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© Dunod, 2020
11 rue Paul Bert – 92240 Malakoff
ISBN : 978-2-10-081411-4
Table des matières
Avant-propos
Conclusion et perspectives
1. De la prévention à la promotion de la santé
2. Perspectives de recherche
Bibliographie
1.2 La boulimie
Le terme « boulimie » est dérivé du grec bous, le bœuf, et limos, la faim,
signifiant ainsi « faim de bœuf ». Des premières descriptions apparaissent
dans l’Antiquité, qui deviennent plus précises à partir du dix-
neuvième siècle. Les critères diagnostiques exacts sont définis seulement
depuis 1980 (DSM-III). Depuis ces années, il semblerait que la boulimie se
soit répandue davantage, notamment au sein des sociétés de type occidental.
Outre le fait que les troubles sont mieux connus et donc plus facilement
repérés, l’impact des exigences culturelles et des représentations collectives
sur les cognitions et les comportements des femmes semble
particulièrement impliqué dans la survenue de ces troubles.
On compte aujourd’hui une prévalence d’environ 1 % de boulimie dans la
population adolescente, le trouble survenant plutôt vers la fin de
l’adolescence (18 ans), et principalement chez les filles (90 %). Chez
l’adulte, la population des 18-25 ans est la plus touchée par ces troubles.
Dans le cadre d’une enquête en ligne menée auprès d’adultes de la cohorte
NutriNet-Santé, 4,4 % des femmes ont été identifiées comme présentant les
symptômes de la boulimie, et 1,1 % des hommes (Andreeva et al., 2019).
1.2.1 Critères diagnostiques
Les troubles des conduites alimentaires sont plus rares chez le garçon
(10 %), bien que les chercheurs considèrent qu’il existe une sous-évaluation
des cas de troubles alimentaires chez les garçons en raison des
représentations véhiculées autour de la maladie. En effet, ce type de trouble
étant considéré comme une maladie féminine, l’entourage est moins
facilement alerté par l’amaigrissement des garçons, et ceux-ci sont moins
enclins à en parler en raison d’une stigmatisation redoutée. Chez les
garçons, le surpoids au cours de l’enfance est plus fréquent et peut
expliquer la survenue d’une insatisfaction corporelle en raison de remarques
récurrentes de l’entourage, ainsi qu’un déclenchement des troubles avant le
début de la puberté. Sur le plan biologique l’on observe une diminution de
la testostérone et des anomalies de la production d’hormones de croissance
(augmentation ou diminution). Les troubles de l’érection et l’absence de
libido sont considérés comme des équivalents de l’aménorrhée. L’activité
sexuelle et les fantasmes érotiques sont ainsi considérés comme des
éléments de pronostic favorables.
Plusieurs recherches ont mis en avant l’incidence plus importante de
troubles des conduites alimentaires dans la population homosexuelle, ce qui
pourrait s’expliquer par une plus grande insatisfaction corporelle chez ces
individus (voir Hospers et Jansen, 2005). D’autre part, on observe chez les
hommes présentant un trouble du comportement alimentaire des taux
nettement supérieurs d’abus sexuels et de négligence au cours de l’enfance
que chez leurs homologues féminins (Eliot et Baker, 2001). Lorsque le
trouble du comportement se manifeste chez le garçon avant la puberté, il
correspond le plus souvent à un symptôme psychopathologique d’un trouble
sous-jacent tel que la dépression infantile.
Chez l’adulte, avec la nouvelle classification des troubles du
comportement alimentaire proposée par le DSM-5, le nombre d’hommes
concerné par un trouble alimentaire est mieux identifié car le pourcentage
d’hommes présentant un trouble hyperphagique est non négligeable.
1.4.2 Les troubles des conduites alimentaires chez l’enfant
Pica est le nom latin donné à la pie, cet oiseau qui consomme toutes sortes
de choses. Le pica est une pathologie qui consiste en une ingestion de
substances non comestibles telles que la terre, les feuilles, le sable, le
plastique… On parle de pica lorsque ce comportement perdure depuis plus
d’un mois et ne correspond pas à un comportement que l’on rencontre
habituellement à cet âge. Le pica est associé à l’apparition d’infections et
d’intoxications en raison des substances ingérées. Ce trouble étant
particulièrement à risque, il figure dans le DSM-5, qui recommande une
prise en charge clinique. On retrouve ce type de conduites chez des
individus présentant un retard mental ou encore un trouble envahissant du
développement tel que l’autisme.
2. Sémiologie
Les critères diagnostiques de l’anorexie et de la boulimie coexistent avec
d’autres symptômes qui reflètent les difficultés des personnes souffrant de
ces troubles. Le trouble alimentaire se manifeste par un ensemble
d’attitudes inhabituelles ou de comportements dysfonctionnels face à la
nourriture, au corps, à la santé et aux autres personnes.
Les troubles des conduites alimentaires débutent souvent par une phase de
restriction alimentaire quantitative et qualitative. La personne mange
nettement moins que ce qui serait nécessaire pour sa taille et son âge et
sélectionne les aliments en fonction de croyances. Pour certains, les
aliments blancs seraient plus faciles à manger, car ils semblent plus
« purs ». Les aliments crus sont davantage appréciés par d’autres, croyant
qu’ils feraient moins grossir, ou sont à l’inverse rejetés car ils provoquent
davantage de ballonnements. Comparativement à la conduite d’un régime
normal, l’entrée dans l’anorexie est caractérisée par une ritualisation de
nombreux comportements, celle-ci pouvant être comprise comme un besoin
de maîtrise des besoins physiologiques comme le fait de manger, qui
deviennent oppressants sous l’effet de la restriction alimentaire.
Les rituels observés concernent la pesée de chaque aliment consommé, le
découpage patient de tous les aliments présents dans l’assiette en toutes
petites unités, le tri, la pesée, etc. D’autres comportements de rangement ou
de nettoyage viennent renforcer l’apparence d’un trouble obsessionnel-
compulsif. Il est à noter que ces comportements semblent être secondaires à
la restriction alimentaire. Une expérimentation réalisée aux États-Unis
indique que, lors de l’imposition d’un régime restrictif auprès d’un
échantillon de personnes du tout-venant (hommes et femmes adultes), des
pensées obsédantes d’alimentation assaillent le sujet, de même que des
pulsions à consommer de grandes quantités d’aliments hautement
caloriques (crises de boulimie). Les comportements se ritualisent (horaires
de repas strictement respectés, rangement des aliments à des emplacements
très précis, etc.), cette attitude venant contaminer l’ensemble de la vie
quotidienne des participants de l’étude. Cette attitude de contrôle et
d’organisation peut être analysée comme une tentative de gestion de
l’anxiété générée par les besoins physiologiques non satisfaits.
2.1.2 Conduites d’évitement et d’exposition
Les personnes atteintes de troubles des conduites alimentaires tentent de
lutter contre la sensation de faim au moyen de stratégies comme la
consommation de liquides. La conduite active de restriction est souvent
dissimulée par la personne, qui s’arrange pour établir un planning
d’activités précisément aux horaires habituels de repas. Ce refus alimentaire
contraste avec un fort intérêt (voire une obsession) pour l’alimentation. Ces
personnes possèdent souvent des connaissances étendues en matière de
nutriments, sont parfois passionnées de cuisine, les plats étant cependant
destinés aux autres membres de la famille… Ainsi, l’anorexique se met en
quelque sorte à l’épreuve, afin de se prouver sa capacité à contrôler l’acte
alimentaire. Cela lui permet de se rassurer constamment sur ses capacités de
maîtrise, sa plus grande peur étant de perdre le contrôle face à la nourriture.
Pas
Un Totalement/
du Modérément Beaucoup
peu toujours
tout
Je me sens plus gros(se) après avoir
pensé à manger de la nourriture
0 1 2 3 4 5
« interdite » ou qui fait grossir (par ex.
du chocolat).
Pas
Un Totalement/
du Modérément Beaucoup
peu toujours
tout
Il est presque aussi inacceptable de
penser faire un écart à mon régime que 0 1 2 3 4 5
de réellement faire un écart.
L’une des caractéristiques les plus marquantes des troubles des conduites
alimentaires concerne le fait qu’il s’agisse d’une pathologie principalement
féminine. Les pressions psychosociales exercées sur la femme vers un idéal
de beauté ont été largement documentées. Ces pressions entraînent
l’adoption de comportements de contrôle du poids qui vont à l’encontre des
réalités biologiques. Les femmes étant biologiquement prédestinées à
acquérir plus de masse adipeuse que les hommes, elles luttent pour
maintenir une silhouette irréaliste. La restriction alimentaire entraîne un
risque de développement de troubles de l’alimentation, les boulimiques
rapportant presque dans tous les cas avoir commencé un régime avant
l’apparition des premières crises de boulimie. Ainsi, les aspects
développementaux liés à la puberté sont au cœur de la problématique des
troubles alimentaires.
2.2.4 Antécédents traumatiques
Les résultats des recherches ayant étudié le lien entre les abus sexuels au
cours de l’enfance et les troubles alimentaires à l’adolescence sont
contradictoires. Cela s’explique notamment en raison des différences
d’antécédents pris en compte : abus sexuels ou climat incestuel,
maltraitance intra ou extrafamiliale… Il est à noter que le suivi d’une
cohorte de près de 800 enfants réalisé par Johnson et ses collaborateurs
(2002) révèle un lien significatif entre la négligence parentale et l’abus
sexuel dans l’enfance, et l’apparition ultérieure d’un trouble du
comportement alimentaire. Plusieurs études ont également mis en évidence
le fait que les individus souffrant de troubles des conduites alimentaires
avaient subi des situations de stress chronique ou de stress aigu, telles que
l’abandon, le décès d’un proche ou la violence. Ainsi, dans l’étude de
Reyes-Rodriguez et de ses collaborateurs (2011), sur 753 femmes ayant été
anorexiques, 40 % rapportaient avoir subi au moins un événement
traumatique au cours de leur vie. Concernant les abus sexuels, le taux varie
selon les études : entre 20 % et 50 % des personnes atteintes de troubles des
conduites alimentaires rapportent avoir subi un abus sexuel au cours de
l’enfance ou de l’âge adulte, avec une proportion plus importante chez les
personnes présentant des symptômes boulimiques (e.g. Carter et al., 2006 ;
Waller, 1991, 1992). L’effet cumulé de plusieurs situations traumatiques et
aversives multiplie le risque d’apparition d’un trouble. Pike et
collaborateurs (2008) montrent par exemple que les commentaires négatifs
concernant l’apparence physique renforcent le risque de trouble alimentaire
induit par un événement traumatique.
L’hypothèse selon laquelle les deux types de troubles ont des bases
communes repose notamment sur l’observation de caractéristiques
prémorbides similaires, telles que la présence de symptômes anxieux et
dépressifs, une moindre capacité à reconnaître ou à interpréter les
sensations internes, la recherche de sensations, la sensibilité aux
récompenses et aux punitions et la mauvaise estime de soi. Certains
chercheurs suggèrent qu’il existe un certain nombre de traits de personnalité
communs aux deux types de troubles qui prédisposent un individu au risque
d’adopter des comportements potentiellement excessifs. Ces recherches
montrent notamment que les patients atteints de troubles des conduites
alimentaires obtiennent des scores comparables à ceux de patients
dépendants de drogues aux échelles mesurant les caractéristiques de la
personnalité dépendante (Davis et Claridge, 1998). Une même séquence
temporelle prédictive des troubles à l’adolescence est observée, les troubles
anxieux et dépressifs apparaissant souvent avant la conduite addictive.
Ainsi, l’addiction pourrait être comprise comme un style de coping évitant.
Lorsque celui-ci est mis en œuvre de manière préférentielle, il pourrait
entraîner une vulnérabilité à toute autre addiction également utilisée comme
stratégie d’adaptation. Les troubles des conduites alimentaires peuvent
correspondre à une tentative de contenir, à travers le recours au corps et aux
sensations, l’angoisse expérimentée par les adolescents face aux
nombreuses dimensions en pleine mutation.
3.2.4 Des patterns neurobiologiques communs
Les facteurs de risque ont été répartis en deux catégories (Kraemer et al.,
1997) : les facteurs de risque « fixes » et les facteurs « malléables ». Les
facteurs fixes sont l’âge (en lien avec les modifications générées par la
puberté) et le genre (les filles sont plus à risque que les garçons). Les
facteurs malléables sont ceux sur lesquels il est possible d’agir : la pression
vers la minceur exercée par les médias, la recherche de minceur, l’influence
des émotions négatives… Les programmes de prévention et de prise en
charge portant sur ces facteurs malléables ont une efficacité faible ou
modérée selon les études (Stice et al., 2007). Cela s’explique notamment
par le fait qu’en présence d’une émotion négative, différentes réponses sont
possibles. Certains individus auront tendance à chercher à lutter contre
l’émotion ou encore à éviter les situations pouvant générer cette émotion.
C’est ainsi qu’une personne en vient à fuir son reflet dans un miroir,
cherche à éviter le regard des autres… À l’inverse, d’autres personnes
développent une attitude de « bienveillance envers soi » et d’« acceptation »
(voir chapitre 4) consistant à considérer l’expérience désagréable comme
faisant partie des expériences que l’on peut rencontrer au cours d’une
journée, sans pour autant que cela les empêche de poursuivre les activités
considérées comme importantes pour elles, telles que voir des amis. Ce
constat a mené les chercheurs et les praticiens à s’intéresser davantage à ces
facteurs dits « protecteurs » qui permettraient de maintenir une qualité de
vie satisfaisante en dépit de la présence de facteurs de risque.
3.3.2 Les facteurs protecteurs génériques
Absence d’exposition à
Engagement dans des activités des expériences de
physiques procurant du plaisir Capacité d’affirmation de soi discrimination liée au genre
(plutôt que de la contrainte) ou de critiques liées à
l’apparence physique
1. L’hospitalisation
La reprise de poids et l’hospitalisation sont des aspects thérapeutiques
presque exclusivement réservés aux anorexiques. Les boulimiques sont
rarement hospitalisés, sauf en cas de dépression grave ou dans le but de
rompre le cycle de crises de boulimie/vomissements. En effet, dans la
majorité des cas, le poids des personnes atteintes de boulimie reste normal,
alors qu’en moyenne, au moment où les anorexiques s’engagent dans un
premier traitement, ils se situent déjà de 25 à 30 % en dessous d’un poids
normal, cette perte de poids pouvant atteindre 50 % du poids considéré
comme normal. Dans les unités ou centres hospitaliers spécialisés, la reprise
de poids est souvent négociée dans le cadre d’un « contrat » établi avec
chaque patient anorexique. Il s’agit souvent de procédures théorisées par
l’approche comportementale qui visent aussi à établir un échange avec le
patient, souvent réfractaire à toute relation ou à tout discours thérapeutique :
en échange de l’acceptation de manger et de la reprise de poids progressive,
le patient reçoit des « récompenses », comme l’accès à certaines
commodités, à des activités, aux visites des proches, à l’autorisation de
sortie pour le week-end, etc. Parallèlement à ce contrat, les personnes
anorexiques participent à différents types de thérapies, individuelles ou de
groupe, et à des activités à visée thérapeutique comme la relaxation et
l’ergothérapie. Pour les personnes anorexiques chez qui la perte de poids a
été moins spectaculaire ou s’est stabilisée, la reprise de poids peut être
proposée en ambulatoire accompagnée d’une prise en charge thérapeutique.
Toutefois, il semble que la reprise de poids ne soit pas la partie la plus
compliquée du traitement, car plusieurs études rapportent une reprise de
poids chez au moins 85 % des patients en début de traitement. Les autres
aspects de la prise en charge thérapeutique semblent beaucoup plus
difficiles à mettre en œuvre, alors qu’ils sont indispensables. En effet, se
centrer exclusivement sur le poids ne permet pas de remédier aux difficultés
sous-jacentes avec un risque de rechute important.
En France, ce type de pratique est encore peu répandu, mais les études
réalisées dans les pays anglo-saxons ont démontré l’efficacité de cette
méthode : environ 30 % des patients voient leurs troubles évoluer de
manière positive, ceci pouvant aller jusqu’à la rémission complète.
S’inspirant de l’approche cognitivo-comportementale, un programme a été
récemment développé en Suisse proposant un guide d’auto-traitement par
Internet destiné aux patients souffrant de boulimie (Rouget et al., 2005).
L’implémentation de cet auto-traitement sur Internet, qui offre plus
d’interactivité et de convivialité qu’un ouvrage, permet d’augmenter la
motivation des participants ; le programme informatique peut fournir des
informations individualisées comme des bilans hebdomadaires à propos de
modifications de certains comportements. Ce guide est composé de sept
étapes qui permettent au patient de reprendre progressivement le contrôle
de son comportement alimentaire, notamment grâce à la pratique
d’exercices. À chaque étape, il est possible de suivre la manière de faire et
les réflexions d’un personnage mis en scène tout au long du support.
L’évaluation de ce traitement de quatre mois montre : une disparition des
symptômes pour 17,2 % des personnes ; pour 68,9 % d’entre elles une
réduction des crises de boulimie ; 58,6 % des personnes ont des
vomissements. Ces résultats sont comparables à ceux obtenus en utilisant
un ouvrage.
Les participants se sont déclarés satisfaits de ce traitement, et notamment
du soutien par les contacts électroniques hebdomadaires avec un thérapeute.
La majorité d’entre eux ont apprécié le fait de pouvoir gérer eux-mêmes le
trouble. Cette prise en charge a accru leur sentiment d’efficacité personnelle
face au problème alimentaire. Par ailleurs, les analyses indiquent que plus
de 40 % des connexions étaient effectuées en dehors des horaires de
disponibilité des thérapeutes (entre 19 heures et 8 heures), ce qui renforce
l’intérêt pour cet outil comme forme de traitement complémentaire des
thérapies en face-à-face. De plus, les personnes ayant entrepris ce
traitement n’auraient pas nécessairement été enclines à commencer une
thérapie, notamment en raison de la honte face au comportement
problématique. Les études menées aux États-Unis montrent que cette forme
de traitement est plus efficace que l’absence de traitement et peut être
proposée aux patients en attente d’une prise en charge. Les chercheurs
constatent par ailleurs que cette méthode réduit le nombre de consultations
nécessaires à la prise en charge thérapeutique faisant suite à l’autotraitement
(Maj et al., 2003).
Chapitre 4
Innovations thérapeutiques
Sommaire
1. Thérapie par la remédiation cognitive
2. Le développement de la pleine conscience
3. Les apports de la psychologie positive
4. L’approche centrée sur l’acceptation et l’engagement
Des avancées importantes ont été réalisées concernant la compréhension et
l’accompagnement des troubles des conduites alimentaires, en particulier
pour la boulimie et l’hyperphagie. En ce qui concerne l’anorexie restrictive,
il n’existe pas à ce jour de type d’intervention officiellement recommandée
sur le plan international en raison des résultats moins systématiques obtenus
à ce jour. C’est pourquoi de nouvelles pistes sont en cours d’étude dans le
but d’accompagner au mieux ces patients. Parmi les nouvelles pistes
explorées, l’on compte notamment les thérapies par la remédiation
cognitive, les approches visant à développer la pleine conscience,
l’acceptation, ainsi que la bienveillance envers soi. L’ensemble de ces
interventions se sont avérées efficaces pour la réduction des accès
boulimiques et hyperphagiques, et certaines ont montré des bénéfices pour
les patients souffrant d’anorexie restrictive.
Par exemple, dans une étude il était demandé à des participants de réaliser des mots
croisés. Pour chaque tableau de lettres, il existait une solution permettant d’identifier le
mot donné (soit à l’horizontale, soit à la verticale, soit en diagonale). Les premiers
tableaux comportaient une solution qui était toujours à la verticale, puis un tableau était
présenté dans lequel la solution était un mot à l’horizontale. Les chercheurs ont alors
mesuré le temps que mettait l’individu pour trouver la bonne solution. Plus la
modification de la stratégie cognitive utilisée est rapide, plus cela démontre une forme de
flexibilité cognitive : être capable d’utiliser une autre stratégie plus rapidement.
Fortement
Plutôt en Un peu en Un peu Plutôt Fortement
en
désaccord désaccord d’accord d’accord en accord
désaccord
1 2 3 4 5 6
1. Je me mets en colère si les gens ne font pas les choses à ma façon. 1. |__|
Parfois, j’ennuie les autres quand je divague trop à propos de
2. 2. |__|
certaines choses.
Ça me contrarie si quelqu’un perturbe mon planning pour la journée
3. 3. |__|
en arrivant en retard.
4. J’ai du mal à prendre des décisions. 4. |__|
Lorsque les autres suggèrent d’autres façons de faire les choses, ça
5. 5. |__|
me contrarie ou me déstabilise.
J’ai du mal à me souvenir de la trame générale d’un film, d’un livre
6. ou d’une pièce de théâtre, cependant je peux me souvenir de 6. |__|
certaines scènes précises de manière très détaillée.
Une fois que je suis dans un certain état émotionnel, par exemple en
7. 7. |__|
colère ou triste, ça m’est très difficile de me calmer, de m’apaiser.
Je consacre autant de temps à différentes tâches, quelle que soit leur
8. 8. |__|
importance.
J’aime planifier des événements complexes comme des voyages, des
9. 9. |__|
projets de travail.
Lorsque je lis, je peux rester bloqué(e) sur des détails plutôt que d’en
10. 10. |__|
comprendre l’essentiel.
J’ai un niveau élevé d’anxiété ou de gêne : je peux voir ou sentir que
11. 11. |__|
les choses ne sont pas tout à fait normales.
J’ai tendance à me focaliser sur une chose à la fois et dans des
12. 12. |__|
proportions démesurées par rapport à la situation globale.
J’aime faire les choses dans un ordre précis ou selon une certaine
13. 13. |__|
routine.
Les anorexiques présentent également une difficulté à envisager le
changement (la disparition des symptômes), même en ce qui concerne de
petites habitudes du quotidien en lien avec la nourriture (modifier l’heure
du repas, l’endroit où les aliments sont rangés), mais aussi avec d’autres
aspects de leur routine (modifier l’heure du jogging ; pour plus de détails,
voir Roberts et al., 2011). Ces personnes présentent un degré élevé
d’intolérance à l’incertitude (Sternheim et al., 2011), ce qui les pousse à
planifier et à organiser toutes les dimensions de leur vie dans le but de
pouvoir contrôler le plus possible les situations. Ce phénomène est d’autant
plus prégnant que les individus présentent de faibles compétences en termes
de régulation des émotions, ce qui les rend encore plus anxieux face aux
imprévus. Ainsi, l’hypercontrôle des comportements et des situations,
caractéristique des anorexiques, est considéré comme un moyen de
compenser le faible sentiment de contrôle par rapport à soi et à son
existence (Sternheim et al., 2011).
2. Le développement de la pleine
conscience
La « pleine conscience » (traduction du terme mindfulness) résulte du fait
de porter son attention intentionnellement sur l’expérience du moment
présent, sans porter de jugement particulier sur l’expérience vécue (Kabat-
Zinn, 2003). La dimension de non-jugement est particulièrement importante
dans le cadre des troubles des conduites alimentaires, bien que tout individu
présente une tendance à catégoriser les expériences en « agréables » ou
« aversives ». Une fois qu’un type d’expérience a été intégré dans la
catégorie « aversive », il devient plus difficile de changer de perspective. La
pratique de pleine conscience vise à permettre une plus grande flexibilité
dans le but de pouvoir adopter plus facilement de nouvelles perspectives
face aux situations rencontrées. Cela passe par une pratique d’observation
des événements perceptuels tout en s’entraînant à ne pas chercher à les
cataloguer (comportement bon/mauvais, aliment autorisé/interdit) et à ne
pas réagir immédiatement (temps de pause pour ne pas mettre en œuvre
d’emblée la réaction automatique). La pleine conscience peut être comprise
comme la capacité mentale d’un individu à se focaliser sur la perception de
l’instant présent, accompagnée d’un état de conscience lui permettant de
s’extraire de ses modes habituels de réaction gouvernés par ses filtres et ses
biais cognitifs (Shankland et André, 2014).
S’inspirant de pratiques bouddhistes, Jon Kabat-Zinn a conçu un premier
programme laïc il y a une trentaine d’années, à destination de patients
souffrant de douleurs chroniques. Par la suite, de nombreuses adaptations
ont été réalisées dans le but de répondre à différentes problématiques, dont
les troubles des conduites alimentaires (e.g. Alberts, Thewissen et Raes,
2012 ; Kristeller et Hallett, 1999). Par le biais de ces pratiques, il est
possible de renforcer les compétences permettant d’augmenter la fréquence
et la qualité des moments de pleine conscience dans la vie quotidienne. Les
effets de ces pratiques ont été évalués par un nombre croissant de
recherches mettant en évidence un impact sur les trois dimensions du bien-
être telles que définies par l’OMS : physique (e.g. amélioration des défenses
immunitaires), mentale (e.g. réduction de l’anxiété et de la dépression) et
sociale (e.g. augmentation de l’empathie et du sentiment de proximité
sociale). Au-delà de l’intérêt de ces pratiques en termes de développement
du bien-être (pour une revue, voir Brown et Ryan, 2003), des travaux ont
montré des effets particulièrement utiles pour les personnes souffrant de
troubles des conduites alimentaires, notamment en termes d’amélioration de
la conscience corporelle (Kristeller et Hallett, 1999) et de la régulation
émotionnelle, ce qui constitue la cible des prises en charge actuelles
(Bydlowski et al., 2005 ; Corstorphine, 2006).
En effet, l’on considère que les difficultés à supporter et à réguler ses
émotions génèrent une tendance à l’évitement des émotions qui passe
notamment par un comportement alimentaire visant à mettre les sensations
au premier plan (et les émotions au second plan). Cette tendance à utiliser
les comportements alimentaires comme moyen d’éviter les émotions
participe à augmenter les difficultés à distinguer les signaux physiologiques
de faim et de satiété des signaux générés par une détresse émotionnelle
(Pinaquy, Chabrol, Simon, Louvet et Barbe, 2003). La pleine conscience
représente à la fois une attitude qui favorise la prise de contact avec ses
émotions et un moyen de repérer plus finement les signaux physiologiques
en favorisant une interprétation moins biaisée de ceux-ci. Elle développe
une plus grande acceptation de soi et une meilleure compréhension des
comportements alimentaires, ainsi qu’une diminution de la boulimie et de
l’hyperphagie (Alberts et al., 2012 ; Kristeller, Baer et Quillian-Wolever,
2006 ; Kristeller et Hallet, 1999 ; Kristeller, Wolever et Sheets, 2013). La
réduction des troubles des conduites alimentaires perdure après la fin du
programme lorsque l’individu continue à pratiquer (Kristeller, Wolever et
Sheets, 2014). Quelques études rapportent un effet bénéfique pour les
anorexiques restrictives lorsqu’elles ne se trouvent pas dans un état de
dénutrition sévère (Hepworth, 2011). L’efficacité de ces programmes est
également liée à l’amélioration de la régulation des émotions.
1 2 3 4 5 6 7
Il semble qu’il y ait une heure « idéale » pour moi, pour aller
17.
me coucher le soir.
La
Pas Tout
Un Une partie plupart
du le
peu du temps du
tout temps
1 2 temps
00 4
3
1. S’il y a une tension dans mon corps, je suis
conscient(e) de cette tension.
Bonheur hédonique-fluctuant
Veuillez répondre en utilisant l’échelle ci-dessous :
Pas du tout d’accord 1 2 3 4 5 6 7 Totalement d’accord
Dans ma vie :
– je connais des satisfactions, mais également des insatisfactions importantes. 1 2 3 4 5
67
– les phases de plaisir que je connais laissent toujours place à des phases de déplaisir.
1234567
– mon niveau de sérénité est très variable. 1 2 3 4 5 6 7
– je connais souvent des phases d’euphorie, mais qui laissent presque toujours place à
des phases beaucoup moins exaltantes. 1 2 3 4 5 6 7
– je passe souvent de l’euphorie à la tristesse. 1 2 3 4 5 6 7
– je passe souvent à des phases de bien-être qui succèdent à des phases de mal-être. 1
234567
– mon niveau de bonheur est plutôt instable, tantôt élevé, tantôt bas. 1 2 3 4 5 6 7
– je passe souvent d’un niveau de plaisir assez élevé à un niveau de plaisir assez faible.
1234567
– je connais des alternances entre des moments de plénitude totale et des moments
beaucoup moins satisfaisants. 1 2 3 4 5 6 7
– dans la même journée, il peut m’arriver d’être tantôt joyeux, tantôt malheureux. 1 2 3 4
567
Ce questionnaire donne lieu à deux scores en additionnant les items de chacune des
sous-échelles : un score de bonheur durable et un score de bonheur fluctuant. Si l’on
identifie un score élevé de bonheur fluctuant, il pourrait être intéressant de proposer une
approche d’acceptation visant à réduire la tendance à l’évitement des émotions
désagréables. Toute émotion peut être considérée comme utile (elle apporte une
information permettant de favoriser une meilleure adaptation à la situation). En
changeant son rapport à l’émotion, on diminue la fluctuation de l’humeur. De plus, le type
de score obtenu donne également une indication sur un éventuel travail à effectuer
concernant les valeurs et les actions pouvant être mises en œuvre pour s’en rapprocher
(voir section suivante consacrée aux approches d’acceptation et d’engagement). Les
personnes en quête de plaisir ont tendance à tenter d’éviter toute émotion désagréable,
même lorsque celle-ci peut être une étape nécessaire pour arriver à un but choisi. Cette
tendance s’accompagne d’une plus grande sensibilité aux petites fluctuations
émotionnelles (comme l’on peut le voir avec les items de l’échelle de bonheur fluctuant),
alors qu’une personne davantage centrée sur ses buts de vie parvient à maintenir un
degré de bien-être plus stable, malgré les aléas du quotidien. Bien que les recherches
en psychologie positive aient montré qu’il était possible d’apprendre à réorienter
l’attention vers des aspects satisfaisants de son existence ou de la situation rencontrée,
dans le but d’améliorer le bien-être, il convient de préciser aux patients qu’il ne s’agit pas
d’éviter les émotions négatives, qui ont leur utilité. L’objectif des interventions de
psychologie positive est de permettre à l’individu de s’exposer à des situations et de
s’impliquer dans des actions susceptibles de développer un bien-être durable
(Shankland, 2016). En effet, le simple fait de croire que les événements qui procurent du
plaisir vont mener au bien-être durable entraîne une tendance à vouloir rendre ces
moments permanents en refusant qu’ils cessent, ce qui génère de l’anxiété (Wallace et
Shapiro, 2006). De même, lorsqu’on demande à des individus de vivre une expérience
en essayant d’éprouver le plus d’émotions positives possible, cela réduit l’apparition des
émotions recherchées (Schooler, Ariely et Loewenstein, 2003). Ainsi, le travail sur le
développement des émotions positives passe davantage par le développement d’autres
dimensions du bien-être telles que la bienveillance envers soi (ce qui augmente l’estime
de soi et le sentiment de compétence), l’engagement dans des activités en lien avec ses
valeurs (ce qui augmente le sens de la vie et la satisfaction par rapport à la vie) et les
compétences relationnelles (qui favorisent un bien-être social et diminuent le sentiment
de solitude).
1 2 3 4 5 6 7
Presque
Jamais Très rarement Rarement Parfois Souvent Toujours
toujours
vrai vrai vrai vrai vrai vrai
vrai
1 2 3 4 5 6 7
Le score de bienveillance envers soi se calcule après avoir inversé les scores des
items 1, 4 et 5 (un score de 1 devient 7 ; 2 = 6 ; 3 = 5 ; 4 = 4 ; 5 = 3…), en additionnant
le score obtenu à chaque item. Le score total va de 7 (faible bienveillance envers soi) à
79 (grande bienveillance envers soi).
La compassion pour soi est associée à une meilleure image de soi, à une
plus grande satisfaction corporelle et à une moindre présence de processus
affectifs (ruminations) et cognitifs (préoccupations alimentaires) menant à
la désorganisation des conduites alimentaires (Adams et Leary, 2007 ;
Ferreira, Pinto-Gouveia et Duarte, 2011, 2013 ; Kelly, Vimalakanthan et
Carter, 2014 ; Schoenefeld et Webb, 2013 ; Wasylkiw, MacKinnon et
MacLellan, 2012 ; Webb et Forman, 2013). Adams et Leary (2007) ont
montré qu’en induisant une attitude bienveillante auprès d’une personne
ayant consommé un aliment calorique, cela diminuait sa tendance à
éprouver des affects négatifs et à en consommer une plus grande quantité
par la suite. En effet, la surconsommation alimentaire est une stratégie
utilisée pour lutter contre les affects négatifs éprouvés lors d’une première
consommation d’un aliment considéré comme « interdit » ou « à risque ».
Grâce au développement d’un dialogue intérieur bienveillant, il devient
possible d’enrayer cette dynamique.
Le développement de la compassion envers soi est associé à une
diminution de la tendance à être affecté par la pression vers la minceur (par
les médias ou par le groupe de pairs), à une réduction de l’internalisation de
l’idéal de minceur et à une diminution des troubles des conduites
alimentaires (Tylka, Russell et Neal, 2015). Moins la honte par rapport à
son corps est élevée, moins il y a de risque de conduites de restriction
(Breines, Toole, Tu et Chen, 2014). Dans une autre étude, il a été montré
que la compassion pour soi prédisait une moindre sévérité des symptômes
alimentaires chez des personnes ayant subi des traumatismes au cours de
l’enfance pouvant générer de la honte (abus sexuels). Plus la honte est
élevée, plus le trouble est sévère, tandis que la compassion pour soi
permettrait de réduire le jugement négatif sur soi, ce qui diminue le risque
de sévérité du trouble (Ferreira, Matos, Duarte et Pinto-Gouveia, 2014).
3.4.3 La thérapie centrée sur la compassion
1 2 3 4 5 6 7
Presque
Jamais Très rarement Rarement Parfois Souvent Toujours
toujours
vrai vrai vrai vrai vrai vrai
vrai
1 2 3 4 5 6 7
Presque
Jamais Très rarement Rarement Parfois Souvent Toujours
toujours
vrai vrai vrai vrai vrai vrai
vrai
Pour calculer le score d’acceptation et d’action par rapport à l’image du corps, il suffit
d’additionner le chiffre entouré pour chaque item. Plus le score est faible, plus le degré
d’acceptation et d’engagement est élevé.
6
1 2 3 4 5 7
Presque
Jamais Très rarement Rarement Parfois Souvent Toujours
toujours
vrai vrai vrai vrai vrai vrai
vrai
1. Mes pensées me font souffrir ou me rendent triste. 1 2 3 4 5 6 7
Pour calculer le score de fusion cognitive il suffit d’additionner le chiffre entouré à chaque
item. Plus le score est élevé, plus la tendance à la fusion cognitive est importante. Après
une thérapie d’acceptation, ce score est appelé à diminuer.
Chapitre 5
Prévention des troubles
des conduites alimentaires
Sommaire
1. Interventions de prévention
2. Développement des programmes de prévention des troubles
du comportement alimentaire
Le terme « prévention » vient du latin praevenire, qui signifie « prendre
les devants, anticiper ». La prévention consiste donc à anticiper des
phénomènes qui risqueraient d’entraîner des problèmes de santé physique
ou mentale et à produire un changement de comportement en faveur d’une
réduction du nombre et de la gravité des troubles. La santé physique
concerne le fonctionnement de l’organisme, les premiers programmes de
prévention se sont donc principalement intéressés à des maladies telles que
le cancer ou les problèmes cardiovasculaires. Aujourd’hui, la prévention de
l’obésité devient une priorité en termes de santé physique. La définition de
la santé mentale est plus complexe. D’après l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS), la santé mentale est considérée comme un état de bien-être
dans lequel l’individu peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la
vie, accomplir un travail productif et fructueux, et contribuer à la vie de sa
communauté. Selon l’OMS, plus d’un quart des individus souffrent ou
souffriront de troubles psychiques durant leur vie. L’objectif principal de la
prévention des troubles de santé mentale est ainsi d’enrayer les dynamiques
qui mènent à l’émergence de processus d’inadaptation, et donc de réduire
l’apparition de souffrances comme la dépression, l’anxiété, les troubles du
comportement alimentaire… Ainsi, afin d’augmenter l’efficacité des actions
de prévention, on devrait s’appuyer sur les résultats des recherches qui
apportent une meilleure compréhension des processus pathologiques et des
éléments à l’origine de ces processus, et s’appuyer sur les travaux issus du
champ de la psychologie positive portant sur les facteurs protecteurs (Piran,
2015).
Des progrès importants ont été observés dans le champ de la prévention
des troubles des conduites alimentaires, qui ont abouti aujourd’hui à des
programmes permettant de diminuer de manière efficace plusieurs facteurs
de risque tels que l’insatisfaction corporelle et la recherche de minceur (voir
la méta-analyse de Stice, Shaw et Marti, 2007).
1. Interventions de prévention
1.1 Typologie des actions
La prévention comprend trois formes : prévention primaire, prévention
secondaire et prévention tertiaire. Cette terminologie est encore
fréquemment utilisée, mais tend progressivement à être supplantée par une
nouvelle catégorisation, que nous présenterons parallèlement : prévention
universelle, prévention sélective et prévention indiquée. La prévention
primaire a pour objet de réduire l’incidence d’un trouble au sein de la
population générale, c’est-à-dire de diminuer le nombre de nouveaux cas.
Les moyens les plus fréquemment utilisés sont l’éducation et l’information
sanitaire. Dans le cadre de la prévention primaire, la nouvelle catégorisation
distingue la prévention universelle, qui vise à modifier les attitudes et
comportements de la population générale au travers d’interventions
destinées à tous comme la réglementation des lieux autorisant la
consommation tabagique ou la vente d’alcool, et la prévention sélective, qui
cible une population dite « à risque ». Dans le cas des troubles des
conduites alimentaires il serait recommandé de cibler les jeunes ayant une
faible estime de soi et une forte insatisfaction corporelle, par exemple. La
prévention secondaire, ou indiquée, vise à éviter l’aggravation et la
chronicisation des troubles au sein d’une population donnée, notamment en
favorisant le diagnostic et la prise en charge précoce. Ainsi, dès l’apparition
des premiers signes de contrôle du poids excessif par exemple
(vomissements, prise de laxatifs…), il s’agit de proposer une intervention
adaptée permettant d’éviter l’aggravation et la chronicisation du trouble.
Enfin, la prévention tertiaire – qui fait partie du traitement – vise à
optimiser la qualité de vie des personnes atteintes de troubles chroniques en
évitant l’apparition d’autres troubles associés, et à diminuer le risque de
rechutes. Elle comprend ainsi des interventions ayant pour objet de
promouvoir une réinsertion scolaire, familiale, professionnelle en accord
avec les possibilités de l’individu.
1.1.1 Stratégies d’intervention
L’on distingue plusieurs types de stratégies d’interventions qui peuvent se
combiner entre eux. Les stratégies répressives visent à contrôler les
comportements à travers des contraintes exercées sur la population
(interdictions). Il existe des stratégies informatives dont le but est de
transmettre des messages afin de modifier les comportements par la
sensibilisation (associant information et dissuasion, comme on peut
l’observer dans les campagnes publicitaires sur la prévention de l’obésité),
la persuasion ou la manipulation (utilisation de techniques propres à la
psychologie sociale comme l’engagement ou la dissonance cognitive). On
distingue également les stratégies éducatives, qui visent à développer des
compétences et habiletés permettant de renforcer l’autonomie et les
capacités d’action des individus. Cela peut s’effectuer à travers un travail
d’affirmation de soi, de développement des stratégies d’adaptation ou
encore des capacités de prise de décision. Enfin, les stratégies intégratives
cherchent à renforcer les interactions et à augmenter la capacité des
individus et des groupes à agir en créant des liens solidaires et des espaces
d’initiatives. Ces deux dernières formes de stratégie s’orientent ainsi
davantage vers un modèle de promotion de la santé. Selon l’OMS, la
promotion de la santé est le processus qui permet aux populations
d’améliorer leur propre santé en leur donnant les moyens de mieux la
contrôler. L’axe principal consiste à encourager les ressources et les
compétences individuelles en prenant en compte l’environnement
économique, social et politique.
Turner et ses collaborateurs (1997) ont mené une étude expérimentale auprès
d’étudiantes sur l’image du corps.
Avant la passation des questionnaires autorapportés, les participantes pouvaient se
trouver dans l’une des deux situations suivantes : soit elles restaient dans une salle
d’attente comportant quatre magazines de mode, soit elles attendaient dans une salle
comportant quatre revues d’actualité. Les résultats montrent que 80 % des étudiantes
ayant feuilleté les magazines de mode rapportaient une moindre satisfaction corporelle,
une plus grande culpabilité après avoir mangé et une peur plus importante de grossir.
Cette étude révèle donc le rôle des médias dans la formation de l’idéal de minceur et va
à l’encontre de l’idée que les médias ne seraient que le reflet d’un idéal social déjà
présent chez chaque individu.
Les adolescentes et jeunes adultes ayant déjà une faible estime de soi et
une faible satisfaction corporelle sont particulièrement sensibles à la
présentation de figures féminines fines et attractives dans les médias. Il
s’agit donc d’une population à risque de troubles des conduites
alimentaires. Des interventions de prévention favorisant la mise en œuvre
de comparaisons sociales descendantes plutôt qu’ascendantes pourraient
améliorer l’image du corps et l’estime de soi de ces personnes.
Afin de réduire l’impact des médias, des interventions d’éducation aux
médias ont été menées dans différents domaines. Les recherches menées par
Austin et ses collègues (1997) ont mis en avant les changements d’attitudes
et de comportements des jeunes par rapport à l’alcool grâce à l’éducation
aux médias. Ces interventions visaient à faciliter la compréhension des
mécanismes de persuasion utilisés et à déjouer les moyens de rendre
réalistes les images produites à la télévision. Plusieurs programmes se sont
inspirés de ce modèle d’intervention pour l’appliquer au champ des troubles
des conduites alimentaires. Irving, DuPen et Berel (1998) ont mesuré
l’efficacité d’une intervention pour 24 lycéennes portant sur le type de
question suivant : les femmes réelles ressemblent-elles aux modèles
présentés dans les publicités ? En achetant le produit présenté dans la
publicité, cela me permettra-t-il de ressembler au mannequin ? Est-ce que la
minceur garantit le bonheur ? Cette intervention d’une séance a permis de
réduire l’intériorisation de l’idéal de minceur et d’augmenter le regard
critique face aux médias par rapport au groupe témoin n’ayant bénéficié
d’aucune intervention.
2.3.3 Prévention universelle en classes élémentaires
Perspectives de recherche
Les évolutions technologiques récentes ont apporté un certain nombre de
transformations dans les activités et pratiques des individus. L’utilisation
des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans le
cadre de la prévention est une piste de recherche actuelle de première
importance dont l’efficacité a été démontrée par plusieurs études. Mis à part
ces recherches récentes sur l’utilisation de supports informatiques, la
plupart des programmes présentant une évaluation satisfaisante sont des
projets menés sur un temps court et souvent en milieu scolaire. Or le type
de projet mené à bien par Piran (1999) pour une population de danseurs
montre l’importance de la mise en place de programmes sur le long terme,
impliquant des interventions à des niveaux multiples : auprès des jeunes, en
collaboration avec les professionnels, avec une implication de l’institution
et une modification de la formation des professionnels et de la
communication médiatique. Cela nécessite des moyens importants qu’il
n’est pas toujours possible de mobiliser. Ainsi, tout en étant conscients des
limites des interventions brèves de prévention, il est nécessaire de
poursuivre les recherches portant sur ce type de programmes afin qu’ils
puissent être implémentés facilement à large échelle dans de nombreux
pays. La dimension de réduction des risques par le travail sur la dissonance
cognitive peut côtoyer d’autres dimensions favorisant le développement de
facteurs de résilience. Dans ce sens, les programmes intégratifs semblent
prometteurs. Les résultats apportés par les programmes fondés sur la
dissonance cognitive en font un modèle de prévention qui gagnerait à être
utilisé pour d’autres actions visant la modification des attitudes et des
comportements comme la réduction du tabagisme, de l’abus d’alcool, des
rapports sexuels non protégés, etc. Il apparaît essentiel de communiquer
l’avancée des recherches dans le champ de la prévention de manière plus
large pour que les acteurs soient informés, de même que les pouvoirs
publics, afin de favoriser le financement d’actions efficaces validées.
D’autre part, le développement de projets permettant de prévenir les
troubles des conduites alimentaires tout en réduisant le risque d’obésité
serait à considérer comme une priorité. En effet, cet ouvrage présente les
troubles des conduites alimentaires comme une pathologie à haut risque,
mais le surpoids constitue aujourd’hui l’une des premières préoccupations
de santé publique. Le risque des programmes centrés uniquement sur la
prévention du surpoids concerne précisément le développement d’une
préoccupation excessive pour le contrôle du poids. Ainsi, ces deux axes de
prévention sont en apparence contradictoires. Or, comme le montrent les
travaux de Stice, les interventions peuvent avoir un effet préventif sur les
deux types de risques. L’organisation du champ de la prévention gagnerait
ainsi à être décloisonnée pour éviter l’opposition entre les effets recherchés
en termes de santé physique (prévention de l’obésité) et en termes de santé
mentale (prévention des troubles des conduites alimentaires). Cela
impliquerait de repenser la formation des intervenants et de favoriser la
collaboration interdisciplinaire dans le but de parvenir à une promotion
globale de la santé.
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Index des notions
A
abus sexuels 61
alexithymie 34
angoisse 19
anorexie 16
—mentale 16
anxiété 26
approche psychanalytique 70
approche systémique 70
B
boulimie 18
C
carences 39
contrat 86
coping 67, 68
culpabilité 35
culture 49
D
déni 30
distorsion cognitive 27
E
émotions 64
estime de soi 27, 41
G
grignotage 23
H
honte 35, 65
hospitalisation 85
hyperphagie 23
I
image corporelle 28, 91
indice de masse corporelle (IMC) 17
insatisfaction corporelle 52
interactions familiales 55, 56
M
médias 49
modèle cognitif 71
modèle comportemental 71
mortalité 11, 43
N
narcissisme 63
O
obsession-compulsion 62
P
parents 54
perfectionnisme 62
prévention 155
R
recherche de sensations 63
représentations 49
restriction alimentaire 25
rituels 26
S
self-help 101
sentiment de compétence 170
substances psychoactives 42
T
thérapies cognitivo-comportementales 92
thérapies familiales 94
thérapies interpersonnelles 97
troubles de l’attachement 59
Index des auteurs
B
Bydlowski S. 34
C
Cash T.F. 63
Cassin S.E. 62
Cook-Darzens S. 56
Cooper Z. 38
Corcos M. 72
D
Davis C. 74
F
Fairburn C.G. 38
G
Garner D.M. 37, 93
Godart N.T. 43
Guelfi J.D. 38
J
Jeammet P. 70
Johnson J.G. 61
K
Killen J.D. 157
Klesges R.C. 38
L
Lewinsonh P.M. 44
M
Maj M. 93, 102
Mann T. 161
McIntosh V. W. 99
Mizes J.S. 38
P
Piran N. 158
R
Rosen J.C. 28
S
Smolak L. 51
Stice E. 51, 159, 165
Strober M. 42
T
Thompson J.K. 27
U
Urdapilleta I. 29