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Élagage

« J’ai toujours un sécateur sur moi pour couper les


Couper par-ci par-là , ça n’est
fourches ou les baïonnettes ». Beaucoup rejettent les
pas bien difficile.
interventions sur des tiges comme étant du « travail
de jardinier ». Et pourtant, réalisée d’une manière
ciblée, il s’agit d’une mesure importante, surtout dans les plantations espacées ou sur les
essences de lumière prédominantes.
Ä Chap. Interventions précoces
=

Élagage des feuillus - Ce qui est considéré comme nécessaire à la


malheureusement encore trop production de bois de qualité chez les résineux
rare. devrait être davantage pratiqué pour les feuillus, en
particulier pour les essences qui ne peuvent produire
de bois d’œuvre sans élagage.
Ä Chap. Principes d’élagage

L’élagage n’est pas une mesure « Mon collègue a profité de la dernière éclaircie
accessoire banale. pour élaguer quelques merisiers ». Les participants
aux cours étaient unanimes sur ce point : l’élagage
réalisé dans les peuplements d’exercice avait
toujours été trop tardif et pas assez soigné. Cette constatation peut manifestement
s’appliquer à l’ensemble de la forêt suisse.
Ä Chap. Principes d’élagage
Ä Chap. Technique
Ä Chap. Résumé pour le merisier et le noyer

Interventions précoces

Recépage
Les feuillus peuvent être recépés, qu’il s’agisse de rajeunissement naturel ou de plants mal conformés. Cette
technique convient particulièrement pour le noyer et le merisier. Elle s’applique aux jeunes plants (jeune
fourré jusqu'à un diamètre de quelques centimètres).
Les professionnels utilisent également cette méthode pour les individus prédominants de mauvaise qualité
issus de rajeunissement préétabli ou de l’ancien sous-étage, dans certains cas même jusqu'à la dimension
du perchis. Cependant, la probabilité d’attaque de pourridié augmente. Il faut donc faire attention dans les
peuplements où le pourridié a déjà posé des problèmes!
• ne recéper que des individus vigoureux
• trait de scie oblique (écoulement de l’eau!)
• ne pas couper trop haut sur le tronc (juste au-dessus de l’empattement des racines -> moins de
bourgeons dormants -> moins de tiges)
• à effectuer idéalement durant le repos de la végétation (novembre/décembre)
• couper toutes les tiges à l’exception de la meilleure (qualitativement) dans la période de végétation
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Élagage
En pratique, les forestiers renoncent souvent à couper les tiges excédentaires. Bien sûr qu’un jour ou l’autre
une des tiges va s’imposer, mais leur élagage procure un gain d’énergie qui peut s’avérer comme un atout
décisif pour la croissance en hauteur. Un autre problème surgit si l’on rabat les tiges seulement après coup,
les blessures observées sont plus importantes.

Coupe de formation ou de correction à l’âge du fourré


Il est souvent nécessaire de procéder à des corrections sur des individus dans des rajeunissements naturels
clairsemés ou dans des plantations espacées (surtout avec des merisiers et des noyers prédominants). Il
s’agit d’une taille de formation (synonyme : taille de correction). Elle se pratique de préférence lorsque l’arbre
atteint une hauteur de 2 à 3 m. Elle consiste à éliminer fourches, baïonnettes et branches fortes.
La taille de formation s’effectue en général au moyen d’un sécateur (p.ex. Felco, Gardena). N’utilisez que
des sécateurs bien entretenus (bien aiguisés, lubrifiés, sans axe branlant), sinon l’écorce risque d’être
écrasée.
L’effet de l’application d’un mastic de cicatrisation sur les blessures (Tervanol F, Lac Balsam, etc.) comme
en arboriculture est contesté. Si l’on consulte la littérature, la plupart des auteurs trouvent cette mesure
superflue. On peut envisager un tel traitement lorsque l’on coupe exceptionnellement des branches plus
grosses.

Ä pas de « travail de jardinier », mais une taille de formation ciblée


Ä seulement sur des candidats ou arbres d’élite, 100 à 200 arbres par ha
Ä lorsque les grosses branches sont nombreuses, faire plusieurs passages modérés

Principes d’élagage

Élagage naturel par le peuplement auxiliaire


Lorsqu’il existe un peuplement auxiliaire, l’élagage se fait naturellement chez la plupart des essences durant
la phase d’éducation. L’élagage naturel a toujours la priorité. Néanmoins, s’il progresse trop lentement,
l’élagage artificiel est indispensable pour produire du bois sans nœuds. C’est toujours le cas pour le merisier.

Ä les essences qui gardent leurs branches sèches, comme le merisier, doivent absolument être
élaguées si l’on veut produire du bois de qualité.

Élagage en sec ou en vert


L’élagage en sec est possible, mais préférence est donnée aujourd’hui à l’élagage en vert (meilleure
cicatrisation, l’élagage doit se faire tôt). L’élagage en sec permet toutefois, le cas échéant, de rattraper un
élagage en vert manqué.

Début de l’élagage
L’élagage doit commencer au moment de la sélection. C’est le seul moyen d’éviter d’avoir à couper des
grosses branches.
Autres recommandations :
• si des arbres d’élite sont plutôt instables, n’effectuer l’élagage que 3 ans après les soins (lorsque la
réaction du peuplement à l’intervention est visible)
• ne pas élaguer sur les stations séchardes durant les années sèches (stress hydrique)

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Élagage
N’élaguer que dans des peuplements qui s’y prêtent
Un nombre suffisant d’arbres de qualité est nécessaire pour que l’intervention soit rentable. Seuls les
peuplements des stations mésotrophes et fertiles présentant de faibles risques de production (pas de
risques élevés de maladies, de pression de la neige, de cuvettes d’air froid, etc.) sont concernés. Au besoin,
l’élagage s’impose aussi dans les forêts jardinées et pérennes.

Documentation
Il est très important de noter les mesures d’élagage réalisées, car votre successeur dans quelques
décennies devra savoir quels sont les bois sans nœuds.

Ä ne pas élaguer partout, mais systématiquement


Ä arbre à élaguer = arbre d’élite
Ä début de l’élagage : DHP 4 à 8 cm, ce qui correspond à un âge de 5 à 10 ans
Ä toujours noter les travaux d’élagage dans le plan de gestion

Technique
L’élagage doit être fait minutieusement et proprement, sinon l’investissement n’est pas rentable! Il est donc
important que l’exécutant connaisse les techniques appropriées.
Les travaux dans les feuillus s’effectuent en été, car les blessures se cicatrisent mieux pendant la période de
végétation. En revanche, il ne faut jamais élaguer au printemps lors de la plus forte montée de sève, car
c’est le moment où le risque de blessures à l’écorce est le plus grand.
L’élagage se fait toujours à la main (scie à élaguer à manche télescopique, scie à main et échelle ou
méthode du rappel). Certains spécialistes doutent qu’il soit possible de diriger la coupe avec une scie à long
manche sans blesser le collet de la branche ou l’écorce. Ils recommandent de n’intervenir qu’avec une scie à
main et une échelle. Le vélo forestier et le robot élagueur ne sont pas adaptés à l’élagage des feuillus !

Ä élagage en juillet/août
Ä règle empirique pour les feuillus : au moins la moitié de la hauteur de l’arbre devrait rester
comme houppier
Ä élaguer en 2-3 passages
Ä couper des branches de 3 cm de diamètre au maximum
Ä couper la branche aussi court que possible sans blesser le collet ni l’écorce

Pour éviter d’arracher l’écorce ou le tissu ligneux, la branche peut être d’abord entaillée depuis dessous,
puis sciée de haut en bas. Les longues branches seront éventuellement coupées en deux fois (la première
fois à 10-20 cm de la base), pour qu’elles ne s’arrachent pas.

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Élagage
Résumé pour le merisier et le noyer

Merisier Noyer
Élagage naturel mauvais, conserve les branches mortes ; bon en peuplement
élagage nécessaire
Taille de formation éliminer rapidement les fourches et annuellement où nécessaire, mais faible,
baïonnettes sinon tendance aux grosses branches
Début de l’élagage DHP 4 à 10 cm 6 à 10 cm
Moment de l’élagage fin d’hiver ou juillet / début août juillet / août -> moins de gourmands
Périodicité 2 à 5 ans 1 à 3 ans
Critères de sélection arbres vigoureux avec couronnes régulières, houppier régulier
coniques, pas de baïonnettes, sélection au
printemps, pendant la floraison ; en cas de
risque d’attaque de moniliose, ne pas
élaguer
Nb d’arbres de place / ha 80 - 150 70 - 100
Espacement des arbres 8 à 12 m 10 à 12 m
Diamètre max. des branches 2 cm (max. 3 cm) 2 à 3 cm
Hauteur max. d’élagage 8m 8m
Longueur min. des 60 % de la hauteur de l’arbre 60 % de la hauteur de l’arbre
houppiers
Particularités sensible au vent et au gel tardif, attention aux très sensible au gel, formation de
lisières sud à ouest (insolation) gourmands possible

Service

Lecture recommandée
• Häne, K., 2003: Wertastung. Lehrmittel zur natürlichen und künstlichen Astreinigung. CODOC und Eidg.
Forschungsanstalt WSL, Birmensdorf ZH. 57 S.
Les indications de la présente notice sont en grande partie tirées du nouveau manuel du CODOC sur
l’élagage. Ce classeur fournit de nombreuses informations faciles à comprendre. Il comporte aussi un
chapitre décrivant les méthodes et les outils.
Ce manuel sera disponible en français dès 2005 !
Adresse de commande : CODOC
Service de coordination et de documentation pour la formation forestière
Case postale 339
3250 Lyss
E-mail: admin@codoc.ch
• Hubert, M., Courraud, R., 2002: Élagage et taille de formation des arbres forestiers (3e édition). Institut
pour le Développement Forestier, Paris. 282 p.
Ouvrage de référence bien illustré sur la taille de formation et l’élagage, en français ! Des concepts de
taille de formation et de taille des houppiers du merisier et du noyer ont été développés ces dix dernières
années en France. Leur but est surtout d’éviter la formation de grosses branches dans les plantations très
espacées.

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