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Section de Géographie
Sécheresse
Sécheresseclimatique,
climatique,processus
processusde
dedésertification
désertificationetetstratégies
stratégies
de
delutte
luttedes
despopulations
populationsdans
danslalacommunauté
communautérurale
ruralede
deLABGAR
LABGAR
Master 1
Présenté par
M. Mamadou Demba BA
Sous la direction de
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M. Boubou Aldiouma SY
Maître de conférences
Année
Annéeacadémique
académique2010-2011
2010-2011
Dédicace
Je dédie ce mémoire :
A mon défunt père Demba BA qui nous a quittés en 2005. Vous nous avez inculqué une
éducation que l’Islam salut et vénère. Que le Tout Puissant ALLAH vous accorde sa grâce et
son pardon et vous accueille dans son paradis. Merci PAPA !
A ma mère Adama BA et ma tante Moolo Abdoul SY, vos prières et vos soutiens m’ont été
bénéfiques. DIEU vous accorde sa bonté terrestre et sa félicité céleste !
A mes pères Aly, Samba, Adama et Siley BA et à mes gentils et adorables frères Harouna,
Demba, Hamady, Mbouyla, Siley et à mes sœurs Oumoul et Djikel,
A cette personne dont mes pensées ne quittent jamais ; Sadio Bâ, tu demeureras à jamais dans
cœur et dans mon esprit,
A mon éternel ami et frère Kader Gaye que j’aime beaucoup et à Souleymane Fall, Djibril
Fall, Abdoul Guissé, Kalidou Sow, Souleymane Guissé, Moussa Sow, Amadou Diop, Mamby
Bà, Koly, Amadou Sow, Hamadi Guissé, Aly Diop,
A mon oncle Amadou Demba BA et sa femme Fatimata Abdoul et à mes grand-mères Tacko
Dia et Fatimata BA,
A Mame Malick Thiam, Bara Ndiaye, Astou Mbacké Mbaye, Mamadou Diang Diallo,
Moustahine Aïdara, Irène Diouf, Amadou Abou Sy, Aliou Ndao, Cheikh Faye et à tous les
membres de la CGK (Cellule des Géographes de K), structure que j’ai eu l’honneur de diriger,
de l’UED, de la DETBN/UGB, du REEL, de l’ASC de Labgar et les résidents du Bloc C du
village K,
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A Abdoulaye Diankha, Babacar Koundoul, El hadji Momar Guèye, Ibrahima Coundoul,
Moussa Béye, Birassy Guissé, Malick Dia, Baba Macina, Daouda Léye, Sakouya Guissé,
Ferdinand Faye « voiz », Aliou Senghor, Kalidou Sow « 114 K », Makhtar Diallo, Mbeurgou
Déme, Alsane Béye, la famille n’est pas que parental,
Remerciements
Je rends grâce à ALLAH, le miséricordieux, et que la paix soit sur le prophète MOUHAMED
(SAW) ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
Nous remercions aussi tous les professeurs de la section de géographie : M. Sidy M. Seck, M.
Oumar Diop, M. Mohammadou M. Diankhaté, M. Serigne M. Fall, M. Cheikh Sarr, M.
Cheikh S. Wade, M. André D’Almeida, M. Adrien Coly, M. Dah Dieng, Mme Fatou M.
Dramé. Nous ne vous remercierons jamais assez des efforts fournis pour nous inculquer un
savoir, qui aujourd’hui est à la base de tous ce travail.
Nos reconnaissances aussi aux agents du service des Eaux et Forêt de Linguère
particulièrement à Cap. NDOYE dont les services ont été capitaux dans la réalisation de ce
TER.
Avant de terminer, permettez-moi de remercier chaleureusement les chefs de villages qui nous
ont accueillis durant notre séjour sur le terrain, Monsieur Niang (Niang la joie) qui a apporté
une contribution très importante dans ce TER, en corrigeant la grammaire, la conjugaison,
bref syntaxe.
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Nos profonds remerciements aux personnes, qui de près ou de loin, ont contribué à la
réalisation de ce travail et tous ce qui nous ont apporté une aide dans l’accomplissement de ce
modeste travail.
Sommaire
Dédicace.....................................................................................................................................1
Remerciements..........................................................................................................................2
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................9
Première partie. Cadre théorique, opératoire et méthodologique.....................................15
Chapitre I. Cadre théorique...............................................................................................16
1. Problématique.............................................................................................................16
2. Intérêt et justification du sujet....................................................................................18
3. Délimitation du champ d’étude..................................................................................19
4. Questions de recherche...............................................................................................20
5. Objectifs de recherche................................................................................................21
6. Hypothèses de recherche............................................................................................21
Chapitre II. Cadre opératoire............................................................................................22
1. Définition conceptuelle..............................................................................................22
2. Définition opérationnelle............................................................................................25
Chapitre III. Cadre méthodologique.................................................................................27
1. Méthode et technique de collecte des données...........................................................27
2. Les méthodes de Traitement des données..................................................................40
3. Difficultés rencontrées...............................................................................................41
Deuxième partie. La dégradation des terres et les stratégies de lutte des populations dans
la communauté rurale de Labgar..........................................................................................43
Chapitre I. Analyse des facteurs de la dégradation des terres et de leurs impacts dans
la CR de Labgar..................................................................................................................44
I. Les facteurs de la dégradation des terres dans la CR de Labgar............................44
1. Les facteurs naturels...................................................................................................44
2. Les facteurs anthropiques...........................................................................................56
II. Les impacts de la dégradation des terres dans la CR de Labgar.........................65
1. Impacts environnementaux et risques........................................................................65
35
2. Impacts socio-économiques de la dégradation des terres...........................................68
Chapitre II. Présentations des stratégies développées dans la communauté rurale de
LABGAR face à la dégradation des terres........................................................................70
1. Les reboisements : la Grande Muraille Verte (GMV)................................................70
2. La lutte contre les feux de brousse.............................................................................75
3. L’aménagement des bassins de rétention...................................................................78
CONCLUSION GENERALE................................................................................................81
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................83
ANNEXES................................................................................................................................93
Liste des sigles et acronymes
ANAMS : Agence Nationale de la Météorologie du Sénégal
BU : Bibliothèque Universitaire
CR : Communauté Rurale
FAO : Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (Food and
Agriculture Organization of the United Nations)
35
GIRARDEL : Groupe Interdisciplinaire de Recherche pour l’Appui à la planification
Régionale et au Développement Local
UP : Unité Pastorale
35
UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Résumé
Chaque année ce sont 10 millions d’hectares de terres arables qui se dégradent dans le
monde : ainsi, sur la totalité des espaces dégradés, 93% sont des pâturages, 6% des
surfaces de culture pluviale et 1% des surfaces de cultures irriguées. La
dégradation des terres est aujourd’hui un souci principal pour tous les pays. Elle est fréquente
partout dans le monde et les dommages qu’elle induit sont de plus en plus inquiétants. Les
pays du sud sont, cependant, les plus affectés par ce phénomène.
Cependant, les populations vont réagir face à ce phénomène de déséquilibre de leur condition
de vie. Avec la disparition de certaines espèces végétales et fauniques, les activités deviennent
compromises ; ce qui amène les acteurs à mettre en place des stratégies pour lutter contre la
dégradation des terres.
Ainsi, on observe dans la communauté rurale de Labgar des actions de reboisements, des
campagnes de lutte contre les feux de brousse, la mise en place de bassins de rétention. Ces
35
activités concourent à sauver cette zone contre la désertification ou du moins à amoindrir ses
impacts sur la vie des populations, de l’environnement de manière générale.
Introduction générale
35
Introduction
Dans le monde 70% des terres arides sont touchées par la désertification et chaque année ce
sont 10 millions d’hectare de terres arables qui se dégradent. Ce phénomène touche
aujourd’hui gravement 130 millions de personnes dont 70 millions en Afrique. En ce qui
concerne les terres émergées, le tiers de la superficie soit 4 milliard d’hectares, est menacé par
la désertification (PIERSOTTE C., 2004-2005), le CIRAD, estime à 40 % soit 5,2 milliard sur
les 13 milliard d’hectares de terre émergées.
Aussi le taux de déboisement est de l’ordre de 0,22% dans le monde alors qu’en Afrique ce
taux est de 0,78% (FAO, 2000). Et les 37% des terres sèches du monde se situent en Afrique
(la plus grande superficie par rapport aux autres continents). Encore, environ 36% des terres
en Afrique sont affectées par la sécheresse et la désertification.1
« Le coût annuel de la dégradation des terres dans les pays d’Afrique subsaharienne est
équivalent à leur croissance agricole moyenne 2 ». Elle est à l’origine d’une perte annuelle
moyenne de plus de 3% de leur PIB.
Au plan national, la superficie des formations forestières est passée de 12,7 millions ha en
1980 à 11,9 en 1990 (PAFS, 1993). En effet, la dégradation des forêts sénégalaises s’est
1
Marc Bied-Charreton, 2007. État du monde, Désertification, Bois et Forêts des tropiques, n o 293 (3), mis en
ligne le 18 Oct. 2010 (« www.csf-desertification.org/ »)
2
Mélanie R-D., et al, 2006. Evaluation des coûts économiques et sociaux de la dégradation des terres et de la
désertification en Afrique.
35
poursuivie entre 1980 et 1990 au rythme de 0,7% par an ; ce qui correspond à une perte de
519 000 ha. La diminution du potentiel ligneux est quant à elle estimée à 18 millions de m 3
entre 1980 et 1990, soit une moyenne de 1,8 million de m3/an (FAO, 1998).
La zone sylvo-pastorale, l'une des zones éco-géographiques les plus vastes avec une
superficie de 55 561 km2 (CSE, 2009), est située au sud de la vallée du fleuve Sénégal et
correspond au Ferlo. Elle couvre une partie des régions de Saint Louis et de Louga. Sa
pluviométrie annuelle est relativement faible (entre 200 et 400 mm/an) ; ce qui constitue une
contrainte pour cette région.
Avec son climat de sahélien, les formations végétales dominantes restent la steppe arbustive
et arborée avec des espèces de type Acacia, Balanites...
Le département de Linguère, où se trouve notre zone d’étude, est au cœur de cette région
sylvo-pastorale. Les maigres ressources végétales disponibles et le fragile tapis herbacé
subissent de fortes extractions de la part de l’Homme et des animaux pour des besoins de
construction, d’alimentation, énergétique, etc. Ces espèces poussent essentiellement sur des
sols « dior » et des sols « deck ».
Cette situation (la dégradation des terres), alarmante de l’état de l’environnement est observée
dans la Communauté Rurale de LABGAR.
La communauté rurale de Labgar est limitée au nord par l’arrondissement de Gamadji Sarré,
au sud par la communauté rurale de Dodji, à l’est par la CR de Louguéré Thiolly et à l’Ouest
par la CR de Téssékéré Forage. La CR de Labgar couvre une superficie de 866,1 km 2, soit
20% de la superficie de l’arrondissement de Dodji (2414 km2), (carte 1).
3
Cap. NDOYE, 2010. Bilan campagne de lutte contre les feux de brousse 2009/2010
35
35
Carte 1. Localisation de la Communauté Rurale de Labgar
A l’est de la CR, les sols « dior », adaptés aux cultures céréalières et au maraichage, occupent
17220 ha, soit 20% de sa superficie. Les sols « deck-dior » (argilo-sableux), disséminés à
travers la CR, soit 56 290 ha et 65% de sa superficie, permettent le développement des
cultures de mil, sorgho, etc. tandis que le nord-ouest, couvrant 12 990 ha est occupé par les
sols « deck » (argileux) avec une forte teneur en matière organique.
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Le climat est de type sahélien avec une courte saison des pluies (juillet – octobre) et une
longue saison sèche (novembre – juin). Les températures, élevées, affichent des minima de
23°C et des maxima de 46°C. Les vents dominants sont l’Harmattan, chaud et sec et la
mousson porteuse de pluies. Située entre les isohyètes de 300 à 500 mm, la CR reçoit en
moyenne 359,08 mm de pluie par an.
La formation végétale dominante est la steppe arbustive et arborée, elle est par endroits très
dégradée. L’alimentation du cheptel repose essentiellement sur le pâturage naturel dont la
productivité dépend de la pluviométrie. Les productions forestières proviennent de la
cueillette et ramassage de bois mort, feuilles diverses, fruits, écorces et gousses (pour les
tradi-praticiens et pour certains plats traditionnels).
Trois ethnies cohabitent dans la CR de Labgar : les Peuls, les Wolofs et les Maures. Les
Peuls, largement majoritaires, sont principalement des éleveurs, des commerçants et habitent
le plus souvent les villages se trouvant dans la brousse. Les Wolofs, principalement des
agriculteurs, viennent ensuite en deuxième position et sont surtout rencontrés au centre (dans
le village de Labgar). Et enfin les Maures arrivent en troisième position. Ce sont surtout des
agriculteurs mais aussi des éleveurs. La plus part d’entre eux se sont installés dans le village
de Labgar.
35
Première partie
Cadre théorique, opératoire et méthodologique
Dans cette partie, il est question de la méthodologie. Elle présente d’abord le cadre théorique
ensuite le cadre opératoire et en fin le cadre méthodologique.
35
Chapitre I. Cadre théorique
Selon YAO J., dans son ouvrage intitulé Méthode d’étude et de recherche en Sciences
économiques et sociales, publié en 2003 : « la théorie est au centre de tout processus de
recherche et intervient tant dans la définition du problème de recherche qu’au niveau des
autres étapes. C’est la théorie qui permet de trouver le fondement de l’analyse des données
collectées et d’apprécier la contribution que fait cette recherche à l’avancement ou au recul
de la connaissance ».
Cette partie théorique est très importante pour notre étude. Elle définit le problème général de
la recherche. Elle montre aussi l’intérêt et la justification du sujet, les questions, les objectifs
et les hypothèses de recherche tout en délimitant le champ d’étude.
1. Problématique
La CR de Labgar connait depuis quelques décennies le phénomène de la dégradation des
terres et des ressources naturelles. Elle découle des péjorations climatiques et des actions
anthropiques.
Les périodes de 1972, 1983 et 1990 sont restées marquées par la récurrence de la sécheresse
climatique dans la zone sylvo-pastorale, particulièrement à Labgar. Avec une moyenne
pluviométrique faible dans l’année, on assiste durant ces périodes à une diminution cruciale
de la pluviométrie.
Les températures sont très élevées dans la CR de Labgar. A cela s’ajoute la forte évaporation
découlant d’une longue durée d’ensoleillement et des vents chauds, secs et poussiéreux issus
de l’harmattan. La hauteur moyenne annuelle peut atteindre jusqu’à 6,5 mm et 1/10 e pour les
minima et 8,4 pour les maxima de;4 ce qui très élevé.
A coté de cette forte anthropisation du milieu, il faut noter la fréquence des feux de brousse
dans la zone qui détruisent la végétation et les sols.
Avec l’absence de mesures coercitives, l’insuffisance des agents des Eaux et Forêts qui
permettent une surveillance rapprochée des massifs boisés et le « manque civisme » de la part
4
ANAMS
35
de certaines personnes, la CR de Labgar connaît aujourd’hui une exploitation artisanale
destructrice du potentiel forestier comme :
-l’émondage abusif de la part des éleveurs consistant à ôter l’arbre de toutes ses branches et
de ses feuilles ;
-les entailles sur les gommiers sans tenir compte de leur période réelle de maturité ;
-les coupes abusives d’arbres pour les besoins de l’artisanat (bucherons), d’énergie, de
l’agriculture et pour la construction ;
En plus, la pauvreté est aussi un facteur contribuant à ce phénomène comme l’a noté Alassane
BEYE dans son ouvrage intitulé Alassane raconte Labgar publié en 1979 : « le sous-
développement est destructeur des forêts ».
La conjugaison de ces différents facteurs constitue une sérieuse menace pour les terres de la
zone sylvo-pastorale. Ils concourent à la dégradation des terres et des ressources naturelles
dont les phénomènes se manifestent par :
-la migration des jeunes agriculteurs vers les grandes villes et dans d’autres pays ;
Suite à ces problèmes, des stratégies de lutte ont été élaborées par les acteurs. Elles
concourent à atténuer voir à éradiquer le phénomène de la dégradation de terres et
particulièrement à la désertification.
Les conséquences liées à cette dynamique justifient l’intérêt de mener une étude sur la
question dans la CR de Labgar.
35
L’importance de l’élevage dans la zone est à l’origine de la création de la Société de
Développement de l’Elevage dans la zone Sylvo-pastorale (SODESP) dans la CR de Labgar
en 1975. Cette dernière avait permis une modernisation de l’élevage et contribué au
développement économique des éleveurs du Ferlo. En fait 36% du cheptel sénégalais sont
concentrés dans la Zone Eco-géographique (ZEG) du Ferlo. Son domaine pastoral occupe
96% de sa superficie. La ZEG rassemble près de 1 699 000 de têtes d’animaux. Les petits
ruminants représentent 30% du cheptel national, les bovins 22%. 5
Aussi beaucoup d’espèces végétales sont très sollicitées par la population. D’une part pour
des besoins médicaux ; la pharmacopée avec Zizyphus mauritiana, Acacia nilotica, Guiéra
senegalensis, Grewia bicolor, Combruntum micrantum, Balanites aegytiaca.... et d’autre part
pour des besoins économiques (gommier, Adansonia digitata, fruits...). Il faut noter que les
espèces arborées et herbacées servent d’alimentation pour les personnes et de fourrage pour le
bétail.
Cette étude permettra ainsi d’approfondir les connaissances sur la dégradation des terres. En
effet, ce phénomène est vécu dans beaucoup de zones mais la manifestation est souvent
différente d’un endroit à l’autre. Autrement dit ses causes et ses manifestations diffèrent d’une
zone à l’autre.
Cette étude permettra aussi d’obtenir des résultats nécessaires afin de mesurer le niveau de
dégradation des terres et le degré d’aridité de la CR.
Egalement il montrera les moyens utilisés par la population de Labgar pour lutter contre ce
phénomène mondial. Il permettra aux populations et aux autorités locales de prendre
conscience de l’importance de l’Environnement qui fait partie des compétences transférées
pour une gestion participative et durable des ressources naturelles (sols, végétation, eau...). De
ce fait, il sera un moyen de sensibilisation pour les populations afin d’éviter les
comportements tendant à la dégradation des ressources de l’environnement. Il sera aussi un
levier essentiel pour les acteurs qui ont des projets ayant trait à l’environnement.
5
FAO, 1999, Schéma directeur de la zone éco-géographique sylvo-pastorale (FERLO), 50p
35
3. Délimitation du champ d’étude
Notre champ d’étude peut être délimité dans le temps et dans l’espace. Dans l’espace, l’étude
est faite entre trois zones ayant d’étroites relations entre elles. Cette échelle est comprise entre
les habitations, les points d’eau et les espaces de pâtures. Les niveaux d’études peuvent se
résumer à l’échelle du « terroir peul ».
La formation végétale dominante est la steppe arbustive et arborée, elle est par endroits très
dégradée. Le tableau suivant montre la répartition de la superficie de l’UP, avec en première
ligne les types d’occupation et les modelés correspondants et en seconde ligne les superficies
en hectares (ha).
Dans le temps, ce TER s’inscrit dans un contexte marqué par une dégradation des conditions
bioclimatiques actuelles (sécheresse et désertification) et une augmentation de la population et
35
du cheptel (intensification des activités économiques et du surpâturage). Ce qui se traduit par
une dégradation des terres.
Ces espaces sont étroitement liés. L’étude sortira les différents facteurs interagissant dans ces
milieux. Par exemple, l’action de l’élevage sur les pâturages, sur les sols aux alentours des
points d’eau, etc. ou encore l’action des feux de brousse sur les ligneux, sur les sols, ect.
L’étude portera aussi sur les facteurs naturels dans le phénomène de la dégradation des terres.
Pour montrer analyser la dégradation des terre dans l’UP de Labgar, des interrogations
s’imposent.
4. Questions de recherche
Ce TER suscite quelques interrogations :
-Ces causes découlent- elles de faits naturels ou de la main de l’homme ? Ou bien des deux à
la fois ?
-Les acteurs ont-ils développés des stratégies d’adaptation face à ces phénomènes ? Si oui,
quelles sont ces stratégies ?
Les réponses à ces différentes questions doivent apporter une contribution efficace afin
d’amener les autorités compétentes à mettre en place des programmes et plans permettant à la
population de faire face à la dynamique actuelle de l’environnement.
5. Objectifs de recherche
L’objectif général de ce TER est de comprendre la dynamique de la dégradation des
ressources dans la CR de Labgar et d’évaluer la réponse apportée par les acteurs afin de
mieux gérer la question.
35
L’objectif spécifique de ce travail est :
6. Hypothèses de recherche
Hypothèse 1. La dégradation des terres dans la CR de Labgar résulte de la conjugaison de
facteurs naturels et anthropiques.
Hypothèse 2. La dynamique actuelle des ressources a conduit les acteurs à adopter des
stratégies pour faire face à la dégradation des terres.
35
Chapitre II. Cadre opératoire
Le cadre opératoire correspond à l’analyse et à l’opérationnalisation des concepts. Le symbole
le plus usuel du langage est le concept. Il permet d’exprimer un point de vue sur une réalité,
sert de pierre angulaire sur laquelle se fonde la théorie. Les définitions servent à clarifier et à
préciser un concept (YAO J, 2003)
Pour comprendre le phénomène de la dégradation des terres, il est nécessaire de faire une
analyse conceptuelle et opératoire. Dans un premier temps, le travail consistera à définir les
concepts de base du sujet et puis les opérationnaliser.
1. Définition conceptuelle
Dans ce TER, trois (03) concepts fondamentaux ont été dégagés.
1.1. Sécheresse
HEATHCORE (1973), in SIRAKUMAR (1991) avance qu’il y a probablement autant de
définitions de la sécheresse qu’il y a d’utilisateurs d’eau car on ne retient pas les mêmes seuils
de déficits selon les pays.
Aussi certains auteurs intègrent les conséquences dans la définition. Pour VERNET (1994)
par exemple, « la sécheresse est un phénomène accidentel, de durée variable marqué par un
déficit anormal en eau, entraînant une rupture des équilibres naturels, une désorganisation de
l’aménagement du pays, une baisse considérable de la production vivrière et des
bouleversements sociaux qui peuvent être irréversibles. »
Les espèces, les populations vont ainsi réagir en apportant des réponses à ce problème. On
assiste alors à une transhumance et une migration de population, de même la faune et la flore.
1.2. Désertification
La désertification est la transformation des terres fertiles en désert.
35
La désertification est définie comme « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-
arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations
climatiques et les activités humaines. » (CCD, 1994)
Cette dégradation se traduit par une destruction du couvert végétal, des sols et des ressources
en eau. Ce qui conduit à « une destruction du potentiel biologique des terres et de leur
capacité à supporter les populations » (BENTZ et JOUVE, 2002)
Une stratégie peut être définie comme « l’art d’organiser et de coordonner un ensemble
d’opérations pour parvenir à un but. »
Dans ce TER, les stratégies de lutte renvoient à tous les moyens utilisés, aux actions
entreprises par les acteurs afin de préserver les terres menacées ou partiellement dégradées et
restaurer celles qui le sont déjà. Ces stratégies concourent à la régénération des sols, espèces
végétales et fauniques. D’une manière schématique, ce modèle d’analyse (Graphique 1)
permet de replacer les concepts dans le cadre de notre thématique de recherche.
35
Sécheresse
Climatique
Désertification
Stratégies
d’adaptation
35
tendance a fini par conscientiser les acteurs, qui en revanche, ont adopté des stratégies en
vue de mettre fin à ce phénomène.
2. Définition opérationnelle
Il s’agira d’opérationnaliser les concepts clés du sujet suivant les hypothèses de recherche.
Un indicateur est un paramètre, ou une valeur obtenue à partir d’un ensemble de paramètres,
qui fournit des informations sur un phénomène ou le décrit. Un indicateur est conçu avec un
certain objectif et à l’intention d’un certain groupe d’utilisateurs. Il reflète une certaine
situation et guide les décisions à prendre (BRAHIMI, 2001).
35
Les indicateurs permettent d’une part de réduire le nombre de mesure et de paramètres
normalement nécessaires pour rendre compte d’une situation avec exactitude et d’autre part
de simplifier le processus de communication entre les utilisateurs de ces mesures (OCDE,
1994).
Les cadres théorique et opératoire ont permis de mettre en exergue les éléments de la
recherche en définissant et en analysant le problème de recherche, les concepts opératoires du
sujet. Le cadre méthodologique montrera les outils et méthodes utilisés pour collecter et
traiter les données.
35
Chapitre III. Cadre méthodologique
Le cadre méthodologique met en relief les méthodes utilisées lors de la recherche. En effet,
des hypothèses ont été émises précédemment et il faut les vérifier. De ce fait, il s’agit de
montrer les techniques opérées, les outils utilisés pour la collecte et le traitement des données
obtenues.... Un chronogramme de l’organisation du travail (tableau 3) a été fait pour planifier
les différentes activités, le processus conduisant à la soutenance du travail.
Activités
Proposition et
validation du
sujet
Documentation
(revues,
livres...)
Entretiens et
Enquêtes de
terrain
Collectes des
données
Traitement
Correction du
professeur
Soutenance
35
- la phase de terrain. Après la première phase, on fera une évaluation, un bilan des
informations obtenues puis un terrain (des enquêtes, entretiens, échantillonnages,
observations...) s’en suivra pour les compléments.
1.1. La phase documentaire
Après la validation du sujet par notre encadreur, on s’est lancé dans la documentation qui
s’est déroulée entre d’août 2010 et février 2011 (tableau 4).
-BU/UCAD
-Centres documentations/UGB
Documents sur la Septembre - Novembre 2010
-CSE
méthodologie
-BU/UCAD
-BU/UGB
Documents sur les facteurs de Septembre 2010 à Mai 2011 -Centres de documentations
la dégradation des sols UGB (LSH, SJP, GIRARDEL)
-Bibliothèque Eaux et Forêt
(Saint louis)
-Internet
-BU/UGB
-Centres de documentations
Documents sur la dynamique Septembre 2010 à Mai 2011
UGB (LSH, SJP, GIRADEL)
actuelle -Bibliothèque Eaux et Forêt
(Saint louis)
-Internet
-BU/UGB
-Centres de documentations
Documents sur les stratégies Septembre 2010 à Mai 2011
UGB (LSH, SJP, GIRADEL)
d’adaptation -Bibliothèque Eaux et Forêt
(Saint louis)
-Internet
35
Cette investigation a conduit à l’obtention de certaines informations sur le problème de
recherche. Durant cette phase, les ouvrages, les revues, les articles, les TER, etc. ont
constitués nos sources de documentation. Les informations sont établies sous forme de revue
documentaire.
- La revue documentaire
La lecture des documents s’est fait avec des fiches de lecture afin de mieux conserver les
informations qu’on en a tirées. On a préparé pour chaque livre lu, trois fiches ; une pour le
résumé (idées essentielles), une pour les citations et une autre pour le vocabulaire.
Ils permettent ainsi de garder longtemps les informations obtenues à travers la lecture des
différents documents. A chaque fois qu’on a besoin de ces informations, on utilise les fiches
au lieu de chercher les documents de base.
Le phénomène de la dégradation des terres est largement étudié aujourd’hui. Et pour mieux
l’illustrer voici une synthèse thématique.
La sécheresse climatique est surtout liée à un déficit pluviométrique par rapport à la normale.
C’est une notion relative. Sa définition varie souvent d’un pays, d’un auteur à l’autre, comme
l’illustre ESCOUROU (1978) cité par FALL (2007) en soulignant que : «La multiplicité des
besoins en eau et des préoccupations des usagers, la variabilité propre aux éléments
constituant la source fait que le critère choisi pour caractériser une sécheresse ne peut avoir
une application universelle ».
On parle ainsi de l’écart entre « pluie reçue et pluie nécessaire ». Il montre aussi trois types de
sécheresse à savoir celle hydrologique, agricole et météorologique et édaphique. Pour
ROCHE (1986), le mot sécheresse a deux sens, climatologique : période ou année pendant
laquelle les précipitations sont inférieures à la moyenne, et hydrologique, période ou
année pendant laquelle les débits sont très inférieurs à la moyenne.
De leur coté, COUREL (1984, 1989) et CHARNEY (1975) établissent une relation entre
sécheresse et variations de l’albédo de surface. Cependant, ils voient leur hypothèse réfutée
par GORNITZ (1985) cité par FALL (2007) qui souligne que « les fortes valeurs d’albédo de
1973 n’ont pas eu pour effet d’accentuer le déficit pluviométrique, ni à amener une
sécheresse, la diminution de l’albédo entre 1974 et 1979 n’a pas entraîné l’amélioration réelle
de la pluviométrie comme l’attestent les déficits très élevés des années 1982 et 1983 ».
35
La revue de la CODESRIA (1992) montre que l’évapotranspiration potentielle est le facteur
essentiel de la sécheresse dans la majeure partie du continent africain, qui est le plus touché
par l’aridité : environ 45% de sa superficie.
VERNET (1994) soutient l’hypothèse de départ tout en intégrant les conséquences que peut
induire ce phénomène dans sa définition. Il soutient que les saisons contrastées, la siccité de
l’air, les températures très élevées, l’Évaporation intense font qu’ « une faible partie des
pluies a une action bénéfique sur les sols, la végétation, l’activité humaine ».
La CDD (1994) dans son article premier vient consolider le point de vue de VERNET.
SY (2008), après avoir fait une historique de la sécheresse, donne les caractéristiques de la
sécheresse dans le Sahel sénégalais en faisant appelle aux causes et aux manifestations : « La
xérophile des plantes vivaces, l’apparition des formations végétales steppiques et des
accumulations dunaires typiques aux caractéristiques du milieu ».
Il articule aussi le déficit pluviométrique avec les besoins du monde vivant à travers des
diverses échelles : « 1, 5, 10 ou 1000 ans ».
PAGEAU (1989) cité par SY (2008) s’inscrit dans la même logique : « la sécheresse est un
manque d’eau déclenché par un déficit pluviométrique, mais qui ne se produit qu’en fonction
des besoins en eau des utilisateurs ».
La diversité des définitions s’accompagne avec la pluralité des indices, utilisés pour montrer
le degré d’aridité des milieux : indice de LANG, MARTONNE, GAUSSEN,
THORNTHWAITE, etc.
35
Elle aura permis à la nation de rassembler ses énergies, de les mieux orienter et utiliser. Elle
nous aura permis de nous réveiller, surtout d'agir plus efficacement pour répondre au
défi de l'an 2000 » .(cité par FALL, 2007)
En définitif on peut retenir que la sécheresse est un phénomène découlant d’un déficit des
pluies par rapport à la normale. Les changements climatiques se manifestant par
l’augmentation des températures moyennes de la terre (environ 0,5% au cours de ces 50 ans
dernières années) accentuent cette situation en augmentant l’évaporation. Ce déficit est
susceptible d’entraîner des déséquilibres hydrologiques, socio-économiques pour le monde
vivant.
BAUMER (1987) après une brève historique, marque la distinction entre désertification et
sécheresse. Il voit la désertification comme « un ensemble d’action qui se traduit par une
réduction plus ou moins irréversible du couvert végétal aboutissant à la formation de
paysages désertiques nouveaux dans des zones qui n’en présentaient pas les caractères ».
BONFILS (1987) revient sur les causes et les manifestations, dégage l’ampleur du problème
dans les terres du Sahel.
Cette thèse est réconfortée par la CDD (1994) qui définit la désertification comme « la
dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de
divers facteurs, parmi les quels les variations climatiques et les activités humaines ».
35
-pour les uns, la dégradation du couvert végétal est due à la sécheresse
L’UNESCO (2000) montre l’état des ressources en eau douce en mettant l'accent sur les
causes de la désertification. Dans ce séminaire, il est question des recommandations finales
listant les techniques et outils à utiliser pour la réhabilitation des terres arides en Afrique
subsaharienne et au Tchad en particulier.
BENZ et JOUVE (2002) soutiennent cette idée et montrent que la désertification se manifeste
par la destruction du couvert végétal, des sols et des ressources en eau.
PIERSOTTE (2004-2005) dans son mémoire de fin d’étude, utilise trois approches pour
cerner la complexité de la désertification, particulièrement en Afrique de l’ouest. La première
approche, la plus importante, est scientifique. Elle permet de définir et de caractériser la
désertification en montrant ses causes et ses interactions avec la biodiversité et les
changements climatiques actuelles.
L’IRD, à travers ses dossiers thématiques (SUDS en ligne) montre les différentes phases du
processus de dégradations des terres : de l’altération de la végétation à la destruction des sols
par l’érosion suite à la décroissance de sa stabilité structurale et sa porosité. Il attire notre
attention sur les manifestations de ce phénomène sur le développement économique.
En somme les auteurs ont presque la même conception sur la désertification. Elle découle de
la conjugaison de facteurs naturels et anthropiques, même si certaines donne un accent
particulier aux activités de l’Homme quant à la dégradation des terres en Afrique noire.
35
La sécheresse et la désertification concourent à la dégradation de terres. Face à ce problème
des stratégies sont développées par les acteurs afin de lutter contre ce fléau.
BEYE (1979) prône le reboisement, une expérience qui a été réalisée dans la CR de Labgar
avec la campagne d’éducation et d’action : « UN ARBRE - UN ENFANT » lancée à
l’occasion de l’année internationale de l’enfant (1979) par l’Union Internationale de
Protection de l’Enfance, Promotion humaine et le service des eaux et Forêts.
Pour BAUMER (1987), l’agroforesterie apparaît comme un moyen idéal pour lutter contre la
dégradation des terres.
BONFILS (1987) quant à lui donne des directives et techniques dans l’organisation de lutte
contre la désertification.
HARRISON (1991) conseille la fixation des dunes vives, une régénération des forêts
naturelles pour une récupération des terres en Afrique.
Dans l’ensemble, les documents exploités ont montré une certaine limite. D’abord il faut
noter que certains s’accentuent le plus sur les atouts ou potentialités de la zone, en particulier
la CR de Labgar. Une zone sylvo-pastorale par excellence, les auteurs n’ont pas manqués le
soulever. Mais les effets de cet élevage, qui s’intensifie davantage, sur les ressources
végétales et pédologiques de la CR n’ont pas traité par les auteurs. La dynamique en cours est
peu étudiée, de même que les stratégies utilisées par les acteurs pour contrecarrer le
phénomène. Deux axes fondamentaux de ce TER, il est nécessaire de montrer successivement
les causes de la dynamique, les processus de dégradation de l’environnement et terminer avec
les réponses des acteurs.
Plus l’Évaporation et l’indice d’aridité de la zone, n’ont presque pas été utilisés pour
expliquer l’installation du phénomène, malgré leur rôle déterminant dans la dynamique de
dégradation des terres dans la CR de Labgar.
35
1.2. La phase de collecte des données de terrain
La collecte des données de terrain est rendue possible grâce à deux étapes à savoir
l’échantillonnage et les enquêtes.
La méthode utilisée pour notre enquête est l’échantillonnage aléatoire simple. C’est un
procédé où toutes les unités de la population ont la même chance d’être prise. Il faut
numéroter toutes les unités de la population de 1 à N. Ensuite on tire au hasard les nombres
entre 1 et N jusqu’à ce qu’on ait réuni le nombre d’unité pour former l’échantillonnage. La
taille déterminée est de 10% de la population de chaque village à enquêter.
Une liste des membres de famille des villages de la CR de Labgar nous a été offerte par le
Conseil Rural. Après avoir déterminé les villages faisant l’objet d’enquêtes dans chaque zone,
nous avons calculé le nombre de concessions à interroger dans chaque village. Ce nombre est
proportionnel à la taille des concessions que comporte le village. Et suivant les numéros
attribués à chaque concession, on a choisi au hasard jusqu’à ce qu’on ait atteint la taille de
l’échantillonnage pour chaque village.
01 Labgar 386 38
02 Namardé 83 08
03 Asré Kodioly 78 07
35
04 Loumbol Djiby 187 18
05 Baldiéle 92 09
06 Loumby Aïrankobé 64 06
08 Naïdé 89 08
09 Kadar 192 19
10 Gniwa 124 12
CULTIVATEURS 1 34 25, 56 %
Zone1 (Labgar – Namardé), Zone 2 (Naïdé – Loumby Y. Samba), Zone 3 (Asré Kodioly –
Loumbol), Zone 4 (Gniwa – Kadar), Zone 5 (Baldiél – Loumby Aïrankobé)
Notre enquête (teste questionnaire) a porté sur 133 personnes répartie entre 43 villages que
compte la CR de Labgar. La majeure partie de ces personnes a été interrogée lors des marchés
hebdomadaires qui se tiennent tous les mardis à Labgar. Ceux-ci nous ont permis d’interroger
112 des 133 personnes. Le reste ce fut des déplacements quotidiens vers les villages des
personnes ciblées.
35
Les personnes interrogées sont issues de 10 villages reparties dans cinq zones dont nous avons
divisé le CR. Chaque zone compte deux (02) villages enquêtés. (carte 2). Et sur ces 133
personnes nous avons 34 cultivateurs, 20 bucherons et 92 éleveurs. Tous les cultivateurs
interrogés sont issus du village de Labgar.
Pour l’échantillonnage, nous avons ciblé seulement les personnes dont les activités ont trait à
la forêt, à la terre, etc. et résidant dans les différents villages choisis dans chaque zone. Ces
dernières sont classées en trois catégories : éleveur (la pharmacopée fait partie de cette
catégorie), cultivateur, bucherons (les autres exploitants forestiers y compris).
Acteurs Etatiques 02
Conseil Rural 01
ONG 01
TOTAL 07
A côté des éleveurs et cultivateurs interrogés, nous nous sommes entretenus aussi avec des
acteurs locaux et ceux du gouvernement (Personnes Ressources) : le Président de la CR de
Labgar, un ingénieur des Eaux et forêt de l’Agence Nationale de la Grande Muraille Verte, le
Chef de service des Eaux et Forêts du département de Linguère, les Président des
groupements des forages de Labgar, Kadar et Loumbol Djiby et un ex-agent du
PAPEL/Labgar.
Les différents travaux sont entre autres les enquêtes de terrains (teste questionnaire et
entretiens), les échantillonnages (sol, végétation…), observations et tous cela est illustré par
des prises de photos. Elles ont été effectuées en deux tranches.
35
Tableau 8. Calendrier des activités effectuées sur différents terrains
-Échantillonnages
Labgar 12 au 25 Mars -Enquêtes
01 au 07 Avril 2011 -Observations
-Prises de photo
Baddé 12 au 25 Mars -Échantillonnages
-Prises de photo
Téthierla 12 au 25 Mars -Enquêtes
-Prises de photo
Gniwa 07 Avril 2011 -Échantillonnages
-Prises de photo
Naïdé 05 avril 2011 - Enquêtes
-Prise de photo
Loumby Yéro Samba 05 Avril 2011 -Enquêtes
-Prise de photo
Asré Kodioly 12 au 25 Mars -Enquêtes
-Observations
Thilél 12 au 25 Mars -Enquêtes
-Observation
Loumby Aïrankobé 12 au 25 Mars -Enquêtes
-Prise de photo
Kadar 07 Avril 2011 -Enquêtes
-Prises de photo
Loumbol Djiby 05 Avril 2011 -Enquêtes
-Échantillonnages
-Prises de photo
Gaïdoume 2 07 Avril 2011 -Enquêtes
-Prises de photo
Dakar (Agence Nationale 3-4 Janvier 2011 Entretien
de GMV)
Linguère (Secteur des Eaux 10 Août 2010 et Entretien
et Forêt) 08 Janvier 2011
Le tableau 8 résume les activés de terrain menées au niveau de 10 villages des cinq zones de
la CR de Labgar. Ces villages sont ainsi cartographiés pour avoir une vision globale du terrain
étudié (carte 2)
35
Carte 2. Carte des villages enquêtés dans l’Unité Pastorale (UP) de Labgar
1.2.2.1. Le questionnaire
Le questionnaire (annexe 5) a été élaboré sur la base des deux hypothèses que nous avions
émises précédemment. Ce qui fait que toutes les thématiques du sujet y ont été prise en
charge.
Il s’agit d’une des questions organisées suivant les hypothèses de recherche que nous
proposons aux personnes. Le choix des personnes est fait sur la base de leurs fonctions. Les
éleveurs, les exploitants forestiers et les agriculteurs constituent les principales cibles du fait
qu’ils connaissent la brousse plus que les autres. Mais aussi il y a les paramètres âges et lieux
de résidence qui sont pris en compte. Les personnes interrogées ont la particularité de se
35
souvenir des sécheresses ayant frappés le Sahel du Sénégal, des premières séances de
reboisement effectuées dans la CR (1975-1978), etc.
Ainsi, les réponses données par les différentes personnes sont confrontées pour obtenir les
informations permettant de tirer des conclusions relatives aux hypothèses de départ.
Ils ont les mêmes objectifs que le questionnaire, vérifier les hypothèses. Seulement il s’agit
d’une discussion au tour des thèmes, sur le problème de recherche de manière générale au
cours de la quelle on laisse la personne de s’exprimer librement.
Les entretiens par téléphone, les interviews sont les deux méthodes que nous avons utilisées.
Aussi, dans certains cas le teste questionnaire se transforme en entretien. Ce qui s’explique
par le fait que certaines personnes, en abordant une question posée, débordent et commencent
à expliquer des choses intéressantes qui concernent la recherche. De ce fait on la laisse
s’exprimer librement et on se met à dialoguer sur les thématiques.
En somme les enquêtes nous ont permis d’obtenir diverses informations nécessaires à la
recherche. Il reste à savoir que les entretiens ont été les plus utilisés lors des enquêtes.
Il s’agit de faire des prélèvements qui seront étudiés par des laboratoires. Il est ainsi
échantillonné le sol, la végétation (herbes, arbres), la biomasse, etc.
L’analyse des paramètres granulométriques et chimiques porte sur les sédiments prélevés sur
des unités géomorphologiques reconnues. Cette technique porte le plus sur l’étude de la
déflation, de l’érosion hydrique ou des caractéristiques physico-chimiques d’un profil
pédologique destiné à supporter l’agriculture ou l’élevage… Les niveaux d’échantillonnage
varient suivant trois niveaux :
de 0 à 10 cm (Niveau 1)
de 10 à 20 cm (Niveau 2)
de 20 à 30 cm (Niveau 3)
35
Le but de cet échantillonnage est de caractériser le profil pédologique de la zone d’étude. Par
exemple il permettra de savoir si dans cette partie nous avons des sols argileux, sableux ou
bien les deux.
La biomasse est aussi collectée et placée dans des herbiers en vue d’une analyse. Un tel travail
permettra d’identifier l’espèce végétale (nom…) pour savoir son écologie.
A côté des enquêtes, il y a une observation faite sur le terrain pour vérifier les informations
obtenues au niveau des acteurs. Il s’agit d’aller sur le terrain et l’interroger. Autrement dit on
descend sur le terrain en tenant compte de ce que les personnes interrogées nous on dit au
départ et vérifie si les informations sont justes ou si elles s’avèrent fausses (avérées).
Après le traitement statistique, nous avons procédé à des représentations beaucoup plus
édifiantes sur les données sous forme de graphique (histogramme, courbe d’évolution,
diagramme circulaire…).
35
Les outils pour le faire sont des logiciels de traitement et de calcul comme EXCEL. Les
données sont introduites dans des feuilles Excel et avec les fonctions qu’elles offrent, on fait
des représentations graphiques (courbe, diagramme, etc.) pour mieux visualiser les
informations. Ensuite, il s’en suivra une interprétation de ces représentations.
Cela consiste à visualiser les informations sur une carte, celle de la CR de Labgar, du
département, de la région…Une brève lecture de la carte permet d’avoir les informations
essentielles sur l’étendue de la zone d’étude.
Comme dans Excel, les données sont introduites dans les tables de logiciels cartographiques.
Après les prétraitements et les traitements nécessaires, on cartographie les informations. Par
exemple pour faire une occupation des sols de la CR de Labgar, on traite les données de sols,
les installations (habitations, les aménagements…) et ensuite on les représente dans une carte
de la dite localité. Cette partie est très importante parce qu’elle répertorie toutes les
informations relatives à ce TER et à les mettre dans des cartes mais aussi de localiser la zone
d’étude, champs d’investigation entre autres. On peut aussi cartographie l’évolution de la
végétation sur un pas de temps de 10 ans, 20 ans, etc.
Beaucoup d’outils (logiciels) ont permis de le faire. Il s’agit essentiellement de Arc View, Arc
Gis, Idrisi, Map Info, Adobe Illustrator 10, Google Earth, Quantum Gis, Paint, PowerPoint
3. Difficultés rencontrées
D’abord il y a des difficultés liées à l’acquisition de données. Les documents qui nous
devraient nous fournir des informations sur notre zone d’étude sont très anciens. L’essentiel
des documents faits dans la zone porte sur l’élevage. Ce faisant beaucoup d’informations ne
figurent pas dans ces documents. Ceci nous a conduit donc à se rendre à Dakar (ANAMS) et
au niveau des autres agences pour les avoir.
Et pour ce qui est des paramètres climatiques nous avons utilisé la station de Linguère comme
station de référence du fait qu’il n y pas de station dans notre zone d’étude.
35
La transhumance a constitué aussi une contrainte dans la réalisation de ce travail. La majeur
partie de la population ciblée est nomade, raison pour la quelle. En effet pour enquêter les
personnes il nous a fallu de se déplacer jusque dans leur lieu de résidence (village). Des fois,
il nous arrive de ne pas les trouver. Souvent ils sont dans la brousse pour le compte de leur
troupeau, ou bien ils ont observé la transhumance. Dans le premier cas, on reste jusqu’à leur
retour, en y passant la nuit.
En plus, il y a la distance. Les villages où nous avons interrogé les personnes sont distants
l’un de l’autre. Il nous a fallu alors une charrette comme moyens de déplacement pour les
rallier.
Conclusion partielle
Cette première partie s’articule au tour de 03 parties à savoir le cadre théorique, opératoire et
méthodologique. Dans ces parties nous avons mis en relief le problème général de recherche,
émis des hypothèses dont la vérification se passe par une acquisition et un traitement de
données obtenues sur le terrain. Les techniques et outils utilisés sont exposés dans la troisième
partie ; cadre méthodologique.
35
Deuxième partie
La dégradation des terres et les stratégies de lutte des populations
dans la communauté rurale de Labgar
Cette partie analyse les résultats obtenus lors des enquêtes et questionnaires effectués sur le
terrain. Ainsi la deuxième partie va présenter les différentes réponses aux questions qui ont
été posées précédemment et procédera à la vérification des hypothèses formulées : analyse des
différents facteurs responsables de la dégradation des terres ainsi que l’impact de cette
dernière et stratégies de lutte des populations.
« Quant tout cela en serait à dire, si y a-t-il un certain respect qui nous attache, et un général
devoir d’humanité, non aux bêtes seulement qui ont vie et sentiment, mais aux arbres mesmes
et aux plantes. Nous devons la justice aux hommes, et la grâce et la bénignité aux autres
créatures qui en peuvent être capables. Il y a quelques commerces entre elles et nous, et
quelques obligations mutuelles. »
MONTAIGNE
35
Chapitre I. Analyse des facteurs de la dégradation des terres et de leurs
impacts dans la CR de Labgar
Cette partie porte sur les facteurs de la dégradation des terres, le problème général de
recherche. Une analyse de ces derniers permettra de apprécier clairement comment ces
facteurs ont conduit à cette dégradation de l’environnement dans le village de Labgar.
35
1.1.1. Les facteurs de pluies de LANG (FP)
L’indice de LANG est utilisé pour déterminer le climat général de la CR de Labgar. Mise en
place en 1920 par LANG, il est le premier indice combinant pluie et Température. Il s’écrit
comme suit :
Les données de la station de Linguère sont calculées sur une période de 31 ans (de 1979 à
2009). Durant cette période la moyenne des précipitations est de 402,00 mm, celle des
températures : 29,37 °C. En déduction, FP = 402,00 / 29,37 ; FP = 13,68. Alors le climat de la
zone de Labgar est aride au court de cette période
35
1.1.2. Indice d’aridité de DE MATONNE (I DM)
IMD = P / T + 10
La formule est accompagnée d’un tableau qui classifie les zones suivant les climats.
Les données de la station de Linguère sont calculées sur une période de 31 ans (de 1979 à
2009). Durant cette période la moyenne des précipitations est de 402,00 mm, celle des
températures : 29,37 °C. En déduction, IDM = 402,00 / (29,37+10) ; IDM = 10,21. Donc cette
période, la zone de Labgar est marquée par un climat aride.
35
Tableau 12. Classification par Moyenne décennale de la station de Linguère suivant IDM
Les paramètres climatiques sont aussi de pertinents outils pour déterminer le climat d’une
zone, l’existence la sécheresse ou non, etc.
La sécheresse climatique, phénomène marquant de ces dernières décennies, se traduit par une
irrégularité des précipitations, une augmentation des températures, une évaporation intense,
etc. La pluviométrie peut être importante dans certaines cas, mais l’intensité de la chaleur fait
qu’une importante partie des cette eau ne profite pas aux êtres vivants.
La CR rurale de Labgar fait partie des zones touchées par ce phénomène, où la productivité
des écosystèmes a été sérieusement mise à mal. Il s’agit d’une zone semi-aride à aride.
L’agropastoralisme est l’activité dominante de ces populations, donc tributaire de la
35
végétation naturelle et des pluies. Ainsi cette dernière subit les fluctuations issues de
l’irrégularité de la pluviométrie (translation des isohyètes).
Les pluies que reçoive le Sahel sénégalais, particulièrement Labgar, sont essentiellement des
lignes de grains en provenance du lac Tchad et au Niger. Il s’agit de pluies résiduelles
provenant de perturbations mobiles (lignes de grains), qui font des milliers de kilomètres
avant d’atteindre le Sénégal. Durant ce long parcours, les vents porteurs de potentiels
précipitables perdent une bonne partie de leur humidité. Environ 85 à 90 % de ce potentiel est
déversée dans le Sud du Sénégal. Et les résidus, représentant que 10 % atteignent le Nord du
pays et l’océan. Ce qui fait que cette partie est faiblement arrosée durant la saison des pluies.
Suivant la normale, une répartition des années déficitaires et excédentaires a été faite pour
mieux montrer les irrégularités, la variabilité des précipitations dans la CR de Labgar.
35
Tableau 13. Années déficitaires et excédentaires par rapport à la normale
1980 – 1981 – 1983 – 1984 – 1985 – 1982 – 1987 – 1988 – 1989 – 1991 –
Linguère
1986 – 1990 – 1992 – 1993 – 1994 – 1996 – 1998 – 1999 – 2000 – 2003 –
1995 – 1997 – 2001 – 2002 – 2006 – 2004 – 2005 – 2008 – 2009
2007
De 1980 à 2009 la normale est de l’ordre de 402, 32 mm. Elle constitue alors un outil
pertinent pour mesurer ou observer la variabilité de la pluviométrie dans le village de Labgar
du fait qu’elle permet d’identifier les années déficitaires et excédentaires.
35
Dans les années 1970-1973, les précipitations sont faibles (nettement inférieur à 350 mm),
alors qu’en 1969 et 1974 (avant et après la sécheresse) respectivement 679 et 559 mm de
pluie ont été enregistré.
En 1983 la localité est été frappée à nouveau par la sécheresse. Elle enregistre ainsi 189,4 mm
de pluie, sa plus faible moyenne annuelle.
Les années 1992-1995 la localité a reçu encore des totaux pluviométriques relativement
faibles. Toutes ces années sont considérées comme déficitaires selon la normal (entre 1980 et
2009) qui de 402,32 mm. Cette situation est observée aussi en 2001, 2002 et 2006.
Au total, les précipitations sont insuffisantes car les espaces sont le siège des masses d’air
subsidents ; leur position latitudinale par rapport aux trajectoires des Lignes de grains est
plutôt défavorable. Cette irrégularité de la pluviométrie a une influence considérable sur le
régime thermique de la CR de Labgar.
35
1.2.2. Les Températures
La figure 3 met en relief la moyenne annuelle des températures à Linguère. Il apparaît ainsi de
fortes températures. La chaleur est beaucoup plus accentuée à partir des années 1990 avec des
diminutions vers 2001, 2002 et 2004. En effet, en 2002 le Sénégal et particulièrement la CR
de Labgar a connu des fortes pluies dans les mois de janvier et février : « Heug ». Ces
dernières ont eu des influences sur la température, la rabaissant ainsi. De 1978 à 2009, la
moyenne la plus importante a été enregistrée en 2005 avec 30,85 °C et la plus faible en 2009
avec 27, 95 °C. Les fortes températures enregistrées en 2005 ont fait l’objet de beaucoup
d’interrogation, même dans les pays du Nord où la chaleur de l’été a occasionné des pertes de
vies humaines. La courbe mensuelle de l’année 2009 (graphique 4) confirme les fortes
températures dans la CR de Labgar.
35
Graphique 4. Courbe de l’évolution mensuelle des températures en 2009
La figure 3 montre ainsi les températures mensuelles de cette année où la moyenne annuelle a
été la plus faible. De mars jusqu’à mai et mi-juin, les températures n’ont cessé de croître,
allant de 36,5 à 42,54 et 39,74°C. Elles résultent d’un vent chaud, sec et poussiéreux issue de
l’anticyclone sahélien, l’alizé continental (Harmattan). La période fin Juin et Juillet annoncent
l’arrivée des pluies (le plus souvent faible) dans cette partie du pays. Ce qui entraine une
légère diminution des températures : 39, 74 et 36, 62 °C. Elle coïncide avec l’arrivée de la
mousson issue de l’anticyclone de Saint Hélène (vent chaud, humide et pluvieux). En août et
septembre la zone enregistre les plus faibles moyennes mensuelles de l’année avec 32,92 et
33,17 °C. C’est durant ces deux mois que Labgar a reçu les totaux pluviométriques les plus
importantes. Le Front Intertropical (F.I.T.) est ainsi au nord de la communauté rurale. Les
mois de novembre et d’octobre coïncident avec le retrait du FIT vers le sud et l’installation
d’une circulation atmosphérique très chaude. A cette période les températures sont
importantes d’où une chaleur excessive que l’on nomme « Ngouléki Kawlé ». Et enfin de
décembre à février les températures sont relativement faibles du fait l’influence de l’alizé
maritime et de l’hiver boréal (courant marin de l’anticyclone des Açores et circulant au dessus
du courant froid des Canaries). Son contact avec l’alize continental crée un front secondaire le
long duquel circulent les dépressions apportant les pluies « hors saison » dénommées Heug.
35
1.2.3. Les vents
Les vents sont des agents érosifs. Dans la CR de Labgar les vents dominant sont ceux du
Nord, Nord – Est, Nord – Ouest, Est – Nord – Est,…Il s’agit des alizés continents issues des
Anticyclones des Açores, communément appelés Harmattan. Ils soufflent d’Octobre en Juin,
correspondant à la saison sèche.
Ce sont des vents chauds, secs, et poussiéreux. Cela s’explique par le fait qu’en traversant le
désert du Sahara, ils perdent leurs potentiels précipitables. Ils sont compétents à 4,4 m/s dans
certaines zones du Sahel, c’est dire qu’avec cette intensité ils sont capables d’entrainer des
débits solides. Mais tous dépend de du degré d’anthropisation du milieu. La prédominance de
ces vents qu’Auberville qualifie « d’agent offensif du désert » qui « ouvre les portes du
Sahara » dans le Sahel sénégalais a permis le transport de poussières en suspension. Ces
derniers sont déposés dans les bas fonds où ils vont s’accumuler. Et il y est observé alors la
formation des sols, (Ablation – Transport - Accumulation).
Les terres de la CR de Labgar sont menacées surtout par l’érosion éolienne. Au cours des
quinze dernières années, une forte reprise éolienne a été notée. Beaucoup de terres, du sahel
particulièrement, sont devenues vulnérables. Les vents arrachent les sédiments et laissent
affleurée la roche mère.
D’autre part, les coupes abusives (abattages excessifs) d’arbre et les défrichements rendent les
terres vulnérables. Les arbres protègent les terres contre les vents et les fortes pluies. Ainsi
avec ces actions elles deviennent exposées et au terme, nues. A ce stade la zone devient ainsi
35
exposée à la dégradation du fait de l’anthropisation. Ce qui pose le problème de la protection
des terres, elles deviennent alors exposées à l’érosion éolienne (carte 4).
Carte 4. Situation des aires de déflation en 2004 dans le Sahel sénégalais (Sy, 2008)
1.2.4. L’Evapotranspiration
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
1989 284 266 305 329 397 318 180 128 143 223 192 244
1990 248 300 365 314 363 284 205 161 190 236 254 257
1991 243 264 301 326 330 280 245 190 186 255 269 261
1992 255 216 356 324 361 349 248 220 185 305 302 258
1993 283 253 308 316 377 282 210 144 125 203 212 245
1994 251 273 300 316 316 239 196 151 123 187 227 249
1995 267 248 233 261 277 256 171 99 122 208 209 142
35
1996 204 241 231 277 333 236 190 126 174 232 255 123
1997 214 306 310 286 320 254 224 164 124 237 231 226
1998 217 247 307 287 232 267 197 138 112 204 235 219
Sources : ANAMS
Le tableau 16 montre que les volumes évaporés sont assez élevés et sont comprises entre 99
(août 1995) et 397 mm (mai 1989). De mars à juin, l’évapotranspiration est intense. En effet,
c’est durant cette même période que la zone enregistre les plus fortes températures de l’année.
La fréquence des vents dominants est aussi un facteur influent sur l’évaporation.
- la phase 1 (mars à juin) est caractérisée par une forte évaporation avec un pic de 297 mm
au mois de mai. Cela peut s'expliquer par les fortes températures durant cette période. A
cela s’ajoutent les vents chauds, secs et poussiéreux circulant dans cette localité ;
- la deuxième phase s'étale de juillet à novembre et est marquée par une baisse
remarquable de l'évaporation. Cette baisse atteint 99 mm au mois d’août 1995. Cette
période est marquée par une installation progressive de la mousson, vent porteur de pluie
et le retrait de l'harmattan ;
- la troisième phase, post hivernale entre décembre et février montre un léger
s'accroissement de l'évaporation.
35
Les fortes températures, l’irrégularité des pluies, la fréquence des vents dynamiques, la forte
intensité de l’évaporation, etc. se manifestent négativement sur les ressources déjà fragiles de
la CR de Labgar et donc la dégradation des terres. En plus il y a aussi les facteurs
anthropiques qui aggravent le phénomène de la dégradation des terres.
- les ménagères : Elles sont responsables de beaucoup de feux recensés. Souvent, les
femmes gardent un feu de ménage qui, compte tenu du type d’habitat de l’éleveur Peulh,
35
n’est que rarement protégé. Un souffle de vent peut dans ces cas-là déclencher
l’irréparable ;
- les jeunes enfants : Dans presque tous les campements, les jeunes enfants sont livrés à
eux-mêmes lorsque les parents et les jeunes hommes et femmes se rendent au forage
pour s’adonner à la corvée d’abreuvement du troupeau. En jouant avec des allumettes ou
avec le feu du ménage, ils peuvent déclencher un feu. Ils font avec beaucoup de légèreté
et d’inconscience mais aussi avec énormément d’innocence ;
- Les incendies des maisons : lors qu’une maison brûle et que les secours n’arrivent pas
vite, les flammes deviennent plus grandes et plus agressives. Et les maisons
(campements des transhumants Peulhs, etc.) sont proches du tapis herbacé ;
- les transhumants et les voyageurs : ils sont fréquemment désignés. Ils s’arrêtent à la
tombée de la nuit en pleine brousse et tout naturellement allument un feu pour cuire les
aliments, éclairer le campement... Avec les vents fréquents, une flamme est déposée sur
le fourrage naturel ou sur les clôtures. Ou bien au matin, dans la précipitation de la
remise en route, ils peuvent oublier d’éteindre le feu et le premier souffle d’air qui
passera, viendra disperser ces cendres encore chaudes dans la steppe voisine ;
- les jeunes bergers : les larcins sont un fait culturel dans le milieu éleveur. Souvent le
fruit d’un de ces nombreux larcins, s’il n’est pas vendu sous le manteau, est égorgé et
cuit en pleine brousse. Les traces laissées par ces ripailleurs ne laissent aucun doute sur
l’origine de certains feux ;
- les récolteurs de miel qui enfument les abeilles souvent installées dans le tronc troué
d’un vieil arbre. Les piqûres des abeilles en colère entraînent souvent des gestes
désordonnés déclenchant ainsi des départs de feu difficiles à maîtriser ;
- le défriche-brûlis : les agriculteurs utilisent cette méthode à l’approche de l’hivernage
pour nettoyer leurs parcelles. Le feu peut devenir grand et incontrôlable. Il en résulte
alors un feu de brousse.
Il existe d’autres pratiques anthropiques occasionnant des feux de brousse. Par exemple les
voitures (les pots d’échappement), les fumeurs (les voyageurs, les apprentis des voitures,
etc.),
Les formations végétales, pour être parcourues par le feu, doivent remplir au moins deux
conditions : elles doivent comporter une strate herbacée continue et assez dense et celle-ci
doit atteindre un degré de siccité suffisant pour qu’au contact d’une source de chaleur
adéquate, une flamme qui entretienne l’incendie puisse jaillir. Ce feu, pour prendre de
35
l’ampleur, doit réunir un certain nombre de conditions particulières. Lorsque toutes les
conditions sont réunies, le feu prend de la force et se développe.
Dans la localité de Labgar, cet état de siccité est atteint en fin d’hivernage au bout de 2 à 3
semaines après la dernière pluie, au moment où l’anticyclone Libyen un vent chaud et sec. Le
développement d’un tapis herbacé important et continu est une des caractéristiques de la zone.
Le vent permet une propagation rapide d’un feu. Les images suivantes montrent le
développement d’un feu de brousse suite à l’action du vent.
La photo met en relief la propagation d’un foyer de feu de brousse dans la région du ferlo en
trois phases :
- Au bout de 3 heures après la prise de la deuxième image, le feu devient beaucoup plus
important. La superficie ravagée par les flammes représente environ le double de ce qui
a brûlé au cours de la deuxième phase. Le vent en est un facteur amplificateur.
La carte 5 montre la végétation que l’on rencontre dans l’UP de Labgar. Celle-ci est
largement dominée par la steppe. Le feu est fréquent et se développe rapidement avec ce
type de végétation du fait qu’elle atteint rapidement son degré de siccité.
35
Carte 5. Occupation des sols dans l'Unité Pastorale (UP) de Labgar
35
les camions et les transporter vers les grandes villes du pays et en coupent d’autres pour le
prochain voyage. Aussi, les bois encore humides sont mis en bas des camions pour échapper
au contrôle. Ce circuit qu’ils font n’a laissé aucune chance à ces arbres la possibilité de se
régénérer. Les camionneurs ont leur permis de coupe dont la provenance est difficilement
vérifiable et le bois fait partie des produits contingentés (exploitation est réglementée par un
quota). A cela s’ajoute le fait qu’ils exploitent actuellement tous les arbres. Auparavant ils
choisissaient des espèces comme le Grewia bicolor (kellé), Scleracarya birrea (éré),
Dalbergia melanoxylon (dialambané), Anogeissus leoccarpus (kodiolé), etc. ce qui a fait ces
espèces se raréfient davantage dans la CR de Labgar et leur disparition est certaine. Ce qui les
amène à se rabattre sur les autres espèces. Aujourd’hui ils coupent toutes les espèces, sans
aucune distinction. Cette activité tend a fortement diminué dans la localité du fait que les
espèces se raréfient davantage. Elles sont actuellement plus visibles vers le sud des CR de
Vélingara Ferlo, Louguéré Thiolly, Dodji.
La photo 3 montre un camion transportant du bois vers les grandes villes du pays (Touba,
Diourbel, etc.) en provenance de la CR de Labgar. En effet cette région le bois de chauffe et le
charbon de bois qu’utilisent ces villes proviennent essentiellement de la région du ferlo. Les
vendeurs de ce bois passent des semaines dans cette région avec des camions à la recherche
de ce bois d’énergie. Celui-ci est acheminé vers les grandes villes par le biais de ces camions.
35
Photo 4. Troncs d’arbre et des mortiers témoignant les coupes de bois (Mamadou D. BA,
2011)
La photo 4 met en relief des troncs d’arbre coupés par les bucherons pour servir de mortier,
pilon, etc. Ils ont la même stratégie que les vendeurs de bois d’énergie. Ils abattent les arbres,
particulièrement les troncs (photo 4), les transforment ainsi en pilons, mortiers, calebasses,
bancs, bois pour les charrettes et pour les lits, etc.
Photo 5. Maisons clôturées par des troncs d'arbre (Mamadou D. BA, 2011)
35
La photo 5 témoigne un autre service rendue par les arbres ou une autre forme d’usage des
troncs d’arbre. Ceux-ci servent de clôtures pour les maisons pour les constructeurs des cases,
des maisons... Ces derniers utilisent généralement les troncs et les branches des arbres. Pour
les clôtures des maisons, le plus souvent ils prennent le bois mort, qu’ils avaient coupé et
asséché dans la brousse, de peur d’être appréhendé par les agents des Eaux et Forêt. En plus
ces clôtures sont fréquemment remplacées par d’autres (à l’échelle d’une ou deux ans).
2.3. Le surpâturage
On parle de surpâturage à chaque fois que le tapis herbacé subit une pression de broutage trop
importante, compte tenu de ses capacités de régénération, de ces capacités de charge, etc.
« Lorsque la charge animale est excessive (surpâturage), la quantité de matière végétale
prélevée chaque année devient supérieure à la quantité de matière consommable produite
prise sur le capital végétal. Les plantes n'ayant pas la possibilité de reconstituer leurs réserves
disparaissent : il y'a réduction de la couverture végétale. Cela commence par la disparition des
plantes vivaces. A long terme, le surpâturage provoque la dégradation de la pâture mais même
à court terme, un pâturage excessif diminue la production en réduisant la repousse ».
(BOUSSAIDI, 2005, pp 40). Le surpâturage peut être causé par trois facteurs:
35
Le piétinement du bétail, s'il prend des proportions excessives, rend le terrain compact,
empêche la circulation de l'air et de l'eau nécessaire à la vie organique du sol, aux échanges
chimiques et au développement des racines des plantes. Les végétaux herbacés disparaissent
progressivement, et le terrain dénudé est alors soumis à l'action des agents de l'érosion, vent et
précipitation atmosphériques. Leurs racines mises à nu sont fréquemment blessées par le pied
du bétail. Ce fait est accordé à une forte destruction du couvert végétal d'où la réduction
immédiate des zones pâturables.
35
Le graphique 1 montre une surexploitation des ressources pastorales dans la CR de Labgar.
En effet la possibilité d’accueil de l’Unité Pastorale de Labgar est de 9157, alors que sa
charge réelle est de 14505. Ce qui explique le surpâturage fréquent dans la zone.
35
% de la CR 38 % 23 % 32 % 16 % 14,7 %
La conjugaison de ces facteurs amorce la croissance des activités des populations et change
l’équilibre environnemental du milieu.
35
général, des milliers d’hectares d’espèces ligneuses ont « séché sur pied constituant de la sorte
de véritables cimetières de bois. » (MEPN, 1997, pp 10).
35
Espèces ligneuses Combretum glutinosum (dôkki), Combretum micarntum (talli),
Commiphora africana (baddi), Calotropis procera (bawami),
Sclérocarya birrea (éri), Acacia ataxacantha (gututi), Acacia seyal
(bulbi), Dalbergia malanoxylon (dialambani), Grewia bicolor (kelli),
Sterculia setigera (bobori), Acacia macrostachya (tchidi), …
Cependant, il peut arriver que des espèces que l’on retrouve dans la zone puissent être
considérées comme ayant disparues. Il s’agit en effet d’espèces qui avaient un peuplement
très dense et qui aujourd’hui se comptent par dizaine. Et elles ne se reproduisent pas du fait
qu’il n y a pas de moyens pour les reboiser. Ces espèces se sont « déplacées », ont « migré »
un peu plus au sud de la communauté rurale.
35
phénomènes compromette les conditions de vie des hommes, des animaux et le
développement des espèces végétales.
Tous ces facteurs concourent à la dégradation des conditions de vie des populations en les
exposant à la pauvreté.
Par exemple en 2001, 2002 et 2006 la CR de Labgar est été marquée par des faibles pluies
obligeant ainsi la population à se déplacer à la recherche de points d’eau et de pâturage
comme le témoigne cet éleveur du village de Gniwa, Samba Diarga BA « Nous avons
beaucoup souffert durant ces années. Il n’y avait pas plût beaucoup à Labgar et les
transhumants venant du Waalo ont aggravé la situation. Ce qui nous a conduits à aller dans
la région naturelle du Saloum. On y est resté 5 mois durant, laissant derrière nous nos
villages et certains membres de la famille. Cette période a avoisiné un peu les sécheresses des
années 1970, 1983 et 1992 où nous avions perdu plus de la moitié de notre cheptel (…) ».
35
Photo 7. Transhumants à la recherche de pâturages et de points d'eau
En plus de la transhumance des éleveurs, il faut augmenter l’exode rural des jeunes vers les
grandes villes sénégalaises et l’émigration en direction des pays africains et occidentaux suite
à la baisse des rendements de productions de l’élevage, agriculture, la cueillette. Il se produit
alors un départ « des bras valides » qui devraient assurer la pratique de l’agriculture et bien
d’autres services. Ces activités deviennent de plus en plus délaissées et la diminution des
rendements de production s’accentue davantage. Dans cette optique, la CR de Labgar, voit
son économie affaiblie et fragilisée. Les populations deviennent alors vulnérables à la
pauvreté.
Ces conséquences de la dégradation ont entrainé une prise de conscience chez les acteurs. Elle
se traduit par l’adoption de certaines stratégies pour lutter contre ces phénomènes.
35
Chapitre II. Présentations des stratégies développées dans la communauté
rurale de LABGAR face à la dégradation des terres
Cette partie montre les techniques adoptées par les acteurs pour lutter contre les facteurs de la
dégradation des terres à Labgar. Il en existe beaucoup de méthodes de lutte mais, ils peuvent
être résumés en trois (03) stratégies. Elles commencent d’abord par un vaste programme de
reboisement : « dés lors Labgar est prêt, motivé pour entreprendre le reboisement de 314 ha,
etc. Pour le village de Labgar, on prévoit le reboisement participé en 6 ans 6 » (BEYE ; 1979).
Ce programme de reboisement a été redynamisé, relancé depuis l’année 2009 dans la CR de
Labgar par les activités la Grande Muraille Verte (GMV). Il s’en est suivi ensuite, la
réalisation d’un bassin de rétention dans le village de Labgar et la renaturation d’importantes
mares hivernales dans les villages environnants (Gaïdoum, Kabel, Loumbol Djiby...). Et avec
l’appui des agents des Eaux et Forêt, PAPEL, des comités villageoises de lutte contre les feux
de brousse ont été créés et d’autres redynamisées.
6
Alassane BEYE, 1979, Alassane raconte LABGAR, Genève, Tribune Editions, 94p.
35
verte aura gagné sur le sable » (BEYE, 1979, pp-68). Ce programme gigantesque
s’accompagne avec la volonté des populations locales de protéger jalousement les jeunes
plants (qui viennent d’être reboisés). Selon Omar BA, un ancien travailleur de la SODESP
« L’expérience de Mbidi, centre expérimental arboricole, nous a beaucoup marqué. Je peux
même dire que c’est ce qui nous a permis de faire un tel exploit. On avait planté des espèces
comme Acacia senegal, Acacia radiana, Balanites aegyptiaca, Ziziphus mauritiana, etc. Et
aujourd’hui vous pouvez voir ces espèces aux alentours du village de Labgar et vers Loumbol
Djiby, Gniwa ».
Photo 8. Plantation d'Acacia radiana au Nord de Labgar (Mamadou D. BA, avril 2011)
C’est dans ce même sillage que s’inscrit la Grande Muraille Verte. Celle-ci permet une
restauration et valorisation des écosystèmes pour lutter contre l’extension des terres désertique
et améliorer les revenues des populations. Il s’agit d’un projet de régénération assistée des
terres dont le tracé s’étend sur environ 7 000 km de Sénégal à Djibouti, à la limite entre le
35
Sahara et le Sahel et entre les isohyètes 100 et 400 mm, soit une superficie de 11 624 500
hectares. Au Sénégal cette « rempart verte » va couvrir 545 km de long d’Ouest en Est et 15
km de large du Nord au Sud.
Rappel
La GMV a été proposé par l’ex-Président du Nigéria Olusegun OBASENJO lors du 7 eme
sommet des leaders et chefs d’Etat de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-
SAD) tenu les 1 et 2 Juin 2005 à Ouagadougou. Le projet a ensuite été porté par le Président
du Sénégal Me Abdoulaye WADE. Il vise la lutter contre la désertification, à réhabilité les
écosystèmes pastoraux par des activités de reboisement et d’aménagement, et à améliorer les
conditions de vie des populations locales. 7
Les localités sénégalaises traversées par le tracé sont marquées par la déforestation, le
surpâturage et les sécheresses récurrentes. La composante sénégalaise du projet a commencé
en 2007 par la mise en place de l’Agence Nationale pour la Grande Muraille Verte
(ANGMV). Dans la communauté rurale de Labgar, les activités se sont déroulées en 2009 et
2010. Les activités de reboisement ont été précédées par des activités de sensibilisations des
populations et des élus locaux, en même temps que la délimitation et l’identification des
parcelles. Celles-ci sont sécurisées par un réseau de pare-feux et de fils barbelés pour la
parcelle exploitée par l’armée sénégalaise et celle française. Ensuite il y a eu « l’ouverture des
tranchées de 50 cm de profondeur pour faciliter l’infiltration mais aussi le désherbage des
parcelles » (Col. Pape SARR, division des aménagements techniques de l’ANGMV et
ingénieur des Eaux et Forêt).
Deux années, 2009 et 2010, sont consacrées pour la zone de Labgar. Ainsi, en 2009, un
reboisement de 10 000 ha s’est effectué au sud, dans la communauté rurale de Labgar. Ces
7
NDIAYE D. S., TOURE A., 2010. Recueil d’expériences de gestion durable des terres au Sénégal, Dakar,
CSE, 98p
35
parcelles sont plantées par les populations locales, des étudiants de l’UCAD, des volontaires
du Service Civique National (Mouvements de la Jeunesse) avec à la tête l’Adjudant Chef
Ibrahima SARR, Association Sukyo Mahikari, Union Nationale des Coopératives
d’Exploitants Forestiers du Sénégal (UNCEFS), les amis de la nature avec l’encadrement des
agents des Eaux et Forêt et d’autres venant de l’école nationale des eaux et forêt (Ziguinchor).
L’activité s’est déroulée pendant un mois et 15 jours, à partir d’août 2009. Ce qui a permis de
couvrir les 1/3 du Sud de Labgar. Le développement de ces plants constitue pas important
dans la lutte contre la désertification.
Photo 9. Pépinière des Eaux et Forêt de Labgar pour la GMV (Mamadou D. BA, août
2010)
35
Photo 10. Initiation et formation au reboisement pour les participants (Mamadou D. BA,
août 2010)
Photo 11. Reboisement des parcelles au sud de Labgar (Mamadou D. BA, août 2010)
Aussi la plantation de 15000 plants dans une parcelle de 700 hectares, au nord, a été assurée
par un détachement des forces françaises du Cap Vert en compagnie des forces armées
sénégalaises (photo 12). Elle a pu s’effectuer avec l’accord et les conseils de l’agence
nationale pour la Grande Muraille Verte et le concours et la participation des forces armées
sénégalaises et des sociétés françaises Eiffage Sénégal et Total Sénégal. Cette parcelle a été
raccordée avec celle de 1974 (photo 8) qui se trouve au nord du village de Labgar.
35
Photo 12. Reboisement de la parcelle nord de Labgar par les forces armées françaises et
sénégalaises
Les espèces reboisées à Labgar sont celles que les populations locales exploitent (pour des
besoins économiques, alimentation pour le bétail) et qui peuvent se développer dans la zone
sahélienne. Ces espèces peuvent résister, s’adapter aux conditions climatiques du milieu
(tableau 20).
Tableau 19. Les espèces retrouvées dans les parcelles de la GMV à Labgar
35
Acacia nilotica (gawdi) fourrage, bois d’énergie, médicaments,
L’aménagement et la mise en valeur des parcelles, par le biais du reboisement nécessite une
protection des plants. La lutte contre les feux de brousse permet une gestion durable de ces
espèces.
35
C’est un moyen de lutte préventif. Il s’agit ainsi d’aménager des routes de largeur
relativement grande pour stopper l’avancée d’un feu. Cette stratégie a très efficace. Si un feu
débute dans une zone où le tapis herbacé est important, il est quasiment impossible de
l’éteindre surtout que les feux sont tout au début luttés avec des moyens traditionnels,
souvent inefficace par les populations locales. Les unités de lutte arrivent un peu après le
déclanchement du feu. De ce fait les pare-feux constituent un barrage et amorcent l’intensité
de ces derniers Et à ce stade, les populations aura le dessus sur les feux. A Labgar ces
aménagement ont été initiés par les agents des Eaux et Forêts et valorisés par la SODESP et
le PAPEL. Et chaque année maintenant, ils sont réaménagés. Aujourd’hui avec les activités
des la GMV, le réseau est densifié.
En 1996, Le Projet d’Autopromotion Pastoral dan le Ferlo (PAPF) a lancé une opération
d’ouverture mécanisée pour réhabiliter 1150 km réseau des pare-feux dans le ferlo, environ
1/5 de sa superficie.
8
Cap. NDOYE, 2010. Bilan campagne de lutte contre les feux de brousse 2009/2010,
35
Photo 14. Quelques matériels de lutte contre les feux de brousse
Il existe d’autres moyens de lutte contre les feux de brousse, la lutte offensive.
-Par projection d’eau : il s’agit d’utiliser des voitures, charrettes chargés de citernes d’eau et
on se place devant le feu jetant de l’eau sur les flammes.
-Par étouffement : c’est la méthode la plus employée par les éleveurs reste et consiste à
frappe sur le bas des flammes avec des branchages. Il s’agit de constituer un bouquet de
branchages et par des mouvements répétés de bas en haut d’écraser les flammes et de les
étouffer. Les branches légères et feuillues de certains arbres sont employées pour cette
circonstance. Des battoirs en caoutchouc sont employés quelques fois : il s’agit d’un carré de
30 cm de côté sur 40 cm en caoutchouc épais, très flexible et emmanché d’un bâton de 150 à
200 cm. Il réduit la pénibilité de l’opérateur mais ce matériel est rarement disponible parce
que distribué par le service des Eaux et Forêts et souvent il n’est pas récupéré afin d’être
stocké pour une prochaine opération. Ce combat par étouffement n’est significatif que lorsque
les intervenants sont nombreux.
-Par réalisation d’un contre feu : il consiste pour allumer un nouveau feu dans la zone de
succion. Ce contre feu, suite à l’appel d’air, progresse en direction du feu originel. Quand les
flammes des feux se rencontrent, elles se neutralisent et le sinistre est stoppé net. Cette très
attrayante théorie est extrêmement difficile à mettre en pratique et sa mise en œuvre n’a
jamais, du moins officiellement, été déclarée. Il arrive cependant souvent que les populations
voyant un feu venir en direction de leur campement allument des feux pour tenter de brûler
l’herbe avant l’arrivée du sinistre. En fait ils ne font qu’augmenter la désolation en essaimant
d’autres foyers. Même si elle est possible, cette méthode de lutte est à bannir.
35
-Par réalisation d’un feu de blocage : cette technique avoisine un peu les pare-feux mais ici
l’aménagement se fait avec un feu. C’est un feu allumé le long d’une défense naturelle (piste,
sentier, zone nue,…) et à contrevent. Lorsque le feu de brousse progresse vers cette barrière
naturelle et qu’il menace de sauter cette zone de coupure du tapis herbacé, on incendie la
steppe tout le long de cette brèche et à contrevent, ce qui ne constitue pas un risque bien
grand. Il s’agit d’élargir l’obstacle pour éviter le franchissement.
-Renforcer la capitale eau et donner la priorité à la mise à disposition des populations des
ressources nécessaires pour l’amélioration de leurs conditions de vie ;
9
NDIAYE D. S., TOURE A., 2010. Recueil d’expériences de gestion durable des terres au Sénégal, Dakar, CSE,
98p
35
-Assurer la disponibilité en eau et en toutes saisons pour asseoir la durabilité des actions ;
-Promouvoir les infrastructures afin de mieux sécuriser les productions, lutter contre la
pauvreté et l’exode rural ;
Les bassins de rétention constituent ainsi des points d’eau presque permanant pour
l’abreuvement du bétail. Alors le déplacement fréquente des éleveurs à la recherche de point
d’eau. Il assure la promotion de l’élevage sédentaire. Aussi ils permettent le développement
de l’agriculture maraichère. Certains produits alimentaires peuvent alors être récoltés trois
fois dans l’année. Il participe alors à améliorer l’économie, les revenues des ménages. Les
travaux diminuent les déplacements de certains jeunes vers les grandes villes à la recherche
du travail (exode).
Le bassin associé au quatre forages et les puits que compte la zone constituent ainsi un
potentiel hydrique important en eau pour la communauté rurale de Labgar surtout durant la
saison sèche.
35
Face à la dégradation des terres dans la communauté rurale de Labgar, les acteurs se sont
organisés en mettant en place des techniques pour lutter contre certains phénomènes qui
dégradent l’environnement. Ces méthodes restent importantes dans une localité se trouvant
dans la région sahélienne parque que permettant le développement et la promotion des
activités des populations.
CONCLUSION GENERALE
La région du Sahel est confrontée, depuis les années 1970, à une succession de périodes
sèches et une installation progressive de la désertification. Il en résulte une dégradation
avancée des terres de cette zone.
Cependant les conditions climatiques de cette communauté rurale, située dans la zone Sahel,
ne favorise pas la promotion de ses activités socio-économiques. La conjugaison des périodes
sèches et certains facteurs anthropiques (émondage abusif, feux de brousse,…) a fini par
détruire le profil pédologique et plonger la localité dans un processus de désertification. Il se
traduit par une dégradation des terres, responsable de la baisse considérable des rendements
de production pastorale, agricole, de la cueillette, une disparition d’espèces végétales et
faunique. De ce fait les conditions de vie des populations deviennent fragiles : elles sont
exposées à la pauvreté.
Dans ce travail, nous avons essayé de répondre aux questions de recherche que nous avions
pour mieux appréhender le problème de recherche et vérifier les hypothèses dont on avait
émis. Les outils qui nous ont permis d’effectuer ce travail sont les enquêtes de terrain, les
35
observations, l’analyse des paramètres climatiques (précipitation, température, vent,
évaporation, etc.) et de facteurs anthropiques.
Ce qui nous a permis de vérifier les biens fondé de notre hypothèse 1 : « la dégradation des
terres dans la CR de Labgar résulte de la conjugaison de facteurs naturels et
anthropiques ». Cette hypothèse montre que les températures élevées, l’érosion, les fortes
prélèvements dus à une évaporation intense, l’irrégularité des précipitations (bref la
sécheresse climatique et la désertification), etc. sont à l’origine de la dégradation des terres
dans cette localité, mais aussi que les facteurs anthropiques amplifient, accentuent ce
processus.
Ce phénomène a des impacts négatifs sur le plan environnemental et sur les activités socio-
économie des populations.
Les impacts sont notoires sur le plan environnemental. En effet, dans la communauté rurale
on assiste à une « migration » ou disparition d’espèces, surtout les plus utiles à la population.
Le sable transporté par les vents vient se déposer dans les bassins des mares, potentiel
important de ressource en eau, favorisant ainsi leur assèchement. Et les sols deviennent de
plus en plus stérile, pauvre en raison de l’érosion, des piétinements, de la perte progressive de
leur potentiel hydrique, leur assèchement, etc.
Aussi ce phénomène fragilise les conditions de vie des populations, en les exposant à la
pauvreté. Celles-ci tirent l’essentiel de leur revenue sur l’élevage, l’agriculture, la cueillette
(jujubes, pain de singe, soump, etc.). La dégradation des terres constitue, alors, une contrainte
ou entrave à la promotion de ces activités.
Cependant, cette partie a été brièvement analysée dans notre TER de master 1, par contre son
approfondissement sera l’œuvre du travail en master 2.
35
l’environnement son état initial et de promouvoir le développement des activités générateurs
de revenues pour les populations particulièrement l’élevage, l’agriculture, la cueillette…
Cependant, les enquêtes effectuées au près des populations et les observations ont suscité en
nous une certaines interrogations : d’une part quant à l’efficacité et la viabilité des stratégies
adoptées et d’autres part quant à la participation, l’implication des populations locales dans
les activités de lutte. Ces interrogations feront aussi l’objet d’une étude dans notre travail de
master 2.
BIBLIOGRAPHIE
-AÏDARA S., 2007-2008. Séminaire : Le droit face à la désertification, UFR SJP/UGB, 11p
-BAUMER M., 1987. Le rôle possible de l’agroforesterie dans la lutte contre la désertification
et la dégradation de l’Environnement, UNIVERSA/WETTEREN-CAT, Liège, pp : 8-45
-BEYE A., 1979. Alassane raconte LABGAR, Genève, Tribune Editions, 94p.
-BIED-CHARRETON M., 2007. État du monde, Désertification, Bois et Forêts des tropiques,
no 293 (3), mis en ligne le 18 Oct. 2010 (« www.csf-desertification.org/ »), pp : 3-5
-BOUSSAIDI N., 2005. Parcours en forêt et risque de dégradation des potentialités pastorales
dans la IVème série forestière de Mekna (Tabarka-Tunisie), Master de l'INAT en lutte contre
la désertification, Université Tunis-Cartage (INAT), 156p
35
-BRAHIMI Y., 2001. Indicateurs d’impact et de mise en œuvre des Programmes d’Action de
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-BRUNET R., et al, 1992. Les mots de la géographie : dictionnaire critique, Montpellier,
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-CCD, 1994. Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification, dans les
pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier l’Afrique,
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-CSE, 2009. Annuaire sur l’Environnement et les Ressources Naturelles du Sénégal, Dakar,
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-DEMANGEOT J., 1981. Les milieux naturels désertiques, Paris, CDU et SEDES, 261p
-DIAKITE B., 1992. Etude de gestion des pâturages naturels de la communauté rurale de
Labgar (zone sylvopastorale du Sénégal), Thèse d’Etat, Ecole Inter-Etats des sciences et
médecine vétérinaires, n° 34, 172p
-DIOUF D., et al, 2001. Le Plan d’Action Forestier du Sénégal : bilan et perspectives des
activités de reboisement de 1993 à 1998, Bois et Forêts des tropiques, Dossier n° 270 (4), 13p
-FALL P. A., 2006-2007. Sécheresse climatique en milieu Sahélien : étude comparée des
stations de Linguère et de Podor; manifestations sur les paysages et stratégies de gestion,
Mémoire de maîtrise, UGB, 109p
35
-HOLTZ U., 2007. Mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la
désertification du point de vue parlementaire. Évaluation critique et enjeux, Bonn, [En ligne]
mise en ligne le 02 Octobre 2010 :
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-KOUTOUDIO S., 2005. Diagnostic des ressources naturelles et leur gestion dans la
communauté rurale de Vélingara Ferlo, Mémoire de Maîtrise, UCAD, 141p
-LE HOUEROU H.N., 1995. « Dégradation, régénération et mise en valeur des terres sèches
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Restauration des Terres Dégradées, des Zones Arides et Semi-arides, Editions John Libbey
Eurotext, pp : 65-104
-MANLAY R., 2000. Dynamique de la matière organique à l’échelle d’un terroir agro-
pastoral de savane ouest-africaine, (Sénégal), Thèse en Sciences de l’Environnement,
ENGREF, Montpellier, [En ligne], mise à ligne le 30 Novembre 2010 :
(« http://www.engref.fr/thesemanlay.htm »)
-NDIAYE D. S., TOURE A., 2010. Recueil d’expériences de gestion durable des terres au
Sénégal, Dakar, CSE, 98p
-NDOYE S. (cap.), 2010. Bilan campagne de lutte contre les feux de brousse 2009/2010,
Secteur forestier de Linguère 8p
35
-PEPAM, 2007. Programme Local d’Hydraulique et d’Assainissement (PLHA) de la
communauté rurale de Labgar, 23p
-REQUIER-DESJARDINS M., 2007. Pourquoi faut-il investir en zone arides ? Les dossiers
thématiques du Comité Scientifique Française de la Désertification (CSFD), no 05, 40p
-YAO J., 2003. Méthode d’étude et recherche en sciences économiques et sociales, Paris,
Harmattan, 239p
35
35
Table des matières
Dédicace......................................................................................................................................1
Remerciements..........................................................................................................................2
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................7
Première partie. Cadre théorique, opératoire et méthodologique.....................................12
Chapitre I. Cadre théorique...............................................................................................13
1. Problématique.............................................................................................................13
2. Intérêt et justification du sujet....................................................................................14
3. Délimitation du champ d’étude..................................................................................16
4. Questions de recherche...............................................................................................17
5. Objectifs de recherche................................................................................................17
6. Hypothèses de recherche............................................................................................18
Chapitre II. Cadre opératoire............................................................................................19
1. Définition conceptuelle..............................................................................................19
1.1. Sécheresse..........................................................................................................19
1.2. Désertification...................................................................................................19
1.3. Stratégies de lutte..............................................................................................20
35
2. Définition opérationnelle............................................................................................22
Chapitre III. Cadre méthodologique.................................................................................24
1. Méthode et technique de collecte des données...........................................................24
1.1. La phase documentaire......................................................................................25
1.2. La phase de collecte des données de terrain...................................................31
1.2.1. Techniques et méthodes d’échantillonnage de la population à enquêter.....31
1.2.2. Protocole d’enquête.....................................................................................35
1.2.3. Protocole d’Echantillonnages......................................................................36
2. Les méthodes de Traitement des données..................................................................37
2.1. Traitement statistique.......................................................................................37
2.2. Traitement graphique.......................................................................................37
2.3. Traitement cartographique..............................................................................38
3. Difficultés rencontrées...............................................................................................38
Deuxième partie. La dégradation des terres et les stratégies de lutte des populations
dans la communauté rurale de Labgar.................................................................................40
Chapitre I. Analyse des facteurs de la dégradation des terres et de leurs impacts dans
la CR de Labgar..................................................................................................................41
I. Les facteurs de la dégradation des terres dans la CR de Labgar............................41
1. Les facteurs naturels...................................................................................................41
1.1. Les paramètres indicateurs de la sécheresse climatique dans la CR de
Labgar...........................................................................................................................41
1.1.1. Facteur pluviométrique de LANG (FP)........................................................42
1.1.2. Indice d’aridité de DE MATONNE (I DM)...................................................43
1.2. Analyse des paramètres climatiques de la station de Linguère....................44
1.2.1. Les précipitations.........................................................................................44
1.2.2. Les Températures........................................................................................47
1.2.3. Les vents......................................................................................................50
1.2.4. L’Evapotranspiration...................................................................................51
2. Les facteurs anthropiques...........................................................................................53
2.1. Les feux de brousse...........................................................................................53
2.2. Les coupes abusives de bois..............................................................................56
2.3. Le surpâturage..................................................................................................58
2.3.1. mauvaise exploitation des parcours.............................................................59
2.3.2. réduction progressive des zones pâturables.................................................59
2.3.3. Augmentation du nombre d'animaux (surcharge).......................................59
II. Les impacts de la dégradation des terres dans la CR de Labgar.........................62
1. Impacts environnementaux et risques........................................................................62
1.1. baisse des pâturages..........................................................................................62
35
1.2. appauvrissement et stérilité des sols................................................................63
1.3. vulnérabilité du sol dénudé..............................................................................64
1.4. diminution des ressources hydriques (eaux de surface et sous-terraines)...64
1.5. Les risques.........................................................................................................64
2. Impacts socio-économiques de la dégradation des terres...........................................65
Chapitre II. Présentations des stratégies développées dans la communauté rurale de
LABGAR face à la dégradation des terres........................................................................67
1. Les reboisements : la Grande Muraille Verte (GMV)................................................67
1.1. la phase de début des activités.........................................................................70
1.2. la phase d’initiation et de formation...............................................................70
1.3. le reboisement proprement dite.......................................................................71
2. La lutte contre les feux de brousse.............................................................................73
2.1. les causes des feux de brousse dans la CR de Labgar....................................73
2.2. les stratégies de lutte contre les feux de brousse............................................73
2.2.1. L’ouverture des pare-feux...........................................................................73
2.2.2. Les comités de lutte contre les feux de brousse...........................................74
3. L’aménagement des bassins de rétention...................................................................75
CONCLUSION GENERALE................................................................................................78
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................80
Table des matières...................................................................................................................84
La liste des illustrations..........................................................................................................88
Liste des tableaux................................................................................................................89
Liste des cartes.....................................................................................................................90
Liste des graphiques............................................................................................................90
Liste des photos....................................................................................................................90
ANNEXES...............................................................................................................................92
Annexe 1. Les 20 UP installées par le PAPEL..................................................................93
Annexe 2. Facteurs qui causent la dégradation des terres et leurs interactions............93
Annexe 3. Cycle de la mousson en Afrique de l’Ouest.....................................................94
Annexe 4. Carte des UP (PAPEL, PAPF) et du domaine classé du Nord du Sénégal. .94
Annexe 5. Questionnaire d’enquête...................................................................................95
Annexe 6. Les indicateurs socio-économiques de la désertification selon l’Initiative
Régionale Environnement Mondial et Lutte Contre la Désertification en Afrique
Sahélienne (IREMLCD).....................................................................................................99
Annexe 7. Moyennes des vents dominants de la station de Linguère...........................100
35
35
La liste des illustrations
35
Tableau 10. Classification par Moyenne décennale de la station de Linguère suivant FP
Tableau 20. Les espèces retrouvées dans les parcelles de la GMV à Labgar
Carte 2. Carte des villages enquêtés dans l’Unité Pastorale (UP) de Labgar
35
Graphique 4. Courbe d’évolution mensuelle des températures en 2009
Photo 9. Pépinière des Eaux et Forêt de Labgar pour la Grande Muraille Verte
Photo 12. Reboisement de la parcelle Nord de Labgar par les forces armées françaises et
sénégalaises
35
35
ANNEXES
35
Annexe 2. Facteurs qui causent la dégradation des terres et leurs interactions
35
Annexe 4. Carte des UP (PAPEL, PAPF) et du domaine classé du Nord du Sénégal
Ethnie :………………………………………………………………………………….
Profession :………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………….
-Quelles sont les mesures que vous prenez pour lutter contre la dégradation ?
…………………………………………………………………………………………
35
-Quelle destination prenez-vous en transhumant?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
-Y a t-il de différences entre les pâturages sèches et les pâturages de saison de pluies?
Oui Non
………………………………………………………………………………………...
…………………………………………………………………………………………
……..……………………………………………………………………………………..
…….………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………….
-Y a t-ils des espèces végétales qui ont disparues dans votre localité ?
Oui Non
……………………………………………………………………………………………
35
Oui Non
……………………………………………………………………………………………
Oui Non
……………………………………………………………………………………..
2-Stratégies de Gestion
-Est-ce vous avez entrepris des actions afin de lutter contre la désertification ?
Oui Non
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………….
Oui Non
……..………………………………………………………………………………………..
Bonne Mauvaise
Oui Non
Citez…………………………………………………………………………………………
35
-Connaissez-vous les espèces reboisées ?
Oui Non
Oui Non
……………………………………………………………………………………………….
Oui Non
Oui Non
………………………………………………………………………………………….
-Sont-ils efficaces ?
Oui Non
-Existe-t-il un (ou des) comités villageoises de lutte contre les feux de brousse dans votre
village ?
Oui Non
Oui Non
Oui Non
….……………………………………………………………………………………………
….……………………………………………………………………………………………
35
-Comment trouvez-vous la politique des bassins de rétention et la renaturation des mares
hivernales ?
Bonne Mauvaise
Oui Non
………………………………………………………………………………………………
35
Annexe 6. Les indicateurs socio-économiques de la désertification selon l’Initiative Régionale
Environnement Mondial et Lutte Contre la Désertification en Afrique Sahélienne
(IREMLCD)
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Annexe 7. Moyennes des vents dominants de la station de Linguère
Années Janv. Fév. Mars Avr Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Moyen
ne
1,6 2,2 2,3 2,4 2,5 2,5 2,0 1,7 1,4 1,2 1,8 1,7
1,9 2,5 2,4 1,9 2,1 2,2 2,4 1,9 1,2 1,1 1,3 1,7
NE
1998 ENE NW NW NW NW NW SW SW SW NW NE 1,99
1,6
2,1 2,2 2,1 2,3 2,5 2,6 2,6 1,7 1,4 1,2 1,6
EN
NE
1999 NE NW NW NW NW WNW W SW WSW NW E 1,64
1,7 1,9 1,8 1,6 1,9 1,9 1,6 1,8 1,5 1,2 1,2 1,6
2000-
2006 L L L L L L L L L L L L Lacune
1,5 1,6 1,7 1,5 1,5 1,8 1,8 1,0 0,8 0,8 0,9 1,1
2008 NE NE N N N NW NW SW SW NW NE NE 1,64
1,7 1,7 1,2 1,4 2,0 2,0 2,0 1,4 1,2 1,5 1,6 2,0
Source : Agence Nationale de la Météorologie du Sénégal (ANAMS)
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