisions of Law No. 98-56 of 29 December 1998 on the framework
law on Environmental Management, in particular the Articles. 37, 38, 38, 39, 40 and 41 of
section I deal with "Protection of the atmosphere", Articles 44 and 45 of section II deal with
"Protection of water resources", Articles 56, 57 and 58 of section III deal with "Protection of
soil and subsoil"; and Articles 70, 71, 72, 73 of Section 6 deal with harmful or hazardous
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chemical substances. To this is added, among others, the Law 2014-63 of 05 November 2014
prohibiting the production, import, marketing and use and storage of bags and packaging in
flexible plastic with low density
The management committees (CoGes) is a structure established in all health and social
promotion centers in Burkina. The CoGes are led by members from the community and elected
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during a general assembly. They play an important role in promoting community participation,
in that they remain the interface between local populations and health services. The CoGes
includes, among others, the head nurse, a women's representative, and a youth representative.
This committee will be responsible for collecting and processing any grievances and claims that
may arise from project activities. This first level offers the advantage of being accessible. If the
registered grievances are not resolved by this first level, they will be referred to the communal
committee.
During regular meetings of the CoGes, issues related to the management of biomedical waste
and related complaints are discussed. An Adhoc meeting of the CoGes may be held to discuss
exclusively the complaints of the populations, decide on the corrective actions that it
communicates to the complainant. In case of non-satisfaction and desire for recourse the
complainant is informed of the remedies of level 2. The telephone and physical address of the
health district and its head is assigned to the complainant. At the same time, the CoGes must
report the incident to the mayor of the municipality within 7 days of the appeal decision.
COGES complaint management activities under this project will not generate additional costs.
In the event of minor compensation, these costs are borne by the COGES fund. Compensation
that requires the capacity of COGES will be subject to activation of level 2 of appeal.
Level 2: Complaints Management Committee at Communal/Health District Level
This committee is the second level of amicable recourse. This communal committee will be
chaired by the Mayor or his representative and will include: (i) the mayor of the municipality
or his representative; (ii) the Chief District Medical Officer (MCD); (iii) the village chief or
his/her representative; (iv) the Environmental and Social Safeguards Specialist of the Project
Management Unit; (v) a women's representative. (vi) the environmental manager of the
Regional Directorate of Health and Public Hygiene. The mayor will serve as Chair of the
Committee and the MCD as Executive Secretary.
This level is seized through a letter by the complainants directly or their representative or by
the village chief from which the complaint originates. The committee meets on an ad hoc basis
when convened by the chair within 15 days when a complaint is received. Corrective measures
are taken and documented in a report archived at the town hall. These measures are
communicated to the complainant and to the COGes of the health centre concerned. Level 3
remedies are communicated to the complainant in the event of non-satisfaction with the
decisions. The operating costs of these meetings are borne by the town hall. The compensation
caused by this complaint will be covered by the town hall. In cases of higher compensation, the
use of level 3 is activated.
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Level 3: Judicial Remedy:
If the attempt at an amicable resolution is unsuccessful, or if a party is not satisfied with the
resolution rendered by the communal committee, the stakeholder has the possibility to resort to
justice by referring the matter to the local court.
The purpose of the amicable complaint mechanism is to avoid legal action as much as possible,
although the injured party may have recourse to competent judicial bodies at any stage of the
claims management process. If one of the parties takes legal action, the procedure stipulated in
this document ceases to be effective.
Budget
The overall cost of this plan is estimated at one hundred thousand dollars USD (100,000 USD)
or about 65 million CFA francs and has as its main objective to ensure the environmentally
sound management of hazardous wastes in the area of intervention of the ECOWAS
multisectoral project for the elimination of neglected tropical diseases for the period 2023 -
2025.
Ensure preventive and 10 incinerators PMU DHPSE 100 000 3 000 000
curative maintenance of the built are
Donation
1.2 10 incinerators built in the maintained
Resources
ten rehabilitated health
facilities (FOSAs)
Produce and make 100 educational PMU DHPSE 15 000 1 500 000
available to 10 rehabilitated materials for
FOSA 100 educational DISS
materials for the management
Donation
2.1 management of DISS and and waste
Resources
waste sorting and sorting form are
quantification form produced and
distributed to
FOSA
Train 25 ECD members 25 ECD PMU DHPSE/DRSP/P/AS 200 000 5 000 000
from the project area on members of the
Waste Management from zone are trained Donation
3.1
the Health System on biomedical Resources
waste
management
Train 50 health workers in 50 health PMU DHPSE/DRSP/P/AS 170 000 8 500 000
Tillabéri districts on workers from
biomedical waste Tillabéri
management districts are Donation
3.2
trained on Resources
biomedical
waste
management
Train 5 THA and 15 surface 5 THA and 15 PMU DHPSE/DRSP/P/AS 250 000 5 000 000
Donation
3.3 technicians from the 10 surface
Resources
rehabilitated health technicians
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facilities (FOSA) on waste from 10 FOSA
area management are trained on
waste area
management
Provide the 10 rehabilitated 500 garbage PMU DHPSE 1 200 12 000 000
FOSA with sorting, bags, bins, 500 000
packaging and selective security boxes, Donation
4.1
collection equipment for at the 10 sites Resources
DISS concerned
Acquire 10 scales for waste 10 scales PMU DHPSE 400 000 4 000 000
quantification in waste acquired Donation
4.2
areas Resources
I- Introduction
- 17 -
productivité économique, maintenant ainsi les communautés dans des cycles de pauvreté
générationnelle.
Afin de s'attaquer au fardeau et aux inégalités, les objectifs de développement durable (ODD)
ont appelé à mettre fin aux MTN d'ici 2030. Ainsi, plusieurs cibles des ODD notamment la
cible 1.1 (extrême pauvreté), la cible 2.1 (faim), la cible 3.8 (couverture sanitaire universelle),
la 4.1 (éducation), la 6.1 (eau) et la 6.2 (assainissement) sont pertinentes pour l’élimination des
MTN. À cette fin, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé une feuille de route 2021-
2030 dans laquelle elle s'est fixée pour objectifs de réduire de 90 % le nombre de personnes
nécessitant des interventions liées aux MTN d'ici 2030 par rapport à l'année 2010 et de réduire
de 75 % les années de vie corrigées du facteur invalidité (AVCI) liées aux MTN d'ici 2030 par
rapport à l'année 2020.
Outre les gains épidémiologiques, la lutte contre les MTN est également un impératif
économique. L'OMS estime qu'entre 1974 et 2002, le programme de lutte contre l'onchocercose
(OCP) a permis de réduire les niveaux d'infection par l'onchocercose chez 40 millions de
personnes dans 11 pays d'Afrique de l'Ouest, d'éviter environ 600 000 cas de cécité et de
permettre la récupération de 25 millions d'hectares de terres cultivables abandonnées. On
estime que pour chaque dollar investi dans la lutte contre les MTN en Afrique, on obtient un
bénéfice net de 27,4 à 42,8 dollars, ce qui représente l'un des plus grands succès de la santé
publique.12
Les stratégies recommandées par l’OMS pour la prévention et la lutte contre les MTN sont la
chimiothérapie préventive, l’intensification de la gestion des maladies, la lutte antivectorielle,
les mesures vétérinaires de santé publique pour les maladies zoonotiques négligées et
l’amélioration de l’eau et de l’assainissement.3 La planification, la mise en œuvre et le suivi de
ces stratégies impliquent des approches intégrées, une collaboration multisectorielle et un
engagement communautaire pour s’assurer que « personne n’est laissé pour compte ».
Entre 2016 et 2020, l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) a obtenu un montant
de 121 millions de dollars de la Banque mondiale pour améliorer l’accès à la prévention du
1
Organisation mondiale de la santé (2013). Soutenir la volonté de surmonter l’impact mondial des maladies tropicales
négligées : deuxième rapport de l’OMS sur les maladies négligées, Organisation mondiale de la Santé.
2
Redekop, W. K., et al. (2017). « L’avantage socio-économique pour les individus d’atteindre les objectifs de 2020 pour cinq
maladies tropicales négligées de chimiothérapie préventive. » PLOS Maladies tropicales négligées11(1): e0005289.
3
Organisation mondiale de la santé (2010). Travailler à surmonter l’impact mondial des maladies tropicales négligées :
premier rapport de l’OMS sur les maladies tropicales négligées, Organisation mondiale de la santé.
- 18 -
paludisme et aux services liés aux MTN dans 56 districts transfrontaliers dans trois pays
sahéliens, le Burkina Faso, le Mali et le Niger où le fardeau des MTN est lourdement ressenti.
Selon le Global Burden of Disease Study, les MTN sont à l'origine de 5,6 millions d'AVCI dans
ces trois pays, soit 12,5 % du total des AVCI perdues toutes causes confondues. Le projet a
réussi à améliorer la couverture de la chimioprévention du paludisme saisonnier, du traitement
médicamenteux de masse et l'ablation chirurgicale des hydrocèles et la réparation des paupières
trachomateuses. Environ 6,7 millions de personnes, dont 51% de femmes, ont bénéficié de la
distribution de masse des médicament (MDA).
C’est dans ce contexte du succès du projet 2016-2020 que l’OOAS sollicite des financements
auprès de la Banque africaine de développement (BAD) pour mettre en œuvre le projet régional
multisectoriel de la CEDEAO pour l’élimination des maladies tropicales négligées (MSELM)
afin d’améliorer la résilience des districts transfrontaliers et de réduire la morbidité liée aux
MTN parmi les populations vulnérables au Burkina Faso, au Niger et au Mali. Essentiellement,
le projet cherche à s’appuyer sur les gains du projet précédent de 2016-2020.
L’examen des activités du projet révèle qu’en effet sa mise en œuvre pourrait générer des
risques et impacts environnementaux et sociaux faibles à modérés et dont les plus sérieux sont
les déchets biomédicaux. En analysant les textes en vigueur dans les trois pays sur les
instruments de classification et de sauvegardes environnementale et sociale, la Banque
Africaine de Développement note que certaines activités du projet sont classées en catégorie B
pour le Niger. Conformément aux exigences du Système de Sauvegardes Intégré (SSI) de la
Banque, le projet est classé dans la catégorie 2 et requiert l’élaboration par les Emprunteurs
d’un plan de gestion des déchets biomédicaux. Ce plan est une partie obligatoire du dossier qui
doit être évalué par le Conseil d'administration de la BAD avant que le financement du projet
puisse être accordé. D’où l’importance et l’obligation du présent plan de gestion des déchets
issus des activités de lutte contre les MTN dans la zone d’intervention du projet multisectoriel
de la CEDEAO pour l’élimination des Maladies Tropicales Négligées.
- 19 -
1.2- Objectifs du plan de gestion des déchets biomédicaux
2. Description du projet
2.1. Objectifs, composantes et résultats attendus
- 20 -
suivi/une évaluation rigoureux; iv) améliorer l’assainissement de l’environnement dans les
communautés transfrontalières ciblées en proposant des activités du paquet WASH. Les zones
d’intervention comprendront 30 districts sanitaires transfrontaliers (10 districts par pays).
Cette composante vise à renforcer la capacité des établissements de santé et des agents de santé
à diagnostiquer, traiter et soigner les personnes vivant avec des MTN. Les activités
comprennent : (i) soutenir la réhabilitation et l’équipement des établissements de santé ruraux,
y compris le paquet WASH ; (ii) fournir des équipements médicaux/chirurgicaux et
diagnostiques et des réactifs aux laboratoires ; (iii) installer ou améliorer l’infrastructure TIC
dans les districts sanitaires frontaliers et (iv) équiper les magasins médicaux centraux
d’équipements de manutention, des climatiseurs.
La composante 3 appuiera les activités visant à améliorer la gestion efficace et efficiente des
activités de projet en fournissant un appui au renforcement des capacités techniques et
opérationnelles de l’Unité de gestion du projet pour superviser les aspects administratifs et
financiers du projet. Les activités comprennent : (i) l’acquisition d’un véhicule de programme
- 21 -
pour la supervision dans chaque pays : (ii) l’organisation du comité directeur et des réunions de
coordination du projet ; (iii) le recrutement du coordonnateur de projet, du spécialiste des
finances, du spécialiste des achats ; (iv) la formation sur la gestion financière et
l’approvisionnement de l’Unité de gestion du projet ainsi que les parties prenantes au niveau
du Ministère de la santé ; (v) la conception et la mise en œuvre d’un projet système de suivi-
évaluation ; (vi) gestion des études de recherche régionales ; (vii) procéder à une évaluation de
l’impact du projet ; (viii) soutien logistique pour assurer le fonctionnement quotidien de l’unité
de gestion et (ix) préparation des rapports d’activité du projet; et production des rapports d’audit
annuels.
Le tableau ci-dessous résume les composantes, les sous-composantes, les activités décrites et
les coûts.
Tableau 1 : Composantes et sous-composantes du projet MSELM
No Nom du composant/ Description de l’activité Coût estimé
Sous-composants (UC)
1 Composante 1 - Soutenir la réhabilitation des établissements de santé et renforcer 3,718,000
la capacité opérationnelle de gestion des MTN dans les trois pays (65%)
1.1 1.1 Sous- Assurer la réhabilitation de 30 centres de santé (10 par
• 3,569,280
composante 1. 2 pays) dans les zones rurales des zones frontalières du (62%)
Réhabilitation et Niger, du Burkina Faso et du Mali. Cela impliquera la
équipement des modernisation des bâtiments existants (y compris les
infrastructures de travaux de maçonnerie, la peinture et la menuiserie
santé électrique, etc.) et la réhabilitation et / ou le
développement des infrastructures WASH (y compris les
latrines, les fosses septiques, les zones d’évacuation, le
raccordement à l’eau, etc.).
• Installer des incinérateurs De Montfort dans 30
établissements de santé.
• Acquérir et mettre à la disposition des 30 centres de
santé réhabilités des équipements médicaux standards
(standard du ministère de la santé) de la plateforme
technique (lits, balance, dispositif de tension, etc.).
• Acquisition de trois ambulances pour l’aiguillage des
patients
• Acquérir des kits chirurgicaux pour la prise en charge
chirurgicale des patients présentant des complications
des MTN, principalement des opérations d’hydrocèles
et de trichiasis.
• Acquérir et mettre à la disposition des centres de santé
du matériel de laboratoire et des intrants, y compris des
microscopes et d’autres petits équipements de
laboratoire
• Équiper les magasins centraux d’équipements de
manutention, de climatiseurs, etc.
- 22 -
No Nom du composant/ Description de l’activité Coût estimé
Sous-composants (UC)
• Acquérir 6 véhicules de supervision du programme
NTD
1.2 Sous- •Acquérir des ordinateurs (25 dont 8 pour le Niger, 8 148 720
composante 1. 2 pour le Burkina Faso et 8 pour le Mali) et des modems (3%)
Installer ou (25) dans 25 établissements de santé pour la gestion des
renforcer les données et la liaison avec les autres niveaux du système
infrastructures de de santé.
connectivité dans
les districts
sanitaires
frontaliers
2 Composante 2 - Améliorer la prévention et la prise en charge de la morbidité liée
1,144,000
aux MTN et contribuer à la durabilité du programme
(20%)
2.1 Sous- • Former les agents de santé à gérer efficacement les 629,200
composante 2. 1 MTN (travailleurs communautaires, techniciens de (11%)
Promouvoir la laboratoire, infirmières, chirurgiens, entomologistes,
prévention et la agents de santé environnementale, travailleurs de
prise en charge l’information sur la santé)
de la morbidité
• Organiser la prise en charge chirurgicale des patients
liée aux MTN
souffrant d’hydrocèles
• Organiser la prise en charge chirurgicale des patients
souffrant de trichiasis
2.2 Sous- • Organiser des sessions d’évaluation de la qualité des
composante 2. 2 données 148,720
Assurer la (3%)
qualité des
données sur les
MTN pour un
meilleur contrôle
de la maladie
2.3 Sous- • Effectuer une analyse de l’égalité des sexes et de 137,280
composante 2. 3 l’inclusion sociale (GESI) (2%)
Effectuer des
• Mener des évaluations participatives de la vulnérabilité
évaluations de
et des capacités (SPCA) et élaborer des plans d’action
l’inclusion
communautaires durables (APC)
communautaire
et de genre
•
- 23 -
No Nom du composant/ Description de l’activité Coût estimé
Sous-composants (UC)
3.1 Sous-composante • Organiser régulièrement des réunions de coordination 180,180
3. 1 Assurer la au niveau régional - Comité directeur, Comité (3%)
coordination technique
nationale et
• Organiser régulièrement des réunions de coordination
régionale du
au niveau national - Comité directeur, Comité
projet
technique
3.2 Sous-composante • Visites de suivi et de supervision dans les pays 188,760
3. 2 Activités de (3%)
• Visites de suivi et de supervision effectuées au niveau
suivi et
régional
d’évaluation
• Organiser une évaluation de fin de projet
• Audits externes du projet (2 audits)
Les pays bénéficiaires du projet sont endémiques pour au moins quatre MTN. La pandémie de
COVID-19 et les attaques terroristes continues affectent négativement les systèmes de santé
déjà faibles de ces pays fragiles. Les MTN touchent les segments les plus pauvres de la société
et maintiennent les ménages touchés dans la pauvreté. Le projet améliorera le diagnostic, la
prévention et le traitement des MTN parmi les populations vulnérables (en particulier les
femmes, les filles et les enfants) dans les communautés transfrontalières du Burkina Faso, du
Niger et du Mali. Cela contribuera à réduire leur vulnérabilité et la stigmatisation et à améliorer
leur productivité. En effet, les résultats escomptés comprennent (a) la réduction du fardeau des
MTN, (b) le renforcement des systèmes de santé.
Les principaux résultats sont les suivants: a) les capacités de l’infrastructure et des laboratoires
de santé sont renforcées; b) la capacité des agents de santé à gérer efficacement les MTN est
renforcée ; c) des systèmes de surveillance sont améliorés pour détecter les MTN en temps utile;
d) les pratiques d’assainissement de l’environnement sont améliorées ; e) les communautés sont
habilitées à participer de manière inclusive à la prévention, à la gestion et au contrôle des MTN
f) la coordination et l’action multisectorielle pour lutter contre les MTN sont améliorées.
- 24 -
Les résultats et les extrants seront obtenus grâce à une série de voies verticales et horizontales
interconnectées qui ciblent de multiples parties prenantes telles que les décideurs et la société
civile. Les interventions cibleront différents points du continuum de la santé, de la promotion
du bien-être à la prévention, au diagnostic, au traitement et à la réparation des handicaps. La
collaboration multisectorielle et transfrontalière sera utilisée pour exploiter l’expertise,
s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé et atteindre les communautés défavorisées. Les
évaluations communautaires participatives, de vulnérabilité et de capacité aideront à identifier
les besoins des communautés (y compris les zones d’accueil pour les personnes déplacées) et à
mieux cibler les bénéficiaires pour soutenir le plaidoyer en faveur d’une action visant à réduire
la vulnérabilité. Les hypothèses sous-jacentes comprennent la stabilité politique, des conditions
climatiques favorables , l’amélioration de la situation en matière de sécurité, une forte
collaboration multisectorielle, la coopération transfrontalière, l’adoption de meilleures
pratiques d’assainissement de l’environnement par les bénéficiaires, un engagement politique
fort à lutter contre les MTN, la priorité accordée au financement public du secteur de la santé
pour financer d’autres dimensions du système de santé, telles que les salaires des travailleurs
de la santé et d’autres coûts récurrents et les coûts récurrents et la capacité de la population à
payer pour les services de soins de santé. Les interventions seront étayées par une gestion et
une coordination efficace du projet et un engagement communautaire régulier.
- 25 -
2.2. Activités spécifiques induisant la gestion des déchets biomédicaux
Les activités du projet occasionnant la production et la gestion des déchets médicaux sont :
- l’installation des incinérateurs de type De Montfort dans 10 établissements de santé du
Niger ;
- l’acquisition et la mise à la disposition des 10 centres de santé réhabilités des équipements
médicaux standards (standard du ministère de la santé) de la plateforme technique (lits,
balance, dispositif de tension, etc.) ;
- l’acquisition de trois ambulances pour l’aiguillage des patients ;
- l’acquisition des kits chirurgicaux pour la prise en charge chirurgicale des patients
présentant des complications des MTN, principalement des opérations d’hydrocèles et de
trichiasis ;
- l’acquisition et la mise à la disposition des centres de santé du matériel de laboratoire et des
intrants, y compris des microscopes et d’autres petits équipements de laboratoire ;
- l’équipement des magasins centraux d’équipements de manutention, de climatiseurs, etc.
- l’acquisition de 6 véhicules de supervision du programme NTD ;
- l’organisation de la prise en charge chirurgicale des patients souffrant d’hydrocèles ;
- l’organisation de la prise en charge chirurgicale des patients souffrant de trichiasis.
- 26 -
3. Présentation de la zone d’intervention du projet
La zone d’intervention du projet est située dans la région de Tillabéri et couvre les districts
transfrontaliers qui sont Say, Torodi, Téra, Tillabéri, Ayorou, et Bankillaré.
La région de Tillabéri est l’une des huit régions du Niger et elle est située dans l’extrême ouest
du Niger et est comprise entre les latitudes 11° 50 et 15° 45 Est et les longitudes 0° 10 et 4° 20
Est. Elle couvre une superficie de 97 251 km2, soit 7,7 % du pays. Elle est limitée au nord par
la République du Mali, à l’est par les régions de Tahoua et de Dosso, au sud par la république
du Bénin, et à l'ouest par le Burkina Faso.
3.1.1. Population
Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2012, la population de la
région de Tillabéri est estimée à 2 272 482 habitants, (soit 15,9% de la population nigérienne)
dont 1 346 295 hommes soit 49,5%. Les femmes représentent 1 376 187 soit 50,5%. Le taux
d’accroissement est de 3,2% entre 2001 et 2012.
La zone d’intervention du projet couvre six (06) districts sanitaires sur les 13 districts que
compte la région. La population totale de ces six (06) districts est estimée à 1 416 830 habitants
repartie comme suit.
- 27 -
pratique de manière informelle et concerne les biens et services. On dénombre plusieurs
marchés hebdomadaires parmi lesquels d’importants marchés à bétail.
Les différentes quantités des déchets produits par ces formations sont de l’ordre 0.12 m3/jour
pour les CSI et 0,3 m3/jour pour les hôpitaux de district (référence rapport provisoire GDISS
2017).
Les ordures ménagères ont une influence directe sur la santé des populations, car les deux ne
doivent pas cohabiter. Ainsi, dans la région de Tillabéri, 71,1% des ménages jettent leurs
ordures ménagères dans la nature ou la brousse, 22,6% des ménages les jettent dans les tas
d’immondices, 2,3% n’ont pas précisé le lieu d’évacuation.
Les eaux usées issues des ménages sont déversées principalement dans la rue ou dans la nature
73,4%, et 23,3% les versent directement dans la cour de leurs logements.
Cependant en milieu urbain, les tas d’immondices et la nature/brousse constituent les deux
modes d’évacuation des ordures ménagères les plus utilisées avec 41% chacune et 6% ont
recours au bac/dépotoir.
Pour le milieu rural, plus de 73% des ménages jettent les ordures ménagères dans la
nature/brousse et 21,1% jettent les ordures ménagères dans les tas d’immondices.
Le type d’aisance le plus utilisé par les ménages de la région de Tillabéri est la brousse ou la
nature avec 80,9%, suivi des latrines traditionnelles pour 7,3%, WC à l’extérieur du logement
4,8%, latrines modernes 3,1%, WC à l’intérieur du logement 1,4%.
3.2.1.Relief et Géologie
Du point de vue morphologique, la région de Tillabéri est presque une pénéplaine. A part
quelques rares massifs cristallins et les buttes témoins du Continental Terminal, le relief est
plus marqué par la vallée du fleuve, ses affluents et quelques vallées fossiles (dallol).
- 28 -
La région de Tillabéri est composée de deux (2) ensembles géologiques distincts de l’ouest en
est :
✓ Les formations sédimentaires du bassin des Iullimenden qui occupent toute la partie
septentrionale du territoire et qui représentent environ 70% de la superficie de la région ;
✓ Les formations du socle précambrien recoupées par des roches éruptives plus récentes
qui couvrent tout le liptako-gourma jusqu’aux frontières avec le Mali et le Burkina-
Faso.
3.2.2.Conditions climatiques
La région de Tillabéri est caractérisée du Nord au Sud par quatre grandes zones climatiques :
la zone Sahélo-Saharienne, la zone Sahélienne, la zone Sahélo-Soudanienne et la zone
Soudanienne. On distingue deux (2) principales saisons : une saison sèche de novembre à mai
et une saison pluvieuse de juin à octobre.
Deux (2) types de vents sont dominants dans la région : l’harmattan, vent chaud et sec et la
mousson, vent frais et humide. Les températures varient en fonction des saisons : une saison
sèche et froide (température 19°C et 27°C) ; une saison sèche et chaude (température 24°C et
45°C) ; une saison pluvieuse (température 28°C et 31°C) et une saison chaude sans pluie
(température 16°C et 29°C). Cette situation accélère l’évaporation, forte avec 2076,5 à 3098,7
mm pendant la période chaude.
- 29 -
3.2.3. Sols
Du nord au sud, les sols de la région de Tillabéri sont de texture sableuse, pauvres en matière
organique et à faible capacité de rétention. Ils sont ferrugineux tropicaux, peu profonds et très
sensibles à l’érosion hydrique et éolienne argileux limoneux, riches en matières organiques avec
un fort pouvoir de cations échangeables.
3.2.4. Ressources en eau
La région de Tillabéri regorge d’importants plans d’eau dont : Le fleuve Niger (long de 450 km
dans la région) et ses 7 affluents (Gorouol, Dargol, Sirba, Gouroubi, Diamangou, Tapoa et
Mékrou) et des mares. Il faut néanmoins noter que la zone de Téra est une zone de socle, ce
qui rend l’accessibilité de l’eau souterraine très difficile et aléatoire.
4. Caractérisation des déchets biomédicaux liés aux campagnes MTN et dans les
centres de santé
- 30 -
Les campagnes de distribution de masse des médicaments contre les MTN, des camps de
chirurgie d’hydrocèle et de trichiasis organisés par le projet MTN/Paludisme au Sahel de 2016
à 2020 ont fait ressortir que de grandes quantités de déchets sont générés par lesdites activités.
En plus, la réponse à la COVID-19 a entraîné aussi une augmentation de la production de
déchets plus que d’habitude.
Les différents types de déchets issus des campagnes de masse sont résumés dans le tableau ci-
dessous.
Tableau 3 : Types de déchets issus des campagnes de masse MTN et dans les centres de santé
Camps de Chirurgie d’hydrocèle Les flacons vides, les emballages usagés, les
et de trichiasis médicaments endommagés ou périmés, les gants usagés,
cartons, sachets, les déchets piquants/tranchants et les
déchets biologiques (anatomiques, liquides, les
compresses souillées, …), cassettes de test, lancettes
souillées, tampons de coton souillés, papiers buvard
souillés, alèzes souillées, etc.
Afin d’encadrer la gestion des déchets biomédicaux au Niger, plusieurs documents ont été
élaborés et adoptés dont entre autres :
• les normes sur la GDISS ;
- 31 -
• les modalités de GDISS ;
• les directives Nations de GDISS ;
• L’arrêté sur l’exercice privée de GDISS ;
• Les procédures de GDISS ;
• Le Plan GDISS 2016-2020 ;
• Le Plan de gestion des déchets dangereux (PGDD 2017-2021) ;
• Le guide national de l’aménagement de zones à déchets ;
Selon le Plan National de gestion des déchets issus des soins de santé du Niger 2016 -2020, la
responsabilité de collecte, de tri, de stockage dans un endroit sécurisé, le traitement et
l’élimination finale incombe au producteur.
Le choix du système du traitement et d’élimination finale doit être fait en ayant comme objectif
principal, la minimisation des impacts négatifs sur la santé et sur l’environnement. Les
principales méthodes de traitement/élimination finale des déchets issus de soins de santé
identifiés par le plan national sont :
La gestion des déchets issus des campagnes MTN retiendra une attention particulière, en raison
des impacts négatifs que leur mauvaise gestion peut engendrer sur la santé publique et
l’environnement.
A ce jour, le pays dispose de plusieurs incinérateurs modernes de grande capacité dans les
formations sanitaires répartis dans les régions comme suit :
- 32 -
- Hôpital de Référence de Maradi.
Toutefois, les autres régions ne disposant pas d’incinérateurs nécessitent une dotation en
incinérateurs modernes et de grande capacité pour faire face à la gestion des déchets d’un
volume important conformément à la loi-cadre sur la gestion de l’environnement et la loi sur
les principes fondamentaux de la santé et de l’hygiène publique.
Concernant les déchets dangereux infectieux, l’incinération est la technique d’élimination finale
recommandée dans les établissements de soins. Toutefois, il ressort de l’état des lieux et des
consultations avec les différentes parties prenantes que les établissements de soins ne disposant
pas d’incinérateurs conformes aux normes conventionnelles, ils peuvent détruire leurs déchets
biomédicaux par les techniques de brûlage dans un incinérateur artisanal ou dans une fosse
aménagée.
C’est dire que les incinérateurs existants (brûleurs) dans les établissements hospitaliers
régionaux, ne sont pas performants induisant des inconvénients sur le plan sanitaire et
environnemental.
- 33 -
de l’administration des • Transporter tous les flacons vides, boites vides et emballages au CSI
produits des campagnes de aussitôt à la fin du TDM.
masse (DC, ASB, …)
2. Equipes des formations • Collecter les déchets des campagnes ;
sanitaires publiques CSI • Centraliser les déchets produits dans l’aire santé du CSI ;
• Inventorier et quantifier les déchets des campagnes ;
• Traiter et éliminer les déchets des campagnes au niveau de la formation
sanitaire ;
• Enregistrer les données dans un cahier de gestion des déchets ;
• Sensibiliser la population sur les risques liés aux déchets des campagnes
;
• Collaborer avec les acteurs publics et les partenaires en matière de gestion
des déchets.
3. Equipes cadres des districts• Planifier la gestion des déchets issus des campagnes de masse dans le
sanitaires plan d’action de la campagne ;
• Acquérir et mettre à la disposition du personnel le matériel et les
équipements nécessaires (sachets et poubelles de couleurs
recommandées, réceptacles, chariots, EPI.) ;
• Veiller à l’utilisation correcte des lieux de stockage et leur accès restrictif
;
• Assurer l’enlèvement et le transport des déchets solides au niveau des CSI
vers les districts sanitaires pour incinération dans les délais prescrits ;
• Interdire la récupération des déchets dans les lieux de stockage ;
• Veiller à l’utilisation des équipements adéquats de collecte et de transport
des déchets ;
• Veiller à l’utilisation des équipements adéquats de collecte et de transport
des déchets ;
• Veiller au traitement et à l’élimination des déchets collectés dans un délai
maximum de 15 jours ;
• Superviser la mise en œuvre et assurer le suivi du plan de gestion déchets
;
• Veiller au respect des procédures d’hygiène et de sécurité ;
• Assurer la formation continue du personnel et des acteurs
communautaires sur la gestion des déchets ;
• Assurer la sensibilisation du personnel et les acteurs communautaires sur
les risques liés à la mauvaise gestion des déchets ;
• Rechercher, enregistrer et évaluer les accidents liés à la gestion des
déchets ;
• Veiller au respect des mesures d’urgences et de soins de première
nécessité en cas d’accidents exposant au sang ;
• Collaborer avec les autorités communales et les responsables des
structures déconcentrées des ministères en charge de l’environnement et
de l’élevage,
• Coordonner la mise en œuvre du plan et des procédures internes de
gestion des déchets ;
• Coordonner les opérations de gestion des déchets au niveau des différents
4. Directions régionales de la sites de production depuis la production jusqu’au traitement et à
santé Publique, de la l’élimination finale ;
• Donner des avis techniques à tous les acteurs sur la gestion des déchets ;
Population et des affaires
• S’assurer que les districts sanitaires disposent de systèmes performants
Sociales de traitement des déchets ;
• Collaborer avec les autorités régionales et les responsables des structures
déconcentrées des ministères en charge de l’environnement, de
l’hydraulique et de l’Assainissement et de l’élevage ;
- 34 -
• Faire des plaidoyers en faveur du financement pour la gestion des déchets
auprès des Partenaires Techniques et Financiers de proximité.
• Mobiliser des ressources financières en faveur de la gestion de déchets
5. Equipes des Structures des campagnes de masse ;
• Participer à la supervision des acteurs en charge de la gestion des déchets
Centrales en charge de la mise
en œuvre des campagnes de ;
masse • Participer le suivi/évaluation des activités de gestion des déchets ;
(PN/MTN) • Intégrer la gestion des déchets dans la mise en œuvre des différentes
campagnes ;
6. Equipes des Directions • Suivre/superviser les acteurs sur la gestion des déchets pendant les
centrales impliquées dans la campagnes ;
gestion des déchets de • Faire des plaidoyers en faveur du financement de la gestion des déchets
campagnes de masse (DGPS, issus des campagnes ;
DHP/SE, DEP, DLM, …) • Mobiliser des ressources financières en faveur de la gestion des déchets ;
• Suivre/évaluer les plans de gestion des déchets ;
• Veiller à l’implication des autres directions techniques en charge de
l’environnement, de l’hydraulique et de l’Assainissement et de l’élevage
dans la gestion des déchets de campagnes de masse.
7. Partenaires techniques et • Apporter un appui technique à la gestion des déchets ;
financiers • Prendre en compte la gestion des Déchets Bio Médicaux dans le
financement des campagnes de masse
- 35 -
6. Cadre juridique et institutionnel de gestion intégrée des déchets biomédicaux
La BAD a adopté en décembre 2013 un Système de Sauvegarde Intégré (SSI) qui est conçu
pour promouvoir la durabilité des résultats des projets par la protection de l’environnement et
des personnes contre les éventuels impacts négatifs des projets. Les mesures de sauvegardes de
la BAD ont pour objectifs : (i) d’éviter, dans la mesure du possible, les impacts négatifs des
projets sur l’environnement et les personnes concernées, tout en optimisant les bénéfices
potentiels du développement, (ii) de minimiser, atténuer et/ou compenser les impacts négatifs
des projets sur l’environnement et les personnes touchées, à défaut de les éviter et (iii) d’aider
emprunteurs/clients à renforcer leurs systèmes de sauvegarde et développer leur capacité à gérer
les risques environnementaux et sociaux. La Banque requiert que les emprunteurs/clients se
conforment à ces sauvegardes lors de la préparation et de l’exécution des projets. La déclaration
de politique de sauvegardes intégrée établit les principes essentiels qui fondent l’approche de
la Banque en matière de sauvegarde.
- 36 -
➢ SO 4 : Prévention et contrôle de la pollution, gaz à effet de serre, matières
dangereuses et utilisation efficiente des ressources : Cette SO couvre toute la gamme
d’impacts liés à la pollution, aux déchets et aux substances dangereuses clés, pour
lesquels il existe des conventions internationales en vigueur, ainsi que des normes
complètes spécifiques à l’industrie ou régionales, qui sont appliquées par d’autres BMD,
notamment pour l’inventaire des gaz à effet de serre.
➢ SO 5 : Conditions de travail, santé et sécurité : La SO 5 définit les exigences de la
Banque envers ses emprunteurs ou ses clients concernant les conditions des travailleurs,
les droits et la protection contre les mauvais traitements ou l’exploitation. Elle assure
également une meilleure harmonisation avec la plupart des autres banques multilatérales
de développement. En conformité avec les procédures du Groupe de la Banque
Africaine de Développement en matière d’évaluation environnementale et sociale, le
projet a été classé en catégorie B, nécessitant l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan
de gestion des déchets biomédicaux et éventuellement des notices d’impact
environnemental et social en phase d’implémentation.
- 37 -
6.1.2. Cadre politique, réglementaire et institutionnel de gestion intégrée des déchets biomédicaux
Le cadre politique et réglementaire encadrant la gestion des déchets est décrit dans les tableaux ci- dessous :
Tableau 5 : Cadre législatif et réglementaire international en lien avec la gestion des déchets des activités de santé
38
contrôle ne présentent pas de risque
pour la sécurité et la santé des
travailleurs.
2. Les employeurs devront être
tenus de faire en sorte que, dans la
mesure où cela est raisonnable et
pratiquement réalisable, les
substances et les agents chimiques,
physiques et biologiques placés sous
leur contrôle ne présentent pas de
risque pour la santé lorsqu'une
protection appropriée est assurée.
3. Les employeurs seront tenus de
fournir, en cas de besoin, des
vêtements de protection et un
équipement de protection appropriés
afin de prévenir, dans la mesure où
cela est raisonnable et pratiquement
réalisable, les risques d'accidents ou
d'effets préjudiciables à la santé. »
Article 12 : « La surveillance de la
santé des travailleurs en relation
avec le travail ne doit entraîner pour
ceux-ci aucune perte de gain ; elle
doit être gratuite et avoir lieu autant
Adoption Genève 71ème que possible pendant les heures de
Convention n°161 relative
session CIT (25 juin 1985) / 11 février 2009/entrée en Services de santé au travail ».
aux services de santé au
Entrée en vigueur : 17 févr. vigueur 11 février 2011 travail Article 13 : « tous les travailleurs
travail
1988 doivent être informés des risques
pour la santé inhérente à leur travail
»
Article 15 : «Les services de santé
au travail doivent être informés des
cas de maladie parmi les travailleurs
39
et des absences du travail pour des
raisons de santé, Le personnel qui
fournit des services en matière de
santé au travail ne doit pas être
requis par les employeurs de vérifier
le bien-fondé des raisons de
l'absence du travail».
Article 2 (alinéa 1, 2 et 3) précise
que : «1. Tout Membre … doit
promouvoir l'amélioration continue
de la sécurité et de la santé au travail
pour prévenir les lésions et maladies
professionnelles et les décès
imputables au travail : 2. Tout
Membre doit prendre des mesures
Adoption Genève 95ème actives en vue de réaliser
Convention n°187 relative au Cadre promotionnel progressivement un milieu de travail
session CIT (15 juin 2006) / 19 février 2009/entrée en
cadre promotionnel pour la en sécurité et santé au sûr et salubre ;3. Tout Membre doit,
Entrée en vigueur : 20 févr. vigueur 19 février 2011
sécurité et la santé au travail. travail en consultation avec les
2009
organisations d'employeurs et de
travailleurs les plus représentatives,
considérer périodiquement quelles
mesures pourraient être prises pour
ratifier les conventions pertinentes
de l'OIT relatives à la sécurité et à la
santé au travail ».
40
6.1.2.2.Cadre législatif et réglementaire national
Tableau 6 : Cadre législatif et réglementaire national en lien avec la gestion des déchets
41
Article 3 : « La 1ère classe comprend les établissements qui doivent
être éloignés des habitations. La 2ème classe comprend ceux dont
l’éloignement des habitations n’est pas rigoureusement nécessaire
mais dont l’exploitation ne peut être autorisée qu’à la condition que
des mesures soient prises pour prévenir les dangers ou les
incommodités fixés à l’article 1er. Dans la 3ème classe sont placés les
établissements qui, ne présentant pas d’inconvénients graves ni pour
le voisinage ni pour la sécurité publique, sont soumis à des
prescriptions générales édictées dans l’intérêt du voisinage ou de la
santé publique pour tous les établissements similaires ».
Article 4 : « Les établissements rangés dans la 1ère ou la 2ème classe ne
peuvent être ouverts sans une autorisation délivrée par l’autorité
administrative sur la demande des intéressés. Les établissements de la
3ème classe doivent faire l’objet, avant leur ouverture, d’une
déclaration écrite adressée à l’autorité administrative ».
Article 44 : « Il est interdit de faire un dépôt d’immondices, ordures
ménagères, pierres, graviers, bois, déchets industriels dans le lit ou sur
les bords des cours d’eau, lacs, étangs ou lagunes et canaux du
domaine public. De même, il est interdit d’y laisser écouler les eaux
usées. Le déversement dans les cours d’eau, lacs et étangs des eaux
usées provenant des usines et établissements sanitaires ou
scientifiques est soumis à l’autorisation préalable des ministres
chargés de l’hydraulique, de l’environnement, des mines, et de la
santé. Ces eaux usées doivent, dans tous les cas, être traitées à leur
Loi n°98-56 portant loi cadre relative à la 29 décembre Gestion de sortie des établissements concernés de façon à être débarrassés de
gestion de l’environnement 1998 l’environnement toute substance toxique ou nocive à la santé publique, à la faune ou à
la flore. Tout dépôt, tout épandage de matières solides ou liquides
constituant une cause d’insalubrité sont interdits »
Article 45 : « Les déversements, dépôts et enfouissements de déchets,
de corps, d’objets ou de liquides usés et plus généralement tout fait
susceptible d’altérer directement ou indirectement la qualité des eaux
souterraines sont interdits. »
Article 65 : « Il est interdit de rejeter les eaux usées industrielles dans
la nature sans traitement préalable. A cet effet, tout établissement
industriel ou commercial doit avoir une station d’épuration des eaux
42
usées, adaptée et fonctionnelle conformément à la réglementation en
vigueur. Les effluents doivent répondre aux normes de rejet définies
par la réglementation en vigueur »
Article 74 : « Sont interdites les émissions de bruits et d’odeurs
susceptibles de nuire à la santé de l’homme, de constituer une gêne
excessive pour le voisinage ou de porter atteinte à l’environnement.
Les personnes à l’origine de ces émissions doivent prendre toutes les
dispositions nécessaires pour les supprimer. Lorsque l’urgence le
justifie, les autorités compétentes peuvent prendre toutes mesures
exécutoires d’office afin de faire cesser le trouble. »
Arrêté 15 octobre Traite des normes Le présent arrêté fixe les normes de Gestion des Déchets Issus de
N°001068/MSP/SG/DGSP/DHP/ES fixant 2019 de gestion des Soins de Santé dans les structures de santé publiques et privées afin
les normes de gestion des déchets issus des déchets issus des d'éviter toute atteinte à la santé de l'homme, de l'animal et à
soins de santé. soins de santé l'environnement.
43
Arrêté 15 octobre Détermine les Le présent arrêté fixe les modalités de Gestion des Déchets Issus de
N°001070/MSP/SG/DGSP/DHP/ES 2019 modalités de Soins de Santé afin d'éviter toute atteinte à la santé de l'homme, de
portant modalités de gestion des déchets gestion des déchets l'animal et à l'environnement.
issus des soins de santé issus des soins de
santé
44
6.2. Cadre institutionnel
Les prestations de service sont assurées par un réseau d’établissements de soins structurés en
3 niveaux hiérarchisés. Il comprend de bas vers le haut :
45
le décret n°2021-289/PRN du 04 mai 2021, portant organisation du Gouvernement et fixant les
attributions des Ministres d’Etat, des Ministres et des Ministres délégués « le Ministre de
l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification est chargé en relation avec les autres
Ministres concernés, de la conception, de l’élaboration, de la mise en œuvre, du suivi et de
l’évaluation de la politique nationale en matière de l’environnement, et du Développement
Durable conformément aux orientations définies par le Gouvernement ».
La structure impliquée dans la gestion des déchets dangereux notamment ceux issus des soins
de santé est surtout la Direction Générale de l’Environnement et du Développement Durable
(DGE/DD).
A cela s’ajoute le décret n°2016-075 du 26 janvier 2016 portant transfert des compétences et
des ressources de 1'Etat aux communes dans les domaines de 1 'Education, de la Santé, de
I'Hydraulique et de I 'Environnement.
46
➢ Le secteur privé
A Niger, il existe encore peu d’entreprises privées spécialisées dans la gestion exclusive des
DISS. Les entreprises privées dénombrées dans le secteur opèrent généralement à Niamey à
travers des contrats d’évacuation des DISS de quelques formations sanitaires. Les activités du
secteur privé sont plutôt orientées vers le nettoyage, la collecte des ordures mégères. Les
déchets ainsi collectés sont évacués vers les containers municipaux ou tout simplement vers les
innombrables décharges sauvages de gros centres urbains.
➢ Les ONG
Très peu d’ONG interviennent dans la gestion des déchets biomédicaux. Elles interviennent
dans des actions de salubrité de l’environnement à travers les prestations de collecte d’ordures
ménagères. En général, les ONG sont créditées d’insuffisances dans la capitalisation des
expériences, le professionnalisme et la spécialisation. Il existe quelques ONG et entreprises qui
se sont spécialisées dans le domaine de la Gestion des DISS telles que GVD, cabinet Global
Protection et environnement, l’entreprise SIM. Elles participent également dans la
sensibilisation des populations sur les risques liés à la manipulation des DISS et pourront être
très utiles lors de l’exécution des activités de certains projets.
47
• Dotation de plusieurs formations sanitaires en matériels et équipements de gestion des
DBM ;
• Disponibilité d’un certificat de conformité environnementale du projet d’installation des
incinérateurs modernes et l’aménagement des zones à déchets dans les hôpitaux de
districts de Filingué, Gaya, Konni, Magaria, Mayahi et Téra délivré dans le cadre de la
mise de l’ancien Projet MTN/Paludisme ;
• Disponibilité d’un certificat de conformité environnementale du projet de réalisation et
d’aménagement de zones à déchets dans 10 CSI dans les districts sanitaires de la région
de Tillabéri dans le cadre de la mise de l’ancien Projet MTN/Paludisme ;
• Mutualisation de l’incinération des déchets par certaines formations sanitaires.
6.3.2. Faiblesses
La gestion des déchets issus des campagnes MTN et dans les centres de santé est confrontée à
de nombreuses insuffisances qui sont :
▪ Insuffisance de dispositifs adéquats (incinérateurs modernes, incinérateur type De Mont
Fort, Brûleurs adaptés pour détruire les déchets conformément aux normes ;
▪ Insuffisance des Zones à Déchets aux niveaux des formations sanitaires ;
▪ Difficultés de collecte des déchets MTN (boites vides) et CPS (blisters) ;
▪ Brûlage des boites vides en plein air dans certains CSI ne disposant pas de dispositif
d’élimination, qui sont de plastiques dégageant plus de gaz toxiques ;
▪ Insuffisance de l’application des procédures établies ;
▪ Insuffisance d’information des acteurs/populations sur les risques sanitaires et
environnementaux ;
▪ Insuffisance de ressources financières allouées pour l’acquisition des matériels et
équipements de la gestion des déchets ;
▪ Mauvais fonctionnement de la quasi-totalité des brûleurs/incinérateurs artisanaux
disponibles dans les formations sanitaires (FOSA) ;
▪ Absence quasi-totale des poubelles selon le code couleur dans les FOSA ;
▪ Insuffisance de formation et de mise à niveau des acteurs de la campagne sur les bonnes
pratiques en matière de gestion des déchets ;
▪ Faible implication des techniciens en charge de la gestion des déchets au niveau district
et régional dans la planification de la gestion des déchets biomédicaux ;
▪ Absence d’un système harmonisé de gestion des déchets produits lors des campagnes ;
48
▪ Enlèvement tardif des déchets après les campagnes (MDA, camps de chirurgies) ;
▪ Absence de plan de gestion des déchets dans les planifications des activités des
campagnes MTN ;
▪ Faible implication des collectivités locales dans la gestion des déchets issus des
campagnes ;
▪ Absence de quantification des déchets produits ;
▪ Insuffisance dans la récupération des boîtes vides des campagnes MTN dans certains
CSI, écoles et cases de santé ;
▪ Insuffisance dans la documentation des opérations de destructions effectuées par
plusieurs CSI ;
▪ Insuffisance dans l’utilisation et l’entretien des brûleurs ;
▪ Insuffisance, voire/absence de matériels et équipement de protection individuelle pour
la gestion des déchets ;
Photo 1 : Pratique illustrative de technologie artisanale non conforme pour éliminer les déchets MTN/CPS
6.3.3. Opportunités
49
▪ La déconcentration et la décentralisation administrative effective depuis plus de 10 ans
;
▪ Le projet Amélioration de l'Accès des Femmes et des Filles à des Services de Santé et
de Nutrition améliorés dans les Zones prioritaires ;
▪ Le projet de réponse d’urgence de la COVID-19 ;
▪ Le projet d’amélioration de la surveillance de la maladie en santé humaine et animale
(REDISSE).
▪ La disponibilité des PTF intervenant dans le domaine
6.3.4. Menaces
6.3.5. Défis
L’analyse de la situation en matière de gestion des déchets issus des soins de santé dans le pays
fait ressortir les principaux défis suivants :
▪ le changement de comportement du personnel de santé dans le tri des déchets et des autres
manipulateurs sur les dangers liés aux déchets biomédicaux ;
▪ l’élaboration d’une stratégie nationale et des textes d’application des lois en matière de
gestion des DD ;
▪ la mobilisation de financements complémentaires adéquats pour la gestion de déchets
dangereux ;
▪ L’accompagnement et l’adhésion des structures privées de soins et entreprises spécialisées
au système de gestion des DD ;
▪ le renforcement des ouvrages, équipements, logistique et matériels de gestion des déchets
médicaux ;
50
▪ la production, la collecte et l’intégration des données sur la gestion des déchets dans le
système national d’information sanitaire ;
▪ la recherche opérationnelle dans le domaine de la gestion des DD.
L’élimination de ces déchets s’effectue le plus souvent dans des conditions peu satisfaisantes
au regard de la santé publique et de l’environnement. L'exposition aux différents risques peut
survenir tout au long de la filière d'élimination des déchets :
▪ de la production ;
▪ du conditionnement ;
▪ de la collecte ;
▪ du transport ;
▪ de l'entreposage ;
▪ de l'enlèvement ;
▪ de toutes autres manipulations.
L’entassement des déchets dans les différentes unités de soins impacte sur la dégradation de
l’aspect esthétique et la beauté de l’environnement des formations sanitaires. En outre, les
51
déchets biomédicaux solides influencent la santé du personnel des formations sanitaires ou les
populations à travers les dégagements de certains gaz comme le NO, NO2, CO, CO2, … qui
proviennent du brûlage à l’air libre de ce dernier et contribue à l’augmentation des gaz à effet
de serre et la destruction de la couche d’ozone.
Les eaux de ruissellement qui lessivent les tas des déchets hospitaliers se chargent généralement
de matières polluantes (particules solides en verre, métaux lourds, etc.) pour s’infiltrer dans la
nappe d’eau phréatique ou pour se jeter dans les cours d’eau. A chaque destination, ces matières
polluantes s’attaquent à la faune et à la flore qui s’y trouve. L’incinération des tas des déchets
hospitaliers en plein air provoque le dégagement de certains gaz comme le HCl (gaz
chlorhydrique), SO2 (dioxyde de soufre), H2S (sulfure d’Hydrogène) et du phosphagène très
nocifs pour l’Homme .
L’entassement des déchets des formations sanitaires sans retournement provoque les
dégagements des odeurs nauséabondes, lesquelles attirent les mouches et les moustiques,
vecteurs de multiples maladies. Le rejet direct des déchets d’unités de soins dans la nature, à
même le sol ou dans des bacs à ordures, très souvent associés aux ordures ménagères est une
pratique très répandue qui constitue un grand danger.
Les effets néfastes sur l’environnement sont aussi d’ordre biologique, chimique ou physique
et peuvent atteindre le sol, l’eau souterraine ou de surface, l’air, la faune et la flore. En clair,
les effets concernent :
52
7.3.Risques sanitaires liés à une mauvaise gestion déchets biomédicaux y compris
ceux issues des activités MTN
Les déchets de soins peuvent être dangereux lorsqu’ils ne sont pas gérés correctement. Les
risques sanitaires sont d’ordre biologique, physique et chimique.
Les risques liés à une mauvaise gestion des déchets issus des soins de santé
portent globalement sur :
• des blessures accidentelles : risques d’accident pour personnel de santé; les enfants qui
jouent (ou qui font leurs besoins) sur les décharges d’ordure ainsi que les récupérateurs
non avisés ;
• des intoxications aiguës, des infections nosocomiales et des nuisances pour le personnel
de santé et celui chargé de la collecte (odeurs, exposition par manque d’équipements de
protection, absence de suivi médical, etc.).
• la contamination humaine et animale ;
• les risques radioactifs.
Pour ce qui concerne les infections, les catégories suivantes sont identifiées :
• les maladies virales telles que le HIV/SIDA l’Hépatite Virale B (HVB) et l’Hépatite
Virale A.
• les maladies microbiennes ou bactériennes, telles que la tuberculose, la fièvre typhoïde,
etc. ;
• les maladies parasitaires, (issues des selles provenant des centres de santé et rejetées
dans les dépotoirs publics situés près des habitations) telles que la dysenterie, les
ascaridioses, etc.
• les infections nosocomiales;
Les déchets issus des camps d’hydrocèle et de trichiasis peuvent provoquer des traumatismes.
Ils constituent également un réservoir de micro-organismes potentiellement dangereux
susceptibles d’infecter les malades, les accompagnateurs, les visiteurs, les agents de santé, les
techniciens de surface et le grand public.
Il convient de souligner que les populations font montre d’une grande sensibilité face à certains
types de déchets, notamment anatomiques (amputations, placentas, etc.). Elles sont le plus
53
souvent très exigeantes quant aux modalités de leur élimination. Il serait inacceptable de rejeter
ces types de déchets dans les décharges d’ordures. En général, ces déchets sont remis aux
patients ou aux membres de la famille. On pourrait aménager des points d’élimination (fosses
à placentas par exemple) dans lesquelles ces types de déchets seront rejetés. Toutefois, il est
impératif que toute décision allant dans ce sens soit soumise à l’approbation des personnes
concernées ou de leurs familles, pour tenir compte leurs croyances socioculturelles et
religieuses tout en évitant des nuisances sur la santé publique.
54
8. Mesures pour améliorer la gestion des déchets biomédicaux
L’objectif des mesures de gestion est d’élaborer un système pertinent de planification et de
gestion des déchets issus des soins de santé dont la mise en œuvre permettra d’améliorer la
sécurité et la santé publique, tout en respectant les préoccupations environnementales,
techniques et socioculturelles.
La gestion intégrée des déchets biomédicaux peut se reposer sur un schéma qui ne distingue
pas une filière spécifique aux déchets produits dans les centres de la santé. Il s’agit plutôt
d’apporter des adaptations et de renforcer le dispositif existant afin qu’il puisse intégrer les
dispositions nécessaires pour une prise en charge adéquate des déchets produits dans les centres
de santé et des activités de lutte contre les MTN.
L’adoption d’une filière adéquate de gestion des DISS requiert une connaissance préalable des
types de déchets produits dans les établissements de soins en termes de quantité et de typologie.
La diffusion d’un protocole de quantification et de triage des déchets constitue ainsi la première
étape du dispositif.
Un formulaire devra être élaboré pour quantifier chaque type de déchet biomédical notamment :
▪ les déchets piquants et tranchants ;
▪ les déchets anatomiques ;
▪ les déchets infectieux ;
▪ les déchets chimiques ;
▪ les déchets radioactifs ;
▪ et les déchets banals assimilables aux ordures ménagères.
55
Le formulaire type devra renseigner la provenance de chaque quantité de déchets selon les
différents services de l’établissement de soins (bloc opératoire, salle de soins, salle de
réanimation, cuisine, etc.).
Au-delà du formulaire type à élaborer, un matériel de pesée devra être disponible dans chaque
établissement de soins pour évaluer les quantités à la sortie des différentes unités fonctionnelles
de la structure sanitaire.
Un programme de renforcement des capacités des acteurs devra être orienté sur les modules
suivants :
8.3.Tri et conditionnement
Les phases de quantification et de tri sélectif peuvent être associées dans le protocole de gestion
des DISS. Le tri et le conditionnement des déchets sont suivis par les agents
d’hygiène/assainissement des établissements de soins. Pour chaque type de déchets, des
matériels et équipements spécifiques de conditionnement sont nécessaires, c’est-à-dire le
système de code couleur. Il convient cependant de préciser que le conditionnement in situ des
déchets infectieux nécessite des ajustements pour tenir compte du risque de contamination et
de persistance des germes pathogènes dans l’environnement.
56
La démarche de tri et de conditionnement repose ainsi sur une séparation physique des déchets
dans des conteneurs ou des sacs en plastique de différentes couleurs et/ou marqués d’un
symbole conformément aux directives nationales de gestion des déchets issus des soins de santé.
57
Tableau 7: Tri des déchets selon la catégorie les type et couleur du contenant, l’étiquetage et
les symboles internationaux
Poubelle en
Les déchets des soins de santé sans
plastique avec « Sans danger »
risques (Flacons d’eau de javel, de sérum,
sac plastique Verte A enfouir
d’eau distillée, de détergent…)
BIO
« Danger !
Déchets
Les déchets anatomiques (parties du
anatomiques à
corps amputées, organes et tissus Sac plastique
mettre dans des
humains, les placentas, produits BIO Jaune
fosses
d’avortement)
organiques après
désinfection »
« Danger !
Déchets
Poubelle en
biologiques à
Inox étiquette
incinérer, à
Les déchets biomédicaux (Poches de jaune ou en
enterrer ou à
sang, autres liquides biologiques) plastique avec Jaune
mettre dans des
sac plastique
fosses organiques
BIO
après désinfection
»
Les déchets infectieux (Pansements, Poubelle en
bandages, sang de patients contaminés Inox étiquette « Danger !
par le VIH, hépatite virale, sécrétion des bleu ou en Déchets
patients atteints de tuberculose, tubulure plastique avec infectieux
Bleue
de perfusion, flacons de culture à usage sac plastique dangereux »
unique) BIO
« Danger !
Sac plastique
Les produits pharmaceutiques périmés Déchets
BIO
Bleue dangereux »
Poubelle ou
« Danger !
Les déchets radioactifs (film radio, plastique avec
Déchets
déchets génotoxiques) sac plastique Rouge
Radioactifs »
BIO
Les déchets piquants et tranchants (les « Danger ! Objets
Boîte de Jaune /
aiguilles, les lames de bistouri, les piquants/tranchant
sécurité blanche
rasoirs, les tondeuses, les trocarts, les s, ne pas ouvrir »
58
lames scalpels, les verres et ampoules
cassés)
« Danger ! Ne
Les déchets soins médicaux nécessitant
doit être enlevé
une attention particulière (Déchets Poubelle en
Marron que par le
pharmaceutiques cytotoxiques, à haute plastique
personnel
teneur en métaux lourds)
autorisé »
Le transport et le traitement des déchets d’activités de soins à risques infectieux nécessitent des
adaptations. En effet, la combinaison de plusieurs méthodes devra permettre une gestion
conforme des déchets biomédicaux évitant toute forme de contamination et de pollution de
l’environnement.
Le transport et le traitement sont à articuler avec les infrastructures existantes dans les
différentes régions du Niger. En effet, les méthodes classiques d’élimination des déchets dans
les établissements de soins consistent principalement en :
▪ l’incinération des déchets d’activités de soins à risques infectieux dans des brûleurs
simples ;
▪ l’évacuation des déchets banals assimilables à des ordures ménagères vers les
décharges. Un système de transport interne devra être mis en place entre les unités de
production et les sites de stockage temporaire. Plusieurs moyens de transport interne
peuvent être envisagés : brouettes, conteneurs sur roulettes, chariots, etc. Par contre au
cas où il ya de cas de maladies infectieuses très contagieuses telles que la COVID-19,
des dispositions particulières doivent être intégrées au dispositif notamment :
✓ le transport interne des déchets doit se faire pendant les périodes de basse
activité. Le trajet doit être défini pour éviter toute exposition du personnel, des
patients et du public. Il faudra minimiser le passage à travers les zones propres
(stérilisation), les zones sensibles (bloc opératoire, soins intensifs) et les zones
publiques ;
59
✓ des conteneurs type GRV à roulettes sont préconisés pour le transport interne
des déchets à risques infectieux ;
✓ les conteneurs seront lavés et désinfectés après avoir été vidés (solution à 5 %
de chlore actif).
60
9. Mesures d’élimination ou atténuation des risques
- Pollution atmosphérique du fait de l’inexistence de filtre•et Aménager un local de stockage des déchets ;
retombée immédiate de Matière en Suspension (dioxines, • Adduction d’un système de laveur des fumées ou changement de
furanes, métaux lourds) ; stratégie d’élimination ;
Incinération
- Risques professionnels du technicien de surface • Augmentation de la hauteur des cheminées permettant une diffusion
(cohabitation avec les déchets, manipulation des déchets correcte des polluants résiduels ;
•
lors du chargement de l'incinérateur ; lors de l'incinération Suivi des matières plastiques, des matières inertes (verres - métaux)
et les contenants sous pression,
61
• Les des techniciens chargés de l'incinération qui manipulent les
la présence de métaux lourds, de gaz et poussière et autres
substances déchets ainsi que ceux chargés de la collecte et du conditionnement
seront dotés de matériel sécuritaire dont le port sera particulièrement
suivi (masque-gant-blouse-botte) ;
62
63
64
10. Plan d’action
Le plan suivant est conçu sur la base des insuffisances constatées et s’articule autour du
renforcement des capacités institutionnelles des structures concernées, le changement de
comportement, la gestion écologiquement durable des Déchets Issus des Soins de Santé, ainsi
que la protection des acteurs sur les risques d’infection.
65
Tableau X : Plan d’action
Réaliser 10 zones à déchets dans les 10 zones à déchets UGP DHPSE 3 000 000 PM
Ressources
1.1 districts sanitaires de la zone sont réalisées
du don
d'intervention du Projet
Assurer la maintenance préventive et 10 incinérateurs UGP DHPSE 100 000 3 000 000
curative des 10 incinérateurs construits sont Ressources
1.2
construits dans les dix formations maintenus du don
sanitaires (FOSA) réhabilitées
Produire et mettre à la disposition de
100 supports UGP DHPSE 15 000 1 500 000
10 FOSA réhabilitées 100 supports éducatifs pour la
éducatifs pour la gestion des DISS etgestion des DISS et
Ressources
2.1 de formulaire de tri et de de formulaire de tri
du don
quantification des déchets des déchets sont
produits et distribués
aux FOSA
Former 25 membres ECD de la zone 25 membres ECD de UGP DHPSE/DRSP/P/AS 200 000 5 000 000
du projet sur la Gestion des déchets la zone sont formés Ressources
3.1 issus de l'ensemble du système de sur la gestion des du don
santé déchets biomédicaux
Former 50 agents de santé des 50 agents de santé UGP DHPSE/DRSP/P/AS 170 000 8 500 000
districts de Tillabéri sur la gestion de des districts de
Ressources
3.2 déchets biomédicaux Tillabéri sont formés
du don
sur la gestion de
déchets biomédicaux
66
Indicateurs Appui/ Collaboration Source de Coût unitaire
N° Mesures/Activités Responsable (FCFA) Coût
financement
Former 5 THA et 15 techniciens de 5 THA et 15 UGP DHPSE/DRSP/P/AS 250 000 5 000 000
surface des 10 formations sanitaires techniciens de
(FOSA) réhabilitées sur la gestion surface de 10 FOSA
Ressources
3.3 des zones à déchets sont formés sur la
du don
gestion des zones à
déchets
Doter les 10 FOSA réhabilitées en 500 sachets UGP DHPSE 1 200 000 12 000 000
matériel de tri, conditionnement et poubelles, poubelles,
4.1
collecte sélective des DISS 500 boîtes de Ressources
sécurité, au niveau du don
des 10 sites
concernés
Acquérir 10 balances pour la 10 balances acquises UGP DHPSE 400 000 4 000 000
4.2
quantification des déchets dans les Ressources
zones à déchets du don
Faire le suivi trimestriel la gestion 12 suivis trimestriels UGP DHPSE 500 000 6 000 000
Ressources
5.1 des DBM dans les formations faits
du don
sanitaires des 5 districts.
Doter la DHPSE de matériels 3 ordinateurs et 01 UGP DHPSE 1 000 000 4 000 000
Ressources
5.2 informatiques (3 ordinateurs et 01 imprimante acquis
du don
imprimante)
Provision pour l’élaboration UGP DHPSE 16 000 000 16 000 000
Ressources
6.1 d’instruments E&S durant la phase
du don
de mise en œuvre du projet.
Total 65 000 000
67
68
69
11. Suivi, évaluation et rapportage de la mise en œuvre du plan d’action
Le suivi- évaluation permettra d’apprécier la mise en œuvre des activités du plan et sera basé
sur une évaluation environnementale et sociale du projet assujetti.
La coordination de la mise en œuvre du plan sera assurée par l’Unité de gestion du projet et
la DHPSE avec l’appui des autres secteurs concernés. Elle sera chargée d’élaborer les rapports
trimestriels de mise en œuvre des mesures environnementales et sociales.
12. Arrangements institutionnels de mise en œuvre du plan d’action avec l’accent sur le niveau local
L’Unité de Gestion du Projet sera le principal acteur responsable de la mise en œuvre du plan
de gestion des déchets biomédicaux relatif au projet MSELM. Elle produira les diligences
environnementales et sociales requises sur le projet et fera le suivi de la mise en œuvre des
mesures environnementales et sociales, santé et sécurité pendant le déploiement des
investissements physiques.
Les Districts Sanitaires doivent également participer aux différentes activités du projet à travers
les actions suivantes :
- Mettre en œuvre les activités du plan ;
- Rédiger les requêtes de financement relatives aux différentes interventions ;
- Assurer le suivi, supervision des activités ;
- Élaborer des rapports d'exécution des activités ;
- Participer aux réunions de coordination, missions d’évaluation.
-
Concernant les Établissements de santé publics (CSI, CS), ils doivent :
71
13. Mécanisme de gestion des plaintes et doléances
72
et inscrit dans le cadre particulier du programme mis en œuvre. Encore une fois, cela ne pourra
se réaliser que si le mécanisme est conçu de manière participative, en consultation avec ses
usagers potentiels et autres parties prenantes.
Sécurité : Pour s’assurer que les personnes sont protégées et qu’elles peuvent présenter une
plainte ou exprimer une préoccupation en toute sécurité, il est nécessaire d’évaluer,
soigneusement, les risques pour les différents usagers et les intégrer à la conception d'un
mécanisme de gestion des plaintes (MGP). Il est essentiel aussi, d’assurer la sécurité des
personnes qui ont recours au mécanisme pour garantir sa fiabilité et efficacité. Aucune menace,
aucun chantage, demande de faveurs venant des acteurs du mécanisme, du personnel des
entreprises et bureaux de contrôle, du personnel du Projet, ou encore d’autres prestataires de
services recrutés, ne doit être admis.
Confidentialité : Pour créer un environnement où les parties prenantes peuvent aisément
soulever des inquiétudes, avoir confiance dans le mécanisme et être sûrs de l’absence de
représailles, il faut garantir des procédures confidentielles. La confidentialité permet d’assurer
la sécurité et la protection des personnes qui déposent une plainte ainsi que leurs cibles. Il faut,
pour ce faire, limiter le nombre de personnes ayant accès aux informations sensibles.
Transparence : Les parties prenantes doivent être clairement informées de la démarche à
suivre pour avoir accès au MGP et des différentes procédures qui suivront une fois qu’elles
l’auront fait. Il est important que l’objet et la fonction du mécanisme soient communiqués en
toute transparence.
Accessibilité : Il est essentiel que le mécanisme soit accessible (saisine facile aussi bien des
points de vue du système que de la langue) au plus grand nombre possible de personnes
appartenant aux différents groupes de parties prenantes ; en particulier celles qui sont souvent
exclues ou qui sont les plus marginalisées ou vulnérables. Lorsque le risque d’exclusion est
élevé, une attention particulière doit être portée aux mécanismes sûrs qui ne demandent pas à
savoir lire et écrire.
Equité : Les parties prenantes doivent avoir un accès équitable au mécanisme, elles doivent
toutes être informées des principes et procédures de recours et bénéficier d’un traitement
impartial de leurs doléances ou réclamations. Une des recommandations d’ordre général faites
par les collectivités territoriales et les communautés locales est que ce mécanisme soit mis en
place de façon inclusive, sans discrimination basée sur le sexe ou l’ethnie.
Légitimité : pour susciter l’acceptation, la confiance, l’adhésion et l’engagement des parties
prenantes, les acteurs du mécanisme de gestion des plaintes doivent être choisis de façon
démocratique.
73
Le comité de gestion (CoGes) est une structure établie dans tous les centres de santé et de
promotion sociale au Niger. Les CoGes sont animés par des membres issus de la communauté
et élus au cours d’une assemblée générale. Ils jouent un rôle important dans le dispositif de
promotion de la participation communautaire, en ce sens qu’ils restent l’interface entre les
populations locales et les services de santé. Le CoGes inclut entre autres l’’infirmier chef de
poste, une représentante des femmes et un représentant des jeunes et le chef des villages
rattachés au centre.
Ce comité se chargera de collecter et traiter les griefs et réclamations qui émaneront
éventuellement des activités du projet. Ce premier niveau offre l’avantage d’être accessible. Si
les griefs enregistrés ne sont pas résolus par ce premier niveau, ils seront référés au comité
communal. La plainte peut être portée par la plaignante ou son représentant ou son chef de
village.
Durant les réunions ordinaires du CoGes, les questions liées à la gestion des déchets
biomédicaux et les plaintes y afférentes sont discutées. Une réunion Adhoc du CoGes peut se
tenir pour discuter exclusivement des plaintes des populations, décider des actions correctrices
qu’il communique à la plaignante. En cas de non-satisfaction et du désir de recours la plaignante
est informée des voies de recours du niveau 2. L’adresse téléphonique et physique du district
sanitaire et de son chef est confiée à la plaignante. Parallèlement le CoGes doit faire un rapport
de l’incident au maire de la commune dans un délai de 7 jours après la décision de recours.
Les activités du COGES liées à la gestion des plaintes dans le cadre de ce projet ne génèreront
pas de coûts supplémentaires. En cas de dédommagement mineurs, ces frais sont pris en charge
par la caisse du COGES. Les dédommagements qui demandent les capacités du COGES feront
l’objet d’activation du niveau 2 de recours.
Niveau 2 : Comité de gestion des plaintes au niveau communal/District sanitaire
Ce comité est le second niveau de recours à l’amiable. Ce comité communal sera présidé par le
Maire ou son représentant et comprendra : (i) le maire de la commune ou son représentant ; (ii)
le médecin chef du district ; (iii) le chef de village ou son représentant ; (iv) le spécialiste en
sauvegardes environnementale et sociale de l’Unité de gestion du projet ; (v) une représentante
des femmes. (v) une représentante des femmes. (vi) le responsable environnement de la
Direction Régionale de la Santé et de l’Hygiène Publique. Le Maire assurera le rôle du président
du Comité et le MCD le secrétaire exécutif.
Ce niveau est saisi à travers un courrier par les plaignantes directement ou leur représentant ou
par le chef de village d’où provient la plainte. Le comité se réunit de façon ad ’hoc sur
convocation du président dans les 15 jours lorsqu’une plainte est reçue. Des mesures
correctrices sont prises et documentée dans un rapport archivé à la mairie. Ces mesures sont
communiquées à la plaignante et au COGes du centre de santé concerné. Les voies de recours
du niveau 3 sont communiquées à la plaignante en cas de non-satisfaction des décisions. Les
coûts de fonctionnement de ces réunions sont à la charge de la mairie. Les dédommagements
suscités par cette plainte seront pris en charge par la mairie. Dans les cas de dédommagements
plus importants, le recours au niveau 3 est activé.
74
Niveau 3 : Recours judiciaire :
Si la tentative de résolution à l’amiable n’aboutit pas, ou si une partie n’est pas satisfaite de la
résolution rendue par le comité communal, la partie prenante a la possibilité de recourir à la
justice en saisissant le tribunal de la localité.
Le mécanisme de gestion des plaintes à l'amiable a pour objectif d'éviter autant que possible les
actions en justice, même si la partie lésée peut recourir à des organes judiciaires compétents à
tout moment du processus de gestion des réclamations. Dans le cas où l'une des parties
intenterait une action en justice, la procédure stipulée dans ce document cesse d'être effective.
75
Les griefs enregistrés seront traités par les comités dans le strict respect des principes et
exigences mentionnées dans ce MGP. Pour que le mécanisme soit performant, la durée de
traitement ne doit pas excéder 20 jours à compter de la date de réception de la réclamation. Dès
leur installation, les membres des comités se concerteront et décideront des mesures (règlement
intérieur) à mettre en place, en vue de permettre un traitement diligent de tous les griefs soumis.
La procédure proposée pour le traitement des griefs est la suivante :
- dépôt et enregistrement du grief ;
- accusé de réception transmis au plaignant ;
- examen par le comité en vue de sa résolution ;
- notification de la résolution proposée au plaignant ;
- mise en œuvre de la résolution et suivi par le comité ;
- satisfaction du plaignant et clôture ;
- cas échéant, recours judiciaire.
76
les recours mis en place, le MGP doit faire l’objet d’une large diffusion auprès des parties
prenantes, en particulier dans le village et commune du projet, qui doivent toutes être informées
de son existence, du mode de fonctionnement et des moyens de le saisir.
Toutes les informations sur les comités qui seront mises en place, leur composition, rôles,
adresses, canaux de dépôt des réclamations et griefs, durée de traitement, ainsi que les principes
directeurs du MGP, doivent être communiquées aux parties prenantes, y compris les femmes et
les autres groupes vulnérables, selon des formats et canaux adaptés à leurs besoins spécifiques.
Le Projet organisera, dès le démarrage, des ateliers communautaires pour une large diffusion
de ce dispositif de recueil et de traitement des griefs. Pour une meilleure diffusion, ces
informations importantes peuvent être affichées dans les endroits stratégiques, tels que les
Mairies des Communes concernées les écoles, les chantiers. Une communication de proximité
pourrait également être conduite, afin de divulguer les informations.
Certains de ces messages devront être affichés de façon visible à des endroits stratégiques au
niveau des chantiers, pour une meilleure vulgarisation, en complément du code de conduite à
faire signer aux entreprises et à leur personnel, et autres prestataires de services mobilisés dans
le cadre de l’exécution du Projet : consultants, fournisseurs, bureaux de contrôle prestataires de
services, services de signalement (forces de défense et de sécurité), et de prise en charge
médicale, sociale, juridique, psychologique, etc.
Toutes les plaintes relatives aux violences basées sur le genre et abus sexuels doivent être
signalées à la BAD dans les 24 heures suivant l’incident, dans le respect des principes de
confidentialité et du consentement éclairé (aucune information spécifique sur les victimes ne
sera communiquée). Les données à fournir porteront sur : la nature de l'affaire, le lien avec le
Projet, la localisation, l’âge et le sexe de la victime et la référence vers des services si tel a été
le cas.
Un rapport trimestriel sera élaboré pour relater la situation de la gestion des cas enregistrés.
77
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Termes de références pour l’élaboration d’un plan de gestion des déchets biomédicaux
Projet régional multisectoriel de la CEDEAO pour l’élimination des maladies
tropicales négligées (MSELM), Septembre 2022
2. Plan de Lutte Contre les Infections et de Gestion des Déchets (PLIGD) du projet
LAFIA –IYALI Niger Rapport Provisoire, Février 2022 ;
78
ANNEXE 1
79
ANNEXE 2
Termes de références
Septembre 2022
80
I. CONTEXTE
Les Maladies Tropicales Négligées (MTN) sont un groupe d’une vingtaine de maladies
d’étiologie mixte qui affectent de manière disproportionnée les communautés les plus pauvres,
les plus marginalisées, les plus vulnérables et les plus isolées du monde. Quarante pour cent
(40 %) des quelque 1,7 milliard de cas de MTN dans le monde se trouvent en Afrique. Outre
les conséquences médicales, les personnes touchées par les MTN souffrent de maladies
débilitantes et d’une augmentation des malformations et des handicaps. Ces limitations
physiques contribuent à l’exclusion sociale, à l’abandon scolaire et à la réduction de la
productivité économique, maintenant ainsi les communautés dans des cycles de pauvreté
générationnelle.
Afin de s'attaquer au fardeau et aux inégalités, les objectifs de développement durable (ODD)
ont appelé à mettre fin aux MTN d'ici 2030. Plusieurs autres cibles des ODD telles que 1.1
(extrême pauvreté), 2.1 (faim), 3.8 (couverture sanitaire universelle), 4.1 (éducation), 6.1 (eau)
et 6.2 (assainissement) sont également pertinentes pour les MTN. À cette fin, l'Organisation
Mondiale de la santé (OMS) a lancé une feuille de route 2021-2030 dans laquelle elle s'est fixée
pour objectifs de réduire de 90 % le nombre de personnes nécessitant des interventions liées
aux MTN d'ici 2030 par rapport à l'année 2010 et de réduire de 75 % les années de vie corrigées
du facteur invalidité (AVCI) liées aux MTN d'ici 2030 par rapport à l'année 2020.
Outre les gains épidémiologiques, la lutte contre les MTN est également un impératif
économique. L'OMS estime qu'entre 1974 et 2002, le programme de lutte contre l'onchocercose
(OCP) a permis de réduire les niveaux d'infection par l'onchocercose chez 40 millions de
personnes dans 11 pays d'Afrique de l'Ouest, d'éviter environ 600 000 cas de cécité et de
permettre la récupération de 25 millions d'hectares de terres arables abandonnées. On estime
que pour chaque dollar investi dans la lutte contre les MTN en Afrique, on obtient un bénéfice
net de 27,4 à 42,8 dollars, ce qui représente l'un des plus grands succès de la santé publique.45
Les stratégies recommandées par l’OMS pour la prévention et la lutte contre les MTN sont la
chimiothérapie préventive, l’intensification de la gestion des maladies, la lutte antivectorielle,
les mesures vétérinaires de santé publique pour les maladies zoonotiques négligées et
l’amélioration de l’eau et de l’assainissement.6 La planification, la mise en œuvre et le suivi de
ces stratégies impliquent des approches intégrées, une collaboration multisectorielle et un
engagement communautaire pour s’assurer que « personne n’est laissé pour compte ».
Entre 2016 et 2020, l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) a obtenu un montant
de 121 millions de dollars de la Banque mondiale pour améliorer l’accès à la prévention du
paludisme et aux services liés aux MTN dans 56 districts transfrontaliers dans trois pays
sahéliens où le fardeau des MTN est lourdement touché par les MTN – le Burkina Faso, le Mali
et le Niger. Selon le Global Burden of Disease Study, les MTN sont à l'origine de 5,6 millions
d'AVCI dans ces trois pays, soit 12,5 % du total des AVCI perdues toutes causes confondues.
Le projet a réussi à améliorer la couverture de la chimio prévention du paludisme saisonnier,
4
Organisation mondiale de la santé (2013). Soutenir la volonté de surmonter l’impact mondial des maladies tropicales
négligées : deuxième rapport de l’OMS sur les maladies négligées, Organisation mondiale de la Santé.
5
Redekop, W. K., et al. (2017). « L’avantage socio-économique pour les individus d’atteindre les objectifs de 2020 pour cinq
maladies tropicales négligées de chimiothérapie préventive. » PLOS Maladies tropicales négligées11(1): e0005289.
6
Organisation mondiale de la santé (2010). Travailler à surmonter l’impact mondial des maladies tropicales négligées :
premier rapport de l’OMS sur les maladies tropicales négligées, Organisation mondiale de la santé.
81
traitement médicamenteux de masse et l'ablation chirurgicale des hydrocèles et la réparation
des paupières trachomateuses. Environ 6,7 millions de personnes, dont 51% de femmes, ont
bénéficié de la MDA.
C’est dans ce contexte que l’OOAS sollicite des financements auprès de la Banque africaine de
développement (BAD) pour mettre en œuvre un projet multisectoriel(MSELM) afin
d’améliorer la résilience des districts transfrontaliers et de réduire la morbidité liée aux MTN
parmi les populations vulnérables au Burkina Faso, au Niger et au Mali. Essentiellement, le
projet cherche à s’appuyer sur les gains du projet précédent de 2016-2020.
L’objectif principal du projet MSELM est de contribuer à l’élimination des MTN en Afrique
de l’Ouest en renforçant les capacités de prévention, de détection et de traitement des MTN afin
de réduire leur morbidité et d’améliorer la qualité de vie.
Le projet MSELM, qui couvre une période de 3 ans (2023-2025) comporte trois volets :
Cette composante vise à combler une lacune qui n'intéresse souvent pas les partenaires, car elle
est considérée comme à forte intensité de capital. Pourtant, environ un tiers des Africains vivent
à plus de deux heures de route des services de santé et connaissent de graves pénuries de lits
d'hôpitaux, d'équipements médicaux et de médicaments. L'accès aux services de santé et leur
qualité posent donc problème. Le projet MSELM vise donc à améliorer l'accès et la qualité des
services de santé par la réhabilitation des établissements de santé ruraux, y compris le lifting,
l'approvisionnement en énergie, l'eau et l'assainissement ; l'installation ou le renforcement des
infrastructures d'information, de communication et de technologie (TIC) ; l'achat d'équipements
tels que des microscopes et la fourniture de réactifs et d'autres fournitures pour le diagnostic
biologique des MTN ; la construction d'incinérateurs modernes dans les établissements de santé
82
; l'achat de matériel chirurgical pour l'hydrocèle et la chirurgie du trichiasis ; et l'équipement
des magasins médicaux centraux ou régionaux en matériel de manutention, climatiseurs, etc.
Les détails des composantes du projet sont disponibles dans la note conceptuelle qui a été
partagée avec les équipes de pays.
Le projet MSELM sera géré par une unité de gestion de projet travaillant en étroite collaboration
avec l’agent professionnel responsable des MTN et sous la supervision du directeur du
Département de la santé publique et de la recherche, OOAS.
III. OBJECTIFS
Enparticulier, il va:
83
IV. ZONES D’INTERVENTION DU PROJET
L’accent sera mis sur les districts transfrontaliers qui seront identifiés par pays. On estime que
cinq ou six institutions de santé et deux ou trois laboratoires dans chaque pays pourraient en
bénéficier.Pour des raisons de commodité et d’efficacité, les pays peuvent cibler les
établissements de santé et les laboratoires situés dans les mêmes districts transfrontaliers.
V. METHODOLOGIE DE REALISATION
De plus amples détails de l’exercice ont été expliqués aux équipes de pays qui ont participé à
une réunion virtuelle sur le projet le 30 août 2022.
Sur la base de la documentation existante, des réunions avec les parties prenantes concernées
et des consultations, les équipes de pays s’acquitteront des tâches suivantes :
84
VII. DURÉE DE L’EXERCICE
Les équipes de pays travailleront en collaboration avec le responsable professionnel des MTN,
l’OOAS, avec l’appui technique de la Banque africaine de développement.
La BAD exige que le plan de gestion des déchets biomédicaux soit publié sur son site Web et
sur le site Web des pays d’ici la fin du mois de septembre 2022.
VIII. LIVRABLE
Les équipes de pays soumettent un plan de gestion des déchets biomédicaux associés au projet.
Le plan peut également couvrir tout autre risque environnemental et social majeur découlant
des activités du projet.
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