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SEMIOLOGIE DE LA MALNUTRITION DE L’ENFANT

Professeur K. E. DJADOU

Dr D.A.E AKOLLY

Année académique 2022-2023

OBJECTIFS DU COURS

1. Enumérer les principaux facteurs étiologiques de la dénutrition chez l’enfant.

2. Evaluer l’état nutritionnel d’un enfant atteint de dénutrition.

3. Décrire les signes cliniques et biologiques du kwashiorkor chez le nourrisson.

4. Décrire les signes cliniques et biologiques du marasme chez le nourrisson.

PLAN

1. Introduction
2. Rappels

3. Etude clinique de la malnutrition chez l’enfant


4. Conclusion
1. INTRODUCTION

• Malnutrition = maladie nutritionnelle résultant d’un déséquilibre d’apport de


nutriments à l’organisme ou à leur mauvaise utilisation, quel que soit le type
de nutriment et la cause de cette anomalie.
• Deux types de malnutrition :
– malnutrition déficitaire ou dénutrition +++ ;
– malnutrition excédentaire ou surpoids/obésité.
• Dénutrition = maladie nutritionnelle très fréquente chez l’enfant des PVD.
• Affection du nourrisson et du jeune enfant (moins de cinq ans) +++.
• Facteurs étiologiques multiples et divers.
2.

• Important problème de santé publique dans les pays en voie de


développement :
– Plus de 100 millions de cas dans le monde dont 90 % dans les PVD ;
– 6 à 10 % des hospitalisations en Pédiatrie.
• Affection grave / formes aiguës sévères :
– Taux de létalité élevé (20 à 25 %) ;
– 4ème cause de décès en Pédiatrie.
• Problème de prise en charge thérapeutique.
• Traitement de la dénutrition = long, difficile et coûteux
• Nécessité d’un diagnostic précoce / stade de dénutrition modérée pour PEC à
domicile
• Intérêt de sa prévention +++ / alimentation adéquate + hygiène.
2. RAPPELS SUR LES PRINCIPAUX NUTRIMENTS, LES FACTEURS
ETIOLOGIQUES ET LA PHYSIOPATHOLOGIE DE LA MALNUTRITION CHEZ
L’ENFANT.

2.1. Principaux nutriments de l’alimentation humaine

• Plus de 40 nutriments essentiels à la santé


• Déficience d’un ou plusieurs de ces nutriments ➔ malnutrition avec diminution
de la résistance aux infections
• Beaucoup de ces nutriments = méconnus / carences +++
• Deux groupes de nutriments suivant leur réponse à une déficience : type I et
type II.

Type I Type II
• Fer • Azote
• Iode • Acides aminés
• Cuivre essentiels
• Calcium • Potassium
• Sélénium
• Thiamine • Magnésium
• Riboflavine • Phosphore
• Pyridoxine • Sulfure
• Niacine • Zinc
• Acide folique
• Sodium
• Cobalamine
• vitamin A, D, E, K • Chlore

2
3.

Type I Type II
Nutriments fonctionnels Nutriments de croissance

• Présence de réserves • Pas de réserve corporelle


corporelles
• Concentration réduite en • Concentration tissulaire
cas de carence stable
• Signes spécifiques de • Pas de signes spécifiques
carence de carence
• Pas de ralentissement de • Retard de croissance
la croissance important
• Concentration variable • Concentration stable dans
dans le lait maternel le lait maternel

2.2. Facteurs étiologiques de la dénutrition chez l’enfant

• Trois grands groupes de facteurs :


– Facteurs liés à l’insuffisance des disponibilités alimentaires ;
– Facteurs infectieux ;
– Facteurs socioculturels et psychoaffectifs.

• Facteurs liés à l’insuffisance des disponibilités alimentaires :


– Insuffisance de production vivrière ;
– Soudure (Mai à Août) ;
– Manque de moyens financiers des Parents ;
– Autres facteurs : famine, inondations, déplacement de populations
(conflits, guerre …) insuffisance d’allaitement du nourrisson < 6 mois).

• Facteurs infectieux = maladies infectieuses et parasitaires :


– Maladies virales : rougeole, VIH/SIDA…
– Maladies bactériennes : coqueluche, tuberculose, gastro-entérites
aiguës bactériennes / shigellose, salmonelloses…
– Maladies parasitaires : paludisme, helminthiases et protozooses
intestinales, candidoses digestives...

• Facteurs socioculturels et psychoaffectifs :


– Manque d’informations des parents ;
– Mauvaises habitudes alimentaires liées aux croyances, aux coutumes,
aux tabous …
– Mauvaise conduite du sevrage ;
– Familles nombreuses ;
– Abandons d’enfants à bas âge ;
– Décès maternels.

3
4.

2.3. Physiopathologie de la dénutrition chez l’enfant


2.3.1. Physiopathologie du Kwashiorkor

• Existence d’un STRESS OXYDATIF important chez l’enfant atteint de


Kwashiorkor (comparativement à l’enfant normal et même à l’enfant ayant le
marasme).
• Carences expérimentales en protéines : pas de reproduction du kwashiorkor
chez aucune espèce (sauf apparition d’un retard de croissance et d’un
amaigrissement).
• Régression des œdèmes avec des régimes extrêmement pauvres en
protéines (mais pas d’augmentation de la concentration sérique en albumine).
• Régime des enfants atteint de kwashiorkor = souvent pauvre en nutriments de
type I intervenant dans la défense contre les agressions oxydantes.
• Défaillance des processus biochimiques de protection contre ses agressions
oxydantes.
• Libération de cytokines et de leucotriènes  lésions tissulaires / foie, rein,
peau…
• Les lésions tissulaires provoquées par la libération de cytokines et de
leucotriènes en cas d’infections ou d’agressions oxydantes ➔ kwashiorkor.
• Chez les enfants souffrant du kwashiorkor: élévation du sodium intracellulaire
et baisse du potassium intracellulaire.
• Perturbation de la pompe à sodium avec perméabilité accrue de la membrane
des cellules.
• Au cours du kwashiorkor : effacement des podocytes des glomérules rénaux
➔ lésions observées au cours du syndrome néphrotique, mais sans
protéinurie.
• Protéines de transport synthétisées au niveau du foie en quantités
insuffisantes pour maintenir leur niveau sérique.
• Réduction de la synthèse des lipoprotéines ➔ accumulation des graisses au
niveau du foie.
• Présence d’une dépression profonde de l’immunité ➔ infections multiples et
sévères (les enfants ayant le kwashiorkor vivent habituellement dans un
environnement contaminé).

2.3.2. Physiopathologie du Marasme

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5.

1. Anorexie:
(Carence en nutriments de type II)

2. Réduction de la prise
alimentaire
3. Diminution de la masse
corporelle

3. ETUDE CLINIQUE DE LA DENUTRITION AIGUE SEVERE

3.1. Evaluation de l’état clinique de l’enfant atteint de dénutrition aiguë sévère


• Mesure des paramètres anthropométriques suivants : poids, taille et périmètre
brachial (PB).

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6.

• Calcul du Poids/Age, de la Taille/Age, du Poids / Taille et de l’IMC ➔


IMC/Age ; à rapporter aux normes de l’OMS.
• Recherche de signes d’amaigrissement visible et sévère (examiner l’enfant
nu) :
– Côtes et clavicules saillantes ;
– Hanches plus étroites que le thorax ou l’abdomen ;
– Cuisses maigres
– Peau des fesses et des cuisses très ridée ;
– Visage d’aspect vieillot
– Abdomen ballonné et distendu.
• Recherche d’œdèmes aux deux pieds.
• Déterminer si Poids / Taille < 70% ou poids/taille et IMC/âge au-dessous de
moins 3 DS par rapport à la médiane.
• Recherche de complications :
– déshydratation ;
– choc septique (signes d’infection grave / septicémie) ;
– complications gastro-intestinales ;
– défaillance cardiaque (signes d’insuffisance cardiaque) ;
– hypothermie ;
– anémie sévère…
• Classification de la dénutrition selon l’UNICEF
– Malnutrition aiguë sévère = présence d’œdèmes aux eux pieds et/ou
Poids/Taille < 70 % et/ou PB < 115 mm.
– dénutrition aiguë modérée = absence d’œdèmes aux deux pieds et
Poids/Taille entre 70 et 80 % et/ou PB entre 115 et 125 mm.

3.2. Formes cliniques de dénutrition aigue chez l’enfant

• Dénutrition grave :
– Kwashiorkor = poids/âge entre 60 et 80 % avec présence d’œdèmes.
– Marasme : maigreur extrême avec poids/âge < 60 % sans œdèmes.
– Kwashiorkor avec maigreur : poids/âge < 60 % avec présence
d’œdème.
• Dénutrition modérée ou légère : poids/âge entre 60 et 80 % sans œdèmes.

• Dénutrition aiguë sévère avec œdèmes :


– Kwashiorkor ;
– Kwashiorkor-marasme ou forme mixte
• Dénutrition aiguë sévère sans œdèmes = Marasme.

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7.

4. CONCLUSION
▪ Dénutrition = important problème de santé publique / PVD (forme déficitaire)
▪ Diagnostic souvent tardif
▪ Affection grave : létalité élevée / formes aiguës sévères…
▪ Nécessité d’une PEC appropriée ➔ dépistage précoce + PEC adaptée
▪ Prévention +++.

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