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LA

MALNUTRITION/RACHITISME
DE L’ENFANT
DR SELSABIL NOUIR
SERVICE DE PÉDIATRIE
AHU, CHU SAHLOUL, SOUSSE
INTRODUCTION

• Problème de santé fréquent dans les pays sous développés, de moins en mois fréquent
en Tunisie
• La dénutrition protéino-calorique (DPC) : Etat pathologique qui résulte d’une
inadéquation entre besoins et apports protéino-caloriques
• Peut être le signe inaugural d’une pathologie organique
• Intérêt de la surveillance des paramètres anthropométriques (Poids/taille/PC) à chaque
consultation
• PEC multidisciplinaire
QUI EST À RISQUE??

• Dans notre pays, : la dénutrition par carence primitive d’apports est de plus en plus rare
• Elle complique souvent une pathologie aigue ou chronique qui peut augmenter les
besoins protéiques (inflammation, hypercatabolisme) et réduire les apports (anorexie,
intolérance..)
• Les plus jeunes sont les plus exposés
• → ne pas méconnaitre le risque nutritionnel chez tout enfant infecté hospitalisé →
dépister , diagnostiquer et mettre en œuvre les mesures thérapeutiques
COMMENT FAIRE LE DIAGNOSTIC ?

I- Interrogatoire :
Rechercher devant toute malnutrition :
- Régimes aberrants
- Maladie chronique
- Trouble de l’interaction enfant / parent
- Négligence /maltraitance
- Anomalie du comportement alimentaire
II- examen clinique :
A- Paramètres anthropométriques :
- Suivi régulier du poids/taille → les reproduire sur les
courbes de croissance
- Analyse des courbes : chercher une cassure de la courbe de
croissance (perte d’un couloir)
Pour le grand enfant : la taille se mesure à l’aide d’une
toise verticale avec curseur.
L’enfant doit se tenir debout aussi droit que possible sur
une surface plane, le poids réparti également sur les deux
pieds, talons joints, et la tête placée de sorte que la ligne
de vision soit perpendiculaire au corps.
Pour les enfants de moins de 2 ans :Installer l’enfant, pieds nus et sans couches,
en position allongé sur le dos, le long de la toise, la tête au contact de la partie
fixe.
la personne chargée de prendre les mesures exerce une légère pression sur les
genoux de l’enfant pour maintenir les jambes en position parfaitement allongées
et déplace le curseur situé sur la règle de telle façon que le pied soit à angle
droit. Lire le chiffre situé sur la règle, au niveau du talon et à la base du curseur.
IMC : indice de masse corporelle = POIDS/ T2 (<3ème P)
Chercher des signes de dénutrition/carence :
▪ fonte du pannicule adipeux
▪ Fonte musculaire (cuisses et bras), baisse de l’activité
▪ Oedèmes
▪ Troubles trophiques
▪ Signes neurologiques : irritabilité/ tr conscience
▪ Signes de carence spécifique : Anémie- Rachitisme…
▪ Les formes sévères peuvent s’accompagner de : tr HD, hypothermie, Insuffisance cardiaque,
hépatique, rénale…
FORMES CLINIQUES :

I- DPC primitive:
• Le marasme chez le nourrisson entraîne faim, amaigrissement, retard de croissance et
fonte de la graisse sous-cutanée et des muscles. Les côtes et les os de la face sont
saillants. La peau est mince, trop large et forme des plis.
• Le kwashiorkor est caractérisé par des œdèmes périphériques et périorbitaires .
L'abdomen fait saillie, l'intestin distendu, le foie augmenté de volume et qu'il existe une
ascite. La peau est sèche, mince parfois atrophique. Les enfants atteints sont apathiques
mais deviennent irritables quand on les porte.
II- DPC secondaire :
• Maladies qui affectent les fonctions gastro-intestinales: insuffisance pancréatique / entérite..
• Maladies cachectisantes:
- Insuffisance rénale / cancers
- L'insuffisance cardiaque : au stade terminal peut induire une cachexie cardiaque, la mortalité est
particulièrement élevée.
- Les maladies cachectisantes peuvent diminuer l'appétit ou altérer le métabolisme des nutriments.
• Pathologies qui augmentent les besoins métaboliques:
- Infections / hyperthyroïdie / brulures / chirurgies…
Examens complémentaires ? Sont ils
nécessaires ..
II- Examens complémentaires :
- Diagnostic de la dénutrition : essentiellement clinique

• Pour déterminer la gravité: Albumine et transferrine sériques, NFS


• Pour diagnostiquer les complications et les conséquences: NFS, électrolytes, urée,
créatinine, glycémie, Ca, Mg, phosphate
PEC D’UNE MALNUTRITION DE L’ENFANT :

• Multidisciplinaire
• Déterminer le poids cible et les apports énergétiques nécessaires
• Hospitalisation s’impose dans les formes sévères
• Correction des Tr hydro-électolytiques
• Alimentation par voie orale fractionnée (dépend de la fonctionnalité de l’intestin)
• Une mise de voie centrale dans les situations où les fonctionnalités de l’intestin sont
compromises
• Supplémentation en vitamines : Magnésium/ VitB/A/Zinc/sélinium/Phosphore/cuivre…
RACHITISME
INTRODUCTION :

▪ Le rachitisme est un défaut de minéralisation du squelette en croissance dû


essentiellement à une carence en vitamine D
▪ Touche nourrissons entre 6-18 mois
▪ Peut survenir seul ou dans un contexte de dénutrition
▪ Prise de la vitamine D+++
SIGNES CLINIQUES :

I- Signes osseux :
- Déformations osseuses, bourrelets épiphysaires
- Craniotabès
- Chapelet costal : nodosités palpés au
niveau de la jonction chondro-costale
II- signes musculo-ligamentaires : hypotonie/ retard moteur
III- signes en rapport avec une hypocalcémie :
• Convulsion +++
• Irritabilité
• Laryngospasme
• Trouble de rythme cardiaque : Risque d’arrêt cardiaque
IV- signes dentaires : Anomalies de l’éruption dentaire
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES :

I- Radiologiques :
- Retard d’ossification / déminéralisation / fracture
- Déformations des os longs
- Radio poignet : Métaphyses irrégulières, becs latéraux
- Radio thorax : poumon rachitique / élargissement de la jonction chondro-costale
en bouchon de champagne
II- Biologiques :
- Bilan phosphocalcique ; Ca : normale ou basse /Phosphore normal ou bas
PAL augmentées / VitamineD effondrée /PTH Augmentée
- NFS : à la recherche d’une anémie associée
• Anamnèse: absence de prise de vit D
• Signes cliniques et radiologiques de rachitisme
• Réponse au TRT Vitamino calcique

Diagnostic Positif
TRAITEMENT

I- Curatif :
- Calcium: 1000 mg/m2/24h
- Vitamine D :1 ampoule= 200 000 UI dose unique ou gouttes : 2000 - 5000 UI/J pendant 6 – 8 semaines
II- Préventif :
• Repose sur la supplémentation orale systématique en Vitamine D
• Chez la femme enceinte : une dose unique de 200000 UI est donnée au 7ème mois de grossesse
• Chez le nourrisson : 1200 UI/J dès la naissance et jusqu'à l'âge de 18 mois ou 200000 UI/06 mois (J15, 6
mois et 12 mois)
• Prématuré, faible poids de naissance, race noire : 2000 UI/J
EVOLUTION :

1) Eléments de surveillance :
• Signes cliniques : Signes osseux et signes musculo-ligamentaires
• Signes Biologiques : Calcémie, phosphorémie et phosphatases alcalines
• Signes radiologiques : Radio du poignet à 1 mois après le début du traitement
2) Evolution favorable :
• Normalisation de l'hypocalcémie en quelques jours
• Normalisation de la phosphorémie et de la PTH en 5 – 15 jours
• Normalisation des phosphatases alcalines en 6 – 8 Semaines
• Sur le plan radiologique :
- À 3 à 4 semaines de traitement : apparition de liserés de calcification qui bordent les lignes
métaphysaires
- Les déformations osseuses se corrigent en 2 – 3 ans : recours exceptionnel à un traitement
orthopédique.
3) Complications :
• complications de l'hypocalcémie : convulsions, mort subite (laryngospasme),
cardiomyopathie
• Respiratoires : broncho-pneumopathies récidivantes
• Retard de croissance
• Déformations osseuses et fractures pathologiques

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