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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieure et de la Recherche Scientifique


Université des Science et de la Technologie Houari Boumediene
Faculté des Sciences de la Terre, de la Géographie et de l’Aménagement du Territoire

Mémoire du projet de fin d’étude


Pour l’obtention du diplôme
De Master
Spécialité : Science de la terre
Option : Géomorphologie appliquée

Sujet

Etude de la géomorphologie dynamique du Sahel


d’Alger
Cas de la région de Mahelma

Thème proposé par : Mr. MAHROUR.M Etudié par:


Mr. ZERROUKI Chaouki
Mr. BELKADI Mohamed Farouk

Encadré par: Mr. MAHROUR.M

Soutenu le: 16/06/2015

Devant le jury composé de :

Mr. BENZINEH.S Président

Mr. MAHROUR.M Encadreur

Melle. MESLI.A Examinatrice

PROMOTION : 2014/2015
Remerciements

Toute notre gratitude, grâce et remerciements vont en premier


lieu à ALLAH le tout Puissant qui nous a donné la force, la
patience, le courage et la volonté de mener à terme ce projet.

Nous remercions les membres de jury qui nous font l’honneur


d’examiner avec patience ce modeste travail, Mr BENZINEH
d’avoir accepté de présider le jury. Melle MESLI d’avoir accepté
d’examiner notre travail.

Toute notre gratitude va à tous les enseignants de l’USTHB qui


ont contribué à notre formation, en particulier, les enseignants
de Géomorphologie.

C’est avec une profonde reconnaissance et considération


particulière que nous remercions notre promoteur
Mr. MAHROUR Mohammed pour la disponibilité, la patience,
et l’attention avec laquelle il a suivi et guidé ce travail.
Dédicaces
A la mémoire de ma mère…
A la mémoire de mon père…
A ma très chère famille, je vous remercie pour votre présence, votre
soutien, vos sacrifices, votre encouragement, et surtout votre amour infini,
que dieu vous garde pour moi, vous accorde la santé, et vous récompense
pour tout ce que vous avez fait pour moi
J’espère que vous serez toujours fiers de votre fils

A mes oncles, et mes tantes, mes cousins et mes cousines, je vous


remercie pour vos aides et votre soutien
A Farouk, mon ami, frère, et binôme, je te remercie d’avoir partagé avec
moi ces années, ces moments, et ce travail

A mes amis, non mes frères et sœurs


Oussama, Kader, Abdou, Lyes, Zinou, Malek, 3anou, Zaki, Azzedine,
Meriem, Rima, Nadjet, Basma, Hadjer, Kahina, Mahnia, Razika,
Kenza
Merci pour toutes ces années d’amitié, pour votre aide et soutien, merci
d’avoir été ma deuxième famille

A tous mes amis que je n’ai pas pu citer, et à tous ceux qui m’ont aidé et
soutenu de près ou de loin, merci pour tout…

Chaouki
Dédicaces

Je dédié ce modeste travail


A mes très chers parents qui m’ont guidé durant les moments les plus
pénibles de ce long chemin, ma mère qui a été à mes côtés et ma soutenu
durant toute ma vie, et mon père qui a sacrifié toute sa vie afin de me voir
devenir ce que je suis, merci mes parents.
A mes très chers frères.
A toute ma famille sans exception.
A tous mes amis.
A tous mes camarades de L’U.S.T.H.B.
A mon binôme Chaouki ZERROUKI qui a partagé avec moi ces
années, ces moments, et qui a contribué à la réalisation de ce travail.
A tous ceux qui m’ont aidé et soutenu de près ou de loin, merci pour
tout…

Farouk
Liste des figures :
Figure 1 : Délimitation de la zone d’étude .............................................................................................................. 3
Figure 2 : Carte des ensembles géomorphologique ................................................................................................. 7
Figure 3: Coupe du profil topographique réalisé ..................................................................................................... 8
Figure 4: Profil topographique N-S de la région de Mahelma ................................................................................ 8
Figure 5: Modèle Numérique de Terrain E-W de la zone d'étude ......................................................................... 10
Figure 6: Modèle Numérique de Terrain N-S de la zone d'étude .......................................................................... 10
Figure 7: Carte altimétrique de la zone d'étude ..................................................................................................... 11
Figure 8: Carte des pentes de la zone d'étude ........................................................................................................ 12
Figure 9: Coupe géologique du Sahel d'Alger selon L.GLANGEAUD ................................................................ 13
Figure 10: Log stratigraphique d'Oued Sidi Bennour (Mahelma-Alger) Selon Y.DJEDIAT ............................... 13
Figure 11: Carte géologique de la région de Mahelma d'après la carte géologique Koléa-41 .............................. 17
Figure 12: Schéma des différents stades d'évolution du Sahel selon L.GLANGEAUD ....................................... 19
Figure 13: Variations mensuelles des températures (maximales, moyennes et minimales) de la station
de Koléa (Période de: 2000-2009)......................................................................................................................... 21
Figure 14: Histogramme des variations mensuelles des précipitations de la station de Mahelma
(période de: 2000-2009). ....................................................................................................................................... 23
Figure 15: Histogramme des variations annuelles des précipitations de la station de Mahelma (période
de: 2000-2009). ..................................................................................................................................................... 24
Figure 16: Diagramme ombrothermique de Gaussen de la station de Mahelma ................................................... 25
Figure 17: Climagramme d'Emberger de la station de Mahelma (période de : 2000 - 2009). .............................. 27
Figure 18: Carte du réseau hydrographique de la région de Mahelma .................................................................. 29
Figure 19: Carte d'occupation du sol de la région de Mahelma ............................................................................ 32
Figure 20: Erosion régressive au Nord de la ville de Mahelma (zone du glissement de Mahelma) ..................... 35
Figure 21: Erosion régressive la route Mahelma-Sidi Abdellah (au sud de la zone d'étude) ................................ 36
Figure 22: Le ravinement dans la région de Sidi Bennour (sud-ouest de la ville de Mahelma)............................ 36
Figure 23: Glissement de terrain au Nord de la ville de Mahelma ........................................................................ 38
Figure 24: La solifluxion accompagnée de l'érosion régressive au coeur du glissement de Mahelma ................. 39
Figure 25: Phénomène de solifluxion dans la région de Kadri.............................................................................. 39
Figure 26: Image Google Earth montrant le phénomène du ruissellement diffus ................................................ 40
Figure 27: Sapement de la berge d'un ravin au nord de la région de Sidi Bennour............................................... 41
Figure 28: Schéma représentatif de l'évolution du sapement d'une berge ............................................................. 42
Figure 29: Fentes de dessiccation à l'entrée de la ville de Sidi Bennour ............................................................... 43
Figure 30: Les argiles Sahéliennes dans la zone du glissement de Mahelma ....................................................... 44
Figure 31: Défrichement des zones forestières pour l’agriculture au Nord de Mahelma (Sidi Menif) ................. 47
Figure 32: végétation appauvrie au sud de Mahelma ............................................................................................ 48
Figure 33:Pratiques culturales sur le plateau de Mahelma (la route Mahelma-Oued Mazafran) .......................... 49
Figure 34: Les marques de tassement sur les argiles du glissement de Mahelma ................................................. 50
Figure 35: Habitat anarchique au sud de la ville de Sidi Menif ............................................................................ 51
Figure 36: Impact de l'instabilité du terrain sur la route dans la ville de Mahelma ............................................... 52
Figure 37: Etat des infrastructures en septembre 2004.......................................................................................... 53
Figure 38: Développement des infrastructures en Octobre 2014 .......................................................................... 53
Figure 39:possibilité de reboisement d’oliviers dans la vallée d’Oued Kadri. ...................................................... 57
Figure 40: Exemple de végétation dense protégeant les versants au sud de Sidi Abdellah .................................. 58
Figure 41: Exemple de la technique de développement en phase en Europe ........................................................ 59
Figure 42: Protection des tas de terre par une toile ............................................................................................... 60
Figure 43: Illustration de la technique de stabilisation des voix d'accès ............................................................... 61

I
Figure 44: Exemple de terrassement au sud de la nouvelle ville de Sidi Abdellah ............................................... 62
Figure 45: Exemple de culture en bandes alternées .............................................................................................. 63
Figure 46: Reprofilage stabilisateur des berges d'un cours d'eau ......................................................................... 64
Figure 47: Vue de face sur la technique du canal intercepteur .............................................................................. 65
Figure 48: Illustration du profil de la technique du canal intercepteur.................................................................. 65
Figure 49: Exemple de la méthode du gabionnage sur un versant ........................................................................ 66
Figure 50: Exemple d'un seuil en maçonnerie le fond de l'oued ........................................................................... 67
Figure 51: Exemple de la technique de protection en végétaux ............................................................................ 68
Figure 52: Mur de soutènement stabilisant le mouvement en masses ................................................................... 69
Figure 53: Protection du versant par un tapis en géotextiles ................................................................................. 70

II
Liste des tableaux :
Tableau 1: Caractéristiques des stations météorologiques de Mahelma et de Koléa. ........................................... 20
Tableau 2: Variations des températures maximales, minimales et moyennes Mensuelles de la station
de Koléa (Période de: 2000-2009)........................................................................................................................ 21
Tableau 3: Moyennes des vitesses du vent de la station de Koléa (Période de 1995-2004) ................................. 22
Tableau 4: Moyenne mensuelle des précipitations de la station de Mahelma (Période de : 2000-2009). ............. 22
Tableau 5: Taux de variations annuelles des précipitations de la station de Mahelma ........................................ 23
Tableau 6: Variation mensuelle des précipitations et températures moyennes de la station de Mahelma
(Période de 2000-2009). ........................................................................................................................................ 25

III
Tableau des abréviations :

Abréviations Signification
U.S.T.H.B. Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene
O.N.M. Office Nationale de Météorologie
A.N.R.H. Agence Nationale des Ressources Hydrauliques
O.N.S. Office Nationale des Statistiques
I.N.C.T. Institut National de Cartographie et de Télédétection
BNEDER Bureau National d’Etudes pour le Développement Rural
F.A.O. Food and Agriculture Organization
MS Microsoft
M.N.T. Modèle Numérique de Terrain
S.I.G. Système d’Informations Géographiques
C.N.R.S Centre National de Recherches Scientifiques

IV
TABLE DES MATIÈRES
Introduction Générale
1. Problématique.................................................................................................................................................... 1
2. Méthodes et chronologie de travail .................................................................................................................. 2
3. Localisation et présentation de la zone d’étude .............................................................................................. 3

PARTIE I
Caractérisation du Milieu Physique
Introduction ........................................................................................................................................................... 4
1. Le cadre régional .............................................................................................................................................. 4
1.1. L’Atlas Blidéen ............................................................................................................................................ 4
1.2. La plaine de la Mitidja.................................................................................................................................. 5
1.3. Les massifs de Bouzaréah et de Chenoua..................................................................................................... 5
1.4. Le Sahel occidental d’Alger ......................................................................................................................... 6
1.5. Les cordons dunaires littoraux...................................................................................................................... 6
2. Relief .................................................................................................................................................................. 7
2.1. Les principaux éléments de reliefs .......................................................................................................... 9
A. Le Plateau ................................................................................................................................................ 9
B. Les versants ............................................................................................................................................. 9
C. Les collines .............................................................................................................................................. 9
D. Les vallées ............................................................................................................................................... 9
2.2. Le système de pente .............................................................................................................................. 11
3. Géologie ............................................................................................................................................................ 12
3.1. Géologie régionale ................................................................................................................................ 14
A. Le Miocène .................................................................................................................................... 14
B. Le Pliocène .................................................................................................................................... 14
C. Le Quaternaire ............................................................................................................................... 15
3.2. Tectonique et Sismicité ......................................................................................................................... 18
4. Climat ............................................................................................................................................................... 20
4.1. Températures ......................................................................................................................................... 20
4.2. Les vents ................................................................................................................................................ 22
4.3. Précipitations ......................................................................................................................................... 22
4.4. Les indices climatiques ......................................................................................................................... 24
a. L’indice de Gaussen .............................................................................................................................. 24
b. L’indice d’Emberger (le quotient pluviométrique) ............................................................................... 26
5. Hydrologie et Hydrogéologie .......................................................................................................................... 28
5.1. Hydrologie ............................................................................................................................................ 28
5.2. Hydrogéologie ...................................................................................................................................... 29
6.Occupation du sol ............................................................................................................................................. 30
6.1. Types d’occupation du sol de la zone d’étude....................................................................................... 30
Conclusion ............................................................................................................................................................ 33

PARTIE II
Étude de la morpho-dynamique de la région de Mahelma
Introduction ......................................................................................................................................................... 34

CHAPITRE 01 : Les principales formes d’érosion


1. L’érosion linéaire ............................................................................................................................................. 35
1.1. L’érosion régressive .............................................................................................................................. 35
1.2. Le ravinement ........................................................................................................................................ 36
2. Les mouvements de masses ............................................................................................................................. 37
2.1. Les glissements de terrain ..................................................................................................................... 37
2.2. La solifluxion ........................................................................................................................................ 38
3. L’érosion en nappe (le ruissellement diffus) ................................................................................................. 40
4. Le sapement des berges ................................................................................................................................... 41
5. Les fentes de dessiccation................................................................................................................................ 43
Cartographie géomorphologique ....................................................................................................................... 44

CHAPITRE 02 : Les facteurs responsables du phénomène érosif


1. Les facteurs physiques .................................................................................................................................... 45
1.1. La lithologie : ........................................................................................................................................ 45
1.2. La topographie :..................................................................................................................................... 46
1.3. Le climat : .............................................................................................................................................. 47
2. Les facteurs aggravants (anthropiques) ........................................................................................................ 47
2.1. Le défrichement ..................................................................................................................................... 47
2.2. Végétation et cultures ............................................................................................................................ 48
2.2.1.Le surpâturage ...................................................................................................................................... 49
2.2.2.L’agriculture ........................................................................................................................................ 49
2.3. Le tassement ......................................................................................................................................... 50
2.4. Le développement des villes et des infrastructures : ............................................................................. 51
Conclusion ............................................................................................................................................................ 55
CHAPITRE III
Techniques de lutte contre l’érosion
Introduction ......................................................................................................................................................... 56
Les techniques de lutte contre l’érosion ............................................................................................................ 56
I. Techniques préventives ............................................................................................................................... 56
1. Le reboisement .......................................................................................................................................... 56
2. La végétation ............................................................................................................................................. 57
3. Le développement en phase ....................................................................................................................... 58
4. Protection des tas de terre .......................................................................................................................... 59
5. Stabilisation des voix d’accès .................................................................................................................... 60
II. Techniques antiérosives ............................................................................................................................. 61
1. Le terrassement .......................................................................................................................................... 61
2. Culture en bandes alternées ....................................................................................................................... 62
3. Le reprofilage et le rabotage ...................................................................................................................... 63
4. Canaux intercepteurs ................................................................................................................................. 64
III. Techniques curatives-correctives ............................................................................................................ 66
1. Le gabionnage............................................................................................................................................ 66
2. Correction torrentielle................................................................................................................................ 67
3. Les murs de soutènement........................................................................................................................... 68
4. Les barrières en géotextiles ....................................................................................................................... 70
5. La mise à jour des techniques utilisées ...................................................................................................... 70
Conclusion générale ............................................................................................................................................ 71
Références bibliographiques
Introduction générale

1. Problématique :
L’écorce terrestre est souvent menacée par des évènements naturels, qui se manifestent parfois de
manière lentement évolutive, et parfois de façon subite et brutale, du cours normal des phénomènes
géodynamiques tels que les éruptions volcaniques, les séismes, les inondations, les tempêtes, les
cyclones, les glissements de terrain, l’érosion…, ignorés, mésestimés et/ou mal prévus sur les
aménagements, les ouvrages, et les infrastructures.

À cet effet, les milieux naturels sont gravement menacés et constamment confrontés aux problèmes
d’activité des processus d’érosion qui échappent généralement à l’observation directe, en raison de
son extrême lenteur ou de son caractère instantané, les traces d’ablation et les débris plus ou moins
épais et continus disséminés sur les versants ou concentrés à leurs pieds, expriment leurs
interventions passées ou en cours. Cet état de dégradation est la combinaison de plusieurs agents
classés en deux grandes catégories : les agents naturels liés aux phénomènes physiques, tels que les
variations de température, l’eau, la glace, le vent, les organismes vivants, … et les agents
anthropiques qui résultent d’une multitude d’activités humaines et apportent de grandes
modifications aux paysages.

En raison de son agressivité et de son ampleur, l’érosion est considérée comme l’une des principales
contraintes perturbant et affectant la stabilité du sol.

L’érosion peut avoir des conséquences sur le plan économique, humain et écologique non
négligeables sur l’ensemble du territoire, dont le potentiel agronomiques des terres s’en trouve
diminué, les risques d’inondations accrus (coulées de boue, augmentation de l’intensité et du
volume des crues des rivières) et les milieux naturels dégradés.

Malheureusement, ces conséquences sont ressenties plus fortement par les pays sous-développés, là
où la croissance de la population est élevée et l’autosuffisance alimentaire est très basse. Pour cela,
les sols sont considérés comme des ressources essentielles pour la richesse d’un pays. En Algérie, la
manifestation de ce phénomène continue à modifier le paysage algérien, car si la partie nord du
pays (le domaine Tello-Atlasique) est attaquée par l’érosion pluviale, la partie sud (le domaine
saharien) est plutôt affectée par l’érosion éolienne. Cependant, le phénomène érosif va dominer
toute la géographie économique et sociale de ce pays.

Pour cela, le plateau de Mahelma situé sur le Sahel occidental d’Alger est aussi concerné par les
problèmes d’érosion pluviale.

Afin de bien saisir l’étude de la dynamique érosive qui règne dans ce plateau sahélien et les
conséquences estimées, il est nécessaire d’établir des recherches et d’avoir la perception des causes
et les origines de cette dégradation, sur la base d’observations, la récolte d’informations et l’analyse
de ce milieu (le relief, le climat, la géologie et la nature des sols).

Dans le présent travail, l’étude des problèmes d’érosion sera envisagée dans le but de lutter contre
cette dynamique et de donner des solutions adéquates, et spécifiques à chaque type rencontré dans
la région de Mahelma.

-1-
Introduction générale

2. Méthodes et chronologie de travail :


Le présent mémoire est subdivisé en trois grandes parties :

La première sera réservée pour la mise en évidence de l’aspect physique actuel du secteur étudié. Il
interprètera l’ensemble des éléments déterminant l’évolution de ce milieu tels que le relief, la
géologie, le climat, le réseau hydrographique et l’occupation du sol. Ce chapitre va brièvement
expliquer le contexte évolutif de la région d’étude.

La seconde va être subdivisée en deux chapitres :

Le premier chapitre est réservé à la description morpho-dynamique des différentes formes de


dégradation observées in-situ et leurs typologie qui influences l’équilibre naturel de la zone d’étude,
ainsi qu’à la cartographie géomorphologique qui relie ces formes aux principales caractéristiques de
Mahelma et aux facteurs naturels et anthropiques de l’érosion.

Le deuxième chapitre est consacré à la détermination des principaux facteurs et processus


responsables du déclanchement de cette détérioration.

La dernière partie va essayer de proposer des remèdes et moyens qui pourront être des solutions
plus adaptées en matière d’aménagement afin de lutter contre les formes de dégradation et d’érosion
des sols.

La méthodologie suivie pour la réalisation de ce projet est essentiellement basée sur les différentes
données et techniques nécessaires pour chaque chapitre, précisées dans les étapes suivantes :

La première étape consacrée pour toutes les données et toutes les informations collectées au niveau
des différentes organismes (la Bibliothèque National, la bibliothèque universitaire de l’U.S.T.H.B.,
O.N.M., A.N.R.H., I.N.C.T., BNEDER) concernant de près ou de loin la thématique développée de
ce mémoire, sous forme cartographiques (cartes topographiques, carte géologique, carte
d’occupation des sols, carte pédologique, …), thèses, articles, mémoires, revues ou manuels.

La seconde étape est essentiellement consacrée à l’utilisation des outils informatiques courants (MS
Word, MS Excel et MS PowerPoint), les logiciels de traitement d’image (Adobe Photoshop et
Adobe Illustrator) et les logiciels SIG et de télédétection (MapInfo, ENVI, Global Mapper et QGis),
afin de ressortir les différentes données à partir des cartes topographiques, des cartes géologiques,
des images satellitaires, des photos aériennes, le Modèle Numérique du Terrain (MNT), … qui
permettront de réaliser des figures explicatives.

Et pour la dernière étape, elle sera consacrée pour la prospection du terrain dans le but d’établir des
analyses, des observations de près du terrain d’étude et de déterminer les différentes formes et
causes de dégradation des sols, puis de recenser les diverses méthodes de lutte pratiquées contre
l’érosion, pour discriminer leurs conséquences négatives ou positives, juger leur fonctionnements et
de suggérer d’autres solutions adaptées en matière de protection de l’environnement et de maintenir
les sols, dans le but d’éviter ou de minimiser les dégâts.

-2-
Introduction générale

3. Localisation et présentation de la zone d’étude :


Notre étude concerne la commune de Mahelma, qui fait partie de la Daïra de Zeralda dans la wilaya
d’Alger. Elle est d’une superficie d’environ 34 km² et d’un périmètre de 36 km, et d’une population
comptée à environ 20.758 habitants (ONS 2008).

La commune de Mahelma est située à 30 km au Sud-Ouest d’Alger. Elle est limitée au Nord-Ouest
par la commune de Zeralda, au Nord-Est par la commune de Souidania, à l’Est par les communes
de Rahmania et Douéra, au Sud par le domaine de Ben Khelil, et à l’Ouest par les communes Koléa
et Douaouda.

Figure 1: Délimitation de la zone d'étude

-3-
PARTIE I
Caractérisation du Milieu
Physique
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Introduction :
Dans la surface terrestre, une région présente une unité déterminée par un ou plusieurs facteurs
physiques et anthropiques qui procèdent à sa structuration et son évolution.

La transformation de l’espace est une des manifestations les plus évidentes et les plus inquiétantes
pour l’avenir. L’aménagement du territoire prétend en offrir des modes de gestion en vue d’une plus
grande rationalité, aussi bien comme champ d’action pratique que comme de domaine de recherche
scientifique. L’espace relève de nombreux intervenants, mais souvent leurs moyens d’action sont
d’autant plus grands que leurs capacités de prise en compte sont plus faibles.

Afin de bien expliquer le rôle des phénomènes d’érosion dans le plateau Sahélien de Mahelma, il est
impératif de caractériser ce milieu en introduisant ces principales caractéristiques, telles que la
topographie, qui nous aide à connaitre le contexte géographique de la région, la géologie qui nous
permettra aussi de bien comprendre l’assise lithologique du secteur étudié, le climat et l’hydrographie
de la zone d’étude dans leurs influences sur les sols.

Dans ce chapitre, nous commencerons par donner un aperçu général sur les éléments variables dans le
temps, tels que le relief, la géologie, le climat et l’hydrographie du plateau Sahélien de Mahelma.
Ensuite, nous étudierons les éléments modulables dans l’espace et dans le temps c’est-à-dire ceux qui
intéressent les conditions bioclimatiques et les différentes formes d’occupation du sol.

1. Le cadre régional :
Le Sahel d’Alger est une chaîne de bourrelets, d’orientation Nord-Ouest/Sud-Est. Il est limité au Nord
par la Mer Méditerranée, au Sud par la plaine de la Mitidja surplombée par l’atlas Blidéen, et est
compris respectivement entre deux cours d’eaux principaux, Oued Boudouaou à l’Est, et
l’embouchure de l’Oued Nador, au pied du massif du Chenoua à l’Ouest. Le Sahel est composé
essentiellement de deux parties : le Sahel occidental et le Sahel oriental.

Cette situation entraine sur le plan géomorphologique, une subdivision de la région d’Alger en cinq
ensembles, qui sont :

1.1. L’Atlas Blidéen :


C’est un massif montagneux qui s’élève rapidement à partir de la bordure de la plaine de la Mitidja, et
qui peut atteindre des altitudes allant de 1200 à 1600 m. Le point culminant étant Koudiet Sidi
Abdelkader (1628 m).

Il a une orientation NE-SW. La morphologie de cette chaîne de montagnes est caractérisée par des
successions de crêtes affectées par une érosion intense favorisée par une faible couverture végétale et
de fortes pentes.

L'Atlas Blidéen est formé d’une succession d’anticlinaux et de synclinaux d’âge crétacé formés de
schistes, calcaire, sable et des argiles avec quelques intercalations calcaro-gréseuses, laissant apparaître
par endroit des formations d’âge triasique.

-4-
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Sur le plan orographique, le massif de Blida est une chaîne littorale rattachée géologiquement au Tell
méridional, un des deux sous-ensembles de l’Atlas Tellien, qui fait partie de l’orogenèse alpine
périméditerranéenne. C’est un orogène en forme d’anneau aplati et allongé suivant la direction E-W
sur plus de 2000 km de l’Atlantique au littoral Est de l’Italie.

L’Atlas Tellien, se prolonge par des massifs de même structure jusqu’en Tunisie et au Maroc. Cette
chaîne maghrébine se développe sur près de 1500 km, de Bizerte à Rabat.

1.2. La plaine de la Mitidja :


C’est une plaine qui se présente comme une vaste dépression en subsidence, d’une structure synclinale
(synclinorium), recouverte par des dépôts alluvionnaires récents d’âge quaternaire, constitués de
sables, argiles, graviers et limons.

Ce bassin néogène est d’une orientation générale WSW-ENE, de 120 Km environ de longueur
maximale et 20 Km de largeur, depuis le Sahel jusqu’au piedmont Tellien, qui s’étend sur les
territoires des Wilayas de Boumerdès, Alger, Blida, et Tipaza. Il occupe une superficie de 1300 km²,
limité à l’Est par Oued Boudouaou, à l’Ouest par Oued Nador et bordé par deux reliefs en surrection :
le sahel au Nord et le massif tellien de Blida au Sud.

1.3. Les massifs de Bouzaréah et de Chenoua :


Le Sahel occidental Algérois est composé par deux massifs anciens : le socle métamorphique de
Bouzaréah à l’Est et le massif de Chenoua à l’Ouest.

Le socle de Bouzaréah, aussi nommé le socle Cristallophyllien Paléozoïque. C’est un édifice qui
forme un pli de fond qui s’étend sur une longueur d’environ 10 km d’Est en Ouest et une largeur de 6
km, qui atteint une altitude de 407 m dans la forêt de Bouzaréah.

Son contact avec la mer se fait d’une manière très brutale. Les pentes sont accentuées sur le côté Ouest
d’Alger (la carrière d’Ain Benian), qui présente des formations dunaires et au-dessus s’observe une
morphologie très accidentée taillée dans le calcaire cristallin de Bouzaréah.

Le massif de Chenoua, est un chaînon allongé d’Est en Ouest qui se situe dans la wilaya de Tipaza à
70 km de l’Ouest d’Alger. Il culmine à 904 m de hauteur à un lieu appelé Lalla Fourhall (Tefouredj) et
domine au Sud de la plaine de la Mitidja.

Le Chenoua est séparé des collines du Sahel à l’Est par l’Oued Nador et, des premiers monts de
Cherchell par l’Oued El Hachem.

-5-
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Ce massif correspond à un dôme formant un promontoire nettement individualisé, dont les pentes sont
très accentuées et le contact avec la mer est brutal où les côtes sont rocheuses et très disséquées par
l’érosion marine.

1.4. Le Sahel occidental d’Alger :


Le Sahel occidental d’Alger se présente en général, par un relief dont la largeur ne dépasse pas 6 km,
mais reste bien allongé d’Est en Ouest avec 70 km de longueur.

La région de Sidi Abdellah (Mahelma) est une zone qui se situe dans la partie occidentale de la chaîne
du Sahel. Elle est limitée au Nord par le littoral depuis Ain-Benian jusqu’à Zeralda, au Sud par le
bassin de la Mitidja, à l’Est par le Massif de Bouzaréah, et à l’Ouest par celui de Chenoua.

Le Sahel occidental est caractérisé par une topographie collinaire, mais il peut s’ouvrir sur de
véritables replats sommitaux (Plateaux), tels que : Mahelma, Souidania, Ain-Benian, Chéraga, et El-
Biar, ses altitudes maximales sont de 279 m au niveau de Dely Brahim, et de 265 m à Ben Aknoun.

Cette unité se présente aussi par la dissymétrie des versants, le flanc Sud est net et court, tandis que
celui du Nord, plus long, se raccorde à la mer par des paliers successifs plus développés et plus étendus
à l’Est.

Du point de vue géologique, le Sahel d’Alger est divisé en quatre parties d’âge Tertiaire et
Quaternaire :

• Marnes bleues d’âge plaisancien,


• Grès d’âge Astien :
- Faciès marno-sableux,
- Faciès calcaro-sableux,
- Faciès mollassique,
- Faciès gréseux et sableux,
• Dépôts continentaux et marins d’âge quaternaire (dunes, terrasses,…).

1.5. Les cordons dunaires littoraux :


Les cordons dunaires littoraux représentent la limite Nord du Sahel, se développant dans deux régions
différentes :

- Entre la rive gauche d’Oued El Harrach et Bordj El Kiffan où il sépare la rive maritime
des zones basses septentrionales de la Mitidja, il s’agit d’une petite barrière sablo-
gréseuses allongée parallèlement au rivage.
- A l’Ouest d’Ain Benian jusqu'à Zeralda où il forme les piémonts du sahel marneux.
Dans cette zone sa topographie est étagée.

-6-
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 2: Carte des ensembles géomorphologiques

2. Relief :
Le relief est un élément de base pour l’étude et la description des principaux ensembles
topographiques dans une région, leur agencement, et leur disposition. Comme il conduit à reconnaitre
les formes élémentaires qui se combinent à leur tour pour former des ensembles plus au moins
complexes.

La région de Mahelma appartient au Sahel d’Alger qui est un ensemble de croupes et de plateaux,
surmontant au Sud le synclinal de la Mitidja et la mer méditerranée au Nord.

-7-
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 3: Coupe du profil topographique réalisé

Figure 4: Profil topographique N-S de la région de Mahelma

Creusée par l’érosion, la morphologie du Sahel donne lieu à un système de collines développées
principalement dans des terrains pliocènes. Cette action a permis la mise en place d’une diversité de
formes élémentaires telles que : les versants, les collines, les vallées, et le plateau, mais qui se
raccordent entre elles pour donner lieu à une morphologie incisée.

-8-
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

2.1. Les principaux éléments de reliefs :


D’après la carte altimétrique (figure 7) et le Modèle Numérique de Terrain (MNT) (figure 5 et 6), on
distingue quatre ensembles topographiques majeurs :

A. Le Plateau :

C’est une unité morphologique caractérisée par une forte inclinaison vers le sud avec des pentes allant
de 12.5 à 25%, et une surface ondulée dans laquelle les rivières sont encaissées.

La plus grande extension d'est en ouest de ce plateau est de 3800 m, et sa largeur ne dépassant pas 500
m, ses altitudes sont comprises entre 200 m (Sud de Kheraicia, et à l’Ouest de Baba Hassen), et 250 m
(au niveau d’El Achour).

B. Les versants :

Les versants de notre zone d’étude relient généralement les plateaux aux collines et aux vallées. Ils
sont essentiellement constitués de pentes faibles à moyennes. Mais il existe des pentes assez fortes qui
apparaissent dans le versant Nord de Haouch Khoudja au Nord Est de la commune de Baba Hassen.

C. Les collines :

Ce sont des reliefs reconnus sur un versant à sommet convexe, une base concave, et une pente douce.
Leurs altitudes varient entre 170 m et 220 m. Ces collines sont traversées par un réseau
hydrographique très dense en forme de Talweg.

D. Les vallées :

Elles sont présentes en deux catégories : petites vallées peu profondes dans certaines régions, et
profondes et étroites dans d’autres régions à l’exemple de l’Ouest de Draria.

Le regroupement de ces petits ravins donne naissance, soit à des Oueds, ou des vallées ouvertes.

-9-
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 5: Modèle Numérique de Terrain E-W de la zone d'étude

Figure 6: Modèle Numérique de Terrain N-S de la zone d'étude

- 10 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 7: Carte altimétrique de la zone d'étude

2.2. Le système de pente :


La pente est un facteur de rigueur qui agit directement sur le déclanchement des phénomènes
d’érosion, ainsi que sur l’accentuation et l’inclinaison des reliefs.

La carte des pentes ci-jointe réalisée par l’outil « Global Mapper 14.1 », et extraite de la base de
données d’élévation de notre zone d’étude (ASTGTM2_N36E002_dem) de type ASTER GDEM et
format DEM (Digital Elevation Models), met en évidence la déclivité du plateau dans lequel se trouve
notre zone d’étude, et permet de classer l’inclinaison des terrains en cinq groupes, choisis selon la
morphologie de la région de Mahelma, afin de correspondre à la nature du terrain.

Les classes sont ainsi :

• Pente de 0-3% : présente dans les plateaux


• Pente de 3-6% : apparaît aux sommets de collines
• Pente de 6-12.5% : présente essentiellement dans les ravins
• Pente de 12.5-25% : trouvée dans les versants, les escarpements, et les vallées encaissées
• Pente >25% : concerne les versants, et n’est présente que rarement.

- 11 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 8: Carte des pentes de la zone d'étude

3. Géologie :
Le Sahel d’Alger présente une structure géologique complexe, constituée de terrains métamorphiques
anciens et sédimentaires d’âge mio-plio-quaternaire. Les terrains métamorphiques apparaissent dans le
massif d’Alger au centre, à Sidi Fredj à l’Ouest, et à Tamenfoust-El-Marsa à l’Est. Ce massif est formé
de gneiss, de micaschistes, de marbres, de schistes, et de quartzites. Ce socle est surmonté en
discordance par le mio-plio-quaternaire sédimentaire. Ces séries se prolongent vers le Sud en position
synclinale dans le bassin de la Mitidja.

L’analyse géologique de cette zone a permis de relever disposition du terrain.

- 12 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 9: Coupe géologique du Sahel d'Alger selon L.GLANGEAUD (1932)

- 13 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

3.1. Géologie régionale :


D’après Mokhtar et Sebbah 2009, Glangeaud 1932, Cheikh Lounis 2011, Djediat 2013.

A. Le Miocène :

Représenté essentiellement par des argiles sahéliennes (m4), qui est la formation la plus dominante
dans la région de Mahelma, affleurant surtout au Nord et dans la partie centrale.

Ce faciès argilo-marneux est de couleur grise-bleuâtre, à cassures conchoïdale, formant le substrat du


Pliocène.

Malgré leur ressemblance, cette formation diffère des marnes Plaisanciennes par une très faible
présence de fossiles, mais sont toutes les deux sensibles à l’eau (gonflement et altération).

B. Le Pliocène :

B.1. Le Plaisancien :

- Marnes à Ostréa cochlear et Terébratula ampulla (P,):

Les marnes du Plaisancien affleurent au centre de Mahelma. Elles occupent la plus grande épaisseur.
L’assise débute souvent par une couche glauconieuse, riche en fossiles bien conservés, en dessous
viennent les marnes bleues souvent sableuses, également fossilifères, puis des marnes jaunes
renfermant presque partout des fossiles (Pecten, Terébratula ampulla).

- Grès et calcaire à Ostréa lammellosa (P,b) :

Formation de calcaires gréseux, alternée avec des lits sableux et renferment les intercalations de
poudingues dans les couches supérieures. Elles renferment des Ostréa lammellosa avec de nombreux
bivalves. C’est l’assise la plus caractéristique du Plaisancien à la lisière du Sahel, où les couches
inclinées plongent uniformément sous la plaine, et affleurent au Sud de Mahelma.

- Marnes jaunes de Maison Carrée (P) :

Ce sont des marnes argileuses qui affleurent au Sud de notre région au piémont méridional du Sahel,
caractérisées par une couleur jaunâtre, avec une structure pauvre en fossiles.

B.2. L’Astien :

- Grès et sables du plateau de Koléa (P1) :

Un léger ressaut d’origine éolienne marque la limite approximative entre ces grès et ceux du plateau
de Fouka (P2). Ce sont les grès et sables rouges de Mahelma, ils affleurent au Nord de notre zone
d’étude.

- 14 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

- Dépôts caillouteux du plateau d’Ouled Fayet (Pa1) :

Ces dépôts constituent la couverture du plateau de Mahelma, qui provient d’une nappe étendue
d’anciennes alluvions. Ils sont formés de graviers de grès crétacés mélangés à une argile rougeâtre, et
conservés sous forme de lambeaux au Nord de la région.

- Grès et sables du plateau de Fouka (P2) :

Ils s’étalent sur le plateau inférieur de Mahelma, et affleurent au Nord de la région. Ce faciès d’origine
dunaire est de couleur rouge, et lié intimement aux dépôts caillouteux.

- Dépôts caillouteux du plateau de Saint Ferdinand (Pa2) :

Des alluvions anciennes issues de l’accumulation de graviers et de grès crétacés qui recouvrent les
argiles Sahéliennes, s’étalant sur une largeur de 2km entre Zeralda et Mahelma, et sur les terrasses
autour de Souidania (Saint Ferdinand).

C. Le Quaternaire :
- Alluvions anciennes « niveau élevé» (q,,) :

Elles sont conservées dans une série de terrasses à la base du côteau du Sahel, sous forme de cailloux
du plateau de Maison Carrée. On les rencontre au Sud de la zone d’étude.

- Alluvions anciennes «niveau moyen » (q1) :

Ce sont des dépôts alluvionnaires, à éléments plus ou moins volumineux, qui proviennent des cours
d’eaux de l’Atlas Blidéen, formant la lisière du pied du Sahel au Sud.

- 15 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 10: Log stratigraphique d'Oued Sidi Bennour (Mahelma-Alger) Selon Y.DJEDIAT 2013

- 16 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 11: Carte géologique de la région de Mahelma d'après la carte géologique Koléa-41 d’après
E.Ficheur 1911
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PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

3.2. Tectonique et Sismicité :


Selon L. Glangeaud (1951), la région d’Alger a subi plusieurs phases de plissements qui ont superposé
leur action. Le style de chaque phase est influencé par la tectonique antérieure. Le socle primaire garde
les traces de deux phases de déformation, l’une hercynienne entre le Dévonien et le Stéfanien, l’autre
entre le Permien et le Lias.

Pendant le Secondaire, une phase de préparation est mise en évidence (L. Glangeaud, 1951), elle a eu
comme résultat le découpage de la zone du littoral en plusieurs compartiments qui ont servi de cadre
aux unités tectoniques de la phase tertiaire.

Au Tertiaire, la région de Mahelma a connu un paroxysme tectonique majeur qui se traduit par une
phase orogénique depuis le Lutétien supérieur jusqu'au Stampien. Ce paroxysme a donné lieu à un
serrage assez accentué provoquant la formation d’écailles (chaîne calcaire) et des plis complexes.

A l’Oligocène, une tectonique de failles a affecté la région, formant soit de véritables grabens soit de
zones subsidentes limitées par des flexures brusques (horsts).

Des déformations à grand rayon de courbure se sont produites pendant le Miocène amenant
l’individualisation des bassins subsidents (à l’emplacement du Sahel et de la Mitidja entre autres)
séparés par des Atlas en voie de surrection. La surrection de l’Atlas correspond à une phase de
compensation isostatique entre l’Oligocène et le Burdigalien.

A la fin du Miocène inférieur, de nouvelles déformations se manifestèrent principalement à la limite


des zones subsidentes et des zones en surrection. Elles provoquèrent la déformation de masses
plastiques telles que les Flyschs numidiens et une partie de la couverture éocène et crétacé supérieur.

Les déformations du Secondaire et du Tertiaire ont mis en évidence une orientation est-ouest des
unités principales qui sont presque parallèles à la côte actuelle (unités directionnelles).

La dernière phase orogénique correspond aux plissements post-astiens. Elle a affecté les dépôts du
Villafranchien et du Calabrien. Cette phase a provoqué des déformations à grand rayon de courbure
donnant lieu à la surrection définitive de l’Atlas, la formation de l’anticlinal du Sahel, et l’enfoncement
de la Mitidja. Elle continue jusqu'à nos jours avec l’accentuation des caractères décrits plus hauts.

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PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 12: Schéma des différents stades d'évolution du Sahel selon L.GLANGEAUD

- 19 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

4. Climat :
Ajouté à la nature du relief et la géologie, le climat est un facteur fondamental dans la détermination
du type d’environnement, de la morphogénèse actuelle, et de l’évolution morpho-dynamique de la
zone d’étude. Donc il s’avère indispensable d’étudier les principaux éléments liés au climat tels que :
Les températures, les vents, et les précipitations.

L’irrégularité du régime des précipitations et l’alternance de deux saisons nettement contrastées


(saison sèche, saison humide) constituent les éléments fondamentaux du climat de Mahelma.
La proximité de la mer par son effet modérateur, confère à cette région un cachet particulièrement
atténué.
L’étude de ce facteur repose sur les données climatiques récoltées auprès de l’Office Nationale de
Météorologie (O.N.M.), et l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (A.N.R.H), sur la station
météorologique de Mahelma pour les données des précipitations, et sur la station de Koléa pour les
données des températures et du vent.

L’utilisation de deux stations différentes pour l’étude du facteur climatique est due au manque de
données des températures et du vent concernant la station de Mahelma auprès de l’O.N.M. et de
l’A.N.R.H.

Tableau 1: Caractéristiques des stations météorologiques de Mahelma et de Koléa.

Coordonnées
Station Altitude
X Y

Mahelma 2°54’ 36°41’ 154 m

Koléa 2°46’ 36° 37’ 180 m

Source : A.N.R.H.

4.1. Températures :
La température est l’un des éléments du climat les plus influents sur la nature du milieu notamment sur
la végétation, la formation et la transformation du sol, et par conséquent, une influence directe sur le
phénomène érosif.

L’analyse de la moyenne mensuelle des températures figurant sur le tableau 2, ainsi que la courbe
représentative des variations de températures maximales, minimales et moyennes indiquent les
résultats suivants :

- 20 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Tableau 2: Variations des températures maximales, minimales et moyennes Mensuelles de la station de


Koléa (Période de: 2000-2009).

Mois J F M A M J J A S O N D Annuelle

T max (°C) 16.8 17.5 20.1 22.0 25.4 29.8 32.3 32.8 29.6 26.8 21.1 17.8 21.64

T min (°C) 4.8 5.0 7.3 9.3 12.8 16.4 19.5 20.0 17.5 14.5 9.6 6.9 11.96

T moy (°C) 10.8 11.3 13.7 15.6 19.1 23.1 25.9 26.4 23.5 20.7 15.4 12.4 18.15
Source: O.N.M.

35

30
Températures (°C)

25

20
T max (°C)
15
T moy (°C)
10
T min (°C)
5

Mois

Figure 13: Variations mensuelles des températures (maximales, moyennes et minimales) de la station de
Koléa (Période de: 2000-2009).

T max : moyennes mensuelles maximales de températures en °C.

T min : moyennes mensuelles minimales de températures en °C.

T moy : Températures moyennes mensuelles en °C.

a) Température maximale:

Marquée en saison estivale au mois d’Août, elle correspond à une valeur de 32.8 °C.

b) Température minimale:

Cette moyenne indique les conditions thermiques pour la saison hivernale, et enregistrée à 4.8 °C
au mois de Janvier.

- 21 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

c) Température moyenne:

Cette catégorie est marquée par une valeur maximale de 26.4 °C au mois d’Août, et une valeur
minimale de 10.8 °C au mois de Janvier.

4.2. Les vents :


Un facteur de forte ampleur, qui par son intensité influe non-seulement sur le climat notre région, mais
aussi par le transport de particules fines provoquant une dynamique éolienne.

Le vent dans notre région est d’une direction Ouest à Nord-Ouest d’Octobre en Mars, et Est à Sud-Est
d’Avril jusqu’en Septembre.

Le tableau suivant indique la moyenne mensuelle des vitesses du vent dans la station de Koléa, période
de (1995-2004).

Tableau 3: Moyennes des vitesses du vent de la station de Koléa (Période de 1995-2004)

J F M A M J J A S O N D Annuelle

V (m/s) 2.5 2.1 2.2 2.7 2.7 2.8 2.7 2.4 2.5 2.0 2.5 2.5 2.5

Source : O.N.M.

La région d’Alger est marquée selon le tableau par un vent de vitesse moyenne annuelle de 2.5 m/s,
une vitesse maximale de 2.8 m/s en Juin, et une vitesse minimale de 2.0 m/s au mois d’Octobre.

4.3. Précipitations :
Les précipitations sont considérées comme l’un des agents externes responsables du processus de
dégradation et de transformation du relief. La fréquence et la nature des précipitations dans une région
géographique donnée sont des caractéristiques importantes de son climat.

L’analyse des valeurs des précipitations moyennes mensuelles de la région de Mahelma enregistrées
durant la dernière décennie (2000-2009) sont représentées dans le tableau n°4 :

Tableau 4: Moyenne mensuelle des précipitations de la station de Mahelma (Période de : 2000-2009).

Mois J F M A M J J A S O N D Annuelle

Précipitations
85.2 57.5 49.7 41.3 45.8 1.9 1.9 10.3 32.4 48.7 102.3 97.5 574.5
(mm)
Source : A.N.R.H.

- 22 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Précipitations
120

100
Précipitation (mm)

80

60

40

20

0
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc
Mois

Figure 14: Histogramme des variations mensuelles des précipitations de la station de Mahelma (période
de: 2000-2009).

D’après les enregistrements mentionnés dans le tableau ci-dessus, on remarque que la pluviométrie
moyenne annuelle dans cette zone est arrivée jusqu’à 574.5 mm.

Les précipitations sont inégalement réparties sur l’année. Le maximum des pluies se concentre du mois
d’Octobre (48.7 mm) jusqu’au mois de Mai (45.8 mm), avec une valeur maximale enregistrée au mois
de Novembre (102.3 mm), tandis que le minimum de pluies se concentre du mois de Juin (1.9 mm) au
mois de Septembre (32.4 mm), avec une valeur minimale enregistrée dans les deux mois de Juin et
Juillet (1.9 mm).

Tableau 5: Taux de variations annuelles des précipitations de la station de Mahelma

(Période de : 2000-2009).

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Moyenne

Précipitations (mm) 282.6 443.3 477.7 733.4 706.3 539.3 608.9 801.0 530.0 621.3 574,5

Taux
- - - + + - + + + +
de variation

Source : A.N.R.H.

- 23 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Précipitations
900
800
700
Précipitation (mm)

600
500
400
300
200
100
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Années

Figure 15: Histogramme des variations annuelles des précipitations de la station de Mahelma (période de:
2000-2009).

Selon le tableau n°5, on remarque que la répartition annuelle des pluies varie de façon irrégulière, en
effet, la précipitation maximale qui correspond à l’année 2007 est la plus pluvieuse, avec une
précipitation annuelle de l’ordre de 801 mm, tandis que la précipitation annuelle de l’année 2000 est la
moins pluvieuse, avec une précipitation annuelle de l’ordre de 282.2 mm (Figure 3).

4.4. Les indices climatiques :


Plusieurs indices climatiques sont mis au point par différents auteurs dans le but de déterminer et
classer le climat spécifique d’une région.

Dans le cas de la région de Mahelma, on a utilisé deux indices distincts : l’indice de Gaussen et
l’indice d’Emberger.

a. L’indice de Gaussen :

Gaussen a proposé un diagramme ombrothermique à partir des précipitations et des températures d’une
région donnée, dont il a considère qu’un mois est sec lorsque la précipitation moyenne mensuelle est
inférieure ou égale à deux fois la température moyenne mensuelle « P ≤ 2T ».

- 24 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Tableau 6: Variation mensuelle des précipitations et températures moyennes de la station de Mahelma


(Période de 2000-2009).

Mois J F M A M J J A S O N D

Précipitations (mm) 85.2 57.5 49.7 41.3 45.8 1.9 1.9 10.3 32.4 48.7 102.3 97.5

T moy (°C) 10.8 11.3 13.7 15.6 19.1 23.1 25.9 26.4 23.5 20.7 15.4 12.4

Source : O.N.M & A.R.N.H.

Figure 16: Diagramme ombrothermique de Gaussen de la station de Mahelma

(Période de: 2000–2009).

Le diagramme ombrothermique de la figure n°16 montre une période sèche qui s’étale du mois de Mai
jusqu’à la mi-Septembre, avec le minimum de précipitation au mois de Juin et Juillet, et une période
humide qui se place entre le mois d’Octobre jusqu’au fin Avril, où les précipitations atteignent leurs
maximum au mois de Novembre.

En ce qui concerne la température, on remarque un accroissement qui débute en mois Avril (15.6 C°),
progressivement elle atteint son maximum 26.5 C° en mois d’Août (26.4C°). La diminution des
températures est observée en Septembre (23.5 °C) pour atteindre le minimum en mois de Janvier
(10.8 °C) qui est le mois le plus froid.
- 25 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

b. L’indice d’Emberger (le quotient pluviométrique) :

Emberger a réalisé un indice climatique dans le but de caractériser le climat d’une région donnée. Cet
indice est d’une grande utilité, qui tient compte des températures maximales, minimales et des
précipitations moyennes annuelles, permet de déterminer l’étage bioclimatique d’une région sur le
climagramme dans les différents étages climatiques méditerranéen, depuis le plus aride, jusqu’à celui
de haute montagne (humide, subhumide, semi-aride et aride).

Ce quotient pluviométrique est défini par la formule suivante :

���� × �
�=
�² − �²

Cette formule a été modifiée et adaptée par Stewart sous la forme suivante :

� �
�� =
�−�

Avec :

Q : quotient pluviométrique d’Emberger.


Q2 : quotient pluviométrique de Stewart.
P : précipitations moyennes annuelles (mm).
M : Moyenne des températures maximales du mois le plus chaud (kelvin).
m : Moyenne des températures minimales du mois le plus froid (kelvin).
M – m : amplitude thermique.
K = 3.43 : coefficient de Stewart établi pour l’Algérie et le Maroc.

 Application numérique :

On a :

 P = 574.5 mm
 M = 32.8 °C = 305,8 k
 m = 4.8 °C = 277,8 k
 M – m = 28 k
 K = 3.43
�. �� × ���. �
�� = = ��. ��
��
Donc d’après l’indice d’Emberger et le climagramme suivant, la région de Mahelma est classée dans le
climat subhumide.

- 26 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 17: Climagramme d'Emberger de la station de Mahelma (période de : 2000 - 2009).

- 27 -
PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

5. Hydrologie et Hydrogéologie :
5.1. Hydrologie :
Conditionnée par plusieurs facteurs tels que : « Le climat, les précipitations, la topographie, le couvert
végétal, et la géologie du terrain », le réseau hydrographique est un élément clé pour la formation et la
transformation des reliefs.

L’étude du réseau hydrographique permet de montre son action sur le terrain, et d’aboutir à l’étude de
l’évolution du milieu.

Notre périmètre d’étude qui appartient au Sahel d’Alger et à la limite du bassin de la Mitidja, est
traversé par plusieurs Oueds de différents degrés d’importance, mais sont pour la plupart, des cours
d’eau saisonniers qui ne se remplissent qu’en saison humide.

Le réseau hydrographique dans la région de Mahelma peut donc se résumer ainsi :

 Oued Mazafran : Se trouve à la limite Ouest de la région, c’est le cours d’eau le plus
important, il draine une grande partie de la plaine et du bourrelet de Sahel vers la mer.
Il prend naissance depuis Oued Djer, Oued Bouroumi, et Oued Chiffa à la plaine où il est très
encaissé et étroit (5 à 8 m de largeur) jusqu’à la traversée du Sahel, puis il devient
progressivement moins encaissé et plus large jusqu’à atteindre 50 à 70 m de largeur à son
franchissement de la route nationale n°11 et à l’embouchure vers la mer.
 Oueds intermittents : Des Oueds de débit plus faible, mais qui ont de l’importance car ils
occupent la majeure partie du plateau de Mahelma tels que : « Oued Sidi M’Sabah, Oued
Kadri, Oued Boudahles, Oued Es Safsâf, et les affluents d’Oued Mazafran et Oued Mahelma.

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PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 18: Carte du réseau hydrographique de la région de Mahelma

5.2. Hydrogéologie :
L’une des plus grandes causes de transformation d’un relief « érosion, glissement de terrain,
l’altération des sols », est la présence d’un aquifère (nappe d’eau souterraine) qui augmente la pression
sur les formations déjà présentes.

Les deux grands aquifères présents dans la région du Sahel sont :

 La nappe astienne : limitée en bas par les marnes bleues du plaisancien, et les argiles

 La nappe quaternaire : Reconnue dans la région de Mahelma par les couches argilo-
imperméables du Sahel. Cette nappe est alimentée par l’infiltration des eaux de pluie.

marneuses, surmontées par des sables rouges et une formation variée de matériaux perméables.
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PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

6. Occupation du sol :
En 1998, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture « F.A.O » a donné une
définition pour l’occupation du sol comme étant la couverture biophysique de la surface des terres
émergées. Pour cela, elle peut changer d’aspect selon les différentes milieux naturels et contextes
anthropiques. La description de la couverture de la surface est alors nécessaire pour la connaissance
scientifique des divers états des milieux, des dynamiques, des écosystèmes, des agrosystèmes et des
territoires. Ainsi, en ce qui concerne l’aménagement du territoire et la gestion des ressources
naturelles, il est indispensable de connaître et de définir les zones artificialisées, espaces agricoles,
forêts, zones humides, surfaces en eau, etc.

6.1. Types d’occupation du sol de la zone d’étude :


Dans le cadre de cette étude, il est donc primordial d’examiner les principaux éléments naturels et
artificiels occupant le sol du périmètre étudié.

Dans la commune de Mahelma, l’analyse des principaux ensembles naturels et artificiels illustrés dans
la carte d’occupation des sols de la wilaya d’Alger « feuille de Koléa N°41 au 1/ 50 000 » fait ressortir
huit classes différentes :

6.1.1. Grande culture en sec :

Cette classe occupe quasiment la totalité de la surface de Mahelma, elle concerne les céréales (blé dur,
blé tendre, orge, cultures fourragères sous toutes ses formes), les cultures industrielles, les légumes
secs etc…

6.1.2. Culture maraîchère :

Sous cette appellation sont regroupées les cultures légumières de pleins champs ou sous serre,
présentées en faible surface au Nord de Mahelma.

6.1.3. Culture arboricole :

Cette classe concerne les parcelles occupées par des arbres ou d’arbustes fruitiers, qui se trouvent un
peu partout dans la superficie de Mahelma.

6.1.4. Viticulture :

Ce sont des surfaces occupées par des vignes, présentent en faible quantité dans cette région.

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PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

6.1.5. Zone de parcours :

Cette classe est marquée par des défrichements, localisée dans la partie centrale de Mahelma.

6.1.6. Forêt – maquis – reboisement :

Cette classe domine dans le versant Sud du Sahel, qui regroupe :

 Les forêts : ce sont des formations végétales constituées principalement d’arbres, de buisons,
d’arbustes.
 Les maquis : ce sont des formations forestière fermées et basses ; principalement composée de
buissons, d’arbustes et de plantes herbacées.
 Les reboisements ainsi que les zones touchées par des incendies récents.

6.1.7. Espace bâti :

Représente les zones urbaines, les infrastructures industrielles ou d’activité à caractère socio-
économique. Cette classe est observable dans la région de Mahelma.

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PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Figure 19: Carte d'occupation du sol de la région de Mahelma d’après le BNEDER en 2011

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PARTIE I : Caractérisation du Milieu Physique

Conclusion :
L’Analyse du ce premier chapitre a permis de présenter et de déterminer le classement de notre zone
d’étude dans un ensemble géomorphologique précis, ainsi que faire ressortir ces principales
caractéristiques naturelles qui sont définies par :

Un relief peu accidenté occupé par des versants de pentes faibles, moyennes et rarement fortes. Une
géologie marquée par la prédominance des terrains néogènes plio-quaternaires, avec l’abondance des
faciès marno-sableux et des argiles sahéliennes.

Un climat méditerranéen sub-humide caractérisé par deux saisons bien distinctes ; une saison sèche
courte observée entre le mois de Mai et la mi-Septembre et une autre humide longue située entre le
mois d’Octobre et fin Avril.

Dans le contexte évolutif morphologique, morpho-dynamique et environnemental, la région de


Mahelma est guidée par la combinaison de l’ensemble des facteurs physiques et anthropiques étudiés.

Dans le chapitre suivant, l’étude de ces paramètres naturels et anthropiques, nous permettra d’établir
une analyse morpho-dynamique de notre zone d’étude.

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PARTIE II
Etude morpho-dynamique de
la région de Mahelma
PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Introduction :
Selon Girard et al. (2005), l’érosion peut être définie comme un phénomène de déplacement des
matériaux à la surface du sol sous l’action de l’eau, du vent, de l’homme ou simplement de la
gravité (Girard et al. 2005).

L’érosion est un phénomène complexe par son caractère irrégulier et aléatoire et par sa discontinuité
spatio-temporelle. En raison de son ampleur et son agressivité, elle constitue une contrainte majeure
au développement de l’agriculture, la promotion des activités rurales, et même au développement
du domaine urbain qui constitue d’une autre part, un facteur majeur au déclanchement du
phénomène de l’érosion.

Ce fléau reste un problème majeur au Sahel occidental d’Alger dont le principal facteur est le
ruissellement qui est contrôlé dans sa répartition spatiale par celles des précipitations, des
caractéristiques géologiques et biogéographiques (topographie, couvert végétal,…), ainsi que
l’action anthropique.

L'érosion se manifeste principalement sur les sols en pente, et elle est accélérée suite aux
défrichements des forêts et maquis qui protégeaient les sols sensibles, comme elle se développe
suite aux précipitations.

Les eaux de pluie, ne pouvant plus d’imbiber le sol, ruissellent en surface en emportant les
particules de terre. Ce ruissellement des eaux en excédent apparaît soit lorsque l'intensité des pluies
est supérieure à l'infiltration des eaux dans le sol, soit lorsque la pluie arrive sur une surface
partiellement ou totalement saturée par une nappe (ruissellement par saturation).

Cette deuxième partie, étant divisée en deux chapitres, consiste à étudier en premier lieu les
différentes formes d’érosions retrouvées sur le terrain, ainsi que la cartographie géomorphologique
qui met en relief la morpho-dynamique de la région de Mahelma (chapitre 01), et les principales
causes du déclanchement du phénomène érosif (chapitre 02).

CHAPITRE 01 : Les principales formes d’érosion


Le plateau de Mahelma, étant constitué de roches dures d’un sol cultivé, est peu affecté par
l’érosion, par contre, au niveau des versants et des vallées, le terrain est marqué par différentes
formes d’instabilité due à une formation de roches tendres, Ce qui nous a dirigé à l’étude
stéréoscopique des photos aériennes de cette région, afin de localiser les endroits touchés par le
phénomène érosif.

Après la réalisation d’une esquisse géomorphologique à l’aide du stéréoscope, suivie d’une enquête
sur le terrain, nous avons pu identifier les différents types d’instabilités tels que le phénomène érosif
lié à l’action fluviatile, les instabilités de terrains liées aux mouvements de masses, ainsi que la
dégradation due à l’action anthropique.

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

1. L’érosion linéaire :
Ce type d’érosion est très fréquent dans les sols argileux et marneux de la région de Mahelma, elle
se manifeste par la concentration des eaux qui conduisent à la formation de chenaux de dimensions
différentes lorsque l'intensité des pluies dépasse la capacité d'infiltration de la surface du sol,
formant d'abord des flaques qui communiquent par des filets d'eau. Ces derniers lorsqu’ils auront
atteint une certaine vitesse, ils acquièrent une énergie propre qui va créer dans l’espace une érosion
par des lignes d'écoulement.

L’érosion linéaire débute généralement par une érosion régressive qui se développe afin de donner
naissance à un ravinement.

1.1. L’érosion régressive :

On retrouve ce phénomène dans presque tous les versants de notre zone d’étude, mais il est plus
fréquent au sud de la ville de Mahelma, où la pente est plus forte que le côté nord.

Ce type d’érosion évolue sous l’effet du creusement des eaux concentrées à partir d’un point de
rupture à l’aval, et continue jusqu’en amont, sous forme de sillons caractérisés par des dimensions
variées (longueur, largeur, profondeur).

L’érosion régressive peut s’avérer dangereuse dans la mesure où elle peut aboutir rapidement à un
déchaussement des installations humaines (routes, habitations…).

Figure 20: Erosion régressive au Nord de la ville de Mahelma (zone du glissement de Mahelma)

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Figure 21: Erosion régressive la route Mahelma-Sidi Abdellah (au sud de la zone d'étude)

1.2. Le ravinement :

Le ravinement, ou l’érosion en rigoles, est un processus prédominant dans la région de Mahelma, il


se manifeste à la suite de pluies plus ou moins abondantes et se concentrant dans un versant en
provoquant le ravinement. Les ruissellements deviennent relativement importants lorsque la pente
est forte, la lithologie relativement tendre (argileuse ou marneuse dans notre cas), et une végétation
éparse.

Figure 22: Le ravinement dans la région de Sidi Bennour (sud-ouest de la ville de Mahelma)

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

2. Les mouvements de masses :


ON regroupe sous le nom de mouvements de masses tous les modes de transport qui mobilisent, en
bloc, un volume plus ou moins grand de matériaux. Ils se développent selon des modalités très
variées, et la terminologie utilisée pour les désigner manque souvent de précision.

Les mouvements de masses sont apparents de façon fréquente dans notre zone d’étude en raison de
la nature lithologique souvent argilo-marneuse, et de la faible présence de moyens de lutte contre ce
phénomène.

En fonction de leurs caractéristiques majeures, les mouvements de masses se répartissent dans deux
grandes familles :

2.1. Les glissements de terrain :

Les glissements consistent en une descente massive et relativement rapide de matériaux le long d’un
versant. Leur vitesse et leur ampleur en font souvent des phénomènes spectaculaires, voir
catastrophiques, susceptibles d’affecter des dizaines, sinon des centaines de milliers de mètres cubes
de terrain à la fois.

Parmi les nombreux glissements présents dans la région étudiée, on cite celui de la ville de
Mahelma, qui est relativement le plus grand (une longueur totale d’environs 30m et d’une largeur
de glissement d’une centaine de mètres), et celui qui a causé le plus de dégâts dans le secteur
détruisant avec lui une route en construction en 2006.

Après le déclanchement de cet incident, l’état a aménagé un mur de soutènement afin de stabiliser
le versant, sauf que le problème n’est pas réglé définitivement car la masse glissée n’est toujours
stable, le mouvement persiste, et le mur commence à se fissurer.

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Figure 23: Glissement de terrain au Nord de la ville de Mahelma

2.2. La solifluxion :

La solifluxion est un déplacement qui affecte une masse boueuse décollée d’un soubassement
stable. Elle concerne uniquement des matériaux meubles de nature argileuse ou marneuse
susceptibles de se transformer en boue par accroissement de leur teneur en eau liquide.

L’intervention de l’eau, décisive, s’exerce de plusieurs façons. D’abord l’imbibition du matériau


meuble, par infiltration ou par remontée et débordement du niveau des nappes phréatiques, entraîne
un accroissement de son poids et accentue d’autant l’attraction de la pesanteur. Par ailleurs le
remplissage de ses vides jusqu’à saturation facilite le jeu des particules les unes par rapport aux
autres. La diminution des frottements et le développement de poussées hydrostatiques favorisent la
mobilité de l’ensemble et le déplacement de la masse vers le bas.

Dans ces conditions, et dans le cas de notre zone d’étude, la solifluxion n’affecte que des matériaux
à forte capacité d’absorption d’eau, et riches en colloïdes telles que les argiles, les marnes, et les
formations superficielles meubles. Aussi dans la condition d’un terrain en pente accentuée.

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Figure 24: La solifluxion accompagnée de l'érosion régressive au cœur du glissement de Mahelma

Figure 25: Phénomène de solifluxion dans la région de Kadri

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

3. L’érosion en nappe (le ruissellement diffus) :


Il s’agit d’un décapage uniforme de la couche superficielle de terre. Il se produit principalement sur
les zones de plateaux et aux sommets des collines (zones à pente faible). Cette forme d’érosion
passe souvent inaperçue mais peut arracher un volume de terre important : « un décapage de 1 mm
sur 1 ha correspond à la perte d’un volume de 10 m3 de limons fertiles! » Les dégâts sont
pratiquement irréversibles.

Le phénomène apparaît sur le plateau et sur les collines de la région de Mahelma sous plusieurs
formes telles que le décapage qui est le départ des particules du sol créant des petits ruisseaux
superficiels, comme il est retrouvé très fréquemment sous forme de lessivage (transport des
minéraux, et de la matière organique depuis les zones élevées vers les zones plus basses), ce qui
explique les différences de couleurs dans le sol du plateau et des collines (couleur blanchâtre
indiquant un sol pauvre d’où le départ de la matière organique s’effectue, et la couleur noirâtre
indique le sol riche où les minéraux et la matière organique se dépose).

Figure 26: Image Google Earth montrant le phénomène du ruissellement diffus

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

4. Le sapement des berges :


Le sapement de berges est causé par l’érosion du pied de talus due à l’écoulement de l’eau. Cette
forme d’érosion constitue une importante perte de matériaux présents aux rives du cours d’eau.

Ce type d’érosion se forme par l’arrachement et le transport des matériaux de la rive, et décharge le
bas du talus, causant une rupture et chute de la masse du sol de la partie haute du talus affecté, ou
l’effondrement de la berge.

Figure 27: Sapement de la berge d'un ravin au nord de la région de Sidi Bennour

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Figure 28: Schéma représentatif de l'évolution du sapement d'une berge

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

5. Les fentes de dessiccation :


Dites autrement « fentes de retrait », représentent la fissuration du sol (plus ou moins importante)
apparaissant après une période de sécheresse dans les zones où le sol n’est pas protégé par une
végétation dense, et résultant de la dessiccation des sols argileux et marneux de la région de
Mahelma.

Figure 29: Fentes de dessiccation à l'entrée de la ville de Sidi Bennour

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Cartographie géomorphologique :
Une étude générale et détaillée du cadre physique, de la morphologie, de la géologie, ainsi que
l’étude de la dynamique actuelle de la région de Mahelma, la réalisation d’une esquisse
géomorphologique par stéréoscopie, et l’enquête sur le terrain. Toutes ces techniques et études ont
permis la réalisation d’une carte géomorphologique résumant l’aspect structural, morphologique, et
dynamique érosif de notre zone d’étude.

La carte géomorphologique est réalisée en partie sous le logiciel des SIG « MapInfo 8.0 », et
complétée manuellement, par les figurées et les symboles non-disponibles dans le logiciel.

Le choix de la légende utilisée pour la cartographie est basé sur le modèle de la légende pour la
carte géomorphologique de la France au 1/50 000 « R.C.P.77 » réalisée en 1970 par la C.N.R.S.

Les figures et les surfaces représentées en rouge appartiennent au domaine plissé, le vert olive
représente la formation superficielle, le vert émeraude pour la dynamique, le bleu pour le réseau
hydrographique, et enfin la couleur noir et les surfaces en hachures représentent l’occupation
humaine et les infrastructures.

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

CHAPITRE 02 : Les facteurs responsables du phénomène érosif


De multiples facteurs rentrent en jeu dans le mécanisme d’érosion. De ce fait, les phénomènes
d’érosion sont très évolutifs dans l’espace et dans le temps. Il est difficile de localiser de manière
définitive les zones à risques, et de prévoir de façon certaine les périodes dans l’année où ce
phénomène va se produire.

L’analyse des cartes topographiques, des cartes géologiques, des photos aériennes et des images
satellitaires permettent de dire que le risque d’érosion dans la région de Mahelma est tout d’abord
dépendant d’un certain nombre de facteurs physiques (naturels) et anthropiques difficilement
maîtrisables :

1. Les facteurs physiques :


1.1. La lithologie :
1.1.1. La nature lithologique :

Dans le premier chapitre, la description géologique a montré que la région d’étude est dominée
essentiellement par des terrains vulnérables, car le terrain est constitué de sols issus de roches
tendres (argiles, marnes, grès argileux, …) qui sont imperméables et très sensibles à l’érosion.

Figure 30: Les argiles Sahéliennes dans la zone du glissement de Mahelma

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

1.1.2. Caractéristiques géotechniques des argiles et des marnes : Source : L.H.C.C.

Les argiles Sahéliennes :

Le degré de saturation est très élevé montrant un sol détrompé. Les analyses granulométriques
réalisées par la L.H.C.C. montrent un sol fin dont 94% des éléments sont inférieurs à 80µm, avec un
indice de plasticité de 29%. Le sol présente une plasticité moyenne à élevée. Les paramètres
mécaniques montrent que ces argiles sont gonflantes et assez compressibles avec une moyenne
résistance au cisaillement.

Les marnes Plaisanciennes :

L’analyse chimique montre que la teneur en carbonates de calcium (CaCO3) est d’une valeur de
35%, ce qui conduit à retenir la domination des marnes. Le degré de saturation est très élevé montre
un sol détrompé. Les analyses granulométriques montrent que c’est un sol dont 98% des éléments
sont inférieurs à 80µm, avec un indice de plasticité de 29%. Les paramètres mécaniques montrent
que cette argile est gonflante et assez compressible avec une moyenne résistance au cisaillement.

1.2. La topographie :
Trois aspects de la topographie sont à prendre en compte : l’inclinaison de la pente, la longueur de
pente et la présente de concavité et convexité. Ces facteurs ne sont pas entièrement indépendants.

Dans la région de Mahelma, l’inclinaison de la pente est sûrement l’aspect topographique le plus
important. Elle joue moins sur des très courtes pentes (quelques mètres) que sur des pentes plus
longues puisque le ruissellement a besoin d’une certaine distance pour atteindre sa vitesse
d’écoulement maximale. Le débit, et surtout la vitesse d’écoulement, détermine à quel moment une
rigole va se creuser. La vitesse dépend d’une part de la rugosité du sol et d’autre part de
l’inclinaison de la pente.

La longueur de pente est moins importante que l’inclinaison. Au-delà d’une centaine de mètres, la
longueur a peu d’influence puisque la vitesse d’écoulement maximale a été atteinte depuis
longtemps et il y a un certain équilibre entre les apports d’eau venant de l’amont et les départs d’eau
en aval. De plus, il a souvent été remarqué que le ruissellement diminue le long d’un versant de
l’amont vers l’aval, peut-être dû à des zones d’infiltration plus élevées le long de la trajectoire de
l’écoulement de surface.

Les concavités et talwegs sont des zones où peuvent souvent être observées des rigoles et des
ravines.

Les endroits de convexités, souvent au sommet de versant, sont les premiers à être décapés et les
premiers à révéler les affleurements de roche mère, même s’ils ne montrent pas forcément des
signes d’érosion concentrée.

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

1.3. Le climat :
Le facteur climatique est sans aucun doute l’une des causes principales du déclanchement du
phénomène érosif. Cet agent d’érosion s’exprime sous forme des pluies d’averses ou torrentielles
intenses dévastatrices de courte durée, les eaux de ruissellement et les vents violents qui délient et
engendrent les grains terreuses.

L’impact des gouttes de pluie sur la surface du sol peut briser les agrégats et disperser les particules
de sol. Les particules les plus légères, dont les particules très fines de sable, de limon, d’argile et de
matière organique, sont facilement emportées par les éclaboussures d’eau de pluie et des eaux de
ruissellement. Il faut d’avantage d’énergie transmise par les gouttes de pluie et un écoulement plus
important pour emporter les particules plus grossières de sable et de gravier.

Les déplacements des sols causés par les pluies sont habituellement plus grands et plus facilement
observables au cours d’orages brefs et violents. Même si l’érosion causée par des averses de longue
durée et de moindre intensité n’est habituellement pas aussi spectaculaire ni manifeste que celle qui
est produite par les gros orages, elle peut néanmoins à la longue entraîner des pertes de sols
significatives.

Sur les terrains en pente, l’eau commence à ruisseler à la surface du sol lorsque l’excédent d’eau ne
peut plus être absorbé par le sol ou que l’eau est piégée à la surface. Le ruissellement s’intensifie
lorsque le taux d’infiltration diminue sous l’effet du gel, de l’encroûtement ou du compactage du
sol.

2. Les facteurs aggravants (anthropiques) :


Depuis quelques décennies, le phénomène d’érosion s’est globalement aggravé. Ceci est dû à
l’évolution de l’action de l’homme sur les paysages et à la modification des pratiques agricoles. Les
défrichements qu’il opère sur les forêts et les parcours naturels, le surpâturage, la mise en culture
sans précaution des terres tendres en pente, les labours mécanisés dans le sens des grandes pentes,
etc. Ces facteurs aggravants contrairement aux causes naturelles, sont réversibles pour peu que l’on
prenne conscience de leur impact et que l’on agisse sur eux.

2.1. Le défrichement :
Le défrichement est la conquête volontaire des terres agricoles sur des forêts qui s’est accompagnée
d’une disparition de nombreux éléments structurants du paysage qui jouent un rôle primordial dans
la circulation de l’eau.

Dans la région de Mahelma, l’accroissement démographique, l’augmentation des terres à pratique


culturales et l’urbanisation ont participé à la dégradation du couvert végétal et du sol d’une façon
inquiétante, car ils procèdent au déclanchement du phénomène érosif.

- 47 -
PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Sur les versants défrichés, le ruissellement se génère rapidement et intensément, s’organise de


manière diversifiée en fonction de la pente, de la nature des matériaux et de la rugosité de surface et
attaque le sol, de plus en plus en profondeur, et transporte les sédiments jusqu’à l’affleurement de la
roche en place. Le processus continu jusqu’à une généralisation du ravinement et la formation de
badlands.

Figure 31: Défrichement des zones forestières pour l’agriculture au Nord de Mahelma (Sidi Menif)

2.2. Végétation et cultures :


Parmi les causes de l’érosion anthropique dans la région d’étude, il convient de placer au tout
premier rang les dégradations infligées à la végétation spontanée par l’agriculture, l’histoire agraire
nous apprend, en effet, que des crises d’érosion des sols jalonnent l’évolution des civilisations
rurales, jusqu’à notre époque marquée, sans doute, par le déclenchement de la plus grave de toutes.

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Figure 32: végétation appauvrie au sud de Mahelma

2.2.1. Le surpâturage :
La responsabilité de cette érosion incombe aussi bien à l’élevage qu’à la culture. Le pacage des
troupeaux suffit à modifier la composition des associations végétales, surtout quand il s’agit
d’animaux très destructeurs comme le bétail. En situation de surcharge pastorale, cet
appauvrissement entraîne des déprédations irréversibles favorables aux entreprises des processus
mécaniques.

2.2.2. L’agriculture :
Avec les défrichements provoqués par la mise en culture, intervient d’abord le remplacement de la
végétation spontanée par des plantes cultivées généralement moins couvrantes, peu aptes, en
conséquence, à protéger de manière efficace les sols contre les attaques de l’érosion. En l’absence
de restitutions suffisantes au moyen de fumures et d’engrais appropriés. La perte de leur cohésion
due aux prélèvements de matières organiques et minérales par les cultures les rend plus vulnérables.
Certain façon culturales (sarclage, déchaumage, …) peuvent aussi contribuer à cette sensibilisation
en les ameublissant à l’excès. Au total, la pratique de l’agriculture comporte toujours, par essence,
une menace d’érosion. Mais celle-ci ne se concrétise que dans certaines circonstances.

Des importantes dégradations sont infligées aux plaines céréalières, par des monocultures
extensives pratiquées sans restitutions sur de grandes parcelles sans discernement. Dans les
situations extrêmes, la chute des rendements provoquée par l’épuisement des sols entraîna une
migration permanente des cultures, livrant les espaces abandonnés à une intense érosion mécanique.

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Les méfaits de l’agriculture se manifestent parfois par l’adoption des techniques culturales, y
compris de celles qui exigent l’emploi de machines. L’extension abusive des défrichements, la
réduction excessive de la durée des jachères, la diminution de l’attention accordée aux cultures
vivrières, initiatrices de phénomène d’érosion.

Les lentes modifications ou les mutations subies par les vieux systèmes culturaux et les structures
agraires, sous l’impulsion des agronomes et de l’évolution de la conjonction socio-économique,
comportent sans nul doute des risques de raviver çà et là les forces érosives. Le remplacement des
openfields (champs ouverts) à lanières par les openfields mosaïques aux grandes parcelles
favorables à l’emploi des machines accroît les risques d’érosion mécanique sur les terroirs en pente,
surtout lorsqu’il s’accompagne de la destruction des rideaux. L’abattage des haies qui résulte des
remembrements en pays de bocage développe également l’agressivité du vent et du ruissellement.
On assiste donc à une multiplication des situations susceptibles de provoquer des crises graves, si
on néglige d’en prendre conscience et d’adopter les mesures appropriées pour interdire leur
développement.

Figure 33:Pratiques culturales sur le plateau de Mahelma (la route Mahelma-Oued Mazafran)

2.3. Le tassement :
L’évolution des techniques agricoles est aujourd’hui extrêmement rapide, des machines pour la
pratique agricole sont de plus en plus puissantes et rapides. Mais ces machines, le plus souvent sur
pneus, sont aussi de plus en plus lourdes, qui entraînent évidemment un accroissement du
compactage des sols.

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

L’action du compactage agit, d’une part, par la diminution de la porosité de l’ensemble du sol,
d’autre part, par une accentuation de la semelle des labours. Ces deux phénomènes empêchent
la percolation des eaux et favorisent le ruissellement et la battance et donc l’érosion. En outre,
lorsque le sol est humide, les pneus créent de profondes rigoles qui, lorsqu’elles sont relativement
parallèles à la ligne de plus grande pente du terrain, entraînent une forte érosion.

Remarquons, d’ailleurs, que toute circulation, autre que celle des engins utilisés pour la culture ou
les activités de terrassement en génie civile, peut entraîner sur les sols sensibles une écorchure et
une amorce de ravinement. Ces circulations sont diverses et peuvent aller du débardage des grumes
en forêt. Citons également le piétinement destructeur des troupeaux.

Figure 34: Les marques de tassement sur les argiles du glissement de Mahelma

2.4. Le développement des villes et des infrastructures :


A toutes ces causes d’érosion anthropique s’ajoute celles créées par les travaux d’équipement
suscités par les besoins des économies industrielles. Il n’est point nécessaire de s’attarder sur les
déséquilibres fréquents engendrés par la réalisation des voies de circulation, l’aménagement des
cours d’eau pour la navigation, la construction de barrages de retenue en montagne, etc., et
manifestés à l’évidence par des ravinements, des glissements, des tassements ou des sapements. Les
sites de construction sur la région de Mahelma sont très sensibles à l’érosion. Les grands chantiers
de lotissement et des constructions urbaines maintiennent les sites nus et vulnérables, de plus, les
remblais laissés par les chantiers de construction participent non seulement dans l’augmentation du
poids du versant favorisant les mouvements de masse, mais aussi au changement du sens du

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

ravinement, soit empêcher l’écoulement favorisant l’infiltration, et donc à l’accentuation de


l’érosion.

L’augmentation de la population urbaine atteint de nos jours des sommets inquiétants, la surface des
agglomérations urbaines a doublé, les cimetières, les décharges publiques, les moindres recoins sont
occupés.

L’absence d’égouts, ou la présence des égouts sous-dimensionnés, fait que les eaux pluviales sont
concentrées par les aires imperméabilisées (toitures, rues et parkings bitumés ou surfaces en terre
piétinées, …) se mélangent aux eaux usées et débordent ou sont déversées à même les rues. Si les
rues sont en pente et insuffisamment stabilisées, elles peuvent se transformer peu à peu en ravins, ce
qui les rends inaccessibles, et renforce l’érosion linéaire sur le versant.

Ces dégradations pour déplorables qu’elles soient, restent très localisées, contrairement à celles
causées par les activités agricoles.

Figure 35: Habitat anarchique au sud de la ville de Sidi Menif

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Figure 36: Impact de l'instabilité du terrain sur la route dans la ville de Mahelma

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Figure 37: Etat des infrastructures en septembre 2004

Figure 38: Développement des infrastructures en Octobre 2014

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PARTIE II : Etude Morpho-dynamique de la région de Mahelma

Conclusion :
L’analyse menée dans le cadre de ce chapitre nous a permis de localiser les risques naturels et les
différentes formes d’érosion développées dans la région de Mahelma.

Les différents paramètres caractérisant notre zone d’étude représentent, pour la plupart, des facteurs
principaux du déclanchement du phénomène érosif, tels que : les facteurs naturels (la lithologie, la
topographie, le climat), et les facteurs anthropiques (l’occupation du sol mal gérée, l’urbanisation
individuelle anarchique, et le développement des villes et des infrastructures).

Le phénomène d’érosion apparait sous plusieurs formes linéaires notamment le ravinement et


l’érosion régressive qui occupent la majeure partie de la région de Mahelma, comme il se présente
en mouvements de masses tels que les glissements de terrain et la solifluxion.

Parmi les grandes remarques apportées dans notre enquête sur le terrain, on note que malgré les
différents problèmes d’instabilité qui touchent la région de Mahelma, des constructions
individuelles et des projets de développement urbain persistent, parfois avec prise de précautions
mais avec des inconvénients aussi graves comme les débris et les remblais de chantiers, et parfois
des constructions réalisées inconsciemment et sans prise en considération des dangers et des méfaits
de cette action.

Les informations présentées dans cette partie ouvrent la porte au chapitre 03 dans lequel nous
proposerons des moyens et des solutions pour la lutte contre l’érosion, et pour la stabilisation du
milieu afin d’éviter ces problèmes, et essayer de préserver le profil d’équilibre dans la région de
Mahelma.

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Chapitre III
Techniques de lutte contre
l’érosion
Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Introduction :
Il existe de nombreuses méthodes pour empêcher ou limiter les impacts de l’érosion, du transport de
sédiments et de la sédimentation. À ce titre, les mesures de lutte contre ce phénomène sont peu
appliquées dans la région de Mahelma. Dans le but d’un meilleur contrôle de l’érosion et de gestion
des fossés, nous distinguons 3 types de méthodes soit les techniques préventives, les techniques
antiérosives et les techniques curatives-correctrices. En plus de limiter les impacts
environnementaux, l’utilisation de ces méthodes permet souvent d’économiser du temps d’entretien
en plus de diminuer les coûts relatifs à la réparation d’infrastructures ou encore à la perte de
matériaux.

Les techniques de lutte contre l’érosion :

I. Techniques préventives :
Les techniques préventives sont utilisées dans le but d’éviter que l’érosion ne se produise, ce sont
généralement les méthodes les moins couteuses et les plus simples. Il est donc possible d’empêcher
la création de conditions favorables à l’érosion en protégeant le sol par des méthodes de
développement minimisant les impacts et encore en stabilisant les zones les plus sensibles.

On cite parmi ces techniques, les plus adaptées au système morpho-climatique auquel appartient la
région de Mahelma, qui est le Sahel algérois.

1. Le reboisement :

C’est une intervention qui consiste à restaurer ou créer des zones boisées, afin de maintenir le sol
empêchant les déplacements en masse, l’infiltration des eaux de pluies, et pomper et absorber les
eaux souterraines réduisant la saturation. La préparation du terrain est nécessaire avant le
reboisement des versants.

On distingue deux types de reboisement à aménager dans notre zone d’étude :

Le reboisement forestier qui nécessite de sélectionner une l’espèce d’une croissance assez rapide et
d’un enracinement profond ex : (le pin d’Alep et le chêne vert).

Le reboisement arboricole qui représente la plantation d’arbres fruitiers cultivables comme


(L’amandier, les agrumes, et l’olivier), mais reste difficile à pratiquer car il nécessite un entretien
quotidien, le respect des normes d’espacement pour une bonne aération. Comme cette technique
reste craintive sur des sols mal drainés.

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Figure 39: possibilité de reboisement d’oliviers dans la vallée d’Oued Kadri.

2. La végétation :

La végétation peut jouer un rôle de protection mécanique, par la diminution de l’énergie cinétique
des gouttes de pluie réduisant ainsi l’effet du splash. Les végétaux permettent également de
diminuer l’effet du vent sur la mobilisation des sédiments érodés.

Elle permet également de lutter contre l’érosion par la fixation des sols grâce aux systèmes
racinaires. La régulation hydrologique jouée par la végétation a pour effet de diminuer aussi la
quantité, l’intensité et la vitesse du ruissellement. La végétation a également un effet d’écrêtage et
d’étalement du réseau hydrographique. On prend comme exemples (les cultures maraîchères, et
arbres fruitiers).

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Figure 40: Exemple de végétation dense protégeant les versants au sud de Sidi Abdellah

3. Le développement en phase :

Le principe du développement en phase consiste maintenir un couvert végétal stratégique autour


d’un terrain lors de la construction de nouvelles routes, de développements domiciliaires ou de la
mise en œuvre de gros chantiers, et réduire la superficie de terrain dénudé (potentiellement
érodable).

Le développement en phase (phasing) est à privilégier puisque les impacts liés à chacune des étapes
des travaux seront limités.

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Figure 41: Exemple de la technique de développement en phase en Europe

4. Protection des tas de terre :

Lors de travaux de construction, des tas de matériaux meubles (argiles, sable, etc.) sont souvent
laissés sur le site pour utilisation ultérieure. Ces matériaux sont facilement transportés par l’eau lors
de précipitations ou encore par le vent. Ceci peut être évité de façon très simple, soit en installant
une végétation temporaire pour les travaux d’une plus longue durée ou en disposant des toiles sur
les tas de terre.

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Figure 42: Protection des tas de terre par une toile

5. Stabilisation des voix d’accès :

La stabilisation des voies d’accès (talus, ponceaux et chemins d’entrée) par des barrières en
enrochement naturel ou par des géotextiles placés perpendiculairement au sens de déplacement des
sédiments. Elle est essentielle lorsque l’on veut contrôler l’érosion puisque ces voix peuvent
constituer une source importante de sédiments. De plus, des voies d’accès stables sont moins
susceptibles de nécessiter des réparations régulières et coûteuses.

Le rôle de cette technique est de prévenir le terrain de l’effondrement, et du transport de sédiments


par les véhicules.

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Figure 43: Illustration de la technique de stabilisation des voix d'accès

II. Techniques antiérosives :


Les techniques antiérosives sont utilisées dans le but de limiter l’érosion, en empêchant les cours
d’eau d’atteindre des surfaces sensibles soit en modifiant leur trajectoire ou en protégeant ces zones.
Donc, on travaille à stopper ou ralentir l’érosion plutôt qu’à gérer des sédiments.

1. Le terrassement :

Cette mesure consiste à transformer les terrains en une série de plates formes en marches d’escaliers
faciles à mettre en valeur. Elle permet aussi de réduire la pente et ralentir la vitesse des écoulements
et par conséquent, ralentir la majeure partie du ruissellement et améliorer le stockage hydrique.
Cette technique est déconseillée sur des versants à pente faible (<10 %).

Il existe deux types de terrasses :

- Terrasses soutenues par des murs en pierres sèches d’une hauteur de 1 à 3 m et une base variant
entre 40 et 80 cm. La terrasse entre deux murs doit varier entre 3 et 15 m selon la profondeur du
sol et l’espace disponible sur le versant.
- Terrasses soutenues par des talus, qui suivent les courbes de niveaux, d’une hauteur variant entre
1 et 2,5 m selon la pente du versant. Ces terrasses sont laissées nues sur les versants d’une pente
faible, et peu érodables.

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Figure 44: Exemple de terrassement au sud de la nouvelle ville de Sidi Abdellah

2. Culture en bandes alternées :

Cette action est un procédé de culture en bandes labourées perpendiculairement à la pente. Elle est
utilisée utilisées lorsque la pente augmente et quand le labour parallèle aux courbes de niveau ne
suffit pas pour arrêter l’érosion. On peut distinguer deux types de bandes alternées : celles réalisées
selon les courbes de niveau et celles en bandes alternantes transversales continues. La largeur des
bandes dépend de la pente, de la perméabilité du sol et de son érodibilité.

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Figure 45: Exemple de culture en bandes alternées

3. Le reprofilage et le rabotage :

Le reprofilage et le rabotage des pentes sont des techniques préventives de contrôle de l’érosion. Le
reprofilage d’un terrain consiste à diminuer la longueur de pente afin de minimiser le déplacement
des matériaux, et le rabotage temporaire consiste à créer des marques de chenilles perpendiculaires
à la pente, ces dernières constituent un obstacle diminuant la vitesse de l’écoulement.

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Figure 46: Reprofilage stabilisateur des berges d'un cours d'eau

4. Canaux intercepteurs :

Un canal intercepteur est une dépression disposée avant une pente forte qui permet de rediriger
l’eau. Le fond est stabilisé par un enrochement et les abords peuvent être recouverts de tapis
végétaux.

Le rôle de ces canaux peut être résumé dans les points suivants :

- Capter l’eau de surface (en amont de la pente forte) avant l’atteinte d’une grande vitesse

- Diminuer la quantité d’eau qui s’écoule sur une pente

- Rediriger l’eau dans un canal protégé (contrôler ses impacts)

- Empêcher la formation de rigoles et ravineaux.

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

Figure 47: Vue de face sur la technique du canal intercepteur

Figure 48: Illustration du profil de la technique du canal intercepteur

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

III. Techniques curatives-correctives :


Les techniques curatives-correctives permettent de circonscrire les sédiments, c’est-à-dire de les
capter (avant d’atteindre les cours d’eau, les bassins de sédimentation ou les infrastructures), ou
arrêter leur mouvement superficiel (ruissellement diffus), ou mouvement en masse (glissements,
solifluxion). Ce sont donc des méthodes de gestion des sédiments plutôt que de contrôle l’érosion.

1. Le gabionnage :

Ce sont des cages faites en mailles de fils de fer galvanisé destinées à être remplies de pierres
sèches. Elles servent à empêcher l’affouillement latéral des berges de l’oued, stabiliser les pentes
raides, les falaises, ou matériaux très érosifs, afin de protéger des ouvrages d’art, en particulier les
routes.

Les dimensions du gabion varient selon le cas traité, en fonction de la valeur de la pente, le sol ou la
formation en place à bloquer, et la nature de l’enrochement utilisé dans ce gabion (taille, poids, et
texture).

Figure 49: Exemple de la méthode du gabionnage sur un versant

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

2. Correction torrentielle :

Une technique de base dans l’aménagement, elle a pour objet de stabiliser le profil en long de la
rive dans le secteur où la tendance générale est le creusement, et retenir les sédiments dans la
section en transit ou l’incision est faible. Ce remède consiste à diminuer les quantités et la vitesse
des eaux qui s’écoulent dans les torrents.

La correction torrentielle peut être effectuée sous forme de seuils de différents types :

a) Correction par des seuils en maçonnerie :

C’est une technique qui vise à traiter mécaniquement les terres en réalisant des seuils en
maçonnerie en attendant une végétalisation des fonds d’oueds, des berges et des impluviums.
Ce type de corrections consiste à :

• Réduire la vitesse des eaux, et retarder l’arrivée du flot de ruissellement en aval.


• Retenir les sédiments et protéger les infrastructures socio-économiques en aval.
• Diminuer l’action érosive des berges des torrents.

L’objectif de cette technique est de limiter l’évolution du ravinement et d’éviter la


généralisation de ce fléau sur les versants. Réalisés en maçonnerie, ces seuils qui forment des
barrages implantés transversalement dans les lits des ravins, peuvent être renforcés en amont
par la technique de reboisement (forestier ou fruitier) qui favorise l’infiltration de l’eau à
travers les sédiments captés derrière les seuils.

Figure 50: Exemple d'un seuil en maçonnerie le fond de l'oued

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

b) Correction par des végétaux :

Autrement-dit, fixation biologique par implantation d’une végétation arborée ou herbacée,


qui constitue une armure défendant les bas-fonds des ravins.

Ce type d’aménagement peut traiter deux objectifs majeurs : l'amélioration de la productivité


agricole ou forestière, et la réduction du débit solide et la régularisation des écoulements.
L'outil de base est un seuil placé en travers de la ravine et constitué de matériel végétal
vivant.

Figure 51: Exemple de la technique de protection en végétaux

3. Les murs de soutènement :

C’est une technique de protection des versants instable où dominent les mouvements en masse tels
que les glissements de terrain ou la solifluxion. Etant une barrière rigide et dure, les murs de
soutènement ne sont pas la meilleure solution contre les mouvements en masse du fait de leur
incompatibilité avec toute déformation ; en outre, le dimensionnement doit prendre en compte les
efforts très importants engendrés par le glissement.

Lorsque le mur est correctement ancré et suffisamment résistant vis-à-vis des efforts qui lui sont
appliqués, il est fixe. La pratique est de dimensionner l’ouvrage en prenant en compte un effort

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

limite de butée du sol en amont, qui est l’effort maximal apporté par les masses en mouvement (la
déformation du sol étant une compression).

Comme il faut renforcer le sol en amont par une végétation hydrophile et d’enracinement assez
profond afin d’extraire les eaux qui causent l’instabilité permettre leur évacuation naturelle par
évaporation, et bloquent les mouvements.

Figure 52: Mur de soutènement stabilisant le mouvement en masses

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Chapitre III : Techniques de lutte contre l’érosion

4. Les barrières en géotextiles :

La disposition de barrières à sédiments en géotextiles est une méthode curative efficace et simple
d’installation. De plus, elles sont biodégradables, réutilisables, et hermétiques (+70%), faciles à
installer, et peu couteuses par rapport aux techniques dures. Mais ces géotextiles doivent être
placées en parallèle aux courbes de niveau, afin d’éviter l’accumulation ou l’érosion latérale, et ne
doivent pas être mises dans les cas de débit solide élevé.

Figure 53: Protection du versant par un tapis en géotextiles

5. La mise à jour des techniques utilisées :

Afin de lutter contre le phénomène érosif, on a trouvé plusieurs techniques mises en place dans la
région de Mahelma et ses alentours, par exemple : Le mur de soutènement dans le glissement au
nord de Mahelma, les terrasses au sud de la région pour le phénomène de ruissellement, et des
réseaux de drainage sur le plateau de Mahelma afin d’évacuer les eaux de surfaces.

Par ailleurs, ces techniques manquent d’entretien et de mise à jour, ce qui a engendré la fissuration
du mur de soutènement, l’arasement vertical des terrasses, la négligence du nettoyage des réseaux
de drainage, ce qui les a mis hors service.

Donc, un suivi quotidien, technique, et bien calculé, doit être établi pour chacune de ces techniques
(renforcement du mur de soutènement, retraçage du terrassement, et entretien des drains) afin
d’assurer un rendement meilleur, une fixation, et une protection optimale des sols contre l’érosion.

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Conclusion Générale

Conclusion générale :
Notre travail a permis de noter que l’ensemble du secteur étudié est développé sur la région
Sahélienne de Mahelma. Ce domaine est caractérisé par des reliefs relativement simples dominés
par un plateau, des versants de pentes faibles, moyennes et rarement fortes, des collines et des
vallées. Ainsi, une structure géologique formée de terrains néogènes de différents faciès.

Ajoutant à cela, la zone est marquée par un climat méditerranéen sub-humide défini par une saison
sèche courte et une saison humide longue, et par un réseau hydrographique dense et
multidirectionnel responsable des changements profonds du paysage.

Aussi, Le secteur étudié est occupé par des terrains naturels et d’autant plus des terrains
artificialisés constitués essentiellement par des espaces urbains responsables du déclenchement du
phénomène érosif.

D’autant plus, la prospection sur le terrain d’étude et l’ensemble des analyses effectuées sur les
différentes cartes et les photos aériennes nous a permis d’assimiler les diverses formes d’instabilité
qui se manifestent à grande échelle sous forme d’érosion régressive, de ravinement, de glissement
de terrain, de solifluxion, de ruissellement diffus et de sapement des berges. Ensuite, nous avons fait
une synthèse de toutes les formes de dynamiques observées sous une carte géomorphologique.

Cependant, la région est soumise aux différentes instabilités dues aux facteurs physiques (la
lithologie, la topographie, le climat) et anthropiques (le défrichement, le surpâturage, le
développement des villes, etc.).

À ce fait, la région de Mahelma nécessite une bonne gestion et des meilleurs travaux de
préservation afin de combattre ce phénomène érosif. Pour cela, plusieurs moyens et techniques ont
été suggérés dans des plans nationaux d’aménagement et d’autres sont exécutés sur les plans locaux
tels que : le reboisement, le terrassement, les murs de soutènement, gabionnage, le drainage, etc.

Pour conclure, afin de répondre à cette problématique causée essentiellement par l’homme, il est
obligatoire de sensibiliser les gens sur l’importance de la réalisation des plans d’aménagement, de
reboisement, de la mise en valeur et d’urbanisme. Sans oublier le rôle étatique dans la planification
des aléas qui aide à orienter toute intégration humaine pour esquiver aux périls possibles.

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