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Biologie
Végétale
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SOMMAIRE DU COURS
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. LA BOTANIQUE EN PHARMACIE
A. Les plantes dans la Thérapeutique
B. Différentes thérapies utilisant les plantes
C. De la Plante au Médicament
D. Applications de ses connaissances en Botanique par le Pharmacien
II. HISTORIQUE DE LA BOTANIQUE
A. Classifications vernaculaires : la parataxonomie
B. Premisses de la classlfication : de l’antiqite au moyen age
C. Premières classifications scientifiques : les X V I e et X V I I e siècles
D. Linné : L’invention de la nomenclature moderne
E. Classifications naturelles et fondements de la systématique moderne : l’Ecole française, Candolle, Bentham & Hooker
F. Premières classifications évolutives Engler et l’Ecole allemande, Bessey et l’Ecole anglo-saxonne
G. classifications contemporaines prémoléculaires
H. classifications phylogénétiques moléculaires
III. LE REGNE VEGETAL
A. Principales caractéristiques des Végétaux
B. Notions de phytochimie
C. Les végétaux dans la biosphère
D. Les OGM
IV. NOTIONS D’EVOLUTION DU MONDE VEGETAL
A. Echelle des temps
B. La Paléobotanique
C. Evolution du Monde Végétal
D. Conclusion
V. GRANDES DIVISIONS DU REGNE VEGETAL
DEUXIEME PARTIE : SYSTEMATIQUE
I. GROUPES N’APPARTENANT PAS AU REGNE VEGETAL
1. Bactérioshizophytes = Bacteries
2. Cyanophycées ou Algues Bleues ou Cyanoschyzophyta (Cyanobacteries)
3. Lichens
II. GROUPES APPARTENANT AU REGNE VEGETAL
1. Les Algues Pluricellulaires
A. Embranchement des Chlorophytes (ou Algues Vertes)
B. Embranchement des Phéophytes (ou Algues Brunes)
C. Embranchement des Rhodophytes (ou Algues Rouges)
1- BRYOPHYTES
2- PTERIDOPHYTES
3- PRESPERMAPHYTES
4- SPERMAPHYTES
5- CHLAMYDOSPERMES
6- ANGIOSPERMES
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Domaine : Sciences et Technologie
Nombre de crédits : 4
Jour, horaire et salle de l’enseignement : Mardi 10 h 00’ – 12 h 00’ et Jeudi 14 h 30’ -16 h 30’, Amphi FSS
Disponibilité pour recevoir les étudiants (jours, heures, lieu) : Mardi 7 h 00-12 :00 Bureau sous Amphi
C FLESH Vendredi 7 h 00’ -10 h 00’, Bureau sous Amphi C FLESH
Public cible : Le cours de niveau licence s’adresse aux étudiants des Sciences Médicales qui aspirent aux
métiers de Médecins et de Pharmaciens.
Objectif général
L’objectif général de cette unité d’enseignement est de :
Connaître les multiples utilisations des plantes, identifier et classifier les grands groupes végétaux selon leurs
caractéristiques et leurs critères d’évolution.
Objectifs spécifiques
Pré-requis
Pour suivre ce cours, vous devez au préalable :
avoir des notions de base élémentaires de la biologie du vivant ;
savoir distinguer une cellule végétale d’une cellule animale ;
connaître les différentes parties d’une plante (racine, tige, feuilles, fleurs, fruits).
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Descriptif du cours
Ce cours de Botanique traite des connaissances sur les usages des plantes, leur importance pour la biosphère
et les applications pour le pharmacien, de l’histoire de la botanique depuis l’antiquité jusqu’aux classifications
contemporaines ; aborde les grandes lignes de l'organisation, de la classification et des différents types de
reproduction et leur évolution depuis les Bryophytes primitives jusqu'aux Angiospermes évoluées. La définition
de l'organisme végétal, l'étude de la cellule végétale, les différentes caractéristiques et la systématique des
grands groupes végétaux sont abordées dans le développement de ce cours.
Les notions du cours permettent de comprendre l'originalité du règne végétal et les principes qui ont conduit
à l'établissement de la classification des végétaux, point de départ indispensable pour la reconnaissance des
espèces végétales. Ces notions servent également d'introduction à des enseignements spécialisés traitant de
l'utilisation thérapeutique des plantes, de leur rôle toxicologique, etc. où l'on considère comme acquise la
connaissance de la classification des végétaux. Ce cours s’adresse particulièrement aux étudiants de première
année de médecine et de pharmacie.
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Sixième semaine (séance 11 et 12)
CHAPITRE I. GROUPES N’APPARTENANT PAS AUTREFOIS AU REGNE VEGETAL (REGNE DES
MONERES)
Bactérioschizophytes = Bactéries
Cyanophycées ou Algues Bleues ou Cyanoschyzophyta (Cyanobactéries)
Lichens
Septième semaine (séance 13 et 14)
CHAPITRE II. GROUPES APPARTENANT AU REGNE VEGETAL (REGNE DES ALGUES)
Algues Pluricellulaires
Chlorophytes (ou Algues Vertes)
Phéophytes (ou Algues Brunes)
Rhodophytes (ou Algues Rouges)
Sources bibliographiques
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Première
Partie :
Généralités
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CHAPITRE I. LA BOTANIQUE EN PHARMACIE
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Ecologie Biologie et Physiologie végétales
Géographie
Sociologie
Agronomie
Horticulture Anatomie et
Ethnobotanique BOTANIQUE Histologie végétales
Phytochimie
Palynologie
pollens
Systématique
B. Botanique appliquée
Les applications concernent la forêt, l'agriculture, l'ornement, la pharmacie (plantes médicinales), la
médecine (régimes alimentaires), l'environnement, l'aménagement (protection de milieux, d’espèces),
de façon générale la gestion des milieux naturels comme celle des milieux très anthropisés (espaces
agricoles et pastoraux, rivières, voies de circulation humaines...). Les 3 premiers domaines
d’application cités comportent en particulier 3 aspects : l’amélioration des plantes (sélection
artificielle) ; la phytopathologie (désordres physiologiques et surtout maladies infectieuses) ; la
malherbologie (étude des plantes indésirables dans un milieu : trop de végétation ou flore non
conforme à celle souhaitée). C’est le cas par exemple de la lagune de Bè à Lomé. La phytopathologie
s’intéresse surtout aux plantes cultivées, et donc généralement améliorées ; aussi, les éventuelles
maladies génétiques sont abordées en amont par les améliorateurs.
Certaines plantes contiennent des principes actifs qui peuvent être extrêmement puissants, d'autres
sont toxiques à faible dose. La consommation « brute » de la plante induit la consommation d'autres
produits contenus dans la plante que le principe actif, ne permettant ainsi pas de connaître la dose
exacte de principe actif ingéré entraînant un risque de sous-dosage ou de surdosage. Pour certains
médecins phytothérapeutes, les autres principes vont atténuer les effets secondaires en entrant en
interaction. Un exemple : la distillation de la lavande permet de dénombrer plus de 200 molécules
différentes, dont des cétones et coumarines, dont la toxicité est moindre que s'ils étaient utilisés seuls.
La composition d'une plante peut varier d'un spécimen à l'autre, dépendant du terrain, des conditions
de croissance, humidité, température, ensoleillement, qui vont déterminer ce que l'on appelle en
aromathérapie le chémotype.
Ainsi, il n'est pas recommandé d'utiliser des plantes d'origine douteuse, puisque les facteurs de
pollution, la cueillette et les méthodes de conservation, de stockage… peuvent altérer les propriétés
des plantes. Il convient d'éviter les plantes sèches vendues sous sachet transparent, car la lumière
altère en partie leurs propriétés.
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Phytochimie Systématique
Botanique Pharmaceutique
1. Allopathie
Elle est considérée comme la "médecine classique". L’allopathie utilise des milliers de constituants
végétaux sous forme :
d'extraits plus ou moins complexes ;
de Principes Actifs purs (PA) ;
de composés d'hémisynthèse (PA + ou – modifiés) ;
de composés de synthèse (produits imitant les PA naturels).
2. Phytothérapie
C’est l’utilisation directe de plantes ou de parties de plantes (tisanes). Une drogue est la partie
desséchée d’une plante qu'on utilise. La phytothérapie comprend l’aromathérapie et la
gemmothérapie.
L’aromathérapie est l’utilisation des Huiles Essentielles (Essences). La gemmothérapie est une médecine
non conventionnelle qui utilise des tissus embryonnaires végétaux en croissance (jeunes pousses,
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bourgeons, radicelles) préparés par macération dans un mélange d'eau, de glycérine et d'alcool pour
obtenir un extrait que l'on nomme « macérat » glycériné.
3. Homéopathie
La moitié, environ, des médicaments homéopathiques sont à base de plantes (Teintures mères).
Les organes de plantes se consomment de plusieurs formes :
Infusion : de l’eau bouillante est versée sur la plante, qui repose ensuite pendant 3 à 10 minutes.
Macération : la plante est maintenue dans de l’eau froide durant quelques heures à quelques jours,
en fonction du type de plante.
Décoction : la plante est bouillie pendant 5 à 10 minutes, puis refroidie et filtrée.
Teinture mère : elle résulte de la macération de la plante séchée dans de l’alcool à 40°, 60° ou
80°.
Poudre totale : elle est produite par broyage de la plante séchée. La poudre obtenue est mise en
gélules.
Extrait standardisé de plante : concentré obtenu par évaporation d’un macérat préparé à partir
de la plante. Cette méthode permet d’extraire l’essentiel des composants utiles et de toujours
maîtriser la teneur en actifs; on parle de la standardisation d’un extrait.
C. De la plante au médicament
Les organes des plantes sont transformés en médicament suivants divers processus :
- soit par une collecte aveugle de très nombreuses plantes sur le terrain suivie d’études chimique et
pharmacologique au laboratoire ;
- soit par une étude ciblée de plantes pouvant être intéressantes car elles présentent une chimie
particulière, plantes proches utilisées….) ;
- soit une étude basée sur des plantes utilisées dans des médecines traditionnelles. Dans ce dernier
cas on parle de l’Ethnobotanique (et Ethnopharmacologie). Elle s’intéresse à :
l’étude des médecines traditionnelles ;
la récolte de plantes sur le terrain ;
l’étude chimique et pharmacologique au laboratoire.
2. dans l'industrie
Les pharmaciens dans nombreuses industries préparent des spécialités à base de plantes dans des
laboratoires de phytothérapie, cosmétologie, homéopathiques et dans des industries agro-
alimentaires.
3. dans la recherche
Dans le domaine de la recherche des pharmaciens participent à la meilleure connaissance de
l’ethnobotanique et renforcent leur capacité à une carrière d’enseignants-chercheurs des universités.
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CHAPITRE II : HISTOIRE DE LA CLASSIFICATION BOTANIQUE
Pour les chasseurs cueilleurs qu’ils soient du Paléolithique ou du XXe siècle, le monde végétal constitue la
source où l'on s’approvisionne en nourriture, en fibres, en matériaux de construction, en médicaments, en produits
toxiques divers, etc. Les plantes fournissant ces produits font l‘objet de classifiction vernaculaires, c'est-à-dire basé
sur des noms et des concepts locaux. Ces concepts descriptifs utilisent en priorité des caractères tels que l'usage
potentiel, l'allure générale, l'écologie, l'odeur du bois ou des feuilles, les caractères des exsudats (sève, latex), la
facon dont se desquame ou s’arrache l’écorce, la symbiose avec les animaux (fourmis). Les classifications
empiriques sont nommées parataxonomie. Le défaut de ces taxonomies locales est qu'elles utilisent un langage
régional, inadapté à une transmission globale de l'information.
ARISTOTE (364-322 av. J.-C.) fut le precurseur de la biologie, et plus particulièrement de la classification. Il utilise
le concepte de genre et d'espèce (accident specifique de genre) pour designer une entité biologique dans le cadre
de ces catégries (voir plus loins sous Linné) et pour classer ses Substances dans le buissonement gigantesques des
êtres.
De l'Antiquité au Moyen Age, les classifications reposaient surtout sur l'utilisation de la plante, de ses propriétés
alimentaires, aromatiques, médicinales ou toxiques. Citons les auteurs suivants :
THEOPHRASTE (370-285 av J.-C.). Philosophe grec, disciple d'Aristote, il fut appelé le «père de la botanique». Il
établit une classification artificielle en quatre groupes principaux : herbes, sous-arbrisseaux, arbrisseaux et arbres. Il
détermina 500 plantes, releva certaines différences morphologiques (corolle, position de l’ovaire, types
d'inflorescences, etc.).
PLINE (23-79). Naturaliste romain, il écrivit une grande encyclopédie, son Histora naturalis, en 37 volumes, dont
neuf traitent des plantes médicinales. Pline s'est conformé à la botanique de Théophraste tout en compilant les
informations d'autres auteurs romains. Les quelques 300 noms de plantes qu'il ajoute à ce qui était déjà connu
relèvent plus de la poésie que de la réalité biologique.
DIOSCORIDE (1er siècle après J.-C.). Médecin militaire grec dans l'armée romaine, il transmit son savoir au travers
de son Muteria medica. L'ouvrage décrit 600 plantes médicinales, 100 plantes nouvelles par rapport au catalogue de
Théophraste. L'ouvrage de Dioscoride fit référence dans le domaine de la médecine pendant 1500 ans.
Du début de l’ère chrétienne jusqu'au XIIe siècle, les sciences naturelles ont régressé en Occident suspectées par
l’Eglise de déviationnisme diabolique. Les biologistes étaient à la fois alchimistes et médecins, mais sentaient toujours
le soufre. Citons par exemple :
ALBERTUS MAGNUS (Albert le Grand) (1193-1280). Philosophe - il fut le maître de Saint Thomas d'Aquin - et
alchimiste, il décrivit de nombreuses plantes dans son De vegetalis. Il fut le premier à différencier les Monocotylédones
des Dicotylédones à partir de la structure de la tige. D'après Albert, la fonction décide de la forme des organes. Elle
est donc capitale pour la classification. Il établit une méthode consistant à délimiter les taxons sur la base de ce seul
critère, contrairement à ce que préconisaient Aristote et Théophraste.
La découverte du Nouveau Monde a mis à disposition des naturalistes un matériel nouveau qui n'avait plus grand-
chose à voir avec les références européennes. La botanique devient une science plus abstraire. L'invention de
l’imprimerie facilite la diffusion de l'information. Le besoin d'une classification plus précise se fait sentir, car on ne
pouvait plus seulement nommer ces nouvelles plantes d'après leurs propriétés ou leur allure générale, puisque, la
plupart du temps, on ne les avait pas observés dans leur milieu d'origine. La plante séchée, conservée et parfois
dessinée, devient matériel de référence, l'œil, aidé par la loupe, remplace le toucher et l'odorat. La variabilité de
l'appareil floral, qu'on peut mieux observer grâce à des instruments d'optique, permet de distinguer des plantes
végétativement semblables. On décrit plus précisément les plantes, on les mesure. Les dessins de Léonard de Vinci
et d'Albrecht Dürer sont remarquables par leur précision scientifique. Citons entre autres botanistes qui ont
marqué cette période, les noms suivants :
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OTTO BRUNFELS (1464-1534). Cet herboriste allemand décrit les plantes utilitaires, qu’il illustre avec soin. Il
distingue les plantes à fleur.
LUCA GHINI (1490-1556). On le considère comme l'inventeur de l'herbier, appelé aussi herbarium vivum, hortus
sccus (jardin Sec) ou hortus hiemalis (jardin d'hiver). Il participa à la création des Jandins botaniques de Pise et de
Florence, premiers jardins européens voués à l’étude des plantes.
JEROME BOCK (1498-1554), LEONARD FUCHS (1501-1566). VАLERIUS CORDUS sont d'autres herboristes
allemands du XVIe siècle, à qui l'on doit de nombreuses illustrations à partir de matériel vivant (plantes en fleurs et
en fruits).
ANDREA CAESALPINO (1519- 1603). A partir de la classification de Théophraste, cet élève de Ghini propose de
nouvelles subdivisions : 1500 végétaux connus regroupés dans 15 classes, selon les habitats, certains caractères
végétatifs, carpologiques, des graines et des fleurs.
Les frères Bauhin furent contemporains de Césalpin. Ils marquèrent la classification de manière durable. JOHANNES
BAUHIN, dit le Jeune (1541-1612), surnommé le «père de la Botanique» comme Théophraste est un huguenot
réfugié d’abord à Bile. Son Historia plantarum universalis (ouvrage posthume, 1650-1651), contient les descriptions de
5000 taxons. C'est la première fois qu'un grand nombre de plantes européennes sont décrites de manière vraiment
identifiable.
JOHN RAY (1627-1705), il décrit 18 000 espèces. C'est le concept moderne d'espèce qu'il définit dans son Нistoria
platarum (1686-1704). Il met en évidence les Cryptogames sous le nom d’Imperfectae. Il est le premier botaniste à
utiliser les grandes divisions : Monocotylédones (one cotyledon) et Dicotylédones (two cotyledons). Il est à l'origine de
la classification naturelle, c'est-à-dire d'une classification utilisant de nombreux caractères.
PIERRE MAGNOL (1638-1715). Professeur de botanique et directeur du Jardin botanique de Montpellier, il a eu
l'occasion de rencontrer Ray et de lui présenta son concept de Familia. Les familles que Magnol a proposées sont
toujours d'actualité.
JOSEPH PITTON DE TOURNEFORT (1656-1708). Il regroupe 10 000 espèces en 700 genres et 22 classes. Le
classement de Tournefort est basé sur la corolle, comme l'avait recommandé Auguste Quirinus Rivinus, un allemand,
Bachmann (1652-1723). Il utilise les concepts d’ « Apétales », de « Monopétales», de « Gamopétales ou
Synpétales » et de « Polypétales (= Dialypétales). Son système est rigoureusement dichotomique. Il n'attache que
peu d'importance au nombre de cotylédons.
Jusqu'à la Renaissance, l'usage et le milieu étaient considérés connue les facteurs primordiaux pour la classification
des plantes. S'y ajoutent dès le XVIe siècle, et grâce au perfectionnement de l'optique, un certain nombre de
caractères morphologiques. Au XVIIe siècle, Ray recommande l’utilisation d'un maximum de caractères. Ainsi, avant
Linné, les concepts modernes de Cryptogames, de Monocotylédones et de Dicotylédones sont établis (Ray), ainsi
que les bases de la nomenclature binomiale (K. Bauhin), les notions de famille (Magnol), de genre (Tournefort) et
d’espèce (Ruy).
CARL VON LINNE (1707-1778) fut professeur de botanique et de médecine à l'Université d'Uppsala (Suède). Il
est considéré comme le père de la taxonomie. Il inventa une classification basée sur les différences des organes
sexuels : 24 classes selon le nombre, l'assemblage et la longueur des étamines (Monandria, Diandria, etc.) et selon le
nombre des styles. Une telle classification, basée sur un nombre restreint de caractères, est qualifiée d’artificielle.
Linné était conscient que son système n'avait rien de naturel, mais d'un point de vue pratique, il lui permit de classer
tout le matériel botanique connu à son époque. Il améliore le binôme nomenclatural, déjà proposé par K. Bauhin,
reprend la notion de genre selon Tournefort et donne à l'espèce sa signification moderne en s'inspirant du concept
de Ray.
Linné a magnifiquement assimilés les données de ses prédécesseurs. L'influence incomparable de son ouvre tient -
entre autres - à son résumé magistral des données du passé. Jusque-là, les espèces étaient décrites par de courtes
phrases latines de quelques mots, nommées polynômes. Linné, dont l'ambition était de nommer tout le minéral, le
végétal et l'animal existant, a utilisé ce système polynomial dans Species plantarum (1753) en apportant une innovation
qui allait être le fondement de la nomenclature binomiale moderne : dans la marge des descriptions polynomiales de
chaque espèce du Species plantarum, il ajouta un résumé constitue d'un seul mot qui, combiné avec le nom générique,
allait donner une abréviation en deux mots (binomiale) de la description polynomiale. Le système nomenclatural
moderne était né.
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Par exemple, la pâquerette s'appelait Bellis scapo nudoi unifloro ou Bellis sylvestris minor selon les auteurs avant 1753. Ces
noms sont des polynômes. Dans le Species plantarum, Linné l'appelle du binôme Bellis perennis nom scientifique encore
aujourd'hui. Pour la botanique, Linné est l'auteur de trois ouvrages encyclopédiques :
- le Systema naturae (1735) (présentation de son système de classification des trois règnes de la nature, mineral,
végétal et animal):
- le Genera plantarum : (1737) (description des genres de plantes) ; dans l'appendice de la sixième édition (1764), il
fait la liste de 58 «ordres naturels» ;
- le Species plantarum (1753) (catalogue et manuel pour l'identification des plantes à son époque).
Avec le Species plantarum, Linné a été le premier auteur d'une flore mondiale, travail gigantesque regroupant toute
l'information botanique disponible à celle époque. De plus, cet ouvrage représente le point de départ de la
nomenclature moderne de la plupart des végétaux.
Jusqu’à cette époque, et y compris pour Linné, la nature vivante était création divine fixe et définitive. Les essentiae
avaient été créées une fois pour toute lors des évènements cités dans le livre de la Genèse, ou par l'impulsion divine
originelle évoquée par Aristote et les Anciens. Pour Linné, directement influencé par Aristote, l’essentia, c’est-à-dire
un groupe quelconque d'organismes semblables, se distingue d'un autre par la differentia. La definitio est la description
de l’essentiae. Ainsi la nomenclature binomiale reflète précisément l’essentiae générique réduite à un seul mot, l’épithète
spécifique, indiquant la differentia spécifique. Ce genre de classification artificielle, essentialiste et fixiste, a eu son apogée
avec Linné et ses disciples (Thunberg, Willdenow).
A la fin du XVIIIe siècle, les explorations des zones intertropicales et de l'hémisphère sont l'occasion de nombreuses
découvertes naturalistes. La culture des plantes dans les serres des grands jardins botaniques métropolitains, reflets
des puissances coloniales en devenir, et le perfectionnement des moyens d'observation permettent d’approfondir
les connaissances en anatomie et en physiologie. Les botanistes présentent qu'il existe des affinités naturelles entre
les plantes et recherchent une classification qui reflète le mieux possible cet apparentement. Ces tentatives vont de
pair avec l’utilisation d'un maximum de caractères pour circonscrire un taxon, contrairement à la classification
linnéenne basée sur un choix réduit d'observations. Tous les concepts morphologiques qui interviendront désormais
en systématique sont mis en au début du XIXe siècle.
MICHEL ADANSON (1727-1806). Formé par l’étude de la complexité du matériel, il cherche à utiliser le plus
grand nombre possible de caractères pour décrire les plantes et donne une importance relative à chacun. Il crée la
première méthode de systématique numérique. Il regroupe dans son Famille des plantes (1763) 58 familles.
ANTOINE-LAURENT DE JUSSIEU (1748-1836) et la dynastie Jussieu (Antoine, Bernard, Joseph, Adrien). Neveu
de Bernard, il est influence par ce dernier, ainsi que par Linné et Adanson. Il crée trois grands groupes - Acotylédones
(Cryptogames), Monocotylédones et Dicotylédones divisés en 15 classes et 100 sous-groupes naturels appelés
ordres (correspondant à notre concept de famille). Il est l’auteur du Genera plantarum (1789) qui est considéré par
le Code international de la nomenclature botanique comme point de depart de la nomenclature des familles.
AUGUSTIN-PYRAMUS DE CANDOLLE (1778-1841) et la dynastie des Candolle, Alphonse Louis Pierre (1806-
1841), Anne Casimir Pyramus (1836-1918), Richard Emile Augustin (1868-1920). Professeur à Montpellier, puis à
Genève, fondateur du Jardin botanique des Bastions. Candolle s'inspire des grands botanistes français (Magnol,
Adanson, les Jussieu) et anglais (R. Brown).
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Il approfondit l’étude des familles en tant que groupes naturels en insistant sur la morphologie. Il propose dans sa
Théorie élémentaire de la botanique (1813) deux grands groupes désormais classiques : les plantes vasculaires
(Vasculares) et les plantes non vascuculaires (Cellulares). Les plantes vasculaires sont elles-mêmes divisées en
Exogenae (faisceaux vasculaires disposés en cercle), ou Dicotylédones, et Endogenae (faisceaux vasculaires disposés
irrégulièrement), ou Monocotylédones. Après avoir placé les Cryptogames vasculaires dans cette dernière classe, il
reconsidère cette décision en 1833. A l'intérieur des Dicotylédones, il crée des subdivisions basées sur des concepts
qui sont encore d'actualité : Thalamiflorae, Calciflorae, Monochlamydae.
G E O R G E B E N T H A M (1800-1884) et JOSEPH DALTON HOOKER (1817-1911), directeur des Jardins
botaniques royaux de Kew, sont les auteurs du Genera plantarum (1862-1883), ouvrage magistral encore d'actualité
et qui décrit tous les genres alors connus de plantes à graines (7569). Ils proposent trois grands groupes
d'Angiospermes : Polypetalae (pétales libres), Gamopetalae (pétales soudés) et Monochlamydae (apétales). Les
classifications de Candolle et de Bentham & Hooker reproduisent à tel point la réalité des filiations qu'elles sont
d'excellentes ébauches de systèmes phylogénétiques.
Si les concepts d’hérédité et d'évolution ont déjà été présentés par certains visionnaires comme Ray, Lamarck, au
début du XIXe siècle, émet clairement l'hypothèse que les taxons peuvent changer au cours du temps, en donnant
naissance à de nouveaux groupes. Il ajoute ainsi aux piliers tradionnels de la systématique- morphologie, anatomie
et milieu- le facteur temps.
Au XIXe siècle, la plupart des familles des Angiospermes sont perçues comme des groupes naturels.
La théorie de l’évolution developpée par Darwin dans son ouvrage On the origin of species (1859) révolutionne la
pensée naturaliste : par sélection naturelle, de nouvelles espèces sont créées. Les notions d'espèces dynamiques et
de lignees d'onanismes apparentés dominent désormais la classification.
JEAN BAPTISTE MONET, CHEVALIER DE LAMARCK (1744-1829), propose l'idée d'évolution dans les séries
naturelles. Il expose aussi une méthode analytique pour l’identification des plantes, précurseur de nos clefs
dichotomiques de détermination moderne. Il est l'auteur, entre autres, de la partie Botanique de l’Encyclopédie de
Diderot & d'Alembert et d'une Flore Française, en collaboration, pour La troisième édition, avec le jeune A.-P. de
Candolle.
ADOLPHE THEODORE BRONGNIART (1801-1876) suggère l’utilisation des formes fossiles pour l'élaboration d'un
système phylogénétique : il est le fondateur de la paléobotanique. Son système très clair influencera l'Ecole
englérienne qui reprendra ses concepts de Monocotyledones avec ou sans albumen, ainsi que les notions de
Dicotylédones dialy- ou gamopétales.
August-Wilhelm Eichler (1835-1887). Morphbologiste, il applique à son système la théorie de l'évolution sans
admettre l'idée d'une reduction secondaire. C'est-à-dire que pour lui tout ce qui est simple est primitif. Il eu une
influence capitale sur l'Ecole allemande. Sa classification générale est très moderne : Cryptogames (Thallophytes et
Ptéridophytes), Phanérogames (Gymnospermes, Angiospermes).
ADOLPH ENGLER (1844-1930). Professeur à l'Université de Berlin et directeur du jardin botanique de cette ville au
temps de l'apothéose coloniale du IIe Reich, il propose le premier système complet partiellement évolutionniste. Il
publie avec Karl Prantl Die naturlichen Pflanzenfamilien (1887-1915) et Das Pflanzenreich (1900-1953). Selon l'Ecole
englérienne - dite aussi allemande - les Monocotylédones et Dicotylédones descendraient de Gymnospermes
disparues, les lignées ayant évolué séparément. Les Monocotylédones seraient apparues avant les Dicotylédones
qu'il divise en Archichlamydae et Sympetalae ou Metachlamydae.
RICHARD VON WETTSTEIN (1863-1931) adopte sans réserve les principes de Darwin. Il établit une phylogénie
végétale très cohérente faisant apparaitre la vie dans l’eau, puis la faisant évoluer du simple au compliqué, l'origine
des Cormophytes étant à rechercher auprès de végétaux semblables aux Algues vertes.
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CHRALES E. BESSEY (1845-1915) est un botaniste américain fervent partisan de Darwin et Wallace. Il publie un
système phylogénétique et monophylétique, basé sur ceux de Candolle, Bentham & Hooker et Hallier. Selon lui, la
taxonomie doit refléter, la séquence évolutive et les interactions entre chaque taxon (Phylogeny and taxonomy of
Angiospermes, 1893). Les Ranales et leurs ancêtres sont considères comme les Angiospermes primitifs, desquels
seraient dérivées les Monocotylédones et les Dicotylédones.. Il accorde une importance majeure à la position de
l'ovaire, nommant les plantes à fleurs superovariées Sirobiloideae et les inférovariées Cotyloideae, groupe qu'il
considérait comme le plus évolué. Le système de Bessey est à la base des grands systèmes américano-russes et
dérivés (Cronquist, Takhtajan, Dahlgren et Thorne).
JOHN HUTCHINSON (1884-1972). Son système est basé sur Candolle, Bessey et Bentham & Hooker. Mais il y
apporte des modifications importantes : subdivision fondamentale des Dicotylédones entre ligneux et herbacées.
ALFRED B. RENDLE (1865-1938) propose un système basé sur celui d'Engler, avec des modifications le rapprochant
de Bessey. Il divise les Dicotylédones en trois groupes : les Monochlamydeae, les Dialypétalae et les Sympetalae. Ses
descriptions et son argumentation sont particulièrement claires (The classification of flowering plants, 1904 et 1925).
AUGUSTE B. PULLE (1878-1955), connu surtout pour son Flora of Suriname (1932), a influencé fortement la
botanique néerlandaise en proposant un système intermédiaire entre celui d'Engler et celui de l'Ecole anglo-
saxonne. Il classe les plantes à graines dans quatre lignées évolutives indépendantes : Ptéridospermes,
Gymnospermes, Chlamydospermes et Angiospermes.
ARMEN TAKHTAJAN (1910-) développe un système phylogénétique pour les Angiospermes. Il divise les
Magnoliophyta en deux classes : les Magnoliopsida et les Liliopsida eux-mêmes partagés en sous-classes. Les
Magnuliopsida (Dicotylédones) regroupent sept sous-classes, 20 superordres et 71 ordres, les Liliopsida
(Monocotylédones) trois sous-classes, huit superordres et 21 ordres. Il considère les plantes à fleurs comme
monophylétiques.
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ART H U R CRONQUIST (1919-1992), du Jardin botanique de New York, présente un système de classification
pour les Dicotylédones, en 1957. Son arbre évolutif est représenté par deux branches, les Magneliopsida et les
Liliopsida, qui dérivent du groupe primitif des Ranales. Il divise les Magnoliopsida en six sous-classes (Magnoliidae,
Hammamelidae, Caryophyllidae, Dilleniidae, Rosidae, Asteridae) et 55 ordres et les Liliopsida en cinq sous-classes
(Alismatidae, Arecidae, Commelinidae, Zingiberidae, Liliidae) et 18 ordres. En 1981 il publie An integrated system of
classification of flowering plants, ou il propose des synopsis, des descriptions avec des commentaires critiques soutenus
par de nombreuses reférences bibliographiques. En 1988, il reprend
ses idées sous une forme abrégée dans The evolution and classification of
flowering plants. Cronquist reconnaît l’arbitraire de certains de ses
regroupements. Son système n’en reste pas moins logique et
didactique. Bien qu'il fasse encore référence, plusieurs lignées sont
remises en question à la lumière des récents résultats fournis par la
systématique moléculaire.
ROBERT F. THORNE (1920-). Le système de ce botaniste américain est aussi un perfectionnement de celui de
Cronquist. Thorne (1983-1992) propose deux classes d'Angiospermes, les Magnoliopsida et Liliopsida, qu'il divise en
superordres. Il utilise une représentation graphique à deux dimensions pour ses lignées, le centre du diagramme
étant le précurseur protoangiospermien hypnothétique. Les groupes les plus évolués se retrouvent ainsi à la
périphérie du disque.
On verra que les résultats fournis par la systématique moléculaire ont tendance à
confirmer les opinions candolléenne et englérienne. De même, si l'hypothèse
besseyenne de l’archétype angiospermien magnoliidien euanthial a prévalu dans
les systèmes contemporains, les résultats récents de la systématique moléculaire
indique que l’hypothèse du précurseur pseudanthial selon Hallier ou Engler n'est
pas à rejeter (archétype aralien ou piperalien).
"Cactus" de Bessey 16
H. CLASSIFICATIONS PHYLOGENETIQUES MOLECULAIRES
Les grands systèmes de classification dont nous venons de parler sont encore utilisés. Ils traduisent l'idée que se
faisaient leurs auteurs de l'évolution des organismes. Ces savants ont sélectionnés les caractères qu'ils considéraient
importants pour délimiter les taxons. Il existe donc plusieurs systèmes de classifications selon le poids respectif
donné par chaque spécialiste aux différents caractères. Ces grands systèmes ne sont pas contradictoires, loin de là,
et les convergences entre eux sont nombreuses.
En 1973, Sneath & Sokal ont défini les principes de la phènétique, souvent considérée comme synonyme de
taxonomie numérique. Dans cette approche, le maximum de caractères sont codés puis un algorithme
mathématique qui permet de reconstruire un arbre « généalogique ».
L'adoption du principe de l'évolution a permis la mise au point d'une méthode phylogénétique basée sur la
reconnaissance de caractères primitifs et dérivés. En 1950, l’Enthomologiste W. Hennig a élaboré les concepts
nouveaux de la cladistique, que l’on doit considérer comme une véritable révolution systématique. La cladistique a
une approche philosophique et méthodologique, acceptée depuis longtemps par les zoologues, mais adoptée plus
tardivement par les botanistes. Son principe fondamental est que la preuve d'une parenté phylogénétique entre
différents taxons n'est fournie que lorsqu'ils partagent les mêmes caractères dérivés. Ces caractères dérivés partagés
sont nommés synapomorphies. Les caractères ancestraux partagés par lesdits taxons sont qualifiés de
symplésiomorphie. La construction des arbres phylogénétiques en cladistique est basée sur les changements d'états
relatifs des caractères (d'ancestral ou plésiomorphe, a dérivé ou apomorphe).
La cladistique met en évidence (trois types de groupes : les groupes monophylétiques dont les membres sont issus
d'un ancêtre commun ; les lignées polyphylétiques regroupant des taxons issus de plusieurs ancêtres ; les groupes
paraphylétiques incluant seulement une partie des descendants d'un ancêtre commun.
Les premiers cladogrammes ont été produits en codant une petite centaine de caractères morphologiques (par
exemple la position de l'ovaire qui pouvait avoir trois états : 0 = supère, 1 = semi-infère, et 2 = infère). Mais il y a
une dizaine d'années, les séquences d'acides nucléiques ont commencé à être utilisées. Dans ce cas, chaque caractère
est un site dans un alignement de plusieurs séquences homologues, et quatre états sont possibles pour les quatre
nucléotides formant la molécule d'ADN (en fait les quatre bases azotées A-adénine, C-cytosine, G-guanine et T-
thymine). L'utilisation de ces molécules en systématique a alors donné naissance à une nouvelle révolution, celle de
la systématique moléculaire. On lui reproche de n'analyser qu'une portion infime du génome alors que les
morphologistes étudient l'organisme entier. Cependant, en comparant les séquences d'un gène d'environ 1500
paires de bases, ce sont plusieurs centaines de caractères qui sont analysés, voir beaucoup plus que dans une analyse
morphologique. La phylogénétique moléculaire est devenue une science en soi, accomplissant des progrès rapides
tant théoriques qu'analytiques.
L a qualité abondante de caractères moléculaires analysables n'a pu se faire que grâce au développement de moyens
de calculs puissants, c'est-à-dire de la bioinformatique. Malgré l'existence de super-ordinateurs et de programmes
phylogénétique nés très performants, le temps de calculs peut durer plusieurs heures, voire plusieurs jours. Si les
moyens d'analyser des données se développent, le séquençage automatique permet d'accumuler des caractères
moléculaires à une vitesse соnsidérable.
En botanique, l'ADN chloroplastique est largement utilisé. Il a une petite taille (environ 150 000 paires de bases),
mais se trouve en très grande quantité dans les cellules végétales.
En 1993, Chase, Soltis, Olmstead & al. ont ainsi fait une analyse cladistique de 500 séquences d'ADN représentant
l'ensemble des plantes à graines. L'explosion de la systématique moléculaire abouti à la formation d’un groupe de
botanistes, le «Angiosperm Phylogeny Group ». Ce groupe publie une classification ordinale des plantes à fleurs
(APG, 1998) sur laquelle s'est basé la première édition de cet ouvrage, puis, en 2002 (APG II), une nouvelle
classification qui est généralement suivie dans cette nouvelle édition, sous réserve de certaines propositions.
17
CHAPITRE III : LE REGNE VEGETAL
Les principaux caractères distinctifs entre eucaryotes et procaryotes sont résumés dans le tableau
suivant :
CARACTÈRES DISTINCTIFS
PROCARYOTE EUCARYOTE
Pas de noyau Existence d'un noyau
Division cellulaire par Division cellulaire par mitose et par méïose
scissiparité
Pas d'organites Nombreux organites (mitochondries, reticulum,
subcellulaires dictyosomer, et plastes chez les végétaux)
Paroi glycoprotéique Paroi pectocellulosique chez les végétaux
Pas de cytosquelette Cytosquelette (actine, microtubules)
La cellule végétale se distingue à son tour de la cellule animale par trois caractéristiques cytologiques
majeures:
les plastes et pigments assimilateurs (chlorophylles, caroténoïdes, phycobilines)
la paroi
la vacuole
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Les chromoplastes, en particulier les chloroplastes, dont les pigments, chlorophylles et
caroténoïdes, assurent l'absorption de l'énergie solaire. Parmis ceux-ci, seul la chlorophylle a
est capable capable de réaliser la consversion de l'énergie lumineuse en énergie chimique grâce
à la réaction photosynthétique. D'autres chromoplastes accumulent des pigments
caroténoïques qui confèrent à certains organes leur couleur jaune [photo forsythia], orangé
[photo potiron], rouge [photo tomate].
La paroi
La paroi est l'enveloppe la plus externe de la cellule végétale.
Elle est essentiellement composée de polymères glucidiques,
cellulose et pectine, de protéines pariétales et éventuellement
d'autres composées de nature phénolique (lignine et subérine).
La paroi est composée de trois parties :
paroi primaire, de nature pecto-cellulosique, la paroi
primaire n'existe seule que dans les cellules juvéniles.
Elle est extensible, ce qui permet la croissance cellulaire
(élongation),
paroi secondaire, elle apparaît lors de la
de la cellule. Elle est constituée de cellulose et d'hémicellulose et est enrichie en composés
phénoliques : lignine (pour renforcer la rigidité), cutine et subérine (pour l'imperméabiliser).
Cette différenciation s'observe pour les cellules conductrices de sève du xylème (le bois) et
pour différents tissus de soutien (sclérenchyme) ou de protection (liège).
lamelle moyenne, c'est la partie la plus externe de la paroi et elle est commune à deux cellules
contigües. C'est elle qui se forme la première et elle est constituée de matières pectiques.
La paroi assure le maintien et définit la taille et la forme de la cellule végétale. Elle participe à la
régulation des relations avec les autres cellules et avec l'extérieur, et, de manière passive, au transport,
à l'absorption, et à la sécrétion de multiples substances. Pour permettre les communications entre
cellules, directement de cytoplasme à cytoplasme, les parois sont finement ponctuées de
plasmodesmes.
La vacuole
La vacuole est très importante chez les végétaux, elle occupe 80 à 90% du volume cellulaire. Les
cellules jeunes possèdent plusieurs petites vacuoles alors que la cellule adulte se caractérise par une
vacuole unique. La vacuole est limitée par une membrane : le tonoplasme. Elle contient le suc
vacuolaire dont la composition varie en fonction de l'état de la plante. En général, son rôle est dédié
au stockage de l'eau, de solutés organiques, d'ions minéraux et parfois de pigments (anthocyanes). A
ce titre, la vacuole joue un rôle majeur dans la régulation des grandes fonctions physiologiques de la
cellule végétale (pH, pression osmotique, concentrations ioniques,...).
19
c) la multiplication végétative
Un fragment de végétal, placé dans de bonnes conditions, donne un individu génétiquement identique
(clone) au donneur. Cette capacité s'appelle la totipotence, et est utilisée dans le (micro-)bouturage
pour les plantes stériles par exemple.
Les organismes végétaux sont peu différenciés. Seuls les végétaux les plus évolués présentent des
organes bien différenciés structurellement et fonctionnellement : tige, feuille, racine, fleur et appareil
conducteur de sève.
Cette faible différenciation a pour conséquence de permettre une grande facilité de régénération qui
est à la base de la multiplication végétative. Elle s’observe dans les zones de croissance de la plante :
les méristèmes Cette extraordinaire capacité est due à la totipotence de la cellule végétale, c'est à
dire la possibilité qu'a potentiellement n'importe quelle cellule végétale de se dédifférencier pour se
redifférencier ensuite et donner un nouvel organisme.
d) le métabolisme
Les végétaux sont autotrophes, c'est-à-dire qu'ils produisent eux-même leur matière organique par la
photosynthèse. Cela se passe dans les chloroplastes, selon la réaction :
e) l’immobilisme
L'immobilité est compensée par une aptitude à coloniser de grandes surfaces par différents moyens :
La dispersion de spores, graines, fruits, fragments...
Les rhizomes, tiges souterraines
Les stolons, tiges rampantes puis s'enracinant
Certaines parties sont mobiles, comme la fleur (résupination), les vrilles, les feuilles...
Cet immobilité est aussi compensée par une chimie très développée.
20
B. NOTIONS DE PHYTOCHIMIE
a) Le métabolisme primaire
Appelé aussi chimie lourde, il est composé des molécules indispensables à la vie de la plante, comme
les acides aminés, la chlorophylle, la cellulose, l'amidon... La cellulose est la première biomasse.
b) Le métabolisme secondaire
Longtemps considéré comme les déchets du primaire, il est en fait issu de l'adaptation avec le milieu.
Environ 40 000 molécules nous sont connues, mais ce nombre augmente. Les molécules sont trouvées
sous forme d'hétérosides, c'est-à-dire associées à des sucres. D'ailleurs on distingue dans un
hétéroside la partie aglycone (ou la génine) et les sucres. Cette association leur permet d'être solubles
dans la vacuole.
Les alcaloïdes
Présents surtout chez les végétaux supérieurs, ce sont des molécules qui ont le comportement de
bases car elles possèdent de l'azote, elles ont souvant des propriétés pharmacologiques (et donc une
toxicité). L'atropine, la nicotine, la morphine, la codéine, la colchicine sont des alcaloïdes, etc.
Les glucosinolates
Ils dégagent une odeur soufrée et piquante, et sont principalement présent dans la famille des
Brassicacées (choux, moutardes, radis...)
- Utilisation préhistorique des plantes comestibles, dont les descendants actuels sont souvent très
différents des types originaux, par hybridation et sélection (ex : blé, maïs)
- Importance particulière des céréales (amidon de l’albumen du caryopse) : blé, riz (origine : Asie
S-E), maïs (origine : Amérique centrale), avoine, orge ;
- Divers aliments ou épices proviennent d’organes variés :
Graines (pois, cacao, haricot, noix, noisette, motarde tournesol, poivre, )
Fruits (bananes, orange, vanille, pomme, mangue, karité, néré)
Fleurs (chou-fleur, câpre, clou de girofle) ;
Réceptécle floraux (fraise) ou pédicelles (anacarde) ;
Racines (manioc, carottes, betterave à sucre)
Tiges (canne à sucre)
Feuilles (chou, épinard, salade, persil, fourrage pour le bétail)
Rhizomes et tubercules : pomme de terre, igname, taro, …
Elle ont aussi un intérêt thérapeutique que ce soit au niveau du système nerveux (alcaloïdes),
cardiaque (hétérosides cardiotoniques), inflammatoire (anthocyanes et flavonols)... Les mono- et
diterpènes sont de très bons antiseptiques, de nombreux parasiticides sont issus du monde végétal
(anti-paludéens), des molécules anti-cancéreuses comme le taxol et ses dérivés, la vinblastine...
Évidemment, les molécules les plus actives sont souvent les plus toxiques, ce qui pose problème.
22
Des substances végétales, en particulier des hétérosides et de nombreux alcaloïdes, sont utilisés
comme stimulants (caféine de la graine de café, ou feuille de thé) ; beaucoup sont toxique : narcotiques
et hallucinogènes (ex : cocaïne de l’Eerytroxylon …).
La plupart peuvent être utilisés en médecine (ex : l’éphédrine de l’Ephedra : vasodilatateur) ; la
concentration utilisée importe beaucoup, certains sont des poisons paralysant, mais un
cardiostimulant à faible dose.
c. Produits industriels
Textiles
- Des textiles produits à partir des fibres de certains végétaux (lin, sisal, chanvre, agave…)
- Les tissus de coton sont dérivés des poils tégumentaires de la graine. Le papier était fait de chiffons
(coton) jusqu’au 19e siècle (+ certain de luxe actuels).
Les bois des arbres
- Fournis une grande variété de produits. Les conifères fournissent ¾ de la production de bois en
Europe mais seulement 35% des forêts.
- Bois de chauffage et de charbon de bois.
- Bois d’œuvre utilisé pour les charpentes, en menuiserie, ébénisterie. Surtout bois durs,
Dicotylédones, mais aussi conifères. Bois tropicaux recherchés (acajou, iroko, teck, …).
- Pâte à papier, le bois est trituré, la lignine éliminé ; on ajoute du Kaolin, colle, colorants à la pâte
de cellulose pour donner du papier, carton, etc…. surtout conifères et bois tendres sont utilisés.
- Bois modifié : contre plaqués, agglomérés, bois collé, isorel,…
Produits de sécrétion
Divers produits chimiques sont issus par hydrolyse, pyrolyse ou extraction : tanins, phénols, méthanol,
acide acétique, le caoutchouc, les colorants naturels, les insecticides naturels...
- Gomme donnant des baumes, colles
- Résines : Usages : peintures, vernis, cires…, Extraction par incision de la plante (ex. pin), ou
dissolution par 1 solvant.
- Essences : parfums, cosmétiques
Extraction par distillation (ex : menthe, girofle, camphre…)
- Latex : caoutchouc (Hévéa)
d. Objets de décoration
Pelouses, jardins, parcs, arbres d’ornement, fleurs…
23
f. Modes de vie
Autotrophie : La plupart des végétaux supérieurs sont autotrophes, c'est-à-dire capables de
synthétiser leurs composés organiques grâce à leurs pigments chlorophylliens à partir du CO2 et
H2O et de la lumière (photosynthèse). Cependant, au cours de l’évolution, certains végétaux
supérieurs (4000 à 4700 espèces) ont perdu leur capacité d’autotrophie et sont devenus
hétérotrophes c’est le cas des plantes parasites.
Parasitisme : Dans ce mode de vie, la plante parasite vit au dépend d’une autre plante dite hôte à
partir de laquelle elle puise l’eau et les nutriments (hétérotrophie) à l’aide d’organes spécialisés appelés
suçoirs (haustorium). Les plantes parasites sont de forme variée : annuelles et pluriannuelles, herbes,
arbustes, arbres. Selon leur niveau d’hétérotrophie, on distingue :
Les hémiparasites : ce sont des plantes partiellement parasites car elles sont chlorophylliennes
et sont capables de produire leurs substances carbonées par la photosynthèse. Elles dépendent
de leur hôte pour l’alimentation en eau et en sels minéraux. Exemple : le Gui qui parasite
certains arbres tel que le karité, l’acajou
Les holoparasites : ce sont des parasites non chlorophylliens et donc incapables de réaliser la
photosynthèse. Les holoparasites dépendent entièrement de leur hôte pour leur nutrition
(eau, sels minéraux et substances organiques). Exemple : Orobanche, Cuscute qui parasitent
et causent des dégâts importants dans les cultures. L’orobanche cause d’importants dégâts sur
les cultures de légumineuses dans la zone de Sais.
Epiphytes : ce sont des plantes qui vivent sur d’autres végétaux, généralement sur le tronc et les
branches qui leur servent de support. Les épiphytes abondent dans les forêts humides et denses
(forêts tropicales). On peut avoir des parasites épiphytes comme c’est le cas du Gui.
Dans certains on peut avoir des lianes épiphytes, de même des mousses peuvent se développer en
épiphytes sur des troncs d’arbres.
Symbiose : beaucoup de végétaux supérieurs réalisent des symbioses, au niveau de leurs racines, avec
des micro-organismes pour accroître leur nutrition et leur croissance.
Mycorhizes/mycorhization : Dans ce cas, il y a association entre un champignon et la racine
d’une plante supérieure. Dans cette association, le champignon permet d’accroître la nutrition
en eau et en phosphore.
Nodosités/nodulation : Dans ce cas il y a association entre une bactérie fixatrice d’azote
atmosphérique et la racine de la plante. Chez les légumineuses (fève, petits pois, acacia, ….) il
y a association avec Rhizobium (bactérie fixatrice d’azote) avec la racine et formation de petites
boules ou nodosités qu’on observe aisément sur les racines de ces plantes. De ce fait ces
plantes se développent sans besoin d’apport d’engrais azotés car elles utilisent l’azote
atmosphérique. Ces plantes sont connues aussi pour leurs propriétés fertilisantes des sols sur
lesquels elles sont cultivées.
h. Types écologiques
Il y a 3 types écologiques :
Les xérophytes : plantes adaptées à la sécheresse. Il y a 2 types principaux
o les sclérophytes: xérophytes durs (sclérifiés) et épineux
o les succulentes ou plantes grasses: xérophytes charnues
Les mésophytes : plantes vivant dans un milieu à conditions moyennes (milieu ni trop sec ni
trop humide)
Les hydrophytes : plantes vivant dans un milieu aquatique.
Les végétaux ont développé une certaine adaptation aux conditions du milieu dans lequel ils vivent.
Ces adaptations s'observent au niveau morphologique et anatomique et quelque fois au niveau de la
reproduction. On citera ici quelques caractères d'adaptation à la sécheresse et à la vie aquatique.
Caractères d'adaptation à la sécheresse :
o réduction de la surface foliaire ;
o protection des stomates et développement de la cuticule et cutinisation de l'épiderme ;
o réduction de la surface d'évapotranspiration par la formation de coussinets, boules, formes
cylindriques, etc.
o développement du système racinaire (vertical et superficiel)
o succulence (mise en réserve de l'eau dans le parenchyme aquifère)
o réduction de la durée du cycle de développement
o présence des cellules bulbiformes permettant la modification de la surface foliaire
Caractères d'adaptation à la vie aquatique :
o présence de lacunes et du parenchyme aérifère permettant la circulation des gaz ;
o cuticule peu développée ou absente ;
o réduction du système racinaire ;
o réduction du système conducteur (xylème), etc.
25
Le bouturage : Les racines se forment après séparation (naturelle) de la plante mère. Ce phénomène
est observé chez les figuiers. La nouvelle plante est toujours un clone de la plante mère.
Tubercules :
Les tubercules racinaires : Des racines adventives vont se tubériser (se renfler de réserves).
Il y aura séparation des tubercules et donc, autant de nouvelles plantes que de tubercules.
Les tubercules caulinaires : Les tubercules ont un rôle de réserve et de dissémination
Exemple : la pomme de terre (Solanum tuberosum), l’igname (Dioscorea spp).
Bulbilles : Les bulbilles sont aussi des organes de réserve. Ce sont des petits bulbes
apparaissant à l’aisselle d’une feuille ou d’une inflorescence. Exemple : le lys (Lilium bulbifera)
possède des bulbes qui se détachent, ce qui permet la dissémination de la plante. Chez
certains ails, les bulbilles sont entre les fleurs, au niveau de l’inflorescence. Allium est un
genre de Liliaceae.
j. Stratégie de pollinisation
Anémogamie : transport du pollen par le vent. Il faut que le pollen soit de petite taille (10 à 30µm),
léger et transportable par le vent.
Zoogamie : le vecteur est un animal, souvent un arthropode. Dans la grande majorité des cas, ce
sont des insectes et l’on parle d’entomogamie. D’autres animaux peuvent aussi intervenir, comme le
colibri. Les baobabs (Andosonia) sont pollinisés par une chauve-souris. Dans le cas des interactions
plantes/insectes, le phénomène peut aller jusqu’à une co-évolution : un seul type d’insecte pourra
polliniser un seul type de plante.
Les stratégies d’attraction :
- Les signaux optiques : les pétales peuvent être vivement colorés et chez les Liliaceae, même les
sépales sont pétaloïdes. Chez les Orchideae, il y a développement d’une corolle représentant un
insecte : c’est un leurre.
- Les signaux olfactifs : Certaines plantes ont des fleurs parfumées la nuit car elles sont pollinisées
par des papillons (Sphinx). Certaines Ophrys émettent des phéromones sexuelles d’abeilles.
- Les apports nutritifs : Les insectes recherchent de la nourriture. Cela peut être du pollen (comme
au début de l’évolution) ou des nectaires (glandes synthétisant du nectar) situés à la base des
pétales ou des étamines.
- Le groupement des fleurs : Ce groupement donne une inflorescence plus ou moins compacte qui
permet d’augmenter l’attirance envers les insectes.
o Le cas des composées ; le capitule de marguerite. A l’extérieur, les fleurs sont ligulées et souvent
stériles et jouent un rôle dans l’attraction des insectes. Les fleurs en tube, internes, jouent un
rôle dans la reproduction.
o Le cas des orchidaceae (monocotylédones). La fleur présente trois tépales dont une plus
développée que les autres (le labelle) qui est souvent mimétique. La fécondation est réalisée par
les insectes. L’insecte va se poser sur le labelle et les pollinies vont se coller sur la tête de l’insecte.
Hydrogamie : c’est un cas relativement rare car le pollen est peu résistant à l’eau. Chez les
hydrophytes (immergées en permanence), les grains de pollen ont des substances collantes pour
pouvoir être captés. Ils sont souvent en forme de fuseau.
k. Conservation et dissémination des graines
La graine est un organe de conservation au stade diploïde. Elle est le résultat de la transformation de
l’ovule après la fécondation. Elle contient l’embryon avec la radicule (donnera les racines), la gemmule
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(donnera la tige), le ou les cotylédons (donnent les premières feuilles, plus ou moins modifiées) et
une coque protectrice (tégument). On trouvera aussi des réserves qui peuvent être dans l’albumen,
dans l’embryon ou dans le nucelle.
a. Définition
C’est un organisme vivant, végétal ou animal qui a subi une modification non naturelle de ses
caractéristiques génétiques initiales. On appelle « modification génétique » le processus visant à
transférer des gènes au sein d'une espèce ou entre différentes espèces.
Cette modification peut intervenir sous trois formes : ajout, suppression ou remplacement d'au moins
un gène. L'objectif est de transférer dans une cellule de l'organisme receveur, un ou plusieurs gènes
prélevés dans un autre organisme vivant, y compris si celui-ci n'est pas de la même espèce de l'hôte.
Cette opération, appelée transgénèse, correspond à l'ensemble des techniques visant à introduire de
façon stable un gène étranger dans le génome (ensemble du patrimoine génétique d'un individu) d'un
organisme hôte.
"Les premières générations d'OGM étaient cultivées dans le but d'améliorer les caractéristiques
agronomiques des plantes, principalement dans l'intérêt de l'agriculteur et notamment pour
augmenter la résistance des cultures aux herbicides, insectes, maladies et sécheresses.
Les deuxièmes générations de cultures génétiquement modifiées ont permis d'obtenir des avantages
plus concrets pour les consommateurs, tels qu'une augmentation de la qualité des aliments et de la
biodisponibilité des nutriments", indique Le Conseil Européen de l'Information sur l'Alimentation.
b. Cultures mutagènes
La mutagenèse, mot composé de « mutant » et « genèse », signifie : création de mutants. Elle regroupe
l'ensemble des méthodes permettant de modifier le génome d'un organisme vivant. “Mutagenèse” fait
27
référence à toute production volontaire de variabilité génétique chez un organisme vivant, par
l'utilisation d'agents énergétiques (rayons gamma, rayons X...), chimiques ou par culture de cellules
exposées à des agents sélectifs comme un herbicide. Bien sûr, parmi les mutants existent aussi des
variétés de plantes (...)
Ces techniques donnent lieu à différentes applications :
Des recherches sont actuellement en cours afin de rendre le maïs plus résistant à la Pyrale (espèce
de papillon ravageur), ainsi l'introduction du gène Bacillus thuringiensis (Bt) permettra au maïs de
fabriquer par lui-même la toxine insecticide, à laquelle seuls les papillons seraient sensibles.
D'autres expérimentations ont aussi eu lieu sur la pomme de terre, le coton, le riz et le tabac.
Sur le riz par exemple, il a été obtenu une variété provoquant moins d'allergies.
c. Enjeux socio-économiques
Les avantages économiques sont nombreux mais comme les plantes transgèniques ne sont cultivées
que depuis 1995 dans un nombre limité de pays, les données restent encore insuffisantes pour
confirmer ou infirmer les bénéfices éventuels.
Ces techniques conduiraient à une meilleure efficacité de la production agricole ainsi qu'à
l'amélioration des capacités de production en milieu difficile (zones désertiques notamment).
Elles pourraient également favoriser l'industrie de la pâte à papier par l'élimination d'une partie de la
lignine présente dans le bois.
Enfin, on pourrait envisager une plus grande conservation des fruits et légumes et un aspect plus
attrayant pour le consommateur, bien que ce soit déjà largement le cas, souvent au détriment du
goût.
d. Enjeux écologiques
28
Des études et un suivi sur la santé de l'animal et du consommateur sont menées afin de créer et de
perfectionner des outils d'analyse précis et fiables dans le but d'améliorer la traçabilité des produits.
Les insecticides secrétés par les cultures transgéniques représentent un danger pour la santé. Par
exemple, l'insecticide produit par le maïs Bt est capable in vitro de détériorer les globules rouges
humains (Pour la Science, 2000).
Sur ce point, les tests sur la toxicité éventuelle des PGM restent largement contrôlés par les firmes
productrices de PGM. Et les résultats, difficiles à obtenir, montrent des "effets cliniques et
biochimiques chez les animaux nourris avec les PGM par rapport aux animaux nourris avec les plantes
conventionnelles correspondantes" (Christian Vélot, L'Ecologiste, 03/2006). Nul doute que si les
animaux sont affectés par cette alimentation, l'Homme le sera également.
Des chercheurs de l'Université de Sherbrook au Québec, Canada, ont mis en évidence la présence
de pesticides et de leurs résidus dans le sang de femmes, dont certaines enceintes. Selon un article
de la revue Reproductive Toxicology, "c'est la première étude à mettre en évidence la présence de
pesticides associés aux aliments génétiquement modifiés dans le sang de femmes enceintes, de fœtus
et de femmes non enceintes".
29
CHAPITRE IV : NOTIONS D’EVOLUTION DU MONDE VEGETAL
B. La Paléobotanique
Elle s’intéresse aux plantes du passé, plantes fossiles.
a) La Fossilisation
La fossilisation est très rare dans le monde végétal. Elle se déroule dans les milieux très humides, dans
les zones à forte pauvreté d’oxygène ou suite à une sédimentation rapide (boues, vase …..).
- Macrofossiles : dans ce cas, ce sont des débris végétaux qui sont visibles à nu. On distingue :
des empreintes, traces laissées par des fragments, puis disparition de la matière végétale
30
des putréfactions, matière végétale remplacée par de la matière minérale (Ex. silice)
31
C. Evolution du Monde Végétal
32
b) évolution grâce à de nouveau organes
De nouveaux organes assurent de nouvelles fonctions :
* racines : eaux + sels minéraux dans le sol
* tiges : concurrence pour la lumière
* feuilles : synthèse organique (photosynthèse), avec les stomates : structures bi-cellulaires, régulant
échanges gazeux et l’évaporation.
Alternance de générations
Cycle digénétique, hétéromorphe
Tendances évolutives au niveau de ce cycle :
* Réduction de plus en plus poussée du Gamétophyte dans l’espace et dans le temps :
Evolution des cycles reproducteurs des Bryophytes aux Spermatophytes
* Réduction de plus en plus poussée du Gamétophyte dans l’espace et dans le temps :
Evolution des cycles reproducteurs des Bryophytes aux Spermatophytes
D. Conclusion
Depuis près de 600 MA, apparition de groupes végétaux de mieux en mieux adaptés au milieu
terrestre aérien
* succession de flores de compositions différentes (paléobotanique),
* évolution polyphylétique (plusieurs phylums ou lignées) et non pas monophylétique.
33
CHAPITRE V : GRANDES DIVISIONS DU REGNE VEGETAL
La classification des êtres vivants tente d’exprimer à la fois les relations de ressemblance –
dissemblance observées actuellement entre eux, et les relations dites évolutives basées sur leur
généalogie. Ainsi, la classification place-t-elle à proximité les uns des autres, des êtres vivants
présentant des ressemblances nombreuses et auxquels on attribue un ancêtre commun (hypothétique
la plupart du temps) dont ils sont encore proches. Chaque groupe différencié dérive d’un groupe
antérieur dont il diffère plus ou moins.
Le monde vivant est constitué de deux ensembles biotiques (les procaryotes et les eucaryotes)
subdivisés en domaines et en règnes. Cette classification n'a rien de naturel. Elle est une construction
de l'homme qui souhaite ordonner la diversité des formes vivantes. Il est très important de noter que
l'arrangement de la diversité biologique dans les taxa les plus élevés est un processus dynamique.
Première classification
Auparavant, les connaissances étant très réduites, on divisait le monde vivant en 2 règnes :
Animal
Végétal (on y incluait les Bactéries, les Champignons et les Cyanophytes)
Deuxième classification
Les connaissances évoluant, on est passé à cinq règnes, selon :
L'absence de noyau cellulaire : Règne des Procaryotes (Bactéries, Cyanophytes...)
La présence d'un noyau : les Eucaryotes, divisés selon :
o Unicellulaires : Règne des Protistes (chlorophylliens ou non)
o Pluricellulaires, divisés en :
Autotrophes (capables de photosynthèse) : Règne des Végétaux
Hétérotrophes, eux-même divisés en :
Se nourrissant de matière en décomposition : Règne des Saprophytes (Champignons,
Lichens...)
Se nourrissant par ingestion : Règne des Animaux
Classification actuelle
Aujourd'hui, on distingue deux empires et six règnes :
f. Empire des Procaryotes (sans noyau):
a. Règne des Archéobactéries (ou Archées)(paroi cellulaire sans acide muramique)
b. Règne des Eubactéries (paroi cellulaire avec acide muramique)
Empire des Eucaryotes (avec noyau) :
o Règne des Protozoaires (unicellulaires, hétérotrophes, mobiles)
o Règne des Végétaux (uni- ou pluricellulaires, autototrophes)
o Règne des Champignons et Lichens (uni- ou pluricellulaires, hétérotrohpes)
o Règne des Animaux (pluricellulaires, hétérotrophes)
34
PROCARYOTES BACTERIES
CYANOBACTERIES
EUCARYOTES
Chlorophylle a + chlorophylle b
Un appareil vasculaire
Les grandes divisons reconnues dans la classification du Règne des Plantae constituent des
Embranchements ou Phylums qui peuvent à leur tour, se subdiviser en Classes. Entre la Classe et
l’Embranchement, il est possible de distinguer un rang taxonomique intermédiaire, le Sous-
Embranchement. La classe se subdivise en Ordres dont les noms se terminent en –ales (Fabales,
Rosales, etc.). Entre la Classe et l’Ordre, il peut avoir une Sous-Classe dont le nom se termine en –
idae (Rosidae, Asteridae, etc.). L’Ordre se subdivise en Familles dont le nom se termine par –aceae
(Asteraceae, Fabaceae, etc.). La famille réunit les genres proches les uns des autres et le genre
regroupe les espèces.
L’ensemble des subdivisions constitue le Règne des Plantae, chaque groupe ainsi délimité distingué
des groupes voisins est un taxon. Le taxon est un groupe unitaire trouvant sa place à un
35
niveau quelconque dans l’édifice hiérarchisé de la taxonomie, ceci a l’avantage de ne pas
préciser le niveau du groupe considéré.
En effet, un Embranchement pour les uns peut être un Sous-Embranchement pour les autres, il en est
de même de la famille.
Procaryotes
Ils regroupent les Bactéries et les Algues bleues. Ce sont des végétaux unicellulaires, chaque individu
constituant un tout capable de subvenir à l’ensemble de ses besoins ; ce caractère demeure même si
les individus s’associent en file linéaire. Ex., chaîne de bactéries, filament d’Algues bleues (Structure).
Les Procaryotes se multiplient par voie végétative : chaque cellule se divise par bipartition ; ils sont
pour cela appelés des Schizophytes. Les nouvelles cellules se séparent et deviennent indépendantes
(ou demeurent associées en file). Cependant, dans certains cas, notamment chez les Bactéries, des
phénomènes complexes de sexualité semblent s’observer.
Eucaryotes
Végétaux à noyau bien différencié (voir plus haut), les Eucaryotes présent une sexualité intervenant
dans un cycle biologique au cours duquel alternent des états haploïdes (n chromosome) ou diploïde
(2n chromosomes). L’individu à n chromosome est appelé gamétophyte, celui à 2n chromosomes
est appelé sporophyte qui débute toujours par la formation d’un œuf. C’est ce qu’on appelle
alternance de générations qui peut être selon les espèces :
- Haplophasique (haplobiontique) c'est-à-dire, phase diploïde limitée au zygote ;
- Diplophasique (diplobiontique) c'est-à-dire, phase haploïde limitée aux gamètes ;
- Haplodiplophasique (haplodiplobiontique), ou mixte.
36
Thallophytes
L’appareil végétatif des Thallophytes est appelé thalle qui est formé, soit de cellules non associées
entre elles et on parle de thalle unicellulaire ou thalle colonial, soit de cellules associées entre elles
par leur paroi et formant un organisme multicellulaire tout en ne formant de tissus comme chez les
Angiospermes : pas donc de tige, feuilles ou racine. Parfois, les Procaryotes ne possédant pas de
véritables cellules sont confondus aux Thallophytes. On peut les considérer comme des Thallophytes
au sens large.
Chez les Thallophytes eucaryotes, les organes de reproduction proviennent d’une cellule mère
d’abord uninucléée. Au moment de la reproduction, les Thallophytes produisent des spores et des
gamètes logées respectivement dans des sporocystes (organes producteurs de spores) et dans des
gamétocystes (organes producteurs de gamètes) issus de la cellule mère. Le noyau de la cellule subit
plusieurs divisions successives et chaque noyau fils sera celui d’une spore ou d’un gamète. La cellule
mère se transforme en un sporocyste ou en un gamétocyste limité par la paroi squelettique de celle-
ci.
Cormophytes ou Archegoniates ou Embryophytes
Chez les Archégoniates, la plante est formée de tissus organisés parmi lesquels, certains constituent
l’appareil vasculaire (absent chez les Bryophytes). Ces organes tels que les racines, tiges et feuilles
sont bien différenciés sauf chez les Bryophytes qui n’ont pas de racines, mais de rhizoïdes.
Les cellules mères des spores sont groupées dans un organe circonscrit par une assise de cellules
appelées sporanges (les spores sont donc produites dans les sporanges).
De même, les gamètes, sont produits dans un organe entouré d’une assise cellulaire, le gamétange.
Le gamétange femelle est l’archégone, le gamétange mâle est l’anthéridie.
Ces organes de reproduction proviennent aussi d’une cellule mère comme précédemment, mais lors
de la division du contenu de cette cellule, une partie des cellules filles constituent une enveloppe
pluricellulaire (et non la seule paroi squelettique) qui reste stérile, enfermant les spores ou les gamètes
(pas de conidies).
37
Deuxième
partie :
Systématique
38
CHAPITRE I. GROUPES N’APPARTENANT PAS AUTREFOIS AU REGNE VEGETAL (REGNE
DES MONERES)
Ce sont des organismes Procaryotes ou Shizophytes dont le thalle rappelle celui des Thallophytes
Eucaryotes, mais il montre aussi dans certains cas, une originalité propre, l’existence des trichomes.
Unicellulaire ou en colonies, le thalle présente plusieurs organisations.
L’archéthalle : C’est un assemblage massif ou linéaire de cellules inertes chez les Chroococcales
(Cyanophycées) ou chez les Coccobactéries (Bactéries). Ex. : Thalle tabulaire chez Merismopedia
(Chroococcales) (tabulaire = table, tableau).
Thalle cubiques ou globuleux chez Eucapsis (Chroococcales) et chez Sarcina (Coccobactéries).
Le prothalle : Il est constitué de filaments ramifiés, les uns rampants, les autres dressés.
Dans les deux cas, les cellules se multiplient par bipartition successive qui peut s’interrompre chez
certaines espèces : le thalle se transforme à un moment donné en un sporocyste producteur de
spores qui seront à l’origine de nouveaux thalles.
Chez les Cyamophycées, les thalles unicellulaires sont alors qualifiés de coccoïdes (kokkos = grains),
leurs spores unicellulaires sont des coccospores inertes.
Quant au thalle pluricellulaire filamenteux, ce sont des trichomes (trikhos = cheveu) avec
hormospores (hormos = rangée) pluricellulaires, allongées et douées de motilité bien que
dépourvues de flagelles.
Les thalles trichomiens particuliers aux Procaryotes sont bien représentés chez les Bactéries, mais
généralement plus petits et plus simples (Bacilles, Vibrions, Spirilles) que chez les Cyanophycées.
1. BACTERIOSHIZOPHYTES = BACTERIES
Ce sont des organismes microscopiques parasites, saprophytes ou encore autotrophes. Ils sont
invisibles à l’œil nu. Bacteria = Batonnet
1. Caractères cytologiques
Toute cellule bactérienne ou de cyamophycée comprend une paroi, une membrane cytoplasmique
qui entoure le cytoplasme et un appareil nucléaire.
La paroi squelettique
Elle est formée de mucocomplexe qui constitue une capsule, contenant une molécule caractéristique
des Schizophytes, l’acide 2,6 diaminopimélique (DAP).
Le cytoplasme
Il peut présenter:
- des mésosomes qui sont une invagination de la membrane plasmique ;
- il contient des ribosomes et des inclusions diverses en particulier dans le cas des bactéries
photosynthétiques qui présentent des structures membranaires ou fibrillaires portant des
bactériochlorophylles qui ont une particularité de ne pas provoquer la libération de l’oxygène lors
de la photosynthèse.
2H2A + CO2 C(H2O) + 2A + H2O
(A = soufre par exemple chez les bactéries sulfurées).
La division nucléaire
Le nucléoplasme se présente sous forme d’une zone fibrillaire non limitée par un système de
membrane. Aucun chromosome ne s’individualise. Au cours de la division, il y a séparation en 2 parties
sans changement de physionomie, c’est le type de division dit « Amitotique ». Le matériel nucléaire
39
est composé d’un « chromosome » circulaire. La séparation en deux cellules filles se fait par
étranglement : une paroi se forme sur le mode centripète, de la périphérie vers le centre.
2. Organisation et reproduction
Organisation
On distingue 3 formes de cellules chez les bactéries :
- grains ovoïdes ou sphériques ou coques (coccus = kokkus = grain) ;
- bâtonnets (bacilles, bacillus = bacteria = bâtonnet) ; ce sont les plus typiques ;
- spiralée ou incurvée, ce sont les vibrions et spirilles.
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Schéma d’une cellule Bactérienne
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Différentes formes des Bactéries
Reproduction
Les bactéries se multiplient généralement par voie végétative, par division binaire, mais l’existence
d’une reproduction sexuée semble être mise en évidence.
a. Reproduction végétative
La division binaire transversale peut avoir un rythme rapide : environ une division toutes les 20 à 30
mn. Dans 10cc de milieu de culture, on peut obtenir pour certaines espèces, en 24 h à partir d’une
bactérie de 1 à 10 milliards d’individus. Les bâtonnets se divisent toujours perpendiculairement : chez
les coques suivant plusieurs modalités :
- division suivant une seule direction, on obtient un diplocoque si les 2 parties d’une coque restent
attachées ; on parle de streptocoque lorsque plusieurs cellules filles restent unies en longue
file ;
- division dans 2 directions : les cellules forment les tétrades plans (groupe de 4 cellules) ;
- division dans 3 directions orthogonales de façon à former des masses cubiques : on parle de
sarcines (Sarcina) ;
- division dans tous les sens, on parle de staphylocoque (staphylè = grappe)
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Dans certains cas, on peut observer une sorte de mycélium, cellules en colonies comme les plasmodes
des champignons.
b. La reproduction sexuée (conjugaison bactérienne)
Il existe chez les bactéries, une forme de conjugaison qui évoque la reproduction sexuée.
Chez Escherichia coli, pendant la conjugaison, l’une des cellules se comporte comme donateur de gènes
(mâle) l’autre comme récepteur (femelle). Seuls quelques facteurs génétiques sont transmis. Une
partie seulement du génome de la souche est transférée.
c. Mouvement
Il est possible chez de nombreuses bactéries (rare chez les coques), soit par les flagelles ou par
contractions (comparable à la reptation), ou glissements.
d. Résistance
Chez les bactéries, une nouvelle cellule se forme à l’intérieur de la cellule initiale : c’est l’endospore
avec une membrane très résistante. L’endospore permet à l’espèce de traverser les périodes de
conditions défavorables, résistent à la chaleur, au froid, à la dessiccation et aux produits chimiques et
survivre plusieurs années en vie ralentie.
e. Photosynthèse
Certaines bactéries réalisent la photosynthèse car contenant des bactériochlorophylles ; leur
photosynthèse est anaérobie contrairement à celle des algues et des eucaryotes chlorophylliens qui
s’accompagne d’un dégagement d’oxygène.
Bactéries : 2H2A + CO2 C(H2O) + 2A + H20
Végétaux verts et cyanophycées: 2H2O + CO2 C(H2O) + O2 + H2O
(A peut-être du soufre chez les bactéries sulfurées).
4. Classification
L’embranchement des Bacteriophyta comprend 4 sous-embranchements : Eubacteriophytina :
bactéries sphériques ou cylindriques, en forme de virgule (vibrions) ou en spirale (spirilles)
Mycobacteriophytina : cellules en bâtonnets groupées en filaments plus ou moins ramifiés ou en en
colonies
41
Algobacteriophytina : bactéries aquatiques et autotrophes, en trichomes plus ou moins ramifiés,
spécialisées dans le métabolisme du fer ou du soufre
Protozoobacteriophytina : bactéries allongées, flexueuses et spirales.
2. CYANOPHYCEES OU ALGUES BLEUES OU CYANOSCHYZOPHYTA
(CYANOBACTERIES)
a. Caractères cytologiques
Les Cyanophycées contiennent un piment vert, la chlorophylle a (quoique en moins grande quantité
que chez les végétaux verts), un piment bleu, la phycocyanine, et un pigment rouge, la
phycoérythrine et du bétacarotène. Ces piments qui sont portés par un système de lamelles
permettent la photosynthèse. On parle d’algues bleues car le pigment bleu domine nettement.
On n’observe pas de dictyosomes, de mitochondries, la région nucléaire n’est pas limitée par un
système de membrane.
La paroi peut être augmentée d’une gaine mucilagineuse (ex. Oscillatoria). Cette paroi contient comme
chez tous les Schizophytes, l’acide diaminopimélique (ADP).
Les divisions cellulaires se font par bipartition à partir d’u corps central, et sont synchrones chez un
même individu. Les mouvements sont dus à des contractions glissantes ou des glissements, on
n’observe jamais de flagelle sou de cils.
b. Organisation
L’organisme est soit unicellulaire (comme Gleocapsa ou Synechococcus), soit en paquet de cellules
inertes monostromatiques (comme chez Merismopedia) ou plus ou moins cubiques (comme chez
Eucapsis) soit encore en colonie réunie par une gelée (comme chez Mircrocystis et Lithococcus).
Les cellules peuvent rester solidaires et former des filaments, soit simples chez Calothrix et Spirulina,
soit pseudoramifiés (plusieurs filaments simples sont engainés dans un même système mucilagineux
(ex. fausse ramification par croissance du filament hors de la gaine chez Tolypothrix, ou encore, à vraie
ramification comme par ex. le système pseudoparenchymateux (parenchyme par coalescence de
filaments) de Hydrococcus et enfin, on peut observer une structure cladomienne chez Stigonema chez
42
lequel le filament axial est à croissance continue alors que les ramifications appelées pleuridies ont
une croissance limitée.
c. Reproduction
Les algues bleues manquent d’organes sexuels et la reproduction ne peut être qu’asexuée et
végétative.
La reproduction végétative
La reproduction végétative peut se réaliser par rupture de système du filament (c’est la disjonction)
à la suite de la nécrose d’une cellule alors appelée « nécridie ». Ex. chez Oscillatoria.
Un phénomène analogue peut affecter des portions de filaments qui se détachent et forment des
arthrothlalloconidies appelées « hormogonies » car ces fragments ne se séparent pas tout de
suite de l’enveloppe (ex. Lingbya).
Cette rupture du filament peut aussi se produire par gélification d’une paroi transversale contiguë à
un type cellulaire particulier appelé « hétérocyste » ex. Calothrix et Tolypothrix.
43
La reproduction asexuée
La reproduction asexuée suppose la formation d’orgnae particuliers dans lesquels se
produisent des remaniements cytoplasmiques. De tels organes sont généralement latéraux ou
terminaux sur le système filamenteux : ce sont des « hormocystes » (ou des
chlamydothalloconidies) car disséminés entiers. Ex. Stigonema, Westiella.
Des aplanoconidies classiques peuvent se former par bourgeonnement ou libérés par rupture
d’un conidiocyte chez Cyanostis, Pascherinema et Chanaesiphon.
Enfin, des chlamydothalloconidies peuvent s’observer chez Anabaena où certaines cellules du
trichome se différencient en « akinètes ». Les akinètes ou acinètes sont des cellules
transformées en spores de conservation par épaississement de leur membrane. Elles survivent
à des dessiccations complètes et si les conditions redeviennent normales (favorables)
engendrent des filaments ordinaires.
d. Distribution et rôle
On les retrouve dans le sol, dans les eaux douces et salées du monde entier. Ce sont dans
certains cas, des symbiotes, en particulier des champignons où on observe des modifications
morphologiques considérables pour donner des lichens. Elles sont aussi des symbiotes des
Bryophytes, des Hépatiques, des Ptéridophytes aquatiques comme Azolla et même du système
racinaire des Cycadales. Elles ont comme des Bactéries, la capacité de fixer de l’Azote
atmosphérique.
e. Classification : Cyanoschizophyta
Une seule classe, les Cyanophyceae, 4 ordres :
Chroococales : cellules solitaires ou coloniales
Chamaesiphonales (Dermocarpales) : caractérisés par des cellules solitaires ou en
groupe, mais toujours avec une polarité base-apex.
Pleurocapsales
Ils sont formés de filaments hétérotriches plus ou moins distincts, mais n’ont jamais
d’hétérocystes ni d’hormogonies.
Hormogonales (Oscillatoriales)
44
Ce sont des plantes toujours filamenteuses, avec hétérocystes, hormogonies et akinètes
la plupart des cas. Deux sous-ordres se distinguent :
- les Stigonematinales : filaments hétérotriches.
- les Nostocinales : filaments simples, quelquefois avec fausses ramifications.
3. LES LICHENS
Les lichens sont le résultat d'une association symbiotique entre deux organismes, l'un de ces
organismes est autotrophe vis à vis du carbone (chlorophyllien) ; il s'agit soit d'une algue verte,
soit d'une cyanobactérie. L'autre partenaire hétérotrophe, c'est un champignon (ascomycète,
basidiomycète ou deutéromycète).
C'est une symbiose mutualiste à bénéfice réciproque pour les partenaires qui entraîne des
modifications morphologiques et physiologiques (ces dernières liées à des interactions
génétiques entre les deux partenaires).
c. Le cyanosymbiote : la cyanobactérie
1. Procaryote, sans noyau ni chloroplaste ;
2. Appareil assimilateur contenant des pigments assimilateurs vert bleuâtre (chlorophylle a et
caroténoïdes associés à une protéine, la phycocyanine) ;
3. Une réserve protidique : la cyanophycine ;
4. Multiplication par bipartition (pas de spores) ;
5. Élaboration de substances azotées (ammoniaque) à partir de l'azote atmosphérique ;
Remarque: Parfois, le terme phycosymbiote, phycobionte ou photobionte regroupe les algues
et les cyanobactéries.
Morphologie et anatomie
Dans les lichens, les hyphes du champignon représentent plus de 90% de l'ensemble de la
biomasse. C'est le champignon qui construit la morphologie générale du thalle. La structure
des lichens est extrêmement variée, dont on distingue les types suivants:
a) Les lichens gélatineux
Ce sont ceux qui contiennent des cyanobactéries réparties dans toute l'épaisseur du thalle, ils
sont en forme de glomérules, de minuscules touffes ou de lames foliacées. Leur thalle est
homogène sans strates différenciées (thalle dit homéomère). A l'état sec ils sont noirs, coriaces
(dures) et friables (poudreux). En présence d'eau ils gonflent pour donner des masses
gélatineuses.
La symbiose lichenique
a. Les rapports cytologiques
Grâce à la microscopie électronique, les observations récentes montrent avec précisions, que
presque tous les lichens ont montré à quelque degré une pénétration de suçoirs fongiques
dans l’algue. Chez les lichens de formes plus hautement structurées, les pénétrations sont
généralement de type intracellulaire, les suçoirs semblent entrer directement dans le
protoplasme de l’algue. La membrane glucidique de l’algue est perforée complètement et le
suçoir se trouve encastré dans cette membrane. La membrane plasmique, par contre s’invagine
et forme une poche autour du suçoir.
La reviviscence
Les lichens ont la capacité de résister à de très fortes dessiccations. Certains lichens peuvent
vivre avec une teneur en eau de 2%. Ils possèdent la possibilité de se réhydrater. La reprise
du métabolisme après une sécheresse est très rapide ; il retrouve ses capacités 5 à 30 minutes
après une réhydratation.
La résistance aux températures extrêmes
Une respiration mesurable a été observée chez certaines espèces à -10 c°. L’assimilation peut
être encore active à -40 c°, cela explique la richesse en lichens des régions nordiques et des
hauts montages, par contre le comportement aux températures élevées ne semble pas très
différent de celui des plantes supérieures, si la respiration à été encore observée à 60 c° la
photosynthèse cesse vers 45-50 c°.
d. Ecologie
Les lichens se rencontrent dans les milieux les plus divers et sur les substrats (troncs d'arbre
pour les lichens des forêts, et rochers pour ceux des zones côtières ou de marée) les plus
variés, selon lesquelles on parle :
• Lichens corticoles : sur les écorces des troncs et des branches d’arbres ; Lichens épiphytes ;
• Lichens foliicoles : sur feuilles ; • Lichens lignicoles : sur bois nu ;
• Lichens terricoles et humicoles : vivent en saprophytes aux dépens de la matière organique du
sol.
f. Classification
On estime le nombre de lichens à 17 000 espèces environs. Mais une centaine de nouvelles
espèces sont décrites chaque année. Le lichen est un organisme complexe formé d'un
champignon vivant en symbiose avec une algue verte ou une cyanobactérie. En raison de sa
nature symbiotique, les lichens ne constituent pas une unité taxonomique spécifique, mais
résultent d'un processus de lichénisation. Les noms donnés aux lichens sont en fait ceux de
leurs diverses composantes fongiques, car, à quelques exceptions près, chacun des lichens
identifiables correspond à une différente espèce de « champignon lichénisé».
CHAPITRE II. GROUPES APPARTENANT AU REGNE VEGETAL (REGNE DES
ALGUES)
LES ALGUES
Les algues eucaryotes sont généralement des plantes aquatiques (algues d’eau douces, algues
marines). Leurs chromatophores sont colorés différemment selon les pigments qu’ils
contiennent. Les algues ont des cellules à noyau vrai, avec des pigments localisés dans des
plastes individualisés. Ces derniers contiennent de la chlorophylle typique associée à des
pigments divers : ce sont des végétaux chlorophylliens capables de faire la photosynthèse, ce
qui les distingue des champignons dépourvus de chlorophylle. Elles n’ont ni racine, ni tige, ni
feuilles ; leur appareil végétatif est un thalle et non un cormus, ce qui les distingue des végétaux
supérieurs. Les algues sont représentées par trois embranchements : les Rhodobiontes ou
algues rouges ; les Ochrophytes ou lignée brune (Straménopiles et haptophytes) et les
Chlorophytes ou algues vertes.
Toutes ces algues contiennent de la chlorophylle, des caroténoïdes et des xanthophylles.
Seules les algues vertes et les Euglénophytes (algues unicellulaires flagellées) possèdent de la
chlorophylle b et la couleur verte de la chlorophylle domine.
Quelques diatomées
Les Bacillariophytes sont plus connues sous le nom de Diatomées. De couleur jaune, brune
ou verte, les Diatomées, présentes dans le plancton, sont protégées par une paroi siliceuse
souvent très ouvragée dont les dépôts ont constitué une roche fort appréciée pour ses
caractéristiques abrasives, la diatomite.
3.4. Klebsormidiophytes
Les Klebsormidiophytes sont des algues formant des filaments non branchés, de petite taille.
Le groupe rassemble trois genres : Raphidonema longiseta ; Klebsormidium flaccidum ;
Stichococcus bacillaris. Ils comptent 40 espèces présentes en Europe.
3.5. Chaetosphaeridiophytes
Le taxon des Chaetosphaeridiophytes ne comprend qu’un seul genre, les Chaetospheridium.
Ce sont des cellules isolées ou en groupes diffus, sans véritable organisaion, partiellement
enveloppées par un mucilage. On distingue 4 espèces réparties en Europe et Amérique du
Nord. Exemple : Chaetospheridium minus.
3.6. Charophytes
Ils se présentent en une structure modulaire en nœuds et entrenoeuds. Ce sont des verticilles
d’expansions latérales appelées à tort « feuilles » qui donnent une allure de prêle. La majorité
des espèces vivent dans les eaux douces. Leur taille varie de 20cm à plus 1m. Les Charophytes
ont laissé beaucoup de fossiles, car pour certaines, la paroi cellulaire est calcifiée. Ils comptent
81 espèces dont le plus ancien, Phaesycidium siluricum, a été trouvé dans le Silurien supérieur
d’Ukraine (- 420 MA).Ex. Chara vulgaris, Nitella batrachosperma ; Chara hispida.
3.7. Coléochaetophytes
Ce sont des organismes ténus ressemblant à des petits coussins ronds de quelques mm de diamètre.
Ils sont formés de files de cellules serrées, très souvent ramifiées. Ils rassemblent 15 espèces dont le
plus ancien fossile du Silurien supérieur connu (- 415 MA) est Parka decipiens. Exemple :
Coleochaete orbicularis.
3.8. Zygnématophytes
Encore appelés conjuguées, ce sont des algues vertes unicellulaires et filamenteuses ne
présentant de statdes flagelés à aucun moment de leur cycle. Corrélativement il n’ya pas de
centriole. La reproduction se fait par conjugaison (fusion de gamètes amiboïdes). Ils comptent
4000 espèces dont un fossile, Paleoclosterium leptum daté du milieu du Dévonien (-380 MA).
Des fossiles de zygotes ont été trouvés dans les roches carbonifères. Exemples : Sporogyra sp. ;
Zygnema sp.
CONCLUSION
Les algues eucaryotes sont généralement des plantes aquatiques. Elles se distinguent des algues
bleues par le fait qu’elles possèdent un vrai noyau. Ce sont des végétaux chlorophylliens
capables de faire la photosynthèse de leurs glucides ; ce qui les distingue des champignons
dépourvus de plastes. Leur appareil végétatif est un thalle et non un cormus, ce qui les distingue
des végétaux supérieurs. On distingue les algues rouges, les algues brunes et les algues vertes.
Les algues sont d’une importance sur les plans nutritionnel et pharmaceutique.
CHAPITRE III. GROUPE DE VEGETAUX SUPERIEURS (REGNE DES PLANTES)
A. LES BRYOPHYTES
1. Introduction
• soit sous forme d'un thalle chez les hépatiques à thalles (sous la forme d'une
lame foliacée, pluriassisiale, parfois pourvue de fausses nervures se
ramifiant de façon dichotomique, fixée au substrat par des rhizodïes
unicellulaires et simples).
• soit sous la forme d'un pseudocormus chez les mousses et chez les
hépatiques à "tige feuillée« (axe, dressé ou couché, portant des appendices
feuillés). La structure simplifiée de ces organes ne permet pas de les
assimiler directement à ceux des plantes supérieures, c'est pourquoi on leur
donne les noms :
o de "phyllidies" (et non de feuilles) ;
o de "caulidies" (au lieu de tiges); celles-ci sont fixées au substrat par
o des rhizoïdes multicellulaires et ramifiés (et non par des racines).
Les bryophytes sont actuellement de petits végétaux terrestres, de quelques
centimètres de long, chlorophylliens, et vivant généralement dans des lieux humides
et ombragés dont le cycle biologique reste encore fortement inféodé à la présence
d'eau puisque les gamètes mâles sont nageurs.
2. Anthocérotes
Leur appareil végétatif présente une morphologie comparable en miniature à celle des
algues brunes telles que le fucus, c'est pourquoi on parle alors de cormus thalloïde
ou fucoïde. Attaché au substrat (généralement le sol) par des rhizodïes (filaments
allongés servant à la fixation et théoriquement à l’absorption), le gamétophyte est une
lame foliacée verte aplatie dorso-ventralement. Ce thalle présente des cavités qui sont
en communication avec l’extérieur par des ouvertures, les pseudo-stomates, dans sa
surface inférieure et parfois supérieure. Les sporophytes sont presque toujours
présents. Constitués d’un pied haustorial et d’une capsule cylindrique
photosynthétique se développant à partir d’une zone méristématique basale, ils n’ont
pas de soie. Ils possèdent donc une croissance indéterminée. Cette zone
méristématique est protégée par un involucre formé par les tissus du gamétophyte.
Le sporange cylindrique s’ouvre en deux valves par le sommet pour libérer les spores
et des élatères au faciès très particulier. Ces élatères, souvent objets de grande
beauté, sont des éléments unicellulaires stériles présents dans les capsules
d’anthocérotes et d’hépatiques et qui jouent un rôle dans la dispersion des spores
auxquelles ils sont mêlés.
3. Hépatiques
On observe une symétrie bilatérale car les feuilles sont typiquement disposées sur
trois rangs, celles de la face ventrale souvent réduites et transformées en une
structure nommée amphigastre ou plus simplement feuille ventrale. Les deux autres
rangs donnent au gamétophyte un aspect aplati. Elles vivent dans les milieux humides
(environ 7500 espèces).
Le sporange est porté par une soie non photosynthétique, translucide, délicate et
évanescente. Il s’ouvre généralement par quatre lignes de déhiscence pour
exposer les spores et les élatères. Ce sporange se différencie généralement dans
les tissus du gamétophyte, et la soie s’allonge pour l’exposer lorsqu’il atteint la
maturité.
4. Mousses
Chez les mousses, c'est un cormus dont la partie prostrée est réduite à de simples
filaments pluricellulaires ramifiés, issu du développement de la spore méiotique : le
protonéma, dont la durée de vie est éphémère. Des axes primaires érigés
bourgeonnent à partir du protonéma. Ils sont munis d'appendices foliacés
chlorophylliens et sont fixés au sol par des rhizoïdes.
Pied feuillé
Filament
Bourgeon
dressé
Méiospore
Filament rampant
Rhizoïde Rhizoïde
Rhizoïde
Protonéma
Rhizoïdes
Quelques espèces (Polytrichales) présentent des tissus conducteurs dans les axes
feuillés :
• les hydroïdes : cellules proches des trachéïdes, spécialisées dans le
transport de l’eau (pas de lignine) ;
• les leptoïdes: cellules spécialisées dans le transport des sucres.
A l'extrémité des gamétophytes, il se développe des corbeilles ou involucres
constituées d'appendices foliacés, au sein desquels se développent les gamétanges.
Les Andréaeales ne se trouvent que dans les régions montagneuses, sur les rochers
siliceux.
Les Bryales sont divisées en deux groupes :
Les Sphagnales : Ce sont des plantes typiques des tourbières. Les sphaignes ont
une croissance apicale. La partie inférieure de la tige se dessèche, meurt, mais reste
présente et s’accumule. Dans les tissus des Sphaignes, on distingue deux types
cellulaires :
Le gamétophyte (N)
Une spore germe et donne un protonéma qui se différenciera en tige feuillée
(Mousses) ou thalle (Hépatiques et Anthocérotées) dans laquelle se formeront les
gamétanges (gamétange mâle : anthéridies et gamétange femelle : archégone) ; la
fécondation est tributaire de la présence d’eau.
Le sporophyte (2N)
Chaque anthéridie a la forme d'une petite massue allongée implantée parmi des poils
stériles blancs, les paraphyses. Des cellules internes de chaque anthéridie se
transforment en gamètes mâles ou anthérozoïdes, équivalents des spermatozoïdes
chez les animaux, de forme allongée et munis de deux flagelles mobiles. Ceux-ci
permettent aux anthérozoïdes de nager dans un film d'eau vers les archégones en
forme de bouteille au long col, également entourés de paraphyses et abritant en leur
ventre un gros gamète femelle: l'o(v)osphère.
Projetés au hasard par les gouttelettes d'eau de pluie puis pénétrant par le col de
l'archégone, dont les cellules se sont décomposées en une sorte de glu transparente,
les anthérozoïdes nagent jusqu'à l'o(v)osphère et l'un d'eux s'unit au gamète femelle.
La fusion des noyaux (= la fécondation) transforme l'o(v)osphère en zygote, première
cellule diploïde. Ce zygote se divise de nombreuses fois, tout en restant dans
l'archégone, lui-même rattaché au gamétophyte, c'est-à-dire à la plante feuillée. Le
développement de l'embryon finit par donner une longue soie terminée par une
capsule recouverte d'une coiffe ou involucre: l'ensemble porte le nom de sporophyte,
car il produira les spores, et est diploïde à l'exception de la coiffe. Au sein de la capsule
se produit la méiose, responsable de la production de myriades de spores haploïdes.
Celles-ci seront libérées et emportées par le vent lorsque l'opercule de la capsule
s'ouvrira. En tombant sur la terre humide, chaque spore germe, se divise de
nombreuses fois pour former un protonéma, sorte de réseau filamenteux haploïde fixé
par des poils rhizoïdes. Sur le protonéma se développent des bourgeons qui
développeront autant de nouvelles tiges feuillées, autant de nouveaux gamétophytes,
tous de même sexe chez le polytric dioïque.
Cycle de vie d'une mousse du genre Polytrichum. Les structures diploïdes
sont dessinées en rouge
1 Gamétophyte feuillé, mâle c Archégoniophore b Soie
a Feuilles 7 Archégoniophore c Pied
b Rhizoïdes 8 Archégone 11 Capsule (coiffe emportée)
c Anthéridiophore a O(v)osphère 12 Capsule
2 Anthéridiophore b Col de l'archégone a Opercule
a Anthéridie 9 Archégone b Spores
b Paraphyse a O(v)osphère c Cellules-mères de spores
3-4 Anthéridie b Embryon (sporophyte) 13 Sporophyte déhiscent
5 Anthérozoïde c Ventre de l'archégone 14 Spore
6 Gamétophyte feuillé, d Pied 15 Protoném
femelle 10 Sporophyte porté sur le
a Feuilles gamétophyte
b Rhizoïdes a Coiffe
6.2 Les hépatiques dont Marchantia polymorpha
Bien que certaines hépatiques présentent des gamétophytes feuillés, dont la
disposition des feuilles est alors toujours distique, d'autres apparaissent sous la forme
d'un thalle, mince lame verte couchée sur le substrat. C'est le cas de Marchantia
polymorpha. Cette dernière espèce présente une façon originale de se reproduire de
manière asexuée: la face supérieure du thalle présente de petites coupes évasées en
forme de couronne, les corbeilles, contenant des propagules, petits fragments de
thalles capables de générer de nouvelles plantes par bouturage. On trouve aussi des
corbeilles à propagules, en forme de demi-lune, chez Lunularia cruciata, autre
hépatique à thalle des sols et rochers humides.
Chez les hépatiques, lorsque les capsules éclatent par dessiccation et libèrent leurs
spores, celles-ci sont violemment projetées au loin par des élatères (du grec "elateros"
= "disperser), files de cellules stériles se détendant brusquement comme des ressorts
lors du dessèchement. Le pédicelle translucide du sporophyte est fugace,
contrairement à la soie correspondante chez les mousses qui demeure longtemps en
place.
Cycle de vie de l'hépatique Marchantia polymorpha. Les structures diploïdes
sont dessinées en rouge.
La tige
Le gamétophyte porte toujours axes feuillés. Une spore germe et donne naissance à
un premier filament appelé le Protonéma. C’est un filament branché uniserié. Il est
constitué d’un axe prostré le Caulonéma qui porte des axes dressés ou chloronéma.
Le Chloronéma est très riche en chloroplastes (il joue le rôle d’assimilation), tandis que
le Caulonéma lui assure la colonisation du milieu par l’espèce. Le Caulonéma donne
des bourgeons latéraux qui donnent des tiges feuillées (gamétophores). La tige feuillée
porte un axe garni de feuilles. Il existe deux types d’axes : un axe pendant, érigé ou
rampant portant des axes dressés de 1 mm à > 1 m (Fontinalis). Une cuticule peu
épaisse tapisse les axes, sans présence de stomates (sur le gamétophyte).
Les feuilles
Elles peuvent être simples et unistrate. Chez Polytrichum la feuille est complexe et
porte des poils assimilateurs et des parenchymes photosynthétiques. Une sorte de
système vasculaire et des ailes protectrice.
Feuille de Polytrichum
Poils assimilateurs
Morphologie du gamétophyte
Mousses acrocarpes
Tige érigée non branchée
Méristème apical de l’axe → Gamétange
1ères mousses probablement acrocarpes
Mousses colonisant les habitats terrestres
Mousses pleurocarpes
Une cuticule peu épaisse et perméable tapisse la surface de l’appareil végétatif chez
certaines espèces de mousses. Surface d’absorption de l’eau et des minéraux sur
toute la plante. La plupart du mouvement de l’eau est externe, absorbe eau de pluie,
vapeur …etc.
Les bryophytes sont des plantes généralement inféodées aux milieux humides. On les
retrouve aussi sur les rochers suintants (espèces épilithes), les bords de cours d’eaux,
sur les troncs des arbres (espèces épiphytes), les feuilles des arbres (espèces
épiphylles), en forêts tropicales humides. Quelques espèces vivent dans l’eau
(espèces aquatiques, d’autres se retrouves sur des substrats spécifiques : espèces de
charognes qui vivent sur des cadavres ou fèces.
Certaines espèces de mousses ont la capacité de tolérer la dessiccation. Une fois que
les conditions du milieu de vie deviennent plus drastiques (fortes température,
sécheresse, etc.) la plante entre en vie ralentie, marquée par l’arrêt du métabolisme,
de la photosynthèse et de la croissance. Le retour des conditions optimale notamment
la période de l’humide, il y’a reprise de l’activité métabolique. L’eau favorise la
reviviscence. La période sèche engendre la dessiccation et mise en dormance où le
métabolisme est stoppé. La reviviscence peut être très rapide en quelques heures
suivant les espèces.
PLANCHE 1 : ILLUSTRATIONS DE BRYOPHYTES
ANTHOCEROTES
HEPATIQUES
MOUSSES
B. LES PTERIDOPHYTES
1. Introduction
Les ptéridophytes sont à l'origine d'une lignée évolutive basée sur la miniaturisation
extrême de la génération gamétophytique et un développement important de la
génération sporophytique, conduisant à tous les trachéophytes dont les plantes à
fleurs actuelles. Les ptéridophytes sont bien adaptés à la vie terrestre, cependant la
fécondation nécessite encore la présence de l'eau puisque les gamètes mâles sont
nageurs.
34
2.2. Etude de cas : les sélaginelles et l'avènement de l'hétérosporie
La formation de deux types de méiospores chez une même espèce constitue une
acquisition significative pour les végétaux : il s'agit d'un trait caractéristique et « définitif
» de l'évolution végétale. Un des premiers groupes à présenter cette caractéristique est
celui des Lycophytes dont l’exemple des Sélaginelles est présenté ci-dessous.
2.2.1. Appareil végétatif
Les Sélaginelles sont des plantes herbacées, à tiges (T) rampantes ou grimpantes,
ramifiées de façon dichotome et portant de petites feuilles (F) à nervure unique. Genre
unique Selaginella (700 sp). Tropicales en majorité et milieux humides. Sporophyte très
voisin des lycopodes. Rhizome engendre tige à microphylles et racines. Tiges et racines
protostéliques
- Les mégasporanges de grande taille à la base, souvent, dans lesquels toutes les
sporogonies dégénèrent, à l'exception d'une seule qui devient l'unique sporocyte.
Il n'y a donc que quatre mégaspores qui sont formées. Elles sont volumineuses,
jusqu'à plus de 20 fois plus grosses que les microspores, riches en substances
de réserve et entourées d'une paroi très épaisse. Il arrive même qu'une seule
mégaspore privilégiée persiste.
- Les microsporanges situés plus haut sur l'axe, dans lesquels se réalise une
sporogenèse normale qui aboutit à la formation de nombreuses microspores.
Tous les sporanges s'ouvrent à maturité et libèrent les spores. Dans certains cas, la
mégaspore privilégiée peut poursuivre son développement sur la plante-mère.
37
Fougères leptosporangiées
Chez ces Fougères les sporanges sont entourés de parois peu épaisses. Une paroi
unicellulaire constitue un anneau mécanique développé autour du sporange. Le
sporange donne alors une seule cellule initiale épidermique. Les spores produites sont
peu nombreuses et se distingue dans la grande majorité des espèces actuelles. Dans
la plus part des cas les sporanges sont groupés en sores.
Les sores apparaissent toujours sur la face inférieure des feuilles de fougères à
maturité. On distingue une diversité de sores. Chez d’autres espèces les sores sont
parfois sur feuilles spécialisées. Les sores dans certains cas sont protégés par des
indusies.
38
3. Articulées (ou Sphénophytes)
2. Le gamétophyte : Les spores germent dès qu'elles ont atteint le sol et forment
des prothalles. Au bout d'un mois environ, les gamétanges naissent d'une cellule
superficielle qui grossit et se développe vers l'intérieur en se cloisonnant. Le prothalle
femelle est légèrement plus grand que le gamétophyte mâle; il est également plus
découpé en languettes chlorophylliennes stériles, les archégones étant confinés à la
partie massive. Lors de la différenciation de l'archégone, après la première division de
39
l'initiale, la cellule externe donne, par une division anticline, un col assez court, tandis
que la cellule profonde se cloisonne de manière péricline pour donner deux cellules de
canal, une cellule ventrale de canal, une oosphère et une cellule de base. Le prothalle
mâle, moins découpé porte également ses gamétanges (les anthéridies) sur le lobe
principal. L'anthéridie donne 256 anthérozoïdes pluriciliés et s'ouvre sous la pression
interne par une petite ouverture triangulaire préalablement délimitée dans la paroi
externe par trois cloisonnements anticlines.
C'est de loin le groupe le plus imposant des Ptéridophytes actuellement avec environ
9.000 espèces vivantes. La plupart des espèces sont herbacées mais il existe encore
des espèces tropicales arborescentes. Ils comprennent deux groupes principaux :
• les Filicales, auxquelles appartiennent les fougères caractérisées par une
isosporie généralisée ;
• les Hydroptéridales vivent en milieu aquatique et sont hétérosporées.
40
4 .1. Fougères
Les fougères présentent un type de reproduction sexuée fort voisin de celui des prêles.
L'appareil végétatif aérien paratî souvent plus développé chez les fougères (cfr. les
fougères arborescentes). Il faut noter cependant que, pour la première fois au cours de
l'évolution, l'appareil foliaire peut déployer des surfaces considérables (mégaphylles)
grâce à un système de nervation en nombreux cordons vasculaires anastomosés qui
prennent leur origine au niveau du cylindre central de la tige où des fenêtres foliaires
sont ménagées comme chez les plantes supérieures.
41
Structure des sores et des sporanges
L'unique cellule centrale du jeune sporange est une archéspore qui subit une
sporogenèse normale et produit finalement des méiospores à triple paroi.
Les deux branches du U ne pouvant se rapprocher, car leur paroi radiale est rigide, une
traction tangentielle se communique jusqu'à l'extrémité de l'anneau mécanique où les
cellules à parois non épaissies se rompent, tandis que l'arc des cellules différenciées
reprend sa liberté. Grâce à ce mécanisme très efficace, le sporange tout entier s'ouvre
donc par une large fente transversale projetant à l'extérieur les spores mûres.
42
Déhiscence du sporange et dissémination des spores
3. Le gamétophyte : En germant, la spore se cloisonne et produit un thalle formé
d'une lame foliacée, chlorophyllienne comportant une à plusieurs assises cellulaires.
C'est le prothalle, dont la taille ne dépasse guère 1 cm de largeur et dont la forme est
plus ou moins cordée. Les gamétanges se forment à la face ventrale du prothalle,
contre le substrat par conséquent. Anthéridies et archégones apparaissent sur le même
prothalle mais il arrive que les anthéridies soient mûres longtemps avant les
archégones, ce qui favorise la fécondation croisée.
43
Formation des anthéridies et libération des anthérozoïdes.
Avec un col fort court dirigé vers le bas, les archégones - assez simples aussi -
renferment une oosphère et quelques cellules de canal seulement.
44
Fécondation et développement de l'embryon
45
5. Quelques traits évolutifs chez les Ptéridophytes
(2) Une deuxième théorie considère que c'est l'axe nu, ramifié de façon dichotomique,
qui aurait donné tiges et feuilles de la manière suivante :
un axe principal se dégage grâce à l'asymétrie qui s'installe progressivement dans les
dichotomies successives, les plus courtes (ou les plus faibles) étant rejetées
46
latéralement. Ces axes courts se seraient ensuite disposés dans un même plan, au lieu
de se disposer successivement dans des plans décalés de 90°. Enfin, les ramifications
latérales disposées dans un même plan se seraient enveloppées d'une lame de tissu
qui les réunirait pour former le limbe avec son réseau de nervures. Cette hypothèse
permet d'expliquer l'origine des grandes frondes (mégasporophylles), mais aussi celle
des petits appendices foliacés par réduction des ramifications latérales à un seul axe
qui se transforme en feuille.
C'est avec la ramification des tiges que sont apparues les feuilles proprement dîtes. Il y
a eu une altération de la dichotomie (la division en deux des tiges), avec prépondérance
d'un rameau sur les autres. Puis les rameaux réduits se sont transformés par
aplatissement en phylophores, en microphylles et puis en macrophylles ou frondes.
Au début les psylophytinées et les lycopodinées ne possédaient que des microphylles,
sortes de grosses écailles non vascularisées, puis avec les articulées les nervures
(ramification de l'appareil circulatoire) ont permi le développement d'organes plus
grands, les frondes, qui ont atteint leur apogée chez les fougères.
48
Dans cette dernière éventualité, les intermédiaires auraient donc disparu et seule l'étude
des fossiles permettrait de reconstituer une lignée évolutive plausible.
Le concept de la stèle
La stèle (du latin stela, colonne) correspond à l'ensemble des structures conductrices
ou, de façon plus large, au cylindre central composé principalement de structures
conductrices. Ce concept est évident lorsqu'il est appliqué à la racine et même, chez
les Dicotylédones à anneau conducteur continu, à la tige ; il est plus flou chez les
Dicotylédones à faisceaux conducteurs discrets situés sur un seul cercle et, plus
encore, chez les tiges de Monocotylédones. Quoi qu'il en soit, ces dispositions
reconnues chez les Angiospermes ont été précédées dans le temps par d'autres
structures que l'on interprète en conséquence comme plus primitives. Celles-ci peuvent
être ordonnées et s'insèrent assez bien dans une série évolutive qui montre comment
s'est formé le cylindre conducteur des plantes actuelles.
L'évolution de la stèle
1) Chez les Ptéridophytes considérés comme les plus primitifs, les tissus conducteurs de
la tige, centraux et axiaux, forment un cylindre plein et continu, une sorte de colonne
qui comporte un xylème endarche (ou xylème primaire occupant une position centrale)
entouré d'un manchon de phloème (protostèle).
2) D'autres Ptéridophytes, moins primitifs, forment une stèle un peu différente, constituée
de deux manchons embotîés, le central étant du xylème, l'externe du phloème
(siphonostèle). L'axe de la tige est occupé par une moelle.
3) Plusieurs fougères, tenues pour les plus évoluées parmi les Ptéridophytes, montrent la
même structure, mais l'anneau conducteur est percé aux nœuds de fenêtres foliaires
(dictyostèle). En coupe transversale, par conséquent, au niveau des brèches au moins,
la stèle apparaît comme fragmentée en cordons conducteurs.
4) Enfin, cette évolution est la mieux marquée finalement chez les Spermatophytes, où les
ouvertures foliaires sont notables, avec des cordons conducteurs bien individualisés et
en continuité parfaite avec les traces foliaires (eustèle). Ces cordons se disposent plus
ou moins en cercle (Dicotylédones herbacées et ligneuses) ou sont épars dans la tige
(Monocotylédones typiques).
Cette transformation évolutive part d'une colonne massive qui se creuse d'une moelle,
se fragmente et aboutit à des faisceaux individualisés. Elle est en relation avec
l'importance de plus en plus grande des feuilles et de leur vascularisation propre. C'est
en définitive, la vascularisation foliaire de plus en plus poussée, elle-même corrélative
à l'expansion de ces organes, qui justifie cette évolution de la stèle.
49
Evolution du système vasculaire chez les trachéophytes
(1) Spore, prothalles, gamétanges et gamètes sont haploïdes. Par contre, l'œuf fécondé,
l'embryon, la « plante » proprement dite, ainsi que les sporanges, sont diplodïes.
L'alternance de phases est donc évidente mais c'est le sporophyte qui prédomine sur
le gamétophyte, contrairement à ce qui se passe chez les Bryophytes.
(2) Une autre différence apparatî par rapport aux Bryophytes : c'est l'indépendance
végétative des deux phases. Chacune est représentée par un type végétatif
autonome, même si la durée de vie du gamétophyte est réduite. L'alternance des
phases est, pour ainsi dire, une alternance de générations puisque chaque individu en
engendre un autre dont il est différent. C'est à ses grands-parents qu'il faut remonter
pour trouver sa ressemblance. Cette indépendance des deux phases est la règle chez
de nombreux groupes (exemple des fougères).
Chez les Sélaginelles cependant une tendance à la sédentarisation du gamétophyte sur
le sporophyte est observée : il s'agit là d'un renversement de situation, par rapport à
celle rencontrée chez les Bryophytes où le sporophyte était dépendant du gamétophyte.
50
(4) Parallèlement à cette évolution plusieurs changements importants se sont produits aux
niveaux de la production des spores.
• Il existe au sein des Ptéridophytes (mis à part les Psilophytes) une nette tendance à la
protection des sporanges par le groupement de feuilles spécialisées en strobiles
(sorte d'épi), le développement d'une lame protectrice, leur inclinaison dans la
profondeur du limbe foliaire ou finalement leur inclusion dans une cavité formée par le
reploiement de la sporophylle, constituant un organe clos.
(6) On notera enfin une réduction appréciable des gamétanges. L'hétérogamie est
néanmoins toujours accusée : une oosphère fixe et des anthérozodïes nombreux et
mobiles mais tributaires de la nature du milieu.
Une première étape dans l'évolution des cycles de reproduction est la sexualisation du
gamétophyte. Ce phénomène apparaît chez les Sphénophytes (prèles) ou les spores
toutes identiques -homosporie - donnent des prothalles de sexe différents. On parle
d'héteroprothallie. Dans un second temps on a sexualisation des spores C'est ce qu'on
observe par exemple chez les Sellaginelles, les Isoëtes et les Marsiléopsides par
exemple. où l'on distingue des macrospores, contenues dans des macrosporanges,
situés sur des macrosporophylles et des microspores dans des microsporanges sur des
microsporophylles. Les macrospores donnent des prothalles femelles, les microspores
des prothalles mâles. On parle d'hétérosporie.
51
Macrospore de sélaginelle
Equisetum arvense
A. tige stérile chlorophyllienne. B. Tige fertile
non chlorophyllienne. st. strobile C & D., Prothalles d'Equisetum
Sporophylle ec. écusson, spo. sporange. E. & A. Prothalle femelle rh. rhizoïdes, ar. Archégones B.
F. Spores avec élatères repliés (E) ou déroulés Prothalle mâle an. anthéridies
(F), les élatères favorisent en condition
humides la dissémination des spores.
52
Isoëtes
A. Aspect général r. racines, f. feuilles stériles, sp. sporophylles. B. coupe
transversale de la région basale. fx. faisceau libero-ligneux, mg. macrosporage, mi
microsporanges C& D. détail de la base d'un microsporophylle, l. limbe, s.
microsporange, v. velum protecteur.
Sélaginelles
A. aspect général : r. racines, rh. rhizophore (structure particulière portant les racines),
st. strobiles. B. strobile C. Microsporophylle (sp.) portant le microsporange (mi) D.
Macrosporophylle sp. Portant le macrosporange (mg) F. coupe longitudinale du strobile :
l. ligule (organe situé à la base des feuilles.
53
5.3.2. Endoprothallie et la rétention du prothalle
Les sporanges sont des structures produisant et renfermant les spores. Il sont le plus
souvent délimité par une couche de cellules ou plusieurs dans de rares cas
(Ophioglosse, Marratia etc.). Une tendance évolutive chez les ptéridophytes va dans le
sens d'une plus grande protection des sporanges. Cette protection sera effective chez
les spermaphytes par la réalisation de l'ovule.
Chez certaines plantes les sporanges sont nus, (Osmonda, Botrychium, Blechnum etc.).
d'autres fougères développent de simples indusies pour recouvrir les sores (Dryopteris,
Asplenium etc.).
Chez les lycophytes les sporanges sont réunis en strobiles au sommet des tiges et sont
peu différenciés. Chez les sphénophytes la différenciation est poussée des
sporophylles, avec les écussons, le strobile devient alors un organe très spécialisé.
B C
Sporanges
Huperzia selago (Lycopode) aspect général
Détail des sporanges du strobile avec sporophylles peu modifiées.
Hippochaete hiemalis : strobile montrant les écussons correspondant à des sporophylles très modifiées.
54
A. Strobile en coupe longitudinale. a. axe, e. écusson, sp. sporophylle, spo. sporange. B. idem
en coupe transversale. C. jeune strobile en voie de différentiation
55
PLANCHE 2 : ILLUSTRATIONS DES PTERIDOPHYTES
ARTICULES (PRELE)
56
C. LES SPERMAPHYTES
Les spermaphytes comprennent les végétaux les plus perfectionnés du règne végétal. Ils sont
caractérisés par la présence de nombreux types de cellules adaptées à des fonctions
particulières et qui forment des tissus et des organes bien spécialisés. Ils possèdent notamment
des vaisseaux conducteurs de sève qui leur permettent d’atteindre de grandes tailles. Mais
ils ont surtout développé l’ovule, la graine et le fruit. La graine est un embryon de plante
qui se développe dans un fruit (comme un embryon de mammifère dans un utérus). La future
graine est nourrie par la plante mère qui lui permet de se constituer des réserves de nourriture
dans des feuilles modifiées pour la circonstance : les cotylédons.
La plante adulte est bien différenciée en :
- racines (organe essentiellement souterrain servant à fixer la plante au sol et d’absorber
l’eau et les sels minéraux).
- tige (axe aérien prolongeant la racine et portant les feuilles, bourgeons, fleurs, fruite)
- feuilles (organes assimilateurs de la plante)
L’embranchement des spermaphytes est subdivisé en 2 sous-embranchements:
- les GYMNOSPERMES dont la graine est nue, pas de fruit
- les ANGIOSPERMES où la graine est incluse dans un ovaire qui se transforme en fruit à
maturité. Ils feront l’objet d’un chapitre entier.
2. Gymnospermes
Les gymnospermes sont des végétaux ligneux, souvent arborescents. Toutefois, il existe des
genévriers rampants, de 10 centimètres de haut. Le limbe des feuilles est généralement peu
développé : petites feuilles en aiguilles ou en écailles.
Les gymnospermes sont très minoritaires par rapport aux angiospermes. Toutefois, ce sont les
arbres de ce sous-embranchement qui possèdent divers records :
- Record de hauteur : Séquoia, 120 mètres.
- Record de taille : Taxodium, 6 mètre de diamètre.
- Record de longévité : Pin de 4600 ans aux USA, Pinus longaeva.
Ce sous-embranchement est divisé en :
- Gingkophytes et Cycadophytes (pré-spermaphytes, avec Ginkgo et Cycas).
- Coniférophytes : les vrais gymnospermes sensus stricto.
- Gnétophytes : ce sont des chlamidospermes, des intermédiaires entre les
gymnospermes et les angiospermes.
1.1. Gingkophytes
Bien que représenté au Secondaire, ce groupe ne comprend aujourd’hui qu’une seule espèce,
le Gingko biloba d’origine chinoise, à peine fossile. Elle a été introduite partout dans les pays
tempérés. On ignore s’il existe encore à l’état sauvage des représentants de cette plante. Ces
végétaux sont plus évolués que le Cycas pour quelques caractères :
grands arbres ramifiés à mégaphylles entières. Celles du Ginkgo sont pétiolées, caduques ;
toutefois leur nervation est dichotome ; elles sont portées par des auxiblastes et des
brachyblastes (rameaux longs et courts) ;
étamines portées par des brachyblastes, munies de filets et groupées en épis.
ovules sur brachyblastes, fécondés sur l'arbre ♀ dans les régions chaudes : dans ce cas
l'embryon commence son développement avant la chute de l'ovule (pré-graine). Mais il n'y
a toujours pas de dormance.
1.2. Cycadophytes
A peine des Gymnospermes, ce sont de petits arbres à allure de fougères arborescentes ou de
palmiers et existaient avant la fin du Primaire. Ces plantes présentent encore des caractères de
57
fougères : feuilles composées enroulées en crosses au stade juvénile. Ce sont en générale des
arbres dioïque présentant l’aspect de fougère arborescente.
L’appareil reproducteur mâle est un cône de 50 cm de long situé au sommet du tronc,
comportant des centaines d'étamines ou microsporophylles, qui portent chacune de
nombreux groupes de microsporanges à leur face inférieure. Les microsporanges (= sacs
polliniques) contiennent, après la méiose, de nombreuses microspores, qui germent en
donnant un prothalle mâle (gamétophyte mâle) constitué de 3 cellules, entourées par la paroi
sporale (endoprothallie). L'ensemble constitue le grain de pollen mûr, disséminé par le vent
après ouverture du sac pollinique.
Le centre de la rosette des feuilles se transforme en un cône indifférencié qui prolonge la tige :
aux grandes feuilles végétatives composées, succèdent des feuilles réduites mais qui ressemblent
aux autres, composées (macrosporophylles), dont les folioles inférieures très modifiées portent
à leur base des ovules contenant le gamétophyte femelle. Dans le nucelle, la cellule-mère des
macrospores donne, par méiose, 4 macrospores dont une seule se développe. Elle produit le
gamétophyte ♀, ou prothalle ♀ (= endosperme), comportant de nombreuses cellules végétatives
et quelques archégones. L'endosperme se nourrit aux dépens du nucelle, qui se creuse d'une
chambre pollinique à sa partie supérieure. Le tégument épais se différencie en 3 couches à
maturité (sarcotesta, sclérotesta, endotesta). L'ovule mûr tombe sur le sol.
Fécondation
- Les grains de pollen sont captés par une goutte micropylaire (et non par l'eau du milieu
extérieur) ; lorsqu'elle se résorbe ils passent dans la chambre pollinique où ils germent.
- La cellule gamétogène donne après division 2 gros spermatozoïdes ciliés, pendant que les
autres cellules dégénèrent. Le grain de pollen germe en formant un tube pollinique court, et
un suçoir enfoncé dans le nucelle au niveau de la chambre pollinique. Cette dernière
s'agrandit vers l'endosperme. Des tubes polliniques qui s'ouvrent y lâchent une goutte de
liquide dans laquelle les spermatozoïdes nagent jusqu'aux oosphères.
- Un seul embryon se développe, immédiatement (sans dormance).
58
1.3.1. Appareil reproducteur
Les conifères sont souvent monoïques. On observe deux types de cônes sur les arbres
- Le cône mâle correspond à une « fleur » : il s’agit d’un regroupement, en spirale, d'écailles
fertiles portant deux microsporanges chacune. Chaque écaille représente donc une étamine.
Les grains de pollen comportent une seule cellule sexuelle plus trois cellules végétatives,
l'ensemble protégé par une enveloppe d'intine et d'exine.
- Le cône femelle porte plusieurs écailles, ou « fleurs ». L'ovule, à l'origine dressé au sommet
d'un axe, s'est peu à peu retourné dans une position que l'on appelle anatrope. Les écailles
stériles situées sous l'ovule ont fusionné, l'écaille qui en résulte porte maintenant l'ovule. Une
bractée, petite feuille, s'insère à la base de chaque écaille.
Le cône femelle reste 2 à 3 ans sur l'arbre.
- La formation de la graine : Le pollen pénètre par le micropyle de l'ovule dès la première
année de formation du cône femelle. Du grain de pollen se développe un tube pollinique issu de
la transformation d'une cellule végétative. Deux mois après la fixation du pollen, la cellule
sexuelle se divise en une cellule souche et une cellule spermatogène.
La deuxième année l'ovule grossit, l'endosperme murit, les archégones se différencient. Le tube
pollinique continue sa descente vers les organes femelles.
La troisième année un seul archégone persiste. Le tube pollinique contenant la cellule
spermatique arrive au contact de l'ovule, il y a fécondation. L'eau n'est donc plus nécessaire à
ce stade de l'évolution. Pendant que l'endosperme accumule des réserves, le tégument
s'endurcit et le nucelle commence à se déshydrater. L'ovule se transforme en graine. Les graines
sont souvent ailées. Cette aile provient d'un morceau de l'écaille qui portait l'ovule. Le nucelle
disparait tandis que l'embryon se différencie sur l'arbre. Il se compose alors d'une tigelle portant
des cotylédons, d'une radicule et d'un suspenseur.
La germination est épigée, c'est à dire que c'est la future tige qui se développe en premier, puis
se forme ensuite les racines à partir de la radicule.
2.3.3. Classification
Les Conifères comprennent sept familles dont les Pinaceae avec les genres Pinus, Abies (Sapin),
Picea (Epicéa), Cedrus (Cèdre), les Cupressaceae avec le genre Cupressus, Thuya, Juniperus, etc.
Gingko biloba
60
D. MORPHOLOGIE ET ORGANOGRAPHIE DES ANGIOSPERMES
Les Angiospermes sont des plantes à fleurs vraies, édifices complexes et étroitement spécialisés.
Ce sont des végétaux à fruits vrais, organes dans lesquels les graines sont encloses. Ce sont des
herbes, des arbustes, des arbres, etc. avec des possibilités adaptatives immenses. Ce sont des
plantes vasculaires ou végétaux supérieurs, car pourvus de tissus conducteurs très différenciés
comportant des vaisseaux. Elles sont constituées de tissus qui sont le regroupement des cellules
ayant la même organisation et les mêmes fonctions. Ces tissus sont groupés en organes tels que
les racines, les tiges, les feuilles (formant le sporophyte) et les organes reproducteurs (dans
lesquels est inclus le gamétophyte).
Les Angiospermes comprennent deux classes :
- les Dicotylédones, plantes à deux cotylédons,
- les Monocotylédones, plantes à un cotylédon.
2. Méristèmes
Au cours de l'embryogenèse chez les plantes, une structure simplifiée est mise en place, qui
comprend deux populations de 'cellules-souches' - le méristème caulinaire et le méristème
racinaire. Ces cellules-souches indifférenciés appelés méristèmes se multiplient activement.
Toutes les structures post-embryonnaires des végétaux dérivent de l’activité de ces méristèmes,
qui sont donc des groupes de cellules peu spécialisées, peu différenciées, qui se divisent et dont
les cellules dérivées élaborent les organes et les tissus. Grâce aux méristèmes, la plante possède
en permanence un état embryonnaire (tout au moins jusqu'à la transition florale pour le
méristème caulinaire) ce qui justifie l'étude de son développement au travers de son ontogenèse
(histoire du développement de l'individu à partir du germe).
Les méristèmes se présentent sous différentes formes, en différents lieux de la plante et ont
des fonctions variées :
Les méristèmes primaires situés à l’extrémité des axes assurent la croissance primaire ;
La croissance secondaire, qui permet l'épaississement des organes et est importante chez
les espèces ligneuses, résulte de l'activité des cambiums.
61
Chez les graminées, des méristèmes intercalaires, situés à la base des feuilles ou des
entrenœuds, assurent la croissance de ces organes.
Structure de la racine.
62
3. Organes végétatifs
3.1. Racine
3.1.1. Différentes parties
L’ensemble des racines forme le système racinaire de la plante et permet la fixation du végétal
dans le sol ainsi que l’absorption de l’eau et des substances dissoutes nécessaires au
développement de la plante. On distingue quatre zones sur une racine en croissance :
1. une zone terminale effilée (point végétatif) formée de petites cellules indifférenciées qui
se multiplient activement et qui sont protégées par la coiffe.
2. une zone glabre de quelques millimètres ou zone de croissance séparant la coiffe de la
zone pilifère
3. une zone pilifère, garnie de nombreux poils absorbants permettant les échanges entre la
racine et le sol. Les poils au début de la zone pilifère sont courts (ils viennent de se former) et
ceux situés à l’endroit ou la zone pilifère s’achève sont plus longs et flétris. Ils disparaîtront
prochainement.
4. une zone subéreuse, dépourvue de poils, mais où apparaissent des ébauches de jeunes
racines, les racines secondaires (ramifications).
Le système racinaire
3.1.2. Origine des racines
On peut différencier trois types de racines d'après leur origine :
(1) les primaires ou séminales : qui proviennent de l'évolution de la radicule de l'embryon ;
elles sont persistantes
(2) les secondaires : d'ordre 2,3,4, ... elles naissent par voie endogène à partir de la racine
primaire ou d'une racine secondaire d'ordre plus élevé, elles ont une persistance variable
(3) les adventives : formées sur une partie quelconque du végétal (tiges, feuilles, etc.).
63
3. les racines adventives : racine prenant naissance sur une tige aérienne ou souterraine ou
toutes autres parties du végétal (maïs)
Outre ces trois cas les plus courants, certaines plantes, en fonction de leur environnement,
notamment pour la fonction d'ancrage, semblent avoir développé des racines fortement
modifiées comme :
4. les racines contreforts (fromager Ceiba pentandra) ;
5. les racines échasses, qui "soutiennent" le tronc au-dessus du sol ou de l'eau (palétuvier) ;
6. les racines pneumatophores croissant vers le haut et sortant de la vase asphyxique et se
jouant ainsi un rôle respiratoire (Avicennia germinans) ;
7. les racines crampon (Orchidée) ;
8. les racines "tubérisées" : spécialisées dans l'accumulation de réserves (manioc), etc.
64
Coupe transversale schématique illustrant un quartier d'un tronc d'arbre
Ecaille
Point végétatif
Tige embryonnaire
Ebauche foliaire
Tige
Bourgeon
Chez d'autres espèces, la tige est construite à partir d'une succession de pousses annuelles
provenant de bourgeons différents : on parle de croissance "sympodiale".
La croissance peut se faire verticalement : elle est orthotrope.
Lorsque cette croissance est oblique, on parle de croissance plagiotrope.
Plantes annuelles, bisannuelles et pérennes
En fonction de l'activité méristématique, différentes plantes peuvent être distinguées :
Annuelles : l'activité du méristème apical est déterminée, la croissance végétative est
finie après la transition florale et l'ensemble du cycle (de la germination de la graine à la
production de graines) se fait en une saison de végétation.
Bisannuelles : l'activité du méristème apical est déterminée, la croissance végétative
s'effectue la première saison de végétation, la transition florale a lieu pendant la phase
de repos végétatif et la reproduction la saison suivante.
Pérennes ou vivaces : l'activité du méristème apical est indéterminée, la croissance
végétative est "infinie". Seuls certains méristèmes axillaires subissent la transition florale.
UnOrientation
cas particulier ; les
des tiges plantes
: a. dresséeacaules
- b. : ce sont des
Tiges plantes à tiges
stoloniformes et court-nouée,
volubile) formant
unecouchée
rosette -basilaire. Les
c. ascendante fleurs sont portées par une hampe florale (dernier entre-noeud qui
s'allonge). C'est le cas par exemple du pissenlit.
Forme
Habituellement arrondie, la tige peut être de forme très variée (figure 12) :
Surface
Les caractères de la surface de la tige varient en fonction de l'âge de la tige ou du rameau et de
la saison.
67
Différents types de surface de tiges
3.2.4. Autres caractéristiques d'une tige
Port de la tige
Lorsque la tige croît verticalement, on dit que sa croissance est orthotrope. Lorsque cette
croissance est oblique, on parle de croissance plagiotrope. En fonction de la croissance de la
tige dans des conditions environnementales normales, on distingue :
- l'arbre : tronc bien différencié, dont la ramification apparente débute généralement à partir
d'une certaine hauteur (houppier), et qui peut dépasser 7m de hauteur à l'état adulte.
- l'arbuste : végétal ligneux dont la tige à sa base est nue et non ramifiée (quand il est âgé) mais
qui ne dépasse pas 7 à 8 m.
- l'arbrisseau : végétal ligneux qui se ramifie naturellement dès la base et ne qui ne dépasse pas
quelques mètres de hauteur.
- le sous-arbrisseau : constitué d'une base ligneuse surmontée de rameaux herbacés qui
dépérissent chaque année et ne dépassant pas les 50 cm.
- la liane : plante grimpante à tige ligneuse.
Ces notions restent néanmoins assez subjectives.
68
Port de la tige
Tige souterraine
Les tiges souterraines qui se répartissent en 4 catégories :
- le rhizome : tige souterraine et horizontale, émettant des rameaux aériens et des racines
adventives (chiendent)
- le tubercule : tige ou portion de tige renflée (pomme de terre)
- le bulbe ouArbre
oignon : tige courte,Arbuste
téléscopée en formeArbrisseau Sous-arbrisseau
de plateau charnu et qui porte les
feuilles serrées les unes contre les autres et entièrement écailleuses ou uniquement écailleuses
à la base (oignons). Le bulbe est également composé d'un bourgeon plus ou moins central,
également porté par le plateau.
- le corme ou cormus : organe de réserve souterrain ayant l'aspect extérieur d'un bulbe mais
formé d'une tige renflée entourée d'écailles (glaïeuls). C'est en fait une sorte particulière de
rhizome.
Un cas particulier, le stipe : Il s'agit d'un "faux tronc" ou tige ligneuse non ramifiée ayant perdu
ses feuilles qui n'a pas de cambium mais présente un aspect ligneux (palmiers et certaines
fougères).
69
Stipe du palmier
3.3. Feuille
3.3.1. Différentes parties
La feuille comprend généralement :
la gaine : base dilatée entourant plus ou moins la tige ;
le pétiole : un axe étroit appelée "" qui, à sa base, peut porter des appendices foliacés,
les stipules (les stipules sont parfois directement insérées sur la tige).
le limbe : corps de la feuille (partie généralement aplatie et élargie) prolongeant le
pétiole. Le limbe est parcouru de nervures qui correspondent au prolongement et à la
ramification du pétiole. Certaines feuilles présentent deux petites glandes ou
nectaires à la base du limbe. L'une des faces du limbe est habituellement tournée vers
le haut de la tige (face supérieure, face ventrale ou encore face adaxiale) ; l'autre vers
la base de la tige (face inférieure, dorsale ou abaxiale).
Les monocotylédones présentent des feuilles presque toujours entières à nervation parallèle
avec une gaine très développée. Certaines espèces, comme le riz ou le maïs, présentent, à
l'articulation de la gaine et du limbe, une ligule ou sorte de petite languette membraneuse.
70
Différentes parties d’une feuille de monocotylédone (riz)
3.3.2. Gaine, pétiole et stipules
Gaine
Chez certaines espèces, la gaine unit le limbe ou le pétiole à la tige. Elle prend différentes
formes suivant les espèces. Dans d'autres cas, elle est absente et le pétiole s'insère directement
sur la tige. Les principaux types de gaines sont :
a) gaine de poacées (graminées) : la gaine forme un étui (découpé longitudinalement) qui entoure
une partie de l'entre-nœud ;
b) gaine d'apiacées (ombellifères) : la gaine est large, embrassante et à nervation parallèle ;
c) gaine des fabacées (papilionacées) : la gaine est petite (non visible sur le schéma) et à la base
du pétiole se trouvent deux stipules ;
d) gaine des polygonacées : la gaine est une membrane qui forme un étui au-dessus du noeud
dénommé ochréa ;
a. gaine de poacées - b. gaine d'apiacées - c. stipules de fabacées (gaine non visible) - d. gaine
de polygonacées
Pétiole
La forme du pétiole ne varie pas fortement entre les différentes espèces ; il est habituellement
étroit et cylindrique ou présente une légère dépression sur sa face supérieure. Il y a néanmoins
des exceptions et certains pétioles peuvent être aplatis (Citrus vulgaris), ailés ou même dilatés
en forme de flotteur chez certaines plantes aquatiques (jacinthe d'eau).
Le pétiole peut également être absent et le limbe est alors directement inséré sur la tige : on
parle dans ce cas d'une feuille sessile.
Stipules
Les stipules sont des appendices foliaires généralement disposés en nombre pair, le plus souvent
de nature foliacée ou membraneuse, situés de part et d'autre du pétiole au niveau d'insertion
du pétiole sur la tige.
71
Stipules
La forme, la taille et la durée de vie des stipules sont très variables suivant les espèces.
Généralement elles ont une durée de vie égale à celle de la feuille qui les porte ; parfois elles se
détachent bien avant la chute de la feuille, laissant deux petites cicatrices situées de part et
d'autre du point d'attache de la feuille.
Modes d'insertion des feuilles sur la tige
3.3.3. Limbe
Le limbe peut prendre des formes très variables. La diversité des limbes est due
principalement à la diversité des modes de nervation et ensuite au plus ou moins grand
découpage du limbe dans chaque type de nervation.
72
Types de nervation
Dans la nature on retrouve principalement 4 types de nervation :
limbes à nervation limbes à nervation limbes à nervation les limbes à
pennée : une digitée ou pédalée : trois nervures nervation
nervure principale palmée : des qui rayonnent à partir parallèle : Les
portant des nervures nervures qui d'un même point. Sur les nervures parcourent
secondaires rayonnent à partir deux nervures latérales le limbe
d'un même point. partent des ramifications parallèlement les
toujours orientées vers le unes aux autres.
bas de la feuille.
Consistance
La consistance du limbe est également un point important permettant la reconnaissance de
certaines espèces. On la qualifie de :
- herbacée : mince et molle ; - papyracée : mince, souple, résistante ; -
parcheminée : mince et rigide ; - coriace : épaisse et rigide ;
- charnue : succulente.
Formes générales
La forme générale du limbe d'une feuille est la figure géométrique à peu près formée par son
contour extérieur. Cette forme est un élément important lors de l'identification des espèces.
74
Lorsque les découpures sont profondes, elles délimitent des lobes arrondis ou anguleux. On
distingue ainsi, selon la disposition des nervures pennée ou palmée, des limbes :
- pennatilobés et palmatilobés : limbes à divisions n'atteignant pas le milieu de chaque demi-
limbe ;
- pennatifides et palmatifides : limbes à divisions atteignant environ le milieu de chaque
demi-limbe ;
- pennatipartites et palmatipartites : limbes à divisions ordinairement aigues dépassant le
milieu de chaque demi-limbe ;
- pennatiséqués et palmatiséqués : limbes à divisions aigues dont le découpage en lobes
atteint la nervure médiane (pennatiséqué) ou partage le limbe jusqu'au pétiole (palmatiséqué).
Formes de la base
Pour compléter l'observation d'une feuille, il y a lieu de noter également la forme de la base
du limbe.
Forme du sommet
75
Le sommet du limbe, pour une feuille simple comme pour une foliole, permet également
d'apporter des informations sur le type de feuille.
• Pubescent : poils fins, courts, mous et peu serrés, formant un fin duvet
• Glabre : dépourvu de poils
Glandes et écailles
Dans certaines familles, comme les rosacées, les feuilles portent parfois des glandes dont la
localisation est variable suivant les espèces. Ces glandes sont des organes de forme très
76
variable, mais produisant une sécrétion. Il peut s'agir de poils modifiés comme illustré dans le
schéma ci-après.
Les écailles sont de petites lames foliacées, membraneuses et plus ou moins coriaces et ayant
habituellement un rôle protecteur.
Persistance
La chute des feuilles varie en fonction des espèces. On peut généralement classer une espèce
parmi les trois catégories suivantes :
Persistantes : qui demeurent attachées et fonctionnelles durant plusieurs années ;
Caduques (décidues) : qui tombent à chaque saison défavorable, hiver ou saison sèche ;
Marcescentes : persistant sous forme desséchées pendant la saison défavorable et qui
tombent au printemps
3.4. Phyllotaxie
La phyllotaxie est la disposition des feuilles sur la tige. Les feuilles, régulièrement disposées le
long de la tige, permettent de définir différents modes de disposition phyllotaxique.
Opposée : Les Verticillée : plus Alterne : une seule feuille est insérée à chaque nœud.
feuilles sont disposées de deux feuilles Selon la disposition des feuilles sur la tige
par deux et insérées à sont insérées alterne alterne hélicoïdale : les feuilles
chaque nœud simultanément à distique : les sont disposées le long d'une ligne
(verticille composé de chaque nœud. feuilles sont spirale parcourant la tige
2 feuilles) l'une en face disposées sur un
de l'autre. plan et alternent
Cas particulier : de part et d'autre
opposée-décussée de la tige
(Morinda lucida).
77
que les feuilles normales) appelée bractée.
La fleur type d’angiosperme est constituée du pédicelle, du réceptacle et de quatre verticilles
ou groupes de pièces florales rangées en cercle autour d'un axe et s'y insérant à une même
hauteur :
1. le périanthe, ensemble de pièces stériles, ou enveloppe florale, composé de 2
verticilles :
o le calice, formé par l’ensemble des sépales, pièces souvent verdâtres d’aspect foliacé, situé
à la base de la fleur ;
o la corolle, formée par l’ensemble des pétales souvent vivement colorés. Les pétales sont
situés au-dessus des sépales.
2. les organes reproducteurs ou pièces fertiles directement impliqués dans la
reproduction et composés également de 2 verticilles :
o l’androcée, organe reproducteur mâle de la plante, formé par l’ensemble des étamines
disposées en spirales ou en verticilles sur le réceptacle. Chaque étamine est elle-même
subdivisée en un filet et une anthère libérant le pollen à maturité. L’anthère est constituée
de 2 thèques comportant chacune 2 loges polliniques où est enfermé le pollen ;
o le gynécée ou pistil, organe reproducteur femelle de la plante, formé par un ou plusieurs
carpelles libres ou soudés entre eux. Chaque carpelle est composé :
d’une partie renflée et creuse (l’ovaire) renfermant le(s) ovule(s) ;
d’un style prolongeant l’ovaire ;
d'un stigmate coiffant le style et permettant de retenir le pollen.
Dans la majorité des cas, la fleur possède à la fois un androcée et un gynécée : elle est dite
bisexuée ou hermaphrodite. Dans différentes espèces cependant, toutes les fleurs ou
certaines d'entre elles sont unisexuées, c'est-à-dire que les unes renferment un gynécée et pas
d'androcée (fleurs pistillées avec parfois un rudiment d'androcée), les autres un androcée et
pas de gynécée (fleurs staminées avec parfois un rudiment de gynécée). On peut également
rencontrer des fleurs stériles - sans étamines ni carpelles.
Si les fleurs mâles et femelles sont produites sur un même individu, la plante est dite monoïque;
si ces fleurs sont produites sur des individus différents, la plante est appelée dioïque. Un cas
rare est celui des plantes trioïques où il existe des individus mâles, des individus femelles et
des individus hermaphrodites.
Enfin, il peut arriver qu'une plante porte à la fois des fleurs unisexuées mâles, des fleurs
unisexuées femelles et des fleurs hermaphrodites; dans ce cas, la plante est dite polygame.
78
Types de réceptacle : a. Thalamiflore - b. Caliciflore - c. Disciflore
Périanthe
Le périanthe est constitué de deux types de pièces florales :
(1) les sépales, formant le calice, généralement verts, parfois bruns et scarieux, rarement
colorés (sépales pétaloïdes) ;
(2) les pétales, formant la corolle, généralement plus grands que les sépales, blancs ou
vivement colorés, rarement réduits.
Il existe néanmoins certains cas particuliers :
- les fleurs apérianthées : dans ce cas, elles sont dépourvues d'enveloppe florale (fleurs nues).
Le calice et la corolle manquent.
- les fleurs à périanthe simple : dans ce cas, elles ne possèdent qu'une seule sorte de pièce.
On utilise de préférence le terme de périgone et de tépales pour désigner respectivement
une telle enveloppe florale et les pièces. On distingue deux cas : les fleurs à périanthe simple
sépaloïdes (exemple des chénopodes) à tépales simulant le calice et les fleurs à périanthe
simple pétaloïdes à tépales simulant la corolle.
Calice
Le calice est formé des sépales. Il peut prendre différentes formes :
- les sépales sont libres (calice dialysépale) ;
- les sépales sont soudés entre eux (calice gamosépale). Dans ce cas, on nomme généralement
tube la portion soudée et dents les extrémités libres; ces dernières peuvent être dressées,
étalées ou réfléchies.
Les sépales présentent une symétrie radiale (actinomorphe) par rapport à plusieurs plans ou
une symétrie par rapport à seul un plan (zygomorphe).
Les principales formes de calices actinomorphes sont les suivantes : étoilées, tubuleuses,
infundibuliformes (en entonnoir), hypocratériformes (en trompette), urcéolées (en
grelot) et campanulées (en cloche).
En ce qui concerne les calices zygomorphes, des formes dérivées des précédentes peuvent se
rencontrer ; le cas le plus fréquent est le type bilabié.
80
- disposition hémispiralée ou hémicyclique : certaines pièces ayant une disposition spiralée,
les autres, généralement celles du périanthe, étant verticillées ;
- disposition verticillée ou cyclique (cas le plus fréquent).
La fleur est dite hypogyne lorsque le périanthe et les étamines sont insérés plus bas que
l'ovaire, ce qui implique un réceptacle cylindrique, conique, convexe ou peu près plan.
Elle est périgyne lorsque le périanthe et les étamines sont insérés plus haut que le niveau
d'insertion de l'ovaire, mais que celui-ci est libre ou partiellement libre du réceptacle; ce-dernier
est donc creusé en outre ou en tube.
Enfin, la fleur est dite épigyne quand le périanthe et les étamines sont insérées plus haut que
l'ovaire et que celui-ci est totalement enfoncé dans le réceptacle.
Nombre de pièces florales
Le nombre de pièces florales par verticille varie également. On distingue les fleurs trimères,
tétramères, pentamères, polymères ou fleurs constituées de verticilles successifs de 3, 4,
5 plusieurs pièces chacun respectivement.
Cas particulier : les Astéracées (fleurs composées)
Il ne s'agit pas d'une fleur, mais de plusieurs fleurs regroupées en un capitule (inflorescence
formée de fleurs sessiles, serrées au niveau du sommet élargi du pédoncule). Les capitules
regroupent deux types de fleurs :
- les fleurs tubulées, gamopétales actinomorphes ;
- les fleurs ligulées dont les pétales réunis forment une langue (gamopétales zygomorphes).
81
Nombre de pièces florales par verticille : a. trimère - b. tétramère - c. pentamère - d.
polymère
3.5.3. Androcée
Les étamines, dont l'ensemble constitue l'androcée, sont les organes mâles de la fleur, dans
lesquels se forment les grains de pollen.
Chaque étamine est typiquement constituée d'une partie inférieure le plus souvent cylindrique,
grêle et allongée (nommée filet) assurant sa fixation sur le réceptacle et d'une partie supérieure
de forme très variable, appelée anthère. Cette dernière est généralement formée de deux
thèques, unies par un connectif (prolongement du filet); chaque thèque renferme
habituellement deux sacs polliniques (microsporanges), communiquant entre eux au moment
de la libération du pollen - celle-ci se fait par déhiscence des anthères.
82
Etamine et coupes transversales d'anthères
Nombre et disposition des étamines dans la fleur
Les étamines sont disposées en spirales ou en verticilles. Les étamines disposées en spirales
sont habituellement présentes en grand nombre. Dans le cas de la disposition en verticilles, on
distingue cinq cas principaux :
- l'androcée polystémone : étamines en grand nombre, habituellement plus de 20 disposés en
plus de 2 verticilles ou en spirales (ex. : Ranunculus) ;
- l'androcée diplostémone : étamines en deux verticilles (en nombre double des pétales ou
des tépales), les externes alternant avec les pièces du verticille interne du périanthe ;
- l'androcée obdiplostémone : étamines en deux verticilles, les externes opposées aux pièces
du verticille interne du périanthe ;
- l'androcée isostémone : étamines en un verticille, alternant avec les pièces du verticille interne
du périanthe. Les étamines sont épisépales ou alternipétales ;
- l'androcée obstémone : étamines en un verticille, opposées aux pièces du verticille interne du
périanthe. Les étamines sont dites épipétales ou alternisépales.
On groupe parfois les deux dernières dispositions sous le vocable commun d'haplostémonie.
83
Soudure des étamines : a. monadelphes - b. diadelphes
La coalescence intéresse parfois non les filets mais les anthères : soudées en un tube (androcée
synanthérée) ou bien simplement rapprochées. Les étamines sont parfois soudées aux autres
pièces florales. C'est en général par le filet que se réalise cette soudure.
Position des anthères par rapport au filet
Dans la majorité des espèces, le filet est fixé à la base de l'anthère et le connectif se trouve dans
son prolongement : l'anthère est dite dans ce cas innée ou basifixe. Dans d'autres cas, le filet
est fixé sur toute la longueur de l'anthère, qui est dite adnée. Enfin, la connexion du filet peut-
être limitée à un point, souvent médian (anthère médifixe), rarement apical (anthère
apicifixe).
84
3.5.4. Gynécée ou Pistil
Le gynécée ou pistil ou organe femelle est l'ensemble des carpelles d'une même fleur. Une partie
importante du gynécée persiste après la fécondation et évolue en fruit. Le gynécée est parfois
réduit à un seul carpelle. S'ils sont plusieurs, les carpelles sont libres ou soudés entre eux
selon différents types d'organisation que nous décrirons ci-après.
Le carpelle, généralement vert, comprend typiquement de la base au sommet : une partie
basilaire dilatée et creuse, nommée ovaire contenant un ou plusieurs ovules, une partie
médiane, le style, et une partie terminale, le stigmate papilleux. Le stigmate est normalement
un collecteur de pollen et le style, une voie de passage du tube pollinique vers la cavité de
l'ovaire. Le style et le stigmate prennent différentes formes.
Styles et stigmates
a. capité - b. linéaire - c. punctiforme - d. discoïde - e. papilleux - f. plumeux
Ovaire composé
a. pluriloculaire (syncarpe) - b. uniloculaire (paracarpe)
Position de l'ovaire
Le réceptacle floral se développe différemment d'une espèce à l'autre et détermine des positions
différentes entre le gynécée et les autres pièces florales.
L'ovaire est dit semi-infère s'il est partiellement enfoncé et soudé dans le réceptacle; infère,
s'il est totalement enfoncé et soudé et supère, s'il ne l'est pas du tout, que le réceptacle soit
creusé ou non.
86
S'il s'agit d'un gynécée syncarpe (carpelles partiellement ou totalement soudés), la combinaison
de la syncarpie ou de la paracarpie avec le mode d'insertion des ovules permet d'établir trois
types fondamentaux et deux types accessoires de placentation :
(a) la placentation pariétale : ovaire paracarpe (composé uniloculaire) avec insertion marginale
ou laminale des ovules; les placentas sont donc situés sur la paroi interne de l'ovaire ;
(b) la placentation axile ou axillaire : ovaire syncarpe (composé pluriloculaire) avec insertion
interprétée comme marginale ou comme axiale; les placentas sont donc situés dans la partie
axiale de l'ovaire, dans l'angle interne de chaque loge ;
(c) la placentation centrale : ovaire paracarpe (composé uniloculaire) avec insertion axiale sur
une columelle; les placentas sont donc situés sur un corps central isolé au milieu de la cavité de
l'ovaire;
(d) placentation basale : fréquemment considérée comme une variante de la précédente,
caractérisée par l'absence ou le faible développement de la columelle ;
(e) placentation (sub) apicale, considérée également comme un dérivé de la placentation
centrale mais dont l'interprétation est plus délicate.
87
Ovule
On distingue trois types principaux :
- ovule orthotrope ou droit ;
- ovule anatrope ou renversé ;
- ovule campylothrope ou courbé.
Préfloraison ou estivation
On appelle préfloraison ou estivation, la manière dont sont disposées les pièces du périanthe
dans le bouton floral. La préfloraison peut être valvaire, tordue (contortée), imbriquée ou
quinconciale.
- Dans la préfloraison valvaire, toutes les pièces sont indépendantes, aucune ne recouvre sa
voisine (les bords sont contigus) ;
- Dans la préfloraison tordue, chaque pièce est recouverte recouvrante ;
- Dans la préfloraison imbriquée, il existe une pièce a entièrement recouvrante et une pièce
b entièrement recouverte ;
- Dans la préfloraison quinconciale, il existe plusieurs pièces entièrement recouvertes et
plusieurs autres entièrement recouvrantes.
Placentation
Le placenta est la région du carpelle au niveau duquel s’insèrent les ovules.
La placentation est la disposition des placentas dans l’ovaire ou dans le fruit.
Lorsque l’ovaire est formé de carpelles libres, il est dit apocarpe (Apo = éloigné ou séparé,
carpos = fruit). Lorsque l’ovaire est formé de carpelles soudés, il est dit syncarpe (syn = avec,
carpos = fruit).
En fonction du type d’ovaire, on distingue plusieurs formes de placentation :
- placentation marginale ou suturale (1) : elle s’observe dans les ovaires apocarpes
(carpelles libres) pluriovulés. Les ovules sont insérés en rang le long de la suture carpellaire
(suture = ligne selon laquelle deux organes homologues voisins ou deux marges d’un organe
sont soudés) ; ex. la Cola (Cola nitida), le Niébé (Vigna unguiculata), le Haricot (Phaseolus
sp.) ;
- placentation pariétale (2) : lorsque les ovules sont attachés aux parois de l’ovaire ou à des
excroissements de ces parois. L’ovaire est uniloculaire ou cloisonné par de fausses cloisons ;
ex. La papaye (Carica papaya) ;
- placentation axile (3) : elle se rencontre dans les ovaires syncarpes cloisonnés. Les marges
carpellaires se rejoignent sur l’axe de l’ovaire le long duquel sont réunis les placentas ;
placentation axile intrusif (4) ;
- placentation centrale libre (5) : dans cette placentation le placenta se dresse au centre
de la cavité ovarienne ; placentation centrale (5) ;
- placentation apicale (7) : dans ce cas un ovule unique est suspendu au sommet de la loge
ovarienne également unique ;
- placentation basale pluri-ovulé (8) :
- placentation basale (9) : dans la placentation basale, un ovule unique se dresse au bas de
la loge ovarienne.
Anthèse
L’anthèse est l’épanouissement du bouton floral, c’est-à-dire, l’ouverture de la fleur ; pendant la
durée de l’anthèse, les organes sexuels atteignent leur maturité. C’est au cours de l’anthèse que
se produisent l’émission des pollen, du nectar et de parfum et la rencontre des sexes.
3.6. Inflorescences
3.6.1. Définition et éléments constitutifs
Une inflorescence est un ensemble de fleurs groupées sur un rameau. Chacun des rameaux de
l'axe principal ou rachis, qui soutient une fleur, se nomme pédicelle.
Chez certaines Angiospermes, la fleur est unique et terminale (Tulipa sylvestris) mais la plupart
du temps une plante porte plusieurs fleurs qui peuvent être dispersées dans l'appareil végétatif
(fleurs solitaires) ou groupées en des ensembles bien définis ou inflorescences.
90
Fleur isolée
Les inflorescences paraissent très variées, mais en fait il s'agit d'une combinaison de deux types
fondamentaux (qui correspondent aux deux modes principaux de croissance des tiges) :
(1) les inflorescences monopodiale ou racémeuse (la croissance est indéfinie, le
méristème terminant l'axe à un fonctionnement similaire à un point végétatif caulinaire)
Au sein d'une inflorescence, on distingue typiquement, en plus des fleurs (fl) proprement dites,
les éléments suivants :
- le rachis (r) : axe primaire d'une inflorescence ;
- le pédoncule (p) : axe d'une inflorescence sur lequel sont insérés les pédicelles ou axe d'une
fleur solitaire axillaire ou encore axe d'une fleur solitaire ;
91
- les pédicelles (pl) : axe portant chacun une fleur ;
- les bractées (br) : feuilles transformées, souvent réduites, vertes, colorées ou scarieuses,
situées à la base du pédoncule de l'inflorescence, des rameaux et des pédicelles. Il existe des
bractées particulières : les spathes et les involucres. Une spathe est une grande bractée
entourant une inflorescence ou une partie d'inflorescence (ex. : Araceae). Tandis qu'un involucre
est un ensemble de bractées insérées au même niveau ou à des niveaux rapprochés, sous une
fleur (ex. : anémone), ou, le plus souvent, à la base d'une inflorescence.
- les préfeuilles et les bractéoles (bl) : petits appendices, souvent réduits, situés sur les
pédicelles eux-mêmes.
Malgré cela, la classification des inflorescences reste un problème complexe, du fait du grand
nombre de dispositions rencontrées et de l'existence de cas plus ou moins intermédiaires. Des
termes purement descriptifs sont parfois utilisés pour décrire une inflorescence. C'est le cas
notamment pour des inflorescences compactes ne permettant que difficilement l'analyse de la
ramification (ex. : les glomérules).
93
Chaton Spadice
94
Glomérules a. glomérule (cyme bipare) - b. glomérule (cyme unipare)
95
3.7. Fruits
Les fruits résultent de la transformation de l'ovaire ou des ovaires d'une fleur fécondée; ils
renferment la ou les graines, provenant de l'évolution de(s) ovule(s).
3.7.1. Croissance
Le développement de l'ovaire, depuis sa formation dans un bouton floral jusqu'au fruit mûr,
lorsque la fleur a été pollinisée, est généralement continu.
Par contre, si la fleur n'a pas été pollinisée, cette croissance s'arrête brusquement et la fleur
non fécondée se détache et tombe. Il y a néanmoins des exceptions assez rares, mais qui
intéressent directement l'homme : certaines plantes produisent des fruits sans qu'il n'y ait eu
pollinisation des fleurs. Il s'agit du phénomène de parthénocarpie qui engendre des fruits
totalement dépourvus de graines. C'est le cas de certaines espèces sélectionnées et cultivées
par l'homme comme les bananes comestibles, les oranges sans pépins, etc.
96
Variantes de l'akène : a. samare - b. disamare - c. caryopse
Les fruits secs déhiscents
Ils s'ouvrent à maturité pour libérer les graines. La déhiscence se réalise le plus souvent
longitudinalement par rapport à l'axe du fruit. On distingue principalement :
- la déhiscence loculicide : elle se réalise au milieu des carpelles, le long de leur nervure
médiane ;
- la déhiscence septicide : elle se réalise suivant la ligne de soudure de deux carpelles
adjacents ; dans le cas d'un carpelle unique, la déhiscence se réalise alors le long de la ligne de
soudure du carpelle sur lui-même ;
- la déhiscence septifrage : elle se réalise suivant deux parallèles aux placentas, de part et
d'autre de ceux-ci.
Type de déhiscences
Dans ce groupe important et diversifié de fruits, on distinguera principalement les types de fruits
suivants :
- la capsule : fruit sec formé à partir d'un ovaire composé de plusieurs carpelles soudés. De
structure variable, il correspond à un gynécée coenocarpe supère ou infère.
Dans une première catégorie, la déhiscence se réalise par des fentes parallèles à l'axe
longitudinal : capsules loculicides, septicides ou septifrages.
97
Dans une seconde catégorie, la déhiscence se fait par des dents apicales (capsules denticides),
par des pores au sommet ou à la base du fruit (capsules poricides), par fente ou par déchirure
plus ou moins irrégulière, ou encore par une fente transversale délimitant une sorte de petit
couvercle. On réserve le nom de pyxide à ce dernier cas.
- la silique : fruit à déhiscence septifrage, dérivant d'un ovaire composé de deux carpelles
seulement, s'ouvrant en deux valves, avec développement d'une fausse cloison médiane d'origine
placentaire (ex.: Brassicaceae). On utilise le terme de silique lorsque le fruit est beaucoup plus
long que large et celui de silicule lorsque sa longueur ne dépasse pas trois ou quatre fois sa
largeur ;
- le follicule : fruit provenant d'un carpelle unique à déhiscence septicide (une seule ligne de
déhiscence en position ventrale) ;
- la gousse ou légumen : fruit provenant également d'un carpelle unique mais à déhiscence
septicide et loculicide (deux lignes de déhiscence, l'une ventrale et l'autre dorsale) ; fruit typique
des Fabacées ;
99
3.8. Graine
3.8.1. Formation de la graine
La graine peut être considérée comme étant le résultant de l’évolution de l’ovule après le
phénomène de double fécondation.
La double fécondation
Ce phénomène qui se déroule au sein du sac embryonnaire ou prothalle femelle aboutit à la
mise en place de deux organismes nouveaux.
Les noyaux spermatiques pénètrent dans le sac embryonnaire :
- l’un va s’unir à l’oosphère donnant un zygote diploïde, qui entre immédiatement en division
pour édifier l’embryon ;
- l’autre s’unit aux noyaux polaires donnant un œuf triploïde qui se divise aussi ; il est à
l’origine de l’albumen. L’albumen se charge de réserves dont l’embryon se nourrira
ultérieurement.
100
Double fécondation
3.8.2. Structure de la graine
La structure de la graine est en relation directe avec celle de l'ovule, tout comme celle du fruit découle
des particularités de l'ovaire. Après fécondation, pendant que l'ovaire se transforme en fruit, le ou les
ovules qui y sont abrités évoluent vers la constitution de la ou des graines.
La graine se compose essentiellement d'un tégument (simple ou double) et d'une amande (formée
de l'embryon et de tissus de réserves constituant l'albumen).
La taille, la forme, la pilosité, la consistance des graines varient considérablement selon les espèces et
selon les modes de dissémination.
Selon la présence ou non d'albumen dans les graines, celles-ci se classent en deux catégories :
- les graines albuminées : cotylédons minces dans un albumen développé servant de réserve comme
par exemple, les caryopses des céréales.
- les graines exalbuminées : amande réduite à l'embryon. Les cotylédons remplissent l'intérieur de
la graine et renferment les matières de réserves, comme chez le pois ou le haricot.
CONCLUSION GENERALE
La botanique ou biologie végétale a pour objet la connaissance des plantes. C’est surtout une science
d'observation, mais aussi parfois d'expérimentation dans l’acquisition et le classement des
connaissances. Elle permet de décrire les plantes du monde et leurs éléments constitutifs, de les
comparer, les classer et les relier puis les nommer.
L'historique est présenté en 3 étapes, avec les principaux progrès et régressions. Les disciplines
actuelles sont comparées, pour la botanique fondamentale d'une part, et pour la botanique appliquée
d'autre part. Les végétaux et les animaux constituent les êtres vivants. Les végétaux se distinguent des
animaux par la faculté de synthèse due à la présence de la chlorophylle qui constitue un des caractères
fondamentaux du monde végétal. Les Cormophytes sont des végétaux formés de tissus organisés
parmi lesquels certains constituent l’appareil vasculaire (absent chez les Bryophytes). Tous les organes
(racines, tiges et feuilles) sont différenciés. Les Bryophytes n’ont toutefois pas de racine mais de
rhizoïdes. Les cellules mères des spores sont groupées dans un organe circonscrit par une assise
cellulaire, le sporange. De même les gamètes sont produits dans un organe entouré d’une assise
cellulaire, le gamétange. Le gamétange femelle est appelé archégone d’où le nom d’Archégoniates
donné aux Cormophytes. Les Cormophytes comprennent les Bryophytes (Mousses, Hépatiques), les
Ptéridophytes (fougères et alliés), les Gymnospermes au sens large (Préspermaphytes,
Gymnospermes, Chlamydospermes) et les Angiospermes.Les caractères reproducteurs et leurs
homologies chez les plantes terrestres sont consignés dans le tableau IV.
102
Classification des Embryophytes ou plantes terrestres
103
Tableau IV : Récapitulatif des caractères reproducteurs et homologies chez les plantes terrestres
(n= haploïde ; 2n = diploïde ; m = mâle ; f = femelle)
Sporophyte (2n) Sporophylle (2n) Sporange (2n) Spore (n) Gamétophyte (n) Gamétange(n)
Bryophytes soie et capsule virtuelle capsule isospore protonéma et plante Anthéridie (m) et
feuillée archégone (f)
Fougères plante feuillée fronde sporange isospore prothalle Anthéridie (m) et
hermaphrodite archégone (f)
Prêles plante feuillée Sur les épis sporange isospore prothalles (m) Anthéridie (m) et
sporangifères légère hétérosporie et (f) archégone (f)
Sélaginelles plante feuillée microsporophylle (m) microsporange (m) microsospore (m) et prothalles (m) Anthéridie (m) et
et macrosporophylle (f) et macrosporange (f) macrospore (f) et (f) archégone (f)
Ginkgos arbres (m) et (f) filet de l’étamine (m) sac polliniques (m) et grain de pollen grain de pollen Anthéridie (m) et
(dioïque) et porte-ovule (f) ovule (f) uninuclée (m) plurinuclée (m) archégone (f)
et cellule mère de et endosperme (f)
l’endosperme (f)
Conifères arbres monoïques ou Ecaille staminale (m) et
sac polliniques (m) et grain de pollen
dioïques ovule ovulifère(f) grain de pollen Anthéridie
ovule (f) uninuclée (m)
plurinuclée à réduite (m) et
et cellule mère de
trinuclée (m) archégone (f)
l’endosperme(f)
et endosperme (f)
104
TD DE CONTROLE DE CONNAISSANCES
Pour chaque numéro indiquer la ou les bonnes réponses en inscrivant uniquement la ou les lettres correspondantes. (NB : pas de réponse partielle)..
107
B. des Dicotylédones et Monocotylédones externe qui l'entoure, de la substance très
C. des Gymnospermes résistante qui imprègne cette paroi.
D. des Chlamydospermes
E. des Ptéridophytes 3. Il est destiné à voyager par différents
moyens pour atteindre un organe femelle :
38. Le grain de maïs c'est la pollinisation ; associez à chacun des
A. est une graine des Monocotylédones agents de transport suivants le type de
B. est un fruit des Angiospermes pollinisation qui lui correspond : eau,
C. est un fruit sec indéhiscent insectes, oiseaux, vent.
D. est un caryopse
E. se comporte comme une graine 1. Est-on en présence uniquement de formations 4. Les recherches en systématique végétale les
primaires ou secondaires, ou plus récentes ont montré que
39. La coupe transversale d’une orange à la fois de formations primaires et secondaires ?
montre l'ornementation externe du grain de pollen
2. Les deux végétaux concernés appartiennent-ils permet de diviser les Angiospermes en
A. une placentation axile aux Monocotylédones ou aux Dicotylédones?
B. une placentation centrale plusieurs groupes taxonomiques ; indiquez le
C. une placentation basale 3. Quelle est la nature des deux organes en type de pollen pour chacun des groupes
D. une placentation pariétale cause? suivants : Eu-Dicotylédones,
E. une placentation marginale 4. L'une de ces coupes comporte une anomalie, Monocotylédoncs, « Paléoarbres », «
Paléoherbes ».
laquelle?
40. Le fruit de la tomate
A. dérive d’une fleur hypogyne 43. l'oosphère
B. dérive d’un ovaire infère 42. Grain de pollen
1. L'oosphère est un (barrez les termes faux)
C. présente une placentation centrale
D. présente une placentation axile 1. Le grain de pollen est un (barrez le terme faux) : gamète mâle - gamète femelle - sporoplryte -
E. dérive d’un ovaire supère gamétophyte sporophyte gamétophytc - organe végétatif donc (barrez le
apparaissant à partir des (entourez, le terme faux)
41. Anatomie d'Angiospermes taxon correspondant) à n chromosomes à 2n chromosomes
Après inventaire des tissus que vous avez forme chez les Cormophytes dans un garnétange
Bryophytes - Ptéridophyles -
reconnus dans ces deux coupes transversales, appelé .
Préspermaphytes -Gymnospermes -
répondez aux questions suivantes :
Chlamydospermes - Angiospermes.
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110