Vous êtes sur la page 1sur 21

Université de Lomé

Ecole supérieure d’Agronomie


Lomé - Togo

COURS DE PHYTOPATHOLOGIE GENERALE

ESA – Semestre 6

1
COURS DE PHYTOPATHOLOGIE GENERALE

Objectifs du cours

- Attirer l’attention des étudiants sur les dégâts causés aux plantes cultivées
par les maladies ;
- Apprendre à connaître la biologie d’un certain nombre d’agents
responsables des maladies des plantes.
- Observation macroscopique et microscopique aboutissant au diagnostic
de ces agents responsables des maladies des plantes.
- Mise au point des méthodes rationnelles de lutte contre les agents
responsables de maladies des plantes.

2
CHAPITRE I – GENERALITES

1.1 Définition étymologie de la phytopathologie

La pathologie végétale ou phytopathologie est la science qui étudie les


maladies des plantes.
Son étymologie vient du grec :

- PHYTON = plante Discours sur les


- PATHOS = malade plantes malades
- LOGOS = discours

Cette science s’intéresse souvent aux plantes d’intérêt agricole.

1.2. Terminologie

Comme synonyme de phytopathologie nous avons PHYTIATRIE. Ou encore en


Anglais « Plante pathology » ou Phytopathology ou Plante disease.
Chez les Allemands on a : Phytomedizin (Phytomedesine = Phytothérapie).

1.3 - Synthèse des principaux facteurs à considérer en phytopathologie.

- Observation des symptômes


- Faire ou poser des diagnostics (étiologie)
- Proposer des méthodes de lutte

(Etiologie = étude des causes des maladies)

Observation des symptômes 1) Etiologie Connaissance de l’agent pathogène

2)

Plante Diagnostic Lutte Economique

Connaissance de la
phytotechnie de la plante

2) Le nom de la plante sur laquelle on observé les symptômes de la


maladie (Plante → Phytotechnie)

3
- Diagnostic soit à partir de 1) ou de 2)
- Lutte : une fois que la méthode de lutte est déterminée, on doit voir si cette
méthode est économique ou non.

La phytopathologie est une science appliquée qui procède par l’observation


expérimentale. Il faut des connaissances en Biologie, en Botanique, en Ecologie,
en Chimie, en Biochimie, en Economie etc…

1.4. Historique

1.5 - Principaux agents responsables des maladies des plantes cultivées.

1.5.1 - Agents abiotiques

a) Facteurs climatiques

- Températures anormalement basses ou excessivement élevées, car chaque


plante a des exigences particulières.
- Lumière
- Pluviométrie
- Gaz : CO2, O2

b) Facteurs édaphiques défavorables

pH, pF, O2, CO2, éléments minéraux et structure physique du sol.

c) Polluants divers de l’environnement

Pluies acides, gaz toxiques entraînant des perturbations dans le développement


des plantes.

1.5.2 - Agents biotiques

Champignons, virus, bactéries, mycoplasmes, spiroplasmes, viroïdes.

NB : Les insectes, les nématodes etc… peuvent transmettre des maladies mais
ne sont pas les causes des maladies (Ce sont des ravageurs des cultures) et
peuvent intervenir dans la protection des plantes.

4
1.6 - Importance des maladies des plantes en agriculture

a) Influence des maladies sur les rendements

Ces agents entraînent des pertes importantes de rendements. Dans certains cas,
ces pertes peuvent être dans l’ordre de 100% (Pertes totales → maladies
épidémiques) : on ne peut rien récolter.

Ces pertes varient suivant les agents des maladies et suivant les espèces
cultivées.

b) influence sur la qualité des produits récoltés

Dans certains cas la maladie n’entraîne pas nécessairement la perte de


rendements pais elle entraîne une diminution de la qualité du produit récolté.

Exemple : mangues avec des tâches noires, feuilles de manioc avec des tâches
de mosaïque.

c) Influence sur l’économie d’un pays

Il y a des législations phytosanitaires dont il faut tenir compte pour garantir la


qualité exploitable des produits. Ces législations concernent chaque pays.

Dans certains pays, ces législations n’existent pas. Dans ce cas, c’est aux
consommateurs de faire la part des choses.

d) influence sur les techniques culturales.

On a constaté qu’il y a des maladies qui se développent sur certaines plantes et


pas sur d’autres dites résistantes.

-Cas du Mildiou de la pomme de terre causé par Phytophthora infestans


(Champignon).

- Cas de la maladie de Kagnicopé qui a décimé les cocotiers sur la côte


togolaise.

5
CHAPITRE II : NOTION DE MALADIES – D’ETIOLOGIE ET
D’EPIDEMIOLOGIE

2.1 - Notion de maladie


2.1.1 Généralités et définition

➢ Définition de la maladie : concept physiologique et agronomique

Sur le plan agronomique les maladies se définissent par rapport aux notions de
production. Et une plante sera considérée comme malade dès qu’elle présente
une altération qui ne lui permet plus de réaliser les buts pour lesquels elle est
exploitée.

Il n’est pas facile de définir la notion de maladie car entre l’état de santé et l’état
pathologique il existe une sorte de transition. En effet, Le moment où
apparaissent les symptômes, c’est - à - dire où les altérations de l’état normal
deviennent visibles extérieurement, est souvent considéré comme le début de la
maladie, alors qu’il s’agit en réalité d’extériorisation d’un phénomène dont
l’origine est évidemment antérieure et qui aurait pu être détecté plus tôt si l’on
avait utilisé des techniques appropriées.

Selon la théorie physiologique, la maladie est une réponse complexe des tissus
ou des cellules à une excitation continue et prolongée. Selon cette théorie, La
maladie commence dès que la première cellule réagit. Mais elle ne se manifeste
que lorsque les réactions deviennent perceptibles extérieurement. On voit donc
que la notion de maladie basée sur les symptômes est relative et dépend des
critères utilisés pour l’apprécier.

Le temps qui sépare ces deux stades (le stade de premier contact et celui des
premiers symptômes) est le temps d’incubation encore appelé temps de
latence.

L’extériorisation des symptômes n’est cependant pas un phénomène constant :

- Dans certains cas ils n’apparaissent pas et il y a alors latence (phénomène) (à


ne pas confondre avec le temps de latence).

Il convient alors de distinguer ici le cas de porteurs de germes qui ne montre


jamais de symptômes apparents et le cas du masquage (masking) où les
symptômes sont absents dans certaines conditions (température, nutrition, stade
de développement de la plante…) mais peuvent apparaître dans d’autres
circonstances.

6
- Dans certains cas, on peut observer un rétablissement (Recovering) du
végétal atteint (par suite de changement de conditions du milieu). Des pousses
dépourvues de symptômes peuvent se former sur des plants malades.

Les symptômes peuvent différer selon que l’on a affaire à une plante saine
subissant une première infection (primo-infection) ou symptômes primaire ou à
une plante qui se développe à partir d’organes déjà infectés, bulbe, tubercules,
drageons etc… (symptômes secondaires), ce qui est appelé infection
secondaire ou « infection de la semence ».

L’ensemble des symptômes qui se succèdent au cours d’infection forme un


syndrome.

Il y a lieu de ne pas confondre les symptômes et dégâts liés à une maladie. Les
symptômes relèvent des altérations des fonctions du végétal par rapport à l’état
normal. Les dégâts se rapportent quant à eux aux pertes des produits ou du
potentiel de production occasionné par la maladie. Certaines maladies sont
caractérisées par des symptômes spectaculaires qui ne provoquent guère de
graves dégâts tandis que d’autres ne présentent que peu de symptômes mais
occasionnent des pertes économiques plus importantes.

Les symptômes peuvent être localisés ou généralisés. S’ils se généralisent par la


voie du système conducteur on les qualifie de symptômes systémiques (Ces
symptômes envahissent toute la plante)

2.1.2 - Terminologies relatives aux affections

- Suivant la vitesse d’évolution des maladies, on distingue : les maladies aigues


et les maladies chroniques (qui se développent lentement mais persistantes).

- Les modifications irréversibles acquises au cours de l’évolution pathologique


sont appelées des séquelles.

- Les signes précurseurs de l’apparition de la maladie sont appelés Prodromes.

- L’utilisation des signes prémonitoires en vue de supputer l’évolution ultérieure


de la maladie, mène au Pronostic qui prévoit l’évolution de l’affection en se
basant sur le déroulement habituel de la maladie dans les conditions analogues à
celles qui prévalent.

- L’indentification d’une maladie procède d’un diagnostic qui utilise


habituellement des propriétés spécifiques différentielles permettant la distinction

7
entre maladies présentant des symptômes analogues ou voisins (examen
microscopiques, réactions sérologiques etc…).

- Pour pouvoir mettre en œuvre des moyens de lutte adéquats contre une
maladie, il faut pouvoir attribuer les symptômes observés à une cause
déterminée c’est-à-dire poser un diagnostic correct. La science qui étudie les
causes des maladies porte le nom d’Etiologie.

La solution des problèmes phytopathologiques que l’on rencontre dans la


pratique agronomique repose sur la connaissance approfondie d’une part de la
plante (hôte) et des modalités de sa culture, d’autre part des agents pathogènes
(phytopathogènes ou parasites) et des conditions de pathogenèse (origine de
la maladie).

On peut prévoir le développement probable des maladies dans une culture


déterminée en fonction de l’espèce et de la variété végétale utilisée, des
conditions du milieu qui lui sont offertes aux différents stades de son
développement et des conditions culturales qui lui sont appliquées. On en
déduira des moyens de lutte préventifs à mettre en œuvre et on pourra également
intervenir de façon curative dans les cas encore relativement rares qui s’y
prêtent.

D’une manière générale, la lutte contre les maladies infectieuses devra se baser
notamment sur la nature qualitative et quantitative des sources de germes, sur
leur transport, sur les conditions bioécologiques de l’infection. Il faudra
prendre également en considération la nature de la plante - hôte surtout en ce
qui concerne ses caractères de résistance (résistance verticale ou résistance
horizontale). Il y a lieu aussi de connaître les modalités d’extension spatiale de
la maladie au sein d’une population de plantes saines (épidémiologie).

2.2 - Classification des maladies

Les maladies au moment de leur découverte sont généralement classées en


fonction de leur symptomatologie. Cette nomenclature est souvent basée sur la
langue vernaculaire et technique spécialement dans les travaux de langue
anglaise.

2.2.1 Critères de classification des maladies

La classification peut également se fonder sur :

8
a- Selon le type d’organe

On reconnaît des maladies de conservation (siégeant sur les organes de réserve :


tubercules, racines charnues, fruits et graines), des maladies de semis et de
plantules, des maladies de racines, de collet, de tiges et rameaux, des maladies
de feuillage, fleurs, fruits, des maladies vasculaires se développant dans le
xylème et le phloème.

b- Selon les symptômes généraux

- Les maladies destructrices localisées ou généralisées ;


- les maladies régressives réduisant le développement de l’ensemble ou d’une
partie de la plante ;
- Les maladies progressives produisant un développement excessif soit localisé
(galle, tumeurs) soit généralisé.

c- Suivant les altérations physiologiques concernées

- Maladies métaboliques
- Maladies de croissance
- Maladies dues à un régime hydrique défavorable ou excédentaire
- maladies de translocation

d- Suivant l’hôte

- maladies des céréales


- Maladies des arbres fruitiers

e- Suivant l’agent pathogène

- Maladies parasitaires causées par des champignons etc…


- maladies non parasitaires

Mais aucun de ces systèmes ne s’est imposé sur le plan international ; donc tout
dépend du sujet traité.

2.2.2 Quelques exemples de classification des maladies

a- La pourriture brune des cabosses du cacaoyer


Symptôme - Organe - hôte

b- L’alternariose de la tomate

9
c- La cercosporiose du niébé
Agent causal - hôte

d- Le mildiou de la pomme de terre


e - Le gigantisme du riz
Symptôme - hôte

2.3 - La symptomatologie

2.3.1 Généralités et définition

La symptomatologie est l’étude des phénomènes qui traduisent l’existence de


troubles fonctionnels ou d’altérations chez les êtres vivants.

En pathologie végétale, les symptômes restent à la base du dépistage des


maladies et du diagnostic, il y a lieu donc de se familiariser avec leur nature,
leur mode d’évolution et d’association.

Les symptômes comportent essentiellement des changements de couleurs, des


altérations d’organes, des modifications anatomiques, des productions
anormales de substances et des altérations diverses de métabolisme.

2.3.2 - Types de symptômes

2.3.2.1- Symptômes externes

A – Modification de couleurs d’organes et de tissus

Les anomalies de coloration affectent surtout les feuilles mais peuvent


également concerner les fleurs (panachure) les fruits, les tiges (striure) et les
racines.

1- Chlorose (Hypochlorophyllose)

C’est la baisse de la chlorophylle.

Le manque de la chlorophylle se traduit par une pâleur de la coloration du


feuillage (Chlorose).

Lorsque la chlorophylle est totalement absente, on obtient généralement une


jaunisse due à la couleur des carotènes ou des xanthophylle.

10
L’hypochlorophyllose présente des intensités différentes selon la cause qui
la provoque (carence en N, en Fe, jaunisse virale, jaunisse due à des
mycoplasmes et asphyxie).
Parfois la chlorose est limitée aux nervures (éclaircissement des nervures) ou
au limbe entre nervures (liseré des nervures, jaunissement internervien).

2- Albinisme

Ce phénomène se caractérise par l’absence de toute pigmentation. L’albinisme


peut être d’origine génétique et affecter soit l’entièreté de la plantule soit une
partie de tissu seulement (chimère). Il peut également être causé par des facteurs
externes (herbicides agissant au niveau de la chlorophylle).

3- Mosaïque

Ce terme décrit une gamme de symptômes caractérisés par une alternance de


zones de coloration vert - pâle ou vert – foncé et de zones chlorotiques ou
jaunâtres.

Lorsque la séparation des zones verdâtres ou jaunâtres (contour) est diffuse on


utilise le terme marbrure ; on parlera de panachure lorsque l’alternance des
plages de couleurs différentes a un contour nettement défini.

Les alternances des plages de couleurs différentes peuvent parfois se traduire par
des tâches annulaires, des arabesques, des tâches digitées ou en forme de feuilles
de chêne, des mouchetures.

4 - Hyperchlorophyllose

L’intensification de la teinte verte des organes confère à ces derniers un aspect


bleuté. Elle correspond souvent en une carence en phosphore ou en un excès
d’azote chez la plante concernée.

5- Anthocyanose

L’excès de pigment rouge violacé peut résulter soit d’une destruction de la


chlorophylle qui révèle la présence d’anthocyanes normalement présentes, soit
de la production anormalement abondante de ces pigments suite à une cause
pathologique.

11
6 – Mélanose

La formation de substances fonces s’observe généralement en tant que


manifestation pathologique (accumulation de mélanine). Le noircissement des
tissus semble être dû le plus souvent à l’action d’oxydases sur des substrats
phénoliques.

B – Altération d’organes

1- Nécroses

Elles correspondent à la mort des cellules. Souvent elles apparaissent sur une
aire limitée. Mais, elles peuvent parfois s’étendre à des organes, à des groupes
d’organes ou encore se généraliser à toute la plante.

Au niveau des feuilles on observe des tâches nécrotiques ou des nécroses de


nervures.

Des tiges présentent parfois des nécroses apicales (mort des extrémités), des
nécroses corticales (chancre) ou des nécroses du tissu conducteur.
Les nécroses traduisent la mort des cellules végétales. Ces dernières brunissent
par suite d’une oxydation des tanins contenus dans le protoplasme. Ces tâches
nécrotiques brunes prennent des formes variées sur les organes atteints. Elles
peuvent être circulaires (« ring spot » en anglais) ou anguleuses (« angular
spot »).

Parfois les cellules se vident de leur contenu, se remplissent d’air et donnent des
tâches blanches d’aspect parcheminé fréquemment marginé de tissus bruns ou
rouges (tâches oculaires ou ocellées).

2- Flétrissement

a) – Définition et origines
Le flétrissement provient d’une altération du système conducteur (xylème)
par des parasites vasculaires ou radiculaires.

Le flétrissement peut être brutal ou progressif comme dans le cas de certaines


« Trachéomycoses ». Il peut être réversible ou irréversible.

Le flétrissement se manifeste par une fanaison plus ou prononcée du feuillage et


même des rameaux les plus jeunes encore verts et par une diminution plus ou
grande de la turgescence. Ce phénomène peut affecter un organe ou le plant tout
entier.

12
Le flétrissement peut être d’origine parasitaire ou non (manque d’eau).

b) -Types de flétrissement

- Wilt : c’est une fanaison généralisée subite à progression très rapide qui atteint
tous les organes foliacés. Elle est causée par des parasites siégeant dans le tissu
conducteur.
- Trachéomycose : Elle est caractérisée par la flaccidité brusque des feuilles
puis le dépérissement progressif du plant atteint. La coupe longitudinale ou
transversale de la tige montre des stries brunes ou noires correspondant aux
vaisseaux atteints par les parasites.
Cette maladie est provoquée par la prolifération des champignons dans les
trachées ou vaisseaux conducteurs de la sève. Ces organismes pénètrent la plante
par les racines ou par leur collet remontent les vaisseaux et colonisent les tissus
internes. Les réactions de la plante ainsi que la multiplication du parasite
finissent par obstruer les canaux conducteurs de la sève.

- Die-Back : C’est le dessèchement (progressif) de la plante du haut vers le bas


pouvant être généralisé ou localisé, brusque ou progressif. Il débute souvent par
les feuilles des extrémités des branches et progresse peu à peu vers le bas des
rameaux.
C’est une mortification progressive et continue depuis les parties jeunes vers les
plus âgées. Les plantes ainsi atteintes meurent souvent par le sommet mais
rejettent par le pied.
L’origine du Die-Back peut être parasitaire c’est-à-dire due aux parasites
radiculaires, ou aux parasites des jeunes rameaux, voire les divers troubles
physiologiques.

- Bligt : Ce qui désigne flétrissure, pourriture ou décomposition généralisée des


plants ou des organes le plus souvent tendres.

3 -Pourriture

Les pourritures procèdent d’une décomposition des tissus qui fait suite à la
dislocation des cellules résultant de l’altération enzymatique des pectines des
lamelles mitoyennes. Souvent les cellules meurent, les tissus perdent leur
consistance et deviennent le siège d’une colonisation par les organismes
secondaires surtout les bactéries.

a)-Types de pourritures

On peut classer les pourritures :

13
- Selon leur consistance

▪ Pourriture humide (wet rot)


▪ Pourriture sèche (Dry rot)
▪ Pourriture molle (Soft rot)

- Selon leur couleur

▪ Pourriture noire (Black rot)


▪ Pourriture blanche (White rot)
▪ Pourriture brune (Brown spot)
▪ Pourriture rouge (Red rot)

- Selon l’organe atteint.

▪ Pourriture des racines (Root rot)


▪ Pourriture des tiges (Stem rot)
▪ Pourriture des bourgeons (Bud rot)
▪ Pourriture du cœur (Heart rot)

b)- Les tâches subéreuses

Suite à des attaques parasitaires ou à des anomalies physiologiques, le suber


peut se former anormalement au niveau de l’écorce (desquamations corticales),
ou au niveau des fruits (peau rugueuse, craquelure étoilée)

c)-Perforation d’organes

La formation de lésions locales sur des feuilles à la suite d’infections peut être
suivie de la chute de tissus morts laissant dans l’organe lésé des perforations
plus ou moins circulaires (feuilles criblées). Ces perforations peuvent également
résulter d’une cause traumatique brutale (telle la grêle).

C- Modification anatomique

1- Anomalie des rameaux et des tiges

a)-Fasciation : Elle consiste en une morphogenèse anormale des tiges qui


s’aplatissent en une bandelette symétrique par rapport à un plan. Les causes sont
mal connues.

14
b)-Balais de sorcière ou Blastomanie

Ces anomalies de ramification des tiges correspondent à une prolifération


abondante des rameaux à entrenoeuds raccourcis et à feuilles petites souvent
déformées.

c)-Nodules ligneux

Des productions ligneuses se forment en surface ou à l’intérieur des troncs ou


des branches. Elles résultent du plissement du cambium ou de la différentiation
d’un méristème externe sous l’action d’un traumatisme ou parasites.

d)-Chancres (galles)

Ce sont typiquement des altérations localisées de l’écorce des plantes ligneuses,


entourées des bourrelets cicatriciels subéreux, de plus en plus excentriques,
correspondant aux réactions du cambium en réponse à des stress pathogènes
(champignons, bactéries agents climatiques). Par extension ce terme est utilisé
de manière plus générale pour désigner les nécroses corticales, tant chez les
ligneux que chez les plantes herbacées.

e)- Bois souple

Les tiges des arbres peuvent présenter un défaut de rigidité dû à un manque de


lignification résultant notamment d’infections par des mycoplasmes.
Exemple : bois caoutchouteux.

f)- Gonflement

Les tiges et les rameaux peuvent présenter des zones enflées. C’est le cas du
Swollent shoot maladie virale du cacaoyer.

2- Les anomalies des feuilles.

a- Polyphyllie : c’est une anomalie de croissance de feuilles qui consiste


soit en la formation de feuilles composées chez les plantes qui
normalement portent des feuilles simples, soit en l’accroissement du
nombre de folioles chez celles qui ont des feuilles composées, soit encore
en une augmentation anormale du nombre total de feuilles.

* la polyphyllie consiste en une subdivision du limbe des feuilles


normalement simples, en un accroissement du nombre de folioles chez les

15
feuilles composées ou encore en une augmentation anormale du nombre total
de feuilles.
* Elle peut être d’origine parasitaire ou non.

b- Enation : ce sont des excroissances tissulaires qui peuvent se former au


niveau des nervures foliaires et ceci généralement à la suite d’une
infection virale.

c- Frisolée : La frisolée résulte du gaufrement et de la boursouflure du limbe


(Parfois il peut y avoir des cloques).

d- Autre altération des feuilles : Les feuilles en lacet, enroulement de la


feuille (virus de l’enroulement de la pomme de terre)

3-Anomalies des fleurs

a- La virescence : Lorsque les pièces florales demeurent vertes alors q’elles


sont normalement colorées chez la plante, on parle de virescence.

b- La phylodie (chloranthie) : C’est lorsqu’il y a transformation régressive


d’un ou plusieurs verticilles floraux. (Généralement, la chloranthie
succède à la virescence et l’ensemble des deux phénomènes est appelé
antholyse)

4-Anomalies de croissance

a- Nanisme : C’est la réduction de la taille de la plante ou de ses organes.


Lorsqu’il s’agit d’un organe on parle d’atrophie.
L’origine peut être parasitaire ou non.

b- Gigantisme : C’est une croissance exagérée de la plante ou de certains de


ses organes.

c- Hypertrophie : C’est une augmentation de la taille des cellules.

d- Hyperplasie : C’est une multiplication anormale des cellules.

D- Production de substances anormales

a- La gommose : C’est une exsudation anormale d’une substance jaune


ambrée qui se solidifie très rapidement. L’origine peut être parasitaire ou
suite d’une modification défavorable de l’environnement.

16
b- La résinose : Lorsque la sécrétion de résine est surabondante et ceci par
exemple chez les résineux, elle constitue un signe de trouble
pathologique, on parlera de résinose.

c- La latexose : C’est l’écoulement anormal de latex chez les plantes à latex


suite à des troubles pathologiques (ou bien des altérations).

E- Troubles métaboliques de la plante

a- Trouble du métabolisme hydrocarboné : Modification au niveau de la


photosynthèse. Il peut être dû dans certains cas à un mauvais
fonctionnement du phloème. Il en résulte le ralentissement de la
circulation de la sève élaborée entraînant des altérations au niveau du
métabolisme des glucides.

Les feuilles concernées sont épaisses (par accumulation des hydrates de


carbones) et cassantes.

b- Altération de la photosynthèse (Parasites, environnement défavorable :


inondation)

c- Altération de la respiration : Inondation entraînant soit une réduction du


volume d’oxygène et la plante dépérit par asphyxie soit un lessivage des
élément minéraux.

d- Altération du métabolisme minéral : Il peut y avoir des carences ou excès


de certains éléments minéraux qui peuvent provoquer la modification de
couleur des organes ou encore des altérations des racines, malformation
de certains organes, modification de la croissance et de développement
des organes foliaires, des fleurs et des fruits.

2.3.2.2- Symptômes internes

Tyllose : C’est lorsqu’il y a production de thylles.

Thylles : Ce sont des expansions vésiculeuses qui se forment dans le xylème à


partir des cellules parenchymateuses vivantes qui lui sont adjacentes.

Callose : C’est un polysaccharide qui recouvre normalement l’intérieur des


cellules du phloème. Mais lorsque le polysaccharide atteint une couche

17
importante celle-ci obstrue la lumière du phloème. Ces dépôts anormaux de
callose s’observent au niveau des tiges ou des tubercules.

Inclusions (amorphes, cristallines…) : Elles apparaissent généralement lorsqu’il


y a une infection virale. Certaines peuvent être colorées et être observées au
microscope. Ce sont des inclusions intracellulaires parfois au niveau du noyau
(inclusions nucléaires) au niveau du cytoplasme (inclusions cytoplasmiques).

2.4. Notion d’épidémiologie

Objectif : Rechercher des facteurs environnementaux qui influencent le


développement de l’agent pathogène.

Triangle de la maladie

Agent pathogène
virulent

Maladie
Plante Environnement
sensible favorable

2.4.1. Définition

Epidémiologie : C’est l’étude du développement des populations d’agents


pathogènes dans des populations de plantes hôtes.

Epidémie : C’est le développement de la population d’agents pathogènes dans


une population de plantes hôtes. On parle également d’épiphytie lorsqu’il s’agit
des plantes.

Maladie contagieuse : c’est une maladie qui se multiplie dans une population
d’hôtes. Un individu infecté devient infectieux.

18
Epidémie saisonnière : c’est une maladie qui apparaît sur des plantes
saisonnières ou sur des organes saisonniers des plantes pérennes.

Epidémie pérenne : C’est une épidémie qui se développe sur des organes des
plantes pérennes ou sur des plantes pérennes.

Cycle épidémique : c’est la succession des évènements qui se passent sur le


temps d’une saison de culture pour les maladies saisonnières ou d’une
révolution pour les cultures pérennes.

Dégâts : ce sont les altérations du produit économique de la culture ou du


potentiel de production.

Pertes : déficit économique ou social résultant des dégâts exprimés en quantité


de produit ou en valeur financière.

2.4.2. Place de l’épiphytologie en phytopathologie

A/ Description des
maladies à l’échelle
de la plante

B/ Relation
Hôte - parasite C/ Epidémiologie

D/ Traitement F/ Mesures
chimique sanitaires

E/ Sélection ou
création de variétés
résistantes

19
2.4.3. Les différentes étapes du cycle épidémique

Le cycle épidémique comporte généralement 5 phases :


La contamination – infection – incubation – sporulation – dispersion

a. Contamination : apport (dépôt) sur l’un des organes sensibles de la plante


hôte des spores ou d’un fragment végétal du parasite capable d’assurer la
propagation. On dira qu’une plante est contaminée lorsque les spores du
parasite (spores capables de germer) sont déposées sur l’un de ses organes
sensibles susceptible de permettre leur développement. OU bien lorsqu’un
fragment végétatif de ce parasite capable d’assurer la propagation arrive à
leur contact.
N.B. : la contamination peut être naturelle ou artificielle par inoculation.

b. L’infection : elle représente la phase de développement du germe


pathogène et de sa pénétration dans la plante.

Schéma :

Types d’infection

- Infection locale : c’est lorsque certains parasites restent localisés autour


de l’endroit de l’infection et développent des symptômes locaux. Exple :
Parasites maculicoles qui causent des tâches sur les feuilles.
- Infection systémique : d’autres parasites par contre se généralisent à tous
les tissus de la plante hôte et peuvent développer des symptômes sur les
tissus ou les organes de la plante hôte.
- Infection primaire : c’est lorsqu’un parasite primaire crée des lésions qui
constitueront un endroit favorable au développement d’un autre parasite
appelé parasite secondaire.
- Infection suivant les types d’organes attaqués :
➢ infection au niveau des fleurs (infection florale, exemple charbon)
causée par les champignons parasites floraux.
➢ Infection embryonnaire
➢ Infection des bourgeons
➢ Infection radiculaire
➢ Infection fructicole
➢ Etc…

20
b. Incubation :
L’incubation comprend la période pendant laquelle le parasite progresse dans
les tissus de la plante hôte sans se manifester à l’extérieur (période plus ou
moins longue). La durée de cette phase est plus ou moins longue et dépend
de la nature du parasite et des caractéristiques de son cycle de développement
et des conditions du milieu. Elle dépend également de la plante hôte, de son
âge, de la constitution anatomique des organes qui sont infectés.

Certaines maladies ont une progression lente c’est le cas des Pourridiés
(pourriture des racines). La durée d’incubation peut être longue : plusieurs
mois, plusieurs années. D’autres par contre, ont une progression très rapide ;
c’est le cas des rouilles.

A la fin de la période d’incubation, les premiers symptômes extérieurs


apparaissent.

L’incubation peut s’arrêter à un moment donné soit en cas de conditions


défavorables soit en cas de réactions de la plante avec production de certaines
enzymes qui inactivent les parasites.

c. La sporulation

C’est la phase de production des spores. Elle correspond généralement au


stade de fructification du parasite et au développement maximal des
symptômes externes les plus caractéristiques.
On appelle durée de fructification le temps qui s’écoule entre l’infection et la
sortie des organes fructifères du parasite que ceux-ci soit de nature sexuée ou
non.

Il peut y avoir l’arrêt ou non de la fructification.

d. La dissémination ou la dispersion

Elle peut se faire suivant différentes modalités.


Il existe un certain nombre de moyens qui favorisent la dispersion des spores
à la fin de la fructification.
- Elle peut être assurée par l’air (spores légères). Dans ce cas on parle
d’Anémochorie.
- Elle peut être assurée par l’eau. On parle d’hydrochorie
- Elle peut être assurée par les animaux on parle de zoochorie.

21

Vous aimerez peut-être aussi