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UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT LOUIS

UFR DE LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

Section de Géographie

Option : Ecosystèmes et Environnement

Sécheresse
Sécheresseclimatique,
climatique,processus
processusde
dedésertification
désertificationetetstratégies
stratégies
de
delutte
luttedes
despopulations
populationsdans
danslalacommunauté
communautérurale
ruralede
deLABGAR
LABGAR
Master 1

Présenté par
M. Mamadou Demba BA

Sous la direction de

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M. Boubou Aldiouma SY
Maître de conférences

Année
Annéeacadémique
académique2010-2011
2010-2011

Dédicace
Je dédie ce mémoire :

A mon défunt père Demba BA qui nous a quittés en 2005. Vous nous avez inculqué une
éducation que l’Islam salut et vénère. Que le Tout Puissant ALLAH vous accorde sa grâce et
son pardon et vous accueille dans son paradis. Merci PAPA !

A ma mère Adama BA et ma tante Moolo Abdoul SY, vos prières et vos soutiens m’ont été
bénéfiques. DIEU vous accorde sa bonté terrestre et sa félicité céleste !

A mes pères Aly, Samba, Adama et Siley BA et à mes gentils et adorables frères Harouna,
Demba, Hamady, Mbouyla, Siley et à mes sœurs Oumoul et Djikel,

A cette personne dont mes pensées ne quittent jamais ; Sadio Bâ, tu demeureras à jamais dans
cœur et dans mon esprit,

A mon éternel ami et frère Kader Gaye que j’aime beaucoup et à Souleymane Fall, Djibril
Fall, Abdoul Guissé, Kalidou Sow, Souleymane Guissé, Moussa Sow, Amadou Diop, Mamby
Bà, Koly, Amadou Sow, Hamadi Guissé, Aly Diop,

A mon oncle Amadou Demba BA et sa femme Fatimata Abdoul et à mes grand-mères Tacko
Dia et Fatimata BA,

A Mame Malick Thiam, Bara Ndiaye, Astou Mbacké Mbaye, Mamadou Diang Diallo,
Moustahine Aïdara, Irène Diouf, Amadou Abou Sy, Aliou Ndao, Cheikh Faye et à tous les
membres de la CGK (Cellule des Géographes de K), structure que j’ai eu l’honneur de diriger,
de l’UED, de la DETBN/UGB, du REEL, de l’ASC de Labgar et les résidents du Bloc C du
village K,

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A Abdoulaye Diankha, Babacar Koundoul, El hadji Momar Guèye, Ibrahima Coundoul,
Moussa Béye, Birassy Guissé, Malick Dia, Baba Macina, Daouda Léye, Sakouya Guissé,
Ferdinand Faye « voiz », Aliou Senghor, Kalidou Sow « 114 K », Makhtar Diallo, Mbeurgou
Déme, Alsane Béye, la famille n’est pas que parental,

A Cheikh Babacar BA et sa famille, merci pour vos prières et vos recommandations

Je vous dédié ce modeste travail en vertu de ma profonde gratitude.

Remerciements
Je rends grâce à ALLAH, le miséricordieux, et que la paix soit sur le prophète MOUHAMED
(SAW) ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

Nous remercions de vive voix le Professeur Boubou Aldiouma SY qui a eu la gentillesse et la


largesse de nous accepter sous sa direction. Nous saluons énormément votre disponibilité,
votre courtoisie et votre bonté. Merci pour tout, cher professeur

Nous remercions aussi tous les professeurs de la section de géographie : M. Sidy M. Seck, M.
Oumar Diop, M. Mohammadou M. Diankhaté, M. Serigne M. Fall, M. Cheikh Sarr, M.
Cheikh S. Wade, M. André D’Almeida, M. Adrien Coly, M. Dah Dieng, Mme Fatou M.
Dramé. Nous ne vous remercierons jamais assez des efforts fournis pour nous inculquer un
savoir, qui aujourd’hui est à la base de tous ce travail.

Nos sincères remerciements à M. BA de l’Agence Nationale de Météorologie du Sénégal et


M. BOCOUM du Centre de Suivi Ecologique pour les précieuses données et renseignements
qu’ils ont mis à notre disposition.

Mais aussi à la secrétaire du conseil rural de Labgar, de l’Agence Nationale de la Grande


Muraille Verte, à M. GUEYE, service de l’élevage de Labgar,

Nos reconnaissances aussi aux agents du service des Eaux et Forêt de Linguère
particulièrement à Cap. NDOYE dont les services ont été capitaux dans la réalisation de ce
TER.

Avant de terminer, permettez-moi de remercier chaleureusement les chefs de villages qui nous
ont accueillis durant notre séjour sur le terrain, Monsieur Niang (Niang la joie) qui a apporté
une contribution très importante dans ce TER, en corrigeant la grammaire, la conjugaison,
bref syntaxe.

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Nos profonds remerciements aux personnes, qui de près ou de loin, ont contribué à la
réalisation de ce travail et tous ce qui nous ont apporté une aide dans l’accomplissement de ce
modeste travail.

Sommaire

Dédicace.....................................................................................................................................1
Remerciements..........................................................................................................................2
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................9
Première partie. Cadre théorique, opératoire et méthodologique.....................................15
Chapitre I. Cadre théorique...............................................................................................16
1. Problématique.............................................................................................................16
2. Intérêt et justification du sujet....................................................................................18
3. Délimitation du champ d’étude..................................................................................19
4. Questions de recherche...............................................................................................20
5. Objectifs de recherche................................................................................................21
6. Hypothèses de recherche............................................................................................21
Chapitre II. Cadre opératoire............................................................................................22
1. Définition conceptuelle..............................................................................................22
2. Définition opérationnelle............................................................................................25
Chapitre III. Cadre méthodologique.................................................................................27
1. Méthode et technique de collecte des données...........................................................27
2. Les méthodes de Traitement des données..................................................................40
3. Difficultés rencontrées...............................................................................................41
Deuxième partie. La dégradation des terres et les stratégies de lutte des populations dans
la communauté rurale de Labgar..........................................................................................43
Chapitre I. Analyse des facteurs de la dégradation des terres et de leurs impacts dans
la CR de Labgar..................................................................................................................44
I. Les facteurs de la dégradation des terres dans la CR de Labgar............................44
1. Les facteurs naturels...................................................................................................44
2. Les facteurs anthropiques...........................................................................................56
II. Les impacts de la dégradation des terres dans la CR de Labgar.........................65
1. Impacts environnementaux et risques........................................................................65

35
2. Impacts socio-économiques de la dégradation des terres...........................................68
Chapitre II. Présentations des stratégies développées dans la communauté rurale de
LABGAR face à la dégradation des terres........................................................................70
1. Les reboisements : la Grande Muraille Verte (GMV)................................................70
2. La lutte contre les feux de brousse.............................................................................75
3. L’aménagement des bassins de rétention...................................................................78
CONCLUSION GENERALE................................................................................................81
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................83
ANNEXES................................................................................................................................93
Liste des sigles et acronymes
ANAMS : Agence Nationale de la Météorologie du Sénégal

ANGMV : Agence Nationale pour la Grande Muraille Verte

ASUFOR : Association des Usager du Forage

BU : Bibliothèque Universitaire

CDD : Convention des nations unies sur la lutte contre la désertification

CLCFB : Comité de Lutte Contre les Feux de Brousse

CR : Communauté Rurale

CEN-SAD : Communauté des Etats Sahélo-Sahariens

CIRAD : Centre Internationale de Recherche Agronomique pour le Développement

CSE : Centre de Suivi Ecologique

FAO : Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (Food and
Agriculture Organization of the United Nations)

FIT : Front Intertropical

GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

GIE : Groupement d’Intérêt économique

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GIRARDEL : Groupe Interdisciplinaire de Recherche pour l’Appui à la planification
Régionale et au Développement Local

GMV : Grande Muraille Verte

IRD : Institut de recherche et de Développement

IREMLCD : Initiation Régionale Environnement Mondial et Lutte Contre la Désertification


en Afrique sahélienne

LSH : Lettre et Sciences Humaines

MEPN : Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

PAPEL : Projet d’Appui à l’Elevage.

PAPF : Projet d’Autopromotion Pastorale dans le Ferlo

PAFS : Programme d’Action Forestier du Sénégal

PCR : Président de la communauté rurale

PEPAM : Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire

PIB : Produit Intérieur Brut

PLD : Plan Local de Développement

PLHA : Programme Local d’Hydraulique et d’Assainissement

SCN : Service Civic National

SJP : Sciences Juridiques et Politiques

SODESP : Société de Développement de l’Elevage dans la zone Sylvo-pastorale.

TER : Travaux d’Etude et de Recherche

UFR : Unité de Formation et de Recherche

UNCEFS : Union Nationale des Coopératives d’Exploitants Forestiers du Sénégal

UP : Unité Pastorale

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UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar

UGB : Université Gaston Berger de Saint Louis

ZEG : Zone Eco-géographique

ZSP : Zone Sylvo-pastorale

Résumé

Chaque année ce sont 10 millions d’hectares de terres arables qui se dégradent dans le
monde : ainsi, sur la totalité des espaces dégradés, 93% sont des pâturages, 6% des
surfaces de culture pluviale et 1% des surfaces de cultures irriguées. La
dégradation des terres est aujourd’hui un souci principal pour tous les pays. Elle est fréquente
partout dans le monde et les dommages qu’elle induit sont de plus en plus inquiétants. Les
pays du sud sont, cependant, les plus affectés par ce phénomène.

Elle est le résultat de la conjugaison de la sécheresse climatique, de la désertification et les


coupes abusives, des feux de brousse, du surpâturage…Le sahel connait depuis les années
1970, une baisse accentuée des précipitations et une extension des terres désertiques. Il en
résulte une diminution conséquente de rendements des activités économiques des populations.
Aussi les actions de l’homme amplifient-elles davantage la dégradation des terres ? En effet,
la terre est une ressource précieuse pour toutes les populations du monde. Elle est le support
des plants, des cultures, du tapis herbacé, etc. Et les populations du sahel tirent leurs revenues
essentiellement de l’élevage, de l’agriculture et de la cueillette, ce qui explique la gravité de la
situation.

Cependant, les populations vont réagir face à ce phénomène de déséquilibre de leur condition
de vie. Avec la disparition de certaines espèces végétales et fauniques, les activités deviennent
compromises ; ce qui amène les acteurs à mettre en place des stratégies pour lutter contre la
dégradation des terres.

Ainsi, on observe dans la communauté rurale de Labgar des actions de reboisements, des
campagnes de lutte contre les feux de brousse, la mise en place de bassins de rétention. Ces

35
activités concourent à sauver cette zone contre la désertification ou du moins à amoindrir ses
impacts sur la vie des populations, de l’environnement de manière générale.

Mots clés : Sécheresse climatique, désertification, changements climatiques, stratégies de


lutte,

Introduction générale

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Introduction
Dans le monde 70% des terres arides sont touchées par la désertification et chaque année ce
sont 10 millions d’hectare de terres arables qui se dégradent. Ce phénomène touche
aujourd’hui gravement 130 millions de personnes dont 70 millions en Afrique. En ce qui
concerne les terres émergées, le tiers de la superficie soit 4 milliard d’hectares, est menacé par
la désertification (PIERSOTTE C., 2004-2005), le CIRAD, estime à 40 % soit 5,2 milliard sur
les 13 milliard d’hectares de terre émergées.

Les territoires affectés par la désertification occuperaient ainsi 39 % de la surface du globe,


soit 3,6 milliard d’hectares dont 37 % en Afrique, 33 en Asie, 14 en Australie, etc.
(REQUIER-DESJARDINS, 2002).

Aussi le taux de déboisement est de l’ordre de 0,22% dans le monde alors qu’en Afrique ce
taux est de 0,78% (FAO, 2000). Et les 37% des terres sèches du monde se situent en Afrique
(la plus grande superficie par rapport aux autres continents). Encore, environ 36% des terres
en Afrique sont affectées par la sécheresse et la désertification.1

« Le coût annuel de la dégradation des terres dans les pays d’Afrique subsaharienne est
équivalent à leur croissance agricole moyenne 2 ». Elle est à l’origine d’une perte annuelle
moyenne de plus de 3% de leur PIB.

Au plan national, la superficie des formations forestières est passée de 12,7 millions ha en
1980 à 11,9 en 1990 (PAFS, 1993). En effet, la dégradation des forêts sénégalaises s’est

1
Marc Bied-Charreton, 2007. État du monde, Désertification, Bois et Forêts des tropiques, n o 293 (3), mis en
ligne le 18 Oct. 2010 (« www.csf-desertification.org/ »)
2
Mélanie R-D., et al, 2006. Evaluation des coûts économiques et sociaux de la dégradation des terres et de la
désertification en Afrique.

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poursuivie entre 1980 et 1990 au rythme de 0,7% par an ; ce qui correspond à une perte de
519 000 ha. La diminution du potentiel ligneux est quant à elle estimée à 18 millions de m 3
entre 1980 et 1990, soit une moyenne de 1,8 million de m3/an (FAO, 1998).

La zone sylvo-pastorale, l'une des zones éco-géographiques les plus vastes avec une
superficie de 55 561 km2 (CSE, 2009), est située au sud de la vallée du fleuve Sénégal et
correspond au Ferlo. Elle couvre une partie des régions de Saint Louis et de Louga. Sa
pluviométrie annuelle est relativement faible (entre 200 et 400 mm/an) ; ce qui constitue une
contrainte pour cette région.

Avec son climat de sahélien, les formations végétales dominantes restent la steppe arbustive
et arborée avec des espèces de type Acacia, Balanites...

Le département de Linguère, où se trouve notre zone d’étude, est au cœur de cette région
sylvo-pastorale. Les maigres ressources végétales disponibles et le fragile tapis herbacé
subissent de fortes extractions de la part de l’Homme et des animaux pour des besoins de
construction, d’alimentation, énergétique, etc. Ces espèces poussent essentiellement sur des
sols « dior » et des sols « deck ».

Le département compte 14 forêts classées et réserves couvrant une superficie totale de


918 083 ha.3 Certaines, faut-il le noter, sont à cheval entre les départements de Linguère et
Ranérou (Reserve de Louguéré Thiolly), Linguère, Podor et Dagana (Reserve des 6 forages).

Cette situation (la dégradation des terres), alarmante de l’état de l’environnement est observée
dans la Communauté Rurale de LABGAR.

La communauté rurale de Labgar est limitée au nord par l’arrondissement de Gamadji Sarré,
au sud par la communauté rurale de Dodji, à l’est par la CR de Louguéré Thiolly et à l’Ouest
par la CR de Téssékéré Forage. La CR de Labgar couvre une superficie de 866,1 km 2, soit
20% de la superficie de l’arrondissement de Dodji (2414 km2), (carte 1).

3
Cap. NDOYE, 2010. Bilan campagne de lutte contre les feux de brousse 2009/2010

35
35
Carte 1. Localisation de la Communauté Rurale de Labgar

A l’est de la CR, les sols « dior », adaptés aux cultures céréalières et au maraichage, occupent
17220 ha, soit 20% de sa superficie. Les sols « deck-dior » (argilo-sableux), disséminés à
travers la CR, soit 56 290 ha et 65% de sa superficie, permettent le développement des
cultures de mil, sorgho, etc. tandis que le nord-ouest, couvrant 12 990 ha est occupé par les
sols « deck » (argileux) avec une forte teneur en matière organique.

35
Le climat est de type sahélien avec une courte saison des pluies (juillet – octobre) et une
longue saison sèche (novembre – juin). Les températures, élevées, affichent des minima de
23°C et des maxima de 46°C. Les vents dominants sont l’Harmattan, chaud et sec et la
mousson porteuse de pluies. Située entre les isohyètes de 300 à 500 mm, la CR reçoit en
moyenne 359,08 mm de pluie par an.

La maîtrise de l’eau est au cœur du développement socio-économique de la CR de Labgar, car


sa croissance économique en dépend. La CR compte 04 forages avec des châteaux d’eau
chacun, répartis dans les villages de Labgar, Kadar, Yolly (Loumby Yéro Samba) et Loumbol
Djiby ; celui de Labgar est en plus équipé de 10 bornes fontaines, d’un bassin, d’une
adduction d’eau potable, 03 abreuvoirs et d’une potence. Aussi les forages de Kadar et
Loumbol Djiby fonctionnent avec des antennes à environ 10 km du forage (PAPEL : Projet
d’Appui à l’Elevage). Les eaux souterraines sont exploitées essentiellement par des forages de
captage et certains puits traditionnels. La communauté rurale compte très peu de puits
modernes (2) dont aucun n’est fonctionnel. Du point de vue hydrogéologique, le potentiel est
relativement faible. Le forage de Labgar capte la nappe du Maestrichtien à 250 m. La nappe
du paléocène, également sollicitée, est relativement profonde. Elle est captée par les puits à 90
m en moyenne. Ces ressources en eau sont en général de bonne qualité.

La formation végétale dominante est la steppe arbustive et arborée, elle est par endroits très
dégradée. L’alimentation du cheptel repose essentiellement sur le pâturage naturel dont la
productivité dépend de la pluviométrie. Les productions forestières proviennent de la
cueillette et ramassage de bois mort, feuilles diverses, fruits, écorces et gousses (pour les
tradi-praticiens et pour certains plats traditionnels).

Trois ethnies cohabitent dans la CR de Labgar : les Peuls, les Wolofs et les Maures. Les
Peuls, largement majoritaires, sont principalement des éleveurs, des commerçants et habitent
le plus souvent les villages se trouvant dans la brousse. Les Wolofs, principalement des
agriculteurs, viennent ensuite en deuxième position et sont surtout rencontrés au centre (dans
le village de Labgar). Et enfin les Maures arrivent en troisième position. Ce sont surtout des
agriculteurs mais aussi des éleveurs. La plus part d’entre eux se sont installés dans le village
de Labgar.

Dans la CR de Labgar, la population pratique à 100 % la religion musulmane.

35
Première partie
Cadre théorique, opératoire et méthodologique

Dans cette partie, il est question de la méthodologie. Elle présente d’abord le cadre théorique
ensuite le cadre opératoire et en fin le cadre méthodologique.

35
Chapitre I. Cadre théorique
Selon YAO J., dans son ouvrage intitulé Méthode d’étude et de recherche en Sciences
économiques et sociales, publié en 2003 : « la théorie est au centre de tout processus de
recherche et intervient tant dans la définition du problème de recherche qu’au niveau des
autres étapes. C’est la théorie qui permet de trouver le fondement de l’analyse des données
collectées et d’apprécier la contribution que fait cette recherche à l’avancement ou au recul
de la connaissance ».

Cette partie théorique est très importante pour notre étude. Elle définit le problème général de
la recherche. Elle montre aussi l’intérêt et la justification du sujet, les questions, les objectifs
et les hypothèses de recherche tout en délimitant le champ d’étude.

1. Problématique
La CR de Labgar connait depuis quelques décennies le phénomène de la dégradation des
terres et des ressources naturelles. Elle découle des péjorations climatiques et des actions
anthropiques.

Les périodes de 1972, 1983 et 1990 sont restées marquées par la récurrence de la sécheresse
climatique dans la zone sylvo-pastorale, particulièrement à Labgar. Avec une moyenne
pluviométrique faible dans l’année, on assiste durant ces périodes à une diminution cruciale
de la pluviométrie.

Les températures sont très élevées dans la CR de Labgar. A cela s’ajoute la forte évaporation
découlant d’une longue durée d’ensoleillement et des vents chauds, secs et poussiéreux issus
de l’harmattan. La hauteur moyenne annuelle peut atteindre jusqu’à 6,5 mm et 1/10 e pour les
minima et 8,4 pour les maxima de;4 ce qui très élevé.

En plus, avec l’augmentation de la population et du cheptel, on assiste à une intensification


de certaines activités (agriculture et élevage). On note ainsi la multiplication des parcelles
destinées à l’agriculture, à l’habitat et une surexploitation des pâturages.

A coté de cette forte anthropisation du milieu, il faut noter la fréquence des feux de brousse
dans la zone qui détruisent la végétation et les sols.

Avec l’absence de mesures coercitives, l’insuffisance des agents des Eaux et Forêts qui
permettent une surveillance rapprochée des massifs boisés et le « manque civisme » de la part

4
ANAMS

35
de certaines personnes, la CR de Labgar connaît aujourd’hui une exploitation artisanale
destructrice du potentiel forestier comme :

-l’émondage abusif de la part des éleveurs consistant à ôter l’arbre de toutes ses branches et
de ses feuilles ;

-les entailles sur les gommiers sans tenir compte de leur période réelle de maturité ;

-la carbonisation qui est le fait de brûler directement l’arbre ;

-les coupes abusives d’arbres pour les besoins de l’artisanat (bucherons), d’énergie, de
l’agriculture et pour la construction ;

En plus, la pauvreté est aussi un facteur contribuant à ce phénomène comme l’a noté Alassane
BEYE dans son ouvrage intitulé Alassane raconte Labgar publié en 1979 : « le sous-
développement est destructeur des forêts ».

La conjugaison de ces différents facteurs constitue une sérieuse menace pour les terres de la
zone sylvo-pastorale. Ils concourent à la dégradation des terres et des ressources naturelles
dont les phénomènes se manifestent par :

- la transhumance des éleveurs pour la recherche de pâturages et de point d’eau ;

-la migration des jeunes agriculteurs vers les grandes villes et dans d’autres pays ;

- la dégradation et la disparition d’espèces végétales ;

- la baisse de la nappe phréatique, l’assèchement de beaucoup de points d’eau ;

-l’érosion éolienne, etc.

Suite à ces problèmes, des stratégies de lutte ont été élaborées par les acteurs. Elles
concourent à atténuer voir à éradiquer le phénomène de la dégradation de terres et
particulièrement à la désertification.

Les conséquences liées à cette dynamique justifient l’intérêt de mener une étude sur la
question dans la CR de Labgar.

2. Intérêt et justification du sujet


La zone sylvo-pastorale regorge d’importantes ressources végétales et animales. Ainsi, elle
contribue massivement à l’économie du pays.

35
L’importance de l’élevage dans la zone est à l’origine de la création de la Société de
Développement de l’Elevage dans la zone Sylvo-pastorale (SODESP) dans la CR de Labgar
en 1975. Cette dernière avait permis une modernisation de l’élevage et contribué au
développement économique des éleveurs du Ferlo. En fait 36% du cheptel sénégalais sont
concentrés dans la Zone Eco-géographique (ZEG) du Ferlo. Son domaine pastoral occupe
96% de sa superficie. La ZEG rassemble près de 1 699 000 de têtes d’animaux. Les petits
ruminants représentent 30% du cheptel national, les bovins 22%. 5

Aussi beaucoup d’espèces végétales sont très sollicitées par la population. D’une part pour
des besoins médicaux ; la pharmacopée avec Zizyphus mauritiana, Acacia nilotica, Guiéra
senegalensis, Grewia bicolor, Combruntum micrantum, Balanites aegytiaca.... et d’autre part
pour des besoins économiques (gommier, Adansonia digitata, fruits...). Il faut noter que les
espèces arborées et herbacées servent d’alimentation pour les personnes et de fourrage pour le
bétail.

Cependant, cette tendance est aujourd’hui régressive. Beaucoup d’espèces arborées et


herbacées ont disparu à cause des pressions anthropiques et de la péjoration climatique. Le
tapis herbacé est devenu très fragile.

Cette étude permettra ainsi d’approfondir les connaissances sur la dégradation des terres. En
effet, ce phénomène est vécu dans beaucoup de zones mais la manifestation est souvent
différente d’un endroit à l’autre. Autrement dit ses causes et ses manifestations diffèrent d’une
zone à l’autre.

Cette étude permettra aussi d’obtenir des résultats nécessaires afin de mesurer le niveau de
dégradation des terres et le degré d’aridité de la CR.

Egalement il montrera les moyens utilisés par la population de Labgar pour lutter contre ce
phénomène mondial. Il permettra aux populations et aux autorités locales de prendre
conscience de l’importance de l’Environnement qui fait partie des compétences transférées
pour une gestion participative et durable des ressources naturelles (sols, végétation, eau...). De
ce fait, il sera un moyen de sensibilisation pour les populations afin d’éviter les
comportements tendant à la dégradation des ressources de l’environnement. Il sera aussi un
levier essentiel pour les acteurs qui ont des projets ayant trait à l’environnement.

5
FAO, 1999, Schéma directeur de la zone éco-géographique sylvo-pastorale (FERLO), 50p

35
3. Délimitation du champ d’étude
Notre champ d’étude peut être délimité dans le temps et dans l’espace. Dans l’espace, l’étude
est faite entre trois zones ayant d’étroites relations entre elles. Cette échelle est comprise entre
les habitations, les points d’eau et les espaces de pâtures. Les niveaux d’études peuvent se
résumer à l’échelle du « terroir peul ».

Au début, on a les lieux d’habitations où l’on retrouve la population et où les animaux


reviennent le soir, ensuite viennent les points d’eau qui constituent les lieux d’abreuvement du
bétail et enfin la brousse : champs de culture et pâturages pour le bétail. Ceci est le vécu
quotidien des éleveurs et agriculteurs de la CR de Labgar. Il correspond à l’Unité Pastorale de
Labgar. « Une UP est un espace géographique où vivent des populations ayant les mêmes
intérêts économiques, les mêmes parcours pastoraux, utilisant les mêmes points d’eau
(forages, mares,…) et exploitant les mêmes zones agricoles. Ces populations, également liées
par l’histoire et le voisinage, ont la commune ambition d’assumer leur mieux être social et
économique ».

La formation végétale dominante est la steppe arbustive et arborée, elle est par endroits très
dégradée. Le tableau suivant montre la répartition de la superficie de l’UP, avec en première
ligne les types d’occupation et les modelés correspondants et en seconde ligne les superficies
en hectares (ha).

Tableau 1. Répartition de la superficie de l'UP de Labgar en ha

Savane arborée Savane


Cultures arbustive /plateau arborée/plateau Savane arbustive/plateau

2607,4850 785,1410 12077,1630 5958,4780

Steppe arborée arbustive Steppe arborée/ Steppe arbustive

Sol nu /plateau Plateau Steppe arbustive /plateau

7354,9410 9877,0990 2889,5600 9467,2110 21757,1780

Source : Projet d’Appui à l’Elevage (PAPEL)

Dans le temps, ce TER s’inscrit dans un contexte marqué par une dégradation des conditions
bioclimatiques actuelles (sécheresse et désertification) et une augmentation de la population et

35
du cheptel (intensification des activités économiques et du surpâturage). Ce qui se traduit par
une dégradation des terres.

Ces espaces sont étroitement liés. L’étude sortira les différents facteurs interagissant dans ces
milieux. Par exemple, l’action de l’élevage sur les pâturages, sur les sols aux alentours des
points d’eau, etc. ou encore l’action des feux de brousse sur les ligneux, sur les sols, ect.

L’étude portera aussi sur les facteurs naturels dans le phénomène de la dégradation des terres.

Pour montrer analyser la dégradation des terre dans l’UP de Labgar, des interrogations
s’imposent.

4. Questions de recherche
Ce TER suscite quelques interrogations :

-Quelles sont les causes de la sécheresse climatique dans la CR de Labgar ?

-Ces causes découlent- elles de faits naturels ou de la main de l’homme ? Ou bien des deux à
la fois ?

-Comment cette sécheresse se manifeste-t-elle dans la CR de Labgar ?

-Est-elle à l’origine de l’installation de la désertification dans la CR de Labgar ?

-Est-ce qu’il y a d’autres facteurs favorables au processus de la désertification à Labgar ?

-Quelles sont les conséquences de la désertification dans la CR de Labgar ?

-Les acteurs ont-ils développés des stratégies d’adaptation face à ces phénomènes ? Si oui,
quelles sont ces stratégies ?

Les réponses à ces différentes questions doivent apporter une contribution efficace afin
d’amener les autorités compétentes à mettre en place des programmes et plans permettant à la
population de faire face à la dynamique actuelle de l’environnement.

5. Objectifs de recherche
L’objectif général de ce TER est de comprendre la dynamique de la dégradation des
ressources dans la CR de Labgar et d’évaluer la réponse apportée par les acteurs afin de
mieux gérer la question.

35
L’objectif spécifique de ce travail est :

- l’étude des causes de la sécheresse climatique dans la CR de Labgar


- ainsi que les facteurs naturels responsables de la dégradation des terres dans la
communauté rurale de Labgar.
Il s’agit également d’analyser :
- les facteurs anthropiques accentuant cette situation dans la CR de Labgar
- les stratégies mises en place pour lutter contre ce phénomène.

Ainsi, il s’avère intéressant d’élaborer des hypothèses dont la vérification permettra


d’atteindre les objectifs de recherche que nous nous sommes fixés.

6. Hypothèses de recherche
Hypothèse 1. La dégradation des terres dans la CR de Labgar résulte de la conjugaison de
facteurs naturels et anthropiques.

Hypothèse 2. La dynamique actuelle des ressources a conduit les acteurs à adopter des
stratégies pour faire face à la dégradation des terres.

Ce chapitre a permis d’identifier le problème de notre recherche, de montrer son intérêt et


d’avancer des hypothèses dont les résultats et vérifications attesteront la présence ou non du
phénomène à Labgar ; ce qui permettra d’atteindre les objectifs fixés. En plus du cadre
théorique, le cadre opératoire présentera des informations par le biais de définitions et
d’analyses conceptuelles en faisant appel à nos connaissances et aussi en invitant les points de
vue de différentes auteurs ayant travaillé sur notre problème de recherche.

35
Chapitre II. Cadre opératoire
Le cadre opératoire correspond à l’analyse et à l’opérationnalisation des concepts. Le symbole
le plus usuel du langage est le concept. Il permet d’exprimer un point de vue sur une réalité,
sert de pierre angulaire sur laquelle se fonde la théorie. Les définitions servent à clarifier et à
préciser un concept (YAO J, 2003)

Pour comprendre le phénomène de la dégradation des terres, il est nécessaire de faire une
analyse conceptuelle et opératoire. Dans un premier temps, le travail consistera à définir les
concepts de base du sujet et puis les opérationnaliser.

1. Définition conceptuelle
Dans ce TER, trois (03) concepts fondamentaux ont été dégagés.

1.1. Sécheresse
HEATHCORE (1973), in SIRAKUMAR (1991) avance qu’il y a probablement autant de
définitions de la sécheresse qu’il y a d’utilisateurs d’eau car on ne retient pas les mêmes seuils
de déficits selon les pays.

« La sécheresse caractérise l’évolution des milieux sous l’effet de phénomènes climatiques


dont le principal est la rareté et la forte variabilité dans le temps et dans l’espace des pluies. »
(SY, 2008).

Aussi certains auteurs intègrent les conséquences dans la définition. Pour VERNET (1994)
par exemple, « la sécheresse est un phénomène accidentel, de durée variable marqué par un
déficit anormal en eau, entraînant une rupture des équilibres naturels, une désorganisation de
l’aménagement du pays, une baisse considérable de la production vivrière et des
bouleversements sociaux qui peuvent être irréversibles. »

Dans la CR de Labgar, la sécheresse traduit un déficit de la pluviométrie qui affecte


négativement les populations et leurs activités économiques. Ceci est le fait de Températures
très élevées, d’un fort taux d’évapotranspiration et d’ensoleillement.

Les espèces, les populations vont ainsi réagir en apportant des réponses à ce problème. On
assiste alors à une transhumance et une migration de population, de même la faune et la flore.

1.2. Désertification
La désertification est la transformation des terres fertiles en désert.

35
La désertification est définie comme « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-
arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations
climatiques et les activités humaines. » (CCD, 1994)

Cette dégradation se traduit par une destruction du couvert végétal, des sols et des ressources
en eau. Ce qui conduit à « une destruction du potentiel biologique des terres et de leur
capacité à supporter les populations » (BENTZ et JOUVE, 2002)

Dans la CR de Labgar, la désertification renvoie à l’appauvrissement des terres suite à une


conjugaison de facteurs naturels et anthropiques. Il en résulte une prise de conscience des
acteurs qui se traduit par la mise en place des techniques pour lutter contre ce phénomène.

1.3. Stratégies de lutte


La lutte peut être définie comme : les outils et méthodes utilisés par les systèmes naturels ou
humains faire face à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin
d’amoindrir ou d’éradiquer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités bénéfiques.

Une stratégie peut être définie comme « l’art d’organiser et de coordonner un ensemble
d’opérations pour parvenir à un but. »

Dans ce TER, les stratégies de lutte renvoient à tous les moyens utilisés, aux actions
entreprises par les acteurs afin de préserver les terres menacées ou partiellement dégradées et
restaurer celles qui le sont déjà. Ces stratégies concourent à la régénération des sols, espèces
végétales et fauniques. D’une manière schématique, ce modèle d’analyse (Graphique 1)
permet de replacer les concepts dans le cadre de notre thématique de recherche.

35
Sécheresse
Climatique

Facteurs anthropiques Facteurs naturels


-déboisement, -Températures
coupes abusives -feux de élevées -
Evaporation intense
brousse - -baisse progressive des
avancée du front agricole précipitations -
-surpâturage changements climatiques
-etc. -etc.

Désertification

Stratégies
d’adaptation

Le reboisement et Bassins de rétention Comités villageoises


la Grande Muraille et renaturation de de lutte contre les
Verte (GMV) mares hivernales feux de brousses

Graphique 1. Modèle d’analyse conceptuelle


Ce modèle d’analyse décrit les relations de cause à effet existantes entre les concepts. En effet
la sécheresse climatique est le résultat de la conjugaison de facteurs anthropiques et naturels.
Cette dynamique, à la longue, permet l’installation de la désertification dans la CR de
Labgar. Ce qui est à l’origine de la dégradation des terres dans la dite localité. Cette

35
tendance a fini par conscientiser les acteurs, qui en revanche, ont adopté des stratégies en
vue de mettre fin à ce phénomène.

2. Définition opérationnelle
Il s’agira d’opérationnaliser les concepts clés du sujet suivant les hypothèses de recherche.

Tableau 2. Choix des indicateurs

Niveaux des hypothèses Dimensions Variables Indicateurs

Anthropique Feux de brousse, Nombre de cas,


déboisement, hectare, intensité
surpâturage, activités
N1= Hypothèse 1 : économiques
Les facteurs de la
Précipitations, Quantité en mm,
dégradation des terres
température, insolation, degré Celsius,
Naturelle
vent, érosion, nombre d’heure/jour,
évapotranspiration
direction, v/s, mm et
10e

Reboisement, Nombre de plante/ha,


renaturation de mares, superficie plantée,
N2=Hypothèse 2 : les
bassins de rétention, nombre de mares et
stratégies d’adaptation
Sociale comités villageoises de de bassins, nombre
pour faire face à cette
lutte contre les feux de de comité
dynamique
brousse

Le tableau 2 traduit les concepts et les définitions théoriques en variables mesurables.


Les dimensions et les variables déterminent les éléments structurant les hypothèses. Les
indicateurs mettent en relief les unités de mesures utilisées pour quantifier les variables.

Un indicateur est un paramètre, ou une valeur obtenue à partir d’un ensemble de paramètres,
qui fournit des informations sur un phénomène ou le décrit. Un indicateur est conçu avec un
certain objectif et à l’intention d’un certain groupe d’utilisateurs. Il reflète une certaine
situation et guide les décisions à prendre (BRAHIMI, 2001).

35
Les indicateurs permettent d’une part de réduire le nombre de mesure et de paramètres
normalement nécessaires pour rendre compte d’une situation avec exactitude et d’autre part
de simplifier le processus de communication entre les utilisateurs de ces mesures (OCDE,
1994).

Les cadres théorique et opératoire ont permis de mettre en exergue les éléments de la
recherche en définissant et en analysant le problème de recherche, les concepts opératoires du
sujet. Le cadre méthodologique montrera les outils et méthodes utilisés pour collecter et
traiter les données.

35
Chapitre III. Cadre méthodologique
Le cadre méthodologique met en relief les méthodes utilisées lors de la recherche. En effet,
des hypothèses ont été émises précédemment et il faut les vérifier. De ce fait, il s’agit de
montrer les techniques opérées, les outils utilisés pour la collecte et le traitement des données
obtenues.... Un chronogramme de l’organisation du travail (tableau 3) a été fait pour planifier
les différentes activités, le processus conduisant à la soutenance du travail.

Tableau 3. Planning de travail


Mois Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil.

Activités

Proposition et
validation du
sujet

Documentation
(revues,
livres...)

Entretiens et
Enquêtes de
terrain

Collectes des
données

Traitement

Correction du
professeur

Soutenance

1. Méthode et technique de collecte des données


La documentation est structurée en deux phases complémentaires :
- la phase de la documentation qui expose les thématiques de la recherche à travers les
documents consultés, la revue documentaire.

35
- la phase de terrain. Après la première phase, on fera une évaluation, un bilan des
informations obtenues puis un terrain (des enquêtes, entretiens, échantillonnages,
observations...) s’en suivra pour les compléments.
1.1. La phase documentaire

Après la validation du sujet par notre encadreur, on s’est lancé dans la documentation qui
s’est déroulée entre d’août 2010 et février 2011 (tableau 4).

Tableau 4. Calendrier des activités de documentation

Nature des documents Périodes de documentation Lieux de documentation


exploités

Données statistiques et images -ANAMS


de la zone d’étude -Pluviomètre de Labgar
20 au 30 Août 2010
-Station de Linguère
-CSE
-Internet

-BU/UCAD
-Centres documentations/UGB
Documents sur la Septembre - Novembre 2010
-CSE
méthodologie

-BU/UCAD
-BU/UGB
Documents sur les facteurs de Septembre 2010 à Mai 2011 -Centres de documentations
la dégradation des sols UGB (LSH, SJP, GIRARDEL)
-Bibliothèque Eaux et Forêt
(Saint louis)
-Internet

-BU/UGB
-Centres de documentations
Documents sur la dynamique Septembre 2010 à Mai 2011
UGB (LSH, SJP, GIRADEL)
actuelle -Bibliothèque Eaux et Forêt
(Saint louis)
-Internet

-BU/UGB
-Centres de documentations
Documents sur les stratégies Septembre 2010 à Mai 2011
UGB (LSH, SJP, GIRADEL)
d’adaptation -Bibliothèque Eaux et Forêt
(Saint louis)
-Internet

35
Cette investigation a conduit à l’obtention de certaines informations sur le problème de
recherche. Durant cette phase, les ouvrages, les revues, les articles, les TER, etc. ont
constitués nos sources de documentation. Les informations sont établies sous forme de revue
documentaire.

- La revue documentaire

La lecture des documents s’est fait avec des fiches de lecture afin de mieux conserver les
informations qu’on en a tirées. On a préparé pour chaque livre lu, trois fiches ; une pour le
résumé (idées essentielles), une pour les citations et une autre pour le vocabulaire.

Ils permettent ainsi de garder longtemps les informations obtenues à travers la lecture des
différents documents. A chaque fois qu’on a besoin de ces informations, on utilise les fiches
au lieu de chercher les documents de base.

Le phénomène de la dégradation des terres est largement étudié aujourd’hui. Et pour mieux
l’illustrer voici une synthèse thématique.

La sécheresse climatique est surtout liée à un déficit pluviométrique par rapport à la normale.
C’est une notion relative. Sa définition varie souvent d’un pays, d’un auteur à l’autre, comme
l’illustre ESCOUROU (1978) cité par FALL (2007) en soulignant que : «La multiplicité des
besoins en eau et des préoccupations des usagers, la variabilité propre aux éléments
constituant la source fait que le critère choisi pour caractériser une sécheresse ne peut avoir
une application universelle ».

On parle ainsi de l’écart entre « pluie reçue et pluie nécessaire ». Il montre aussi trois types de
sécheresse à savoir celle hydrologique, agricole et météorologique et édaphique. Pour
ROCHE (1986), le mot sécheresse a deux sens, climatologique : période ou année pendant
laquelle les précipitations sont inférieures à la moyenne, et hydrologique, période ou
année pendant laquelle les débits sont très inférieurs à la moyenne.

De leur coté, COUREL (1984, 1989) et CHARNEY (1975) établissent une relation entre
sécheresse et variations de l’albédo de surface. Cependant, ils voient leur hypothèse réfutée
par GORNITZ (1985) cité par FALL (2007) qui souligne que « les fortes valeurs d’albédo de
1973 n’ont pas eu pour effet d’accentuer le déficit pluviométrique, ni à amener une
sécheresse, la diminution de l’albédo entre 1974 et 1979 n’a pas entraîné l’amélioration réelle
de la pluviométrie comme l’attestent les déficits très élevés des années 1982 et 1983 ».

35
La revue de la CODESRIA (1992) montre que l’évapotranspiration potentielle est le facteur
essentiel de la sécheresse dans la majeure partie du continent africain, qui est le plus touché
par l’aridité : environ 45% de sa superficie.

VERNET (1994) soutient l’hypothèse de départ tout en intégrant les conséquences que peut
induire ce phénomène dans sa définition. Il soutient que les saisons contrastées, la siccité de
l’air, les températures très élevées, l’Évaporation intense font qu’ « une faible partie des
pluies a une action bénéfique sur les sols, la végétation, l’activité humaine ».

La CDD (1994) dans son article premier vient consolider le point de vue de VERNET.

GEORGES (2006) dans le dictionnaire de la géographique, parle de sécheresse


atmosphériques, pédologique et potamologique ou étiage en montrant les interactions à
travers ces trois niveaux.

SY (2008), après avoir fait une historique de la sécheresse, donne les caractéristiques de la
sécheresse dans le Sahel sénégalais en faisant appelle aux causes et aux manifestations : « La
xérophile des plantes vivaces, l’apparition des formations végétales steppiques et des
accumulations dunaires typiques aux caractéristiques du milieu ».

Il articule aussi le déficit pluviométrique avec les besoins du monde vivant à travers des
diverses échelles : « 1, 5, 10 ou 1000 ans ».

PAGEAU (1989) cité par SY (2008) s’inscrit dans la même logique : « la sécheresse est un
manque d’eau déclenché par un déficit pluviométrique, mais qui ne se produit qu’en fonction
des besoins en eau des utilisateurs ».

La diversité des définitions s’accompagne avec la pluralité des indices, utilisés pour montrer
le degré d’aridité des milieux : indice de LANG, MARTONNE, GAUSSEN,
THORNTHWAITE, etc.

Contrairement à ces auteurs, certaines personnalités soutiennent que la sécheresse a été


marquante dans les progrès de recherche scientifiques. C’est le cas du Président poète, feu L.
S. SENGHOR. Pour l’ex. Président du Sénégal : « En définitive, le cycle de sécheresse n'aura
pas été un si grand mal. En tant qu'épreuve que nous surmontons grâce aux nouvelles
inventions techniques et scientifiques, mais aussi à notre volonté nationale, la
sécheresse aura été une épreuve salutaire. Elle aura permis à nos ingénieurs et chercheurs
d'inventer de nouvelles techniques, de donner naissance à de nouvelles espèces végétales.

35
Elle aura permis à la nation de rassembler ses énergies, de les mieux orienter et utiliser. Elle
nous aura permis de nous réveiller, surtout d'agir plus efficacement pour répondre au
défi de l'an 2000 » .(cité par FALL, 2007)

En définitif on peut retenir que la sécheresse est un phénomène découlant d’un déficit des
pluies par rapport à la normale. Les changements climatiques se manifestant par
l’augmentation des températures moyennes de la terre (environ 0,5% au cours de ces 50 ans
dernières années) accentuent cette situation en augmentant l’évaporation. Ce déficit est
susceptible d’entraîner des déséquilibres hydrologiques, socio-économiques pour le monde
vivant.

La récurrence de ces épisodes de sécheresse conduit à la désertification. A coté de ces cycles


de sécheresse, il y a les facteurs d’ordre anthropiques qui participent aussi à la dégradation de
l’environnement.

Dans la même dynamique, BEYE (1979), parle de processus dynamique généralement du à


l’homme qui contribue à la destruction du potentiel biologique de la terre. Mais selon l’auteur,
« la pauvreté est destructeur de forêt », elle entraîne une intensification de l’exploitation des
ressources végétaux et des sols, de la pression sur les ressources…

Dans « l’expérience sénégalais en matière de lutte contre la désertification », la même


conception y est donnée à cette dynamique.

BAUMER (1987) après une brève historique, marque la distinction entre désertification et
sécheresse. Il voit la désertification comme « un ensemble d’action qui se traduit par une
réduction plus ou moins irréversible du couvert végétal aboutissant à la formation de
paysages désertiques nouveaux dans des zones qui n’en présentaient pas les caractères ».

BONFILS (1987) revient sur les causes et les manifestations, dégage l’ampleur du problème
dans les terres du Sahel.

Cette thèse est réconfortée par la CDD (1994) qui définit la désertification comme « la
dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de
divers facteurs, parmi les quels les variations climatiques et les activités humaines ».

GNINGUE (1997) rend la pressions du bétail responsable de la destruction des ligneux au


tour des forages sur un rayon d’environ 3 km. Il oppose deux théories en faisant référence à
d’autres auteurs :

35
-pour les uns, la dégradation du couvert végétal est due à la sécheresse

-et pour les autres c’est à cause de surpâturage

L’UNESCO (2000) montre l’état des ressources en eau douce en mettant l'accent sur les
causes de la désertification. Dans ce séminaire, il est question des recommandations finales
listant les techniques et outils à utiliser pour la réhabilitation des terres arides en Afrique
subsaharienne et au Tchad en particulier.

BENZ et JOUVE (2002) soutiennent cette idée et montrent que la désertification se manifeste
par la destruction du couvert végétal, des sols et des ressources en eau.

REQUIER-DESJARDINS et BIED-CHARRETON (2002) renforcent eux aussi cette idée et


traduisent le phénomène par une perte des capacités productives des terres dans ces milieux
suivant les dimensions biophysiques et les caractéristiques humaines de la désertification. Ils
l’articulent ainsi à la biodiversité et aux changements climatiques suivant l’échelle mondiale
et en Afrique subsaharienne. Des statistiques et une petite historique ont permis d’illustrer
leurs idées.

PIERSOTTE (2004-2005) dans son mémoire de fin d’étude, utilise trois approches pour
cerner la complexité de la désertification, particulièrement en Afrique de l’ouest. La première
approche, la plus importante, est scientifique. Elle permet de définir et de caractériser la
désertification en montrant ses causes et ses interactions avec la biodiversité et les
changements climatiques actuelles.

L’IRD, à travers ses dossiers thématiques (SUDS en ligne) montre les différentes phases du
processus de dégradations des terres : de l’altération de la végétation à la destruction des sols
par l’érosion suite à la décroissance de sa stabilité structurale et sa porosité. Il attire notre
attention sur les manifestations de ce phénomène sur le développement économique.

BIED-CHARRETON (2007), dans l’Etat du monde, désertification, évalue ce phénomène à


l’échelle mondiale.

En somme les auteurs ont presque la même conception sur la désertification. Elle découle de
la conjugaison de facteurs naturels et anthropiques, même si certaines donne un accent
particulier aux activités de l’Homme quant à la dégradation des terres en Afrique noire.

35
La sécheresse et la désertification concourent à la dégradation de terres. Face à ce problème
des stratégies sont développées par les acteurs afin de lutter contre ce fléau.

BEYE (1979) prône le reboisement, une expérience qui a été réalisée dans la CR de Labgar
avec la campagne d’éducation et d’action : « UN ARBRE - UN ENFANT » lancée à
l’occasion de l’année internationale de l’enfant (1979) par l’Union Internationale de
Protection de l’Enfance, Promotion humaine et le service des eaux et Forêts.

Pour BAUMER (1987), l’agroforesterie apparaît comme un moyen idéal pour lutter contre la
dégradation des terres.

BONFILS (1987) quant à lui donne des directives et techniques dans l’organisation de lutte
contre la désertification.

HARRISON (1991) conseille la fixation des dunes vives, une régénération des forêts
naturelles pour une récupération des terres en Afrique.

Ce TER sur la sécheresse climatique, processus de désertification et stratégies d’adaptation


dans la CR de Labgar, s’inscrit dans le même cadre que ces documents. Il constitue ainsi une
modeste contribution au travail de recherche de la Section de Géographie de l’U.G.B.

Dans l’ensemble, les documents exploités ont montré une certaine limite. D’abord il faut
noter que certains s’accentuent le plus sur les atouts ou potentialités de la zone, en particulier
la CR de Labgar. Une zone sylvo-pastorale par excellence, les auteurs n’ont pas manqués le
soulever. Mais les effets de cet élevage, qui s’intensifie davantage, sur les ressources
végétales et pédologiques de la CR n’ont pas traité par les auteurs. La dynamique en cours est
peu étudiée, de même que les stratégies utilisées par les acteurs pour contrecarrer le
phénomène. Deux axes fondamentaux de ce TER, il est nécessaire de montrer successivement
les causes de la dynamique, les processus de dégradation de l’environnement et terminer avec
les réponses des acteurs.

Plus l’Évaporation et l’indice d’aridité de la zone, n’ont presque pas été utilisés pour
expliquer l’installation du phénomène, malgré leur rôle déterminant dans la dynamique de
dégradation des terres dans la CR de Labgar.

Des travaux de terrains s’avèrent ainsi nécessaire pour compléter la documentation.

35
1.2. La phase de collecte des données de terrain
La collecte des données de terrain est rendue possible grâce à deux étapes à savoir
l’échantillonnage et les enquêtes.

1.2.1. Techniques et méthodes d’échantillonnage de la population à enquêter


Cette phase se traduit par une sélection du nombre de personnes à enquêtées. Pour le faire, il
existe plusieurs méthodes. Ainsi il faut avoir un échantillonnage représentatif, en vue d’une
bonne méthode. « La collecte des données primaires par enquête, exige l’adoption
d’une méthode de sondage qui présente le mieux possible la population mère […]» (J. YAO
2005 p173).

Le processus d’échantillonnage a permis de sélectionner les personnes interrogées. Ainsi nous


avons divisé la CR en cinq parties, selon le Plan Local de Développement de la CR de Labgar
de 2004. Un quota de deux (02) villages par zone a été choisi. Et pour obtenir la taille de
l’échantillon, un quota de 10% des concessions par village a été adopté.

La méthode utilisée pour notre enquête est l’échantillonnage aléatoire simple. C’est un
procédé où toutes les unités de la population ont la même chance d’être prise. Il faut
numéroter toutes les unités de la population de 1 à N. Ensuite on tire au hasard les nombres
entre 1 et N jusqu’à ce qu’on ait réuni le nombre d’unité pour former l’échantillonnage. La
taille déterminée est de 10% de la population de chaque village à enquêter.

Une liste des membres de famille des villages de la CR de Labgar nous a été offerte par le
Conseil Rural. Après avoir déterminé les villages faisant l’objet d’enquêtes dans chaque zone,
nous avons calculé le nombre de concessions à interroger dans chaque village. Ce nombre est
proportionnel à la taille des concessions que comporte le village. Et suivant les numéros
attribués à chaque concession, on a choisi au hasard jusqu’à ce qu’on ait atteint la taille de
l’échantillonnage pour chaque village.

Tableau 5. Listes des villages et nombres de concessions enquêtées


N° Villages choisis Population Nombre de Concessions
concessions enquêtées

01 Labgar 386 38

02 Namardé 83 08

03 Asré Kodioly 78 07

35
04 Loumbol Djiby 187 18

05 Baldiéle 92 09

06 Loumby Aïrankobé 64 06

07 Loumby Yéro Samba 85 08

08 Naïdé 89 08

09 Kadar 192 19

10 Gniwa 124 12

TOTAL 10 1380 133

Source: Données de l’enquête, 2011

Tableau 6. Répartition des personnes enquêtées

Activités Zones Nombre des enquêtés Fréquences


(ni) (fi)

ELEVEURS 1-2-3-4-5 79 59, 40 %

BUCHERONS 1-3-4 20 15,04 %

CULTIVATEURS 1 34 25, 56 %

TOTAL ∑ ni : 133 ∑ fi : 100 %

Source : Données de l’enquête, 2011

Zone1 (Labgar – Namardé), Zone 2 (Naïdé – Loumby Y. Samba), Zone 3 (Asré Kodioly –
Loumbol), Zone 4 (Gniwa – Kadar), Zone 5 (Baldiél – Loumby Aïrankobé)

Notre enquête (teste questionnaire) a porté sur 133 personnes répartie entre 43 villages que
compte la CR de Labgar. La majeure partie de ces personnes a été interrogée lors des marchés
hebdomadaires qui se tiennent tous les mardis à Labgar. Ceux-ci nous ont permis d’interroger
112 des 133 personnes. Le reste ce fut des déplacements quotidiens vers les villages des
personnes ciblées.

35
Les personnes interrogées sont issues de 10 villages reparties dans cinq zones dont nous avons
divisé le CR. Chaque zone compte deux (02) villages enquêtés. (carte 2). Et sur ces 133
personnes nous avons 34 cultivateurs, 20 bucherons et 92 éleveurs. Tous les cultivateurs
interrogés sont issus du village de Labgar.

Pour l’échantillonnage, nous avons ciblé seulement les personnes dont les activités ont trait à
la forêt, à la terre, etc. et résidant dans les différents villages choisis dans chaque zone. Ces
dernières sont classées en trois catégories : éleveur (la pharmacopée fait partie de cette
catégorie), cultivateur, bucherons (les autres exploitants forestiers y compris).

Tableau 7. Répartition des personnes ressources entretenues

Structures Nombre de personnes entretenues

Acteurs Etatiques 02

Conseil Rural 01

Président des groupements de forage 03

ONG 01

TOTAL 07

Source : Données de l’enquête, 2011

A côté des éleveurs et cultivateurs interrogés, nous nous sommes entretenus aussi avec des
acteurs locaux et ceux du gouvernement (Personnes Ressources) : le Président de la CR de
Labgar, un ingénieur des Eaux et forêt de l’Agence Nationale de la Grande Muraille Verte, le
Chef de service des Eaux et Forêts du département de Linguère, les Président des
groupements des forages de Labgar, Kadar et Loumbol Djiby et un ex-agent du
PAPEL/Labgar.

Les différents travaux sont entre autres les enquêtes de terrains (teste questionnaire et
entretiens), les échantillonnages (sol, végétation…), observations et tous cela est illustré par
des prises de photos. Elles ont été effectuées en deux tranches.

Le tableau 8 structure les deux phases de recherche. La première a eu lieu entre le 12 et 25


Mars 2011 et la seconde entre 01 et 07 Avril 2011. (Tableau 8)

35
Tableau 8. Calendrier des activités effectuées sur différents terrains

Lieux d’enquête Périodes Activités effectuées

-Échantillonnages
Labgar 12 au 25 Mars -Enquêtes
01 au 07 Avril 2011 -Observations
-Prises de photo
Baddé 12 au 25 Mars -Échantillonnages
-Prises de photo
Téthierla 12 au 25 Mars -Enquêtes
-Prises de photo
Gniwa 07 Avril 2011 -Échantillonnages
-Prises de photo
Naïdé 05 avril 2011 - Enquêtes
-Prise de photo
Loumby Yéro Samba 05 Avril 2011 -Enquêtes
-Prise de photo
Asré Kodioly 12 au 25 Mars -Enquêtes
-Observations
Thilél 12 au 25 Mars -Enquêtes
-Observation
Loumby Aïrankobé 12 au 25 Mars -Enquêtes
-Prise de photo
Kadar 07 Avril 2011 -Enquêtes
-Prises de photo
Loumbol Djiby 05 Avril 2011 -Enquêtes
-Échantillonnages
-Prises de photo
Gaïdoume 2 07 Avril 2011 -Enquêtes
-Prises de photo
Dakar (Agence Nationale 3-4 Janvier 2011 Entretien
de GMV)
Linguère (Secteur des Eaux 10 Août 2010 et Entretien
et Forêt) 08 Janvier 2011

Le tableau 8 résume les activés de terrain menées au niveau de 10 villages des cinq zones de
la CR de Labgar. Ces villages sont ainsi cartographiés pour avoir une vision globale du terrain
étudié (carte 2)

35
Carte 2. Carte des villages enquêtés dans l’Unité Pastorale (UP) de Labgar

1.2.2. Protocole d’enquête


Les enquêtes effectuées auprès des populations se présentent sous forme de questionnaires et
d’entretiens.

1.2.2.1. Le questionnaire
Le questionnaire (annexe 5) a été élaboré sur la base des deux hypothèses que nous avions
émises précédemment. Ce qui fait que toutes les thématiques du sujet y ont été prise en
charge.

Il s’agit d’une des questions organisées suivant les hypothèses de recherche que nous
proposons aux personnes. Le choix des personnes est fait sur la base de leurs fonctions. Les
éleveurs, les exploitants forestiers et les agriculteurs constituent les principales cibles du fait
qu’ils connaissent la brousse plus que les autres. Mais aussi il y a les paramètres âges et lieux
de résidence qui sont pris en compte. Les personnes interrogées ont la particularité de se

35
souvenir des sécheresses ayant frappés le Sahel du Sénégal, des premières séances de
reboisement effectuées dans la CR (1975-1978), etc.

Ainsi, les réponses données par les différentes personnes sont confrontées pour obtenir les
informations permettant de tirer des conclusions relatives aux hypothèses de départ.

1.2.2.2. Les entretiens

Ils ont les mêmes objectifs que le questionnaire, vérifier les hypothèses. Seulement il s’agit
d’une discussion au tour des thèmes, sur le problème de recherche de manière générale au
cours de la quelle on laisse la personne de s’exprimer librement.

Les entretiens par téléphone, les interviews sont les deux méthodes que nous avons utilisées.
Aussi, dans certains cas le teste questionnaire se transforme en entretien. Ce qui s’explique
par le fait que certaines personnes, en abordant une question posée, débordent et commencent
à expliquer des choses intéressantes qui concernent la recherche. De ce fait on la laisse
s’exprimer librement et on se met à dialoguer sur les thématiques.

En somme les enquêtes nous ont permis d’obtenir diverses informations nécessaires à la
recherche. Il reste à savoir que les entretiens ont été les plus utilisés lors des enquêtes.

1.2.3. Protocole d’Echantillonnages

Il s’agit de faire des prélèvements qui seront étudiés par des laboratoires. Il est ainsi
échantillonné le sol, la végétation (herbes, arbres), la biomasse, etc.

L’analyse des paramètres granulométriques et chimiques porte sur les sédiments prélevés sur
des unités géomorphologiques reconnues. Cette technique porte le plus sur l’étude de la
déflation, de l’érosion hydrique ou des caractéristiques physico-chimiques d’un profil
pédologique destiné à supporter l’agriculture ou l’élevage… Les niveaux d’échantillonnage
varient suivant trois niveaux :

 de 0 à 10 cm (Niveau 1)
 de 10 à 20 cm (Niveau 2)
 de 20 à 30 cm (Niveau 3)

35
Le but de cet échantillonnage est de caractériser le profil pédologique de la zone d’étude. Par
exemple il permettra de savoir si dans cette partie nous avons des sols argileux, sableux ou
bien les deux.
La biomasse est aussi collectée et placée dans des herbiers en vue d’une analyse. Un tel travail
permettra d’identifier l’espèce végétale (nom…) pour savoir son écologie.

A côté des enquêtes, il y a une observation faite sur le terrain pour vérifier les informations
obtenues au niveau des acteurs. Il s’agit d’aller sur le terrain et l’interroger. Autrement dit on
descend sur le terrain en tenant compte de ce que les personnes interrogées nous on dit au
départ et vérifie si les informations sont justes ou si elles s’avèrent fausses (avérées).

2. Les méthodes de Traitement des données

Cette partie permet, après le dépouillement des informations obtenues, de procéder à un


traitement. Trois méthodes ont été utilisées à savoir le traitement statistique, le traitement
cartographique et le traitement graphique.

2.1. Traitement statistique

Ce traitement a permis d’exploiter les données de la station synoptique de Linguère obtenues


au niveau de l’Agence Nationale de la Météorologie du Sénégal (ANAMS) et d’autres. Ce
sont des calculs faits à partir des informations brutes et à l’aide d’un outil de calcul comme
EXCEL.

Il s’agit essentiellement des données climatiques (Précipitations, Températures, Vent,


Evapotranspiration, etc.) et d’autres comme le pourcentage du bétail de la CR par rapport au
département, la superficie brulée par année dans la CR, la superficie reboisée lors de chaque
campagne de reboisement, etc. Les calculs nécessaires seront faits pour obtenir les
informations nécessaires.

Ces informations sont ensuite présentées sous forme graphique.

2.2. Traitement graphique

Après le traitement statistique, nous avons procédé à des représentations beaucoup plus
édifiantes sur les données sous forme de graphique (histogramme, courbe d’évolution,
diagramme circulaire…).

35
Les outils pour le faire sont des logiciels de traitement et de calcul comme EXCEL. Les
données sont introduites dans des feuilles Excel et avec les fonctions qu’elles offrent, on fait
des représentations graphiques (courbe, diagramme, etc.) pour mieux visualiser les
informations. Ensuite, il s’en suivra une interprétation de ces représentations.

Ainsi nous avons cartographié certaines informations.

2.3. Traitement cartographique

Cela consiste à visualiser les informations sur une carte, celle de la CR de Labgar, du
département, de la région…Une brève lecture de la carte permet d’avoir les informations
essentielles sur l’étendue de la zone d’étude.

Comme dans Excel, les données sont introduites dans les tables de logiciels cartographiques.
Après les prétraitements et les traitements nécessaires, on cartographie les informations. Par
exemple pour faire une occupation des sols de la CR de Labgar, on traite les données de sols,
les installations (habitations, les aménagements…) et ensuite on les représente dans une carte
de la dite localité. Cette partie est très importante parce qu’elle répertorie toutes les
informations relatives à ce TER et à les mettre dans des cartes mais aussi de localiser la zone
d’étude, champs d’investigation entre autres. On peut aussi cartographie l’évolution de la
végétation sur un pas de temps de 10 ans, 20 ans, etc.

Beaucoup d’outils (logiciels) ont permis de le faire. Il s’agit essentiellement de Arc View, Arc
Gis, Idrisi, Map Info, Adobe Illustrator 10, Google Earth, Quantum Gis, Paint, PowerPoint

3. Difficultés rencontrées

Les difficultés sont de diverses sortes.

D’abord il y a des difficultés liées à l’acquisition de données. Les documents qui nous
devraient nous fournir des informations sur notre zone d’étude sont très anciens. L’essentiel
des documents faits dans la zone porte sur l’élevage. Ce faisant beaucoup d’informations ne
figurent pas dans ces documents. Ceci nous a conduit donc à se rendre à Dakar (ANAMS) et
au niveau des autres agences pour les avoir.

Et pour ce qui est des paramètres climatiques nous avons utilisé la station de Linguère comme
station de référence du fait qu’il n y pas de station dans notre zone d’étude.

35
La transhumance a constitué aussi une contrainte dans la réalisation de ce travail. La majeur
partie de la population ciblée est nomade, raison pour la quelle. En effet pour enquêter les
personnes il nous a fallu de se déplacer jusque dans leur lieu de résidence (village). Des fois,
il nous arrive de ne pas les trouver. Souvent ils sont dans la brousse pour le compte de leur
troupeau, ou bien ils ont observé la transhumance. Dans le premier cas, on reste jusqu’à leur
retour, en y passant la nuit.

En plus, il y a la distance. Les villages où nous avons interrogé les personnes sont distants
l’un de l’autre. Il nous a fallu alors une charrette comme moyens de déplacement pour les
rallier.

Conclusion partielle

Cette première partie s’articule au tour de 03 parties à savoir le cadre théorique, opératoire et
méthodologique. Dans ces parties nous avons mis en relief le problème général de recherche,
émis des hypothèses dont la vérification se passe par une acquisition et un traitement de
données obtenues sur le terrain. Les techniques et outils utilisés sont exposés dans la troisième
partie ; cadre méthodologique.

35
Deuxième partie
La dégradation des terres et les stratégies de lutte des populations
dans la communauté rurale de Labgar

Cette partie analyse les résultats obtenus lors des enquêtes et questionnaires effectués sur le
terrain. Ainsi la deuxième partie va présenter les différentes réponses aux questions qui ont
été posées précédemment et procédera à la vérification des hypothèses formulées : analyse des
différents facteurs responsables de la dégradation des terres ainsi que l’impact de cette
dernière et stratégies de lutte des populations.

« Quant tout cela en serait à dire, si y a-t-il un certain respect qui nous attache, et un général
devoir d’humanité, non aux bêtes seulement qui ont vie et sentiment, mais aux arbres mesmes
et aux plantes. Nous devons la justice aux hommes, et la grâce et la bénignité aux autres
créatures qui en peuvent être capables. Il y a quelques commerces entre elles et nous, et
quelques obligations mutuelles. »

MONTAIGNE

35
Chapitre I. Analyse des facteurs de la dégradation des terres et de leurs
impacts dans la CR de Labgar
Cette partie porte sur les facteurs de la dégradation des terres, le problème général de
recherche. Une analyse de ces derniers permettra de apprécier clairement comment ces
facteurs ont conduit à cette dégradation de l’environnement dans le village de Labgar.

I. Les facteurs de la dégradation des terres dans la CR de Labgar


Ils sont d’ordre naturel et anthropique. Les facteurs naturels concernent la sécheresse et la
désertification. En effet, les fluctuations liées à la baisse de la pluviométrie, à de fortes
températures, à une évapotranspiration intense, etc. dans la CR de Labgar expliquent une
sécheresse climatique et une désertification dans la dite localité.

1. Les facteurs naturels


La dégradation des terres dans la CR de Labgar est liée aux modifications des conditions
climatiques actuelles. Les irrégularités notées au niveau des précipitations, l’augmentation des
températures, l’intensité des vents, forte évaporation, etc. constituent les principaux facteurs
de la dégradation des terres.

1.1. Les paramètres indicateurs de la sécheresse climatique dans la CR de


Labgar
Pour analyser de ce facteur, il faut certaines variables climatiques. Dans la CR de Labgar, les
changements climatiques n’y font pas une exception. Cette localité subit les effets de ces
derniers. D’abord une augmentation des températures est le plus marquant.

Les principaux indices s'appuient essentiellement sur deux facteurs à savoir : la


température et la pluviométrie. C’est le cas de l’indice d'aridité de DE MARTONNE dont la
formule s'écrit comme suit :

I = P / (T+10), où P = précipitations annuelles (en mm) et T = températures annuelles (en °C).

Remarque : La Communauté Rurale de Labgar n’est pas dotée d’une station


météorologique ; les données utilisées sont celles d’une station de référence : Linguère. « En
travaillant dans une zone où il n y pas de station météo, on se réfère aux données de la station
la plus proche pouvant se située entre 50 et 60 km. » (BA, ANAMS)

35
1.1.1. Les facteurs de pluies de LANG (FP)

L’indice de LANG est utilisé pour déterminer le climat général de la CR de Labgar. Mise en
place en 1920 par LANG, il est le premier indice combinant pluie et Température. Il s’écrit
comme suit :

Fp = P / T où : P = précipitations moyennes annuelles (mm) et T = température moyenne


annuelle (º C).

Tableau 9. Classification des climats en fonction du Fp de LANG

Valeur de l’Indice Type de climat


0 ≤ FP ≤ 20 Domaine climatique Méditerranéen

40 ≤ FP ≤ 70 Domaine climatique humide

0 ≤ FP ≤ 20 Domaine climatique Méditerranéen

40 ≤ FP ≤ 70 Domaine climatique humide

Source : SY, 2008

Les données de la station de Linguère sont calculées sur une période de 31 ans (de 1979 à
2009). Durant cette période la moyenne des précipitations est de 402,00 mm, celle des
températures : 29,37 °C. En déduction, FP = 402,00 / 29,37 ; FP = 13,68. Alors le climat de la
zone de Labgar est aride au court de cette période

A l’échelle décennale le tableau 10 confirme les résultats.

Tableau 10. Classification par Moyenne décennale de la station de Linguère suivant FP

Décennies Moyenne P mm Moyenne T °C FP (P mm / T °C) Résultats

1980-1989 415,47 29 14,33 Aride

1990-1999 373,8 29,57 12,64 Aride

2000-2009 417,7 29,53 14,14 Aride

35
1.1.2. Indice d’aridité de DE MATONNE (I DM)

Il permet de caractériser le pouvoir absorbant et évaporant de l’air à partir de la température.


En 1923, DE MARTONNE essaye de formaliser l’anomalie climatique. Pour éviter
que les températures moyennes inférieures donnent une valeur négative à l’indice (cas du
facteur de LANG), il propose les indices suivants: I = P / (T+10)

IMD = P / T + 10

La formule est accompagnée d’un tableau qui classifie les zones suivant les climats.

Tableau 11. Classification des climats en fonction de l'Indice de DE MARTONNE (IDM)

Valeur de l’indice Type de climat

0 < IDM < 5 Régions hyperarides et déserts absolus

5 < IDM < 10 Régions arides et désertiques

10 < IDM < 20 Régions semi-arides

20 < IDM < 30 Régions semi-humides

30 < IDM < 55 Régions humides

Source : SY, 2008

Les données de la station de Linguère sont calculées sur une période de 31 ans (de 1979 à
2009). Durant cette période la moyenne des précipitations est de 402,00 mm, celle des
températures : 29,37 °C. En déduction, IDM = 402,00 / (29,37+10) ; IDM = 10,21. Donc cette
période, la zone de Labgar est marquée par un climat aride.

Le tableau 13, les moyennes décennale, atteste les mêmes résultats.

35
Tableau 12. Classification par Moyenne décennale de la station de Linguère suivant IDM

Décennies Moyenne P mm Moyenne T °C I DM [P mm / (T Résultats


°C+ 10)]

1980-1989 415,47 29 10,65 Semi aride

1990-1999 373,8 29,57 9,45 Aride

2000-2009 417,7 29,53 10,56 Semi aride

Les deux indices : IDM DE MARTONNE et Fp de LANG affirment l’aridité de la CR de


Labgar. En effet selon ces deux indices la zone est située dans le milieu aride à semi-aride.

Les paramètres climatiques sont aussi de pertinents outils pour déterminer le climat d’une
zone, l’existence la sécheresse ou non, etc.

1.2. Analyse des paramètres climatiques de la station de Linguère

La sécheresse climatique, phénomène marquant de ces dernières décennies, se traduit par une
irrégularité des précipitations, une augmentation des températures, une évaporation intense,
etc. La pluviométrie peut être importante dans certaines cas, mais l’intensité de la chaleur fait
qu’une importante partie des cette eau ne profite pas aux êtres vivants.

1.2.1. Les précipitations


Le Sénégal a connu une forte baisse de la pluviométrie qui s’est traduite par une translation
des isohyètes vers le sud passant ainsi de 600 mm à Linguère dans la période de 1931-1960 à
moins de 400 mm actuellement. Les volumes d’eau reçus ont diminué globalement et leur
répartition dans l’espace a connu une forte irrégularité. « La pluviométrie est peu abondante,
sporadique et extrêmement capricieuse, la sécheresse est une menace permanente et les
années sèches sont plus fréquentes que les années humides ». NICHOLSON (1982) cité par
MEPN (1997). Cette évolution négative des précipitations s’est manifestée par des cycles de
sécheresses aigües dans les années 1970, 1980 et 1990.

La CR rurale de Labgar fait partie des zones touchées par ce phénomène, où la productivité
des écosystèmes a été sérieusement mise à mal. Il s’agit d’une zone semi-aride à aride.
L’agropastoralisme est l’activité dominante de ces populations, donc tributaire de la

35
végétation naturelle et des pluies. Ainsi cette dernière subit les fluctuations issues de
l’irrégularité de la pluviométrie (translation des isohyètes).

Carte 3. Translation des isohyètes de 1931-1960 et 1961-1990

Les pluies que reçoive le Sahel sénégalais, particulièrement Labgar, sont essentiellement des
lignes de grains en provenance du lac Tchad et au Niger. Il s’agit de pluies résiduelles
provenant de perturbations mobiles (lignes de grains), qui font des milliers de kilomètres
avant d’atteindre le Sénégal. Durant ce long parcours, les vents porteurs de potentiels
précipitables perdent une bonne partie de leur humidité. Environ 85 à 90 % de ce potentiel est
déversée dans le Sud du Sénégal. Et les résidus, représentant que 10 % atteignent le Nord du
pays et l’océan. Ce qui fait que cette partie est faiblement arrosée durant la saison des pluies.

Suivant la normale, une répartition des années déficitaires et excédentaires a été faite pour
mieux montrer les irrégularités, la variabilité des précipitations dans la CR de Labgar.

35
Tableau 13. Années déficitaires et excédentaires par rapport à la normale

Station Années déficitaires Années Excédentaires

1980 – 1981 – 1983 – 1984 – 1985 – 1982 – 1987 – 1988 – 1989 – 1991 –
Linguère
1986 – 1990 – 1992 – 1993 – 1994 – 1996 – 1998 – 1999 – 2000 – 2003 –
1995 – 1997 – 2001 – 2002 – 2006 – 2004 – 2005 – 2008 – 2009
2007

De 1980 à 2009 la normale est de l’ordre de 402, 32 mm. Elle constitue alors un outil
pertinent pour mesurer ou observer la variabilité de la pluviométrie dans le village de Labgar
du fait qu’elle permet d’identifier les années déficitaires et excédentaires.

En plus de la normale, la courbe d’évolution des précipitations (graphique 2) démontre


l’irrégularité des précipitations dans cette zone.

Graphique 2. Evolution des Précipitations de la station de Linguère de 1969 à 2009

Le graphique 2 montre une répartition de la moyenne annuelle des pluies de la station de


Linguère de 1969 à 2009. Celle-ci démontre les irrégularités des précipitations dans cette
Localité. Les années de sécheresse au Sahel sont nettement délimitées.

35
Dans les années 1970-1973, les précipitations sont faibles (nettement inférieur à 350 mm),
alors qu’en 1969 et 1974 (avant et après la sécheresse) respectivement 679 et 559 mm de
pluie ont été enregistré.

En 1983 la localité est été frappée à nouveau par la sécheresse. Elle enregistre ainsi 189,4 mm
de pluie, sa plus faible moyenne annuelle.

Les années 1992-1995 la localité a reçu encore des totaux pluviométriques relativement
faibles. Toutes ces années sont considérées comme déficitaires selon la normal (entre 1980 et
2009) qui de 402,32 mm. Cette situation est observée aussi en 2001, 2002 et 2006.

A partie de 2008, la pluviométrie commence à devenir importante dans la localité. En 2009,


715,8 mm de pluie sont tombés à Labgar. Les personnes parlent ainsi d’un « retour » des
précipitations à la normale. Cependant il faut savoir que dans la localité les températures sont
très élevées et l’évapotranspiration intense. La pluie peut être importante sans pour autant
qu’elle soit bénéfique. La conjugaison de ces facteurs : « saisons contrastées, siccité de l’air,
températures très élevées, évaporation intense, fait qu’une faible partie des précipitations a
une action bénéfique sur les sols, la végétations, l’activité humaine » (VERNET, 1994).

Au total, les précipitations sont insuffisantes car les espaces sont le siège des masses d’air
subsidents ; leur position latitudinale par rapport aux trajectoires des Lignes de grains est
plutôt défavorable. Cette irrégularité de la pluviométrie a une influence considérable sur le
régime thermique de la CR de Labgar.

35
1.2.2. Les Températures

Graphique 3. Evolution des Températures de la station de Linguère de 1978 à 2009

La figure 3 met en relief la moyenne annuelle des températures à Linguère. Il apparaît ainsi de
fortes températures. La chaleur est beaucoup plus accentuée à partir des années 1990 avec des
diminutions vers 2001, 2002 et 2004. En effet, en 2002 le Sénégal et particulièrement la CR
de Labgar a connu des fortes pluies dans les mois de janvier et février : « Heug ». Ces
dernières ont eu des influences sur la température, la rabaissant ainsi. De 1978 à 2009, la
moyenne la plus importante a été enregistrée en 2005 avec 30,85 °C et la plus faible en 2009
avec 27, 95 °C. Les fortes températures enregistrées en 2005 ont fait l’objet de beaucoup
d’interrogation, même dans les pays du Nord où la chaleur de l’été a occasionné des pertes de
vies humaines. La courbe mensuelle de l’année 2009 (graphique 4) confirme les fortes
températures dans la CR de Labgar.

35
Graphique 4. Courbe de l’évolution mensuelle des températures en 2009

La figure 3 montre ainsi les températures mensuelles de cette année où la moyenne annuelle a
été la plus faible. De mars jusqu’à mai et mi-juin, les températures n’ont cessé de croître,
allant de 36,5 à 42,54 et 39,74°C. Elles résultent d’un vent chaud, sec et poussiéreux issue de
l’anticyclone sahélien, l’alizé continental (Harmattan). La période fin Juin et Juillet annoncent
l’arrivée des pluies (le plus souvent faible) dans cette partie du pays. Ce qui entraine une
légère diminution des températures : 39, 74 et 36, 62 °C. Elle coïncide avec l’arrivée de la
mousson issue de l’anticyclone de Saint Hélène (vent chaud, humide et pluvieux). En août et
septembre la zone enregistre les plus faibles moyennes mensuelles de l’année avec 32,92 et
33,17 °C. C’est durant ces deux mois que Labgar a reçu les totaux pluviométriques les plus
importantes. Le Front Intertropical (F.I.T.) est ainsi au nord de la communauté rurale. Les
mois de novembre et d’octobre coïncident avec le retrait du FIT vers le sud et l’installation
d’une circulation atmosphérique très chaude. A cette période les températures sont
importantes d’où une chaleur excessive que l’on nomme « Ngouléki Kawlé ». Et enfin de
décembre à février les températures sont relativement faibles du fait l’influence de l’alizé
maritime et de l’hiver boréal (courant marin de l’anticyclone des Açores et circulant au dessus
du courant froid des Canaries). Son contact avec l’alize continental crée un front secondaire le
long duquel circulent les dépressions apportant les pluies « hors saison » dénommées Heug.

L’effet des vents dominants accentue le phénomène de la dégradation des terres.

35
1.2.3. Les vents

Les vents sont des agents érosifs. Dans la CR de Labgar les vents dominant sont ceux du
Nord, Nord – Est, Nord – Ouest, Est – Nord – Est,…Il s’agit des alizés continents issues des
Anticyclones des Açores, communément appelés Harmattan. Ils soufflent d’Octobre en Juin,
correspondant à la saison sèche.

A partie de la fin du mois de Juin, un vent chaud et humide s’installe progressivement à la


zone. Il s’agit de la mousson, vent du Sud, Sud – Ouest – Sud et Sud – Est – Sud, responsable
de la pluie.

Ce sont des vents chauds, secs, et poussiéreux. Cela s’explique par le fait qu’en traversant le
désert du Sahara, ils perdent leurs potentiels précipitables. Ils sont compétents à 4,4 m/s dans
certaines zones du Sahel, c’est dire qu’avec cette intensité ils sont capables d’entrainer des
débits solides. Mais tous dépend de du degré d’anthropisation du milieu. La prédominance de
ces vents qu’Auberville qualifie « d’agent offensif du désert » qui « ouvre les portes du
Sahara » dans le Sahel sénégalais a permis le transport de poussières en suspension. Ces
derniers sont déposés dans les bas fonds où ils vont s’accumuler. Et il y est observé alors la
formation des sols, (Ablation – Transport - Accumulation).

Les terres de la CR de Labgar sont menacées surtout par l’érosion éolienne. Au cours des
quinze dernières années, une forte reprise éolienne a été notée. Beaucoup de terres, du sahel
particulièrement, sont devenues vulnérables. Les vents arrachent les sédiments et laissent
affleurée la roche mère.

D’une part, l’augmentation du cheptel et la forte anthropisation du milieu favorisent la


fréquence l’érosion éolienne particulièrement à Labgar. Le piétinement du bétail sur les terres
dépourvues d’espèces végétales détruit la croûte de battance. Ce dernier est ainsi réduit en
cendre et la fréquence des vents dans cette partie se traduit par le transport de ces sédiments
qui protègent la roche mère. Cette dynamique se poursuit jusqu’à entrainer l’affleurement de
la roche mère. Celle-ci ne supporte pas de végétation. Et dans ce cas, la zone dévient
désertique.

D’autre part, les coupes abusives (abattages excessifs) d’arbre et les défrichements rendent les
terres vulnérables. Les arbres protègent les terres contre les vents et les fortes pluies. Ainsi
avec ces actions elles deviennent exposées et au terme, nues. A ce stade la zone devient ainsi

35
exposée à la dégradation du fait de l’anthropisation. Ce qui pose le problème de la protection
des terres, elles deviennent alors exposées à l’érosion éolienne (carte 4).

Carte 4. Situation des aires de déflation en 2004 dans le Sahel sénégalais (Sy, 2008)

La carte 4 montre le degré de sensibilité du Sahel à l’érosion. Il démontre que la CR


de Labgar est très sensible à ce phénomène. La conjugaison entre les fortes températures et les
vents intenses favorisent une forte évaporation qui accroit l’impression de sécheresse du
climat.

1.2.4. L’Evapotranspiration

Tableau 14. Evaporation (Piche) en mm de la station de Linguère de 1989 à 1998

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
1989 284 266 305 329 397 318 180 128 143 223 192 244
1990 248 300 365 314 363 284 205 161 190 236 254 257
1991 243 264 301 326 330 280 245 190 186 255 269 261
1992 255 216 356 324 361 349 248 220 185 305 302 258
1993 283 253 308 316 377 282 210 144 125 203 212 245
1994 251 273 300 316 316 239 196 151 123 187 227 249
1995 267 248 233 261 277 256 171 99 122 208 209 142

35
1996 204 241 231 277 333 236 190 126 174 232 255 123
1997 214 306 310 286 320 254 224 164 124 237 231 226
1998 217 247 307 287 232 267 197 138 112 204 235 219
Sources : ANAMS
Le tableau 16 montre que les volumes évaporés sont assez élevés et sont comprises entre 99
(août 1995) et 397 mm (mai 1989). De mars à juin, l’évapotranspiration est intense. En effet,
c’est durant cette même période que la zone enregistre les plus fortes températures de l’année.
La fréquence des vents dominants est aussi un facteur influent sur l’évaporation.

Graphique 5. Moyenne décennale de l'évaporation de la station de Linguère 1989 à 1998

La figure 5 met en relief la moyenne décennale de l’évaporation (entre 1989 et 1998). La


courbe d’évolution fait apparaître ainsi trois principales phases :

- la phase 1 (mars à juin) est caractérisée par une forte évaporation avec un pic de 297 mm
au mois de mai. Cela peut s'expliquer par les fortes températures durant cette période. A
cela s’ajoutent les vents chauds, secs et poussiéreux circulant dans cette localité ;
- la deuxième phase s'étale de juillet à novembre et est marquée par une baisse
remarquable de l'évaporation. Cette baisse atteint 99 mm au mois d’août 1995. Cette
période est marquée par une installation progressive de la mousson, vent porteur de pluie
et le retrait de l'harmattan ;
- la troisième phase, post hivernale entre décembre et février montre un léger
s'accroissement de l'évaporation.

35
Les fortes températures, l’irrégularité des pluies, la fréquence des vents dynamiques, la forte
intensité de l’évaporation, etc. se manifestent négativement sur les ressources déjà fragiles de
la CR de Labgar et donc la dégradation des terres. En plus il y a aussi les facteurs
anthropiques qui aggravent le phénomène de la dégradation des terres.

2. Les facteurs anthropiques


Il s’agit surtout des feux de brousse, l’abattage des arbres, le surpâturage, etc. Les facteurs
anthropiques sont la première cause de la dégradation des terres dans le Sahel et
particulièrement dans la CR de Labgar. « Il est tout à fait certain que la zone sahélienne,
même sans aggravation de ses conditions climatiques, évoluerait aujourd’hui vers des
situations de désertification, dans la mesure où les paysans et les éleveurs sahéliens
persisteraient dans leurs pratiques agricoles (…) et d’élevage (surexploitation du couvert
herbacé et destruction épisodique du couvert arboré, feux de brousse…). La densification
considérable des populations depuis quelques décennies a rompu un équilibre qui n’était
viable qu’avec une population disposant de très larges espaces pour permettre à la nature de
se refaire entre deux exploitations…) (BONFILS, 1987, pp32).

2.1. Les feux de brousse


Dans la CR de Labgar, les feux de brousse sont pratiquement inéluctables. Ils ont une origine
quasiment anthropique et les causes en sont multiples.

Photo 1. Feux de brousse dans la CR de Labgar (novembre, 2005)

Les causes de feux de brousse observées dans la CR de Labgar sont :

- les ménagères : Elles sont responsables de beaucoup de feux recensés. Souvent, les
femmes gardent un feu de ménage qui, compte tenu du type d’habitat de l’éleveur Peulh,

35
n’est que rarement protégé. Un souffle de vent peut dans ces cas-là déclencher
l’irréparable ;
- les jeunes enfants : Dans presque tous les campements, les jeunes enfants sont livrés à
eux-mêmes lorsque les parents et les jeunes hommes et femmes se rendent au forage
pour s’adonner à la corvée d’abreuvement du troupeau. En jouant avec des allumettes ou
avec le feu du ménage, ils peuvent déclencher un feu. Ils font avec beaucoup de légèreté
et d’inconscience mais aussi avec énormément d’innocence ;
- Les incendies des maisons : lors qu’une maison brûle et que les secours n’arrivent pas
vite, les flammes deviennent plus grandes et plus agressives. Et les maisons
(campements des transhumants Peulhs, etc.) sont proches du tapis herbacé ;
- les transhumants et les voyageurs : ils sont fréquemment désignés. Ils s’arrêtent à la
tombée de la nuit en pleine brousse et tout naturellement allument un feu pour cuire les
aliments, éclairer le campement... Avec les vents fréquents, une flamme est déposée sur
le fourrage naturel ou sur les clôtures. Ou bien au matin, dans la précipitation de la
remise en route, ils peuvent oublier d’éteindre le feu et le premier souffle d’air qui
passera, viendra disperser ces cendres encore chaudes dans la steppe voisine ;
- les jeunes bergers : les larcins sont un fait culturel dans le milieu éleveur. Souvent le
fruit d’un de ces nombreux larcins, s’il n’est pas vendu sous le manteau, est égorgé et
cuit en pleine brousse. Les traces laissées par ces ripailleurs ne laissent aucun doute sur
l’origine de certains feux ;
- les récolteurs de miel qui enfument les abeilles souvent installées dans le tronc troué
d’un vieil arbre. Les piqûres des abeilles en colère entraînent souvent des gestes
désordonnés déclenchant ainsi des départs de feu difficiles à maîtriser ;
- le défriche-brûlis : les agriculteurs utilisent cette méthode à l’approche de l’hivernage
pour nettoyer leurs parcelles. Le feu peut devenir grand et incontrôlable. Il en résulte
alors un feu de brousse.

Il existe d’autres pratiques anthropiques occasionnant des feux de brousse. Par exemple les
voitures (les pots d’échappement), les fumeurs (les voyageurs, les apprentis des voitures,
etc.),
Les formations végétales, pour être parcourues par le feu, doivent remplir au moins deux
conditions : elles doivent comporter une strate herbacée continue et assez dense et celle-ci
doit atteindre un degré de siccité suffisant pour qu’au contact d’une source de chaleur
adéquate, une flamme qui entretienne l’incendie puisse jaillir. Ce feu, pour prendre de

35
l’ampleur, doit réunir un certain nombre de conditions particulières. Lorsque toutes les
conditions sont réunies, le feu prend de la force et se développe.
Dans la localité de Labgar, cet état de siccité est atteint en fin d’hivernage au bout de 2 à 3
semaines après la dernière pluie, au moment où l’anticyclone Libyen un vent chaud et sec. Le
développement d’un tapis herbacé important et continu est une des caractéristiques de la zone.
Le vent permet une propagation rapide d’un feu. Les images suivantes montrent le
développement d’un feu de brousse suite à l’action du vent.

Situation du 18.10.2006, 12:05 h Situation du 19.10.2006, 11:10h Situation du 19.10.2006, 14:15h

Photo 2. Evolution d'un foyer de feu de brousse

Source : Rapport Projet d’Autopromotion Pastorale dans le Ferlo (PAPF), 2007

La photo met en relief la propagation d’un foyer de feu de brousse dans la région du ferlo en
trois phases :

- La première vue (situation du 18-10-2006) constitue la naissance, le début du feu. Ici on


constat que le foyer du feu est très petit. Le petit cercle rouge représente le foyer.

- Au lendemain du déclanchement du feu (image au milieu), avec l’action du vent, la


propagation devient plus importante. Le vent accroit la propagation du feu, ce qui fait
qu’il s’est rapidement développé

- Au bout de 3 heures après la prise de la deuxième image, le feu devient beaucoup plus
important. La superficie ravagée par les flammes représente environ le double de ce qui
a brûlé au cours de la deuxième phase. Le vent en est un facteur amplificateur.

Le manque de ressources matérielles, humaines, etc. est aussi un facteur justifiant la


propagation importante du feu. En effet, le foyer s’est propagé deux (02) durant sans
connaitre des interventions efficaces visant à l’éteindre. Ce qui explique les énormes dégâts
que les feux causent dans cette région.

La carte 5 montre la végétation que l’on rencontre dans l’UP de Labgar. Celle-ci est
largement dominée par la steppe. Le feu est fréquent et se développe rapidement avec ce
type de végétation du fait qu’elle atteint rapidement son degré de siccité.

35
Carte 5. Occupation des sols dans l'Unité Pastorale (UP) de Labgar

2.2. Les coupes abusives de bois


Elles sont faites essentiellement par les bucherons, les vendeurs de charbon de bois (le plus
souvent des étrangers équipés bien équipés avec des camions), les agriculteurs (défrichant des
terres pour des pratiques culturales), les constructeurs de cases et maison, etc. Ils y a aussi les
éleveurs qui coupent des arbres pour nourrir leur bétail, émondage abusive (manque de
fourrage, etc.).
Cependant les coupes de bois ne sont pas tous néfastes pour les pâturages. La mauvaise action
est le fait que l’arbre soit complètement coupé, à partir du bas ou du tronc. Une telle action ne
permet pas une régénération de cette espèce. Progressivement elle devient rare, du fait qu’il y
a beaucoup de personnes qui l’utilise pour des besoins divers. Et au terme elle disparaît dans
la localité (Labgar).
Les bucherons et les vendeurs de charbon de bois abattent les arbres quant elles sont humides.
Les vendeurs de bois avec leurs camions ne font pas que ramasser du bois mort comme le
pensent certaines personnes. Ils coupent des arbres pour les laissent dans la brousse et à leur
retour, ils trouveront que ces arbres sont devenus sèches. Ils peuvent ainsi les embarquer dans

35
les camions et les transporter vers les grandes villes du pays et en coupent d’autres pour le
prochain voyage. Aussi, les bois encore humides sont mis en bas des camions pour échapper
au contrôle. Ce circuit qu’ils font n’a laissé aucune chance à ces arbres la possibilité de se
régénérer. Les camionneurs ont leur permis de coupe dont la provenance est difficilement
vérifiable et le bois fait partie des produits contingentés (exploitation est réglementée par un
quota). A cela s’ajoute le fait qu’ils exploitent actuellement tous les arbres. Auparavant ils
choisissaient des espèces comme le Grewia bicolor (kellé), Scleracarya birrea (éré),
Dalbergia melanoxylon (dialambané), Anogeissus leoccarpus (kodiolé), etc. ce qui a fait ces
espèces se raréfient davantage dans la CR de Labgar et leur disparition est certaine. Ce qui les
amène à se rabattre sur les autres espèces. Aujourd’hui ils coupent toutes les espèces, sans
aucune distinction. Cette activité tend a fortement diminué dans la localité du fait que les
espèces se raréfient davantage. Elles sont actuellement plus visibles vers le sud des CR de
Vélingara Ferlo, Louguéré Thiolly, Dodji.

Photo 3. Camion de transport de bois (Mamadou D. BA, 2011)

La photo 3 montre un camion transportant du bois vers les grandes villes du pays (Touba,
Diourbel, etc.) en provenance de la CR de Labgar. En effet cette région le bois de chauffe et le
charbon de bois qu’utilisent ces villes proviennent essentiellement de la région du ferlo. Les
vendeurs de ce bois passent des semaines dans cette région avec des camions à la recherche
de ce bois d’énergie. Celui-ci est acheminé vers les grandes villes par le biais de ces camions.

35
Photo 4. Troncs d’arbre et des mortiers témoignant les coupes de bois (Mamadou D. BA,
2011)

La photo 4 met en relief des troncs d’arbre coupés par les bucherons pour servir de mortier,
pilon, etc. Ils ont la même stratégie que les vendeurs de bois d’énergie. Ils abattent les arbres,
particulièrement les troncs (photo 4), les transforment ainsi en pilons, mortiers, calebasses,
bancs, bois pour les charrettes et pour les lits, etc.

Photo 5. Maisons clôturées par des troncs d'arbre (Mamadou D. BA, 2011)

35
La photo 5 témoigne un autre service rendue par les arbres ou une autre forme d’usage des
troncs d’arbre. Ceux-ci servent de clôtures pour les maisons pour les constructeurs des cases,
des maisons... Ces derniers utilisent généralement les troncs et les branches des arbres. Pour
les clôtures des maisons, le plus souvent ils prennent le bois mort, qu’ils avaient coupé et
asséché dans la brousse, de peur d’être appréhendé par les agents des Eaux et Forêt. En plus
ces clôtures sont fréquemment remplacées par d’autres (à l’échelle d’une ou deux ans).

2.3. Le surpâturage
On parle de surpâturage à chaque fois que le tapis herbacé subit une pression de broutage trop
importante, compte tenu de ses capacités de régénération, de ces capacités de charge, etc.
« Lorsque la charge animale est excessive (surpâturage), la quantité de matière végétale
prélevée chaque année devient supérieure à la quantité de matière consommable produite
prise sur le capital végétal. Les plantes n'ayant pas la possibilité de reconstituer leurs réserves
disparaissent : il y'a réduction de la couverture végétale. Cela commence par la disparition des
plantes vivaces. A long terme, le surpâturage provoque la dégradation de la pâture mais même
à court terme, un pâturage excessif diminue la production en réduisant la repousse ».
(BOUSSAIDI, 2005, pp 40). Le surpâturage peut être causé par trois facteurs:

2.3.1. mauvaise exploitation des parcours


L'exploitation est tout à fait irrationnelle : pas de rotations, une surcharge permanente
d'animaux, une utilisation précoce de la pâture alors qu'elle n'a pas encore reconstitué ses
réserves racinaires. Les conséquences sont importantes car, outre une diminution de la
quantité de l'herbe produite, il est nécessaire d'avoir des surfaces plus étendues pour assurer la
même production.

2.3.2. réduction progressive des zones pâturables


La disparition progressive des zones du pâturage et de leur potentiel de production n'est pas
compensée par des apports nouveaux, l'extension des cultures fourragères est faible et les
remèdes proposés pour augmenter les ressources en fourrages ne sont pas toujours adéquats.
Ainsi, les mises en défens de longue durée, telles qu'elles sont parfois réalisées, mettant hors
exploitation d'importantes surfaces en vue d'une régénération problématique, diminuent à
court terme les surfaces pâturables et contribuent à surcharger, donc à dégrader les zones
environnantes restées utilisables ; « le remède risque d'aggraver le mal du fait de la
dégradation du sol provoquée par le bétail » (BOUSSAIDI, 2005, pp 45).

35
Le piétinement du bétail, s'il prend des proportions excessives, rend le terrain compact,
empêche la circulation de l'air et de l'eau nécessaire à la vie organique du sol, aux échanges
chimiques et au développement des racines des plantes. Les végétaux herbacés disparaissent
progressivement, et le terrain dénudé est alors soumis à l'action des agents de l'érosion, vent et
précipitation atmosphériques. Leurs racines mises à nu sont fréquemment blessées par le pied
du bétail. Ce fait est accordé à une forte destruction du couvert végétal d'où la réduction
immédiate des zones pâturables.

2.3.3. Augmentation du nombre d'animaux (surcharge)


Malgré les diminutions des surfaces pâturables, le nombre d'animaux augmente à cause du
prestige des éleveurs en fonction du nombre de bêtes qu'ils possèdent. Cette augmentation
engendre une surcharge à la surface pâturable menée d'une réduction continue, cause du
pâturage extensif. Le surpâturage est un processus important dans les mécanismes initiaux de
la désertification.
Tableau 15. Possibilité d'accueil et charge réelle de l'Unité Pastorale de Labgar

UP Superficies rayon Biomasse herbacée Possibilité Charge


15 km (ha) totale (kg ms/ha) d'accueil UP réelle

Labgar 70650 656 9157 14505

Source : Souleymane KOUTOUDIO, 2005 (Rapport PAPEL 2004)

Graphique 6. Possibilités d'accueil et charge réelle de l'Unité Pastorale de Labgar

35
Le graphique 1 montre une surexploitation des ressources pastorales dans la CR de Labgar.
En effet la possibilité d’accueil de l’Unité Pastorale de Labgar est de 9157, alors que sa
charge réelle est de 14505. Ce qui explique le surpâturage fréquent dans la zone.

Photo 6. Concentration du cheptel autour du forage de Labgar (Mamadou D. BA, 2001)

La croissance exponentielle du cheptel accentue cette surcharge. A ce nombre, il faut en plus


ajouter le cheptel des transhumants en provenance du Walo, qui dés la fin de la saison des
pluies, s’installent dans les villages de l’arrière pays de la CR de Labgar. Ils partagent ainsi
les points d’eau et les zones de pâturage avec le bétail de la dite localité. Les transhumants
constituent alors une charge supplémentaire pour le forage et le tapis herbacé.
Tableau 16. Poids du cheptel de la CR de Labgar dans le Département de Linguère

Bovins Ovins Caprins

CR Labgar 19 141 27 740 47 620

Dép. Linguère 212 682 423 998 396 877

% de la CR 8,99 % 6,54 % 11,99%

Source : Chef du service de l’Elevage/Labgar, 2005

Tableau 17. Proportion du cheptel de la CR de Labgar par rapport à l'Arrondissement


(Dodji)

Bovins Ovins Caprins Equins Azins

CR Labgar 16 500 27 000 18 200 410 450

Arrond. Dodji 427 000 117 000 55 200 2 520 3 050

35
% de la CR 38 % 23 % 32 % 16 % 14,7 %

Source : PLD de la CR de Labgar, 2004

La CR de Labgar compte le plus grand nombre de cheptel dans l’Arrondissement de Dodji.


Cela peut être expliqué par le fait que la CR de Labgar compte quatre (04) forage (Labgar
village, Kadar, Loumby Yéro Samba, et Loumbol Djiby) en son sein, ce qui est difficile de
voir dans les autres CR de l’arrondissement. Raison pour la quelle elle enregistre presque
chaque année de nouveau venus en provenance du Walo ou d’autres CR du département. Il est
aussi un carrefour entre cette région de l’Est et le Saloum (zone de prédilection des
transhument). Avoir une évolution annuelle du bétail est très difficile pour diverses raisons.
Parmi ces dernières il y a le manque de moyens des autorités et responsables du secteur pour
faire l’inventaire, les fréquents déplacements des éleveurs à la recherche de pâturage et de
points d’eau, la résistance de certains éleveurs refusant que leur troupeau soit compté, etc.

La conjugaison de ces facteurs amorce la croissance des activités des populations et change
l’équilibre environnemental du milieu.

II. Les impacts de la dégradation des terres dans la CR de Labgar


Dans la communauté rurale de Labgar, le développement des activités agricoles, pastorales, le
tapis herbacé, les formations ligneuses, etc. est fortement tributaire des pluies. Cependant
avec la péjoration climatique, les pressions anthropiques sur les ressources, le milieu devient
davantage fragile. La désertification s’est ainsi installée progressivement dans la CR. Il se
traduit aujourd’hui par une dégradation avancée des sols. Elles se manifestent par une
influence négative sur la communauté et les ressources. La population observe
essentiellement les activités du primaire à savoir l’élevage et l’agriculture. De ce fait ce
phénomène devient contraignant et s’oppose au développement des activités. Alors il se
produit des modifications, et même des dysfonctionnements qui affectent la CR surtout sur les
plans socio-économique, environnemental.

1. Impacts environnementaux et risques


La succession de périodes sèches, la désertification entrainent la désolation chez les
populations mais également ils détruisent l’environnement. Avec la diminution des
précipitations, les animaux, les populations, les végétaux connaissent des dommages
importants. Tel est le cas entre les années 1971, 1990. Dans la CR de Labgar, le Sahel en

35
général, des milliers d’hectares d’espèces ligneuses ont « séché sur pied constituant de la sorte
de véritables cimetières de bois. » (MEPN, 1997, pp 10).

Sur le plan environnemental, les manifestations le plus souvent observées sont :

1.1. baisse des pâturages


Le volume des produits ligneux et des ressources fourragères (qualité/quantité) ne cesse de
diminuer dans la CR de Labgar. Les défrichements, déboisements excessifs, les actions
menées par les hommes (pour des besoins énergétiques, construction…) et le nombre
croissant des animaux (pâture, surpâturage, piétinement…), les feux de brousse sont les
principales facteurs de destruction du couvert végétal dans la communauté rurale de Labgar.
Aujourd’hui le tapis herbacé est complètement utilisé dans un rayon de 5 à 10 km, tout
azimut, du forage de Labgar à partir de février-mars. Alors 10-15 ans avant, ce tapis était
partiellement consommée, ce qui faisait qu’une partie conséquente y restait jusqu’à l’arrivée
des premières pluies. « (…) un peu en arrière, on ne faisait même pas un kilomètre pour
cueillir de la paille sèche pour les chevaux et le petit bétail qu’on gardait à la maison.
L’herbe restait aux alentours des maisons jusqu’à la saison des pluies. Actuellement, dès le
mois de février on parcourt 15, voire 20 km pour chercher ce fourrage. Des fois on traverse
même les limites de la communauté rurale, pour se rendre à Louguéré Thiolly par exemple et
1 à 2 jours de voyage nous est nécessaire (…) » nous a laissé entendre Omar DIOP, membre
de l’Association des Usagers du Forage (AZUFOR) de Labgar. Ces propos montrent ainsi
l’état du tapis herbacé. La situation est en plus amplifiée par la rareté des pluies, les feux de
brousse, le surpeuplement (cheptel).

1.2. appauvrissement et stérilité des sols


Les piétinements intenses du bétail de la communauté rurale et du bétail transhumant
entraînent une dégradation avancée des sols dans les alentours des forages. En plus de la
faiblesse des précipitations, le potentiel hydrométrique des sols diminue conséquemment,
d’où la disparition ou la « migration » de certaines espèces végétales et fauniques, ne pouvant
pas s’adapter aux conditions qui y prévaut. Selon les données issues de nos enquêtes
beaucoup d’espèces arborées, herbacées ont disparus dans la zone. Il ne reste que les épineux,
la steppe y domine (tableau 19).

Tableau 18. Espèces ligneuses et herbacées disparues dans la CR de Labgar

Types d’espèces Espèces disparues

35
Espèces ligneuses Combretum glutinosum (dôkki), Combretum micarntum (talli),
Commiphora africana (baddi), Calotropis procera (bawami),
Sclérocarya birrea (éri), Acacia ataxacantha (gututi), Acacia seyal
(bulbi), Dalbergia malanoxylon (dialambani), Grewia bicolor (kelli),
Sterculia setigera (bobori), Acacia macrostachya (tchidi), …

Espèces herbacées Blepharis linariifolia (giriggal), Lepidagathis anobrya (ougoutel),


Gisekia pharnacioides (takél pôli), Glinus lotoides (diatché), Monsonia
senegalensis (ndousourmo), Ctenium elegans (latchel dawadi),
Chrozophora senegalensis (makki), Tephrosia purpurea (tchampi), …

Source : Données d’enquêtes, 2011

Cependant, il peut arriver que des espèces que l’on retrouve dans la zone puissent être
considérées comme ayant disparues. Il s’agit en effet d’espèces qui avaient un peuplement
très dense et qui aujourd’hui se comptent par dizaine. Et elles ne se reproduisent pas du fait
qu’il n y a pas de moyens pour les reboiser. Ces espèces se sont « déplacées », ont « migré »
un peu plus au sud de la communauté rurale.

1.3. vulnérabilité du sol dénudé


Les vents violents dégradent le sol en détruisant sa structure et sa texture : envol des éléments
les plus fins et maintien de sable stérile. En effet l’action de l’érosion est responsable de la
décantation de la couche superficielle des terres. Cette dernière est essentiellement composée
d’élément fins permettant la fertilisation des sols (matière organique, limons...). Avec la
mobilisation de ces fertilisants, les terres s’appauvrissent davantage et ne permettent pas alors
le développement de la végétation, de l’agriculture. Ce sable stérile peut se déplacer en
vagues et recouvrir, en nappes homogènes ou en formations dunaires plus ou moins
importantes, les terres arables et les rendent impropres à la culture, au développement de la
végétation et menacer par ailleurs des infrastructures telles que les puits, mares, marigots, etc.

1.4. Diminution des ressources hydriques (eaux de surface et sous-terraines)


L’assèchement des mares, marigots, des puits et abaissement des nappes phréatiques
insuffisamment réalimentées pendant la saison des pluies. La nappe phréatique est
essentiellement alimentée par les eaux de pluies. La faiblesse des totaux pluviométrique
qu’enregistre la CR chaque année, l’intensité des températures, la forte évaporation ne
permettent pas une alimentation correcte et suffisante de la nappe. La conjugaison des ces

35
phénomènes compromette les conditions de vie des hommes, des animaux et le
développement des espèces végétales.

1.5. Les risques


Ces impacts de la dégradation des terres mènent à des conflits agropastoraux, entre éleveurs et
agriculteurs, entre les éleveurs eux même. En effet avec la diminution des ressources
fourragères, les zones de pâturage sont fortement convoitées par les éleveurs. Et certains vont
jusqu’à interdire les autres éleveurs, principalement les transhumants, de fréquenter les zones
près de leurs concessions. Aussi avec l’extension des terres agricoles, les zones de pâturages
se rétrécissent davantage. Les champs vont jusqu’à occuper les parcours du bétail. Ce qui fait
que les champs sont souvent fréquentés par les troupeaux, et les dégâts peuvent être
important. Chaque partie accuse l’autre, d’où des soulèvements et des divergences.

Tous ces facteurs concourent à la dégradation des conditions de vie des populations en les
exposant à la pauvreté.

2. Impacts socio-économiques de la dégradation des terres


Ils se traduisent essentiellement par un retard ou recul de développement de l’élevage et de
l’agriculture. Avec la diminution des rendements de ces activités, la fragile économie des
populations devient affectée.

Du fait de l’irrégularité des précipitations et la succession des périodes de sécheresse, la


raréfaction des pâturages (fourrages naturels), les mares temporaires, s’accentue davantage.
Les populations deviennent alors des victimes par le biais de leurs activités. Elles répondent
ainsi par la transhumance, l’exode rural, l’émigration, etc.

Par exemple en 2001, 2002 et 2006 la CR de Labgar est été marquée par des faibles pluies
obligeant ainsi la population à se déplacer à la recherche de points d’eau et de pâturage
comme le témoigne cet éleveur du village de Gniwa, Samba Diarga BA « Nous avons
beaucoup souffert durant ces années. Il n’y avait pas plût beaucoup à Labgar et les
transhumants venant du Waalo ont aggravé la situation. Ce qui nous a conduits à aller dans
la région naturelle du Saloum. On y est resté 5 mois durant, laissant derrière nous nos
villages et certains membres de la famille. Cette période a avoisiné un peu les sécheresses des
années 1970, 1983 et 1992 où nous avions perdu plus de la moitié de notre cheptel (…) ».

35
Photo 7. Transhumants à la recherche de pâturages et de points d'eau

La photo 7 montre des transhumants labgarois à la recherche de conditions favorables (eau,


pâturages, etc.) pour leurs bétails. La dégradation des terres est à l’origine de la diminution
des ressources fourragères et hydriques. De ce fait, environ 2 à 3 mois après les pluies, les
éleveurs transhument vers le centre du pays. Le maigre et fragile tapis herbacé de la CR de
Labgar ne supporte pas le nombre pléthorique de bétail qui le sollicite (le bétail transhumant
et ceux de la localité). Alors des stratégies, comme la transhumance, s’imposent pour sauver
le bétail. La première image met en relief des moyens de déplacement les plus utilisés par ces
personnes pour rallier le sud de la CR : les charrettes. Et la deuxième image montre un
campement temporaire de transhumants. On voit dans cette dernière un espace de cuisine sans
aucune protection et à cheval entre le campement et le tapis herbacé, d’où un risque de
déclanchement de feu de brousse.

En plus de la transhumance des éleveurs, il faut augmenter l’exode rural des jeunes vers les
grandes villes sénégalaises et l’émigration en direction des pays africains et occidentaux suite
à la baisse des rendements de productions de l’élevage, agriculture, la cueillette. Il se produit
alors un départ « des bras valides » qui devraient assurer la pratique de l’agriculture et bien
d’autres services. Ces activités deviennent de plus en plus délaissées et la diminution des
rendements de production s’accentue davantage. Dans cette optique, la CR de Labgar, voit
son économie affaiblie et fragilisée. Les populations deviennent alors vulnérables à la
pauvreté.

Ces conséquences de la dégradation ont entrainé une prise de conscience chez les acteurs. Elle
se traduit par l’adoption de certaines stratégies pour lutter contre ces phénomènes.

35
Chapitre II. Présentations des stratégies développées dans la communauté
rurale de LABGAR face à la dégradation des terres
Cette partie montre les techniques adoptées par les acteurs pour lutter contre les facteurs de la
dégradation des terres à Labgar. Il en existe beaucoup de méthodes de lutte mais, ils peuvent
être résumés en trois (03) stratégies. Elles commencent d’abord par un vaste programme de
reboisement : « dés lors Labgar est prêt, motivé pour entreprendre le reboisement de 314 ha,
etc. Pour le village de Labgar, on prévoit le reboisement participé en 6 ans 6 » (BEYE ; 1979).
Ce programme de reboisement a été redynamisé, relancé depuis l’année 2009 dans la CR de
Labgar par les activités la Grande Muraille Verte (GMV). Il s’en est suivi ensuite, la
réalisation d’un bassin de rétention dans le village de Labgar et la renaturation d’importantes
mares hivernales dans les villages environnants (Gaïdoum, Kabel, Loumbol Djiby...). Et avec
l’appui des agents des Eaux et Forêt, PAPEL, des comités villageoises de lutte contre les feux
de brousse ont été créés et d’autres redynamisées.

1. Les reboisements : la Grande Muraille Verte (GMV)


Le reboisement constitue un moyen de lutte efficace contre la désertification. Il est a été très
tôt utilisé dans la communauté rurale de Labgar à travers des structures comme la Société de
Développement de l’Elevage dans la zone Silvopastorale (SODESP) et d’autres organisation.
En effet, avec l’avènement de la sécheresse, cette zone devient progressivement affectée par
l’extension des terres désertiques. Ainsi à la veille de la sécheresse des années 1970, Labgar a
entrepris un reboisement de 314 hectares. Si les autres villages suivent, alors, « la révolution

6
Alassane BEYE, 1979, Alassane raconte LABGAR, Genève, Tribune Editions, 94p.

35
verte aura gagné sur le sable » (BEYE, 1979, pp-68). Ce programme gigantesque
s’accompagne avec la volonté des populations locales de protéger jalousement les jeunes
plants (qui viennent d’être reboisés). Selon Omar BA, un ancien travailleur de la SODESP
« L’expérience de Mbidi, centre expérimental arboricole, nous a beaucoup marqué. Je peux
même dire que c’est ce qui nous a permis de faire un tel exploit. On avait planté des espèces
comme Acacia senegal, Acacia radiana, Balanites aegyptiaca, Ziziphus mauritiana, etc. Et
aujourd’hui vous pouvez voir ces espèces aux alentours du village de Labgar et vers Loumbol
Djiby, Gniwa ».

La promotion humaine et le Service des Eaux et Forêt lors de l’année Internationale de


l’Enfant ont proposé un thème : « UN ARBRE – UN ENFANT » qui encourage et motive
davantage les actions jusque là réalisées en matière de reboisement. Ainsi avec les animateurs
ruraux comme Alassane BEYE, des sensibilisations ont été effectuées à l’endroit des
populations avec l’appui des services des Eaux et Forêt, la SOPESP. Le reboisement devient
alors une activité valorisée dans la communauté rurale de Labgar. En plus de la
sensibilisation, les participants recevaient aussi des récompenses (denrées alimentaires, etc.).

Photo 8. Plantation d'Acacia radiana au Nord de Labgar (Mamadou D. BA, avril 2011)

La région du Sahel et particulièrement la zone de Labgar peut redevenir florissante ; ses


habitants pourraient y vivre décemment. Mais, pour revaloriser les sols, il faudrait les
reboiser. Seules, les forêts et plantations sont susceptibles de maintenir l’humidité nécessaire
à la terre, tout en la protégeant du soleil et des vents responsables de l’érosion.

C’est dans ce même sillage que s’inscrit la Grande Muraille Verte. Celle-ci permet une
restauration et valorisation des écosystèmes pour lutter contre l’extension des terres désertique
et améliorer les revenues des populations. Il s’agit d’un projet de régénération assistée des
terres dont le tracé s’étend sur environ 7 000 km de Sénégal à Djibouti, à la limite entre le

35
Sahara et le Sahel et entre les isohyètes 100 et 400 mm, soit une superficie de 11 624 500
hectares. Au Sénégal cette « rempart verte » va couvrir 545 km de long d’Ouest en Est et 15
km de large du Nord au Sud.

Rappel

La GMV a été proposé par l’ex-Président du Nigéria Olusegun OBASENJO lors du 7 eme
sommet des leaders et chefs d’Etat de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-
SAD) tenu les 1 et 2 Juin 2005 à Ouagadougou. Le projet a ensuite été porté par le Président
du Sénégal Me Abdoulaye WADE. Il vise la lutter contre la désertification, à réhabilité les
écosystèmes pastoraux par des activités de reboisement et d’aménagement, et à améliorer les
conditions de vie des populations locales. 7

Les pays de la zone sahélienne sont confrontés à un déficit pluviométrique persistant


accompagné par la migration des isohyètes vers le sud. En plus la succession des épisodes
secs, combiné à des facteurs anthropiques (feux de brousse, surexploitation des ressources,
surpâturage, etc.) a sérieusement affecté les grands équilibres écologiques, entraînant une
dégradation des ressources naturelles, des sols et une baisse des productions agricoles, autant
d’indicateurs d’un processus de désertification. Justifiant ainsi la mise en place de ce projet de
reboisement.

Les localités sénégalaises traversées par le tracé sont marquées par la déforestation, le
surpâturage et les sécheresses récurrentes. La composante sénégalaise du projet a commencé
en 2007 par la mise en place de l’Agence Nationale pour la Grande Muraille Verte
(ANGMV). Dans la communauté rurale de Labgar, les activités se sont déroulées en 2009 et
2010. Les activités de reboisement ont été précédées par des activités de sensibilisations des
populations et des élus locaux, en même temps que la délimitation et l’identification des
parcelles. Celles-ci sont sécurisées par un réseau de pare-feux et de fils barbelés pour la
parcelle exploitée par l’armée sénégalaise et celle française. Ensuite il y a eu « l’ouverture des
tranchées de 50 cm de profondeur pour faciliter l’infiltration mais aussi le désherbage des
parcelles » (Col. Pape SARR, division des aménagements techniques de l’ANGMV et
ingénieur des Eaux et Forêt).

Deux années, 2009 et 2010, sont consacrées pour la zone de Labgar. Ainsi, en 2009, un
reboisement de 10 000 ha s’est effectué au sud, dans la communauté rurale de Labgar. Ces
7
NDIAYE D. S., TOURE A., 2010. Recueil d’expériences de gestion durable des terres au Sénégal, Dakar,
CSE, 98p

35
parcelles sont plantées par les populations locales, des étudiants de l’UCAD, des volontaires
du Service Civique National (Mouvements de la Jeunesse) avec à la tête l’Adjudant Chef
Ibrahima SARR, Association Sukyo Mahikari, Union Nationale des Coopératives
d’Exploitants Forestiers du Sénégal (UNCEFS), les amis de la nature avec l’encadrement des
agents des Eaux et Forêt et d’autres venant de l’école nationale des eaux et forêt (Ziguinchor).
L’activité s’est déroulée pendant un mois et 15 jours, à partir d’août 2009. Ce qui a permis de
couvrir les 1/3 du Sud de Labgar. Le développement de ces plants constitue pas important
dans la lutte contre la désertification.

Les activités se déroulent en trois phases :

1.1. la phase de début des activités


- Il s’agit de la phase 1 qui est une préparation de plants dans la pépinière des eaux et forêt
de Labgar. A partir de mai, le travail consiste à semer les plants dans des sachets en
plastique et les arrosés jusqu’au veille des acticités de reboisement. La photo 9 met en
exergue la pépinière des Eaux et Forêt de Labgar destinée à fournir les plants nécessaires
pour reboiser les parcelles qui ont été aménagées dans la communauté rurale.

Photo 9. Pépinière des Eaux et Forêt de Labgar pour la GMV (Mamadou D. BA, août
2010)

1.2. la phase d’initiation et de formation


- cette deuxième phase initie et permet de former les participants à l’exercice de
reboisement. Elle dure un jour. La photo montre un agent des Eaux et forêt entrain de
préparer les jeunes volontaires du Service Civic National (SCN) et des étudiants à la
technique de reboisement. En même temps il les rappelle aussi les conduites (morale et
civique) qu’ils doivent adopter tout au long de leur séjour.

35
Photo 10. Initiation et formation au reboisement pour les participants (Mamadou D. BA,
août 2010)

1.3. le reboisement proprement dite


- La troisième phase est l’action ou l’activité de reboisement des plants dans les parcelles
aménagées.

Photo 11. Reboisement des parcelles au sud de Labgar (Mamadou D. BA, août 2010)

Aussi la plantation de 15000 plants dans une parcelle de 700 hectares, au nord, a été assurée
par un détachement des forces françaises du Cap Vert en compagnie des forces armées
sénégalaises (photo 12). Elle a pu s’effectuer avec l’accord et les conseils de l’agence
nationale pour la Grande Muraille Verte et le concours et la participation des forces armées
sénégalaises et des sociétés françaises Eiffage Sénégal et Total Sénégal. Cette parcelle a été
raccordée avec celle de 1974 (photo 8) qui se trouve au nord du village de Labgar.

35
Photo 12. Reboisement de la parcelle nord de Labgar par les forces armées françaises et
sénégalaises

Les espèces reboisées à Labgar sont celles que les populations locales exploitent (pour des
besoins économiques, alimentation pour le bétail) et qui peuvent se développer dans la zone
sahélienne. Ces espèces peuvent résister, s’adapter aux conditions climatiques du milieu
(tableau 20).

Tableau 19. Les espèces retrouvées dans les parcelles de la GMV à Labgar

Espèces plantées Services fournis

Ziziphus mauritiana Fourrage, cueillette et vente de fruits, pharmacopée,


(diabi)

Acacia seyal (boulbi) fourrage, gomme, bois d’énergie, de service, pharmacopée

Acacia senegal (pattouki) fourrage, gomme, bois d’énergie, pharmacopée,

Acacia raddiana (thili) fourrage, pharmacopée

35
Acacia nilotica (gawdi) fourrage, bois d’énergie, médicaments,

Balanites aegyptiaca bois d’énergie, de service, fourrage, pharmacopée, construction


(mourtoki)

Source : Données d’enquêtes, 2011

L’aménagement et la mise en valeur des parcelles, par le biais du reboisement nécessite une
protection des plants. La lutte contre les feux de brousse permet une gestion durable de ces
espèces.

2. La lutte contre les feux de brousse


Le tapis herbacé est fragile dans la communauté rurale de Labgar. Le fourrage qu’il produit
annuellement est faible et les populations accordent une importance particulière à sa
protection. Les feux, qu’il soit précoce ou tardif, se traduisent par une perte importante de
fourrage et crée un déficit alimentaire pour le cheptel avec toutes les conséquences socio-
économiques que cela engendre : mortalité du bétail, plus grande transhumance, faiblesse des
revenus etc.

2.1. les causes des feux de brousse dans la CR de Labgar


L’origine des feux dans la zone du Ferlo est majoritairement anthropogène. Les mises à feu
sont rarement accomplies dans un but de nuire. Pour la plupart des cas, il s’agit d’actes
involontaires mais très souvent des pratiques négligées (verser de la cendre en dehors des
campements, récolte de miel, etc.) peuvent déclencher le feu. Le développement des activités
comme l’élevage, la cueillette, l’agriculture dépend essentiellement d’une gestion pérenne des
ressources (les sols, le fourrage, les ligneux, etc.). Conscients de la situation, les acteurs se
organisés pour lutter contre les feux de brousse.

2.2. les stratégies de lutte contre les feux de brousse


Dans la communauté rurale de Labgar, le Projet d’Appui à l’Elevage (PAPEL), en
collaboration avec les services des Eaux et Forêt, la SODESP ont mis en place une stratégie
pour lutter contre les feux. Cette lutte est basée sur deux axes stratégiques : l’ouverture des
pare-feux et la mise en place des comités de lutte contre les feux de brousse (CLCFB).

2.2.1. ouverture de pare-feux

35
C’est un moyen de lutte préventif. Il s’agit ainsi d’aménager des routes de largeur
relativement grande pour stopper l’avancée d’un feu. Cette stratégie a très efficace. Si un feu
débute dans une zone où le tapis herbacé est important, il est quasiment impossible de
l’éteindre surtout que les feux sont tout au début luttés avec des moyens traditionnels,
souvent inefficace par les populations locales. Les unités de lutte arrivent un peu après le
déclanchement du feu. De ce fait les pare-feux constituent un barrage et amorcent l’intensité
de ces derniers Et à ce stade, les populations aura le dessus sur les feux. A Labgar ces
aménagement ont été initiés par les agents des Eaux et Forêts et valorisés par la SODESP et
le PAPEL. Et chaque année maintenant, ils sont réaménagés. Aujourd’hui avec les activités
des la GMV, le réseau est densifié.

En 1996, Le Projet d’Autopromotion Pastoral dan le Ferlo (PAPF) a lancé une opération
d’ouverture mécanisée pour réhabiliter 1150 km réseau des pare-feux dans le ferlo, environ
1/5 de sa superficie.

Photo 13. Ouvertures de pare-feux

2.2.2. les comités de lutte contre les feux de brousse


Ils sont installés dans 25 villages de la communauté rurale de Labgar. Le PAPEL a initié ce
plan. Il s’agit se doter des volontaires, dans chaque village, du matériel de lutte contre les feux
de brousse. Avec ce matériel, les populations utilisent aussi leur voiture, des branches,
charrettes, pour s’opposer au feu avant l’arrivée des unités de lutte. Labgar compte dans son
ensemble une unité qui doit couvrir toute la zone. A Labgar, 42 comités avec 887 membres
ont été redynamisés et 05 avec 182 membres ont été créés en 2004 grâce à l’appui du
PAPEL8.

8
Cap. NDOYE, 2010. Bilan campagne de lutte contre les feux de brousse 2009/2010,

35
Photo 14. Quelques matériels de lutte contre les feux de brousse

Il existe d’autres moyens de lutte contre les feux de brousse, la lutte offensive.

-Par projection d’eau : il s’agit d’utiliser des voitures, charrettes chargés de citernes d’eau et
on se place devant le feu jetant de l’eau sur les flammes.

-Par étouffement : c’est la méthode la plus employée par les éleveurs reste et consiste à
frappe sur le bas des flammes avec des branchages. Il s’agit de constituer un bouquet de
branchages et par des mouvements répétés de bas en haut d’écraser les flammes et de les
étouffer. Les branches légères et feuillues de certains arbres sont employées pour cette
circonstance. Des battoirs en caoutchouc sont employés quelques fois : il s’agit d’un carré de
30 cm de côté sur 40 cm en caoutchouc épais, très flexible et emmanché d’un bâton de 150 à
200 cm. Il réduit la pénibilité de l’opérateur mais ce matériel est rarement disponible parce
que distribué par le service des Eaux et Forêts et souvent il n’est pas récupéré afin d’être
stocké pour une prochaine opération. Ce combat par étouffement n’est significatif que lorsque
les intervenants sont nombreux.

-Par réalisation d’un contre feu : il consiste pour allumer un nouveau feu dans la zone de
succion. Ce contre feu, suite à l’appel d’air, progresse en direction du feu originel. Quand les
flammes des feux se rencontrent, elles se neutralisent et le sinistre est stoppé net. Cette très
attrayante théorie est extrêmement difficile à mettre en pratique et sa mise en œuvre n’a
jamais, du moins officiellement, été déclarée. Il arrive cependant souvent que les populations
voyant un feu venir en direction de leur campement allument des feux pour tenter de brûler
l’herbe avant l’arrivée du sinistre. En fait ils ne font qu’augmenter la désolation en essaimant
d’autres foyers. Même si elle est possible, cette méthode de lutte est à bannir.

35
-Par réalisation d’un feu de blocage : cette technique avoisine un peu les pare-feux mais ici
l’aménagement se fait avec un feu. C’est un feu allumé le long d’une défense naturelle (piste,
sentier, zone nue,…) et à contrevent. Lorsque le feu de brousse progresse vers cette barrière
naturelle et qu’il menace de sauter cette zone de coupure du tapis herbacé, on incendie la
steppe tout le long de cette brèche et à contrevent, ce qui ne constitue pas un risque bien
grand. Il s’agit d’élargir l’obstacle pour éviter le franchissement.

3. L’aménagement des bassins de rétention


Un bassin de rétention est un ouvrage hydraulique conçu pour recueillir, stocker et mobiliser
les eaux de ruissellement. Il peut s’agir d’une mare naturelle améliorée, d’une mare
artificielle, d’une digue ou diguette de rétention, d’un micro barrage, d’une retenue collinaire
ou d’un lac artificiel.

Ce sont des infrastructures de stockage des eaux pluviales pour la mobilisation et la


valorisation des eaux de ruissellement.9

Ce programme d’aménagement des mares traditionnelles, hivernales permet de retenir plus


longtemps les eaux de ruissellement pendant la saison sèche. C’est ainsi que la mare de
« céterma » de Labgar a été aménagé en bassin de rétention en 2009 et quatre autres en cour
de réalisation. Le site se trouve dans la zone sylvo-pastorale semi-aride. Elle ne reçoit
qu’environ 300 à 400 mm et subit des déficits pluviométrique importants et une dégradation
des ressources pastorales dont dépend une large partie de la population. En effet, aux
sécheresses répétées, s’ajoutent des problèmes comme le surpâturage autour des points d’eau,
la vétusté des ouvrages hydraulique, l’insuffisance des ressources en eau. Les mares
représentent alors un potentiel non négligeable en eau. Cependant, l’essentiel de ces mares
tarissent rapidement, maximum trois mois après la saison des pluies. Ainsi pour valoriser ce
potentiel hydrique, des aménagements sont consistant à augmenté la profondeur et l’épaisseur
du bassin. Ce qui permettra de conserver longtemps l’eau, jusqu’à l’arrivée des pluies ou
jusqu’au mois de mai.

Leur objectif est de :

-Renforcer la capitale eau et donner la priorité à la mise à disposition des populations des
ressources nécessaires pour l’amélioration de leurs conditions de vie ;

9
NDIAYE D. S., TOURE A., 2010. Recueil d’expériences de gestion durable des terres au Sénégal, Dakar, CSE,
98p

35
-Assurer la disponibilité en eau et en toutes saisons pour asseoir la durabilité des actions ;

-Promouvoir les infrastructures afin de mieux sécuriser les productions, lutter contre la
pauvreté et l’exode rural ;

-Restaurer les écosystèmes et améliorer la biodiversité (Grande Muraille Verte) ;

Les bassins de rétention constituent ainsi des points d’eau presque permanant pour
l’abreuvement du bétail. Alors le déplacement fréquente des éleveurs à la recherche de point
d’eau. Il assure la promotion de l’élevage sédentaire. Aussi ils permettent le développement
de l’agriculture maraichère. Certains produits alimentaires peuvent alors être récoltés trois
fois dans l’année. Il participe alors à améliorer l’économie, les revenues des ménages. Les
travaux diminuent les déplacements de certains jeunes vers les grandes villes à la recherche
du travail (exode).

Carte 6. Hydrographie de la communauté rurale de Labgar

Le bassin associé au quatre forages et les puits que compte la zone constituent ainsi un
potentiel hydrique important en eau pour la communauté rurale de Labgar surtout durant la
saison sèche.

35
Face à la dégradation des terres dans la communauté rurale de Labgar, les acteurs se sont
organisés en mettant en place des techniques pour lutter contre certains phénomènes qui
dégradent l’environnement. Ces méthodes restent importantes dans une localité se trouvant
dans la région sahélienne parque que permettant le développement et la promotion des
activités des populations.

CONCLUSION GENERALE
La région du Sahel est confrontée, depuis les années 1970, à une succession de périodes
sèches et une installation progressive de la désertification. Il en résulte une dégradation
avancée des terres de cette zone.

La communauté rurale de Labgar est en plein cœur de la zone sylvo-pastorale, plus


précisément dans la sous zone écogéographique du ferlo ; le ferlo sableux. Avec son
important cheptel, cette localité joue un rôle important dans l’économie du pays, participe à
l’alimentation du marché de Dahra en bétail.

Cependant les conditions climatiques de cette communauté rurale, située dans la zone Sahel,
ne favorise pas la promotion de ses activités socio-économiques. La conjugaison des périodes
sèches et certains facteurs anthropiques (émondage abusif, feux de brousse,…) a fini par
détruire le profil pédologique et plonger la localité dans un processus de désertification. Il se
traduit par une dégradation des terres, responsable de la baisse considérable des rendements
de production pastorale, agricole, de la cueillette, une disparition d’espèces végétales et
faunique. De ce fait les conditions de vie des populations deviennent fragiles : elles sont
exposées à la pauvreté.

Dans ce travail, nous avons essayé de répondre aux questions de recherche que nous avions
pour mieux appréhender le problème de recherche et vérifier les hypothèses dont on avait
émis. Les outils qui nous ont permis d’effectuer ce travail sont les enquêtes de terrain, les

35
observations, l’analyse des paramètres climatiques (précipitation, température, vent,
évaporation, etc.) et de facteurs anthropiques.

Ce qui nous a permis de vérifier les biens fondé de notre hypothèse 1 : « la dégradation des
terres dans la CR de Labgar résulte de la conjugaison de facteurs naturels et
anthropiques ». Cette hypothèse montre que les températures élevées, l’érosion, les fortes
prélèvements dus à une évaporation intense, l’irrégularité des précipitations (bref la
sécheresse climatique et la désertification), etc. sont à l’origine de la dégradation des terres
dans cette localité, mais aussi que les facteurs anthropiques amplifient, accentuent ce
processus.

Ce phénomène a des impacts négatifs sur le plan environnemental et sur les activités socio-
économie des populations.

Les impacts sont notoires sur le plan environnemental. En effet, dans la communauté rurale
on assiste à une « migration » ou disparition d’espèces, surtout les plus utiles à la population.
Le sable transporté par les vents vient se déposer dans les bassins des mares, potentiel
important de ressource en eau, favorisant ainsi leur assèchement. Et les sols deviennent de
plus en plus stérile, pauvre en raison de l’érosion, des piétinements, de la perte progressive de
leur potentiel hydrique, leur assèchement, etc.

Aussi ce phénomène fragilise les conditions de vie des populations, en les exposant à la
pauvreté. Celles-ci tirent l’essentiel de leur revenue sur l’élevage, l’agriculture, la cueillette
(jujubes, pain de singe, soump, etc.). La dégradation des terres constitue, alors, une contrainte
ou entrave à la promotion de ces activités.

Cependant, cette partie a été brièvement analysée dans notre TER de master 1, par contre son
approfondissement sera l’œuvre du travail en master 2.

Cette situation défavorable au développement de la communauté rurale a entrainé une prise de


conscience chez les acteurs. La conscientisation se traduit par une mise en place de stratégies
de lutte contre la dégradation des terres. Ce qui vérifie alors notre hypothèse 2 qui soutient
l’idée selon la quelle : « la dynamique actuelle a amené les acteurs à adopter des stratégies
pour faire face à la dégradation des terres ». Les acteurs ont réagi, face à la dégradation des
terres, par les reboisements, les campagnes de lutte contre les feux de brousse, l’aménagement
de bassin de rétention,…concourant tous à mettre fin à cette tendance, arrêter le processus de
désertification (l’extension des terres désertique). Ce qui permettra alors restaurer à

35
l’environnement son état initial et de promouvoir le développement des activités générateurs
de revenues pour les populations particulièrement l’élevage, l’agriculture, la cueillette…

Aujourd’hui on assiste à un « retour à la normale » des précipitations ; ce qui devrait


réconforter les actions entreprises par les acteurs. Mais ce qui important c’est de se demander
pour combien de temps la pluviométrie devra telle rester ainsi pour que les populations
puissent retrouver leur environnement initial, équilibré et propice à leur activités.

Cependant, les enquêtes effectuées au près des populations et les observations ont suscité en
nous une certaines interrogations : d’une part quant à l’efficacité et la viabilité des stratégies
adoptées et d’autres part quant à la participation, l’implication des populations locales dans
les activités de lutte. Ces interrogations feront aussi l’objet d’une étude dans notre travail de
master 2.

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Zones arides No. 1, 127p

-YAO J., 2003. Méthode d’étude et recherche en sciences économiques et sociales, Paris,
Harmattan, 239p

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Table des matières

Dédicace......................................................................................................................................1
Remerciements..........................................................................................................................2
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................7
Première partie. Cadre théorique, opératoire et méthodologique.....................................12
Chapitre I. Cadre théorique...............................................................................................13
1. Problématique.............................................................................................................13
2. Intérêt et justification du sujet....................................................................................14
3. Délimitation du champ d’étude..................................................................................16
4. Questions de recherche...............................................................................................17
5. Objectifs de recherche................................................................................................17
6. Hypothèses de recherche............................................................................................18
Chapitre II. Cadre opératoire............................................................................................19
1. Définition conceptuelle..............................................................................................19
1.1. Sécheresse..........................................................................................................19
1.2. Désertification...................................................................................................19
1.3. Stratégies de lutte..............................................................................................20

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2. Définition opérationnelle............................................................................................22
Chapitre III. Cadre méthodologique.................................................................................24
1. Méthode et technique de collecte des données...........................................................24
1.1. La phase documentaire......................................................................................25
1.2. La phase de collecte des données de terrain...................................................31
1.2.1. Techniques et méthodes d’échantillonnage de la population à enquêter.....31
1.2.2. Protocole d’enquête.....................................................................................35
1.2.3. Protocole d’Echantillonnages......................................................................36
2. Les méthodes de Traitement des données..................................................................37
2.1. Traitement statistique.......................................................................................37
2.2. Traitement graphique.......................................................................................37
2.3. Traitement cartographique..............................................................................38
3. Difficultés rencontrées...............................................................................................38
Deuxième partie. La dégradation des terres et les stratégies de lutte des populations
dans la communauté rurale de Labgar.................................................................................40
Chapitre I. Analyse des facteurs de la dégradation des terres et de leurs impacts dans
la CR de Labgar..................................................................................................................41
I. Les facteurs de la dégradation des terres dans la CR de Labgar............................41
1. Les facteurs naturels...................................................................................................41
1.1. Les paramètres indicateurs de la sécheresse climatique dans la CR de
Labgar...........................................................................................................................41
1.1.1. Facteur pluviométrique de LANG (FP)........................................................42
1.1.2. Indice d’aridité de DE MATONNE (I DM)...................................................43
1.2. Analyse des paramètres climatiques de la station de Linguère....................44
1.2.1. Les précipitations.........................................................................................44
1.2.2. Les Températures........................................................................................47
1.2.3. Les vents......................................................................................................50
1.2.4. L’Evapotranspiration...................................................................................51
2. Les facteurs anthropiques...........................................................................................53
2.1. Les feux de brousse...........................................................................................53
2.2. Les coupes abusives de bois..............................................................................56
2.3. Le surpâturage..................................................................................................58
2.3.1. mauvaise exploitation des parcours.............................................................59
2.3.2. réduction progressive des zones pâturables.................................................59
2.3.3. Augmentation du nombre d'animaux (surcharge).......................................59
II. Les impacts de la dégradation des terres dans la CR de Labgar.........................62
1. Impacts environnementaux et risques........................................................................62
1.1. baisse des pâturages..........................................................................................62

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1.2. appauvrissement et stérilité des sols................................................................63
1.3. vulnérabilité du sol dénudé..............................................................................64
1.4. diminution des ressources hydriques (eaux de surface et sous-terraines)...64
1.5. Les risques.........................................................................................................64
2. Impacts socio-économiques de la dégradation des terres...........................................65
Chapitre II. Présentations des stratégies développées dans la communauté rurale de
LABGAR face à la dégradation des terres........................................................................67
1. Les reboisements : la Grande Muraille Verte (GMV)................................................67
1.1. la phase de début des activités.........................................................................70
1.2. la phase d’initiation et de formation...............................................................70
1.3. le reboisement proprement dite.......................................................................71
2. La lutte contre les feux de brousse.............................................................................73
2.1. les causes des feux de brousse dans la CR de Labgar....................................73
2.2. les stratégies de lutte contre les feux de brousse............................................73
2.2.1. L’ouverture des pare-feux...........................................................................73
2.2.2. Les comités de lutte contre les feux de brousse...........................................74
3. L’aménagement des bassins de rétention...................................................................75
CONCLUSION GENERALE................................................................................................78
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................80
Table des matières...................................................................................................................84
La liste des illustrations..........................................................................................................88
Liste des tableaux................................................................................................................89
Liste des cartes.....................................................................................................................90
Liste des graphiques............................................................................................................90
Liste des photos....................................................................................................................90
ANNEXES...............................................................................................................................92
Annexe 1. Les 20 UP installées par le PAPEL..................................................................93
Annexe 2. Facteurs qui causent la dégradation des terres et leurs interactions............93
Annexe 3. Cycle de la mousson en Afrique de l’Ouest.....................................................94
Annexe 4. Carte des UP (PAPEL, PAPF) et du domaine classé du Nord du Sénégal. .94
Annexe 5. Questionnaire d’enquête...................................................................................95
Annexe 6. Les indicateurs socio-économiques de la désertification selon l’Initiative
Régionale Environnement Mondial et Lutte Contre la Désertification en Afrique
Sahélienne (IREMLCD).....................................................................................................99
Annexe 7. Moyennes des vents dominants de la station de Linguère...........................100

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La liste des illustrations

Liste des tableaux


Tableau 1. Répartition de la superficie de l'UP de Labgar en ha

Tableau 2. Choix des indicateurs

Tableau 3. Planning de travail

Tableau 4. Calendrier des activités de documentation

Tableau 5. Listes des villages et nombres de concessions enquêtées

Tableau 6. Répartition des personnes enquêtées

Tableau 7. Répartition des personnes ressources entretenues

Tableau 8. Calendrier des activités effectuées sur différents terrains

Tableau 9. Classification des climats en fonction du Fp de LANG

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Tableau 10. Classification par Moyenne décennale de la station de Linguère suivant FP

Tableau 11. Classification des climats en fonction de l'Indice de DE MARTONNE (I DM)

Tableau 12. Classification par Moyenne décennale de la station de Linguère suivant I DM

Tableau 13. Années déficitaires et excédentaires par rapport à la normale

Tableau 14. Directions et fréquences des vents dominants de la station de Linguère

Tableau 15. Evaporation (Piche) en mm de la station de Linguère de 1989 à 1998

Tableau 16. Possibilités d'accueil et charge réelle de l'Unité Pastorale de Labgar

Tableau 17. Poids du cheptel de la CR de Labgar dans le Département de Linguère

Tableau 18. Proportion du cheptel de la CR de Labgar par rapport à l'Arrondissement (Dodji)

Tableau 19. Espèces ligneuses et herbacées disparues dans la CR de Labgar

Tableau 20. Les espèces retrouvées dans les parcelles de la GMV à Labgar

Liste des cartes


Carte 1. Localisation de la Communauté Rurale de Labgar

Carte 2. Carte des villages enquêtés dans l’Unité Pastorale (UP) de Labgar

Carte 3. Translation des isohyètes de 1931-1960 et 1961-1990

Carte 4. Situation des aires de déflation en 2004 dans le Sahel sénégalais

Carte 5. Occupation des sols dans l'Unité Pastorale (UP) de Labgar

Carte 6. Hydrographie de la communauté rurale de Labgar

Liste des graphiques


Graphique 1. Modèle d’analyse conceptuel

Graphique 2. Evolution des Précipitations de la station de Linguère de 1969 à 2009

Graphique 3. Evolution des Températures de la station de Linguère de 1978 à 2009

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Graphique 4. Courbe d’évolution mensuelle des températures en 2009

Graphique 5. Moyenne décennale de l’évaporation de la station de Linguère

Graphique 6. Possibilités d'accueil et charge réelle de l'Unité Pastorale de Labgar

Liste des photos


Photo 1. Feux de brousse dans la CR de Labgar en Novembre 2005

Photo 2. Evolution d'un foyer de feu de brousse

Photo 3. Camion de transport de bois d’énergie

Photo 4. Troncs d’arbre et des mortiers témoignant les coupes de bois

Photo 5. Maison clôturées par des troncs d’arbre

Photo 6. Concentration du cheptel autour du forage de Labgar

Photo 7. Transhumants à la recherche de pâturages et de points d’eau

Photo 8. Plantation d'Acacia raddiana au Nord du village de Labgar

Photo 9. Pépinière des Eaux et Forêt de Labgar pour la Grande Muraille Verte

Photo 10. Initiation et formation au reboisement pour les participants

Photo 11. Reboisement dans les parcelles du Sud de Labgar

Photo 12. Reboisement de la parcelle Nord de Labgar par les forces armées françaises et
sénégalaises

Photo 13. Ouvertures de pare-feux

Photo 14. Quelques matériels de lutte contre les feux de brousse

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ANNEXES

Annexe 1. Les 20 UP installées par le PAPEL

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Annexe 2. Facteurs qui causent la dégradation des terres et leurs interactions

Annexe 3. Cycle de la mousson en Afrique de l’Ouest

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Annexe 4. Carte des UP (PAPEL, PAPF) et du domaine classé du Nord du Sénégal

Annexe 5. Questionnaire d’enquête


Nom de la personne enquêtée :………………………………………………………….

Ethnie :………………………………………………………………………………….

Lieu de résidence :………………………………………………………………………

Profession :………………………………………………………………………………

Date et heure d’enquête :………………………………………………………………...

1-Les facteurs de la dégradation de l’environnement


-Quel est l’état de la végétation dans votre localité?

Dégradé Profondément dégradé Pas -dégradé

-Quels sont les effets de la dégradation sur l’alimentation du bétail ?

………………………………………………………………………………………….

-Quelles sont les mesures que vous prenez pour lutter contre la dégradation ?

…………………………………………………………………………………………

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-Quelle destination prenez-vous en transhumant?

…………………………………………………………………………………………

-Quelles sont les meilleures zones de pâturage ?

…………………………………………………………………………………………

-Y a t-il de différences entre les pâturages sèches et les pâturages de saison de pluies?

Oui Non

-Si Oui, les quelles ?

………………………………………………………………………………………...

-Le quel préférez-vous ?

…………………………………………………………………………………………

-Selon vous, quelles sont les espèces les plus appétées ?

Herbacées Ligueuses Autres

-Quelles espèces de bois utilisez-vous pour le feu ?

……..……………………………………………………………………………………..

-Quelles espèces de bois utilisez-vous pour la construction ?

…….………………………………………………………………………………………

-Quelles sont les espèces utilisées pour la pharmacopée ?

…………………………………………………………………………………………….

-Quelles espèces de bois utilisez-vous pour le fourrage ?

…………………………………………………………………………………………….

-Qu’avez-vous constaté sur ces espèces dont vous exploitez ?

Diminution Augmentation Constance

-Y a t-ils des espèces végétales qui ont disparues dans votre localité ?

Oui Non

-Si oui, les quelles ?

……………………………………………………………………………………………

-Les terres sont elles dégradées dans votre zone ?

35
Oui Non

-Si oui, quels sont les facteurs de cette dégradation ?

……………………………………………………………………………………………

-Les feux de brousse ont-ils diminué ces 10 dernières années ?

Oui Non

-Quelles sont les causes de ces feux ?

……………………………………………………………………………………..

2-Stratégies de Gestion
-Est-ce vous avez entrepris des actions afin de lutter contre la désertification ?

Oui Non

-Si oui, les quelles ?

………………………………………………………………………………………………

-Si non, pourquoi ?

………………………………………………………………………………………………

-Quelles solutions préconisez-vous pour stopper la dégradation de l’environnement ?

……………………………………………………………………………………………….

-Existent-il de stratégies faites par d’autres personnes pour contrecarrer la désertification ?

Oui Non

-Si oui, les quelles ?

……..………………………………………………………………………………………..

-Comment trouvez-vous la politique la Grande Muraille Verte et les reboisements de manière


générale?

Bonne Mauvaise

-Est-ce que vous avez participez à ces activités ?

Oui Non

-Si oui, quel rôle vous y aviez ?

Citez…………………………………………………………………………………………

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-Connaissez-vous les espèces reboisées ?

Oui Non

-Est-ce qu’elles peuvent survivre dans la zone ?

Oui Non

-Pourquoi (oui ou non)?

……………………………………………………………………………………………….

-Pensez-vous que les reboisements peuvent stopper la désertisation ?

Oui Non

-Que faites vous, en premier lieu, quant un feu se déclenche ?

On éteint On appel les secours Les deux à la fois

-Les secours arrivent-ils rapidement ?

Oui Non

-Quels moyens utilisez-vous pour lutter contre les feux de brousse ?

………………………………………………………………………………………….

-Sont-ils efficaces ?

Oui Non

-Existe-t-il un (ou des) comités villageoises de lutte contre les feux de brousse dans votre
village ?

Oui Non

-L’installation de ces comités est-elle bénéfique ?

Oui Non

-Sont-ils suffisamment équipés ?

Oui Non

-Que préconisez-vous pour la lutte contre les feux de brousse ?

….……………………………………………………………………………………………

-Que préconisez-vous pour les auteurs des feux de brousse ?

….……………………………………………………………………………………………

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-Comment trouvez-vous la politique des bassins de rétention et la renaturation des mares
hivernales ?

Bonne Mauvaise

-Est-ce que vous les utilisez ?

Oui Non

-Pourquoi (oui ou non)?

………………………………………………………………………………………………

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Annexe 6. Les indicateurs socio-économiques de la désertification selon l’Initiative Régionale
Environnement Mondial et Lutte Contre la Désertification en Afrique Sahélienne
(IREMLCD)

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Annexe 7. Moyennes des vents dominants de la station de Linguère

Années Janv. Fév. Mars Avr Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Moyen
ne

1990 ENE NW NW NW WNW W SW SW SW WSW WNW NE 1,88


2,2 2,3 2,6 1,7 1,8 1,8 2,0 2,1 2,0 1,3 1,3 1,5
1991 ENE NE NNW NW NW WNW W SW W SW NE NE
2,2 2,5 2,2 2,4 2,4 2,6 2,2 1,5 1,7 1,4 1,6
1,7 2,03
NE EN
1992
NE NW NW NW WNW W SW SW SW NE E
1,5 1,5 1,7 1,9 2,1 2,2 2,1 2,0 1,3 1,3 1,5 1,4 1,71
NW WN EN
1993 W WNW SW WSW NE
ENE NW NW W NW E
1,8 1,5 1,5 1,7 2,2 2,4 2,0 1,3 1,0 0,9 1,2 1,6 1,59
NE WN EN
1994 W WNW W SW WSW NE
NE NW NW W E
2,0 1,7 1,8 2,5 2,3 2,6 2,2 1,5 1,7 1,4 1,3 2,3 1,94
ENE WN EN
1995 ENE WNW W WNW W SW SSW ENE NE
W E 1,94
2,4 2,3 2,1 2,2 2,4 2,4 2,4 1,6 0,9 1,4 1,6 1,6

1996 NE NE NW NW NW WNW W SW SW SW NE NE 1,94

1,6 2,2 2,3 2,4 2,5 2,5 2,0 1,7 1,4 1,2 1,8 1,7

1997 NE NE NE NW NW SW WSW SW WSW NW NE NE 1,88

1,9 2,5 2,4 1,9 2,1 2,2 2,4 1,9 1,2 1,1 1,3 1,7
NE
1998 ENE NW NW NW NW NW SW SW SW NW NE 1,99
1,6
2,1 2,2 2,1 2,3 2,5 2,6 2,6 1,7 1,4 1,2 1,6
EN
NE
1999 NE NW NW NW NW WNW W SW WSW NW E 1,64

1,7 1,9 1,8 1,6 1,9 1,9 1,6 1,8 1,5 1,2 1,2 1,6
2000-
2006 L L L L L L L L L L L L Lacune

2007 NE NE NE NW NW NW W WNW NW WNW NE NE 1,33

1,5 1,6 1,7 1,5 1,5 1,8 1,8 1,0 0,8 0,8 0,9 1,1

2008 NE NE N N N NW NW SW SW NW NE NE 1,64

1,7 1,7 1,2 1,4 2,0 2,0 2,0 1,4 1,2 1,5 1,6 2,0
Source : Agence Nationale de la Météorologie du Sénégal (ANAMS)

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