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Dr.

Doudou DIOP
Laboratoire de Botanique
Institut Fondamental d’Afrique Noire
(IFAN), Dakar
Email: diopdoudou@hotmail.com
Cours de Botanique
Première Partie :

Généralités
Qu’est ce que la Botanique?
La botanique : science qui étudie les végétaux.

Elle intéresse plusieurs sciences du vivant ce qui fait qu‟elle est en constante

évolution.

La botanique : 2 grandes parties:

 la botanique pure ou fondamentale: étude théorique des végétaux ( divisée)

 en botanique générale caractères généraux des végétaux (la

morphologie; la physiologie). La morphologie = botanique statique étudie la

forme des végétaux et la physiologie étudie le fonctionnement des organes

vitaux des organismes. On rattache à la physiologie, la génétique et

l‟écologie
 la botanique spéciale : étudie les individus ou les entités qui se
forment à partir des individus. Elle rapproche donc les groupes
d‟individus qui se ressemblent. Elle comprend :
1. La systématique: classe les individus
2. La géobotanique : étudie rapport entre les plantes et le milieu
terrestre
3. La tératologie : étudie les anomalies ou monstruosités des
organes végétaux
 La botanique appliquée : s‟occupe de l‟aspect utilitaire des végétaux. Elle
peut être
 pharmaceutique (la pharmacognosie)
 Agricole (agronomie)
 Forestière (la sylviculture)
La botanique s‟applique actuellement à plusieurs disciplines
Agronomie,
Ecologie Taxinomie ou taxonomie (description des
Horticulture,
Pathologie caractères diagnostiques et différentiels)
végétale

Phytochimie Systématique : classification des


Botanique c taxons dans un certain ordre

Physiologie végétale Morphologie végétale décrivant les organes ou


l'histologie végétale
parties des végétaux

Selon le niveau d'organisation auquel elles s'appliquent, ces disciplines


peuvent concerner principalement ou exclusivement :
 le niveau de l'individu organisme
 un niveau inférieur (organe, tissu, cellule, organite, génome, gène,
molécule)
 un niveau supérieur (population, communauté, formation végétale)
I. La Botanique médicale

 Dans la nature, il existe des molécules végétales bio-


actives; ces molécules sont donc potentiellement
utilisables en thérapie.
 De même, de nombreuses familles ou espèces
végétales sont biologiquement actives

Systématique :
Phytochimie :
étude des familles
étude des
et des espèces
molécules végétales
végétales

Botanique Pharmaceutique
1.1. Les plantes dans la thérapeutique

L’usage des plantes comme remède est une pratique aussi ancienne que

l‟humanité, car l‟homme a toujours utilisé les plantes pour se nourrir et pour se

soigner

La médecine par les plantes s‟est développée au cours des siécles. Les plus

anciennes traces écrites remontent à la Chine ancienne, à l‟Inde, à la

Mésopotamie et à l‟Egypte pharaonique.

 1600 ans av J.-C., le recueil „ Le Papyrus Ebers „informe de la composition et

de la méthode d'utilisation d'environ 800 potions à base de plantes et minéraux.

 Au 4ième siècle av J.C., en Gréce, Théophrate considéré comme le pére de la

botanique rédigea un manuscrit “Histoire des plantes” où il présente les

propriétes d‟une centaine de plantes.


Dans l’empire Romain plusieurs auteurs se sont illustrés : Pline

l’Ancien, son ouvrage « Histoire naturelle » est une sorte

d'encyclopédie.

 Dioscoride rédigea un ouvrage intitulé “ De Materia medica” où il

répertorit 600 plantes médicinales. Cet ouvrage était une référence

à l‟époque.

 Galien développa et systématisa la fabrication de médicaments à

base de plantes
La civilisation arabe permit aux connaissances antiques

occidentales de progresser par l’apport des plantes orientales

dont les épices ainsi que la distillation et l‟emploi de l’alcool, et

la préparation des sirops de cannes à sucres

La médecine médiévale se développa dans les abbayes dont

l'un des rôles était de soigner la population. Puis leur

développement conduit à l’installation des 1ères facultés de

médecines ouvertes aux laics. Les écoles de Montpellier, de

Padoue et de Salerne sont les plus célébres.


 La première pharmacopée a être dotée d‟un statue officiel fût le

“Nuovo receptario” qui fût publiée en 1498 en Florence par les

apothicaires et les médecins de la ville

 La pharmacopée moderne se développe grace à l’esprit

scientifique du siècle des lumières. Elle s‟applique également à la

phytothérapie qu‟elle tente de rationaliser.

o Début 19eme siécle, la morphine de l‟Opium du Pavot fût isolée

o La quinine fût isolée des écorces de quinquina


 La notion de principe actif et le développement de la chimie organique

ont permis de synthétiser dans de nombreux cas les substances

concidérées comme responsables de l’activité des plantes.

 Les principes actifs isolés présentent l‟avantage:

o d‟être facilement dosables

o d‟agir de facon énergique

o et de pouvoir être produit en grande quantité

Ainsi se développa une puissante industrie pharmaceutique.

Cependant une fois le principe actif isolé, les molécules

synthétisées présenteraient plus d‟effets secondaires que les

plantes.
 Dans les pays du tiers monde, les plantes médicinales constituent

pratiquement le seul arsenal thérapeutique à la disposition des

guérisseurs traditionnels qui soignent plus de 80% de la population

 Dans les pays développés prêt de 30% des médicaments

prescrits par les médecins ont une origine naturelle.

 Plantes médicinales "reconnues" inscrites dans des

Pharmacopées

Environ 450 espèces végétales inscrites à la Pharmacopée

française

L‟OMS a répertorié plus de 22 000 plantes médicinales traditionnelles


1.2. Différentes thérapies utilisant des plantes

Plusieurs thérapies utilisent les plantes mais leurs approches diffèrent.

►Allopathie ("médecine classique")

Traite la maladie dans ses symptômes

plusieurs milliers de constituants végétaux utilisés sous forme :

+ d'extraits + ou – complexes

+ de Principes Actifs purs (PA)

+ de composés d'hémisynthèse (PA + ou – modifiés)

+ de composés de synthèse (produits imitant les PA naturels)


►Phytothérapie

Vise, comme l'Allopathie, les symptômes des maladies.

Utilisation directe de plantes ou de parties de plantes (tisanes)

** variantes de la Phytothérapie :
+ aromathérapie : utilisation des Huiles Essentielles (Essences)
+ gemmothérapie : utilisation de macérations de Bourgeons

►Homéopathie

Utilise aussi les plantes. La moitié, environ, des médicaments

homéopathiques sont à base de plantes (Teintures mères).

Elle utilise aussi les minéraux, les animaux, les métaux ou les gaz.

Mais alors que la Phytothérapie les utilise à dose massive

("pondérale"), l'homéopathie les utilise en dilutions infinétisimales.


1.3. De la plante au médicament

Les plantes sont à l‟origine directement ou indirectement de la

majorité des médicaments. Les vertus d‟une plante peuvent être

découvertes:

+ soit par hasard en étudiant des plantes ayant un intérêt

quelconque

+ soit étude ciblée de plantes pouvant être intéressantes

(chimie particulière, plantes proches utilisées….)

+ soit étude basée sur des plantes utilisées dans des

médecines traditionnelles
L’usage des plantes par les peuples dans leurs activités est a

l‟origine de l‟ ethnobotanique et de l’ethnopharmacologie.

Son domaine d‟investigation est :

- étude des médecines traditionnelles

- récolte de plantes sur le terrain

- étude chimique et pharmacologique au labo


Plante Exraits Bio-essais
médicinale Identification botanique

Fractions Bio-essais
Analyses chimiques et structurales
Isolemement de molécules
actives

Modifications structurales Molecules actives Bio-essais

Etapes validations Toxicologiq


Synthèse essais cliniques : AMM ( autorisation
de mise en marche)

Laboratoire spécialisé =
médicament

Diffèrentes étapes de la fabrication d’un medicament à partir d’une plante.


1.4. Importance de la connaissance de la Botanique pour les
Médecins- Pharmaciens

►en officine : conseils

* utilisation des plantes médicinales (tisanes, extraits,…)

* contact avec une plante irritante

* problème des plantes allergisantes (ambroisie)

* ingestion d'une plante inconnue peut-être toxique

* information scientifique sur les plantes(contre "doctrine

des signatures", presse pseudo médicale, par exemple)


►dans l'industrie

+ nombreuses industries préparent des spécialités à base de

plantes

+ laboratoires de phytothérapie

+ laboratoires de cosmétologie

+ laboratoires homéopathiques

+ industries agro-alimentaires

►dans la recherche

* ethnobotanique

* enseignants-chercheurs universités
2. Histoire de la Botanique

De l'Antiquité jusqu'au 17ème siècle :

►pas de règles universelles pour nommer et classer les

plantes

►classifications purement "utilitaires" : plantes alimentaires,

médicinales, textiles….

►descriptions souvent incomplètes ou fantaisistes

►ouvrages très rares


2.1. Antiquité
* manuscrit chinois (300 plantes, noms+ brève description)
2800 ans avant JC
* Aristode (384-322 av J.-C.): conception finaliste de la nature, chaque
être vivant est organisé et vise la perfection. Existence d‟un ordre
hiérarchique des espèces jusqu‟a l‟homme, être doué de raison.
Plantes comme des animaux enracinés.

* Théophraste (-372 à -288) philosophe grec


"père de la Botanique‟‟. Séparation des végétaux des animaux
500 plantes, travaux ignorés jusqu'au 15ème siècle

* Pline l'Ancien (23-79) écrit une vaste encyclopédie : Histoire Naturelle


servit pendant 15 siécles sans modification.
* Dioscoride (env. 40-env. 90)
médecin grec travaux utilisés jusqu'au 16ème siècle ont
servi aux herboristes
2. 2. Moyen-âge (du 5ème au 15ème siècle)

►compilations des commentaires des ouvrages des auteurs de

l'Antiquité

►multiples copies et recopies des ouvrages de l'Antiquité

►descriptions de plantes fraîches très rares

►les plantes citées par les auteurs de l'Antiquité sont des

plantes méditerranéennes

►parfois, une même illustration pour des espèces différentes


2.3. Renaissance (15ème et 16ème siècles)

►invention de l'imprimerie : facilite la diffusion des manuscrits, le nbre


pltes connues aug et fait progresser la médicine
►grandes explorations et découvertes géographiques

*essais de classifications scientifiques des plantes,

critères morphologiques variables : fruits, port, corolle …

Classifications "artificielles" : en général un seul caractère utilisé.

* descriptions et représentations précises de plantes

* diffusion d'ouvrages botaniques: ** Fuchs, Charles de


l'Ecluse, Bauhin,….

* premiers herbiers, premiers jardins botaniques


2.4. La nomenclature et la systématique modernes

A partir du 17ème siècle, nombreux essais de mise en place d'une


classification et d'une nomenclature universelles.

2.4.1. Avant Linné :

►pas de système de classification validé

►pas de règles de nomenclature universelle, 2 sortes de noms

* noms vernaculaires ou vulgaires : noms régionaux

Problèmes des noms vernaculaires

une même espèce peut avoir plusieurs noms vernaculaires

même nom pour plusieurs espèces

* noms latins, polynômes : brèves descriptions latines


(souvent 2-3 termes latins, parfois jusqu'à 10)
2.4.2. travaux de Linné

a. mise au point de la nomenclature botanique binomiale (ou


binominale ou binaire) :

toutes les espèces nommées par 2 termes


Genre + espèce : le binôme

* Binôme toujours latinisé


* Genre avec une majuscule

* espèce toujours avec une minuscule


ex : Saba sengalensis
* Les 2 termes en italiques

* Binôme suivi du nom complet ou abrégé


du 1er descripteur (en écriture normale).

1er mai 1753:


départ de la nomenclature botanique scientifique
avant Linné
ex de polynôme depuis Linné
binôme

Bellis scapo nudo uniflora Bellis perennis L.

Genre espèce initiale descripteur


(ici Linné)

Intérêt de la nomenclature scientifique

Dans un article scientifique, quelle que soit la langue utilisée, les

plantes doivent toujours être citées selon la nomenclature

binomiale.
Synonymes (du nom scientifique ou latin)

En plus de son nom scientifique valide, une espèce peut posséder plusieurs
autres noms scientifiques : synonymes

►quand elle a été décrite et nommée plusieurs fois depuis 1753

ex. le muguet :
Convallaria majalis L. 1753
Convallaria latifolia Miller 1768
Convallaria fragrans Salisb. 1796
le nom juste le plus ancien (à partir de 1753) est le nom valide (règle d'antériorité)

►quand elle a changé de genre ou de famille et que son nom a changé

ex. la tomate : on trouve également :


Solanum lycopersicum L. Solanum lycopersicon
Lycopersicon esculentum Mill. Lycopersicum esculentum
b. Mise au point de la classification universelle des végétaux
grâce au "système sexuel" (Systema Naturae 1749)

plantes réparties en 24 classes selon

* le nombre

* la disposition

* la longueur des étamines

classification artificielle mais pratique !


Linné a ainsi classé les 8000 espèces décrites
à son époque.
2.5. XIXème siècle : la notion d'évolution du monde vivant

* jusqu'au 18ème siècle, un seul concept : les espèces vivantes

ont été créées telles quelles quelques siècles plus tôt, elles sont

fixes et immuables !

Mais l'étude des fossiles, notamment, provoque des interrogations.

* en 1800, Jean-Baptiste Monet de Lamarck (1744-1829) :

"…modification des espèces sous l'action du


milieu et hérédité des caractères acquis…"

Théorie du Transformisme
schématisation de la théorie de Lamarck
* Charles Darwin (dans "de l'origine des espèces" 1859) :

La Théorie de l'évolution de Darwin établit que tous les individus d'une population sont
différents l'un de l'autre. Certains d'entre eux sont mieux adaptés à leur environnement
que les autres et ont de ce fait de meilleurs chances de survivre et de se reproduire.
Ces caractéristiques avantageuses sont héritées par les générations suivantes, et
avec le temps deviennent dominantes dans la population (Fig. 2). Ce processus
progressif et continu résulte en l'évolution des espèces.

la sélection naturelle garde les


"…toutes les espèces
individus les plus aptes
vivantes manifestent une
conditions qui peuvent donner naissance
variabilité constante,
de milieu à de nouvelles espèces…"
a changent a
b e b
Espèce e
A
d
d
f f Espèce
c c A1
Nouvelle espece
1 variabilité intraspécifique 2 sélection naturelle
schématisation de la théorie de Darwin

changement du couvert
variabilité de longueur végétal,
de cou à l'intérieur du les individus ayant un long cou
groupe des ancêtres peuvent atteindre facilement le
feuillage en hauteur et sont donc
favorisés.
Ils auront plus de descendants
(sélection naturelle

après plusieurs générations,


toujours variabilité de longueur
de cou mais, globalement, tous
les individus ont un long cou
Depuis les travaux de Darwin :

• Lois de l'hérédité (Mendel, 1866)

• chromosomes et mutations (Morgan vers 1900)

* ADN support de l'hérédité (1944)…


2.6. Les classifications botaniques après Linné

2.6.1. Fin 18ème siècle – début 19ème siècle :

 Période des "classifications naturelles » utilisant de nombreux caractères

hiérarchisés. Leur but : recherche des affinités entre les plantes.

 Période marquée par plusieurs auteurs parmi lesquels la famille De


Jussieu, de Candolle a qui on doit la classification des plantes
vasculaires et non vasculaires,

Bentham et Hookert initiateurs de la


subdivision des angiospermes en 3
classes:
- dialypétales (non soudés);
- gamopétales (soudés);
- monochlamydae (sans) Augustin Pyramus de CANDOLLE
2.6.2. Après Lamarck et Darwin :
Leurs travaux sont à l‟origine de nouvelles classifications intégrant la
notion d'évolution : classifications phylogénétiques ou arbres
généalogiques du monde végétal
But: rechercher les liens de parenté entre les diffèrents groupes
de végétaux
2.6.3. Classifications contemporaines

* à partir du début du 20ème siècle : classifications phylogénétiques

de + en + complexes

* synthèse de très nombreux caractères ("classifications

synthétiques")

+ macroscopiques : fleur

+ microscopiques : pollen, embryon….

+ caryologiques : chromosomes

+ biochimiques : classes chimiques synthétisées

(surtout métabolisme secondaire)


Plusieurs classifications ont été proposées

- Classifications de Dahlgren (1932-1987) qui distingue 24 ordres

dans le règne végétal

-- et surtout celle de Cronquist (1919-1992), très utilisées encore,

mais basées essentiellement sur des caractères morphologiques

Monocotylédones Dicotylédones

"arbre" de Dahlgren
Cronquist
* Taxonomie numérique ou phénétique

très grand nombre de caractères codés puis traités par informatique

arbres phénétiques ou phénogrammes

exprimant des degrés de similitude ou ressemblance

La méthode phénétique estime que plus le nombre de caractères


communs
à deux espèces est grand, plus elles se ressemblent donc plus elles
sont proches.
Tous les caractères sont considérés, au départ, comme ayant le
même "poids".
On calcule ainsi des indices de ressemblance ou des distances entre
organismes
* cladistique (Willi Hennig, vers 1950)

Quand une nouveauté apparaît chez un individu, elle sera transmise à tous
ses descendants : donc lorsque plusieurs êtres vivants partagent une même
nouveauté évolutive (homologie ou apomorphie), ils l'ont héritée d'un
ancêtre commun.

En cladistique on définit des clades (=


rameaux) ou groupes monophylétiques
comprenant un ancêtre et tous ses
descendants

Problème, il peut y avoir des ressemblances à cause :


* de la convergence : caractère particulier apparu plusieurs fois au cours de l'évolution et
rencontré chez des espèces non apparentées
(ex "plantes grasses", "plantes carnivores",…)
* de la réversion : retour d'un caractère dérivé à l'état ancestral (ex mammifères marins)
On parle alors d'homoplasie
A partir de l'étude d'un certain nombre de caractères, plusieurs

cladogrammes sont possibles : on considère comme valable, celui qui

entraîne le moins de transformations évolutives (le "plus

économique") : principe de parcimonie.

Depuis quelques années on utilise des séquences nucléiques

notamment l’ADN des chloroplastes ou des ribosomes pour établir

une parente entre les diffèrents taxa : on parle de classification

phylogénétique moléculaire. ex: celle de APG (Angiosperm

Phylogeny Group)
3. Le règne végétal
3.1. Evolution de la notion de règnes

►Monde vivant longtemps divisé en 2 règnes :

* règne animal

* règne végétal
(incluant bactéries, cyanophytes et champignons

►Ensuite (et encore souvent) divisé en 5 règnes

* Procaryotes (Bactéries et Cyanophytes)

* Protistes (eucaryotes unicellulaires chlorophylliens ou non

* Végétaux (Plantae)

* Champignons (et Lichens)

* Animaux
Actuellement le monde vivant peut être divisé en 2 grands groupes avec 6
règnes
►groupe des Procaryotes (unicellulaires sans noyau)
■ paroi avec acide muramique Eubactéries
forme le support fondamental des parois bactériennes (dont les Cyanobactéries)

■ paroi sans acide muramique Archées

►groupe des Eucaryotes (noyau)

■ unicellulaires non chlorophylliens, mobiles, phagocytose


Protozoaires
■ uni ou pluricellulaires autotrophes (chlorophylle)
Végétaux (Plantae)
■ uni ou pluricellulaires hétérotrophes, cellules avec paroi
Champignons ( et Lichens)

■ pluricellulaires hétérotrophes, phagocytose


Animaux
3.2. Principales caractéristiques des végétaux

Les plantes sont faites de petites unités que l‟on appelle cellules. Les plantes
possèdent plusieurs types de cellules différentes qui regroupées forment les tissus
qui à leur tour composent les organes. Les organes forment les systèmes et les
systèmes forment les organismes.

3.2.1 la cellule végétale

3.2.1.1. la paroi squelettique

Cette paroi cellulaire constitue le


squelette et l‟enveloppe de la cellule;
elle protège la cellule, prévient une
absorption excessive d‟eau, assure le
maintien et définit la taille et la forme de
la cellule végétale.
La paroi est composée de trois parties :

la paroi primaire, de nature pecto-cellulosique. Elle est


extensible, ce qui permet la croissance cellulaire
(élongation).
 la paroi secondaire constituée de cellulose, de lignine
(pour renforcer la rigidité), cutine et subérine (pour
l'imperméabiliser).
 la lamelle moyenne, constituée de pectines, c'est la
partie la plus externe de la paroi et elle est commune à
deux cellules contigus.
3.2.1.2. Les plastes

Les plastes, qui sont des organites cellulaires


possédant un ADN propre. Ils sont de trois types :

 Les chloroplastes possèdent de la chlorophylle (dans les

granums) et sont le site de la réalisation de la

photosynthèse.

 Les chromoplastes donnent des colorations jaune-

orangé grâce aux pigments non-chlorophylliens

(caroténoïdes, xantophylles, …) présents dans ces plastes.

 Les leucoplastes servent au stockage de différentes

substances comme l‟amidon, les lipides et les protéines.


3.2.1.3. La vacuole

La vacuole est très importante chez les végétaux et occupe 80 à 90% du

volume cellulaire. Elle est limitée par une membrane : le tonoplasme. Son

rôle est dédié au stockage de l'eau, de solutés organiques, d'ions minéraux et

parfois de pigments (anthocyanes). A ce titre, la vacuole joue un rôle majeur

dans la régulation des grandes fonctions physiologiques de la cellule végétale

(pH, pression osmotique, concentrations ioniques,...).

3.2.1.4. Les plasmodesmes

les plasmodesmes sont des canaux qui traversent les parois cellulaires et

relient les membranes plasmiques et leurs contenus cytoplasmiques. L‟eau et

les petits solutés peuvent ainsi circuler librement d‟une cellule à l‟autre.
3.2.2. Les tissus végétaux

Multiplication Différenciation
cellulaire (par mitose) et spécialisation
tissus de protection :
épiderme, suber
tissus de soutien :
collenchyme, sclérenchyme
tissus d'assimilation
(chlorophyllienne)
tissus de réserve :
stockage d'amidon par exemple
méristèmes
tissus conducteurs de sève
cellules indifférenciées
mitoses permanentes
tissus de sécrétion (latex,
essences ou huiles essentielles)

aires
méristèmes I : tissus initiaux de la plante
aires
méristèmes II : tissus permettant l'accroissement en épaisseur (non obligatoires)
Tissus conducteurs de sève

Sève brute : eau + sels minéraux BOIS ou XYLEME

* sève "montante"
* cellules mortes, en files
* parois + ou - imprégnées de lignine

Sève élaborée : solution + ou – sucrée * LIBER ou PHLOEME


(photosynthèse)

* cellules vivantes, en files


* parois transversales perforées
* sève "descendante"
3.2.3. la multiplication végétative
(multiplication non sexuée)

n individus
végétal ou partie de végétal génétiquement
(rameau, feuille, bourgeon,
tissu) identiques

mise
Clone
en
culture
n fragments propriété utilisée dans
le cas du bouturage
et du microbouturage
et pour la multiplication
de plantes stériles

phénomène de la Totipotence
3.2.4. la plasticité des végétaux
C’est la faculté d’adaptation des végétaux à leur environnement. Cette
plasticité est une conséquence de l’immobilité des végétaux.

3.2.5. le métabolisme
1. cas général
Les végétaux synthétisent leur matière organique à partir de substances minérales
qu'ils puisent dans le sol (eau et sels minéraux) et dans l'air (carbone sous forme
de CO2). L'énergie requise pour cette synthèse, apportée par le soleil, est captée
par les pigments assimilateurs (chlorophylles) au cours de la réaction de
photosynthèse que l'on peut résumer par la formule :
photons
nCO2+ n H2O (CHOH)n + nO2
(photosynthèse) matière organique
La photosynthèse se déroule au niveau des Chloroplastes

Les végétaux photosynthétiques sont autotrophes. Cette autotrophie est


primordiale puisqu'elle est la condition préalable à l'existence des
organismes hétérotrophes.
2. Cas particuliers

* Plantes carnivores (ou plutôt insectivores)


autotrophes mais complément azoté et minéral à partir de la digestion
d'insectes

Plante Venus attrape-mouche


* végétaux parasites
vie aux dépens d'un autre être vivant pas de chlorophylle donc pas de
photosynthèse (ex. )

* végétaux semi ou hémi-parasites


chlorophylle donc photosynthèse mais pas de racines (ex. gui)

* symbiose
"association à bénéfices réciproques« entre 2 ou plus de 2 êtres vivants (ex.orchidées,
légumineuses)

80% des Angiospermes réaliseraient une symbiose avec des champignons au niveau de leurs
racines (Mycorhizes)

Remarque : plantes épiphytes épi : sur phyte : plante


3.2.6. L'immobilisme

● Les végétaux ne se déplacent pas, mais sont capables de


coloniser de très grandes surfaces :
** dispersion au niveau des spores (Bryophytes,
Ptéridophytes),
des graines (Spermaphytes), ou des fruits (Angiospermes
** colonisation par rhizomes (tiges souterraines ex.
muguet) par stolons (tiges rampantes s'enracinant ex.
fraisier)
** dispersion par fragmentation de l'appareil végétatif
(multiplication végétative)
● parfois mobilité de certaines parties : fleurs, feuilles, vrilles,….

l'immobilisme est compensé par une chimie très développée


3.3. Notions de Phytochimie

aire
métabolisme I
("chimie lourde")

plantes
=
"usines chimiques"

aire
métabolisme II
("chimie fine")
3.3.1. Métabolisme I aire

acides aminés
Métabolisme fondamental : cellulose
molécules indispensables à la amidon
vie de la plante chlorophylle
etc…
3.3.2. Métabolisme IIaire

● Molécules longtemps considérées comme

"non indispensables" à la vie de la plante

● dérive du Métabolisme Iaire

● métabolisme d'adaptation de la plante avec le milieu

(défense, protection…)

● caractéristique du monde végétal

● près de 40 000 structures connues (Phytochimie)


1. composés phénoliques ou aromatiques tous ces composés
le plus souvent
2. composés terpéniques sous forme
d'hétérosides
3. Alcaloïdes (solutions soluble
dans l’eau)

4. Glucosinolates, Hétérosides

Cyanogènes…
1. Composés phénoliques ou aromatiques

● acides phénoliques (C6-C1)


ex. ac. salicylique
ac. vanillique….

● coumarines (C6-C3)
ex. furanocoumarines ou furocoumarines (ex. bergaptène)
présentes chez les Apiacées et provoquant des phénomènes de
photosensiblisation

● Flavonoïdes (C6-C3-C6) >7000 structures subdivisés en une quinzaine de


sous-classes, le plus souvent sous forme d'hétérosides
* dans tous les végétaux supérieurs
* partie feuillée
* mais surtout fleurs et fruits
exemples de Flavonoïdes

Flavones et Flavonols : incolores à + ou – jaunâtres, dans tous les organes

aériens, ainsi que fleurs blanches, jaunes

Isoflavones : essentiellement dans famille des Fabacées ex. graines de soja

Anthocyanes : du rose au bleu violacé fleurs et fruits (pétunias, pélargoniums,

cerises, raisins)

Tannins : Fruits non mûrs, écorces d'arbres, vin (tannage des peaux,

propriétés astringentes)
● Lignines (C6-C3)n

* parfois intégrées dans le métabolisme Iaire

* 2ème biomasse en quantité après la cellulose

* imprègne la paroi squelettique de certaines cellules et

assure la rigidité des tissus (bois, noyau des fruits…)


2. Composés terpéniques (>15 000 structures)

dérivés de l'isoprène : C5H8 CH3


H2C =C -C H =CH2

C10 : Monoterpènes ex : menthol, camphre

C15 : Sesquiterpènes ex : artemisinine

C20 : Diterpènes ex : acides résiniques des Conifères

C30 : Triterpènes ex : phytostérols

C40 : Tétraterpènes ex : caroténoïdes (carotène, lycopène)

au-delà de 40 carbones : Polyterpènes (jusqu'à 5000 unités


isoprènes)
ex : latex abondant chez les Moraceae (caoutchouc)
ex : latex du Sapotillier (Sapotacées) donnait autrefois le
chewing-gum
3. Alcaloïdes

Présence d'azote
Réaction alcaline
Propriétés pharmacologiques le plus souvent
Toxicité fréquente

Plus de 12 000 structures connues appartenant à différents types


suivant le noyau de base
Rares chez les Ptéridophytes et chez les Gymnospermes (if : taxine)
Rencontrés essentiellement chez les Angiospermes Dicotylédones

Solanacées : atropine, solanine, nicotine…


Papavéracées : morphine, codéïne
Liliacées (Monocotylédones) : colchicine
4. Glucosinolates, Hétérosides Cyanogènes…

α/ Glucosinolates (env. 50 connus)


A l'hydrolyse libération de glucose et de composés soufrés
volatils à forte odeur piquante et désagréable : fréquents chez les
Brassicacées ( chou, moutarde, radis,…)

β/ hétérosides cardiotoniques ou cardiotoxiques


(génine alcaloïde ou triterpène, mais action spécifique sur le cœur):
Laurier rose ; Digitale pourpre
γ/ hétérosides cyanogènes (ou cyanogéniques) > 2000 structures connues

Fréquents chez Rosacées : amandes amères, graines d'abricot, de


pêche, de prune
aire
3.3.2.1. Localisation des métabolites II

►(lignines) : dans la paroi squelettique

►hétérosides divers : flavonoïdes, alcaloïdes…: dans les

vacuoles

►dans des organites spéciaux :

● chloroplastes (avec la chlorophylle)

● chromoplastes (ex : caroténoïdes)


aire
3.3.2.2.Fonctions des composés du Métabolisme II

a. co-piégeurs de photons (pigments accessoires)

Energie lumineuse
(photons)

énergie
co-piégeurs * Chlorophylle
transport d'électrons
Pigments accessoires
ex : caroténoïdes

Photosynthèse
Spectres d’absorption des principaux pigments
Pigments accessoires
Chlorophylle b

Caroténoïdes Phycoérythrine

Phycocyanine Chlorophylle a

longueurs d'ondes en nm
b. Guides à nectar

Ornementations colorées au niveau des fleurs

attirent et guident les insectes vers le nectar :


meilleure efficacité au niveau de la pollinisation
3. Défense de la plante

►contre les virus et les micro-organismes

►contre les insectes : insecticides naturels

alcaloïdes :nicotine

flavonoïdes : roténone, tanins

hétérosides cyanogènes

terpénoïdes : pyrèthrines…

►contre les herbivores : alcaloïdes, tanins, glucosinolates

►contre la concurrence des autres plantes : ex. juglone (Noyer)

►contre les UV : flavonoïdes


3.3.3. Les plantes, matières
premières

►Amidon
Principal glucide de réserve des végétaux (farines, fécule)
►Sucre
saccharose, dioside libère par hydrolyse du glucose et du fructose

►Cellulose (papier, fibres)

►Lipides : plantes à huile

►Caoutchouc naturel

►Colorants naturels

►Insecticides naturels
3.3.4. Intérêt des molécules du Métabolisme IIaire

* activité au niveau du système nerveux

ex : alcaloïdes

* activité au niveau du muscle cardiaque

ex : hétérosides cardiotoniques

* activité antiseptique

ex : Huiles essentielles (mono et diterpènes)

* activité parasiticide

ex. paludisme (quinine, alcaloïde ; artemisinine, sesquiterpène)


* activité anti cancer

ex : taxol et dérivés (diterpènes de l’if), alcaloïdes (colchicine)

* activité anti-oxydante et anti-inflammatoire

ex : anthocyanes, flavonols…

Inconvénient : les molécules d'origine végétale les plus

actives sont souvent toxiques : alcaloïdes, hétérosides

cardiotoniques, saponines,…
3.4. Les végétaux dans la biosphère
Herbivores aires
O2 Consommateurs I
énergie lumineuse

énergie

(matière organique)

Végétaux (photosynthèse)
Matière organique
aires
Producteurs I
énergie
(matière organique)

Carnivores aires
Consommateurs II
3.5. OGM (organismes génétiquement modifiés)

Définition : Un OGM est un vivant organisme au sein duquel le

matériel génétique a été modifié.

On peut distinguer deux "classes" d'OGM :

• OGM naturels, dont le matériel génétique a été modifié sans

intervention de l'homme,

• OGM non naturels, dont le matériel génétique a été modifié par

une intervention humaine.


Méthodes artificielles de création des OGM
Les modifications génétiques artificielles se font par :
 Transfert indirect : l’ADN étranger à l'organisme, est introduit dans
l'organisme de hôte par l'intermédiaire d'un virus, d'un plasmide bactérien ou
tous autres systèmes vecteurs biologiques.
Transfert direct : des organismes dont les membranes sont fragilisées ou
des cellules végétales dépourvues de parois (telles les protoplastes) sont mis
en contact avec de l'ADN. Puis un traitement physique ou chimique permet
l'introduction de l'ADN dans les cellules.
Fusion cellulaire : la fusion cellulaire (y compris la fusion de protoplastes)
ou d'hybridation dans lesquelles des cellules vivantes présentant de
nouvelles combinaisons de matériel génétique héréditaire sont constituées
par la fusion de deux cellules ou davantage au moyen de méthodes qui ne
sont pas mises en œuvre de façon naturelle.
AVANTAGES POTENTIELS DES OGM POUR LA SANTÉ

Moins de produits chimiques


Certains OGM par leurs caractéristiques (tolérance à certains herbicides,
résistance aux insectes et aux maladies), ils permettraient de réduire l’usage de
certains herbicides et insecticides.

Moins de moisissures sur le maïs


Eradication des intoxications ou des lésions au foie, aux reins et même au
système nerveux autant chez les humains que chez les animaux
Ex. la culture du maïs-grain Bt contribue à diminuer les niveaux de
contamination par les champignons

Plus de «bon gras» dans les plantes


Protection contre les maladies du cœur : Des plantes oléagineuses GM,
comme le soja, ont été développées pour produire des huiles à teneur
élevée en acides gras insaturés qui ont un effet bénéfique.
Des aliments plus nutritifs
Par la transgénèse (introduction un ou plrs gènes ds un organisme vivant), il serait possible de
modifier la valeur nutritive d’un aliment pour résoudre un problème de nutrition. Ces aliments
GM sont principalement destinés aux populations des pays en voie de développement qui
souffrent de carences, notamment en vitamine A ou en fer.

Des aliments moins allergènes


Réduire le pouvoir allergène des protéines présentes dans certains aliments est l’une des
avenues de recherche explorées par le génie génétique

Plantes usines productrices de médicaments


L’agriculture moléculaire ou moléculteur végétale consiste à utiliser des plantes
transgéniques pour produire des composés pharmaceutiques ou industriels. Les utilisations
potentielles vont de la conception de médicaments à la fabrication de plastiques
biodégradables avec dans des conditions sanitaires plus sécuritaires.
Risques des OGM
Risques alimentaires
Il faut distinguer les risques liés au gène lui-même des risques liés à la protéine
qu'il fait produire à l'organisme. Il n'y a pas d'effet nocif connu des acides
nucléiques (support matériel des gènes), en revanche, les protéines produites
pourraient présenter des risques de toxicité ou d'allergénicité.

Menaces sur l'Agriculture biologique


Du fait des possibilités de dissémination non maîtrisée des gènes et des
mélanges de semences dans les circuits d‟approvisionnement-distribution, la
culture de plantes OGM peut conduire à détecter la présence de transgènes dans
des denrées où leur présence n'a pas été voulue par les producteurs

Risques environnementaux
un risque d'atteinte à la biodiversité si le gène inséré confère à l'organisme un
avantage sélectif par rapport à son équivalent non modifié. Sélection
naturelle
Risques liés à l'apparition de nouvelles résistances aux antibiotiques
chez les bactéries pathogènes pour l'homme.

Risques socio-économiques

Même jugée indispensables pour réduire l'usage des pesticides, ou pour


apporter une solution à la sous nutrition d'une partie de la population
mondiale, la commercialisation des OGM, risque de mettre à mal
l'économie et l'agriculture de certains pays en voie de
développement. Car augmente la dépendance

L'existence de risques liés aux OGM ne fait pas l'unanimité auprès de tous les acteurs du
débat. Sous la pression des écologistes la durée des tests effectués sur des

animaux (rats, ...) a été portée à trois mois au minimum, ce qui reste très court
comparé aux tests effectué sur les médicaments, qui eux durent plusieurs années.
Or en matière de santé publique, il est bien évidemment impossible de conclure
de manière formelle sans une étude épidémiologique de plusieurs années.
Moyen de pression pour les pays producteurs (embargo) : OGM
sont protégés par un brevet sur la propriété intellectuelle et ne sont
pas réutilisables pour réensemencer l'année suivante, comme cela
se pratique dans l'agriculture traditionnelle.

Risques éthiques
Les manipulations génétiques posent le problème de la bioéthique.
Les adversaires des OGM empruntent des concepts philosophiques
et religieux pour défendre leur point de vue. Les opposants aux
OGM critiquent leur application à la modification génétique des
animaux et a fortiori de l'homme. Ils s'inquiètent d'une dérive de ce
type de pratique vers le mythe de l‟« homme parfait »
4.1. Notion d’espèce
L'espèce est un concept flou dont il existe une multitude de
définitions dans la littérature scientifique. Différentes définitions
permettent d'identifier plus précisément les critères distinctifs de
l'espèce.

4.1.1. Critère de ressemblance

La notion d‟espèce est intuitive. En effet nul ne pourrait confondre

un papayer à un manguier et inversement. Cependant,

l‟observation attentive permet de constater que jamais un individu

n‟est exactement semblable à un autre : jamais un manguier n‟est

rigoureusement identique à un autre manguier.


Mais les différences qui les séparent sont infimes voire secondaires

alors que celles qui sépare un manguier d‟un papayer sont

importantes et évidentes. Donc on peut considérer l‟espèce comme

un groupe d‟individus entre lesquels les différences sont faibles

alors qu‟entre deux especes distinctes, les différences sont plus ou

moins marquées : c‟est le critère de ressemblance.

D‟après ce critère, « L'espèce est la collection de tous les individus

issus de parents communs et de tous ceux qui leur ressemblent

autant qu'ils se ressemblent entre eux.»


Le verbe „ressembler‟ doit être pris au sens large :
• Caractères biochimiques
• Caractères physiologiques, cytologiques, sexuels, chromosomiques,
…etc. devront être pris en compte
L‟identité de ces caractères se traduira en particulier par une
fécondité infinie des individus issus les uns des autres : c‟est le
critère d‟interfécondité.
En contre exemples : le cheval et l'âne sont deux espèces
interfécondes mais leurs hybrides (mulet, bardot) le sont rarement ; la
descendance n'est pas féconde. De même, une lionne et un tigre
peuvent avoir des petits, mais ceux-ci sont stériles. Les lions et les
tigres sont donc deux espèces différentes.
Le critère d‟interfécondité est souvent énoncé comme un second

caractère de l‟espèce. En réalité, il n‟est qu‟une conséquence du

critère de ressemblance ou de similitude.

Du point de vue de la biologie moléculaire, l‟espèce se définie

comme l‟ensemble des individus susceptibles d‟échanger de

l‟information génétique. En réalité, l‟espèce se définie par ses

caractères morphologiques qui sont les seuls à être évidents et

faciles à observer. Comment savoir quand on récolte de deux

plantes, si celles-ci sont issues l‟une de l‟autre ou de parents

communs ?
Comment prouver qu‟elles sont interfécondes ? Comment connaitre

leurs structures biochimiques ? Il s‟ensuit que la notion concrète

d‟espèce, basée essentiellement sur les caractères morphologiques

visibles, est empirique.

4.1.1. Variabilité de l’espèce : notion d’évolution

Bien plus, l‟espèce n‟est pas suffisamment fixe pour se prête a une

définition rigoureuse. L‟espèce varie, c‟est presque un de ses

caractères essentiels. L‟espèce est en perpétuel devenir : Gaudry,

paléontologue français, la définit comme « l‟ensemble des individus

qui ne sont pas encore assez différentiés pour cesser d‟avoir des

descendants communs »
En effet, on ne doit pas considérer, comme le firent les 1ers
naturalistes que les espèces avaient été créées une fois pour toute a
l‟origine des temps et s‟étaient transmis jusqu'à nous sans
changement mais au contraire, qu‟elles sont apparues peu a peu au
cours des âges, les espèces les plus primitives précédant les plus
perfectionnées : c‟est la notion d‟évolution.
Les travaux d‟anatomie comparée ont apporté les preuves définitives
de cette évolution.
Précisons seulement que dès qu‟une „barrière‟ empêche
l‟interfécondité des individus d‟une même espèce (par exemple, un
isolement géographique, un isolement saisonnier, une polyploidisation
des garnitures chromosomiques….), il se crée, plus ou moins
rapidement, des variétés, ou des sous-espèces, ou des espèces
nouvelles : c‟est la spéciation.
Par exemple, les lions d'Afrique et d'Asie sont deux espèces

différentes : leurs différences sont faibles car ils ont des ancêtres

communs mais ont été séparés par un phénomène tectonique et n'ont

plus de possibilité naturelle de se reproduire entre eux

L‟espèce est ainsi en perpétuel mouvement.

Conclusion : La notion d‟espèce n‟est pas un concept statique mais

un concept dynamique dont la science à l‟heure actuelle est incapable

de maîtriser les paramètres

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